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Diplôme de formation continue en gestion culturelle 5e session Septembre 2006 – Juin 2008 Transformation d'une institution muséale : mieux la comprendre pour mieux la préparer Le cas du Musée historique de Lausanne Monique Vullième Macias [email protected] Mémoire de fin de diplôme - remis le 18 juillet 2008 Evaluateur principal Jean-Marc GENIER Expert Eric LAVANCHY UNIL Université de Lausanne UNIGE Université de Genève ARTOS

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Diplôme de formation continue en gestion culturelle

5e session Septembre 2006 – Juin 2008

Transformation d'une institution muséale :

mieux la comprendre pour mieux la préparer

Le cas du Musée historique de Lausanne

Monique Vullième Macias

[email protected]

Mémoire de fin de diplôme - remis le 18 juillet 2008

Evaluateur principal Jean-Marc GENIER

Expert Eric LAVANCHY

UNIL

Université de Lausanne UNIGE

Université de Genève ARTOS

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TABLE DES MATIERES

Introduction 1 Première partie : Pourquoi ce travail ?

1.1 Contexte

1.2 Intérêt et point de vue personnels

1.3 Méthodologie

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2

Deuxième partie : Retours d'expériences – enquête initiale 2.1 Contexte

2.2 Informations résumées

2.3 Tableau récapitulatif

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4

Troisième partie : Repenser le musée (principes généraux) 3.1 Qu'est-ce qu'un musée ?

3.1.1 Le musée sous l'angle théorique

3.1.2 Le musée sous l'angle opérationnel

3.2 Pourquoi transformer le musée ?

3.3 Comment transformer le musée ?

5

5

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Quatrième partie : Transformation du MHL 4.1 Le MHL dans le contexte lausannois

4.1.1 Un peu d'histoire

4.1.2 L'exposition comme un grand livre d'histoire

4.2 La transformation mise en oeuvre

4.2.1 Pourquoi transformer le MHL - nécessité du changement

4.2.2. Comment transformer le MHL – redéfinir sa position

4.3 En pratique : un projet à gérer comme tout autre ?

4.3.1 Projet : préparer le terrain

4.3.2 Un projet politiquement défendable

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Cinquième partie : Entretiens 5.1 Présentation de l'enquête

5.2 Situation de chaque institution en bref

5.2.1 Musée d'Yverdon et région

5.2.2 Musée d'art et d'histoire Fribourg

5.2.3 Musée d'Ethnographie de Neuchâtel

5.2.4 Musée d'Ethnographie de Genève

5.2.5 Musée cantonaux valaisans

5.2.5.1 Musée d'art du Valais

5.2.5.2 Musée cantonal d'Histoire

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5.3 Mise en perspective thématique

5.3.1 Renouveler l'exposition – raisons et opportunités

5.3.1.1 Nécessité du changement

5.3.1.2 Naissance d'un projet

5.3.1.3 Réaffirmer l'identité de l'institution

5.3.2 Du virtuel au concret

5.3.2.1 Contraintes architecturales – spatiales - temporelles

5.3.2.2 Les collaborateurs internes

5.3.2.3 Public et communication

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31

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33

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Sixième partie : Synthèse 6.1. Enseignements tirés de ce travail

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Conclusion 37

Notes 38

Annexes Bibliographie

Enquête initiale : retours d'expériences

Fiches signalétiques (une fiche par musée visité)

Remerciements

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Introduction

Le Musée historique de Lausanne (MHL) connaîtra dans un proche avenir une transformation complète de son exposition permanente. Un projet de cette envergure suscite des interrogations au sein de l'équipe interne, notamment sur ce qu'il adviendra de l'institution pendant la phase de travaux. Le but principal de mon travail de mémoire est de tenter de mieux cerner le processus de transformation dans sa globalité pour être à même, en ma qualité de cadre administratif, de proposer des solutions adéquates à des problèmes concrets. Il s'agit avant tout d'aider l'équipe de direction à préparer un dossier convaincant pour l'autorité de tutelle (Conseil communal) et de dégager les priorités afin de mieux orienter les différentes phases opérationnelles à l’intention de l'équipe interne.

1. Pourquoi ce travail ?

1.1 Contexte

En sa qualité de musée communal, le Musée historique de Lausanne dépend de l'Administration publique. Il ne peut donc décider seul de son avenir. Tout projet doit remonter la hiérarchie, la convaincre, jusqu'à obtenir l'assentiment du Conseil communal pour son financement et sa mise en oeuvre. A l'heure actuelle, le projet de transformation n'est pas encore suffisamment abouti pour être soumis aux autorités communales. En dépit de la volonté de changement exprimée par la direction dès 2004, l'étape de conception, déterminante pour la suite, demande du temps. Il s'agit en effet de proposer une lecture différente de l'histoire de Lausanne, dont il faut à la fois renouveler le discours et les objets pour l'illustrer. Même si elles ne touchent pas fondamentalement les structures du bâtiment, toutes ces modifications vont bien au-delà du simple réaménagement de quelques salles, raison pour laquelle le terme "transformation" me paraît être le plus approprié. Comme tout changement, le projet en gestation soulève des questions et des préoccupations de la part des collaboratrices et collaborateurs du MHL qui, compte tenu de l'hétérogénéité des professions composant une équipe muséale, divergent forcément. Les réponses sont d'autant plus difficiles à donner, dans le cas présent, que les contours du projet ne sont pas encore suffisamment définis pour être concrets. Mes investigations n'ont pas la prétention d'être exhaustives ni de répondre à toutes les questions que suscite ce projet; elles se veulent plus une analyse exploratoire et anticipée susceptible de fournir des pistes dans un contexte donné.

1.2 Intérêt et point de vue personnels

Si ma compréhension muséale dépasse maintenant la structure du MHL, mon expérience professionnelle dans ce domaine se limite à cette seule institution. Lors de ma prise d'emploi, il y a 8 ans, j'ignorais tout de cet univers, de la richesse et de la diversité des activités qui y sont proposées ou de l'organisation des expositions temporaires. A peine en avais-je conscience tel l'occasionnel visiteur qui s'y rend

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sporadiquement lors d'un voyage à l'étranger. J'avais surtout en mémoire les interminables visites au musée, but de tant de courses d'école, dont la trace se résumait à quelques objets alignés dans une vitrine hors du temps. Mise au contact de la réalité quotidienne d'un musée, j'ai constaté combien ce milieu peut être dynamique et appréhendé en partie l'évolution parcourue en trois décennies. Or, mon sentiment est que c'est aussi en raison de cette évolution que le MHL se trouve aujourd'hui confronté à la nécessité de revoir son exposition permanente. Une partie de ma démarche visera donc à confirmer ou infirmer la réalité de cette impression. Il me semble en effet indispensable, avant d'aborder le cas concret de l'institution qui m'emploie, de mieux saisir le fondement et l'organisation du musée en général, de comprendre pourquoi un tel courant de transformation parcourt actuellement les musées. Il m'a paru judicieux, pour mener à bien ce travail, de dépasser l'horizon du MHL et de procéder de manière concentrique. Une fois le processus de transformation abordé de manière plus générale, je pourrai y inscrire celui du MHL. Parmi les interrogations auxquelles j'espère trouver des éléments de réponse, il me semble important de se préoccuper des mesures à mettre en place à l'égard des visiteurs. A mon point de vue il est primordial de maintenir, autant que possible, des activités à la fois pour ne pas perdre le contact avec le public et justifier le maintien d'une équipe d'accueil. L'organisation de ces activités crée aussi toute une dynamique et une présence médiatique dont il ne sera pas facile de se priver.

1.3 Méthodologie

En entreprenant ce travail, j'ai réalisé qu'il n'existait pas d'études ou d'enquêtes présentant ou comparant les transformations dans les musées, du moins, je n'en ai pas trouvé. Cela m’a conduite à diviser mon travail en quatre parties: Une première partie sous forme d'enquête, menée auprès des musées de Suisse romande, permettra de mesurer l'ampleur du "phénomène" transformation. Par l'intermédiaire de l'Association des Musées Suisses (AMS), un questionnaire en quatre points leur a été adressé. J'espérais que le taux de réponses permettrait de légitimer mes constatations; il a dépassé toutes mes espérances en avoisinant les 50 %, alors que généralement un taux entre 15 et 20 % est considéré comme bon. Je me rends compte après coup que cette enquête m'apporte un bénéfice supplémentaire inattendu: un carnet d'adresses où puiser des expériences vécues susceptibles de favoriser la réflexion en cours au MHL. La deuxième partie propose une réflexion générale sur la définition d'un musée, son articulation organisationnelle et les principes généraux de la transformation. Pour cette étape, je me suis essentiellement appuyée sur la littérature trouvée dans une revue annuelle spécialisée (Publics & Musées, renommée dès 2002 Culture & Musées) et sur un "Cahier de l'ICOM " traitant essentiellement de muséologie. Par cette réflexion, je souhaite sortir de "l'évidence", de ma pratique quotidienne, pour ouvrir un questionnement plus large avec un regard plus systémique. J'ai basé mon approche sur trois questions apparemment banales et réductrices, qui n'en constituent pas moins l'essence même de la transformation:

- qu'est-ce qu'un musée - pourquoi le transformer - comment le transformer.

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Même si elle reste théorique, la troisième partie est consacrée au cas concret du MHL. Après un bref historique de l'institution, j’établirai un parallèle avec les "principes généraux", soit la réflexion plus large sur "le musée". Pour disposer d'éléments pertinents, je me suis entretenue avec Laurent Golay, directeur du MHL, qui m'a apporté sa vision de l'institution. Ses arguments ont confirmé et complété ma réflexion et conforté ma perception du MHL. Un bref sondage auprès de quelques collègues m'a permis de mieux cerner leurs préoccupations, puis d’élaborer quelques propositions de réponse. J'aborderai enfin un volet plus "politique" en mentionnant la procédure selon laquelle le projet devra être présenté. La quatrième et dernière partie permettra de vérifier la théorie par la pratique. Au cours d'entretiens, menés auprès de cinq responsables d'institutions qui ont chacun conduit un projet de transformation, j'ai pu saisir ce qu'une telle entreprise implique. Malgré un canevas préétabli, certains points, qui me paraissaient à première vue essentiels, ont été à peine effleurés en cours d'entretien, si bien qu’au gré de la conversation, j'ai préféré privilégier la relation d'un vécu plutôt que de suivre un schéma rigide. Selon l'expérience, les éléments prépondérants ont oscillé entre la conception, la façon de mener le projet, voire des éléments plus concrets de la transformation Mais chaque entrevue a été l'occasion de riches et chaleureux échanges qui ont nourri ma réflexion tout au long du travail et continueront à l'alimenter dans le processus de transformation du MHL.

2. Retours d’expériences – enquête initiale

2.1 Contexte

Avoir décidé de traiter de la transformation des musées, respectivement du Musée historique, dans mon travail de mémoire a eu un effet surprenant: plusieurs échos me sont parvenus sur des musées terminant ou projetant des interventions similaires sur leur exposition permanente. Le MHL ne semblait pas être un cas isolé, d'autres institutions en ressentaient également le besoin. Mais quelle pouvait être l'étendue de ces changements ? Comment en rendre compte en me basant sur des arguments pertinents ? Pour réunir ces informations, une enquête menée directement auprès des musées me semblait incontournable. Pour la mener à bien, l'Association des Musées Suisses (AMS), par l'intermédiaire de son secrétaire général, a accepté de me prêter son concours en diffusant un questionnaire auprès de ses membres suisses romands. Le territoire romand m’a semblé suffisamment représentatif, compte tenu du fait que cette enquête ne constituait pas l'essentiel de mon travail. Consciente par expérience de la fréquence avec laquelle les musées sont sollicités par ce genre de démarche et soucieuse de ne pas récolter des informations superflues, j’ai élaboré un document (cf annexe) volontairement réduit à quatre questions indispensables à mon analyse à savoir:

- des remaniements de l'exposition permanente avaient-ils eu lieu ou étaient-ils prévus dans les cinq ans à venir

- quelles en étaient les raisons - quelles options avaient-elles été choisies à l'égard des visiteurs.

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2.2 Informations résumées

Sur 160 institutions sollicitées, 71 ont rendu réponse, ce qui établit une base solide pour tirer un enseignement. Quatre institutions n'ont pas d'exposition permanente, trois y ont renoncé, dont une momentanément. Seuls quatre musées ont répondu par la négative en ce qui concerne les transformations, d’où il ressort que la quasi totalité des musées ont réaménagé la présentation des collections permanentes ou songent à le faire, cela dans une fourchette de plus ou moins cinq ans. Il m'est impossible d'évaluer si les questionnaires renvoyés l'ont été uniquement par les musées qui se sentaient concernés. Par contre, la nature et la taille de ceux qui l'ont fait restituent une image assez fidèle de la réalité du terrain. A noter qu'une grande majorité invoque des raisons de vétusté des installations, de la présentation, de la muséographie et un besoin d'adapter le discours et le contenu aux normes et connaissances actuelles. Soulignons également que peu d'institutions optent pour une fermeture totale. La plupart ont choisi de garder l'institution accessible, au moins partiellement, ou effectuent les travaux par étape, peut-être pour des motifs financiers. Cet aspect de la question n'a pas été abordé car les situations paraissaient trop dissemblables pour les comparer sous cet angle et que le travail n'a pas été orienté dans ce sens.

2.3 Tableau récapitulatif

Le tableau ci-après donne une vision globale et permet une lecture un peu plus fine des informations récoltées.

questionnaires remaniements

envoyés retournés effectués à venir faits et à venir

160 71 53 11 33 dont 5 évt De manière générale, plusieurs raisons ont été invoquées, majoritairement : Réadaptation de la muséographie - de la présentation 37

Vieillissement / désuétude du bâtiment - de la présentation - des équipements 19

Intérêt du public 19

Enrichissement des collections 15 Nouvelles connaissances à prendre en compte 13 Gain d'espace - manque de place 11 Réactualisation des supports didactiques - techniques 7

Principales mesures mises en place à l'égard du public Fermeture partielle - salle par salle - par tournus 26 Fermeture totale 13 Travaux pendant les fermetures saisonnières ou hebdomadaires 10 Fermeture, d'abord partielle puis totale 9 Dans quatre cas, ces mesures ont été accompagnées d'expositions hors les murs

D'une manière générale, cette enquête démontre bien l'importance du processus de transformation au sein des institutions de Suisse romande sur une période d'environ dix à quinze ans. De nombreux projets sont encore à venir, prouvant, si besoin est, que le mouvement n'est pas près de s'interrompre.

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3. Repenser le musée – (principes généraux)

La transformation d'un musée offre une excellente occasion de s'arrêter un instant sur la mission du musée et plus spécifiquement sur celle propre à chaque institution. Le contenu de l'exposition permanente et le discours qui l'accompagne devraient en être le reflet. Mais l'évolution rapide des musées depuis les années 1970 a parfois occasionné un certain décalage qu'il est difficile de percevoir lorsqu'on se trouve happé par les urgences du quotidien. Repenser le musée, c'est aussi revenir à son fondement, c'est s'accorder un peu de recul pour examiner d'un oeil différent ce qui semble bien connu.

3.1 Qu’est-ce qu’un musée ?

De prime abord, cette question peut paraître simple, voire simpliste, la réponse se révèle néanmoins complexe. En effet, selon que l'on se place dans la position d'un conservateur, d'un documentaliste, d'un médiateur culturel, d'un chargé de communication, d'un gardien de musée ou d'un visiteur, le regard porté sur l'institution muséale ne sera pas le même et pourtant aucun ne sera erroné. On peut ajouter à cette liste (non exhaustive) l'aspect purement organisationnel, car le musée est aussi un ensemble de fonctions au sein duquel cohabitent des professionnels aux vues parfois divergentes. "La multiplicité des fonctions et la spécialisation des activités requièrent de traiter les problèmes de coordination"1. Les divergences de vue n'empêchent pas les collaborateurs d'être mobilisés par un même objectif et d'œuvrer en commun à la réussite d'une entreprise.

3.1.1 Le musée sous l'angle théorique

Une des définitions volontiers citées par certains professionnels de la branche (directeurs, conservateurs) est celle qu'en donne l'International Council of Museums / Conseil international des musées (ICOM)2 dans ses statuts. Cependant, même cet organisme de référence ne l'a pas gravée dans le marbre et l'a fait évoluer depuis ses premiers statuts de 1951, jusqu'à ceux que l'on trouve deux décennies plus tard en 1974. Version de 1951, Article II – Définition "§1. Le mot musée désigne ici tout établissement permanent, administré dans l'intérêt général en vue de conserver, étudier, mettre en valeur par des moyens divers et essentiellement exposer pour la délectation et l'éducation du public un ensemble d'éléments de valeur culturelle : collections d'objets artistiques, historiques, scientifiques et techniques, jardins botaniques et zoologiques, aquariums"3. Le point 2 précise que les bibliothèques publiques et les centres d'archives qui entretiennent en permanence des salles d'exposition sont assimilés à des musées4. Version de 1974, Titre II – définition : Article 3 "Le musée est une institution permanente, sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public et qui fait des recherches concernant les témoins matériels de l'homme et de son environnement, acquiert ceux-là; les conserve, les communique et notamment les expose à des fins d'études, d'éducation et de délectation"5. A l'exception de la liste des sites et institutions "admis comme répondant à cette définition"6 qui s'est notablement élargie, cette définition reste inchangée jusqu'a l'assemblée générale du 24 août 20077. Pour éviter que cette liste ne s'allonge

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indéfiniment, une nouvelle définition du musée est adoptée, qui en redistribue les missions et clarifie la notion de patrimoine. Plutôt que de présenter le musée par une fastidieuse énumération d'aspects ou d'activités, il me paraît plus intéressant de l'aborder selon une approche plus systémique, en observant comment et pourquoi ses diverses facettes s'articulent entre elles. Elles ont pour dénominateur commun l'objet (les objets), bi- ou tridimentionnel, conservé en dépôt8 ou exposé au public. Dans sa définition, l'ICOM parle de "témoins matériels de l'homme et de son environnement"9 et de recherches concernant ces témoins. C'est bien là que réside la clé de l'articulation, dans la recherche concernant les témoins matériels. En effet, pourquoi collecter des témoins matériels si c'est pour les entasser dans un local en les soustrayant à la vue de tous ? A l'opposé, les exposer sans aucun commentaire ni description satisferait éventuellement au critère de délectation, mais priverait ces objets du sens dont ils sont porteurs. Les incessants travaux de recherche et de documentation sur les objets collectés permettent de réactualiser la connaissance et la compréhension que l'on en a. Pour une lecture plus large et surtout pour mieux comprendre comment ces objets participent de l'environnement de l'être humain, les investigations doivent se faire en interrelations avec d'autres disciplines telles que "la philosophie de la connaissance, l'anthropologie sociale et culturelle, les sciences de l'environnement, les sciences politiques et de l'information"10. C'est bien pour mettre en action cette interdisciplinarité que les professionnels à l'origine de l'ICOFOM en 1977 avaient formulé comme objectif que la muséologie soit "un domaine de connaissances bien défini dont la méthodologie et les interrelations avec les autres disciplines soient clairement établies"11. Les résultats de ces recherches servent essentiellement deux canaux de diffusion: d'une part les publications spécialisées qui s'adressent à un auditoire restreint et qui soutiennent d'autres réflexions et recherches, d'autre part les expositions destinées au grand public. En organisant ces expositions, le musée se mute en "créateur de sens"12, favorisant la rencontre entre le visiteur et le "témoin matériel", qui, à l'aune de l'expérience de celui qui le regarde, prend alors la dimension d'objet de patrimoine. Réunies autour de l'objet – témoin matériel, objet de patrimoine –, les différentes actions du musée – collecter, acquérir, conserver, restaurer, étudier, interpréter, communiquer… - prennent tout leur sens. Le musée devient plateforme d'échange, lieu de "dialogue entre le passé et le présent, les objets, les œuvres et la société" et propose, "à travers l'étude de cet héritage, de questionner l'avenir"13".

3.1.2 Le musée sous l'angle opérationnel

Il serait erroné de commencer ce chapitre en laissant supposer qu'il existe un modèle standard de structure en ce qui concerne les musées. Selon leur statut, à savoir leur appartenance à un système de gestion public ou privé, ils ne sont pas soumis aux mêmes contraintes. Si celles d'une administration publique n'offrent pas la souplesse qu'exige la gestion d'une institution culturelle, les établissements privés bénéficiant de subventions publiques n'échappent pas non plus à un certain nombre d'obligations. Par ailleurs, la taille de l'institution, sa dotation en ressources humaines et financières, la catégorie à laquelle elle appartient (arts, sciences et techniques, histoire, civilisation, régional ou de territoire) sont autant d'autres critères qui en influencent le fonctionnement. Il existe cependant des constantes qui régissent les musées, car ceux-ci partagent un grand nombre d'activités et de préoccupations. Envisagés sous l'angle opérationnel, ils présentent suffisamment de similitudes pour faire l'objet d'une analyse commune. J'ai,

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par conséquent, choisi d'orienter mon exploration dans cette direction pour proposer un volet fonctionnel de l'institution muséale. Des changements importants sont survenus dans les musées au cours de ces trente dernières années, qui les ont forcés à revoir leur mode de fonctionnement pour répondre aux exigences actuelles. "Les musées ont connu un développement sans précédent au cours des trente dernières années… projet de rénovation, d'extension, ou de création… mais le changement survenu touche, en fait, les musées en profondeur: réaménagement des collections, programmations d'expositions temporaires, manifestations culturelles, relations avec le public, nouveaux services et activités commerciales…"14 Compte tenu de ces transformations et de la diversification des activités dans les musées, l'adjonction de nouvelles fonctions et professions devient une évidence, principalement dans l'administration, la communication et la diffusion, la scénographie ou l'expographie, la médiation, l'accueil du public, le secteur technique. Rares cependant sont les institutions qui ont les moyens de s'offrir ou ont besoin en permanence de toute la palette des intervenants. Le travail est alors confié à des mandataires externes qui interviennent au cas par cas. Initialement tournée vers la collecte et la conservation du patrimoine, donc vers un volet plus discret de son activité, la mission des musées a pris un virage à 180 degrés pour s'orienter vers des activités destinées à un large public, donc dirigées vers l'extérieur. Les nouveaux intervenants (scénographes, médiateurs, consultants en communication, graphistes, administrateurs, équipes techniques) n'ont pas tous la même conscience du musée et des objets des collections que les professionnels à l'œuvre jusqu'alors (conservateurs, restaurateurs, personnel scientifique). Faire cohabiter des "spécialistes" aux intérêts divergents, voire antinomiques, ne va pas sans créer des tensions pouvant mener jusqu'à l'incompréhension totale. Il appartient alors aux dirigeants ou responsables des institutions de tracer les lignes directrices, de fixer les objectifs prioritaires, de mettre en place des stratégies servant au mieux les intérêts de l'institution. Ceux qui furent initialement formés pour être conservateurs, donc issus de cursus académiques, orientés vers la recherche ou la documentation, se trouvent propulsés vers des fonctions managériales auxquelles ils n'étaient souvent pas préparés. En abordant le cas des musées locaux en France, Jean-Michel Tobelem restitue bien les préoccupations et observations des conservateurs et directeurs à travers leurs témoignages qui font état de leurs difficultés à faire face aux multiples responsabilités (administratives, financières, scientifiques, patrimoniales, de représentation…)15. De nouveaux impératifs ont surgi – programmation d'expositions, de manifestations, recherche de fonds, de partenaires, suivi de projets, de productions telles que publications, papillons publicitaires, affiches, gestion de personnel, etc - avec des interlocuteurs dans leur majorité hors du "sérail" muséal. Pourtant, ces derniers proposent "leur expertise technique au musée dans tous les interstices de la chaîne de communication qui matérialise le modèle émission/réception - offre/demande… tous ces professionnels apportent avec eux non seulement des techniques et savoir-faire, mais aussi évidemment, des valeurs et des pratiques qui sous-tendent ces techniques"16. Ainsi donc, si une exposition temporaire peut être lue comme un espace médiatique, l'ancrage patrimonial de la mission des musées doit être intégré dans le processus de communication. "Les visiteurs ne se sentent pas consommateurs des biens et services proposés par un offreur"17, lorsqu'on le visite, le musée ne saurait donc être considéré comme une simple entreprise commerciale.

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Il ressort de ces observations que les acteurs à l'œuvre au sein d'un musée sont animés par des logiques différentes (scientifiques, administratives, médiatiques, communicationnelles, commerciales, techniques, …) et que favoriser l'une de ces spécificités au détriment des autres risque de nuire au fonctionnement harmonieux de l'institution. Tout est affaire d'équilibre, de hiérarchisation des priorités en fonction du projet et de l'urgence avec laquelle celui-ci s'inscrit dans le cours des activités. Cela s'applique également à la mise en œuvre d'un processus de transformation. C'est par nature un travail d'équipe au sein de laquelle doivent prévaloir des principes de complémentarité et de communication. Néanmoins cela ne suffit pas à assurer l'efficacité d'une équipe. Un certain degré de connaissances, de compétences et de professionnalisme est indispensable. Or, dans les formations courantes, peu préparent à une prise de fonction dans un musée. Les personnes qui s'y côtoient viennent, de par leur formation et leur métier, d'horizons très différents (historiens, documentalistes, techniciens, administratifs, architectes, etc). La plupart d'entre elles sont des professionnels accomplis dans leur domaine et apportent un regain de professionnalisme bienvenu à l'institution qui les engage. Toutefois, à moins d'avoir déjà travaillé ou accompli un stage dans un musée, elles ne sont pas familiarisées avec les exigences particulières à ce milieu, par exemple la manipulation de pièces des collections, leurs conditions d'entreposage, l'accueil des publics, la médiation culturelle. Consciente de ces lacunes, l'Association des musées suisses (AMS), en étroit partenariat avec l'ICOM Suisse18, a mis sur pied depuis plusieurs années toute une série de cours et de journées professionnelles à thèmes expressément pour les collaborateurs des musées19. Ce type de formation continue contribue à renforcer le courant de professionnalisation à l'œuvre dans les musées, courant déclanché à l'origine par le spectaculaire développement des musées au cours des trois dernières décennies. Les activités nouvellement proposées reposent désormais sur une équipe de professionnels. Ils sauront sans aucun doute dépasser leurs controverses, comprendre leur complémentarité et réunir leurs compétences pour les mettre au service des projets de demain. La transformation des musées en est un, et de taille.

3.2 Pourquoi transformer le musée ?

Sans vouloir reprendre toute l'histoire des musées, il me paraît intéressant de parcourir succinctement les grandes lignes de leur évolution pour mieux appréhender le processus de transformation en cours aujourd'hui. Certes, la transformation n'a jamais atteint un rythme aussi soutenu qu'au cours de ces trois dernières décennies, notamment en Suisse romande, mais de multiples facteurs - politiques, économiques, artistiques, territoriaux... - ont maintenu les musées "en mouvement" pratiquement depuis leur(s) début(s). Les avis divergent quant à leur origine: " selon que l'on fasse remonter le musée au Mouseion d'Alexandrie, aux cabinets de curiosité de la Renaissance ou aux musées nationaux crées dans la foulée de la Révolution française, le récit n'est pas le même et l'identité muséale est construite différemment"20. Si le Mouseion21 est considéré comme un collège d'érudits philologues, donc une construction du savoir et de la compréhension du monde basé sur l'intellect, les collections d'objets ou fragments d'objets plus ou moins précieux, curieux ou insolites réunis dans les cabinets de curiosités – studiolo - Kunt und Wunderkammer22 relèvent du domaine matériel. A la Révolution française apparaît la composante de "biens nationaux"23, prélude aux biens publics, par opposition aux biens privés. Relevons que ces trois aspects – compréhension du monde, objets, biens publics – sont toujours d'actualité.

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Illustration d'un cabinet de curiosité

Anonyme Le cabinet de Ferrante Imperato à Naples - 1672, gravure, Bibliothèque Estense, Modène.

Un peu à l'image des collections qui se constituent aujourd'hui encore dans certains musées, même si le but poursuivi n'est pas identique, les "cabinets de curiosités" rassemblent une série d'objets de même époque, de même nature. D'abord destinés à célébrer le prestige ou la curiosité de son propriétaire, certains de ces cabinets sont néanmoins devenus des lieux d'études et ont fait l'objet de publications diverses. Elias Ashmole fit don de ses collections à son ancienne université (à Oxford). Par ce geste, il ouvre la voie à l'accessibilité de collections privées au public (Schaer 1993)24. Plusieurs villes (Bologne, Bâle, Besençon) créent des musées et bibliothèques publiques (fin 17e - début 18e siècle), à des fins de diffusion du savoir. "Des souverains se joignent au mouvement (des villes) persuadés que la communication des connaissances est la condition du progrès"25. Trouver une manière de diffuser la connaissance et le savoir paraît légitime à une époque où les possibilités d'y avoir accès étaient bien plus restreintes qu'aujourd'hui. Les musées ont longtemps conservé cette mission, tout en servant parfois parallèlement le prestige national, par exemple pendant la période coloniale ou lors de pillage du patrimoine culturel comme "trésors de guerre". Sous la pression des artistes, une partie des collections d'art royales et privées s'ouvrent au public. La copie des oeuvres à disposition favorise la compréhension et l'acquisition des techniques picturales. De même que plus tard, alors que l'industrialisation ruine les métiers traditionnels, l'accès facilité aux musées d'art et d'industrie doit encourager la créativité et la technique des ouvriers. Mais les musées remplissent aussi des fonctions de "délectation". A la volonté du "tout montrer", d'où profusion d'oeuvres accrochées parfois sur plusieurs niveaux et quantité d'objets entassés dans les vitrines, succède, à partir des années 1950, une muséographie plus dépouillée. L'objet est alors mis en valeur pour lui-même, présenté dans un décor plus neutre et pas forcément de façon permanente; les expositions temporaires gagnent dès lors le terrain muséal. En 1948 se crée, dans le cadre de l'UNESCO, le premier organisme de coopération internationale: l'ICOM. Son premier directeur, Georges-Henri Rivière26 soutiendra ardemment le "rôle de développement social" du musée. A l'origine du "Musée national des Arts et Traditions Populaires" en France, il introduira la dimension ethnologique dans le nouveau courant muséologique naissant (Schaer 1993).

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Le rôle du musée se modifie, se complexifie, dépasse sa mission de collectionneur au service de l'éducation. Le patrimoine est désormais un "outil au service du développement de l'homme et de la société27". Même s'il conserve un rôle éducatif, le musée n'est plus tenu d'en faire sa priorité, ou du moins pas dans le sens convenu jusque là. Le développement du système éducatif, l'accès facilité aux études académiques, la création de filières techniques, ont déplacé les pôles d'acquisition des connaissances et du savoir, sans compter l'accès à l'information démultiplié par l'apparition de nouveaux médias. Dans cet environnement en constante mutation, le musée doit pouvoir adapter son discours à travers les objets qu'il présente. L'objet muséal reste en soi un témoin immuable de notre passé, toutefois, cet objet (ces objets) "n'ont d'importance que dans leur rapport avec l'homme et la société"28. Selon le résultat des recherches et l'état de nos connaissances, la compréhension de ce rapport se modifie et influence la manière d'inscrire les objets dans une exposition. La transformation du musée est donc d'abord une transformation du discours, à la fois en écho aux nouvelles connaissances (historiques, ethnologiques) et à l'intérêt du public. Cette double préoccupation transparaît bien dans l'enquête initiale menée auprès des musées de Suisse romande:29

- "30 ans, on a déjà vu – trop d'objets et d'ensembles non intelligibles pour le visiteur aujourd'hui"

- "adaptation de l'exposition aux connaissances actuelles en histoire et histoire de l'art"

- "la muséographie et la science évoluent, donc nos expositions doivent être modernisées"

- "renouvellement de l'intérêt du public" - "informations fournies dépassées – chute du nombre de visiteurs" - "redéfinir la position du musée dans le paysage muséal régional" - "nouvelles mises en perspectives, revalorisation des collections".

Ces arguments m'ont été confirmés au cours d'un entretien que j'ai eu avec M. Philippe Mathez, conservateur, responsable du secteur des expositions au Musée d'Ethnographie de Genève: "Le concept, le propos, le discours vieillit – les disciplines (historiques, ethnographiques) évoluent, le regard que l'on porte sur le monde évolue... la préoccupation du public (et des conservateurs) n'est plus la même, par exemple le rapport des hommes à leur environnement..." Ces propos illustrent bien combien comptent la réactualisation du discours, l'intégration d'éléments issus de recherches récentes, la lecture renouvelée du monde et de sa compréhension. L'intérêt du public s'est également développé au travers des expositions temporaires et de la multiplication des manifestations autour de ces expositions. Il est donc légitime de vouloir le prendre en considération dans un processus de transformation. Un autre élément qui a son importance dans la volonté de transformation des musées se trouve dans l'enrichissement continuel des collections. De nouvelles pièces, acquises ou données, viennent sans cesse compléter les collections existantes. La volonté de les intégrer à une exposition déjà en place se heurte souvent aux limites de la cohérence de la présentation. Elles font parfois l'objet d'expositions temporaires, mais sont souvent condamnées à rejoindre les dépôts. A l'opposé, les pièces présentées depuis plusieurs années, voire plusieurs décennies, doivent impérativement être retirées si on entend en poursuivre la conservation. La lumière, les variations de température et d'hygrométrie laissent des traces parfois irréversibles. Lorsqu'elles sortent des vitrines, ces pièces demandent souvent à être restaurées avant de bénéficier d'un "repos" bien mérité dans un dépôt. Il reste un dernier point à aborder dans ce chapitre consacré aux raisons de la transformation: la muséographie. On ne se satisfait plus, aujourd'hui, de présenter un

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objet, on le met en scène. Un peu comme au théâtre, l'objet devient acteur, à la différence près qu'au musée, les spectateurs sont mobiles et les "acteurs" inanimés (Schärer 2007)30. Mais une mise en scène entraîne la définition d'une expographie, la construction d'un "écrin", d'un environnement pour l'objet ou l'ensemble d'objets que l'on veut mettre en valeur, sans que le décor ne vienne cependant supplanter le discours. Pour concevoir ce type d'aménagement, les commissaires d'exposition se sont adjoints de nouveaux interlocuteurs (expographes – scénographes). Au renouvellement de la forme s'ajoute l'évolution spectaculaire des matériaux, des installations techniques, des supports multimédias. Il est relativement aisé de les intégrer dans le cas d'expositions temporaires puisque, par définition, celles-ci changent fréquemment. Par contre, vouloir les adapter pour une présentation permanente équivaut souvent à devoir la remanier intégralement. Par ailleurs, certaines installations sont dans un tel état de vétusté qu'il devient aléatoire de trouver des pièces de rechange en cas de panne. Là aussi, les arguments avancés dans l'enquête initiale reflètent la nécessaire adaptation de la muséographie:

- "nouvelle présentation du thème «Les personnages illustres ayant séjourné à Montreux», avec audio-visuel"

- "la nécessité d'adapter nos installations audio-visuelles aux derniers standards technologiques

- "l’ancienne expo permanente datait de 1993, et sa conception muséographique ne faisait pas l’unanimité"

- "nouveaux développements dans les formes de présentation". De même que l'histoire ne se lit plus aujourd'hui comme une juxtaposition de faits et de dates, le musée a évolué vers autre chose qu'une succession ou un rassemblement d'objets plus ou moins apparentés. Il est devenu un "créateur de sens, en construction permanente"31 qui nous invite à revisiter notre passé pour mieux le comprendre. L'apport de nouvelles connaissances, de nouvelles pièces de collections, le besoin de comprendre et d'expliquer, de "contexualiser" les objets présentés sont autant de raisons invoquées pour transformer les musées. La compréhension et la relecture se font toujours au présent, ce qui implique un mouvement constant. La transformation des musées est par conséquent un phénomène qui n'est pas près de cesser. Elle doit malgré tout rester pertinente, ne pas céder aux sirènes de la "mode" ou être entreprise uniquement pour entrer dans un espace marchand.

3.3 Comment transformer le musée ?

Transformer la présentation des collections d'un musée équivaut à toucher à l'identité même de l'institution. Cela me paraît d'autant plus évident lorsqu'il s'agit d'une exposition permanente, donc présente depuis plusieurs années. Le public a l'habitude de voir varier la forme et la thématique des expositions temporaires, mais le contenu d'une exposition permanente est beaucoup plus étroitement lié à la nature, donc aussi à l'identité du musée. Et cette identité se répercute à la fois vers l'extérieur et vers l'intérieur, donc vers les collaborateurs de l'institution. En changer n'ira pas sans les indispensables réadaptations des différents acteurs à l'oeuvre au sein de l'institution. On voit donc combien cet exercice est délicat et combien une minutieuse préparation s'avère essentielle pour fédérer toute l'énergie nécessaire à la réalisation du projet. L'orientation toujours plus marquée du musée vers le public fait qu'il est aujourd'hui assimilé aux médias. Toutefois, contrairement à d'autres médias largement "consommés", il "bénéficie d'un crédit considérable auprès de ses publics... les études sur la réception télévisuelle montrent que le crédit accordé aux émissions est sans rapport avec sa «consommation»32. Cette crédibilité dépasse le cadre du discours et

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du contenu d'une exposition. La façon dont la présentation est conçue, mise en scène, la manière de guider le visiteur tout au long d'un parcours, de lui laisser percevoir le fil conducteur, quitte à ce qu'il décide lui-même de sortir des "sentiers battus", contribuent au crédit de l'institution par le biais de ce qu'elle présente. Ce facteur, au même titre que celui de l'identité, doit rester présent tout au long de la conception d'une nouvelle exposition. La manière de "transformer un musée", respectivement son exposition permanente, représente donc un défi de taille. Pour ouvrir des pistes de réflexion sur le renouvellement de sa propre exposition, le Musée gruérien de Bulle a organisé récemment une matinée scientifique sur le thème «Exposer l'histoire». Les questions posées étaient bien "comment et que faut-il raconter ?"33. Ce sont là les deux questions essentielles qui fondent la réflexion et amènent à des aspects plus concrets. Une exposition comprend à la fois des objets et un discours, ceci indépendamment de la nature du musée. Quel message voulons-nous délivrer au public de demain par cette nouvelle présentation, compte tenu du fait qu'elle est supposée durer une dizaine d'années, voire plus selon les moyens financiers à disposition de l'institution ? Les faits dont on veut parler seront toujours absents, seuls en témoigneront des objets mis, ou non, en situation. Toutefois le caractère de référence de l'objet est attribué par l'homme "et ne se trouve jamais dans l'objet lui-même"34. Entrent en jeu la référence de "l'auteur" de l'exposition et celle du visiteur qui peuvent être diamétralement opposées par la polysémie de l'objet lui-même et les codes personnels à partir desquels on l'interprète (Schärer 2000). Il est indispensable de préserver cette liberté afin de ne pas verser dans un discours dogmatique interdisant toute interprétation. Martin Schärer attire l'attention sur la conscience que le musée doit avoir de cette responsabilité, en se référant à des mises en scènes ordonnées par un gouvernement, excluant toute compréhension divergente ou le fait de faire perdurer des idées passéistes ne tenant aucun compte de l'état actuel de la recherche (Schärer 2000). Or, notre monde évolue vite et la meilleure attention portée à la réactualisation des connaissances n'empêchera pas qu'elles se trouveront un jour ou l'autre dépassées. On atteint là une des limites de l'exposition permanente, qui supporte mal de changer son discours sans changer son contenu. Le choix des pièces exposées, du message, de la mise en scène sera aussi directement tributaire de l'angle sous lequel on décide de traiter l'exposition. Une interprétation chronologique, thématique ou synthétique n'aboutira pas au même résultat, sans pour autant perdre sa pertinence ou sa cohérence, à condition de déterminer cette option à l'avance. Le "comment transformer" est aussi une affaire de goût du concepteur, de choix de l'interlocuteur chargé du projet scénographique, de liberté ou de contraintes qu'imposent les locaux à disposition, de conditions dans lesquelles les objets choisis doivent être exposés. Au cours de notre entretien, Philippe Mathez disait que "la qualité scénographique fera qu'une exposition tiendra la route ou non". A titre tout à fait personnel, j'admets me méfier des phénomènes de mode qui, s'ils confèrent du caractère à une exposition temporaire, résistent mal à "l'usure" du temps lorsqu'une présentation reste en place plusieurs années. Un choix plus sobre est dans ce cas souvent plus heureux. La configuration du bâtiment, le nombre et la taille des salles à disposition entrent aussi directement en jeu dans le projet scénographique. Le rêve est bien évidemment de disposer d'un local neutre, grand, sans fenêtre, du type "black box"35, qui permet de moduler les espaces en fonction des souhaits ou des besoins et de décider du sens de circulation. Dans la grande majorité des cas, les musées se trouvent dans des bâtiments destinés à l'origine à un tout autre usage. L'aspect positif est à mettre au compte du public qui identifie alors le musée à l'édifice qui l'abrite et devient parfois

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même le but premier de la visite. On retrouve d'ailleurs ce phénomène à propos de quelques constructions modernes aux architectures audacieuses. En revanche, y concevoir une exposition est source de casse-tête, surtout lorsqu'on se trouve confronté à une enfilade de pièces aux dimensions exiguës. Les ressources à disposition entrent aussi en ligne de compte. Qu'elles soient financières, temporelles ou humaines, elles ne sont pas extensibles à souhait. Or, les institutions muséales sont loin d'être égales face aux ressources dont elles disposent. Certaines sont publiques, le projet de transformation peut être inscrit dans un financement spécifique alloué par l'autorité de tutelle, complété, selon les cas, par des ressources récoltées pour l'occasion. D'autres, totalement privées, partiellement soutenues par des subventions publiques, doivent se contenter du budget de fonctionnement et échelonner les interventions sur plusieurs exercices ou chercher des fonds privés (Loterie Romande, fondations, entreprises et sociétés diverses). Bien que le volet financier n'entre pas dans le cadre de mon travail, je me dois de le mentionner, car il détermine, pour une grande part, l'importance des travaux susceptibles d'être réalisés et influencera à l'évidence le projet final qui sera réalisé au MHL. Dans certains cas (j'y reviendrai en abordant les entretiens menés auprès de 5 responsables d'institutions muséales en Suisse romande), l'opération de réaménagement de l'exposition permanente est directement liée à des travaux sur la structure du bâtiment. Selon son envergure, un chantier peut demander quelques mois ou quelques années, pendant lesquelles l'institution ne connaîtra pas une situation normale. Il est alors bien difficile d'établir un planning pour la réalisation muséologique avant de connaître avec plus ou moins de certitude le terme du chantier. Il convient de prévoir des mesures envers les visiteurs, qui vont de la fermeture partielle à la fermeture totale de l'institution. En analysant les réponses à mon questionnaire élargi (enquête), j'ai constaté que la majorité des institutions ont évité une fermeture totale ou l'ont contenue dans des délais aussi brefs que possibles (quelques semaines à quelques mois). Ma conviction initiale de l'importance de maintenir une activité auprès du public se trouve confortée par ce résultat. La dynamique liée aux expositions temporaires et à leurs activités connexes subsiste. La réflexion me force pourtant à y apporter un "bémol" : allumer plusieurs feux en même temps peut se révéler périlleux lorsque les "pompiers" chargés de les éteindre sont les mêmes et qu'ils doivent intervenir simultanément sur plusieurs fronts. De même se pose la question de savoir s'il est vraiment judicieux de ne montrer qu'une partie d'une exposition permanente. L'amputation partielle d'une présentation par thème maintiendra sa cohérence; il n'en ira cependant pas de même pour une présentation chronologique. J'emprunte ma conclusion à Joelle Le Marec, tant elle illustre avec pertinence la réflexion qui doit être à la base du changement dans les musées: "intéressez-vous aux raisons pour lesquelles ces personnes – les visiteurs dans les enquêtes – ont confiance dans le musée, même lorsqu'ils n'en sont pas usagers, non pas pour que rien ne change, mais tout au contraire, pour fonder la dynamique du changement sur le lien entre l'institution et ses publics36.

4. Transformation du MHL

4.1 Le MHL dans le contexte lausannois

Le Musée historique de Lausanne se situe dans un environnement où "coexistent" 22 musées pour les seules communes de Lausanne et Pully. Dans ce paysage relativement dense, il doit faire sa place entre deux institutions à la thématique proche:

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- le Musée d'archéologie et d'histoire - le Musée Romain de Vidy

une institution phare : - le Musée Olympique

une institution "concurrente" sur le segment de la photographie - le Musée de l'Elysée.

Ses collections sont très éclectiques (mobilier, pièces d'habillement, outillage d'artisans, objets du quotidien, tableaux et aquarelles, affiches, fonds photographiques...) et ne recèlent pas de pièces ou d'oeuvres "extraordinaires" (à part quelques pièces d'argenterie hors du commun) sur lesquelles bâtir une réputation. Logé à proximité immédiat de la Cathédrale dans un édifice qui pourrait à lui seul représenter un but de visite (l'Ancien Evêché ou Palais des Evêques), l'irrespect témoigné au bâtiment depuis le départ du dernier Evêque a entraîné de telles transformations qu'il était piteux et méconnaissable au début de 20e siècle. La partie épargnée n'est pas assez significative pour être mise en valeur dans les supports de communication. C'est donc sa spécificité patrimoniale lausannoise que le MHL doit valoriser par son exposition permanente. La transformation à venir représente une excellente occasion de le souligner. Cette forte identité patrimoniale est aussi intimement liée à la manière dont se sont constituées les collections. Les comprendre, c'est comprendre la naissance du musée.

4.1.1 Un peu d'histoire

Le MHL est implanté dans le bâtiment de l'Ancien Evêché depuis 1918, par nécessité de trouver enfin un lieu pour présenter les pièces collectées de manière permanente. Mais comment tout cela a-t-il débuté ? Dès le milieu du 19e siècle, d'importants travaux d'urbanisation sont entrepris à Lausanne. Les vestiges de l'époque médiévale subissent des dégâts et destructions irréversibles, notamment au niveau de l'enceinte fortifiée dont ne subsiste aujourd'hui que la tour de l'Ale. Au tournant du siècle (1898), un groupe d'érudits lausannois, emmenés par le peintre Charles Vuillermet, s'inquiète de la disparition de ces témoins du passé de la ville. Ils interpellent les autorités communales et demandent la formation d'une commission chargée de s'occuper "de tout ce qui est de nature à intéresser l'archéologie et l'histoire"37. Cette commission prend le nom de "Commission du Vieux-Lausanne", appellation conservée lorsque cette commission se muera en association autonome en 1902. Le premier local mis à disposition n'est qu'un entrepôt, en attendant une meilleure solution. Les membres offrent les premiers objets qu'ils ont collectés. La commission reçoit, outre des objets, des photos de sites lausannois. Alors que c'est totalement inhabituel pour l'époque, elle mandate aussi régulièrement des photographes afin de procéder à de véritables campagnes pour documenter des immeubles ou des quartiers avant leur démolition. Cette pratique est toujours d'actualité, le MHL disposant en interne du personnel qualifié pour le faire. "Les débuts de la collection : de tout un peu"38. Cet en-tête de chapitre illustre bien de quoi sont faites les collections du Musée historique. Dans leur souci de collecter des témoins, les membres de la commission n'ont pas, comme pour la photographie, entrepris de campagne systématique. S'amassent graduellement et un peu "pêle-mêle" des pièces de mobilier, des tissus, des parchemins, de vieux livres, des aquarelles, des dessins, des tableaux, des objets scientifiques ou ménagers, des enseignes de magasin, bref tout un "bric-à-brac" ayant trait à Lausanne, à l'histoire et à la vie de ses habitants. Nombre de nouvelles pièces viennent s'ajouter à cet ensemble hétéroclite,

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par des dons, des legs ou des acquisitions, faits d'abord par la commission, puis par l'association et finalement par le MHL. L'Association du Vieux-Lausanne (AVL)39 prend le relais de la commission initiale en poursuivant les mêmes buts: rechercher et recueillir tout ce qui concerne le passé de notre ville"40. Reste à résoudre le lancinant problème de locaux, les collections étant temporairement visibles en divers endroits (la Grenette, la Maison Mon-Repos et le Palais de Rumine). En 1904 déjà, un premier projet prévoit d'accueillir l'ensemble des collections sur 380 m2 d'exposition dans le bâtiment de l'Ancien Evêché, menacé alors de démolition. Les décisions formelles tardent; quatre années s'écoulent avant que ne soient votés les premiers crédits pour les indispensables travaux. Ceux-ci dureront dix ans, avec de nombreuses interruptions dues à la guerre, et il faut attendre 1918, soit vingt ans après la première interpellation aux autorités communales, pour que le musée voie enfin le jour. Il n'occupe alors que quelques salles de l'édifice qui "prête" son nom au MHL, initialement appelé Musée de l'Evêché ou de l'Ancien Evêché. On entend parfois encore cette appellation dans la bouche de certains visiteurs. Des institutions d'horizons très divers – tribunaux et Justice de paix, cuisine et réfectoire servant des repas aux chômeurs, secrétariat de l'Université – se succèdent dans le reste des locaux alors que le musée, déjà à l'étroit, aurait besoin de plus d'espace. Dès 1981, l'intégralité du bâtiment est enfin attribuée au musée et au terme d'importantes rénovations, qui incluent la construction d'un abri pour biens culturels sous le jardin, l'exposition permanente de l'histoire de Lausanne est inaugurée en mai 1990.

Exposition permanente, Musée du Vieux-Lausanne (actuellement MHL), aile de Prangins © MHL - André Kern 1925 - 1929

4.1.2 L'exposition comme un grand livre d'histoire

Pour la première fois à Lausanne, un musée présente l'histoire de la Ville, ce qui légitime encore mieux la nouvelle dénomination décidée quelques mois avant l'inauguration: Musée historique de Lausanne. Même s'il occupe toujours les locaux de l'Ancien Evêché et qu'il présente encore les collections de l'Association du Vieux Lausanne, le musée acquiert alors une identité propre, qu'accentue au fil des ans le renforcement progressif de son personnel par des professionnels.

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Le titre choisi pour la présentation – Lausanne à travers les âges – indique bien l'intention avec laquelle l'exposition a été conçue, à savoir raconter l'histoire de la ville de son origine à nos jours (20e siècle). La tentation était évidemment grande de vouloir parler de tout, à toutes les époques, en distribuant le découpage des périodes par salle ou par espace, ce qui ne reflète pas forcément leur importance pour le développement de la ville. La présentation ne se lit pas comme un récit continu qui raconte l'histoire, la construction et l'évolution d'une ville, en recourant à des faits et événements saillants. Elle se rapproche plus d'une version encyclopédique, qui propose des documents, des objets, des images légendés, sans qu’apparaisse clairement le lien entre eux. On se trouve face à une présentation chronologique, proche d’un "manuel d'histoire" illustré, dont l’unique fil conducteur est le temps et dont les pièces exposées relatent leur seule utilité propre. Or, les témoins matériels à disposition dans les collections sont parfois tellement lacunaires que les concepteurs ont dû recourir à des reproductions ou des textes explicatifs pour illustrer l'époque dont ils voulaient parler. Les salles se trouvent donc inégalement dotées; certaines étant tellement dépouillées qu'elles n'"accrochent" plus le visiteur (voir illustration). Par ailleurs, en vingt ans, la présentation a vieilli; les transformations et rajouts lui ont enlevé une partie de sa cohérence et de sa pertinence. Il est devenu impératif d'en réactualiser aussi bien le contenu que le discours.

Exposition permanente, Musée historique de Lausanne, salle bernoise © MHL - Arnaud Conne 2007

4.2 La transformation mise en oeuvre

4.2.1 Pourquoi transformer le MHL - nécessité du changement

La nécessité de revoir complètement le parcours permanent du Musée historique va me permettre de développer maintenant, à travers un cas concret, les quelques principes abordés précédemment (chapitre 3) de manière très générale.

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Les raisons qui justifient un remaniement intégral de l’exposition permanente sont les suivantes: Premièrement, il est nécessaire de repenser la "théorie" en abandonnant la formulation explicative ou descriptive des légendes. Le visiteur d'aujourd'hui s'attend à trouver des récits qui lui facilitent la compréhension de faits dont les objets ne sont qu'une évocation. En visitant le MHL, il devrait pourvoir comprendre pourquoi la ville a été fondée à la "Cité", quelles périodes ont influencé son développement, comment les campagnes d'urbanisation ont modifié le paysage lausannois, comment l'économie a pris son essor, qui détenait le pouvoir. Ainsi, à sa sortie du musée, en observant la ville depuis la place de la Cathédrale, il devrait pouvoir en faire une meilleure "lecture", imaginer que des rivières coulent en dessous et qu'elles furent longtemps synonyme d'activités. La présentation "physique" doit également être renouvelée en adaptant les matériaux et la scénographie aux standards actuels. Deux décennies ont marqué leur empreinte sur les structures, les supports, l'éclairage, la manière d'exposer les pièces. De la couleur des parois à la forme des vitrines, des objets choisis à la façon de les disposer, de l'aménagement des salles au sens du parcours, tout doit être reconsidéré d'un oeil neuf pour faire émerger un "nouveau musée". Le temps a également altéré une partie des pièces exposées et certains documents, particulièrement sensibles à la lumière, ont pâli. Ils devront vraisemblablement faire l'objet d'interventions, allant du simple nettoyage, du dépoussiérage ou de la conservation préventive jusqu'à une restauration plus approfondie. Si les motifs de changements invoqués par les autres musées (cf chapitre 2, recueil d'expériences et tableau de synthèse en annexe) s'appliquent également au MHL, un élément plus spécifique serait à lui seul un argument suffisant pour justifier le réaménagement complet de l'exposition, à savoir les innombrables modifications apportées aux différents espaces au cours du temps. En effet, depuis l'inauguration de 1990, l'aménagement de certaines salles a changé, des pièces exposées ont été ajoutées ou enlevées, laissant parfois une trace "indélébile" de l'objet retiré. Il a même fallu, pour les besoins d'une importante exposition temporaire, "provisoirement démonter" la partie consacrée au 20e siècle. Comme l'espace n'a jamais pu être récupéré, l'actuel parcours s'arrête au 19e siècle. Or, il paraît aujourd'hui bien surprenant, pour ne pas dire inacceptable, de présenter l'histoire d'une ville en omettant le 20e siècle. Autre signe révélateur, le commentaire de la maquette41, attraction majeure du musée, parle du "siècle dernier" en évoquant le 19e siècle. On voit, à travers ces quelques exemples, combien tout un ensemble de signes rappelle que le passage au 21e siècle n'est pas encore pris en compte. Enfin, hormis les indispensables réadaptations temporelles et muséographiques, il me paraît fondamental que l'exposition permanente bénéficie de l'enrichissement constant des collections. Les différents fonds – photographiques, iconographiques, objets - s'accroissent régulièrement, jusqu'à compter environ 500'000 pièces (estimation) aujourd'hui, dont près de 300'000 uniquement pour les fonds photographiques. Au cours de la dernière décennie, un effort particulier a été porté sur le travail d'inventaire par l'engagement de personnel qualifié. Mieux documentés, ces fonds sont régulièrement valorisés par le biais d'expositions temporaires thématiques. Il est par contre impossible de leur trouver une place dans l'exposition permanente sans la remodeler complètement. Quelques essais ont été tentés, avec pour résultat la perte de cohérence de l’ensemble.

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Ainsi donc, la présentation désuète, l'absence du 20e siècle, la non valorisation de collections de référence sont autant d'arguments qui plaident pour un réaménagement – une transformation – de l'exposition permanente du MHL. Cette nécessité avérée n'est cependant qu'un début, il reste à élaborer le projet.

4.2.2 Comment transformer le MHL - redéfinir sa position

Dans le chapitre intitulé "Comment transformer un musée", nous avons vu combien la notion d'identité est fortement liée à une exposition en place depuis plusieurs années. La transformer équivaut presque à créer un nouveau musée, sauf en ce qui concerne l'enveloppe externe, laquelle n'est pas systématiquement touchée. Pour mémoire, je rappellerai que les précédentes transformations ont déjà modifié l'aspect extérieur du bâtiment du MHL, par l’adjonction d’une verrière comme nouvel espace d'accueil. Si la forte identité patrimoniale du Musée historique a déjà été relevée, une nouvelle présentation constitue un excellent moyen de la réaffirmer. Renouveler l'intégralité de l'exposition est donc possible sans forcément altérer l'identité de l'institution, à condition de bien construire le message que l'on entend transmettre. Car c'est là que réside le fondement de la transformation: que veut-on exprimer, quel message veut-on diffuser ? Comment veut-on le faire comprendre ? Le choix des documents et des objets s'articule autour de ce discours, mais découle aussi de la constitution des collections du musée. Comme tout musée de ville, le MHL a pour mission d'exposer l'histoire de "sa ville" à travers des objets originaux. Or, pour certaines périodes capitales de l'histoire de Lausanne, ces témoins sont rares, voire totalement inexistants dans les collections du musée. C'est tout particulièrement le cas du Moyen Âge, qui correspond à une ère de croissance économique notoire à Lausanne avec la consécration de la Cathédrale, mais dont le musée conserve extrêmement peu de "témoins matériels". Il est impensable de passer sous silence cette période de l'histoire de Lausanne par le seul manque de documents de référence à exposer. Le recours à l'emprunt auprès d'institutions susceptibles de les détenir reste la seule solution, si bien que, aussi surprenant que cela puisse paraître, la "coloration" finale de l'espace dépendra de la décision du prêteur. D'autres périodes sont en revanche richement dotées et la sélection des objets ne sera pas facile. Les plus significatifs sont les fonds photographiques et le fonds des affiches, qui constituent de véritables collections de référence pour le 20e siècle. Le public lausannois n'a certainement pas conscience de la richesse de "son" patrimoine, car en sa qualité de musée communal, le MHL détient le patrimoine des habitants de la ville. En réaménageant son exposition permanente, le musée a ainsi la chance de le mettre en lumière pour attirer un nouveau public et faire revenir des visiteurs "lassés" par vingt ans d'une même présentation. Cela n'empêche pas que des personnes venant pour la première fois au MHL à l'occasion d'une manifestation expriment leur étonnement et semblent ignorer son existence. Outre le choix du discours, des documents de référence et la question identitaire, le bâtiment entre aussi en ligne de compte dans la transformation du Musée historique, car sa configuration impose partiellement un sens de circulation. Constitué d'une succession de salles de moindres dimensions disposées sur trois étages, deux corps de bâtiment, reliés par deux escaliers, une galerie, il tient plus du labyrinthe que de l'espace muséal idéal. On ne peut donc pas indifféremment décider où commencer et où terminer le parcours, de sorte que la taille de la première salle influencera toute la conception muséographique. L'édifice est si complexe qu'on peut difficilement le

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visualiser dans sa globalité. Le plan ci-dessous en donne une idée approximative, tant il est difficile d'en restituer un ensemble cohérent.

Plan du Musée historique de Lausanne © MHL - Gregorio Soumas

Les murs, classés par les Monuments historiques, sont intouchables dans la majorité des salles et doivent être pourvus d’un doublage sur lequel fixer d'éventuels supports. On se trouve à l'évidence dans le cas d'un bâtiment conçu à l'origine pour un usage à l'opposé d'un musée. Son originalité fait sans doute le bonheur des visiteurs, mais pas celui des architectes, des scénographes ni des commissaires d'exposition. En revanche, bien intégrée à la scénographie, la complexité des lieux peut conférer à l'institution un caractère particulier qui la distinguera des autres. Enfin, transformer une exposition implique également d’adapter les supports didactiques offerts au public. Sans verser dans la surenchère, il semble évident que les visiteurs s'attendent, aujourd'hui, à trouver des équipements audio-visuels complétant l'exposition ou favorisant sa compréhension. Les rares bornes interactives installées lors de l’aménagement du parcours actuel sont hors d'usage. Faute de moyens suffisants pour en reconfigurer le contenu et le transférer sur un support actualisé, les responsables du musée ont fait le choix de les retirer. Cette absence est d'autant plus frappante que les expositions temporaires présentées au MHL recourent régulièrement à du matériel audio-visuel. Elles sont d'ailleurs actuellement le seul moyen de faire entrevoir aux visiteurs la richesse des importantes collections photographiques. La modernisation des équipements audio-visuels leur donnera une plus grande visibilité tout comme elle permettra de mettre en évidence l'urbanisation de la ville grâce à une meilleure "exploitation" de la superbe maquette du 17e siècle, occupant à elle seule une salle entière en sous-sol. Cette modernisation des moyens techniques s'inscrit par conséquent pleinement dans l’objectif du musée, à savoir offrir au public une nouvelle "vision de l'histoire de Lausanne".

4.3 En pratique : un projet à gérer comme tout autre ?

Sous bien des aspects, la procédure à suivre pour la transformation d'un musée en général, du Musée historique en particulier, peut paraître, à première vue, assimilable à celle d’un projet habituel d'exposition:

- élaboration du projet (contenu) - conception de la présentation (scénographie) - projection budgétaire (première estimation) - choix de partenaires/intervenants (commissaire – scénographe – graphiste) - prise en compte des ressources à disposition (personnel – finances)

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- estimation des "appoints nécessaires" – au besoin recherche, presque systématiquement indispensable pour le budget

- établissement et suivi du calendrier des opérations jusqu'au vernissage et à l'ouverture de l'exposition.

Pourtant, en y regardant de plus près, certaines dissemblances s'imposent rapidement. La mise en valeur des collections, notamment par le biais des expositions temporaires, fait partie des missions du musée. Concrètement, elle se fait souvent conjointement ou parallèlement aux autres activités liées à la gestion des collections, ce qui, pour la direction et les conservateurs, peut conduire à des conflits de priorités, voire à des situations de surcharge. Or, la conception initiale de la nouvelle présentation repose sur ces mêmes personnes qui doivent, par conséquent, trouver des espaces disponibles dans leur emploi du temps déjà saturé. Ce projet ne s'insère donc pas dans les activités courantes mais s’y ajoute, avec toutes les conséquences que cela suppose, notamment l'impossibilité de le faire avancer aussi rapidement que souhaité. Le fait qu'il en soit question depuis plus de deux ans sans en connaître le calendrier précis perturbe actuellement la programmation des futures expositions temporaires. En effet, afin de pouvoir de mener à bien les indispensables recherches documentaires, chaque sujet d'exposition est généralement fixé deux ou trois ans à l'avance. Les responsables du Musée historique se trouvent maintenant dans la situation où, ayant espéré le début des travaux de transformation pour fin 2008 ou courant 2009, ils avaient hésité à investir temps et énergie pour des projets qui seraient peut-être bloqués au-delà du 1er semestre 2009. Trouver à court terme des sujets ou des expositions déjà montées qui s'adaptent aux multiples contraintes de l'institution n'est pas une démarche facile, ce d'autant que l’incertitude risque fort de perdurer jusqu'à l'approbation du projet final par les autorités de tutelle débouchant sur la planification et l'ouverture du "chantier". De plus, ce "chantier" impliquera la partie "permanente" du parcours, précisément celle qui, en période de montage d'une nouvelle exposition temporaire, reste à la disposition des visiteurs. Ce "socle" garantit une activité permanente pour le public, puisque même des événements ponctuels (concerts, conférences, animations diverses) organisés directement par le musée ou conjointement avec un partenaire peuvent être maintenus. Mais qu'advient-il lorsqu'on touche au "socle" ? La configuration du bâtiment se prête mal au maintien d'une exposition temporaire pendant la période des travaux, puisque la salle qui l'abriterait se situe au deuxième étage et n'a pas d'accès direct. Son installation hors les murs est envisageable, mais elle resterait physiquement déconnectée du MHL avec, certainement, une équipe de surveillance propre. Cette solution ne permet pas non plus de mettre en place les activités dites "autour de l'exposition", telles que : ateliers jeune public, débats, lectures-spectacles. Toute la dynamique générée par l'organisation de ces événements se trouve ainsi remise en question et par là même la dynamique au sein du personnel. Quelle que soit l'option choisie pour la période de transformation – fermeture partielle ou totale du musée – elle entraînera des bouleversements dans le quotidien de chacun. Le rythme habituel des activités destinées au public ne pourra pas être maintenu, d'une part parce qu'une partie du bâtiment sera en travaux, d'autre part parce que le personnel interne ne pourra pas se dédoubler et travailler sur deux fronts en même temps. Contrairement à la préparation d'une exposition temporaire ou d'un autre évènement qui ne mobilise jamais l'intégralité du personnel, la mise en oeuvre du projet de nouvelle présentation exigera, à un moment donné, toutes les "forces de travail" disponibles. Les différentes équipes – scientifique, technique, administrative, accueil/surveillance – collaborent certes régulièrement, mais selon une configuration relativement familière et ce schéma varie assez peu.

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Par contre, chacun s'interroge aujourd'hui sur son rôle dans le processus de transformation, car, hormis le directeur et les conservateurs, personne n'a encore activement pris part au projet. Il serait prématuré de vouloir apporter des réponses en l'état. Toutefois, il faut envisager comment on entend impliquer les membres du personnel, individuellement, en groupe, le cas échéant former les groupes, définir leur mission, les objectifs à atteindre, l'interactivité entre les groupes. Même si les activités pour le public sont suspendues, une dynamique différente peut voir le jour, à condition de l'anticiper, de l'organiser, de la communiquer aux collaborateurs, de leur faire sentir que la transformation du MHL est un projet à porter en commun vers la réussite.

4.3.1 Projet : préparer le terrain

Afin de mieux cerner les préoccupations des collaborateurs du MHL - mes collègues - face au projet de transformation, j'ai procédé à un bref sondage auprès d'un collaborateur par "secteur". Leurs réponses ont servi à orienter ma réflexion selon 3 axes, pour lesquels une phase "préparatoire" me semble indispensable:

- l'occupation de l'équipe d'accueil pendant la phase de transformation - le sort des pièces des collections actuellement exposées dans le parcours

permanent - la visibilité du MHL pendant la phase de transformation.

L'importance de la définition du rôle de chacun a déjà été soulignée dans le chapitre précédent. Il est ici question plus spécifiquement de l'équipe d'accueil, pour laquelle la décision de fermer ou non le musée n'aura pas les mêmes conséquences. En cas de fermeture passagère d'une institution, le travail lié aux collections – inventaire, documentation, acquisition et restauration – peut se poursuivre. En outre, compte tenu de la nature des travaux, il ne fait aucun doute que l'équipe technique sera fortement mise à contribution: emballage et transport d'objets, rangement en dépôt, démontage et construction de structures, mise en place finale. En revanche, justifier le maintien du personnel d'accueil et de surveillance alors même qu'aucun visiteur ne franchit le seuil demandera de solides arguments. On peut imaginer que, par extension, la question surgisse également pour l'équipe administrative, dont une grande partie de l'activité concerne les expositions temporaires et les évènements divers. Il s'agira de démontrer l'importance de "l'activité résiduelle", de proposer des alternatives – réunir les forces pour le déménagement des objets, leur inventaire, leur mise au dépôt –, éventuellement de prévoir des stages au sein d'institutions apparentées, voire des cours ou une formation continue, pour, le moment venu, être prêts à les défendre auprès des décideurs. Pour leur grande majorité, les pièces sont exposées depuis l'inauguration de 1990, soit depuis près de vingt ans. Il conviendra d’opérer une sélection entre les objets dont la restauration est urgente, ceux pour lesquels des mesures de conservation préventive suffisent et ceux pouvant directement être acheminés au dépôt. Quel que soit le "verdict", toutes ces pièces rejoindront finalement le même dépôt, ce qui soulève le problème d'un aménagement adéquat et suffisant du local pour les entreposer dans de bonnes conditions. Il est par conséquent indispensable d'anticiper l’arrivée massive d'objets divers pour éviter l'encombrement d'un local déjà assailli par un déménagement hâtif il y a une année. Faute de moyens, les indispensables rangements n'ont pas encore été entrepris, mais leur planification avant le début des travaux semble impérative.

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Déterminer l'urgence des travaux de restauration permettra d'une part d'organiser le rangement des pièces selon l'ordre dans lequel elles seront ressorties, d'autre part, de prévoir le financement nécessaire en l'intégrant dans le coût du projet ou en le planifiant, au besoin, sur plusieurs exercices comptables. Un rangement systématique évitera une manipulation inutile des objets parfois fragilisés. Dûment instruit sur les précautions à observer dans la manipulation des objets des collections et sous le contrôle éventuel d'un conservateur, le personnel de l'accueil pourrait seconder efficacement l'équipe technique dans cette tâche. Enfin, la question de la visibilité du Musée historique pendant la période des travaux est, elle aussi, étroitement liée à la décision de maintenir ou non l'ouverture au public. Cependant la visibilité passe-t-elle obligatoirement par l'ouverture au public ? Avant de prendre une décision, il est nécessaire d'en prévoir les répercussions sur les visiteurs. Le MHL vient en effet d'enregistrer une fulgurante progression dans la fréquentation de ses ateliers destinés aux classes, fruit de trois ans d'effort, de promotion auprès des établissements scolaires, mais surtout de contacts personnalisés avec les enseignants, du bouche à oreille, de la qualité des prestations proposées. Une fermeture ne risque-t-elle pas de mettre ce résultat en péril ? Certes, la tentation de rester à disposition du public est grande; toutefois il n'est pas sûr que des conditions d'accueil optimales puissent être maintenues pendant toute la durée des travaux. Comment faire cohabiter les intervenants du chantier et les visiteurs, qui risquent de devoir partager les mêmes espaces de circulation, sans compter les inconvénients liés au bruit et à la poussière ? S’il est bien sûr imaginable d'organiser des événements ponctuels, à la manière des très populaires visites des chantiers Tridel et M2 à Lausanne, sorte de présentation de "l'envers du décor", il n'est toutefois pas garanti que la visite d'un musée en transformation revête le même intérêt qu'un chantier des transports publics. La durée des travaux de transformation n'est pas connue à ce jour; il est vraisemblable néanmoins que la fermeture temporaire de l'institution permettra de concentrer les ressources sur un même objectif et de gagner du temps en exécutant les travaux d'un seul tenant. En estimant qu'elle n'excède pas dix-huit mois, d'autres pistes peuvent être explorées pour rester visible, du moins aux yeux du public local, le premier auprès duquel la nouvelle exposition devra être valorisée. Rendre cette transformation familière aux habitants de Lausanne en proposant des images et des informations bien ciblées peut être une opération fort intéressante: on tiendrait ainsi les futurs visiteurs en haleine en leur donnant rendez-vous pour découvrir "leur nouveau musée". A l’instar des programmateurs d'un théâtre ou d'un festival qui annoncent leur nouvelle saison, on préparerait la nouvelle présentation du Musée historique en dévoilant une "nouvelle vision de l'histoire de Lausanne", à la différence près que cette "saison" se prolongera sur plusieurs années. Diverses alternatives sont là aussi à considérer, avant de choisir la plus pertinente et la plus défendable. Une éventuelle fermeture du Musée historique signifie aussi une réouverture, donc une excellente occasion de faire "ressurgir" l'institution, à condition de créer l’évènement en apportant un soin tout particulier à la communication.

4.3.2 Un projet politiquement défendable

Alors que le financement des expositions temporaires est inclus dans le budget annuel de fonctionnement défendu par le Chef du service de la culture auprès de la Municipalité, une demande de crédit particulière, par voie de préavis, sera nécessaire pour le projet de la nouvelle exposition permanente. Les arguments du dossier devront être suffisamment convaincants pour emporter l'approbation de la Municipalité, puis

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celle du Conseil Communal. En outre, une partie des interventions relèvent d'un autre service (logement ou architecture). Il est donc impératif d'établir une étroite coordination entre les deux services afin que les projets puissent être soumis simultanément. Il importe en conséquence de préparer minutieusement le projet, car non seulement l'argumentaire doit convaincre, mais l'estimation des coûts doit être chiffrée au plus juste. Une fois le préavis accepté, les ressources financières accordées devront suffire pour mener le projet à son terme. Un dépassement de devis ne saurait être admis (nous ne sommes pas dans les travaux publics…). Construire un dossier solide implique un projet suffisamment abouti pour permettre l'établissement de devis précis et des options bien réfléchies pour s'avérer persuasives. Or l’obtention des devis répond à la loi sur les marchés publics qui impose un certain nombre de contraintes administratives. Ne pas respecter la procédure revient à s'exposer à des oppositions susceptibles de bloquer les travaux à venir ou en cours pendant de longs mois. Tous les "ingrédients" d'un projet culturel se trouvent ainsi réunis dans la transformation de l'exposition permanente, même s'il ne se gère pas totalement comme tel. C’est pourquoi, afin de mieux le comprendre et de vérifier si les réponses avancées correspondent à la réalité, j’ai mené une brève enquête auprès de responsables de musée qui avaient déjà vécu une telle transformation dans leur institution.

5. Entretiens

5.1 Présentation de l’enquête

Ce premier développement est essentiellement une réflexion théorique qui m'a permis de comprendre pourquoi il ne suffisait pas de "rafraîchir" la présentation, la salle, l'enveloppe de l’exposition permanente. J'ai observé qu'il ne s'agissait pas seulement de communication, ni de nouveaux matériaux ou de nouveaux supports, mais qu'à chaque fois les musées avaient subi une incroyable mutation dans leur manière de montrer, d'expliquer les expositions, de transmettre leur message. On en revient ainsi à ce premier constat: le musée doit faire sens. Réfléchir à la démarche adéquate pour le MHL, à ce qu'il faudra prendre en compte ne ressort pour le moment que de la théorie. C'est pourquoi il m'a paru nécessaire de vérifier sur le terrain comment une transformation se déroulait dans les faits en allant interroger cinq responsables d'institutions qui ont conduit un projet de transformation dans leur musée. Si l'enquête initiale (cf chapitre 2) me fournissait un excellent réservoir où puiser, encore fallait-il déterminer les critères selon lesquels j'orienterais mes choix. Après réflexion, il s'est avéré difficile, dans le cadre d'une enquête aussi restreinte, de déterminer précisément la nature des transformations effectuées ou en cours dans chaque institution. Comme je souhaitais dépasser la simple exploration des situations similaires, j'ai privilégié la mise en parallèle des expériences différentes, dans l'idée que le point de vue et les caractéristiques propres à chacune enrichiraient ma réflexion future sur le projet du MHL.

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Si les critères retenus ne sont pas forcément objectifs ou rationnels, ils se fondent sur les éléments suivants:

- l'enquête a été conduite en Suisse romande (GE, NE, VD, JU, FR, VS). J'ai choisi de retenir cinq institutions, soit une par canton à l'exception du Jura, ce qui m'a paru suffisamment pertinent dans le cadre de ce travail.

- Les mesures prises à l'égard du public ont tout particulièrement retenu mon attention: fermeture totale, partielle, maintien d’activités diverses, expositions temporaires hors les murs. Même si les éléments de réponse au questionnaire se sont révélés parfois trop lacunaires pour refléter pleinement la réalité, toutes les expériences m'ont paru intéressantes.

- En VS, l'expérience vécue au niveau des musées cantonaux m'a semblé essentielle, car elle dépassait le cadre d'une transformation. Il s'agissait en effet de remanier complètement l'organisation des six musées, ce qui représentait une opération multiple.

- Pour GE, la fermeture "forcée" du Musée d'ethnographie de Genève représente aussi une expérience exceptionnelle, car le musée avait trouvé une manière de conserver des visiteurs alors qu'il était contraint de fermer ses portes et de mettre toutes ses collections en dépôt.

En définitive, mon choix s'est arrêté sur un musée régional de type historique, deux musées d'ethnographie, un musée d'art et d'histoire et simultanément un musée d'histoire et un musée d'art dans le regroupement muséal en cours en Valais. Outre quelques questions que je tenais à poser, j'ai surtout cherché à comprendre comment une phase aussi perturbante est vécue de l'intérieur. Au fil des entretiens, j'ai pu mesurer combien le fait même de parler de l'expérience revêtait d'importance pour les protagonistes. Ont été interviewiés :

- France Terrier, conservatrice (et direction) - Musée d'Yverdon-les-Bains et région

- Marie-Claude Morand, directrice des musées cantonaux valaisans Musée cantonal d'art et Musée cantonal d'histoire, Sion

- Verena Villiger, directrice adjointe - Musée d'art et d'histoire de Fribourg - Marc-Olivier Gonseth, conservateur (et direction) - Musée d'ethnographie de

Neuchâtel - Philippe Mathez, conservateur - Musée d'ethnographie de Genève

5.2 Situation de chaque institution en bref

5.2.1 Musée d'Yverdon et région

Fondé en 1764, le Musée d'Yverdon-les-Bains est le plus ancien du canton. Ses collections, très variées, se composent autant de témoins matériels de l'histoire d'Yverdon et de sa région, d'objets appartenant aux sciences naturelles, que de minéraux et fossiles divers. Installé depuis 1912 dans le château d'Yverdon, un édifice savoyard du 13e siècle propriété de la Ville, le musée n'est pas rattaché à l'administration publique. Initialement constitué sous forme d'association, il a passé en fondation dès 2004. Son budget de fonctionnement provient essentiellement des subventions communales; par contre, le financement des travaux de réorganisation et modernisation de l'exposition permanente a été intégralement cherché hors subventions. L'apport de la Loterie Romande a été déterminant dans la concrétisation du projet de rénovation.

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D'importants travaux de restauration en cours depuis plus d'une décennie sur la structure de l'édifice, dont la réfection complète des toitures, ont interféré avec le projet de rénovation de l'exposition permanente, forçant à une réalisation en trois étapes. Les deux premières ont abouti en 2002 et 2006. Les travaux de rénovation de la dernière partie du bâtiment viennent de s'achever, permettant la mise en place de la dernière étape. Toutefois, celle-ci dépend aussi de son financement, dont l'intégralité n'est pas encore acquise. Il n'est pas conséquent pas possible d'articuler aujourd'hui la date de son ouverture.

Le château d’Yverdon et ses environs Photo : Th. Porchet, www.image21.ch, Yverdon-les-Bains

5.2.2 Musée d'art et d'histoire de Fribourg (MAHF)

Sis en Vieille Ville de Fribourg, le MAHF se compose d'un ensemble de trois bâtiments: l'Hôtel Ratzé, un édifice de style Renaissance française construit entre 1581 et 1584, l'Ancien Abattoir et un bâtiment destiné aux expositions temporaires. Il s'est installé à l'Hotel Ratzé en 1922 et s'est étendu dans les locaux de l'Ancien Abattoir en 1981. Depuis 1823, il collecte des témoins historiques et artistiques en relation avec le Canton de Fribourg et la vie de ses habitants. Vers 1990, des velléités apparaissent pour séparer les collections historiques et artistiques, velléités qui n'aboutiront pas – "heureusement", selon Verena Villiger, "car l'art et l'histoire ne sont que deux faces d'une même réalité". Musée cantonal, il est rattaché à l'administration publique, avec les avantages et les contraintes que ce type de statut suppose. La gestion des finances de l'Etat de Fribourg s'inscrit dans un plan quinquennal (une législature) qui, une fois arrêté, laisse peu de marge de manoeuvre pour modifier les projets retenus et, sauf cas exceptionnel, n'en intègre aucun nouveau. Cette règle touche essentiellement les dépenses d'"investissements", les budgets de fonctionnement semblent généralement régis avec un peu plus de souplesse. La rénovation de l'exposition permanente du musée a fait l'objet d'une demande spécifique de budget, qui a été accepté. Toutefois, les fonds alloués ont été engloutis dans des réfections urgentes effectuées sur la structure du bâtiment (notamment toit et cheminée). Un déficit d'entretien a généré de telles dégradations qu'il devenait impossible de repousser ces travaux. Faute de moyens financiers, le projet de

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transformation de l'exposition permanente ne pouvait dès lors plus être envisagé avec la même envergure. Il a été redéfini et réparti sur plusieurs exercices, afin de ne pas mettre en péril le budget de fonctionnement de l'institution, par le biais duquel il a été financé.

5.2.3 Musée d'Ethnographie de Neuchâtel (MEN)

En faisant don de son Cabinet d'histoire naturelle à la Ville de Neuchâtel en 1795, le général Charles Daniel de Meuron lui a transmis un patrimoine à l'origine de plusieurs musées, dont le Musée d'Ethnographie. Accueillies alors par la Bibliothèque publique récemment créée, ces collections vont en partager le sort pendant plusieurs décennies et la suivre lors de divers déménagements, le dernier dans les locaux du tout nouveau "Collège latin" en 1837. L'activité muséale s'y développe et les fonds sont progressivement différenciés (sciences naturelles, peinture, histoire, ethnologie). Pour donner une chance au fonds ethnographique de s'accroître, James Ferdinand de Pury offre sa villa de la colline de St-Nicolas à la Ville. Le fonds y est transféré et le MEN officiellement inauguré le 4 juillet 1904. Un bâtiment destiné aux expositions temporaires est érigé à ses côtés en 1954-55 et une nouvelle construction est intercalée entre les deux édifices en 1986. Celle-ci permet l'extension de l'Institut d'ethnologie de l'Université qui, bien que financièrement indépendant du musée, n'en est pas moins complémentaire. Plus de la moitié des objets des collections proviennent d'Afrique, le reste étant constitué de fonds asiatiques, esquimaux, océaniens, d'instruments de musique extra-européens et d’objets d'Egypte ancienne. De toutes ces pièces, seule une petite partie est présentée dans l'exposition permanente.

La fièvre du départ : listes et budgets manuscrits © MEN - photo Alain Germaud

L'exposition permanente du MEN a été remaniée à diverses reprises, sans forcément l'être à chaque fois intégralement. La plus récente et importante intervention date de 2007; elle a touché environ deux tiers de la présentation. Un peu à l'instar de ce qui se fait pour une exposition temporaire, un sujet a été déterminé, conçu et monté sur une

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partie de l'exposition permanente. Comme il aurait été difficile, voire impossible, de mener deux projets en parallèle sans augmenter les ressources, les responsables de l'institution ont décidé de financer ce projet par le budget annuel de fonctionnement. Les moyens usuellement destinés au programme d'exposition temporaire ont été consacrés, une année durant, au réaménagement de l'exposition permanente. Le but est de développer un programme d'expositions "temporaires de longue durée" (2 à 3 ans) pour "éviter un enlisement d'une partie des propositions muséographiques"42. Il complète le programme des expositions temporaires de courte (3 à 6 mois) ou moyenne durée (6 à 12 mois).

5.2.4 Musée d'Ethnographie de Genève (MEG)

Fondateur de la chaire d'anthropologie de l'Université de Genève, le professeur Eugène Pittard est à l'origine du Musée d'ethnographie de la Ville de Genève. Inauguré le 25 septembre 1901, il réunit des collections publiques (collections ethnographiques de divers musées genevois) et privées, qu’Eugène Pittard complétera au fil des ans par des dons et acquisitions. Initialement installé dans la villa de Mon Repos, léguée à la Ville par Philippe Plantamour, le musée déménage en 1939 dans les locaux désaffecté de l'école primaire du Mail, boulevard Carl-Vogt. Après l'inauguration du 12 juillet 1941, il y cohabite avec le Département d'anthropologie de l'Université jusqu'en 1967. Agrandi une première fois en 1949, il le sera à nouveau en 1967 suite au déménagement du Département d'anthropologie. La Ville de Genève acquiert en 1975 l'Annexe de Conches (Villa Lombard) et la transforme en lieu d'exposition pour les collections régionales et locales.

Musée d'ethnographie de Genève © MEG - photo J. Watts

En raison d'un manque chronique de place - le bâtiment abrite à la fois les dépôts, l'administration, divers ateliers, un studio de photographie et les espaces d'exposition -, la Ville décide de lancer un concours international d'architecture en 1995 pour l'implantation d'un nouveau musée sur la Place Sturm. Les crédits de construction sont votés et accordés par le Conseil municipal, le financement semble assuré ; cependant un référendum facultatif refusé par le peuple le 2 décembre 2001 balaie le projet. Devant cette situation inattendue, le Département de la culture (alors Département des

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affaires culturelles), décide de prendre quelques mesures d'urgence. La première sera la mise à disposition et l'équipement de locaux, sur le site du Port Franc, pour abriter les collections entreposées dans les dépôts surencombrés du Bd Carl-Vogt. Deuxième mesure : dès mars 2003, le musée est fermé au public en semaine pour permettre à tout le personnel de se consacrer à l'emballage et au déménagement des collections vers ce nouveau dépôt. L’importance de ses collections – 80'000 objets et quelques 300'000 documents témoins des civilisations traditionnelles des cinq continents - fait aujourd'hui du MEG le deuxième musée d’ethnographie de Suisse.

5.2.5 Musées cantonaux du Valais

La situation des musées cantonaux du Valais est différente, car leur transformation va de pair avec une réorganisation complète du paysage muséal valaisan. En trente ans, le nombre de musées a plus que triplé en Valais. Or, les ressources financières, humaines, comme la professionnalisation du personnel n'ont pas suivi la même évolution. Les musées cantonaux eux-mêmes, au nombre de six, sont sous-dotés en personnel, trop dispersés et l'insalubrité de leurs locaux pose de graves problèmes de conservation des collections. Devant la menace, en 2001, d'un gel des expositions et la fermeture de plusieurs musées, un projet de réorganisation complète voit le jour, dont il résultera le regroupement des musées cantonaux en trois institutions de référence (histoire culturelle, artistique et naturelle) et la création d'un lieu destiné aux expositions temporaires à Sion. Les autres musées valaisans seront organisés en un réseau de six musées régionaux et des musées locaux, partenaires du réseau.

5.2.5.1 Musée d'Art du Valais L'importance des beaux-arts a été perçue relativement tard en Valais, ce qui explique sa faible dotation en institutions artistiques au début du 20e siècle. Il faut attendre les années 1940 pour qu'enfin se dessine la volonté politique de créer un musée cantonal des Beaux-Arts. Celle-ci est essentiellement due à la préoccupation de trouver un lieu pour accueillir et exposer le legs du peintre Raphy Dallèves, que rend possible la "vacance" du château de la Majorie, jusqu'alors occupé par des casernes. Dès 1943, des travaux de restauration sont entrepris et le musée est inauguré le 30 mai 1947. D'autres parties du bâtiment sont restaurées en 1951 et 1953 et, dès 1977, le musée peut s'étendre à l'édifice voisin du "Vidomnat". En plus des oeuvres léguées par Dallèves, le musée accueille la collection de l'Etat du Valais, des tableaux prélevés dans la collection déjà constituée au Musée de Valère et différents dépôts. A côté des artistes valaisans, le musée expose aussi des peintres internationaux qui, lors de séjours en Valais, se sont intéressés aux paysages et à la vie des habitants. Dans le programme de réorganisation, le Musée cantonal des Beaux-Arts a été le premier à bénéficier des travaux de transformation. Pour des raisons de confort, l'accueil des visiteurs a été transféré du château de la Majorie au bâtiment du Vidomnat, ce qui a entraîné une redéfinition complète du circuit de visite et de son contenu. Toutefois la volonté de rénovation ne s'est pas arrêtée au sens de la visite, car c'est tout l'intérieur des bâtiments et l'infrastructure qui ont été refaits. Pour pouvoir supporter les coûts de ces interventions par le biais des "crédits annuels d'entretien", le Service des bâtiments les a échelonnées sur cinq ans. Cette solution a été possible car seul un édifice, le plus touché, a dû être fermé pendant toute la durée des travaux. Il aurait été difficile de concevoir une fermeture intégrale pendant cinq ans. La rénovation s'est terminée en 2007 et l’ inauguration du nouveau musée s’est déroulée le 25 mai 2007, soit pratiquement 60 ans jour pour jour après la première.

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5.2.5.2 Musée cantonal d'Histoire La création du Musée cantonal d'Histoire (ci-après MH) résulte de l'indignation que partageaient quelques lettrés valaisans face au pillage des objets patrimoniaux, non seulement par des antiquaires en vue d’alimenter un marché en plein développement, mais également par les "rabatteurs" des autres musées suisses en constitution. Né d'un partenariat entre l'Etat du Valais et le Chapitre cathédral, propriétaire de l'ensemble des bâtiments du site de Valère, le musée est inauguré en 1883, dans la plus belle et la plus grande salle du château de Valère. Un appel avait été lancé, aux communes et au Chapitre cathédral, afin de réunir une gamme d'objets patrimoniaux qui sont exposés dans cette salle. Dès lors, le développement se fait sur deux fronts: l'accroissement des collections et l'augmentation des espaces de présentation. En 1984, lorsque Marie-Claude Morand est nommée directrice des musées cantonaux du Valais, le MH représente déjà un formidable patrimoine culturel, tant par le site où il est hébergé, que par l'ampleur et la qualité de ses collections (environ 35'000 objets). Lors du renouvellement de la convention avec le Chapitre cathédral en 1985, il est convenu d'entreprendre d'importantes et indispensables restaurations sur la structure des bâtiments et sur le site environnant, les dernières interventions datant de 1910. Leur financement est assuré conjointement par le Canton du Valais, la Confédération, la Ville de Sion et le Chapitre cathédral. Ces travaux sont réalisés en étroite collaboration avec le Service des bâtiments, monuments et archéologie (SBMA, responsable de la partie architecture et restauration). Comme les salles doivent être vidées, on décide de mettre à profit ces travaux pour repenser intégralement la présentation des collections permanentes. Pendant quelques années, les risques liés au chantier sont trop grands pour maintenir une exposition de longue durée. En fonction des espaces disponibles, des expositions temporaires sont mises en place, qui ne rencontrent qu'un succès mitigé auprès du public. Dès 1994, il sera possible d'installer une exposition de manière plus durable dans des locaux juste rafraîchis. L'idée d'un regroupement des musées cantonaux autour d’une institution "phare" présentant une vision transdisciplinaire de l'histoire culturelle naît en 2000 et donne lieu à une toute nouvelle orientation pour le "nouveau Musée d'histoire". Il prend dès lors la dénomination de Musée et parc culturel du Valais afin d’englober les bâtiments et le site qui l'abrite. Vingt ans de réflexion, de travaux et d'interventions diverses auront été nécessaires pour mener à bien cet ambitieux projet.

5.3 Mise en perspective thématique

5.3.1 Renouveler l'exposition : raisons et opportunités

5.3.1.1 Nécessité du changement A l'exception du MEG, pour lequel le projet de nouveau musée rejeté en votation par le peuple devait d'abord répondre à un manque d'espace, mes interlocuteurs ont unanimement relevé l'obsolescence de la présentation dans leur institution comme critère prioritaire de changement. Il est impensable aujourd'hui d'ignorer les évolutions muséologiques et muséographiques des trente dernières années, les récentes découvertes des historiens, les recherches documentaires, dont les résultats offrent une lecture différente des faits passés. Les expositions permanentes doivent être adaptées en conséquence.

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Philippe Mathez souligne combien, alors qu'il travaillait au Musée de la Croix Rouge, l'ouverture des archives du CICR aux historiens a remis en cause le discours présenté dans l'exposition permanente de l'institution, au point que la partie contemporaine a dû être réactualisée. D'une manière plus générale, il aborde la préoccupation du public (et des conservateurs) qui se modifie au gré du rapport des hommes à leur environnement. Le risque, en cas de décalage trop accentué entre ce que le musée propose et les attentes des visiteurs, est de se retrouver avec une exposition qui devient elle-même une pièce de musée à documenter ! Dans le cas du MAHF, Verena Villiger mentionne l'appauvrissement graduel du contenu des vitrines, la disparition des "étiquettes" explicatives qui, conjugués à l'absence de moyens affectés à l'exposition permanente, ont amené à une détérioration progressive de la présentation des collections permanentes. Cette "régression" affaiblit encore le statut de collections dont la notoriété auprès du public était déjà précaire. L'idée d'une revalorisation par l'intermédiaire d'un guide des collections est rapidement écartée au profit d'un réaménagement de l'exposition permanente. Les situations du Musée d'Yverdon (ci-après MYR) et du MH revêtent quelques similitudes, à savoir qu'à l’engagement des responsables (1984 pour Marie-Claude Morand et 1992 pour France Terrier), l'exposition permanente en place était présentée sous la forme d'une succession d'objets, sans aucune chronologie ni contextualisation. Au mieux, les objets étaient réunis dans une vitrine ou dans une salle selon leur type ou leur nature, la cohérence s'arrêtant là. Or la flagrante nécessité de changement devrait aussi amener une redynamisation de l'institution. Dans les deux cas, les musées sont abrités dans des châteaux qui vont subir de lourds travaux de restauration. A l'arrivée de France Terrier, le musée est encore constitué en association et manque cruellement de professionnels qualifiés. Son engagement à titre de conservatrice adjointe (à 50 %) marque le début d'une volonté de professionnalisation, son taux d'activité sera graduellement augmenté. Toutefois, faute de personnel permanent, la présentation et la documentation des collections accusent un retard considérable qu'il faut tenter de combler au mieux.

5.3.1.2 Naissance d'un projet Les diverses constatations tirées de la nécessité de changement ont amené chaque institution à concevoir un projet de transformation. Mais chaque situation a sa propre configuration et les projets développés ne se ressemblent guère. Faute de "force de travail" suffisante pour suivre et mener à bien un projet de rénovation du MYR, aucun n'a pu se concrétiser avant l'engagement de France Terrier. C’est la volonté d'exposer à Yverdon deux embarcations romaines, mises au jour lors de chantiers de travaux publics au centre ville, qui a décidé les autorités (communales, cantonales et fédérales) à financer une première étape de rénovation des caves du château. Le musée a ainsi pu inaugurer en 1997 une section sur la navigation antique. Parallèlement, le bâtiment subit d'importants travaux de rénovation entre 1990 et 2000 (réfection de l'aile nord et de l'ensemble des toitures). Dans ce but, certaines salles ont dû être vidées, rendant possible leur réaménagement. France Terrier a reçu le mandat de présenter un projet de modernisation de l'exposition permanente. Les travaux de restauration du bâtiment représentaient donc en l'occurrence une excellente occasion d'y associer la rénovation du contenu des salles. Conditionnée par une nouvelle phase

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de travaux à l'édifice, cette transformation se déroule en trois étapes dès 1999, la dernière étant encore à venir. Une situation similaire se présente pour le MH où le renouvellement de la convention entre l'Etat et la Chapitre cathédral donne également lieu à d’importants travaux de réfection sur les bâtiments du site de Valère. Là aussi, les salles doivent être vidées. La nécessité de moderniser la présentation des collections étant admise, une réflexion débute dès 1987 pour la conception d'un nouveau parcours permanent. Néanmoins sa mise en place à court terme n'est pas envisageable, en raison de l'importance des travaux de restauration sur le site. Des phases de transition doivent être prévues. Pendant quelques années, il faut se contenter d'expositions temporaires de moindre importance dans les parties du bâtiment juste rafraîchies. Cependant, le public ne semble pas s'en satisfaire et réclame une exposition permanente. Une première partie peut être présentée entre 1994 et 1999, les espaces rafraîchis suffisent pour concevoir, pour la première fois, une présentation chronologique. Simultanément, une deuxième phase est en préparation, qui pourra être installée dans les locaux refaits à neuf en 2000, offrant cette fois une présentation chronologique et thématique. Elle tient lieu de test pour un projet ultérieur plus ambitieux. La complète redéfinition du paysage des musées cantonaux, comportant six musées refondus en trois musées de référence – dont un musée phare – donne alors naissance au nouveau Musée d'Art. L'idée d'offrir un lieu d'accueil mieux adapté pour les visiteurs a complètement bouleversé le sens de circulation et abouti à réorienter totalement la présentation, dans le but de donner une identité particulière au Musée d'Art, en mettant l’accent sur la peinture, et plus spécifiquement la peinture de paysages valaisans. A Fribourg, la genèse du projet découle de son inclusion dans le plan financier quinquennal de l'Etat de Fribourg. Malheureusement, on l’a vu, ce projet a dû être totalement redimensionné suite à l'investissement des fonds dans la structure du bâtiment plutôt que dans la refonte de l'exposition permanente. Les deux musées d'ethnographie présentent des situations différentes dans le sens que le MEN a choisi de consacrer les ressources d'une année entière à la transformation de l'espace dit "statique" (exposition permanente dans la partie villa), en puisant dans son budget de fonctionnement, alors que le MEG a du réagir en situation de "crise", au lieu de pouvoir élaborer un projet dans un nouveau lieu à construire. Dans le cas du MEG, il est évident que le soutien accordé par le Service de la culture pour faire face en urgence à cette situation a malgré tout favorisé l’émergence d’une solution pour désengorger les locaux.

5.3.1.3 Réaffirmer l'identité de l'institution Chaque institution a trouvé, à travers son projet de renouvellement de l'exposition permanente, une façon de réaffirmer son identité, voire de lui donner une assise plus large. A Fribourg, pour le MAHF, Verena Villiger a relevé combien le public local ignore souvent la richesse de son patrimoine. En redessinant l'histoire du canton, en cherchant à remettre en lumière certains événements capitaux, parfois ignorés ou simplement oubliés, la conceptrice du projet invite les visiteurs locaux à se réapproprier "leur histoire". Il faut veiller à garder un discours assez ouvert pour qu'un visiteur de l'extérieur puisse percevoir comment ville et canton de Fribourg ont évolué au fil des siècles. Certes, le choix de la présentation comporte toujours une part de subjectivité, cependant, en partant du postulat qu'on ne visite pas le musée comme on lit un livre

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d'histoire, Verena Villiger a opté pour une "série de thèmes réunis sans rigidité dans un récit organique et souple". La proposition de Marie-Claude Morand, acceptée par le Conseil d'Etat du Valais, de regrouper les six institutions cantonales en trois musées complémentaires a donné une nouvelle impulsion aux projets en cours d’élaboration. Le triangle formé entre les collines de Valère et Tourbillon et la place de la Majorie devient un pôle de référence dans lequel se situera, en plus des trois institutions redéfinies, un bâtiment dévolu aux expositions temporaires thématiques. Cette redéfinition a élargi le rôle du MH qui, par sa position d'institution phare à caractère transdisciplinaire, se veut une synthèse de l'histoire culturelle du Valais. En effet, en plus de ses collections historiques et ethnologiques, il présentera des objets empruntés aux collections archéologiques, artistiques et numismatiques. Le nouvel aménagement traitera du développement du Valais, depuis sa création morphologique jusqu'à ses récentes particularités, en tenant compte de paramètres liés autant à l'environnement qu'à l'évolution sociale, politique, artistique ou économique. En construisant son identité non seulement autour de peintres "labellisés" valaisans, mais également autour d'artistes de l'extérieur ayant séjourné en Valais pour le peindre, le Musée d'Art (ancien Musée des Beaux-arts) entend offrir aux visiteurs des repères dans l'histoire de la production artistique. Suite au constat que la majorité de la production consiste surtout en peinture et plus précisément en peinture de paysages, les responsables ont décidé d'en faire la spécificité de l'institution, jusque dans les récentes acquisitions. En s'intéressant aux nombreuses et riches découvertes faites au cours des dix à quinze dernières années dans la région au fil des divers chantiers, le Musée d'Yverdon a élargi son assise au niveau du district, qui représente 38 communes, et a modifié son appellation en "Musée d'Yverdon et région". Il importe de souligner qu'environ 70 % des pièces de la nouvelle présentation proviennent de ces récentes fouilles archéologiques et que le discours devait absolument être adapté en conséquence. La modernisation du musée a aussi été l'occasion d'en redéfinir le contenu et de déposer, dans les musées de sciences naturelles de Lausanne et de Neuchâtel, une partie des collections initiales du musée relatives à ce volet. Le MYR possède en effet de riches collections de minéraux et d'objets liés aux sciences naturelles présentées dans ses salles jusqu'en 1998. De même, pour éviter de répéter le discours sur de l'époque romaine déjà présent dans de nombreux musées d'archéologie, France Terrier a choisi de privilégier plutôt d'autres périodes, celtique par exemple, pour laquelle de nombreuses pièces très intéressantes figurent dans les collections. La redéfinition identitaire varie quelque peu pour les deux musées d'ethnographie. La nature de ces institutions se prête mieux aux expositions thématiques et il est intéressant de souligner que chacune de son côté a accompli la même démarche, à savoir l'abandon de l'exposition permanente au profit d'expositions de plus courte durée, centrées sur un thème. Le MEN a choisi d'offrir simultanément des expositions à court – six mois à un an - et moyen terme – un à trois ans, tandis que le MEG a opté pour l'alternance entre expositions de synthèse et de référence. Selon l'explication donnée par Philippe Mathez, l'exposition de synthèse fait le tour d'une question d'ordre anthropologique ou ethnographique, alors que l'exposition de référence pose un certain nombre de questions à partir d'une collection marquante dans l'histoire de l'institution. En montant "Retour d'Angola", Marc-Olivier Gonseth adopte une démarche voisine et revient sur un épisode marquant du MEN.

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5.3.2 Du virtuel au concret

5.3.2.1 Contraintes architecturales – spatiales – temporelles Dans chacun des cas étudiés, une des plus grandes contraintes réside dans le fait que la muséographie a dû être pensée en fonction des options architecturales. En effet, aucun des bâtiments n'a été conçu à l'origine pour accueillir un musée, encore moins pour servir de lieu d'exposition à des objets souvent fragiles, exigeant des conditions très particulières de conservation (lumière, chaleur, hygrométrie). Les équipements techniques nécessaires pour adapter les salles aux normes requises sont importants et coûteux. Ils font fréquemment l’objet de difficiles négociations entre les responsables des bâtiments (propriétés publiques – ville ou canton) et ceux des musées jusqu’à ce qu’un compromis acceptable soit trouvé. Il est d'ailleurs indispensable que les conservateurs puissent intervenir avant et pendant les travaux, comme le relèvent Marie-Claude Morand, Philippe Mathez et France Terrier, pour que leur projet muséographique soit pris en compte. On évitera ainsi de leur remettre des salles « clé en main » déjà pourvues d’installations techniques inadéquates ou mal situées. Ces trois responsables ont d'ailleurs été associés, plus ou moins étroitement, aux travaux sur "l'enveloppe" de leurs musées. Dans le cas des réaménagements du MEN et du MAHF, les interventions n'étaient pas de nature à nécessiter le recours à des intervenants extérieurs à l'institution. La phase de conception est celle où tout paraît possible, alors que l'on voit déjà poindre les premières limites dues au manque ou à la surabondance du "matériel" que l'on désire intégrer à l'exposition. Immanquablement, des choix s'imposent, dictés à la fois par le sujet, le discours, voire par les contraintes architecturales. C'est aussi le moment où le virtuel se confronte au concret. La difficulté de l’opération transparaît dans les commentaires des responsables. Marc-Olivier Gonseth affirme que le "bâtiment résiste", car ce n’est pas un édifice lisse que le concepteur de l'exposition peut modeler à son gré. En parlant du MYR, France Terrier évoque "un parcours chaotique", plus encore que dans d’autres bâtiments historiques, car l'espace avec lequel elle doit composer ne se présente pas d'un seul tenant. Par ailleurs, les travaux de restauration ont mis au jour de magnifiques boiseries de l'époque bernoise dans deux salles du château. Du coup, la salle impose son propre discours et il serait hors de propos d'y intégrer d’autres objets. Ces salles sont d'ailleurs réservées à la présentation du château. Verena Villiger a rencontré le même type de contrainte sous la forme d'un cabinet aménagé vers 1750 dans l'Hôtel Ratzé jouxtant une salle médiévale. En outre, le MAHF comporte une succession de salles aux dimensions variables qu'il n'est pas aisé de muséographier. Pour en revenir au MEN, Marc-Olivier Gonseth et ses collaborateurs ont constaté au cours du démontage de l'ancienne exposition qu'il convenait de conserver certains éléments muséographiques. Leur défi a alors été d'y adapter la nouvelle présentation. Apparemment plus facile à "travailler", en raison de sa surface inférieure à celle de l'espace usuellement dévolu aux expositions temporaires, la villa s'est révélée peu propice à la circulation en raison de l'exiguïté de certains passages obligés, que l’on devait utiliser également pour y déposer les matériaux nécessaires à la construction de la nouvelle structure. En Valais, la transformation du Musée d'Art s'est révélée moins contraignante, l'accrochage de tableaux ne requérant pas la même mise en scène muséographique que des objets tridimensionnels. La seule réserve tient à la durée du chantier, déjà évoquée. Par contre, l'ampleur, la complexité du chantier sur le site de Valère et le nombre de partenaires impliqués (e.a. Ville de Sion, Canton du Valais, Chapitre

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cathédral, Commission fédérale des monuments historiques) ont imposé à Marie-Claude Morand des rendez-vous de chantier hebdomadaires pendant 20 ans. Elle a fait nommer dès le début un architecte responsable de la muséographie qui a accompagné le projet de bout en bout, évitant bon nombre d'écueils au niveau des installations techniques. Si une telle mesure semble aller de soi aujourd'hui, ce n'était pas le cas en 1991. Dans ce cas également, on se trouve face à un bâtiment en fonction duquel la muséographie doit être adaptée. Cependant, le fait d'avoir conçu à deux reprises des expositions de "longue durée" (1994 à 1999 et 2000 à 2007) dans l'espace en restauration a permis d'une part de libérer du temps pour élaborer le projet final, d'autre part de tester quelques options en vue d’une meilleure orientation de la version "définitive". Le bâtiment du MEG offre des espaces plus réguliers et à surfaces égales (anciennes salles de classe). Après avoir choisi de renoncer à un parcours permanent au profit d'expositions temporaires, Philippe Mathez a souhaité laisser l'enveloppe aussi neutre que possible. Il a pu faire part de ses propositions à l'architecte délégué de la Ville qui a adapté les travaux en fonction de ces demandes et du budget à disposition. Sans écarter toutes les contraintes architecturales et spatiales, cette option laisse un maximum de liberté pour construire une structure adaptée à chaque exposition. La majorité de mes interlocuteurs a insisté sur la question des délais et recommande de prévoir une marge de manoeuvre, surtout si le chantier implique des intervenants extérieurs. Les retards sont inévitables. Or, une fois la date de la réouverture annoncée, le compte à rebours est lancé. C’est donc l'ultime étape qui risque de pâtir le plus des retards accumulés, celle qui précisément donne tout son sens à l'exposition et lui confère son identité celle qui va subsister: la mise en place des objets. A quatre mois de l'inauguration du MH, Marie-Claude Morand estimait que les douze mois prévus semblaient en fin de compte un délai restreint. Marc-Olivier Gonseth a fait la même remarque à propos de l'exposition "Retour d'Angola" où les délais ont été extrêmement serrés, sans l’aide d’intervenants extérieurs.

5.3.2.2 Les collaborateurs internes Depuis la conception du projet jusqu'à son aboutissement le jour de l'inauguration, chaque institution doit composer avec les moyens dont elle dispose et chercher à l'extérieur les compétences manquantes, même si chaque collaborateur apporte, à un moment donné, sa "pierre" à l'édifice. C'est notamment le cas du MYR qui, avec 1,6 poste réparti entre une conservatrice et une secrétaire, ne disposait évidemment pas des moyens suffisants pour mener à bien le projet de rénovation du musée. Certes, la possibilité d'engager, au cas par cas, du personnel scientifique pour des recherches bien précises, favorise la documentation des pièces des collections et permet de projeter des expositions temporaires, mais ne résout pas les problèmes à plus long terme. France Terrier évoque la cruelle absence de personnel technique, particulièrement lorsqu'elle doit manipuler seule des pièces lourdes et encombrantes. La rénovation de l'exposition au MAHF s'est faite avec des moyens en personnel extrêmement restreints. Verena Villiger s'est occupée seule du projet scénographique, ne faisant appel à un avis scientifique extérieur que très ponctuellement et sur des sujets bien précis. La mise en place s’est déroulée progressivement, selon les disponibilités du personnel technique. Comme le musée a poursuivi une activité

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normale pendant toute la transformation, le personnel ne s’est jamais retrouvé réduit à l’inactivité. Comparé au MH, le Musée d'Art est un "petit" musée. La conception de sa nouvelle exposition est due essentiellement à Marie-Claude Morand et à Pascal Rudin, conservateur du Musée d'Art. L'ouverture au public a été maintenue sur un seul bâtiment, sauf pendant les quelques mois où s’est effectué l'accrochage final. Mais les musées cantonaux valaisans disposent d’un lieu consacré exclusivement aux expositions temporaires, grâce auxquelles subsistent une activité et une visibilité constantes auprès du public. En outre, une grande partie des compétences (administration, technique, médiation) est regroupée en une seule unité pour tous les musées. Notons encore que la redéfinition du MH en un musée de référence pour la culture valaisanne a permis de rassembler tous les conservateurs en une équipe interdisciplinaire. La décision de ne pas limiter leur intervention à leur domaine propre a créé une saine émulation au sein du groupe, qui se trouve renforcé d'avoir porté ce projet en commun. Au MEN, le projet de transformation de la partie permanente a remplacé une année durant un projet d'exposition temporaire. Il a par conséquent été géré de la même manière, avec la même équipe, renforcée pour les travaux de démontage et de montage. L'équipe des conservateurs est relativement nouvelle. Concevoir la réorganisation de l'espace dit "statique" a suscité une dynamique dans la recherche d’informations, entraînant une meilleure compréhension de l'institution et de son fonctionnement. Pour la phase initiale des travaux, suite à l’engagement récent d'une restauratrice, deux à trois stagiaires de la Haute Ecole d'Arts Appliqués (ARC) de la Chaux-de-Fonds ont pu venir prêter main-forte pour vider les vitrines de l'ancienne exposition. Quant à l'exposition temporaire, visible dans l'autre bâtiment, elle a été prolongée pour maintenir une ouverture au public. Le contexte du MEG est un peu particulier, dans le sens où la décision de devoir fermer était plus subie que choisie. Une fois les décisions prises et les nouveaux dépôts équipés, l'intégralité du personnel a été mobilisée pour participer à la grande opération "d'emballage" des collections. Une filière a été mise sur pied pour digitaliser, inventorier sommairement, photographier puis emballer les objets. Un spécialiste de la conservation préventive est venu apprendre au personnel à manipuler et à emballer les objets. Le MEG compte environ 100'000 objets. Parallèlement, en réaction à la votation négative, l'opération "le musée s'emballe" est organisée. Si le musée est fermé la semaine au public, chaque dimanche après-midi, les visiteurs sont invités à venir découvrir les opérations de déménagement à travers toute une série d'activités. Philippe Mathez est d'avis que, si cette opération a demandé un énorme effort à toute l'équipe, elle a aussi permis une prise de conscience, au sein de la population, de l'importance de l'institution et de ses collections. Le projet d'extension du MEG à l'étude devrait par conséquent recevoir un meilleur accueil.

5.3.2.3 Public et communication L'opération mise en place au MEG répondait à deux objectifs: ne pas disparaître du paysage médiatique par une mise au dépôt des collections et faire prendre conscience de la portée de la décision sortie des urnes le 2 décembre 2001. L'intérêt soutenu du public lors de la réouverture semble montrer que cette opération a porté ses fruits. Pour le MH également, un important travail de communication, d'abord auprès des autorités politiques, puis auprès des divers milieux intéressés, a été effectué, surtout pour expliquer la refonte des six musées cantonaux en trois avec l'émergence d'une institution phare. Les habitants de la Vieille Ville ont également été associés au projet

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de redistribution géographique du nouveau site muséal global qui quadrille cette partie de Sion et impliquera un certain "poids". La réouverture du "Parc et Musée d'histoire" en septembre 2008 donnera lieu a trois jours de fête avec de nombreuses activités et fera l'objet d'une campagne de promotion soutenue. Même si les raisons diffèrent, les MYR et MAHF ont transformé leurs expositions permanentes par étapes en laissant le reste du parcours accessible au public. Aucune des deux institutions n'a procédé à une campagne de promotion particulière autour de cette réfection. Au MAHF, Verena Villiger a organisé un vernissage à la réouverture de chaque ensemble de salles nouvellement réaménagées, Pour le MYR, France Terrier m'a fait part de sa difficulté à organiser la communication car la date prévue pour commencer le réaménagement des salles est restée longtemps incertaine, Au MEN, la campagne de communication a été égale à celle organisée pour une exposition temporaire et le renouvellement de la présentation dans la villa de Pury n'a fait l'objet d'aucune promotion particulière. Enfin, deux institutions ont expérimenté une période de fermeture complète de plusieurs mois: le MEG et le MH. A la réouverture MEG, les visiteurs ont répondu présent et se sont montrés curieux de découvrir les nouveaux espaces d'exposition. Le MH prépare une grande fête, car une fermeture laisse présager une réouverture ; c’est donc une occasion unique de mettre une institution en valeur.

6. Synthèse

6.1 Enseignements tirés de ce travail

En commençant ce travail, j’avais le sentiment qu'il serait certainement dommageable à une institution culturelle de "disparaître" du paysage médiatique pendant une année voire au-delà. La lecture des résultats de l'enquête préalable (voir chapitre 2) me confortaient dans cette impression, car rares étaient les musées à avoir opté pour une fermeture totale. Cependant, en avançant dans le travail et en mesurant l'ampleur de la tâche pour un projet de transformation, l'évidence s’est imposée : une telle entreprise ne se limite pas au seul critère de maintenir ou non une activité pour le public. Un projet de transformation équivaut pratiquement à proposer un nouveau musée aux visiteurs; les "habitués" seront curieux de découvrir la nouvelle présentation et un nouveau public peut-être séduit par une campagne de promotion soutenue. Selon sa configuration, le musée devra faire cohabiter public et chantier dans le même espace pour rester ouvert, c'est le cas du MHL. C'est prendre le risque d’être confronté à des conditions d'accueil précaires qui ne satisferont personne. Mieux vaut prévoir quelques actions ponctuelles sur le modèle d'une "visite de chantier" si l'on entend présenter l'envers du décor. En outre, la dispersion des ressources risque de ralentir le rythme des opérations et ne représentera pas forcément une source d'économie. L’allongement de la phase de conception, déjà évoquée, le démontre d'ailleurs bien. La fermeture de l'institution présente l'avantage de pourvoir enchaîner les étapes d'un seul tenant, ce qui garantira l'homogénéité de la nouvelle exposition, non dans un sens péjoratif, mais pour la concevoir comme un ensemble cohérent. En outre, l’exemple du MEG a démontre qu'il est possible d'affecter le personnel à d'autres tâches que celles accomplies

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usuellement. Bien organisée, cette opération peut même s'avérer positive car elle amènera certainement des collaborations inédites. L'anticiper permet d'y préparer l'ensemble des collaborateurs et d'avancer des arguments pertinents pour convaincre l'autorité de tutelle du bien fondé d'un tel choix. Dès le début, chaque étape du processus de transformation doit être minutieusement préparée, évaluée et organisée, sans sous-estimer le temps nécessaire à sa réalisation. Chaque collaborateur doit savoir quels seront son rôle, ses responsabilités et auprès de qui vérifier les consignes en cas de doute. Le début des travaux lance le compte à rebours, si bien que la campagne de promotion doit être rapidement mise en place, si on veut qu'elle porte ses fruits. Une fois la date de réouverture annoncée, le délai doit être tenu et tout retard restreint d'autant le temps laissé pour la phase finale de mise en espace des objets, celle justement qui transmettra le message de l'exposition au public.

Conclusion

Dans mon travail, j’ai présenté cinq institutions romandes dont l’exposition permanente a fait l’objet d’une transformation. Les informations récoltées auprès de leurs responsables m’ont permis de mieux évaluer les risques d’une telle entreprise, mais surtout de prendre conscience des pièges à éviter et des bénéfices que le musée peut en retirer. En ce qui concerne le MHL, il ne faut pas perdre de vue que l'enjeu de la transformation est d'offrir au public une nouvelle lecture de l'histoire lausannoise. Cette nouvelle lecture s'appuie sur des connaissances scientifiques réactualisées, un discours adapté aux préoccupations actuelles, illustré par des objets choisis et mis en scène. Dans toute cette opération, la priorité doit rester le public, sa satisfaction à visiter une exposition qui l'encourage à revenir au musée. Pour arriver à remplir ce "mandat", il est impératif de mettre toutes les chances de notre côté en consacrant toutes les ressources dont nous disposons au MHL à la réussite d'un projet enthousiasmant, peut-être au prix d'une fermeture temporaire de l'institution. Ne pas se tromper de priorité et savoir faire les choix susceptibles de produire les meilleurs résultats est un enjeu tout aussi important.

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1 BALLÉ, Catherine: "Musées, changements et organisations", in Culture & Musées N°2, Musées et organisation, Avignon: Actes Sud, 2003, page 27 2 L'ICOM est l'organisation internationale des musées et des professionnels de musée qui s'engage à préserver, à assurer la continuité, et à communiquer à la société la valeur du patrimoine culturel et naturel mondial, actuel et futur, tangible et intangible 3 http://icom.museum/hist_def_fr.html 4 Statuts ICOM, Version de 1951, point II 5 http://icom.museum/hist_def_fr.html 6 Statuts ICOM, Version de 2001, Article 2 7 Article 3 - Définition des termes. Section 1. Musée. Le musée est une institution permanente sans but lucratif, au service de la société et de son développement, ouverte au public, qui acquiert, conserve, étudie, expose et transmet le patrimoine matériel et immatériel de l'humanité et de son environnement à des fins d'études, d'éducation et de délectation. Version adoptée à Vienne (Autriche), le 24 août 2007 8 Dépôt ou réserve : lieu d'entreposage des pièces de collections qui ne sont pas présentées dans les expositions. Ces lieux doivent répondre à des normes de conservation, qui diffèrent selon la nature des objets entreposés 9 Statuts de l'ICOM, version 2001 10 SCHEINER, Tereza: "Les multiples facettes de l'ICOFOM", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 2 11 SCHEINER, Tereza: "Les multiples facettes de l'ICOFOM", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 2 12 SCHEINER, Tereza: "Muséologie et philosophie du changement", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 22 13 VAILLANT, Emilia: " Collections publiques et musées en France aujourd'hui", in DE BARRY, Marie-Odile, TOBELEM, Jean-Michel (dir.): Manuel de Muséographie, Petit guide à l'usage des responsables de musée, Biarritz: Séguier, 1998, page 21 14 BALLÉ, Catherine: Texte d'introduction, in Culture & Musées N° 2, Musées et organisation, Avignon: Actes Sud, 2003, page 11 15 TOBELEM, Jean-Michel: "Musées locaux et impératifs gestionnaires", in Culture & Musées N° 2, Musées et organisation, Avignon: Actes Sud, 2003, pp 79-100 16 LE MAREC, Joëlle: "L'institution muséale gardée par ses publics: confrontation de modèles au musée", article in Indiscipline !: http//indiscipline.fr, 7 avril 2007 17 LE MAREC, Joëlle: "L'institution muséale gardée par ses publics: confrontation de modèles au musée", article in Indiscipline !: http//indiscipline.fr, 7 avril 2007 18 L'AMS n'accueille que des membres institutionnels et l'ICOM des membres individuels. Cette particularité propre à la Suisse demande une étroite collaboration et une répartition des tâches entre ces deux entités

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19 Catalogue des formations sous : www.museums.ch - Pour les professionnels 20 LE MAREC, Joëlle: "Les musées en devenir ? Une interrogation paradoxale", in Publics et musées, La confiance éprouvée: Paris: L'Harmattan, 2007, page 170 21 Le "mouséion" est souvent défini comme un temple des Muses, ou, selon Strabon, comme un collègues d'érudits philologues, genre de communauté de savants pensionnés par le mécénat royal, donc à l'écart des soucis matériels pour se consacrer à l'étude 22 Les cabinets de curiosités désignent, au XVIe et XVIIe siècles, des lieux dans lesquels on collectionne et présente une multitude d'objet rares ou étranges représentant les trois règnes: le monde animal, végétal et minéral, en plus de réalisations humaines 23 SCHAER, Roland: in L'invention des musées, Gallimard/Réunion des musées nationaux, 1993 24 SCHAER, Roland: in L'invention des musées, Gallimard/Réunion des musées nationaux, 1993 25 SCHAER, Roland: in L'invention des musées, Gallimard/Réunion des musées nationaux, 1993, page 34 26 George Henri Rivière est le fondateur du Musée des Arts et Traditions populaires. Ardent partisan d'une nouvelle muséologie, il dirige l'ICOM de 1948 à 1966 27 BELLAIGUE, Mathilde: "22 ans de réflexion muséologique à travers le monde", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 4 28 SCHÄRER, Martin R.: "Le musée et l'exposition: variation de langages, variations de signes", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 9 29 réponses tirées de l'enquête préalable, voir document de synthèse en annexe 30 SCHÄRER, Martin R.: "L'exposition, lieu de rencontre pour objets et acteur", in MARIAUX, Pierre Alain (éd.): Les lieux de la muséologie, Bern: Peter Lang SA, 2007, pp 49-59 31 SCHEINER, Tereza: "Muséologie et philosophie du changement", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 22 32 LE MAREC, Joëlle: "L'institution muséale gardée par ses publics: confrontation de modèles au musée", article in Indiscipline !: http//indiscipline.fr, 7 avril 2007 33 Intervention d'Isabelle RABOUD dans le cadre de la matinée scientifique organisée par la Société d’histoire du canton de Fribourg et les Amis du Musée gruyérien - samedi 12 avril 2008 – au Musée gruyérien – Bulle 34 SCHÄRER, Martin R.: "Le musée et l'exposition: variation de langages, variations de signes", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, page 9

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35 Black box : terme utilisé pour une salle sans contraintes architecturales autres que ses propres murs, sans ouverture extérieure, un genre de "boîte vide", facilement modelable pour les expositions 36 LE MAREC, Joëlle: "Média et institution: la guerre des modèles", in Publics et musées, La confiance éprouvée: Paris: L'Harmattan, 2007, page 204 37 PAVILLON, Olivier: Association du Vieux-Lausanne: des pionniers de 1898 à la création du musée du Vieux-Lausanne en 1918, in Mémoire Vive, Pages d'histoire lausannoise N° 7/1998, Lausanne: Association du Vieux Lausanne, Pro Lousonna, Archives de la Ville de Lausanne, Musée historique de Lausanne, Musée romain de Lausanne-Vidy, 1998, page 16 38 PAVILLON, Olivier: Association du Vieux-Lausanne: des pionniers de 1898 à la création du musée du Vieux-Lausanne en 1918, in Mémoire Vive, Pages d'histoire lausannoise N° 7/1998, Lausanne: Association du Vieux Lausanne, Pro Lousonna, Archives de la Ville de Lausanne, Musée historique de Lausanne, Musée romain de Lausanne-Vidy, 1998, page 19 39 Cette association porte actuellement le nom d'Association Mémoire de Lausanne. Ses collections, à l'origine du Musée historique, sont conservées, gérées et présentées au MHL. Les deux entités collaborent étroitement 40 PAVILLON, Olivier: Association du Vieux-Lausanne: des pionniers de 1898 à la création du musée du Vieux-Lausanne en 1918, in Mémoire Vive, Pages d'histoire lausannoise N° 7/1998, Lausanne: Association du Vieux Lausanne, Pro Lousonna, Archives de la Ville de Lausanne, Musée historique de Lausanne, Musée romain de Lausanne-Vidy, 1998, page 35 41 Maquette en trois dimensions de la ville au 17e siècle, selon le plan Buttet de 1638. Cette maquette a été construite par le service de maquette de la Ville de Lausanne 42 Citation tirée des questionnaires retournés lors de l'enquête initiale, voir document de synthèse en annexe

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ANNEXES Bibliographie Enquête initiale - synthèse des retours d'expérience Fiches signalétiques Musée d'Yverdon et région Musée d'art et d'histoire Fribourg Musée d'ethnographie Genève Musée d'ethnographie Neuchâtel Musée d'Histoire du Valais Musée d'Art du Valais Remerciements

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BIBLIOGRAPHIE BALLÉ, Catherine: Texte d'introduction, in Culture & Musées N° 2, Musées et organisation, Avignon: Actes Sud, 2003, pp 11-15 BALLÉ, Catherine: "Musées, changements et organisations", in Culture & Musées N°2, Musées et organisation, Avignon: Actes Sud, 2003, pp 17-33 BELLAIGUE, Mathilde: "22 ans de réflexion muséologique à travers le monde", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, pp 4-5 EIDELMAN, Jacqueline: Texte d'introduction, in Culture & Musées N° 6, Nouveaux musées de sociétés et de civilisation, Avignon: Actes Sud, 2005, pp 13-19 LE MAREC, Joëlle: "L'institution muséale gardée par ses publics: confrontation de modèles au musée", article in Indiscipline !: http//indiscipline.fr, 7 avril 2007 LE MAREC, Joëlle: "Les musées en devenir ? Une interrogation paradoxale", in Publics et musées, La confiance éprouvée: Paris: L'Harmattan, 2007, pp 165-186 LE MAREC, Joëlle: "Média et institution: la guerre des modèles", in Publics et musées, La confiance éprouvée: Paris: L'Harmattan, 2007, pp 187-205 PAVILLON, Olivier: Association du Vieux-Lausanne: des pionniers de 1898 à la création du musée du Vieux-Lausanne en 1918, in Mémoire Vive, Pages d'histoire lausannoise N° 7/1998, Lausanne: Association du Vieux Lausanne, Pro Lousonna, Archives de la Ville de Lausanne, Musée historique de Lausanne, Musée romain de Lausanne-Vidy, 1998, pp 9-53 SCHAER, Roland: in L'invention des musées, Gallimard/Réunion des musées nationaux, 1993 SCHÄRER, Martin R.: "La relation homme-objet exposée: théorie et pratique d'une expérience muséologique", in Publics & musées N° 15, Hors thème, Lyon: Presses Universitaires de Lyon, 1999, pp 31-43 SCHÄRER, Martin R.: "Le musée et l'exposition: variation de langages, variations de signes", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, pp 9-10

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SCHÄRER, Martin R.: "L'exposition, lieu de rencontre pour objets et acteur", in MARIAUX, Pierre Alain (éd.): Les lieux de la muséologie, Bern: Peter Lang SA, 2007, pp 49-59 SCHEINER, Tereza: "Les multiples facettes de l'ICOFOM", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, pp 2-3 SCHEINER, Tereza: "Muséologie et philosophie du changement", in Cahier d'études / Study Series n° 8, Groeninghe, Courtrai: ICOM International Committee for Museology ICOM/ICOFOM, 2000, pp 22-24 TOBELEM, Jean-Michel: "Musées locaux et impératifs gestionnaires", in Culture & Musées N° 2, Musées et organisation, Avignon: Actes Sud, 2003, pp 79-100 VAILLANT, Emilia: " Collections publiques et musées en France aujourd'hui", in DE BARRY, Marie-Odile, TOBELEM, Jean-Michel (dir.): Manuel de Muséographie, Petit guide à l'usage des responsables de musée, Biarritz: Séguier, 1998, pp 15-21 Sites internet des institutions présentées ou organismes cités Musée d'Yverdon et région www.yverdonlesbains-tourisme.ch/f/culture/?sub=3&cat=22&id=63 Musée d'art et d'histoire Fribourg www.fr.ch/mahf/ Musée d'Ethnographie de Neuchâtel www.men.ch Musée d'Ethnographie de Genève www.ville-ge.ch/meg Musées cantonaux valaisans / Musée d'Art du Valais / Musée d'Histoire www.vs.ch/Navig/services/service_musee.asp Musée historique de Lausanne www.lausanne.ch/mhl International Council of Museums – ICOM icom.museum Association des Musées Suisses AMS www.vms-ams.ch

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Diplôme de gestion culturelle - Travail de mémoire - Monique Vullième / Musée historique de Lausanne Musées en transformation - période de transition

Nom de l'institution Personne de contact Tél. / adresse courriel Adresse de l'institution

QUESTIONS REPONSES L'exposition permanente de votre institution a-t-elle subi d'importants remaniements ou transformations depuis son ouverture ? Dans l'affirmative, merci d'indiquer l'année de la dernière transformation

Prévoyez-vous de tels travaux dans les 5 années à venir ?

En quelques mots, quelles sont les principales raisons qui motivent ces transformations.

Quelles mesures ont été (ou seront) prises pendant les travaux à l'égard du public ? fermeture totale / partielle travaux en plusieurs étapes exposition/s hors les murs autres (merci de préciser)

D'avance, je vous suis reconnaissante d'avoir consacré quelques instants à répondre à mes interrogations et d'avoir apporté votre contribution à mon travail de mémoire. Monique Vullième

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

CHMuséologuesMandatés

Museum DéveloppementEtudes et réalisationsculturelles

ouisur mandats desmusées

selon les cas :fermeture totale - information aux visiteurs - rabais sur prix d'entrée - travaux par étapes

En général, la nécessité pour nos mandants est de renouveller leur offre culturelle et de mieux répondre aux attentes des visiteurs.

FR régional Musée Guérien, Bulle oui1989 et 2005sectoriellement

transformationcomplète

pas encore fixé, partielle ou totale, selon travaux en sous-solespace expo et bibliothèque certainement ouverts

30 ans... « on a déjà vu »Trop d’objets et d’ensembles non intelligibles pour le visiteur d’aujourd’hui. Mettre en valeur les fonds photographiques et repenser la place des collections de beaux-Arts Inventaire complet des collections en cours, donnera de nouvelles connaissances sur les collections

FR régionalMusée du Pays-Valde Charmey, Charmey

non 2008

totale sur 4 semaines(électricité et réception)salle Valsainte fermée pour 4 mois

Salle Valsainte entièrement revue : nouvelle exposition avec nouveau media - remplacement de l’éclairage sur l’entier du musée (vieillissement précoce de l’installation d’origine)Rénovation de l’espace d’accueil afin de corriger des défauts d’origine : compréhension du parcours, possibilité de mise en vente d’articles

FR régionalMusée des grenouillesEstavayer-le-Lac

non non

FRbeaux-artshistorique

Musée d’art et d’histoireFribourg

oui 2002 - 2005 oui

salles en travaux fermées Adaptation de l’exposition permanente aux connaissances actuelles en histoire et histoire de l’art ; présentation de pièces méconnues ou oubliées; « rafraichissement » muséographique

FRsciencesnaturelles

Musée d'histoire naturelleFribourg

oui 2007 ouipartielle - travaux par étapes Vieillissement de la présentation

FR technique

Musée Suissede la Machine à coudreet des Objets InsolitesFribourg

oui expo agrandie non

aucune Aucune

FR historiqueFondation du Châteaude Gruyères

oui2006 - années 80importants travaux

sur une salletravaux en plusieurs étapes Conservation + aspect muséographiques de mise en

valeur de la collection.

FR à thèmeLa Maison du GruyèrePringy-Gruyères

oui 2000 envisagées

totale - par secteurs sinouveaux travaux

1) transformation complète en 2000nouvelle dénomination "Maison du Gruyère"2) travaux de rafraîchissementsphotos, signalétiques, aménagements extérieurs

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

FR arts appliqués Vitromusée, Romont oui 2005 - 2006 non, mais

partielle - totale sur période limitée - expo hors les murs

Agrandissement important du musée et de son thème, réaménagements du musée

FR archéologie Musée romain, Vallon oui 2006 probablement

non - travaux sur jourshebdomadaires de fermeture

Gain d'espace pour expo temporaire par suppression de la permanente en 2006Nouveau concept d'expo permanente en gestation

GE à thèmeFondation Martin BodmerGenève

oui 2008 ouinon - travaux sur jourhebdomadaire de fermeture

Préservation des documents exposésRenouvellement de l’intérêt du public

GE beaux-artsMusée ArianaGenève

oui nonpartielle Intégration de nouvelles acquisitions dans les

collections permanentes.

GEbeaux-artshistorique

Musée d’art et d’histoireGenève

ouidès 2000progressivement

oui

totaleexpo hors les murs à l'étude

Vétusté du bâtiment, manque de place pour déployer les collections. L’accrochage n'est pas le reflet de l’identité du patrimoine conservéAbsence d’espace permanent dévolu à la présentation temporaire du cabinet des dessins, manque d’espace pour des expositions dossiers, éloignement des réserves

GE ethnographieMusée d'ethnographiede Genève - MEG

oui2003 fin de l'expo permanente

agrandissement

fermeture jours de semaineprogramme d'activités tousles dimanches après-midifermeture totale sur 6 à 8 mois

Manque de place et volonté d'offrir une image plus dynamique de l'institution - abandon de l'expo permanente au profit d'expositions temporaires Possibilités de rétablir des salles de référence après agrandissement à venir

GE ethnographie Collections Baur, Genève oui 1995 - 1997 sur un étagetotale sur 6 mois Rénovation des salles, installation / changement de la

climatisation, sécurité (alarmes, détecteurs de feu)

GEsciencesnaturelles

Muséum d'histoire naturelle Genève

oui en cours en cours

partielle - travaux par étapes La muséographie et la science évoluent, donc nos expositions doivent être modernisées et actualisées. Les prochaines transformations apporteront plus de cohérence dans l’occupation de l’espace

GE techniquePatek Philippe MuseumGenève

oui améliorations non

travaux en dehors desheures d'ouvertureau public

Musée ouvert un 2001 - Volonté constante d'améliorer la lisibilité de l'exposition

GE techniqueMusée d'histoire des sciences, Genève

oui 1983 - 1993salles refaitespar tournus

totale entre 1983 - 1993puis salles transformées pourpériode brève

Une recherche permanente d’une meilleure adéquation entre les objets, leur présentation et le public

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

GE historiqueMusée des Suissesdans le MondePrégny-Chambésy

oui 2006 en cours

rénovation par étapes - sallesen travaux ferméesréduction du prix d'entréetravaux pendant pause hivernale

Remaniements réguliers par manque d'espace pour les expo temporaires - retrait des reproductions, des pièces dont l'état de conservation n'est pas satisfaisant, allègement des salles par une sélection des pièces présentéesProcessus en cours de restauration des salles avec réinstallation des collections

JUbeaux-artshistorique

Musée Jurasiend'art et d'histoireDelémont

oui1996 - 19991975 - 1978

oui

partielle Première phase d'agrandissement et de rénovation (1996 - 1999) demande poursuite - repenser le programme permanent, au niveau du contenu comme de la muséographie

JuBe archéologie Musée Schwab, Bienne oui2003nouveau bâtimentnouvelle exposition

totale pendant 6 mois Bâtiment vieillisant - exposition permanente dépassée (1950)Dépôt archéologique en mauvais état. Problèmes de sécurité pour les visiteurs. Réputation poussièreuse. Peu de visiteurs

NE régionalMusée de l'AreuseBoudry

non non

bâtiment intégralement restauré en 2000musée ouvert, sauf sur 2 à 3 mois

Mis sous la protection de l’Etat pour son caractère de témoin unique en Suisse des tous premiers musées du pays, il se doit de conserver son exposition permanente dans son intégrité originelle.Il n’est donc pas question d’y toucher, ni aujourd’hui ni dans cinq ans !

NE archéologieLaténium, Parc et muséed'archéologie de NeuchâtelHauterive

oui non

totale 18 mois avant ouverturedu nouveau musée

Vétusté des salles et du matériel, muséographie désuète, informations fournies dépassées, chute du nombre de visiteurs

NE historiqueMusée d'HistoireLa Chaux-de-Fonds

oui 1974 oui

totale ou partielle, selon ressoures financièresexpo hors les murs en période de fermeture

Désuètude de la muséographie, des installationsBesoin de repenser le discoursRemettre les installations techniques et de conservatîon aux normes du jour

NE techniqueMusée Internationalde l'horlogerieLa Chaux-de-Fonds

oui 2006 en cours

partielle - salles en travaux Actualisation de la muséologie

NE régionalFondation de l'Hôtel-de-Villedu Landeron

oui2000salles réaffectées

non

salles fermées sur 3 moisdifficutés à tenir les délaisExpo temporaires montéespar personnel bénévolepublic avisé si salles fermées

Remaniement du concept graphique - améliorer l'attractivité du Musée (fait)Nécessité de place pour expositions temporaires - Besoin aussi de présenter autre chose notamment pour les peintures et gravuresInstallation d'une maquette de la vieille ville (à venir)

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

NE beaux-artsMusée des Beaux-ArtsLe Locle

oui 2004recréerexpo permanente

salles « permanentes » mutées en expo temporaire.

Redéfinir la position du musée dans le paysage muséal régional - Adapter la présentation des collections sur papier aux normes de conservation Revaloriser les collections au travers de présentations temporaires

NE techniqueMusée d'horlogerie du LocleChâteau des Monts

oui 1999 envisagés

travaux sur un étage, reste du musée ouvertfermeture totale les 3 derniers mois pour miseen place de l'expo

Manque de place à tous les niveaux : exposition permanente, surface d’exposition temporaire, réserves inadaptées et insuffisantes, manque d’espace d’accueil pour le public (cafétéria, toilettes modernes, coin enfants), nécessité d’un accès handicapé

NE techniqueMoulins souterrainsdu Col-des-RochesLe Locle

non oui

partielle - salles en travaux La muséographie d’une des salles n’est pas satisfaisante ; elle n’a pas suffisamment de rapport avec le site et n’est absolument pas didactique. Le projet est d’en faire une salle consacrée à l’hydraulique

NE à thèmeMusée J.-Jacques RousseauMôtiers

oui peu non…non - travaux pendantfermeture saisonnière

Enrichissements progressifs depuis 1969quelques rocades

NE régionalMusée régional du Val-de-Travers, Môtiers

ouitrès peudernières en 1997

ouitravaux prévus pendant pause hivernale mi-octobre à début mai

150ème anniversaire du Musée et état avancé de délabrement de ces salles - Nécessité de réactualiser la muséographie

NE beaux-artsCentre Dürrenmatt Neuchâtel

non ouipas encore déterminée Nouvelles mises en perspective

revalorisation de la collection, nouvelle scénographie

NEbeaux-artshistorique

Musée d’art et d’histoireNeuchâtel

oui 2006 oui

partielle - totale pourtravaux à venir

Nouveaux objets, nouvelles problématiques, nouvelles approches, mais aussi les changements qui ont affecté la manière de présenter les collections

NE bibliothèqueBCU - Salle RousseauNeuchâtel

non dans 3 ans ?

fermeture si transformations Renouvellement du contenu de l'expositon permanente qui tient en une salle - présentation de gravures et manuscripts

NE ethnographieMusée d'ethnographie deNeuchâtel - MEN

oui 1999, puis 2007 oui

salles en travaux fermées15 semaines -expo temporaire prolongée

Concept d'exposition permanente pas satisfaisantVolonté de développer en parallèle des projets temporaires de courte, moyenne et plus longue durée afin d'éviter un enlisement des propositions muséographiques

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

NEsciencesnaturelles

Musée d'histoire naturelleNeuchâtel

oui en cours en cours

partielle - un secteur du musée Gain d'un espace d'un seul tenant pour les expo temporaires, déplacement de la salle des dioramas des oiseaux d’eau (devait de toute manière être mise à jour et rafraîchie)

TI beaux-artsMuseo comunale d'artemoderna, Ascona

non non

travaux sur collectionspendant fermeture hivernalePAS D'EXPO PERMANENTE

Espace envisagé comme lieu dynamique au service des œuvres de la collection, permettant de faire émerger des expositions nouvelles sur des thématiques attenantes ou des expositions de monographies - aucune intention de créer une expo permanente

TI régionalMuseo del MalcantoneCurio

non ouitravaux par étapes Actualiser le language muséographique, nouveaux

matériaux

TI beaux-arts Museo Vela, Ligornetto oui 1997 - 2001 non

Besoin de reconsidérer la présentation des collections permanentes par des remaniements (1997-2001)Fruit d’un don du sculpteur Vincenzo Vela à la Confédération, ouverture en 1898

TI beaux-artsMuseo Cantonale d'ArteLugano

oui oui

partielle Intense activité d’exposition - structure architecturale ne permet pas toujours une présentation parallèle de la collection et des expositions temporaires

TIsciencesnaturelles

Museo Cantonale distoria naturale, Lugano

oui nontransformations par étapesouverture au public, sauf quelques salles

Mise à jour de la muséographieMise à jour des contenus – Jeune public

TI à thèmeSwissminiatur SAMelide

oui 2007 2008

travaux pendant pause hivernale - atelier de fabrication des maquettesouvert au public avec "artistes" à l'œuvre

De nouvelles maquettes sont fréquemment ajoutéesà venir : illumination nocturne

TI régionalMuseo della civilità contadinadel Mendrisioto, Stabio

oui 2007 nonfermeture salle par salle Offrir des nouveautés intéressantes aux écoles

VD à thème Mines de sel de Bex oui 1992 partielles

non - travaux pendantfermeture saisonnière

Meilleure iconographie et supports didactiques plus clairsAjouts d'éléments ludiques pour jeunes visiteursMeilleure mise en relation entre productions actuelles de sel et aspect historique déjà présenté

VD régionalMusée du Vieux Pays-d'Enhaut, Château-d'Oex

ouinombreux - derniers2000

non

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

VD à thèmeMusée Suisse du JeuLa Tour-de-Peilz

ouiconstammentsur 20 ans

peu

partielle et temporairetravaux en plusieurs étapes

Nouveaux développements dans les formes de présentationexpo permanente adaptée à l'évolution de la collection

VD technique Musée Baud, L'Auberson oui 2006 - 2007 2008

travaux passés, fermeture 1 moisà venir, déplacement des objets sans fermeture

Amélioration pour la présentation des pièces exposées

VD à thèmeFondation Claude VerdanMusée de la main, Lausanne

PAS D'EXPOSITION PERMANENTE

VD archéologieMusée Romain de VidyLausanne

oui 2002 non

partielle sur 6 moistravaux par étapestotale sur 1 mois

Renouvellement muséal nécessaire (ancienne expo de 1993) sa conception muséographique ne faisait pas l’unanimité - Souhait de développer les expos temporaires par rocade (expos temporaires désormais au rez, permanente à l’étage)

VD arts appliqués MuDac, Lausanne oui2007partiellement

aménagements

salles en transformationfermées 3 semaines

Encombrement de la présentation par ajouts successifsPrésentation à revoir (mobilier indéquat, incohérence)

VD beaux-artsCollection de l'Art BrutLausanne

oui 2008 oui

partielle - travaux par étapes Intégration des expositions temporaires au sein de l’espace permanent. Volonté de montrer les nouvelles acquisitions/donations au public. Améliorer le confort du public. Intégration d’audio-visuel au sein des expo

VD beaux-artsMusée de l'ElyséeLausanne

PAS D'EXPOSITION PERMANENTE

VDsciencesnaturelles

Musée Cantonal de zoologieLausanne

non oui

totale prévue sur 2 ans informations régulières au public avec maquettevisites de chantier et conférences

Exposition obsolète, datant de plus d’un siècle… - Présentation désuète n’attirant plus qu’un public de nostalgiques - Absence de thématique intéressant les visiteurs au 21e siècle

VDsciencesnaturelles

Musée et Jardins botaniquesLausanne

PAS D'EXPOSITION PERMANENTE

VD régional Musée de Montreux oui 2005 non

travaux effectués pendant pause hivernale

Nouvelle présentation du thème "Les personnages illustres ayant séjourné à Montreux", avec audio-visuel

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

VD archéologieBasilique et musée romainNyon

oui 1992 - 1993 2009

totale environ 4 mois Perte d'homogénéité de la présentation par intégration de nouvelles trouvailles (fouilles archéologiques)Prise en compte de nouvelles données - adaptation de l'éclairage et des options scénographiques

VDrégionalhistorique

Musée historique de Nyon oui 1999 -2005 non

musée entièrement fermé pendant 6 anspetite expo hors les murschaque année

L’entier du château a été restauré puis ouvert au public sur ses six étages ; précédemment, seul deux étages étaient occupés par le Musée

VDbeaux-artshistorique

Musée de Payerneet abbatiale

ouioui2010 - 2011

travaux pendant fermerturesaisonnière partielle

Changement d'exposition tous les 10 ansCollections du musée remaniées selon accroissementTravaux concernant l'Abbatiale de Payerne (2010-2011)

VD historiqueMusée national suisseChâteau de Prangins

non ouipartielle - travaux par étapes Dynamiser le musée

Nouvelle équipe de direction et de conservation

VD régional Musées de Pully ouitransformations avantréouverture

non

totale Ne présente que des expositions temporaires depuis la réouverture, y compris de sa collection permanente

VD techniqueMusée du Fer et du Chemin de Fer, Vallorbe

oui 2007 - 2008 non (si possible)

travaux pendant la pause hivernaleinformation aux visiteurs si travaux encore en cours

La nécessité d'adapter nos installations audio-visuelles aux derniers standards technologiquesLe besoin de remplacer des éléments usés, défectueux (notre Musée contient un grand nombre d'objets mécaniques, en mouvement)

VD à thèmeAlimentariumMusée de l'alimentationVevey

oui 2000 - 2002 en préparation

partielle - totale surpériode limitée

Vieillissement de l'expositionnouvelles connaissances dans tous les domaines

VD techniqueMusée suisse de l'appareil photographique, Vevey

oui 2001 oui

2009 à 2011 travaux par étapessans fermeture de l’institution

Évolution très rapide de l’histoire de la photographie ces dernières années avec l’apparition de la photographie numérique, à prendre en compte maintenant dans l’exposition permanente

VD historique Musée d'Yverdon et région oui 1999 - 2006 oui

travaux par étapessalles en transformation ferméesexpo hors les murs

Des collections à montrer, une histoire à communiquer, un bâtiment à faire visiter (qui vient d’être refait en grande partie).... et une présentation complètement obsolète. La modernisation était urgenteImportants travaux de rénovation et de modernisation par étape

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Enquête intiale : synthèse des réponses

CantonType de musée

InstitutionInterven-tions

Dates A venir Fermeture Motifs des changements

VS régional Musée d'Isérables non ouverture récente ouipas encore décidé, éventuellement travaux par étapes

Faire du nouveau pour les visiteurs qui reviennent régulièrement, exposer des objets de la réserve

VS régional Musée de Bagnes, Le Châble non ouitravaux par étapes Prise en compte des nouvelles connaissances

scientifiques ; adaptation muséographique

VS à thèmeMusée et Chiens du St-Bernard, Martigny

non ouverture récente oui

non - travaux progressifs Evolution : rendre le musée plus ludiqueintégration d'un espace enfantsprésentation de l’histoire et climatologie réactualisée

VS beaux-artsMusée d'art du ValaisSion

oui 2007 oui

partielle, un bâtiment à la foistotale en fin de travauxexpo hors les murs

Rénovation des bâtiments - Amélioration du parcours de visite - Attractivité du Musée - Rotation des œuvres exposées

VS historiqueMusée d'HistoireSion

oui2008nouvelle expo

expo permanente déplacéeselon travaux de restaurationdes bâtimentsfermeture total pendant 12 mois

Réactualiser le contenu historique et la muséographie, en parallèle à la restauration complète de l’édifice (château de Valère) qui abrite le musée

VSsciencesnaturelles

Musée de la nature, Sion non oui

déménagementmusée actuel reste ouvertpendant travaux sur futur bâtimentsi fermeture complète, restreinte au minimum

Réorganisation des Musées cantonaux du Valais, diminution du nombre de bâtiments utilisés, regroupement des musées à la rue des Châteaux

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Musée d'Yverdon et région

Direction

France Terrier - conservatrice

Liens institutionnels

Fondation du Musée d'Yverdon

Collections

- archéologie et histoire régionale - antiquités égyptiennes - ethnographie

Exposition permanente - histoire d'Yverdon et région - histoire du Château d'Yverdon - antiquités égyptiennes - navigation antique

Expositions temporaires Dans la mesure du possible, expositions à thème - une exposition tous les deux ans quelques récents thème d'expositions :

- Bolex Paillard : Les aventures d'une caméra vaudoise

- Villa d'Orbe - L'Europe et la Gaule romaine : Voies de

communications et moyens de transports

Evénements et animations

Programme saisonnier lié aux expositions (temporaires ou permanente): conférences, visites guidées, ateliers jeune public, animations

Structure du personnel Conservation Documentation Administration Technique Gardiennage Médiation Autre

Conservatrice : 90 % Secrétaire : 70 % Personnel d'accueil, de surveillance : 7 personnes Engagements temporaires ou sur mandat : - collaborateurs scientifiques travaux d'inventaire co-commissariat d'exposition temporaire - collaborateurs pour montage d'exposition - médiation culturelle

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Musée d'art et d'histoire Fribourg

Direction

Yvonne Lehnherr Verena Villiger - directrice adjointe

Liens institutionnels

Etat de Fribourg - Service de la Culture et des Sports

Collections

Collections artistiques et historiques ayant trait à l'histoire du canton de Fribourg et à ses habitants

Exposition permanente Proposition thématique de l'histoire de Fribourg

Expositions temporaires régulières, généralement expositions à thèmes quelques titres :

- Jean Crotti - L'Eternel féminin : de la déesse orientale à

l'image de Marie - L'Image de Fribourg - Koenig! la guerre, la gloire, la foi

Evénements et animations

régulièrement, en lien avec les expositions : entre autres :

- ateliers pédagogiques - dimanche en famille (visites commentées des

expositions - découvertes de 6 à 7 - rendez-vous

occasionnellement

- concerts - conférences

Structure du personnel

direction administration & secrétariat conservation & restauration technique photographe accueil & gardiennage conciergerie engagements temporaires ou sur mandat : communication médiation culturelle

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Musée d'ethnographie Genève

Direction

Jacques Hainard - directeur

Liens institutionnels

Ville de Genève - Département de la Culture

Collections

Objets témoins des civilisations des cinq continents 2e en importance de Suisse Collections africaines, américaines, asiatiques, européennes, océaniennes Collections d'instruments de musique

Exposition permanente Abandonnée au profit d'expositions temporaires de synthèse et de références actuellement : Le vaudou, un art de vivre Bambous kanak

Expositions temporaires

Régulières, quelques titres : - Un genevois autour du monde,

Alfred Bertrand (1856 - 1924) - L'invité du MEG, le Musée Barbier-Mueller - NOUS AUTRES

Généralement en lien avec les exposition ou le musée : - projection de film - visites expérimentales - visites commentées - ateliers jeune public occasionnellement : - fêtes et concerts

Structure du personnel

Direction Conservateurs - responsables programmation Collections et recherches Restauration Administration & communication Accueil des publics Surveillance et sécurité Responsable informatique Photographe Techniciens & assistants techniciens Ponctuellement : Intervenants scientifiques, techniques pour montage graphiste

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Musée d'ethnographie Neuchâtel

Direction

Marc-Olivier Gonseth - conservateur

Liens institutionnels

Ville de Neuchâtel - Service des Affaires Culturelles

Collections

Ethnographiques provenant des cinq continents, tout particulièrement : Afrique orientale et du Sud, Angola, Sahara et Sahel fonds asiatique, esquimau, océanien et instruments de musique extra-européens

Exposition permanente Majoritairement abandonnée au profit d'expositions temporaires de plus longue durée (2 à 3 ans), actuellement : Retour d'Angola subsiste : Egypte ancienne et Himalaya

Expositions temporaires

Régulières, à raison d'une par année quelques titres :

- La marque jeune - Figure de l'artifice - Remise en boîtes - Le musée cannibale

Présentations ponctuelles

Evénements et animations

Généralement en lien avec les expositions ou le musée : brunchs et visites guidées, ateliers muséographiques, activités audio-visuelles plus généralement : présentations de film, colloques, débats

Structure du personnel

Direction Conservateurs-adjoints Administration & communication Réception Responsable informatique Photographe Graphiste Scénographe Techniciens & assistants techniciens Surveillants & cafétéria "Le Café" Ponctuellement : Intervenants techniques pour montage d'exposition

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Musée d'Histoire du Valais

Direction Conservateur

Marie Claude Morand (direction commune pour les trois musées cantonaux) Patrick Elsig

Liens institutionnels

Canton du Valais – Département de l’Education, de la Culture et du Sport – Service de la Culture

Collections

Collections historiques sur l'histoire du Valais, de la préhistoire à nos jours

Exposition permanente Nouvelle exposition - ouverture le 12 septembre 2008 Présentation de l'histoire culturelle du Valais

Evénements et animations

Parcours découvertes Circuits à thèmes Visites commentées Ateliers jeune public Conférences

Structure du personnel

Propre à l'institution (la majeure partie du personnel à temps partiel) - Conservateur en chef - Conservateurs de départements - Chargés d’inventaire - Agents d'accueil et de sécurité - environ 20 (postes fixes et auxiliaires à l'heure) 3 Guides-agents d’accueil pour la Basilique de Valère Commune aux musées cantonaux

- Direction - Administration - Communication - Médiation culturelle - Services documentaires - Technique

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Musée d'Art du Valais

Direction Conservateur

Marie-Claude Morand (direction commune aux trois musées cantonaux) Pascal Rudin

Liens institutionnels

Canton du Valais – Département de l’Education, de la Culture et du Sport – Service de la Culture

Collections

Collections iconographiques et artistiques d'artistes valaisans ou ayant séjournés dans le Valais

Exposition permanente Présentation artistique chronologique Proposition d'une histoire artistique valaisanne

Expositions temporaires régulièrement

Evénements et animations

Parcours découvertes Circuits à thèmes Visites commentées Ateliers jeune public Conférences

Structure du personnel

Propre à l'institution - Conservateur en chef - Conservateurs de départements - Chargés d’inventaire - Agents d'accueil et de sécurité Commune aux musées cantonaux

- Direction - Administration - Communication - Médiation culturelle - Services documentaires - Technique - Conciergerie

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REMERCIEMENTS France Terrier – conservatrice – Musée d'Yverdon et régions Verena Villiger – directrice adjointe – Musée d'art et d'histoire Fribourg Marie-Claude Morand – directrice des Musées cantonaux du Valais Marc-Olivier Gonseth – conservateur – Musée d'Ethnographie Neuchâtel Philippe Mathez – conservateur – Musée d'Ethnographie Genève pour leur aimable accueil lors de mes entretiens David Vuillaume – secrétaire général de l'AMS pour son concours lors de mon enquête initiale Laurent Golay – directeur – Musée historique de Lausanne pour le temps accordé lors de mes nombreuses questions Christophe Mauron - conservateur - Musée gruérien Bulle pour l'enregistrement de la Matinée scientifique et sa mise à disposition Catherine Saugy ma précieuse relectrice et correctrice pour son soutien tout au long de mon parcours d'écriture Jean-Marc Genier, mon évaluateur pour son soutien et ses encouragements et toutes les personnes qui ont pris le temps de répondre à mon questionnaire