traitement medicamenteux chez le sujet age institut de formation en soins infirmiers yannick poirier...
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TRAITEMENT MEDICAMENTEUX CHEZ
LE SUJET AGE
INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS
Yannick POIRIERPharmacien HospitalierCHD La Roche S/Yon
PLAN
1. INTRODUCTION
1. CONSEQUENCES DU VIEILLISSEMENT
1. MODIFICATIONS PHARMACOCINETIQUES
1. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTIONS
1. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
1. EDUCATION DES PATIENTS
1. CONCLUSION
1. INTRODUCTION
Sujet âgé défini comme une personne de plus de 65 ans.Cependant, la définition d’une limite d’âge devient de plus en plus difficile en raison de :- l’augmentation de l’espérance de vie,- l’amélioration des conditions sanitaires en France,- la variation interindividuelle.
Les notions de personne âgée et de vieillissement sont souvent associées à la notion de maladie.
Le vieillissement de la population va aller en s’amplifiant dans les années futures.
1. INTRODUCTION
La consommation médicamenteuse est quantitativement très importante et en constante augmentation chez les personnes âgées.
Malheureusement, la iatrogénèse (effets indésirables dus aux médicaments) est importante dans cette classe d’âge :
Le médicament est une chance mais aussi un risque pour le sujet âgé
FACTEURS DE IATROGENESE :
- Modifications pharmacocinétiques et pharmacodynamiques- Prescription de nombreux médicaments pour une même personne car très souvent plusieurs pathologies (polymédication)- Fréquence ++ des maladies chroniques (Nb de médicaments ↑ ↑)
1. INTRODUCTION
Après 65 ans, les effets indésirables sont :
- plus fréquents +++ - la cause de 5 à 20 % des hospitalisations- plus graves
Donc morbidité ++ (hospitalisation ou prolongation d’hospitalisation)
or ils sont EVITABLES dans … 30 à 60 % des cas !!!
2. VIEILLISSEMENT (1)
Responsable de modifications physiologiques indépendantes d’états pathologiques éventuels :
retentissement sur la pharmacocinétique des médicaments et la sensibilité de l’organisme à leur égard (accumulation du produit, accroissement de la sensibilité aux effets pharmacodynamiques)
majoration du risque thérapeutique
2. VIEILLISSEMENT (2)
MODIFICATIONS FONCTIONNELLES
valeur fonctionnelle de l’organisme notamment :
- du débit cardiaque provoquant la des flux sanguins hépatique et rénal;
- de la filtration glomérulaire (rein)
- altérations anatomiques (foie, cœur, rein)
- sensibilité et nombre de récepteurs aux médicaments
2. VIEILLISSEMENT (3)
FRAGILISATION DE L’ORGANISME
Hypoxie des tissus majorant des complications comme les ulcérations gastriques sous AINS, les hypoglycémies médicamenteuses Réduction du fonctionnement hépatique majorant la sensibilité aux anticoagulants (AVK) Perte d’efficacité des mécanismes de régulation qui assurent à l’état normal le contrôle homéostasique en cas d’accident notamment fréquence ++ des hypotensions orthostatiques sous anti-hypertenseurs ou psychotropes de l’activité des centres thermorégulateurs favorisant les hypothermies sous neuroleptiques de la sensibilité des centres de la soif majorant les déshydratations sous diurétiques
2. VIEILLISSEMENT (4)
MODIFICATIONS PSYCHO-SENSORIELLES
Troubles mnésiques aboutissant à des confusions de produits, à des erreurs de doses, à des oublis de prise, ou à des prises répétitives par oubli des précédentes;
Troubles psychiques à type de bouffées confusionnelles aboutissant aux mêmes erreurs;
Baisse de la vision
2. VIEILLISSEMENT (5)
POLYPATHOLOGIE ET POLYMEDICATION
L’association d’états pathologiques chroniques et aigus est courante :EX d’un rhumatisme chronique chez un diabétique traité par un sulfamide hypoglycémiant.
La polymédication est fréquente et découle soit d’un même prescripteur, soit de prescripteurs multiples soit de l’automédication :
Accidents liés aux interactions médicamenteuses
Un traitement peut aggraver une pathologie latente :EX d’un glaucome aggravé par un antidépresseur tricyclique
3. PHARMACOCINETIQUE
DEFINITIONLa pharmacocinétique est l’étude du devenir d’un médicament dans un organisme donné depuis son administration, quelle que soit la voie, jusqu’à son élimination, quelles qu’en soient les modalités.
Elle comprend l’étude de l’absorption, de la distribution, de la biotransformation (métabolisme) et de l’élimination de la molécule.
INTERETSPrévoir la concentration du médicament au niveau de son site d’action, sa diffusion dans l’organisme, la durée de son effet, sa transformation en métabolites actifs ou inactifs, son mode d’élimination.Prendre des précautions lors de circonstances pathologiques (IH ou IR).
3. PHARMACOCINETIQUE
Variabilité selon la voie d’administration choisie
Voie orale la plus utilisée (70 % des cas)
Voie parentérale (IV, IM et SC) plus directe
Voie cutanée Voie transmuqueuse (perlinguale ou sublinguale, rhinopharyngée, oculaire, rectale, vaginale et nasale)
Voie pulmonaire
Autres Voies : intra-rachidienne, épidurale, intra- sternale, intra-artérielle, infiltrations
3. PHARMACOCINETIQUE
ABSORPTION
Voie veineuse introduit directement le médicament dans le compartiment sanguin Absorption conditionnée par le passage à travers plusieurs barrières pour les autres voies
BIODISPONIBILITE (fraction de PA qui atteint la circulation générale et la vitesse à laquelle il l’atteint)
Absorption orale d’un médicament fonction des caractéristiques physico-chimiques de la molécule :
- hydro ou liposolubilité- forme galénique- caractère acide ou basique (pH estomac et duodénum favorable à
l’absorption des médicaments acides ; pH jéjunum et iléon favorable à l’absorption des médicaments basiques)
3. PHARMACOCINETIQUE
DISTRIBUTION
Liaison aux protéines plasmatiques : exprimée en %
Le médicament existe sous une forme liée aux protéines et une forme libre, non fixée, seule capable de diffuser dans les tissus et d’être éliminée (fraction pharmacologiquement active).La liaison limite l’activité, la toxicité et l’élimination du principe actif.
RISQUE D’INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
Volume de distribution : exprimé en litres
Diffusion du médicament dans les organes et tissus en fonction de l’importance de leur irrigation et de la lipophilie de la substance
3. PHARMACOCINETIQUE
METABOLISME
La majorité des médicaments sont métabolisés pour augmenter leur hydrophilie et favoriser leur élimination.
Intervention de phénomènes métaboliques enzymatiques (cytochrome P450) essentiellement hépatiques donnant lieu à des métabolites plus ou moins actifs, plus ou moins toxiques.
RISQUE D’INTERACTIONS MEDICAMENTEUSES
Certains médicaments inactifs au départ nécessitent d’être métabolisés pour devenir actifs.
3. PHARMACOCINETIQUE
METABOLISME
INDUCTEURS ENZYMATIQUES
Ethanol Phénylbutazone
Tabac Chlorpromazine
Barbituriques Méprobamate
Antidépresseurs tricycliques Carbamazépine
Diphénylhydantoïne RifampicineIls diminuent les effets de médicaments pris conjointement
INHIBITEURS ENZYMATIQUES
Ils inhibent la dégradation de médicaments pris conjointement avec augmentation des effets et de la toxicité
EX de la cimétidine, des antifongiques azolés, macrolides, antiprotéases comme le ritonavir (NORVIR, KALETRA)
3. PHARMACOCINETIQUE
ELIMINATION
Principalement rénale et biliaire (autres voies potentielles : poumon, salive, larmes, lait, peau).
Elimination biliaire (après plusieurs cycles entéro-hépatiques) : ex de la digitaline, de la rifampicine, …
Elimination rénale exprimée par la demi-vie d’un médicament : elle est définie comme le temps nécessaire à la diminution de moitié de la concentration plasmatique du principe actif.On considère que l’élimination est atteinte à 99 % après 7 demi-vies.
cela permet de déduire le rythme d’administration.
3. PHARMACOCINETIQUE
SUJET AGE (1)
Toutes les étapes de la pharmacocinétique peuvent être altérées par le vieillissement avec une intensité et des conséquences plus ou moins importantes :
ABSORPTION
Elle est globalement ralentie mais elle n’est pas assez modifiée pour que le prescripteur doive en tenir compte :
pH gastrique, motilité gastro-intestinale, biodisponibilité peu modifiée.
3. PHARMACOCINETIQUE
SUJET AGE (2)
DISTRIBUTION Modification de la fixation protéique :
- albumine (majorité des fixations) par réduction de synthèse hépatique et dénutrition : AVK, AINS, …
- orosomucoïde (1 glycoprotéine acide) : médicaments basiques comme les anesthésiques, antidépresseurs, …
Volume de distribution affecté en raison de la diminution de l’eau totale et de la masse musculaire, avec augmentation relative du tissu adipeux :
- pour substances hydrosolubles (digoxine)- pour substances liposolubles (psychotropes) avec stockage et
relargage.
3. PHARMACOCINETIQUE
SUJET AGE (3)
METABOLISME
du débit sanguin hépatique, de la masse hépatique, du nombre d’hépatocytes ce qui ralentit l’élimination des médicaments ayant un effet de premier passage hépatique (propranolol, antagonistes du calcium, antidépresseurs tricycliques).
du métabolisme enzymatique par les cytochromes P450 ce qui augmente les taux circulants de certains médicaments (warfarine, barbituriques, phénytoïne, théophylline).
Effets des inducteurs et inhibiteurs enzymatiques diminués mais risque d’interactions toujours présent.
3. PHARMACOCINETIQUE
SUJET AGE (4)
ELIMINATION
Réduction du flux sanguin rénal, perte nephronique et réduction de la filtration glomérulaire et de la sécrétion tubulaire
excrétion urinaire avec accumulation des médicaments (digoxine, sulfamides hypoglycémiants, aminosides, IEC, …).
INTERET du calcul de la clairance de la créatinine (formule de Cockroft) :
-Cl (ml/mn) = (140-âge)*poids/créatininémie (µmol/l)
-Cl = 1,25*((140-âge)*poids/créatininémie
3. PHARMACOCINETIQUE
SUJET AGE (5)
EN RESUME
Toutes ces modifications pharmacocinétiques peuvent tendre à l’accumulation et à l’élévation des concentrations plasmatiques des médicaments SURDOSAGE
Ces modifications imposent une réduction posologique, obtenue :
soit par des doses quotidiennes plus faibles mais en gardant le rythme des administrations (médicaments à demi-vie courte)
soit en espaçant les prises sans réduire les doses unitaires.
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTIONAVANT LA PRESCRIPTION
Que doit-on connaître du patient ? (1)
La fonction rénale ++- Si médicament à élimination rénale prédominante adaptation selon la clairance (idem insuffisance rénale)- Si médicament à marge thérapeutique étroite
L’état d’hydratation car majoration du risque d’atteinte rénale, d’hypotension artérielle, de surdosage (Attention !!! avec les AINS, les IEC, diurétiques, …)
L’état nutritionnel : la dénutrition entraîne une des capacités de métabolisation hépatique et une du taux sérique d’albumine Sensibilité aux médicaments métabolisés par le foie, aux AVK et à ceux à forte liaison à l’albumine.
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
AVANT LA PRESCRIPTIONQue doit-on connaître du patient ? (2)
Totalité des traitements en cours :- Médicaments d’une même classe thérapeutique ?- Principes actifs identiques ???- Autres consultations ou automédication ?
Pathologies associées pouvant augmenter la sensibilité à certains effets indésirables de médicaments Etat mental, sensoriel et moteur : - compréhension de l’ordonnance
- risque d’erreur
Importance de l’interrogatoire du patient ou de son ENTOURAGE
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
AVANT LA PRESCRIPTIONQue doit-on connaître du médicament ? (1)
Quelle est sa voie d’élimination prépondérante ? Si rénale toujours adapter la posologie Si hépatique attention si- dénutri
- bilan hépatique perturbé- méd inducteur ou inhibiteur
Quelle est sa durée d’action ? (T ½) Si T ½ longue risque d’accumulation
adaptation posologique selon T ½
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
AVANT LA PRESCRIPTIONQue doit-on connaître du médicament ? (2)
Quelle est sa fixation protéique ?si > 90 % attention si - hypoalbuminémie
- dénutri
Existe-t-il un potentiel d’interactions médicamenteuses ?Cinétiques - inducteurs et inhibiteurs enzymatiques
- fixation protéique
Dynamiques hypokaliémie, ...troubles du rythme, ...
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
AVANT LA PRESCRIPTIONQue doit-on connaître du médicament ? (3)
A-t-il une marge thérapeutique étroite ? EX : digoxine, théophylline, sulfamides hypoglycémiants, anticoagulants oraux, antiépileptiques, anti-inflammatoires, …
Appartient-t-il à une classe à risque ?EX : anti-arythmiques, AINS, …
Quels sont ses effets pharmacologiques ? Et Indésirables ?EX d’un neuroleptique utilisé comme anti-émétique (Primperan) ou d’un anticholinergique chez un sujet ayant un glaucome, …
Sa forme galénique est-elle adaptée ?- gouttes, petits comprimés, …
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
ELABORATION DE LA PRESCRIPTION (1)
La pathologie n’est-elle pas iatrogène ? Certains symptômes (vertiges, nausées, malaises, …) doivent être rapportés à leur juste cause pour ne pas ajouter d’autres effets iatrogènes par un traitement symptomatique inadapté.
Limiter la polymédication :- évaluer pour chaque pathologie le rapport bénéfice/risque du
médicament ; - établir des priorités thérapeutiques car on ne peut tout traiter
(d’autant plus que la tentation est grande de répondre à la plainte d’un patient par un traitement symptomatique) ;
- réviser régulièrement le traitement.
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
ELABORATION DE LA PRESCRIPTION (2)
Choisir une classe médicamenteuse et une galénique adaptée (les moins à risque), le médicament ayant la marge thérapeutique la plus large avec la demi-vie la plus courte et n’ayant pas de métabolite actif.
Sauf nécessité, éviter les médicaments récents car les études cliniques portent rarement sur le sujet âgé polymédiqué et les données de pharmacovigilance sont limitées.
Attention à la prescription de médicaments ayant les mêmes effets pharmacologiques (recherchés ou non) : EX de l’effet anticholinergique présent dans de nombreux médicaments.
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
ELABORATION DE LA PRESCRIPTION (3)
Penser à adapter les posologies (généralement plus basses)
Recourir à un schéma simple des prises notamment à un nombre de prises limité
Eviter les doses de charge (sauf en situation d’urgence si cela est justifié)
Evaluer la capacité du patient à comprendre son traitement, à l’observer, et à signaler les effets secondaires : schéma thérapeutique simple, ordonnances claires, utilisation de piluliers ou grilles thérapeutiques.
4. PRECAUTIONS DE PRESCRIPTION
SUIVI DE LA PRESCRIPTION
Evaluer si la prescription est bien suivie et a bien été comprise
Surveillance clinique (recherche d’EI) et biologique (ionogramme, créatininémie) : réevaluer régulièrement la fonction rénale modif posologie
Limiter les coprescriptions médicamenteuses
Durée de traitement réduite à la durée minimale indispensable, à des exceptions près comme l’hypertension artérielle ou le diabète (réevaluer régulièrement les traitements)
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
Les études d’AMM des médicaments sont menées essentiellement dans les populations adultes et plus rarement chez les sujets âgés.Dans la pratique courante, il faut prendre en compte les adaptations nécessaires.
ANTIBIOTIQUES (1)
Indications et conditions d’utilisation superposables à celles de l’adulte Précautions avec les ATB nephrotoxiques :
- CI quand toxicité rénale élevée- A éviter si l’indication n’est pas absolue - les posologies : aminosides, vancomycine, colistine- Corriger une déshydratation lorsqu’elle existe- Eviter l’association à d’autres médicaments nephrotoxiques
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTIBIOTIQUES (2)
Précautions avec les ATB ototoxiques : aminosides :- les posologies- Eviter la potentialisation de la toxicité (association avec
diurétique comme le furosémide)
Eviter autant que possible certains ATB : - Minocyne états vertigineux
- Ceux donnant des manifestations fonctionnelles digestives cause de malnutrition ou de pertes d’électrolytes
Tenir compte de l’apport sodé avec la penicilline G lors d’insuffisance cardiaque ou d’hypertension.
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTI-INFLAMMATOIRES (1)
GLUCOCORTICOÏDES :Catabolisme hépatique T1/2 employer des doses à celles des sujets plus jeunes sinon majoration de la rétention hydro-sodée et de l’ostéoporose cortisonique.
AINS : Médicaments souvent employés chez la personne âgée pour traiter les états inflammatoires mais doivent relever d’une indication justifiéeEX : lors de phénomènes douloureux arthrosiques, les antalgiques peuvent suffire.
Risque hemorragique élevé (+ de la moitié des hemorragies digestives du sujet âgé)
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTI-INFLAMMATOIRES (2)
AINS : Choix en fonction de la classe chimique :- Pyrazolés comme phenylbutazone exclus (gastrotoxicité,
rétention hydro-sodée)- Utilisation surtout des dérivés propioniques (ibuprofène, …)
mais risque ulcéreux toujours présent.
Préférence pour la voie orale (IM et IV en cas d’intolérance) ou la forme rectale ;
Interactions potentielles avec les sulfamides hypoglycémiants et les AVK ;
Durée de traitement la plus brève possible.
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
HYPOGLYCEMIANTS (1)
Utilisation des biguanides (Glucophage®) avec prudence :
- si patient équilibré par ce traitement ;- seulement si absence de facteurs de risque (insuffisance
respiratoire, cardiaque, hépatique ou rénale).
Utilisation des sulfamides hypoglycémiants :
- après échec des prescriptions diététiques- préférence pour Diamicron® et Glutril® (puissance et demi-vie
moyennes) avec adaptation posologie selon biologie et tolérance
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
HYPOGLYCEMIANTS (2)
Sulfamides hypoglycémiants : importance des interactions :- précaution avec β bloquants (aggravation de l’hypoglycémie)- les posologies avec AINS et inhibiteurs enzymatiques ;- les posologies avec les inducteurs enzymatiques ;- renforcer la surveillance car risque d’hypoglycémie renforcé par
l’âge (séquelles neurologiques).
Nécessité de repas à heure fixe sans réduire l’apport calorique
Insuline indiquée sans particularité lorsque le diabète ne relève pas des traitements précédents.
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTICOAGULANTS (1)
Indication lors de maladie thromboembolique ou risque de thrombose élevé (alitement)
Risque hemorragique multiplié chez la personne âgée (chutes conséquences neurologiques)
Règles d’utilisation :
- Indication thérapeutique justifiée,- Bilan pré-thérapeutique à la recherche des facteurs de risque et des contre-indications cliniques,- Bilan biologique
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTICOAGULANTS (2)
Héparine non fractionnée (IV ou SC) : adaptation posologique et relais précoce par voie SC
HBPM : très employées à titre préventif car risque hemorragique moindre ; risque plus grand en curatif (lié à la dose)
AVK : prescription à risque notamment pour ceux à demi-vie longue
demi-vie la plus courte (Sintrom®, …) à la dose la plus faible possible pendant le temps le plus court (stricte surveillance)
risque TRES important d’interactions (AINS, …)
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTIHYPERTENSEURS (1)
Ces médicaments associés à l’instabilité tensionnelle du sujet âgé l’exposent à un fort risque d’hypotension orthostatique.Les produits de choix sont les diurétiques, les inhibiteurs des transferts calciques et les inhibiteurs de l’enzyme de conversion.
Diurétiques : Attention au risque de déshydratation (sensation de soif émoussée), hypotension, malaises, insuffisance rénale.
Préférence pour les thiazidiques seuls (Esidrex®) ou associés à un diurétique d’épargne potassique (Aldactone®, Aldactazine®)
Diurétiques de l’anse (Lasilix®)réservés aux situations d’urgence en raison du risque de déshydratation très important (action puissante)
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
ANTIHYPERTENSEURS (2)
Inhibiteurs calciques : il est préférable d’éviter le verapamil (Isoptine) et le diltiazem (Tildiem) qui sont bradycardisants
Inhibiteurs de l’enzyme de conversion (IEC) : vérifier la fonction rénale, la kaliémie avant l’instauration du traitement.EX: Zestril®, Renitec®, …
Β bloqueurs à utiliser avec précautions car possibilité de décompensation d’une insuffisance cardiaque latente et propriétés cardio-dépressives à l’origine de malaises cause d’hospitalisations
Anti-hypertenseurs centraux (Catapressan®) mal tolérés : sédation, états dépressifs, sécheresse buccale, bradycardie, malaises
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
DIGITALIQUES (1)
Il s’agit de la digoxine et de la digitaline utilisés dans l’insuffisance cardiaque.Molécules à index thérapeutique faible et qui ont tendance à s’accumuler chez le sujet âgé ( fixation par les muscles, hypoalbuminémie, élimination rénale et métabolisme hépatique).
Risque important d’accidents thérapeutiques (la toxicité peut provenir d’une hypokaliémie sous diurétique, laxatif, corticoïde)
Les règles d’utilisation doivent être codifiées :
- bilan préthérapeutique clinique et biologique (recherche de facteurs de risque comme IR, IH, hypokaliémie)
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
DIGITALIQUES (2)
- Respecter les contre-indications et précautions d’emploi- Emploi préférentiel de la digoxine (demi-vie courte)- Dose d’attaque modérée et posologie adaptée à l’état rénal ou hépatique- Risque d’erreurs de comptage avec la forme gouttes buvables- Limiter les co-prescriptions favorisant les accidents (diurétiques hypokaliémiants, inhibiteurs enzymatiques, …)- Surveillance du traitement clinique (recherche de signes de surdosage comme anorexie, nausée, malaise, confusion, bradycardie), paraclinique (ECG, créat, ionogramme) et, si nécessaire, dosage plasmatique.
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
PSYCHOTROPES (1)
Cette classe de médicaments est très consommée par les sujets âgés.Ils ne devraient être utilisés que dans des indications justifiées car potentiellement dangereux (risque de sédation important).
ANXIOLYTIQUESPréférence pour les benzodiazépines car index thérapeutique grand et dépriment peu les centres respiratoires aux doses usuelles.Cependant leur utilisation n’est pas anodine :
- somnolence, confusion, troubles mnésiques- risque de pharmacodépendance (utilisation courte)- myorelaxation (chutes et traumatismes) : Valium®
- attention à l’association avec inhibiteurs enzymatiques- arrêter le traitement progressivement
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
PSYCHOTROPES (2)
HYPNOTIQUESUtilisation des benzodiazépines hypnotiques (Rohypnol®, Mogadon®) ou les apparentés (Stilnox®, Imovane®).
ANTIDEPRESSEURSDoivent être réservés aux états dépressifs authentifiés.
- Grand risque d’hypotensions orthostatiques avec les Inhibiteurs de la MonoAmine Oxydase (IMAO);
- ATD tricycliques (Anafranil®, Laroxyl®) efficaces mais demi-vie prolongée et risque d’hypotension orthostatique + effets anticholinergiques (constipation, tachycardie, rétention urinaire, …)
- ATD non tricycliques non IMAO mieux adaptés : inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (Séropram®, Deroxat®, ... )
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
PSYCHOTROPES (3)
NEUROLEPTIQUESMédicaments prescrits dans les états psychotiques (schizophrénie, délires), les états d’agitation, d’aggressivité, …
- Prescrits avec prudence (surtout les phénothiazines comme Largactil®) et à doses faibles en raison des nombreux EI parfois sévères (hypotension, syndrômes extrapyramidaux, accidents cardiaques)
- Progression lente des doses- Eviter les neuroleptiques retards (Haldol Decanoas®)
SELS DE LITHIUMUtilisés dans la psychose maniaco-dépressive (Téralithe®), il existe un risque de surdosage en cas d’hyponatrémie (lithium réabsorbé)
5. MEDICAMENTS DU SUJET AGE
MEDICAMENTS ET CANICULE
Certains médicaments, sur la base de leurs mécanismes d’action et de leurs effets indésirables, sont susceptibles d’aggraver les symptômes liés au coup de chaleur (sensibilité +++ du sujet âgé). Aggravation de la déshydratation : Diurétiques Altération de la fonction rénale : AINS (dont salicylés), IEC, … Médicaments affectés par la déshydratation : sels de lithium, digoxine, antidiabétiques oraux, … Médicaments perturbant la thermorégulation : Neuroleptiques, anticholinergiques par limitation de la sudation (Antidépresseurs tricycliques, …) Médicaments pouvant induire une hyperthermie : Neuroleptiques (syndrôme malin), Antidépresseurs (syndrôme sérotoninergique) Aggravation indirecte des effets de la chaleur par de la pression artérielle : Anti-hypertenseurs
6. EDUCATION DES PATIENTS
Préciser la conduite à tenir en cas d’oubli ou de non-prise de chaque médicament
Lister les situations devant conduire à consulter (diarrhée, fièvre) car il existe un risque de déshydratation et de surdosage
Expliquer la nécessité d’informer chaque médecin consulté de la totalité des traitements en cours (risque avec le nombre de prescripteurs)
Expliquer les dangers de l’automédication
Expliquer clairement les modalités de prise de chaque traitement
7. CONCLUSION
RETENIR QUE :
LE MEDICAMENT EST UNE CHANCE POUR LE SUJET AGE
-Prescrit à bon escient, il peut accroître la longévité et améliorer la qualité de vie du patient (et de l’entourage)-C’est le cas pour l’hypertension artérielle, la dépression, la maladie de Parkinson (L-DOPA), la maladie d’Alzheimer, la douleur, …
LE MEDICAMENT EST AUSSI UN RISQUE
-Avec l’âge, la pathologie iatrogène devient plus fréquente, plus grave-Tenir compte des modifications physiologique et pharmacocinétique-Identifier les patients à risque, les situations à risque et les médicaments à risque-Limiter la polymédication autant que possible
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GLOSSAIRE DES ABREVIATIONS
- Nb : Nombre
- AINS : Anti Inflammatoires Non Stéroidiens
- AVK : Anti Vitamine K
- EX : Exemple
- IH : Insuffisance Hépatique
- IR : Insuffisance Rénale
- IV : IntraVeineuse ; IM : IntraMusculaire ; SC : Sous Cutanée
- PA : Principe Actif
- pH : potentiel Hydrogène
- IEC : Inhibiteur de l'Enzyme de Conversion
- T1/2 : Temps de demi-vie
- EI : Evènement Indésirable
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GLOSSAIRE DES ABREVIATIONS
- AMM : Autorisation de Mise sur le Marché
- ATB : Antibiotique
- CI : Contre Indication
- bloquant : Béta Bloquant
- HBPM : Héparine de Bas Poids Moléculaire
- ECG : ElectroCardioGramme
- IMAO : Inhibiteur de la MonoAmineOxydase
- ATD : Antidépresseurs