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Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais (Vienne) Charte architecturale et paysagère NOTE DE SYNTHÈSE LES ENJEUX POUR MAINTENIR ET VALORISER LES ATOUTS DU TERRITOIRE Enjeux naturels Enjeux paysagers Enjeux architecturaux Juin 2014

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Syndicat Mixte du Pays Montmorillonnais (Vienne)

Charte architecturale et paysagère

NOTE DE SYNTHÈSE

LES ENJEUX POUR

MAINTENIR ET VALORISER

LES ATOUTS DU TERRITOIRE

Enjeux naturels

Enjeux paysagers

Enjeux architecturaux

Juin 2014

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.2

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.3

PRÉAMBULE

Le Pays Montmorillonnais s’attache, à l’échelle de l’ensemble du territoire, à faire connaître, à valoriser, à améliorer le cadre de vie.

La charte Architecturale et paysagère est conçue pour répondre à cet objectif.

Quatre documents rendent compte du travail réalisé.

Les actions proposées sont de diverse nature ; des outils de recommandation, des conseils et des actions pédagogiques, des actions d’animation et de sensibilisation. Elles sont rappelées à la fin du présent document et précisément décrites dans chaque programme d’actions.

13 actions pour le programme environnemental

15 actions pour le programme aménagement et bâti Des fiches-exemple ont été élaborées. Elles visent à exposer de façon concrète les

préconisations de la Charte sans prétendre à une approche technique détaillée.

6 fiches-exemple pour le programme environnemental 7 fiches-exemple pour le programme aménagement et bâti

L’ensemble du dispositif ainsi mis en œuvre doit être partagé et diffusé. L’objectif est de

favoriser, dans les années à venir, l’émergence d’actions de qualité, attentives aux richesses et spécificités du territoire.

Le présent document est structuré autour de trois entrées :

- Les milieux naturels page 05 - Le bâti page 11 - Le paysage page 13

afin de mettre en exergue les enjeux pour l’avenir du territoire page 19

Diagnostic

Document de synthèse

Programme d’actions Environnement

Programme d’actions Aménagement et bâti

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.4

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.5

LES MILIEUX NATURELS

POINTS FORTS

Une grande variété de milieux

Le Pays Montmorillonnais recèle des milieux naturels diversifiés. La géologie, la géomorphologie et leur évolution respective ont induit le milieu physique que nous connaissons aujourd'hui. L'action de l'Homme pèse également sur le territoire et détermine son organisation.

De l'évolution naturelle découle une diversité de faciès de vallées et de cours d'eau, du petit ruisseau à la rivière. D'une manière générale, cette diversité est un atout fondamental car elle engendre des habitats très différents et complémentaires pour les populations animales et végétales.

L'apparition des hommes, leurs déplacements, l'évolution de leur mode de vie n'ont eu de cesse de transformer le milieu dans lequel ils vivent. Le Pays Montmorillonnais peut se targuer d'être une page sur laquelle de nombreuses traces du passé sont encore visibles.

Les vallées

Les vallées, élément structurant du paysage, concentrent des milieux très riches comme les ripisylves, les zones humides, les forêts alluviales, les grottes.... Leurs caractéristiques diffèrent selon la morphologie ou la situation dans le bassin versant : la situation amont/aval, l'encaissement plus ou moins prononcé, les vallées « classiques » ou les vallées sèches, la pression anthropique exercée, les pratiques agricoles riveraines... La qualité des cours d'eau est aujourd'hui un combat permanent. Les différences entre l'amont et l'aval sont marquées sur le territoire du Pays. Un cours d'eau de qualité est un point de base nécessaire à la présence d'un habitat de qualité. Meilleure est la qualité de l'eau et plus le cours d'eau accueillera des populations nombreuses et diversifiées. Les raisons de cette perte de qualité sont multiples : arrachage de haies, piétinement des berges par le bétail, utilisation d'intrants dans l'agriculture, présence de plans d'eau dans certains secteurs, colonisation par des plantes invasives, présence de seuils, pratiques sylvicoles (peupleraies)...

Cette liste ne doit pas occulter que certains cours d'eau sont de très bonne qualité ; y vivent des espèces indicatrices comme la Lamproie ou l'Écrevisse à pattes blanches.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.6

Le bocage

Le bocage est un élément clé de la richesse biologique.

Il permet aux populations animales de se nourrir, de se reproduire mais aussi de se déplacer s'il est connecté. Il joue aussi un rôle hydrique. Les haies qui le composent sont aujourd'hui menacées et certaines disparaissent. Ces disparitions au compte goutte ont un fort impact à long terme au niveau écologique. La rupture de corridors écologiques peut devenir une menace pour la biodiversité. Le bocage du Montmorillonnais est un espace remarquable et remarqué à l'échelon régional voire national. Sa préservation est un enjeu sur le territoire et sa valorisation doit être une piste de réflexion.

Les plateaux sont majoritairement occupés par les cultures. Ces zones sont intéressantes pour certaines espèces qui sont inféodées à ce milieu et parfois rares à l'échelon national et européen.

D'autres milieux naturels plus spécifiques d'une grande richesse composent également cette

mosaïque.

Les brandes

Elles sont principalement localisées dans la région de Montmorillon et offrent un potentiel écologique formidable.

Les pelouses calcicoles

Au même titre, les pelouses calcicoles qui parsèment très souvent les hauts de coteaux accueillent un cortège floristique très spécifique lui-même synonyme d'habitat particulier pour certaines espèces faunistiques.

D'autres milieux secondaires

D’autres milieux secondaires viennent renforcer cette mosaïque comme les fossés, les talus, les arbres morts et à cavités, les friches...

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.7

SYNTHÈSE DES POINTS FORTS

Les entités biologiques de la vallée et du bocage sont très prégnantes sur le territoire. La présence de milieux plus spécifiques complète un panel de systèmes écologiques très riche. L'articulation de tous ces milieux naturels identifiés sur le territoire forme une mosaïque extraordinaire où les habitats sont variés. Leur équilibre a toujours été sensible à l'action des hommes et à l'évolution de leurs pratiques.

Nous sommes aujourd'hui à l'amorce d'un virage qu'il ne faut pas rater pour la préservation des milieux naturels. Les enjeux identifiés doivent concentrer les réflexions pour apporter des réponses concrètes et conserver le magnifique patrimoine naturel présent sur le territoire du Pays Montmorillonnais.

POINTS FAIBLES

Les évolutions récentes ont conduit à l'altération d'un grand nombre de milieux.

Les principales menaces

› Une simplification des milieux allant de pair avec celle des paysages et notamment la régression de certains d'entre eux comme le bocage, les zones humides, les brandes, les pelouses calcicoles, les milieux banals comme les fossés, les arbres isolés. Ces phénomènes sont liés à l'évolution des pratiques agraires qui sont cependant à l’origine de la constitution de ces milieux.

› Les phénomènes d'assecs des cours d'eau de plus en plus précoces et intenses.

› L'ensablement des ruisseaux et cours d'eau.

› L'extension des plantes invasives en milieu aquatique (vallée de la Vienne).

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.8

SYNTHÈSE DES ATOUTS ET MENACES PAR MILIEU

ATOUTS

MENACES

Forêts et boisements

Réservoir de biodiversité. Rôle écologique fondamental dans la conservation de la qualité des sols et de l'eau. Présence d'arbres morts et d'arbres à cavité.

Vieillissement des peuplements. Raisonnement trop souvent à court terme. Coupe sauvage.

Bocage

Présence d'un bocage remarquable avec des tailles de maillage variables (serré et lâche). Différents types de haies (arbustives, multi-strates, haut-jet...). Connectivité du réseau. Rôles écologiques multiples : érosion, hydrologique, coupe-vent... Potentiel pour le développement d'une filière de valorisation du bois.

Arrachage de haies : déconnexion voire disparition totale du réseau Mutation des pratiques agricoles : mise en culture de prairies entourées de haies. Colonisation par des plantes invasives (Robinier Faux Acacia). Vieillissement du bocage.

Vallées et cours d'eau

Le réseau hydrographique offre des faciès différents favorisant une diversité de milieux. Souvent accompagnés d'une ripisylve. Qualité de l'eau meilleure en amont qu'en aval.

Présence de petits barrages et de seuils sur de nombreux cours d'eau. Arrachage de haies impactant la qualité des eaux. Disparation de zones humides : impacts quantitatifs et qualitatifs sur les cours d'eau. Piétinement des berges par le bétail. Développement de plantes invasives. Présence d'étangs dans certains secteurs. Baisse de la qualité de l'eau par rapport aux secteurs amont. Évolution de la population piscicole. Pratique de l'irrigation pour les cultures. Utilisation d'intrants pour les cultures.

Brandes Patrimoine écologique spécifique et exceptionnel pour la flore et la faune.

Pression des cultures. Abandon de l'entretien et/ou développement de valorisation sylvicole.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.9

ATOUTS

MENACES

Zones humides

Très souvent présentes aux abords du réseau hydrographique. Rôles écologiques nombreux : épure et filtre, régule les débits, abrite un formidable réservoir de biodiversité.

Développement des plantations de peupliers. Mise en culture (plantes consommatrices d'eau). Drainages.

Cultures Habitat pour des espèces inféodées aux grands espaces (Busard Saint-Martin, Busard cendré...).

Homogénéisation du milieu. Impacts des pratiques agricoles (utilisation d'intrants, prélèvements en eau).

Pelouses calcaires

Richesse floristique (cortège d'orchidées notamment) et faunistique remarquable.

Abandon du pâturage induisant une fermeture naturelle. Disparition liée à la mise en culture. Homogénéisation de la végétation.

Grottes et falaises

Habitat spécifique aux chiroptères en particulier.

Présence humaine qui impacte de plus en plus les milieux.

Fossés Biotopes intéressants pour les reptiles et les libellules.

Entretien inadéquat.

Talus

Biotopes intéressants souvent accueillants pour les orchidées mais aussi pour les oiseaux et un certain nombre d'insectes.

Utilisation de désherbant. Fauchage trop précoce.

Arbres morts et à cavité

Milieux très riche pour un grand nombre d'espèces faunistiques mais aussi floristiques.

Arbres très souvent exploités et/ou enlevés.

Friches Refuge pour la faune et parfois pour la flore.

Colonisation par des essences ligneuses. Homogénéisation au profit d'espèces dynamiques. Mise en valeur par l'homme.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.10

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.11

LE BÂTI

Les points concernés par ce thème des espaces bâtis sont complexes et nombreux. La clef du constat est de dire que le territoire est relativement préservé du fait d’une faible pression foncière. Toutefois, les valeurs ne sont pas acquises définitivement. Au contraire, des tendances d'évolutions insidieuses se font jour.

POINTS FORTS

› Un territoire préservé, une architecture traditionnelle très riche et diversifiée.

› Un lien préservé entre bâti et végétal

dans certains lieux du territoire qui peut faire référence et être transposé.

› Une créativité architecturale au niveau

des bâtiments publics et équipements touristiques.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.12

POINTS FAIBLES

› Des altérations insidieuses sur l'architecture traditionnelle par manque d’appropriation

de ses caractéristiques de la part des propriétaires et des artisans.

› De nombreux logements vacants, notamment dans les centre-bourg. Les centre-bourgs se vident alors que l'on construit aux périphéries des villages.

› Des zones artisanales et industrielles ancrées dans le tissu urbain, qui sont anciennes et offrent un paysage dégradé.

› Les réseaux : s'il semble utopique d'envisager un enfouissement total des réseaux aériens, des efforts pourraient être faits dans les bourgs et certains endroits stratégiques : points de vue majeurs, bord de routes à fort intérêt paysager, entrées et cœurs de village, abords de bâtiments à fort intérêt patrimonial...

› L'absence de documents d'urbanisme conduit à une faible maîtrise de l'évolution de la construction neuve : implantation, volumétries, paysage de la rue, silhouettes de bourg. De nombreuses ruptures se créent et aboutissent à un phénomène d'altération et à une banalisation des paysages.

› Des espaces publics perdent leur sens : la voiture a envahi les espaces au cours des quarante dernières années. Dans ces paysages de bocage, l'arbre est la nuance qui apporte du charme et de la sensibilité. Il en est de même pour les ambiances de bourgs et l'aménagement des places, des abords de pièces d'eau dans les villages, des entrées de bourg. C'est une des valeurs du territoire, c'est donc une réflexion délicate qui doit être menée pour chaque contrat d'aménagement de bourg afin d'éviter la monotonie et la banalité.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.13

LE PAYSAGE

Le paysage résulte de l’action de l’Homme sur un territoire donné. Pour qui sait le regarder, il explique le milieu naturel (géologie, climat…) et le contexte culturel qui guide l’action de l’Homme. C’est aussi un livre d’histoire, de sociologie et d’économie qui explique quelle a été l’action de l’Homme, quelles difficultés il a dû résoudre et quels enjeux économiques sont à l’œuvre.

Le paysage est, pour l’essentiel, créé par des actions qui ne portent pas d’ambition paysagère. C’est une simple résultante, dans le Montmorillonnais comme ailleurs.

POINTS FORTS

La ruralité

Ce territoire a gardé un caractère rural préservé qui devient de plus en plus rare sur le territoire national.

› La relativement faible extension de l'urbanisation (avec un corollaire négatif : les rares extensions de bourg apparaissent d'autant plus en rupture avec l'existant).

› Le caractère « villageois » des villages. Cela

peut paraître une évidence, pourtant on constate dans le territoire national un nombre incalculable de « villages » qui sont devenus des zones dortoirs sans âme. Ici il semble que ce seuil ne soit pas franchi, ou du moins pas de manière sensible. Cela tient à plusieurs facteurs sociaux et paysagers : la présence de commerces, la justesse de certains aménagements, donnent les voies pour conserver ce caractère (au moins visuel). Cet équilibre est fragile et il tient encore aujourd'hui malgré la déshérence du bâti. Il ne pourra pas perdurer sans reconquête des centre-bourgs.

› L'intégration des activités dans le tissu rural,

« l’usine à la campagne », le cas d'Adriers par exemple.

› La préservation (très relative) du bocage qui,

outre son rôle écologique, joue un formidable rôle de filtre paysager en absorbant les facteurs disgracieux dans le paysage.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.14

› Une grande osmose réussie entre la végétation et le bâti.

› La présence d'une agriculture variée bien que tendant à se standardiser. La variété des milieux naturels que l'on croise.

› La présence de nombreux éléments de charme (mares, murets…).

› Une altération du bâti ancien qui reste modérée.

Cet atout a toutefois ses fragilités. Si l'on n'a pas conscience qu'en ce début de XXIème siècle c'est un atout (et non un signe de relégation) le risque est fort de voir les caractères qui le composent voler en éclat.

Des paysages remarquables porteurs de notoriété

› Les grandes vallées (la Gartempe, la Vienne) offrent des paysages remarquables par leur équilibre et l'impression d'intemporalité qui s'en dégage. Ces grands paysages sont connus et appréciés depuis longtemps. Ils fondent la carte de visite du territoire.

Ces paysages de grandes vallées sont aussi des supports d'activités nautiques de loisirs qui attirent des populations extérieures et intérieures. Une double raison de faire jouer l'effet de la qualité de l'image.

› Les paysages du bocage avec les magnifiques « voûtes » et les ambiances qu'ils génèrent.

› Les grands paysages urbains comme la Cité de l'Écrit à Montmorillon.

› Les grands éléments du patrimoine bâti, la montée en puissance de la connaissance sur le patrimoine bâti au travers du label Pays d'Art et d'Histoire :

- Les grands ensembles bâtis comme

l'Abbaye de Saint-Savin (classée au patrimoine mondial de l'UNESCO pour ses peintures murales), ou le prieuré de Villesalem (malgré le lagunage que l'on découvre en arrivant).

- Un nombre important d'ensembles classés Monuments Historiques.

- Des qualités d'ambiances remarquables aux abords de ce patrimoine : des lieux de forte puissance comme l'Abbaye de la Réau (Saint-Martin-l'Ars) ; la qualité du patrimoine religieux et les églises des villages.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.15

- À l'opposé, on peut dire que le nombre de châteaux est remarquable. Pourtant on les voit peu dans paysage. Il est difficile de bâtir une découverte du territoire à partir de ce patrimoine majeur.

Ces grands paysages porteurs de notoriété sont la carte de visite du territoire. Ils attirent de nombreux visiteurs. Souvent, la découverte du territoire commence par là. D’où l’enjeu de les « soigner » particulièrement, ainsi que les espaces qui les accompagnent ou y conduisent.

Des paysages à valoriser

Ce territoire recèle un potentiel aujourd'hui peu ou pas ressenti en tant que valeur, même si certains acteurs (notamment acteurs culturels) font progresser cette idée. Ce thème va dans le même sens que celui de la ruralité ; il y est corrélé.

Si on ne prend pas conscience de ce potentiel, on risque de le laisser se dégrader sans s'apercevoir de la perte que l'on s'inflige. Il s'agit :

› Du petit patrimoine rural Le territoire est ponctué d'un patrimoine rural dense et riche dont une partie a été remise en valeur. Toutefois il faut noter que ce patrimoine tend à disparaître par oubli, méconnaissance. Aucun inventaire n'en a été dressé, ce qui permettrait au moins de faire l'état des lieux d'en hiérarchiser l'intérêt et de pourvoir mettre en place des programmes de préservation ciblés.

› Des milieux naturels remarquables

Les milieux naturels sont également des paysages : les qualités d'ambiance d'une zone humide, d'une brande sont aussi des valeurs paysagères.

› Des vallées secondaires À côté des grandes vallées souvent citées et reconnues, les vallées secondaires offrent une multitude d'ambiances de qualité au fort pouvoir affectif.

Ces paysages, qu’ils bénéficient d’une notoriété ou qu’ils soient encore peu connus à l’extérieur se complètent et s’enrichissent mutuellement. L’ensemble crée des facteurs d’enracinement et de développement économique.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.16

Des « supports » pour découvrir les paysages et les inscrire dans l’histoire

› Les 1700 kilomètres de chemins balisés permettent une découverte approfondie des paysages. Leur maillage, et leur qualité en font un outil de découverte complété par les supports papiers.

› Le travail mené par le Syndicat Mixte du Pays

Montmorillonnais dans le cadre du label Pays d'art et d'histoire, ainsi que par les différents acteurs du territoire tels que l’Écomusée, permet d'aborder le paysage au travers du bâti patrimonial ou simplement rural et donne des clefs de compréhension de la formation des paysages.

Ces outils sont fondamentaux pour comprendre que le paysage est une histoire, que nous en

vivons une séquence et que l'on peut agir dessus, à condition de se donner des objectifs partagés.

Ce territoire possède un fabuleux matériel pour raconter son histoire, des abris magdaléniens aux évolutions récentes des paysages agraires. Les sites existent, les études existent, les musées, les acteurs et les points de visite également. Il reste à les relier pour faire émerger l’idée que chaque époque a eu ses paysages et que les paysages d’aujourd’hui sont sous notre responsabilité. Raconter l’histoire c’est aussi créer un lien affectif avec le territoire.

POINTS FAIBLES

Ils sont le miroir des points forts.

L’accélération des ruptures dans les paysages agraires

Agrandissement des parcellaires, régression du bocage

Les paysages agraires sont évidemment liés à la mise en valeur agricole du sol. Malgré leur apparence « trompeuse » ils ne sont pas stables dans le temps. « L'ordre immuable des champs » de Roupnel résiste peu aux grandes évolutions, même s'il ne parlait pas de paysage mais d'organisation des parcellaires et du foncier.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.17

Toutes les époques ont vu des évolutions plus ou moins lentes. On peut imaginer que

le tournant du XIXème siècle avec la mise en valeur des landes a été une époque de grand changement dans les paysages agraires.

Depuis la mécanisation de l'agriculture, nous vivons une époque comparable par la puissance des mutations qui portent principalement sur l'agrandissement des parcelles et la forte régression des haies et des éléments constitutifs du bocage.

L'adaptation des terroirs se fait aussi bien en système de cultures céréalières qu'en élevage

mais avec des modes et une radicalité renforcés.

› En système d'élevage les évolutions sont moins marquantes car le bocage a un usage reconnu de clôture, d'ombrage et participe au confort des animaux.

› En système de cultures, les atouts et intérêts

des réseaux de haies sont moins connus voire carrément ignorés : tenue des terres, affaiblissement des vents, limitation de l'évapotranspiration.

Il est nécessaire de s’interroger sur la pertinence de ces évolutions, dans une démarche de

développement durable (devenir de la valeur agronomique des sols, énergies mobilisées, destination des produits agricoles).

Disparition de certaines formes paysagères

La régression des brandes - ou leur densification par absence d'entretien -, le dépérissement et la disparition des arbres isolés, des mares contribuent à la simplification des paysages et à leur banalisation, sans parler des incidences sur les milieux naturels.

Des risques sur le bâti qui influent sur le paysage

› La déshérence du bâti (ruines) fait peser un risque de mutations visibles à court terme sur les centre-bourg.

› La méconnaissance de l'architecture traditionnelle engendre des risques d'altérations en superposant des formes architecturales incompatibles entre elles.

› Les évolutions des silhouettes bâties par des extensions non maîtrisées altèrent la morphologie des bourgs.

› L'absence de documents d'urbanisme, qui permettraient une réflexion globale sur la commune (ou à l’échelle intercommunale), peut engendrer des altérations plutôt qu’un développement harmonieux et maîtrisé de l’habitat.

› Une minéralisation des villages peut s’opérer au travers des projets de rénovation des espaces publics.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.18

Des altérations autour du patrimoine industriel

Ce territoire a un passé industriel et pré-industriel réel, Ces activités ont nécessité la construction de bâtiments originaux, imposants mais difficilement mutables. Bon nombre d'entre eux sont aujourd'hui en déshérence. Leur avenir est très compromis. Pourtant ils représentent des images fortes. Mais le poids financier et la difficulté de trouver un usage rendent les mutations très aléatoires. Il faut donc s'attendre à une ruinification inexorable d'une bonne partie de ces bâtiments.

Peu de conscience paysagère partagée

Les acteurs rencontrés ont tous leur avis sur l'évolution des paysages. Pourtant ce sujet résonne peu dans le débat public. La charte est l'occasion de faire monter le partage de ces préoccupations pour une meilleure appropriation.

Les outils et les thématiques sont en place pour cela, reste à trouver le liant. On a cité le réseau de chemins, le rôle des acteurs culturels.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.19

LES ENJEUX POUR L’AVENIR DU TERRITOIRE

CONSERVER CE QUI FAIT LA COHÉRENCE DE CE TERRITOIRE TOUT EN

PRÉSERVANT SES DIFFÉRENTES FACETTES

Ce territoire est paradoxal.

Pour qui le découvre venant de l'extérieur, il

existe un ensemble de facteurs, difficiles à exprimer, qui font que l'on n'est pas « ailleurs ». C'est ce que l'on pourrait appeler une carte d'identité.

Or, pour les acteurs du territoire, la richesse vient de la multitude de facettes qui fait passer d'un paysage à l'autre en quelques kilomètres.

Les deux sont vrais et, si l'on se prête à l'exercice d'énumérer ces facteurs d'identité et de variété, on s'aperçoit que ce sont les mêmes :

› Le bocage comme maillage du territoire, mais aussi comme élément de variation d'un secteur à l'autre.

› La qualité du bâti traditionnel, comme élément de qualification mais aussi de variations.

› Les oppositions entre plateaux et vallées, les spécificités des paysages de vallées.

Ce double enjeu n'est paradoxal qu'en apparence car on s'aperçoit dans de nombreux territoires que bien souvent en perdant la richesse des nuances on perd également ce qui faisait la cohérence. Les deux disparaissent au profit d'une standardisation et d'une banalisation qui appauvrit les terroirs : simplification des paysages agraires, standardisation du bâti, des réseaux, des matériaux employés pour les espaces publics, des entrées de ville...

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.20

ANTICIPER LES RUPTURES – ACCEPTER LA MODERNITÉ

On est à une époque de ruptures, dans les paysages agraires, dans le bâti, dans la gestion de

l'espace et des milieux, mais aussi dans les demandes en termes de paysages et de cadre de vie.

La société évolue et ses paysages avec. On ne peut se placer dans une posture conservatrice qui consisterait à figer les paysages au nom d'un passé « meilleur ». Il faut donc accepter les évolutions en les maîtrisant.

On accepte facilement la modernité dans son propre cadre de vie (confort domestique, produits culturels) alors qu'en matière paysagère elle est vécue souvent comme une perte ou une détérioration.

Le problème vient du fait que ceux qui agissent sur les paysages en fonction de leurs logiques propres ne représentent qu'une part infime de la population qui pour la plus grande part n'est que spectatrice.

La Charte Architecturale et Paysagère, à l’initiative du Pays Montmorillonnais, se veut un outil d’accompagnement de tous les décideurs qui agissent sur le paysage.

Les élus des collectivités territoriales sont des acteurs majeurs pour la préservation des paysages.

Il est de leur initiative de mettre en œuvre les outils existants : Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT), Plans Locaux d’Urbanisme (PLU), Cartes Communales, Schéma Directeur Paysager, etc.

Il est de leur responsabilité d’insuffler la dynamique nécessaire pour faire prendre conscience et convaincre le citoyen de l’importance de ces enjeux. Partage et rencontre sont les maître-mots :

› Concertation lors de l’élaboration des documents d’urbanisme. › Journées thématiques autour du patrimoine naturel et du patrimoine

architectural. › Assistance architecturale lors des actes d’urbanisme (Permis d’Aménager, Permis

de Construire). › etc.

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.21

PROGRAMME D’ACTIONS ENVIRONNEMENT

Action 1

Mettre en place un SIG sur l’ensemble du Pays, observatoire général du paysage et des milieux

Action 2 Préserver et mettre en valeur le bocage

Action 3

Amplifier la plantation de haies

Action 4 Organiser une journée annuelle du bocage

Action 5

Restaurer, préserver et entretenir les zones humides et les cours d’eau

Action 6 Réaliser et éditer des fiches actions sur la bonne conduite des travaux en zones humides :

guide des bonnes pratiques sur le Pays Montmorillonnais

Action 7 Gestion et maintien des brandes, facteur identitaire du Pays

Action 8

Gestion des espaces forestiers : mise en place d’une Charte forestière de bonne conduite

Action 9 Réflexions sur la mise en place d’une filière bois

Action 10

Formation des personnels

Action 11 Mise en place d’ateliers participatifs et de chantiers de restauration des milieux naturels

Action 12

Développement de programmes pédagogiques sur la nature de proximité

Action 13 Mise en place de vergers

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.22

Charte architecturale et paysagère – Document de synthèse p.23

PROGRAMME D’ACTIONS AMÉNAGEMENT ET BÂTI

UNE VISION GLOBALE DU TERRITOIRE Démarche de planification

L’intérêt des documents d’urbanisme pour le paysage L’intérêt des documents d’urbanisme pour la collectivité Modalités de mise en œuvre de la démarche

FAIRE DE L’ARCHITECTURE UN LEVIER POUR ANCRER L’APPARTENANCE AU TERRITOIRE

Actualiser et diffuser le guide pratique « Restaurer et construire en Pays Montmorillonnais » Mettre en place une assistance architecturale Réaliser un inventaire scientifique du patrimoine Conforter les chantiers de restauration du patrimoine bâti Mettre en place des ateliers de formation Développer les visites de réalisations architecturales et les circuits d’interprétation

L’AMÉNAGEMENT DES CENTRE-BOURGS Principes d’action

Définition d’une logique d’action Le plan de référence Actions concrètes – Travaux sur les espaces publics

LE DÉVELOPPEMENT DES ESPACES BÂTIS Actions ponctuelles

Densifier les espaces pavillonnaires Créer de nouveaux quartiers d’habitat Maîtriser l’insertion paysagère du bâti agricole La création et l’extension des sites d’accueil d’entreprises