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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. Supplément à La Libre Belgique - N°239 - Semaine du 4 au 10 juillet 2014 L’INFINI DES OEUVRE DE MARIE GIRARD (DETAIL) : COURTESY GALERIE VERONIQUE MENU / BRUXELLES NOIRS PP.4-5 Vente publique Focus L’art chinois actuel est en pleine mutation. Tour des expositions. P.16 La vente de cette mi-juin chez BAA fut remplie de jolies surprises. PP.14-15 Succès mitigé pour la vente de la succession Schneider, chez Oise-Enchères. Enchères DENOYELLE

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Arts Libre du 4 juillet 2014

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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

Supplément à La Libre Belgique - N°239 - Semaine du 4 au 10 juillet 2014

L’INFINI DES

OEUVRE DE MARIE GIRARD (DETAIL) : COURTESY GALERIE VERONIQUE MENU / BRUXELLES

NOIRS

PP.4-5

Vente publique FocusL’art chinois actuel est enpleine mutation. Tour desexpositions. P.16

La vente de cette mi-juinchez BAA fut remplie dejolies surprises. PP.14-15

Succès mitigé pour la ventede la succession Schneider,chez Oise-Enchères.

Enchères

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2 L'actu SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Lumière sur la div ersité de jeunes créateursh La galerie Super Dakota (Bruxelles)réunit neuf plasticiens actuels quiassument, dans les disciplines les plusdiverses, l’héritage de la modernité.

QUINZE ARTISTES, JEUNES, de Belgique ou del’étranger, sont réunis en cette exposition. Premierconstat, ils ne sont pas connus chez nous où ils expo­sent souvent pour la première fois à l’exception duBelge Sébastien Bonin, déjà présenté en solo chezClaering et actuellement en groupe au Palais desBeaux­Arts de Bruxelles. En ce moment, sur des thé­matiques de rassemblement diverses, plusieurs ex­positions offrent des sélections d’œuvres générale­ment de jeunes artistes. Le Wiels avec “During theExhibition, the Studio Will Be Closed”, le Muhka àAnvers avec “Don’t you know who I am”, dans desgaleries comme Clearin, Alice, Elaine Lévy ou ParisBeijing. De quoi se faire une petite opinion sur l’étatde cet art aujourd’hui.

L’exposition porte sur trois bases : lumière, couleuret objet. Soit deux constantes artistiques et l’un desapports du 20e siècle. La lumière n’a pas été considé­

rée comme source lumineuse avec des néons, desprojections, des éclairages, mais comme composantedes œuvres au même titre que la matière, la forme, laligne… et bien entendu la couleur qui n’existerait passans elle. Le spectre est donc large et ouvert, ce quinous amène à considérer les œuvres pour elles­mê­mes plutôt qu’en regard d’une thématique.

Une œuvre de l’expo est traversée littéralement parla lumière. Un tissu translucide de Christian Newby,suspendu au centre de l’espace, composé de plu­sieurs morceaux cousus, réunit les trois données pré­citées. En son centre, l’image d’une nature mortegrise, photographique, de pots ; le contour est unecomposition abstraite de géométrie irrégulière debandes colorées. Une simplicité évidente qui pour­rait être emblématique d’une option esthétique fon­dée sur une certaine distanciation et sur un renou­vellement de proposition par le biais d’outils peu usi­tés dans la veine. A l’opposé et à proximité sur le mur,deux petites aquarelles du même artiste qui cettefois exploite le motif et l’éclat chromatique prennantappui sur le blanc naturel du papier. On est pratique­ment aux antipodes. Et c’est une des caractéristiquesd’une majorité d’artistes d’aujourd’hui pour qui il estdifficile de tracer une ligne de conduite car on passeaisément d’un propos à un autre, ce qui n’enlève ce­pendant rien à chaque œuvre en soi.

Commentaire

Les plus grandsdu 20e siècle

Par Claude Lorent

Dans les écrits, les publications, lescommentaires, les revues d’art, onrelève fréquemment la question desavoir quel est l’artiste le plus impor­tant du siècle dernier. Une questionbien évidemment sans réponse possi­ble. Comme si un artiste pouvait à luiseul être la figure tutélaire d’un siècled’art marqué par l’éclatement, la diver­sité, la multiplicité des avant­gardes etdes expériences. Un siècle qui nous adonné autantMatisse que Beuys, DeKooning que Sol LeWitt, Giacomettique Bacon…Dans une chronique récente, notreconfrère Roger Pierre Turine plaçaitfort justement en opposition deuxtêtes d’affiche de l’art du 20e siècle,d’une part Marcel Duchamp, de l’autrePablo Picasso. Tous deux appartien­nent indéniablement au peloton detête des artistes du siècle passé etconservent une bonne longueurd’avance en ce 21e siècle débutant. Et laconfrontation est intéressante car leurcarrière et leur réputation sont perçuestrès différemment auprès du public etdes professionnels.Pablo Picasso connut ses premièresheures de gloire lors de l’avènement ducubisme dont il fut le principal initia­teur. Marcel Duchamp défraya la chro­nique en début de siècle par sa partici­pation à l’Armory Show et ensuite parses ready­made dont le fameux “R­Mutt”, l’urinoir renversé. Sur la ligned’arrivée du 21e siècle lequel des deuxfera figure de vainqueur ?Si l’on en juge à l’influence sur lesgénérations et particulièrement surcelle de la jeune création émergente, ledoute n’est pas permis. Entrez dansn’importe quelle expo d’ensembled’art actuel, l’objet est roi. Et l’objetintroduit dans l’art, c’est Duchamp.L’objet et le concept. Par cet apport, ilest clair qu’il a révolutionné l’art enouvrant des portes largement permis­sives qui déplaçaient la notion detalent davantage sur le plan de la pen­sée que sur celui du savoir­faire. Con­clusion, il peut se targuer d’avoir en­traîné une cohorte d’épigones quipuisent sans vergogne et souvent sansdiscernement dans lamine ducham­pienne.Picasso pour sa part a rapidementtranscendé son cubisme quandd’autres voulaient l’enfermer dans unethéorie évidemment stérile. Il estPicasso et personne ne peut l’imitersans en sortir ridicule. Même le pasti­cheur prend des risques !Alors quel est le plus grand, celui quiinfluence ou celui qui construit uneœuvre unique, inimitable ?

Christian Newby, “Parlour Ape Pattern” n° 5 et 6, aquarelles sur papier, 24 x 32 cm, 2013.Ci-dessous, Ella McCartney, “Secrets of the Millionaire’s Mind”, savon et parfum, 59 x 59 x 69 cm, 2014.A droite, Christian Newby, “Breton Wall Study n°1”, sérigraphie et teinture sur tissu, 169 x 139 cm, 2014.

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3L'actuSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Lumière sur la div ersité de jeunes créateursUne part minimale est bien de la partie avec les

quatre papiers transparents quadrillés comme unefeuille de cahier se distinguant chacun par une cou­leur plutôt pastel. Ils sont signés Piet Stockholm etrejoignent en leur simplicité graphique et coloréeune cohorte de travaux des années septante. L’aspectconceptuel est davantage mis en valeur dans la petitesculpture de bois et de pierre avec inscription Co­lour/Nuit. Œuvre de Chaim Van Luit. Quant à laquestion du reflet à partir du matériau (métal), elleintervient surtout dans les réalisations d’ArianeSchik.

L’aspect sculptural est aux mains de Ryan Lauder­dale avec un agencement de plaques de verre et mi­roir, plus structure métallique brillante, situant laréalisation ente objet faussement manufacturé et in­tervention design. La peinture est l’affaire de Ger­main Hamel qui la conçoit non figurative, informelle,en variations chromatiques infiniment délicates etjoue subtilement sur mise en page décalée. Quantaux rapports avec la photographie, ils sont entrete­nus par Robert Canali sous forme sculpturale, par Sé­bastien Bonin dans des tirages paysagers monochro­mes et par Ella McCartney auteure, outre d’unesculpture rose diaphane, de photogrammes très pic­turaux.Claude Lorent

Participants

L’exposition comprenddes œuvres de SébastienBonin (1977, Belgique),Robert Canali (1988,Canada), Germain Hamel(1986, France), RyanLauderdale (1979, Etats-Unis), Ella McCartney(1985, Royaume-Uni),Christian Newby (1979,USA), Ariane Schick(1986, Royaume-Uni),Pier Stockholm (1977,Pérou), Chaim Van Luit(1985, Pays-Bas).

Infos pratiques

“Light/Colour/object”.Galerie Super Dakota, 45rue de Washington, 1050Bruxelles. Jusqu’au12 juillet. Du mardi ausamedi de 11h à 18h.www.sperdakota.com

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“L’art, tout comme la perception, est, à sa base, unphénomène inexplicable qui captive notre conscience dufait qu’il n’y a aucune base concrète de compréhension”.Super Dakota

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4 L'actu SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Plis et ligne d’hori zon, lignes et plis de vie

NOUS NE SAVONS RIEN DE SA VIE. Elle n’en dit rien.Nous ne savons rien de son art. Elle n’en souffle mot.Tout ce que nous présumons d’elle s’assemble aurythme de deux pages d’un texte, subtil et beau, quin’en dit pas bien davantage : une histoire vraie sansimages. Une sorte de poème à décrypter entre les li­gnes, déjà.

Auteur du texte, Pascal Goffaux, homme de radio ethomme de cœur. Un habitué de ce Sud Finistère, où ils’évade des affres du quotidien, des contraintes qui,parfois, le dévorent. Et, là­bas, le hasard l’a mené chezMarie Girard, quinquagénaire experte en patines etc’est le côté métier de la dame.

Jusque­là, rien de transcendant. Mais déjà les prémi­ces d’une découverte que, ni lui, ni elle, ne présumentassortie de bonheurs constants. La découverte re­monte à cinq ans. Pas la mer à boire. L’océan encoremoins. Mais c’est pourtant bien d’océan qu’il est ques­tion en filigrane du travail, inédit encore, auquel s’at­telle déjà Marie Girard.

A l’époque, celle­ci se divertit dans la création en trèsmodeste autodidacte. Labeur quotidien au placard,elle transcrit souvenirs et émotions sur une toile delin. S’y inscrit le cercle qui, à sa manière, est cycle, ciel,aventure humaine. Le cercle de la vie, en quelquesorte.

Elle en est là au tout début de sa mise au clair (pourelle) d’une vie qui l’a vue naître et grandir, solitaire etparfois accablée, face aux outrages du temps, aux ora­ges marins, terrifiants en ce coin de terre rude et loinde tout quand l’océan s’éclate.

h Bretonne, nourrie aux embruns,Marie Girard plie et déplie sa vie. Ellepeint, dépeint des silences dans l’infinides noirs. Vibrations.

“L’enfant a peur des mots. Alors ilregarde ses mains.”Marie Girard

“L’enfant, un pli dans la paupière,regarde. La seule richesse d’unpays de misère est dans les yeuxd’une petite fille qui ne croit ni auxfées ni aux fades histoires desveillées, car il n’y a pas d’histoire àraconter au pays d’enfance où leregard se plie, se déplie et se repliesur l’horizon… Les menuesobservations de l’enfant forment lefond, la trame de l’existence. Laforme et le fond se fondent dans letravail de Marie Girard qui construitle monde à son échelle et façonne leregard à son aune”.Pascal Goffaux

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Sm’ArtGuerilla esthétiquePour sa seconde exposition en galeriebruxelloise, l’artiste hollandais JeroenJongeleen (1967, vit à Paris) rassemble etconfronte une série de travaux réalisésdepuis 2012. Ce sont généralement desinterventions dans le site urbain ouautre par lesquelles il perturbe générale­ment le bon ordre des choses. Ses actionssont considérées sous l’angle de la gue­rilla esthétique urbaine et ses projets dé­nommé “Grippe” s’attaquent à un corpssocial trop rigide à son goût. (C.L.)U Jeroen Jongeleen. “Traces and shapes,squares and circles” (Traces et formes,carrés et cercles). Galerie Harlan LeveyProjects, 37 rue Léon Lepage, 1000Bruxelles. Jusqu’au 13 juillet. Du jeudi ausamedi de 13h à 19h.

DédoublementOuverte depuis 2007 par le photographeEric de Ville de Goyet et l’historien del’Art Didier Brouwers, la galerie Espace­Art 22 officie à Ixelles où elle présentegénéralement des expos d’ensembleavec des artistes belges et étrangersparmi lesquels on compte Oleg Dou, Jo­nOne, Agnès de Man, Véronique Bois­sacq, Maleonn, MarieAnge… Tout enconservant ce lieu, la galerie vientd’ouvrir un second espace au cœur duvieux Bruxelles. Donc double présenceet double programmation. (C.L.)UEspace Art 22. Rue Van Aa, 22, 1050Bruxelles. Actuellement srv. www.espace­art22.comUArt 22 Gallery. Place du Jeu de Balle 56,1000 Bruxelles. Du vendredi au dimanchede 10h30 à 16h30.

Ernest Pignon-Ernest plus quejamais !2013 et 2014 n’auront cessé d’être sesannées au sommet (du Ventoux, qu’ilgravit chaque été) ! Pas un mois sansqu’il ne soit ici et ailleurs. Homme en­gagé, soucieux d’égalité, de liberté et defraternité sans faux­fuyant, Ernest Pi­gnon­Ernest recueille les fruits ense­mencés au long d’un puissant métierd’humaniste. Le voici “Hors les murs” enl’Espace Rebeyrolle, de mèche avec unpeintre décédé mais vivant au cœur deceux qui ont su reconnaître sa patte in­cendiaire. Il est aussi, excusez­le du peu,au Musée de Vire, en compagnie de pein­tres caravagesques. (R.P.T.)UEspace Rebeyrolle, 87120 Eymoutiers.Jusqu’au 30 novembre. Infos : www.espace­rebeyrolle.comUMusée de Vire, Ancien Hôtel­Dieu,14500 Vire. Jusqu’au 26 octobre. Infos :www.museedevire.blogspot.fr

Summer Time Part TwoPierre Hallet ne désarme pas ! Toutjuillet, il sera à votre écoute avec desœuvres d’artistes qu’il a défendus, dé­fend, en qui il croit. De Van Lint, Mortier,Mendelson, Wyckaert, Anthoons à DeMan, Gaube, Meurant. De Jacqueline De­vreux à Regina Gimenez, Stephan La­planche, Joe Downing. (R.P.T.)UGalerie Pierre Hallet, 33, rue ErnestAllard, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 30 juillet,les samedis et dimanches. Infos :0473.690.472 etwww.galeriepierrehallet.com

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5L'actuSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Plis et ligne d’hori zon, lignes et plis de vie

Depuis 2009, le travail a évolué, s’est radicalisé, en­fouissant ses secrets sous les plis insensés et magiquesd’un ouvrage d’orfèvre. Marie Girard emplit de plis, ri­goureusement égaux, aux distances millimétrées del’un à l’autre, des feuilles de papier, petites ou grandes,qu’elle peint en noir et encolle sur toile. Un travail debénédictine ne souffrant ni myopie, ni distraction. Unacte de contrition quasi, ou alors de dévotion autemps, aux mannes des ancêtres, à une histoire dontnous ne saurons rien. Une histoire pourtant qui dé­passe l’entendement. Le travail est si profond, si pré­cis, tellement chargé de patience et de devoir, de fré­missements et de tensions, qu’il relève entièrement del’acte de foi. Et peu importe qu’il soit chrétien, laïc,païen, tout ce que l’on veut. Il y a dedans une intensité,une ferveur qui ne trompent personne. Ou alors lebéotien.

Quand Pierre Soulages peint, depuis 1979, des ta­bleaux noirs, il ne cherche rien d’autre qu’à faire par­ler la couleur et, paradoxalement, la lumière qui ensurgit. Marie Girard peint, elle aussi, le noir. Rien à

voir ! Chez Soulages, il y a les coups de brosse, qui peu­vent partir dans tous les sens, à charge pour eux de di­versifier l’apparition éclairante. Chez elle, tout estclean, sans écumes apparentes.

Girard plie plus souvent dans l’horizontalité quedans la verticalité. Et il y a des césures, des pages sansplis, entre les plis. Les rythmes sont omniprésentschez l’un et chez l’autre. Les comparaisons s’arrêtentlà. “Le noir est une couleur” ! Le titre d’une expositionchez Maeght il y a quelques années. Il demeure d’uneétrange actualité. Et Richard Serra ne s’y est pastrompé non plus.

Mais, laissons­nous envahir par les tableaux de Ma­rie Girard, qui expose pour la seconde fois chez Véro­nique Menu. Il semble qu’elle n’ait jamais exposéailleurs. Et le public ne s’y trompe pas. Le succès est aurendez­vous.

Les plis toujours recommencés de Marie Girard fontétrangement penser aux rythmes d’un océan calmequi se reposerait après les tempêtes encloses en ses tri­pes. Il faut voir comment ces plis, pourtant parfaite­

ment rectilignes et d’une rigidité exemplaire, vibrent,ondulent, mer vivante, dans la lumière. On reste sub­jugué. Emu. Englouti par ces fonds marins auxquels ilsnous entrouvrent.Roger Pierre Turine

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Œuvre de Marie Girard. En bas, vue de l’exposition à la galerie Véronique Menu.

Bio express

Née en 1963 en Bretagne, où elle vit et travaille. En2012, première exposition à la Galerie Faider.

Infos pratiques

Galerie Faider, 12, rue Faider, 1060 Bruxelles. Expoen duo très réussi avec Robin Vokaer et nous y revien-drons. Jusqu’au 12 juillet, du mercredi au samedi, de14 à 18h. Infos : 02.538.71.18 et www.galeriefaider.be

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6 Les galeries SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

Albert DumontWannes Lecompte. Peintures. ‣ Jus-qu’au 13·07. Du J. au D. de 13h30 à 19hou sur rdv.

URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

c-o-m-p-o-s-i-t-eAct like u don’t know. Oeuvres d’OliviaDunbar. ‣ Jusqu’au 19·07. Du J. au S.de 14 à 18h.URue du Marché aux Porcs 10 -1000 Bruxelles - www.c-o-m-p-o-s-i-t-e.com

Catherine BastideMotifs. Oeuvres de Sarah Crowner.‣ Jusqu’au 26·07. Du Ma. au S. de 11 à18h.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 646 29 71 - www.catherinebastide.com

ChampakaLe crayon dans la peau. Planches, cou-

vertures et illustrations de FrançoisWalthéry. ‣ Jusqu’au 26·07. Du Me. auS. de 11 à 18h30, le D. de 10h30 à13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08

www.galeriechampaka.com

Galerie Martine EhmerUlrike Bolenz. Peintures et installa-tions. ‣ Jusqu’au 14·07. Du J. au D. de11 à 18h.URue Haute 200 - 1000 Bruxelles -0473 59 02 85 - www.martineehmer.com

Galerie Morbee100 dessins érotiques. Croquis et

Paysages oniriques

Michaël De Kok (Hilvarenbeek, 1958) a beau êtreHollandais, il est bien connu en Belgique. Sanouvelle exposition confirme la solidité d’unouvrage pictural qui le rapproche d’un Tuymans,d’un Bert De Beul, d’une Karin Hanssen et, plusavant, d’un Jan Vanriet, tous anversois. Vanriet fut lepremier à articuler son expression autour d’unefiguration décalée, délavée même, comme ensouffrance de non­dits, narrative et poétique par labande. Avec ces peintres, nous sommes amenés àconsidérer une réalité transcendée, qui agit enfiligrane de la peinture.Michaël De Kok peint surtout des paysages. Onpourrait se croire revenu à une peinture classique, àdu Corot passé par le tamis de la description

allusive. Un état second.De Kok ne peint pas sur le motif. Contemporain, iltrace, à l’huile sur la toile de lin, des souvenirs qui,parfois, se croisent d’une toile à l’autre. Il peint despaysages comme vidés de leur substanceimmanente. Privés généralement de personnages. Ilpeint ses rêves.Il apprécie, dit­on, les Pyrénées, et celles­ci habitentses tableaux par procuration. Car l’essentiel n’estpas la représentation d’un paysage précis. L’essencede la peinture de De Kok, c’est le souvenir del’impact d’un lieu, d’une rencontre, d’un simplebouquet de fleurs, sur cette zone de l’inconscientoù se ressource le peintre. Tout chez De Kok se jouedans une transparence à fleur de toile. Don de

l’artiste, ses images sont bien plus que des images.Le reflet intériorisé d’une âme qui s’épanche sanstrop en dire.Cette peinture est donc bien une invitation aupartage des émotions. Les siennes et les nôtresquand, attirés par ce qu’il nous offre, nous rentrons,à notre tour, en nous­mêmes, explorateurs de nospropres sentiments face à un paysage, une naturemorte, un visage que nous croyons reconnaître.(R.P.T.)

UGalerie Roberto Polo, 8­10, rue Lebeau, 1000Bruxelles. Catalogue. Jusqu’au 19 juillet et du 19 aoûtau 19 septembre. Infos : 02.502.56.50 etwww.robertopologallery.com

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7Les galeriesSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

aquarelles de Marec. ‣ Jusqu’au19·07. Les V. et S. de 14h15 à 19h.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -02 502 32 67 ou 0475 37 43 73www.morbeegalerie.com

Group 2 GalleryUn voyage du figuratif à l’abstraction.Huiles sur toile, gouaches, aquarelleset lavis de Marcel-Louis Baugniet, Gas-ton Bertrand, Zéphir Busine, Roger Du-dant, Jean Milo, Mig Quinet, Louis VanLint... ‣ Jusqu’au 05·07. Du Me. au S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles -02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

J. Bastien-ArtIdeations. Peintures de de S. HarshaVardhana. ‣ Jusqu’au 12·07. Du Me.au S. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan Mot (nouvel espace)Mon Amour. Reading Films. Oeuvresde David Lamelas. ‣ Jusqu’au 19·07.Du J. au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue de la Régence 67 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryRust and Fire. Oeuvres de Gal Weins-tein. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Ma. au S. de12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

Laurentin GalleryHenri Michaux. Peintures et oeuvressur papier. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Ma.au S. de 10h30 à 18h30.Paul Kallos. Peintures et oeuvres surpapier. ‣ Jusqu’au 19·07.URue Ernest Allard 43 - 1000 Bruxelles -02 540 87 11 - www.galerie-laurentin.com

Meessen De ClercqDouble readings. Ignasi Aballí réperto-rie des échantillons de couleurs etdresse une relation ambiguë entretexte et image en se référant à des pas-sages d’“Ulysses” de James Joyce.‣ Jusqu’au 12·07. Du Ma. au S. de 11 à 18h.Pedestal for a water drop. Oeuvres deBenoît Pype. ‣ Jusqu’au 12·07.What is missing ?. Peintures et instal-lation monumentale d’Ellen Harvey.‣ Jusqu’au 12·07.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MOTinternationalThe Meeting. Par le biais de vidéos,peintures, installations sonores et rea-dy-made, Laure Prouvost joue avec leslimites de la communication, son envi-ronnement quotidien et les erreurs detraduction. ‣ Jusqu’au 02·08. Du Ma.au S. de 10 à 18h ou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryVentilator Blues. Oeuvres d’Aaron Bo-brow. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Me. au S.de 11 à 18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxel-les - 0484 59 92 28www.officebaroque.com

Roberto Polo GalleryOneiric Landscapes. Peintures de Mi-chaël de Kok. ‣ Jusqu’au 07·09. DuMa. au V. de 14 à 18h, les S. et D. de 11à 18h ou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Sorry We’re ClosedLisa. Oeuvres de John De Andrea.‣ Jusqu’au 31·08.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseExposition collective. Oeuvres desplasticiennes Estelle Adoud, NathalieGrall, Janica, Marta Pan, Annie Polak,Martine Rassineux, Raphaëlle Sainte-noy, Danielle Stabel, Marie Thérèse Va-cossin et Ann Vinck. ‣ Jusqu’au 19·07.Du J. au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

Young GalleryPatience. Photos de Josef Hoflehnerprises entre 2006 et 2013, constituantune sorte de carnet de route des voya-ges qu’il effectue tout au long de l’an-née avec son fils. ‣ Jusqu’au 20·07. DuMa. au S. de 11 à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

Albert BaronianImpudique. Oeuvres de Lionel Estève.‣ Jusqu’au 30·08. Du Ma. au S. de 12 à18h, fermé du 21·07 au 19·08.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

BodsonDes Chevals. Peintures de Dimitri Ca-rez, Frédéric Dumoulin, Dieter Durinck,Pierre Konder, Julien Meert, Tim Onder-beke et Laurent Veldekens. ‣ Jusqu’au13·09. Du Me. au S. de 14 à 19h.URue de Hennin 70 - 1050 Bruxelles -02 648 40 06 - www.bodsongallery.com

Box GalerieA la croisée des chemins. Photogra-phies de Mark Steinmetz. ‣ Jusqu’au05·07. Du Me. au S. de 14 à 18h.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles -02 537 95 55 - www.boxgalerie.be

duboisfriedlandMusic for a Code. Oeuvres de PascaleBarret. ‣ Jusqu’au 05·07. Les V. et S.de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectThe Stanley Parable. Oeuvres d’AlisaBaremboym, Bea Fremderman, Vale-rian Goalec, Sean Raspet, Hugo Sci-betta et Rachel de Joode. ‣ Jusqu’au05·07.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles -02 534 77 72 - www.elainelevyproject.com

Galerie LazarewCaptures. Oeuvres de Jo Guerreiro.‣ Jusqu’au 05·07. Du Ma. au V. de 14 à19h, le S. de 11 à 20h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxel-les - 02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Nadine FerontEverything Must Go !. Oeuvres de LoïcPantaly, Rémi Tamburini, JulienAmillard, Felix Kindermann et L.A.A.A.‣ Jusqu’au 12·07. Du J. au S. de 14 à18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 ou 0479 95 07 10www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaSophie Kuijken. Portraits. ‣ Jusqu’au02·08. Du Ma. au V. de 10 à 18h, le S.de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsKen Eastman & Elke Sada. ‣ Jusqu’au12·07. Du Me. au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles -02 640 26 55 - www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenMarlo Pascual. ‣ Jusqu’au 18·07. DuMa. au V. de 10 à 18h, le S. de 14 à18h.Mountain Stream Ring Tone. Oeuvresde Louis Eisner. ‣ Jusqu’au 18·07.

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8 Les galeries SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

Pyrotechnie chromatiqueL’artiste est française, jeune (1979, vit à Paris), elle expose pour lapremière fois en Belgique. Au premier abord ses œuvres, d’une partdes papiers colorés avec quelques traces et interventions de figuresgéométriques parfois superposées, d’autre part des reliefs de styleconstruit et plus ou moins monochromes, ne révèlent pas leurvéritable identité. Appréciées pour elles­mêmes par leur plasticitéet leur personnalité, les œuvres intriguent malgré tout parquelques détails insolites. Dans les œuvres sur papier, la présencedu papier argenté chiffonné maculé de traces noires informelles.Sorte de sfumato imprécis qui contrecarre l’ordonnance des figuresgéométriques. Cette même dilution vaporeuse, nuagiste,évanescente envahit d’autres espaces dans des tonalitésagrémentées d’une multitude de nuances. Ce pourrait être del’aquarelle drôlement maîtrisée, mais ce n’en n’est pas !Les bas­reliefs dont la forme principale, géométrique, sortlittéralement de la surface plane, sont comme tachetés tout enlaissant percer le blanc originel du plâtre indispensable à sarespiration. Pour découvrir les œuvres prudemment, très fragileschromatiquement, on doit tourner autour, se pencher, observer dudessus et de côté. Une danse physique du spectateur qui justifie letitre de “Valse”. Toute énigme n’est pourtant pas résolue. D’oùproviennent ces éclaboussures, ces nuances, ces variations entre laface et l’arrière. Projections, pulvérisations, spray ?Dans les papiers comme dans les reliefs, c’est l’artiste qui allume lamèche et qui laisse agir. Non sans avoir bien calculé son coup.Figurez­vous qu’elle utilise des fumigènes de couleur, d’où les effetset les tonalités inédites, le construit et l’aléatoire d’une abstractionvaporeuse aux densités variables ! (C.L.)

UElisa Pône, “Oblique Ashes”. Galerie Michel Rein, 51A rue deWashington, 1050 Bruxelles. Jusqu’au 12 juillet. Du jeudi au samedi de12h à 18h.

Fumée

COUR

TESY

THEAR

TIST

ANDMICHE

LRE

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RIS–BR

USSELS

Painting With Stars. Peintures de Da-vid Ratcliff. ‣ Jusqu’au 18·07.URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

Aeroplastics ContemporaryAfter you. Peintures récentes de KateWaters. ‣ Jusqu’au 19·07. Du Ma. auV. de 11 à 18h, le S. de 14 à 18h ou surrdv, fermé les j.f.

Guanxi. Peintures et dessins récents deMingjun Luo. ‣ Jusqu’au 19·07.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles -02 537 22 02 - www.aeroplastics.net

Antonio NardoneQuand les Diables deviennent Dieux.Une série de portraits de l’entraîneur etdes joueurs de l’équipe nationale belgede Vincent Solheid, qui poursuit sontravail autour de la religion et du foot-

ball. ‣ Jusqu’au 05·07. Du Me. au V.de 14 à 18h, le S. de 15 à 19h ou surrdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

Galerie Arielle d’HauterivesDécouvertes estivales. Photos de Na-thalie Lamoral et Mireille Roobaert.

‣ Jusqu’au 31·07. Du J. au S. de 14 à19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Le Salon d’ArtTexture de la Mémoire. Oeuvres récen-tes d’Yves Zurstrassen. ‣ Jusqu’au12·07. Du Ma. au V. de 14 à 18h30, leS. de 9h30 à 12h et de 14 à 18h.

URue de l’Hôtel des Monnaies 81 -1060 Bruxelles - 02 537 66 40www.lesalondart.be

RossicontemporaryCredi Poetic. Encres sur papier d’Em-manuel Tête. ‣ Jusqu’au 30·08. Les J.et V. de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ousur rdv.Photo de Groupe. Oeuvres de RomainCadilhon, Eric Croes, Thomas Mazza-rella, Jonathan Rosic, Eleonore Gaillet,Chisato Ishiyama, Marie Rosen...‣ Jusqu’au 30·08.Vertueux dans la colère. Oeuvres deJean-Marc De Pelsemaeker. ‣ Jusqu’au30·08.URivoli Building - Chaussée de Waterloo690 - 1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

HAINAUT

TOURNAIRasson Art GallerySalon d’été. Oeuvres de Pat Andrea,Edouard Buzon, Antoine Gamard, Phi-lippe Pasqua, Olivier Vincent... ‣ Jus-qu’au 27·07. Du J. au D. de 14 à 18h30ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai -0474 93 50 22 - www.rassonartgallery.be

LIÈGE

LIÈGEChristine ColonHommage à Jean-Marie Tack. Oeuvreschoisies de Jean-Marie Tack, Yves

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordination rédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPM PressPrint. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Hodey. Rédacteur en chef: Francis Van de Woestyne. Rédacteurs en chef adjoints:Xavier Ducarme, Pierre-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Publicité: Martine Levau

(0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

A l’étranger

COUR

TESY

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COUR

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FranceEnsemble – Pluridisciplinaire

Paris – Galerie PolarisSur un aphorisme de Chris Marker (Sans soleil) “Si on n’a pasvu le bonheur dans l’image, on en verra le noir” et avec la gale­rie Anne Barrault, Ramuntcho Matta a conçu un ensemble re­groupant : Yto Barrada, Anthony Hernandez, Simon Willems,Patrick Guns (Be – expose en ce moment au MAC’s), Bart Baele,Khaled Jarrar, Bouchra Khalili (illu) et Speedy Graphito.U Jusqu’au 17 juillet. Galerie Polaris, 15, rue des Arquebusiers75003 Paris. www.galeriepolaris.com

Ensemble – PhotographieParis – Les filles du calvaire

Dans un monde où la raison est reine, l’irruption de l’absurdenous confronte à notre rapport à la normalité. Une expo déca­pante avec Glen Baxter, Stéphane Bérard, Elodie Brémaud, As­ger Carlsen, Thierry Fontaine, Gilbert Garcin, Sigurdur Gud­mundsson, Pauline Horovitz, Ellen Kooi (illu), Philippe Ra­mette, Pierrick Sorin…U Jusqu’au 26 juillet. Galerie Les filles du calvaire, 17 Rue des Fillesdu Calvaire, 75003 Paris. www.fillesducalvaire.com

Kapoor/Byars – Objet sculptureParis – Kamel Mennour

Une confrontation pleine d’affinités et basée sur une amitié.L’artiste anglais d’origine indienne, Anish Kapoor (1954) pro­pose une relecture contemporaine de l’apport de James LeeByars (USA 1932 – Le Caire 1955) à l’art tout en mettant en évi­dence certains aspects essentiels de sa propre création.U Jusqu’au 26 juillet. Gal. Kamel Mennour, 47 rue Saint­André desarts; 6 rue du Pont de Lodi, 75006 Paris. www.kamelmennour.com

AngleterreLouise Lawler – Dessin

Londres – Sprüth MagersPour “Pas de Drones”, l’artiste présente un groupe de “tracés”,une série qu’elle a développée pour son exposition au MuseumLudwig, Cologne, en 2013. Tracés, des dessins au trait en noiret blanc qui sont convertis en un graphique vectoriel et impri­més, prélevés à partir de ses photographies.U Jusqu’au 23 août. Sprüth Magers Gallery, 7A, Grafton Street,W1S 4EJ Londres. www.spruethmagers.com

LuxembourgAugust Clüsserath – Peinture

Luxembourg – Nosbaum et RedingArt moderne en compagnie de l’un des artistes (1899­1966) lesplus importants de la région de la seconde moitié du 20e siècle.Après avoir été influencé par Picasso et Léger, il a bifurqué àpartir des années cinquante vers une abstraction fortement ré­duite, vigoureuse, proche du hard edge américain.U Jusqu’au 16 août. Galerie Nosbaum et Reding, 4, rueWiltheimLuxembourg, 2733 Luxembourg. www.nosbaum.lu

AllemagneTrio – Peinture

Dusseldorf – Galerie Ruth LeuchterLa galerie a réuni trois artistes qui pratiquent des formes d’abs­traction picturales entre minimalisme et art géométrique.Alain Biltereyst (vit et travaille à Bruxelles) recherche la simpli­cité (illu). Pour Rainer Splitt couleur et sensualité priment, tan­dis que le monochrome et l’architecturé sont les atouts de Jan­vier Maarten voskuil.U Jusqu’au 24 juillet. Galerie Ruth Leuchter, Hermannstrasse, 36,40233 düsseldorf. www.ruthleuchter.de

COUR

TESY

GAL.RU

THCO

URTESY

SPRU

THMAG

ERS

Bage, Alain Denis, Jo Rome et ThomasUrban. ‣ Jusqu’au 05·07. Du Ma. au J.de 13 à 17h30, les V. et S. de 12h30 à18h ou sur rdv.URue Saint-Remy 12 - 4000 Liège -0475 92 07 97 - www.christinecolon.be

STAVELOTTriangle bleuSensus. Oeuvres de Jacques Charlier,Anthony Duchêne, Baudouin Ooster-lynck, Stéphanie Roland et Rémi Tam-burini. ‣ Jusqu’au 27·07. Du J. au D. de14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMUR

GRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtLive. Oeuvres d’Alain Bornain. ‣ Jus-qu’au 31·08. Les S. et D. de 10 à 18hou sur rdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez129 - 5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourFilipe Courbois & Laure Lernoux.‣ Jusqu’au 02·08. Du Ma. au V. de12h30 à 17h30 et le S. de 14 à 18h,fermé les j.f.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

ANVERS

BORGERHOUTZeno X GalleryNew Squares. Oeuvres récentes d’An-ton Corbijn. ‣ Jusqu’au 05·07. Du Me.au S. de 13 à 17h.The Distance. Oeuvres récentes de JanDe Maesschalck. ‣ Jusqu’au 05·07.UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout -03 216 16 26 - www.zeno-x.com

Le Fauvisme, par Cécile DebrayLe Fauvisme, la joie des couleurs. Et la première avant­garde du XXe siècle. Une précocité brève, trois ans, autourde 1905. Un mouvement d’humeur de jeunes peintresfrançais en révolte contre les académismes. En route versl’Expressionnisme, ils enflamment leur palette. Van Goghleur a ouvert la voie. Matisse, de Vlaminck, Derain, Camoin,Marquet, Manguin. Au Salon d’Automne 1905, ils sontbaptisés “Fauves” par le critique Louis Vauxcelles.Dessin simplifié, couleur libre, forcenée, touche vive,palette explosive, ils confèrent au paysage, aux scènes devie, des débordements chromatiques. Rejoints par Dufy,Braque et Friesz, ils libèrent la peinture, se libèrent desentraves.Bords de mer et calanques du sud n’ont jamais flambé de lasorte. La mer vire au rouge. Tout s’enflamme ! “Le Fauvismeou l’épreuve du feu” : pour embraser l’an 2000, le Muséed’Art moderne de la Ville de Paris initia une fulguranteexposition consacrée à un mouvement qui, parti de France,fit des petits partout.Fidèles à des ouvrages qui sortent les bibliothèques de leurtorpeur, les Editions Citadelles et Mazenod ravivent lesouvenir de ce Fauvisme incandescent. Cela sous la plumede Cécile Debray : notes précises, rappels, comparaisons,commentaires, qu’accompagnent des images qui parlent desoi. Mais pourquoi ces peintres, à l’exception de Matisse et,dans une moindre mesure, de Braque, furent­ils, en France,redevenus conventionnels, les peintres d’un mouvementsans lendemain pour eux ? La question reste posée. (R.P.T.)

U“Le Fauvisme”, par Cécile Debray, Citadelles et Mazenod, 400pages sous coffret, 300 illustrations couleur, environ 189 euros.

La parution de la semaine

CITA

DELLES

ETMAZEN

OD

Contact

Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

Les Cigares

Dans la même vente de la Banque Dessinée,trente­sixième du genre, il n’y eut pas queHergé pour décrocher un peu de cet or qui flot­tait dans la salle. On vit de la sorte “Le Marquisd’Anaon”, un récit en trois planches à l’encre deChine et à la gouache blanche de Bonhomme fi­ler haut et pas à l’anglaise. Ce lot a presque dou­blé son estimation basse pour atteindre 4712 €avec les frais. Mais de Hergé il sera ici aussiquestion car ses “Cigares du Pharaon”, appa­raissant en édition originale noir et blanc àgrande image a trouvé preneur à 12400 €. Puispour “Tintin en Amérique”, également en édi­tion originale noir et blanc sorti au “Petit Ving­tième” en 1932, le marteau chut à 10540 €.

12400 €

PART

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Napoléon

Il y avait vente ce dimanche 22 juin chez Ropsà Namur où la foire aux bonnes affaires étaitde mise comme à chaque vacation d’ailleurs.Dans le segment de la céramique européenne,il y avait de tout, du bon au moins bon, ducharmant au goût douteux, avec pas mal delots retirés. Pour les collectionneurs fans deNapoléon il s’y trouvaient deux groupes enporcelaine allemande, non localisée, figurantNapoléon lisant sur un canapé, sans doute àMalmaison avec son jeune fils. Puis un autregroupe figurait le chef militaire au repos assissur un fauteuil. Les deux lots réunis étaientannoncés entre 100 et 160 €. Ils furent dispu­tés jusqu’à 430 €, frais compris.

430 €

CLÉM

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L’Oreille

La dernière vente de la saison aux casernes,dans les espaces de la Banque Dessinée, placéesous la houlette de l’expert Charles­FrédericFoquet a été un franc succès, alors que cen’était pas la vente la mieux charpentée du se­mestre. Le produit total s’est arrêté à 398150€, frais compris. Parmi les lots phares et il yavait du Tintin mais peu d’originaux. Pour unvolume en parfait état de “L’Oreille cassée”,sortie en librairie en 1937, ici en noir et blanc,un amateur fit de même avec sa tire­lire et dé­boursa la peu modique somme de 24800 €.

24800 €

PART

Z

l Résultats

Prix sout enusen terres mosanes

h Quelques lots d’exceptionfirent merveille à Liègechez Lionel Nagant. Pour le reste,ce fut plus compliqué.

COMME DANS LA VENTE CHEZ BAA (voirpage 14), la vacation liégeoise de cette mi­juin a apporté des fruits gonflés de désirspour les lots les plus rares, alors que pour cequi était plus commun, il fallut se contenterde fruits secs.

Au gré du catalogue et du passage des lots àla vente, voici quelques reflets des joies par­tagées par le directeur de la salle qui n’a paschangé son discours depuis sa dernière ventecataloguée. “Les choses rares sont disputées au­delà de mes espérances, mais pour ce qui estmoins important, ce n’est toujours pas rose”.L’effet “roulette russe” est donc d’application.

Au départ de la vacation il y avait à prendreun haut vase en verre multicouche signé parDaum, à Nancy, à décor de fleurs. On donnapour ce lot 1 900 €. Il fut le seul dans songenre à obtenir un prix un peu convenable.

La petite argenterie a assez mal vécu la soi­rée puis il fallut attendre un peu pour voir ar­river une crosse d’abbé ou d’évêque, censéeprovenir d’un atelier du Nord de l’Europe, enScandinavie signalait le catalogue. Pour cetobjet du XVe siècle, le dernier enchérisseur a

NAGA

NT

Delft

Toujours chez Rops le 22 juin dernier, on pro­posait une foule d’assiettes et de plats enChine, Delft, Tournai et quelques autres foyersde production, du XVIIIe siècle généralement.Groupés par deux, quatre ou six, on vit ici sor­tir un lot composé d’un grand plat et de troisassiettes en faïence de Delft. Ce lot évalué entre100 et 160 € a été vendu à 90 €, frais compris.

90€

CLÉM

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NAGA

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11Le marchéSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Prix sout enusen terres mosanes

assumé 2 000 €. On a donné presque dix foismoins (280 €), pour un très beau Christ encroix. Il était en ivoire tandis que la croix étaiten bois noirci et écailles de tortue. Tout XVIIe

et flamand que cela fut, pas grand monden’en a voulu. Ce fut encore moins cher pourdeux pique­cierges en bronze doré allemand,sans doute du XVIe siècle, hauts de 27 cm etfaçonnés en côtes­torse. Le marteau esttombé à 170 €. Il y a de ces cadeaux en salle,

c’est incroyable.Plusieurs lots en bois de Spa apparurent en­

suite et ils furent bien défendus. Trois boîtesà décors Louis XV et Louis XVI, de la fin duXVIIIe siècle et en bon état de conservation,sont parties entre 950 et 700 €.

Il y avait comme partout des objets de l’Ex­trême­Orient. Cela a bien marché pour leslots en porcelaine, mais moins bien pour lemobilier qui était pourtant de qualité à l’ins­tar d’un grand bahut ou buffet en bois laquénoir du XVIIIe siècle. On l’annonçait à12 000 € minimum et il est resté en rade. Pa­reillement pour un ban, très épuré et géomé­trique, du XIXe siècle cette fois, que l’on espé­rait céder à 3 000 € au moins.

Pour les objets africains ce fut une galère. Ily a juste un bouchon de pot à miel de la RDC(tribu Mangbetu), qui monta à 1500 €.

Les lots provenant de la Grèce ou de laRome ancienne n’ont pas passé un bon mo­ment non plus. Vases, cratères et autres olpeou kyathos sont retournés là d’où ils ve­naient. Et plusieurs lots étaient évalués entre10 000 et 20 000 €.

Du côté des lots originaires de Liège, ce futun peu mieux jusqu’à très bien. Une jolieconsole en bois sculpté blanc et or, d’époqueRégence, annoncée à 1 500 € est restée sur lecarreau. Puis un meuble en deux­corps et enchêne bien sûr, du XVIIIe siècle, au décor aucordonnet, ouvrant par deux portes pleinesen bas et trois portes vitrées en haut, n’a pasnon plus été vendu. L’estimation basse n’étaitque de 1600 €. Il mesurait 230 cm de haut.Une gaine d’horloge et le mécanisme, liégeoiseux aussi, d’époque Louis XV, ont été quandmême vendus, mais ce ne fut pas facile; lemarteau est tombé à 1300 €. On a cédé à petitprix encore un buffet du début du XVIIIe siè­cle, très Louis XIV encore avec ses pilastressur les pans coupés. Pour ceci, le marteau aété frappé à 2700 €.

Les tableaux ont été bien vendus dans lapartie des modernes et moins bien dans lesanciens, mais ici l’offre était faiblarde. Lesprix sont énoncés sans les frais.Philippe Farcy

NAGA

NT

En haut, de RichardHeintz, “Les Rochers deSy vers Palogne”(87x100 cm), ont étéles seuls à briller. Ladernière enchère fut de32000 €, plus frais.Ci-contre, cet impor-tant bahut liégeois enchêne, superbementdécoré, a été disputéchez Mosan jusqu’à30000 €, hors frais.

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12 Le marché SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Vente publique

Schneider sur du velours de 1741h La vente de la successionSchneider, et à divers, fut unsuccès mitigé chez Oise­Enchères qui opéra cheznous à travers Athéna.

QUATRE CENTS LOTS étaient à pren­dre le 14 juin sous le marteau de JoVandercappellen directeur de la sallede ventes Athéna. L’endroit se trouveau 78 de la rue de Laeken à Bruxelles,presque en face de la fastueuse logeclassée et décorée dans le style égyp­tien. Pascal Denoyelle, expert et mar­chand d’art français bien connu cheznous tenait le micro pour annoncerles lots. Dans cette salle minuscule, onput caser une cinquantaine de per­sonnes, et encore. Les lots ne furentdès lors montrés que sur écran.

La succession Schneider provient deleur hôtel de maître de la rue Vergote,si bien peuplée entre les Merode et lesd’Ursel et jadis les Michiels. La venteétait composée pour moitié de lotsprovenant de la maison même et pour

le reste de pièces amenées par lafirme française. Il s’agissait de fourni­tures de nos voisins du sud.

Ces dernières n’étaient d’ailleurspas sans intérêt, loin de là, car ce quirestait de la maison bruxelloise (la fa­mille avait repris le meilleur, commede juste), était très provincial et doncpeu à même d’entraîner des enchèresfameuses. Elles ne furent pas fumeu­ses non plus, quand le marteau tombaréellement. On ne saura jamais en to­talité ce qui a été ou non vendu. Nousvous donnerons ici ce qui nous a étécommuniqué et ce que nous vîmessur place, avec un air dubitatif partagépar nos voisins et quelques mar­chands, dont un célèbre et sympathi­que limbourgeois des Pays­Bas.

Les points forts furent rares mais es­sentiels pour faire du chiffre. Il fautcommencer par cette paire de globesterrestre et céleste, magnifiques dequalité, réalisés par Jacques Hardy, àParis, et dédiés au comte de Brancasen 1741. Les piétements en piedou­che étaient ornés de feuilles d’acan­the dorée. Ces petites merveilles de52 cm de haut, à placer sur un bureau,ou comme dans la maison Schneider

sur un manteau de cheminée, étaientannoncées entre 40 000 et 60 000 €.Une belle bataille d’enchères s’enga­gea à l’estimation basse et finit par letrès solide score de 2 500 000 €, fraiscompris. Voilà qui mettait le projet decette vacation sur du velours.

On vendit fort bien également unlustre en porcelaine allemande, dansle goût de Meissen, de style rocaille àsix bras de lumière en bas et troisautres dans la couronne haute. Hautde 85 cm, coloré comme un bouquetde printemps, ce lustre annoncé en­tre 4 000 et 5 000 € fut adjugé à 9378€, avec les frais toujours (25 % quandmême).

Pour 8 000 €, un amateur s’en allaavec une belle table bureau assortied’un écritoire en tirette, d’époqueLouis XV et en marqueterie de fleurs.Le meuble n’était pas estampillé; ilétait affiché entre 4 000 et 6 000 €.Juste avant était passée un tablebouillotte d’époque Louis XVI en pla­cage d’acajou et pieds ronds fuselés.Elle fut vendue à 7 000 €.

Une belle commode d’époque Tran­sition signée (le catalogue de l’expertne parle pas d’estampille, ce qui sem­

ble de rigueur) par Lapie, était éva­luée entre 4 000 et 5 000 €; elle chan­gea de mains contre 8 753 €. Ungrand succès fut réservé à une tablede salle­à­manger en acajou d’époqueLouis XVI que M. Denoyelle pensaitvendre à 8 000 €. Elle a été prisée à17 500 €.

Voilà pour les lots les plus onéreux.Il y eut moins cher, comme les 46 €,hors frais, d’une broderie à décord’architecture du XIXe siècle, dans uncadre plat en acajou. Ou encore les1 500 € donnés pour une armoire lié­geoise de style Louis XV, qui se trou­vait dans le grand hall de la maison.Cette armoire avait été transforméeen lit. L’horloge de parquet du mêmehall ne fit que 500 €. Un salon Napo­léon III composé d’un canapé et dedeux fauteuils fut cédé à 1100 €. Puisun imposant deux­corps namurois de265 cm de haut s’est vendu à 1 900 €.Un élément de chaire de vérité d’épo­que Louis XV, sommé d’un marbre,fut échangé contre 650 €. Le bénitierdu hall précité, en marbre blanc pourl’ange et de Rance pour la cuve et lefond, ne fut vendu qu’à 1 400 €.Philippe Farcy

DENO

YELLE

Cette paire de globes terrestre et céleste, créée parJacques Hardy en 1741 a été vendue à 250000 €chez Oise-Enchères à Bruxelles, le 14 juin dernier.

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13Le marchéSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Parisen bonne santé

COMMUNIQUER, SURTOUT quand on sedispute les dix premières places dans unsecteur d’activités aussi important et visi­ble que les salles de ventes, c’est évidem­ment quelque chose d’essentiel. Quand lesmaisons de ventes gardent le silence, c’esten général que les chiffres ne sont pasbrillants, voire mauvais. Il y a juste Chris­tie’s qui se fasse tirer l’oreille pour divul­guer ses chiffres car la compagnie franco­britannique n’a pas, dans ses statuts, cetteobligation. Sotheby’s, par contre, est forcéeà la transparence. Cette firme est cotée enBourse. Les SVV françaises (salle de ventesvolontaires), n’ont pas non plus l’obligationde dévoiler leurs résultats financiers, maisdepuis l’entrée des Anglais sur l’Hexagone,il leur est indispensable d’agir pour affir­mer leur efficacité. Et de toutes évidences,les Français ont réussi leur transformation.Certes, on trouve toujours un fourmille­ment de salles, à Paris comme en Province,où parfois des lots sensationnels émergent.Mais le jeu de la pyramide qui crée un phé­nomène d’aspiration depuis les départe­ments jusqu’à la capitale n’a jamais cessé defonctionner.

La première place actuelle en France sem­ble sans conteste, détenue par Sotheby’s.On abordera les autres salles la semaineprochaine. Le chiffre d’affaires s’établit à116 millions d’euros (116017838 €), soitune progression de 9,6 % sur la même pé­riode de 2013. Durant ces six mois, 1955

lots ont été vendus seulement, ce quidonne une moyenne par lot de 59 344 €.C’est là que l’on voit que la politique de sé­lectivité, indispensable pour tenir un rang,finit par payer, surtout quand on est une“boîte” mondiale. L’opportunité de se voirconfier de grandes collections prend dèslors un rôle essentiel et c’est sur la capacitéà emporter un contrat, comme la collectionMarcilhac qui fit à elle seule 24,9 millionsd’euros, que la guerre se déroule. La collec­tion Berthier, issue du maréchal d’Empireamena quant à elle 4,2 millions d’euros.Mais cela peut aussi se jouer sur un lot pré­cis, comme la statue Fang Mabea (peuple duCameroun actuel) qui fut adjugée à4,4 millions d’euros à elle seule. Les gran­des compagnies de ventes optent parailleurs pour des services rendus aux privésà travers des ventes de gré à gré, versd’autres privés ou vers des musées. Le plusbeau coup de ce semestre fut la cession con­tre 5,5 millions d’euros d’une paire de pots­à­oille en argent massif de Nicolas Bernier,au musée du Louvre. Bernier fut orfèvresous Louis XV et travailla de 1714 à 1753.Sotheby’s fait également savoir que 22 %des pièces mises en ventes provenaient del’étranger. Mais ce qui est plus positif en­core c’est que ces 116 millions ont été assu­més par 71 % d’Européens. L’Asie ne sedonne qu’à 12 %, à égalité avec les USA et leCanada.Ph. Fy. SO

THEB

Y’S

Cette statue Fang,provenant du Camerounet ayant appartenu à JacquesKerchache, s’est vendueà 4,4 millions d’euroschez Sotheby’s à Parisà la mi-juin.

h Les premiers résultats semestriels parisiens des salles de ventescommencent à tomber comme des fruits mûrs.

l Résultats

Petits papiers et grands prix chez Millon

basse. Une autre feuille où l’on voyait un pan de murà New York fit 1 000 €.

On a ensuite donné 2 900 €, sur une base de 1 600€ pour la planche 6 du volume 7 de “Murena” parDelaby. La composition originale à l’encre de Chine

était accompagnée d’une planche mise en couleurs.Tous les Delaby se sont vendus et fort bien, au­dessusdes prévisions, sauf la terrible composition de “LaRevanche des Cendres”, partie à 13 000 €, mais onen espérait entre 15 000 et 18 000 €. Par contre, unefeuille de Francq pour “Largo Winch – Dutch Con­nection”, volume paru chez Dupuis en 1995, n’a pasété vendue; elle était attendue entre 14 000 et15 000 €.

On donna ensuite 26 000 € (32 000 avec les frais),pour une très belle planche de Moebius, la trente­huitième de “L’Incal noir”, paru en 1981. L’enchèreest d’autant plus avenante que les estimations al­laient de 6 000 à 6 500 €. Six des sept dessins deTardy sont partis aux normes, sauf le plus important,une encre et gouache pour “Le Démon des glaces”,sorti de presse en 1974; on l’avait estimé entre 9 000et 10 000 €. Il est curieux que les lots les plus raresselon les experts ne trouvent pas aussi facilementpreneur. Yslaire fut bien défendu également, demême que Cuvelier.Ph. Fy.

HUBE

RTY-BR

EYNE

Cette “Sieste” de couleurs ocrée par Cuvelier (crayon etaquarelle), a été vendue à 600 €, plus frais.

h La vente de BD du 15 juin fut unplaisir pour les amateurs d’art sensuel.

LES EXPERTS DE LA GALERIE des Petits­Papiers àBruxelles (Huberty et Breyne) travaillent main dansla main avec l’étude Millon pour les vacations debandes dessinées. La collaboration date de la pre­mière heure et elle fonctionne bien. La vente de cedernier mois de juin fut sympathique à plus d’un ti­tre(s). On suivra le catalogue en énonçant les prixsans les frais de plus de 23 %.

Le premier arrêt sera pour une planche pleined’humour de Berthet vendue 850 € selon les normesespérées. Elle représentait six dessins à l’encre et aufeutre de pin­up qui perturberaient même unechaise pliante. Passons.

Pour ceux qui aiment les dessins où l’architecturecompte, il fallait prendre les deux feuilles de Cha­boute dont celle montrant les toits de Paris. La feuillede 40 x 52 cm a été vendue à 800 €, sous l’estimation

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14 Le marché SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Fête classiqueau Sablon

ERIC LA PIPE (GOVAERTS) ET PHILIP SERCK,qui dirigent la salle de ventes “Brussels ArtAuctions”, auront fini le semestre sur de bon­nes notes. La plus petite salle de ventes duroyaume, située au 7 de la rue Allard, tourneà son rythme et tente comme les autres defaire plaisir à ses déposants. 70 % de la mar­chandise confiée à été vendue. Tout ne fut pasparfait puisque les 100 % ne furent pas at­teints; mais qui y arrive encore ?

La norme désormais tourne autour de ces70 % voire même 60 % de lots vendus, sauf s’ils’agit de collections privées prestigieuses. Letout dans ce métier compliqué c’est de bienchoisir les fournitures, surtout dans un es­pace aussi réduit. On ne peut se permettre icide gérer des stocks immenses ou de prendredes meubles incasables.

Voyons section par section comment leschoses se passèrent, en ne donnant que leschiffres un peu forts et significatifs. Il y eutplein de lots vendus à moins de 500 €, ce quireprésente une foule d’opportunités pour lesamateurs avisés.

On passera sur les arts africains, un peu fai­blards par ici pour aller vers les objets de col­lection et parmi eux il y avait un sabre et sonfourreau, d’origine turque. On donna 1200 €pour ce lot (n°35), en argent ciselé et gravé,terminé par une poignée en corail. Le sabreétait long de 70 cm. Dans les objets de vitrineon retiendra juste une jolie “Madone à l’En­fant” en ivoire du XIXe siècle, hauts de 19 cm

avec le petit socle. Ce lot s’est vendu à 650 €.Du côté de luminaires, il n’y avait que cette

très belle lampe en forme de champignon, si­gnée de Gallé à Nancy, pour donner un peud’éclat. Cette pièce décorée de branches fleu­ries, au piétement de forme balustre et àl’abat­jour hémisphérique rapporté, était enverre doublé de marron et rouge sur fondblanc rosé.

Il y avait pas mal de choses à prendre ducôté de la porcelaine chinoise, outre quelquesbronzes et terre­cuite. Pour un petit bronzedoré de 30 cm de haut figurant la divinité“Shiva”, annoncée sans provenance géogra­phique, on donna quand même 2000 €. Puispour un haut vase en porcelaine de Chine duXVIIe siècle de la Famille rose, portant l’éti­quette d’un marchand parisien (Malabert, 12

h La vente de cette mi­juin chezBAA fut remplie de jolies surprises.Le classicisme a encore ses tenants.

Cette très bellecomposition de Pierre

Alechinsky,“Le Dispositif

de Croquenon”,67 x 100cm, de 1990,

s’est vendueà 33000€ chez BAA,

au Sablon à la mi-juin.

l Compte-rendu

Bonham’sfait la course

ON VOUS PASSERA parmi les plusieurs centaines de lots pro­posés ceux qui concernaient les pièces de rechanges et les élé­ments accessoires pour filer droit sur les véhicules eux­mêmes,en entamant ce tour de piste par l’exception qui confirmera larègle, à savoir un casque. Il s’agissait de celui utilisé par Sébas­tien Vettel à Monaco en 2013 où il termina deuxième derrièreRosberg (Mercédès) et devant son co­équipier chez Red Bull,Mark Webber. Ce lot était proposé à la vente à des fins caritati­ves en faveur de “Wings for Life UK”. C’est une fondation quisoutient la recherche médicale notamment contre les lésionsde la moelle épinière. Le casque de Vettel, signé et daté, a étévendu avec les frais à 24953 €.

Pour en venir aux véhicules eux­mêmes, on s’arrêtera sur laLotus Type 49B qui fut pilotée en 1967­1968 par Graham Hill.Neuf engins furent construits en totalité, pour douze châssis.Lotus gagna 49 Grand Prix avec cette machine emblématique.Le lot provenait de la collection de David Dawson­Damer. Ellea été vendue à 840 299 €.

Le clou de la vacation à Goodwood qui est le temple mondialdes amateurs de voitures anciennes, de course ou de tourisme,était en faveur d’une Ferrari de 1954, du modèle 4.9 Litre 375­Plus dessinée par Pininfarina. Elle participa aux Mille Miles,aux 24 Heures du Mans, et à d’autres courses d’endurance. Ellea connu déjà cinq propriétaires. Le sixième est fort bien dansses papiers car il a déboursé la somme considérable de13 416 718 €, frais compris.

Il n’y eut pas plus cher et finalement on va trouver assez bonmarché cette Lamborghini Countach LP400 de 1975 qui n’affi­chait que 12 500 km au compteur; elle est partie dans sa robebleue à 1 189 644 €. Une somme assez proche, 1 245 539 €, at­tendait encore une vraie ancêtre, datant de 1902. Il s’agissaitd’une Dietrich “16­HP”, portant le numéro de chassis 538. Elleétait similaire au modèle construit pour le rallye­raid Paris­Vienne.

On donna encore 546 849 € pour une Bugatti de 1925 dumodèle Type 23 Brescia Torpedo. Le total de la journée s’arrêtaà plus de vingt­deux millions de livres sterling.Ph. Fy.

BONH

AM’S

Cette superbe Lotus pilotée jadispar Graham Hill a été vendue àplus de 840000 € chez Bonham’sce 27 juin à Goodwood.

h La salle de ventes anglaise était présente àGoodwood le week­end passé. Et pas pour desprunes.

l L’objet de la semaine

Candélabres en filigra nes d’argent

LAMY

Cette paire de candélabres en argent massif façonnés en filigranes dans un atelier de Batavia, se trouvechez les Lamy, au Sablon.

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15Le marchéSEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

rue Blanche), on obtint la jolie somme de3 600 €. Il y eut beaucoup mieux ensuite avecles 22 000 € atteints pour une statue enbronze doré chinois d’époque Ming. On yvoyait un “Gelugpa Lama” assis, haut de17 cm.

Du côté du Japon, on obtint quand même2100 € pour une paire de vases à deux ansesaccompagnés par un bateau­dragon; le toutétait en bronze émaillé et du XIXe siècle. On adonné dans la partie des tableaux anciens,pas moins de 9 500 € pour un petit tableaupeint sur panneau d’une école italienne (sansdoute ombrienne), du XVe siècle. On n’étaitpas loin de l’atelier du Pérugin (le maîtreprincipal de Raphaël). Le sujet était vraisem­blablement la présentation de la tête de saintJean­Baptiste par Hérode Antipas à Hérode,

avec Salomé en arrière­plan.Il y eut plus de générosité encore avec une

toile hollandaise (là on n’était pas loin de Mo­reelse). Elle figurait David transportant latête de Goliath. Cette composition de 95 x77 cm a été cédée contre 12 000 €. Quandl’attribution sera certaine, ce sera le “chopin”de la journée.

On terminera avec cette très belle réductionen métal doré du “Signal d’Hensies” créé parJacques Moeschal (1913­2004) et installécomme on le sait à la frontière franco­belge,entre Mons et Valenciennes. Le monumentdate de 1971­1972. Le lot présenté ici, hautde 40 cm, n’en est pas loin et provient del’atelier de l’artiste. Les Pompidou en possé­daient un autre exemplaire.Philippe Farcy

BAA

l L’objet de la semaine

Candélabres en filigra nes d’argent

LES LAMY PÈRE ET FILS sont à la tête de l’unedes plus belles galeries d’art oriental deBruxelles. Installés au rez de l’immeuble del’association des antiquaires de Belgique, auSablon, ils participaient naguère, début juin,aux différents festivals d’art anciens de leurquartier. On pouvait alors voir là cette rarepaire de candélabres à deux bras posés sur unfût central. Ces pièces sont exceptionnelles parleur taille (34 cm de hauteur) et furent réali­sées en filigrane d’argent à Batavia (sans doutepar des artisans chinois) à la fin du XVIIe ou audébut XVIIIe siècle. Batavia était un comptoirtrès important pour les Néerlandais. C’était làque se trouvait le siège de la Compagnie des In­des orientales, entre 1619 et 1799. Batavia estdevenue depuis la Seconde Guerre mondiale,Jakarta, capitale de la République d’Indonésie.

Georges Lamy nous expliquait que “la techni­que de soudures à l’argent aumoyen de pipettes àsouffler rend la réalisation de grands objets parti­culièrement difficile. La forme des chandeliers estinfluencée par l’Europe qu’il s’agisse de la Hol­lande ou du Portugal, tandis que le décor est réa­lisé en motifs d’inspiration asiatique, à plat et enrelief avec applications”. Ces objets sont sansdoute le fruit d’une commande spéciale ayantrequis un travail de grande qualité, long etonéreux. D’autres objets de cette provenanceorientale, en filigrane se retrouvent principale­ment au musée de l’Hermitage à St Peters­bourg et au Musée National de Lisbonne.Ph. Fy.U Infos : Galerie Lamy, 32 rue Allard, 1000Bruxelles. 02.502.12.05 ou 0475. 60. 40. 53. Prixsur demande.

h Chez les Lamy, une rare paire de candélabres à deux bras.

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16 L'actu SEMAINE DU 4 AU 10 JUILLET 2014 ARTS LIBRE

l Focus Chine (II)

Les mutations de l’art chinois actuel

AVANT D’ENTAMER UN PARCOURSBruxellois qui ne relève pas de l’exhaus­tivité, rappelons que dans notre chroni­que précédente (Arts Libre 25.06.16),nous avons évoqué le travail, de Min­gjun Luo (Galerie Aeroplastique) et deXu Zhen (galerie Waldburger).

En ce moment à Bruxelles, trois gale­ries se consacrent exclusivement à la dif­fusion de l’art chinois contemporain. Si­gne indubitable d’un certain air demode qui porte ces artistes, d’un intérêtet d’une demande. Ces trois galeries tra­vaillent en direct avec la Chine puis­qu’elles y ont pignon sur rue.

La Ifa Gallery a été fondée à Shanghaien 2006 où elle officie actuellementdans un nouveau lieu. A Bruxelles, ellevient d’exposer les œuvres de Dai Guan­gyu (1955, vit à Pékin) qui a réalisé une

performance remarquée lors de la ré­cente foire Art Paris. Son travail se situeprécisément à la jonction entre la tradi­tion chinoise et des orientations con­temporaines, dans un mixte qui neverse ni dans le passéisme ou la dé­monstration d’un savoir­faire, ni dansune adaptation prétendument avant­gardiste ou à la mode. Les factures etstructures contemporaines réamorcentnotamment des pratiques calligraphi­ques sans souci d’imitation des ancienstout en conservant le potentiel culturel.C’est dans cette voie que les artistes chi­nois traceront la meilleure route. Il y aun engagement de préservation et demodernité. Ne pas nier, ne pas stagner.

Fondée en 2006, la galerie Paris­Bei­jing correspond à son nom puisqu’elleest installée dans les deux villes. Plus ré­cent, son espace bruxellois a trouvé unécrin de choix dans l’Hôtel Winssinger.Plus axée sur la photographie, elle a ce­pendant rassemblé six jeunes peintresnés dans les années 80. Dans ce collectif,on peut percevoir un net changementd’approche picturale par rapport au pre­mier déferlement des artistes chinoispropulsés sur le marché selon une stra­tégie infaillible. Maintenant que le souf­

flé retombe, de nouvelles propositionsémergent loin des recettes éprouvées.Ainsi, si Ma Sibo travaille dans un cer­tain flou caractéristique, il s’écarte dusimple rendu technique pour investirdans l’image, si un Wang Haiyang tra­vaille sur son moi identitaire, il le faitâprement, durement, sans effets, en in­vestiguant sur le plan psychologiquetout comme le fait Sun Yu; la forêt deZhu Xinyu n’a rien de rassurant, un ma­laise planant que l’on retrouve chez SiteFu dans une précision troublante alorsque Yan Heng, loin de la grandiloquenceantérieure, aborde la nouvelle société deconsommation.

Ouverte à Bruxelles depuis deux ansaprès une période de nomadisme, laFeizi Gallery a opté pour deux solos. Lepeintre Li Yiwen ne livre pas, loin s’enfaut, une vision enchanteresse de latransformation du pays. Par contre sapeinture colle parfaitement avec les mo­tifs urbains ou industriels désertiques,elle a cette qualité déceptive qui la rendplus vraie que le réel. Le photographeJiang Zhi livre une vidéo de premierplan, muette, qui donne sens à ses LoveLetters symbolistes consumées par lapassion.

Enfin, c’est en solo que He An exposechez Templon. Ce voleur, avec la compli­cité de la mafia locale, d’enseignes lumi­neuses cabossées, reconstitue des motsqui ont trait à sa propre vie et font bas­culer les compositions graphiques versun contenu d’émotion, voire de ten­dresse, voire de critique socio­politique.L’aspect un peu flashy de ces sculpturescontraste avec cette part sensible cachée.Claude Lorent

h En plusieurs expositions,Bruxelles nous offre unregard quelque peu différentd’une création qui s’évertueà sortir de ses clichés.

Dai Guangyu,“Diluted Shadows”,2013, 70 x 74 cm,encre de Chinesur papier de riz.CO

URTESY

IFAGA

LLER

Y

Infos pratiques

Wang Haiyang. Ifa Gallery, 28 rue desRenards, 1000 Bruxelles. Du jeudi audimanche de 10h à 19h.Collectif peinture. Galerie Paris-Bei-jing, rue de l’Hôtel des Monnaies, 66,1060 Bruxelles. Jusqu’au 13 septembre.Du mardi au samedi de 11h à 19h.Li Yiwen et Jiang Zhi. Galerie Feizi, 8brue de l’Abbaye, 1050 Bruxelles. Jus-qu’au 05.09. Du mercredi au vendredide 11h30 à 13h et de 14h à 18h30.He An. “Wind Light as a Thief”. GalerieDaniel Templon, 13A rue Veydt, 1060Bruxelles. Jusqu’au 19 juillet. Du mardiau samedi de 11h à 18h.