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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit. LE JAZZ OEUVRE DE LOUIS JOOS / COURTESY GALERIE CHAMPAKA / BRUXELLES DESSINÉ PP.2-3 Supplément à La Libre Belgique - N°225 - Semaine du 28 mars au 3 avril 2014

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Arts Libre du 28 mars 2014

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© S.A. IPM 2014. Toute représentation ou reproduction, même partielle, de la présente publication, sous quelque forme que ce soit, est interdite sans autorisation préalable et écrite de l'éditeur ou de ses ayants droit.

LE JAZZ

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DESSINÉPP.2-3

Supplément à La Libre Belgique - N°225 - Semaine du 28 mars au 3 avril 2014

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2 L'actu SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Louis Joos, le dessin avant tout !h Exposition des dessins de LouisJoos à la galerie Champaka.

SI VOUS ÊTES AMOUREUX DE MUSIQUE de jazz oude grande poésie existentielle, Louis Joos n’est plusun inconnu pour vous ! Gageons même que vous luivouez une belle admiration, ce poète du trait et dessouffles de vie meublant vos bibliothèques depuisbien longtemps. Les ouvrages qu’il a illustrés d’unemain sûre et sauvage, fluide et sensible, se comptentpar dizaines, en effet. Nous reviennent en tête deliste, inoubliables, ses déclinaisons graphiquesautour des mots et des sonorités de Verlaine ouBaudelaire, des rages d’Artaud, des galipettes verba­les de Queneau, des envolées, jam sessions, phrasésenlevés, toniques, de Monk, Coltrane, Powell ouMingus. Sans oublier toute une littérature docu­mentaire, des albums pour la jeunesse, de la bandedessinée, des polars, des affiches, qu’il mit en musi­que et en traits avec la saveur et le doigté d’un plas­ticien sonore. Eh bien, ce Louis Joos là, qui se mon­tre peu, qui se cloître dans l’ouvrage et fuit d’ins­tinct l’assourdissement des villes et des foires,expose, s’expose en ce moment. Un fait rare, surpre­nant, qu’il serait sot de ne point plébisciter. Pour lesavoir aux prises avec une modestie à saluer, maisfatale dans un monde où le néon d’un nom, d’une

Commentaire

Un nouvelEldoradodu marchéde l’art ?Par Claude Lorent

De nouvelles implantations ne se fontjamais par hasard. Surtout pas dans lesdomaines économiques et commer­ciaux. On sait l’importance des étudesdemarché. Rien ne s’improvise en lamatière. Vu lamondialisation qui necessera de croître et la stagnation de lacroissance recherchée surtout en Eu­rope, l’exploration de nouveauxmar­chés potentiels est une constante quene négligent pas les acteurs dumarchéde l’art, galeries internationales etproducteurs de foires.Les Etats­Unis restent, malgré la con­currence avec la Chine, la premièreplace des ventes d’art contemporaintant du premier que du secondmarchéen galeries marchandes et en ventespubliques. Il est donc normal que lesregards se tournent vers le pays del’Oncle Sam. CommeNewYork sembledéjà saturé et auxmains des plus soli­des institutions privées en lamatière, ilfallait trouver un nouveau débouché.Voilà qui semble sur la bonne voie pourséduire un nouveau public, jeunegénéralement, argenté, appréciant leluxe, la viemondaine et un certainprestige.Où trouver ce nouvel Eldorado promisà de bons rapports ? Au pays du soleilpardi… et des nouvelles technologiesqui poussent comme des champignonsgigantesques enmoins de temps qu’ilne faut pour le dire. Où ? En Californie.Les fortunes s’amoncellent à Hol­lywood, mais ce n’est pas neuf et il y amieux aujourd’hui : la fameuse SiliconValley ! Mirage ? Pas tant que ça, lessignes ne trompent pas.Une première foire, la S.V. Contempo­rary s’est tenue avec succès en 2013.Elle récidive prochainement (du 10 au13 avril) dans le San JoseMcEneryConvention Center récemment rénovéet grandiose demodernité comme il sedoit.Second indice. La Pace Gallery de NewYork, véritable institution haut degamme dumarché installée égalementà Londres et Pékin, ouvre un Espacepop­up dans leMenlo Park. Ce ne seveut pas être une galerie à proprementparler, plutôt un lieu de rencontre avecsalle de projection, bibliothèque, es­pace d’expo et… bar pour la convivia­lité ! Premièremanifestation du 16 au30 avril : un ensemble consacré à Cal­der !Troisième indice. Après son succès en2013, Paris Photo L.A. qui se tient dansles Studios de la Paramount, récidivecette année et la Fiac Paris annonceparallèlement cette foire son implanta­tion à Los Angeles dès 2015 ! La fièvrede l’art !

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3L'actuSEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Louis Joos, le dessin avant tout !marque de fabrique, fait office de plastron pour laréussite, nous sommes vivement enclin à encoura­ger une visite, assortie de félicités. Au jazz et doncaux couleurs des sons, des poses et des rythmes, estconsacrée courtesy galerie champakaune exposi­tion “Jazz Variations” chez Champaka. Elle y dé­ploie ses noirs et ses blancs, ses plus rares toucheschromatiques, ses envolées, ses retenues. Et uneévidente et dévorante passion pour une musique deréprouvés, que Joos perçut tôt sienne en son en­fance meurtrie. La complicité n’en est que plus belleet vraie.

Féru d’histoire et de vies, de contes et d’images dumonde – ses illustrations furent à ce prix – LouisJoos est un rêveur impénitent. Un arpenteur d’espa­ces secrets. Il n’a jamais été à New York et pourtantil nous dépeint ses coins emblématiques, ses réso­nances citadines, ses allures jazzées. La preuve enquelques­unes des planches aux cimaises : “RoundMidnight”, “Port de New York”, “Jazz Loft”, “CentralPark”, “East River” ou “NY – Jazz City”. Une ques­tion d’état d’âme. D’imaginaire. De fantasmes ali­mentés par souvenirs, revues, pochettes de disques.De communion avec une ville et sa musique. Le des­sin, chez Joos, est la règle d’or. Il règle la mise, laforme, l’ambiance, le coloratur.

Le trait de Joos est un trait libre, construit d’unemain sûre. On y sent le plaisir de la ligne, des lignes.Du crayonné à vif, des contrastes. Du rythme incan­descent entre noirs et blancs, et peu importe la peau

des sujets. Tout le bonheur du monde se retrouvedans l’inclination de l’artiste pour un vécu qui, surle papier, s’ajuste sonore par la puissance de phraséscompacts ou déliés.

Poète du trait énergique, Joos s’implique aussidans les problèmes techniques à résoudre uncrayon à la main. Il admoneste huile, pastel, techni­ques mixtes. Il y a le dessin et il y a le jazz ! Et s’il re­grette n’avoir jamais vu en concert Miles Davis,Duke Ellington ou Coltrane, les écouter le trans­cende, l’aide à maîtriser ses contours. Il se souvient,émotion palpable en bandoulière, d’un concertArmstrong au Cirque Royal en 1958… “Il était fabu­leux, incisif, et quelle sonorité, même quand il faisait,

parfois de la bouillie !” Et s’il a forcément assisté àbien d’autres concerts, Joos est lui­même un pia­niste fervent, que la passion ébouillante les touchesau bout des doigts. Son Pleyel, il ne vous l’échange­rait pour rien au monde. Joos a l’âme chevillée àl’action, art ou musique. Et si les embûches sont lé­gion, le dessin lui demeure un immense plaisir. Ilapprécie de travailler sur des ensembles autourd’un homme, d’une œuvre, d’un mythe. “Pour toutun travail préparatoire très excitant. Pour le livre d’Ar­taud, j’ai lu tout Artaud, fabuleux ! Illustrer, qu’est­ce àdire ? Entrer en complicité, accompagner plus qu’illus­trer. Improviser, un acquis derrière soi.”Roger Pierre Turine

Bio express

Né le 1er mai 1940à Auderghem. Acadé-mie de Bruxelles. Audébut, illustrateur deséries documentai-res. Albums pour lajeunesse chez Pastel(nombreuses édi-tions étrangères etPrix à Bologne, auQuébec, à Bratis-lava). “Verlaine”,“Baudelaire”, Que-neau”, “Artaud” à laRenaissance du Livre.Illustra Powell, Monkaux EditionsNocturne.

Infos pratiques

Galerie Champaka,27, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles.Jusqu’au 6 avril, dumercredi au samedi,de 11 à 18h30; ledimanche, de 10h30à 13h30. Infos :02.514.91.52 etwww.galeriecham-paka.com

Œuvres de Louis Joos exposées à la galerie Champaka.

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“J’ai eu une jeunesse assez malheureuse et,à 15 ans, j’ai découvert le jazz. Quand j’ai su

qu’il s’agissait d’une musique de peuplesopprimés, une sorte d’osmose a joué. Ma passion

pour cette musique n’en fut que plus forte.”Louis Joos

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4 L'actu SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les appropriationsmodernistes de la g éométrie

Tout est semble­t­il parti de la découverte fortuited’un Rhombicuboctaèdre. Qu’est­ce ? Une forme géo­métrique en volume dont on trouve trace dans untraité de Luca pacioli, “Divina Proportione”, publié àVenise en 1509. Une forme apparemment découvertepar Archimède, un polyèdre ouvert, semi­régulier,constituée de carrés et de triangles. En l’occurrenceune épave de béton armé, plutôt monumentale,oubliée, en état de décomposition. Une sculpture ?Certes non, simplement le prototype d’un ancien bri­se­lame, trouvé le long d’une route, à Sète, en 2001 ! Apartir de là, Raphaël Zarka s’est intéressé non seule­ment à cette figure, à d’autres polyèdres, ainsi qu’auxformes géométriques que l’on peut rencontrer dansles gravures et les livres anciens. Il s’est également en­

gagé à repérer dans l’architecture et dans les œuvresd’art des formes géométriques récurrentes ou particu­lières qu’il exploite dans son propre travail.

L’exposition bruxelloise, une première chez nouspour ce jeune artiste, donne un aperçu d’une partiedes applications et développements qu’il conçoit etréalise sur cette base. Les diverses propositions sculp­turales ou picturales montrent l’étendue possible deson champ d’investigation et les innombrables possi­bilités de traduction de ses recherches. La sculpturecentrale de l’exposition un bois agencé, est composé àl’aide d’une forme référentielle à la peinture. Dumoins à la structure qui soutient la toile puisqu’ils’agit d’une clé, sorte de coin que l’on enfonce dans lechâssis de manière à régler la tension de la toile. Al’aide de cette figure simple, en bois brut, multipliée,répétée, agencée, il construit des sculptures abstraites.Comme il vient de le montrer, en abondance, au mu­sée de Sérignan (France). Les variations sont infinies etlui seul décide de stopper le processus qui repose éga­lement sur une présentation toujours identique : lasculpture est posée sur un socle de bois brut, massif,surmonté d’une dalle de béton, neutre, rappelant lesol.

Les reliefs noirs aux formes évidées, proviennentd’une autre source. Des gravures anciennes dans les­quelles l’artiste puise les illustrations de figures géo­métriques. Il les reporte sur les bois et les déduit dumatériau. Leur absence, le vide, devient paradoxale­ment leur présence. Afin de repérer l’origine de cescompositions abstraites et construites que l’on rap­prochera de l’art concret, il est conseillé de conserver

h Le jeune artiste français Raphaël Zarka emprunte aux artistes, architectes,constructeurs, une gamme de formes qu’il utilise et interprète dans ses propresœuvres. Expo solo chez Michel Rein à Bruxelles.

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Raphaël Zarka, “Prismatique”, 2013, chêne ressuyé et béton, 165,5 x 74 x36; aumur, “Les Alcôves”, 2014, encre sur papier, 2 x 190 x 129. En bas, Raphaël Zarka,“Les déductions d’Albrecht”, 2014, contre-plaqué de bouleau et encre offset, 172 x 140 x 2,4, éd. de 3.

Bio Express

Né à Montpellier en 1977, Raphaël Zarka vit et travailleà Paris. Formé en Angleterre et en France, il exposedepuis 2002, principalement en Europe, également àToronto et à Detroit, ainsi qu’à São Paulo (solo en gale-rie). Sculpteur, peintre, il est aussi photographe, réalisa-teur, collectionneur de Rhombicuboctaèdres et skateur.Il établit d’ailleurs une relation entre son sport favori etsa pratique artistique à travers les structures implantéesdans les skateparks. A Bordeaux, il a rendu la ville plusaccessible aux skateurs. Ses œuvres font partie descollections de nombreux Frac, du Mudam, du Mam et duCentre Pompidou à Paris. Il est représenté par la galerieMichel Rein Paris/Bruxelles.

Sm’ArtWillem van Genk plein cadreHommage au regretté Willem van Genken l’excellente galerie Hamer. Peintre degares et de villes fourmillant d’indices etde foules, de machines, de visions, ren­dues par un graphisme saturé à l’extrême,van Genk bénéficie aussi de la publicationd’un livre, “Willem van Genk, une chro­nique”, 136 pages illustrées. Présent dansla Collection de l’Art Brut, à Lausanne, et,chez nous, dans les collections du Mu­seum Dr Guislain à Gand et du Musée deLouvain­la­Neuve, van Genk était un col­lectionneur d’imperméables ! (R.P.T.)UGalerie Hamer, Leliegracht, 38,Amsterdam. Jusqu’au 3 mai, du mardi ausamedi, de 14 à 17h30. Infos :www.galeriehamer.nl

Buylen et BastowDeux peintres depuis longtemps défen­dus par la maison ont les honneurs de laZwarte Panter. Avec “Waterhademha­len”, Michel Buylen (Gand, 1953), appré­cié pour son art réaliste et magique, en­traîne cette fois ses nus dans des eauxchargées de lumières et de sensations. Deson côté, Michael Bastow (Grande­Breta­gne, 1953), propose ses “100 Chinoises”au fil de portraits intrigants. Deux mon­des, deux séries de peintures chargées desous­entendus. (R.P.T.)UGalerie Zwarte Panter, Hoogstraat, 70,Anvers. Jusqu’au 4 mai, du jeudi audimanche, de 13h30 à 18h (Fermé du 17 au20 avril). Infos : www.dezwartepanter.com

Les manières noires de MélanieGeray sont devenues rougesMélanie Géray, jeune artiste Arts Libre2013, expose ses œuvres à la Part du FeuASBL à Bruxelles. D’elle, on connaît lesdélicates manières noires – travail minu­tieux et technique demandant des cen­taines d’heures d’application – où elle re­visite le portrait classique. Ses réalisationsrécentes semblent prendre un nouveautournant, plus novateur, avec de la gra­vure, toujours, mais aussi de la couleur etdes personnages inspirés d’Alice au Paysdes Merveilles. (CdM)UMélanie Géray, exposition à la Part du feuASBL, 55 rue Saint Guislain, 1000 Bruxelles.Jusqu’au 6 avril. Samedi et dimanche de 10hà 18h. Infos : www.melaniegeray.com

MicrocosmosAbstraites, d’un lyrisme on ne peut pluséclaté, la peinture de l’artiste français Phi­lippe Charpentier (1949) est une sorte defeu d’artifice dont l’ensemble des fuséesexposeraient en même temps dans uneénergie débridée et incontrôlable. Éclats,éclaboussures, jets, épanchements, ta­ches, tout s’épanouit dans un festival car­navalesque de couleurs. La gestuelle àl’origine de ces toiles est quelque peu dé­bridée, fougueuse et débordante, livrantdes univers informels, instables, mou­vants comme celui qui nous entoure,d’où sans doute sa référence au cosmos.

(C.L.)UPhilippe Charpentier, “Microcosmos”.Galerie Synthèse, 24, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles. Jusqu’au 27 avril. Du jeudiau samedi de 14h30 à 18h30.

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5L'actuSEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Expo en vue

Les appropriationsmodernistes de la g éométrie

les cartons d’invitation des expositions. En effet,ceux­ci sont en quelque sorte les images mères d’oùproviennent les figures.

Raphaël Zarka, toujours sur cette même base, multi­plie les interventions et investigue du côté de l’art. Sesformes ne sont pas créées, au contraire, elles sont em­pruntées à d’autres artistes, architectes, construc­teurs. Cette méthode tendrait à montrer que l’on n’in­vente pas, plus, de forme géométrique inédite, maisqu’on les reprend et les interprète. Une peinture à ca­ractère architectural, abstraite, aux lignes et anglesdroits, exhibe des panneaux réalisés sur le principedes déductions. Ce tableau est en fait une appropria­tion d’une œuvre de Magritte dont tous les élémentsfiguratifs ont été gommés pour ne maintenir que lesstructures correspondant à la démarche de Zarka. Onpourrait croire qu’en ces calculs et synthèses, neutra­lité et froideur dominent. C’est compter sans la ri­chesse d’un matériau et les infinies nuances des gran­des encres reprenant des motifs sculpturaux. Là, c’estl’émotion qui triomphe magnifiquement.Claude LorentURaphaël Zarka. La déduction de l’auteur. Texte de P.O.Rollin Galerie Michel Rein, 51A, rue de Washington, 1050Bruxelles. Jusqu’au 19 avril. Du jeudi au samedi de 10h à18h. www.michelrein.com

A lire

En 2012, un ouvrage conséquent a été publié surl’ensemble du travail de Raphaël Zarka. Très complet,abondamment illustré, l’ouvrage (236 pp.) reprend etdétaille la plupart des types d’œuvres et d’interventionsde l’artiste : sculptures, photos d’architectures, d’objetset de paysages urbains, dessins, documents d’exposi-tions, cartons d’invitation, encres colorées, planches delivres, photos de skateurs en action sur des sculpturesurbaines… Essais de Guillaume Désanges, Didier Seminet Jean-Pierre Criqui; entretien de l’artiste avec Christo-phe Gallois. Biographie et index photographique desœuvres. Ed. B42 et galerie Michel Rein.

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6 Les galeries SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

GaleriesBRUXELLES

ABCMurmures. Oeuvres de Julia Jedwab. ‣ Du02·04 au 31·05. Du Ma. au S. de 10h30 à12h30 et de 14h30 à 18h30 ou sur rdv,fermé les 01 et 29·05.Quentin Smolders. Peintures, gravures etsculptures. ‣ Jusqu’au 29·03.URue Lebeau 53 - 1000 Bruxelles -02 511 32 53 ou 0475 37 59 27

Albert DumontDominique Rappez. ‣ Jusqu’au 27·04. DuJ. au D. de 13h30 à 19h.URue Léon Lepage 43 - 1000 Bruxelles -02 512 49 43 - www.galeriedumont.be

C L E A R I N GOffset Water Bend or European DeathKnot. Oeuvres de Marina Pinsky. ‣ Jus-qu’au 19·04. Du Me. au S. de 11 à 18h.UAvenue Louise 292 - 1000 Bruxelles -02 644 49 11 - www.c-l-e-a-r-i-n-g.com

c-o-m-p-o-s-i-t-eRe-located into Silence. Oeuvres de KatoSix. ‣ Jusqu’au 12·04. Du J. au S. de 14 à18h.URue du Marché aux Porcs 10 - 1000 Bruxelles -www.c-o-m-p-o-s-i-t-e.com

ChampakaJazz Variations. Une quarantaine d’oeuvresinédites de Louis Joos, célèbrant les nocesdu jazz et du dessin. ‣ Jusqu’au 06·04. DuMe. au S. de 11 à 18h30, le D. de 10h30 à13h30.URue Ernest Allard 27 - 1000 Bruxelles -02 514 91 52 ou 0475 26 94 08www.galeriechampaka.com

Espace BlancheContemplatif. Peintures de Remy Fiche-roulle. ‣ Jusqu’au 13·04. Tous les jours de14 à 18 heures, présence de l’artiste les S.,D. et j.f.URue Marché au Charbon 3 - 1000 Bruxelles -02 510 01 41 - www.espaceblanche.be

Etablissement d’en face projectsLou Ford. Une sélection d’oeuvres de RoddyBuchanan, Jos de Gruyter & Harald Thys,Jack Pierson, Dahn Vo... ‣ Jusqu’au 30·03.Du Me. au D. de 14 à 18h.URue Ravenstein 32 - 1000 Bruxelles -02 219 44 51www.etablissementdenfaceprojects.org

Galerie 2016 & MiraEpilogue. Peintures et dessins de CamilleDe Taeye. ‣ Jusqu’au 30·03. Du J. au D. de13 à 18h.URue des Pierres 16 - 1000 Bruxelles -02 502 81 16 - www.galerie2016-mira.be

Galerie Ambre CongoJacques Cassiman. ‣ Jusqu’au 06·04. LesMe., J. et S. de 14 à 19h, le V. de 14 à 21h etle D. de 11 à 19h.

UImpasse Saint-Jacques 17 - 1000 Bruxelles -0478 72 43 69

Gladstone GalleryCuriosities from a Late Western Impae-rium. Oeuvres récentes de Lari Pittman.‣ Jusqu’au 16·04. Du Ma. au S. de 10 à18h.

URue du Grand Cerf 12 - 1000 Bruxelles -02 513 35 31 - www.gladstonegallery.com

Group 2 GalleryHomme libre, toujours tu chériras la mer.Oeuvres de Gaston Bertrand, Zéphir Busine,Roger Dudant, Jean Milo, Louis Van Lint...‣ Du 04·04 au 17·05. Du Me. au S. de 14 à18h.URue Blanche 8 - 1000 Bruxelles - 02 539 23 09http://artalog.net/gallery/gallery.php?id=286

J. Bastien-ArtChaissac & Cie. Oeuvres de Pierre Bayard,François Boisrond, Pierre Caille, RobertCombas, Hervé et Buddy Di Rosa. ‣ Jus-qu’au 29·03. Du Me. au S. de 11 à 18h30.URue de la Madeleine 61 - 1000 Bruxelles -02 513 25 63 - www.jbastien-art.be

Jan MotDominique Gonzalez-Foerster. ‣ Jusqu’au29·03. Du J. au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.URue A. Dansaert 190 - 1000 Bruxelles -02 514 10 10 - www.janmot.com

Keitelman GalleryLove and Other Reasons. Oeuvres du pho-tographe américain Joel-Peter Witkin.

‣ Jusqu’au 29·03.Metri quadri di quadri. Oeuvres de Ga-briele Di Matteo. ‣ Du 04·04 au 31·05. DuMa. au S. de 12 à 18h.URue van Eyck 44 - 1000 Bruxelles -02 511 35 80 - www.keitelmangallery.com

La Part du FeuMélanie Geray. Gravures. ‣ Jusqu’au06·04. Les S. et D. de 10 à 18h.URue Saint-Ghislain 55 - 1000 Bruxelles

Meessen De ClercqAm I the same ?. Oeuvres de Fabrice Sa-myn. ‣ Du03·04 au 17·05. DuMa. au S. de11 à 18h.URue de l’Abbaye 2 - 1000 Bruxelles -02 644 34 54 - www.meessendeclercq.com

MH GalleryNew works. Peintures de Marc VanCauwenbergh. ‣ Jusqu’au 12·04. Du Me.au S. de 13 à 19h ou sur rdv.URue Haute 11 - 1000 Bruxelles - 0478 84 89 81www.mathildehatzenberger.eu

Morbee GalerieTraces of silence. Photos de Lien Sergeant.‣ Jusqu’au 13·04. Les V. et S. de 14h15 à

19h.UAvenue de Stalingrad 26 - 1000 Bruxelles -02 502 32 67 ou 0475 37 43 73www.morbeegalerie.com

MOTinternationalEn Belgique. Oeuvres de Raphael Danke.‣ Jusqu’au 05·04. DuMa. au S. de 10 à 18hou sur rdv.UPlace du Petit Sablon 10 - 1000 Bruxelles -02 511 16 52 - www.motinternational.com

Office Baroque GalleryHephaestus. Oeuvres de Catharine Ahearn,Mathis Altmann, John Finneran, Thomas Gi-lissen et Michael Rey. ‣ Jusqu’au 05·04.Du Me. au S. de 11 à 18h ou sur rdv.UPlace du Jardin aux Fleurs 5 - 1000 Bruxelles -0484 59 92 28www.officebaroque.com

Office d’Art contemporainA demain. Dessins d’Isabel Baraona. ‣ Jus-qu’au 12·04. Du J. au S. de 14 à 18h ou surrdv.URue de Laeken 105 - 1000 Bruxelles -02 512 88 28www.officedartcontemporain.com

Petits Papiers - Huberty & BreyneGalleryLes Femmes... & les Femmes. Oeuvres deRicardo Mosner et Patrice Killoffer. ‣ Jus-qu’au 30·04.URue de Bodenbroeck 8 - 1000 Bruxelles -02 893 90 30 - www.petitspapiers.be

Pierre HalletMade in Catalunya n° 1. Oeuvres de ReginaGimenez. ‣ Jusqu’au 25·04. Du Ma. au V.(fermé le Me.) de 14h30 à 18h30, le S. de11 à 18h30 et le D. de 11h30 à 13h30.URue E. Allard 33 - 1000 Bruxelles - 02 512 25 23www.galeriepierrehallet.com

Roberto Polo GalleryHand Ballet. Peintures de Karel Dierickx.‣ Jusqu’au 18·05. Du Ma. au V. de 14 à18h, les S. et D. de 11 à 18h ou sur rdv.URue Lebeau 8-10 - 1000 Bruxelles -02 502 56 50 - www.robertopologallery.com

Sorry We’re ClosedPeter Schuyff. ‣ Jusqu’au 26·05. Les 28et 29·03 de 14 à 20h, les autres jours surrdv.URue de la Régence 65 - 1000 Bruxelles -0478 35 42 13 - www.sorrywereclosed.com

SynthèseMicrocosmos. Peintures récentes de Phi-lippe Charpentier. ‣ Jusqu’au 27·04. Du J.au S. de 14h30 à 18h30.URue E. Allard 24 - 1000 Bruxelles -02 514 40 55 - www.galeriesynthese.be

van der MiedenDisconditions. Oeuvres de Dirk Vander Eec-ken. ‣ Jusqu’au 26·04. Du Me. au S. de 13à 18h.URue Antoine Dansaert 196 - 1000 Bruxelles -02 513 62 12 - www.vandermieden.com

Young GalleryManga Dreams. Les photographies de Jona-than Anderson et Edwin Low s’inspirent del’esthétisme de l’univers des mangas japo-nais. ‣ Jusqu’au 03·05. Du Ma. au S. de 11à 18h30.UAvenue Louise 75b (Hôtel Conrad) -1050 Bruxelles - 02 374 07 04www.younggalleryphoto.com

ArtiscopeDiptyques. Triptyques. Polyptyques.Oeuvres de W. Leblanc, E. de Paris, N.Howey, G. Titus Carmel, B. Verschueren...‣ Jusqu’au 16·05. Du L. au V. de 14 à 18hou sur rdv.UBoulevard Saint-Michel 35 - 1040 Bruxelles -02 735 52 12 - www.artiscope.be

QuadriJacques Lacomblez. Images de 1951 à2013. ‣ Jusqu’au 26·04. Les V. et S. de 14

Fulcrand : travaux sur papier

Né à Montpellier, décédé il y a dix ans àEygalières, dans le Sud de la France, Fulcrand(1914­2004) fut une figure appréciable dupost­cubisme et de l’abstraction lyrique. Dès1960 toutefois, il décida de la jouer moins envue. Retiré dans son coin de Provence, ilcontinua à y peindre pour son seul bonheurdes travaux et des jours, loin de l’emprise dessirènes de la renommée. Il exposa moinssouvent. Jusqu’à ce que le collectionneurAlexandre Lazarew, galeriste à Paris et àBruxelles, le redécouvre avec ses partenaires,là même où le peintre avait vécu et laissé enattente de divulgation des centaines depeintures et d’œuvres sur papier. Avec lesoutien de la famille de l’artiste, Lazarew sefait un devoir et un plaisir de réajuster à bonescient l’aura de Fulcrand. Une premièreexposition bruxelloise en 2013 nous avaitdévoilé ses travaux sur toile. Voici les gouachesdes années 50 et suivantes qui l’ontaccompagné toute sa vie. Les travaux plus

secrets, très sensibles, d’un peintre quetaraudaient, pour la forme et l’expression,trois thèmes classiques : la posture, la naturemorte, le paysage. Deux périodes biendistinctes évaluent ici un ouvrage d’abordattaché aux formes post­cubistes : desgouaches très construites, en couleurs ou ennoir et blanc, des années cinquante. C’estferme et retenu, enchanté par uneconstruction légère, dynamique. Dans lesencres et acryliques des années septante,beaucoup plus libres, aux liens précis avec lespeintures sur toile, la palette s’esbaudit,gesticule, brouille les pistes. L’énergie s’y libèrede toute entrave. Si l’influence de son ami etvoisin Prassinos est alors tangible, l’ensemblevaut bien le déplacement. (R.P.T.)

UGalerie Lazarew, 112, avenue Louis Lepoutre,1050 Bruxelles. Jusqu’au 12 avril, du mercredi ausamedi, de 14 à 19h; le dimanche, de 11 à 16h.Infos : 02.345.30.83 et www.galerie­lazarew.fr

Encres et couleurs

COUR

TESY

GALERIELAZARE

W

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7Les galeriesSEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

à 18h ou sur rdv.UAvenue Reine Marie-Henriette 105 -1190 Bruxelles - 02 640 95 63www.galeriequadri.be

Albert BaronianI love you, but I don’t know. Oeuvres deMekhitar Garabedian. ‣ Jusqu’au 29·03.Du Ma. au S. de 12 à 18h.Monocrime. Oeuvres de Larry Bell, AlanCharlton, Paul Fägerskiöld, Marcia Hafif, Jo-seph Marioni, Olivier Mosset, Joshua Smithet Pieter Vermeersch. ‣ Du 03·04 au10·05. Du Ma. au S. de 12 à 18h.URue Isidore Verheyden 2 - 1050 Bruxelles -02 512 92 95 - www.albertbaronian.com

Box GalerieKeith, Patti, Clint et les autres. Photos deRichard Dumas, portraits de célébrités dumonde artistique. ‣ Jusqu’au 29·03. DuMe. au S. de 14 à 18h.Somewhere - anywhere - nowhere. Photo-graphies de Christophe Bourguedieu. ‣ Du04·04 au 10·05.URue du Mail 88 - 1050 Bruxelles - 02 537 95 55- www.boxgalerie.be

Didier DevillezJacques Aron. Collages. ‣ Jusqu’au 05·04.Du J. au S. de 14 à 18h30 ou sur rdv.

URue E. Van Driessche 53 - 1050 Bruxelles -02 215 82 05www.galeriedidierdevillez.be

duboisfriedlandQuand le vent se lève. Peintures de Ma-thieu Nozières. ‣ Jusqu’au 26·04. Les V. etS. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Souveraine 97 - 1050 Bruxelles -0470 54 98 98 - www.duboisfriedland.com

Elaine Levy ProjectAdrien Lucca. ‣ Jusqu’au 05·04. Du J. auS. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Fourmois 9 - 1050 Bruxelles - 02 534 77 72- www.elainelevyproject.com

Fred LanzenbergL’imaginaire coloré de noir. Peintures etreliefs de Guy Leclercq. ‣ Jusqu’au 10·05.Du Ma. au V. de 14 à 19h, le S. de 10 à 19h.UAvenue des Klauwaerts 9 - 1050 Bruxelles -02 647 30 15 ou 0475 73 40 15www.galeriefredlanzenberg.com

Galerie d’YsRevisiter. Oeuvres de Pat Andrea, JacquesCourtejoie, Sabine Delahaut, Joao Moreno,Yasemin Senel... ‣ Jusqu’au 30·03. Les S.et D. de 14 à 18h.URue de l’Arbre Bénit 84 - 1050 Bruxelles -0499 22 57 66 - www.galeriedys.com

Galerie LazarewFulcrand (1914-2004). Travaux sur papierréalisés entre 1950 et 1970. ‣ Jusqu’au12·04. DuMe. au S. de 14 à 19h, le D. de 11à 16h.UAvenue Louis Lepoutre 112 - 1050 Bruxelles -02 345 30 83 - www.galerie-lazarew.fr

Mazel GalerieMade in Brussels. Oeuvres de Bruno Tim-mermans, Jimmy de Bock, Benjamin SPaRK,Antoine Rose et Raphaël Charles. ‣ Jus-qu’au 19·04. Du Ma. au S. de 11 à 19h.URue Capitaine Crespel 22 - 1050 Bruxelles -02 850 29 28 - www.mazelgalerie.com

Nadine FerontSynapses. Oeuvres inédites de Gérald De-deren exploitant des matériaux et médiumsdivers (papier, sculpture, vidéo...). PierreClemens présente quant à lui une séried’oeuvres sur papier ainsi qu’une installa-tion murale. ‣ Jusqu’au 05·04. Du J. au S.de 14 à 18h30.URue Saint-Georges 32 - 1050 Bruxelles -02 640 34 44 - www.nadineferont.com

Nathalie ObadiaCuba. Photographies d’Andres Serrano.‣ Jusqu’au 17·04. Du Ma. au V. de 10 à

Les grands ensembles

Les deux plasticiens, Martine Feipel (1975, Luxembourg) etJean Bechameil (1964, France) ont représenté leLuxembourg lors de la dernière Biennale de Venise. Ilsjouissent donc d’une certaine reconnaissance internationale.Pour l’heure, leur objectif, ce sont les grands ensemblesd’habitations qui se sont élevés en périphérie des grandesvilles entre 1950 et 1970. Leurs regards se portent sur laFrance et sur les quartiers où se concentre une populationgénéralement d’origine étrangère, socialement défavorisée.Si le rassemblement de ces populations dans ces conditions aposé et pose encore des problèmes dans l’Hexgone, on neperdra pas de vue que de tels ensembles érigés dans un autrecontexte, chez nous par exemple en bordure bruxelloise oula Cité Radieuse de Le Corbusier à Marseille ou encore lenouveau quartier de Montpellier, apportent aujourd’huiencore les satisfactions attendues. Leur cible ne peut êtregénéraliste sur ce qu’ils considèrent comme une utopie etintitulent ironiquement “Un monde parfait”.Démolitions, rénovations, délabrement, vétusté, insécurité,sont quelques­uns des maîtres mots de ce qu’ils pointent àtravers de grandes sculptures, maquettes blanches.L’uniformité architecturale purement fonctionnelle, lesdégradations, le manque d’entretien, les conflits sociaux etle constat d’échec de ces regroupements, entraînent unemise en cause de cette conception urbanistique passée. Atravers des dessins, des papiers architecturés et découpés,des installations, les deux plasticiens évoquent la fin de cesrésidences collectives et du rêve d’un vivre ensembleharmonieux dans ces conditions. Par conséquent ils enappellent indirectement à une révision de la politique del’habitat face à la croissance urbaine. (C.L.)

UUn monde parfait”. Martine Feipel et Jean Bechameil. GalerieValérie Bach, 6, rue Faider, 1060 Bruxelles. Jusqu’au 12 avril.Mercredi de 14h à 18h, du jeudi au samedi de 11h à 13h et de14h à 19h.

Urbanisme

GALERIEVA

LÉRIEBA

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OTOAN

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EUZAT20

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8 Les galeries SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

Joël Person, ou Eros tiré par les chevauxDans l’entretien qu’il a eu avec l’artiste, publié dans le n° 9(mars 2014) des “Cahiers dessinés”, Philippe Garnier dit deJoël Person que le cheval est son obsession : “à l’encre, aufusain ou à la pierre noire, son dessin en fait jaillir la perfectionmorphologique, la puissance ambiguë et l’aura ténébreuse.”Cheval qu’on retrouve, tant au galop qu’à l’arrêt, en desœuvres parfois monumentales (jusqu’à trois mètres delongueur) dans la première expo en solo en Belgique de ceBreton qui vit à Paris dont, l’an dernier, dans un salond’ensemble composé par Emilie Dujat, nous avions remarquéune œuvre qui, par l’esprit et la facture, s’apparentait àl’univers tragique de l’écrivain et dessinateur polonaisd’origine juive Bruno Schulz, assassiné par la Gestapo en1942. L’exposition “Trans­figuration II” impressionne par savigueur autant que par ses audaces : y sont mis en page deschevaux et des fantasmes sans barrières. Erotisme exprimétantôt en réinterprétant le thème biblique de Suzanne et lesvieillards (dans le fusain reproduit ci­dessus), tantôt à traversla représentation d’une radicale prise de pouvoir des femmes,“L’insurrection”, gouache au titre explicite où une Evesculpturale se pare (s’empare ?) d’un sexe masculin, cetorgane que tant d’hommes considèrent naïvement comme lesceptre qui leur conférerait une certaine autorité, voiresupériorité. Thème complexe, à lectures multiples, queréaborde un artiste à l’intrépide sincérité dans un fusain degrand format carré, non moins provocateur et provocant.Saluons par ailleurs l’évocation suggestive du supplice deBrunehaut, la reine d’Austrasie qui, attachée par les cheveux àun cheval, fut écartelée en 613 sur ordre de Clotaire II, fils desa sanguinaire ennemie, Frédégonde, reine de Neustrie.Enfin, isolons une huile sur papier marouflé : un chevalmontré à mi­corps, en qui l’on pourra voir un magistralautoportrait mental de Joël Person, champion du glacis à lapierre noire, qui joue avec brio sur les contrastes et pour quiprime la réalité du trait. Une toile – qu’une barre divise endeux – de qualité proprement muséale. (Fr.M.)

UGalerie Emilie Dujat au 69, rue Defacqz, 69, à 1060 Bruxelles.Visite privée sur rendez­vous. Jusqu’au 20 avril 2014. Tél. O475.833. 167. www.galerieemiliedujat.com Le mercredi 2 avril, de 17hà 21h, Joël Person sera présent; il commentera ses œuvres etdédicacera le numéro précité des “Cahiers dessinés”.

Entre dessin et peinture

JOËL

PERS

ON/GALER

IEEM

ILIE

DUJAT

18h, le S. de 12 à 18h.URue Charles Decoster 8 - 1050 Bruxelles -02 648 14 05 - www.galerie-obadia.com

Puls Contemporary CeramicsBodil Manz & Michael Geertsen. ‣ Du29·03 au 03·05. Du Me. au S. de 13 à 18h.URue du Page 19 - 1050 Bruxelles - 02 640 26 55- www.pulsceramics.com

Rodolphe JanssenDavid Adamo. Sculptures. ‣ Du 03·04 au28·05. Du Ma. au V. de 10 à 18h et le S. de14 à 18h.Gamme Tubulaire. Oeuvres des Ateliers J&J.‣ Jusqu’au 05·04.Thank You In Advance. Oeuvres d’IsaacBrest. ‣ Jusqu’au 05·04.URue de Livourne 32-35 - 1050 Bruxelles -02 538 08 18www.galerierodolphejanssen.com

XXL ART on Waterloo 503Cheminement sur papier. Dessins et aqua-relles de Gabriel Belgeonne. ‣ Jusqu’au05·04. Du J. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.UChaussée de Waterloo 503 - 1050 Bruxelles -0472 45 81 49www.xxlartonwaterloo503.com

100 TitresVous m’en direz tant. Une sélectiond’oeuvres d’artistes plasticiens proposéepar Créahm-Bruxelles. ‣ Jusqu’au 13·04.Du J. au D. de 14 à 18h.URue A. Cluysenaar 2 - 1060 Bruxelles -02 534 03 43 - www.100titres.be

Aeroplastics ContemporaryFull House. L’expo réunit 100 artistes.‣ Du 04·04 au 17·05. Du Ma. au V. de 11 à18h et le S. de 14 à 18h.URue Blanche 32 - 1060 Bruxelles - 02 537 22 02- www.aeroplastics.net

Antonio NardoneJean-Philippe Duboscq. ‣ Jusqu’au 03·05.Du Me. au S. de 14 à 18h ou sur rdv.URue Saint-Bernard 34-36 - 1060 Bruxelles -02 333 20 10www.galerieantonionardone.be

Galerie Arielle d’HauterivesOpus. Oeuvres de Patricia Kinard (peinture)et Anne de Bodt (tissage). ‣ Jusqu’au29·03. Du J. au S. de 14 à 19h ou sur rdv.URue Tasson Snel 37 - 1060 Bruxelles -0477 70 02 32 - www.arielledhauterives.be

Galerie Paris-BeijingKorean Shape. Exposition collective, pano-rama de la scène artistique contemporainecoréenne. ‣ Jusqu’au 29·03. Du Ma. au S.de 11 à 19h.URue Hôtel des Monnaies 66 - 1060 Bruxelles -02 851 04 13www.galerieparisbeijing.com

Le Salon d’ArtEntre nature et culture. Arts premiers. Lesobjets ont été choisis par Martial et AlbanBronsin. ‣ Jusqu’au 10·05. DuMa. au V. de14 à 18h30, le S. de 9h30 à 12h et de 14 à18h.URue de l’Hôtel des Monnaies 81 - 1060 Bruxelles- 02 537 66 40www.lesalondart.be

Pascal PolarImaginations. Oeuvres de Lance Letscher,Hassan Musa, Max Neumann, Alberto Re-

guera, Chéri Samba, Miroslav Tichý, Bar-thelemy Togo, Martine Vanderhoven...‣ Jusqu’au 19·04. DuMa. au S. de 14 à 19hou sur rdv.UChaussée de Charleroi 108 - 1060 Bruxelles -02 537 81 360 ou 0477 25 26 92www.pascalpolar.be

Valérie BachUn Monde Parfait. Les oeuvres de MartineFeipel et Jean Bechameil proposent une ré-flexion sur l’utopie des architectures mo-dernistes des années 50 à 70 en France.‣ Jusqu’au 12·04. Du J. au S. de 11 à 13h etde 14 à 19h et le Me. de 14 à 18h sur rdv.URue Faider 6 - 1060 Bruxelles - 02 502 78 24www.galerievaleriebach.com

Delire GalleryAlain Bornain & Arnaud Gerniers. ‣ Jus-qu’au 19·04. Du J. au S. de 13 à 18h ou surrdv.URivoli Building - Rue de Praetere 47D -1180 Bruxelles - 0487 12 52 50http://deliregallery.com

RossicontemporaryClosing Time. Encres sur papier de Jona-than Rosic. ‣ Du 03·04 au 31·05. Les J. etV. de 13 à 17h, le S. de 14 à 18h ou sur rdv.Eau de mer, eau de rivière. Peintures deCarolina Fernandez. ‣ Du 03·04 au 31·05.Estefania Perez Perez. Peintures. ‣ Du03·04 au 31·05.URivoli Building - Chaussée de Waterloo 690 -1180 Bruxelles - 0486 31 00 92www.rossicontemporary.be

DS GalerieLooking for something else. Oeuvres deDaniel Eggli, Roby Comblain et PriscillaBeccarri. ‣ Jusqu’au 30·03. Du V. au D. de11 à 19h ou sur rdv.Looking for something else. Oeuvres deDaniel Eggli, Priscilla Beccarri et RobyComblain. ‣ Jusqu’au 30·03.URue de l’Hospice communal 67 - 1170 Bruxelles- 02 675 83 80www.louisedsgalerie.com

Galerie VerhaerenChimères. Depuis ses débuts en photogra-phie, Barbara Harsch explore les surfaces,les signes, les textures... ‣ Jusqu’au30·03. Du Me. au S. de 14 à 18h et le D. de10 à 13h.Gallus gallus/Walls. Chez Bas Ruyters, lacontemplation du quotidien se traduit pardes séries d’images brutes par lesquelles ilcommunique au spectateur un sentimentcurieux d’enfermement. ‣ Jusqu’au 30·03.URue Gratès 7 - 1170 Bruxelles - 02 662 16 99 -www.lavenerie.be

BRABANT WALLON

BRAINE-L’ALLEUDGalerie 360°Vous avez dit “sable” ?. Une exposition deMichel Bocart sur le thème de la disparitionprogressive des sables de nos plages, denos rivières. ‣ Jusqu’au 05·04. Le Me. de15 à 18h et le S. de 14 à 17h en présence del’artiste.UPlace Abbé Renard 1 - 1420 Braine-l’Alleud -02 384 61 03http://galerie360.braine-lalleud.be

HAINAUTCOUILLETJacques CeramiLa forma della città. Photographies de Mi-chel Couturier. ‣ Jusqu’au 03·05. Du Me.au V. de 14 à 19h, le S. de 11 à 18h, ferméles j.f.URoute de Philippeville 346 - 6010 Couillet -071 36 00 65 ou 0477 78 44 34www.galeriecerami.be

TOURNAIRasson Art GalleryGrosses bébêtes et petites vicieuses... 2histoires religieuses. Oeuvres de Kosta Ku-lundzic. ‣ Jusqu’au 13·04. Du J. au D. de14 à 18h30 ou sur rdv.URue de Rasse 13 - 7500 Tournai - 069 64 14 95- www.rassonartgallery.be

LIÈGELIÈGELes DrapiersIcônes Jacquards. Une série d’images tis-sées de visages humains à grande échellede Lia Cook, qui redéfinissent les frontièresentre technologie, informatique, photogra-phie et artisanat. Parcours OFF de la 9eBiennale Internationale de la Photographieet des Arts Visuels de Liège. ‣ Jusqu’au25·05. Du J. au S. de 14 à 18h, les D. 06·04et 04·05 de 11 à 17h ou sur rdv.URue Hors-Château 68 - 4000 Liège -04 222 37 53 - www.lesdrapiers.be

Monos GalleryHeavens and Yakusa. Photos d’Anton Kus-ters. ‣ Jusqu’au 13·04. Du J. au D. de14h30 à 18h ou sur rdv.URue Henri Blès 39 - 4000 Liège - 0485 91 16 02- www.monosgallery.com

STAVELOTTriangle bleuDes journées entières #2. Oeuvres de Mar-the Wéry. ‣ Jusqu’au 11·05. Du J. au D. de14 à 18h30 ou sur rdv.UCour de l’Abbaye 5 - 4970 Stavelot -080 86 42 94 - www.trianglebleu.be

NAMURGRAND-LEEZExit11 Contemporary ArtThis one is for you... Oeuvres d’Alain Bor-nain, Jörg Coblenz, André Delalleau, BenoîtFélix, Luc Fierens, Jacques Lennep... ‣ Jus-qu’au 30·03. Les S. et D. de 10 à 18h ou surrdv.UChâteau de Petit-Leez - Rue de Petit-Leez 129 -5031 Grand-Leez - 081 64 08 66www.exit11.be

JAMBESDétourJeux de Jambes. Oeuvres de Benoît Félix.‣ Jusqu’au 29·03. Du Ma. au V. de 12h30 à17h30, le S. de 14 à 18h.UAvenue Jean Materne 166 - 5100 Jambes -081 24 64 43 - www.galeriedetour.be

VAUCELLESGalerie des CollinesDaniel Fauville. 40 ans de peinture, 27 ans

Arts Libre. Supplément hebdomadaire à La Libre Belgique. Coordinationrédactionnelle: Gilles Milecan et Camille de Marcilly. Réalisation: IPMPress Print. Administrateur délégué - éditeur responsable: François le Ho-

dey. Rédacteur en chef: Francis Van deWoestyne. Rédacteurs en chef adjoints: Xavier Ducarme, Pier-re-François Lovens et Gilles Milecan. Conception graphique: Bruno Bausier, Jean-Pierre Lambert. Pu-blicité: Martine Levau (0032.2.211.29.12 – [email protected]).

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9Les galeriesSEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

A l’étranger

COUR

TESY

GALERIEJEAN

FOUR

NIER

COUR

TESY

DANIEL

TEMPLON

COUR

TESY

GALERIERX

FranceClaude Viallat – Peinture

Paris – Daniel TemplonPour cette nouvelle présentation, l’artiste français (1936) dé­cline le motif devenu sa signature sur des tissus imprimés.Recouverts d’étonnants graffiti, de textes publicitaires super­posés, de points ou d’ornements, ils offrent une vertigineusemise en abîme du principe de répétition cher à l’artiste.U Jusqu’au 5 avril. Galerie Daniel Templon, 30 rue Beaubourg,75003 Paris. www.danieltemplon.com

Stéphane Bordarier – PeintureParis – Galerie Jean Fournier

Si l’artiste français reste fidèle à ses principes picturaux misen place depuis les années 1980, cette nouvelle série de toilesabstraites présente la particularité d’alterner deux couleursqu’il a préparées. Le violet de mars, qu’il connaît par cœur etle sulfate de cuivre, qui accuse d’avantage de transparences.U Jusqu’au 5 avril. Galerie Jean Fournier, 22, rue du Bac, 75007Paris. www.galerie­jeanfournier.com

Benoit Lemercier – SculptureParis – Galerie RX

L’artiste français (1965, Angers) présente une dizaine de piè­ces sculpturales, issues des deux séries qu’il travaille depuisplusieurs années, à la recherche d’une représentation artisti­que et poétique des mystères de la matière : des courbes vi­brantes d’acier blanc, et des lignes anguleuses d’acier noir.U Jusqu’au 18 avril. Galerie RX, 6 rue Delcassé, 75008 Paris.www.galerierx.com

de sculpture. ‣ Du 29·03 au 01·05. Le V.de 18 à 19h et le S. de 13 à 15h ou sur rdv.URue du Moulin 79 - 5680 Vaucelles -0496 95 24 13www.galeriedescollineshubert.com

ANVERSANVERSFifty One Fine Art PhotographyThe Other Self. Oeuvres de Vivian Maier,Jacques Sonck, Adama Kouyaté et NorbertGhisoland. ‣ Jusqu’au 05·04. Du Ma. au S.de 13 à 18h ou sur rdv.UZirkstraat 20 - 2000 Anvers - 03 289 84 58 -www.gallery51.com

Fifty One TooAll about Eve. Oeuvres d’Annie Kevans.‣ Jusqu’au 05·04. DuMa. au S. de 13 à 18hou sur rdv.UHostraat 2 - 2000 Anvers - 03 233 88 14www.gallery51.com

Galerie ZuidWatercolours. Oeuvres de Catherine Jan-sens. ‣ Jusqu’au 05·04. DuMa. au S. de 14à18h, le J. jusqu’à 20h.UPacificatiestraat 34 - 2000 Anvers -03 248 84 83 - www.galeriezuid.be

Tim Van Laere GalleryAdrian Ghenie. Peintures. ‣ Jusqu’au10·05. Du Ma. au S. de 13 à 18h.UVerlatstraat 23-25 - 2000 Anvers - 03 257 14 17www.timvanlaeregallery.com

BORGERHOUTZeno X GalleryHommage. Oeuvres de Cristof Yvoré. ‣ Jus-qu’au 12·04. Du Me. au S. de 13 à 17h.Twentyseven.one.seven. Oeuvres de DirkBraeckman. ‣ Jusqu’au 12·04.

UGodtsstraat 15 - 2140 Borgerhout - 03 216 16 26- www.zeno-x.com

FLANDRE OCCIDENTALE

KNOKKE-HEISTMaruani & Noirhomme GalleryHéroïnes & Just Like a Woman. Deux sériesphotographiques de Bettina Rheims. ‣ Du29·03 au 31·05. Les S. et D. de 11 à 18h30.UKustlaan 124-126 - 8300 Knokke-Heist -0475 31 97 49 - www.maruani-mercier.com

WAREGEMBe-PartThe Perfect Wave. Oeuvres de Nicolas Pro-vost. ‣ Du 30·03 au 11·05. Tous les joursde 11 à 17h.UWesterlaan 17 - 8790 Waregem - 056 62 94 10 -www.bepartlive.org

FLANDRE ORIENTALE

GENTFortlaan 1700:00:01: A Split Second. Oeuvres de Ma-nor Grunewald, Lawrence Malstaf, KikiSmith, Pieter Laurens Mol, Joey Kötting...‣ Jusqu’au 26·04. Du Me. au V. de 14 à18h, le S. de 12 à 18h ou sur rdv.UFortlaan 17 - 9000 Gent - 09 222 00 33www.fortlaan17.com

Ernest Pignon­Ernest, parAndré Velter

Forte actualité autourd’Ernest Pignon­Ernest.S’il vous reste un week­end pour le retrouverdans tous ses états à laMaison des Arts deMalakoff, un bel albumchez Gallimard vous legardera au chaud unevie entière. Sous laplume du poète et ami

André Velter (auteur de deux autres ouvrages frais émoulus,chez Gallimard : “Jusqu’au bout de la route” et “Tant desoleils dans le sang” qu’accompagne Pignon­Ernest), l’œuvreentier d’Ernest Pignon­Ernest se retrouve sublimé par lesmots, les engagements, les défis à l’ordre public et une siattrayante mise en page et en feuilles qu’il fait office de livred’artiste. C’est si poignant qu’on s’y plonge les yeux ferméset, quand on les rouvre, le livre se met à danser sous vosyeux éblouis ! Velter saisit le peintre au rythme de sesactions, au fil du temps, des entreprises, à contre­courantdes modes, à l’avant­garde de l’art de la rue. Pignon­Ernestfut et demeure, à 72 ans, jeune et fier comme un gardon,artilleur de mémoires, passeur d’idéaux, rapporteur deguerres du cœur et de l’esprit. Un témoin de voix àpréserver. Tout en vrac : la Commune, Rimbaud, Naples,Pasolini, les déracinés, Soweto, Artaud. On en passe, des plustragiques. Ce livre est un document d’exception porté par lesouffle de Velter, poète du verbe et de la pensée, par la foid’un Pignon­Ernest conscient de ses actes. Par l’image demoments intenses, la nuit tombée. Par le choix de papiersajustés aux mots, aux photos, par ses pleines pages, sa véritésans fard. Le condensé d’une vie à tu et à toi avec la libertérevendiquée, apposée sur les murs des villes, là où bat lecœur des hommes. (R.P.T.)

UAndré Velter : Ernest Pignon­Ernest, Gallimard, 360 pages,500 illustrations sous étui illustré, 50 euros.

Le livre de la semaine

GALLIM

ARD

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Agenda CulturelTél.: 02.211.27.23Email : [email protected]

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10 Adjugé! SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

Bosse

Si on propose une suite de gravures de Callotchez Morel à Bruxelles, on pouvait acheterplusieurs gravures d’artistes contemporainsde Callot chez Tajan, à Paris, le 21 mars der­nier. C’était le cas avec cette feuille emblémati­que d’Abraham Bosse, un des meilleurs illus­trateurs de la vie à la cour sous Louis XIII(1601­1643). Ici, il s’agit des vœux deLouis XIII et de son épouse Anne d’Autriche,suite à la naissance de l’enfant inespéré quefut Louis­Dieudonné, quatorzième du nom en1638. La feuille de 195 x 407 mm était annon­cée entre 200 et 250 €. Il fallut débourser650 € pour l’emporter.

650 €

TAJAN

PeintureChez DeVuyst audébut de cemois demars, laplus belleenchère esttombée surcette toiled’AntoCarte figu­rant des“Marins re­gardant lamer”. Elle aété vendueà 280000 €.

280000 €

ANNA

-MAR

IACH

IURI

ChoiseulCe très beau por­trait a été peintpar Louis­Michelvan Loo (1707­1771). Il perpé­tuait les traits duduc de Choiseul­Stainville,Étienne­François(1719­1785), enhabit de colonel­général des Cent­Suisses et Gri­sons (1762­1771). L’huile sur

toile, rentoilée mesurait 127 x 95 cm et prove­nait de la Galerie Wildenstein à Paris. Il a étévendu ce 25 mars chez Beaussant­Lefevre àParis pour la somme de 46000 €, soit 57500 €frais inclus, alors que la maison de ventes pen­sait le négocier entre 15000 et 20000 €.

57500 €

BEAU

SSAN

T-LEFEVR

E

l Salle des ventes

Albéric Collin envedette

h Chez Horta les 17 et 18 mars ona vendu des valeurs sûres. Lesbijoux ont bien donné également.

L’ÉCLECTISME ÉTANT LE ROI dans nos ven­tes, la variété des belles enchères n’avaitd’égal que la diversité des lots déposés. Il y eneut pour tous les goûts et même toutes lesbourses entre 38 400 € et quelques centainesd’euros pour des lots mineurs.

Les 38 400 € tombèrent le premier soir enfaveur d’un bronze d’Albéric Collin (1886­1962) figurant des félins en marche. Il s’agis­sait de l’estimation haute, à peine dépasséedu fait des frais. La deuxième meilleure en­chère fut offerte pour une toile espagnolepeinte dans la proximité de Giuseppe de Ri­bera et qui figurait une “Saint Pierre pê­cheur”. La toile de 130 x 103 cm était annon­cée entre 15 000 et 20 000 € et le cataloguesignalait qu’une composition similaire étaitpassée chez Koller (?), à Zurich en 2003. Ri­bera a souvent produit ce genre de portraitévoquant des philosophes ou des docteurs del’Eglise ou des apôtres. La Contre­Réformeadorait ce genre de tableau sinon votif dumoins capable de créer une réflexion reli­gieuse au sein de la personne qui l’admirait.Le lot fut finalement vendu à 36 000 €, frais

HORT

A

Cette puissante sculptured’Albéric Collin en bronze patinémontrant deux fauves marchant,s’est vendue chez Hortaà Bruxelles contre 38400 €le 17 mars dernier.

Salon

A nouveau chez Beaussant­Lefe­vre à Paris ce 25 mars, on trouvaitcet ensemble de salon d’époqueLouis XVI couvert de belles tapis­series et divisé en trois lots. Unebanquette était annoncée à 3 000€. La partie des sièges, fauteuils etcanapé pouvait se vendre à 4 000€. Quant aux deux marquises, el­les étaient à prendre à 6 000 €.C’était là les estimations hautes.Le premier lot est parti à 9 500 €plus les frais. Le deuxième trouvapreneur à 12 100 € et le troisièmelot s’en alla à 15 000 €, toujourssans les frais. Soit un total de36 600 € plus frais, ce qui doublelargement les estimations hautes.

36600 €

BEAU

SSAN

T-LEFEVR

E

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11Adjugé!SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Salle des ventes

Albéric Collin envedette

compris. C’est un prix plein de promesses ouun coup de folie.

Le troisième meilleur score tomba le se­cond soir de vente. Au lot 410 on trouvaitune paire de pochons en porcelaine à décorbleu et blanc, avec des fleurs en réserve et despapillons en guise de prises. La paire étaitgentiment annoncée entre 1 500 et 2 000 €,ce qui semblait parfaitement normal. Maisdans la salle il y eut un engouement inaccou­tumé pour ces choses de 5 cm de haut et lemarteau tomba à 35 400 €, ce qui est évi­demment énorme. Ensuite il fallait réserverune place pour la Cité ardente qui ne rate pasles sorties de lots plus que convenables. Ici ils’agissait d’une théière aussi belle qu’elleétait simple et généreuse par ses formes. Sapoignée de formes chantournée en partie enbois, était un régal pour l’œil. Elle portait lespoinçons de la cité en date de 1759 et dumaître orfèvre Olivier Franckson. Son poidsétait de 904 grammes. Elle était annoncéeentre 4 000 et 6 000 €. Dominique de Villegasqui tenait le marteau le fit choir sur la trèsbelle somme de 24 000 €. Liège a donc encoreses défenseurs et après la commode en mar­queterie passée chez Mosan (voir parailleurs), voilà une deuxième grande satisfac­tion pour la gloire de la principauté.

A propos de marqueterie, la cinquièmeplace de la vente Horta fut détenue par unspectaculaire scriban en placage de noyer,

aulne, amarante et autre bois de ronce.C’était un meuble allemand et sans douterhénan. Le meuble haut de 215 cm quandmême, semble avoir appartenu au princeévêque de Wurzburg. On en escomptait20 000 à 30 000 €. Le sort fut fixé à 22 200 €,ce qui par rapport à la commode liégeoise à85 000 € (Mosan) ne pèse pas bien lourd. Etpourtant ce scriban était une pièce impo­sante. Son résultat est dès lors quelque peudécevant.

Il y eut par contre une très belle enchère enfaveur d’une céramique. Il s’agissait d’uneœuvre de Théodore Deck (1823­1891), ayantla forme d’une vasque sur piédouche enfaïence émaillée polychrome au décor de pu­tti, avec des prises en haut­relief au motif an­thropomorphe. Le lot fut lancé à l’estimationbasse soit 2500 € et ne finit sa course qu’à12000 €, ce qui est remarquable. Notons en­core pour achever ce petit tour dans le passérécent cette toile curieuse d’un homme à mi­corps regardant un crâne avec un air interro­gateur et dont l’auteur n’était pas connu. Onle disait français (et pourquoi pas espagnolou nord­italien vers 1680 ?), et travaillant audébut du XVIIIe siècle. La toile proposéecomme une “Allégorie de la Vanité” a été ven­due à son estimation haute ou presque, soit11 400 €. Et ce n’était pas facile à vendre dufait de la sévérité du sujet.Ph. Fy.

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12 Le marché SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Vente publique

Succès pour Madamede Courvalh Sotheby’s vendait ce mardiun ensemble de dessins etd’objets d’art de la vicomtessede Courval, née Mary Ray etdécédée en 1902.

DANS LE QUARTIER des Champs­Ély­sées, les promotions immobilières de laseconde moitié du XIXe siècle ont permisde construire des bâtiments de grandequalité et notamment des hôtels de maî­tres comme disent les Français. Il suffitde quitter l’avenue, de prendre des tan­gentes et de lever la tête pour voir des fa­çades somptueuses, larges et hautescomme celle de la Fondation Saint Lau­rent. C’était le cas pour les Courval. MaryRay (1835­1902) était l’héroïne d’unevente chez Sotheby’s ce mardi. Elle était

devenue Madame Charles vicomte deCourval et quitta sa ville natale de NewYork pour vivre à Paris dans un mondeculturellement bouillonnant.

Les Courval habitaient le “PavillonCourval” à Trouville dans le Calvados etpossédaient le superbe château d’épo­que Louis XIV de Pinon, près d’Anizy,dans l’Aisne, construit par Mansart. Cechâteau fut le QG du général von Klückqui y reçut le Kaiser en 1914; le villagefut détruit totalement en mai 1918.Contrairement à Tilloloy près de Roye,(aux d’Andigné), reconstruit à l’identi­que, ici on a érigé un bâtiment modernesans rapport avec l’ancien.

La demeure parisienne des Courval setrouve au 6 de la rue Paul Baudry (1828­1886), peintre célèbre en son temps,chantre de l’académisme avec Bouguer­reau et Cabanel. Cela tombe bien car lesCourval furent des collectionneurs d’artdu même esprit que les Rothschild, les

Fould, les Camondo, les Ferrari connuscomme ducs de Galliera, les Pereire etbien d’autres. Cet hôtel a été transforméet est occupé par un bureau d’avocatsd’affaires.

On est donc dans la grande traditiondu bon goût, issu de l’ancien régime. Lavente s’est bien déroulée, conformémentaux prévisions qui tablaient pour les 113lots entre 1,3 et 1,9 million d’euros. Il envint finalement 2,3 millions, frais com­pris. Les vendeurs étaient les descen­dants directs des vicomtes de Courval,sans doute les princes de Poix, héritiersdu duc de Mouchy, Philippe de Noailles,décédé en 2011.

Parmi les pièces importantes, il fautmettre en exergue une petite toile (40 x60 cm), de Nicolas Lancret (1690­1743),élève de Watteau “Les Agréments de laCampagne”. Cette composition se trou­vait dans la collection Pillet, dit le catalo­gue, (Paillet sans doute vu la localisation),

rue de la Grange Batelière, près deDrouot, depuis 1789 jusqu’en 1883. Lelot était attendu entre 150000 et 200000€; il a été vendu à 349500 €, frais com­pris; achat d’un collectionneur français.On a vendu ensuite et à l’estimation bassede 300000 €, une paire de vases corneten porcelaine de Chine de céladon gau­fré. Ils étaient d’époque Quianlong, àmontures de bronzes dorés de la fin durègne de Louis XV et, à dire vrai, déjàLouis XVI de style; également en faveurd’un particulier français. Puis un mar­chand anglais a emporté pour 145000 €sur une base de 5000 à 6000€, une toileattribuée à Henri­Horace de la Porte(1728­1793). Il s’agissait d’une naturemorte d’instruments à vents et partitionsdans le goût de Chardin, comme on envoit deux de Chardin dans le grand salondu musée Jacquemart­André à Paris. Il y adu rêve dans l’air…Ph. Fy.

SOTH

EBYS

Cette toile de Lancret a été vendue ce mardi au-delà de toutes espérances à 349500 €.

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13Le marchéSEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Vente publique

Des centaines delots chez Morel

UNE FOIS PASSÉES LES CARTES posta­les consacrées à des vues de villes etvillages de Belgique et de France pourune bonne part (Congo, USA, etd’autres lieux sont également repré­sentés), sans compter quelques imagesd’Epinal, des lots de fantaisies et quel­ques châteaux épars comme celui deBois de Samme à Braine­le­Château, lavente va se diriger vers les gravures. Ony trouvera des reproductions duvoyage de Grèce et de Turquie, effectuéau début du XIXe siècle par un comtede Choiseul­Gouffier (400 à 500 €).Une très jolie gravure d’un paysagehollandais en hiver et en couleurs, da­tant des années 1770 sans doute, n’estannoncée qu’entre 60 et 80 €. Une gra­vure d’époque montrant la place duPeuple à Rome, par Piranèse, n’est éva­luée qu’entre 75 et 100 €. La vue deSpa, par Merian, vers 1650, devrait senégocier entre 125 et 150 €. Celle duchâteau de Chokier, par Remacle LeLoup (vers 1740), pourrait changer demains à 50 ou 60 €; on vous signale cecicar ce château important commence àverser dans les demeures en péril mal­gré tout l’amour qui lui est porté par lepropriétaire.

Le lot 92 est intéressant car il estcomposé de gravures de Jacques Callot

(1592­1635), magnifique artiste lor­rain, comme Georges de la Tour,comme Jacques Bellange, comme De­ruet et Claude Lorrain bien sûr.

Le catalogue signale que ce sont derares épreuves du premier état, surtrois, avant l’adresse d’Isaël qui étaitl’éditeur et avant la pose des numéros.Cette suite fut éditée à Paris en 1631.On en espère entre 300 et 500 €. Dansle domaine plus littéraire, les “Oraisonsfunèbres” d’André Malraux, publiéesen 1984 et ornées de dix planches li­thographiées d’Eduardo Arroyo, de­vraient se vendre entre 1000 et 1200 €.Et pour rester dans le ton, on vous si­gnalera un album d’annonces mortuai­res de la première moitié du XIXe siècleen général, de la région flamande, quidevrait partir pour 125 à 150 €; il y a làenviron deux cents pièces (lot 277).Juste après se trouveront des archivesprivées dont certaines sont en liaisonavec la région de Binche (125 à 150 €).Puis on comptera encore avec un lot deplans cadastraux manuscrits concer­nant Boitsfort (100 à 120 €). Ils ont étéexécutés en 1806 et 1823 à la requêtede M. De Moor de Mentock. Dans legenre curieux, il se trouve au lot 293,un carton d’invitation au couronne­ment du dernier roi d’Hawaï, en datede 1883. Il s’agit de David Kalakaua(1836­1891). On y joint le faire­part dedécès du duc de Berry le 11 avril 1820(75 à 100 €).Ph. Fy.UA voir surwww.moreldewestgaver.auction.fr

MOR

EL

Les “Oraisons funèbres” d’André Malraux, publiées en1984 et ornées de dix planches lithographiées d’EduardoArroyo, devraient se vendre entre 1000 et 1200 €.

h Cartes postales, gravures,livres illustrés, manuscritsconstituent une bellevacation pour ce 29 mars.

l Foire art contemporain

Rendez­vous de printemps : Milan et São Paulo

LES GALERIES BELGES SONT DE PLUS EN PLUS pré­sentes sur le front des foires internationales. A Dubaïqui vient de se clôturer, elles étaient cinq : Gladstone,Rodolphe Janssens, Greta Meert, Daniel Templon etObadia. Plus proche de nous, la foire de Milan, Mi Arttrès majoritairement italienne et attirant un publicnational, verra la participation d’Elaine Lévy Project(Bruxelles) avec un solo du peintre John Rochas quipratique le monochrome blanc ou dans des tonalitéstrès douces. La galerie de Brooklyn et de Bruxelles,Claering, reprise dans la section des lieux émergents,annonce un jeune peintre abstrait américain, Sébas­tien Black (1985). On joindra, en provenance de Dubaïla galerie de la Belge Isabelle van den Eynde, invitéedans une expo curatoriale avec l’artiste Lara Baladi.

Dans le continent sud­américain, la foire de SaoPaulo prend de plus en plus d’ampleur car la ville et le

pays connaissent une activité artistique croissante etune multiplication de jeunes collectionneurs. Pasétonnant qu’elle attire des pointures telles Gagosian

qui y défendra notamment Carsten Höller, La Lissonlondonienne, Michel Werner et Marian Goodman quitoutes deux proposeront du Marcel Broodthaers, Ro­pac, White Cube, Yvon Lambert, ou Nathalie Seroussiavec des œuvres de Chantal Akerman.

Une seule galerie bruxelloise y tiendra un stand, Ve­dovi qui se déplace avec Magritte ainsi que Richter,Wool, Judd, Dubuffet. La parisienne Art : Concept ac­crochera des photos de Geert Goiris tandis que la célè­bre américaine David Zwirner, une des galeries lesplus importantes au monde, comptera des œuvres dequatre artistes belges : Francis Alÿs, Luc Tuymans, Mi­chael Borremans et Raoul De Keyser ! Cette foire estun marché à suivre car São Paulo compte d’excellentesgaleries et quelques artistes brésiliens qui vont accé­der à la notoriété.C.L.UMi Art 2014. Du 28 au 30 mars. Entrée vialescarampo, porte 5, pavillon 3, 20149 MilanUSP­arte/2014. São Paulo Art Fair. Du 3 au 6 avril.Pavilhão Ciccillo Matarazzo (Biennial Pavilion), Parque doIbirapuera, Portão 3, São Paulo.

L’AR

TISTE©PH

OTOD.R.

“Tornado”, une œuvre (en collaboration avec Julien De-vaux) de 2000-2010, vidéo projection, 39 min, couleur etson, de l’artiste belge (vit à Mexico) Francis Alÿs, représentéà S.P. Arte par la galerie new-yorkaise David Zwirner.

h Artistes et galeries belges en diasporade plus en plus mondiale.

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14 Le marché SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Résultats

Quelques surprises uccloises

LES CHOSES INTERPELLANTES débutèrent dès le premier numéro avecune toile d’Henri­Victor Wolvens (1896­1977) : “L’Hôpital militaire àBredene”, peint sur une toile de 50 x 70 cm et que les experts maisonpensaient vendre entre 400 et 600 €. Les amateurs en salle en décidèrentautrement et le lot fut adjugé par Serge Hutry à 3 800 €, frais compris. En­suite, il y eut cette “Jeune maman jouant avec son bébé” peinte, semble­t­il, par Eugène De Block (1812­1893), qui était une toile estimée en­tre 1 000 et 1 500 €. A nouveau les amateurs se montrèrent généreux etpoussèrent le lot jusqu’à 2800 €. Et cela continua avec le lot 22 où se trou­vait un “Christ au jardin des oliviers” attribué à Jean Mabuse dit Gossaert(1478­1532), artiste maniériste flamand qui inventait des architecturesgothiques incroyables. Le panneau de 76 x 56 cm démarra à l’estimationbasse soit 2000 € et finit sa course après une jolie bataille d’enchères à11 000 €.

Par après, la générosité s’est un peu tarie mais cela n’a pas empêché parexemple que “Le Hameau” de Jakob Smits, huile sur toile de 90 x 101 cm,se vende au pied de l’estimation basse, à 11500 €. Mais elle revint à la fa­veur d’une toile de Soudeikine, peintre russe qui travailla dans le milieuparisien d’avant la Grande Guerre. Sa toile de 1910 figurait un intérieurde salon, vide d’âmes. Le lot était annoncé entre 10 00 et 1 500 €, sommeslargement contredites par la foule qui poussa la composition jusqu’à8 500 €.

On notera encore la satisfaction des 2 600 € placés sur “Le Port” de RenéGuiette, œuvre sur papier, à l’encre et à l’aquarelle. L’estimation allait de600 à 800 €, ce qui montre comme pour les autres lots combien les mar­ges étaient possibles et la volonté de vendre forte chez les déposants. Ledeuxième soir, les portefeuilles furent moins généreusement ouverts. Ilfaut en retenir quand même les 6 200 € obtenus pour deux “Chen­Fo as­sis” séparés par une grille de bambou et faisant office d’écran de chemi­née. Il s’agissait d’un travail chinois des années 1880­1900 que la sallepouvait vendre entre 700 et 900 €.

2 200 € vinrent couronner une paire d’assiette de la Compagnies des In­des du XVIIIe siècle, portant les armoiries de la famille “de la Bistrade” si­gnale le catalogue. On eut préféré Bistrate. Du côté du mobilier, on se li­mitera à signaler un ensemble de salon de style “Retour d’Egypte” sansdoute français. Il était en noyer sculpté et patiné et comprenait un canapé,une paire de bergères et quatre fauteuils. Le lot a été vendu à l’estimationhaute, soit 3 500 €. Près de 70 % des lots furent vendus.Ph. Fy.

h La dernière dispersion chez VDK a été intéressante.Plusieurs lots sortirent de l’ordinaire financier.

Ce “Christ au jardin des oliviers” de l’entourage de Jan Gossart , annoncé à 2000 € a été vendu11000 €, frais compris.

VDK

l Evénement

Souvenirs plus que disputés

L’ÉTUDE DE ME OSENAT à Fontaine­bleau n’en revient toujours pas. Ven­dredi passé, à la veille de la vacation dessouvenirs de l’Empereur, détenus jadispar Achille Archambault, dont nousavons parlé naguère, la dispersion a étéinterdite par la Justice pour cause deconflits entre des personnes se considé­rant comme héritières. L’étude a diffuséle communiqué suivant en signalantque la vente n’était pas annulée mais re­

portée. Cet événement est très rare ensalle de ventes. Parfois cela arrive pourun lot ou deux, mais guère pour une va­cation dans sa totalité. Les tribunauxdevront se prononcer avant la remisedes objets sur le marché : “Alors que lavente des derniers effets personnels del’Empereur Napoléon Ier à Sainte­Hélène afait l’objet d’une préparation rigoureuse etd’une importante couverture médiatiquedepuis plus de six mois, certaines person­nes se prétendant comme co­indivisairesdes biens, parmi lesquelles une ancienneministre du gouvernement Villepin, ontdemandé l’interdiction de la vente par as­signation délivrée la veille de la vente à18h30 pour une audience en référé le len­demain, jour de la vacation. Elles revendi­quent ainsi soudainement la propriété des

lots pourtant détenus par la vendeuse de­puis plus de 45 ans, sans que quiconque nese soit jamais manifesté auparavant. Lesjuges ont ordonné, contre toute attente, lasuspension de la vente des souvenirs de lacaptivité de L’Empereur Napoléon Ier quidevait se tenir le 23 mars 2014 à Fontai­nebleau. Une action au fond devrait fairela lumière prochainement sur la réalitédes droits allégués par les prétendus co­in­divisaires, la société Osenat se réservant lapossibilité d’intenter une action pour en­trave aux enchères. Dans ces conditions,Me Jean­Pierre Osenat a décidé d’ajournerla vente”. Il faut dire que la venderessetout comme son avocat habitent laCorse et que cet éloignement n’a pas fa­cilité les choses eu égard au timing.Ph. Fy.

OSEN

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La vente des effets personnels de l’Empereurn’aura finalement pas eu lieu.

h Une bataille familialeempêche la vente impérialeprévue samedi passé àFontainebleau.

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15Le marchéSEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Sous le marteau

Seule la qualité paye

Il Y AVAIT PLEIN de bonnes choses à l’Hôteldes ventes mosan ces 19 mars et 20 mars. Lio­nel Nagant était confiant et cette positionavantageuse avant d’entamer les débats a étécouronnée par quelques très belles enchères.“Tout ce qui est rare sur le marché et neuf en ter­mes d’apparition ne pose guère de problème et sevend même très bien. Pour ce qui est de qualité se­condaire, cela se complique très vite et on ne dé­passe que rarement les estimations. Sitôt que l’ondescend encore dans l’échelle des qualités, c’est lagalère et il y a peu de chances de réussir”, nousdisait le directeur de la salle après ses ventes.

C’est donc qu’il faut sélectionner encore etencore et par ailleurs faire baisser les prix desestimations, basses notamment, qui serventgénéralement de repère comme prix en des­sous duquel on ne peut vendre.

Ne pas vendre un lot, c’est faire des frais inu­tiles. Or une salle n’a pas de temps à perdreavec des lots chargés de trop d’incertitudes.On est très loin ici de la politique menée par lasalle de ventes Rops à Namur qui prend tout,quitte à perdre de l’argent sur un assez impor­tant pourcentage de lots. Mais cela rend ser­vice aussi de tout prendre.

Les propos de Lionel Nagant se reflétèrent il­lico sur les pans taillés et coupés des vases pro­venant du Val­Saint­Lambert. Un sur deux sevendit à l’estimation basse, frais compris, dansdes zones de prix évoluant de 300 à 500 €. Pa­reil pour les verres moulés des ateliers desNancy et divers objets de vitrine manquantd’âge et de surprise.

Pour la section de l’argenterie, il y eut unmême mélange de retraits et de ventes sympa­thiques, mais sans plus. On notera toutefoisles 7000 € (plus frais comme les autres prixénoncés), offerts sur une paire de saupoudroiret moutardier aux poinçons de Liège, en l’an­née 1787, du temps de l’évêque Hoensbroecket de l’orfèvre Berryer.

Une petite cafetière “égoïste” venant de Pariset exécutée entre 1781 et 1789 a été cédée

contre 750 €. Puis une paire de chandeliers destyle Louis XVI, liégeois, datant de 1792 etportant les poinçons de l’ultime vacance dusiège, a été adjugée à 3200 €. Un très beau reli­quaire anversois vers 1750, de style encore ba­roque poinçonné par Michel Verberckt, sansdoute de la même famille que les menuisiersqui travaillaient à Versailles dans les apparte­ments du roi Louis XV, a trouvé preneur dansla zone des estimations à 2600 €. L’objet avaitété transformé en une sorte d’horloge par lapose d’une montre dans l’espace réservé à larelique.

Par contre, un lot de nombreux couverts duXVIIIe siècle, dépareillés, n’a pas trouvé pre­neur à 600 €. Pareillement, tout un ensembled’objets africains, masques, sculptures diver­ses, affichés entre 500 et 12000 € est passé àcôté de son sujet. A part trois lots vendus, toutle reste va retourner chez le déposant. Commequoi une vente n’est pas l’autre. On espéraitévidemment mieux après la vente de cetautomne.

Il y eut trois phénomènes intéressants pourfinir. D’abord le secteur des armes à feu etblanches. Cela faisait très longtemps qu’àLiège une collection d’une telle ampleurn’était plus apparue. Le succès fut importantet tous les lots furent vendus. Puis il y eut unecommode en marqueterie liégeoise vers 1720,qui provenait d’un château de la principautéet qui n’avait jamais quitté sa famille depuisl’Ancien Régime. Elle s’est vendue largementau­dessus de l’estimation haute, soit 85000 €,frais compris. Voilà qui est réconfortant. Enfin,deux pièces égyptiennes qu’avait venduesJannine Goossens, antiquaire à Liège qui vitmieux ses 85 ans que Marthe Mercadier, firentmerveille. Il s’agissait d’un Ibis accroupi enbois sculpté, d’époque Saïte, vendu à 30000 €,puis d’une tête en granit rose négociée à13000 €, plus frais toujours. La rareté a payé.Philippe FarcyUTout se voit sur www.hvm.be

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Cette commode en marqueterie liégeoise dont le travail vaut bien les commodes de Hache à Grenoble, s’estvendue à 85000 € chez Mosan à Liège.

h La vente de cette mi­mars à Liège chez Mosan a été un joli succèsmais avec les réserves d’usage. Le “top­quality” se vend sans peineet c’est galère pour le reste.

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16 L'actu SEMAINE DU 28 MARS AU 3 AVRIL 2014 ARTS LIBRE

l Photographie

Cuba si ?

CELA FAISAIT UN BOUT DE TEMPS que l’on n’avaitplus entendu parler d’Andres Serrano. Côté nouvel­les, on en était resté à la dégradation en 2011 de sonimage “Piss Christ” à la Fondation Lambert en Avi­gnon suite à des protestations de l’archevêché et deparlementaires UMP.Cette photographie qui repré­sente un Christ dans un bocal d’urine est une sortede fond de placement de notoriété pour ce photo­graphe qui pourtant vaut mieux que les scandalesqu’il a déclenchés fin des années 1980. En témoignepar exemple sa série “The Morgue”, très picturale,qui lui assura quelques années plus tard un statutde “classique” de la photographie au format tableau.Côté images le voici donc de retour. La galerie Na­

thalie Obadia présente en effet en ce moment sanouvelle série sur Cuba. Dans les beaux espaces dela rue Charles Decoster, on retrouve le résultat d’untravail réalisé lors d’un voyage de 6 semaines en2012. Il répondait alors à l’invitation de Jorge Fer­nandez, directeur de l’Institut Wilfredo Lam, quisouhaitait sa présence à la Biennale de la Havanequ’il dirige. Andres Serrano saisit cette opportunitépour séjourner dans l’île de ses racines – sa mèreétait d’origine cubaine – et pour y réaliser ce travail.

Un vrai défi en fait, tant l’imagerie concernantCuba est solidement établie. Depuis des lustres, onnous ressert en effet des clichés de rues à l’architec­ture coloniale remplies de grosses voitures améri­caines des années 50. Serrano évite évidemment cepiège­là, mais – réalité oblige­ il nous ramène versdes ambiances de décrépitude bien connues. Parti­culièrement dans tous ces intérieurs qui n’ont pasété renouvelés depuis un demi­siècle (une salle debain incroyable, un salon aux fauteuils éventrés, ouun autre complété avec une chaise longue de jar­din…), mais aussi quelques vues extérieures cen­trées, il est vrai, sur des personnages.

C’est dans ses portraits que l’on reconnaît lemieux l’auteur de “America and other work”. Il y acette manière ­qui surprend toujours­ de cadrer“serré”, de s’approcher jusqu’à ce que rien ne nouséchappe, jusqu’à ce que les visages deviennent devéritables paysages. Il y a aussi cette façon d’éviterles regards, de laisser les modèles regarder vers lehaut comme dans des images pieuses ­sulpiciennesmême­ ce qui ne surprend pas de la part de cethomme qui se dit chrétien et croyant à l’instar deson compatriote Witkin.

On passera sur cette photo de la fumeuse de cigarequ’on a vraiment du mal à prendre au second degrépour revenir sur un dernier portrait ­c’est le cas dele dire­ réalisé… à la morgue. Cette photographied’un visage apaisé est à la fois celle d’un vieillard re­joignant l’image de la ruine de son pays et celle d’unartiste revenu à un thème de prédilection.Jean-Marc BodsonUCuba”, photographies d’Andres Serrano. Bruxelles,Galerie Nathalie Obadia, 8, rue Charles Decoster.Jusqu’au 17 avril, du mardi au vendredi de 10h à 18h etle samedi, de 12h à 18h. Rens : www.galerie­obadia.com

h Une nouvelle série d’AndresSerrano sur Cuba chez Obadia.

Alicia Alonso, Prima Ballerina and Choreographer, 2012 et Fa-mily Portrait 2012 .

ANDR

ESSERR

ANOCO

URTESY

GALERIEOB

ADIA

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Bio express

Né à New York en 1950, de parents originaires duHonduras et de Cuba, Andres Serrano grandit àBrooklyn où il étudie à la Brooklyn Art School. En1987, il est au cœur d’un scandale qui le fait mon-dialement connaître, à la suite de l’exposition del’œuvre Immersions, “Piss Christ”, une photogra-phie d’un crucifix immergé dans un bocal d’urine.Ses œuvres sont présentes dans de nombreusescollections privées et publiques, parmi lesquellesse trouvent le CAPC Musée d’Art Contemporain deBordeaux, le Musée Reina Sofia à Madrid, le Whi-tney Museum of American Art de New York, lesInstituts d’Art Contemporain de Chicago, de Bostonet d’Amsterdam.