substitution de l’arachide (arachis hypogaeae...
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Mémoire de fin d’études pour l’obtention du
Diplôme d’Ingéniorat en Agronomie,
Grade Master en Sciences Agronomiques et Environnementales
SUBSTITUTION DE L’ARACHIDE (ARACHIS HYPOGAEAE) PAR LE
TOURTEAU DE JATROPHA MAHAFALENSIS DANS LA RATION DES
POULETS GASY DE RACE LOCALE :
EFFETS SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES
STADE DE FINITION
Soutenu le : 10 Janvier 2020
Par
SEING Lyno Michael
Promotion : « FANDRIAKA »
MEMBRES DE JURY
Président de Jury : Mr RANDRIANARIVELOSEHENO Jules Arsène, Professeur d’Enseignement
Supérieur
Encadreur : Mr RABEARIMISA Rivo Nirina, PhD
Examinateurs : Mr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Professeur Titulaire
Mme HANTANIRINA Herisoa Isabelle, Docteur
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
************
Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
(E.S.S.A)
Mention Sciences Animales
Mémoire de fin d’études pour l’obtention du
Diplôme d’Ingéniorat en Agronomie,
Grade Master en Sciences Agronomiques et Environnementales
SUBSTITUTION DE L’ARACHIDE (ARACHIS HYPOGAEAE) PAR LE
TOURTEAU DE JATROPHA MAHAFALENSIS DANS LA RATION DES
POULETS GASY DE RACE LOCALE :
EFFETS SUR LES PERFORMANCES ZOOTECHNIQUES
STADE DE FINITION
Soutenu le : 10 Janvier 2020
Par
SEING Lyno Michael
Promotion : « FANDRIAKA »
MEMBRES DE JURY
Président de Jury : Mr RANDRIANARIVELOSEHENO Jules Arsène, Professeur d’Enseignement
Supérieur
Encadreur : Mr RABEARIMISA Rivo Nirina, PhD
Examinateurs : Mr RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Professeur Titulaire
Mme HANTANIRINA Herisoa Isabelle, Docteur
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
************
Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
(E.S.S.A)
Mention Sciences Animales
DEDICACES
« Reconnais-le dans toutes les voies, et il aplanira tes sentiers » (Proverbes 3 :6)
Je dédie ce mémoire à :
Mes parents, SEING Luciano Gilbert et RAKOTOARINOSY Vero Tsiriniony, pour
leurs efforts consentis pour mon éducation. Je vous remercie aussi pour votre amour et
votre patience.
Mon frère, RAKOTOARINOSY SEING Anthony, qui m’a encouragé et m’a soutenu
moralement durant mes études ;
Mes amis et ma famille, pour votre soutien, vos prières et votre amour.
Que Dieu vous bénisse !!!
SOMMAIRE
INTRODUCTION
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
I. GENERALITES SUR L’AVICULTURE ET L’ALIMENTATION
1. Origine des poulets gasy
2. Classification
3. Performances et productivités
II. RESSOURCES ALIMENTAIRES NON CONVENTIONNELLES
1. Généralités sur le jatropha :
2. Généralités sur l’arachide
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE
I. MATERIELS ET METHODES
1. Présentation synthétique des études en phase démarrage et croissance
2. Matériels
3. Méthodes
II. RESULTATS
1. Performances pondérales et gains moyens quotidiens
2. Consommation alimentaire et indice de consommation
3. Taux de mortalité
III. DISCUSSIONS
1. Performances pondérales
2. Gains moyens quotidiens
3. Consommation alimentaire
4. Indice de consommation
5. Taux de mortalité
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIES
a
REMERCIEMENTS
Nous rendons grâce à Dieu qui nous a prêté la vie et la bonne santé jusqu’à ce que ce
travail soit accompli.
Nous tenons à remercier :
Monsieur RANDRIANARIVELOSEHENO Jules Arsène Mbolatianarizao,
Professeur d’Enseignement Supérieur, Enseignant Chercheur et Chef de la
mention Sciences Animales de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
(ESSA), d’avoir accepté de présider le jury de ce mémoire ;
Monsieur REBEARIMISA Rivo Nirina, PhD, Enseignant Chercheur à l’ESSA,
notre encadreur, qui n’a aménagé ni son temps ni ses moyens pour nous diriger,
nous assister et nous conseiller tout au long de la réalisation de ce travail ;
Monsieur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène, Professeur Titulaire,
Maître des conférences, Enseignant Chercheur à l’ESSA, d’avoir accepté parmi
les membres de jury en tant qu’examinateur de ce mémoire ;
Madame HANTANIRINA Herisoa Isabelle, Docteur, Maître de conférences,
Enseignants Chercheur à l’ESSA, d’avoir aussi accepté parmi les membres de
jury en tant qu’examinateur de ce mémoire ;
Nous adressons également nos vifs remerciements aux :
- Directeurs de la société Phileol, Monsieur Njaka et Monsieur Nary, qui nous ont
aidés et encadrés lors de l’expérimentation sur terrain ;
- Responsables de l’usine Phileol Tsihombe, Monsieur Odon et Monsieur
Florentin qui nous ont accueillis chaleureusement pendant la réalisation de
l’expérimentation sur terrain ;
- Projet GEMAHA financé par COI qui a appuyé ce travail de recherche ;
- Responsables et personnels du laboratoire biologie animal ESSA Ankatso qui
nous ont aidés sur la préparation des échantillons des aliments et des fèces ;
Je tiens à remercier également à ma famille et à tous ceux qui ont contribué de près et de
loin à l’élaboration de ce mémoire.
b
LISTE DES ABREVIATIONS
°C : degré Celsius
ADER : Agence de Développement de l’Electrification Rurale
ANOVA : Analyse de la variance
AVSF : Agronomes et Vétérinaires Sans Frontières
Ca : Calcium
CAI : Consommation alimentaire individuelle
CIRAD : Centre de Coopération Internationale en Recherche Agronomique pour le
Développement
cm : centimètre
CMV : Complément minéralo-vitaminé
COI : Commission de l’Océan Indien
CTA : Centre Technique de coopération Agricole et rurale
EM : Energie métabolisable
EMV : Energie métabolisable volaille
ESSA : Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques
FAO : Food and Agriculture Organization
FOFIFA : Foibem-pirenena momba ny Fikarohana ampiharina amin’ny Fampandrosoana ny
eny Ambanivohitra
g : gramme
GEMAHA : Génération d’électricité rurale à partir du Jatropha mahafalensis
GMQ : Gain moyen quotidien
h :heure
IC : Indice de consommation
INRA : Institut National de la Recherche Agronomique
ITAVI : Institut Technique de l’Aviculture
j :jour
KCal : Kilocalorie
c
kg : kilogramme
km : kilomètre
L. : Linné
m : mètre
MAT : Matières azotées totales
Met : Méthionine
mg : milligramme
P : Phosphore
PV : Poids vif
RC : Rendement en carcasse
TM : Taux de mortalité
UE : Union Européenne
d
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Recommandation nutritionnelle pour la poulette biologique âgée de 23 semaines . 9
Tableau 2: Poids des animaux en phase démarrage et croissance ............................................ 17
Tableau 3: Consommation alimentaire en phase démarrage et croissance .............................. 18
Tableau 4: Compositions centésimales des rations expérimentales ......................................... 22
Tableau 5: Valeurs alimentaires des rations expérimentales.................................................... 23
Tableau 6: Performances pondérales des poulets gasy selon le taux d’incorporation du
tourteau de jatropha dans la ration ........................................................................................... 27
Tableau 7: Effets de l’incorporation du tourteau de jatropha sur la consommation et indice de
consommation des poulets gasy en stade finition .................................................................... 29
Tableau 8: Taux de mortalité pendant la phase finition ........................................................... 32
e
LISTE DES PHOTOS
Photo 1: Plante de Jatropha mahafalensis ............................................................................... 10
Photo 2: Plante d’arachide (Arachis hypogeae) ....................................................................... 14
Photo 3: Bain-marie du tourteau de jatropha ........................................................................... 21
f
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Schéma de la disposition des lots ............................................................................. 20
Figure 2: Evolution du poids vif des poulets nourris par un aliment sans tourteau de jatropha
(R0) et avec tourteau de jatropha à 5 (R5), 10 (R10) et 15% (R15) ........................................ 27
Figure 3: Evolution du gain moyen quotidien nourri ayant reçu un aliment sans tourteau de
jatropha (R0) et avec tourteau de jatropha à un taux de 5 (R5), 10 (R10) et 15 %(R15) ......... 28
Figure 4: Evolution de la consommation alimentaire individuelle des animaux nourris au
régime sans jatropha (R0) et avec jatropha à un teneur de 5 (R5), 10 (R10) et 15% (R15) .... 30
Figure 5: Evolution de l’indice de consommation des poulets ayant reçus la ration sans
tourteau de jatropha (R0) et avec tourteau de jatropha à 5 (R5), 10 (R10) et 15% (R15) ....... 31
g
FINTINA
Ny fikarohana dia natao mba hijerena ny vokatrin’ny fanoloana ny voanjo amin’ny
faika (tourteau) azo avy amin’ny Hatratra (Jatropha mahafalensis) eo amin’ny fahombiazana
ara-pitomboan’ny akoho gasy eto Madagasikara. Ny toerana nanaovana ny fikarohana dia tao
amin’ny orinasa Phileol Tsihombe, ny 15 Desambra 2018 ka hatramin’ny 21 Janoary 2019.
Akoho gasy miisa 57 no nanaovana ny fanandramana izay mitsinjara 04 (efatra) miisa 19,15,
12 ary 11 araka ny vondrona R0, R5, R10 ary R15.Karazan-tsakafo 04 (efatra) izay misy faika
azo avy amin’ny Hatratra amin’ny tahany 0, 5, 10 ary 15 isan-jato no nomena ireo akoho. In-
droa isan’andro no fanomezana ny sakafo. Ny lanjan’ny sakafo nomena, tsy lany sy ny
isan’akaho maty isan’andro ary ihany koa any lanjan’akoho isan-kerinandro dia samy raketina
an-tsoratra avokoa. Hita ary fa ireo akoho izay nihinana sakafo tsy nisy jatropha no manana
fahombiazana ara-pitomboana tsara kokoa raha mitaha amin’ireo izay nihinana sakafo misy
jatropha ary ny fiakaran’ny tahan’ny faika (tourteau) azo avy amin’ny Hatratra tao amin’ny
sakafo dia miteraka fihenan’ny fitomboan-danjan’ireo akoho. Ny fanoloana ny voanjo
amin’ny tourteau de jatropha ihany koa dia miteraka fihenan’ny fihinanan-tsakafon’ireo
akoho izay tsikaritra tao amin’ireo vondrona R5, R10 ary R15. Vokatr’ity fikarohana ity ary
no hahafahana manolo-kevitra fa ireo mpanakana ny singa maha-velona (facteurs anti-
nutritionnels) indrindra indrindra ny esters de phorbol dia singa zava-dehibe indrindra
hahafahana mamaritra ny fatra avo indrindra hampiasana azy ao anaty sakafo, ary tsara kokoa
raha tsy atao mihoatry ny 5 isan-jato ny fatran’ny jatropha ao anatin’ny sakafon’akoho gasy.
Teny manan-danja : Hatratra (Jatropha mahafalensis), akoho gasy, fahombiazana ara-
pitomboana, fanoloana, voanjo
h
RESUME
La présente étude a été faite pour déterminer les effets de la substitution de l’arachide
par le tourteau de Jatropha mahafalensis sur les performances zootechniques des poulets gasy
à Madagascar. L’expérimentation s’est déroulée à l’usine Phileol à Tsihombe, durant la
période allant du 15 décembre 2018 au 21 Janvier 2019. 57 poulets de race locale âgées de 24
semaines ont été élevés dans 04 (quatre) lots constitués par 19, 15, 12, et 11 poulets
respectivement pour le groupe R0, R5, R10 et R15. Les animaux ont été nourris par des 04
(quatre) régimes alimentaires différents par leurs taux d’incorporation de 0, 5, 10 et 15% du
tourteau de Jatropha mahafalensis. Les aliments ont été distribués 02 (deux) fois par jours. La
quantité des aliments servis, refusés et les mortalités journalières, ainsi que les pesées
hebdomadaires ont été enregistrés. Les animaux nourris avec la ration sans jatropha ont
présenté une meilleure performance de croissance par rapport aux autres lots et
l’augmentation du tourteau de jatropha dans la ration a diminué de façon significative (p <
0,05) le gain de poids des poulets. La substitution de l’arachide par le tourteau de jatropha
dans les rations a engendré aussi la diminution de la consommation alimentaire chez les sujets
R5, R10 et R15 par rapport au lot témoin R0. Cette étude suggère que la présence des facteurs
antinutritionnels notamment l’esters de phorbol constitue un facteur important pour leur
incorporation dans les aliments et que son niveau maximal soit limité de 5% dans
l’alimentation des poulets gasy.
Mots-clés : Jatropha mahafalensis, poulet gasy, performances zootechniques, substitution,
arachide
i
ABSTRACT
The present study was done to determine the effects of groundnut substitution by
Jatropha mahafalensis oilcake on the zootechnical performance of gasy chickens in
Madagascar. The experiment took place at the Phileol plant in Tsihombe, during the period
from December 15, 2018 to January 21, 2019. 57 local chickens aged 24 weeks were reared in
04 (four) lots consisting of 19, 15, 12, and 11 chickens respectively for the group R0, R5, R10
and R15. The animals were fed 04 (four) different diets by their incorporation rates of 0, 5, 10
and 15% of the Jatropha mahafalensis oilcake. Foods were distributed 02 (two) times a day.
The quantity of food served, refused and daily mortalities, as well as weekly weighing’s were
recorded. Animals fed the jatropha-free diet had better growth performance than other batches
and increased jatropha meal in the diet significantly (p <0.05) reduced chick weight gain. The
substitution of peanut by the jatropha meal in ration also led to the reduction of food
consumption in the subjects R5, R10 and R15 compared to the control group R0. This study
suggests that the presence of antinutritional factors including phorbol esters is an important
factor for their incorporation into food and that its maximum level is limited by 5% in the diet
of gasy chickens.
Keywords : Jatropha mahafalensis, gasy chickens, zootechnical performance, substitution,
groundnut
j
PRESENTATION DU PROJET GEMAHA
Description du projet
GEMAHA ou Génération d’électricité rurale à partir du Jatropha mahafalensis au Sud
de Madagascar est un programme coordonné par le CIRAD, sur un financement de la COI à
travers de son programme Energie financé par l’Union Européenne, en partenariat avec
ADER (Agence de Développement de l’Electrification Rurale), PHILEOL, ESSA (Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques) et Foret et Biodiversité. Ce projet vise à assurer la
production de biocarburant issu du Jatropha mahafalensis dans le district de Tsihombe et
d’Ambovombe, tout en accompagnant l’amélioration des revenus des villageois grâce à la
collecte de graines de jatropha.
Objectif du projet
Objectif global
L ’objectif global du projet est de générer de l’électricité rurale à partir d’une ressource
locale existante et génératrice de croissance économique : le Jatropha mahafalensis.
Objectifs spécifiques
Il a pour objectif spécifique de :
Développer une nouvelle filière de production d’électricité rurale à partir de l’huile de
Jatropha mahafalensis dans le sud de Madagascar.
Valoriser les sous-produits de l’extraction de l’huile de Jatropha mahafalensis,
notamment les tourteaux.
Principales activités et résultats
Composante 1 : Produire de l’huile carburant de qualité et des tourteaux en quantité
(Responsable : PHILEOL)
Augmenter les capacités de collecte ;
Assurer le contrôle qualité de l’huile produite ;
Produire des tourteaux en quantité à des fins de valorisation.
Composante 2 : Valorisation du tourteau de Jatropha mahafalensis
Valoriser les tourteaux produits en tant qu’alimentation des poulets (poulets de chair et
poulets de race locale) ;
Valoriser les tourteaux produits en tant que fertilisant agricole (compost).
1
INTRODUCTION
A la fin du 19ème siècle, l’aviculture a connu un accroissement fulgurant dans le monde.
Dans cette période, le cheptel avicole mondial a augmenté de 36% en dix années seulement
(FAO, 2000). En comparant aux autres animaux de bassecour, les poulets prennent
la première place avec 92,2% du cheptel avicole, suivis des canards (LARBIER et
LECLERCQ, 1992).
A Madagascar, le cheptel avicole représente 32 millions de tête en 2013, dont la plupart
est localisée dans les villages (MA, 2015). La majorité des techniques d’élevage sont encore
traditionnelles et elles ne sont pas très développées à cause de plusieurs contraintes. Parmi
ces contraintes, l’alimentation reste un véritable blocage en raison de sa concurrence avec
l’alimentation humaine. ISSA et al., (2002) ont rapporté que l’alimentation des poulets en
aviculture moderne représente 60 à 80% des charges d’exploitation.
Dans ce cas, la valorisation des autres ressources alimentaires non conventionnelles
disponibles localement constitue l’une des pistes pour résoudre ce problème lié à
l’insuffisance des matières premières utilisées en alimentation des volailles. A cet effet,
le Jatropha mahafalensis qui est très répandue dans la région Sud de Madagascar peut être
envisagé. Il est disponible sous forme de tourteau après l’extraction d’huile, à l’usine Phileol
dans la région Androy. Des études ont montré que le tourteau de jatropha est relativement
riche en protéines avec une teneur de 55 à 64% (HENNINGS, 2005 ; JONGSCHAAP, 2007 ;
BELEWU et SAM, 2010). Cependant, malgré ses atouts du point de vue alimentaire,
il présente des facteurs antinutritionnels et des toxines notamment l’ester de phorbol, qui
peuvent affecter la santé et la performance des animaux (MAKKAR et al., 2008).
La problématique principale de cette présente étude est la suivante : la substitution
de l’arachide par le tourteau de Jatropha mahafalensis améliore-t-il les performances
zootechniques des poulets gasy ? L’objectif général est de déterminer l’influence
de l’incorporation de ce tourteau sur les performances zootechniques des poulets gasy.
En outre, l’objectif spécifique s’agit d’évaluer les effets de l’inclusion du tourteau de jatropha
dans le régime sur ses performances de croissance. L’hypothèse à vérifier est : le tourteau
du Jatropha mahafalensis améliore les performances zootechniques des poulets gasy.
Ce travail comporte deux (2) parties :
- La première partie présente l’étude bibliographique concernant la généralité
de l’aviculture ainsi que les ressources alimentaires non conventionnels en particulier
le Jatropha mahafalensis ;
2
- La deuxième partie concerne l’étude expérimentale qui décrit les matériels et méthodes,
les résultats et les discussions.
3
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE
4
I. GENERALITES SUR L’AVICULTURE ET L’ALIMENTATION
1. Origine des poulets gasy
Le poulet domestique est issu du groupe Indien originaire d’Asie du Sud de la race
connue Bankhiva, qui a émigré en extrême orient, et ensuite s’est disséminé dans le reste
du monde y compris l’Afrique (BISIMWA C., 1999 ; RAMANANTSEHENO et BOULAY,
2006). Les principales espèces exploitées appartiennent au genre Gallus qui a été élevé en
liberté (KOKO et al, 2004).
A Madagascar, les poulets gasy sont apparentés à ce type Indien « Gallus Bankhiva »
qui a été amené par les Indo-mélanésiens (RIBOT, 1985). Ils présentent des aspects
phénotypiques très variés (FERT, 2011).
2. Classification
Selon Ribot en 1985, le poulet gasy est classé dans :
Règne : Animal
Embranchement : Vertébrés
Classe : Oiseaux
Ordre : Galliformes
Famille : Gallinaceae
Genre : Gallus
3. Performances et productivités
Les poulets gasy sont caractérisés par une croissance lente, une petite taille et peuvent
s’adapter facilement aux conditions locales. Sa productivité et sa performance de croissance
sont faibles car à l’âge de 5 mois, son poids est inférieur à 1 kg (ANDRIAMIALIJAONA,
1990).
Par contre, les poules de race locale ont une forte capacité d’adaptation et peuvent
résister à des conditions difficiles d’élevage. (GUEYE, 1998 ; BULDGEN et al., 1992). Les
performances de croissance des poulets dépendent de plusieurs facteurs qui peuvent être
englobés dans les deux groupes suivants : les facteurs intrinsèques et les facteurs extrinsèques.
5
a. Facteurs intrinsèques
Les facteurs intrinsèques sont des facteurs propres à l’animal tels que : l’âge, le sexe et
la génétique de l’animal.
i. L’âge et le sexe
La vitesse de croissance de l’animal dépend de l’âge et du sexe. L’âge joue un rôle
sur la détermination des mises en réserve. Le développement et le besoin de l’animal sont
influencés par l’âge (NRC, 1994 ; SCOTT et al., 1982). Il y a une différence sur l’activité
métabolique entre un jeune poussin en pleine croissance et un coq adulte (MORAN, 1995).
Les mâles ont une croissance plus rapide que les femelles. Différents auteurs ont affirmé
qu’à l’âge adulte, les mâles sont plus lourds que les femelles (BISIMWA, 1999 ;
RAMANANTSEHENO et BOULAY, 2006).
ii. Facteurs génétiques
Le facteur génétique a une influence sur le métabolisme de l’animal. Il joue un rôle
principal sur la croissance et la production de l’animal. Le niveau de poids et le niveau
du développement des organes sont différents entre les poulets de chair et les poules
pondeuses (PLAVNIK et HURWITZ, 1983). Les poulets de chair ont une croissance
musculaire plus élevée par rapport aux poules pondeuses (SHIRES, et al.,1987). Ensuite,
il y a une différence de performances entre les lignées à croissance lente et les lignées à
croissance rapide (SIZEMORE et SIEGEL, 1993).
b. Facteurs extrinsèques
i. Températures :
La température a une influence sur la consommation alimentaire. Il peut modifier la
vitesse de croissance et l’état d’engraissement des poulets. Une température élevée diminue la
consommation alimentaire des poulets (INRA, 1984). Par contre, une température trop basse
peut entrainer une augmentation de l’ingéré et de l’indice de consommation (FABRICE,
2012). Cela peut engendrer une diminution des performances de l’animal.
ii. Facteurs sanitaires
C’est le cas des pathologies qui sont d’origines parasitaires ou infectieuses.
Les maladies peuvent entrainer un retard de croissance ou une mortalité selon la virulence
des germes et l’état de réceptivité de l’animal (SARRA, 2010).
6
iii. Facteurs alimentaires :
L’alimentation joue un rôle important sur la conduite d’élevage. Elle représente de 30 à
75% du cout de la production (SAUVANT, 2005). Elle a donc une influence majeure sur
la croissance des poulets.
Le mode de présentation des aliments peut affecter la consommation des poulets. Il est
préférable de les présenter sous forme granulés si possible. Concernant les éléments nutritifs
des aliments, il faut bien équilibrer les éléments selon les besoins nutritifs de l’animal.
Une alimentation suffisante doit couvrir les besoins d’entretien et de production. (BLUM,
1984).
Après l’eau, les poulets ont besoin d’énergie, de protéines, de matières grasses, de
minéraux, des oligo-éléments et des vitamines dans leur nourriture. Les proportions en ces
éléments sont différentes selon le stade de croissance des poulets et le but de l’élevage.
Besoin en énergie :
L’énergie est le premier besoin nutritionnel de l’animal après l’eau. Il affecte
principalement la santé de l’animal et sa survie (INRA, 1989). L’énergie brute provient
de l’aliment digéré, transformée ensuite en énergie fécale et énergie digestible (BLUM, 1984 ;
RIVIERE, 1978). L’énergie digestible constitue l’énergie disponible pour les besoins
métaboliques de l’animal c’est-à-dire les besoins d’entretien (énergie nécessaire
au fonctionnement normal de l’organisme et au maintien de la température de l’organisme
du corps) et les besoins de production (énergie nécessaire à l’élaboration des produits)
(HUART, 2004). Par contre, l’accroissement de la concentration en énergie dans la ration
peut entrainer une diminution de la consommation alimentaire.
Besoins en protéines
L’alimentation des volailles élevées pour leur chair exige un taux suffisant en protéine.
La protéine est constituée par plusieurs acides aminés. Certains acides aminés dans
les aliments peuvent être transformés par l’organisme de l’animal pour reconstituer
ses besoins. Mais certains acides aminés essentiels ne peuvent être fabriqués qu’à partir
des apports alimentaires. Ces acides aminés ont une importance particulière sur la croissance
des poulets et sur la production des œufs. Ce sont : lysine, méthionine, thréonine, tryptophane,
isoleucine, leucine, valine, phénylalanine, histidine et arginine (LARBIER et LERCLERCQ,
1992). Les quantités de protéines ingérées dépendent de la quantité d’aliment consommée et
de la teneur en énergie de la ration.
7
Besoins en matières grasses
Les lipides peuvent augmenter l’ingestion d’énergie dans la ration. Par rapport
aux autres nutriments, sa production de chaleur lors de son ingestion est faible. Dans le cas
des pays tropicaux, il faut augmenter la proportion des aliments lipidiques de la ration pour
couvrir la densité énergétique apportée par le régime (LARBIER et al., 1992 ; HOFMAN,
2000). Ensuite, l’organisme est incapable de synthétiser l’acide linoléique qui est
indispensable pour les animaux en croissance (LARBIER et al., 1992). Cet élément doit donc
être apporté par la ration. Aussi, la choline (constituant des phospholipides) qui a
une influence sur la performance des poulets est recommandée dans leur alimentation.
L’aptitude de l’animal à synthétiser ce constituant est insuffisante pour couvrir ses besoins
(BLUM, 1994).
Besoins en minéraux
Les principaux minéraux sont le calcium et le phosphore qui sont indispensables à
la fabrication du squelette et à la formation de la coquille de l’œuf (FERRANDO, 1969).
Une bonne ossification est importante car le squelette a une fonction de réservoir de minéraux
pendant la ponte (INRA, 1984). En effet, l’apport insuffisant en calcium ou un déséquilibre
du rapport calcium-phosphore peut entrainer une fragilité de la coquille de l’œuf. A l’âge
de la ponte, les poules ont besoins d’une teneur élevée en calcium pour assurer la bonne
production d’œufs (SIMONET, 1932).
Autre que le calcium et le phosphore, il est recommandé d’ajouter une petite quantité
de sel dans la ration pour couvrir le besoin en sodium qui augmente l’appétibilité de l’animal.
Besoins en oligo-éléments et vitamines
Ce sont le Fer, Cuivre et le Zinc et les vitamines qui jouent un rôle essentiel dans
les réactions biochimiques et enzymatiques de l’organisme. Ces éléments sont apportés par
des matières premières d’origine végétale (LEONIE, 2015). Ils peuvent aussi être apportés
sous formes de compléments dans les aliments ou dans l’eau de boisson (pour éviter
les risques de carence) qui est très connu sous le nom de CMV ou compléments minéralo-
vitaminés (INRA, 1984 ; SOUAHIBOU, 2014). Il faut apporter une quantité suffisante
des minéraux pour éviter les carences préjudiciables au bon fonctionnement physiologique
de l’organisme (LEONIE, 2015).
Le Fer participe au transport d’oxygène dans l’organisme. Sa carence peut entrainer
un ralentissement de croissance ou de la production. Le zinc intervient à la fonction
immunitaire. Les vitamines assurent la bonne production et de la protection de l’organisme.
8
Besoins en eau
L’eau joue un rôle important dans la vie de l’animal. Ses besoins en eau dépendent de
la saison, c’est-à-dire la chaleur et humidité extérieur. Les volailles ont besoin une quantité
d’eau environ 1/10ème de leur poids vif (AVSF, 2005). Un manque d’eau chez les poussins
peut entrainer une forte mortalité dans le cheptel. Mais chez l’adulte, ceci se traduit par une
diminution de la consommation d’aliment. L’eau assure le transport des nutriments,
d’hormones et des gaz et l’élimination des déchets. Il régule aussi l’homéostasie cellulaire.
La consommation d’eau augmente avec l’âge et aussi dans le cas d’une forte température ou
d’une concentration élevée du sodium et du potassium dans son aliment. (LEONIE, 2015 ;
BASTIANELLI et RUDEAUX, 2003).
c. Recommandations alimentaires et aliments composés
Dans un lot d’animaux, les recommandations doivent être supérieures aux besoins
moyens pour éviter que l’aliment ne soit pas un facteur limitant. Un aliment composé est
un aliment formulé selon les besoins des animaux et les matières premières disponibles.
Cette formulation doit tenir compte de la production donnée, des objectifs de production fixés
(âge à l’abattage, rendement et qualité de viande, nombre et qualité des œufs),
des caractéristiques de l’animal (âge, stade de production, sexe, souche) et de l’environnement
de l’animal (température ambiante, qualité et exploitation du parcours) (LEONIE, 2015).
En général, un aliment composé complet est constitué par (FRANCK, 1978) :
- Deux (2) aliments glucidiques différents : Céréales et racines ou tubercules ;
- Trois (3) aliments apportant des protéines dont deux (2) d’origine animale et un (1)
d’origine végétale avec un complément minéral pour équilibrer le rapport Ca/P ;
- Un complément vitaminique et oligo-éléments.
Le tableau suivant montre la recommandation nutritionnelle de la poulette biologique âgée de
23 semaines :
9
Tableau 1: Recommandation nutritionnelle pour la poulette biologique âgée de 23 semaines
Désignations 23 semaines
EM (KCal) 2600-2800
Protéine (%) 18,0
Ca (%) 1
P (%) 0,35
Lys (%) 0,62
Met (%) 0,24
(Source : Cahier technique ITAB)
EM : Energie métabolisable, Ca : Calcium, P : Phosphore, Lys : Lysine, Met : Méthionine,
II. RESSOURCES ALIMENTAIRES NON CONVENTIONNELLES
L’alimentation des animaux constituent l’une des charges et des préoccupations
importantes pour les petits éleveurs en milieux ruraux. La plupart de matières premières
utilisées en alimentation des animaux entre en compétition avec l’alimentation humaine et
certains sont très chers ou difficiles à trouver.
L’utilisation des aliments non conventionnels en alimentation des animaux apparait
donc l’une de solution pour diminuer ou remplacer les aliments commerciaux classiques
(ABOH et al., 2002). Les ressources alimentaires non conventionnelles peuvent être des
aliments d’origine animale, végétale ou industrielle. Ces aliments sont peu connus par les
éleveurs et utilisés en alimentation des animaux en substitution des aliments conventionnels.
Ainsi, ils n’entrent pas en concurrence avec l’alimentation des hommes (GEOFFROY et al.,
1991). L’utilisation des ressources alimentaires non conventionnelles présente un atout dans
l’alimentation des volailles dans le milieu tropical à cause de la crise alimentaire et du
l’augmentation des prix des aliments conventionnels utilisés comme sources de protéine
(DAHOUDA et al., 2009).
10
1. Généralités sur le jatropha :
Le jatropha est une plante dicotylédone qui appartient à la famille des Euphorbiaceae.
Environs 165 à 175 espèces de jatropha sont comptés dans le monde (DOMERGUE et
PIROT, 2008).
a. Position taxonomique du Jatropha mahafalensis
Le Jatropha mahafalensis est classé comme suivant :
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Euphorbiales
Famille : Euphorbiaceae
Genre : Jatropha (L., 1753)
Espèce : mahafalensis
Photo 1: Plante de Jatropha mahafalensis
(Cliché : Auteur, 2018)
11
b. Description et nomenclature
Le Jatropha mahafalensis est une variété locale qui est une plante endémique dans
le sud de Madagascar.
Nom binomial : Jatropha mahafalensis
Noms vernaculaires : Hatratra (Dénomination locale)
Comme toute la famille des Euphorbiaceae, le jatropha est une plante arbustive qui peut
atteindre jusqu’à 8m de hauteur (ARBONNIER, 2000). Il est une plante vivace (durée de vie
40 à 50 ans) non comestibles (CTA, 2008). Ses graines peuvent produire 27 à 40% d’huile.
c. Origine et distribution de Jatropha mahafalensis
Les espèces de jatropha sont originaires d’Amérique latine, plus précisément
du Mexique (WILBUR, 1954 ; APONTE, 1978).
En Afrique, le jatropha a été introduit par des navigateurs portugais depuis le 16ème
siècle au Cap vert et en Guinée Bissau (SANGARE, 2007). Ensuite, la culture de jatropha a
été répandue dans les différents continents pour développer leur exploitation en tant que
source d’énergie par les pays occidentaux (KONE, 1987).
Le jatropha pousse à l’état sauvage dans les zones arides, semi-arides (MAKKAR et al.,
1997). On peut le rencontrer aussi dans les zones tropicales et humides. Il se répartit dans
de nombreux pays comme Madagascar, Egypte, Amérique centrale et Sud, Inde, Cambodge,
Laos et plusieurs pays de Sahel.
d. Croissance et production
Le jatropha est une plante pérenne qui peut s’adapter à un large éventail de climat et
de sols (LEYE et al., 2009). Il croît sur des sols relativement faibles en ressource minérale.
Un arbre peut produire 300g à 9kg des graines et sa production varie entre 2 tonnes à 5 tonnes
par hectare (REINHARD et al., 2005).
e. Utilisations :
i. Intérêts agronomiques, socio-économiques et médicinales
L’arbre de jatropha a été connu traditionnellement par son utilisation en haie vive pour
protéger des cultures ou des habitations des animaux. Il peut protéger aussi contre l’érosion
12
par sa racine pivotante. A Madagascar, le jatropha a été utilisé comme tuteur des plantations
de vanille et poivre et aussi pour la clôture des fermes.
Les coques issues des fruits peuvent être transformés en briquette combustible après
séchage et broyage. Une expérience montre qu’1 kg de briquette brûle environ 35 minutes
avec une température qui varie de 52,50 à 78,00°C (SINGH et al., 2008).
Ses graines ont une importance particulière par leur teneur en huile plus de 40% et on
peut avoir d’environ 42% de tourteau après extraction d’huile. L’huile de jatropha n’est pas
comestible, mais elle peut être utilisée en production de savon, d’huile lampante et de
biocarburant. Ce dernier peut remplacer les utilisations locales de gasoil afin d’avoir une
nouvelle source d’énergie (BLIN et al., 2008).
Le tourteau de jatropha obtenu après pressage peut être valorisé en compostage par
sa haute teneur en azote (environ 3-4%). Il est comparable au fumier des poules par
sa composition minérale (SAMAKE, 1996 ; DANIELO, 2007). L’utilisation du tourteau
de jatropha en amendement organique peut améliorer les propriétés du sol (ASSIGBETSE et
N'DOUR, 2009). Il a été utilisé en Inde pour envelopper la semence avant le semis en
combinant avec la bouse de vache (BRITTAINE et LUTALADIO, 2010). Ce tourteau peut
utiliser aussi en production de biogaz. Il peut produire plus de 60 % de biogaz que la bouse
de vache (ABREU, 2008).
Concernant l’usage médicinal, divers jatropha ont été utilisé traditionnellement comme
antifongique et antiparasitaire (SAETAE et SUNTORNSUK, 2010). Ils ont aussi des effets
purgatifs, anti-inflammatoires, cicatrisant et déparasitant (OUEDRAOGO, 2000 ; BUTTAINE
et LUTALADIO, 2010).
ii. Utilisation en alimentation animale,
Le tourteau de jatropha est une excellente source de protéine (58,1% contre 48% pour
le Soja) qui peut être valorisé en alimentation des animaux (GÜBITZ, 1999).
iii. Contraintes d’utilisation de tourteau de jatopha dans l’alimentation animales
Les tourteaux de jatropha présentent des composés toxiques et des facteurs
antinutritionnels plus ou moins élevés selon les variétés. Les facteurs toxiques très connu pour
l’alimentation des animaux sont les esters de phorbol et la curcine.
13
La concentration des esters de phorbol dans l’amande des graines varie entre 0,1 à 0,7%
de la matière sèche (MAKKAR et al., 2009a). Ils ont une action inflammatoire qui provoque
une irritation et une toxicité chez les mammifères, les insectes et les poissons.
La curcine est une toxalbumine qui a une activité lectinique et irritante. Il y aussi
d’autres facteurs antinutritionnels qui sont les saponines et l’inhibiteur
de l’activité trypsique. L’inhibiteur de l’activité trypsique perturbe les processus de
la digestion.
f. Traitement pour l’enlèvement ou la diminution des composés toxiques et
antinutritionnels dans le tourteau de jatropha
Pour mieux valoriser le tourteau de jatropha dans l’alimentation des animaux, il est
nécessaire d’éliminer ou de diminuer les différentes molécules toxiques et anti nutritionnelles.
La teneur en esters de phorbol, en curcine et en inhibiteur de trypsine dans le tourteau
de jatropha peut se réduire ou s’inactiver par des procédés physiques, chimiques et
biologiques. La curcine présente dans le jatropha peut être inactivée par des traitements
thermiques à 121°C pendant 30 minutes. De même, l’inhibiteur de trypsine peut être diminuée
par des traitements thermiques, par une simple cuisson et un traitement à chaleur humide.
Le traitement chimique, pour diminuer la concentration en esters de phorbol dans le tourteau
de jatropha, consiste à faire un lavage avec du méthanol à 92% ou à traiter à l’hydroxyde
de sodium et de l’hypochlorite de sodium de la graine de jatropha avant l’extraction. Enfin,
le traitement biologique consiste à soumettre le tourteau à l’action des microorganismes du sol
par fermentation fongique avec des champignons de genre Aspergillus niger, Penicullium
chrysogenum Rhizopus oligosporus, Rhizopus nigricans ou Trichoderma longibrachitum
(BELEWU et al., 2010).
2. Généralités sur l’arachide
L’arachide est une plante légumineuse annuelle appartenant au genre Arachis, dans
la sous-famille des Papillonacées (KRAPOVICKAS, 1973).
14
a. Position taxonomique
Elle a été classifiée comme suit :
Règne : Plantae
Sous-règne : Tracheobionta
Division : Magnoliophyta
Classe : Magnoliopsida
Sous-classe : Rosidae
Ordre : Febales
Famille : Fabaceae
Genre : Arachis
Espèce : Hypogeae
Photo 2: Plante d’arachide (Arachis hypogeae)
(Source : http://aaasjournal.org/combining-ability-analysis-for-growth-and-yield-components-
of-groundnut-arachis-hypogaea-l-in-sudan-savannah/)
15
b. Description et nomenclature :
L’arachide est une plante légumineuse tropicale qui a été connu sous le nom Arachidna
par le Père PLUMIER (CHEVALIER 1933).
Nom binomiale : Arachis Hypogaea (L., 1753)
Nom latin : Arachis Hypogeae
Noms malgaches : Voanjo, Katra, Kapiky, …
L’arachide peut atteindre de 20 à 90 cm de hauteur. Elle est caractérisée par sa racine
puissante avec un racine primaire pivotante, des feuilles pennées et composées de 2 à 3 paires
de folioles, des tiges ramifiées, des fleurs jaunes et des graines couvertes par de gousse.
c. Origine et distribution
L’arachide est une plante originaire d’Amérique tropicale. Actuellement, la culture
d’arachide est répartie en Asie et en Afrique dans les régions tropicales et subtropicales.
L’arachide a été importée à Madagascar au cours du 17ème Siècle par des Philippins.
d. Usages
L’arachide est cultivée dans différents pays pour ses graines destinées à l’extraction
d’huile. Les résidus de l’extraction d’huile qui ont une teneur importante en protéine peuvent
être utilisés pour l’alimentation des animaux de ferme ou en engrais azotés. L’huile peut être
utilisée en cuisine ou en fabrication du savon. A Madagascar, les cultures d’arachides sont
destinées à la fabrication d’huile et à l’autoconsommation.
16
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE
17
I. MATERIELS ET METHODES
1. Présentation synthétique des études en phase démarrage et croissance
a. Croissance pondérale des animaux
L’étude initialement a été réalisé sur 104 poussins, distribués en 4 lots de 26 poussins,
dont le poids soit plus ou moins identique (Tableau 2). Les animaux ont été déjà nourris par
des aliments spécifiques et différents par la teneur en tourteau de jatropha et d’arachide.
L’effectif des animaux de chaque lot a diminué, conduisant aux effectifs de 19, 15, 12 et 11
respectivement pour les groupes R0, R5, R10 et R15 à la fin de la phase croissance. On a
observé aussi des poids différents significatifs entre les lots d’animaux en fin croissance.
Tableau 2: Poids des animaux en phase démarrage et croissance
R0 R5 R10 R15
Nombre
d’animaux
n=26 n=26 n=26 n=26
Poids initial 60,35 ± 3,92a 61,12 ± 6.08a 60,20 ± 6,77a 60,18 ± 2,54a
Nombre
d’animaux
n=21 n=19 n=17 n=16
Poids fin
démarrage 168,84 ± 12.10a 157,72 ± 24,73ab 137,93 ± 22,30b 131,81 ± 28,23b
Nombre
d’animaux
n=19 n=15 n=12 n=11
Poids fin
croissance 1364 ± 124a 1122 ± 125b 838 ± 180c 809 ± 187c
Les valeurs d’une même ligne affectées d’une même lettre ne sont pas significativement
différentes à 5% de risque.
b. Consommation alimentaire
L’incorporation du tourteau de jatropha dans la ration a provoqué une diminution
significative de la consommation alimentaire des animaux. Une très faible ingestion d’aliment
a été observée au niveau du groupe R15.
18
Tableau 3: Consommation alimentaire en phase démarrage et croissance
Consommation
alimentaire(g/j)
R0 R5 R10 R15
Démarrage 18,64 ± 4,74a 15,94 ± 4,64b 14,30 ± 3,46bc 13,02 ± 3,66c
Croissance 53,08 ± 15,48a 47,07 ± 14,02b 44,87 ± 12,08b 40,51 ± 10,11c
Les valeurs d’une même ligne affectées d’une même lettre ne sont pas significativement
différentes à 5% de risque.
2. Matériels
a. Site et période de l’expérimentation
L’expérimentation a été réalisée à l’usine Phileol de Tsihombe, localisé à 25° 18′ 0″ de
latitude Sud et 45° 28′ 60″ de longitude Est, dans l’extrême Sud, dans la région d’Androy de
Madagascar. L’essai pour la phase finition s’est déroulé du 15 décembre 2018 au 21 Janvier
2019, dans un poulailler qui a été installé au-devant du bâtiment de l’usine Phileol. Elle a eu
lieu pendant la saison des pluies caractérisée par une forte température (27 à 34°C) et une
humidité relative élevée (76 à 77%).
b. Conduite des animaux
i. Matériel animal
Les animaux expérimentaux ont été constitué par 57 poulets de race locale dit « poulet
gasy » âgés de 24 semaines. Ils ont été vaccinés contre la maladie de Newcastle (Lasota) et le
cholera aviaire (Avichol). Des traitements contre les vers intestinaux ont été effectués avant le
début de l’essai (phase finition). Des compléments alimentaires en vitamine avec des
antibiotiques (Alyseril) aussi ont été administrés dans l’eau de boisson des poulets.
ii. Matériels de pesage et de suivi des animaux
Les animaux ont été pesés individuellement à jeune à l’aide d’une balance d’une portée
de 5000g et de précision 1g. Les oiseaux ont été colorés au niveau du cou pour différencier
les groupes suivant leur ration. Des photos ont été prises par semaine pendant le pesage pour
faciliter l’identification individuelle. Le suivi de cas de mortalité a été effectué
quotidiennement.
19
iii. Bâtiments et équipements d’élevage
Les oiseaux ont été élevés dans un poulailler à sol cimenté couvert d’une litière
constituée de coupeaux de bois, avec une épaisseur de 2 cm environs. Ils ont été clôturés par
un mur en parpaing et les 4 lots ont été séparés par des filets. Des petites ouvertures ont été
faites au-dessus des murs pour assurer l’aération dans le poulailler. Les animaux n’ont été
éclairés que par la lumière naturelle de la journée. Ils ont été placés au-devant du bâtiment du
Phileol pour assurer l’abri des animaux. La dimension de chaque lot des animaux a été 3 x 1,5
m2.
Une mangeoire et un abreuvoir en aluminium ont été mis pour chaque lot. Ils ont une
forme arrondie avec un diamètre de 35cm et une hauteur de 5 cm. Un seau de 20 cm de
diamètre et de 30 cm de hauteur a été placé à l’intérieur de la mangeoire pour éviter les
gaspillages d’aliments et la salissure de l’eau. L’abreuvoir a une capacité de 3 litres. Les
mangeoires et les abreuvoirs ont été soulevés de 10 cm de hauteur par rapport au sol, à l’aide
d’une brique pour éviter la souillure par les animaux. Un perchoir en bois et en forme
d’escalier a été installé pour chaque lot. La hauteur du perchoir est de 40 cm.
20
(Source : Auteur, 2019)
Deux seaux ont servi pour transporter l’eau de boisson et l’eau utilisé pour le lavage des
outils de l’élevage. Deux balances de cuisine ont été utilisés pour peser les aliments et les
animaux.
Les matières premières utilisées pour la formulation des aliments ont été stockées dans
des sacs en plastique. La préparation des rations expérimentales a été faite hebdomadairement
et les aliments formulés et mélangés ont été stockés dans des cartons.
Avant la mise en lot, tous les matériaux en bois du poulailler ont été désinfectés par de
la chaux vive pour diminuer les risques de propagation des maladies. Le nettoyage de tous les
lots a été fait une fois par semaine pour éviter le développement des germes. Le nettoyage
hebdomadaire des poulaillers consistait à changer la litière par une nouvelle litière qui a été
séchée au soleil auparavant pendant 24h. Les mangeoires et les abreuvoirs ont été nettoyés
quotidiennement à l’eau savonneuse avant la distribution du matin.
Figure 1: Schéma de la disposition des lots
21
c. Provenance des aliments et préparation des rations expérimentales
Le tourteau de Jatropha mahafalensis a été acquis près de l’usine Phileol après
l’extraction d’huile. Les grains de maïs ont été achetés essentiellement sur le marché
d’Ambovombe, situé à 60 km du lieu d’expérimentation), puis transportés vers le lieu où s’est
déroulée l’expérience après broyage. Le coquillage pré-broyé et la farine de poisson
provenaient de la provenderie tropicale de Tuléar. Les grains d’arachide et le manioc ont été
acquis auprès du marché local du Tsihombe. L’eau distribuée provenait du fleuve de
Manambovo stockée dans un bassin cimenté situé à l’usine Phileol.
Le tourteau de jatropha a été traité avant d’être mélangé avec les autres matières
premières. Après l’acquisition auprès de l’usine, le tourteau a été broyé manuellement. Puis, il
a été soumis au traitement thermique, dans un bain-marie d’environ 100°C pendant 3 à 4
heures pour diminuer ou enlever les facteurs antinutritionnels présent dans le tourteau. Après
le bain-marie, le tourteau a été séché au soleil pendant 24 heures pour éviter le développement
des germes par l’humidité du bain-marie.
(Cliché : Auteur, 2018)
Photo 3: Bain-marie du tourteau de jatropha
22
Le maïs, la farine de poisson et le coquillage utilisés ont été acquis pré-broyés, puis
transportés à l’usine Phileol où s’est déroulée l’expérience. Le manioc, l’arachide et le
tourteau de jatropha ont été broyés manuellement par des matériels traditionnels à l’usine
Phileol.
Après broyage et traitement du tourteau de jatropha, quatre (4) rations expérimentales
de type finition ont été formulées et mélangées. La ration témoin (R0) a été formulée pour
répondre aux besoins du poulet de race locale « poulet gasy » en phase finition
(RAKOTOMANANA et al, 2016). Les rations R5, R10 et R15 ont été formulées de manière
remplacer l’arachide par le tourteau de jatropha incorporé respectivement à 5, 10 et 15%
(Tableau 2).
Tableau 4: Compositions centésimales des rations expérimentales
Ingrédients Régimes alimentaires
R0 R5 R10 R15
Maïs (%) 60,50 60,50 60,50 60,50
Manioc sec (%) 12,00 12,00 12,00 12,00
Arachide (%) 15,00 10,00 5,00 0,00
Tourteau de Jatropha mahafalensis (%) 0,00 5,00 10,00 15,00
Farine de poisson (%) 10,00 10,00 10,00 10,00
Coquillage (%) 2,50 2,50 2,50 2,50
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide.
Toutes les préparations et les fabrications des rations se sont déroulées sur le lieu
d’expérimentation. Les matières premières ont été mélangées de façon homogène pour limiter
le tri des animaux. La composition chimique des différents régimes utilisés est consignée dans
le tableau 3.
23
Tableau 5: Valeurs alimentaires des rations expérimentales
Composition Régimes
R0 R5 R10 R15
EMV (KCal/kg) 3 473 3 473 3 473 3 473
MAT (g/kg) 161,42 169,32 177,22 185,12
Ca (g/kg) 14,90 15,17 15,43 15,70
P (g/kg) 5,34 5,69 6,04 6,39
Ca/P 2,79 2,67 2,56 2,46
EMV : Energie métabolisable volaille, MAT : Matière azotées totales, Ca : Calcium,
P : Phosphore.
3. Méthodes
a. Dispositif expérimental
L’étude en phase finition a été réalisée sur 57 poulets de race locale qui ont été élevés
en claustration et distribués en 4 lots depuis la phase de démarrage. Les 4 lots ont été
constitués par 19, 15, 12, et 11 poulets respectivement pour les groupes R0, R5, R10 et R15
(cf tableau 2). Les groupes ont été nourris par des régimes spécifiques et différents par le
teneur en tourteau de jatropha et d’arachide dans la ration (cf. tableaux 4 et 5).
b. Distribution des aliments et des compléments
i. Distribution des aliments :
Les aliments ont été distribués aux poulets deux fois par jour, à 9 heures et à 15 heures.
Tous les aliments distribués ont été pesés quotidiennement, ainsi que les refus de chaque lot.
La distribution de l’eau a été faite au moins 4 fois par jour selon la consommation des poulets.
ii. Distribution des compléments :
Des brèdes « Ramirebaka » ou Brassica chinensis ont été apportées une fois par
semaine pour compléter les besoins en matières vertes en raison de 70 à 100 g par lots. Ainsi,
24
du grit (gravier) a été distribué dans chaque lot par semaine pour favoriser le broyage des
aliments et aussi d’augmenter la digestibilité des matières premières.
c. Méthodes de collecte des données
Les aliments distribués et refusés ont été pesés et les valeurs enregistrées
quotidiennement tout au long de l’expérimentation. Les quantités d’aliments ingérés ont été
estimées par la différence entre les quantités distribuées et les quantités refusées. Le pesage
des animaux a été effectué et enregistré hebdomadairement. Les poulets ont été pesés
individuellement.
d. Paramètres étudiées et méthodes de calculs
L’efficacité de la ration selon le niveau de substitution a été évaluée par les
performances de croissance des animaux de chaque lot. Les différents paramètres de l’étude
sont :
- La consommation alimentaire individuelle
- Le gain moyen quotidien
- L’indice de consommation
- Taux de mortalité
Consommation alimentaire individuelle :
La consommation collective a été enregistrée quotidiennement et la consommation
alimentaire individuelle (CAI) a été évaluée d’après la formule suivante :
CAI (g/j) = ∑(Quantités d
'aliments servis (g) - Quantités d
'aliments refusés (g))
Nombre des poules x (J35-J0)
CAI : Consommation alimentaire individuelle
J : Jour
Gain moyen quotidien
Le gain moyen quotidien (GMQ) est la vitesse moyenne de croissance exprimée en g
par jour, pendant une période donnée (QUENTIN, 2003). A l’aide des poids vifs des animaux
de chaque lot, on a pu calculer le gain de poids. Le GMQ a été calculé par la formule :
25
GMQ (g/j) = Poids en fin finition (g) - Poids en début finition (g)
J35-J0
GMQ : Gain moyen quotidien
J : Jour
Indice de consommation
L’indice de consommation (IC) correspond à la quantité d’aliment consommé (en g) par
un animal pour produire un gramme de croît. Il a été calculé par le rapport entre la
consommation alimentaire journalière et le gain de poids quotidien c’est-à-dire :
IC = ∑ Quantités d'aliments consommés pendant la finition (g)
Poids en fin finition (g) - Poids en début finition (g)
IC : Indice de consommation
Le taux de mortalité (TM) en pourcentage (%) a été évalué à la fin de l’essai par la
formule ci-après :
TM (%) = 100 x Effectif initial - Effectif final
Effectif initial
TM : Taux de mortalité
e. Analyse des données
Toutes les données collectées ont été enregistrées dans des tableaux à l’aide du tableur
Microsoft Excel. Elles ont été réarrangées avant d’effectuer l’analyse statistique.
L’analyse statistique et la comparaison des moyennes entre les différents traitements
alimentaires (R0, R5, R10 et R15) ont été effectuées par le test d’analyse de variance
(ANOVA) à un facteur à l’aide du logiciel XLStat, puis complété par le test de TUKEY
lorsque le test d’ANOVA a montré une différence significative au risque d’erreur de 5%.
26
II. RESULTATS
1. Performances pondérales et gains moyens quotidiens
Avant l’expérience phase finition, les animaux étaient déjà nourris avec des rations avec
ou sans tourteau de jatropha suivant leur groupe de répartition pendant la phase de démarrage.
Des différences significatives ont été donc observés sur les poids vifs initial des poulets. De
même, à la fin de l’essai, des différences significatives (p<0,0001) ont également été
observés, et les oiseaux du groupe R0 ont réalisés les meilleures performances (2105 g) par
rapport à ceux du groupe nourris avec des régimes renfermant du tourteau de jatropha (1515,
1180 et 1120g respectivement pour les groupes R5, R10 et R15) (Tableau 6). Les différences
relatives entre les poids des animaux recevant les régimes à 5 (R5), 10 (R10) et 15 (R15) et
le lot témoin (R0) ont été respectivement 28, 44 et 47% tandis qu’elles étaient au début 18, 39
et 41%. Déplus, une réduction significative des poids vifs a été observée déjà à 5% de niveau
d’incorporation de tourteau du jatropha (Figure 2). Cependant, aucune différence significative
n’a été observée entre les poids vifs des animaux nourris aux rations contenant de 10% (R10)
et 15% (R15) de tourteau du jatropha, avec de poids vifs moyens finaux respectifs de 1180 et
1120 g.
L’incorporation du tourteau de jatropha dans la ration a diminué significativement
(p< 0,0001) le gain de poids des poulets (Tableau 6). Les animaux du groupe R0 ont présentés
un GMQ significativement élevé. Ils présentent une valeur moyenne de 21g de gain de poids.
Les différences relatives entre le GMQ des animaux nourris avec les régimes R5, R10 et R15
par rapport à ceux nourris avec le régime témoin R0 étaient respectivement 47, 54 et 58 %.
Ainsi, l’évolution du gain de poids est variable d’une semaine à l’autre (Figure 3). A la 5ème
semaine de l’essai, un gain moyen très faible a été plus marqué au niveau du groupe R15,
avec un croît moins de 5g.
27
Tableau 6: Performances pondérales des poulets gasy selon le taux d’incorporation du
tourteau de jatropha dans la ration
Paramètres
Régimes p
R0 R5 R10 R15
Poids vif initial en g
(J. 01) 1 364 ± 124a 1 122 ± 125b 838 ± 180c 809 ± 187c < 0,0001
Poids vif final en g
(J.35) 2 105 ± 273a 1 515 ± 180b 1 180 ± 185c 1 120 ± 132c < 0,0001
Gains moyens
quotidiens en g/j 21,16 ± 2,96a 11,23 ± 2,77b 9,79 ± 3,36b 8,89 ± 2,94b < 0,0001
a, b, c : Les moyennes suivies des lettres différentes au sein d’une même ligne sont
significativement différentes (p < 0,05)
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide
0
400
800
1200
1600
2000
2400
Début
Fini t ion
Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5
Poid
s (g
)
Ages
R0 R5 R10 R15
Figure 2: Evolution du poids vif des poulets nourris par un aliment sans tourteau de jatropha
(R0) et avec tourteau de jatropha à 5 (R5), 10 (R10) et 15% (R15)
28
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide
Figure 3: Evolution du gain moyen quotidien nourri ayant reçu un aliment sans tourteau de
jatropha (R0) et avec tourteau de jatropha à un taux de 5 (R5), 10 (R10) et 15 %(R15)
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide
0
5
10
15
20
25
30
Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5
GM
Q (
g/j
)
Ages
R0 R5 R10 R15
29
2. Consommation alimentaire et indice de consommation
La consommation alimentaire des poulets a présenté une influence liée aux rations,
à savoir une diminution progressive de l’ingestion avec le niveau de substitution de l’arachide
(Tableau 7). Chez les poulets du groupe R0, la consommation moyenne par sujet est
de 82,81 g. Cette consommation a diminué de 13, 28 et 33% respectivement pour le lot R5,
R10 et R15 par rapport au lot témoin R0. L’ingestion moyenne des animaux du groupe R0 et
R5 augmente avec l’âge de l’animal (Figure 4). Par contre, cette ingestion diminue à partir
de l’incorporation du tourteau de jatropha à 10 (R10) et 15% (R15).
L’indice de consommation de la ration du groupe témoin R0 a été la plus faible, avec
une valeur moyenne de 3,96 (Tableau 7). L’incorporation du tourteau de jatropha a augmenté
significativement (p<0,0001) l’indice de consommation de la ration, avec une augmentation
de 70, 67 %.et 70% respectivement pour le groupe R5, R10 et R15. Néanmoins, aucune
différence significative n’a été observée entre les animaux nourris avec les rations renfermant
du tourteau de jatropha (R5, R10 et R15). Également, l’indice de consommation des animaux
de chaque lot est variable d’une semaine à l’autre (Figure 5). Le lot témoin R0 a toujours
connu une faible valeur d’indice de consommation pendant les 5 semaines de l’essai.
A la dernière semaine de l’expérimentation, une très grande valeur d’indice de consommation
a été observé au niveau du groupe R15.
Tableau 7: Effets de l’incorporation du tourteau de jatropha sur la consommation et indice
de consommation des poulets gasy en stade finition
Paramètres Régimes p
R0 R5 R10 R15
Consommation
alimentaire individuelle
en g/j (J.01- J.35)
82,81 ± 3,24a 72,43 ± 3,74b 59,26 ± 4,03c 55,21 ± 6,46d <0,0001
Indice de consommation
(J.01- J.35)
3,96 ± 0,47a 6,74 ±1,16b 6,64 ± 2,22b 6,73 ± 3,75b <0,0001
a, b, c, d : Les moyennes suivies des lettres différentes au sein d’une même ligne sont
significativement différentes (p < 0,05)
30
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide
Figure 4: Evolution de la consommation alimentaire individuelle des animaux nourris au
régime sans jatropha (R0) et avec jatropha à un teneur de 5 (R5), 10 (R10) et 15% (R15)
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5
Con
som
mati
on
Ali
men
tair
e In
div
idu
elle
(g
/j)
Ages
R0 R5 R10 R15
31
Figure 5: Evolution de l’indice de consommation des poulets ayant reçus la ration sans
tourteau de jatropha (R0) et avec tourteau de jatropha à 5 (R5), 10 (R10) et 15% (R15)
R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ; R5 : Ration contenant
10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant 5% d’arachide et 10%
de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau de jatropha et sans arachide
0
2
4
6
8
10
12
Semaine 1 Semaine 2 Semaine 3 Semaine 4 Semaine 5
Ind
ice
de
con
som
mati
on
Ages
R0 R5 R10 R15
32
3. Taux de mortalité
L’incorporation du tourteau de jatropha dans la ration a augmenté le taux de mortalité
des oiseaux (Tableau 8). Une forte mortalité a été enregistrée au niveau du groupe R15
(mortalité jusqu’à 73%). Par contre, le groupe R0 ne présente aucune mortalité observée.
Tableau 8: Taux de mortalité pendant la phase finition
Paramètres Régimes
R0 R5 R10 R15
TM - 20,00 41,67 72,73
Effectif initial (J.01) 19 15 12 11
Effectif final (J.35) 19 12 7 3
TM : Taux de mortalité ; R0 : Ration contenant 15% d’arachide et sans tourteau de jatropha ;
R5 : Ration contenant 10% d’arachide et 5% de tourteau de jatropha ; R10 : Ration contenant
5% d’arachide et 10% de tourteau de jatropha ; R15 : Ration contenant 15% de tourteau
de jatropha et sans arachide
III. DISCUSSIONS
1. Performances pondérales
Durant l’essai, les poids des animaux ont augmenté significativement selon les régimes
expérimentaux (p < 0,05). Le lot témoin a montré une augmentation de poids linéaire évoluant
de 1364 jusqu’à 2105 g à l’âge de 28 semaines (fin de l’essai). Cette valeur est relativement
plus élevée que celle de RAKOTOARIMALALA (2016) qui a observé un poids moyen
des coquelets de 1433 g à l’âge de 28 semaine, chez les poulets de race locale en divagation à
Moramanga. Elle a été aussi supérieure à celle de KOKO et al (2006b) qui a constaté un poids
moyen de 1,5 kg à l’âge de 7 mois, sur les poulets de race locale. Cette différence peut être
expliquée par la conduite de l’élevage. NDRIAMBOAVONJY (1979) et
RAZAKAVOLOLONA (2017) avaient rapporté que les poulets élevés en station ont réalisé
une meilleure performance que les poulets élevés en divagation.
Au début de l’étude, le lot témoin a présenté une meilleure performance par rapport
au lot nourris à la ration avec jatropha. Cette différence de poids a été due à la séparation
des lots et de la substitution de jatropha dans leur ration depuis sa naissance. A la fin
33
de l’étude, une légère différence a été observée entre les poids des poulets dans le lot témoin
(nourris avec la ration sans jatropha) et les lots expérimentaux (nourris de ration avec
jatropha). L’incorporation du tourteau de jatropha dans la ration diminue la performance
pondérale des volailles. Ces résultats sont en adéquation avec ceux obtenus par
OLADUNJOYE et al. (2014) au Nigeria qui avaient constaté que l’incorporation de 4 à 6%
du tourteau de jatropha réduisait significativement le poids final et la croissance journalière
des volailles de chair. Contrairement aux travaux de KOUADIO et al. (2016) qui n’ont
observé aucune différence significative entre les poids finaux des coquelets de souche Warren
qui ont été nourris avec la ration sans tourteau de jatropha et avec tourteau de jatropha à 6,5%
au Côté d’Ivoire. Ainsi, NESSEIM (2017) au Sénégal avait constaté aussi que les poulets
de chair nourris aux rations avec jatropha detoxifié par le processus de fermentation ont
réalisés la même performance, par rapport au lot témoin qui a été nourris avec la ration sans
jatropha.
Par conséquent, cette contradiction peut être expliquée par l’efficacité de la méthode
de detoxication utilisée selon les auteurs. En effet, la présence des facteurs antinutritionnels
dans le tourteau de jatropha entraine le ralentissement de la croissance des volailles.
OJEDIRAN et al. (2014) au Nigeria ont constaté que la présence des facteurs anti
nutritionnels peut entrainer une dépression de la croissance de l’animal. La curcine présente
dans le tourteau de jatropha menace la croissance et la santé des animaux suite à
la perturbation des lipides, des hydrates de carbones et des protéines qui provoquent
l’élargissement ou l’atrophie des organes internes (AMSALLEM et TREBOUX, 2014).
Dans l’expérimentation, la température du traitement à l’eau bouillante (environ 100°C)
ne suffit pas pour réduire la présence du tanin dans le tourteau de jatropha. En effet, les tanins
qui ont des effets toxiques et antinutritionnels peuvent diminuer l’absorption des nutriments et
engendrent le ralentissement de la croissance (AMSALLEM et TREBOUX, 2014). De plus,
l’ingestion des autres facteurs antinutritionnels comme la saponine et les facteurs
antitrypsique entraine les retards ou le ralentissement de la croissance de l’animal (NESSEIM
et al., 2012 ; LARBIER et LECLERCQ, 2003). La présence de ces facteurs dans le tourteau
de jatropha déséquilibre l’absorption des nutriments qui peut entrainer l’écart de poids
des animaux dans le lot témoin et les lots expérimentaux.
34
2. Gains moyens quotidiens
Les résultats de l’étude montrent un GMQ de 21,16g par jour dans le lot témoin qui a
été nourris avec la ration sans jatropha. Ces résultats sont similaires à ceux observés par
IARINANDRASANA (2016) qui avait constaté un GMQ 22,55 g par jour pour les poulets
gasy élevés en claustration à Fandriana. Toutefois, il parait plus faible que ceux observés par
HAEFLIGER (2003) qui avait observé un GMQ de 33,09 g/j sur les poulets biologiques à
Paris. Cette large différence peut être liée à la race des poulets de l’étude.
On a observé que le gain de poids a été significativement inférieur (p<0,05) chez les
animaux expérimentaux que le témoin. Des résultats similaires ont été rapportés par
NESSEIM (2017) au Sénégal qui a observé un gain de poids supérieur chez les poulets de
chair nourris avec la ration sans jatropha par rapport aux animaux nourris aux rations avec
jatropha non detoxifié. De même, KOUADIO et al. (2016) au Côté d’Ivoire avaient constaté
une différence non significative entre le GMQ des coquelets Warren nourris avec la ration
sans jatropha et avec jatropha. Ces résultats paraissent corroborer aussi les résultats
de MAKKAR et BECKER (1999) et KUMAR et al. (2010) en Allemagne qui avaient montrés
des effets physiologiques indésirables provoquant la diminution du gain de poids chez
les animaux (rats et poissons) nourris avec régimes contenant du tourteau de jatropha. Par
contre, NESSEIM (2017) au Sénégal a constaté sur son essai avec des poussins de chair en
croissance avec le jatropha fermenté qu’il n’y ait pas de différence significative entre le gain
pondéral du lot témoin nourris aux rations sans jatropha et les lots expérimentaux nourris aux
rations avec jatropha.
Ces résultats peuvent être expliqués par la présence d’esters de phorbol et des facteurs
nutritionnels qui affectent la croissance et la santé des animaux (AREGHEORE et al., 2003).
En effet, la curcine et l’inhibiteurs de trypsine peuvent diminuer le gain de poids des animaux
(FRANCIS et al., 2001) selon le niveau de substitution du tourteau de jatropha dans la ration.
WHITE et al. (2000) avaient confirmé aussi que l’inhibiteurs de trypsine interfèrent au
processus de la digestion des animaux monogastriques qui entraine la dépression de
la croissance de l’animal. Ensuite, OLADUNJOYE et al. (2014) avaient observé cette même
dépression de croissance due à des facteurs anti nutritionnels résiduelles, après fermentation
avec Aspergillus Niger de tourteau de jatropha.
35
3. Consommation alimentaire
La consommation des animaux a diminué significativement (p < 0,05) selon le niveau
de substitution du tourteau de jatropha au niveau de leur alimentation. Le lot témoin a
présenté des ingestions journalières supérieures par rapport aux lots expérimentaux.
KOUADIO et al (2016) au Côte d’Ivoire avaient observés des résultats semblables sur
les coquelets de souche Warren avec des ingestions journalières moyennes du régime témoin
supérieures par rapports aux coquelets recevant le tourteau de jatropha. De plus, NESSEIM
(2017) au Sénégal avait aussi constaté une diminution linéaire de l’ingestion d’aliment avec le
taux d’incorporation de jatropha non detoxifié chez les poulets de chair Ross 308.
La diminution de la consommation chez les lots expérimentaux pourrait être due aux divers
facteurs tels que : le goût, l’odeur et la structure du régime (TEMLER et al., 1983). SUMIATI
et al. (2012) avaient aussi affirmé que la présence de toxine esters de phorbol dans la ration
peut interférer négativement la consommation d’aliment, même à très faibles doses.
D’ailleurs, AREGHEORE et al. (2003) ont observé que la présence de 0,13mg d’esters de
phorbol dans un aliment détériore la consommation d’aliment.
4. Indice de consommation
Le lot témoin présente un indice de consommation 3,96. Ce résultat est similaire à celui
enregistré par IARINANDRASANA (2016) qui avait trouvé un indice de consommation 3,95
pour les poulets gasy améliorés, élevés en claustration à Fandriana. TIXIER-BOICHARD
(2006) avait observé un résultat inférieur pour la race jaune liberté qui est de 3,39 en France.
Il est aussi supérieur à ceux observés par RIFFARD (2011) et BORDEAU (2015) chez
le poulet de chair et chez les poulets biologiques qui sont respectivement 3,11 et 3,06. Selon
GUILLAUME et al. (1966), les différents facteurs propres à l’animal tels que l’âge, le sexe et
le génotype influencent l’indice de consommation.
L’incorporation du tourteau de jatropha dans la ration a augmenté significativement
(p<0,05) l’indice de consommation. Des résultats semblables sont obtenus par KOUADIO et
al. (2016) qui avaient constatés que les animaux nourris aux régimes avec jatropha ont
l’indice de consommation significativement élevée par rapport aux animaux nourris avec la
ration sans jatropha au Côte d’Ivoire. L’augmentation proportionnelle aux taux
d’incorporation du tourteau de jatropha de l’indice de consommation peut être due par
la diminution de l’efficacité alimentaire causée par les facteurs anti nutritionnels tels que
36
la curcine et l’inhibiteur de trypsine (LARBIER et LECLERCQ, 1992). De plus,
la diminution du gain de poids par le tourteau de jatropha augmente l’indice de
consommation.
Contrairement aux résultats de NESSEIM (2017) qui n’avait constaté aucune différence
significative entre l’indice de consommation des poulets nourris avec la ration sans jatropha et
avec jatropha fermenté au Sénégal. En effet, la réduction ou enlèvement des facteurs
antinutritionnels dans la ration peuvent améliorer l’indice de consommation des animaux.
5. Taux de mortalité
Le taux de mortalité augmente selon l’incorporation du tourteau de jatropha dans
les régimes. Le lot témoin n’a présenté aucun cas de mortalité pendant l’essai. Ce résultat
corrobore avec celui obtenu par IARINANDRASANA (2016) qui n’avait observé aucune
mortalité sur l’élevage de poulet gasy élevé en claustration à Fandriana.
Du taux de mortalité est paru à partir de l’incorporation de 5% jusqu’à 15% qui a
présenté du taux de mortalité élevée. Ce résultat est contraire à ceux de KOUADIO et al.
(2016) au Côté d’Ivoire qui n’avaient observé aucun cas de mortalité sur l’essai de coquelets
de souche Warren nourris à la ration avec tourteau de jatropha à 6,5%. Ainsi, NESSEIM
(2017) n’a enregistré aussi aucune mortalité sur l’essai d’un tourteau l’amande de jatropha
fermenté et subit à un traitement thermique dans l’alimentation des poussins de chair
au Sénégal.
Cette différence probablement due à l’insuffisance de la detoxication du tourteau
de jatropha qui affecte généralement la santé et la croissance de l’animal. ANNONGU et al.
(2010) et ABDEL-SHAFY et NASR (2010) ont montré dans leur étude une tolérance
de l’incorporation de 15% du tourteau de jatropha traitée physico-chimiquement chez
les monogastriques. Selon WINA et al. (2010), une detoxication par le Neurosphora
sitophila et Aspergillus oryzae mis en fermentation avec tourteau de jatropha pouvait
diminuer l’esters du phorbol dans le tourteau de jatropha et pouvait être réduit le taux
de mortalité des volailles.
37
CONCLUSION
En conclusion, cette étude a permis d’évaluer l’efficacité de l’incorporation du tourteau
de Jatropha mahafalensis dans l’alimentation des poulets gasy. Les résultats obtenus ont
montré que la substitution de l’arachide par le tourteau de Jatropha mahafalensis dans
le régime a diminué les performances zootechniques des poulets gasy en stade de finition.
L’augmentation du niveau d’incorporation du tourteau de jatropha diminue la consommation
alimentaire des poulets. L’indice de consommation a été aussi augmenté proportionnellement
à l’augmentation du taux de jatropha dans le régime. De même, le tourteau de jatropha
a induit la mortalité des animaux qui a été plus marqué à un taux de 15% du tourteau de
jatropha.
Par conséquent, l’hypothèse avancée au début de ce travail est rejetée. Néanmoins, il est
recommandé de ne pas dépasser le taux de 5% de tourteau de Jatropha mahafalensis dans la
ration des poulets gasy en phase finition à cause de la présence des facteurs antinutritionnels
et des facteurs toxiques notamment l’esters de phorbol. Des taux supérieurs pourraient être
envisageables si le tourteau était detoxifié. Il serait donc nécessaire de rechercher et
d’appliquer des méthodes ou des techniques faciles et favorables à la réduction ou à
l’enlèvement des facteurs antinutritionnels pour réduire les effets néfastes afin d’améliorer les
résultats sur les performances des poulets. Ensuite, il serait nécessaire de tester des plusieurs
taux d’incorporation afin d’évaluer la limite d’incorporation et le taux plus performant. Par
ailleurs, il est recommandé aussi de faire des études avec ce tourteau de Jatropha
mahafalensis en changeant la présentation farine par des granulées pour améliorer
l’appétibilité de l’animal face à la présentation de l’aliment. Enfin, des études sur la
digestibilité seraient nécessaire afin de vérifier les effets des facteurs antinutritionnels dans le
tourteau de Jatropha mahafalensis.
Au terme de cette étude, on peut conclure que l’incorporation du tourteau de jatropha
dans l’alimentation des poulets gasy constitue une opportunité aux aviculteurs pour résoudre
les problèmes liés à l’alimentation des volailles, mais il est nécessaire de faire la detoxication
à l’aide des traitements chimiques ou biologiques et des traitements thermiques.
38
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TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 1
PARTIE I : ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE .............................................................................. 3
I. GENERALITES SUR L’AVICULTURE ET L’ALIMENTATION ............................. 4
1. Origine des poulets gasy ............................................................................................ 4
2. Classification .............................................................................................................. 4
3. Performances et productivités .................................................................................... 4
a. Facteurs intrinsèques ............................................................................................ 5
i. L’âge et le sexe ..................................................................................................... 5
ii. Facteurs génétiques ........................................................................................... 5
b. Facteurs extrinsèques ........................................................................................... 5
i. Températures : ...................................................................................................... 5
ii. Facteurs sanitaires ............................................................................................. 5
iii. Facteurs alimentaires : ...................................................................................... 6
c. Recommandations alimentaires et aliments composés ........................................ 8
II. RESSOURCES ALIMENTAIRES NON CONVENTIONNELLES ............................ 9
1. Généralités sur le jatropha : ...................................................................................... 10
a. Position taxonomique du Jatropha mahafalensis .............................................. 10
b. Description et nomenclature ............................................................................... 11
c. Origine et distribution de Jatropha mahafalensis .............................................. 11
d. Croissance et production .................................................................................... 11
e. Utilisations : ....................................................................................................... 11
i. Intérêts agronomiques, socio-économiques et médicinales ............................... 11
ii. Utilisation en alimentation animale, ............................................................... 12
iii. Contraintes d’utilisation de tourteau de jatopha dans l’alimentation animales
12
f. Traitement pour l’enlèvement ou la diminution des composés toxiques et
antinutritionnels dans le tourteau de jatropha .............................................................. 13
2. Généralités sur l’arachide ......................................................................................... 13
a. Position taxonomique ......................................................................................... 14
b. Description et nomenclature :............................................................................. 15
c. Origine et distribution ........................................................................................ 15
d. Usages ................................................................................................................ 15
PARTIE II : ETUDE EXPERIMENTALE .............................................................................. 16
I. MATERIELS ET METHODES ................................................................................... 17
1. Présentation synthétique des études en phase démarrage et croissance ................... 17
a. Croissance pondérale des animaux..................................................................... 17
b. Consommation alimentaire ................................................................................ 17
2. Matériels ................................................................................................................... 18
a. Site et période de l’expérimentation ................................................................... 18
b. Conduite des animaux ........................................................................................ 18
i. Matériel animal .................................................................................................. 18
ii. Matériels de pesage et de suivi des animaux .................................................. 18
iii. Bâtiments et équipements d’élevage .............................................................. 19
c. Provenance des aliments et préparation des rations expérimentales .................. 21
3. Méthodes .................................................................................................................. 23
a. Dispositif expérimental ...................................................................................... 23
b. Distribution des aliments et des compléments ................................................... 23
i. Distribution des aliments : .................................................................................. 23
ii. Distribution des compléments : ...................................................................... 23
c. Méthodes de collecte des données ..................................................................... 24
d. Paramètres étudiées et méthodes de calculs ....................................................... 24
e. Analyse des données .......................................................................................... 25
II. RESULTATS ............................................................................................................... 26
1. Performances pondérales et gains moyens quotidiens ............................................. 26
2. Consommation alimentaire et indice de consommation .......................................... 29
3. Taux de mortalité ..................................................................................................... 32
III. DISCUSSIONS ........................................................................................................ 32
1. Performances pondérales .......................................................................................... 32
2. Gains moyens quotidiens ......................................................................................... 34
3. Consommation alimentaire ...................................................................................... 35
4. Indice de consommation ........................................................................................... 35
5. Taux de mortalité ..................................................................................................... 36
CONCLUSION ........................................................................................................................ 37
BIBLIOGRAPHIES ................................................................................................................. 38
ANNEXE
LISTE DES ANNEXES
ANNEXE 1 : Fiche de pesée hebdomadaire des poulets ............................................................ i
ANNEXE 2 : Fiche de suivi des poulets .................................................................................... ii
i
ANNEXE 1 : Fiche de pesée hebdomadaire des poulets
FICHE DE PESEE HEBDOMADAIRE DES POULETS
Traitement Identité de
l’animal
Début PV
S 1
PV
S 2
PV
S 3
PV
S 4
PV
S 5
R0
R5
R10
R15
ii
ANNEXE 2 : Fiche de suivi des poulets
FICHE DE SUIVI
Traitement : ………………
Date de début du traitement : ……………….
Date Quantité
d’aliment
distribuée
(g)
Quantité
d’aliment
refusée (g)
Quantité
d’aliment
consommée
Effectif de
l’animal
Observations/Morts