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Staat und Staatliche Entwicklung am Beginn der spanischen Kolonisation Amerikas. SpanischeForschungen der Görresgesellschaft, 2de série, vol. 19 by Horst PIETSCHMANNReview by: Frédéric MauroCahiers du monde hispanique et luso-brésilien, No. 37 (1981), pp. 224-226Published by: Presses Universitaires du MirailStable URL: http://www.jstor.org/stable/40850929 .

Accessed: 14/06/2014 10:41

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la cité, son administration civile, ecclésiastique et militaire, ses grou- pes sociaux et régionaux, et jusqu'à la modeste activité intellectuelle et artistique de ce petit centre essentiellement mercantile complètent le tableau, très détaillé, de ce que fut jusqu'à sa destruction, en 1541, la Nueva Cádiz de Cubagua.

Cette rapide analyse ne saurait donner, en vérité, qu'une idée très incomplète de la richesse de l'ouvrage, élaboré sur la base d'une abondante et souvent inédite documentation d'archives. Et ce n'est pas son moindre mérite que de présenter en appendice, pour cha- cun de ses chapitres, un ensemble de matériaux de première main qui permettent aux lecteurs de juger sur pièces. Des illustrations de qualité ajoutent à l'intérêt de ce livre, qui se recommande égale- ment par le soin de sa présentation.

André Saint-Lu.

Horst PIETSCHMANN, Staat und Staatliche Entwicklung am Be- ginn der spanischen Kolonisation Amerikas, Ed. Aschendorff, Münster, 1980, IV, 142 p.; Spanische Forschungen der Görres- gesellschaft, 2de série, vol. 19.

Si aujourd'hui les études politologiques sur l'Amérique Latine du XXe siècle se développent rapidement il n'en est pas de même pour les travaux d'histoire politique. La réaction contre l'histoire événe- mentielle a souvent pris la forme d'un oubli de l'histoire politique, avec laquelle, pourtant, on ne peut plus la confondre. Nous avons eu l'occasion, il y a peu, en France, de réunir une table ronde sur « His- toire et Politique en Amérique Latine » 0) et quelques jeunes cher- cheurs s'efforcent de faire collaborer ces deux disciplines comme, il y a trente ou quarante ans, on s'est efforcé, pour renouveler l'his- toire économique du jeune continent, de faire travailler ensemble histoire et économie.

C'est dans cette perspective que le livre de Horst Pietschmann nous paraît particulièrement intéressant. Etudiant la notion d'Etat dans la tradition espagnole et dans le renouveau que lui offre la construction politique hispano-américaine, il cherche à comprendre ce qu'était l'Etat castillan au moment de la Conquista et l'influence que celle-ci a eue sur l'évolution de celui-là. Puis il analyse le déve- loppement des instruments de la puissance de l'Etat dans cet espace

(1) A paraître dans la Revue Française d'Histoire d'Outre-mer 1980.

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NOTES DE LECTURE 225

nouveau d'outre-atlantique. Et il conclue en étudiant le rôle que joue l'Etat dans le développement intérieur des territoires espa- gnols d'outre-mer. Mais en même temps l'on voit combien la notion d'Etat s'est enrichie en Amérique.

Son plan est d'ailleurs caractéristique. Après une introduction où il pose son problème, l'auteur étudie d'abord les fondements de l'organisation étatique au temps des Découvertes et de la Conquête. C'est ainsi qu'il passe en revue les « forces structurelles » dans l'expansion outre-mer : royauté, conquistadors, Eglise - puis les problèmes juridiques, spirituels et politiques de la Conquête et leur influence sur l'organisation de l'Etat (achèvement juridique de l'occupation et de la première politique coloniale de la Couronne, problème des Indiens et sa signification pour l'organisation étatique de l'Hispano-Amérique coloniale, enfin ordre politico-administratif aux débuts de la colonisation). Dans une seconde partie il montre les deux grandes conséquences de la Conquista : le progrès de l'abso- lutisme monarchique et le développement des instruments de la puissance de l'Etat. Cette deuxième partie se divise elle-même en deux sections. Dans l'une, Horst Pietschmann décrit le développe- ment de l'organisation administrative : naissance des autorités cen- trales dans la métropole, construction de l'administration territo- riale outre-mer sous Charles Quint et Philippe II, enfin caractères du « fonctionnariat », à cette époque, si nous pouvons employer ce néologisme. Dans l'autre section, Horst Pietschmann, analysant les rapports entre l'Etat et les pouvoirs privés, montre l'évolution de l'ordre politique, avec le triomphe de l'autorité de l'Etat dès l'époque des Conquistadors et la position que prennent peu à peu les colonies face à la métropole. Ce plan met donc bien en valeur le rôle de l'Amé- rique dans la formation de l'Etat espagnol, question qui amène tout naturellement sa complémentaire, traitée, comme nous l'avons dit, en conclusion du rôle de l'Etat en Amérique.

Ce travail, fondé essentiellement sur des sources imprimées et sur une abondante bibliographie sort donc bien du cadre traditionnel de la description des institutions ou de la narration des événements politiques à laquelle nous étions habitués avant la « révolution des Annales ». Il faut dire que l'auteur s'est appuyé sur de solides prédé- cesseurs, espagnols ou allemands, juristes ou historiens, par exem- ple son maître, le regretté Richard Konetzke qui avait déjà perçu l'importance de ce problème de l'Etat. Il faut souhaiter que des travaux de ce genre se développent encore, d'autant que comme le dit lui-même Horst Pietschmann on a eu trop tendance à donner des institutions politiques latino-américaines une sorte de schéma géné- ral, alors que dans la pratique administrative et politique les cho-

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ses variaient beaucoup d'une « audience » à l'autre. De plus Pietsch- mann s'est placé surtout dans la perspective du XVIe et du XVIIe siècle et plus du XVIe que du XVIIe. Son étude pourrait se poursui- vre jusqu'en 1810.

L'ouvrage de Horst Pietschmann mérite d'être traduit en espagnol afin d'être accessible à un plus large public.

Frédéric Mauro.

Horst PIETSCHMANN, Lateinamenka, Die Staatliche Organisation des Kolonialen Iberoamerika, Klett - Cotra, Stuttgart, 1980, 188 p., Teilveröffenlitchung zum Handbuch der Lateinamerika- nischen Geschichte.

Nous avons déjà rendu compte quelques pages plus haut du beau livre d'Horst Pietschmann sur l'Etat et le développement de l'Etat au début de la colonisation espagnole en Amérique (l). L'auteur montrait comment les besoins de l'administration coloniale avaient forgé peu à peu les rouages de la plus grande administration euro- péenne et de la plus perfectionnée. Son but, ici, est plus modeste : dresser à l'usage des étudiants, du public cultivé et même des chercheurs, un tableau précis de l'organisation administrative espa- gnole et portugaise en Amérique.

Cependant la première partie, sur « les fondements du dévelop- pement de l'organisation étatique dans l'Hispanoamérique colonia- le », s'inspire du livre précédent. La seconde partie nous donne l'or- ganisation administrative en Amérique Espagnole, la troisième par- tie, les changements qu'elle a subis avec les Bourbons, enfin la qua- trième, l'organisation administrative de l'Amérique portugaise. Un certain nombre de tableaux synoptiques nous permettent de mieux comprendre cette organisation. Chaque chapitre et chaque section de chapitre sont précédés d'une bibliographie qui retient les travaux les plus commodes à consulter pour l'étudiant.

Ainsi est mis à jour le livre célèbre de Haring, The Spanish Em- pire in America, Horst Pietschmann se concentrant d'ailleurs beau- coup plus qu'Haring sur l'administration proprement dite et négli- geant les autres institutions, en particulier l'Eglise.

Frédéric Mauro.

(1) Staat und Staatliche Entwicklung am Beginn der spanischen Kolonisation Amerikas. Münster, 1980.

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