ssp2.3 elève.pdf

42
SSP2.3 Les explications du comportement électoral SSP2 : La participation politique

Upload: jayseseck

Post on 26-Nov-2015

41 views

Category:

Documents


0 download

TRANSCRIPT

  • SSP2.3 Les explications du comportement lectoral

    SSP2 : La participation politique

  • Le programme officiel 2.3. Comment

    expliquer le

    comportement

    lectoral ?

    Participation et

    abstention lectorale,

    variables lourdes du

    comportement

    lectoral, vote sur

    enjeu.

    On analysera l'volution des taux

    d'inscription sur les listes lectorales, des

    taux de participation et/ou d'abstention et

    leurs dterminants sociaux et politiques. Les

    principaux rsultats de la sociologie de

    l'orientation lectorale seront prsents

    (poids de la variable religieuse, vote de

    classe, etc.). L'vocation de l'mergence d'un

    vote sur enjeu, influenc par les conjonctures

    politiques (campagnes lectorales

    notamment), permettra de prendre la

    mesure de la volatilit lectorale. La question

    de l'articulation entre mdias,

    communication et vie politique sera

    galement aborde afin de comprendre son

    ventuel impact sur les attitudes politiques

    (pratiques et opinions).

  • Le plan du chapitre

    I Participation et abstention lectorale

    A Participation et abstention lectorale : quelques chiffres

    B Les explications de labstention

    II Les dterminants du vote

    A Les variables lourdes du comportement lectoral

    B Le vote sur enjeu

    III Communication, mdias et vie politique

    A La communication politique

    Linfluence des mdias dans la vie politique

  • I Participation et abstention lectorale

    Taux dinscription, taux de participation et taux dabstention : un exemple

    de comprhension

    Imaginons une petite dmocratie de 40 citoyens en ge daller voter. Des

    lections ont eu lieu pour dterminer le prsident de cette dmocratie. On

    constate les statistiques suivantes :

    Calculer le taux dinscription aux listes lectorales, le taux de participation

    et le taux dabstention ici.

  • Pour pouvoir voter, il faut au pralable tre inscrit sur les listes lectorales.

    Le taux dinscription correspond

    Taux dinscription en 2012 en France

  • Comment volue le taux dinscription en France selon le niveau de

    diplme ?

    Comment volue le taux dinscription en fonction du pays de naissance ?

  • Linscription aux listes lectorales ne se transforme pas automatiquement

    en vote. On distingue de ce fait lacte de vote : la participation lectorale ;

    et lacte de ne pas aller voter tant inscrit : labstention lectorale.

    Ainsi le taux de participation peut-tre dfini

    Le taux dabstention peut-tre dtermin de deux manire :

    Nous allons tudier labstention et ses causes, puis nous chercherons

    comprendre les dterminants du vote.

  • A Participation et abstention lectorale : quelques chiffres

    % 1er Tour 2nd Tour

    2012 20,5 19,6

    2007 16,2 16

    2002 28,4 20,3

    1995 21,6 20,3

    1988 18,6 15,9

    1981 18,9 14,1

    1974 15,8 12,7

    1969 22,4 31,1

    1965 15,2 15,7

    Taux dabstention depuis 1965 aux lections prsidentielles

    Les donnes suivantes sont toutes extraites de la source : "La France aux urnes, 60 ans

    d'histoire lectorale", P. Brchon, La Documentation Franaise, 2009

  • % 1er Tour 2nd Tour

    2011 55,6 55,6

    2008 35,1 44,6

    2004 36,1 33,5

    2001 34,5 43,8

    1998 39,6 45,0

    1994 39,6 41,2

    1992 29,3 38,1

    1988 51,0 53,0

    1985 33,3 33,8

    1982 31,6 29,7

    1979 34,6 34,6

    1976 34,7 32,3

    1973 46,6 45,8

    1970 38,2 39,0

    1967 42,7 42,6

    1964 43,3 41,7

    1961 43,5 46,0

    1958 32,6 37,9

    % 1er Tour 2nd Tour

    Taux dabstention depuis 1958 aux lections cantonales

  • % 1er Tour 2nd Tour

    2010 53,6 48,8

    2004 37,9 34,3

    1998 42,0 -

    1992 31,4 -

    1986 22,1 -

    Taux dabstention depuis 1986 aux

    lections rgionales

    % France Ensemble UE

    2009 59,5 57

    2004 57,2 47,2

    1999 53 50,6

    1994 47,3 43,2

    1989 51,3 41,5

    1984 43,3 39

    1979 39,3 37

    Taux dabstention depuis 1979 aux

    lections europennes

  • % 1er Tour 2nd Tour

    2008 33,5 34,8

    2001 32,6 30,5

    1995 30,6 30

    1989 27,2 26,9

    1983 21,6 20,3

    1977 21,1 22,4

    1971 24,8 26,4

    1965 21,8 29,2

    1959 25,2 26,1

    Taux dabstention depuis 1959 aux

    lections municipales

    % 1er Tour 2nd Tour

    2007 39,5 40

    2002 35,6 39,7

    1997 32 28,9

    1993 30,8 32,4

    1988 34,3 30,1

    1986* 21,5 -

    1981 29,1 24,9

    1978 16,8 15,1

    1973 18,7 18,2

    1968 20 22,2

    1967 18,9 20,3

    1962 31,3 27,9

    1958 22,8 25,2

    Taux dabstention depuis 1958 aux

    lections lgislatives

    *Election la proportionnelle dans le cadre dpartemental

  • Date Rfrendum %

    mai 2005 Trait constitutionnel europen 30,6

    sept 2000 Quinquennat 69,8

    sept 1992 Approbation du Trait de Maastricht 30,3

    nov 1988 Statut de la Nouvelle-Caldonie 63

    avr 1972 largissement de la CEE 39,5

    avr 1969 Cration des rgions et rforme du

    Snat 19,4

    oct 1962 Suffrage universel direct 22,8

    avr 1962 Accords d'Evian sur l'indpendance de

    l'Algrie 24,4

    jan 1961 Autodtermination en Algrie 23,5

    sept 1958 Approbation de la Constitution 15,1

    Taux dabstention depuis 1958 aux rfrendums

  • Classez les taux dabstention en fonction des lections pour lesquelles le

    phnomne est le plus faible jusquau plus fort. Que remarque-t-on ?

    Pour les lections prsidentielles que remarque-t-on au niveau de labstention en

    fonction du tour ? Cela se vrifie-t-il pour les autres lections ?

    Comment volue globalement labstention depuis 50 ans ?

    Comment peut-on expliquer la forte instabilit de labstention en ce qui concerne

    les rfrendums ?

  • B Les explications de labstention

    1) Abstentionnistes hors jeu et abstentionnistes dans le jeu

    On peut tenter de diffrencier des profils dabstentionnistes selon leurs caractristiques

    sociologiques et leur rapport la politique. Ainsi, peut-on distinguer ceux qui, en se

    mettant hors de la dcision lectorale, sont aussi hors jeu politiquement, de ceux qui,

    bien que ne participant pas llection, inscrivent leur dcision dans le jeu politique.

    Les premiers se comptent en plus grand nombre dans les couches populaires, disposant

    dun faible niveau dinstruction, parmi des catgories en difficult dinsertion sociale, ainsi

    que dans les populations urbaines. Les seconds sont plutt jeunes, diplms et mieux

    insrs socialement. Les hors jeu ne sintressent pas la politique, ne se sentent

    proches daucun parti, et restent loin de toute forme de participation et dimplication

    politique, tandis que les seconds sont politiss, en ce sens quils se dclarent intresss par

    la politique et se situent sur lchiquier partisan. Le non-vote des premiers signe un

    dtachement et un dsinvestissement de la scne politique, celui des seconds cherche

    peser et exprimer une sanction ladresse des candidats et des partis en lice.

    Anne Muxel, Labstention : dficit dmocratique ou vitalit

    politique ? , Pouvoirs, n120, janvier 2007.

  • Quest-ce quun abstentionniste hors jeu ?

    Un abstentionniste dans le jeu ?

    Labstention hors jeu serait due la faiblesse des ressources sociales et

    culturelles de certains individus qui dbouche sur un dfaut gnral

    dintgration sociale. Bourdieu et Daniel Gaxie retraduisent le phnomne en

    termes de classes. Pour Gaxie, le suffrage universelle tient distance les

    moins intgrs et fonctionne comme le suffrage censitaire du 19me sicle la

    diffrence que le cens est cach, ce qui le rend dautant plus efficace. Les

    moins intgrs se sentant incomptents politiquement sexcluent eux-

    mmes.

  • Abstentionnistes dans

    le jeu

    Abstentionnistes hors jeu

    Caractristiques

    socio -culturelles

    Degr dinsertion

    la socit

    Rapport la

    politique

    Causes de

    labstention

  • Abstention et ge

    Age

    Taux dabstention

  • 2) Labstention conjoncturelle

    Labstention hors jeu et dans le jeu expliquent labstention structurelle,

    cest--dire une abstention stable sur la longue priode (ceux qui

    sabstiennent toujours). Mais labstention est instable et cest pour cela quil

    faut aussi prendre en compte les citoyens qui sabstiennent en fonction des

    variables politiques :

  • 3) Labstention : Un acte rationnel ?

    Enfin, on peut analyser labstention comme un choix rationnel si on place

    lobservation du point de vue du calcul avantages/cots participer lacte

    de vote.

    Anthony Downs a tabli en 1957 que la dcision daller voter dpend de

    lquation suivante : E = p.B C, avec p la probabilit que le vote de

    llecteur soit dcisif, B le gain quil peut retirer de llection et C le cot de

    sa participation.

    Dans C on trouve le cot de linformation, le temps pass pour cerner

    llection et les offres politiques, le renoncement un week-end, les frais de

    dplacement). C est toujours positif (mme sil peut-tre trs faible).

    Par contre p = 1/V (avec V le nombre de votants llection) est trs proche

    de 0. Avec 1 000 lecteurs seulement,

    E est ncessairement

  • Alessando Pizzorno montre quil existe un paradoxe de llecteur. Si ce

    dernier raisonne rationnellement, alors il ne va pas voter mais si tous les

    lecteurs font de mme alors le taux de participation lectorale est nul.

    Cependant dans la ralit, les lecteurs vont voter, ce qui dmontre que le

    comportement rationnel ne peut tre que marginal.

    Pour Boudon, qui a fond sa sociologie sur lexplication des actions

    rationnelles des individus montre alors que la rationalit des lecteurs est

    oriente vers des valeurs et non des finalits. Llecteur adhre aux valeurs

    dmocratiques et a un comportement conforme ces valeurs en se rendant

    aux urnes.

    Il faut donc prendre en compte dautres facteurs dans lquation de Down

    comme par exemple

  • II Les dterminants du vote

    A Les variables lourdes du comportement lectoral

    Les variables lourdes du comportement lectoral dsignent les facteurs

    sociaux expliquant le mieux le vote. Paul Lazarsfeld a montr quaux Etats-

    Unis en 1940 lors des lections prsidentielles, ces variables lourdes se

    rsumaient au statut socio-conomique, aux croyances religieuses et au type

    dhabitat du citoyen. Il montre alors que le vote rpublicain est plus

    important chez les protestants, de statut social lev et vivant en milieu

    rurales. Votent dmocrates dans les cas de religieux socialement

    minoritaires (catholiques, juifs, musulmans), de statut social modeste

    et vivant en milieu urbain.

    Nous analyserons 5 variables lourdes pour expliquer le comportement

    lectoral en France :

  • 1) Vote et religion

    En % Gauche Droite Extrme

    droite Total

    Catholique

    pratiquant rgulier 21 66 13 100

    Catholique

    pratiquant

    irrgulier

    29 48 23 100

    Catholique non

    pratiquant 42 36 22 100

    Autre religion 50 35 15 100

    Sans religion 63 20 17 100

    Ensemble 43 38 19 100

    Claude Dargent, Baromtre politique franais, Cevipof, 2007. PIA

  • 2) Vote et statut social

    Source : SES MASSENA

  • Analyse :

  • Le vote de classe a-t-il disparu ? Lindice dAlford

    Robert Alford a conu un indice pour dterminer le vote de classe.

    Dterminons si aux lections prsidentielles de 2012, on peut toujours

    parler de vote de classe en France :

    Au premier tour, on a eu :

    En % Gauche Centre Droite Extrme droite

    Vote des ouvriers 40 9 22 29

    Vote des non

    ouvriers 45 8 30 17

    Indice dAlford :

    Indice dAlford pour les prsidentielles 2012 =

    Calculs personnels

  • Si lindice est gal 100 :

    Si lindice est gal 0 :

    Si lindice est ngatif :

    En 2012, on peut clairement dire que le vote de classe na pas eu lieu, cela

    sexpliquant notamment par le fait que les ouvriers en France ne sont plus

    une classe sociale. Le vote pour lextrme droite joue fortement en

    dfaveur du vote de classe (presque 30% des votes ouvrier au 1er tour !).

    Lindice dAlford ne fait que dcliner depuis 60 ans :

  • Cependant, on ne peut pas conclure la fin du vote de classe :

    Ainsi, si lon reformule lindice dAlford en fonction de la dtention de

    patrimoine il quivaut presque 30 (% de vote gauche de ceux qui nont

    pas ou peu de patrimoine - % de ceux qui ont un fort patrimoine), soit un

    vote de classe plutt marqu encore aujourdhui.

  • En rgle gnral, plus le statut conomique est lev,

    Analyse :

  • 3) Vote, ge et genre

    Analyse :

  • Une analyse de plus long terme montre que les femmes, traditionnellement

    votent plus droite mais cette tendance change quelque peu depuis la

    monte de lextrme droite qui est un vote trs masculin en France. Le vote

    des femmes sest alors plus tourn vers la gauche.

    Si lon constate que les jeunes votent gauche et les personnes plus ges

    droite, on peut aussi faire merger un vote gnrationnel (gnration mai

    1968).

    Enfin, les citoyens ayant pour valeur le libralisme culturel votent gauche

    et ceux qui votent droite prnent un libralisme conomique plus

    important. Enfin ceux qui votent lextrme droite, refusent le libralisme

    culturel et sont hostiles au libralisme conomique.

    Les variables lourdes ne peuvent expliquer tous les comportements de vote,

    notamment parce quune partie des lecteurs est trs volatile.

  • B Le vote sur enjeu

    Les variables lourdes du comportement lectoral ne peuvent expliquer

    pourquoi certains lecteurs changent dopinion politique. Ils votent en

    fonction des enjeux et de leurs gains potentiels.

    Le vote est un choix individuel et ne dpend pas de variables collective selon

    cette approche. Llecteur est rationnel est va choisir le parti qui lui offre le

    plus de gains et le moins de cots.

    Cela suppose quil est capable de comprendre toutes les informations

    lectorales qui se prsente lui et quil sait les hirarchiser. Le vote se

    rsume donc une confrontation dune offre des partis politiques et dune

    demande de la part des citoyens sur le march du vote. Le parti gagnant est

    celui qui saura convaincre llecteur mdian (ni trop riche ni trop pauvre, ni

    trop diplm ni sans diplme) de voter pour lui, ce qui tend uniformiser

    loffre politique (la droite mne la mme politique que la gauche).

  • La volatilit lectorale, mesure du vote sur enjeu

    2007 (1) 2012 (2) Ecart en valeur

    absolue |(2) (1)|

    Extrme gauche 7.3 13.1

    Gauche 31.8 30.9

    Centre 20 9.1

    Droite 33.4 29

    Extrme droite 10.5 17.9

    Total 100 100

    Indice de volatilit (total des carts/2)

  • Les formes de volatilit

    -La volatilit entre abstention et vote :

    -La volatilit entre partis de gauche ou partis de droite :

    -La volatilit transgressive :

  • Synthse : Les dterminants du vote

  • III Communication, mdias et vie politique

    A La communication politique

    Communication politique :

    On assiste depuis les annes 1960 une vritable professionnalisation de la

    communication politique, cest--dire que les hommes politiques ont de

    plus en plus recours des professionnels de la communication politique :

    Qui sont ces professionnels de la communication politique :

    Quelles techniques ?

  • Des exemples de communication politique

  • Quel est le but de la communication politique ?

    La communication na-t-elle que pour but de rendre sympathique une

    personnalit politique ?

    N. Sarkozy dans la

    cit des 4000 en

    banlieue parisienne

    en 2005

  • B Linfluence des mdias dans la vie politique

    Laffaire papy Voise

    http://www.youtube.com/watch?v=hyFbuLBcwhg

    Expliquez brivement ce quest laffaire papy Voise.

    Quel incidence cela a-t-il eu sur les rsultats des lections prsidentielles

    2002 ?

  • La relation entre le citoyen, rcepteur de linformation et les mdias,

    metteurs a connu un vif dbat chez les sociologues dans les annes 50. La

    question fondamentale est la suivante : llecteur est-il conditionn par les

    mdias ?

    Le canular dOrson Welles

    Aprs avoir expliqu la situation, montrez que lindividu peut-tre

    conditionn par linformation.

    Pour le sociologue Adorno, les journalistes slectionnent linformation en

    fonction du pouvoir motionnel au dtriment de la raison (affaire papy Voise)

    et influencent lopinion citoyenne.

  • Lasswell (1902-1978) propose en 1927, dans ce cadre, le modle de la

    seringue hypodermique qui voit le rcepteur du message absorber la totalit du

    message mdiatique. Son opinion est conditionne par ce quil voit et entend,

    souvent rpt longueur de journe. Ainsi, les masses ont pu tre tromp

    par la propagande dans les annes 30 selon ce modle.

    Lazarsfeld rfute lide dune totale soumission de lopinion aux mdias en

    rvlant en 1940 que les citoyens filtrent linformation des mdias pour ne

    pas quil soit en dsaccord profond avec leurs valeurs. Les mdias ont

    tendance renforcer les opinions politiques. Ce filtre intervient 3 niveaux :

    Cette capacit filtrer linformation dpend

  • Conclusion : Les partis politiques

    communiquent en fonction des messages

    des mdias