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SOIRÉE EXCEPTIONNELLE le 9 novembre à 20h30 en présence du réalisateur Pierre Barougier JOURNAL GRATUIT TIRÉ À 15 000 EXEMPLAIRES ANOTHER YEAR un film de Mike Leigh Avec Michele Austin, David Bradley, Jim Broadbent… Page 27 QUARTIER LOINTAIN un film de Sam Garbarski Avec Pascal Greggory, Jonathan Zaccaï, Alexandra Maria Lara… Page 21 Page 10 CE N’EST QU’UN DÉBUT un film de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido et du Multiplex Grand Écran Voir page 9 Sortie nationale 17 novembre 2010 No et moi Réalisé par Réalisé par Zabou Breitman Zabou Breitman N°47 Novembre/Décembre 2010

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SOIRÉE EXCEPTIONNELLE

le 9 novembre à 20h30 en présence du réalisateur Pierre Barougier

JOURNAL GRATUIT TIRÉ À 15 000 EXEMPLAIRES

ANOTHER YEAR un fi lm de Mike LeighAvec Michele Austin, David Bradley, Jim Broadbent…

Page 27

QUARTIER LOINTAIN un fi lm de Sam GarbarskiAvec Pascal Greggory, Jonathan Zaccaï, Alexandra Maria Lara…

Page 21

Page 10CE N’EST QU’UN DÉBUT un fi lm de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier

Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido et du Multiplex Grand Écran

Voir page 9

Sortie nationale 17 novembre 2010

Noetmoi

Réalisé par Réalisé par Zabou BreitmanZabou Breitman

N°47 Novembre/Décembre 2010

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34679 Marie-Claude Duboit

page 2 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

VOUS AUSSI, communiquez dans ZOOM !Pour insérer une annonce dans ce journal,prendre contact avec l’agence : ID Studiopar téléphone au : 05 55 34 32 14ou par mail à l’adresse suivante : [email protected]

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Le cinéma est un art fabuleux, cela fait plus d’un siècle qu’il existe et, Dieu merci, il sait encore nous étonner, nous montrer qu’il n’y a pas de recette miracle pour faire d’un film un succès ou un échec. Ce 7ème art a effectivement ceci d’étrange, il y a des moments où une véritable alchimie peut se créer autour d’un film. C’est exactement ce qui vient de se passer en cette rentrée, par ailleurs assez tendue et morose. Un film, certes ex-cellent (mais combien de films remarquables ne rencontrent-ils jamais leur public ?) mais à priori d’accès plutôt difficile, je veux évidemment parler de DES HOMMES ET DES DIEUX, est passé du statut de film unanimement salué à Cannes à celui de phénomène de société.

Le film de Xavier Beauvois est en effet devenu le film qu’il faut avoir vu, celui dont on doit pouvoir parler en société. Ce seront bientôt 3 millions de spectateurs qui auront découvert cette œuvre qui aurait déjà été qualifiée de succès avec trois fois moins d’entrées. A quoi cela tient-il ? Là est bien le mystère. À moins que cela ne révèle plutôt du mystique, de l’irrationnel. Ce phénomène a déjà

connu un précédent assez similaire, rappelons-nous du THERESE d’Alain Cavalier (86) qui lui aussi malgré son côté austère avait alors su déplacer les foules.

Loin de moi l’idée de justifier cet engouement, cette communion entre le public et une œuvre par l’aspect religieux qu’elle présente. Effectivement, les exemples avec des thématiques différentes sont heureusement légion. Plus largement ce phénomène est la parfaite illustration qu’il y a, et aura, toujours de la place pour des œuvres d’auteurs, des œuvres originales et de qualité, des œuvres qui savent faire passer un message. C’est égale-ment une parfaite illustration de ce que peut produire ce que l’on nomme « l’exception culturelle française ». Tant que notre cinéma saura nous livrer des œuvres de cette nature et que vous serez aussi nombreux à vous rendre en salles pour les plébisciter, nous serons confiants quant à l’avenir de celui-ci.

Je ne sais pas si dans les pages qui suivent vous allez découvrir un autre film susceptible de connaître le même type de carrière que DES HOMMES ET DES DIEUX mais, ce dont je suis certain, c’est que bon nombre sont de qualité et méritent votre attention. Parmi eux permettez-moi de mettre en avant LES EMOTIFS ANONYMES qui risque être la bonne surprise française de cette fin d’année. Ayant souvent signé des films assez confi-dentiels, le réalisateur Jean-Pierre Ameris devrait, avec ce dernier opus, toucher un plus large public. Bien évidemment, nombre d’autres films mé-riteront d’être découverts, espérons que les pages qui viennent puissent vous en donner envie et vous guider.

Bonne lecture et à bientôt dans nos salles obscures.Bruno PENIN

Des Hommes, des Dieux et… des spectateurs

Journal gratuit tiré à 15 000 exemplaires.Parution toutes les 7 à 8 semaines entre septembre et juin.Entièrement réalisé pour les cinémas Multiplex Grand Écran et Lido par Bruno PENIN.

Pour nous contacter : par courrier à l’adresse :9 - 11, place Denis-Dussoubs - 87000 Limoges par téléphone au : 05 55 77 40 79par e-mail : [email protected]

Conception graphique réalisée par :ID Studio Limoges - www.idstudio.fr

Cette revue est imprimée par : Imprimerie Moderne

PRIX DES PLACES

5,5 € séances de 15 h et 18 h

6 € le mercredi pour tous et étudiants tous les jours

6,5 € tarif normal pour les autres séances

3 € pour le «cinéma des enfants»

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Carte «Cinéphile» 6 places valables 60 jours pour 31 €(1)

Carte «Cinévore» 10 places valables 90 jours pour 40 €(1)

(1) y compris frais de gestion de la carte

Infos Grand Écran Infos Grand Écran Centre et EsterCentre et EsterPRIX DES PLACES

4,9 € le mercredi à 14 h pour les moins de 14 ans

5 € le dimanche matin de septembre à juin (sauf Ester)

6,7 € Tarif réduit - pour tous, le lundi - pour les étudiants* à toutes les séances - + 65 ans en après-midi sauf dimanche et jours fériés - familles nombreuses*

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Infos LidoInfos Lido

Informations données à titre indicatif sous réserve d’éventuelles modifi cations.

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 3

Édito

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Avec Léa Tissier, Elise Lhomeau, Elise Caron…

DES FILLES EN NOIR

Une relation uniqueDéfinir le type de relation qui anime les deux héroïnes n'est pas réductible à une simple amitié, mais n'est pas non plus de l'amour. Il y a une intensité telle qui s'en rapproche, mais il faudrait plutôt l'inscrire dans un entre-deux qui n'appartien-drait qu'à elles. Comme en témoigne le vocabulaire qui est le leur, "celui de l'absolu intérieur", définit Jean-Paul Civeyrac.

"Comme chez les écrivains mystiques ou romantiques, il coïncide avec le vo-cabulaire amoureux : il leur permet d'exprimer une trace de ce qu'elles sentent d'infini en elles."

Déjouer les codesA l'instar de leur relation, préciser leur appartenance à un ensemble social précis n'est pas aussi simple qu'il n'y paraît. Comme le titre l'indique, elles sont de noir vétues en permanence mais, contrairement aux images auxquelles cela nous renvoient habituellement, elles ne font pas partie d'une idéologie gothique, trop réductrice pour les définir avec justesse. "Si elles avaient été « gothiques », elles auraient effectivement appartenu à un groupe défini," explique le réalisa-teur. "Je tenais à ce qu'elles n'aient aucune appartenance. Ce sont des atomes libres, et c’est peut-être aussi cette liberté-là, immense, trop grande, qui les fait souffrir."

Des institutions dépasséesC'est en butte à des institutions qui ne les comprennent pas que les deux ado-lescentes vont se définir, s'inscrire dans une trajectoire initiatique - Spoiler :dès lors qu'elles annoncent leur suicide à l'école. - . "Elles ne reconnaissent pas les institutions scolaires, policières ou psychiatriques," précise Jean-Paul Civeyrac. "Dans mon premier film, il y avait déjà cette idée que ces institutions ne suffisent plus, qu'elles ne sont plus des repères, mais des barrières. Pas parce que l'école serait une prison, mais plutôt parce que ces institutions ne répondent pas aux aspirations profondes des individus. "Ça ne sert à rien", comme diraient les filles. (...) Les personnages sont un peu à côté, ne sont pas intégrés, y compris dans l'institution première qui est la famille."

Un sujet ancienJean-Paul Civeyrac tient à préciser que son film n'est pas l'adaptation d'une seule histoire réelle mais qu'il s'agit plutôt d'un condensé de plusieurs faits divers similaires. Depuis 1997 il collectait des articles où il était question de deux

adolescentes qui se tuaient. Le nombre de deux était primordial à l'esprit du réalisateur, il précise pourquoi ainsi : "ce n'est plus seulement un acte individuel, cela met en jeu l'autre, en cherchant un lien dans la mort quand il n’y en a plus dans la vie."

Les comédiennesLes deux actrices principales font avec ce film leur entrée dans le monde du cinéma. Le réalisateur n'est pas à son coup d'essai lui qui confesse privilégier le travail avec des jeunes comédiens, "parce qu'à ce moment de la vie rien n'est encore fixé, tout est en état de basculement, cela rend possible un rapport intense au monde, et aussi une quête…" La question du détachement, de la simplicité, joue également. "Ils ne sont pas fixés sur leur propre image, ils sont disponibles au regard que je peux porter sur eux. Ils ne me donnent pas l'image qu'ils pensent être bien d'eux : au contraire, ils s'abandonnent à l'image que je pense être la meilleure pour le film."

Dimension politiqueA une heure où l'engagement au cinéma se fait rare, Jean-Paul Civeyrac sous des airs de ne pas y toucher, propose pourtant une histoire qu'il est possible de définir comme politique. En effet, il déploie à travers le désir de se tuer une confrontation avec ce qui manque dans la vie. "Noémie et Priscilla cherchent un absolu, elles défient sans cesse les figures de la société qui les déçoivent ou les répriment, propose-t-il Le film n'est pas sociologique, on ne peut pas le réduire à une peinture sociale," mais il s'inter-roge. "De manière très enflammée, radicale, sur l'insuffisance de ce que propose la vie."

À PROPOS DU FILMPar Jean-Paul Civeyrac

Sortie nationale le 3 novembre 2010

page 4 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

France 2009 - Durée : 1h 25 min

Un fi lm Jean-Paul Civeyrac

SYNOPSIS : Noémie et Priscilla, deux adoles-centes de milieu modeste, nourrissent la même violence, la même révolte contre le monde. Elles inquiètent fortement leurs proches qui les sentent capables de tout...

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LA PRINCESSE DE MONTPENSIER vue par Didier LE FUR (historien)

SYNOPSIS

Si une autre oeuvre de madame de La Fayette, La Princesse de Clèves, fut plusieurs fois portée à l’écran, l’histoire de la princesse de Montpensier, ne l’a encore jamais été. Cet oubli s’explique facilement. Il suit simplement le succès d’édition tardif mais immense de La Princesse de Clèves comme son aura dans l’imaginaire collectif. Lorsque les hommes du XIXème siècle se plurent à redécouvrir cette époque qui sous le règne des Bourbon fut jugé comme un temps de dépravation morale, la cour de Henri II, cœur de l’action de la princesse de Clèves, leur sembla plus glorieuse et plus représentative de l’image qu’ils se faisaient de ce siècle que celle de son deuxième fils, Charles IX, qui rappelait trop de déchirures récentes. Clèves, c’était le faste et la prospérité d’un pays en paix au sommet de sa gloire éclairé par les talents de la Renaissance, le but à atteindre. Montpensier, c’était le temps de la division, de l’intolérance, des massacres, de la Saint Barthélemy, un passé qu’il fallait oublier ou un futur toujours possible et à éviter. Au XIXème, La Prin-cesse de Clèves fut rééditée 28 fois, La Princesse de Montpensier, jamais. Si le XXème siècle corrigea un peu cette injustice, il le fit aussi tardivement.Pourtant, le choix d’adapter cette courte nouvelle n’a pas été conduit avec l’arrière pensée de faire oeuvre militante - sortir de l’oubli un petit chef d’oeuvre oublié - encore moins de prendre prétexte d’une histoire ancienne pour parler des maux d’aujourd’hui, comme l’avait sans doute imaginé madame de La Fayette pour des raisons évidentes de censure. Bertrand Tavernier et Jean Cosmos ont d’abord et avant tout cherché à raconter une passion, une histoire d’amour dans ce qu’elle a de particulier et d’universel. Par facilité ou fausse modernité, ils auraient pu replacer cette histoire à notre époque. Ils ont préféré la laisser «dans son jus». Mais ce parti pris impliquait quelques devoirs : évoquer une époque souvent mal connue sans pour autant tomber dans la leçon d’histoire. En effet, LA PRINCESSE DE

MONTPENSIER n’est pas un film historique. Volontairement, BertrandTavernier et Jean Cosmos sont restés éloignés des dates et des événements politiques qui n’auraient rien apporté à l’histoire qu’ils souhaitaient mettre en image. Charles

IX n’apparaît jamais et Catherine de Médicis, sa mère, n’a qu’une scène. Le film n’a donc pas l’ambition folle et illusoire de raconter les guerres de Religion. Et si escarmouches et scènes de batailles il y a, elles ne sont là que pour jus-tifier l’attitude des personnages et influencer les épisodes de leurs passions. LA PRINCESSE DE MONTPENSIER n’est pas non plus qu’un film en costumes, où le luxe des décors et l’or des vêtements ne feraient que dis-simuler les faiblesses d’un scénario. La puissance du récit de madame de La Fayette auquel Bertrand Tavernier et Jean Cosmos sont restés très fidèles,

parle d’elle-même. Pourtant, ce temps, il fallait bien le reconstruire et le rendre visible. Ils l’ont fait en choisissant d’intégrer au récit plusieurs scènes qui, par leur présence discrète, donnent le sentiment d’effleurer du bout des doigts

un mode de vie, presque un quotidien. L’air de rien, des scènes comme celles du repas de mariage puis de la nuit de noce de Marie de

Mézières, de la mort d’un sanglier, du coucher du duc d’Anjou à Champigny, de la venue du colporteur ou de l’apprentissage

de l’écriture par Marie dans le même lieu, esquissent, en fili-grane, un imaginaire, celui d’une société avec ses habitudes, ses plaisirs, ses exigences, ses violences et ses curiosités aus-si. Là une couleur, ici une sensation d’odeur, plus loin un bruit,

ailleurs un geste ou une attitude, foule de messages multiples qui, au-delà de la force des personnages, de leur his-

toire et de la mise en scène, parvient étrangement à faire croire que l’on peut, sur la pellicule,

donner l’idée d’une époque déjà passée de plus de quatre siècles.

a France en 1562, est sous le règne de Charles IX, les guerres de reli-gion font rage…Marie de Mézières, une des plus riches héritières du royaume, aime

le jeune Duc de Guise, celui que lʼhistoire prénom-mera plus tard «le Balafré». Elle pense être aimée de lui en retour.

Son père, le Marquis de Mézières, guidé par le souci dʼélévation de sa famille, la pousse à épouser le Prince de Montpensier quʼelle ne connaît pas. Ce dernier est appelé par Charles IX à rejoindre les princes dans leur guerre contre les protestants. Le pays étant à feu et à sang, afi n de protéger sa jeune épouse, le prince lʼenvoie en compagnie du Comte de Cha-bannes, dans lʼun de ses châteaux les plus reculés, Champigny. Il charge le comte, son ancien précep-teur et ami, de parfaire lʼéducation de la jeune prin-cesse afi n quʼelle puisse un jour paraître à la cour…

À Champigny, Marie, insatisfaite, tente dʼou-blier la vive passion quʼelle éprouve toujours pour Guise. Le hasard des choses et le cours de la guerre feront que Guise et le Duc dʼAn-jou, futur Henri III, viendront séjourner à Champigny alors que Montpensier y a rejoint Marie. Anjou sʼéprend à son tour de la princesse à laquelle Chabannes a succombé lui aussi… Elle deviendra alors lʼenjeu de ces passions rivales et violentes.

France 2010 - Durée : 2h19 min

Sortie nationale le 3 novembre

2010

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 5

Avec Mélanie Thierry, Lambert Wilson, Grégoire Leprince-Ringuet…

Un fi lm de Bertrand Tavernier

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Secrétaire modèle

PDG

Communiste

Fils à maman

Femme au Foyer

Chipie

Un fi lm de Carole ROUSSOPOULOSEn présence de Nicole FERNANDEZ-FERRER du Centre Simone de BeauvoirAvec la collaboration de Peuple et Culture 19 et lʼassociation Autour du 1er Mai

LE FILM : A travers de nombreuses archives (sonores, photographiques et audiovisuelles), ce fi lm rend hom-mage aux femmes qui ont créé et porté le mouvement de libération des femmes en France et en Suisse, à leur intelligence, leur audace et leur humour. Il se situe comme un relais entre les pionnières et les nouvelles gé-nérations.

CAROLE ROUSSOPOULOS : (1945/2009) Dès la fi n de lʼannée 1969, pionnière de la vidéo légère en France et féministe de la première heure, Carole Rous-sopoulos se lance dans lʼaventure sans jamais avoir touché une caméra. Dʼorigine suisse, elle est installée à Paris depuis 1967. Sur les conseils de son ami Jean Genet, elle achète un portapack (première caméra vi-déo portable) avec le chèque de licenciement quʼelle vient de recevoir du magazine où elle travaillait. Elle fonde, avec son compagnon Paul Roussopoulos, le pre-mier collectif de vidéo militante, « Vidéo Out ». Elle met ses connaissances à portée des militantes féministes en organisant des ateliers, des stages de vidéo attirant de nombreuses femmes, notamment Delphine Seyrig avec qui elle entame une longue collaboration. Elles fonde-ront avec Ioana Wieder le Centre Audiovisuel Simone de Beauvoir, premier centre dʼarchives audiovisuelles consacré à lʼhistoire et à la mémoire des femmes.

Son travail sert dʼamplifi cateur aux luttes des prostituées de Lyon, des ouvriers des usines Lip, aux combats pour lʼavortement et la contraception libre et gratuite. Loin de chercher à sʼintégrer aux groupes ou à sʼidentifi er aux personnes quʼelle fi lme, elle tente dʼappréhender au plus juste une situation, une parole. Ainsi elle met en image les luttes internationales, les luttes des exclus, le quart-monde, les clochards, les luttes au quotidien (à lʼhôpital, en foyer de retraite), la lutte des mères des détenus basques…

Ecoutant sans pour autant jamais commenter, elle nʼa de cesse de remettre en cause les idées préconçues des spectateurs sur des sujets polémiques ou le plus souvent ignorés par les médias grand public. En quelques minutes sur une situation diffi cile ou confl ictuelle, elle prend quelques repères rapides, capte une pen-sée, un discours, une façon de parler, de regarder, de travailler, de déambuler. Il sʼagit dʼune véritable exploration et non dʼune démonstration formatée aussi bien dans la prise de vue que dans le montage…Extraits dʼune biographie rédigée en 2003 par Nicole Fernandez-Ferrer.

Suisse - France 1999 - Durée : 1h30 min

Dans le cadre du mois du fi lm documentaireLʼassociation Cinécritique présente au Lido

Le lundi 8 novembre à 20h30

Tarif4, 50 €

page 6 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

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À l’origine…Depuis longtemps, je voulais faire un film sur la position des femmes dans la société et en politique. Quand j’ai découvert la pièce POTICHE de Barillet et Grédy, il y a une dizaine d’années, j’ai tout de suite pensé qu’il y avait un formidable matériau pour un film. Mais il m’a fallu beaucoup de temps pour me l’approprier, pour savoir comment l’adapter et la moderniser. Je sentais pouvoir retrouver dans l’adaptation le ton et la verve de cer-taines screwball comédies, mais je ne tenais pas à faire un film passéiste et déconnecté d’une certaine réalité. Les deux éléments déclencheurs ont d’abord été la rencontre avec les frères Altmayer, producteurs, qui m’ont proposé un film politique autour de Nicolas Sarkozy dans l’esprit de THE QUEEN de Stephen Frears, puis la dernière élection prési-dentielle, pendant laquelle j’ai un peu suivi le parcours de Ségolène Royal.

Le travail d’adaptationIl m’a semblé très vite que le travail d’adaptation de la pièce allait être différent de celui que j’avais fait précédemment. Il s’agissait les deux fois de huis clos, que j’assu-mais dans la mise en scène, sans volonté d’échapper à une certaine théâtralité. Pour GOUTTES D’EAU SUR PIERRES BRÛLANTES : c’était l’enfermement et l’emprisonnement du couple. Pour HUIT FEMMES : c’était l’idée de mettre en cage des femmes, des ac-trices et de les observer. Pour POTICHE, il s’agissait d’une émancipation et il fallait sortir Suzanne de son emprisonnement premier pour la confronter au monde extérieur. Le film a donc été tourné en grande partie dans des décors naturels, au contraire des deux autres films, entièrement faits en studio.En travaillant sur l’adaptation, je me suis rendu compte qu’il suffisait de tirer les fils naturels de la pièce pour trouver des échos avec la société et la politique actuelles. Les femmes sont aujourd’hui un peu plus représentées dans le monde patronal et poli-tique, mais beaucoup de choses et de discours n’ont pas vraiment changé en trente ans.La pièce se terminait sur la reprise en main de l’usine par Suzanne et le renvoi dans les cordes de l’amant communiste et du mari. J’ai rajouté un troisième acte, dans lequel le mari reprend le pouvoir à l’usine. De cette humiliation et de cette frustration naît chez Suzanne son désir de politique et sa revanche. Cette entrée en politique était évoquée dans la pièce. Suzanne disait à un moment comme une boutade : «Un jour, je pourrais me présenter aux élections. J’ai dirigé une usine, je serais bien capable de diriger la France !»J’ai vu régulièrement Pierre Barillet pendant l’écriture pour lui faire lire mes différentes versions. Il m’a épaulé, donné plein d’idées et n’a mis aucun obstacle à mes transfor-mations. Au contraire, il était content que la pièce retrouve une nouvelle vie. Il avait l’impression que je ne la trahissais pas mais que je l’approfondissais.

Maintenir le contexte des années 70Le fait de rester dans les années 70 offrait plus de distance et permettait de faire écho à la crise actuelle sur un ton de comédie, auquel je tenais beaucoup. Adapter la pièce au monde d’aujourd’hui aurait durci le ton du film. Et puis on n’aurait pas compris l’im-portance du personnage de Babin : à l’époque, le Parti Communiste faisait plus de 20% aux élections. Et surtout, la société était beaucoup plus clivée, les gens de droite et de gauche ne se rencontraient pas, c’étaient deux mondes étanches, surtout en province. Une femme de notable qui couche avec le député communiste, c’était vraiment trans-gressif ! Il y avait aussi le plaisir de la reconstitution. Cette époque correspond à mon enfance, ça m’amusait de jouer avec mes souvenirs.Mais je n’avais pas envie de tomber dans des années 70 trop nostalgiques ou clichées : pattes d’éléphants, orange psychédélique, libération sexuelle… J’avais envie d’années 70 assez réalistes. Surtout que le film se passe en province, où les gens n’af-fichaient pas tous les signes de la modernité. Suzanne a d’ailleurs plus une apparence des années 60, voire 50.

PoticheSYNOPSIS : En 1977, dans le nord de la France, à Sainte-Gudule, Suzanne Pujol est lʼépouse popote et soumise dʼun riche industriel Robert Pujol. Il dirige son usine de parapluies dʼune main de fer et sʼavère aussi désagréable et despote avec ses ouvriers, quʼavec ses en-fants et sa femme, quʼil prend pour une potiche. À la suite dʼune grève et de la séquestration de son mari, Suzanne se retrouve à la direction de lʼusine et se révèle à la surprise générale une femme de tête et dʼaction. Mais lorsque Robert rentre dʼune cure de repos en pleine forme, tout se complique…

France 2009 - Durée : 1h40 min

ÀDepuis

ENTRETIEN AVEC François OZON

Un fi lm de François OzonAvec Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Fabrice Luchini, Karin Viard, Jérémie Renier, Judith Godrèche…

Sortie nationale

le 10 novembre

2010

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 7

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France 2009 - Durée : 2h03 min

Un fi lm de Dominique MarchaisAvec Matthieu Calame, Pierre Bergounioux, Lucien Bourgeois…

LE TEMPS DES GRÂCES

En présence de Thierry Letellier, agriculteur sur le plateau

de Millevaches, un des « acteurs » du film.

SÉANCE

AU LIDO

Mardi 16 novembre à 20 h 2€2€tarif

unique

«

«

Henri Baron, « À chaque fois qu’on retire un

hectare de surface agricole utile de sa vocation

première, on concourt à aggraver le problème de

l’alimentation qui va devenir un des problèmes

majeurs de la planète dans les trois décennies

qui arrivent. »

Patrick Libourel, « Une multinationale qui travaille

dans l’agroalimentaire fait son business en se servant

de l’image du petit paysan des Cévennes. Le goût est

certainement différent... mais qui connaît le goût ? »

En collaboration avec Limousin Nature Environnement dans le cadre de la Quinzaine de la Biodiversité

Ce film documentaire, tourné par un jeune cinéaste, Dominique Marchais, dresse un état des lieux de l’agriculture Française depuis la fin de la guerre, en donnant la parole à des agriculteurs mais aussi à un écrivain, à des agronomes biologistes, à des politiques. Ils racontent l’histoire d’un pays, le nôtre, qui a peu à peu épuisé sa terre à force de l’exploiter dans un effort de croissance lié à une mission : nourrir la France.Le film se garde toutefois de faire des paysans les boucs émissaires de toutes les dégradations subies par les milieux naturels.Il montre plutôt les failles d’un système qui a trop longtemps cru être le bon…Une agriculture plus respectueuse de la biodiversité, plus attentive à la qua-lité de ce qu’elle produit serait-elle possible ?

Pour insérer une annonce : par tél. au 05 55 34 32 14 ou par mail : [email protected]

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PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 9

France 2009 - Durée : 1h45 min

Sortie nationale

17 novembre 2010

Réalisé par Zabou BreitmanAvec Julie-Marie Parmentier, Nina Rodriguez, Zabou Breitman,Bernard Campan…

Noetmoi Zabou Breitmann, comment est venue lʼidée dʼadapter No et moi ?

Ce sont les producteurs Frédéric Brillion et Gilles Legrand qui ont tenu à mʼen-voyer le livre de Delphine De Vigan. Je leur avais pourtant dit mes réticences: mon précédent fi lm était tiré dʼun livre, je travaillais déjà sur lʼadaptation théâ-trale des textes de Lydie Salvayre, je ne me voyais pas repartir dʼun matériau romanesque. Et puis jʼai été happée par le texte de quatrième de couverture: jʼy ai tout de suite vu un vrai sujet, simple, et, pardon du gros mot, effi cace.Jʼavais toujours voulu raconter quelque chose autour de lʼadolescence, et je trouvais très juste lʼhistoire de cette ado surdouée, avec les lacunes affectives souvent violentes qui peuvent accompagner les enfants précoces, qui veut sauver le monde, comme tous les ados, et en même temps son propre monde. Jʼai lu le livre en réfl échissant dʼemblée au moyen dʼen tirer un scénario : que pouvais-je y puiser qui résonnait fortement en moi ?Quʼest-ce qui me paraissait le plus juste ? etc…

« Pendant des mois, dans les librairies, les bibliothèques, les lycées, on mʼa demandé les raisons pour lesquelles jʼavais écrit ce livre, quelle en était lʼinspiration, dʼoù ve-nait lʼhistoire, quel en était le sens secret, caché.Jʼai répondu à chaque fois du mieux que jʼai pu, essayant dʼêtre au plus près de la genèse et de lʼélaboration, obligée dʼadmettre quʼun livre fi nit toujours par échapper à son auteur et lui reste souvent opaque. Il y a quelques semaines, jʼai vu le fi lm de Zabou Breitman, jʼai pleuré du dé-but à la fi n (bon, jʼai ri aussi !), jʼai été bou-leversée. Le fi lm est globalement très fi dèle au roman, à son atmosphère, et en même temps, à chaque fois quʼil sʼen affranchit, cʼest une magnifi que trouvaille.« Jʼai adoré » ai-je réussi à articuler à la sortie de la projection, kleenex froissé et humide à la main, face à ceux qui sʼinquié-taient de ma réaction. Quand après-coup jʼai essayé dʼanalyser pourquoi jʼavais été si émue, jʼai compris que le fi lm mʼavait donné à voir quelque chose au-delà du livre, de mon propre livre. Pour la première fois peut-être, sous lʼéclairage de Zabou, et parce quʼelle se lʼétait approprié, jʼai com-pris pourquoi jʼavais écrit « No et moi » et quelles étaient, pour moi, ses résonnances profondes. Cʼest très précieux.Je lʼen remercie, ainsi quʼAgnès de Sacy. »

DELPHINE DE VIGANA lʼoccasion de la sortie du fi lm, le roman de Delphine De Vigan est réédité aux Éditions Jean-Claude Lattès et au Livre de Poche.

SYNOPSISLOUOn dit de Lou quʼelle est une enfant précoce. Elle a treize ans, deux classes dʼavance et un petit corps qui prend son temps. Elle a une mère emmurée dans les tranquilli-sants, peu dʼamis, et le res-senti aigu dʼun monde qui va de travers.Lou doit faire un exposé sur une jeune femme sans abri. Elle en a vu une à la Gare dʼAusterlitz. Une qui fait la manche, demande des clopes, sʼendort sur la table du café lorsque Lou lui offre à boire pour lʼinterviewer.

NORA Elle a 18 ans, sʼappelle No, Nora en fait mais tout le monde dit No, et bientôt Lou ne pourra plus se passer dʼelle. Mais No est imprévi-sible, elle a grandi dans les foyers et elle ne ressemble à personne. Un jour, elle dis-paraît.Lou la recherche, sûre de ce besoin quʼelles ont lʼune de lʼautre. Lorsque No réap-paraît à bout de forces, Lou sait ce quʼelle doit faire: No viendra vivre chez elle.

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SYNOPSIS : Ils s’appellent Azouaou, Abderhamène, Louise, Shana, Kyria ou Yanis, ils ont entre 3 ans et 4 ans quand ils commencent à discuter librement et tous ensemble de l’amour, la liberté, l’autorité, la différence, l’intelligence… Durant leurs premières années de maternelle, ces enfants, élèves à l’école d’application Jacques Prévert de Le Mée-sur- Seine, dans une ZEP de Seine-et-Marne, ont expérimenté avec leur maîtresse, Pascaline, la mise en place d’un atelier à visée philosophique.Plusieurs fois par mois, assis en cercle autour d’une bougie allumée par Pascaline, ils apprennent à s’exprimer, s’écouter, se connaître et se reconnaître tout en réflé-chissant à des sujets normalement abordés dans le système scolaire français en classe de… terminale. Il n’y a plus de bon ou de mauvais élève lors de ces moments privilégiés : juste de tout jeunes enfants capables de penser par eux-mêmes avec leurs mots à eux, plein de spontanéité, de bon sens et de poésie. Et qui font déjà preuve, parfois, d’un incroyable esprit citoyen…

L’histoire de l’aventureAvril 2007. Cilvy Aupin est dans sa voiture quand, sur France Inter, elle entend le philosophe Michel Onfray lancer l’affirmation suivante : « Les enfants sont tous philosophes, seuls certains le demeurent ». Immédiate-ment, la future productrice de Ce n’est qu’un début s’in-terroge : certes, les enfants sont capables de réfléchir (la preuve : toutes les questions savoureuses qu’ils posent sans cesse), mais existe-t-il un moyen d’entretenir ces « réflexions » ? Et surtout : en quoi pourrait bien consister la philosophie pour enfants ?Quelques clics sur Internet lui apprennent que des groupes de personnes éparpillées dans toute la France s’intéressent à la question. Et même qu’une communauté de chercheurs travaille là-dessus depuis très longtemps. « J’ai trouvé cela passionnant, je ne savais pas exactement pourquoi, mais je ressentais la nécessité d’aller plus loin, de rencontrer les gens qui se penchaient sur ce sujet ». Elle découvre alors la collection Les petits albums de phi-losophie, publiée chez Autrement, où le (jeune) lecteur, en compagnie d’un personnage, Ninon, peut s’interro-ger sur des notions délicates comme le bonheur ou la vé-rité. Tout en cherchant à récupérer les droits de ces livres en vue d’une adaptation en série animée pour les en-fants à la télévision, elle apprend que le groupe Bayard, par l’intermédiaire du Journal Pomme d’Api, propose des outils et une rubrique « les petits philosophes » pour aider à la mise en place d’ateliers philosophiques dans les écoles maternelles. Et en particulier, dans une petite école en Seine-et-Marne.« C’est ainsi que trois mois après avoir entendu la phrase de Michel Onfray , j’écoutais Pascaline dans mon bu-reau raconter comment elle avait tenté d’initier sa petite classe à la philo durant un trimestre et comment elle avait été subjuguée par la qualité de ses échanges avec ses élèves, âgés entre 4 et 5 ans ». Cilvy Aupin est désor-mais habitée par l’impérieux désir d’installer deux camé-ras dans cette classe et elle contacte Isabelle Duflocq, la directrice de l’école Jacques Prévert de le Mée-sur-Seine, où enseigne Pascaline Dogliani

Être intellige

nt

-Pourquoi maman

elle est intel

ligente ?

-Parce qu’elle

met jamais

le Nutella

dans le Frigo.

La richesse

-Moi, je veux savo

ir un

truc… Les pauvres,

comment ils ont fait

pour être pa

uvres ?

.

France 2010 - Durée : 1h35 min

Sortie nationale

le 17 novembre

2010

Un film de Jean-Pierre Pozzi Un film de Jean-Pierre Pozzi et Pierre Barougier et Pierre Barougier

SOIRÉE

EXCEPTIONNELLE

le 9 novembre à 20h30 en présence du réalisateur Pierre Barougier avec discussion à l’issue de la projection

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Un fi lm de Rebecca ZlotowskiAvec Léa Seydoux, Anaïs Demoustier, Agathe Schlencker…

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 11

France 2010 - Durée : 1h20 min

Une première mondialeL’école Jacques Prévert est une école d’application en ZEP. Les écoles d’application travaillent en lien avec les IUFM et s’inscrivent dans une dynamique de recherche et de nouvelles expériences. En 2006-2007, Jean-Charles Pettier, profes-seur de philosophie à l’IUFM de Créteil/ Melun, a proposé à Isabelle Duflocq de mettre en place des ateliers à visée philosophique dans son école maternelle. Une première en France au niveau de la petite section : les textes officiels de l’école élémentaire ne prévoient certes pas la pratique et l’ap-prentissage de la philosophie puisqu’ils n’interviennent qu’à partir de… la terminale, en fin de cycle secondaire ! Mais il s’agit aussi d’une première mondiale : si cette discipline est enseignée dans les petites classes d’Allemagne, d’Australie, de Norvège ou d’Ecosse, elle ne l’est qu’à partir de 7 ans. L’ampleur et le caractère inédit de l’expérience ne font pas peur à Isabelle Duflocq, qui propose à Pascaline de tenter l’aventure pendant quelques mois. «Moi qui ai fait des études d’arts plastiques, non seulement j’allais là vers l’inconnu mais aussi vers quelque chose de risqué : mes souvenirs de cours de philosophie en terminale étaient très désagréables !», avoue Pascaline.Pour sa première séance, elle demande à ses élèves, une classe de double niveau moyens/ grands : « qu’est ce que pour vous la philosophie ? » Le mot est beau, particulier à entendre et à prononcer, il suscite la curiosité. Les réponses ne se font pas attendre et notamment que la philosophie rend intelligent. Pas-caline n’en revient pas et poursuit l’expérience avec enthou-siasme. Au bout de quelques séances, elle s’aperçoit même que ces ateliers font écho à une démarche qu’elle met en oeuvre et analyse en arts visuels : permettre aux enfants de développer leur imagination en les poussant à faire leur propre choix de création et non plus à copier ou imiter. Chaque sujet abordé provoque réflexions et interrogations dans le groupe,Pascaline et Isabelle décident donc de relancer le projet pour l’année suivante mais avec une classe de petite et moyenne section, c’est-à-dire des élèves âgés de 3 ans à 4 ans, et de les suivre durant deux ans à partir de la rentrée 2007. Soit au moment même où Cilvy Aupin contacte l’école Jacques Prévert.

Sortie nationale

le 10 novembre

2010

Cilvy Aupin (la productrice) veut filmer ces moments magiques où les enfants dialoguent librement, elle sait qu’il y a un vrai su-jet, du fait de la rareté d’une telle expérience, mais elle doute encore sur la manière précise de s’y prendre. Jean-Pierre Po-zzi, son compagnon et réalisateur, lui souffle le nom de Pierre Barougier avec qui il a déjà travaillé plusieurs fois. « Pierre a fait du documentaire pour le cinéma et quand je lui ai télé-phoné, il travaillait sur Nous resterons sur terre. Il a accepté mais à condition de le faire avec Jean-Pierre », raconte-t-elle. Etape suivante, et non la moindre : le budget. Productrice de films publicitaires, Cilvy Aupin prend le risque de réinvestir ce qu’elle a gagné avec sa société. «C’était mon premier grand projet ! Et puis je me suis toujours dit que je ne ferais pas que de la pub toute ma vie. Au bout de 22 ans, il était temps de me lancer dans autre chose ». Décision est prise de partir pour un an de tournage. « On ne savait pas vraiment quel serait le for-mat du film. Pierre et moi estimions juste qu’il fallait réaliser un vrai film plutôt qu’un simple documentaire ou reportage pour la télévision. Dès le début, nous nous sommes donc donnés les moyens techniques pour une sortie éventuelle d’un long-métrage en salles », explique Jean-Pierre Pozzi.Aujourd’hui le film est donc sur nos écrans.

Dirigée par des metteurs en scène aussi aguerris que Catherine Breillat (Une vieille maîtresse, 2007) ou Mocky, Léa Seydoux, de plus en sollicitée (Des poupées et des anges), tourne avec deux brillants représentants de la nouvelle génération du cinéma d'auteur, Bertrand Bonello (De la guerre) et surtout Christophe Honoré, qui a choisi cette brune aux teint pâle pour in-carner une Princesse de Clèves des temps modernes dans La Belle personne (2008). Cinéphile et curieuse, elle multiplie les expériences les plus variées : fi lle délurée en bikini dans Plein sud de Sébastien Lifshitz, elle campe une bé-névole de l'Ordre de Malte dans Lourdes de l'Autrichienne Jessica Hausner, et après une apparition dans Inglourious Basterds de Tarantino, elle incarne Isabelle d'Angoulême dans le Robin Hood de Ridley Scott (2010). Désor-mais connue du grand public, elle prend alors le soin de ne pas aller là où on l'attend. Privilégiant fi dèlement l'artistique au fi nancier, elle se lance dans des projets qui lui tiennent à coeur, elle qui possède l'indéniable avantage de pouvoir se fondre à des budgets diamétralement opposés.

SYNOPSIS : Prudence Friedman a 17 ans.Soudain livrée à elle-même dans lʼappartement familial, elle rencontre Marilyne, une frondeuse du lycée qui lui fait découvrir le circuit sauvage de Rungis, où tournent dangereusement grosses cylindrées et petites motos trafi quées.Fascinée par la bande du circuit, Reynald, Franck et les autres, Prudence tente dʼy gagner sa place, en essayant de faire passer sa solitude pour de la liberté.

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USA 2009 - Durée : 1h30 min

FOOD, INC.Projection du fi lm Food, inc. de Robert Kenner

Résumé : Que savons-nous de la nourriture que nous achetons dans nos supermarchés locaux et servons à nos familles? FOOD, INC. décortique et analyse les rouages d’une industrie qui influence chaque jour notre environnement et notre santé. Des immenses champs de maïs aux rayons colorés des supermarchés, en pas-sant par des abattoirs insalubres, un journaliste mène l’enquête pour savoir d’où viennent les produits que nous consommons tous les jours. Derrière l’image de « produits fermiers », il découvre avec beaucoup de difficultés ce que les lobbys agro-alimentaires tentent de cacher : les vraies conditions d’élevage et d’abat-tage de nos viandes et volailles. Cette investigation il-lustre les dessous d’une industrie qui sacrifie les notions de qualité et de santé pour des considérations de ren-dement et de profit.

Excellent film d’investigation, rythmé et très bien docu-menté. Robert Kenner s'attaque à l’opacité de la filière agroindustrielle aux Etats-Unis en dénonçant l'illusion de choix, l'incroyable asservissement des agriculteurs et une logique de surproduction au service de nou-veaux profits industriels.

LE 4ème FESTIVAL DE FILM ALIMENTERRE SE DÉROULE EN FRANCE DU 15 OCTOBRE AU 30 NOVEMBRE

Manger est un plaisir mais surtout une nécessité vitale. Quelle alimentation souhaitons-nous et comment est-elle produite ? Comment ceux qui produisent peuvent-ils en vivre dignement ? Ici et ailleurs, on oublie trop souvent que derrière chaque assiette, il y a un agriculteur. Depuis sa création, le Festival de films ALIMENTERRE projette et met en débat les questions cruciales liées à l’alimentation et à l’agriculture, en France comme dans les pays pauvres. La programmation en Limousin s'inscrit dans le cadre de la Semaine de la Solidarité Internationale, le Mois du Doc avec l'appui de la Région Limousin.

Pour en savoir plus : Maison des Droits de l'HommeTél 05 55 35 81 24 www.mdh-limoges.org

Après ce fi lm, vous ne regarderez plus votre assiette de la même manière

JEUDI 25 NOVEMBRE À 20H30 AU LIDO

5€5€tarif

unique

La projection sera suivi d'un débat animé par la Maison des Droits de l'Homme (MDH) et la la Fédération Régionale des Civam du Limousin (FRCIVAM). Il tournera autour des questions : Faut-il avoir peur de ce que lʼon mange ? A quel coût social, environnemen-tal et sanitaire notre alimentation est elle produite ? Pourquoi les lobbys agroalimen-taires ont-ils autant dʼinfl uence ? Y a-t-il des raisons dʼespérer ?

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Des images…

et des mots.

Le Festival du court métrage de Limoges qui s’est tenu au Lido mi-octobre a encore été une bonne occasion de découvrir des perles en matière de cinéma. J’ai particulièrement aimé le documen-taire Marvel 14*, co-réalisé par Jean Depelley et Philippe Roure, et apparemment je n’étais pas le seul, puisqu’il a reçu le Prix de la Jeunesse, ainsi que, le Grand Prix du Jury.

Ce documentaire est édifiant sur la situation de la censure en France dès l’après-guerre et son application à la tête du client. Extrêmement documenté, il m’a replongé dans ma jeunesse, du temps où les comics de Super-Héros débarquaient dans l’hexa-gone. Âgé d’une dizaine d’années, je ne me rendais pas compte de ce que je lisais et comment tous ces illustrés étaient l’objet d’une lutte éditoriale au sein du pouvoir de l’époque. Édifiant.Grâce à ce film, j’en ai appris plus que je ne pouvais imaginer. La mise en scène traitée fa-çon polar entraîne le spectateur à la recherche de ce numéro mythique de la revue « Marvel 14 » qui, selon certains observa-

Marvel 14 Grand prix à Festiv’Art

teurs aurait été imprimé, sans jamais être distri-bué. On sent bien que tous les intervenants sont des pointures et qu’ils maîtrisent leur sujet. La plupart des acteurs de l’époque sont représen-tés et parlent librement de leur travail. Un vrai plaisir et surtout une vision adulte sur ce que l’on n’imaginait même pas étant enfant. Com-ment penser aujourd’hui, alors que les super -héros sont partout dans des Blockbusters met-tant en scène Iron-Man, les Quatre Fantastiques ou les X-Men, que durant notre jeunesse la peur des Américains amènerait cette censure qui est maintenant évidente à mes yeux ?Cela donne envie de se replonger dans ses comics d’il y a 30 ans et de jouer au jeu des sept erreurs.

par Jacquet Gwenaël

* Retrouvez Marvel 14 dans Métaluna n°6

La revue de l'autre cinéma consacrée au cinéma de genreLa revue de l'autre cinéma consacrée au cinéma de genre

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 13

FILMOGRAPHIELongs métragesMagma - 2010 Supernova [Expérience # 1] - 2003

Courts métrages Un ange passe - 2009 Éléments - 2006 Lʼotage - 2005 Millevaches [Expérience] - 2000 Nommé aux César - 2002 Les scorpions - 1994 Ka - 1991 Le volcan - 1991 Paris-Marseille - 1990

BIOGRAPHIE : Pierre Vinour partage sa vie entre Paris et le plateau de Mille-vaches en Limousin. Le cinéaste conçoit chacun de ses fi lms comme une “expérience” à part entière. À travers une quinzaine dʼessais expérimentaux, sept courts métrages, une installation vidéo et deux longs métrages, le réalisateur se passionne pour la complexité mentale de lʼHomme. En 2003, sort son pre-mier long métrage Supernova [Expérience#1], avec Philippe Nahon dans le rôle principal. En 2009, Pierre réalise Magma, son second long métrage.

Édition US de Daredevil 181

Couverture de Marvel 14

Édition Française de Strange 180

France 2010 - Durée : 1h38 min

Un fi lm de Pierre VinourAvec Natacha Régnier, Mehdi Nebbou, Arly Jover…

SYNOPSIS : Un séminaire en Auvergne, et tout bascule pour Paul Neville, qui ne quitte jamais Paris. Son mariage vacille à la faveur dʼune rencontre inattendue avec sa voisine de chambre. Le jour où les amants décident de tout quitter pour vivre leur passion, la jeune femme disparaît. Paul est suspecté…

Sortie nationale 17 novembre 2010

du 17 novembre à 20hen présence du réalisateur

Pierre Vinour

Images extraites deMétaluna n°6 - www.metaluna.fr

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Tarif4 €

LUNDI 22 NOVEMBRE À 20 h AU LIDO

LA ROUTE DES HÊTRESFrance - 2004, Documentaire 25 minutes.

Quelques jours après le décès de sa femme, je me suis rendu avec mon grand oncle Joseph dans sa maison de Celle. Je condui-sais la voiture sur la route départementale qui relie Brive aux forêts de Haute Corrèze, les paysages de campagne défilaient dans une lumière de fin d’hiver. Joseph se mit à me raconter des bribes de sa vie.

PRIX DU PUBLIC AU FESTIVAL DE BRIVEGRAND PRIX DU FESTIVAL COTE COURT DE PANTIN - www.desrevespourlhiver.com

en présence de lʼéquipe du fi lm

fi lms D’ANTOINE PAROUTY2

en sa présence

Cinéma Le Lido - 3, avenue du Général de Gaulle - Limoges

DES RÊVES POUR L’HIVERFrance - 2010, 59 minutes. Teen se sent hors du monde lorsqu’il décide de quitter le lycée et sa mère. C’est l’hiver, il est seul, il rencontre Nico.Au printemps, Teen, Nico, Adrien et Thomas s’isolent pour composer et enregistrer. Ensemble, ils partagent une musique et une manière d’être au monde.

À PROPOS DU RÉALISATEUR :Né en 1977 à Brive. Adolescent il pratique le théâtre, la photographie, la musique.En 1995, il co-écrit et joue dans Chaud de-vant, un court métrage tourné en 16mm.L’année qui suit l’obtention du Baccalauréat, il voyage seul en Afrique pendant plusieurs mois, fait de la photographie et des films su-per 8. A son retour, il intègre l’école de ci-néma l’Insas à Bruxelles, en section Image. En 1998 il revient au Mali durant la saison des pluies et réalise un documentaire auto-produit, Une cicatrice derrière la tête. Le film est un retour sur des lieux, un regard sur la femme africaine.Il réalise ensuite, un court portrait documen-taire Back from Cambrai avec l’Atelier des Jeunes Cinéastes à Bruxelles.

Depuis 2003, il vit à Paris où il travaille comme directeur de la photographie pour des films de fic-tion et documentaires, il collabore avec des réalisa-teurs comme Patric Chiha, David Teboul, Rodolphe Olcèse, Sébastien Betbeder... En parallèle il poursuit son parcours de cinéaste. En 2004, il tourne La route des hêtres, un portrait intimiste de son grand oncle.Il écrit Des rêves pour l’hiver, un moyen métrage de fiction, après avoir passé une année avec un groupe de Hardcore en tournée et chez eux à la campagne. Les quatre jeunes musiciens interprètent leur propre rôle. Le film fut tourné sur deux saisons, avec une équipe technique de cinq personnes.«Mes films d’essence documentaire, tentent d’inter-roger la mémoire, de raconter les liens intimes que tissent les êtres entre eux et avec les lieux.»

Découvrez le monde et la mosaïque de ses peuples

www.connaissancedumonde.com

LE CAMBODGE - Les clés d’un Royaumede Emmanuel BraquetLe Cambodge fût longtemps nommé « le pays du sourire ».Trente ans après le génocide perpétré par quelques utopistes doctrinaires il le redevient, mais le vide laissé par deux million « d’âmeserrantes » victimes de leur folie meurtrière n'est pas encore comblé. C’est le constat que font Sébas-tien et Emmanuel BRAQUET après avoir suivi la piste des Khmers rouge pour tenter sans y parvenir d’expliquer l’incompréhensible.

Sébastien BRAQUET, jeune ethnologue et cinéaste, signe là avec son père son premier film. Non seu-lement passionné par l'histoire du peuple Khmer mais aussi par cette vie qui renaît dans les villes et les campagnes du Cambodge, il va communiquer sa passion à son père, Emmanuel BRAQUET, que les spectateurs de CONNAISSANCE du MONDE connaissent bien.

Dimanche 12 décembre Centre Ville séances à 15h 17h30

Lundi 13 décembre Centre Ville séances à 14h30 17h30 20h

Mardi 14 décembre Ester séances à 15h 20h

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PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 15

France 2007 - Durée : 1h43 min

La Domination

masculine

VOUS AVEZ DIT ÉGALITÉ ?

SYNOPSIS : " Je veux que les

spectateurs se disputent en

sortant de la salle ", c'est ce que disait Patric Jean en tournant

La Domination masculine.

Peut-on croire qu'au XXIème siècle, des hommes

exigent le retour aux valeurs ancestrales du pa-

triarcat : les femmes à la cuisine et les hommes au

pouvoir ? Peut-on imaginer que des jeunes femmes

instruites recherchent un " compagnon dominant " ?

Que penser d'hommes qui subissent une opération

d'allongement du pénis, " comme on achète une

grosse voiture " ?

Si ces tendances peuvent de prime abord sembler

marginales, le film nous démontre que nos atti-

tudes collent rarement à nos discours.

L'illusion de l'égalité cache un abîme d'injustice

quotidiennes que nous ne voulons plus voir. Et où

vous jouez votre rôle.

A travers des séquences drôles, ahurissantes et

parfois dramatiques, le film nous oblige à nous

positionner sur un terrain où chacun pense détenir

une vérité.

Après avoir consacré un documentaire à l’exclusion des jeunes de banlieue (La Raison du

plus fort), Patric Jean poursuit son travail de cinéaste engagé en s’attaquant à la question

homme-femme. Après des siècles de domination patriarcale absolue, on pouvait penser

que nos sociétés occidentales étaient aujourd’hui proches de l’égalité des genres suite

aux conquêtes féministes des années soixante. La Domination masculine montre qu’on

n’y est pas et que l’on serait même plutôt en période de reflux. Le film commence par un

fait de société très contemporain et symbolique : l’agrandissement du pénis. Loin d’une

lubie folklorique ou d’un phénomène de spams, de plus en plus d’hommes se font opé-

rer, convaincus que leur épanouissement de mâle doit passer par la taille de leur sexe.

De cette dimension physiologique, le film aborde ensuite les vrais questions politiques,

économiques, sociétales. On rencontre d’anciennes combattantes du féminisme effarées

par la tournure de l’époque. En contrepoint, des jeunes femmes filmées dans un club de

speed-dating racontent leur désir d’hommes conformes à tous les clichés de la masculinité

(force physique, rôle protecteur, et pourquoi pas un peu de machisme en digestif…).

Certaines femmes ont donc intégré au fond d’elles-mêmes les siècles de patriarcat et les

quelques décennies d’évolution des mœurs n’ont pas renversé cette tendance. Ce n’est

guère étonnant quand on pense à la séquence du magasin de jouets dont les rayons filles

et garçons évoquent mieux que tout discours la construction sociale de la féminité et de la

masculinité dès l’enfance. Mais l’aspect le plus étonnant et in-

quiétant du film nous emmène au Québec où s’est développé

un mouvement anti-féministe (dommage que le film ne nous

renseigne pas sur le degré de son ampleur). On croit presque

à une blague tellement les propos sont outrés, mais ces mes-

sieurs de la belle province ne rigolent pas du tout. L’un deux

vous dit quand même droit dans la caméra, « le féminisme est

un crime contre l’humanité » !

Filmé selon les canons ordinaires d’un reportage télévisé,

La Domination masculine puise sa force et sa singularité dans

sa façon d’enchaîner les séquences dans leurs rimes ou leurs

dialectiques. Mais loin de ne montrer que les régressions les

plus criantes, le film de Patric Jean s’intéresse aussi aux phé-

nomènes d’inégalités s’accomplissant plus ou moins à notre

insu, comme la répartition par genres des postes au sommet

des entreprises. Le film remet chaque spectateur en question

en pointant ainsi les manifestations les plus anodines et quoti-

diennes de la domination masculine. LES INROCKS

Un fi lm de Patric Jean

Mardi 30 novembre à 14h30

projection suivie d’un débat.

En collaboration avec le CIDFF

Limousin (Centre d’Information

sur les Droits des Femmes

et des Familles)

Accès libre dans la limite

des places disponibles

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BLACK DIAMONDjeudi 4 nov 15h

vendredi 5 nov 22h15

dimanche 7 nov 20h30

lundi 8 nov 18h

mardi 9 nov 15h

HORAIRES

SYNOPSIS : Cʼest une vieille histoire : auparavant on par-lait de la traite négrière, au-jourdʼhui cʼest simplement un business qui va de lʼartisanat local au réseau organisé.

BLACK DIAMONDDocumentaire réalisé par Pascale Lamche. France 2010. Durée 1h41

Le film tisse la toile d'un réseau anarchique et in-ternational de spéculation et de trafic de jeunes garçons africains, agissant sous l'égide du culte du football mondialisé. Des taudis d'Accra et d'Abi-djan aux rutilants temples du sport financés par les pétrodollars, il nous mène sur la piste d'Ananse, l'araignée, figure ancestrale du folklore, qui ruse, trompe et manipule ses pairs. Des familles entières

sont prêtes à y sacrifier leurs seuls biens. Alors sur le marché des êtres humains, faute de trouver le diamant, l'or des fous fera l'affaire.Pour ceux qui pourraient penser, à juste titre, que l’attitude de notre équipe nationale au dernier mondial était le pire de ce que pouvait générer le football, ils pourront se rendre compte que cela n’est rien par rapport aux véritables scandales du monde du foot. Cette enquête édifiante à le mérite de montrer une des pires facettes du foot business.

jeudi 11 nov 15h

vendredi 12 nov 22h15

dimanche 14 nov 20h30

lundi 15 nov 18h

mardi 16 nov 15h

page 16 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

HORAIRESLE DERNIER ÉTÉ DE LA BOYITAjeudi 18 nov 15h

vendredi 19 nov 22h15

dimanche 21 nov 20h30

lundi 22 nov 18h

mardi 23 nov 15h

jeudi 25 nov 15h

vendredi 26 nov 22h15

dimanche 28 nov 20h30

lundi 29 nov 18h

mardi 30 nov 15h

SYNOPSIS : Jorgelina qui, l’été en Argentine, avait l’habitude de jouer avec sa soeur dans la «Boyita», la rou-lotte garée au fond du jardin. Mais cette année, tout est dif-férent : ses parents se séparent et sa soeur, désormais adoles-cente, devient une étrangère pour elle.Voici un film que nous avons choisi de programmer pour la façon dont il aborde la théma-tique de la quête de l’identité sexuelle à l’adolescence.

Possibilité de séances scolaires, enseignants dʼespagnol vous pouvez nous contacter au 05.55.77.40.79, possibilité de mise a disposition dʼun dossier pédagogique.

Réalisé par Julia Solomonoff Argentine/Espagne/France 2009. Durée : 1h30

Avec Guadalupe Alonso, Nicolas Treise, Mirella Pascual.

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L’AMOUR FOUjeudi 2 dec 15h

vendredi 3 dec 22h15

dimanche 5 dec 20h30

lundi 6 dec 18h

mardi 7 dec 15h

jeudi 9 dec 15h

vendredi 10 dec 22h15

dimanche 12 dec 20h30

lundi 13 dec 18h

mardi 14 dec 15h

ENTRE NOS MAINSjeudi 16 dec 15h

vendredi 17 dec 22h15

dimanche 19 dec 20h30

lundi 20 dec 18h

mardi 21 dec 15h

jeudi 23 dec 15h

vendredi 24 dec 22h15

dimanche 26 dec 20h30

lundi 27 dec 18h

mardi 28 dec 15h

NOUVEAUTarif5 €La séance

L’AMOUR FOU

Documentaire réalisé par Pierre Thoretton. France 2010. Durée : 1h38.Avec Yves Saint Laurent, Pierre Bergé.

Documentaire de Mariana Otero. France 2010. Durée : 1h28

SYNOPSIS : Confrontés à la faillite de leur entreprise de linge-rie, des salariés - majoritairement des femmes - tentent de la re-prendre sous forme de coopérative. Au fur et à mesure que leur projet prend forme, ils se heurtent à leur patron et à la réalité du « marché ». L’entreprise devient alors un petit théâtre où se jouent sur un ton espiègle, entre soutiens-gorges et culottes, des questions fondamentales économiques et sociales. Les salariés découvrent dans cette aventure collective une nouvelle liberté.

Possibilité de séances scolaires entre le 15 et le 17 décembre. Possibilité de mise a disposition de dossiers pédagogiques pour lycées fi lières Sciences Economiques et so-ciales (2nde à terminale) et Management des Organisations (1eres et terminales STG), BTS Tertiaires.

Un documentaire d’un très grand intérêt servi par une cinéaste qui a su saisir les choses de la façon la plus juste qui soit. Toutes les luttes

ne sont pas vaines même si elles se terminent parfois

mal.

HORAIRESHORAIRES

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 17

SYNOPSIS : 1958, Yves Saint Laurent et Pierre Bergé se rencontrent. Chacun a trouvé l'homme de sa vie. Pour la pre-mière fois au cinéma, Pierre Bergé ra-conte leur histoire d'amour : 50 années ardentes et tourmentées, faites de succès extraordinaires et de douleurs intimes.

Évoquant le destin lié de deux êtres dʼex-ception, ce fi lm alterne des documents dʼarchives exceptionnels avec le témoi-gnage de Pierre Berger qui se livre sans retenue mais toujours avec pudeur.

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Cett e saison 2010/2011 es t lancée et bien lancée. Des fi lms de qualité, du public dans les salles . C’es t dans ce but que, depuis de longues années déjà, nous ess ayons de vous proposer une sélect ion éc lect ique et riche de fi lms des tiněs aux plus jeunes . Parfois ces fi lms savent auss i app orter du plaisir à ceux qui, un peu plus âgěs , n’en sont pas moins res těs de grands enfants, des amateurs de cinéma et de divertiss ement. Pour cett e sélect ion nos rec ommandations iront, pour les plus pet its vers SAMY, les « un peu plus grands » trouveront eux leur bonheur avec MAX, LOUP ou encore Mr FOX. Pour terminer l’année en beauté et faire plaisir à tous, nous aurons le plaisir de vous proposer, juste après les titres prěs entěs ci-dess ous, un class ique parmi les class iques que peu parmi les jeunes générations ont vu au cinéma, je veux parler des ARISTOCHATS un des chefs -d’œuvre des studios Disney , sur nos éc rans les 25 et 26 déc embre, une bonne idée pour pass er un agréable après -midi de Noël.

DON QUICHOTTEFilm d’animation de Antonio Zurera. Espagne 2009. Durée 1h13. À partir de 4 ans

Sancho, petit rongeur, est fasciné par les contes qu’écrit Cervantès. Toutes les nuits, en rentrant chez lui, il raconte à ses enfants l’histoire de Don Quichotte, un lynx savant qui part à l’aventure avec son inséparable Sancho Panza (lui-même). Don Quichotte et Sancho Panza vont traverser toutes les contrées pour défendre la vérité et prôner la tolérance.

Une adaptation originale et moderne d’un clas-sique espagnol qui a le grand mérite de mettre cette histoire à la portée des plus petits.

LE VOYAGE EXTRAORDINAIRE DE SAMYFilm d’animation de Ben Stassen Belgique 2009. Durée : 1h25. À partir de 3 ans

Alors qu’il se hisse hors de son nid sur une plage de Californie, Samy, petite tortue des mers, trouve et perd dans la foulée l’amour de sa vie : la jeune Shelly. Au cours de son périple à travers les océans qu’accomplis-sent toutes les tortues de mer avant de retrouver la plage qui les a vus naitre, Samy n’a de cesse de faire face à tous les dangers afi n de retrouver Shelly. Accompagné de son meilleur ami Ray, ils sont des observateurs privilé-giés de la façon dont l’homme affecte la planète.

MAX ET LES MAXIMONSTRESFilm de Spike Jonze avec Max Records - U.S.A. 2009. Durée : 1h42. À partir de 6/7 ans

Max, un garçon sensible et exubérant qui se sent incompris chez lui, s’évade là où se trouvent les maximonstres. Il atterrit sur une île où il rencontre de mystérieuses et étranges créatures, aux émotions sauvages et aux actions imprévisibles. Les maximonstres attendent désespérément un leader pour les guider, et Max rêve d’un royaume sur lequel régner.

Il s’agit là autant d’un fi lm pour enfants que d’un fi lm sur l’enfance. Passé quasi-inaperçu lors de sa sortie en salle il est encore temps de le découvrir car ce fi lm est à la fois drôle, tendre, mélancolique, c’est un vrai beau fi lm, une grande réussite.

La bonne surprise de l’été 2010, un graphisme remarquable même en version 2D (version présentée dans le cadre du cinéma des enfants). Une très agréable manière de faire passer un message écologique dans une œuvre de divertissement pour enfants.

page 18 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

Le Cinéma des enfants

LIDO samedi 6 nov à 15h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 7 nov à 10h30

LIDO samedi 13 nov à 15h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 14 nov à 10h30

LIDO samedi 20 nov à 15h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 21 nov à 10h30

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PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 19

LOUPFilm de Nicolas VanierFrance 2009. Durée 1h42. À partir de 6 ans.Avec Nicolas Brioudes, Pom Klementieff, Min Man Ma.

Sergueï est un Évène, ces nomades éleveurs de rennes qui vivent dans les montagnes de Sibérie orientale. A l’âge de 16 ans, Sergueï est nommé gardien de la grande harde du clan de Batagaï. Ce clan - dont le chef n’est autre que son père - est composé de quatre familles et de leur harde de 3000 rennes qu’ils conduisent d’un alpage à l’autre au gré des saisons. Dans cette immensité, le loup rôde et menace en permanence les rennes ; unique richesse et fi erté des Évènes.

YONA, LA LÉGENDE DE L'OISEAU SANS AILEAnimation réalisé par Rintaro - France/Japon 2008. Durée : 1h28. À partir de 4/5 ans.

Yona vit seule avec sa mère depuis la mort de son père et passe son temps déguisée en pingouin, convaincue qu’elle pourra apprendre à voler !Réalisé par un des maitres de l’animation japonaise ce conte initiatique, par son coté ac-cessible, saura ravir les plus petits, les parents auront eux plaisir à retrouver le créateur de mangas culte : ALBATOR , GALAXY ESPRESS 999

Animation de Jorge Blanco, Marcos Martinez, Javier Abad.Espagne/G-B 2009. Durée : 1h30. À partir de 4/5 ans

Tout est normal sur la Planète 51. Le ciel est bleu, les habitants sont vert pomme et les Cadillacs volent. Lorsque Chuck, un astronaute aussi futé qu’une huître, y déboule avec sa fusée, les habitants s’enfuient en hurlant. Une invasion extraterrestre, au secours !

Animation de Wes AndersonU.S.A. 2009. Durée : 1h28. À partir de 4/5 ans.

M. Fox, le plus rusé des voleurs de poules, sa femme, Mme Fox, Ash, son fi ls, le cousin Kristofferson et tous les autres animaux de la forêt défi ent trois odieux fermiers. Ils vont vivre la plus périlleuse et délirante des aventures.Adaptant un roman de Roald Dahl (Charlie et la chocolaterie, James et la pêche géante) Wes Anderson nous livre un véritable bijou d’animation par les marion-nettes, qui peut être vu à différents niveaux par les petits et les grands.

PLANETE 51

FANTASTIC Mr FOX

En amoureux de la nature,

Nicolas Vanier nous raconte

une belle histoire avec des images

somptueuses.

Un dessin animé de science-fi ction «à l’envers » puisqu’ici ce sont les humains qui sont les envahisseurs. Un fi lm original et drôle pour passer un très agréable moment.

Semaine suivante : les Aristochats

LIDO samedi 4 déc à 15h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 5 déc à 10h30

LIDO samedi 11 déc à 15 h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 12 déc à 10h30

LIDO samedi 18 déc à 15h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 19 déc à 10h30

LIDO samedi 27 nov à 15h

Multiplex GRAND ECRAN CENTRE dimanche 28 nov à 10h30

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Sortie nationale le

24 novembre 2010

LES FILMS DE YAKUZASOn mʼa longtemps demandé pourquoi je faisais des fi lms

de yakuzas. Puis, les années passant, après Brother en 2000

(mon dernier fi lm axé sur les yaku-zas), on mʼa demandé pourquoi jʼavais

arrêté de faire des fi lms de yakuzas. Je suppose quʼaujourdʼhui on me demandera pourquoi jʼai décidé

10 ans plus tard dʼopérer un «retour» aux fi lms de yakuzas. La réponse est simple : jʼen avais envie. Je trouvais ça amusant et intéres-

sant à lʼépoque, et je nʼen ai pas tourné depuis un moment. Il nʼy a rien de mal à en tourner un de temps en temps... Mais ça nʼen fait pas pour autant un «retour» aux fi lms de yakuzas que jʼai réalisés dans le passé. Dans chaque nouveau fi lm, jʼexpérimente

de nouvelles choses. Dans Outrage, jʼai travaillé dans les limites du genre fi lm

de yakuzas , mais jʼai ajouté des ingrédients inattendus dans le

scénario. Jʼai aussi cherché de nouvelles façons dʼor-

chestrer la violence et les meurtres.

FILMER LA VIOLENCE

On dit que fi lmer la violence est lʼune de mes spé-

cialités et je pense aussi que je me débrouille bien

dans ce domaine. Jʼai lʼimpression de pouvoir le

faire sans diffi culté. Cʼest comme demander à

un cuisinier japonais de faire chaque jour un

katsu-don (côtelette de porc pané avec du

riz). Il pense bien sûr être capable de le

faire les yeux fermés. En fait, fi lmer la

violence, cʼest mon katsu-don à moi.

Cʼest un plat que je suis toujours prêt

à faire. Et jʼespère que mon kat-

su-don est bien plus savoureux

que tous les autres. Blague

à part, je fi lme la violence

de sorte que le specta-

teur ressente réelle-

ment la douleur. Je

nʼai jamais fi lmé

et ne fi lmerai ja-

mais la violence

comme sʼil sʼagis-

sait dʼun vulgaire

jeu vidéo.

EQUILIBRER L’ENSEMBLE

Bien que ça se passe dans le

monde des yakuzas, il y a des

choses auxquelles toute personne

vivant dans notre monde moderne

peut se référer. Ce que révèle Outrage

est analogue à ce qui se passe dans

dʼautres organisations ou dʼautres clans en

politique, en culture dʼentreprise ou dans le

monde universitaire. Il sʼagit de survivre dans un

univers dʼhommes égoïstes. Bien quʼils aient fait

voeu dʼappartenance à un groupe, les personnages

se comportent de façon autonome et ne pensent quʼà

eux. Comme le fi lm est une oeuvre dʼensemble sans pro-

tagoniste en son centre, il fallait faire attention à équi-

librer les personnages. Durant lʼécriture du scénario, je

passais mon temps à échanger les répliques et les scènes

entre les différents personnages. De la même façon, jʼai dû

faire très attention aux angles de caméra et à la variété

des plans. Le maître-mot fut lʼéquilibre. Je suis convaincu

que si je mʼétais concentré sur un personnage principal,

le fi lm aurait perdu en dynamisme. Et puis pour fi nir, tous

les personnages sʼentrecroisent.

SYNOPSIS : Plusieurs caïds de second rang se réunissent lors d’un festin avec «Monsieur le Président», chef de l’organisation mafieuse Sanno-kai qui règne sur Tokyo et son agglomé-ration. Kato, numéro 2 de Sanno-kai, déconseille à Ikemoto de trafiquer au grand jour avec Murase, un ancien avec qui il a scellé un pacte en prison. Afin d’atténuer les soupçons de M. le Président, Ikemoto confie à son acolyte Otomo une sale besogne : s’attaquer, en douceur, à Murase. Les agissements d’Otomo marquent le début d’une longue série de divisions et de trahisons. Très vite, les clans de yakuza noient dans le sang leur quête impérieuse de pouvoir et d’argent. Les caïds se défient pour monter dans les rangs de l’organisation à coups de complots et d’accords mort-nés. Dans ce monde corrompu dépourvu de héros, seuls s’affrontent les méchants dans une guerre ultraviolente.

Avec Takeshi Kitano, Jun Kunimura, Ryo Kase…

Un fi lm de Takeshi KitanoJapon 2010 - Durée : 1h49 min

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Sortie nationale le 24 novembre 2010

CONVERSATION AVEC JIRÔ TANIGUCHI ET SAM GARBARSKI

Jirô Taniguchi, comment vous est venue l’idée de Quartier lointain ?

Jirô Taniguchi : Tout a commencé par un rêve assez étrange… Dans ce rêve, je retournais dans mon enfance et je réussissais à déclarer ma flamme à la jeune fille dont j’étais amoureux au collège. J’ai brodé sur cette idée : la possibilité de retrouver sa vie et son corps d’enfant tout en gardant son esprit d’adulte. Avec évidemment toutes les conséquences que cela impliquerait et surtout cette question lancinante : si je remontais le cours du temps, profiterais-je de tout ce que je sais pour changer l’avenir ?

Depuis sa publication en 2002, cet album a connu un énorme succès en France et en Europe, com-ment expliquez-vous cet engouement du public occidental ?

J.T. : Franchement, je n’en ai aucune idée. J’ai beau m’être souvent posé la question, cela demeure un merveilleux mystère. Au Japon, Quartier lointain a obtenu un Prix du Secrétariat à la Culture, mais n’a pas connu un succès pu-blic comparable. C’est d’autant plus étonnant pour moi que cette histoire se déroule au début des années soixante, dans un contexte très japonais. J’imaginais plutôt mes lecteurs à l’image d’Hiroshi, le personnage principal, un cadre moyen, un « salary man » d’une quarantaine d’années comme il y en a beaucoup à Tokyo. Que des Belges, des Français ou des Italiens puissent comprendre et apprécier un univers aussi différent des leurs, a été à la fois, un im-mense bonheur et une révélation.

Sam Garbarski, qu’est-ce qui vous a donné envie d’adapter cette histoire au cinéma ?

Sam Garbarski : Ce n'est pas mon histoire et pourtant c'est tellement mon histoire ! Même si Quartier lointain se dé-roule aux antipodes, dans un pays et une culture très diffé-rents des nôtres, ce manga véhicule des valeurs et une émo-tion universelles. Tout le monde ou presque peut s'identifier au personnage d'Hiroshi et se laisser emporter dans son voyage. Cela d'autant mieux que Taniguchi est parvenu à créer un climat étrange, épuré, poétique. L'aspect formel est crucial dans cette oeuvre : la mise en scène, les cadrages sont parfaits, les décors apportent une vraie profondeur et puis il y a le « mâ », ces instants suspendus où tout se dit sans parole. La vraie difficulté n'était pas de transposer l'histoire en France, mais de restituer au mieux cette dimen-sion esthétique dans le film. Pudeur, émotion, retenue sont les mots clés que je me suis imposés pour raconter cette histoire.

Qu'avez-vous dû changer dans l'histoire originale pour en tirer un film ?

S.G. : Le danger, c'était de rester esclave de l'oeuvre ori-ginale, de ne pas trop oser y toucher. Mais une BD n'est pas un story-board. Aussi parfaite que soit la narration sur le papier, elle ne peut pas passer telle quelle à l'écran. Je me suis donc progressivement approprié l'histoire, en chan-geant quelques détails et surtout en la recentrant sur son ressort dramatique : le départ du père. J'ai volontairement semé aussi quelques petites madeleines dans le décor, des scènes que j'ai vécues, des objets qui me sont chers. Il y a la montre de mon père, sa voiture, le genre de polo qu'il portait, la façon dont il tenait son verre… Il est mort, mais je l’aime tellement que cela m’étouffe encore par moments. Je lui ai dédié ce film. J’aimerais surtout que les spectateurs ne sachent pas trop, en sortant ducinéma, si cette histoire a bien eu lieu. Thomas a-t-il vraiment voyagé dans le temps ou a-t-il tout imaginé ? Sans faire du freudisme de comptoir, on peut voir Quartier lointain comme un travail analytique, une recherche de soi sans divan mais avec une plume.

PPROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 21

SAM GARBARSKI - FILMOGRAPHIE1998 La Dinde (court métrage)2000 La vie, la mort, le foot (court métrage)2001 Joyeux Noël Rachid (court métrage)2003 Le Tango des Rashevski2007 Irina Palm2010 Quartier lointain

Un film de Sam Garbarski

Avec Pascal Greggory, Jonathan Zaccaï, Alexandra Maria Lara…

D'après le manga culte deJirô Taniguchi

SYNOPSIS : Thomas, la cinquantaine, père de famille, arrive par hasard dans la ville de son enfance.Pris d'un malaise, il se réveille quarante ans plus tôt, dans son corps d'adolescent. Projeté dans le

passé, il va non seulement revivre son premier amour, mais aussi chercherà comprendre

les raisons du mystérieux départ de son père.Mais peut-on

modifier son passé en le revivant ?

QUARTIER LOINTAIN

Belgique, Luxembourg, Allemagne, France 2010 - Durée : 1h38 min

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Sortie nationale

le 1er décembre 2010

Fabienne BERTHAUDRomancière, scénariste, photographe et réalisatrice, Fabienne Berthaud signe avec Pieds nus sur les li-maces son second long-métrage, et adapté de son roman éponyme paru aux Éditions du Seuil en 2004.Précédé de la réalisation de deux court-métrages, son premier long-métrage, Frankie (2006), dans lequel Diane Kruger tenait déjà le rôle titre, a connu un suc-cès critique considérable en France comme à lʼétranger, parcourant les festivals in-ternationaux les plus presti-gieux.Sur le point de publier son cinquième roman (Un Jar-din sur le ventre), Fabienne Berthaud a également écrit en parallèle de ses travaux de cinéaste, les romans Mal partout (Seuil, 2004), Moi par exemple (Fleuve noir, 1999) et Cafards (Albin Michel, 1994).

ENTRETIEN avec Fabienne BERTHAUDQuand est née lʼidée de Pieds nus sur les limaces ?Jʼai écrit le roman pendant que je tournais mon premier long-métrage, Frankie. La jeune fi lle qui mʼa inspirée le personnage de Lily avait fait un séjour dans la clinique où nous tournions. Il sʼagit dʼune suite logique à mon travail. La fantaisie de lʼesprit, les états limites, la fragilité et la différence sont des thèmes récurrents chez moi.

Quʼest-ce qui vous a touché chez cette jeune fi lle ?Sa liberté. Cette capacité à vivre lʼinstant. Je mʼintéresse aux gens qui nʼentrent pas dans « les cases » et dont la trop grande sensibilité les empêche de sʼin-tégrer dans la société telle quʼelle nous est proposée. Le personnage de Lily repousse les limites de la normalité et nous fait nous interroger sur les solutions de vie possibles, de quelquʼun qui nʼentre pas dans le « schéma ». Lily ne fait pas de compromis, elle est libre de corps et dʼesprit et ne négocie pas. Elle dérange son environnement et bouscule les mentalités. Lʼhistoire touche à lʼintime de cha-cun de nous et nous questionne sur la fragile frontière entre normal et décalé. Le carcan de notre éducation et les valeurs que lʼon nous inculque (argent, réus-site professionnelle, confort matériel, amour raisonné) ne sont-ils pas trop sou-vent source de notre mal-être ?

Est-ce facile dʼadapter son propre roman ?Il faut sʼen détacher. Je ne sais plus qui disait quʼil faut regarder « lʼoeuvre » littéraire avec des yeux de cinéaste et ne pas chercher à reproduire. Avec mon co-scénariste Pascal Arnold, nous nous sommes sentis totalement libres. Il nous est arrivé de beaucoup nous amuser en écrivant certains dialogues. Lily et sa franchise, sa capacité à dire aux gens ce quʼelle pense sans restriction, nous ont permis un humour décalé, qui je crois, est une grande force du fi lm. Dʼailleurs, au fi nal, si le livre est très noir, le fi lm lui, est solaire et va vers lʼespoir. Cʼest précisément ce qui mʼintéressait en me lançant dans ce projet. Prendre les mêmes personnages et leur faire vivre dʼautres situations.

Comment défi niriez-vous votre fi lm ?Cʼest une histoire de famille. Deux

soeurs, fragilisées par la mort bru-

tale de leur mère, se retrouvent. Elles sont en dé-séquilibre, chacune à sa manière. Bouleversées dans leur quotidien, elles vont apprendre lʼune de lʼautre. Se révéler. Jʼai essayé de parler dʼhu-manité, dʼamour et de liberté. Il sʼagit de com-prendre lʼautre dans sa différence.

Quand avez-vous pensé à Diane Kruger, votre héroïne de Frankie, pour jouer Clara, la soeur aînée de Lily ?Je nʼy ai pas pensé, cʼétait comme ça. Une évi-dence. Un désir. Il nʼétait pas question que je fasse ce deuxième long-métrage sans elle. Elle avait lu le roman, je lui ai demandé : « Ça te dirait de jouer Clara ? ». Elle mʼa dit oui et voilà. Elle a suivi les différentes versions du scénario. Nous avions envie de retravailler ensemble. Elle fait partie de mon univers, de ma vie, de ma fa-mille, jʼadore lʼavoir dans lʼoeil de ma caméra. Elle mʼinspire. Cʼest une actrice fragile et forte en même temps. Jʼaime cette dualité. Elle est capable dʼexprimer les choses dans les silences avec beaucoup de subtilité. On se connaît depuis quelques années maintenant, et puis nous avons démarré ensemble, Frankie était notre premier fi lm à toutes les deux dʼune certaine manière. Elle connaît ma façon de travailler et nous nʼavons pas besoin de beaucoup nous parler pour nous comprendre. Elle sait ce que jʼattends dʼelle. Je sais ce quʼelle attend de moi. Nous sommes dans un grand respect lʼune envers lʼautre. Clara est un rôle diffi cile, tout en retenue, subtil et dé-licat. Cʼest un personnage aux prises avec une tempête intérieure quʼelle nʼexprime pas. Jusquʼau jour où…

page 22 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

SYNOPSIS : Lily, drôle, exubérante et in-saisissable, vit dans un univers fantaisiste en harmonie avec la nature, à la cam-pagne, chez sa mère. Sa grande soeur, Clara, mariée et citadine, a quitté la mai-son familiale.À la mort de leur mère, Clara doit boule-verser ses priorités pour sʼoccuper de Lily. Les deux sœurs vont alors se révéler lʼune à lʼautre. Clara, sous lʼinfl uence de Lily, va remettre sa vie en question et goûter à une certaine liberté...

PIEDS NUS SUR LES LIMACES

Un fi lm de Fabienne

BerthaudAvec Diane

Kruger, Ludivine Sagnier, Denis

Ménochet…

France 2009 - Durée : 1h48 min

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France 2010 - Durée : 1h32 min

Le jeudi 2 décembre à 20h30 AU LIDO

Un film de Stéphane MERCURIO, en sa présence

Avec Sine, Isabelle Alonso, Guy Bedos…

De Siné, on connaît surtout le provocateur, celui qui part en guerre contre toutes les hypocrisies et tous ceux qui abusent de leur pouvoir. Il est bien là dans ce film riche en dessins où « la morale est assassinée », accompagnés par les jugements sans appel du bonhomme. Ses prises de positions irréductibles l’ont amené à accumuler les procès (9 sur les 9 numéros de « Siné Massacre ») car quelqu’un qui affirme « je suis contre les compro-mis » se retrouve forcément dans des situations difficiles. Voilà donc pour le Siné public où le personnage rejoint la grande Histoire. Mais ce que Stéphane Mercurio nous fait décou-vrir, c’est aussi le Siné intime, tout d’émotion lorsqu’il évoque, 45 ans après, la disparition de Malcom X, parrain d’une de ses filles. Ou tout de tendresse lorsqu’il parle de celle qui partage sa vie et ses projets depuis 68, Catherine Sinet. Tendresse encore, bouleversante, lorsqu’il parle de son père, ancien bagnard, antimilitariste pendant la Guerre de 14, et auprès de qui se construira sa relation complexe et lucide avec le prolétariat.

La caméra de Stéphane Mercurio le suit dans sa maison, en famille et avec ses co-pains, en évitant tout voyeurisme. Elle sait trouver le ton et la distance justes. C’est émou-vant, drôle, inattendu. Et tout cela sur fond de musique jazzy, naturellement.

Y’a pas d’humour sans politique

et pas de politique sans humour.

Siné

Pas de procès à charge ou à décharge. Pas de point de vue « sur ». Mais des échanges, des disputes, des histoires, des amitiés… Siné n’a jamais trahi, même s’il avoue s’être beaucoup trompé –il s’est fait expulser de Cuba, a eu un procès en Chine, est déçu par le FLN… Et pourtant, il recommencerait à l’identique. Ses enga-gements d’hier sont ceux d’aujourd’hui. Au fond, il n’a jamais changé.

Pour son combat à coups de crayons, il a inventé un style. Sa férocité, il la tient de son immense tendresse pour tous les opprimés. Alors, il rage contre les nantis de tous poils.

L’homme du « journal mal élevé » a de sacrés principes.

Stéphane Mercurio - janvier 2010

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 23

Tarif4, 50 €

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Joyce Mshali parle de ses enfants. De la peur qu'elle a de les voir emportés par la maladie qui fauche les collines du Kwazulu-Natal. […] Joyce Mshali a déjà perdu un fi ls. Son aîné.Veuve, elle voudrait protéger ses trois autres enfants. Mais, pour cela, il faudrait commen-cer par en discuter. Et cela, on n'y parvient pas dans la famille. Joyce a bien essayé de discuter avec son fi ls : “Il rit et il parle d'autre chose”, se désole-t-elle“ Les jeunes ne veulent pas parler de ça, parce qu'ils seraient obli-gés de reconnaître qu'ils ont plusieurs parte-naires.”[…] Avec son second fi ls comme avec sa fi lle aînée, qui a déjà un bébé, la loi du silence n'est pas imposée par la mère, mais par les enfants, qui avancent que la “honte” les em-pêche d'aborder le sujet. Ce silence est le tourment de Joyce Mshali : “Quand mon fi ls est tombé malade, je ne savais pas ce qu'il avait, j'étais ignorante. Quand j'ai compris, c'était trop tard, et il est mort. Je ne veux pas que cela arrive avec les trois autres.”[…] Pour Tenjiwe, sa fi lle cadette de 18 ans, Joyce a repris d'autorité une vieille tradition tombée en désuétude, celle des tests de virgi-nité, pratiqués désormais dans la région afi n

de lutter contre le sida. […] C'est le jour où passe une repré-sentante d'une organisation, Humana, spécialisée dans la prévention du sida dans ces collines où le chômage frappe durement. Organisés comme une armée, avec uniforme rouge vif, casquette et grades allant jusqu'au "commandant de division" les membres de l'organisation tentent de faire du porte-à-porte pour livrer une guerre qui semble perdue chaque jour. […]Une des membres, Florence, tente de lire à voix haute un petit livret sur la prévention. Ses paroles fl ottent dans l'air, tandis que chacun dans la pièce semble regarder ailleurs. Une fois sortie, la jeune femme avoue : “Dans la plupart des maisons, dès qu'on aperçoit nos casquettes rouges, les portes se ferment, on nous crie de nous en aller. Quand on entre quelque part, les voisins déduisent qu'il y a une personne infectée dans la maison.”Après les années de déni, la question du sida est à présent prise à bras-le-corps en Afrique du Sud. Les traitements sont disponibles, une campagne nationale engage à se tester. [...] Dans les collines du Kwazulu-Natal, on se prend à es-pérer malgré le poids des silences

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France 2010 - Durée : 1h40 min

Un fi lm de Oliver Schmitz Avec Khomotso Manyaka, Lerato Mvelase, Harriet Manamela…

L’Afrique du Sud est le pays le plus conta-miné : 5,7 millions de séropositifs sur 48 millions d’habitants. Sur ces 5,7 millions de séropositifs :• plus de 3 millions sont des femmes (15 ans et +)• 280 000 sont des enfants de moins de 14 ans.• 18,1% des adultes de 15 à 49 ans sont infectés par le VIH. Les femmes sont les principales victimes : En 2008, 1 femme sur 3 âgée de 25 à 29 ans était séropositive.• 70 000 enfants naissent avec le virus chaque année.• 1 500 personnes sont contaminées chaque jour.• 1,4 million d'enfants sont orphelins du sida.

Le SIDALe SIDA en Afrique du Suden Afrique du Sud

« Le silence qui tue dans les collines » par Jean-Philippe RémyExtraits dʼun article du journal Le Monde, paru le samedi 19 juin 2010

Chanda SYNOPSIS

Dans la poussière d'un township proche de Johannesburg, Chanda, douze ans, découvre à la mort de sa soeur à peine née, qu'une rumeur enfl e dans le voisinage, détruit sa famille, et pousse sa mère à fuir.Devinant que ces com-mérages se nourrissent d'à priori et de supers-tition, Chanda part à la recherche de sa mère et de la vérité…

Le Secret de Sortie

nationale le 1er décembre

2010

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saison opéras 20102011 Retrouvez les plus beaux opéras

et ballets sur grand écran en qualité image et son numériques. Début de la saison dès le 18 novembre.

Attention les spectacles commencent à l’heure indiquée.

À venir LA BAYADÈRE (opera-ballet)TRISTAN ET ISEULT (opéra)LES NOCES DE FIGARO (opéra)FALSTAFF (opéra)

LE BARBIER DE SÉVILLE (opéra)

JEUDI 18 NOVEMBRE à 15 h au GRAND ECRAN ESTER

MARDI 23 NOVEMBRE à 20h au GRAND ÉCRAN CENTRE

CASSE-NOISETTE (opéra-ballet)

JEUDI 9 DÉCEMBRE à 15 h au GRAND ÉCRAN ESTER MARDI 14 DÉCEMBRE à 20h au GRAND ÉCRAN CENTRE

LA TRAVIATTA (opéra)

JEUDI 13 JANVIER 2011 à 15h au GRAND ÉCRAN ESTER MARDI 18 JANVIER à 20h au GRAND ÉCRAN CENTRE

GISELLE (ballet) EN LIVE

MERCREDI 19 JANVIER à 20h30 au GRAND ÉCRAN ESTER

Tarif normal 15 €Tarif réduit 12 € (+ de 65 ans, familles nombreuses)

MACBETH (opéra) en LIVELE LAC DES CYGNES (ballet)LA BOHÈME (opéra)LA FILLE DU RÉGIMENT (opéra)

péraspérasNOUVEAU

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 25

Le SIDA en Afrique du Sud

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page 26 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

Sortie nationale le 8 décembre 2010

John Lennon est un mythe. Il fut lʼun des auteurs-

compositeurs et chanteurs les plus infl uents et pro-

lifi ques de lʼhistoire du rock, et le monde entier

connaît ses chansons. Mais avant de rencontrer

la gloire au sein des Beatles, John Lennon fut un

adolescent presque comme les autres… Cʼest cette

histoire méconnue, celle des jeunes années de

Lennon, que raconte le premier long métrage de Sam

Taylor-Wood. Il est temps de découvrir le jeune homme

derrière la légende…

SYNOPSIS : Liverpool, 1955. John, un garçon de quinze ans aussi intelligent que tourmenté, rêve d’aventure. Dans une famille minée par les se-crets, il est écartelé entre deux femmes : Mimi, la tante sévère qui l’a élevé, et Julia, la mère prodi-gue. John s’évade à travers l’univers naissant du rock’n’roll, où son génie va s’épanouir aux côtés de son complice, un certain Paul McCartney.Alors qu’une nouvelle vie commence pour John, la tragédie va le frapper. Mais plus rien ne pourra empêcher ce jeune homme à part de tracer son chemin vers le destin qui est le sien.

Depuis longtemps, les producteurs d’Ecosse Films avaient Depuis longtemps, les producteurs d’Ecosse Films avaient en projet un film sur John Lennon. En se plongeant dans la en projet un film sur John Lennon. En se plongeant dans la masse de détails et d’informations fournie par de nombreux masse de détails et d’informations fournie par de nombreux livres, des articles et des interviews du légendaire musicien livres, des articles et des interviews du légendaire musicien et chanteur, ils ont décelé le potentiel d’une histoire excep-et chanteur, ils ont décelé le potentiel d’une histoire excep-tionnelle qu’aucun film n’avait encore jamais racontée. L’his-tionnelle qu’aucun film n’avait encore jamais racontée. L’his-toire de NOWHERE BOY commença alors à prendre forme. toire de NOWHERE BOY commença alors à prendre forme. Plutôt que de raconter les jours glorieux de John Lennon avec Plutôt que de raconter les jours glorieux de John Lennon avec les Beatles, le film relate son adolescence à Liverpool, et les Beatles, le film relate son adolescence à Liverpool, et plus précisément sa relation avec sa tante et sa mère, deux plus précisément sa relation avec sa tante et sa mère, deux femmes de caractère qui l’ont influencé et ont contribué à femmes de caractère qui l’ont influencé et ont contribué à faire de lui la star qu’il est devenu.faire de lui la star qu’il est devenu.Beaucoup d’éléments clés de l’histoire proviennent de ce Beaucoup d’éléments clés de l’histoire proviennent de ce que John Lennon a raconté sur son enfance, sur les femmes que John Lennon a raconté sur son enfance, sur les femmes qui l’ont élevé, et sur les débuts de son odyssée musicale.qui l’ont élevé, et sur les débuts de son odyssée musicale.

L’histoire de NOWHERE BOY raconte la relation de L’histoire de NOWHERE BOY raconte la relation de John Lennon avec sa tante Mimi et sa mère Julia, sa John Lennon avec sa tante Mimi et sa mère Julia, sa scolarité à Liverpool après la guerre – il fut un élève scolarité à Liverpool après la guerre – il fut un élève intelligent avec un esprit très créatif mais dissipé –, intelligent avec un esprit très créatif mais dissipé –, l’arrivée du rock’n’roll en Angleterre, la formation des l’arrivée du rock’n’roll en Angleterre, la formation des Quarrymen et le premier voyage du groupe à Ham-Quarrymen et le premier voyage du groupe à Ham-bourg. Le producteur Robert Bernstein explique : «Je bourg. Le producteur Robert Bernstein explique : «Je n’étais pas un fan de Lennon mais j’ai été touché par n’étais pas un fan de Lennon mais j’ai été touché par sa relation avec sa mère, disparue bien trop tôt dans sa relation avec sa mère, disparue bien trop tôt dans sa vie. C’est ce qui m’a donné envie de faire ce film. sa vie. C’est ce qui m’a donné envie de faire ce film. Et puis il y avait aussi l’arrivée du rock’n’roll dans ce Et puis il y avait aussi l’arrivée du rock’n’roll dans ce pays qui a conduit à la naissance des Beatles. Il y pays qui a conduit à la naissance des Beatles. Il y avait donc un mélange de choses très intéressantes avait donc un mélange de choses très intéressantes qui faisait de cette histoire un projet très prometteur qui faisait de cette histoire un projet très prometteur pour un producteur.»pour un producteur.»

GB 2009 - Durée : 1h38 min

Réalisé par Sam Taylor-Wood

Avec Aaron Johnson,

Kristin Scott Thomas,

Anne-Marie Duff…

VOUS CONNAISSEZ SON NOM, DÉCOUVREZ SON HISTOIRE

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Sortie nationale le 22 décembre

2010

Another YearUn film de Mike Leigh

Avec Michele Austin, David Bradley, Jim Broadbent…

PRINTEMPSGerri, conseillère médicale, et son mari Tom, géologue, forment un couple heureux. Ils invitent à dîner une collègue de Gerri, Mary, déprimée par sa vie amoureuse chaotique. Gerri et Tom se réjouissent à l’idée de recevoir aussi leur fils Joe.

ÉTÉKen vient passer le week-end chez Gerry et Tom, son ami d’en-fance. Il boit beaucoup et sa solitude lui pèse. Le lendemain, tous les trois retrouvent Joe autour d’un barbecue. Mary déboule en retard. Glaciale avec Ken qui tente de flirter, elle fait des avances pressantes à Joe.

AUTOMNEJoe présente à ses parents sa nouvelle amie Katie, ergothéra-peute, qui leur plaît immédiatement. Mary, invitée pour le thé, manifeste jalousie et hostilité à son égard, ce qui contrarie beau-coup Gerri & Tom.

HIVERGerri, Tom et Joe se rendent à Derby pour l’enterrement de la femme de Ronnie, frère aîné de Tom, qu’ils invitent chez eux pour quelques jours.Mary débarque une nouvelle fois à l’improviste et se confond en excuses pour son attitude vis-à-vis de Katie. Alors que Joe et Katie sont attendus, Gerri propose finalement à Mary de se joindre à leur dîner familial.

QUEL A ÉTÉ LE POINT DE DÉPART D’ANOTHER YEAR ? UN SENTIMENT, UN THÈME PARTICULIER ?Impossible de répondre à une telle question. Le film aborde tellement de thèmes. Au final, il est très difficile d’expliquer de quoi il s’agit. De la vie, évidemment, mais une telle remarque est vaine et peut paraître prétentieuse. En réalité, avec mes films – et celui-ci en particulier - il est impossible de dire : «Voilà le sujet du film.» Cependant, il va sans dire qu’un des thèmes abordés est lié au fait que j’ai 67 ans. Il est né des tourments liés à la notion du temps qui passe et à la façon que nous avons de l’appréhender. Il traite des nombreuses questions que nous rencontrons tous.

APRÈS BE HAPPY QUI S’INTÉRESSAIT À DES TRENTENAIRES, VOILÀ UN ÉTONNANT CONTRASTE...C’est vrai, j’ai souhaité me pencher sur des gens de mon âge.

POURQUOI ?J’ai beaucoup d’amis, dont certains sont deux fois plus jeunes que moi. Je ne suis pas du genre à m’enfermer dans une époque révolue. J’ai de très bons rapports avec mes fils qui ont une trentaine d’années, comme Gerri et Tom avec Joe. Mais je vois aussi des amis de longue date que je connais depuis les années 60. Et j’ai eu le sentiment que je devais m’attarder un peu sur la question. Ce n’est pas l’unique thème du film, mais il est bel et bien présent dans l’équation.

IL EST RARE DE VOIR UNE RELATION AUSSI POSITIVE ENTRE UN FILS ET SES PARENTS A L’ECRAN...C’est possible, mais en réalité, ce qui m’intéresse, c’est de montrer toutes sortes de gens dans toutes sortes de situations : des gens qui vont bien comme des gens qui ne vont pas bien.

TOM EST-IL VOTRE ALTER EGO ?J’aimerais que ce soit vrai ! Peut-être un peu. Je ne sais pas. Mais c’est un type bien. Ce qui n’est pas difficile quand on ne travaille pas dans le show-business. Ses seuls soucis sont les cailloux, la terre et les tunnels. Faire des films est plus éprou-vant. Pour lui, c’est la belle vie !

LE FAIT QUE LES GENS DE VOTRE AGE SOIENT CONFRONTES A DES CHANGEMENTS IMPORTANTS, VOUS A-T-IL PARTICULIEREMENT INTERESSE ?C’est en effet intéressant, et vrai. Mais, pour être honnête, je ne pense pas que le film traite de cela. J’en ai déjà parlé dans HIGH HOPES (1988), où une dame âgée souffre de la maladie d’Alzheimer. Et également dans TOPSY-TURVY (1999), avec le père de Gilbert qui est fou, et où nous avons exploré la question des hallucinations. Mais en vieillissant, et de façon naturelle, les paramètres se resserrent, et tout tourne alors autour de sa propre survie. Les individus se referment sur eux-mêmes. Les gens que l’on connaît disparaissent petit à petit. À mon âge, beaucoup de personnes de mon entou-rage ne sont plus là, comme mon producteur de longue date, Simon Channing-Williams, décédé l’année dernière. Tout cela affecte notre façon d’être et de voir la vie. Il est facile de s’identifier à Gerri et Tom parce qu’ils sont épanouis et s’in-vestissent dans ce qu’ils font. Comme ils le disent eux-mêmes, ça les empêche de vieillir.

ENTRETIEN AVEC MIKE LEIGH

SYNOPSIS : Printemps, été, automne et hiver. La famille et l’amitié.Amour et réconfort. Joie et peine. Espoir et découragement.La fraternité. La solitude. Une naissance. Une mort. Le temps passe...

GB 2010 - Durée : 2h09 min

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 27

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Parce quʼen cette période de Parce quʼen cette période de fi n dʼannée, propice aux sor-fi n dʼannée, propice aux sor-ties de fi lms pour enfants , il ties de fi lms pour enfants , il ne faut pas négliger les pro-ne faut pas négliger les pro-ductions certes plus modestes ductions certes plus modestes mais de qualité, nous aurons mais de qualité, nous aurons le plaisir de vous présenter le plaisir de vous présenter ce dessin animé produit par ce dessin animé produit par lʼéquipe qui nous a déjà lʼéquipe qui nous a déjà offert LA PROPHETIE DES offert LA PROPHETIE DES GRENOUILLES et MIA ET LE GRENOUILLES et MIA ET LE MIGOU, un gage de qualité.MIGOU, un gage de qualité.

page 28 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010

France 2010 - Durée : 1h10 min

Un film de Alain Gagnol et Jean-Loup FelicioliAvec Dominique Blanc, Bruno Salomone, Jean Benguigui…

Synopsis : Dino est un chat qui partage sa vie entre deux mai-sons. Le jour, il vit avec Zoé, la fille unique de Jeanne, une commissaire de police. La nuit, il escalade les toits de Paris en compagnie de Nico, un cam-brioleur d'une grande habileté.Jeanne est sur les dents. Elle doit à la fois arrêter le monte-en-l'air responsable de nom-breux vols de bijoux et s'oc-cuper de la surveillance du Colosse de Nairobi, une statue géante convoitée par l'ennemi public numéro un, Victor Costa. Le gangster est également res-ponsable de la mort d'un poli-cier, le mari de Jeanne et père de Zoé.Depuis ce drame, la fillette s'est murée dans le silence et ne dit plus un mot. Les événe-ments vont se précipiter la nuit où Zoé surprend Costa et sa bande. Une poursuite s'engage jusqu'au petit matin, l'occasion de voir tous les personnages se croiser, s'entraider ou se combattre, jusque sur les toits de Notre-Dame.

VieViedede

uneune

chatchatRAPPORT DE POLICEOBJET : enquête préliminaire sur la recru-descence de vols de bijoux.

CONSTATATIONS ET FAITS :Après plusieurs semaines d’enquête et de fi -lature, nous sommes arrivés à la conclusion que l’individu félin, de type chat, mène une double vie. Le jour, il vit au domicile de Jeanne, une commissaire de police et de sa fi lle, Zoé. La nuit, il rôde sur les toits de Paris en compagnie d’un monte-en-l’air, le dénommé Nico. Le chat participe activement aux activités illicites dudit cambrioleur. Le criminel multirécidiviste, Victor Costa, coupable d’homicide volontaire sur la per-sonne d’un offi cier de police, le père de la petite Zoé, a été signalé en ville par nos services. Nous suspectons cet individu d’être sur le point de passer à l’action. Aucune arrestation n’a été possible à ce jour, les suspects ayant tous une tendance à escalader les toits pour s’enfuir. Si je peux me permettre cette expression dans un rapport offi ciel : « C’est le bazar ».

LE COMMANDITAIRE :Les entreprises de grande envergure, comme les petites choses, ont besoin d’un point de départ. S’il y a quelqu’un à blâmer dans cette affaire, c’est sans aucun doute Jacques-Rémy Girerd. Nos deux auteurs vi-vaient de petits larcins, qu’ils appellent pudiquement des courts-métrages, sans même

envisager de pouvoir franchir le pas en di-rection d’un trafi c à plus grande échelle. Une réunion secrète changea la donne.Les stores étaient tirés et la lumière fi ltrait en pointillés dans la pièce. Jacques-Rémy (nom de code JR, la référence à un univers impitoyable est éloquente) avait glissé des morceaux de coton dans sa bouche pour leur annoncer, d’une voix cassée, qu’il leur donnait carte blanche.On pourrait croire que l’infl uence occulte s’arrêterait là. Ce serait mal connaître notre homme qui, tout au long de la réa-lisation du fi lm, n’a fait que soutenir et encourager le chantier en cours.On ne peut passer sous silence son interven-tion au niveau des dialogues, ce qui a per-mis de donner la touche fi nale au scénario. Et que dire de la direction des acteurs, au moment de l’enregistrement des voix, qu’il a prise en main à la demande des auteurs ? Une telle connivence ne se retrouve que dans les heures les plus sombres de la Cosa Nostra.

LA FILIÈRE BELGE :Plusieurs rapports confi rment de nombreuses allées et venues de l’équipe entre la France et la Belgique. Il apparaît qu’ils ont trou-vé là une aide décisive pour commettre leurs larcins. Deux noms se détachent : Annemie Degryse et Arnaud Demuynck. Les parties fl amandes et wallonnes de la Belgique, d’ha-bitude si promptes à s’entredéchirer, ont trouvé un terrain d’entente pour favoriser la réalisation de ce projet. Un doublage en fl amand est même prévu, afi n qu’aucune portion du territoire ne soit épargnée. Cette colla-boration internationale se joue à plusieurs niveaux. Cela part de l’animation, des dé-cors, jusqu’au travail du son et des images fi nales. Des échanges de personnes ont même eu lieu, le tout généreusement arrosé d’im-posantes chopes de bière.Pour mettre en forme cette page, vous pouvez vous référer au dossier de presse qui est dans les éléments joints.

Sortie nationale le

15 décembre 2010

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Synopsis : Jean-René, patron dʼune fabrique de chocolat, et Angélique, chocolatière de talent, sont deux grands émotifs. Cʼest leur passion commune pour le chocolat qui les rapproche. Ils tombent amoureux lʼun de lʼautre sans oser se lʼavouer. Hélas, leur timidité maladive tend à les éloigner.Mais ils surmonteront leur manque de confi ance en eux, au risque de dévoiler leurs sentiments.

JEAN-PIERRE AMÉRIS

Ce réalisateur sort diplômé de l'IDHEC au milieu des années 1980. Il commence sa carrière deux ans plus tard avec la réalisation de trois courts-métrages, dont un qui lui vaut une récompense au festival de Cler-mont-Ferrand. Il faut néanmoins attendre 1992 pour voir Jean-Pierre Améris réaliser son premier long-mé-trage, Le bateau de mariage. Le film évoque la Se-conde Guerre mondiale à travers le portrait croisé de deux jeunes couples très différents en zone libre. Ensuite, il travaille pour la télévision, avec une série de téléfilms et autres documentaires. La reconnaissance arrive avec Les aveux de l'innocent, un film primé à plusieurs reprises au Festival de Cannes en 1996. Le film raconte l'histoire d'un provincial qui se rend à Paris pour trouver du travail. Devant la mo-notonie de son quotidien, il décide de s'accuser d'un meurtre qu'il n'a pas commis. On retrouve dans ce film Elizabeth Depardieu et Jean-François Stevenin. Trois ans plus tard, le cinéaste est aux commandes de Mauvaises Fréquentations, où il dirige la jeune Maud Forget aux côtés cette fois du fils Stevenin, Louis-Ro-binson. Jean-Pierre Ameris était à l’époque venu pré-senter son film au LIDO , film qui a d’ailleurs connu un véritbale succès critique et public.Au début des années 2000, Jean-Pierre Améris réa-lise C'est la vie, avec un Jacques Dutronc en patient atypique, qui redonne le sourire à une jeune infir-

mière, interprétée par Sandrine Bonnaire. Le duo porte littérale-ment le film, qui est aussi un suc-cès populaire, malgré un sujet délicat.Après plusieurs films restés assez confidentiels, Poids léger (2004), Je m’appelle Elisabeth(2006) le réalisateur retravaille pour la télévision avec Maman est folle, qui obtient quatre prix, dont le Grand Prix, au festival de La Rochelle, et, en 2009, le Prix du Meilleur Film TV décerné par le Syndicat de la Critique Cinéma-tographique Française.

Avec Les émotifs anonymes, film au casting assez prestigieux, on retrouve en effet Isabelle Carré aux côtés de Benoit Poelvoorde, Jean-Pierre Améris devrait cette fois faire mouche auprès du pu-blic si l’on en juge les retours des premières projections réservées aux professionnels, comme celle qui nous était proposée au der-nier Congrès de Deauville.

Note d’intention par Jean-Pierre AmérisJ’ai l’impression d’avoir toujours porté ce film en moi. C’est sans doute mon film le plus intime et le plus auto-biographique. J’ai toujours su qu’un jour, je raconterais une histoire autour de cette hyperémotivité, de ce trac que j’ai depuis mon plus jeune âge. Je me souviens que lorsque j’étais enfant et que je devais sortir de la maison, je regardais d’abord par l’entre-bâillement du portail pour vérifier qu’il n’y avait per-sonne dans la rue. Si j’arrivais en retard à l’école j’étais incapable d’entrer dans la classe.Cela s’est encore aggravé à l’adolescence et c’est d’ailleurs pour cela que je me suis pris de passion pour le cinéma. À l’abri des salles obscures, j’ai vraiment res-senti la peur, le suspense, la joie, l’espoir, je pouvais vivre les plus grandes émotions sans me soucier du re-gard des autres.

Lorsque dans les années 2000, j’ai découvert l’existence de ces associations d’émotifs anonymes, j’y suis allé. J’ai aussi fait partie d’un groupe de parole à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière. J’ai découvert d’autres gens, d’autres histoires et j’ai surtout pris conscience du nombre in-croyable de personnes qui souffrent de ce mal-être. Ce qu’un hyperémotif redoute le plus, c’est la mise en pré-sence, l’intimité. L’idée de se retrouver à nu, au propre comme au figuré, le panique. J’étais très étonné d’en-tendre le témoignage de très belles jeunes femmes qui étaient complètement angoissées à l’idée d’un rendez-vous, j’ai vu des hommes, dont j’aurais pu envier l’ap-parente assurance, raconter à quel point la perspective de faire un exposé en public les terrifiait. Je fus à la fois touché et ému par ces détresses quotidiennes

Sortie nationale 22 décembre 2010 Un fi lm de Jean-Pierre Améris

Avec Isabelle Carré, Benoît Poelvoorde, Lorella Cravotta…

France 2010 - Durée : 1h20 min

PROGRAMMES ET HORAIRES SUR : www.grandecran.fr page 29

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page 30 ZOOM n°47 - novembre/décembre 2010 Pour insérer une annonce : par tél. au 05 55 34 32 14 ou par mail, [email protected]

Sortie nationale

le 15 décembre

2010

SYNOPSIS : Rien ne va plus pour le Directeur des Ressources Humaines de la plus grande boulangerie de Jérusalem : il s’est séparé de sa femme, sa fille le boude et il est empêtré dans un boulot qu’il déteste.Suite à la mort accidentelle d’une employée de la boulangerie, un quotidien local accuse l’entreprise d’inhumanité et d’indifférence, dévoilant que personne au sein de l’usine n’avait remarqué l’absence de la jeune femme. Le DRH est alors envoyé en mission par sa patronne pour redorer leur image.C’est le début d’un périple qui l’entraîne des rues mystiques de Jérusalem à la glaciale Roumanie, à la recherche du village de Yulia, cette femme qu’il ne

connaissait pas mais qu’il apprend petit à petit à admirer.A la tête d’un convoi chaotique, entre le fils de la défunte, en révolte contre tous, l’exaspérant journaliste qui « couvre » le voyage, un consul excentrique et un encombrant cer-cueil, le DRH retrouve un peu de son humanité et le goût des « ressources humaines ».

1984 ON ACLEAR DAY YOU CAN SEE DAMASCUS 1992 CUP FINAL 1993 ZOHAR 2002 TEMPTATION2000 VULCAN JUNCTION 2004 LA FIANCÉE SYRIENNE 2008 LES CITRONNIERS 2010 LE DIRECTEUR DES RESSOURCES HUMAINES

Eran Riklis - FILMOGRAPHIE

Eran Riklis : Né à Jérusalem en 1954, Eran Riklis a grandi au Canada, aux Etats-Unis, au Brésil et en Israël. Il est diplômé de la National Film School de Beaconsfi eld, en Angleterre, et travaille dans le cinéma depuis 1975.

Il a réalisé plus de 300 spots publicitaires et fi lms dʼentreprise, et signé de nombreux téléfi lms et séries. En 1984, il tourne son premier long métrage, On a Clear Day You Can SeeDamascus, thriller politique tiré dʼune histoire vraie. Sept ans plus tard, il tourne Cup Final, sélectionné aux festivals de Berlin et de Venise, puis Zohar (1993) qui sʼimpose comme le plus grand succès du box-offi ce israélien des années 90. Il signe en-suite Vulcan Junction, hommage nostalgique au rockʼnʼroll, pri-mé au festival de Haifa en 1999, et Temptation (2002), adap-tation dʼun best-seller israélien. Suivront La Fiancée syrienne (Grand Prix du festival de Montréal, Prix oecuménique et prix de la Fipresci, Prix du public du festival de Locarno, Prix du scénario et du public de Gand, Prix dʼinterprétation masculine de Bastia, Grand prix du festival dʼAuxerre), et Les Citronniers (Prix du public du festival de Berlin en 2008).

Eran Riklis tourne actuellement son nouveau fi lm, Playoff, en Allemagne, qui raconte lʼhistoire du légendaire entraîneur de lʼéquipe israélienne de basket-ball, Max Stoller, et de sa « trahison » à la fi n des années 70 …

Marié à la réalisatrice Dina Riklis et père de deux enfants, Eran vit aujourdʼhui à Tel Aviv, mais se considère avant tout comme un « citoyen du monde ».

Un fi lm de Eran Riklis - Avec Mark Ivanir…

D i r e c t e u r des ressources h u m a i n e s

Israël 2009 - Durée : 1h45 min

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N°47 Novembre/Décembre 2010

JOURNAL GRATUIT TIRÉ À 15 000 EXEMPLAIRES

Le journal de l’actualité Art et Essai du Cinéma le Lido et du Multiplex Grand Écran

Voir page 29

Sortie nationale 22 décembre 2010

Isabelle Carré

Benoît Poelvoorde

Un fi lm de Jean-Pierre Améris

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