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Sorbonne PANTHÉON MAGAZINE DE L'UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE N° 22 | NOVEMBRE 2017 Sorbonne Développement Durable

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SorbonnePANTHÉON

MAGAZINE DE L'UNIVERSITÉ PARIS 1 PANTHÉON-SORBONNE N° 22 | NOVEMBRE 2017

SorbonneDéveloppement

Durable

Éditorial

La recomposition de l’enseigne-ment supérieur francilien, en cours depuis plusieurs années,

semble s’accélérer en cette rentrée, avec l’émergence de nouveaux acteurs de poids. Certains s’interrogent sur la place de notre université dans ce nouveau para-

digme. J’en suis convaincu : Paris 1 Panthéon-Sorbonne est appelée à tenir une place forte et originale. C'est une grande université reconnue au niveau national et international. Au lieu de se disperser et de s'affaiblir dans des alliances qui ne correspondent pas à nos ambitions, nous devons nous ap-puyer fortement sur ce que nous sommes. Dans les domaines des sciences humaines et des sciences sociales, Paris 1 Panthéon-Sorbonne n'a rien à envier aux autres universités. Nous devons travailler nos points forts, rester dans l'esprit qui est le nôtre. Les fusions, qui peuvent être très intéres-santes, peuvent aussi mettre en danger l'identité de certaines institutions.

Nous vivons une période de transition importante, je dirais même en mathématicien que nous sommes dans une singula-rité de notre histoire. La loi LRU sur l'autonomie des univer-sités est très récente, 10 ans, deux mandats et demi du point de vue de la gouvernance universitaire. 10 ans du point de vue des mentalités, c'est court. L'université a dû s'adapter à tous les outils de gestion que nous devons intégrer : gérer le budget, la masse salariale, l’autonomie sous contraintes…

Les bilans d’étape sont importants, mais c’est le bilan à la fin de la Présidence qui est essentiel. L'université ne se posi-tionne pas uniquement dans le temps court, mais également dans le temps moyen et le temps plus long. C’est à cette seule condition que nous pourrons relever les nombreux défis que rencontrent les universités au XXIe siècle.

Georges Haddad, Président de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Directeur de la publication Georges Haddad

Rédacteur en chefJulien Pompey

Ont collaboré à ce numéroBastien François, Antoine Mandel, Guillaume Simiand, Yann Toma

GraphismeGraphic Smile / Laurent Mullot / www.graphicsmile.comMarine Garcia

Crédits photos Pages 1, 3, 18-19, 20, 22, 23 : Martin Argyroglo Photographe / Ice Watch ; P. 2 : Direction de la communication ; P. 3, 4-5 : Facewall / Fayçal Said-Aymé ; P. 3, 6, 7, 8, 11, 15, 16, 25, 35, 37, 38-39, 40, 41, 42-43, 44, 46, 62-63, 64, 66 : Pascal Levy / Direction de la communication ; P. 3, 52-53 : Fabrice Gousset / Cité de la réussite ; P. 10, 12, 13 : Louison Gicquel ; P. 23, 30, 45 : Julien Pompey ; P. 26, 27 : Mathieu Legrand ; P. 32, 33, 48-49, 50 : Flickr ; P. 33, 55, 58, 59, 60 : DR ; P. 36 : Ludwig Favre ; P. 56 : Cité de la réussite ; P. 61 : Radio France ; P. 65 : Marine Garcia / Direction de la communication ; P. 67 : Axone[s] ; P. 68 : L.G.D.J. ; P. 68 : Editions de la Sorbonne ; P. 69 : Creaphis Editions ; P. 69 : La Découverte ; P. 69, 70 : Presses Universitaires de Rennes ; P. 69 : CNRS Editions ; P. 70 : Presses de Sciences Po ; P. 70 : Agone ; P. 70 : Vendémaire Editions ; P. 71 : Félicie d’Estienne d’Orves

RemerciementsHélène Ahrweiler, Délila Allam, François Améli, Alexia Antuofermo, Martin Argyroglo, Elodie Augros, Tristan Azzi, Marie Bardin, Aurélie Bastou, Tina Baudin, Iain Baxter&, Louis Bertrand, Jean-Michel Blanquer, Loïc Blondiaux, Christian de Boissieu, Cécile Borne, Chahira Boutayeb, Gunther Cappelle-Blancard, Julie Chantrel, Laure Christophe, Iglika Christova, Jean-Pierre Coach, Marie-Anne Cohendet, Jezabel Couppey-Soubeyran, Joachim Delpech, Joan Divol, Rose Dupont, Ariane Dupont Kieffer, Laly Emmy, Marine Garcia, Marcial Garcia Gil, Louison Gicquel, Maria Gravari-Barbas, Isabelle Hirtzlin, Samuel Jaabag, Laurent Jaffro, Laurence Jégouzo, Pierre Jousselme, Stéphanie Kamidian, Sylvain Kern, Pénéloppe Komites, Lana Koulischer, Raouda Krid Vivien, Sandra Laugier, Alice Le Flanchec, Anne Le Naëlou, Mireille Lesbros, Pascal Lévêque, Pascal Levy, Thérèse Lortolary, Sandrine Louarrani, Rose Louise-Margot, Marie-Caroline Luce, François-Xavier Lucas, Nicolas Massilia, Pierre Médan, Florian Michel, Françoise Millot-Verissi, Héloïse Nétange, Claire O’Meara, Laurent Ong, Pascal Ory, Elisa Papo, Franck Paquiet, Gilles Pécout, Arnaud Pellissier-Tanon, Béatrice Piazza, Elsa Pompey, Catherine Prieto, Marine Ranouil, Christian Réan, Judith Rochfeld, Dominique Rousseau, Fayçal Said-Aymé, Benjamin Salesse, Juan Manuel Santos, Cléa Seconda, Hadi Slim, Catherine Sofer, Isabelle Sommier, Elsa Steichen, Yann Toma, François-Guy Trébulle, Guillaume Simiand, Elisabeth Von Samson

ImpressionAxiom Graphic

Tirage8 500 exemplaires

ISSN 2265-3252

Université Paris 1 Panthéon-SorbonneDirection de la communication12, place du Panthéon - 75231 Paris cedex 05Tél. : 01 44 07 79 41 / Fax : 01 44 07 79 [email protected]

Magazine disponible au format PDF et flipbook

La reproduction intégrale ou partielle des texteset des illustrations doit faire obligatoirement l’objet d’une demande préalable auprès de la rédaction.Ce numéro a été réalisé avec des encres végétalespar un imprimeur certifié ISO-14 001 respectant toutes les normes environnementales.

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6ENTRETIEN

Georges Haddad : « Créer une vraie

dynamique de partage »

UNIVERSITÉÉVÉNEMENT > PAGE 10 Juan Manuel Santos, 60ème Docteur Honoris Causa de l’université !

PANTHÉON SORBONNE DATA > PAGE 14 Les pratiques sportives des étudiants de l'université

Sommaire

20GRAND ANGLE Des recherches

au service de la COP21

RECHERCHEINITIATIVE > PAGE 24 Le programme Sorbonne Développement Durable

DOSSIER > PAGE 30 Un big bang démocratique pour la société de demain

INTERVIEW > PAGE 34 Pascal Ory : « Créer un lieu de mémoire à la Sorbonne »

40ENQUÊTE

Les nouveautés pédagogiques de la rentrée

FORMATIONZOOM > PAGE 44 Développer la formation continue, une priorité de l’université

FOCUS > PAGE 48 Travailler dans le secteur économique

54PORTRAIT

Sylvain Kern, transmetteur

de réussite

CARRIÈRE

MOUVEMENTS > PAGE 58 Les dernières nominations des diplômés de l'université

64FESTIVAL

Beau succès pour la première édition du

festival Les TroPikantes

ACTUALITÉACTUALITÉS > PAGE 64 Festival, international, exposition, recherche...

PUBLICATIONS > PAGE 68 Les derniers ouvrages rédigés par les enseignants de l'université

Une cérémonie a été organisée au sein du Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le 23 juin dernier, en vue de remettre les insignes et le diplôme de Docteur Honoris Causa de l'université au Président de la République de Colombie et Prix Nobel de la paix, Juan Manuel Santos.

4 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

UN

IVER

SITÉ

UN

IVER

SITÉ

> PAGES 6-9 Georges Haddad : « Créer une vraie dynamique de partage »

> PAGES 10-13 Juan Manuel Santos, 60ème Docteur Honoris Causa de l’université !

> PAGES 14-17 Les pratiques sportives des étudiants de l'université

4 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 5

6 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

UNIVERSITÉ - GRAND ENTRETIEN

Un an et demi après son élection à la présidence de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Georges Haddad dresse un bilan d'étape en cette rentrée 2017/2018 et dévoile ses priorités ainsi que les projets de l’université pour améliorer, entre autres, l’accueil des étudiants et les conditions de travail.

Georges Haddad : « Créer une vraie dynamique de partage »Voici dix-huit mois que vous êtes Président de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Quel bilan d’étape tirez-vous en cette rentrée universitaire ?« Une nouvelle équipe s'est installée à la présidence de l’univer-sité. Qui dit renouvellement, dit nouvel esprit, nouvelle façon de voir les choses. Ce que j'ai voulu, c'est d'abord composer une équipe cohérente et pluraliste, autour d’une volonté partagée de transparence. Il a fallu créer un esprit d'équipe fort dès le début. C’était d’autant plus important que nous avons engagé tout de suite une profonde rénovation des structures administratives. Il a fallu remettre de l'ordre, et faire en sorte que la nouvelle équipe administrative reflète l'esprit de la nouvelle présidence : un esprit de dialogue, de partage. La première mesure, symboli-quement la plus importante, est d'avoir changé de Directeur gé-néral des services (DGS). Une nouvelle DGS, Martine Ruaud, est arrivée fin novembre 2016. Son arrivée a marqué le début d’un vaste renouvellement des directions de services, accentué par des départs volontaires : de nouveaux responsables ont été nommés à la tête de la Direction des affaires financières et du budget, à la communication, à la Direction des ressources hu-maines, à la Formation continue, aux Relations internationales, à la Direction du système d’information et des usages du numé-rique… C'était la première phase de notre démarche : muscler ou renforcer l’efficacité de ces différents services.En parallèle, nous avons mené, en cette première année, une action résolue contre la précarité. Le besoin était grand. Je pense notamment à la situation des agents non titulaires. Signe de l’importance de cette question pour l’équipe présidentielle, un des vice-présidents est directement chargé des questions de personnel et de précarité. Nous avons été attentifs et actifs pour apporter des réponses concrètes : sur les logements, sur les grilles indiciaires des agents non titulaires… C’est un travail qui doit se poursuivre. Nous l’accomplirons conformément à

nos engagements. Cette volonté de soutenir le personnel s’est aussi manifestée vis-à-vis des personnels enseignants, des doc-torants contractuels et des vacataires. C’est un esprit de solida-rité qui s’affirme de manière concrète.

Je pense qu'en un an et demi, nous avons déjà mis en place une dynamique qui montre bien l'esprit de cette présidence pour le temps de mon mandat et bien au-delà : s'appuyer sur ces forces vives qui se mettent en place. L'essentiel est de travailler sur les structures mentales, la façon d'agir, la façon d'être. Nous devons décloisonner au mieux notre université, qui est déjà, dans sa structure, dans sa géométrie, très pluridisciplinaire. Il faut créer une vraie dynamique de partage. »

On a beaucoup parlé, en cette rentrée universitaire, des difficultés rencontrées par les étudiants lors de leur arrivée en licence. Quel est votre point de vue ?« L'accueil et la réussite des étudiants, notamment en licence, est un chantier essentiel. J’y suis très attaché : Paris 1 Pan-théon-Sorbonne est une université qui conjugue formation et recherche, et ce dès les premières années de licence. C’est un des traits fondamentaux de notre ADN universitaire. L’accueil des étudiants en première année a posé de graves problèmes l’an dernier, et plus encore cette année. Je me suis exprimé clairement en interne et dans les médias sur les insuffisances, pour ne pas dire plus, d'APB. Le tirage au sort est insuppor-table pour les jeunes, qui se retrouvent dans des filières qu’ils n’ont pas choisies. Mais le problème vient aussi de l’amont.

« Nous devons décloisonner au mieux notre université, qui est déjà, dans sa

structure, très pluridisciplinaire »

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UNIVERSITÉ - GRAND ENTRETIEN GRAND ENTRETIEN - UNIVERSITÉ

Je crois qu’il faudrait un vrai débat national sur le lien entre le lycée et l'université. En attendant, tous les acteurs universitaires sont mobilisés pour la réussite étudiante : enseignants-chercheurs, personnels administratifs et techniques, qui sont cependant en nombre insuffisant pour un accueil satisfaisant. Des réflexions sont menées, en concertation avec les élus, pour développer l’innova-tion pédagogique, exploiter les potentiels du numérique et ren-forcer l’accompagnement des néo-entrants, notamment à travers une reconfiguration du tutorat étudiant. Les conditions d’études sont un autre facteur essentiel de la réussite étudiante. Je pense, par exemple, aux bibliothèques. Paris 1 Panthéon-Sorbonne a la chance de pouvoir s'appuyer sur des bibliothèques de grande qua-lité : la BIS, Cujas, la bibliothèque de PMF, le réseau des biblio-thèques disciplinaires… Cette qualité est reconnue à l’extérieur, comme le montrent les résultats que nous avons obtenus dans le programme Persée. Du côté des difficultés, toutes les évaluations le confirment : Paris 1 Panthéon-Sorbonne est l’université de France la moins bien dotée en mètres carrés par étudiant. Des-serrer cet étau nécessite un travail permanent, et un soutien réel du ministère. Nous avons renforcé notre partenariat avec le Crous pour des espaces de restauration et de convivialité. Cette bonne entente nous laisse espérer des développements favorables. Plus largement, nous devons accélérer sur le sujet de l’accueil des étudiants, je pense en particulier aux étudiants en situation de handicap. Du côté de l’accueil pédagogique, nous devons faire davantage pour la rénovation des espaces, pour rendre les amphi-théâtres plus agréables (l'amphi N du centre PMF a été rénové). C’est un chantier permanent. Nous voulons aussi davantage d’es-paces de vie pour les étudiants, des tiers-lieux… Un beau projet, baptisé 'Parisculteurs', va par exemple permettre de végétaliser les toits des centres Panthéon et PMF, et d’en ouvrir une partie au public. C’est la marque que l’université se saisit concrètement des enjeux du développement durable et les met au service d’un meilleur accueil. Pour pallier durablement ce manque de locaux, j'ai voulu accélérer et renforcer une dynamique mise en place par mes prédécesseurs, avec de grands projets immobiliers, Lourcine et Condorcet notamment. On peut saluer des avancées récentes. Pour le site de la Chapelle, le projet architectural privilégié par Paris 1 Panthéon-Sorbonne l’a emporté. Et quelques projets d'avenir autour des arts et du patrimoine, mais ce sera pour le bilan de l'an prochain…Enfin, la sécurité est un élément très important. Nous avons été très actifs pour que l'université soit au niveau des attentes sur le sujet, notamment en direction des étudiants. Les personnels chargés de la sécurité et de l’hygiène doivent être soutenus dans leurs missions. L’affaire est délicate : assurer cette sécurité a des incidences budgétaires, qu’il va falloir prendre en compte avec l’aide des tutelles. »

« La formation tout au long de la vie prend à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, depuis le début de notre présidence,

une nouvelle dimension »

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UNIVERSITÉ - GRAND ENTRETIEN

Quelles sont les priorités pour les autres niveaux (master et doctorat) ?« Le master est un échelon essentiel. Nous devons soutenir au maximum les étudiants, leur donner les moyens d’accomplir leur parcours d'une manière conforme à leurs espérances. Un travail essentiel a été mis en place pour adapter notre université à la réforme des masters. Il doit se poursuivre dans la nouvelle offre de formation qui verra le jour en 2019. Quant au doctorat, c’est un des points forts de l'université. J’aime à rappeler que nous avons franchi la barre de 370 doctorats soutenus par an, soit symboliquement plus d’un doctorat par jour. Pour saluer le travail de tous ces étudiants, nous allons créer cette année une cérémonie de remise du doctorat. Nous sommes au cœur de notre fonction : former à la recherche et par la recherche. Nos écoles doctorales doivent être encouragées. L’an prochain verra le lancement des assises de la recherche de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Elles auront pour fonction d’en définir les exigences, les besoins, mais aussi en toute transparence les périls et les promesses. Enfin, il y a une vie après le doctorat : nous devons insister sur les programmes postdoctoraux, et plus largement aider nos docteurs à préparer leurs carrières futures, qu’elles soient universitaires ou non. L’insertion professionnelle est le grand chantier à ouvrir pour répondre à la mutation du pays. »

Une volonté de renouveler la formation continue a été affirmée, dans la perspective de la réforme de la formation professionnelle. Quels sont les atouts de Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans cette évolution ?« La formation tout au long de la vie prend à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, depuis le début de notre présidence, une nouvelle dimension. Nous avons renforcé la restructuration de notre centre de formation, en recrutant un directeur extérieur expert dans ce domaine. Il s’est attelé à la mise en conformité urgente de nos procédures. Avec cette professionnalisation, Formation Continue Panthéon-Sorbonne (FCPS) offre désormais un gui-chet unique, un centre d’expertise et de veille règlementaire au service des composantes. L’offre a été profondément renou-

velée en concertation avec les enseignant-chercheurs, avec le lancement cette rentrée d’un catalogue de formations courtes, orientées métiers. Les formations plus longues, en partenariat avec nos composantes, vont aussi être renforcées. »

Le projet stratégique, voté l’an dernier, a mis le numérique au premier rang des priorités de l’université. Pouvez-vous nous en dire plus ?« Je suis heureux de voir se développer à Paris 1 Panthéon-Sor-bonne de très beaux projets autour des humanités numériques. Je veux comprendre cette expression comme une manière de mettre le numérique au service des besoins de l'humain. Ces moyens vont changer les structures mentales, tout en préser-vant l'identité classique de l'université, c'est-à-dire l'enseigne-ment présentiel. Nous devons utiliser les technologies digitales pour faire de l’université un laboratoire, expérimenter, aller vers plus d’enseignement hybride. Le numérique permet aussi d’élargir l’accès au savoir, en France et à l'étranger. C’est un facteur de rayonnement international, qui nous permet de mon-trer ce que nous sommes, la qualité de nos enseignements. Il s’agit aussi d’un moyen de ne pas rester dans la tour d'ivoire universitaire. Enfin, cela permet d’affirmer, comme le font beaucoup de nos partenaires, que nous sommes des acteurs du développement intégrés aux enjeux et conscients des attentes formulées à notre égard. »

Le projet de fondation s’inscrit dans une logique similaire ?« Je parlais d’ouverture à la société : la fondation universitaire, qui va voir le jour dans les semaines qui viennent, va y contri-buer. Elle sera construite avec des partenaires socio-écono-miques qui viendront participer de manière forte et originale au développement de notre université. Il ne s’agit pas seulement d’attirer des ressources propres, mais également de construire avec nos partenaires, qu’ils soient fondateurs ou donateurs, des projets innovants au service des missions de l’université, la for-mation et la recherche. »

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UNIVERSITÉ - GRAND ENTRETIEN GRAND ENTRETIEN - UNIVERSITÉ

Vous parlez de partenaires. Où en sont les projets d’association, après la sortie d’héSam ?« Il était important pour Paris 1 Panthéon-Sorbonne de retrou-ver une liberté d'action. Un large consensus, en novembre 2016, nous a portés à sortir de la ComUE dans laquelle nous étions. Nous devions regagner en innovation, en créativité. Nous res-pectons tous les partenaires d’héSam, mais Paris 1 Panthéon-Sorbonne ne trouvait pas dans ce cadre de mutualisation trop contrainte à exprimer son esprit, fait d’ouverture, de solidarité et de coopération. Nous venons donc d’achever le processus de sortie, et il est de mon devoir de construire une nouvelle façon de coopérer avec des partenaires locaux, mais aussi européens. Je tiens à dire combien notre partenariat avec l'ESCP Europe, sortie d’héSam en même temps que nous, est important, et cor-respond aux exigences d’ouverture d’un grand nombre de nos étudiants et personnels.Nous ne voulons pas une association qui soit contraignante d'un point de vue bureaucratique, mais une association portée par des projets innovants et des projets d'avenir utiles à notre uni-versité et à nos partenaires. Il n’y aura pas de fusion, pas de mutualisation sur le modèle de ces dernières années. Ce modèle a montré ses limites. Chacun garde son identité, sa liberté d'ac-tion, mais toujours dans un esprit de partage et d'innovation. Nous voulons ouvrir le champ associatif à un niveau interna-tional, avec de grandes institutions et universités européennes qui nous rejoindront dans ce programme pour l’instant baptisé 'Sorbonne Alliances'. Il sera lancé avant la fin de l'année. Il est urgent de ne pas attendre, d’officialiser ce projet, quitte à ce que d'autres partenaires nous rejoignent ensuite. »

Un moment important de la rentrée universitaire est la discussion du budget de l’établissement, qui sera bientôt présenté devant le Conseil d'administration…« Ce que je veux, c'est un budget sincère, si possible en équi-libre. Nous devons éviter autant que faire se peut le déficit mais, en même temps, ne pas mettre l'université dans une situation impossible. J'espère qu'en 2018, grâce à la fondation, grâce à la formation continue, des ressources propres permettront d'alléger nos contraintes. Mais ces transformations n'opèreront pas en un an. Se situer uniquement dans le temps court serait préjudiciable. Nous intervenons, pour employer une expression mathématique, sur des dynamiques à effet retardé. Les résultats viendront le plus rapidement possible, mais faire des promesses à court terme n’a pas de sens. Rappelons tout de même que nous avons obtenu du ministère, l’an dernier, la création de 13 postes d’enseignants-chercheurs. C’est une bouffée d'oxygène, mais

qui s’est accompagnée de gels de postes, malheureusement indispensables pour construire un budget équilibré. Geler des postes pour équilibrer un budget ne fait pas partie de notre phi-losophie. Cette année encore, aucun gel de postes de BIATSS n’est prévu. Chaque poste gelé est, pour moi, une souffrance réelle et sincère. Malheureusement, dans l'exercice qui est le mien de Président d'université, je dois essayer de construire un budget en équilibre, c’est la meilleure option pour l’image de l’université et pour son fonctionnement. »

Après la première phase de votre action, celle du diagnostic et du changement de DGS, puis celle du renouvellement de l’encadrement administratif, quelle est la prochaine étape ?« Je souhaite déployer un dialogue social fort avec tous les membres de notre communauté : directions, organisations syndicales, composantes. J’aimerais que tous les responsables s'associent à cet esprit de dialogue, de partage et d'action en commun pour relever les prochains défis. Il faut qu’il y ait une appropriation de cette démarche, avec des réunions régulières d'information et de mobilisation sur tous les thèmes qui les concernent. Nous devons renforcer nos outils de communica-tion interne sans relâcher l’effort vis à vis de l’extérieur. »

Quels autres projets souhaiteriez-vous voir mis en œuvre ?« Une grande université doit prendre toute sa place au niveau international. Paris 1 Panthéon-Sorbonne est une grande uni-versité européenne, tournée vers le développement, tout parti-culièrement en direction du sud méditerranéen et des pays du Sud, l’Afrique en priorité. Une autre idée me tient à cœur : je veux que notre université agisse de manière plus décisive en faveur de l’égalité et contre le harcèlement. Une cellule d’ac-cueil des victimes est en cours de constitution, tant pour les étudiants et les étudiantes que pour les personnels enseignants et BIATSS. Enfin, je veux alléger les lourdeurs administratives, faciliter la construction de projets. C’est pour cela que j’ai vou-lu qu’une cellule d’aide au montage de projets soit lancée. Je suis conscient moi-même, en tant qu'enseignant-chercheur, que dans un contexte très concurrentiel, avec les PIA, les EUR, les Sociétés universitaires de recherche, le travail de montage des dossiers soit extrêmement chronophage. Ce fonctionnement implique un investissement en temps et en énergie qui est par-fois préjudiciable au travail des collègues. Aider à accomplir cette tâche est une des fonctions d'une université moderne, les meilleurs établissements dans les classements internationaux le font depuis longtemps. Aujourd'hui, nous travaillons encore dans une forme d'artisanat, avec des montages dans l'urgence. Nous devons développer une vraie structure opérationnelle en soutien à ces projets qui font une grande université ! »

Propos recueillis par Guillaume Simiand

« Nous voulons une association portée par des projets innovants utiles à notre

université et à nos partenaires »

Depuis sa création, en 1971, Paris 1 Panthéon-Sorbonne a honoré plusieurs chefs d’Etat et hommes politiques par la remise d’un Doctorat Honoris Causa, reconnaissant

leur rôle dans la promotion du savoir et de la recherche, ainsi que leur engagement pour la démocratie, la paix et le respect des valeurs et des principes inscrits dans la Déclaration Univer-selle des Droits de l’Homme. Après des personnalités telles que Nelson Mandela en 1996, Kofi Annan en 1998, Mikhaïl Gorbat-chev en 2001 ou encore, il y a un peu plus d’un an, Ban Ki-moon [Cf. Panthéon Sorbonne magazine n°18], l’ancien Secrétaire gé-néral de l’Organisation des Nations Unies (ONU), l’université a décidé de remettre le titre et les insignes de Docteur Honoris Causa à Juan Manuel Santos, le Président de la République de Colombie et Prix Nobel de la paix 2016.

Une Sorbonne se faisant colombienneCette prestigieuse cérémonie s’est déroulée au sein du Grand Amphithéâtre de la Sorbonne, le vendredi 23 juin dernier, et a rassemblé un public très nombreux composé de ministres, de hautes personnalités, de professeurs et d’étudiants français et colombiens. Après l’entrée du cortège académique constitué de professeurs de l’université ayant spécialement revêtu leurs toges de couleurs, sur La Gota Fria d’Emiliano Zuleta, inter-prétée par un quatuor de l’Orchestre et Chœur des Universités de Paris (OCUP), Juan Manuel Santos s’est installé aux côtés de Jean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education nationale ; Gilles Pécout, Recteur de la région académique Île-de-France et Chancelier des Universités de Paris ; Georges Haddad, Pré-sident de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; et Maria Gravari-Barbas, Vice-Présidente aux Relations Internationales de l’université. Après une brève introduction prononcée par Annick Lempé-rière, professeure des universités à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et maîtresse de cette cérémonie, Gilles Pécout a tout d’abord adressé un message de bienvenue à Juan Manuel Santos, en fai-sant un rappel historique. « La Sorbonne retrouve le privilège d’accueillir un grand homme d’Etat, dont l’œuvre de paix a été reconnue par le monde. C’est une façon de renouer avec

une tradition centenaire. En effet, le Doctorat Honoris Causa de la Sorbonne a été créé après la Première Guerre mondiale, et son premier récipiendaire fut le Président Thomas Woodrow Wilson. Il y a un peu plus de 20 ans, c’est un autre Nobel, le Président Mandela, qui reçut le Doctorat Honoris Causa de l’une des universités héritières de la vieille Sorbonne, Paris 1 Panthéon-Sorbonne. C’est en effet à cette université que nous devons l’honneur de votre présence », a-t-il d’abord rappelé. « Si la Sorbonne se fait colombienne aujourd’hui, c’est qu’une parcelle de l’histoire de votre pays fut française. Une parabole

Juan Manuel Santos, 60ème Docteur Honoris Causa de l’université !

UNIVERSITÉ - ÉVÉNEMENT

10 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 11

L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a remis le diplôme et les insignes de Docteur Honoris Causa à Juan Manuel Santos, Président de la République de Colombie et Prix Nobel de la paix, le 23 juin 2017, depuis le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne.

Juan Manuel Santos, 60ème Docteur Honoris Causa de l’université !

« La Sorbonne retrouve le privilège d’accueillir un grand

homme d’Etat, dont l’œuvre de paix a été reconnue par le monde »

lie nos destins culturels et savants à des idéaux publics com-muns depuis deux siècles. Les universités et les grandes écoles de Paris sont fières de contribuer à l’accueil des étudiants co-

lombiens en France, leur troisième destination mondiale, et en tout premier lieu Paris 1 Panthéon-Sorbonne », a-t-il ensuite ajouté, avant de remettre au Président Juan Manuel Santos la Grande Médaille de la Chancellerie des Universités de Paris.

La politique ou l’art de créer une intelligence collectiveJean-Michel Blanquer, Ministre de l’Education nationale mais également ancien Président de l’Institut des Amériques et spé-cialiste reconnu de l’Amérique latine, a ensuite pris la parole.

UNIVERSITÉ - ÉVÉNEMENT

10 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 11

ÉVÉNEMENT - UNIVERSITÉ

« Ce que nous célébrons aujourd’hui, avec ce Doctorat Honoris Causa, ce n’est pas seulement le Président d’un grand pays ami, mais d’abord le courage d’un Colombien qui a su parier sur la sortie de la violence par le dialogue et le respect de l’état de droit. Le courage est la vertu politique fondamentale. (…) Le courage, c’est aussi savoir mener la guerre tout en étant un homme de paix car, pour vous, la guerre est toujours restée un moyen, et non une fin. Une fois les possibilités de la guerre épuisées, vous avez su ajouter une vertu au courage : la magna-nimité », a d’abord souligné Jean-Michel Blanquer. « Vous avez fait le pari des mots sur l’esprit des armes. Vous avez fait le pari de l’intelligence contre les passions tristes. Vous nous avez rappelé que la confiance vaut mieux que des bataillons. Vous avez su élever l’intérêt national pour faire d’anciens hors-la-loi des alliés de la démocratie. Vous avez su proposer d’échanger les armes contre des bulletins de vote. La politique n’est pas l’art de la séparation : elle n’est pas l’art de définir des amis et des ennemis, comme cela a parfois été fait et dit… C’est plu-tôt l’art de rassembler, de créer une intelligence collective afin d’œuvrer au bien commun. Gouverner dans l’intérêt du peuple, et non d’une minorité, telle est d’ailleurs la définition que Périclès donnait à la démocratie. Ce long dialogue fut semé d’embûches, et mille occasions auraient pu vous faire renon-cer… Mais vous avez également eu un autre courage, celui de l’obstination ! », a-t-il ajouté. Avant de conclure son discours par ces mots très forts : « Nous sommes deux Républiques qui sont sœurs. Sœurs parce qu’elles sont nées sous le même soleil de juillet, et de ce fait nos fêtes nationales sont rapprochées par leurs dates comme par leur esprit. Nous sommes deux Répu-bliques sœurs affamées de liberté ! Nous sommes aussi deux Républiques sœurs qui connaissent, après tant de vicissitudes, les valeurs de la paix ! »

De l’importance du rôle joué par les universitésGeorges Haddad, Président de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, a de son côté insisté sur le fait que Juan Manuel Santos était « le deuxième chef d’Etat, Prix Nobel de la paix, à recevoir le Doctorat Honoris Causa de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne que j’ai l’honneur de présider. Votre prédécesseur s’appelait Nelson Mandela, dont l’action et le courage illumineront nos consciences, génération après géné-ration ! » Il a ensuite souligné le rôle important joué par les universités, en France comme à l’étranger. « Par ses missions de transmission des savoirs et des savoir-faire, de production de connaissances nouvelles par la recherche, l’université, en France comme en Colombie et partout dans le monde, ambi-tionne de former par la recherche et à la recherche, tout au long de la vie, des étudiants capables de s’inscrire dans une citoyenneté mondiale active et engagée. Citoyenneté mondiale pour laquelle l’esprit critique et créatif, la rationalité positive, jouent un rôle essentiel en vue de l’édification sans cesse renou-velée d’un monde juste, solidaire et viable. »Le discours d’éloge à Juan Manuel Santos a par la suite été pro-noncé par Maria Gravari-Barbas, professeure des universités en géographie et Vice-Présidente aux Relations Internationales de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « En décernant un Doctorat Honoris Causa au Président Juan Manuel Santos, l’université rend hommage à un homme politique qui a marqué l’histoire du monde en ce début du IIIe millénaire », a-t-elle tout d’abord déclaré. « C’est pour tous les messages positifs et engagés que votre pays nous envoie que les yeux du monde entier sont au-jourd’hui tournés vers la Colombie. C’est pour cet ensemble de raisons que notre université, engagée - à travers la lutte qui est la nôtre, celle pour la création et la dissémination de connaissances - dans les causes que vous avez portées avec tellement d’intelligence et de détermination que nous sommes profondément honorés de vous décerner aujourd’hui, Monsieur le Président, le Doctorat Honoris Causa de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne ! »

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« Vous avez fait le pari des mots sur l’esprit des armes. Vous avez

fait le pari de l’intelligence contre les passions tristes »

« Le deuxième chef d’Etat, Prix Nobel de la paix, à recevoir le

Doctorat Honoris Causa de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne

après Nelson Mandela »

Remise des insignes et du diplôme de Docteur Honoris CausaComme le veut la tradition, c’est au terme de cette vibrante laudatio que le chef d’Etat colombien a reçu les insignes et le diplôme de Docteur Honoris Causa des mains du Président Georges Haddad, avant de prononcer son discours de remercie-ments, retransmis en direct sur certaines chaînes de télévision colombiennes notamment. « Je viens aujourd’hui à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - l’une des plus anciennes, des plus reconnues et admirées du monde entier - et je suis ému en suivant les pas de tant d’hommes et de femmes qui ont cultivé le savoir et les vertus de ce formidable centre académique. C’est avec une immense gratitude mais aussi avec humilité que je viens rece-voir, en mon nom et au nom de mon peuple, ce titre de Docteur Honoris Causa, que j’emmènerai avec moi comme le plus pré-cieux des diplômes. Je l’entends comme une reconnaissance de l’effort des Colombiens pour parvenir à la paix sur notre sol, un engagement longtemps frustré mais que finalement nous avons pu conclure avec succès, mettant fin à une guerre absurde entre des enfants d’une même Nation. Merci à la France, merci à cette magnifique université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et merci à ceux qui ont proposé mon nom pour ce titre honorifique afin de rendre - par l’intermédiaire de son humble serviteur - un hom-mage à la paix en Colombie », a d’abord tenu à remercier Juan Manuel Santos. « Les liens culturels et intellectuels entre nos deux pays sont exceptionnels. Combien de Colombiens comme Eduardo Santos ont traversé l’océan pour rechercher en France la lumière de la raison ? Ce sont des générations complètes de professionnels, d’universitaires, d’artistes, de juristes dont les rêves se sont reflétés dans les eaux de la Seine et qui ont satisfait leur soif de connaissances aux plus exquises sources du savoir, comme cette université. Et l’échange est maintenant à double sens. Il y a aujourd’hui près de 3700 étudiants colombiens en France, et 500 étudiants, professeurs et chercheurs français en Colombie », a-t-il affirmé.

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La paix, un processus irréversible en Colombie désormaisLe Président Santos a poursuivi son discours en insistant sur le fait que « la paix en Colombie est un processus irréversible ! Aujourd’hui, les Colombiens apprennent à pardonner, à vivre ensemble, à respecter les différences, à débattre sans violence, à se souvenir sans condamner. En d’autres termes, nous appre-nons à être humains, véritablement humains. (…) Notre peuple s’appelle le monde et notre race s’appelle humanité. Moi, Juan Manuel Santos, je suis Colombien, de même que la majorité de vous qui m’écoutez, vous êtes français, mais avant tout et sur-tout, une seule condition nous unit : nous sommes les habitants d’une maison commune, qui est la Terre. Nous sommes humains ! Aujourd’hui, depuis Paris, depuis la Sorbonne, haut lieu de la raison, je fais un appel pour que nous reconnaissions cette vérité élémentaire et - cela est encore plus important - pour que nous vivions et nous comportions conformément à elle. Reconnaître l’humanité commune implique d’être tolérants, d’adopter et de valoriser la diversité, d’avoir de la compassion et de la compréhension vis-à-vis des sentiments des autres, de croire que la forme de l’amour - dans sa plus haute dimension spirituelle - peut vaincre la force de la peur, laquelle se traduit en haine, discrimination et exclusion. » Enfin, le Président Juan Manuel Santos a conclu son discours en déclarant : « Le monde du XXIe siècle, notre monde, un monde qui affronte le fléau du terrorisme, le problème des migrations, le réveil de la xéno-phobie et aussi la menace d’un conflit nucléaire, doit prendre la bonne décision. Pour cela, nous sommes libres : de choisir ! Moi, je choisis d’être humain. Libre et humain, égalitaire et hu-main. Fraternel… et humain ! Que ce choix soit notre héritage ! Merci beaucoup ! », a-t-il conclu sous les applaudissements.

Julien Pompey

« C’est avec une immense gratitude mais aussi avec humilité que je viens

recevoir, en mon nom et au nom de mon peuple, ce titre de Docteur

Honoris Causa »

  Plus d'informations sur cette cérémonie de remise des insignes de Docteur Honoris Causa. www.univ-paris1.fr/services/communication/evenements/doctorat-honoris-causa-2017/

  Revivez la cérémonie de Doctorat Honoris Causa en vidéo. www.youtube.com/watch?time_continue=1510&v=_5vnBm9gK7c

Les pratiques sportives des étudiants

Les étudiants de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne sont également des sportifs engagés. L’Observatoire des Résultats, de l’Insertion professionnelle et de la Vie Etudiante (ORIVE) vient en effet de dévoiler sa dernière enquête sur les pratiques sportives au sein et en dehors de l’université !

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au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Si, globalement, environ deux étudiants sur dix déclarent pratiquer au moins une partie de leurs activités à l’université, cette proportion est la plus forte en milieu de cycle (L3 et M1), pouvant atteindre jusqu’à 23 %. A l’inverse, et sans doute en raison d’une moins bonne connais-sance des services, les L1 et M2 ne sont respectivement que 16 % et 10 % dans cette situation. Autre élément intéressant : en termes de différences par sexe, 61 % des étudiants pratiquent une activité sportive à Paris 1 Panthéon-Sorbonne ou en dehors, contre 48 % des étudiantes. Ces écarts sont moindres en master (58 % pour les hommes contre 54 % pour les femmes) qu’en licence (respectivement 63 % et 47 %).

Paris 1 Panthéon-Sorbonne est une université particuliè-rement active et sportive. L’Observatoire des Résultats, de l’Insertion professionnelle et de la Vie Etudiante

(ORIVE), qui réalise des enquêtes détaillées diverses et variées (Cf. Encadré page 17), vient en effet de publier une nou-velle note sur les pratiques sportives des étudiants de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il en ressort notamment qu’un étudiant sur deux pratique une activité sportive. Ce chiffre varie relativement peu en fonction du niveau d’études, oscillant entre 51 % pour les étudiants en première année de licence et 55 % pour ceux de master 2 (Cf. Figure n°1). Le niveau est toutefois plus déter-minant en ce qui concerne la pratique d’une activité sportive

Figure n°1 : Pratique d’une activité sportive (au moins une fois par semaine)

Une vie sportive intense au sein et en dehors de l'université

Master 1

Master 2

Licence 1

Licence 3

Sport à la fois à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et en dehors

Sport au sein de Paris 1 Panthéon-Sorbonne uniquement

Sport en dehors de Paris 1 Panthéon-Sorbonne uniquement

UNIVERSITÉ - PANTHÉON SORBONNE DATA PANTHÉON SORBONNE DATA - UNIVERSITÉ

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Ce système est d’autant plus plébiscité qu’il est bien connu : quatre étudiants interrogés sur cinq affirment en connaître l’existence, en dehors de la deuxième année de master. La santé et la détente sont les motivations les plus fréquem-ment citées en dehors du bonus, et sont d’autant plus fréquentes que le niveau d’études augmente. Seulement 36 % à 42 % des étudiants de première année de licence en font mention tandis qu’ils sont entre 62 % et 67 % à le faire en master 2. A l’inverse, la découverte de nouvelles activités et la compétition sont deux motivations moins courantes et plus sexuées : alors que les étu-diantes préfèrent la première, les étudiants privilégient, eux, plutôt la seconde.

Les trois-quarts des étudiants pratiquant une activité spor-tive à Paris 1 Panthéon-Sorbonne sont inscrits en forma-tion qualifiante. Cette proportion atteint un maximum de

80 % en première année de licence. Des inscriptions en forma-tion personnelle sont également citées par environ un quart des répondants, mais les inscriptions à l’Association Sportive (AS) restent encore peu courantes, avec un taux inférieur à 10 %.L’intégration du sport dans le cursus universitaire, et plus spécifiquement l’accès au bonus, occupe donc une place majeure, c'est la raison la plus citée pour justifier la pra-tique d’un sport à l’université. Entre 52 % et 67 % des étu-diants hors M2 la citent selon le niveau (Cf. Figure n°2).

Figure n°2 : Raisons pour exercer une activité sportive à Paris 1 Panthéon-Sorbonne (plusieurs réponses possibles)

Le grand attrait du bonus auprès des étudiants de l'université

Licence 1Licence 3Master 1Master 2

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Avec 147 pratiquants parmi les étudiants interrogés par l’ORIVE, soit 9 % du total, la musculation arrive en tête des sports les plus pratiqués au sein de l’UEFAPS,

le service des sports de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, en charge d’organiser et de promouvoir les activités sportives à destination des étudiants et du personnel de l’université. Cette discipline est suivie de près par le badminton (7 %), le volley-ball et le fit-ness (6 % chacun) (Cf. Figure n°3). Toutefois, si l’on regroupe la multitude de sports déclarés en catégories, les sports collec-tifs arrivent en tête (26 % des sports cités) devant les activités physiques d’entretien - dont dépend la musculation - (21 %) et les sports de raquette (16 %). Si l’on peut retrouver quelques similitudes avec les sports pratiqués en dehors de

Les sports les plus pratiqués à l'université Paris 1 Panthéon-SorbonneParis 1 Panthéon-Sorbonne - les activités d’entretien telles que la musculation ou le fitness y sont également majoritaires -, il existe un certain nombre de différences. Premièrement, la variété des activités est bien plus grande et favorise la dis-persion des pratiques. Ensuite, la quantité d’activités est plus importante : à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, moins de 1 % des inscrits à l’UEFAPS pratiquent deux activités ou davantage ; à l’extérieur, ils sont 15 % à déclarer pratiquer plusieurs sports en parallèle. Par ailleurs, la pratique très fréquente d’activités de course à pied - jogging, running, footing… - est particuliè-rement visible en dehors de l’université, mais elle correspond à une forme de sport qui nécessite peu d’encadrement, et ne se retrouve donc pas à l’UEFAPS.

Figure n°3 : Répartition des types d’activités sportives pratiquées à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et en dehors

Paris 1 Panthéon-Sorbonne

Hors Paris 1 Panthéon-Sorbonne

UNIVERSITÉ - PANTHÉON SORBONNE DATA PANTHÉON SORBONNE DATA - UNIVERSITÉ

  Pour en savoir plus. orive.univ-paris1.fr

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Lorsqu’on interroge les 82 % d’étudiants qui ne possèdent pas d’inscription à l’UEFAPS sur leur désir de s’y ins-crire, plus de la moitié d’entre eux (56 % en moyenne,

légèrement davantage en licence) disent qu’ils auraient souhaité pratiquer une activité sportive à Paris 1 Panthéon- Sorbonne s’ils en avaient eu la possibilité. Cette demande varie assez peu en fonction du niveau d’études, mais davantage sui-vant la discipline. Les raisons invoquées pour expliquer l’ab-sence d’inscription des étudiants qui l’auraient souhaité sont le plus souvent liées à l’organisation des activités. Les deux raisons les plus fréquentes, quel que soit le niveau d’études, sont d’une part le manque de place (42 %) et, d’autre part, les horaires pro-posés, jugés incompatibles avec leur emploi du temps (38 %).

Figure n°4 : Part des étudiants ayant pu s’inscrire aux activités sportives de l’université qu’ils souhaitaient

Un désir de s’inscrire aux activités proposées par le service des sportsLe manque de temps personnel arrive en troisième position, et est plus souvent mentionné en master (35 % contre 25 % en première année de licence). L’offre sportive de Paris 1 Pan-théon-Sorbonne n’est pas remise en cause : seulement 4 % des étudiants invoquent l’absence du sport souhaité comme cause de leur non-inscription. Ces contraintes rejoignent celles évo-quées par les étudiants qui se sont inscrits pour une activité à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, mais auraient souhaité s’inscrire dans davantage d’activités. 77 % d’entre eux citent le manque de place et 44 % l’incompatibilité des horaires avec leur emploi du temps. Pour autant, au total, six inscrits à l’UEFAPS sur dix ont pu accéder à la totalité des activités qu’ils souhaitaient, 26 % n’ont eu accès qu’à une partie d’entre elles, et 12 % à aucune.

MéThodologIE dE l’ENqUêTE

Chaque année, l’ORIVE de l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne réalise les enquêtes ‘Premières semaines à l’univer-sité’ et ‘Conditions d’études’. En 2015-2016, elles concernaient respectivement les étudiants en première année de licence (L1), de troisième année de licence ainsi que ceux de master et de master 2 (L3, M1 et M2). Sur plus de 15 000 étudiants inscrits dans ces quatre niveaux d’études, 4 143 étudiants de L1, 3 073 étudiants de L3 et 2 765 étudiants de master ont répondu à l’en-quête, soit un taux de réponse de 76 % en licence et de 28 % en master. Chaque édition de ces enquêtes comporte un module

sur un thème spécifique. Cette année, il s’agissait d’interroger les étudiants sur leur pratique sportive au sein et en dehors de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.Mode de collecte : En licence, l’enquête a été réalisée sous la forme d’un questionnaire papier administré lors d’une séance de travaux dirigés d’une manière obligatoire. Elle s’est déroulée en novembre 2015 en L1 et en mars 2016 en L3. Les étudiants de master ont, pour leur part, été interrogés au travers d’un ques-tionnaire en ligne au printemps 2016.

  Le service des sports de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. uefaps.univ-paris1.fr/

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> PAGES 20-23 Des recherches à Paris 1 Panthéon-Sorbonne au service des engagements de la COP21

> PAGES 24-29 Le programme Sorbonne Développement Durable

> PAGES 30-33 Un big bang démocratique pour la société de demain

> PAGES 34-37 Pascal Ory : « Créer un lieu de mémoire à la Sorbonne »

Après s'être mobilisée à de nombreuses reprises, comme lors de l'installation écologique et éphémère 'Ice Watch' de l'artiste Olafur Eliasson ou en organisant une grande semaine spéciale, l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne poursuit ses efforts en faveur du développement durable et des engagements pris lors de la COP21.

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L’université s’est grandement activée et investie lors de la Conférence de Paris 2015, et elle continue désormais au travers de plusieurs grands projets, en partenariat avec des établissements étrangers. Le point sur certaines recherches entreprises avec Antoine Mandel, maître de conférences à Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Des recherches à Paris 1 Panthéon-Sorbonne au service des engagements de la COP21

RECHERCHE - GRAND ANGLE

L'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne s'est très forte-ment mobilisée à l'occasion de la COP21 afin de montrer ce que les sciences juridiques, humaines et sociales pou-

vaient apporter à la construction d'un projet global de résolu-tion de la crise climatique. Une conférence internationale sur les dynamiques sociales face au changement climatique avait ain-si réuni les meilleurs spécialistes académiques du sujet et des per-sonnalités marquantes de la lutte pour la protection de l'environ-nement comme Ségolène Royal,

alors Ministre de l’Ecologie, du Développement durable et de l’Energie, ou Klaus Toepfer, ancien directeur du Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE). Un ouvrage intitulé Penser le changement climatique avait été édité par les Publications de la Sorbonne. Les galeries du Centre Pan-

théon étaient devenues, le temps d'une semaine durable, le lieu privilégié d'expositions d'artistes engagés dans la lutte contre le changement climatique comme Olafur Eliasson et son exposition 'Ice Watch' ou Lucy + Jorge Orta.

« Paris 1 Panthéon-Sorbonne s'est très fortement mobilisée à l'occasion de la COP21 afin de montrer ce que les sciences juridiques, humaines et

sociales pouvaient apporter »

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L'installation écologique et éphémère de l'artiste Olafur Eliasson s'est déroulée durant la COP21 sur la place du Panthéon, en partenariat avec l'université et avec la participation des étudiants en art du 'Master in Arts and Vision' (MAVI) de Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Des recherches à Paris 1 Panthéon-Sorbonne au service des engagements de la COP21

GRAND ANGLE - RECHERCHE

Pour un système financier au service du développement durableLe projet 'Dolfins', mené en partenariat avec notamment l'Insti-tut de Finance de l'Université de Zürich et l'University College de Londres, vise à identifier les transformations du système financier nécessaires pour aligner ces objectifs avec ceux d'un développement durable. L'un des résultats majeurs de ce projet est l'élaboration d'une méthodologie de stress-test du système financier face au risque carbone, qui a récemment fait l'objet d'un article dans la revue Nature Climate Change1.

Du point de vue des sciences physiques, il est évident que le maintien du réchauffement climatique en-dessous de 2°C im-plique qu’une large part des réserves avérées de combustibles fossiles soient 'imbrûlables'. La mise en œuvre d’une politique climatique ambitieuse devrait donc conduire à des déprécia-tions d’actifs importantes dans le secteur de l’énergie. Plus généralement, la transition énergétique pourrait induire des changements majeurs dans la structure productive et, corréla-tivement, dans la valeur d’une large gamme d’actifs financiers. L’incertitude sur l’étendue possible de ces impacts est un sujet de préoccupation pour les autorités de régulation financière, que la crise financière liée aux subprimes a rendu particulière-ment attentives aux risques de propagation des chocs.

Les deux piliers de la politique climatique ajoutés par le Traité de ParisCette mobilisation s'est poursuivie après la signature de l'Accord de Paris. Du point de vue institutionnel, l'univer-sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne a été entièrement labellisée COP22, grâce à l'action de notre collègue Yann Toma, et s'est engagée dans la construction d'une Ecole Universitaire de Recherche sur le développement durable. Du point de vue scientifique, de nombreux projets de recherche ont été lancés afin de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour tenir les objectifs du Traité de Paris. On présentera, ici, quelques exemples tirés de la modélisation mathématique appliquée à l'économie. Le lecteur intéressé découvrira bien d'autres exemples sur les sites internet de l'EUR Sorbonne Dévelop-pement Durable, du Centre d'Economie de la Sorbonne ou de l'Ecole d'Economie de Paris.On a parfois mis en avant le caractère non-contraignant des engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre, pris lors de la COP21, pour remettre en cause l'impact du Traité. Cette critique ignore les décisions précises et fortes adoptées en ce qui concerne les versants financiers et technologiques de la lutte contre le changement climatique. En effet, le Traité de Paris a ajouté deux piliers à la politique climatique, jusqu'alors fondée sur des objectifs d'atténuation et d'adaptation. D'une part, un pilier financier, dans le cadre duquel les pays dévelop-pés s'engagent à un effort très important de financement, d'au minimum 100 milliards de dollars par an. D'autre part, un pilier technologique, avec de forts engagements des pays dévelop-pés en ce qui concerne les transferts de technologie. L'univer-sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne est partenaire de deux projets phares du programme européen de recherche baptisé 'Horizon 2020' sur ces thématiques.

« Du point de vue scientifique, de nombreux projets de recherche ont été lancés afin de déterminer les moyens à mettre en œuvre pour tenir les objectifs

du Traité de Paris »

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RECHERCHE - GRAND ANGLE

Evaluer le risque climatique pour le système financierNotre article dans Nature Climate Change fournit la première évaluation du risque climatique pour le système financier, via un 'stress-test climatique' réalisé sur les principales institutions financières européennes. Pour ce faire, nous avons, dans un pre-mier temps, utilisé la base de données 'Orbis' du Bureau van Dijk. Celle-ci décrit le réseau actionnarial global permettant de quan-tifier l’exposition des institutions financières européennes, via les marchés d’actions, à cinq secteurs potentiellement sensibles à la politique climatique : celui des combustibles fossiles, celui de l’électricité, celui des industries à haute intensité énergétique, celui de l’immobilier et celui du transport. Un premier constat est que l’exposition du système financier aux seuls secteurs des com-bustibles fossiles est faible. Mais si l’ensemble des secteurs liés est pris en considération, l’exposition devient importante (environ 40 % des fonds propres). Dans un second temps, nous analysons la propagation, via les réseaux financiers, d’un scénario de déva-lorisation massive des actifs dans les secteurs des combustibles fossiles et de l’électricité. Les mécanismes de propagation consi-dérés prennent en compte la dégradation du bilan des institutions financières et celle des actifs financiers qu’elles émettent pour se refinancer suite aux pertes sur les marchés d’action. Ces proces-sus pourraient amplifier par un facteur 2 les pertes initiales liées à un choc de politique climatique. Cependant, l’effet global serait limité si le choc initial restait cantonné aux secteurs clés dans l’émission de gaz à effet de serre. Une politique climatique forte ne conduirait donc pas à la matérialisation d’un risque financier systémique si elle parvenait à limiter la propagation des risques dans la sphère réelle de l’économie.

Dans cette perspective, il est notamment important de clarifier l’horizon socio-économique de déploiement de la politique clima-tique afin de réduire les incertitudes auxquelles les investisseurs sont confrontés, et leur permettre de discriminer finement entre les secteurs potentiellement exposés à la politique climatique et ceux pour qui elle représenterait une opportunité de croissance.

Reconstruire les réseaux de diffusion technologiqueDans le cadre du projet baptisé 'GREEN-WIN', mené en col-laboration avec l'Université d'Oxford et le Global Climate Forum notamment, nous nous intéressons à un autre pilier de l'Accord de Paris : les transferts de technologie. En effet, notre

compréhension de la façon dont les technologies sont diffusées à l'échelle mondiale et des leviers possibles pour accélérer ce processus est plutôt limitée. Cela s'explique, en partie, par l'ab-sence d'ensembles de données détaillant la diffusion de techno-logies spécifiques sur de longues périodes. Un autre défi majeur concerne le réseau de diffusion technologique, qui est générale-ment inobservable. La plupart des études empiriques sur l'adop-tion et le transfert de technologies ont porté sur les transferts bilatéraux, considérés indépendamment pour chaque relation de pays à pays. Ainsi, le rôle des interconnexions directes et indi-rectes dans la diffusion globale des technologies a été peu pris en compte. Pourtant, les réseaux peuvent jouer un rôle fondamental dans la diffusion des technologies. Par exemple, il se peut qu'un pays ne soit pas quantitativement la source ou le débouché le plus important pour une nouvelle technologie, mais joue un rôle central en tant que 'hub' dans sa diffusion. Dans un article récent écrit en collaboration avec Solmaria Halleck Vega2, nous propo-sons une méthodologie pour inférer le réseau global de diffusion technologique, et l'appliquons à l'énergie éolienne, qui joue un rôle majeur dans la transition énergétique. Pour ce faire, nous utilisons une base de données contenant l'ensemble des turbines éoliennes installées dans le monde depuis 1983. Après avoir ex-trait de cette base de données des informations précises sur les technologies employées, nous avons reconstitué le processus de diffusion des générations successives d'éoliennes. En utilisant des méthodes de la science des données, développées initiale-ment pour reconstruire des réseaux sociaux s’appuyant sur des observations de la propagation de 'memes', nous sommes par-venus à déduire, à partir des données d'installations, les réseaux probables de diffusion technologique.

« Notre article dans Nature Climate Change fournit la première évaluation du risque climatique pour le système

financier, via un 'stress-test climatique' réalisé sur les principales institutions

financières européennes »

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GRAND ANGLE - RECHERCHE

Des cartes illustrant des voies de propagation technologiqueCes réseaux peuvent être lus comme des cartes illustrant les voies de propagation technologique et leur évolution au cours du temps. Ils permettent aussi de quantifier les propriétés structurelles du réseau et d'identifier les pays ou les groupes de pays jouant un rôle important en tant que source ou comme intermédiaire dans la diffusion. Du point de vue de la politique climatique, ces cartes peuvent être utilisées pour déterminer des stratégies efficaces de transfert technologique ou pour étudier l'impact des accords commerciaux et environnementaux sur ces phénomènes.

D'autres cartes sont en cours de développement pour représen-ter la diffusion globale des véhicules électriques, des biocarbu-rants de nouvelle génération ou encore, dans une perspective plus symbolique, la diffusion du biogas à Bali et ses relations avec les réseaux de temples de l'eau : les Subak3, qui sont un exemple extraordinaire de coordination entre préservation de l'environnement, institutions sociales, culturelles et efficacité économique. ■

Antoine Mandel

l'aUTEUR

Antoine Mandel est maître de conférences en mathématiques appliquées à l’univer-sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, membre associé à PSE, Paris School of Economics - Ecole d’Economie de Paris.

« Nous proposons une méthodologie pour inférer le réseau global de

diffusion technologique et l'appliquons à l'énergie éolienne, qui joue un rôle

majeur dans la transition énergétique »

1. S. Battiston, A. Mandel, I. Monasterolo, F. Schuetze & G. Visentin (2017). "A Climate Stress-Test of the EU Financial System", forthcoming, Nature Climate Change, Avril 2017, 283-288.

2. S. Halleck and A. Mandel (2017). "A network-based approach to technology transfers in the context of climate policy", Documents de travail du Centre d'Economie de la Sorbonne.

3. Voir J. S. Lansing (1987). "Balinese "Water Temples" and the Management of Irrigation" American Anthropologist, Vol. 89 (2), pp. 326-341.

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24 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

RECHERCHE - INITIATIVE

A l’occasion de la remise du grade de Docteur Hono-ris Causa de notre université, le 25 juin 2016, Ban Ki-moon, alors Secrétaire général des Nations Unies,

déclarait que « le programme de développement durable, à l’horizon 2030, est un plan audacieux et ambitieux visant à transformer le monde au cours des 15 prochaines années, pé-riode durant laquelle les jeunes d’aujourd’hui deviendront des adultes. » Son successeur, Antonio Guterres, prône désormais une accélération de ce programme planétaire en soutenant tout effort de transformation du monde académique. La France est aujourd’hui en première ligne sur ces questions.

Une initiative collégialeDepuis avril 2017, Sorbonne Développement Durable fait écho aux initiatives de l’ONU et réunit un groupe de chercheurs universitaires désireux de conjuguer leurs potentialités et leurs intuitions autour de la notion de développement durable, qui mobilise aujourd’hui, à travers les 17 SDG (Sustainable Deve-lopment Goals), 175 Nations et de nombreux acteurs interna-tionaux de la société civile. En très peu de temps, motivés par le dépôt d’un projet d’Ecole Universitaire de Recherche pour la campagne 2017, ils ont su se rencontrer sur des territoires com-muns, échanger leurs particularités et envisager de se fédérer spontanément autour d’un projet de haut niveau scientifique. Cette initiative collégiale a permis instantanément de mettre en relation onze disciplines, sept écoles doctorales, seize entités de recherche, quarante-cinq masters et près d’une centaine de chercheurs au sein de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.Yann Toma, professeur des universités en arts et sciences de l’art et coordinateur de ce groupement de recherche, revient sur cette initiative et ses fondements. Il dévoile comment le projet d'avenir Sorbonne Développement Durable se positionne dans l’université et comment cette fédération de recherche interna-tionale d’un nouveau genre se regroupe durablement.

Une entité de recherche transversale« Nous ne nous connaissions pas mais nous avions la même culture de l’université, la même vision et les mêmes envies de la voir se mobiliser durablement et efficacement autour des questions environnementales. Au-delà de cette conjugaison, la situation climatique actuelle et la nécessité de s’engager dans des actions concrètes et interconnectées ont précipité notre ren-contre. Le groupe se structurant, nous avons compris qu’il était temps de franchir vite toutes les étapes de notre constitution. Nous nous appuyons sur un constat objectif. Première université labellisée dans son intégralité pour la COP22, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne est l’un des principaux centres d’élaboration de la pensée contemporaine en sciences humaines, juridiques et sociales en Europe, et donc le lieu idéal pour fonder, dans la continuité des Accords de Paris, de l’engagement de l’ONU pour les Objectifs du Développement Durable (ODD) et aujourd’hui en lien direct avec le Pacte mondial pour l’environnement, une entité de recherche transversale sur le développement durable.

Multiplier les interactions recherche-formationInterdisciplinaire, Sorbonne Développement Durable vise à développer des programmes de recherche et de formation qui permettent de penser les transformations sociales environne-mentales à venir en réponse aux grands défis du XXIe siècle, tels que celui du changement climatique.

« Sorbonne Développement Durable est une initiative collective et spontanée

qui met en relation 11 disciplines, 7 écoles doctorales, 16 entités de

recherche, 45 masters de l’université »

Sorbonne Développement Durable veut être une structure réticulaire collaborative et innovante pour la formation et de la recherche en sciences humaines, juridiques et sociales sur le développement durable. Les explications de Yann Toma, professeur des universités en arts et coordinateur de cet ambitieux projet.

Le programme SorbonneDéveloppement Durable

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INITIATIVE - RECHERCHE

Elle dote instantanément l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne d’un pôle de recherche et de formation d’excellence, interna-tional et interdisciplinaire, qui est en capacité de mobiliser, de façon coordonnée et attractive, le potentiel significatif de l’uni-versité en vue de l’élaboration d’une science du développement durable. Il est ainsi question de multiplier les interactions entre les actions de recherche, de formation et les initiatives de la société civile en faveur du développement durable.

Une partie des membres de l'équipe des professeurs engagés dans le projet Sorbonne Développement Durable avec, de gauche à droite, Anne Le Naëlou, Antoine Mandel, Rémi Bazillier, Mohamed-Ali Maouani, Jean-Claude Berthelemy, Yann Toma, Catherine de la Robertie, Franck Lavigne, Gilles Coudert et Kathia Martin-Chenut.

« Première université labellisée dans son intégralité pour la COP22, Paris 1 Panthéon-Sorbonne est le lieu idéal pour fonder une Ecole Universitaire de Recherche sur le

développement durable »

26 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

RECHERCHE - INITIATIVE

sur une circulation fluidifiée et décloisonnée des savoirs et des compétences que Paris 1

Panthéon-Sorbonne incarne déjà à travers son histoire, et qu’elle déploie dans ses actions récentes. Par les multiples expé-riences vécues collectivement, en par-ticulier la Semaine Durable d’octobre 2015, et les réalisations antérieures de nombreuses entités de l’univer-sité, Sorbonne Développement Durable s’inscrit dans la transition revendiquée vers une offre de for-mation et une recherche au service des causes du monde et du bien commun. Sorbonne Développement Durable s’appuie sur la définition de clusters d’excellence en recherche

et en formation, organisés dans un premier niveau par secteurs discipli-

naires (Arts, Droit, Economie, Etudes du Développement, Géographie, Histoire,

Management, Mathématiques, Philosophie, Science politique, Tourisme). Des points de

dialogue posés, à un second niveau, entre ces clusters, constitueront la base d’une structure

réticulaire collaborative. Le choix a été fait de construire Sorbonne Développement Durable à partir

de l’offre de masters existants, qui proposent l’étude d’un ou de plusieurs thèmes du développement durable, et l’iden-

tification des équipes de recherche particulièrement actives dans ce domaine. L’innovation de la démarche réside dans la synergie de la formation et de la recherche, dont la coordination des capa-cités assure l’excellence académique et scientifique. La place des Ecoles Doctorales est centrale pour la jonction entre la formation et la recherche, et pour concrétiser rapidement des rapproche-ments autour des ODD, des jurys de thèse pluri-formations seront généralisés. La mise en relation entre enseignants-chercheurs et chercheurs, de disciplines variées, et de générations diversifiées, par l’intermédiaire de Sorbonne Développement Durable, favo-risera les échanges et la co-production académique et scientifique inédits sur le thème du développement durable.

« Interdisciplinaire, Sorbonne Développement Durable vise à développer des programmes de

recherche et de formation permettant de penser les transformations sociales environnementales à venir en réponse

aux grands défis du XXIe siècle »

La définition retenue ici du 'développement durable' est évi-demment celle des Nations Unies. Par-delà la préservation de l’environnement, le développement durable concerne aussi la lutte contre les ressorts de la pauvreté, le développement hu-main, l’inclusion sociale, l’accès à l’énergie, etc. Il s’entend à différentes échelles, du niveau individuel à celui de la gouver-nance mondiale, en passant par la formidable capacité et ingé-niosité des sociétés et des mouvements collectifs. La prise en compte de ces multiples facettes est une nécessité d’un point de vue scientifique car ces dernières sont fondamentalement inter-dépendantes. C’est aussi à cette échelle que les collaborations interdisciplinaires seront les plus fructueuses. La problématique du développement durable, telle qu’ainsi définie, a l’avantage d’être transverse à plusieurs composantes de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, qui partagent la conviction que la réa-lisation des objectifs du développement durable dépendra de manière décisive des comportements humains et sociaux.

Une structure réticulaire collaborativeSorbonne Développement Durable fait émerger une cohérence commune à de nombreuses réalisations, menées jusqu’à présent séparément par des unités de formation et de recherche. Elle mise

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INITIATIVE - RECHERCHE

De la citoyenneté à la mondialitéLe paradigme de la mutation induite au cœur d’une nouvelle conception de la citoyenneté se situe à tous les échelons, du local au global. Artisane d’une conscience collective à co-construire sur les enjeux planétaires autour de la raréfaction des ressources naturelles, des menaces pour la biodiversité, des risques de catastrophes na-turelles et des crises humanitaires, Sorbonne Déve-loppement Durable entend établir des passerelles utiles entre l’université et la citoyenneté. La notion de mondialité retenue intègre les théories du care, qui permettent de comprendre et de justifier le pas-sage d’une stricte attention aux humains à un care étendu à la prise en compte des situations humaines, en interaction avec notre environnement, les animaux et la nature. La recherche de nouveaux équilibres envi-ronnementaux, qui animent et mobilisent les sciences humaines, tant d’une approche écologique que politique, philosophique, juridique, artistique, sociologique ou éco-nomique, place ainsi Sorbonne Développement Durable dans une transversalité attentive aux apports scientifiques diversifiés, en vue de favoriser l’innovation. Au niveau local, Sorbonne Développement Durable entend s’appuyer sur des méthodes précises d’études de terrain, afin d’analyser la mise en place des Objectifs du Développement Durable (ODD) de façon concrète. L’échelon de la ville sera particulièrement observé autour des problématiques qui iront du développement économique, des transports, de l’urbanisme à la gouvernance démocratique. Cet échelon, situé au niveau de l’organisation collective, aiguillera les recherches de Sorbonne Développement Durable, en vue de penser les dynamiques majeures du XXIe siècle, de former les acteurs de ces transformations et de leurs défis.

Implication des chercheursL’objectif de la recherche est de contribuer à la compréhension des enjeux et des solutions proposés en réponse aux ODD. Sor-bonne Développement Durable entend se concentrer en prio-rité sur une sélection d’ODD, déjà présents dans les recherches menées à l’université, et s’attache d’emblée à leurs interactions. Ces objets d’étude sont abordés à travers un travail de définition de concepts, d’affinage des méthodes et de développement de la recherche-action. La lutte contre la pauvreté et les inégali-tés, la santé et le bien-être, l’égalité entre les sexes, les inno-vations, les villes durables et la lutte contre les changements

climatiques sont les principaux objets de recherche sur lesquels les différentes disciplines de Sorbonne Développement Durable travailleront de façon collaborative. Nous avons retenu les quatre concepts suivants : la mobilité durable, la gouvernance démocratique et l’action publique, la responsabilité sociale et environnementale des organisations, l’équité et les choix intergénérationnels. Les méthodologies du domaine du déve-loppement durable abordent la science de manière innovante, en particulier en développant des 'systèmes multi-agents', la collecte de données géolocalisées, la maîtrise du risque et de l’incertitude, l’évaluation d’impact. Ces méthodes, développées par Sorbonne Développement Durable, impliquent des apports de nombreuses unités de recherche, rendues complémentaires par une recherche coordonnée, de la modélisation mathématique aux sciences humaines. Cette approche méthodologique parti-cipe à un partage interdisciplinaire de l’expertise, essentiel pour la recherche sur les enjeux écologiques et sociétaux. Ces axes de recherche mèneront à la réalisation d’évènements scientifiques (journées d’étude, séminaires, publications, œuvres, brevets, collaborations internationales, etc.) partagés entre plusieurs dis-ciplines et ouverts aux étudiants de tous horizons sur des sites prestigieux de Paris centre et du campus du Jardin d’agronomie tropicale. Une grande rencontre annuelle sera organisée afin de dresser un état des lieux de la recherche et de placer Sorbonne Développement Durable aux côtés des acteurs mondiaux de pre-mier plan traitant de la question de la transition écologique.

« Placer Sorbonne Développement Durable aux côtés des acteurs

mondiaux de premier plan traitant de la question de la transition écologique »

28 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

RECHERCHE - INITIATIVE

Une offre de formation complète envisagéeLes demandes de formation dans le domaine du développement durable sont grandissantes et rendent nécessaire la construction de parcours pluridisciplinaires innovants. La mutualisation des enseignements existant à Paris 1 Panthéon-Sorbonne dans ce domaine permet de proposer, dès aujourd’hui, une offre de for-mation originale et diversifiée sur les enjeux du développement durable. De nouveaux cours seront également développés régu-lièrement, en interne ou grâce à l’intervention de partenaires, pour répondre aux évolutions de la recherche et aux besoins de la société. Les étudiants de master et les doctorants pourront ainsi accéder à une offre de formation complète et actualisée.Plusieurs programmes académiques seront mis en place afin de permettre des cursus adaptés et personnalisés. Le parcours principal de Sorbonne Développement Durable se construira autour des masters affiliés et d’une sélection de cours pluridis-ciplinaires. Les étudiants retenus pourront ensuite accéder à une sélection d’unités d’enseignement choisies pour leur apport spé-cifique et complémentaire à la formation. Sur la base de cette sélection de cours, Sorbonne Développement Durable souhaite accompagner des certificats, ouverts à tous les étudiants de l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne et à la formation continue, ce qui permettra la reconnaissance d’une formation ciblée sur les ODD. Une Summer School est également envisagée afin d’ac-cueillir des étudiants extérieurs à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, internationaux, et des professionnels en formation continue. Les doctorants participant au programme doctoral de Sorbonne Dé-veloppement Durable seront suivis par des jurys pluri-formation et pourront prendre part aux cours proposés dans les masters et dans les certificats. Ils seront particulièrement mis à contribu-tion pour l’organisation d’évènements scientifiques.

Les étudiants seront invités à établir un dialogue actif entre la formation académique et les réalités socio-économiques des enjeux du développement durable. La mise en situation pro-fessionnelle s’effectuera au moyen d’ateliers communs, qui permettront de placer les étudiants en situation de répondre à des commandes de la part d’organismes publics ou privés. La contraction de partenariats avec des entreprises et des acteurs publics est un point déjà fort de Sorbonne Développement Du-rable et a une double vocation, à la fois d’aide à la formation, no-tamment par l’accueil de professionnels en formation continue, mais aussi de recherche avec le financement de contrats docto-

lES MEMbRES SoRboNNE déVEloppEMENT dURablE

raux et de projets scientifiques répondant aux enjeux concrets du développement durable. Sorbonne Développement Durable vise à organiser notamment le 'G4D', Grand Dé du Développement Durable, qui verra s’opposer des équipes d’étudiants et docto-rants pour répondre à un défi posé par un commanditaire.

Des partenariats prestigieuxSorbonne Développement Durable bénéficie du réseau inter-national prestigieux de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, riche de 300 universités partenaires dans 55 pays. Son investis-sement mondial permet ainsi de dynamiser les mobilités tant sortantes qu’entrantes, en synergie avec des objectifs de formation et de recherche sur les ODD. La concertation et l’unité des chercheurs de Sorbonne Développement Durable permettent d’envisager de porter une politique ambitieuse d’invitations de professeurs étrangers de formations variées.

« Les demandes de formation dans le domaine du développement

durable sont grandissantes et rendent nécessaire la construction de parcours

pluridisciplinaires innovants »

« Sorbonne Développement Durable bénéficie du réseau international prestigieux de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, riche de 300

universités partenaires dans 55 pays »

Membres du comité de pilotage : Rémi Bazillier, Hela Ben Miled-Cherif, Jean-Claude Berthelemy, Elodie Bertrand, Irène Bouhadana, Catherine Carré, Francesca Cominelli, Catherine de la Robertie, Bastien François, Marie Garrau, Emmanuele Gautier, William Gilles, Maria Gravari-Barbas, Franck Lavigne, Anne Le Naëlou, Emeric Lendjel, Antoine Mandel, Kathia Martin-Chenu, Mohamed-Ali Marouani, Florian Michel, José Moure, Pierre Pech, Christophe Petit, Florent Pratlong, Pierre Serna, Laurent Simon, François-Guy Trébulle, Yann Toma (coordinateur du projet).Autres membres : Hervé Ascensio, Mireille Bacache, Virgi-nie Barusse, Martine Behar-Touchais, Sara Bimo, Jean-Marc Bonnisseau, Bertrand Brehier, Pierre Brunet, Laurence Bur-gogne-Larsen, Gunther Capelle-Blancard, Sylvie Capitant, Davide Chilstein, Marie-Anne Cohendet, Jean Debrie, Phi-lippe Delecque, Joan Divol, Philippe Dupichot, Ariane Dupont Kieffer, Mouez Fodha, Isabelle Fouchard, Norbert Foulquier, Christophe Genin, Lydie Goeldner, Laurence Jégouzo, Yann Kerbrat, Catherine Le Bris, Richard Le Goff, Grégoire Loiseau, Jean Martinge, Eleonor Mitch, Cécile Moiroud, Alicia-Dorothy Mornington, Christine Neau-Leduc, Christine Noiville, Nor-bert Olszak, Madalina Olteanu, Ariane Perin-Dureau, Fré-déric Régent, Judith Rochfeld, Dominique Rousseau, Anne Simon, Ranjit Singh, Hélène Sirven, Carine Souveyet, Elsa Supiot, Patrick Thierry, Marta Torre-Shaub, Pierre-Yves Ver-kindt, Laurent Vidal, Julien Vincent, Patricia Vornetti,…

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INITIATIVE - RECHERCHE

Sorbonne Développement Durable bénéficie également de pro-jets de recherche d’envergure européenne et mondiale. Deux projets financés par la Direction Générale Climat de la Com-mission européenne alimentent les recherches de Sorbonne Développement Durable : 'IMPRESSIONS', qui analyse les im-pacts environnementaux et socio-économiques de scénarios de réchauffement climatique 'élevés', et 'GREEN-WIN', qui vise à identifier les synergies possibles entre politique climatique et politique de développement. De nombreuses collaborations existent sur le climat avec le Earth Institute de Columbia Uni-versity, via le programme Alliance, et avec le Center for Inter-national Earth Science Information Network sur la visualisation des données environnementales en milieu urbain. Riche d’un grand nombre de partenaires socio-économiques, en France et à l’étranger, Sorbonne Développement Durable mobilise des forces qui n’ont jamais été combinées auparavant dans un cadre universitaire. À ce jour, l’ADERSE, l’AFD, le Campus Condorcet, le CIRAD, le Club de Juristes, le C40, EIFFAGE, l’IRD, l’IRI, la Mairie de Paris, l’ONU, l’Université de Sao Paulo sont partenaires. La Chaire UNESCO 'Défis partagés du développement : savoir comprendre, agir' complète l’expertise de Sorbonne Développement Durable. Cette structure est ainsi en capacité de devenir une plateforme internationale réunissant des formations, des entités de recherche et des acteurs publics mobilisés aux côtés de l’ONU, dans le cadre des ODD.

Une initiative uniqueCette initiative est unique et séduit déjà de nombreux parte-naires internationaux. C’est un peu comme si nous avions activé ce pourquoi nous avons choisi un jour de devenir uni-versitaires. Ce n’était certainement pas pour nous enfermer dans nos spécialités. Aujourd’hui, nous donnons un sens à notre relation académique. Notre espace de recherche est très étendu, aussi nous accueillons régulièrement de nouveaux collègues attirés par l’initiative. Cet état d’esprit inspirera grandement les étudiants, fera émerger de la sérendipité au sein de l’université et entraînera immanquablement des vocations. Les objectifs du développement durable sont bien loin d’être atteints… Trans-formons-nous vite et agissons ensemble pour la planète. » ■

Yann Toma

  Plus d'infos. www.sorbonnetransition.org

dEUx SITES dE l’UNIVERSITé SélEcTIoNNéS daNS lE cadRE dU pRojET 'paRIScUlTEURS'

Il y aura peut-être bientôt des champs en plein cœur du quar-tier latin, sur le toit du centre Panthéon, ainsi que du côté du centre Pierre Mendès France ! Ces deux sites - soutenus par le programme Sorbonne Développement Durable - ont en effet été proposés et retenus parmi les 43 sélectionnés dans le cadre de la deuxième saison de l’opération 'Parisculteurs', pilotée par la Ville de Paris. « Les raisons de la participation de Paris 1 Panthéon-Sorbonne à ce projet sont multiples, entre la mise en valeur du patrimoine immobilier de l'université, l'ouver-ture ou la réouverture parfois d'espaces fermés, et donc un réel gain d'espace pour l'amélioration du cadre de vie et des condi-tions de travail, ou encore la réaffirmation de la dimension so-ciale, c'est-à-dire du rôle social de l'université, dans un domaine de première importance aujourd'hui », détaille Florian Michel, Directeur du Centre Pierre Mendès France et porteur de ce projet pour Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Pour ce nouvel appel à projets dont les lauréats seront annoncés à la mi-2018, la quasi-totalité des 20 arrondissements parisiens sont repré-sentés, et la terrasse du centre Panthéon fait sensation avec ses 930 m² et sa vue imprenable sur de nombreux monuments et sur le Paris rive gauche. « Il s’agit d’un site exceptionnel qui a la chance d’être très bien exposé. Le personnel de l’université est en plus très motivé et incarne bien cette dynamique envi-ronnementale impulsée par les Parisculteurs », souligne Joa-chim Delpech, chef de projet Parisculteurs à la Direction des espaces verts et de l’environnement de la ville de Paris. Le centre Pierre Mendès France met à disposition, de son côté, une surface exceptionnelle distribuée en quatre espaces, pour un projet d’agriculture urbaine de très grande envergure. Dans le détail, une surface totale de 3 405 m² est proposée au travers des trois terrasses des 9ème, 16ème et 23ème étages de 360 m² chacune et du Forum qui fait plus de 2 000 m² !

« Sorbonne Développement Durable inspirera grandement les étudiants, fera émerger de la sérendipité au sein de l’université et entraînera

immanquablement des vocations »

  Plus d'infos. www.parisculteurs.paris/

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RECHERCHE - DOSSIER

La démocratie étant en crise et les institutions actuelles étant devenues un frein à la transition écologique, un groupe de travail, composé notamment d'enseignants de l'université, propose une méthode pour enfin adapter nos différentes institutions au XXIe siècle.

Un groupe de travail, composé notamment de trois professeurs de l’université - Marie-Anne Cohendet, Loïc Blondiaux et Bastien François -, a récemment dévoilé un rapport baptisé ‘Osons le big bang démocratique’ afin d’adapter nos institutions au XXIe siècle. Bastien François revient sur la méthodologie utilisée et détaille la procédure en quatre temps envisagée en vue d’amorcer un processus participatif plus ample et apte à mobiliser.

Un big bang démocratique pour la société de demain

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DOSSIER - RECHERCHE

les générations futures, la procédure constituante doit être à l’image de la nouvelle société qu’il nous faut inventer. Autre-ment dit, elle doit être un moment de mise en débat dans toute la société des institutions que nous désirons, des grands principes qui doivent nous rassembler - nous 'constituer' au sens propre -, des modes d’organisation du pouvoir accordés à ces principes. Pour cela, il faut organiser une mise en débat très décentrali-sée, la plus inclusive possible, échappant au formalisme de la délibération parlementaire enfermée dans les enceintes d’une assemblée, et mobilisant tous les outils, aujourd’hui largement expérimentés, pour faire vivre cette élaboration collective.

Inventer un processus constituant participatifC’est à définir le cahier des charges de ce chantier constitution-nel que des universitaires ont été conviés, au printemps 2016, par la Fondation pour la Nature et l’Homme, à l’époque nom-mée Fondation Nicolas-Hulot. Et cela dans la perspective, bien sûr, d’essayer de placer cette question sur l’agenda de l’élection présidentielle à venir. Sous la houlette de Dominique Bourg, philosophe et professeur à l’Université de Lausanne, un groupe de travail a été constitué, comprenant trois professeurs de l’Uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne - Loïc Blondiaux (politiste), Marie-Anne Cohendet (juriste) et Bastien François (politiste) - et un chercheur au CNRS, sociologue, Jean-Michel Fourniau1.L’objectif était de proposer les modalités concrètes d’un pro-cessus constituant participatif. Pour ce faire, nous avons adopté une démarche de chercheurs et une perspective comparative.

Face aux impératifs de la transition écologique, nous allons devoir inventer de nouvelles sociétés, plus sobres, plus résilientes, plus attentives aux générations futures. Nous

allons devoir créer d’autres richesses, plus solidaires, avec une autre conception de la prospérité. Consommation, production, travail, modèle industriel, énergie, fiscalité, flux internationaux, tout doit être remis à plat. Et pas seulement au sommet, dans de vastes plans élaborés par les élites dirigeantes, mais également au plus près de chacun d’entre nous, dans notre vie quotidienne.

L’enjeu constitutionnel de la transition écologiqueLes obstacles à cette révolution nécessaire de nos mentali-tés et de nos pratiques sont bien sûr considérables. Parmi ces obstacles, il y a l’immense écart entre l’architecture institu-tionnelle de notre système politique, les conceptions de l’exer-cice du pouvoir qu’elle porte, et les enjeux du siècle. Là où il faudrait une démocratie plus vivante, pluraliste, inclusive, sociale, mieux inscrite sur les territoires de la vie quotidienne, favorisant le débat et la co-élaboration citoyenne des politiques publiques, notre système est fondé sur la concentration du pou-voir et la verticalisation de la décision. Il est difficile d’imaginer qu’un tel système soit en mesure d’engager et de mobiliser en profondeur le pays tout entier face aux très nombreux et péril-leux défis qui l’attendent.Dès lors, comment réformer notre système politique ? Si nous devons envisager l’élaboration d’une nouvelle Constitution pour penser ensemble et co-construire un avenir durable pour

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RECHERCHE - DOSSIER

Nous avons directement interrogé des universitaires ou des experts ayant proposé, mis en œuvre ou étudié des procédures de ce type dans différents pays (Belgique, Chili, Colombie- Britannique, Estonie, Islande, Irlande, Luxembourg, Tunisie), et nous avons complété cette enquête par une sorte de benchmark international des expériences participatives, afin de prendre la mesure de ce qui avait marché et des obstacles qui avaient été rencontrés. Nous avons ensuite essayé d’articuler ces enseigne-ments aux caractéristiques du système politique français, où l’élection présidentielle est en réalité le verrou qu’il faut ouvrir pour pouvoir véritablement réformer les institutions… Notre rapport, Osons le big bang démocratique - Une méthode pour adapter nos institutions au XXIe siècle2, rendu public en février 2017, proposait donc une méthodologie constituante aux candi-dats à l’élection présidentielle pour le cas où ils se saisiraient de cet enjeu3. Dans ce rapport, nous avons décrit une procédure en quatre temps conclue par un référendum national visant à approuver la nouvelle Constitution élaborée.

Rendre le pouvoir constituant au peupleDans un premier temps, il s’agit moins de décider du contenu de la future Constitution que de rendre le pouvoir constituant au peuple. Nous proposons d’y parvenir par un référendum, engagé sur le fondement du 1er alinéa de l’article 11, autori-sant le Président de la République à déroger, pendant un an, à l’article 89 de la Constitution pour mettre en œuvre une procé-dure constituante participative. La loi référendaire en détaille les modalités et les étapes. Du point de vue constitutionnel, une telle proposition n’est pas très orthodoxe, mais nous partons du principe qu’une telle dérogation aux règles de la Ve République

devient légitime dès lors qu’elle a été approuvée dans un court laps de temps par deux élections nationales (présidentielle et législatives) ainsi qu'une consultation populaire.

Une consultation citoyenne décentraliséeNous avons proposé ensuite un processus comparable à celui de l’écriture des cahiers de doléances pour les États généraux de 1789 ou, pour prendre un exemple plus actuel, à celui des cabildos, assemblées locales informelles mises en place au Chili pour recueillir des avis sur ce qu’il faut changer dans la Constitution. Ce processus pourrait être double. D’une part, de multiples assemblées locales, réunies à l’initiative de citoyens, organisées par des associations, des syndicats, des partis, 'convoquées' par des collectivités locales ou des autorités pu-bliques à l’échelon local, débattent du processus constituant. Elles écrivent ainsi des contributions sur ce qu’il leur semble important de changer dans la constitution actuelle et de faire figurer dans la nouvelle. D’autre part, des contributions indivi-duelles ou collectives sur tous ces sujets sont reçues en parallèle sur une plateforme en ligne, spécifiquement dédiée à recevoir ces contributions. Ce sont donc des milliers, sans doute plu-sieurs dizaines de milliers de contributions qui seront reçues et qui devront être mises en forme et synthétisées pour composer la base du travail d’un 'forum national' (étape 3), chargé de rédi-ger le mandat à confier à l’Assemblée constituante.

Un jury citoyen nationalL’objectif est de créer, ici, un moment délibératif national comme point d’aboutissement de la consultation citoyenne, permettant de booster le débat national sur la nouvelle Constitu-

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DOSSIER - RECHERCHE

tion et de donner un mandat (large mais priorisé) à l’Assemblée constituante. Nous proposons de nous inspirer du G1000 belge : un forum national, composé d’un millier de citoyens tirés au sort, organisé sur le modèle d’un 'jury citoyen' d’une durée d’une semaine ou de quinze jours, chargé de rédiger le mandat à confier à l’Assemblée constituante sur la base des contributions issues de la consultation citoyenne. Le travail se ferait en trois temps : une période de formation aux enjeux constitutionnels et d’appro-priation des matériaux issus de la consultation citoyenne, une pé-riode de délibération pour prioriser les enjeux, enfin une période d’écriture du cahier des charges de l’Assemblée constituante.

Une Assemblée constituante de composition mixteL’enjeu principal est, ici, la composition de l’Assemblée consti-tuante et sa taille. On peut imaginer une assemblée composée de 200 personnes, deux-tiers tirés au sort et le tiers restant issu de l’Assemblée nationale qui vient d’être élue (à la proportion-nelle des groupes), sur le modèle de l’expérience irlandaise (les expériences étrangères similaires montrent que le principal blocage vient bien souvent du politique qui, resté en marge du processus, en bloque le résultat, d’où le choix d’une assemblée mixte), qui se réunit pendant quelques mois. On peut aussi imaginer, pour lutter contre tout conflit d’intérêts, qu’aucun

l'aUTEUR

Bastien François est professeur de science politique à l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne. Il a notamment dirigé le Départe-ment de Science politique de 2010 à 2015. Il est désormais directeur du parcours ‘Affaires publiques’ du master 2 de science politique. Ses travaux portent pour l’essentiel sur les institutions et les métiers du politique.

1. Des mêmes auteurs, toujours pour la Fondation pour la Nature et l’Homme : Pour une VIe République écologique (Odile Jacob, 2011), L’Assemblée citoyenne du futur, inventer la démocratie du XXIe siècle (Les Liens qui libèrent, à paraître).

2. www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/osons_le-big_bang3.pdf 3. Cela n’a pas été le cas, y compris du côté de ceux qui prônaient le passage à une « VIe République » et la réunion d’une « Constituante » pour ce faire.

membre de l’Assemblée constituante ne pourra se présenter aux élections nationales qui suivront l’adoption de la nouvelle Constitution. On peut également envisager une innovation institutionnelle complémentaire. L’Assemblée constituante pourrait rédiger une brochure explicative à remettre à chaque citoyen avant le référendum constituant (étape finale) pour préparer justement ce référendum (présentant les principaux points d’accord et de désaccord au sein de l’Assemblée consti-tuante), sur le modèle de ce qui se fait dans l’Etat américain de l’Oregon, lors des Citizens’ initiative review. ■

Bastien François

de - osons le mot - l’identité nationale. Le texte que j’ai pu-blié, à la suggestion des deux directeurs du volume, analyse à la fois la logique intellectuelle de l’institution (une certaine production et une certaine répartition des savoirs) et la logique symbolique du bâtiment, perceptible, elle, dans ses circulations, sa toponymie, ses œuvres d’art (sculptures, tableaux, toiles marouflées, fresques,…). Le croisement des deux logiques et des deux discours permet de comprendre en quoi 'la Sorbonne, c’est la France', et peut-être plus encore dans le regard de cer-tains étrangers, qui savent le rôle que l’Université de Paris a joué dans l’émancipation des Tchèques, la modernisation de la Turquie ou la formation d’un Prix Nobel de littérature comme Miguel Angel Asturias.

Au final, mon texte plaide pour qu’au sein de la Sorbonne soit aménagé le 'lieu de mémoire' permanent dont, étonnamment, elle est dépourvue. Alors qu’aux Etats-Unis, la moindre uni-versité dispose d’un Hall of Fame ou d’un musée, tout ce qui en tient lieu aujourd’hui est - outre les plaques du monument

Professeur émérite de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis cette rentrée, Pascal Ory appelle de ses vœux la création d’un espace de mémoire permanent à la Sorbonne et revient sur la notion d’histoire culturelle, spécialité qu’il a grandement contribué à faire développer tout au long de sa carrière.

RECHERCHE - INTERVIEW

Pascal Ory : « Créer un lieu de mémoire à la Sorbonne »

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« Mon texte plaide pour qu’au sein de la Sorbonne soit aménagé le

'lieu de mémoire' permanent dont, étonnamment, elle est dépourvue »

Vous venez de participer à un livre collectif sur les lieux de mémoire français1, en faisant un focus plus particulier sur la Sorbonne. Cette dernière est-elle un lieu de mémoire à la hauteur de sa grande histoire ?« Mon propos, dans ce texte, a été d’analyser comment le nom même, et donc la notion, de Sorbonne a pu recouvrir plusieurs réalités successives : à partir du XIIIe siècle, un 'collège' pour les étudiants de l’Université de Paris puis, par glissement de sens, le nom familier de la Faculté de théologie de ladite Université, supprimée, comme les autres facultés, à la Révolution, avant de migrer en nom générique réunissant, en raison de leur com-munauté de site, les facultés des lettres et des sciences, trans-formation qui correspond à la mise en place, au XIXe siècle, d’un système universitaire laïque. Sans cette métamorphose, on ne parlerait guère aujourd’hui de la Sorbonne car, au moment de la chute de l’Ancien régime, l’esprit moderne, l’esprit des Lumières, prenait ce terme en mauvaise part, comme synonyme d’obscurantisme catholique... Reste que la Troisième République, qui va entreprendre de raser la 'Vieille Sorbonne' pour le premier centenaire de la Révolution de 1789, va cependant épargner la Chapelle, construire la 'Nou-velle Sorbonne' en pastiche Louis XIII et parsemer le lieu de références à la monarchie, y compris Saint-Louis et François Ier. La forte présence de Richelieu (un tombeau, deux tableaux, un amphithéâtre, etc.) donne la clé de cette énigme : cette mo-narchie-là, c’est celle de l’État modernisateur, posant les bases

INTERVIEW - RECHERCHE

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 35

aux morts, au pied de l’escalier menant à la Bibliothèque - une crypte très discrète, au pied de la Chapelle, centrée sur la mé-moire de la Résistance, rarement ouverte. Je suis bien certain que la plupart des étudiants - voire de mes collègues… - n’y ont jamais mis les pieds, quand ils n’en ignorent pas l’existence. Les choses commencent cependant à bouger, à l’initiative du Recteur de l’Académie de Paris, Gilles Pécout, agissant en l’espèce en tant que Chancelier des Universités. L’idéal serait le dégagement de crédits suffisants pour parachever la restaura-

tion de la Chapelle de la Sorbonne, déjà réalisée aux deux-tiers. Comme un certain nombre d’édifices religieux désaffectés, elle pourrait accueillir une exposition permanente récapitulant l’histoire de l’institution, du bâtiment et de son rôle historique, du Moyen Age à aujourd’hui, en passant par les deux guerres mondiales, les grandes heures du Grand Amphithéâtre, la sou-tenance de thèse de Maurice Audin ou l’occupation de Mai 68. En attendant, on peut imaginer l’aménagement d’un premier espace, plus modeste. Tout cela est actuellement à l’étude. »

36 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

RECHERCHE - INTERVIEW

Comment s’explique le fait que la Sorbonne ne soit pas un véritable lieu de mémoire actuellement ?« Elle l’est pour les groupes qui la visitent, à l’initiative jus-tement de la Chancellerie des Universités de Paris, et les der-nières Journées européennes du patrimoine ont été un grand succès auprès d’un public invité à découvrir un bâtiment qu’il ne connaissait guère ou pas du tout, et dont on lui a ouvert des espaces qui ne le sont pas d’ordinaire, comme la Chapelle, le Salon Richelieu ou le Péristyle du Grand Amphithéâtre. Mais, du côté de ses 'usagers' d’aujourd’hui, le déficit est grand. Je suggère donc aux enseignants et aux étudiants de prendre le temps d’être curieux, d’examiner avec attention le décor de ce temple du savoir républicain et, d’abord, d’en reconstituer la cohérence, en partie occultée par les réaffectations du XXe siècle. Il est ainsi très intéressant de retrouver sous la topony-mie récente la logique initiale des années 1890. L’Amphithéâtre Oury, ou 'de Gestion', était auparavant l’Amphithéâtre de chimie, avec un décor entièrement lié à cette discipline, dominé par l’étonnante toile d’Albert Besnard, La Vie renaissant de la mort, qui montait en spirale de la grande table d’expérimenta-tion. En revanche, la cohérence subsiste dans le Grand Amphi-théâtre et son Bois Sacré, signé Puvis de Chavannes, ou dans l’Amphithéâtre Guizot, mettant en scène et en allégorie le tra-vail de l’archéologue. De l’autre côté de l’escalier de la Biblio-thèque, la toile de l’Amphithéâtre Turgot - devant laquelle j’ai enseigné pendant des années - montre un professeur de théo-logie, une sorte d’Abélard, en pleine action : en quelque sorte le pendant 'enseignement' du pendant 'recherche' de l’Amphi-théâtre Guizot. Et ainsi de suite. Les allusions, les intentions, les échos sont partout dans la Sorbonne ! »

Si vous aviez à faire ressortir un lieu de la Sorbonne en particulier, quel serait-il ?« Peut-être le Péristyle du Grand Amphithéâtre, avec son ensemble d’une vingtaine de toiles, qui déroule une série de scènes à la gloire du Savoir, réparties entre sciences et lettres, conformément à la structure institutionnelle de l’époque, qui juxtaposait sur le site les deux facultés. D’où, par exemple, côté sciences, la présence de la tour de l’Observatoire, qui est toujours visitable. La symétrie sciences-lettres se retrouve aussi dans la Cour d’honneur de la Sorbonne avec les statues des deux héros respectifs, Victor Hugo et Louis Pasteur. Dans le Péristyle, les héros s’appellent Pascal, Descartes, Cuvier, Laënnec,… saisis en pleine action. Vous êtes professeur émérite de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne depuis septembre dernier. Pouvez-vous revenir sur votre parcours universitaire pour arriver jusqu’à ce titre honorifique et quels constats faites-vous aujourd’hui ?« A l’occasion de cet éméritat, j’ai découvert que j’avais, comme on dit, 'servi l’Éducation nationale' pendant cinquante ans… Mes vingt dernières années se dont déroulées à Paris 1 Pan-théon-Sorbonne. À ce propos, il importe sans doute de toujours rappeler que, dans une université, nous sommes pour la plupart non des chercheurs, mais des 'enseignants-chercheurs'. Après tout, ou avant tout, l’agrégation, par exemple, est un concours

« Je suggère aux enseignants et aux étudiants de prendre

le temps d’être curieux »

L'amphithéâtre de chimie de la Sorbonne, désormais baptisé 'Oury' ou 'de gestion', présente une toile monumentale d'Albert Besnard, nommée La Vie renaissant de la mort.

de l’enseignement. Il est donc à souhaiter qu’un universitaire aime enseigner. Ce fut mon cas. Mais la découverte, le cadeau, ce fut, pour moi, la troisième mission de l’universitaire, peut-être bien le fleuron du métier : la direction de recherche (mé-moires de master, thèses de doctorat, habilitations à diriger des recherches,…). Et cette année, de manière totalement imprévue pour moi, j’ai reçu le 'contre-don' de ce travail, au travers de la remise d’un livre d’hommages, composé d’une trentaine de contributions signées par des 'élèves'. Intitulé Histoires d’O.2 il a été publié par les Editions de la Sorbonne, sans que j’en sache rien. J’en suis encore ému. L’ouvrage est organisé autour de la notion d’histoire culturelle, en reconnaissance du rôle que j’ai pu jouer - avec bien d’autres - dans l’installation de cette spécialité au sein du monde académique. Il est vrai que j’y ai contribué à Nanterre dans les années 70 et 80, puis à l’univer-sité de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ), où j’ai créé le département d’histoire et le Centre d’histoire culturelle, dans les années 90, et enfin à l'université Paris 1 Panthéon- Sorbonne. Cette spécialité s’est, depuis, beaucoup développée. Je suis frappé, par exemple, du nombre de références qui y sont désormais faites dans les profils de postes proposés par les uni-versités françaises, et ce même en histoire contemporaine où, au départ, l’histoire culturelle a eu plus de mal à s’affirmer. »

Que désigne exactement cette notion d’'histoire culturelle' ?« Je l’ai définie dans plusieurs ouvrages comme une 'histoire sociale des représentations', qui interroge les sociétés humaines à partir de leur imaginaire, de ce qui l’institue et de ce qui le constitue. Le triangle économique-politique-culturel à la fois distingue et associe, indissolublement, les trois instances qui permettent de rendre compte de la totalité du social. Tout l’art, ensuite, est de rappeler les différences d’épistémologie et de méthodologie des sciences sociales voisines, tout comme, au sein de l’histoire, des spécialités 'cousines' (histoire des arts ou des sciences, histoire intellectuelle ou religieuse,…), pour mieux les amener à travailler ensemble. Je crois à l’œcumé-nisme, pas au syncrétisme ! »

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RECHERCHE - INTERVIEW INTERVIEW - RECHERCHE

Où se dirige aujourd’hui cette discipline ?« L’histoire culturelle dialogue aisément à l’échelle interna-tionale, par exemple avec les cultural studies ou les kulturwis-senschaften. Au reste, le culturalisme porte au comparatisme. Et, sur le fond, une bonne partie des nouvelles enquêtes à l’agenda des historiens (histoire mondiale, histoire connec-tée, histoire des médias de masse, histoire de l’image, histoire des émotions, histoire du corps,…) se fondent sur une lecture culturelle. Ce développement devrait se poursuivre, quitte à ce qu’un jour on ne parle plus d’histoire culturelle, et qu’on en fasse sans le dire. » ■

Propos recueillis par Julien Pompey

1 « La Sorbonne », in : Les lieux de l’histoire de France (sous la direction d’Olivier Wieviorka et Michel Winock) - Editions Perrin2 Histoires d’O. Mélanges d’histoire culturelle offerts à Pascal Ory - Edité par Christophe Gauthier, Laurent Martin, Julie Verlaine, Dimitri Vezyroglou - Editions de la Sorbonne

lES dERNIERS lIVRES dE paScal oRy

Jouir comme une sainte et autres voluptés - Collection Traits et portraits, Mercure de France. Paru le 2 février 2017.

Peuple souverain. De la révolution populaire à la radicalité populiste - Collection Le Débat, Gallimard. À paraître le 19 octobre 2017.

« Il importe sans doute de toujours rappeler que, dans une université, nous sommes pour la plupart non

des chercheurs, mais des 'enseignants-chercheurs' »

« Le cadeau, ce fut, pour moi, la troisième mission de l’universitaire, peut-être bien le fleuron du métier :

la direction de recherche »

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A l'occasion de la rentrée universitaire 2017/2018, plusieurs nouveautés ont été lancées par Paris 1 Panthéon-Sorbonne en vue de répondre encore mieux aux attentes et aux exigences des étudiants.

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> PAGES 40-43 Les nouveautés pédagogiques de la rentrée

> PAGES 44-47 Développer la formation continue, une priorité de l’université

> PAGES 48-51 Travailler dans le secteur économique

38 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 39

De la licence au master, en passant par plusieurs diplômes universitaires dans des disciplines diverses et variées, l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a lancé de nombreuses formations nouvelles en cette rentrée. Le point sur les principales nouveautés.

40 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

FORMATION - ENQUÊTE

Les nouveautéspédagogiques de la rentrée

La rentrée 2017/2018 a été une nouvelle fois riche en nouveautés du côté de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. L’année passée avait déjà été animée en ma-

tière de lancements de nouvelles formations, avec des cursus innovants en droit notarial, une double licence Lettres-Philoso-phie, une préparation aux concours de l’agrégation de SES, un double diplôme LL.M., etc. La rentrée universitaire a été tout autant mouvementée, avec près d’une dizaine de nouveautés pédagogiques comme la licence professionnelle mention 'Stra-tégie de communication - expertise média'. « Cette formation en apprentissage d'environ 460 heures est le fruit d'un partenariat entre l'Ecole de Management de la Sorbonne et le lycée Jean Lurçat. Le corps professoral provient de ces deux institutions et fait aussi appel à de nombreux praticiens spécialisés dans les secteurs de la communication et des médias. L'objectif est de profiter d'un secteur porteur où les métiers possibles sont nom-breux, que ce soit en agence conseil, en agence média, en régie publicitaire... », explique Pierre Médan, Directeur de l'Ecole de Management de la Sorbonne (EMS).

Un DU Sorbonne, Langues, Humanités, CitoyennetéGrande nouveauté lancée en cette rentrée : le DU Sorbonne, Langues, Humanités, Citoyenneté [Cf. Panthéon Sorbonne magazine n°21], conçu pour des étudiants exilés et géré par l’UFR de Science politique (UFR11) de l’université. Adapté à un public ne possédant que très peu de notions en français, ce cursus assurera aux futurs étudiants un niveau de formation uni-versitaire et de maîtrise linguistique leur permettant de s’insé-rer dans la société française, et de rejoindre l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne pour commencer ou reprendre des études interrompues dans leur pays d’origine. Ce diplôme donnera ainsi aux étudiants les éléments fondamentaux pour pouvoir comprendre et s’exprimer en français. Tout un volet culturel, pédagogique et pluridisciplinaire est également programmé pour les aider à s’approprier les modalités d’appartenance à la vie universitaire française. « Ce diplôme universitaire s’organise sur trois semestres, avec une montée en puissance et un élargissement progressif du spectre des enseignements. Le but est de permettre notamment aux étudiants d’acquérir un niveau B2 en langue française, leur ouvrant l’accès à la formation qu’ils souhaitent entre la L1 et le M1. De ce fait, durant le premier semestre, il est prévu entre 15 et 20 heures par semaine d’apprentissage du français et d’enseignement de FLE. Le deuxième semestre compte trois unités d’enseignement avec toujours du français, mais également de l’informatique et des ateliers pour apprendre à faire un CV, sa lettre de motiva-tion, s’orienter dans les diverses formations de l’université et choisir son parcours académique. Enfin, le troisième semestre prévoit de l’apprentissage du français, des conférences métho-

Les étudiants de Paris 1 Panthéon-Sorbonne ont pu découvrir, lors de leur pré-rentrée, de nombreuses nouveautés, comme le LL.M. Droit des Affaires, Mondes arabes et Proche Orient, qui vient d'accueillir sa première promotion (à droite).

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ENQUÊTE - FORMATION

Les nouveautéspédagogiques de la rentrée

en difficulté, et a été récemment labellisée par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche compte tenu de l’importance de son contenu. Son objectif est de former des étudiants se préparant ensuite à devenir mandataires de justice au service des entreprises en faillite. « Cette formation inédite privilégie la maîtrise des techniques juridiques du Droit civil fondamental et du Droit des affaires enseignés par les univer-sitaires les plus confirmés en ces domaines tout en assurant une présentation de la pratique dans une perspective résolu-ment professionnelle, avec des praticiens réputés, rompus tout à la fois à la pratique de leur art et à l’exercice pédagogique consistant à en transmettre la substance. Il connaît un vif suc-cès depuis son lancement », se félicite François-Xavier Lucas, professeur des universités et directeur de l’Institut d’Etudes Judiciaires (IEJ) Jean Domat. Labellisée en tenant compte des préconisations de l’article L. 811-5, 5° du code de commerce, issu de la Loi Macron du 6 août 2015, cette formation donne un accès direct aux diplômés aux professions de mandataire ou d'administrateur judiciaire. « Pour nos étudiants, l’avantage est considérable car ce master leur suffira pour accéder à ces professions réglementées très prestigieuses sans avoir à passer d’examen d’accès », précise François-Xavier Lucas.

dologiques, ainsi que des cours sur l’histoire, les institutions françaises et européennes. C’est à ce moment-là qu’ils vont acquérir les connaissances de base qui confèrent cette citoyen-neté », détaille Isabelle Sommier, professeur de sociologie à Paris 1 Panthéon-Sorbonne et responsable pédagogique du diplôme. « Au terme des trois semestres, les étudiants devraient être capables de rejoindre la formation de l’université souhai-tée. L’objectif est de leur offrir la chance d’avoir une nouvelle vie, en leur permettant d’acquérir ici un diplôme puis, espé-rons-le, de reconstruire leur pays ! », ajoute Isabelle Sommier.

Un master Administration et liquidation d’entreprises en difficultéUne autre nouveauté est la création du master Administration et liquidation d’entreprises en difficulté. Cette formation rem-place en effet un cursus existant, le master Droit des entreprises

« L’objectif du DU Sorbonne, Langues, Humanités, Citoyenneté est d’offrir la chance aux étudiants exilés

d’avoir une nouvelle vie ! »

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 43

Un LL.M. Droit des Affaires, Mondes arabes et Proche OrientPlusieurs autres nouveautés de cette rentrée prennent la forme d’un diplôme universitaire (DU), comme le LL.M. Droit des Affaires, Mondes arabes et Proche Orient, proposé par l’Ecole de Droit de la Sorbonne (EDS) en collaboration avec la Chaire Ethique et Normes de la Finance. La région Méditerranée, monde arabe et Moyen-Orient étant, avec l’Union européenne, l’un des terrains les plus dynamiques de la présence de l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, l’EDS a souhaité recréer une formation supérieure en droit des affaires ciblée sur cette zone, en faisant appel aux meilleurs spécialistes. Formation exi-geante et d’une conception inédite, ce LL.M. est destiné tant à des juristes français ou européens qu’à des étudiants issus de cette région ou d’autres continents, désireux de parfaire leur for-mation. « En créant ce cursus, nous avons mis à profit quinze années d’expériences pour améliorer ce diplôme et le rendre encore plus adapté aux exigences des entreprises, des cabinets d’avocats, des institutions étatiques, des organisations interna-tionales et des étudiants. Le résultat est un parcours inédit et original, qui allie théorie et pratique, pays du monde arabe et Proche Orient, étude intensive en France et immersion… Bref, une formule payante garantissant un emploi immédiat, grâce notamment aux partenaires universitaires et professionnels prestigieux », explique François Améli, maître de conférences et directeur du Département licence à l’Ecole de Droit de la Sor-bonne. « Les besoins juridiques inhérents aux relations écono-miques entre les deux rives de la Méditerranée sont immenses. Ils sont intimement liés aux spécificités des systèmes juridiques arabes, proche-orientaux et à leur développement. Ce LL.M. est une formation particulièrement ambitieuse dont l’objectif consiste à former des juristes maîtrisant les outils juridiques nécessaires pour appréhender les problématiques actuelles du droit des affaires et évoluer dans les grandes entreprises et les cabinets d’avocats s’intéressant à cette partie du monde », ajoute Hadi Slim, professeur et directeur du master Droit des af-faires internationales de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Un LL.M. Sorbonne Business Law Certificate for Foreign LawyersAutre diplôme universitaire prenant la forme d’un Master of Laws, le LL.M. Sorbonne Business Law Certificate for Foreign Lawyers est une formation de niveau master parfaitement adap-tée aux besoins spécifiques des étudiants étrangers non-fran-

cophones. Certains d’entre eux peuvent en effet ne pas avoir un niveau suffisant pour intégrer directement une formation de niveau master 2. Ces derniers peuvent néanmoins présenter des qualités et des aptitudes universitaires indéniables, qu’une année d’étude à l’université ne ferait que renforcer. Ce diplôme universitaire constitue ainsi une passerelle entre la quatrième année de droit et l’accès à un diplôme de niveau master 2. En dehors de cette hypothèse, et plus généralement, il va permettre aux étudiants souhaitant suivre cette formation de valoriser leur cursus en faisant le choix de suivre une année d’étude à l’Ecole de Droit de la Sorbonne. La formation est ainsi centrée autour du droit des affaires, pris dans son sens le plus large. Il s’agit de présenter aux étudiants participant à la formation toutes les matières, de droit privé comme de droit public ou de droit euro-péen, qui sont en lien avec la vie des affaires sur le territoire français et, plus généralement, européen.

Un Diplôme universitaire Collège de Droit de la SorbonneL’Ecole de Droit de la Sorbonne vient également de lancer un DU Collège de Droit de la Sorbonne, qui vise à assurer une formation d’excellence et d’ouverture, complémentaire à la formation dispensée en licence de droit. Ce diplôme se prépare ainsi en trois années universitaires. Chaque année comporte 60 heures de séminaires magistraux portant sur des matières d’ouverture, 12 heures de conférences délivrées par des uni-versitaires, des praticiens ou des personnalités sur des thèmes d’actualité ou porteurs de grands enjeux, ainsi que 18 heures

« Les besoins juridiques inhérents aux relations économiques entre les deux rives de la Méditerranée

sont immenses »

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FORMATION - ENQUÊTE

« Une formule payante garantissant un emploi immédiat, grâce notamment

aux partenaires universitaires et professionnels prestigieux »

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ENQUÊTE - FORMATION

d’ateliers pratiques. Ce programme peut, de cette manière, s’ajouter et prolonger les enseignements de la licence en droit à laquelle les étudiants du Collège de Droit de la Sorbonne seront inscrits par ailleurs.Toujours au sein de l’EDS, un DU Droit et pratiques de l’action administrative a été créé en cette rentrée. Il est proposé en for-mation continue par FCPS, en complément sur la même année, Il permet une approche régionale du droit et de la pratique de l’action administrative, du droit des collectivités locales. Il prévoit également des études de cas au sein des établissements européens et des institutions de l'ordre judiciaire, administratif et financier. Ce diplôme universitaire est, de ce fait, un parcours de formation destiné essentiellement à des hauts fonctionnaires étrangers souhaitant s’investir dans l’administration publique.

Un Diplôme universitaire Sorbonne ITAutre création de formation, le DU Sorbonne IT, dont la pre-mière promotion fera sa rentrée en janvier 2018, « a été conçu comme un cursus de haut niveau s’adressant aux nombreux professionnels du droit qui, rencontrant des problématiques numériques dans leur pratique ou souhaitant les aborder, en-tendent acquérir une spécialisation à forte valeur ajoutée ou compléter certains des acquis de leurs propres expériences en la matière », mettent en avant Tristan Azzi, Judith Rochfeld et Marine Ranouil, enseignants-chercheurs de l’Ecole de Droit de la Sorbonne et responsables pédagogiques de cette formation, dont l’un des objectifs concerne la maîtrise des mécanismes juridiques particuliers attachés à l’économie numérique. Le diplôme, proposé en formation initiale et en formation conti-nue, se déroule sur six mois, comprenant deux jours entiers de cours par mois (vendredi et samedi) afin de le rendre accessible aux professionnels ayant déjà des responsabilités importantes et un emploi du temps chargé. Dans cette même perspective, les enseignements seront envisagés de manière pratique sous forme d’études de cas. Ils ont vocation à être assurés par des universitaires spécialisés dans le secteur du numérique, ainsi que par des praticiens reconnus. « Le diplôme universitaire Sor-bonne IT a l’avantage de couvrir un très large domaine. Il ne se limite pas à l’étude du droit des données personnelles, mais s’étend à tous les pans du numérique qui peuvent être saisis par le droit. Plus précisément, il est davantage axé sur le droit des affaires, ce qui permet à la fois de répondre à une demande de formation plus large et d’en élargir les débouchés profession-nels », ajoutent les responsables de ce nouveau diplôme. ■

Julien Pompey

➥ Plus d’infos sur le Collège de Droit de la Sorbonne. www.univ-paris1.fr/ufr/eds/college-de-droit-de-la-sorbonne/

➥ Plus d’infos sur le master Administration et liquidation d’entreprises en difficulté. https://iej.univ-paris1.fr/autres-formations/m2-entreprises-en-difficultes/

➥ Plus d’infos sur le LL. M. Droit des Affaires, Mondes arabes et Proche Orient. www.univ-paris1.fr/fileadmin/UFR07/LLM/plaquette_damapo.pdf

➥ Plus d’infos sur le DU Sorbonne IT. www.univ-paris1.fr/fcps/formation/droit/du-sorbonne-it-en-droit-du-numerique/

➥ Plus d’infos sur le LL.M. Sorbonne Business Law Certificate for Foreign Lawyers. www.univ-paris1.fr/index.php?id=545476

➥ Plus d’infos sur le DU Sorbonne, Langues, Humanités, Citoyenneté. www.univ-paris1.fr/international/refugee-students-reception/

Paris 1 Panthéon-Sorbonne entend devenir un acteur majeur de la formation tout au long de la vie, par l’intermédiaire de son service Formation Continue Panthéon-Sorbonne (FCPS), qui multiplie les nouveautés et les projets dans cette perspective.

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FORMATION - ZOOM

Développer laformation continue, une prioritéde l’universitéLa formation tout au long de la vie est, depuis quelques

années désormais, l’une des priorités de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « La formation continue

est un des piliers de la société de la connaissance et une source féconde d’émulation générationnelle. Avec des ensei-gnants-chercheurs partenaires des milieux professionnels,

« Paris 1 Panthéon-Sorbonne dispose incontestablement des atouts pour s’imposer comme

un acteur majeur de la formation tout au long de la vie »

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ZOOM - FORMATION

Développer laformation continue, une prioritéde l’université

études, des formations diplômantes, certifiantes ou quali-fiantes. En effet la formation continue offre à chacun plus de souplesse et d’opportunités de multiplier les occasions d’apprentissage. Nos diplômes sont, de ce fait, organisés et parfaitement compatibles avec une activité professionnelle. Notre portefeuille d’activités compte ainsi une trentaine de formations diplômantes, avec notamment 17 masters, 11 diplômes universitaires, un DAEU (diplôme d’accès aux études universitaires) qui permet à des non-bacheliers de suivre des formations à l’université, ainsi qu’une prépara-tion au concours de juges administratifs. Notre deuxième activité concerne la formation courte qualifiante ou cer-tifiante. Il s’agit d’un axe de développement et d’actua-lité puisque nous venons de présenter notre toute première offre de formations courtes. Nous avons ainsi dévoilé, le 4 septembre dernier, une première offre de 55 programmes qualifiants autour de trois niveaux : ‘base’ pour apporter des connaissances fondamentales, 'perfectionnement' pour acquérir des connaissances approfondies, et 'expertise' pour les participants ayant les connaissances et l’expérience nécessaire. Cette offre, mise au point avec une soixan-taine d’enseignants-chercheurs, est à l’image de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, avec des champs ouverts à la fois sur le droit, la science politique, la gestion… », détaille Pascal Lévêque, directeur de la Formation Continue Panthéon- Sorbonne. Cette nouvelle offre sera aussi actualisée dès mars prochain, avec l’insertion de nouveaux programmes. « Nous visons à terme un objectif d’une offre stabilisée d’une cen-taine de programmes différents », confie le directeur de FCPS.

des formateurs associés experts de leur métier, une équipe dédiée aux formations courtes, l’université assume toute sa place avec, pour objectif, de devenir une institution incontournable de la formation tout au long de la vie », souligne Georges Haddad, Président de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « Intégrer durablement les jeunes, gérer la tran-sition générationnelle, organiser et faciliter le transfert des compétences, voici des défis qui mobilisent la totalité de nos équipes. La formation continue se nourrit de l’importance de la recherche et permet ainsi la transmission des savoirs. Notre pluridisciplinarité est aussi une force supplémentaire et une dynamique du contrat social de la formation tout au long de la vie. L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne dis-pose incontestablement des atouts pour s’imposer comme un acteur majeur de la formation tout au long de la vie et assurer une passerelle avec les milieux professionnels, en-treprises ou administrations. Dans cette perspective, l’uni-versité doit se doter, comme toutes les grandes universités, d’un centre de Formation Continue, vitrine de Paris 1 Pan-théon-Sorbonne, qui transcende les disciplines, au service de toutes les composantes », ajoute-t-il.

Lancement d’une toute première offre courte de formationsEn vue d’acquérir cette position centrale, l’université s’appuie sur son service spécialisé baptisé 'Formation Continue Panthéon-Sorbonne' (FCPS). « Notre mission est d’offrir à des publics particuliers, composés de salariés, de demandeurs d’emploi et de personnes reprenant leurs

17 masters ainsi que

11 diplômes universitaires diplômants sont proposés en cette rentrée par FCPS

1400 stagiaires sont

recensés chaque année civile

par FCPS

46 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 47

FORMATION - ZOOM

Plusieurs nouveautés lancées ou programméesL’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne a ainsi décidé de développer et d’accélérer grandement le déploiement de son offre de formations spécialisées, bien conscient des enjeux importants qui en découlent, aujourd’hui comme pour de-main. « Nous avons plusieurs grands axes de développement et d’autres nouveautés ont été lancées en cette rentrée », af-firme Pascal Lévêque. Une licence professionnelle Métiers de la Gestion en Ressources Humaines (GRH) vient ainsi de débuter, et vise à préparer aux fonctions d’assistant ou d’ad-joint en administration du personnel, paye, formation, re-crutement. En janvier 2018, un autre nouveau diplôme sera lancé, proposé avec l’Ecole de Droit de la Sorbonne (EDS), baptisé 'Sorbonne IT', Droit du Numérique. « Ce diplôme universitaire Sorbonne IT est conçu comme une formation de haut niveau s’adressant aux nombreux professionnels du droit qui, rencontrant des problématiques numériques dans leur pratique ou souhaitant les aborder, entendent acqué-rir une spécialisation à forte valeur ajoutée ou à compléter certains des acquis de leurs propres expériences en la ma-tière », expliquent Tristan Azzi, Judith Rochfeld et Marine Ranouil, enseignants-chercheurs de l’Ecole de Droit de la Sorbonne et responsables pédagogiques de cette formation, qui sera dispensée par les plus éminents spécialistes en matière de droit du numérique. « Il y a désormais à tra-vailler et à définir les nouveautés en matière de formations diplômantes pour la rentrée 2018-2019. Notre portefeuille de diplômes doit en effet être examiné chaque année, et il

pourrait y avoir un certain nombre de nouveautés à venir. Par exemple, il y a une forte demande en matière de gestion des ressources humaines, notamment au niveau du SIRH, le Système d’Informations des Ressources Humaines. Il serait ainsi fort possible que nous renforcions la formation diplô-mante dans cette spécialité », annonce Pascal Lévêque. « Dès cet automne, nous proposerons des formations courtes (trois jours intensifs) en GRH digitale, Conduite de projet SIRH et Reporting social. En fonction des résultats, nous confirmerons à la rentrée 2018 l’approfondissement de ces thématiques à travers l’ouverture d’un master 2 SIRH », complète Arnaud Pellissier-Tanon, maître de conférences à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, responsable pédagogique des formations continues diplômantes en res-sources humaines auprès de FCPS. « D’autre part, avec l’installation du 'Guichet Unique', en partenariat avec toutes les UFR de l'université, nous accueillons les nom-breuses demandes de reprises d’études pour tous les sala-riés ayant un projet de formation tout au long de la vie. Enfin, les modifications réglementaires sur les procédures VAE devraient amener un nombre de dossiers supérieurs VAE/VAP, demandes coordonnées et suivies à FCPS », précise Pascal Lévêque.

« L’université a toutes les clés pour devenir un acteur majeur. La formation tout au long de la

vie est fondamentale pour Paris 1 Panthéon-Sorbonne ! »

« L’orientation pour 2018 s’annonce très positive en raison des nombreux efforts faits en plus du renouvellement de notre offre

de formation »

34 personnes travaillent actuellement au sein du service Formation Continue Panthéon- Sorbonne

Pascal Lévêque a pris ses fonctions de Directeur de Formation Continue Panthéon-Sorbonne il y a quelques mois désormais.

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ZOOM - FORMATION

L’ouverture de programmes à distanceUn autre aspect du développement envisagé par Formation Continue Panthéon-Sorbonne concerne le numérique. « Le deuxième axe de nouveauté, développé avec le Service des usages numériques (SUN) de l’université, porte sur l’ou-verture dans les mois à venir d’un certain nombre de pro-grammes à distance en formation continue. En parallèle, nous avons dans notre catalogue une offre sur l’environne-ment juridique de la formation professionnelle program-mée en présentiel, et nous allons travailler avec l’Institut d’Etudes Judiciaires (IEJ) Jean Domat pour avoir cette formation également à distance », détaille Pascal Lévêque. « Au niveau national, 2018 va être aussi une véritable année charnière avec une réforme de la formation profes-sionnelle à venir et ses différents chantiers ministériels. Une année active s’ouvre à nous dans ce domaine et les enjeux sont très importants. Comment gérer le compte personnel de formation ? Comment personnaliser la formation avec des parcours individualisés ? Toutes ces interrogations, la nouvelle loi doit y répondre, en sachant

aborder les modalités pédagogiques, les formations à dis-tance… De son côté, FCPS est encore modeste sur le mar-ché de la formation continue, mais l’université a toutes les clés pour devenir un acteur très présent. Il s’agit de l’un des enjeux phares car la formation tout au long de la vie est indissociable du changement permanent que nous vivons », ajoute le directeur du centre de Formation Conti-nue Panthéon-Sorbonne.

Des ambitions et une orientation 2018 positiveLa direction de FCPS a ainsi trois grandes ambitions pour l’année 2018. D’abord se professionnaliser, en actuali-sant en permanence son offre tout en se différenciant. Développer une formation courte Paris 1 Panthéon-Sor-bonne de qualité et ensuite la faire connaître. Enfin, la mise en place d’une gestion efficace des personnels. « De cette manière, au niveau des perspectives, nous attendons un accroissement de la formation continue. La rentrée diplômante de septembre et octobre 2017 est satisfaisante, notamment avec l’augmentation des effec-tifs sur les diplômes universitaires et sur les effectifs en apprentissage. D’autre part, nous renouvelons des par-tenariats comme cela est le cas actuellement avec la Fédération Nationale de la Mutualité Française (FNMF) ou la Direction Générale de l’Armement (DGA) », conclut Pascal Lévêque. ■

Julien Pompey

« La formation continue offre à chacun plus de souplesse et

d’opportunités de multiplier les occasions d’apprentissage »

a qUI S’adRESSE lE cENTRE FoRMaTIoN coNTINUE paNThéoN-SoRboNNE

La formation continue est ouverte aux adultes ayant quitté le système éducatif et souhaitant parfaire ou acquérir des connaissances. Sont concernés par la formation continue les adultes qui entrent dans les catégories suivantes :

- Les salariés. La formation des salariés est réglementée. Divers statuts existent : Congé Individuel de Formation (CIF), Droit Individuel à la Formation (DIF), plan de formation de l'entreprise. Des statuts particuliers existent pour les salariés de la Fonction publique ou pour les travailleurs indépendants.

- Les demandeurs d’emploi. La formation continue leur offre de réelles perspectives d'accès à l'emploi. Les formations ou stages sont généralement conventionnés par les conseils régionaux. Elles fonctionnent dans le cadre des conventions de conversion.

- Les candidats individuels qui peuvent, à titre personnel, postuler à la formation continue. Pour certaines formations, un tarif préférentiel ainsi que des facilités de paiement peuvent être proposés.

- Le public jeune. Il est le moins concerné par la formation continue, mais FCPS organise en partenariat certaines formations en apprentissage des cursus spécifiques.

- Les étudiants. Certaines formations ouvertes aux profes-sionnels accueillent également des étudiants issus de la formation initiale.

➥ Plus d'infos. www.univ-paris1.fr/fcps/

➥ Nouveau catalogue des formations courtes de FCPS. http://bit.ly/2gtSM9G

➥ Candidatez à Formation Continue Panthéon-Sorbonne. www.univ-paris1.fr/fcps/formation/

260 000 heures stagiaires représentées par la formation diplômante

Le secteur économique, qui regroupe de nombreuses activités très variées et tout autant de métiers, recrute notamment des jeunes diplômés issus de l’université, qui propose des formations de qualité.

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FORMATION - FOCUS

Le secteur économique connaît, depuis quelques années désormais, une belle dynamique en matière de recrute-ment, et embauche de nouveau, notamment des jeunes

diplômés. « Les débouchés sont très variés car l’économie concerne la création et le partage des richesses. Ce secteur occupe ainsi la vie d’un tout à chacun. Il est primordial dans la vie quotidienne de nos concitoyens, et recrute sur différents métiers », explique Ariane Dupont Kieffer, maître de confé-rences et directrice de l’Ecole d’Economie de la Sorbonne. « La situation sur le marché de l’emploi est stable en France depuis quelques années pour les diplômés d’un master. Cela signifie que nos anciens étudiants trouvent des emplois, mais cela peut parfois prendre du temps, avec de possibles enchai-nements CDD-CDI », affirme de son côté Gunther Capelle- Blancard, professeur des universités et directeur adjoint de l’Ecole d’Economie de la Sorbonne.

Des débouchés et des métiers très variés« Les débouchés sont extrêmement diversifiés. Il y a quelques secteurs clés comme celui de la banque, de la finance et du conseil aux entreprises, qui constituent le premier secteur d’activité de nos diplômés avec l’économie internationale et le transport. Parmi les secteurs émergents, le big data pro-pose aussi de nombreux débouchés pour nos étudiants, qui sont formés aux techniques quantitatives. Il ne faut pas oublier

« Le secteur économique est primordial dans la vie

quotidienne de nos concitoyens, et recrute sur différents métiers »

Travailler dans le secteur économique

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FOCUS - FORMATION

également l’économie de la culture et les métiers liés au déve-loppement durable ou à l’aménagement du territoire, auxquels on ne pense pas forcément mais qui présentent des besoins importants », ajoute-t-il. Les métiers proposés sur le marché de l'emploi sont très différents de ce fait. « Du consultant auprès des entreprises pour se positionner sur un nouveau marché au secteur de la finance, qui est toujours en essor, en passant par la communication financière, le transport de marchandises et les échanges internationaux, le secteur économique recrute dans des métiers mobilisant des compétences variées », sou-ligne Ariane Dupont Kieffer. « De plus, la crise économique a créé des nouveaux métiers plus développés. Aujourd’hui, les banques sont par exemple tenues de développer les fonctions de contrôle et d’audit interne », précise Christian de Boissieu, professeur émérite de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne (Cf. Encadré ci-contre).

Travailler dans le secteur économique

UNE joURNéE dE coNFéRENcES EN l’hoNNEUR dE chRISTIaN dE boISSIEU

Professeur émérite de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Christian de Boissieu est l’un des plus éminents économistes français et est reconnu pour son approche scientifique des marchés bancaires et financiers. Pour célébrer son apport à l’analyse économique dans le domaine monétaire, bancaire et financier, ainsi que sa contribution au rayonnement de l’université, une journée de conférences a été organisée, le 21 septembre 2017, sur le thème : 'Economie financière : leçons du passé, questions d’avenir'. La matinée a ainsi été rythmée par une série d’hommages et d’ateliers sur la transformation des marchés financiers ainsi que les acteurs et les instruments de la régulation financière. L’après-midi, plusieurs tables rondes se sont déroulées dans le Péristyle de la Sorbonne. La première, portant sur 'L’économiste : chercheur, expert, conseiller du prince ?', a permis à Christian de Boissieu de constater qu’il était plus difficile pour un économiste de percer en France que dans d’autres pays. La seconde, intitulée 'Vers une dérégulation financière ?', a abouti à l’espoir que le Brexit permette de rapprocher les positions françaises et allemandes, notamment sur la garantie des dépôts. La troisième et dernière a abordé 'Le rayonnement de la France' avant de laisser la place aux allocutions de clôture. L’avocat Jean Veil a notamment rendu un hommage à Christian de Boissieu en lisant un extrait d’un livre de sa mère à propos de son père, tandis que Jean-Paul Delevoye, ancien ministre et ancien Président du Conseil économique, social et environnemental, l’a félicité pour son influence mondiale en tant qu’expert. Enfin, Bernard Cazeneuve, ancien Premier ministre, a conclu cette conférence en rendant un hommage très appuyé à Christian de Boissieu.

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FORMATION - FOCUS

Des qualités et des profils particuliers recherchésSi des débouchés très variés sont recensés, les recruteurs sont, de leur côté, en quête de compétences, de qualités et de profils particuliers. « Les profils recherche sont très appréciés, et l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne est un centre phare en la matière. Nos enseignants-chercheurs donnent en effet aux étu-diants les résultats de leurs dernières recherches et s’appuient sur celles-ci pour élaborer leurs enseignements. Ces profils sont notamment appréciés par les organismes internationaux et les banques pour leur capacité d’analyse d’une situation donnée et leur force de proposition. La différence pédagogique avec les écoles de commerce réside dans le fait que nos étudiants, en cinq ans, acquièrent une véritable capacité d’analyse, et non des stratégies et des recettes à appliquer. L’université donne ainsi les moyens de réussir pour créer ses propres process et s’adapter à tous les milieux, avec une forte adaptabilité. Par ailleurs, nos étudiants sont très innovants : ils savent com-prendre très vite et comment on peut exprimer les choses dif-féremment », indique Ariane Dupont Kieffer. « Les recruteurs recherchent un mélange de motivation, d’ambition, de déter-mination et d’humilité. Il faut à peu près savoir où l’on veut aller et il est important d’avoir des compétences techniques pour évoluer dans la finance », souligne de son côté Christian de Boissieu. « La compétence qui peut faire la différence entre deux diplômés est le niveau dans les langues étrangères, tout comme le fait d’avoir un master d’une université étrangère. Il faut aussi savoir faire preuve de dynamisme et de disponibilité », insiste pour sa part Marcial Garcia Gil, directeur des études économiques à l’Ambassade d’Espagne à Paris et diplômé de l’université.

Des doubles licences très appréciéesParis 1 Panthéon-Sorbonne, au travers de l’Ecole d’Economie de la Sorbonne, propose de nombreuses formations de qualité pour répondre aux besoins de la nouvelle économie. Tout de suite après le bac, l’université présente quatre doubles licences très estimées des étudiants comme des recruteurs. « Les doubles licences permettent de vraiment répondre aux enjeux actuels, et sont de ce fait grandement demandées ! », souligne Ariane Du-pont Kieffer. La double licence Economie-Droit, par exemple, est un cursus particulièrement exigeant et sélectif (près de 6000 demandes d’admission reçues chaque année) visant à former des étudiants ayant un profil à la fois de juriste et d’économiste, afin de répondre aux nouvelles exigences des cabinets d’avo-cats et des grandes entreprises. « Le but de ce diplôme est de former des juristes ayant également une bonne formation en économie et, réciproquement, des économistes qui pourront utiliser leur formation juridique dans le cadre de leur métier », précise Catherine Prieto, professeur des universités respon-sable pédagogique de ce cursus. De son côté, la double li-cence Economie-Histoire associe l’apprentissage de l’histoire à une importante initiation à l’économie tandis que la double licence Economie-Géographie entend préparer les étudiants aux métiers demandant à la fois des connaissances écono-miques et des compétences sur les transformations territoriales. Enfin, la double licence Economie-Science politique permet « l’acquisition des connaissances, l’assimilation des modes de raisonnement, la réalisation de travaux qui facilitent directe-ment l’accès à l’ensemble des masters tant d’économie que de science politique, dans lesquels la bidisciplinarité est toujours un atout », explique Catherine Sofer, professeur des universités et responsable de la double licence.

Plusieurs masters de l’université particulièrement cotésL’Ecole d’Economie de la Sorbonne propose surtout plusieurs masters affichant un taux d’insertion de 100 % quelques mois après la diplomation des étudiants. « Tous nos parcours sont spécialisés tout en ayant des mutualisations. Un autre point qui est une force est la mise en place de l’alternance. Les masters en apprentissage sont l’avenir, et permettent de garder une grande part de recherche. Il y a un très bon équilibre, qui n’a pas été fa-cile à trouver, entre université et entreprise. Nous en avons trois pour le moment, et les autres formations font intervenir beau-coup de professionnels », met en avant Ariane Dupont Kieffer.

« Les profils recherche sont très appréciés, et l’université Paris 1

Panthéon-Sorbonne est un centre phare en la matière »

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FOCUS - FORMATION

« Les diplômés de l’université ont vraiment la côte sur le mar-ché de l’emploi, en France comme à l’étranger. Les trois for-mations en alternance de l’Ecole d’Economie de la Sorbonne enregistrent notamment un gros succès, car elles offrent des dé-bouchés remarquables », confirme Gunther Capelle-Blancard.Le master Banque-Finance prépare ainsi très bien les étudiants, avec une première année associant des enseignements d’éco-nomie et des cours spécialisés en finance. La seconde année s’organise, elle, autour de quatre spécialités. La spécialité 'Banque-Finance', tout d’abord, associe des cours techniques (fi-nance quantitative, audit bancaire…) à des séminaires transver-saux sur l’innovation financière, la globalisation financière…La spécialité 'Financial Economics' répond, elle, à la néces-sité de fournir aux banques et aux organismes financiers des cadres de niveau supérieur. La spécialité 'Empirical Finance' est davantage tournée vers les techniques quantitatives. Enfin, la spécialité 'Contrôle des risques, sécurité financière et confor-mité', qui se déroule en alternance, répond au développement de nouvelles fonctions au carrefour de la déontologie, de la gestion des risques et du contrôle interne. « De cette manière, le mas-ter Banque-Finance est l’un des plus concurrentiels de France et devance les formations des grandes écoles. Sa particularité est de former des économistes aux métiers bancaires et finan-ciers, ce qui nous distingue de HEC, Polytechnique, Dauphine et d'autres grandes écoles de commerce », affirme le directeur adjoint de l’Ecole d’Economie de la Sorbonne.

Des cursus spécialisés de haute qualitéLe master professionnel Transports Internationaux (M2TI), également proposé en apprentissage, couvre toute la chaîne de transport, dont les aspects logistiques. Dans le cadre de ce cursus, chaque mode de transport est abordé dans sa spécifi-cité, mais également dans ses interdépendances avec les autres modes. « Ce diplôme a l’avantage d’être multidisciplinaire et d’attirer des profils très différents avec des juristes, des géo-graphes, des militaires… La formation amène les étudiants à être opérationnels tout de suite sur le transport de marchan-dises et de passagers », souligne Ariane Dupont Kieffer. Du côté recherche, le master Histoire de la Pensée Economique (HPE) peut être mis en avant. Sans équivalent au niveau euro-péen, ce cursus a trois objectifs principaux : offrir un enseigne-ment en accord avec les tendances actuelles de la recherche en histoire de la pensée économique, participer à l’effort récent de décloisonnement de la discipline, et former des étudiants de telle façon qu’ils puissent participer à l’avancement de la

recherche internationale. « Il s’agit d’une formation très inté-ressante car, en tant qu’économiste, nous sommes dans une science de l’humain, mobilisant des méthodes pour dire et com-prendre les mécanismes qui se répètent », ajoute la directrice de l’Ecole d’Economie de la Sorbonne.

Une vraie diversification des formations proposéesDe son côté, le master Econométrie et statistiques s’inscrit dans une longue tradition d’enseignement et de recherche dans les domaines de l’économie mathématique et statistique à Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Son ambition est de former des spécia-listes de haut niveau en analyse quantitative. Il offre ainsi aux étudiants la possibilité d’acquérir la maîtrise des outils écono-métriques et statistiques, dans un environnement économique et financier, d’une part, et de la politique économique, d’autre part. Ces deux aspects, techniques et théoriques, font la parti-cularité de ce master, anciennement connu sous l’appellation 'MoSEF'. « Nous avons aussi un très fort taux de réussite au concours de l’enseignement de l’économie, que ce soit le Capes ou l’agrégation. Le parcours FSESG - préparation à l’agré-gation de SES ou d’économie-gestion - est une formation très complète et étonnamment efficace », se félicite Ariane Dupont Kieffer. La mention Sciences Economiques et Sociales, dans laquelle s’inscrit ce master, comprend plusieurs parcours, qui répondent tous à un triple but : former les formateurs, déve-lopper la communication sur les sujets économiques, mettre en perspective la discipline par le développement des approches pluridisciplinaires, nécessaires pour exercer le métier de char-gés d’études (Master CEES et CAMAP), et par l’ancrage de la recherche économique sur une prise de recul sur nos objets et nos pratiques d’économistes.

L’année de césure pour maximiser ses chances sur le marchéAu-delà de la nécessité de suivre une formation de qualité, notamment dans le cadre de l’université, des éléments peuvent permettre de maximiser ses chances d’intégrer ce secteur d’activité. « L’année de césure, par exemple, permet d’acqué-rir des compétences en entreprise ou d’avoir des formations complémentaires en anglais ou dans d’autres disciplines. Il s’agit d’une procédure qui marche très bien, tout comme les échanges Erasmus, qui aident les étudiants à vraiment déve-lopper leur adaptabilité », assure Ariane Dupont Kieffer. « Depuis quelques années, une procédure de césure a été mise en place au sein des masters d’économie de l’université. C’est une très bonne façon de s’intégrer dans un milieu professionnel. Nous avons d’ailleurs de très bons retours de nos étudiants, qui gagnent énormément en maturité par le biais de la césure ! », conclut Gunther Capelle-Blancard. ■

Julien Pompey

« Les diplômés de l’université ont vraiment la côte sur le

marché de l’emploi, en France comme à l’étranger »

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La Cité de la réussite, dont la 20ème édition se déroulera les 18 et 19 novembre 2017 à la Sorbonne, a été co-fondée par Sylvain Kern, un diplômé de l'université Paris 1 Panthéon-Sorbonne au parcours passionnant.

CAR

RIÈ

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> PAGES 54-57 Sylvain Kern, transmetteur de réussite

> PAGES 58-61 Nominations : les derniers mouvements des diplômés de l'université

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Diplômé de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Sylvain Kern a co-créé avec deux amis de promotion un grand forum en vue de rapprocher et de faire dialoguer des personnalités du monde politique, économique, scientifique et culturel avec des étudiants. Près de 30 ans après, la Cité de la réussite est devenue un événement majeur, dont la 20ème édition se déroulera à la Sorbonne, les 18 et 19 novembre 2017. Récit de cette success story.

Sylvain Kern, transmetteur de réussite

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CARRIÈRE - PORTRAIT

Sylvain Kern est un ambitieux opti-miste. Tout au long de sa carrière, passionnante et impressionnante,

il n’a cessé d’essayer de créer des dia-logues uniques et éclectiques avec des 'exemples de réussite'. Il y a ainsi 30 ans, lors de sa troisième année d’études de gestion à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il crée un tout premier événe-ment, baptisé 'Le Forum de la réussite'. « Ce forum s’est déroulé le 25 mars 1987 et nous avons reçu Jacky Setton, le Pré-sident de Pioneer France, un mercredi soir dans le Grand Amphithéâtre de la Sorbonne. C’est à partir de là que tout a commencé ! », se remémore Sylvain Kern avec une douce nostalgie.

Une idée originale trouvée lors d’une finale de Roland-GarrosDaniel Sabatier, professeur à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, remarque l’étudiant et lui propose d’intégrer le DESS consacré à la communication audiovisuelle, qu’il a lui-même fondé. « Je n’étais pas plus intéressé que ça au départ, mais j’ai appris par la suite que tous les étudiants souhaitaient suivre ce cursus très réputé… J’ai finalement dé-cidé d’intégrer ce DESS et j’ai très bien fait ! », confesse-t-il, conscient, plus de 25 ans après, du chemin parcouru.

Sylvain Kern et deux de ses camarades de promotion, Jacques Huybrechts et Christian Auboyneau, vont être le moteur d’une dynamique dont l’idée phare naî-tra le 5 juin 1988. « Nous révisions nos cours dans la cuisine de Jacques et nous avons décidé de faire une petite pause le temps de voir un match de tennis.

Il ne s’agissait pas de n’importe quel match : c’était la finale du tournoi de Roland-Garros opposant le sué-dois Mats Wilander au français Henri Leconte, qui s’est malheureusement incliné. » A la télévision, les commenta-teurs associent tout le pays à cet échec. « Nous avons alors eu une idée très simple et un peu folle : réunir des person-nalités du monde politique, économique, scientifique et culturel, qui viendraient librement et directement répondre à un public constitué notamment de jeunes. De véritables échanges au cœur d’une 'Cité de la réussite'. Il n’y avait rien d’obligatoire, juste une grande envie de

notre part d’organiser un événement à la Sorbonne, et ce malgré le fait qu’à l’époque la place faite aux étudiants au sein de la société était plus rela-tive… Mais on avait une telle envie de montrer qu’à l’université, on était capables de faire preuve d’engage-ment. Dès le départ de cette aventure, il s’agissait d’un encouragement à l’égard des étudiants ! », sourit aujour-d’hui Sylvain Kern.

De l’imagination à la première réalisationPour organiser cet événement, les trois ambitieux étudiants ont la chance de bénéficier d’une grande liberté dans le cadre de leurs études. « L’élément le plus extraordinaire que m’ait apporté l’université, c’est la liberté. Quand Da-niel Sabatier nous a fait venir dans son DESS, il nous a clairement dit de nous porter en priorité sur notre projet, qui pouvait, selon lui, beaucoup apporter à l’université. On nous a laissé libres, en paix, pour avancer sur ce projet », souligne Sylvain, qui précise tout de même avoir eu son examen et son di-plôme à l’issue de cette formation très exigeante. Au-delà de la liberté, il a fallu convaincre et ruser pour arriver à monter ce projet. Un défi d’autant plus

« Dès le départ de cette aventure, il s’agissait

d’un encouragement à l’égard des étudiants ! »

SylVaIN KERN EN 5 daTES. • Juillet 1963 :

Naissance à Neuilly-sur-Seine

• Mars 1987 : Evénement étudiant 'Forum de la réussite'

• Juin 1988 : Idée du concept de la Cité de la réussite

• Avril 1989 : Première Cité de la Réussite

• Novembre 2017 :

20ème édition de la Cité de la réussite

PORTRAIT - CARRIÈRE

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compliqué que les trois étudiants sou-haitaient occuper l’intégralité des am-phithéâtres de la Sorbonne… Seule solution pour y parvenir : obtenir l’aval de la Rectrice de l’Académie de Paris de l’époque, Hélène Ahrweiler, ancienne Présidente de l’université Paris 1 Pan-théon-Sorbonne. « A ma grande sur-prise, elle accepta de consacrer le temps d’un petit-déjeuner à notre projet. Afin de limiter le 'rapport de force', je sou-haitais absolument discuter avec la Rec-trice en-dehors de son bureau. Quelques minutes après son arrivée, le serveur amena la commande et renversa un jus de fruit sur le tailleur de la Rectrice… J’étais persuadé que ma demande allait être refusée. Malgré cela, je lui ai expo-sé notre idée et je n’oublierai jamais sa réponse : 'C’est la deuxième fois que les étudiants de la Sorbonne investiront les amphithéâtres depuis mai 68 mais, cette fois-ci, ils auront eu la correction de les demander !' A cette seconde-là, je savais que notre projet aurait lieu, et j’étais persuadé qu’il était magnifique et presti-gieux », confie Sylvain Kern.

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CARRIÈRE - PORTRAIT

La Sorbonne, une image rayonnante et attractiveLa toute première édition de la Cité de la réussite s’est ainsi déroulée le week-end du 22-23 avril 1989 à la Sorbonne, sur le thème : 'Nourrir la pensée pour chan-ger le monde'. 32 personnalités étaient conviées à dialoguer avec les étudiants, parmi lesquelles Bernard Attali, Claude Bébéar, Luciano Benetton, Pierre Bergé, Michel-Edouard Leclerc, Serge Tchu-ruk… « Notre idée un peu folle a tout de suite fonctionné parce que notre évé-nement se déroulait à la Sorbonne, qui est une marque mondiale et universelle. Nous avons permis à des personnalités et à des entreprises, qui n’avaient pas forcément l’habitude de recruter des profils universitaires, de rencontrer des étudiants ambitieux ! », souligne Sylvain Kern, qui est très attaché à ce lieu.

Cette première édition de la Cité com-portait pour les trois jeunes hommes un enjeu de taille. « Après un an de travail, Giovanni Agnelli, grand patron de Fiat, qui était à l’époque l’une des plus im-portantes figures de l’industrie automo-bile à travers le monde, avait accepté, lors d’un dernier entretien, de venir à la Cité. Il faisait le choix de la jeunesse et du dialogue sans filet. Et alors que les médias français lui faisaient les yeux doux, il refusait tour à tour les inter-views. Lorsque l’émission française la plus populaire de l’époque, 7 sur 7, présentée par Anne Sinclair, lui proposa une apparition, il refusa en répondant qu’il réservait sa présence à la Cité de la réussite à la Sorbonne », se souvient avec un sourire Sylvain Kern.

Encourager les étudiants à s’engager dans leurs projetsDès lors, la Cité de la réussite est lan-cée et ne va cesser de se développer. L’idée de réunir des étudiants qui au-raient la possibilité d’interroger et de débattre avec des personnalités a priori inaccessibles, le temps d’un week-end, triomphe. Depuis sa création, et à cha-

cune de ses éditions, plus de 20 000 personnes à l’enthousiasme débordant répondent à l’appel. Tribune pour tous, lieu de débat et de citoyenneté, la Cité de la réussite est aussi porteuse d’ému-lation pour tous ceux qui portent en eux des rêves, des idées et des projets. De la réflexion à l’action, pour tous ceux-là, elle peut être l’étincelle et le début d’une belle histoire. « Au fond, si j’ai un mes-sage à faire passer au travers de la Cité, c’est l’éloge du courage et de la ténaci-té. Ce que l’on souhaite le plus, c’est de donner envie. Evidemment, pour chaque projet, il y a énormément d’embuches. Lorsque l’on travaille sur des dossiers ambitieux, certaines personnes vous aident, et d’autres pas. Mais, dans tous les cas, il n’y a pas de réussite solitaire : elle est forcément partagée. C’est le cas de la Cité ! », souligne Sylvain.

Une histoire qui dure, un succès sans cesse renouvelerS’enchaînent ensuite les Cités 1990, 1992, 1994, 1996, avec des invités tels que Boutros Boutros-Ghali, le Prince El Hassan de Jordanie, Yehudi Menuhin, Shimon Peres, Elie Wiesel … Le prin-cipe reste toujours le même : réunir plus de 150 personnalités autour d’une cinquantaine de débats pour dialoguer avec les jeunes. La Cité devient ainsi un événement majeur sur de nombreux plans. « En 1994, par exemple, à la

« Notre idée un peu folle a tout de suite fonctionné

parce que notre événe-ment se déroulait à la

Sorbonne ! »

« Ma plus grande fierté est d’avoir inscrit ce

projet dans la durée et d’avoir été là pour toutes

les éditions »

La Cité de la réussite est un événement permettant à des étudiants de dialoguer avec des personnalités du monde politique, économique, scientifique et culturel.

PORTRAIT - CARRIÈRE

veille de l’élection présidentielle fran-çaise, Jacques Chirac et Edouard Bal-ladur participent le même jour et à deux heures d’intervalle à un débat à la Cité. Il s’agira de leur premier affrontement dans leur campagne fratricide », se sou-vient Sylvain Kern.

En 1997, la Cité de la réussite, qui est devenue un événement biennal parisien, s’organise à Marseille, à Lille et à Lyon. Entre 1999 et 2014, de très nombreuses personnalités venant de divers horizons parmi lesquelles Sharon Stone, la Reine Rania Al-Abdullah de Jordanie, Simone Veil, Aung San Suu Kyi, Carlos Ghosn, Jean-Luc Lagardère, François Pinault, Nicolas Sarkozy, se succèdent au cours des différentes éditions. « Entre la 1ère et la 20ème édition, beaucoup de choses ont changé. On est partis du stade enfant, on a traversé l’adolescence et on est désor-mais à l’âge de la maturité. Au passage, on a décliné avec succès ce formidable concept de rapprocher des personnalités du monde politique, économique, scien-tifique et culturel de l’univers estudian-tin dans d’autres villes. Ma plus grande fierté est certainement d’avoir inscrit ce projet dans la durée et d’avoir suivi la création de toutes ces éditions », confie Sylvain Kern. « Il s’agit d’une aventure humaine merveilleuse, lancée et déve-loppée par une petite bande d’étudiants de la Sorbonne. Cela arrive à Paris, pas seulement aux Etats-Unis, et on en a fait notre métier ! », ajoute-t-il.

Les nouvelles technologies et le virtuel, les meilleurs alliés du réelLa Cité de la réussite est aujourd’hui, sans conteste, un succès populaire. Cet événement est devenu l’un des plus grands rassemblements d’étudiants européens. Pour autant, au moment de

dresser un bilan, malgré les 900 débats organisés et les 4 000 intervenants venus en 30 ans, Sylvain Kern préfère insister sur l’aspect humain, le plus important selon lui. « Si j’avais à faire un bilan, aujourd’hui, ce serait un bilan humain. Car, au fond, nous ne sommes pas les seuls sur le marché de l’organisation de ce type d’événement, mais la Cité de la réussite n’a jamais eu autant de force qu’en ce moment. Dans un monde qui est chaque jour plus virtuel, nous considérons que le réel n’a jamais été aussi nécessaire. Notre conviction est que plus le virtuel se développe, plus les technologies prennent de place et plus les lieux de confrontation directe sont indispensables. Les gens ont de plus en plus envie, à un moment donné, de partager ensemble quelque chose. C’est ce que propose la Cité de la réus-site. Notre idée est de provoquer des rencontres éclectiques afin de créer des débats qui n’existent nulle part ailleurs. Les étudiants veulent venir dans des amphithéâtres dialoguer librement et réellement avec des personnalités dont la réussite est exemplaire ! », affirme Sylvain Kern.

Une 20ème édition sur le thème de la transmission avant l’internationalisationLa Cité de la réussite 2017 se déroulera les 18 et 19 novembre 2017 avec pour thème central : 'L’éloge de la transmis-sion'. « Ce thème incarne véritablement, pour moi, tout ce que nous faisons de-puis le premier jour. Il s’est littéralement imposé à nous car, depuis le départ de cette aventure extraordinaire, notre vo-lonté est de transmettre », explique Syl-vain Kern, qui se dit « fier et heureux » du programme de cette 20ème édition.

45 débats sont ainsi programmés et plus de 150 personnalités ont accepté l’invitation de la Cité, du ministre Jean-Michel Blanquer au chef Guy Savoy, en passant par le champion d’échecs Garry Kasparov, l’écrivain David Foen-kinos ou encore l’avocat Eric Dupond- Moretti. « L’organisation d’une Cité de la réussite représente plus d’un an de travail intensif, avec une petite équipe ultra dynamique », confie Sylvain Kern.La Cité a ensuite pour ambition un développement international. « Les évolutions de demain, c’est un travail plus précis des thématiques et le sou-hait de ne jamais céder aux modes. Je suis convaincu qu’un bon échange vaut mieux qu’un long discours ! Surtout, à l’issue de cette 20ème édition, j’aimerais faire une Cité de la réussite à l’étranger, en Afrique. Notre événement s’inspire de ce continent où la palabre est mise en exergue et où l’avenir de l’économie se joue ! », conclut Sylvain Kern. ■

Julien Pompey

la cITé dE la RéUSSITE 2017 EN chIFFRES

• 1 lieu, la Sorbonne

• 2 jours de débat

• 7 amphithéâtres

• 20ème édition

• 45 débats organisés

• 150 intervenants du monde entier

• 25 000 spectateurs attendus

« Je suis convaincu qu’un échange a beau-

coup plus de forces qu’un long discours ! »

  Programme de la Cité de la réussite 2017. www.citedelareussite.com/assets/files/PROGRAMME-2017.pdf

  Site internet de la Cité de la réussite. www.citedelareussite.com/

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 57

Les dernières nominations

58 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

PIERRE BISCOURP

>> DEA Macroéconomie - Promo 1999 Directeur de l’Ecole Nationale de la Statistique et de l’Administration Economique

Pierre Biscourp, administrateur hors classe de l'Institut national de la statis-tique et des études économiques (IN-SEE), a été nommé directeur de l'Ecole Nationale de la Statistique et de l'Admi-nistration Economique (ENSAE Paris-Tech). Depuis 2014, il était sous-direc-teur en charge de l'emploi et du marché du travail à la Direction de l'Animation de la Recherche, des Etudes et des Sta-tistiques (DARES), service statistique du ministère du Travail. Diplômé de l'EN-SAE ParisTech et de Sciences Po Paris, Pierre Biscourp est également titulaire d'un DEA de macroéconomie de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a débuté sa car-rière à l'INSEE, en 1999, comme chargé d'études à la division "Marchés et straté-gies d'entreprise", puis prend, en 2002, la tête de la section "Professions, quali-fications, formation" toujours au sein de l'institut. De 2006 à 2010, il est nommé directeur des études de l'ENSAE Paris-Tech, après avoir occupé pendant un an le poste de directeur des études adjoint. En 2010, il retourne à l'INSEE en tant que chef de la division "Commerce" à la Direction des statistiques d'entreprises, jusqu'en 2014.

LAURIE-ANNE ANCENYS

>> Maîtrise Droit français - Promo 2005 Counsel chez Allen & Overy Paris

Laurie-Anne Ancenys rejoint le départe-ment corporate d’Allen & Overy en qualité de counsel, spécialisée dans le secteur des télécommunications, media & tech-nologies. Précédemment collaboratrice au sein du cabinet Gide Loyrette Nouel à Paris pendant quatre années, elle a travaillé six années à Londres en qua-lité d’avocat / solicitor dans un cabinet de la Cotu et au sein de grands groupes internationaux dans le secteur des nouvelles technologies. Titulaire d’une double maîtrise en droit français et en droit espagnol des universités Paris 1 Panthéon-Sorbonne et Complutense de Madrid, elle est membre des barreaux de Paris, Madrid et admise en tant que soli-citor en Angleterre et au Pays-de-Galles.

CAROLINE ARQUIE

>> Master de Gestion Ressources Humaines - Promo 2010 DRH du groupe SGS France

Caroline Arquié est promue directrice des ressources humaines du groupe SGS France. Après dix années d’expérience chez IBM, elle avait rejoint le groupe de-puis trois ans en tant que DRH de pôle. Elle accompagnera le développement des branches d’activité, notamment le lan-cement d’une plateforme inédite de prêt de contrôleurs techniques à destination de ses deux réseaux, Sécuritest et Auto Sécurité. Titulaire d’un master en gestion des ressources humaines de Paris 1 Pan-théon-Sorbonne, elle a débuté sa carrière en 2001 chez Net Business Consulting (ESN) en tant que chargée de recrutement. L’année suivante, elle a rejoint ILOG SA comme chargée des ressources humaines France avant d’évoluer vers le poste de responsable RH en 2004. En 2008, elle de-vient responsable RH chez IBM France, et mène un projet d’intégration du personnel de grande envergure de 2010 à 2013.

FRANCISCO COBOS

>> DESS Droit bancaire et financier - Promo 2001 Directeur juridique d’Amiral Gestion

Francisco Cobos rejoint Amiral Gestion en tant que directeur juridique et chargé de conformité senior. Diplômé d’un DESS en droit bancaire et financier de l’univer-sité Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il dis-pose de quinze années d’expérience dans le juridique et la conformité. En 1999, il a intégré la Caisse des Dépôts et Consi-gnations en tant que juriste de marché au sein du service juridique post-marché. En 2001, il a rejoint la Direction juridique de la filiale spécialisée dans la gestion d’actifs, CDC Ixis Asset Management, comme juriste expert - Organismes de Placements Collectifs à Valeurs Mobi-lières (OPCVM). A partir de 2004, il devient responsable juridique chez Rothschild & Cie Gestion puis, en 2015, adjoint au res-ponsable de la conformité et du contrôle interne (RCCI), et supervise en particulier le contrôle interne de la filiale de multi-gestion Rothschild HDF IS.

FRANCOIS CODINE

>> DU Responsable mutualiste - Promo 2011 Président de Mutaero

A l’issue de son conseil d’administra-tion réuni le 22 juin 2017, la mutuelle toulousaine du secteur aéronautique Mutaero a nommé François Codine à sa présidence. Diplômé de l’ESSEC en stratégie, gestion et audit interne, il est également titulaire d’un diplôme univer-sitaire de responsable mutualiste obte-nu à l’université Paris 1 Panthéon-Sor-bonne. Entré au sein du groupe Airbus en 1999 comme chaudronnier soudeur, il exerce actuellement au département qualité d’Airbus Opération SAS. Membre du conseil d’administration de Mutaero depuis dix ans, François Codine a occu-pé successivement les postes d’admi-nistrateur, de secrétaire général puis de trésorier général.

CARRIÈRE - MOUVEMENTS

NOMINATIONS

Chaque mois, de nombreux diplômés de l’université changent de poste ou d'entreprise. Panthéon Sorbonne

magazine revient sur les derniers mouvements.

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 59

ADIAS GERBAUD

>> Master Droit international - Promo 2007 Directrice internationale de la souscription environnement de XL Catlin

L’assureur XL Catlin étoffe son équipe des risques environnementaux en confiant à Adias Gerbaud la direction internationale de la souscription envi-ronnement. Directrice jusqu’ici de la souscription environnement pour la zone EMEA (Europe, Moyen-Orient et Afrique) de l’assureur, elle va désormais piloter une équipe de onze souscripteurs répartis entre le Royaume-Uni, l’Italie, l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas et l’Australie. Elle est diplômée en droit de l’université de Poitiers et en droit des affaires européen de Cambridge. Elle est également titulaire d’un master 2 en droit international et anglo-améri-cain de l’université Paris 1 Panthéon- Sorbonne et d’un diplôme en sciences environnementales de l’Open Univer-sity au Royaume-Uni. Elle a ensuite commencé son parcours professionnel chez XL Catlin, qu’elle intègre en 2007 comme gestionnaire de sinistres au sein de la filiale espagnole du groupe, avant de rejoindre un an plus tard l’équipe en-vironnement de XL Catlin à Londres. Elle a poursuivi sa carrière chez l’assureur avant de revenir en Espagne en 2010, où elle a été nommée au poste de directrice de la souscription environnement pour le marché de la péninsule ibérique.

KARINE GANGNEUX

>> DEA Economie mathématique et économétrie - Promo 1997 Directrice du développement des partenariats du groupe Generali France

La filiale française de l’assureur italien vient d’annoncer l’arrivée de Karine Gangneux à la direction du développe-ment des partenariats au sein de l’Uni-vers clients particuliers de Generali France. Cette diplômée en économie mathématique et économétrie de l’uni-versité Paris 1 Panthéon-Sorbonne et de l'Université Paris-Est Créteil (UPEC)a commencé sa carrière en 1997 comme chargée d’études à la Compagnie géné-rale des eaux. En 1998, elle a rejoint Azur GMF au poste de chargée d’études statistiques avant d’être promue trois ans plus tard en tant que manager de l’équipe partenariats. En 2004, elle a intégré le groupe Generali au sein du-quel elle a exercé en tant que respon-sable études et tarifications de l’Equité, la filière dommages dédiée aux grands comptes. Depuis 2014, elle officiait en tant que responsable solutions parte-nariats traditionnels de Generali France.

VINCENT GAUTIER

>> Master Droit du patrimoine privé - Promo 1996 Directeur juridique du groupe Perial

Vincent Gautier prend la direction du dé-partement juridique du groupe Perial et entre au comité de direction, a annoncé récemment la société. Avocat au bar-reau de Paris, il est également diplômé d’un master en droit de l’immobilier de l’université Paris 2 Panthéon-Assas et d’un master en droit du patrimoine privé de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Vincent Gautier bénéficie de plus de huit ans d’expériences en tant que senior counsel de GE Real Estate Europe et, auparavant, de huit ans d’ex-périences en tant qu’avocat auprès des cabinets Linklaters et Ashurst.

MATTHIEU GROLLEMUND

>> Maîtrise Droit - Promo 1997 Associé chez Baker McKenzie

Matthieu Grollemund rejoint le cabinet Baker McKenzie à Paris comme associé, accompagné de son équipe. Membre des barreaux de Paris, New York et Londres, il est diplômé de l’université Paris 1 Pan-théon-Sorbonne et de l’ESCP Europe. Avant de rejoindre Baker McKenzie, il était associé chez Dechert. Auparavant, il a exercé plusieurs années à New York dans un cabinet international. Il a égale-ment participé à la mise en place d’une équipe pluridisciplinaire de corporate finance au sein du cabinet de conseil McKinsey.

THIERRY GROSNON

>> Maîtrise Sciences économiques - Promo 1987 Directeur du développement Ile-de-France du Groupe Logement Français

Le Groupe Logement Français a nommé Thierry Grosnon au poste de directeur du Développement Ile-de-France. Diplômé de l'IEP de Paris (section service public) et titulaire d'une maîtrise de sciences économiques de Paris 1 Panthéon- Sorbonne, il a démarré sa carrière en 1990, exerçant différentes missions au sein de cabinets ministériels et de col-lectivités territoriales, jusqu'aux années 2001-2004 où il était directeur du cabinet d’Anne Hidalgo, alors première adjointe au Maire de Paris. Il a par la suite occupé la fonction de directeur du développe-ment chez plusieurs grands opérateurs immobiliers. En 2005, il rejoint le groupe Altaream Cogedim puis, de 2009 à 2010, le groupe CMH-Vilogia. De 2010 à 2013, Vinci Immobilier lui confie le développe-ment résidentiel Ile-de-France. Avant de rejoindre le Groupe Logement Français, il gérait depuis 2013 le développement d'Expansiel, Groupe Valophis (Office pu-blic de l'habitat du Val-de-Marne).

MOUVEMENTS - CARRIÈRE

Les dernières nominations

60 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

JEROME KOENIG

>> DESS Communication politique - Promo 2002 Directeur général adjoint de Promotelec

Association d’intérêt général réunissant les acteurs de l’électricité, du bâtiment et des associations de consommateurs, Promotelec vient d'annoncer la nomi-nation de Jérôme Koenig au poste de directeur général adjoint. Diplômé de Sciences Po Lille et d’un DESS en com-munication politique obtenu à l’universi-té Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il débute sa carrière en 2005 en tant que directeur de cabinet à la mairie de Puteaux, poste qu’il occupera pendant près de 4 ans. En septembre 2008, il rejoint l’Association Française des Distributeurs de Papier et d’Emballage (AFDPE), où il exerce la fonction de secrétaire général. Il devient ensuite directeur de cabinet, d’abord pour la mairie de Lagny-sur-Marne, puis au sein de celle d’Herblay. En 2015, il est nommé secrétaire général du MEDEF Normandie, étant notamment en charge de la gestion administrative du syndicat. Au sein de Promotelec, il sera chargé de renforcer l’animation du réseau de l’association. L’une de ses missions principales consistera éga-lement à poursuivre la communication pédagogique dédiée aussi bien aux ins-titutions qu’aux particuliers, notamment autour de la sécurité électrique et de la rénovation responsable.

OLIVIER HAAS

>> Maîtrise Droit des affaires - Promo 2002 Of counsel du cabinet Jones Day

Jones Day a annoncé la nomination au rang d’Of counsel d’Olivier Haas, au sein de la pratique cyber-sécurité. Spécialisé en nouvelles technologies et propriété industrielle, il accompagne les entre-prises françaises et internationales sur leurs projets dans le domaine du numé-rique. Membre de Cyberlex, Olivier Haas participe également aux travaux des as-sociations ITechLaw et IAPP. Il est titu-laire d’une maîtrise en droit des affaires de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, d’un diplôme d’ingénieur de l’Ecole Nationale Supérieure de Techniques Avancées, et d’un master of engineering in space sys-tems de l’université du Michigan.

RAPHAEL KAMINSKY

>> Master Droit international privé - Promo 2002 Associé au sein du cabinet Teynier Pic

Le cabinet Teynier Pic poursuit son dé-veloppement avec l’association de Ra-phaël Kaminsky. Avocat aux barreaux de Paris et de New York depuis 2002, il est un spécialiste reconnu du contentieux des affaires, de l’arbitrage interne et in-ternational, ainsi que des modes alter-natifs de règlement des conflits. Après une double formation en droit français et droit anglo-américain à l’université Paris Ouest Nanterre La Défense, il a obtenu un Master of Laws (LL.M.) aux Etats-Unis, un master 2 recherche en droit international privé et droit du commerce international de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il a ensuite été collaborateur au sein du bureau parisien du cabinet Latham & Watkins entre 2002 et 2012, puis a rejoint Laza-reff Le Bars, en qualité d’associé de 2012 à 2015, avant de fonder son propre cabinet en septembre 2015.

HERVE LE LAY

>> DESS Droit et globalisation économique - Promo 2004 Associé au sein du cabinet Brown Rudnick

Le cabinet Brown Rudnick vient d’an-noncer la cooptation d’Hervé Le Lay en tant qu’associé. Avocat au barreau de Paris, il est titulaire d’une double licence de droit français / espagnol de l’université Paris Nanterre ; du diplôme de Sciences Po Paris et d’un DESS droit et globalisation économique de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Avant de rejoindre Brown Rudnick et de participer à la création du bureau parisien en 2013, Hervé Le Lay a notamment collaboré au sein des bureaux de Paris et Bruxelles du cabinet Gide Loyrette Nouel. Il inter-vient aujourd’hui principalement dans les procédures d’arbitrage internatio-nal et dans le contexte de différends multi-juridictionnels. Il a développé une expertise particulière en matière de différends dans les secteurs miniers, énergie, télécom, infrastructure et en matière de joint-venture et de conflits entre actionnaires.

CELINE LHERMINIER

>> DEA Droit de l’environnement - Promo 2004 Associée au sein du cabinet Seban & Associés

Céline Lherminier est avocate au bar-reau de Paris depuis 2005. Titulaire d’un DEA droit de l’environnement de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et d’un DESS juriste-conseil des col-lectivités locales de Paris 2 Panthéon-Assas après être passée par l’Institut d’Etudes Politiques de Lille, elle a re-joint Seban & Associés en 2006 et était jusqu’alors responsable des secteurs Aménagement et Urbanisme. En qualité d’associée, elle interviendra sur toutes les questions liées aux droits de l’urba-nisme, de l’aménagement et au droit foncier qui se posent aux collectivités territoriales, à leurs établissements publics et à leurs outils.

CARRIÈRE - MOUVEMENTS

NOMINATIONS

Chaque mois, de nombreux diplômés de l’université changent de poste ou d'entreprise. Panthéon Sorbonne

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Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 61

BERENICE RAVACHE

>> Master Etudes européennes et action internationale - Promo 2006 Directrice de Fip

Bérénice Ravache a été nommée à la tête de la radio musicale Fip par Ma-thieu Gallet. Elle rejoint également le Comité stratégique de Radio France. Elle était auparavant directrice adjointe de la direction de la musique et de la création culturelle depuis janvier 2015. De mars 2015 à mars 2016, elle a as-sumé l’intérim de cette direction. Elle a ensuite contribué à la mise en place de l’organisation de la nouvelle direction de la musique et de la création culturelle, et à la négociation du nouvel accord d’entreprise pour les musiciens. Elle a débuté sa carrière au sein de la direc-tion des relations internationales et de la coopération au ministère de l’Educa-tion nationale, en qualité de chargée de mission. En 2006, elle a intégré Radio France en tant que déléguée aux rela-tions institutionnelles, où elle a assuré la veille législative, sectorielle et poli-tique, et a traité les dossiers en lien avec le Parlement, les pouvoirs publics et le CSA. Elle a ensuite été nommée Secré-taire générale de Radio France, de 2010 à 2014, avant de rejoindre la direction de la musique en janvier 2015.

THIERRY LOUIS

>> Maîtrise Economie industrielle - Promo 1985 Directeur financier du groupe Vivarte

Le groupe Vivarte a récemment annoncé la nomination de Thierry Louis en tant que directeur financier du groupe. Titu-laire d’une maîtrise en économie indus-trielle de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et diplômé de l’IEP de Paris, il a débuté sa carrière chez Befec/PwC avant de travailler dix ans chez Schlum-berger. Il a été nommé directeur finan-cier en 2000 de Liberty Surf. Entre 2002 et 2004, il a également été directeur financier chez Auto Distribution, puis chez Cegetel dès 2005, et chez Deutsch Connectors de 2007 à 2010. Depuis 2015, il était directeur général adjoint chargé des finances de SMP Drilling.

JOSE MILANO

>> DEA Droit international économique - Promo 1993 Directeur général de Kedge Business School

José Milano remplace Thomas Froehli-cher à la tête de Kedge Business School, issue de la récente fusion de Bordeaux Ecole de Management et Euromed Mar-seille, depuis le 1er septembre dernier. Il avait intégré l’école de commerce le 1er janvier 2016 en tant que directeur général délégué, particulièrement en charge de la mise en œuvre du plan stratégique et de l’international. Il est diplômé de l’Ecole Normale Supérieure de Cachan en économie et gestion, d’un DEA de sociologie des organisations de l’IEP de Paris, d’un DEA Droit inter-national économique de Paris 1 Pan-théon-Sorbonne ainsi que d’un certificat d’aptitude à la profession d’avocat du barreau de Paris. Il a été, depuis 2012, directeur des affaires sociales de la Fé-dération française des sociétés d’assu-rance (FFSA) avant de rejoindre Kedge Business School. Il a auparavant occupé un grand nombre de responsabilités au sein du groupe d'assurance Axa.

SEBASTIEN PERONNE

>> DESUP Droit public des affaires - Promo 1996 Associé au sein du cabinet Brunswick

Brunswick Société d’Avocats poursuit son développement en annonçant le re-crutement de Sébastien Péronne, inscrit au barreau de Bordeaux depuis 2011. Titulaire d’une maîtrise de droit privé de l’université Paris Descartes et d’un DE-SUP de droit public des affaires de Paris 1 Panthéon-Sorbonne, il a débuté sa carrière au sein du cabinet Poitrinal & Associés, de 1997 à 2000, avant de re-joindre Fidal Paris en 2001, puis Fidal Bordeaux-Mérignac l’année suivante, où il était associé et a occupé les fonctions techniques de directeur du département droit des sociétés. Sébastien Péronne a rejoint Brunswick Société d’Avocats en tant qu’associé au sein du bureau de Bordeaux. Il intervient notamment en droit des sociétés et dans le cadre d’opérations de capital investissement et de fusions-acquisitions.

JACQUES-ANTOINE ROBERT

>> DEA Droit communautaire et européen - Promo 1989 Managing partner de Simmons & Simmons

Jacques-Antoine Robert est titulaire d’une maîtrise en droit privé de Paris 2 Panthéon-Assas et d’un DEA de droit communautaire et européen de Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Il est avocat asso-cié au sein du cabinet Simmons & Sim-mons chargé de l’activité contentieux et arbitrage depuis 2002. Il est, par ailleurs, membre de l’International executive com-mittee depuis 2015. Il était auparavant responsable international du secteur in-dustries et sciences de la vie (2008-2017). Il a été avocat collaborateur au sein du cabinet Granrut dès 1989, puis avocat as-socié chez Archibald-Andersen dès 1995.

MOUVEMENTS - CARRIÈRE

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62 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

Le festival culturel et scientifique 'Les TroPikantes', organisé à l'occasion des 60 ans de l'IEDES et du lancement de la chaire UNESCO 'Défis partagés du développement : savoir, comprendre, agir' au Jardin d'agronomie tropicale de Paris, a attiré de nombreux étudiants ainsi que des enseignants.

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SPanthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 63

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S> PAGE 64-67

Actualités : festival, international, exposition, recherche...

> PAGES 68-70 Publications : les derniers ouvrages rédigés par les enseignants de l'université

ACTUALITÉS - FESTIVAL

ACTUALITÉS

64 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

événement

Beau succès pour la première édition du festival Les TroPikantes

La première édition des 'TroPikantes', festival culturel et critique monté par les étudiants du master Etudes du développement de l’IEDES - surnommés les 'TroPikos' -, s’est déroulée le 22 septembre dernier dans le magnifique cadre du Jardin d’agronomie tropicale de Paris, avec une double célébration pour l’occasion : les 60 ans de l’Institut d’étude du développement économique et social et le grand lancement de la chaire UNESCO ‘Défis partagés du développement : savoir, comprendre, agir’. L’objectif de ce festival inédit était triple : aborder des sujets ‘pikants’ en métissant les points de vue artistiques et scientifiques, faire découvrir le monde du développement et de la solidarité, mais également tisser des rencontres et festoyer ! Il était ainsi prévu

un menu très riche et une programmation particulièrement diversifiée tout au long de cette journée avec des conférences scientifiques, des ateliers atypiques, une pièce de théâtre interprétée par la troupe de l’université, des expositions, des installations artistiques, une scène ouverte suivie de nombreux concerts…

Casser et bousculer les idées reçues

Au final, cet événement a été largement à la hauteur du dynamisme de l’IEDES et des étudiants, en réunissant près de 800 participants ! « Les TroPikantes ont vraiment reflété notre volonté de casser les idées reçues, de devenir ensemble les épines qui piquent un discours général de plus en plus lisse. Ce festival a aussi été l’occasion d’investir de manière critique

ce lieu qui a accueilli l’exposition coloniale de 1907 et dont le nom et les bâtiments sont porteurs d’une mémoire coloniale dérangeante », soulignent les étudiants du master Etudes du développement, qui souhaitaient s’inscrire « dans une démarche de décloisonnement du monde de la recherche au sein d’un cadre convivial et festif ». « Dans l’art du temps, c’est de manière festive et engagée que les idées reçues ont été bousculées et que les sujets du développement désormais de plus en plus partagés par les sociétés des Nords et des Suds ont été exposées, débattues et contestées autour d’un programme très riche, inventif, académique et piquant ! », insiste de son côté Anne Le Naëlou, directrice de l’IEDES.

  Rendez-vous sur l'album 'Les TroPikantes' de la page Facebook de l'université. http://bit.ly/2yzEWqZ

ACTUALITÉS - FESTIVAL INTERNATIONAL - ACTUALITÉS

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 65

partenariat

Création d’un laboratoire international avec l’université de Bonn et le CNRS

Le laboratoire international associé (LIA) 'Centre de Recherches sur les Nouveaux Réalismes' (CRNR) a été officiellement créé lors d’une cérémonie de signature organisée au centre Panthéon, le 25 septembre. Il associe la Rheinische Friedrich-Wilhelms-Universität de Bonn, le CNRS et l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ce partenariat est l’aboutissement d’une collaboration soutenue établie entre l’Institut des Sciences Juridique et Philosophique de la Sorbonne (UMR 8103) et le Centre international de philosophie de Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Ce laboratoire international associé en philosophie

'fondamentale' porte sur la question des réalismes, et vise à consolider un ensemble de recherches internationalement visibles sur les 'Nouveaux Réalismes', en mettant en évidence la nécessité du nouveau départ européen des recherches en philosophie fondamentale autour de la question du rapport entre normes et réalité. Il devrait permettre de renforcer la coopération scientifique en sciences humaines et sociales entre la France et l’Allemagne dans un domaine d’excellence, et devrait aboutir à une internationalisation accrue des publications ainsi qu’à un positionnement commun programmé pour 2020.

classement

L’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne classée 39ème dans la catégorie ‘Arts et Humanités’ du Times Higher EducationLe Times Higher Education (THE), qui dresse chaque année un classement mondial des universités parmi les plus scrutés, a dévoilé le 4 octobre dernier son traditionnel World University Rankings 2018 by subject. Dans ce nouveau palmarès, Paris 1 Panthéon-Sorbonne se classe notamment à la 39ème position dans la catégorie ‘Arts et Humanités’ et occupe le second rang national, devancé par Paris Sciences et Lettres (PSL, 32ème) mais devançant Paris 4 Paris-Sorbonne (54ème). L’université arrive également au deuxième rang national dans la catégorie 'Economie et business' avec son rang 101-125, n’étant devancé que par l’université de Toulouse Midi-Pyrénées, et à la troisième place française en sciences sociales, devancée par Sciences Po (50ème) et Paris Sciences et Lettres (72ème). Pour rappel, les principaux critères pris en compte pour établir ce classement sont la qualité de l’enseignement, de la recherche, l’ouverture internationale et le transfert de connaissances.

  L’université dans les classements. www.univ-paris1.fr/universite/classements/

  Classement du Times Higher Education. www.timeshighereducation.com/world-university-rankings/by-subject

ACTUALITÉS - EXPOSITION

ACTUALITÉS

66 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

art

Nouvelle exposition à la Sorbonne ArtGallery

photographie

« La découverte de l’autre – Dans l’œil d’Ernest Bourgarel »

« La découverte de l’autre - Dans l’œil d’Ernest Bourgarel - Voyages d’un diplomate français dans la Colombie du XIXe siècle » est une exposition photo-graphique se déroulant du 12 octobre au 25 novembre 2017 au centre Panthéon. Cet événement est réalisé dans le cadre de

l’Année France-Colombie, en collaboration avec l’Institut français, le Ministère des Affaires Etrangères et l’Association Ernest Bourgarel. Elle se déroule en résonance avec celle réalisée au musée de Bogota, dans le cadre de la biennale internationale de photographie de la ville (Fotográfica Bogotá). Le commissariat de l’exposition est assuré par Charles-Henry Dubail et Marie-Claude Dubail-Acero l'association Ernest Bourgarel - Yann Toma, Professeur des universités en arts plastiques et sciences de l'art, directeur du programme Fabrica Memoriae (Art&Flux/ACTE) - Anne-Laure Gimenez, architecte, scénographe - Mathieu Legrand-Losfeld, graphiste. Cette exposition propose un dialogue entre deux regards sur la Colombie : celui de jeunes

artistes colombiens d’aujourd’hui, qui redécouvrent leur pays à l’issue du conflit avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), et celui du diplomate français Ernest Bourgarel, qui l'a découvert au terme de la guerre des 1000 jours, à la fin du XIXe siècle. Les œuvres des premiers investiront l'espace allant du hall Saint Jacques à la cour d'honneur ; les travaux du second, qui mêlent images photographiques, carnets de voyages et écrits, prendront place au premier étage de la galerie Soufflot du centre Panthéon.

  Plus d'infos. http://bit.ly/2yCxI7z

  Rendez-vous sur l'album 'Vernissage Iain Baxter&' de la page Facebook de l'université. www.facebook.com/UnivParis1PantheonSorbonne/

La Sorbonne ArtGallery accueille une nouvelle exposition au centre Panthéon, avec une sélection d’images originales retraçant une partie du chemin artistique de Iain Baxter&. Les visuels mettent ainsi en scène l’emblématique esperluette qui accompagne, telle une métaphore filée, son travail et sa démarche.

Interroger la façon de lier les choses

Précurseur de l’art conceptuel au Canada, Iain Baxter& a ouvert le champ de l’art aux théories de la communication de masse développées par Marshall McLuhan. Sa pratique artistique, elle-même à la jonction des pratiques, mêle peinture, sculpture,

installation, vidéo, performance… Il a ainsi créé, en 1966, la N.E. Thing Company, entreprise et œuvre à la fois, qui avait pour objectif de 'produire de l’information sensible'. Sa volonté de créer des interconnexions entre les choses et les humains s’est illustrée dans la modification définitive de son nom en Iain Baxter& (ajout du '&'). Connu désormais comme le '&MAN', il interroge ainsi nos façons de penser et de lier les choses entre elles grâce au 'et'.

Analyser le pouvoir de l’esperluette

Artiste internationalement reconnu, professeur émérite de l’Université de Windsor, figure tutélaire du mouvement des 'entreprises-artistes', parrain de l’équipe de recherche Art&Flux qui se consacre depuis plus de dix ans aux modèles économiques organisationnels portés par des artistes, Iain Baxter& présente à la Sorbonne ArtGallery une sélection de neuf œuvres sur le pouvoir de l’esperluette, 'The Power of &'.

  Plus d'infos. www.sorbonneartgallery.com

ACTUALITÉS - EXPOSITION RECHERCHE - ACTUALITÉS

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 67

initiative

Une plateforme de recherche lancée par trois doctorantes de l’université

Axone[s] est une nouvelle plateforme de recherche transversale et revue annuelle lancée par Alexia Antuofermo, Iglika Christova et Stéphanie Kamidian, trois doctorantes de l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. « Deux raisons nous ont principalement poussées à créer Axone[s]. La première est que nous constatons une nécessité croissante de se mobiliser et de contribuer à la création de nouveaux espaces d’échange à l’écoute des pensées actuelles, ouverts à la diversité des apports d’acteurs de différents domaines. Le deuxième est que, comme tous nos camarades doctorants, quelle que soit leur spécialité, nous sommes de plus en plus encouragés à valoriser nos recherches par la publication d’articles dans des plateformes et des revues à comité scientifique. Or, il est aujourd’hui difficile de publier dans de nombreuses revues en raison d’un accès souvent restreint par des thématiques trop spécifiques. Partant de ce constat, nous avons décidé de nous engager dans cette aventure qu’est la création de la revue ainsi que de la plateforme de recherche interdisciplinaire Axone[s]. Celle-ci est articulée, sans thématiques prédéfinies, par trois axes de recherches : Arts et Technologies, Arts-Sciences et Arts Sonores », précisent-elles.

Un espace de réflexions et de découvertes

Axone[s] se veut ainsi être un espace de réflexions, de confluences et de découvertes dont l’objectif est de mettre l’accent sur l’apport fécond d’un voir-ensemble interdisciplinaire permettant d’engager des réflexions sur l’art en rapport avec les enjeux du monde contemporain. « Par le biais de cette plateforme,

nous souhaitons dessiner les contours d’une cartographie des savoirs et des expériences, où il ne s’agira pas de créer une confusion entre les disciplines, mais d’activer les liens entre les imaginaires artistiques, scientifiques et technologiques. En ce sens, les auteurs, les interviewés ainsi que les membres de notre comité scientifique apportent, à travers leur regard et leur expertise, des briques essentielles à la construction de ce projet », soulignent Alexia Antuofermo, Iglika Christova et Stéphanie Kamidian. Et d’ajouter : « L’objectif d’Axone[s] est de diffuser une matière à penser libre d’accès, où chacun peut proposer une réflexion à travers des appels à contribution à thématique large. La seule condition est d’avoir un lien avec l’un des principaux axes de recherche d’Axone[s], quel que soit le domaine convoqué. Nous gagnons à nous ouvrir aux autres et à multiplier des liens avec des acteurs de disciplines différentes. Les collaborations engagent un dialogue, un apport réciproque : elles permettent à leurs acteurs d’unir leurs forces pour créer des projets enrichis. Le numérique nous offre une opportunité sans pareil de toucher un public grand et diversifié. Notre désir, avec ce projet, n’est pas de créer un espace de rencontre uniquement virtuel, mais d’utiliser celui-ci comme point de départ », ajoutent-elles.

  Pour en savoir plus. www.axones-revue.com

Le 26 janvier 1984, la loi Savary posait le principe de liberté d'accès des bacheliers à

l'enseignement supérieur. Or, celui-ci est en partie sélectif et, pour ce qui concerne l'université, un tri des demandes d'inscription peut être réalisé, par tirage au sort ou sur examen d'un dossier. Cette sélection de fait à l'entrée de l'université est cependant à la fois honteuse, illégale et mal maîtrisée. Elle est à l'origine de l'insupportable taux d'échec en première année, qui constitue une sélection différée faute de filtre initial. Il est temps de changer de logiciel en la matière. Une sélection à l'entrée de l'université fondée sur des prérequis, établis notamment à partir des études secondaires et des résultats du baccalauréat, doit supplanter le bric-à-brac actuel, qui repose sur un égalitarisme contreproductif : la revalorisation de l'université et, à travers elle, des diplômes qu'elle délivre, passe par la vérification a priori de l'adéquation du profil de chaque bachelier à la formation proposée. Pour cela, des critères nationaux de sélection sur prérequis doivent être fixés pour toutes les formations, les universités restant libres de conserver leurs filières actuel-lement sélectives, accessibles sur la base de critères propres aux établissements. Adéquation du type de bac aux études supérieures, critères de sélection sur prérequis, modalités de fixation des capacités d'accueil, etc. Le présent ouvrage fourmille de propositions concrètes pour bâtir l'université sélective de demain, dans le respect du droit de chaque bachelier de pouvoir accéder à une formation dans un établissement universitaire.

Paul Cassia

L.G.D.J.

ACTUALITÉ - PUBLICATIONS

LIVRES

68 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

Sélectionner à l’entrée de l’université. Oui mais comment ? Le droit matériel de l'Union européenne

semble souvent complexe pour l'observateur extérieur. Sa complexité s'explique essentiellement par la technicité et la densité des domaines régis, et la nature du processus d'intégration, toujours plus intense. À cela, s'ajoute la délicate mise en œuvre de plusieurs réformes relatives aux procédures, comme en témoigne le droit de la concurrence. Pour autant, le droit matériel de l'Union demeure soumis à des principes et mécanismes précis et identifiables que l'auteur s'attache à expliquer et à mettre en évidence. L'ouvrage s'articule autour de deux grands axes qui se prêtent, chacun, à un examen exhaustif et minutieux : l'espace de libertés, au travers des quatre libertés de circulation, supports fondamentaux du marché intérieur, et l'espace de concurrence, dont les règles sont applicables aux entreprises privées ou publiques ainsi qu'aux autorités nationales. Dans cet ouvrage, l'auteur s'attache à mettre en lumière les développements législatifs et les évolutions jurisprudentielles les plus récents de la matière, s'agissant notamment des libertés de circulation, particulièrement des marchandises et des personnes, de l'harmonisation des droits nationaux, l'intégration douanière, principalement à la faveur du nouveau Code des douanes entré en vigueur le 1er mai 2016, du Code Schengen du 9 mars 2016 récemment modifié par un règlement du 15 mars 2017, des récentes révisions du RGEC, des apports du règlement de procédure en matière d'aides d'État en date du 13 juillet 2015...

Chahira Boutayeb

L.G.D.J.

Droit matériel de l’Union européenne

Cet ouvrage se donne pour tâche de répondre à une question apparemment simple : qu'en

est-il aujourd’hui de la pensée foucaldienne ? Bien loin de vouloir ériger Foucault en auteur canonique, il se propose d’esquisser le tableau, le plus large et le plus différencié possible, des études foucaldiennes contemporaines. Il s’efforce donc non pas de restituer la richesse des différents visages de Foucault - penseur tout à la fois de l’historicité et du présent -, mais plutôt de faire valoir, de manière inédite, d’autres perspectives et une multiplicité d’'usages' de sa pensée en philosophie comme en histoire, en sociologie comme en esthétique, en économie comme en droit. Chantier ouvert, traversé par des lignes de problématisation parfois très diverses, cet ouvrage prend au sérieux la question de ce que Foucault peut encore nous apprendre aujourd’hui.

Foucault(s)

Jean-François Braunstein, Daniele Lorenzini, Ariane Revel, Judith Revel et Arianne SforziniEDITIONS DE LA SORBONNE

Dans cet ouvrage, l'auteure montre comment la pensée de Spinoza se constitue et

nous constitue aujourd’hui. Elle expose sa pratique de l’histoire de la philosophie fondée sur le double mouvement du pointillisme méthodologique et de l’appréhension des lignes de force. Elle s’interroge à la fois sur la puissance des mots, leur présence ou leur absence dans le corpus, qui vient torpiller les grandes machines interprétatives, et sur la dynamique des idées qui poursuivent leur vie propre durant les siècles. À travers l’étude de la composition des corps - corps animal, corps humain, corps propre, corps politique - et l’examen de la force actuelle de ses idées dans différents champs, il s’agit de penser Spinoza à l’œuvre, tel que ses textes, à la lettre, opèrent encore et toujours sur nos esprits.

Spinoza à l’œuvre

Chantal Jaquet

EDITIONS DE LA SORBONNE

Ce livre retrace l’histoire d’une cité modèle de la banlieue résidentielle et met en

perspective les transformations d’un territoire de l’entre soi bourgeois, métamorphosé par l’urbanisation. Nogent-sur-Marne est en effet l’exemple d’une forme citadine typique des grandes agglomérations de la veille Europe, où les résidents ont veillé à préserver l’esprit originel de la villégiature. Dans le Grand Paris des années 1900, ou dans celui des années 2000, la ville incarne la vie résidentielle dans une métropole où s’enracinent les disparités sociales et les ségrégations territoriales. Mais Nogent fut aussi l’eldorado des classes laborieuses porté à l’écran en 1929 par Marcel Carné. On l’oublie parfois mais cette ville a aussi été la cité d’accueil de populations venues d’ailleurs, à jamais attachées à la 'Ritalie nogentaise' de François Cavanna. L’histoire de ce territoire révèle également l’ambivalence des relations qu’entretiennent les banlieues avec leur capitale. Lorsque la banlieue rouge entretient un rapport conflictuel avec sa puissante voisine ombrageuse, la ville de Nogent s’efforce de devenir un véritable 'petit Paris', qui célèbre chaque année la fête du 'Petit vin blanc' où se pressent toutes les vedettes du moment, de Line Renaud et Annie Cordy à Yvette Horner.

Emmanuel Bellanger et Julia Moro

LA DÉCOUVERTE

Nogent-sur-Marne, cité modèle. Histoire d’une banlieue résidentielle aux XIXe-XXe siècles

Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017 69

PUBLICATIONS - ACTUALITÉS

Pierre Sudreau appartient à la génération des grands experts-commis modernisateurs des

Trente Glorieuses. Son parcours se distingue par des expériences professionnelles très diverses. Son itinéraire est encore plus remarquable par ses ruptures. L'étudiant engagé dans la Résistance manque d'abord de mourir en déportation. Il entame ensuite une trajectoire ascensionnelle spectaculaire - plus jeune préfet de France, ministre de la Construction puis de l'Education nationale du général de Gaulle - avant de démissionner en 1962 par refus du référendum constitutionnel. Il renonce à une carrière politique nationale, se consacrant à des fonctions électives locales et à de multiples postes de défense, de direction ou de représentation. Cette reconversion lui vaudra de présider le comité qui a rédigé le Rapport sur la réforme de l'entreprise de 1975. En étudiant ce parcours singulier, une douzaine de chercheurs éclairent de nombreux aspects de la vie politique et économique au temps de la Grande Croissance.

Pierre Sudreau. 1919-2012. Engagé, technocrate, homme d’influence

Claire Andrieu et Michel Margairaz

PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES

Des hommes en imperméables de cuir surgissant d’une cylindrée noire, le supplice

de la 'baignoire' et autres tortures, la déportation des résistants et de la population juive, les exécutions sommaires de l’année 1944 : la Gestapo. L’ambition de cet ouvrage, qui s’appuie sur les recherches d’une jeune génération d’historiens internationaux, est d’offrir pour la première fois en France une synthèse sur cet acteur central de la répression et de la collaboration. Les auteurs questionnent aussi bien le recrutement que le mode de fonctionnement de la police allemande, le rôle de ses auxiliaires nationaux ou encore l’activité des tribunaux militaires d’après-guerre et la stratégie de défense des inculpés jusqu’au procès Eichmann en 1961. S’inscrivant dans une perspective résolument transnationale, ils replacent le cas français dans un cadre européen et s’interrogent sur les points communs comme les divergences d’un espace à l’autre d’une administration qui marqua durablement l’Europe à l’heure allemande.

Gestapo & polices allemandes France, Europe de l’Ouest, 1939-1945

Patrice Arnaud et Fabien Théofilakis

CNRS EDITIONS

Ivry-sur-Seine peut se prévaloir d’un héritage et d’une longévité politiques auxquels peu

de villes de son importance et de son aura symbolique peuvent prétendre. Son histoire contemporaine fait écho à l’expérience du socialisme municipal et de la banlieue rouge, communiste et industrielle qui, au cours du XXe siècle, marque de son empreinte le paysage de l’agglomération parisienne. Dès les années 1920, cette cité ouvrière s’érige en 'fille aînée' du communisme urbain et en 'capitale du communisme français'. Sous l’autorité tutélaire de Georges Marrane, maire d’Ivry, et de Maurice Thorez, député de la ville et secrétaire général du Parti communiste, la ville se présente pendant près d’un demi-siècle en modèle de sociabilité militante, d’opposition au régime capitaliste et de contestation de l’ordre établi. Elle devient aussi un lieu emblématique du déploiement du communisme municipal, dont les réalisations sont citées en exemple en France mais aussi en URSS, le pays du 'socialisme réel' et de la dictature du prolétariat, que la ville rouge aime à dépeindre sous les traits d’une terre radieuse. C’est cette expérience politique, sociale et urbaine de près d’un siècle que l’historien Emmanuel Bellanger met en perspective en remontant aux sources du communisme ivryen.

Emmanuel Bellanger

CREAPHIS EDITIONS

Ivry, Banlieue rouge. Capitale du communisme français - XXe siècle

ACTUALITÉ - PUBLICATIONS

LIVRES

70 Panthéon Sorbonne magazine | n° 22 | novembre 2017

Une ministre de l'Économie, ancienne avocate internationale, qui recourt à l’arbitrage privé

pour régler le différend de l’État avec Bernard Tapie ; six anciens secrétaires généraux (et adjoints) de l’Élysée qui rejoignent les grands cabinets du barreau d’affaires parisien ; des armadas d’avocats appelés au chevet de l’État pour sécuriser un partenariat public-privé ou pour assurer l’entrée en bourse du groupe Areva, etc. Si la frontière entre le public et le privé n’a jamais relevé de la ligne claire, le brouillage a pris récemment une ampleur nouvelle. Sous l’effet d’un tournant néolibéral qui a érigé l’État régulateur en acteur clé du gouvernement des marchés privés, une zone de contiguïté et d’échanges sans précédent s’est créée. Figure récente en pleine ascension, l’avocat d’affaires incarne mieux que tout autre ce nouveau mélange des genres. En suivant le rôle qu’il a acquis aux confins de l’État et du marché, les auteurs de cette passionnante enquête explorent les contours de cette zone grise à la périphérie des institutions politiques et administratives : comment elle est née, comment elle a progressivement prospéré et ce qu’il nous en coûte aujourd’hui, politiquement et démocratiquement.

Sphère publique, intérêts privés Enquête sur un grand brouillage

Pierre France et Antoine Vauchez

PRESSES DE SCIENCES PO

L’enquête porte sur cette partie des sciences sociales, en France et dans le monde anglo-

saxon au cours de la période 1950-2000, qui vise, selon l’expression de Marc Bloch, à produire une connaissance des hommes dans le temps. Les témoignages de chercheurs, les débats critiques internes aux sciences sociales, les travaux des philosophes de l’histoire et des sciences sont mis à contribution, ainsi que l’expérience de la recherche de l’auteur. Un ensemble diversifié de recherches publiées dans la seconde moitié du XXe siècle fournit les exemples illustratifs dans une approche qui ne laisse pas de côté la dimension textuelle des monographies, et qui n’oublie pas que celles-ci s’adressent à des publics variés. La confrontation durable des sciences sociales avec une sorte de modèle néopositiviste emprunté aux sciences de la nature constitue un thème commun aux trois chapitres consacrés à la question, rarement l’objet d’un examen approfondi, des régimes de preuves associées à chacune des démarches ethnographique, historique et statistique. L’examen des pratiques de recherche permet de dégager les traits spécifiques du régime de la preuve et des caractéristiques des savoirs dans les sciences sociales.

Enquête sur la connaissance du monde social

Jean-Michel Chapoulie

PRESSES UNIVERSITAIRES DE RENNES

Quand tu es capitaine commandant, tu es propulsé. Tu es mis sur un piédestal en

permanence. Mais le commandement, c’est du paraître. C’est du théâtre ! C’est que de la com’. Il faut attirer l’attention. Et ce sont les subordonnés qui en redemandent. Ils demandent que tu sois mégalo... un petit peu. Un chef, il faut que, de temps en temps, il pète un câble. Ils veulent un capitaine qui a de la gueule. Ta modestie, ils n’en veulent pas… Ils veulent que de la gloriole ! Alors que la lutte contre le terrorisme nous habitue toujours plus à la présence de militaires dans l’espace public, et que certains en appellent à l’armée pour 'recadrer' et 'remotiver' la jeunesse déshéritée, on en sait en réalité bien peu sur cette institution. Cet ouvrage, fruit d’une enquête par immersion en milieu officier, nous ouvre les portes d’un univers encore méconnu et en renouvelle les cadres d’analyse tout à la fois sociologiques et politiques. On découvre une institution étonnante traversée par des conflits et des rapports de force qui nous éclairent sur la violence ordinaire du monde social.

OfficiersDes classes en lutte sous l’uniforme

Christel Coton

AGONE

Au XVIIIe siècle, Saint-Domingue est le fleuron de l’empire colonial français.

Dans cette société composite, les inégalités sont criantes. Attachés au maintien du système esclavagiste, les planteurs blancs souhaitent une plus grande autonomie de la colonie. Les 'libres de couleur', fils d’esclaves affranchis, interdits d’égalité politique, investissent quant à eux les fonctions militaires, devenues une voie privilégiée d’ascension sociale. Les esclaves, enfin, sont prêts à la rébellion. Avec les bouleversements de 1789, ces intérêts contradictoires entrent dans une phase de conflit ouvert, inaugurant plus d’une décennie de terribles violences. Viols, pillages, massacres, incendies parti-cipent, de part et d’autre, d’une stratégie réfléchie dont la finalité est l’anéantissement total du camp adverse. Ce chaos perdurera jusqu’à l’accession de l’île à l’indépendance, en 1804. Sur le long terme, ces affrontements paroxystiques et cette décomposition de la société ont laissé des séquelles dans le paysage politique et l’identité haïtienne, jusqu’à aujourd’hui.

La Révolution des esclavesHaïti, 1763-1803

Bernard Gainot

VENDÉMIAIRE EDITIONS

Arpenter le désert, c’est faire l’expérience physique du rapport à l’horizon. Plus on avance, plus il recule. Ceux d’Atacama et de Bonneville s’enrichissent d’un horizon nocturne qui offre à l’œil nu une image détaillée du cosmos, un ciel couvert de milliers d’objets célestes. La proximité apparente des points lumineux est trompeuse. Certains objets célestes sont proches (quelques années-lumière), d’autres se situent à plusieurs milliers d’années-lumière de la Terre. Le regard, qui se livre à une lecture de cette voûte céleste, se dissout peu à peu dans les temporalités multiples des astres visibles.

C’est ce paradoxe que j’explore entre l’échelle euclidienne du désert et les modèles actuels de l’univers. Dans des installations de land art éphémères, j’utilise les vecteurs de lumière (pointeurs laser) pour mettre en évidence des perspectives, des connexions spatiales et temporelles entre des coordonnées célestes et géographiques. Sur des sites où l’horizon dégagé permet d’établir un équilibre visuel entre le plan du sol et celui du ciel.

Le laser devient alors un outil pour diriger le regard sur des objets célestes dans la page blanche du désert.Le laser, règle moderne des géomètres (étalon laser), est un moyen de se positionner dans le cosmos. Cet outil de dessin à grande échelle me permet d’établir des relations spatiales suivant les sites avec la lumière comme interface. Le faisceau du laser, dense et rectiligne, défie par sa portée la perception de l’espace et donne la sensation de « toucher » à distance.

Les actions répétées de la série « Cosmographies » relient le ciel et la terre par des combinaisons géométriques et architecturent des sculptures éphémères de lumière entre des objets proches et du ciel profond. À un instant et dans un lieu donné, les tracés de lumière rendent manifestes des relations de simultanéités entre le mouvement continu de la Terre et celui du cosmos. La série de photographies souligne une suspension du temps entre ces deux immensités.

Félicie d’Estienne d’Orves

FÉLICIED’ESTIENNE D’ORVES

Du 7 novembre au 2 décembre 2017

Galerie Soufflot - Centre Panthéon12, place du Panthéon, Paris

Exploration spatio-temporelle dans le désert d’Atacama (Chili) et de Bonneville (Utah - US)

Sorbonne ArtGallery, un lieu de rayonnement international dédié à la recherche-création Sorbonne ArtGallery, sous le commissariat de Yann Toma (Professeur des Universités), est une initiative qui présente chaque mois le travail d’un artiste en lien avec des problématiques Art & Société. Elle agit dans un objectif de valorisation et de diffusion de la recherche-création auprès d’un large public, en particulier celui de l’Université. Un catalogue de chaque exposition est produit en lienavec les Éditions de la Sorbonne. Équipe de recherche Art&Flux (Institut ACTE, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, CNRS).

www.sorbonneartgallery.com

COSMOGRAPHIES (photographies 2016 - 2017)

45 DÉBATS – 150 PERSONNALITÉS

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le forum des débats culturels, économiques, scientifiques et politiques

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