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1S O M M A I R E & É D I T O

�SOMMAIRE/ÉDITO ..........................................................................................................................................1�HOMMAGE ......................................................................................................................................................................................2-3�PENSÉES SUR TICHRI ..................................................................................................................4 à 8�NOTRE COMMUNAUTÉ

EN MOUVEMENT ....................................................................................................................................................9 à 11� LA CULTURE DANS

TOUS SES ÉTATS ................................................................................................................................................12-13�PERSONNAGES JUIFS DU PASSÉ......................................................14-15�SEFER HAMICHPA’HA ........................................................................................................................16

N ous voilà grâce à D. de nouveau à l'aube d'unenouvelle année. Comme le temps passe vite.J'ai l'impression que quelques jours seulement

nous séparent du moment où j'écrivais les lignes de l'édito5775... Nos sages nous enseignent que c'est uneparticularité des dernières générations qui précèdent lavenue du messie : De ne plus voir le temps passé, d'êtrecomplétement absorbé par notre quotidien et de subir letemps au lieu de le vivre. Vient alors le mois d'Eloulaccompagné des selikhot et du son du chofar pour nousrappeler que le temps de repenser notre vie est arrivé.

Nous évoquions l'année passée que l'office du premier soirde Roch Hachana débute par ce magnifique chantliturgique attribué à un sage espagnol du 12e siècle : AkhotKetana. Les 8 premières strophes terminent toutes parl’expression “Que termine cette année et ses malédictions”alors que la 9e conclut ce chant par “Que débute cette annéeet ses bénédictions”. A première vue cela pourrait paraîtresurprenant. N'est-ce pas là un affront à la providence divineque de parler de malédictions, n'est ce pas là un manquetotal de reconnaissance pour tout le bien que D. nous àprodigué cette année ?

En réalité, ce que l'auteur veut peut être nous rappeler c'estque nous devons avoir la conviction que l'année qui arrivedevra être meilleure que l'année qui s'est écoulée.Pourquoi ? Parce que nous sommes convaincus que nousexploiterons mieux notre potentiel que nous nousrapprocherons de D. et du coup que nous mériterons derecevoir aide et bénédictions du ciel.

Cette année ne fut pas facile et notre communauté a eu sonlot d'épreuves. Au sommet de celles-ci bien sûr, ladisparition de notre cher Grand Rabbin MAMAN Zatsal.Cette figure emblématique qui a marqué à jamais notrecommunauté et notre ville. Nous n'oublierons jamais sondévouement au service du judaïsme villeurbannais. Il nousmanquera, particulièrement dans ces moments solennels.Sa prestance restera gravée dans nos esprits à tout jamais.

De là où il se trouve dans le Gan Eden puisse-t-il intervenirpour sa femme la rabbanite, ses enfants et toute notrecommunauté pour que cette année soit pour nous tous uneannée de bénédictions.

Que débute cette annéeet ses bénédictions, Chana Tova

Le vice PrésidentYves SEMHOUN

Le mot du Vice-Président

Directeur de Publication : Jacques BENCHIMOLOnt participé à l’Alliance :

Rav Saul MAMAN, Serge ALLOUCHE,Paul BENAIM, Elie ZEKRI, Colette HADAD

Si vous désirez passer de la publicité ou des annoncesdans le prochain numéro contactez le secrétariat du CIV

au 04 78 84 04 32 [email protected]

Création et Graphisme : Lionel ALLOUCHE • www.reallycom.comImpression : Imprimerie Salomon

Consistoire Israëlite de Villeurbanne4, rue Malherbe - 69100 Villeurbanne - Tél. 04 78 84 04 32 - Fax 04 78 68 62 67

[email protected] - www.consistoirevilleurbanne.org

Synagogue / Centre communautaire / Rabbinat / Talmud Thora :Tél. 04 37 43 69 60 / 04 78 84 04 32 - Hazan Simon OHAYON 06 13 62 28 13

Aumônerie des prisonsArmand ELFY, Roger OUAKNIN visiteur

Conseil d’administrationPrésident Norbert SPORTESVice-président Yves SEMHOUNSecrétaire général Mickaël PEREZ

ComitéSerge ALLOUCHE, Jacques BENCHIMOL, Jo BENHAMOU, Hervé SULTANFrancis GHRENASSIA, Marc GHRENASSIA, Stéphane HAZOT, Marie ATLAN,Prosper KABALO, Norbert SPORTES, Serge TEBOUL, Laurent AZOULAY,Edith DAHAN, Marc GUEDJ

Secrétaire adjoint Patrice ABBOUTrésorier principal Lea ATLANITrésorier adjoint Mickaël COHEN

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“Un homme engagé, d’une grande intelligence et sachant se mettre à laportée de tous”, c’est par ces mots que de nombreux Villeurbannaisdéfinissent celui qui les a accompagnés depuis son arrivée àVilleurbanne en 1966. Yves Semhoun, vice-président, retient sonrapport privilégié aux enfants.

“Il avait fait de la transmission son cheval de bataille et orchestrait d’unemain de maître une communauté plurigénérationnelle et dynamique.Nous sommes nombreux à avoir franchi les grandes étapes de notre vie àses côtés. Les mariages, naissances, enterrements, il était toujours accessi-ble et disponible.”

2 H O M M A G E

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Un homme engagéUn homme engagé

3H O M M A G E

Le Grand Rabbinde Villeurbanne JudasMaman et son épouseont œuvré pour unJudaïsme ouvert surla cité et ont marquésplusieurs générations.

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4 P E N S É E S S U R T I C H R I

N ous sommes entrés depuisquelques jours dans le moisd’Elloul dernier mois de

l’année juive.

Le mot Elloul est l’acrostiche de la phrasehébraïque :

“Je suis à mon bien aimé et mon bienaimé est à moi” (cantique des cantiques)

Cette phrase illustre la proximité qui exis-te entre Hachem et le peuple d’Israël pen-dant cette période, il y est question del’amour qui nous uni au créateur.

Par ailleurs cette période est qualifiée de“Yamime Noraïme” jours redoutables,car ces jours nous rapprochent inélucta-blement de l’échéance “Roch Hachana”,premier jour de la nouvelle année, oùtout le monde est jugé pour l’année quivient.

Rosh Hashana est le jour où Hachemredistribue les “rôles” qui va être riche,qui va être bien portant… etc.

Une question se pose : comment uneseule et même période peut elle réunirdeux aspects si distincts : l’amour et lacrainte, les sentiments et la peur ?

Les commentaires répondent que la solu-tion résulte dans la ponctuation de laphrase :

“Je suis à mon bien aimé et mon bien aiméest à moi”

En effet ils expliquent que la phrase doitse ponctuer à l’interrogative à savoir :

“Suis-je à mon bien aimé comme mon bienaimé est à moi ?”

En d’autres termes : “suis-je au niveau desbienfaits qu’HACHEM m’a accordé toutecette année ?

Dans ses jours où le créateur cherchema proximité suis-je à la hauteur ?

Ai-je suffisamment le souci de corres-pondre à l’attente de celui qui mecomble de toutes les attentions : santébonheur prospérité…

Ne me suis-je pas perdu à trop penser àmoi et mes envies ?

Ainsi le mois d’Elloul retrouve toutes“ses”dimensions : amour et crainte

Un mois de proximité avec Hachem,mais aussi un mois de remise en ques-tion et de crainte quant à l’avenir de larelation que nous entretenons avec lui.C’est la crainte d’avoir déçu l’êtreaimé ! Pour cela chaque instant du moisd’Elloul doit être exploité !

Il faut revisiter la relation sur deuxperspectives :

L’une par rapport au créateur l’autrepar rapport à nos semblables !

Un bon état des lieux se fait en prenantrendez-vous “avec soi-même” avec unefeuille et un stylo, tout doit être passé enrevue ! Pour pouvoir faire “Téchouva”pénitence il faut revenir sur chaque détailet savoir ce qui ne va pas, sinon commentregretter, comment réparer ?

Premièrement il faut conforter, conso-lider ce qui est en bon état puis avoirl’honnêteté de repérer ce qu’il fautaméliorer !

Bien sur, la liste dépassera toute attentedans tous les domaines, gardons la pré-cieusement comme un document confi-dentiel bien évidemment ;

Puis profitant qu’Hashem est prochede nous, pour nous aider il faut concrè-tement s’atteler à la tâche ! Je voudraisici rappeler un enseignement que répétaitsouvent mon père Le grand Rabbin RavYéhouda MAMAN zatsal :

“Il ne suffit pas de dire que l’on aime,il faut surtout le montrer !”

Après quoi il disait “si l’on avaitconscience de la proximité avecHashem pendant cette période et de ladistance incalculable qui nous séparerade lui après la Neïla à la fin de kippouron comprendrait la valeur de chaqueinstant du moi d’Elloul et des dix joursde pénitence !”

Donc prenons rapidement rendez vousavec nous même pour nous parfaire desorte d’être prêt pour le grand rendezvous avec Hashem le jour de RoshHashana et qu’ainsi Hashem nous ins-crive et nous scelle, nous et toutes lesfamilles d’ISRAËL, dans le livre de lavie. Qu’Il accorde, à chacun et chacuned’entre nous les conditions optimalespour le servir.

Chaoul-David MAMAN

תהיה נפשה צרורה בצרור החיים

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Rendez vous avec “soi-même” !

5P E N S É E S S U R T I C H R I

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L'avoir et l'être

L e Zohar nous apprendpourquoi il y a toujours deuxjours pour Rosh-Hachana et

ce, même en Israël. C'est parce que lepremier jour est consacré la justicestricte (dîne caché) tandis que le deux-ième jour est placé sous le signe de lajustice adoucie (dine rofé) plus clé-mente. Cela correspond à la notion quenos maîtres ont de la justice divine .Le premier jour nos péchés sont exam-inés dans le sens absolu, tandis que ledeuxième jour, ils le sont en considéra-tion de circonstances atténuantes.

Nous apprenons par là, que la justicedivine est toujours clémente, carHachem recherche essentiellement lerepentir du pêcheur, c'est-à-dire sonretour vers Lui (la téchouva). Ce proces-sus de repentir va se poursuivre pendantles 10 jours séparant Roch Hachana deKippour pour atteindre la clémencedivine et le pardon, ce jour là s’appellele “Grand Pardon”. Les “10 jours depénitence” sont là pour infléchir lastricte justice en jugement plus clément,d'ailleurs nos sages ont appelé RochHachana “Yom hadin bérakhamim”jourde jugement avec miséricorde etKippour: “Yom rachamim bedin”jourde juste clémence.

La Torah nomme encore Roch Hachana“Yom Hazicaron” jour du souvenir de lacréation du monde et par là, de la total-ité de sa mémoire. Autrement dit,l’histoire de toutes les génerationsdepuis le commencement, “zèkherlémarassé béréchit”“souviens toi ducommencement (de la création)”quenous répétons chaque semaine en parti-culier le chabbat.

La liturgie de cette fête est consacrée à laconduite du jugement non seulementde l'individu mais de l'ensemble del'humanité. Au commencement Dieucréa ce monde avec l‘attribut de lastricte justice “midat hadin”, comme

jusqu'à refuser la vie terrestre , faittaire les besoins matériels même lesplus élémentaires du corps, leplongeant dans une vie d'ascèsetotalement retirée du monde matériel,par peur de la faute.

Il est évident que ces cas extrêmes ne serencontrent que rarement dans lemonde juif, le jouisseur qui vit commes'il n'était qu'un corps, ou celui quirefuse à son corps de s'exprimer et lefustige. L'authenticité de l’homme, telleque D. l’a créé est bien ce subtil amal-game de matière et de souffle qui en faitun être vivant. Quelque soit l'origine dela faute, une fois identifiée, l'homme a lafaculté de corriger la trajectoire de sa vie,et de revenir à cette harmonie de l'âmeet du corps, c’est cela la véritable moti-vation du repentir, de la “téchouva”.

L'enseignement de nos maîtres à traversla liturgie de ces “jours redouta-bles”nous indique que Roch Hachana,est consacré au repentir des fautes quiviendraient du côté de l'âme, car il s’agitde reconnaître que Hachem notre créa-teur est notre roi, qu’il dirige aussi notrevie intime, cela relève de la prise de con-science de l'âme, tandis que Kippour,avec les contritions du corps, le jeûneimposé, faisant allusion aux déborde-ments biologiques et à l'instinct sexuel,est consacré à la reconnaissance et àpénitence des fautes du corps.

Ainsi à l'issue de Kippour, quand lerepentir est sincère, la prise de con-science que D. est à l'origine de tout,l'homme soulagé par l'effacement de sesfautes retrouve un renouveau de bien-être. Cependant, ce processus de la“téchouva”, du retour vers l'authenticitéde l'être, exige la connaissance de la loide l'alliance, qui lie Israël à son D. etcette responsabilité collective se traduitsur le plan individuel et intime par lafidélité à la loi, et comme le disaitS.R.Hirsch: “Israël ne peut donner un

nous l'apprennent nos maîtres, fondésur le principe du châtiment -récom-pense. Mais, considérant que ce monden'aurait pu subsister à cause de la fauted'Adam, D. Créateur a différé et com-mué le verdict de la peine de mort enexil de l'Éden, exerçant ainsi dans sagrandeur magnanime sa miséricorde“midat harakhamim”. Les conséquencesde cette peine étant la punition “ gagn-er son pain à la sueur de son front”.Ainsi Adam a eu le temps de prendreconscience de sa faute, de revenir versson créateur, et d'obtenir son pardon.

Nous apprenons de cet épisode uni-versel que la tradition juive, considèrel'homme comme un être créé avec deuxcomposantes : l'âme d’origine divine,siège de la conscience, de l'intelligenceet du libre arbitre et le corps, façonné dematière terrestre par le créateur pour yinsuffler une âme. Ce corps exprime sesbesoins matériels par l’instinct desurvie. Ils ne peuvent jamais être disso-ciées, et forment ensemble la personne.(Prière de Kippour) “L'âme est à Toi, lecorps c’est Toi qui l’as fait : Aie pitié deton oeuvre.” C’est l’homme écarteléentre deux mondes qui peuvent le con-duire au désespoir et à la faute.

La dimension morale de l'homme con-siste à établir ce difficile équilibre entreles exigences de l'âme et celles du corps.Ce qui nous amène à dire que dansl'identité de l'homme, il y a deux typesde fautes possibles parce qu'il y a deuxsources possibles de ,mal. L’équilibre estrompu quand :

• le corps impose ses besoins en laissantlibre cours à ses instincts, ses ten-dances, à son appétit de jouissance etde pouvoir, refusant à l'âme des’exprimer, et dans le pire des cas nieson existence.

• Mais le contraire existe aussi, quandl'âme consciente des dangers, desrisques de débordements du corps, va

sens à sa vie qu'en donnant un sens à saloi”la fidélité librement consentie à laloi, est créatrice de vie, car cette vie nepeut pas être qu'un simple phénomènebiologique.

Et pourtant, avant la sortie d'Égypte desHébreux, puis de la révélation de la loidu mont Sinaï, de la Torah, toutes lescivilisations, ne reconnaissaient pasl’implication du créateur dans la gestiondu monde. Abraham l'hébreu, authen-tique inspiré, est le premier homme àretrouver les vraies valeurs de l'être,occultées par l’obscurantisme des civili-sations environnantes. Il fuit pouraccéder à un devenir meilleur.

Le peuple juif, descendant de ceshébreux, est le seul dépositaire de cetteLoi, les nations l'ayant refusée. Chaquejour en récitant “souviens-toi de la sor-tie d'Egypte”, “zèkher lessyat misrayim”nous témoignons de notre libération del'esclavage: soit de toutes les con-traintes, matérielle, sociale, économiquede la vie, bref de l'assimilation à toutenvironnement. Nous reconnaissonsque le D. de nos pères, est le libérateurqui règne sur son monde et dirige nosdestinées personnelles et celle des peu-ples. Mais les nations, au nom du librearbitre, refusent de voir l'interventionde D. dans ce monde. Elles ont fondéles civilisations depuis l'antiquité sur laconquête et le pouvoir avec pour motifla possession des richesses ,entraînant,guerres, massacres entiers d'ethnies ouesclavage et soumissions. Les révolu-tions, sociales, économiques et indus-trielles des derniers siècles, ont certesapporté à l'humanité des progrès indé-niables et des conditions de viemeilleures, mais les sociétés modernesau nom de la croissance et du progrèssocial sont condamnées à la fuite en-avant, à l'escalade du toujours plus,dans une compétition mondiale pourleur survie. Ce matérialisme dont mêmel'humanisme a été tronqué, devient rai-son de vivre, fondé uniquement sur lapossession et l'avoir. Il relègue l'hommeà une vie de quête incessante de biens

matériels et le mène toujours au dés-espoir, à la faute sans rédemption.

Cette conception du monde danslaquelle D. est absent, il “cache sa face”,nie toute implication divine dans laconduite du monde , l'homme décidede son devenir c’est sa volonté, sonsavoir son pouvoir. Elle correspond auprincipe de rigueur “midat adin “ :“souviens toi de la création du monde”“zèkher lémarasse béréchit” l'hommeassume pleinement les conséquences deses actes, sans espoir de retour.

A l'opposé, la conception du judaïsmerelevant de la Thora, loi révélée, consid-ère la présence et l’action divine per-manente, le maître du monde poursuitinexorablement son but, malgré lavolonté de l'homme ,"car tout est entreles mains du ciel, sauf la crainte duciel"; l’autre devoir de souvenir: “sou-viens toi de la sortie d'Egypte” “zèkherlessyat misrayim” nous ramène à uneréalité du monde ou les valeurs de l'êtresont l'essentiel de la raison pour laque-lle l'homme a été créé : rendre laprésence de Hachem évidente surterre,en élevant le niveau matériel du

corps, au niveau spirituel de l'âme.Nous vivons aujourd'hui dans une sociétédéchirée en proie à une crise d’identité,bien au-delà du clivage politique droite-gauche. La banalisation, le politiquementcorrect, l'assimilation au moule social,nous guette à chaque instant de notre viepar un martelage médiatique usant detoutes les techniques modernes de com-munication, et nous amenant au nom dubien vivre ensemble, à la pensée uniqueen interdisant d’interdire, et en tournanten dérision toutes les valeurs morales etspirituelles au nom d'une laïcité factice.

Il est temps de résister à cette tentationdu monde moderne de la consomma-tion imposée et inutile, et réfléchir, avecl'aide de Hachem, à la manière deretrouver les vraies valeurs de l'être, deprendre conscience de notre raison devivre dans ce monde. D. attend notreretour, préparons nous pour vivre selonla loi qui a scellé notre alliance, sur laterre qu'il a choisi de nous donner, etproclamer enfin sa royauté.Que D. prenne en considération nosefforts et agrée notre Téchouva. Amen

Paul Barouch BENHAIM

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Villeur'Rabanane#S ouviens- toi de ce dîner solen-

nel de décembre 1995, au cen-tre culturel de Villeurbanne,

c'était le dixième anniversaire del'extension de la synagogue, devenuecentre de la Fraternité, le G.R. deFrance J. Sitruck, lançait dans un dis-cours exceptionnel, en s'adressant àl'assemblée médusée, avec l'humour quile caractérise, mais en réalité il faisaitallusion à notre Rabbin YehoudaMaman, qu'il venait de nommergrand Rabbin : "Nous sommes àVilleu'rabanane... dans la ville des rab-bins......", jeu de mot prémonitoire, unrien provocateur, entraînant les sourireset une fierté légitime pour nous tous.Depuis ce soir là, ce nom mémorisé parl'histoire de notre communauté,résonne dans nos têtes, car il est d’uneréalité prophétique. Cette distinctionpersonnelle n'était que la continuité dudéveloppement de la communauté,devenue centre culturel par les travauxd’extension, dont l'inauguration par leG.R. Sirat en 1984 avait déjà été unepremière étape dans la mission de notregrand rabbin, et son influence reconnueet appréciée nous rendait fiers et confi-ants.

Que serait le judaïsme de Villeurbannesans lui ? L'action permanente de notremaître, depuis son arrivée dans cetteville a permis la création d’oratoires, decentres d'études, de la culture àl'enseignement, de Gan en Talmudé-Thora, tous s'accordent à dire quetoutes les institutions qui ont vu le jouret connu leur développement actueldans cette ville, sont issues du creuset dela Fraternité, et elles doivent toutesquelque chose à notre grand rabbin,Maître d'œuvre exemplaire. Son rayon-nement dans sa ville qu’il aimait tant, l'aconduit à être apprécié des autoritésmunicipales, régionales voirenationales, sa forte personnalité et son

nies, et que nous partageons encoreaujourd'hui, nous les pionniers dumatin, et ce, grâce à nôtre maître spir-ituel, une fraternité profonde et sincèrecomme la thora nous l'enseigne. Si cen’était le respect dû au maître nousl'aurions appelé notre ami, notre frère.Nous l'appelions Rabbi Yehouda, ilnous appelait par notre prénom, car ilconnaissait même celui de nos pères,quand il nous appelait à la thora.

Je voudrais encore, décrire sa joie, jedevrais dire notre joie partagée, pendantles petits déjeuners de Hannouca et deSouccot, pour ne parler que de ceux là,où indépendamment de la Simha de lafête, il émanait une atmosphère deplénitude, de rayonnement que chacunvivait intensément, un moment de purbonheur, d'être ensemble. Notre amitiéréciproque devenait nôtre complicitémuette, estompant tout signe derigueur ou d'austérité

Ces moments de pure fraternité étaienttous dans nos têtes et dans nos cœurs et,nôtre émotion était toujours intense etsincère dès que les Selihot arrivaient.Souviens toi! ...un vrai festival deliturgie authentique, avec une fidélitéinégalable à la tradition, les mélodiestraduites en judéo arabe, et en judéoespagnol, l'heure très matinale n'étaitpas un obstacle pour le minian dechahrit, il y avait même ces fidèles spé-cifiques abonnés aux Selihot.

Puis-je encore évoquer les YamimNorahim, offices exceptionnelsd'intensité, égrenés de Mahzorim spéci-fiques et inédits, édités dans des fasci-cules, puis dans des livres exclusivementrédigés pour la communauté de laFraternité. Cette émotion jamaisretrouvée, à jamais perdue, nous laissemaintenant frustrés, et sans doute dansle désarroi du manque de son absence.

charisme l'ont fait nommé aumônierrégional, et élevé au grade d'officier dela légion d'honneur.

Mais nous les plus anciens fidèles dumatin, nous avons en mémoire notrecomplicité à la fois respectueuse etintime....

Souviens toi du commencement... deces offices de chahrit, organisés pour etavec la J.J.V., prières adaptées, pour per-mettre à ces jeunes, tous impliquésaujourd'hui dans la vie communautaire,d'aller à leurs études, à 7h30.

Souviens toi de ces mardis soirs, con-sacrés à la revue de presse israélienne,des cours organisés pour tous niveaux,les réunions débats animés surl'actualité juive et communautaire. Aufil des ans, la synagogue de la Fraternitéa acquis sa renommée et confirmé sonnom. Le kahal peut être fier de son Rav,mais pour lui, c'était sa raison d’être,toujours au combat pour la thora et sonenseignement, sans relâcher sa confi-ance et son enthousiasme, son engage-ment inébranlable : il disait “D. nousaide à accomplir son œuvre”.

Souviens toi maintenant, de l'équipedes "anciens”, ces fidèles du matin, quinous ont quitté un a un, laissant der-rière eux un vide douloureux qui nepeut -être comblé, qu’en évoquant leursouvenir impérissable. Rabbi Yehouda,comme il me plaisait de l'appeleraffectueusement, les a rejoints au GanÉden et ils évoquent certainementensemble les moments de bonheur, defraternité de cette grande famille dechahrit, qui se perpétue encore et tou-jours à travers les enfants. Comme ilaimait à le dire, les amis que l’on côtoiechaque jour valent plus que notrefamille éloignée. C'est exactement ceque nous avons vécu pendant ces décen-

Comment comblerai-je ce vide ? Tousse posent la question. Notre grand rab-bin, Rabbi Yehouda, Hazan exception-nel, lui seul à mes yeux savait commu-niquer chaleureusement sa sincérité decœur, nous ressentions dans notre chairqu'il était notre Chaliah, auprès dehakadoch Barouch hou, les sanglots desa voix le chahrit de Yom Kippour, lorsdu seder ha'aboda résonneront encoreet toujours dans ma tête, mais qui mefera pleurer maintenant, ce jour là ? Lecentre culturel de Villeurbanne qui atti-rait tant de fidèles, n'est plus le mêmesans lui. Nous sortions tous, à l'issue deKippour, après arbit et bircat halevana,convaincus de notre pardon, grâce àl'authenticité de sa prière, prêts pour unnouveau départ, soulagés de nos fautes.

Ces dernières années alors qu'il avaitcessé ses fonctions officielles, il avaitgardé son attachement à la commu-nauté, en réalité à ses amis parmi les

fidèles, et sa présence parmi nous,quand il revenait de éretz, était une joiepartagée par tous, empreinte de respectet d'affection. Les derniers mois, alorsque la maladie l'avait affaibli, sa volon-té inébranlable de venir faire chahritavec nous, transcendait sa souffrancephysique, car il ne laissait rien paraître.

Nous ses fidèles du matin, nous avonsalors organisé spontanément son trans-port pour ses trajets depuis son domi-cile aller retour jusqu'à la synagogue,son courage et sa détermination desderniers jours, suscitent admiration etrespect. Aujourd'hui nous n'avons pasencore réalisé son départ définitif, ilnous semble être en voyage, son siègesera bientôt occupé de nouveau, il nenous quittera jamais.

Serons-nous consolés ? Pouvons-nousnous résigner ? Je voudrais témoignermaintenant à ses enfants que j'ai vu

naître et grandir, toute ma sympathie etmon affection, leur dire que je partageleur peine, je suis sûr que le videénorme qu'il laisse deviendra par lagrâce de Hachem, une bénédictionpour nous tous et qu'ils sauront per-pétuer son exemple et sa mémoire parleurs actions.

Chère Madame la Rabbanite, que D.vous accorde la consolation pour sup-porter la vie sans lui, vous avez été sonaide à ses côtés, dans la définition purede la Thora, sans vous, il n'auraitjamais accompli l'immense tâche qu'il aréalisé, soyez convaincue qu'il demeureaujourd'hui auprès des Tsadikim qu'ilvénérait tant. Son exemple et sa person-nalité seront gravés dans notremémoire, et son souvenir une source debénédiction perpétuelle.

Paul Barouch BENHAIM

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La Chronique libre d’Elie Zekri 5776 que des joies !

“L’ année dernière a été celledu repos de la terre”.Celle qui débute est celle

du HAKHEL, celle du Rassemblement.

Au Temple de Jérusalem à Souccot, le Roirassemblait le peuple (hommes femmes etenfants). Il leur lisait certains morceauxde la Torah afin que tous entendent et,craignent D.

Emplissons-nous cette nouvelle année deCrainte de D. qui va de la peur ducontraire de la récompense à un respectde la Grandeur du Créateur.

Une fois, Reb David voulut posséder sonpropre Ethrog, pour la fête de Souccot,plutôt que de partager celui de la com-munauté.

Il lui fallut 1 an d’effort et de privations.Voyages, travaux de tout genre, écono-mies... Il réussit et achète un très belEthrog ! Il rentre chez lui.

A la vue du Cédrat, son épouse s’emporteet lui crie :

- “Est ce pour cet Ethrog que j’ai étédélaissée pendant tout ce temps ? N’astu pas pensé à nos faibles moyens desubsistance ? Le Rav lui même bénit lecédrat communautaire, Penses tu êtremieux que lui ?”.

Puis, elle jette l’Ethrog à terre, le piétineet le rend inapte. Sans la moindre colère,Reb David se dit : elle a raison.

Il part mettre en gage un objet qu’il pos-sédait encore dans sa maison, afin depayer sa contribution à l’Ethrog commu-nautaire.

Le Baal Chem Tov conclut :

- “Depuis le sacrifice d’Its Hak par sonpère Avraham, nul n’a subi une telleépreuve pour mettre en évidence unbon sentiment qu’il porte en lui”.

Qui maitrise ses sentiments, est pardonnéde toutes ses fautes. Je me trouvais chez leRabbi de Loubavitch en 5748, l’année duHakhel ! Encouragés par le Rabbi, noussommes venus par milliers passer la fêtede Souccot auprès de notre maître !

D’habitude avant le Hallel qui suitChaharit, le Rabbi tenait dans une mainles 3 espèces - Loulav Adass, Aravot - etdans l’autre l’Ethrog !

Cette année il tenait les 4 espèces duneseule main (la droite) ; pourquoi ?

Car l’année du Hakhel est celle de l’unitéde notre peuple. Nous sommes lesmembres d’un seul corps avec un seulcœur qui brûle d’amour pour D.…, poursa Torah et ses Mitsvots !

Bonne et douce année 5776, l’année duMachiah !

Elie ZEKRITiré de Sihot du Rabbi

N O T R E C O M M U N E A U T É E N M O U V E M E N T 9

Chers Fidèles,

Nous voici arrivés à l’aube desfêtes de Tichri 5776, celles quioffrent à chacun d’entre nous

l’occasion unique d’un profond examende conscience afin d’affirmer sa solidarité

à sa communauté et son attachement indéfectible à l’Etatd’Israël. Que cette nouvelle année soit pour votre Président,pour les Membres de votre comité, et l’ensemble de votre com-munauté, une année de progrès, d’union, de chalom et deprières dans la voie de la Thora.

Que cette nouvelle année soit pour Israël une année degrandeur, de paix, de développement et que ses chefs soientéclairés par la lumière de D.ieu.

Que cette nouvelle année soit pour chacun d’entre vous uneannée de santé, de joie, de prospérité et que toutes vos prièressoient exaucées.

Chana tova ve hatima tova

Alain SEBBAN, Président

L e Grand Rabbin Judas Maman “Zatsal” est décédé le9 Juillet 2015. Toute la communauté est encoreaujourd’hui en état de choc émotionnel. Hormis ses

hautes fonctions et engagements dans différents domaines (voirAmodia 22.07), il fut un ami et soutien indéfectible durant desdécennies du Maguen David Adom Israël. A ce titre le DocteurKaplan, Président du MDA France lui avait confié la fonctionde conseillé Rabbinique du MDA France. Son souvenir resteraà jamais gravé dans nos cœurs.

Armand COHENDélégation Régionale MDA

06 89 09 12 71

La communautéde Villeurbanneendeuillée parla disparitionde son maître

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Le mot du Président Le mot du M.D.A

10 N O T R E C O M M U N E A U T É E N M O U V E M E N T

“La Main à la Pâte”

C habat sorti, les managers dechoc se réunissent pourmettre en place matériels et

ingrédients. 19h00 : Il est temps pourelles d'accueillir l'équipe du soir, qui aurapour objectif de confectionner de magni-fiques macarons sous les instructionsd'une professionnelle volontaire et dyna-mique ! Le temps d'enfiler les tabliersréglementaires signés "Un petit creux",nos pâtissières concentrées prennentchacune leur poste.

"À vos fourneaux... Prêts... Partez !"

Grâce aux conseils techniques et précis duchef et à l'application joyeuse de sespetites mains, l'ambiance est au rendez-vous et les macarons bientôt soigneuse-ment disposés sur leurs plaques ! Aprèsl'Instant Dégustation, concentration obli-ge pour se laisser bercer par les bellesparoles de notre maître de séance pour la"Minute Halaha" sur la vérification desaliments utilisés pour notre atelier. Puisun peu de culture avec la "Minute Diet"et histoire des aliments". (Saviez-vousque les macarons, d'origine italienne,n'étaient à la base constitués que d'uneseule coque ?!)

Finalement, on emballe le tout, et il nereste plus qu'à faire partager les pâtisseriesà un maximum de personnes ! Couronnéede succès, l'opération Macarons serarenouvelée le dimanche 14 juin, une autreoccasion pour nos cordons bleus demontrer leurs prouesses sur le terrain !

Enfin, le dimanche 17 mai à 19h30,une équipe pétillante se prépare à inau-gurer l'"Atelier Confection". Entre rires etchants, les marmites fument et lescuillères touillent pour confectionnersalades de Chabat, pizza et douceurs àredistribuer !

Les boîtes scellées, les Livreuses par-tent en tournée, régalant les jeunesmamans, dames débordées ou fati-guées, d'un soutien tant techniqueque moral. Bravo à nos marmitons,aux nombreuses dames et demoi-selles extraordinaires qui ont déjàmis... "la main a la pâte" !

Un grand merci au C.I.V(Cuisine IncroyablementVivante) pour avoir permisle déroulement des activités...

E.S.

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C'est le Motsaé Chabat 7 février, dans les cuisines conviviales du CIV Malherbes,que l'on assiste à la Première de "La Main à La Pâte : L'"Atelier Cuisine" est lancé.

N O T R E C O M M U N E A U T É E N M O U V E M E N T 11

FlêchésMotsJeux >

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"C.I.V. Dance"Choré In Villeurbanne DANCE !

Depuis mai 2015, des coursde danse inédits, dispenséespar une chorégraphe profes-sionnelle, ont lieu tous leslundi soir a 21 h dans lasalle du 2e étage du C.I.VMalherbes. Au programme:Échauffements, Street Jazzet Modern Jazz, pour lesfilles de 16 à 19 ans inclus !Nombre de places limitées !Let's DANCE !

E.S.

Nouveau tableaude veilleusesLes abonnements pour les veilleuses

dans le nouveau tableau des veilleuses :

- 100 € l’année

- 300 € pour 5 ans

Pour les grandesveilleuses veuillezvous renseignerauprès du secrétariat

(5 emplacementsseulement pourle grand format).

12 L A C U L T U R E D A N S T O U S S E S É T A T S

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Chips de courgettes

Côté cuisine…

Ingrédients :

• 1 paquet de boudoirs pâtissier• 1 Tablette 200 g de chocolat noir

• 6 œufs• 1 brique de Nutrifil

• 1 verre d’eau

La charlotte glacée marbrée parvée

Réalisation

Préparez les œufs en séparant les blancs des jaunes. Bien monter lesblancs en neige bien ferme en y ajoutant une pincée de sel. Faites fondrele chocolat au micro-ondes avec un peu d’eau pendant 2 minutes.Incorporez le chocolat fondu dans les jaunes d’œufs et mélangez jusqu’àobtention d’un résultat homogène. Dans le moule à charlotte, tapissezle fond et les cotés du moule avec les boudoirs trempés légèrement dansde l’eau. Sortez la brique de Nutrifil du frigo et montez-la en chantillybien ferme. Alternez alors mousse au chocolat puis Nutrifil plusieurs foisjusqu’arriver en haut du moule. Mettez-la au congélateur pendant aumoins 3 heures et sortez-la 5 min avant de servir pour la démoulerfacilement.

Ingrédients pour 6 personnes :

• 900 g de filet de cabillaud• 300 g de petits pois surgelés• 200 g de haricots verts frais• 1,5 courgette• 5 pommes de terre• 1,5 c.s de graines de cumin

• 1 c.s de crème fraiche épaisse• 70 g de beurre (margarine)• 5 c.s d’huile d’olive• 3 c.s de chapelure• 1,5 c.s de cours bouillonlégumes

Gratin de cabillaud à la purée verte

Réalisation

Préchauffez le four à 210°C (thermostat 7). Équeutez les haricots vertset détaillez les pommes de terre en 4 morceaux.

Dans une casserole d’eau salée mettez à cuire tous les légumes environ15 mn. Egouttez. Parallèlement préparez un court bouillon, pochez lepoisson dans l’eau frémissante environ 6 mn. Retirez le poisson à l’aided’un écumoire. Dans un récipient, émiettez le cabillaud puis ajoutez lecumin et l’huile d’olive. Moulinez les légumes. Ajoutez la crème fraicheet le beurre (margarine). Mélangez bien. Répartissez la cabillaud au fondd’un plat. Recouvrez d’une épaisse couche de purée. Pommadez puisparsemez de chapelure. Mettez à gratiner au four environ 20mn.

Ingrédients pour 6 personnes :

• 6 courgettes• 300 g de farine• 30 cl d’eau gazeuse• 4 glaçons

Réalisation

Épluchez les courgettes au couteau économe, coupez-les en fines tranches. Dans la préparation, farine, eaugazeuse et glaçon, trempez-les en tranches puis faites lesfrire quelques minutes à la friteuse. Servez.

L A C U L T U R E D A N S T O U S S E S É T A T S 13

P remier roman d’un écrivainisraélien, ses péripéties noustransportent sur les routes de

Pologne et de Roumanie, pendant ledemi-siècle qui précède la Shoah.L’originalité de ce récit réside dansson décor, les planches d’un théâtreyiddish dont la troupe ambulante ason port d’attache à Czernovitz. Leprofesseur Markus Fabrikant, richehéritier de la bourgeoisie juive,

renonce à ses études universitaires pour sa passion , le théâtre. Ila la générosité de recueillir de jeunes orphelines pour les formerau métier de comédiennes. Elles interprètent avec brio destableaux vivants avec de truculentes expressions yiddish.

Le lecteur suit cette troupe dans ses succès auprès d’un modestepublic fidèle et heureux de s’ouvrir à la littérature universelle.Ses triomphes comme ses mésaventures, ses amitiés comme sesdifférends, nous font penser aussi bien au roman picaresqueespagnol « Lazarillo de Tormes » d’auteur anonyme, avec sonhéros, haut-en-couleur, qu’à l’Illustre Théâtre de Molière avecla famille Béjart. Cette odyssée nous interpelle d’autant plusque lors de leurs pérégrinations à travers les bourgades polon-aises, les comédiens sont confrontés à un vent mauvais quisouffle pour les juifs. Ce sont les dernières lueurs d’un bonheuren voie d’anéantissement. Récompensé par le prix Wizo 2015,ce roman est d’une richesse documentaire et d’une finesse tellesque le lecteur l’abandonne à regret.

Colette HADDAD

Roman traduit de l’hébreu par Laurence SendrowiczEditions Grasset

Le Grand Cabaret du professeur Fabrikant de Yirmi PINKUS

D ans ce témoignage, ilévoque l'histoire de lafamille, ses souvenirs

d'enfance, ses études à l'Ecole dechimie de Lyon, mais aussi les boule-versements, les évènements souventtragiques dont il a été témoin ocu-laire ou bien un acteur volontaire-ment engagé. Sans emphase, ilraconte sa drôle de guerre, en France,son exode vers le Sud, l'instauration

des mois antijuives par le gouvernement de Clichy, son arresta-tion au cours d'une rafle de juifs à Grenoble, sa participation à larésistance française, dans le cadre des bataillons FTP-MOICampagnole et Liberté, sa participation fin Août 1944 àl'insurrection et à la libération de Villeurbanne, mais aussi, aprèsla libération de Lyon, son engagement comme volontaire dansl'armée française, sa participation en 1945 à la campagne d'Italiedu Nord, dans le cadre de la 27ème DIA-division d'infanteriealpine.

Fort pudiquement, il évoque la déportation et l'exterminationde ses parents, de son frère et de 17 membres de sa famille, aucours du printemps 1944 dans les camps nazis. Egalement, illivre avec le plus grand respect de vérité, les épreuves et lesenseignements qu'il a retiré de son retour en Roumanie en1945.

Sans règlement de compte, il évoque son parcours, des années1945 à 1971 en Roumanie et en Union Soviétique, puis soninstallation définitive en France grâce à l'aide du gouvernementChaban-Delmas. D'abord apatride, puis réintégré dans lanationalité française, il a contribué au développement d'unepeinture écologique, sans solvants, qui a permis de créer 120emplois dans l'entreprise qu'il dirigeait alors...

Malgré son parcours de vie bien souvent cruel, Ervin Bodnar atrouvé le bien-être dans le pays qu'il avait défendu contre lesnazis. A travers ces pages, il témoigne d'un goût de la vie sanslimite.

Editions BGA Permezel

L’odyssée d’un juif roumain aux temps de la résistance françaiseet de la guerre froide de Ervin BODNAR

Les livres…

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L es légendes qui se formèrentautour de cette figure peu com-mune sont innombrables. Mais

les faits, loin de les contredire, ou mêmede les ramener à des dimensions plus rai-sonnables, prouvent au contraire qu'onest en présence d'une personnalité extra-ordinaire. Plusieurs milliers de Marraneset d'autres juifs persécutés ne lui don-naient pas d'autre nom que " NotreAnge".

Donna Gracia est née au Portugal audébut du 16ème siècle d'une famille denobles, les Benveniste, qui avaient fuil'Espagne au début de l'Inquisition. Fortriche elle-même, elle avait épouséFrancisco Mendez-Nassi dont la fortuneétait encore plus considérable que la sien-ne. Il possédait une banque, l'une des plusimportantes du monde, et dont l'activités'étendait bien au-delà des frontières dupays.

Il ne vécut pas longtemps. A sa mort,Donna Gracia décide de quitter lePortugal ; elle emmène Reyna, sonunique enfant, et quelques membres de safamille. Le bras de la puissanteInquisition commençait à s'appesantirau-delà de l'Espagne où déjà la vie deve-nait intolérable aux Marranes.

C'étaient, vous le savez, les Juifs qui,comme Donna Gracia, demeuraientsecrètement fidèles à la foi de leurs pères,tout en donnant le change par une appa-

rente adhésion à l'Eglise catholique, enattendant de pouvoir un jour fuirl'oppression.

LA FUITE A ANVERSBonne juive, elle haïssait chaquemoment où elle devait dissimulerses véritables sentiments.

L'abandon d'une partie importante de safortune n'arrêta pas Donna Gracia. Ellealla à Anvers où son beau-frère Diegodirigeait la branche de la banque desMendez-Nassi dont l'importance étaittelle qu'il entretenait des relations suiviesavec la plupart des cours d'Europe.

A l'époque, beaucoup d'autres Marranesarrivaient dans la capitale flamande envue de s'y établir. Mais même là,l'Inquisition ne tarda pas à les rejoindre.Si bien que, eux qui avaient fui leur payspour recouvrer leur liberté perdue, sevirent contraints de redoubler de précau-tions afin de paraître encore plus chré-tiens qu'en Espagne même et en Portugal.

Donna Gracia (ou Béatrice de Lune,selon le nom adopté en tant que préten-due catholique) fut une femme dont labeauté n'avait d'égale que sa culture et sarichesse. Elle était hautement respectéedes nobles et des personnages du rang leplus élevé, de France, des Flandres et desautres pays avec lesquels les établisse-ments Mendez-Nassi entretenaient desrapports d'affaires. Mais porter le masque

lui pesait. Bonne juive, elle haïssaitchaque moment où elle devait dissimulerses véritables sentiments.

Un nouveau départ s'imposa. Un payslibre lui devenait indispensable, surtoutaprès la mort de son beau frère. Elle com-mença les préparatifs avec précaution.L'Empereur Charles V, soupçonnant quequelque chose se tramait, décida de saisirla fortune de la noble dame. Mais celle-ci,le gagnant de vitesse, réussit à quitterAnvers en 1549 avec sa fille, sa sœur deve-nue veuve, et sa nièce. Elle emportait avecelle le plus clair de ses biens.

LA VILLE DES DOGESLe groupé se dirigea vers Venise ; de nom-breux bateaux en partaient régulièrementvers des contrées lointaines où les juifsn'avaient rien à craindre et pouvaientvivre ouvertement selon leur foi.

Suivant l'exemple de son neveu, le célèbreDon Joseph Nassi qui, ayant cherchérefuge en Turquie, était devenu ministredu Sultan, c'est-à-dire l'un des hommes

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DONA GRACIAou la fleur splendide de l’exil d’IsraëlIl est peu de personnes dans l'histoire juive, particulièrementau Moyen Age, qui jouèrent un rôle aussi élevé spirituelle-ment, et en même temps aussi profitable pour leurs frères,que la noble dame juive Donna Gracia.

les plus influents d'Europe, DonnaGracia décida de se rendre àConstantinople. Mais elle devait-connaître encore quelques annéesd'inquiétude avant de pouvoir réaliserson projet, retrouver sa liberté et ren-trer en possession de son immense for-tune, dont, nous le verrons tout àl'heure, elle devait être dépouillée pourquelque temps. Voici comment leschoses se passèrent.

Le roi de France, instrument docileentre les mains de l'Église, était trèsirrité de cette fuite d'Anvers, d'autantplus qu'elle concernait aussi bien lapersonne de Donna Gracia que sesbiens qui, de ce fait, échappaient à saconvoitise. A son instigation desimprudences commises par un parentqui faisait partie du petit groupe deréfugiés y aidèrent le gouvernement deVenise décida de mettre en prison lanoble dame et sa famille, et confisquatous leurs biens avant quelles puissents'embarquer à destination de laTurquie.

DERNIÈRE ÉTAPE :LA TURQUIEElle ne tarde pas à devenir lecentre de l'aide mondiale auxMarranes et aux juifs en butteaux persécutions de toutessortes.

C'est alors que Don Joseph Nassi inter-vint, usant de sa grande influenceauprès du Sultan. Ce fut chose facile ;ce dernier n'attendait qu'un prétexte :depuis quelque temps la concurrencedes marchands de Venise gênait sa poli-tique.

Un émissaire spécial partit pour laRépublique des Doges avec pour mis-sion de présenter une requête pleine defermeté demandant la libération de ladame Marrane et la restitution de safortune.

Négociations et menaces de guerrealternèrent ; elles durèrent deux ansavant que le Sultan n'obtînt satisfac-tion. Donna Gracia est enfin relâchée.

Elle s'installe avec sa fille pour quelquesmois à Ferrare, où toutes deux reviennentouvertement à la pratique de la religionjuive.

En 1552 elle finit par s'établir àConstantinople. Là, elle ne tarde pas àdevenir le centre de l'aide mondiale auxMarranes et aux juifs en butte aux persé-cutions de toutes sortes. Son argent neservait plus désormais seulement auxaffaires, mais aussi à payer les faveurs desprinces et : à faire ouvrir le plus possiblede portes aux persécutés.

Elle encouragea la culture juive, et lespoètes le lui rendirent en chantant dansde longs poèmes les efforts qu'elle ne cessade prodiguer pour venir en aide aux Juifsdu monde en cette époque si troublée. Etils n'eurent pas besoin d'exagérer sesmérites ; car Donna Gracia fit édifier desSynagogues, fondit des Yéchivoth et desbibliothèques, et soutint, par tous lesmoyens, érudits et étudiants en Torah.

Elle aida des centaines de Marranes às'établir dans leurs pays d'adoption, et fittout ce qu'elle put afin de les mettre enmesure de revenir à la pratique ouverte deleur foi. Sa fille épousa son propre cousinDon Joseph Nassi ce qui, de surcroît,évita la dispersion de la fortune familiale.

Malheureusement, plus tard, le Sultandonna à sa politique un cours différent ;la situation des juifs, se détériora enTurquie, et bientôt elle devint aussi dra-matique que dans les pays contaminés parl'Inquisition. La plus grande partie de lafortune des Mendez-Nassi fut confisquée.

Des tableaux, des médailles et, par-dessustout, des communautés entières préservè-rent le souvenir de cette bienfaitrice degénie.

“Quiconque entreprend de raconter lesnobles actions et les rares vertus deDonna Gracia” écrivait un éruditcontemporain, Rabbi Isaac Abohab,“devra écrire des volumes s'il veut luirendre justice”.

15P E R S O N N A G E S J U I F S D U P A S S É

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16 S E F E R H A M I C H P A ’ H A

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Solu

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Centre Culturel Juif de VilleurbanneSorties 3 dimanches

par moisCIV : 04 78 84 04 32

Simon OHAYON : 06 13 62 28 13

NAISSANCE / MILOTHTEBOUL Yossi 04/05/2015

ETEDGHI Sacha Its’hak (petit-filsde M. & Mme Francis GHRENASSIA) 11/05/2015

SEMHOUN Raphaël, Shmouel 17/05/2015

HAZOUT josh, Eliaou 07/06/2015

BENCHIMOL Eliel Isaac 15/07/2015

BENZAKIN Yoel Chalom (fils de Dorith et RaphaelBENZAKIN, petit-fils de M. & Mme Chalom MARCIANOet M. & Mme Pierre BENZAKIN) 23/08/2015

KAZADO Yonathan 25/08/2015

BAR-MITZVABENICHOU Ethan 27/01/2015

SULTAN David 06/02/2015

LEVY Benjamin Moshe 18/04/2015

BERTONE Anthony Alain 29/04/2015

MESLATI Ilan 02/05/2015

KLIF Yoni 26/05/2015

KALFA Noam 08/06/2015

AMSELLEM Nathaniel 18/06/2015

DAYAN Jérémy 10/06/2015

MARIAGESDAHAN Jonathan & THOMAS Charlène 18/02/2015Il n'y a pas plus beau et plus grand que l'union sacrée entre un hommeet une femme.C'est la Mitsva par excellence.Nos sages nous enseignentqu'un nouveau monde se crée à chaque mariage et apporte son lot debénédictions. Edith et Michel, le comité et moi même souhaitons, àl’occasion du mariage de votre fils Jonathan, un grand et sincère MazalTov. Je tenais aussi à félicité et remercier Edith pour son dévouement à lacommunauté du CIV, où depuis des années elle œuvre au sein ducomité. À Charlène et Jonathan souhaitons une vie de bonheur desanté et de Parnassa. JB

LAMY Trecy & BENITAH Franck 10/03/2015

MOYAL Célia & GABBAY Yonathan 10/05/2015

DÉCÈSKURYS Jeannette 18/04/2015

ABIHSSIRA Rebecca 11/05/2015

BENHAMOU Jacques 09/05/2015

LUKYATCHE Gérard 23/05/2015

BOUSKILA Alain 30/05/2015

DJIAN Roger 03/07/2015

LEVY-BENCHETON Mireille 05/07/2015

AMOUYAL Jean-Claude 08/07/2015 inhumé en Israël

M. Le Grand Rabbin Yehouda MAMAN09/07/2015 inhumé en Israël

SEBAG Juliette 15/07/2015

BITTON Freha 02/08/2015 inhumée en IsraëlC’est avec une grande tristesse que nous apprenons le décés deMme BITTON, maman de Maurice BITTON, qui était pendant plusieursannée le Président de la Hevra Kadicha et qui s’est dévoué des annéesà cette magnifique cause.

SEBA Reine Elyette 17/08/2015