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N° 644 - MAI 1999 PRIX : 15 F (2,29 $) La sociabilité des personnes âgées Nathalie Blanpain, Jean-Louis Pan Ké Shon, division Conditions de vie des ménages, Insee A près la retraite et au fur et à me- sure de l’avancée en âge, les rela- tions des personnes âgées avec leurs proches se modifient profondé- ment. La perte des contacts profession- nels est compensée par le développement des relations avec les enfants et les pe- tits-enfants venant ainsi renouveler et ra- jeunir le réseau des personnes âgées. C’est aussi un temps mis à profit pour resserrer des liens avec le voisinage. Une bonne part de la réduction des contacts est due aux décès successifs des connaissances. De fait, les relations avec les interlocuteurs potentiels sont maintenus et même renforcés. Enfin, avec l’apparition des handicaps pénalisants, la sociabilité du couple se restreint et les femmes, qui montraient une activité rela- tionnelle plus développée avant 70 ans, reviennent au niveau de leur conjoint. Les relations des seniors sont marquées par l’avancée en âge, la cessation d’activité, l’arrivée des petits enfants et la dépendance physique liée à la dégradation de la santé qui viennent au fur et à mesure modifier les contacts qu’ils ont avec leurs proches (Pour comprendre ces résultats). En effet, entre 60 et 65 ans avec l’arrivée de la retraite, les contacts avec les collègues de travail baissent fortement. Cependant, avec le jeu des préretraites et l’arrêt d’acti- vité plus précoce des femmes (à 55 ans, en- viron la moitié des femmes ne travaillent pas ou plus), la baisse est déjà amorcée sensi- blement dix ans auparavant (tableau 1 et graphique 1). Les nouveaux retraités privés de contacts professionnels se tournent alors plus volontiers vers leurs voisins et leur des- cendance. Entre 65 ans et 70 ans, avec l’arrivée des petits-enfants, les relations avec la des- cendance s’intensifient encore, les rares contacts maintenus avec les collègues flé- chissent, les relations avec les commer- çants se maintiennent et les relations de voisinage se renforcent légèrement. Le temps libre récemment dégagé est mis à profit pour nouer ou resserrer des liens. De 70 ans à 75 ans, ce sont les contacts amicaux des femmes qui faiblissent, ceux des hommes ne fléchiront que quelques années plus tard. Les amitiés se réduisent sous l’effet naturel de la mortalité des pro- INSEE PREMIERE Répartition des contacts hebdomadaires Moyennes mobiles centrées sur 5 ans Source : Enquête "Relations de la vie quotidienne et isolement", EPCV, mai 1997, Insee Lecture : La composition des contacts hebdomadaires des personnes de 70 ans est en moyenne : 0,5 collègue, 1 commerçant, 1,3 voisin, 1,7 ami, 2,3 membres de la famille. Champ : personnes de 30 ans et plus habitant en France métropoli- taine Lecture : La composition des contacts hebdomadaires avec la parenté des personnes de 70 ans est quasi nulle avec les parents , d’environ 0,4 avec la fratrie, 0,7 avec les autres parents et 1,2 avec les enfants. Champ : personnes de 30 ans et plus habitant en France métropoli- taine

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  • N 644 - MAI 1999PRIX : 15 F (2,29 $)

    La sociabilit des personnes gesNathalie Blanpain, Jean-Louis Pan K Shon,

    division Conditions de vie des mnages, Insee

    Aprs la retraite et au fur et me-sure de lavance en ge, les rela-tions des personnes ges avecleurs proches se modifient profond-ment. La perte des contacts profession-nels est compense par le dveloppementdes relations avec les enfants et les pe-tits-enfants venant ainsi renouveler et ra-jeunir le rseau des personnes ges.Cest aussi un temps mis profit pourresserrer des liens avec le voisinage. Une bonne part de la rduction descontacts est due aux dcs successifsdes connaissances. De fait, les relationsavec les interlocuteurs potentiels sontmaintenus et mme renforcs. Enfin, aveclapparition des handicaps pnalisants,la sociabilit du couple se restreint et lesfemmes, qui montraient une activit rela-tionnelle plus dveloppe avant 70 ans,reviennent au niveau de leur conjoint.

    Les relations des seniors sont marques parlavance en ge, la cessation dactivit,

    larrive des petits enfants et la dpendancephysique lie la dgradation de la santqui viennent au fur et mesure modifier lescontacts quils ont avec leurs proches (Pourcomprendre ces rsultats).En effet, entre 60 et 65 ans avec larrive dela retraite, les contacts avec les collguesde travail baissent fortement. Cependant,avec le jeu des prretraites et larrt dacti-vit plus prcoce des femmes ( 55 ans, en-viron la moiti des femmes ne travaillent pasou plus), la baisse est dj amorce sensi-blement dix ans auparavant (tableau 1 etgraphique 1). Les nouveaux retraits privsde contacts professionnels se tournent alorsplus volontiers vers leurs voisins et leur des-cendance. Entre 65 ans et 70 ans, avec larrive despetits-enfants, les relations avec la des-cendance sintensifient encore, les rarescontacts maintenus avec les collgues fl-chissent, les relations avec les commer-ants se maint iennent et les relat ionsde voisinage se renforcent lgrement.Le temps l ibre rcemment dgag estmis profit pour nouer ou resserrer desliens. De 70 ans 75 ans, ce sont les contactsamicaux des femmes qui faiblissent, ceuxdes hommes ne flchiront que quelquesannes plus tard. Les amitis se rduisentsous leffet naturel de la mortalit des pro-

    INSE

    EPR

    EMIE

    RE Rpartition des contacts hebdomadaires

    Moyennes mobiles centres sur 5 ansSource : Enqute "Relations de la vie quotidienne et isolement", EPCV, mai 1997, Insee

    Lecture : La composition des contacts hebdomadaires des personnesde 70 ans est en moyenne : 0,5 collgue, 1 commerant, 1,3 voisin, 1,7ami, 2,3 membres de la famille.Champ : personnes de 30 ans et plus habitant en France mtropoli-taine

    Lecture : La composition des contacts hebdomadaires avec la parentdes personnes de 70 ans est quasi nulle avec les parents , denviron0,4 avec la fratrie, 0,7 avec les autres parents et 1,2 avec les enfants.Champ : personnes de 30 ans et plus habitant en France mtropoli-taine

  • ches et dune activit plus limite. cela sajoute le poids des handicapsphysiques et de la dpendance quivont devenir de plus en plus pnali-sants. Les relations avec la parent di-minuent alors sensiblement malgrlaugmentation des petits et arrirespetits-enfants (graphique 2). Certes,les ascendants ont presque tous dis-paru et le rseau de la fratrie dcrotnotablement : plus de sept personnesges de 70 74 ans sur dix dclarentavoir au moins un frre ou une surencore en vie, contre un peu plus de 6sur 10 pour les personnes ges de 75 79 ans.Aprs 80 ans, les contacts amicauxet de voisinage sattnuent significa-tivement et, avec la perte dautono-mie, les plus de 85 ans rduisentmme leurs relations avec les com-merants et leurs relations de ser-vice. Les contacts se replient sur unnombre de plus en plus limit dinter-locuteurs (5 par semaine pour les 85ans et plus contre 9 pour les 55-59ans). Seules les relations familialesse maintiennent.Ainsi, chez les personnes ges, lesinterlocuteurs se rarfient non seule-ment sous leffet de lge et des d-cs mais aussi sous leffet desvnements lis cette tape de lavie : retraite, rduction de lactivitprive et de lautonomie.

    Des contacts qui se rduisentmoins par lge que par un rseau

    de relations qui samenuise

    Dans un rseau de relations, certainscontacts se renouvellent, notammentavec les voisins et les commerants,dautres sont par nature borns : lesparents, la fratrie. Les relations dami-ti occupent une sorte de place inter-mdiaire, elles sont renouvelables enprincipe mais en fait peu le sont effec-tivement. Dans ces types de relations,quel est llment actif dans la baissedes contacts chez les personnesges ? Le repli sur soi ou la rductiondes interlocuteurs au fil des dcs ?Avec la mort des parents, dune partiede la fratrie et des amis, le potentieldes contacts se rduit sensiblement,ainsi nest-il pas tonnant que le ni-veau global de la sociabilit des se-niors soit en baisse rgulire. Mais lenombre des relations entretenuesavec les personnes encore vivantesest-il identique que lon soit jeune ouplus g ? Cela dpend du type din-terlocuteurs (graphique 2). Dun bout lautre de la vie dadulte,les relations amicales sont globale-ment stables. Le taux de frquentationde la fratrie, aprs une baisse rgu-lire jusquaux alentours de 40 ans, semaintient ensuite jusqu la fin de lavie. Quant la frquentation des pa-

    rents (pre, mre) elle est globale-ment stable jusqu 50 ans puis par lasuite progresse de faon impression-nante en raison de la dpendancecroissante de ces derniers qui ladescendance vient en aide plus fr-quemment.En conclusion, la baisse de la sociabi-lit des personnes ges est moins rechercher dans une rigidit compor-tementale due la vieillesse, unemort sociale (les seniors seraientmoins ouverts, moins la recherchede contacts) que dans la rductionprosaque du champ de leurs contactspotentiels. Il reste que le nombre din-terlocuteurs rellement frquents parles personnes ges, correspond bien un appauvrissement relationnel parrapport aux plus jeunes.

    Aprs 70 ans, les contactsdeviennent moins personnels

    Entre 50 et 70 ans, les femmes discu-tent en moyenne avec un interlocuteurde plus par semaine que les hommes.Ainsi, les femmes ges de 50 59ans parlent plus de 9 personnes dif-frentes en moyenne, contre plus de 8personnes pour les hommes. Ces dis-parits proviennent principalementdune plus grande frquentation desenfants et des commerants et de plusnombreuses relations de service de lapart des femmes. Le rle traditionnelle-ment dvolu aux femmes quant la te-nue du foyer et lducation des enfantsclaire ces diffrences de comporte-ment. La plus grande frquentation de ladescendance est aussi une caractristi-que fminine qui perdure. Les visitesfminines plus nombreuses aux person-nels de sant ne peuvent expliquer el-les seules lcart relatif aux relations deservice, dautant que les diffrences derecours aux soins entre hommes et fem-mes se rduisent avec lge. Enfin, lesfemmes sont moins nombreuses que leshommes travailler entre 50 et 60 ans,ce qui structure plus souvent leurs con-tacts en dehors du travail. Ainsi pour lesinactives, lge officiel de la retraite neconstitue pas proprement parler unerupture des habitudes et des rencon-tres, mais une certaine continuit desmodes de vie. Le nombre de contactsavec le pre ou la mre est remarqua-blement stable entre les hommes et lesfemmes tout au long de la vie. Les rela-tions avec les autres types dinterlocu-

    Rpartition des interlocuteurs au cours dune semainege

    Parent proche

    Autreparent

    Totalfamille

    Amis VoisinsColl-gues

    Commer-ants etservices

    AutresTotal

    interlo-cuteurs

    Femme 55-59 1,8 0,7 2,5 1,9 1,4 1,0 1,2 1,7 9,7

    Homme 1,6 0,7 2,3 1,8 1,0 1,1 0,7 1,3 8,2

    Femme 60-64 1,8 0,7 2,5 1,7 1,2 0,3 1,0 1,5 8,2

    Homme 1,3 0,6 1,9 1,6 1,3 0,4 0,9 1,3 7,4

    Femme 65-69 2,0 0,9 2,9 1,8 1,3 0,2 1,0 1,4 8,6

    Homme 1,6 0,8 2,4 1,7 1,2 0,2 0,9 1,2 7,6

    Femme 70-74 1,5 0,6 2,1 1,3 1,3 0,2 0,9 1,0 6,8

    Homme 1,7 0,7 2,4 1,8 1,4 0,2 0,8 1,0 7,6

    Femme 75-79 1,4 0,7 2,1 1,3 1,3 0,1 0,9 1,0 6,7

    Homme 1,2 0,6 1,8 1,4 1,2 0,2 0,9 1,0 6,5

    Femme 80 et + 1,4 0,6 2,0 0,9 0,9 0,0 0,7 0,6 5,1

    Homme 1,3 0,6 1,9 1,0 0,9 0,1 0,7 0,7 5,3

    Ensemble 55 et + 1,6 0,7 2,3 1,6 1,2 0,3 0,9 1,2 7,5

    Femme 50-54 1,7 0,8 2,5 1,7 1,1 1,3 1,2 1,5 9,3

    Homme 1,3 0,6 1,9 1,6 1,1 1,8 0,9 1,3 8,6

    Champ : les personnes de 50 ans et plus de la mtropoleLecture : les femmes de 60 64 ans ont en moyenne 8,2 interlocuteurs hebdomadaire, dont 1,7 sont des amis. Source : Enqute Relations de la vie quotidienne et isolement , EPCV, mai 1997, Insee

  • teurs comme les frres et surs, lesamis ou les voisins ne prsentent pasde diffrence notable entre hommesgs ou femmes ges. Mais, aprs la chute des relations pro-fessionnelles marque par la retraite,une autre chute se dessine aux alen-tours de 65 ans pour les femmes etune autre moins marque vers 70 anspour les hommes. Pour les premires,cette baisse provient dun lger replides contacts avec les enfants, les au-tres parents (hors enfants, parents,frres) et les amis. Cette contractionde la sociabilit agit de faon identiquepour les hommes qui connaissent enoutre un flchissement de leurs rela-tions de voisinage. partir de 70 ans, la sociabilit desfemmes, qui tait jusqualors enmoyenne suprieure celle des hom-mes, rgresse au niveau de ceux-cipuis devient infrieure aprs 75 ans.On pourrait croire que la chute plusprcoce de la sociabilit des femmesest due au veuvage, les veufs tant 85 % des veuves. Mais cela ne sem-ble pas le cas puisque les femmesseules nont pas une sociabilit plusfaible que celles vivant en couple. Cedcalage temporel de la sociabilitdes hommes et des femmes sexpli-querait plutt par la diffrence dgeentre poux. De fait, chez les person-nes ges de 60 ans et plus, les troisquarts des hommes en couple sont du

    mme ge ou plus gs que leur con-jointe. Or, les relations avec les mem-bres extrieurs au foyer ne semblentpas uniquement personnelles maisaussi dpendantes du conjoint. Parailleurs, parmi les 70-79 ans, 6 per-sonnes sur dix doivent restreindreleurs activits cause de leur tat desant. Lhomme tant plus g que safemme, cest lui qui, en moyenne, estle premier touch par une invaliditpnalisante. Il est donc aussi le pre-mier dpendre de sa conjointe ce quipar voie de consquence, rduit la mo-bilit et lactivit de celle-ci. Les visiteseffectues en commun ne se ralisentplus avec la mme aisance quautre-fois et les visites rendues par les per-sonnes extrieures souffrent peut-trede leur non rciprocit. Aprs 70 ans,la sociabilit des femmes en couple de-vient infrieure celles des hommes dumme ge (graphique 3). Or, cest aussi partir de cet ge que les handicapsdeviennent majoritairement pnali-sants. Aux handicaps sajoutent gale-ment la fatigue, la baisse des activitset des envies. La chute des contactspour les hommes et pour les femmesvivant en couple est globalement simul-tane, lorsquon observe leur sociabilitrespective en fonction de lge delhomme et lcart des contacts entre leshommes et les femmes se rduit. Ainsi,en vieillissant les relations devien-draient plus dpendantes du couple etmoins personnelles (graphique 4).

    La descendance : une sourcede rajeunissement

    des relations

    La descendance constitue la premiresource de renouvellement et de rajeunis-sement des relations des personnesges. Les enfants ont dj form leurscouples et les petits-enfants sont qua-siment tous ns. Trois priodes viennentscander le comportement relationneldes seniors selon quils ont ou non desenfants hors de leur foyer. La premire priode est marque par lafin progressive de lactivit entre 55 et59 ans. Pendant cette priode les per-sonnes encore actives conservent leursrelations professionnelles et les jeunesretraits ou retirs des affaires nont quedes relations rduites avec leurs an-ciens collgues, soit respectivement 1,6contre 0,7 interlocuteur dans cettemme tranche dge. ce moment, lespersonnes sans enfant accusent un d-ficit de 1,6 interlocuteur dans lensemblede la parent, par rapport aux person-nes ayant des enfants hors foyer (ta-bleau 2). Pour autant la diffrence,toutes catgories dinterlocuteurs con-fondues, se rduit 1,2. Autrement dit,entre 55 et 59 ans, les personnes sansdescendance compensent, mais en par-tie seulement, avec les collgues (+ 0,5)le manque de relations parentales. Dans la deuxime priode, de 60 69ans, o la quasi-totalit des personnessont retraites, prs de 40 % des per-

    Lecture : les femmes et les hommes de 60 ans vivant encouple, ont respectivement 9 et 8 interlocuteurs par se-maine.Champ : personne de rfrence et conjoint vivant en couplelorsque lhomme est g de 50 ans ou plusMoyennes mobiles centres sur 5 ansSource : Enqute "Relations de la vie quotidienne et isole-ment", EPCV, mai 1997, Insee

    volution des contacts des personnes vivant en coupleselon leur ge respectif

    Lecture : les hommes de 70 ans ont autant de contacts (7,7)que leur femme.Champ : personne de rfrence et conjoint vivant en couplelorsque lhomme est g de 50 ans ou plusMoyennes mobiles centres sur 5 ansSource : Enqute "Relations de la vie quotidienne et isole-ment", EPCV, mai 1997, Insee

    volution des contacts des personnes vivant en couple en fonction de lge de lhomme

    Taux de rencontres effectives partype dinterlocuteurs potentielspar semaine

    Lecture : En fonction des interlocuteurs potentiels vivants,les relations de parent des personnes ges de 70 ansslve en moyenne 20 % avec leur fratrie, 38 % avec leursamis et 84 % avec leurs parents.Champ : personnes de 20 ans et plus habitant en FrancemtropolitaineMoyennes mobiles centres sur 5 ansSource : Enqute "Relations de la vie quotidienne et isole-ment", EPCV, mai 1997, Insee

  • sonnes souffrent dun handicap dont8 % sont contraints une activit r-duite. Les relations avec la descendancese dveloppent : les retraits sont en-core jeunes, les petits-enfants devien-nent autonomes, forment des couplesdont le conjoint vient gonfler le nombredinterlocuteurs. Les conditions sontalors optimales pour accrotre des con-tacts avec la descendance. De fait, lenombre de contacts avec les enfants etles petits-enfants atteint des niveaux qui,sans tre spectaculaires, nont jamaist atteints par le pass et ne le serontplus dans le futur. Quant aux personnessans enfants, dans ce groupe dge, el-les contrebalancent compltement cedficit relationnel avec dautres sourcesde contacts : leurs amis, leurs voisins,les commerants et les autres . Onpeut supposer quil sagit ici principale-ment de relations associatives. Pour cespersonnes, le niveau total de leurs rela-tions crot, alors que simultanment le

    total des relations des personnesayant au moins un enfant baisse.La dernire priode se distingue parlentre dans le quatrime ge des se-niors. Aprs une dformation momenta-ne de la courbe des relations, lahirarchie des contacts, selon le nom-bre denfants, reprend sa forme initiale.Les personnes sans enfants accusentun dficit relationnel de prs dune per-sonne au total. Aprs 70 ans, ne pasavoir de descendance constitue un fac-teur aggravant disolement.

    Pour comprendre ces rsultats

    Les relations ont t apprhendes au moyendun carnet dnombrant les conversations en-gages avec les diffrents interlocuteurs aucours dune semaine (hors tlphone). Les in-terlocuteurs se rpartissent dans six catgoriesdistinctes : la parent proche regroupant le pre,la mre, la fratrie, les enfants et la parent plus

    loigne ; les collgues de travail ou dtudes ;les amis dans un sens large, cest--dire aussibien les camarades et les copains ; le voisinage ;les relations de service (commerants, mdecin,etc.) ; les autres relations cest--dire les inconnus,les copains des enfants, les membres dassocia-tions, etc. Est considre comme interlocuteurtoute personne vivant hors du foyer de lenqutavec qui celui-ci a eu une ou plusieurs discussions caractre personnel dau moins cinq minutes.Les discussions dordre strictement professionnelou de service taient exclues (par exemple, avecun commerant ou un mdecin).Lenqute sattache recenser la frquence desconversations et les diffrents types dinterlo-cuteurs mais ne renseigne pas sur la qualit de ces relations, cest--dire la nature des sujetsabords, la dure effective de celles-ci, le con-tenu affectif, etc. Toutes les personnes de 15 ans et plus du m-nage ont rpondu aux questions, ce qui permetdtablir des courbes comparant les femmes etles hommes au sein du couple.Lenqute "Relations de la vie quotidienne etisolement", a t effectue dans le cadre dudispositif dEnqutes Permanentes sur les Con-ditions de Vie des mnages (EPCV) men parlInsee. La collecte sest droule en mai 1997auprs de 6 000 mnages reprsentatifs dela population mtropolitaine. Elle sinspire large-ment de lenqute Contacts ralise conjointe-ment par lInsee et lIned en 1983.

    A RETOURNER A : INSEE-CNGP, B.P. 2718, 80027 AMIENS CEDEX 01

    OUI, je souhaite mabonner INSEE PREMIRE - Tarif 1999q 1 an, 60 numros = 530 F (France) q 663 F (Europe) q 827 F (Reste du monde)

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    Nom ou raison sociale : ____________________ Activit : __________________________Adresse : __________________________________________________________________________________________________ Tl : _____________________________

    Ci-joint mon rglement en Francs par chque lordre de lINSEE : ___________________________ F.Date : _______________________________ Signature

    Direction Gnrale :

    18, Bd Adolphe-Pinard

    75675 Paris cedex 14

    Directeur de la publication :

    Paul Champsaur

    Rdacteur en chef :

    Baudouin Seys

    Rdacteurs : J-W Angel,

    C. Dulon, A.C. Morin, S. Tagnani

    Maquette : P. Thibaudeau

    Code Sage : IP99644

    ISSN 0997 - 3192

    INSEE 1999

    Pour en savoir plus

    chaque tape de la vie, ses relations N. Blanpain, J.L. Pan K Shon, Donnes so-ciales, la socit franaise, 1999, Insee. Vieillir, cest discourir un peu N. Blanpain,J.L. Pan K Shon, Grontologie et socit, n 86, 1998. Aides aux personnes ges dpendantes :la famille intervient plus que les profession-nels P. Breuil-Genier, conomie et Statisti-que, n 316-317, 1998, Insee. Les femmes et lcart dge entre les conjoints :une domination consentie. Types dunion et at-tentes en matire dcart dge M. Bozon,Population, n 2 mars-avril 1990, Ined. Trouver qui parler : le sexe et lge de nosinterlocuteurs F. Hran, Donnes sociales1990, Insee. Les personnes ges Contours et carac-tres, 1990, Insee.

    Les interlocuteurs au cours dune semaine en fonction du nombre denfants du rpondant

    geNombre

    denfantsParents

    Enfants,petitsenfants

    FratrieAutresparents

    Totalfamille

    Amis VoisinsColl-gues

    Commer-ants

    AutresTotal

    interlo-cuteurs

    0 0,2 0,1 0,5 0,4 1,2 1,9 1,2 1,5 0,9 1,4 8,1

    55 - 59 ans 1 0,4 0,7 0,5 0,8 2,4 1,8 1,1 1,0 1,3 1,1 8,7

    2 0,2 1,2 0,4 0,8 2,6 1,9 1,4 1,0 0,9 1,4 9,2

    3 0,3 1,6 0,5 0,9 3,3 2,0 1,2 0,9 1,0 1,8 10,2

    0 0,1 0,1 0,5 0,8 1,5 2,1 1,6 0,4 1,3 1,6 8,5

    60 - 69 ans 1 0,2 0,7 0,4 0,8 2,1 1,7 1,5 0,4 1,0 1,3 8,0

    2 0,1 1,2 0,3 0,6 2,2 1,7 1,2 0,3 0,9 1,4 7,7

    3 0,2 1,8 0,5 0,8 3,3 1,6 1,1 0,2 0,9 1,3 8,4

    0 0,0 0,2 0,3 0,6 1,1 1,5 1,4 0,1 0,9 0,8 5,8

    70 ans et plus 1 0,0 0,9 0,3 0,7 1,9 1,4 1,2 0,2 0,8 0,9 6,4

    2 0,1 1,1 0,3 0,6 2,1 1,3 1,2 0,1 0,8 0,8 6,3

    3 0,1 1,6 0,4 0,7 2,8 1,4 1,1 0,1 0,8 1,1 7,3

    Ensemble 0,1 1,1 0,4 0,7 2,3 1,6 1,2 0,3 0,9 1,2 7,5

    Champ : les personnes de 55 ans et plus de la mtropoleLecture : les 55-59 ans ayant deux enfants, parlent en moyenne avec 9 interlocuteurs (9,2) en une semaine dont un enfant (1,2).Le nombre moyen de rencontres avec les enfants nest pas zro pour les interviews sans enfants. Cela peut sexpliquerpar le fait quune partie des relations entretenues avec les enfants du conjoint dans les familles recomposes ont pu treclasses dans enfant .Source : Enqute Relations de la vie quotidienne et isolement , EPCV, mai 1997, Insee