simon chabot 26 octobre 2014

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Notes et analyse de l’article On waves publié par Lord Rayleigh en 1876 dans Philosophical magazine and Journal of Science. Simon Chabot 26 octobre 2014 1 Propagation La théorie des vagues dans un canal uniforme, de section rectangulaire, quand la longueur d’onde est grande par rapport à la profondeur du canal et quand la hauteur de la vague est faible par rapport à cette quantité, a été donnée et étudiée par Lagrange. Une vague, de forme quelconque sujette à ces conditions se propage sans changer de forme. La vitesse de la vague est relative par rapport à la vitesse de l’eau au repos (i.e. h =0). Si l’on attribue à l’eau une vitesse égale et opposée à celle de la vague — qui a la même vitesse relative qu’avant — alors le problème devient stationnaire. 1.1 Cas 2D La question que l’on se pose est : comment la pression à la surface de la vague peut-elle être faite constante par un ajustement de la force de gravité? Dans la théorie des ondes longues, on suppose la longueur d’onde de la vague très supérieure à la profondeur. De ce fait, la vitesse verticale v dans le fluide peut être négligée et la vitesse horizontale u est uniforme quand chaque section du canal. Autrement dit, u est proportionnelle à la vitesse u 0 , vitesse de l’eau quand la surface au repos. On appelle l la profondeur au repos et h l’élévation de la vague. u étant proportionnelle à u 0 , on a : u = lu 0 l + h (1) de telle sorte que l’on retrouve u = u 0 quand h =0. 1

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Page 1: Simon Chabot 26 octobre 2014

Notes et analyse de l’article On waves publié parLord Rayleigh en 1876 dans Philosophical

magazine and Journal of Science.

Simon Chabot

26 octobre 2014

1 PropagationLa théorie des vagues dans un canal uniforme, de section rectangulaire, quand

la longueur d’onde est grande par rapport à la profondeur du canal et quand lahauteur de la vague est faible par rapport à cette quantité, a été donnée et étudiéepar Lagrange. Une vague, de forme quelconque sujette à ces conditions se propagesans changer de forme. La vitesse de la vague est relative par rapport à la vitessede l’eau au repos (i.e. h = 0). Si l’on attribue à l’eau une vitesse égale et opposéeà celle de la vague — qui a la même vitesse relative qu’avant — alors le problèmedevient stationnaire.

1.1 Cas 2D

La question que l’on se pose est :comment la pression à la surface de la vague peut-elle être faite

constante par un ajustement de la force de gravité ?Dans la théorie des ondes longues, on suppose la longueur d’onde de la vague

très supérieure à la profondeur. De ce fait, la vitesse verticale v dans le fluidepeut être négligée et la vitesse horizontale u est uniforme quand chaque section ducanal. Autrement dit, u est proportionnelle à la vitesse u0, vitesse de l’eau quandla surface au repos. On appelle l la profondeur au repos et h l’élévation de la vague.u étant proportionnelle à u0, on a :

u =lu0l + h

(1)

de telle sorte que l’on retrouve u = u0 quand h = 0.

1

Page 2: Simon Chabot 26 octobre 2014

L’écoulement étant supposé stationnaire, l’équation de Bernoulli (2) est vérifiéele long des lignes de courant, et l’on a :

P + ρu2

2+ ρgz = B (2)

La surface libre h constitue une ligne de courant, on peut évaluer (2) à unendroit x0 où h = 0, pour trouver la constante B, ce qui nous donne :

B = P0 + ρu202

(3)

On note P = P0 + δP , et l’on a :

δP = ρ

(u20 − u2

2− gh

)(4)

On cherche à évaluer δP . On a :

u20 − u2 = (u0 − u)(u0 + u)

=

(u0 −

lu0l + h

)(u0 +

lu0l + h

)= u20

2lh+ h2

(l + h)2

d’où :

δP =

(u202

2l + h

(l + h)2− g)ρh

=

(u20

l(1 + h

2l

)l2(1 + 2h

l+ h2

l2

) − g) ρh=

(u20l

1 + h2l(

1 + hl

)2 − g)ρh

Par hypothèse, h� l et donc la quantité hlpeut, dans un premier temps être

négligée. On trouve donc :

δP =

(u20l− g)ρh (5)

La condition de surface libre impose que la dérivée totale de la pression P soitnulle le long de la surface libre. Autrement dit, on doit avoir δP = 0 d’où l’on tire :

u20 = gl (6)

2

Page 3: Simon Chabot 26 octobre 2014

Supposons maintenant la relation (6) satisfaite, et utilisons cette valeur pourévaluer une seconde approximation de δP . On a alors :

δP =

(1 + h

2l(1 + h

l

)2 − 1

)ρgh ≈ −3

2

gρh2

l(7)

On constate dans cette seconde approximation que la pression est déficientepartout où h 6= 0. La condition de surface libre n’est donc pas respectée. La vaguene peut pas garder cette forme.

Pour que la condition de surface libre soit respectée, on voit que le seul pa-ramètre sur lequel nous pouvons jouer est la force de gravité. On voit égalementqu’une force constante n’est pas valable. Cherchons alors cette force sous la formed’une fonction qui dépend de l’élévation de la vague.

On peut alors écrire δP sous la forme suivante :

δP = ρu202

2hl + h2

(l + h)2− ρ

∫ h

0

fdh (8)

on en déduit que la condition de surface libre implique que :∫ h

0

fdh =u202

(1− l2

(l + h)2

)(9)

d’où :

f(h) =∂

∂h

(u202

(1− l2

(l + h)2

))= − l

2u202

∂h

(1

(l + h)2

)= u20

l2

(l + h)3

On constate ainsi que la force doit varier inversement proportionnellement aucube de la distance entre le fond du canal et la hauteur de la vague. Sous cescondition, la vague se propage sans aucune déformation.

Remarque 1.1.1 Sous l’hypothèse d’une vitesse horizontale uniforme dans lahauteur, comme le suppose la théorie des ondes longues, on constate qu’une vaguene peut pas se propager sans changer de forme − sauf si l’on joue sur la forcede gravité, mais c’est un peu compliqué. Cette hypothèse est aussi utilisée pourdériver les équations de Saint-Venant. Ce qui explique pourquoi les équations deSaint-Venant forment des fronts lorsqu’elles sont résolues.

3

Page 4: Simon Chabot 26 octobre 2014

1.2 Cas 3D

Rayleigh se propose ensuite d’étudier une vague dans un canal où la sectionsous le niveau du repos subirait une légère variation. En effet, selon que le canalrétrécisse ou s’élargisse, la hauteur de la vague sera amenée à changer.

On appelle A la surface de la section sous le niveau du repos et b la largeurdu canal. En utilisant la même condition sur la vitesse que précédemment (i.e. lavitesse verticale est négligée, la vitesse horizontale ne dépend que de x. Ainsi u estuniforme dans une section, car le débit est conservé). On a donc :

(A+ bh)u = Au0 (10)

Comme précédemment, on cherche à faire en sorte que la condition de surfacelibre soit respectée (i.e. continuité de pression à la surface). On utilise donc larelation de Bernoulli, en régime stationnaire. Et on trouve :

u20 − u2

2= gh (11)

En supposant h petit, on néglige les termes en h2 et Abh devant A2, on arrivealors à la relation suivante :

u20 − u2

2=

2Abh

A2 + 2Abhu0 =

2bh

Au0 (12)

En injectant ce résultat dans (11), il vient :

u20 =gA

b(13)

Ainsi, quand u0 prend cette valeur, la condition de surface libre est respecté etla vague garde sa forme.

TODO : Parler de la formule du Green

1.3 Variation de la section A

Supposons maintenant que l’aire A de la section varie, graduellement, de A0 àA. Pour les mêmes raisons que précédemment, on a :

(A+ bh)u = A0u0 (14)

en supposant b constant. La condition du surface libre impose alors :

u20 − u2 = u20

(1− A2

0

(A+ bh)2

)= 2gh (15)

4

Page 5: Simon Chabot 26 octobre 2014

On suppose les variations entre A et A0 petites, de telles sortes que nous ayonsA = A0 + δA. On cherche alors une expression de h, la hauteur de la vague. Ennégligeant les petites termes d’ordre 2 (c’est-à-dire δ2A, h2 et δAh), il vient alors del’expression précédente que :

h =δA

b

(1

gA0

bu20− 1

)(16)

Que se passe-t-il en fonction de vitesse du courant u0 ? de δA ? Si on supposeque la vitesse du courant u0 est inférieure à celle de vague, c’est à dire gA0 > bu20,alors h a le même signe que δA. C’est-à-dire qu’une contraction du canal produitune vague en creux, une vague négative. Un élargissement du canal produit uneélévation de la vague.

Inversement, si la vitesse du courant u0 supérieure à celle de la vague, i.e.gA0 < bu20, alors h a le signe opposé de δA. Une contraction élève la vague, unélargissement produit un creux.

Si la vitesse du courant u0 tend vers celle de la vague√

gAb, alors la vague

peut se maintenir elle même sans variation de A. Si A varie, alors les effets citésci-dessus sont amplifiés. L’équilibre est donc très instable.

2 La vague solitaireLa vague solitaire est le nom donné par M. Scott Russell a une vague particu-

lière, observée en 1844. La longueur d’onde de la vague était de six à huit fois laprofondeur du canal et donc, entre dans le cadre de la théorie des ondes longues.Mais, ces vagues avaient des propriétés très différentes des autres ondes longues.Par exemple, selon que la vague soit positive ou négative (i.e. une élévation ouun creux). Les vagues positives se propagent sur des grandes distances sans sedéformer ; les vagues négatives se rompent très vite et se dissipent.

Certains contemporains de Russell, comme Airy et Stokes ne reconnurent pasce type de vagues, arguant que la théorie des ondes longues était bien connue etcontenue dans l’équation :

d2X

dt2= gκ

d2X

dx2(17)

De même, selon Airy, une vague négative peut être décrite par cette même équationsimplement en change de signe du coefficient. Quant à Stokes, il dit qu’effective-ment, il semblerait que les expériences de Russell montrent bien un nouveau typede vague. Encore faudrait-il en donner une équation.

TODO : Expliquer pourquoi il est nécessaire de chercher u commeune fonction de x et de y

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Page 6: Simon Chabot 26 octobre 2014

Soit u et v les vitesses horizontales et verticales de l’écoulement supposé irro-tationel et incompressible. De ce fait, il existe φ et ψ, une fonction de potentiel etde courant, telles que : {

u = ∂φ∂x

= ∂ψ∂y

v = ∂φ∂y

= −∂ψ∂x

(18)

En choisissant y = 0, comme étant le fond du canal, on peut choisir u et vcomme suit, étant donné que cela satisfait l’équation de Laplace 1 :{

u = cos(y ddx

)f(x) = f − y2

2!f ′′ + y4

4!f (4) + . . .

v = − sin(y ddx

)f(x) = −yf ′ + y3

3!f (3) + . . .

(19)

où f(x) est la vitesse horizontale au fond, à y = 0.Ainsi, on constatera que la fonction de courant ψ qui convient est :

ψ = yf − y3

3!f ′′ +

y5

5!f (4) + . . . (20)

Si P est la pression à la surface, nous avons (équation de Bernoulli) :

P

ρ+u2 + v2

2+ gy = B (21)

autrement dit, nous avons :

u2 + v2 = $ − 2gy (22)

avec $ = 2(B − P

ρ

).

Remarque 2.0.1 Ici, y est vue comme une fonction de x, et donne la position dela surface libre.

Toute la question est donc de savoir comment faire en sorte que $ soit uneconstante — condition de surface libre — en changeant la forme de y.

On a :

y′u = y′f − y′y2

2!f ′′ + . . .

= (yf)′ − yf ′ −(y3

3!f ′′)′

+y3

3!f (3) + . . .

= −yf ′ + y3

3!f (3) + . . .+ (yf)′ −

(y3

3!f (3)

)′+ . . .

= v + ψ′

1. Il s’agit de la solution ∆φ = 0 la plus générale satisfaisant la condition d’imperméabilitédu fond.

6

Page 7: Simon Chabot 26 octobre 2014

Or, nous nous intéressons à y′u au niveau de la surface libre, qui est une lignede courant et donc où ψ est une constante. Ainsi, nous avons :

y′u = v à la surface (23)

On en déduit alors que u2+v2 = (1 + y′2)u2, ce qui nous permet alors d’écrire :

yu =

√$y2 − 2gy3

1 + y′2(24)

soit, en remplaçant u par son expression :

yf − y3

2!f ′′ +

y5

4!f (4) + . . . =

√$y2 − 2gy3

1 + y′2(25)

Maintenant, f peut être éliminée de cette expression par approximations suc-cessives, en remarquant qu’on peut itérer sur une méthode de point fixe grâce àl’expression de ψ. Ainsi, on a :

ψ

(1− y3

3

(1

y

)′′− y5

45

(1

y

)(4)

− . . .

)=

√$y2 − 2gy3

1 + y′2(26)

Il faut voir y comme une fonction lente de x. Ou bien comme une fonctionnede ωx. Rayleigh propose de regarder l’approximation jusqu’à l’autre 3. Nous avonsalors :

ψ2

(1− y3

3

(1

y

)′′)2 (1 + y′2

)= $y2 − 2gy2 (27)

soit, après factorisation et simplification :

ψ2

(1− 1

3y′2 +

2

3yy′′)

= $y2 − 2gy2 (28)

L’idée est alors de chercher la fonction y qui va assurer que $ soit constant, etdonc que la condition de surface libre soit respectée. En intégrant (28) en supposant$ constant, on va trouver une surface libre, définie par y, sur laquelle $ varieratrès peu 2.

TODO : expliquer comment on la résout

2. la quantité$ ne serait être une constante absolue, étant données les approximations d’ordresupérieur à 3 faites. . .

7

Page 8: Simon Chabot 26 octobre 2014

On a ainsi :1

3y′2 = Cy +

$y2 − gy3

ψ2+ 1 (29)

où C est une constante qui sera à déterminer.La quantité $ est constante et peu donc être déterminée là où la surface est

au repos. Et on a :$ = u20 + 2gl (30)

où l est la profondeur du canal et u0 la vitesse du fluide. De même, la valeur dela fonction ψ est constante le long du ligne de courant, et donc de la surface. Onpeut donc également l’évaluer là où la surface est au repos, et ayant u = dψ

dy, on

en déduit que :

ψ =

∫ l

0

u0dy = u0l à la surface

Et ainsi (29) devient :

1

3y′2 = 1 + Cy +

u20 + 2gl

u20l2

y2 − g

u20l2y3 (31)

Dans cette nouvelle équation, g et l sont donnés. En revanche, u0 et C peuventêtre choisis de sorte à satisfaire certaines conditions. On veut par exemple que y′soit nul là où la surface est au repos (i.e. y = l) et là où la vague est maximale (i.e.y = l′). En utilisant ces conditions, on peut éliminer C et trouver u0 en fonctionde l′. On trouve :

u20 = gl′ C = − l + 2l′

ll′(32)

Ainsi, u0 et C sont déterminés. L’équation (29) peut alors être simplifiée en :

1

3y′2 = 1− l + 2l′

ll′y +

l′ + 2l

l′l2y2 − 1

l′l2y3 (33)

Nous connaissons deux racines du membre de droite, l et l′, on trouvera mêmeque l est racine double. Ainsi on a :

y′2 +3

l′l2(y − l)2(y − l′) = 0 (34)

À partir de cette équation, qui décrit donc la surface libre, on peut tirer plu-sieurs conclusions sur la forme de la vague :

1. Il n’y a un seul minimum ou maximum, qui est l′.

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Page 9: Simon Chabot 26 octobre 2014

2. Pour que l’équation est un sens, il est nécessaire que le terme y − l′ soitnégatif. De fait, la condition de surface libre ne peut être respectée — àce niveau d’approximation — par une vague négative. (Russel disait queles vagues négatives ne se propageaient pas longtemps, voici sans doute uneexplication)

En dérivant (34), il vient :

y′′ =3(y − l)2l2l′

(2l′ + l − 3y) (35)

On en conclut donc que le changement de courbure se produit quand y = l etquand y = l + 2

3(l′ − l). C’est à dire aux deux tiers de la hauteur de la vague 3.

L’équation différentielle (34) peut être résolue. Voici la solution donnée parRayleigh :

x = ±

√l2l′

3βlog

(2β

η− 1 + 2

√β2

η2− β

η

)(36)

avec β = l′− l et η = y− l. La constante d’intégration a été choisie telle que x = 0quand y = l′ (ou β = η).

Figure 1: Vagues solitaires, pour différentes amplitudes β, avec une profondeurl = 1.

Dans un canal donné (i.e. une profondeur l), il ne peux y avoir qu’une seulevague solitaire d’une amplitude β donnée. La forme est imposée par la dynamique.

3. Résultat trouvé expérimentalement par Bazin.

9

Page 10: Simon Chabot 26 octobre 2014

3 Vagues périodiques en eaux profondesDans cette section, Rayleigh nous propose un modèle décrivant des vagues

périodiques en eaux profondes. C’est à dire quand la profondeur est - beaucoup -plus grande que la longueur d’onde des vagues. La théorie le précédent la plusconnue était celle de Gernster, Rankine et Froude. Dans cette théorie le mouvementde chaque particule est circulaire et chaque cercle a une vitesse uniforme. Si h et κsont les coordonnées du centre d’un de ces cercles, horizontalement et vers le basrespectivement, alors la position d’une particule est donné à l’instant t par :{

ζ = h+Re−κR sin

(at+ h

R

)η = κ+Re−

κR cos

(at+ h

R

) (37)

Cette théorie respecte bien les principes de la mécanique des fluides, maisimplique une rotation moléculaire :

ω =ae−

2κR

1− e− 2κR

(38)

TODO : Dire pourquoi cela est gênant physiquement.Rayleigh propose une formulation où il n’y a pas de rotation moléculaire. De

la même manière que dans la section précédemment, on impose une vitesse à l’eauopposée à celle des vagues, de telle sorte que l’écoulement soit considéré commestationnaire.

Supposons que l’écoulement soit incompressible et irrotationel. Il existe alorsun potentiel des vitesse φ et une fonction de courant ψ. On se donne un repèreorthonormé, tel que l’axe des abscisses soit horizontal vers la gauche et l’axe desordonnées vers le bas avec y = 0 représentant le niveau de l’eau moyen. Alors φ etψ sont tels que : {

φ = cx+ αe−κy sin kx

ψ = cy − αe−κy cos kx(39)

où c est la vitesse, α une constant dépendant de l’amplitude et κ le nombre d’onde,tel que κ = 2π

λ, avec λ la longueur d’onde. À grande profondeur, i.e. y grand,

l’écoulement représenté tend vers une écoulement uniforme, puisque e−κy tendvers zéro. De fait, nous avons juste à nous assurer que la condition de surface libreest bien respectée — c’est ce qui va nous imposer les paramètres du modèle.

Soit U la vitesse résultante en un point à la surface. On a alors :

U2 =

(∂φ

∂x

)2

+

(∂φ

∂y

)2

= c2 + 2cκαe−κy cos kx+ k2α2e−2κy

= c2 + 2cκ(cy − ψ) + κ2α2e−2κy

10

Page 11: Simon Chabot 26 octobre 2014

En utilisant la relation de Bernoulli, exprimée à la surface, il vient que :

P

ρ= B +

c2

2+ (g − c2κ)y + ψcκ− κ2α2

2e−2κy (40)

En négligeant α2, on voit que la condition de surface libre est respectée si (i.e.P est constante, on rappelle que ψ est constant à la surface) :

c =

√g

κ=

√gλ

2π(41)

Ainsi, quand c a cette valeur, la condition de surface libre est satisfaite (ap-proximativement). On observe alors un train de vagues avançant à une vitesse csans se déformer.

3.1 Une meilleure approximation

On cherche ici à avoir une meilleure approximation de c. Nous avions négligéles termes d’ordre 2 en α. Dans cette partie, nous montons à l’ordre 3.

Le profile de la vague peut être déterminé à l’aide de ψ, qui est constante surles lignes de courant et donc sur là surface libre. Partant de ψ supposé constant,on cherche à exprimer y en fonction de x. On fait pour cela des approximationssuccessives, jusqu’à l’ordre 3 en α.

Partant de l’expression de ψ à la surface, supposée constante, on a :

y =ψ0

c+α

ce−κy cosκx (42)

Étant proche du niveau zéro, y peut être supposé petit et on peut écrire un déve-loppement limité de l’exponentielle :

y =ψ0

c+α

c(1− κy) cosκx (43)

On peut ensuite, utiliser une méthode de point fixe sur cette expression, jusqu’àfaire apparaître les termes d’ordre 3 de α. On a alors :

y =ψ0

c+α

c

(1− κ

c

(ψ0 + αe−κy cosκx

))cosκx (44)

Des puissances de cosinus apparaissent. Il faut alors le linéariser. On choisi laconstant ψ0 de telle sort que la moyenne de y soit nulle.

TODO : Détailler les calculs

11

Page 12: Simon Chabot 26 octobre 2014

On abouti alors à l’expression suivante :

y =α

c

(1 +

5

8

κ2α2

c2

)cosκx− κα2

2c2cos 2κx+

3

8

κ2α3

c3cos 3κx (45)

On obtient ainsi une décomposition spectrale de y. On appelle a le coefficientsuivant :

a =α

c

(1 +

5

8

k2α2

c2

)(46)

Ce coefficient a a un sens physique. Il représente l’amplitude — deux fois l’ampli-tude pour être exact — du premier nombre d’onde, c’est à dire, le principal. Enrevanche, la quantité α que nous avons utilisée jusque là n’a pas de sens physiqueà proprement parler. C’est pourquoi nous allons réécrire les fonctions de courant,de potentiel des vitesses et de surface libre en fonction de a et non de α.

Pour cela, on exprime α en fonction de a et de α lui-même. Puis on itère surce point fixe jusqu’à l’ordre 3 en α. On a donc :

α

c= a− 5

8

k2α3

c3(47)

On calcule ainsi αcau cube, ce qui nous donne :(α

c

)3=

(a− 5

8

k2α3

c3

)3

= a3 − 3a25

8

k2α3

c3+O(α6)

Or, on voit dans l’équation (47), en faisant une approximation à l’ordre 2 en α,que la quantité a est de l’ordre du quotient α

c. Autrement dit, la quantité a2 α3

c3est

de l’ordre de α5. Donc négligeable. On abouti alors a la relation suivante :

α = ac

(1− 5

8k2a2

)(48)

On peut ainsi injecter (48) dans les équations précédentes. Étant donné que αc

et a sont du même ordre, on négligea les ordres supérieurs à 3 en a. On aboutialors à :

φ = cx+ ca

(1− 5

8k2a2

)e−κy sinκx (49)

ψ = cy − ca(1− 5

8k2a2

)e−κy cosκx (50)

y = a cosκx− κa2

2cos 2κx+

3

8k2a3 cos 3κx (51)

12

Page 13: Simon Chabot 26 octobre 2014

Grâce à cette nouvelle expression de ψ, on peut de nouveau calculer une larésultante des vitesses à la surface. Ce qui nous permettra d’obtenir une meilleureapproximation de la vitesse.

On a :

U2 = c2 + 2cκ(cy − ψ) + κ2α2e−2κy

≈ c2 + 2cκ(cy − ψ) + κ2α2(1− 2κy) en développant l’exponentielle≈ c2 − 2cκψ + κ2α2 + 2c2κy − 2κ3α2y

Injectant cette expression dans la relation de Bernoulli, il vient que les coeffi-cients dont dépend y doivent s’annuler pour que la condition de surface libre soitrespectée. Autrement, on doit avoir :

c2κ− κ3α2 − g = 0 (52)

Soit :

c2 =g

κ+ κ2α2

=g

κ+ κ2

(ac

(1− 5

8κ2a2

))2

=g

κ+ κ2a2c2

(1− 5

8κ2a2

)2

On fait alors, comme précédemment une méthode de point fixe, en remplaçant c2par son expression et en négligeant les termes en a4 ou plus. In fine, il vient :

c =

√g

κ(1 + κ2a2) (53)

On dispose ainsi d’une meilleure approximation de la vitesse de propagation.Les relations (51) et (53) ont été également données par Stokes.

TODO : Parler de la dernière partie sur la propriété de translationdu à la non-rotationalité ?

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Page 14: Simon Chabot 26 octobre 2014

Figure 2: Exemple d’une vague issue de cette théorie. Avec en pointillés la surfacelibre, et en lignes continues quelques iso-valeurs de la fonction de courant

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