schizophrenie nicolas franck (université lyon 1 & centre hospitalier le vinatier)
TRANSCRIPT
SCHIZOPHRENIE
Nicolas FRANCK
(Université Lyon 1 & Centre Hospitalier Le Vinatier)
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Plan
GénéralitésIntroductionHistoriqueDéfinitionEpidémiologieCliniqueEvolutionDiagnostic différentielEtiologieTraitement
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GénéralitésLe terme ‘psychose’ a été créé par Ernst von
Feuchtersleben (1847) pour désigner l’aspect aigu de la folie
L’usage du terme a été élargi et il s’applique mainte-nant aux patients présentant un délire et/ou une importante altération du sens de la réalité et de soi
On distingue schématiquement 2 types de psychoses: la schizophrénie (qui entraîne un fort handicap du fait des conséquences de la maladie sur les secteurs relationnels et professionnels) et les délires chroniques (moins déstructurants et compatibles avec une meilleure insertion)
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Introduction
Affection fréquente, généralement sévère, hétérogène, d’évolution prolongée et invalidante, appartenant au groupe des psychoses chroniques (délire, perte du sens de la réalité)
Symptomatologie variable d’un patient à l’autrePlusieurs formes cliniquesPlusieurs modes évolutifs possiblesFacteurs étiologiques, mais pas d’étiologie
unique définie à ce jour
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Historique
Kraepelin (1899) a regroupé sous le nom de démence précoce les patients atteints d’hébéphrénie (Hecker), de catatonie (Kahlbaum) et de démence paranoïde du fait d’une évolution vers un déficit intellectuel qui paraissait inéluctable
Bleuler (1911) a créé le terme schizophrénie, signifiant étymologiquement "esprit scindé », pour désigner ces malades. Le déficit intellectuel ne représenterait pas une évolution inéluctable, même s’il persiste presque toujours des séquelles
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Historique
Selon Bleuler (1911), les schizophrènes auraient en commun une “altération de la pensée, du sentiment et des relations avec le monde extérieur d’un type spécifique et qu’on ne rencontre nul part ailleurs”
Cette altération serait due à une scission des fonctions psychiques ou dissociation se traduisant au niveau clinique par la discordance (Chaslin, 1912)
Pour Bleuler, la schizophrénie représenterait plus un groupe de maladies qu’une entité nosologique proprement dite
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Définition clinique
“un ensemble de troubles où dominent la discordance, l’incohérence verbale, l’ambivalence, l’autisme, les idées délirantes, les hallucinations mal systématisées et de profondes perturbations affectives dans le sens du détachement et de l’étrangeté des sentiments; troubles qui ont tendance à évoluer vers un déficit et une dissociation de la personnalité” (Ey)
Au total, la schizophrénie peut affecter de façon sévère tous les domaines cognitifs et émotionnels
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Définition critérielle (DSM-IVTR)Critère A. Symptômes caractéristiques : présence de 2 ou
plus des manifestations suivantes pendant au moins 1 mois (ou moins en cas de traitement) : idées délirantes hallucinations discours désorganisé (coq-à-l’âne fréquents ou incohérence) comportement grossièrement désorganisé ou catatonique symptômes négatifs (émoussement affectif, alogie, aboulie)
Critère B. Dysfonctionnement social.Critère C. Durée > 6 mois (dont critère A > 1 mois)Critère D. Pas de tr. de l ’humeur, ni tr. schizo-
affectif.Critère E. Pas d ’affection médicale générale ni effet
iatrogène
Critère F. Pas de tr. envahissant du développement
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Epidémiologie
Une des affections mentales les plus fréquentes
Prévalence de l’ordre de 0,5% (prévalence sur la vie d’environ 1% soit 600 000 patients en France)
Taux d’incidence de 2 à 4 pour 10 000
Sex-ratio proche de 1 (début + précoce chez l’homme et formes plus sévères)
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Age de début et caractéristiques prémorbides
A la fin de l’adolescence ou chez l’adulte jeune (Entre 15 et 35 ans).
Début plus précoce chez l’homme que chez la femme.
Avant la décompensation proprement dite, on a pu noter des difficultés chez les futurs schizophrènes : retard d’apprentissage, maladresse ; caractère rêveur, isolement (personnalité schizoïde) ; idées de référence, méfiance, pensée magique, croyances irrationnelles (personnalité schizoptypique).
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Début aiguBouffée délirante aiguë polymorphe. Eclosion brutale
d’un délire polymorphe dans ses thèmes et mécanismes. Fluctuations thymiques. Angoisse. Entrée dans une schizophrénie qui évoluera par poussées entrecoupées d’intervalles libres ou alors évolution dès la fin de l’accès aigu vers la chronicité. Facteurs de mauvais pronostic d’une BDA : atypicité, absence d’angoisse, évolution subaiguë, pauvreté du délire, absence ou rareté des signes thymiques, bizarerrie.
Manie ou dépression atypique. Asyntonie, froideur affective, réticence, incohérence, bizarrerie, agressivité
Fugue, acte médico-légal, automutilation, suicide
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Début progressifFléchissement scolaire. Baisse du
rendement intellectuel. Pas de contexte familial explicatif
Modifications des croyances. Engouement pour des activités ésotériques (magie, activités occultes, ésotériques) pouvant s’accompagner de l’adhésion à une secte. Croyance à des phénomènes surnaturels
Modifications de l’affectivité. Isolement, opposition Pensée allusive. Discours digressif. Présentation bizarre. Hermétisme. Agressivité
Trouble des conduites (addiction, anorexie, er-rance pathologique). Caractère immotivé, étrangeté
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Début progressifApparition progressive d’idées délirantes, d’halluci-
nations ou de symptômes dépressifs atypiques Hypochondrie et dysmorphophobie. Plaintes
changeantes, désorganisées, peu précises. Impressions de modifications corporelles (signe du miroir). Sentiment d’étrangeté de dépersonnalisation
Pseudo-obsessionnel. Pas de lutte. BizarreriePseudo-phobique. Pas d’évitement ni réassurancePseudo-hystérique. Mais froideur, pas de bénéfice IIPseudo-psychopathique. comportement
inexplicable
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Période d’état
Syndrome positif (hallucinatoire et délirant)
Syndrome négatif (autistique selon Bleuler)
Désorganisation (syndrome dissociatif selon Bleuler)
Syndrome cogntif (atteinte des fonctions supérieures)
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Le délireLe délire est la conséquence d’une expérience
pathologique (le sujet vit une expérience anormale de son esprit, son corps et du monde)
Paranoïde : polymorphe, mal organisé, n’ayant ni structure ni lien cohérent entre ses thèmes
Illogisme, non systématisation, flou, bizarrerie, impénétrabilité, imprécision
Adhésion parfois relative. Expression inconstante.
Chronicité, parfois émaillée d’exacerbations aiguës (moments féconds, poussées processuelles)
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Le délireThématiques multiples :
idées délirantes d’influence (pensées ou sentiments imposés ou suggérés, actes ou impulsions imposées, etc.)
dépersonnalisation (impressions de transformation corporelle : dysmorphophobie, dislocation, dévitalisation, négations d’organes ; troubles de l’identité, angoisse de morcellement)
et aussi : dédoublement, idées de référence, persécution, possession, hypochondrie, mystique, érotomanie, divination, mégalomanie, etc.
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Le délireMécanismes multiples (polymorphe). Aucun
n’est spécifique et tous peuvent se rencontrer : Automatisme mental quasi-constant Hallucinations psychiques et psycho-
sensorielles (sensations corporelles imposées). Cénestopathies et hallucinations verbales fréquentes
Interprétations, illusions, intuitionsDiscours délirant flou, diffluent,
contradictoire, incohérentAngoisse associée, majeure, pouvant entraîner
des troubles du comportement auto- ou hétéro-agressifs
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Symptômes de 1er rang de Kurt Schneider
publication de la pensée audition de voix sous forme de propos et de répliques audition de voix qui accompagnent de remarques les
agissements du malade expériences corporelles d’influence vol de la pensée et autres influences de la pensée diffusion de la pensée perception délirante tout ce qui est fait ou influencé par d’autres dans le
domaine des sentiments, des tendances (pulsions) et de la volonté.
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La désorganisationPerte de cohésion et d’unité de la personnalitéTouche toutes les dimensions de la vie
psychique : intellectuelle, affective et comportementale
Les idées ne s’enchaînent plus de manière cohérentes: discontinuité du cours de la pensée
La désorganisation s’exprime au niveau comportemental par la discordance
Selon Bleuler, le trouble fondamental est la dissociation (trouble des associations)
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Désorganisation / fctt intellectuel
Pensée digressive et sans idée directriceDiscours allusif, peu compréhensibleBarrages : brèves suspensions du
discours, non motivées, dont le sujet est conscient mais auxquelles il est indifférent
Logique inappropriée : paralogique ou pseudologique telle que dans le rationalisme morbide(Minkowski)
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Désorganisation / fctt intellectuel
Troubles du langage : altérations phonétiques (timbre, prononciation modifiés), lexicales (néologismes), sémantiques (paralogismes), syntaxiques (agramatisme), pragmatiques (non prise en compte de l’interlocuteur). A l’extrème: schizophasie. Le langage paraît utilisé à d’autres fins que la communication
Troubles du débit idéique ou troubles du cours de la pensée (anomalies du rythme : accélération, ralentissement ; ou discontinuité : barrages, fading)
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Désorganisation / vie affective
Indifférence affective et expériences affectives intenses : mouvements instinctivo-affectifs paradoxaux traduisant une incapacité à moduler des affects contradictoires
Réactions émotives inappropriées, paradoxales, imprévisibles
Ambivalence
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Désorganisation / comportement
Maniérisme, préciosité, attitudes empruntées.
Sourires immotivés, non adaptés / situation
Négativisme, réactions d’oppositionTroubles des conduites : actes insolites,
étranges, voire dangereux
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La discordance (Chaslin)Ambivalence :
affective (amour/haine, attirance/répulsion…) de la volonté (ambitendance : le patient veut 2
choses contraires à la fois) intellectuelle (2 concepts opposés sont exprimés)
Bizarrerie (idées étranges, baroques)Impénétrabilité (discours, conduite
énigmatiques)Détachement du réel : retrait affectif, repli
autistique, apragmatisme, athymormie, désintérêt, perte de contact vital avec la réalité (Minkowski)
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L ’autisme (Bleuler)
Barrière opaque établie par le sujet entre son monde intérieur et le monde extérieur
Hermétisme et mort psychique apparente
Vie imaginaire et émotionnelle intense
Conduit ou est la cause d’une altération profonde de la notion de réalité
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Atteinte des fonctions supérieures
Classiquement, pas d’atteinte des capacités mnésiques et intellectuelles, mais impossibilité de leur utilisation. Pas de trouble de la vigilance
En pratique, on constate des troubles cognitifs (troubles des fonctions supérieures) : difficultés de concentration, troubles attentionnels, difficultés de traitement du contexte, atteintes de la mémoire à long terme, de la mémoire de travail des fonctions exécutives
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Symptômes positifs et négatifs
Regroupement des symptômes en deux dimensions cliniques (Crow, Andreasen)
Les auteurs anglo-saxons se réfèrent à Jackson pour lequel il existait une hiérarchie des centres nerveux, les atteintes du SN pouvant conduire à des signes négatifs (signes déficitaires dus à l'atteinte-même de la fonction touchées) et des signes positifs (ce qui subsiste ou ce qui est libéré par cette atteinte)
En pratique, les symptômes négatifs ou déficitaires correspondent à une perte ou une diminution des fcts normales et les symptômes positifs ou productifs à une distorsion ou un excès de ces mêmes fcts
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Symptômes positifs et négatifs
symptômes positifs : délire, hallucinations. symptômes négatifs : appauvrissement (du
discours, de la pensée, moteur : apragmatisme, aboulie, manque d’énergie physique, troubles de l’attention, retrait social, isolement, perte des initiatives, anhédonie, froideur affective, pauvreté des affects et de l’expression gestuelle, aspect figé)
des symptômes des 2 lignées coexistent chez un même patient
On peut ajouter une 3e dimension clinique représentée par la désorganisation
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Formes cliniques: schizophrénie paranoïde
Forme la plus fréquenteDélire et hallucinations (auditives,
cénesthésiques, psychiques, psychomotrices) au 1er plan
Désorganisation et symptômes nég. au 2d plan
Evolution: vers une amélioration (diminution du délire) vers une forme déficitaire parfois les symptômes persistent tout au long de la
durée de l’affection par poussées (meilleur pronostic, + gde efficacité
des médicaments)
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Formes cliniques: schizophrénie désorganisée (hébéphrénie)
Début précoce (entre 15 et 25 ans), progessif (sur une personnalité prédisposée) ou brutal (troubles majeurs du comportement apparaissant d’un coup)
Désorganisation et symptômes négatifs au 1er plan
Pas de délire manifeste (mais il peut être latent, quoique toujours pauvre)
Les affects semblent éteints. Aspect puérilImpression d’une importante détériorationEvolution, parfois entrecoupée de poussées
délirantes, vers un autisme majeur. Pronostic médiocre
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Formes cliniques: la catatonieForme assez rare actuellement caractérisée par
une prédo-minance de la discordance comportementale ou psychomotrice
Catalepsie: persistance indéfinie des attitudes passivement imposées aux membres, flexibilité cireuse (oreiller psychique, signe de Maillard)
Négativisme: attitudes de refus actif dans tous les domaines (immobilité, enfouissement sous les draps, fermeture crispée des paupières, contracture des mâchoires, raideur diffuse, refus de serrer la main, opposition à toute mobilisation, mutisme, etc.)
Stupeur: perte de toute initiative motrice, patient re-plié sur lui-même, absence de
réaction aux stimulations
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Formes cliniques: la catatonieAnticipation motrice, échopraxie (ou
échokinésie).Echomimie, écholaliePersévération motricePostures catatoniques (postures inadéquates ou
bizzares adoptées volontairement par le patient)Suggestibilité (obéissance automatique aux ordres)Hyperkinésies (décharges motrices parfois
clastiques activité motrice sans finalité évidente, stéréotypies, impulsions verbales ou motrices)
Suspension brutale possible (temporaire ou définitive)
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Autres formes cliniques
Schizophrénie indifférenciée (DSM) ne répond pas aux critères des formes précédentes
Schizophrénie résiduelle (DSM) : forme évolutive comprenant la persistance de symptômes négatifs
Schizophrénie simple : installation insidieuse et progressive de symptômes négatifs. Pas de délire ni d’hallucinations. Forme peu grave d’hébéphrénie.
Héboïdophrénie : pseudo-psychopathie dissociée.Trouble schizo-affectif : présence conjointe de
symptômes affectifs ou thymiques (maniaques, dépressifs ou mixtes) et de symptômes
schizophréniques Evolution par poussées sans déficit marqué dans les intervalles libres. Sensible
aux thymorégulateurs.
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Approche dimensionnelle
T. d’Amato
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Approche dimensionnelle
Patient 2
Patient 1
Patient 3
Cognitive
Anxiété
Obs-Comp
Negative
Positive
Maniaque
Désorganisée
Dépressive
Dimensions
R.K.R. Salokangas
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Evolution
Taux de mortalité élevé (10% de décès par suicide)
Par poussées : réapparition du délire, des hallucinations, des troubles du cours de la pensée, des symptômes thymiques (formes paranoïde et schizo-affective).
Continue : régression, incohérence idéo-verbale majeure. Symptômes installés.
Mixte : fond symptomatique permanent (symptômes négatifs en particulier) et recrudescences transitoires (symptômes productifs).
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Evolution20-25% des patients ne présenteront plus de signe
patent de la maladie et auront une insertion socio-professionnelle considérée comme normale.
50% des patients présenteront une forme intermédiaire (accès récurrents ou symptomatologie modérée) provoquant une altération variable des domaines affectif, relationnel et professionnel.
20-25% présenteront une forme grave de la maladie (délire permanent ou symptômes déficitaires interdisant toute activité soutenue) nécessitant une hospitalisation prolongée ou du moins le maintien dans un milieu exerçant une surveillance permanente.
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Diagnostic différentielDélires chroniques systématisés: délire
organiséBouffée délirante aiguë: l’évolution trancheTrouble affectif: pas de dissociation ni délireAffections neurologiques (tumeur,
traumatisme, infection): présence de signes de localisation
Syndrome confusionnel: DTS, trouble de la vigilance, absence de cause organique identifiable
Démence sénile ou présénile: atteinte
cognitive++
Troubles névrotiques: histoire du sujet ; absence de dissociation
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Etiologie
Facteurs génétiques. Risque morbide de l’ordre de 10 à 12% chez les frères et sœurs et enfants de schizophrènes. Concordance de 50% chez les jumeaux homozygotes (même élevés séparément)
Facteurs environnementaux précoces. Complications obsétricales anté et péri-natales. Carence nutritionnelle ou infection virale pendant la gestation (déséquilibre saisonnier des naissances)
Facteurs environnementaux tardifs. Rôle du contexte familliale (“double lien” : communication faite d’injonctions paradoxales) et des émotions exprimées
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Modèle neurodéveloppementalFacteurs de risque biologiques d’intervention
précoce et vulnérabilité génétiqueApparition des symptômes à l’adolescence ou au
début de l’âge adulte, au moment où la maturation cérébrale se termine (fin du processus de myélinisation et d’élimination de connexions synaptiques excédentaires)
Stigmates cérébraux. Neuroimagerie: dilatations ventriculaires stables dans le temps. Anatomopatho-logie : séquelles d’anomalies de migration neuronale telles que désorientation ou mauvaise répartition des neurones au niveau des couches corticales (dans les zones frontale et limbique)
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Facteurs étiologiques de la schizophrénie
Vulnérabilité génétique et trouble neurodéveloppemental constituent une fragilité avec laquelle le sujet naît
Cette fragilité est révélée par des facteurs de stress psychologiques (enfance difficile, difficultés
scolaires, professionnelles ou relationnelles) physiques (dont la prise de toxique: cannabis,
ecstasy, cocaïne ou alcool)
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Traitement
Chimiothérapie : neuroleptiques, antipsychotiquesPsychothérapie : individuelle (de soutien,
comportementale, etc.), institutionnelle, familiale, groupale (entraînement aux habiletés sociales, gestion des émotions, gestion du traitement)
Sociothérapie et mesures sociales : ergothérapie, loisirs accompagnés, centres d’aide par le travail, ateliers protégés, emplois protégés (reclassement professionnel), mesure financière (allocation d’adulte handicapé), mesure de protection des biens
Approche bio-psycho-socialeApproche bio-psycho-sociale : :
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Traitement pharmacologiqueIntérêt : le taux de rechute à un an est estimé à
70% sous placebo 25% sous neuroleptique (Ayuso-Gutierrez and del Rio Vega, Schiz Res,
1997)
Objectifs : diminution de l’intensité des symptômes, prévention des rechutes et de la résistance au traitt, prévention de la violence (hétéro ou auto-agressive), amélioration des performances cognitives, sociales et professionnelles, réduction des durées
d’hospitalisationInstauration la plus précoce possible (ne pas
laisser s’installer les troubles).Mais le délai entre les 1ers symp-tômes et l’instauration du tt est encore de 6 à 24 mois
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Mode d’action des neuroleptiques
1957: découverte de la Dopamine (DA) (Montagu, 1957)
1959: la DA n’est pas qu’un simple précurseur de la NA
1962: les neuroleptiques augmentent la synthèse de DA (Carlsson, 1962)
1963: cette augmentation du turn-over de la dopamine doit dépendre d’un blocage des récepteurs de la dopamine (Carlsson et Lindqvist, 1963)
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Choix du neuroleptique
définir les symptômes cibles à traiter
choisir de préférence un NL déjà efficace chez le patient dans le passé ou 1 atypique
attendre 4 à 6 semaines à posologie efficace avant de juger de l’effet
les associations de NL doivent être évitées
la posologie doit être la dose minimale efficace; les doses d’entretien sont souvent inférieures aux doses antipsychotiques
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Le traitement pharmacologique des phases aiguës (productives)
doit avoir lieu à l’hôpital (en HDT ou en HO, selon la loi du 27-06-90, si c’est nécessaire), ce qui permet d’instaurer une surveillance de l’état psychique et physique du patient (adaptation de la posologie en fonction des effets thérapeutiques ou iatrogéniques)
repose sur un antipsychotique atypique ou un neuroleptique incisif (qui constituera par la suite le tt de fond), pouvant être associé à un neuroleptique sédatif (qui sera progressivement interrompu dans un second tps)
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Stratégie thérapeutique
La majorité des patients schizophrènes répondent au traitement en phase aiguë
En cas d’échec : vérifier la posologie et ne pas s’impatienter
(il est généralement inutile d’augmenter la posologie ou de changer de molécule les 2 premières semaines)
s’assurer de l’observance ; envisager une forme buvable ou injectable
si échec confirmé, choisir une autre molécule appartenant à une famille différente de la première
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Stratégie thérapeutique
En cas de non réponse à 2 neuroleptiques:
associer un thymorégulateur (valproate, lithium, carbamazépine)
substituer la clozapine
envisager une sismothérapie
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Le traitement pharmacologique au long cours
doit être bien toléré par le patient (peu ou pas d’effets indésirables, ce qui augmente l’observance thérapeutique)
peut reposer sur l’utilisation d’un NAP (en cas de mauvaise observance)
utilise une monothérapie tant que cela est possible (évite le cumul des EI, favorise l’observance)
peut être poursuivi indéfiniment en cas de nécessitédoit être adapté au cours évolutif de la maladie et
non renouvelé tel quel de manière systématiquepeut être suspendu après une longue période
asymptomatique
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NeuroleptiquesAntipsychotiques ou neuroleptiques
de seconde génération : olanzapine ZYPREXA® (5-20mg/j) risperidone RISPERDAL® (2-8mg/j) clozapine LEPONEX® (150-600mg/j - contrôle de la
NFS)
Amisupride SOLIAN ® (100-1200 mg/jour) aripiprazole ABILIFY® (15-30 mg/jour)
Neuroleptiques sédatifs : lévomépromazine NOZINAN® (100-300mg/j) loxapine LOXAPAC® (100-300mg/j)
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NeuroleptiquesNeuroleptiques incisifs de première
génération: halopéridol HALDOL ® (10-20mg/j) pipothiazine PIPORTIL® (10mg/j).
Antidéficitaires : amisulpride SOLIAN® (50-200mg/j) aripiprazole ABILIFY® (15-30 mg/jour)
Neuroleptiques d’action prolongée (NAP) : décanoate d’halopéridol HALDOL DECANOAS® (100-
300mg/mois) palmitate de pipothiazine PIPORTIL L4®
(75-150mg/mois) rispéridone RISPERDAL CONSTA® (25-50 mg/2
semaines)
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EI psychiques des neuroleptiques
Sédation, somnolence
Indifférence psychomotrice – aggravation des symptômes négatifs
Confusion mentale
Dépression - suicide
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EI neurologiques des neuroleptiqes
Syndrome extrapyramidal• - dystonies aiguës
• - parkinsonisme
• - Akathisie - Tasikinésie
• - dyskinésies tardives
• - rabbit syndrome
Epilepsie
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Effets de type adrénolytique• - accroissent la sédation
• - hypotension (orthostatique)
Effets de type anticholinergique• - sécheresse buccale caries dentaires
• - constipation risque occlusif
• - dysurie (adénome prostatique ++)
• - syndrome anticholinergique central(hyperthermie, confusion, altération de la conscience, convulsions)
Syndrome malin
Effets anticholinergiques et antihistaminiques des NL
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EI endocriniens et métaboliques
Hyperprolactinémie : Aménorrhée -Galactorrhée - Gynécomastie
Impuissance - Frigidité
Prise de poids
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EI cardiaques et hématologiques
Allongement de l’intervalle QT Troubles du rythme (torsade de pointe,
tachycardie ventriculaire)
Leucopénie Agranulocytose (clozapine)
Risque de mort subite
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Autres EI des neuroleptiques
Nausées - Vomissements
Constipation - Risque d’occlusion
Hépatotoxicité
Photosensibilisation
Dépôts pigmentaires oculaires
Tératogénicité
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Principaux effets indésirables
NL NLAEffets neurologiquesHyperprolactinémieSymptômes négatifsPrise de poidsAbaissement du
seuil épileptogèneAllongement du QT
Prise de poidsDiabète et
dyslipidémie (sauf rispéridone)
Allongement du QT
Abaissement du seuil épileptogène
Agranulocytose
clozapine
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Instauration du traitement neuroleptique(ex. cliniques et paracliniques préalables et surv.)
Examen clinique préalable : examen neurologique (signes neurologiques mineurs)
Biologie préalable: NFS, créatinine, bilan hépatique, glycémie, ionogramme sanguin, triglycérides et cholestérol
ECG, EEG (en cas d’ATCD de comitialité) avant le traitement et ECG sous traitement
Surveillance clinique : température, tension artérielle, transit intestinal, mouvements anormaux, poids et BMI
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Bilan initial
- ECG (QT)
- NFS (impératif pour la clozapine)
- bilan hépatique
Evaluer la prescription en cas d’antécédent allergique, chez les toxicomanes, en cas de pathologie cardiaque grave, chez l’épileptique, en cas de glaucome
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La psychothérapieElle est avant tout institutionnelle, reposant sur une
équipe multidisciplinaire intervenant dans un cadre hospitalier (rassurant en soi)
Individuelle, elle doit être adaptée au patient psychotique. Elle sera généralement directive, mais offrira une écoute attentive et empathique au rapport que fait le patient de son vécu délirant de façon à instaurer une relation de confiance et à pouvoir aider le patient à trouver une signification aux expériences primitives indicibles qu’il vit et à critiquer les explications causales fallacieuses qu’il a tendance à échaffauder (prévention de la construction du délire)
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La psychothérapie
On s’efforcera de réduire au maximum les événements traumatisants (intervention des forces de l’ordre, isolement trop prolongée, traitement trop important à l’origine d’EI mal supportés) pour ne pas oblitérer les chances d’adhésion ultérieure du patient à son traitement.
On impliquera la famille dans le soin autant que possible
On utilisera des méthodes groupales (de type cognitivo-comportementales) pour favoriser l’implication du patient dans son traitement et aider le patient à se réinsérer socialement (affirmation de soi, entrainement aux habiletés sociales)
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Mesures socialesLa MDPH permet, aux personnes
handicapées et pouvant exercer un activité professionnelle, d’accéder aux dispositifs spécialisés d’aide à l’insertion professionnel et à la formation
Cet organisme oriente aussi vers des établissements adaptés pour les personnes reconnues inapte au travail
Elle attribue également différentes aides de nature à faciliter l’insertion, garantir des ressources (AAH)
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CPAM
Penser au 100%!MutuelleIJ et invalidité (3 catégories)FSI
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AAH
50% d’invalidité sont nécessaires pour son attribution
Montant: environ 600€/moisComplément d’autonomie (patient
vivant seul, 80% d’invalidité et appartement ouvrant droit à l’APL): 95€/mois
Diminution de l’AAH en cas d’hospitalisation
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Réinsertion professionnelle
DRSP (pas de notification MDPH)
Milieu protégé (notification MDPH): ESAT (anciens CAT)
Milieu ordinaire (notification MDPH)
Réadaptation professionnelle et réinsertion sociale
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Mesures de protection
Sauvegarde de justice
Curatelle
Tutelle
Tutelle aux prestations sociales de l’adulte
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Resocialisation
Notification d’orientation MDPH pour les foyers d’accueil médicalisés (FAM) et occupationnels
Pas de notification pour les structures dépendant de la DDASS
Pas de notification pour les foyers appartenant à l’hôpital (foyers de transition)
Insertion par le logement (GRIM ou ORLOGES sur le Rhône)
Accompagnement à la vie sociale (notif. MDPH): ASSAGA, GRIM et ADAPEI