SSanté du piedanté du piedNovembre-Décembre 2013 N° 23le magazine de la prévention 3€

65 % des français

ont mal aux pieds !

douleurs et déformations des Pieds

Pied du sPortif :

Courir quand il fait froid !

Polyarthrite rhumatoïde :

N°23 SOMMAIRENOvEMbRE-DécEMbRE 2013 N° 23

4Les enquêtes se suivent et se... res-

semblent. Depuis notre première

enquête en 2011, les deux-tiers

des français se plaignent d’avoir

«mal aux pieds» et même avec une

intensité réellement douloureuse

pour une bonne part d’entre eux.

Les chiffres évoluent peu mais

amorcent néanmoins un «decres-

cendo» manifeste (68 % en 2011, 67 % en 2012, 65 % en 2013).

il est intéressant de noter en parallèle l’évolution à la hausse

cette fois du recours au podologue que les français consultent

davantage (ils étaient 28 % à le faire en 2011, ils sont cette fois

33 %).

C’est ce que l’ufsP martèle dans chacun de ses messages : «j’ai

mal aux pieds, je consulte mon podologue», exactement ce que

les français ont bien compris par rapport aux maux dentaires

et aux chirurgiens-dentistes, faisant baisser en trois décennies

d’une façon considérable le taux de caries dentaires, notam-

ment pour les enfants.

Les campagnes de prévention auxquelles s’attache l’ufsP ont

également permis une prise de conscience par la population de

la nécessité d’adopter un comportement permettant d’espérer

conserver ses pieds en bonne santé. Les conseils d’hygiène et

de chaussage semblent relever de l’évidence mais jouent un

rôle essentiel dans l’éducation thérapeutique.

Les médias l’ont bien compris puisque les articles consacrés à

«la santé des pieds» sont maintenant régulièrement publiés et

la radio et la télévision traitent également le sujet sous de mul-

tiples éclairages.

il est également important de prendre en considération les

grands progrès réalisés vis-à-vis de la population diabétique.

Ceux présentant les plus grands risques de maux perforants

plantaires (source de près de 10 000 amputations de pieds par

an il y a peu d’années encore) bénéficient depuis 2008 d’une

prise en charge par l’Assurance maladie d’un bilan et de soins,

grâce à une convention signée avec la fédération Nationale des

Podologues.

C’est dans cette direction qu’il faut poursuivre en développant

activement les actions de dépistage et de prévention menées

par l’ufsP et en encourageant un recours régulier au podo-

logue. Ce sont ainsi 12 000 professionnels de santé qui sont au

chevet des pieds des français !

Jean-loup lafeuillade

Administrateur de l’union française pour la santé du Pied

ChouChouteZ vos PieDs : au rythme des saisons P 4

Luttez contre la sensation defroid aux pieds

ZooM P 6

3ème enquête nationalesur la santé des pieds :65 % des français ont«mal aux pieds» !

ChAussettes P 9Les chaussettes physiologiques

9PieD De L’eNfANts P 10

Cherbourg-octeville : vers undépistage systématique despieds des petits enfants !

qu’est ce qu’une chaussureenfant de qualité doit compor-ter ?

13

magazine de l’union française pour la santé du Pied

149 avenue du Maine 75014 Paris

info@sante-du-pied.org - www.sante-du-pied.org issN : 1961-571Xdirecteur de la publication : Djamel BouhabibComité de lecture : Michel Allard, Jean-Christophe Chantran, emilieJoannès-Bourlon, Denis Josseaume, Annick Lhoste-Clos, Muriel Monten-vert, Dominique roulandréalisation : Pic de la Mirandoleimpression : itf

EDITO

65 % des français ont malaux pieds !

PieD Du sPortif P 13Courir en hiver : luttercontre le froid et la pluie

10

6

PieD à risque P 14

Douleurs et déformationsdes pieds dans la polyar-thrite rhumatoïde

14

l’hiver est une mauvaise saison pour nos pieds ! Prison-

niers des chaussures et les bottes, asséchés par le froid

ou le chauffage excessif, ils se fendillent, transpirent et

souffrent. deux menaces essentielles doivent être

conjurées : les pieds secs et les engelures. Pour passer

un hiver tranquille, des précautions et une attitude pré-

ventive vous mettront à l’abri et, au moindre souci, la

consultation du podologue vous permettra de retrouver

le bon équilibre.

mais, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas à se

débarrasser d’une gênante et douloureuse sensation de

«froid aux pieds». Voici quelques astuces et conseils,

notamment de chaussage, qui vous aideront à passer un

meilleur hiver.

Le froid aux pieds est souvent dû à une mauvaise circula-tion du sang mais peut être aussi d’origine héréditaire.Certaines personnes souffrent des pieds froids même avecdes températures ambiantes. C’est ce qu’on appelle, enterme médical, le phénomène de raynaud.

attention aux engelures !

Autre menace hivernale : les engelures qui concernentchaque année beaucoup de monde, plus encore les femmesque les hommes. Les engelures sont en effet des lésionstrès douloureuses qui s’apparentent à des gelures locales

du premier degré. elles se présen-tent sous forme de taches rougesou violacées et donnent des dou-leurs à type de brûlures ou dé-mangeaisons importantes, voireinsupportables.Au niveau des pieds, elles sonttoujours localisées à des endroitssoumis soit à des frottements ex-cessifs avec la chaussure, soit à unconflit de contact avec l’orteilvoisin.D’où comme conséquences princi-pales : prurit, brûlures et parfoisplhyctenes (cloques) !

quelques conseils pour être soulagé...a contre le prurit, utilisez des crèmes calmantes. votre

podologue vous prescrira le traitement le mieux ap-proprié à vos symptômes.

a stimulez la circulation sanguine par massage des or-teils vers le mollet avec de la vaseline camphrée ou del’alcool camphré ou des crèmes spéciales pieds pro-tection contre le froid

a ne jamais mettre ses pieds sur une source de chaleurpour les réchauffer car cela accentuera la douleur

a favorisez la cicatrisation et la circulation au niveaudes plaies par des crèmes à base de vitamine A

a portez de chaussettes de contention pour stimuler lacirculation, évitez les chaussettes synthétiques et leschaussures trop serrées, ne pas mettre deux paires dechaussettes

a achetez des chaussettes thermorégulatrices.

il existe également des traitements préventifs à prendredès septembre, prescrits uniquement par les médecins

les bons réflexes pour un hiver plusdoux aux pieds !

a Coupez vos ongles courts et consultez un podologuepour soigner vos cors, durillons…

a Portez des chaussettes qui régulent la température devos pieds. Des partenaires de l’ufsP comme JB rodde

04 santé du pied

ChouChouteZ vos PieDsau rythme des saisons

lutter contre la sensation

de froid aux pieds !

ou Kindy proposent des chaussettes thermorégulantes.Leur fibre évite les sensations d’échauffement ou defroid grâce à des microcapsules présentes dans la fibreviscose thermorégulante.

a Massez vos pieds après un bain de pieds aux huiles es-sentielles qui stimulera la circulation sanguine.

a Portez des chaussures «confort»a equipez-vous de chaufferettes pieds froids pour vos

ballades hivernales ou vos vacances au ski.

Chaussez confortablement vos piedssensibles en hiver

sous l’effet du froid, les capillaires se contractent au ni-veau des orteils. il ne faut pas être comprimé dans voschaussures et ne pas porter de talons trop hauts qui vontréveiller vos maux de pieds : cors, durillons…

en hiver, on ressent le besoin de lacer plus fermement seschaussures. C’est pour avoir plus de chaleur, d’une part,mais aussi par nécessité d’un maintien plus ferme pourempêcher l’intrusion du froid et de l’humidité.

heureusement, certains chausseurs en tiennent comptedans la forme des chaussures pour laisser plus de libertéaux orteils ! Dans une «bonne chaussure pour l’hiver»,le pied sera maintenu sur le cou-de-pied et au niveaudu contrefort, avec en même temps un souci de douceurdans les finitions à ces endroits sensibles. sur le restedu pied, la forme de la chaussure garantit la liberté né-cessaire au bien-être. Libres de leurs mouvements, lesorteils, restent, en hiver, bien au chaud. vos pieds neseront pas comprimés et le sang pourra mieux circuler.

en fonction de votre morphologie de pied, vous devez choi-sir un modèle qui respecte la forme de votre pied. JBrodde, déjà cité, propose notamment, avec la recomman-dation de l’ufsP, des chaussures pour pieds sensibles, dou-blées de cuir afin d’avoir un véritable confort et sanscoutures intérieures pour éviter tout frottement.

vous trouverez également, dans la gamme, des bottesfourrées, travaillées dans des cuirs de vachette et dou-blées de laine ou des bottines dont l’intérieur est doubléde feutre de laine jusqu’à l’extrémité du bord de tige.Pour la plupart, elles ont également la semelle intérieureamovible en feutre de laine qui permet de loger l’orthèse

plantaire réalisée par le podologue.

remerciements à emilie Bourlon-Joannès pour la pre-

mière partie.

05 santé du pied

L’astuce de «grand-mère»

Faites un bain de moutarde pour soulager vos pieds

froids. Vous trouverez en pharmacie de la farine de mou-

tarde noire que vous pouvez malaxer dans de l’eau tiède.

Trempez-y vos pieds pendant 10 minutes.

soiNsZooM

troisième enquête nationale (2013) sur la santé des pieds des français :

Depuis 2003, l’union française pour la santé du pied(ufsP) organise chaque année, au mois de mai, uneJournée nationale de dépistage et de prévention pourétablir des diagnostics de l’état de santé des pieds desfrançais et prodiguer des conseils de prévention.Parallèlement, depuis 2007, des actions de dépistagesont menées en milieu scolaire et notamment, en der-nière année de classe maternelle, au bénéfice des en-fants de 5 ans.en 2011, l’ufsP a décidé de créer l’observatoire de lasanté du pied afin de synthétiser les données recueilliesau cours des examens réalisés et de publier un référen-tiel annuel, permettant d’observer les évolutions etd’orienter les actions de santé publique à mener.l’enquête 2013 illustre à nouveau une réalité forte :les deux-tiers des français ont mal aux pieds et la moi-tié d’entre eux ressentent une douleur de forte inten-sité.

i- Ce qu’il faut en priorité retenir !

Le chiffre des français qui déclarent souffrir des piedsse maintient à un haut niveau mais il est en baisse mo-

dérée régulière (il était de 68 % en 2011). C’est à rap-procher avec le recours au podologue qui augmenteaussi légèrement année après année : 33 % des françaisaujourd’hui contre 28 % en 2011. Les femmes sont plus affectées par ces douleurs et parleur niveau d’intensité. Néanmoins, elles recourent da-vantage à la prévention et consultent également da-vantage le podologue.

Le port d’orthèses plantaires progresse en mêmeconséquence du recours au podologue avec un soulage-ment des douleurs entegistré par près de 70 % des por-teurs.

g 65 % des français ressentent des douleurs au ni-

veau des pieds. Les femmes sont 72 % à ressentirdes douleurs aux pieds contre 54 % des hommes.

g 42,5 % ont des problèmes au niveau des ongles despieds (mycosés, traumatiques, plicaturés).

g Les hommes ont nettement plus de problèmes d’on-gles de pieds que les femmes.

g 39,2 % des femmes ont des cors aux pieds et 42,5 %d’entre elles ont des durillons.

06 santé du pied

g 45,8 % des sujets appliquent de la crème hydra-tante sur leurs pieds et parmi eux 30 % le fonttous les jours. 80,4 % des hommes n’en utilisentjamais.

g 33 % % ont recours au podologue (ce chiffre étaitde 28 % en 2011. Cette progression est à l’évi-dence la conséquence directe des campagnes dedépistage et de prévention). Les femmes sont plusnombreuses (37,6 %) que les hommes (24,4 %) àconsulter un podologue.

g 24,5 % des français qui consultent un podologueportent des orthèses plantaires. Les femmes (26,6%) davantage que les hommes (19,1 %).

g 69,5 % de ceux qui portent des orthèses plantairesont ressenti un soulagement de leurs douleurs.

g 27,6 % des hommes portent habituellement desbaskets.

g 14 % des femmes portent des chaussures à talon.elles sont les plus nombreuses à se plaindre dedouleurs au niveau de l’avant-pied, du genou, desjambes et des orteils.

g Pour plus de la moitié des personnes examinées,les caractéristiques de l’usure des chaussures il-lustrent un mauvais chaussage et ont nécessité desconseils appropriés.

ii- la santé des pieds des français(tous publics, âgés de 9 ans aumoins)Activité physique

g 61 % pratiquent une activité physique avec unemoyenne de 3,5 heures/semaine (3,8 pour leshommes et 2,9 pour les femmes).

forme des pieds

g 49,1 % (51,1 % pour les hommes et 47,8 % lesfemmes) ont le pied égyptien : le gros orteil est le

plus avancé.g 40,5 % (39,9 % pour les femmes et 41,2 % pour les

hommes) ont un pied grec : le second orteil, enpartant du gros est plus grand que les autres.

g 10,4 % (7,7 % pour les hommes et 12,3 % pour lesfemmes) ont un pied carré : les trois premiers or-teils sont de même grandeur, le quatrième ré-gresse puis le cinquième régresse.

L’arrière-pied des français est plus de type valgus,donc dévié en dedans (45,9 %) que varus, c'est-à-diredévié à l'extérieur (12,9 %). 41,2 % des sujets présen-tent un arrière-pied axé.

hygiène des pieds

elle est bonne pour 89 % des sujets examinés.

Douleurs ressenties

65 % des sujets déclarent ressentir des douleurs auniveau des pieds (c’est le cas de 72 % des femmes etde 54 % des hommes). si l’intensité des douleurs ressenties s’accroît avecl’âge, on constate également que les femmes perçoi-vent cette intensité nettement plus que les hommes.sur une échelle de 1 à 10, l’intensité de la douleurressentie est de 4,1 pour les femmes et de 3,2 pourles hommes. Mais un tiers des français déclarent res-sentir plus ou moins régulièrement des douleurs deforte intensité.

Ces douleurs sont localisées au niveau des orteils(17,1 %), d’un hallux valgus, soit une déformation dupied (11,4 %), du pied globalement (10,5 %), de lavoûte plantaire (12 %), du talon (8 %), du métatarse(9,6 %), de l’avant-pied (6,4 %), de la cheville (4,1%), du dos (4,2 %), du tendon d’Achille (2,4 %), dugenou (2,4 %), des ongles (4,3 %), du coup de pied(3,4 %).

troisième enquête nationale (2013) sur la santé des pieds des français :

07 santé du pied

65 % ont “mal aux pieds” !

soiNsZooM

Maux et pathologies

s’agissant de l’état des ongles, il est “normal” pour 57,5% des sujets mais 15 % ont des ongles traumatiques, 15,5% des ongles mycosés, 7 % des ongles traumatiques et my-cosés et 8 % des ongles plicaturés. Les hommes ont plusde problèmes que les femmes puisque seuls 53 % ont desongles normaux contre 63 % pour les femmes.L’état des ongles est de moins en moins bon en avançanten âge, et plus particulièrement après 70 ans.

36,4 % des sujets présentent des cors aux pieds. Lesfemmes sont plus nombreuses (38,2 %) que les hommes(26,3 %) à en avoir.

39 % des sujets présentent des durillons aux pieds. Lesfemmes sont aussi plus nombreuses (42,5 %) que leshommes (28,1 %) à en avoir.

8,5 % des sujets présentent des intertrigos et 2,1 % desplaies diverses.

7 % des sujets examinés souffrent d’artérite et 5,5 % depolyarthrite.

16,6 % des sujets examinés étaient diabétiques et à cetitre doivent bénéficier d’un suivi podologique régulier.

Les soins

33 % des sujets (37,6 % des femmes et 24,4 % des hommes)ont recours au podologue pour des soins de pédicurie. Lessoins sont croissants avec l’âge.

10 % des personnes examinées ont eu recours à la chirur-gie du pied, 2 % se sont fait traiter un ongle incarné, 4 %un eu un problème de griffe d’orteil et 11 % un problèmed’hallux valgus.

45,8 % des sujets appliquent de la crème hydratante surleurs pieds (58,1 % des femmes et 19,6 % des hommes).40 % des utilisateurs le font tous les jours, 29 % une à deuxfois par semaine, 31 % entre 3 à 6 fois par semaine.

Les orthèses plantaires

24,5 % des personnes interrogées déclarent porter des or-thèses plantaires. Les femmes sont légèrement plus nom-breuses à en porter (26,6 % contre 19,1 %). Ces chiffres

sont à corréler avec ceux et celles qui consultent un po-dologue.Le port d’orthèses plantaires va croissant avec l’âge. 69,5 % de ceux qui portent des orthèses plantaires ont res-senti un soulagement de leurs douleurs.

Le chaussage

Le type de chaussage le plus fréquent est la chaussure deville (74,2 %), plus pour les femmes (79,6 %) que pour leshommes (65,2 %).Les hommes sont 27,6 % à porter habituellement des bas-kets.g 14 % des femmes portent des chaussures à talon. elles

sont les plus nombreuses à se plaindre de douleurs auniveau de l’avant-pied, du genou, des jambes et desorteils.

g Pour plus de la moitié des personnes examinées, les ca-ractéristiques de l’usure des chaussures illustrent unmauvais chaussage et ont nécessité des conseils appro-priés.

seuls 5 % des personnes examinées portaient des chaus-settes usées ou trouées.12 % des personnes examinées utilisaient ou ont utilisédes bas de contention.

echantillon d’analyse

un échantillon représentatif de 995 personnes aété constitué pour le public adulte.toutefois, les résultats doivent s’interpréter en te-nant compte du biais d’observation, à savoir un pu-blic qui se sent concerné par la santé de ses piedset participe volontairement à un examen de dépis-tage. Ce qui entraîne un sur-représentation des

femmes et des personnes de plus de 50 ans.

08 santé du pied

physiologiques les chaussettes

qu’est ce que la proprioception ?

en tant qu’être humain, la marche est notre mode de lo-comotion naturel, ce qui sous-entend de pouvoir se teniren équilibre et de se mouvoir ; nos pieds permettentd’assurer ces fonctions gestuelles. Avant toute action gestuelle, nous devons évaluernotre position, notre posture ; pour cela, nous uti-lisons notre système tactile interne, appelé aussi"système proprioceptif". Ce système permet à notrecerveau de savoir dans quelles positions notre corpsou certaines parties de notre corps se trouvent. Laproprioception permet de faciliter les mouve-ments et d’éviter des situations où nous ris-quons de nousblesser.Par rapport ausol, nos piedssont donc les pre-miers organes prédesti-nés aux efforts et auxcontraintes, qui permettent d’assurer dans de bonnesconditions l’équilibre et la propulsion du corps, notam-ment la marche.

La marche met en œuvre des processus complexes neu-rophysiologiques et anatomiques et induit un impactphysiologique sur les muscles, les articulations, les liga-ments, et le système vasculaire. il peut être donc inté-ressant dans des situations de mouvements instables,accélérés et répétés, de pouvoir disposer d’éléments op-

timisant les mouvements et les impacts physiologiques. Au plus près du pied, il faudrait donc des chaussettesdites « physiologiques » pouvant améliorer l’ équilibre,le mouvement et les impacts.

des chaussettes pour améliorer lemaintien postural et pour protéger cer-taines zones sensibles aux chocs

L’ufsP a ainsi accordé son label de recommandation auxchaussettes physiologiques mises au point par Kindy. Cesont des chaussettes techniques comportant différentstricotages renforcés pour d’une part améliorer le main-tien postural avec :

a une bande de soutien medio-sous plantaire pour sti-muler la pompe de Lejar (pompe veineuse du pied),

a un serrage renforcé au niveau de lacheville pour réduire le risque d'en-torse,a un renfort tricot au niveau du talon

d’achille pour éviter les déchirures, a un serrage gainant au niveau du mol-

let pour éviter le ballotage et soulager lemollet à l’effort,

et pour d’autre part protéger certaineszones sensibles aux chocs avec :

a un renfort tricot aux orteils, a un renfort tricot amortissant au talon, a un renfort tricot sur la zone malléolaireet chevillaire,

Ce type de chaussettes permet d’obtenir ainsiune plus grande stabilité latérale et longitudinale despieds à l’activité et de les protéger des impacts. Ces chaussettes physiologiques ont été élaborées par ail-leurs, avec des microfibres techniques favorisant la res-pirabilité du pied, et garantissant une facilité d’entretienet une bonne durabilité au fil des usages. Ce type dechaussettes basses ou hautes est particulièrement re-commandé pour la protection des pieds à l’effort (no-tamment dans les chaussures de sport, dans leschaussures de sécurité travail, et les bottes).

septième volet de notre tour d’horizon desbienfaits des chaussettes qui contribuent effi-cacement à la santé de vos pieds. après leschaussettes hypoallergéniques, les chaussettesanti-jambes lourdes, les chaussettes spéci-fiques pour diabétiques, les chaussettes pourprévenir les frottements et les ampoules, leschaussettes thermo-soft, recommandéescontre la sensation de pieds froids, les chaus-settes thermorégulantes, nous nous intéressonsaujourd’hui aux chaussettes physiologiques

ChAussettes

09 santé du pied

Cherbourg-octeville :

pieds de l’enfant

Les travaux de la société française de Médecine et deChirurgie du pied concluent à la nécessité d’une dé-marche préventive sur les pieds des enfants dès l’âge de4 ans, afin de pouvoir dépister toute pathologie et d’ap-porter, très en amont, les correctifs et traitements né-cessaires. C’est pourquoi l’ufsP a mené, avec l’accorddu Ministère de l’education Nationale, une première ex-périmentation d’examen des pieds des enfants qui s’estdéroulée dans le département de la somme (Abbeville,Amiens, Montdidier) en 2007. Cette action s’est dérou-lée dans une douzaine d’écoles maternelles, avec leconcours de 15 podologues de l’ufsP et a rencontré ungrand succès.

Les données recueillies au cours des examens ont étéanalysées et le bilan de cette première action a été réa-lisé tant par la médecine scolaire que par l’ufsP, en vuede sa généralisation. Les podologues, motivés et très im-pliqués, ont reçu un excellent accueil, tant des ensei-gnants que des parents et des enfants eux mêmes.

L’ufsP a mis en place un protocole d’examen cliniquedu pied de l’enfant, afin que toutes les visites scolaires

soient organisées de la mêmefaçon. il a été mis au pointpar un groupe de travail au-quel participait le Dr Chris-tine thémar-Noël, praticienattaché à l’hôpital robertDebré, à Paris et past-prési-dente de la société françaisede Médecine et de Chirurgiedu Pied.

Des actions de formation ontété initiées et, partout enfrance, des podologues sesont formés au diagnostic etaux soins spécifiques du piedde l’enfant. Par ailleurs,l’ufsP a créé, en son sein, un

“club Prévention”, regroupant les podologues les plusmotivés pour l’action bénévole de terrain, orientée versle dépistage et la prévention.

Depuis 6 ans, l’ufsP est ainsi sollicitée par différents or-ganismes pour intervenir en milieu scolaire, essentielle-ment en grande section de maternelle ou en premièreannée de primaire. L’ufsP délègue des podologues pourréaliser les examens et l’animation sur la santé du pieddans l’école considérée, sur la base du protocole d’exa-men clinique de l’ufsP. une information sur les conclu-sions de chaque examen est remise aux parents, vial’enfant. Les données recueillies sont centralisées parl’ufsP pour nourrir une base épidémiologique sur l’étatde la santé des pieds des enfants.

la démarche exemplaire de Cher-bourg-octeville

Cette démarche se développe certes rapidement maissans coordination, sur la seule base du volontarismelocal. Pour passer à la «vitesse supérieure», il convientde s’appuyer sur de véritables politiques de prévention,

vers un dépistage systématique des piedsdes petits enfants !

10 santé du pied

le pied de l’enfant est souvent mis à rude épreuve du fait des sols

inégaux et instables, mais aussi des conditions climatiques variées.

dehors, le pied a besoin d’être chaussé d’un soulier structuré pour

éviter les déformations et les traumatismes ... Chez l’enfant, le

chaussant revêt une importance plus grande encore que chez

l’adulte car le pied est en croissance et un mauvais choix peut avoir

des conséquences néfastes définitives qu’il conviendra de prévenir.

la chaussure ne doit pas être choisie seulement sous l’influence

d’une campagne publicitaire (dans certains cas, d’un matraquage

marketing), mais plutôt sur la conception de la tige et du chaussant.

les points essentiels concernent le contrefort et la cambrure qui

résiste à un effort de torsion.

Les illustrations légendées ci-après montrent bien tout ce dont il fauttenir compte avant l’achat. elles sont extraites du livre «Chausserl’enfant» par Jean-Jacques ficat et Alain Madec (edition 2006). © AlainMadec

telles que seules des collectivités localespeuvent les entreprendre.

tel est le sens du projet que développeactuellement Cherbourg-octeville et quiest en passe d’aboutir. La ville mène déjàune action d’envergure pour la santébucco-dentaire des enfants scolarisés,avec l’ufsBD (union française pour lasanté Bucco-Dentaire). Le parallèle estpatent s’agissant de la santé des pieds etde la posture. sachant que les enfantsconnaissent deux poussées de croissance,l’une avant 7 ans et l’autre autour de 12ans, une action de dépistage systéma-tique des enfants scolarisés à Cherbourgest «dans les cartons» et les discussionssont avancées entre Dominique rouland,déléguée de l’ufsP pour ce dossier et lesadjoints au maire chargés respective-ment de la santé et des affaires scolaires.

La mise en place de la semaine de 4 jourset demi avec la nécessité de développerdes activités péri-scolaires sur la demi-journée supplémentaire fournit le cadreidéal pour développer cette action dansle cadre d’un «semestre santé» au coursduquel plusieurs professionnels de santéinterviendraient dans les classes entre fé-vrier et avril. Pour les podologues mis-sionnés par l’ufsP, le choix reste àeffectuer en ce qui concerne les bénéfi-ciaires : élèves de dernière année de ma-ternelle ou de CP. L’examen des pieds desenfants permettrait de dispenser de pré-cieux conseils d’hygiène et de chaussage.Pour les parents qu’inquiètent des pro-blèmes de dos, de «posture», ou d’en-fants qui «marchent de travers», quidéplorent aussi mycoses ou verrues surles pieds de leurs enfants, ce dépistagesera particulièrement apprécié.

la mise en place d’un tel dispositif par

Cherbourg-octeville serait une pre-

mière nationale, qui servira sans doute

de «locomotive» à son essor sur le plan

national.

Qu’est ce qu’une chaussure enfant

de qualité doit

comporter ?

un contrefort qui recouvre le talon etaccompagne le pied en cambrure. C’estle contrefort qui forme le moule del’emboitage

@

un bout dur ferme ou une semelleau bout incurvé, ou bien la combi-naison des deux pour protéger lesorteils

A

une assise detalon incurvée.

@

Des flancs d’emboîtagelégèrement bombés. A

Des décolletés à empeignehaute qui recouvre les arti-culations avec une barrettesur le cou-de-pied.

@

11 santé du pied

pieds de l’enfant

un modèle Derby pour lespointures en dessous du28 pour faciliter l’intro-duction des pieds des pluspetits dans la chaussure.

@

un volume en épaisseur aubout de la chaussure quipermette aux orteils de serelever librement.

A

un renfort en cambrure dutalon jusqu’à 1 cm en ar-rière de la ligne des flancs,qui assure la rigidité néces-saire en cambrure.

A

une cambrure qui résiste à un ef-fort de torsion exercée par unemain en prise avec la semelle, etl’autre avec l’arrière de lachaussure (talon et emboîtage).

@

une lanière renforcée qui ne sedistendra pas à l’usage et assu-rera un serrage efficace du cou-de-pied.

A

un serrage dufil équilibrépour éviter desfrottements.

@

Des talons recou-verts pour lessandales des pluspetits.

@

Des quartiers hauts quirecouvrent les mal-léoles pour les poin-tures en dessous du 26.

@

une bande molletonnée en haut des quartiersqui évite des frottements intempestifs contrele bas de la cheville des modèles montants.une mousse épaisse placée en haut de la lan-guette qui bloque la languette sous la pressiondu serrage du cou-de-pied. une surface d’ap-pui de l’avant pied sans mousse synthétiqueposée entre la première de propreté et la pre-mière de montage pour éviter de créer un cli-mat de forte chaleur à l’intérieur de lachaussure. La chaleur ramollit la matière ther-moformée qui structure la chaussure et qui àl’usage n’offrira plus de maintien. Le pied doitêtre confiné dans un endroit sec.

@

Des semelles à lisse collantepour les plus petits afind’éviter les chutes.

A

Des emplacementsd'assemblage, des pi-qûres de peausserieet fantaisies diverses(rivets etc.) placéshors zone sensible etde fragilisation (lesarticulations, têtesmétatarsiennes et lamalléole du péroné).

@

12 santé du pied

pied du sportif

le froid

les gants, les bonnets et les lunettes

La tenue vestimentaire hivernale du coureur semblerelever de l’évidence mais elle n’est pas toujours res-pectée, ce qui entraîne bien des désagréments. D’au-tant qu’il faut s’adapter à des conditions qui peuventêtre différentes. Parmi les «trucs» de coureurs, on

note la modulation des «couches» utilisées,combinant le tee-shirt manche courte en des-sous, puis au dessus un tee-shirt manchelongue sur lequel on peut rajouter des «man-chettes» s’il fait très froid.il faut en priorité protéger ses mains avec lesgants mais pas n’importe lesquels. s’ils sont làpour ne pas avoir froid, il ne faut pas avoir tropchaud non plus, pour ne pas transpirer alorsqu’il fait froid.Le bonnet sur la tête est essentiel car sans celala déperdition de chaleur est considérable. Maiscomme pour les gants, il ne faut pas non plus sesur-protéger et ne pas trop «mouiller» le bon-net… L’idéal est de posséder plusieurs types debonnets de différentes épaisseurs, adaptés auxniveaux de température.La protection des yeux n’est pas à négliger, avecdes lunettes adaptées pour éviter les consé-quences néfastes de la neige et du froid sur la ré-tine.

les chaussettes

il faut utiliser des chaussettes de bonne qualité.elles doivent être en fibres qui gardent la chaleurmais qui permettent également de réguler la tem-pérature (voir notre dernier numéro - le 22 - etnotre article sur les chaussettes thermorégu-lantes).

les chaussures

Les chaussures si utilisées en nature doivent êtreadaptées au terrain. Cela paraît être évident mais pastoujours respecté. il faut privilégier des chaussures detype trail avec une semelle qui accroche sur terrainboueux. et s'il faut porter tout le temps des chaussuresconfortables, c'est encore plus vrai quand il fait froidet que les sols sont durs

soigner votre peau

Au niveau de la peau, dans des cas de grands froids, il

Courir en hiver :

le froid et la pluie sont d’inévitables com-pagnons pour ceux qui continuent de s’en-traîner tout l’hiver. Pourtant des

précautions simples et un comportement pré-ventif permettent de se faire plaisir sans dom-mages. revue de détails !

lutter contre le froid et la pluie

13 santé du pied

La polyarthrite rhumatoïde (Pr) est une maladie des articulations desmembres ayant pour point de départ une inflammation de la mem-brane synoviale. elle se traduit par des douleurs inflammatoires, desgonflements articulaires et un handicap fonctionnel plus ou moinsimportant. C’est la plus fréquente des maladies auto-immune, avecenviron 300 à 600 000 personnes atteintes en france et environ 2 mil-lions en europe ; touchant environ 3 femmes pour 1 homme et se dé-clarant généralement autour de la quarantaine.

La polyarthrite rhumatoïde est une maladie chronique qui évolue parpoussées successives ; à chaque poussée, et en l’absence d’un trai-tement efficace, les articulations sont enflammées et risquent de sedétruire un peu plus. il existe une grande disparité dans la sévéritéde cette maladie : certaines formes sont très évolutives et destruc-trices, d’autres le sont beaucoup moins. Dans beaucoup de cas ce-pendant, la maladie est douloureuse et peut parfois conduire auhandicap, cela ayant de lourdes conséquences sur la vie familiale,sociale et professionnelle.il existe une prédisposition génétique à cette maladie (antigène hLADr1 et hLA Dr4), bien qu’elle ne soit pas (ou peu) héréditaire. Desfacteurs environnementaux, mal connus aujourd’hui, sont majoritai-rement responsables du déclenchement de cette maladie.La maladie touche donc les articulations périphériques et plus encoreles extrémités : mains et pieds. elle s’accompagne ainsi le plus sou-vent (environ 80 % des cas) d’une atteinte des pieds. Prendre soin deses pieds est donc essentiel lorsque l’on souffre de cette maladie,notamment grâce à une hygiène et une attention quotidienne.

douleurs et déformations

des pieds dans la polyarthriterhumatoïde

pied du sportif

existe des pommades chauffantes quipermettront une pratique en toutconfort, à utiliser principalement lors dudémarrage pour aider à l'échauffementou au réveil musculaire. il faut de toutemanière toujours utiliser des crèmesanti-échauffements qui ont une valeurnutritive.il faut aussi penser à "nourrir" les onglescar l'alimentation traditionnelle étanten grande partie utilisée par les organesvitaux, les parties éloignées sont sou-vent démunies.Des huiles essentielles en synergie peu-vent être prescrites pour les ongles.

hydratation et alimentation

Le froid coupe souvent la sensation desoif et de faim. Du coup, on oublie deboire ou de s’alimenter, ce qui va contri-buer à la déshydratation de l’organismeou entraîner une hypoglycémie. Alorsmême qu’en plus de l’effort, nous avonsbesoin de consommer beaucoup plus denourriture sous forme liquide pour luttercontre le froid ! L’alimentation sportivea fait de grands progrès et on trouve ai-sément des produits adaptés au froidavec des gels plus liquides et des bois-sons plus riches et énergétiques.

la pluie

Dans ce cas, il faut rechercher deschaussettes qui sèchent vite ou qui per-mettent une bonne évacuation de l'eau.il faut aussi graisser les pieds afin de lesprotéger de l'eau qui fragilise la peau.Les chaussures qui accrochent sur lessurfaces glissantes et en matériau detype "Gore-tex" sont souvent privilégiéesafin d'évacuer l'eau au mieux sans lalaisser rentrer.il faut également penser à se masseravant la course à pied afin d'augmenterla température de la peau, des tendonset des muscles.

remerciements à eric Benguerbi

PieD à risque

14 santé du pied

Lorsque l’inflammation touche les pieds ou que l’onpressent des douleurs à la marche, il faut alors impé-rativement consulter un podologue.

Plusieurs facteurs contribuent à fragiliser les pieds despersonnes atteintes de Pr :

a au niveau cutané, on peut observer une fragilitéde la peau, due par exemple au traitement de lacortisone ; en vieillissant, ce phénomène s’accen-tue. il faut porter une attention toute particulièreaux chaussures portées afin d’éviter au maximumles frottements contre la peau.

a en cas de déformation de l’avant-pied, de mauvaisappuis peuvent entraîner une hyperkératose (ouexcès de «corne» sous le pied), ainsi que des frot-tements et des douleurs à la marche. Les déforma-tions fréquenteschez les Pr an-ciennes sontl’hallux valgus(désaxation dugros orteil), lesorteils en griffeet le pied plat. ilfaut alors envi-sager des solu-tions avec sonp o d o l o g u e ,telles que desorthèses plan-taires.

a en cas de handi-cap importantou de prothèse,il n’est parfoisplus possible deveiller à l’hy-giène des pieds,ni même de sechausser (déformations trop importantes des mainsou des pieds, impossibilité de se baisser...). il estalors nécessaire de faire appel au podologue ou àune personne de l’entourage.

que peut faire le podologue ?

Le rôle du podologue est d’abord important en ce qu’ilpeut déceler une Pr débutante par une atteinte des

pieds et par les symptômes décrits par le patient. ilorientera dans ce cas celui-ci vers d’autres spécialistespour compléter ses traitements locaux.

Après un examen clinique, et particulièrement quandle pied rhumatoïde présente des modifications struc-turales importantes, entraînant des modifications dansles répartitions de charge, il propose des soins de pédicurie :

a soins d’hygiène pour ceux qui ne peuvent le réali-ser eux-mêmes ;

a traitement de l’hyperkératose qui permet de sup-primer les durillons et/ou les cors qui rendent lamarche difficile et/ou douloureuse.

Le podologue peut égale-ment proposer des or-thèses plantairespermettant de pallier lesdéformations du pied etde recréer les capitonsplantaires, d’améliorer lamarche et la stabilité etde diminuer les douleurs.Le podologue peut aussiproposer des orthoplas-ties, qui sont des appa-reillages d’orteils, visantà traiter les déformationset leurs conséquences.elles sont réalisées en si-licone et moulées sur lepied du patient.

il peut aussi confection-ner des attèles de posturedurant les phases de pous-sée inflammatoire.

Comme chaque année, l’ufsP était pré-sente au salon de la polyarthrite dont la la13ème édition s’est tenue les 11 et 12 oc-tobre 2013, à l’espace Charenton, à Paris12ème.

15 santé du pied