samedi 15 et dimanche 16 octobre | samedi 15 et dimanche
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Samedi 15 et dimanche 16 octobre
Week-end Schubert/Korngold
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Week-end Schubert/Korngold
À presque un siècle d’intervalle, Vienne accueillit en son sein deux jeunes compositeurs particulièrement prometteurs. En 1808, c’est Franz Schubert, tout juste admis dans le chœur de la ville, qui arrive pour étudier au Konvikt, établissement renommé ; au début du XXe siècle, c’est Korngold qui devient, sur la recommandation de Mahler, l’élève d’Alexander von Zemlinsky. L’un comme l’autre ont dix ans environ – ils sont tous deux nés en 97 : 1797 pour Schubert, 1897 pour Korngold.
Ces apparentes similitudes cachent cependant deux parcours tout à fait différents. Schubert rencontra en effet durant sa vie un succès limité, faisant profiter de sa musique le cercle relativement restreint des happy few qui gravitaient autour de lui. À sa mort, en 1828, une très grande partie de son œuvre restait à éditer et à découvrir ; compositeurs (Schumann et Brahms, notamment) et musicologues se passèrent le flambeau tout au long du XIXe siècle, aboutissant finalement pour le centenaire de sa naissance à une première édition de l’œuvre complète. Les travaux d’Otto Erich Deutsch et les intégrales au disque (telle celle de Dietrich Fischer-Dieskau pour les lieder) continuèrent au XXe siècle de faire découvrir des contrées méconnues ou ignorées. Korngold, lui, connut les pleins feux du succès dès son plus jeune âge – il faut dire que, contrairement à Schubert le fils d’instituteur, il naquit plus ou moins dans le milieu de la musique classique : son père était un éminent critique, connu notamment pour sa prise de position des premières heures en faveur de Mahler. Lorsque l’enfant de dix ans joua à ce dernier une cantate de sa composition, le musicien fut suffisamment impressionné pour utiliser le terme de « génie ». Le successeur de Mahler à la tête de l’Opéra de Vienne, Felix Weingartner, était d’ailleurs du même avis, puisqu’il fit jouer en 1910 Der Schneemann, ballet que Korngold avait composé à l’âge de onze ans. Dès lors les triomphes se succédèrent ; et si, en regard d’un Schönberg par exemple, Korngold finit par faire figure de passéiste, il continua à obtenir la faveur du public par son activité de compositeur de musiques de films à Hollywood dès la fin des années 1930. Une période d’oubli, après sa mort en 1957, affecta ses œuvres ; il jouit depuis la fin des années 1990 d’un regain d’intérêt, même si sa popularité actuelle n’a bien sûr rien à voir avec celle, immense, de Schubert. Les Français ont ainsi attendu 2009 pour découvrir sur scène l’une de ses plus grandes partitions, l’opéra Die tote Stadt, créé en 1920.
Voici donc l’occasion d’entendre en concert des œuvres très rares, qui viennent répondre à des partitions dont nous sommes considérablement plus familiers, tels les quintettes ou le Trio op. 100 de Schubert. Par-delà toutes leurs différences, les deux compositeurs partageaient un semblable amour des petites formations : l’un comme l’autre n’ont jamais cessé d’y revenir, se constituant petit à petit un corpus non négligeable. Pour Schubert, ce sont entre autres deux grands trios, deux quintettes, un octuor et un grand nombre de quatuors à cordes, dont plusieurs chefs-d’œuvre. Pour Korngold, outre les pièces interprétées durant ce week-end, un trio, un sextuor, trois quatuors. Jamais la composition de pièces de grandes dimensions (symphonies pour Schubert, opéras, pièces symphoniques et musiques de films pour Korngold) ne les empêcha de creuser ce sillon aimé de la musique de chambre. Il fut au contraire pour chacun des deux compositeurs une réponse nécessaire au monde symphonique, un moyen de se retrouver soi-même dans des œuvres plus intimes : il y a là de quoi se réjouir.
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Samedi 15 octobre – 16h
Franz SchubertMouvement de trio pour piano et cordes « Notturno » D. 897
erich KorngoldSonate pour violon et piano op. 6
entracte
Franz SchubertTrio pour piano et cordes n° 2 D. 929
Renaud Capuçon, violonGautier Capuçon, violoncelleJérôme Ducros, pianoFrank Braley, piano
Coproduction Céleste Productions - Les Grands Solistes, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 17h50.
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Franz Schubert (1797-1828)Mouvement de trio pour piano et cordes en mi bémol majeur « Notturno » D. 897 op. 148
Composition : date incertaine.
Publication : 1845, Diabelli, Vienne.
Durée : environ 9 minutes.
En 1845 – plus de quinze ans après la mort de Schubert – parut chez Diabelli à Vienne une partition écrite pour piano, violon et violoncelle auquel l’éditeur attribua le numéro d’opus posthume 148 et le surnom quelque peu commercial de « nocturne ». Les conditions d’écriture de celle-ci restent inconnues : certains en font remonter la composition à 1825 ou 1826, à la suite d’un séjour à Gmunden avec le baryton Johann Michael Vogl ; d’autres considèrent qu’il aurait pu être écrit pour un concert en trio prévu en janvier 1827 et finalement donné en duo (pour lequel Schubert composa la Fantaisie pour piano et violon en do majeur). Une hypothèse plus plausible consiste peut-être à voir en cette pièce isolée une esquisse contemporaine du Trio op. 99, comme le suggèrent le jeu des tonalités(mi bémol et mi majeur), que l’on retrouve à l’identique dans l’Andante de ce dernier, et le profil du thème initial, proche du premier mouvement du Trio.
Deux éléments thématiques se partagent la vedette. Le premier, en mi bémol majeur, déroule un thème détendu de cordes en tierces sur les accords alanguis d’un piano qui se prend pour une harpe. Deux variations de couleur instrumentale mènent à l’éclat du mi majeur, sorte de ton napolitain par enharmonie ; les notes pointées donnent à ce passage tout son caractère. Chacune des deux parties se voit par la suite récapitulée dans des tonalités et dispositions différentes, avant la dernière reprise du thème initial, qui joue le rôle d’une très douce coda. Notons que les deux instruments à cordes sont traités de façon très fondue, sans indépendance aucune : une écriture bien peu familière du Schubert de la maturité.
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erich Wolfgang Korngold (1897-1957)Sonate pour violon et piano en ré majeur op. 6
Ben moderato, ma con passione
Scherzo. Allegro molto (con fuoco) – Trio. Moderato cantabile – Scherzo
Adagio. Mit tiefer Empfindung
Finale. Allegretto quasi andante (con grazia)
Composition : 1913.
Dédicace : à Artur Schnabel et Karl Flesch.
Création : le 21 octobre 1913, à Berlin, par les dédicataires de l’œuvre.
Publication : 1913, Schott, Mayence.
Durée : environ 33 minutes.
Contrairement aux pièces de Schubert jouées cet après-midi, la Sonate pour violon et piano de Korngold est une œuvre de jeunesse. Le compositeur, que l’on surnomme le « nouveau Mozart » (il partage d’ailleurs un prénom avec cet autre enfant prodige), n’a en effet que seize ans. Mais il a déjà attiré l’attention de tout ce que le monde musical, notamment viennois, compte de musiciens de premier plan et de distingués critiques. Il vient ainsi de donner le jour à la Sinfonietta op. 5, avec laquelle il éveille chez Richard Strauss, alors au faîte de sa gloire, un sentiment de profond respect mêlé d’étonnement. Voici l’aîné qui loue avec enthousiasme « une fermeté de style, un sens souverain de la forme, une expression toute personnelle et un discours harmonique » dont n’auraient pas à pâlir les plus grands compositeurs vivants. De ces qualités, la Sonate donne une nouvelle illustration ; son cadre instrumental réduit (par rapport à la Sinfonietta, écrite pour grand orchestre) ne signifie en rien qu’elle est une œuvre légère ou facile.
Pensée pour le grand pianiste Artur Schnabel – qui joua comme on le sait un rôle de premier plan dans la défense de la musique pour piano de Schubert, jusqu’alors quasiment ignorée –, cette Sonate aux amples proportions est nourrie de mélodies aux rythmiques complexes et de contrepoints touffus. Le mouvement initial en témoigne dès les premières minutes. Adoptant la dorénavant plus que traditionnelle forme sonate, il laisse s’épanouir un langage profondément expressionniste où les capacités techniques et musicales de chacun des instrumentistes sont exploitées à plein. Prêtez bien l’oreille au premier thème : son contour mélodique (élan vers l’aigu animé d’un rythme noire-croche-noire) nourrira de nombreux passages de la Sonate – à commencer par la fin de l’exposition de ce Ben moderato.
Les tendances à l’inquiétude dont faisait preuve le développement central se voient confirmées dans le Scherzo qui suit, avec son thème brusque (variation rythmique de la cellule thématique originelle présentée par le premier mouvement) et ses groupes fusées. L’on croirait parfois y entendre un Chostakovitch, avec ses sonorités d’eau-forte ; des passages incroyablement modernes (un misterioso en hémioles d’accords de piano) cohabitent avec une écriture beaucoup plus traditionnelle, notamment dans le trio, où l’on pourrait presque penser à Fauré cette fois.
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SAMEDI 15 OCTOBRE | 16H
L’Adagio suivant revient à une tonalité très élargie en retravaillant le matériau thématique du premier mouvement dans un contexte particulièrement chargé harmoniquement ; l’atmosphère s’adoucit progressivement.
Pour finir, l’Allegretto prend des airs plus simples ; essentiellement léger, il ne comporte qu’une zone de turbulences en son centre, avant une fugue aux contours nets. Les textures peu à peu étoffées débouchent finalement sur le thème principal, bientôt varié ; et l’œuvre s’achève dans le calme.
Franz SchubertTrio pour piano et cordes n° 2 en mi bémol majeur D. 929 op. 100
Allegro
Andante con moto
Scherzando
Allegro moderato
Composition : novembre 1827.
Création : au plus tard le 26 mars 1828.
Publication : automne 1828, Probst, Leipzig.
Durée : environ 43 minutes.
Schubert vint au trio de façon assez tardive : si l’on excepte le mouvement solitaire qui prit le nom de Sonatensatz D. 28, composé à l’été 1812, on ne trouve pas chez lui d’œuvre pour piano, violon et violoncelle avant les dernières années de sa vie – alors qu’il avait déjà derrière lui la quasi-totalité de ses symphonies et quatorze quatuors à cordes. Outre le « Notturno » précédemment évoqué, il n’écrivit que deux pièces pour cet effectif : le Trio en si bémol majeur op. 99 et le Trio en mi bémol majeur op. 100. Par ces deux œuvres conjointes, Schubert se plaçait dans la lignée de Mozart, qui composa le premier trio avec piano « moderne » en 1786, et de Beethoven, qui illustra le genre avec génie (Haydn étant resté tributaire de l’ancienne conception du trio, positionnant les cordes très en retrait, dans les quarante-cinq pièces qu’il consacra à l’effectif). Schumann plaçait d’ailleurs ce Trio op. 100 sur le même pied que ceux de Beethoven en si bémol et en ré ; il lui consacra un long article enthousiaste dans la Neue Zeitschrift für Musik en 1835.
On ne peut qu’adhérer à son point de vue en écoutant cette œuvre aussi inspirée qu’épanouie. Ainsi l’Allegro initial, en mi bémol majeur, fait preuve d’une inspiration jaillissante tant dans le contour de ses thèmes (le premier ouvert sur un puissant unisson et bien vite animé en petits éclats mélodiques passant d’un instrument à l’autre, le deuxième, en si mineur, fait de notes piquées dont Brigitte Massin souligne « l’inquiétude et l’angoisse » diffuses, le troisième issu du premier) que dans son écriture instrumentale, où l’on retrouve notamment le piano des grands recueils. Anachroniquement popularisé
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par Stanley Kubrick dans son Barry Lyndon, l’Andante con moto suivant est un diamant noir. Scansion funèbre du piano, en une marche immobile qui évoque la figure du Wanderer, ce voyageur qui n’est nulle part chez lui, centrale chez Schubert ; thème superbe de déploration contenue, d’abord fredonné par le violoncelle puis repris au piano ; équilibre de la forme, avec juste ce qu’il faut de passages plus lumineux ou impétueux pour souligner la déréliction profonde du morceau. Le Scherzo, avec son traditionnel trio enchâssé, cherche à corriger cette impression ; mais çà et là surgissent des inflexions plus sombres, tels des bancs de brouillard. Le finale résout in extremis les tensions dans une construction formelle très libre, qui intègre notamment le thème du mouvement lent sur un nouvel accompagnement pianistique. À l’écoute de ces majestueux quatre mouvements, l’on se prend à regretter que le prolifique Schubert, mort l’année suivante, n’ait pas eu le temps d’explorer plus avant le genre…
Angèle Leroy
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Samedi 15 octobre – 20h
erich KorngoldCinq Lieder op. 38Suite pour deux violons, violoncelle et piano main gauche op. 23
entracte
Franz SchubertLieder : Ganymed – Die Forelle – Gretchen am Spinnrade – An Silvia – ErlkönigQuintette pour piano et cordes « La Truite » D. 667
Renaud Capuçon, violonAlina Ibragimova, violonGérard Caussé, altoGautier Capuçon, violoncelleFrank Braley, pianoJérôme Ducros, pianoAlois Posch, contrebasseAngelika Kirchschlager, mezzo-soprano
Coproduction Céleste Productions - Les Grands Solistes, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 22h.
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erich Wolfgang Korngold (1897-1957)Fünf Lieder [Cinq Lieder] op. 38
Glückwunsch [Vœux de bonheur]
Der Kranke [Le malade]
Alt-spanisch [Ancienne chanson espagnole]
Old Englisch [Ancienne chanson anglaise]
My Mistress’ Eyes [Les yeux de ma maîtresse]
Composition : 1948.
Création : le 19 février 1950, à Vienne, par Rosette Anday au chant et le compositeur au piano.
Durée : environ 7 minutes.
Composés aux États-Unis et créés à Vienne, les Fünf Lieder op. 38 constituent à bien des égards un symbole du double parcours de compositeur de Korngold. Ils sont en effet dépositaires de la conception germanique du lied, où Korngold est un héritier lointain de Schubert et après lui de Schumann, Brahms ou Mahler ; les deux premiers lieder du recueil recourent d’ailleurs à des poètes que n’avaient pas dédaignés les prédécesseurs du compositeur : Der Kranke est d’Eichendorff, Glückwunsch de Richard Dehmel, un écrivain aimé de Strauss, Reger ou Webern. Pour autant, ces cinq morceaux intègrent également l’expérience américaine. Tous – sauf le dernier, d’après Shakespeare – sont en effet issus de musiques de films composées pour Hollywood dans les années précédentes : Juarez et The Private Lives of Elizabeth and Essex, qui datent tous deux de 1939, inspirent Der Kranke et Old Englisch (sur un texte anonyme) ; Alt-spanisch emprunte, via le film The Sea Hawk (1940), son matériau à un lied inédit de 1911, Das Mädchen ; Glückwunsch reprend le motif principal du film Devotion (1943).
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SAMEDI 15 OCTOBRE | 20H
Suite pour deux violons, violoncelle et piano main gauche op. 23
Prélude et fugue
Valse
Groteske
Lied
Rondo-finale
Composition : 1930. Création : le 21 octobre 1930, à Vienne, par Paul Wittgenstein et les membres du Quatuor Rosé.
Publication : 1930, Schott, Mayence. Durée : environ 37 minutes.
En 1923, Korngold s’était vu passer commande d’un Concerto pour la main gauche par Paul Wittgenstein. Ce dernier avait en effet perdu son bras droit durant la Première Guerre mondiale ; désireux de poursuivre sa carrière, il sollicita plusieurs compositeurs afin de se constituer un répertoire. Ravel, avec son plus que fameux Concerto, mais aussi Britten, Hindemith, Prokofiev ou Strauss se prêtèrent au jeu. Korngold, qui malgré ses vingt-six ans comptait parmi les personnalités musicales de tout premier plan en terres germaniques, fut l’un des premiers que le pianiste approcha ; et ce dernier fut tellement enthousiasmé de l’œuvre produite (ce qui n’était pas toujours le cas) qu’il lui demanda quelques années plus tard une œuvre de musique de chambre. Ce sera la Suite pour deux violons, violoncelle et piano main gauche, aussi séduisante qu’inhabituelle.
C’est au pianiste seul que revient l’honneur d’ouvrir cette Suite moderne, collection de pièces de caractère qui ne dédaigne pas de tirer sa révérence aux préludes et fugues baroques. D’allure improvisée, son Prélude se développe par variation et expansion, à la manière d’une cadence de concerto ; il en a d’ailleurs également l’allure fière. Une courte intervention des cordes mène à la Fugue, dont le thème, très chromatique et hérissé de dissonances, est donné par le violoncelle dans l’extrême grave de sa tessiture. La fin du mouvement rapproche les deux éléments : prélude au piano, thème de la fugue en réponse aux cordes. La Valse viennoise suivante est toute d’hésitation, et ses sonorités blanches sont bien plus acides qu’enveloppantes ; de temps en temps, quelques touches caressantes viennent rendre ce souvenir plus mélancolique encore : on y entend l’écho d’un autre temps, définitivement révolu. Le Groteske est une sorte de danse paysanne brusque à la Bartók, répétitive, parfois presque bégayante avec ses mouvements perpétuels à différentes vitesses superposées ; bourdon de quintes à vide au piano, pizzicati de cordes dans une nuance fortissimo ou attaques avec le bois de l’archet pour plus de rapidité, harmoniques naturels sont quelques-uns des procédés qui attirent l’oreille au fil de la partition. Le Trio qui forme le centre de ce mouvement convoque quant à lui un langage profondément postromantique, au lyrisme presque déchirant. Le Lied du quatrième mouvement réutilise – comme chez Schubert dans son Quintette « La Truite », – le thème d’une pièce pour chant et piano composée à la même époque et publiée dans les Drei Lieder op. 22. Sa sensualité caressante et crépusculaire débouche bientôt sur un rondo joyeux dont le thème, noté semplice, est donné par le violoncelle. Au fil des différentes transformations, et en passant par une reprise du thème du Groteske, l’enthousiasme va crescendo jusqu’à l’accelerando final.
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Franz Schubert (1797-1828)Ganymed [Ganymède] D. 544Composition : mars 1817.
Die Forelle [La Truite] D. 550Composition : fin 1816-juillet 1817.
Gretchen am Spinnrade [Marguerite au rouet] D. 118Composition : 1814.
An Silvia [À Sylvia] D. 891Composition : juillet 1826.
Erlkönig [Le Roi des aulnes] D. 328Composition : 1818.
Durée : environ 14 minutes.
Il est d’usage de considérer – en toute logique – les lieder comme faisant partie de la musique vocale ; mais ils ont aussi beaucoup à voir avec la musique de chambre. Chez Schubert, ils s’épanouissent dans le même cadre intime et amical ; à l’opposé des pièces pour orchestre, ils signent la réunion de deux (ou quelques) musiciens, investis dans une relation directe, sans le truchement d’un quelconque chef. Petits par leur durée et leurs proportions, ils sont souvent bien grands par leur inspiration : les cinq pièces interprétées ce soir devraient suffire à en donner la preuve. L’apparente simplicité d’An Silvia (elle aussi sur un texte de Shakespeare) ou de Die Forelle répond à la tension de Gretchen am Spinnrade, chef-d’œuvre de prime jeunesse (Schubert n’a que dix-sept ans), et de la mortelle chevauchée d’Erlkönig. Ganymed, quant à lui, oscille entre la douceur et le ravissement, dans une construction par paliers d’une très belle efficacité.
Quintette pour piano et cordes en la majeur « La Truite » D. 667 op. 114
Allegro vivace
Andante
Scherzo. Presto
Thème et variations. Andantino
Finale. Allegro giusto
Composition : 1819.
Pas de création publique du vivant du compositeur. Création privée probable fin 1819.
Publication : 1829, Czerny, Vienne.
Durée : environ 40 minutes.
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SAMEDI 15 OCTOBRE | 20H
La composition du Quintette « La Truite » est commencée lors d’un séjour estival dans la petite ville autrichienne de Steyr, où Schubert fit la connaissance de Sylvester Paumgartner, riche propriétaire minier et distingué violoncelliste. Celui-ci, enthousiasmé par les talents de compositeur de Schubert – qu’il avait entendu accompagner le célèbre baryton Johann Vogl dans ses propres lieder – lui commanda une œuvre de musique de chambre ; le lied Die Forelle, qu’affectionnait particulièrement l’instrumentiste, y trouva sa place comme thème des variations du quatrième mouvement, ce qui valut au quintette son surnom « La Truite ». Le rôle de Paumgartner dans la genèse de cette œuvre explique aussi sans doute le choix d’un effectif tout à fait particulier : Schubert ne joint pas en effet au pianiste les ressources d’un quatuor à cordes traditionnel (une formationà cinq dont nous sommes familiers mais qui se développera surtout à partir de l’exemple schumannien), mais d’un ensemble composé d’un violon, un alto, un violoncelle et une contrebasse. Ce faisant, il déplace le centre de gravité de son quatuor, ce qui lui permet de libérer le violoncelle de son rôle de basse harmonique : la contrebasse assumant désormais cette charge, voici notre violoncelliste libre de chanter comme il l’entend.
Œuvre lumineuse, le Quintette partage avec le lied qui nourrit son quatrième mouvement un visage souriant ; et il choisit de transformer la tonalité de ré bémol de celui-ci en une tonalité « à dièses » : ré majeur. Le premier mouvement, quant à lui, utilise (conformément à la tradition) le ton voisin de la majeur, « tonalité claire du bonheur et de la bonne humeur » (Brigitte Massin) : le geste phatique des cinq instrumentistes sur lequel s’ouvre le Quintette l’affirme sans ambages. Un temps d’allure suspendue, le premier thème s’enhardit bientôt sur un moteur de croches puis de triolets ; le second thème, qui rappelle la contemporaine Sonate pour piano en la majeur, est donné par un piano sautillant sur basses d’Alberti et confirme l’alacrité ambiante. Le développement nuancera cette atmosphère avec des présentations mélodiques plus mystérieuses et une gestion du temps plus étale, une caractéristique profondément schubertienne. Fondu, le second mouvement organise son discours en deux pans symétriques, dessinant un cheminement tonal assez particulier : fa majeur, fa dièse mineur, sol majeur, puis la bémol majeur, la mineur et enfin fa majeur à nouveau. Centre des cinq mouvements de la partition, le Scherzo est une danse énergique faite de notes rapides, d’accents sur le temps fort, de jeux de questions-réponses. Un Andantino vient répondre à l’Andante qui précédait ce morceau vif et léger : c’est le fameux thème et variations sur le lied composé en 1817. Il évite l’assombrissement qui correspondait à la troisième strophe du poème dans la version originale ; au contraire, tous les instruments tour à tour rivalisent de fraîcheur et de bonhomie, le violoncelle (à tout seigneur tout honneur) se voyant réserver la mélodie de la dernière variation. Le Finale complète la symétrie architecturale en revenant à un tempo soutenu et au caractère de la danse ; ses allures parfois paysannes, un peu rudes, ne l’empêchent pas de charmer l’auditeur.
Angèle Leroy
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erich Korngold
Cinq Lieder op. 38
1. Glückwunsch
Ich wünsche dir Glück.
Ich bring’ dir die Sonne in meinem Blick.
Ich fühle dein Herz in meiner Brust;
Es wünscht dir mehr als eitel Lust.
Es fühlt und wünscht: die Sonne scheint,
Auch wenn dein Blick zu brechen meint.
Es wünscht dir Blicke so sehnsuchtslos,
Als trügest du die Welt im Schoß.
Es wünscht dir Blicke so voll Begehren,
Als sei die Erde neu zu gebären.
Es wünscht dir Blicke voll der Kraft,
Die aus Winter sich Frühling schafft.
Und täglich leuchte durch dein Haus
Aller Liebe Blumenstrauß!
Richard Dehmel
2. Der Kranke
Soll ich dich denn nun verlassen,
Erde, heit’res Vaterhaus?
Herzlich Lieben, mutig Hassen,
Ist denn alles, alles aus?
Vor dem Fenster durch die Linden
Spielt es wie ein linder Gruß.
Lüfte, wollt ihr mir verkünden,
Daß ich bald hinunter muß?
Liebe ferne blaue Hügel,
Stiller Fluß im Talesgrün,
Ach, wie oft wünscht ich mir Flügel,
Über euch hinweg zu zieh’n!
Da sich jetzt die Flügel dehnen,
Schaur’ ich in mich selbst zurück
Und ein unbeschreiblich Sehnen
Zieht mich zu der Welt zurück.
Josef Karl Benedikt von Eichendorff
Félicitations
Je vous souhaite du bonheur.
Je vous apporte le soleil dans mon regard.
Je sens votre cœur battre dans ma poitrine ;
Il vous souhaite plus que le simple plaisir.
Il ressent et espère : que le soleil brille,
Même quand vos yeux pensent à se fermer dans la mort.
Il souhaite que vos yeux soient libres de toute nostalgie,
Comme si vous transportiez le monde en votre sein.
Il souhaite que vos yeux soient pleins de désir,
Comme si la terre était sur le point de naître à nouveau.
Il souhaite que vos yeux soient pleins de la force
Qui crée le printemps à partir de l’hiver.
Et puisse votre maison être éclairée chaque jour
Par le rayonnement du bouquet de l’amour !
Le Malade
Dois-je te quitter maintenant,
Terre, heureuse maison familiale ?
L’amour par le cœur, la haine par l’esprit,
Est-ce que tout cela est fini ?
Par la fenêtre, à travers les tilleuls,
Résonne comme un doux salut.
Airs, voulez-vous m’annoncer
Que je dois bientôt descendre ?
Chères lointaines collines bleues,
Calme rivière dans le vert de la vallée,
Ô, si souvent j’ai souhaité avoir des ailes
Pour voler au-dessus de vous !
Maintenant que les ailes s’étendent
Je tremble en me retournant sur moi-même
Et un désir indescriptible
Me ramène à la terre.
Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page.
SAMEDI 15 OCTOBRE | 20H
Ancien Espagnol
Une jeune fille se tient à sa fenêtre,
Le regard errant au loin.
Avec des joues pâles et le cœur lourd,
Elle chante son bonheur disparu :
« Mon amour ne revient pas ! »
Le soir tombe doucement,
Une étoile aspire à la nuit.
Et dans le vent s’élève doucement
La timide musique des rêves.
Comme un écho résonne le chant :
« Mon amour ne revient pas ! »
Ancien Anglais
Écoutez, vous autres galants ! Je vais taquiner vos oreilles
En chantant Lord Essex dans la bataille de Cadix !
Comment il a saboté ces Espagnols et provoqué leur fiel,
Pour la gloire de l’Angleterre et d’Elizabeth, notre reine !
Nous avons encerclé le port, mes garçons, les canons
hurlent,
La mer est pleine de cadavres et l’Espagne n’est plus !
Ils flottaient sur la mer, les garçons, les gras comme
les maigres,
Pour la gloire de l’Angleterre et d’Elizabeth, notre reine !
3. Alt-Spanisch
Steht ein Mädchen an dem Fenster,
In die Ferne schweift ihr Blick.
Blaß die Wangen, schwer ihr Herze,
Singt sie von entschwundnem Glück:
„Mein Lieb kehrt nicht zurück!“
Der Abend dämmert sacht,
Ein Stern ersehnt die Nacht.
Und im Winde klinget leise
Eine bange Traummusik.
Wie ein Echo tönt die Weise:
„Mein Lieb kehrt nicht zurück!“
Howard Koch
4. Old English
Now hark, all you gallants! Your ears I would tease
With a song of Lord Essex in the fight at Cadiz!
How he scuppered them Spaniards and hacked out
their spleen,
For the glory of England and Elizabeth, our queen!
We’ve rounded the port, boys, the cannons they roar,
The sea’s full of corpses and Spain is no more!
They bobbed on the tide, boys, the fat and the lean,
For the glory of England and Elizabeth, our queen!
Anonyme
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Les Yeux de ma maîtresse
Les yeux de ma maîtresse n’ont rien de l’éclat du soleil.
Le corail est beaucoup plus rouge que le rouge de ses lèvres ;
Si la neige est blanche, certes sa gorge est brune.
S’il faut pour cheveux des fils d’or, des fils noirs poussent
sur sa tête.
J’ai vu des roses de Damas, rouges et blanches,
Mais je n’ai pas vu sur ses joues de roses pareilles :
Et certains parfums ont plus de charme que l’haleine
Qui s’exhale de ma maîtresse.
J’aime à l’entendre parler, et pourtant je sais bien
Que la musique est beaucoup plus harmonieuse.
J’accorde que je n’ai jamais vu marcher une déesse :
Ma maîtresse, en se promenant, reste pied à terre.
Et cependant, par le ciel ! Je trouve ma bien-aimée
aussi gracieuse
Que toutes les donzelles calomniées par une fausse
comparaison.
5. My Mistress’ Eyes
My mistress’ eyes are nothing like the sun;
Coral is far more red, than her lips red;
If snow be white, why then her breasts are dun;
If hairs be wires, black wires grow on her head.
I have seen roses damask’d, red and white,
But no such roses see I in her cheeks;
And in some perfumes is there more delight
Than in the breath that from my mistress reeks.
I love to hear her speak, yet well I know
That music hath a far more pleasing sound;
I grant I never saw a goddess go, –
My mistress, when she walks, treads on the ground:
And yet, by heaven, I think my love as rare
As any she belied with false compare.
William Shakespeare
Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page.
SAMEDI 15 OCTOBRE | 20H
Ganymède
Comme dans la lumière matinale
Tu resplendis autour de moi,
Bien-aimé printemps !
Avec quelle précieuse félicité, mille fois,
À mon cœur se presse
La chaleur éternelle des sentiments sacrés
Et de l’infinie beauté !
Comme je voudrais te serrer
Dans ces bras!
Ah, en ton sein
Je m’étends et me languis,
Et tes fleurs, ton herbe,
Se pressent sur mon cœur.
Tu apaises l’incandescente
Soif de ma poitrine,
Douce brise matinale !
Le chant pur du rossignol m’appelle
Affectueusement de la vallée brumeuse.
Je viens, je viens!
Mais où ? Où donc ?
En haut, en haut je voudrais tant !
Les nuages planent
En bas, les nuages
S’inclinent vers mon ardent amour.
Vers moi ! Vers moi !
Dans ton giron,
Plus haut !
Enlaçant, enlacé !
Plus haut en ton sein,
Père, universel amour !
Franz SchubertLieder
Ganymed
Wie im Morgenglanze
Du rings mich anglühst,
Frühling, Geliebter!
Mit tausendfacher Liebeswonne
Sich an mein Herze drängt
Deiner ewigen Wärme Heilig Gefühl,
Unendliche Schöne!
Daß ich dich fassen möcht’
In diesen Arm!
Ach, an deinem Busen
Lieg’ ich, und schmachte,
Und deine Blumen, dein Gras
Drängen sich an mein Herz.
Du kühlst den brennenden
Durst meines Busens,
Lieblicher Morgenwind!
Ruft drein die Nachtigall
Liebend nach mir aus dem Nebeltal.
Ich komm’, ich komme!
Ach, wohin, wohin?
Hinauf! strebt’s hinauf.
Es schweben die Wolken
Abwärts, die Wolken
Neigen sich der sehnenden Liebe.
Mir! Mir!
In eurem Schosse
Aufwärts!
Umfangend umfangen!
Aufwärts an deinen Busen,
Alliebender Vater!
Johann Wolfgang von Goethe
1818
La Truite
Dans l’eau claire d’un ruisseau,
Capricieuse et enjouée,
Une truite en toute hâte
Comme une flèche filait.
Je me trouvais sur la rive
Et me plaisais à contempler
La baignade du poisson
Dans l’eau claire du ruisseau.
Un pêcheur avec sa ligne
Se tenait au bord de l’eau.
Avec sang-froid il regardait
Le poisson virevolter.
Tant que l’eau pure, me dis-je,
Ne sera pas troublée,
Il ne pourra avec sa ligne
Capturer ce petit poisson.
Mais le voleur finit par trouver
Le temps long. Il se met, perfide,
À troubler la surface de l’eau.
Et, avant que je ne m’en aperçoive,
Le bout de sa ligne tressaille.
La truite bondit, elle se débat,
Et mon sang s’échauffe
À la vue du poisson pris au piège.
Die Forelle
In einem Bächlein helle,
Da schoß in froher Eil
Die launische Forelle
Vorüber wie ein Pfeil.
Ich stand an dem Gestade
Und sah in süßer Ruh
Des muntern Fischleins Bade
Im klaren Bächlein zu.
Ein Fischer mit der Rute
Wohl an dem Ufer stand,
Und sah’s mit kaltem Blute,
Wie sich das Fischlein wand.
So lang dem Wasser Helle,
So dacht ich, nicht gebricht,
So fängt er die Forelle
Mit seiner Angel nicht.
Doch endlich ward dem Diebe
Die Zeit zu lang. Er macht
Das Bächlein tückisch trübe,
Und eh ich es gedacht,
So zuckte seine Rute,
Das Fischlein zappelt dran,
Und ich mit regem Blute
Sah die Betrogene an.
Christian Friedrich Daniel Schubart
Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page.
SAMEDI 15 OCTOBRE | 20H
Marguerite au rouet
Ma paix s’en est allée,
Mon cœur est lourd,
Jamais ne la retrouverai,
Ô non jamais !
Où il n’est pas,
Là est ma tombe,
Le monde entier
M’est étranger.
Ma pauvre tête
N’a plus de raison,
Mon pauvre esprit
Est en charpie.
C’est lui, et lui seul,
Que mes yeux cherchent,
C’est pour lui, et lui seul,
Qu’il me faut sortir.
Son port altier,
Sa belle allure,
Le sourire de ses lèvres,
Le pouvoir de ses yeux,
Le flot magique
De ses paroles,
La pression de ses mains,
Ah, ses baisers !
Mon sein se gonfle
À sa pensée,
Que ne puis-je l’enlacer,
Le retenir,
Et l’embrasser
Tout à ma guise,
Dussé-je mourir
De ses baisers !
Gretchen Am Spinnrade
Meine Ruh’ ist hin,
Mein Herz ist schwer,
Ich finde sie nimmer
Und nimmermehr.
Wo ich ihn nicht hab
Ist mir das Grab,
Die ganze Welt
Ist mir vergällt.
Mein armer Kopf
Ist mir verrückt,
Mein armer Sinn
Ist mir zerstückt.
Nach ihm nur schau ich
Zum Fenster hinaus,
Nach ihm nur geh ich
Aus dem Haus.
Sein hoher Gang,
Sein’ edle Gestalt,
Seine Mundes Lächeln,
Seiner Augen Gewalt,
Und seiner Rede
Zauberfluß,
Sein Händedruck,
Und ach, sein Kuß!
Mein Busen drängt sich
Nach ihm hin.
Ach dürft ich fassen
Und halten ihn,
Und küssen ihn,
So wie ich wollt,
An seinen Küssen
Vergehen sollt!
Johann Wolfgang von Goethe
2020
À Silvia
Qui est cette Silvia, dites-moi,
Que la nature entière vante ?
Je la vois s’approcher, belle et tendre ;
Signe de la faveur céleste,
Tout et tous lui sont assujettis.
Est-elle aussi bonne que belle ?
Charmants sont ses doux traits d’enfant :
Amour vers ses beaux yeux se hâte,
Trouve remède à son aveuglement
Et s’attarde en un doux repos.
Que nos chants rendent donc honneur
À Silvia, à la gracieuse Silvia ;
Elle surpasse en attrait
Tout ce que peut offrir cette terre :
Couronnons-la de mélodieux accents !
Le Roi des Aulnes
Qui donc chevauche si tard dans la nuit et le vent ?
C’est le père qui chevauche, avec lui son enfant.
Il porte le garçon au creux de ses bras.
Il le tient fermement, il le tient bien au chaud.
« Mon fils, pourquoi caches-tu ton visage anxieux ? »
« Père, ne vois-tu pas le Roi des Aulnes, là-bas,
Le Roi des Aulnes avec sa couronne et sa traîne ? »
« Mon fils, mon fils, ce n’est qu’un banc de brume. »
Viens, cher enfant, viens avec moi !
Je connais mille jeux agréables,
Mille fleurs colorées t’attendent sur la rive,
Ma mère a mille habits, tous cousus de fil d’or.
An Silvia
Was ist Silvia, saget an,
Daß sie die weite Flur preist?
Schön und zart seh’ ich sie nah’n,
Auf Himmelsgunst und Spur weist,
Daß ihr alles untertan.
Ist sie schön und gut dazu?
Reiz labt wie milde Kindheit;
Ihrem Aug’ eilt Amor zu,
Dort heilt er seine Blindheit,
Und verweilt in süßer Ruh’.
Darum Silvia, tön’, o Sang,
Der holden Silvia Ehren;
Jeden Reiz besiegt sie lang,
Den Erde kann gewähren:
Kränze ihr und Saitenklang!
William Shakespeare
Traduction en allemand de Eduard von Bauernfeld
Erlkönig
Wer reitet so spät durch Nacht und Wind?
Es ist der Vater mit seinem Kind;
Er hat den Knaben wohl in dem Arm,
Er faßt ihn sicher, er hält ihn warm.
„Mein Sohn, was birgst du so bang dein Gesicht?“
„Siehst, Vater, du den Erlkönig nicht?
Den Erlenkönig mit Kron und Schweif?“
„Mein Sohn, es ist ein Nebelstreif.“
Du liebes Kind, komm, geh mit mir!
Gar schöne Spiele spiel ich mit dir;
Manch bunte Blumen sind an dem Strand,
Meine Mutter hat manch gülden Gewand.
Pour le confort des artistes et du public, merci de manipuler ce document avec précaution et d’attendre la fin de la pièce avant de tourner la page.
SAMEDI 15 OCTOBRE | 20H
« Père, Père, n’entends-tu pas,
Ce que le Roi des Aulnes à voix basse me promet ? »
« Calme-toi, mon enfant, calme-toi,
Ce n’est que le vent qui souffle dans les feuilles. »
Veux-tu, charmant garçon, veux-tu me suivre chez moi ?
Mes filles comme un roi te recevront,
Mes filles mèneront la ronde de la nuit
Et danseront, et chanteront et te berceront.
« Père, Père, ne vois-tu pas
Les filles du Roi des Aulnes en ce sinistre lieu ? »
« Mon fils, mon fils, je le vois bien,
Ce ne sont que les saules et leur reflet grisâtre. »
Je t’aime, ta noble figure me plaît
Et si tu ne consens, j’userai de la force.
« Père, Père, voilà qu’il saisit mon bras,
Le Roi des Aulnes me fait violence. »
Le père est pris d’effroi, il force son cheval,
Et dans ses bras il tient l’enfant tout gémissant,
Avec peine il parvient jusques à son domaine
Et l’enfant dans ses bras, l’enfant est mort.
„Mein Vater, mein Vater, und hörest du nicht,
Was Erlenkönig mir leise verspricht?“
„Sei ruhig, bleibe ruhig, mein Kind:
In dürren Blättern säuselt der Wind.“
Willst, feiner Knabe, du mit mir gehn?
Meine Töchter sollen dich warten schön;
Meine Töchter führen den nächtlichen Reihn
Und wiegen und tanzen und singen dich ein.
„Mein Vater, mein Vater, und siehst du nicht dort
Erlkönigs Töchter am düstern Ort?“
„Mein Sohn, mein Sohn, ich seh es genau:
Es scheinen die alten Weiden so grau.“
Ich liebe dich, mich reizt deine schöne Gestalt;
Und bist du nicht willig, so brauch ich Gewalt.
„Mein Vater, mein Vater, jetzt faßt er mich an!
Erlkönig hat mir ein Leids getan!“
Dem Vater grauset’s, er reitet geschwind,
Er hält in Armen das ächzende Kind,
Erreicht den Hof mit Müh’ und Not:
In seinen Armen das Kind war tot.
Johann Wolfgang von Goethe
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dimanche 16 octobre – 16h
erich KorngoldQuintette pour deux violons, alto, violoncelle et piano op. 15
entracte
Franz SchubertQuintette pour deux violons, alto et deux violoncelles D. 956
Renaud Capuçon, violonAki Saulière, violonBéatrice Muthelet, altoGautier Capuçon, violoncelleAlina Ibragimova, violonGérard Caussé, altoYan Levionnois, violoncelleFrank Braley, piano
Coproduction Céleste Productions - Les Grands Solistes, Salle Pleyel.
Fin du concert vers 17h30.
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DIMANCHE 16 OCTOBRE | 16H
erich Wolfgang Korngold (1897-1957)Quintette pour deux violons, alto, violoncelle et piano en mi majeur op. 15
Mäßiges Zeitmaß, mit schwungvoll blühendem Ausdruck
Adagio. Mit größter Ruhe, stets äußerst gebunden und ausdrucksvoll
Finale. Gemesse, beinahe pathetisch
Composition : 1921.
Dédicace : « Bildhauer Gustinus Ambrosi gewidmet ».
Création : le 16 février 1923, à Hambourg, par le Quatuor Bandler et le compositeur au piano.
Publication : 1924, Schott, Mayence.
Durée : environ 34 minutes.
La composition du Quintette avec piano suit d’assez près la création en décembre 1920 du grand succès de Korngold sur les planches, son opéra Die tote Stadt [La Ville morte]. L’œuvre de musique de chambre partage avec ce dernier un certain nombre de traits stylistiques ; son atmosphère passionnée trouve parfaitement sa place dans ce véhicule romantique qu’est le quintette avec piano, un effectif auquel Schumann ou Brahms donnèrent ses lettres de noblesse. Il compense sa relative brièveté (plus de trente minutes tout de même, mais seulement trois mouvements) par un discours d’une grande richesse thématique et rythmique, exigeant des instrumentistes – et particulièrement du pianiste, dont la partie est volontiers virtuose – une technique solide.
Le premier mouvement s’ouvre sur un trait typiquement korngoldien, une figure d’arpège ascendant pleine d’ardeur ; c’est elle qui forme le premier thème de cette forme sonate en mi majeur. Jessica Duchen en loue les « rythmes aériens et dansants ainsi que la richesse des textures ». Il est vrai que la « pâte » sonore est aussi variée que typée, grâce aux effets de tessiture, aux glissandos et trilles (écoutez le passage noté « fantastisch, geheimnisvoll » où le piano joue des triples trilles sur accords de quartes…), aux modes de jeu des cordes (harmoniques notamment) : un son parfois quasi orchestral qui témoigne de l’habileté profonde du compositeur. Les variations qui forment l’Adagio suivant sont l’occasion de nuancer plus encore le trait, de l’apparente simplicité du thème à la quiétude finale en passant par des couleurs fantomatiques (variation 5 avec glissandos et accords très aigus du piano, harmoniques et jeu sur la touche des cordes) ou des vêtures proprement magiques. Le thème, assez suspensif, provient du lied Mond so gehst du wieder auf, composé en 1920 et publié dans le cycle Lieder des Abschieds. Après l’accord final de ré majeur avec quarte et sixte ajoutées, l’on revient en mi majeur pour le Finale, mais avec un petit détour du côté d’un do dièse mineur noté pathetisch. Utilisant une logique de dérivation thématique, ce mouvement enthousiasmant prend souvent des airs tziganes, ne dédaigne pas l’emphase (le terme est noté sur la partition) et se plaît à une écriture particulièrement virtuose.
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Franz Schubert (1797-1828)Quintette pour deux violons, alto et deux violoncelles en ut majeur D. 956 op. 163
Allegro ma non troppo
Adagio
Scherzo. Presto
Allegretto
Composition : achevée en septembre 1828.
Pas de création du vivant du compositeur. Création probable en 1850 au Musikverein de Vienne.
Publication : 1853, Spina, Vienne.
Durée : environ 32 minutes.
La formation choisie par Schubert (deux violons, un alto et deux violoncelles) pour ce quintette est assez rare, et rien ne permet de savoir s’il fut influencé par quelque autre partition ; peut-être a-t-il eu connaissance de certains quintettes d’Onslow, qui jouit à l’époque (et pour quelques décennies encore) d’une grande popularité dans les pays germaniques ? Brahms, lui, se souviendra de cette écriture, où deux parties graves équilibrent les deux violons, dans la première version que ce qui deviendra le Quintette avec piano op. 34. Ici, la présence du second violoncelle (un instrument que Schubert affectionne, comme le montrent ses deux Trios D. 899 et D. 929) confère à l’œuvre un côté orchestral en élargissant les tessitures ; elle permet notamment de conserver des basses solides lors des passages mélodiques du premier violoncelle (c’était déjà le cas avec l’utilisation de la contrebasse dans le Quintette « La Truite » neuf ans plus tôt), mais elle participe également, par ses effets sonores, au lyrisme et au romantisme profonds de l’œuvre.
Le premier mouvement, en ut majeur, commence comme à la dérobée, étoffant peu à peu ses textures jusqu’à donner enfin le thème (aux deux violoncelles) accompagné de figures très mobiles de croches et de triolets. Les violoncelles conservent la prééminence mélodique pour le second thème qui, dans une ambiguïté toute romantique, ne cesse d’hésiter entre mi bémol et sol majeur ; l’accompagnement s’y fait d’une grande délicatesse (motifs staccato en légers rebonds et pizzicati). L’exposition s’achève avec l’arrivée surprenante d’un motif de marche, présenté de façon homorythmique par les cinq instruments, qui forme le matériau principal du développement, qu’il soit traité de façon lyrique ou dramatique. L’Adagio qui suit est d’une beauté et d’une poésie extraordinaires. Un thème élégiaque chanté en trio (deuxième violon, alto, premier violoncelle) se voit légèrement contrepointé à la fois dans le grave (pizzicati du second violoncelle) et dans l’aigu (figures pointées du premier violon). L’atmosphère recueillie est violemment assombrie par l’épisode central, empli de tremblements, d’hémioles et de figures rythmiques haletantes. C’est dans le solide Scherzo que l’aspect orchestral de l’écriture de Schubert se fait le plus sentir ; les doubles cordes aux sonorités de cuivres, l’énergie conquérante, les tournures affirmatives veulent en faire un chant triomphal, mais le trio en ré bémol aux accents de requiem rend plus qu’explicite le côté tragique
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DIMANCHE 16 OCTOBRE | 16H
que les dissonances et les répétitions laissaient deviner. L’esprit populaire irrigue également le premier thème du finale, aux rythmes obstinés hérissés d’accents (anacrouse du premier violon, contretemps de l’accompagnement) ; il est opposé à deux passages plus lyriques, l’un aux couleurs de violon et violoncelle, l’autre à nouveau aux deux violoncelles, hésitant entre majeur et mineur. La coda, fondée sur le premier thème entonné fortississimo, s’emballe, d’abord più allegro puis più presto, et l’œuvre se clôt sur un unisson général : do appoggiaturé par ré bémol.
Angèle Leroy
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renaud capuçon
Né à Chambéry en 1976, Renaud
Capuçon est admis à 14 ans au
Conservatoire de Paris (CNSMDP)
et suit l’enseignement de Gérard Poulet
et Veda Reynolds. Il travaille ensuite
avec Thomas Brandis à Berlin, puis
auprès d’Isaac Stern. En 1992, il obtient
un premier prix de musique de chambre
et, en 1993, un premier prix de violon au
Conservatoire de Paris ; en 1995,
il obtient un prix de l’Académie des
Arts de Berlin. De 1998 à 2000, Claudio
Abbado le choisit comme Konzertmeister
de l’Orchestre des Jeunes Gustav
Mahler, ce qui lui permet de parfaire son
éducation musicale avec Pierre Boulez,
Seiji Ozawa, Daniel Barenboïm et Franz
Welser-Moest. Élu « Rising Star 2000 »
et « nouveau talent de l’année » aux
Victoires de la Musique 2000, Renaud
Capuçon est depuis régulièrement le
soliste de prestigieuses formations
comme les Berliner Philharmoniker, les
orchestres symphoniques de Berlin,
Hambourg, Montréal, Jérusalem,
Birmingham et Bordeaux, les orchestres
nationaux de Lille, Lyon et du Capitole
de Toulouse, l’Orchestre Philharmonique
de Radio France, l’Orchestre National de
France, l’Orchestre de Paris, l’Ensemble
Orchestral de Paris, l’Orchestre
Royal de Copenhague, l’Orchestre
Philharmonique de la Scala de Milan
et de l’Accademia di Santa Cecilia de
Rome ou l’Orchestre Symphonique de
Boston, sous la direction de Christoph
von Dohnányi, Myung-Whun Chung,
Charles Dutoit, Christian Arming,
Semyon Bychkov, Christoph Eschenbach,
Kurt Masur, Iván Fischer, Hans Graf,
Daniel Harding, Bernard Haitink, Gunther
Herbig, Armin Jordan, Philippe Jordan,
Emmanuel Krivine, Marc Minkowski,
John Nelson et Wolfgang Sawallisch.
Renaud Capuçon est notamment
invité dans les festivals de Saint-Denis,
Berlin, Jérusalem, Verbier, Lugano,
Aix-en-Provence et de Strasbourg. On
peut l’entendre régulièrement dans le
cadre de la série des Grands Solistes,
au Théâtre des Champs-Élysées et à la
Salle Pleyel (intégrale de la musique
de chambre de Brahms pendant deux
saisons consécutives). Il s’est également
produit au Festival de Saint-Denis
avec Gautier Capuçon et Frank Braley,
dans un programme original mêlant le
Quintette pour clarinette (Paul Meyer)
de Mozart, et la Symphonie n° 7 de
Bruckner transcrite pour un ensemble
de chambre. Parallèlement à sa
carrière de soliste, Renaud Capuçon
continue à se produire en tant que
chambriste avec des partenaires comme
Martha Argerich, Daniel Barenboim,
Hélène Grimaud, Maria João Pires,
Nicholas Angelich, Frank Braley, Yefim
Bronfman, Myung-Whun Chung, Stephen
Kovacevich, Jean-Yves Thibaudet, Katia
et Marielle Labèque, Vadim Repin, Paul
Meyer, Truls Mork, Gautier Capuçon
et Yuri Bashmet. En janvier 2011, il
a interprété l’intégrale des sonates
pour violon et piano de Beethoven
au Théâtre des Champs-Élysées aux
côtés de Frank Braley, dans la série des
Grands Solistes. On a également pu
l’entendre au Festival de Saint-Denis
en juin dernier dans un programme
consacré à Fauré aux côtés de son frère
Gautier, de Gérard Caussé et de Michel
Dalberto. En 1995, il crée son propre
festival à Chambéry. Sa discographie
comprend le Quintette de Schumann
avec Maria João Pires chez Deutsche
Grammophon, puis chez Virgin Classics,
dont il est artiste exclusif, un disque
Berlioz/Saint-Saëns/Milhaud/Ravel avec
la Deutsche Kammerphilharmonie de
Brême dirigée par Daniel Harding, des
œuvres de chambre de Ravel avec son
frère Gautier et Frank Braley au piano,
L’Arbre des Songes de Dutilleux avec
l’Orchestre Philharmonique de Radio
France dirigé par Myung-Whun Chung,
La Truite de Schubert, les concertos de
Mendelssohn et de Schumann avec le
Mahler Chamber Orchestra et Daniel
Harding, les sonates, trios et quatuors
de Brahms avec Nicholas Angelich et
son frère Gautier au violoncelle ainsi
qu’un album, Inventions pour violon et
violoncelle, paru en novembre 2006. Le
Double Concerto de Brahms avec Gautier
Capuçon et l’Orchestre des Jeunes
Gustav Mahler dirigé par Myung-Whun
Chung est sorti en 2007. Sont également
parus un disque de concertos de Mozart
avec l’Orchestre de Chambre d’Écosse,
Louis Langrée et l’altiste Antoine
Tamestit, ainsi qu’un enregistrement de
concertos pour violon de Korngold. Son
dernier disque, l’intégrale des sonates
pour violon et piano de Beethoven avec
Frank Braley, est paru début 2011 chez
Virgin Classics. Renaud Capuçon joue sur
le Guarneri del Gesù « Panette » (1737)
qui a appartenu à Isaac Stern.
alina ibragimova
Née en Russie en 1985, Alina Ibragimova
a étudié à l’Académie Gnessine de
Moscou et à l’École Yehudi Menuhin en
Angleterre, ainsi qu’au Royal College of
Music de Londres. Elle a compté parmi
ses professeurs Natasha Boyarsky,
Gordan Nikolitch et Christian Tetzlaff.
Interprète du Baroque comme de la
musique d’aujourd’hui, jouant à la
fois sur des instruments modernes et
anciens, Alina Ibragimova s’est produite
27
BIOGRAPHIES
avec le London Symphony Orchestra,
l’Orchestre Symphonique de la BBC, le
Konzerthausorchester Berlin, l’Orchestre
Symphonique de la Radio de Stuttgart et
le Philharmonia Orchestra, ainsi qu’avec
les chefs Sir Charles Mackerras, Sir John
Eliot Gardiner, Sir Mark Elder, Richard
Hickox, Walter Weller, Carlo Rizzi, Osmo
Vänskä, Yannick Nézet-Séguin, Edward
Gardner et Gianandrea Noseda. En tant
que soliste, elle a joué aux côtés de la
Kremerata Baltica à Paris, Salzbourg et
Verbier, et a effectué une tournée avec
l’ensemble Britten Sinfonia et l’Orchestre
de Chambre d’Australie. En récital, on
a pu l’entendre au Wigmore Hall (où
elle a récemment interprété, avec son
partenaire habituel Cédric Tiberghien,
l’intégrale des sonates pour violon et
piano de Beethoven), au Concertgebouw
d’Amsterdam, au Mozarteum de
Salzbourg, au Musikverein de Vienne,
au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et
aux festivals de Salzbourg, de Verbier,
de la Mitteldeutsche Rundfunk (MDR),
de la Ville de Londres, de Lockenhaus,
de Manchester et d’Aldeburgh.
Parmi ses prochains engagements,
mentionnons ses débuts à Carnegie
Hall et un concert avec l’Orchestra of
the Age of Enlightenment dirigé par
Vladimir Jurowski. Alina Ibragimova
enregistre pour Hyperion Records,
chez qui elle a sorti de nombreux
disques, dont les Sonates et partitas de
Bach, des concertos de Hartmann et
Roslavets, ainsi qu’un disque consacré à
Szymanowski avec Cédric Tiberghien. Elle
a été membre du « BBC New Generation
Artists Scheme ». Elle s’est vue remettre
le Prix Borletti-Buitoni et a remporté un
Classical BRIT. Elle joue sur un violon
Pietro Guarneri de Venise (1738) fourni
aimablement par Georg von Opel.
aki Saulière
Aki Saulière a débuté ses études en
France avec Marie-Claude Theuveny, puis
à la Guildhall School of Music and Drama
de Londres, avec David Takeno, où elle
a obtenu son diplôme avec mention.
Elle a également effectué un cycle de
perfectionnement au Mozarteum de
Salzbourg et deux ans à l’Académie
Karajan de la Philharmonie de Berlin.
Elle a complété sa formation musicale
avec Yuko Mori et György Kurtág. Elle
s’est produite dans des formations telles
que le London Symphony Orchestra,
la Camerata de Salzbourg, les Berliner
Philharmoniker… Elle est fondatrice de
l’Ensemble de Kyoto et de l’Ensemble
de Chambre de Nagaokakyo. Membre du
Quatuor Capuçon et de Musique Oblique,
elle est la première violoniste française
à intégrer le Chamber Orchestra of
Europe, avec lequel elle tourne trois mois
par an sous la baguette de chefs tels que
Claudio Abbado, Nikolaus Harnoncourt,
Frans Brüggen… Depuis son retour en
France en 1998, elle est régulièrement
invitée par Renaud Capuçon dans des
festivals tels que Deauville, Bel Air,
Tautavel… Par ailleurs, elle se produit
régulièrement au Japon en musique de
chambre. Elle est assistante de Yuko
Mori au Chicago College of Music. Elle
est également directrice artistique de La
Loingtaine, un espace de création situé
près de Fontainebleau, où elle organise
des concerts et des masterclasses tout
au long de l’année.
Gérard caussé
Gérard Caussé est salué dans le monde
entier comme l’un des grands virtuoses
de son instrument et, depuis William
Primrose, il est l’un des rares qui ont su
rendre à l’alto sa liberté d’instrument
soliste à part entière. Il obtient la
reconnaissance internationale au milieu
des années 1970 comme membre
de l’Ensemble intercontemporain.
Il joue en soliste avec la plupart des
grands orchestres internationaux,
dans un répertoire très large allant du
Baroque jusqu’à Bruch, Berlioz, Bartók,
Stravinski, Britten, Walton et Martinu,
en passant par Mozart, selon lui le
premier à avoir compris le rôle d’arbitre
de l’alto. Il se consacre également au
développement du répertoire de son
instrument et plus de 20 concertos lui
ont été dédiés, dont ceux de Philippe
Hersant, Michaël Levinas, Pascal Dusapin
et Hugues Dufourt. Récemment, il a
créé en Europe Dritter Doppelgesang,
double concerto pour alto et clarinette
de Wolfgang Rihm (avec Michel Portal
et l’Orchestre National de France). De
2002 à 2004, il est directeur artistique
de l’Orchestre de Chambre National
de Toulouse, avec lequel il se produit
comme soliste et comme chef. Il a joué
avec l’Orchestre National de France,
l’Orchestre de la Suisse Romande,
l’Orchestre National de Lille, l’Orchestre
Philharmonique de Montpellier,
l’Orchestre Philharmonique du
Luxembourg, l’Orchestre Symphonique
de São Paulo et l’Orchestre du Capitole
de Toulouse. Répondant à l’invitation de
Maria João Pires, au sein de la Fondation
Caja Duero, il s’engage en créant et
dirigeant la Camerata de la Fondation
Caja Duero, composée de jeunes
musiciens à Salamanque. Ce travail
se veut être une approche expérimentale
de tous les répertoires. Gérard Caussé
joue et enregistre régulièrement avec
Gidon Kremer, Maxim Vengerov, Franz
Peter Zimmerman, Renaud Capuçon,
Augustin Dumay, Maria João Pires,
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François-René Duchâble, Frank Braley,
Nicholas Angelich, Jean-Philippe Collard,
Michel Portal, Paul Meyer, Emmanuel
Pahud, Gautier Capuçon. Sa discographie
compte plus de 35 disques pour des
labels comme EMI, Erato, Philips,
Teldec, Virgin Classics, Harmonia
Mundi et Deutsche Grammophon.
Ses derniers enregistrements comportent
le Quintette « La Truite » de Schubert
pour Virgin Classics, un disque d’œuvres
de Hindemith et Levinas pour Aeon,
un disque consacré aux œuvres de
Bloch avec l’Orchestre de la Suisse
Romande, ainsi qu’un enregistrement
du Cyprès blanc, concerto de Hugues
Dufourt qu’il a créé en 2004 au festival
Musica de Strasbourg, avec l’Orchestre
Philharmonique de Luxembourg
(Timpani). Gérard Caussé est titulaire
d’une classe d’alto au Conservatoire
de Paris (CNSMDP). Il est directeur
du festival de musique Florilegio
(Salamanque). Il joue un alto
Gasparo da Salo (1560).
béatrice muthelet
Béatrice Muthelet a commencé la
musique en étudiant le violon au
Conservatoire de Versailles. Ce n’est
qu’à l’âge de 19 ans, après avoir passé
quelque temps à travailler avec Haïm
Taub en Israël, qu’elle a décidé de se
consacrer à l’alto. Une bourse lui a alors
permis d’aller parfaire sa formation
à New York, où elle est devenue
l’unique altiste de la classe de Pinchas
Zukerman à la Manhattan School of
Music. De retour en Europe, elle est
entrée à l’Académie Karajan des Berliner
Philharmoniker, dont elle a fait partie
jusqu’en 1999. Elle est actuellement
premier alto du Mahler Chamber
Orchestra et l’on peut régulièrement
l’entendre en tant que premier alto invité
avec des orchestres comme la Deutsche
Kammerphilharmonie ou l’Orchestre
du Gewandhaus de Leipzig. Elle fait en
outre partie des membres fondateurs
de l’Orchestre du Festival de Lucerne,
créé par Claudio Abbado. En tant que
musicienne de chambre, Béatrice
Muthelet est fréquemment à l’affiche de
festivals aussi prestigieux que le Festival
d’Aix-en-Provence, le Festival de Bel-Air,
le Festival de Saint-Denis, le Verbier
Festival, le Festival de Berlin, le Festival
de Heimbach, le Festival de Lucerne, le
Festival d’Édimbourg, la Schubertiade
de Schwarzenberg, le Festival de Delft
ou le Festival de Pise. Ses principaux
partenaires se nomment Lars Vogt,
Hélène Grimaud, Bruno Canino, Sarah
Chang, Joshua Bell, Viktoria Mullova,
Isabelle van Keulen, Kolja Blacher, Gérard
Caussé, Wolfram Christ, Emmanuel
Pahud, Paul Meyer, Steven Isserlis,
Clemens Hagen et Alois Posch. Avec le
quatuor à cordes qu’elle a créé en 2001
avec Renaud Capuçon, Gautier Capuçon
et Aki Saulière, Béatrice Muthelet a
notamment enregistré le Quintette pour
clarinette de Brahms chez EMI, aux côtés
du clarinettiste Paul Meyer, ainsi que
Le Carnaval des animaux et le Septuor
de Saint-Saëns pour Virgin Classics. Elle
a également participé à l’enregistrement
du Quintette à cordes en sol de Mozart
et de la Symphonie de chambre op. 9
de Schönberg avec Christian Tetzlaff
et Boris Pergamenchikov (EMI). Depuis
2007, le quatuor s’est produit à la Salle
Pleyel (dans le cadre de la série des
Grands Solistes en octobre 2009), à
la Schubertiade de Schwarzenberg,
au Musikverein de Vienne et au
Concertgebouw d’Amsterdam.
Gautier capuçon
« Nouveau talent de l’année » aux
Victoires de la musique 2001, Gautier
Capuçon a obtenu en 2000 un prix de
violoncelle au Conservatoire de Paris
(CNSMDP) dans la classe de Philippe
Müller, ainsi qu’un prix de musique
de chambre. Il a également suivi des
masterclasses à Vienne avec Heinrich
Schiff et a remporté de nombreuses
distinctions : premier prix de l’Académie
Internationale de Musique Ravel,
deuxième prix au Concours International
de Violoncelle de Christchurch en
Nouvelle-Zélande et premier grand
prix du Concours International André-
Navarra. Parallèlement, Gautier
Capuçon a parfait son expérience au
sein de l’Orchestre des Jeunes de
la Communauté Européenne avec
Bernard Haitink, puis de l’Orchestre
des Jeunes Gustav Mahler avec Kent
Nagano, Daniele Gatti, Pierre Boulez,
Seiji Ozawa et Claudio Abbado. Depuis,
il s’est produit en tant que soliste avec
l’Orchestre de Paris, l’Orchestre National
de France (sous la direction de Tugan
Sokhiev), l’Orchestre Philharmonique
de Radio France, l’Ensemble Orchestral
de Paris, les orchestres de chambre
de Vienne et de Zurich, l’Orchestre
de la Radio Bavaroise, l’Orchestre
Philharmonique de Munich (Paavo Järvi),
l’Orchestre des Jeunes Gustav Mahler,
le Deutsches Symphonie-Orchester
Berlin, l’Orchestre Symphonique de
Malmö, l’Orchestre de l’Accademia di
Santa Cecilia de Rome et le Chamber
Orchestra of Europe (Myung-Whun
Chung), l’Academy of St Martin-in-
the-Fields, l’Orchestre de Chambre
d’Écosse, les orchestres de la BBC
d’Écosse et du Pays-de-Galles ainsi
que les orchestres symphoniques de
29
BIOGRAPHIES
Houston, Detroit et Philadelphie (Charles
Dutoit). Il est régulièrement invité par
de nombreux festivals : Saint-Denis, La
Roque-d’Anthéron, Bergen, Jérusalem,
Mostly Mozart de Londres, Édimbourg,
Berlin, Rheingau, Schwarzenberg,
Lockenhaus, Brescia, Spolète, Stresa, les
Canaries, Saint-Sébastien, Tokyo, Davos,
Gstaad, Verbier, Lucerne et Lugano.
Passionné de musique de chambre, il
a pour partenaires son frère Renaud,
Nicholas Angelich, Martha Argerich,
Gabriela Montero, Daniel Barenboim,
Yuri Bashmet, Frank Braley, Gérard
Caussé, Sarah Chang, Myung-Whun
Chung, Michel Dalberto, Hélène Grimaud,
Stephen Kovacevich, Katia et Marielle
Labèque, Viktoria Mullova, Paul Meyer,
Mikhail Pletnev, Vadim Repin, Antoine
Tamestit, Jean-Yves Thibaudet, Maxim
Vengerov, Lilya Zilberstein, Nikolaj
Znaider ou encore le Quatuor Ysaÿe. En
2010/2011, il se produit notamment en
récital au Théâtre des Champs-Élysées
dans la série des Grands Solistes aux
côtés du pianiste Jean-Yves Thibaudet,
et on peut l’entendre au Festival de
Saint-Denis avec Renaud Capuçon,
Gérard Caussé et Michel Dalberto dans
un programme consacré à Fauré. Sa
discographie comprend les trios de
Haydn et Mendelssohn avec Martha
Argerich et Renaud Capuçon, le
Trio n° 2 de Chostakovitch avec Martha
Argerich et Maxim Vengerov. D’autres
enregistrements sont parus chez Virgin
Classics : la musique de chambre de
Ravel, des duos avec son frère, les
concertos de Haydn avec le Mahler
Chamber Orchestra et Daniel Harding
(« Diapason d’Or » et « Choc » du Monde
de la musique), la musique de chambre
de Saint-Saëns, dont le Carnaval des
animaux, La Truite de Schubert, les trios
et quatuors de Brahms avec Renaud
Capuçon et Nicholas Angelich (« Preis
der Deutschen Schallplattenkritik »,
« Diapason d’Or » et « Choc » du
Monde de la musique), ainsi que les
trios de Schubert avec Frank Braley
et Renaud Capuçon. Il a également
enregistré un récital avec la pianiste
Gabriela Montero (Mendelssohn/
Prokofiev/Rachmaninov), programmé
dans la série des Grands Solistes en
2009. Ses dernières parutions : des
concertos pour violoncelle de Dvorák et
Herbert avec l’Orchestre de la Radio de
Francfort dirigé par Paavo Järvi et un
disque Tchaïkovski/Prokofiev enregistré
aux côtés de l’Orchestre du Théâtre
Mariinsky de Saint-Pétersbourg sous
la direction de Valery Gergiev. Gautier
Capuçon est lauréat de la Fondation
d’entreprise Natexis Banques Populaires,
d’une bourse Lavoisier du ministère des
Affaires étrangères et du Borletti-Buitoni
Trust. Il joue un Matteo Goffriler de 1701
et un violoncelle de Joseph Contreras de
1746 prêté par la BSI.
Yan Levionnois
Né en 1990, Yan Levionnois a débuté le
violoncelle avec son père, violoncelle
solo de l’Orchestre Philharmonique de
Radio France, puis a étudié avec Xavier
Richard et Marc Coppey. Il a été reçu en
2006 dans la classe de Philippe Muller
au Conservatoire de Paris (CNSMDP),
où il a obtenu un premier prix en 2009.
Il a bénéficié des conseils de Natalia
Shakovskaïa, Natalia Gutman, Gary
Hoffman, Jean-Guihen Queyras. Premier
grand prix du Concours International
André-Navarra 2008, premier grand
prix du Concours Rostropovitch de
Londres 2009, deuxième grand prix
et prix d’interprétation du Concours
International de Musique Française Note
et Bien, lauréat de la Fondation Raynaud-
Zurfluh, il a remporté le Prix Palazetto
Bru Zane et le Prix de la « personnalité
la plus remarquable » au Concours
Rostropovitch de Paris en 2009. Yan
Levionnois s’est produit en soliste dans
les concertos de Haydn, Schumann,
Dvorák, Lalo, Elgar, Chostakovitch
(n° 1 et 2), Tchaïkovski (Variations
Rococo) et Saint-Saëns (Concerto n° 1),
avec notamment l’Orchestre National
du Capitole de Toulouse, l’Orchestre de
Bordeaux, le Prague Symphony Chamber
Orchestra, l’ensemble Les Dissonances,
ainsi qu’avec l’ensemble de violoncelles
de l’Orchestre de Paris. Il se produit
également dans Messagesquisse de
Pierre Boulez et en récital au Wigmore
Hall de Londres. Il a participé aux
festivals de Bel-Air, Auvers-sur-Oise,
Cordes sur Ciel, Deauville, La Roque-
d’Anthéron, aux Rencontres Musicales de
Santander, au Festival Pablo Casals de
Prades et aux Folles Journées de Nantes.
En musique de chambre, il a joué avec
Augustin Dumay, Svetlin Roussev, Gérard
Caussé, Frank Braley, David Guerrier,
Zakhar Bron, Nelson Goerner, le Quatuor
Ebène, Renaud Capuçon, Nicholas
Angelich. En 2010/2011, il a été l’invité
de l’Orchestre de Bretagne (Haydn), de
l’Orchestre de Toulouse (Dutilleux), du
Cape Town Symphony et du London
Philharmonic Orchestra ainsi que de
différents festivals. Il a été sélectionné
pour participer au programme « Déclic »
de CulturesFrance, et s’est produit dans
ce cadre en Amérique Centrale. Il joue un
violoncelle de Patrick Robin de 2005.
alois Posch
Alois Posch est l’un des plus grands
contrebassistes d’orchestre européens.
30
Ayant commencé à étudier le violon et
le piano à l’âge de dix ans, c’est à quinze
ans qu’il découvre que la contrebasse
est l’instrument qui lui convient le
mieux. Il entre alors à l’École Supérieure
de Musique et d’Art dramatique de
Graz, où il étudie l’instrument auprès
de Johannes Auersperg. Après avoir
remporté de nombreux prix et gagné
de multiples concours pour jeunes
musiciens, il est engagé en 1977 à
l’Orchestre Philharmonique de Vienne,
à l’âge de dix-huit ans. Soliste de
l’Orchestre Philharmonique et de
l’Opéra de Vienne, il y dirige également
la section des basses. Depuis 1993,
il enseigne à l’École Supérieure de
Musique et d’Art dramatique de Vienne
et est professeur invité du Mozarteum
de Salzbourg. Il se produit également
fréquemment en tant que soliste et
en musique de chambre, notamment
dans le cadre de projets menés par
le violoniste letton Gidon Kremer – il
participe ainsi régulièrement au Festival
de Lockenhaus, dirigé par ce dernier.
Il a joué et enregistré pour les labels
Decca, EMI, Deutsche Gramophon, Sony
et Philips. Parmi les enregistrements
qu’il a réalisés avec Gidon Kremer,
mentionnons une version pour formation
de chambre d’œuvres d’Astor Piazzolla.
Jérôme ducros
Né en 1974, Jérôme Ducros étudie
le piano avec Françoise Thinat au
Conservatoire d’Orléans, puis avec
Gérard Frémy et Cyril Huvé au
Conservatoire de Paris (CNSMDP),
où il obtient un premier prix de piano
en 1993. Il poursuit ses études en
troisième cycle auprès de Gérard
Frémy, et travaille également avec Leon
Fleisher, György Sebök, Davitt Moroney…
À Villarceaux, il suit les masterclasses de
Christian Zacharias. En 1994, il obtient
le deuxième prix et le prix spécial pour
la meilleure interprétation de la pièce
imposée (Incises, de Pierre Boulez, créée
lors de l’épreuve finale) au 1er Concours
International de Piano Umberto Micheli,
organisé par Maurizio Pollini, qui siège
au jury présidé par Luciano Berio. Dès
lors, les concerts se succèdent : au
Festival de Montpellier, à l’Orangerie
de Sceaux, à La Roque-d’Anthéron,
au Festival de Pâques de Deauville, au
Théâtre du Châtelet, au Théâtre des
Champs-Élysées, à la Salle Pleyel, à
Radio France, au Théâtre du Capitole,
au Concertgebouw d’Amsterdam, ainsi
qu’à Londres, Genève, Rome, Berlin,
New York, Tokyo… On a pu l’entendre
en soliste aux côtés d’orchestres
tels que l’Orchestre Philharmonique
de Johannesburg, La Chambre
Philharmonique, l’Orchestre National
de Lyon, l’Orchestre de Chambre de
Lausanne, l’Orchestre National de
Lille, l’Ensemble Orchestral de Paris,
l’Orchestre Français des Jeunes
ou l’Orchestre Philharmonique de
Rotterdam, avec des chefs tels que Alain
Altinoglu, Paul Meyer, James Judd,
Emmanuel Krivine, Marc Minkowski,
Christopher Hogwood… Très attaché
à la musique de chambre, il joue aux
côtés d’Augustin Dumay, Michel Portal,
Michel Dalberto, Nicholas Angelich,
Frank Braley, Paul Meyer, Gérard Caussé,
Tabea Zimmermann, Jean-Guihen
Queyras, Henri Demarquette, Renaud et
Gautier Capuçon, le Quintette Moraguès,
le Quatuor Parisii ou Jérôme Pernoo,
avec qui il forme un duo depuis 1995.
Il s’est produit avec la soprano Dawn
Upshaw à Londres, New York, Salzbourg
et au Théâtre des Champs-Élysées, où
leur concert a été enregistré par Erato.
Depuis 2007, il entame une collaboration
privilégiée avec Philippe Jaroussky.
Des concerts de mélodies françaises
sont prévus avec lui à travers le monde
sur les prochaines saisons. Sur France
Musique, il est régulièrement invité
aux émissions L’Atelier du musicien
(Jean-Pierre Derrien) et La règle du
« je » (Martine Kaufmann). Parmi les
œuvres qu’il donne souvent en récital,
la transcription pour deux mains
de la Fantaisie D. 940 pour piano à
quatre mains de Schubert a reçu un
accueil enthousiaste du public et de
la critique. Elle figure d’ailleurs sur
un disque consacré aux fantaisies de
Schubert (Ligia Digital) qui a obtenu
le Diapason d’or de l’année 2001.
La partition de cette transcription est
parue en septembre 2004 aux éditions
Billaudot. Après avoir été créé à Minsk,
le Trio pour deux violoncelles et piano
qu’il a composé en 2006 a été repris
au festival Les Vacances de Monsieur
Haydn de Jérôme Pernoo en 2006 et
aux Rencontres artistiques de Bel-Air
de Renaud Capuçon en 2007. Il est
édité chez Billaudot dans la collection
de Gautier Capuçon. Trois disques sont
parus en 2008 : l’œuvre pour piano et
orchestre de Fauré avec l’Orchestre
de Bretagne dirigé par Moshe Atzmon
(Quartz), un récital avec Renaud
Capuçon (Virgin Classics) et l’œuvre de
Beethoven pour piano et violoncelle
avec Jérôme Pernoo. Jérôme Ducros
vient de sortir un disque consacré
aux mélodies françaises avec Philippe
Jaroussky, Renaud et Gautier Capuçon,
et Emmanuel Pahud (Virgin Classics).
31
BIOGRAPHIES
Frank braley
Frank Braley a étudié au Conservatoire
de Paris (CNSMDP), où a suivi les cours
de Pascal Devoyon, Christian Ivaldi et
Jacques Rouvier avant d’y obtenir des
premiers prix de Piano et de musique
de chambre. En 1991, il a remporté le
premier grand prix et le prix du public du
Concours Reine Élisabeth de Belgique.
Régulièrement invité au Japon, aux
États-Unis, au Canada et dans toute
l’Europe, Frank Braley est partenaire
de formations telles que l’Orchestre de
Paris, l’Orchestre National de France,
l’Orchestre Philharmonique de Radio
France, l’Ensemble Orchestral de Paris,
les orchestres de Bordeaux, Lille,
Montpellier et Toulouse, l’Orchestre
National de Belgique, l’Orchestre
Philharmonique de Liège, l’Orchestre
du Gewandhaus de Leipzig, l’Orchestre
Philharmonique de Londres, l’Orchestre
de la BBC du Pays-de-Galles, l’Orchestre
Royal National d’Écosse, les orchestres
de la Suisse Romande et de la Suisse
Italienne, l’Orchestre de la Radio de
Berlin, l’Orchestre Philharmonique de
Rotterdam, l’Orchestre Symphonique
de Göteborg, l’Orchestre Royal
de Copenhague, les orchestres
symphoniques de Boston, Baltimore et
Seattle, l’Orchestre Philharmonique de
Los Angeles… Il a joué sous la baguette
de Jean-Claude Casadesus, Stéphane
Denève, Charles Dutoit, Armin Jordan,
Hans Graf, Gunther Herbig, Christopher
Hogwood, Eliahu Inbal, Marek Janowski,
Emmanuel Krivine, Louis Langrée,
Kurt Masur, Paul McCreesh, Sir Yehudi
Menuhin, John Nelson, Michel Plasson,
Yutaka Sado, Michael Schonwandt,
Antonio Pappano et Walter Weller.
Frank Braley a effectué des tournées
dans le monde entier : en Chine avec
l’Orchestre National de France, au
Japon et en Chine avec l’Orchestre
National du Capitole de Toulouse,
en Italie avec l’Orchestre Français
des Jeunes et l’Orchestra di Padova
e del Veneto. Il a joué au Festival de
Tanglewood (États-Unis) avec l’Orchestre
Symphonique de Boston dirigé par
Hans Graf et, en 2003, a participé à
l’inauguration de la nouvelle salle de
Carnegie Hall, le Zankel Hall, à New York,
avec l’Ensemble intercontemporain.
En récital, il a joué à Paris, Londres,
Amsterdam, Bruxelles, Hanovre, Ferrare,
et en duo avec Renaud Capuçon à
Amsterdam, Athènes, Birmingham,
Bruxelles, Rome, Florence, Trieste, New
York, Washington, Paris et Vienne. En
musique de chambre, il a également
eu pour partenaires Renaud et Gautier
Capuçon, Maria João Pires, Augustin
Dumay, Paul Meyer, Gérard Caussé,
Éric Le Sage, Emmanuel Pahud, Mischa
Maisky et Yuri Bashmet. En janvier 2011,
il a interprété l’intégrale des sonates
pour violon et piano de Beethoven
au Théâtre des Champs-Élysées aux
côtés de Renaud Capuçon, dans la
série des Grands Solistes – intégrale
qu’il a également enregistrée chez
Virgin Classics, toujours avec Renaud
Capuçon ; le disque est paru début
2011. Outre son activité régulière de
soliste, il se passionne pour des projets
originaux : il a notamment participé à
une intégrale des sonates pour piano
de Beethoven donnée en 2004 au
Festival de La Roque-d’Anthéron ainsi
que dans plusieurs villes françaises, à
Rome et au Brésil et, en 2005, à Bilbao,
Lisbonne et Tokyo. Sa discographie
comprend : chez Harmonia Mundi,
la Sonate D. 959 et les Klavierstücke
D. 946 de Schubert (« Diapason d’Or »),
l’œuvre pour piano de Richard Strauss,
des sonates de Beethoven (« Clair de
lune », « Appassionata » et op. 110), un
récital Gershwin et le Double Concerto
de Poulenc (Prix Caecilia en Belgique
et « Diapason d’Or ») ; il a participé à
l’enregistrement de l’intégrale Schumann
par Éric Le Sage ; chez Naïve : un DVD
Liszt/Debussy/Gershwin (« Choc » du
Monde de la musique) ; chez Virgin
Classics, il a enregistré la musique de
chambre de Ravel, Le Carnaval des
animaux de Saint-Saëns (« Choc » du
Monde de la musique et « Recording of
the Month » de Gramophone), La Truite
et les trios de Schubert avec Renaud
et Gautier Capuçon, et les Danses
hongroises de Brahms avec Nicholas
Angelich.
angelika Kirchschlager
Née à Salzbourg, Angelika Kirchschlager
a étudié le piano au Mozarteum. Après
avoir obtenu son diplôme du Musisches
Gymnasium de Salzbourg, elle a intégré
l’Académie de Musique de Vienne en
1984 où elle a étudié le chant avec le
professeur Gerhard Kahry et le baryton
viennois Walter Berry. Elle mène
depuis une carrière internationale,
partageant son temps entre les récitals
et l’opéra en Europe, en Amérique du
Nord et en Extrême-Orient. Elle est
reconnue comme l’une des plus grandes
interprètes de Richard Strauss et de
Mozart, et a montré les diverses facettes
de sa voix dans des opéras tels que
Pelléas et Mélisande, Le Choix de Sophie
de Nicholas Maw et Le Viol de Lucrèce
de Britten. Récitaliste saluée et grande
concertiste, son répertoire s’étend de
Bach, Berlioz, Brahms, Debussy, Dvorák,
Korngold, Mahler, Mendelssohn et Ravel
à Rossini, Schubert, Schumann, Weill et
Wolf. De nombreux chefs ont compté
dans sa carrière, parmi lesquels Riccardo
Muti, Seiji Ozawa, Claudio Abbado, Sir
Colin Davis, Kurt Masur, Kent Nagano,
Donald Runnicles et Sir Simon Rattle.
Elle est régulièrement invitée à La Scala
de Milan, au Metropolitan Opera de
New York, à l’Opéra de San Francisco,
au Covent Garden de Londres, à l’Opéra
Bastille, à la Staatsoper de Vienne, à
la Bayerische Staatsoper de Munich, à
la Deutsche Oper de Berlin, à la Salle
Pleyel et à la Cité de la musique, à la
Philharmonie de Berlin, au Festival de
Salzbourg, au Carnegie Hall et à l’Avery
Fisher Hall de New York, au Boston
Symphony Hall ainsi qu’au Wigmore
Hall et au Barbican Centre de Londres.
La saison dernière, elle a donné des
concerts de gala à la Volksoper de
Vienne, des récitals, accompagnée par
Julius Drake et Malcolm Martineau,
au Wigmore Hall de Londres, où elle
a également interprété le Spanisches
Liederbuch de Wolf aux côtés de Ian
Bostridge, ainsi qu’un concert avec le
Quatuor Belcea. Elle a chanté Les Sept
Péchés capitaux de Weill au Theater an
der Wien avec l’Orchestre Symphonique
de la Radio de Berlin, a effectué une
tournée avec un programme de lieder
de Schubert aux côtés de l’Orchestre
de Chambre de Bâle (Bâle, Paris, Aix-
en-Provence, Hong Kong et Vienne) et a
donné des récitals avec Helmut Deutsch
à Tokyo, à La Scala de Milan et au
Musée d’Orsay à Paris. En concert, elle a
également chanté à Leeds, Manchester,
Gand, avec l’Academy of St. Martin
in the Fields à Bonn, Luxembourg,
Cagliari, Gênes, Sankt Pölten, à la
Schubertiade de Schwarzenberg, à la
Frauenkirche de Dresde, ainsi qu’avec
l’Orchestre Symphonique de Bamberg à
Bad Kissingen et au Festival de Verbier.
Fin 2010, elle est retournée à l’opéra
pour chanter le rôle d’Orlofsky dans
La Chauve-souris de Johann Strauss
à Vienne. Début 2011, elle a fait ses
débuts dans le rôle-titre du Viol de
Lucrèce au Theater an der Wien. En
2011/2012, elle interprète notamment
le rôle de Jenny Hill dans Grandeur et
Décadence de la ville de Mahagonny
de Weill à la Staatsoper de Vienne.
Angelika Kirchschlager a enregistré de
nombreux disques (des lieder d’Hugo
Wolf, un récital d’extraits d’opérettes
avec Simon Keenlyside, des airs de
Haendel, Les Noces de Figaro sous la
direction de René Jacobs ainsi que son
premier disque, très remarqué, de lieder
d’Alma et Gustav Mahler et de Korngold)
et DVD (Giulio Cesare de Haendel au
Festival de Glyndebourne, Le Chevalier
à la rose au Festival de Salzbourg et
Le Choix de Sophie au Covent Garden
de Londres). Elle a remporté plusieurs
prix, dont le prix ECHO Klassik 2010 du
« meilleur enregistrement de mélodies »
pour son album Robert Schumann:
Lieder accompagné par Helmut Deutsch.
Angelika Kirchschlager enseigne au
Mozarteum de Salzbourg et, depuis 2011,
à l’Université de Graz.Im
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Salle Pleyel
Président : Laurent Bayle
Notes de programme
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Les partenaires média de la Salle Pleyel
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jeudi 10 mai | 20H
joshua Bell | jeremy denkFranz Schubert Sonatina en la mineurCésar Franck Sonateedvard Grieg Sonate n° 2
Production Céleste Productions - Les Grands Solistes.
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Samedi 11 Février, 20H
dimanCHe 12 Février, 16H
Lugano à Paris martha argerich et ses invitésmartha argerich | Lilya Zilberstein | mischa maisky
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