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DOSSIER La chasse aux talents est ouverte - P. 3PORTRAITS Ils ont décroché le job de leur rêve - P. 8A

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L’EXPRESS / 3 Sommaire

Entre les Français et le travail, c’est un peu je t’aime moi non plus. On se plaint d’en avoir trop, on le rend responsable de notre stress, on aimerait même parfois en changer… Mais, il reste un élément essentiel dans le grand puzzle du quotidien. Ainsi, quand on nous interroge sur ce qui compte le plus dans notre vie, nous le plaçons en deuxième position, juste derrière la famille. En période électorale, la question du chômage se révèle déterminante dans notre choix. Juste devant l’amélioration de l’école et de l’enseignement, soit les emplois de demain. Enfin, le risque de développer une détresse mentale est plus grand parmi les inactifs que chez les actifs occupés. Mais, si la France rêve d’un retour au plein emploi, pour le moment, rien ne laisse espérer une embellie. « Il n’y a toujours pas d’éclaircie sur le marché de l’emploi », indiquait, en octobre 2014, une note de conjoncture de l’Insee Provence-Alpes-Côte d’Azur.Certes. Mais se focaliser sur les situations pessimistes ne résout rien. Nous avons tous besoin de raisons d’espérer. À contre-courant de la sinistrose ambiante, nous avons décidé, pour ce dossier, de regarder le bon côté de l’économie régionale. Nous avons donc recensé les grands chantiers porteurs de croissance et d’emplois. Et constaté que certains secteurs manquaient de main-d’œuvre. Nous avons rencontré six hommes et femmes qui ont trouvé le job de leur rêve. Et leur avons demandé comment ils l’avaient décroché. Nous avons été convaincus que la chance sourit aux audacieux. Vous le serez aussi en lisant cette édition. • Catherine Foulsham

Directeur de la publication : Christophe barbier • RÉDACTION • Rédaction en chef : philippe bidalon • MANAGEMENT • Directeur général adjoint : Éric Matton. Éditeur délégué : Tristan Thomas. RÉAlIsATION • Agence de presse objectif une - 172, rue duguesclin, 69003 Lyon - Tél. : 04 72 32 29 01. Responsable édition : Cécile Masscheleyn. Assistante : Frédérique Roche. Rédactrice en chef : Catherine Foulsham. Ont collaboré à ce numéro : Jean-Christophe barla, Nathalie bergue-Mura et Alexie Valois. Direction artistique : Régis Lesserteur • RÉGIE publICITAIRE • partenaire - 167, promenade des Flots-bleus - 06700 Saint-Laurent-du-Var - Tél. : 04-93-19-59-59 - www.partenaire.fr Contact : brian Farnet.

Des raisons d’espérer

Dossier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 La chasse aux talents est ouverte

PortraitsIls ont décroché le job de leur rêve

Anna Bio Farina Responsable marketing chez Nature et Senteurs, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Olivier Allaert Directeur des ressources humaines de Santiane, Nice (Alpes-Maritimes) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8

Julien Fernandez Responsable du bureau d’études chez Tenergie, Meyreuil (Bouches-du-Rhône) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10

Pierre-Yves Chouvet Chef des zones export chez JFRey, Marseille (Bouches-du-Rhône) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11

Mikaël Panteris Responsable conformité chez Bausch & Lomb, Montpellier (Hérault) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12

Isabelle Constant Directrice générale du pôle Pégase, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

Carrière Le recrutement à l’ère du digital . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14

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Édito

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utomne 2014. Jean-Jacques Cambounet, directeur ré-gional de la Banque de France en Pro-vence-Alpes-Côte d’Azur (Paca), ana-lyse les réponses des chefs d’entreprises du territoire consultés sur « le climat des affaires ». Malgré un soleil radieux, l’hu-meur des dirigeants reste morose. Le ban-quier refuse de céder à la morosité. « La

structure diversifiée du tissu économique a limité les impacts de la crise, mais freine la reprise. Cependant la sinistrose ne se justifie pas : la production et les carnets de commandes dans l’industrie repartent à la hausse et les prévisions de chiffres d’affaires, d’investissements ou d’em-plois restent positives. Les entreprises innovantes et tournées vers l’export s’en sortent très bien ! ».

Dynamique marseillaiseCette perception optimiste, la CCI Mar-seille Provence et le Medef des Bouches-du-Rhône (UPE 13) en font également leur credo. Exaspérés de voir la cité pho-céenne médiatisée sous le seul angle de

la violence, ils ont initié une campagne décalée : « Si vous saviez tout ce qui se passe ici ». Objectif : promouvoir les réalisations exceptionnelles des filières aéronautique, énergie, santé, maritime... « Nous ne nions pas ce qui ne va pas, mais nous orientons le regard sur nos succès, explique Jean-Luc Chauvin, président de l’UPE 13. À cause d’une image trop res-trictive, nos sociétés peinent à recruter ». Cette conviction n’est en rien une incan-tation. Fin 2013, sans occulter ses fortes inégalités de revenus, d’accès à l’emploi ou d’éducation, l’Organisation de coopé-ration et de développement économique (OCDE) soulignait la dynamique d’Aix- Marseille. « Sa croissance de l’emploi

Comparée à ses homologues françaises, la région Méditerranée a mieux résisté à la crise. Et malgré un redémarrage tardif, elle n’en compte pas moins

de grands projets porteurs de croissance et d’emplois. Dans de nombreux secteurs, la main‑d’œuvre vient même à manquer.

La chasse aux talents est ouverte

Dossier

Par Jean‑Christophe Barla

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SUCCèS. le secteur aérospatial est pourvoyeur d’emplois, à l’image de Thales Alenia.

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entre 2000 et 2012 la classe au deu-xième rang des métropoles européennes et au premier rang des métropoles fran-çaises. Elle a amélioré son position-nement en matière d’innovation, de création d’entreprises et d’attractivité internationale ». La Côte d’Azur ne peut en dire autant. Selon la CCI de Nice, en septembre, le nombre de demandeurs d’emplois avait progressé de 7,2 %, en un an, dans les Alpes-Maritimes, contre + 6,8 % dans le Var et + 3,4 % dans les Bouches-du-Rhône. La hausse touche près de 25 % des personnes en quête d’emploi depuis plus de deux ans. Para-doxalement, 8 000 postes resteraient non pourvus dans ce département où seule l’industrie du parfum échappe au « Tout va mal ! », lancé par le président de la CCI de Nice, Bernard Kleynhoff.

Profils en pénurieL’inadéquation offre-demande reste en effet sensible en Paca. « Près de 40 % des recrutements sont jugés difficiles par les entreprises, indique Boris Orcel, directeur du service Statistiques, études et évaluation de Pôle Emploi Paca. Ce taux grimpe à 71,8 % sur les ingénieurs en Recherche et développement (R&D) et les chefs de projets informatiques, 65 % sur les ingénieurs et les cadres d’études et R&D, 61,8 % sur les ingénieurs et les cadres technico-commerciaux. »

En octobre, un forum emploi aéronau-tique-spatial et filières innovantes recen-sait plus de 250 offres d’emploi émanant de 50 entreprises. Le pôle de compétitivité

Pégase, centré sur l’aéronautique et le spa-tial, veut créer, en dix ans, 10 000 emplois dans les aéronefs du futur (hélicoptères, drones, dirigeables...). Les ingénieurs sont donc particulièrement courtisés, mais pas seulement. Si Dassault et Thales Alenia Space embauchent tous types de profils, Airbus Helicopters cible davantage les « compagnons ». Egalement présent, l’équipementier aéronautique Daher a recruté 450 collaborateurs en 2013 dont 120 cadres et 50  jeunes diplômés. En outre, de nombreux postes d’ingénieur en logistique, aéronautique et nucléaire sont encore à pourvoir chez Daher.

Opportunités en masseDans le commerce, le transport-logis-tique, les services à la personne, l’hô-tellerie-restauration, les tensions per-

sistent. En revanche, avec les technologies numériques révolutionnant tous les sec-teurs (tourisme, télécoms, industrie...), le territoire, candidat à quatre labellisations French Tech, offre un puissant gisement d’emplois. Dans l’énergie, la région, Nice en tête, se positionne en pointe dans les réseaux intelligents (les « smartgrids »). Au nord d’Aix-en-Provence, la construc-tion du réacteur international Iter de fusion nucléaire mobilisera entre 2 000 et 3 000 ouvriers, techniciens et cadres entre 2015 et 2018. À proximité, la Cité des énergies du Commissariat à l’éner-gie atomique et aux énergies alternatives (CEA) Cadarache expérimente les inno-vations sur lesquelles la transition éner-gétique repose. Avec son Technopôle de la Mer, le leader mondial du naval de défense et innovateur dans l’énergie DCNS, l’Ifremer ou encore l’entreprise Cnim (Constructions industrielles de la Méditerranée), le Var démontre que l’exploration des fonds marins, la sécurité maritime ou la protection du littoral diver-sifient les horizons. Marseille, mise quant à elle sur les enjeux du transport et de la traçabilité des marchandises, sous l’im-pulsion du troisième armateur mondial, CMA-CGM. Même la sidérurgie manque de compétences. ArcelorMittal, à Fos-sur-Mer, annonçait recruter 176 personnes en 2014, techniciens et ingénieurs principale-ment. « Sur les seuls postes de techniciens, 3 000 curriculum vitae nous parviennent chaque année, assure Richard Pagnon, son DRH, mais nous rencontrons toujours des difficultés à trouver des automaticiens, des hydrauliciens ou des spécialistes de maintenance mécanique. » • J.‑C. B.

« Près de 40 % des recrutements sont jugés difficiles par les entreprises. »

Amadeus (solutions technologiques pour le tourisme) : 200 personnes à Sophia Antipolis. Profils : jeunes diplômés, ingénieurs en informatique, candidats expérimentés dans l’industrie du voyage. www.amadeus.comGroupe Studiel (Intelligence industrielle) : environ 60 recrutements en France dont 40 ingénieurs (développement, mécanique, calcul, électronique, conception...), chefs de projet, chargés d’affaires, pour moitié en Paca et 20 techniciens (contrôle, électrotechnique, CAO, maintenance, méthodes...). www.studiel.fr

Ortec (services à l’industrie, l’énergie, l’environnement) : 100 personnes en France et en Afrique. Profils : responsables et techniciens maintenance, chargés d’affaires, chefs de chantier, responsables d’exploitation. www.ortec.frSnef (installations électriques) : environ 100 personnes en France. Profils : ingénieurs, chargés d’affaires, techniciens, chefs de chantiers. www.snef.frCMA‑CGM (compagnie maritime) : environ 80 personnes en France et à l’étranger. Profils : directeurs d’agence, responsables commerciaux, agents de transit. https://careers.cma-cgm.com

LES EntREPRiSES qui RECRutEnt

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éNERGIE. la construction du réacteur international iter mobilisera entre 2 000 et 3 000 ouvriers, techniciens et cadres entre 2015 et 2018.

Elle aurait pu quitter Marseille, sa ville natale, pour le boulevard Haussmann à Paris. En 2009, à la

suite d’une réorganisation au sein du groupe Galeries Lafayette, Anna Bio Farina, responsable marketing et mer-chandising chez l’horloger Louis Pion, choisit de rester dans les Bouches-du-Rhône. « J’ai donc activement recherché un poste similaire en ciblant trente so-

ciétés susceptibles d’être intéressées par mon profil », explique cette quadra. Ses candidatures spontanées n’aboutissent pas, et elle ne donne pas suite à certaines propositions. Elle est accompagnée dans sa recherche d’emploi par BPI Group. Une chasseuse de tête lui déniche, à Aix-en-Provence, une opportunité au sein d’Horizane Santé, société experte en pa-rapharmacie. Un secteur qu’elle connaît pour avoir longtemps travaillé chez Alliance Boots, multinationale suisse spécialisée dans la distribution de pro-duits pharmaceutiques et cosmétiques. Le fondateur d’Horizane Santé, le doc-teur Thierry Geets, souhaite développer le marketing et le merchandising de sa marque de parfums et produits cosmé-tiques Nature et Senteurs de Provence, rachetée en 2008. « Je le rencontre, lui propose ma candidature et puis plus rien. Sans réponse, je n’ai pas hésité à le rappeler plusieurs fois ! Les décideurs sont souvent pris dans un tourbillon d’ur-gences… », raconte-t-elle. Pour intégrer cette PME (19 salariés), Anna Bio Farina a passé un seul entretien. Son parcours et ses compétences ont su convaincre. En janvier 2010, elle devient responsable marketing. « M’occuper de A à Z d’une marque de parfums et cosmétiques, de la création des produits à leur mise sur le marché, c’est ce que j’ai toujours voulu faire ! ». • A. V.

Mon parcours a croisé le destin de nombreuses sociétés en crois-sance. Toutes étaient désireuses

de mieux structurer leur politique de res-sources humaines et de gérer la montée en compétence de leurs collaborateurs », confie Olivier Allaert, directeur des res-sources humaines de Santiane. Recruté durant l’été par cette société niçoise de courtage d’assurance, spécialisée en santé pour particuliers et entreprises, il poursuit son aventure. À 40 ans, le nou-veau DRH a fort à faire. Créée en 2007 par Christophe Courtin, son président, Santiane est passée de 13 collaborateurs en 2009 à près de 300 actuellement ! Le monde de l’assurance représente un nouveau challenge pour lui. Après la musique, chez Sony-BMG ; le multi-média chez Ubisoft et Sien Solutions, en Roumanie, ou encore la logistique chez FM Logistic. Olivier Allaert a ex-ploré aussi, un temps, le conseil RH en indépendant. « Mes expériences m’ont conduit à développer une vision très pragmatique. Une organisation, ce n’est jamais du copié-collé sur le plan indivi-duel et collectif ! Positionnée dans un domaine qui évolue très vite, Santiane a favorisé la promotion interne. J’y trouve un vrai enjeu pour conforter cette iden-tité, accroître la professionnalisation des équipes et faire partager la motivation et les valeurs du fondateur. » • J.‑C. B.

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En dépit d’un contexte économique perturbé, les opportunités de trouver un emploi existent en Méditerranée. Pour en témoigner voici le parcours de six femmes et hommes ayant réussi à trouver un poste en rapport avec leurs aspirations.

Ils ont décroché le job de leur rêve

ANNA BIO FARINA

« J’ai harcelé le directeur général ! »

OLIVIER ALLAERT

« Un regard neuf »

Par Jean‑Christophe Barla et Alexie Valois

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TENACE. Anna Bio Farina, responsable marketing chez nature et senteurs de Provence, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

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Portraits

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De retour avec des

NOUVEAUTÉS !

Sa planète à lui sera photovoltaïque. Issu de Supélec, Julien Fernandez, 30 ans, a choisi de se spécialiser dans

l’électricité solaire par conviction person-nelle. Il décroche son premier poste en région parisienne chez Solaire Direct. L’ingénieur crée, en parallèle, une asso-ciation humanitaire, Panneaux Solidaires, et monte des projets pour électrifier des villages ruraux du Sénégal, grâce aux pan-neaux solaires. Il sollicite l’aide du fonds de dotation Synergie Solaire, fédérant 120 ac-teurs des énergies renouvelables concernés par l’accès à l’énergie à travers le monde. En 2012, Julien Fernandez se rend dans un village près de Bambey, puis rencontre, à Dakar, les fondateurs de Tenergie, une

PME française basée à Meyreuil dans les Bouches-du-Rhône et membre actif de Synergie Solaire. Nicolas Jeuffrain, Marc Watrin et Patrick Demaegdt proposent au jeune ingénieur de devenir leur cor-respondant au Sénégal… Un mois plus tard, rentré en France, Julien Fernandez ressent le besoin de changer de vie. Il reste en relation avec Tenergie, quitte de nouveau Paris, retourne en Afrique. « J’ai revu plusieurs fois les trois associés de Tenergie, car nous partagions une même volonté de développer d’autres projets photovoltaïques au Sénégal. » Eté 2013, des rencontres successives, à Meyreuil, débouchent en novembre sur un poste. « J’ai insisté pour obtenir un CDI. La né-

gociation a été assez longue, cela mais fait partie du jeu », témoigne-t-il. La PME est alors en pleine réorganisation et, à 30 ans, l’ingénieur prend finalement la responsa-bilité du bureau d’études et de 25 collabo-rateurs. « J’apprécie la qualité de vie en Provence, mon équipe, et l’envergure du poste me permet de grandir tous les jours. Nous développons des projets en France, et nous nous implantons en Roumanie, en Turquie et au Sénégal ! » • A. V.

Sa carrière débute aux Etats-Unis. Pierre-Yves Chouvet, 38 ans, ori-ginaire de La Ciotat et formé aux

fonctions internationales à l’ESCE-Paris, travaillait alors pour Manex et ses fameux mannequins de vitrine de renommée mon-diale. Rentré à Paris, il passe cinq années chez le créateur de lunettes Alain Mikli et développe sa présence à l’export. Mais pas seulement. Tous les week-ends, pendant deux ans, il étudie à l’Essec et passe un master d’ingénierie en commerce inter-national. En 2012, il se lance un nouveau challenge. Quitter Paris et rejoindre une entreprise française valorisant un segment

prestigieux du made in France à l’étran-ger. Un choix de vie, professionnel, mais aussi familial. En septembre, il envoie, par email, une candidature spontanée à JFRey, créateur marseillais de lunettes haut de gamme. « 24 heures après, j’ai reçu une réponse des RH ! », se sou-vient-il. Jean-François Rey, le fondateur de la marque, demande à le rencontrer au siège de son entreprise, à Marseille. « La culture de l’export était déjà très an-crée dans la société et ma démarche l’a conforté dans son désir d’implanter ses produits au Brésil notamment, où j’avais déjà de nombreux contacts, au Moyen-

Orient, en Scandinavie… J’ai beaucoup de chance qu’une entreprise française re-connue mondialement m’ait accordé sa confiance. Je voyage 35 % de mon temps. Jean-François Rey a compris que je ne fais pas de l’export par hasard. » • A. V.

JULIEN FERNANDEZ

« J’ai rencontré mes futurs patrons à Dakar »

PIERRE-YVES CHOUVET

« J’ai envoyé une candidature spontanée par email »

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GLOBE-TROTTEUR. Julien Fernandez, responsable du bureau d’études chez Tenergie, Meyreuil (Bouches-du-Rhône).

INTERNATIONAL.Pierre-Yves Chouvet, chef des zones export chez JFRey, Marseille (Bouches-du-Rhône).

ISABELLE CONSTANT

« J’aime créer des liens et les faire fructifier »

Jusqu’en septembre, Isabelle Constant, s’est démenée pour voir renaître une activité inno-

vante sur le site de LFoundry à Rousset (Bouches-du-Rhône), condamné au démantèlement. L’ex-directrice R&D de la fonderie de semi-conducteurs bé-néficiait du soutien de dizaines d’anciens salariés. Mais quand l’issue fatale s’est confirmée, la quadra adresse sa candi-dature au pôle de compétitivité Pégase, consacré aux aéronefs du futur, en quête d’un nouveau directeur. « J’étais tentée par le défi de contribuer à une conquête industrielle », confie cette spécialiste de la microélectronique. Elle s’est déjà rodée à tous les métiers du secteur de-

puis ses débuts, en 1996, au CEA Leti, comme ingénieur R&D, puis chez Atmel, Philips, NXP, Trixell... Isabelle Constant a même abordé le monde aca-démique, au Centre Microélectronique de Provence, et le photovoltaïque via la start-up PV Alliance, couvée par EDF, Photowatt et le CEA. « J’ai toujours entretenu les relations nouées durant mon parcours. La diversité de mon ré-seau, cette ouverture constante à mon environnement professionnel, mon éthique ont sans doute fait sens pour Pégase ». Alors qu’elle se préparait à devoir quitter la région, avec conjoint et enfants, elle aborde sa nouvelle fonc-tion avec beaucoup d’excitation : « Les

derniers mois chez LFoundry ont accru ma capacité à gérer le stress. Je vis avec enthousiasme mon imprégnation d’une nouvelle culture industrielle. » • J.‑C. B.

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ENTHOUSIASTE. isabelle Constant, directrice générale du pôle Pégase, Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône).

Ce jeune Franco-Grec, de 30 ans, né à Poitiers, avait envie de s’ouvrir de nouvelles perspectives profes-

sionnelles loin de la région parisienne. En novembre 2008, après plusieurs années passées à bourlinguer d’Athènes, aux USA, de l’ESC de La Rochelle à Munich, Mikaël Panteris, capable de parler cou-ramment cinq langues, entre au labora-toire biopharmaceutique Stallergenes. En 2013, « j’étais en veille passive sur le site de l’Apec. Quand j’ai vu l’annonce pour un poste de responsable efficacité des forces de ventes chez Bausch & Lomb, à Montpellier, j’ai aussitôt candidaté en ligne. L’idée me plaisait d’évoluer pro-fessionnellement dans un groupe phar-maceutique structuré, et leader sur son marché », raconte-t-il. Contacté, il vient,

à Montpellier, passer des tests techniques et « plusieurs entretiens difficiles avec le directeur général, et mes futurs collabo-rateurs ». Retenu, il revient « en short list », une semaine plus tard, rencontrer la directrice des RH et les directeurs com-merciaux. Pour les convaincre, il déroule une présentation de ce qu’il apportera au poste. Ses qualités et son profil internatio-nal font mouche. Le soir même, le direc-teur général de Bausch & Lomb l’appelle pour lui confirmer son embauche en août. Moins d’un an après son arrivée, il est devenu responsable conformité France, Benelux, Pays-Bas, Angleterre et Irlande. « À Montpellier, j’ai une qualité de vie gé-niale, et la chance de travailler dans l’une des rares entreprises du Sud ayant une vraie dimension internationale ». • A. V.d

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COSMOPOLITE. Mikaël Panteris, responsable conformité chez Bausch & lomb, Montpellier (Hérault).

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« J’ai postulé en ligne »

L’EXPRESS14 / Carrière

e marché de l’emploi se fait sur Internet. La plu-

part des entreprises créent sur leurs sites web des espaces dédiés au recrutement. Les agences comme Adecco, Expectra, Hays, Michael Page ou encore les jobboards Apec, Monster, Cadremploi, RegionsJob diffusent les fiches de postes des sociétés pourvoyeuses d’emplois. Et désormais, les sites sont relayés par des versions mobiles. De n’importe où, un cadre peut envoyer une candidature spontanée ou répondre à une offre via son smartphone ou sa tablette. Mieux, de nouvelles applications telles www.jobaroundme.fr permettent de géolocaliser les offres. Tous ces outils rendent plus fluides et plus rapides les contacts. Mais, « revers de la médaille, les responsables des ressources humaines reçoivent trop de candidatures non qua-litatives, explique Nicolas Bondu, 40 ans, consultant au centre Apec de Nice. Du coup, pour traiter ce flot, les individus sont

sélectionnés par mots-clés, les réponses envoyées automatiquement… On assiste à une déshumanisation digitale, une dé-sincarnation des candidats et du rôle des recruteurs. » Heureusement, en terme d’e-recrutement, l’heure n’est plus seu-lement aux CV en ligne.

Percer le marché cachéDe plus en plus de cadres en mobilité ou en recherche d’emploi utilisent Linkedin, Viadeo, Facebook ou encore Twitter pour sortir du lot, faire valoir leurs parcours, compétences et centres d’intérêts. « À tout âge, digital natifs ou seniors, il est né-cessaire d’exister sur le web pour évoluer professionnellement. Si on n’y est pas, on se coupe un bras ! », estime Nicolas Bondu. L’Apec a créé des communautés sur ces réseaux sociaux professionnels, où les membres échangent intelligemment, tout en soignant leur image.

Un cadre peut aussi commuter son compte Viadeo à son compte apec.fr pour découvrir s’il connaît quelqu’un au sein de la société auprès de laquelle il a postulé. Et le nouveau service gratuit de Viadeo «  Rencontrons-

nous » permet d’échanger directement. Pour prendre une longueur d’avance, ou étoffer vos connaissances sur le poste et son environnement. Ou simplement s’informer auprès de ses pairs des oppor-tunités réelles d’emplois dans leur entre-prise et ainsi anticiper la publication des ouvertures de postes.

Son expérience personnelle a inspiré Thomas Welsch, auteur de Recherche d’emploi, oubliez les méthodes de Papa ! paru en juin dernier chez Larousse dans lequel il donne des conseils pratiques pour percer le marché caché. Il a écrit ce guide après avoir décroché, il y a trois ans, son premier job grâce à Viadeo.

Dans une étude Harris Interactive réa-lisée pour Viadeo, 74 % des recruteurs, tous secteurs confondus, déclaraient, en 2013, que les réseaux sociaux profession-nels facilitent l’accès aux candidats. Si cer-tains profils y sont « chassés », les recrute-ments sont encore l’exception. La mise en relation digitale est de toute façon suivie du traditionnel entretien d’embauche de papa… • A. V.

Les réseaux sociaux professionnels facilitent l’accès aux candidats

Les applications mobiles, les réseaux sociaux et les communautés internet sont devenus des passages obligés pour postuler rapidement, mieux se faire connaître des employeurs, voire les contacter. Par Alexie Valois

Le recrutement à l’heure du digital

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CONNECTé. De n’importe où, un cadre peut répondre à une offre d’emploi et alimenter son profil.

paca / 19 novembre 2014