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CART Le monde en cartes
Numéro 10 • mArS - AVrIL 2012
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KhabarovskSkovorodino
TchitaOulan-Oude
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Novosibirsk
Krasnoïarsk
ArkhangelskDoudinka
Salekhard
Mourmansk
Ijevsk
Orenbourg
TioumenSamara
Omsk
Groznyi
Moscou
Saint-Pétersbourg
Vilnius
Erevan
Riga
TallinnVyborg
Kaliningrad
KazanPerm
Nijni-Novgorod
Syktyvkar
Rostov
Samsun
Odessa
Gdansk Ventspils
Lubmin
Volgograd
Khanty-Mansiïsk
TchelyabinskKrasnodar
Île Vrangel
Îles Kouriles
Terre du Nord
Nouvelle-Zemble
Terre François-Joseph
Archipel deNouvelle-Sibérie
Sakhaline
Lac Baïkal
Mer d’Okhotsk
Mer de Kara
Mer des LaptevMer Baltique
Mer Noire
Océan Glacial Arctique
Merde Béring
MerCaspienne
Mer deNorvège
Mer deBarents
SIBÉRIEOURAL
VOLGA
NORD-OUEST
CENTRE
SUD
CAUCASE DU NORD
EXTRÊME-ORIENT
NORVÈGE
ESTONIE
LETTONIELITUANIE
BIÉLORUSSIE
UKRAINE
GÉORGIEARMÉNIE
AZERBAÏDJAN
AZ.
IRANTURKMÉNISTAN
KAZAKHSTAN
KIRGHIZSTAN
MONGOLIE
TADJIKISTAN
FINLANDE
SUÈDE
CHINE
JAPON
OUZBÉKISTAN
Contentieux territorial entre la Russie et la Chine réglé en 2004
Contentieux territorial
entre la Russie et le Japon
Contentieux maritime entre la Russie et la Norvège réglé en 2010
CHINE
Cercl
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aire
Cercle polaire
0 550 km
District fédéral
plus de 8 000En roubles1, par oblast en 2011Revenus mensuels par ménage
Région
de 6 000 à 8 000moins de 6 000
Sources : Service fédéral russe des statistiques d’État, 2012 ; RIAN, 2012 ; Pascal Marchand, Atlas géopolitique de la Russie, Autrement, 2007 ; IEA, World Energy Outlook 2011Voir aussi Carto n 1, p. 70
BakouVers la Chine
Vers Pékin
Vers Istanbul
Vers l’Unioneuropéenne
Vers Turkmenbachi
Vers Astana
Vers Turkmenbachi
Vers Kiev
Vers Varsovieet Berlin
Vers Helsinki
Oléoduc
GisementGazRessources énergétiques
PétroleGisement
Gazoducen projet
GazoducPort principal
1. 40 roubles = 1 euro en 2011
OcéanAtlantique
Sidi-SlimaneRabat
Er-Rachidia
Ouarzazate
Essaouira
Tata
Tan-Tan
TétouanCeuta (ESP.)Gibraltar (R.-U.)
CasablancaMohammedia
El-JadidaFès
Tanger
Marrakech
Youssoufia
Benguérir
Khouribga
Safi
Agadir
Jorf Lasfar
Vers Aïn-Sefra
VersOranMeknès
El-AyounTindouf
Semara
Tifariti
Mehaires
Vers Zouérate
Boukraa
GueltatZemmour
Mijek
Oum Dreyga
Agwanit
Bir Lehlou
Mahbas
Aousserd
Boujdour
Dakhla
MAROC
MAURITANIE
SAHARAOCCIDENTAL
(annexé par le Maroc en 1975)
(ESPAGNE)Îles Canaries
ALGÉRIEFrontière du Sahara
occidental selon l’ONU
Siège du Polisario,165 000 réfugiés sahraouis se trouvent dans les camps autour de Tindouf selon le HCR
RÉbELLION aU maLI LE RÉVEIL dES TOUaREgS
dÉTROIT d’ORmUz VERS UNE CRISE PÉTROLIÈRE ?
L’ObÉSITÉ daNS LE mONdE LES daNgERS dE La maLbOUFFE
MerBaltique
Golfe deBotnie
Mer du Nord
Minsk
Varsovie
Helsinki
Berlin
Copenhague
Stockholm
Vilnius
Riga
Tallinn
Amsterdam
ALLEMAGNE
DANEMARK
FINLANDE
SUÈDE
POLOGNE
ESTONIE
LETTONIE
LITUANIE
BIÉLORUSSIE
RUSSIE
RUSSIE
rEPréSENtEr LE moNDEChristian Grataloup, Documentation photographique, dossier no 8084, La Documentation française, Paris, 2011, 64 p.
Cartographier le monde oblige à un certain nombre de partis pris, derrière lesquels se cachent des représentations complexes, multiformes, idéolo-giques et souvent géopolitiques. Quelle est la pertinence d’un planisphère centré sur l’Europe au XXIe siècle alors que les puissances montantes sont le Brésil, la Chine ou l’Inde ? Déroulant le fil de l’histoire de la cartographie et de ses représentations allégoriques, Christian Grataloup, professeur de géohistoire à l’université Diderot-Paris 7, dévoile les symboles et les my-thes cachés derrière les cartes théologiques de l’Antiquité, les portulans italiens du XIIIe siècle et les représentations 3D contemporaines. Ce qu’il montre est bien loin d’être un processus linéaire visant à la fabrique de l’ultime carte, comme on chercherait un Graal, car la cartographie a be-
soin de diversité pour éviter de tomber dans la manipulation. Il faut « multiplier les modes cartographiques pour donner à réfléchir sur le monde, à utiliser la plus grande variété possible de planisphères », écrit M. Grataloup. Adapté au nouveau programme de ter-minale des lycées, cet ouvrage à la lecture aisée arrive à em-brasser à la fois les enjeux stra-tégiques, les évolutions tech-niques et graphiques et les significations idéologiques de la cartographie en en dressant les multiples portraits dans un découpage en cinq parties.
séLeCTioN De La réDaCTioN
tImor-LEStE : PrEmIEr étAt Du 3e mILLéNAIrEFrédéric Durand, Belin/La Documentation française, coll. « Asie Plurielle », Paris, 2011, 127 p.
Ancienne colonie portugaise, le Timor-Leste proclame son indépendance en 1975, mais le territoire est annexé par l’Indoné-sie du dictateur Suharto l’année suivante. La répression de la guérilla timorienne par l’armée indonésienne n’empêchera pas, à la chute de Suharto en 1998, la conduite d’un référendum d’autodétermination. Avec 78 % de « oui » pour l’indépendance, le Timor-Leste devient, selon le titre de l’ouvrage, le « premier État du 3e millé-naire ». L’auteur se concentre sur sa poten-tielle richesse en or noir : le pays constitue depuis 2005 un fonds pétrolier dans une
banque américaine, estimé à 6,9 milliards de dollars en 2010. Et les réser-ves de la mer du Timor, certaines en exploitation commune avec l’Australie voisine, pourraient permettre à ce petit État de 14 874 km2 d’amorcer son timide essor, à condition qu’il parvienne à surmonter les troubles politiques intérieurs et extérieurs qui l’agitent.
EAu Et CoNFLICtuALItéSFranck Galland (dir.), Choiseul, Paris, 2012, 121 p.
Cet ouvrage regroupe les interventions des universitaires, consultants, techniciens inter-venus en décembre 2010 au séminaire « Eau et conflictualités », organisé par le Conseil supérieur de la formation et de la recherche stratégique ( CSFRS) à l’École militaire. Un séminaire dans un lieu qui ne tient pas du hasard : les militaires s’intéressent largement à cette question des enjeux sécuritaires et stratégiques liés à la rareté des ressources en eau, potentiellement source de tensions et de conflits. Les contributions sont courtes, mais elles présentent l’originalité de s’intéresser à des cas d’études concrets qui permettent de comparer des situations complexes, du Jour-dain au fleuve Brahmapoutre. Une dernière partie intitulée « En toile de fond » fait un tour d’horizon des traités, principes et conventions internationales autour de la question de l’eau, alors que le propos introductif de l’ouvrage rappelle que l’« on dénombre 200 traités interétatiques relatifs à l’eau contre 37 conflits sur-venus ces cinquante dernières années ».
CHroNIQuES DE JéruSALEmGuy Delisle, Delcourt, Paris, 2011, 334 p.
C’est l’histoire d’un homme ordinaire qui vit en terre extraordinaire. Après avoir raconté ses mésaventures en Chine, en Corée du Nord et en Birmanie, l’auteur canadien Guy Delisle s’installe à nouveau dans un pays où l’objectivité intellectuelle est difficile, voire impos-sible, Israël, et dans les territoires palestiniens que ce dernier oc-cupe. Arrivé à Jérusalem en 2008 pour suivre son épouse, membre de Médecins sans frontières, Guy Delisle se transforme pendant un an en observateur naïf et surtout ironique. Son sens du détail et de l’absurde ne fait de cadeau à personne : juifs, musulmans, chré-tiens… Tous les excès sociaux et politiques perpétrés au nom de la religion et de l’extrémisme sont dénoncés avec humour. L’une des richesses de l’ouvrage est qu’il illustre, avec bulles et vignettes, l’un des conflits les plus anciens de la planète avec finalement beaucoup de simplicité, comme si la paix était à portée de main. Une paix ren-due impossible sur le terrain, avec ces colonies, ces contrôles mili-taires incessants… Si l’auteur ne cache pas ses affinités avec les Palestiniens, il tente de ren-dre compte du point de vue de tous, y compris en visitant des quartiers ultra-orthodoxes juifs. Cessons de penser que l’objecti-vité est une condition sine qua non pour comprendre le conflit israélo-palestinien : Guy Delisle assume une subjectivité argu-mentée qui révèle une réalité de terrain et s’éloigne du langage habituel des médias et des ins-titutions internationales.
Carto 10Mars - Avril 2012
À LIrE, À VoIr LIvres, atLas, WeB…
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LE moNDE EN CArtES. GérarD mErCAtor Et LE PrEmIEr AtLAS Du moNDEThomas Horst, Fonds Mercator, Bruxelles, 2011, 399 p.
Un livre magnifique, rare, pour passionnés. À l’occasion du 500e anniversaire de la naissance, en 1512, de Gérard Mercator, le Fonds Mercator publie une re-production du premier atlas du monde, celui du mathématicien et géographe flamand. L’ouvrage est agrémenté de nombreuses iconographies et explica-
tions. Mercator, cartographe d’une époque qui ignorait encore cette appellation, se considérait comme « cosmographe » et est en effet le père de la représentation orien-tée vers le Nord, et de la fameuse projection qui porte son nom, correspondant au déroulement cylindrique du globe par rapport à l’équateur. Son œuvre cartographi-que est considérable et traduit le dynamisme qui prévalait en Occi-dent au XVIe siècle. Avis aux ama-teurs de cartes anciennes : cette reproduction du premier atlas du monde est impressionnante par sa densité et sa qualité graphique.
AtLAS DE LA FraNCEPascal Boniface et Hubert Védrine, Armand Colin/Fayard, 2011, 128 p.
Qu’est-ce que la France ? À cette question polémique, Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangè-res de 1997 à 2002, et Pascal Boniface, directeur de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS), ont choisi d’apporter des éléments de réflexion avec des cartes. La première partie de l’atlas s’intéresse aux grandes étapes de l’histoire de l’Hexagone, pour mieux en comprendre ensuite les spécificités actuelles liées au tourisme, à la recherche ou encore à la pratique culinaire. Enfin, une troisième et dernière partie intitulée « La France dans la mondialisation » propose un aperçu des relations bilatérales avec 20 pays, du Mexique à la Turquie, en passant par Israël et quelques membres de l’Union européenne. Une approche pédagogique, offrant une analyse qui se veut rassurante en ignorant les questions sur les conflits et en restant dans une lec-ture assez linéaire des relations internationales. L’ouvrage pâtit d’une cartographie difficile à lire, notamment du fait de choix graphiques parfois surprenants et d’un manque d’uniformité des codes visuels utilisés.
AtLAS Du ProCHE-orIENt AraBEFabrice Balanche, PUPS/RFI, Paris, 2012, 133 p.
Espace de convoitises et de tensions, le Proche-Orient est un ensemble distinct du Moyen-Orient. Liés par l’histoire, la Syrie, le Liban, la Jordanie, la Palestine et Israël trouvent leurs racines dans l’Empire ot-toman. Toutefois, ce passé commun n’a pas empêché les divisions. C’est ce passé, ces divisions, cette di-versité que Fabrice Balanche, géographe et directeur du Groupe de recherches et d’études sur la Médi-terranée et le Moyen-Orient (GREMMO) de Lyon, souhaite représenter. Développant des thématiques variées, traitant de l’aridité de la région, de son urbanisation et de son développement économique et démographique, l’ouvrage est composé de plus d’une centaine de cartes inédites, notamment de villes syriennes comme Damas ou Alep. L’histoire et les questions plus géopolitiques trouvent également leur place puisque plusieurs chapitres sont consacrés aux dominations étrangères et coloniales ainsi qu’à leur mode de gestion d’un territoire multiconfessionnel, aux constructions nationales, à la Palestine et aux autres enjeux géopolitiques contemporains, comme l’eau ou la place de la Turquie dans la région.
LA CHINE Et SES FroNtIèrESSébastien Colin, Armand Colin, coll. « Perspectives géopolitiques », Paris, 2011, 285 p.
Alors que depuis 1983 le gouvernement chinois finance des programmes de recherche en sciences sociales sur les populations, l’histoire et la géographie des zones frontalières, l’auteur de cet ouvrage, géographe et enseignant à l’INALCO, indique qu’il « s’agit bien souvent à travers eux de fournir à l’État chinois une validation théorique de ses frontières actuelles, surtout là où elles sont contestées ou susceptibles de l’être ». Avec 22 147 kilomètres de frontières terrestres, la Chine a créé en mai 2009 un nouveau département au sein de son ministère des Affaires étrangères, celui des Affaires frontalières et maritimes. La République po-pulaire connaît en effet de fortes tensions à ses frontières, que ce soit avec l’Inde ou en mer de Chine orientale et méridionale avec les Philippines ou l’Indonésie, ou avec les populations situées à l’intérieur de son territoire (au Tibet ou au Xinjiang). L’autre crainte de Pékin concerne l’instabilité dans les pays riverains, en Afghanistan, en Birmanie ou en Corée du Nord. L’ouvrage, qui compte de nombreuses cartes, analyse l’ensemble des frontières que la Chine cherche à consolider dans son double souci géopolitique : sécuriser l’État-nation et s’imposer comme puissance régionale.
Carto 10Mars - Avril 2012 79
DICtIoNNAIrE Du moYEN-orIENtAntoine Sfeir (dir.), Bayard, Paris, 2011, 964 p.
Une équipe de chercheurs s’est at-telée à la production de cet impor-tant ouvrage qui regroupe environ 12 000 entrées sur le Moyen-Orient. Plus qu’un dictionnaire, il s’agit d’une véritable encyclopédie recensant un grand nombre de biographies de personnages marquants de l’histoire et de l’actualité de la région. Des sujets peu connus sont également traités et l’on trouvera, par exemple, des descriptifs des différents mou-vements politiques, des principaux journaux régionaux et nationaux, mais aussi des indications relatives à la vie culturelle. De l’archéologie à l’actualité liée aux révoltes arabes, en passant par les différents styles musicaux et cinématographiques com-posant la scène artistique moyen-orientale, cet ouvrage couvre donc de nombreux aspects. On y trouvera un atlas, une chronologie et des fiches analytiques par pays.
tErrorISmES. VIoLENCE Et ProPAGANDEFrançois-Bernard Huyghe, Gallimard, Paris, 2011, 128 p.
Spécialiste des questions de communica-tion appliquée à la stratégie et aux conflits, François-Bernard Huyghe propose une lecture du terrorisme à travers des dis-cours et des symboles en posant la ques-tion du caractère « efficace » de l’action armée en politique. Cet ouvrage présente l’intérêt d’une iconographie bien fournie et d’une approche transversale dans le temps et dans l’espace du terrorisme. Les parallèles entre les Brigades rouges ita-
liennes, l’IRA irlandaise, la LTTE tamoule et Al-Qaïda permettent de repenser l’action terroriste comme mode d’action politique et d’éviter les raccourcis simplistes sur une quelconque essence islamiste ou prolétaire de ces acteurs. Si le terrorisme se différencie de la guerre conventionnelle, M. Huygue rap-pelle que celui-ci reste « soumis au critère militaire de la victoire », c’est-à-dire que la réussite politique dépend de la réussite par les armes et qu’avantage tactique ne veut pas forcément dire victoire totale. Le succès ne pouvant être attribué à la seule violence, relations politiques, propagande et événements parallèles doivent être analysés pour comprendre dans quelle mesure l’ac-tion terroriste a contribué ou non à la victoire : les attentats de l’organisation armée sioniste Irgoun ont-ils accéléré la mise en place d’un État israélien ? Que doit la République arménienne issue de la scission de l’URSS aux actions de l’Armée secrète de libération de l’Arménie contre des diplomates turcs ? L’ouvrage se conclut sur l’émergence d’un nouveau style de terrorisme, plus solitaire, moins global, cherchant plus à exprimer un sentiment de vengeance intérieur que de répondre à une réelle aspiration politique.
LE CHANGEmENt DANS LES orGANISAtIoNS INtErNAtIoNALESCritique internationale, no 53, Presses de Sciences Po, Paris, octobre-décembre 2011, 212 p.
Le dossier d’ouverture de ce numéro s’interroge sur la manière dont les organisations internationales s’adaptent aux reconfigurations de puis-sance et aux transformations de la conflictualité. Il apparaît que si ces organisations sont prédestinées à être plus dans la permanence que dans le changement, ce qui leur vaut de nombreuses critiques si l’on pense à la non-ouverture du Conseil de sécurité de l’ONU à de nouveaux pays
par exemple, elles n’en vivent pas pour autant hors du monde. Les auteurs ap-pellent à considérer les organisations internationales non simplement comme des instances morales, mais aussi comme des systèmes d’action concrets avec leurs individus, leurs rapports de forces internes, leurs rivalités. Le dossier Varia présente des articles intéressants sur la logique des votes minoritaires en Roumanie et Bulgarie, sur la stratégie politique du parti indépendantiste écos-sais et enfin sur le rôle des Edinorossy, ces idéologues du parti de Vladimir Poutine, Russie unie.
LES CLImAtS : ProCESSuS, VArIABILIté Et rISQuESGérard Beltrando, Armand Colin, coll. « U », Paris, 2011, 286 p.
« Attention danger », nous dit le climatologue et professeur à l’université Diderot-Paris 7, Gérard Beltrando. Toutefois, ce danger ne vient pas forcément d’où l’on croit : il se situerait plutôt dans les formules hâtives et catastrophistes sur le climat « qui déresponsabilisent tous ceux qui n’ont pas pris de mesures de précaution efficaces pouvant limiter les risques, les souffrances humaines et le gâchis financier ». Ainsi, il apparaît que l’enjeu est plus celui de la nécessité d’un changement du discours voyant l’homme comme hors de la nature que celui d’un changement général et irréversible de la planète. Illustré de nombreuses cartes et schémas, l’ouvrage revient sur les mécanismes de base qui régissent le climat, avant de décrire les grands ensembles climatiques du globe. Cette double appro-che est fondamentale pour aborder une dernière partie : comment penser les ris-ques et les intégrer dans une lecture avec toutes les problématiques à plusieurs niveaux d’analyse pour en sentir les complexités ? Si les événements ne sont pas nouveaux, ce sont les conséquences qui le sont, avec l’extension des zones habitables aux terres inondables ou la croissance de la vulné-rabilité des monocultures aux maladies, au gel ou aux grêles par exemple. L’auteur dénonce ainsi les scénarios apocalyptiques de quelques scientifiques trop médiatisés, accusés de semer le trouble dans les esprits sur les caprices du climat. Il considère d’ailleurs en conclusion que les recherches actuelles « ne permettront pro-bablement pas à elles seules de préparer l’hu-manité à un possible changement climatique » et invite les chercheurs à s’intéresser davantage aux effets positifs de ce dernier.
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À LIrE, À VoIr LIvres, atLas, WeB…
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