rÉpublique dÉmocratique du congo : systÈme Éducatif

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177 RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : SYSTÈME ÉDUCATIF Armand M’BATIKA. Professeur Université de Sherbrooke 2500, boul. de l’Université Sherbrooke (Québec) J1K 2R1 Canada courriel : [email protected] RÉSUMÉ La recherche porte sur les dispositifs innovants de l’enseignement supérieur et universitaire, en République démocratique du Congo. Le rôle important à la fois au plan économique et au plan éducatif du paradigme industriel après plus d’un demi-siècle de présence en R.D. Congo contribue à la compréhension de la situation décrite. Ensuite, les dysfonctionnements de l’enseignement supérieur et universitaire sont en lien avec la société globale au plan politique, social et culturel. Les renouveaux académiques qualiés par certains auteurs «des tournants» manquants ont engendré la mise en œuvre des régulations du système éducatif. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre la concomitance de la nouvelle loi- cadre de l’enseignement avec le processus de Bologne ou système LMD. Les innovations annoncées à cette occasion sont-elles susceptibles de contribuer à la revalorisation et à l’amélioration de l’E.S.U. et à l’implantation du changement des politiques ? La présente étude se consacre à ces questions qui demeurent relativement peu examinées. Mots clés : Académisation, Adaptation, Antivaleurs, Article 15, Branchement, Champ, Changement, Création, Curriculum, Diplôme d’état, Évolués, Loi-cadre, Maître artisan, Paradigme, Rapport d’amalgame, Rapport de commutation, Rapport de substitution, Reproduction, Système LMD, Valeurs

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Armand M’Batika, République Démocratique du Congo : Système éducatif

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RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO : SYSTÈMEÉDUCATIF

Armand M’BATIKA.Professeur

Université de Sherbrooke2500, boul. de l’Université

Sherbrooke (Québec) J1K 2R1 Canadacourriel : [email protected]

RÉSUMÉLa recherche porte sur les

dispositifs innovants de l’enseignementsupérieur et universitaire, enRépublique démocratique du Congo.

Le rôle important à la fois auplan économique et au plan éducatifdu paradigme industriel après plusd’un demi-siècle de présence en R.D.Congo contribue à la compréhensionde la situation décrite. Ensuite, lesdysfonctionnements de l’enseignementsupérieur et universitaire sont enlien avec la société globale au planpolitique, social et culturel.

Les renouveaux académiquesquali és par certains auteurs «destournants» manquants ont engendréla mise en œuvre des régulationsdu système éducatif. C’est dansce sens qu’il faut comprendre la

concomitance de la nouvelle loi-cadre de l’enseignement avec leprocessus de Bologne ou systèmeLMD. Les innovations annoncées àcette occasion sont-elles susceptiblesde contribuer à la revalorisationet à l’amélioration de l’E.S.U. et àl’implantation du changement despolitiques ?

La présente étude se consacre à cesquestions qui demeurent relativementpeu examinées.

Mots clés : Académisation,Adaptation, Antivaleurs, Article 15,Branchement, Champ, Changement,Création, Curriculum, Diplôme d’état,Évolués, Loi-cadre, Maître artisan,Paradigme, Rapport d’amalgame,Rapport de commutation, Rapport desubstitution, Reproduction, SystèmeLMD, Valeurs

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INTRODUCTIONLa recherche fait le point sur

l’interaction entre paradigmepol i t ique industr ie l e t l eparadigme de changement enéducation. Historiquement enR.D. Congo, le système éducatifactuel date de l’époque colonialeet il est soutenu par le paradigmeindustriel. Avec l’Indépendancedu Congo le 30 juin 1960, lesrégimes qui succèdent mènentun combat à la fois pédagogiqueet culturel. Selon cet auteur,Ndaywell, I., l’enseignementreste le plus beau fleuron del’évolution moderne de la R.D.Congo, de la colonisation à nosjours. Toutefois, en analysant etrevisitant l’itinéraire, le parcoursde ce système et quatre réformesde l’enseignement supérieur etuniversitaire restent mitigés. Onest tenté de comprendre en quoi cesystème peut apparaître commeun succès ou s’il comporte plutôtde graves dysfonctionnements quinécessitent des remèdes. Bref,dans ce contexte, que représentel’amélioration de l’enseignementsupérieur et universitaire ?

Ce travail s’inscrit comme«une quote-part» (Ndaywell, I.)à la ré exion et à l’action surl’E.S.U. La mise en place dusystème LMD nous amène àévoquer un certain nombre deproblèmes.

Tout comme le système LMD,l’accroissement de la qualitéde l’enseignement supérieur etuniversitaire concerne nombreuxpays industriels et en voie dedéveloppement. Ici la R.D. Congoest l’objet d’étude, ce qui établitune première limite à ce travailqui ne se prétend pas à l’abri dela critique.

Le système LMD ou systèmede Bologne est apparu dans lesannées 1930 dans un contextede mondial isat ion commestructure. Il vise l’amélioration dessystèmes éducatifs, les échangesinternationaux des chercheurs,la mobilité des chercheurs etétudiants, etc. Le concept et laméthode répondent à une demandesous trois aspects : les décideurspolitiques, les chercheurs etacteurs de l’éducation et le marchédu travail. C’est aussi le produit del’évolution des discours savantsdes experts.

Dans ce contexte, nousproposons une analyse del’évolution du système éducatifcongolais particulièrement del’enseignement supérieur etuniversitaire. Le prolongementnaturel est la question essentiellede son adhésion au systèmeLMD. Ce dispositif ambitionneégalement d’examiner avec unregard critique les innovationsintroduites par la nouvelle

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Loi-Cadre de l’enseignement,en faveur de l ’E .S .U . Lecontexte : c’est-à-dire l’E.S.U.,le but : analyser le processusd’amélioration et ses visées et laméthode : l’approche systémique.

Évolution du système éduca-tif congolaisSur le thème de l’organisation, le

système éducatif congolais actuelest géré par trois ministères :le Ministère de l’EnseignementP r im a i r e , S ec o nd a i r e e tProfessionnel (M.I.N.E.P.S.P.),le Ministère de l’EnseignementSupérieur et Universitaire(M.I.N.E.S.U.) et le Ministère desAffaires Sociales (M.A.S.).

Au terme du décret présidentielno.15/015 du 21 mars 2015, leMinistère de l’EnseignementSupérieur et Universitaire(M.I.N.E.S.U.) est responsabledes domaines suivants :

► O r g a n i s a t i o n d el’enseignement supérieur etuniversitaire ;► Création et tutelle desé tab l i ssements pub l i csd’enseignement supérieur etuniversitaire ;► Reconnaissance et validationdes diplômes étrangers ;► Agrément des établissementsd’enseignement supérieur etuniversitaire et homologationdes diplômes décernés ;

► Création, tutelle et gestionde services de l’enseignementsupérieur et universitaire ;► Organisation, promotionet supervision des activitésculturelles, sportives et de loisirsau sein des établissementsd’enseignement supérieuret universitaire publics ouagréés (en collaboration avecle ministère ayant dans sesattributions les sports et lesloisirs) ;► Inventaire et gest iondu patrimoine mobilier etimmobi l i er du domained’enseignement supérieur etuniversitaire ;► Mobilisation des Fondsextrabudgétaires.

Sous la réforme de 1989 etde 2013, on assiste à la baissedu taux de déperdition pourles deux raisons suivantes.En premier lieu, les étudiantspayeurs recourent à tous lesmoyens imaginables pourassurer leur réussite. Ensuite,vivant essentiellement desfrais payés par les étudiants,les établissements de l’E.S.U.adoptent les mesures pour éviterles déperditions scolaires (Mpevo,2014). Encore aujourd’hui, lepouvoir politique considèrele secteur de l ’ éducat ioncomme un moteur importantdu déve loppement soc io -économique et une condition

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essentielle à l’émergence de laR.D. du Congo selon le présidentJ. Kabila Kabange (2015), sesparticularités sont notoires.C’est principalement la proximitéavec l’environnement social,culturel et linguistique. Lesdiversités ethnoculturelles etreligieuses : quatre languesnationales, dont trois ont unstatut multinational : le kikongo,le lingala, le swahili. (NgalasoMwata, 1986) en raison decette dynamique culturelle. Ceslangues re ètent et véhiculentégalement les valeurs et les codesde la communauté congolaise.À ces langues, suite aux lienshistoriques avec l’anciennemétropole, s’ajoute le français,devenu langue of cielle, langued’enseignement et langue desrelations internationales dela R.D. Congo avec les autresÉtats. Il possède ses variantesr ég iona l es . Ce t t e réa l i t élinguistique pose le problèmede plurilinguisme en termesde rapport soit de substitutionsoit de commutation soit encored’amalgame (MBula Moko, 1976).

• Quatre grandes confessionsreligieuses : le catholicisme,l e p r o t e s t an t i sme , l ekimbanguisme et l’islam. Au-delà de ces quatre grandesreligions, de nombreusescommunautés congolaisesdemeurent animistes, une

sorte de syncrétisme religieuxqui in uence encore la viesociale du pays. À ceci,s’ajoute de plus en plus leculte évangélique inspiré deséglises de réveil nombreuses.Les d iscours re l ig ieuxtémoignent de certainsaspects de la trajectoire de lasociété congolaise. (Asch, S.(1982), Rossie, J.P. (1976)).Chacune des trois grandesconfessions religieuses aimplanté son propre réseauscolaire avec un énoncé desa mission et le respect ducurriculum of ciel. Mais leursinstitutions d’apprentissagene doivent pas compterdes I.S.P. La formationdu personnel enseignantdemeure le monopole del’État, du moins jusqu’àmaintenant.

• L’enseignement supérieuret universitaire détient unepuissance symbolique.L’étudiant ou l’étudiantepeut choisir le programmed’études supérieures ouuniversitaires selon seschoix et ses intérêts. Dans lesannées 1960, les premièresuniversités congolaiseset l ’I.P.N. connaissaientun rayonnement au plannational et africain. Desententes facilitaient leséchanges de chercheurs et

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la circulation des étudiants.Ces universités surtoutLovanium accueillaientde nombreux étudiantsétrangers. Aujourd’hui detelles collaborations enformation et en recherchesont fortement en baisse.

A n d’appuyer le gouvernementcongolais, certaines institutionsinternationales comme la BanqueMondiale (2005), l’UNESCO (2004),la coopération internationalebelge, française et américainecontribuent au nancement destravaux, des infrastructures et desfournitures scolaires.

La non-performance de l’E.S.U.

L’E.S.U. a pour mission departiciper au progrès économique,social et culturel du pays,d’assurer la formation généraledu citoyen, la préparation, larecherche professionnelle de hautniveau scienti que, le service àla communauté (Verhaegen, B.,1970). Il a formé de nombreuxdiplômés dans des domainesvariés. Aujourd’hui aucune deces missions ne se réalise. Dansles années 1990 et 2000, lescandale des échecs académiquespersiste. Ikor (1978) peut encoredécrire une université en procèsaux bêtes. Kalonji Bilolo (2010)constate que la R. D. Congoest déclassée de la liste des

meilleures universités africaines.À titre de rappel, pendant desannées, les structures et lesprogrammes des universitéscongolaises étaient calqués surle système belge et régis par leslois belges. Les diplômes délivrésétaient légalement équivalentsaux diplômes délivrés par lesystème belge. Ces universitéscongolaises, Lovanium, universitéof cielle du Congo, et l’Universitéprotestante du Congo guraientbien parmi les meil leuresuniversités de pays africainsfrancophones.

Les cycles de l’enseignement• Subdivisée en deux grandes

structures, l ’éducationnationale a en charge :

• É c o l e s p r i m a i r e s e tsecondaires :

• Certi cat d’Études Primaires(CEP) : 6 ans d’école primaire.

• Diplôme d’État : 6 ans d’écolesecondaire (humanités).

• Enseignement supérieur etrecherche (E.S.U.) :

• Graduat : 3 ans d’université,le cycle correspond aubaccalauréat (1er cycle) dusystème canadien.

• Licence : 2 ans d’universitéaprès le graduat. Le 2e cyclecorrespond à la maîtrise dusystème canadien.

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• DES : 2 ans (après certainsnombres de critères).

• So u t en anc e d e t h ès ede doc tora t . Ce cyc l ecorrespond au doctorat (Ph.D. canadien.).

L’E.S.U. offre plus de centprogrammes. La durée du cycleuniversitaire total retenue parle Ministère de l’ÉducationNationale est encore de cinqans, sans compter que certainesfil ières exigent une annéepréparatoire au préalable.

Malgré de multiples réformes,l’enseignement supérieur etuniversitaire demeure encorecalqué sur le modèle desstructures métropolitaines. Telsles titres académiques et lespostes scienti ques : professeur(ordinaire, visiteur, associé,émérite) , chef de travaux,assistant de premier mandat etde deuxième mandat, chargé depratique professionnelle, recteur(de l’université), doyen (de lafaculté) et directeur général del’institut supérieur. Par arrêtéministériel, le ministre titulaire del’E.S.U. nomme les membres ducomité de gestion de l’université.Il s’agit pour une université : deRecteur, de Secrétaire généralacadémique, de Secrétairegénéral administratif et del’Enseignement Supérieur etUniversitaire (E.S.U.)

Concernant les institutssupérieurs, en particulierl es Ins t i tu t s Su pé r i eu rsPédagog iques ( I .S .P . ) , onretrouve le directeur général,le secrétaire académique et lesecrétaire général administratif.Ces derniers d ir igent lesinstituts supérieurs (Tshimanga,wa.Tshibangu, 2006).

En dépit du fait que le nancement public de l’éducations’est effondré en 1985, lors de lacrise économique qui a secouéle pays et la faible bancarisationdes ménages congolais (Mambu,G. 2013) le système éducatifcongolais a continué sa missionavec les classes sous équipées,la massi cation des auditoiresgrâce au financement directdes ménages et à l’économie dela débrouille « dite l’article 15 »caractéristique des Congolais,d’après De Villers, Gauthier,Jewsiewicki, Borgumuli etMornier (2001).

Dans les années 70 et 80,les coopérations bilatérales oumultilatérales ont accordé oufinancé des bourses d’étudeset des équipements, livres,etc. Par la suite, l’UNESCO etquelques ambassades nancentou appuient de façon sélectiveles programmes de certainsétablissements de l’E.S.U. (NeNzau Diop, J., 2008).

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L’enseignement supérieur etuniversitaire compte près de 326établissements, et plus de 200 000étudiants (Wikipedia Educationen R.D. Congo, 2014). Le tauxde scolarité en milieu urbain estde 76 %, tandis qu’il est de 48 %en milieu rural. 7,5 % des 6-11ans sont scolarisés. Une autreétude de Jeune Afrique (2013)établit le taux d’alphabétisationdes 15 ans et plus à 66,8 %. Pourles femmes, ce taux se situe à58,9 % et pour les hommes, à85,8 % (Jeune Afrique, 2013).Kebongo, D. (2015) déplorela médiocrité scientifique, lescabales et règlements de comptes,à l’Université de Kinshasa, le plus

ancien établissement universitairedu pays. Situé dans le contexteplus large d’une mutation, dessociétés et de la globalisationcapitaliste, ce contexte de crise del’enseignement est international ;il est souligné aussi par d’autresrecherches pertinentes (Bloom,B.S., 1976), Coombs, Ph.M.(1966), Illich, I. (1972) Gakodi,A.G. (1979), Kamana (1979),Ekwa bis Isal (1973), T.T.Schweitzer, et al. (1995), Marois,P. (1997), Boutin, G. et Julien, L.(2000), Baudelot, C. et Establet,R. (1989). Freitag, M. (1995) EnR.D. Congo, la crise actuelle estliée à l’état de déliquescenceavancé dans tous les domainesde la société globale congolaise.

R.D. Congo : Structure du système d’éducation

Source: UNESCO-BIE www.ibe.unesco.org données mondiales de l’éducation, 72 éditions 2010/2011

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Les réquisitoires suscitent desefforts de renouveau académique,

comme l’illustre le portrait ci-dessous, relatif à l’E.S.U.

Résumé du Renouveau Académique de l’E.S.U., 1961-2015

En 1961Ordonnance – Loi no73 du 22/09/1961

Création de l’Institut pédagogique (I.P.N.) avec l’aidedes experts de l’UNESCOI.P.N. devenu U.P.N. le 23 février 2005

En 1964 Ouverture progressive des Instituts d’enseignementsupérieur et technique

En 1971Réforme del’EnseignementSupérieur etUniversitaire1re Réformeacadémique

Uni cation et étatisationIntégration nationaleCréation de l’UNAZAUniversité Nationale du Zaire : (UNAZA) sescomposantes3 universités18 Instituts SupérieursLe congrès des profs nationaux avalise et plébiscitela réformeProfessionnalisationCréation de la commission permanente des étudesService de pédagogie universitaire

En 1981Contre Réformede l’EnseignementSupérieur etuniversitaireOrdonnance-loi 025-81, 19812e Réforme

AutonomisationEf cacitéDislocations de l’UNAZA suite à sondysfonctionnement.Ef cienceLes établissements devenus autonomes sont sousla supervision de trois conseils d’administrationTutelle du département de l’E.S.U.R.S.

En 1986Dislocation del’UNAZA en plusieursInstituts SupérieursIndépendantsTrois universités

En 1989Décision d’État75/CC/89 du29/4/19893e Réformeacadémique

Fin du monopole de l’État et ouverture au privéProlifération d’établissements privés parfois illégauxMaintien de la loi-cadre de 1986 qui consacrait lemonopole de l’État

En 1992Essainage de l’E.S.U.Arrêtés ministérielsDébut d’essaimagedes établissementsde l’E.S.U. sur toutel’étendue de laRépublique.

Les Institutions d’essaimage couvertes par desarrêtés ministériels et non par des ordonnancesprésidentielles.

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En 2003PADEM : Pacte demodernisation4e Réforme

Modernisation et partenariatRéforme des programmes académiquesRenforcement des capacités managériales desgestionnaires

11 février 2014-11février 2015Promulgation de lanouvelle Loi-Cadrede l’enseignementnational

Loi-Cadre sur le fonctionnement de l’éducationPorteuse de plusieurs innovations pour l’E.S.U. :1. introduction des NTIC ; 2. introductionprogressive du système LMD ; 3. introduction del’anglais et l’écologie.

État actuel de l’E.S.U.Depuis 1986 déjà Verhaegen

(1978) avait sonné l’alarme surla tendance à la déliquescenceet à la destruction générale del’E.S.U. Aujourd’hui, la situations’est aggravée. Au panthéondes dérives, une première placede choix revient au domaineaxiologique et la deuxième placeest réservée au plurilinguisme.

Cela signi e que l’arrivée de lastructure LMD ne doit pas fairel’économie d’un diagnostic précisde la situation à corriger et d’unmilieu à assainir en R.D. Congo.

Nous croyons à la nécessitéd ’examiner le mala ise del’E.S.U. en les plaçant dansune structure cohérente etexplicite. Toutes les dimensions,y compris les malaises, sontinterdépendantes. Une fois ceux-ci réglés ef cacement, ils pourrontremédier aux autres dé ciences.Dans cette perspective avec lesoutien de la Banque Africainede Développement (BAD), le

ministre de tutelle a encouragéles recherches consacrées àla modernisation de l’E.S.U.En se basant sur l’analyse,de nombreuses études, et desdocuments du Ministère de tutelle,il nous est possible d’avancerdes facteurs d’explication de lanon performance de l’E.S.U. quioriginent dans la société congolaisemême dans son ensemble.Quelques facteurs méritent unebrève explicitation. Au planorganisationnel : croissancequantitative et incontrôlée etdéséquilibres des maisonsd’enseignement, des institutssans ressources nancières ethumaines suf santes, ouverturedes lières d’enseignement sansétude préalable de faisabilité.Au p lan praxéo log ique :accroissement non planifiéd’ inscriptions d’étudiants,pléthore d’étudiants dans deslocaux inadaptés, délabrés et maléquipés, programmes et méthodesd’enseignement dépassés,formation trop théorique ouavec une pratique fort limitée,

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carences de nombreux étudiants,enseignants démotivés et oeuvrantdans des conditions précaires,absence de professionnalisation.De nouvelles données paraissentmontrer que la s i tuat ionantérieure s’est empirée dansle domaine axiologique et ledomaine linguistique.

1) Axe axiologiqueLes études réalisées avancent

un facteur fondamental : lesvaleurs. La constitution de laR.D Congo adoptée en 2006consacre les droits de l’homme,de la femme, des enfants ainsique la parité homme et femmedans les dispositifs de l’État.Tous les individus sont tenusdans leurs rapports sociaux derespecter les droits et libertés dechaque citoyen. En R.D Congo,les valeurs «historisées» et lesvaleursuniverselles se retrouventdans la devise actuelle du pays :JUSTICE-PAIX-TRAVAIL.

Donc on ne peut pas écarterces valeurs dans les débats, carelles in uencent la société globaleavec les attentes et les illusionsvécues. La crise du systèmed’éducation et de l’E.S.U. enparticulier n’est que la traductionde la crise des valeurs.

L’E.S.U. se trouve confrontéà une ambiance dé lé tèregénéral isée. Sur ce po int

particulier, le régime Mobutudes vingt dernières années n’aapporté que désolation et misère.

Selon de St-Moulin (2000),l’E.S.U. a su démontrer uneprise de conscience des valeursdémocratiques. Le secteurde l’enseignement a participéà sa manière à la lutte pourl’indépendance. Au milieu desannées 1960, il n’hésitait pasà se montrer critique vis-à-visla gestion de la chose publique.Jaloux de son autonomie, il a suproposer d’autres orientationset valeurs que celles prônéespar le champ paradigmatiquede la société congolaise. Il apu contester avec courage, lesdécennies de zaïrianisation et lesabus de l’authenticité imposéepar le régime de Mobutu dansles années 1970 à 1990.

Cependant, la crise sociétales’est manifestée rapidement(Verhaegen, B., 1978). Sélectifset élitistes, les diplômés sontdéconnec tés des réa l i t éspar rapport aux valeurs, àla culture et aux conditionsde vie de la majorité de lapopulation congolaise. Leurscomportements ne sont pas assezmodernisés (Élikia 2007). À cesujet, un nouveau concept « lesAntivaleurs » fait son apparition,Mulumba (2010). Ses formessont diversi ées : le favoritisme,

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le clientélisme, les abus sexuels,la méconnaissance du statutscientifique, la corruption etle langage pour masquer lacorruption. Dès 1989, après avoirintégré les antivaleurs du régimepolitique corrompu, l’E.S.U.connaît une augmentationmarquée de plusieurs mauxcontraires, à l’idéal de l’excellenceet de sa mission éducative.

Une majorité de professeursde l’E.S.U. ne placent plussuf samment les étudiants aucœur de leurs professions. Desvaleurs importantes d’hier sontbafouées considérablement,tant par les professeurs que parde nombreux étudiants. À titred’exemple, un autre nouveauterme fa i t son appari t iondans les interactions entre lesprofesseurs et les étudiants :le branchement . I l revêtdiverses formes, harcèlementsexuel et notes sexuellementtransmissibles. Ces pointssexuellement transmissiblesconsistent, pour le personnel-enseignant et les chefs de travaux,à donner des points non-méritésaux étudiantes moyennantdes relations sexuelles. Cephénomène de branchementtouche également les garçonsqui obtiennent des notes grâce àl’argent ; c’est la corruption. Laconférence nationale souveraine(CNS 1992) dénonçait déjà les

anti-valeurs du pouvoir politiquedans les milieux académiques.La CNS décrivait le clientélisme,la culture de la médiocrité, letra c d’in uence, la violence, letribalisme, le régionalisme, lemonnayage de notes. Il s’agit desmaux récurrents.

En 2015 , d ’ap rès uneassoc i a t i on nommée «LaLigue pour la Lutte contre lesAntivaleurs de l’Université deKinshasa (2015)», les principalesformes, au sein de l’E.S.U., sontassez connues et se manifestentde façon récurrente, en 2014-2015 :

- L’impunité répandue dans lasociété globale ;

- La corruption passive ouactive ;

- L e m a r c h a n d a g e o umonnayage des évaluations ;

- Les dispenses indûmenta c c o r d é e s à c e r t a i n sétudiants ;

- Le népotisme ;- Le tribalisme ;- L’habillement indécent ;- La reconnaissance moindredu statut scienti que ;

- Les violences physiques etverbales ;

- Les notes de complaisanceattribuées aux étudiantssexuellement transmissibles ;

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- L’inégalité des traitements ;- Le sexisme ;- Le harcèlement sexuel.

Cependant, la sexualité ausein de l’E.S.U. fait égalementl’objet de débats en particulierà l ’UN IK IN . Des va l eursspirituelles, intellectuelles etmorales sont proposées. Il existedes valeurs « historisées » dansune société, c’est-à-dire cellesqui ont été forgées au cours del’histoire et acquises au prixd’énormes sacri ces (Bouchard,G, 2015). Cet historien etsociologue rappelle que detelles valeurs jouissent d’unesensibilité particulière. À titred’exemple, en R.D. Congo, c’estentre autres la liberté, résultatde l’indépendance conquise,au terme des 75 ans de régimecolonial (1885-1960) ainsi que ladémocratie et le multipartismeacquirent après plus de 30 ansde dictature féroce (1965-1997)et au lendemain de la chute ducommunisme en Europe de l’Est.

En matière de respect pourd’autres valeurs que nouspouvons quali er d’universelles,à la suite du sociologue GérardBouchard (2015), par exemplel’égalité homme et femme, lerespect humain, le respect del’environnement, la justice, ladignité et la liberté d’expression,

le bilan n’est pas toujours desplus brillants, mais il existequelques avancés notoires, àtitre illustratif, la multiplicationdes « lisants » (Chaunu, P, 1982),c’est-à-dire la scolarisation duplus grand nombre des citoyens,l’ouverture sur le monde etfinalement, la valorisation dela culture africaine. L’équité etl’égalité comme valeurs soulèventdifférentes questions au sein del’E.S.U. La nation congolaise nesemble pas se l’approprier.

L’E.S.U. récupère peu lesdécrocheurs scolaires. Il arrivesouvent que les lles abandonnenttôt leurs études pour diversesraisons, entre autres, en raisonde grossesses précoces et nondésirées, des mariages forcés,des raisons familiales, les tâchesménagère ou encore à cause de ladiscrimination basée sur le genredes violences et viols, surtoutdans l’est de la R.D. Congo.

En d’autres mots, l’éducationn’est pas suf samment traitéecomme un droit pour tous, commela source de l’épanouissementmoral et intellectuel, commel’outil de la promotion sociale et del’insertion socio-professionnellesur le marché du travail.

Une lutte sans merci s’imposecontre ces signes manifestesd’anti-valeurs. À cet égard

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l’ordonnance no15 1015 du 21mars 2015 signé par le présidentde la République inscrit la luttecontre la corruption parmi lespriorités du gouvernement. C’estégalement une des attributionscommunes à tous les Ministèresqui sont invités à la mise enœuvre de la politique de labonne gouvernance, de la luttecontre la corruption et contreles anti-valeurs. Au termedes travaux issus des diverspays francophones portantsur la formation de personnelenseignement Paquay et al.(1996) conclut que la viséecentrale des programmes deformation, l’organisation del’apprentissage doit être de formerdes enseignants professionnelsde la maternelle à l’université,c’est-à-dire des enseignantsef caces avec une éthique.

Il existe quatre languesvéhiculaires qui couvrent leterritoire national. Le françaisconstitue la langue officielle,langue d’enseignement et languedes rapports internationaux.La question linguistique mériteun traitement part iculier .On constate une baisse dufrançais dans beaucoup depays. L’utilisation du françaiset des langues nationales dansl’enseignement continue deposer des questions au niveau

de l ’e f f icacité du systèmed’enseignement (M’Batika, A. etJonnaert, Ph., 1996). Ce sontdes enjeux et des repères pourl’action (Maurer, B., 2010). Laproblématique des rapportsentre ces langues en R.D. Congodemeure d’actualité :

► E n p r e m i e r l i e u , l erapport de substitution oubilinguisme d’opportunité oude complémentarité, c’est-à-dire l’abandon partiel ou totalet de manière progressive,d’une langue en faveur d’uneautre langue ;

► Ensuite, le rapport decommutation, entendu commel’usage alterné de ces languessurtout en milieu urbain ;

► Finalement le rapportd’amalgame ou diglossie, quirenvoie au mélange intensede deux langues surtoutde la langue française etdes langues congolaises.(MBula Moko, 1976) C’estc o m m u n é m e n t a p p e l éphénomène d’interférence.

Le contexte plurilingue dela R.D. Congo et ses rapportsd’amalgame avec le françaisn’est pas exceptionnels commeen témoignent les travaux denombreux linguistes Gauthier,R. (2001), Mbula, Moko (1976),Maurer, B (2010) et Ngalaso,

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M. (1986). Les problèmes deslangues peuvent être observésavec leur spécificité. C’est ceque nous tentons de faire ici. Lefrançais est la langue of cielledu Congo. C’est aussi la languede l’enseignement supérieur etuniversitaire. De ce point devue, il faut accorder beaucoupd’importance à cette question.Les Congolais disposent d’un belinstrument de communicationapte à la compréhens ioninternationale. Ce françaiscomporte des expressionsparticulières à la R.D. Congo.La place de la R.D. Congo ausein de la Francophonie a permisà ce pays d’accueillir en 2012le sommet de la Francophonieà Kinshasa. Dans le contextede renouveau académique, leplurilinguisme requiert notreattention, en raison des impératifsqui s’imposent dans les activitésd’enseignement et de recherche.En R.D.C. les quatre languesnationales africaines, kikongo,lingala, swahili, tshiluba, sontdistribuées de façon inégale. Onpeut les étudier du point de vuegéographique et du point de vuesocio-culturel. Si on se concentresur les pédagogies par exemple,on peut relever le rapportd’amalgame du français et deslangues nationales. Ce sont lesphénomènes d’interférencesc’est-à-dire des effets mutuels

positifs ou négatifs entre leslangues et le français. En outre,la qualité de cet enseignement setrouve affectée par la disparitédes quali cations d’enseignantsou les carences des professeurs.Également, la préparation estinsuffisante pour beaucoupd’étudiants et en raison de leursorientations aléatoires. Partout,la faible maîtrise du françaiscompromet les performancesacadémiques des étudiants dansles autres matières. Bucheton,D., Dezutter, O. (direction)(2008), mettant à contributiondes recherches françaises,belges, suisses et québécoises.Les deux chercheurs plaidentpour le développement desgestes professionnels dansl’enseignement du français pourmieux saisir la complexité dece qui se vit dans une salle declasse de français. L’anglais nefait qu’ajouter à l’impasse. Denombreux étudiants s’avèrentincapab les de met t r e enpratique de façon efficace cequ’ils ont appris tout au longde leur scolarité. La politiquelinguistique s’essouffle. Lerendement scolaire décroit dansdifférentes matières de base et àtous les ordres d’enseignement.

La politique linguistiquedonne théoriquement auxCongolais instruits l’opportunité

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d’accéder à la connaissanced’au minimum quatre langues :la langue maternelle, la languenationale, la langue of cielle, lefrançais, et nalement l’anglais.Mais en réalité, peu des Congolaismaîtrisent plus de deux langues,conc luent la p lupart desrecherches congolaises citéesplus haut qui ont étudié ceplurilinguisme.

La nouvelle loi-cadre sur lefonctionnement de l’enseignement(février 2014-février 2015)

Perspectives d’avenir pourl’E.S.U.

Après la promulgation de laloi sur l’enseignement national,des pistes sont exploréespour favoriser les mutationsà l’E.S.U. Le ministre MakerMuangu de l’E.P.S.I et le ministreMBemba de l’E.S.U. ont annoncéconjointement le 12 février 2015l’entrée en vigueur de la loi-cadre de l’enseignement nationalpromulguée par le chef de l’Étatle 11 février 2014. La nouvelleloi tient compte des instrumentsjur idiques internat ionauxdûment ratifiés par la R.D.du Congo et de l’évolution dessystèmes de l’enseignementsupérieur et universitaire, telsqu’exprimés par le processusde Bologne de juin 1999.Avec un volume important

de 254 articles, elle amènedes mutations importantes.La nouvelle loi-cadre apportedes réponses aux problèmesengendrés lors du régime dela loi-cadre no. 086-005 du22 septembre 1986, concernanten particulier, la modernisationdu processus enseignement-apprentissage. (Lukambu, A.2015). Mais on ne peut quedéplorer la faible législation quiest consacrée à la recherche,encadrée seulement par troisarticles dans la Loi. Depuis2010, le processus de Bolognea mené à la création de l’espaceeuropéen de l’enseignementsupérieur et universitaire. Si cetespace réunit près de 40 États duvieux continent, l’enseignementsupérieur et universitaireafricain a été également réforméen raison des rapports d’ordrel inguis t ique, po l i t ique e thistorique qu’entretiennent cespays avec le monde occidental.L’analyse de ce processus permetaux opposants du processusde Bologne de le considérercomme une application del’idéologie néolibérale au mondeuniversitaire. Le principe mêmede cette adaptation à une loiextérieure à l’Université – enl’occurrence, La Loi du marché– contredit la philosophie deslumières, qui était à l’origine dela création des universités (Azam,

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G., 2009). De notre point de vue,c’est une version renouveléedu paradigme rationnel, dontla fonction générale consiste àassurer surtout la permanencedes orientations de la sociétéindustrielle, la compétition entreles acteurs institutionnels ouindividuels. Davidenkoff, E. etKahn, S. (2006) se demandents i l e s un ive rs i t és se ron tsolubles suite aux effets de lamondialisation. Le processusde Bologne couvre aussi unedimension de compétition entreuniversités et par la mêmedemeure opposée à l’espritdes lumières à la base de lacréation des universités. Il estintéressant de relever qu’ens’alignant progressivement surla trilogie L.M.D., l’E.S.U. rejointdes nalités : l’harmonisationdu cursus, la mobilité desp r o f e s s e u r s - c h e r c h e u r set des étudiants, à l’échellemondialisée, le désenclavementdes établissements de l’E.S.U.,la relance de la coopérationuniversitaire, la mise en placed’une stratégie de renforcementde l’E.S.U., la formulation desprogrammes, etc.

La nouvelle loi-cadre de2015 est conçue en vue de lacréation de grandes écoles oùl’admission sera sélective, aveccomme mission la formation de

hauts cadres de la R.D. Congo.Elle constitue un remède destinéà la réhabilitation du personnelenseignant, à l’amélioration deleurs conditions de formation etde travail dans la dignité. En lienavec l’évolution technologique etdes enjeux mondiaux, cette loiintroduit au sein de l’enseignementn a t i o n a l , l e s n o u v e l l e stechnologies de l’information etde la communication (NTIC). Cesdernières sont appelées à faciliternotamment l’enseignement ouvertet l’enseignement à distanced’une part, et à initier les élèveset les étudiants congolais audéveloppement durable et à lalutte contre les changementsclimatiques d’autre part. Leministère de tutelle incite l’E.S.U.à généraliser progressivement lecours d’informatique et le coursd’anglais, dans les programmes detoutes les lières. Un tel dispositifne répond pas seulement au goûtdu jour. Il souligne la nécessitédu changement Bonami, M. etGarant, M. (1996), Karsenti, T.(2009). Pour Bonami et Garant(1996) il est nécessaire devéri er les possibilités pour unétablissement d’enseignementd’être innovateur et d’examinerles conditions favorables à un telprojet, son contexte culturel, etc.

On reconnaît que la loi-cadre fait partie de l’étiologie

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des lacunes nombreuses etrécurrentes de l’E.S.U. (Ot.Rombaud, 2015) Cette loi estconsidérée par le gouvernementcomme une so lut ion auxmultiples impasses éducativesdemeurées longtemps sanstexte légal ni règlementation.D’autres innovations adoptéesservent à la reconnaissance desObjectifs du Millénaire pour leDéveloppement (OMD).

L’harmonisation avec le sys-tème LMDLe processus de Bologne est

un processus de rapprochementdes systèmes d’enseignementsupérieur européen amorcé en1999 et qui a conduit à la créationen 2010 de l’espace européende l’enseignement supérieur. Ila pour ambition de placer lessystèmes nationaux diversi ésdans un cadre commun fondésur trois points :

a) la mise en place d’unestructure en trois cycles LMD ;

b) la mise en place d’un systèmecommun des crédits pourdécrire les programmesd’études, a n de promouvoirla mobilité des étudiants leplus rapidement possible ;

c) la mise en place du supplémentau diplôme afin de rendreplus facilement lisibles etcomparables les diplômes,

de favoriser l’intégration descitoyens européens sur lemarché du travail et d’améliorerla compétitivité du systèmeeuropéen à l’échelle mondiale.

Le processus de Bologneou système LMD s’est proposécomme un lieu de quelques débatsen R.D. Congo sur les rechercheset les innovations de l’E.S.U. C’estpar étapes que l’E.S.U. intègrele processus de Bologne mieuxconnu sous le nom de systèmeLMD. Dans une instructionacadémique publiée en août2011, Mashako Mamba, alorsministre de l’E.S.U., faisait déjàpart de la volonté de la R.D.Congode s’arrimer dans les standardsinternationaux en mettant enplace le mécanisme du processusde Bologne, tout en systématisantprogressivement les coursd’anglais et d’informatique danstous les établissements de l’État.

À Kinshasa, l ’UniversitéCatholique du Congo (UCO)a été l ’une des premièresinstitutions à intégrer le systèmed’enseignement au cours del’année académique 2012-2013.

L’absence de la plupart desétablissements congolais àl’international, Handbook ofHigher Education, fait l’objetde constat de la part de bien deschercheurs. L’E.S.U. s’est éloignéde l’idéal d’internationalité.

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Selon Mpevo Mpolo (2012), cettemarginalisation de l’E.S.U. prendsa source dans cinq élémentsexplicatifs :

► La déconsidération et lasous-évaluation des diplômescongolais dans les pays du G8et de l’Union européenne.

► L’absence de considérationde la formation congolaise etles équivalences aléatoirespar certaines universitésoccidentales.

► Le décalage par rapport auxcritères et normes de l’O.U.Apromulgué à Lagos au Nigériaen 1980.

► Le décalage par rapportau tempo, aux lières et auxtechnologies.

► La déconsidération desdiplômes congolais dansdes réseaux des universitésétrangères.

Le président J. Kabila apromulgué en février 2014 unenouvelle loi-cadre instituant lesystème LMD en R.D. Congo,en vue d’aligner l’éducationcongolaise sur les standardsinternationaux.

Le Ministère de tutelle del’E.S.U. a organisé à Zongo, du12 au 16 février puis du 20 au26 février 2015 deux forums surcette question.

Pour le professeur PascalManga Okenge, recteur del ’Un ive r s i t é de K indu e tprésident du Conseil des chefsd’établissements de l’E.S.U.du Maniema, le système LMDapporte certains avantages, unenseignement plus pratique dansles universités, une diminutiondu nombre d’années danschaque cycle : l’élimination desdiplômes supplémentaires et la n du retard de la R.D. Congodans l’application du mécanismede Bologne ou système LMD.

Le système LMD est associé àl’idée de refondation du systèmeéducatif congolais. Ses défisconsistent à contribuer audéveloppement socio-économiquede la R.D. Congo, à faire accéderl’E.S.U. dans les universités àl’échelle internationale, etc. àfavoriser la formation aux TIC,la pluridisciplinarité linguistiqueet la mobilité des professeurs,chercheurs, et des étudiants. Ellepermettra une bonne lisibilitédes cursus.

On notera que depuis 1971-1972 l’UNAZA reconnaissait déjàla quali cation et la compétencedes professeurs congolais dontla majorité détient des doctorats,délivrés par des prestigieusesuniversités occidentales. L’anciensecrétaire général, de l’Universitéde Kinshasa, Plevoets (1985)

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ajoute que la mise en place duservice de pédagogie universitaire(SPU) contribuait à cette qualitédu personnel enseignant .L’E.S.U. disposait de quelquesrelais tel le Bulletin de PédagogieUniversitaire (BPU) qui par lepassé, a aidé aussi à l’améliorationdes aptitudes pédagogiques. Desprofesseurs quali és ont su ainsidonner des cours remarquables.On décèle actuellement unecourbe descendante concernantla qualité des diplômes. La mêmeétude situe le déclin de l’E.S.U.,après les réformes, surtoutcelle de 1989 qui a entrainé unproblème d’équité des diplômeset des grades à l’E.S.U.

Les carences, l’impréparationet les mauvaises orientationsacadémiques ajoutent à cediscrédit. Les nouveaux docteursdiplômés de l’E.S.U. au cours desdernières années, notammentdans les écoles doctorales,ont souvent étudié dans desétabl issements dépourvusde réseaux essentiels au bonfonctionnement académique.Nous faisons ici référence àl’encadrement par des professeursabsentéistes, débordés, sinonscientifiquement dépassés, aufoisonnement de 3e cycle dansbien d’établissements de l’E.S.U.En 2006, le premier ministre, aunom du gouvernement jugeait

que cet enseignement n’étaitpas toujours garant de qualité. Ilavait alors décidé de limiter sonorganisation jusqu’à nouvel ordre.

On peut considérer qu’avecl’adhésion au système LMD,l’E.S.U. se voit fournir un dispositifprometteur. L ’équivalencedes diplômes, leur conformitéavec l’idée d’internationalité,la participation aux travaux derecherche à l’étranger, la questionde crédibilité et de validité desgrades décernés, la création despartenariats avec la concertationentre les universités peuvent êtrerelancées. Dans le même ordred’idées, la Banque Mondiale(2012) plaide pour un partenariatmondial dans le domaine del’éducation. Il s’agit, dit-elle, d’uninvestissement justi é. C’est lefondement du développement.

E l l e s ’ es t é la rg ie avecl’introduction de l’apprentissaged’une autre langue internationale,à savoir l’anglais. C’est en unsens un signe d’ouverture sur lemonde, mais surtout une priseen compte de l’importance decette langue anglaise dans lesrelations internationales. Lamise en place de la structureLMD aura aussi l’avantage demettre fin à des structuresasphyxiantes. Songo K. (2014)rappelle qu’actuellement aucuneinstitution de l’E.S.U. ne gureparmi les cent (100) meilleuresuniversités africaines depuis denombreuses années. Simplement

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parce qu’elle ne réunissentpas les critères scientifiqueset techniques requis pour êtresélectionnés. Ceci permet àce chercheur d’estimer quedans ce contexte il est presqueimpossible d’engager l’E.S.U.dans le processus de Bologne. Ilpropose de faire entrer l’E.S.U.dans le LMD avec toutes lesexigences nécessaires et avec unenouvelle culture académique.

Finalement, il a semblé utile delever les mesures de suspensionqui frappaient de nombreusesma i so ns d ’ ens e i gne me n tsupérieur et universitaire depuis2011 en matière d’organisationdes études de doctorat. Cesmesures ne concernaient pasles trois premières universités,les plus anciennes du Congo soitcelles de Kinshasa (UNIKIN), cellede Lubumbashi (UNILU) et cellede Kisangani (UNIKIS).

D’une part, six établissementset vingt-deux lières deviennentéligibles pour l’organisation du3e cycle en R.D. du Congo. Leministre de tutelle de l’E.S.U validede cette manière les résultatsd’une enquête qu’il avait diligentéeen février 2015 (Agence congolaisede presse, 26 mai 2015).

D ’ a u t r e p a r t , t r o i sétablissements ont été retenuspar la même occasion pourorganiser éventuellement lesétudes des D.E.S moyennantau préalable, la conclusion d’unpartenariat scienti que avec uneuniversité nationale ou étrangèrequi organise les mêmes lièresconformément à la nouvelle loi-cadre de février 2015.

Deux tableaux dressentla nouve l l e l i s t e de c e sé t a b l i s s e m e n t s é v o q u é sprécédemment.

Les établissements de l’E.S.U. éligibles à organiser les diplômesd’études supérieures : DES et Doctorat

Établissements Diplômes d’études

Université pédagogique nationale UPN) DES et Doctorat 6 lières

Institut supérieur de commerce de Kinshasa(ISC)

M.A. professionnelFilière de gestion et droit des entreprises

Université protestante du Congo (UPC) DES et Doctorat Filière de théologie

Institut facultaire des sciences del’information et des communications (IFASIC)

DES et Doctorat

Université catholique de Bukavu (UCB) DESFilière des droits de l’homme et de droitinternational humanitaire

Université catholique du Congo (UCC) DES et DoctoratFilière de théologie, de droit canonique etphilosophie

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Les établissements de l’E.S.U. éligibles à organiser les diplômesd’études supérieures : DES et Doctorat

Établissements Diplômes d’étudesInstitut supérieur des techniquesappliquées (ISTA/ Kinshasa)

DES

Institut supérieur de techniquemédicale (ISTM/ Kinshasa)

DES

Institut supérieur pédagogique(ISP/ Bukavu)

DES

La loi stipule également queles universités et les institutssupérieurs exclus de ces listespeuvent introduire des recourspour toute situation qui paraîtconstituer un cas d’injustice pourl’établissement, ou d’atteinte àd’autres droits reconnus de la

maison d’enseignement.

Les conditions d’organisationdes études de 3e cycle ou lesétablissements de l ’E.S.U.qui ont été retenus ont étéconsidérablement modi és. Etc’est à la suite de la sessionextraordinaire des conseilsdes établissements publics etprivés de l’E.S.U. organisée àKinshasa du 22 au 25 mai 2015que ces indications pertinentesont été signalées. D’une partle gouvernement a établi descritères scienti ques à l’intentionde ces institutions. Ainsi, unpotentiel d’encadrement suf santd’au moins dix professeurspermanents const i tue unpremier repère. D’autre part,on souligne la nécessité d’offrirun environnement propice sous

la forme d’une recherche dequalité, de dé nir clairement uncurriculum de formation et le suivides activités dans les contextesnational et international.

Il devient impératif égalementd’accorder droit de cite au matérielde qualité et aux contextesd’apprentissage favorables auxd’ouvrages disponibles, à desbibliothèques en ligne, à desrevues internationales spécialiséeset à des centres de recherche.

Les critères ne sont paslimites aux seules questionsd’encadrement. Le gouvernementveut aussi accroître ce respectdes conditions d’accès aux étudesde doctorat et du programme deformation, du processus menantà la soutenance de la thèse ainsique de la collaboration avecles universités et institutionsde recherche nationales etinternationales.

De la part du gouvernement,l’établissement de ce critériumscienti que respecte la Loi Cadre

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de l’enseignement national du11 février 2014, le vade-mecum,et le Criterium d’éligibilité desneuf institutions de l’E.S.U. encharge de la formation du 3e

cycle énoncé en 2015.

CONCLUSION

Ce travail de recherchetente de mettre au centre de laré exion la question inhérente àl’amélioration de l’enseignementsupérieur et universitaire enR.D. Congo. À partir du 19e

siècle, un nouveau contexte a vule jour avec la mise sur pied del’ordre colonial et de son systèmeéducatif en Afrique dont lesfondements persistent encore 50ans après l’Indépendance de paysafricains. Un système au servicede l’utilitarisme, de la compétitionéconomique, de la performanceindustrielle est instauré. Il y a uneinteraction entre le capitalismemétropolitain et l’évolution duCongo. Il fallait clari er ce rapportentre le système éducatif etl’environnement congolais dansune perspective systémique. Auterme de cette recherche, on està même de constater l’importancede deux paradigmes dominants :le paradigme industriel et leparadigme rationnel en éducation.Sous-système de la société globalecongolaise, l’E.S.U n’échappe pasau contexte national ambiant

caractérisé entre autres, pardes malaises interdépendantsdepuis une trentaine d’années. Ilne reste ni aveugle ni sourd faceau processus de rapprochementdes systèmes d’enseignementsupérieur et universitaire etau caractère compétitif dû à lamondialisation et à l’économie detype libéral.

La recherche fait connaîtreaussi la nouvelle loi promulguéeen 2015 porteuse de quelquesinnovations en faveur de l’E.S.U.,car si le système de Bologne offredes modèles à copier, il resteun lieu de débats pour tousles partenaires concourant àl’amélioration de l’enseignementsupérieur et universitaire.

Les changements introduits àl’E.S.U. relèvent de l’adaptation etsoulèvent des questions. Quelleplace des TIC au sein de l’E.S.U.? Lebrun, M. (2007). Béné ciantde la mobilité dans le cadre dela coopération entre le ConseilInteruniversitaire flamand etl’Université de Kinshasa en2 0 0 5 , t r o i s p r o f e s s e u r sbelges abondent dans le sensde l’importance de l’internettouchant l’ensemble des activitésacadémiques et scienti ques. Ladémotivation des chercheurs, laprécarité des équipements et desrevues spécialisées étouffent larecherche et le développement

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malgré un personnel enseignantet scienti que compétent danscertaines discipl ines. Desparlementaires congolais ontreproché à la loi de faire unepart dérisoire à la recherchescienti que. Toutefois, introduireles TIC sans esprit critique(Charlier, B. et Peraya (Éds)(2007), et s’appuyer sur le systèmeLMD sans vision ni éradicationefficace des anti-valeurs, nerisque pas de compromettre cesefforts de redressement ? LesTIC sont porteuses d’ouverturesur le monde, mais ils prêtentégalement à l’enfermementindividualiste Karsenti, T. (2009).

Quant au système LMD, il aentre autres le mérite de rénoverdes structures au stade actuel,en R. D. Congo on ne peutpas faire l’économie des enjeuxpolitiques, culturels et sociauxcontemporains. L’enseignementdu français et de l ’anglaisne doit pas s’organiser audétriment des quatre languesnationales vernaculaires. Ceslangues congolaises reflètentla culture africaine. En tenantcompte de cette réalité, leurpromotion s’impose ainsi queleur adaptation aux exigencesdu 21e siècle. Le problème des

phénomènes d’ interférencedemeure encore d’actualité.Beaucoup d’étudiants y perdenten promotion et en réussite.Malgré leur apport, le recours à ladiaspora congolaise ne sera passuf sant pour combler le dé citinterne en ressources humainescompétentes et efficientes. Lamobilité des étudiants dansl’interaction sud-nord pose unproblème, avec un faible tauxde retour des Congolais aupays natal. (Erlich, V., 2012)La lourde concurrence dansl’enseignement supérieur etuniversitaire, les échangesinternationaux en matière deformation et de recherche,l’ampleur des problèmes del’E.S.U. nécessitent, à notre avis,un changement paradigmatiqueau sein de l’E.S.U, après l’échecdu processus d’adaptationqui a démontré ses limites.Finalement, ce travail invitetoutes les parties prenantesde l’éducation à poursuivrel’examen des béné ces et limitesd’un nouveau paradigme. Malgrél’état de délabrement avancé del’E.S.U., on peut redresser cetenseignement. Il faut une fermevolonté politique et des moyensconséquents de la part de lasociété globale.

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