rockin' dreams magazine n.9

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NUMERO 9 - HIVER 2015 LA JEUNE SCENE ROCK FRANCAISE TIGERS CAN SWIM DEAD STEREO BOOTS LA MOUCHE THE AIRPLANE PENDENTIF LAS AVES ALB COLOURS IN THE STREET D.o.M SWEET NEEDLES AMBER LINES THE PSYCHOTIC MONKS TOSHES ANTIGONE PROJECT OPTICAL FAZE PARLOR SNAKES DANKO JONES + DOSSIER : QUI FALLAIT-IL DÉCOUVRIR EN 2014 ? Nouvelle formule papier

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Le premier magazine numérique dédié à la jeune scène rock française. Avec Danko Jones, Colours In The Street, Parlor Snakes, ALB, Las Aves, Pendentif, Optical Faze, Antigone Project, The Airplane...

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Page 1: Rockin' Dreams Magazine N.9

NUMERO 9 - HIVER 2015 LA JEUNE SCENE ROCK FRANCAISE

TIGERS CAN SWIM

DEAD STEREO BOOTS

LA MOUCHETHE AIRPLANE

PENDENTIFLAS AVES

ALBCOLOURS IN THE STREET

D.o.MSWEET NEEDLESAMBER LINESTHE PSYCHOTIC MONKSTOSHESANTIGONE PROJECTOPTICAL FAZEPARLOR SNAKES

DANKO JONES+ DOSSIER :

QUI FALLAIT-IL DÉCOUVRIR EN 2014 ?

Nouvelle formule papier

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Rockin’ Dreams MagazineNuméro 9 - Hiver 2015

Web : http://www.rockindreams.com / Contact : [email protected]

Rédacteur en chef : Nicolas RaulinChef de service photo : Romain HarelRédacteurs : Romain Harel, Matthieu Schneuwly, Manuel Perreux, Gaelle Le Pemp, Sandra Lefetz, Benoit Billard, Cécile Parise, Lola FrichetPhotographes : Benoit Billard, Fabian Belleville, Sébastien Ciron, Anne-Claire DufourGraphistes : Alexandre Corger, Nicolas Raulin

SOMMAIRE

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© Photo couverture : Benoit Billard

4 : Parlor Snakes sur bandes

new-yorkaises

5/6/7 : Danko Jones : « Fire Music », podcasts et scène française

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11/17 : DOSSIERQuelles sont les révélations

2014 de la rédaction ?20/21 : ALB et

Pendentif à Lille

© Andréa Mantovani

18/19 : Qui sont AMBER LINES ?

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NEWS

CHRONIQUES :

22 : Toshes22 : D.o.M

22 : Sweet Needles23 : Antigone Project

23 : Dead Stereo Boots23 : Tigers Can Swim

27 : Lumière sur...

24/25 : La soirée High’End Trauma

26 : Optical Faze

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8/9 : Colours In The Street, maîtres de leur « Royaume »

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LAS AVES

26 : Les MJ12 se justifient

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20/21 : ALB et Pendentif à Lille

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INTERVIEW

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Trois ans après « Let’s Get Gone », les Parlor Snakes sortiront en mars un album éponyme, sulfureux, et couché sur bandes magnétiques. Rencontre avec ces animaux au sang show.Un album éponyme, pourquoi ?C’est le deuxième, et pourtant c’est comme un premier album. Une naissance, une renaissance plutôt. On avait d’autres idées de noms, mais on est rapidement tombés d’accord là-dessus.

Pourtant l’identité garage est toujours dans votre ADN. Qu’est-ce qui a changé ?Une forme de maturation, c’est pour ça que c’est une renaissance, parce que le style s’affine au fil du temps. Les morceaux sont plus aboutis, plus directs. On a aussi Séverin, notre nouveau bassiste : un son, un jeu, un doigté, inégalables et extraordinaires ! Pour l’aventure humaine, on est arrivé à une alchimie assez forte.

Vous avez enregistré à New York ?On est parti enregistrer là-bas avec Matt Verta Ray, un artiste dont on était très fan et qu’on avait rencontré à un de ses concerts avec les Heavy Trash, il y a 5 ans. On en rêvait déjà pour le pre-mier, et pour celui-là on a eu la chance de le faire. Quand Peter l’a contacté, il se souvenait de nous !

On perçoit une évolution assez radicale de votre son, comme si vous aviez une idée plus précise de ce que vous vouliez faire.Ça vient de l’expérience acquise avec le premier, croisée à la patte de Matt : son savoir-faire et ses outils analogiques. Que de la bande ! Et les mor-ceaux ont été écrits longtemps avant. On a tout composé très vite, en 3 semaines, un mois peut-être. C’était une urgence intéressante. Mais, en studio, on est resté ouvert aux propositions de Matt. Humainement c’était très fort, car il a un parcours impressionnant, et il te pousse à don-ner le meilleur. C’est toujours difficile d’avoir l’énergie et la réverbération qu’on ne trouve qu’en live. Et avec la bande, tu ne peux pas faire 50 000 prises. Les grincements de chaise qu’on entend sur l’album, c’est ce qui fait qu’il est vivant. On s’est vraiment approché de ce qu’on voulait, c’est pour ce son qu’on est allé chez lui.

Donc c’est un album abouti ?C’est une question de moment plus que d’abou-tissement. On essaie de faire le mieux possible,

mais quoi qu’il arrive, t’es jamais content de ton album, sans pour autant avoir de regrets. Si un jour t’es abouti, c’est horrible ! Tu peux t’arrêter.

Au choix : reptiles du live ou requins de studio ?Live, très clairement. C’est là qu’un groupe existe réellement et qu’on prend notre pied. Y a rien de pire qu’adorer un disque et qu’il ne se passe rien quand on va voir le groupe.

Et le travail de studio est imprégné de la perspective du live ?Pas du tout ! On pense d’abord le morceau en lui-même. Après, il n’y a aucune surprise d’arrangement : jamais plus de 2 guitares par exemple. Ça commence souvent avec un riff de guitare de Peter, ou une partie de basse, puis le chant arrive et chacun y va de sa pe-tite sauce perso. Tout vient un peu en même temps, on fait des couches, on écrit le texte, puis on épure énormément. En live, tout sera transformé, forcément, mais spontanément.

© Matthieu Morin

Matthieu Schneuwly

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LIVE

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Danko Jones sortira son nouvel album « Fire Music » le 9 février prochain. Après avoir mis l’eau à la bouche de ses fans avec un teaser vidéo explosif, le groupe canadien a confirmé sa grande forme sur la scène du Divan du Monde à l’occasion d’un concert gratuit pour le festival Bring The Noise. Après The Treatment et les français de Black Bomb A, les trois furieux ont délivré un show brut de décoffrage, devant une fosse très excitée.

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DANKOJONES

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INTERVIEW

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DANKO JONES : « C’est in your face du début à la fin »Le groupe canadien punk hard rock Danko Jones sortira son nouvel album « Fire Music » le 9 février. Rencontre.

« Fire Music » sort en février et l’on a déjà eu la chance de découvrir « Gonna Be a Fight Tonight ». Peux-tu nous en dire plus sur ce septième opus ?« Gonna Be a Fight Tonight » a été choisi pour notre teaser car ça donne vraiment le ton, c’est un titre très représentatif du nouveau disque et « Fire Music », le titre de l’album, décrit bien l’esprit dans lequel nous l’avons réalisé : grosse éner-gie, très hard... Si on le prend dans son ensemble, je pense c’est le plus violent de nos albums. Les précédents avaient aussi leur lot de titres bien hard, mais souvent accompagnés de chansons plus softs, là c’est « in your face » du début à la fin !

Comment a évolué ta façon de composer entre le premier album en 2002 et celui-ci ?La grande nouveauté pour « Fire Music », c’est le temps consacré à sa composition ! On a stoppé la machine, arrêté de tourner, on est restés à la maison et on a commen-cé à écrire cet album de façon très déten-due. Après en terme de processus créatif, j’apporte un riff, une idée à JC, on bosse dessus chez lui et si le morceau nous plaît, on l’apporte en répet et on le termine avec Rich. Mais ce qui a fait la différence c’est le fait de ne pas avoir de deadline, on a attendu d’avoir composé un ensemble de titres dont on était fiers puis on a booké le studio.

C’est étonnant qu’en prenant ce temps vous pondiez le disque le plus éner-gique de votre discographie !Oui, c’est paradoxal ! On s’est aussi posé la question, « si on sort de cet état d’ur-gence, ne va-t-on pas produire l’album le plus soft de notre carrière ? », il n’en est rien ! Avec l’expérience nous savons ce qui est hard ou pas assez, il y a quelques années on aurait dit « Go ! Go ! Go ! »

et enchaîné les compos sans se poser de question ; cette fois-ci on a fait le tri et décidé de laisser tomber les morceaux softs pour nous concentrer sur du vrai hard rock ! Les trois premiers à sortir du lot pendant les pré-prods ont été « Gonna Be a Fight », « Twisting Knife » et « She Ain’t Coming Home », ce genre de titres à l’influence très Misfits... Ça a donné la ligne directrice pour le reste de l’album, et c’était plutôt simple de le finir une fois qu’on était dans cette énergie.

Quels sont les titres dont tu es le plus fier ?Pour une raison ou une autre, il y a tou-jours un titre qui me touche plus sur chaque album. Par exemple, sur « We Sweat Blood » il y a une chanson hom-mage à ZZ Top qui s’appelle « Heart-break’s a Blessing » ; « The Cross » aussi a beaucoup compté, c’est le premier mor-ceau où l’on a vraiment sonné heavy. Sur « Sleep is The Enemy » c’est « Invisible ». Sur le nouvel disque, j’ai un faible pour

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INTERVIEW

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DANKO JONES : « C’est in your face du début à la fin »

« Body Bags » parce qu’il annonce vrai-ment la couleur. J’aime beaucoup aussi « I Will Break Your Heart » inspiré de Danzig, où sur le solo de guitare j’essaie de me mettre dans la peau de John Christ ! J’aime aussi « Wild Woman » et « Do You Wanna Rock », le sixième titre de l’album.

Tu réécoutes souvent vos anciens albums ?Jamais ! Sauf si on a pas joué un morceau

depuis longtemps et qu’il faut se remettre dedans... Peut-être aussi que je n’ai pas le temps car j’écoute beaucoup d’autres groupes, puis je crois qu’on consomme la musique différemment aujourd’hui, et je n’échappe pas à la règle...

Tu collabores régulièrement avec des ma-gazines et on a pu t’entendre à la radio où tu avais ton show « The Magical World of Rock ». Tu prépares ta reconversion ? Pour quand tu seras trop vieux pour monter sur scène et envoyer du gros son ?Quand ce jour arrivera, je serai certaine-ment sourd alors je ne pourrai plus écrire sur la musique non plus ! Je pense que je fais tout ça pour les mêmes raisons qui m’ont menées à monter un groupe : parce

que j’aime ça simplement ! Et quand je n’ai plus de plaisir à le faire j’arrête,

c’est pour ça que j’ai stoppé mon émission de radio. Je ne cherche pas à faire carrière... J’ai com-mencé à écrire pour des maga-zines parce qu’on était venu me chercher. L’éditeur de Rock Hard avait entendu mon album de « spoken words » et m’a proposé une colonne. J’ai commencé à écrire et à me sentir de plus en plus à l’aise dans cet exercice, puis j’ai écris pour de nombreux mags de musique et aussi dans le Huffington Post. L’écriture

m’a énormément apporté, maintenant j’arrive à expri-

mer clairement mes idées en quelques phrases, ça m’a aussi

aidé pour réaliser mes podcasts. Dans un sens, c’est aussi bénéfique pour le groupe, parce que mon nom est attaché aux articles et quand je fais une interview de Feist par exemple, ses fans ne connaissent sans doute pas Danko Jones et ça fait un peu de pub (rires). Mais bon, c’est juste une passion, il n’y a pas de business derrière tout ça.

Être musicien c’est aussi beau-

coup d’attente, pendant les voyages, avant de monter sur scène... C’est ta façon d’occuper ces temps morts ?Exactement, il y a des gens qui aiment sortir boire des verres, d’autres qui pré-fèrent le ciné... Mon truc c’est l’écriture et les podcats ! Mais je ne suis pas obsédé au point de me lever et me jeter sur un stylo sans raison ; j’aime qu’on me donne un sujet à explorer, une deadline pour rendre ma copie, ça me motive.

Le groupe existe depuis maintenant 18 ans et vous avez tourné aux quatre coins du globe, quelle est la différence entre jouer aux US et en Europe par exemple ?Les européens sont beaucoup plus récep-tifs au genre de musique que l’on joue... Ils n’avalent pas systématiquement ce qu’on leur donne à manger, contrairement aux américains. Ils aiment différents styles de musiques, sont moins dans la consom-mation de masse. Aux Etats-Unis, si tu es un degré à côté du format que les gens attendent, ils ne vont pas adhérer... Sauf si quelqu’un leur dit qu’ils devraient ! D’un point de vu musical, je trouve aussi intéressant de voir comment la musique hard en France est en train de marquer des points et de devenir un exemple pour d’autres groupes à travers le monde...

Tu trouves ? Ici on a plutôt l’impres-sion d’être le parent pauvre de l’indus-trie musicale comparé à ce qui se fait en Allemagne, Suède ou Norvège...C’est clair que ces pays on des groupes plus reconnus, et la France est surtout fameuse pour sa musique electro. Mais ce que je veux dire, c’est que l’on sent clai-rement un tournant, sans même parler du Hellfest, des groupes français sortent du lot et commencent à poser leur marques sur la scène internationale. Ils deviennent des exemples à suivre. Si tu prends Gojira, ou Deathspell Omega, ils ont un message plus profond à transmettre. Ça fait la dif-férence, et je peux citer dix fois plus de groupes français qu’il y a quelques années. C’est très prometteur pour la musique heavy en France ! Benoit Billard

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INTERVIEW

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Après trois ans d’existence et plusieurs récompenses dans les tremplins natio-naux, le quatuor niortais Colours In The Street délivrera le 8 février prochain son premier album, « Royaume ».

Pourquoi avoir choisi « Royaume » comme nom pour ce premier opus ?Alexandre (chant/guitare/claviers) : On a d’abord voulu rappeler notre côté français. Et puis aussi pour symboliser notre univers, notre monde à nous.

On sent que vous avez voulu faire un album très dense, il n’y a pas vraiment de morceau en retrait mais beaucoup d’ambiances différentes.A : On savait exactement ce qu’on voulait, mais on ne s’est pas vraiment posé de ques-tions sur les compos, ça a été très spontané.

On a écrit une vingtaine de morceaux, on en a finalement gardé dix. Il y a différentes couleurs dans cet album, et c’est lié au fait qu’on a tous des influences variées. On écoute tous la même musique en général, mais par exemple Lucien (guitariste) écoute aussi du metal, Noé (bassiste) et Alexis (batteur) s’intéressent un peu à tout, et moi je suis plutôt branché pop/rock.

Qu’est ce qui a été nouveau pour vous dans la préparation de cet opus ?A : On a gardé le même processus de travail qu’avant, on a créé les morceaux en studio

de répet’ comme d’habitude. Ensuite il y a eu un gros boulot d’arrangement, de choix de sons, de déterminer les morceaux plus courts ou plus longs... c’est ça qui a changé. On a vraiment pris le temps de peaufiner les morceaux, de les enregistrer de la meilleure façon possible. Au total, ça doit faire un an qu’on compose pour l’album, et un mois en plus en studio.

On sent ce travail de recherche de sons sur le single « A Thousand Candles » sor-ti le 10 décembre. Il y en aura d’autres ?A : On met en avant deux morceaux : le pre-

« Royaume, notre monde à nous »

COLOURS IN THE STREET

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mier, « A Thousand Candles », avec l’idée de faire le break avec « Paper Child », qui correspond plus à l’univers qu’on avait il y a deux ou trois ans. On voulait mettre en avant ce côté plus sombre, plus mélanco-lique et montrer au public qu’on peut faire autre chose. Le deuxième single sortira en même temps que l’album, un morceau cette fois plus dansant. Après on n’anticipe pas forcément le succès de tel ou tel titre. On a fait un album qui nous plaît, maintenant on va bien voir ce que les gens en pensent.

On retrouve beaucoup cette alternance d’ambiances dans « Royaume », avec des morceaux très dansants, et d’autres beaucoup plus contemplatifs. C’était une volonté ou un choix improvisé ?A: Je pense que c’était voulu. On ne se

voyait pas assumer un album vraiment mélancolique, car ça n’aurait pas reflété la personnalité du groupe. Si on avait cinq morceaux dans ce style, on se voyait mal en refaire cinq. Donc on a un peu dirigé nos compositions pour favoriser cette alter-nance.

Après trois ans d’activité, c’est plus un aboutissement, ou le début d’autre chose ?A : C’est clairement le début d’autre chose, d’une aventure humaine et musicale. On a vraiment envie de progresser, de faire plein de concerts, d’aller découvrir les gens et pourquoi pas sortir un deuxième album.

Vous savez déjà à quoi va ressembler votre année 2015 ?A : Ça va bien sûr dépendre du succès de l’album, mais on a déjà une tournée de prévu sur la saison 2015. Après, si « Royaume » fonctionne bien, ça pourrait durer plus long-temps. On s’offrira un petit break ensuite pour réfléchir à un nouvel opus en fonction

des opportunités qu’on a. Ça avance très lentement de notre côté ! J’ai l’impression que ça fait cinq ans que j’attends la sortie de l’album, alors qu’au final ça fait trois mois qu’on s’impatiente de voir les morceaux se finir. Mais c’est lié au fait qu’on a rien sorti depuis 2012. Maintenant la phase composi-tion et enregistrement est finie, on démarre la promo, et là ça va sans doute s’accélérer.

« Royaume, notre monde à nous »

Manuel Perreux

Un son pop très aérien, des rythmiques puissantes, une voix légère et mélo-dieuse : pas de doutes, Colours in the Street est bien dans son époque. Mais il faut voir ça comme un compliment tant la copie finale de « Royaume » fait vacil-ler les émotions, entre enthousiasme et mélancolie. Difficile pourtant de faire de préférences parmi les dix pistes propo-sées, tant l’album est dense et très bien arrangé. Un groupe français qui n’a pas à rougir de ses confrères anglo-saxons.

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DOSSIER

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RÉVÉLATIONS 2014Quels sont les groupes qui se sont fait connaître cette année ? Lesquels ont sorti les meilleurs albums ? Lesquels ont fait les plus belles tournées ? La rédaction vous dévoile les groupes qui ont le plus marqué cette année. A côté de qui ne fallait-il pas passer ? Voici nos dix révélations 2014, à découvrir de toute urgence si vous ne les connaissez pas encore !

La Rédaction

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L’ovni Amber Lines a fait un grand coup d’éclat en novembre avec la sortie de son single « Watchin’ Me » assorti d’un clip réalisé dans de réelles conditions professionnelles. A mi-chemin entre Foo Fighters, Kings of Leon et U2, le groupe sort son premier EP « Never Too Loud » lors d’une release party au Bus Palladium le vendredi 23 janvier. Le titre épo-nyme à l’EP a d’ailleurs été dévoilé en version live acoustique le 3 janvier. Maintenant, direction la scène.

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Depuis la fin des Velvet Veins, Theo Lawrence est l’étoile montante de la scène blues parisienne, dont il écume les hauts lieux avec son trio Theo Lawrence Electric. On y a découvert un guitariste virtuose, couplé d’une voix capable de tout, et une nouvelle composition à chaque prestation. Au-tant dire que l’album prévu pour 2015 est déjà très attendu.

THEO LAWRENCE ELECTRIC

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Le trio originaire de Blois nous a gratifié d’un très bon deuxième album nommé « Secret In A Box » cette année, sorti fin octobre, avec le single « My Soul To The Devil » qui affiche près de 80 000 vues sur Youtube. Après avoir fait les premières parties de Puggy ou de Didier Wampas, il a également été nominé lauréat des SACEM autoproductions.

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Les Last Train sont l’une des grosses révélations françaises 2014. Ils ont fait un vrai carton en balançant le clip du single « Cold Fever » en juin. Le merveilleux clip de « Fire », réalisé sur la côte italienne en tournée, a parachevé leur notoriété grandissante. Entre garage, indie, progressif, on ne sait pas trop où les situer. Ils remodèlent les codes et les genres à leur sauce pour en tirer le meilleur. En tout cas, ça tabasse ! Et c’est encore meilleur en live...

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Originaires de Joinville (94), les Fuzzy Vox s’étaient déjà agrégés une solide Fan base à la sortie de leur EP « Technicolor ». Mais cette année, leur premier album a tout changé. Produit par Pelle Gunnerfeldt (The Hives, Refused, Wampas) et propulsé par le single « 1789 », synchronisé sur la pub Hollywood Chewing-Gum, « On Heat » les a placé sur le devant de la scène, avec notamment une Boule Noire et un Divan du Monde autoproduits et sold-outs.

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DAN pour DISCO ANTI NAPOLEON, ou quatre nantais revendiquant un psychédélisme résolument saturé, à la généalogie embrouillée. Le groupe fait planer à travers des échos en spirale, des nappes voluptueuses, sans oublier de faire danser. Formé avec le petit frère du bien nommé Pégase, le projet a sorti son premier album «Ascent » sorti le 3 novembre, et le 19 au Japon...

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3 FEU! CHATTERTON

Entre rock littéraire et musicalité poétique New Wave, les cinq garçons de Feu! Chatterton déclament des textes en français sur fond de dandysme romantique. Un EP remarqué, des salles combles et des concours gagnés : autant d’éléments prometteurs pour la sortie de l’album en septembre 2015.

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Avec l’album « 8th Continent » sorti en octobre, cette formation cosmopolite aux harmonies de voix élégantes offre une ode à la musique transculturelle et aux déclinaisons pop un brin psychées. La tournée européenne en cours incarne son besoin d’ailleurs et l’évasion à laquelle elle nous fait aspirer. ©

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2Nos amis Bruxellois ont fait du bruit cette fin d’année. La faute à un magnifique second album, nommé « PATINE », omniprésent dans les points de vente depuis le 20 octobre. Le quator prône une indépendance hors pair avec une pop expérimentale mêlant percussions entrainantes, des intonations jazz, et des riffs dignes des classiques post-rock. Por-tée par la voix envoûtante de Tim, également batteur du groupe, BRNS commencera une tournée européenne début 2015 avec notamment une alléchante date au grand festival open air luxembourgeois Rock A Field en juillet prochain.

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LA révélation 2014 de la rédaction, c’est le chanteur bordelais Talisco. En sortant son premier album « Run » sur le label Roy Music en mai, Jérôme Amandi a véritablement bouleversé la scène pop française et interna-tionale, avec la synchronisation de titres dans plusieurs courts-métrages notamment. Actuellement en tour-née européenne, l’artiste possède un style qui peut être associé à l’électro-folk. Et la recette, originale s’il en est, prend merveilleusement bien. Ses singles « Your Wish », « Follow Me » et « The Keys », ont fait plusieurs fois le tour des ondes et cartonnent sur le web depuis des mois. A découvrir d’urgence si, par un incompréhensible malheur, vous étiez passé à côté !

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INTERVIEW

« On a hâte de délivrer ces chansons au public ! »Amber Lines, nouvelle formation parisienne, as-sène un rock alternatif en assumant de profondes influences pop anglo-saxonnes. Le groupe dévoile son premier EP « Never Too Loud », qu’il présentera le 23 janvier au Bus Palladium.

Parlez-nous de votre parcours, com-ment a débuté le groupe ?Julien (guitare) : Tout a commencé en 2012. Avec mon cousin Matthieu on ne se voyait pas beaucoup, mais on aimait tous les deux la musique et plus particulière-ment le rock. Et quand il m’a annoncé qu’il venait faire ses études ici à Paris, on s’est dit qu’il fallait qu’on joue ensemble. Donc quand il est arrivé en septembre on a pris nos guitares et on a décidé de mon-ter un groupe. Je connaissais un batteur, Maxime, qui a fait ses études d’ingénieur du son avec moi, donc je lui ai proposé de nous rejoindre et il a tout de suite été très intéressé. On a commencé à jouer tous les trois en cherchant un chanteur, et on a

trouvé Brice. On lui a envoyé nos démos, ça lui a plu, alors il est venu chez moi et ça a démarré comme ça.Brice (chant, guitare) : Je suis venu avec ma guitare et je leur ai joué une reprise des Stones, « You Can’t Always Get What You Want ». Ça leur a plu à priori donc on a commencé à bosser sur une démo qu’ils avaient enregistrée comme ça à la maison.Julien : Oui c’était assez fou, dès la pre-mière fois où on s’est vu, il a trouvé le refrain de « Sun Goes Down » comme ça, du premier coup. Donc on a décidé de continuer, et ça s’est très bien passé par la suite.Brice : Après on s’est dit qu’il nous fallait un bassiste, et j’ai tout de suite pensé à

De gauche à droite : Matthieu (guitare), William (basse), Maxime (batterie),

Brice (chant, guitare) et Julien (guitare).

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un ami à moi, William. Je l’ai appelé, il rentrait juste d’une tournée américaine avec Showtime, son groupe hard rock, on lui a fait écouter et il a tout de suite ac-croché. Il nous a dit que c’était exactement ce qu’il recherchait, un groupe rock à influences pop, et puis il s’est tout de suite bien entendu avec tout le monde.

Vous préparez la sortie de votre premier EP, « Never Too Loud », quelle est son histoire ?Julien : Quand on a commencé, on faisait beaucoup de bœufs pour se faire plaisir, et on a pas mal composé, jusqu’au jour où on en est arrivés à se poser la question « que fait-on ? ». Est-ce qu’on prenait le chemin de la scène, comme énormément de groupes aujourd’hui, pour faire mûrir nos morceaux en live, où est-ce qu’on préparait un EP bien travaillé, réfléchi, mûri, pour avoir ce support final pour nous présenter et dire qui on est. Le fait que je travaille au studio Haxo a finalement fait pencher la balance, parce qu’on avait la superbe opportunité de pouvoir travailler dans un studio pro-fessionnel gratuitement et c’est très rare, on pouvait pas passer à côté.Brice : Ça fait un an à peu près qu’on bosse sérieu-sement sur cet EP, et on a hâte de le jouer sur scène. C’est pas juste un disque de cinq morceaux, on veut vraiment raconter une histoire à travers lui. Ça parle un peu de mon parcours, de choses que j’avais envie de partager. Le titre « Never Too Loud » par exemple raconte mon aventure à Londres. J’ai décidé il y a un an de partir là-bas après qu’un groupe m’ait contacté pour enregistrer avec eux. C’était un peu un rêve d’en-fant, mon père était parti en Angleterre quand il avait la

vingtaine aussi pour vivre sa musique, et j’ai toujours voulu faire la même chose. Donc quand j’en ai eu l’opportunité je n’ai pas hésité, j’ai enregistré avec le groupe c’était génial, j’y suis resté quatre mois en tout. C’est un peu l’histoire que j’ai voulu raconter à travers cette chanson. Du coup ça nous paraissait normal de chanter en anglais. On a grandi avec de la musique anglaise et américaine dans les oreilles, on écoute très peu de chanson française finalement, donc ça nous pa-raissait plus naturel de faire ça en anglais.Julien : Au-delà de tout ça, il y a aussi tout un aspect visuel qu’on a envie de développer et transmettre. C’est ce qu’on a pu faire par exemple sur le clip de « Watchin’ Me ». On avait des amis réalisateurs et cadreurs et on a pu faire un clip vrai-ment très pro, on était vraiment très contents. Et maintenant on veut partager tout ça en live.

Et vous montez enfin sur scène le 23 janvier au Bus Palladium. Comment appréhendez-vous cette date ?Brice : On a hâte ! On avait tous des groupes avant donc on a déjà l’expérience de la scène. Ça fait un an que nos mor-ceaux mûrissent en studio et je pense qu’on est prêts et qu’on attend tous cette date avec impatience. Ça sera la première occasion de partager ce nouveau projet avec notre public, et c’est quand même le plus important !Julien : Maintenant qu’on a un EP finalisé, travaillé, recher-ché, on sait où on va. On a un son, une réelle identité, et j’espère que ça se ressentira. Et je pense que ça nous offre aussi une plus grande liberté face au live.

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Déferlante à Louvroil

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Trois lettres. A. L. Et B. Le duo rémois arpente la France pour promouvoir son deuxième album « Come Out ! It’s Beautiful », avec notamment quelques premières parties de Shaka Ponk. Emmené par Clément et Raphaël, le projet n’a pas fini de surprendre avec sa pop électrisante chantée dans la langue de Shakespeare. Présent à Louvroil, dans le nord de la France, le 28 Novembre dernier, il a partagé l’affiche avec le groupe pop bordelais Pendentif. Une déferlante vitaminée et riche en couleurs. Romain Harel

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CHRONIQUESToshes - We Are

Other People

Décalé, déjanté et même parfois carré-ment dingue. Voilà comment on pourrait définir l’album « We Are Other People » du groupe franco-anglais vert Toshes. Depuis quelques temps, on déplore une scène rock plutôt monotone, qu’elle soit française ou internationale. Beaucoup de similarités entre les groupes, peu de prise de risques… Pourtant, Toshes ose. C’est green, réussi, et ça fait du bien aux oreilles.Un concentré de rock mélodique avec des influences très hard rock, le groupe ne se cantonne pas à un seul style. Sur la route 66 à bord d’une Harley Davidson émeraude sur le titre « Helltrip » ou dans un voyage digne d’Alice au pays des merveilles avec la chanson « Psychosurgery », Toshes embarque son public dans un road trip musical vert aussi déconcertant que fasci-nant. A la manière de montagnes russes, le groupe oscille entre des chansons très éner-giques comme « Snake Orgy » ou « The Pledge», et des titres aux influences plus psychédéliques comme « Slow Down ». Des riffs directs, des effets mélodiques qui donnent du relief aux morceaux, mais surtout une voix avec un timbre très par-ticulier. Pour son premier album, Toshes a réussi à se donner une vraie identité. Le groupe démontre une maitrise technique et mélodique indéniable. Cependant, à vou-loir être trop barrés, l’impression de chaos peut parfois prendre le dessus.S’il y a bien une chose qu’il faut retenir de « We Are Other People » c’est cette voix qui domine très clairement les instruments. Habitée, presque possédée par moments, elle ne laissera personne indifférent, que ce soit positivement ou négativement. En cette période d’hiver froide et triste, Toshes, avec cet album, vient remettre du vert et de la chaleur dans le paysage du rock’n’roll.

D.o.M - Le Jour Se Lève

Début de l’écoute. C’est parti, « Le Jour Se Lève ». Ce premier album démarre doucement mais sûrement avec les chansons « Les Ames Perdues » et « Sur Le Fil », qui nous permettent de nous familiariser avec la belle voix cassée du chanteur. Des sonorités douces mais pop viennent accompagner les mor-ceaux. On se laisse facilement porter avec une envie de s’envoler, de sortir de son corps et de se sentir libre. La courte mais nerveuse « L’assassiné » présente un tempo rapide et un très bon riff. « Le Monde Est Un Rêve » se fait remarquer par un son plus électrique dans laquelle le chanteur rêve à une réalité différente du monde. Le mélange de ses paroles et de ses sonorités font de cette chan-son un véritable coup de cœur. Si « Les Pirates De L’amour » est très agréable à l’écoute avec ses guitares électriques qui renforcent la mélodie et ses chœurs rythmant le tout, c’est la chanson « L’élan » qui se différencie le plus. On peut y entendre une intro pop, fraiche, avec un tempo rapide. Le chanteur parle d’un couple fusionnel qui se complète et où chacun y voit l’avenir avec l’autre. « En Vie Ou Mort » est la dernière chan-son de l’album. Puissante, elle porte en elle des sonorités à la Daughtry. A tra-vers ce premier disque intitulé « Le Jour Se Lève », D.o.M réfléchit sur des ques-tions de société et en parle avec maturi-té. Le groupe sait prendre du recul face à la réalité de la vie qui a tendance à être oubliée. On retrouve un rock typé Foo Fighters couplé avec du Noir Désir, avec un chant en français et des paroles assez tourmentées. Un album tumul-tueux qu’on imagine sans peine faire un peu de remou.

Sweet Needles – Opus 33

C’est ce qu’on appelle ne pas mentir sur la marchandise. Les Sweet Needles se nourrissent abondamment du hard rock et du glam et pourraient difficilement être plus justes pour ce premier EP. Deux ans après la création du groupe, « Opus 33 » est un bel échantillon de quatre mor-ceaux bien suffisants. « Loaded Gun » envoie une claque dans les oreilles d’entrée et la sensation va durer pendant 18 minutes. On se balade clairement à travers les carrière d’Aerosmith et Guns N’ Roses, la transition des 80’s et 90’s (et même un retour dans les années 1970 pour démarrer « Strange Clown ») mais avec une puissance dans certains riffs qui évite à l’ensemble de prendre un coup de vieux.Certes, si vous êtes plus curieux que passionnés par le style très affirmé du groupe, vous trouverez peut-être les morceaux redondants dans leur construction et leur interprétation. Mais en termes d’exercice de genre, tous les codes sont là : la lourdeur batte-rie-basse, des ruptures rythmiques, des sons de guitares gras au possible, et une voix éraillée tout à fait adaptée. On peut d’ailleurs remarquer une qualité de ne pas vouloir aller dans l’excès, avec un chanteur qui reste dans ce qu’il sait bien faire, et des guitaristes solistes aux tech-niques variées qui évitent la surenchère.La force d’« Opus 33 », c’est d’être à la fois hyper énergique, constant, et d’une propreté assez inattendue pour une première sortie studio. Si les Sweet Needles ont déjà prouvé leur talent pour mettre le feu aux salles, le quintette pa-risien montre aujourd’hui suffisamment de créativité et de rigueur pour s’attirer un public plus âgé en manque de rock.

G.L.P. M.P.S.L.

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CHRONIQUESDead Stereo Boots

– Yeah Yeah

Quatre titres pour quatre saisons. Les Nan-céens de Dead Stereo Boots préparent un al-bum complet pour l’été 2015, mais ont quand même pris le temps de se faire plaisir avec un EP concept. Du printemps à l’hiver, le duo joue sur la symbolique du temps, et sans for-cer le talent, arrive à créer des ambiances très cohérentes.Le calendrier s’ouvre sur « Spring », un mor-ceau énergique très 60’s qui sent bon le début des beaux jours, le genre de son qu’on ima-gine dans une décapotable en partance pour la plage. « Yeah Yeah » suit ainsi le chemin du soleil : d’abord puissant, vitaminé, dan-sant, le son devient chaque fois un peu plus lent, un peu plus abstrait, et s’achève dans le calme et l’obscurité. Dead Stereo Boots s’amuse en plus à faire des morceaux évo-lutifs, partir de presque rien pour prendre progressivement de l’ampleur. « Summer » en est le parfait exemple en commençant de façon minimaliste avec une mélodie folk gen-tillette, pour ensuite accueillir une rythmique plus marquée, quelques notes de guitare élec-trique, des chœurs, des cuivres... De même, « Fall » nous donne une impression d’espace, et de ralenti, avec un piano quasi métrono-mique. L’automne est un moment contem-platif, à peine remué par un coup de vent en fin de morceau. « Winter » offre un final aux couleurs sombres et mélancoliques, où une simple guitare acoustique nous ramène en pleine période grunge avec une mélodie dis-sonante et un chant lancinant.Au final, ce quatre-titres pourra étonner ceux qui ont écouté les créations précédentes de Dead Stereo Boots, qui affichaient un son rock nettement plus lourd. Mais l’exercice de style, bien que parfois répétitif, tient la route. On regretterait presque l’absence d’une cin-quième saison, après une aventure annuelle qui n’a finalement duré que 14 minutes. Le temps passe trop vite.

Tigers Can Swim - Tigers Can Swim

Loin des groupes qui s’essaient au stu-dio pour pousser des boutons sur une console, Tigers Can Swim marque par sa personnalité sonore. Après avoir joué dans diverses salles et gagné la finale du Tremplin Le Grand Zebrock, il présente son premier EP six titres. On passe des guitares aux claviers, le tout soutenu par une basse solide et une batterie inventive. La voix est d’une justesse impeccable aussi bien en stu-dio qu’en live. Avoir un chanteur bri-tannique reste un atout pour l’écriture des textes. Le groupe pop rock créé en 2013 ne choisit pas l’anglais par dépit, mais bien parce qu’il a des histoires à raconter. L’EP sonne juste du début à la fin. Les morceaux sont ficelés, les enchainements sont judicieusement choisis. On sent la fougue et les possi-bilités de ces jeunes musiciens. Ils des-cendent des rivières et l’écho de leurs voix résonne. L’aisance vocale du lead et l’attention prêtée aux harmonies des cœurs complète la douceur percussive de la musique, tel un tigre courant dans la neige. Si le félin est sage et joueur sur l’EP, il est rugissant sur scène. Le guitariste soliste apporte la touche rock du groupe, et il est dommage que l’on ne la retrouve pas davantage dans les enregistrements. Une fois qu’on a vu Tigers Can Swim sur scène, on trouve qu’il manque un peu de saturation à l’EP. Pourtant le groupe sait jongler entre le deux. Il exploite aussi bien ses synthés mélodiques que le son puissant de ses guitares. Tigers Can Swim n’a plus à conquérir Rome, il trace son propre chemin. Ce premier EP épo-nyme annonce à coup sûr une belle année à venir.

M.P. L.F.

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Antigone Project - Antigone Project

Adieu les clivages de genres, bienvenue sur les cimes de la musique progressive. Le quatuor Parisien a sorti en novembre un 7 titres éponyme, à la fois inspiré, ga-lactique, d’une rare qualité de production, et débarqué d’un univers où dialoguent la french touch et le métal.Entrée dans la transe avec « The Voyager », où s’élèvent des lignes vocales incanta-toires de prêtresses grecques, sous des pulsations électroniques héritées des Daft Punk. Les genres, les timbres et les textures s’enlacent, enfantent le son formidable-ment dense de l’album. « Lux Machinæ » n’a rien à lui envier, avec ses rythmiques stroboscopiques et ses guitares lasers tri-turées. Dans « Egolist », l’ostinato de la guitare se mêle aux samples, jusqu’à brouiller toute distinction entre l’analo-gique et l’électronique. Le cœur même du projet Antigone ? Les accords de guitare intersidéraux et le kick obsédant d’« Al-phabot », liquide et robotique, confirment l’impression. Grandiose, « Eko » ouvre la deuxième moitié de l’album, avec son refrain lyrique qui remercie Dieu quand se déchainent guitares distordues et syn-thétiseurs. On prend part à la messe noire. La belle ballade « God Played a Trick On Us » vient apaiser cette formidable tension avec ses arpèges de guitare ternaires, entê-tants, et à peine troublés par les machines. « Infinite Pulse » vient alors poser un su-blime point d’orgue, faites l’expérience, au casque et au calme. On regrette tout de même l’inégale qualité des textes, qui ne réussissent pas à parfaire cette œuvre d’orfèvres du son. Les mots manquent à la palette de textures qua-dridimensionnelle, à ces samples dont la composition n’a, elle, rien à envier aux vers d’Eschyle, et aux trésors rythmiques qu’on trouve à chaque mesure. M.S.

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The Psychotic Monks

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Ecléctisme rock au Petit BainLe 7 novembre, le Petit Bain accueillait la soirée éclec-tique rock High-End Trauma. L’association Le Fake, qui met en avant des projets musicaux prometteurs, y présentait trois de ses recrues. Rhythm and Town était aussi de la partie, filmant chaque prestation.

En ouverture, The Psychotic Monks, trio de stoner psychédélique de la capitale. L’ambiance est posée dès les premières notes. Avec de belles harmonies vocales, les trois mecs répandent une atmosphère brute et puissante, sombre et englobante. L’énergie est électrique, elle prend au ventre et se répand, comme cette tension palpable quelques minutes avant l’orage. Leur prochain EP est déjà dans la boîte et attend le retour du printemps pour se dé-voiler, et un clip arrive en janvier. Autant d’éléments qui prouvent que ces trois-là n’en ont pas fini avec leur rythmique cise-lée et leur musique grisante.Vient ensuite se poser La Mouche, groupe bien perché. Il incarne un univers auda-cieux et rafraîchissant, coloré et multiple,

qui ne sombre jamais dans la cacopho-nie. C’est une présence atypique, à la fois sombre et inquiétante, mais solaire, euphorisante. Des cuivres se joignent de temps à autres aux chansons, et le quota de musiciens sur scène double. Ils se plaisent à rappeler qu’ils se sont habillés pour l’occasion, et arborent fièrement shorts de bain et autres bobs colorés, pour profiter au mieux du Petit Bain. Malgré quelques problèmes de son qui semblent incommo-der les musiciens et surtout la chanteuse, on adopte sans peine leur vision kaléidos-copique du monde, tout en suivant leurs histoires étranges et volatiles. Une chose est sûre, ils bourdonnent de joie de vivre et essaiment de nouveaux fans.The Airplane atterrit en fin de soirée.

Le batteur est habillé en aviateur, et une hélice d’avion bat l’air saturé sur scène. Ils sont un peu statiques, la présence sur scène n’est pas des plus folles, mais il faut être fair-play et reconnaître que n’importe qui paraîtrait calme après La Mouche. Et surtout, le style ne s’y prête pas. Diffi-cile à décrire, il est cependant à l’image de leur nom, dont le choix ne semble pas anodin. Que peut-on en dire ? Des mélo-dies aériennes, des échos travaillés, des guitares psychédéliques et des sonori-tés électroniques… Les morceaux s’en-chaînent, entre reprises et compositions. Ils ont même l’audace de reprendre la déjà trop entendue « Seven Nation Army », et s’en tirent plutôt bien, offrant une réin-terprétation agréable et quasi méconnais-sable. Leur set passe à toute vitesse, leurs mélodies persistent en tête, la voix aty-pique du chanteur résonne, et ils laissent une impression agréable, une sensation de légèreté alors qu’on quitte le navire.Une soirée éclectique, où le rock s’hybride à de multiples styles, et permet la décou-verte d’univers musicaux nouveaux.

Cécile Parise

The Airplane

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Le groupe de metal brésilien Optical Faze débarque pour la première fois en France en avril 2015, avec son second album « The Pendulum Burns » sous le bras et un DVD live dans les tuyaux.

ILS ARRIVENT

Quand le metal brésilien s’impose

Erratum

Au sein de notre numéro d’octobre 2014, nous avons dans notre article « Music Live Circus rend hommage à Hendrix » (page 15) fait allusion au passage de Majestic 12 sur la scène du Bus Palladium. Nous y avons notam-ment écrit que le groupe « semblait intéressant, jusqu’à ce que le lead guitariste se fasse griller avec ses solos enregistrés dans son looper… » Propos qu’ils ont contestés. Dimitri Von Büren, chanteur et guitariste du groupe, s’explique. « Il est en effet important pour nous de démentir cette information, en premier lieu pour rendre justice aux performances considérables qu’accomplit sur scène notre guitariste soliste Théo Cortin, ainsi que pour assurer que nous sommes absolument contre ce genre de pratiques. » Mais que s’est-il passé, pour que le public en vienne à s’interroger ? « Théo a effectué une mauvaise manipulation en activant le booster sur sa nouvelle pédale multi-effets sur le solo de notre titre « Run With Me ». (…) Certains ont cru à un playback, mais ce n’est en réalité qu’une fonction loop activée par erreur, ayant enregistré ce qu’il venait de jouer une minute aupa-ravant. » Il est vrai que la situation prêtait à confusion. « Nous militons pour l’authenticité de la performance live, l’énergie brute et la transmis-sion des émotions ». Ça tombe bien, nous aussi ! La Rédaction

Majestic 12

© DR

Le metal brésilien n’a pas dit son dernier mot ! Optical Faze jouera pour la première fois en France le samedi 4 avril à Pont sur

Yonne, avec les parisiens Frantic Machine, date qui marquera le début de leur tournée française. Formé en 2000, le groupe a très vite attiré l’attention en jouant son propre type de metal moderne, avec des in-fluences très directes et agressives. Après deux albums, « Optical Faze » en 2004 et « The Pendulum Burns » en 2013, et de nombreux festivals brésiliens, il s’apprête aujourd’hui à conquérir l’Europe, à com-mencer par l’hexagone. On se souvient encore du grand Porao Rock Festival, durant lequel il a jouit d’une première partie très spéciale : Sepultura. Ce second album a été enregistré par le canadien Rhys Fulber (Fear Factory, Paradise Lost) au studio Surplus Sound à Los Angeles, et masterisé par Maor Appelbaum (Sepultura, Cynic, Halford). Il contient également deux featuring, le guitariste Jed Simon, ex-Strapping Young Lad, et la chanteuse Leah Randi, de Conjure One.Un DVD Live best-of est prévu pour fin janvier, regroupant les meilleures performances live du groupe, afin de faire patienter les fans français jusqu’à leur venue en avril.

« Le groupe fait un savant mélange de métal industriel et moderne, allant de Fear Factory à Katatonia, avec des influences Hardcore dans la veine de Sepultura et Hatebreed. »

MTV BRASIL Nicolas Raulin

© DR

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CHRONIQUES

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LUMIERE SUR...Las Aves, l’ascension

Fraîchement signés chez Cinq7, les toulousains de Las Aves viennent ensoleiller ces tristes journée hivernales avec leur acide pop à la sauce californienne. Ils s’apprêtent désormais à sortir leur premier EP, produit par Dan Levy de The Dø.

Cette nouvelle formation made in 2K14 ne vous dit encore rien, leur ancien pro-jet vous évoquera pourtant sans doute quelque chose, The Dodoz. Voilà mainte-nant dix ans que Géraldine, Jules, Vincent et Adrien se côtoient musicalement par-lant, et après deux cargaisons avec The Dodoz, ils décident de mettre fin au projet pour donner naissance à Las Aves.Las Aves signifie en espagnol de grands oiseaux, mais également un archipel à l’est du Venezuela. A l’écoute du premier single, nommé « Los Angeles », l’envie de sauter dans le premier avion direction la cité des anges se fait sentir... Avec un son pop plein d’énergie portée par la voix de Géraldine, le groupe envoie un mes-

sage qui prône l’évasion, le besoin de changer d’air. Et qui peut étonnamment rappeler les « Mystérieuses Cités d’Or », mythique dessin animé des années 80, comme l’intro rythmée peut le laisser pré-sager, ou encore avec cet oiseau doré…Nouvel arrivant chez le label parisien Cinq7 (Wagram), il rejoint des artistes de renom tels que Saez, les Naive New Beaters, Lilly Wood & The Prick, Aaron ou encore The Dø, dont ils ont fait la pre-mière partie lors de leur tournée hexago-nale. C’est d’ailleurs Dan Levy, moitié du duo The Dø, qui a décidé de miser sur Las Aves et de produire leur E.P qui sortira en janvier. Romain Harel

© Er

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CHRONIQUESGrand titre, mais sur deux lignes avec espace