résumé - l'ecole nationale de santé...
TRANSCRIPT
iii
Résumé
Dans la perspective d’atteindre la couverture universelle, le Maroc a
généralisé en Mars 2012 après une phase pilote un Régime d’Assistance
Médicale aux Economiquement Démunies (RAMED). Si le bilan de deux
ans de cette généralisation s’avère satisfaisant avec l’accessibilité des
bénéficiaires à un éventail de soins large, certaines insuffisances qui limitent
la réussite du régime ont été observées.
En effet, un écart important entre les pourcentages des bénéficiaires pauvres
et vulnérables est observé par rapport aux estimations initiales. Ceci a eu
comme conséquence directe une réduction importante des cotisations des
vulnérables par rapport aux sommes prévues. Or un financement stable et
suffisant est essentiel pour garantir la pérennité de ce régime.
Objectif : L’étude vise à identifier les facteurs qui ont été à l’origine de
l’écart observé par rapport aux estimations initiales.
Méthodes : Il s’agit d’une étude descriptive avec une approche
essentiellement qualitative. Les données ont été collectées par l’analyse
documentaire et les entretiens semi-directifs auprès des responsables
centraux des départements impliqués dans la gestions du RAMED et les
membres des commissions chargées de statuer sur l’éligibilité au niveau
décentralisé.
Résultats : Les entretiens réalisés ont permis de révéler plusieurs
dysfonctionnements dans le processus d’éligibilité qui pourraient expliquer
les variations observées.
Ces variations peuvent être liées selon les témoignages à la fréquence des
fausses déclarations des postulants, à l’absence en général d’un contrôle de
ces déclarations, au traitement informatique de ces déclarations au niveau
provinciale et établissement des listes des bénéficiaires avant les réunions
des commissions. Ces listes des bénéficiaires pauvres sont généralement
valider automatiquement par les commissions. D’autres facteurs s’ajoutent
aux précédents à savoir la fréquence des repêchages, l’absentéisme fréquent
iv
de certains membres des commissions et enfin un manque important
d’information et de sensibilisation aussi bien chez les acteurs impliqués au
niveau décentralisé que chez le public cible.
Conclusion : Les témoignages recueillis ont démontré l’existence de
dysfonctionnements tout au long du processus qu’il faut corriger. Ils ont
également apporté des propositions qu’il serrait judicieux de prendre en
compte pour améliorer le processus.
Mots-clés : RAMED - Eligibilité – Financement de la santé - régime
assistance médicale.
v
SUMMARY
In view of achieving universal coverage, Morocco general in March 2012
after a pilot phase of a Medical Assistance Plan to economically
disadvantaged “RAMED”. If the results of two years of this generalization
are satisfactory with accessibility beneficiaries a wide range treatment, certain
shortcomings that limit the success of the regime were observed.
Indeed, a significant difference between the percentages of poor and
vulnerable beneficiaries is observed compared to the initial estimates. This
has directly resulted in a significant reduction in premiums vulnerable
compared to the funds. However, a stable and adequate funding is essential to
ensure the sustainability of the scheme.
Objective: The study aims to identify factors that were responsible for the
observed deviation from the initial estimates.
Methods: This is a descriptive study with a primarily qualitative approach.
Data were collected through documentary analysis and semi-structured
interviews with central department officials involved in the managements
RAMED and members of committees to decide on the eligibility at the
decentralized level.
Results: The interviews have revealed several deficiencies in the eligibility
process that could explain the observed changes.
These variations may be related according to testimony at the frequency of
false statements of applicants, the general lack of control of these statements,
computer processing of such statements provincial level and establishment of
lists of beneficiaries before meetings commissions. These lists are generally
poor beneficiaries automatically validated by the committees. Other factors in
addition to previous namely the frequency of recover, frequent absenteeism of
some committee members and finally a significant lack of information and
awareness among both stakeholders at decentralized level in the target
audience.
vi
Conclusion: The evidence collected showed the existence of failures
throughout the process that must be corrected. They also made proposals he
shook wise to take into account to improve the process.
Keywords: RAMED - Eligibility - Funding of health –Health Insurances.
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viii
Tables des matières
Introduction 1
Méthodes 8
Design de l’étude : 8
Population cible et échantillonnage : 8
Les variables : 9
La collecte des données : 9
L’analyse des données : 10
Considérations éthiques : 10
Résultats et discussion : 11
I-Déclarations des postulants sur les formulaires 12
I-1-qualité des déclarations des postulants 12
I-2-Le contrôle des déclarations 14
II-Procédures de travail des CPL et CPP 16
II-1-Procédures de travail des CPL 16
II-2-Procédures de travail des CPP 17
III- Critères d’éligibilité 18
IV- Estimations initiales 19
V- communication et sensibilisation 19
VI- La gouvernance du programme 21
Conclusion : 22
ix
Liste des tableaux :
Tableau 1 : Exemple de prestations médicales offertes aux bénéficiaires du
RAMED au cours des deux premières années de sa généralisation. (P 5)
Tableau 2 : Montrant la réduction importante des cotisations des bénéficiaires.
(P 7)
Tableau 3 : Répartition des interviewés selon leur niveau d’activités. (P 11)
Tableau 4 : Répartition des interviewés selon leur département
d’appartenance. (P 11)
Tableau 5 : Répartition des membres des CPP et CPL interviewés par région.
(P 12)
x
Liste des figures :
Figure 1 : Schéma du processus d’éligibilité. (P 3)
Figure 2 : répartition des sources de financement du RAMED. (P 4)
Figure 3 : variation des pourcentages des bénificiaires du RAMED entre le
prevue et l’observé.(P 6)
xi
Liste d’abréviations et sigles :
AMO : Assurance Maladie Obligatoire.
ANAM : Agence Nationale de l’Assurance Maladie.
CPP : Commission Permanente Provinciale.
CPL : Commission Permanente Locale.
CIN : Carte d’Identité Nationale.
DHSA : Direction des Hôpitaux et des Soins Ambulatoires.
DPRF : Direction de Planification et des Ressources Financières.
DRC : Direction de la Réglementation et du Contentieux.
ESSB : Etablissement de Soins de Santé de Base.
MEF : Ministère de l’Economie et des Finances.
MI : Ministère de l’Intérieur.
MS : Ministère de la Santé.
PEC : Prise En Charge.
PV : Procès Verbal.
RAMED : Régime d’Assistance Médicale aux Economiquement
Démunies.
SAA : Service de l’Accueil et d’Admission.
1
Introduction :
On estime qu’environ 150 millions de personnes/an font face à des
coûts de soins catastrophiques et qu’environ 100 millions de personnes/an
passent sous le seuil de la pauvreté en raison des dépenses catastrophiques,
alors que plus de 50% de la population mondiale manque de toute forme de
protection sociale organisée [1,2]. L’un des objectifs essentiels de tout
système de santé est d’assurer une protection financière contre les couts de la
mauvaise santé [1-4] et pour y parvenir les États membres de l’Organisation
Mondiale de la Santé se sont engagés au développement de leurs systèmes de
financement de la santé afin que chacun puisse accéder aux soins de façon
équitable et sans subir de difficultés financières lors de leur paiement : c’est la
couverture universelle [3,5 ,6].
Pour réussir cette universalité il est essentiel de réduire les paiements directes
des ménages en passant à un financement des soins de santé par le recours à
des mécanismes de prépaiements ( l’impôt et/ou la cotisation ) et la prise en
charge par les gouvernements des coûts de la santé des personnes en situation
de pauvreté et de vulnérabilité[1-4].
A cet effet, le Maroc et dans la perspective d’atteindre cette couverture
universelle a entamé depuis l’année 2000 une reforme financière de son
système de santé avec adoption en 2002 de la loi 65.00 [7] portant code de la
couverture médicale de base.
La charte définissant les modalités d’application et de mise en place fut
signée en janvier 2005 avec deux premières composantes et dans l’attente
d’un régime des indépendants :
� Un régime d’assurance maladie obligatoire de base (AMO) fondé sur les
principes et les techniques de l’assurance sociale au profit des personnes
exerçant une activité lucrative, des titulaires de pension, des anciens
résistants et membres de l’armée de libération et des étudiants.
� Un régime d'assistance médicale (RAMED) fondé sur les principes de
l'assistance sociale et de la solidarité nationale [8].
Le RAMED grand projet sociétal qui concrétise le droit à l’accès aux soins
conformément aux dispositions de l’article 31 de la nouvelle constitution de
juillet 2011, bénéficie de l’appui et de l’engagement des hautes instances du
2
pays et a pour but essentiel d’assurer l’accessibilité financière aux soins pour
la population qui vit dans des conditions économiques difficiles.
Le RAMED a fait l’objet d’une expérience pilote en 2008 dans la région de
Tadla-Azilal pour permettre son expérimentation avant son extension aux
autres régions du Royaume et dont l’évaluation a relevé des résultats
satisfaisants sur les mécanismes d'identification, la satisfaction des
bénéficiaires, les coûts des prestations et l'impact sur les hôpitaux publics
mais elle a également montré des lacunes qu’on a cherché à corriger avant la
généralisation [9-10].
La généralisation lancée en mars 2012 a exigé la mise en place d’une série de
mesures et de procédures, y compris celles liées à l’arsenal juridique qui
encadrent ce régime, à l’aspect organisationnel et aux ressources humaines et
logistiques nécessaires à la réussite de ce chantier social important.
Dans ce cadre, trois sous commissions techniques ont été crées comprenant
des représentants du ministère de la Santé, de l’Intérieur, de l’Economie et
des Finances ainsi que de l’ANAM :
� Sous commission technique d’identification et d’éligibilité présidée
par le Ministère de l’Intérieur (MI).
� Sous commission technique de l’offre de soins présidée par le
Ministère de la Santé (MS).
� Sous commission technique chargée de la gestion, de la gouvernance
et du financement du RAMED présidée par l’Agence nationale de
l’assurance maladie(ANAM).
Les bénéficiaires du régime :
Les bénéficiaires prévus de ce régime ont été estimés à 8,5 millions
d’habitants soit 28% de la population total [11] repartie comme suite :
� 4 millions en situation de pauvreté soit 45% des
bénéficiaires.
� 4,67 millions en situation de vulnérabilité soit 55% des
bénéficiaires.
� 160.000 bénéficiaires de droit légaux.
3
Pour être reconnue éligible au RAMED par la commission permanente locale
(CPL) la personne doit remplir 2 conditions selon le décret n° 2-08-177 du 29
septembre 2008 [11] :
1 - Qu'elle ne bénéficie d'aucun régime d'assurance maladie obligatoire
de base ou de toute autre couverture médicale de base, soit en qualité
d'assuré, soit en qualité d'ayant droit.
2 - Être reconnue, sur la base des critères d’éligibilité fixé par
l’arrêté n° 836-08 du 28 ramadans 1429 (29 septembre 2008) [11], ne
disposant pas de ressources suffisantes pour faire face aux dépenses
inhérentes aux soins.
Processus d’éligibilité :
Le postulant au régime dépose le dossier de demande de bénéfice du
régime constitué du formulaire dûment remplie avec les pièces jointes dont le
modèle est définit par l’article 15 de Arrêté n° 837-08 du 28 ramadan 1429
(29 septembre 2008) [13].
La demande est examinée par la commission locale permanente qui va statuer
sur l’éligibilité du postulant.
La composition et les missions et procédures des CPL et Commission
permanente provinciale(CPP) sont fixées par l’arrêté n° 837-08[13].
Figure 1 : Schéma du processus d’éligibilité
Dépôt du dossier de
demande d’éligibilité
par le postulant.
Instruction de la
demande et calcule du
score par l’autorité
administrative locale
Examen des
dossiers et
décisions par la CPL
(30j).
Immatriculation et
production des cartes
au niveau de l’ANAM et
envoi aux
provinces/préfectures
(30j ).
Préparation des
listes définitives
par les CPP (15j).
Délivrance des cartes
aux bénéficiaires par
l’autorité
administrative
locale.
4
C’est un processus qui dure en principe trois mois, le récépissé délivré
lors du dépôt de la demande ne confère pas au postulant la qualité d'éligible
au régime d'assistance médicale, il permet à son détenteur l'accès aux soins
d’urgence [14].
Toute demande de recours doit être déposée, dans un délai maximum de
deux mois suivant l'affichage des listes, auprès de l'autorité locale compétente
qui la transmet sous huitaine à la commission préfectorale ou provinciale
accompagnée du dossier initial du postulant, assorti, le cas échéant, des
éléments de son instruction par la commission permanente locale.
D’un point de vue pratique, le processus d’éligibilité peut être résumé par :
� Dépôt du dossier auprès des autorités locales, attesté par la
délivrance d’un récépissé.
� Instruction du dossier par les services déconcentrés du Ministère
de l’Intérieur.
� Décision relative à l’affiliation par les CPL/CPP.
� En cas d’acceptation, immatriculation et attribution d’une carte
par l’ANAM.
Le financement du RAMED :
Réussir un tel chantier est une nécessité pour notre pays, or cette réussite
reste tributaire d’un financement suffisant, viable, pérenne et basé sur des
données fiables.
Le financement de ce régime élaboré sur la base de l’étude actuarielle de
2007[16] est estimé à 2,7 Milliards de MAD avec une augmentation de la
consommation des soins de l’ordre de 4%/ an (50 millions de MAD/an) pour
atteindre plus de 3 Milliards de MAD en 2013.
Les sources prévues de ce financement sont :
� L’Etat à hauteur de 75%.
� Les bénéficiaires en situation de vulnérabilité à hauteur de 19% :
120 MAD / personne avec un plafond de 600MAD/ ménage.
� Les collectivités territoriales à hauteur de 6% à raison de
40MAD/bénéficiaire pauvre.
� Dons et legs.
5
Figure 2 : répartition des sources de financement du RAMED
Le constat 2 ans après généralisation :
Prestations médicales :
Au cours des deux premières années de sa généralisation, le RAMED à
permis malgré quelques insuffisances d’ordres financières et humaines de
répondre à une grande partie des besoins en soins des bénéficiaires du régime.
Tableau 1 : Exemple de prestations médicales offertes aux bénéficiaires du RAMED au cours des deux premières années de sa généralisation [16].
Prestations médicales assurées par le régime. 2013
-PEC de diabétiques 530.000 -PEC d’hypertendues 360.000 -Hospitalisations 250.000 - Consultations spécialisées 420.753 -Consultations d’urgences 227.879 -Séances d’hémodialyses 750.000 -Analyses biologiques 1.152.631 - Bilans radiologiques 346.712 -Interventions chirurgicales : Greffes de rein 6 Greffes de cornées 32 Greffes de moelles 15 Greffes de foie 1 Cataractes 7.794 Cardiovasculaires 149
Source : Bilan de 2 ans de généralisation (Ministère de la santé)
Durant ces deux années de généralisation, un effort important a été fait
également pour assurer les prestations médicales pour la population
démunies vivant dans les zones
eu lieu et ont concerné 12
d’hospitalisation ne dépasse pas 1,5
Ciblage des bénéficiaires
Les données du suivie des immatriculations des
arrêtées à la date du 18/03/2014
� Un total de
bénéficiaires (soit 81 % de la population éligible prévue)
� Les pauvres représentent 83 % des
personnes) contre
� Les vulnérables
personnes) con
Figure 3 : Variation des pourcentages des bénificiaires du RAMED entre le prevu et l’observé.
Bénéficiaires
vulnérables
observés
17%
vivant dans les zones enclavées, ainsi 117 campagnes mobiles ont
eu lieu et ont concerné 12 régions et 28 provinces dont le taux
d’hospitalisation ne dépasse pas 1,5% [16].
des bénéficiaires :
données du suivie des immatriculations des bénéficiaires
à la date du 18/03/2014 (source : ANAM) :
Un total de 2.398.328 cartes a été délivré pour 6
bénéficiaires (soit 81 % de la population éligible prévue)
Les pauvres représentent 83 % des bénéficiaires (
personnes) contre 45% prévue initialement.
es vulnérables représentent 17% des bénéficiaires (soit 1.113.494
personnes) contre 55% prévue initialement.
ariation des pourcentages des bénificiaires du RAMED entre le l’observé.
Bénéficiaires
pauvres
prévus
45%
Bénéficiaires
vulnérables
prévus
55%
Bénéficiaires
pauvres
observés
83%
Bénéficiaires
vulnérables
observés
17%
6
campagnes mobiles ont
provinces dont le taux
bénéficiaires par région
pour 6 .538.082
bénéficiaires (soit 81 % de la population éligible prévue)
bénéficiaires (soit 5.424.588
(soit 1.113.494
ariation des pourcentages des bénificiaires du RAMED entre le
7
Cette variation des pourcentages des bénéficiaires entre le prévu et
l’observé a eu des retombées importantes sur les sources de financement du
RAMED par la réduction des cotisations des vulnérables. Or l’atteinte des
objectifs du régime repose sur la capacité d’assurer à long terme un
financement suffisant, stable et pérenne.
Tableau 2 : Montrant la réduction importante des cotisations des
bénéficiaires(en millions MAD).
Bénéficiaires du RAMED Cotisation prévue Cotisation reçue
Vulnérables 513,0 22,5
Pauvres 162 44,1
Source : Données l’ANAM (Rapport sur le bilan de 2ans après généralisation)
On a procédé à cette étude dont l’objectif général est d’identifier les facteurs qui peuvent expliquer l’écart entre les pourcentages des bénéficiaires pauvres et vulnérables prévus et ceux observés après deux ans de généralisation du RAMED.
Les objectifs spécifiques sont de :
� Décrire la perception des acteurs impliqués dans le processus d’éligibilité
de la qualité des informations rapportées par les postulants sur les
formulaires et le contrôle exercé par les commissions d’éligibilité.
� Décrire les procédures appliquées par les commissions pour le traitement
des dossiers.
� Explorer le point de vue des acteurs sur :
� Les critères d’éligibilité.
� Les estimations initiales
� La compagne d’information et de sensibilisation.
� La gouvernance du régime.
8
Méthode :
Cadre conceptuel :
La revue de la littérature et la réglementation qui fixe les procédures d’éligibilité au
RAMED à permis de dégager des facteurs qui peuvent influencer ce processus :
Qualité de l’information Critères d’éligibilité Procédures
donné par le postulant
Caractères personnels Estimations initiales
Information/
Sensibilisation
Gouvernance/ Leadership
Design de l’étude :
Il s’agit d’une étude descriptive par une approche de type qualitative :
étude de cas multiples avec deux niveaux d’analyses.
La population cible et échantillonnage :
La population cible de l’étude était constitué au niveau centrale de
responsables de départements impliqués dans la gestion du RAMED et au
niveau décentralisé de membres des CPL et CPP.
L’échantillonnage est de type « choix raisonné » réalisé auprès de 78
responsables et membres de commissions réparti comme suit:
1- Pour le niveau central auprès de 11 responsables centraux sur la base
d’un choix raisonné :
� Ministère de la santé :
o Direction de la planification et des ressources
financières (DPRF) : 03 personnes.
Demande
d’éligibilité
Bénéficiaire :
pauvre /vulnérable
CPL CPP
9
o Direction des hôpitaux et des soins ambulatoires (DHSA) :02
personnes.
o Direction de réglementation et contentieux(DRC) : 01personnes.
� Ministère de l’économie et des finances (Direction du budget) :02
personnes.
� Ministère de l’intérieur : 02 personnes.
� L’agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) :01 personne
2- Pour les membres des CPL et CPP : le choix à porter sur 03 régions en
se référant au taux de réalisation des affiliations au régime par rapport
aux estimations prévues et pour chaque région arrêté à la date du
18/03/2014 (source l’ANAM) plus la région de Tadla-Azilal (région
pilote) vue le recul de l’expérience .
Les entretiens ont été réalisés au niveau de chaque région auprès des
membres de la CPP et de deux CPL, l’une urbaine et l’autre rurale (parfois on
a du voir une 3eme CPL vue l’absence de certains membres) :
� La région de Doukkala-Abda avec un taux de réalisation de 42%
le plus faible au niveau national.
� La région de Rabat –Salé-Zemmour-Zaer avec un taux de
réalisation de 125%.
� La région de Tanger-Tétouan avec un taux de 72%.
� La région de Tadla-Azilal avec un taux de réalisation de 115% et
vue le recul de l’expérience étant la région pilote en 2008.
Les variables :
� La variable dépendante : l’écart entre les pourcentages des bénéficiaires
pauvres et vulnérables prévues et observés.
� Les variables indépendantes : qui peuvent expliquer l’écart.
La qualité de l’information donnée par le postulant.
Les procédures suivies par les CPL et CPP pour le traitement des
demandes d’affiliations.
Les critères d’éligibilité.
Les estimations prévues par l’étude actuarielle.
Les compagnes de communications et sensibilisations.
Leadership et gouvernance du programme.
10
La collecte des données :
Réalisée par des entretiens semi-directives [17,18] avec les acteurs
impliqués dans le processus d’une durée de 20 à 30 minutes, au total 78 ont
été réalisé, reparties comme suite :
• 47 avec des membres des CPL (19 au niveau rural et 28 au niveau urbain).
• 20 avec des membres des CPP.
• 11 avec des responsables au niveau des départements centraux impliqués
dans la gestion du RAMED.
Au cours des entretiens on a demandé aux acteurs ce qu’ils pensent de la
qualité des informations rapportés dans les formulaires par les postulants, des
critères d’éligibilité, de l’estimation initiale des bénéficiaires et de la
compagne de communication et de sensibilisation lors du lancement du
RAMED ainsi que sur leur façon de procéder au niveau des commissions,
pour les responsables centraux un autre thème a été ajouté à la grille
d’entretien portant sur leur perception aux conséquences possibles liées à la
gouvernance du programme sur l’éligibilité .
L’analyse des données :
Les données qualitatives ont été transcrites sous forme de textes.
L’analyse du contenu a commencé par un dépouillement vertical puis
horizontal des données des différents entretiens. Ensuite, l’ensemble a été
catégorisé puis regroupé par thèmes selon la fréquence et la pertinence de
chaque thème sur une grille d’analyse [17,18].
Considérations éthiques :
Les entretiens ont été menés en confidentialité et rapportés de façon
anonyme. Les personnes ont participé à l’étude avec leurs consentements et
après avoir été informées sur le sujet et le but du l’étude [17,18].
11
Résultats et discussion :
Soixante-dix-huit acteurs impliqués dans le processus d’éligibilité au
RAMED ont accepté de participer à l’étude sur un total de 91 personnes
contactées, les personnes non interviewés n’étaient pas disponibles pour
raison de congé administratif ou en déplacement hors de leur site de travail
alors que 05 l’entretien a été refusé par 05 personnes sans donner de raison.
La collecte des données sur le terrain s’est déroulée au niveau des 4 régions
sélectionnées pendant le mois d’Avril et pour les départements centraux
pendant le mois de Mai.
Treize interviewés ont refusé l’enregistrement de l’entretien, on s’est limité
alors à prendre des notes au fur et à mesure de l’entretien.
Les entretiens ont touché les acteurs impliqués dans le processus d’éligibilité
aussi bien au niveau central que décentralisé.
Tableau 3 : Répartition des interviewés selon leur niveau d’activités
Niveau d’activités Nombre d’interviewés
Départements centraux 11
CPP 20
CPL rurales 19
CPL urbaines 28
Total 78
Tableau 4 : Répartition des interviewés par départements.
Département Nombre d’interviewés
Ministère de la santé 26
Ministère de l’intérieur 16
Ministère de l’économie et des finances 08
Ministère de l’agriculture 08
L’entraide nationale 07
L’ANAM 01
Les élus 12
Total 78
12
Tableau 5 : Répartition des membres des CPP et CPL interviewés par région
Région Nombre d’interviewés
Région Rabat-Zemmour-Zaer 17
Région Tanger-Tétouan 19
Région Tadla-Azilal 15
Région Abda-Doukkala 16
Total 67
Les résultats de cette étude qui décrit la perception et l’avis des interviewés
sur les différentes étapes du processus d’éligibilité sont présentés sous forme
de plusieurs chapitres qui portent sur :
� La qualité des informations sur les formulaires de demandes d’inscription au
RAMED et les contrôles effectués.
� Les procédures suivies par les CPL et CPP pour le traitement des demandes.
� Les critères d’éligibilité.
� L’estimation initiale.
� La communication et sensibilisation.
� La gouvernance du programme.
Vue l’absence d’étude similaires sur l’éligibilité au RAMED, la discussion est
faite en parallèle de la présentation des résultats.
1- Déclarations des postulants sur les formulaires de la demande
d’éligibilité :
1-1 Qualité des déclarations des postulants :
Sur les 78 entretiens réalisés, 73 interviewés ont déclaré qu’une partie
importante des bénéficiaires du RAMED donnent de fausses informations sur
leurs situations socio-économiques. Pour justifier leurs déclarations, ils ont
évoqué le nombre élevé de doubles affiliations répertoriés par l’ANAM
(220.000 cas) dans 63 entretiens, ainsi que le fait de connaitre dans
l’entourage plusieurs personnes qui ont eu la carte RAMED sans être dans le
besoin dans 47 des entretiens. Comme le témoignage d’un interviewé qui a
13
déclaré : « J’ai un voisin commerçant qui possède une grande maison avec 2
étages et pourtant, il a eu la carte RAMED comme pauvre ».
En contre partie, seulement 5 interviewés ont estimé que les déclarations
reflètent la situation réelle des postulants vue que ces derniers signent une
déclaration sur l’honneur et qu’il y a une commission qui est chargé d’assurer
le contrôle et peut diligenter une enquête en cas de doute.
Les interviewés par leur proximité de la population et les discussions qu’ils
ont eu avec plusieurs postulants durant ses 2 années ont estimé que les raisons
de ces fausses déclarations sont multiples et intriquées entre eux :
� Dans 75% des entretiens un sentiment d’injustice chez les gens qui en
voyant dans l’entourage des personnes plus aisés ou de même niveau
socio-économique bénéficiés de la carte comme pauvre et donc du
service gratuitement alors qu’ils risquent eux le refus de leurs dossiers
ou de devoir payer une cotisation en étant classer comme vulnérables
s’ils disent la vérité.
� Dans 65% des entretiens : c’est l’analphabétisme élevé, la
méconnaissance de la population mais également la difficulté de
comprendre certains items du formulaire d’inscription au RAMED qui
poussent les postulants à faire appel à des tierces personnes pour
remplir les formulaires. Ces personnes (Elus cités 25 fois, agents
d’autorités 20 fois, associations locales 7 fois et connaissance qui a
déjà bénéficier du RAMED 15 fois) connaissent généralement la
procédure et les critères d’éligibilité, et conseillent les postulants sur
les déclarations à faire de façon à éligible comme pauvre parfois en
contre partie d’un bénéfice matériel ou autres.
� Dans 40% des entretiens : c’est la mauvaise qualité des services
proposés par les hôpitaux qui fait que les gens disent que sa ne mérite
aucune cotisation et qu’ils devraient en bénéficier gratuitement.
� Dans 19 entretiens : c’est l’absence d’une culture de solidarité qui fait
que certains postulants en bonne santé se disent qu’ils n’ont pas à
payer d’argent alors qu’ils n’ont pas besoin du service.
� Une des raisons qui pousse des postulants à chercher par tous les
moyens la carte de bénéficiaire pauvre, c’est qu’elle peut être source
de revenues supplémentaires comme rapporté par :
14
• Sept interviewés mentionnant la rumeur selon laquelle le
gouvernement pourra utiliser la carte du RAMED pour l’octroi de
l’aide aux familles pauvres dans le cadre de la réforme de la
caisse de compensation.
• Deux interviewés déclarant que la carte de pauvreté est demandée
comme preuve par des associations de bienfaisances pour l’octroi
d’aide à la scolarisation des enfants.
Eu égard des interviews, on peut retenir que la majorité des interviewés
pensent que les fausses déclarations des postulants lors du dépôt de leurs
dossiers sont fréquentes et qu’elles pourraient peut être expliqué en partie le
pourcentage élevé des bénéficiaires pauvre.
Ces fausses déclarations sont faites soit par méconnaissance ou ignorance soit
de façon préméditer en raison :
� D’un sentiment d’être injustement sanctionné en étant privé de la carte de
bénéficiaire pauvre si on déclare la réalité de ses ressources par rapport à des
gens plus aisés mais qui ont modifié leurs déclarations.
� De la conviction que la qualité du service proposé par les hôpitaux public ne
mérite pas de cotisation.
� De l’absence d’une culture de solidarité.
� D’autres bénéfices liés au statut de pauvre.
I-2 Le contrôle des déclarations :
Tous les interviewés ont insisté sur la nécessité de la vérification des
informations rapportées sur les formulaires par la nécessité d’un contrôle
rigoureux.
Cependant 62 des interviewés ont déclaré que ce contrôle est rarement fait et
ont avancé comme raisons :
Dans 68% des entretiens, la charge élevée de travail vue le nombre important
des dossiers à traiter dans un laps de temps limité en plus de leurs fonctions
habituelles.
Dans 41% des entretiens, c’est l’absence de moyens logistiques pour réaliser
des investigations sur le lieu de résidence des postulants.
Dans 35% des entretiens, c’est le degré de responsabilité des membres qui
conditionne la qualité du travail effectuée par les commissions ; un
15
responsable de l’autorité local a déclaré : « J’ai donné des instructions à mes
suppliants pour aider les postulants à remplir les formulaires de façon à
tomber dans la pauvreté pour éviter les réclamations ultérieurs des élus et
des postulants ». Un responsable plus contentieux dans son travail exige pour
chaque dossier une enquête du Moqadem sur le terrain avec rapport signé
pour éviter toute fraude et qu’en cas de doute fait une enquête personnelle sur
place.
Dans 08 entretiens c’est l’application des instructions reçues du niveau
supérieur pour faciliter l’adhésion des gens au régime.
Trente sept des membres des CPL ont estimé que pour faire le contrôle des
déclarations des postulants, Il faut leur donner les moyens et le temps
suffisant avant que la commission se réunisse pour statuer sur les dossiers
alors que 13 interviewés ont proposé l’institution d’amende à payer en cas
de fausses déclarations, mentionnée de façon évidente sur le formulaire
d’inscription .
Deux des interviewés ont conseillé de changer la conception des formulaires
de façon à avoir des questions d’entrecoupement qui permettent de déceler les
fraudeurs.
On peut déduire de ce qui précède que le contrôle des déclarations des
postulants n’est pas effectué par les CPL de façon systématique, or la
réglementation [12] qui fixe les attributions du CPL stipule que les CPL sont
souveraines et se doivent de diligenter des enquêtes en cas de doutes sur les
déclarations.
Les raisons avancés par les interviewés sont différentes allant du :
� Manque de moyens pour faire des investigations.
� La charge du travail importante avec délai de 15j insuffisant pour traiter tous
les dossiers.
� Un manque du sens de responsabilité de la part de certains membres des
commissions.
� L’application de directives supérieures.
Il n‘est donc pas difficile d’imaginer qu’avec la fréquence des fausses
déclarations et l’absence d’un contrôle systématique on pourrait expliquer le
pourcentage élevé des bénéficiaires pauvres. Un autre aspect à prendre en
considération est la variation de la qualité de contrôle observé d’un CPL à
16
l’autre et d’une région à l’autre pourrait expliquer les variations entre région
et également l’accentuation du sentiment d’injustice.
2- Procédures de travail des CPL et CPP :
2 -1- Procédures de travail des CPL :
Tous les membres des CPL et CPP interviewés ont déclaré que les
dossiers des postulants une fois déposés et après que la vérification des pièces
jointes soit faite par l’autorité locale, sont compilées au chef lieux de la
province ou ils sont saisies et scorés à l’aide de l’application informatique
élaboré dans ce but.
Les listes des bénéficiaires pauvres, vulnérables et des refus sont établies et
renvoies à la CPL pour statuer sur les dossiers et signature de PV.
Soixante dix neuf pour cent des membres des CPL interviewés ont estimé que
leur rôle est facultatif et qui il se limite en pratique à la simple signature des
PV puisque les listes des bénéficiaires sont déjà préétablies avant les réunions
de la commission. Ils ont déclaré que les dossiers discutés lors des réunions
sont uniquement des cas de vulnérables pour les basculer dans la catégorie
des pauvres ou des cas de dossiers refusés pour les repêcher. Pour ces
membres c’est l’autorité locale qui décide des dossiers à traiter et la décision
de la commission est basée généralement sur les déclarations orales des
agents de l’autorité ou des élus.
Parmi les membres de CPL, vingt et un ont déclaré avoir étaient absents
plusieurs fois aux réunions et de passer après pour signer les PV ou selon 04
d’entre eux c’est parfois les postulants qui viennent les chercher avec les
dossiers pour signature.
Quarante trois interviewés ont parlé de l’absence régulière de certains
membres des commissions lors des réunions actuellement par rapport au
lancement du programme ou la présence était de mise et ont cité comme
explications :
� Trente huit fois le nombre limité des RH pour certains départements contre le
nombre important des commissions (MEF, l’agriculture et l’entraide
nationale).
17
� Trente et une fois le rôle facultatif des CPL avec sentiment d’être là pour la
forme et c’est le représentant de l’autorité territoriale qui décide.
� Seize fois l’absence d’indemnisations.
Vingt et un interviewés (responsables centraux ou membres des CPP) ont
déclaré que pour eux la CPL est souveraine est dispose des moyens pour
statuer sur l’éligibilité.
Trente cinq membres des CPL ont estimé qu’elle est nécessaire d’augmenter
le délai qui leur est réservé pour le traitement des dossiers et que la
vérification de la qualité des informations doit précéder la saisie informatique
et l’établissement des scores pour avoir plus de crédibilité car comme il’ est
dit par des interviewés : « il ne sert à rien de faire un score sur la base de
données fausses ».
L’étude a montré qu’il y a un certains nombres de dysfonctionnements
observés au niveau des procédures suivies pour le traitement des dossiers par
les CPL :
� La saisie informatique, le score et l’établissement des listes des bénéficiaires
se fait au niveau provincial avant les réunions des CPL pour prise de décision.
� Lors des réunions des CPL, sont discutés uniquement des dossiers des
vulnérables ou les refus choisis par l’autorité locale pour les repêcher sur la
base des affirmations orales des agents de l’autorité ou des élus.
� L’absentéisme de certains membres des commissions lors des réunions.
� Le sentiment de certains membres des commissions que leur rôle est facultatif
et que c’est une perte de temps pour eux, contrairement à la réglementation
[12] qui parle de la souveraineté des décisions et le pouvoir de diligenter des
enquêtes en cas de doute.
2-2– Procédures de travail des CPP :
Cinquante sept des interviewés ont estimé que le rôle des CPP se limite
en pratique uniquement à établir les listes définitives des bénéficiaires au
niveau de la province et d’étudier les demandes de recours et qui sont
généralement tous accepter.
18
Plus que la moitié des interviewés ont déclaré que les CPP ne contrôlent pas
les activités des CPL, quant à l’absentéisme des membres et le taux de
repêchage élevé.
Uniquement 13 interviewés ont estimé que les CPP assurent ce contrôle dans
la mesure du possible.
Neuf membres des CPP ont déclaré que certains membres des CPL
s’absentent lors des réunions.
L’étude a montré que certaines CPP n’assurent qu’une partie de leurs
attributions alors que le contrôle des activités des CPL sous leurs juridictions
notamment en matière d’absentéisme et du taux de repêchage comme stipulé
par la réglementation [12] et recommandé par le guide de mise en place du
dispositif d’identification des bénéficiaires du RAMED élaboré en Février
2011 est rarement fait.
3- Critères d’éligibilité :
Quatre vingt deux pour cent des interviewés ont déclaré que certains
critères d’éligibilité sont inadaptés et insuffisamment objectifs à
l’appréciation de la pauvreté et qu’il serait temps de les revoir.
Les critères les plus souvent cités comme exemple dans les entretiens sont :
� 40 fois pour le téléphone portable.
� 33 fois pour l’électricité.
� 32 fois pour l’eau potable.
� 22 fois pour les poules pour le milieu rural,
La moitié des interviewés a estimé que ses critères sanctionnent les gens
pauvres et honnêtes qui déclarent leur situation socioéconomique réelle et qui
se voit refuser l’éligibilité sur la base de ces critères dépassés.
Neuf interviewés seulement ont estimé que les critères sont bons vue qu’ils
sont établis par des spécialistes et que le problème réside plus dans leurs
application sur des donnés fausses. Pour ces interviewés il faut prendre le
temps d’observer avant de tirer des conclusions et qu’il n’y a pas de critères
fiables à 100%.
Trente quatre des interviewés ont évoqué l’absence parmi les critères
d’éligibilité des maladies chroniques et couteuses qui peuvent être source
19
d’appauvrissement des familles et qui peuvent expliquer également certains
cas de repêchages par les CPL.
Sept interviewés ont soulevé le problème de personnes âgées généralement
des femmes en milieu rural ne disposant pas de CIN et qui se voit exclut du
régime alors qu’elles le méritent peut être le plus.
L’étude a montré qu’il y a un sentiment général que les critères d’éligibilité
basés sur des donnés anciennes [11] sont dépassés et doivent être revus
comme c’est recommandé également par l’étude actuelle de 2013 [19].
L’absence des maladies chroniques et couteuses source de dépenses sanitaires
importantes et d’appauvrissement de la population dans les critères
d’éligibilité laisse perplexe surtout que le RAMED à pour but d’assurer
l’accessibilité financière aux soins. Qu’ils risquent de sanctionner des
personnes honnêtes et dans le besoin qui déclarent leurs vraie situation socio-
économique se voit refusé le RAMED ce qui est source du sentiment
d’injustice et la réduction de la confiance dans l’administration.
4- Estimation initiale des bénéficiaires :
La majorité des interviewés ont déclaré que pour eux les estimations
initiales [8] étaient erronées vue qu’elles étaient basées sur des données
dépassées .et que les données actuelles sur les bénéficiaires du régime le
confirme, cette tendance est confirmé par l’étude actuarielle 2013[19]. Alors
que pour 09 interviewés ont avancé que les estimations ne sont pas forcement
fausses vue que données actuelles ne reflètent pas la réalité de la pauvreté
puisque que le processus d’éligibilité présente des dysfonctionnements qui il
faut corriger avant de se prononcer sur ses estimations. 06 des interviewés ont
étaient sans opinion sur ce sujet.
5- Communication et sensibilisation :
La majorité des interviewés ont déclaré que la majorité des gens ne
savaient pas grandes choses sur le RAMED et que pour les gens c’est une
carte qui permet de bénéficier des soins et des médicaments au niveau de
l’hôpital selon les besoins.
20
Soixante huit pour cent des interviewés ont estimé qu’il n’y a pas eu de
véritable compagne d’information et de sensibilisation du public cible mais
uniquement une compagne limité dans le temps usant des mass media et dont
l’objectif était plus d’avoir le plus d’adhésion possible au régime comme a
déclaré un des interviewés : « la compagne de communication était plus une
publicité pour le RAMED pour avoir le plus de bénéficiaires et dire que sa
marche, en promettant beaucoup de choses au gens alors qu’on n’a pas les
moyens pour répondre à la demande. Le résultat c’est les réclamations très
fréquentes de la population ».
Quarante sept interviewés ont estimé que la compagne a insisté sur ce que
rapporte le régime aux bénéficiaires sans parler des obligations des
bénéficiaires vis-à-vis de la réussite de ce régime notamment en matière de
déclarations sur les formulaires et respect des filières de soins et le principe
de solidarité.
Trente deux interviewés ont estimé que la compagne de communication aurait
du commencer par la formation des acteurs impliquer dans le régime et
proches de la population (professionnels de santé, agents d’autorités) pour
faire passer le bon message à la population, alors que eux même manque
d’information sur le régime, comme à révélé un membre de CPL : « comment
voulez-vous que j’explique au gens le RAMED si moi je ne le connais pas ? »
Quatre interviewés ont déclaré qu’il serait judicieux d’impliquer les Imams
lors des prêches du vendredi pour faires passer les bons messages sur le
RAMED vue leur capacités d’influencer les gens.
Pour 09 des interviewés un important effort a été réalisé en matière
d’information et de communication touchant plusieurs intervenants (5000
personnes) avec l’élaboration de dépliants, mais qu’il y a eu des
dysfonctionnements :
� Les conférences régionales prévues mais non faites.
� Les dépliants ne sont pas arrivés tous à destination et sont restés dans les
placards.
� La compagne aurait due privilégier la proximité par l’implication des acteurs
proches de la population cible (ESSB, SAA, caravanes médicales, société
civile, agents d’autorité et les perches du vendredi).
21
Pour résumer un effort en matière de communication et d’information a
été fait. Cet effort reste insuffisant pour la majorité des intervenants puisque
la population cible ainsi qu’une partie importante des acteurs impliqués dans
le RAMED ne connaissent du régime que le droit d’accéder gratuitement
aux établissements hospitaliers publics. Mais ignorent beaucoup sur les
personnes qui méritent d’accéder à ce régime et les obligations de ses
personnes par la participation financière des vulnérables ou le respect des
filières de soins pour assurer la pérennité et la réussite de ce grand chantier.
IL serait judicieux d’améliorer la communication à travers la proximité en
impliquant les acteurs proches de la population après les avoir formés comme
s’est recommandé également par le rapport de l’étude actuarielle de 2013.
6- La gouvernance du régime :
C’est un item qui a été réservé aux responsables centraux et qui ont été
unanime pour affirmer que le fait d’avoir plusieurs intervenants avec
l’absence d’un leadership assurant la gestion et le contrôle de tous les aspects
du régime fait que parfois des conflits d’intérêt apparaissent entre les
différents départements impliqués. Ces derniers cherchent plus à se
démarquer que de faire valoir l’intérêt général du programme. A cela s’ajoute
la discordance entre la loi 65-00 qui stipule que la gestion du RAMED est du
ressort de l’ANAM alors que pour le décret d’application confie celle-ci au
ministère de la santé qui est en même temps prestataire de soins. Ceci à
l’origine de plusieurs dysfonctionnements entre autre qui est responsable du
contrôle du processus d’éligibilité, d’où l’urgence de la mise en place d’un
organisme de gestion du RAMED indépendant des départements impliqués
pour une meilleur gestion et organisation de l’éligibilité sur le terrain avec les
CPL/CPP.
22
Conclusion :
Cette étude a été réalisée pour identifier les facteurs qui auraient
influencés la variation des pourcentages des profils de bénéficiaires du
RAMED. Elle a permis d’apporter des éléments instructifs sur le processus
d’éligibilité, grâce aux témoignages des acteurs impliqués. On a pu déceler
plusieurs dysfonctionnements mais également avoir des propositions émanant
du terrain qui pourraient améliorer le processus et qui seront traités dans les
recommandations.
1-Les dysfonctionnements :
� La fréquence des fausses déclarations des postulants confirmés par les cas de
doubles affiliations et les témoignages rapportés par les interviewés sur des
personnes aisés qui bénéficient du RAMED en tant que pauvres.
� L’absence d’un contrôle réel des déclarations des postulants par les CPL.
� La saisie informatique des dossiers et établissement des listes des
bénéficiaires au niveau de la province sur la base de déclarations des
postulants non contrôlés alors que les CPL se réunissent après pour discuter
généralement des cas de vulnérables pour les basculer en pauvres ou de refus
pour les repêcher en se basant sur les dires des agents de l’autorité local ou
des élus.
� Absentéisme fréquent de certains membres des CPL et CPP lors des réunions
des commissions.
� Manque du sens de responsabilité de certains membres des commissions qui
cherchent des intérêts propres à l’application de la réglementation.
� Certaines CPP n’assurent pas leur rôle de contrôle des CPL sous leur
juridiction.
� Les critères d’éligibilité jugés insuffisamment objectifs à l’appréciation de la
pauvreté.
� La compagne de communication et de sensibilisation du RAMED avait plus
comme objectif l’adhésion d’un grand nombre de personnes au régime sans
se focaliser également sur les obligations de la population vis à vis de la
réussite et la pérennité du régime et ne c’est pas appuie sur les agents de
proximité.
23
� L’absence d’un organisme gestionnaire du RAMED responsable du contrôle
des activités des différents départements impliqués notamment en matière de
d’éligibilité.
2- Les recommandations :
Avant de proposer quelques recommandations qui pourraient éventuellement
aider les décideurs à améliorer certains aspects du processus d’éligibilité au
RAMED, il serait plus intéressant de proposer la réalisation d’une ou
plusieurs études similaires qui toucheraient un nombre plus important
d’acteurs impliqués dans le processus d’éligibilité au RAMED ainsi que les
bénéficiaires du régime pour une plus grande crédibilité ,mais entre temps et
en se basant sur les témoignages récoltés et la revue de la littérature on
proposerait de:
� Renforcer le contrôle des déclarations des postulants, en mettant à la
disposition des CPL des bases de données sur les adhérents aux régimes
d’assurances maladies (lutter contre les doubles affiliations) ainsi que les
moyens logistiques pour réaliser des investigations sur place en cas de doutes
sur les déclarations et donner aux membre des CPL suffisamment de temps
pour vérifier les déclarations des postulants .
� Opérationnaliser l’amende en cas de confirmation par la CPL de fausses
déclarations des postulants.
� Déconcentration de l’instruction et de la saisie au niveau local (encours de
réalisation).
� Renforcement du rôle de contrôle des activités des CPL par les CPP surtout
en matière d’absentéisme et de taux de repêchages.
� Révision des critères d’éligibilité.
� Impliquer les acteurs proches de la population dans l’effort de communication
et de sensibilisation après les avoir formés :
• ESSB, SAA et caravanes médicales.
• Agents de l’autorité.
• Imams (prêches du vendredi).
• Associations locales.
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Enfin et vue les conséquences du processus de l’éligibilité sur le
financement du RAMED vue que la cotisation des vulnérables qui représente
19% du budget du régime soit 513 millions MAD ne peut être assuré, il serait
judicieux de repenser le montage financier du RAMED et de trouver d’autres
sources de financement :
� Augmenter les Taxes sur des produits nocifs à la santé (tabac, alcool,
boissons sucrées, aliments en haute teneur en sel, acides gras transformés …)
et qui permettent un double gain : collecter d’avantage de fond tout en
améliorant la santé de la population par réduction de la consommation [1-4].
� Augmenter les Taxes sur les opérations de change ou sur les appels sur
téléphones portables [1- 4].
� La Zakat qui est un des piliers de l’islam et qui représente un des mécanismes
de solidarité islamique pourrait contribuer au financement du RAMED
destiner à la population démunie en cherchant la possibilité d’une fatwa qui
désignerait le RAMED comme destination acceptable de la Zakat au regard
de l’Islam comme l’expérience réalisée en Mauritanie [3].
25
Bibliographies :
1-Organisation mondiale de santé, Rapport sur le financement des systèmes de santé : Le chemin vers une couverture universelle.2010
2- Global Forum for Heath Research, McIntyre D, Juin 2007 « Enseignement tirés de l’expérience : Le financement des soins de santé é dans les pays à faibles et moyens revenus ».
3-Banque Mondiale, Dussault G « L’assurance maladie en Afrique francophone : améliorer l’accès aux soins et lutter contre la pauvreté » 2006.
4- Xu K, Evans D, Garrin G « Systèmes de financement de la santé comment réduire les dépenses catastrophiques ». 2005.
5- Cardin G et al « Régime d’assurance maladie communautaire dans les pays en développement : faits, problèmes et perspectives ». Nov. 2003.
6- USAID, Hong W et al « Manuel sur l’assurance maladie, comment l’opérationnaliser » Mai 2010.
7-Dahir n° 1-02-296 du 25 rejeb 1423 (3 octobre 2002) portant promulgation de la loi n° 65-00 portant code de la couverture médicale de base.
8-L’arrêté n° 5911 du 24 janvier 2011 relatif à la généralisation du RAMED.
9- Consortium ADECRI, « Rapport d’analyse des prestations sanitaires produites dans les quatre hôpitaux de la région pilote en faveur des bénéficiaires du RAMED ». Mars 2012
10-Douhou A, Evaluation de la mise en œuvre du RAMED au centre hospitalier provincial d’Azilal, Mémoire de fin d’étude à l’INAS, Juillet 2012
11-consortium ADECRI, Letourny A, Ferrarra G, Evrard C, Rapport de synthèse sur l’effectif de la population éligible et critères d’éligibilité au RAMED, Juillet 2006
12-Décret n° 2-08-177 du 28 ramadan 1429 (29 septembre 2008) portant application des dispositions du livre III de la loi n° 65-00 relatives au régime d’assistance médicale tel qu’il a été modifié et complété par le décret n° 2-11-199 du 07 chaoual 1432 (06 septembre 2011).
13-Arrêté n° 1513.11 du 30 mai 2011.définissant le modèle du formulaire de demande du bénéfice du régime d’assistance médicale.
26
14-Arrêté n° 836-08 du 28 ramadan 1429 (29 septembre 2008) fixant les variables liées aux conditions de vie, les coefficients de pondération du revenu déclaré, les indices de calcul du score patrimonial, les indices de calcul des scores des conditions socioéconomiques ainsi que la méthode de calcul des dits scores pour le bénéfice du régime d’assistance médicale.
15-Consortium ADECRI, Letourny A, Ferrarra G, Rapport de synthèse sur l’élément financier relatif au RAMED, novembre 2006
16- Ministère de la santé, Division de la mise en œuvre du RAMED. RAMED, Bilan de deux ans de généralisation. Mars 2014.
17- Fortin M F, Coté J, Filion F, Fondements et étapes du processus de recherche. Editions de la Cheneliére Inc. ,2006
18-Andriati J-C, Conchon F, 2005, Méthode d’analyse et d’interprétation des études qualitatives: Etat de l’art en Marketing http: //www .escpeap. net/ conferences /marketing/2005_cp/Materiali/Paper/Fr
19-Consortium ADECRI, Cascone G, Durin F, Letourny A, Rapport de l’étude actuarielle relative au RAMED, Aout 2013.
27
Annexes :
Grilles d’entretiens :
A- L’entretien pour les membres des commissions :
Thème 1 : Vous avez avec les autres membres de la commission statuée sur
l’éligibilité en se basant sur les informations rapportées par les postulants dans
leurs demandes.
� Que pensez-vous de la qualité de ces informations ?
� Que pensez-vous des cas des doubles affiliations observés ?
� Partant de votre propre expérience, est-ce qu’il y a un contrôle de ces
déclarations ?
Thème 2 : comment vous procédez pour traiter les dossiers une fois déposés au
niveau du siège de l’autorité locale ?
Thème3 : Les critères d’éligibilité ont été adoptés sur la base de l’étude
actuarielle de 2007.
� Que pensez- vous de ces critères d’éligibilité ?
Thème 4 : Que pensez-vous des estimations initiales des bénéficiaires ?
Thème 5 : que penser vous de l’effort de communication et sen sensibilisation qui
a accompagner le lancement du RAMED ?
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B- L’entretien pour les responsables centraux :
Thème 1 : Les membres de la commission statuent sur l’éligibilité en se basant
sur les informations rapportées par les postulants sur les formulaires des
demandes.
� Que pensez-vous de la qualité de ces informations ?
� Que pensez-vous des cas de doubles affiliations observées ?
� A votre avis est-ce qu’il y a un contrôle ces informations?
Thème 2 : que pensez-vous des procédures suivie par les CPP et CPL pour statuer
sur l’éligibilité ?
Thème3 : Les critères d’éligibilité ont été adoptés sur la base de l’étude
actuarielle de 2007.
� Pensez- vous que ces critères d’éligibilité ?
Thème 4 : Que pensez-vous des estimations initiales des bénéficiaires ?
Thème 5 : Que pensez-vous de la compagne de communication et sensibilisation
qui a accompagner le lancement du RAMED ?
Thème 6 : Que pensez-vous de la gouvernance actuelle du RAMED ?
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CV
Nom Prénom : Zanbout Youssef
Tel : 0661.28.69.10
Email : [email protected]
Age : 46 ans
Marié et père de 3 enfants
Formation :
2012-2014 : Master en management des organisations de santé de L’ENSP.
2006 : Stage de formation en hémodialyse de 6 mois à l’hôpital Med V de Tanger.
1998 : Doctorat en médecine générale de la faculté de médecine de Casablanca.
Expériences professionnelles :
2006-2012 : M/C du centre d’hémodialyse oued el Makhazine à Ksar El Kebir.
2002-2005 : M/C du CS avec module d’accouchement Bni ARROUS à Larache.
2001-2002 : M/C de service de médecine à l’hôpital provincial de Smara.
1999- 2000 : Médecin praticien au niveau du service des urgences de l’hôpital
provincial de Smara.
Langue et informatique :
Langues : Arabe et français courant - Anglais moyen.
Informatique : Word – Excel – PowerPoint.
Centres d’intérêts :
Membre de l’association oued el Makhazine pour l’aide IR.
Lecture – Cinéma.