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RESEARCH UNIVERSITY PARIS MAGAZINE DE L’ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES N° 8 | Octobre 2016 MÉRIDE Parole de doctorant La mémoire autobiographique dans l’autisme : approche neurodéveloppementale et mise en place d’une remédiation Vie de l’École PSL, université intégrée Attentats du 13 novembre : un programme de recherche inédit Les partenariats internationaux de l’EPHE en 2016 Conférences et colloques de la rentrée

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  • 1RESEARCH UNIVERSITY PARIS

    MAGAZINE DE L’ÉCOLE PRATIQUE DES HAUTES ÉTUDES N° 8 | Octobre 2016

    MÉRIDE

    Parole de doctorantLa mémoire autobiographique dans l’autisme : approche neurodéveloppementale et mise en place d’une remédiation

    Vie de l’École

    PSL, université intégrée

    Attentats du 13 novembre : un programme de recherche inédit

    Les partenariats internationaux de l’EPHE en 2016

    Conférences et colloques de la rentrée

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    n Éditorial .............................................................................................. 3

    n C’est officielTrois enseignants-chercheurs de l’EPHE élus correspondants à l’AIBL .................................................................... 4Neuf personnels de l’EPHE décorés de l’Ordre des Palmes Académiques ......................................................................... 4Agenda de l’EPHE .................................................................................... 4

    n Paris Sciences et LettresPSL dans l’EPHE et l’EPHE dans PSL ......................................................... 5

    n Actualité des sections« Scripta », une étude de l’écrit ancien sous toutes ses formes ................. 6Un programme de fouilles au cœur de l’antique Assyrie ....................... 6-7Une recomposition de la Section SVT pour 2017 ..................................... 7

    n Actualité des institutsActes du colloque « L’expression du religieux dans la sphère publique » ......................................................................... 8Fare Natura, l’écomusée de Moorea ...................................................... 8-9Tour de l’actualité de l’ITEV ..................................................................... 9

    n RechercheDossier : Attentats du 13 novembre un programme de recherche inédit sur les mémoires traumatiques .................................................10-12

    n Ah ! DocLe mot du directeur de l’École doctorale ................................................ 13Parole de doctorant : La mémoire autobiographique dans l’autisme : approche neurodéveloppementale et mise en place d’une remédiation .................................................................................. 14Gros plan : La journée transversale « La lumière », vue de l’intérieur ..... 15Vie des doctorants : Retour sur la journée doctorale « Marges et Marginalia » ........................................................................ 16Soutenances ........................................................................................... 17

    n Sans frontièreLes partenariats internationaux de l’EPHE en 2016 .............................18-20

    n Valeur ajoutéeRapprocher le monde scientifique de celui de l’innovation entrepreneuriale ............................................................ 21Les actualités du Campus Condorcet ...................................................... 22

    n PortraitVanessa Juloux, au cœur des Humanités numériques .........................23-25

    n Manifestations scientifiquesMigrations de dissidents religieux sous Louis XIV : exils et asiles des huguenots en Europe .................................................. 26Le portrait dans l’Antiquité comme phénomène de masse ...................... 26La mémoire humaine, fil rouge de la recherche en sciences cognitives à l’EPHE depuis 150 ans ..................................... 27Retour sur : Signs of Writing. The Cultural, Social, and Linguistic Contexts of the World’s First Writing Systems III ..................... 27

    n Sommaire

    ÉPHÉMÉRIDE

    le magazine de l’École Pratique des Hautes Études

    Numéro 8 – octobre 2016

    Directeur de la publication :

    Hubert Bost

    Rédacteur de chef :

    Patricia Ledoux

    Ont participé à ce numéro :

    Cécile Capot, Manuel Ceva,

    Sylvie Demignot, Francis Eustache, Tiphaine Foucher, Laurence Frabolot, Vincent Goosaert,

    Laurène Haslé, Michel Hochmann,

    Louis Hourmant, Vanessa Juloux,

    Thomas Lacomme, Marie Grazia Masetti-Rouault,

    Sophie Nordmann, François Queyrel, Andreas Stauder, Sophie Ursella, Prany Wantzen.

    Création et mise en page : Frédéric Magda

    Impression :

    GL Associés Activ’

    École Pratique des Hautes Études

    Patios Saint-Jacques 4-14, rue Ferrus – 75014 Paris

    www.ephe.fr

    [email protected]

    Par issciences &lettres

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    année académique qui s’ouvre sera, pour notre établissement,

    riche en événements, en rencontres stimulantes, en décisions impor-tantes. Comme le montre la nou-velle Lettre de l’EPHE que vous avez en mains, non seulement il se passe beaucoup de choses passionnantes à l’École – ce qui n’est pas nouveau –, mais nous parvenons désormais à nous en informer mutuellement et à le faire savoir à nos collègues et amis, aux étudiants et auditeurs, à nos in-terlocuteurs et partenaires.Après les 7 numéros de la phase de lancement dans un format modeste (juin 2014 – mai 2016), la Lettre de l’EPHE devient Éphéméride et s’étoffe pour donner un aperçu à la fois plus précis et plus étendu des activités des enseignants chercheurs, de la vie des sections et des instituts. Les initiatives qui intéressent la communauté EPHE continueront d’y être relayées, grâce à la vigilance et aux contributions

    ÉDITO

    pement – l’université intégrée – qui seul pourra nous procurer la visibilité internationale dont nous avons be-soin, la capacité à lever des fonds, les moyens d’ambitieux projets collabo-ratifs (à l’exemple de Scripta – Histoire et formes de l’écrit, dont le dossier de candidature est actuellement exper-tisé), les moyens d’une valorisation de nos travaux digne de leur qualité, une offre de formation et de recherche absolument unique ? Quelles implica-tions aura cette décision de conver-gence pour les établissements parte-naires qui la prendront, et pour l’EPHE en particulier, en termes de budget, de gouvernance, d’innovation, de struc-turation de l’offre de formation, de diplomation, de classements inter-nationaux  ? ou, a contrario, quelles conséquences aurait, sur ces différents plans, le renoncement à ce projet ?

    Pour partager l’information et pour réfléchir ensemble à ces enjeux, tous les membres de la communauté EPHE (enseignants chercheurs, admi-nistratifs, étudiants et auditeurs) rece-vront/ont reçu le texte d’une charte commune élaborée par le comité de pilotage (c’est-à-dire les chefs d’éta-blissements) de PSL. Ce texte servira de support aux échanges qui auront lieu le 13 octobre prochain, dans le cadre du Forum organisé par l’EPHE au France (voir p. 22). Une interven-tion de Thierry Coulhon, Président de PSL, est programmée en fin de mati-née. Chacun.e est cordialement invi-té.e à s’inscrire à cette journée. n

    Hubert BostPrésident de l’EPHE

    des uns et des autres, et de nouveaux portraits y seront proposés afin de mieux se connaître. En accueillant Ah ! Doc, la lettre de l’École docto-rale qui en constituera désormais le cœur éditorial, Éphéméride exprime la vocation centrale de notre établis-sement. De nouvelles rubriques sont créées et seront régulièrement ali-mentées, en particulier les relations internationales et les partenariats.

    Soulignons le rôle considé-rable que joue dorénavant PSL Research University dans les collaborations, les choix stratégiques et les projets de l’EPHE. En décidant de rallier PSL en janvier 2015,

    l’EPHE a fait un choix majeur : appar-tenir à une ComUE qui corresponde à sa propre diversité thématique (à la fois « sciences » et « lettres », en comprenant dans ce second terme les sciences humaines et sociales) et qui affiche une ambition scientifique et pédagogique d’excellence. En avril dernier, le jury international a décidé de maintenir la dotation IdEx de PSL pendant 18 mois, période au terme de laquelle il évaluera si les progrès en direction d’une « université fortement intégrée » ont été suffisants pour que cette dotation soit pérennisée. Tous les établissements membres de PSL sont donc mis au défi. Ils doivent s’inter-roger sur leur volonté de participer à la création de cette institution com-mune dans le respect de l’histoire et de l’identité scientifique des établis-sements, sans toucher à leur exis-tence en tant que telle. Sommes-nous capables de contribuer aujourd’hui à l’émergence d’un véritable grou-

    L’

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    n C’est officiel

    AGENDA DE L’EPHE

    Journées de rencontre des personnels BIATS les 1er et 2 décembre 2016L’EPHE organise des Journées de rencontre des personnels administratifs de l’École les 1er et 2 décembre 2016 à partir de 9h30 dans l’auditorium du Bâtiment Le France (190 avenue de France, 75013 Paris).

    La journée du jeudi 1er décembre est l’occasion de présenter l’actualité et la vie administrative de l’École. C’est également un moment convivial permettant les échanges et les rencontres. Elle se clôturera par la remise des Palmes académiques à partir de 16h30 et se poursuivra la lendemain matin, vendredi 2 décembre, avec une formation sur les Risques psycho-sociaux.

    Cérémonie de remise des Palmes académiques le 1er décembre 2016L’EPHE organise une remise officielle des Palmes académiques accompagnée d’un cocktail, le 1er décembre 2016 à 16h30 au Bâtiment le France (190 avenue de France, 75013 Paris). Tous les membres de la communauté EPHE sont invités  : enseignants chercheurs, administratifs, étudiants, auditeurs… Venez nombreux !

    Inscriptions aux journées auprès de : [email protected]

    Trois enseignants-chercheurs de l’EPHE élus correspondants à l’AIBLL’Académie des Inscriptions et Belles-Lettres dans sa séance du vendredi 17 juin 2016, a élu de nouveaux correspon-dants français :

    n Philippe HOFFMANN, helléniste, historien de la pensée philosophique et religieuse de l’Antiquité, directeur d’études en « Théologies et mystiques de la Grèce hellénistique et de la fin de l'Antiquité ».

    n Alain de LIBERA, spécialiste de la philosophie médiévale, professeur au Collège de France, directeur d’études en « Histoire de la philosophie médiévale ».

    n Jean-Michel MOUTON, spécialiste de l’islam médiéval, directeur d’études en « Histoire et archéologie des mondes musulmans ».

    Neuf personnels de l’EPHE décorés de l’Ordre des Palmes AcadémiquesLe décret du Premier ministre du 14 juillet 2016 a officia-lisé la décoration de neuf récipiendaires de l’Ordre des Palmes Académiques, issus de l’EPHE.

    Récipiendaires de la cérémonie de remise des Palmes académiques de l’EPHE en 2015AU GRADE D’OFFICIER : n Nalini BALBIR, spécialiste des mondes iranien et indien, directeur d’études en « Philologie moyen-indienne ». n Michel HOCHMANN, historien de l’art, directeur d’études en « Histoire de la peinture italienne (XVIe-XVIIe

    siècles) » et doyen de de la section des Sciences historiques et philologiques. n Jean-Michel VERDIER, directeur d’études en « Vieillissement cérébral et démences neurodégénératives (Alzhei-

    mer, Parkinson, prions) », directeur de l’Institut Transdisciplinaire d’Étude du Vieillissement (ITEV) et Vice-pré-sident à la modernisation des moyens et à la réorganisation des services de l’EPHE.

    n Valentine ZUBER, spécialiste des religions et relations internationales, directeur d’études en « Histoire de la tolé-rance religieuse, de la laïcité et des droits de l’homme ; Les religions dans les relations internationales ».

    AU GRADE DE CHEVALIER : n Vincent GOOSSAERT, directeur d’études en « Histoire du taoïsme et des religions chinoises » et directeur de

    l’École doctorale de l’EPHE. n Michèle CHABERT, maître de conférences en « Contrôle central et périphérique du comportement alimentaire et

    des choix alimentaires ». n Maria-Grazia MASETTI-ROUAULT, directeur d’études en « Histoire et culture des sociétés du monde syro-méso-

    potamien ancien : Recherches sur les idéologies politiques et religieuses attestées dans la documentation écrite (littérature, mythologie, rituels) et programmes de fouilles archéologiques ».

    n Michelle PEETERS, en charge de la gestion des Masters au sein de la Direction des Enseignements et de la Vie Étudiante (DEVE) de l’EPHE.

    n Joëlle PROVASI, maître de conférences en « Psychologie du développement du jeune enfant (voire du nour-risson) ; mécanismes de traitement temporel des durées courtes et leur développement au cours des premières années de vie ».

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    Paris Sciences et Lettres n

    PSL dans l’EPHE et l’EPHE dans PSL L’École Pratique des Hautes Études a quitté la ComUE1 héSam en septembre 2014 et, au terme d’un large débat, a décidé de demander son association à PSL Research University. En janvier 2015, notre établissement a été accueilli à PSL, de même que l’EHESS, l’EFEO et l’ENC. Depuis lors, nous nous sommes résolument impliqués, tant au niveau des formations et de la recherche que sur le plan administratif.

    Par issciences &lettres

    En décembre 2015, PSL a soumis son rapport au jury international qui a évalué son bilan d’activités 2011-2016 (dans lequel nous étions forcément peu concernés) et ses projets. Le jury a salué la qualité et l’originalité de PSL, il a relevé un certain nombre de forces prometteuses, mais a considéré que la pérennisation des crédits de l’IdEx2 exigeait que PSL fasse un pas significatif en direction d’un modèle d’« université intégrée ». En avril dernier, le jury a donc donné un délai probatoire de 18 mois et énoncé quatre critères déterminants pour que PSL devienne rapidement une institution pérenne. Les membres de PSL doivent s’accorder sur :

    n la définition d’une stratégie unifiée d’université commune ;

    n la définition des diplômes délivrés par l’université PSL ;

    n la définition des pouvoirs du président de PSL en termes budgétaires et de recrutements ;

    n la mise en œuvre des moyens pour obtenir la reconnaissance internationale.

    Depuis le printemps dernier, les chefs d’établissement et leurs équipes se sont mobilisés pour réfléchir et agir afin de devenir une « université intégrée ». Tous les membres de PSL sont d’accord pour refuser un modèle où les

    établissements disparaîtraient en fusionnant. Mais il est tout aussi clair que des procédures nouvelles doivent être instaurées afin que les établissements ne soient pas seulement juxtaposés dans une structure qui serait un cadre neutre, une simple vitrine commune.Le résultat de la réflexion commune est un document intitulé « L’université intégrée PSL : objectif, méthode, pi-lotage » dont vous êtes invité.e à prendre connaissance. Ce texte sera au centre d’une journée d’échange organi-sée par l’EPHE le 13 octobre prochain. Il est prévu une intervention de Thierry Coulhon, président de PSL, des temps de prise de parole pour toute la communauté EPHE et des séquences consacrées spécifiquement aux ensei-gnants-chercheurs d’une part et aux personnels adminis-tratifs d’autre part.Après bientôt 150 ans d’existence, l’EPHE a la chance de pouvoir faire un choix historique : il importe que les en-jeux de ce choix soient mûrement réfléchis : venez nom-breux y participer !

    Hubert Bost, Président de l’EPHE

    1 - Communauté d’universités et établissements.2 - Les Initiatives d’excellence (IdEx) font partie des investissements d’avenir, programmes dont le but est de créer en France des ensembles pluridisciplinaires d’enseignement supérieur et de recherche de rang mondial.

    Programme du forum « PSL, université intégrée »

    Rendez-vous le 13 octobre 2016 à 10h dans l’auditorium du bâtiment Le France, 190 av. de France, 75013 Paris.

    10h-11h : Présentation du texte « L’université intégrée PSL : objectif, méthode, pilotage » par Hubert Bost

    11h-12h30 : Échanges avec Thierry Coulhon, Président de PSL Research University

    13h30-14h30 : Forum dédié aux personnels BIATS – Forum dédié aux personnels enseignants-chercheurs

    14h30-16h : Restitution générale et échange final

    Contact : [email protected]

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    Les mutations présentes de la civilisation de l’écrit, induites notamment par l’expansion rapide du numérique, motivent une étude de l’écrit ancien sous toutes ses formes, de même qu’elles ouvrent de nouvelles perspectives pour celle-ci. « Scripta-PSL. Histoire et formes de l’écrit » de décline en trois volets  : recherche, humanités numériques, et enseignement.

    La matérialité, la production et la circulation des textes, ainsi que les manières dont ceux-ci sont lus, vus, exposés, celés, conservés, commentés, traduits ou réécrits, plus généralement les pratiques associées avec l’écrit, constituent les objets que

    « Scripta-PSL » se propose d’étudier dans leur profondeur historique, depuis le cunéiforme jusqu’aux époques plus récentes, et sur un périmètre géographique et culturel large, de l’Extrême Orient aux mondes occidentaux.

    Déposé auprès de PSL en mars 2016 et présentement en cours d’évalua-tion, le programme IRIS «  Scrip-ta-PSL. History and Practices of Wri-ting » est porté par l’EPHE et l’EFEO, auxquelles sont associés l’ENC, EHESS, l’ENS, le Collège de France et l’IRHT (CNRS). nContact : Andreas Stauder, responsable du [email protected]

    Michel Hochmann, nouveau doyen de la Section des Sciences historiques et philologiquesL’assemblée de la Section des Sciences historiques et philolo-giques réunie le 14 juin 2016 a élu Michel Hochmann doyen de section. Titulaire depuis 2000 de la direction d’études « Histoire de la peinture italienne, XVIe-XVIIe siècle », Michel Hochmann est un spécialiste de l’art vénitien de la Renaissance, de l’his-toire des collections et de l’histoire des techniques picturales.

    Il remplace Danielle Jacquart, qui a accompli deux mandats décanaux, de 2008 à 2016. Archiviste-paléographe, entrée à l’EPHE en 1990 à la direction d’études « Histoire des sciences au Moyen Âge », elle a travaillé en particulier sur l’histoire de la médecine, sur la science arabe, ainsi que sur la transmission des savoirs antiques. Elle a également joué un rôle très actif dans la vie administrative et scientifique de l’École, en dirigeant l’École doctorale « Histoire, archéologie et linguistique » et en fondant une jeune équipe, qui devint ensuite, au terme de divers regrou-pements, l’équipe d’accueil SAPRAT (Savoirs et Pratiques du Moyen Âge au XIXe siècle), l’une des plus importantes de l’établissement, dont elle prit également la direction au moment de sa création.

    Contact : Michel Hochmann, Doyen de la section [email protected]

    n Actualité des sections

    Sciences historiques et philologiques

    « Scripta », une étude de l’écrit ancien sous toutes ses formes

    Feuille de manuscrit en tokharien B (VIIe siècle de notre ère) © BnF, fonds Pelliot Koutchéen, extrait de texte médical (PK AS 2B, recto)

    Depuis 2011, une mission archéo-logique française, dirigée par Maria Grazia Masetti-Rouault, Directeur d’études dans la Section Sciences religieuses, a lancé un programme de fouilles à Qasr Shemamok, dans la province autonome du Kurdistan d’Irak, donc au cœur de l’antique Assyrie et de son « empire », qui a unifié l’ensemble du Proche Orient au Ier millénaire avant notre ère. C’est la possibilité d’étudier une grande ville assyrienne avec des mé-thodes et selon des problématiques modernes qui a attiré la mission à Qasr Shemamok, profitant de l’ou-verture de la région aux recherches archéologiques, après une longue période de conflits. Étudiant les reli-gions du monde syro-mésopotamien ancien, analysant leurs relations avec l’idéologie du pouvoir poli-tique et les modes de gouvernance, cette mission cherche à comprendre l’évolution dans le temps de cette société urbaine et de sa culture, pour mettre en évidence comment, et dans quelle mesure, l’intégration de la cité dans différents systèmes politiques et impériaux a modifié la culture, la religion et l’économie lo-cales, et quel a été l’impact de ces changements sur le paysage naturel et social de la région. Le site, qui couvre plus de 70  hectares, est constitué d’un tell principal – la citadelle – haut d’une

    Sciences religieuses

    Un programme de fouilles au cœur de l’antique Assyrie

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    Depuis plus de deux ans, la section des Sciences de la Vie et de la Terre a en-tamé le travail de restructuration qui lui était demandé afin de la rendre plus lisible et plus visible au sein de la communauté scientifique. Cette mission a été confiée à une commission d’échanges constituée de membres de la commission scientifique de la section, de personnalités qualifiées des conseils scientifique et d’administration et de chercheurs de la section. Les réunions ont été animées par Sylvie Demignot, doyenne de la section, et Jean-Michel Rossignol, membre du conseil scientifique et coordinateur du rapport de la commission d’échanges.

    Sciences de la vie et de la terre

    Une recomposition de la Section SVT pour 2017

    Actualité des sections nvingtaine de mètres, associé à une importante ville basse, encore bien visible dans la plaine. Il a été reconnu et rapidement exploré par les archéologues du milieu du XIXe siècle, l’Anglais A.H.  Layard et le Français V. Place, puis, en 1932, par l’italien G. Furlani. Des textes cunéiformes retrouvés sur place ont permis l’identification du site avec la ville de Kilizu, connue par d’autres archives assyriennes, qui attestent de son importance. La cité était une capitale régionale, siège de résidences royales et d’une école scribale renommée, dont les temples et les cultes jouissaient d’un grand prestige dans l’empire. Soutenue par le ministère des Affaires Étrangères français, par le CNRS (UMR 8167, Orient et Méditerranée), par l’EPHE, ainsi que par le Labex Resmed, la mission à Qasr Shemamok fonctionne grâce à une équipe internationale à forte structure interdisciplinaire, réunissant, par un intérêt partagé pour le discours historique, des chercheurs de nombreux pays. Une collaboration spécifique s’est développée avec la section SVT de l’EPHE, qui travaille en particulier sur l’étude du paysage hydrologique. Plusieurs doctorants et étudiants de Master de l’École participent à ces recherches et reçoivent à Qasr Shemamok une formation en archéologie sur le terrain. n

    Contact : Maria Grazia Masetti-Rouault, directeur de la [email protected]

    L’une des recommandations de cette commission a été, en lieu et place des réseaux et laboratoires, d’organiser des Groupes de Recherche et d’Enseigne-ment Thématiques – GRET, qui rassembleraient les enseignants-chercheurs et personnels administratifs (BIATS) de l’EPHE, actuellement localisés dans différentes structures d’accueil (UMR1, EA2, USR3…) autour de champs de re-cherche et d’enseignements communs. Les personnels de la section se sont donc concertés et ont proposé la création de huit GRET : - Dynamique des Environnements Naturels et Anthropisés (DENA) - Évolution – Morphologie, Anthropologie, Génomique - Récifs coralliens et Environnements littoraux - Biogéographie et Écologie des Vertébrés (BEV) - Les Cellules et leur Environnement : Dynamique des Interactions (CEDI) - Génomes, Cancers, et Thérapies (GCT) - Modélisation, Épigénétique et Développement (MÉDé) - Approche translationnelle des maladies neurodégénératives (TRANS-NEURO)

    La structuration en GRET réduit la dispersion thématique apparente de la sec-tion SVT et la rend plus lisible. D’autres avantages sont à venir, les GRET permettront de faciliter les échanges autour de la reconfiguration de l’offre de formation de la section dans le cadre de PSL. n

    Contact : Sylvie Demignot, Doyenne de la section SVT [email protected] - Unité mixte de recherche — 2 - Équipe d’accueil — 3 - Unité de service et de recherche

    JOURNÉE SCIENTIFIQUE DE LA SECTION DES SCIENCES DE LA VIE ET DE LA TERREMercredi 16 novembre 2016 de 10h30 à 19h00

    Amphithéatre de l’Institut du Cerveau et de la Moelle épinièreGroupe Hospitalier Pitié-Salpêtrière – 47 boulevard de l’Hôpital – 75013 Paris

    Structure actuelle Nouvelle structure en Groupements de Recherche et d’Enseignement Thématiques (GRET)

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    n Actualité des instituts

    Actes du colloque « L’expression du religieux dans la sphère publique »

    Fare Natura, l’écomusée de MooreaL’écomusée « Fare Natura » de Moorea est un projet imaginé par le Centre de Recherches Insulaires et OBservatoire de l’Environnement – CRIOBE (EPHE-CNRS-UPVD), piloté par le Ministère du Tourisme et sou-tenu par le gouvernement de la Poly-nésie française et l’État français dans le cadre du contrat de projet État-Pays 2015-2020. Il est situé dans le do-maine protégé d’Opunohu, en fond de baie, sur un terrain de plus de 2 ha qui offre un site unique de dé-couverte de la biodiversité terrestre et marine locale pour les touristes et la population locale.En proposant un lieu de pédagogie ludique et interactive, Fare Natura souhaite devenir un pôle éducatif majeur avec une capacité à accueil-lir et former les élèves et les ensei-gnants. Ce sera le premier écomusée de Polynésie française, et donc un centre touristique important. Grâce à un large éventail de thématiques abordées, il permettra de mettre en valeur le patrimoine naturel poly-nésien et de présenter les avancées scientifiques réalisées sur les envi-ronnements terrestre et marin.La trame muséographique du Fare Natura est la place de l’Homme dans la Nature. On y verra le lien entre Fenua (terre), Moana (océan), et Ta’ata (Homme). L’espace a été réfléchi en partenariat avec l’association Te Mana O te Moana et avec l’appui de Cap Science.

    Ministère de l’Intérieur

    Institut européen en sciences des religions

    L’expression du religieux dans la sphère publique

    Comparaisons internationales

    Préface Bernard Cazeneuve

    Ladocumentation

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    Vifs dans l’actualité, les débats liés à l’expression du religieux dans la sphère publique sont apparus à diverses reprises dans la jurisprudence récente. A� n d’en mettre en perspective les enjeux, un colloque inter-national, tenu sous l’égide du ministère de l’Intérieur et du ministère des Affaires étrangères en lien avec l’Institut européen en sciences des religions (École pratique des Hautes Études), a permis de préciser le cadre d’application du principe de laïcité en abordant les aspects philosophiques, juridiques et sociologiques de ce qui contribue à garantir la liberté de conscience et de religion. Sont ainsi examinées la sphère de l’État et la dimension de la neutralité dans les sociétés démocratiques, la sphère de la société et la régulation des manifesta-tions religieuses dans l’espace public, la sphère de l’éducation et ses particularités. Une dernière partie s’attache à la place des croyants dans des sociétés européennes de plus en plus sécularisées où un droit européen tend à préciser les relations avec les cultes et les organisations philosophiques non confessionnelles.

    Quelques points de comparaisons éclairent la diversité des pratiquesde certains pays dont la culture ou la forme d’organisation des relations entre l’État et les religions sont proches de la France, mais qui proposent des modèles alternatifs (Allemagne, Angleterre, Belgique, Canada, Turquie).

    Thomas Andrieu, Jean-Louis Bianco, Gérard Bouchard, Louis-Léon Christians, Jean-Paul Costa, Xavier Delgrange, Philippe Gaudin, Alfred Grosser, Danièle Hervieu-Léger, Ahmet Insel, Julia Ipgrave, Hubert des Longchamps, Jean-Christophe Peaucelle, Philippe Portier, Florence Robine, Patrice Rolland, Isabelle Saint-Martin, Arnaud Schaumasse, Rémy Schwartz, Christopher Sinclair, Jean-

    Paul Willaime.

    Pascal Courtade et Isabelle Saint-Martin avec la collaboration de Louis Hourmant.

    MINISTÈREDE L'INTÉRIEUR

    MINISTÈREDES AFFAIRES ÉTRANGÈRES

    ET DU DÉVELOPPEMENTINTERNATIONAL

    DiffusionDirection de l’information

    légale et administrative

    La documentation FrançaiseTél. : 01 40 15 70 10

    www.ladocumentationfrancaise.frImprimé en France

    ISBN : 978-2-11-010131-0 DF : 5HC40470

    Prix : 16 €

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    Avec les contributions de

    Textes réunis par

    En juin 2015, l’IESR avait organisé, avec le Bureau central des cultes (ministère de l’Intérieur) et le ministère des Affaires étran-gères, un colloque sur un sujet dont l’actualité reste vive : L’ex-pression du religieux dans la sphère publique. Comparaisons in-ternationales. Les actes viennent de paraître à la Documentation française avec une préface de Bernard Cazeneuve. Sont ainsi examinées la sphère de l’État et la dimension de la neutralité dans les sociétés démocratiques, la sphère de la société et la régulation des manifestations religieuses dans l’espace pu-blic, la sphère de l’éducation et ses particularités en mettant en perspective le cas français avec celui d’autres pays (Allemagne, Angleterre, Belgique, Canada, Turquie) qui proposent des mo-dèles alternatifs de gestion des rapports entre État et religions. n

    Nouveau projet européen « Étude des religions contre les préjugés et les stéréotypes »L’IESR s’est associé à plusieurs par-tenaires européens pour dépo-ser un projet qui a été retenu par l’agence EACEA de la Commission européenne dans le cadre d’un pro-gramme Erasmus+  (2016-2019). Intitulé SORAPS (Study of Religions Against Prejudices and Stereotypes) et coordonné par l’université Ca’ Foscari de Venise, ce projet a pour but de concevoir un programme de formation des enseignants ainsi que des matériaux pédagogiques portant sur les grandes religions mondiales, sur la pluralité religieuse en Europe et sur des questions sensibles, telles que les rapports entre religions, les fondamentalismes et les ques-tions liées aux Droits de l’Homme. Outre sa propre contribution à la rédaction, l’IESR doit superviser la réalisation d’une série de modules pédagogiques numériques portant sur ces thématiques. Construits au-tour de documents écrits, sonores ou iconographiques, ils donneront à la fois des repères fondamentaux et des éclairages plus ponctuels permettant

    aux élèves de réfléchir de façon dis-tanciée et comparative à ces ques-tions.

    L’IESR pourra s’appuyer sur l’expé-rience de coopération scientifique européenne acquise dans le cadre du programme «  Intercultural Edu-cation through Religious Studies  / L’éducation interculturelle à tra-vers les sciences des religions » qui s’est achevé en mai dernier. Ce pro-gramme (2013-2016) a produit 20 modules pédagogiques numériques en 6 langues, à destination des en-seignants du secondaire amenés à traiter de faits religieux dans leurs cours. Outre des notions de base sur les méthodes d’études des faits religieux,  ces modules offrent une présentation  synthétique des mono-théismes abrahamiques et des reli-gions d’Asie, et abordent des ques-tions transversales liées aux religions (le pluralisme, le fondamentalisme, les fêtes religieuses, les religions et le corps, etc.). Ils sont accessibles sur le site  http://iers.unive.it/digital-mo-dules/. n

  • 9

    Actualité des instituts n

    La rentrée s’annonce sous les meil-leurs auspices pour l’institut qui continue de nouer des partenariats en vue de « réfléchir le vieillisse-ment autrement » et d’apporter son expertise.

    Le Conseil de Direction renouvelé fait d’ailleurs appel à des personnalités diverses, expertes dans leur domaine, issues du milieu universitaire et scientifique mais également issues de la société civile. Jean-Michel Verdier et Anne Marcilhac, directeur et directrice adjointe de l’ITEV, ont en effet voulu que les acteurs de terrain, en prise avec la réalité des personnes âgées, soient largement représentés. Un choix qui se justifie par les missions-mêmes de l’ITEV qui s’est donné pour objectifs d’être un lieu de débats au service des politiques publiques et des stratégies privées, d’initier et de participer à la mise en œuvre d’actions concrètes, de contribuer à la diffusion des savoirs et d’enseigner en formation initiale et continue.

    Sur le volet de la formation, l’ITEV a noué un partenariat essentiel avec le Cnam. Une convention nationale a d’abord été signée entre les 2 grands établissements (EPHE et Cnam Paris), posant les jalons de ce partenariat, issu d’une collaboration qui a vu le jour en 2012 avec la création de la 1re session de formation « Accompa-gnant professionnel de la personne âgée ». Après une seconde session menée cette année, un appel d’offres remporté auprès de l’AGEFOS-PME a

    permis l’ouverture d’une 3e session dès septembre 2016. L’objet de cette formation est de don-ner des outils à ces futurs accompa-gnants : biologie, santé, psychologie, communication, environnement, risques professionnels, manipula-tion... Ces compétences leur offrent également une légitimité et donc un nouveau regard, de la part des familles comme des employeurs. Nombre d’entre eux ont déjà accom-pagnés des personnes âgées mais ont pu être confrontés à des situations difficiles. Acquérir des compétences est essentiel pour gérer ces situations, comprendre la personne âgée fragile, prendre en compte l’environnement. Cet enseignement s’adresse tout pu-blic, diplômé ou non, demandeur l’emploi ou en activité. Les critères de sélection sont la motivation, la posture, la capacité à apprendre et à se mobiliser.L’institut a lancé sur son nouveau site Internet le 1er annuaire des for-mations publiques dédiées au vieil-lissement (formations initiales ou continues à partir du baccalauréat). Il permet une recherche thématique, géographique et par niveau de di-plôme. Ce travail de recensement de l’offre nationale sera régulièrement mis à jour et enrichi. Les informa-tions détaillées sont disponibles sur le site Internet et la newsletter à venir (fin octobre) fera le point sur les pro-chaines actualités. n Plus d’informations sur : itev-ephe-sorbonne.fr

    Fare Natura accordera une impor-tance particulière à l’accueil d’ex-positions temporaires, locales, na-tionales ou internationales, ce qui permettra de renouveler régulière-ment la muséographie et d’offrir au public une connaissance variée et mise à jour. La faune et la flore polynésiennes se-ront présentes au travers de photos, d’illustrations, de squelettes, d’ani-mations multimédias… mais égale-ment grâce à des individus vivants exposés dans des environnements recréant leur milieu naturel, permet-tant une observation facilitée des ani-maux et de leurs comportements. L’architecture du bâtiment est volon-tairement novatrice, avec un cahier des charges exigeant (le moins d’im-pact possible sur l’environnement, des besoins énergétiques limités, des coûts d’exploitation réduits). C’est Le Kube, un cabinet d’architectes de Papeete, qui a remporté le concours d’architecture, en s’associant à l’ar-chitecte français Jacques Rougerie, qui s’inspire de la bionique marine pour réaliser des ouvrages architectu-raux innovants.Le démarrage du chantier est immi-nent, et il devrait s’achever à l’au-tomne 2018. n

    Fare Natura en chiffres636 000 000 F : budget du projet en Francs Pacifique27 000 : nombre estimé de visiteurs (locaux et touristes confondus) / an4 800 m² : terrain utilisé pour les bâtiments et les jardins aménagés7 : nombre de personnes travaillant au Fare Natura : un gestionnaire, un directeur des expositions, un responsable communication, deux techniciens et deux hôtesses d’accueil4 : nombre de pôles de découvertes2 h : durée moyenne d’une visite

    Tour de l’actualité de l’ITEV

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    Attentats du 13 novembre : un programme de recherche inédit sur les mémoires traumatiques

    Comment le souvenir traumatique des attentats du 13 novembre 2015 évolue-t-il dans les mémoires individuelles et la mémoire collective ? Comment ces mémoires individuelles se nourrissent-elles de la mémoire collective, et inversement ? Peut-on prédire, par l’étude des marqueurs cérébraux, quelles victimes développeront un état de stress post-traumatique, et lesquelles se remettront plus facilement ? Telles sont quelques-unes des questions auxquelles tente de répondre l’ambitieux programme « 13-Novembre », porté par le CNRS, l’Inserm et héSam Université, avec la collaboration de nombreux partenaires.

    odirigé par l’historien Denis Peschanski (CNRS) et le neuropsychologue Francis Eustache (EPHE), ce pro-

    gramme de recherche transdisciplinaire est fondé sur le recueil et l’analyse de témoignages de 1 000 personnes volontaires interrogées à quatre reprises en dix ans. Mobilisant plusieurs centaines de professionnels, ce pro-gramme est une première mondiale par son ampleur, le nombre de disciplines associées et le protocole établi.

    Des retombées sont attendues dans les domaines so-cio-historique et biomédical, mais aussi du droit et des politiques publiques ou de la santé publique.Suite à l’appel lancé par Alain Fuchs, président du CNRS en novembre dernier1, la communauté des chercheurs s’est mobilisée pour répondre aux questions posées à nos sociétés par les attentats et leurs conséquences. Élaboré dans la foulée de cet appel à projets, « 13-Novembre » est un programme transdisciplinaire qui se déroulera sur 12 ans. Porté par le CNRS et l’Inserm, en lien avec héSam Université, il a pour objectif d’étudier la construction et l’évolution de la mémoire après les attentats du 13 no-vembre 2015, mais aussi l’articulation entre mémoire in-dividuelle et mémoire collective. « La vocation du CNRS s’exprime pleinement dans le projet 13 novembre : sou-tenir deux scientifiques qui vont eux-mêmes orchestrer des études mobilisant 150 chercheur-e-s issues de disci-plines différentes dans un programme de long terme et d’une ambition inégalée », estime Alain Fuchs, président du CNRS. « L’Inserm s’est engagé dès le début pour faire aboutir le projet. Il associe les sciences humaines et so-ciales et les avancées les plus récentes des neurosciences. Il s’agit d’un projet interdisciplinaire, ambitieux qui ré-pondra à des questions que nous nous posons tous. J’ai considéré que cela relevait des missions de deux orga-nismes comme l’Inserm et le CNRS », indique Yves Lévy, PDG de l’Inserm.

    1 - Voir : http://intranet.cnrs.fr/intranet/actus/160225-attentats-recherche.html

    n Recherche

    Denis Peschanski (CNRS) et Francis Eustache (EPHE). © Le Parisien, Olivier Corsan

    C

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    1 000 PERSONNES SUIVIES PENDANT DIX ANS

    Les témoignages de 1 000 personnes volontaires sont recueillis et analysés. Certaines ont vécu le drame au plus près – des survivants, leur entourage, des policiers, militaires, pompiers, médecins et aidants qui sont intervenus. D’autres ont été touchées indirectement : des habitants et usagers des quartiers touchés ; des personnes vivant aux abords de Paris ; et enfin, des habitants de plusieurs villes de France, dont Caen, Metz et Montpellier.Cette étude est inédite par son ampleur : les 1 000 parti-cipants seront suivis pendant 10 ans au cours de quatre campagnes d’entretiens filmés (en 2016, 2018, 2021 et 2026), grâce au concours de l’INA (chargé des captations parisiennes) et de l’ECPAD2 (pour les entretiens en ré-gion). Sa conception est également sans précédent : les guides d’entretiens ont été construits en commun par des historiens, des sociologues, des psychologues, des psy-chopathologues et des neuroscientifiques, afin que le matériel recueilli soit utilisable par chacune de ces dis-ciplines. À ce jour, il n’y a pas d’étude équivalente dans le monde.

    2 - Établissement de communication et de production audiovisuelle de la Défense.

    Recherche n

    Les témoignages individuels seront mis en perspective avec la mémoire collective telle qu’elle se construit au fil des années : les journaux télévisés et radiodiffusés, les articles de presse, les réactions sur les réseaux sociaux, les textes et les images des commémorations… autant de documents conservés par l’INA et analysés par ses équipes de recherches, en lien avec d’autres laboratoires. Un partenariat avec le Crédoc3 permettra en outre de prendre le pouls de l’opinion aux dates des campagnes d’entretiens. Onze questions spécifiques sont ainsi incluses dans le traditionnel questionnaire semestriel du Crédoc en juin et juillet 2016.Une étude biomédicale, intitulée  ‘’Remember’’, dont l’Inserm est promoteur, portera sur 180 des 1 000 personnes : 120 personnes directement touchées par les attentats, souffrant ou non d’un état de stress post-traumatique, et 60 personnes habitant Caen. Grâce à des entretiens et à des IRM cérébrales, passés à la même fréquence que les entretiens filmés, il s’agira de mieux comprendre l’impact des chocs traumatiques sur la mémoire (notamment la résurgence incontrôlable de certaines images et pensées, caractéristique de l’état de stress post-traumatique), et d’identifier des marqueurs

    3 - Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie.

    Dispositif de prise de vue © INA, Aude Paget

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    cérébraux associés à la résilience au traumatisme. Le tout, bien sûr, sans réexposer les personnes à des images et pensées traumatiques.En parallèle, l’étude « ESPA » (étude de santé publique post-attentats) est lancée par Santé publique France4 en collaboration avec le programme « 13-Novembre ». Cette étude vise à analyser, par le biais d’un web questionnaire, l’impact psychotraumatique des attentats sur les per-sonnes directement exposées, mais également la validité des circuits de soins.

    UNE ÉTUDE TRANSDISCIPLINAIRE ET UN ENGAGEMENT CITOYEN

    L’intérêt de ce programme est majeur pour toutes les dis-ciplines scientifiques qui y sont représentées. L’historien ou le sociologue essaieront de comprendre comment se co-construisent témoignage individuel et mémoire collec-tive. Le linguiste mesurera l’évolution du vocabulaire et des constructions syntaxiques. Le neuropsychologue s’in-téressera aux mécanismes de consolidation et reconsoli-dation de la mémoire et à son fonctionnement, différent selon que l’on a vécu l’événement lui-même ou que l’on se remémore les conditions dans lesquelles on a appris l’événement. Le neuroscientifique travaillera quant à lui sur les modifications des représentations mentales, l’état de stress post traumatique ou la possibilité d’évacuer le souvenir douloureux. Le psychopathologue s’attachera aux conséquences des attentats sur les représentations de soi, aux mécanismes de défense ou aux relations à la destructivité. En outre, le programme « 13-Novembre » est susceptible d’avoir des retombées dans le domaine des politiques pénales, des politiques de prise en charge des victimes, de gestion de crise et de pratiques mémo-rielles... Les entretiens filmés auront aussi une valeur pa-trimoniale : il s’agit également de conserver et de trans-mettre la mémoire des attentats du 13 novembre. C’est une forme d’engagement citoyen de la part de la commu-nauté scientifique comme des professionnels de l’INA et de l’ECPAD en charge des captations des entretiens, de la description documentaire, de la mise à disposition des chercheurs et de l’archivage pérenne de cette mémoire. Ce programme transpose au cas des attentats certains des concepts et des méthodologies transdisciplinaires déve-loppés par Denis Peschanski et Francis Eustache autour de la mémoire collective de la Seconde Guerre mondiale et du 11-Septembre dans le cadre de l’équipement d’ex-cellence Matrice porté par héSam Université et dont l’INA est déjà partenaire. Pour les deux chercheurs, il est impos-sible de comprendre pleinement la mémoire collective sans prendre en compte les dynamiques cérébrales de la mémoire ; de même, on ne peut comprendre pleinement ces dynamiques cérébrales sans prendre en compte l’ap-port des déterminants sociaux. Les chercheurs s’inspirent aussi de l’étude par questionnaires papier menée par le psychologue américain William Hirst, une semaine, quelques mois et quelques années après les attentats du 11 septembre 2001. Il est d’ailleurs prévu une analyse comparée des résultats de ces deux études.

    4 - Santé publique France est la nouvelle agence de santé publique issue de la fusion, le 1er mai 2016, de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (Inpes), de l’Institut de veille sanitaire (InVS) et de l’Établissement de préparation et de réponse aux urgences sanitaires (Eprus).

    DES PARTENAIRES ET SOUTIENS MULTIPLES

    L’étude « 13-Novembre » a démarré le 13 mai à Caen et le 2 juin à Bry-sur-Marne pour les entretiens filmés, et l’étude biomédicale Remember a débuté le 7 juin au sein de la plateforme d’imagerie biomédicale « Cyceron » à Caen, et en lien avec Normandie Université. L’appel à volontaires est en cours, relayé notamment par le quoti-dien Le Parisien-Aujourd’hui en France (via son journal et son site web). Les premiers résultats devraient être livrés à l’automne 2017. Les résultats finaux sont attendus pour 2028, deux ans après les derniers entretiens.Porté par le CNRS et l’Inserm pour le volet scientifique, par héSam Université pour le volet administratif, le pro-gramme « 13-Novembre » est financé par l’Agence natio-nale de la recherche (ANR) dans le cadre du Programme Investissements d’Avenir (PIA).Il mobilise plusieurs laboratoires de recherche :

    n Le Centre de recherche sur les liens sociaux, Cerlis (CNRS/Université Paris Descartes/Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3),

    n Le laboratoire «  Neuropsychologie et imagerie de la mémoire humaine » (Inserm/EPHE/Université de Caen Normandie),

    n L’Institut des systèmes complexes – Paris-Île-de-France (CNRS),

    n Le laboratoire «  Neuropsychiatrie : recherche épidémiologique et clinique » (Inserm/Université de Montpellier),

    n Le Centre de recherche sur les médiations (Université de Lorraine),

    n Le laboratoire «  Bases, corpus, langage  » (CNRS/Université Nice Sophia Antipolis).

    Il associe de nombreux autres partenaires et bénéficie du soutien de plusieurs ministères, collectivités territoriales et associations.Pour en savoir plus : www.memoire13novembre.fr

    APPEL À VOLONTAIRES

    Que vous ayez été témoin ou intervenant lors des attentats, que vous soyez résident ou usager des quartiers touchés, ou simplement habitant de Paris et sa banlieue, les chercheurs ont besoin de vous.

    Si vous souhaitez parti-ciper et apporter votre témoignage dans le cadre

    du programme « 13-Novembre », contactez l’équipe de médiateurs du programme :

    par téléphone : 06 60 98 53 82 / 06 61 19 10 32

    par mail : [email protected]

    Une permanence est déjà tenue dans les locaux de la mairie du 11e arrondissement de Paris (place Léon Blum, 75011 Paris) le lundi et le vendredi de 8h30 à 17h (sauf le 3e vendredi du mois de 8h30 à 14h).

    © INA, Aude Paget

  • 13

    L’AGENDA DE L’ÉCOLE DOCTORALE

    a rentrée 2016 de l’ED 472 nous permet d’accueillir 26 nouveaux

    doctorants contractuels, alors que certains concours ne sont pas encore terminés ; nous pouvons donc encore espérer approcher le chiffre record de 28 contrats doctoraux atteint l’an dernier. Parmi eux, 16 ont été lau-réats du concours propre à notre ED, avec l’apport de trois contrats PSL ; 15 sont allés aux trois mentions, et un contrat était réservé en priorité à un sujet à l’interface des sciences de la vie et de la terre et des sciences humaines et sociales, ce qui marque la volonté de l’école doctorale d’ac-compagner la politique scientifique de l’EPHE. Les autres contrats ont été obtenus à l’issue d’autres concours (contrats ENS, Labex, écoles fran-çaises à l’étranger…).Cette année est aussi celle de nom-breuses transitions. Nous rejoindrons au 1er janvier 2017 le doctorat PSL (notre diplôme sera donc alors « doc-torat PSL préparé à l’EPHE ») ; nos doctorants ont déjà accès aux ser-vices offerts par le Collège doctoral PSL, dont des formations transver-sales sur des thèmes importants pour leur future carrière, tels que prise de parole en anglais scientifique, éthique scientifique, ou prépara-tion des concours de recrutement. Nous sommes aussi entrés depuis le 1er  septembre, dans l’application du

    LE MOTdu directeur de l’École doctorale

    L

    Rentrée le 28 novembre 2016La journée de rentrée aura lieu le lundi 28 novembre à 17h à l’auditorium du Bâtiment Le France, au 190, avenue de France – 75013 Paris.

    Contact : [email protected]

    Cérémonie des doctorats le 2 février 2017L’EPHE organise sa première Cérémonie de remise des diplômes de doc-torat le 2 février 2017 dans le prestigieux Grand salon de la Sorbonne, au 47  rue des Écoles, 75005 Paris. Cet événement est ouvert à toute la communauté EPHE, dans la limite des places disponibles. Les inscriptions seront ouvertes prochainement.

    Contact : [email protected]

    Ah ! DocLettre d’information de l’École doctorale 472 de l’École Pratique des Hautes Études

    nouvel arrêté sur le doctorat, paru le 25 mai dernier, et au sujet duquel j’ai déjà écrit plus en détail à tous les membres et étudiant.e.s de notre école doctorale. En étroite concerta-tion avec le Collège doctoral de PSL, nous faisons en sorte d’appliquer cette nouvelle réglementation en res-tant au plus près des pratiques et de la culture de notre École. C’est ain-si que les comités de suivi de thèse (CST) continuent à fonctionner, pour l’essentiel, comme l’an dernier. Les réinscriptions dites dérogatoires, à partir de la 4e année, sont condi-tionnées à la présentation du bilan du CST. De même, nous appliquons l’encadrement de la durée des thèses en continuité avec nos pratiques éta-

    blies, qui ont fait leurs preuves. Une innovation marquante est le droit à l’année de césure, pour un projet personnel ou professionnel ; les for-mulaires de demande sont déjà dis-ponibles et en ligne.

    J’aurais grand plaisir, avec tout le bureau de l’ED, à vous retrouver, et notamment les « entrants » (docto-rant.e.s en première année) à la réunion de rentrée du 28 novembre. n

    Vincent Goossaert,Directeur de l’École doctorale

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    a neuropsychologie est née au chevet des malades, elle étudie

    les fonctions mentales supérieures dans leur rapport avec cerveau. Ces fonctions mentales renvoient à la cognition dite «  froide  » comme le langage, la mémoire ou le raisonne-ment, et à la cognition « chaude » qui intègre toute la sphère émotionnelle. Une approche neuropsychologique dans l’autisme est parfaitement adap-tée. En effet, les troubles du spectre autistique (TSA) sont des troubles neurodéveloppementaux qui appa-raissent au cours de l’enfance et per-sistent à l’âge adulte. Les TSA sont caractérisés par des difficultés dans la communication, dans les interac-tions sociales et par des compor-tements restreints et répétitifs. Plu-sieurs anomalies cognitives qui ont été observées pourraient expliquer ces difficultés  : dysfonctionnement exécutif, c’est-à-dire des fonctions qui permettent de s’adapter à des situations nouvelles, un biais per-ceptif en faveur de détails, un défaut de traitement des informations com-plexes (nombreuses, multimodales, rapides…) et même un défaut d’in-tégration de ces informations à un niveau global.

    Ces traitements de haut niveau mo-bilisent un large réseau neuronal et des perturbations de ce réseau ont été relevées. La littérature pointe à la fois une diminution de connexion, appelée aussi connectivité, entre les régions cérébrales antérieures, c’est-à-dire les régions frontales, sous-ten-dant les fonctions de haut niveau (raisonnement, prise de décision, pla-nification, inhibition…), et les autres régions du cerveau, mais également une augmentation de la connectivité localisée dans d’autres régions plus postérieures qui pourrait expliquer notamment l’hypersensibilité percep-tive.

    Ce mode de fonctionnement cognitif et cérébral impacte directement notre mémoire autobiographique, c’est-à-dire la mémoire de nos connaissances personnelles (nos qualités, défauts, noms et métiers de nos parents…) et de nos souvenirs qui constitue les fondements même de notre identité.

    Chez l’adulte avec autisme, la for-mation des souvenirs et leur resti-tution semblent plus affectées que l’élaboration de connaissances. En revanche, l’enfant semble présenter des difficultés dans ces deux compo-

    santes  : souvenirs et connaissances. Ce décalage entre enfant et adulte pose la question d’un retard de dé-veloppement lié notamment à ce dé-faut de connectivité et à un mode de fonctionnement cognitif particulier, mais aucune étude n’a permis de tes-ter cette hypothèse. Ainsi l’objectif de la thèse de Prany Wantzen est double : 1 - évaluer le développement des différentes composantes de la mémoire autobiographique chez des adolescents avec autisme par un suivi de deux ans, en lien avec la connectivité fonctionnelle ;2 - mettre en place des ateliers personnalisés de réhabilitation de la mémoire autobiographique en travaillant sur les fonctions cognitives directement en lien avec cette mémoire comme la perception du temps, le langage ou encore les émotions. Cette thèse illustre l’approche neu-ropsychologique, par nature transdis-ciplinaire, et s’inscrit dans des pré-occupations cliniques, toujours au chevet des malades. n

    Contact : [email protected]

    Prany Wantzen, doctorante en mention « Systèmes intégrés, environnement et biodiversité » effectue sa thèse sous la direction de Bérengère Guillery-Girard et Francis Eustache dans le laboratoire de neuropsychologie INSERM – EPHE – Université de Caen – U1077.

    Parole de doctorant

    La mémoire autobiographique dans l’autisme : approche neurodéveloppementale et mise en place d’une remédiation

    Ah ! Doc

    L

    Nos souvenirs et connaissances, piliers de notre identité. Portrait de Prany Wantzen

  • 15

    Gros plan

    La journée transversale « La lumière », vue de l’intérieur La tradition est désormais bien ancrée : chaque année, les nouveaux doctorants contractuels sont invités à organiser le séminaire transversal de l’École doctorale de l’EPHE, une journée d’études ouverte à tous ses doctorants. Laurène Haslé, Thomas Lacomme ont donc formé un comité d’organisation avec Maréva U et Angélica Valencia Diaz.

    e thème de la lumière a émergé car il sem-

    blait suffisamment trans-versal pour pouvoir ac-cueillir des contributions de doctorants des trois mentions. La preuve en a été donnée par la diversité des propositions envoyées par des doctorants moti-vés. Quatre thématiques se sont dessinées : percep-tion et réception de la lu-mière, usages et mises en scène de la lumière, sym-boles et métaphores de la lumière et enfin lumière et transcendance.La journée d’études a eu lieu le 7 avril 2016, dans le cadre prestigieux du Collège de France. La pro-messe de transversalité a été tenue, grâce aux 11 participants qui ont abor-dé le thème de la lumière sous des angles aussi variés que la perception visuelle dans l’autisme, l’étude des luminaires de cérémonie dans l’Égypte antique ou encore l’illumination prophétique chez Albert le Grand. Anthropolo-gie, philosophie, biologie, histoire, linguistique, études religieuses : de nombreuses disciplines étaient repré-sentées. Une vraie émulation s’est créée, eu égard aux riches échanges et débats qui ont suivi chacune des quatre thématiques. La journée a été magistralement conclue par l’intervention de Michel Hochmann. Présent tout au long de la journée, il a fourni des éléments

    ww

    w.e

    phe.

    fr

    École Pratique des Hautes ÉtudesÉCOLE DOCTORALE 472

    SÉMINAIRE TRANSVERSAL 2016Journée d’études des doctorants de l’EPHEorganisée en partenariat avec le Centre de Recherche sur les Civilisations de l’Asie Orientale

    La lumière

    Jeudi7 avril 2016de 9h00 à 17h45Collège de France Salle 5 11 place Marcelin-Berthelot75005 Paris

    Ah ! Doc

    L

    de synthèse, prouvant l’intérêt d’une étude croisée sur la lumière. Il a en-fin réussi à éclairer d’un nouvel angle cette journée, en présentant des ana-lyses passionnantes sur les ombres et lumières dans la peinture euro-péenne des XVIe et XVIIe siècles.Organiser une telle journée fut une expérience enrichissante pour les nouveaux doctorants, accompagnées et soutenus par Vincent Goossaert, par l’ensemble de l’équipe de l’École doctorale et par l’administration de l’EPHE. Ils ont ainsi pu découvrir les aspects concrets de l’organisa-tion d’une journée d’études, tout en

    ayant une grande marge de liberté  : du choix du sujet à la rédaction d’un appel à contributions, de la lecture des propositions à la confection d’un pro-gramme, du choix d’un lieu de réunion à la réa-lisation d’une affiche et à la promotion de l’événe-ment… Le 7 avril, ils ont eu la charge d’introduire la journée, puis de modé-rer les débats, ou encore de faire circuler le micro et de gérer les prises de parole.La journée donnera lieu à une publication de l’École doctorale qui sera prochainement téléchar-geable le site Internet de l’EPHE. Là encore, ce fut un nouveau défi pour le comité d’organisation qui a assumé les fonctions de comité éditorial  : relec-

    ture des contributions, définition de normes de publication et organisa-tion thématique des différentes ap-proches méthodologiques.Avec cet article, le comité d’organi-sation espère susciter des vocations, afin de passer le flambeau à une nou-velle équipe motivée par l’organisa-tion de la prochaine journée d’études transversale de l’École doctorale. n

    Contact : Laurène Haslé [email protected] LACOMME [email protected]

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    Vie des doctorants

    Retour sur la journée doctorale « Marges et Marginalia » La journée d’étude annuelle des doctorants de l’École nationale des chartes rassemble des doc-torants de disciplines historiques et philologiques autour de thématiques scientifiques permettant à chacun de présenter et de questionner l’état de ses recherches, ses choix méthodologiques et de se nourrir des réflexions de l’assemblée.

    initiative de cette 3e édition est le fruit de discussions entre doc-

    torants de cette École et de l’EPHE, liés par leurs thématiques de re-cherches et par la proximité induite par PSL. 

    La plupart des chercheurs étant confrontés à un moment ou à un autre à la question des marges, qu’elles soient objets de leur recherche ou qu’elles deviennent un problème méthodologique, les organisateurs – non spécialistes du sujet mais séduits par ses potentialités réflexives – ont proposé cette année de s’interroger sur la notion et le concept de marge. La marge a été étudiée en tant qu’es-pace périphérique ou laissé dispo-nible dans un document et chaque intervenant s’est attaché à en présen-ter le contenu et l’intérêt. Le choix de la thématique a permis de rassembler des doctorants et jeunes docteurs de disciplines et d’écoles doctorales différentes, étudiant des périodes his-toriques et des aires géographiques diverses, sans contrainte de support. 

    La journée, qui s’est tenue le 16 juin 2016 dans les locaux de l’École nationale des chartes, a rassemblé 11 interventions modérées par des enseignants des deux Écoles ainsi que 4 posters. Les intervenants ont interrogé les marges et les margina-lia dans une perspective matérielle, sémiotique, politique, littéraire, his-torique et patrimoniale.

    La matinée a été consacrée à l’étude de la place et de la fonction des marges au moment de la création du document. La marge est-elle un élément central dans la mise au point du document  ? Quel est le lien entre le contenu des marges et le texte orné  ? Les interventions de l’après-midi ont permis de ques-tionner les annotations marginales comme moyen d’appropriation du document par son possesseur. Com-ment étudier la réception et l’enri-chissement des documents grâce aux contenus des marges ?

    Qu’ils travaillent en Europe ou en Asie sur la numismatique, les billets

    de banque, les plafonds, les ma-nuscrits, les imprimés, les archives datant des périodes médiévales à contemporaine, les doctorants et jeunes docteurs ont partagé avec le public les résultats de leurs ré-flexions. Ces interventions ont sus-cité des échanges très enrichissants, invitant à de nouvelles perspectives de recherche. Le public nombreux et les retours enthousiastes ont en-couragé ces jeunes chercheurs dans leurs travaux, dans l’exercice de la communication scientifique et prouvé l’intérêt de l’organisation de telles rencontres.

    Le programme de la journée et son argumentaire sont disponibles sur le site Internet dédié à la journée d’étude, dont une publication des actes est à l’étude. n

    Contact : Cécile CAPOT [email protected] et Tiphaine FOUCHER [email protected]

    Plus d’informations sur : marges2016.sciencesco

    Ah ! Doc

    L’

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    Soutenances

    Thèses soutenues du 1er mai au 15 septembre 2016

    n Mention « Systèmes intégrés, environnement et biodiversité »

    Islem Ben Bahria, Recherche de biomarqueur de pronos-tic dans le cancer de la vessie dans la population tuni-sienne, sous la direction d’Ali BettaiebMireille Moussaed, Étude de Reg 1a dans les processus neurodégénératifs associés aux tauopathies, sous la direc-tion de Mireille RosselFanny Degeilh, L’impact du traumatisme psychique sur la mémoire : une approche transdisciplinaire, sous la direc-tion de Francis Eustache

    n Mention « Religions et systèmes de pensée »Gianpiero Tavolaro, Scientia, potentia et voluntas Dei dans la Lectura super primum Sententiarum de Jacques de Viterbe, sous la direction d’Olivier boulnoisChi-Hsiang Huang, Mediums et communication avec les dieux, à Taïwan : Étude d’une femme médium et de ses apprentis, sous la direction de John lagerweyRaffaella Perin, Entre apostolat, propagande et diploma-tie : Radio-Vatican de sa fondation à la fin de la seconde guerre mondiale (1931-1945), sous la direction de Denis Pelletier

    n Mention « Histoire, textes et documents »Giorgi Bedianashvili, La nécropole de Koban et le Cau-case au tournant de l’âge de Bronze récent et du premier âge du Fer : les collections d’Ernest Chantre conservées au Musée d’Archéologie Nationale (Saint-Germain-en-Laye) et au Musée des Confluences (Lyon), sous la direc-tion de Stéphane Verger

    Cristiano Berolli, L’Encomion de saint Anastase de Georges de Pisidie : études philologiques et littéraires sur la prose philosophico-hagiographique grecque de l’Anti-quité tardive (V-VIIe siècle), sous la direction de Jean-Luc FournetMarie Bossaert, Connaître les Turcs et l’Empire ottoman en Italie. Construction et usages des savoirs sur l’Orient de l’Unité à la guerre italo-turque, sous la direction de Gilles PécoutNathalie Cazelles, Évolution et adaptation des industries sucrière et rhumière en Guyane entre le XVIIe et le XXe siècle, sous la direction de Jean-François BelhosteAndré Delvaux, Barthélemy Latomus d’Arlon, un dialecti-cien humaniste (1497-1570), sous la direction de Perrine GalandSalif Diedhiou, L’énergie électrique au Sénégal de 1887 à 1985 : transfert de technologies, appropriation et enjeu politique d’un patrimoine industriel naissant, sous la direction de Jean-François BelhosteFrédéric Hueber, La vie et l’œuvre d’Antoine Caron (1521-1599), sous la direction de Guy-Michel LeprouxDéborah Kott, Taxation et société à Edfou, des Ptolémées aux Romains, d’après les ostraca démotiques, sous la direction de Michel Chauveau Stefano Marchiaro, Le grand habitat de Fossano (Province de Coni, Piémont) et la transition Bronze/Fer en Italie nord-ouest, sous la direction de Stéphane VergerSimone Sirocchi, Stratégies culturelles entre Paris et Modène au Grand Siècle. Les artistes français à la cour des Este, sous la direction de Sabine FrommelMikaïl Zenouda, Les monuments funéraires des Héduens et des Lingons, sous la direction de Michel Reddé

    Habilitations à diriger des recherches du 1er mai au 15 septembre 2016

    n Mention « Systèmes intégrés, environnement et biodiversité »

    Marc Metian, Métaux, biocénose marine et société : étude des relations via une approche multidisciplinaire

    n Mention « Religions et systèmes de pensée »Laurent Lavaud, Parcours des néoplatonismesIvan Guermeur, De la science sacerdotale en Égypte ancienne : géographie sacrée, religion, magie et méde-cine (VIIe siècle av. è.c. - IIe siècle è.c.)

    Vassa Kontouma, La confession orthodoxe de Jacques de Nea Skètè d’après le manuscrit autographe IFEB 22 (1834).

    n Mention « Histoire, textes et documents »Antony Hostein, Cités et Empire. Histoire, numismatique et archéologie des cités du monde romain Emma Aubin-Boltanski, Anthropologie des apparitions et des expériences mystiques au Liban

    Ah ! Doc

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    n Sans frontières

    Iran (octobre 2015) : Téhéran, site de Bisotun, région du GuilanCette mission a réuni Hubert Bost, Laurence Frabolot, Directrice de la Recherche et des Relations internatio-nales, Samra Azarnouche, maître de conférences (Re-ligions de l’Iran ancien  : études zoroastriennes, section des Sciences religieuses) et Wouter Henkelman, maître de conférences (Mondes élamites et achéménides, section des Sciences historiques et philologiques). Ces rencontres avaient un triple objectif : prolonger les coopérations existantes (ce fut le cas avec l’IRACI-Institut de Recherches Appliquées pour la Culture Iranienne)  ; développer de nouveaux partenariats  ; confirmer l’im-plication des grands domaines de recherche de l’EPHE, dans une approche à la fois hautement spécialisée (ar-chéologie, histoire, linguistique, sciences religieuses, Islam, iranologie) et pluridisciplinaire à chaque fois que possible (par exemple autour du thème central du Golfe Persique, point de rencontre des SVT et des SHS) et ob-tenir la révision de l’actuel classement de l’EPHE dans le « ranking » national établi à usage interne par le ministère concerné.

    Les partenariats internationaux de l’EPHE en 2016

    À côté des nombreuses missions scientifiques réalisées par ses enseignants-chercheurs, l’EPHE a effectué en 2016 quelques visites institutionnelles vers des destinations choisies en concertation avec les spé-cialistes concernés : missions à caractère officiel (Iran, Moscou, Tunis), missions ponctuelles (Beyrouth, Basilicate), participation aux missions PSL (Chine et États-Unis : Côte Est et Californie).

    Les entretiens se sont répartis entre : n les universités (Université de Téhéran  ; Université

    Allameh Tabataba’i ; Institut des Humanités) ; n les instituts de recherche (Académie des Sciences ;

    Centre de la Grande Encyclopédie de l’Islam, IRACI-Institut de Recherches Appliquées pour la Culture Iranienne  ; IFRI-Institut Français de Recherche en Iran) ;

    n les services ministériels et gouvernementaux (ministère de la Recherche, des Sciences et de la Technologie  ; Iran National Science Foundation-INSF, rattachée à la vice-présidence de la République Islamique d’Iran ; Institut de recherche du Patrimoine culturel et du Tourisme) ;

    n les responsables de sites archéologiques et patrimoniaux (Musée national d’Iran  ; Musée du Patrimoine Rural du Guilan  à Racht ; site archéologique achéménide de Bisotun) ;

    n l’Ambassade de France.

    Des accords ont été signés, des projets montés (des stages de formation organisés par le Laboratoire Géomorpholo-gie et Environnement Littoral à Dinard), d’autres sont en cours (publication en Iran d’articles d’Émile Benveniste).

    Centre de la Grande Encyclopédie de l’Islam (Téhéran)

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    Sans frontières n

    La signature récente de deux accords avec cette universi-té jeune (créée en 1992) et particulièrement dynamique (sélectionnée en 2013 parmi les 15 meilleures du pays), ainsi que l’intérêt de l’EPHE pour le renforcement de sa coopération scientifique avec la Russie – notamment dans des domaines d’excellence comme l’histoire, la philoso-phie, la philologie, la linguistique, les sciences religieuses – ont conduit à cette visite à Moscou, à laquelle partici-paient, aux côtés d’Hubert Bost et de Laurence Frabolot, Danielle  Jacquart, doyenne de la Section des Sciences historiques et philologiques (SHP), Philippe Hoffmann, directeur d’études à la Section des Sciences religieuses et Gilles Authier, directeur d’études à la section SHP. Ces journées ont été consacrées à des rencontres institution-nelles à la HSE et à l’Ambassade de France, à des réunions avec les professeurs et les étudiants dans le cadre de sémi-naires pour finir par une série de conférences données par les membres de la délégation :

    n Hubert Bost, Les relations Églises-État, sous l’angle de l’histoire du protestantisme français, XVIe-XVIIIe siècle ;

    n Danielle Jacquart, L’animation du corps selon les médecins médiévaux ;

    n Philippe Hoffmann, Physique et métaphysique dans l’Antiquité tardive : la doctrine du ciel ;

    n Gilles Authier, Antipassive construction in Dargwa. Differential argument making, and subordination.

    Moscou (avril 2016) : Higher School of Economics-HSE, National Research University

    Tunis (mai 2016) : Universités de la Manouba et de Tunis

    directeur d’études (Histoire et Archéologie des mondes musulmans) qui y ont tous deux joué un rôle essentiel, cette mission a permis :

    n de renforcer les liens avec deux universités de la capitale  : la «  jeune  » Manouba (ouverte en 2000) et l’ancienne Université de Tunis (prioritairement sa Faculté des Sciences humaines, couramment appelée « Tunis 9 avril ») ;

    n de s’assurer d’appuis institutionnels  : grâce à une rencontre avec le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, le Pr Chiheb Bouden, et via les relations établies avec l‘Ambassade de France ;

    n de confirmer le soutien de l’École dans deux disciplines particulièrement importantes dans la situation présente  : les sciences religieuses (Valentine Zuber suit le master en Études comparées des Civilisations et Religions que son collègue Abderrazak Sayadi construit pour un public francophone et arabophone) et l’archéologie-préservation du patrimoine culturel

    Résidence de l’ambassade de France à Moscou

    La Tunisie est de longue date un partenaire privilégié pour l’EPHE. Ses enseignants-chercheurs ont rencontré leurs collègues tunisiens lorsque ces derniers menaient leurs études à Paris et les liens individuels, professionnels et amicaux sont demeurés forts. L’École suit de près les évolutions locales du monde universitaire en s’efforçant de répondre aux demandes et préoccupations exprimées (aides aux niveaux du Master et du Doctorat, conférences, accueil d’étudiants…). Une mission avait eu lieu en fé-vrier 2012 au moment de la crise traversée à la Manouba du fait de l’irruption d’éléments salafistes. Les difficultés actuelles en Tunisie ont poussé l’EPHE à organiser une délégation officielle.

    Attentive à l’actualité de la Tunisie, l’EPHE tient à réaffir-mer régulièrement son appui, grâce aux collaborations nombreuses qu’y entretiennent ses enseignants-cher-cheurs et à l’occasion de visites institutionnelles. Constituée, aux côtés d’Hubert Bost et de Laurence Fra-bolot, de Valentine Zuber, directeur d’études (Religions et Relations internationales) et de Jean-Michel Mouton,

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    MISSIONS PONCTUELLES DE LA DIRECTION DES RELATIONS INTERNATIONALES

    Appui au montage de programmes et cursus internationaux : - Beyrouth (Université Libanaise, Liban) en novembre 2015 : lancement d’un Programme de mobilité internationale de crédits Erasmus+ (2015-1-FR01-KA107-014260) en archéologie, au niveau Master et Doctorat. Laurence Frabolot était aux côtés de François Queyrel et Jean-Michel Mouton, coordinateurs scientifiques du projet ;

    - Matera (Université de la Basilicate, Italie) en janvier 2016 : mise en place d’un Master de double diplôme en archéologie et histoire de l’art. Laurence Frabolot était présente avec Stéphane Verger, François Queyrel et Jean-Michel Mouton.

    Missions internationales PSL Research University : - New York (Columbia et NYU, USA) en avril 2016 : l’EPHE était représentée par François Queyrel. Un accord de coopération PSL-Columbia est en voie de signature ;

    - Shanghai, Pékin (Chine) en mars et juin 2016 : Laurence Frabolot a participé aux deux missions. Deux accords ont été signés le 1er juillet à PSL : PSL-PKU Université de Pékin (Beida), PSL-Shanghai JiaoTong ;

    - Côte Ouest des États-Unis en septembre 2016 : visite de Berkeley, Stanford et UCLA avec Hubert Bost.

    (que Jean-Michel Mouton suit également avec ses collègues). Toutes deux sont en effet indissociables dans ce cursus de la Manouba qui aborde le paganisme antique à Carthage, le christianisme et ses premiers martyrs en Afrique du nord, l’Islam et ses monuments, en attendant de pouvoir développer une approche du judaïsme.

    L’EPHE s’est engagée à fournir l’aide la mieux adaptée dès la rentrée 2016-2017, par des cours donnés par ses enseignants-chercheurs, l’accueil d’étudiants en Master et en Doctorat (avec des cotutelles de thèse), l’accueil de collègues tunisiens et par une aide sur place pour le montage de projets européens, dont le financement est indispensable. n

    Sur le site de Dougga, de gauche à droite : Abderazzak Sayadi, professeur en Études comparées des faits religieux à la Manouba, Valentine Zuber, Hubert Bost, Abdelhamid Fenina, professeur d’archéologie à l’université de Tunis 9 avril, Laurence Frabolot, Daniel Bonnardel, Attaché près l’Ambassade de France, Mustapha Khanoussi, archéologue spécialiste du site, Jean-Michel Mouton.

    n Sans frontières

    Contact : Laurence Frabolot, Vice-présidente aux Relations [email protected]

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    Que fait Insight Signals ? Insight Signals offre des solutions de simulation socio-technique pour l’aide à la décision complexe, à destina-tion des sociétés, basées sur la collecte et le traitement de données « Big Data ». Par simulation sociotechnique on entend des systèmes dont l’objet est l’étude des réactions de la société, du mar-ché ou d’un ensemble d’individus à des interventions  : par exemple, les comportements d’une population face à une épidémie dans un pays, les réactions des consom-mateurs à un événement inattendu, ou les transformations du travail résultant du développement d’une économie digitale. À partir de méthodes scientifiques issues des systèmes complexes, la société a développé une offre commerciale d’aide à la décision à destination des grandes organisa-tions. Le concept clé est celui de « reproduction infor-matique de l’environnement de l’entreprise au niveau de l’individu », qui permet aux sociétés de tester et d’évaluer des interventions, avant leur mise en œuvre éventuelle, et qui s’appuie également sur l’apport de méthodes mathé-matiques avancées pour l’aide à la décision. Créée en 2015, la société fait aujourd’hui travailler sept personnes, dont quatre employés et trois rattachés à l’EPHE. Pourriez-vous vous présenter ? Je suis le co-fondateur et le Président de la société Insight Signals, par ailleurs Doctorant EPHE, mention « Systèmes intégrés, environnement et biodiversité – SIEB  ». Oui, c’est possible ! Précédemment, j’ai fondé et développé la société Tactem, éditeur de solutions logicielles pour la gestion des télé-communications. Tactem a été revendu en mai 2012 au Groupe Econocom. Je suis depuis toujours passionné par l’entrepreneuriat, et j’apporte aujourd’hui mon expérience de la gestion de projets innovants, du cycle complet de développement d’une nouvelle entreprise, de sa conception originale, à la structuration d’une offre produit, au développement commercial, au financement et à l’expansion internationale. Ma formation initiale, il

    y a déjà un certain temps… s’est déroulée à Sciences-Po Paris puis à l’INSEAD. Par ailleurs, j’ai vécu six ans en Asie, au Japon notamment. Vous avez conclu un partenariat avec l’EPHE, quel est son objet ? Une convention de partenariat a été signée fin 2015 entre l’EPHE et Insight Signals. L’accord vise la valorisation des résultats de recherches menées en commun par la société et l’École, dans le domaine des sciences complexes, de la simulation, de l’analyse et du traitement de données. Ces domaines sont aujourd’hui à la base de nombreuses innovations technologiques, dans le domaine de l’aide à la décision ou de l’intelligence artificielle par exemple.L’EPHE a la particularité rare d’allier une immense ri-chesse dans le domaine des sciences humaines à des compétences pointues dans les domaines numériques, informatiques et cognition. Le défi pour Insight Signals est de transformer ces compétences scientifiques en une offre produit qui réponde à des besoins identifiés pour une clientèle de grands groupes internationaux. Il s’agit au final d’une démarche novatrice qui vise à rap-procher le monde scientifique de celui de l’innovation entrepreneuriale, un défi intéressant car il s’agit de faire travailler ensemble une institution qui existe depuis près de 150 ans, avec une structure créée il y a 18 mois !Le professeur Marc Bui est le représentant de l’EPHE pour ce partenariat. Où en êtes-vous aujourd’hui ? La création d’Insight Signals est concomitante de la signa-ture du partenariat. Les premiers mois ont été consacrés à l’exploration du marché et à la définition d’une offre produit qui réponde aux besoins des utilisateurs poten-tiels. Notre solution «  in SIlico » est aujourd’hui forma-lisée, ce qui permet de mettre en place une démarche commerciale organisée vers des clients, en France dans un premier temps, puis à l’étranger. Et nous espérons bien annoncer nos premiers succès d’ici la fin de l’année ! nContacts  : Manuel Ceva, Marc Bui (Laboratoire Cogni-tion Humaine et Artificielle - CHArt/EPHE), Julio Laborde (Doctorant EPHE). [email protected]

    Valeur ajoutée n

    « Rapprocher le monde scientifique de celui de l’innovation entrepreneuriale »

    Rencontre avec Manuel Ceva, Président de la société Insight Signals, start-up innovante qui travaille en partenariat avec l’EPHE pour proposer des outils d’aide à la décision complexe. Ce partenariat repose sur une application concrète des travaux transversaux de l’EPHE, aussi bien en Sciences humaines que dans les nouvelles technologies.

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    Dix établissements et organismes d’enseignement supérieur et de recherche1 se sont associés pour porter ensemble, à Paris et Aubervilliers, le projet d’un campus dédié à quatre pôles de référence mondiale en sciences de l’histoire, en sciences des textes, en sciences des territoires et en sciences sociales.Ce Campus – dont l’EPHE est membre fondateur – d’envergure européenne et internationale, accueillera plus de cent unités de recherche ainsi qu’un grand nombre d’écoles doctorales. À partir de 2019, 18000 personnes environ rejoindront ses deux sites.« L’EPHE est l’un des établissements qui se trouve à l’origine du projet Campus Condorcet. Elle voit dans la Cité des humanités et sciences sociales qui se bâtit à Aubervilliers une occasion historique pour consolider et développer ses recherches dans les domaines des sciences historiques et philologiques et des sciences religieuses, mais aussi des sciences de la vie et de la terre, souvent situées à l’interface des sciences humaines et sociales. » Hubert Bost

    1 - Dix fondateurs pour un pôle international de recherche et de formation : CNRS – EHESS – ENC – EPHE – FMSH – INED – Paris 1 – Paris 3 – Paris 8 – Paris 13

    n Valeur ajoutée

    Les actualités du Campus Condorcet

    Le 17 novembre 2016, découvrez la Cité des humanités et des sciences socialesRassemblés pour la première fois à proximité immédiate du Campus Condorcet, sur le site d’Aubervilliers, l’en-semble des membres des dix établissements fondateurs est invité à célébrer la concrétisation de ce projet ambitieux dédié à l’enseignement et à la recherche en sciences humaines et sociales.Exposition, table ronde, cocktail, rencontres avec les architectes, les équipes et les futurs usagers…Découvrez la future Cité des humanités et des sciences sociales le 17 novembre 2016 à partir de 14h30.Inscriptions sur : www.campus-condorcet.fr/en-route-vers-le-campus

    Jean-Marc Bonnisseau, président de l’Établissement public Campus Condorcet

    Sur proposition acquise à l’unanimité des membres fondateurs, le Conseil d’administration de l’Établissement public Campus Condorcet a élu Jean-Marc Bonnisseau à la présidence de l’EPCS pour un mandat de cinq ans.Professeur de mathématiques appliquées à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne et détenteur d’une chaire associée à l’École d’économie de Paris, il a succédé le 1er juillet 2016 à Jean-Claude Waquet, directeur d’études à l’EPHE et président du Campus Condorcet depuis 2009.Le 11 juillet dernier, les représentants des membres fondateurs ont exprimé leur gratitude à Jean-Claude  Waquet pour tout le travail qu’il a accompli au service du projet de Campus

    Condorcet depuis 2008. Le Président Hubert Bost a rendu hommage à sa persévérance, à son sens diplomatique tant avec les partenaires et les autorités qu’avec les représentants des établissements fondateurs, à son énergie de chaque instant et à son dévouement, toutes qualités qui ont permis de lancer la réalisation concrète de cet ambitieux projet, au plan architectural comme au plan scientifique.

    © Campus Condorcet

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    Portrait n

    Vous allez bientôt commencer votre 4e année de doctorat à l’EPHE. Pouvez-vous résumer brièvement votre parcours ? J’ai repris mes études sur le tard, après une vingtaine d’années d’expérience professionnelle, dont dix en Afrique, principalement dans le marketing et l’événe-mentiel. Après avoir obtenu ma licence en histoire de l’art et archéologie à l’université de Poitiers, j’ai poursui-vi ma formation à l’EPHE sur le Proche-Orient ancien, en particulier sur Ugarit. Hedwige Rouillard-Bonraisin, directeur d’étude en Sciences religieuses, avait accepté d’encadrer mon mémoire. Je suis heureuse qu’elle ait aussi accepté de co-encadrer ma thèse avec Brigitte Lion de l’université de Lille 3 et Nicolas Wyatt, Profes-seur émérite de l’université d’Édimbourg. En parallèle, j’ai suivi les cours de langues anciennes à l’École des Langues et Civilisations de l’Orient Ancien (ELCOA) : ak-kadien, hittite, hébreu, arabe et ugaritique. J’ai d’ailleurs validé un diplôme supérieur d’ugaritique avec Robert Hawley. J’ai aussi bénéficié de plusieurs formations en humanités numériques (HN) à l’EPHE et à l’université d’été d’Oxford.

    Quel est votre sujet de thèse ?

    Ma recherche doctorale porte sur « Les entités animées dans le Cycle de Ba'lu du scribe 'Ilimilku d’Ugarit : rela-tions de pouvoir et agency ».

    Mon travail consiste à investiguer les relations de pou-voir entre les différents acteurs d’un récit narratif. En outre, cette investigation me permet de mesurer leur degré d’implication et leur libre arbitre afin d’identifier leur sexe socialement acquis. L’approche retenue est d’abord la comptabilisation d’indices, c’est-à-dire des occurrences verbales d’un champ sémantique, selon un contexte et une sphère domestique ou non : X fait une action sur Y dans un contexte et une sphère, action in-tentionnelle ou non. Les résultats ainsi obtenus seront soumis à des opérations statistiques qui serviront à une nouvelle interprétation des relations de pouvoir, en pre-nant en compte les indices communs aux expériences politico-historiques antérieures et au récit étudié.

    Cet inventaire des lexèmes verbaux et de données va-riables comme les contextes ou les sphères s’est révé-lé novateur et n’a pu se faire sans l’apport de langages

    Vanessa Juloux, au cœur des Humanités numériques

    Doctorante en mention « Religion et systèmes de pensée », Vanessa JULOUX participe à la dynamique de l’innovation au sein de l’EPHE. Très impliquée, elle contribue à l’utilisation et à la formation aux humanités numériques, aussi bien à travers sa thèse que dans la vie de l’École.

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    E-PHILOLOGIE

    n Portrait

    propres aux humanités numériques : encodage XML-TEI, transformation XLST pour le traitement des données, sta-tistiques R pour la méthode quantitative.

    Les humanités numériques, qu’est-ce que c’est ?

    Cette question a été posée sur le site whatisdigitalhu-manities.com : il est intéressant de constater qu’il existe des centaines de réponses ! Aussi, la mienne viendra-t-elle compléter les autres : étudier ou réétudier les divers matériaux soumis à l’exa