republique algerienne democratique et populaire...
TRANSCRIPT
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA Département de Médecine
Faculté de Médecine
THESE DE DOCTORAT D’ETAT EN SCIENCES MEDICALES
LES TROUBLES ANXIEUX CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT ASTHMATIQUES
Soutenue par BENBOUDJEMA HAKIM Spécialité : Psychiatrie
Hôpital Central de L’Armée Mohamed Seghir NEKKACHE
DIRECTEUR De THESE : Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid JURY : PRESIDENT : Monsieur le Professeur Farid Kacha MEMBRES : Monsieur le Professeur Moussa Achir Madame le Professeur Nassima Metahri
Monsieur le Professeur Farès Asselah
Année universitaire : 2017/2018
REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE
MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
UNIVERSITE D’ALGER BENYOUCEF BENKHEDDA Département de Médecine
Faculté de Médecine
THESE DE DOCTORAT D’ETAT EN SCIENCES MEDICALES
LES TROUBLES ANXIEUX CHEZ L’ENFANT ET L’ADOLESCENT ASTHMATIQUES
A propos de 92 enfants, âgés entre 7 et 15 ans, suivis au sein des consultations pédiatriques de
l’hôpital Central de l’armée et de l’hôpital Nafissa Hammoud (ex. Parnet)
Soutenue par BENBOUDJEMA HAKIM Spécialité : Psychiatrie
Hôpital Central de L’Armée Mohamed Seghir NEKKACHE
DIRECTEUR De THESE : Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid JURY : PRESIDENT : Monsieur le Professeur Farid Kacha MEMBRES : Monsieur le Professeur Moussa Achir Madame le Professeur Nassima Metahri
Monsieur le Professeur Farès Asselah
Année universitaire : 2017/2018
SOMMAIRE
I. INTRODUCTION……………………………………1
II. ASPECTS THEORIQUES…………………………...6
A. HISTOIRE DE L’ASTHME………………………………6
1. Premières observations………………………………………….6
2. Découverte du traitement……………………………………….6
B. CARACTERISTIQUES SOMATIQUES DE L’ASTHME DE
L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT…………………...7
1. Définition………………………………………………………....7
2. Epidémiologie………………………………………………….…7
a. L’asthme dans le monde…………………………………….7
b. L’asthme en Algérie………………………………………...8
c. Impact socio-économique de l’asthme……………………..10
d. Facteurs de risque environnementaux………………………11
e. Variations selon l’âge et le sexe…………………………….13
3. Diagnostic de l’asthme……………………………….………......14
4. Examens complémentaires…………………………..…………..16
5. Physiopathologie………………………………………………….16
6. Contrôle de l’asthme……………………………………………..16
a. Facteurs influençant le contrôle de l’asthme………………..17
b. Comment améliorer le contrôle de l’asthme………………...17
c. Evaluation du contrôle : les questionnaires…………………18
7. Complications de l’asthme de l’enfant et de l’adolescent……..18
8. Traitements et stratégies thérapeutiques……………………….18
a. Bronchodilatateurs…………………………………………..18
b. Anti-inflammatoires…………………………………………19
c. Traitements inhalés………………………………………….19
d. Stratégies thérapeutiques……………………………………19
e. Cas de l’asthme mal contrôlé……………………………….19
C. EDUCATION THERAPEUTIQUE DE L’ENFANT ET
ADOLESCENT ASHMATIQUE………………………....20
1. Définitions………………………………………………………..20
2. Education et développement psycho-affectif de l’enfant……..21
3. Particularités de l’éducation du jeune patient asthmatique…..22
4. Facteurs intervenant dans l’éducation thérapeutique………...23
5. Méthodes éducatives et outils de l’éducation …………………..23
6. Evaluation et suivi éducatif……………………………………….23
7. Education thérapeutique des enfants et des adolescents
asthmatiques……………………………………………………….24
8. Education thérapeutique au sein d’écoles de l’asthme………….24
9. Le jeu comme support éducatif …………………………………..25
10. Education de l’entourage du jeune asthmatique………………...25
D. OBSERVANCE THERAPEUTIQUE DU JEUNE PATIENT
ASTHMATIQUE…………………………………………….27
1. Observance en pratique clinique………………………………….27
2. Observance chez l’enfant…………………………………………..28
3. Observance à l’adolescence………………………………………..28
4. Rôle de la famille et des proches dans l’observance………...……29
5. Comment mesurer l’observance ?...................................................30
6. Conséquences de la mauvaise observance…………………………30
7. Causes de la mauvaise observance thérapeutique…..……………30
8. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez l’enfant….31
9. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez
l’adolescent…………………………………………………………..31
E. CARACTERISTIQUES PSYCHOLOGIQUES DE
L’ASTHME……………………………………………….….32
1. Vécu psychologique del’enfant et de l’adolescentasthmatiques, des
parents et de la fratrie……………………………………………………….…32
a. Réactions de l’enfant et de l’adolescent malades…..………....32
b. Réactions parentales………………………………..………….34
c. Réactions de la fratrie…………………………….……………35
d. Qualité de vie du proche soignant……………………………..36
2. Troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent……………………37
a. Anxiété « développementale »…………………………………37
b. Troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent………………..38
c. Ethiopathogénie des troubles anxieux…………………………47
d. Intérêt des échelles…………………………………………….52
e. Anxiété et l’asthme……………………………………………52
f. Anxiété et autres pathologies somatiques chroniques…………63
3. Scolarité des enfants et adolescents asthmatiques…………………64
4. Enfant asthmatique et le sport………………………………………65
5. Qualité de vie du jeune patient asthmatique……………………….66
6. Passage de la pédiatrie à la pneumologie…………………….……..69
7. Prise en charge psychologique de l’enfant et de l’adolescent
asthmatique………………………………………………………………………70
a. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent
asthmatique non anxieux……………………………………....72
b. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent
asthmatique anxieux……………………………………………73
c. Particularités de la prise en charge à l’adolescence……………80
d. Groupes de paroles pour les soignants…………………….…...82
F. CARACTERISTIQUES SOCIALES DE L’ASTHME DE
L’ENFANT……………………………………………………83
1. Scolarité de l’enfant et de l’adolescent asthmatique………………83
2. Enfant asthmatique et le sport………………………………………85
III. PROTOCOLE D’ETUDE………………………………………89
A. PROBLEMATIQUE……………………………………..89
B. HYPOTHESE DE TRAVAIL……………………………90
C. OBJECTIFS DE L’ETUDE…………………………...90
D. INTERET……………………………………………….93
E. METHODE…………………………………………..…93
1. Terrain d’étude…………………………………………………...93
2. Type d’étude………………………………………………………94
3. Echantillonnage……………………………………………...……94
a. Critères d’inclusion……………………………………..……95
b. Critères d’exclusion………………………………….……....96
4. Questionnaires………………………………………….…………96
5. Organisation de l’étude…………………………………………..99
a. Moyens humains……………………………….…………….99
b. Moyens matériels………………………………………….…99
6. Déroulement de l’étude………………………………………..…100
IV. RESULTATS DESCRIPTIFS……………………….103
A. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES…103 1. Répartition selon l’âge……………………………………………103
2. Répartition selon le sexe…………………………………………..106
3. Répartition selon le niveau d’instruction du jeune patient
asthmatique……………………………………………………..…107
4. Répartition selon le statut du proche soignant………………..…108
5. Répartition selon le niveau d’instruction du proche soignant.…109
6. Synthèse des résultats sociodémographiques………………….…110
B. CARACTERISTIQUES CLINIQUES……………………..111 1. Type d’asthme……………………………………………………...111
2. Existence de troubles anxieux sur l’axe I………………………...117
3. Synthèse des caractéristiques cliniques…………………………..121
C. CARACTERISTIQUES FAMILIALES, SCOLAIRES ET
SPORTIVES…………………………………………………122 1. Retentissement familiale de l’asthme…………………………….122
a. Retentissement maternel……………………………………...124
b. Retentissement sur la fratrie………………………………….127
c. Remaniement familial………………………………………...129
2. Retentissement scolaire……………………………………………132
3. Retentissement sportif……………………………………………..134
4. Synthèse des caractéristiques familiales, scolaires et sportives…137
V. ETUDE ANALYTIQUE DES CORRELATIONS
STATISTIQUES…………………………………...……138
A. CORRELATIONS STATISTIQUES………………………138 1. Corrélation entre l’âge des patients, leur sexe
et le type d’asthme…………………………………………………138
2. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux,
les répercussions et le sexe………………………………………...143
3. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et l’âge………151
4. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux,
le type d’asthme et son ancienneté……………………………….160
5. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le
retentissement familial ……………………………………………174
6. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le
retentissement scolaire…………………………………………….176
7. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le
retentissement sportif……………………………………………...178
B. SYNTHESE DES CORRELATIONS STATISTIQUES…..180
VI. PRISE EN CHARGE…………………………………………..182
VII. DISCUSSION………………………………………….183
VIII. LIMITES DE L’ETUDE……………………….….….209
IX. RECOMMANDATIONS…………………………….211
X. PERSPECTIVES……………………………………..212
XI. CONCLUSION………………………………………..213
XII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES……………215
XIII. ANNEXE………………………………………………239
REMERCIEMENTS
A Monsieur le Professeur Farid Kacha, Président de Jury,
Je tiens à vous exprimer mes vifs remerciements et ma reconnaissance pour
m’avoir honoré d’accepter de prendre la présidence de cet honorable Jury ainsi que
pour tous les efforts déployés.
Votre bienveillance, votre constante disponibilité, alliées à votre humilité forcent, tout
un chacun, au respect indéfectible.
A Monsieur le Professeur Moussa Achir,
Auquel s’adressent, également, mes chaleureux remerciements pour votre
accueil bienveillant, votre aimable attention ainsi que votre sympathique disposition
à participer à un travail alliant le corps et l’esprit de l’enfant. Votre lecture critique ne
pouvait être que bénéfique.
A Monsieur le Professeur Farès Asselah,
Je vous suis reconnaissant de votre disponibilité, votre gentillesse et de la
confiance dont vous m’honorez.
Puissiez-vous trouver ici l’expression de ma gratitude.
A Madame le Professeur Nassima Metahri,
Je vous prie de trouver, dans ces remerciements, l’expression de ma profonde
reconnaissance et ma sincère sympathie, pour vos orientations et vos conseils qui
m’ont beaucoup aidé dans ma carrière professionnelle. Je suis très heureux de vous
compter parmi les membres du jury.
A Monsieur le Professeur Abderrahmane Belaid, Directeur de thèse,
J’espère avoir été à la mesure de vos espérances. Mon respect et ma
considération vous sont assurés.
Je vous adresse mes sincères remerciements pour votre soutien tout au long de
mon travail de thèse ainsi que pour vos encouragements incessants.
Mes émotions les plus fortes vont à ma famille, particulièrement à ma défunte et
regrettée mère(Louisa), à mon père(Arezki), à ma chère épouse(Hanane), à mes frères
et sœurs sans oublier mes deux filles (Alissa lyna et Nadine Louisa) que j’adore.
A mes amis les plus chers (Amel, Nadia, Malek et Abderrezak), pour leur
soutien infaillible et leur compréhension.
A toutes les personnes qui m’ont aidé, de près ou de loin, à réaliser ce travail
ainsi qu’à toutes les personnes avec qui j’ai eu l’occasion de collaborer.
A tous mes Maîtres en psychiatrie et tous ceux, nombreux, qui m’auront
enseigné, qui m’auront initié et accompagné tout au long de mes différents cursus.
Aux personnels du service pédopsychiatrique de Frantz-Fanon, pour leur
gentillesse, leur disponibilité et surtout leur esprit de famille.
Aux personnels du service de psychiatrie de l’Hôpital Central de l’Armée
Mohamed Seghir Nekkache qui ont permis le bon déroulement de cette étude, grâce à
leur coopération et leur bonne volonté.
Mes vifs remerciements vont aussi aux équipes pédiatriques qui m’ont
beaucoup aidé au recrutement des patients et qui m’ont permis d’intégrer leurs
équipes.
Aux patients et à leurs parents, qui ont généreusement accepté de participer à
cette étude en nous faisons part de leur vécu.
J’ai retrouvé au sein de l’HCA et de l’ENSM une atmosphère chaleureuse.
Pour cela, je voudrai remercier :
‐ Mr le DCSSM, le Général-Major BENDJELLOUL,
‐ Mr le DG de l’HCA, le Général-Major SOUID,
‐ Mr le Médecin-Chef de l’HCA, le Général-Major BERCHICHE
‐ Mr le Commandant de l’ENSM, le Général-Major BOUSSELOUB.
Mes pensées vont également à tous ceux qui nous ont quittés pour une Paix Eternelle.
INTRODUCTION
1
CHAPITRE 1
PARTIE THEORIQUE
2
I. INTRODUCTION
Qui peut être insensible au regard effrayé et implorant d’un enfant en pleine
détresse respiratoire ?
L’idée d’entreprendre un travail sur l’asthme de l’enfant a germé suite à
l’accompagnement d’un enfant en pleine crise dans un service d’urgences
pédiatriques.
Si l’a prise en charge immédiate et efficace n’a souffert d’aucune défaillance
sur le plan technique, ce qui a permis de soulager l’enfant, il était aisé de constater à
côté de cette mobilisation, une inattention flagrante envers le jeune patient. Il n’y a eu
aucune parole pour accompagner le geste, expliquer le trouble, apprécier ses émotions
pour le rassurer. Il en a été de même pour la famille envers laquelle l’équipe soignante
préoccupée par l’éviction rapide des symptômes a manqué d’empathie et a manqué de
disponibilité pour répondre à leurs questions. La famille est repartie soulagée mais
inquiète pour l’avenir de leur enfant.
Le caractère spectaculaire d’une crise d’asthme et ses conséquences parfois
dramatiques soulignent l’importance de la respiration quiest une fonction naturelle
dont le but est de maintenir l’être humain en vie et en bonne santé.
En effet, la respiration est l'art subtil d’une pleine présence dans la vie. Elle est
pour tous le souffle de vie. Du premier au dernier souffle, la respiration insuffle la
présence de chacun au monde. Le premier jour de vie commence par une inspiration et
le dernier jour de vie se terminera par une expiration. La respiration est aussi, un pont
entre le corps et l’esprit. Elle est d’abord physique mais elle est aussi directement
reliée aux émotions et à la pensée.
Symboliquement la respiration représente la Vie, chaque inspiration est une
naissance symbolique et chaque expiration est une mort symbolique. Une bonne
inspiration commence toujours par une bonne expiration, ce qui contribue à faire le
plus de place possible pour accueillir la vie dans chaque cellule de son corps.
3
La respiration est rythmique, elle se déroule en deux phases, l’inspiration et
l’expiration. Le souffle est un bon exemple de polarité, les deux pôles inspir-expir,
produisent un rythme par leur échange continuel et régulier. Chacun des deux pôles
entraîne l’autre de manière obligatoire. On peut donc dire que l’un des pôles ne peut
vivre sans l’autre, si l’on supprime l’un des deux, l’autre disparaît à son tour. Chaque
pôle contrebalance l’autre et les deux pris ensemble forment une seule et même chose,
une totalité. La respiration est rythmique et le rythme est à la base de toute vie. Les
deux pôles de la respiration pourraient être définis comme représentant l’un la tension
et l’expiration la détente. Leur interdépendance est évidente.
Au niveau du corps physique tout entier, ce phénomène important et central
qu’est la respiration se traduit par un échange : par l’inspiration, l’oxygène contenu
dans l’atmosphère est amené aux globules rouges, par l’expiration l’acide carbonique
est expulsé. La respiration englobe donc la polarité ” prendre et donner ”, soit saisir et
lâcher. Pour Goethe « la respiration est une double grâce, elle permet d’attirer l’air
puis de le relâcher, l’un contraint et l’autre rafraîchit. La vie est merveilleusement
équilibrée »61.
Mais la respiration ne se résume pas à un simple besoin d'oxygène.
Même l'état psychique est lié intimement à la manière de respirer. Quand on rit,
on expire, qund on pleure, on inspire... Le stress ou l'anxiété, bien qu'ils augmentent le
rythme respiratoire, maintiennent dans une respiration superficielle qui empêche de
s'oxygéner pleinement.
Elle a aussi une action sur le système nerveux. Les émotions influent sur la
respiration et vice versa. Le fait de souffler permet d'agir sur ses émotions et de se
décontracter. On sait d'un point de vue scientifique que la respiration rééquilibre
l'activité des deux branches du système nerveux autonome : sympathique (stress) et
parasympathique (détente).
4
La maladie, quelle que soit sa durée et sa gravité, marque la vie psychologique
et sociale de l’individu. Son retentissement chez l’enfant est double, à la fois direct
(réactions de l’enfant) et indirect (par l’intermédiaire de la famille dont l’enfant
dépend socialement et affectivement).
L’avènement des théories psychosomatiques a suscité l’intérêt des somaticiens
confrontés dans leur pratique quotidienne à la souffrance psychique de leurs patients,
au moment où les progrès de la médecine se font vers plus de technicité. C’est dans ce
cadre que s’inscrit ce travail pour tenter de situer et de comprendre les difficultés
respiratoires du jeune asthmatique englobant leur cortège de souffrance physique et
les manifestations psychiques.
Plusieurs auteurs ont rapporté la fréquence des perturbations psychologiques
chez l’enfant et l’adolescent asthmatiques et dans certains cas leur l’association avec
un mauvais contrôle de la maladie.
L’annonce de la maladie chronique, particulièrement brutale, constitue un
véritable traumatisme pour le patient lui-même et pour sa famille à l’origine d’un
bouleversement dans leurséchanges. Ces difficultés psychologiques et les
répercussions familiales sont souvent masquées par les enjeux thérapeutiques
somatiques placés au premier plan des préoccupations de chacun.
Les enjeux pour l’enfant sont la construction d’une bonne image de soi et pour
sa famille un nouvel équilibre et des échanges harmonieux. L’enjeu pour les soignants
est d’obtenir l’alliance thérapeutique de tous afin de permettre le bon déroulement de
la prise en charge.
La prise en charge somatique devient alors à elle seule insuffisante. D’où
l’intérêt d’un abord psychologique et dans certains cas d’un recours à la
pédopsychiatrie. L’intervention peut s’inscrire dans le cadre de la psychiatrie dite de
« liaison », à l’interface de la psychiatrie et de la médecine « somatique » qui favorise
une approche globale du patient car elle s’appuie sur un modèle bio-psycho-social
avec une vision holistique de l’être humain tenant compte de ses dimensions physique,
mentale, émotionnelle, familiale, sociale, culturelle, spirituelle.
5
Cette discipline s’est développée aux confins du corps et de la psyché, se
définissant comme « la partie de la psychiatrie qui s’occupe des troubles
psychiatriques se manifestant chez les patients des autres disciplines médicales ».
La problématique principale vise à souligner la dimension psychique dans des
structures de consultation où le corps est l’objet de toutes les attentions.
L’objet de cette étude est de souligner la réalité des troubles psychiques dans la
pathologie somatique chronique qu’est l’asthme, en recueillant des informations et en
proposant, à terme, un modèle de prise en charge tenant compte de ces données.
L’étude vise à rechercher l’éventuelle existence de troubles anxieux chez le
jeune patient asthmatique, à leurs types, aux éventuelles corrélations de ces troubles
avec des critères sociodémographiques comme l‘âge et le sexe, et d’autres critères
cliniques.
Elle vise également à repérer d’éventuels retentissements de l’asthme sur la vie
familiale, sur la scolarité et sur la pratique d’une activité physique puis aux éventuelles
répercussions des troubles anxieux relevés sur ces mêmes aspects de la vie d’un
enfant.
Face à la réalité de la maladie chronique, il est important d’établir et de
maintenir une prise en charge multidisciplinaire.
Concernant l’organisation de cette étude, elle se présente comme suit :
► Le premier chapitre concerne la revue de la littérature se rapportant, au
thème pour aborder les aspects théoriques liés au sujet.
► Le second chapitre comporte l’étude proprement dite. Elle est subdivisée en
parties, comprenant la méthodologie, la préparation et le déroulement de l’enquête. De
même que les résultats et les commentaires qui permettront de tirer les conclusions de
cette étude.
Le questionnaire de l’étude et tous les documents ayant servi à cette enquête
seront présentés dans un chapitre annexe où sera rapportée la bibliographie.
6
II. ASPECTS THEORIQUES
A. HISTOIRE DE L’ASTHME
1. Premières observations
La plus ancienne description d’une maladie ressemblant à l’asthme nous vient
de la Grèce Antique, dans l’Iliade de Homère, quand il décrit l’état respiratoire
d’Hector dont Achille a percé la poitrine de sa lance. Le mot asthme vient du mot grec
« Panos » qui signifie « respirer avec la bouche ouverte »175.
Au premier siècle après Jésus Christ, Arétée de Cappadoce, un médecin grec a
décrit pour la première fois une crise d’étouffement. Il signale même l'existence de
certaines dyspnées en rapport avec la profession, notamment chez les ouvriers de la
laine, les plâtriers, les travailleurs du bronze, les forgerons, les souffleurs de foyers
dans les bains publics.
Au IIe siècle après Jésus Christ, Galien, médecin-conseiller auprès de plusieurs
empereurs romains, décrit l'asthme comme une maladie des poumons.
En 1816, lorsque Laennec a inventé le stéthoscope, la recherche sur l'asthme a
fait un bond important en permettant d’entendre clairement le symptôme classique de
la respiration sifflante.
En 1864, le Dr H. Salter découvre que l’asthme est étroitement lié à certains
allergènes comme les poils d'animaux.
2. La découverte du traitement
La théophylline a été découverte à partir des feuilles de thé. Ses propriétés
chimiques ont été définies par le biologiste allemand Albrecht Kossel en 1888. En
1902, on la propose pour la première fois en tant que diurétique. Mais il a fallu
attendre encore vingt ans pour voir son utilisation étendue à l’asthme bronchique.
7
En 1904, on a réussi à extraire de la couche médullo-surrénale une substance
capable de calmer les spasmes des bronches et appelée adrénaline (du mot latin
« adrenalis » qui signifie surrénal).
En 1969, un nouveau médicament semblable à l’adrénaline apparaît. Il s’agit du
salbutamol connu sous le nom de ventoline, utilisée de nos jours.
B. CARACTERISTIQUES SOMATIQUES DE L’ASTHME DE
L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT
1. Définition
L’asthme est une maladie hétérogène, caractérisée par une inflammation
chronique des voies aériennes qui se traduit cliniquement par des symptômes
respiratoires tels que les sifflements, l’essoufflement, l’oppression thoracique et une
toux variable dans le temps et en intensité. Ces symptômes sont associés à une
limitation variable des débits expiratoires 88.
2. Epidémiologie
a. L’asthme dans le monde
Selon le « Global Initiative for Asthma » (GINA), environ 300 millions de
personnes seraient asthmatiques dans le monde, et selon l’Organisation Mondiale de la
Santé (OMS), 235 millions souffrent actuellement d’asthme161.
Toujours selon l’OMS, l’asthme est un problème de santé publique qui sévit
dans tous les pays, quel que soit leur niveau de développement.
En Australie, environ un enfant sur quatre souffre d'asthme. Aux Etats- Unis le
nombre d’asthmatiques est passé de 6,8 millions en 1980 à 14,6 millions en 1995.
En Europe occidentale, elle a également doublé en 10 ans. Il y a aussi un fort
taux d’asthmatiques en Amérique centrale et en Amérique du sud, puisque 20 à 30%
des enfants présentent une symptomatologie asthmatique162.
8
En France métropolitaine, selon les données de l’étude ESPS, le nombre
d’asthmatiques est passé de 3,5 millions en 1998, avec une prévalence de 5,8% à 4,15
millions en 2006 avec une prévalence de 6,7%11.
Chez l’enfant, les données provenant de l’enquête décennale santé 2003 et des
enquêtes du cycle triennal effectuées en 2003—2004 et en 2004—2005 montrent une
prévalence cumulée de l’asthme (asthme au cours de la vie) variant, selon l’enquête,
de 12,3 à 13,4 % avec une prévalence de l’asthme actuel (au cours des douze derniers
mois) de 9% 57.
En 2000, dans un communiqué de presse, l’OMS rappelle la forte augmentation
de la prévalence de l’asthme dans le monde. Elle précise que cette prévalence croît
dans tous les groupes d'âges, surtout chez les enfants, ce qui est pour eux, la maladie
chronique la plus fréquente.
Cette augmentation de la prévalence de l’asthme dans ces dernières décennies
est confirmée par plusieurs études notamment deux grandes enquêtes internationales
multicentriques menées dans les années 1990 : l’International Study on Asthma and
Allergies in Childhood (ISAAC) chez l’enfant et l’European Community Respiratory
Health Survey (ECRHS) chez l’adulte12, 35.
L'asthme a également des répercussions sur le plan économique, selon l’OMS.
Les hospitalisations sont les plus grandes pourvoyeuses de ce coût161.
Le nombre actuel de décès dans le monde, lié à l’asthme, s’élève à 250 000
personnes par an avec une prédominance dans les pays à faible ou moyen revenu89.
b. L’asthme en Algérie
Au cours des 20 à 30 dernières années, la fréquence des maladies allergiques a
augmenté de manière considérable.
En Algérie, la prévalence de l’asthme chez l’enfant est estimée à 8,7%.
L’étude internationale multicentrique l’International Study of Asthma and
Allergies in Childhood (ISAAC, annexe 1), initiée au cours des années 1990 a
contribué à l’évaluation de la prévalence de l’asthme de l’enfant et la détermination
des facteurs mis en cause dans l’augmentation des prévalences dans différentes régions
du monde219.
9
Cette étude s’est déroulée en plusieurs phases, dans 2 groupes d’âge différents
6- 7ans (38 pays) et 13-14 ans, (56 pays) avec questionnaire écrit ou vidéo
questionnaire :
La phase I a montré d’importantes variations géographiques dans la prévalence
et la sévérité de l’asthme et a permis de distinguer 3 groupes de pays selon le taux de
prévalence : faible (< 5%), moyen (5-10%) et fort (>10%). L’Algérie se situe dans le
groupe de moyenne prévalence.
Au cours de la phase III, on note une stabilisation de la prévalence de l’asthme
chez l’adolescent des pays industrialisés durant la dernière décennie, en revanche
l’augmentation se poursuit dans les pays en voie de développement.
Les causes de cette augmentation sont mal connues, mais elles combinent
probablement une augmentation des expositions aux allergènes et aux polluants et une
perte de facteurs protecteurs immunologiques.
L’Algérie a participé à l’étude ISAAC phase I- phase III. Les chiffres de
prévalence montrent une hausse de 5,9% à 8,7% entre les deux phases.
Auteurs Année Lieu Prévalence
Boukari 1986 Alger 1.3 -3.5
Skander 1986 Alger 3.5
Belhocine 1986 Cheraga 1.16
Benzaouche 1991 Alger 2.94
Moumeni 1992 Setif 1.91
Annaba 3.12
Tableau n° 1 - Prévalence de l’asthme chez l’enfant en Algérie
Aissat L. a réalisé une étude transversale sur une année, effectuée en 2008, dans
des établissements d’enseignement primaire de la wilaya d’Alger en utilisant le
questionnaire type ISAAC sur une population de 3341 enfants âgés entre 6 et 7 ans,
dont 1685 garçons et 1656 filles avec un sexe ratio de 1.
10
Cet auteur a constaté que les sifflements, l’asthme et la rhino-conjontivite sont
plus fréquents chez les garçons. La prévalence annuelle de l’asthme est de 9,2 %. Les
formes sévères d’asthme représentent 2,7 % avec une prédominance masculine sans
qu’il y ait toutefois de corrélation significative entre la sévérité de l’asthme et le sexe
du patient3.
c. Impact socio-économique de l’asthme
Une affection chronique comme l’asthme entraîne une charge pour les individus
et la société qui peut être mesurée en termes de handicap (réduction de la qualité de
vie), d’incapacité, de mort prématurée ainsi qu’une augmentation des coûts pour la
santé201.
L’asthme est l’une des maladies les plus coûteuses dans les pays
développés232.Les coûts sont proportionnels à la sévérité de la maladie94.
La plupart des travaux montrent clairement que la qualité de vie des enfants
asthmatiques symptomatiques est altérée, qu’il s’agisse de l’activité scolaire, de la
pratique du sport et des loisirs, des relations familiales128.
La mesure la plus précise de l’impact social de l’asthme chez l’enfant est
vraisemblablement l’absentéisme scolaire dont l’asthme est une des principales causes,
entraînant jusqu’à 25 % de l’absentéisme scolaire dans certains pays. Mais
l’absentéisme ne résume pas les problèmes scolaires car les enfants asthmatiques ont
aussi des difficultés à s’adapter au milieu scolaire, à suivre l’enseignement et à
communiquer.
Correctement suivi et traité, l’enfant asthmatique non seulement peut, mais doit,
faire du sport comme les autres.
L’importance du handicap est directement proportionnelle à la sévérité28.
11
d. Facteurs de risque environnementaux de l’asthme
Les études épidémiologiques montrent que la susceptibilité individuelle à
l’asthme dépend aussi de facteurs environnementaux, notamment ceux liés au mode de
vie tels que les allergènes, les infections, les polluants (facteurs acquis).
Les données épidémiologiques ne permettent pas de parler d’étiologies de
l’asthme; ainsi, les causes de l’asthme ne sont pas connues. Cependant, le risque
attribuable de l’atopie dans l’asthme a pu être calculé à 50 %167, l’atopie semble
intervenir principalement pour les sensibilisations avant l’âge de trois ans mais pas
pour celles après l’âge de huit à dix ans153.
Par ailleurs, l’exposition précoce à des allergènes n’est pas responsable du
développement de l’asthme, d’où cette notion d’interactions gènes–environnement
dans l’asthme124.
Allergènes
Les pneumallergènes sont très souvent impliqués dans les exacerbations
d’asthme. Il peut s’agir d’allergènes per-annuels (acariens de la poussière de maison,
moisissures ou phanères d’animaux) ou d’allergènes saisonniers (pollens et
moisissures).
Les conditions de vie moderne (isolation des maisons, chauffage, ventilation
moindre, présence de moquette au sol, de tapisseries...) ont certainement favorisé leur
développement177,184.
Infections
- Infections responsables d’asthmes
Les bronchiolites représentent une inflammation aiguë des bronches, résultant
essentiellement chez le nourrisson et le petit enfant d’une virose respiratoire par le
virus respiratoire syncytial (VRS)213.
12
L’étude de Sigurs et al., (1995), démontre que la bronchiolite virale liée au
VRS durant la première année de vie, constitue le principal facteur de risque de
l’apparition d’un asthme à l’âge de trois ans (avec un risque relatif à 9,9 soit 23 %
d’enfants asthmatiques)206. La coexistence avec un antécédent familial d’asthme
conduit à un risque relatif de 38,7.
- Infections responsables d’exacerbations de l’asthme
La responsabilité des épisodes infectieux viraux dans l’exacerbation d’un
asthme est reconnu, aussi bien chez l’enfant que chez l’adulte170. Il existe une
coïncidence saisonnière entre les pics d’exacerbations d’asthme et les épidémies
virales114.
- Infections prévenant asthmes et allergies
Inversement, d’autres infections pourraient détourner le système immunitaire et
prévenir le développement des maladies allergiques. C’est le cas des enfants mis en
nursery avant l’âge de six mois, avaient un risque d’asthme dans l’enfance plus faible
que les autres14,30.
Pollutions
- Pollution domestique
La pollution domestique inclut l’exposition aux allergènes domestiques, mais
aussi l’exposition à de nombreux polluants comme le tabac, les produits de chauffage
ou les produits impliqués dans les matériaux de construction des meubles. Elle
concerne principalement les enfants73, 142, 176.
- Pollution atmosphérique
Les pics de pollution sont connus pour déclencher des crises d’asthme et
augmenter les hospitalisations39.
13
Autres facteurs
Le reflux gastro-oesophagien paraît plus fréquent chez les asthmatiques que
dans une population normale et il semble capable d’aggraver certains asthmes mais sa
correction n’améliore pas l’asthme127.
- Facteurs hormonaux
La modification de l’asthme par des facteurs endocriniens ne fait aucun doute si
l’on en juge par l’apparition, la disparition ou l’aggravation de l’asthme à certains
seuils de la vie génitale (influence de la puberté)171.
- L’activité physique
Elle peut déclencher une crise d’asthme, le plus souvent à l’arrêt de l’effort. Il
ne faut pas interdire l’activité physique mais prévenir les symptômes en prenant un β2-
mimétique avant l’effort91.
-Facteurs psychologiques
Les troubles psychologiques sont relativement fréquents dans l’asthme de
l’enfant. Ils modulent souvent le cours de l’asthme.
L’anxiété et la dépression sont plus fréquentes chez les asthmatiques et le stress
émotionnel aigu peut déclencher une crise d’asthme47.
e. Les variations selon l’âge et le sexe
Dans une revue de littérature, publiée en 2011 par Tibosch et al.,les auteurs
rapportent deux pics de fréquence de l’asthme en fonction de l’âge, à savoir 11,6 %
pour les 6 – 7 ans et 13,7 % pour les 13 -14 ans220. Le sex-ratio garçon/fille varie de
1,5 à 3,3 avant la puberté ; il est légèrement inférieur à 1 à l’âge adulte.
La prédominance des garçons avant l’âge de 11 est retrouvée dans plusieurs
études100.
Ainsi, pendant et après la puberté, plus de femmes sont diagnostiquées
asthmatiques que d’hommes. Les hospitalisations sont plus fréquentes chez les garçons
âgés entre 2 et 12ans. Les filles asthmatiques sont plus fréquemment hospitalisées
entre 16 et 18 ans22.
14
La symptomatologie respiratoire différerait aussi en fonction du sexe. Les filles
souffrent plus fréquemment de réveils nocturnes et une limitation plus importante des
activités quotidiennes144.
Les garçons préadolescents ont une prévalence augmentée des sifflements et de
l’asthme par rapport aux filles. Cependant, à l’adolescence, ce rapport s’inverse avec
une prévalence des symptômes évocateurs d’asthme plus élevée et des crises plus
sévères chez la fille58.
L’implication du statut hormonal a été proposée comme explication22.
3. Le diagnostic de l’asthme
Le GINA 2014 propose d’utiliser des critères plus stricts et insiste sur
l’importance de confirmer le diagnostic d’asthme pour minimiser les patients mal
diagnostiqués (soit les faux positifs, soit les faux négatifs)90.
Le GINA 2014 incite à documenter le diagnostic avant l’initiation du traitement
(si possible) et donne des conseils pour le diagnostic si le patient reçoit déjà un
traitement.
Ce diagnostic est basé sur :
- la présence des symptômes respiratoires caractéristiques;
- la preuve, au moins une fois, d’une limitation variable du débit d’air
(VEMS/CVF < 0,75-0,80 pour les adultes ou < 0,90 pour les enfants) accompagnée
d’une variabilité de la fonction respiratoire.
- la réversibilité immédiate du VEMS après bêta-2 mimétiques à courte
durée d’action (adultes, VEMS > 200 ml et 12 % de la valeur initiale; enfants : VEMS
> 12% de la valeur initiale);
- une amélioration après un traitement d’essai pendant 4 semaines, en
dehors des épisodes infectieux (adultes, VEMS > 200 ml et 12 % de la valeur de base);
- une variation du débit expiratoire de pointe (DEP) mesurée pendant 2
semaines (variation moyenne du DEP > 10 % pour les adultes et > 13 % pour les
enfants);
15
- un test de provocation d’exercice positif (une chute > 10 % et 200 ml du
VEMS pour les adultes ou > 12 % du VEMS ou > 15 % du DEP pour les enfants);
Ainsi, hyperréactivité bronchique et inflammation des voies respiratoires sont,
selon le GINA 2014, habituellement présentes mais ne sont ni nécessaires, ni
suffisantes pour faire le diagnostic88.
Chez l’enfant âgé de plus de 6 ans, les symptômes qui suggèrent l’asthme sont
les suivants : toux, sifflement, difficulté respiratoire, essoufflement, sensation
d’oppression… Ces signes surviennent de façon variable dans le temps et en intensité,
s’aggravent souvent la nuit et au réveil, sont favorisés par l’effort, le rire, le contact
allergène, l’air froid et sont déclenchés ou aggravés par les infections des voies
aériennes supérieures virales89.
L’asthme est classé selon sa gravité en asthme intermittent et asthme persistant.
Puis ce dernier se répartie en asthme persistant léger, modéré et sévère90.
Asthme intermittent
- Symptômes des sibilants < 1fois par semaine ou asymptomatique,
- Symptômes nocturnes ≤ à 2 par mois.
- DEP/VEMS ≥ à 80%.
Asthme persistant léger
- Symptômes des sibilants ≥ à 1 fois par semaine
- plus ou moins activités gênées,
- Symptômes nocturnes � à 2 par mois,
- DEP/VEMS ≥ à 80%.
Asthme persistant modéré
- Symptômes des sibilants quotidiens
- Activités gênées
- Symptômes nocturnes � à1 fois par semaine
- DEP/VEMS entre 60 et à 80%.
16
Asthme persistant sévère
- Symptômes permanents
- Activités physiques limitées
- Symptômes nocturnes fréquents
- DEP/VEMS < à 60%.
4. examens complémentaires
L’exploration fonctionnelle respiratoire (EFR) est un examen primordial pour
confirmer ou éliminer un diagnostic d’asthme, en particulier, lorsque l’enfant présente
une symptomatologie atypique. L’EFR est également utile lors du suivi d’un enfant
asthmatique.
L’enfant qui va subir une EFR est souvent inquiet. Il faut donc, de prime abord,
le rassurer en lui expliquant avec des mots compréhensibles, ce qu’il doit faire.
5. Physiopathologie
Plusieurs processus interviennent dans la symptomatologie asthmatique ce qui
en fait une pathologie complexe. Les principales caractéristiques de l’asthme sont
l’obstruction, l’hyperréactivité et l’inflammation. A celles-ci sont associés un
remodelage bronchique qui peut être irréversible ainsi qu’un dysfonctionnement du
système nerveux autonome (SNA)163.
6. Contrôle de l’asthme
C’est en France et au Canada que la notion de contrôle de l’asthme a été pour la
première fois mise au centre des recommandations pour l’adaptation des
traitements10,17. Cette proposition a par la suite été reprise par les recommandations
internationales GINA 2006 (Global initiative for asthma)15,154.
17
a. Facteurs qui influencent le contrôle de l’asthme
. L’infection à rhinovirus
Une étude faite par Zea-Hernandez et al. sur une période de 2 ans chez les
enfants d’âge scolaire(5-18 ans) atteints d’asthme précise que l’infection àrhinovirus
fut associée à une exacerbation de l’asthme dans 53 % des cas versus 36,7 % chez les
témoins et a montré que l’infection à rhinovirus augmente le risque de détérioration
respiratoire chez l’enfant asthmatique180.
.L’obésité
L’étude d’Itazawa et al. rapporte que l’obésité était aussi fréquentechez les
garçons (18,9 %) que chez les filles (17,6 %).66,6 % d’entre eux présentaient des
symptômes respiratoires et la prévalence de l’obésitéétait la même chez les
asymptomatiques (17,8 %) que chez lessymptomatiques (19,8 %)10.
En pratique, le traitement de l’enfant asthmatique devrait être associé à une
prise en charge nutritionnelle et à une incitation à la pratique de l’exercice physique
visant à lutter contre le surpoids et l’obésité26.
.Le rôle des comorbidités
Les facteurs les plus importants de mauvais contrôle de l’asthme sont la
rhiniteallergique et le tabagisme25.
b. Comment améliorer le contrôle de l’asthme
Le contrôle constitue la pierre angulaire du suivi des asthmatiques.
Un suivi basé sur un seul critère risque de surestimer le niveau de contrôle,
entrainant une réduction thérapeutique trop précoce et à un risque de perte de contrôle
de la maladie84.
18
c. Évaluation du contrôle : les questionnaires
Nathan et al. ont mis au point le questionnaire ACT (asthma control test)
permettant l’évaluation du contrôle chez l’enfant validé et disponible en langue
anglaise155. Ce dernier, validé en Algérie, reste un outil pertinent pour évaluer certains
critères comme les limitations de l’activité, l’essoufflement, les réveils nocturnes, le
recours aux traitements d’urgence et enfin l’auto-évaluation du contrôle de l’asthme
durant les 4 dernières semaines70.
Ces questionnaires prennent en compte non seulement les valeurs spirométriques
mais aussi des mesures cliniques133. Leurs but est de compléter l’entretien clinique.
7. Complications de l'asthme de l'enfant
Les complications les plus fréquentes de l’asthme sont l’état de mal, les
surinfections respiratoires, les condensations pulmonaires et le pneumothorax.
L'asthme entraîne des répercussions au sein du milieu familial. Les crises
d'asthme sont souvent impressionnantes et angoissent les parents. Cette anxiété
ressentie par l'enfant s'ajoute à celle qu'il ressent lui-même lors de ses difficultés
respiratoires. Ce climat d'anxiété augmente la fréquence des crises réalisant un cercle
vicieux.
L'absentéisme et le retard scolaires semblent peu importants dans les enquêtes
récentes sauf lors d'asthmes très sévères ou dans des milieux sociaux défavorisés193.
8. Traitements et stratégies thérapeutiques
Il existe deux classes de traitement : les bronchodilatateurs et les anti-
inflammatoires bronchiques47,55.
a. Bronchodilatateurs
Les β2-mimétiques : provoquent une relaxation dumuscle lisse
bronchique.
Les anticholinergiques : utilisés essentiellement en cas de crise.
19
La théophylline est de moins en moins utilisée car de maniement
difficile (inactive par voie inhalée,effets secondaires, risque de surdosage).
b. Anti-inflammatoires
Les corticoïdes
o les corticoïdes inhalés : Ils constituent la base du traitement de fond de
l’asthme persistant.
o les corticoïdes oraux : Ils sont réservés au traitement des crises d’asthme ou
des exacerbations asthmatiques, en cure courte.
Les anti-leucotriènes
Ils ont une action bronchoconstrictrice.
c. Traitement inhalé
La plupart des traitements anti-asthmatiques sont administrés par inhalation. Ce
qui permet un maximum d’efficacité avec un minimum d’effets secondaires du fait
d’un faible passage systémique65.
d. Les stratégies thérapeutiques
Avant 2006 au niveau international : notion de sévérité
La stratégie thérapeutique était basée essentiellement sur la sévérité de l’asthme
qui tenait compte de l’histoire de la maladie sur une période assez longue de 6 à 12
mois 67.
Les recommandations GINA 2006 : notion de contrôle
La stratégie thérapeutique internationale n’est plus basée sur la notion de
sévérité mais sur la notion de contrôle67.
Ce contrôle est défini par la présence ou l’absence de critères essentiellement
cliniques, qui apprécient l’activité de la maladie sur une durée précédant la
consultation, plus courte, allant d’une semaine à trois mois.
e. Cas de l’asthme mal contrôlé
L’étude AIRE (Asthma Insights and Reality in Europe)
L’étude AIRE a montré que les enfants asthmatiques européens âgés de moins
de 16 ans étaient insuffisamment contrôlés, traités et suivis.
20
Cette carence était en partie due à une surestimation du contrôle de la maladie
de la part des familles, à une sous utilisation des corticoïdes inhalés, ainsi qu’à une
insuffisance de réalisation de plan d’action écrit et d’explorations fonctionnelles
respiratoires (EFR)23.
L’étude ER’ASTHME
L’objectif principal était d’évaluer le contrôle chez les patients asthmatiques
pris en charge en médecine générale. 66% des enfants âgés de 6 à 14 ans étaient mal
contrôlés. Comme dans l’étude AIRE, il existait une surestimation du contrôle par
l’enfant et/ou ses parents56.
L’étude ELIOS
Le contrôle de l’asthme était insuffisant puisqu’il était optimal pour seulement
26 % des enfants. Le recours aux soins en urgence était fréquent pour plus d’un quart
des enfants, menant à une hospitalisation dans 2,4 % des cas. Ce qui confirme
l’existence d’une corrélation entre le niveau de contrôle de l’asthme et le recours aux
soins en urgence140.
C. EDUCATION THERAPEUTIQUE DE L’ENFANT ET
ADOLESCENT ASHMATIQUE
1. Définitions
La définition de l’éducation thérapeutique de l’Organisation mondiale de la
santé, est rapportée par l’HAS (Haute autorité de la santé) dans ses recommandations:
« L’éducation thérapeutique du patient vise à aider les patients à acquérir ou
maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une
maladie chronique. Elle fait partie intégrante de la prise en charge du patient. Elle
comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour
rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation
et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. »
21
Ceci a pour but de les aider (ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie
et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur
propre prise en charge et améliorer leur qualité de vie. OMS, 1996.
La définition de l’Organisation mondiale de la santé s’adapte à la pédiatrie en y
ajoutant :
- que les acquisitions des compétences thérapeutiques permettent
l’autonomie familiale dans la gestion quotidienne du traitement de l’enfant, dans un
partage progressif et évolutif des compétences entre parents et enfant ;
- la nécessité d’accompagner la famille dans l’adaptation à la maladie et la
réalisation de leur projet de vie ;
- que cette éducation s’adresse au jeune patient, à sa famille, et aux autres
acteurs impliqués dans ses soins au quotidien ;
- enfin qu’elle s’inscrit dans le temps : les temps de l’éducation en
fonction des temps du patient qui grandit.
L’éducation thérapeutique concerne l’enfant mais aussi ses parents, acteurs et
responsables des soins.
L’éducation thérapeutique n’obtient qu’une efficacité relative si elle se limite à
une simple transmission d’informations. Le patient doit être actif dans l’acquisition des
connaissances. Mieux le malade connaît sa maladie, moins il la craint et plus il est
capable de la gérer correctement215.
2. Education et développement psycho affectif de l’enfant
Chez l'enfant, une dynamique particulière liée au développement psychoaffectif
et cognitif va entrer en ligne de compte dans l'acquisition des connaissances et dans le
partage des tâches entre parents et enfants66.
Le développement psychoaffectif de l’enfant est central dans la conception et la
mise en œuvre de programmes d’éducation thérapeutique pédiatriques; sa
connaissance est indispensable à la réalisation de l’éducation thérapeutique des enfants
et adolescents97.
22
Pour pouvoir développer des compétences cognitives, les objectifs doivent être
adaptés aux capacités cognitives et d'apprentissage des enfants13.
3. Particularités de l’éducation du jeune patient asthmatique
Lorsque le diagnostic d’asthme est posé, les enfants avec leurs parents sont
confrontés à la difficulté d'acquérir de nouvelles responsabilités qui ne correspondent
pas toujours aux capacités liées aux stades de développement psychomoteur, cognitif
et moral des enfants, ni aux capacités d’adaptation des parents.
Dès le jour de la découverte de sa maladie, l'enfant ne maîtrise plus ce qui
l'entoure, ce qui lui arrive. Il va progressivement apprendre les gestes de soins avec ses
parents. Ses connaissances vont évoluer avec son âge, tout comme ses représentations
de sa maladie et de son traitement.
Les programmes doivent être structurés en fonction des compétences cognitives
et psychosociales des enfants.
Il est ainsi mis en place après connaissance des caractéristiques des enfants :
âge, capacités cognitives et d'apprentissage connaissances initiales, motivation à
apprendre, besoins, préférences de jeux, d'activités ludiques, etc169.
En juin 2002, l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé
(ANAES) a édité des recommandations au sujet de l’éducation thérapeutique de
l’enfant asthmatique9.
L’étude de Maouche H. publiée en 2009, qui est une étude prospective sur une
période d’une année concernant 272 enfants asthmatiques. Cet auteur s’est intéressé à
l’impact positif de l’éducation thérapeutique sur les enfants scolarisés. Il conclue que
l’éducation thérapeutique doit être un processus continu, intégré de façon permanente
dans la prise en charge de ces jeunes patients139.
23
4. Facteurs intervenant dans l’éducation thérapeutique
Pour le patient, différents facteurs interviennent de manière complexe : les
représentations qu’il a de sa maladie, la perception de ses symptômes et le rapport
qu’il a vis-à-vis de sa prise en charge49,51.
Dans ce dernier cas, chaque patient fera appel à des stratégies d’ajustement
(coping) afin de gérer les exigences externes et/ou internes, qu’il percevra comme
menaçant ou dépassant ses ressources50. Une étude récente a montré que 23,9 % des
patients préféraient avoir un rôle actif, 37,5 % une forme de collaboration avec le
médecin, et 40,4 % un rôle passif, et cela quel que soit le niveau de sévérité de
l’asthme38.
5. Méthodes et outils de l’éducation
Les méthodes éducatives ont évolué selon les époques et les cultures de chaque
pays9.
Divers outils sont disponibles pour l’éducation de l’enfant asthmatique :
cédéroms, jeux d'ordinateur, vidéos, jeux de rôle, poupées, livres, chansons, etc.
Il est recommandé d’adapter le choix des outils à l’âge de l’enfant, sa maturité,
ses capacités individuelles et son contexte de vie.
6 . Evaluation et suivi éducatif
L’évaluation fait partie intégrante du suivi éducatif 9. Elle peut porter sur
l’utilisation des aérosols-doseurs, nébulisateurs et chambre d’inhalation et s’intéresser
aux problèmes rencontrés depuis la dernière consultation.
Elle permet aussi de vérifier les connaissances qu’ont les parents et l’enfant sur
la maladie afin d’apporter des réajustements et d’évaluer comment l’enfant s’implique
personnellement dans la gestion de son asthme.
24
Bien que représentant une faible proportion au sein des asthmatiques en
population générale, les asthmatiques sévères, malgré des traitements optimaux, ont
une qualité de vie médiocre, un recours aux soins élevés, qui est associé à un coût plus
élevé de la prise en charge94, 156.
7. Education thérapeutique des enfants et des adolescents
asthmatiques
Chez l’enfant et l’adolescent, une méta-analyse conduite par Guevara et al.
(2003) a évalué l’efficacité des programmes d’éducation98.
Trois mille sept cent six patients âgés de 2 à 18 ans, inclus à partir de 32 sur 45
études randomisées, ont été éligibles (318 études ciblées). Le groupe « éducation »
était comparé au groupe « témoin ». Les critères de jugement étaient : la fonction
respiratoire (VEMS et/ou DEP), l’absentéisme scolaire, le nombre de jours avec une
activité restreinte, les gênes nocturnes, le score de symptômes, les visites aux urgences
et hospitalisations, et quand elles étaient disponibles les stratégies d’ajustement.
La plupart des études concernait des enfants ayant un asthme sévère. Les
programmes d’éducation améliorent la fonction respiratoire, diminuent l’absentéisme
scolaire, le nombre de jours avec activité restreinte, les visites aux urgences, et la
fréquence des réveils nocturnes.
Pour les adolescentsla démarche d’éducation thérapeutique doit s’efforcer de
les encourager à participer à la prise de décision et ne se contente pas d’apporter
uniquement des connaissances 22.
8. Education thérapeutique au sein d’écoles de l’asthme
En France, l’association « Asthme & Allergies » a créé les Ecoles de l’Asthme
et a contribué à la reconnaissance de l’éducation thérapeutique. Ces structures
comprennent des équipes pluridisciplinaires : médecins, infirmières, psychologues,
kinésithérapeutes.
Le programme d’éducation thérapeutique réalisé au sein de ces différentes
écoles suit une démarche d’éducation thérapeutique qui comprend 4 étapes8, 64.
25
- 1ère étape : le diagnostic éducatif
- 2ème étape : le contrat d’éducation
- 3ème étape : la mise en œuvre du programme éducatif
- 4ème étape : l’évaluation des compétences du patient.
L’activité des écoles de l’asthme a montré que 85 % des centres interrogés
étaient basés en milieu hospitalier, alors que la majorité des asthmatiques sont pris en
charge en médecine de ville226.
9. Le jeu comme support éducatif
Chez l'enfant, le jeu est une activité naturelle. Il est indispensable à son
développement psychologique, sensoriel, cognitif etaffectif. Quand il joue, l'enfant agit
et il est capable de s'exprimer plus librement. Cependant, l'enfant ne joue pas pour
apprendre, il apprend parce qu'il joue168.
Dans le cadre des maladies chroniques comme l’asthme chez l’enfant, les
programmes éducatifs, les techniques ludiques ont donc leur place.
Un aspect important, pendant le jeu, la maladie en est l'objet et non le sujet.
L'enfant va pouvoir jouer avec elle comme un objet et non plus la subir. Il prend du
pouvoir sur elle par le jeu. Le jeu est alors un support de développement et
d'apprentissage.
10. Education de l’entourage du jeune asthmatique
De nombreux auteurs soulignent l’importance que les parents soient bien
informés concernant la pathologie de leurs enfants et sa gestion quotidienne.
Une étude canadienne faite sur des enfants asthmatiques âgés entre 8 et 15 ans
et leurs aidants naturels souligne l’importance d’utiliser des questionnaires évaluant la
qualité de vie des aidants naturels comme le Pediatric Asthma Quality of Life
Questionnaire et le PedsQLTM Pediatric Quality of Life Inventory. Ce type de
questionnaires facilite le repérage des familles en difficultés222.
26
Une revue de littérature de 14 études utilisant le questionnaire Child QOL dans
l’asthme infantile souligne l’existence d’une association significative entre la sévérité
de l’asthme et l’altération de la qualité de vie de l’enfant malade. Elle insiste aussi sur
les difficultés qu’ont les parents à s’adapter à la maladie chronique de leur enfant et
leur prédisposition à développer des troubles psychiques74.
Dans l’étude d’Hederosa et al. (2015), les parents ont reçus séparément les
questionnaires concernant leur qualité de vie, le Paediatric Caregiver’s Quality of Life
Questionnaire (PACQLQ) d’abord lors de l’annonce du diagnostic puis après 6 mois
et enfin après 18 mois de suivi102.
Les parents de la moitié des 60 enfants d’âge préscolaires diagnostiqués
récemment comme asthmatiques ont été mis dans des groups de paroles et ont
bénéficié d’une éducation thérapeutique. Les parents des 30 enfants restants étaient
considérés comme un groupe contrôle.
Dans cette étude, les mamans avaient plus tendance à avoir un sommeil
perturbé, ressentait plus de désespoir et d’angoisse et la maladie de leur enfant
semblait interférer avec leurs activités professionnelles.
Après six mois de participation au groupe, les mères présentaient une
amélioration dans tous les items du questionnaire.
Après 18 mois d’intervention, les enfants avaient une meilleure adhérence
thérapeutique et les exacerbations thérapeutiques étaient de moitiés moins fréquentes
que le groupe contrôle. Les hospitalisations étaient également moins fréquentes.
Les mamans percevaient les pères comme moins anxieux, moins affectés par la
pathologie de leur enfant notamment dans leur vie professionnelle102.
Ces études insistent sur l’importance de l’éducation thérapeutique du couple
parents-enfant et l’impact que pourrait avoir l’émergence de troubles psychiques
notamment anxieux chez les aidants naturels.
27
D. OBSERVANCE THERAPEUTIQUE DU JEUNE PATIENT
ASTHMATIQUE
Les difficultés d’observance préoccupent toutes les équipes médicales prenant
en charge des patients atteins d’une maladie chronique, notamment lorsque les
conséquences sont importantes comme dans le cas de l’asthme.
1. Observance en pratique clinique
L’observance est le respect des instructions et des prescriptions du médecin.
L’adhésion thérapeutique est une autre dimension puisqu’elle indique que le patient est
partie prenante de son traitement.
Appelée également « compliance », l’observance thérapeutique est définie
comme le degré d’adéquation entre une prescription médicale (régime, médicaments,
…) et sa réalisation par le patient105.
C’est dans les maladies chroniques comme l’asthme qu’elle est la plus mise en
défaut.
Milgrom et al. (1996) mettent en évidence chez des enfants asthmatiques âgés
de 8 à 12 ans une observance moyenne du traitement de fond de 58,4 %. Dans une
autre étude réalisée par Walders et al.(2005) chez des enfants asthmatiques âgés de 8
à 16 ans, l’observance thérapeutique était de 46 % et s’est avérée inversement
proportionnelle à l’âge104, 231.
Le patient doit adopter de nouveaux comportements souvent contraignants pour
prévenir le déplaisir de symptômes à venir. Ce qui nous renvoie à la notion de temps
que l’enfant a souvent du mal à percevoir97.
C’est souvent aux parents que revient la gestion quotidienne de la maladie. Le
mauvais contrôle de l’asthme est le plus souvent en rapport avec des connaissances
parentales erronées de la maladie.
28
2- Observance chez l’enfant
Il est aisé de comprendre que la pédiatrie a des spécificités propres, pouvant
apporter une certaine complexité. Il s’agit d’une relation triangulaire : parents-
médecin-enfant43.
L’étude de l’efficacité chez l’enfant (intimement liée à l’observance) se heurte à
divers problèmes, l’enfant en bas âge ne pouvant pas exprimer l’intensité de ses
symptômes.
On peut citer plusieurs études : Gibson et al87 ,Butler et al36.
Le nombre de prises du médicament semble également influer l’observance.
Cook et al48. D’autres auteurs soulignent que plus le traitement dure longtemps, moins
l’observance est bonne200. Certains auteurs ont constaté que l’adhérence était
meilleure pendant les périodes scolaires172.
3. Observance à l’adolescence
L’adolescence est la période de la vie où ces problèmes apparaissent le plus
nettement et ce pour différentes raisons : révolte, appropriation de la maladie,
dépression,…
Mais l’adolescence n’est pas le seul âge de la vie où ces difficultés existent
puisque l’observance thérapeutique est estimée, tous âges confondus, entre 25 et 70%
selon les études et les pathologies. L’adolescence apparaît, en revanche, comme la
période où ces comportements se révèlent voire s’aggravent.
L’observance diminue avec l’âge. Elle est plus élevée chez le nourrisson et le
jeune enfant, de l’ordre de 77 % dans les études37,87.
Elle est de l’ordre de 30 % chez l’adolescent, encore moins bonne que chez
l’adulte (30 vs 57 %) 117.
L’inobservance est associée à une augmentation de la consommation de
corticoïdes par voie orale, à la fréquence du recours aux soins et à l’absentéisme
scolaire 209.
29
Il nous a paru pertinent de faire référence à l’étude menée sur des adolescents
par Penza-Clyve et al. Ces auteurs ont rapporté que la maladie asthmatique avait un
impact sur le bien-être de ces jeunes patients et sur leurs interactions avec les autres170.
. Dans leur étude, les principaux points attachés à une mauvaise observance
étaient communs à beaucoup de maladies chroniques :
• la sensation de l’enfant d’être perçu comme différent, marginalisé par rapport
à ses camarades;
• l’ambivalence concernant l’intervention parentale, à la fois attendue et rejetée;
• la limitation dans leurs activités;
• les contraintes liées aux traitements (horaires et nombre de prises).
Un moins bon contrôle thérapeutique à l’adolescence n’est pas nécessairement
un problème d’observance et peut être secondaire aux modifications hormonales et
physiologiques pubertaire ou simplement aux poussées évolutives de la maladie195.
Il faut aborder les difficultés d’observance et nos doutes avec prudence et sans
jugement moral, évitant ainsi la rupture des « liens thérapeutiques ».
Chaque attitude de non observance doit conduire à une analyse de ces
mécanismes, qui diffèrent d’un individu à un autre205.
La relation de soin doit s’appuyer sur la compréhension et la confiance et non
sur un cadre de la surveillance médicale stricte.
4. Rôle de la famille et des proches dans l’observance
A l’adolescence, la prise en charge de la maladie (surveillance du traitement,
prise des rendez-vous, etc.) est assurée en grande partie par les parents et c’est au
médecin de travailler à l’autonomisation progressive de son patient.
. Le dysfonctionnement du climat émotionnel familial a été montré, comme
pouvant favoriser le déclenchement des crises ou affecter la sévérité de l’asthme.
Le fonctionnement familial est également associé à la qualité de la relation
patient/ soignant et à l’observance thérapeutique dans les asthmes sévères.
30
Une bonne qualité de la relation entre parents et adolescents apparaît comme
essentielle à une bonne prise en charge de l’asthme. De même, des relations amicales
de bonne qualité influencent favorablement la construction de l’identité, l’image de
soi, l’adaptation psychologique et l’adhérence au projet thérapeutique.
5.Comment mesurer l’observance ?
Dans l’asthme, plusieurs techniques d’évaluation thérapeutique sont utilisées:
poids des flacons d’aérosols doseurs, comptage des doses restantes, compteur
électronique de dose, journal de bord de l’enfant et de ses parents, enquête
téléphonique166.
Plusieurs études s’y sont consacrées dont celle Jonasson et al 106,McQuaid et al 146 ,Milgrom et al151 et Bender et al 20.
La plupart des travaux soulignent que l’observance du traitement de fond de
l’asthme de l’enfant ne dépasse guère 50 %. Pour Butler et Cooper 64 % des
prescriptions avaient été suivies jusqu’au bout 36.
6. Conséquences de la mauvaise observance
La faible adhésion au traitement de l’asthme est corrélée à la morbidité.
Milgrom et al.relèvent qu’en cas d’exacerbation d’asthme, l’adhésion était de 13,7 %
et, en l’absence d’exacerbation, de 68,2%151.
Bauman et al. (2002), montrent une relation étroite entre l’absence
d’adhésion thérapeutique et la morbidité (hospitalisation, consultations en urgence,
nombre de jours de toux et de sifflement, durée de l’absentéisme scolaire) 16.
Enfin, McQuaid et al. établissent également une relation négative entre
l’observance et la morbidité chez 106 enfants dans un suivi prospectif 146.
7. Causes de la mauvaise observance thérapeutique
Les causes de mauvaise observance sont multiples et peuvent être liées soit
aux médicaments, aux patients et à leur entourage ou aux médecins eux-mêmes78.
31
8. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez l’enfant
L’amélioration de l’observance repose sur l’amélioration de la compréhension
de la maladie asthmatique et la simplification du traitement. Il est également important
de tenir compte des problèmes psychologiques, d’apaiser les conflits intrafamiliaux et
d’améliorer la confiance de l’enfant et de sa famille envers le médecin21, 126,194.
L’efficacité globale en termes d’autonomie, de diminution de l’absentéisme
scolaire, du nombre de jours avec réduction d’activité, du nombre de consultations
d’urgences, du nombre de crises nocturnes, et en termes d’observance thérapeutique
est maintenant établie98.
9. Comment améliorer l’observance thérapeutique chez
l’adolescent
La consultation est un moment important dans la mise en place du lien patient
soignant. Elle doit se faire en trois temps :
- le premier, avec les parents, permet d’avoir un ressenti sur l’évolution de
l’asthme avec le point de vue du patient, mais également avec celui des parents (ce qui
permet souvent d’en mesurer l’écart).
- Le deuxième se fait avec l’adolescent seul, ce qui permet d’une part de
recueillir certaines informations plus “confidentielles” (tabagisme, addictions,
contraception, etc.), d’autre part c’est l’occasion de renforcer le lien avec l’adolescent
et de favoriser une autonomisation progressive.
- Le troisième temps se fait en présence des parents, avec les éventuelles
modifications du traitement (essai des traitements en présence des parents) et
l’élaboration du plan d’action personnalisé écrit, essentielle même à cet âge170.
Il est important d’encourager les adolescents à discuter sur leur capacité à gérer
leur asthme, mais également sur la façon dont ils le gèrent à l’école et avec leurs
amis181.
La mise en place de stratégies qui reposent sur les thérapies cognitives et
comportementales pourrait améliorer l’observance thérapeutique chez l’adolescent
souffrant d’asthme.
32
E. CARACTERISTIQUES PSYCHOLOGIQUES DE
L’ASTHME
8. Vécu psychologique de l’enfant et de l’adolescent
asthmatiques, de leurs parents et de leur fratrie
L’annonce d’une maladie chronique comme l’asthme constitue un moment
« stressant » aussi bien pour l’enfant que pour son entourage familial. L’ensemble de
la famille devra alors traverser une période d’adaptation, dont la durée varie d’un sujet
à un autre, durant laquelle tous les membres de cette famille vont devoir se réorganiser
dans le but de maintenir un équilibre entre leur santé physique et leur santé mentale
(bien-être).
a. Réactions de l’enfant et de l’adolescent malades
Les réactions des jeunes patients asthmatiques et leur compréhension de leur
maladie dépendent essentiellement de leur âge. Le patient quel que soit son âge va
avoir sa propre représentation de la maladie. Sa perception de la pathologie ainsi que
ses croyances personnelles influencent de manière considérable son adhérence au
traitement109.
Lorsqu’ils sont tous jeunes (vers 3 ou 4 ans), ils sont particulièrement sensibles
aux examens complémentaires vécus comme « agressifs », aux hospitalisations avec
les séparations du milieu ordinaire qu’elles imposent. Plus tard, l’importance des
symptômes respiratoires notamment de la dyspnée peut les confronter à des angoisses
particulièrement intenses.
La chronicité de la pathologie, la nécessité d’un suivi régulier associée le plus
souvent à un traitement de fond d’une durée prolongée ainsi que le risque de crises
sévères potentiellement dangereuses, sont sources d’anxiété aussi bien pour l’enfant
que pour ses parents.
33
A l’annonce de la maladie, le jeune patient va aménager des défenses plus ou
moins différentes. L’enfant peut alors présenter des manifestations d’opposition,
refusant les limites imposées par la pathologie somatique ou par les soins.
Des comportements d’inhibition, aussi bien physiques (passivité, dépendance)
que psychiques peuvent aussi se voir. Quels que soient ses aménagements défensifs, la
vie pulsionnelle de ces enfants malades risque de s’organiser au tour de la réalité
traumatique, surtout si la famille vient renforcer les limitations imposées par la
maladie par ses angoisses et des attitudes de surprotection214.
Après le premier temps qu’est l’annonce de la pathologie somatique chronique,
se pose dans un second temps la question des stratégies d’adaptation (coping) pour y
faire face. On distingue deux types de coping, celui centré sur le problème qui inclut
les efforts fournis pour faire face aux déficits physiques et le coping centré sur
l’émotion qui est associé à la régulation émotionnelle.
Le coping centré sur le problème est associé à une meilleure qualité de vie alors
que le coping centré sur l’émotion est d’avantage lié à des symptômes anxieux et
dépressifs. Toutefois, quel que soit le type de coping utilisé, seule la flexibilité de ces
stratégies est importante212.
Concernant la période particulière qu’est l’adolescence, Van De Ven et
al.(2011) se sont intéressés aux traits de caractère de 405 adolescents asthmatiques
âgés entre 12 et 16 ans223. Ces auteurs ont eu recours au modèle de Five Factor Model
(FMM) qui décrit la personnalité en fonction de 5 dimensions : l’extraversion, être
consciencieux (discipline, précision et l’organisation), l’amabilité (altruisme, la
compassion et la coopération), l’ouverture aux nouvelles expériences (curiosité,
appréciations des arts et de l’aventure) et le neuroticisme (expression facile des
émotions négatives comme la colère, l’anxiété et la dépression). Ces facteurs peuvent
être utilisés pour la description de la personnalité des adolescents.
L’extraversion en tant que trait de caractère semble améliorer la qualité de vie
de ces adolescents (à l’inverse du neuroticisme).
Les stratégies de coping ou d’adaptation semblent aussi influer la qualité de vie
comme la restriction du style de vie.
34
b. Réactions parentales
L’annonce d’une maladie chronique chez l’enfant génère souvent beaucoup
d’angoisse chez les parents qui prennent alors conscience de sa fragilité et évaluent de
manière négative les contraintes des traitements.
Les réactions parentales dépendent de l’histoire familiale, de la personnalité des
parents, du mode relationnel parents-enfant,….
Plusieurs types de réactions parentales peuvent être observés :
- L’hyperprotection qui risque d’isoler l’enfant dans un « cocon protecteur »,
sous tendue par de l’anxiété parentale ;
- L’acceptation qui va être à l’origine d’une attitude positive des parents qui
estiment que leur enfant doit être traité et élevé comme les autres enfants ;
- Le rejet qui témoigne souvent d’une grande souffrance familiale et qui peut
générer de gros troubles chez l’enfant malade.
La littérature internationale confirme que les personnes s’occupants des enfants
asthmatiques sont également en grande souffrance240.
Dans leur étude qui a porté sur les enfants et adolescents souffrants de
pathologies somatiques chroniques, toutes maladies confondues, recrutés entre avril et
mai 2011, HAVERMAN et al. (2013) confirment la prédominance des mères comme
aidants naturels (82,2 % de l’effectif), avec un niveau scolaire secondaire dans 54,3
%101.
Dans l’étude d’Everhart et al. (2015), qui a porté sur 94 patients asthmatiques,
des garçons dans 59,6 % des cas, âgés entre 6 et 15 ans (moyenne d’âge de 9,97 ±
2,27), les mères s’occupent de leur enfant asthmatique dans 92 % des cas.
La qualité de vie de ces dernières est altérée notamment lorsqu’elles avaient
des croyances négatives sur la maladie somatique et leur perception d’un traitement
au long cours comme un handicap dans la vie de tous les jours75.
35
Les aidants naturels ont plus de risque de développer dans le temps des troubles
anxieux et dépressifs et des pathologies psychosomatiques avec un sentiment de perte
de contrôle sur les événements quotidiens. L’existence de dépression maternelle altère
la compliance thérapeutique du jeune patient101.
Certaines études signalent que 50 % d’un groupe constitué de 1628 aidants
d’enfants asthmatiques souffraient de troubles psychiatriques sévères notamment
anxieux32.
L’étude de Klinnert et al. (2001) a porté sur 145 enfants américains
asthmatiques. Ces auteurs retrouvent une corrélation significative entre l’anxiété
parentale et la tranche d’âge 6 – 8 ans. Autrement dit, plus les enfants sont jeunes, plus
les parents sont anxieux119.
La littérature internationale souligne la prédominance des mères comme aidant
naturel, et peu d’entre elles font mention de la place des pères dans la gestion
quotidienne de la pathologie somatique. Les pères seraient de meilleurs confidents,
permettant ainsi à leurs enfants d’exprimer leurs sentiments concernant leur maladie.
Ils sont associés à un score de bien être plus élevé par rapport aux mères qui éprouvent
de la tristesse et sont dans la restriction du fait de la surprotection. Avec leurs pères,
les enfants asthmatiques mettent en place des stratégies de coping plus adaptées
favorisant une meilleure estime de soi et le maintien du support social40.
c. Réactions de la fratrie
Les liens fraternels sont particulièrement importants dans le développement
psychique de tout enfant ainsi que dans sa construction identitaire. La fratrie peut être
considérée comme le terrain des apprentissages des relations sociales et affectives.
C’est ainsi qu’il va faire les expériences de confrontation, de rivalité mais aussi
éprouver les premiers sentiments d’attachement, d’affection et de protection.
Face à une maladie somatique, cette rivalité fraternelle s’en trouve ébranlée.
36
De nombreux troubles psychiques sont décrits dans la littérature chez la fratrie
d’enfants malades comme les maladies somatiques récurrentes, l’inhibition ou au
contraire l’hyperactivité comportementale, l’apathie ou les troubles du sommeil24.
Dans une revue de littérature qui a porté sur la fratrie des enfants malades
chroniques, les auteurs mettent en évidence des niveaux de dépression et d’anxiété
plus élevés et des scores de développement cognitif plus bas par rapport à un groupe
contrôle. De même que les frères et sœurs d’un enfant malade bénéficieraient moins de
soins médicaux que le groupe « sain ». De la même revue de littérature, il ressort aussi
que l’affection chronique peut avoir des effets positifs sur la fratrie comme une
maturité précoce, d’avantage de soutien entre les membres et une sensibilité accrue
aux besoins du frère ou la sœur malade235.
d. Qualité de vie du proche soignant
Les personnes s’occupants des enfants asthmatiques sont également en grande
souffrance.
L’asthme retentit également sur la vie des parents qui rapportent la notion de
facteurs de stress chronique et affecte leur qualité de vie, leur productivité et leur
rendement professionnel32.
Certaines études signalent que 50 % d’un groupe constitué de 1628 aidants
d’enfants asthmatiques souffraient de troubles psychiatriques sévères notamment
anxieux.
Shone et al.(2009) ont évalué les parents de 499 enfants asthmatiques
scolarisés, d’âge moyen de 7,0 ans, habitant à Rochester à New York. Les auteurs ont
obtenu 72 % de réponse aux questionnaires qui ont concerné la notion de littératie en
santé (Healthy literacy) 204.
La littératie en santé (Health literacy HL) désigne « Le degré qui permet à
chaque individu d’être en mesure d’obtenir des informations de base et
compréhensibles indispensables afin de pouvoir prendre des décisions dans le domaine
de la santé » (Health People, 2010).
37
Trente trois pour cent (33 %) des parents ont un niveau de littératie (HL) limité.
Ces parents avec un niveau HL limité étaient plus anxieux et percevaient la pathologie
de leur enfant comme une charge.
Améliorer la compréhension qu’ont les parents de la maladie asthmatique dans
le cadre d’une éducation thérapeutique ne peut qu’améliorer l’état émotionnel de ces
aidants naturels.
Les auteurs soulignent l’importance de mettre en place des interventions
destinées aux parents HL limité afin d’améliorer leurs connaissances, leurs attentes et
les aménagements nécessaires pour faire face à la pathologie chronique de leur enfant.
9. Troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent
Une revue de littérature sur toutes les études portées sur les troubles psychiques
de l’enfant et adolescent asthmatiques entre 1970 et septembre 2009 soulignent la
grande disparité des résultats du fait de l’hétérogénéité des groupes étudiés (tranches
d’âge, sexe, ….), du type de pathologie étudiée et des critères diagnostiques utilisés
(questionnaires différents, critères diagnostiques du DSM III ou IV, CIM 10). En effet,
la plupart des études se basent sur l’observation indirecte par le biais de questionnaires
remplis par les parents le plus souvent59, 220.
a. L’anxiété « développementale »
L’anxiété est une réponse normale à la perception d’un danger, tel un signal
d’alarme. Elle se manifeste par une sensation diffuse de malaise, de détresse,
d’impression de danger et par un sentiment de peur souvent intense.
Chez l’enfant et l’adolescent, l’anxiété est inhérente à certaines étapes du
développement et se manifeste normalement par des peurs spécifiques à ces étapes :
peur des étrangers (6-18 mois), peur des monstres, peur d’être séparé des parents (2-3
ans), peur du noir, peur de dormir seul (3-6 ans), peur des dangers physiques, peur de
l’école (6-10 ans), inquiétudes au sujet des amitiés et de l’exclusion (10-12 ans), peur
de l’identité, de l’intégration sociale, de l’intimité et de l’avenir (adolescence).
38
Ces peurs de nature « développementale » sont considérées comme normales si
elles sont passagères, portent sur des préoccupations habituelles pour l’âge et
n’entraînent ni souffrance, ni évitement. Les troubles anxieux correspondent à
l’inverse à une peur excessive pour l’âge, intense, durable, source d’une détresse
significative et d’une altération du fonctionnement130.
Dans les classifications récentes comme celle de la cinquième édition du
manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), les notions
d’anxiété et d’angoisse renvoient à ces mêmes éléments émotionnels qui sont
accompagnés de sensations corporelles (maux de ventre, tremblements, sueurs) et
éventuellement de cognitions (peur que les parents meurent, ou d’être malade. . .).
b. Troubles anxieux chez l’enfant et l’adolescent
Les troubles anxieux représentent le diagnostic psychiatrique le plus fréquent
chez l’enfant entre 6 et 18 ans avec des différences de prévalence et de facteurs de
risque selon les formes cliniques.
Cette prévalence est variable selon les études et peut varier entre 2,2 % et 9,5
%. Selon certaines études, ils semblent plus fréquents à l’adolescence (31,9 %) 148.
Avant la puberté, les garçons sont aussi anxieux que les filles. On retrouve
toutefois une prédominance féminine à l’adolescence avec un sex ration de 2 voir 3
filles pour 1garçon191.
De nombreuses études ont souligné les particularités symptomatiques des
troubles anxieux de l’enfant à savoir la prédominance des signes somatiques (les
douleurs abdominales, les nausées et les vomissements), les troubles du sommeil et le
fléchissement scolaire. Les cognitions peuvent manquer notamment chez les plus
jeunes116.
Une autre étude Danoise s’est intéressée à la fréquence des troubles anxieux
puis aux co-morbidités entre eux. Elle a porté sur 608 enfants et adolescents âgés
entre 4 et 18 ans avec une moyenne d’âge de 12,03 (DS=3,25).
39
Une légère prédominance féminine est notée (54,3 %). Vingt trois pour cent (23
%) des cas souffrent d’une pathologie somatique chronique comme l’asthme, les
allergies alimentaires et la maladie cœliaque71.
Le diagnostique est posé à l’aide des questionnaires Anxiety Disorder Interview
Schedule dans ses deux versions, enfants et parents.
La prévalence de chaque trouble anxieux est représentée dans le tableau
suivant:
Troubleanxieux Prévalence
TAG 37,1 %
PHOBIE SOCIALE 33,7 %
PHOBIE SPECIFIQUE 27,6 %
ANXIETE DE SEPARATION 17,8 %
TOC 17,4 %
TROUBLE ANXIEUX NON SPECIFIQUE 14 %
Une co-morbidité avec un autre trouble anxieux est retrouvée chez 63 % des
patients. Le trouble anxiété généralisée (TAG) est le plus souvent associé à un autre
trouble anxieux (72 %).
L’étude CAMS, Child-Adolescent Anxiety Multimodal Study s’est penchée sur
des enfants et adolescents avec une phobie sociale, un TAG ou une ADS. Elle retrouve
une comorbidité de deux troubles anxieux dans 78,6 % des cas et 3 troubles anxieux à
la fois dans 35,9 %229.
Cette co-morbidité des troubles anxieux a été également retrouvée par d’autres
auteurs qui mettent aussi au premier rang le TAG. (Etude de Masi et al. En 2004). Le
TAG était associé à une phobie spécifique dans 46,4 % des cas, à une anxiété de
séparation dans 42 %, à un TOC dans 31,9 % des cas, et à une phobie sociale dans
26,1 %.
Une autre étude plus récente s’est intéressée à 488 enfants âgés entre 7 et 17
ans, avec un diagnostic initial de TAG, d’ADS et d’anxiété sociale.
40
Plus de la moitié d’entre eux (55% des cas) présentaient au moins une co-
morbidité avec un autre trouble anxieux. Parmi les plus importantes :
‐ 36 % ADS + TAG + AS
‐ 27,7 % TAG + phobie spécifique
Plusieurs facteurs peuvent influencer ces co-morbidités, comme l’âge, le sexe.
Masi et al. (2004) retrouvent une prédominance du trouble anxiété généralisée (TAG)
et anxiété de séparation (ADS) chez les jeunes enfants220. Ezpeleta et Toro (2009)
relèvent une prédominance masculine pour les co-morbidités ADS+EDM (Episode
dépressif majeur) et Phobie spécifique +EDM76.
Ferdinand et al. (2006) soulignent la grande difficulté à différencier entre eux
les différents troubles anxieux (TAG, ADS, PS, Phobie sociale) chez les enfants pré-
pubères80. En effet, ces auteurs ont suivi un groupe de 2210 pré-adolescents âgés entre
10 et 12 ans avec un âge moyen de 11,09 ± 0,55 ans avec une légère prédominance
féminine non significative (51 %). Ces enfants ont été évalués régulièrement, tous les
six mois par l’échelle Revised Child Anxiety and Depression Scale (RCADS)
(Chorpita et al., 2000)44. Ils soulignent ainsi la grande hétérogénéité des tableaux
cliniques, rendant difficile le diagnostic.
L’existence d’une pathologie somatique chronique et l’anxiété parentale
semblent aussi intervenir.
Les conséquences des troubles anxieux sont souvent importantes sur le
pronostic social des jeunes qui en sont atteints avec un risque significatif de
chronicisation à l’âge adulte. Sans oublier les complications dépressives secondaires,
les risques d’abus de substances ainsi que les déscolarisations du fait de l’intensité des
signes anxieux à l’école. Sans oublier la souffrance familiale52.
Kaplow et al, en 2001 ont étudié 936 enfants souffrants d’un trouble anxiété
généralisée (TAG), et d’un trouble anxiété de séparation (ADS), (selon les critères de
l’ICD-10, DSM-IV). Les enfants avec des symptômes précoces et intenses de trouble
anxiété généralisée (TAG) avaient un risque augmenté d’initiation de consommation
d’alcool à l’adolescence112.
41
Les auteurs ayant analysé les données d’études épidémiologiques prospectives
longitudinales, ont constaté que les troubles anxieux étaient significativement associés
avec une augmentation du risque de dépression secondaire en fonction de l’existence
des facteurs suivants, à savoir le nombre de troubles anxieux associés, l’altération
fonctionnelle due à ces troubles, la fréquence de comportements d’évitement, et la
présence d’attaques de paniques39.
Pour certains auteurs, l’anxiété parentale contribuerait à l’émergence et à
l’exacerbation des troubles anxieux de l’enfant108, 185.
Ces troubles longtemps méconnus chez les plus jeunes sont aujourd’hui mieux
identifiés et les stratégies thérapeutiques mieux définies notamment avec l’avènement
des thérapies comportementales et cognitives (TCC) qui restent le traitement de
première intention.
Sur le plan clinique, on distingue plusieurs types de troubles anxieux chez
l’enfant selon le sujet spécifique sur lequel se fixe l’anxiété.
Anxiété de séparation
Sa prévalence chez l’enfant est de 3 à 5 % avec un pic d’apparition entre 7 et 9
ans. C’est le trouble le plus fréquent chez l’enfant pré-pubère5.
Elle correspond à une anxiété excessive et inappropriée au regard du stade de
développement, survenant sur une période d’au moins 4 semaines, lorsque l’enfant est
séparé de ses parents.
Son diagnostic exige au moins trois des symptômes suivants :
- détresse excessive et récurrente dans les situations de séparation ou en
anticipation
- peur qu’un malheur touchant l’enfant ou ses parents ne rende la séparation
définitive
- réticence persistante ou refus d’aller à l’école ou ailleurs, de rester seul, d’aller
dormir seul ou hors de la maison
- évitement systématique de rester seul à la maison
- cauchemars à thème de séparation
- rêves angoissants répétés à thème de séparation
42
- plaintes somatiques répétées lors des séparations
- signes d’angoisse extrême lors d’une séparation réelle ou anticipée, colères,
pleurs, demandes pressantes aux parents de ne pas partir
- retrait social, apathie, tristesse ou difficulté à se concentrer sur le travail ou le
jeu quand l’enfant n’est pas avec une personne à qui il est principalement attaché.
Allen et al. (2010) ont étudié 106 enfants âgés entre 4 et 15 ans (âge moyen de
8,6 ±2,4 ans), avec une légère prédominance féminine (56 filles) et un diagnostic
primaire d’anxiété de séparation. La fréquence des symptômes était variable5.
La difficulté ou le refus de dormir seul était noté dans 71,4 % des cas, la
difficulté à rester seul à la maison sans la figure d’attachement dans 61,9 %, une
détresse extrême lors de la séparation avec la figure d’attachement dans 52,4 % des
cas.
Les jeunes enfants exprimaient plus de détresse lors des séparations et plus de
cauchemars alors que les adolescents se plaignaient plus de symptômes somatiques les
jours d’école. Les filles présentaient plus de symptômes que les garçons. Une co-
morbidité avec un autre trouble anxieux est notée dans 60 % des cas (essentiellement
TAG et anxiété sociale).
Phobie spécifique
Ce trouble anxieux représente 3 à 4 % des consultations en pédopsychiatrie.
C’est une peur intense, permanente et irrationnelle vis-à-vis d’un objet ou d’une
situation spécifique, menant à son évitement, sur une période d’au moins 6 mois.
Quatre types de phobies spécifiques sont répertoriées, celle des animaux, les
environnements naturels, la phobie du sang ou des injections et les phobies
situationnelles.
Le thème varie en fonction de l’âge, du sexe et du contexte socio-familial.
Ces phobies ont tendance à disparaître spontanément, à l’exception de la phobie
du sang qui persiste souvent à l’âge adulte.
43
La confrontation à la situation ou à l’objet déclenche une réaction d’angoisse
intense avec des manifestations neurovégétatives assez marquées comme la
tachycardie, la polypnée, les tremblements, des sueurs, quelques fois une agitation,
voire une crise pouvant être assimilée par l’entourage à de la colère.
Les cognitions en lien avec ces symptômes physiques recouvrent des idées de
danger ou même de mort imminente.
Trouble anxiété généralisée (TAG)
Le TAG représente 10 % des troubles psychiques de l’enfant et 59 % des
troubles anxieux infanto-juvéniles46.
Dans ce trouble anxieux, le patient éprouve des préoccupations excessives, non
réalistes, d’une durée supérieure à 6 mois, concernant des évènements ou des activités
de la vie quotidienne.
Les enfants ont une anxiété « flottante », non focalisée sur des situations
précises. Ils s’inquiètent « de tout » en permanence et présentent fréquemment une
fatigabilité, des difficultés de concentration, une irritabilité et des tensions
musculaires. Les troubles du sommeil, notamment l’insomnie reste le symptôme le
plus fréquent, présent chez environ 90 % des enfants46.
Ils demandent en permanence à leur entourage de les rassurer ce qui peut
susciter de l’irritabilité, de l’incompréhension et parfois même de l’agressivité et des
attitudes de rejet de la part des parents.
Le style cognitif est dominé par « leur intolérance à l’incertitude ».
Layne et al.ont comparé 49 enfants souffrants de TAG à 42 autres du même
âge, avec un autre trouble anxieux. Les cognitions anxieuses (inquiétudes) étaient plus
fréquentes dans le premier groupe et leur intensité plus importante. Les inquiétudes les
plus fréquemment relevées concernent les performances scolaires (49 % Vs 21 %) et la
santé des proches (55 % VS 45 %).
Les co-morbidités étaient particulièrement fréquentes dans le premier groupe
(86 %) dont 4 % avec un épisode dépressif majeur (EDM) 125.
44
Anxiété sociale
L’anxiété sociale correspond à une peur persistante (durée supérieure à 6 mois)
et intense vis-à-vis d’une ou plusieurs situations sociales dans lesquelles l’enfant ou
l’adolescent craint d’être ridicule, de rougir, de bafouiller etc.
Il faut distinguer la phobie sociale (où le sujet ressent une peur du jugement et
du regard des autres) de la timidité qui est une forme particulière de retrait social, non
pathologique où prédominent l’évitement et l’impression de ne pas être à la hauteur.
Elle se distingue de la timidité par son intensité, ses répercussions sur la vie
familiale et sociale et la détresse ressentie.
Dans la classification américaine des troubles mentaux (DSM-5), on retrouve
plusieurs thèmes :
- la peur de parler ou de se produire en public,
- la peur de manger
- la peur d’écrire devant autrui
- la peur de devoir interagir avec des personnes d’autorité.
Les distorsions cognitives sont particulièrement importantes dans ce trouble
anxieux.
Les symptômes de l’anxiété sociale émergent en général autour de 12 ans avec
un pic de fréquence situé à l’adolescence.
Raoa et al.ont comparé 74 enfants âgés entre 7 et 12 ans à 76 adolescents
âgés entre 13 et 17 ans souffrants d’anxiété sociale (sans différence significative en ce
qui concerne les critères sociodémographiques). Les auteurs ont utilisé le
questionnaire Anxiety Disorders Interview Schedule-Child/Parent Version (ADIS-C)
dans sa version parent enfant. Dix items sur 20 de cette échelle, concernant les
situations sociales, étaient plus fréquents chez les adolescents.
Il s’agit de participer à des activités sociales (81,6 % pour les ado contre 58,1 %
pour les enfants), travailler ou jouer en groupe, poser une question à la maitresse, faire
de la gym à l’école, écrire au tableau, manger en face de quelqu’un (34,2 % Vs 16,2
%), demander à quelqu’un « d’être ensemble », répondre ou parler au téléphone, sortir
en groupe, marcher dans les couloirs de l’école ou encore utiliser les toilettes
publiques (30,3 % Vs 17,6 %)183.
45
Les auteurs retrouvent aussi un taux de co-morbidité avec un autre trouble
anxieux dans 54,6 % tout âge confondu, avec une légère prédominance non
significative pour les jeunes enfants (62,2 %) par rapport aux adolescents (47,4 %). Le
second trouble anxieux co-morbide le plus fréquent est le trouble anxiété généralisée
(TAG) (27,0 % pour les enfants et 26,3 % pour les adolescents)183.
L’anxiété de séparation (ADS) est plus fréquemment observée dans le premier
groupe des 7 - 12 ans (14,9 % contre 3,9 % pour les adolescents).
Comme facteurs favorisants la survenue de ce trouble, l’existence dans
l’enfance d’un tempérament inhibé, d’évènements de vie négatifs comme divorce des
parents et des antécédents d’abus sexuels)118.
Les symptômes s’accentuent souvent avec l’âge et l’augmentation des
exigences sociales. Ces jeunes redoutent de trembler, de bafouiller, d’être interrogés,
de « dire une bêtise », et d’être alors l’objet de moqueries de leur entourage. Les
relations aux paires sont souhaitées mais énormément appréhendées.
En présence de personnes familières, leur peur disparaît et ils peuvent alors
paraître désinhibés. Ce qui peut retarder le diagnostic.
Les complications les plus fréquentes sont la dépression et les addictions.
Mutisme sélectif
C’est un diagnostic peu fréquent en pédopsychiatrie et il est souvent associé à
une anxiété sociale.
Il est considéré comme un trouble anxieux spécifique caractérisé par
l’incapacité durable (au moins un mois) de parler dans certaines situations sociales
notamment à l’école, alors que l’enfant parle normalement dans des contextes
familiers comme à la maison.
Cette incapacité n’est pas liée à un défaut de compréhension de la langue ou due
à un trouble du langage.
Cliniquement, des éléments du trouble oppositionnel avec provocation peuvent
être observés chez ces enfants qui recherchent la maîtrise de la relation à l’autre,
refusent de répondre aux questions posées par des personnes extérieures à la famille,
voire même parfois de communiquer par écrit.
46
État de stress post-traumatique (ESPT)
Dans sa quatrième édition, la classification américaine classait l’ESPT parmi
les troubles anxieux alors qu’il représente une catégorie à part entière dans le DSM-57.
Sa prévalence est estimée de 1,3 à 6 %18.
Il se manifeste chez l’enfant par des changements majeurs du comportement,
des émotions et des cognitions après un évènement traumatique auquel l’enfant a été
exposé.
Après un délai variable, l’événement traumatique est revécu sous forme de
rêves, cauchemars, reviviscences, flashs. L’anxiété se déclenche lors de l’apparition de
stimuli évoquant l’événement traumatique, et des évitements se mettent en place.
Chez les enfants, on peut observer une agitation ou un comportement
désorganisé, des cauchemars sans contenu, des jeux répétitifs en rapport avec
l’événement traumatique.
Pour être diagnostiqué, le trouble doit durer depuis plus d’un mois et entraîner
une souffrance significative ou une altération du fonctionnement.
Autre particularité du DSM-5 qui propose un sous-type spécifique à la période
pré-scolaire (moins de 6 ans) avec un évitement ou une altération persistante des
cognitions ou de l’humeur, sans que les cognitions soient accessibles202.
Refus scolaire anxieux
La réticence à se rendre à l’école existe sous des formes d’intensité variable
allant jusqu’au refus scolaire et à l’absentéisme prolongé.
Les manifestations anxieuses somatiques sont souvent intenses.
Le refus scolaire anxieux n’est pas identifié comme entité spécifique par les
classifications internationales.
D’autres troubles anxieux peuvent entrainer un refus scolaire anxieux (anxiété
de séparation chez l’enfant ou anxiété sociale chez l’adolescent).
Dans une série de 51 enfants souffrant de ce trouble, Martin- Guehl (2003)
ont retrouvé 49 % de sujets atteints d’anxiété de séparation, 31,4 % d’anxiété sociale et
19,6 % de phobie spécifique141.
47
La déscolarisation totale y est fréquente en raison de l’intensité de ces
symptômes anxieux à l’école.
Le refus scolaire anxieux se complique souvent d’isolement social, de
dépression, de retard scolaire.
Le traitement est long, difficile et les rechutes fréquentes.
c. Etiopathogénie des troubles anxieux
Plusieurs facteurs ont été identifiés comme étant à l’origine de l’émergence de
troubles anxieux chez l’enfant, à savoir, l’hérédité, la qualité des liens d’attachement à
ses parents ou aux substituts, son tempérament et sa façon de gérer le stress au
quotidien. Leur valeur prédictive n’est pas similaire. Ils interagissent tout au long du
développement et leur impact diffère en fonction du moment de leur survenue.
La piste génétique
On retrouve souvent dans l’entourage des enfants anxieux des parents eux-
mêmes anxieux, souffrant essentiellement d’un trouble panique, d’un trouble anxiété
généralisée, ou d’un trouble obsessionnel compulsif.
Le taux d’héritabilité est modéré, variant de 36 % à 65 % selon les études. A
noter que l’héritabilité concerne le poids des facteurs génétiques dans la survenue
d’une maladie191.
Dans une méta-analyse publiée en 2007 et qui a synthétisé 47 études sur
l’existence d’un éventuel lien entre l’anxiété parentale et les troubles anxieux de
l’enfant, les auteurs soulignent l’hétérogénéité des résultats du fait des différences
outils et questionnaires utilisés et du fait de la disparité des critères de sélection. Cette
association serait de l’ordre de 4 %34.
Le tempérament inhibé de l’enfant contribuerait également à l’installation de
troubles anxieux.
48
L’inhibition comportementale est un tempérament qui peut être présent
précocement dans l’enfance et se manifester par un certain nombre de réactions
comportementales et émotionnelles en présence d’une situation, d’un objet ou d’une
personne inconnue. Ces enfants répondent à une situation nouvelle avec une extrême
précaution, de façon craintive et en retrait, « de loin ».
Les attitudes parentales
Les attitudes parentales peuvent contribuer à l’émergence ou au maintien des
troubles anxieux de l’enfant et ce de plusieurs façons, en ayant des difficultés à
élaborer des stratégies d’adaptation adéquates, en surprotégeant leur enfant ou en
réagissant négativement à ses peurs. En surprotégeant leur enfant, ils diminuent de ce
fait les occasions de désensibilisation86.
De ce fait, l’existence d’un comportement d’évitement chez les parents est un
facteur prédictif important.
L’étude de Gere et al. (2012) a porté sur 190 enfants âgés entre 7 et 13 ans,
dont 89 garçons et s’est intéressée à la relation existant entre la surprotection parentale
et la survenue de troubles anxieux chez les enfants. Cette association est significative.
Les mamans sont encore plus dans la surprotection lorsque leur enfant présente des
troubles des conduites associés à un trouble anxieux141.
L’approche cognitive
Il existe deux grandes approches cognitives de l’anxiété de l’enfant qui
découlent des hypothèses de Beck : la perception cognitive et comportementale et
l’étude du traitement de l’information.
Le processus cognitif anxieux est donc la résultante d’une perception accrue du
danger et de la diminution des capacités de l’enfant à faire face.
Waters et al.se sont intéressés au style cognitif des enfants anxieux, notamment
à la façon qu’ils avaient d’interpréter les situations ambigües. L’interprétation
menaçante de ces situations est considérée comme un biais cognitif141.
49
L’étude a porté sur 3 groupes d’enfants âgés entre 7 et 12 ans. Le premier
groupe comprenant 15 enfants anxieux (ADS, TAG, Phobie sociale), le deuxième
groupe 16 enfants non anxieux mais dont les parents souffraient d’un trouble anxieux
selon les critères du DSM IV. Le troisième groupe était constitué de 14 enfants non
anxieux avec des parents non anxieux eux aussi. L’évaluation a été réalisée par le
questionnaire Anxiety Disorders Interview Schedule for DSM-IV—Child version.
Il en résulte de cette étude que le biais cognitif est associé de façon significative
avec les troubles anxieux dans le 1er groupe seulement mais ne constituait pas un
facteur de vulnérabilité significatif avec l’anxiété parentale.
Dans le modèle bio-cognitivo-comportemental, l’anxiété estconsidérée comme
le produit d’un cycle auto-entretenu dans lequel interagissent une réponse biologique
élevée au stress, des pensées dysfonctionnelles et un évitement des situations
anxiogènes.
Un autre auteur (Kossowsky et al., 2013) s’est intéressé à l’anxiété de
séparation et à la réactivité des enfants à l’hyperventilation. Son étude a porté sur 3
groupes d’enfants âgés entre 5 et 14 ans. Le premier groupe comprenait 49 enfants
souffrant d’anxiété de séparation, le second 21 enfants avec un trouble panique et un
troisième groupe de 39 enfants sains sans trouble anxieux120.
Les auteurs ont constaté des réactions plus prononcées à l’hyperventilation
pour le groupe avec une anxiété de séparation. Les enfants de ce groupe avaient du mal
à réguler leur rythme respiratoire ce qui accentuait leur détresse.
Dans une étude prospective, s’étalant sur une durée de 18 mois portant sur des
enfants asthmatiques, la survenue d’événements négatifs comme le décès d’un
membre proche de la famille augmentait le risque de survenue de crises d’asthme
d’environ deux fois120. Toujours selon cette même étude, il existerait des différences
comportementales et biologiques individuelles qui expliqueraient l’action du stress sur
l’asthme.
Les meilleures stratégies d’adaptation au stress signalées dans cette étude et
auxquelles ont recours les patients asthmatiques sont la technique de résolution des
problèmes et la focalisation des émotions.
50
L’anxiété maternelle durant la grossesse
Citons tout d’abord l’étude canadienne de Kozyrskyj et al. (2008) qui a porté
sur un échantillon de 13907 enfants suivi de leur naissance jusqu’à l’âge de 7 ans.
Parmi eux, 11282 enfants dont la mère n’était pas anxieuse durant la grossesse
et 2625 avec des mamans stressée. Ces auteurs retrouvent une corrélation significative
entre l’exposition du fœtus au stress maternelet le développement de l’asthme (OR
1,25, IC 95, 1,01 – 1,55)120.
Une autre étude longitudinale (Teyhan et al., 2014) s’est intéressée à des
enfants dont l’état mental était évalué par le biais de questionnaires à l’âge de 8 ans.
L’état de santé psychique des mères était évalué durant la grossesse puis 8 ans après.
Après 8 ans, sont restés dans l’étude seulement 7250 enfants, dont l’âge moyen est de
8,2 ans, avec autant de garçons que de filles. Parmi eux, 46 % ont présenté des
sifflements de façon régulière218.
Dans ce même groupe, 15,4 % souffrent de troubles internalisés (c'est-à-dire
anxieux et dépressifs). Toujours dans ce même groupe, on retrouve 31,2 % de mères
dépressives ou anxieuses au moment de la grossesse.
Ces auteurs ont émis l’hypothèse que l’existence de troubles psychiques chez la
mère durant la grossesse ou la petite enfance favoriserait la survenue d’asthme chez
leur enfant218.
Des travaux plus récents, ceux de Glover V. en 2014 vont dans le même sens.
Pour cet auteur, la survenue de troubles anxieux et dépressifs chez la femme durant la
grossesse favoriserait la survenue d’asthme chez l’enfant, mais augmenterait aussi les
accouchements prématurés, les faibles poids de naissance, les morts in utéro93.
En l’absence de troubles psychiques confirmés, l’exposition durant la grossesse
aux différents facteurs de stress comme la violence conjugale, les événements
traumatisants violents comme les guerres, les attaques terroristes, les catastrophes
naturelles contribue aussi à l’apparition d’un asthme chez l’enfant.
51
Le mécanisme est encore inconnu malgré la constatation de variations dans la
réponse au cortisol de ces enfants asthmatiques. Cette piste de recherche mérite qu’on
s’y intéresse par des études plus approfondies63.
Les événements stressants
Actuellement, les événements de vie ne sont pas considérés comme des facteurs
étiologiques spécifiques. Leur impact dépend de plusieurs facteurs : leur fréquence, le
tempérament de l’enfant, la capacité d’étayage des parents et la structure familiale.
Shaw et al. (1994) rapportent qu’un niveau élevé de conflits conjugaux dans les
familles des jeunes enfants d’une année prédit un niveau élevé de symptômes anxieux
et dépressifs à l’âge de 3 ans, mais uniquement chez les filles, surtout celles qui se
distinguent par un tempérament difficile à l’âge d’un an203.
Autre hypothèse émise par certains auteurs américains est que la violence
urbaine et le stress des grandes villes favoriseraient la survenue de troubles
psychiques chez les parents augmentant ainsi leur consommation de tabac (nicotine),
facteur incriminé dans la genèse de l’asthme85.
d. Intérêt des échelles
De nombreux auteurs soulignent l’importance d’utiliser des questionnaires pour
le repérage des troubles de l’enfant et de l’adolescent.
Les auto-questionnaires permettent à l’enfant et à l’adolescent de rapporter eux-
mêmes leur vécu ainsi que leurs émotions. Ils sont simples, rapides et ne nécessitent
pas de formation spécifique du praticien pour leur passation92.
L’échelle Child Behavior Checklist’s (CBCL), destinée aux parents, est
souvent utilisée lors des premiers entretiens1. Elle concerne l’ensemble des troubles
psychopathologiques que peut présenter les enfants et les adolescents âgés entre 4 et
16 ans165.
52
Elle est particulièrement sensible dans le diagnostic des troubles anxieux dont la
cotation tient compte de l’âge et du sexe. De ce fait, elle est très utilisée et validée par
de nombreuses études. Cet instrument a été traduit en français174.
Autre questionnaire particulièrement pertinent et souventutilisé dans les études,
la STAI (State-Trait Anxiety Inventory for Children) qui comprend deux échelles de
20 items chacune, décrivant les manifestations psychiques de l’anxiété : l’échelle
« Etat » qui décrit l’état actuel de l’anxiété et l’échelle « Trait » qui décrit la tendance
générale à répondre par de l’anxiété aux événements stressants. Cette échelle est
destinée aux enfants âgés entre 9 et 12 ans210.
L’ECAP (Echelle comportementale d’anxiété Phobique) est la seule échelle
française destinée à mesurer les peurs exprimées par les enfants et les adolescents âgés
entre 6 et 18 ans225.
e. L’anxiété et l’asthme
Population adulte
Les études sur l’adulte asthmatiques sont nombreuses et plus anciennes par
rapport à la population pédiatrique6.
Une prévalence élevée de trouble panique chez les patients asthmatiques est
rapportée dans la littérature internationale. Cette prévalence varie de 6 à 38 % chez les
adultes asthmatiques contre 1 et 4 % dans la population générale60.
L’intérêt d’utiliser des échelles comme Hospital Anxiety and Depression
Inventory (HADS) and the Spielberg’s State Trait Anxiety Inventory (STAI) a été
soulignée pour un dépistage précoce de ces troubles qui viennent compliquer la
pathologie somatique.
Une étude australienne s’est intéressée à 6609 adultes a démontré une
prévalence plus élevée de symptômes anxieux chez les patients asthmatiques (17,9 %)
contre 12,2 % des non asthmatiques.
Une autre étude suédoise portant sur 715 adultes a montré une prévalence plus
élevée de symptômes anxieux et dépressifs dans le groupe des asthmatiques de l’ordre
de 40 %60.
53
Dans la littérature, on retrouve peu d’études qui se sont penchées sur la relation
existant entre l’état mental et la variation dans les symptômes respiratoires de
l’asthme.
Pour certains auteurs, les réactions individuelles au stress et le stress de
manière générale jouent un rôle important dans l’émergence, l’exacerbation et le
maintien de l’asthme. Ont participé à l’étude de Etemedi Nia et al. 40 sujets
asthmatiques et 40 autres sains (dans les deux groupes il y avait autant d’homme et de
femme )72.
La moyenne d’âge était de 43,45 ans pour les asthmatiques et de 42 ans pour
les non asthmatiques. On a passé des questionnaires sur les facteurs de stress et les
stratégies d’adaptation (ou coping). The Ways of Coping Questionnaire (WCQ),
Holms-Rahe Life Stress Inventory, and General Health Questionnaire (GHQ).
Cette étude a montré que les sujets asthmatiques étaient plus stressés que les
sujets sains, sans différence significative entre les deux sexes. De même qu’ils avaient
des stratégies d’adaptation inadaptées (focalisation sur le problème).
Pour d’autres auteurs, l’anxiété à l’inverse de la dépression, est associée à une
perception accrue de l’intensité de la dyspnée et augmente la perception subjective du
raccourcissement du soufflemême si les explorations fonctionnelles n’objectivent pas
de modification significative. Ceci peut augmenter à tort la consommation des
médicaments de l’asthme comme les corticoïdes et les bronchodilatateurs. Les
hospitalisations sont aussi plus fréquentes et dureraient plus longtemps131.
Les deux troubles anxieux les plus fréquemment retrouvés chez l’adulte sont le
trouble panique et le trouble anxiété généralisée (TAG). L’anxiété exacerbe aussi la
symptomatologie respiratoire au moment d’une crise d’asthme et augmente le recours
aux structures médicales d’urgence.
Les troubles anxieux ont un impact négatif sur l’évolution de la maladie
somatique et réduisent l’autonomie dans la gestion quotidienne de celle-ci.
Les auteurs soulignent l’importance de mettre en place un suivi
psychothérapique plutôt que la prescription de médicaments psychotropes.
54
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) occupent une place
particulièrement intéressante en raison de leur brièveté et leur efficacité au long cours.
Une autre étude de Schneider et al. publiée en 2008, a porté sur 256 patients
asthmatiques diagnostiqués depuis une année, recrutés dans 43 PMI et qui ont rempli
les questionnaires suivants: Patient Health Questionnaire (PHQ) et et Asthma Quality
of Life Questionnaire (AQLQ) 199.
Une année plus tard, les auteurs ont réévalué 185 patients (72,3 % du nombre
initial) avec les mêmes questionnaires et ont comptabilisé le nombre de sujets ayant
présenté des troubles anxieux ou des symptômes dépressifs et ceux qui ont été
hospitalisés ou reçus des soins en urgence à domicile.
On retrouve 3,9 % de sujets avec un épisode dépressif majeur (EDM), 22,7 %
avec des signes dépressifs mais qui ne remplissent pas tous les critères du DSM IV
d’un EDM, et 7,8 % de trouble panique.
Durant l’année évaluée, 17 patients (9,2 %) ont reçus des soins urgents à
domicile et 10 sujets (5,4 %) ont été hospitalisés. La dépression était associée aux
hospitalisations (OR 6.1; 95% CI 1.5–24.6) et le trouble panique aux soins
urgents à domicile. (OR 4.8; 95% CI 1.3–17.7)
L’asthme représente un cout considérable pour la santé (14 million dollars par
an). (Asthma and Allergy Foundation of America [AAFA], 2008).
Sans oublier l’altération des activités quotidiennes, les perturbations du
sommeil, et l’altération de la qualité de vie des patients et de leurs familles.
D’où l’intérêt de promouvoir l’éducation thérapeutique avec des programmes
adaptés.
Population pédiatrique
L’asthme en tant que maladie chronique la plus fréquente chez les enfants peut
avoir un impact considérable sur la santé mentale, la scolarité, les activités et la qualité
de vie des patients et de leur famille.
55
Les difficultés émotionnelles telles que l’anxiété, la dépression, l’isolement les
sentiments de colère et de frustration sont relativement fréquents dans cette population
pédiatrique69.
Tibosch et al. (2011), dans une revue de littérature ont recensé toutes les
publications sur Medline, PubMed et PsychInfo de 1970 à septembre 2009. Ils ont
retenu 15 publications sur les troubles psychiques chez le jeune patient asthmatique.
Ces auteurs soulignent la grande disparité des résultats, concernant la prévalence des
troubles internalisés en raison de la différence de la taille des échantillons étudiés
(variant de 71 enfants à 3575) de la durée de suivi (de deux semaines à 9 ans), des
classifications et des questionnaires utilisés220.
Citons par exemple les travaux d’Alati et al. (2005) qui ont suivi 3575
adolescents asthmatiques sur une durée de 9 ans en utilisant le questionnaire CBCL.
Parmi ce groupe, 849 ont présenté des troubles internalisés, anxieux et/ou
dépressifs (soit 23,75 % de l’effectif). Ils ne retrouvent pas toutefois de corrélation
significative entre l’asthme et la survenue de troubles internalisés4.
Dans l’étude de GOODWIN et al. (2014), la prévalence des troubles anxieux
dans une population de jeunes asthmatiques (âgés entre 9 et 17 ans) est de 26,1 % (47
anxieux sur 180 asthmatiques), alors que cette prévalence est de 17,2 % dans une
cohorte de 1001 enfants non asthmatiques avec une différence significative entre les
deux groupes96.
Une méta-analyse de 78 études suggèrent que les enfants asthmatiques
notamment ceux qui souffrent d’un asthme sévère présentent plus de troubles
psychiques par rapport aux enfants non asthmatiques146.
La durée d’évolution de la maladie asthmatique influerait sur la survenue de
troubles anxieux et dépressifs. Les scores de dépression et d’anxiété sont
significativement plus élevés dans le groupe chez qui la maladie évoluait depuis
plusieurs années par rapport au groupe dont la maladie était diagnostiquée durant
l’année écoulée. La qualité de vie en est également altérée160.
56
L’anxiété et l’asthme ont la particularité de partager des symptômes physiques
comme la sensation d’étouffement ou d’oppression thoracique. Ce qui rend difficile le
travail psychothérapique de restructuration cognitive, aussi bien avec l’enfant qu’avec
ses parents192.
Katon et al.(2007) ont comparé un groupe d’enfants et adolescents
asthmatiques (781) à un groupe contrôle sain (598) âgés entre 11 et 17 ans (avec un
âge moyen de 14,1±1,9 %) avec autant de garçons que de filles115.
Ces enfants ont été évalués par la passation de l’échelle CBCL aux parents qui
répond aux critères diagnostiques du DSM IV.
Le groupe asthme présentaient des troubles dans 16,3 % des cas, contre
seulement 8,6 % du groupe contrôle. Ces troubles étaient représentés par un ou
plusieurs troubles anxieux et les troubles dépressifs.
Le tableau qui suit résume la fréquence des troubles dans les deux groupes.
Groupe asthme Groupe contrôle
EDM
Episode dépressif majeur
7,2 % 4,0 %
Trouble dysthymique 0,1 % 0 %
Trouble panique 2,5 % 1,2 %
TAG
Trouble anxiété de
séparation
2,2 % 1,2 %
Anxiété sociale 3,3 1,4
Anxiété de séparation 3,4 1,9
P = 0,053
Dans cette étude, les filles étaient plus disposées à développer des troubles
anxieux. On retient aussi comme facteur de risque les familles monoparentales et
surtout le diagnostic récent d’asthme.
57
Vila et al. Ont comparé quant à eux un groupe de 93 enfants asthmatiques à 93
autres enfants souffrant d’un diabète insulinodépendant. Les patients asthmatiques
étaient âgés entre 8 et 17 ans avec une moyenne d’âge de 11.8 ±2,5 ans avec une
durée d’évolution de l’asthme de 9 ± 3 ans. Les garçons prédominaient (68,8 %). Ces
enfants souffraient d’un asthme modéré à sévère. Des troubles anxieux sont relevés
chez 32,25 % du groupe (soit 30 enfants sur 93) avec par ordre décroissant de
fréquence, 24 cas de TAG, 13 cas d’ADS, 9 cas d’anxiété sociale et un cas de trouble
panique et agoraphobie. La co-morbidité entre deux troubles anxieux est notée dans 14
cas, et un seul cas d’association avec un EDM est relevé227.
La prévalence des types de troubles anxieux diffèrent d’une étude à une autre,
toujours en raison de la disparité des critères de sélection des échantillons.
MEURET (2006) a étudié 439 patients âgés entre 5 et 18 ans, parmi eux 55
asthmatiques dont la moyenne d’âge est de 12,2 ±2,7 ans. Il note la prédominance
chez les jeunes patients asthmatiques, du TAG (18,2%) et de l’anxiété sociale
(18,2%) sur le trouble panique avec agoraphobie (14,5 %) et l’anxiété de séparation
(10,9 %). Le PTSD dans l’asthme est dans cette étude moins fréquent (1,8%) que chez
les enfants non asthmatiques (2,2 %)149.
D’autres auteurs se sont penchés sur l’anxiété de séparation qui est un trouble
anxieux particulièrement fréquent chez l’enfant. L’étude s’est intéressée à la relation
existante entre la sévérité des symptômes respiratoires et la survenue d’une anxiété de
séparation83.
Elle a concerné 63 enfants asthmatiques depuis au moins une année, âgés entre
5 et 12 ans, dont 37 garçons, suivis durant 6 semaines. Les parents ont rempli le
questionnaire Diagnostic Interview Schedule for Children IV.
Les aidants naturels étaient représentés par 95 % de mères, 3 % de grand-
mères et de 2 % pères.
58
L’existence d’une anxiété de séparation est fortement corrélée à un mauvais
équilibre de l’asthme. Un attachement anxieux et des interactions familiales perturbées
contribueraient à l’exacerbation des symptômes respiratoires. Un attachement sécure
réduirait la présence d’un trouble anxieux.
Fagnano et al. (2011) ont évalué la qualité du sommeil des enfants
asthmatiques en fonction de l’existence de symptômes respiratoires nocturnes et de
leurs symptômes anxieux. L’étude a porté sur 287 enfants vivants en milieu urbain
(New York), âgés entre 4 et 10 ans (moyenne d’âge est de 7,5 ans), dont 59 % de
garçons. On a évalué le nombre de nuit sur 2 semaines avec des symptômes
respiratoires comme les sifflements et la toux77.
Les auteurs ont utilisé deux types de questionnaires, l’un évaluant la qualité de
sommeil de l’enfant (Children’s Sleep Habits Questionnaire) et un autre la qualité de
vie des aidants naturels (Juniper’s Pediatric Asthma Caregivers Quality of Life
Questionnaire).
Dans la population étudiée, 59 % des enfants avaient des symptômes
respiratoires nocturnes persistants, dont 23 % de légers symptômes et 36 % modérés à
sévères.
Les troubles du sommeil étaient plus fréquents dans le groupe souffrants de
symptômes respiratoires nocturnes modérés à sévères. Ces troubles sont à l’origine
d’une somnolence diurne et d’une baisse du rendement scolaire des enfants. Au long
cours, ces enfants développent plus de troubles anxieux et dépressifs, de troubles des
conduites et présentent un déficit de l’attention.
Les parents de ce groupe s’absentent plus fréquemment de leur travail.
Quarante trois pour cent (43 %) d’entre eux souffrent de dépression d’intensité légère
voire moyenne sans qu’il y ait de relation significative entre les troubles psychiques
des parents et les symptômes respiratoires nocturnes.
Certains auteurs ont décrit la survenue d’un état de stress post traumatique à la
suite d’une crise d’asthme sévère. La prévalence de ce trouble anxieux varie de 3 à 44
% avec des patients qui remplissent soit partiellement ou entièrement les critères du
DSM-IV-TR44.
59
Dans la littérature internationale, on retrouve des différences inhérentes à la
période de l’adolescence.
Si la dynamique de l’adolescence va dans le sens de l’autonomie notamment du
milieu familial et de l’identification aux paires, la maladie somatique entrave ce
processus « naturel ». Elle favorise aussi les attachements anxieux et perturbe le
quotidien familial par les soins à prodiguer.
Buston et Wood retiennent comme facteurs responsables de la mauvaise
observance du traitement chez l’adolescent : la négligence, l’impression d’inefficacité
des médicaments, le déni, la difficulté d’utilisation des systèmes d’inhalation, la
crainte des effets secondaires et la lassitude231.
Les adolescents asthmatiques ont moins recours aux services de santé que les
jeunes enfants malades. En revanche la mortalité des adolescents en rapport avec les
complications de leur pathologie respiratoire est deux fois plus élevée par rapport aux
jeunes. Ces adolescents asthmatiques ont tendance à se comparer à leurs pairs sains et
vivent leur maladie comme une injustice ce qui est à l’origine d’une mauvaise
observance thérapeutique189.
L’anxiété sociale est particulièrement fréquente à l’adolescence. Durant cette
période, elle peut être à l’origine de difficultés relationnelles avec les paires, d’un
fléchissement scolaire et d’une humeur dépressive. Ces difficultés peuvent être
accentuées par la maladie chronique somatique comme l’asthme.
Les performances physiques ou sportives moins bonnes, la nécessité parfois de
prendre le traitement en dehors de la maison accentuent le sentiment d’être différent
du reste du groupe.
Les adolescents souffrant d’asthme sont à risque accru d’anxiété et/ou de
dépression. Ces comorbidités peuvent être associées à un mauvais contrôle de
l’asthme, à une mauvaise observance, à une qualité de vie réduite et enfin à une
morbidité plus élevée. Environ un tiers des adolescents asthmatiques souffrent d’un
trouble anxieux. Les adolescents souffrant d’asthme ont un taux d’agoraphobie
augmenté par rapport à des témoins sains du même âge (7,5 % vs 3,4 % vs 0,5 %,
respectivement115.
60
Des études faites par Katon et al. rapportent comme possibles facteurs de risque
de troubles anxieux chez l’adolescent asthmatique : le sexe féminin, le tabagisme actif,
le fait de vivre dans une famille monoparentale et un diagnostic récent de l’asthme79.
Alors que la prévalence des troubles anxieux dans cette population semble liée
à des facteurs comportementaux et socio-économiques, plusieurs études ont montré
que l’anxiété n’est probablement pas liée à la gravité d’asthme. Entre 20 et 50 % de
symptômes dépressifs importants seraient rapportés chez l’adolescent asthmatique et
une méta-analyse faite par Lu et al.révèle une prévalence de la dépression de 27 %, ce
qui est plus du double de celui des adolescents sans asthme134.
Les symptômes dépressifs semblent surtout liés à d’autres troubles
comportementaux, tels que les comportements à risque, le tabagisme et la toxicomanie,
aussi bien au sein de la population asthmatique que dans la population générale
d’adolescents. Les troubles de l’humeur chez l’adolescent ou ses parents ont été
montrés comme associés à une augmentation des symptômes de l’asthme et de
l’absentéisme scolaire22.
L’apparition de troubles anxieux ou dépressifs durant cette période critique,
peut exacerber les symptômes de l’asthme. Le caractère chronique, mais également
imprévisible de l’asthme est anxiogène chez l’adolescent, pouvant entraîner des
manifestations somatiques liées à cette anxiété ou à cette dépression, surtout si elles
s’associent à des interventions médicales ou des hospitalisations répétées.
L’essoufflement, un symptôme majeur des attaques de panique, peut conduire à une
hyperventilation et aggraver la broncho-constriction. Inversement, une diminution de
la perception des prodromes de la crise a été montrée comme pouvant augmenter le
risque de crise d’asthme sévère. Les syndromes dépressifs sont-ils la conséquence de
l’asthme chez l’adolescent comme semble le montrer l’étude de Bender.
Une autre approche est de considérer que la dépressivité, plus fréquente chez
l’adolescent, entraîne une diminution de l’observance et/ ou une majoration de
l’inflammation avec comme conséquence un moins bon contrôle de l’asthme.
61
McCauley et al. (2007) ont étudié un échantillon de 767 enfants et adolescents
asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans (moyenne d’âge de 14,2 ± 2 ans), un sex ratio de
1. Sur une durée de 12 mois, 16,2 % du groupe (N= 125) ont développé un ou
plusieurs troubles répondants aux critères diagnostiques du DSM IV, entre troubles
anxieux et épisode dépressif majeur. Parmi ces 125 enfants, 8,9 % ont présenté un
trouble anxieux isolé, 2,5 % un épisode dépressif majeur (EDM) isolé et 4,8 % une co-
morbidité entre trouble anxieux et EDM. Une prédominance féminine est notée (64
%). Seuls 10 % de ces enfants ont bénéficié d’une prise en charge psychothérapique
adaptée145.
Richardson et al.(2008) se sont intéressés quant à eux à 767 adolescents
asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans. Les évaluations ont été faites au téléphone par la
passation de questionnaires d’abord aux parents durant 45 minutes puis aux
adolescents durant 45 à 75 minutes190.
Il ressort de cette étude un total de 16,2 % (n = 125) de jeunes patients
asthmatiques qui ont présenté durant les 12 derniers mois, des troubles psychiques
internalisés répondants aux critères du DSM IV. Parmi eux 8,8 % des troubles anxieux
isolés (n=68) essentiellement une anxiété de séparation et une anxiété sociale, 2,6 %
de dépression et 4,8 % (n= 37) de troubles dépressifs et anxieux associés
(essentiellement un trouble panique et un trouble anxiété de séparation, TAG).
La prédominance féminine est également relevée dans le groupe des patients
uniquement anxieux (62 %).
Les adolescents souffrants de troubles dépressifs et anxieux associés ont plus
recours aux urgences médicales et aux consultations spécialisées.
L’étude d’Olazagasti et al. (2012) a comparé 598 enfants portoricains vivants à
New York à 673 jeunes patients asthmatiques vivants dans leur pays d’origine159.
L’âge moyen est de 11,57 ans avec autant de garçons que de filles.
Les troubles anxieux et dépressifs sont plus fréquents dans le groupe souffrant
d’asthme permanent (par rapport au groupe dont les symptômes sont intermittents).
62
Ces troubles internalisés sont plus fréquents au départ et s’atténuent
progressivement avec l’ajustement des thérapeutiques de l’asthme.
Le faible niveau socio économique favoriserait la survenue des troubles
psychiques dans l’évolution de cette pathologie chronique.
L’étude ISAAC (International Study of Asthma and Allergies in Childhood)
rapporte une prévalence de l’asthme de 24,6% chez les enfants âgés entre 13 et 14 ans
vivant au Salvador79.
L’étude s’est intéressée à l’association existant entre les troubles du
comportement et la prévalence de l’asthme chez les enfants brésiliens.
Elle a porté sur 869 enfants âgés entre 6 et 12 ans, résidant au Salvador et les
auteurs ont eu recours à l’échelle CBCL. 19,26 % (n=212) des enfants présentaient des
signes en faveur d’un asthme et 35 % parmi ce groupe des troubles du comportement.
Il existait une association significative entre la pathologie somatique et les troubles des
conduites. (PR: 1.43; 95% CI: 1.10–1.85).
Selon les travaux de Bitsko et al. (2014), les adolescents asthmatiques ont plus
de risque de développer des troubles anxieux, notamment l’anxiété sociale et le trouble
panique avec agoraphobie (7,5 % contre 3,4 % dans un groupe contrôle et 0,5 % dans
la population générale).Cette co-morbidité altère leur adhérence thérapeutique et
favorise la survenue de complications22.
La mise en place de stratégies d’éducation thérapeutique et de soutien adaptées
aux adolescents est nécessaire afin d’aider ces jeunes patient à accepter leur maladies
et les limitations qui en découlent dans la vie de tous les jours.
Bruzzese et al. (2009), se sont intéressés à un groupe de 765 adolescents
asthmatiques dont l’âge moyen est de 15,2 ans, scolarisés avec une légère
prédominance féminine (76,9%)33.
Le diagnostic d’anxiété sociale a été posé par la passation de deux
questionnaires : Social Anxiety Scale for Adolescents (SAS-A) et Social Phobia and
Anxiety Inventory for Children (SPAI-C).
63
Les auteurs retrouvent des signes cliniques en faveur d’une anxiété sociale dans
13,7 % à la SAS-A et 15,6 % à la SPAI-C. Ils soulignent ainsi l’importance de
rechercher ces signes anxieux qui pourraient interférer dans la prise en charge et
retentir négativement sur leur développement psychoaffectif de ces adolescents.
f. Anxiété et autres pathologies somatiques chroniques
Les troubles psychiques (anxieux et dépressifs) sont également retrouvés dans
d’autres pathologies somatiques chroniques comme l’épilepsie, le diabète, les maladies
rhumatismales ou les cancers. Leur prévalence diffère d’une pathologie à une autre81.
Citons d’abord une étude algérienne réalisée par Idriss Terranti, thèse de
doctorat en sciences médicales, soutenue en 2010 et qui a porté sur un échantillon de
58 adolescents âgés entre 14 et 17 ans souffrant d’un diabète de type 1217.
Il a étudié la relation entre l’adhérence au traitement et le fonctionnement
familial exprimé par les dimensions de la cohésion et de l’adaptabilité chez une
population d’adolescents qui présentent un diabète type I.
Les configurations familiales tendent à s’opposer à l’autonomisation de
l’adolescent et risque de stigmatiser encore plus ses adolescents diabétiques et par
conséquent accroitre le malaise.
Il a souligné que les adolescents porteurs d’une maladie chronique sont affectés
par des troubles psychologiques (comportementaux et émotionnels).
Il a noté que 60% des adolescents présentent un trouble émotionnel ou
comportemental ou les deux à la fois dont 21% sont des troubles émotionnels
(souffrance ayant un impact sur l’humeur, l’estime, l’anxiété et le niveau relationnel)
et qu’il y’a autant de perturbations émotionnelles et comportementales chez les filles
que chez les garçons. Il conclue que les difficultés émotionnelles et comportementales
sont négativement corrélées au score global de l’adhérence. En effet, plus les
adolescents ont des difficultés émotionnelles et comportementales, plus ils ont des
difficultés à s’impliquer dans l’auto-administration des soins de façon efficace 217.
64
Zelter et al. ont évalué plusieurs critères comme l’autonomie, les relations
intrafamiliales et les relations aux pairs, l’image du corps et l’estime de soi et enfin la
scolarité et la sexualité de deux groupes d’enfants et adolescents. Un groupe porteur de
pathologies somatiques chroniques et un deuxième groupe de sujets sains. Les auteurs
ne trouvent pas de différence significative entre les deux populations étudiées. En
revanche, lorsqu’ils analysent les groupes de malades entre eux, ils constatent que les
enfants porteurs de pathologies néoplasiques et rhumatismales expriment plus de
difficultés liées au traitement, à l’image du corps et à la scolarité que les patients
cardiaques et diabétiques239.
Citons aussi l’étude d’Ekinci O. et al (2009) sur l’épilepsie qui concerne
environ 0,05 à 1% de la population pédiatrique. Les troubles psychiques sont plus
fréquents dans cette population, de l’ordre de 28,6 % (retard mental, TDHA,
dépression et anxiété). Cette prévalence est 3 à 6 fois plus élevée que dans la
population générale (6,6 %) et comparée à d’autres pathologies somatiques
chroniques dont l’asthme (11,6 %)68.
L’étude de Davis et al. (2003) constate elle aussi l’existence de troubles
psychiques chez 37 % d’enfants épileptiques, 11 % de diabétiques, et 9 % du groupe
contrôle sain54.
10. Scolarité des enfants et adolescents asthmatiques
La scolarité des enfants asthmatique est affectée par la fréquence et la sévérité
des épisodes, les effets indésirables des traitements médicamenteux et par le nombre
des hospitalisations.
L’absentéisme scolaire du à l’asthme est de 8,95 jours par rapport à 6,74 jours
pour les enfants sains. 31 % des enfants asthmatiques s’absentent au moins 7 jours à
cause des signes respiratoires. 4 % de ces enfants s’absentent plus de 30 jours par an à
cause de la sévérité de leurs troubles42.
65
En Angleterre l’absentéisme scolaire concerne 35,4 % des enfants asthmatiques
et en Nouvelle Zélande, 22% pour une durée d’au moins une semaine durant l’année
écoulée, sans différence significative entre les garçons et les filles233.
Autre étude, celle de Bourdin et al. (2009) au Maghreb, durant l’année de
l’étude, 40,7 % (sur 100 enfants, 33 en Algérie, 35 au Maroc et 32 en Tunisie) se sont
absentés à l’école durant au moins un mois. La moyenne des jours ratés est de
9.9±11.6 en Algérie et de 4.9±5.9 en Tunisie. Parmi les 49 enfants pratiquant
régulièrement une activité physique, 17 (34,7 %) n’en ont pas fait durant un mois. 73
% considéraient que leur maladie les handicapait dans leurs activités quotidiennes.
Seuls 9,9 % disait ne pas être gênes par leur asthme27.
La restriction des activités quotidiennes est observée de la part de l’enfant lui-
même mais aussi des parents qui développent des attitudes de surprotection. Cette
restriction retentit sur l’état physique mais aussi émotionnel de l’enfant.
Le niveau de connaissance de la maladie asthmatique des enseignants est estimé
peu élevé dans cette étude. Ce facteur mériterait d’être étudié afin d’évaluer son
interférence avec l’asthme de l’enfant. L’intérêt de questionnaires destinés aux
enseignants se pose dans le but de repérer précocement les enfants anxieux et les
orienter vers des structures spécialisées pour le diagnostic et une éventuelle prise en
charge135, 213.
11. L’enfant asthmatique et le sport
Les praticiens de la santé encouragent vivement la pratique régulière d’activité
sportive y compris chez l’enfant et l’adolescent asthmatique. Surtout que l’obésité peut
être considérée comme un facteur d’exacerbation de l’asthme.
Cependant, la littérature internationale signale que les parents, surtout les mères
ont tendance à restreindre la pratique de sport chez leur enfant de crainte de provoquer
des crises d’asthme.
66
Dantas et al. ont étudié 115 patients asthmatiques âgés entre 9 et 19 ans (âge
moyen de 13,06 ± 2.12) et leurs mamans. L’asthme était intermittent ou persistant
léger dans 61 % de l’effectif (soit 70 cas) et considéré comme persistant modéré ou
sévère dans 39 % (45 cas). Quatre vingt seize pour cent des mères ont rempli les
questionnaires concernant leurs propres croyances sur la pratique du sport lorsqu’on
est asthmatiques et lorsqu’on est en bonne santé. Trente sept pour cent des mères (43
cas) ont admis restreindre les activités physiques chez leurs enfants.
Cette attitude est associée à une perception négative de la pratique de sport
notamment de la course à pied53.
La restriction des activités a été observée essentiellement dans l’asthme
persistant modéré à sévère (56 % des cas) et dans 44 % d’asthme intermittent et
persistant léger. La corrélation entre la restriction des activités physiques et le type
d’asthme est significative. (OR : 0,3- P=0,008).
Des interventions familiales axées sur la restructuration cognitive avec un
travail sur les croyances erronées des parents sur le sport paraissent primordiales.
12. Qualité de vie du jeune patient asthmatique
La qualité de vie (QDV) a été définie comme « la perception qu’un individu a
de sa place dans l’existence, dans le contexte de la culture et du système de valeurs
dans lesquels il vit, en relation avec ses objectifs, ses attentes, ses normes et ses
inquiétudes ».
Cette perception dépend de la santé physique du sujet, de son état
psychologique, de son niveau d’autonomie, de ses relations sociales et de son
environnement234.
La dimension «psychologique » peut être subdivisée en difficultés de
comportement, estime de soi, satisfaction des soins reçus et besoins exprimés, impact
psychologique de la maladie sur le patient et sa famille, etc.
L’évaluation de la qualité de vie suppose par définition le recueil de l’avis du
patient.
67
Quand le patient est un jeune enfant ou présente des difficultés cognitives
importantes, c’est généralement le seul avis de l’entourage qui est demandé. Il n’y a
pas de consensus sur les limites d’âge ou de degré de déficit cognitif imposant le
recueil direct de l’avis du patient. On peut remarquer que certains aspects de la qualité
de vie sont très difficiles à évaluer sans recueil direct (estime de soi, impact
psychologique de la maladie sur le patient) alors que d’autres sont très intimement
liées à ce que rapporte l’entourage (certains troubles du comportement, impact de la
maladie sur la famille).
Les difficultés psychologiques peuvent interférer avec l’évaluation de certains
aspects de la qualité de vie. A titre d’exemple, un sujet déprimé a une mauvaise estime
de lui et l’anxiété pourrait augmenter les difficultés rapportées2, 237.
L’asthme altère la qualité de vie des patients asthmatiques et de leur
entourage236.
En effet, Wanga et al. ont évalué la qualité de vie au cours d’une étude
comparative à propos de 84 adolescents épileptiques, 81 adolescents asthmatiques et
71 sujets considérés sains. Ces sujets ont été recrutés à the Affiliated Children’s
Hospital of FuDan University entre juin 2007 et décembre 2007. Un questionnaire
évaluant la qualité de vie leur a été présenté (Medical Outcomes Study 36-Item Short-
Form Health Survey (MOS F-36).
Il ressort de cette étude que les enfants souffrant de maladies chroniques ont
une qualité de vie médiocre comparativement aux enfants sains. Il n y avait pas de
différence significative entre le groupe asthmatique et le groupe souffrant
d’épilepsie230.
Bellin et al. (2011), se sont intéressés à la qualité de vie des aidants naturels de
300 enfants asthmatiques (59 % de garçons) dont la moyenne d’âge est de 5,5 ans
(DS 2,2). Les aidants naturels étaient les mères dans 92 % des cas, s’occupant seule
des l’enfant dans 70 % des cas et sans emplois dans 54 % des cas.
68
La sévérité de l’asthme a été évaluée par certains critères : Présence d’au moins
5 symptômes respiratoires par jour (59 %), au moins 5 nuits avec des signes
respiratoires durant les 2 dernières semaines (45 %), recours au traitement d’urgence
durant les 15 derniers jours (45 %).
Une mauvaise qualité de vie est associée avec un niveau élevé d’éducation
scolaire de l’aidant naturel, le nombre d’enfants à la maison, un mauvais contrôle de la
pathologie, et l’existence d’événements de vie stressants.
Cinquante deux pour cent (52 %) des aidants estimaient que l’asthme de leur
enfant était bien contrôlé et qu’ils n’avaient pas de difficultés à le gérer. Quatorze pour
cent (14 %) des aidants se disaient moyennement stressés et 34 % des aidants avec un
niveau élevé de stress19.
Une revue de littérature publiée en 2010, portant sur la qualité de vie d’enfants
souffrants de pathologies somatiques chroniques, a souligné l’importance d’utiliser des
échelles spécifiques à chaque pathologie et des échelles ou questionnaires plus
généraux121.
Une revue de littérature de 14 études utilisant le questionnaire Child QOL dans
l’asthme infantile souligne l’existe d’une association significative entre la sévérité de
l’asthme et l’altération de la qualité de vie. Les études répertoriées mettent l’accent sur
les difficultés des parents à s’adapter à la maladie chronique de leur enfant et le risque
qu’ils ont de développer des troubles psychologiques.
Ces études insistent sur l’importance de l’éducation thérapeutique du couple
parents-enfant et l’impact que pourrait avoir l’émergence de troubles psychologiques
notamment anxieux chez les aidants naturels74.
Chez l’adolescent, l’excès pondéral est associé à l’altération de la qualité de vie
des enfants asthmatiques et à la réponse au traitement.
En effet, Van Gent et al. (2007), ont montré que la qualité de vie était
diminuée de 25 % chez des enfants asthmatiques en surpoids contre 14 % pour un
asthme seul et 1% pour un surpoids isolé.
69
Il a également mis en exergue qu’une augmentation de 1% de l’IMC entraînait
une diminution de la réponse au traitement mesurée par l’évolution du rapport de
Tiffeneau et la réponse aux β2mimétiques224.
L’éducation thérapeutique en général améliore significativement le nombre de
jours sans symptômes, la fréquence des gênes nocturnes et diminue le recours aux
soins, améliorant ainsi la qualité de vie136.
La perception de la qualité de vie varie d’une culture à l’autre et un instrument
utilisé dans un pays autre que celui ou il a été conçu, nécessite une adaptation si la
population concernée a une culture différente, même si la langue est la même99.
Cette variation culturelle de la perception de la santé, de la description des
symptômes, des expectatives des soins est aussi un facteur important à prendre en
compte dans la définition et l’évaluation de la qualité de vie198.
Cependant, il faut souligner que la qualité de vie est un concept complexe et
même s’il y a un consensus sur son caractère multidimensionnel, le nombre et la
nature des domaines à évaluer varient d’un auteur à l’autre.
Il ressort ainsi de la littérature internationale qu’une éducation thérapeutique de
qualité améliorerait la qualité de vie de ces enfants et adolescents asthmatiques.
13. Passage de la pédiatrie à la pneumologie
La transition du suivi asthmatique de structures pédiatriques à des structures
adultes se fait le plus souvent au cours de cette période critique qu’est l’adolescence.
Cette transition sous entend une séparation avec une équipe soignante connue depuis
l’enfance et la construction de nouveaux liens avec une nouvelle équipe.
Ce passage de relais dans les soins risque malheureusement d’être associé à une
rupture du suivi qui pourrait être à l’origine de complications somatiques graves.
Les ruptures ont lieu souvent au moment de la transition elle-même ou dans les
premières années de suivi. Ces « échecs » de transitions doivent être mieux cernés afin
d’être prévenus.
70
La nécessité de développer des travaux sur ce thème a été soulignée dans la
littérature dans la perspective de répondre à de nombreuses questions qui semblent
particulièrement pertinentes : quand et comment réaliser cette transition ? Comment la
préparer pour qu’elle ne soit pas synonyme de rupture ? Quel niveau de collaboration
peut-il être envisagé entre pédiatres et médecins d’adultes ?221
En 2001, la société savante « l’American Academy of Pediatrics » a émis des
recommandations quant à la transition des adolescents d’un service de pédiatrie à celui
pour adultes impliquant les soignants, les adolescents, le médecin traitant et les
parents137.
Le passage de l’adolescent d’une structure pédiatrique à une structure
pneumologique doit tenir compte de la continuité du lien et doit garder comme
objectif la poursuite de la relation soignante au sens large du terme.
La continuité des soins repose sur la prise en considération des difficultés de
l’adolescent mais aussi des difficultés familiales et sociales29.
14. Prise en charge psychologique de l’enfant et de
l’adolescent asthmatique
La souffrance de l’enfant et adolescent asthmatique fait apparaître l’intérêt
d’associer une composante pédopsychiatrique dans la prise en charge thérapeutique de
ces patients et de ne pas oublier leurs familles.
La demande de l’équipe pédiatrique est souvent complexe et parfois
ambivalente. Les pédiatres sont souvent mis à mal par ces enfants et surtouts
adolescents asthmatique particulièrement non compliants au traitement en général.
Ils perçoivent l’existence de perturbations familiales, de souffrances parentales
qu’ils ont du mal à nommer et encore moins à traiter. Ces praticiens somatiques sont
toutefois gênés pour proposer à la famille une consultation « psy », de crainte des
réactions hostiles voire agressives de la part des parents, mais aussi parfois par
méconnaissance de ce domaine de la médecine.
71
De là, émerge cette notion de pédopsychiatrie de liaison. Zumbrunnen définit la
psychiatrie de consultation-liaison comme une discipline de la psychiatrie qui
« s’occupe des troubles psychiatriques chez les patients des autres disciplines
médicales ». Au-delà de cette définition restrictive, il faut souligner que la psychiatrie
de liaison intervient aussi au niveau de l’équipe soignante : information, soutien,
conseils.
Cette formation de l’équipe soignante permet de les aider à reconnaître les
troubles psychiques, à donner du sens à la souffrance psychique et d’éviter les clivages
soma/psychisme et les réactions affectives excessives129.
Il serait donc intéressant de procéder à une évaluation pédopsychiatrique à titre
systématique au cours du suivi de tout jeune enfant ou adolescent asthmatiques. Il est
indispensable que les pédopsychiatres aient des connaissances générales sur l’asthme
afin d’améliorer les échanges avec les pédiatres.
Il faut souligner que le partenariat entre pédiatres et pédopsychiatres ne peut
fonctionner que dans le respect des spécificités et des compétences de chacun103.
Empathie dans la relation thérapeutique
Au-delà de toutes les techniques psychothérapiques, on ne peut faire fi de
l’importance de la relation thérapeutique.
Dans l’approche de Carl Rogers, le thérapeute n’a pas à être directif en
octroyant au patient conseils, suggestions et analyses. Il se doit seulement d’offrir les
trois « ingrédients » nécessaires à un changement naturel : être empathique, chaleureux
et authentique.
Ainsi, pour démarrer une relation thérapeutique de longue durée, le « récit » de
vie au plan de la santé apparaît un outil privilégié pour comprendre l’état de santé d’un
enfant et pour pouvoir situer la place de cet enfant dans son groupe familial. Le
thérapeute se doit donc d’être attentif à ceux dont on ne parle pas ou peu.
72
Ceci nécessite de dépasser le symptôme pour chercher à soigner l’enfant dans
sa famille et son environnement par une prise en compte de l’aspect somatique mais
aussi des composantes psychiques et des conditions socio-économiques173.
Le choix du traitement psychothérapique doit prendre en considération les
caractéristiques individuelles du jeune enfant, les possibilités de l’entourage et l’accès
aux soins.
Une bonne compliance thérapeutique dépendrait fortement de la qualité de la
relation thérapeutique qui s’établit entre l’équipe soignante et le patient ainsi qu’avec
sa famille95.
a. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent
asthmatiques non anxieux
Vivre avec une maladie somatique chronique comme l’asthme peut être difficile
non seulement pour le jeune patient mais aussi pour son entourage familial.
A souligner tout d’abord l’importance d’une relation empathique entre l’équipe
soignante et les jeunes patients asthmatiques qui doit être renforcée à chaque
consultation.
Le psychologue ou le pédopsychiatre peut aider à métaboliser, à vivre, mais
surtout à mettre en mots sur ce qui est sinon généralement vécu de façon traumatique
puisque non intégrable.
Parler et être écouté, peut également aider à « digérer » le problème somatique
de l’enfant et notamment de le dédramatiser.
La mise en place de stratégies qui reposent sur les thérapies cognitives et
comportementales pourrait améliorer l’observance thérapeutique, la gestion des crises
d’asthme et le vécu d’une maladie chronique.
Il est surtout question des techniques de résolution des problèmes, de gestion
du stress ainsi que des techniques cognitives comme la restructuration cognitive.
73
Ces techniques faciliteraient l’insertion sociale de l’enfant malade.
De même qu’il est intéressant d’encourager l’enfant à pratiquer une activité
sportive régulière en travaillant sur ses croyances limitantes et sur celles de ses
parents.
Un travail de restructuration cognitive peut être proposé également aux parents
anxieuxconcernant la perception qu’ils ont de leur enfant et de la maladie somatique.
De même qu’il serait intéressant de leur proposer des groupes de paroles dont l’effet
bénéfique a été rapporté dans la littérature102.
b. Prise en charge psychologique de l’enfant et adolescent
asthmatiques anxieux
Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent, longtemps méconnus, sont
aujourd’hui mieux identifiés et les stratégies thérapeutiques mieux définies, avec une
forte efficacité de la thérapie comportementale et cognitive (TCC) qui est le traitement
de première intention.
En effet, la psychothérapie est le traitement de première intention selon les
recommandations de l’American Academy of Child and Adolescent Psychiatry
(AACAP). La pharmacothérapie peut être utilisée en complément dans les cas sévères
ou en cas d’échec de la psychothérapie isolée.
En pratique courante, de nombreuses approches sont utilisées (psychothérapie
psychodynamique brève, thérapie familiale), toutefois, l’efficacité de la thérapie
cognitive et comportementale (TCC) est la mieux documentée, avec un taux de
rémission moyen estimé à 56,7 % versus 34,8 % pour les conditions contrôles59.
74
Thérapies médicamenteuses
Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent ne correspondent pas à des
pathologies bénignes et leur prise en charge est un enjeu important pour le
fonctionnement psychosocial à long terme.
Actuellement, l’évaluation du rapport bénéfice/risque des antidépresseurs chez
l’enfant reste un problème complexe.
En effet, si la prescription pédiatrique des antidépresseurs dans les pays
industrialisés a connu une nette augmentation depuis la commercialisation des
inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine, les taux de prescription ont
diminué depuis octobre 2004 suite à l’information relative de U.S. Food and Drug
Administration (FDA) aux risques psycho-comportementaux (irritabilité, hostilité,
idéations ou gestes suicidaires) liés à ces traitements.
Mittal et al. (2014) ont recensé les prescriptions de 3035 médecins faites à
environ 44,4 millions d’enfants et adolescents américains âgés entre 6 et 17 ans
souffrant de dépression ou de troubles anxieux. En 2002-2003, la prescription des
antidépresseurs aux enfants et adolescents américains était de l’ordre de 36,1 % des
consultants en psychiatrie infanto juvénile (4,1 million). En 2004-2005, elle a diminué
à 3,2 million (soit 28,8 %), puis à 2,8 million (soit 26,8 %) en 2006-2007. Cependant
à compter de 2008-2009, la prescription a de nouveau augmenté à 3,6 million (32,5
%)152.
Toujours selon la même étude, le nombre d’enfants et adolescents ayant
bénéficié d’une psychothérapie n’a cessé aussi de diminuer, à savoir 30.1% en 2002-
2003, 22.9 % en 2004-2005, (21.6 % en 2006-2007 et enfin 19.9% en 2008-2009.
Les mécanismes expliquant la relation entre antidépresseur et comportement
suicidaire chez les sujets jeunes ne sont pas bien connus. Sont essentiellement
incriminées la levée de l’inhibition mais aussi la demi-vie des molécules.
75
Dans les études contrôlées versus placebo concernant les troubles anxieux de
l’enfant, les antidépresseurs qui ont démontré leur efficacité sont les ISRS (données
probantes pour la sertraline, la fluoxétine, la fluvoxamine et la paroxétine) et un
inhibiteur de recapture de la sérotonine et de la noradrénaline (IRSNA), la venlafaxine.
A noter toutefois qu’aucune de ces molécules n’a reçu d’AMM dans
l’indication de ces troubles chez l’enfant et l’adolescent.
Les études récentes soulignent la supériorité du traitement combiné, sertraline
avec une technique TCC par rapport au groupe recevant une TCC ou un traitement par
ISRS seuls.
Par ailleurs, une méta-analyse de six essais cliniques randomisés ayant porté sur
1136 enfants et adolescents montre un taux de réponse de 69% versus 39% pour le
placebo et ce en se basant sur l’amélioration d’un score d’anxiété global. Sachant que
la survenue de troubles psycho-comportementaux a été notée chez 36 enfants
(hostilité, idéation ou geste suicidaire)229.
Il faut toutefois souligner qu’en matière de troubles phobiques ou d’anxiété
sociale, les TCC sont particulièrement indiquées et efficaces.
Dans la littérature, les auteurs posent l’indication de la prescription aux formes
sévères qui ne répondent pas aux différentes techniques psychothérapiques ou lorsqu’il
existe des comorbidités. Il faut noter que les études précédentes ont ciblé une
population d’adolescents et que des essais similaires semblent nécessaires dans une
population plus jeune31.
Quant à la tolérance à long terme des antidépresseurs par une population
pédiatrique, peu d’études sont disponibles. En raison de données précliniques
soulignant les effets de certains ISRS sur la maturation sexuelle chez le rongeur, une
surveillance endocrinienne clinique et biologique est recommandée chez les enfants
pré pubères consommant à long terme des antidépresseurs sérotoninergiques179.
L’effet bénéfique des antidépresseurs sur l’asthme a été soulevé par certains
auteurs avec l’hypothèse qu’ils réduiraient l’inflammation bronchique122.
76
Thérapies cognitives et comportementales
De nombreux travaux ont souligné l’intérêt des thérapies comportementales et
cognitives en matière de troubles psychiques notamment anxieux secondaires à une
pathologie somatique grave ou d’évolution chronique186.
Les TCC sont également indiquées chez les patients souffrant de pathologies
somatiques chroniques comme les maladies rhumatismales, le diabète et bien sur
l’asthme238.
Les différentes techniques cognitivo-comportementales amélioreraient le
sentiment d’efficacité personnelle en ce qui concerne la gestion quotidienne de
l’asthme et diminueraient les attitudes négatives à l’origine d’une mauvaise
compliance thérapeutique.
D’autres études ont porté sur les avantages de l’entretien motivationnel.
L’entretien motivationnel est une méthode de communication directive, centrée sur le
patient, dont l’objectif est de faire émerger la motivation intrinsèque de la personne en
faveur d’un changement. L’entretien motivationnel ne se base pas sur l’apprentissage
de nouvelles capacités sociales, sur la restructuration cognitive ni sur l’analyse des
éléments du passé. Il est centré sur les intérêts et les préoccupations actuels du
patient150.
Les techniques de résolutionde problème correspondent à un ensemble de
tâches spécifiques effectuées afin de résoudre un problème particulier. Ces techniques
englobent les tâches de définition et formulation du problème, de génération de
solutions alternatives, de prise de décision, d’implémentation d’une décision et
d’évaluation des résultats de la solution.
En matière de santé mentale et somatique, la technique de résolution des
problèmes fait partie des méthodes pour lesquelles il existe des arguments d’efficacité
issus des études contrôlées138,182.
77
Les interventions, à l'aide du modeling(comportements modèles), du jeu de
rôle, du soutien entre les pairs et de l'information didactique transmise par les
différents intervenants, visent essentiellement à responsabiliser l'enfant face à ses
soins; elles visent à améliorer l'ajustement psychosocial et la qualité de vie à l'aide de
modifications cognitives et comportementales; elles visent également à leur offrir une
occasion toute particulière de rencontrer des gens vivant la même réalité.
De nombreux auteurs ont mis en exergue la prévalence des biais cognitifs chez
cette population pédiatrique. A titre d’exemple, citons l’étude de Rhee et al. (2010)
qui a inclus 126 adolescents asthmatiques, âgés entre 13 et 20 ans, vivants au nord des
états unis. Les éléments qui influaient négativement sur le contrôle de l’asthme étaient
les attitudes et les pensées négatives à l’égard du traitement, la réticence des
adolescents à prendre leur traitement devant leurs pairs, le déni de la maladie avec
tendance à sous estimer les symptômes de l’asthme et les conséquences de l’absence
de prise régulière du traitement. La restructuration cognitive devient alors un outil
important à mettre en place avec les adolescents187.
Autre outil pertinent des thérapies comportementales, l’utilisation d’un agenda.
L’étude de Rhee et al. (2014) a porté sur 29 adolescents, d’un âge moyen de 14,6 ans
avec une légère prédominance féminine (55 %) souffrant d’un asthme mal stabilisé188.
Les symptômes respiratoires les plus fréquemment rapportés sont la toux (96
%), Le sifflement (79 %) et la dyspnée (72 %). Ces signes sont vécus par l’adolescent
comme invalidants et à l’origine d’émotions négatives comme l’angoisse, la frayeur,
l’asthénie, la frustration et la tristesse. Ces symptômes limiteraient aussi le niveau
d’activité journalier de ces adolescents qui se contentent finalement d’activités
sédentaires comme la lecture et la télévision voire dans les meilleurs des cas à des
actions limitées comme par exemple marcher de courtes distances.
Réaliser avec ce type de patients des agendas journaliers énumérant leurs
symptômes invalidants, leurs émotions et leurs activités permet parfois à l’adolescent
d’accéder à une prise de conscience et d’introduire des éléments pertinents d’éducation
thérapeutique188.
78
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) chez l’enfant comportent
quelques adaptations selon l’âge et surtout l’implication des parents qui bénéficient
d’une psycho- éducation59.
Les schémas thérapeutiques recommandés sont les suivants :
‐ troubles anxieux d’intensité légère à modérée : TCC en première intention et,
en l’absence d’amélioration symptomatique après 12 séances (amélioration < 50 %
aux échelles quantitatives), possibilité de prescrire un inhibiteur sélectif de la recapture
de la sérotonine (ISRS) en complément de la poursuite de la TCC ;
‐ troubles anxieux d’intensité sévère : TCC associée à la prescription d’ISRS,
avec changement d’ISRS au bout de 6 semaines en cas de mauvaise tolérance ou
d’efficacité < 50 % aux échelles quantitatives symptomatiques.
Technique de cohérence cardiaque (ou technique 365)
La technique de cohérence cardiaque puise ses sources de la méditation, du
mindfulness et de pratique respiratoire millénaire158.
L’exercice 365 s’apprend et se pratique tout les jours pour obtenir des résultats.
L’effet principal d’une séance de cohérence cardiaque est l’équilibrage et le
recentrage émotionnel ainsi que la modulation du cortisone (hormone de stress).
Le chiffre 3 : désigne que les exercices de respiration doivent être réalisées trois
fois par jour.
Le chiffre 6 : Six respirations de type abdominal à réaliser par minute.
Le chiffre 5 : les exercices doivent durer au minimum cinq minutes.
79
Interventions familiales
Les interventions centrées sur les familles d’enfants souffrants de pathologies
somatiques chroniques comme l’asthme sont particulièrement importantes à prendre
en considération.
L’absence de ce type d’intervention psychothérapique dans des familles
dysfonctionnelles réduirait de l’efficacité des TCC chez les enfants asthmatiques
anxieux164.
Leur mise en place permet une meilleure communication avec le personnel
soignant, améliorant ainsi la compliance thérapeutique123.
Les parents sont les premiers tuteurs du développement de leur enfant et, par
conséquent, de son adaptation psychosociale à la maladie. Les parents servent aussi
d'intermédiaire entre l'enfant et ses autres milieux de vie. Enfin, c'est aux parents
qu'incombe le plus souvent la tâche de prendre soin, au sens médical du terme, de leur
enfant malade notamment dans la gestion quotidienne de l’asthme. Or, apprendre à
soigner son enfant ne va pas de soi… la douleur de l'enfant entre en résonance avec la
souffrance des parents, et les sentiments de culpabilité qui peuvent émerger de part et
d'autre sont peu propices au " mieux vivre ". C'est donc les parents (et par extension
les familles) qu'il convient d'aider en tout premier lieu dans le cadre de leur propre
processus d'adaptation à la maladie de leur enfant.
Les parents, en effet, ont besoin de se sentir suffisamment bien formés et
compétents pour prendre soin, au sens médical du terme, de leur enfant, mais ils ont
besoin, aussi, d'être " reconnus dans leur capacité à être parents et de pouvoir se
représenter un avenir possible "110.
Le but du travail avec ces familles n’est sûrement pas de changer la réalité. Il
s’agit plutôt d’aider les parents à accepter leur enfant dans sa réalité, sans déni ni fuite.
80
Dans certains cas, le suivi pédopsychiatrique n’est vraiment pas nécessaire, car
la famille réagit de manière adaptée, le couple parental reste soudé, fiable, assumant
pleinement ses fonctions parentales. Il est donc inutile de s’entêter à proposer des
entretiens. Ces familles dites plus résilientes surmontent ce genre d'épreuve plus
facilement que d'autres. Cependant, ce processus de résilience familiale dépend du
contexte vécu par la famille lors du diagnostic de l’asthme : période de développement
traversée par la famille, cohésion familiale, flexibilité et capacité à s'adapter aux
changements, capacité à communiquer les émotions, système de croyances, ressources
économiques, la capacité à faire face aux événements stressants et à résoudre les
problèmes ainsi qu'à la capacité à développer et à maintenir un bon réseau social etc.
Le potentiel de résilience de la famille résulterait ainsi de l'interaction entre les
éléments de fragilité familiale (les facteurs de risque) et les facteurs de protection de
celle-ci.
Les groupes de paroles peuvent apporter à ceux-ci un soutien face à leur vécu
difficile, permettant à la fois des échanges personnels et le partage d’informations
concrètes tirées de leurs expériences personnelles. C’est une bonne médiation pour
aider les parents à trouver la bonne distance par rapport à leur enfant.
Les interventions auprès des familles des enfants malades restent primordiales,
qu’il s’agisse d’interventions individuelles personnalisées ou d’interventions dans des
réunions d’associations sous formes de présentations orales ou d’ateliers.
Pour certains auteurs, plus l'individu porteur d'un symptôme est jeune, plus
l'intervention familiale est indiquée. Mais, comme ils le mentionnent, aucun modèle
thérapeutique n'est assez étendu pour aborder toutes les problématiques familiales, le
thérapeute doit alors combiner différents modèles d'intervention et thérapies selon le
cas178.
c. Particularités de la prise en charge à l’adolescence
La prévention de tout risque à l’adolescence, période d’expériences fondatrices
de l’individu, n’est ni souhaitable ni possible. Mais la gravité des conséquences d’une
mauvaise observance amène le soignant à intervenir211.
81
La première rencontre avec un adolescent est souvent un moment déterminant
pour la mise en place d’une relation de confiance.
Souvent non-demandeur de cette consultation, les notions de respect et de
confidentialité deviennent prépondérantes. Il est nécessaire alors de donner à
l’adolescent la place d’interlocuteur principal, tout en accordant aux parents une place
au « second plan ».
Se référer aux questions fondamentales de l’adolescence est primordial, à savoir
les transformations corporelles de la puberté, la recherche de l’autonomie, les
interrogations quant à l’identité et à la normalité.
La prescription est un moment délicat. Poser la question à l’adolescent s’il
accepte de prendre un médicament au collège ou lycée est impératif. En cas de
réticence, on peut alors lui proposer un autre schéma thérapeutique afin d’éviter la
non-prise systématique de milieu de journée.
La prépondérance à cet âge du temps présent doit être soulignée, ce qui doit
inciter à mobiliser les jeunes sur des objectifs à court terme, dont ils peuvent eux-
mêmes constater les bénéfices, plutôt que d’invoquer un futur lointain et hypothétique,
voire de les en menacer.
L’adolescent devrait devenir l’interlocuteur central des soins. Il serait donc plus
intéressant de le recevoir seul au moins une partie de temps. Son droit à la
confidentialité doit être énoncé et respecté.
Les soignants se doivent d’être attentifs à ses besoins qui dépassent largement
le seul cadre de la maladie. Une évaluation globale permet à l’adolescent et au
soignant de faire le point sur l’ensemble de ses besoins de santé : croissance, puberté et
image corporelle, scolarité, relations familiales et avec les pairs, sexualité, hygiène de
vie, conduites à risque …
Pour les patients dont la maladie a débuté dans l’enfance, il faut revenir sur ses
implications à court et long terme, le retentissement sur la croissance, la puberté, la
sexualité, l’avenir, la qualité de vie et les complications possibles.
82
Le travail en réseau est nécessaire à la prise en compte des différents aspects de
la vie du jeune patient et à l’éducation thérapeutique tout en offrant à l’adolescent la
possibilité de choisir un interlocuteur privilégié.
Une forte implication du soignant peut amener l’adolescent à s’installer dans
une position passive mortifère. Il faut alors savoir le remettre en position d’acteur : le
considérer comme un être autonome, presque un adulte capable par lui-même de gérer
sa maladie.
Souvent, les équipes pédiatriques n’anticipent pas assez le futur de leur patient
adolescent : devenir autonome, se marier, avoir des enfants, exercer certaines
professions. Une approche systémique de ces différentes questions peut être proposée.
Le passage en médecine adulte, essentiel, doit être prévu et annoncé à l’avance,
comme une étape vers l’avenir qui se construit et non comme le deuil du suivi
pédiatrique.
De même qu’il faut souligner l’importance des groupes de parole. Les pairs
sont pour les adolescents une référence identitaire essentielle. Dans le cadre de la
maladie chronique, le groupe dans lequel chacun partage la même condition rassure et
réconforte, en réinscrivant les adolescents dans une certaine normalité.
Il offre aux patients des représentations de ce qu’ils vivent, les aidants à mettre
des mots sur ce qu’ils ressentent.
d. Groupes de paroles pour les soignants
Les groupes de soignants sont d’une grande utilité pour éviter les attitudes de
rejet. En partageant leurs expériences, les soignants peuvent faire le tri nécessaire entre
leur ressenti personnel et leurs fonctions professionnelles et se dégager ainsi des
situations difficiles.
Le travail du pédopsychiatre de liaison est particulièrement intéressant en ce qui
concerne l’équipe soignante médicale13.
83
F. CARACTERISTIQUES SOCIALES DE L’ASTHME DE
L’ENFANT
1. Scolarité de l’enfant et de l’adolescent asthmatique
La plupart des maladies chroniques n’entravent aucunement les aptitudes
intellectuelles et physiques de l’enfant. Seule l’épilepsie est incriminée dans la
détérioration des aptitudes cognitives de l’enfant mal stabilisé68.
Après un séjour à l’hôpital pour la mise en route du traitement, l’enfant peut
rejoindre son domicile et sa vie, en particulier scolaire. La scolarité s’effectue selon
les aptitudes de l’enfant, sans que la maladie ne l’affecte si le traitement est
correctement suivi.
Comme tous les autres enfants, l’enfant qui a une maladie chronique passe une
grande partie de son temps à l’école. Si le retour à l’école est perçu comme la preuve
que l’enfant peut vivre « normalement », il est également source d’inquiétude sur la
continuité du traitement et de la surveillance (par ex. gestion du sport, des crises
d’asthme) hors du contrôle des parents.
La prise en charge de l’asthme de l’enfant inclut, dans ses objectifs, la
disparition de l’absentéisme scolaire. L’intégration des enfants asthmatiques est
facilitée par la meilleure acceptation de la maladie par l’entourage de l’enfant et par la
société en général.
La pierre angulaire d’une bonne scolarité reste l’adhésion thérapeutique de
l’enfant et de ses parents. Dans l’ensemble, les résultats scolaires des asthmatiques
sont désormais superposables à ceux des non asthmatiques. Le handicap
socioéconomique constitue le principal obstacle à une scolarité harmonieuse.
Les maladies chroniques à début pédiatrique constituent un obstacle
potentiellement redoutable à une scolarité normale197.
C’est par une bonne information et un partage d’un savoir minimum avec le
corps enseignant et la santé scolaire, que peut se réaliser une insertion sociale de
qualité, à laquelle les enfants qui ont une maladie chronique ont droit comme les
autres.
84
Idéalement, avec l’équipe soignante, les acteurs de cette prise en charge
devraient être les parents, l’enfant, les enseignants et la santé scolaire, ainsi que les
autres personnes qui vivent quotidiennement avec l’enfant. C’est un véritable maillage
à tisser autour de l’enfant et de ses parents.
L’expérience clinique de l’équipe de Tubiana-Rufi en diabétologie pédiatrique a
apporté les preuves que cette collaboration est non seulement possible, mais efficace
tant au plan de la santé physique qu’à celui de l’équilibre psychoaffectif et social des
enfants et de leurs parents. L'enfant malade qui part à l'école doit pouvoir bénéficier
d'une scolarité «normale» de façon à éviter l'isolement dans lequel sa pathologie
pourrait le placer221.
On ne peut pas dissocier la vie à l’école d’un enfant asthmatique de sa vie en
général. Pour que la qualité de vie d’un enfant souffrant de maladie chronique comme
l’asthme soit bonne, il est indispensable que l’asthme de cet enfant soit diagnostiqué,
équilibré, qu’il bénéficie d’un traitement de fond et d’un suivi régulier. C’est la
condition préalable pour que l’enfant ne soit pas fatigué, qu’il suive une scolarité
normale (absentéisme nul), autrement dit que l’asthme n’empêche pas l’enfant de vivre
comme les autres enfants (adolescents) de son âge23.
Depuis quelques années, dans certains pays, l'accueil des enfants atteints de
troubles de la santé est facilité.
Pour chacun de ces enfants, un dialogue entre la famille, le médecin traitant,
l'équipe éducative et le médecin scolaire est instauré. Un projet d'accueil individualisé
pourra être établi avec respect des confidentialités. Ce projet permet une aide aux soins
et la mise en place de protocoles d'urgence. Le médecin scolaire informe l'équipe
éducative et la familiarise à la prise en charge de la maladie dans le cadre scolaire132.
On ne peut parler d’une bonne intégration de l’enfant asthmatique à l’école
sans insister sur l’importance du diagnostic précoce, du traitement de fond pris au
domicile sous la responsabilité des parents, sur la nécessité de favoriser le sommeil de
l’enfant asthmatique111.
85
La mesure la plus précise de l’impact social de l’asthme chez l’enfant est
vraisemblablement l’absentéisme scolaire dont l’asthme est une des principales causes,
entraînant jusqu’à 25 % de l’absentéisme scolaire dans certains pays, soit 10,1 millions
de jours perdus aux États-Unis216. Mais l’absentéisme ne résume pas les problèmes
scolaires car les enfants asthmatiques ont aussi des difficultés à s’adapter au milieu
scolaire, à suivre l’enseignement et à communiquer. Correctement suivi et traité,
l’enfant asthmatique non seulement peut, mais doit, faire du sport comme les autres.
L’importance du handicap est directement proportionnelle à la sévérité28.
2. Enfant asthmatique et le sport
On a longtemps cru que les enfants souffrants de pathologies chroniques ne
devaient pas participer aux activités sportives et aux sports d'équipe. Ces enfants
bénéficiaient le plus souvent de dispenses d’éducation physique, limitant ainsi leurs
interactions avec leurs pairs et les désignant ainsi de « personne malade, voire
handicapée »228.
L’asthme d’effort (AE) se caractérise par la survenue d’une obstruction
bronchique à l’arrêt de l’effort. Dans certains cas, l’asthme survient au début de
l’effort. Lorsque la gêne n’est pas trop importante, il est alors possible de continuer
l’effort en diminuant l’intensité. Cette technique permet parfois de faire disparaître la
gêne. Les patients nomment cette façon de faire : « courir à travers son asthme ».
L’asthme d’effort est souvent présent chez l’enfant et l’adolescent peut
constituer un marqueur d’hyperréactivité bronchique et d’inflammation.
Son contrôle est indispensable pour permettre une activité sportive normale et
un développement physique et psychologique harmonieux.
L’asthme, la dyspnée d’effort et l’ensemble des symptômes présents lors de la
pratique sportive perturbent la vie des enfants. Comme conséquence une sédentarité
peut s’installer, qui explique le peu de goût pour le sport de certains enfants
asthmatiques.
La pratique sportive doit être encadrée et comprise dans une prise en charge
globale de l’asthme de l’enfant par une réelle réhabilitation à l’effort.
86
En ce qui concerne les nageurs, les produits de dégradation du chlore utilisé
pour traiter les piscines (chloramine) a fait augmenter le nombre des hyperréactivités
bronchiques et le nombre des syndromes d’irritation bronchique62.
Aujourd'hui, les dispenses d'éducation physique sont une aberration, car l'on
sait que l'exercice assure au contraire une augmentation de la tolérance à l'effort, un
bien-être physique et psychologique, et améliore la confiance et l'estime de soi. En
outre il est bénéfique pour de nombreuses pathologies, pour autant que le sport soit
adapté aux besoins de l'enfant.
La pratique sportive, longtemps interdite ou déconseillée chez l’enfant
asthmatique est maintenant universellement considérée comme une thérapeutique avec
à la fois des bénéfices physiologiques et psychologiques114. Les principes
pharmacothérapeutiques sont parfaitement connus113: dès lors que l’enfant prend
régulièrement et correctement son traitement de fond à domicile, il peut dans la grande
majorité des cas pratiquer une activité sportive à condition de lui offrir un temps
nécessaire d’échauffement musculaire progressif et séquentiel et la possibilité d’avoir
recours à son bronchodilatateur d’action rapide et de courte durée113,114.
Les programmes de sport sont bénéfiques pour l'acquisition de l'autonomie de
l'enfant. Entouré de personnel expérimenté, l'enfant apprend à gérer l'activité physique,
ce qui lui permet d'être plus à l'aise à l'école ou dans un club sportif.
La pratique régulière d’exercices physiques et d’activités sportives améliorent
également les troubles anxieux et dépressifs.
La pratique du Yoga et du Tai Chi sont également bénéfiques pour l’enfant et
adolescents asthmatiques82.
L’acupuncture aurait aussi des effets bénéfiques sur le bien être psychiques des
enfants asthmatiques196.
La musique semble aussi avoir un effet thérapeutique en ce qui concerne
l’enfant et l’adolescent asthmatique. Dans une revue de littérature, à propos de toutes
les études qui ont cité ce type de psychothérapie dansl’asthme, publiées entre le 01
janvier 1992 et le 31 décembre 2013, Sliwka et al. ont recensé huit études pertinentes.
87
Une étude met en exergue l’effet bénéfique de la musique sur la fonction
respiratoire dans l’asthme modéré. Dans deux études, malgré la diminution d’intensité
des symptômes respiratoires, il n’y avait pas de différence avec le groupe contrôle.
Jouer un instrument de musique ou participer à une chorale ont également un effet
bénéfique, signalé dans deux études, notamment sur l’amélioration de l’humeur207.
88
CHAPITRE 2
PARTIE PRATIQUE
89
III. PROTOCOLE D’ETUDE
A. PROBLEMATIQUE
L’asthme est souvent évoqué dans la littérature internationale comme facteur de
risque des troubles psychopathologiques. Cette pathologie somatique chronique
favoriserait surtout l’émergence de troubles anxieux.
La maladie chronique peut interférer avec le développement normal de l’enfant,
le fonctionnement familial et les interactions entre l’enfant et son environnement. Elle
peut également être vécue comme un facteur de stress potentiel auquel l’enfant et le
système familial doivent s’adapter.
L’annonce d’une maladie, véritable traumatisme pour la famille entière,
bouleverse ces échanges et peut provoquer des difficultés psychologiques souvent
masquées par les enjeux thérapeutiques somatiques placés au premier plan des
préoccupations de chacun : enfant, parents, soignants.
L’existence de troubles maternels (anxiété, dépression), fréquemment décrits
dans la littérature internationale, constituerait un risque pour la survenue de troubles
anxieux chez l’enfant et l’adolescent asthmatique. Or les parents (plus
particulièrement la mère) sont souvent effondrés à l’annonce du diagnostic. Ils sont
alors en grande souffrance, peu disponibles psychiquement pour soutenir leur enfant et
coopérer avec les pédiatres.
B. HYPOTHESE DE TRAVAIL
Notre hypothèse de travail est que les enfants et adolescents asthmatiques
constitueraient un groupe à risque vis-à-vis de la survenue de troubles anxieux. Ces
troubles anxieux dépendraient du type d’asthme et de sa sévérité et retentiraient sur la
famille, la scolarité et la pratique de sport de ces jeunes patients.
90
C. OBJECTIFS DE L’ETUDE
L’objectif principal de notre étude prospective est d’évaluer la prévalence des
troubles anxieux survenant chez de jeunes patients asthmatiques, âgés entre 7 et 15
ans, et d’en préciser les types selon les critères diagnostiques du DSM IV R.
Dans un second temps, en tenant compte des critères retenus dans les
publications internationales, nous avons tenté d’évaluer l’impact familial de la
survenue d’une maladie chronique à travers la recherche d’un retentissement maternel
ou d’un retentissement sur les frères et sœurs du jeune patient asthmatique. A partir
des données de ces publications, nous nous sommes surtout intéressés à l’éventuelle
existence chez les mères des patients de symptômes anxieux, d’affects dépressifs, de
troubles du sommeil et de sentiment de culpabilité. Les attitudes de surprotection
maternelles sous tendues par de l’anxiété et recherchées dans notre étude sont les
vérifications de l’enfant la nuit durant son sommeil, l’éviction des sorties par mauvais
temps et le recours aux consultations d’urgence dès le moindre signe respiratoire
(toux, dyspnée, douleurs thoraciques).
Le retentissement sur la fratrie est recherché à partir de l’apparition de certains
signes depuis que le diagnostic d’asthme a été posé, comme un fléchissement scolaire
récent avec une baisse de deux points de la moyenne annuelle, de plaintes somatiques
inexpliquées après élimination de causes somatiques et d’attitudes de rivalité
fraternelle : La relation dans la fratrie est complexe, faite de sentiments contradictoires
et parfois violents : affection, attitudes loyales et protectrices, mais aussi jalousie,
agressivité et hostilité. On ne choisit pas ses frères et sœurs, ils sont « imposés » par
les parents.
Les liens fraternels sont souvent compliqués et sont influencés par des facteurs
tels que le traitement parental, l’ordre de naissance, la personnalité, l’entourageet les
expériences en dehors de la famille.
91
Chaque enfant dans une famille est en concurrence pour se définir en tant
qu'individu et veut montrer qu’il est différent de ses frères et sœurs. Les enfants
peuvent se sentir traités différemment vis-à-vis de l'attention, de la discipline et de la
réactivité reçues des parents.
Lorsqu’elle est modérée, la rivalité peut être un signe positif montrant que
chaque enfant peut suffisamment s'affirmer pour exprimer ses différences vis-à-vis de
ses frères et sœurs.
Parfois elle est intense et elle peut alors se manifester par des régressions, des
colères, un repli sur soi ou des troubles du sommeil et de l’alimentation.
La meilleure solution restera la compréhension de l’existence d’une souffrance
chez l’enfant en position de rivalité. Dire cette souffrance, savoir l’entendre et y
réfléchir aidera la sœur ou le frère au prise avec ses sentiments de rivalité
à atténuer sa peine et à la surmonter.
Dans notre étude, nous avons retenu comme attitude de rivalité des
comportements qui sont apparus après que le diagnostic de la pathologie somatique
chronique a été posé.
En raison de la culpabilité qui en empêche l’expression directe, la voie
empruntée est souvent celle de manifestations symptomatiques telles que l’énurésie
secondaire, l’agressivité à l’égard de l’enfant asthmatique et une perte d’appétit
récente.
On considérait qu’ils existaient des remaniements au sein de la famille du fait
de la maladie si la mère rapportait des modifications dans leur espace de vie
(changement de chambre, dormir avec les parents), l’abandon d’une profession par la
mère depuis que le diagnostic d’asthme a été posé et enfin un déménagement en
rapport avec la pathologie somatique chronique.
92
Toujours à partir des données de la littérature, l’impact de l’asthme sur la
scolarité a été évalué par l’existence d’un fléchissement scolaire avec une baisse de la
moyenne annuelle de 2 points, confirmées par les documents scolaires et ce par rapport
à la période précédant le diagnostic de la maladie, sur l’existence aussi d’un
absentéisme scolaire et quand l’enfant double de classe. A partir des travaux qui se
sont intéressés à l’absentéisme scolaires, notamment ceux de Bourdin au maghreb27,
l’absentéisme scolaire était évalué comme suit : peu sévère si moins de 7 jours par an,
modéré si l’enfant s’absentait entre 8 et 29 jours par an, important si l’absentéisme
concernait plus de 30 jours par an.Dans notre étude, nous n’avons pris en
considération que l’absentéisme de plus d’un mois par an.
Le retentissement sur le sport a été évalué a partir de trois critères, à savoir
l’abandon d’un sport que le patient pratiquait régulièrement, l’absence de pratique
d’une activité sportive régulière et la réduction du temps de sport depuis que l’enfant
ou l’adolescent a été diagnostiqué comme asthmatique.
Puis nous avons cherché d’éventuelles corrélations entre ces troubles anxieux
répertoriés et différents paramètres comme l’âge, le sexe, les types d’asthme et son
ancienneté, ainsi que d’éventuels retentissement familiaux, scolaire et sportif.
D’autres corrélations ont été recherchées entre les types d’asthme, son
ancienneté et l’existence de répercussions maternelles, scolaire et sur la pratique
régulière de sport qu’il existe ou pas un trouble anxieux associé.
D. INTERET
Le dépistage précoce de ces troubles anxieux permettrait une intervention
adaptée et à temps voulu d’un pédopsychiatre ou d’une psychologue, en collaboration
avec l’équipe de pédiatres.
L’intervention psychothérapique améliorerait ainsi le contrôle de l’asthme,
l’observance thérapeutique mais aussi la qualité de vie de l’enfant et de sa famille.
93
Notre souhait est d’arriver à travers ce travail d’intégrer l’examen
pédopsychiatrique aux examens complémentaires de l’asthme au même titre que
l’examen somatique pratiqué par les pédiatres.
Cette intervention pédopsychiatrique « systématique » est proposée afin
d’évaluer le retentissement psychologique de l’asthme et repérer d’éventuels troubles
qui pourraient être à l’origine d’une mauvaise compliance thérapeutique.
E. METHODE
1. Terrain d’étude:
Cette étude à été réalisée au niveau du service de psychiatrie de l’hôpital central
de l’armée, qui accueille des sujets relevant de divers corps d’armées ainsi que leurs
familles (conjoints et enfants), et ce de diverses régions militaires sans aucune
restriction. Le recrutement s’est fait aussi au niveau des structures pédiatriques
ducentre hospitalo-universitaire Nafissa Hammoud de la wilaya d’Alger.
Les enfants et leurs familles ont été accueillis au niveau de la consultation de
psychiatrie infanto juvénile de l’hôpital central de l’armée.
Dans un premier temps, une pré-enquête a été réalisée durant six mois (du 02
mai 2012 au 31 octobre2012) afin de tester les outils d’évaluation et de détecter
d’éventuelles incohérences.
Elle a concerné un échantillon de 50 enfants et adolescents asthmatiques suivis
régulièrement en consultation pédiatrique au niveau des deux hôpitaux. Nous avions
constaté que les jeunes patients étaient tous âgés de plus de 6 ans et de moins de 16 ans
d’où notre choix pour les limites d’âge de 7 et 15 ans.
Toujours par rapport aux données de la pré-enquête, nous avons opté pour deux
tranches d’âge. La tranche [7 – 11] ans concernait les enfants qui fréquentaient encore
l’école primaire. La puberté était signaléeà partir de 12 ans par les mères, d’où le choix
de la tranche d’âge [12 -15] ans pour les adolescents.
94
Les patients ont été vus une première fois au niveau de la consultation de
pédiatrie et ce pour une évaluation initiale. Puis ils ont été revus régulièrement en
consultation de pédo-psychiatrie en compagnie de leurs parents pour une évaluation
mentale tous les trois mois.
2. Type d’étude :
Notre étude clinique est prospective et descriptive rapportant la prévalence des
troubles anxieux retrouvés chez des enfants et adolescents asthmatiques, quelle que
soit l’ancienneté de leur pathologie somatique, reçus à notre consultation de
psychiatrie infanto juvénile du service de psychiatrie de l’Hôpital Central de l’Armée
Mohamed Seghir Nekkache et ce durant la période allant du 1er décembre 2012 au 1er
décembre 2013.
3. Echantillonnage :
Concernant l’effectif, nous l’avons calculé à partir de la règle suivante :
n = t× p (1 – p)
m=5 %
Explications :
n : taille d’échantillon requise
t : niveau de confiance à 95% (valeur type de 1,96)
p : prévalence estimative de l’asthme au service de pédiatrie
m : marge d’erreur à 5 % (valeur type de 0,05)
Dans les différents travaux algériens retrouvés, nous relevons que la prévalence
de l’asthme en population pédiatrique est aux alentours de 4 %
95
L’utilisation des valeurs types indiquées plus haut donne le calcul suivant :
n = 1,96 0,04 (1 – 0,04) = 75
0,05
Au départ, nous nous sommes proposés d’étudier 100 enfants et adolescents
asthmatiques.
Or, durant la période d’étude, huit patients ne se sont pas présentés en
consultation à 6 et/ou 12 mois et ont été ainsi considérés comme perdus de vue. Notre
étude a alors porté sur 92 enfants et adolescents asthmatiques âgés entre 7 et 15 ans.
a. Critères d’inclusion :
Ont été concernés par notre étude tous les patients, enfants de militaires ou de
personnel civil assimilé, mais aussi les enfants et adolescents recrutés en consultation
pédiatrique de l’hôpital Nafissa Hammoud de la wilaya d’Alger :
âgés entre 07 et 15 ans
De sexe masculin ou féminin.
Chez qui le diagnostic d’asthme a été posé, quelle que soit l’ancienneté de la
pathologie somatique chronique
Orientés par le biais de structures pédiatriques durant la période allant du 1er
décembre 2012 au 1er décembre 2013
b. Critères d’exclusion :
N’ont pas étés concernés par l’étude les enfants:
âgés de moins de 07 ans ou de plus de 15 ans
présentant une autre pathologie somatique qu’elle soit aiguë ou chronique
Déjà suivis en milieu psychiatrique ou présentant un trouble psychique
antérieur à la survenue de l’asthme
96
4. Questionnaires
Dans notre étude, nous avons eu recours à deux questionnaires, un
questionnaire destiné aux enfants (Echelle comportementale d’anxiété et phobie
(ECAP) de Véra (1996)225et un autre aux parents (Inventaire des comportements
pour enfants âgés entre 6 et 18 ans (CBCL)1.
Ces deux questionnaires sont fondés sur les critères diagnostiques DSM-IV-
TR64. Ilsfigurent en annexes.
Les versions arabes de ces questionnaires furent passées à deux groupes, 50
parents et 50 enfants durant 2 semaines. On a retrouvé un degré acceptable de test-
retest reliabilité (T= 0,78- 0,92) et de consistance interne (Cronbach’s alpha = 0,76 –
0,91).
L’Echelle comportementale d’anxiété et phobie (ECAP) de Véra
(1996) un questionnaire destiné à évaluer les peurs exprimées par des enfants et
adolescents de 6 à 18 ans dans les domaines d’activités quotidiennes (social, familial,
scolaire et image de soi)225.
Le but du questionnaire est également d’estimer l’intensité des différentes peurs
(phobie scolaire, phobie sociale, phobie des maladies, anxiété de séparation, phobie
simple).
Le questionnaire comprend deux échelles : une échelle des peurs (76 items) et
une échelle d’évitement (21 items).
L’enfant coche une des trois colonnes en face de chaque item. Il est
éventuellement aidé par la psychologue. Les items de l’échelle d’évitement sont
précédés d’un astérisque.
La psychologue a ensuite procédé à la cotation : la réponse « presque jamais »
est cotée 1 point, la réponse « quelquefois » est cotée 2 points, la réponse « souvent »
est cotée 3 points.
97
Elle a ensuite additionné les items correspondants aux deux échelles pour
obtenir d’une part une note d’intensité des peurs et une note d’intensité de l’évitement
phobique.
Les valeurs seuils pour les deux échelles sont représentées dans le tableau
suivant :
Echelle de peurs Echelle d’évitement
Note ≥124 : suspicion de trouble anxieux Note ≥32 : significative d’évitement
phobique
L’Inventaire de comportements pour enfants d’Achenbach (6 – 18
ans ),(T.M. Achenbach, 2001) est destiné aux parents1.
La CBCL donne de nombreuses informations et permet de dépister en
population générale les enfants à risque susceptibles de présenter des troubles
émotionnels et comportementaux. Elle concerne les enfants âgés de 6 à 18 ans.
Etant utilisée dans de nombreux travaux, dans de nombreux pays, elle permet de
comparer les études épidémiologiques.
La CBCL comprend deux parties : l’échelle de compétence sociale qui évalue
les compétences de l’enfant dans les activités de la vie quotidienne, les relations
sociales et les performances scolaires. La deuxième est une échelle des problèmes de
comportement qui évalue les symptômes comportementaux et émotionnels rapportés
par les parents.
La psychologue demande à un des parents (ou substitut parental) de remplir le
questionnaire en fondant ses réponses sur les six derniers mois.
La cotation se fait comme suit :
98
Echelle de compétence sociale
L’échelle de compétence sociale est composée de trois sous-échelles. L’étendue
varie de 0 à 30 pour les enfants scolarisés. Une valeur élevée est synonyme d’une
bonne adaptation.La cotation de chaque sous-échelle comprend :
‐ L’échelle d’activités comprend les items I à IV (étendue de 0 à 12) :
Le nombre de sports reçoit la note 0 si l’enfant participe à 0 ou 1 sport, la note 1 s’il
participe à deux sports, et la note 2 s’il participe à 3 sports.
La cotation du temps passé à faire du sport est de 1 pour « comme la moyenne » et de
2 pour « plus que la moyenne ».
La cotation de la réussite sportive est de 1 pour « aussi bien » et de 2 pour
« mieux ». Il faut ensuite faire la somme de ces deux derniers items et diviser par deux
(maximum deux points).
L’item II (qui concerne les passe-temps favoris et jeux de l’enfant) est coté sur
le même modèle (étendue de 0 à 4).
L’item III s’intéresse aux organismes, clubs équipes sportives ou groupes
auxquels l’enfant appartient et l’item IV aux petits travaux que l’enfant ferait
éventuellement. La procédure est la même que pour l’item II.
‐ L’échelle socialecomprend les items V et VI (étendue de 0 à 12). Le principe
de la cotation est le même que précédemment, à savoir un point pour 2 ou 3 amis(item
V-1), une ou deux activités ensemble par semaine (item V-2)et « à peu près pareil »
(item VI) ; 2 points pour 4 ou plus amis (item V-1), 3 ou plus activités (item V-2) et
« mieux » (item VI).
‐ L’échelle scolaire(étendue de 0 à 10) est représentée par l’item VII. En ce qui
concerne les performances scolaires, il suffit de faire la moyenne des quatre matières
principales. « dans la moyenne » reçoit 1 point et « au-dessus de la moyenne » reçoit 2
points.
99
L’item « classe spéciale » est coté 0 pour « oui » et 1 pour « non ». Il en est de
même pour les difficultés scolaires.
Echelle des problèmes de comportement
Cette échelle comprend 112 items cotés de 0 (pas vrai) à 2 (très vrai). L’item 56
est formé de 7 questions fermées, ce qui porte le total des questions à 118.
Plus le score total est élevé, plus la probabilité d’un trouble psychiatrique est
élevée.
Le score total peut se subdiviser en problèmes externes (conduites
délinquantielles, conduites agressives) et problèmes internes (anxiété/dépression,
plaintes somatiques, retrait social).
5. Organisation de l’étude
a. Moyens humains
Un médecin psychiatre
Un pédiatre
Une psychologue
Une secrétaire médicale
Un informaticien
Un épidémiologue
b. Moyens matériels
Une imprimante
Un photocopieur
Equipement informatique
Des échelles d’évaluation
Trois rames de papiers pour les questionnaires
Un Logiciel de traitement et d’analyse des données épidémiologiques
Epi Info Version 3.5.1
100
6. Déroulement de l’étude
Un questionnaire comprenant les renseignements sociodémographiques a été
élaboré. Il est rempli par le psychiatre pour chaque enfant ou adolescent reçu en
consultation de psychiatrie infanto juvénile. Les renseignements sont fournis par
l’enfant lui-même ou par ses parents. Ce questionnaire figure aussi en annexe.
La psychologue qui a participé à l’étude a été formée à la passation des
questionnaires utilisés dans cette étude.
La passation des questionnaires aux parents et à l’enfant a pu nous orienter vers
un trouble psychique particulier.
Le diagnostic positif s’est fait toutefois à partir de l’examen mental pratiqué par
le pédopsychiatre.
Les critères retenus ont correspondu aux critères diagnostiques de la
classification internationale DSM-IV-TR64.
Les patients ont été vus une première fois, orienté par leur pédiatre quelle que
soit la durée de son suivi pour asthme.
Dans un second temps, les enfants ont été revus régulièrement en consultation à
la clinique des Oliviers (tous les trois mois) en compagnie de leurs parents pour une
évaluation mentale.
A chaque consultation, l’enfant ou l’adolescent a bénéficié :
D’un examen mental
De passation d’échelles d’évaluation aussi bien à l’enfant qu’à
l’un des parents (de préférence au proche-soignant)
De même que nous avons évalué le retentissement scolaire (notion de
fléchissement scolaire, d’absentéisme ou d’échec) et ce à partir des renseignements
fournis par les parents, des éléments d’orientation retrouvés à la CBCL (échelle
scolaire).
101
Nous avons estimé qu’il y avait fléchissement scolaire après vérification des
bulletins scolaires et si la moyenne annuelle de l’année scolaire en cours baissait de
deux degrés par rapport à la période précédent le trouble anxieux ou la maladie
asthmatique. Le retentissement sur la pratique de sport a été également évalué.
De même qu’à chaque consultation, nous avons aussi recherché l’existence
d’un retentissement familial.
L’aspect familial a concerné essentiellement la mère et la fratrie. Nous avons
exploités les renseignements fournis par les parents et ce à chaque consultation.
En ce qui concerne le type d’asthme rencontré, la classification a été faite par le
pédiatre traitant en tenant compte de la classification internationale.
Les sujets de notre étude ont fait l’objet de l’évaluation multiaxiale du DSM-
IV-TR64:
Axe I : troubles cliniques et autres situations qui peuvent faire l’objet
d’un examen clinique.
Axe II : trouble de la personnalité et Retard mental. Les cas de
déficience mentale ont été exclus de l’étude. Nous n’avons pas retenu de
diagnostic de personnalité étant donné que notre échantillon était âgé de
moins de 15 ans.
Axe III : affections médicales générales. Les enfants et adolescents
souffrant d’un trouble somatique autre que l’asthme ont été exclus de
l’étude.
Axe IV : problèmes psychosociaux et environnementaux.
Axe V ou l’évaluation globale du fonctionnement n’a pas été rapportée
dans le cadre de notre étude qui ne concerne que les nouveaux cas.
102
Nous nous sommes intéressés à la survenue des troubles suivants :
Les troubles anxieux : Trouble panique avec ou sans agoraphobie,
Trouble anxiété généralisée (TAG), phobie sociale, anxiété de
performance, phobie spécifique de type médicale
Troubles spécifiques à l’enfance : anxiété de séparation
Nous avons élaboré un masque de saisie des données incluant tous les
renseignements contenus sur la fiche de synthèse, sur le logiciel de traitement des
données épidémiologiques Epi Info Version3.5.1.
Nous avons calculé les moyennes pour certaines données quantitatives
sociodémographiques (tel l’âge).
De même qu’ont été calculées les fréquences des autres variables qualitatives
sociodémographiques et cliniques.
Nous avons aussi calculé les corrélations statistiques entre les diverses variables
cliniques qualitatives et les troubles anxieux répertoriés durant l’année de suivi.
103
IV. RESULTATS DESCRIPTIFS
C. CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES :
Notre échantillon est constitué de quatre vingt douze (92) enfants et adolescents
des deux sexes, âgés entre 07 et 15 ans. Leur répartition selon différentes variables
sociodémographiques est représentée dans les tableaux qui suivent.
1. Répartition selon l’âge :
âge de l'enfant (années) Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
7 10 10,9 10,9
8 18 19,6 30,4
9 9 9,8 40,2
10 6 6,5 46,7
11 7 7,6 54,3
12 14 15,2 69,6
13 13 14,1 83,7
14 9 9,8 93,5
15 6 6,5 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 1 : Répartition des 92 cas étudiés selon l’âge (en années)
Le tableau (1) indique que notre population d’étude est constituée d’enfants et
d’adolescents âgés entre 7 et 15 ans, avec un minimum d’âge de 07ans et un maximum
de 15 ans.
Environ quarante pour cent (40,2 %) de l’échantillon sont âgés de moins de
neuf (09) ans et quatre vingt pour cent (83,7 %) ont moins de 13 ans.
104
Moyenne
10,7065
Variance
6,5833
Mode
8,0000
Minimum
7,0000
25%
8,0000
Médiane
11,0000
75%
13,0000
Maximum
15,0000
Nous avons calculé les moyennes d’âge, la variance, le mode le minimum et le
maximum dans notre échantillon. L’âge moyen calculé pour l’ensemble de
l’échantillon est à 10,70 ans.
Figure 1- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’âge
105
La figure (1) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon l’âge, accuse
deux pics de fréquence. Elle montre le pic d’âge à 08 ans pour les enfants et un pic
d’âge à 12 et 13 ans pour les adolescents.
Dans notre étude, les 92 cas étudiés ont également été réparti selon deux
tranches d’âges, [07-11] ans et [12 – 15] ans. La première représente celle des enfants
pré pubères et la deuxième tranche, celle des [12 – 15] ans celle des adolescents.
Tranche Age (années) Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
12 - 15 42 45,7 45,7
7 - 11 50 54,3 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 2 – Répartition des 92 cas étudiés selon les tranches d’âge
Le tableau (2) indique que la tranche d’âge 7-11 ans et qui représente les
enfants constitue un peu plus que la moitié de l’échantillon étudié (54,3 % des cas).
Figure 2 – Répartition des 92 cas étudiés en fonction des tranches d’âge
106
La figure (2) confirme la prédominance de la tranche d’âge 7-11 ans par
rapport à celle des adolescents âgés entre 12-15ans.
2. Répartition selon le sexe :
Le tableau (3) représente la répartition de notre échantillon selon le sexe.
Sexe Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
féminin 38 41,3 41,3
masculin 54 58,7 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 3 – Répartition des 92 jeunes patients selon le sexe
Plus de la moitié des sujets soit 58,7 % de notre échantillon sont des garçons.
Les filles quant à elles représentent 41,3 % de l’effectif. Le sexe ratio est de 1,42.
Figure 3. Répartition des 92 cas étudiés selon le sexe
La figure (3) représente la fréquence des sujets répartis selon le sexe. Elle
confirme elle aussi la légère prédominance des garçons par rapport aux filles, avec
approximativement 58,7 % sujets de la cohorte.
107
3. Répartition selon le niveau d’instruction du jeune patient
asthmatique :
Nous nous sommes intéressés au niveau d’instruction des jeunes patients
asthmatiques. Nous avons retrouvé trois niveaux scolaires, primaire, collège, lycée et
ce en raison des limites d’âges choisies.
Niveau d’instruction du patient Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Collège 39 42,4 42,4
Lycée 5 5,4 47,8
Primaire 48 52,2 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 4‐ Répartition des 92 cas inclus dans l’étude en fonction du niveau d’instruction
Le tableau (4) indique que 52,2 % des enfants fréquentent l’école primaire, 42,4
% le collège et 5,4 % le lycée.
Figure 4 – Répartition des 92 cas étudiés selon leur niveau d’instruction
108
Ceci est confirmé dans la figure (4) concernant la répartition des cas selon
qu’ils fréquentent l’école primaire, le collège ou le lycée.
4. Répartition selon le statut du proche soignant :
Nous nous sommes intéressés au statut du proche soignant, c’est à dire à la
personne qui a assisté quotidiennement l’enfant malade et ce durant les douze (12)
mois de suivi.
Aidant naturel Fréquence Pourcentage (%)
Pourcentage Cumulé (%)
Autre 3 3,3 3,3
Mère 74 80,4 83,7
Père 15 16,3 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 5 – Répartition des 92 cas étudiés selon le statut du proche soignant
Le tableau (5) montre que les mères s’occupent de leur enfant asthmatique dans
80,4 % des cas (74 cas). Les pères ne gèrent quotidiennement l’asthme que dans 16,3
% des cas (15 cas).
Dans trois cas seulement, il s’agissait de jeunes enfants, âgés entre 07 et 11 ans,
qui vivaient dans la grande famille et les mamans exerçaient une activité
professionnelle. C’est les grands-mères qui étaient impliquées dans les soins prodigués
au jeune patient.
109
Figure 5‐ Répartition des 92 cas étudiés en fonction du statut du proche soignant
La figure (5) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon le statut du
proche soignant montre bien la nette prédominance des mères dans la gestion
quotidienne de l’asthme.
5. Répartition selon le niveau d’instruction du proche soignant :
Nous nous sommes également penchés sur le niveau d’instruction du proche
soignant.
Niveau instruction aidant Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé
(%)
Collège 21 22,8 22,8
Lycée 40 43,5 66,3
Primaire 3 3,3 69,6
Sans instruction 1 1,1 70,7
Universitaire 27 29,3 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 6 – Répartition des 92 cas étudiés en fonction du niveau d’instruction du proche
soignant
110
Le tableau (6) indique que presque la moitié des proches soignants, soit 43,5 %
de l’effectif, ont atteint le niveau secondaire. 29,3 % des proches soignants sont
universitaires, et 3,3 % ont un niveau primaire. Un seul aidant naturel était représenté
par une grand-mère n’a jamais été scolarisé.
Figure 6 – Répartition des 92 cas étudiés selon le niveau d’instruction du proche
soignant
La figure (6) montre bien la prédominance du niveau secondaire en ce qui
concerne le niveau d’instruction de la personne qui gère au quotidien l’asthme du
jeune patient.
6. Synthèse des résultats sociodémographiques :
En somme, notre échantillon est constitué de 92 enfants et adolescents
asthmatiques, âgés entre 07 et 15 ans. L’âge moyen est de 10,70 ans. Environ quarante
pour cent (40,2 %) de l’échantillon a moins de 09 ans et un peu plus de quatre vingt
pour cent (83,7 %) moins de 13 ans.
111
La tranche d’âge 7-11ans et qui représente les enfants pré pubères prédomine
sur celle des adolescents âgés entre 12 et 15 ans puisqu’elle représente 54,3% de
l’effectif.
Les garçons représentent plus de la moitié de l’effectif (soit 58,7%) et les filles
41,3 % des cas étudiés. Le sexe ratio est de 1,42.
Les jeunes patients fréquentent essentiellement le primaire, soit 52,2 % de
l’effectif étudié.
En ce qui concerne le statut du proche soignant, on note, la prédominance des
mères. Elles sont impliquées dans 80,4 % des cas alors que les pères gèrent au
quotidien l’asthme de leur enfant dans 16,3 % des cas. Dans trois cas seulement, il
s’agissait des grands-mères.
La répartition des 92 cas étudiés en fonction du niveau d’instruction du proche
soignant indique que presque la moitié des proches soignants ont un niveau secondaire
(soit 43,5 % de l’effectif).
D. CARACTERISTIQUES CLINIQUES
Dans un premier temps, nous nous sommes intéressés aux caractéristiques
cliniques de la pathologie somatique chronique qu’est l’asthme.
1. Types d’asthme :
Nous avons d’abord pris en considération le caractère intermittent ou persistant
de l’asthme.
Asthme intermittent Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé
(%)
Non 56 60,9 60,9
Oui 36 39,1 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 7. Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un asthme
intermittent
112
Le tableau(7) montre que 39,1 % des enfants présentent un asthme intermittent
et 60,9 % des enfants n’en présentent pas.
Figure 7. Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un asthme
intermittent
Ceci est confirmé dans la figure (7) concernant l’existence ou non d’un asthme
intermittent.
Asthme persistant Fréquence Pourcent Pourcent. Cum. Non 36 39,1% 39,1%
Oui 56 60,9% 100,0%
Total 92 100,0% 100,0%
Tableau 8 – Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un
asthme persistant
Le tableau (8) confirme que 60,9 % des enfants et adolescents de notre étude
présentent un asthme persistant.
113
Figure 8 – Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou non d’un asthme
persistant
Ceci est confirmé dans la figure (8) concernant l’existence ou non d’un asthme
persistant.
Nous nous sommes également intéressés au type d’asthme persistant, à savoir
est-ce qu’il s’agissait d’un asthme persistant léger, modéré ou sévère.
Types asthme persistant Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Léger 21 37,5 37,5
Modéré 28 50,0 87,5
Sévère 7 12,5 100,0
Total 56 100,0 100,0
Tableau 9 – Répartition des 56 patients souffrants d’asthme persistant selon le type de ce dernier
114
Le tableau (9) montre que la moitié des enfants (50%) présentent un asthme
persistant modéré, 37,5 % des enfants présentent un asthme persistant léger et 12,5 %
des enfants présentent un asthme persistant sévère.
Figure 9 – Répartition des 56 patients souffrants d’asthme persistant selon
le type de ce dernier
La figure (9) illustre bien la prédominance de l’asthme persistant modéré suivi
de l’asthme persistant léger. La forme sévère est moins fréquente dans notre étude (soit
12,5 % des cas d’asthme persistant).
Hospitalisation Fréquence Pourcentage(%)
PourcentageCumulé(%)
Non 84 91,3 91,3
Oui 8 8,7 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 10 – Répartition des 92 cas répertoriés selon leur hospitalisation pour décompensation de leur asthme
115
Le tableau(10) indique que parmi les 92 cas étudiés, 8,7 % d’enfants ont
nécessité une hospitalisation pour décompensation de leur asthme.
Figure 10 – Répartition des 92 cas répertoriés selon leur hospitalisation pour décompensation de leur asthme
Ceci est confirmé dans la figure (10) concernant l’hospitalisation des jeunes
patients pour décompensation de leur asthme.
Parmi ces 8 enfants hospitalisés, 5 étaient âgés de moins de 11 ans (2enfants de
7 ans, un enfant de 8 ans, un de 9 ans et un de 11 ans) et 3 autres âgés respectivement
de 13, 14 et 15 ans. Cinq d’entre eux étaient des filles. L’hospitalisation ne concernait
que les patients souffrant d’un asthme permanent, dont 5 sévères et 3 modérés. Seuls 4
patients hospitalisés souffraient aussi de troubles anxieux.
L’hospitalisation concernait 5 enfants, dont l’ancienneté de la maladie
somatique datait de moins d’une année. (P=0,0058)
116
Chez les 8 patients hospitalisés, nous avons relevé des répercussions
maternelles, un retentissement scolaire et un retentissement sur la pratique régulière de
sport. (P= 0,000)
Le tableau (11) représente la répartition des 92 jeunes patients étudiées selon
l’ancienneté de l’asthme
Ancienneté del’asthme Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
Entre 1 - 3 ans 44 47,8 47,8
Moins 1 année 18 19,6 67,4
Plus de 3 ans 30 32,6 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 11- Répartition des 92 cas étudiés selon l’ancienneté de l’asthme
Le tableau (11) montre que l’ancienneté de l’asthme est presque dans la moitié
des cas (47,8 %) compris entre 1 et 3ans. Dans 32,6 % des cas, le diagnostic a été posé
depuis plus de trois ans et dans 19,6% des cas depuis moins d’une année.
Figure 11- Répartition des 92 cas étudiés selon l’ancienneté de l’asthme
117
Ceci est confirmé dans la figure (11) concernant l’ancienneté de l’asthme.
2. Existence de troubles anxieux sur l’axe I :
Orientés par les résultats des questionnaires, nous avons confirmé par l’examen
mental l’existence de troubles anxieux sur l’axe I.
Les résultats figurent dans le tableau (12).
Trouble anxieux Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
Non 82 89,1 89,1
Oui 10 10,9 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau12- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un
trouble anxieux
Au cours d’une année de suivi de 92 enfants et adolescents asthmatiques, des
troubles anxieux sont constatés chez 10 patients, soit 10,9 % de l’effectif étudié. En
revanche, 89,1 % de l’effectif n’a pas présenté de souffrance cliniquement
significative ni d’altération du fonctionnement social ou scolaire.
118
Figure 12- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un
trouble anxieux
La figure (12) montre bien que dans notre étude, un dixième (1/10) des jeunes
patients asthmatiques ont présenté des troubles anxieux caractérisés sur l’axe I et ce
au début de l’étude.
Nous nous sommes également intéressés aux types de troubles anxieux.
Type de troubles anxieux Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
Anxiété de séparation 4 40,0 40,0
Phobie sociale 2 20,0 60,0
Anxiété Généralisée 3 30,0 90,0
Trouble panique avec agoraphobie 1 10,0 100,0
Total 10 100,0 100,0
Tableau 13 - Répartition des 10 cas de troubles anxieux selon leurs types
119
Des troubles anxieux ont été constatés chez 10 personnes (soit 10,9 % de
l’effectif). Il s’agissait dans, quatre cas d’anxiété de séparation (ADS), (deux filles et
deux garçons tous âgés entre 7 et 11 ans), trois cas de trouble anxiété généralisée
(TAG) (2 garçons âgés de 8 et 14 ans et 1 fille de 9 ans), deux cas de phobie sociale (2
adolescentes âgées de 12 et 15 ans) et une adolescente de 13 ans avec un trouble
panique et agoraphobie.
Figure 13- Répartition des 10 cas de troubles anxieux selon leurs types
La figure (13) qui représente le type de trouble anxieux montre bien la nette
prédominance de l’anxiété de séparation.
Nous nous sommes également intéressés à l’existence sur l’axe I d’une
éventuelle co-morbidité avec un autre trouble anxieux ou un épisode dépressif majeur.
120
Co-morbidité Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
Non 90 97,8 97,8
Oui 2 2,2 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau14 -Répartition des 92 selon l’existence de co-morbidité
Le tableau (14) indique que parmi les dix cas de troubles anxieux, deux
patients ont présenté une co-morbidité.
Figure 14- Répartition des 92 cas selon l’existence de co-morbidité
Ceci est confirmé dans la figure (14) concernant l’existence de co-morbidité
parmi les 10 cas de troubles anxieux.
Les deux co-morbidités étaient représentées par un Episode dépressif majeur
(EDM). Le premier cas est celui d’une adolescente de 13 ans, souffrant d’un asthme
sévère ayant nécessité plusieurs hospitalisations en pédiatrie et dont le diagnostic de la
pathologie somatique a été posé entre un et trois ans. Sur le plan psychique, elle
présentait un trouble panique avec agoraphobie particulièrement invalidant, à l’origine
d’un refus scolaire anxieux. La maman était particulièrement anxieuse et avait arrêté
de travailler.
121
Le deuxième cas de dépression relevé est le cas d’une petite fille de 10 ans
souffrant elle aussi d’un asthme persistant sévère, à l’origine d’une hospitalisation
datant de six mois au cours de laquelle le diagnostic d’asthme a été posé. Elle
présentait une anxiété de séparation assez invalidante avec un attachement anxieux à la
mère. La petite avait doublé de classe alors que son rendement scolaire était correct
durant les années précédentes.
Ces deux patientes ont bénéficié d’un suivi psychothérapique type
psychothérapie cognitivo-comportementale qui a permis une régression totale de la
symptomatologie dépressive et une rémission partielle du trouble anxieux, après une
année de suivi.
3. Synthèse des caractéristiques cliniques
En somme, dans notre étude nous avons constaté que 39,1 % des enfants
présentent un asthme intermittent et 60,9 % d’enfants présentent un asthme
persistant.
Parmi les enfants et les adolescents qui présentent un asthme persistant, il y’a
une prédominance d’asthme persistant modéré avec 50 % presque la moitié,
seulement 12,5% des enfants présentent un asthme persistant sévère et 8,7 % ont
nécessité une hospitalisation.
L’ancienneté de l’asthme est comprise entre 1 et 3ans presque dans la moitié
des cas (47,8 %) et de moins d’1année dans 19,6 % des cas.
La survenue de troubles anxieux entrainant une souffrance cliniquement
significative et une altération du fonctionnement social sont constatés chez 10 patients
asthmatiques, ce qui correspond à 10,9 % de notre effectif.
Quant à la nature des troubles anxieux, nous avons relevé une prédominance de
l’ADS avec 4 cas (soit 40%) ,3cas de TAG (soit 30%), 2 cas de phobie sociale (20%)
et un cas de trouble panique avec agoraphobie (soit 10%).
Nous avons retrouvé une co-morbidité dans 2,2 % des cas.
122
E. CARACTERISTIQUES FAMILIALES, SCOLAIRES ET
SPORTIVES
1. Retentissement familial de l’asthme
En matière de fonctionnement familial, nous nous sommes essentiellement
intéressés à l’existence d’un retentissement maternel, à l’existence d’un remaniement
au sein du fonctionnement familial et à l’impact que pouvait avoir le diagnostic d’une
affection chroniques sur les frères et sœurs de l’enfant malade.
Les renseignements étaient fournis essentiellement par les parents, parfois par le
jeune patient asthmatique lui-même. Nous avons tenté de les mettre dans des entités
cliniques lorsqu’ils étaient à l’origine d’une souffrance cliniquement significative et
d’un retentissement social.
Le tableau (15) représente la répartition des 92 cas de notre cohorte selon
l’existence ou pas de répercussions familiales
Répercussions familiales Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé
(%)
Non 60 65,2 65,2
Oui 32 34,8 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau15- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un retentissement
familial
En ce qui concerne notre étude, des répercussions familiales sont signalées dans
32 cas, soit 34,8 % de notre effectif.
123
Figure 15- Répartition des 92 cas étudiés en fonction de l’existence d’un
retentissement familial
Ceci est confirmé par la figure 16 qui indique clairement que dans 65,2 % des
cas le diagnostic d’asthme n’a pas induit un retentissement familial.
Types répercussions familiales Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Maternelle 24 75,0 75,0
Maternelle et fratrie 8 25,0 100,0
Total 32 100,0 100,0
Tableau 16- Répartition des cas selon le type de répercussions familiales
Le tableau (16) indique que les répercussions familiales sont essentiellement
maternelles dans 75 % des cas.
124
Figure 16- Répartition des cas selon le type de répercussions familiales
La figure (16) illustre bien la prédominance maternelle dans les répercussions
familiales.
a. Retentissement maternel
Répercussions maternelles Fréquence Pourcentage
(%) Pourcentage Cumulé (%)
Non 60 65,2 65,2
Oui 32 34,8 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau17- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions maternelles
En ce qui concerne notre étude, des troubles maternels sont signalés dans 32cas,
soit 34,8 % de notre effectif.
125
Figure 17- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions maternelles
Ceci est confirmé par la figure (17) qui indique clairement que dans presque
deux tiers des cas, le diagnostic d’asthme n’a pas induit de troubles anxieux chez la
mère, et qu’il n’existe un retentissement maternel que chez un tiers de notre effectif.
Type/ répercussions maternelles Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Anxiété/surprotection 21 65,6 65,6
Culpabilité/fratrie 1 3,1 68,8
Dépression 2 6,3 75,0
Troubles du sommeil 8 25,0 100,0
Total 32 100,0 100,0
Tableau18- Répartition des cas selon le type de retentissement maternel
La nature des troubles présentées par les mamans des jeunes patients
asthmatiques est représentée dans le tableau (18). Les mères de notre étude ont
126
essentiellement développé une anxiété avec des attitudes de surprotection à l’égard de
leur enfant. C’est le cas chez 21 mamans.
Huit autres mères ont présenté des troubles du sommeil en rapport avec les
difficultés rencontrées dans la gestion quotidienne de l’asthme de leurs enfants.
Deux autres mamans ont développé une symptomatologie franchement
dépressive. L’une d’entre elle a consulté un psychiatre de libre pratique qui a instauré
un traitement antidépresseur.
Une seule maman a développé une culpabilité vis-à-vis des autres enfants.
Figure 18- Répartition des cas selon le type de retentissement maternel
La figure(18) indique clairement la prédominance de l’anxiété et des attitudes
maternelles de surprotection sur les autres manifestations.
b. Retentissement sur la fratrie
127
La répartition des 92 jeunes asthmatiques selon la survenue ou non de troubles
chez la fratrie dans l’année qui a suivi le diagnostic de l’asthme est représentée par le
tableau(19).
Répercussions/fratrie Fréquence Pourcentage(%)
PourcentageCumulé (%)
Non 84 91,3 91,3
Oui 8 8,7 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 19- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions surla fratrie
Dans notre cohorte, les parents ont signalé des répercussions sur la fratrie dans
huit cas. On note l’absence de troubles induisant une souffrance cliniquement
significative ou ayant retenti sur la vie sociale et/ou scolaire du frère ou de la sœur
dans 91,3 % des cas.
Figure 19- Répartition des 92 cas étudiés selon l’existence de répercussions sur la fratrie
La figure (19) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon qu’il existe
ou pas de retentissement sur la fratrie, montre bien qu’une grande proportion de frères
128
et sœurs de jeunes patients asthmatiques de notre cohorte ne présente pas de troubles
psychiques caractérisés.
Types répercussions/fratrie Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Fléchissement scolaire 3 37,5 37,5
Plaintes somatiques inexpliquées 1 12,5 50,0
Rivalité 4 50,0 100,0
Total 8 100,0 100,0
Tableau 20- Répartition des cas selon le type de retentissement sur la fratrie
En ce qui concerne la nature des troubles présentés par les huit frères et sœurs
de patients asthmatiques et signalés par un des parents, le plus souvent le proche
soignant, on note, quatre cas de rivalité et trois cas de fléchissement scolaire. Ce
dernier a été confirmé par la présentation des documents scolaires. Une sœur a
présenté des plaintes somatiques inexpliquées à type de douleurs abdominales ayant
entrainé de nombreuses consultations et des investigations.
129
Figure 20- Répartition des cas selon le type de retentissement sur la fratrie
La figure (20) illustre bien la prédominance de la rivalité dans la fratrie par
rapport fléchissement scolaire et aux plaintes somatiques.
A noter que les frères et sœurs qui présentaient une souffrance cliniquement
significative ont été orientés vers la psychologue du service de pédiatrie concerné pour
une prise en charge psychothérapique.
c. Remaniement familial
Le tableau (21) représente la répartition des 92 jeunes asthmatiques en fonction
de l’existence ou pas d’un remaniement au sein du fonctionnement familial.
Remaniement familial Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
Non 69 75,0 75,0
Oui 23 25,0 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 21- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un remaniement familial
130
Un remaniement familial est constaté chez 23 patients, soit 25 % de l’effectif. Il
n’existe pas de perturbations dans l’organisation familiale chez le ¾ de l’effectif, soit
dans 75 % des cas.
Figure 21- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un remaniement familial
La figure (21) montre bien l’absence de remaniement familial chez le ¾ des cas
étudiés.
A chaque fois que nous constations un remaniement au sein du fonctionnement
familial, nous avons tenté d’en préciser le type, comme l’indique le tableau (22).
Types remaniement familial Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Abandon/profession 8 34,8 34,8
Déménagement 2 8,7 43,5
Modification/espace de vie 13 56,5 100,0
Total 23 100,0 100,0
Tableau 22- Répartition des cas selon le type de remaniement familial
131
Les types de remaniement familial signalés par les proches soignants (le plus
souvent les mamans), sont représentés par l’abandon d’une profession que la mère
exerçait régulièrement avant l’annonce du diagnostic de l’asthme. L’abandon de
l’exercice régulier d’une profession a été signalé dans 8 cas. Sachant que dans notre
étude, seulement 30 mamans exerçaient une activité professionnelle de manière
régulière.
Un déménagement d’une région à une autre est noté dans deux cas. Les parents
ont jugé que le fait de déménager vers un milieu rural, milieu estimé plus sain et moins
humide pouvait améliorer l’état de santé de leur enfant asthmatique.
Le cas de figure le plus fréquent (soit 13 cas sur 23) est celui de la modification
de l’espace de vie. Les mères ont préféré faire dormir leurs enfants auprès d’elle de
crainte de la survenue de crise d’asthme au cours de la nuit. Dans les neuf cas, il
s’agissait d’enfants jeunes âgés entre 8 et 10 ans.
Figure22- Répartition des cas selon le type de remaniement familial
132
La figure (22) indique bien que la modification de l’espace de vie prévaut sur
l’abandon de l’exercice régulier d’une profession, et sur le déménagement de la
famille suite au diagnostic de l’asthme.
2. Retentissement scolaire
La répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou pas d’un retentissement
scolaire est représentée dans le tableau (23).
Tableau23- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement scolaire
Un retentissement scolaire a été signalé par un des parents, le plus souvent le
proche soignant, indiqué dans l’échelle scolaire de la CBCL et confirmé par les
documents scolaires, chez 23 sujets, soit 25 % de l’effectif.
Figure 23- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement scolaire
Retentissement scolaire Fréquence Pourcentage(%)
Pourcentage Cumulé (%)
Non 69 75,0 75,0
Oui 23 25,0 100,0
Total 92 100,0 100,0
133
La figure (23) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon l’existence
ou non d’un retentissement scolaire montre bien que chez 69 patients, soit 75 % de
l’effectif, l’entourage de l’enfant et de l’adolescent asthmatique ne signale pas de
perturbations scolaires survenus au cours de la première année d’évolution de
l’asthme.
Chez les 23 enfants et adolescents asthmatiques chez qui un retentissement
scolaire a été signalé, nous nous sommes penchés sur la nature du retentissement. Ceci
est indiqué dans le tableau(24).
Type/retentissement scolaire Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Absentéisme 14 60,9 60,9
Double de classe 2 8,7 69,6
Fléchissement scolaire 7 30,4 100,0
Total 23 100,0 100,0
Tableau 24- Répartition des cas selon le type de retentissement scolaire
L’entourage immédiat du jeune patient asthmatique signale essentiellement un
absentéismemarqué concernant 14 sujets.
On note deux cas d’échec scolaire et la nécessité pour ces deux enfants de
refaire l’année.
Un fléchissement scolaire avec une baisse des résultats scolaires est signalé
chez 7 enfants.
134
Figure 24- Répartition des cas selon le type de retentissement scolaire
La figure(24) indique bien la nette prédominance de l’absentéisme marqué par
rapport aux autres troubles scolaires constatés chez nos jeunes patients asthmatiques.
3. Retentissement sportif
La répartition des 92 cas étudiés selon l’existence ou pas d’un retentissement
sportif est représentée dans le tableau(25).
Retentissement/sport Fréquence Pourcentage(%)
PourcentageCumulé (%)
Non 64 69,6 69,6
Oui 28 30,4 100,0
Total 92 100,0 100,0
Tableau 25- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement
sur le sport
Un retentissement sportif a été a été signalé par un des parents, le plus souvent
le proche soignant chez 28 sujets, soit 30,4 % de l’effectif.
135
Figure25- Répartition des 92 cas selon l’existence d’un retentissement sur le sport
La figure(25) qui représente la répartition des 92 cas étudiés selon l’existence
ou non d’un retentissement sur le sport montre bien que chez 64 patients (soit 69,6 %
de l’effectif), l’entourage de l’enfant et de l’adolescent asthmatique ne signale pas de
retentissement sur le sport survenus au cours de l’évolution de l’asthme.
Au contraire, beaucoup de parents ont inscrit leurs enfants à la natation
espérant ainsi une amélioration des fonctions respiratoires de leur enfant.
Nous n’avons pas pris en considération les enfants et adolescents qui ne
pratiquaient pas de sport avant que le diagnostic d’asthme ne soit posé.
Chez les 28 enfants et adolescents asthmatiques chez qui un retentissement sur
le sport a été signalé, nous nous sommes penchés sur la nature du retentissement.
Ceci est indiqué dans le tableau(26).
136
Type retentissement/sport Fréquence Pourcentage
(%)Pourcentage Cumulé (%)
Abandon/sport 7 25,0 25,0
Pas de sport 17 60,7 85,7
Réduction temps/sport 4 14,3 100,0
Total 28 100,0 100,0
Tableau 26- Répartition des cas selon le type de retentissement sur le sport
L’entourage immédiat du jeune patient asthmatique signale 17 enfants qui ne
pratiquent pas le sport, 7 cas ont abandonné le sport.
On note, quatre cas de réduction du temps de l’activité sportive (réduction des
séances hebdomadaires), notamment en hiver.
Figure 26- Répartition des cas selon le type de retentissement sur le sport
La figure(26) indique bien la nette prédominance des enfants qui ne pratiquent
pas le sport par rapport aux autres types de répercussions.
137
4. Synthèse des caractéristiques familiales, scolaires et sportives
Des répercussions familiales sont signalées dans 32 cas (34,8 % de notre
effectif). Les répercussions familiales sont essentiellement maternelles dans 75 % des
cas.
Les répercussions maternelles sont signalées dans 32 cas (34,8 %), représentées
essentiellement par une anxiété avec des attitudes de surprotection et rapportées chez
21 mères.
A un degré moindre, on note des troubles du sommeil (8 cas), deux cas de
symptomatologie dépressive et une mère a exprimé de la culpabilité à l’égard de ses
enfants sains.
Dans notre cohorte, les parents ont signalé des répercussions sur la fratrie dans
huit cas, soit chez 8,7 % de notre effectif. On note la prédominance de la rivalité
fraternelle sur le fléchissement scolaire et les plaintes somatiques inexpliquées.
Un remaniement familial est constaté chez 23 patients (25 % des cas). La
modification de l’espace de vie (13 cas) prévaut sur l’abandon par la mère d’une
profession exercée de manière régulière (8 cas). Deux cas de déménagement de la
famille vers un milieu rural ont été notés. La modification de l’espace de vie est notée
dans 13 cas pour les jeunes enfants âgés entre 8 et 10 ans.
Un retentissement scolaire a été répertorié chez 23 sujets (25 %). On relève la
nette prédominance de l’absentéisme par rapport aux autres troubles scolaires
constatés chez nos jeunes patients asthmatique.
Un retentissement sportif a été a été signalé chez 28 sujets (30,4% de l’effectif)
avec 17 enfants qui ne pratiquent pas le sport et 7 cas qui ont abandonné le sport. On
note quatre cas de réduction du temps consacré à l’activité sportive régulière.
138
V. ETUDE ANALYTIQUE DES CORRELATIONS
STATISTIQUES
A. CORRELATIONS STATISTIQUES
1. Corrélations entre l’âge des patients, leur sexe et le type
d’asthme
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :0,7694
Risk Ratio (RR) : 0,8642
Fisher exact : 0,3448255202
P>0,05(0,27)
TRANCHES D’AGE
Asthme persistant 12 – 15 7 - 11 TOTAL
Non
% >
% v
15
41,7
35,7
21
58,3
42,0
36
100,0
39,1
OUI
% >
% v
27
48,2
64,3
29
51,8
58,0
56
100,0
60,9
TOTAL
% >
% v
42
45,7
100,0
50
54,3
100,0
92
100,0
100,0
139
On constate que sur les 56 patients souffrants d’asthme persistant, 29 d’entre
eux sont âgés entre 7 et 11 ans (soit 51,8 %) et 27 cas sont âgés entre 12 et 15 ans.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :1,2997
Risk Ratio (RR) : 1,1571
Fisher exact : 0,3448255202
P>0,05(0,27)
Cependant il n’existe pas de relation significative entre l’âge des patients et le
type d’asthme qu’il soit persistant ou intermittent.
TRANCHES D’AGE
Asthme
intermittent 12 – 15 7 – 11 TOTAL
Non
% >
% v
27
48,2
64,3
29
51,8
58,0
56
100,0
60,9
OUI
% >
% v
15
41,7
35,7
21
58,3
42,0
36
100,0
39,1
TOTAL
% >
% v
42
45,7
100,0
50
54,3
100,0
92
100,0
100,0
140
Concernant la répartition des 92 cas étudiés en fonction à la fois de leur âge et
de leur sexe, on retrouve une légère prédominance masculine pour les adolescents et le
double des garçons par rapport aux filles pour la tranche d’âge 7 – 11 ans. Le sexe
ratio varie selon la tranche d’âge de 1,1 pour les adolescents à 1,78 pour les jeunes
enfants. La corrélation entre le sexe et l’âge des patients n’est toutefois pas
significative.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :1,6076
Risk Ratio (RR) : 1,2919
Fisher exact : 0,1801391017
P>0,05(0,13)
TRANCHES AGE
Sexe 12 – 15 7 – 11 TOTAL
Féminin
% >
% v
20
52,6
47,6
18
47,4
36,0
38
100,0
41,3
Masculin
% >
% v
22
40,7
52,4
32
59,3
64,0
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
42
45,7
100,0
50
54,3
100,0
92
100,0
100,0
141
Les garçons (32 cas) souffrent d’asthme persistant plus que les filles (24 cas).
Ils sont également plus nombreux en cas d’asthme intermittent (22 garçons Versus 14
filles) sans que cette corrélation soit significative.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :0,8500
Risk Ratio (RR) : 0,9043
Fisher exact :0,4374575004
P>0,05(0,35)
ASTHME PERSISTANT
Sexe Non Oui TOTAL
féminin
% >
% v
14
36,8
38,9
24
63,2
42,9
38
100,0
41,3
masculin
% >
% v
22
40,7
61,1
32
59,3
57,1
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
36
39,1
100,0
56
60,9
100,0
92
100,0
100,0
142
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :1,1765
Risk Ratio (RR) : 1,0658
Fisher exact : 0,4374575004
P>0,05(0,35)
ASTHME INTERMITTENT
Sexe Non Oui TOTAL
féminin
% >
% v
24
63,2
42,9
14
36,8
38,9
38
100,0
41,3
masculin
% >
% v
32
59,3
57,1
22
40,7
61,1
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
56
60,9
100,0
36
39,1
100,0
92
100,0
100,0
143
2. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux, les
répercussions et le sexe
Dans un premier temps, nous avons recherché l’existence d’une éventuelle
corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le sexe des jeunes patients
asthmatiques.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :0,4308
Risk Ratio (RR) : 0,9095
Fisher exact : 0,1754840961
P > 0,05 (0,11)
TROUBLE ANXIEUX
Sexe Non Oui TOTAL
féminin
% >
% v
32
84,2
39,0
6
15,8
60,0
38
100,0
41,3
masculin
% >
% v
50
92,6
61,0
4
7,4
40,0
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
82
89,1
100,0
10
10,9
100,0
92
100,0
100,0
144
Nous constatons qu’il existe une légère prédominance féminine avec six filles
anxieuses versus 4 garçons sur un total de 10 enfants et adolescents asthmatiques
anxieux.
Cependant, il n’existe pas de corrélation significative entre l’existence de
troubles anxieux sur l’axe I et le sexe du jeune patient asthmatique (P > 0,05).
Concernant la répartition des types de troubles anxieux en fonction du sexe, on
constate autant de garçons que de filles (2) souffrants d’anxiété de séparation. En
revanche, les deux patients qui présentaient des signes cliniques en faveur d’une
anxiété sociale sont des filles. L’unique cas de trouble panique avec agoraphobie était
également une fille. On note aussi deux garçons souffrants d’un TAG contre une seule
fille.
Là aussi, il n’existe pas de corrélation significative entre les types de troubles
anxieux et le sexe.
Chi-squared ddl Probability
3,0556 3 0,3831
TROUBLES ANXIEUX
Sexe ADS Ph. sociale TAG Tb panique avec agoraphobie TOTAL
féminin
% >
% v
2
33,3
50,0
2
33,3
100,0
1
16,7
33,3
1
16,7
100,0
6
100,0
60,0
masculin
% >
% v
2
50,0
50,0
0
0,0
0,0
2
50,0
66,7
0
0,0
0,0
4
100,0
40,0
TOTAL
% >
% v
4
40,0
100,0
2
20,0
100,0
3
30,0
100,0
1
10,0
100,0
10
100,0
100,0
145
Nous nous sommes également intéressés à l’existence d’un éventuel lien entre
le sexe des 92 enfants et adolescents asthmatiques et l’existence de répercussions
familiales.
Dans notre étude, autant de garçons que de filles ont présenté des répercussions
familiales, à savoir 16 patients de chaque sexe.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,5825
Risk Ratio (RR) : 0,8227
Fisher exact : 0,1551284882
P > 0,05 (0,11)
RÉPERCUSSIONS FAMILIALES
Sexe Non Oui TOTAL
Féminin
% >
% v
22
57,9
36,7
16
42,1
50,0
38
100,0
41,3
Masculin
% >
% v
38
70,4
6 3,3
16
29,6
50,0
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
146
Il en est de même pour les corrélations entre le sexe et une éventuelle
répercussion maternelle. Autant de garçons que de filles (16 pour les deux sexes) ont
une maman en souffrance en regard de leur maladie somatique chronique.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,5789
Risk Ratio (RR) : 0,8227
Fisher exact : 0,1551284882
P > 0,05 (0,11)
RÉPERCUSSIONS MATERNELLES
Sexe Non Oui TOTAL
Féminin
% >
% v
22
57,9
36,7
16
42,1
50,0
38
100,0
41,3
Masculin
% >
% v
38
70,4
63,3
16
29,6
50,0
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
147
En revanche, pour le type de répercussion maternelle, on constate que les deux
cas de mères dépressives relevées dans notre étude concernent des garçons. Alors que
l’anxiété et les attitudes de surprotection maternelle qui en découlent, ainsi que les
troubles du sommeil sont présents à l’égard aussi bien des filles que des garçons. La
maman qui a exprimé des sentiments de culpabilité à l’égard de la fratrie avait une
fille asthmatique.
Chi-squared ddl Probability
3,0476 3 0,3843
Nous constatons donc qu’il n’existe pas de corrélation significative entre le sexe
du patient asthmatique et la survenue de répercussions familiales et maternelles. Il
n’existe pas non plus de lien significatif entre le sexe de l’enfant et de l’adolescent et
le type de répercussions maternelles.
TYPE/ RÉPERC. MATERNELLE
Sexe anxiété/surprotection culpabilité/fratrie dépressionTb
sommeil TOTAL
féminin
% >
% v
11
68,8
52,4
1
6,3
100,0
0
0,0
0,0
4
25,0
50,0
16
100,0
50,0
masculin
% >
% v
10
62,5
47,6
0
0,0
0,0
2
12,5
100,0
4
25,0
50,0
16
100,0
50,0
TOTAL
% >
% v
21
65,6
100,0
1
3,1
100,0
2
6,3
100,0
8
25,0
100,0
32
100,0
100,0
148
Autres paramètres étudiés, le remaniement familial et le retentissement scolaire
qui concernent aussi bien les filles que les garçons. On relève douze garçons et 11
filles sur les 23 enfants dont la famille a subi des remaniements en son sein du fait de
la pathologie somatique chronique.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,7041
Risk Ratio (RR) : 0,9135
Fisher exact : 0,3107832504
P > 0,05 (0,23)
REMANIEMENT FAMILIAL
Sexe Non oui TOTAL
Féminin
% >
% v
27
71,1
39,1
11
28,9
47,8
38
100,0
41,3
Masculin
% >
% v
42
77,8
60,9
12
22,2
52,2
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
149
Le retentissement scolaire a concerné là aussi 23 patients sur les 92 cas étudiés,
dont douze garçons et onze filles.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,7041
Risk Ratio (RR) : 0,9135
Fisher exact : 0,3107832504
P > 0,05 (0,23)
Comme nous le constatons, il n’existe pas de corrélation significative entre le
sexe des patients et la survenue d’un remaniement familial ou d’un retentissement
scolaire. Autrement dit, le sexe du jeune patient asthmatique n’influe pas sur la
survenue d’un remaniement familial ni sur un éventuel retentissement scolaire.
RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Sexe Non oui TOTAL
féminin
% >
% v
27
71,1
39,1
11
28,9
47,8
38
100,0
41,3
masculin
% >
% v
42
77,8
60,9
12
22,2
52,2
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
150
En ce qui concerne les activités sportives régulières, les garçons semblent plus
affectés (16 garçons Versus 12 filles). Le retentissement de l’asthme sur l’exercice
d’une activité physique régulière n’est pas corrélé de façon significative au sexe du
jeune patient.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,9132
Risk Ratio (RR) : 0,9723
Fisher exact : 0,5098247917
P > 0,05 (0,42)
RETENTISSEMENT/SPORT
Sexe Non oui TOTAL
Féminin
% >
% v
26
68,4
40,6
12
31,6
42,9
38
100,0
41,3
Masculin
% >
% v
38
70,4
59,4
16
29,6
57,1
54
100,0
58,7
TOTAL
% >
% v
64
69,6
100,0
28
30,4
100,0
92
100,0
100,0
151
3. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et l’âge
Dans un second temps, nous avons corrélé l’existence de troubles anxieux aux
deux tranches d’âge étudiées.
Nous constatons que 6 patients sur 50 enfants âgés entre 7 et 11 ans ont
présenté des troubles anxieux (Versus 44 sains). Nous constatons aussi qu’il n’existe
pas de corrélation significative entre les troubles anxieux et la tranche d’âge 7-11 ans.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,7741
Risk Ratio (RR) : 0,8943
Fisher exact : 0,4858180846
P >0,05 (0,36)
TRANCHE 7-11 ANS
Trouble anxieux Oui Non TOTAL
Non
% >
% v
44
53,7
88,0
38
46,3
90,5
82
100,0
89,1
Oui
% >
% v
6
60,0
12,0
4
40,0
9,5
10
100,0
10,9
TOTAL
% >
% v
50
54,3
100,0
42
45,7
100,0
92
100,0
100,0
152
Nous constatons là aussi que parmi les adolescents âgés entre 12 et 15 ans,
quatre se distinguent par la survenue de troubles anxieux et qu’il n’existe pas de lien
significatif entre les deux paramètres étudiés.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 1,2919
Risk Ratio (RR) : 1,1585
Fisher exact : 0,4858180846
P >0,05 (0,36)
TRANCHE 12 -15 ANS
Trouble anxieux Oui Non TOTAL
Non
% >
% v
38
46,3
90,5
44
53,7
88,0
82
100,0
89,1
Oui
% >
% v
4
40,0
9,5
6
60,0
12,0
10
100,0
10,9
TOTAL
% >
% v
42
45,7
100,0
50
54,3
100,0
92
100,0
100,0
153
En somme, la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique
n’est pas corrélée de manière significative à l’âge du patient et ce qu’il soit enfant ou
adolescent.
Nous avons enfin corrélé le type de troubles anxieux avec les mêmes tranches
d’âge. Malgré la constatation de survenue de l’anxiété de séparation que dans la
tranche d’âge 7-11 ans (4 cas) et l’anxiété sociale que chez les adolescents (2 cas),
nous ne retrouvons pas de corrélation significative entre le type de trouble anxieux et
la tranche d’âge étudiée.
Chi-squared ddl Probability
7,2222 3 0,0651
TROUBLES ANXIEUX
Tranche Age ADS Ph. sociale TAG Tb panique avec agoraphobie TOTAL
12 - 15
% >
% v
0
0,0
0,0
2
50,0
100,0
1
25,0
33,3
1
25,0
100,0
4
100,0
40,0
7 - 11
% >
% v
4
66,7
100,0
0
0,0
0,0
2
33,3
66,7
0
0,0
0,0
6
100,0
60,0
TOTAL
% >
% v
4
40,0
100,0
2
20,0
100,0
3
30,0
100,0
1
10,0
100,0
10
100,0
100,0
154
Il nous a semblé aussi pertinent d’étudier l’existence d’un éventuel lien entre
l’âge du patient et les répercussions familiales.
On constate que sur un total de 32 patients avec des répercussions familiales, 20
d’entre eux étaient âgés entre 7 et 11 ans.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 1,6574
Risk Ratio (RR) : 1,1905
Fisher exact : 0,1771936823
P > 0,05 (0,13)
RÉPERCUSSIONS FAMILIALES
Tranche Age Non Oui TOTAL
12 - 15
% >
% v
30
71,4
50,0
12
28,6
37,5
42
100,0
45,7
7 - 11
% >
% v
30
60,0
50,0
20
40,0
62,5
50
100,0
54,3
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
155
Les répercussions maternelles sont également plus fréquentes dans la tranche
d’âge 7 -11 ans avec 21 enfants versus 11 adolescents.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 2,0249
Risk Ratio (RR) : 1,2726
Fisher exact : 0,0854549058
P > 0,05 (0,06)
RÉPERCUSSIONS MATERNELLES
Tranche Age Non Oui TOTAL
12 - 15
% >
% v
31
73,8
51,7
11
26,2
34,4
42
100,0
45,7
7 - 11
% >
% v
29
58,0
48,3
21
42,0
65,6
50
100,0
54,3
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
156
Chi-squared ddl probability
0,7850 3 0,8531
L’anxiété maternelle et les attitudes de surprotection se voient aussi plus
fréquemment chez le plus jeune (14 Vs 7 pour les adolescents).
Nous constatons toutefois que ces corrélations étudiées entre l’âge des 92 cas
étudiés et les répercussions familiales ne sont pas significatives. Toutefois, il n’existe
pas de relation significative entre les deux tranches d’âge et les répercussions
maternelles ni avec le type de réactions maternelles.
Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la
mère et surtout une modification de l’espace de vie sont plus fréquents dans la tranche
d’âge 7 – 11 ans, (19 versus 4 adolescents) avec une corrélation significative entre ces
deux paramètres.
TYPE/ RÉPERC. MATERNELLE
Tranche Age anxiété/surprotection culpabilité/fratrie dépressionTb
sommeil TOTAL
12 - 15
% >
% v
7
63,6
33,3
0
0,0
0,0
1
9,1
50,0
3
27,3
37,5
11
100,0
34,4
7 - 11
% >
% v
14
66,7
66,7
1
4,8
100,0
1
4,8
50,0
5
23,8
62,5
21
100,0
65,6
TOTAL
% >
% v
21
65,6
100,0
1
3,1
100,0
2
6,3
100,0
8
25,0
100,0
32
100,0
100,0
157
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 5,7163
Risk Ratio (RR) : 1,4593
Fisher exact : 0,0014248443
P < 0,05 (0,000)
Les retentissements scolaire et sportif sont également plus fréquents dans la
tranche d’âge 7 -11 ans. Dix huit enfants versus 10 adolescents ne font pas de sport
régulièrement.
REMANIEMENT FAMILIAL
Tranche Age Non Oui TOTAL
12 - 15
% >
% v
38
90,5
55,1
4
9,5
17,4
42
100,0
45,7
7 - 11
% >
% v
31
62,0
44,9
19
38,0
82,6
50
100,0
54,3
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
158
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 1,7886
Risk Ratio (RR) : 1,1905
Fisher exact : 0,1495218513
P > 0,05 (0,12)
Le retentissement scolaire est quant à lui observé chez 14 jeunes enfants
asthmatiques contre seulement 9 adolescents.
RETENTISSEMENT/SPORT
Tranche Age Non oui TOTAL
12 - 15
% >
% v
32
76,2
50,0
10
23,8
35,7
42
100,0
45,7
7 - 11
% >
% v
32
64,0
50,0
18
36,0
64,3
50
100,0
54,3
TOTAL
% >
% v
64
69,6
100,0
28
30,4
100,0
92
100,0
100,0
159
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 1,4205
Risk Ratio (RR) : 1,0913
Fisher exact : 0,3157194798
P > 0,05 (0,24)
Cependant les corrélations entre les tranches d’âge et les retentissements
scolaire et sportif ne sont pas significatives.
RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Tranche Age Non oui TOTAL
12 - 15
% >
% v
33
78,6
47,8
9
21,4
39,1
42
100,0
45,7
7 - 11
% >
% v
36
72,0
52,2
14
28,0
60,9
50
100,0
54,3
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
160
4. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux, le type
d’asthme et son ancienneté
Dans notre étude, on s’est aussi intéressé à un éventuel lien existant entre les
troubles anxieux et le types d’asthme dont souffraient les 92 cas étudiés. Il s’est avéré
qu’aucun trouble n’a été relevé chez les jeunes patients souffrants d’un asthme
intermittent.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,0000
Risk Ratio (RR) : 0,8214
Fisher exact : 0,0049381085
P < 0,05 (0,002)
TROUBLE ANXIEUX
Asthme
intermittent Non oui TOTAL
Non
% >
% v
46
82,1
56,1
10
17,9
100,0
56
100,0
60,9
Oui
% >
% v
36
100,0
43,9
0
0,0
0,0
36
100,0
39,1
TOTAL
% >
% v
82
89,1
100,0
10
10,9
100,0
92
100,0
100,0
161
Les dix cas de troubles anxieux relevés étaient observés dans le cas d’asthme
persistant. On constate que la corrélation entre les troubles anxieux et le type d’asthme
(intermittent ou persistant) est significative.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,0000
Risk Ratio (RR) : 1,2174
Fisher exact : 0,0049381085
P < 0,05 (0,002)
TROUBLE ANXIEUX
Asthme persistant Non Oui TOTAL
Non
% >
% v
36
100,0
43,9
0
0,0
0,0
36
100,0
39,1
Oui
% >
% v
46
82,1
56,1
10
17,9
100,0
56
100,0
60,9
TOTAL
% >
% v
82
89,1
100,0
10
10,9
100,0
92
100,0
100,0
162
Les troubles anxieux ont été surtout notés dans les formes modérées de l’asthme
persistant avec six cas sur dix enfants et adolescents anxieux. La corrélation n’est
toutefois pas significative.
Chi-squared ddl Probability
1,7855 2 0,4095
Parmi les quatre cas d’anxiété de séparation répertoriés, trois enfants souffrent
d’un asthme persistant modéré et le quatrième d’un asthme sévère. Parmi les jeunes
patients avec un trouble anxiété généralisée, deux ont un asthme modéré et un enfant
souffre d’un asthme léger.
TROUBLE ANXIEUX
Types asthme
persistant Non oui TOTAL
Léger
% >
% v
19
90,5
41,3
2
9,5
20,0
21
100,0
37,5
Modéré
% >
% v
22
78,6
47,8
6
21,4
60,0
28
100,0
50,0
Sévère
% >
% v
5
71,4
10,9
2
28,6
20,0
7
100,0
12,5
TOTAL
% >
% v
46
82,1
100,0
10
17,9
100,0
56
100,0
100,0
163
Le cas de l’adolescente avec le trouble panique et agoraphobie souffre d’un
asthme persistant sévère.
Les deux patients avec une anxiété sociale présentent l’un un asthme léger et
l’autre un asthme modéré.
Chi-squared ddl Probability
7,2222 6 0,3008
On ne constate pas toutefois de corrélation significative entre les types de
troubles anxieux constatés dans notre étude et le type d’asthme persistant.
TROUBLES ANXIEUX
Types asthme persistant ADS Ph.
sociale TAG
Tb panique avec
agoraphobie TOTAL
Léger
% >
% v
0
0,0
0,0
1
50,0
50,0
1
50,0
33,3
0
0,0
0,0
2
100,0
20,0
Modéré
% >
% v
3
50,0
75,0
1
16,7
50,0
2
33,3
66,7
0
0,0
0,0
6
100,0
60,0
Sévère
% >
% v
1
50,0
25,0
0
0,0
0,0
0
0,0
0,0
1
50,0
100,0
2
100,0
20,0
TOTAL
% >
% v
4
40,0
100,0
2
20,0
100,0
3
30,0
100,0
1
10,0
100,0
10
100,0
100,0
164
Les répercussions familiales sont retrouvées seulement dans 6 cas sur 36 cas
d’asthme intermittent.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,2344
Risk Ratio (RR) : 0,6429
Fisher exact : 0,0028582765
P < 0,05 (0,001)
RÉPERCUSSIONS FAMILIALES
Asthme
intermittent Non oui TOTAL
Non
% >
% v
30
53,6
50,0
26
46,4
81,3
56
100,0
60,9
Oui
% >
% v
30
83,3
50,0
6
16,7
18,8
36
100,0
39,1
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
165
Les répercussions familiales sont retrouvées chez 26 patients sur 56 souffrant
d’un asthme persistant.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) :4,2659
Risk Ratio (RR) : 1,5556
Fisher exact : 0,0028582765
P < 0,05 (0,0017)
Les répercussions familiales sont donc plus fréquentes dans l’asthme persistant.
La corrélation entre ces deux paramètres (à savoir les répercussions familiales et le
type d’asthme) est significative.
RÉPERCUSSIONS FAMILIALES
Asthme persistant Non oui TOTAL
Non
% >
% v
30
83,3
50,0
6
16,7
18,8
36
100,0
39,1
Oui
% >
% v
30
53,6
50,0
26
46,4
81,3
56
100,0
60,9
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
166
Autres paramètres étudiés sont le retentissement de l’asthme sur la scolarité et
la pratique régulière du sport selon qu’il soit persistant ou intermittent.
Le retentissement sportif est noté chez 5 patients sur 36 souffrants d’un asthme
intermittent.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,2350
Risk Ratio (RR) : 0,6843
Fisher exact : 0,0046493002
P < 0,05 (0,002)
RETENTISSEMENT/SPORT
Asthme
intermittent Non oui TOTAL
Non
% >
% v
33
58,9
51,6
23
41,1
82,1
56
100,0
60,9
Oui
% >
% v
31
86,1
48,4
5
13,9
17,9
36
100,0
39,1
TOTAL
% >
% v
64
69,6
100,0
28
30,4
100,0
92
100,0
100,0
167
Ce retentissement sur la pratique régulière de sport est aussi noté chez 23
patients sur 56 souffrants d’un asthme persistant.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 4,2561
Risk Ratio (RR) : 1,4613
Fisher exact : 0,0046493002
P < 0,05 (0,002)
Nous constatons ainsi dans ce cas de figure qu’il existe une corrélation
significative entre l’existence d’un retentissement sur l’activité physique régulière et le
type d’asthme qu’il soit intermittent ou permanent.
RETENTISSEMENT/SPORT
Asthme persistant Non oui TOTAL
Non
% >
% v
31
86,1
48,4
5
13,9
17,9
36
100,0
39,1
Oui
% >
% v
33
58,9
51,6
23
41,1
82,1
56
100,0
60,9
TOTAL
% >
% v
64
69,6
100,0
28
30,4
100,0
92
100,0
100,0
168
L’étude d’un éventuel lien existant entre le type d’asthme (intermittent ou
persistant) et un retentissement scolaire noté après que le diagnostic d’asthme ait été
posé, indique que seuls 4 patients sur 36 souffrants d’un asthme intermittent présentent
aussi des répercussions scolaires.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 0,2469
Risk Ratio (RR) : 0,7433
Fisher exact : 0,0112219640
P < 0,05 (0,006)
RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Asthme
intermittent Non oui TOTAL
Non
% >
% v
37
66,1
53,6
19
33,9
82,6
56
100,0
60,9
Oui
% >
% v
32
88,9
46,4
4
11,1
17,4
36
100,0
39,1
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
169
On constate aussi que presque un tiers des patients (soit 19 sur 56) souffrants
d’un asthme persistant présentent des répercussions scolaires après que leur asthme ait
été diagnostiqué.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 4,0505
Risk Ratio (RR) : 1,3453
Fisher exact : 0,0112219640
P < 0,05 (0,006)
RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Asthme persistant Non Oui TOTAL
Non
% >
% v
32
88,9
46,4
4
11,1
17,4
36
100,0
39,1
Oui
% >
% v
37
66,1
53,6
19
33,9
82,6
56
100,0
60,9
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
170
Comme nous le constatons, il existe une relation significative entre l’existence
d’un retentissement scolaire et le type d’asthme (intermittent ou persistant).
Lorsque le diagnostic d’asthme a été posé depuis moins d’une année, seuls trois
patients sur 18 sont anxieux. Quand le diagnostic a été établi entre un et trois ans, cinq
patients sur 44 ont été anxieux alors que lorsque le diagnostic date de plus de trois ans,
seuls deux patients asthmatiques sur 30 ont présenté un trouble anxieux sur l’axe I.
Chi-squared ddl Probability
1,1825 2 0,5536
TROUBLE ANXIEUX
Ancienneté de
l’asthme Non Oui TOTAL
Entre 1 - 3 ans
% >
% v
39
88,6
47,6
5
11,4
50,0
44
100,0
47,8
Moins 1 année
% >
% v
15
83,3
18,3
3
16,7
30,0
18
100,0
19,6
Plus de 3 ans
% >
% v
28
93,3
34,1
2
6,7
20,0
30
100,0
32,6
TOTAL
% >
% v
82
89,1
100,0
10
10,9
100,0
92
100,0
100,0
171
Nous constatons dans ce cas de figure qu’il n’existe pas de relation significative
entre la survenue de troubles anxieux et l’ancienneté de l’asthme.
Les répercussions maternelles sont relevées surtout lorsque le diagnostic
d’asthme est posé depuis moins d’une année avec 14 cas sur 18 patients. Seules les
mères de quatre patients ont exprimé des difficultés émotionnelles à l’examen
clinique sur un total de 30 patients connus asthmatiques depuis plus de trois ans.
Chi-squared ddl Probability
20,9234 2 0,0000
RÉPERCUSSIONS MATERNELLES
Ancienneté de
l’asthme Non oui TOTAL
Entre 1 - 3 ans
% >
% v
30
68,2
50,0
14
31,8
43,8
44
100,0
47,8
Moins 1 année
% >
% v
4
22,2
6,7
14
77,8
43,8
18
100,0
19,6
Plus de 3 ans
% >
% v
26
86,7
43,3
4
13,3
12,5
30
100,0
32,6
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
172
On note ainsi une corrélation significative entre la survenue de répercussions
maternelles et l’ancienneté de l’asthme.
Le retentissement scolaire est observé dans la moitié des cas (9 cas sur 18) chez
les patients diagnostiqués asthmatiques depuis moins d’une année et dans un peu
moins qu’un quart des cas (soit 10 cas sur 44) dans la tranche où le diagnostic
d’asthme a été posé entre 1 et 3 ans. Lorsque le diagnostic d’asthme date de plus de
trois ans, seuls quatre patients sur 30 présentent un retentissement scolaire. On
retrouve toutefois une corrélation significative entre le retentissement scolaire et
l’ancienneté de la maladie.
RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Ancienneté de
l’asthme Non oui TOTAL
Entre 1 - 3 ans
% >
% v
34
77,3
49,3
10
22,7
43,5
44
100,0
47,8
Moins 1 année
% >
% v
9
50,0
13,0
9
50,0
39,1
18
100,0
19,6
Plus de 3 ans
% >
% v
26
86,7
37,7
4
13,3
17,4
30
100,0
32,6
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
Chi-squared ddl Probability
8,2990 2 0,0158
173
On retrouve une corrélation significative entre le retentissement sportif et
l’ancienneté de l’asthme. En effet, le retentissement sur les activités sportives est noté
chez 13 patients sur 18 dont le diagnostic d’asthme a été posé depuis moins d’une
année (soit 72,2 % de ce groupe). Pour ceux dont le diagnostic d’asthme remonte à
plus de 3 ans, seuls 4 sur 30 enfants et adolescents ont un retentissement sur leur sport.
Quand le diagnostic date entre 1 et 3 ans, 11 enfants sur 44 présentent un
retentissement sur la pratique régulière d’exercice physique.
RETENTISSEMENT/SPORT
Ancienneté de
asthme Non Oui TOTAL
Entre 1 - 3 ans
% >
% v
33
75,0
51,6
11
25,0
39,3
44
100,0
47,8
Moins 1 année
% >
% v
5
27,8
7,8
13
72,2
46,4
18
100,0
19,6
Plus de 3 ans
% >
% v
26
86,7
40,6
4
13,3
14,3
30
100,0
32,6
TOTAL
% >
% v
64
69,6
100,0
28
30,4
100,0
92
100,0
100,0
Chi-squared ddl Probability
19,6036 2 0,0001
174
5. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le
retentissement familial
Parmi les dix enfants anxieux, neuf d’entre eux avaient des mères qui étaient en
difficulté psychique. Parmi les 82 enfants et adolescents asthmatiques non anxieux, on
retrouve des répercussions maternelles chez 23 d’entre eux (soit 28,0 % des enfants
non anxieux).
On note, l’existence d’une corrélation significative entre les troubles anxieux et
les répercussions maternelles.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 22,2910
Risk Ratio (RR) : 7,1951
Fisher exact : 0,0002423410
P < 0,05 (0,000)
RÉPERCUSSIONS MATERNELLES
Trouble anxieux Non Oui TOTAL
Non
% >
% v
59
72,0
98,3
23
28,0
71,9
82
100,0
89,1
Oui
% >
% v
1
10,0
1,7
9
90,0
28,1
10
100,0
10,9
TOTAL
% >
% v
60
65,2
100,0
32
34,8
100,0
92
100,0
100,0
175
On note, une mère franchement dépressive pour l’adolescente qui souffrait d’un
trouble panique et agoraphobie. Les autres mamans souffraient essentiellement
d’anxiété avec des attitudes de surprotection (5 cas), de troubles du sommeil (2 cas), et
une seule éprouvait de la culpabilité à l’égard de la fratrie avec la croyance qu’elle ne
s’occupait pas suffisamment des autres enfants.
On ne retrouve toutefois pas de lien significatif entre l’existence de trouble
anxieux et les types de répercussions maternelles.
Chi-squared ddl Probability
3,2611 3 0,3531
TYPE/ RÉPERC. MATERNELLE
Trouble anxieux anxiété/
surprotection
Culpabilité
/fratrie dépression Tb sommeil TOTAL
Non
% >
% v
16
69,6
76,2
0
0,0
0,0
1
4,3
50,0
6
26,1
75,0
23
100,0
71,9
Oui
% >
% v
5
55,6
23,8
1
11,1
100,0
1
11,1
50,0
2
22,2
25,0
9
100,0
28,1
TOTAL
% >
% v
21
65,6
100,0
1
3,1
100,0
2
6,3
100,0
8
25,0
100,0
32
100,0
100,0
176
6. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le
retentissement scolaire
Dans notre travail, nous nous sommes intéressés à l’existence d’une éventuelle
corrélation entre la survenue de troubles anxieux chez les 92 cas étudiés et la survenue
de répercussions scolaires dans les suites du diagnostic de la pathologie somatique
chronique.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 17,0947
Risk Ratio (RR) : 4,0854
Fisher exact : 0,0001675028
P < 0,05 (0,000)
RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Trouble anxieux Non Oui TOTAL
Non
% >
% v
67
81,7
97,1
15
18,3
65,2
82
100,0
89,1
Oui
% >
% v
2
20,0
2,9
8
80,0
34,8
10
100,0
10,9
TOTAL
% >
% v
69
75,0
100,0
23
25,0
100,0
92
100,0
100,0
177
Un retentissement scolaire est noté chez 8 patients sur dix souffrants de troubles
anxieux. Parmi les 82 patients non anxieux, seuls 15 d’entre eux présentaient des
répercussions scolaires.
On retrouve aussi une corrélation significative entre la survenue de troubles
anxieux et l’existence de répercussions scolaires.
Chi-squared ddl Probability
4,1071 2 0,1283
Parmi les 8 enfants et adolescents anxieux avec un retentissement scolaire, on
note quatre cas d’absentéisme fréquent, deux cas de fléchissement scolaire. Les deux
seuls enfants qui ont doublé de classe dans l’étude sont des patients anxieux.
Toutefois, on ne retrouve pas de corrélation significative entre l’anxiété et les types de
répercussions scolaires.
TYPE RETENTISSEMENT SCOLAIRE
Trouble anxieux Absentéisme double de
classe fléchissement scolaire TOTAL
Non
% >
% v
10
66,7
71,4
0
0,0
0,0
5
33,3
71,4
15
100,0
65,2
Oui
% >
% v
4
50,0
28,6
2
25,0
100,0
2
25,0
28,6
8
100,0
34,8
TOTAL
% >
% v
14
60,9
100,0
2
8,7
100,0
7
30,4
100,0
23
100,0
100,0
178
7. Corrélation entre l’existence de troubles anxieux et le
retentissement sportif
L’existence d’un éventuel lien entre la survenue de troubles anxieux chez les
patients asthmatiques et un retentissement sur l’activité régulière physique nous a paru
important à soulever.
IC à 95 %
Odds Ratio (OR) : 28,5997
Risk Ratio (RR) : 7,6829
Fisher exact : 0,0000631238
P < 0,05 (0,000)
RETENTISSEMENT/SPORT
Trouble anxieux Non Oui TOTAL
Non
% >
% v
63
76,8
98,4
19
23,2
67,9
82
100,0
89,1
Oui
% >
% v
1
10,0
1,6
9
90,0
32,1
10
100,0
10,9
TOTAL
% >
% v
64
69,6
100,0
28
30,4
100,0
92
100,0
100,0
179
Dans notre cohorte, un retentissement sur le sport est noté chez 9 patients
anxieux sur dix. Parmi le groupe des 82 enfants et adolescents non anxieux, seuls 19
d’entre eux n’exerçait pas de sport ou avait réduit le temps des exercices physiques.
Nous constatons dans ce cas de figure qu’il existe une relation significative
entre la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique et l’existence
d’un retentissement sur la pratique régulière d’un sport.
Chi-squared ddl Probability
1,5315 2 0,4650
Parmi les dix enfants et adolescents asthmatiques et anxieux, quatre ne
pratiquait aucun sport, trois d’entre eux avaient abandonné leur sport d’avant, et chez
deux, les parents avaient réduit le temps et le nombre des séances. On ne retrouve pas
toutefois de corrélation significative entre la survenue de troubles anxieux et les types
de retentissement sportif étudiés.
TYPE RETENTISSEMENT/SPORT
Trouble anxieux abandon/sport pas de sport réduction temps/sport TOTAL
Non
% >
% v
4
21,1
57,1
13
68,4
76,5
2
10,5
50,0
19
100,0
67,9
Oui
% >
% v
3
33,3
42,9
4
44,4
23,5
2
22,2
50,0
9
100,0
32,1
TOTAL
% >
% v
7
25,0
100,0
17
60,7
100,0
4
14,3
100,0
28
100,0
100,0
180
B. SYNTHESE DES CORRELATIONS STATISTIQUES
Il n’existe pas de relation significative entre l’âge des patients et le type
d’asthme qu’il soit persistant ou intermittent. On ne retrouve pas de lien significatif
entre le sexe et les tranches d’âge des patients ni entre le sexe et le type d’asthme
(persistant ou intermittent).
Les résultats de l’étude analytique montre des corrélations significatives entre la
survenue de troubles anxieux et certaines caractéristiques.
Nous avons constaté que la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient
asthmatique n’est pas corrélée de manière significative à l’âge du patient et ce qu’il
soit enfant ou adolescent. Nous ne retrouvons pas non plus de corrélation significative
entre le type de trouble anxieux et la tranche d’âge étudiée.
Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la
mère et surtout une modification de l’espace de vie sont corrélés de manière
significative avec les plus jeunes patients, autrement dit la tranche d’âge 7 – 11 ans.
Dans notre étude, il n’existe pas de corrélation significative entre le sexe du
jeune patient asthmatique et la survenue de troubles anxieux sur l’axe I, ni de
corrélations entre le sexe des enfants et adolescents malades et le type de troubles
anxieux.
Toujours concernant le sexe des patients étudiés, nous ne retrouvons pas de
corrélations significatives entre ce paramètre socio-démographique et la survenue de
répercussions familiales, de répercussions maternelles et le type de répercussions
maternelles.
Le sexe du jeune patient asthmatique n’influe pas non plus sur la survenue d’un
remaniement familial ni sur un éventuel retentissement scolaire ni sportif.
181
Les relations existantes entre l’âge des 92 cas étudiés et les répercussions
familiales de manières générales et les répercussions maternelles ne sont pas
significatives. On ne retrouve pas non plus de lien significatif entre les tranches d’âge
étudiés et le type de répercussions maternelles.
Les corrélations entre l’âge des patients et les retentissements scolaire et sportif
ne sont pas significatives.
On ne retrouve pas non plus de corrélation significative entre le type du trouble
anxieux et la gravité de l’asthme persistant.
On constate une relation significative entre le type d’asthme (intermittent ou
persistant) et les répercussions familiales, le retentissement scolaire et un éventuel
retentissement sportif.
L’ancienneté de l’asthme a été aussi reliée à d’autres paramètres. On note une
corrélation significative entre l’ancienneté de l’asthme et les répercussions
maternelles, le retentissement scolaire ainsi que le retentissement sportif. En revanche,
on ne retrouve pas de relation significative entre l’ancienneté de l’asthme et la
survenue de troubles anxieux.
Enfin, on note aussi l’existence d’une corrélation significative entre la survenue
de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique et les répercussions maternelles,
les répercussions scolaires et sur la pratique régulière d’un sport. On ne retrouve pas
toutefois de relation significative entre la survenue de troubles anxieux et le type de
répercussions maternelles ainsi que sur les types de retentissement sportif étudiés.
182
XIV. PRISE EN CHARGE
Les 92 enfants et adolescents de notre étude ont bénéficié d’une psychothérapie
de soutien basée sur une relation empathique et une écoute chaleureuse. Parler et être
écouté, peut aider à « digérer » le problème somatique de l’enfant et notamment de le
dédramatiser.
Secondairement, nous avons mis en place une stratégie qui repose sur les
thérapies cognitives et comportementales pour améliorer l’observance thérapeutique,
la gestion des crises d’asthme et le vécu d’une maladie chronique en se basant sur les
techniques de résolution des problèmes, de gestion du stress ainsi que des techniques
cognitives comme la restructuration cognitive.
La psychoéducation a surtout consisté à travailler les croyances négatives que
pourrait avoir le patient ou son entourage sur la pathologie somatique. De même que
nous avons encouragé ces enfants et adolescents à pratiquer une activité sportive
régulière en travaillant sur leurs croyances limitantes et sur celles de leurs parents.
Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent ne correspondent pas à des
pathologies bénignes et leur prise en charge est un enjeu important pour le
fonctionnement psychosocial à long terme.
Les dix patients asthmatiques anxieux de notre étude ont tous bénéficié d’une
prise en charge psychothérapique type TCC. Dans un premier temps, ils ont été initiés
aux techniques de relaxation puis ont essentiellement bénéficié de techniques
comportementales comme la désensibilisation progressive (ou exposition progressive
avec prévention de la réponse).
Un antidépresseur ISRS type Sertraline a été prescrit à une seule adolescente
souffrant d’un trouble panique avec agoraphobie compliqué d’un épisode dépressif
majeur d’intensité moyenne. Elle a aussi bénéficié d’un suivi psychothérapique type
Thérapie Comportementale et Cognitive après un apprentissage aux techniques de
relaxation.
183
XV. DISCUSSION :
Au cours des 20 à 30 dernières années, la fréquence des maladies allergiques,
dont l’asthme, a augmenté de manière considérable. En Algérie, la prévalence de
l’asthme chez l’enfant est estimée à 8,7%, ce qui en fait une région à prévalence
moyenne219.
De nombreux auteurs ont souligné la vulnérabilité psychologique des enfants
souffrant de pathologies somatiques chroniques comme l’asthme par rapport à la
population générale et pour certains leurs associations avec un mauvais contrôle de la
maladie69,220.
L’objectif principal de notre étude prospective était d’évaluer la prévalence des
troubles anxieux survenant chez de jeunes patients asthmatiques, âgés entre 7 et 15
ans, et d’en préciser les types selon les critères diagnostiques du DSM IV R64.
Nous nous sommes intéressés à la survenue des troubles suivants :
Les troubles anxieux : Trouble panique avec ou sans agoraphobie,
Trouble anxiété généralisée (TAG), phobie sociale, anxiété de
performance, phobie spécifique de type médicale
Troubles spécifiques à l’enfance : anxiété de séparation
Dans un second temps, en tenant compte des critères retenus dans les
publications internationales, nous avons tenté d’évaluer l’impact familial de la
survenue d’une maladie chronique à travers la recherche d’un retentissement maternel,
d’un retentissement sur les frères et sœurs du jeune patient asthmatique et d’un
éventuel remaniement au sein de la cellule familiale.
Toujours à partir des données de la littérature, nous nous sommes également
intéressés à l’impact de l’asthme sur la scolarité et la pratique régulière d’une activité
sportive et ce depuis que le diagnostic d’asthme a été posé chez l’enfant ou
l’adolescent.
184
Puis nous avons cherché d’éventuelles corrélations entre ces troubles anxieux
répertoriés et différents paramètres comme l’âge, le sexe, les types d’asthme et son
ancienneté, ainsi que d’éventuels retentissement familiaux, scolaire et sportif.
D’autres corrélations ont été recherchées entre les types d’asthme, son
ancienneté et l’existence de répercussions maternelles, scolaires et sur la pratique
régulière de sport qu’il existe ou pas un trouble anxieux associé.
Notre étude clinique est prospective et descriptive. Elle a porté sur un
échantillon de 92 enfants et adolescents asthmatiques, âgés entre 7 et 15 ans, et ce
quelle que soit l’ancienneté de leur pathologie somatique. Ils ont été reçus à notre
consultation de psychiatrie infanto juvénile du service de psychiatrie de l’Hôpital
Central de l’Armée Mohamed Seghir Nekkache durant la période allant du 1er
décembre 2012 au 1er décembre 2013, orientés par leur pédiatre traitant du service de
pédiatrie de l’HCA. Le recrutement s’est fait aussi au niveau des structures
pédiatriques du centre hospitalo-universitaire Nafissa Hammoud de la wilaya d’Alger
(ex. Parnet).
Les patients ont été vus une première fois au niveau de la consultation de
pédiatrie et ce pour une évaluation initiale. Puis ils ont été revus régulièrement en
consultation de pédo-psychiatrie en compagnie de leurs parents pour une évaluation
mentale tous les trois mois.
Les jeunes patients asthmatiques reçus à notre consultation de psychiatrie
infanto-juvénile pendant la période d’étude avaient une moyenne d’âge de 10,70 ans.
En ce qui concerne l’âge de la population étudiée, on retrouve deux pics de
fréquence, à 8 ans et 12-13 ans. La tranche d’âge 7 - 11 ans, représentant les jeunes
enfants, prédomine légèrement (54,3 %). De ce fait, 52,2 % des patients asthmatiques
fréquentent le primaire. Nos résultats sont légèrement décalés par rapport à ceux de
Tibosch et al. 2011220, qui rapportent dans une revue de littérature, publiée en 2011,
deux pics de fréquence de l’asthme en fonction de l’âge, à savoir 11,6 % pour les 6 –
7 ans et 13,7 % pour les 13 -14 ans220.
185
Quant à la répartition des cas étudiés selon le sexe, 58,7 % de notre cohorte est
représentée par les garçons avec un sexe ratio de 1,42. Nos résultats concordent avec
les données de la littérature internationale concernant la prédominance masculine58.
En effet, dans l’étude d’Everhart et al. (2015), qui a porté sur 94 patients
asthmatiques dont les tranches d’âge étudiés se rapprochent de notre travail (entre 6 et
15 ans), les auteurs retrouvent la prédominance des garçons dans 59,6 % des cas avec
une moyenne d’âge de 9,97 ± 2,2775.
Dans notre étude, le sex ratio varie selon la tranche d’âge de 1,1 pour les
adolescents à 1,78 pour les jeunes enfants. Cette variabilité du sex ratio est également
signalée dans les autres études22. En effet, la prédominance des garçons avant l’âge de
11 ans est signalée dans plusieurs travaux100. Le sex-ratio garçon/fille varie de 1,5 à
3,3 avant la puberté ; il est légèrement inférieur à 1 à l’âge adulte100. Dans l’étude de
Delmas, la prévalence cumulée de l’asthme était plus élevée chez les garçons que chez
les filles. Avant la puberté, la prévalence des sifflements dans les 12 derniers mois
était plus élevée chez les garçons. Après la puberté, la prévalence des symptômes
évocateurs d’asthme était plus élevée chez les filles. L’implication du statut hormonal
a été proposée comme explication57.
Concernant le statut du proche soignant, on note dans notre étude la
prédominance des mères (80,4 %) alors que les pères gèrent au quotidien l’asthme de
leur enfant dans 16,3 % des cas.
Le niveau scolaire du proche soignant est représenté par le niveau secondaire
chez presque la moitié des proches soignants (43,5 %). Seuls 3,3 % des cas n’ont pas
dépassé le niveau primaire.
Cette prédominance maternelle, comme aidant naturel est retrouvée aussi dans
la littérature internationale75, 83,101. Comme c’est le cas dans l’étude qui a porté sur les
enfants et adolescents souffrants de pathologies somatiques chroniques, toutes
maladies confondues, recrutés entre avril et mai 2011, Haverman et al. (2013)
confirment la prédominance des mères comme aidants naturels (82,2 % de l’effectif),
avec un niveau scolaire secondaire dans 54,3 %101.
186
Toujours dans l’étude d’Everhart et al. (2015), qui a porté sur 94 patients
asthmatiques âgés entre 6 et 15 ans, les mères s’occupaient de leur enfant
asthmatique dans 92 % des cas. La qualité de vie de ces dernières est altérée
notamment lorsqu’elles avaient des croyances négatives sur la maladie somatique et
leur perception d’un traitement au long cours comme un handicap dans la vie de tous
les jours75. Ceci souligne l’intérêt de se pencher sur l’état émotionnel des aidants
naturels mais aussi à leurs cognitions qui pourraient être négatives et entraver le
processus thérapeutique de leur enfant.
L’asthme est classé selon sa gravité en asthme intermittent et asthme persistant.
Puis ce dernier se répartie en asthme persistant léger, modéré et sévère90. Le degré de
sévérité était évalué sur la gravité et la fréquence des symptômes et des exacerbations
ainsi que sur les paramètres fonctionnels respiratoires.
Dans notre étude, nous nous sommes intéressés au type d’asthme présenté par
les 92 jeunes patients recrutés. Parmi eux, 39,1 % (36 cas) souffraient d’un asthme
intermittent et 60,9 % (36 cas) d’un asthme persistant. Concernant ces derniers, 50 %
avaient un asthme persistant modéré. Cependant il n’existait pas de relation
significative entre l’âge des patients et le type d’asthme qu’il soit persistant ou
intermittent.
L’hospitalisation pour décompensation de l’asthme est notée dans 8,7 % (soit 8
cas). Elle est plus fréquente chez l’enfant de moins de 11 ans (5cas) et chez les filles
(5 cas).En effet, parmi ces 8 enfants hospitalisés, 5 étaient âgés de moins de 11 ans et 3
étaient des adolescents. Cinq d’entre eux étaient des filles. L’hospitalisation ne
concernait que les patients souffrant d’un asthme permanent, dont 5 sévères et 3
modérés. Seuls 4 patients hospitalisés souffraient aussi de troubles anxieux.
L’hospitalisation concernait 5 enfants, dont l’ancienneté de la maladie somatique
datait de moins d’une année. (P=0,0058)
Chez les 8 patients hospitalisés, nous avons relevé des répercussions
maternelles, un retentissement scolaire et un retentissement sur la pratique régulière de
sport. (P= 0,000)
187
Ce taux d’hospitalisation est relativement plus élevé par rapport au taux signalé
dans l’étude ELIOS140. Dans cette enquête menée en France métropolitaine, de mars
à août 2005, le recours aux soins en urgence était fréquent pour plus d’un quart des
enfants, menant à une hospitalisation dans 2,4 % des cas140.
Concernant le sexe des jeunes patients hospitalisés, nos résultats diffèrent de
ceux de Bitsko et al. (2014). Pour cet auteur, les hospitalisations sont plus fréquentes
chez les garçons âgés entre 2 et 12ans. Les filles asthmatiques sont plus fréquemment
hospitalisées entre 16 et 18 ans22.
Les études s’intéressant à l’aspect psychologique de l’asthme chez l’adulte sont
nombreuses et plus anciennes par rapport à la population pédiatrique avec une
prévalence élevée de trouble panique chez les patients asthmatiques rapportée dans la
littérature internationale6. Cette prévalence varie de 6 à 38 % chez les adultes
asthmatiques contre 1 et 4 % dans la population générale60.
Tibosch et al. (2011), dans une revue de littérature ont recensé toutes les
publications sur Medline, PubMed et PsychInfo de 1970 à septembre 2009. Ils ont
retenu 15 publications sur les troubles psychiques chez le jeune patient asthmatique.
Ces auteurs soulignent la grande disparité des résultats, concernant la prévalence des
troubles internalisés en raison de la différence de la taille des échantillons étudiés
(variant de 71 enfants à 3575), du type de pathologies étudiées, de la durée de suivi
(de deux semaines à 9 ans), des classifications et des questionnaires
utilisés(questionnaires différents, critères diagnostiques du DSM III ou IV, CIM 10)220.
En effet, la plupart des études se basent sur l’observation indirecte par le biais de
questionnaires remplis par les parents le plus souvent59,220.
Les difficultés émotionnelles telles que l’anxiété, la dépression, l’isolement les
sentiments de colère et de frustration sont relativement fréquents dans cette population
pédiatrique69.
Pour certains auteurs, l’anxiété à l’inverse de la dépression, est associée à une
perception accrue de l’intensité de la dyspnée et augmente la perception subjective du
raccourcissement du soufflemême si les explorations fonctionnelles n’objectivent pas
de modification significative.
188
Ceci peut augmenter à tort la consommation des médicaments de l’asthme
comme les corticoïdes et les bronchodilatateurs. Les hospitalisations sont aussi plus
fréquentes et dureraient plus longtemps131.
Dans notre étude nous avons constaté la survenue de troubles anxieux
entrainant une souffrance cliniquement significative et une altération du
fonctionnement social chez 10 patients asthmatiques au cours de l’année de suivi, ce
qui correspond à 10,9 % de notre effectif. Cette prévalence est plus faible par rapport
aux prévalences rapportées dans certaines études de la littérature internationale.
Citons par exemple les travaux d’Alati et al. (2005) qui ont suivi 3575
adolescents asthmatiques sur une durée de 9 ans en utilisant le questionnaire CBCL.
Parmi ce groupe, 849 ont présenté des troubles internalisés, anxieux et/ou dépressifs
(soit 23,75 % de l’effectif). Ils ne retrouvent pas toutefois de corrélation significative
entre l’asthme et la survenue de troubles internalisés4.
Dans l’étude de Goodwin et al. (2014), la prévalence des troubles anxieux dans
une population de jeunes asthmatiques (âgés entre 9 et 17 ans) est de 26,1 % (47
anxieux sur 180 asthmatiques), alors que cette prévalence est de 17,2 % dans une
cohorte de 1001 enfants non asthmatiques avec une différence significative entre les
deux groupes96.
Nos résultats concordent cependant avec ceux de certains auteurs comme
Katon et al. (2007) qui retrouve un taux de 11,4 % (versus 9,7 % pour le groupe
contrôle) de troubles anxieux chez les enfants asthmatiques, essentiellement des
adolescents, avec les mêmes types de troubles anxieux (par ordre décroissant, anxiété
de séparation, Anxiété sociale, trouble panique, Trouble anxiété généralisée)115.
Autre étude, celle de McCauley et al. (2007) qui ont étudié un échantillon de
767 enfants et adolescents asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans (moyenne d’âge de
14,2 ± 2 ans) et un sex ratio de 1. Sur une durée de 12 mois, 16,2 % du groupe (N=
125) ont développé un ou plusieurs troubles répondants aux critères diagnostiques du
DSM IV, entre troubles anxieux et épisode dépressif majeur.
189
Parmi ces 125 enfants, 8,9 % ont présenté un trouble anxieux isolé, 2,5 % un
épisode dépressif majeur (EDM) isolé et 4,8 % une co-morbidité entre trouble anxieux
et EDM. Une prédominance féminine est notée (64 %)145.
Citons aussi celle de Richardson et al.(2008) qui se sont intéressés quant à
eux à 767 adolescents asthmatiques âgés entre 11 et 17 ans. Les évaluations ont été
faites au téléphone par la passation de questionnaires190. Il ressort de cette étude un
total de 16,2 % (n = 125) de jeunes patients asthmatiques qui ont présenté durant les
12 derniers mois, des troubles psychiques internalisés répondants aux critères du DSM
IV. Parmi eux 8,8 % des troubles anxieux isolés (n=68) essentiellement une anxiété de
séparation et une anxiété sociale, 2,6 % de dépression et 4,8 % (n= 37) de troubles
dépressifs et anxieux associés (essentiellement un trouble panique et un trouble anxiété
de séparation, TAG). La prédominance féminine est également relevée dans le groupe
des patients uniquement anxieux (62 %). Les adolescents souffrants de troubles
dépressifs et anxieux associés ont plus recours aux urgences médicales et aux
consultations spécialisées.
Nous ne pouvons omettre de citer aussi l’étude algérienne de Idriss Terranti sur
les adolescents diabétiques, âgés entre 14 et 17 ans, faite à Constantine. Il a conclu que
60% des adolescents présentent un trouble émotionnel ou comportemental ou les deux
à la fois dont 21% sont des troubles émotionnels (souffrance ayant un impact sur
l’humeur, l’estime, l’anxiété et le niveau relationnel) et qu’il y’a autant de
perturbations émotionnelles et comportementales chez les filles que chez les garçons.
Il conclue que les difficultés émotionnelles et comportementales sont négativement
corrélées au score global de l’adhérence. En effet, plus les adolescents ont des
difficultés émotionnelles et comportementales, plus ils ont des difficultés à s’impliquer
dans l’auto-administration des soins de façon efficace 217.
Dans notre cohorte, parmi les dix patients souffrant de troubles anxieux
caractérisés, six étaient des filles. Les deux cas d’anxiété sociale répertoriés étaient
représentés par des adolescentes. De nombreux auteurs rapportent une prédominance
féminine chez ces enfants anxieux, notamment à l’adolescence115, 145,190.
190
Il faut souligner toutefois que malgré cette légère prédominance féminine, nous
n’avons pas trouvé de corrélation significative entre la survenue de troubles anxieux et
l’âge et le sexe des patients.
Quant à la nature des troubles anxieux présentés, nous avons relevé quatre cas
d’anxiété de séparation (2 filles et 2 garçons âgés entre 7 et 11 ans), trois cas de
Trouble anxiété généralisée ( 2 garçons âgés de 8 ans et 14 ans et une fille de 9 ans),
deux cas d’anxiété sociale (2 adolescentes âgées de 12 et 15 ans) et un seul cas de
trouble panique avec agoraphobie (1 adolescente âgée de 13 ans).
Concernant la nature des troubles anxieux présentés par les jeunes patients
asthmatiques, les résultats de la littérature internationale divergent selon les auteurs.
Nos résultats, en matière de fréquence des différents types de troubles anxieux
ne concordent pas avec ceux de Vila et Meuret qui trouvent en première place le
trouble anxiété généralisée (TAG) puis l’anxiété sociale, le trouble panique et enfin
l’anxiété de séparation149, 227.
Comme dans notre cohorte, la prédominance de l’anxiété sociale chez
l’adolescente asthmatique est signalée aussi par certains auteurs189, 190. Selon les
travaux de Bitsko et al. (2014), les adolescents asthmatiques ont plus de risque de
développer des troubles anxieux, notamment l’anxiété sociale et le trouble panique
avec agoraphobie (7,5 % contre 3,4 % dans un groupe contrôle et 0,5 % dans la
population générale). Cette co-morbidité altère leur adhérence thérapeutique et
favorise la survenue de complications22.
On retrouve dans notre étude la prédominance du trouble anxiété de séparation
(les 4 cas observés) et du trouble anxiété généralisée (2 cas sur 3) dans la tranche d’âge
7 – 11 ans. C’est aussi le cas de Masi et al. (2004) qui retrouvent une prédominance
du trouble anxiété généralisée (TAG) et anxiété de séparation (ADS) chez les jeunes
enfants220. Comme facteurs favorisants la survenue de ces troubles anxieux, les auteurs
retiennent l’existence dans l’enfance d’un tempérament inhibé, d’évènements de vie
négatifs comme divorce des parents et des antécédents d’abus sexuels118.
191
Dans une série de 51 enfants souffrant de trouble anxieux (anxiété de
séparation, phobie spécifique et trouble anxiété généralisée), Martin- Guehl (2003),
souligne le risque de déscolarisation totale en raison de l’intensité des symptômes
anxieux à l’école141.
Dans notre cohorte, un refus scolaire anxieux a été observé dans les deux cas
cliniques présentés souffrant d’une anxiété de séparation et d’un trouble panique avec
agoraphobie.
A noter que le refus scolaire anxieux se complique souvent d’isolement social,
de dépression, de retard scolaire. Le traitement est long, difficile et les rechutes
fréquentes141.
Pour certains auteurs, les réactions individuelles au stress et le stress de
manière générale jouent un rôle important dans l’émergence, l’exacerbation et le
maintien de l’asthme. Comme le soulignent Kossowsky et al., (2013) qui sesont
intéressés à l’anxiété de séparation et à la réactivité des enfants à l’hyperventilation.
Son étude a porté sur 3 groupes d’enfants âgés entre 5 et 14 ans. Le premier groupe
comprenait 49 enfants souffrant d’anxiété de séparation, le second 21 enfants avec un
trouble panique et un troisième groupe de 39 enfants sains sans trouble anxieux. Les
auteurs ont constaté des réactions plus prononcées à l’hyperventilation pour le groupe
avec une anxiété de séparation. Les enfants de ce groupe avaient du mal à réguler leur
rythme respiratoire ce qui accentuait leur détresse120.
Certains auteurs ont décrit la survenue d’un état de stress post traumatique à la
suite d’une crise d’asthme sévère. La prévalence de ce trouble anxieux varie de 3 à 44
% avec des patients qui remplissent soit partiellement ou entièrement les critères du
DSM-IV-TR45. Dans notre étude, nous n’avons pas recensé d’enfant ou d’adolescent
souffrant d’un état de stress post traumatique.
Selon Katon et al., les adolescents souffrant d’asthme ont un taux
d’agoraphobie augmenté par rapport à des témoins sains du même âge (7,5 % vs 3,4
% vs 0,5 %, respectivement115. Nous n’avons retrouvé là aussi qu’une seule
adolescente souffrant d’un trouble panique avec agoraphobie.
192
Les troubles anxieux ont été surtout notés dans les formes modérées de l’asthme
persistant avec six cas sur dix enfants et adolescents anxieux. Trois cas sur 4 d’anxiété
de séparation (ADS) ont été notés dans les cas d’asthme persistant modéré et un cas
dans la forme sévère. Cette corrélation entre la survenue d’une anxiété de séparation
(ADS) et un mauvais contrôle de l’asthme est rapportée dans la littérature
internationale83.
Dans la littérature, les troubles anxieux sont associés à l’asthme persistant de
façon générale et à l’asthme persistant sévère147, 159. L’importance du handicap est
directement proportionnelle à la sévérité28.
Ceci est confirmé par une méta-analyse de 78 études qui suggère que les enfants
asthmatiques notamment ceux qui souffrent d’un asthme sévère présentent plus de
troubles psychiques par rapport aux enfants non asthmatiques146.
Bien que représentant une faible proportion au sein des asthmatiques en
population générale, les asthmatiques sévères, malgré des traitements optimaux, ont
une qualité de vie médiocre, un recours aux soins élevés, qui est associé à un coût plus
élevé de la prise en charge94. Il est donc raisonnable de considérer ce groupe de
patients comme pouvant être à même de bénéficier le plus de l’éducation
thérapeutique.
Dans notre cohorte, il n’existe pas de relation significative entre la survenue de
troubles anxieux et l’ancienneté de l’asthme. En effet, lorsque le diagnostic d’asthme a
été posé depuis moins d’une année, seuls trois patients sur 18 sont anxieux. Quand le
diagnostic a été établi entre un et trois ans, cinq patients sur 44 ont été anxieux alors
que lorsque le diagnostic date de plus de trois ans, seuls deux patients asthmatiques
sur 30 ont présenté un trouble anxieux sur l’axe I.
Là aussi, les auteurs soulignent la disparité des résultats concernant le lien entre
la survenue de troubles anxieux et l’ancienneté de l’asthme, toujours en rapport avec la
disparité des échantillons étudiés (âge, sexe, critères diagnostiques, type d’étude, ….).
Certaines données de la littérature retiennent comme facteur de risque le
diagnostic récent de l’asthme115,160.
193
En effet dans les études réalisées par Katon et al., ces derniers rapportent
comme possibles facteurs de risque de troubles anxieux chez l’adolescent asthmatique
: le sexe féminin, le tabagisme actif, le fait de vivre dans une famille monoparentale et
surtout un diagnostic récent de l’asthme79.
Dans l’étude d’Olazagasti et al. (2012), les auteurs ont comparé 598 enfants
portoricains vivants à New York à 673 jeunes patients asthmatiques vivants dans leur
pays d’origine159. L’âge moyen est de 11,57 ans avec autant de garçons que de filles.
Les troubles anxieux et dépressifs sont plus fréquents dans le groupe souffrant
d’asthme permanent (par rapport au groupe dont les symptômes sont intermittents).
Toujours pour ces auteurs, les troubles internalisés sont plus fréquents au début de
l’évolution de la maladie et s’atténuent progressivement avec l’ajustement des
thérapeutiques de l’asthme.
Pour d’autres auteurs, les scores de dépression et d’anxiété sont
significativement plus élevés dans le groupe chez qui la maladie évoluait depuis
plusieurs années par rapport au groupe dont la maladie était diagnostiquée durant
l’année écoulée. La qualité de vie en est également altérée160.
Concernant les co-morbidités, deux cas de co-morbidité avec un Episode
dépressif majeur ont été relevés dans notre étude.
Les deux co-morbidités étaient représentées par un Episode dépressif majeur
(EDM). Le premier cas est celui d’une adolescente de 13 ans, souffrant d’un asthme
sévère ayant nécessité plusieurs hospitalisations en pédiatrie et dont le diagnostic de la
pathologie somatique a été posé entre un et trois ans. Sur le plan psychique, elle
présentait un trouble panique avec agoraphobie particulièrement invalidant, à l’origine
d’un refus scolaire anxieux. La maman était particulièrement anxieuse et avait arrêté
de travailler.
Le deuxième cas de dépression relevé est le cas d’une petite fille de 10 ans
souffrant elle aussi d’un asthme persistant sévère, à l’origine d’une hospitalisation
datant de six mois au cours de laquelle le diagnostic d’asthme a été posé.
194
Elle présentait une anxiété de séparation assez invalidante avec un attachement
anxieux à la mère. La petite avait doublé de classe alors que son rendement scolaire
était correct durant les années précédentes.
Ce résultat concorde avec ceux de Vila et al.qui retrouvent eux aussi un seul
cas d’association à un épisode dépressif majeur (EDM) et deux cas de co-morbidité
entre deux troubles anxieux227.
Plusieurs facteurs peuvent influencer ces co-morbidités, comme l’âge, le
sexe220. Les deux patients souffrant d’un épisode dépressif majeur associé à un trouble
anxieux étaient des filles. Ezpeleta et Toro (2009) relèvent quant à eux une
prédominance masculine pour les co-morbidités ADS+EDM76.
Les troubles de l’humeur chez l’adolescent ou ses parents ont été montrés
comme associés à une augmentation des symptômes de l’asthme et de l’absentéisme
scolaire22. Dans notre étude, les deux patientes souffrant d’un épisode dépressif majeur
associé au trouble anxieux avaient présenté également un refus scolaire anxieux à
l’origine d’un absentéisme scolaire marqué.
Les conséquences des troubles anxieux sont souvent importantes sur le
pronostic social des jeunes qui en sont atteints avec un risque significatif de
chronicisation à l’âge adulte. Sans oublier les complications dépressives secondaires,
les risques d’abus de substances ainsi que les déscolarisations du fait de l’intensité des
signes anxieux à l’école. La souffrance familiale est aussi souvent importante52.
Dans notre étude, l’aidant naturel est représenté par la mère dans 80,4 % des
cas (soit 74 cas). Les pères gèrent quotidiennement l’asthme que dans 16,3 % des cas
(15 cas). Dans certains travaux, les mamans percevaient les pères comme moins
anxieux, moins affectés par la pathologie de leur enfant notamment dans leur vie
professionnelle102. Il nous semble toutefois pertinent de nous intéresser aussi bien à
l’état mental des mamans qu’à celui des pères.
Il ressort de notre étude que parmi les dix enfants anxieux, neuf d’entre eux
avaient des mères qui étaient en difficulté psychique.
195
Parmi les 82 enfants et adolescents asthmatiques non anxieux, on retrouve des
répercussions maternelles chez 23 d’entre eux (soit 28,0 % des enfants non anxieux).
On note, l’existence d’une corrélation significative entre les troubles anxieux et les
répercussions maternelles.
La littérature internationale confirme que les personnes s’occupants des enfants
asthmatiques sont également en grande souffrance240. L’asthme retentit également sur
la vie des parents qui rapportent la notion de facteurs de stress chronique et affecte leur
qualité de vie, leur productivité et leur rendement professionnel32. Les aidants naturels
ont plus de risque de développer dans le temps des troubles anxieux et dépressifs et
des pathologies psychosomatiques avec un sentiment de perte de contrôle sur les
événements quotidiens. Certaines études signalent que 50 % d’un groupe constitué de
1628 aidants d’enfants asthmatiques souffraient de troubles psychiatriques sévères
notamment anxieux32.
Nous avons tenté d’évaluer l’impact du diagnostic de l’asthme sur la famille de
façon générale puis au vécu maternel. Presque 1/3 des mamans ont rapporté des
troubles, soit 34,8% de l’effectif. Les mères ont signalé essentiellement de l’anxiété et
des attitudes de surprotection (21 cas, 65,6%), des troubles du sommeil dans 25 % des
cas des manifestations dépressives franches chez 2 mères (6,3%). Nos résultats
concernant la santé mentale des aidants naturels sont légèrement différents de certains
travaux comme ceux de Fagnano et al (2011) qui soulignent la fréquence des troubles
du sommeil, un absentéisme itératif au travail ainsi qu’un taux de l’ordre de 43 % de
dépression parentale d’intensité légère voire moyenne77. Brown et al soulignent eux
aussi des taux plus élevés de troubles psychiques chez les mères, de l’ordre de 50%32.
En matière de pathologie somatique chronique de l’enfant, d’autres auteurs ont
aussi noté que si les mères développaient essentiellement des manifestations anxieuses
non spécifiées à l’annonce du diagnostic, à distance de celui-ci elles avaient plutôt
tendance à déprimer208. D’où l’intérêt d’études plus prolongées dans le temps.
196
Pour certains auteurs, l’anxiété parentale contribuerait à l’émergence et à
l’exacerbation des troubles anxieux de l’enfant108,185. En effet, les attitudes parentales
peuvent contribuer à l’émergence ou au maintien des troubles anxieux de l’enfant et ce
de plusieurs façons, en ayant des difficultés à élaborer des stratégies d’adaptation
adéquates, en surprotégeant leur enfant ou en réagissant négativement à ses peurs. En
surprotégeant leur enfant, ils diminuent de ce fait les occasions de désensibilisation86.
Il nous semble important de souligner l’importance de prendre en considération
la souffrance des parents et aux difficultés qu’ils ont à s’adapter à la maladie
chronique de leur enfant. Citons encore une fois l’étude d’Hederosa et al. (2015)
dans laquelleles parents ont reçus séparément les questionnaires concernant leur
qualité de vie, le Paediatric Caregiver’s Quality of Life Questionnaire (PACQLQ)
d’abord lors de l’annonce du diagnostic puis après 6 mois et enfin après 18 mois de
suivi102.Les parents de la moitié des 60 enfants d’âge préscolaires diagnostiqués
récemment comme asthmatiques ont été mis dans des groups de paroles et ont
bénéficié d’une éducation thérapeutique. Les parents des 30 enfants restants étaient
considérés comme un groupe contrôle.
Dans cette étude, les mamans avaient plus tendance à avoir un sommeil
perturbé, ressentait plus de désespoir et d’angoisse et la maladie de leur enfant
semblait interférer avec leurs activités professionnelles.
Après six mois de participation au groupe, les mères présentaient une
amélioration dans tous les items du questionnaire.
Après 18 mois d’intervention, les enfants avaient une meilleure adhérence
thérapeutique et les exacerbations thérapeutiques étaient de moitiés moins fréquentes
que le groupe contrôle. Les hospitalisations étaient également moins fréquentes.
Ces études insistent sur l’importance de l’éducation thérapeutique du couple
parents-enfant et l’impact que pourrait avoir l’émergence de troubles psychiques
notamment anxieux chez les aidants naturels.
Un remaniement au sein de la cellule familiale est constaté dans 23 cas soit
presque ¼ des cas (25% de l’effectif).
197
Le type de remaniement familial le plus fréquemment signalé est celui de la
modification de l’espace de vie (soit 13 cas sur 23), témoignant ainsi de l’existence
d’attitudes de surprotection chez la mère. Ces attitudes ont été essentiellement
constatées chez les jeunes enfants asthmatiques (19 versus 4 adolescents). Une
corrélation significative est relevée entre les types de remaniements et l’âge de
l’enfant.
L’abandon d’une profession que la mère exerçait régulièrement avant l’annonce
du diagnostic d’asthme a été signalé dans 8 cas sachant que dans notre effectif, 30
mères avaient une activité professionnelle régulière.
Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la
mère et surtout une modification de l’espace de vie sont corrélés de manière
significative avec les plus jeunes patients, autrement dit la tranche d’âge 7 – 11 ans.
Nos résultats concordent avec ceux de certains auteurs comme Klinnert et al.
(2001)119quia porté sur 145 enfants américains asthmatiques. Ces auteurs retrouvent
une corrélation significative entre l’anxiété parentale et la tranche d’âge 6 – 8 ans.
Autrement dit, plus les enfants sont jeunes, plus les parents sont anxieux119. La famille
vient ainsi renforcer les limitations imposées par la maladie par ses angoisses et des
attitudes de surprotection214.
Ceci montre bien l’impact que pourrait avoir le diagnostic de maladie chronique
comme l’asthme sur la vie sociale des parents. La différence de proportion est
probablement inhérente aux différences sociales entre notre pays et les pays
occidentaux par rapport au statut professionnel de la femme.
Si la plupart des études montrent que les frères et sœurs d’enfant malade sont à
risque de développer des troubles psychopathologiques elles sont cependant parfois
contradictoires. Des facteurs méthodologiques sont souvent à l’origine de ces résultats
divergents et ce en raison de la disparité de la population étudiée, du type de
pathologie et du type de recueil des données et du fait que la plupart des études sont
fondées sur une observation indirecte par le biais de questionnaires remplis par les
parents ou par l’école235.
198
Dans notre cohorte, les parents ont signalé l’existence de troubles cliniquement
significatifs dans la fratrie dans 8,7 % des cas (soit 8 cas).
De nombreuses répercussions psychopathologiques sont décrites dans la
littérature chez la fratrie d’enfants malades : maladies somatiques récurrentes, troubles
du sommeil, inhibition, hyperactivité, apathie, recherche obsessionnelle d’accaparer
l’attention parentale24.
Dans une revue de littérature qui a porté sur la fratrie des enfants malades
chroniques, les auteurs mettent en évidence des niveaux de dépression et d’anxiété
plus élevés et des scores de développement cognitif plus bas par rapport à un groupe
contrôle. De même que les frères et sœurs d’un enfant malade bénéficieraient moins de
soins médicaux que le groupe « sain ». De la même revue de littérature, il ressort aussi
que l’affection chronique peut avoir des effets positifs sur la fratrie comme une
maturité précoce, d’avantage de soutien entre les membres et une sensibilité accrue
aux besoins du frère ou la sœur malade235.
Dans notre étude, les référents ont essentiellement signalé en premier lieu de la
rivalité (4 cas) et un fléchissement scolaire (3 cas). Les frères et sœurs qui présentaient
une souffrance cliniquement significative ont été orientés vers la psychologue du
service de pédiatrie concerné pour une prise en charge psychothérapique.
Dans la littérature internationale, les maladies chroniques à début pédiatrique
constituent un obstacle potentiellement redoutable à une scolarité normale197.
La plupart des travaux montrent clairement que la qualité de vie des enfants
asthmatiques symptomatiques est altérée, qu’il s’agisse de l’activité scolaire, de la
pratique du sport et des loisirs, des relations familiales128.
La mesure la plus précise de l’impact social de l’asthme chez l’enfant est
vraisemblablement l’absentéisme scolaire dont l’asthme est une des principales causes.
L'absentéisme et le retard scolaires semblent peu importants dans les enquêtes récentes
sauf lors d'asthmes très sévères ou dans des milieux sociaux défavorisés193.
199
Dans notre étude, nous avons relevé une perturbation au niveau de la scolarité
de notre population d’étude dans ¼ des cas (soit 25% de l’effectif) avec la
prédominance de l’absentéisme scolaire de plus d’un mois par an dans 14 cas sur 23.
Les parents ont mis cet absentéisme sur le compte de l’exacerbation de la
symptomatologie respiratoire pendant la période hivernale. Le taux d’absentéisme
dans notre cohorte est plus faible par rapport au taux de Bourdin et al. (2009)
concernant l’Algérie27. Dans cette étude qui a eu lieuau Maghreb, durant l’année de
l’étude, 40,7 % (sur 100 enfants, 33 en Algérie, 35 au Maroc et 32 en Tunisie) se sont
absentés à l’école durant au moins un mois par an. La moyenne des jours ratés est de
9.9±11.6 en Algérie et de 4.9±5.9 en Tunisie.
En Angleterre l’absentéisme scolaire concerne 35,4 % des enfants asthmatiques
et en Nouvelle Zélande, 22% pour une durée d’au moins une semaine durant l’année
écoulée, sans différence significative entre les garçons et les filles233.
Dans notre étude on retrouve une corrélation significative entre le
retentissement scolaire et le type d’asthme puisque sur les 23 patients avec
retentissement scolaire, 19 ont un asthme persistant [P < 0,05 (0,006)]. Cette
corrélation avec l’importance des signes respiratoires est également rapportée dans la
littérature. L’absentéisme scolaire du à l’asthme est de 8,95 jours par rapport à 6,74
jours pour les enfants sains. 31 % des enfants asthmatiques s’absentent au moins 7
jours à cause des signes respiratoires. 4 % de ces enfants s’absentent plus de 30 jours
par an à cause de la sévérité de leurs troubles42.
Dans notre étude, le retentissement sportif est également noté chez 28 enfants
(soit 30,4 % de l’effectif), représenté essentiellement par l’absence totale de pratique
de sport (17 cas sur 28).
Citons d’abord l’étude de Terranti en 2010 sur 58 adolescents âgés entre 14 et
17 ans souffrant d’un diabète type 1. Quarante pour cent de ces adolescents
diabétiques déclarent avoir une activité physique régulière217.
200
Toujours dans l’étude de Bourdin et al. (2009) au Maghreb, durant l’année de
l’étude, parmi les 49 enfants pratiquant régulièrement une activité physique, 17 (34,7
%) n’en ont pas fait durant un mois. 73 % considéraient que leur maladie les
handicapait dans leurs activités quotidiennes. Seuls 9,9 % disait ne pas être gênes par
leur asthme27.La restriction des activités quotidiennes est observée de la part de
l’enfant lui-même mais aussi des parents qui développent des attitudes de
surprotection. Cette restriction retentit sur l’état physique mais aussi émotionnel de
l’enfant.
La littérature internationale souligne que ces enfants bénéficiaient le plus
souvent de dispenses d’éducation physique, limitant ainsi leurs interactions avec leurs
pairs et les désignant ainsi de « personne malade, voire handicapée »228.
On constate une relation significative entre le type d’asthme (intermittent ou
persistant) et un éventuel retentissement sportif. Dans notre étude, parmi les 28
patients avec un retentissement sportif, 23 d’entre eux souffrent d’asthme persistant [P
< 0,05 (0,002)] et seulement 5 patients ont un asthme intermittent [P < 0,05 (0,002)].
La corrélation entre le type d’asthme et le sport est également rapportée dans la
littérature53. Citons l’étude de Dantas et al.qui ont étudié 115 patients asthmatiques
âgés entre 9 et 19 ans (âge moyen de 13,06 ± 2.12) et leurs mamans. L’asthme était
intermittent ou persistant léger dans 61 % de l’effectif (soit 70 cas) et considéré
comme persistant modéré ou sévère dans 39 % (45 cas).La restriction des activités a
été observée essentiellement dans l’asthme persistant modéré à sévère (56 % des cas)
et dans 44 % d’asthme intermittent et persistant léger. La corrélation entre la
restriction des activités physiques et le type d’asthme est significative. (OR : 0,3-
P=0,008)53.
Cependant, la littérature internationale signale que les parents, surtout les mères
ont tendance à restreindre la pratique de sport chez leur enfant de crainte de provoquer
des crises d’asthme. Toujours dans l’étude de Dantas et al., quatre vingt seize pour
cent des mères ont rempli les questionnaires concernant leurs propres croyances sur la
pratique du sport lorsqu’on est asthmatiques et lorsqu’on est en bonne santé.
201
Trente sept pour cent des mères (43 cas) ont admis restreindre les activités
physiques chez leurs enfants du fait de leur perception négative de la pratique de sport,
notamment de la course à pied53.
La pratique sportive, longtemps interdite ou déconseillée chez l’enfant
asthmatique est maintenant universellement considérée comme une thérapeutique avec
à la fois des bénéfices physiologiques et psychologiques114. Les principes
pharmacothérapeutiques sont parfaitement connus113. Surtout que l’obésité peut être
considérée comme un facteur d’exacerbation de l’asthme.
L’examen et le suivi pédopsychiatrique ne fait pas partie intégrante de la prise
en charge pluridisciplinaire dont bénéficient l’enfant et l’adolescent souffrant de
pathologies somatiques chroniques comme l’asthme. Or nos résultats ont montré que
des troubles psychiques survenaient dans 10,9 % des cas. Ces troubles retentissent
aussi bien sur la vie de famille que sur la scolarité et le sport des patients.
Ces résultats soulignent l’intérêt de l’intervention régulière d’un psychologue
ou d’un pédopsychiatre dans le suivi au long cours des jeunes patients asthmatiques et
ce dès l’annonce du diagnostic dans une perspective de prévention primaire.
Soulignons d’abord l’importance de l’éducation du patient et de ses parents qui
représente un acte thérapeutique intégré aux soins de façon incontournable. Les
programmes doivent être structurés en fonction des compétences cognitives et
psychosociales des enfants169. L’éducation thérapeutique s’intègre dans une prise en
charge globale de l’enfant et de ses parents contribue à obtenir une absence ou un
minimum de symptômes, une fonction pulmonaire normale, une scolarisation normale,
des activités physiques et sportives et autres activités quotidiennes non limitées9.
Ce travail doit être fait bien sûr de manière individuelle par le médecin au
cours de ses consultations programmées, mais aussi dans le cadre d’un programme
intégré dans une structure de type « école de l’asthme », ou « camps d’asthme » doit
être encouragée153.
202
Les jeunes patients asthmatiques reçus à notre consultation ont bénéficié d’une
écoute empathique et nous avons à chaque fois tenté d’instaurer une relation
thérapeutique de bonne qualité basée sur l’écoute chaleureuse et la confiance. Parler et
être écouté, peut aider à « digérer » le problème somatique de l’enfant et notamment
de le dédramatiser.
Secondairement, nous avons mis en place une stratégie qui repose sur les
thérapies cognitives et comportementales pour améliorer l’observance thérapeutique,
la gestion des crises d’asthme et le vécu d’une maladie chronique en se basant sur les
techniques de résolution des problèmes, de gestion du stress ainsi que des techniques
cognitives comme la restructuration cognitive.
La psychoéducation a surtout consisté à travailler les croyances négatives que
pourrait avoir le patient ou son entourage sur la pathologie somatique et à promouvoir
la pratique régulière d’activités physiques.
Les troubles anxieux de l’enfant et de l’adolescent ne correspondent pas à des
pathologies bénignes et leur prise en charge est un enjeu important pour le
fonctionnement psychosocial à long terme.
Les dix patients asthmatiques anxieux de notre étude ont tous bénéficié d’une
prise en charge psychothérapique type TCC. Dans un premier temps, ils ont été initiés
aux techniques de relaxation puis ont essentiellement bénéficié de techniques
comportementales comme la désensibilisation progressive (ou exposition progressive
avec prévention de la réponse).
Un antidépresseur ISRS type Sertraline a été prescrit à une seule adolescente
souffrant d’un trouble panique avec agoraphobie compliqué d’un épisode dépressif
majeur d’intensité moyenne. Elle a aussi bénéficié d’un suivi psychothérapique type
Thérapie Comportementale et Cognitive après un apprentissage aux techniques de
relaxation.
203
Dans la littérature, les auteurs posent l’indication de la prescription aux formes
sévères qui ne répondent pas aux différentes techniques psychothérapiques ou lorsqu’il
existe des comorbidités comme dans notre cas31. L’effet bénéfique des
antidépresseurs sur l’asthme a été soulevé par certains auteurs avec l’hypothèse qu’ils
réduiraient l’inflammation bronchique122.
Cependant, l’intérêt des thérapies comportementales et cognitives en matière de
troubles psychiques notamment anxieux secondaires à une pathologie somatique
d’évolution chronique est indéniable186,238. Les différentes techniques cognitivo-
comportementales amélioreraient le sentiment d’efficacité personnelle en ce qui
concerne la gestion quotidienne de l’asthme et diminueraient les attitudes négatives à
l’origine d’une mauvaise compliance thérapeutique.
Les interventions auprès des familles des enfants malades restent primordiales,
qu’il s’agisse d’interventions individuelles personnalisées ou d’interventions dans des
groupes de parole.
Il s’agit là du résultat majeur de notre étude qui s’est attachée à estimer la
prévalence des divers troubles anxieux rencontrés chez une population pédiatrique
souffrant d’asthme et à en préciser les différents types.
Il serait donc intéressant de procéder à une évaluation psychologique ou
pédopsychiatrique à titre systématique au cours du suivi de tout jeune enfant ou
adolescent asthmatiques. Il est indispensable que les pédopsychiatres aient des
connaissances générales sur l’asthme afin d’améliorer les échanges avec les pédiatres.
La formation de l’équipe soignante pédiatrique permet de les aider à reconnaître
les troubles psychiques, à donner du sens à la souffrance psychique et d’éviter les
clivages soma/psychisme et les réactions affectives excessives129.
Il faut souligner que le partenariat entre pédiatres et pédopsychiatres ne peut
fonctionner que dans le respect des spécificités et des compétences de chacun103.
204
Face à la réalité de la maladie chronique, il est indispensable d’établir et de
maintenir une prise en charge multidisciplinaire. L’un des rôles du pédopsychiatre sera
de veiller à ce que les échanges et l’écoute entre les soignants, le patient et sa famille
soient favorisés en coopération avec l’équipe pédiatrique elle-même.
Dans tous les cas, le travail avec un pédopsychiatre peut aider l’enfant à
récupérer une meilleure image de lui-même, image qui lui permettra de mieux accepter
à la fois sa maladie et les traitements.
Les deux illustrations suivantes permettront de donner un aperçu sur la
symptomatologie clinique qui a été décrite et son évolution après une prise en charge
psychothérapique.
1er CAS CLINIQUE :
Celui de la jeune adolescente Asma, âgée de 13 ans qui habite Alger et qui est
scolarisée en 2ème année moyenne.
Elle a été orientée à notre consultation par son pédiatre pour des crises
d’angoisse et une tristesse.
Elle est l’ainée d’une fratrie de 3 enfants.
Son père âgé de 45 ans est officier supérieur au sein de l’Armée Nationale.
Sa mère âgée de 36 ans est enseignante dans le primaire.
Dans ses antécédents personnels, un asthme sévère est retrouvé, diagnostiqué à
l’âge de 11 ans et dont la prise en charge a imposé trois (03) hospitalisations.
La première a duré 15 jours et a été effectuée dès le début de la maladie en
raison de la sévérité d’une de ses crises.
La deuxième hospitalisation s’est faite après un intervalle de 09 mois et la
troisième est survenue plus d’une année après, à l’âge de 12 ans et demi, coïncidant
avec l’apparition de ses premières règles.
205
Son suivi en pédiatrie était régulier mais marqué par une non observance
thérapeutique. L’explication donnée par la jeune adolescente était celle de la crainte
d’être stigmatisée par ses camarades à l’école, exprimée ainsi : « je n’aime pas qu’on
me voit aspirer avec mon nébuliseur ou avoir des difficultés à respirer ».
L’aidant naturel qui est la mère, a pourtant souvent tenté de lui faire
comprendre la nécessité de son traitement.
L’observation fait ressortir les éléments suivants :
Un retentissement sur le plan scolaire induit par les absences répétées allant de
21 à 30 jours durant l’année surtout durant la saison hivernale.
Un retentissement sur le plan familial :
o L’apparition d’un trouble anxiété généralisée (TAG) chez la mère qui a
nécessité un suivi psychiatrique par un collègue. Ces troubles sont apparus après
l’installation de l’asthme de l’enfant.
o La décision de la mère de quitter son travail pour rester disponible et prendre
soin de sa fille car le père, de par ses obligations est peu disponible.
o Des manifestations de souffrance psychologiques chez la petite sœur sous forme
de plaintes somatiques qui ont nécessitées d’abord des consultations médicales avec
par la suite, une orientation en consultation de psychologie.
Un retentissement sur l’activité sportive d’Asma qui pratiquait la natation
régulièrement depuis l’âge de 7 ans. Cette activité fut interrompue par ses parents
après la première hospitalisation au grand dam de la patiente.
Le diagnostic d’un trouble panique avec agoraphobie compliqué d’un épisode
dépressif majeur d’intensité moyenne a été retenu. Les manifestations symptomatiques
sous forme des difficultés respiratoires, de sensation d’une boule œsophagienne et des
palpitations et secondairement un ralentissement sur le plan psychomoteur, des
difficultés de concentration et un retrait social. Elle ne quittait pas son lit durant des
journées entières et elle n’avait plus de contact avec ses amies.
La difficulté a été celle de bien distinguer les réactions anxieuses, l’asthénie lors
des accès et les troubles anxieux et ou dépressifs en tant qu’entités autonomes
comorbides.
206
Les premières attaques de panique étaient à l’origine de plusieurs consultations
aux urgences pédiatriques à l’origine de plusieurs réajustements thérapeutiques.
La mère devait accompagner sa fille quotidiennement à l’école car Asma
exprimait une crainte de faire des crises notamment pendant les périodes hivernales
durant lesquelles les risques de leurs survenues augmentaient.
Le projet thérapeutique a été élaboré autour des axes suivants :
Une prise en charge médicamenteuse avec prescription d’un antidépresseur
ISRS : Sertraline aux doses de 50 mg durant 06 mois, à double visée, celle de l’EDM
et celle du trouble panique,
Une prise en charge psychothérapique de type cognitivo comportementale
durant une année avec au rythme d’une séance tous les 15 jours. Les techniques
utilisées sont :
‐ Relaxation type Jacobson, exercices de cohérence cardiaque.
‐ Techniques de pleine conscience (technique d’ancrage) pour stabiliser la
patiente
‐ Introduction des activités en général puis des activités plaisantes (courbe de
Lewinhson). Voire annexe.
‐ Exposition avec prévention de la réponse (pour l’agoraphobie)
‐ La participation de la mère aux séances afin de mieux comprendre
(psychoéducation) et appliquer les techniques TCC.
Ce protocole de suivi a permis une nette amélioration sur le plan clinique avec un
redressement de l’humeur, une diminution de la fréquence des attaques de paniques et
une meilleure maitrise des manifestations anxieuses par les techniques de relaxation.
De même que la prise en charge psychothérapique a permis une meilleure gestion
de la maladie somatique à savoir une meilleure observance du traitement qui a mis un
terme aux consultations dans l’urgence.
Asma a repris l’école avec toutefois la persistance d’une appréhension à la
veille des rentrées scolaires. Elle signale une amélioration des résultats scolaires mais
elle n’exerce toujours pas d’activités sportives régulières.
207
Un apaisement dans la vie relationnelle familiale est relevé.
CAS CLINIQUE N° 2 :
Il s’agit de la petite Nawel, âgée de 10 ans, originaire d’Alger, scolarisée en
3éme année primaire.
Elle a été orientée à notre consultation par son pédiatre pour des difficultés
scolaires.
Elle présente un asthme sévère depuis l’âge de 9 ans.
Elle est la benjamine d’une fratrie de deux enfants.
Son père, âgé de 40 ans, est commerçant.
Sa mère, âgée de 34ans, est femme au foyer.
Elle a été orientée vers la consultation de psychiatrie, quelques semaines après
cette hospitalisation.
Dans ses antécédents médicaux un asthme sévère est rapporté qui a nécessité
une hospitalisation en pédiatrie.
Des bronchiolites répétitives depuis l’âge de 6 mois sont également retrouvées.
La patiente Nawel est décrite comme une enfant sage mais également fragile, ce
qui a retardé sa socialisation. Sa mère ne l’a pas inscrite à la crèche craignant que des
crises ne surviennent sans pouvoir venir en aide à son enfant.
Scolarisée à l’âge de 6 ans elle a manifesté de l’anxiété avec des pleurs, des
plaintes somatiques à type de douleurs abdominales et de vomissements. Ces
symptômes s’accentuaient en début de semaine et à chaque rentrée scolaire.
Des manifestations symptomatiques en faveur de troubles anxieux à type
d’anxiété de séparation.
208
Le retentissement sur le plan familial :
‐ La patiente dort avec ses parents depuis l’apparition des crises d’asthme.
Ces troubles du sommeil sont apparus dans leur lien avec l’anxiété de sa mère.
‐ Son frère ainé, âgé de 12 ans, se plaint qu’on ne s’occupe plus de lui, se
sent délaissé et devient agressif envers sa sœur.
‐ Une tension dans le couple parental. La mère exprime un sentiment de
désarroi, elle se sent dépassée et reproche à son mari de ne pas s’impliquer plus pour
l’aider dans les démarches médicales. La seule fois où il a été présent c’était lors de
l’hospitalisation de sa fille Nawal.
Cette situation s’est installée dès les premiers soucis de santé de l’enfant et
s’est pérennisée avec l’apparition de l’asthme. Lors des épisodes asthmatiques,
l’affolement, l’anxiété de la mère, directement visibles aux yeux de l’enfant lui étaient
transmis. La crainte de sa mère qu’elle fasse de crises d’asthme ou qu’elle attrape froid
ne lui a permis de pratiquer une activité sportive.
En dehors des accès de crises, la tendance à la surprotection s’était maintenue,
ce qui n’a pas été bénéfique pour l’enfant. Déjà en difficulté, l’absentéisme du fait de
l’ADS, a aggravé ses difficultés scolaires malgré de bonnes capacités cognitives.
La prise en charge qui a été essentiellement menée sur un versant
psychothérapique a duré une année. Elle a consisté en :
Séances individuelles au cours desquelles ont été proposés :
‐ Des exercices de respiration type Jacobson et Technique de cohérence
cardiaque (ou technique 365 : le chiffre 3 : désigne que les exercices de respiration
doivent être réalisées trois fois par jour. Le chiffre 6 : Six respirations de type
abdominal à réaliser par minute. Le chiffre 5 : les exercices doivent durer au minimum
cinq minutes)
‐ Une exposition avec prévention de la réponse (désensibilisation)
209
Les entretiens avec les parents qui ont eu pour but d’atténuer les angoisses de
la mère et d’aider à rétablir une bonne dynamique dans le couple parental. La
psychoéducation a visé à partir des informations données sur la pathologie à
encourager les séparations progressivement entre la mère et notre patiente. Un travail
de « recadrage » sur la place de la fratrie a été également réalisé.
La petite Nawel a évolué favorablement avec régression progressive des
manifestations anxieuses au moment des séparations d’avec la mère et un retour
progressif à l’école avec amélioration des résultats scolaires.
VIII. LIMITES DE L’ETUDE
Notre étude comporte un certain nombre de limites qu’il convient de préciser
pour une meilleure interprétation des résultats.
► En premier lieu, les limites inhérentes aux modalités de sélection de
l’échantillon :
Nos résultats ne peuvent être extrapolés à toute la population d’enfants et
d’adolescents asthmatiques algériens vu que notre échantillon est constitué de jeunes
patients suivis dans des structures hospitalo-universitaires de la wilaya d’Alger.
Cet échantillon ne reflète pas toute la population algérienne en matière de
couverture sociale, de facilité d’accès aux soins ni au niveau socio-économique. Quant
aux patients recrutés à l’hôpital central de l’armée, leur affiliation à la caisse
d’assurance militaire en fait une population privilégiée en matière de couverture de
soins.
Par ailleurs, une étude cas témoin aurait été pertinente pour qu’on puisse
considérer ces jeunes patients asthmatiques comme une population à risque.
210
► En deuxième lieu, les limites inhérentes à la taille de l’échantillon :
Concernant l’aspect descriptif de notre étude, l’échantillon est bien représentatif
d’une population d’enfants et d’adolescents asthmatiques suivis en consultation dans
des structures hospitalo-universitaires de la capitale.
L’absence de publications de résultats d’études antérieures algériennes portant
sur la prévalence de troubles psychique chez les enfants et adolescents souffrant
d’asthme ne permettait pas d’évaluer préalablement la taille de l’échantillon globale
pour l’obtention de fortes puissances pour tous les troubles examinés.
► En troisième lieu, les limites inhérentes à la fiabilité des instruments de
mesure :
Nous avons eu recours dans notre étude à des questionnaires largement utilisés
dans la littérature étrangère et correspondants aux critères diagnostics des
classifications internationales (DSM). L’absence de validation dans notre population
d’étude, limite également la validité statistique de certains de nos résultats.
La 5ème édition de la classification américaine DSM V ne modifie pas beaucoup
nos critères diagnostics néanmoins il serait pertinent que les études ultérieures soient
basées sur ses critères.
► En quatrième lieu, les limites inhérentes aux références
bibliographiques :
Notre étude a porté sur un thème largement débattu dans la littérature étrangère.
Nous déplorons toutefois l’absence de publications algériennes tenant compte de
l’impact psychologique que pourrait avoir l’asthme. Les articles algériens notés dans la
bibliographie ont abordé essentiellement l’aspect épidémiologique et clinique de
l’asthme chez l’enfant et l’adolescent. Ceci a limité nos possibilités de comparaison et
d’interprétation des résultats.
211
IX. RECOMMANDATIONS :
Les conclusions de notre étude nous ont permis d’élaborer certaines
recommandations qui vont dans le sens de la nécessité de la mise en place d’une
intervention psychologique et l’intégration d’une équipe de pédopsychiatrie de liaison
au sein des services de pédiatrie mais aussi en consultation qui travaillerait en
collaboration et non pas en intervenant de manière ponctuelle.
Les troubles anxieux ont été surtout notés dans les formes modérées de l’asthme
persistant avec six cas sur dix enfants et adolescents anxieux. La corrélation n’est
toutefois pas significative. Cette corrélation mériterait d’être étudiée par des
échantillons plus importants.
Les remaniements familiaux tels que l’abandon d’une profession de la part de la
mère et surtout une modification de l’espace de vie sont corrélés de manière
significative avec les plus jeunes patients. Ceci souligne encore une fois l’importance
de joindre des interventions familiales à la prise en charge et au suivi de ces jeunes
patients asthmatiques.
Bien qu’on ne retrouve pas de relation significative entre l’ancienneté de
l’asthme et la survenue de troubles anxieux, on note en revanche une corrélation
significative entre cette ancienneté (moins d’une année) et les répercussions
maternelles, le retentissement scolaire ainsi que le retentissement sportif.
Ce point met l’accent sur l’importance de mettre en place un suivi
pédopsychiatrique précocement, de préférence dès que le diagnostic d’asthme est posé.
On note également dans notre cohorte l’existence d’une corrélation significative
entre la survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique et les
répercussions maternelles. S’intéresser à la souffrance des mères, prendre un temps de
la consultation pour les écouter et les soutenir nous semble important et pourrait
influer sur leur qualité de vie mais aussi celle de leur enfant.
212
On retrouve aussi un lien significatif entre l’existence de troubles anxieux et les
répercussions scolaires. Sensibiliser les médecins de l’hygiène scolaire, le personnel
éducatif pourrait aider à repérer précocement ces enfants et adolescents asthmatiques
anxieux. Ces derniers pratiquent aussi moins d’activités sportives. Un travail de
sensibilisation axé sur l’importance du sport nous parait aussi pertinent.
L’évaluation psychologique initiale doit tenir compte non seulement des
facteurs individuels mais aussi familiaux et environnementaux qui pourraient
contribuer à fragiliser l’enfant et participer à l’émergence de troubles caractérisés.
Il serait d’autant plus intéressant de s’inscrire dans une perspective préventive
en sensibilisant tous les intervenants au repérage précoce des signes de souffrance,
notamment au cours des premières années qui suivent le diagnostic de l’asthme.
En matière de prise en charge, et vu les limites de prescription rencontrées en
psychiatrie infanto-juvénile (absence d’AMM), il serait particulièrement intéressant de
mettre en place des psychothérapies brèves et adaptées à ce type de population. Il
s’agit essentiellement des interventions centrées sur la gestion du stress et le
développement des compétences individuelles de résilience.
Nous soulignons l’intérêt de multiplier les recherches sur les troubles
psychiatriques rencontrés chez les enfants et adolescents souffrant d’affections
somatiques chroniques que ce soit en terme de prévalence, de la nature des troubles ou
des types de prises en charge qu’on pourraient proposer à cette catégorie de patients.
X. PERSPECTIVES :
Les résultats positifs tout autant que les insuffisances de notre étude, nous ont
permis d’identifier certaines orientations intéressantes pour la recherche en matière de
psychopathologie de l’enfant et de l’adolescent.
213
En premier lieu, des études cliniques plus ciblées en matière de troubles
psychiatriques, et portant sur de plus amples échantillons seraient bénéfiques pour une
meilleure évaluation des corrélations entre la survenue de troubles psychiques, la
qualité du contrôle de l’asthme d’une part et les différents retentissements familiaux,
scolaires et sportif d’autre part.
Bien que la survenue de troubles anxieux participe sûrement à la qualité de vie
des ces jeunes patients et de leur entourage, d’autres facteurs pourraient contribuer à
leur émergence et justifient à ce titre, le lancement d’autres travaux de recherche.
Des études portant sur les populations d’enfants et d’adolescents souffrants de
pathologies somatiques chroniques comme l’asthme permettraient probablement de
sensibiliser les praticiens pédiatres en matière de troubles psychiques et d’accepter
l’intégration des psychologues et pédopsychiatres au sein de leurs équipes.
Le développement et la validation d’instruments de mesures standardisés pour
notre population d’étude permettrait certainement d’optimiser la validité statistique des
résultats d’études cliniques.
Enfin, la multiplication et la publication d’études statistiques dans le domaine
de la psychiatrie infanto-juvénile, grâce aux nouvelles classifications internationales,
notamment avec l’avènement de la 5ème édition du DSMV, et autres instruments de
mesures standardisés, permettrait de comparer les différents résultats et de mettre en
place des stratégies préventives.
214
XI. CONCLUSION
Malgré les diverses limites de notre étude, ses résultats restent intéressants
à plus d’un titre :
• Notre étude a atteint les objectifs qu’elle s’était assignés, à savoir de déterminer
la prévalence des troubles anxieux chez de jeunes patients asthmatiques âgés entre 7 et
15 ans et de les corréler à certains paramètres cliniques.
Nous avons constaté l’existence d’une corrélation significative entre la
survenue de troubles anxieux chez le jeune patient asthmatique avec les répercussions
maternelles. De même que la corrélation est positive entre les troubles anxieux
répertoriés et les répercussions scolaires. L’association est également significative
entre les troubles anxieux et le retentissement sur la pratique régulière d’un sport.
Ceci souligne l’intérêt de mettre en place une intervention pédopsychiatrique
précoce aussi bien individuelle que familiale.
• Notre travail a permis de préciser le type de manifestations anxieuses
présentées par ces jeunes asthmatiques. La connaissance de la nature des troubles dont
peut souffrir cette population pédiatrique, pourrait faciliter leur repérage précoce par
un personnel sensibilisé et formé.
• Cette étude a permis de cerner les différents troubles que pouvaient
présenter de jeunes patients asthmatiques. Ces troubles n’étaient pas forcément pris en
considération par les équipes de pédiatrie. Ces données pourraient servir de base de
travail pour l’évaluation des besoins en matière de moyens et de formation du
personnel soignant.
• Ce travail a permis l’obtention de données épidémiologiques concernant
la prévalence des troubles anxieux dans une population d’enfants et d’adolescents
asthmatiques.
215
Ces données pourraient servir de références statistiques à d’éventuels travaux de
recherche ultérieurs en matière de psychiatrie infanto-juvénile et de psychiatrie de
liaison.
Enfin, les résultats positifs de la présente étude nous ont permis de souligner
tout l’intérêt de la recherche clinique en matière de psychopathologie de l’enfant et de
l’adolescent, discipline encore jeune et méconnue dans notre pays.
Il faut souligner l’importance de ces recherches cliniques dans le domaine du
repérage de la vulnérabilité des enfants et des adolescents atteints de pathologies
somatiques chroniques aux troubles psychiatriques.
Face à la réalité de la maladie chronique, il est indispensable d’établir et de
maintenir une prise en charge multidisciplinaire. L’un des rôles du pédopsychiatre sera
de veiller à ce que les échanges et l’écoute entre les soignants, le patient et sa famille
soient favorisés en coopération avec l’équipe pédiatrique elle-même.
Dans tous les cas, le travail avec un pédopsychiatre peut aider l’enfant à
récupérer une meilleure image de lui-même, image qui lui permettra de mieux accepter
à la fois sa maladie et les traitements.
216
XII – REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
1. Achenbach, T. M. (1991). Manuel for child behavior checklist 14-18 and 1991
profile. Burlington (VT) : University of Vermont.
2. Adewuya AO., Oseni SB. (2005). Impact of psychiatric morbidity on parent-
rated quality of life in Nigerian adolescents with epilepsy. Epilepsy Behav;
7:497–501.
3. AISSATL. «Prévalence des maladies allergiques et de l’asthme chez l’enfant
d’âge scolaire dans la wilaya d’Alger ». Thèse de DESM 2015
4. Alati R., O’Callaghan M., Najman JM., Williams GM., Bor W., Lawlor
DA.(2005).Asthma and internalizing behavior problems in adolescence: a
longitudinal study. Psychosom Med;67:462–70.
5. Allen J., Lavallee K.L., Herren C., Ruhe K., Silvia Schneider S. (2010). DSM-
IV criteria for childhood separation anxiety disorder: Informant, age, and sex
differences. Journal of Anxiety Disorders 24 946–952.
6. Alonso J., de Jonge P., Lim CCW., Aguilar-Gaxiola S ., Bruffaerts R., Caldas-
de-Almeida JM., Liu Z, O'Neill S. , Stein DJ., Viana MC., Al-Hamzawi AO.,
Angermeyer MC., Borges G., Ciutan M., de Girolamo G ., Fiestas F, Haro JM.,
Hu C., Kessler RC., epine JPL., Levinson D., Nakamura Y., Posada-Villa J.,
Wojtyniak BJ.,Scott KM. (2014) .Association between mental disorders and
subsequent adult onset asthma. Journal of Psychiatric Research 59, 179e188.
7. American Psychiatric Association. (2013).Diagnostic and statistical manual of
mental disorders, 5th ed, Washington: American Psychiatric Association.
8. ANAES. (2001). Éducation thérapeutique du patient asthmatique adulte et
adolescent.
9. ANAES. (2002). Éducation thérapeutique de l’enfant asthmatique.
10. ANAES. (2005). Recommandations pour le suivi médical des patients
asthmatiques adultes et adolescents. Rev Mal Respir ; 22:175-84.
11. Annesi-Maesano I. (2011). Épidémiologie de l’asthme dans le monde et en
France. Rev Prat.; 61:329‑335.
217
12. Asher MI., Keil U., Anderson HR, Beasley R, Crane J, Martinez F. et
al.(1995).International Study of Asthma and Allergies in Childhood : rationale
and methods. Eur Respir J. ; 8(3):483‑491.
13. Aujoulat I. (2006). Enfants : mieux vivre avec une maladie ou un handicap. La
Santé De L’Homme ; 384 : 36 – 37.
14. Ball TM., Castro-Rodriguez JA., Griffith KA., Holberg CL., Martinez FD.,
Wright AL. (2000).Exposure to siblings and day care during infancy and the
subsequent development of asthma and frequent wheeze. Am J Respir Crit Care
Med; 161:A704.
15. Bateman ED., Hurd SS., Barnes PJ., Bousquet J., Drazen JM., FitzGerald M. et
al. (2008).Global strategy for asthma management and prevention: GINA
executive summary. Eur Respir J ; 31:143-78.
16. Bauman LJ., Wright E., Leickly FE. et al. (2002). Relationship of adherence to
pediatric asthma morbidity among inner-city children. Pediatrics; 110:e6.
17. Becker A., Lemiere C., Berube D., Boulet LP., Ducharme FM., FitzGerald M.
et al. (2005). Summary of recommendations from the Canadian asthma
consensus guidelines. CMAJ; 173:S3-11.
18. Beesdo K., Pine DS., Lieb R., et al. (2010).Incidence and risk patterns of
anxiety and depressive disorder and categorization of generalized anxiety
disorder. Arch Gen Psychiatry; 67:47–57.
19. Bellin MH., Kub J., Frick KD., Bollinger ME., Tsoukleris M, Pharm D.,
Walker J., Land C., Butz AM. (2011). Stress and Quality of Life in Caregivers
of Inner-cityMinority Children withPoorly Controlled Asthma. J Pediatr Health
Care.
20. Bender B., Wamboldt FS., O’Connor SL. et al. (2000). Measurement of
children’s asthma medication adherence by self report, mother report, canister
weight, and Doser CT. Ann Allergy Asthma Immunol; 85:416–21.
21. Bender BG. (2002). Overcoming barriers to nonadherence in asthma treatment.
J Allergy Clin Immunol; 109:S554–9.
22. Bitsko MJ., Everhart RS., Rubin BK. (2014).The Adolescent with Asthma.
Paediatric Respiratory Reviews 15. 146–153.
218
23. Blanc FX., Postel-Vinay N., Boucot I., De Blic J., Scheinmann P. (2002).
Étude AIRE : analyse des données recueillies chez 753 enfants asthmatiques en
Europe. Rev Mal Respir ; 19 :585-592.
24. Boucher N. (2005). Frères et sœurs face au handicap. Neuropsychiatrie de
l’Enfance et de l’adolescence, 53, pp. 186-190.
25. Boukari R., Smati L., Benhalla KN., Kaddache C., Redjala O., Boufersaoui A et
al. (2007). Evolution de la prevalence de l’asthme , de la rhinite et de la
dermatite atopique à Alger: resultants de 2étudesépidémiologiques menées à 20
ans d’intervalle. 28ème Congres Maghrebin de Pédiatrie.
26. Boulet L., Becker A., Bowie D., McIvor A., Hernandez P., Rouleau M et al.
(2006).Implementing practice guidelines: a workshop on guidelines
dissemination and implementation with a focus on asthma and COPD. Can
Respir J ;13(Suppl A):5-47.
27. Bourdin A., Doble A., Godard Ph. (2009).The Asthma Insights and Reality in
the Maghreb (AIRMAG) study: perspectives and lessons. Respiratory Medicine
103, S2 S38 S48.
28. Bousquet J., Knani J., Dhivert H., Richard A., Chicoye A., Ware Jr. et al.
(1994).Quality of life in asthma. I. Internal consistency and validity of the SF-
36 questionnaire.Am J Respir Crit Care Med; 149:371–5.
29. Braconnier A. (2007). « Construction des liens et continuité des soins à
l’adolescence »Annales Médico-Psychologiques, 165, pp. 737–740.
30. Braun-Fahrlander C., Riedler J., Herz U., Eder W., Waser M., Grize L. et
al.(2002). Environmental exposure to endotoxin and its relation to asthma in
school-age children. N Engl J Med; 347:869–77.
31. Bridge JA., Iyengar S., Salary CB., Barbe RP., Birmaher B., Pincus HA.(2007).
Clinical response and risk for reported suicidal ideation and suicide attempts in
pediatric antidepressant treatment: a meta-analysis of randomized controlled
trials. JAMA, 297 (15), pp. 1683-96.
32. Brown E., Gan V., Jeffress J., Wood B., Miller BD., Khan DA. (2008).
Antidepressant Treatment of Caregivers of Children With Asthma.
Psychosomatics, 49:5.
219
33. Bruzzese JM., Fisher PH., Lemp N., Warner CM. (2009). Asthma and Social
Anxiety in Adolescents. J Pediatr ;155:398-403.
34. Bryce D., McLeod BD., Wood J., Weisz JR. (2007). Examining the association
between parenting and childhood anxiety: A meta-analysis. Clinical Psychology
Review 27: 155–172.
35. Burney PG., Luczynska C., Chinn S., Jarvis D. (1994).The European
Community Respiratory Health Survey. Eur Respir J. 7(5):954‑960.
36. Butler K., Cooper WO. (2004). Adherence of pediatric asthma patients with
oral corticosteroid prescriptions following pediatric emergency department visit
or hospitalization. Pediatr Emerg Care; 20: 730–5.
37. Butz AM., Donithan M., Bollinger ME. (2005). et al. Monitoring nebulizer use
in children: comparison of electronic and asthma diary data. Ann Allergy
Asthma Immunol ; 94 : 360-5.
38. Caress A-L., Beaver K., Luker K., Campbell M., Woodcock A. (2005).
Involvement in treatment decisions: what do adults with asthma want and what
do they get? Results of a cross sectional survey. Thorax; 60:199– 205.
39. Carlier P., Pull C. (2006). Les troubles anxieux comme facteurs de risque pour
la dépression et les troubles liés à l’utilisation d’alcool. Annales Médico-
Psychologiques 164 ; 122–128.
40. Cashin GH ., Small SP., Solberg SM. (2008). The Lived Experience of Fathers
Who Have Children with Asthma: A Phenomenological Study. Journal of
Pediatric Nursing, Vol 23, No 5.
41. Castellsague J., Sunyer J., Sáez M., Antó JM. (1995). Short-term association
between air pollution and emergency room visits for asthma in Barcelona.
Thorax ; 50:1051–6.
42. Cerdan NS., Alpert PT., Moonie S., Cyrkiel D., Rue S. (2012).Asthma severity
in children and the quality of life of their parents. Applied Nursing Research 25;
131–137.
43. Chappuy H., Tréluyer A., Gary J.-M., Pons G ., Chéron G. (2005).Observance
médicamenteuse chez l’enfant .Compliance with medication in children.
Archives de pédiatrie 12; 921–923.
220
44. Chorpita et al. (2000).Revised Child Anxiety and Depression Scale (RCADS).
45. Chung MC.,Hannah Rudd H., Wall N. (2012) . Posttraumatic stress disorder
following asthma attack (post-asthma attack PTSD) and psychiatric co-
morbidity: The impact of alexithymia and coping. Psychiatry Research 197;
246–252.
46. ClementiMA ., Alfano CA.(2014). DisordersTargeted Behavioral Therapy for
childhood generalized anxietydisorder: A time-series analysis of changes in
anxiety and sleep. Journal of Anxiety Disorders 28 ; 215–222.
47. Collège des enseignants de pneumologie. (2009). Référentiel pour la
préparation de l’ECN, Item 226: asthme de l’adulte.
48. Cook RC., Zachariah J., Cree F., Harrison HE. (1996).Efficacy of twice-daily
amoxycillin/clavulanate (’Augmentin Duo’ 400/57) in mild to moderate lower
respiratory tract infection in children. Br J Clin Pract ; 50:125–8.
49. Cousson-Gelie F., Foex C., Gibaud F., Raherison C., Taytard A.
(1998).Représentation de l’asthme par le patient : résultats préliminaires d’une
étude sémiométrique. Rev Mal Respir;15(4):513–7.
50. Cousson-Gélie F., Taytard A.(1999). Stratégies d’ajustement habituelles mises
en place par les patients asthmatiques. Rev Mal Respir ; 16:353–9.
51. Couturaud F., Frachon I., Guillou-Bideau G., Leroyer C. (2002). L’éducation
thérapeutique de l’adulte asthmatique. Rev Mal Respir 2002; 19:73–85.
52. Cruz I ., Marciel, K., Quittner A. L., Schechter M. S. (2009).Anxiety and
depression in cystic fibrosis. Seminars in Respiratory and Critical Care
Medicine, 30, 569–578.
53. Dantas F., Correia Jr M., Silva AR. (2014). Peixoto DM., Sarinho ESC.,
Rizzo JA. Mothers impose physical activity restrictions on their asthmatic
children and adolescents: an analytical cross-sectional study. BMC Public
Health , 14:287.
54. Davies S., Heyman I., Goodman R. (2003) .A population survey of mental
healthproblems in children with epilepsy. Dev Med Child Neurol ; 45:292–5.
55. De Blic J. (2005).Asthme de l’enfant et de l’adulte. 2ème partie - Asthme de
l’enfant. Rev Prat. 2189‑2195.
221
56. De Blic J ., Boucot I., Pribil C., Huas D., Godard P. (2007) .Niveau de contrôle
de l’asthme chez l’enfant en médecine générale en France : résultats de l’étude
ER’ASTHME. Archives de Pédiatrie. 14(9):1069‑1075.
57. Delmas M-C ., Fuhrman C. (2010) .L’asthme en France : synthèse des données
épidémiologiques descriptives. Rev Mal Respir. 27(2):151‑159.
58. Delmas MC ., Guignon N ., Leynaert B. et al. (2009).Prévalence de l’asthme
chez l’enfant en France. Arch pediatr ; 16 : 1261-9.
59. Denis H., Baghdadli A. (2017).Les troubles anxieux de l’enfant et l’adolescent
Children and adolescents’ anxiety disorders. Archives de pédiatrie 24 ; 87–90.
60. Deshmukh VM., Toelle BG., Usherwood T.,O’Grady B., Jenkins CR.
(2007).Anxiety, panic and adult asthma: A cognitive-behavioral perspective.
Respiratory Medicine ; 101, 194–202.
61. Dethlefsen T., Dahlke R .,Lehr P.(2006) :Un chemin vers la santé : Sens caché
de la maladie et de ses différents symptômes. Editions Ambre.
62. Dhivert Donnadieu H. Asthme et sport. (2008) .Revue française d’allergologie
et d’immunologie clinique 48, S10-S15.
63. Dreger LC., Kozyrskyj AL., HayGlass K., Becker AB. (2010).Lower cortisol
levels in children with asthma exposed to recurrent maternal distress from birth.
J Allergy Clin Immunol ; 125:116-22.
64. DSM IV.TR. Manuel Diagnostique et statistique des troubles mentaux, Texte
révisé. American Psychiatric Association. (2003). 4ème édition, 1120 pages.
65. Dubus J. (2008). Dispositifs d’inhalation : comment choisir ? Médecine
thérapeutique / Pédiatrie. ; 11(5):277‑280.
66. Du Pasquier-Fediaevsky L., Tubiana-Rufi N. Et Le Groupe Collaboratif
PEDIAB. (2002). Facteurs liés à l’évolution des connaissances du diabète de
l’enfance à l’adolescence. Diabetes & Metabolism ; 28 :56 – 62.
67. Dutau G., Didier A. (2007). Le GINA 2006 et l’asthme : quoi de neuf en
thérapeutique par rapport aux éditions antérieures ? Revue Française
d’Allergologie et d’Immunologie Clinique. ; 47(8):492‑500.
222
68. Ekinci O., Titus JB., Rodopman AA., Berkem M., Trevathan E. (2009).
Depression and anxiety in children and adolescents with epilepsy: Prevalence,
risk factors, and treatment. Epilepsy & Behavior 14; 8–18.
69. El Ftouh M., Yassine N., Benkheder A., Bouacha H., Nafti S., Taright S.,
Fakhfakh H., Ali-Khoudja M., Texier N., El Hasnaoui A. (2009).Paediatric
asthma in North Africa: the Asthma Insights and Reality in the Maghreb
(AIRMAG) study. Respiratory Medicine 103, S2; S21 S29.
70. El Hasnaoui A., Martin J., Salhi H., Doble A. (2009). Validation of the Asthma
Control Test questionnaire in a North African population. Respiratory Medicine
103, S2 ;S30 S37.
71. Esbjørna B.H., Hoeyera M., Dyrborgb J., Letha I., Kendallc P.
(2010).Prevalence and co-morbidity among anxiety disorders in a national
cohort of psychiatrically referred children and adolescents. Journal of Anxiety
Disorders 24; 866–872.
72. Etemedi Nia M., Aliloo MM., Ansarinc K. (2010).The role of stress and coping
strategies in the emergence of asthma, and the moderating effects of gender in
this illness. Procedia Social and Behavioral Sciences 5; 910–914.
73. Evans D., Levinson MJ., Feldman CH. et al. (1987).The impact of passive
smoking on emergency room visits of urban children with asthma. Am Rev
Respir Dis; 135:567–72.
74. Everhart R., Fiese B. (2009). Severity and child quality of life in pediatric
asthma: A systematic review. Patient Education and Counseling 75; 162–168.
75. Everhart RS., Fedele DA., Miadich S., Koinis-Mitchell D. (2015). Caregiver
Quality of Life in Pediatric Asthma: Associations With Beliefs and Concerns
About Medications and Emergency Department Use. Clinical Pediatrics, Vol.
54(3) 249– 256.
76. Ezpeleta, L., Toro, J. (2009).Associations among anxiety disorders and non-
anxiety disorders functional impairment and medication in children and
adolescents. Journal of Psychopathology and Behavioral Assessment, 31, 168–
177.
223
77. Fagnano M., Bayer AL., Isensee CA., Telva Hernandez T., Halterman JS.
(2011).Nocturnal Asthma Symptoms and Poor Sleep Quality Among Urban
School Children with Asthma. ACADEMIC PEDIATRICS; 11:493–499.
78. Farber HJ., Capra AM., Finkelstein JA. et al. (2003). Misunderstanding of
asthma controller medications: association with non adherence. J Asthma;
40:17–25.
79. Feitosa C., Santos D., Barreto do Carmo M., Santos LM., Teles C.,Rodrigues
LC., Barreto M. (2011).Behavior problems and prevalence of asthma symptoms
among Brazilian children. Journal of Psychosomatic Research 71; 160–165.
80. Ferdinand R., van Lang N., Ormel J., Verhulst F. (2006). No distinctions
between different types of anxiety symptoms in pre-adolescents from the
general population. Anxiety Disorders, 20; 207–221.
81. Ferro M., Boyle MH. (2015) .The Impact of Chronic Physical Illness, Maternal
Depressive Symptoms, Family Functioning, and Self-esteem on Symptoms of
Anxiety and Depression in Children. J Abnorm Child Psychol ; 43:177–187.
82. Field T. (2012). Exercise research on children and adolescents. Complementary
Therapies in Clinical Practice 18, 54-59.
83. Fiese B., Winter M., Wamboldt F., Anbar RD., Wamboldt M. (2010).Do family
mealtime interactions mediate the association between asthma symptoms and
separation anxiety? Journal of Child Psychology and Psychiatry, 51:2, 144–151.
84. FitzGerald JM., Boulet LP., McIvor RA., Zimmerman S., Chapman KR.
(2006). Asthma control in Canada remains suboptimal: the reality of asthma
control (TRAC) study. Can Respir J; 13:253-9.
85. Gentile D. (2008). Link Between Childhood Asthma and Mental Health
Conditions. Journal of Asthma, 45(S1):37–40.
86. Gere M., Villa M., Torgersena S., Kendall P. (2012). Overprotective parenting
and child anxiety: The role of co-occurring child behavior problems. Journal of
Anxiety Disorders, 26, 642– 649.
87. Gibson NA., Ferguson AE., Aitchison TC., Paton JY. (1995). Compliance with
inhaled asthma medication in preschool children. Thorax; 50: 1274–9.
224
88. GINA.(2014). Global Initiative for Asthma. Disponible sur:
http://www.ginasthma.org/local/uploads/files/GINA_Report_2012Feb13.pdf.
89. GINA. (2012). Global strategy for asthma management and prevention.
Disponible sur :
http://www.ginasthma.org/local/uploads/files/GINA_Report_2012Feb13.pdf.
90. GINA. (2006) Global Initiative for Asthma Revised.
91. GINA. (2002). Pocket Guide for Asthma Management and Prevention.
92. Gledhill J., Garralda ME. (2008).Measurement of behavioural and emotional
adjustment in children and their families. Psychiatry ,7 :6, 253-259.
93. Glover V. (2014). Maternal depression, anxiety and stress during pregnancy
and child outcome; what needs to be done. Best Practice & Research Clinical
Obstetrics and Gynaecology 28; 25–35.
94. Godard P., Chanez P., Siraudin L., Nicoloyannis N., Duru G. (2002).Costs of
asthma are correlated with severity: a 1-yr prospective study. Eur Respir J ;
19(1):61–7.
95. Goyer S. et al. (2009). L’éducation thérapeutique initiale de l’enfant diabétique.
Soins Pédiatrie/ Puériculture; 30: 22 – 23.
96. Goodwin RD., Hottinger K., Pena L., Chacko A., Feldman J., Wamboldt M.,
Hoven C. (2014). Asthma and mental health among youth in high-risk service
settings. J Asthma ; 51(6): 639–644.
97. Grimaldi A., Simon D., Sachon C. (2009). « Réflexion sur l’éducation
thérapeutique : l’expérience du diabète », Presse Médicale ; 38, pp. 1774-1779.
98. Guevara JP., Wolf FM., Grum CM., Clark NM. (2003).Effects of educational
interventions for self-management of asthma in children and adolescents:
systematic review and meta-analysis. BMJ ;( 326):1–6.
99. Guillemin F., Bombardier C., Beaton D. (1993).Cross-cultural adaptation of
health-related quality of life measures: literature review and proposed
guidelines. J Clin Epidemiol ; 46:1417–32.
225
100. Haselkorn T., Zeiger RS., Chipps BE., Mink DR., Szefler SJ .,Simons
ER., Massanari M., Fish JE. (2009).Recent asthma exacerbations predict future
exacerbations in children with severe or difficult-to-treat asthma. J Allergy Clin
Immunol; 124:921-7.
101. Haverman L., van Oers HA., Limperg PF., Houtzager BA., Huisman J.,
Darlington AS., Stam HM., Grootenhuis MA. (2013). Development and
Validation of the Distress Thermometer for Parents of a Chronically Ill Child. J
Pediatr; 163:1140-6.
102. Hederosa CA., Jansonb S., Gunilla Hedlina G. (2015).A gender
perspective on parents’ answers to a questionnaire on children’s asthma.
Respiratory Medicine; 101, 554–560.
103. Huerre P. (2010). « Pédiatres, psychiatres d’enfants et d’adolescents :
pourquoi travailler ensemble ? », Archives de pédiatrie, 17, pp. 744-745.
104. Iqbal S., Ritson S., Prince I. et al. (2004).Drug delivery and adherence in
young children. Pediatr Pulmonol ; 37 : 311-7.
105. Jacquin P., Levine M. (2008).Difficultés d’observance dans les maladies
chroniques à l’adolescence : comprendre pour agir. Archives de Pédiatrie, Vol.
15, pp. 89-94.
106. Jonasson G., Carlsen KH., Mowinckel P. (2000).Asthma drug adherence
in a long-term clinical trial. Arch Dis Child; 83:330–3.
107. Johnston SL., Pattemore PK., Sanderson G., Smith S., Campbell MJ.,
Josephs L. et al. (1996).The relationship between upper respiratory infections
and hospital admissions for asthma: a time trend analysis.AmJ Respir Crit Care
Med ;154:654–60.
108. Jongerden L., Simon E., BoddenDHM., Dirksen CD.,Bogels SM. (2015).
Factors Associated with the Referral of Anxious Children to Mental Health
Care: the Influence of Family Functioning, Parenting, Parental Anxiety and
Child Impairment. Int. J. Methods Psychiatr. Res. 24(1): 46–57.
109. Jonsson M., Egmar AC., Hallner E., Kull I. (2014).Experiences of
living with asthma – a focus group study with adolescents and parents of
children with asthma. J Asthma ; 51(2): 185–192.
226
110. Jousselme C. (2008). Souffrance dans la construction identitaire de
l’enfant atteint de maladie chronique : place du regard parental
Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 56, 233–236.
111. Joseph CLM., Havstad S., Anderson EW., Braun R., Johnson CC., Clark
NM. (2005). Effect of asthma intervention on children with undiagnosed
asthma. J Pedriatr; 146:96–104.
112. Kaplow JB., Curran PJ., Angold A., Costello EJ. (2001).The prospective
relation between dimensions of anxiety and the initiation of adolescent alcohol
use. J Clin Child Psychol ; 30:316–26.
113. Karila C., Fuchs-Climent D., Clairicia M., Leborgne P., Salort M., De
Blic J. et al. (2005).Conseils pratiques pour l’asthme de l’enfant déclenché par
l’exercice physique : expérience du centre de réentraînement à l’effort de
l’hôpital Necker–Enfants-malades. Arch Pediatr ; 12: 105–9.
114. Karila C., Luc C., Dubus JC. (2004). L’enfant asthmatique en milieu
scolaire : difficultés rencontrées, solutions envisagées. Arch Pédiatr ;11: 120s–
123s.
115. Katon W., Lozano P., Russo J. et al. (2007).The prevalence of DSM-IV
anxiety and depressive disorders in youth with asthma compared with controls.
J Adolesc Health; 41: 455-63.
116. Keeley M., Storch E. (2009).Anxiety Disorders in Youth. Journal of
Pediatric Nursing, 24, 1.
117. Kelloway JS., Wyatt RA., Adlis SA. (1994).Comparison of patients’
compliance with prescribed oral and inhaled asthma medications. Arch Intern
Med; 154: 1349-52.
118. Kessler RC., Berglund P., Demler O. et al. (2005).Lifetime prevalence
and age-ofonset distributions of DSM-IV disorders in the national comorbidity
survey replication. Arch Gen Psychiatry; 62:593–602.
119. Klinnert MD., Nelson HS., Price MR., Adinoff AD., Leung DY., Mrazek
DA. (2001).Onset and persistence of childhood asthma: predictors from
infancy. Pediatrics; 108:E69.
227
120. Kossowsky J., Wilhelm FH., Schneider S. (2013).Disorders Responses to
voluntary hyperventilation in children with separation anxiety disorder:
Implications for the link to panic disorder. Journal of Anxiety Disorders 27,
627– 634.
121. Kourkoutasa E., Georgiadib M., Plexousakis S. (2010). Quality of life of
children with chronic illnesses: A Review of the Literature Procedia Social and
Behavioral Sciences 2, 4763–4767.
122. Krommydas G., Gourgoulianis KI., Karamitsos K., Krapis K., Kotrotsiou
E., Molyvdas PA. (2005).Therapeutic value of antidepressants in asthma.
Medical Hypotheses 64, 938–940.
123. Kuhlthau KA., Bloom S., Van Cleave J., Knapp AA., Romm D., Klatka
K., Homer Ch., Newacheck PW., Perrin JM. (2011).Evidence for Family-
Centered Care for Children With Special Health Care Needs: A Systematic
Review. ACADEMIC PEDIATRICS; 11:136–143.
124. Lau S., Illi S., Sommerfeld C., Niggemann B., Bergmann R., von Mutius
E. et al. (2000). Early exposure to house-dust mite and cat allergens and
development of childhood asthma: a cohort study. Multicentre Allergy Study
Group. Lancet; 356:1392–7.
125. Layne A.E., Bernat D., Victor A.M., Bernstein G. (2009).Generalized
anxiety disorder in a nonclinical sample of children: Symptom presentation and
predictors of impairment. Journal of Anxiety Disorders 23, 283–289.
126. Legeron P., Azoulaï G. (2001).Trois axes pour améliorer l’observance
dans la prise en charge de l’asthme : cas particulier de l’enfant. Rev Fr Allergol
Immunol Clin; 41:641–3.
127. Leggett JJ., Johnston BT., Mills M., Gamble J., Heaney LG.
(2005).Prevalence of gastroesophageal reflux in difficult asthma: relationship to
asthma outcome. Chest; 127:1227–31.
128. LenneyW,Wells N, O’Neill B. (1994).The burden of paediatric asthma.
Eur Respir Rev ; 4:49–62.
228
129. Lenoir P., Maloy J., Desombre H., Abert B., Ould Taleb M., Sauvage
D. (2009). “La psychiatrie de liaison en pédiatrie : ressources et contraintes
d’une collaboration interdisciplinaire », Neuropyschiatrie de l’Enfance et de
l’Adolescence, 57, pp. 75-84.
130. Leyfer O., Gallo K., Cooper-Vince C., Pincus D. (2013).Patterns and
predictors of comorbidity of DSM-IV anxiety disorders in a clinical sample of
children and adolescents. Journal of Anxiety Disorders 27,306– 311.
131. Li HL., He XL., Liang BM., Zhang HP., Wang Y., Wang G.
(2015).Anxiety but not depression symptoms are associated with greater
perceived dyspnea in asthma during bronchoconstriction. Allergy Asthma Proc,
36: 447- 457.
132. Liberatos P., Jennifer Leone J., Craig AM., Frei EM., Fuentes N.,
Harris I. (2013). Challenges of Asthma Management for School Nurses in
Districts With High Asthma Hospitalization Rates. J Sch Health ; 83: 867-875.
133. Liu AH., Zeiger R., Sorkness C., Mahr T., Ostrom N., Burgess S. et al.
(2007).Development and crosssectional validation of the Childhood Asthma
Control Test. J Allergy Clin Immunol ;119:817-25.
134. Lu Y., Mak KK., van Bever HP. et al. (2012).Prevalence of anxiety and
depressive symptoms in adolescents with asthma: a meta-analysis and meta-
regression. Pediatr Allergy Immunol 2012; 23: 707-15.
135. Lyneham HJ., Street AK., Abbott MJ., Rapee RM. (2008).Psychometric
properties of the school anxiety scale—Teacher report (SAS-TR). Journal of
Anxiety Disorders 22, 292–300.
136. Magar Y., Vervloet D., Steenhouwer F., Smaga S., Mechin H., Rocca
Serra JP. et al. (2005). Assessment of a therapeutic education programme for
asthma patients: "un souffle nouveau". Patient Educ Couns 2005;58(1): 41–6.
137. Malka J. et al. Réflexion sur l’impact psychique de la maladie somatique
chronique chez l’adolescent. Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence
2007; 55: 149-153.
229
138. Malouff JM., Thorsteinsson EB., Schutte NS. (2007). The efficacy of
problem solving therapy in reducing mental and physical health problems: A
meta-analysis. Critical Psychology Review, 27, pp. 46-57.
139. MAOUCHE H. « Impact de l’éducation thérapeutique chez l’enfant
asthmatique d’âge scolaire en Algérie ». Thèse de DESM 2009.
140. Marguet C., Pribil C., Boucot I., Huas D., Robert J., Allaert FA. et al.
(2006).Prise en charge de l’enfant asthmatique en France : étude ÉLIOS. Revue
Française d’Allergologie et d’Immunologie Clinique ; 46(6):593‑594.
141. Martin-Guehl C. (2003). L’enfant anxieux. Dépistage et soins. Collection
Pratiques en Psychothérapie. Masson.
142. Martinez FD., Cline M., Burrows B. (1992).Increased incidence of
asthma in children of smoking mothers. Pediatrics; 89:21–6.
143. Martinez FD. (2000).Viruses and atopic sensitization in the first years of
life. Am J Respir Crit Care Med; 162:S95–9.175.Masi G.
144. McCallister JW.,Holbrook JT., Wei CY., Parsons JP., Benninger CG.,
Dixon AE.,Gerald LB., Mastronarde JG. (2013). Sex differences in asthma
symptom profiles and control in the American Lung Association Asthma
Clinical Research Centers. Respiratory Medicine; 107, 1491e1500.
145. McCauley E., Katon W.,Russo J.,Richardson L.,Lozano P. (2007).
Psychiatric–Medical Comorbidity. Impact of anxiety and depression on
functional impairment in adolescents with asthma. General Hospital
Psychiatry ; 29 (3), 214-222.
146. McQuaid EL., Kopel SJ., Klein RB. et al. (2003). Medication adherence
in pediatric asthma: reasoning, responsibility, and behavior. J Pediatr Psychol;
28:323–33.
147. McQuaid EL., Kopel SJ., Nassau JH. (2001). Behavioral adjustment in
children with asthma: a meta-analysis. JDBP; 22:430–9.
230
148. Merikangas KR., Burstein JP., Swendsen M., Avenevoli J., Case S. et al.
(2001).Service utilization for lifetime mental disorders in U.S. adolescents:
results of the National Comorbidity Survey-Adolescent Supplement (NCS-A).
Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry; 50, 32–
45.
149. Meuret AE., Jill T. Ehrenreich JT., Donna B. Pincus DB., Ritz T. (2006).
Prevalenceandcorrelatesofasthma in children with internalizing
psychopathology. Depression and anxiety 23: 502–508.
150. Miller WR., Rollnick S. (2002). Motivational Interviewing: preparing
people for change. The Guilford Press, New York.
151. Milgrom H., Bender B., Ackerson L. et al. (1996). Non compliance and
treatment failure in children with asthma. J Allergy Clin Immunol; 98:1051–7.
152. Mittal M., Harrison DL., Miller MJ., Brahm NC. (2014). National
antidepressant prescribing in children and adolescents with mental health
disorders after an FDA boxed warning. Research in Social and Administrative
Pharmacy 10, 781–790.
153. Nabors LA., Meredith Mason M., Jonathan A. Bernstein JA. (2014).
Asthma camps for children. J Asthma; 51(4): 339–340.
154. National heart lung and blood institute and national institute of health.
(2006).Global initiative for asthma; Global strategy for asthma management
and prevention; NHLBI/WH workshop report ; 02-3659:1–176.
155. Navaratnam P., Jayawant SS., Pedersen CA., Balkrishnan R.
(2008).Physician adherence to the national asthma prescribing guidelines:
evidence from national outpatient survey data in the United States. Ann Allergy
Asthma Immunol ; 100:216-21.
156. Nguyen L., Raherison C., Bozonnat MC., Lheureux M., Nocent C.,
Tunonde-Lara JM., Taytard A. (2003).Validation d’un questionnaire de
connaissances dans l’asthme. Rev Mal Respir; 20(6 pt 1):871–80.
157. Nicholson KG., Kent J., Ireland DC. (1993).Respiratory viruses and
exacerbations of asthma in adults. BMJ; 307:982–6.
231
158. O’Hare D. Cohérence cardiaque 365. (2012). Thierry Souccar. Editions,
Vergèze.
159. Olazagasti MR., Shrout PE., Yoshikawa H., Bird HR., Canino GJ.
(2012).The longitudinal relationship between parental reports of asthma and
anxiety and depression symptoms among two groups of Puerto Rican youth.
Journal of Psychosomatic Research 73, 283–288.
160. O¨Mer OG˘ Uztu¨ RK, Ekici A., Kara M., Ekici M., Arslan M., Ahmet
Iteginli A., Rkan Kara T., Kurtipek E. (2005). Psychological Status and Quality
of Life in Elderly Patients With Asthma. Psychosomatics ; 46:41–46.
161. OMS. (2013).Asthme. Disponible sur :
http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs307/fr/index.html.
162. OMS. (2000). Du souffle pour tous - Journée mondiale de l’asthme.
Disponible sur : http://www.who.int/inf-pr-2000/fr/cp2000-29.html.
163. Ozier A., Bara .I, Girodet PO., Marthan R., Berger P.
(2011).Physiopathologie de l'asthme. Rev Prat ; 61:339-45.
164. PapnejaT., Manassis K. (2OO6). Characterization and Treatment
Response of Anxious Children with Asthma. Can J Psychiatry ; 51:393-396.
165. Pauschardt J., Remschmidt H., Mattejat F. (2010).Assessing child and
adolescent anxiety in psychiatric samples with the Child Behavior Checklist.
Journal of Anxiety Disorders 24 461–467.
166. Payot F. (2006).Asthme de l’enfant : comment améliorer l’observance.
Archives de pédiatrie 13, 539–543.
167. Pearce N., Pekkanen J., Beasley R. (1999).How much asthma is really
attributable to atopy? Thorax; 54:268 72.
168. Pelicand J. (2006).A therapeutic education programme for diabetic
children : recreational, creative methods and use of peppets. Patient Education
and Counseling ; 60 : 152-163.
169. Pelicand J. (2006).Maladies chroniques : l’éducation du patient enfant
passe par le jeu. La Santé De L’Homme ; 385 : 8 – 10.
232
170. Penza-Clyve SM., Mansell C., McQuaid EL. (2004). Why don’t children
take their asthma medications? A qualitative analysis of children’s perspectives
on adherence. J Asthma ; 41 : 189-97.
171. Perrin B., Bousquet J., Michel F., Godard P., Jerusan M., Monabeka H.
et al. (1988). Severe premenstrual asthma. Lancet; 2:843–4.
172. Peterson-Sweeney K., Halterman J., Conn K., Yoos L. (2010). The
Effect of Family Routines on Care for Inner City Children with Asthma.
Journal of Pediatric Nursing 25, 344–351.
173. Petitot Y. (2010). « Enfant malade, familles en souffrance », Archives de
pédiatrie ; 17, pp. 934-935.
174. Petty C., Rosenbaum J., Hirshfeld-Becker D., Henin A., Hubley S.,
LaCasse S., Faraone S., Biederman J. (2008). The child behavior checklist
broad-band scales predict subsequent psychopathology: A 5-year follow-up.
Journal of Anxiety Disorders 22 532–539.
175. Pigearias.B .(2014) L’astme dans ses mots,…d’Homère au GINA. Revue
de Maladie Respiratoire Volume 31, numéro1page 8-12
176. Piipari R., Jaakkola JJ., Jaakkola N., Jaakkola MS. (2004). Smoking and
asthma in adults. Eur Respir J; 24:734–9.
177. Platts-Mills T., Vaughan J., Squillace S.,Woodfolk J., Sporik R. (2001).
Sensitisation, asthma, and amodified Th2 response in children exposed to cat
allergen: a population-based cross-sectional study. Lancet ; 357: 752–6.
178. Poirier N. (2007). Diabète de type 1 : Thérapie familiale et de groupe
vers l’approche intégratrice. Thèse de doctorat en psychologie. Université du
Québec à Montréal.
179. Purper-Ouakil D.,D.Cohenc., M-F.Flamentd.(2011). Les antidépresseurs
chez l’enfant et l’adolescent : mise au point des données d’efficacité et de
tolérance. Neuropsychiatr Enfance Adolesc.
180. Rabe KF., Vermeire PA., Soriano JB, Maier WC. (2000). Clinical
management of asthma in 1999: the asthma insights and reality in Europe
(AIRE) study. Eur Respir J ; 16:802-7.
233
181. Rabe KF., Atienza T., Magyar P. et al. (2006).Effect of budesonide in
combination with formoterol for reliever therapy in asthma exacerbations: a
randomised controlled, double-blind study. Lancet; 368: 744-53.
182. Ramesha K., Edgea J. (2009). « Clinical services for children with
diabetes”, Paediatrics and Child Health, 19 (7), pp.299-303.
183. Raoa P., Beidela D., Turner S., Ammermanb R., Crosbyb L., Sallee F.
(2007). Social anxiety disorder in childhood and adolescence: Descriptive
psychopathology. Behaviour Research and Therapy 45, 1181–1191.
184. Reid MJ., Moss RB., Hsu YP., Kwasnicki JM., Commerford TM.,
Nelson BL. (1986). Seasonal asthma in northern California: allergic causes and
efficacy of immunotherapy. J Allergy Clin Immunol; 78:590– 600.
185. Reid KM. (2015). The Relationship Between Parents’ Poor Emotional
Health Status and Childhood Mood and Anxiety Disorder in Florida Children,
National Survey of Children’s Health, 2011–2012. Matern Child Health J ;
19:1071–1077.
186. Retzlaff R., Kirsten Von Sydow K., Beher S., Haun M., Schweitzer J.
(2013). The Efficacy of Systemic Therapy for Internalizing and Other Disorders
of Childhood and Adolescence: A Systematic Review of 38 Randomized Trials.
Family Process, Vol. 52, No. 4, 619-652.
187. Rhee H., Belyea MJ., Brasch J., B.S. (2010). Family Support and Asthma
Outcomes in Adolescents: Barriers to Adherence as a Mediator. Journal of
Adolescent Health 47, 472–478.
188. Rhee H., Fairbanks E., Butz A. (2014). Symptoms, Feelings, Activities
and Medication Use in Adolescents With Uncontrolled Asthma: Lessons
Learned From Asthma Diaries. Journal of Pediatric Nursing: 29, 39–46.
189. Rhee H., Wenzel J., Steeves RH. (2007). Adolescents’ Psychosocial
Experiences Living with Asthma: A Focus Group Study. Journal of Pediatric
Health Care; 21, 99-107.
234
190. Richardson L., Russo J., Lozano P., McCauley E., Katon W. (2008) .The
effect of comorbid anxiety and depressive disorders on health care utilization
and costs among adolescents with asthma. General Hospital Psychiatry 30,
398–406.
191. Rockhill C., Kodish I., DiBattisto C., Macias M., Varley Ch., Ryan S.
(2010). Anxiety Disorders in Children and Adolescents. Curr Probl Pediatr
Adolesc Health Care; 40:66-99.
192. Rockhill CM., Russo J., McCauley E., Katon W., Richardson L., Lozano
P. (2007). Agreement between parents and children regarding anxiety and
depression diagnoses in children with asthma. J Nerv Ment Dis ; 195:897-904.
193. Rossant-Lumbroso J., Rossant L., Cardenas J. (2016). Complications de
l'asthme de l'enfant 3.
194. Salamon KS., Hains AA., Fleischman KM., Davies WH., Kichler J.
(2010) Improving adherence in social situations for adolescents with type 1
diabetes mellitus (T1DM): A pilot study, Primary Care Diabetes; 4,pp. 47-55.
195. Salerno MC., Argenziano A., Di Maio S. et al. (1997).Pubertal growth,
sexual maturation and final height in children with IDDM. Diabetes Care; 20:
721-4.
196. Scheewe S., Vogt L., Minakaw S., Eichmann D., Welle S., Stachow R.,
Banzer W. (2011). Acupuncture in children and adolescents with bronchial
asthma: A randomised controlled study.Complementary Therapies in
Medicine ; 19, 239—246.
197. Scheinmann P., Rolland C., Refabert L., de Blic J. (2005). La vie à
l’école de l’enfant asthmatique s’est-elle améliorée ? Revue française
d’allergologie et d’immunologie clinique 45, 269–272.
198. Schmidt S., Bullinger M. (2003). Current issues in cross-cultural quality
of life instrument development. Arch Phys Med Rehabil; 84:S29–34.
199. Schneider A., Lo¨we B., Meyer F., Biessecker K., Joos S., Szecsenyi J.
(2008). Depression and panic disorder as predictors of health outcomes for
patients with asthma in primary care. Respiratory Medicine ; 102, 359–366.
235
200. Schrag SJ., Pena C., Fernandez J., Sanchez J., Gomez V., Perez E. et al.
(2001).Effect of short-course, high-dose amoxicillin therapy on resistant
pneumococcal carriage: a randomized trial. JAMA; 286:49–56.
201. Sculpher MJ, Price M. (2003). Measuring costs and consequences in
economic evaluation in asthma. Respir Med; 97:508–20.
202. Seligman LD., Ollendick TH. (2011). Cognitive-Behavioral Therapy for
Anxiety. Disorders in Youth Child Adolesc Psychiatric Clin N Am; 20, 217–
238.
203. Shaw DS., Vondre JL., Hommerding KD. et coll. (1994). Chronic family
adversity and early child behavior problems: A longitudinal study of low
income families. J Child Psychol Psychiatry, 35, 1109-1122.
204. Shone LP., Conn KM., Sanders L., Halterman JS. (2009). The role of
parent health literacy among urban children with persistent asthma. Patient
Education and Counseling 75, 368–375.
205. Shulman RM., Daneman D. (2010). “Type 1 diabetes mellitus in
childhood “, Médicine (Pregnancy, childhood and adolescence), 18(12), pp.
679-685.
206. Sigurs N., Bjarnason R., Sigurbergsson F., Kjellman B., Björksten B.
(1995).Asthma and immunoglobulin E antibodies after repiratory syncytial
virus bronchiolitis: a prospective cohort study with matched controls.
Pediatrics; 95:500–5.
207. Sliwka A., Tomasz Wloch T., Tynore D., Nowobilski R. (2014). Do
asthmatics benefit from music therapy?A systematic review. Complementary
Therapies in Medicine; 22, 756—766.
208. Smaldone A., Ritholz D. (2011). Perceptions of parenting children with
type 1 diabetes diagnosed in early childhood. J. of Pediatric Health Care, 25(2) ;
pp.87-95.
209. Soussan D., Liard R., Zureik M. et al. (2003). Treatment compliance,
passive smoking, and asthma control: a three year cohort study. Arch Dis Child
; 88 : 229-33.
236
210. Spielberger CD., Edwards CD., Lushene RE. (1973). State-Trait Anxiety
Inventory for Children. Palo Alto CA: Consulting Psychologist Press.
211. Stheneur C., Alvin P., Boudaillez B., Gronnier P., Jacquin P., G.
Picherot G., Renondeau J., Salinier C., Tournemire R., Lemerle S. (2009). La
première consultation avec un adolescent. Archives de pédiatrie 16, 1309–1312.
212. Suls J., Fletcher B. (1985). The relative efficacity of avoidant and non
avoidant coping strategies. Health Psychol, 4, pp. 249-88.
213. Szefler SJ., Chmiel JF., Fitzpatrick AM ., Giacoia G.,Green TP., Jackson
DJ., Nielsen HC., Phipatanakul W., Raissy HH. (2014). Asthma across the
ages: Knowledge gaps in childhood asthma. (J Allergy Clin Immunol; 133:3-
13).
214. Taïb O., Heidenreich F., Baudet T., Moro MR. (2005). Donner un sens à
la maladie : de l’anthropologie médicale à l’épidémiologie. Médecine et
Maladies Infectieuses, 35, pp. 173-185.
215. Taleb A., Abdelmalek A., Fettal N., Brixi R. (2009).Évaluation de
l’éducation thérapeutique de l’enfant asthmatique scolarisé dans la Wilaya de
Sidi Bel Abbès, Algérie. Revue des Maladies Respiratoires Vol 26, N° HS1 ;
p. 38.
216. Taylor WR., Newacheck PW. (1992).Impact of childhood asthma on
health. Pediatrics; 90:657–62.
217. Terranti I. Compliance thérapeutique et fonctionnement familial chez
l’adolescent diabétique : Etude descriptive d’une population d’adolescents
diabétiques suivis en consultation de diabétologie pédiatrique du Centre
Hospitalo Universitaire de Constantine et de leurs familles. Thèse de DESM
2010.
218. Teyhan A., Galobardes B., Henderson J. (2014). Child Allergic
Symptoms and Mental Well-Being: The Role of Maternal Anxiety and
Depression. J Pediatr; 165:592-9.
237
219. The International Study of Asthma and Allergies in Childhood (ISAAC)
Steering Committee. (1998). Worldwide variations in the prevalence of asthma
symptoms: the International Study of Asthma and Allergies in Childhood
(ISAAC). Eur Respir J ;12(2):315 35.
220. Tibosch M., Verhaak C.,Merkus P. (2011). Psychological characteristics
associated with the onset and course of asthma in children and adolescents: A
systematic review of longitudinal effects. Patient Education and Counseling 82,
11–19.
221. Tubiana- Rufi N. et al. (2007). Le passage des adolescents diabétiques
de la pédiatrie à la médecine pour adultes : être ou ne pas être perdu en transit ?
Archives de Pédiatrie ; 14 :659-61).
222. Ungar W., Mirabelli C., Cousins M., Boydell K. (2006). A qualitative
analysis of a dyad approach to health-related quality of life measurement in
children with asthma. Social Science & Medicine 63, 2354–2366.
223. Van De Ven M., Engels R. (2011). Quality of life of adolescents with
asthma: The role of personality, coping strategies, and symptom reporting
.Journal of Psychosomatic Research 71,166–173.
224. Van Gent R., Van der Ent CK., Rovers MM., Kimpen JLL.et al. (2007).
Excessive body weight is associated with additional loss of quality of life in
children with asthma. J Allergy Clin Immunol ; 119 : 591-6.
225. Vera L. (1996). Echelle comportementale d’anxiété Phobique (ECAP) :
construction, validation et intérêt clinique enfant-adolescent. Neuropsychiatrie
de l’Enfance et de l’Adolescence, 44, pp. 429-38.
226. Vervloet D., Rolland C. et l’association asthme et allergies. (2005). Les
écoles de l’asthme. Rev Mal Respir ; 22:4S16–4S18.
227. Vila G.,Clemenon CN, Vera M, JJ Robert JJ., de Buc J., Jouvent R,
Mouren-Simeoni MC., Scheinmann P. (1999). Prevalence of DSM-IV
Disorders in Children and Adolescents With Asthma Versus Diabetes. Can J
Psychiatry ; 44:562-569.
238
228. Vitulano LA. (2003). Psychosocial issues for children and adolescents
with chronic illness: self-esteem, school functioning and sport participation.
Child & Adolescent Psychiatric Clinics of North America; 12: 585-92.
229. Walkup JT., Albano AM., Piacentini J., Birmaher B., Campton SN.,
Sherrill JT. (2008). Cognitive behaviour therapy, sertraline or a combination in
childhood anxiety. N. Engl. J. Med., 359 (26), pp. 2753-66.
230. Wanga J., Wanga Y., Wangb LBo., Xua H., Zhangb X. (2012). A
comparison of quality of life in adolescents with epilepsy or asthma using the
Short-Form Health Survey (SF-36).Epilepsy Research 101, 157—165.
231. Weiss L. (2007) .Pourquoi l’asthme reste-t-il une maladie sous-traitée ?
La faute du patient ? Archives de pédiatrie 14 ,696–698.
232. Weiss KB., Gergen PJ., Hodgson TA. (1992).An economic evaluation of
asthma in the United-States. N Engl J Med; 326:862–6.
233. Wekke JS., Meulmeester JF., Radder JJ., Verloove-Vanhorick SP. (1998)
School absence and treatment in school children with respiratory symptoms in
the Netherlands: data from the Child. Health Monitoring System. J Epidemiol
Community Health ; 52:359 – 63.
234. WHOQOL Group. (1993). Study protocol for the World Health
Organisation project to develop a quality of life assessment instrument
(WHOQOL). Qual Life Res; 2:153–9.
235. Williams PD. (1997). Sibling and pediatric chronic illness: a review of
the literature. Int. J. Nurs. Stud., 34, pp. 312-323.
236. Wilson R., Rand C.S., Cabana D., Foggs B., Halterman J.S., Olson L,
Vollmer W., J. Wright j., Taggart V. (2012). Asthma outcomes: Quality of life.
J Allergy Clin Immunol ; 129:S88-123).
237. Yong L., Chengye J., Jiong Q. (2006). Factors affecting the quality of
life in childhood epilepsy in China. Acta Neurol Scand; 113:167–73.
238. Zagustin TK. (2013). The Role of Cognitive Behavioral Therapy for
Chronic Pain in Adolescents 2013 American Academy of Physical Medicine
and Rehabilitation;Vol. 5, 697 704.
239
239. Zelter L., Kellerman J., Ellenberg L., Dash J., Rigler D. (1980).
Psychologic effects of illness in adolescence. II. Impact of illness in adolescent-
crucial issues and coping style. The Journal of Pediatrics, 97, 1, pp. 132-138.
240. ZHOU T., YI C., ZHANG X., WANG Y. (2014). Factors Impacting the
Mental Health of the Caregivers of Children with Asthma in China: Effectsof
Family Socioeconomic Status, Symptoms Control, Proneness to Shame, and
Family Functioning. Fam Proc 53:717–730.
240
ANNEXES
241
FICHE TECHNIQUE
N° du dossier : Examinateur : Date de l’examen :
Nom : Prénom (s) : Sexe : Date et lieu de naissance : Adresse : N° de téléphone :
Médecin traitant :
242
ELEMENTS BIOGRAPHIQUES
Père :
Prénom : Age :
Niveau d’instruction : Profession :
Mère :
Nom et prénom : Age :
Niveau d’instruction : Profession :
Date du mariage :
Consanguinité :
Fratrie :
Nombre :
Place dans la fratrie :
Antécédents médicaux:
Personnels :
Familiaux :
Conditions socio-économiques :
Revenus mensuels de la famille :
Logement :
Cohabitation :
Vaccinations :
243
Vie relationnelle :
Mode de garde :
Ecole coranique :
Crèche :
Activités sportives :
Autres loisirs :
Champs relationnel :
Scolarité :
Niveau scolaire actuel :
Qualité de la scolarité (moyenne annuelle) :
Tempérament de l’enfant (décrit par les parents) :
244
CONSULTATION INITIALE
Date :
ASPECT SOMATIQUE
‐ Poids : ‐ Taille : ‐ Remarques :
TYPES D’ASTHME
‐ Asthme intermittent
‐ Asthme persistant léger
‐ Asthme persistant modéré
‐ Asthme persistant sévère
ASPECT PSYCHIQUE
Examen mental :
Passation des questionnaires :
‐ PARENTS : CBCL
‐ Enfant : ECAP
245
Le vécu des parents :
Le vécu de la fratrie :
246
CONSULTATIONS DE CONTROLE
Consultation n° Date :
Aspect somatique
TYPE D’ASTHME
Observance thérapeutique :
‐ Traitement ‐ Hygiène de vie
Développement physique :
‐ Poids ‐ Taille
Aspect psychique
Examen mental :
Passation des questionnaires :
ECAP
Parents : questionnaire CBCL
247
Echelle comportementale d’anxiété et phobie (ECAP) de Véra (1996)
Nom : Total : Prénom (s): Date de naissance :
Presque jamais
quelquefois souvent
1. J’ai peur de parler avec les adultes 0 1 2
J’évite de parler avec les adultes 0 1 2
2. J’ai peur de parler avec les enfants de mon âge
0 1 2
J’évite de parler avec les enfants de mon âge 0 1 2
3. J’ai peur que les élèves se moquent de moi 0 1 2
4. J’ai peur de redoubler 0 1 2
5. J’ai peur d’aller à l’école 0 1 2
J’évite d’aller à l’école 0 1 2
6. J’ai peur que les professeurs se moquent de moi
0 1 2
7. J’ai peur de me tromper 0 1 2
8. J’ai peur de ne pas savoir répondre si on m’interroge en classe
0 1 2
9. J’ai peur de lever la main en classe pour être interrogé(e)
0 1 2
J’évite de lever la main en classe pour être interrogé(e)
0 1 2
10. J’ai peur de ne pas pouvoir passer mon bac 0 1 2
11. J’ai peur le soir de m’endormir en sachant que je me réveillerai pour aller à l’école
0 1 2
248
12. J’ai peur de paniquer à un devoir 0 1 2
13. J’ai peur quand le professeur hausse la voix 0 1 2
14. J’ai peur de ce que les autres enfants pensent de moi
0 1 2
15. J’ai peur de ce que les professeurs peuvent dire sur moi
0 1 2
16. J’ai peur d’être loin de mes parents (colonies de vacances, …)
0 1 2
J’évite d’être loin de mes parents (colonies de vacances, …)
0 1 2
17. J’ai peur de rester seul(e)à la maison 0 1 2
J’évite de rester seul(e)à la maison 0 1 2
18. J’ai peur de répondre à une question en classe
0 1 2
J’évite de répondre à une question en classe 0 1 2
19. J’ai peur de rater une interrogation 0 1 2
20. J’ai peur de manger à la cantine de l’école 0 1 2
J’évite de manger à la cantine de l’école 0 1 2
21. J’ai peur de prendre le métro 0 1 2
J’évite de prendre le métro 0 1 2
22. J’ai peur d’être critiqué(e) par les autres 0 1 2
23. J’ai peur de me disputer avec un ami
0 1 2
24. J’ai peur de parler de moi 0 1 2
J’évite de parler de moi 0 1 2
25. J’ai peur de certaines matières scolaires 0 1 2
26. J’ai peur d’avoir l’air bête 0 1 2
27. J’ai peur de mourir 0 1 2
249
28. J’ai peur d’être quelque part sans mes parents
0 1 2
J’évite d’être quelque part sans mes parents 0 1 2
29. J’ai peur d’aller dormir chez des amis 0 1 2
J’évite d’aller dormir chez des amis 0 1 2
30. J’ai peur des piqûres (d’un docteur) 0 1 2
31. J’ai peur de parler dans un groupe 0 1 2
J’évite de parler dans un groupe 0 1 2
32. J’ai peur de rougir 0 1 2
33. J’ai peur d’être ridicule 0 1 2
34. J’ai peur de refuser ou de dire non 0 1 2
35. J’ai peur de demander quelque chose aux autres
0 1 2
J’évite de demander quelque chose aux autres
0 1 2
36. J’ai peur quand on m’observe travailler 0 1 2
37. J’ai peur d’aller dans les magasins 0 1 2
J’évite d’aller dans les magasins 0 1 2
38. J’ai peur quand on me fait un compliment 0 1 2
39. J’ai peur que les autres remarquent ma gêne 0 1 2
40. J’ai peur de rencontrer un camarade dans la rue
0 1 2
41. J’ai peur de la récréation à l’école 0 1 2
42. J’ai peur de jouer avec les autres 0 1 2
J’évite de jouer avec les autres 0 1 2
43. J’ai peur de prendre l’ascenseur 0 1 2
J’évite de prendre l’ascenseur 0 1 2
44. J’ai peur de certains camarades 0 1 2
250
45. J’ai peur qu’on me demande de lire en classe
0 1 2
46. J’ai peur d’aller au tableau 0 1 2
J’évite d’aller au tableau 0 1 2
47. J’ai peur de parler au téléphone 0 1 2
J’évite de parler au téléphone 0 1 2
48. J’ai peur de tomber malade 0 1 2
49. J’ai peur de me blesser 0 1 2
50. J’ai peur du noir 0 1 2
51. J’ai peur de ce que mes parents vont me dire 0 1 2
52. J’ai peur de faire du sport avec les autres 0 1 2
J’évite de faire du sport avec les autres 0 1 2
53. J’ai peur d’aller aux toilettes en dehors de chez moi
0 1 2
J’évite d’aller aux toilettes en dehors de chez moi
0 1 2
54. J’ai peur de ne pas pouvoir apprendre une leçon
0 1 2
55. J’ai peur de ce qui pourrait arriver à mes parents
0 1 2
56. J’ai peur que personne ne s’intéresse à moi 0 1 2
57. J’ai peur de ne pas avoir d’amis 0 1 2
58. J’ai peur d’avoir un accident 0 1 2
59. J’ai peur de ce que je deviendrai dans quelques années
0 1 2
60. J’ai peur des dentistes 0 1 2
61. J’ai peur du tonnerre 0 1 2
251
62. J’ai peur des chiens 0 1 2
63. J’ai peur qu’on me dise que je ne fais pas bien les choses
0 1 2
64. Je m’inquiète de la meilleure chose à faire 0 1 2
65. J’ai peur d’entrer dans une pièce où d’autres personnes sont déjà assises
0 1 2
66. J’ai du mal à me décider 0 1 2
67. Je me fais beaucoup de souci 0 1 2
68. Jai peur de ne pas plaire aux autres 0 1 2
69. J’ai peur des serpents 0 1 2
70. J’ai peur de devenir fou 0 1 2
71. J’ai peur des fantômes 0 1 2
72. Jai peur des couteaux ou des armes 0 1 2
73. J’ai peur des morts 0 1 2
74. J’ai peur d’aller dans un hôpital 0 1 2
75. J’ai peur de me perdre dans un endroit inconnu
0 1 2
76. J’ai peur d’avaler 0 1 2
252
Domaine d’application :
C’est un questionnaire destiné à évaluer les peurs exprimées par des enfants et adolescents âgés entre 6 et 18 ans dans les domaines d’activités quotidiennes (social, familial, scolaire et image de soi). Le but du questionnaire est d’estimer l’intensité des différentes peurs :
‐ Phobie scolaire ‐ Phobie sociale ‐ Phobie des maladies ‐ Phobie simple ‐ Anxiété de séparation
Normes : Les valeurs seuils pour l’échelle de peurs et l’Echelle d’évitement
Echelle de peurs Echelle d’évitement Note ≥124 : suspicion de trouble anxieux Note ≥32 : significative d’évitement
phobique
253
INVENTAIRES DE COMPORTEMENTS POUR ENFANTS (6 -18 ans)
(T.M. Achenbach, 2001)
Nom et prénom(s) de l’enfant :
Sexe de l’enfant :
Age de l’enfant :
Date de réponse : Date de naissance :
Niveau scolaire :
Activité professionnelle habituelle des parents (même si cette profession n’est pas actuellement exercée) :
‐ Pour le père
‐ Pour la mère
Cet inventaire est rempli par : (écrivez vos nom et prénom)
Votre sexe (M ou F)
Votre type de parenté avec l’enfant :
Parent biologique beaux-parents grands-parents
Parent adoptif parent de famille d’accueil autres
Répondez à cet inventaire en vous fondant sur votre propre avis au sujet du comportement de votre enfant, même si cet avis n’est pas partagé avec d’autres personnes. N’hésitez pas à écrire des commentaires à côté de chaque comportement ou dans l’espace réservé pour cela plus loin. Vérifiez que vous avez répondu à toutes les questions.
Merci de répondre en lettres capitales et de répondre à toutes les questions
254
1 – Veuillez indiquer les sports auxquels votre enfant aime le plus participer.
Par exemple : natation, base-ball, patinage, vélo, équitation, pêcher, et.
Par rapport aux autres enfants de son âge, combien de temps y passe-t-
il (elle) environ ?
Par rapport aux autres enfants de son âge, comment réussit-il (elle)
dans chacun des sports pratiqués ?
Ne sait pas
Moins que la
moyenne
Comme la
moyenne
Plus que la
moyenne
Ne sait pas
Moins que la
moyenne
Comme la
moyenne
Plus que la
moyenne
Aucun
a……….
b………
c…………
2 – Veuillez indiquer les passe-temps favoris et jeux de votre enfant, autres que les sports.
Par exemple : timbres, poupées, lecture, instrument de musique, travaux manuels, voitures, informatique, chanson, etc. Ne pas considérer la télévision ni la radio).
Par rapport aux autres enfants de son âge, combien de temps y passe-t-
il (elle) environ ?
Par rapport aux autres enfants de son âge, comment réussit-il (elle) dans chacun des passe-temps ?
Ne sait pas
Moins que la
moyenne
Comme la
moyenne
Plus que la
moyenne
Ne sait pas
Moins que la
moyenne
Comme la
moyenne
Plus que la
moyenne
Aucun
a……….
b………
c…………
255
3 – Enumérez les organismes, clubs, équipes ou groupes auxquels votre enfant appartient.
Par exemple : scouts, associations sportives, clubs d’échec, troupe de théâtre, etc.
Par rapport aux autres enfants de son âge, quelle est sa participation ?
Ne sait pas Moins active Aussi active Plus active
Aucun………………
a……………………..
b…………………….
c……………………….
4 – Veuillez indiquer les petits travaux que votre enfant fait.
Par exemple : faire son lit, les courses, gardes d’enfants, travailler dans un magasin, etc. (considérer aussi bien les travaux bénévoles que ceux rétribués).
Par rapport aux autres enfants de son âge, comment mène-t-il (elle) ces travaux à bien ?
Ne sait pas Moins bien qu’eux
Aussi bien qu’eux
Mieux qu’eux
Aucun……………
a……………………
b…………………..
c……………………
256
5.1 – Environ combien d’ami(e)s proches ou intimes votre enfant a-t-il ? (Ne pas compter les frères et sœurs)
…….Aucun ………1 …………2 ou 3 …………4 ou plus
5.2 – En dehors des heures scolaires, environ combien de fois par semaine votre enfant fait-il quelque chose avec des ami(e)s ou des camarades ? (Ne pas compter les frères et sœurs)
……..Moins que 1 ………..1 ou 2 …….3 ou plus
6 – Par rapport aux autres enfants de son âge, comment votre enfant…
Moins bien A peu près pareil mieux
a. S’entend-il avec ses frères et sœurs ?
b. S’entend-il avec les autres enfants ?
c. Se comporte-t-il envers ses parents ?
d. Joue-t-il et travaille-t-il tout seul ?
…………N’a ni frères ni sœurs
7.1 – Résultats scolaires
Il (elle) n’est pas scolarisé(e) parce que :…………………………………………………………………………….
…………………………………………………………………………………………………………………………………………..
257
Cochez une case pour chaque matière étudiée
Insuffisant En dessous de la
moyenne
Dans la moyenne
Au-dessus de la moyenne
a. Lecture, français ou littérature
b. Histoire ou sciences sociales
c. Arithmétique ou math
d. Sciences
Autres matières scolaires. Par exemple : informatique, langues étrangères, économie, etc. Ne pas inclure l’éducation physique, les travaux d’ateliers, l’apprentissage de la conduite ou d’autres sujets, non scolaires ou non universitaires.
e……………………………….
f.……………………………….
g………………………………
7.2 – Votre enfant reçoit-il un enseignement spécialisé, suit-il des séances de remédiation ou est-il scolarisé dans un établissement spécialisé ?
……………NON ………….OUI, quel type d’enseignement, de remédiation ou d’établissement spécialisé ?
……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………
7.3 - Est-ce que votre enfant a redoublé une classe ?
……………NON ……….OUI, classe(s) et raisons : ………………………………………………………………………………..............................................................
258
7.4 - Votre enfant a-t-il eu des difficultés d’apprentissage ou d’autres problèmes à l’école ?
…………..NON …………..OUI, décrivez :……………………………………………………………………………………………………………………………
Quand ces problèmes ont-ils commencé? …………………………………………………………………………….
Ces problèmes sont-ils terminés ? ……….NON
………..OUI, depuis quand ?...............................................................................................
………………………………………………………………………………………………………………………………………………
Est-ce que votre enfant a une maladie ou un handicap (physique ou mental) ?
…………..NON ………….OUI, décrivez :
………………………………………………………………………………………………………………………………………..
Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus à son sujet ?
…………………………………………………………………………………………………………………………………………
Indiquez les aspects les plus positifs de votre enfant :
………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………….
259
Vous trouverez, ci-dessous, une liste de comportements qui décrivent les enfants et les jeunes. Répondez en vous fondant sur le comportement actuel de votre enfant – ou observé au cours des six derniers mois. Merci d’entourer le 2 si le comportement décrit est très vrai ou souvent vrai. Entourez le 1, si le comportement est parfois ou un peu vrai. Si le comportement n’est pas vrai pour votre enfant, entourez le 0. Merci de donner une réponse pour tous les comportements, du mieux que vous pourrez, même si certains ne semblent pas s’appliquer à votre enfant.
0 = pas vrai
1 = un peu vrai ou Parfois vrai
2 = très vrai ou souvent vrai
1. A des comportements trop jeunes pour son âge 0 1 2
2. Bois de l’alcool sans autorisation parentale
(décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
3. Se dispute souvent 0 1 2
4. N’arrive pas à terminer ce qu’il (elle) commence
0 1 2
5. Il (elle) prend plaisir à peu de choses 0 1 2
6. Evacue ses selles sans aller aux toilettes 0 1 2
7. Se vante, est prétentieux (se) 0 1 2
8. Ne peut pas se concentrer ou maintenir son attention longtemps
0 1 2
9. Ne peut pas enlever certaines pensées de son esprit, est obsédé€ par certaines idées
(décrivez)
……………………………………………………………..
0 1 2
260
10. Ne peut pas rester assis(e) tranquille, est agité(e) ou hyperactif(ve)
0 1 2
11. Se cramponne aux adultes ou est trop dépendant(e)
0 1 2
12. Se plaint de la solitude 0 1 2
13. Ne sait plus où il (elle) en est, ou est confus(e) 0 1 2
14. Pleure souvent 0 1 2
15. Cruel(le) avec les animaux 0 1 2
16. Cruel(le), tyrannique ou mesquin(e) avec les autres
0 1 2
17. Rêveur ou semble perdu(e) dans ses pensées 0 1 2
18. Se fait mal délibérément ou a fait des tentatives de suicide
0 1 2
19. Demande beaucoup d’attention 0 1 2
20. Détruit ses affaires personnelles 0 1 2
21. Détruit des choses appartenant à sa famille ou aux autres
0 1 2
22. Désobéissant(e) à la maison 0 1 2
23. Désobéissant(e) à l’école 0 1 2
24. Ne mange pas bien 0 1 2
25. Ne s’entend pas bien avec les autres enfants 0 1 2
26. Ne semble pas se sentir coupable après s’être mal conduit(e)
0 1 2
27. Facilement jaloux 0 1 2
28. Enfreint des règles à la maison, à l’école ou ailleurs
0 1 2
29. A peur de certains animaux, de situations ou lieux autres que l’école
……………………………………………………
0 1 2
261
30. Redoute d’aller à l’école 0 1 2
31. Craint d’avoir de mauvaises pensées ou de faire du mal
0 1 2
32. Estime qu’il (elle) devrait être parfait(e) 0 1 2
33. A l’impression ou se plaint que personne ne l’aime
0 1 2
34. A l’impression que les autres lui veulent du mal
0 1 2
35. S’estime bon(ne) à rien ou inférieur(e) 0 1 2
36. Se fait souvent mal, a tendance à avoir des accidents
0 1 2
37. Se bagarre souvent 0 1 2
38. Se fait souvent taquiner 0 1 2
39. A de mauvaises fréquentations 0 1 2
40. Entend des bruits ou des voix qui n’existent pas (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
41. Impulsif(ve) ou agit sans réfléchir 0 1 2
42. Préfèrerait être seul(e) plutôt qu’en compagnie des autres
0 1 2
43. Ment ou triche 0 1 2
44. Se ronge les ongles 0 1 2
45. Nerveux(se), très sensible ou tendu(e) 0 1 2
46. A des mouvements nerveux ou des tics
(décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
47. Fait des cauchemars 0 1 2
48. N’est pas aimé(e) par les autres enfants 0 1 2
49. Constipé(e), ne va pas à la selle 0 1 2
262
50. Trop peureux(se) ou anxieux(se) 0 1 2
51. A des vertiges ou des étourdissements 0 1 2
52. Se sent facilement coupable 0 1 2
53. Mange trop 0 1 2
54. Excessivement fatigué(e) sans bonne raison 0 1 2
55. Est trop gros(se) 0 1 2
56. A des problèmes physiques sans cause médicale connue :
0 1 2
a. Douleurs diverses (sauf maux de tête ou de ventre)
0 1 2
b. Maux de tête 0 1 2
c. Nausées, envies de vomir 0 1 2
d. Aux yeux (autres que ceux corrigés par des lunettes) (décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
e. Eruption ou autres problèmes de peau 0 1 2
f. Maux de ventre ou crampes 0 1 2
g. Vomissements 0 1 2
h. Autres (décrivez) 0 1 2
57. Frappe ou agresse physiquement les autres 0 1 2
58. Se met les doigts dans le nez, s’arrache les peaux ou se gratte d’autres parties du corps (décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
59. Joue avec son sexe en public 0 1 2
60. Joue trop avec ses parties sexuelles 0 1 2
61. A de mauvais résultats scolaires
0 1 2
263
62. A des mouvements mal coordonnés ou est maladroit(e)
0 1 2
63. Préfère jouer avec des enfants plus âgés 0 1 2
64. Préfère être avec des enfants plus jeunes 0 1 2
65. Refuse de parler 0 1 2
66. Répète sans cesse certains actes ; a des comportements compulsifs (décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
67. Fugue de la maison 0 1 2
68. Crie beaucoup 0 1 2
69. Secret(ète), garde des choses pour lui(elle)-même
0 1 2
70. Voit des choses qui n’existent pas (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
71. Embarrassé(e) ou facilement mal à l’aise 0 1 2
72. Met le feu 0 1 2
73. Problèmes sexuels (décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
74. Fait son intéressant(e), le pitre 0 1 2
75. Trop timide ou réservé(e) 0 1 2
76. Dort moins que la plupart des autres du même âge
0 1 2
77. Dort plus que la plupart des autres du même âge durant le jour et/ou la nuit (décrivez)
…………………………………………………
0 1 2
78. Inattentif(ve) ou facilement distrait(e)
0 1 2
79. Problèmes d’élocution ou de prononciation (décrivez)
0 1 2
264
80. A le regard dans le vague 0 1 2
81. Vole à la maison 0 1 2
82. Vole ailleurs qu’à la maison 0 1 2
83. Accumule beaucoup trop de choses dont il (elle) n’a pas besoin (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
84. A un comportement étrange (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
85. A es idées bizarres (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
86. Têtu(e), renfrogné(e) ou irritable 0 1 2
87. Montre des changements soudains de l’humeur et d’émotions
0 1 2
88. Boude beaucoup 0 1 2
89. Méfiant 0 1 2
90. Dit des gros mots ou des obscénités 0 1 2
91. Parle de se tuer 0 1 2
92. Parle ou marche durant son sommeil (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
93. Parle trop 0 1 2
94. Taquine beaucoup 0 1 2
95. Fait des crises de colère ou s’emporte facilement
0 1 2
96. Pense beaucoup trop aux questions sexuelles 0 1 2
97. Menace les gens 0 1 2
98. Suce son pouce 0 1 2
99. Fume du tabac ou des cigarettes 0 1 2
265
100. A des problèmes du sommeil (décrivez)
………………………………………………………
0 1 2
101. Fait l’école buissonnière, manque l’école 0 1 2
102. Peu actif(ve), lent(e) ou manque d’énergie
0 1 2
103. Malheureux(se), triste ou déprimé(e) 0 1 2
104. Anormalement bruyant 0 1 2
105. Prend des drogues pour des raisons non médicales (ne pas inclure l’alcool et le tabac) (décrivez)
……………………………………………………
0 1 2
106. Fait des actes de vandalisme 0 1 2
107. Fait pipi dans sa culotte 0 1 2
108. Fait pipi au lit la nuit 0 1 2
109. Pleurnichard(e) 0 1 2
110. Voudrait bien être de l’autre sexe 0 1 2
111. Replié(e) sur lui (elle)-même, ne se lie pas aux autres
0 1 2
112. S’inquiète 0 1 2
113. Précisez ici toute difficulté présentée par votre enfant et non évoquée dans cette liste
0 1 2
…………………………………………………… 0 1 2
…………………………………………………… 0 1 2
…………………………………………………… 0 1 2
266
)1996(السلم السلوكي للخوف و الفوبيا لفيرا
: المجموع :الإسم
:اللقب
: تاريخ الميلاد
قريب دايمن منين داك ماشي دايمن
2 1 0 نخاف نهدر مع لكبار.1
2 1 0 ما نحبش نهدر مع لخرين
2 1 0 نخاف نهدر مع الدراري اللي قدي.2
2 1 0 قديما نحبش نهدر مع الدراري اللي
2 1 0 نخاف الدراري تع لمسيد يضحكو علي.3
2 1 0 نخاف نعاود.4
2 1 0 نخاف نروح لمسيد.5
2 1 0 ما نحبش نروح لمسيد
2 1 0 نخاف يضحكو علي الشيوخة.6
2 1 0 نخاف نغلط.7
2 1 0 نخاف ما نعرفش نجاوب كي يسقسوني فلقسم.8
2 1 0 نخاف نرفع صبعي باش يسقسوني.9
2 1 0 ما نحبش نرفع صبعي فلقسم باش يسقسوني
2 1 0 نخاف ما نجوش الباك التاعي.10
2 1 0 نخاف نرقد كي نعرف بلي غدوة نوض باش .11
نروح لمسيد
2 1 0 نخاف نتفرفش فالفرض .12
267
2 1 0 نخاف كي الشيخ يعلي صوتو.13
2 1 0 نخاف من واش يقولو علي الدراري .14
2 1 0 يقولو علي الشيوخةنخاف من واش .15
2 1 0 )لكلوني(نخاف نبعد على دارنا.16
2 1 0 )لكلوني(ما نحبش نبعد على دارنا
2 1 0 نخاف نقعد وحدي فالدار.17
2 1 0 ما نحبش نبعد على دارنا
2 1 0 نخاف نجاوب على سؤال فلقسم.18
2 1 0 ما نحبش نجاوب على سؤال فلقسم
2 1 0 فرضنخاف ما نجوش كاش .19
2 1 0 نخاف ناكل فلمطعم تاع لمسيد.20
2 1 0 ما نحبش ناكل فلمطعم تاع لمسيد
2 1 0 نخاف نركب فلمترو.21
2 1 0 ما نحبش نركب فلمترو
2 1 0 نخاف يهدرو علي لخرين.22
2 1 0 نخاف نضارب مع كاش صاحب.23
2 1 0 نخاف نهدر على روحي.24
2 1 0 ما نحبش نهدر على روحي
2 1 0 نخاف من شي مواد.25
2 1 0 نخاف نبان جايح.26
2 1 0 نخاف نموت.27
268
2 1 0 نخاف نكون في كاش بلاصة بلا والدي.28
2 1 0 ما نحبش نكون في كاش بلاصة بلا والدي
2 1 0 نخاف نروح نرقد عند صحابي.29
2 1 0 ما نحبش نروح نرقد عند صحابي
2 1 0 ) طبيبتع (نخاف متشكك.30
2 1 0 نخاف نهدر في جماعة.31
2 1 0 ما نحبش نهدر في جماعة
2 1 0 نخاف نولي حمر.32
2 1 0 نخاف نبان بهلول.33
2 1 0 نخاف نرفض ولا نقول لالا.34
2 1 0 نخاف نطلب حاجة ملخرين.35
2 1 0 ما نحبش نطلب حاجة ملخرين
2 1 0 نخدمنخاف ك يقعدو يشوفو في كي نكون .36
2 1 0 نخاف نروح للحوانت.37
2 1 0 نخاف نتلاقى بصاحب فطريق.40
2 1 0 نخاف كي تصوني الساحة.41
2 1 0 نخاف نلعب مع لخرين.42
2 1 0 ما نحبش نلعب مع لخرين
2 1 0 نخاف نركب فلسونسور.43
2 1 0 ما نحبش نركب فلسونسور
2 1 0 نخاف من شي صحاب.44
2 1 0 يقولولي أقرى فلقسمنخاف .45
269
2 1 0 نخاف نطلع للسبورة.46
2 1 0 ما نحبش نطلع للسبورة
2 1 0 نخاف نهدر فالتليفون.47
2 1 0 ما نحبش نهدر فالتليفون
2 1 0 نخاف نمرض.48
2 1 0 نخاف نجرح روحي.49
2 1 0 نخاف مالظلمة.50
2 1 0 نخاف من واش يقولولي والدي.51
2 1 0 ندير رياضة مع لخريننخاف .52
2 1 0 ما نحبش ندير رياضة مع لخرين
2 1 0 نخاف نروح لمرحاض تع الناس.53
2 1 0 ما نحبش نروح لمرحاض تع الناس
2 1 0 نخاف ما نحفظش كاش درس.54
2 1 0 نخاف تسرى كاش حاجة لوالدي.55
2 1 0 نخاف واحد ما يهتم بي.56
2 1 0 نخاف ما نديرش صحاب.57
2 1 0 نخاف ندير حادث.58
2 1 0 نخاف من كيفاش نولي فلعوام الجايين.59
2 1 0 نخاف مالدونتيست.60
2 1 0 نخاف مالرعد .61
2 1 0 نخاف مالكلاب.62
2 1 0 نخاف يقولولي ما نديرش مليح الحاجة.63
270
2 1 0 نتقلق مالحاجة لمليحة اللي نديرها.64
2 1 0 في بيت قاعدين فيها الناس نخاف ندخل.65
2 1 0 بالسيف باش نقرر.66
2 1 0 نخمم بزاف.67
2 1 0 نخاف ما نعجبش لخرين.68
2 1 0 نخاف ملحنوشة.69
2 1 0 نخاف نهبل.70
2 1 0 نخاف ملجنون.71
2 1 0 نخاف ملمواس و السلاح.72
2 1 0 نخاف ملموتا.73
2 1 0 نخاف نروح لسبيطار.74
2 1 0 نخاف نتبحر في جهة ما نعرفهاش.75
2 1 0 نخاف نبلع.76
271
)سنة 18-6(جرد سلوك الطفل ما بين
)2001أشنباش،.م.ت(
الرجاء الإجابة على كل الأسئلة باحرف كبيرة
:إسم و لقب الطفل
:جنس الطفل
:سن الطفل
:تاريخ الميلاد: تاريخ الإجابة
:الدراسي المستوى
)حتى إن كانت المهنة غير ممارسة حاليا(النشاط المهني المعتاد للوالدين
للأب-
: للأم-
).أكتب الإسم و اللقب(هذا الجرد مملوء من طرف
)ذكر أو أنثى(جنسك
:نوع القرابة بالطفل
عائلة بيولوجية حموان جدان
والدان من عائلة مستقبلة آخر عائلة متبنية
272
أجبوا عن هذا الجرد بالارتكاز على رأيكم الخاص فيما يخص سلوك طفلكم، حتى و إن كان هذا الرأي غير متقاسم مع أشخاص
تأكدوا من أنكم أجبتم على .آخرلا تترددوا في تسجيل تعليقات بجانب كل سلوك أو في الفراغ المخصص لذلك في مكان .آخرين
.كل الأسئلة
؟أشيروا إلى الرياضات التي يحب طفلكم ممارستها أكثر-1
.إلخ...،التزلج، ركوب الدراجة، ركوب الخيل، الصيد،...السباحة، كرة:مثال
مقارنة بأطفال سنه، كيف يوفق في كل رياضة ممارسة؟ مقارنة بأطفال من سنه،كم من الوقت يقضيه؟
أكثر من
المعدل مثل المعدل
تحت
المعدل لا أدري
أكثر من
المعدل مثل المعدل
تحت
المعدل لا أدري
لا أحد
...أ
...ب
...ت
أشيروا إلى هوايات و ألعاب طفلكم المفضلة غيرالرياضة؟-2
عدم الأخذ بعين الاعتبار .(إلخ...أشغال يدوية، سيارات، إعلام آلي، أغاني،طوابع بريدية، دمى، مطالعة، آلات موسيقية، :مثال
).التلفاز و المذياع
273
مقارنة بأطفال سنه، كيف يوفق في كل رياضة ممارسة؟ مقارنة بأطفال سنه، كم من الوقت يقضيه؟
أكثر من
المعدل
مثل المعدل تحت
المعدل
لا أدري أكثر من
المعدل
مثل المعدل تحت
المعدل
لا أدري
لا أحد
...أ
...ب
...ت
أحصوا المؤسسات، النوادي، الفرق، أو الأفواج التي ينتمي إليها طفلكم؟-3
.إلخ...الكشافة، الجمعيات الرياضية، نوادي الشطرنج، الفرق المسرحية،:مثال
مقارنة بأطفال سنه، كيف هي مشاركته؟
نشيط أكثر نشيط نشيط أقل لا أدري
لا أحد
...أ
...ب
...ت
274
أشيروا إلى الأعمال الصغيرة التي يقوم بها طفلكم؟-4
.إلخ...ترتيب سريره، التسوق، حراسة الأطفال، العمل في محل،:مثال
). الأخذ بعين الإعتبار الأعمال التطوعية الغير مكافأ عليها(
مقارنة بأطفال سنه، هل بيلي حسنا في هاته الأعمال؟
أفضل منهم مثلهم أسوء منهم لا أدري
لا أحد
...أ
...ب
...ت
).عدم الأخذ في الحسبان الإخوة و الأخوات( حوالي كم من الأصدقاء المقربين أو المفضلين يملك طفلكم؟-1.5
...أو أكثر 4... 3أو 2... 1 ... لا أحد
عدم الأخذ في ( خارج الساعات المدرسية، حوالي كم مرة في الأسبوع يقوم طفلكم بشيء مع الأصدقاء أو الرفقاء؟-2.5
).الحسبان الإخوة و الأخوات
... أو أكثر 3... 2أو 1... 1أقل من
275
...مقارنة أطفال سنه،طفلكم كيف-6
أفضل تقريبا بالمثل أسوء
يتفاهم مع إخوته و أخواته؟.أ
يتفاهم مع الأطفال الآخرين؟.ب
يتصرف إتجاه والديه؟.ت
هل يلعب و يعمل وحده؟- ج
...ليس لديه إخوة أو أخوات
:نتائج دراسية-1.7
............................................................................لأنهو أو هي غير متمدرس
........................................................................................................
........................
.أشطب خانة لكل مادة مدروسة
فوق المتوسط متوسط دون المتوسط غير كافي
قراءة، فرنسية أو أدب .أ
تاريخ أو علوم إجتماعية.ب
حساب أو رياضيات.ت
علوم.ج
276
عدم إدراج التربية البدنية، أعمال الورشات، تعلم السياقة أو .إلخ...مثالك إعلام آلي، لغات أجنبية، إقتصاد،.مواد دراسية أخرى
.دراسية أو جامعيةمواضيع أخرى غير
............................ل
.............................م
............................ن
هل يتلقى طفلكم تعليم خاص، أو يتبع جلسات علاج أو متمدرس في مؤسسات خاصة؟-2.7
، أي نوع من التعليم، العلاج، أو المؤسسات ...............نعم.............. لا
............................................................................................................خاصة؟
...................................................................................................................
.....................................................................
هل رسب طفلكم السنة ؟-3.7
:......................سنوات للأسباب التاليةنعم، سنة أو .............. لا
.................................................................................................................
متى بدأت هاته المشاكل؟
.................................................................................................................
هل إنتهت هاته المشاكل؟
............................................نعم، منذ متى؟............... لا
................................................................................................................
............................................................
277
هل يعاني طفلكم من مرض أو
)بدنية أو ذهنية(إعاقة
....:....................................................................نعم، صفوا.............................. لا
....................................................................................................................
....................................................................
ما الذي يشغل بالكم الأكثر بخصوصه؟
.................................................................................................................................
........................................................
:أشيروا إلى الجوانب الإيجابية لطفلكم
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.................................................................................................................................
.........
278
ل أو الملاحظ خلا-أجيبوا بالإرتكاز على السلوك الحالي لطفلكم.ستجدون فيما يلي، قائمة تتضمن سلوكا يصف الأطفال و الشباب
إذا كان السلوك 1و الإحاطة ب.إذا كان السلوك الموصوف جد حقيقي أوغالبا حقيقي 2الرجاء الإحاطة ب .الأشهر الستة الأخيرة
الرجاء تقديم أفضل إجابة على كل سلوك، حتى و إن بدا .0أما إذا كان السلوك غير حقيقي لطفلكم، فأحيطوا ب .أحيانا حقيقي
.بعضه غير مطابق لطفلكم
قيقي أو جد ح
غالبا حقيقي
حقيقي =1
أحيانا
غير حقيقي=0
2 1 0 يملك سلوكا صبيانيا مقارنة بسنه.1
2 1 0
يتعاطى الكحول دون إذن والديه.2
)صفوا(
....................................
...................
2 1 0 غالبا ما يتشاجر.3
2 1 0 لا يستطيع إنهاء ما بدأ.4
2 1 0 يستمتع بقليل من الأشياء.5
2 1 0 يتبول دون الذهاب إلى المرحاض.6
2 1 0 يتباهى، مغرور.7
2 1 0 لا يركز أو يبقى منتبها كثيرا .8
2 1 0 .لا ينزع بعض الأفكار من ذهنه، مهووس ببعض الآراء.9
)صفوا(
.........................................................
2 1 0 لا يبقى جالسا بهدوء، هائج أو جد .10
نشيط
279
2 1 0 يتمسك بالكبار أو جد متعلق بهم.11
2 1 0 يشكوا من الوحدة.12
2 1 0 لا يعرف أين يقف أو جد مرتبك.13
2 1 0 غالبا ما يبكي.14
2 1 0 قاسي مع الحيوانات.15
2 1 0 قاسي، ظالم، حقير مع الآخرين .16
2 1 0 أو شارد في أفكاره حالم.17
2 1 0 يؤذي نفسه عمدا أو قام بمحاولات انتحار.18
2 1 0 يتطلب الكثير من الإهتمام.19
2 1 0 يتلف أدواته الشخصية .20
2 1 0 يتلف أشياء تخص عائلته أو آخرين.21
2 1 0 عاصي بالبيت.22
2 1 0 عاصي بالمدرسة.23
2 1 0 لا يأكل جيدا.24
2 1 0 يتفاهم جيدا مع الأطفال الآخرين لا.25
2 1 0 لا يحس بالذنب بعد تصرف غير لائق.26
2 1 0 يغار بسهولة.27
2 1 0 يخالف قواعدا في البيت، المدرسة، أو في مكان آخر .28
2 1 0 يخاف من بعض الحيوانات، من مواقف أو أماكن أخرى غير .29
المدرسة
2 1 0 المدرسةيخاف من الذهاب إلى .30
2 1 0 يخشى أن تراوده أفكار سيئة أو أن يؤذي .31
280
2 1 0 يعتقد أن عليه أن يكون كاملا.32
2 1 0 يخيل له أو يشكوا أن لا أحد يحبه .33
2 1 0 يخيل له أن الآخرين يريدون إيذاءه.34
2 1 0 يعتقد أنه غير نافع أو يشعر بالنقص .35
2 1 0 لدرجة وقوع حوادثغالبا ما يؤذي نفسه . 36
2 1 0 غالبا ما يتشاجر.37
2 1 0 غالبا ما يضايقه الآخرون.38
2 1 0 يصاحب رفقاء السوء .39
2 1 0
يسمع ضجيجا أو أصواتا غير موجودة.40
)صفوا(
................................................
..................................
2 1 0 أو يتصرف دون تفكير مندفع.41
2 1 0 يفضل أن يكون وحيدا على أن يكون مع الآخرين.42
2 1 0 يكذب أو يغش.43
2 1 0 يقضم أضافره.44
2 1 0 عصبي، جد حساس أو متوتر.45
2 1 0 يملك حركات عصبية أو عادات مستهجنة .46
2 1 0 تراوده كوابيس.47
2 1 0 طرف الأطفال الآخرين مكروه من.48
2 1 0 ، مصاب بالقبض، لا يذهب للمرحاض.49
2 1 0 جد خائف أو قلق.50
281
2 1 0 يصيبه الدوار و الدوخة.51
2 1 0 يشعر بالذنب بسهولة.52
2 1 0 يأكل بشراهة.53
2 1 0 يفرط في التعب دون سبب وجيه.54
2 1 0 جد بدين.55
2 1 0 :يعاني من مشاكل جسدية دون سبب طبي معروف.56
2 1 0 )عدا آلام الرأس أو البطن(آلام عديدة .أ
2 1 0 آلام الرأس.ب
2 1 0 الغثيان، الرغبة في التقيؤ.ت
2 1 0
)صفوا)(غير تلك المصححة بالنظارات(في العين.ج
....................................................
...................................................
2 1 0 طفح جلدي أو مشاكل جلدية أخرى.د
2 1 0 آلام البطن أو التشنجات .ل
2 1 0 التقيؤ.م
2 1 0 )صفوا(أخرى.ن
2 1 0 يضرب أو يعتدي جسديا على الآخرين.57
2 1 0
إصبعه في أنفه، ينزع الجلد أو يحك مناطق أخرى من يضع.58
جسمه
)صفوا(
........................................
2 1 0 يلعب بعضوه أمام الناس.59
282
2 1 0 يلعب كثيرا بأعضائه الجنسية.60
2 1 0 يتحصل على نتائج دراسية سيئة.61
2 1 0 يقوم بحركات غير متناسقة أو طائش.62
2 1 0 يفضل اللعب مع أطفال أكبر منه .63
2 1 0 يفضل أن يكون مع أطفال أصغر منه.64
2 1 0 يرفض التكلم.65
2 1 0 )صفوا(له تصرفات مندفعة:يكرر دون توقف بعض الأفعال.66
2 1 0 يهرب من البيت.67
2 1 0 يصرخ كثيرا.68
2 1 0 كتوم، يحتفظ بالأشياء لنفسه.69
2 1 0
)صفوا(أشياء غير موجودةيرى .70
........................................
...................
2 1 0 مرتبك أو ينزعج بسهولة.71
2 1 0 يشعل النار.72
2 1 0 )صفوا(مشاكل جنسية.73
..........................................
.................
2 1 0 يجذب الأنظار، مهرج.74
2 1 0 جد خجول أو متحفظ.75
2 1 0 ينام أقل من غالبية الآخرين من سنه.76
2 1 0 أو /ينام أكثر من غالبية الآخرين من سنه خلال النهار و.77
283
)صفوا(الليل
..................................................
...........................
2 1 0 أو شارد الذهن بسهولة غافل.78
2 1 0 مشاكل في الفصاحة أو النطق.79
)صفوا(
...................................................
2 1 0 ينظر في الفضاء 80
2 1 0 يسرق من البيت .81
2 1 0 يسرق من مكان آخر غير البيت.82
2 1 0 )صفوا(يكدس أشياء كثيرة لا يحتاجها.83
..................................................
........................................
2 1 0 )صفوا(يتصف بغرابة.84
......................................................
.....................................
2 1 0 أفكاره غير مألوفة.85
2 1 0
عنيد،عابس أو سريع الإنفعال .86
2 1 0 يظهر تغيرات فجائية في المزاج و المشاعر.87
2 1 0 يستاء كثيرا.88
284
2 1 0 يقظ .89
2 1 0 يقول كلاما بذيئا أو فاحشا. 90
2 1 0 يتكلم عن قتل نفسه.91
2 1 0
)صفوا(يتكلم أو يمشي خلال نومه.92
..............................................
....................
2 1 0 يثرثر.93
2 1 0 ينكد كثيرا.94
2 1 0 تنتابه نوبات غضب أو يندفع بسهولة .95
2 1 0 يفكر كثيرا في المسائل الجنسية.96
2 1 0 يهدد الآخرين.97
2 1 0 يرضع إصبعه.98
2 1 0 يدخن التبغ أو السجائر.99
2 1 0 )صفوا(يعاني مشاكل في النوم.100
..................................................
2 1 0 يهرب أو يتغيب عن المدرسة.101
2 1 0 قليل النشاط و الحيوية، ثقيل .102
2 1 0 تعيس، حزين أومكتئب .103
2 1 0 ضاج بشكل غير طبيعي.104
2 1 0
عدم إدراج الكحول و (يتعاطى المخدرات لأسباب غير طبية.105
)التبغ
)صفوا(
285
....................................................
.................................
2 1 0 يقوم بأعمال تخريبية.106
2 1 0 يبول في سرواله.107
2 1 0 يبول في سريره في الليل.108
2 1 0 كثير التباكي.109
2 1 0 يحب أن يكون من الجنس الآخر. 110
2 1 0 منطو على نفسه، لا يتواصل مع الآخرين.111
2 1 0 يشغل باله.112
2 1 0 حددوا هنا الصعوبات التي يواجهها طفلكم و الغير واردة .113
في هذه القائمة
2 1 0 ............................................
...........................
2 1 0 ............................................
............................
2 1 0 ............................................
...........................
286