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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 2

LE DIEU AMON PROTÈGE TOUTANKHAMON

©2006 Musée du Louvre / Christian Décamps

À l’origine obscure divinité locale, Amon devient au cours du IIe millénaire un des plus grands dieux du panthéon égyptien. C’est dans la région thébaine qu’il a ses sanctuaires les plus fameux, Karnak et Louqsor, mais ses temples se répandent dans tout le pays et jusqu’en Nubie, à cette époque sous contrôle égyptien. Il est alors désigné comme « celui qui vint à l’existence au commencement », un dieu créateur, associé au dieu solaire sous le nom d’Amon-Rê. Bien que son nom signifie « le caché », on le représente généralement sous forme humaine, avec une haute coiffure de plumes ; il peut aussi être représenté comme un homme à tête de bélier. Ses images ont souvent un caractère très « officiel » comme celle reproduite ici, une statue en diorite haute de plus de deux mètres qui doit dater d’environ 1330 av. J.-C.

Son culte est fortement associé au pouvoir, et plusieurs pharaons, les Amenemhat, les Amenhotep, se sont mis sous son patronage en portant son nom. Une réaction anti-amonienne a cependant eu lieu sous le règne d’Akhenaton, qui a cherché à éliminer son culte au profit de celui d’Aton le disque solaire, peut-être en partie parce que son clergé était devenu trop puissant. Sa puissance est rétablie sous le règne de Toutankhamon ; il la conservera pendant tout le Ier millénaire. Tout en étant le « roi des dieux », identifié à Zeus par les Grecs, il reste accessible à tous : il est « celui qui écoute les prières », on s’adresse à lui comme au « vizir du pauvre ».

Le dieu Amon protège

Toutankhamon

Vers 1337-1327 av. J.-C.

Diorite

H : 2,20 m ; L : 0,44 m ;

Pr : 0, 78 m

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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 3

ANUBIS SUR UN COFFRE À CANOPES

© 2004 Musée du Louvre / Christian Décamps

Anubis est un des plus anciens dieux d’Égypte. Il est déjà mentionné au IIIe millénaire dans les Textes des Pyramides en relation avec les funérailles du roi, ce qui atteste dès cette époque son caractère funéraire. Ses images sont celles d’un canidé, chien ou chacal, ou d’un homme à tête de canidé, probablement parce que les cimetières, souvent hantés par les chiens sauvages, sont placés sous sa protection. Sous sa forme animale, il peut être représenté couché sur une base en forme de chapelle, de sarcophage ou, comme ici, de coffre à canopes (la boîte contenant les récipients dans lesquels sont déposés les viscères momifiés du défunt). Dans ce coffre en bois peint se trouvaient quatre petits cercueils, également en bois, contenant les viscères d’un certain Tchaouenhouy, qui vivait aux environs de l’an 1000 av. J.-C. et qui est représenté en prière devant Osiris et devant deux génies à têtes de babouin et de faucon, deux des quatre « fils d’Horus ». L’effigie d’Anubis est extrêmement fréquente sur les sarcophages, le mobilier funéraire et le décor peint des tombes. On lui attribue l’invention de la momification, qu’il aurait pratiquée sur Osiris, dieu mort et ressuscité. Appelé le « Premier des Occidentaux » par les habitants du royaume des morts, situé à l’Occident, là où le soleil se couche, il est leur protecteur et leur introducteur auprès d’Osiris. C’est lui qui préside à la « pesée du cœur », qui évalue les mérites du défunt et détermine son sort dans l’au-delà.

Coffre à canopes de

Tchaouenhouy

surmonté d’une

statue d’Anubis

Vers 1000 av. J.-C.

Bois peint

H : 45 cm ; L : 44 cm,

l : 52 cm

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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 4

BÈS ET BESET

© 2004 Musée du Louvre / Christian Décamps

Bès est un génie protecteur plutôt qu’une divinité à proprement parler (on ne lui connaît pas de temple, sauf dans l’oasis de Bahariya). Peut-être d’origine africaine, il est attesté en Égypte depuis l’Ancien Empire, mais c’est surtout à partir du Ier millénaire av. J-C. que son culte se développe. Sa figure monstrueuse est celle d’un nain muni d’une énorme tête barbue et grimaçante, surmontée d’une haute coiffure de plumes. Cet aspect monstrueux fait de lui une figure protectrice, car il est censé repousser les puissances démoniaques susceptibles de s’attaquer aux humains. Il est ainsi le protecteur des femmes enceintes et des accouchées, à un moment de leur existence où elles sont particulièrement vulnérables. Il est également le protecteur du sommeil, considéré comme un état où l’individu est à la merci de forces dangereuses. Bès est donc très présent dans les textes magiques, ainsi que sur de très nombreuses stèles et amulettes. La stèle en calcaire présentée ici, qui date de la Basse Époque (entre 664 et 332 av. J-C.), le montre sous une forme assez menaçante, brandissant une épée ; le serpent qu’il tient dans son poing évoque son efficacité contre les animaux dangereux. Mais la petite figure féminine, celle de sa compagne Beset, qui danse et joue du tambourin, manifeste l’autre aspect de sa personnalité, liée aux réjouissances, au vin, à la musique.

.

Bès et sa compagne Beset

Basse Époque,

664-332 av. J.-C.

Calcaire

H : 31,70 cm ; L : 22,50 cm ;

Pr : 9 cm

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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 5

OSIRIS

© 1998 Musée du Louvre / G. Poncet

La personnalité d’Osiris, un des plus anciens dieux du panthéon égyptien, est complexe. Incarnation de la fonction royale, il est aussi la puissance qui se manifeste à travers les eaux fertilisantes de la crue du Nil. Comme la végétation qui doit disparaître pour renaître, il est un dieu qui meurt avant de réapparaître dans le royaume des morts. Sa fonction de souverain et juge des morts est affirmée dans les textes funéraires à partir du IIe millénaire ; au cours du Ier millénaire il est devenu avec Isis un des dieux les plus importants du pays. Le rituel des funérailles, dont la momification est un épisode, a pour objectif de faire de tout défunt « un Osiris », c’est à dire un être promis à une nouvelle vie après la mort. Les images du dieu sont extrêmement répandues, depuis les bas-reliefs des temples jusqu’au décor peint des tombes et des sarcophages. L’exceptionnelle statue présentée ici, en bois entoilé, datant de l’époque ptolémaïque (332-30 av. J-C.) le figure à taille humaine (1,68 m). Le dieu est vêtu d’un linceul dont émergent les bras, tenant deux sceptres en bronze qui sont les symboles du pouvoir royal, l’un en forme de fouet, l’autre en forme de crochet. Il a sur la tête la couronne atef traditionnelle. Les yeux incrustés donnent à cette image du dieu des morts son caractère impressionnant.

Osiris

Époque ptolémaïque,

332-30 av. J.-C.

Bois enduit, bronze

H : 1,68m ; L : 0,36 cm ;

Pr : 0,38 cm

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ISIS PROTÉGEANT OSIRIS AVEC HOMME EN PRIÈRE

© 2008 Musée du Louvre / G.Poncet

À l’origine déesse locale du Delta, Isis est progressivement connue et honorée dans toute l’Égypte du fait de son association au dieu Osiris. C’est probablement dès le IIe millénaire que s’élabore le mythe osirien. En des temps très anciens, Osiris, qui régnait sur la terre d’Égypte, fut mis à mort par son frère Seth et son corps, mis en pièces, dispersé dans tout le pays. L’épouse d’Osiris, Isis, puissante magicienne, réussit à rassembler et à reconstituer le corps et à lui insuffler le souffle de vie, si bien qu’Osiris, avant d’aller régner sur le monde des morts, fut en mesure d’engendrer un fils, Horus l’enfant, destiné à assumer son héritage.

Ce mythe central de la religion égyptienne aborde des problèmes essentiels : la transmission du pouvoir, le cycle de la végétation, la vie après la mort. Cette statuette en bronze datant de la Basse Époque (entre 664 et 332 av. J-C.) montre Isis protégeant Osiris qu’elle entoure de ses ailes ; elle est assez souvent représentée ailée, voire sous la forme d’un oiseau, pour évoquer le souffle qu’elle a rendu à son époux. Un homme nommé Tekeret est agenouillé aux pieds des dieux, les mains levées dans le geste de la prière. La différence d’échelle entre les figures souligne l’humilité confiante de l’homme en face de dieux suprêmement puissants et bienveillants.

Tekeret en dévotion

devant Isis protégeant

et ranimant Osiris

Basse Époque,

664-332 av. J.-C.

Bronze

H : 20,50 cm ; Pr : 11 cm

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ISIS ALLAITANT HARPOCRATE

© 2004 Musée du Louvre / C. Décamps

Isis est avant tout une déesse mère. Avec Osiris et leur enfant Harpocrate, « Horus l’enfant », elle constitue une famille divine, selon une tendance constante des théologiens égyptiens à organiser le monde divin en familles, reflet possible d’une idéologie sociale qui met l’accent sur les valeurs familiales et l’importance de l’enfant. Le rôle maternel d’Isis est d’autant plus mis en valeur qu’elle est, pour ainsi dire, la mère d’un enfant sans père, Osiris étant retourné dans le monde des morts. Elle a donc dû protéger l’enfant des embûches tendues par les ennemis de son père. De ce fait, elle est la protectrice du roi, comme de tout enfant humain.

Son image a été répandue à de multiples exemplaires, y compris dans des matériaux bon marché, comme dans le cas de cette petite amulette en « faïence » égyptienne. La mère et l’enfant ont une pose raide et impassible, comme il convient à des êtres divins, et l’enfant est représenté comme un petit garçon et non comme un bébé, selon une convention typique de l’art égyptien. L’anneau dans le dos de la figurine indique qu’elle était faite pour être portée en pendentif. Il est impossible de dater cette amulette, car ce type d’objet a été produit pendant tout le Ier millénaire et jusqu’à l’époque romaine.

La déesse Isis allaitant

Faïence

H : 7,25 cm ; Pr : 3,72 cm

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OUADJET AVEC HOMME EN PRIÈRE

© 2012 Musée du Louvre / Georges Poncet

La déesse figurée ici, trônant, pourrait être identifiée au premier abord comme une déesse lionne, or il n’en est rien. L’inscription hiéroglyphique gravée sur le siège indique qu’il s’agit de la déesse Ouadjet, habituellement figurée sous la forme d’un cobra. Ouadjet, une déesse dont le principal lieu de culte se trouvait à Bouto, dans le Delta, incarne traditionnellement la Basse Égypte, couplée avec la déesse Nekhbet, sous forme de vautour, qui, elle, incarne la Haute Égypte. Ouadjet est également désignée comme l’«œil de Rê», le cobra souvent représenté devant le disque solaire et qui crache sa « flamme » contre les ennemis du dieu.

Sur cette statuette de bronze de Basse Époque (entre 650 et 550 av. J-C.), le fidèle représenté agenouillé, tenant sur la tête un plateau d’offrande, pourrait être un prêtre. Le rite qu’il accomplit ne s’adresse pas à un animal spécifique, mais à une puissance redoutable qui peut s’incarner indifféremment dans un cobra ou dans une lionne. Les Égyptiens n’ont pas hésité à représenter leurs dieux sous forme animale, ou semi-animale, car dans leur vision du monde, il n’y a pas de différence de nature entre hommes, bêtes et dieux. Les dimensions inégales des figures manifestent l’humilité de l’homme face à la toute-puissance divine.

Homme présentant

une offrande à la

déesse Ouadjet,

Basse époque, vers

650-550 av. J.-C

Bronze

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RÊ-HORAKHTY ET FEMME EN PRIÈRENE DE SACRIFIC

© 2003 Musée du Louvre / C. Décamps

Le dieu solaire Rê est probablement le plus grand dieu du panthéon égyptien. Dieu créateur, il est à l’origine de toute vie. Le jour, il parcourt dans sa barque l’océan céleste, et, la nuit, le monde d’en bas. La vie ne se maintient dans le monde que grâce à son combat nocturne sans cesse renouvelé, mais sans cesse victorieux, contre les forces du chaos symbolisées par le grand serpent Apophis. C’est un de ses aspects qui est figuré sur la stèle présentée ici, celui du soleil à son zénith, Rê-Horakhty, qui l’assimile au dieu faucon maître du ciel, Horakhty, « Horus de l’horizon ». Anthropomorphe, mais avec la tête de faucon d’Horus, coiffée du disque solaire, il a en mains des sceptres ainsi que la croix ansée, ankh, signe de la vie qu’il dispense aux hommes. Sur cette stèle en bois peint datée des XXIIe -XXVe dynasties (850-690 av. J-C.), la dame Taperet est en prière devant le dieu qui l’inonde de ses rayons sous forme de fleurs de lis. Il s’agit d’une stèle funéraire ; de nombreuses stèles de ce type, beaucoup émanant de femmes, ont été retrouvées dans la région thébaine. Elles expriment l’espoir que le défunt puisse « accompagner le soleil dans sa course » et renaître comme lui chaque matin.

Stèle de la dame Tapéret

Xe ou IXe siècle av. J.-C.

Bois peint

H : 31 cm ; L : 29 cm ;

Pr : 2,60 cm

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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 10

SOBEK

© 2005 Musée du Louvre / C. Décamps

Représenté sous la forme d’un crocodile, ou d’un homme à tête de crocodile, Sobek est un dieu redoutable et redouté. Mais, comme beaucoup d’autres dieux, il a deux faces : terrifiant et destructeur, comme l’animal qui l’incarne, mais aussi bénéfique, car il est le maître des eaux si nécessaires à la vie des hommes. C’est pourquoi on lui attribue un pouvoir créateur, comme le soleil, Rê. Un hymne du temple d’Esna (Ier siècle ap. J-C.) le salue comme le « créateur, qui crée les créatures », qui « assure la continuité du monde grâce aux fruits des champs » ; mais le même hymne le qualifie de « tueur », qui « met la terreur au ventre de ceux qui le voient ». C’est au Fayoum qu’il avait ses principaux lieux de culte, la grande oasis au sud-ouest du Caire qui a longtemps été une région de marais. Sa capitale, Crocodilopolis, abritait dans le temple de Sobek un crocodile censé être l’« image vivante » du dieu. À Kom Ombo, en Haute Égypte, un grand temple lui était consacré ainsi qu’au dieu faucon Haroeris. La statuette de bronze présentée ici, qui date de la Basse Époque (664-332 av. J-C.), le montre sous sa forme hybride, un assemblage de traits humains et animaux fréquent dans la représentation égyptienne des divinités. Le dieu porte ici la double couronne de Haute et Basse Égypte, emblème du pouvoir royal.

Sobek à tête de crocodile

Basse Époque, 664-332 av. J.-C.

Bronze

H : 29,80 cm ; Pr : 18 cm

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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 11

THOT

© 2002 Musée du Louvre / C. Décamp

Thot est le dieu du savoir, le maître de l’écriture, dont on lui attribue l’invention ; il est aussi un dieu lunaire, en relation avec le calcul du temps. De ce fait, il est celui qui assigne au roi ses années de règne. Il est souvent représenté sous forme de cynocéphale ou d’ibis, les animaux qui lui sont associés, ou sous celle d’un homme à tête d’ibis. Ses lieux de culte les plus importants se situent à Memphis et à Hermopolis, en Moyenne Égypte, où ont été découvertes de grandes catacombes d’ibis momifiés qui lui étaient offerts en ex-voto. Ses attributions en font le patron d’une profession hautement valorisée en Égypte, celle des scribes, ainsi que des « maisons de vie » attachées au temple, où s’élaborait et se transmettait le savoir sacerdotal. Assimilé à l’Hermès grec, il devient à une époque tardive le maître des écrits magiques.

Sur cette statuette faite d’albâtre égyptien, qui date du Nouvel Empire, le « scribe royal et prêtre lecteur en chef » Nebmeroutef écrit sous la protection de son dieu, représenté comme un cynocéphale portant sur la tête le disque lunaire inscrit dans un croissant. Dans un texte de la même époque, un scribe affirme que, depuis qu’il a placé une statue de Thot dans son atelier, celui-ci s’est bien développé…

Le scribe royal et prêtre

lecteur en chef

Nebméroutef

Albâtre

H : 21,30 cm ; L : 20,30 cm ;

Pr : 9,20 cm

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MÉDIA DOSSIERS DU LOUVRE « DIEUX, CULTES ET RITUELS DANS LES COLLECTIONS DU LOUVRE » 12

TOUÉRIS

© 1998 Musée du Louvre / G. Poncet

Alors que l’hippopotame, sous sa forme mâle, est considéré comme redoutable non seulement dans la réalité, mais sur le plan symbolique, étant associé au dieu Seth, l’hippopotame femelle est une créature bienveillante et protectrice. Sous le nom de Taouret, « la Grande », devenue en grec Touéris, sa place est manifestement plus importante dans le culte domestique que dans la religion officielle. Elle n’a guère de temples, sinon celui de l’enceinte de Karnak où, sous le nom d’Opet, elle apparaît comme la mère d’Osiris. Mais ses images ont été répandues à d’innombrables exemplaires sous forme de statuettes, d’amulettes, de vases à parfum ou à lait. Sa représentation, comme on peut le voir sur cette statuette en bois de Basse Époque (664-332 av. J-C.), est celle d’une femelle hippopotame gravide, debout sur ses pattes de derrière, sa perruque surmontée d’une couronne de cobras, de plumes, ou encore du disque à cornes de Hathor. La gueule ouverte, montrant les dents, elle apparaît redoutable : comme Bès, elle est censée mettre en fuite les forces dangereuses qui menacent les femmes enceintes. Cette déesse a certainement été très populaire chez les femmes à tous les niveaux de la société : la reine Tiyi, épouse d’Amenhotep III, a plusieurs fois été représentée sous cette forme.

Statuette Touéris

Basse Époque, 664-332 av. J.-C.

Bois

H : 11,50 cm

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APHRODITE

© 2000 RMN / Hervé Lewandowski

Cette image pourrait être considérée à juste titre comme l’expression la plus parfaite de la beauté aux yeux des Grecs. Il est vrai qu’Aphrodite incarne tous les bonheurs - et tous les dangers – dont la beauté est la promesse. Pourtant sa légende comporte des aspects étranges et sanglants : elle est née de l’écume de la mer où l’ancêtre Cronos a jeté le sexe mutilé de son père Ouranos ; son amant Adonis est blessé à mort au cours d’une chasse…

La tête de cette statue monumentale en marbre, pleine de noblesse et de sérénité, a été découverte à Tralles, en Asie Mineure, où elle a sans doute été créée au milieu du IIe siècle av. J-C., d’après une statue célèbre exécutée deux siècles auparavant par le sculpteur Praxitèle pour le temple d’Aphrodite de Cnide. La déesse était représentée nue, se baignant, ce qui pourrait étonner, son image étant destinée à prendre place dans un temple ; mais la figuration d’une telle attitude, si humaine soit-elle, n’était pas considérée comme incompatible avec la dimension religieuse de l’œuvre. Les nombreuses copies qui en ont été effectuées par la suite semblent bien montrer que cette image d’Aphrodite a été appréciée sur un plan esthétique autant que religieux.

Tête féminine du type de l’Aphrodite de

Cnide dite « Tête Kaufmann »

Vers 150 av. J.-C.

Marbre

H : 35 cm

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APOLLON

© RMN Musée du Louvre / Hervé Lewandowski

Cette statue monumentale d’Apollon, en bronze partiellement recouvert de feuilles d’or, apparaît tout à fait conforme aux créations de la statuaire grecque du IVe siècle av. J-C. Les proportions du corps, la pose (le dieu devait tenir une lyre), le caractère juvénile du visage correspondent aux codes grecs selon lesquels le corps divin est un corps parfait, dont celui des humains ne peut être qu’une faible imitation. Pourtant, découverte à Lillebonne (Seine Maritime), elle est l’œuvre d’un atelier gaulois, probablement de la région de Lyon, au IIe siècle ap. J-C., et témoigne de la diffusion en Gaule des dieux de la Grèce et de Rome ainsi que des schémas iconographiques sous lesquels ils étaient représentés. Dieu juvénile, dieu solaire, Apollon, tout en étant lié à deux importants centres cultuels, Delphes et Délos, était présent dans toute la Grèce comme en Asie Mineure. Incarnant les aspects les plus caractéristiques de la culture grecque – la poésie, la musique -, il était aussi un dieu guérisseur et c’est surtout sous cet aspect qu’il a été vénéré en Gaule.

Apollon,

IIe siècle ap. J.-C.

Bronze doré

H : 1,94m

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ARTÉMIS

© 2006 Musée du Louvre / Daniel Lebée et Carinne Deambrosis

Cette image d’Artémis, découverte à Gabies en Italie, a pu être réalisée à l’époque hellénistique ou au début de l’époque impériale. La déesse est figurée sous son aspect de chasseresse, vêtue d’une tunique courte et chaussée de sandales, agrafant son manteau sur l’épaule. L’image peut paraître un peu froide et extrêmement « classique ». Or la personnalité de la déesse est riche et singulière : originaire probablement d’Asie Mineure, elle est dès l’époque homérique une « Maîtresse des animaux », liée à la faune sauvage qu’elle pourchasse dans les montagnes. Son statut est celui d’une déesse vierge, une singularité dans les sociétés où elle est honorée. Mais elle a aussi un rapport avec les naissances, et les femmes qui meurent en couches sont appelées ses victimes ; elle préside également aux initiations féminines, étape préparatoire au mariage, dans son sanctuaire de Brauron. Elle est aussi la déesse qui ordonne les sacrifices humains. Ces aspects « sauvages » de la déesse ont été souvent édulcorés dans l’iconographie.

Artémis dite Diane de

Gabies

Vers 14-37 ap. J.-C.

Marbre,

H : 1,65 m

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ZEUS ENFANTE ATHÉNA

© RMN-GP (Musée du Louvre )/ Hervé Lewandowski

Le mythe de la naissance d’Athéna est un des mythes grecs les plus populaires et en même temps les plus étranges. Après s’être uni à la déesse Mètis, le maître des dieux, Zeus, l’avale, et donne naissance, de lui-même, à leur fille Athéna. De nombreuses peintures de vases comme celle-ci, une amphore attique datée du 3e quart du VIe siècle av. J-C ., évoquent cette scène singulière : la déesse émerge, toute armée, de la tête de son père, en présence de Poseidon tenant son trident et d’Arès en armes, accompagnés de deux déesses. On représente aussi dans les scènes de ce type Héphaïstos tenant la hache avec lequel il a dû fendre le crâne de Zeus pour que sa fille puisse en sortir… Sur le trône de Zeus figure l’emblème d’Athéna, une petite chouette. Le récit nie le rôle de la mère dans la naissance d’une déesse qui sera par excellence la déesse vierge, celle qui refuse la sexualité. Or Athéna est avant tout l’incarnation de l’intelligence organisatrice, de la sagesse : faudrait-il en déduire que la sagesse implique la négation de la féminité ? Le décor peint des vases montre en tout cas à quel point les mythes sont ancrés dans l’imaginaire des potiers et de leurs clients.

Naissance d’Athéna, amphore attique à

figures noires, attribuée au groupe E

Troisième quart du VIe siècle av. J.-C.

Céramique

H : 40,10 cm ; D : 27,50 cm H : 1,72m ;

L : 2,11m

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ATHÉNA

© RMN-GP (Musée du Louvre) / Hervé Lewandowski

Sur cette pélikè (sorte d’amphore à fond arrondi) datée du 1er quart du Ve siècle av. J-C ., un des mythes les plus importants aux yeux des Athéniens est évoqué avec une grande économie de moyens. Il s’agit de la contestation qui, aux origines de la cité, aurait opposé deux dieux, Poséidon et Athéna : la possession du territoire de l’Attique devant revenir à celui qui apporterait le plus grand bienfait à ses habitants. La victoire était revenue à Athéna, qui avait produit l’olivier (symbolisé sur la pélikè par la petite branche que tient la déesse), jugé plus utile aux hommes que le cheval apporté par Poséidon. Dès lors la ville a pris le nom de la déesse, et un lien extrêmement fort s’est établi entre elle et les Athéniens. Un temple prestigieux, le Parthénon, est édifié en son honneur sur l’Acropole, avec dans son enceinte un olivier sacré. La fête la plus importante de l’année, les Panathénées, lui est dédiée, célébrée par toutes les catégories de la population, étrangers compris. Déesse qui préside à tous les aspects de la civilisation, intellectuelle et matérielle, Athéna est manifestement ressentie comme bienveillante et proche des hommes, en dépit de son caractère impressionnant de déesse guerrière.

Athéna, Péliké à figures

rouges

Peintre de Syleus,

Vers 480-470 av. J.-C.

Céramique

H : 32,80 cm ; D : 23,60 cm

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DIONYSOS ET SES SERVANTS

© RMN-GP (Musée du Louvre)/ Hervé Lewandowski

Dionysos est une figure exceptionnelle dans le panthéon grec. Face aux dieux qui portent les valeurs de la raison et de la culture comme Apollon et Athéna, il est du côté de la nature, voire du monde sauvage ; il est le dieu de l’ivresse et de l’extase. Sur ce cratère en cloche (un vase destiné au mélange du vin et de l’eau) datant du milieu du Ve siècle av. J-C., il est figuré barbu, mais portant une tunique féminine flottante, couronné de lierre, s’appuyant sur le thyrse, un bâton surmonté d’une pomme de pin qui est son emblème, et tenant un vase à boire, le canthare.

À son côté se tient une ménade, adepte des courses nocturnes, au cours desquelles les femmes vouées au service du dieu pourchassent les petits animaux sauvages qu’elles sont censées dévorer tout cru (elle en tient un qu’elle vient d’attraper).

De l’autre côté figure un satyre jouant de la lyre, être mythique ou homme déguisé avec une queue de cheval postiche. Les fêtes dionysiaques, souvent évoquées dans le décor peint des vases, ont un caractère licencieux, débridé. Dionysos et ses servants semblent incarner la libération des pulsions, le refus des interdits, dans une société extrêmement organisée et policée.

Dionysos et satyres,

Cratère en cloche à figures

rouge

Peintre de Munich

Vers 440 av. J.-C.

Céramique

H : 36,90 cm ; D : 38,30 cm

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DIOSCURE

© RMN Musée du Louvre / Hervé Lewandowski

Cette statue monumentale en marbre, qui date du début du IIe siècle ap. J.-C., a été trouvée à Carthage ; on ne sait pas dans quel atelier elle a été réalisée, mais il est clair qu’elle se conforme aux codes grecs de représentation de la beauté masculine. Elle devait avoir une autre statue comme pendant, car les Dioscures Castor et Pollux, jumeaux fils de Zeus (Dios kouroi) et d’une mortelle, Alcmène, sont normalement figurés comme un couple inséparable. C’est probablement à partir des villes grecques d’Italie du Sud qu’ils ont été introduits à Rome, où ils ont un temple sur le Forum. Mi-dieux, mi-hommes, ils sont très proches des humains, auprès desquels ils sont censés intervenir dans toutes les situations de détresse, en particulier dans les dangers de la mer. Ils s’incarnent en effet dans des astres (ils sont les Gémeaux du Zodiaque) et l’apparition au ciel de leur étoile est considérée comme un signe favorable par les marins. Par ailleurs, ils sont souvent représentés comme des cavaliers, d’où la présence d’une tête de cheval sur laquelle s’appuie le dieu.

Dioscure

IIe siècle ap. J.-C.

Marbre

H : 2,69 m

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MERCURE

© RMN Musée du Louvre / Hervé Lewandowski

Ce petit bronze, qui a fait partie de la collection Campana, a dû être trouvé en Italie comme la plupart des objets de cette collection. Il présente l’image d’un dieu dont la popularité paraît avoir été très grande dans le monde romain (c’est le cas en particulier de la Gaule), et dont les images devaient être très répandues. Équivalent romain de l’Hermès grec, il en a le costume, un manteau court attaché sur l’épaule, la chlamyde, et un chapeau large et plat, le pétase. Comme Hermès, il est le messager des dieux : le caducée qu’il porte au bras gauche – un bâton orné de deux ailes et formé de deux serpents accouplés – n’est pas l’emblème du médecin, celui que porte le dieu Asklépios, mais l’emblème du messager. Ce dieu des « passages », en particulier entre le monde des vivants et le monde des morts, est aussi celui des échanges entre les hommes, quelle qu’en soit la nature. Les transactions commerciales sont de ce fait placées sous sa protection et dans le monde romain il est devenu avant tout le dieu du commerce, patron des marchands, d’où la bourse gonflée qu’il présente de la main droite.

Mercure

IIe siècle ap. J.-C.

Bronze

H : 10,30 cm

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MITHRA

© RMN Musée du Louvre / Hervé Lewandowski

Mithra est un nouveau-venu à Rome, où sa présence n’est pas attestée avant le début du IIe siècle de notre ère. En Iran d’où il est originaire, il est un dieu solaire, acolyte du dieu suprême Ahura-Mazda, voué comme lui au combat contre les forces des ténèbres. Adopté par les armées romaines, son culte est diffusé dans tout l’Empire : on en trouve des monuments sur de nombreux postes du limes, depuis l’Espagne jusqu’à l’Arménie, depuis la Grande-Bretagne jusqu’à l’Égypte. Le culte comportait des mystères auxquels on accédait à travers sept degrés d’initiation ; deux d’entre eux, celui de « soldat » (miles) et celui de « lion » (leo), mettent clairement l’accent sur le caractère militant d’un culte dont on a pu dire qu’il avait été le principal concurrent du christianisme.

Le bas-relief présenté ici, qui doit provenir d’un Mithraeum romain et date du IIIe siècle, se conforme à un schéma dont on connaît de nombreux exemplaires. Le dieu, en costume perse, coiffé du bonnet phrygien, met à mort un taureau dont le sang doit régénérer l’univers ; il est accompagné d’animaux, le chien et le serpent ; Sol, le soleil, domine la scène avec son pendant nocturne, Luna. Associé, voire assimilé au soleil, Mithra a pu également être identifié au Temps infini, Aiôn-Cronos.

Relief mithriaque à

double face

IIe-IIIe siècle ap. J.-C.

Marbre

H : 58 cm ; l : 67 cm ;

Pr : 16 cm