references 20101106

5
05/11/10 10:48 - REFERENCES du 06/11/10 - p. 1 QUATRE PLANS POUR SE FAIRE EMBAUCHER UNE FORMATION HORS FRONTIÈRES LE 1 ER EMPLOI DE MYRIAM WITTAMER STEPHANIE MANASSEH, L’ART ABORDABLE STEPHANIE MANASSEH PHOTO MIREILLE ROOBAERT SPÉCIAL CAMPUS Samedi 6 novembre 2010 www.references.be 1RE

Upload: jobs-careers-cv

Post on 16-Mar-2016

215 views

Category:

Documents


0 download

DESCRIPTION

references journal

TRANSCRIPT

Page 1: references 20101106

05/11/10 10:48 - REFERENCES du 06/11/10 - p. 1

QUATRE PLANS POUR SE FAIRE EMBAUCHERUNE FORMATION HORS FRONTIÈRESLE 1ER EMPLOI DE MYRIAM WITTAMERSTEPHANIE MANASSEH, L’ART ABORDABLE

STEPHANIE MANASSEHPHOTO MIREILLE ROOBAERT

SPÉCIAL CAMPUS

Samedi 6 novembre 2010

www.references.be 1RE

Page 2: references 20101106

05/11/10 10:48 - REFERENCES du 06/11/10 - p. 3

Référencé par Serge Dehaes

PHO

TO D

RMON PREMIER EMPLOI Après des études en secrétariat de direction et un séjour en Écosse comme jeune fi lle au pair, j’ai travaillé un année chez un antiquaire de la Grand’Place car mes parents trouvaient que c’était une activité intéressante pour moi. Comme j’étais une enfant sage, j’ai obtempéré. Je me suis occupée de la vente de meubles XVIIIème et je dois dire que le souvenir feutré de ce magasin d’antiquités contrastait plutôt avec le tourbillon incessant que je connaissais au magasin, où j’ai

passé bien des moments durant mon enfance et qui m’a toujours beau-coup plu. Pendant quelques années, j’ai arrêté de travailler pour m’occu-per de ma famille et c’est suite au décès d’un de mes frères et au retrait de ma maman des aff aires que j’ai été appelée à reprendre ses respon-sabilités en matière commerciale. C’était en 1980.MON PREMIER SALAIRE Je n’en ai plus aucun souvenir, cela doit dater de cette année comme jeune fi lle au pair qui m’a surtout marquée par la

découverte du Royaume-Uni et de l’esprit anglais.MES PREMIERS ACQUIS PROFES-SIONNELS Cette année chez cet antiquaire m’a formée au métier de la vente. Mais lorsque j’ai été amenée à rejoindre l’entreprise familiale dans laquelle travaillait déjà mon frère Paul comme maître pâtissier-chocolatier, j’ai touché à bien d’autres domaines comme l’administration, le marketing et le design des créations. J’ai très tôt été intéressée par l’aspect packaging

et l’habillage de nos réalisations : cette attention au design et à la déco s’est généralisée depuis dans le secteur. Le fait aussi de travailler en famille et de prendre la suite de ses grands-parents et parents donne un caractère très spécial à son travail où sont intimement mêlés à la fois son identité, son nom de famille et le destin d’une entreprise.MA FIN DE CARRIERE RÊVÉE J’y ai pensé il n’y a pas longtemps à cette fi n de carrière, je la voyais à la campagne, à m’occuper de ma

petite-fi lle. Mais pour l’instant, je suis encore sur le pont, même si ma fi lle Leslie travaille avec nous depuis déjà quelques années.MES CONSEILS AUX PLUS JEUNES Accumuler un maximum d’expérien-ce, avoir de la discipline et l’amour de ce que l’on réalise. Pour ma part, je ne savais pas ce que je voulais faire, étant jeune, mais je l’ai décou-vert et la passion est venue avec les responsabilités. PROPOS RECUEILLIS PAR NATHALIE COBBAUT

MYRIAM WITTAMER,

CO-ADMINISTRATRICE DE LA MAISON WITTAMER

Mon premier emploi

PHO

TO D

R

En 1910, Henri Wittamer choisissait le Grand Sablon pour y établir sa boulangerie. Cent ans plus tard, la maison Wittamer a grandi, mais est restée une entreprise familiale, aujourd’hui gérée par Myriam et Paul, petits-enfants du fondateur. La maison fête ses 100 ans cette année. Un siècle de gourmandises auxquelles Myriam Wittamer est associée de près.

J’ai changé ma vie

Gauthier de PierpontAux arbres, citoyens

Sa vie est devenue inconcevable sans contact avec les éléments naturels. Depuis janvier, Gauthier de Pierpont s’est lancé dans l’événement citoyen. Loin du strass et des paillettes qui en mettent plein la vue, il veut redonner du sens et permettre une reconnexion avec la nature.

Comment défi nir le métier de Gauthier de Pierpont ? Créateur d’espaces de conscience, metteur en scènes de la nature humaine, cuisinier de saveurs intérieures… Un peu tout cela. Mais en langage entreprise, on va opter pour un sobre «organisateur d’événements citoyens». Depuis janvier, avec sa société What’s Up, il propose aux organisations en quête de sens, ou de diff érenciation, d’emmener leur personnel hors des sentiers battus. Ateliers éveil des sens, grimpe d’arbres, chant polyphonique, plantage de haie… «Organiser des événements avec soirée sono, cela ne m’intéresse pas, confi e Gauthier de Pierpont. Mon défi n’est pas d’en mettre plein la vue, mais que les gens éprouvent plutôt quelque chose de l’ordre d’une saveur intérieure.» What’s Up est le fruit d’un parcours où se mêlent le jeu, l’être humain et la nature. Commençons par le jeu. Gauthier de Pierpont a, comme c’est la norme dans la famille, un parcours universitaire: la psychologie (bien qu’il n’ait toujours pas remis son mémoire…). «Le milieu universitaire était pour moi avant tout un moyen, un milieu des possibles.» Cela lui a notamment ouvert les portes de l’improvisation et du théâtre. Après ses études, il était prêt à partir avec Médecins Sans Frontières lorsque le jeu scénique a à nouveau croisé sa route. Un ami de l’unif et de l’impro était sur un projet de théâtre d’entreprise pour une grosse société. Gauthier de Pierpont a foncé. Il faut dire qu’il est un homme de passion, «un croqueur de vie» et d’expériences. En

s’associant à A Hermes, société qui propose entre autre de la formation, de la dynamique de groupe et du théâtre d’entreprise, il a vécu «quinze années extraordinaires». «Je me suis formé sur le tas, comme toujours, explique-t-il. Mon métier de scénariste d’entreprise ouvre tous les capteurs.» Il s’est aussi nourri de nombreuses formations, notamment en pédagogie éclosive, dont la particularité est d’inverser le sens de la démarche pédagogique classique et de se centrer sur le savoir-être du participant. «Je travaille beaucoup à travers le jeu et le ludique. Dans le jeu, on peut vraiment s’amuser tout en touchant des choses profondes. Mille et une choses se passent et les gens se révèlent. Et si j’avais voulu les amener de façon structurée et rationnelle, cela n’aurait pas marché.» Au-delà du jeu, ce qui l’intéresse, c’est la capacité des gens à vivre ensemble. «Je propose en fait un espace de conscience. Ce que nous sommes a un impact sur notre environnement. Sommes-nous conscients de ce que nous proposons au monde? Comment sommes-nous en relation avec les autres? Sommes-nous stressés en permanence? Qu’est-ce qui fait que nous nous mettons en colère?» Il y a dix ans, l’associé d’A Hermes a cependant éprouvé une sorte de ras-le-bol, un besoin d’oxygène. «Un ami m’a alors proposé de faire de l’élagage avec lui. Et pendant quelques années, j’ai travaillé deux jours par semaine avec lui, et le reste pour le théâtre d’entreprise.» Encore aujourd’hui, il part élaguer de temps en temps. «Cela me fait un bien fou. Le contact

avec l’air, le vent, la pluie, le soleil est source d’un équilibre fondamental pour moi.» Ce retour à la nature, né peut-être de ses nombreuses années de scoutisme, s’est peu à peu transformé en véritable appel à changer de direction. «Le travail en entreprise coupe vraiment des éléments de la nature. Je suis d’ailleurs halluciné de voir combien de gens me disent que cela fait longtemps qu’ils n’ont plus marché quinze minutes en forêt, ou pris le temps de respirer en silence.» En 2007, il a découvert le Treeclimbing (grimpe d’arbre) et embarqué son ami élagueur dans l’aventure de What’s Up, créée en parallèle. «C’est Saint Bernard qui disait : les arbres et les rochers t’apprendront ce qu’aucun maître ne te dira. Et depuis quatre ans, j’en suis témoin au quotidien. L’arbre interpelle. Il a certainement un eff et miroir. Il est juste là et oblige à se poser. Il y a une notion d’essentiel.» En entreprise, la grimpe d’arbre est par ailleurs présentée comme un outil qui va redonner confi ance en soi, comme un espace collaboratif et de repoussement des limites, de team building dans un contexte bienveillant. De fi l en aiguille, What’s Up a ajouté l’événement citoyen à son arc. «Aujourd’hui, en fi n de journée, j’ai vraiment le sentiment que je suis à ma place, sourit son fondateur. Je suis dans mon équilibre sans que cela me demande des eff orts. A bientôt quarante ans, j’ai envie d’être de plus en plus dans la possibilité de faire un choix et non de subir, et j’ai envie de partager ça.» LILIANE FANELLOwww.whats-up.be

A lire sur Références.be

«N’oubliez pas la lettre de motivation»« Depuis que nous recevons de plus en plus de candidatures électroniques, je me rends compte que beaucoup de candi-dats négligent de produire une lettre de motivation. Celle-ci est pourtant capitale : elle établit le lien entre le bagage du candidat et la fonction pour laquelle il postule. Et elle montre sa motivation à travailler dans notre entreprise. Par défi ni-tion, l’absence de cette lettre peut être considérée comme un indice de manque de motivation ou à tout le moins de légèreté ».Catherine Coussement est Senior HR business partner & resourcing manager chez Mobistar. Nous lui avons demandé de nous livrer ses conseils pour vos lettres de mo-tivation, CV et entretiens d’embauche... Pour avoir toutes les chances de succès, un CV doit selon elle être à la fois clair et concis, articulé en trois parties, honnête, anti-chronologique et dénué de trous. Vous voulez en savoir plus ? Rendez-vous sur www.references.be

Semaine 45/2010

3*

www.references.be 1RE

Page 3: references 20101106

05/11/10 10:48 - REFERENCES du 06/11/10 - p. 4

Une fois passé le cap des études, de nombreux jeunes sont tentés de prendre le large, majoritairement attirés par des destinations anglophones comme les Etats-Unis, l’Angleterre, l’Australie ou le Canada. Chaque année, ils sont ainsi plusieurs milliers à réaliser études, stages ou formations aux quatre coins du monde. Pour apprendre une langue, pour se perfectionner, pour gagner son indépendance hors du cercle familial, pour découvrir une autre culture, un autre pays, voire pour se laisser le temps de réfl échir avant d’entamer des études ou une carrière professionnelle. Car une expérience à l’étranger, «ce n’est jamais perdu». C’est même une étoile sur un CV si l’on considère les compétences linguistiques et professionnelles acquises au contact d’une autre culture. «On peut émettre

l’hypothèse que les demandeurs d’emploi ayant vécu quelques temps à l’étranger sont curieux, ouverts d’esprit, aptes à l’intégration et à la prise d’initiative», confi rme Thierry Lesenfants, responsable du cabinet de recrutement Habeas. «Néanmoins, il ne faut jamais tirer de conclusions hâtives. Nous, recruteurs, prenons toujours la peine de vérifi er ce que valent les candidats. Un séjour en Angleterre ou aux Etats-Unis ne garantit pas nécessairement une parfaite maîtrise de l’anglais...Bref, je dirais qu’une expérience à l’étranger sera toujours positive, mais jamais décisive dans un processus d’embauche.» Le Forem a bien compris l’enjeu de la mobilité internationale sur le marché du travail. Depuis une dizaine d’années, il propose diverses formations hors de nos frontières. En 2009, près

de 320 demandeurs d’emploi – principalement des jeunes diplômés – ont ainsi eff ectué un stage au sein d’une entreprise européenne. Les secteurs les plus prisés? La communication, les sciences, mais aussi les domaines de la culture et des ONG. «La majorité des candidats se tourne vers l’Espagne, l’Angleterre ou la France», observe Nicolas Dardenne, conseiller en mobilité internationale au Forem. «Nous les encadrons dans leur projet et leur montrons la marche à suivre mais ils doivent eux-même négocier leur stage comme ils négocieraient un emploi. L’expérience est concluante puisque 75 à 80% des stagiaires trouvent du travail dans les deux mois qui suivent leur séjour. Un tiers d’entre eux s’établit même à l’étranger.» Voyager vers un autre pays, y séjourner, le découvrir: tout cela a un coût

qui peut facilement varier de quelques centaines à quelques milliers d’euros. Les organisateurs privés revendiquent un système à la carte, une meilleure fl exibilité et des délais courts entre l’inscription et le départ. Ils fonctionnent sans subsides, c’est pourquoi ils pratiquent des tarifs souvent plus élevés que les organismes publics. Pour ceux qui seraient freinés dans leur élan par des considérations fi nancières, des associations comme le Bureau Jeunesse International(BIJ) ou Wallonie-Bruxelles International (WBI) proposent des bourses couvrant une grande partie du voyage. Ils peuvent aussi garantir des dédommagements fi nanciers en cas de stages non rémunérés. Avec un peu d’organisation, il est donc possible de voyager à moindre coûts. MARIE-EVE REBTS

Spécial Campus « Les voyages forment la jeunesse », clame le vieil adage. Forment-ils aussi les travailleurs de demain? C’est le pari que font les quelques milliers de jeunes diplômés qui se lancent chaque année dans l’aventure d’un stage ou d’une formation à l’étranger.

Une formation

qui dépasse les frontières

TémoignagesPARTIR, PARTIR… ET PUIS REVENIR !L’entreprise familiale montoise AMB,

fondée en 1947, s’est progressivement

transformée en un groupe spécialisé

dans les techniques de protection de

l’environnement. «Nous avons développé avec l’Institut Louis Pasteur français un procédé breveté de traitement des déchets médicaux par broyage et chauff age par micro-ondes», commente Philippe

Dufrasne, administrateur délégué. «Nos clients sont essentiellement les complexes hospitaliers et les prestataires de services spécialisés dans ce domaine comme Suez, Sita ou Veolia par exemple.» Le marché?

Il est d’envergure mondiale, le groupe

réalisant pas moins de…

100 % de ses ventes à l’exportation.

C’est dire la transformation opérée

par les ex-«Ateliers Mécaniques du

Borinage» qui jusqu’il y a une vingtaine

d’années eff ectuaient des travaux de

chaudronnerie et de sous-traitance mé-

canique pour les industries extractives

du Hainaut. «Tous les pays dans le monde sont concernés, soit parce que leurs pro-cédés sont parfois anciens, dans les pays développés, soit parce qu’ils n’en utilisent pas encore, dans les pays en développe-ment», poursuit Philippe Dufrasnes.

«Nous proposons une alternative à l’incinération ou à l’autoclave, qui exigent ensuite un nettoyage des fumées ou des eaux, notre solution baptisée «Ecosteryl» off rant en outre une solution locale qui évite le transport de ces produits dange-reux vers leurs lieux de traitement.» C’est

dans ce contexte qu’AMB n’hésite pas

à faire appel à de jeunes stagiaires,

par le biais du programme Explort de

l’Awex, qui permet à des étudiants ou

de jeunes diplômés de bénéfi cier d’une

formation en commerce internatio-

nal et d’un stage dans une entreprise

souhaitant se développer à l’interna-

tional. Leurs missions? Explorer les

marchés sur lesquels l’entreprise n’est

pas encore présente. «Nous avons pu bénéfi cier d’un jeune homme, diplômé de HEC (ULG), à la personnalité bien trempée et connaissant parfaitement l’anglais pour débroussailler le terrain aux Etats-Unis», précise Philippe Dufrasnes.

«Il devait d’une part eff ectuer un travail documentaire sur les procédures de certi-fi cation et d’homologation dans quelques Etats-cibles comme le New Jersey et la Californie. D’autre part, il devait contacter

des constructeurs locaux actifs dans le même secteur que nous, qui pourraient être intéressés par l’assemblage de machines intégrant notre technologie.» Vu l’enjeu - s’ouvrir le marché améri-

cain - on pourrait penser que le pari de

lancer un stagiaire peu aguerri dans

la bagarre n’était pas le plus judicieux.

Mais le patron d’AMB est convaincu

du contraire: «Cette mission de quelques mois était exploratoire: rien à perdre et tout à gagner. Et c’est par ce biais que nous avons trouvé une carrure, sur place, pour représenter nos intérêts.» L’autre

stagiaire, issue quant à elle de la LSM

(UCL), a pris directement contact avec

AMB en suivant les conseils de l’Awex.

Son souhait: travailler conjointement

dans l’environnement et l’exportation.

«Nous l’avons envoyée au Canada, un marché assez comparable aux Etats-Unis et que nous avions déjà exploré de notre côté », poursuit Philippe Dufrasnes.

«Sa mission était cette fois stratégique:

elle devait détecter un hôpital universi-

taire qui accepterait notre technologie

et nous servirait de vitrine pour tout le marché nord-américain, et déterminer en-suite les conditions qui nous permettraient de négocier un bon accord. Bien appuyée par l’attaché économique et commercial de la Région wallonne sur place, elle a tellement bien réussi sa mission - nous sommes en pourparlers avancés avec l’hôpital McGill, à Montréal - que nous l’avons tout simplement recrutée…» BENOÎT JULYwww.explort.be

UN EMPLOI EN FLANDRE… VIA L’EXPO UNIVERSELLE DE SHANGHAIQuand Laure Laroche, alors en dernière

année d’ingénieur de gestion à la Louvain

School of Management (LSM-UCL),

s’est envolée le 1er mars dernier pour

Shanghai, elle était probablement à mille

lieues de se douter que ce stage à l’autre

bout du monde allait lui ouvrir les portes

d’un premier emploi… en Flandre. «J’ai eff ectué ce stage auprès de l’attaché local de l’Awex, l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers, raconte-

t-elle. Le but principal, c’était de l’aider à organiser les évènements liés à la Wallonie lors de l’Exposition universelle. Mais avant

cela, on m’a demandé d’organiser l’accueil de participants à un MBA, avec lesquels j’ai sympathisé. De retour en Belgique, j’ai repris contact avec l’un d’entre eux. Et c’est comme cela que tout a démarré: je participe aujourd’hui au développement de Green-CityTours, une start-up basée à Lubbeek qui vise à promouvoir un nouveau type de tourisme en scooter.»A l’évidence, il ne s’agit que d’une étape.

«J’apprends énormément à leur contact, et j’améliore mon néerlandais, mais ils savent très bien que je continue à postuler par ailleurs. J’ai envie d’intégrer un programme

de formation pour juniors dans une grande entreprise», précise-t-elle. On imagine

aisément que son stage en Chine devrait,

à cet égard, constituer un atout. D’autant

qu’il fut acquis au terme d’une double

procédure de sélection : les étudiants de

la LSM n’accèdent en eff et aux program-

mes labellisés «International Business

Expatriate» qu’au terme d’un concours

interne à l’UCL, les entreprises et

organismes partenaires pouvant ensuite

déterminer à leur tour le candidat qui

leur convient parmi cette sélection.

Mais qu’a-t-elle retiré de ces six mois

en Chine? «En sus du travail autour du pavillon belge de l’Expo universelle et des rencontres que j’y ai faites, j’ai rédigé mon mémoire sur l’analyse du fonctionnement des attachés économiques et commerciaux de l’Awex dans le monde», précise-t-

elle. «Mais le plus intéressant, c’est bien entendu d’avoir résidé pendant plusieurs à mois à Shanghai, d’y avoir appris comment fonctionnaient les Chinois, d’avoir goûté à une autre culture. On parle beaucoup de la Chine, mais on ne peut vraiment se rendre de ce qui s’y passe qu’en y mettant les pieds!» De là à imaginer

qu’elle fut totalement subjuguée,

il y a cependant un pas. «Il y a là-bas un dynamisme incroyable, on touche à une autre dimension. Mais en y résidant et en y travaillant, on perçoit aussi les défauts du développement à la chinoise, avec la sensation diff use que le château se construit tellement vite qu’il ne repose peut-être pas toujours sur des bases très solides. C’est pourquoi, ayant vu la Chine, je reste persua-dée qu’il y a encore beaucoup de très beaux projets à construire dans notre pays.» BJ

L’embarras du choixAprès dix-huit ans, il n’est presque plus possible d’eff ectuer une année scolaire à l’étranger. Qu’à cela ne tienne, d’autres programmes comme les stages sont accessibles jusqu’à trente – voire trente-cinq – ans. Durée, destination, fi nalité: les possibilités sont si nombreuses qu’on s’y perdrait. D’où l’importance de passer par un organisme spécialisé en la matière. Zoom sur quelques possibilités...

RESTER EN BELGIQUEOutre ses stages en Europe, le Forem développe avec l’AWEX (Agence Wallonne à l’Exportation) le programme Explort. Celui-ci réunit une formation (une semaine à trois mois) et un apprentissage en entreprise (deux semaines à trois mois) dans le secteur du commerce international. En cas de nécessité, il permet aussi de renforcer les connaissances linguistique des candidats. Pas besoin, cependant, de quitter le pays pour apprendre une autre langue. Des stages de quatre à douze semaines sont envisageables dans des entreprises néerlandophones ou germanophones en Belgique. Le Bureau International Jeunesse (BIJ) organise quant à lui des projets de volontariat dans les diff érentes communautés belges via Bel’J. Il s’adresse aux jeunes de seize à

vingt ans et prévoit une bourse forfaitaire de 125 euros par semaine. www.leforem.be

DOCUMENTER SON MÉMOIREDans le créneau des stages de courte durée, le BIJ propose Tremplin Job, un programme permettant de réaliser une expérience professionnelle de trois semaines à trois mois. La recherche d’une entreprise d’accueil est à la charge du stagiaire, mais les frais de transports sont remboursés. Une bourse forfaitaire de cent-cinquante euros peut être perçue en cas de stage non rémunéré. Ceux qui souhaitent vivre une expérience plus longue peuvent s’orienter vers Eurodyssée, une formule qui permet d’eff ectuer des stages durant trois à sept mois au sein de l’Union européenne. Le BIJ off re aussi la possibilité de partir de sept jours à un an au Québec en vue d’y réaliser une expérience professionnelle ou des recherches liées à un domaine d’études. Alexandre Lennaertz en a fait l’expérience. «Je suis des études d’ingénieur industriel en biochimie et j’ai passé six mois à l’Institut de Recherche en Biotechnologie (IRB) à Montréal, explique-t-il. Cette expérience m’a permis de réaliser mon travail de fi n d’études. Je

n’ai qu’un conseil à donner à ceux qui souhaitent se lancer dans une aventure internationale: faites-le! C’est maintenant ou jamais car une fois attaché à une maison, un travail ou une famille, le départ s’avère beaucoup plus complexe.»www.lebij.be

DÉCOUVRIR LES INSTITUTIONSLes ONG et institutions remportent un franc succès auprès des candidats aux stages à l’étranger. Wallonie-Bruxelles International (WBI) off re l’opportunité d’y réaliser des apprentissages durant deux à quatre mois, avec bourse et remboursement du voyage à la clé. Il est aussi possible d’eff ectuer des stages à l’ONU, l’UNICEF, la Banque mondiale ou encore les institutions européennes telles que le Parlement, la Cour de justice, etc. ,Diplômée d’un master en sciences politiques, Jessica Mathy a eff ectué un stage de trois mois dans une ONG à Mexico via le BIJ. «La durée était courte, mais l’expérience fut exceptionnelle, témoigne-t-elle. J’ai eu la chance de me voir confi er rapidement des responsabilités et une certaine autonomie. Mes employeurs avaient besoin de moi, le travail qu’ils m’ont confi é s’inscrivait pleinement dans ma spécialisation; c’était du vrai donnant-

donnant!» De retour en Belgique, la jeune fi lle recherche désormais un emploi et espère que son expérience lui viendra en aide. «Grâce au stage réalisé à Mexico, je peux faire valoir mes facultés d’adaptation, mes connaissances en langues – que je possédais déjà avant – et surtout mes contacts avec l’Amérique latine. On verra les résultats...» www.wbi.be

ET ENCORE...Outre les nombreuses possibilités de stage, il existe des alternatives telles que le volontariat ou les jobs à l’étranger. L’organisme privé WEP (World Exchange Program) propose un large éventail de programmes dans ce domaine: chantiers nature, protection des animaux sauvages, volontourisme, au pair, etc. La formule qui remporte le plus de succès est celle des jobs saisonniers en Australie, Nouvelle-Zélande et Canada, car elle représente un moyen très économique de voyager. Au rayon des séjours bon marché, le BIJ propose le Service Volontaire Européen (SVE), un programme de volontariat qui prend en charge près de 90% des frais en échange d’un service rendu. Pas de doute: il y en a pour tous les goûts, et tous les coûts.www.onlingua.org MER

Semaine 45/2010

4*

1RE www.references.be

Page 4: references 20101106

05/11/10 10:48 - REFERENCES du 06/11/10 - p. 5

PHO

TO S

HUT

TERS

TOCK

Spécial Campus

4 plans secrets pour se faire embaucher

L’université n’apprend pas à postuler. Bloqués dans une logique école, souvent éloignée des standards et des contraintes professionnelles, les jeunes diplômés reproduisent les clichés. Apprivoiser les nouvelles formes de recrutement, avec audace, est donc essentiel. Tactiques marketing, stratégies obliques, pokers menteurs, méthodes brutales,... Dans l’univers impitoyable du recrutement, tous les coups sont permis. Sortie d’études, mode d’emploi.

1. JOUER AU VIEUXPour nombre de recruteurs, les jeunes font trop jeunes. Et donc, ils ne sont pas compris. Pire, le doute apparaît sur leur capacité à être effi cace ou tout simplement sérieux. Que signifi e «faire trop jeune»? Le look, les attitudes et le vocabulaire sont révélateurs, mais surtout une certaine façon d’appréhender les choses : une approche intuitive, spatiale, directe et imagée. «Le défaut de la jeune génération réside dans la diffi culté à être structuré et syntétique. Ce défaut présente un handicap lourd en entretien de recrutement», pointe François Meuleman, formateur en techniques agressives de recherche d’emploi et auteur du livre «Se vendre avec succès » (éd. Dunod, 2010). Ces «trop jeunes» fonctionnent dans le temps zéro, l’hyper communication et les nouvelles technologies. «La maîtrise des outils collaboratifs, les wikis, le web 2.0, ce sont bien sûr des qualités à valoriser, mais peu de candidats parviennent à communiquer de façon claire. Mieux vaut donc n’en parler que si l’on vous interroge sur le sujet», conseille le formateur. Autre défaut de la génération Y : ils considèrent le boulot dans une optique de cours. «Arrivez à l’avance, adoptez les pré-requis sociaux, basez-vous sur les tâches, plutôt que sur les horaires, recommande François Meuleman. Dans votre discours, caricaturez la structure et évitez le recours systématique à la métaphore». Et évitez le piège de la chaise. Car de l’avis des recruteurs, les jeunes ne savent plus s’asseoir. «Ils font partie de la génération à laquelle personne n’a expliqué comment procéder: la chaise doit être soulevée par politesse et pour éviter le bruit de la chaise trainée. Les genoux doivent être en dessous de la table, parallèles ou joints, les mains sont sur la table, le dos est droit et légèrement détaché du dossier de la chaise». Ringard, mais payant.

2. S’EMBALLER, SE DÉGUISER ET SE VENDRE COMME UN IPADTel le client perdu dans un rayon de produits laitiers, le recruteur est dans un processus de choix. Les mécanismes sont identiques: le client juge son produit, évalue son prix et l’achète. Nous retrouvons

chez le recruteur les comportements de l’acheteur. Ils régissent sa prise de décision (ce sera ce candidat), ainsi que les processus qui lui permettent d’eff ectuer la balance entre la qualité subjective et le prix (vous êtes trop cher), et son passage à l’achat (l’embauche). Le candidat est-il un produit comme les autres? «Trop de candidats ne sont pas à la hauteur d’eux-mêmes: mauvais CV, piètre lettre de motivation, stressés au téléphone et eff acés en entretien d’embauche, confi e François Meuleman. Ils racontent trop ou disent trop peu, ils comptent sur leur diplôme ou leurs compétences techniques… Alors qu’ils devraient être, à l’instar de Nike ou de L’Oréal, dans la séduction». Alors, comment s’off rir un packaging digne d’un iPad ? Se transformer en marchandise n’est pas simple: il faut défi nir le produit, trouver un packaging, créer une campagne de promotion adaptée et convaincre, in fi ne, le client dans le magasin, c’est-à-dire le recruteur en personne. En pratique, la mutation s’opère en 4 étapes : Défi nissez d’abord vos caractéristiques (études, formations et diplômes ; compétences techniques indispensables à la fonction ; qualités interpersonnelles ; connaissances linguistiques, etc). Votre packaging doit correspondre à ce que vous off rez : rien ne sert d’être le meilleur si cela ne se voit pas. « Cette approche est la part concrète de votre présentation : elle rassure le recruteur en lui désignant des repères rationnels qu’il maîtrise. Vous lui parlez en tant que professionnel».Orientez l’attention sur les résultats. L’entreprise désire des résultats, de meilleurs processus internes et surtout, elle s’imagine plus riche. A vous de mettre un nom sur les améliorations, les apports ou les solutions que vous apportez à l’entreprise. «Interrogez le recruteur sur la situation actuelle de l’entreprise. Ce sera l’occasion d’apporter des idées ou des exemples du ‘comment je serai la clé idéale’. Ce discours est orienté return on invest. Il permet à l’entreprise de visualiser ses gains: ‘Voilà ce que je vais gagner en l’engageant».Mettez en avant les valeurs qui intéressent le recruteur. Les multinationales l’ont compris depuis longtemps: les clients sont plus sensibles aux rêves qu’au réel. Tout est aff aire de valeurs : Volkswagen

vend de la famille, Perrier de la fantaisie, Google ne communique pas sur d’autres valeurs que celles que cultivent ses collaborateurs. « Faites le lien entre vos valeurs personnelles et celles de l’entreprise. Créez des affi nités à travers des exemples concrets, vos réussites, engagements. Enfi n, pourquoi ne pas ponctuer l’entretien en demandant de rencontrer votre future équipe ? Pour savoir si vous pourrez vous entendre avec eux ? ». Racontez une histoire, dont l’entreprise est le héros. Toute fable crée une atmosphère, exerce sur ceux qui l’écoutent une tension, et les plonge, malgré eux, dans un univers aff ectif. «En marketing comme en ressources humaines, on vend à présent grâce à des histoires, explique François Meuleman. Si le recruteur vous questionne sur vos atouts, vos défauts, n’hésitez jamais : l’histoire permet de rendre ces qualités concrètes, vivantes, vraisemblables. L’idéal est de placer systématiquement l’entreprise au centre de votre récit».

3. LAISSER UNE EMPREINTE « ÉTIQUETABLE »Dans son entretien, le recruteur n’est plus le même. Il est sous infl uence. Comme le client qui est soumis à l’environnement de la grande surface, il dépend de sa perception du candidat. Il n’est plus rationnel. «Quand vous pénétrez dans le bureau du recruteur, son cerveau active instantanément un fi ltre qui vous sera dédié. Si vous êtes un ingénieur, vous devrez agir comme un ingénieur, à savoir de manière structurée, cohérente, logique et stable, explique François Meuleman. Si ces traits ne sont pas visibles, vous ne correspondez pas aux attentes du recruteur. Et serez aussitôt rayé de la liste». Le recruteur a pour fantasme le candidat parfait : dans ses représentations inconscientes, il est à 30% à l’image du fondateur de l’entreprise, à 30% de ce concurrent qui réussit tout ce que nous ratons et les 30% restants renvoient à lui-même. Le recruteur vous rêve à son image. C’est pourquoi, votre premier contact avec lui sera déterminant : l’impression que vous allez donner à ce moment-là sera la base de la fi che mémoire qui porte votre nom. «Vous devez fi xer votre empreinte sur un adjectif: assuré, subtil, élégant ou calme. Il faudra tout mettre en œuvre pour que cet adjectif vous valorise, ‘le professionnel’,

et non vous pénalise, ‘la déprimée’ ou le ‘je m’en foutiste’ ». Si votre empreinte est positive, chacune de vos explications sera comprise positivement par le recruteur et a contrario, si ce fi ltre est négatif, les informations que vous fournirez seront déformées négativement, voire mises en doute.

4. VIRALISER LES COMPTES SOCIAUX DU RECRUTEURLe web 2.0 a créé un état d’esprit : le savoir et l’expérience ne sont pas détenus par des élites, ils se partagent. Chaque internaute est au cœur de l’expertise et, plus exactement, chaque internaute peut construire son expertise. Chaque place est à prendre. La clé est simple : partagez et innovez, on viendra vous chercher. « En tant qu’étudiant, générez des documents porte d’entrée, que vous mettrez en ligne à disposition des entreprises. Soyez présents sur des sujets sensibles et postez des mémos Slideshare, comme un professionnel. Vous créerez ainsi un trafi c autour de votre nom et, sans le vouloir, vous augmenterez votre référencement», suggère François Meuleman. La technique pour créer le buzz ? Repérez 10 entreprises pour lesquelles vous souhaitez travailler; trouvez 5 à 6 noms de personnes importantes ; cherchez leurs comptes sur LinkedIn, Facebook et Twitter et postezvos propres documents sur le mur de ces contacts. «Pensez à organiser la visibilité de vos publications: elles doivent apparaître dans les premières pages de Google. Pensez aussi à créer une indexation croisée : un internaute doit pouvoir avoir accès à vos publications par tous les canaux 2.0». L’étape suivante consiste à stimuler la valorisation par un tiers. Car il est toujours préférable qu’un autre vante vos qualités ou vos réalisations. Le candidat «2.0» a à sa disposition plusieurs avatars (personnalités virtuelles ou mails de substitution). Ces diff érentes identités vont lui permettre de s’immiscer dans le Facebook du manager, le LinkedIn du responsable RH ou le Twitter du porte-parole de l’entreprise. «Utilisez vos avatars pour diff user vos documents ou générer la rumeur positive sur votre expertise. Sans jamais dévoiler qui se trouve derrière ces fausses identités ». RAFAL NACZYKLa semaine prochaine: A l’école de la débrouille

Semaine 45/2010

5*

www.references.be 1RE

Page 5: references 20101106

05/11/10 10:48 - REFERENCES du 06/11/10 - p. 6

JACQUES HERMANS spécialiste RH et porte-parole de Randstad

MIR

EILL

E RO

OBA

ERT

Spécial CampusFaut-il prolonger ses études ?

Insertion plus rapide pour les diplômés issus des fi lières courtes, d’un côté. Meilleures compétences chez les Masters, de l’autre. Les clichés ont la vie longue. Alors que le marché de l’emploi des jeunes diplômés s’est contracté et que beaucoup craignent d’avoir des diffi cultés à trouver du travail, le débat persiste… Doit-on poursuivre ses études le temps que l’orage passe ? L’avis de deux spécialistes des ressources humaines.

Filières courtes? « Les profi ls techniques expéri-mentés (niveau bachelor ou école technique/pro-fessionnelle) sont très demandés pour de nombreux métiers en pénurie. Ils maîtrisent déjà une fonction, un secteur, un métier. S’ils peuvent compter sur une évolution plus rapide une fois en interne grâce aux formations, les formations complémentaires de courte durée ne résorbent pas entièrement la diff érence de niveaux d’enseignement ».Masters? « Mieux vaut poursuivre des études si on peut se le permettre. Les statistiques sont claires : plus le niveau d’études est élevé, plus on augmente ses chances sur le marché du travail. Avec une longueur d’avance sur les « concurrents ». Non seu-lement le risque de se retrouver sans travail diminue, mais en plus le niveau de rémunération augmente. L’infl uence du niveau du diplôme continue à produire ses eff ets tout au long de la carrière, même après vingt ans d’activité. Le recours au cours du soir

existe, mais peu nombreux sont ceux et celles qui parviennent à combiner le travail et les études ». Prolonger ses études ? « Il ne faut pas perdre de vue que le chômage des jeunes en Wallonie et à Bruxelles reste un souci majeur. En Flandre, 1 jeune sur 3 est au travail. En Wallonie et à Bruxelles, leur nombre est évalué entre 20 et 23 %. Cela n’a rien à voir avec le fait qu’ils prolongent leurs études : c’est le chômage des jeunes qui explique ce pourcentage. A l’heure actuelle, l’entrée sur le marché de l’emploi est diffi cile. Les off res d’emploi se font plus rares même si la situation s’améliore lentement. Pour les bachelors et les masters frais émoulus, la concur-rence de ceux qui ont perdu leur job mais qui ont quelques années d’expérience est redoutable. On s’attend à ce que le chômage des jeunes aug-mente encore. Ce qui fait dire à certains que cette génération est perdue, sacrifi ée sur l’autel de la crise actuelle ».

PHILIPPE MEYSMAN directeur recrutement et sélection pour la Belgiqueauprès du cabinet Hudson

Filières courtes? « Il est très diffi cile de généraliser. Cer-tes, le bachelier professionnalisant se voit proposer, sans doute plus que le master, une formation plus « pratique », voire pragmatique, pour le rôle professionnel qui l’attend. Néanmoins, l’insertion du jeune dans son premier job va dépendre beaucoup plus de sa propre capacité d’adapta-tion, du contexte professionnel spécifi que qu’il va rejoin-dre ou encore de la situation du marché de l’emploi que de sa formation de base... Même si on ne peut pas nier un décalage, parfois assez frappant, entre les formations proposées et la réalité des responsabilités et des fonctions sur le terrain ». Masters? « Le master reçoit sans aucun doute une formation plus large que le bachelier, bénéfi ciant notam-ment d’un cadre théorique et conceptuel qui lui apprendra plus encore « à apprendre ». Encore une fois, il est très diffi cile de généraliser. Un diplôme n’est jamais qu’un outil, un moyen, un cadre de formation destiné à préparer au mieux un jeune à appréhender les réalités de la fonc-tion qui l’attend et, plus largement, du marché dans lequel

il prendra place. Tout dépend donc de ce que le jeune fera de son bagage scolaire ou académique. Comment va-t-il s’approprier sa formation? Quel investissement personnel va-t-il concéder? Quels stages va-t-il réaliser pour se confronter à la réalité du terrain? »Prolonger ses études ? « C’est une option intéressante si on veut acquérir une spécialisation plus pointue ou, au contraire, gagner en compréhension des enjeux dépassant la formation de base. L’idée, bien sûr, n’est pas de faire des études pour faire des études. En tous cas, elles ne devraient pas servir de prétexte à « retarder » l’arrivée sur le marché de l’emploi si on ne se sent pas prêt à l’aff ronter immédiatement. Des stages et autres formules existent dans ce cas. Une des alternatives les plus crédibles à la poursuite d’études reste l’apprentissage d’une ou deux langues, notamment par des séjours prolongés à l’étran-ger via des formules d’immersion totale. La connaissance de plusieurs langues est souvent un atout diff érentiel très important au moment où les recruteurs opèrent leurs choix... » PROPOS RECUEILLIS PAR RAFAL NACZYK

TalentStephanie Manasseh la porteuse d’art

Elle organise depuis trois ans la Brussels Accessible Art Fair, qui a pour ambition de mettre l’art à la portée de tous, et surtout les artistes. Amatrice éclairée, elle ne se défi nit ni comme une marchande d’art, ni comme un agent. Juste une passeuse de lumière.

Ça a commencé comme des réunions Tupperware. Sauf qu’au lieu d’acheter des boîtes en plastique, ces dames se réunissaient autour de peintures. Celles, d’abord, de la maman de Stephanie, artiste peintre au Canada. «Je la représentais en Europe et j’organisais des ‘coff ee mornings’ pour femmes expatriées enceintes, comme moi, raconte aujourd’hui Stephanie Manasseh. Je me suis aperçue qu’il y avait un marché pour ces femmes venues de l’étranger pour quelques années, disposant d’un certain pouvoir d’achat mais qui n’ont rien accroché à leurs murs et ne fréquentent pas les galeries d’art». Un concept est né : «J’ai eu l’idée d’organiser une foire d’art contemporain destinée à cette clientèle particulière des expatriés». Une exposition-vente, à proprement parler. Mais à la portée de toutes les bourses. La première «Accessible Art Fair», en anglais dans le texte puisqu’elle s’adressait au départ à un public plutôt anglophone. Neuf artistes ont exposé lors de cette première pour happy few. C’était en 2007 et le bouche à oreilles tenait lieu de carton d’invitation. Trois ans et cinq nouvelles sessions plus tard, la 6e BAAF (avec un B pour Brussels) prend ses quartiers deux fois par an dans les salons du prestigieux hôtel Conrad Louise, devenu partenaire. Cette fois, 50 artistes ont été sélectionnés par un jury. Peintures, sculptures, photos, céramiques… L’événement est devenu un must auprès des amateurs. Belges également. Pour autant, le concept n’a pas changé: «Toutes les œuvres exposées sont à vendre à un prix compris entre 50 et 5.000 euros, pas un de plus, explique Stephanie Manasseh. Cash & carry : l’acheteur repart immédiatement avec son acquisition. J’avais envie d’éliminer le point rouge» - vous savez, cette petite pastille que les galeristes collent à côté d’une œuvre vendue jusqu’à la fi n de l’exposition.

MARCHANDE DE STYLE DE VIEStephanie Manasseh a quitté le Canada pour l’Europe il y a 13 ans, après des études de pédagogue à Montréal. Mariée à un Anglais travaillant pour le British Council, elle a vécu à Prague puis à Milan. C’est là qu’elle découvre, dit-elle, sa vocation pour l’organisation d’événements. Pas dans le domaine artistique, à l’époque, mais dans le médical. «Des congrès, des conférences… Je me suis rendue compte que j’étais douée». Nouveau changement d’aff ectation de son mari en 2004, destination : Bruxelles. «Nous devions y rester un an. Nous nous sommes installés». Il faut dire que Stephanie est tombée enceinte de son premier enfant dès son arrivée, qu’un deuxième a suivi, puis la maison, le cercle d’amis… «C’est une ville où l’on se sent bien, où l’on est vite à l’aise. J’ai l’avantage de parler le français, mais l’anglais y fonctionne très bien aussi». Elle y est chez elle. Ne se voit pas repartir. D’autant que son hobby est devenu un boulot qui l’occupe à temps plein. Ancré à Bruxelles. Même s’il commence à faire des petits à l’étranger… «Dès le début, j’ai voulu privilégier le côté accessible de l’événement. L’AAF est ouvert à tous, gratuit, informel. Il repose sur le principe de la

rencontre : les artistes sont présents et les amateurs peuvent établir le contact, discuter, échanger leur point de vue ». En 2008, la 2e édition rassemble déjà 21 exposants et, convivialité ou pas, la « foire » commence à se sentir à l’étroit. Elle émigre dans un hôtel du quartier européen et devient bisannuelle. «L’évolution du public nous a ensuite conduits à sortir du ‘ghetto’ européen pour rejoindre l’avenue Louise et le Conrad, qui nous a accueillis à bras ouverts, avec ce côté ‘Yes, we can’ très américain. Cela nous donne un crédit supplémentaire». Stephanie Manasseh se défend d’être devenue une marchande d’art. «Cela n’a jamais été mon ambition, je n’en ai ni l’envie ni la compétence. Ma seule formation est un cours d’une semaine sur le business de l’art suivi chez Sotheby’s à Londres. Cela m’a ouvert les yeux sur ce que je fais et sur ce que je ne dois pas faire». Ni «art dealer», ni galeriste, cette amatrice éclairée se défi nit plutôt comme une marchande de lifestyle, qui permet aux gens d’acquérir des œuvres d’art comme ils achèteraient de beaux meubles, pour décorer et animer leur intérieur. Sans renoncer à éduquer son public néophyte : elle accueille désormais des conférences en marge du salon. La première est dédiée, bien sûr, au marché de l’art contemporain…

L’ART FAIR EST DEVENUE UNE AFFAIREAu début, Stephanie laissait ses goûts et sa subjectivité lui dicter le choix des artistes exposés. Mais sa modestie l’oblige à reconnaître ses connaissances personnelles trop limitées que pour ne pas s’entourer, vu le nombre de candidats au portillon : plus de 200 cette fois-ci. La sélection a donc été confi ée à un jury. «La variété doit primer», dit-elle. Les élus? Un tiers de pros, deux tiers d’amateurs. Le public peut même acquérir du mobilier design et des bijoux contemporains. Un public si nombreux que Stephanie Manasseh commence à avoir des rêves de grandeur. Elle vient, pour la première fois, d’exporter le concept à Tel Aviv. L’an prochain, ce sera Vienne. Puis New York, si tout va bien. L’Art Fair est devenue une aff aire, un véritable business. Qui l’occupe à temps plein, avec trois employés. « Et une armée de stagiaires ». Prochaine étape ? Elle songe déjà à franchiser. Un goût du business qui lui vient de son père, dit-elle. La fi bre artistique, c’est l’empreinte maternelle. Ses goûts à elle? La peinture fi gurative. «Je suis une puriste, assez traditionnelle. Mais je suis obligée d’exposer aussi des oeuvres que j’aime moins, si elles correspondent aux goûts de mon public». N’empêche: elle met les siens au service d’un nouveau type de clients. C’est sa dernière idée en date, importée des Etats-Unis: le «Personal art shopping », qui consiste à accompagner des clients dans l’achat d’œuvres d’arts à vocation surtout décorative, pour leur bureau ou leur maison. En les prenant par la main, après s’être imprégnée de l’endroit à décorer. L’embryon d’un nouveau métier pour cette jeune femme dont la devise est : «Go ahead!» PHILIPPE BERKENBAUMBrussels Accessible Art Fair, jusqu’au dimanche 7 novembre à 18h, hôtel Conrad, av. Louise. www.accessibleartfair.com

Semaine 45/2010

6*

1RE www.references.be