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17, rue de Pomègues 13295 MARSEILLE CEDEX 08 T +33 4 91 76 72 00 Télécopie +33 4 91 76 72 72 [email protected] RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES SUR LA GESTION DE LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE VAUCLUSE à compter de l’exercice 2011 Rappel de la procédure La chambre a inscrit à son programme l’examen de la gestion de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse à compter de l’année 2011. Par lettre en date du 24 février 2016, le président de la chambre en a informé M. François Mariani, président de la CCI. L’entretien de fin de contrôle a eu lieu le 8 novembre 2016. Lors de sa séance du 7 décembre 2016, la chambre a arrêté ses observations provisoires. Celles-ci ont été transmises dans leur intégralité à M. Bernard Vergier, ordonnateur en fonctions depuis le 23 novembre 2016, et à M. François Mariani, ancien ordonnateur, et, pour les parties qui les concernent, aux tiers mis en cause. Une communication administrative a également été adressée au préfet de la région PACA (SGAR) en sa qualité d’autorité de tutelle. M. Mariani et M. Vergier ont répondu par courriers enregistrés au greffe les 8 et 9 mars 2016. Après avoir entendu le rapporteur, la chambre a arrêté le 27 avril 2017 ses observations définitives. Ce rapport d’observations définitives a été communiqué par lettre du 18 mai 2017 à M. Bernard Vergier, président de la chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse en fonction ainsi qu’à son prédécesseur pour les passages qui le concernent. M.Vergier et M. Mariani ont fait parvenir à la chambre une réponse qui, engageant leur seule responsabilité, sont jointes à ce rapport. Ce rapport, accompagné de la (des) réponse(s) jointe(s) sera consultable sur le site des juridictions financières (www.ccomptes.fr) après sa présentation à l’assemblée délibérante.

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17, rue de Pomègues 13295 MARSEILLE CEDEX 08 T +33 4 91 76 72 00 Télécopie +33 4 91 76 72 72 [email protected]

RAPPORT D’OBSERVATIONS DEFINITIVES

SUR LA GESTION DE

LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D’INDUSTRIE DE

VAUCLUSE

à compter de l’exercice 2011

Rappel de la procédure

La chambre a inscrit à son programme l’examen de la gestion de la chambre de

commerce et d’industrie (CCI) de Vaucluse à compter de l’année 2011. Par lettre en date du

24 février 2016, le président de la chambre en a informé M. François Mariani, président de la

CCI. L’entretien de fin de contrôle a eu lieu le 8 novembre 2016.

Lors de sa séance du 7 décembre 2016, la chambre a arrêté ses observations

provisoires. Celles-ci ont été transmises dans leur intégralité à M. Bernard Vergier,

ordonnateur en fonctions depuis le 23 novembre 2016, et à M. François Mariani, ancien

ordonnateur, et, pour les parties qui les concernent, aux tiers mis en cause. Une communication

administrative a également été adressée au préfet de la région PACA (SGAR) en sa qualité

d’autorité de tutelle.

M. Mariani et M. Vergier ont répondu par courriers enregistrés au greffe les 8 et

9 mars 2016.

Après avoir entendu le rapporteur, la chambre a arrêté le 27 avril 2017 ses observations

définitives.

Ce rapport d’observations définitives a été communiqué par lettre du 18 mai 2017 à

M. Bernard Vergier, président de la chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse en

fonction ainsi qu’à son prédécesseur pour les passages qui le concernent.

M.Vergier et M. Mariani ont fait parvenir à la chambre une réponse qui, engageant leur

seule responsabilité, sont jointes à ce rapport.

Ce rapport, accompagné de la (des) réponse(s) jointe(s) sera consultable sur le site des

juridictions financières (www.ccomptes.fr) après sa présentation à l’assemblée délibérante.

2

SOMMAIRE

Présentation générale ........................................................................................ 8

1.1. Le cadre juridique des établissements consulaires ........................................... 8

1.2. Les activités de la CCI de Vaucluse ................................................................. 8

1.3. Un établissement en cours de réorganisation dans un contexte de réforme du

réseau consulaire .............................................................................................. 9

1.3.1. Les principales caractéristiques de la réforme de 2010 ............................. 9

1.3.2. Un bilan national mitigé .......................................................................... 10

Le fonctionnement institutionnel et la gouvernance ...................................... 12

2.1. L’impact de la régionalisation ........................................................................ 12

2.2. La gouvernance locale .................................................................................... 13

2.2.1. L’assemblée générale (AG) ..................................................................... 13

2.2.2. Le bureau ................................................................................................. 14

2.2.3. Le président et le trésorier ....................................................................... 15

2.2.4. Les commissions ...................................................................................... 15

2.3. Le pilotage administratif ................................................................................. 17

2.3.1. L’organisation administrative .................................................................. 17

2.3.2. Le pilotage financier et le contrôle de gestion ......................................... 18

2.3.3. Un fonctionnement formalisé et normalisé .............................................. 18

La qualité de l’information budgétaire, comptable et financière ................... 22

3.1. La présentation et l’approbation des documents budgétaires ......................... 22

3.2. La certification des comptes ........................................................................... 23

3.3. La tutelle budgétaire ....................................................................................... 24

3.3.1. L’approbation des documents budgétaires .............................................. 24

3.3.2. Les autorisations d’emprunt ..................................................................... 25

3.4. Les réalisations budgétaires ............................................................................ 26

3.5. Les amortissements et provisions ................................................................... 27

3.5.1. Les amortissements .................................................................................. 27

3.5.2. Les provisions .......................................................................................... 28

3.6. Les comptes de régularisation ........................................................................ 30

3.7. L’absence d’apurement des comptes de charges et produits sur exercices

antérieurs ........................................................................................................ 31

3.8. L’incohérence du haut du bilan de certains services ...................................... 32

3.9. Les mouvements entre services budgétaires ................................................... 33

3.9.1. Les prêts et avances interservices (comptes de liaison) ........................... 33

3.9.2. Les contributions interservices ................................................................ 35

3

La situation financière .................................................................................... 37

4.1. Les comptes consolidés .................................................................................. 37

4.1.1. Le fonctionnement ................................................................................... 37

4.1.2. L’investissement et son financement ....................................................... 41

4.1.3. La situation bilancielle ............................................................................. 42

4.1.4. Conclusion sur la situation financière globale de la CCI de Vaucluse .... 44

4.2. La situation financière par service budgétaire ................................................ 44

4.2.1. Le service général .................................................................................... 45

4.2.2. L’aéroport ................................................................................................ 48

4.2.3. Le port fluvial .......................................................................................... 50

4.2.4. Le service divers ...................................................................................... 53

Le service de la formation .............................................................................. 55

5.1. Les établissements de formation ..................................................................... 56

5.1.1. Le Centre de Formation d’Apprentis (CFA) ............................................ 57

5.1.2. Trois écoles privées hors contrat éduction nationale ............................... 57

5.1.3. Un centre de formation continue (CFC) .................................................. 58

5.2. Les effectifs du service de la formation .......................................................... 59

5.2.1. Les effectifs en personnels ....................................................................... 59

5.2.2. Les effectifs étudiants .............................................................................. 59

5.3. La situation financière du service de la formation ......................................... 59

5.3.1. Le fonctionnement ................................................................................... 59

5.3.2. L’investissement et son financement ....................................................... 63

5.3.3. La situation bilancielle ............................................................................. 63

5.3.4. Conclusion sur la situation financière du service de la formation ........... 65

5.4. Les perspectives du service de la formation ................................................... 66

5.4.1. La stratégie établie au début de la mandature .......................................... 66

5.4.2. Les réductions d’effectifs et les mesures de réorganisation interne ........ 67

5.4.3. La cession de la Cité de l’Entreprise ....................................................... 68

5.4.4. Le recentrage de l’offre de formation ...................................................... 68

5.4.5. La taxe d’apprentissage ........................................................................... 71

La gestion des ressources humaines ............................................................... 71

6.1. Le cadre général de la fonction RH ................................................................ 71

6.2. Les effectifs .................................................................................................... 72

6.2.1. L’évolution des effectifs .......................................................................... 72

6.2.2. Les suppressions de postes ...................................................................... 74

4

6.3. La rémunération des agents de droit public de la CCI ................................... 76

6.4. Les frais de mission et de déplacement .......................................................... 79

6.5. L’absentéisme ................................................................................................. 81

6.6. La masse salariale ........................................................................................... 81

6.7. La mutualisation des fonctions d’appui et de soutien ..................................... 82

6.8. Les dix salaires les plus élevés - évolution de carrière et rémunération ......... 83

6.8.1. La prime exceptionnelle ........................................................................... 83

6.8.2. L’évolution de carrière des cadres ........................................................... 84

La commande publique .................................................................................. 85

7.1. Les règles fixées par la CCI 84 en matière de commande publique ............... 85

7.2. Les marchés examinés .................................................................................... 86

7.2.1. Les marchés en procédure formalisée ...................................................... 86

7.2.2. Les marchés en procédure adaptée .......................................................... 92

5

SYNTHESE

Outre ses missions d’intérêt général à destination des entreprises de son ressort, la

chambre de commerce et d’industrie de Vaucluse (CCI 84) gère un important service de

formation et exploite deux concessions (concernant le port fluvial du Pontet et l’aéroport

d’Avignon-Caumont). L’établissement évolue dans un contexte de mutation, conséquence de la

réforme issue de la loi du 23 juillet 2010 relative au réseau consulaire, dont la mise en œuvre

en PACA est particulièrement délicate.

Le fonctionnement institutionnel de la CCI est caractérisé par un absentéisme élevé des

élus aux assemblées générales, une composition dérogatoire du bureau jusqu’à la fin de la

mandature et la mise en place d’un trop grand nombre de commissions facultatives, qui ne se

sont pas réunies en pratique. Le pilotage administratif de l’établissement est encadré par des

procédures formalisées, régulièrement mises à jour et accorde une part importante à la

démarche qualité.

Si les documents budgétaires de la CCI sont présentés dans les formes et délais prévus

par la réglementation, certifiés par le commissaire aux comptes et approuvés par le préfet de

région, quoiqu’avec de fortes réserves tenant à la situation financière dégradée de l’organisme,

des anomalies ont pu être relevées s’agissant des écritures bilancielles, du niveau des

provisions pour dépréciation des créances clients, de l’absence d’apurement de comptes

provisoires et de la pratique systématique des prêts et avances interservices, qui permettent le

financement par la ressource fiscale (taxe pour frais de chambre de commerce et d’industrie-

TFC), perçue par le service général, d’activités de nature marchande.

Sans être encore alarmante, la situation financière consolidée de la CCI, qui compte

cinq services budgétaires distincts, se dégrade depuis 2011, en raison, notamment, de la

réduction conséquente de la TFC affectée depuis 2014, exercice au surplus fortement déficitaire

du fait de la comptabilisation du prélèvement sur fonds de roulement de 1,8 M€ prévu par la

loi de finances pour 2015, et ce, en dépit d’une dynamique de réduction des charges de

fonctionnement.

Les différents services budgétaires présentent une situation délicate, en voie

d’amélioration pour certains, de dégradation pour d’autres, et dont le point commun est le

financement ponctuel ou pérenne par le service général. Le service de la formation, qui

représente près de la moitié du budget de la CCI, est en situation de déficit chronique et

présente une situation bilancielle alarmante, en raison notamment d’un endettement moyen de

plus de 21 M€ auprès du service général, sans perspective de remboursement. La CCI 84, qui

considère ce service comme sa vitrine, doit véritablement se poser la question de sa capacité

financière, dans le contexte actuel, à en assurer le maintien. Elle ne peut se dispenser plus

longtemps d’une véritable réflexion sur l’offre de formation qu’elle propose et doit, en

conséquence, faire de véritables choix de gestion en la matière.

S’agissant des ressources humaines, en dépit de la suppression de nombreux postes

dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’emploi consulaire, qui vise à réduire les charges

de personnel du réseau, force est de constater que la masse salariale décroît faiblement, du fait

des revalorisations salariales consécutives à la régionalisation des agents de droit public au

1er janvier 2013 et des indemnités statutaires de départ versées. Le statut des agents publics,

fondé sur un mécanisme de promotion quasi-exclusivement au choix, sans exigence de diplôme,

favorise l’augmentation de la masse salariale, phénomène accentué par les accords locaux qui

peuvent accroître les avantages indemnitaires prévus au niveau national.

6

En matière de commande publique, la CCI 84 doit respecter l’ensemble des dispositions

applicables en matière de procédures formalisées, notamment écarter les offres irrégulières et

établir des rapports de présentation. Elle doit également veiller à mettre en œuvre une méthode

d’analyse de la valeur technique des offres cohérente et de nature à éclairer le choix du pouvoir

adjudicateur. En ce qui concerne les marchés à procédure adaptée, la procédure interne est

formalisée et régulièrement mise à jour. La CCI doit toutefois porter une attention accrue à la

présentation et au contenu des rapports d’analyse des offres, qui, parfois, comportent des

erreurs matérielles et/ou sont insuffisamment étayés s’agissant de l’appréciation de la valeur

technique des offres.

7

RECOMMANDATIONS

Recommandation n° 1 : Procéder régulièrement à la mise à jour des déclarations d’intérêts des

membres élus.

Recommandation n° 2 : Procéder à la régularisation des anomalies d’écriture des hauts de

bilan des concessions et du service formation.

Recommandation n° 3 : Mettre fin à la pratique des prêts interservices à long terme au bénéfice

de services marchands.

Recommandation n° 4 : Procéder à une refonte de l’offre de formation des écoles privées pour

la recentrer sur des activités intervenant dans un secteur peu concurrentiel.

8

PRESENTATION GENERALE

La règlementation applicable aux chambres de commerce et d’industrie (CCI) est fixée

aux articles L. 711-1 à L. 713-18 et R. 711-1 à R. 713-71 du code de commerce. Elle a été

fortement modifiée par la loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires,

au commerce, à l'artisanat et aux services.

1.1. Le cadre juridique des établissements consulaires

Les CCI sont des établissements publics de l’Etat (EPA) à caractère administratif, dont

certains services peuvent revêtir un caractère industriel et commercial.

Un EPA relève en principe du droit public et son personnel est composé d’agents

publics, à l’exception des employés des éventuels services industriels et commerciaux (SIC),

qui sont des agents de droit privé.

Les CCI sont administrées par un collège de dirigeants d’entreprises du ressort de

l’établissement, élus par leurs pairs. Les dernières élections consulaires ont eu lieu à l’automne

2016. Le président de la CCI est élu parmi les membres de l’assemblée. Il est le représentant

légal et l’ordonnateur de l’établissement, qui ne dispose pas d’un comptable public, mais d’un

trésorier élu.

Bien qu’elles soient soumises au principe de spécialité, les CCI disposent de

compétences sur l’ensemble des aspects qui concourent au développement de l’économie et des

entreprises sur leur territoire. Leurs missions sont définies à l’article L. 710-1 du code de

commerce.

Au-delà de leur rôle « historique » de représentation et de promotion des intérêts des

entreprises de leur ressort, les CCI développent de multiples services tels que l’appui à la

création et l’accompagnement des entreprises, leur développement à l’international, la

formation1, l’aménagement du territoire et la gestion d’équipements ou d’infrastructures.

Le réseau consulaire comprend les CCI territoriales (CCIT), dont le ressort est

départemental ou infra-départemental, les CCI de région (CCIR) et l’assemblée des chambres

françaises de commerce et d’industrie, dénommée CCI France, établissement public placé à la

tête du réseau, habilité à représenter, auprès de l’Etat, de l’Union européenne et à l’international

« les intérêts nationaux de l’industrie, du commerce et des services » (article L. 711-15 du code

de commerce).

Le préfet de région (via les services du secrétariat général aux affaires régionales-

SGAR) exerce une tutelle administrative et financière sur le réseau consulaire dans les

conditions fixées par le code de commerce.

1.2. Les activités de la CCI de Vaucluse

La CCI de Vaucluse exerce les activités suivantes, dont chacune est portée par un service

budgétaire distinct dans ses comptes (circulaire n° 111 du 30 mars 1992) :

Le service général

Outre les services supports de l’ensemble de l’établissement, le service général regroupe

habituellement l’ensemble des missions dites « historiques » des CCI, ayant pour objet l’appui

aux entreprises.

1 Le réseau consulaire est le 2ème formateur après l’éducation nationale.

9

Le port de commerce fluvial Avignon-Le Pontet

Il relève de l’établissement public Voies Navigables de France (VNF), qui en a confié

la gestion à la CCI de Vaucluse. Exploité par celle-ci depuis 1961, il est situé en bord de Rhône,

sur la commune du Pontet.

L’aéroport Avignon Provence

Créé en 1937 par l’Etat, l'aérodrome, devenu aéroport d'Avignon-Caumont se situe dans

le quartier de Châteaublanc, sur la commune de Montfavet. En 1970, l'État en a confié

l'exploitation à la CCI de Vaucluse dans le cadre d’une autorisation d’occupation temporaire.

En 2007, la propriété de l'aéroport a été transférée à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

La formation

Il s’agit du service le plus important de la CCI. Il regroupe un centre de formation

d’apprentis, trois écoles privées et un centre de formation continue.

1.3. Un établissement en cours de réorganisation dans un contexte de réforme du réseau consulaire

Dès la première moitié des années 2000 a été mise en avant la dispersion excessive des

structures consulaires générant un coût de fonctionnement important des chambres au regard

du nombre de leurs ressortissants et une mauvaise articulation entre l’action des CCI et les

politiques économiques développées par l’État ou les conseils régionaux.

En dépit de l’entrée en vigueur de la loi du n° 2005-82 du 2 août 2005 en faveur des

petites et moyennes entreprises, qui comportait un volet relatif à la réforme du réseau des CCI,

il demeurait encore plus de 150 établissements en 2010 en métropole.

Le conseil de modernisation des politiques publiques du 4 avril 2008, en décidant

d’inscrire les CCI dans le processus de révision générale des politiques publiques, a donné une

nouvelle impulsion à la politique de restructuration du réseau consulaire.

1.3.1. Les principales caractéristiques de la réforme de 2010

L’objectif principal de la loi susmentionnée du 23 juillet 2010 était la réduction des

coûts, au moyen d’un renforcement significatif de l’échelon régional, considéré comme plus

adapté pour assurer une action coordonnée avec les autres interlocuteurs publics, accompagné

d’une réduction du nombre global de chambres, en particulier de celles de niveau infra-

départemental.

Les textes publiés plus récemment vont également dans le sens d’une régionalisation

accrue. En effet, le réseau consulaire est, par ricochet, concerné par la loi n° 2015-29 du 16

janvier 2015 relative à la délimitation des régions, aux élections régionales et départementales

et modifiant le calendrier électoral, qui a procédé au regroupement de plusieurs régions à

compter du 1er janvier 2016. Le décret n° 2015-840 du 8 juillet 2015 portant diverses

dispositions relatives à l'organisation du réseau des chambres de commerce et d'industrie

prévoit, quant à lui, la suppression des chambres infra-départementales dont le nombre de

ressortissants est inférieur à 10 0002.

2 La loi n° 2015-990 du 6 août 2015 pour la croissance, l'activité et l'égalité des chances économiques comportait des

dispositions relatives au réseau consulaire, qui prévoyaient un renforcement de l'échelon régional, en rendant prescriptif le

schéma directeur élaboré par les CCIR et en confiant à ces dernières une mission d'appui, de soutien et de mutualisation plus

étendue auprès des chambres territoriales. Les articles 300 à 308 du projet de loi ont été censurés par la Conseil constitutionnel

qui les a analysés comme des cavaliers législatifs. Ils devraient toutefois être votés à nouveau.

10

La loi du 23 juillet 2010 a renforcé la légitimité des chambres régionales en réformant

le mode de désignation de leurs membres, désormais élus directement par leurs ressortissants,

comme les élus du niveau territorial.

Elle a également conféré à la chambre de commerce et d’industrie de région des

fonctions ou compétences nouvelles dans quatre domaines :

Une fonction d’encadrement des CCI territoriales

À ce titre, la chambre de région définit une stratégie régionale et adopte des schémas

sectoriels dans divers domaines, l’objectif étant d’assurer à la fois la cohérence interne du

réseau (en coordonnant entre elles les CCI de chaque région) et sa cohérence externe (en

coordonnant l’action consulaire régionale avec les politiques économiques conduites par l’État

et par le conseil régional).

Une compétence nouvelle en matière de collecte et de répartition de la

ressource fiscale

Le produit de la taxe pour frais de chambre de commerce et d’industrie (TFC) est

désormais collecté par la chambre de région, avant d’être redistribué aux CCIT.

Un objectif de mutualisation des fonctions support

Le dispositif juridique mentionné au 6° de l’article L. 711-8 du code de commerce, peu

contraignant, n’impose en définitive que des transferts limités. Il prévoit en effet que les CCI

de région « assurent, au bénéfice des chambres territoriales qui leur sont rattachées, des

fonctions d’appui juridique et d’audit ainsi que de soutien administratif dans la gestion de leurs

ressources humaines, de leur comptabilité, de leur communication et de leurs systèmes

d’information, précisées par un décret ».

La gestion des personnels de droit public

Les agents de droit public sous statut employés par les CCIT ont été transférés à la

CCIR, qui en est devenue l'employeur à compter du 1er janvier 2013, et mis de droit à la

disposition de la chambre territoriale qui les employait à la date d'effet du transfert.

1.3.2. Un bilan national mitigé

Le rapport d’information du Sénat de juillet 2014

Un rapport d’information produit en juillet 2014 par le Sénat3 a montré que la réforme

de 2010, qui est le fruit d’un compromis préservant l’échelon de proximité, avait mis en place

un cadre juridique très souple, permettant une régionalisation à la carte.

Le pacte de confiance et le contrat d’objectifs et de moyens entre l’Etat et CCI France

n’ont été signés qu’en 2013, tandis que les déclinaisons régionales ont débuté tardivement faute

de décret4. Le contenu des schémas sectoriels a été peu normé et, en pratique, la plupart se sont

avérés descriptifs et sans réelle ambition.

3 Rapport de MM. Lenoir et Bérit-Débat, sénateurs, établi au nom de la commission des affaires économiques et de la

commission sénatoriale pour le contrôle de l’application des lois. 4 Ce décret relatif aux conventions d’objectifs et de moyens conclues entre les CCIR et l’Etat a été signé le 5 novembre 2014

(n° 2014-1333).

11

Les modalités de calcul du nouveau dispositif fiscal concernant la taxe pour frais de

chambre de commerce et d’industrie (TFC) ont engendré une augmentation inattendue et

substantielle des recettes du réseau au niveau national (la baisse du taux ayant été surcompensée

par le dynamisme des bases) mettant en évidence un paradoxe :alors que la réforme visait à

faire des économies, son premier effet tangible a été l’accroissement sensible des recettes

fiscales des établissements consulaires, jusqu’à la mise en place en 2013 et 2014 de mécanismes

correctifs fondés sur un dispositif de plafonnement des taxes affectées.

La réforme a toutefois permis la création d’outils de suivi et d’orientation du réseau sous

le pilotage de CCI France, désormais dotée d’un rôle normatif dans plusieurs secteurs

d’intervention (schémas sectoriels, missions obligatoires donnant lieu à prestations de service,

comptabilité analytique commune), un travail important ayant été accompli s’agissant des

normes comptables, budgétaires et financières des établissements.

Après avoir mis l’accent sur la difficulté à mesurer l’impact financier de la

mutualisation, qui ne produit pas des effets immédiats, le rapport d’information souligne en

conclusion le bilan très mitigé de la réforme.

Le rapport d’information de l’Assemblée nationale de septembre 20155

Ce rapport présente une situation actualisée des trois réseaux consulaires s’agissant des

réformes en cours.

Concernant les CCI, les rapporteurs mettent l’accent sur la nécessité de poursuivre la

rationalisation de la carte des établissements et le renforcement de l’échelon régional, au-delà

de l’impact de la modification de la carte des régions qui doit aboutir à la substitution de treize

CCIR aux 22 actuelles, avec une redéfinition des circonscriptions des chambres territoriales. A

plus long terme, les deux parlementaires estiment que la création d’un établissement public

unique par région permettrait « d’importantes mutualisations » et une simplification de la

gouvernance, sans remettre en cause l’existence de structures locales, qui seraient toutefois

dépourvues de personnalité morale6.

Le rapport se fait également l’écho des difficultés de dialogue entre le réseau et la tutelle

et du retard pris dans la conclusion des conventions d’objectifs et de moyens entre les CCIR et

l’Etat.

Sur le plan du financement, après un rappel de l’importance de la baisse des ressources

fiscales des CCI et des prélèvements opérés en 2014 (prélèvement de 170 M€ sur la ressource

fiscale affectée au fonds de financement des CCIR) et en 2015 (prélèvement de 500 M€

directement sur le fonds de roulement des CCI), les auteures font état des fortes tensions

consécutives au prélèvement de 2015 et des difficultés qui ont pu en résulter pour certaines

chambres, rappelant qu’in fine, toutes causes confondues, le fonds de roulement des CCI a été

réduit de 66 %entre 2010 et 2015. La baisse des ressources du réseau a, logiquement, pour

corollaire une réduction des investissements et de la masse salariale, qui s’est traduite

notamment par la mise en place d’un plan d’emploi consulaire.

Le rapport insiste enfin sur la nécessaire priorisation, en interne, du champ

d’intervention des CCI, dont les missions, certes clarifiées par la loi de 2010, restent

nombreuses, et ouvrent la voie à un rapprochement entre les réseaux, notamment celui des CCI

et des chambres de métiers et de l’artisanat (CMA).

5 Rapport d’information de Mmes Rabin et Vautrin, députées, présenté en conclusion des travaux de la mission d’évaluation et

de contrôle (MEC) sur les chambres consulaires, leurs missions et leurs financements. 6 Ce qui correspond à la préconisation formulée par le rapport (non public) relatif au cadre d’action et au financement des CCI

et des CMA, établi en mai 2014 par l’IGF, le CGEIET et l’IGAS.

12

Les développements qui suivent vont tenter de faire ressortir, sur les différents aspects

de la gestion examinée, les incidences de la réforme sur le fonctionnement et la situation

financière de la CCI 84.

Il peut d’ores et déjà être indiqué que globalement, et logiquement, la réforme, qui

marque la fin d’une certaine aisance financière des CCI et implique une importante

restructuration interne, est mal perçue au niveau local, d’autant que les petites CCI, comme

celle de Vaucluse, ont l’impression d’être sacrifiées au niveau régional sur l’autel des grandes,

qui ont plus de poids dans l’assemblée régionale et bénéficient souvent de situations plus

favorables financièrement.

LE FONCTIONNEMENT INSTITUTIONNEL ET LA GOUVERNANCE

2.1. L’impact de la régionalisation

Le fonctionnement de la CCI 84 doit s’inscrire dans la stratégie régionale de la CCIR.

Cette stratégie, adoptée en assemblée générale (AG) régionale du 31 janvier 20137, soit deux

ans et demi après la parution de la loi du 23 juillet 2010 qui l’a instituée, précise:

- Les missions de la CCIR : porte-parole du réseau régional des CCIT auprès des

partenaires institutionnels régionaux ; responsable de la stratégie budgétaire et des

ressources humaines (RH) du réseau ; fonction « centre de ressources expertes », en

appui aux CCIT ;

- Les trois domaines d’activités stratégiques (contribution à une vision régionale

d’aménagement et de développement du territoire ; accompagnement des entreprises à

l’international ; coordination et animation des actions d’appui aux entreprises) et les 21

actions prioritaires à engager les concernant ;

- Les fonctions stratégiques (gestion des ressources humaines ; gestion financière et

politique d’affectation de la ressource fiscale ; mission de soutien aux CCIT) et les

priorités en matière de fonctions supports (convergence des systèmes d’information ;

projet de centre régional pour les achats ; création d’une « académie consulaire » pour

la formation interne ; création d’une structure juridique régional pluridisciplinaire) et de

politique budgétaire et financière ;

Ce document, assez général, comporte peu d’actions concrètes, ni de calendrier de mise

en œuvre. Il a été voté après les schémas sectoriels institués par la loi de 2010, alors qu’en toute

logique, ces schémas constituent la mise en œuvre, par mission, de la stratégie globale de la

CCIR.

En effet, la CCIR a adopté, en janvier 2012, sept schémas directeurs (gestion des

équipements ; formation et enseignement ; aide à la création, à la transmission et au

développement de l’entreprise ; développement durable ; innovation et intelligence

économique ; aménagement, développement et attractivité du territoire ; développement

international)8. Ce sont des documents volumineux, qui présentent l’existant et comportent

également des propositions d’actions à mettre en œuvre, sans toutefois mettre en place de

calendrier précis et d’indicateurs de suivi.

Ces schémas servent de cadre général à l’action de la CCI 84, de feuille de route, mais

n’impactent qu’à la marge son fonctionnement quotidien.

7 Après un premier refus d’approbation intervenu le 28 juin 2012. 8 La loi en prévoit quatre obligatoires.

13

2.2. La gouvernance locale

La CCI 84 compte différentes instances composées d’élus : l’assemblée générale, le

bureau, des commissions, le président, le trésorier.

Son fonctionnement est régi par un règlement intérieur (RI), adopté par l’assemblée

générale le 28 juin 2011, modifié par délibérations des 26 juin 2012 et 24 novembre 2015. Il a

été homologué en dernier lieu par le préfet de région par lettre en date du 10 décembre 2015.

Le règlement comporte les mentions imposées par l’article R. 711-68 du code de

commerce concernant le fonctionnement des différentes instances de l’établissement, la limite

d’âge des membres du bureau, le régime des délégations de signature du président et du

trésorier, la représentation du président. Il comprend également des dispositions relatives à

l’adoption des budgets, à la commande publique, aux transactions, à la prévention des conflits

d’intérêt, à la désignation du directeur général.

Le RI de la CCI 84 est une transposition du « vade-mecum relatif au règlement intérieur

des CCIT », adopté par l’AG de CCI France le 21 juin 2011, modifié les 22 novembre 2011 et

3 décembre 2013, qui constitue un référentiel du réseau. Ce document propose, d’une part, une

structure type de règlement intérieur des CCIT, prenant en compte les évolutions issues de la

réforme de 2010 et, d’autre part, un contenu détaillé pour chacun des points figurant dans le

règlement, en faisant état, le cas échéant, des différentes options possibles.

2.2.1. L’assemblée générale (AG)

L’AG est l’organe délibérant à compétence générale de l’établissement. Elle est

composée de membres élus par les ressortissants de la CCI ainsi que de membres associés

« détenant des compétences en matière économique de nature à concourir à la bonne exécution

des missions de la chambre », désignés par les membres élus (voix consultative)9. Peuvent

également y participer, en tant que de besoin, les conseillers techniques, personnalités désignées

par le bureau qui, « par leurs fonctions, peuvent apporter à la chambre le concours de leur

compétence », sans possibilité de prendre part au vote, et des membres honoraires10.

Un arrêté du préfet de Vaucluse du 31 août 2010 a fixé la composition de la CCI à 34

membres et leur répartition par catégorie (commerce, industrie, services), au vu de l’étude de

pondération économique en date du 30 août 2010. L’assemblée générale d’installation de la

mandature 2010-2016 a eu lieu le 10 janvier 2011, sous l’autorité du représentant de l’Etat.

Le règlement intérieur prévoit que l’AG doit se réunir au moins trois fois par an. Au

cours de la période sous revue, cinq réunions ont eu lieu chaque année, pour lesquelles le

quorum a généralement été atteint11. L’absentéisme, assez élevé, s’est toutefois accentué au fil

de la mandature (en moyenne, 26 membres présents en 2011, seulement 18 en 2015 et 16 en

2016). L’accroissement de l’absentéisme en fin de mandature s’explique, en partie, par la durée

de celle-ci, qui a été de six ans au lieu de cinq12.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre, l’ancien président de la

CCI a rappelé qu’il ne disposait d’aucun pouvoir pour sanctionner l’absentéisme chronique de

certains élus, qui pose problème pour l’obtention du quorum aux AG.

9 Il y a 17 membres associés, ce qui est conforme à la règle posée par l’article R. 711-3 du code de commerce, rappelée dans le

règlement intérieur, qui prévoit que leur nombre ne peut excéder la moitié de celui des membres élus, désignés lors de l’AG du

15 février 2011. 10 Il y a 40 conseillers techniques, conformément au règlement intérieur et 11 membres honoraires, désignés le 29 mars 2011. 11 Quorum non atteint le 17 février 2015 et le 22 mars 2016. 12 La démission d’un vice-président de ses fonctions de membre élu a nécessité, en application du règlement intérieur, son

remplacement à ce poste ainsi que dans les différentes commissions auxquelles il appartenait à moins de six mois de la fin de

la mandature.

14

Les délibérations sont, de manière quasi systématique, adoptées à l’unanimité des

membres présents (pas de vote contre, pas d’abstention).

La lecture des procès-verbaux des délibérations de l’AG, systématiquement établis

conformément au règlement intérieur, fait apparaître que les membres sont toujours

destinataires d’un dossier technique à l’appui des convocations et que des présentations sont

faites sur les différents points inscrits à l’ordre du jour, soit par le président ou un élu, soit par

un cadre de la CCI. Pour autant, les PV ne font pas souvent ressortir de véritable débat entre les

élus sur les questions abordées.

2.2.2. Le bureau

Le bureau a un rôle de conseil et d’assistance du président dans la préparation des AG

(article 51 du RI) et dispose d’une compétence propre en matière de transactions13.

Il compte 12 membres, soit plus que le nombre maximum de sept autorisé par l’article

R. 711-13 du code de commerce. Ce même article prévoit toutefois que l’autorité de tutelle peut

autoriser l’augmentation du nombre de membres du bureau14.

En l’espèce, le préfet de Vaucluse a, par décision du 2 décembre 2010, autorisé la CCI

84 à maintenir un nombre de vice-présidents supérieur à celui prévu par le code, en précisant

que « le maintien de sept vice-présidents au sein du bureau vise à permettre un meilleur suivi

des nombreux projets et missions, dont est en charge la CCI, par des élus désignés à cet effet

et à garantir, au sein de cette instance de gouvernance, la représentativité du maillage

économique départemental ».

Le règlement intérieur prévoit toutefois le retour à une composition du bureau à sept

membres à compter de la nouvelle mandature, fin 2016. En effet, le préfet de région n’a pas

validé, dans son courrier du 10 décembre 2015 précité, l’article 47 tel que proposé initialement

par la CCI, qui prévoyait une augmentation du nombre de membres du bureau dans la limite

prévue par le nouvel article R. 711-13. Le représentant de l’Etat a en effet indiqué qu’il ne

discernait, au vu des éléments dont il disposait, « aucune caractéristique dans le département

de Vaucluse qui justifierait une telle extension ». Le bureau désigné par les nouveaux élus

consulaires installés le 23 novembre 2016 ne devra donc comprendre que 7 membres.

Selon le RI (article 53), le bureau se réunit « au moins une fois par mois », ce qui n’a

pas été le cas en 2014 et 2015, années au cours desquelles respectivement 7 et 8 réunions ont

eu lieu.

Contrairement à l’AG, la participation aux réunions du bureau est généralement

importante : au vu des procès-verbaux transmis, et à quelques exceptions près, une dizaine de

membres sont présents aux réunions.

A la CCI 84, le bureau ne bénéficie pas d’une délégation permanente de l’AG pour

exercer certaines compétences. Il s’agit à titre principal d’une instance d’information, de

préparation et d’échanges.

13 Article R. 711-14 du code de commerce, repris à l’article 85 du RI. 14 La disposition du décret n° 2013-381 du 3 mai 2013 portant diverses dispositions relatives au réseau des chambres de

commerce et d'industrie qui limite cette augmentation à trois membres au plus « pour tenir compte des particularités locales »

n’est applicable qu’à compter du prochain renouvellement général.

15

2.2.3. Le président et le trésorier

Le président

Le président est le représentant légal et l’ordonnateur de l’établissement. Il est chargé

de l’exécution du budget et de l’émission des titres de recettes et des mandats de paiement.

Les membres élus de la CCI exercent leurs fonctions à titre gratuit. Néanmoins, outre la

prise en charge, sur justificatifs, des frais de transport, d’hébergement et de restauration engagés

dans le cadre du mandat (article A. 712-1 du code de commerce), une indemnité globale de frais

de mandat peut être attribuée aux membres du bureau par l’assemblée générale15.

M. Mariani, président de la CCIV, est le seul à percevoir, à ce titre, une indemnité d’un

montant de 33 395,20 € par an. Son versement a été décidé par délibération de l’AG du

29 mars 2011, qui prévoit une indemnité mensuelle de 600 points d’indice, ce qui correspond

au montant autorisé par l’article A. 712-2 du code de commerce pour les CCI dont le nombre

de ressortissants est compris entre 10 000 et 29 999.

Le trésorier

Le trésorier, élu parmi les membres de l’AG, est chargé de la préparation des comptes

annuels, du paiement des dépenses et du recouvrement des recettes de la CCI. Il tient la

comptabilité de l’établissement et assure la gestion de sa trésorerie. Il rend compte de son action

devant l’AG. Son intérim est assuré par le trésorier-adjoint, également désigné par l’AG et

membre du bureau.

2.2.4. Les commissions

Les commissions réglementées16

Le code de commerce prévoit la constitution obligatoire de deux commissions :la

commission des finances, chargée d’examiner les actes budgétaires avant leur adoption par

l’AG, à qui elle rend compte de cet examen, et la commission des marchés, en charge de

l’examen, avant leur signature, des projets de marchés (articles A. 712-32 et A. 712-33)17.

La commission de finances se réunit préalablement aux AG aux cours desquelles sont

discutés les budgets prévisionnels, rectificatifs et exécutés. La commission des marchés se

réunit très régulièrement.

La mise en place d’une commission de prévention des conflits d’intérêts (CPCI) résulte

d’une préconisation de la charte d’éthique et de déontologie des CCI adoptée par CCI France

le 12 mai 2000, qui a institué, notamment, un principe de prévention du délit de prise illégale

d’intérêt et prévoit que « chaque chambre s’engage à introduire dans le règlement intérieur

relatif à son organisation et à son fonctionnement, les dispositions nécessaires à une bonne

application de la présente délibération ».

Cette commission, qui statue à la demande de tout membre de la chambre ou d’office, a

pour mission d’« examiner et donner un avis sur toute situation susceptible de créer un conflit

d’intérêts entre la chambre et l’un de ses membres » (article 98 du RI). Elle peut également être

saisie de la situation d’agents.

15 Cette indemnité, normalement versée au président, peut, sur décision du bureau, être dévolue à un ou plusieurs autres de ses

membres (article A. 712-4 du code de commerce). 16 Prévues par un texte réglementaire ou une norme interne au réseau consulaire. 17 Le statut du personnel administratif des CCI prévoit également la constitution d’une commission paritaire locale, devenue

régionale depuis le transfert du personnel de droit public à la CCIR.

16

La CPCI ne s’est jamais réunie sur la période 2011-2015. Une réunion est intervenue en

juin 2016 s’agissant de la conclusion d’un contrat de faible montant (4 960 €) relatif à un

diagnostic à effectuer sur le moteur d’une grue du port, avec une entreprise qui est la seule de

la région à même de l’effectuer, et dans laquelle un élu de la chambre est salarié18.

Selon le secrétaire général de la CCI, l’absence quasi-totale de réunions est la

conséquence de l’interdiction faite aux membres de contracter avec la chambre (article 92 du

RI) et de l’obligation qui leur est imposée de déclarer les intérêts détenus à titre personnel (ainsi

que par leurs conjoint et enfants mineurs), directement ou indirectement, dans toute forme

d’activité économique et sociale (article 93 du RI).

Les déclarations sur l’honneur des élus, établies en début de mandature, sont conservées

dans un registre spécial au siège de la chambre. Une mise à jour a été effectuée courant 2016,

en fin de mandature. Dans l’intervalle, les élus n’ont pas été sollicités afin d’actualiser leurs

déclarations et aucune actualisation « spontanée » n’est intervenue.

En dépit des mentions explicites du RI, une mise à jour, par exemple à mi-mandat, de

ces déclarations, serait l’occasion d’un utile rappel de l’interdiction pesant sur les élus. En 2012,

l’entreprise de BTP d’un membre élu a en effet candidaté à un marché public de la CCI19. La

candidature ayant été identifiée par le service, le pli n’a pas été ouvert et le marché déclaré sans

suite.

Cet exemple montre que, contrairement à ce qu’a indiqué le président en fonctions dans

sa réponse au rapport d’observations provisoires de la chambre régionale des comptes, les élus

n’ont pas tous pleinement conscience de ce qu’implique l’interdiction de contracter avec la

chambre, si bien que la perspective d’une réunion de la commission ne peut être regardée

comme purement hypothétique.

Dans cette même réponse, le président a fait part de son intention de rendre obligatoire

la mise à jour en cours de mandat des déclarations d’intérêts, à l’occasion de « la prochaine

mise à jour » du règlement intérieur.

Enfin, la CCI doit établir un rapport sur chacune des opérations réalisées par

l’établissement « intéressant de quelque manière que ce soit un de ses membres » (article 103

du RI). De telles opérations, dont le champ d’intervention est défini de manière extensive, ne

recoupent pas nécessairement les hypothèses donnant lieu à la saisine de la commission des

conflits d’intérêts. En tout état de cause, si la CCI n’a établi aucun rapport depuis 2011, en

l’absence, selon le secrétaire général, de réalisation de telles opérations, elle devra le faire pour

l’affaire soumise à la CPCI en 2016.

Recommandation n° 1 : Procéder régulièrement à la mise à jour des déclarations

d’intérêts des membres élus

Les commissions facultatives

Le règlement intérieur (article 55) ouvre la possibilité pour l’AG de constituer des

commissions thématiques et des groupes de travail « chargés de rendre des avis, conduire des

études ou formuler des propositions ».

18 Ce cas paraît relever de la CPCI, dans la mesure où, même si l’élu ne détient pas de participation dans la société concernée,

il y exerce une fonction de direction, quand bien même il s’agit d’une fonction salariée (article 95 du RI sur la définition des

intérêts). La CCI a donc réuni à bon escient la commission, qui a rendu un avis favorable à la conclusion du contrat. 19 Marché 2012-313-005 concernant « Divers travaux agricoles et de terrassement sur le site de l’aéroport ».

17

Dans ce cadre a été mis en place un nombre assez conséquent de commissions

(commissions compétentes pour le commerce, l’industrie, l’aménagement et le développement

du territoire, le suivi de la protection fonctionnelle, la proximité territoriale, les services, la vie

de l’entreprise). Il est à noter toutefois que la plupart d’entre elles, qui se sont réunies en début

de mandature (2011-2012), ne tiennent désormais plus, ou très peu, de séances.

On constate également que des commissions, non créées officiellement, sont

mentionnées dans le rapport d’activités 2011 (formation, international), qu’une commission,

non créée par l’AG, a tenu des réunions (proximité), tandis que certaines commissions, créées

officiellement, ne se sont jamais réunies (équipements gérés).

Il est paradoxal de multiplier le nombre de commissions facultatives, d’en désigner les

membres et de leur fixer un domaine d’intervention, pour qu’elles n’aient, au final, aucune

fonction réelle.

En ce qui concerne le service de la formation, des structures du type « conseil

d’administration », comprenant des élus, ont été créées par pôle d’enseignement : ces structures

se sont réunies assez régulièrement depuis 2011.

La CCI 84 a également institué une commission atypique :la commission de suivi de la

protection fonctionnelle, créée en 2013 par l’AG pour « suivre et contrôler le paiement et les

remboursements des frais d’avocats (…) dans les procédures engagées dans le cadre de leur

défense par les élus et les agents de la CCIT de Vaucluse (vérification des conditions de mise

en œuvre de ces paiements ou remboursements, vérification du montant et de l’objet des

factures liées) » et relevant de la protection fonctionnelle prévue par le code de commerce et le

règlement intérieur en cas de « poursuites pénales à l’occasion de faits n’ayant pas le caractère

de faute détachable de l’exercice des fonctions ». Celle-ci s’est réunie 15 fois depuis sa création

pour se prononcer sur la prise en charge de factures établies par les conseils de trois agents et

du président de la CCI bénéficiant de la protection fonctionnelle de l’établissement, et dont les

montants seront détaillés infra.

2.3. Le pilotage administratif

2.3.1. L’organisation administrative

Les services de la CCI 84 sont placés sous l’autorité d’un directeur général (DG), chargé

plus particulièrement du pilotage administratif d’une partie des services supports et de certains

des services opérationnels, et d’un secrétaire général (SG), également chargé de la gestion de

services supports et opérationnels.

L’organigramme de la CCI 84 a récemment évolué (le 1er juin 2016) dans le cadre de la

réorganisation des services consécutive au recentrage des missions et aux suppressions de

postes intervenues en 2015. Outre une nouvelle répartition des services rattachés directement

au DG et au SG, un poste de directeur « Front Office » est créé (et pourvu en interne) pour

superviser la direction de l’enseignement et de la formation et la direction des relations aux

entreprises, qui sont devenues des sous-directions, et le programme Ecotrophélia (transfert du

SG). Dans la nouvelle organisation, comme dans l’ancienne, il n’y a pas de césure entre les

services supports, qui relèveraient plus particulièrement du SG, et les services opérationnels,

qui relèveraient du DG20.

L’équipe de direction, qui se réunit très régulièrement, est composée du DG, du SG et

des différents directeurs ou responsables de service.

20 La réorganisation administrative devrait être prochainement achevée avec la création d’une direction du Back Office,

regroupant l’ensemble des services supports, organisation préconisée par CCI France.

18

2.3.2. Le pilotage financier et le contrôle de gestion

La direction financière, qui compte sept agents (huit jusqu’en 2015) est très présente

dans l’organisation interne de la CCI, son rôle s’étant accru dans le contexte actuel de forte

réduction des ressources du réseau.

La fonction de contrôleur de gestion, créée en 2008, est assurée par un agent ayant le

statut de cadre recruté en 2014. Il l’exerce sous l’autorité du directeur financier, qui occupait

d’ailleurs cette fonction auparavant. Ces deux personnels travaillent en étroite collaboration. Le

contrôle de gestion est centré sur le pilotage budgétaire de l’établissement.

L’organisation budgétaire et financière étant décentralisée, le contrôleur de gestion

constitue l’interlocuteur privilégié des responsables budgétaires des différents services.

Il intervient dans le cadre de la préparation budgétaire, en communiquant aux chefs de

service les données correspondant à leur périmètre pour l’exercice et l’exercice précédent, puis

en réalisant en concertation avec ces derniers, des prévisions ligne par ligne. Le budget est

ensuite construit, après intégration des données dans le système d’information financier et ajout

des charges calculées. En cas de difficulté, les arbitrages sont réalisés par la direction générale.

Le contrôleur de gestion effectue un suivi mensuel des dépenses engagées par les

différents chefs de service, qui sont bloquées en cas de dépassement du budget21. Chaque état

mensuel fait ressortir, ligne par ligne, les dépenses comptabilisées et engagées, au regard du

budget prévu et des réalisations de l’année N-1. Le contrôleur de gestion procède à une analyse

des écarts, permettant de générer des alertes. Ce suivi fait l’objet d’une présentation en comité

de direction. C’est à partir de ces données qu’est construit le budget rectificatif de l’exercice.

Une clôture intermédiaire est réalisée fin janvier, début février, ce qui permet de délivrer

à chaque chef de service les données concernant son secteur avant la clôture des comptes en

juin.

Le contrôleur de gestion est également consulté en amont pour chaque projet susceptible

d’avoir un impact financier significatif, afin qu’il donne un avis sur sa soutenabilité au regard

des capacités financières de la CCI.

2.3.3. Un fonctionnement formalisé et normalisé

Le fonctionnement interne de la CCI 84 est encadré par un nombre important de normes

et de processus relevant de logiques différentes.

La « normalisation » pilotée par CCI France

La régionalisation a accéléré le mouvement de normalisation antérieurement impulsé

par CCI France. Il s’agit, d’une part, de mettre à la disposition des CCI des outils de référence,

voire des modèles de documents et de procédures et, d’autre part, de disposer d’un référentiel

comptable unique pour l’ensemble de réseau et d’un outil de collecte des données permettant

des comparaisons pertinentes entre établissements.

A compter de 2011, CCI France a élaboré des normes concernant les centres de

formalités des entreprises, les régies de recettes et de dépenses, les programmes pluriannuels

d’investissement, l’enregistrement des contrats d’apprentissage. Ces normes reprennent les

dispositions législatives et règlementaires en vigueur, détaillent les objectifs et exigences du

réseau et les indicateurs d’activités et de performance y afférents.

21 Le paiement est alors soumis à autorisation du président.

19

En matière budgétaire, financière et comptable s’applique la norme dite 4.9, qui met en

place une comptabilité analytique commune au réseau, en répartissant l’activité des CCI en

missions et en programmes, au sein desquels tous les produits et charges des établissements

doivent être répartis. Elle institue, pour chacun des programmes, des indicateurs d’activité que

doivent renseigner et faire remonter les CCI. Les données financières collectées sont agrégées

dans un logiciel dit « cube CCI », qui doit être renseigné dans les 15 jours suivants les AG

d’approbation des documents budgétaires. Lors d’une visite sur place, le directeur financier a

présenté cet outil complexe et explicité la manière dont il était renseigné. L’un des objectifs du

cube est de permettre de chiffrer la part de la TFC affectée par la CCI à chacune de ses activités.

Les services ont conscience de l’intérêt de cet outil, mais considèrent toutefois que celui-

ci, outre qu’il est chronophage, n’est pas encore complètement fiable, dans la mesure où

certaines données peuvent être présentées et compilées différemment selon les établissements,

ce qui fausse selon eux le panorama de la situation globale des CCI qu’offre le dispositif.

La formalisation des procédures ayant une incidence financière

La CCI 84 a procédé à une formalisation de ses principales procédures ayant une

incidence financière dans un document, validé par l’AG, et régulièrement mis à jour, intitulé

« Procédure administrative interne », qui détaille le déroulement de l’engagement des dépenses

et du paiement des factures. Il comporte en annexe un ensemble de documents, notes et

formulaires régissant le fonctionnement quotidien de l’établissement :

- Le tableau des délégations de signature ;

- Un modèle de bon de commande ;

- Une fiche d’inventaire ;

- Une fiche d’approvisionnement en denrées pour le pôle hôtelier ;

- La procédure en matière de recrutement et d’embauche de personnel ;

- Le formulaire de demande d’autorisation de frais de déplacement ;

- Le barème des frais de déplacement ;

- Les autorisations spéciales ;

- Les règles relatives aux régies d’avances ;

- La facturation partielle des fournisseurs ;

- Les délais de paiement des fournisseurs

- Les instructions pour les marchés inférieurs aux seuils formalisés ;

- Le formulaire de demande de facture fournisseur à bloquer et débloquer ;

- Le formulaire de demande d’avoir client ;

- La note interne relative aux heures supplémentaires ;

- Le processus contrats et conventions ;

- Le formulaire de demande de création de compte fournisseur ;

- Les règles de mise en œuvre de la protection fonctionnelle.

La diversité des documents figurant dans ce manuel confirme que remontent en AG des

procédures qui ne nécessitent pas nécessairement l’intervention de cette instance.

20

S’agissant des délégations de signature, leur présentation formelle et l’information de

l’AG sont, en revanche, prévues aux articles 40 et 45 du règlement intérieur.

Ainsi, figurent en annexe 19 de la procédure administrative interne les décisions de

délégation signées du président et du trésorier, qui renvoient chacune expressément au tableau

détaillé qui précise, selon les domaines d’intervention, les bénéficiaires de la délégation (élus,

agents permanents, avec en premier lieu le directeur général), le type d’actes, les montants

concernés ainsi que les conditions dans lesquelles la délégation est consentie. Cette annexe est

également publiée sur le site internet de la CCI et sur son réseau interne. Elle est régulièrement

mise à jour.

Ce mécanisme permet d’assurer la fluidité du fonctionnement quotidien de la structure

tout en assurant la sécurité juridique, au regard de la compétence de l’auteur de l’acte, des actes

signés par les élus et les agents. On peut toutefois relever sa complexité, eu égard au nombre

d’actes distingués et de bénéficiaires.

La « démarche qualité » engagée par la CCI 84

2.3.3.3.1. La certification ISO et l’attestation « qualité RESEAU »

La CCI de Vaucluse est engagée depuis 2005 dans une démarche de certification

ISO 9001 version 2008 (management de la qualité) pour l’ensemble de ses services, l’aéroport

étant également certifié ISO 14001 (management environnemental)22. La certification a été

renouvelée annuellement sur la période 2011-2015.

La certification ISO consiste à appliquer dans le fonctionnement des services un

référentiel de qualité résultant d’une approche par les processus, dont le but est, pour

l’établissement, d’être en capacité de fournir un produit conforme aux exigences réglementaires

et aux exigences des clients.

La démarche ISO n’est pas spécifique au secteur public. Plutôt conçue dans une logique

de satisfaction client au regard d’un produit, qui paraît davantage liée à une activité de

production du secteur privé, elle a néanmoins pour objet d’être adaptable à toute entité, y

compris celles centrées sur un service rendu comme les administrations.

La démarche implique, en autres, une formalisation des différents processus intervenant

dans le fonctionnement de la structure en vue d’atteindre les objectifs de qualité qu’elle s’est

fixés (compilés dans un manuel qualité), et la vérification de leur respect via des audits interne

eux-mêmes effectués dans le cadre d’un référentiel spécifique (ISO 19001) par des agents de la

CCI désignés et formés à cette fin, qui interviennent en dehors de leur propre service, à partir

d’un guide d’audit donnant lieu à un rapport.

Le suivi de la démarche par l’équipe de direction prend la forme d’une revue annuelle

en comité de direction.

La direction de l’enseignement et de la formation a, de son côté, entrepris, en début de

mandature (et cela était d’ailleurs l’un de ses objectifs), l’obtention d’une attestation dite

« qualité RESEAU », qui concerne spécifiquement le CFA, à la demande de la région PACA,

qui en est le financeur principal. L’attestation a été obtenue au printemps 2014.

Dans le cadre de cette démarche, fondé sur un référentiel spécifique, mais qui comprend

des points communs avec la certification ISO 9001, la CCI 84 diligente également des audits

internes afin de vérifier le respect du référentiel.

22 L’aéroport bénéficie également d’une certification SGS (Système de gestion de la sécurité).

21

Le CFA a également fait l’objet, au cours de la période sous revue, de deux audits,

effectués par un consultant externe à la demande de la région, dont le premier, daté du 27 mars

2012, a porté sur les années 2009 et 2010 et le second, en date du 23 avril 2015, a analysé les

années 2012 et 201323.

2.3.3.3.2. Les moyens mis en œuvre en matière de qualité

La CCI 84 dispose d’un service qualité composé d’un référent qualité, agent

spécifiquement en charge du suivi du système (qui est également conseiller entreprise) et d’une

assistante. D’autres agents interviennent dans la démarche, sur la base du volontariat :les

correspondants qualité (10 à 15 agents selon les années), chargés de la mise en œuvre de la

démarche dans leurs propres services et les auditeurs internes (15 agents concernés en

moyenne)24.

Les différents audits internes effectués au cours de la période 2011-2015 ont été

communiqués par la CCI : ils sont nombreux et couvrent tous les secteurs d’intervention de

l’établissement, qu’il s’agisse des services supports ou des services opérationnels. En fonction

des constats réalisés, ils donnent lieu, le cas échéant, à des actions correctrices.

Les actions et outils mis en place dans le cadre de cette démarche sont nombreux,

comme en témoignent les données issues des revues annuelles de direction :

Selon le référent qualité, la démarche qualité fait l’objet d’une large adhésion des agents,

indispensable à la pérennité de la démarche. La CCI envisage de poursuivre dans cette voie, et

même d’aller au-delà, puisque son prochain renouvellement est conditionné par la mise en place

du nouveau référentiel ISO 9001, qui étend la démarche à la stratégie de l’organisme.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ancien président de la CCI a fait valoir que les chambres de commerce et d’industrie se

caractérisent par un fonctionnement formalisé et normalisé. Il a soutenu que, dans la mesure où

elle est susceptible de limiter la prise de risques, cette particularité peut s’avérer contre-

productive.

23 Cet audit, s’il souligne la situation financière fragile du CFA, fait également ressortir les suites positives données aux

préconisations précédentes, la baisse sur la période récente du nombre d’apprentis, une organisation pédagogique de qualité,

des indicateurs de performance globalement satisfaisants, une optimisation du remplissage des sections au moyen de

regroupements, un taux d’encadrement des apprentis supérieur au standard et la nécessité d’une adaptation à la baisse de

l’activité. 24 Le service qualité est également amené à intervenir pour la réalisation d’audits internes sur des thématiques particulières à

l’école hôtelière, dans le secteur de la sécurité sanitaire en lien avec la manipulation d’aliments, dans le cadre du « système

d'analyse des dangers - points critiques pour leur maîtrise » (système HACCP-Hazard Analysis Critical Control Point).

2011 2012 2013 2014 2015 (au 01/09) Moyenne

nombre d'audits interne 9 10 10 10 5 8,8

actions d'amélioration suite aux audits 37 40 110 77 25 57,8

nombre auditeurs 19 ? 12 17 13 15,25

actions d'amélioration cloturées 136 132 58 98 46 94

action d'amélioration ouvertes 149 152 185 159 32 135,4

nombre demandes d'audit interne 48 30 137 82 25 64,4

nombre de documents applicables 1026 879 915 926 978 944,8

nombre documents ajoutés ou mis à jour 245 398 337 435 171 317,2

Source : revues de direction CCI 84

22

LA QUALITE DE L’INFORMATION BUDGETAIRE, COMPTABLE ET FINANCIERE

Les règles budgétaires et financières applicables aux CCI sont fixées aux articles R. 712-

12 et suivants et A. 712-19 et suivants du code de commerce. Elles sont précisées dans la

circulaire n° 1111 du 30 mars 1992 fixant les règles budgétaires, comptables et financières

applicables au réseau. Depuis le 1er janvier 1992, les CCI sont soumises au plan comptable

général (PCG).

Jusqu’à la réforme de 2010, chaque établissement était totalement indépendant sur le

plan budgétaire et financier. Désormais, c’est la CCIR qui est chargée de répartir, entre elle et

les CCIT de son ressort, le produit des impositions de toute nature qui lui sont affectées par la

loi, en particulier la taxe pour frais de chambre de commerce et d’industrie (article R. 712-22-

1 du code de commerce). La proposition de répartition, élaborée par le bureau, doit être

transmise aux CCIT suffisamment tôt pour leur permettre d’adopter leur budget avant le

30 novembre de l’année N-1. Cette répartition, qui doit prendre en compte le coût des services

supports que la CCIR assure au bénéfice des CCIT, est adoptée par l’assemblée générale et

constitue une annexe au budget de la CCIR.

Par ailleurs, la CCIR vérifie la cohérence des projets de budgets des CCIT avec les

ressources qui leurs sont allouées, le budget de la CCIR et la stratégie régionale (article R. 712-

22-2 du code de commerce).

3.1. La présentation et l’approbation des documents budgétaires

Les documents budgétaires (budgets primitifs, budgets rectificatifs et budgets exécutés

accompagnés des comptes annuels au sens du PCG) sont soumis à des règles s’agissant de leur

composition, de leur adoption et de leur transmission pour approbation au préfet de région.

En application des dispositions du code de commerce, les budgets et les comptes sont

divisés en services budgétaires en fonction des missions exercées par la CCI : sont obligatoires

l’ouverture d’un « service général » et l’ouverture des services « formation », « ports » et

« aéroports », dès lors qu’ils correspondent à des missions exercées par l’établissement, ce qui

est le cas dans le Vaucluse.

Par ailleurs, la CCI 84 a ouvert un « service divers », dans la mesure où elle exerce une

activité de type commercial non couverte par les services prédéterminés (opération immobilière

MC225, locaux du centre de dédouanement et villa du golf).

Les documents budgétaires ont tous été examinés en commission des finances avant leur

approbation par l’AG, après présentation, devant celle-ci, d’un compte-rendu du président de

cette commission, comme cela est prévu à l’article A. 712-33 du code de commerce. Ils ont

également été validés préalablement en bureau. Ils ont été votés dans les délais prévus (avant

le 30 novembre N-1 pour les budgets primitifs (BP), avant le vote du BP N+1 pour les budgets

rectifiés (BR) de l’exercice N et avant le 30 juin N+1 pour le budget exécuté (BE) N).

Ils comportent l’ensemble des documents exigés par la réglementation et détaillés dans

la circulaire de 1992, étant précisé que le budget exécuté est le document le plus complet :

25 MC2 est le nom commercial donné par la CCI à cette opération.

23

BP (avant 30/11/N-1) BR (avant 30/11/N) BE et comptes annuels (avant 30/06/N+1)

CCI

consolidée

1) un état des opérations de

fonctionnement ; 2) un état de la capacité

d’autofinancement ;

3) un état des opérations en capital ;

4) des tableaux annexes :

- tableau des prestations et contributions interservices,

- tableau des variations

pendant l’exercice des prêts et avances interservices,

- tableau des effectifs et de

la masse salariale, - tableau du fonds de

roulement.

1) un état des opérations de

fonctionnement ; 2) un état de la capacité

d’autofinancement ;

3) un état des opérations en capital ;

4) des tableaux annexes :

- tableau des prestations et contributions interservices,

- tableau des variations

pendant l’exercice des prêts et avances interservices,

- tableau des effectifs et de la

masse salariale, - tableau du fonds de

roulement.

1) un état des opérations de fonctionnement ;

2) un état de la capacité d’autofinancement ; 3) un état des opérations en capital ;

4) des tableaux annexes :

- tableau des prestations et contributions interservices, - tableau des variations pendant l’exercice des prêts et

avances interservices,

- tableau des contributions et autres concours consentis à des tiers,

- tableau des garanties et cautions accordées,

- tableau des filiales et participations - tableau des informations relatives aux entités liées à

la compagnie consulaire,

- tableau de la structure de l’endettement, - tableau des effectifs et de la masse salariale,

- tableau du fonds de roulement.

5) un bilan, 6) un compte de résultat,

7) une annexe au sens des comptes annuels,

8) un tableau de financement.

Tous services

budgétaires

1) un état des opérations de

fonctionnement ;

2) un état de la capacité d’autofinancement ;

3) un état des opérations en

capital.

1) un état des opérations de

fonctionnement ;

2) un état de la capacité d’autofinancement ;

3) un état des opérations en

capital.

1) un état des opérations de fonctionnement ;

2) un état de la capacité d’autofinancement ;

3) un état des opérations en capital.

Concessions uniquement

1) une situation patrimoniale ; 2) un tableau de financement ;

3) un tableau du fonds de roulement.

Source : circulaire n° 1111 du 30 mars 1992

3.2. La certification des comptes

Conformément à l’article L. 712-6 du code de commerce, la CCI a désigné, en 2008, un

commissaire aux comptes, le cabinet Gineste et Associés, pour assurer la certification de ses

comptes annuels (mandat de 6 ans, marché renouvelé en 2014 avec le même cabinet, pour un

montant de 15 000 € HT par an).

Sur la période contrôlée, après avoir effectué une révision comptable, le commissaire

aux comptes (CAC) a, d’une manière uniforme, certifié que le budget exécuté et les comptes

annuels étaient, au regard des règles et principes comptables français, réguliers et sincères et

qu’ils donnaient une image fidèle du résultat des opérations ainsi que de la situation financière

et du patrimoine de la CCI. Le commissaire aux comptes intervient devant les élus lors de la

présentation du budget exécuté à l’AG, qui approuve son rapport.

La mission de certification porte sur les comptes consolidés, et non sur les comptes de

chaque service budgétaire. Il n’y a pas eu, au cours de la période sous revue, d’audit spécifique

du CAC en matière comptable et financière.

Le CAC a engagé la procédure d’alerte prévue à l’article L. 234-2 du code de commerce

en janvier 2015, mettant en avant un risque pour la pérennité de l’exploitation, eu égard à

l’impact du prélèvement sur le fonds de roulement (FDR) et la baisse de la ressource fiscale

affectée. Le courrier adressé au président de la CCI demandait à ce dernier de procéder à une

analyse de la situation et de faire connaître les mesures envisagées.

Par courrier du 23 janvier 2015, après avoir indiqué que la situation financière dégradée

de l’établissement ne provenait pas d’« actes de gestion internes » mais « des décisions

gouvernementales annoncées très brutalement et sans concertation », le président de la CCI a

présenté les mesures, déjà mises en œuvre ou envisagées, pour chacun des services, afin de

redresser la situation financière de l’établissement.

Au vu de cette réponse, le CAC a mis fin à la procédure.

24

3.3. La tutelle budgétaire

Le préfet de région exerce la tutelle administrative et financière de la CCI 84 depuis le

1er janvier 201126, en collaboration avec la direction régionale des finances publiques (DRFiP)

et la direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de

l’emploi (DIRECCTE) de Provence-Alpes-Côte d’Azur.

3.3.1. L’approbation des documents budgétaires

Les budgets primitifs, rectificatifs et exécutés doivent être transmis dans la quinzaine

suivant leur vote au préfet de région, pour approbation. Ce délai est respecté par la CCI 84.

L’approbation peut être explicite, avec ou sans réserves, ou tacite (en l’absence de

décision expresse dans les deux mois de la réception). En cas de refus d’approbation,

l’établissement doit délibérer dans les deux mois sur un nouveau budget, prenant en compte les

observations de la tutelle.

Les budgets primitifs, rectificatifs et exécutés de la CCI sont, de manière générale,

approuvés, mais avec des réserves ou observations, liées notamment à la situation financière

dégradée de certains services budgétaires et aux modalités de comptabilisation du prélèvement

sur FDR.

Année Budget Décision/Observations

2011

BP Approuvé :

- Principes de prudentialité respectés ; RNG > 0 ; CAF couvre annuité en capital des emprunts + financement

d’une partie des investissements ; FDR couvre 3 mois de charges de fonctionnement ; - Solde budgétaire global nul ; trésorerie ~ 2 mois de charges de fonctionnement ; augmentation de 20 %des

dettes hors emprunt ; - Invitation à poursuivre les efforts de maîtrise des frais de fonctionnement, réduction des projets

immobiliers.

BR Approbation tacite (transmission le 14/11/2011)

BE Approuvé avec invitation à poursuivre la maîtrise des frais de fonctionnement et à maintenir un FDR et une trésorerie d’un montant suffisant.

2012

BP Approbation tacite au 14/02/2012 (transmis le 14/12/2011)

BR Approuvé avec observations :

- CAF secteur formation insuffisante ; - Caractère contrasté de la situation budgétaire par service ;

- Produit de la taxe inscrit au budget > répartition régionale votée

- Invitation à présenter les futurs budgets avec note détaillée par secteur d’activité.

BE Approuvé : - CAF a doublé par rapport à 2011 ;

- FDR ~ 2,9 mois de charges de fonctionnement ; FDR aéroport et port < 0 ;

- Trésorerie ~ 2 mois de charges de fonctionnement en progression de 2 %.

2013

BP Avis favorable avec observations :

- CAF progresse ; équilibre financier préservé sur l’ensemble

- Produit de la taxe inscrit au budget > répartition régionale votée - Déficit d’exploitation récurent au service formation

BR Approuvé mais après un premier BR non approuvé :

- Services formation et port ont un résultat < 0 ;

- CAF ne couvre plus le remboursement de l’annuité en capital des emprunts - FDR couvre uniquement 2 mois de charges (limite basse)

BE Approuvé :

- Résultat d’exploitation excédentaire ; CAF > 0 mais ne couvre plus le remboursement de l’annuité en capital des emprunts ;

- FDR couvre 2,5 mois de charges ;

La situation financière fragile doit être consolidée plus particulièrement concernant le centre de formation.

2014

BP Approuvé avec réserves :

- Baisse de ressource fiscale (loi de finances 2014) ;

- Résultat net < 0 ; CAF baisse de 93 %; FDR baisse de 19 %~ 1,7 mois de couverture de charge ;

BR Approuvé : - Le prélèvement exceptionnel sur FDR en charge fausse le budget => résultat net déficitaire, CAF dégradée,

FDR > 0 mais ~1,3 mois de charges.

- Inscription au budget d’emprunts en recettes d’investissement sans demande d’autorisation préalable à la tutelle.

BE Suspension d’instruction :

26 Avant cette date, la tutelle relevait du préfet de département.

25

- Non-respect des prescriptions de la directive DGE-DGFIP sur les modalités de comptabilisation du

prélèvement exceptionnel ;

- Dégradation continue des indicateurs budgétaires ; - Invitation à produire une note détaillée sur les indicateurs budgétaires avec application de la méthode

prévue dans la circulaire, plus particulièrement pour le service formation largement déficitaire.

Puis approuvé suite aux modifications apportées : - Efforts de réduction des dépenses sur 2015 avec baisse des effectifs et cession d’actifs immobiliers.

2015

BP Approbation avec fortes réserves :

- La comptabilisation du prélèvement exceptionnel sur FDR ne figure pas dans le BP 2015 ; - Le BP est présenté en déséquilibre ; résultat net déficitaire, CAF < 0 ; FDR ~20 jours de charges ;

- Nécessité de présenter le BP en équilibre ;

- Obligation de comptabiliser le prélèvement exceptionnel sur FDR dans partie bilancielle.

BR Approbations avec recommandations :

- Résultat net déficitaire malgré aide de la CCIR ; CAF se rétablit et couvre le remboursement de l’annuité en

capital des emprunts ; FDR ~45 jours de charges ; - Les emprunts inscrits n’ont pas été autorisés (1 860 000 €) ;

- Situation financière de la formation préoccupante ; situation contrastée pour le port (dégradée) et aéroport

(redressée) ; - Nécessité de clarifier la politique d’investissement, d’établir un plan de redressement du port et d’assurer le

suivi des mesures d’assainissement financier de l’activité formation.

BE Approbation 19/10/2016 avec demande de mise en place d’un « plan de refondation de la formation »

2016 BP Approbation avec mêmes recommandations que pour le BR 2015 :

- BP présenté en déséquilibre ; résultat net déficitaire surtout formation ;

- CAF > 0 mais dégradée ; FDR ~50 jours de charges.

Source : courriers SGAR + CCI 84

Les approbations ont, au fil du temps, été assorties de réserves nombreuses et

importantes, liées à la situation financière de plus en plus dégradée de la CCI 84, la tutelle allant

jusqu’à faire des recommandations concernant les services budgétaires les plus en difficulté.

3.3.2. Les autorisations d’emprunt

Les CCI ne peuvent recourir à l’emprunt sans l’autorisation préalable de la tutelle

lorsque le montant de l’emprunt dépasse les seuils en vigueur spécifiés à l’article A. 712-9 du

code de commerce, soit, pour la CCI 84, les emprunts supérieurs à 300 000 €.

Dans le cas où l’emprunt est lié à un investissement pluriannuel, la CCIR peut émettre

des observations sur le projet de délibération, ce qui ne s’est pas produit au cours de la période

sous revue.

Durant la période contrôlée, la tutelle s’est prononcée sur les demandes d’autorisation

d’emprunt suivantes :

Exercice 2012

Une demande d’autorisation de souscription d’emprunt d’un montant de 246 000 €, soit

en dessous du seuil, a été présentée par la CCI, en vue d’acquérir une bande transporteuse et

une pelle hydraulique pour le port du Pontet. La tutelle a émis un avis favorable par courrier du

20 juin 2012.

Au final, la CCI n’a réalisé qu’une partie de ce projet et souscrit un emprunt de

129 000 € le 20 décembre 2012 pour financer une fraction du coût d’achat d’une pelle

hydraulique. Le projet d’acquisition d’une bande transporteuse a été reporté pour des raisons

techniques, la CCI ayant néanmoins financé 86 870 € de frais d’études en 2014.

Exercice 2015

Une nouvelle demande d’emprunt a été présentée le 20 octobre 2015 comprenant :

- Port du Pontet :785 000 € représentant la part financée par la CCI 84 de travaux achevés

en juin 2015 (inscrit au BR 2015 du Port) ;

- Service formation :1 075 000 € concernant le financement de travaux de mise aux normes

du campus des Fenaisons (rénovation de l’atelier pâtisserie et isolation du bâtiment E),

déjà réalisés.

26

La CCI a été invitée par le préfet de région à produire des éléments complémentaires,

ce qui a été fait à la fin du mois d’août 2016.

En ce qui concerne le port, la CCI a présenté sa demande après l’achèvement des

travaux, déjà payés. L’emprunt n’est adossé à aucun nouveau projet d’équipement. Il s’agit en

pratique de rééquilibrer le bilan du port, qui a bénéficié du financement du service général au

moment des travaux. La CCI explique qu’en raison du désengagement de l’Etat (Voies

navigables de France), elle a sollicité des subventions, notamment du FEDER et mené les

travaux en lien avec les délais imposés par ses financeurs.

De la même manière, l’emprunt relatif au service de formation concerne des

investissements, certes obligatoires (mise en conformité de bâtiments recevant du public), mais

qui avaient déjà été réalisés par la CCI fin 2015.

La chambre observe que les demandes d’autorisations d’emprunt ne peuvent intervenir

après réalisation des investissements et qu’il appartient à la CCI d’anticiper tant ses

investissements que leur mode de financement. De plus, un emprunt a posteriori augmente les

ressources stables et constitue une réserve conduisant à l’augmentation du fonds de roulement,

ce qui n’est pas son objet.

Les demandes d’autorisation d’emprunt précitées ont fait l’objet d’un courrier

d’approbation expresse du préfet de région, cet accord résultant d’une volonté de la tutelle de

ne pas aggraver la situation financière des services concernés dans un contexte de baisse globale

de la ressource des CCI et de permettre à l’établissement de faire face à un désengagement

financier de l’Etat s’agissant du port. Le représentant de l’Etat a toutefois demandé au président

de la CCI de lui transmettre « sans délai les documents permettant de suivre l’évolution

financière de la concession » du port et d’engager « dès à présent un plan de redéploiement de

l’activité de formation ».

Il est à noter par ailleurs que la CCI ne garantit aucun emprunt, ni ne détient de filiale

réalisant des emprunts qu’elle serait amenée, de fait, à garantir.

3.4. Les réalisations budgétaires

Sur la période 2011-2015, la comparaison entre le budget primitif et le budget exécuté

est la suivante :

Source :budgets primitifs et exécutés CCI84

De manière générale, le budget primitif est sous-estimé, qu’il s’agisse des charges ou de

produits.

0

5 000 000

10 000 000

15 000 000

20 000 000

25 000 000

30 000 000

primitif exécuté primitif exécuté primitif exécuté primitif exécuté primitif exécuté

2011 2012 2013 2014 2015

Série1 22 677 803 26 510 285 21 588 400 22 987 277 21 212 466 23 676 625 21310665 23223936 21 216 034 21 608 335

Comparaison BP / BE

27

La CCI a justifié les écarts les plus importants sur la période contrôlée. A titre

d’exemple, les différences les plus significatives de 2013 et 2014 s’expliquent comme suit :

Exercice 2013

L’écart le plus important en matière de charges concerne les charges d’exploitation

(1, 03 M€). Il s’explique par l’augmentation des « autres achats et charges externes » d’un

montant de 10,3 M€ dans le cadre du transfert du personnel administratif à la CCIR d’un

montant supérieur à la réduction des éléments de rémunération budgétés initialement dans les

comptes 64 (salaires, traitements et charges sociales), en lien avec les mesures salariales

décidées au niveau régional et difficilement prévisibles. Il résulte également de l’augmentation

des provisions pour dépréciations des créances clients et du montant des pertes sur créances

irrécouvrables, plus élevé que d’habitude, notamment sur l’aéroport.

S’agissant des produits, la hausse de 1,4 M€ des produits d’exploitation résulte d’une

augmentation de 0,4 M€ de la TFC (ajustement d’un surplus de ressources au niveau régional

+ distribution d’une partie du fonds de solidarité) et d’une somme de 0,9 M€ correspondant à

des reprises de provisions sur créances clients, sur ventes dans le cadre du projet MC2 et sur

subventions.

Exercice 2014

En ce qui concerne les charges, l’écart le plus élevé, qui porte sur les charges

exceptionnelles, (+ 2,06 M€), résulte pour 1,8 M€ du prélèvement sur FDR, dont le montant

n’était pas connu au moment de la confection du BP. Les produits d’exploitation affichent quant

à eux une hausse de 0,4 M€, qui s’explique par un accroissement de la production vendue liée

à une cession immobilière de l’opération MC² et à l’augmentation de la TFC.

Les prévisions sont certes en deçà du réalisé, mais dans des proportions acceptables, et

les écarts résultent, pour ces deux exercices, d’éléments difficilement prévisibles. Le contrôle

de gestion, de plus en plus développé dans le contexte de restrictions budgétaires que connaît

la CCI, a notamment pour objectif d’affiner les prévisions budgétaires et semble porter ses

fruits : en 2015, le budget exécuté est très proche des prévisions.

3.5. Les amortissements et provisions

3.5.1. Les amortissements

L’annexe aux comptes annuels explicite les règles appliquées en matière

d’amortissement, la CCI 84 mettant en œuvre, sur ce point, le règlement du conseil de la

réglementation comptable 02-10 du 12 décembre 2002. Ainsi, elle applique, pour ses

immobilisations, un amortissement fondé sur la durée réelle d’utilisation des biens et non sur

des valeurs d’usage préalablement déterminées (notamment par l’administration fiscale).

Les durées d’amortissement des biens mobiliers sont celles préconisées par le plan

comptable général (PCG), ou, pour l’aéroport, par la direction générale de l’aviation civile

(DGAC). Les biens pédagogiques sont amortis sur 7 ans. Ces éléments, précisés par le directeur

financier, pourraient être explicités dans l’annexe.

Pour les immobilisations décomposables (trois constructions identifiées, dont l’hôtel-

brasserie d’application de l’école hôtelière27), la méthode des amortissements par composants,

avec des durées spécifiques pour chacun d’eux, est appliquée et documentée dans l’annexe.

27 Le siège était déjà totalement amorti en 2005.

28

Les décompositions et durées retenues, qui ont été validées en commission des finances,

ne sont pas celles mentionnées dans l’avis du conseil national de la comptabilité (CNC)

n° 2004-11 relatif à l’amortissement des logements sociaux, issues des travaux du centre

scientifique et technique du bâtiment, qui servent de référence aux entreprises devant amortir

un bâtiment en application du plan comptable général :

Avis CNC CCI 84 (annexe)

Composant Durée

d’amortissement

+/- 20%

Composant Durée

d’amortissement

1 Structure et ouvrages assimilés 50 ans Gros œuvre 50 ans

2 Menuiseries extérieures 25 ans Toiture 30 ans

3 Chauffage collectif/individuel 25 ans / 15 ans Lot technique (eau, câblage,

plomberie, électricité…)

20 ans

4 Etanchéité 15 ans Aménagements, cloisons,

menuiseries, peintures…

20 ans

5 Ravalement avec amélioration 15 ans Façades, étanchéité… 20 ans

6 Electricité 25 ans Matériel technique (ascenseurs,

divers…)

25 ans

7 Plomberie/sanitaire 25 ans Cuisine (installation spécifique

pédagogique)

15 ans

8 Ascenseurs 15 ans

Les durées d’amortissements pratiquées sont, pour certaines, plus longues et, pour

d’autres, plus courtes que le schéma préconisé, sans que les différences soient vraiment

manifestes, ce qui peut être justifié par la nature des bâtiments que doit amortir la CCI, mais

n’est pas suffisamment explicité dans l’annexe.

3.5.2. Les provisions

Les écritures relatives aux provisions sont bien documentées dans l’annexe aux comptes

annuels.

Les provisions pour risques et charges

La réglementation applicable s’agissant des provisions pour risques et charges résulte

de l’avis CNC n° 00-01, adopté par le conseil de la réglementation comptable dans le règlement

n° 00-06 du 7 décembre 2000 et homologué par l’arrêté du 17 janvier 2001.

La CCI a détaillé et justifié les montants suivants de provisions pour risques et charges,

constitués au 31 décembre 2015 :

Service général, compte 151 « Provision pour risques » restructuration :

295 000 € au 31 décembre 2015 (220 000 € pour un contentieux lié à la révocation

d’un ancien directeur général adjoint et 75 000 € pour un contentieux concernant

l’ancienne directrice de l’école hôtelière, montant qui pourra être repris en 2016).

Service général, compte 158 « Provision pour charges » autres : 250 000 € au

31 décembre 2015 (150 000 € au titre de la couverture des frais afférents aux

élections consulaires et 100 000 € depuis 2014 au titre de la protection fonctionnelle

des élus et agents).

Formation, compte 151 « Provisions pour risques » :65 000 € au 31 décembre

2015.

29

Cette provision a été constituée en 2013 au titre du contentieux URSSAF qui porte sur un

montant de 645 000 € majorations comprises (redressement notifié en juin 2013 ; mise en

demeure en septembre 2013)28. Il s’agit de prestations ponctuelles effectuées par les élèves et

apprentis du CFA et de l’école hôtelière qui dépasseraient les obligations et horaires de travail

résultant de leur scolarité, dans un lien de subordination, sans conclusion de contrats de travail.

Après rejet de son recours préalable par la commission de recours amiable de l’URSSAF

Provence le 26 mai 2014, la CCI 84 a formé un recours contentieux devant le tribunal des

affaires de sécurité sociale (TASS) de Vaucluse en juillet 2014. Ce litige est toujours pendant,

sans qu’aucun acte de procédure n’ait été notifié à la CCI depuis plus de deux ans. Après avis

de la DIRECCTE, la procédure pénale lancée en parallèle par l’URSSAF a été classée sans suite

par le procureur de la République d’Avignon en mai 2015 au motif que l’infraction poursuivie

était insuffisamment caractérisée.

La provision de 10 %est faible au regard du montant en litige, mais résulte d’un choix

délibéré de la CCI compte tenu du contexte particulier et de l’évaluation du risque effectuée en

lien avec le conseil en charge du dossier. En effet, la CCI estime que ses chances de gagner sont

élevées, dans la mesure où la réalisation de prestations en dehors des heures scolaires fait partie

du cursus normal de formation de tous les élèves en hôtellerie-restauration et est pratiquée par

tous les établissements de formation. Ce raisonnement paraît assez convaincant, d’autant que

la procédure pénale a été classée et que le délai de procédure devant le TASS semble

inhabituellement long.

Aéroport, compte 151 « Provision pour risques » restructuration :17 000 € au

31 décembre 2015 (contentieux consécutif au licenciement d’un agent pour

insuffisance professionnelle en 2013, avec une reprise à prévoir en 2016 compte

tenu de la transaction intervenue).

Une reprise de provision d’un montant significatif (compte 158, provision pour risque

chômage de 121 914 €), effectuée en 2012, est également justifiée du fait du transfert du

personnel administratif concerné à la région à compter du 1er janvier 2013.

Les provisions pour dépréciation de créances clients

Les montants des provisions et des mouvements annuels sur celles-ci, sont présentés de

manière détaillée, par service et par compte, dans l’annexe. Les règles appliquées pour leur

constitution sont également, mais succinctement, explicitées, à savoir :

- Service formation (scolarités et autres créances) : provisionnement total au 31/12/N des

factures non réglées antérieures au 30/06/N ;

- Autres créances clients : provisionnement total au 31/12/N+1 des factures non réglées

antérieures au 31/12/N-1 ;

La tendance est donc à un provisionnement très rapide des créances non recouvrées,

émises de six mois auparavant pour les plus récentes à deux ans maximum pour les plus

anciennes.

Le passage en créances irrécouvrables fait l’objet chaque année d’une approbation par

l’AG dans la séance qui précède l’approbation du BE, les montants étant distingués par service

budgétaire.

28 La CCI 84 a fait l’objet d’un premier redressement de cotisations sociales en septembre 2011, au titre des exercices 2009 et

2010 (réévaluation des avantages en nature logement et voiture, réintégration d’indemnités complémentaires de prévoyance

concernant un agent, réintégration de frais de voyage pour des tiers et d’activités touristiques lors des séminaires de la CCI).

Le montant concerné de 8 122 € a été réglé en janvier 2013.

30

Il ressort des délibérations de l’AG que ce sont, le plus souvent, des créances anciennes

qui sont passées en pertes. Par exemple, pour l’exercice 2014, la délibération du 21 avril 2015

porte sur des créances remontant aux années 2010 à 2013 pour le service général, 2007 et 2010

pour l’aéroport, 2008 et 2009 pour le service divers et 2005 et 2014 pour le service formation

(le caractère récent de certaines créances étant vraisemblablement en lien avec le

provisionnement « précoce » des factures de ce service).

Le tableau ci-dessous retrace les provisions, les pertes enregistrées et le poids des

provisions rapportées au chiffre d’affaires :

On constate que le volume des provisions, qui est en progression, est particulièrement

élevé, au regard du chiffre d’affaires d’une part, mais également, et surtout, au regard des

créances passées en perte chaque année. Autrement dit, le montant des provisions au 31/12/N

paraît disproportionné au regard des pertes annuelles à couvrir, quand bien même la CCI

reprend chaque année un montant de provisions bien supérieur au montant des pertes

enregistrées (et comptabilise aussi de nouvelles dotations pour un montant également

supérieur).

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ordonnateur en fonctions a précisé que près de 71 % du volume des provisions avait trait aux

créances détenues sur deux entreprises anciennement locataires du port avec lesquelles

l’établissement est en contentieux (voir infra, le point 4.2.3.1), et dont le recouvrement est

certes compromis mais pas complètement perdu, ce qui explique qu’elles n’aient pas encore été

passées en pertes.

Ainsi, si les règles adoptées par la CCI 84 sont susceptibles d’entraîner un

provisionnement précoce, le montant important enregistré au compte 491 s’explique en pratique

par un contexte contentieux particulier.

3.6. Les comptes de régularisation

La CCI 84 n’a pas enregistré de charges à répartir sur plusieurs exercices au cours de la

période sous revue.

Son bilan fait en revanche apparaître des charges et produits constatés d’avance (c/ 486

et 487), qui sont des charges et produits enregistrés au cours de l’exercice, mais qui concernent

en réalité, en tout ou partie, des opérations dont la fourniture ou la prestation doit intervenir sur

l’exercice suivant.

Le tableau ci-dessous détaille les montants des charges et produits constatés d’avance

figurant à l’actif de la CCI et leur part au sein des charges et produits d’exploitation :

2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne

c/491 "Provisions pour dépéciation des

comptes clients" 628 189,70 799 318,73 824 155,31 880 168,69 926 808,80 811 728,25

c/654 "Pertes sur créances

irrécouvrables" 35 274,99 51 463,76 173 195,18 167 798,33 18 615,50 89 269,55

Chiffre d'affaires 6 455 425,85 9 773 685,13 8 709 344,75 7 605 125,04 6 539 054,68 7 816 527,09

Provisions/CA 9,73% 8,18% 9,46% 11,57% 14,17% 10,38%

Source : budgets exécutés , bi lans et comptes de résultat CCI 84

31

La part des charges constatée d’avance (CCA) sur la totalité des charges d’exploitation

est à la fois faible (aux alentours de 1%) et stable sur la période. C’est le service général qui

enregistre la plus grande part des CCA de la CCI 84, ce qui est cohérent puisque c’est ce service

qui comptabilise les prestations « supports » de la CCI.

L’examen des CCA au titre de l’exercice 2015 du service général fait ressortir que

celles-ci concernent principalement et logiquement, des abonnements à des revues et des

contrats de prestations du type assurance. Les écritures de CCA sont contrepassées au 1er janvier

de l’année suivante.

Le montant des produits constatés d’avance (PCA) est beaucoup plus significatif dans

les comptes consolidés, tout comme le rapport entre ces produits et la totalité des produits

d’exploitation de la CCI. Le taux en résultant, élevé, est néanmoins stable aux alentours de

6 %sur la période et concerne en quasi-totalité le service formation.

L’examen des PCA de ce service au titre de 2015 fait apparaître que les sommes

comptabilisées concernent pour l’essentiel des facturations de prestations de formation.

La nature de l’activité concernée, qui représente la moitié de la masse financière de la

CCI, explique le niveau de PCA de ce service. En effet, les prestations de formation sont

organisées sur la base du calendrier scolaire, soit de septembre à juin/juillet, période qui empiète

sur deux exercices comptables. Du fait du décalage entre année scolaire et exercice comptable,

la facturation de début d’année scolaire couvre également la première partie de l’année civile

suivante. Il est donc normal, et inhérent à l’activité du service formation, que les produits

constatés d’avance soient à la fois récurrents et d’un montant élevé, l’impact sur le résultat se

trouvant neutralisé par la permanence du mécanisme.

Il peut être noté, en parallèle, que les comptes 468 « Divers – charges à payer et produits

à recevoir » ne sont pas actifs dans les comptes de la CCI 84.

3.7. L’absence d’apurement des comptes de charges et produits sur exercices antérieurs

Les comptes de résultat des différents services budgétaires de la CCI 84 font apparaître

des sommes, parfois non négligeables, aux comptes 672 « Charges sur exercices antérieurs » et

772 « Produits sur exercice antérieurs ».

Ces montants, très variables selon les exercices et les services budgétaires, sont les

suivants au niveau consolidé :

2011 2012 2013 2014 2015

Charges constatées d'avance (CCA) c/486 204 944,12 271 607,37 127 660,71 247 161,64 179 806,85

CCA du service général 136 704,20 183 111,54 67 169,50 160 349,99 115 370,75

CCA service général/total CCA 66,70% 67,42% 52,62% 64,88% 64,16%

Total des charges d'exploitation 25 010 564,06 21 757 600,98 22 008 788,05 20 726 946,70 20 238 613,20

CCA/ charges d'exploitation 0,82% 1,25% 0,58% 1,19% 0,89%

Produits constatés d'avance (PCA) c/487 1 305 775,90 1 288 702,58 1 333 009,98 1 296 720,40 1 177 652,60

PCA du service formation 1 260 342,77 1 237 552,83 1 302 847,78 1 265 853,06 1 148 884,92

PCA formation /total PCA 96,52% 96,03% 97,74% 97,62% 97,56%

Total des produits d'exploitation 23 976 413,40 21 652 062,51 22 162 956,86 20 196 227,08 19 732 460,32

PCA/ produits d'exploitation 5,45% 5,95% 6,01% 6,42% 5,97%

Source : bilans et budgets exécutés CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne

charges sur exercices antérieurs (c/672) 37 308,37 338 109,75 94 485,51 14 245,84 144 697,59 125 769,41

produits sur exercices antérieurs (c/772) 88 989,93 234 740,12 152 006,22 82 520,91 210 962,69 153 843,97

Solde 51 681,56 -103 369,63 57 520,71 68 275,07 66 265,10 28 074,56

Source : comptes de résultats CCI 84

32

Il s’agit de comptes qui ont vocation à comptabiliser, en cours d’exercice, les charges et

produits relevant d’exercices déjà clos et qui, pour une raison ou une autre, n’ont pas été

enregistrés sur l’exercice auquel ils se rattachent (erreur, recouvrement tardif, etc.). Selon les

préconisations du PCG, ces comptes doivent être apurés en fin d’exercice et les montants y

figurant reventilés, selon leur nature, dans les charges ou produits d’exploitation, financiers ou

exceptionnels.

Or, à la CCI 84, cette ré-imputation n’est pas opérée, ce qui a pour effet de majorer

artificiellement les charges et produits exceptionnels des différents services et donc de fausser

leur résultat d’exploitation. Selon les explications apportées par le directeur financier, la

présentation retenue, validée par le commissaire aux comptes, « permet de donner une image

fidèle de l’activité de l’année, en ne présentant sur le résultat courant que les seules opérations

en lien avec l’activité de l’année. Les opérations découlant de faits exceptionnels ou de

régularisations d’opérations rattachables à des exercices antérieurs étant biens identifiées

comme exceptionnelles ». Il estime in fine que « le fait d’enlever ces opérations de

l’exceptionnel pourrait être analysé comme un moyen de dissimuler dans le résultat courant

ces opérations exceptionnelles ».

Cette explication est difficilement acceptable, d’une part, parce qu’elle n’est pas

conforme au PCG (et qu’il ne saurait être reproché à une entité de s’y conformer) et d’autre

part, parce que l’annexe pourrait expliciter les reventilations des comptes 672 et 772, afin de

permettre d’identifier, dans le résultat courant, les charges et produits qui relèvent d’exercices

antérieurs.

3.8. L’incohérence du haut du bilan de certains services

L’examen du bilan du service de la formation fait apparaître des données atypiques

concernant les capitaux propres :

Source : bilans du service formation

Le montant des capitaux propres est fortement négatif, conséquence à la fois du report

à nouveau, qui était de - 8,7 M€ en début de période et atteint - 11,3 M€ en 2015, mais

également du solde du compte 10289000 « Ecart ouverture 1er bilan », stable sur la période, qui

est anormalement débiteur, d’où son montant négatif au bilan au 31 décembre (- 6,8 M€).

En comptabilité privée, les apports représentent la « mise de départ » des associés : ils

ne peuvent pas être négatifs. La CCI étant une entité publique, il ne s’agit pas véritablement

d’apports. Ce compte peut représenter les réserves constituées par des dotations qui ont pu lui

être attribuées à un moment ou à un autre.

Le directeur financier de la CCI 84 a apporté sur ce point l’explication suivante : « Lors

du passage au Plan Comptable Général en 1992, le 1er bilan réalisé sur le service formation

faisait apparaître des apports négatifs. Cette somme est restée inscrite depuis, l’ensemble des

résultats remontant en report à nouveau ».

Passif 2010 2011 2012 2013 2014 2015

CAPITAUX PROPRES

Apports -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66

Ecarts de réévaluation 0 0 0 0 0 0

Réserves :

Réserves réglementées 0 0 0 0 0 0

Report à nouveau -8 329 110,83 -8 738 262,91 -9 405 646,11 -9 913 896,80 -10 685 215,91 -11 297 696,36

Résultat de l'exercice (bénéfice ou perte) -409 152,08 -667 383,20 -508 250,69 -771 319,11 -612 480,45 -1 015 153,64

Subventions d'investissement 2 332 108,30 2 147 322,40 1 978 651,00 1 886 285,20 1 969 826,63 2 063 666,03

Provisions réglementées 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00 0,00

Total I -13 197 495,27 -14 049 664,37 -14 726 586,46 -15 590 271,37 -16 119 210,39 -17 040 524,63

33

Cette explication fait le lien entre cette inscription et le passage au PCG : on peut en

déduire que le problème est antérieur à 1992 et qu’il a été retranscrit tel quel lors du passage au

PCG, ou qu’une écriture a été incorrectement passée lors de ce passage.

Cette anomalie, qui n’a jamais été corrigée depuis 1992, et le cumul de résultats

déficitaires traduit dans le report à nouveau négatif, qui n’est jamais comblé, faussent le haut

du bilan du service formation et donc les comptes consolidés de la CCI.

Les concessions sont également concernées, puisque les bilans du port et de l’aéroport

font également apparaître un montant d’apport négatif (- 0,7 M€ pour le port et - 3,4 M€ pour

l’aéroport), générant, s’agissant de l’aéroport, et malgré un report à nouveau positif, un montant

total de capitaux propres négatif.

La CCI doit étudier la manière de régulariser cette situation anormale. Une des pistes,

envisagée par le directeur financier, serait de basculer ces sommes sur le report à nouveau, qui

pourrait être comblé au fil du temps par le résultat.

Dans sa réponse au rapport d’observations provisoires de la chambre régionale des

comptes, le président en fonctions a indiqué que cet état de fait ne constituait pas une anomalie

comptable et résultait de la seule transcription d’une situation antérieure lors du passage au plan

comptable général en 1992. Cependant il n’a pas été en mesure d’expliquer l’origine de ces

apports négatifs et de démontrer qu’ils sont intervenus avant 1992, en l’absence de production

de toute pièce justificative sur ce point.

La chambre régionale des comptes maintient que les soldes en question sont

anormalement débiteurs, qu’ils sont, en tout état de cause, inexpliqués et qu’ils ont une

incidence sur le montant des capitaux propres, donc du passif du bilan, et de fait, sur l’équilibre

de celui-ci.

Recommandation n° 2 : Procéder à la régularisation des anomalies d’écriture des hauts

de bilan des concessions et du service formation

La chambre précise que, contrairement à ce qu’a soutenu l’ordonnateur en réponse à ses

observations provisoires, il ne s’agit en aucun cas de « masquer » les écritures en cause, mais

de procéder, de manière étayée, à leur régularisation comptable.

3.9. Les mouvements entre services budgétaires

3.9.1. Les prêts et avances interservices (comptes de liaison)

La consolidation des comptes de la CCI 84 neutralise les comptes de liaison, si bien que

les prêts et avances consentis entre services n’apparaissent pas au bilan consolidé. Les

documents budgétaires « obligatoires » ne font ressortir que l’état des concours entre la CCI et

les concessions, dans la mesure où il s’agit de services concédés strictement différenciés de la

CCI, ainsi que les variations pendant l’exercice des prêts et avances interservices (et non le

solde des comptes concernés). Pour les services formation et divers, seule la lecture des bilans,

qui ne figurent pas dans les pièces budgétaires obligatoires, permet de connaître le montant des

créances éventuellement détenues par le service général.

Peuvent être distingués les prêts à long terme des « avances » à court terme, générées

pour équilibrer chaque année les bilans des différents services budgétaires, et assimilables,

selon la CCI, à « la trésorerie nécessaire à l’équilibre de l’activité lors de la clôture des

comptes ».

34

Les prêts interservices (comptes 183 et 184)

En premier lieu, le bilan du service général fait apparaître, au compte 18300009 « CCI

prêts et avances au 31/12/1992 » un montant de 3,9 M€. Cet encours existait lors du bilan

d’ouverture établi lors du passage au PCG en 1992 et n’a pas évolué depuis cette date. Il

constate une dette antérieure à 1992 des autres services envers le service général, qui n’a jamais

été remboursée.

En deuxième lieu, le bilan du service de la formation fait apparaître un solde débiteur

stable au compte 18410009 « Prêts et avances interservices reçus » d’un montant de 17,5 M€,

qui représente une dette du service formation envers le service général. Cette dette, non

remboursée comme en témoigne la stabilité du solde, représente, selon la CCI « l’ensemble des

flux avancés avant 2003 par le service général vers le service formation », dont « On retrouve

la contrepartie sur les comptes 18300009 « CCI prêts et avances au 31/12/92 » et 18310009

« Prêts et avances aux autres services » sur le service général ».

L’absence de remboursement de ces deux dettes, d’un montant total de 21,4 M€, fausse

la vision patrimoniale des postes de bilan de la CCI, sans pour autant apparaître dans la

consolidation, et met en exergue le financement des autres activités de la CCI, en particulier la

formation, par la ressource fiscale perçue par le service général.

Enfin, le service « divers » comptait, à l’ouverture de la période sous revue, une dette

de 4,2 M€ envers le service général, représentant, selon la CCI « le solde cumulé des avances

consenties par le siège jusqu’à cette date, afin d’assurer un résultat budgétaire équilibré »,

dans la mesure où « ce secteur regroupe des activités demandant des investissements

importants dont le retour ne peut se faire que sur de nombreuses années ».

Au cours de la période 2011-2015, la dette a évolué comme suit, le service divers

procédant à des remboursements en fonction de ses excédents budgétaires, tandis que de

nouveaux prêts ont été consentis par le siège :

Là encore, le mécanisme des prêts interservices permet à la CCI d’équilibrer via la

ressource fiscale, les activités marchandes de son service divers.

Si le président de la CCI 84 a confirmé, dans sa réponse aux observation provisoires de

la chambre régionale des comptes, que les avances à long terme concernaient uniquement,

depuis 2003, le service « divers », il n’en demeure pas moins qu’un stock de dettes figure

toujours dans les comptes, à hauteur de 3,9 M€ au bénéfice de services non identifiés et à

hauteur de 17,5 M€ au bénéfice du service de la formation.

S’agissant du service « divers », les remboursements qui interviennent au gré des

cessions immobilières sont sans incidence sur l’irrégularité du financement d’une activité

marchande par la ressource fiscale. Enfin, dès lors que les concessions ne bénéficient plus de

prêts à long terme, les arguments tirés de leur nécessité dans un contexte de déficit chronique

du port et de l’aéroport sont inopérants.

Les avances « court terme » (comptes 18110001 « Ecr. Arrête période

comptes de liaison »)

Au 31/12/N, les soldes débiteurs des comptes 18110001 dans les bilans des services

formation, divers, port et aéroport sont les suivants :

2011 2012 2013 2014 2015 Total cumulé

Solde au 31/12 4 023 575,48 3 857 645,46 3 769 257,88 3 913 271,02 3 523 502,65

Prêts reçus du SG 89 751,57 99 360,87 301 232,28 485 072,38 214 385,55 1 189 802,65

Remboursements au SG 255 681,59 187 748,45 157 219,14 95 304,01 106 497,25 802 450,44

Source : bilans service divers CCI 84

35

S’agissant de la formation, le solde débiteur du compte 18110001, du fait d’une

trésorerie centralisée sur le service général, « matérialise la trésorerie fournie par le Service

général vers le Service Formation », notamment dans l’attente de l’encaissement des

subventions.

De la même manière, les autres services, y compris les concessions, bénéficient

d’apports du service général pour équilibrer les bilans en fin d’année.

Sur la période 2011-2015, le montant de la créance « court terme » de la CCI sur les

concessions a oscillé entre 1,8 et 3,4 M€, avec une tendance nette à la hausse sur les deux

derniers exercices. Alors que l’avance dont bénéficie l’aéroport tend à se réduire, celle du port

explose depuis 2014.

En soi, ces mouvements sont comptablement possibles, d’autant que des

remboursements interviennent, comme le démontrent la variation des soldes annuels, ainsi que

le tableau des variations de l’exercice des prêts et avances interservices. Pour autant, en

présence d’un solde toujours débiteur au 31 décembre, ils traduisent un financement

systématique de l’activité des concessions comme du service divers par le service général, alors

qu’il s’agit d’activités de nature marchande.

Recommandation n° 3 : Mettre fin à la pratique des prêts interservices à long terme au

bénéfice de services marchands

3.9.2. Les contributions interservices

La division en services budgétaires génère des mouvements interservices liés à la

répartition des charges et produits entre le service général et les autres services. En particulier,

les prestations réalisées par les services dits supports, qui relèvent du service général, sont

refacturées aux autres services budgétaires qui en bénéficient. Il en va de même de l’utilisation

des locaux et équipements centralisés.

La prestation facturée doit correspondre à un service réel et à la valeur estimée de celui-

ci. Le montant des charges des services bénéficiaires doit donc correspondre aux produits des

services délivrant la prestation, et vice-versa.

Les modalités de détermination du montant de ces contributions ont été explicitées par

le directeur financier de la CCI 84 et devraient l’être dans l’annexe :

- Les contributions sont déterminées « au moment des budgets primitifs » à partir des

« éléments prévus par les services et validés par la Direction générale après

consolidation et négociations » ;

- Aucune régularisation n’est opérée en fin d’année dans les budgets réalisés, « la période

de clôture des comptes ne permet[tant] pas aujourd’hui de constater ces flux au réel,

cependant il est contrôlé que le forfait appliqué ne soit pas disproportionné avec les

éléments réalisés » ;

- Les règles générales de calcul utilisées ont été déterminées dans les grandes lignes lors

d’une réunion de la commission des finances en 2003, des ajustements ayant été effectués

depuis, pour prendre en compte les « changements géographiques et fonctionnels » ;

c/18110001 "ecr.

période cptes de liaison"2011 2012 2013 2014 2015

Formation 2 988 914,35 3 413 519,37 3 620 340,60 3 110 149,92 5 235 301,82

Aéroport 1 662 439,90 2 172 977,55 1 969 296,64 1 475 708,47 1 099 988,98

Port 164 468,17 377 923,71 162 635,20 1 912 430,13 2 124 094,83

Divers 3 486 812,05 3 247 570,79 3 222 242,28 3 126 411,94 3 252 090,78

Total 8 302 634,47 9 211 991,42 8 974 514,72 9 624 700,46 11 711 476,41 Source : bilans des services budgétaires CCI 84

36

- Sont réparties les prestations des services suivants : qualité, informatique, services

généraux, RH, juridique, marchés publics, communication et finances, ainsi que les sites

du service formation entre la CCI et le CFA puis entre les différentes écoles ;

- Ne sont pas répartis la présidence, la direction générale et le cabinet, tandis que l’aéroport

bénéficie d’une contribution forfaitaire définie dans le contrat de DSP ;

- Le coût prévisionnel des prestations réalisées par les services centraux « est ventilé sur

l’ensemble des activités au moyen de clefs communes à l’ensemble des services » reprises

dans le tableau ci-dessous :

2011 à 2013 2014 2015

Sites :Jaurès, Campus, Cité

entreprises

Coût prévu d'exploitation du site ventilé aux m2 occupés / m2 totaux en utilisant la

surface utile hors circulations

Qualité / Informatique/Services

généraux /RH/ Juridique / Marchés

publics

Coût du service prévu au budget primitif ventilé à l’ETP prévu au budget primitif

/ ETP total

Communication Coût des salaires du service prévu au

budget primitif ventilé à l’ETP prévu

au budget primitif / ETP total

Coût du service prévu au budget primitif

ventilé à l’ETP prévu au budget primitif /

ETP total

Finances

Coût du service prévu au BP ventilé au prorata total charges

du service (n-1) / Total des charges CCI (n-1) sauf CFA

(salaires en direct)

Coût du service prévu au

budget primitif ventilé au

prorata charges du

service (n-1) / Total des

charges CCI (n-1)

Source : CCI 84

Si les clefs de répartition choisies, qui sont peu nombreuses et claires, n’appellent pas

de remarques, le mécanisme est néanmoins un peu approximatif, puisqu’il résulte de prévisions

budgétaires sans ajustement au vu du réalisé, et que certaines prestations sont évaluées

forfaitairement.

L’autre biais est que la clé peut avoir pour effet de limiter les charges et augmenter les

produits d’un service en difficulté financière ponctuelle ou récurrente. Ainsi, en 2013, le

montant des contributions internes versées par le service formation au service général a été

plafonné au niveau de 2012, alors qu’en toute logique, le montant aurait dû évoluer, ne serait-

ce qu’en conséquence de l’évolution du montant global des charges29.

Le tableau ci-dessous détaille les contributions interservices de l’exercice 2015 :

29 Voir annexes au BE 2014, p. 67.

Total SG formation aéroport port* divers

Charges

1868 contributions versées aux

autres services 3 131 781 1 473 777 1 269 876 252 000 94 416 41 712

186 autres charges inter-services 123 592 81 423 35 709 4 891 1 569 0

Total 3 255 373 1 555 200 1 305 585 256 891 95 985 41 712

Produits

1878 contributions reçues des

autres services 3 131 781 1 658 004 1 473 777 0 0 0

187 autres produits inter-services 123 592 23 709 65 697 21 444 0 12 742

Total 3 255 373 1 681 713 1 539 474 21 444 0 12 742

source : annexes au BE 2015 + comptes de résultat (*rectification erreur matérielle sur c/1868)

37

Comme on peut le constater, le montant des charges et produits interservices n’est pas

négligeable : en 2015, les charges versées aux autres services représentent 16 %des charges

d’exploitation totales de la CCI 84 et les produits perçus 16,50 %des produits d’exploitation.

LA SITUATION FINANCIERE

4.1. Les comptes consolidés

Les services budgétaires les plus importants, en termes de masses financières, sont le

service général et la formation (avec environ 10 M€ de produits de fonctionnement pour

chacun).

4.1.1. Le fonctionnement

Le tableau ci-dessous retrace, par principales catégories de charges et de produits, le

compte de résultat consolidé de la CCI :

Sur la période 2011-2015, la tendance est à la baisse, tant des charges que des produits,

ce qui est une configuration relativement atypique dans le secteur public, où les charges tendent

à croître sous l’effet, notamment, de l’augmentation de la masse salariale inhérente à l’effet

glissement vieillesse technicité (GVT).

Les produits d’exploitation diminuent aussi nettement, moins vite que les charges, ce

qui traduit une réduction de l’activité de la CCI.

Le résultat est relativement erratique mais globalement positif, étant précisé que

l’exercice 2014, au cours duquel est intervenu un important déficit, est atypique, du fait de la

comptabilisation en charge exceptionnelle du prélèvement sur fonds de roulement (FDR)

intervenu conformément à la loi du 29 décembre 2014 de finances pour 2015 (voir infra).

Si l’activité propre de la CCI a dégagé un excédent brut d’exploitation sur la période

2011-2015, celui-ci a toutefois fortement diminué, puisqu’il a été divisé par trois entre 2012 et

2015 :

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. moy.

CHARGES

Charges d'exploitation 25 010 564,06 21 757 600,98 22 008 788,05 20 726 946,70 20 238 613,20 -5,16%

Quotes-parts de résultats sur

opérations faites en commun - - - - -

Charges financières 193 439,38 278 341,73 93 632,15 71 164,16 66 223,16 -23,51%

Charges exceptionnelles 1 107 886,93 902 175,61 585 596,50 2 193 235,14 823 382,20 -7,15%

Impôts sur les bénéfices - - 129 585,00 232 590,00 296 833,00

Total des charges 26 311 890,37 22 938 118,32 22 817 601,70 23 223 936,00 21 425 051,56 -5,01%

PRODUITS

Produits d'exploitation 23 976 413,40 21 652 062,51 22 162 956,86 20 196 227,08 19 732 460,32 -4,75%

Quotes-parts de résultats sur

opérations faites en commun - - - - -

Produits financiers 259 887,51 197 506,56 279 937,12 276 940,49 154 417,01 -12,20%

Produits exceptionnels 2 273 984,96 1 137 708,17 1 233 731,73 923 491,16 1 721 458,32 -6,72%

Total des produits 26 510 285,87 22 987 277,24 23 676 625,71 21 396 658,73 21 608 335,65 -4,98%

Résultat (excédent ou déficit) 198 395,50 49 158,92 859 024,01 -1 827 277,27 183 284,09

Source : budgets exécutés CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. Moy.

Total c/ 60 à 64 22 413 834,51 19 498 692,38 20 138 126,69 18 775 571,86 18 491 467,95 -4,70%

Total c/ 70 à 74 23 362 758,15 21 201 997,36 21 255 792,99 19 817 462,27 18 949 897,07 -5,10%

EBE 948 923,64 1 703 304,98 1 117 666,30 1 041 890,41 458 429,12 -16,63%

Source : comptes de résultat CCI 84

38

Sur cette même période, et en dépit d’une activité qui dégage un excédent, l’exploitation

de la CCI a le plus souvent été déficitaire, en raison, notamment, de l’importance des écritures

d’ordre (amortissements et provisions) et du poids des charges comptabilisées aux comptes 6530

par rapport aux produits correspondants.

Si ce résultat d’exploitation déficitaire ne se ressent pas forcément sur le résultat global

de la CCI, c’est grâce à ses produits exceptionnels, parfois très importants, composés

principalement des quotes-parts de subventions virées au résultat de l’exercice (c/777) et des

produits sur exercices antérieurs (c/772). En 2011, le montant particulièrement élevé des

produits exceptionnels a résulté d’un abandon de créance consenti par le service général au

bénéfice du port.

Les charges

Les charges d’exploitation, qui constituent la quasi-totalité des charges de la CCI, ont

baissé en moyenne annuelle de 5,16 %sur la période.

L’analyse de cette évolution doit être effectuée en prenant en compte la modification

dans la comptabilisation des charges de personnel consécutive au transfert des agents de droit

public à la CCIR au 1er janvier 201331, qui fausse les évolutions constatées à première vue

s’agissant des comptes 64 (salaires et charges sociales) et 60 à 62 (autres achats et charges

externes).

La rémunération des agents de droit public est ainsi assurée, à compter de 2013, par la

CCIR, qui en est juridiquement l’employeur, les agents concernés faisant l’objet d’une mise à

disposition auprès de la CCI 84, qui rembourse le coût de leur rémunération. Le montant

correspondant est enregistré au compte 62141000 « PMAD CCIR PACA » qui ressort, dans le

budget exécuté, au sein des « Autres achats et charges externes ».

Ce transfert explique à la fois la très forte diminution des charges de personnel

comptabilisées aux comptes 64 de la CCI 84 à compter de 2013 et la très forte augmentation du

poste « Autres achats et charges externes », passé de 6,13 M€ 2012 à 16,8 M€ en 2013.

L’évolution de ces deux postes de charges doit donc être analysée en neutralisant ces

changements.

Le tableau ci-dessous fait apparaître l’évolution du montant des comptes 60 à 62 hors

remboursement à la CCIR sur la période :

30 Redevances pour concessions, brevets licences ; redevances d’exploitation des concessions ; pertes sur créances

irrécouvrables ; subventions et contributions versées aux tiers. 31 La CCI 84 ne conservant, dans ses effectifs directs, que les agents de droit privé employés dans les concessions (port et

aéroport).

2011 2012 2013 2014 2015

Résultat d'exploitation -1 034 150,66 -105 538,47 154 168,81 -530 719,62 -506 152,88

Résultat financier 66 448,13 -80 835,17 186 304,97 205 776,33 88 193,85

Résultat exceptionnel 1 166 098,03 235 532,56 648 135,23 -1 269 743,98 898 076,12

Source : budgets exécutés CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. Moy.

Autres achats et charges externes 9 059 738,93 6 125 953,51 16 807 238,72 15 875 874,70 15 443 946,20 14,26%

Dont remboursement PMAD à CCIR - - 10 390 789,45 9 961 168,22 9 714 160,08

Autres achats et charges externes

hors remboursement CCIR 9 059 738,93 6 125 953,51 6 416 449,27 5 914 706,48 5 729 786,12 -10,82%

Source : comptes de résultat CCI 84

39

La baisse de 10,8 %en moyenne par an résulte essentiellement d’une diminution de près

de 3 M€ entre 2011 et 2012, provenant à hauteur de 2,7 M€ de l’achèvement des travaux de

réhabilitation de l’opération immobilière MC2 (service divers) qui ont précédé la mise en vente

des lots. Le surplus résulte d’un véritable effort de maîtrise des charges courantes qui ressort

du compte de résultat du service général, qui a économisé 350 000 € sur les dépenses suivantes :

charges d’entretien, frais de réception et de séminaire, frais de publicité, d’annonces et

d’affranchissement, etc.

Le tableau ci-dessous fait apparaître l’évolution du coût de la masse salariale et de son

poids au sein des charges d’exploitation de la CCI :

Si la masse salariale a faiblement diminué sur la période, de 0,86 %par an en moyenne,

son poids au sein des charges d’exploitation a augmenté, passant de 48,5 %en 2011 à près de

58 %en 2015. Cette évolution résulte de la baisse globale des charges de la CCI précédemment

évoquée.

La baisse sensible de la ressource fiscale à compter de 2014 a rendu nécessaires de

nouvelles mesures d’économies, notamment des suppressions de postes, intervenues en 2015

(voir infra partie 6) et des mesures de rationalisation du fonctionnement, notamment des

fermetures d’antennes locales.

En effet, la CCI avait prévu au BP 2014 un plan d’économies de 620 000 € comportant

un volet concernant la masse salariale (145 00 €) et un volet concernant les charges courantes

(475 000 €) réparti sur divers postes de dépenses (proximité, opérations sur les entreprises, parc

informatique/copieurs, accueil, nettoyage, communication). En particulier, la CCI a procédé en

2014 à la fermeture de trois antennes locales (situées à Cavaillon, Orange et Carpentras),

économisant ainsi, en année pleine, une somme totale de près de 90 000 € correspondant à la

location et aux frais de fonctionnement des locaux concernés. Le CCI a également mis fin, au

31 décembre 2013, à la prestation externalisée d’accueil physique et téléphonique, qui lui

coûtait 45 000 € par an, et a redéployé du personnel interne sur cette mission.

Le poste « Autres achats et charges externes », qui ressortait à 16,8 M€ au BE 2013, a

ainsi été budgété à hauteur de 16 M€ au BP 2014 (soit - 0,8 M€ intégrant le plan d’économies)

et réalisé à hauteur de 15,9 M€, en deçà du BP.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ancien ordonnateur a précisé que cette maîtrise des charges avait résulté d’un véritable travail

coordonné entre élus et cadres de la CCI.

Parmi les charges, les concours versés aux tiers ont nettement diminué au cours de la

période sous revue :

Les cotisations, comptabilisées au compte 6281, ont concerné 31 structures, le plus

souvent des associations, les montants versés variant de 51 à 16 825 €. Les subventions versées,

au nombre de 14, sont pour la plupart de faible montant.

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. moy.

Masse salariale 12 140 278 12 096 641 12 562 722 11 908 196 11 729 216 -0,86%

Total charges d'exploitation 25 010 564 21 757 601 22 008 788 20 726 947 20 238 613 -5,16%Masse salariale/charges d'exploitation 48,5% 55,6% 57,1% 57,5% 58,0% 4,5%

Source : budgets exécutés CCI 84 + service RH CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015 Evol.

concours divers (c/6281) 46 802 40 587 53 817 81 322 66 085 9,0%

subventions et contributions versées aux tiers (c/656) 927 762 420 050 278 477 272 547 140 161 -37,7%

Total 974 564 460 637 332 294 353 869 206 246 -32,2%

source : Budgets exécutés CCI 84

40

Ont été examinés les versements supérieurs ou égaux à 10 000 € :

- 57 000 € à l’UNCGLF (Union nationale de commerce en gros de fruits et légumes) ;

- 10 000 € à l’UPV (Union patronale du Var) ;

- 16 825 € à Bachelor Kedge ;

- 33 528 € portant le libellé « contribution modulation tarifaire » ;

- 10 500 € à l’AURAV (Agence d’urbanisme Rhône Avignon Vaucluse).

Seule la subvention versée à l’UNCGCL dépasse le seuil de 23 000 € fixé par le décret

n° 2001-495 du 6 juin 2001 auquel renvoie l’article 10 de la loi du 12 avril 2000, applicable

aux CCI, au-delà duquel la conclusion d’une convention d’objectifs est obligatoire.

L’UNCGCL a conclu avec la CCI 84 une convention triennale détaillant les actions à mener, le

budget prévisionnel et les indicateurs d’évaluation.

Bien que son montant soit inférieur au seuil, la subvention versée à l’UPV est prévue

par une convention triennale en date du 2 décembre 2014.

La somme versée à l’AURAV n’est pas une subvention mais une cotisation, le montant

versé correspondant à l’appel de cotisation annuel de l’agence auprès de la CCI.

Il en va de même de la somme de 16 825 € qui correspond à la cotisation d’adhésion à

l’association Bachelor Kedge BS et à la refacturation, par l’association, des frais résultant de la

convention de prestations de services informatiques conclue avec KBS, et permettant l’accès

des étudiants de la CCI à la plateforme de logiciels informatiques dédiés de KBS.

Le montant de 33 528 € correspondant à une « contribution modulation tarifaire » n’est

pas une subvention à proprement parler, qui serait soumise à conventionnement, mais un

reversement de subvention, dans le cadre d’un régime d’aide au démarrage de nouvelles liaisons

aériennes au départ de l’aéroport d’Avignon, financé par le conseil régional. Ainsi, la somme

de 33 528 € a été versée à la compagnie Flybe pour les lignes reliant Avignon à Southampton

et Birmingham.

Enfin, l’exercice 2014 a enregistré une forte hausse des charges exceptionnelles, du fait

de la comptabilisation du prélèvement sur le FDR prévu par l’article 33 de la loi de finances

pour 201532.

Les produits

La baisse générale des produits provient pour l’essentiel de la réduction du produit de

la taxe pour frais de chambre de commerce et d’industrie, reversée par la CCIR et dont le

montant est passé de 8,1 M€ en 2011 à 6,3 M€ en 2015.

Cette baisse résulte essentiellement de la diminution de la ressource fiscale affectée au

réseau consulaire, ressentie à compter de 201433 (- 1,43 M€ par rapport à 2013, puis - 0,47 M€

en 2015), et également, dans une moindre mesure, des modalités de répartition de cette

ressource décidée au niveau régional, entre les CCIT de la région PACA (voir infra, le point

5.2.1).

32 « III. Il est opéré, en 2015, au profit du fonds de financement des chambres de commerce et d'industrie de région mentionné

au 2 du III de l'article 1600 du code général des impôts, un prélèvement de 500 millions d'euros sur les chambres de commerce

et d'industrie, à l'exception des régions où il n'existe qu'une seule chambre de commerce et d'industrie territoriale, dénommée

chambre de commerce et d'industrie de région. / Ce prélèvement est réparti entre les établissements disposant d'un fonds de

roulement, défini au 1° du présent III, de plus de cent vingt jours de charges de fonctionnement. / Le prélèvement est réparti :

/ 1° A hauteur de 350 millions d'euros, à proportion de cet excédent. (…) / 2° A hauteur de 150 millions d'euros, à proportion

du poids économique des chambres de commerce et d'industrie, défini à l'article L. 711-1 du code de commerce ». 33 Comme la plupart des CCI, la CCI 84 a dans un premier temps bénéficié de l’effet d’aubaine, au niveau fiscal, qui a résulté

de la réforme de la TFC, relevé par les rapports parlementaires.

41

Le chiffre d’affaires de la CCI 84 a connu des fluctuations sur la période 2011-2015,

puisqu’après une hausse sensible de plus de 3 M€ entre 2011 et 2012 (où il a approché les

10 M€), son montant est redescendu en 2015 à son niveau de 2011 (6,5 M€). Les chiffres

d’affaires du service général, des deux concessions et du service de la formation sont restés

globalement stables sur la période. C’est la variation du chiffre d’affaires du service divers qui

explique, pour l’essentiel, la variation du chiffre d’affaires consolidé sur la période. La hausse

constatée en 2012 s’explique en effet par la vente d’un immeuble en lots pour un montant de

2,5 M€. La baisse intervenue sur les exercices suivants a fait suite à la diminution du produit

des ventes d’immeubles (1,5 M€ en 2013, 388 000 € en 2014, rien en 2015), l’opération lancée

par la CCI arrivant à son terme34.

Les fortes variations de stocks comptabilisées sur la période sont également liées à cette

opération immobilière.

En dehors de cette opération, les produits stagnent, la CCI ne parvenant pas à développer

son chiffre d’affaires, tandis que les subventions perçues, tous services confondus, sont en

hausse de 1 %sur la période.

La capacité d’autofinancement

La capacité d’autofinancement correspond à la ressource dégagée au cours d’un exercice

par l’activité de l’entité, et qu’elle peut consacrer au remboursement de sa dette et au

financement de ses investissements.35 Elle a évolué de la manière suivante sur la période

2011-2015 :

La CCI dégage, sauf en 2014, exercice concerné par le prélèvement sur le FDR, une

CAF positive. Si l’on retraite la charge en résultant, la CAF serait positive, quoique faible

(234 000 €) en 2014.

4.1.2. L’investissement et son financement

34 Opération MC2, détaillée infra. 35 Et, dans le cas d’une entreprise classique, ce qui n’est pas le cas ici, à la rémunération de ses associés.

2011 2012 2013 2014 2015

Elements d'augmentation de la CAF (A)

675 - Valeurs comptables des éléments d'actifs cédés 18 305,45 - - - 7 815,99

68 - Dotations aux amortissements et aux provisions 1 926 788,85 2 361 001,10 1 877 392,93 1 828 448,46 1 572 936,88

Bénéfice de l'exercice 198 395,50 49 158,92 859 024,01 - 183 284,09

Sous-total A: 2 143 489,80 2 410 160,02 2 736 416,94 1 828 448,46 1 764 036,96

Elements de diminution de la CAF (B)

775 - Produits des cessions d'éléments d'actifs 4 500,00 - 128 802,00 5 150,00 11 800,00

777 - Quote-part des subventions d'investissement

virée au résultat de l 'exercice 247 081,77 294 378,55 337 325,68 432 013,41 505 874,50

78 - Reprises sur amortissements et provisions 1 293 614,72 792 338,92 775 603,78 574 056,61 451 219,54

Perte de l'exercice - - - 1 827 277,27 -

Sous-total B: 1 545 196,49 1 086 717,47 1 241 731,46 2 838 497,29 968 894,04

CAPACITE D'AUTOFINANCEMENT (A - B) 598 293,31 1 323 442,55 1 494 685,48 -1 010 048,83 795 142,92

Source : budgets exécutés CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015

CAF 598 293,31 1 323 442,55 1 494 685,48 -1 010 048,83 795 142,92

Remboursement des emprunts et autres

dettes financières 413 773,85 2 632 288,22 2 017 794,64 234 043,47 156 366,76

CAF nette du remboursement des emprunts 184 519,46 -1 308 845,67 -523 109,16 -1 244 092,30 638 776,16Source : budgets exécutés CCI 84

42

Le fonctionnement de la CCI 84, tous services confondus, ne lui a pas permis, en 2012,

2013 et 2014, de financer ses investissements, alors même qu’elle a investi sur cette période,

puisque son actif immobilisé a augmenté, notamment celui de ses concessions (port et aéroport).

Deux éléments ont rendu possibles ces investissements, en l’absence de recours à de

nouveaux emprunts (à l’exception de celui de 129 000 € souscrit en 2012 pour le port) : les

subventions d’investissement dont a bénéficié l’établissement et la mobilisation de son FDR

(1,67 M€ en 2012, 0,77 M€ en 2013, 2,34 M€ en 2014 et 1,11 M€ en 2015).

L’importance des investissements réalisés en 2014 et surtout 2015 soulève toutefois la

question de leur soutenabilité et explique, en grande partie, la demande d’autorisation

d’emprunt effectuée a posteriori en 2015 à hauteur de 1,86 M€.

4.1.3. La situation bilancielle

Le tableau ci-dessous retrace les données principales du bilan, en faisant ressortir les

postes les plus significatifs :

Les principaux postes du bilan

Le bilan consolidé de la CCI 84 s’élève à environ 26 M€ au 31 décembre 2015.

ACTIF NET 2011 2012 2013 2014 2015

ACTIF IMMOBILISE 12 753 129,06 12 702 440,24 12 443 853,89 14 094 373,49 16 388 770,64

dont Terrains 2 547 577,34 2 532 992,51 2 518 407,68 2 503 822,85 2 489 834,86

dont Constructions 8 445 553,93 7 915 893,01 7 506 115,74 7 586 461,51 7 748 432,53

ACTIF CIRCULANT 13 911 606,88 10 001 771,97 10 545 371,05 11 647 676,44 9 594 272,47

dont En-cours de production (biens &

services) 4 316 310,55 1 787 749,86 375 715,00 9 000,00 9 000,00

dont Créances clients et comptes rattachés 2 674 460,15 2 458 030,70 2 296 886,78 2 396 243,20 2 659 970,58

dont Autres 2 830 413,82 1 328 336,64 1 929 846,29 3 326 754,22 2 782 813,84

dont Valeurs mobilières de placement 3 747 571,20 4 021 133,47 5 655 571,65 5 228 751,93 3 846 230,79

TOTAL 26 664 735,94 22 704 212,21 22 989 224,94 25 742 049,93 25 983 043,11

PASSIF 2011 2012 2013 2014 2015

CAPITAUX PROPRES 12 720 578,99 13 063 057,37 14 010 562,00 13 434 314,85 14 938 823,42

dont Apports 1 837 943,07 1 837 943,07 1 837 943,07 1 819 560,03 1 819 560,03

dont Report à nouveau 6 995 287,14 7 193 682,64 7 242 841,56 8 120 248,61 6 292 971,34

dont Subventions d'investissement 3 168 354,34 3 461 673,80 3 550 154,42 4 801 184,54 6 122 409,02

PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES 1 783 530,06 1 759 134,03 2 054 177,59 2 143 835,99 1 921 448,99

dont Provisions pour risques 510 000,00 429 573,00 569 573,00 439 573,00 416 573,00

dont Provisions pour charges 1 273 530,06 1 329 561,03 1 484 604,59 1 704 262,99 1 504 875,99

DETTES 12 160 626,89 7 882 020,81 6 924 485,35 10 163 899,09 9 122 770,70

dont Emprunts et dettes auprès des

établissements de crédits5 784 409,28 3 288 994,80 1 289 900,94 1 055 857,47 899 490,71

dont Dettes fournisseurs et comptes

rattachés 1 589 042,60 944 964,31 1 281 304,13 3 113 802,20 3 336 092,39

dont Dettes fiscales et sociales 1 807 829,70 1 477 617,70 364 609,73 303 306,48 334 411,87

dont Autres dettes 1 016 175,98 739 631,69 2 445 162,41 3 799 128,12 2 970 422,46

dont COMPTES DE REGULARISATION :

produits constatés d'avance1 305 775,90 1 288 702,58 1 333 009,98 1 296 720,40 1 177 652,60

TOTAL 26 664 735,94 22 704 212,21 22 989 224,94 25 742 049,93 25 983 043,11

Source : bi lans CCI 84

43

L’actif immobilisé net correspondant aux terrains et aux constructions est en diminution

sur la période (il s’est établi à 10,2 M€ en 2015 contre 11 M€ en 2011). En revanche, l’actif

immobilisé des concessions est en hausse significative, confirmant que les investissements de

la CCI sont centrés sur son port et son aéroport (4,8 M€ en 2015 contre 340 000 € en 2011).

La diminution du poste des encours de production correspond à l’achèvement de

l’opération immobilière précédemment évoquée. Les autres postes de l’actif circulant sont

relativement stables, notamment celui des créances clients, qui est l’un des plus élevés (aux

alentours de 2,5 M€).

A noter également le faible niveau des disponibilités, à mettre en relation toutefois avec

celui des valeurs mobilières de placement, qui est conséquent :la CCI place sa trésorerie.

S’agissant du passif, l’évolution du montant des capitaux propres provient de la

fluctuation du report à nouveau et surtout de la hausse des subventions d’investissement

perçues, dont le montant a été multiplié par deux entre 2011 et 2015.

Le niveau des provisions pour risques et charges est resté stable, tandis que

l’endettement contracté auprès des établissements de crédit a très nettement diminué, passant

de 5,8 M€ en 2011 à 0,9 M€ en 2015. La capacité de désendettement de la CCI 84, qui était de

plus de 9 ans en 2011, n’est plus que de 1,24 an en 2015.

En revanche, l’endettement à court terme est en nette augmentation : les dettes auprès

des fournisseurs sont ainsi passées de 1,6 M€ en 2011 à 3,3 M€ en 2015, ce qui, dans un

contexte de décroissance des achats, tend à faire ressortir une augmentation des délais de

paiement de la CCI 84.

La forte diminution des dettes fiscales et sociales est la conséquence logique du transfert

à la CCIR de la majeure partie du personnel de la CCI.

Le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie

Source : CCI 84

L’activité de la CCI 84 génère, de manière structurelle, un besoin en fonds de roulement

(BFR) négatif, fréquent dans la sphère publique, ce qui explique, en partie, le niveau élevé de

son FDR, qui a atteint, en 2013, 4,6 M€. C’est d’ailleurs le niveau élevé, voire très élevé, des

FDR des CCI qui a suscité la mesure de ponction décidée par l’article 33 de la loi de finances

pour 2015.

Ce prélèvement est justifié politiquement par le fait que les CCI n’ont pas vocation à

constituer des réserves financières sur le long terme, dans la mesure, notamment, où leurs

ressources proviennent, pour une part non négligeable, de la fiscalité sur les entreprises et

constituent donc des ressources publiques qui ont vocation à être utilisées pour

l’accomplissement des missions de service public des CCI, ou, à tout le moins, des missions

d’intérêt général dont elles ont la charge.

Dans son courrier du 3 juin 2015, la Direction Générale des Entreprises (DGE) a précisé

les modalités de détermination de la somme de 1,8 M€ dont la CCI84 devait s’acquitter au

15 mai 2015. Un courrier du SGAR du 4 juin 2015 a détaillé le traitement budgétaire et

comptable du prélèvement, qui devait être effectué en 2015 sous la forme d’une opération en

capital, imputée sur un compte de report à nouveau ayant pour contrepartie un compte de

trésorerie.

2011 2012 2013 2014 2015

FDR 3 254 006,86 3 667 543,00 4 579 825,51 2 608 292,15 1 445 891,81

trésorerie (VMP+dispo) 3 827 014,11 4 055 220,30 5 695 242,16 5 280 274,39 3 942 540,33

BFR = FDR - trésorerie 573 007,25 - 387 677,30 - 1 115 416,65 - 2 671 982,24 - 2 496 648,52 -

44

La Compagnie Nationale des Commissaires aux Comptes, saisie par CCI France, a, dans

un avis en date du 24 février 2015, considéré que les conditions d’inscription d’un passif à la

clôture des comptes 2014 étaient remplies et qu’en contrepartie, une charge exceptionnelle

devait être enregistrée au compte de résultat. La somme de 1,8 M€ a ainsi été inscrite en charge

exceptionnelle au BE 2014. La CCI 84 a introduit, en septembre 2015, devant le tribunal

administratif de Nîmes, un recours contentieux contre la décision de prélèvement, toujours

pendant à ce jour.

Ce prélèvement explique en grande partie la baisse du niveau du FDR de la CCI, qui a

presque été divisé par deux entre 2013 et 2014, et a encore été réduit de plus de 1 M€ en 2015

(soit une variation annuelle moyenne de -18 %sur la période). Cette baisse s’explique également

par la mobilisation du FDR pour financer les investissements du fait de la diminution de la

CAF. Ainsi, alors qu’en 2013, le FDR permettait de couvrir 76 jours de charges d’exploitation,

il n’en couvrait plus que 46 en 2014 et 26 en 2015.

Conséquence d’une absence de BFR et d’un FDR élevé, la trésorerie de la CCI 84 est

élevée, même si elle diminue depuis 2013, suivant le mouvement du FDR.

4.1.4. Conclusion sur la situation financière globale de la CCI de Vaucluse

Sans être inquiétante, la situation financière de la CCI de Vaucluse se dégrade depuis

quelques années, sous l’effet cumulé d’une baisse de ses produits institutionnels, qui n’est pas

entièrement compensée par une baisse des charges, de mesures décidées au niveau national

(tant conjoncturelles, comme le prélèvement sur le FDR, que structurelles, comme la baisse de

la ressource fiscale) financièrement pénalisantes, dans un contexte où son activité propre ne

génère pas suffisamment de chiffre d’affaires pour lui permettre d’y faire face.

Les états financiers consolidés ne font pas ressortir, à première vue (ou du moins ne le

font que très grossièrement et partiellement), quels sont les services budgétaires qui

fonctionnent correctement et ceux qui sont en difficulté. De plus, la consolidation a pour effet

de neutraliser les comptes de liaison interservices, ce qui exclut une partie des charges et

ressources et une partie des comptes de bilan.

4.2. La situation financière par service budgétaire

La situation financière de la chambre consulaire est présentée par service budgétaire,

dans la mesure où aucun service n’est significatif à lui seul dans la consolidation et où les

différents services présentent des situations financières très différentes voire opposées.

Le graphique ci-dessous, qui porte sur 2015, permet de visualiser les volumes

budgétaires respectifs des services :

Source : budgets exécutés CCI 84

0

2 000 000

4 000 000

6 000 000

8 000 000

10 000 000

12 000 000

Servicegénéral

formation

aéroport

port divers

charges 8 915 278 10 439 29 3 716 291 920 011 689 546

produits 9 532 307 9 424 142 4 029 369 892 987 984 902

en

eu

ros

Comparaison charges-produits 2015

45

En raison de son importance dans le budget de la CCI et de sa situation particulièrement

délicate, la formation fera l’objet d’un développement plus détaillé.

4.2.1. Le service général

Il comprend les activités de représentation et de soutien des intérêts de l’industrie et du

commerce, ainsi que les divers services offerts aux entreprises. Il regroupe également une part

importante des services supports de la CCI 84.

Le compte de résultat et la CAF

Le compte de résultat simplifié du service général est le suivant sur la période 2011-

2015 :

C’est la très forte hausse du montant des charges exceptionnelles en 2014 qui est à

l’origine du résultat fortement négatif de cet exercice, le prélèvement sur FDR ayant été

comptabilisé dans les comptes du service général. Les autres exercices dégagent un résultat très

variable, mais toujours positif.

4.2.1.1.1. Les produits

L’examen des produits fait ressortir leur baisse substantielle à compter de 2014. Elle a

résulté de la réduction de la TFC affectée à la CCI 84, qui est sa ressource principale, perçue

par le service général (73 %des produits en 2011 et 67 %en 2015).

Comme évoqué précédemment, la loi de 2010 a eu comme effet immédiat et non prévu

une augmentation de la ressource fiscale en raison d’un effet bases, auquel il a été mis fin en

2014 par un plafonnement de la TFC censé contrer cet « effet d’aubaine », d’où la baisse

constatée en 2014, le produit de la TFC étant passé de 8,8 M€ en 2013 à 6,8 M€ en 2014 puis

6,3 M€ en 2015.

En parallèle, comme d’autres CCI de la région PACA, la CCI 84 a estimé être lésée par

les modalités de répartition de la ressource fiscale opérées par la CCIR depuis 2011. En effet,

selon les informations communiquées par l’organisme, les CCI de PACA ont, en 2011, accepté,

à titre transitoire, de ne pas répartir la ressource fiscale régionale en fonction du poids

économique respectif des CCI (déterminé par le nombre de leurs ressortissants et leurs bases

d’imposition à la TP/CET), ce qui aurait entraîné, mécaniquement, une réduction brutale du

montant de TFC affecté à la CCI Marseille-Provence (CCIMP). Les modalités de répartition

retenues ont permis de maintenir le niveau des ressources de cette dernière, afin qu’elle dispose

du temps nécessaire pour mettre en œuvre des mesures d’économies. Ce consensus régional

résultait également du contexte de l’époque, à savoir l’augmentation du produit global de la

TFC, qui rendait possible à la fois le maintien du niveau des ressources de la CCIMP et

l’accroissement de celles des autres CCIT.

charges 2011 2012 2013 2014 2015 produits 2011 2012 2013 2014 2015

charges d'exploitation 10 105 785 9 060 083 9 587 704 8 803 696 8 410 406 produits d'exploitation 10 250 720 10 063 365 10 310 195 8 895 981 9 126 532

résultat d'exploitation résultat d'exploitation 144 935 1 003 282 722 491 92 285 716 126

charges financières 0 53 848 0 4 469 132 produits financiers 259 887 197 507 279 937 276 940 154 417

résultat financier résultat financier 259 887 143 659 279 937 272 471 154 285

charges exceptionnelles 953 333 210 685 140 035 2 122 072 483 502 produits exceptionnels 550 284 136 983 190 406 199 969 251 358

résultat exceptionnel -403 049 -73 702 -1 922 103 -232 144 résultat exceptionnel 50 371

impôt sur les bénéfices 0 0 67 185 65 013 21 237

Total charges 11 059 118 9 324 616 9 794 924 10 995 250 8 915 278 total produits 11 060 891 10 397 855 10 780 538 9 372 890 9 532 307

Perte -1 622 360 bénéfice 1 773 1 073 239 985 614 617 029

Source : budgets exécutés CCI84

46

La baisse de la ressource fiscale globale intervenue en 2014 a mis à mal ce consensus,

et les CCI de la région ont souhaité la mise en place d’une méthode fondée sur le poids

économique, plus objectif et de nature à préserver leurs intérêts, d’autant que le mécanisme

initial avait été présenté comme transitoire. La CCI 84 considère que, sur la période 2011-2015,

les modalités de répartition décidées par la CCIR l’ont pénalisée à hauteur de 11 M€. C’est

pourquoi elle a contesté, en septembre 2015, devant le TA de Marseille, la décision de

répartition que le bureau de la CCIR PACA a prise le 4 juin 2015.

Compte tenu de cette opposition ancienne concernant les modalités de répartition des

recettes de TFC, de sa situation financière tendue et, peut-être, dans un souci d’apaisement de

la part de la CCIR, la CCI 84 a bénéficié, en 2015, d’une dotation de solidarité régionale d’un

montant de 650 000 €, dispositif prévu à l’article L. 711-8 7° du code de commerce36

(délibération du 25 juin 2016), comptabilisée dans les produits 2015.

La CCIR a, récemment, modifié la répartition fiscale pour 2016, par délibération du

30 juin 2016, qui a également fait suite à des remarques du préfet de région l’ayant invitée à

faire évoluer les modalités de répartition de la ressource fiscale (courrier du 31 mars 2016).

Désormais, la TFC est répartie en fonction de la pesée économique37 (90 %), du nombre de

formalités CFE (5 %) et du nombre de contrats d’apprentissage enregistrés (5 %).

Cette décision, qui satisfait la CCI 84, devrait entraîner le retrait de son recours, d’autant

que, comme l’a indiqué l’ancien ordonnateur dans sa réponse aux observations provisoires de

la chambre régionale des comptes, la nouvelle répartition a généré pour l’établissement un

complément de ressources de 1,3 M€ en 2016.

Elle a en revanche suscité un recours contentieux de la CCIMP, qui s’appuie sur un

jugement récent du TA de Rennes qui a censuré une répartition de CCIR ayant « pour effet de

neutraliser le caractère déterminant du schéma sectoriel pour l’affectation de la ressource

fiscale, en contradiction avec l’article L. 711-8 (…) du code de commerce » 38.

Au vu de ce jugement, les nouvelles modalités de répartition de la CCIR PACA sont

susceptibles d’être remises en cause, étant précisé qu’à la lecture des schémas sectoriels en

vigueur en PACA, on voit toutefois mal comment ils pourraient, à eux seuls, fonder une

répartition de la TFC.

En tout état de cause, la ressource fiscale globale du réseau consulaire, en tant que telle,

va continuer à diminuer dans le cadre de l’effort de redressement des finances publiques, au

moins jusqu’en 2017. Il en ira de même pour la ressource affectée à la CCI 84.

4.2.1.1.2. Les charges

Comme pour les comptes consolidés, la tendance est à la baisse des charges

d’exploitation, qui sont passées de 10,1 M€ en 2011 à 8,4 M€ en 2015. Cette évolution résulte

essentiellement de la réduction des autres achats et charges externes (c/62), neutralisation faite

de l’enregistrement sur ce compte, à compter de 2013, des frais afférents au personnel transféré

à la CCIR, et des autres charges (c/ 65), évoquées précédemment et qui ont concerné au premier

chef le service général.

36 Qui prévoit que les CCIR « 7 Abondent, dans des conditions et limites définies par décret, le budget, au-delà du budget voté,

d'une chambre de commerce et d'industrie territoriale (…) qui leur est rattachée pour subvenir à des dépenses exceptionnelles

ou faire face à des circonstances particulières ». 37 Déterminée en fonction du nombre d’entreprises ressortissantes et des bases fiscales de celles-ci au titre de la TFC. 38 TA Rennes, 31 août 2016, n° 1400703, CCIT de Brest et autres.

47

L’examen des dépenses du service général correspondant à des frais d’honoraires

montre que de nombreux versements ont été réalisés au bénéfice d’avocats au titre de la mise

en œuvre, par la CCI, de la protection fonctionnelle au profit du président et de trois agents.

En effet, le président, l’ancien directeur général, l’actuel directeur général et le secrétaire

général de la CCI de Vaucluse ont fait l’objet, après ouverture d’une information judiciaire en

2011, d’une mise en examen pour prise illégale d’intérêts, favoritisme et détournement de fonds

publics en lien, notamment, avec un contrat de prestation de services conclu avec un consultant

externe (auquel il a été mis fin en 2011) et à des frais de mission et de réception.

La CCI ayant estimé que les faits en cause étaient liés à l’activité de la CCI, sans qu’une

faute détachable du service soit manifestement établie à ce stade, les intéressés ont bénéficié de

la protection fonctionnelle de l’établissement39.

Le plafond de prise en charge par l’assurance de la CCI pour cette affaire (300 000 €)

ayant été atteint en 2013, les honoraires et frais d’avocat sont désormais payés directement par

la CCI, qui s’est ainsi acquittée d’une somme de 295 972 € au titre de la période 2014-201540.

Ainsi, depuis le lancement de la procédure pénale, le coût pour l’établissement de la mise en

œuvre de la protection fonctionnelle s’est élevé à près de 600 000 €, montant dont l’importance

doit être soulignée dans un contexte de forte baisse de ses ressources.

4.2.1.1.3. La capacité d’autofinancement

Source : budgets exécutés CCI 84

La CAF du service général a été positive en 2012, 2013 et 2015. Elle a été négative en

2011 et surtout en 2014, conséquence du prélèvement sur FDR.

Données bilancielles

L’actif net du service général s’élève à 38,5 M€ au 31 décembre 2015.

39 Deux procédures distinctes sont en cours : les recours formés par les intéressés contre les mesures dont ils ont fait l’objet

(garde à vue, contrôle judiciaire, qui a été annulé) et la procédure correctionnelle au fond, dont le jugement n’est toujours pas

programmé et dans le cadre de laquelle aucune mesure d’instruction ou d’audition n’est intervenue depuis 2013. 40 Soit 80 % des frais d’honoraires du service général sur cette période.

Service général 2011 2012 2013 2014 2015

résultat net 1 773 1 073 239 985 614 1 622 360 - 617 029

(+) dotations amortissements, dépréciations et provisions 647 876 465 435 298 605 450 756 253 029

(-) reprise sur amortissements dépréciations et provisions 700 552 323 034 78 682 236 609 228 192

(+) valeur comptable des éléments d'actif cédés 6 139 - - - 7 600

(-) produits des cessions d'éléments d'actifs - - 126 552 1 800 11 800

(-) quote-part des subventions d'investissement virées au

résultat de l'exercice425 4 982 3 297 2 905 2 905

(=) CAF 45 189 - 1 210 658 1 075 688 1 412 918 - 634 761

Source : budgets exécutés CCI 84

-2 000 000

-1 500 000

-1 000 000

-500 000

0

500 000

1 000 000

1 500 000

2011 2012 2013 2014 2015

résultat net 1 773 1 073 239 985 614 -1 622 360 617 029

CAF -45 188 1 210 657 1 075 687 -1 412 918 634 761

rbt dettes et emprunts 0 428 0 0 0

48

Les constructions et les aménagements, en particulier le siège, étant amortis en quasi-

totalité, l’actif immobilisé, qui s’élève à 22,2 M€, est principalement constitué par les prêts à

long terme consentis aux autres services, en particulier le service de la formation (21,1 M€).

L’actif circulant, d’un montant de 16,2 M€, est, quant à lui, constitué essentiellement

par les avances consenties en fin de période aux différents services, précédemment évoquées

(12,2 M€) et des valeurs mobilières de placement (3,8 M€).

A l’inverse des autres services, le montant des capitaux propres du service général est

très élevé (33,8 M€) et représente 88 %du passif. Le report à nouveau au 31 décembre 2015,

très élevé également, est de 18,9 M€. Le service général n’est pas endetté.

Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du FDR, du BFR et de la trésorerie du

service général au cours de la période examinée :

Source : CCI 84

On peut noter, d’une part, le niveau élevé, voire très élevé, du FDR du service général

jusqu’en 2013, où il a atteint 13,36 M€, soit 509 jours de charges d’exploitation du même

service et 222 jours de charges d’exploitation de la CCI dans son ensemble. Le prélèvement a,

certes, réduit le niveau du FDR, mais il reste toutefois très confortable.

Le service général est le seul de la CCI 84 faisant apparaître un BFR, en augmentation

sur la période, mais qui demeure largement inférieur au FDR. En conséquence, la trésorerie,

élevée, affiche également une baisse à compter de 2014.

4.2.2. L’aéroport

La CCI exploite l’aéroport d’Avignon-Caumont, propriété de la région PACA depuis

2007, dans le cadre d’une délégation de service public (contrat d’affermage), conclue le 19 mars

2009 pour une durée de 7 ans, prorogée d’un an par l’avenant n° 5 du 30 août 2014.

Après la suppression de la ligne Avignon-Paris en 2008, l’aéroport propose aujourd’hui

des vols commerciaux vers la Grande-Bretagne, la Corse et Amsterdam. Il comprend un

technopôle aéronautique et un terminal spécifique pour l'aviation d'affaires, mis en service en

2009. L’équipement est toutefois pénalisé par la trop petite taille de sa piste, qui empêche le

développement du trafic aérien.

Selon la CCI, l’aéroport est un équipement structurant pour le territoire vauclusien sur

le plan économique, pourvoyeur d’emplois, avec 49 entreprises travaillant sur le site41.

41 L’implantation d’une base d’entretien de RTE est en cours.

02 000 0004 000 0006 000 0008 000 000

10 000 00012 000 00014 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

FDR 11 128 824 12 346 743 13 362 591 12 221 874 12 641 947

BFR 7 332 019 8 306 542 7 690 134 6 968 316 8 745 006

Trésorerie 3 796 805 4 040 201 5 672 457 5 253 558 3 896 941

FDR/BFR/Trésorerie

49

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ancien ordonnateur de la CCI a insisté sur le rôle de l’aéroport pour l’attractivité du territoire

et sur l’impact qui en résulte, qui ne peut être purement financier.

Le compte de résultat et la CAF

Le compte de résultat simplifié de l’aéroport est le suivant :

L’aéroport dégage depuis 2013 un résultat d’exploitation positif, quoiqu’en nette

diminution en 2015, exercice caractérisé par une hausse des charges conjuguée à une stagnation

des produits.

D’après les données publiques de l’Union des aéroports français, le trafic passager a

fortement chuté, passant de plus de 100 000 voyageurs en 2007 à seulement 15 000 en 2013.

L’aéroport dispose de trois lignes en 2015 (contre quatre en 2013), pour un trafic de

9 389 passagers sur les vols commerciaux et charters (en recul par rapport à 2013) et

17 933 passagers privés et d’affaire (en hausse de + 2 500 par rapport à 2013).

Il peut être noté que l’aéroport a bénéficié de dégrèvements fiscaux concernant la taxe

foncière et la taxe professionnelle, qui ont contribué à la hausse des produits exceptionnels du

service :235 000 € en 2011 (exercices 2007 à 2010) ; 110 000 € en 2012 ; 400 000 € en 2013

(exercices 2010 à 2013).

Depuis 2014, c’est la région, propriétaire du foncier, qui s’acquitte des impositions, qui

sont ensuite déduites du montant de la contribution aux sujétions de service public versée à la

CCI, cette dernière ne s’acquittant in fine que de la part qu’elle ne peut récupérer auprès des

différents occupants du domaine public de l’aéroport.

Le tableau ci-dessous détaille le mode de calcul de la CAF :

L’aéroport affiche une CAF positive sur toute la période contrôlée, qui lui permet de

couvrir le remboursement de ses dettes financières.

charges 2011 2012 2013 2014 2015 produits 2011 2012 2013 2014 2015

charges d'exploitation 3 799 718 3 740 269 3 558 743 3 309 837 3 517 067 produits d'exploitation 3 628 607 3 606 585 3 678 786 3 572 186 3 596 802

résultat d'exploitation -171 111 -133 684 120 043 262 349 79 735

charges financières 20 571 15 570 10 697 5 551 897 produits financiers 0 0 0 0 0

résultat financier -20 571 -15 570 -10 697 -5 551 -897 10 697 5 551 897

charges exceptionnelles 3 235 239 831 118 377 9 437 69 196 produits exceptionnels 469 889 344 405 570 577 296 197 432 566

résultat exceptionnel 466 654 104 574 452 200 286 760 363 370

impôt sur les bénéfices 0 0 51 285 167 577 129 130

total charges 3 823 524 3 995 670 3 739 102 3 492 402 3 716 290 total produits 4 098 496 3 950 990 4 249 363 3 868 383 4 029 368

Perte -44 680 Bénéfice 274 972 510 261 375 981 313 078

Source : budgets exécutés CCI 84

Aéroport 2011 2012 2013 2014 2015

résultat net 274 971 -44 681 510 261 375 982 313 077

(+) amortissements, dépréciations et provisions 180 775 368 210 157 097 186 040 195 719

(-) reprise sur amortissements dépréciations et

provisions187 553 53 509 270 928 62 226 31 174

(+) valeur comptable des éléments d'actif cédés 0 0 0 0 0

(-)produits des cessions d'éléments d'acif cédés 3 000 0 0 0 0

(-) quote-part des subventions d'investissement

virées au résultat de l'exercice31 800 51 076 72 770 149 642 151 668

CAF 233 393 218 944 323 660 350 154 325 954

Source : budgets exécutés CCI 84

50

Source : budgets exécutés CCI 84

Données bilancielles

Le graphique ci-dessous retrace l’évolution du FDR, du BFR et de la trésorerie de

l’aéroport au cours de la période 2011-2015 :

Source : CCI 84

Le fonds de roulement de l’aéroport est négatif sur toute la période, mais en nette

progression. Le BFR est également négatif, ce qui veut dire que le cycle d’exploitation de

l’aéroport se caractérise par l’absence de besoin de financement à court terme, les dettes

fournisseurs étant bien supérieures aux créances clients.

De ce fait, l’aéroport peut fonctionner en dépit d’un FDR négatif, causé, notamment par

le montant négatif des apports, conjugué à l’absence de dettes à long terme. La croissance du

FDR procède des résultats positifs des exercices antérieurs, conjugués à une stabilité de l’actif

immobilisé (les immobilisations les plus importantes, terrains et constructions, appartiennent à

la région). En dépit de cette tendance, il n’est pas certain que le FDR puisse être ramené à 0

d’ici la fin de la concession en 2017.

Dans tous les cas, le mécanisme des avances de trésorerie du service général permet

d’équilibrer le bilan en fin d’exercice.

4.2.3. Le port fluvial

Depuis 1961, la CCI est concessionnaire du port du Pontet. Elle l’a d’abord été dans le

cadre d’un contrat de 50 ans, venu à expiration en 2011. Elle a candidaté à l’appel d’offres

effectué en 2010 par le délégant, Voies Navigables de France (VNF) et a obtenu une nouvelle

concession pour une durée de 40 ans (contrat conclu le 8 décembre 2011).

Le port fluvial du Pontet, qui s’étend sur 8,5 ha, est spécialisé dans la manutention de

produits en vrac (sables, graviers, terreaux, engrais, charbon, céréales). Equipé d’installations

permettant de traiter un trafic fluvial de plus de 200 000 tonnes, il comprend une zone d’activité

accueillant 10 entreprises.

2011 2012 2013 2014 2015

résultat net 271 971 -44 681 510 261 375 981 313 077

CAF 233 392 218 943 323 659 350 153 325 952

Rbt de dettes financières 127 938 133 437 129 630 126 868 63 434

-100 000

0

100 000

200 000

300 000

400 000

500 000

600 000

en

eu

ros

-2 000 000

-1 000 000

0

1 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

FDR -1 771 530 -1 764 801 -1 193 907 -939 442 -690 732

BFR -1 797 195 -1 766 472 -1 206 129 -959 639 -705 840

Trésorerie 25 665 1 671 12 222 20 197 15 108

FDR/BFR/trésorerie

51

Le compte de résultat et la CAF

Le compte de résultat simplifié du port est reproduit ci-dessous :

Après avoir fortement augmenté en 2012, les charges d’exploitation ont amorcé une

baisse, qui ne parvient toutefois pas à compenser la faiblesse des produits d’exploitation. En

conséquence, le port affiche un résultat d’exploitation négatif au cours de la période sous revue,

à l’exception de l’année 2013.

Si l’exercice 2011 s’est soldé par un bénéfice, c’est en raison de l’abandon d’avances

de trésorerie, d’un montant total de 734 231 €, consenties par le service général dans le cadre

de l’ancienne concession. Cette somme a été comptabilisée en produits exceptionnels. C’est

également le niveau des produits exceptionnels qui a permis au port de dégager un petit bénéfice

en 2014, malgré un résultat d’exploitation négatif.

Pourtant, selon les données transmises par la CCI, l’activité sur les quatre dernières

années a progressé, avec un tonnage moyen de 246 000 tonnes par an (contre 197 000 tonnes

sur la période 2005-2009), grâce, notamment, au développement du marché des céréales.

Les résultats de l’année 2015 ne sont pas très encourageants, puisque si les charges ont

baissé de plus de 100 000 € par rapport à 2014, les produits ont diminué bien davantage, passant

de 927 370 € à 757 975 €.

Le résultat du port a beaucoup pâti de deux contentieux avec des entreprises locataires

de bâtiments implantés sur l’emprise du port, dont les contrats ont pris fin en 2011, à

l’expiration de l’ancienne concession, et qui n’ont ni quitté les lieux, ni payé leurs loyers,

générant à la fois une perte de recettes et des charges au titre des dotations aux provisions. Au

31 décembre 2015, le montant provisionné pour ces deux débiteurs s’élevait à 607 711 € (sur

un total de provisions clients de 656 688 €). La CCI a, par ailleurs, acquitté pour ces

contentieux, des frais d’avocat à hauteur de 12 000 € sur la période 2014-2015.

Les deux entreprises concernées ont saisi la juridiction administrative pour obtenir

l’annulation des décisions constant la fin de leur droit d’occupation et leur demandant de libérer

les lieux. En 2014, la cour administrative d’appel (CAA) de Marseille a donné raison à la CCI

et condamné les sociétés à régler les loyers impayés depuis octobre 2011. En 2015, la procédure

en cassation a pris fin, du fait du désistement de l’une des sociétés et de la non-admission du

pourvoi présenté par l’autre, et les locaux ont été libérés. Des démarches de recouvrement par

huissier sont actuellement en cours pour tenter de récupérer les sommes correspondant aux

loyers impayés.

La CCI peut aujourd’hui procéder à la relocation des bâtiments et à la reprise des

provisions. De ce fait, le résultat 2016 devrait progresser. La CCI a d’ailleurs récemment

conclu, avec la commune du Pontet, un contrat d’occupation d’un terrain et d’un bâtiment

industriel, sur une emprise de 5 643 m2 pour trois ans, moyennant une redevance annuelle de

87 437 € HT. Selon les dernières informations communiquées, un contrat vient d’être signé

pour d’autres locaux libérés.

Charges 2011 2012 2013 2014 2015 Produits 2011 2012 2013 2014 2015

charges d'exploitation 531 780 1 039 782 907 782 996 752 865 289 produits d'exploitation 479774 766072 979 293 927 370 757 975

résultat d'exploitation -52 006 -273 710 -69 382 -107 314 71 511

charges financières 0 0 3 808 3 429 3 071 produits financiers 0 0 0 0 0

résultat financier -3 808 -3 429 -3 071

charges exceptionnelles 2 911 27 772 5 743 981 51 650 produits exceptionnels 750 288 37 072 73 156 98 854 135 011

résultat exceptionnel 747 377 9 300 67 413 97 873 83 361

impôt sur les bénéfices 0 0 11 115 0 0

Total charges 534 691 1 067 554 928 448 1 001 162 920 010 Total produits 1 230 062 803 144 1 052 449 1 026 224 892 986

Perte - 264 410 - 27 024 Bénéfice 695 371 124 001 25 062

Source : budgets exécutés CCI 84

52

La CCI doit néanmoins encore œuvrer pour développer le trafic sur le port et louer les

locaux disponibles, afin de dégager des produits suffisants pour lui permettre de couvrir ses

charges.

Le tableau ci-dessous retrace l’évolution de la CAF sur la période :

C’est le niveau des opérations liées aux amortissements et provisions, qui, de manière

générale, permet à la CAF d’être positive sur la période. Elle est toutefois en nette diminution

en 2015, ce qui ne devrait pas avoir de conséquences immédiates, la CCI ayant déjà réalisé les

investissements nécessaires à la rénovation du port.

Source : budgets exécutés CCI 84

L’investissement

Au cours de la période sous revue, le port a fait l’objet de gros investissements, tant en

ce qui concerne le quai que s’agissant du matériel. Le premier équipement a été acquis grâce à

un prêt en 2012 (pelle mécanique) mais, du fait d’un désengagement financier de l’Etat du

programme d’investissement initial envisagé en 2011 dans le cadre de la nouvelle concession,

un nouveau plan de financement global a été décidé en 2013, incluant une subvention du Fonds

européen de développement régional (FEDER).

La CCI a produit le détail des dépenses engagées et des subventions perçues pour le port

sur la période 2011-2015, qui fait ressortir les données principales suivantes :

C’est pour « récupérer » cette part « autofinancée » que la CCI a sollicité, et obtenu

auprès de la tutelle l’autorisation d’emprunt précédemment évoquée.

Port 2011 2012 2013 2014 2015

résultat net 695 370 -264 409 124 001 25 062 - 27 024

(+) amortissements, dépréciations et provisions 47 457 459 438 287 196 276 457 257 506

(-)reprise sur amortissements dépréciations et

provisions 6 764 21 963 157 151 70 080 59 879

(+)valeur comptable des éléments d'actif

immobilisés - - - - -

(-)produits des cessions d'éléments d'acif cédés - - - 720 -

(-)quote-part des subventions d'investissement

virées au résultat de l'exercice 9 338 37 072 68 397 67 394 123 252

CAF 726 725 135 994 185 649 163 325 47 351

Source : budgets exécutés CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015

résultat net 695 370 -264 409 124 002 25 062 -27 024

CAF 726 725 135 993 185 649 163 324 47 351

Rbt de dettes financières 0 0 12 405 11 553 11 911

-400 000

-200 000

0

200 000

400 000

600 000

800 000

en

eu

ros

Etat Région Département Grand Avignon FEDER

Equipements 1 387 688 190 491 190 491 138 769 138 769 402 106 327 062

travaux 3 073 687 904 730 955 740 307 369 307 369 598 479

Total 4 461 375 1 095 221 1 146 231 446 138 446 138 402 106 925 541

Source : CCI 84

SubventionsInvestissement

réalisé

Autofinancement

CCI

53

Le FDR et le BFR

Le graphique ci-dessous fait apparaître l’évolution du fonds de roulement et du BRF du

port sur la période :

Source :CCI 84

Le FDR et le BFR sont négatifs sur toute la période contrôlée, à des niveaux équivalents,

en diminution constante. La trésorerie, toujours positive, a augmenté en 2015.

Comme celui de l’aéroport, le cycle d’exploitation du port ne génère pas de besoin de

trésorerie et peut s’accommoder d’un FDR négatif. En revanche, celui-ci se dégrade, en lien

avec le résultat d’exploitation déficitaire et la hausse de l’actif immobilisé.

En l’absence de fonds de roulement et compte tenu du faible niveau d’emprunt, le

financement des investissements a été opéré via les ressources du service général, notamment

au moyen des avances consenties chaque année pour équilibrer le bilan du port (cf. supra),

comme le reconnaît d’ailleurs la CCI.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ancien ordonnateur de la CCI a mis en avant l’importance du port pour le département de

Vaucluse, de nature à justifier sa prise en charge financière par l’établissement.

4.2.4. Le service divers

Ce service regroupe les activités commerciales facultatives exercées par la CCI, en ce

qui concerne en particulier le golf de Châteaublanc, dont la gestion est déléguée à un prestataire

privé, et l’opération immobilière MC2.

Le compte de résultat et la CAF

Le compte de résultat simplifié du service est reproduit ci-dessous :

Le résultat net de ce service est positif depuis 2013, en raison, notamment, de

l’achèvement de l’opération MC2. L’amélioration du résultat intervenue en 2015 a résulté de

l’importance des produits exceptionnels (616 375 €), en lien avec la situation du golf.

-1 000 000-800 000-600 000-400 000-200 000

0200 000

2011 2012 2013 2014 2015

FDR -79 537 -291 315 -186 421 -570 464 -989 839

BFR -79 808 -292 011 -187 757 -570 874 -996 634

Trésorerie 271 696 1 336 410 6 795

FDR/BFR/trésorerie

Charges 2011 2012 2013 2014 2015 Produits 2011 2012 2013 2014 2015

charges d'exploitation 3 447 466 728 620 665 223 593 829 483 598 produits d'exploitation 3 473 000 683 101 754 806 618 085 368 526

résultat d'exploitation - 45 519 - 115 072 25 534 89 583 24 256

charges financières 157 642 198 974 74 143 43 632 39 918 produits financiers - - - - -

résultat financier - 157 642 - 198 974 - 74 143 - 43 632 - 39 918

charges exceptionnelles 81 581 89 076 124 108 - 19 563 produits exceptionnels 107 352 126 830 119 134 25 895 616 375

résultat exceptionnel - 4 974 25 771 37 754 25 895 596 812

impôt sur les bénéfices - - - - 146 466

Total charges 3 686 689 1 016 670 863 474 637 461 689 546 Total produits 3 580 352 809 931 873 940 643 980 984 901

perte - 106 337 - 206 739 bénéfice 10 466 6 519 295 355

Source : budgets exécutés CCI 84

54

Le projet MC2 est un projet immobilier initié en 2009, année au cours de laquelle la CCI

84 a fait l’acquisition d’un terrain, financé par emprunt, contenant un corps de bâtiment

désaffecté. Elle a réalisé une opération de promotion immobilière consistant à réhabiliter et à

réaliser une extension en vue d’une commercialisation par lots à destination des entreprises.

Le prix de revient de cette opération est de 4,42 M€, le bâtiment ayant été livré fin 2011

et commercialisé entre 2012 et 2014. Au 31 décembre 2014, la totalité des lots était vendue,

pour un montant total de 4, 54 M€ HT, seuls deux parkings restant en stock. Une provision de

35 000 € a été constituée au 31 décembre 2012 pour un litige concernant un lot, qui était

toujours en cours lorsque la chambre a achevé son contrôle. Cette opération n’a donc quasiment

rien rapporté à la CCI, qui a dû comptabiliser, puis reprendre, sur la période, des provisions

pour dépréciation liées aux moins-values sur cessions.

L’exploitation d’un golf et la gestion de ses installations ont fait l’objet d’une concession

de service public (dans le cadre de laquelle les investissements sont à la charge du délégataire)

en 2009, pour une durée de 25 ans. Deux sinistres intervenus en 2013 et 2014 ont détruit

partiellement les locaux du golf et le restaurant, exploité par un sous-délégataire. Les travaux

de remise en état, effectués en 2015 et 2016, estimés à 667 017 €, sont partiellement pris en

charge par l’assurance de la CCI 84.

Ainsi, fin 2015, ont été comptabilisées en transferts de charges exceptionnelles les

indemnités d’assurances déjà notifiées pour les deux sinistres, soit 503 771 €, ainsi que les

travaux de reconstruction complémentaires, effectués à la demande du délégataire, qui lui ont

été refacturés, soit 64 029 €. Le restant à charge pour la CCI devrait être d’environ 100 000 €42.

La CAF du service divers a évolué comme suit sur la période, l’année 2015 ayant

enregistré une forte hausse, consécutive au très bon résultat exceptionnel du service :

Source : budgets exécutés CCI 84

42 Selon le détail des opérations se rapportant à ces sinistres établis par la CCI 84.

Divers 2011 2012 2013 2014 2015

résultat net bénéfice -106 336 -206 739 10 466 6 519 295 356

(+)amortissements, dépréciations et provisions 316 605 317 940 297 881 157 022 148 704

(-)reprise sur amortissements dépréciations et

provisions83 485 118 141 196 624 69 921 2 425

(+)valeur comptable des éléments d'actif cédés 0 0 0 0 0

(-)produits des cessions d'éléments d'acif cédés 0 0 0 0 0

(-)quote-part des subventions d'investissement

virées au résultat de l'exercice20 732 20 732 20 732 20 732 20 732

CAF 106 052 -27 672 90 991 72 888 420 903

Source : budgets exécutés CCI 84

-500 000

0

500 000

1 000 000

1 500 000

2 000 000

2 500 000

2011 2012 2013 2014 2015

résultat net -106 337 -206 739 10 465 6 519 295 356

CAF 106 052 -27 672 90 989 72 887 420 903

Rbt de dettes financières 151 331 2 357 7031 768 932 77 308 81 021

en

eu

ros

55

Données bilancielles

L’emprunt souscrit par la CCI pour financer l’opération MC2 a été remboursé par

anticipation en 2013, après la vente des premiers lots. En revanche, comme évoqué

précédemment, le service divers bénéficie à la fois de prêts à long terme et d’avances à court

terme du service général, ce qui lui permet de financer son cycle d’exploitation.

Le tableau ci-dessous détaille la dette globale du service au 31/12/N, qui s’élève, en

moyenne sur la période à 7,08 M€ :

Le graphique ci-dessous retrace les niveaux du FDR, du BFR et de la trésorerie du

service sur la période :

Source :CCI 84

L’activité du service divers ne génère plus de BFR depuis 2012, exercice marqué par le

passage à un FDR négatif, qui s’est aggravé de manière continue sur la période.

Comme cela a été indiqué supra, le financement tant des investissements que du cycle

d’exploitation n’a pu être assuré que par les ressources du service général.

LE SERVICE DE LA FORMATION

Dans le réseau consulaire français, la CCI de Vaucluse se caractérise par l’importance

de son appareil de formation au regard de sa taille. En effet, le service de la formation représente

près de la moitié du budget total de l’établissement et constitue son activité « facultative »

principale.

Aucun texte ne qualifie véritablement la nature du service de la formation, dont on peut

se demander dans quelle mesure elle constitue une activité de service public et/ou une activité

d’intérêt général des CCI, qui peut être financée par la ressource fiscale.

La lecture des dispositions applicables du code de commerce permet de conclure que la

gestion des centres de formalités des entreprises, du fichier des aides publiques et les dispositifs

d’accompagnement des entreprises, de leur création à leur transmission, constituent des

missions de service public et d’intérêt général. Par ailleurs, s’il existe un consensus pour

considérer que la gestion d’équipements, comme les activités d’aménagement, ne relèvent pas

des missions d’intérêt général pouvant être financés par la TFC, le statut de la formation est

ambigu.

Divers 2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne

dette c/ 18110001 3 486 812,05 3 247 570,79 3 222 242,28 3 126 411,94 3 252 090,78 3 267 025,57

dette c/18410009 4 023 575,48 3 857 645,46 3 769 257,88 3 913 271,02 3 523 502,65 3 817 450,50

Total 7 510 387,53 7 105 216,25 6 991 500,16 7 039 682,96 6 775 593,43 7 084 476,07

Source : CCI 84

-4 000 000-3 000 000-2 000 000-1 000 000

01 000 0002 000 000

2011 2012 2013 2014 2015

FDR 1 401 519 -1 108 019 -2 678 985 -3 003 648 -2 994 036

BFR 1 398 067 -1 113 087 -2 680 062 -3 007 433 -2 999 839

Trésorerie 3 452 5 068 1 077 3 785 5 803

FDR/BFR/Trésorerie

56

En effet, deux logiques assez inconciliables s’affrontent et, en l’absence de dispositions

législatives et réglementaires claires, il paraît difficile d’émettre un avis tranché sur cette

question.

Les deux logiques sont les suivantes :

- Celle qui ressort de rapports diligentés par l’Etat dans le cadre de la

modernisation de l’action publique, selon laquelle toute activité, y compris de

formation, intervenant dans un secteur concurrentiel, n’est pas une mission

d’intérêt général finançable par de l’argent public43 ;

- Celle du réseau des CCI, qui considère que la formation, tous services

confondus, constitue d’évidence une mission d’intérêt général, puisqu’il s’agit

de former des employés et futurs employés en fonction des besoins des

entreprises.

Il convient tout d’abord de distinguer le CFA, qui relève sans nul doute d’une activité

d’intérêt général, puisqu’il offre une formation initiale professionnalisante et gratuite, qui

s’adresse en partie à des mineurs sortis du système scolaire classique et bénéficie d’un

subventionnement de la région. L’apprentissage fait d’ailleurs partie des voies de formation

fortement encouragées par l’Etat :la réforme de l’apprentissage et de son financement a pour

objectif affiché d’accroître le nombre d’apprentis au niveau national.

L’analyse est moins évidente pour les autres établissements de formation, qui sont des

écoles hors contrat avec l’éducation nationale, payantes, et qui interviennent dans un champ

concurrentiel puisqu’il existe d’autres écoles ou structures dispensant un enseignement

équivalent ou proche.

On peut néanmoins considérer que la formation initiale est, de manière générale,

destinée à former des jeunes ayant vocation à satisfaire les besoins de recrutement des

entreprises qui versent la TFC. A l’instar du CFA, ces écoles perçoivent d’ailleurs des

ressources publiques via la taxe d’apprentissage, selon le choix des entreprises. La formation

continue bénéficie également aux entreprises qui accèdent à un dispositif de proximité pour

leurs employés. Dans cette optique, comme le soutiennent les CCI, il n’est pas aberrant

d’affecter une partie du produit de la TFC au financement de ces établissements.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ordonnateur en fonctions a insisté sur la mission éducative de la CCI, dans un département où

de nombreux jeunes ne sont pas diplômés, qui justifie selon lui le financement de la formation

par la ressource fiscale.

5.1. Les établissements de formation

Le service de la formation est constitué de quatre établissements de formation dépourvus

de personnalité morale distincte de celle de la CCI, qui en est l’organisme gestionnaire.

43 Dans le rapport général « pour des aides simples et efficaces en faveur des entreprises au service de la compétitivité » établi

par MM. Demaël, Jurgensen et Queyranne en juin 2013 à la demande du Premier ministre (rapport public), les auteurs proposent

une mesure d’économie portant sur la ressource des CCI, mettant en avant l’utilisation de la TFC pour financer des activités

qui ne sont ni des missions de service public, ni des missions d’accompagnement des entreprises, ni des fonctions support. En

matière de formation, les rapporteurs citent l’exemple des écoles de commerce. Dans le rapport (non public) de mai 2014 établi

par l’IGF, le CGEIET et l’IGAS relatif au cadre d’action et au financement des CCI et des CMA, c’est la formation continue

qui est qualifiée d’activité de nature marchande.

57

5.1.1. Le Centre de Formation d’Apprentis (CFA)

Créé en 1974, le CFA a accueilli sur la période 2011-2015 une moyenne de 684

apprentis répartis sur quatre filières : hôtellerie-restauration, santé, management-commerce-

comptabilité et agroalimentaire. Les formations dispensées sont de niveau V (CAP) à I (Master,

Bac +5).

Son organisation et son fonctionnement sont régis par une convention de création,

conclue entre la CCI et la région, et par des conventions quinquennales, dont la dernière couvre

la période 2012-2016.

Depuis juillet 2011, la région ne prend plus en charge les coûts afférents au transport, à

l’hébergement et à la restauration des élèves (THR).

La carte actuelle des formations dispensées par la CFA est la suivante :

5.1.2. Trois écoles privées hors contrat éduction nationale

L’Ecole Hôtelière d’Avignon (EHA)

Créée en 1964, l’École Hôtelière d’Avignon forme des jeunes et des adultes aux métiers

de l’hôtellerie et de la restauration. Elle propose un enseignement du niveau IV (baccalauréat)

à I (master), en formation initiale et en alternance. L’école compte en moyenne 240 élèves.

Sud Formation Santé (SFS)

Ouvert en 2008 sous cette forme, le pôle Sud Formation Santé dispense des formations

liées à la santé, au bien-être et aux soins de la personne. Initié en 1981 avec le brevet

professionnel en pharmacie, il propose désormais des formations aux métiers de l'orthopédie-

orthèse, de la podologie, de la diététique et une filière en économie sociale et familiale. Le pôle

forme 113 élèves en moyenne par an.

Kedge Business School (KBS)

Créée en 1986 sous la forme d’une école de gestion et de commerce, la structure a évolué

dans le cadre d’un partenariat conclu avec l’Association Euromed, devenue Kedge Business

School (KBS) en 2013 (fusion avec l’école de management de Bordeaux, BEM).

CAP Cuisine

CAP Restaurant

CAP Service en Brasserie Café

Mention Complémentaire Cuisinier en Desserts de Restaurant

Mention Complémentaire Employé Barman

Certification de Spécialisation en Restauration Collective

BAC Professionnel Cuisine

BAC Professionnel Commercialisation et Services en Restauration

Brevet Professionnel Arts de la Cuisine

Brevet Professionnel Arts du Service et Commercialisation en Restauration

BTS Hôtellerie Restauration - Option A : Mercatique et Gestion Hôtelière

BTS Hôtellerie Restauration - Option B : Art Culinaire - Art de la Table et du Service

Licence Professionnelle Hôtellerie Tourisme

Bachelor Chef de projet commercial pour l 'agroalimentaire (dispensée à l 'ISEMA*)

Responsable d'affaires agroalimentaires (dispensée à l 'ISEMA*)

Santé BP PREPARATEUR EN PHARMACIE

BAC PRO COMMERCE

BTS Comptabilité Gestion des organisation

DCG Diplôme de comptabilité et gestion (2ème et 3ème années accessibles par l’apprentissage)

Bachelor in Business end Management (diplôme visé par l’Etat Bac +3)

Source : s i te internet CCI 84

CFA

hôtellerie / restauration

Agroalimentaire

comptabilité / gestion

58

La CCI est habilitée à dispenser les formations labellisées « Kedge Business School »

et à délivrer les diplômes y afférents. Sont concernés, en moyenne, 55 élèves chaque année, la

scolarité étant sanctionnée par un diplôme « visé par l’Etat » de niveau Bac+3.

Sur le plan juridique, la CCI adhère à une association de loi 1901, dénommée

Association Bachelor Kedge BS, qui regroupe les CCI déployant les formations Kedge

Bachelor et KBS, dans le but d’assurer le développement et la cohérence des formations

labellisées, tant en interne qu’en externe.

Il n’y a pas de lien institutionnel direct entre l’école de commerce KBS et la CCI 84, y

compris au niveau des enseignants. Ceux qui interviennent pour la formation Kedge dispensée

sur Avignon sont des professeurs recrutés directement par la CCI.

La carte des formations initiales et des formations continues longues dispensées par les

écoles privées est la suivante :

5.1.3. Un centre de formation continue (CFC)

Créé en 1977, le centre de formation continue propose des formations diverses, à visée

individuelle ou collective, et un mécanisme de validation des compétences dans les métiers de

l’hôtellerie et de la restauration et dans ceux de la comptabilité et de la gestion.

L’offre de formation continue courte comporte un nombre très important de formations

distinctes, qui relèvent des domaines suivants :

EHA Formation initiale EHA Formation continue longue

Baccalauréat Sciences et Technologies de l'Hôtellerie et de la Restauration C. Q. P. Commis de Cuisine

Diplôme consulaire supérieur en sommellerie CAP Cuisine

Mise à Niveau CAP de Restaurant

Bachelor Of Science In Hospitality Administration - BTS Hôtellerie Restauration - Option A :

Mercatique et Gestion Hôtelière - OptionB : Art culinaire, Art de la table et du service

Mention Complémentaire de Cuisinier en Desserts

de Restaurant

Bachelor Européen Cook Designer en Arts Culinaires Mention Complémentaire Employé Barman

Licence Professionnelle Hôtellerie Tourisme, spécialité « Métiers des Arts Culinaires et des

Arts de la Table » en MéditerranéeServices à la carte

Master In Hospitality Management, en partenariat avec l 'University Collège de Birmingham

Sud Formation Santé/ formation initiale Sud Formation Santé/ formation continue longue

DIPLOME D'ETAT DE CONSEILLERE EN ECONOMIE SOCIALE ET FAMILIALE (DE CESF) ORTHOPEDISTE ORTHESISTE PODOLOGISTE

BTS ECONOMIE SOCIALE ET FAMILIALE BP PREPARATEUR EN PHARMACIE

BTS DIETETIQUE

PREPARATION BTS DIETETIQUE

Compta/gestion/commerce

BTS Comptabilité Gestion des organisation

DCG Diplôme de comptabilité et gestion

Kedge Bachelor

Site internet CCI 84

59

5.2. Les effectifs du service de la formation

5.2.1. Les effectifs en personnels

Les effectifs enseignants et l’ensemble des effectifs affectés au service de la formation

(hors intervenants à l’honoraire) ont évolué au cours de la période 2011-2015 selon le détail

présenté dans le tableau suivant :

La tendance est donc à une réduction des effectifs enseignants, vacataires compris, sur

la période (- 2,17 %en moyenne annuelle), qui est du même ordre que celle de l’ensemble des

effectifs du service de la formation, qui comprennent des personnels administratifs (- 2,09 %).

5.2.2. Les effectifs étudiants

Au cours de la même période, les effectifs d’étudiants/apprentis « à plein temps » ont

évolué selon le détail présenté dans le tableau ci-dessous (ne sont pas comptabilisées les

personnes bénéficiant de prestations de formation continue « ponctuelles ») :

En cinq ans, les effectifs d’élèves ont diminué de 6,16 %par an en moyenne. Les

réductions d’effectifs ont touché toutes les écoles, mais dans des proportions inégales. C’est la

formation continue longue qui a connu la plus forte baisse d’effectifs.

Le CFA a un effectif conventionné d’environ 1 150 apprentis : son taux de remplissage

est donc passé de 65,5 %en 2011 à 54,9 %en 2015.

La baisse du nombre d’apprenants est donc trois fois supérieure à celle du nombre des

agents du service. Ainsi, si le service comptait, en 2011, 16 élèves pour un agent, le ratio est

passé à 13,5 élèves pour un agent en 2015.

5.3. La situation financière du service de la formation

5.3.1. Le fonctionnement

Le tableau ci-dessous retrace par catégorie les charges et les produits du service de la

formation de la CCI 84 :

permanents vacataires permanents vacataires permanents vacataires permanents vacataires permanents vacataires

CFA 16,58 5,2 19,0 4,0 18,6 2,7 19,9 2,2 20,0 2,1

Ecole hôtelière 12,6 3,6 12,5 3,75 12,7 3,3 13,0 3,1 11,0 2,3

Sud Formation Santé 0,5 3,4 1,2 2,5 1,5 -2,0 2,4 2,1 2,4 1,9

KBS 2,0 1,3 2,0 1,3 2,0 1,1 2,0 0,8 2,0 0,36

Formation continue longue 0,3 3,6 1,2 4,53 0,8 2,83 0,2 1,62 1,6 1,3

Total tous établissements 32,0 17,1 35,9 16,1 35,6 7,9 37,5 9,8 37,0 8,0

Effectif total enseignants

Effectif total Formation

Proportion d'enseignants

Source : Direction de l 'enseignement et de la formation CCI 84

2015en ETP

2011 2012 2013 2014

86,0 83,3 84,6 83,9 79,1

49,1 52,0 43,5 47,3 45,0

57,1% 62,4% 51,5% 56,4% 56,9%

2011 2012 2013 2014 2015 Evol moy.

CFA 754 672 677 686 631 -4,35%

Ecole hôtelière 272 251 242 234 197 -7,75%

Sud Formation Santé 132 120 100 112 103 -6,01%

Kedge 57 48 69 52 52 -2,27%

Formation continue longue 156 185 137 84 80 -15,38%

Total 1371 1276 1225 1168 1063 -6,16%

Source : Direction de l 'enseignement et de la formation CCI 84

60

On constate tout d’abord que le résultat de fonctionnement a été systématiquement

déficitaire sur la période 2011-2015. En outre, le déficit s’est creusé au fil des ans. Il a dépassé

1 M€ en 2015, conséquence d’une augmentation plus importante des charges que des produits.

Contrairement à ce qu’a pu révéler l’examen du compte de résultat consolidé de la CCI,

c’est bien l’activité elle-même du service qui est déficitaire, puisque, à l’exception de l’exercice

2010, elle ne parvient pas à dégager d’excédent d’exploitation. Comme le montre le tableau

suivant, son insuffisance d’exploitation est également en hausse depuis 2012 :

Si la valeur ajoutée est positive, ainsi que cela ressort du tableau détaillant les soldes

intermédiaires de gestion (les prestations produites par le service lui rapportent plus que ce que

lui coûtent les achats auprès de tiers), l’EBE est en revanche négatif depuis 2011. Cela signifie

que la valeur ajoutée produite ne peut « absorber » le poids des charges de personnel. Il est vrai

que la nature même des prestations, qui consistent à délivrer une formation, induit une

proportion élevée de dépenses salariales dans les charges (rémunération des professeurs

notamment).

Le résultat d’exploitation est quant à lui fortement négatif sur toute la période, y compris

en 2010. Cette situation s’explique par le niveau élevé des charges d’amortissements résultant

de l’importance de l’actif immobilisé du service et du montant des contributions versées au

service général.

Ce déficit d’exploitation est aggravé par le résultat financier, négatif également, et n’est

que partiellement comblé par un résultat exceptionnel, positif de manière récurrente44 :

44 Et provenant du montant des quotes-parts de subventions virées au résultat de l’exercice (c/777), en moyenne 187 200 € par

an sur la période et des produits sur exercices antérieurs (c/772), d’un montant moyen de 65 500 € par an.

Formation 2011 2012 2013 2014 2015 Evol moy.

CHARGES

Charges d'exploitation 9 727 062,48 9 604 063,53 9 678 856,42 9 870 731,68 10 196 179,92 1,18%

Charges financières 15 225,97 9 950,62 4 984,18 14 083,87 22 203,28 9,89%

Charges exceptionnelles 115 974,36 382 289,38 243 141,76 104 884,16 220 913,16 17,48%

Total des charges 9 858 262,81 9 996 303,53 9 926 982,36 9 989 699,71 10 439 296,36 1,44%

PRODUITS

Produits d'exploitation 8 745 559,85 8948156,92 8 829 397,26 9 030 504,45 9 116 553,25 1,04%

Produits financiers 0 0 0 0 0

Produits exceptionnels 445 319,76 539895,92 326265,99 348714,81 307589,47 -8,84%

Total des produits 9 190 879,61 9 488 052,84 9 155 663,25 9 379 219,26 9 424 142,72 0,63%

Résultat (excédent ou déficit) -667 383,20 -508 250,69 -771 319,11 -610 480,45 -1 015 153,64 -11,06%

Source : budgets exécuté CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015

Total c/ 60 à 64 7 816 760,47 7 947 012,94 8 084 886,55 8 042 409,41 8 184 798,63

Total c/ 70 à 74 7 537 130,27 7 814 381,43 7 766 191,36 7 698 404,15 7 600 379,34

Insuffisance brute d'exploitation -279 630,20 -132 631,51 -318 695,19 -344 005,26 -584 419,29

Source : comptes de résultat CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015

Résultat d'exploitation -981 502,63 -655 906,61 -849 459,16 -840 227,23 -1 079 626,67

Résultat financier -15 225,97 -9 950,62 -4 984,18 -14 083,87 -22 203,28

Résultat exceptionnel 329 345,40 157 606,54 83 124,23 243 830,65 86 676,31

Résultat de l'exercice -667 383,20 -508 250,69 -771 319,11 -610 480,45 -1 015 153,64

source : budgets exécutés service formation

61

Les charges

Contrairement également à ce qui ressort des comptes consolidés, les charges du service

de la formation, dont la quasi-totalité est constituée de charges d’exploitation, sont en hausse

de 1,44 %sur la période.

Suivant la même logique que celle évoquée précédemment, les postes relatifs aux

charges directes de personnel ont fortement baissé, la CCI 84 ne rémunérant plus de personnel

directement, tandis que le poste « Autres achats et charges externes » a fortement augmenté, du

fait de la comptabilisation, à compter de 2013, des remboursements de rémunération du

personnel transféré à la CCIR.

Après retraitement réalisé pour isoler la masse salariale des autres charges de gestion

enregistrées aux comptes 6245, il apparaît que les charges de personnel sont en hausse de

2,8 %en moyenne annuelle sur la période46, leur part dans les charges d’exploitation ayant

également augmenté pour atteindre 47,4 %.

De la même manière, les autres achats et charges externes, qui constituent le second plus

gros poste de charges d’exploitation, enregistrent une hausse de 2,5 %:

Enfin, sont également en hausse de 4,45 %sur la période les contributions versées par le

service de la formation au service général (1,27 M€ en 2015). Ces contributions, précédemment

évoquées, qui représentent en moyenne 11 %des charges d’exploitation, ont vu leur part dans

le total des charges du service de la formation augmenter. Elle est en effet passé de 11 %à

12,4 %, alors même qu’au niveau consolidé, les charges de la CCI affichent une tendance à la

baisse.

Les charges financières sont négligeables et les charges exceptionnelles non

significatives.

Les produits

Le chiffre d’affaires correspond aux prestations de formation fournies aux apprentis et

étudiants. Il représente en moyenne 43,8 %des produits d’exploitation du service, soit à peine

plus que les ressources d’origine publique.

Le chiffre d’affaires a progressé jusqu’en 2013, avant de revenir en 2015 à son niveau

de 2011 :

45 Les charges de personnel ont été retraitées à compter de 2013, année du transfert à la CCIR PACA, qui assure la rémunération

et se fait rembourser celle-ci par la CCI 84. 46 La masse salariale représente en moyenne, sur la période 46 % des charges d’exploitation.

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. Moy.

Salaires et traitements 2 944 796,79 2 974 115,69 - 397,24 1 486,31 -85,01%

Charges sociales 1 380 922,86 1 349 042,41 11 994,46 13 240,88 14 978,72 -67,73%

Total rémunération du personnel CCI 84 4 325 719,65 4 323 158,10 11 994,46 13 638,12 16 465,03 -75,16%

Remboursement à CCIR PACA 0 0 4 676 001,02 4 678 286,64 4 815 991,59 1,49%

Total rémunération du personnel 4 325 719,65 4 323 158,10 4 687 995,48 4 691 924,76 4 832 456,62 2,81%

Ch. personnel/ch. exploitation 44,47% 45,01% 48,44% 47,53% 47,39% 1,60%

Source : comptes de résultat CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. Moy.

Autres achats et charges externes 2 597 321,73 2 760 461,03 7 536 058,43 7 488 895,84 7 680 989,44 31,14%

dont remboursement rémunération CCIR 0 0 4 676 001,02 4 678 286,64 4 815 991,59 1,49%

Autres achats et charges externes (hors

rémunération personnel) 2 597 321,73 2 760 461,03 2 860 057,41 2 810 609,20 2 864 997,85 2,48%

Source : comptes de résultat CCI 84

62

La baisse du chiffre d’affaires est un signal préoccupant pour l’activité du service de la

formation, en lien avec la baisse de ses effectifs apprentis et étudiants : alors que ses charges

continuent d’augmenter, la CCI vend de moins de moins de formations, alors que c’est pourtant

la raison d’être du service.

Les ressources d’origine publique, dont le montant est stable, représentent en moyenne

42 % des produits d’exploitation, ce qui met en relief la dépendance de la CCI à leur égard.

Elles sont constituées de deux éléments distincts :

- Les subventions d’exploitation, versées par l’Etat, les collectivités territoriales

(en particulier la région) ou d’autres organismes publics ;

- La taxe d’apprentissage, dont la CCI de Vaucluse est à la fois organisme

collecteur et organisme bénéficiaire47.

Si le montant total des subventions est en légère baisse, la part perçue de la région, qui

en constituait 84 %en 2011, n’en représentait plus que 76 %en 2015, conséquence, notamment,

de la fin du subventionnement du transport, de l’hébergement et de la restauration des élèves.

La hausse sur la période du montant perçu au titre de la taxe d’apprentissage est en

revanche un signal positif, bien qu’encore à confirmer, puisqu’il s’agit d’une ressource sur

laquelle l’action volontariste de la CCI, en qualité d’organisme collecteur et bénéficiaire, peut

avoir un impact.

Les contributions perçues des autres services (en fait, du seul service général), qui sont

légèrement supérieures à celles versées (1,47 M€ en 2015), représentent en moyenne 13,2 %des

produits d’exploitation du service. Comme les charges correspondantes, elles sont en hausse

(+ 7,7 %sur la période), tout comme leur proportion dans le total des produits d’exploitation

(12,5 %en 2011 et 16,2 %en 2015).

47 Les entreprises assujetties à la taxe d’apprentissage peuvent choisir leur organisme collecteur. Celui-ci collecte la taxe et en

reverse le produit en fonction des règles applicables, qui prévoient, depuis 2015, un reversement obligatoire à la région de

51 %. Pour le surplus, la taxe a vocation à financer les CFA et les sections d’apprentissage (26 %), ainsi que les formations

technologiques dispensées (23 %). Dans ce cadre, les entreprises assujetties peuvent choisir les bénéficiaires de la part de taxe

non affectée, et donc choisir la CCI.

2011 2012 2013 2014 2015

Montant net du chiffre d'affaires 3 756 485,49 4 061 614,56 4 106 950,82 4 030 720,92 3 717 051,92

CA / produits d'exploitation 43,0% 45,4% 46,5% 44,6% 40,8%

source : budgets exécutés CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015 Evol. Moy.

Total subventions 1 903 832,59 1 790 991,62 1 789 683,68 1 756 391,58 1 818 103,47 -1,15%

Subventions / total ress. pub. 50,36% 47,72% 48,91% 48,02% 46,82% -1,81%

Total taxe d'apprentissage 1 876 812,19 1 961 775,25 1 869 556,86 1 901 291,65 2 065 223,95 2,42%

Taxe d'apprentissage / total ress. pub. 49,64% 52,28% 51,09% 51,98% 53,18% 1,74%

Source : budgets exécutés CCI 84

63

La capacité d’autofinancement

La CAF du service est la suivante sur la période 2011-2015 :

Source : budgets exécutés CCI 84

La CAF est, sans surprise, systématiquement négative sur la période. La situation à cet

égard est même devenue alarmante en 2015, où la CAF s’est établie à un niveau fortement

négatif (- 633 825 €).

5.3.2. L’investissement et son financement

Le service de la formation a réalisé des investissements sur les locaux et équipements

d’accueil des élèves, à hauteur de 620 000 € en moyenne chaque année.

Les annuités d’emprunt diminuent de manière continue, passant de 129 232 € en 2010

à 18 312 € en 2015, aucun nouvel emprunt n’ayant par ailleurs été souscrit à ce jour. La

demande d’emprunt de 1, 075 M€ présentée en octobre 2015 vient d’être accordée par la tutelle.

Source : budgets exécutés CCI 84

Les investissements effectués, en l’absence de capacité de financement disponible et

d’emprunt, ont, en partie, mais non totalement, été financés par des subventions

d’investissement. Le surplus a nécessité une mobilisation du fonds de roulement, pourtant

négatif, et donc en réalité la participation du service général via, notamment, les avances.

5.3.3. La situation bilancielle

La CCI n’est pas tenue par la réglementation qui lui est applicable d’établir un bilan du

service de la formation dans les mêmes formes que pour ses comptes consolidés et ses

concessions.

Les données reprises ci-dessous, très simplifiées, ont été traduites sous cette forme à

partir des fichiers transmis par la CCI, afin de proposer une présentation similaire à celle du

budget consolidé.

2011 2012 2013 2014 2015

résultat net -667 383 -508 251 -771 319 -612 480 -1 015 153

(+)amortissements, dépréciations et provisions 734 075 749 978 836 611 758 171 717 977

(-)reprise sur amortissements dépréciations et

provisions 315 261 275 692 72 216 135 218 129 148

(+)valeur comptable des éléments d'actif cédés 12 166 0 0 0 215

(-)produits des cessions d'éléments d'actif 1500 0 2250 2630 0

(-)quote-part des subventions d'investissement

virées au résultat de l'exercice 184 786 180 515 172 127 191 339 207 316

CAF -422 689 -214 480 -181 301 -183 496 -633 425

2011 2012 2013 2014 2015

CAF -422 688,48 -214 480,32 -181 301,42 -183 496,23 -633 825,59

Remboursement des emprunts et autres dettes

financières 134 504,11 140 718,86 106 825,54 18 312,80 0

CAF nette du remboursement des emprunts -557 192,59 -355 199,18 -288 126,96 -201 809,03 -633 825,59

64

Les principaux postes de bilan

L’actif immobilisé est principalement constitué par les terrains et locaux, comprenant

d’importants plateaux techniques, utilisés par le service de la formation, localisé jusqu’à présent

sur deux sites : Agroparc Montfavet, où se trouve un bâtiment occupé notamment par Kedge,

et le Campus des Fenaisons, plus grand, où se trouvent l’école hôtelière, le CFA (avec tous les

locaux de formation adaptés, les restaurants d’application, l’amphithéâtre), les salles de

formations du Pôle Sud Formation Santé et des locaux administratifs.

Cet actif immobilisé, très important, constitue une charge financière significative pour

la CCI, tant en amortissement qu’en entretien. Il coûte d’autant plus cher qu’il est réparti sur

deux sites distincts, ce qui augmente les frais d’entretien et de déplacement.

S’agissant du passif, et comme évoqué précédemment, le service dispose de capitaux

propres négatifs, les apports et le report à nouveau étant négatifs sur toute la période, à l’instar

du résultat de l’exercice (cf. supra).

Comme cela a été évoqué précédemment, le service de la formation est endetté à hauteur

de 17,5 M€ vis-à-vis du service général (hors prise en compte du montant d’un prêt consenti

avant 1992 dont la répartition par services est inconnue). Il bénéficie également d’avances

consenties chaque année par le service général (2,5 M€ en 2010 et 5,5 M€ en 2015).

Le tableau ci-dessous retrace la dette, à long et court terme, du service de la formation

à l’égard du service général, au 31 décembre de chaque année :

ACTIF NET 2011 2012 2013 2014 2015

ACTIF IMMOBILISE 7 331 821,16 7 007 578,05 6 830 376,50 7 054 498,03 7 481 102,86

dont Terrains 1 665 415,93 1 650 831,10 1 636 246,27 1 621 661,44 1 607 673,45

dont Constructions 4 893 981,98 4 655 638,38 4 493 581,80 4 733 449,77 5 066 536,32

dont Autres 616 199,30 534 151,86 532 181,90 513 406,00 546 581,09

ACTIF CIRCULANT 2 459 144,76 1 890 321,13 1 895 426,12 1 974 898,61 1 580 028,26

dont Créances clients et comptes

rattachés 1 483 384,74 1 533 652,14 1 550 771,47 1 398 200,28 1 040 784,62

dont Autres 905 423,08 286 498,05 281 140,91 514 978,57 466 017,93

TOTAL 9 790 965,92 8 897 899,18 8 725 802,62 9 029 396,64 9 061 131,12

PASSIF 2011 2012 2013 2014 2015

CAPITAUX PROPRES -14 049 664,37 -14 726 586,46 -15 590 271,37 -16 119 210,39 -17 040 524,63

dont Apports -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66 -6 791 340,66

dont Report à nouveau -8 738 262,91 -9 405 646,11 -9 913 896,80 -10 685 215,91 -11 297 696,36

dont Résultat de l 'exercice

(bénéfice ou perte) -667 383,20 -508 250,69 -771 319,11 -612 480,45 -1 015 153,64

dont Subventions d'investissement 2 147 322,40 1 978 651,00 1 886 285,20 1 969 826,63 2 063 666,03

PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES 502 620,23 377 661,02 550 568,67 578 600,67 505 099,67

DETTES 23 338 010,06 23 246 824,62 23 765 505,32 24 570 006,36 25 596 556,08

dont Emprunts et dettes

financières divers

17 504 777,33 17 504 049,3917 504 079,39 17 504 079,39 17 504 079,39

dont Autres dettes 3 509 848,53 3 716 138,41 4 409 951,02 5 278 363,65 6 270 220,51

dont COMPTES DE

REGULARISATION : produits

constatés d'avance

1 260 342,77 1 237 552,83 1 302 847,78 1 265 853,06 1 148 884,92

TOTAL 9 790 965,92 8 897 899,18 8 725 802,62 9 029 396,64 9 061 131,12

Source : bi lans service formation CCI 84

65

En cumulé, le service de la formation est débiteur du service général en fin d’année à

hauteur d’un montant moyen de 21,2 M€ sur la période 2011-2015. Or aucun remboursement

de la dette à long terme n’est intervenu, que ce soit au cours de la période sous revue ou avant,

et aucune perspective de remboursement n’apparaît, eu égard à sa situation financière.

Le service bénéficie donc d’un soutien financier majeur du service général et donc d’un

financement par la TFC.

Le fonds de roulement, le besoin en fonds de roulement et la trésorerie

Contrairement aux données disponibles au niveau consolidé et pour les concessions, le

code de commerce n’exige pas, pour le service de la formation, la production d’un tableau

détaillé de calcul du fonds de roulement.

Le tableau ci-dessous, établi par la CCI, retrace l’évolution du fonds de roulement, du

besoin en fonds de roulement et de la trésorerie sur la période 2011-2015 :

A l’instar de la CCI dans son ensemble, le service de la formation est en situation

d’absence structurelle de besoin en fonds de roulement, ses créances clients étant largement

supérieures à ses dettes fournisseurs. Dans ces conditions, elle peut encore composer avec son

fonds de roulement fortement négatif, qui est passé de - 3,1 M€ en 2011 à - 6,5 M€ en 2015,

caractérisant une situation financière particulièrement préoccupante, et qui n’est pas en voie de

redressement.

La trésorerie est faible, d’autant qu’elle est centralisée au niveau du service général, des

avances étant consenties via des comptes de liaison, comme indiqué ci-dessus.

5.3.4. Conclusion sur la situation financière du service de la formation

Les données du service de la formation ci-dessus présentées font ressortir une situation

financière non seulement tendue, mais qui s’aggrave sensiblement d’année en année.

Les indicateurs financiers sont tous très défavorables, puisque tant le fonctionnement

que la situation patrimoniale du service sont alarmants, alors même qu’il bénéfice de

subventionnement des collectivités publiques, de ressources fiscales ou parafiscales (taxe

d’apprentissage) et d’aides en provenance du service général, financées par la TFC.

Seul un redressement véritable et pérenne du service de la formation peut permettre à la

CCI d’assainir sa situation financière globale, qui est fortement pénalisée par ce service, même

si cela ne ressort pas de manière évidente à la lecture de ses comptes consolidés. En effet ceux-

ci ne font pas apparaître les mouvements interservices, qui sont les plus problématiques.

Formation 2011 2012 2013 2014 2015 Moyenne

dette c/ 18110001 2 988 914,35 3 413 519,37 3 620 340,60 3 110 149,92 5 235 301,82 3 673 645,21

dette c/18410009 17 504 079,39 17 504 079,39 17 504 079,39 17 504 079,39 17 504 079,39 17 504 079,39

Total 20 492 993,74 20 917 598,76 21 124 419,99 20 614 229,31 22 739 381,21 21 177 724,60

Source : bilans service formation CCI 84

2011 2012 2013 2014 2015

FDR net -3 108 959 -3 727 316 -4 347 687 -5 091 028 -6 512 448

BFR -3 109 780 -3 734 899 -4 355 837 -5 093 352 -6 530 342

Trésorerie 821 7 583 8 150 2 324 17 894

Source : Direction des finances CCI 84

66

L’examen des données simplifiées par pôle (CFA, formation initiale des écoles,

formation continue) sur la période 2012-2015, transmises par la CCI et issues de la comptabilité

analytique, permet de constater que :

- Les trois pôles ont sur la période un résultat d’exploitation positif si l’on ne prend

pas en compte les frais de structure, autre appellation des contributions

interservices versées au service général (services support et locaux) ; ce résultat

est toutefois en diminution constante pour les trois pôles, de manière plus ou

moins importante (- 4,2 %en moyenne annuelle pour le CFA et - 20 %pour la

formation initiale et continue).

- Ils présentent (à l’exception de la formation continue en 2013) une CAF et un

résultat net négatifs, conséquence du poids des frais de structure, en particulier

des locaux ;

- Les résultats affichent une tendance très nette à la dégradation sur la période :la

variation annuelle moyenne est de -14,4 %pour le CFA, - 25,9 %pour les écoles

et - 75,1 %pour la formation continue ;

- Si l’on examine les chiffres par section analytique, pour les formations hors CFA

sur lesquelles la CCI dispose d’une marge de manœuvre limitée, il apparaît que

ce sont les diverses formations en commerce/comptabilité/gestion ainsi que la

formation initiale en hôtellerie/restauration qui pénalisent le plus le service ;

- Les résultats nets de la formation initiale et continue de Sud Formation Santé

sont globalement positifs sur la période 2012-2015 (sauf en 2012 pour la

formation continue et en 2014 pour la formation initiale, où ils sont faiblement

négatifs) ;

- Les formations, initiale et continue, en comptabilité-gestion ont des résultats

négatifs sur toute la période, le déficit se creusant pour la formation initiale ;

- L’école de commerce (Kedge depuis 2014) est également déficitaire sauf en

2014 (résultat faiblement positif) ;

- L’école hôtelière affiche en formation initiale un résultat systématiquement

négatif, tandis que la formation continue dégage un excédent (sauf en 2015).

Ces éléments font apparaître que les différents établissements de formation ne se

trouvent pas tous dans la même situation et que les activités qui connaissent le plus de difficultés

sont celles qui interviennent dans un créneau où la concurrence est forte

(comptabilité/gestion/commerce et hôtellerie/restauration), l’hôtellerie/restauration étant au

surplus pénalisée par un coût de fonctionnement élevé inhérent à cette activité (achat des

matières premières, coût de l’hygiène, coût d’entretien des locaux adaptés, équipements

techniques particuliers).

5.4. Les perspectives du service de la formation

5.4.1. La stratégie établie au début de la mandature

Dans le projet de mandature 2011-2015 de l’établissement, validé par les élus en

assemblée générale, des objectifs avaient été fixés au service de la formation (et repris dans le

projet de service de la direction de l’enseignement et de la formation). Ils étaient

majoritairement déclinés par structure de formation (école hôtelière, CFA et Sud Formation

Santé). Pour les formations en matière de comptabilité-gestion, les objectifs étaient distingués

entre école de commerce et formation continue.

67

Bon nombre de ces objectifs n’ont pas été assortis d’indicateurs de mesure du résultat.

Lorsque des indicateurs existent, ils n’ont, pour la plupart, pas été spécifiquement mis en place

en lien avec les objectifs fixés. En effet, la majorité des indicateurs référencés sont assez

généraux et ont été imposés à la CCI, soit par CCI France, soit par un référentiel de qualité (voir

infra).

La CCI n’a pas établi de nouveau projet au cours de la mandature, validé par les élus,

alors même que certains objectifs ont été atteints depuis 2011 et que d’autres ont été

abandonnés48 ou modifiés plus au moins profondément49.

De plus, la stratégie assignée au service de la formation, qualifiable de stratégie

« d’expansion », était sans lien avec sa situation financière, qui, déjà en 2010, retenait

l’attention. Elle ne comportait aucun objectif de nature financière et n’abordait pas la dimension

« coût » des projets, sauf en filigranes, lorsqu’était évoquée la performance de certaines écoles.

Si elle n’a pas donné lieu à une révision officielle, la forte dégradation des indicateurs

financiers a, de fait, entraîné une inflexion de la stratégie, certains projets ayant dû être revus

faute de financement et des mesures d’économie initiées.

5.4.2. Les réductions d’effectifs et les mesures de réorganisation interne

Comme l’ensemble de la CCI, le service de la formation est concerné par des mesures

de réduction d’effectifs, qui seront détaillés infra (cf. le point 6.2).

L’effectif total permanent du service a été réduit en moyenne annuelle de -2,07 % sur la

période 2011-2015, ce qui est légèrement inférieur à la moyenne de l’ensemble de la CCI

(- 2,5 %) :il est passé de 86 à 79 ETP. L’effort a uniquement pesé sur les personnels

administratifs (- 6,03 %), tandis que les effectifs enseignants ont augmenté de 3,70 % (avec une

stabilisation depuis 2014).

Si l’on prend en compte les vacataires, la réduction des effectifs a été bien plus nette,

puisque la variation annuelle moyenne sur la période s’est établie à - 4,13 %, le nombre de

vacataires ayant diminué de 17,3 %.

La réduction des effectifs, tous statuts confondus, demeure toutefois inférieure à celle

des apprenants et la masse salariale a continué d’augmenter sur la période. Cette évolution a

résulté de plusieurs facteurs :mesures régionales, coût des CCART50 et des congés de transition,

recrutement en 2015 d’un cadre comme adjoint à la directrice de la DEF51.

Dans le cadre de la réorganisation, les services administratifs, auparavant gérés par pôle

(hôtellerie-restauration/santé/comptabilité-commerce), ont été regroupé en un service unique

transversal en 2014/2015, parallèlement au déploiement d’un système d’information commun

à l’ensemble de la direction de l’enseignement et de la formation, ce qui a permis, d’une part,

de regrouper géographiquement les agents et, d’autre part, de redéployer certains d’entre eux

sur des missions de commercialisation.

48 Par exemple, l’objectif pour Sud Formation Santé de proposer une préparation aux concours sociaux et médico-sociaux a été

abandonné, après une étude de l’offre concurrente existante sur le territoire. Il en a été de même, concernant le CFA, pour

l’objectif consistant à développer des formations en lien avec le transport fluvial et du projet immobilier « Campus 2020 ».

Pour le pôle comptabilité/gestion, l’objectif de création du DSCG a même été atteint (rentrée 2011), avant d’être abandonné

(effectif trop faible). 49 Par exemple, pour l’EHA, l’objectif de renforcer le partenariat avec l’université d’Avignon, par l’ouverture d’un master en

management hôtelier, est devenu un projet de diplôme universitaire en complément du diplôme consulaire supérieur en

sommellerie dispensé par l’EHA. 50 Cessation d’un commun accord de la relation de travail. 51 La directrice vient d’être nommée en octobre 2016 directrice du Front Office, qui regroupe la formation et le service chargé

des « relations aux entreprises et territoire ». Sa rémunération (110 000 € bruts annuels chargés) ne sera donc plus entièrement

imputée sur le service de formation.

68

Par ailleurs, le service de la formation avait envisagé d’externaliser les activités de

restauration des élèves et de la lingerie. Les projections effectuées ont toutefois remis en cause

le projet en matière de restauration, les économies réalisées étant inférieures au coût du

prestataire, tandis que pour la lingerie, le coût estimé de l’externalisation (22 à 23 000 € par an)

serait avantageux au regard de celui consacré en interne (maintenance, énergie et

consommables, occupation de locaux, achat du linge, un ETP)52, le matériel devant être

renouvelé à court terme.

5.4.3. La cession de la Cité de l’Entreprise

Le projet majeur visant à diminuer les coûts de fonctionnement du service de la

formation a été initié en 2014. Il s’agissait de regrouper sur un seul site, le campus des

Fenaisons, l’ensemble des activités de formation et des services administratifs dédiés, avec

comme perspective la vente du terrain et des bâtiments de la Cité de l’Entreprise, basés à

Agroparc Montfavet (construction d’une surface utile de 3 262 m2, répartie en 2 479 m2 de

bureaux et salles de cours et 783 m2 d’aires techniques).

Les activités d’enseignement de comptabilité-gestion ont ainsi rejoint le campus en

2014, les services administratifs en 2015 et les locaux sont en voie d’être libérés53.

Le regroupement permettra de supprimer les coûts de fonctionnement et d’entretien des

bâtiments de la Cité de l’Entreprise (300 000 € par an environ), les frais résultant de la

dispersion sur deux sites (déplacements des agents notamment), les frais d’amortissement des

travaux de rénovation effectués sur ces biens, acquis pour un euro symbolique, sans toutefois

enregistrer de plus-value de cession54, compte tenu du coût des investissements réalisés. Ces

économies devraient permettre de financer les travaux de mise aux normes des bâtiments du

Campus.

Contrairement à ce qu’a indiqué l’ancien ordonnateur dans sa réponse aux observations

provisoires de la chambre régionale des comptes, la cession de ce bâtiment ne dégagera pas une

capacité d’investissement « non négligeable » et une « trésorerie saine », du fait de l’absence

de plus-value de cession.

5.4.4. Le recentrage de l’offre de formation

Le service de la formation procède chaque année à l’ajustement de son offre, afin de

supprimer les formations dont les effectifs sont trop faibles (donc déficitaires), de suivre les

évolutions de la réglementation (suppression/transformation/création de diplômes) et d’en

ouvrir de nouvelles en cas de forte demande, notamment de la part des entreprises du secteur.

S’agissant du CFA, la CCI dispose d’une marge de manœuvre limitée. En effet, elle doit

obtenir l’approbation de la région pour les ouvertures, fermetures et modifications d’effectifs

des différentes sections d’apprentissages proposées. L’examen du tableau des demandes

présentées à la région sur la période 2010-2015 montre que jusqu’à la rentrée 2013, ces

demandes portaient uniquement sur des ouvertures, des modifications de carte et des

dépassements d’effectifs, parfois non retenues par la région, en raison d’une offre déjà existante

dans d’autres CFA, de la nécessité d’optimiser d’autres formations, ou de l’avis réservé des

instances consultatives. Depuis la rentrée 2014, seules quatre demandes ont été présentées, dont

deux concernant la relocalisation sur le campus et une demande de fermeture de formation.

52 Estimation de 20 000 € hors locaux et personnel. 53 Selon les informations figurant dans le PV de la consultation électronique du 27 juillet 2016, l’ISEMA et BTP Services

[devraient] vraisemblablement être autorisés à [rester] dans les lieux jusqu’au 31 juillet 2017 ». 54 Un compromis devrait être conclu au prix de 2,5 M€, montant qui entre dans la fourchette de prix validée en AG du 28 avril

2016.

69

Pour autant, le taux de remplissage global du CFA, inférieur en 2015 à 60 %de l’effectif

conventionné, paraît être un argument plaidant pour une remise à plat, dans le cadre du prochain

conventionnement quinquennal avec la région, de l’offre de l’établissement, qui pourrait être

recentrée sur un nombre plus limité de formations. Dans sa réponse au courrier d’alerte du CAC

de janvier 2015, le président de la CCI a d’ailleurs fait part de sa volonté de supprimer les

formations du CFA qui accueillent le moins de public.

Pour les écoles privées, la CCI est libre de mettre en place ou non une formation, n’a

pas d’effectif maximum ou de référence55 et ne se fixe pas de niveau cible a priori. Sur la

période 2011-2015, la CCI 84 a procédé en 2010 au transfert du BTS diététique de l’EHA vers

le pôle santé, obtenu l’inscription au registre national des certifications professionnelles de la

formation « orthopédiste orthésiste podologiste niveau III » et ouvert deux formations à la

rentrée 201356.

S’agissant de la formation continue, la CCI a indiqué que « ce sont les accords de prise

en charge des OCTA et du FONGECIF qui conditionnement les effectifs (sachant que leur

politique de financement peut varier d’une année sur l’autre) ». Il n’y a pas non plus de niveau

cible établi en interne selon le type de formation.

La carte des formations évolue au fil de l’eau, sans que soit véritablement menée une

réflexion de fond sur la pertinence de proposer une offre de formation aussi conséquente, dans

des domaines aussi divers que la comptabilité/gestion, le commerce, l’hôtellerie-restauration,

l’agroalimentaire et la santé, tant en formation initiale qu’en formation continue.

La CCI doit véritablement repenser l’offre des écoles privées et la recentrer sur les

domaines les plus porteurs et/ou pour lesquels il n’y a pas ou peu d’offre dans la région, dans

la lignée des préconisations faites par la tutelle. Sa réflexion pourrait d’abord porter sur la

formation continue courte, où, malgré une politique commerciale et managériale dynamique,

les résultats sont repartis à la baisse.

Contrairement à ce que soutient le président de la CCI, le fait que la loi confie aux

chambres de commerce et d’industrie un rôle en matière de formation professionnelle

n’implique pas pour autant que le fonctionnement de ce service présente un déficit structurel

financé par des fonds publics. La circonstance que cette mission ait un fondement légal ne

dispense pas non plus les CCI d’avoir une réflexion sur l’adéquation entre l’offre de formation

et les besoins sur le territoire. Une telle réflexion est particulièrement importante dans le cas de

la CCI de Vaucluse, qui est confrontée à une réduction sensible du nombre des élèves et

apprentis qu’elle accueille, quand bien même ces derniers trouveraient des débouchés à l’issue

de leur cursus scolaire.

Le financement partiel de l’activité de formation par des fonds publics (via la ressource

fiscale) qui sont de plus en plus contraints doit au contraire conduire la CCI à la gérer avec une

rigueur toute particulière, en veillant à en assurer le nécessaire équilibre budgétaire.

Recommandation n° 4 : Procéder à une refonte de l’offre de formation des écoles privées

pour la recentrer sur des activités intervenant dans un secteur peu concurrentiel

55 Sauf pour le diplôme d’Etat de conseillère en éducation sociale et familiale, avec un effectif maximum de 15 élèves. 56 Bachelor européen Cook designer et diplôme consulaire supérieur en sommellerie.

70

Dans cette perspective, la CCI pourra s’appuyer sur les indicateurs de gestion mis en

place récemment :

Les indicateurs de la norme 4.9

La formation relève de la mission B « formation/emploi » de la norme 4.9, qui comporte

sept programmes.

Le tableau ci-dessous liste les différents indicateurs qui doivent être renseignés

annuellement par la CCI concernant son service de formation57, ce qui est fait depuis 2014.

La plupart des indicateurs sont des indicateurs d’activité à caractère assez général. De

fait, il s’agit de compter les effectifs formés en début et fin d’année, selon deux catégories :

apprentissage (CFA) et formation initiale (écoles), ce qui permet de comparer les tailles de

promotions successives.

Il existe un seul indicateur de performance, décliné en trois rubriques selon le public

formé : le taux d’insertion dans l’emploi à 6 mois.

Les autres indicateurs

La CCI a mis en place, d’abord pour le CFA, des indicateurs de mesure, qualifiés

d’« indicateurs de performance non financiers », dont certains relèvent du référentiel réseau.

A compter de la rentrée 2015, les indicateurs « transposables » ont été étendus aux

écoles privées, en même temps que les indicateurs précités de la norme 4.9 :

- Suivi de l’absentéisme ;

- Taux de réussite par formation (à comparer au taux académique) ;

- Recrutement de mars à juillet par diplôme (comparaison N/N-1).

57 Le programme B04 « Recherche/développement/Doctorat » ne concerne pas, en pratique la CCI 84. Le programme B06

« emploi », relatifs aux accompagnements d’entreprises dans leur politique RH, a été exclu, puisqu’éloigné de l’activité de

formation.

Programmes Indicateurs de performance Indicateurs d'activité

2014 2015 2014 2015

Nombre d'apprentis au 01.01.N 667 686

Taux d’insertion dans l’emploi (à 6 mois)

pour l 'apprentissage

58,87% 38,17% Nombre d'apprentis au 31.12.N 686 631

Taux d’insertion dans l’emploi (à 6 mois)

pour la formation initiale

70% ? Nombre d'étudiants formés au 01.01.N 432 412

Nombre d'étudiants formés au 31.12.N 412 382

B03 Formation continue Taux d’insertion dans l’emploi (à 6 mois)

pour la formation continue diplômante

69,05% 79,59% Nombre d'heures stagiaires 92 493 95000

Nombre de publications à comité de lecture

Nombre de chaires

Nombre de visiteurs 1 920 2050

Nombre d’interventions auprès des établissements scolaires et des

familles

25 26

Nombre de manifestations organisées pour valoriser et

promouvoir les métiers industriels

Nombre de participants (jeunes, familles, entreprises) aux

manifestations organisées pour promouvoir les métiers industriels

B07 Autres activités de formation

Source : CCI 84

B04 Recherche Développement /

Doctorat

B05 Orientation

professionnelle

B01 Apprentissage

B02 Formation initiale hors

apprentissage

Valeurs Valeurs

Indicateurs de performance non financiers CFA 2011/2012 2012/2013 2013/2014 2014/2015

Indicateurs RESEAU

Suivi des contrats (= effectifs au 31/12/N) 754 672 677 686

Suivi des ruptures (= nombre de ruptures) 255 183 206 170

Suivi de l 'absentéisme (= nombre d'heures d'absence annuel cumulé) 34 820,24 26 994,72 28 848,27 28 623,43

Suivi en entreprise (= nombre annuel de visites) 849 799 825 1317

Autres indicateurs

Taux de mobilité = nombre d'apprentis en mobilité / 24 21 25

Nombre de poursuite d'études (dans nos écoles) 57 52 36

Suivi des effectifs (trimestriel ou mensuel) 44,10% 46,40% 47,10% 47,40%

Taux de réussite par formation (à comparer au taux national)

Taux de remplissage 65,57% 58,43% 58,87% 59,65%

Source : DEF CCI 84

71

Certains indicateurs du CFA n’ont pas été transposés aux écoles (notamment ceux

concernant le suivi des ruptures et des visites en entreprise et le taux de mobilité).

Qu’il s’agisse du CFA ou des écoles privées, le taux de réussite par formation est l’un

des deux seuls indicateurs pour lesquels, sans qu’une valeur cible soit fixée, une logique

comparative est mise en place (par rapport à un taux national). Le second indicateur concerné

est celui intitulé « recrutement de mars à juillet », autrement dit les inscriptions acquises pour

la rentrée suivante, effectuées au printemps. Cet indicateur, propre aux écoles, n’existe pas pour

le CFA, alors qu’il pourrait être utile de l’y transposer dans la perspective du remplissage de

ses différentes sections.

La mise en place très récente de ces indicateurs pour l’ensemble des écoles ne permet

pas d’en tirer à ce stade de véritables enseignements sur la stratégie à mettre en place pour le

service de la formation. Ces outils, encore incomplets, sont cependant de nature à objectiver les

choix à opérer, comme par exemple, le taux de remplissage du CFA, qui pourrait être affiné par

formation. Dans tous les cas, la fixation de niveaux cibles à atteindre pourrait avoir du sens.

5.4.5. La taxe d’apprentissage

Comme indiqué précédemment, la taxe d’apprentissage constitue une ressource

dynamique du service de la formation, pour laquelle, en dépit des réformes réglementaires

intervenues au cours de la période examinée, la CCI parvient, grâce à son action commerciale,

à augmenter les produits perçus, les entreprises pouvant, sauf exception, choisir les

établissements de formation auxquels elles affectent leur contribution.

Sur ce point, la CCI va poursuivre la démarche engagée, mais il est peu probable que la

dynamique enregistrée sur la période écoulée puisse se poursuivre à long terme. Une

stabilisation du niveau des produits perçus est donc à envisager.

LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES

6.1. Le cadre général de la fonction RH

Les CCI se caractérisent par la coexistence, dans leur personnel, d’agents de droit public

et d’agents de droit privé, qui travaillent dans les concessions.

Les agents publics sont soumis au statut du personnel de l’assemblée des chambres

françaises de commerce et d’industrie, des chambres régionales de commerce et d’industrie et

des groupements interconsulaires, adopté par la commission paritaire nationale du 5 mars 1997

et approuvé par arrêté du 25 juillet 1997.

Ce statut est complété par une réglementation locale, qui précise les conditions de son

application au sein de l’établissement, arrêtée en commission paritaire locale. Jusqu’à fin 2012,

le personnel sous statut relevait du « règlement intérieur du personnel administratif de la CCI

84 ». Depuis 2013, ce personnel, régionalisé, est soumis au règlement régional.

Les personnels employés au port fluvial et à l’aéroport sont des agents de droit privé

soumis au code du travail et aux conventions applicables à leur branche d’activité. Ils

représentent 15 %des effectifs de la CCI en 2015.

La loi du 23 juillet 2010 a confié à la CCIR la gestion administrative des agents de droit

public. Ceux-ci font l’objet d’une mise à disposition auprès des CCIT d’origine, qui assurent le

remboursement de leurs rémunérations. Les salariés de droit privé restent, quant à eux,

employés par les CCI territoriales.

En matière de recrutement et de gestion du personnel administratif, deux modalités

d’organisation sont possibles :

72

- Une gestion directe par le président de la CCIR, qui peut déléguer sa signature

au sein de la CCIR, une variante consistant en une délégation de signature

consentie au président de la CCIT concernée, lequel ne peut dans ce cas la

subdéléguer ;

- Une délégation de gestion consentie par le président de la CCIR, autorisée par

l’organe délibérant, au président de la CCIT dans le cadre d’une convention.

Selon le mécanisme retenu, les CCIT peuvent choisir de réduire la fonction de la CCIR

à une simple fonction de liquidation de la paye d’un personnel recruté et géré au niveau local.

La convention d’application de mise à disposition des personnels, conclue entre les

présidents de la CCIR et de la CCI 84, applicable du 1er janvier 2013 jusqu’à la fin de la

mandature, n’est pas datée. Elle précise que la CCI de Vaucluse crée, fait évoluer et supprime

les emplois de ses services en cohérence avec la stratégie régionale. Elle est tenue d’informer

la CCIR de toutes décisions relatives à la gestion et aux conditions d’emploi des agents mis à

sa disposition.

Il s’agit donc d’une convention confiant les pouvoirs les plus étendus au président de la

CCI 84, caractéristique d’un transfert a minima à la CCIR de la fonction RH58.

La CCI 84 transmet les bases de calcul nécessaires à la liquidation et à la mise en

paiement des salaires à la CCIR et fait l’avance des rémunérations exceptionnelles ou

inhabituelles. Le remboursement des frais de mission demeure pris en charge directement par

la CCI.

Selon cette dernière, la régionalisation du personnel (qui a entraîné l’affectation à la

CCIR de l’agent chargé de la paye à hauteur de 50 %) est génératrice de surcoûts résultant de

« l’harmonisation de certains avantages [tels que] la méthode de prise des congés payés, des

titres restaurant… et l’obligation de gérer la paye sous un nouvel outil national », alors qu’a

dû être maintenu, en parallèle, le logiciel local pour le personnel de droit privé.

6.2. Les effectifs

Comme cela a été évoqué précédemment, les charges de personnel ont représenté, au

cours de la période sous revue, de 48,5 % (2011) à 60 % (2015) des charges d’exploitation de

la CCI. Cet accroissement a pour partie résulté de la diminution du niveau global des charges

d’exploitation, tandis que la masse salariale est restée stable, en dépit d’une réduction des

effectifs (voir infra).

6.2.1. L’évolution des effectifs

Les données ci-après relatives aux effectifs (en ETP année pleine) ont été renseignées

par la CCI 84 :

58 C’est le choix fait par toutes les CCIT de PACA.

Statut 2011 2012 2013 2014 2015 Evol. moy.

CDI droit privé (SIC) 32,8 33 32,96 31,97 33,05 0,19%

CDI statutaires (employés directement

puis mis à dispo par CCIR)171,09 174,69 177,96 172,01 158,97 -1,82%

CDD 16,4 6,6 5,02 6,66 7,01 -19,14%

TOTAL effectifs hors vacataires 220,29 214,29 215,94 210,64 199,03 -2,51%

Vacataires en ETP théorique 15,22 10,08 10,36 5,84 7,96 -14,96%

TOTAL général 235,51 224,37 226,3 216,48 206,99 -3,18%

Source : service RH CCI 84

73

Les vacataires, qui sont essentiellement employés par le service de la formation, ont été

transposés en ETP théoriques, à partir du nombre total d’heures effectuées annuellement (un

vacataire peut ne réaliser qu’une dizaine d’heures dans l’année).

Les effectifs sont globalement en baisse sur la période, dans des proportions variables.

Les réductions les plus importantes concernent logiquement les CDD et vacataires. Seuls les

effectifs des SIC restent stables.

L’évolution des effectifs par service, réelle pour la période écoulée et anticipée pour

2016 et 2017 par la CCI 84, est la suivante :

Source :Service RH CCI 84

Pour tous les services (hors SIC), les effectifs baissent de manière continue sur la

période 2011-2017. Certains d’entre eux affichent même une diminution significative : les

services support (- 45 %) et la direction générale (- 44 %).

Mais ces évolutions restent prévisionnelles pour la période 2016-2017. Si l’on s’en tient

au réalisé (jusqu’en 2015), la baisse des effectifs est beaucoup moins importante, les

équipements gérés enregistrant même une légère augmentation :

Les personnels concernés par le transfert à la CCIR au 1er janvier 2013 sont au nombre

de 176, dont 174 mises à disposition et deux mutations géographiques.

En ETP

permanents2011 2012 2013 2014 2015

évol. moy.

2011/20152016(*)

2017

(prévision)

évol. moy.

2011/2017

Direction

générale9 8 8 7,25 7,34 -4,97% 6 5 -9,33%

Enseignemen

t et

formation

86,02 83,29 84,55 83,9 79,05 -2,09% 72,45 70,45-3,27%

Services

support (RH,

cpta…)

39,36 37,13 37,08 35,36 37,08 -1,48% 26,48 21,48-9,60%

Equipements gérés 38,8 38 38,4 39,09 39,62 0,52% 36,5 36,5 -1,01%Relations aux

entreprises 47,11 47,87 47,91 45,04 35,94 -6,54% 34,53 32,53 -5,99%

Total 220,29 214,29 215,94 210,64  199,03 -2,51% 175,96 165,96 -4,61%

Source : service RH CCI 84 (*) Données 2016 estimées sur la base d’un plafond d’emploi et du BP 2016 / Données 2017prévis ionnel les .

0

10

20

30

40

50

60

70

80

90

100

Directiongénérale/secrétariatgénéral

Enseignement etformation

Services support (RH, cpta…)

Equipements gérés

Evolution2017/2011

(prévisionnel)2015/2011

Direction générale/secrétariat général -44% -18%

Enseignement et formation -18% -8%

Services support (RH, cpta…) -45% -6%

Equipements gérés -6% 2%

Relations aux entreprises -31% -24%

Total -25% -10%

Source : service RH CCI 84

74

6.2.2. Les suppressions de postes

Des mesures ont été prises pour diminuer la masse salariale dans le cadre de la réduction

des ressources de la CCI. Certaines relèvent d’une réorganisation interne, tandis que d’autres

résultent de la mise en œuvre, au niveau local, du plan d’emploi consulaire établi par CCI

France.

Ce plan d’emploi, adopté le 9 décembre 2014 par la commission paritaire nationale des

CCI, permet aux agents de quitter le réseau dans des conditions favorables, et de faciliter les

départs volontaires. Les modifications apportées dans ce cadre au statut du personnel

concernent :

- La procédure de cessation d’un commun accord de la relation de travail

(CCART) ;

- La procédure de licenciement pour suppression de poste ;

- Le congé de transition préalable au départ en retraite ;

- Le renforcement de la mobilité professionnelle.

Au cours de trois AG de l’année 201559, la CCI 84 a procédé à la suppression de 46

postes, conséquence d’une « démarche d’optimisation des fonctions opérationnelles et supports

tendant à contracter ses effectifs, notamment par le non remplacement de postes libérés en

fonction de diverses raisons (démission, départ à la retraite, rupture conventionnelle, etc.) tout

en réattribuant ou repositionnant certaines missions laissées vacantes ».

La CCI 84 a produit le détail de ces suppressions de postes, en précisant les sections

budgétaires concernées, les quotités de temps de travail, les dates de départ, les rémunérations

annuelles chargées correspondantes et les indemnités versées le cas échéant.

A l’exception d’un cas particulier60, ces suppressions de postes n’ont pas donné lieu à

des licenciements. En effet, elles sont intervenues à la suite de 3 démissions, 9 départs en

retraite, une non-titularisation, 8 redéploiements en interne, 13 CCART, 7 congés de transition

et une rupture senior61.

Selon les délibérations correspondantes, les 19 postes supprimés en avril 2015

représentent une économie de rémunération annuelle de 980 000 € et les 16 postes supprimés

en juin une économie de 760 000 €. Aucune précision n’a été apportée en ce qui concerne les

11 postes supprimés en septembre 2015.

La chambre régionale des comptes a tenté de chiffrer, à partir des données transmises

par la CCI, les économies résultant de certains dispositifs du plan d’emploi consulaire.

Les congés de transition

Le congé de transition permet à tout salarié se trouvant à moins de trois ans de la retraite

de quitter l’établissement en bénéficiant du versement d’un revenu de remplacement de

80 %assorti du maintien intégral de la couverture santé et prévoyance (prise en charge

employeur à hauteur de 70 %) et du maintien de la cotisation retraite à hauteur du salaire

d’activité.

Le tableau ci-dessous permet de comparer le coût du dispositif du congé de transition

avec celui d’un maintien en activité des agents jusqu’à leur retraite :

59 21 avril (19 postes), 23 juin (16 postes) et 29 septembre 2015 (11 postes). 60 Un agent d’exploitation à la halte nautique (SIC) a été licencié en juin 2015 pour motif économique, du fait du non-

renouvellement du contrat de DSP avec la ville d’Avignon, donc sans lien avec la réorganisation de la CCI 84. 61 Deux postes distincts d’assistant juridique, occupés successivement par le même agent parti en congés de transition, ont été

supprimés.

75

Le coût des départs des sept agents qui bénéficient d’un congé de transition est de

399 500 € et celui de leur maintien en activité jusqu’à leur retraite de 703 600 €. Le dispositif

permet donc une économie de 304 100 €.

Les cessations d’un commun accord de la relation de travail (CCART)

Ce dispositif, applicable aux agents statutaires permanents, permet une rupture

concertée du contrat de travail moyennant le versement d’une indemnité pouvant atteindre, en

fonction de l’ancienneté, 18 mois de salaire moyen brut, augmentée, au-delà de 25 ans

d’ancienneté, de 750 € par année d’ancienneté supplémentaire, à laquelle s’ajoute un forfait

social de 20 %.

La CCI a produit le détail actualisé des CCART intervenues depuis 2014, avec des

sorties d’effectifs échelonnés entre mars 2014 et octobre 2016. Un extrait, qui exclut les agents

remplacés, est présenté ci-dessous :

Les 15 départs non remplacés sur la période 2014-2016 coûtent 650 000 € en indemnités

de CCART. Ils permettent à terme, après sortie des effectifs, une économie de rémunération

annuelle de près de 770 000 €.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes,

l’ancien ordonnateur de la CCI a mis l’accent sur le fait que son établissement avait eu un rôle

« précurseur » en PACA s’agissant du plan d’emploi consulaire et sur l’absence de contentieux

engagés dans le cadre de sa mise en œuvre.

départ fin de congé

Coût total

chargé en K€ sur la période

allocation fin

de carrière

coût total

chargé en K€

responsable infrastructure

informatique 01/08/2015 30/06/2017 108,6 161,1 12,9 174

assistante administrative 01/09/2015 31/03/2017 58,3 87 16,9 103,9

assistante taxe d'apprentissage 01/09/2015 30/06/2018 95,5 157 17,1 174,1

assistante pédagogique 01/08/2015 01/02/2017 37,7 56,3 5,7 62

assistant administratif juridique 18/03/2016 31/03/2017 38 56,8 12,6 69,4

conseiller relation entreprise 01/06/2016 30/06/2017 45,7 68,1 14,5 82,6

assistante administrative 01/01/2016 30/06/2016 15,7 23,2 14,4 37,6

Total : 7 agents 399,5 609,5 94,1 703,6

Source : service RH CCI 84

congés de transition si maintien en activité

Postes

postes Sortie effectifindemnités en K€ +

forfait social

salaire annuel chargé si

maintien en activité

Chargée de formalité 31/05/2015 32,1 45,01

superviseur administrative 29/02/2016 66,7 50,92

adjointe direction enseignement 08/07/2015 88 71,3

assistante pédagogique 30/09/2015 34,8 39,3

comptable 31/07/2015 35,7 22,8

développeur de l'apprentissage 30/06/2015 31,9 42,6

agent moyens généraux 31/08/2015 67 50

conseiller relations entreprises 31/07/2015 39,9 57,3

assistante pédagogique 30/09/2015 61,6 49

directeur cabinet 29/02/2016 42,1 86,3

enseignante en français 31/08/2015 38,1 42,3

manageur primo business 14/09/2014 42,7 67,3

appariteur 30/06/2014 4,8 35,2

chargée de mission DG 31/03/2014 7,7 52,8

responsable formation 31/10/2016 56,9 56,9

Total (en K€) 650 769,03

Source : service RH CCI 84

76

6.3. La rémunération des agents de droit public de la CCI

La rémunération des agents de droit public de la CCI (qui représentent 85 %du total des

agents) est réglementée par le chapitre III du statut, dont les modifications les plus récentes

tendent à limiter les avantages accordés aux agents (vraisemblablement en lien avec la baisse

des ressources du réseau).

La rémunération comprend une rémunération indiciaire, calculée en multipliant la

somme de trois indices par la valeur du point national, soit 4,666 € :

L’indice de qualification, déterminé par le classement du poste dans la classification

nationale des emplois prévue à l’article 14 du statut, qui comprend 8 niveaux

déterminés en fonction de la qualification de l’agent, chaque niveau comportant trois

échelons ; la classification actuellement en vigueur a été mise en place en CPN en 2006

et a été remaniée à plusieurs reprises depuis lors. La valeur minimale de cet indice est

calculée sur la base d’un temps plein correspondant au SMIC légal62.

L’indice des résultats professionnels individuels, déterminé en application des articles

16-2, 19 et 50 (promotions et augmentations au choix) ;

L’indice d’expérience, déterminé en application des articles 19 et 50.

L’article 16 du statut prévoit que la carrière d’un agent titulaire évolue en fonction des

éléments suivants :

L’application du premier alinéa de l’article 1963 ;

Les promotions à un échelon supérieur ou à un niveau supérieur, assorti d’un indice de

qualification supérieur dans la classification nationale des emplois (article 16-2) ;

Les augmentations au choix par l’attribution de points de résultats qui accompagnent

une efficacité croissante normalement liée à son adaptation à l’emploi (article 16-2) 64 ;

L’attribution de points d’expérience (article 19)65.

Contrairement au mécanisme applicable dans la fonction publique classique, la

progression de carrière du personnel administratif des CCI résulte essentiellement d’un

mécanisme de promotion au choix et non à l’ancienneté. En effet, seuls les points d’expérience

traduisent la prise en compte, limitée au demeurant à 100 points, de l’ancienneté acquise. Pour

le reste, qu’elle se traduise par un changement d’échelon et/ou de classification ou l’attribution

de points de résultats, toute augmentation indiciaire découle d’un choix du dirigeant de la CCI

(qui est tenu à une augmentation minimale de 6 %au cours des 5 premières années de carrière),

dans le cadre d’une enveloppe globale disponible pour l’établissement, résultant du taux de

masse salariale affectée aux promotions et augmentations au choix négocié en commission

paritaire (locale puis régionale) sur la base d’un taux directeur défini en commission paritaire

nationale.

62 Lors des revalorisations du SMIC, l’indice de qualification est augmenté d’un nombre entier de points permettant d’atteindre

le SMIC. Dans ce cas, des points de résultat sont convertis en points d’indice de qualification.

63 « Sont attribuées une ou plusieurs augmentations au choix dont le total sur les quatre premières années ne peut être inférieur

à 6 % de la rémunération mensuelle indiciaire fixée à l’embauche ». 64 La promotion à un échelon supérieur ou à un niveau supérieur dans la classification nationale des emplois et l’attribution de

points de résultats ont lieu au choix pour tous les postes. 65 « Chaque agent titulaire acquiert dans la compagnie consulaire concernée, indépendamment des promotions ou

augmentations au choix qui peuvent lui être attribuées au titre des changements de qualification ou des résultats obtenus, des

points d’expérience. L’indice d’expérience est automatiquement augmenté de cinq points chaque année au titre de la garantie

de carrière à compter de la cinquième année suivant le recrutement et jusqu’à la vingt-quatrième année, soit un total maximum

de cent points ».

77

Sur la période 2011-15, ce taux a été le suivant pour la CCI 84 :

Valeur du taux directeur 2011 2012 2013 2014 2015

CCI 84 0,4 0,1 0,2 0,1 0,2

National (taux plancher) 0,3 0,1 0,2 0,1 0,1

Source : CCI 84

Ainsi, en 2011 et 2015, le taux local a été légèrement supérieur au taux national.

En fonction de la marge de manœuvre financière, ce mécanisme favorise la hausse de la

masse salariale, puisque les promotions ne sont pas contingentées en fonction des niveaux de

classification et/ou des types d’emploi et/ou des conditions de diplôme. La seule « limite »

semble être le respect, a minima, des qualifications et/ou compétences correspondant aux

différents niveaux de la grille.

Les développements détaillés infra pour le personnel de direction mettent en relief ce

constat.

Par ailleurs, dans le cadre de l’harmonisation des règlements locaux, le transfert à la

CCIR du personnel administratif s’est accompagné de l’attribution à chaque agent concerné

« d’une compensation globale et collective de 10 points d’indice de résultat au 1er janvier

2013 ».

La rémunération indiciaire brute est augmentée, le cas échéant, « des majorations pour

heures supplémentaires, des accessoires de rémunération fixes ou variables et du supplément

familial ».

Constituent des accessoires de la rémunération indiciaire :

Le treizième mois (article 20) ;

L’allocation d’ancienneté à compter de 20 ans de carrière (article 22) ; le statut autorise,

jusqu’en 2017, le maintien des dispositifs locaux plus favorables, ce qui est le cas

depuis 2013 à la CCI 84 ;

L’allocation de fin de carrière (article 24), soit entre 1 et 4 mois de rémunération

indiciaire brute ;

Les tickets restaurant (article 15), qui peuvent être distribués en l’absence de

restauration collective et dont la prise en charge patronale est fixée au niveau régional

dans la limite de l’exonération de cotisations sociales ;

Les primes exceptionnelles (article 20)66, sur la base d’une enveloppe annuelle décidée

localement qui fait l’objet d’une communication et d’un débat en commission paritaire

régionale.

A la CCI 84, conformément au statut, les agents perçoivent une rémunération indiciaire

sur la base des trois indices précités, le SFT, le 13ème mois, versé en trois fois (en juin, novembre

et décembre) ainsi que les accessoires de rémunération prévus par le statut et la réglementation

locale.

66 « Chaque compagnie consulaire peut prévoir le principe d’une enveloppe globale de primes individuelles, autres que celles

réservées aux augmentations et promotions au choix et primes collectives déjà en place. / Ces primes exceptionnelles peuvent

être attribuées en reconnaissance d’actions particulières qui ne peuvent faire l’objet ni d’une rémunération horaire, ni d’une

augmentation ou promotion. (…) ».

78

L’allocation d’ancienneté

Dans sa séance du 20 décembre 2012, la commission paritaire régionale a adopté le

règlement d’application du statut du personnel administratif des CCI à la CCIR PACA.

Les dispositions de l’allocation d’ancienneté ont été harmonisées pour l’ensemble des

CCI de la région au 1er janvier 2013. Elles sont plus favorables pour les agents de la CCI 84 qui,

jusqu’en 2012, étaient soumis aux dispositions du statut :

Nombre

d’années

Nombre de points en application du

statut (jusqu’en 2012)

Nombre de points en application des

dispositions du RIR (à compter de 2013)

Comparatif

20 ans 140 160 + 20

25 ans 170 190 + 20

30 ans 200 220 + 20

35 ans 230 250 + 20

40 ans 260 280 + 20

Source : Règlements du personnel CCI 84 et CCIR PACA

Cette allocation est versée le mois au cours duquel s'accomplit l'anniversaire de chacune

des échéances. Sept agents de la CCI 84 en ont bénéficié en 2015 pour un montant total de

6 485,74 €.

L’allocation de fin de carrière

Le statut du personnel des CCI (dans sa version modifiée par la CPN du 23 octobre

2012) a mis fin aux dispositifs locaux plus avantageux (indemnité supérieure à 4 mois de

rémunération mensuelle indiciaire brute) à compter de 2016, mais en Vaucluse, puis en région

PACA, ces majorations supérieures à 4 mois n’existaient pas.

Le montant de l'allocation de fin de carrière, proportionnelle à l’ancienneté, est

déterminée comme suit, selon que l’on applique la réglementation locale (jusqu’en 2012) ou

régionale (depuis 2013) :

Montant Ancienneté requise en application du RI

de la CCI 84 (jusqu’en 2012)

Ancienneté requise en application des

dispositions du RIR (à compter de 2013)

1 mois 10 ans jusqu’à 10 ans

2 mois 15 ans entre 10 et 20 ans

3 mois 20 ans entre 20 et 30 ans

4 mois 25 ans plus de 30 ans Source :Règlements du personnel CCI 84 et CCIR PACA

La régionalisation a eu pour effet de permettre le versement d’une indemnité aux agents

ayant moins de 10 ans de service, ce que n’autorisait pas le règlement local, et de réserver les

allocations les plus élevées aux agents ayant plus de 30 ans de service.

Au cours de la période 2011-2015, les sommes suivantes ont été versées au titre de

l’allocation de fin de carrière :

79

Source : service RH CCI84

Le montant moyen de cette allocation sur la période s’élève à 36 763 €. Elle évolue de

manière fluctuante, selon l’ancienneté des agents, donc indépendamment de la politique

salariale de la CCI 84.

Les primes exceptionnelles

L’article 20 du statut du personnel autorise chaque CCI à prévoir « le principe d’une

enveloppe globale de primes individuelles, autres que celles réservées aux augmentations et

promotions au choix et primes collectives déjà en place » et précise que « ces primes

exceptionnelles peuvent être attribuées en reconnaissance d’actions particulières qui ne

peuvent faire l’objet ni d’une rémunération horaire, ni d’une augmentation ou promotion ».

Les responsables hiérarchiques doivent expliquer les motifs d’attribution des primes,

ainsi que leur montant, notamment lors de l’entretien professionnel.

Le graphique ci-dessous fait apparaître le coût annuel de ces primes pour la CCI 84 :

Source : service RH CCI84

Le montant moyen versé chaque année au titre de cette prime est de 108 710 €. Le

montant est fluctuant, avec une hausse en 2013, où elle atteint 164 457 €. Il s’agit de la prime

la plus onéreuse du régime indemnitaire, dont l’attribution dépend de la volonté du président et

de l’équipe de direction.

6.4. Les frais de mission et de déplacement

Ni le statut, ni aucun autre texte n’encadre les modalités de prise en charge des frais de

mission et de déplacement.

-

100 000

200 000

20112012

20132014

2015

143 505

82 395

164 457

59 485

93 707

Primes exceptionnelles

80

L’annexe 6 de la « procédure administrative interne » précise la réglementation

applicable et présente les formulaires à établir en cas de déplacement professionnel :

- Demande d’autorisation de sortie de la circonscription, renseignée par l’agent

(avec estimatif des frais) et validée par son directeur, le secrétaire général et le

DG.

- Demande d’autorisation pour frais de mission/réception, remplie par l’agent et

soumise aux mêmes visas ;

- Note relative aux imprimés de notes de frais, à renseigner sous format papier ou

électronique, qui doivent être validés par le chef de service et le secrétaire

général ;

- Barème des frais de déplacement, plus favorable que celui applicable dans la

fonction publique de l’Etat, qu’il s’agisse des frais de mission67 ou du barème

kilométrique68.

Les frais de mission/déplacement de la CCI 84, y compris les frais engagés par les élus69

(hors déplacements des étudiants et apprentis), ont évolué au cours de la période sous revue

selon le détail présenté dans le tableau suivant :

Le montant moyen des frais de mission et réception est de 218 000 € par an, soit environ

1 %des charges d’exploitation de la CCI. Le coût annuel total affiche une tendance à la baisse

de 6 %en moyenne par an sur la période, cohérente avec la diminution des effectifs et le

mouvement de réduction des charges d’exploitation.

S’agissant des élus, les frais de missions et de déplacements pris en charge par la CCI,

en forte baisse, ne sont pas significatifs.

67 Frais d’hébergement : 130 € par nuit (Paris et capitale étrangère) et 70 € (province) ; Frais de mission : 20 € (Paris et étranger)

et 18,10 € (province) ; Frais de réception (invitations) : 23 € (Paris) et 20 € (province) pour les collaborateurs et 35 et 40 € pour

les directeurs. Dans la FPE : 15,25 € par repas ; pas d’invitation ; remboursement forfaitaire de 60 € la nuit sauf arrêté

ministériel plus favorable. 68 Remboursement au réel des frais de déplacement :

Puissance administrative CCI 84 FPE (arrêté 26/08/08)

3 CV et moins 0,285 0,25

4 CV 0,332 0,25

5 CV 3,364 0,25

6 CV 0,382 0,32

7 CV 0,401 0,32

8 CV et plus 0,401 0,35

69 Si les frais de déplacements des élus sont isolés sur un compte, les frais de réception des élus et agents sont imputés sur un

même compte, d’où le choix de présenter ensemble les frais du personnel et des élus.

Compte Libellé 2011 2012 2013 2014 2015 Evol. Moy.

62511000 VOY. DEPLAC. PERS. ADMINISTRATIF 97 839,19 77 777,94 103 758,10 65 002,81 66 272,70 -9,28%

62511200 VOY. DEPLAC. FC IMPUTAB. ADMINIST 9 125,85 20 121,25 12 940,58 14 217,74 6 687,18 -7,48%

62518000 VOY. DEPLAC. VACATAIRES 8 288,89 9 964,22 12 178,76 15 575,19 12 475,23 10,76%

62518300 VOY. DEPLAC. ENSEIGNANTS 7 818,01 4 742,32 5 506,00 11 540,75 4 205,61 -14,36%

62512000 VOY. DEPLAC. MEMBRES 11 589,87 5 858,11 7 459,44 2 388,68 4 425,88 -21,39%

62511300 VOYAGES DEPLAC. FC NON IMPUT. ADMIN 163,36 44,12 401,73 2 165,75 90,82%

62518200 DEPLAC. AUTRES BENEFICIAIRES 30 773,28 32 646,27 41 199,42 39 062,81 32 629,12 1,47%

62560000 MISSIONS 9 185,97 7 206,90 8 880,21 5 239,81 6 624,03 -7,85%

62570000 RECEPTIONS 59 965,56 59 860,65 45 202,08 62 619,01 47 260,83 -5,78%

234 586,62 218 341,02 237 168,71 216 048,53 182 746,33 -6,05%

Source : comptes de résultat CCI 84

TOTAL

81

6.5. L’absentéisme

La CCI a communiqué les données relatives aux jours d’absence des agents pour les

motifs suivants : maladie, enfants malade, congés maternité et paternité, mi-temps

thérapeutique, accidents de travail et de trajet, congés pour évènements familiaux.

A partir de ces données a été calculé le taux d’absentéisme global et celui résultant de

la maladie (hors mi-temps thérapeutiques) :

Au vu de ces données, le taux d’absentéisme pour maladie ordinaire, comme le taux

d’absentéisme global de la CCI 84, paraissent peu élevés.

6.6. La masse salariale

Les données chiffrées transmises par la CCI 84 incluent l’intérim et la fiscalité70. A

compter de 2013, les dépenses de personnel comprennent deux parts :la rémunération directe

et le montant remboursé à la CCIR.

Source : service RH CCI 84)

La masse salariale a diminué de 0,86 %par an en moyenne sur la période (soit - 3 %entre

2011 et 2015) malgré un pic en 2013 (+ 466 081 €), dont l’explication principale est à

rechercher dans les mesures salariales mises en œuvre dans le cadre de la régionalisation afin

de réduire les inégalités entre agents des différentes CCIT.

Source : CCI 84

70 Les services ont précisé que trois logiciels paye se sont succédés sur la période et que des déploiements de licences et des

répartitions de niveaux d’accréditation différents sont intervenus. La présentation des éléments de la masse salariale provient

ainsi de sources distinctes : extraction Sage (2011 et 2012) ; fichiers régionaux globaux CCIR extraits du logiciels HR V5

(2013 et 2014) ; fichiers régionaux globaux CCIR extrait du logiciel HR V7 (2015).

2011 2012 2013 2014 2015

Nombre total d'heures d'absence (base 7h par jour) 22 235,50 20 552,00 16 450,00 21 108,50 23 079,00

Equivalence en ETP (base 1607h annuelles) 13,84 12,79 10,24 13,14 14,36

Nombre d'heures d'absence pour maladie (base 7h par jour) 17 405,50 15 746,50 11 994,50 16 159,50 13 846,00

Equivalence en ETP (base 1607h annuelles) pour maladie 10,83 9,80 7,46 10,06 8,62

Nombre d'agents en ETP hors vacataires 220,29 220,29 215,94 207,89 199,03

nombre total de jours d'absence par agent et par an 14,42 13,33 10,88 14,51 16,57

nombre total de jours d'absence pour maladie par agent et par an 11,29 10,21 7,94 11,10 9,94

Taux d'absentéisme global 6,28% 5,81% 4,74% 6,32% 7,22%

taux d'absentéisme maladie ordinaire 4,92% 4,45% 3,46% 4,84% 4,33%

source : service RH CCI 84 / calcul des taux CRC

CCI84 dont CCIR Evol N-1/N

2011 12 140 278

2012 12 096 641 43 637 -

2013 12 562 722 10 390 789 466 081

2014 11 908 196 9 961 168 654 526 -

2015 11 729 216 9 714 160 178 980 -

2011 2012 2013 2014 2015

masse salariale (en M€) 121 121 126 119 117

effectifs par service 220,29 214,29 215,94 210,65 199

0

50

100

150

200

250

Evolution comparée masse salariale / effectifs

82

De 2014 à 2015, la masse salariale a diminué de 1,50 %, tandis que les effectifs en ETP

affichent une diminution plus importante de 5,51 %.

Divers éléments concourent à une baisse moindre de la masse salariale par rapport à

celle des ETP, et résultent, pour partie, de la mise en œuvre du plan d’emploi consulaire :

- Les indemnités versées en application des cessations d’un commun accord de la

relation de travail (CCART), qui sont payées sur l’exercice en cours ;

- Le congé de transition, de droit pour le collaborateur dès lors qu’il remplit les

conditions fixées par l’accord ;

- La modification par la CCIR des modalités de versement du 13ème mois, qui

impacte conjoncturellement le calcul de l’indemnité de rupture et/ou de congé

de transition71 :

- Les comptes épargne-temps précédant les départs en CCART ou en congé de

transition, puisque l’agent concerné ne figure plus dans les effectifs en ETP alors

que sa rémunération pèse sur la masse salariale.

6.7. La mutualisation des fonctions d’appui et de soutien

Le dispositif mis en place par la réforme de 2010 (article L. 711-8 du code de commerce)

prévoit l’instauration de fonctions d’appui et de soutien de la CCIR aux CCIT de son ressort en

matière juridique et administrative (gestion des ressources humaines, comptabilité,

communication, systèmes d’information).

L’article R. 711-33 du code de commerce détaille les missions d’appui devant a minima

être mises en place par la CCIR.

Sur ce point, la CCI de Vaucluse fait état d’une « grande disparité des situations et

fonctionnements actuels d’une CCI à l’autre, et d’un coût de réorganisation important dans la

phase de déploiement » et donc d’une « avancée mesurée avec une phase d’harmonisation

préalable en termes de procédures puis d’outils », avant de conclure que la mutualisation « se

solde pour l’instant par une hausse sensible du coût des fonctions mutualisées avec une qualité

de service moindre ».

La chambre régionale des comptes a eu du mal à appréhender les modalités, tant

pratiques que financières, de cette mutualisation encore débutante.

De manière assez surprenante, la gestion de la paie des agents de droit public figure dans

la liste de fonctions mutualisées de l’article R. 711-33, alors qu’il s’agit pourtant d’une mission

relevant de la compétence propre de la CCIR, transférée depuis 2013. L’agent en charge de la

paye est d’ailleurs affecté à 50 %de son temps à la CCIR72.

Sur le plan administratif et juridique, les actes édictés par les CCIT font l’objet d’une

harmonisation régionale pilotée par les juristes de la CCIR, mais demeurent établis sur place.

Un appui juridique sur dossiers est également proposé par la CCIR, en fonction des demandes

formulées par les CCIT.

71 Auparavant versé intégralement en décembre, le 13ème mois est versé depuis 2014 par acomptes en juin et novembre et le

solde en décembre. Ainsi, selon la date de départ envisagée, un collaborateur peut voir son salaire moyen augmenter,

conjoncturellement, compte tenu des modalités de calcul fixées en CPN. Par exemple, pour un départ en décembre 2015, le

salaire moyen est calculé sur les salaires perçus les 12 derniers mois précédant le mois de départ. Sont intégrés : le mois de

décembre 2014 (totalité du 13ème mois), le mois de juin 2015 (acompte de 60 % du 13ème mois), le mois de novembre 2015

(acompte de 30 % du 13ème mois). 72 Le mi-temps restant, consacré à la paie des agents de droit privé, relève de la CCI 84. Par ailleurs, en raison d’une inadaptation

du logiciel RH régional, la CCI 84 a fait le choix de conserver son propre logiciel de paye pour ces agents, avec le coût y

afférent, pour un effectif peu important.

83

A ce stade, la mutualisation apparaît peu avancée dans la région PACA, n’est pas

formalisée, et s’avère difficile à évaluer en termes d’économies d’échelle.

6.8. Les dix salaires les plus élevés - évolution de carrière et rémunération

Les personnels de la CCI de Vaucluse percevant les dix rémunérations les plus élevées

correspondent aux postes de directeur. Ils sont tous recrutés en CDI et membres du comité de

direction, excepté le directeur du pôle « recherche innovation ». Ces emplois correspondent au

niveau 8 (cadres) de la classification nationale des emplois, qui comprend 10 niveaux

déterminés en fonction des compétences requises.

Les bulletins de paie de l’année 2015 de ces agents ont été examinés s’agissant, en

particulier, du régime indemnitaire appliqué. La rémunération versée n’appelle pas

d’observations particulières, à l’exception de l’attribution de la prime exceptionnelle.

6.8.1. La prime exceptionnelle

Quatre des agents bénéficiant des dix salaires les plus élevés ont perçu une prime

exceptionnelle en 2015, pour un montant total de 16 163 € (correspondant à 17 %du volume

global des primes versées pour cet exercice) :

Ces primes devant être versées « en reconnaissance d’actions particulières »

conformément à l’article 20 du statut, la copie des décisions individuelles d’attribution a été

demandée.

La décision relative à l’octroi d’une prime de 500 €, en novembre 2015, au directeur du

port fluvial, précise qu’elle lui a été attribuée pour « récompenser sa motivation et son

engagement professionnels tout au long de l’année écoulée ». Cette motivation ne fait donc pas

référence à une action particulière telle que prévue par le statut (article 20) permettant le

versement de la prime.

Le directeur du pôle « recherche innovation » a perçu un montant de 10 000 € bruts. La

décision est motivée par la reconnaissance de la qualité des actions qu’il a menées dans le cadre

du programme Ecotrophélia et des succès obtenus dans la levée des fonds européens liés à ces

opérations, dans un contexte de réduction du personnel sans précédent et un contexte financier

qualifié » d’extrêmement difficile ».

En ce qui concerne la prime de 1 034 € bruts attribuée au chef de cabinet, seule une note

interne, adressée par le DRH « pour accord » au directeur général, a été produite, en l’absence

de décision individuelle notifiée à l’intéressé. Cette note met en avant « un surcroît de travail

exceptionnel occasionné par la reprise de dossiers sous contraintes de temps » et justifie le

versement par le fait que la situation de l’intéressé n’autorise pas le paiement d’heures

supplémentaires et la récupération des heures de travail effectuées.

S’agissant du DG, aucune décision attributive de la prime exceptionnelle de 4 629 €

dont il a bénéficié en mai 2015 n’a été produite par la CCI 84. Selon les explications apportées,

il s’agissait d’une « régularisation du courrier du 6 mai 2014 portant rémunération et

débloquée en paye en mai [2015]. Le SIRH régional ne nous autorisant pas à une rétroactivité

en terme de point, le différentiel a été réglé sous forme de prime sur ordre du président ».

Fonction Montant brut (€)

DG 4 629

Directeur port fluvial 500

Directeur pôle recherche innovation 10 000

Chef de cabinet 1 034

Total 16 163

Source : bul letins paie

84

Le courrier en question, adressé à l’intéressé, prévoit, d’une part, une augmentation

salariale à compter de mai 2014 (à 140 000 € bruts annuels), d’autre part, l’attribution d’une

prime exceptionnelle de 15 000 € bruts à la même date « en regard du contexte régional que

vous avez eu à gérer en sus de vos missions habituelles » et enfin, une nouvelle augmentation

salariale à compter du 1er janvier 2015 (à 150 000 € bruts annuels). Ce courrier s’accompagne

d’une feuille de route pour le DG en lien avec la revalorisation opérée.

Le montant versé en 2015 ne serait donc pas une prime exceptionnelle en tant que telle,

mais le libellé choisi pour régulariser en paye une augmentation salariale globale.

Sur les quatre primes versées, trois ont fait l’objet d’un écrit. Le motif du versement est

dans un cas sans lien avec une action particulière. Pour les autres, il s’agit de la réussite d’une

mission relevant des attributions normales de l’agent, ou plus simplement d’un surcroît de

travail consécutif à la régionalisation, ce qui relève néanmoins des aléas normaux pour des

cadres. Pour le DG, la prime exceptionnelle a servi à régulariser une revalorisation salariale.

Dans sa réponse aux observations provisoires de la chambre régionale des comptes, le

directeur du pôle « recherche innovation » a insisté sur le caractère exceptionnel des résultats

obtenus en 2015, son service ayant remporté en 2014 un appel à projets européen

particulièrement sélectif.

De la même manière, le directeur de cabinet a mis en avant le fait qu’à sa prise de

fonctions, il avait pris en charge des dossiers « sous contrainte de temps ».

Enfin, si le DG a fait valoir que la prime dont il a bénéficié ressortait d’un écrit, il ne

s’agit pas, pour autant, d’une décision individuelle notifiée faisant ressortir le motif précis de

cette attribution, mais d’un courrier relatif à une revalorisation salariale pour 2014 et 2015, qui

a été, pour partie, traduite en paye sous forme de prime en 2015, sur le fondement d’une

annotation manuscrite du président de la CCI. De plus, décidée en mai 2014, cette augmentation

pouvait et aurait dû, en pratique, être mise en œuvre dans la paye dès le mois de janvier 2015.

6.8.2. L’évolution de carrière des cadres

Comme évoqué précédemment, et en application de l’article 16-2 du statut, la carrière

d’un agent titulaire évolue en fonction des promotions à un échelon ou à un niveau supérieur,

et des avancements au choix (attributions de points de résultat) dont il bénéficie. Les décisions

en la matière relèvent du président de la CCI 84.

Les avancements d’indice aux choix sont sans commune mesure avec les possibilités

d’avancement au choix dans la fonction publique d’Etat, ce qui confirme les possibilités de

progression de carrière et la politique salariale avantageuse existant dans le réseau consulaire

pour le personnel administratif, sans qu’existent de manière formelle des contraintes en termes

de diplômes ou de niveau de formation.

A titre d’exemple, le directeur financier de la CCI 84, recruté en qualité d’agent

d’accueil en CDD, a été promu contrôleur de gestion en CDI puis responsable financier sur une

période de 5 ans (remplacement du directeur financier). L’intéressé a suivi une formation et

validé le diplôme d’études supérieures comptables et financières (DESCF) pour pouvoir

prétendre au titre de directeur financier.

La directrice de l’enseignement et du CFA a été engagée par la CCI 84 en qualité

d’enseignante vacataire (pharmacie). Seize années plus tard, elle est cadre titulaire (niveau 8

échelon C de la grille de qualification du statut, soit le plus haut niveau) et vient d’être nommée

directrice du Front Office.

85

LA COMMANDE PUBLIQUE

La CCI 84 est, en tant qu’établissement public administratif de l’Etat, soumise au code

des marchés publics (CMP)73.

Pour l'Etat et ses établissements publics, l'obligation de constituer des commissions

d'appel d'offres (CAO) a été supprimée par le décret n° 2008-1355 du 19 décembre 2008 relatif

à la mise en œuvre du plan de relance économique dans les marchés publics. Les personnes

publiques concernées sont donc libres pour organiser le choix des candidats.

7.1. Les règles fixées par la CCI 84 en matière de commande publique

Le règlement intérieur (RI) précise les attributions du président et du trésorier. Il distingue

les marchés passés selon une procédure adaptée (MAPA), pour lesquels le président est habilité

par l’AG à prendre toute décision et dont les modalités de procédure sont détaillées dans le

guide de procédure interne. Contrairement à ce qu’indique le RI, ces règles sont en pratique

fixées par l’AG, qui approuve le guide de procédure interne, et non par le président après avis

du bureau.

Pour les marchés passés selon une procédure formalisée, le RI prévoit simplement une

habilitation du président par l’AG pour les marchés nécessaires au fonctionnement courant de

la chambre et un passage en AG dans les autres cas.

Le RI institue également la commission consultative des marchés (CCM) précédemment

évoquée, qui donne un avis obligatoire pour les marchés formalisés et sur les avenants d’un

montant supérieur à 5 %des marchés auxquels ils se rapportent. Il fixe sa composition74, ses

règles de convocation et de quorum.

Contrairement aux préconisations du RI, les règles de procédure applicables aux MAPA

figurant dans le guide de procédure interne ne sont pas publiées sur le site internet de la CCI.

De la même manière, les modalités de fonctionnement de la CCM ne figurent ni dans le guide,

ni sur le site internet.

128 marchés ont été lancés sur la période 2011-2015, soit en moyenne 25 marchés par an.

Il s’agit pour la plupart de marchés de prestations de services situés en dessous des seuils des

procédures formalisées. Aucun gros marché de travaux n’a été conclu au cours de la période

examinée.

La CCI 84 publie, en application de l’article 133 du CMP75, la liste des marchés conclus

au cours de l’année précédente sur son profil acheteur sur la plateforme des achats de l’Etat

(PLACE), ce qui est une des possibilités offerte au pouvoir adjudicateur.

Par ailleurs, le site internet de la CCI comporte une rubrique « marchés publics », dans

laquelle sont publiés les intitulés des marchés en cours, avec un lien permettant d’accéder à

l’avis d’appel public à la concurrence et au téléchargement du DCE sur la plateforme des achats

de l’Etat. La liste de l’article 133, ou un lien dédié vers la rubrique adéquate du profil acheteur,

pourrait utilement y être ajoutée, ce qui permettrait d’en faciliter la consultation.

73 Abrogé au 1er avril 2016 et remplacé par l’ordonnance n°2015-899 du 23 juillet 2015 et le décret n° 2016-360 du 25 mars

2016 relatifs aux marchés publics. 74 Sept membres ayant voix délibérative (7 titulaires + 7 suppléants), désignés par l’assemblée générale parmi les membres

élus, en dehors du président, du trésorier et de leurs délégataires et des membres de la commission des finances. Le président

de la commission est désigné par l’assemblée générale sur proposition du président de la chambre. 75 Le pouvoir adjudicateur publie au cours du premier trimestre de chaque année une liste des marchés conclus l'année

précédente ainsi que le nom des attributaires. Cette liste est établie dans les conditions définies par un arrêté du ministre chargé

de l'économie.

86

Le guide des MAPA, inclus dans le manuel de procédure interne, a été mis à jour à trois

reprises depuis 2011, pour tenir compte de l’évolution de la réglementation applicable, en

particulier des seuils de mise en concurrence.

Il prévoit les différentes modalités de publicité applicables en fonction de plusieurs

seuils résultant du CMP mais aussi déterminés en interne. Il met également en place une

gradation des formalités à respecter dans la procédure de passation en fonction du montant du

MAPA. Ainsi, la CCM intervient, avant le lancement de la procédure et après analyse des offres

pour avis, pour les marchés d’un montant supérieur à 50 000 € HT.

La procédure mise en place pour les MAPA apparaît claire, conforme aux obligations

réglementaires en matière de seuils et de procédure et régulièrement mise à jour.

7.2. Les marchés examinés

La chambre a décidé d’examiner à la fois des marchés en procédure formalisée et des

MAPA.

Pour les MAPA, ont été sélectionnés essentiellement des marchés de prestations de

services intellectuels ou de fournitures, concernant différents services budgétaires (service

général, service de la formation et service divers). Pour les appels d’offres, ont été retenus deux

marchés de fourniture pour le port, dont un financé par l’emprunt, et le marché de réalisation

du magazine de la CCI.

7.2.1. Les marchés en procédure formalisée

Fourniture d’une bande transporteuse

Il s’agit d’un marché, dont l’objet est précisément défini, constitué d’un lot unique

(variantes possibles), passé selon la procédure de l’appel d’offres ouvert.

7.2.1.1.1. La procédure de passation

L’avis d’appel public à la concurrence (AAPC) a été publié sur le site internet de la CCI,

la place de marché interministérielle ainsi qu’au BOAMP et au JOUE (publication le 4 octobre

2011). Il précise les critères de choix des offres et leur pondération (60 %pour la valeur

technique et 40 %pour le prix).

Les pièces du marché constitutives du dossier de consultation des entreprises n’appellent

pas d’observation particulière :

- Le règlement de la consultation est complet et précise en particulier les pièces à

fournir à l’appui des candidatures et des offres, les critères de sélection des offres

ainsi que leur pondération et les sous-critères pris en compte pour l’appréciation

de leur valeur technique (sans pondération) ;

- Le cahier des clauses administratives particulières (CCAP) renvoie au cahier des

clauses administratives générales (CCAG) applicable ;

- Le cahier des clauses techniques particulières (CCTP) est détaillé compte tenu

de la technicité du besoin, et précise les informations que le candidat doit

impérativement fournir dans le cadre de son offre.

Douze entreprises ont retiré le dossier de consultation des entreprises (DCE) et deux ont

déposé une offre.

Le rapport d’analyse des offres (RAO) a été établi le 28 novembre 2011 par le service

du port. Il admet les deux candidatures et les deux offres et procède au classement de celles-ci

par rapport aux deux critères de sélection.

87

S’agissant de la valeur technique, le classement est opéré au regard de plusieurs sous-

critères (éléments généraux, conduite, service après-vente, contacts entreprise, livraison et

sécurité), eux-mêmes décomposés en différents items auxquels une note maximum est affectée.

Ces items sont issus des exigences techniques fixées dans le CCTP.

La notation de chaque item est effectuée comme suit :si l’exigence mentionnée dans le

CCTP est satisfaite, la note maximum est attribuée. Inversement, si l’exigence n’est pas

remplie, la note est de 0.

Or, si les exigences techniques mentionnées au CCTP ne sont pas remplies, l’offre

devrait être considérée comme irrégulière et ne devrait pas être classée76.

Par ailleurs, lorsqu’une exigence du CCTP est remplie, la valeur technique devrait, à

partir de ce seuil minimum, être variable selon les offres, en fonction justement de la qualité et

des spécificités du matériel fourni. Avec la méthode choisie dans le RAO, deux offres qui se

contentent de respecter le CCTP (ce qui est pourtant le minimum exigé) auront la même note

technique, indépendamment de leurs qualités propres, et seront départagées uniquement sur le

prix, ce qui revient à faire de celui-ci le seul critère.

Cette méthode de notation est donc contestable et doit être revue.

La CCM s’est prononcée le 1er décembre 2011 en faveur de l’attribution du marché à

l’une des deux entreprises, pour 595 000 € HT, en relevant toutefois que « l’offre la moins chère

laisse apparaître de graves lacunes en matière de sécurité quant à son usage et qu’elle

n’intègre pas la validation du matériel par un organisme agréé, ce qui est inacceptable ». La

commission n’est cependant pas allée jusqu’à considérer cette offre comme irrégulière.

En application des dispositions de l'article 80 du CMP77, le pouvoir adjudicateur doit,

dans un délai de seize jours (réduit à au moins onze jours en cas de transmission électronique à

l'ensemble des candidats intéressés) avant la signature du marché, informer tout candidat évincé

des motifs du rejet de son offre.

Le candidat non retenu a été informé par courrier du 21 décembre 2011, qui précisait le

nom de l’entreprise pressentie, le montant de son offre et le détail des notations respectives sur

les deux critères (prix et valeur technique) des offres du candidat non retenu et du candidat

pressenti, sans faire état d’éléments précis justifiant le rejet de son offre.

En revanche, ce courrier ne mentionnait pas le délai de suspension de la signature du

marché de 16 jours (envoi en LRAR) prévu par l’article 80-1° du CMP.

Le candidat retenu a été informé par courrier du 18 janvier 2012 (AR du 23 janvier

2012), notifiant le marché signé par le président de la CCI (montant de 595 000 € HT /

711 620 € TTC). La date de signature du marché par celui-ci n’est pas renseignée, si bien qu’il

n’est pas possible de vérifier le respect du délai de 16 jours. Ceci étant, le courrier de notification

est bien postérieur à la date d’expiration de ce délai (le 6 janvier).

76 Conformément à l’article 35 I 1°du CMP, « Une offre irrégulière est une offre qui, tout en apportant une réponse au besoin

du pouvoir adjudicateur, est incomplète ou ne respecte pas les exigences formulées dans l’avis d’appel public à la concurrence

ou dans les documents de la consultation ». 77 Article 80 « - 1° Pour les marchés et accords-cadres passés selon une procédure formalisée autre que celle prévue au II de

l’article 35, le pouvoir adjudicateur, dès qu’il a fait son choix pour une candidature ou une offre, notifie à tous les autres

candidats le rejet de leur candidature ou de leur offre, en leur indiquant les motifs de ce rejet. / Cette notification précise le

nom de l’attributaire et les motifs qui ont conduit au choix de son offre aux candidats ayant soumis une offre et à ceux n’ayant

pas encore eu communication du rejet de leur candidature. / Un délai d’au moins seize jours est respecté entre la date d’envoi

de la notification prévue aux alinéas précédents et la date de conclusion du marché. Ce délai est réduit à au moins onze jours

en cas de transmission électronique de la notification à l’ensemble des candidats intéressés. / La notification de l’attribution

du marché ou de l’accord-cadre comporte l’indication de la durée du délai de suspension que le pouvoir adjudicateur s’impose,

eu égard notamment au mode de transmission retenu ».

88

La CCI n’a pas établi le rapport de présentation de la procédure de passation prévu à

l’article 79 du CMP. Sur ce point, le SG estime que les mentions obligatoires du rapport de

présentation figurent dans le rapport d’analyse des offres et qu’au surplus, la CCI n’est pas

soumise à un contrôle de ses marchés. Il précise néanmoins que ce document sera désormais

établi pour les procédures formalisées.

7.2.1.1.2. L’exécution du marché

Un avenant de résiliation pour motif d’intérêt général, prévoyant le paiement au titulaire

du marché d’une somme de 87 280 € HT, détaillée dans un décompte et correspondant à la

préparation et à l’étude du projet à hauteur de 70 % ainsi qu’à des études complémentaires, a

été signé le 18 décembre 2014 et notifié le 5 janvier 2015.

Le motif d’intérêt général invoqué est tiré de l’incapacité technique du quai du port

d’accueillir l’engin, dans la mesure où les diagnostics initiaux de résistance des aciers intégrés

dans le quai étaient erronés, élément révélé par des travaux effectués sur celui-ci.

Selon cet avenant, d’un montant de 87 280 € HT (104 387 € TTC), les prestations

réalisées et admises s’élèvent à 59 500 HT et le solde de 27 280 € HT correspond « au reliquat

de prestations effectuées comme dit ci-dessus et à ce titre s’inscrit dans le cadre des 5 %

d’indemnité de résiliation indiqué à l’article 33 alinéa 1 du CCAG FCS auquel renvoie le

CCAP du marché initial ».

Si l’on suit ce raisonnement, confirmé par la présentation du décompte des dépenses

engagées par le titulaire du marché figurant sur l’avenant, le montant versé correspond en

totalité à des dépenses réalisées par ce dernier. La CCI avait payé à la société titulaire une

avance de 71 162 € le 13 avril 2012. Elle s’est acquitté d’un solde de 32 736 € le 10 février

2015, soit un montant total de 103 898 € TTC, inférieur au montant de l’avenant.

L’indemnité de 5 % aurait donc dû être déterminée, conformément aux dispositions de

l’article 33 du CCAG FCS78, indépendamment des prestations déjà réalisées, à partir du

montant total du marché réduit de celui de ces prestations, soit 25 386 €79, à verser en sus.

Aucun contentieux n’a toutefois été engagé sur ce point.

Fourniture d’une pelle hydraulique sur chenilles souples

Il s’agit d’un marché, dont l’objet est précisément défini, constitué d’un lot unique

(variantes possibles), passé selon la procédure de l’appel d’offres ouvert et comprenant quatre

options techniques (fournitures complémentaires) obligatoires.

7.2.1.2.1. La passation du marché

L’avis d’appel public à la concurrence a été publié sur le site internet de la CCI, la place

de marché interministérielle ainsi qu’au BOAMP et au JOUE (publication le 4 octobre 2011).

Il précise les critères de choix des offres et leur pondération (60 %pour la valeur technique et

40 %pour le prix).

78 CCAG-FCS 2009 - Chapitre 6 - Résiliation / Article 33 : « Lorsque le pouvoir adjudicateur résilie le marché pour motif

d’intérêt général, le titulaire a droit à une indemnité de résiliation, obtenue en appliquant au montant initial hors taxes du

marché, diminué du montant hors taxes non révisé des prestations admises, un pourcentage fixé par les documents particuliers

du marché ou, à défaut, de 5 %. (…) ». 79 (595 000 – 287 200) * 5 %.

89

Les pièces du marché constitutives du dossier de consultation des entreprises n’appellent

pas d’observation :

- Le règlement de la consultation est complet et précise en particulier les pièces à

fournir à l’appui de candidatures et des offres, les critères de sélection des offres

ainsi que leur pondération et les sous-critères pris en compte pour l’appréciation

de la valeur technique (sans pondération) ;

- Le CCAP renvoie au CCAG applicable ;

- Le CCTP est détaillé compte tenu de la technicité du besoin et précise les

informations que le candidat doit impérativement fournir dans le cadre de son

offre.

Quatorze entreprises ont retiré le DCE et quatre ont déposé une offre.

Un premier rapport d’analyse des offres est daté du 12 novembre 2012. Il admet les

quatre candidatures puis procède à l’analyse de la valeur technique des offres à partir des

principales contraintes techniques mentionnées dans le CCTP. Il précise, pour chacune des

offres, si elle est conforme, ou non, à ces exigences. Le rapport conclut ainsi l’irrégularité de

trois des quatre offres sur un ou plusieurs aspects techniques. Au final, il indique, sans avoir

rappelé l’irrégularité des trois autres offres, que l’offre économiquement la plus avantageuse

est celle de la seule entreprise ayant émis une offre conforme au CCTP.

La CCM, réunie une première fois le 1er décembre 11 a sollicité une nouvelle analyse

des offres en raison d’interrogations sur les « conditions de notation des différents sous-critères

techniques » figurant a priori sur le RAO du 12 novembre 2011.

Un second RAO, daté du 28 novembre 2011, a été établi par le service du port. Il admet

les quatre candidatures et les quatre offres et procède au classement de celles-ci sur les deux

critères de sélection.

S’agissant de la valeur technique, le classement est opéré au regard de nombreux sous-

critères (éléments généraux, cabine, benne, pesage, SAV, contacts entreprise, livraison), eux-

mêmes décomposés en différents items auxquels une note maximum est affectée. Ces items

sont issus des exigences techniques fixées dans le CCTP.

L’analyse des offres ne fait pas, cette fois, ressortir l’irrégularité des trois offres qui ne

respectent pas les contraintes techniques minimales du CCTP. Elle est effectuée de la même

manière que pour le marché de la bande transporteuse précédemment évoqué et comporte les

mêmes biais, à savoir le classement d’offres irrégulières et l’absence de hiérarchisation des

offres régulières au regard de leur valeur technique intrinsèque.

Lors d’une nouvelle réunion en date du 15 décembre 2011, la CCM, après avoir examiné

ce second RAO, a explicitement relevé que trois offres ne respectaient pas l’ensemble des

exigences du CCTP et proposé d’attribuer le marché à l’entreprise ayant déposé la quatrième

offre.

Par télécopies du 27 janvier 2012, les candidats concernés ont été informés de

l’irrégularité de leurs offres. Ces courriers détaillent les points du CCTP non respectés par

chaque offre et informent de l’identité et du prix proposé par le candidat pressenti, qui est

finalement le seul à avoir déposé une offre régulière. Ces télécopies mentionnent un délai de

suspension de 11 jours ainsi que les voies et délais de recours.

Le marché a été signé par le président de la CCI le 20 février 2012 au prix de

634 970 € HT (759 424 € TTC), soit après expiration du délai de suspension, et notifié le

23 février 12.

90

La CCI n’a pas non plus établi, pour ce marché, le rapport de présentation de la

procédure de passation prévu à l’article 79 du CMP.

7.2.1.2.2. L’exécution du marché

La pelle hydraulique a été livrée le 18 juin 2012, soit dans le délai de 120 jours prévu

dans l’acte d’engagement.

Par courrier du 9 juillet 2012, (notifié le 13 juillet), le président de la CCI a refusé de

régler la facture du 13 juin 2012 au motif de la non-conformité de l’outil avec les normes

françaises de sécurité (soulèvement partiel et donc risque de basculement) et sollicité l’ajout

d’une limitation de sortie du balancier, prise en charge par la société titulaire du marché.

L’entreprise a accepté cette solution le 17 juillet 2012, émis un avoir et précisé que le

montage serait achevé au cours de la « semaine 31 », soit au début du mois d’août 2012.

La facture du 21 août 2012, d’un montant de 759 424,12 €, soit le prix TTC prévu au

marché, a été payée le 10 septembre 2012.

Au final, la CCI n’a obtenu livraison d’une pelle opérationnelle qu’en août 2012, soit

avec un retard d’un mois et demi, sans pour autant faire application des pénalités prévues au

marché (article 16 du CCAP).

Réalisation du magazine « Dynamiques Vaucluse »

Il s’agit d’un marché public de fournitures courantes et de services passé selon la

procédure de l’appel d’offres ouvert, en trois lots (rédaction, photographie, impression, avec

une option pour ce dernier lot), pour la réalisation de quatre numéros par an pendant trois ans

(jusqu’au 31 décembre 2015), à raison de 18 500 exemplaires par numéro.

7.2.1.3.1. La passation

L’avis d’appel public à la concurrence a été publié sur le site internet de la CCI, la place

de marché interministérielle, au BOAMP et au JOUE. Il mentionne les critères de sélection des

offres (valeur technique 60% et prix 40%).

Les pièces du marché constitutives du dossier de consultation des entreprises n’appellent

pas d’observation :

- Le règlement de la consultation est complet et précise en particulier son objet de

manière précise, les pièces à fournir à l’appui de candidatures et des offres, les

critères de sélection des offres ainsi que leur pondération, les sous-critères pris

en compte pour l’appréciation de la valeur technique (avec leur pondération et

la description de la méthode de notation) ;

- Le CCAP renvoie au CCAG applicable ;

- Le CCTP est détaillé.

Trente-trois entreprises ont retiré le DCE et neuf ont déposé une offre.

Le RAO produit a été établi le 19 décembre 2012 par le service de la communication. Il

est très détaillé mais ne comporte aucune estimation de prix attendu. Il admet huit candidatures

et motive longuement le rejet d’une candidature pour le lot n° 3 par le défaut de certaines pièces

obligatoires. Il admet au classement les huit offres restantes (deux pour le lot n° 1, deux pour

le lot n° 2 et quatre pour le lot n° 3) sur les deux critères de sélection.

91

Le RAO ne procède au classement des offres, critère par critère, puis globalement, que

pour le lot n° 3. Pour les lots n° 1 et 2, seule la valeur technique est détaillée et classée. Il n’y a

pas de classement global et ce n’est qu’en consultant les courriers adressés aux candidats non

retenus qu’il a été possible de connaître les prix proposés par ces derniers et de vérifier l’exacte

application de la méthode de classement au regard du prix et au niveau global.

La CCI doit veiller à établir des RAO qui permettent au pouvoir adjudicateur d’apprécier

toutes les offres par rapport aux différents critères et de manière globale pour pouvoir opérer

son choix en toute connaissance de cause.

Pour le lot n° 1, le candidat retenu est celui ayant fait l’offre la plus chère (22 320 € HT,

soit 26 694,72 € TTC), mais qui bénéficiait d’une meilleure note technique. S’agissant du lot

n° 2, le marché a été conclu avec l’entreprise qui a présenté l’offre la moins chère

(7 200 € HT80), classée seconde sur la valeur technique. Pour le lot n° 3, le candidat retenu

propose le prix le moins élevé (25 180 € HT / 26 942,60 TTC) et dispose également de la

meilleure note technique.

Les candidats non retenus des lots n° 1 et 2 ont été informés par télécopie du 15 janvier

2013 (confirmée par LRAR), mentionnant un délai de 11 jours avant signature du marché ainsi

que les voies et délais de recours.

La motivation du rejet est très succincte : elle prend la forme d’un tableau faisant

apparaître les notations respectives du candidat non retenu et du candidat pressenti pour chacun

des deux critères et leur classement global l’un par rapport à l’autre. Il n’y a pas de détail sur la

valeur technique de l’offre.

Les marchés ont été signés le 5 février 2013, soit après expiration du délai de 11 jours

susmentionné, et notifiés le 7 février.

Pour le lot n° 1, à la suite d’une demande de précisions des motifs de rejet de son offre,

un courrier a été adressé le 7 février 2013 au candidat évincé. Il détaille les sous-critères n° 1 et

2 relatifs à la valeur technique et met en avant les points faibles de son offre81.

Pour le lot n° 3, le candidat dont la candidature n’a pas été admise a été informé des

motifs détaillés de cette non-admission par télécopie du 5 février 2013. Les candidats dont les

offres n’ont pas été retenues ont été informés par télécopie du même jour, comportant la même

motivation succincte que pour les lots n° 1 et 2. Dans tous les cas, le délai de 11 jours et les

voies et délais de recours ont été précisés.

Le marché a été signé le 18 février 2013 et notifié au titulaire le lendemain.

La CCI n’a pas établi le rapport de présentation de la procédure de passation prévu à

l’article 79 du CMP.

7.2.1.3.2. L’exécution

Seulement trois numéros ont pu être réalisés en 2013 au lieu de quatre, ce qui a donné

lieu à l’établissement de trois avenants le 17 mars 2014, à la demande de la CCI, pour modifier

les modalités d’exécution des lots du marché, à savoir augmenter la durée du marché d’un an,

soit quatre années au lieu de trois et réaliser trois numéros par an au lieu de quatre.

80 Au vu de l’acte d’engagement, le montant est HT, mais il est mentionné comme TTC dans le RAO. 81 A savoir une activité professionnelle partagée entre Vaucluse et Béarn, susceptible d’entraîner un défaut de réactivité en cas

de demande immédiate et une implantation professionnelle faible dans le Vaucluse.

92

Les prix annuels sont ajustés en fonction du nombre de numéros et sont révisables au

2 janvier de chaque année. Ils sont les suivants : 16 740 € HT (20 088 € TTC) pour le lot n° 1,

5 400 € HT (6 480 € TTC) pour le lot n° 2 et 18 885 € HT (22 662 € TTC) pour le lot n° 3, soit

un total annuel de 41 025€ HT (49 230 € TTC).

Si l’avenant concernant le lot n° 3 a pu être notifié le 17 avril 2014, ceux concernant les

lots n° 1 et 2 ne l’ont été que le 30 septembre 2015 et le 2 novembre 2015 respectivement, les

titulaires ayant tardé à les signer, en dépit de relances de la CCI.

La facturation opérée par les trois prestataires correspond, y compris pour 2013, à trois

numéros annuels, pour les montants suivants, qui sont au global légèrement inférieurs à ceux

prévus au marché :

Les factures du lot n° 2 (photographie) confirment l’erreur commise par le titulaire du

marché, qui a mentionné un prix TTC dans l’acte d’engagement et non un montant HT. Cette

erreur figure également dans l’avenant, qui mentionne un prix de 5 400 € HT.

7.2.2. Les marchés en procédure adaptée

Les MAPA examinés sont des marchés de fourniture ou de prestations de services

intellectuels :

Les procédures de passation suivies pour ces marchés et leur exécution appellent les

remarques suivantes :

- Une mise en concurrence a été systématiquement organisée, avec une publicité

conforme aux exigences fixées par la procédure interne applicable à la CCI ; toutefois,

pour un des MAPA examinés, la CCI n’a pas été en mesure de produire une copie de

l’avis d’appel public à la concurrence, même si elle a justifié avoir effectué une

publicité ;

- De manière générale, de nombreuses entreprises retirent le DCE, ce qui tend à confirmer

que la publicité est appropriée, mais peu d’offres sont finalement déposées ;

- Lorsqu’une seule offre est déposée, la CCI doit néanmoins l’examiner au regard des

différents critères fixés, en particulier la valeur technique (cf. le marché n° 2014-704-

008) ; l’offre unique ne dispense d’une analyse au regard des différents critères, dont le

résultat pourrait justifier une déclaration sans suite du marché ;

en € TTC lot 1 lot 2 lot 3 Total annuel

2013 19 704,16 5 400,00 20 854,30 45 958,46

2014 20 065,68 5 400,00 20 773,50 46 239,18

2015 20 088,00 5 400,00 20 839,00 46 327,00

Total sur 3 ans 59 857,84 16 200,00 62 466,80 138 524,64

source grand l ivre CCI 84

Service budgétaire N° et intitulé du marché Lots Prix (acte d'engagement ) Durée

Service Général

2011-160-005 Fourniture mise en œuvre et maintenance d'une

solution de gestion de la relation client 1

68 465,02 € TTC seuil max (avec

option 2) sur deux ans

2 ans (1 an renouvelable

une fois)

Service Général 2011-151-022 Enquêtes téléphoniques (accord-cadre) 1 seuil annuel max de 24 500 € HT

2 ans (1 an renouvelable

une fois)

Service Général

2012-117-013 Fourniture d'agendas avec personnalisation

millésime 2013* 1 19 616,00 € HT

jusqu'au 31/12/2012

(livraison au 16/11/2012)

Formation

2012-110-022 Campus 2020 EHA phase pré-opérationnelle -

Programmiste et urbaniste consultant 2

lot 1 : 32 500,00 € HT ; lot 2 : 34

700 € HT

jusqu'au 31/12/2013 au

plus tard

Service Général

2013-151-019 AMO Réalisation d'une étude sur un système de

gestion des marchandises autour d'un projet de tramway 1 34 115,29 € HT (40 801,88 TTC) 1 an

Divers

2014-704-008 Mandat de représentation pour faire réaliser (…)

la reconstruction du club-house du Golf de Chateaublanc 1

% HT du coût de l'ouvrage estimé

à 900 000 € (soit 36 000 €) 1 an

Service Général 2014-110-018 Fourniture et pose d’une marquise 1 37 075,00 € HT (44 490 € TTC) l ivraison au 12/12/2014

Formation

2015-211-006 Mission d'architecture et de MO mise en

accessibilité des ERP selon 1 calendrier Ad'ap 1 89 380 HT (107 256 € TTC)

6 ans (1 tranche ferme + 5

tranches conditionnelles)

93

- Les rapports d’analyse des offres sont de qualité inégale en fonction des services qui les

ont établis : certains sont particulièrement détaillés et procèdent à l’analyse étayée de

chaque sous-critère, tandis que d’autres sont limités à des tableaux peu explicites. Des

erreurs matérielles ont pu être relevées (un MAPA est qualifié d’appel d’offres ouvert

dans le rapport, avec des mentions erronées quant aux publicités opérées) ou des

présentations mêlant HT et TTC, ce qui fausse la comparaison des prix. Dans tous les

cas, la méthode de notation affichée est respectée et les entreprises classées sur chaque

critère et de manière générale lorsqu’il y a lieu ;

- La CCM est systématiquement consultée pour avis sur les marchés dont le montant

dépasse le seuil fixé dans la procédure interne (50 000 €) ;

- Les candidats non retenus sont systématiquement informés, et, à compter de 2012, cette

information intervient avant la signature du marché, avec mention d’un délai de

suspension ;

- Les durées des marchés sont globalement respectées ;

- La facturation est conforme au montant du marché pour les prestations ponctuelles ;

pour les autres MAPA, elle est soit conforme, soit légèrement inférieure ;

- Les avenants sont parfois notifiés tardivement, ce qui fragilise les commandes

intervenues dans la période comprise entre leur signature et leur notification.