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Copyright RC&A – Octobre 2004

Rapport d’étude Octobre 2004



Introduction Cette étude, menée courant juillet 2004, a reçu plus de 350 réponses (non représentatives d’un quelconque « panel » statistique)1 ! Preuve du succès de ce thème qui anime la réflexion de beaucoup de cabinets depuis quelques années… Nous avons pourtant la sensation qu’après la période « héroïque » des années 90 (la technologie n’était pas prête, les mentalités non plus), le retour au premier plan de ce sujet semble coïncider avec une maturation générale du marché et un besoin réel de :

� retrouver de la rentabilité dans son cabinet � se recentrer sur des prestations à plus forte valeur ajoutée

� fuir la production du pan de l’activité le plus concurrentiel en prix de

marché � initier, pour les jeunes experts-comptables, de nouvelles modalités de

croissance qui ne ressemblent pas forcément à celles de leur aînés. Nous savons également que beaucoup de cabinets n’ont pas souhaité répondre pour conserver toute confidentialité sur leur propre dispositif de délocalisation, et ce pour diverses raisons… Ce qui veut dire que les statistiques déjà étonnantes livrées par cette étude seraient parfois en dessous de la réalité ! Faut-il ignorer ou condamner ce phénomène ? Chacun trouvera ses propres raisons d’approuver ou de réprouver, nous voulions simplement savoir si, au-delà des discours, d’une certaine médiatisation et de l’actualité économique globale, la délocalisation (partielle ou globale) de la mission comptable était vraiment en marche ou pas dans la Profession. Sans aucun parti pris.

1 Comme d’habitude, nos études n’ont aucune prétention statistique : les répondants ne représentent aucun échantillon représentatif de la Profession. Les graphiques livrés ne sont que des « tendances ».



Sommaire de l’étude

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Pages

Croyances et connaissances 4

Freins et incitations 11

Evolution de la Profession 16

…et dans votre cabinet ? 19

Avenir de la délocalisation 31

Caractéristiques des cabinets répondants 33



Croyances et connaissances

Retour sommaire Autant le dire ! Bien que subodorant une tendance de fond, nous avons été surpris par l’ampleur des chiffres… Ils font plus que confirmer que le phénomène est en marche, d’une façon ou d’une autre : 50% des cabinets y croient, 25% moins affirmatifs y pensent ou observent la situation. Seuls 25% y sont opposés, n’y croient pas ou n’ont pas encore fait leur opinion. Rien que cela justifiait d’étudier cette évolution et de tenter de comprendre ce qui pousse les cabinets à envisager déjà d’autres organisations…



1. Croyez-vous en la possibilité de sous-traiter des dossiers comptables à un prestataire externe hors du sol français ?

Oui, je le pense

Oui peut-être

Non je ne crois pas

Non absolument pasJe ne sais pas

50,20%

25,30%

19,76%

4,35%0,40%

Une première statistique surprenante qui dénote une nette évolution des croyances de la Profession face au phénomène. La technologie est devenue disponible à des coûts de revient adéquats, certains prestataires se sont professionnalisés, les mentalités commencent à admettre la possibilité d’utiliser la voie de la délocalisation.



2. Avez-vous connaissance d'expériences en la matière ?

Oui plutôt positives

Oui plutôt négatives

Oui les deux

Non

20,16%

9,49%

14,62%

55,73%

Il y a environ 10 ans (peut être plus ?), les premières expériences ont vu le jour dans la Profession : mais ces premiers engouements ont vite déchanté car les conditions n’étaient pas encore propices. Il semble que la tendance commence à s’inverser : aujourd’hui, ce sont plus la crédibilité technique qui reste à valider et des considérations morales (vis-à-vis de l’environnement du cabinet et de ses collaborateurs) qui freinent encore cette évolution. Beaucoup pensent aussi que les nouveaux outils de gains de productivité disponibles actuellement peuvent offrir les mêmes prix de revient pour des prestations basiques, sans modifier la physionomie organisationnelle et humaine du cabinet. Ils ont sans doute à la fois raison et tort à la fois : raison car effectivement, certains outils permettent effectivement des gains significatifs de productivité. Tort car il faut parfois des mois ou des années pour les imposer dans le cabinet, au prix d’effort de communication interne, de formation et de management très lourds. Tous les patrons ne sont pas prêts à impulser des changements aussi profonds avec des « coûts cachés » substantiels.



3. Pouvez-vous citer les noms de prestataires (voire de cabinets) qui proposent des services de délocalisation aux cabinets ? Mails reçus de prestataires tunisiens à plusieurs reprises Chekir Zouhaier CODEMA A MADAGASCAR Codema fcb Tanaco Vu les propositions internet de cabinets Maroc Tunisie et Madagascar Cabinets tunisiens ML CONSEILS TUNIS INFORDO Oui mailings reçus Généralement Tunisie et Maroc Par internet mails émanant de Tunisie Je n'ai pas souvenir des noms, mais une quantité d'offres sur Internet Beaucoup de prestataires du Maroc Marque et gendrot Je n'ai pas retenu le nom de tels organismes, mais ai été contacté par une dizaine d'entre eux E-MAIL RECU DE CHEKIR ZOUHAIER (TUNISIE) La société animée par M LONGO NON PAS DE NOM MAILS RECUS POUR DELOC. EN TUNISIE ALLIAN'S EXPERTS Abadie Mr Chekir ZOUHAIER TUNISIE Mails directs de TUNISIE ou du MAROC Non, démarchage par fax auquel nous n'avons pas répondu "Offshore téléservices Sarl", dirigée par un expert comptable diplômé et expérimenté en France, auprès d' Amyot-Exco Paris. Fondateur du cabinet "Grant Thornton Maroc" J'ai été contacté par un prestataire voici son message. Ceci démontre que cette organisation fonctionne bien et qu'elle doit être déjà utilisée par des cabinet français. Tamarin Pas de noms précis en tête. Des offres par mail ont été reçues. J'ai un email là-dessus mais je n'ai pas le nom en tête Infordo, Tanaco Xpert , Longo Je n'ai pas conservé les coordonnées des sociétés et cabinets d'afrique du nord qui proposent ce service. Cabinet tunisien 3 A MAURICE EXPERTS ET SOLUTION Maroc soustraitance PIERRE ABADIE ESC Link Non, pas de mémoire. Nous avons été démarchés par des Tunisiens et des Roumains. Confrère d' afrique du nord J'ai reçu 2 propositions sur internet : une du Maroc et l'autre de Tunisie : ni l'une ni l'autre n'ont pu m'expliquer en quoi je gagnerais du temps à scanner plutôt qu'à saisir la compta



Partenaire EUREX Madagascar JF PARET en lien avec NETEXCO, Tunisie Notre filiale dédiée. Services dédiés à notre cabinet uniquement pour l'instant Il s'agit d'un prestataire qui intervient sur MADAGASCAR et qui a fait une présentation à notre groupe. BLUE Networks Proposition sur internet Capital et solutions. Divers cabinets tunisiens ou marocains NON. CAR JE N'Y SUIS PAS FAVORABLE NON, mais nous recevons régulièrement des offres tunisiennes à ce sujet, comme tout le monde... Un tunisien ... Je peux en citer plus d'une dizaine.. mais pas sans leur accord, ils ont nos clients ! CODEMA



7. Croyez-vous en la possibilité de sous-traiter une partie de la production comptable ?

Tenue seule

Tenue et révision

Tenue, révision et production de la liasse, de la plaquette et du dossier de travail

Révision seule

75,38%

15,77%

8,08%0,77%

La plupart des cabinets croit à la possibilité de sous-traiter uniquement la tenue (75%) : pourtant, beaucoup de prestataires vendent une prestation complète qui va jusqu’à la révision des comptes et la production des comptes avec la liasse plaquette. La prestation de révision et au-delà peut être permise par un collaborateur dans le cabinet donneur d’ordre qui reste l’interface avec le prestataire de délocalisation. Par ailleurs, ce dispositif pour aller au bout nécessite l’intervention d’un expert-comptable inscrit en France.



11. Autres propositions : Arrêtons de prôner le regroupement des cabinets. Nous sommes avant tout des libéraux, il s'agit d'un travail de proximité qui exige avant tout de la disponibilité. La dématérialisation est intéressante, si on maîtrise intégralement le processus de production. Seule la location de main d'oeuvre est intéressante. Il faut pour cela des volumes. A offrir un service adapté à son client, privilégiant la réactivité Se structurer pour améliorer la productivité Nous - Offshore Téléservices - travaillons depuis le Maroc,et depuis 3 ans déjà, pour trois cabinets français (env. 250 dossiersde TPE) PME françaises). Outil : Technologie Xperts [email protected] La délocalisation peut avoir un avenir dans la mesure où le prestataire a la possibilité de récupérer des fichiers sans passer par la scanérisation des pièces comptables qui est une opération en soi lourde. Pour apporter un service de meilleur qualité à nos clients il est désormais nécessaire de se spécialiser ( sectoriellement) de former nos collaborateurs (pour cela il faut des moyens) et enfin de se poser réguliérement des questions sur l'organisation. En apportant toujours un service de qualité, les clients sont toujours prêts à payer des honoraires, à condition de rester raisonnables et ne pas vouloir comme certains prendre les entreprises pour des"vaches à lait". Pour moi il y aura d'une part concentration autour de gros cabinets hyper outillés en informatique avec des bases de données riches et d'autre part spécialisation pour les petites structures qui souhaiteront survivre de manière autonome… AMELIORER LA QUALITE DE SES PRESTATIONS



Freins et incitations

Retour sommaire Nous voulions connaître la perception des cabinets quand au fait de refuser ou d’accepter la possibilité de délocaliser. Facteurs technologiques, qualification des personnels à l’étranger et qualité du travail réalisé, critères économiques, techniques ou moraux, nous avons essayé de passer en revue tous les freins et tous les motifs favorables à la délocalisation. Des enseignements forts instructifs quant à la position des cabinets aujourd’hui.



4. Quelle que soit votre réponse précédente, quels sont les opinions qui peuvent empêcher un cabinet d'aller vers cette possibilité ? (5 réponses possibles)

5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% 55% 60%

Crédibilité de la qualité du travail réalisé 52,78%

Organisation technique nécessaire à mettre en œuvre 48,81%

Crédibilité de la viabilité technique et de la sécurité de cette solution 44,44%

Préservation des emplois de collaborateurs en France 40,08%

Crédibilité de la qualif ication des personnels (cadres ou collaborateurs) étrangers 36,11%

Perte de connaissance et de maîtrise technique du dossier 34,92%

Crédibilité du niveau de gain (environ 50%) réalisé sur le prix de revient 32,14%

Peur de perdre des pièces comptables 26,19%

Possibilité de se rapprocher des mêmes prix de revient par l'informatisation, la dématérialisation ou la constitution de pôles

industriels en France23,02%

Peur du détournement de clientèle 13,49%

Manifestement, ce sont des critères d’ordre technique et qualitatif qui sont prédominants dans les freins à la délocalisation. La préservation des emplois et du savoir-faire technique (ou de la maîtrise des dossiers) ne vient qu’en deuxième position dans ce classement. A contrario, la non crédibilité des gains obtenus (prix de revient), et différentes peurs (perte des documents, détournement de clientèle) semblent moins ancrés dans l’esprit des répondants. De même, moins de 25% croient qu’on peut s’approcher de gains identiques par des efforts liés aux technologies et à l’organisation, ce qui est un enseignement extrêmement important !



5. Quels seraient les principaux motifs pour aller vers cette évolution ? (choix multiple)

Libération de temps pour aller progressivement vers des prestations à plus forte VA

Reconstitution ou amélioration de la marge du cabinet en tenue

Réduction des contraintes et coûts en matière de gestion du personnel, informatique, gestion de la structure

Possibilité de vendre des missions d'externalisation aux PME et PE

Délégation auprès du sous-traitant du suivi et des plannings des dossiers

29,74%

29,74%

25,09%

12,45%

2,97%

Les cabinets anticipent leur avenir sur des prestations à plus forte valeur ajoutée semble-t-il : ils souhaitent alors se libérer des prestations basiques de tenue. Parallèlement, ils tendent vers une reconstitution (ou amélioration) de leurs marges : s’attendent-ils en corollaire à une baisse des prix sur les prestations les plus basiques liées à une concurrence chaque année plus forte ? Ils souhaitent s’affranchir des coûts et des difficultés de la gestion du personnel, dernier point sur lequel ils sont souvent peu ou pas formés. Toutes les professions de main d’œuvre (dont le coût avoisine 60 à 70% du CA) ont évolué dans ce sens là (voir les banques par exemple). Probablement que la gestion ardue des 35 heures et la pénurie récurrente de collaborateurs semblent enfoncer le clou des arguments en faveur de la délocalisation.



6. Pensez-vous que les prestataires de délocalisation existants...

Je ne sais pas

Seuls certains prestataires sont crédibles

Sont crédibles

Ne sont absolument pas crédibles

45,72%

43,12%

6,69%

4,46%

Il reste encore beaucoup de chemin et de travail pour les prestataires pour se faire reconnaître ! La moitié des répondants reste encore dubitative, probablement faute d’avoir testé les bons prestataires…ou d’avoir au moins testé l’un d’entre eux ! Clairement, la plupart des cabinets attend que les autres payent les pots cassés avant de s’engager… Pour les cabinets dont la stratégie est de sous-traiter la tenue, peut-être faut-il, après une sélection rigoureuse 2, tester et valider le process de production proposé sur un petit nombre de dossiers ?

2 Nous avons proposé dans la Lettre RC&A du 23/09/2004 une check-list de sélection (article de Pierre ABADIE). Elle est disponible en fin d’article à cette adresse : http://www.rca.fr/z_articleannexe/0904_DelocalisationCaMarche_PABADIE.html )



8. Certaines familles de dossiers comptables sont-elles plus adaptées à une sous-traitance ? (choix multiple)

10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100% 110%

Dossiers de tenue 93,54%

Comptabilités de trésorerie 58,94%

Dossiers à tenue annuelle 53,99%

BNC 41,83%

Dossiers à tenue fréquente 41,83%

BIC 32,32%

Comptabilités d'engagement 20,91%

BA 6,46%

Dossiers de révision 4,18%

Manifestement, les cabinets croient à la délocalisation de la tenue, guère de la révision et de la production terminale des comptes ! Les dossiers les plus adaptés à cette délocalisation seraient surtout :

• les comptabilités de trésorerie • les dossiers en tenue annuelle.

En réalité, nos contacts techniques chez les prestataires montrent que ceux-ci proposent une prestation « complète » jusqu’à la production des comptes annuels, ce qui nécessite :

• un interlocuteur dans le cabinet commanditaire, en liaison avec le client final

• un expert-comptable inscrit à l’Ordre en France • et bien souvent un process certifié ou très organisé.



Evolution de la Profession

Retour sommaire Délocaliser pour délocaliser ? Sûrement pas !… Les cabinets n’iront pas (s’ils y vont un jour massivement) vers cette organisation par simple effet de mode mais pour des raisons « objectives » : nous avons voulu savoir comment raisonnaient les professionnels. Ici, les avis sont partagés, et la situation personnelle de chaque patron de cabinet impacte un choix d’évolution différent :

• âge du dirigeant (pourquoi se lancer dans l’aventure à quelques années de la retraite…)

• goût vers les nouveaux outils informatiques et les NTIC • goût pour le management et la gestion du changement • typologie dominante du cabinet et stratégie d’évolution (spécialisation,

sectorisation, différenciation par le conseil etc…). Bien sûr, le durcissement « accéléré » de la concurrence pourrait pousser les cabinets à rechercher très vite des solutions disponibles immédiatement…



9. A votre avis, la reconstitution de la marge des cabinets (sur prestations à faible VA) ou la pénurie de collaborateurs peuvent-elles être de nature à pousser la Profession vers des organisations nouvelles ? (choix multiple)

Informatisation maximale

Délocalisation via un prestataire sérieux

Dématérialisation à outrance

Regroupement des cabinets (ou partage de pôles spécialisés)

Implantation de procédures plus rigoureuses

Je ne sais pasRien de tout cela

26,11%

21,68%

17,72%

16,46%

14,08%

3,01%0,95%

Beaucoup de dirigeants espèrent pouvoir contrer les effets de la délocalisation par des gains de productivité liés à une informatisation à tout crin :

• dématérialisation • RAO • GED etc…

La spécialisation et les regroupements sont aussi évoqués. Plus difficile, l’implantation de procédures… Notre précédente étude a déjà montré combien ce travail était en retard dans les cabinets !



•

10. Pensez-vous que la profession est surtout amenée à (deux réponses possibles) :

10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80%

Vendre plus de conseil71,54%

Se spécialiser (techniquement ou sectoriellement)47,19%

Se trouver de nouvelles organisations (production, management,...)43,45%

Se regrouper dans des structures plus importantes17,23%

Sans doute les répondants sont-ils de bonne foi quand ils évoquent le développement du conseil. 5%, c’est la part du conseil « identifié » dans le CA des cabinets français ce qui est peu depuis les déclarations d’intention du Congrès de Grenoble. On a bien vu depuis plusieurs décennies que la croissance externe (rachat de clientèles) restait la forme la plus usitée de progression. Pour autant, la perte de valeur potentielle ( ?) des clientèles de tenue pourrait obliger les cabinets à modifier leurs stratégies de croissance ! L’avenir le dira…



…et dans votre cabinet ?

Retour sommaire Les répondants ont bien voulu positionner leur propre cabinet dans cette thématique « délocalisation » : ils nous disent où ils en sont dans leurs réflexions personnelles. Certaines tendances sont assez intéressantes, voire surprenantes :

• évolution des marges des cabinets • problèmes de recrutement • envie ou non de délocaliser • modalités de délocalisation, s’ils y allaient…

Elles pourraient expliquer le succès ou l’échec de la délocalisation.



12. Etes-vous équipé d'un scanner ? (y compris fax-scanner, copieur-scanner) :

Oui81,03%

En projet8,70%

Non10,28%

Les scanners sont rentrés massivement dans les cabinets, accompagnant l’équipement de la Profession en GED de production et d’organisation. Près de 40% des cabinets de l’étude sont même « multi-équipés » (voir dernière page de ce document). Ce phénomène devrait aller croissant, permettant aux cabinets de diminuer la masse de papier gérée : car 80% de celle-ci est produite par les cabinets eux-mêmes (source Novaxel, leader de la GED dans les cabinets) ! La dématérialisation des déclarations, poussée par l’Etat et ses administrations va dans le même sens…



13. Parvenez-vous à obtenir pour les clients qui le souhaitent une comptabilité à jour en cours d'année ?

Oui85,71%

Diff icilement13,89%

Non0,40%

Cette statistique est intéressante : au demeurant, nos analyses dans les cabinets prouvent qu’une tenue fréquente (mensuelle) est la plupart du temps moins rentable dans la plupart des cabinets ce qui pénalise une évolution souhaitable pour vendre des tableaux de bord « flash » aux clients et du conseil en général ! Incompatibilité des outils de tenue clients/cabinet, formations trop légères et manque de procédures sont à l’origine du phénomène qui peut être complètement inversé : nous l’avons vu dans certains cabinets audités.



14. Votre cabinet a-t-il vocation à développer du conseil ?

Oui résolument63,35%

Oui si possible35,86%

Non0,80%

L’unanimité est quasiment là, la réalité mesurée dans nos missions est plus difficile ! Néanmoins, les missions traditionnelles sont encore largement la base « alimentaire » de l’essentiel des cabinets. Nous constatons également que dès que les clients reprennent leur tenue en interne et au-delà (embauche de comptable, de DAF etc…), la rentabilité horaire des cabinets se dégrade passant parfois à moins de 30 euros de l’heure3, là où elle devrait culminer à plus de 70 ou 80 euros ! Missions sur-mesure mal négociées, temps explosés, surqualité, absence de spécialisation…plusieurs phénomènes se conjuguent pour mettre à mal la rentabilité. Pour autant la volonté est là, mais il reste du travail…

3 Il s’agit de prix de vente moyen horaires (PVMH) analysés dans nos missions d’analyse de portefeuille.



15. Connaissez-vous une baisse de vos marges en tenue ?

Oui nettement25,30%

Oui légèrement39,76%

Non34,94%

Près de 2/3 des cabinets avouent une perte de rentabilité sur leurs missions de tenue ! Le renchérissement récent de la masse salariale (pénurie des collaborateurs et les 35 heures) semble en être la première cause. Nous pensons que l’accumulation de coûts informatiques « cachés » (et temps induits) liés à une période chargée en est une autre cause : arrivée des gammes Windows, an 2000, euro, 35 heures, Internet et autres NTIC… Tous ces outils apportant plus de désorganisation au premier degré que de solutions. Pour autant, nul ne peut en nier la nécessité pour le futur. Enfin, le « tirage » sur les prix des missions traditionnelles se fait ressentir notamment dans les métropoles régionales : c’est aussi la danger de la délocalisation de faire « imploser » la tarification des missions basiques. Une guerre des prix qui pourrait faire du dégât dans la Profession…



16. Considérez-vous que le coût de vos licences informatiques est ?

Excessif58,17%

Normal41,83%

Nous avons déjà parlé de ces coûts plus haut. La récente concentration des éditeurs de la Profession ne devrait pas être favorable aux cabinets, dont certains vivent déjà des hausses tarifaires, parfois sans contrepartie selon leurs dires ! Derrière les deux éditeurs majeurs, le marché est très atomisé : on peut penser que le prochain outsider (futur n°3) sortira dans les prochains mois, possiblement de l’étranger… …à moins que les prestataires de délocalisation (ou d’externalisation) ne tiennent lieu de concurrent principal !



17. Avez-vous des difficultés à recruter ?

Oui35,86%

Parfois42,63%

Non21,51%

Ce n’est pas une surprise. Les beaux cabinets établis de la Profession sont devenus « managers » sans le savoir, et surtout sans formation initiale. Leur appétit pour la GRH étant plus ou moins marqué, les difficultés d’organisation et de planification, accrues à chaque nouvelle période fiscale, risquent de décourager la jeune génération qui observe ses aînés. Alors le choix vers des formes nouvelles de sous-traitance peut en être favorisé…



18. Avez-vous des difficultés de délai ? de planning ?

Oui souvent18,58%

Oui parfois60,47%

Non20,95%

79 % des cabinets rencontrent des difficultés de délai et de planning ! Ils risquent d'être séduits par la proposition des structures délocalisées pour mettre à disposition une main d'oeuvre plus abondante et des temps de réponse plus courts et/ou pour assurer pour certains, le suivi de l'avancement des dossiers et de la tenue des plannings. Notre étude « Gestion Interne » produite en 2002 avait révélé un fort appétit des cabinets pour des gestions de budgets sur les missions, la gestion des formalités et des plannings de charge. Si les budgets rentrent en force dans la gestion de production des cabinets, la supervision de la charge de travail reste cantonnée dans des tableaux Excel manuels et vouée à une péremption rapide. Les outils de planning de charge disponibles et verticalisés pour les cabinets restent rares à l’heure actuelle 4 et le travail est lourd pour parvenir sans outil ni méthode à un résultat satisfaisant. Par ailleurs, la gestion des formalités à date (formalités fiscales, sociales…) commence elle aussi à sortir des tableaux Excel ou Word 5! Elle est généralement très appréciée des collaborateurs. 4 RC&A a créé en juin 2004 un planning de charges pour l’outil DIA CLIENT. En cours de test par une dizaine de cabinets, cet outil pourrait être transposé vers d’autres outils du marché. 5 Un article sur le sujet sera prochainement produit pour les lecteur de la Lettre RC&A.



19. Avez-vous pensé à délocaliser ?

Oui28,57%

Non38,10%

J'observe le marché33,33%

La surprise est de taille. Un tiers des cabinets indiquent penser à délocaliser, un autre tiers observe le marché, c’est bien au-delà de ce que nous pressentions ! Beaucoup de cabinets rencontrés dans nos missions nous ont également indiqué n’avoir pas répondu à notre questionnaire d’étude de peur que leurs clients ou leur entourage professionnel n’apprennent qu’ils délocalisaient déjà… Encore une fois, la non-représentativité des répondants nous oblige à relativiser cette statistique : pour autant, la tendance qu’elle indique n’est pas neutre pour l’évolution à 10 ans de la Profession. La montée en puissance (du nombre) de prestataires déclarés de délocalisation montre également que chacun fourbit ses armes en prévision de cette évolution, et cherche à prendre des positions car les places seront peu nombreuses à un stade vraiment « industriel » !



20. Si vous délocalisiez, préféreriez-vous avant-tout délocaliser ?

5% 10% 15% 20% 25% 30% 35%

Aurès d'un sous-traitant certif ié ISO32,93%

Auprès d'un confrère français22,76%

Auprès d'un confrère étranger20,33%

Aucune de ces réponses18,70%

Auprès d'une entreprise de comptabilité non inscrite à l'ordre5,28%

Les prestataires choisis seraient prioritairement :

• certifiés • des confrères français.

Aujourd’hui, Comptables On Line, co-producteur de cette étude, est l’un des rares (le seul ?) prestataire certifié. Il est clair qu’un process industriel validé par certification est plus rassurant qu’une jolie plaquette vantant les mérites de tel ou tel. Les prestataires connaissent tous la même difficulté aujourd’hui : elle est moins technique que commerciale, les cabinets attendant probablement que leurs confrères essuient les premiers plâtres avant de s’engager… Et chacun sait que le marché est patient, la période « probatoire » pouvant durer 3 à 5 années !



21. Si oui, pour combien de dossiers ?

5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50% 55% 60% 65%

Je préfère tester sur 4 ou 5 dossiers55,32%

Je ne sais pas24,68%

Aucune de ces réponses10,21%

Tous à terme9,79%

Il est manifeste que le test reste la meilleure option pour valider la qualité du process du prestataire choisi. Confier quelques dossiers au prestataire de délocalisation et observer leur traitement pendant un exercice sera probablement la voie retenue par les cabinets intéressés. Un collaborateur sera vraisemblablement nécessaire pour assurer l’« interface » entre le prestataire et le client. Cette organisation est une condition vitale de la réussite de l’opération, et nécessitera de sélectionner au sein du cabinet ce collaborateur « pilote » qui augure une nouvelle allocation des ressources productives, avec toute sa dimension « diplomatique »… Sans doute faudra-t-il aussi prévenir les clients concernés.



22. Souhaiteriez-vous plutôt ?

Scanner les pièces comptables du client

Faire scanner ou faxer par le client

Faire sous-traiter la scanérisation

Aucune de ces réponses

48,37%

17,89%

18,29%

15,45%

Peu de cabinets souhaitent sous-traiter la scanérisation (18%) car :

• les pièces comptables ne doivent pas "se promener" (ne quittent pas la France) • les cabinets sont déjà équipés en scanner et le coût d'acquisition d'un scanner

performant est de l'ordre de 500€ seulement • l'opération de scannérisation représente seulement 1 H par jour pour 100 dossiers

(après un temps d'adaptation d'environ un mois). C'est à titre de dépannage et pour étendre l'offre que les prestataires proposent de scanner eux-même. Par ailleurs, il est de plus en plus fréquent de constater que les clients finaux adressent leurs pièces par fax ou par mail : elles sont donc déjà numérisées en amont !…



Avenir de la délocalisation…

Retour sommaire Certaines réponses nous laissent penser que la délocalisation possède un avenir. D’abord parce que la technologie est maintenant disponible. Ensuite parce que des prestataires ont bâti des process de production à vocation industrielle, dont certaines sont certifiées. Encore parce que la délocalisation permet l’accès à de nouveaux marchés, sans structure trop importante : en effet, jusqu'à présent, seuls les grands cabinets pouvaient prétendre au marché élitiste de l'externalisation comptable des grands-comptes : avec un outil de production souple et bon marché, tous les cabinets d'expertise comptable peuvent dorénavant attaquer le marché de l'externalisation des comptabilités des PME voire de la GE. Enfin parce que le marché de la comptabilité arrive à maturité, dans un contexte « protégé » qui n’arrive plus tout à fait à prévenir une guerre des prix latente. Sans compter l’arrivée massive de prestataires compétitifs, puissants ou créatifs : centres de gestion, administrations, prestataires sur Internet etc…



Alors, pour tenir, outre des réorientations stratégiques, les cabinets vont devoir engager de gros efforts pour regagner de la productivité et de la rentabilité, ce qui nécessitera de gros investissements et des années de travail… …là où la sous-traitance peut offrir une alternative quasi-instantanée, souple et à un prix de revient plus « agressif ». Par ailleurs, les jeunes générations vont sûrement se poser des questions face à ces offres :

• voudront-ils encore conserver la tenue en interne (la question est posée aussi pour la paye) ?

• pourront-ils être compétitifs en prix ? • n’iront-ils pas aller plus délibérement que leur aînés vers des missions de conseil à

plus forte valeur ajoutée sans pour autant perdre les missions traditionnelles, point de passage stratégique (les perdre, c’est risquer de tout perdre) ?

• et auront-ils d’autres choix ?…

Tout dépendra de la vitesse de propagation d’une concurrence plus « dure » : si elle reste lente, les cabinets pourront compenser des pertes de marge par des gains de productivité progressifs. Sinon… Qu’on le veuille ou non, aucun secteur n’a jamais échappé aux lois du marché : guerre des prix sur les produits basiques, concentration, spécialisation des acteurs etc… Le marché de la comptabilité y échappera-t-il ? L’avenir nous le dira…



Caractéristiques des répondants

Retour sommaire Ces graphiques identifient la nature des répondants à notre étude. Répondants qui ne représentent qu’eux mêmes, n’étant aucunement représentatifs de la globalité de la Profession. Au demeurant, ce sont des cabinets « en veille » et souvent en pointe dans la Profession. Donc porteurs des tendances de celle-ci.



Taille du cabinet (effectif)

5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45% 50%

1 à 1043,82%

11 à 2023,11%

21 à 5020,72%

51 à 1008,76%

Plus de 1003,59%

Nombre de dossiers en tenue

5% 10% 15% 20% 25% 30% 35% 40% 45%

100 à moins de 30041,43%

Moins de 10040,24%

300 à moins de 50010,76%

500 à moins de 10003,98%

Plus de 10003,59%



Typologie du cabinet

Tenue dominante53,23%

Révision dominante37,10%

Audit et Conseil, dominants9,68%

Appartenance à un réseau ou groupement

Oui, intégré7,97%

Oui, autonome29,08%

Non62,95%



Editeur principal de l'outil de production comptable Malgré nos avertissements introductifs (échantillon non représentatif), cette information génère toujours des réactions inappropriées ! Aussi, afin de ne pas tomber dans les habituelles polémiques avec ou entre éditeurs, cette statistique a été enlevée de ce rapport. Ce qui évitera aussi les lectures mal comprises ou carrément « indélicates »…

Age du dirigeant principal

5% 10% 15% 20% 25% 30%

51 à 55 25,90%

46 à 50 19,12%

30 à 40 18,73%

41 à 45 17,13%

56 à 60 14,74%

60 et plus 4,38%



Statut du répondant

Associé dominant

Associé

Expert seul

Cadre

Autre cas

32,94%

28,97%

25,00%

10,71%

2,38%

Equipement d'un scanner

Equipement multiple38,21%

Un seul scanner45,12%

En projet7,72%

Pas de scanner8,94%

rapport d’étude - s177724879.onlinehome.fr · comptable était vraiment en marche ou pas dans la...

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