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Rapport de stage à La très
petite librairie
Les difficultés de la librairie
indépendante
Carole JAMIN Étudiante en première année de DUT Information communication, option Métiers du Livre et
du patrimoine.
Sous la direction de Claudine Paque, enseignante-tutrice, professeur en expression écrite et
orale à l’Université de Nantes
Mars 2014
UNIVERSITÉ DE NANTES, Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon
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Rapport de stage à La très
petite librairie
Les difficultés de la librairie
indépendante
Quels sont les moyens mis en place face aux
difficultés de La très petite librairie ?
Carole JAMIN Étudiante en première année de DUT Information communication, option Métiers du Livre et du
patrimoine.
Sous la direction de Claudine Paque, enseignante-tutrice, professeur en expression écrite et orale à
l’Université de Nantes
Mars 2014
UNIVERSITÉ DE NANTES, Institut universitaire de technologie de La Roche-sur-Yon
Remerciements
Tout d’abord, je tiens à remercier Laurence Neveu, gérante de La très
petite librairie, mon maître de stage, pour m’avoir intégrée dans l’équipe de
sa librairie pendant deux semaines, m’avoir fait partager ses connaissances
et m’avoir donné les clés de compréhension du métier de libraire
aujourd’hui. Je la remercie également de la confiance qu’elle m’a
accordée durant ce stage.
Mes remerciements vont également à Pierre Daguet, salarié à La très
petite librairie et enseignant à l’Université de Nantes en Métiers du livre, pour
m’avoir permis de décrocher mon stage d’observation à La très petite
librairie, et pour m’avoir fait partager ses connaissances, lui aussi.
Je remercie aussi Thierry Guinet, directeur de l’IUT de la Roche-sur-Yon,
et Bernard Germain, directeur du département Information communication
de l’IUT de la Roche-sur-Yon, pour avoir signé la convention qui m’a
autorisée à réaliser ce stage.
2
Résumé documentaire
Mots-clés : librairie indépendante, difficultés, aides, actions littéraires
Ce rapport rend compte des problématiques de la librairie
indépendante, côtoyées pendant deux semaines dans le cadre d’un stage
d’observation. Il rend compte des difficultés auxquelles fait face La très
petite librairie à Clisson (Loire-Atlantique), la librairie indépendante
généraliste où a été réalisé le stage et propose une analyse de la cause de
ces difficultés. Le rapport met aussi l’accent sur ce qui est mis en place pour
que cette librairie survive : l’association de lecteurs (La très petite
association), le « panier livresque » et les aides externes de la région Pays de
la Loire et du ministère de la Culture et de la Communication qui rendent
possible l’organisation d’actions autour du monde des livres et de la culture
(rencontres et apéros littéraires, expositions, …). Elles permettent d’attirer,
parfois, un nouveau public, mais aussi de fidéliser la clientèle et surtout de
réaliser le but premier d’une librairie indépendante : la diffusion des idées et
de la culture. Le rapport insiste donc sur l’importance des aides attribuées
aux librairies, afin qu’elles ne disparaissent pas, car elles sont vectrices de
culture, et sur le rôle qu’ont à jouer une association de lecteurs et une
clientèle fidèle dans la survie d’une petite librairie indépendante.
9
Sommaire
Introduction .............................................................................................................. 11
1 – Des difficultés importantes… .......................................................................... 13
1) Une bonne idée au départ .................................................................... 13
2) Qui s’avère être difficile à gérer aujourd’hui ....................................... 14
2 – …Qui provoquent la mise en place de solutions internes…. .................... 18
1) Des activités autour du livre pour attirer la clientèle .......................... 18
2) Une très petite association active ......................................................... 21
3) Le panier livresque : un apport utile ...................................................... 24
3 – …Et la demande d’aides externes ............................................................... 25
1) Une importante aide financière de la région Pays de la Loire ........ 25
2) Un Ministère de la Culture actif concernant les labels et les aides qui
leur sont liées ....................................................................................................... 27
Conclusion .............................................................................................................. 29
Bibliographie ........................................................................................................... 31
Annexe 1 – Extrait de l’étude de faisabilité ....................................................... 35
Annexe 2 – Programme du mois de mars 2014 ................................................ 39
Annexe 3 – Affiche de la rencontre littéraire avec Valentine Goby ............ 41
Annexe 4 – Affiche de « La très petite fête du livre » ....................................... 43
Annexe 5 – Demande de subvention à la région ............................................ 45
10
11
Introduction
La librairie française connaît des difficultés importantes : on l’a
dernièrement vu avec le dépôt de bilan des librairies Chapitre, par exemple.
53 des librairies du réseau Chapitre ont annoncé leur cessation de paiement
en novembre 20131. Cette annonce est à l’image de l’état des librairies en
France. On compte environ 2 500 librairies indépendantes dans notre pays2,
mais leur état financier décline avec les années (« le chiffre d’affaires des
librairies indépendantes a reculé de 5,4 % entre 2003 et 2010 »3, « sur la seule
année 2012, leurs ventes se sont effondrées de 8 % »4). Ces grandes difficultés
sont notamment dues au « web-librairies », aux grandes surfaces culturelles
et aux livres numériques (qui représentent en 2013 plus de 3 % du chiffre
d’affaires des éditeurs en France)5. Enfin, la « situation [est] critique pour les
petites librairies », tandis que « les grandes librairies et les labellisées
surperforment le secteur »6.
À propos de petite librairie, en mai 2005 ouvrait La très petite librairie
à Clisson (Loire-Atlantique). Elle fête donc cette année ses 9 ans, mais pas la
fin des difficultés financières, qui accompagnent Laurence Neveu, la
gérante, depuis le début. Elle avait déjà failli fermer sa librairie en 2009 à
1 NORMAND Clarisse, « Chapitre dépose le bilan », 28/11/2013 in site de Livres Hebdo,
Livreshebdo.fr (consulté le 04/03/2014) 2 PROUST Jean-Marc, « Les libraires survivent (pour l'instant) », 26/03/2013, in site du Slate
Magazine, Slate.fr (consulté le 02/03/2014) 3 Étude Xerfi, « La situation économique et financière des librairies indépendantes », mai
2011, p.5 4 Étude Xerfi, « La situation économique et financière des librairies indépendantes », juin
2013, p.5 5 Étude Xerfi, « La situation économique et financière des librairies indépendantes », mai
2011, p.5 6 Étude Xerfi, « La situation économique et financière des librairies indépendantes », mai
2011, p.7
12
cause de difficultés économiques trop importantes : un salarié à temps
partiel y travaillait, et cela devenait impossible, pour la gérante, de payer
ses charges7. Mais la librairie a « survécu » et survit encore, en 2014, malgré
des recettes qui ne couvrent pas les dépenses.
Cette librairie me paraissait être un bon point de départ pour
comprendre, sur le terrain, les difficultés des librairies indépendantes
aujourd’hui. J’ai aussi choisi de réaliser mon stage à La très petite librairie car
je savais que de nombreuses actions autour du livre y étaient organisées et
que je pourrais assister à l’une d’entre elles pendant les deux semaines
d’observation, afin de mieux me faire une idée d’une rencontre littéraire en
librairie et de ce que cela pouvait apporter à cette structure.
J’ai donc axé le sujet de mon rapport sur les difficultés actuelles de La
très petite librairie, afin d’en comprendre les causes, mais aussi d’essayer de
connaître les solutions à ces difficultés. Les différentes parties de mon rapport
s’articulent autour de la question des moyens mis en place face aux
difficultés de La très petite librairie, et concernent donc les débuts de La très
petite librairie et ses difficultés, mais aussi les aides mises en place par la
librairie (les évènements, l’association de lecteurs La très petite association,
et le système du panier livresque) et pour la librairie (notamment les aides
de la région et du ministère de la Culture et de la Communication).
7 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014
13
1 – Des difficultés importantes…
Premièrement, La très petite librairie connait des difficultés financières,
mais aussi d’ordre commercial depuis déjà plusieurs années.
1) Une bonne idée au départ
Laurence Neveu a ouvert La très petite librairie en mai 2005 dans un
local classé monument historique dans la rue commerçante de Clisson
(Loire-Atlantique), la rue des Halles. Il s’agit d’une SARL au capital de 7 500
euros8. Le nom rappelle le local où elle exerce son activité : 60 m² de
boutique, avec un fonds qui n’est donc pas énorme9 (entre 5 000 et
7 000 articles selon la saison, 6 500 en mars 201410). Elle a choisi la ville de
Clisson car c’est une ville qui attire les touristes11 et qui était en pleine
expansion12. C’est aussi une commune bien desservie en transport et proche
de Nantes (20 minutes en train)13. La ville de Clisson compte plus de 6800
habitants à ce jour14, et il y a 30 125 habitants dans la communauté de
communes de la Vallée de Clisson (au recensement de 1999)15 : le nombre
de clients potentiels est donc important. Laurence Neveu a aujourd’hui un
salarié à temps partiel, Pierre Daguet, qui a toujours été libraire depuis ses 18
ans16.
Laurence Neveu, avant d’ouvrir sa propre librairie, travaillait déjà dans
le secteur du livre (elle possède une licence de lettres modernes) : elle avait
un poste dans le secteur « Livre » du Lieu Unique (scène nationale à Nantes),
8 NEVEU Laurence, Étude de faisabilité, p.2 9 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 10 DAGUET Pierre, entretien à La très petite librairie, 05/03/2014 11 NEVEU Laurence, Étude de faisabilité, p.2 12 Idem, p.5 13 Ibid, p.5 14 www.mairie-clisson.com>Ma ville>Présentation de Clisson>Population 15 NEVEU Laurence, Étude de faisabilité, p.5 16 DAGUET Pierre, entretien, 25/02/2014
14
qui lui a permis de se faire un réseau et de mieux connaître le milieu de
l’édition17. La concurrence existait déjà à Clisson, en 2005, avec deux points
de vente de livres : une Maison de la Presse (rue des Halles) et un espace
culturel Leclerc. Mais cette concurrence ne lui a pas fait peur car elle
comptait se démarquer18 : alors que ces deux points de vente restent très
classiques, proposent simplement les nouveautés et qu’il n’y a pas vraiment
de conseil donné à la clientèle19, Laurence Neveu souhaite axer son activité
sur le partage des idées et des écrits et avant tout sur le véritable conseil
personnalisé, avec des clients qu’elle connaît ou apprend à connaître.
Même si elle ouvre une librairie généraliste, elle veut aussi proposer des livres
spécialisés : de la poésie et des livres d’art seront disponibles aisément dans
son commerce. De plus, elle privilégiera les petites maisons d’édition20 et les
petits distributeurs. Enfin, au début, Laurence Neveu proposait aussi « des
produits issus d'une agriculture équitable et/ou solidaire : chocolat, thé,
café, riz, jus de fruits »21 avec La très petite épicerie, qui était intégrée à la
librairie. Elle compte vraiment sur ces « spécialisations » pour attirer son
propre public et le fidéliser.
2) Qui s’avère être difficile à gérer aujourd’hui
Aujourd’hui, c’est bien le rapport privilégié avec un libraire qui sait
conseiller et qui a de l’expérience dans le secteur du livre qui attire les
lecteurs à La très petite librairie. Le client sait qu’en venant dans une petite
librairie indépendante, il trouvera un conseil personnalisé et pourra repartir
avec un livre qu’il n’aurait pas pu trouver dans les grandes chaînes de points
17 NEVEU Laurence, Étude de faisabilité, p.3 18 Cf annexe 1 19 NEVEU Laurence, Étude de faisabilité, 2005, p.6 et 7 20 Idem, p.2 21 Consommer-responsable.fr>Magazine>Archives>Septembre 2010>« Laurence Neveu de
la Très Petite Librairie à Clisson »
15
de vente de livres comme la Fnac, par exemple des ouvrages provenant de
petites maisons d’édition régionales22.
Mais la poésie et les écrits sur l’art, les livres sur lesquels Laurence Neveu
met l’accent, ne se vendent pas bien23, même si elle essaie de les mettre en
valeur, en orientant certains clients vers ce type de livre. De même, le rayon
La très petite épicerie a fermé 3 ans après son ouverture, faute de clientèle
régulière.
Le chiffre d’affaires de La très petite librairie n’a pas cessé
d’augmenter depuis son ouverture en 2005 (le chiffre d’affaires
particulièrement élevé de 2009 est dû à la participation de La très petite
librairie au Salon du livre de Paris) :
Mais on observe une baisse du chiffre d’affaires pour l’année 2013
(mai 2012 - avril 2013). En effet, en ce moment, Laurence Neveu connaît
22 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 23 Idem
0
20000
40000
60000
80000
100000
120000
140000
160000
180000
2006 2007 2008 2009 2010 2011 2013
Chiffre d'affaires de La très petite librairie (2005/2013)
Graphique 1 : graphique réalisé par mes soins d'après les données de la librairie
16
encore d’importantes difficultés financières. La consommation des
ménages en livres baisse en effet constamment depuis 201024 et le prix du
livre avait augmenté à partir d’avril 2012, à cause de la hausse de la TVA sur
les livres, qui passait alors de 5,5% à 7% (elle est redescendue à 5,5% au 1er
janvier 2013)25. En avril 2013, la librairie connaissait un déficit de 17 580
euros26.
Lors de mon stage, les comptes de La très petite librairie chez certains
distributeurs étaient bloqués (Interforum, notamment, ou encore Sodis, qui
distribue les éditions Gallimard et Flammarion27, par exemple) car la libraire
était dans l’impossibilité de payer les factures des livres déjà reçus. Cela
posait réellement problème car les clients venant commander des livres
disponibles uniquement chez ces distributeurs devaient attendre un certain
délai, voire aller chercher ce livre chez un autre commerçant. En ayant des
comptes bloqués, la librairie se met encore davantage en danger et
s’engouffre dans un cercle vicieux (la gérante n’a pas les ressources pour
payer certains distributeurs, elle ne peut donc pas se procurer les ouvrages
demandés, ce qui fait que le client achètera certainement ce livre ailleurs
et que la librairie dispose d’encore moins d’argent pour payer les
distributeurs).
Il faut aussi ajouter que La très petite librairie peine à attirer une
nouvelle clientèle, et particulièrement les adolescents (car, « même si des
activités autour du livre leur sont proposées, cette tranche d’âge n’a pas
forcément les moyens de s’offrir un ou deux ouvrages à chaque fois »)28.
Pierre Daguet regrette aussi le manque de public pour le rayon sciences
humaines. Selon lui, ce rayon contient de nombreux ouvrages extrêmement
24 Étude Xerfi, « La situation économique et financière des librairies indépendantes », juin
2013, p.20 25 Étude Xerfi, « La situation économique et financière des librairies indépendantes », juin
2013, p.22 26 Déclaration d’impôt de La très petite librairie, 01/05/2012-30/04/2013, p.5 27 Sodis.fr>Groupe Gallimard>Groupe Gallimard 28 DAGUET Pierre, entretien à La très petite librairie, 05/03/2014
17
intéressants, mais la clientèle ne répond que peu à cette offre. Il faudrait
donc, toujours selon le libraire, mettre en avant cette partie de la librairie, et
pourquoi ne pas la développer pour attirer davantage les lecteurs vers ce
type d’ouvrages, ou encore pour attirer un nouveau public. Donc, bien que
le fait qu’un certain nombre de clients fidèles la suivent, cela ne suffit plus à
la réalisation d’un chiffre d’affaires satisfaisant, et il faudrait que de
nouveaux lecteurs deviennent clients réguliers.
Enfin, le déménagement précipité de La très petite librairie au mois de
février a amené des dépenses nécessaires non prévues. En effet, d’après
Laurence Neveu, le bâtiment où La Très petite librairie était installée depuis
sa création était classé monument historique et menaçait de s’effondrer à
tout moment. La mairie, propriétaire de ce lieu, a donc demandé aux
libraires de déménager rapidement29. La très petite librairie est dorénavant
installée dans les anciens locaux de la bibliothèque de Clisson, maintenant
placée un peu plus loin en tant que médiathèque. Mais ces locaux ne
traduisaient pas l’image que Laurence Neveu voulait donner à sa librairie ,
c’est-à-dire un espace chaleureux et convivial : il a alors fallu réaliser des
travaux d’aménagement comme appliquer de la peinture orange dans le
hall d’entrée, afin de le rendre plus accueillant, ou encore installer de la
29 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 25/02/2014
Illustration n°1 : le hall d’entrée, partiellement redécoré pour être plus
accueillant
© Carole Jamin
18
moquette dans le coin « enfant » pour créer un espace où les plus jeunes se
sentiraient tout à fait à l’aise. Ces dépenses s’ajoutent encore aux dettes de
La très petite librairie.
Malgré des idées bien définies, La très petite librairie n’arrive pas à
attirer un public assez large pour assurer son bon fonctionnement. C’est pour
cette raison que des solutions ont été envisagées.
2 – …Qui provoquent la mise en place de solutions
internes….
Face aux difficultés financières et dans le but de les résoudre,
Laurence Neveu a mis en place différentes activités afin de favoriser
l’élévation du chiffre d’affaires et d’attirer la clientèle dans la librairie. On
verra aussi que La très petite association, rattachée la librairie, et le système
du « panier livresque » lui sont d’une grande aide.
1) Des activités autour du livre pour attirer la clientèle
Durant toute l’année, La très petite librairie organise différents
évènements autour de la société et des idées mais avant tout à propos du
livre. Lors de mon stage, en février-mars 2014, la programmation était
bouclée pour les mois d’avril, mai et juin, même si certains évènements se
rajoutent au fur et à mesure30. En juin, les membres de La très petite
association et Laurence Neveu se réunissent afin de décider quels auteurs ils
ont envie d’inviter à partir du mois de janvier de l’année suivante31. Chaque
mois, la programmation est très variée : apéros littéraires, rencontres
littéraires, expositions… Ces évènements font l’objet d’une nouvelle
30 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 31 Idem
19
communication chaque mois, au travers d’affiches32. J’ai été chargée,
pendant mon stage, d’apporter ces affiches en format A4 ou A3 chez les
différents commerçants de Clisson, qui les affichent en vitrine ensuite.
Laurence Neveu fait aussi paraître chaque semaine des articles sur les
prochains évènements organisés à La très petite librairie dans les journaux
locaux, mais elle doit se limiter car a un coût important (un petit encart coûte
entre vingt et trente euros, mais le coût d’un article dans Ouest France
s’élève à environ six fois plus cher)33. Enfin, les évènements sont également
relayés via le compte Facebook de La très petite librairie34.
Depuis 2006, un mercredi par mois se déroule un apéro littéraire : les
lecteurs se réunissent autour d’un verre à la librairie pour parler de leur
dernière lecture « coup de cœur »35. Il s’agit d’un moment, d’après Laurence
Neveu, très convivial. De ce que j’ai pu observer, ces apéros littéraires ont
une retombée sur le chiffre d’affaires : durant mon stage, des clients sont
venus acheter ou commander des livres dont ils avaient entendu parler lors
du dernier apéro littéraire. Par exemple, Pierre Daguet avait parlé du livre
« La petite communiste qui ne souriait jamais » (Lola Lafon, éditions Actes
Sud, janvier 2014) lors de l’apéro littéraire du mois de février : La très petite
librairie en a ensuite vendu 15 exemplaires36. Laurence Neveu le confirme en
disant que « les clients participant à ces soirées reviennent plus tard acheter
des livres »37. Ces soirées attirent aussi un public plus jeune38.
Plusieurs fois par an, des expositions d’environ un mois prennent place
à La très petite librairie et il y a environ 7 expositions par an39. Il s’agit d’artistes
qui vivent dans la région, pour la plupart, et qui exposent leurs œuvres un
32 Cf annexe 2 33 NEVEU Laurence, entretien, 10/03/2014 34 https://www.facebook.com/pages/La-très-petite-librairie/121234967897803 35 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 36 DAGUET Pierre, entretien à La très petite librairie, 07/03/2014 37 NEVEU Laurence, entretien, 10/03/2014 38 Idem 39 Idem
20
peu partout dans la librairie. Des explications et des ouvrages en rapport
avec l’exposition sont mis à disposition du public. Elles font l’objet
d’évènements : il y a parfois un vernissage, mais un dévernissage a lieu à
chaque fin d’exposition (après que le public ait pu se rendre compte du
travail de l’artiste)40. Une exposition, avec les évènements qu’elle engendre,
coûte environ 200 euros41. Étant donné que Laurence Neveu communique
à propos de ces expositions (une affiche est créée pour chaque nouvelle
exposition), des personnes que cela a attiré entrent dans la librairie : c’est
donc un bon moyen de faire connaître ce lieu autrement que par les livres,
et c’était l’idée de base de Laurence Neveu lorsqu’elle a voulu organiser
des expositions dans sa librairie42.
Afin d’attirer un public jeune, Laurence Neveu organise des
« chocolats littéraires » spécialement mis en place pour les adolescents. Au
début, il y a 4 ou 5 ans, un groupe de garçons collégiens d’un établissement
spécialisé venait à la librairie accompagné d’une éducatrice. Ce rendez-
vous a toujours lieu, chaque année avec de nouveaux élèves, le dernier
mercredi avant les vacances scolaires. Avec Laurence Neveu, elle choisit
dix livres sur un thème particulier comme le voyage ou l’amour. Les jeunes
se réunissent à la librairie et les livres lus déclenchent une discussion43.
Aujourd’hui, un groupe de lycéennes reproduit ce modèle avec les « thés
littéraires44. Cela permet donc d’attirer un nouveau public plus jeune à la
librairie, ce qui est un des désirs des deux libraires.
Enfin, chaque mois, un écrivain est accueilli le temps d’une soirée à la
librairie pour une rencontre littéraire. Ces rencontres sont animées par
Laurence Neveu, Pierre Daguet, un animateur extérieur ou un des membres
de La très petite association : l’animateur consacre quelques heures à la
40 NEVEU Laurence, entretien, 10/03/2014 41 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 42 NEVEU Laurence, entretien, 10/03/2014 43 Idem 44 Idem
21
lecture des livres de l’auteur afin de préparer une trame de questions selon
les problématiques qui intéresseront le public. Ici aussi, Laurence Neveu fait
de la communication : elle crée une affiche pour chaque rencontre
littéraire45, sur la base de l’affiche du programme du mois. Pour une année
de rencontres littéraires, le budget est d’environ 4000 euros (pour chaque
soirée, la librairie prend en charge le transport, l’hôtel, la nourriture et une
rémunération qui s’élève à 200 euros par soirée pour un auteur)46. Certains
auteurs acceptent de dormir chez l’habitant, ce qui permet de réduire le
budget, mais il faut parfois payer un animateur extérieur pour la soirée, ce
qui alourdit un peu ce budget47. Ces rencontres littéraires produisent,
d’après Laurence Neveu, des retombées économiques certaines : par
exemple, lors de la rencontre avec Valentine Goby, le 4 mars 2014, il y a
eu160 euros de ventes le soir-même, en sachant que beaucoup personnes
avaient acheté un de ses livres avant la rencontre et que certains reviennent
dans les jours qui suivent pour en acheter48. L’avantage de ces rencontres
est qu’elles font aussi parler de la librairie localement49.
2) Une très petite association active
La très petite librairie est soutenue par La très petite association depuis
2009. À cette période, d’importantes difficultés financières avaient presque
poussées Laurence Neveu au dépôt de bilan. Des lecteurs et clients fidèles
ont donc décidé de créer une association de soutien à la librairie, sur l’idée
de Laurence Neveu. Cette association n’a pas de salarié, mais seulement
des bénévoles50. Elle a pour but de « promouvoir la littérature et la création
littéraire intellectuelle et artistique, déployer les moyens et le plaisir de la
45 Cf annexe 3 46 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 47 Idem 48 NEVEU Laurence, entretien, 10/03/2014 49 Idem 50 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014
22
lecture, ainsi que de développer la connaissance des métiers du livre et de
l’édition et de tout ce qui s’y rattache, sur le secteur du vignoble nantais, de
la Vendée… »51. Dans les faits, elle a pour objet d’aider la gérante au
quotidien : les bénévoles de l’association donnent de leur temps pour
animer les rencontres littéraires, faire de la communication autour de ces
évènements, mais aussi pour toutes les actions matérielles : préparer les
repas pour les rencontres avec les auteurs, aider à ranger après les actions
littéraires52…
À ses débuts, l’association comptait 50 membres. Elle ne compte
aujourd’hui plus qu’une vingtaine d’adhérents. Le montant de l’adhésion à
La très petite association s’élève à 10 euros par an et par membre. Cette
somme est la principale ressource de La très petite association : cela pose
problème car, si la première année, l’association a reçu 500 euros, elle n’en
a reçu cette année que 200, et c’est cet argent qui sert à organiser des
évènements par la suite. L’association est entrée dans le capital de La très
petite librairie avec les 10 euros de cotisation annuelle : c’est d’ailleurs parce
que La très petite association est actionnaire de la librairie que le « coup de
main » des bénévoles est autorisé53.
L’association peut organiser des évènements grâce à la Mairie de
Clisson, qui a octroyé, en 2013, 600 euros à La très petite association54 : il
s’agit d’une aide indirecte à La très petite librairie.
Pour fêter les 5 ans de la librairie, en mai 2010, l’association a organisé
« La très petite fête du livre » : pendant deux jours, la fête réunissait des
auteurs, des éditeurs et des conteurs, ainsi que des lecteurs, et différentes
activités étaient organisées (balades, apéros littéraires, exposition…)55. Les
51 La très petite association, « Règlement de La très petite association », 2009 52 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 53 Idem 54 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 55 Affiche de “La très petite fête du livre », mai 2010
23
bénévoles, avec Laurence Neveu, se sont occupés de l’organisation de la
fête. Pour attirer le public, ils se sont attelés à communiquer, notamment à
travers l’affiche de l’évènement56, imprimée en cent exemplaires et
distribuée chez les commerçants de Clisson, tout comme les flyers, imprimés
en mille exemplaires pour cette occasion.
De plus, depuis 2010, une fois par an au mois de mai, La très petite
association organise une « Très petite balade littéraire » (celle de 2010, la
toute première, donc, avait eu lieu durant « La très petite fête du livre »)57.
Cette balade littéraire permet de faire découvrir le livre d’une façon
ludique, aux enfants comme aux parents. C’est aussi une occasion de
découvrir mieux la ville de Clisson. Lors de ces évènements, la restauration
sur place permet à La très petite association de faire du bénéfice. L’entrée
libre, et donc gratuite, permet, comme pour « La très petite fête du livre »,
d’attirer un vaste public. Cela correspond à l’idée de Laurence Neveu :
« ouvrir un espace accessible à tous pour réfléchir ensemble à l’évolution de
notre société »58. Si La très petite association avait largement communiqué
pour son tout premier évènement, elle en a moins besoin aujourd’hui : « La
très petite balade littéraire » attire déjà assez de monde et Laurence Neveu
souhaite garder la dimension conviviale de cette balade due au nombre
correct de participants.
Ces fêtes, avant de procurer des retombées économiques directes,
permet une meilleure visibilité de la librairie59. En effet, d’après Laurence
Neveu, le jour de « La très petite fête du livre », il y avait eu un peu plus de
vente qu’un samedi ordinaire, mais le chiffre d’affaires lié n’était pas
exceptionnel. Par contre, il y a des retombées économiques indirectes
56 Cf annexe 4 57 www.valerielinder.fr>Evènements >La très petite librairie 58 NEVEU Laurence, 2005, p.7 59 Laurence Neveu, entretien, 10/03/2014
24
certaines, car ces évènements font parler de La très petite librairie dans les
médias : en fait, cela fait connaître la librairie.
3) Le panier livresque : un apport utile
Laurence Neveu a mis en place il y a environ 2 ans le panier
livresque60, qui se base sur le modèle des paniers AMAP (association pour le
maintien d’une agriculture paysanne61). En fait, le client fait un chèque de
la somme qu’il souhaite (selon la moyenne de ses achats mensuels, pour la
plupart), le chèque est encaissé par La très petite librairie et il peut ensuite
s’offrir les livres qu’il souhaite jusqu’à temps que ce panier livresque soit
épuisé. Ce sont plutôt les clients habitués à la librairie qui optent pour ce
système, et ceux qui sont proches de La très petite association62.
Ce panier livresque offre un double avantage à la librairie : d’une part,
comme La très petite librairie est toujours à court de liquidité, c’est une
manière d’avoir l’argent avant la vente et d’autre part, c’est une manière
« cachée » de fidéliser la clientèle : puisqu’ils ont un panier à La très petite
librairie, ils feront leurs prochains achats littéraires là-bas63.
La très petite association et le panier livresque sont de bons outils pour
La très petite librairie, mais ne suffisent pas. Des aides externes,
indispensables à l’organisation des actions littéraires, sont attribuées à La très
petite librairie.
60 DAGUET Pierre, entretien à La très petite librairie, 07/03/2014 61 www.reseau-amap.org> Qu’est-ce qu’une AMAP ? 62 DAGUET Pierre, entretien à La très petite librairie, 07/03/2014 63 Idem
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3 – …Et la demande d’aides externes
La très petite librairie obtient des aides financières de la région et du
ministère de la Culture et de la Communication : ces aides servent à rendre
la librairie attractive. Le département Loire-Atlantique n’aide pas les
librairies : sa mission concerne les bibliothèques. De même, la mairie de
Clisson n’offre pas d’aide directe à La très petite librairie.
1) Une importante aide financière de la région Pays de
la Loire
La région Pays de la Loire a mis en place des aides aux librairies
indépendantes64 pour deux projets différents : le « soutien au
développement économique des librairies » et les « actions visant à favoriser
la fréquentation » pour « contribuer au maintien et au développement de la
librairie indépendante en Pays de la Loire »65. Tandis que la première est
plutôt d’ordre matériel (déménagement, travaux, équipement
informatique…), la deuxième sert plutôt à organiser la communication des
librairies et à les animer66.
Laurence Neveu fait chaque année une demande d’aide pour les
« actions visant à la fréquentation » des librairies. L’aide donnée à La très
petite librairie s’élève à 7 000 euros (2 fois 3 500 euros), mais elle peut aller
jusqu’à 15 000 euros67. Pour recevoir ces 7 000 euros, il faut prouver que les
dépenses de la librairie concernant les animations s’élèvent au triple de
cette somme. Laurence Neveu fonctionne parfois par valorisation (elle
cherche à montrer que si elle avait employé quelqu’un pour s’occuper de
64 Cf annexe 5 65 www.paysdelaloire.fr>Aides et services>Aides régionales>Culture>Aides aux librairies
indépendantes 66 Idem 67 Ibid
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la communication des évènements, celui lui aurait coûté telle somme
d’argent) 68.
La demande s’effectue au mois de juin de l’année précédant les
animations prévues69. Une commission de professionnels du livre se réunit au
quatrième trimestre pour évaluer un montant d’aide à donner. Cet avis est
ensuite soumis « à la commission Culture, Sports et Loisirs, puis à la commission
permanente du conseil régional qui décide de l'octroi de la subvention »70.
La moitié de la somme est attribuée à ce moment-là. L’autre moitié est
donnée plus tard, quand le libraire a prouvé que les animations prévues ont
bien été réalisées.
Cette année, Laurence a été amenée à faire la demande dès le
moment où j’étais en stage, c’est-à-dire fin février 2014, à cause des trop
importantes difficultés financières. Elle a notamment fourni à la région un
tableau des dépenses prévisionnelles et la programmation des mois de
janvier et février71.
D’après Laurence Neveu, peu de libraires demandent cette aide, tout
simplement parce qu’ils ne savent pas remplir les dossiers : elle a appris à le
faire grâce à son poste au Lieu Unique à Nantes. L’association des libraires
indépendants en Pays de la Loire (ALIP) œuvre dans le but de contrer cela :
un salarié, qui y travaille à mi-temps, a pour mission d’aider les librairies des
Pays de la Loire (55 librairies adhérentes72) à monter les dossiers d’aide73.
68 NEVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 69 Idem 70 www.paysdelaloire.fr>Aides et services>Aides régionales>Culture>Aides aux librairies
indépendantes 71 NEUVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 72 www.librairies-paysdelaloire.fr>Les librairies>Annuaire des libraires 73 NEUVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014
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2) Un Ministère de la Culture actif concernant les labels et
les aides qui leur sont liées
Le Centre national du livre (CNL) dépend du Ministère de la Culture et
de la Communication. Depuis 2009, le CNL a mis en place le label LiR : un
« un label pour reconnaître, valoriser et soutenir les engagements et le travail
qualitatifs des libraires indépendants »74. Laurence Neveu a envoyé le dossier
de demande de ce label en avril 2013, et sa librairie a été honorée en
novembre de la même année75. Le label qu’elle a obtenu est simplement le
label LR (un niveau de moins que le label LR, car la librairie n’a pas assez
d’employés). Ce label apporte plusieurs avantages : il fait bénéficier la
librairie d’une exonération de la CET (Contribution économique territoriale),
qui s’élevait, pour La très petite librairie, à 800 euros par an, et facilite les
négociations des remises avec certains fournisseurs (de 32% de remise, on
passe à 35 ou 38%, par exemple)76. Il valorise aussi la qualité de la librairie
pour les clients et partenaires77.
De plus, à partir du moment où une librairie obtient le label LiR, elle
peut obtenir l’aide VAL (une subvention pour la mise en valeur des fonds en
librairie)78. La très petite librairie a obtenu, de par la taille de sa structure, le
montant le plus bas de l’aide : 3000 euros79 (cette aide peut s’élever jusqu’à
10 000 euros, pour une librairie dont le chiffre d’affaires est supérieur à 600 000
euros80). Pour obtenir cette aide, la libraire doit prouver qu’elle diversifie les
actions littéraires organisées, et que celles-ci sont de qualité, qu’elle valorise
son fonds et son rôle culturel, ou encore que son fonds est de bonne qualité.
Cette aide est versée en une seule fois après décision du président du CNL,
sur avis de la commission « Librairie de référence »81.
74 www.centrenationaldulivre.fr>Libraire>LiR un label de référence 75 NEUVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 76 Idem 77 www.centrenationaldulivre.fr>Libraire>LiR un label de référence 78 Idem 79 NEUVEU Laurence, entretien à La très petite librairie, 28/02/2014 80 www.centrenationaldulivre.fr>Libraire>LiR un label de référence 81 www.centrenationaldulivre.fr>Libraire>LiR un label de référence
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Conclusion
La très petite librairie connait, certes, des difficultés financières
importantes, mais que Laurence Neveu essaie de contrer. Pour cela, elle
compte sur La très petite association dont le budget, alloué par la Mairie et
provenant des adhérents, permet chaque année l’organisation
d’évènements De même, elle met en place tous les mois un nombre
important d’évènements liés au livre et à la culture. Ces deux outils
permettent d’attirer de nouveaux clients, mais aussi de fidéliser la clientèle
déjà en place. Le panier livresque permet aussi à La très petite librairie de
faire face plus facilement à ses dettes. Elle ne pourrait pas organiser tous les
évènements sans aide financière. Laurence Neveu bénéficie donc d’aides,
dont le montant s’élève à 10 000 euros au total. La région Pays de la Loire lui
offre une subvention de 7 000 euros, dédiés à l’organisation d’actions visant
à augmenter la fréquentation de la librairie. Le CNL, lui, en plus d’apporter
une exonération de la CET, subventionne la librairie à hauteur de 3000 euros
par an (depuis 2013).
Mais La très petite librairie n’organise pas ces évènements depuis peu
de temps, mais déjà depuis plusieurs années : il faut donc bien comprendre
que malgré l’organisation de ces actions, la librairie connaît encore de trop
importantes difficultés financières.
Il y a peut-être un manque de communication externe de la part de
La très petite librairie : par exemple, elle n’a pas de site internet. Son activité
sur internet se résume alors uniquement à Facebook, réseau social sur lequel
Laurence Neveu a créé une page au nom de la librairie. Mais si on n’a pas
de compte Facebook, il est impossible de consulter la page de la librairie.
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De plus, sur un site internet, on pourrait retrouver la charte graphique de la
librairie, par exemple, ce qui est impossible à faire sur une page Facebook
et pourtant très important dans un acte de communication de la part d’une
entreprise.
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Bibliographie
Articles
- NORMAND Clarisse, « Chapitre dépose le bilan », 28/11/2013 in site de
Livres Hebdo, Livreshebdo.fr (consulté le 04/03/2014)
- PROUST Jean-Marc, « Les libraires survivent (pour l'instant) »,
26/03/2013, in Slate Magazine, Slate.fr (consulté le 02/03/2014)
Sitographie
- AMAP, www.reseau-amap.org (consulté le 09/03/2014)
- Association des librairies indépendantes en Pays de la Loire,
www.librairies-paysdelaloire.fr (consulté le 07/03/2014)
- Centre national du livre, www.centrenationaldulivre.fr (consulté le
10/03/2014)
- Consommer responsable, consommer-responsable.fr (consulté le
03/03/2014
- LINDER Valérie, www.valerielinder.fr (consulté le 09/03/2014)
- Mairie de Clisson, www.mairie-clisson.com (consulté le 06/03/2014)
- Ministère de la Culture et de la Communication, « Étude 2013 sur la
situation économique et financière des librairies indépendantes »,
http://www.culturecommunication.gouv.fr/ (consulté le 11/03/2014)
- Région Pays de la Loire, www.paysdelaloire.fr (consulté le 09/03/2014)
- Sodis (distributeur), www.sodis.fr (consulté le 06/03/2014)
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Autres documents
- Déclaration d’impôt de La très petite librairie, 2013, 16 pages
- NEVEU Laurence, Étude de faisabilité, 2005, 15 pages
- Très petite association, « Règlement de La très petite association »,
2009, 1 page
Entretiens
- La très petite librairie, DAGUET Pierre, employé, 25/02/2014, rencontre
- La très petite librairie, DAGUET Pierre, employé, 05/03/2014, rencontre
- La très petite librairie, DAGUET Pierre, employé, 07/03/2014, rencontre
- La très petite librairie, NEVEU Laurence, gérante, 25/02/2014,
rencontre
- La très petite librairie, NEVEU Laurence, gérante, 28/02/2014,
rencontre
- La très petite librairie, NEVEU Laurence, gérante, 10/03/2014, entretien
par téléphone
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Annexes
Annexe 1 - Extrait de l’étude de faisabilité
Annexe 2 – Programme du mois de mars 2014
Annexe 3 – Affiche de la rencontre littéraire
avec Valentine Goby
Annexe 4 – Affiche de « La très petite fête du livre »
Annexe 5 – Demande de subvention à la région
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Annexe 1 – Extrait de l’étude de
faisabilité (1/3)
Commentaire : Il s’agit ici d’un extrait de l’étude de faisabilité écrit
par Laurence Neveu avant d’ouvrir sa librairie, en avril 2005, sur la stratégie
initialement prévue82.
VII- La stratégie
Le positionnement
Un lieu alternatif au supermarché :
Pour la partie librairie, le prix du livre neuf étant fixe, c’est plus sur la
proposition de livres que la Très Petite Librairie se démarque. L’idée est
d’avoir le maximum d’ouvrages au format poche, accessible au niveau du
prix, à côté de livres plus chers et plus précieux, souvent produits par des
petits éditeurs, de manière plus « artisanale ». Cette librairie propose à la fois
des « classiques » et des « introuvables ». On trouve aussi des livres ou revues
édités par des réseaux associatifs, peu diffusés en librairie. L’apport de
conseils sur les livres à acheter est aussi un plus par rapport au supermarché
où le plus souvent les clients sont isolés dans leur choix. Pour la partie café -
épicerie du commerce équitable, le souhait est de mettre en avant ces
produits peu encore trouvables sur le marché classique. Les tarifs des
produits consommés sur place sont peu élevés pour favoriser leur achat.
82 Ce document a été recopié tel quel, et admet des fautes connues du rédacteur de ce
rapport
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Annexe 1 – Extrait de l’étude de
faisabilité (2/3)
Un espace d’échange, de débat et de citoyenneté :
Une partie « livres d’occasion » permet de proposer un service
supplémentaire aux clients qui ont ainsi la possibilité de « troquer » leurs livres.
Pour la librairie, cela permet d’augmenter son offre de livres. Cependant, ne
sont acceptés en dépôt que les livres correspondants aux thématiques
développées dans la partie « livres neufs » (pas de livres de la collection
« Harlequin » par exemple). Les différentes animations mises en place visent
à amener dans cet espace des publics qui ne se déplaceraient pas
forcément sur l’achat simple de livres ou de produits de commerce
équitable. La variété des propositions d’animations (animations pour le
jeune public, ateliers d’écriture, débats, concerts…) doit permettre de
multiplier les publics amenés à fréquenter ce lieu. Ainsi sont favorisés les
échanges entre les personnes. L’organisation de comités de lecture est
envisagée, pour permettre de renforcer cette confrontation de points de
vue sur les livres. Ouvrir un lieu où le livre est au centre de l’activité, c’est
favoriser le développement des idées, vouloir ouvrir l’esprit à l’art et la
culture. L’organisation de débats avec des associations et de rencontres
avec des artistes participe à la même volonté : ouvrir un espace accessible
à tous pour réfléchir ensemble à l’évolution de notre société.
Un commerce culturel de proximité.
Ouvrir cette boutique c’est permettre de développer la vie
commerçante de proximité, un service marchand accessible, sans devoir
prendre sa voiture pour aller à Vallet ou Nantes. C’est aussi remettre le livre
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Annexe 1 – Extrait de l’étude de
faisabilité (3/3)
au cœur de la vie quotidienne des habitants, dans un lieu chaleureux, où on
peut s’arrêter facilement, en se promenant ou en allant acheter son pain ou
ses cigarettes. Le contact avec le libraire doit favoriser la découverte de
livres. Celui-ci doit pouvoir répondre rapidement aux besoins des clients par
sa connaissance de son stock et sa capacité à fournir le livre manquant s’il
n’est pas n stock. Cette librairie est aussi un lieu où on peut trouver des
informations sur la vie culturelle locale, le patrimoine de la région et les
pratiques sociales et solidaires qui rejoignent la vente de produits du
commerce équitable.
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Illustration n°2 : Affiche du programme de mars 2014 de La très petite
librairie
©Laurence Neveu, La très petite librairie
Annexe 2 – Programme du mois
de mars 2014
Commentaire : Le programme de La très petite librairie est chaque
mois très chargé : en voici un exemple.
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Illustration n°3 : Affiche de la rencontre littéraire avec l’auteur
Valentine Goby, 2014
©Laurence Neveu, La très petite librairie
Annexe 3 – Affiche de la
rencontre littéraire
avec Valentine Goby
Commentaire : en mars, l’auteur Valentine Goby est venue faire une
rencontre littéraire à La très petite librairie. L’affiche de communication
externe de l’évènement se trouve ci-contre.
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Illustration n°4 : Affiche de « La très petite fête du livre », 2010 © Valérie Linder, La très petite association
Annexe 4 – Affiche de « La très
petite fête du livre »
Commentaire : Ci-dessous est insérée l’affiche de « La très petite fête
du livre », organisée par La très petite association en mai 2010. Elle a été
réalisée par Valérie Linder, artiste et membre de La très petite association.
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Annexe 5 – Demande de
subvention à la région (1/3)
Commentaire : chaque année, Laurence Neveu formule une demande
d’aide pour les « actions visant à favoriser la fréquentation » des librairies,
adressée à la région Pays de la Loire. Il s’agit ici du dossier à remplir pour
cette demande, téléchargeable directement sur www.paysdelaloire.fr.
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Annexe 5 – Demande de
subvention à la région (2/3)
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Annexe 5 – Demande de
subvention à la région (3/3)