rapport de la revue thematique genre 2014- 2018 · stratégie nationale pour l’equité et...
TRANSCRIPT
REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple – Un But – Une Foi
------------------
Ministère de la Femme, de la Famille,
du Genre et de la Protection des Enfants
RAPPORT DE LA REVUE THEMATIQUE GENRE 2014- 2018
Juin 2019
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
2
Sigles et Abréviations
ACEC Association Communautaire d’Epargne et de Crédit
AOPI Organisation africaine pour la Propriété Industrielle
ASN Association Sénégalaise de Normalisation
ASPIT Agence Sénégalaise pour la Propriété industrielle et l’Innovation Technologique
BEP Brevet d’Etudes Pratique
BFEM Brevet de fin d’études Moyennes
BT Brevet Technique
BTS Brevet Technique Supérieur
CAP Certificat d’Aptitude Pratique
CASE Cadre harmonisé de suivi-évaluation
CCA Centre Conseil Ado
CCD Contrat à durée déterminé
CCIEF Cadre de Coordination des Interventions pour l’Education des Filles
CDI Contrat à durée indéterminé
CEC Carte d’égalité des chances
CEDAF Centre départemental d’assistance à la formation des Femmes
CEDEF Convention pour l’Elimination de toutes Formes de Discrimination à
l’Egard des Femmes
CEP Cellule d’Etude et de Planification
CER Concessions d’électrification rurale
CESE Conseil Economique Social et Environnemental
CFEE Certificat de fin d’études élémentaires
CI Cours d’initiation
CLM Cellule de lutte contre la Malnutrition
CMU Couverture Maladie Universelle
CRE Centre de recherches et d’essais
CRODT Centre de recherches océanographiques Dakar -Thiaroye
CT Collectivités territoriales
DEEG Direction de l’Equité et de l’Egalité de Genre
DER Délégation à l’Entreprenariat Rapide
DEXCO Direction des Examens et Concours
DGPSN Délégation Générale à la Protection Sociale et à la Solidarité
DPRE Direction de la Planification et de la Réforme de l’Education
EDS-C Enquêtes Démographiques de Santé- Continue
ENDEV Energie Développement
ENO Espace numérique ouvert
EP Eaux pluviales
EU Eaux usées
FADSR Fonds d’Appui au Développement du Secteur Rural
FDAL Fin de la défécation à l’air libre
FIRST Fonds d’Impulsion de la Recherche Scientifique et Technique
FNCF Fonds national de crédit pour les femmes
FNEF Fonds national de l’Entreprenariat féminin
FONSTAB Fonds d’appui à la stabulation
GAR Gestion axée sur les résultats
HCCT Haut Conseil des Collectivités territoriales
ITA Institut de technologie alimentaire
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
3
ITSS Inspection du Travail et de la Sécurité sociale.
LPSD Lettre de Politique Sectorielle de Développement
MAER Ministère de l’Agriculture et de l’Equipement Rural
MCTAT Ministère des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du Territoire
MEA Ministère de l’Eau et de l’Assainissement
MEFPA Ministère de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et de l’Artisanat
MEN Ministère de l’Education Nationale
MEPA Ministère de l’Elevage et des Productions animales
MESRI Ministère de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation
MDCEST Ministère du Développement Communautaire, de l’Equité sociale et
territoriale
MFA Ministère des Forces Armées
MFFGPE Ministère de la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des
enfants
MJ Ministère de la Justice
MSAS Ministère de la Santé et de l’Action sociale
ODD Objectifs du Développement Durable
OIF Organisation Internationale pour la Francophonie
OMD Objectifs de Développement du Millénaire
OMS Organisation mondiale pour la Santé
OSC Organisation de la Société Civile
PADEN Projet d’Aménagement pour le Développement Economique des Niayes
PAEF-Plus Projet d’Appui à l’Education féminine et à l’Empowerment des Femmes
pour un Développement inclusif
PAP Programmes d’Actions Prioritaires
PAPES Projet d’Appui à la Promotion des Enseignantes-Chercheures au Sénégal
PASNEEG Projet d’Appui à la Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre
(PASNEEG)
PAQUET Programme d'Amélioration de la Qualité, de l'Équité et de la Transparence
PIG Plan d’institutionnalisation du genre
PNB Programme National de Biogaz
PNBSF Programme National de Bourses de Sécurité Familiale
PNDE Plan national de Développement de l’Elevage
PRACAS Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture Sénégalaise
PRARS Projet d’appui au pastoralisme au Sahel
PRODES
Programme de réduction de la pauvreté et de renforcement des
dynamiques de développement économique local
PROGEDE Projet de gestion durable et participative des énergies traditionnelles
PSE Plan Sénégal Emergent
PTF Partenaires techniques et financiers
RAC Revue annuelle conjointe
RGPHAE Recensement général de la population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de
l’Elevage
RNF Réseau Normalisation Francophone
OSC Organisation de la Société Civile
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
4
SSA Stratégie Sectorielle de l’Armée
SNEEG Stratégie Nationale de l’Equité et de l’Egalité de Genre
SRMNIA Santé de la reproduction maternelle, néonatale, infanto-juvénile et des
adolescents
TIC Technologies de l’Information et de la Communication
UVS Université virtuelle du Sénégal
VBG Violences basées sur le genre
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
5
Table des matières INTRODUCTION ................................................................................................................................... 6
I. BILAN DES REALISATIONS 2014-2018 .................................................................................... 8
1.1. Axe 1 : Transformation structurelle de l’Economie et Croissance .......................................... 8
1.1.1. Secteur de l’Agriculture .................................................................................................. 8
1.1.1.3. Sous-secteur de la pêche ......................................................................................................... 16
1.1.2. Industrie ......................................................................................................................... 17
1.1.3 Mines et géologie ......................................................................................................................... 17
1.1.4 Commerce et PME ........................................................................................................ 18
1.1.5 Culture et Tourisme ................................................................. Erreur ! Signet non défini.
1.1.6 Infrastructures et Transport .................................................................................................. 18
1.1.7 Energie ........................................................................................................................... 18
1.1.8 Emploi / Travail ............................................................................................................. 19
1.1.9 Economie numérique ..................................................................................................... 20
1.2 Axe 2 : Capital humain, Protection sociale et Développement durable ................................ 22
1.2.1 Secteur Education et Formation professionnelle ........................................................... 22
1.2.2 Santé nutrition ............................................................................................................... 32
1.2.3 Habitat et Cadre de Vie ................................................................................................. 34
1.2.4 Eau et Assainissement ................................................................................................... 34
1.2.5 Environnement et Développement durable ................................................................... 35
1.2.6 Protection sociale........................................................................................................... 38
1.3 Axe 3 : Gouvernance, Institutions, Paix et Sécurité .............................................................. 40
1.3.1 Représentation des femmes dans les instances de décision ........................................... 39
1.3.2 Gouvernance territoriale ................................................................................................ 42
1.3.3 Promotion de l’Etat de Droit, Droits humains et de la Justice ....................................... 43
1.3.4 Paix et Sécurité .............................................................................................................. 45
1.3.5 Genre dans les Politiques publiques .............................................................................. 47
2 CONTRAINTES ....................................................................................................................... 47
3 PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS 2019 .................................................................. 47
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 48
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
6
INTRODUCTION
Les Droits des femmes demeurent une préoccupation majeure pour la communauté
internationale. Cela est matérialisé par les différents instruments juridiques qui promeuvent
l’égalité de droits, la lutte contre les discriminations et la promotion de l’autonomisation des
femmes et des filles. Parmi ces textes, nous pouvons citer la Convention pour l’Elimination de
toutes Formes de Discrimination à l’Egard des Femmes (CEDEF) de 1979 et le Protocole de
Maputo en 2003.
Par ailleurs, d’autres mesures ont été prises, il s’agit de la Déclaration Solennelle des Chefs
d’Etats et de Gouvernements sur l’égalité entre les hommes et les femmes en Afrique, les
Objectifs de Développement Durable (ODD), l’Agenda 2063 de l’Afrique et l’Acte additionnel
pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes pour un développement durable dans
l’espace Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Aussi faut-il
le rappeler, le Sénégal a ratifié la quasi-totalité des instruments de protection et de promotion
des droits fondamentaux des femmes et des filles.
A cet égard, la prise en compte du genre est érigée en priorité dans le Plan Sénégal Emergent
(PSE), qui constitue le cadre de référence des orientations de la politique économique et sociale,
pour atteindre une croissance forte et durable, éradiquer la pauvreté et parvenir à un
développement humain durable, à l’horizon 2035.
Pour soutenir l’intégration du genre dans les politiques publiques, le Sénégal a adopté la
Stratégie Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre (SNEEG 2016-2026) comme un
instrument de lutte contre les inégalités de genre et de participation équitable au processus de
développement. De ce fait, l’intégration du genre constitue un enjeu transversal dans l’ensemble
des stratégies, programmes, projets et réformes du Plan Sénégal Emergent.
En outre, pour assurer le suivi efficace de la mise en œuvre des politiques publiques, le
gouvernement du Sénégal a institué, par décret N° 2015-679 du 26 mai 2015, le Cadre
Harmonisé de Suivi-Evaluation des Politiques (CASE) qui s’adosse sur une plateforme
technique automatisée à l’effet de suivre et d’évaluer les résultats des politiques publiques.
Dans cette optique, une Revue annuelle conjointe (RAC) se tient régulièrement, pour rendre
compte des résultats et faire le suivi des performances enregistrées de la politique économique
et sociale avec une forte participation des acteurs au développement.
Cette approche est mise en œuvre dans le cadre d’analyse stratégique axée sur des données
sexo-spécifiques permettant de mettre en exergue les disparités.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
7
C’est dans ce contexte que s’inscrit la revue thématique genre, coordonnée par le Ministère de
la Femme, de la Famille, du Genre et de la Protection des Enfants (MFFGPE), conformément
aux dispositions de la lettre circulaire N°0260/MEFP/DGPPE/UCSPE du 18 février 2019.
Cet exercice bénéficie de l’appui technique et financier d’ONUFemmes, dans le cadre de la
mise en œuvre du Projet d’Appui au Système d’Elaboration, de Monitorage et d’Evaluation des
Politiques Publiques (PASEMEPP), financé par l’Agence Italienne pour la Coopération au
Développement.
Le présent rapport a la particularité de faire le bilan des réalisations de 2014 à 2018 qui coïncide
avec la fin du Plan d’Actions Prioritaires (PAP 1). Il est composé de trois grandes parties :
bilan des réalisations ;
contraintes ;
perspectives et recommandations de 2019.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
8
I. BILAN DES REALISATIONS 2014-2018
1.1. Axe 1 : Transformation structurelle de l’Economie et Croissance
1.1.1. Secteur de l’Agriculture
1.1.1.1. Sous-secteur Agriculture
L’agriculture constitue un maillon important dans l’économie nationale de par sa contribution
à la création de valeur ajoutée (plus de 1200 milliards en 2018), d’emplois, à la réduction de la
pauvreté et d’atteinte à la sécurité alimentaire.
Fort de ce constat, l’agriculture est considérée comme secteur phare dans le Plan Sénégal
Emergent (PSE). Dans ce cadre, le Programme d'Accélération de la Cadence de l'Agriculture
Sénégalaise (PRACAS), volet agricole du PSE, se fonde entre autres sur la modernisation de
l’exploitation agricole familiale, et implique les jeunes et les femmes.
La population sénégalaise compte 50,1% de femmes et 49,9% d’hommes. Elle est
majoritairement rurale. Les ménages agricoles constituent plus de 50% des ménages du
Sénégal. En 2017, 92,2% des chefs de ménage agricole étaient des hommes contre seulement
7,8% pour les femmes. La part des femmes a connu une progression de 1,5% en 2018.
En 2018, la population agricole est estimée à 5 763 432 dont 48% de femmes qui jouent un rôle
important dans le secteur. Les efforts consentis par l’Etat ont permis d’enregistrer les
résultats suivants:
Concernant l’accès au foncier, on note une amélioration du nombre de femmes propriétaires
de parcelles sous forme de titre foncier sur la période 2014-2017. Le taux est passé de 13,8%
en 2014 à 28,8% en 2017 soit une progression de 15 points. Cette performance est la
conséquence des facilitations d’accès au foncier et aux intrants agricoles au niveau des projets
et programmes.
Source : Contribution MAER 2019
0
50
100
2014 2015 2016 2017 2018
86,2 84,4 86,471,2
13,8 15,6 13,628,8
Proportion de femmes bénéficiant de foncier
Homme Femme
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
9
S’agissant de l’exploitation des parcelles selon le sexe du producteur, elle évolue en dents
de scie sur la période 2014-2018. On note des avancées concernant la part des femmes en 2014
(16.4%), en 2015 (19,3%), en 2017 (32,5%) et en 2018 (24,1%). Entre 2016 et 2017, une
progression de 18 points a été notée. Cependant, elle a accusé une baisse de 8 points entre 2017
et 2018. Cela peut être imputable au faible niveau de revenu des femmes.
Source : Contribution MAER 2019
Pour l’accès aux facteurs de production, sur la période 2014-2016, on enregistre une nette
augmentation des parcelles semées avec des semences certifiées qui sont aussi bien sous la
responsabilité des hommes (10,7% à 18,1%) que des femmes (5.1% à 15,4%) soit 10 points et
une légère baisse en 2017 (17% pour les hommes et 13,6% pour les femmes).
Cela est la résultante de l’utilisation des semences certifiées issues du programme de
reconstitution du capital semencier au niveau du programme agricole annuel.
Source : Contribution MAER 2019
0
20
40
60
80
100
2014 2015 2016 2017 2018
83,6 80,7 85,9
67,575,9
16,4 19,3 14,1
32,524,1
Proportion des parcelles exploitées selon le sexe
Homme Femme
0
5
10
15
20
2014 2015 2016 2017 2018
10,714,4
18,1 17
5,1
10,4
15,413,6
Proportion de femmes ayant accès aux facteurs de
production
Homme Femme
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
10
Pour ce qui est de l’engrais, 76,4% des superficies exploitées par les femmes n'ont pas reçu de
fumure organique contre 65,1% pour les hommes. Cependant, 23,6% des superficies exploitées
par les femmes ont reçu de la fumure contre 34,9% pour les hommes en 2014.
En termes de bénéficiaires, 327 843 producteurs (hors programme agricole) ont pu bénéficier
d'appui en intrants agricoles (semences, engrais, matériel agricoles) dont 13% de femmes en
2014 et 210 734 producteurs dont 27 % en 2015. 149 589 producteurs ont pu bénéficier d'appui
en intrants agricoles (semences, engrais) et en matériel agricole dont 26% de femmes en 2016.
16 868 tonnes d’engrais subventionnés (hors programme agricole) ont été cédés aux
producteurs dont 7% pour les femmes, 7 882 tonnes de semences certifiées R1 de riz mis à la
disposition des producteurs dont 42% pour les femmes et 121 369 tonnes de semences
d’arachide cédée aux producteurs en 2017.
En ce qui concerne l’accès aux équipements, 12 354 unités de matériel de traction animale
subventionnées (culture attelée) ont été cédées aux producteurs dont 27 % (3 335) pour les
femmes et 35 tracteurs subventionnés octroyés aux producteurs dont 17% pour les femmes.
Pour la filière riz, 300 semoirs à riz, 50 batteuses ASI, 100 décortiqueuses et 25 motoculteurs
ont été distribués dont 37% pour les femmes en 2017.
Le volet renforcement des capacités des producteurs est en tendance haussière sur la période
2014-2017, passant de 173 630 (dont 48% de femmes) à 402 277 (dont 42% de femmes). Ces
progrès ont été obtenus grâce à la place prépondérante qu’occupent l’appui-conseil dans le
PRACAS et les moyens mis en œuvre.
Source : Contribution MAER 2019
Pour le financement de projets dans les domaines de la production, la transformation et la
commercialisation, 1 345 564 589 FCFA ont été injectés par le Fonds d’Appui au
Développement du Secteur Rural (FADSR) et le Projet d’Aménagement pour le
-
50 000
100 000
150 000
200 000
250 000
2014 2015 2016 2017 2018
90 288 119 325
47 989
231 403
83 342
145 842
48 959
170 874
Nombre de femmes ayant bénéficié de renforcement de
capacités
Homme Femme
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
11
Développement Economique des Niayes (PADEN) dont 20% pour les Femmes, soit
269 112 917 FCFA en 2016.
En 2017, un montant de 24 241 100 328 FCFA a été accordé aux producteurs dont 30% pour
les femmes, soit 7 272 330 098 FCFA. Il concerne 88 713 producteurs dont 47% de femmes.
Concernant les emplois créés/consolidés, ils sont passés de 10 000 en 2015 à 22 234 en 2017
soit un taux de croissance de 216,63%. Pour les femmes, leur part est passée de 42,86% à 60%.
Cela dénote d’une bonne politique d’emploi de l’Etat pour diminuer le taux de chômage,
l’exode rural et l’émigration clandestine des jeunes à travers la mise en place de fermes
agricoles et la discrimination positive à l’endroit des femmes (au minimum 30%) au niveau de
l’exploitation des fermes.
Source : Contribution MAER 2019
S’agissant de la maitrise de l’eau, sur 10 117 ha aménagés à partir des eaux de surface, la part
des femmes représente 35% et sur les 3 059 ha aménagés à partir des eaux souterraines 87%
sont destinés aux femmes en 2017.
Dans le but de corriger les inégalités liées à l’accès aux actifs agricoles et de renforcer le
positionnement des femmes, la circulaire 0989 du 5 juin 2018 du MAER prise, comprend les
mesures suivantes :
Affecter au moins 15 % des aménagements à réaliser à partir des eaux de surface et
20 % des aménagements à réaliser à partir des eaux souterraines aux femmes ;
-
2 000
4 000
6 000
8 000
10 000
12 000
14 000
2015 2016 2017 2018
7 000
8 553 8 894
3 000
6 194
13 340
part des femmes dans les emplois créés
Homme Femme
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
12
Attribuer au moins 20 % des engrais subventionnés aux femmes ;
Attribuer au moins 20 % de semences certifiées de riz et d’arachide aux femmes ;
Affecter 10 % au moins des tracteurs subventionnés aux femmes ;
Affecter 40 % des financements de l’agriculture aux femmes ;
Octroyer 20 % des financements aux projets de recherches agricoles aux femmes ;
Porter à 20 % le taux de représentation des femmes dans les instances de décision dans
le domaine de l’agriculture.
1.1.1.2 Sous-Secteur Elevage
L’élevage est un secteur important de l’économie sénégalaise. En effet, le secteur a contribué
en 2015 pour 30,5% à la Valeur ajoutée du secteur primaire et 4,6% du PIB national. En outre,
l’activité d’élevage est pratiquée par plus de 3 500 000 individus soit près de 30% des ménages
sénégalais. Elle joue un rôle primordial dans la sécurité alimentaire, la nutrition des ménages et
l’amélioration de leurs revenus.
Les résultats du Recensement Général de la Population, de l’Habitat, de l’Agriculture et de
l’Elevage (RGPHAE) de 2013 ont montré que l’activité d’élevage est pratiquée globalement
par 476 668 ménages dont 16,7% dirigés par des femmes, soit 79562.
Pour concrétiser la vision du PSE, le Plan national de Développement de l’Elevage (PNDE),
document de référence et de mise en coordination des interventions au sein du secteur, a été
actualisé en Novembre 2017. La prise en compte du Genre dans toutes les interventions a été
identifiée comme un des principes directeurs du PNDE.
S’agissant de l’accès au crédit des acteurs des filières animales, le Fonds d’appui à la
stabulation (FONSTAB) de 2014 à 2018, a accordé sur les 1 858 272 383 FCFA un montant de
142 464 147 FCFA aux femmes, soit 8%. Ceci s’explique par les fonds importants levés pour
financer les opérateurs lors des fêtes de l’Aïd al Kabir, qui sont généralement des hommes.
Toutefois, l’analyse comparée du montant moyen accordé par promoteur entre 2014 et 2018
montre que les femmes ont reçu un financement plus important que les hommes, soit 1 582 935
FCFA contre 1 482 611 FCFA.
Pour la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER), le montant de financement accordé aux
éleveurs est de 973 827 914 FCFA, la part accordée aux femmes est de 615 938 886 FCFA soit
63%.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
13
Indicateurs Niveaux de
désagrégation
Situations
2014 2015 2016 2017 2018
Proportion de femmes
éleveurs bénéficières
de financement du
FONSTAB
Total (T) 139 172 142 455 282
Femmes (F) 6 21 15 32 16
Hommes (H) 133 151 127 423 266
Ratio (F/T) 4% 12% 11% 7% 6%
Volume du
Financement accordé
aux éleveurs par le
FONSTAB
Total (T) 493250871 579123692 369675396 584 977 456 416222424
Femmes (F) 9337200 67037982 36176495 55 635 895 29912470
Hommes (H) 483913671 512085710 248562882 529 341 561 386309954
Ratio F/T 2% 12% 10% 10% 8%
Nombre d’Eleveurs
ayant bénéficié de
renforcement de
capacités à travers les
projets sectoriels
Total (T) 1164 5498 15025 18374
Femmes (F) 592 3611 11345 9523
Hommes (H) 572 1887 3680 8851
Ratio F/T 51% 66% 76% 52%
Volume du
financement accordé
aux femmes pratiquant
l'élevage de la DER
Total (T) 973827914
Femmes (F) 615938886
Hommes (H) 357889029
Ratio F/T
63%
Nombre de demandes
de financement de
projets enregistrés par
le FONSTAB
Total (T) 235 383 248 440 589
Femmes (F) 32 41 24 36 101
Hommes (H) 203 342 224 404 488
Ratio F/T 14% 11% 10% 10% 21%
Proportion de femmes
Présidente de laiterie
Total (T) 40
Femmes (F) 25
Hommes (H) 14
Ratio F/T 63%
Source : Contribution MEPA
L’accès aux intrants (cas de la vaccination du cheptel), dans le cadre du Projet d’Appui au
Pastoralisme au Sahel (PRAPS), qui intervient au niveau de huit (08) départements du Sénégal,
la fiche de collecte habituelle utilisée lors de l’enquête test déroulée pendant la campagne de
vaccination 2017, a intégré la dimension Genre. Ainsi, les résultats ont révélé que les femmes
représentent 15% des bénéficiaires.
La proportion de caprins parmi les animaux vaccinés est supérieure chez les propriétaires
femmes (32%) que les hommes (9%) confirmant ainsi l’importance de cette activité chez les
femmes.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
14
24554
509101
0
100000
200000
300000
400000
500000
600000
Femme Homme
Répartition du cheptel (Bovin, Ovin et Caprin) en 2018
Source : PRAPS
Concernant le renforcement de capacités des acteurs des filières animales, de 2014 à 2017,
40 061 agropasteurs ont été formés par les projets et programmes dont 63% de femmes. Les
thématiques abordées ont concerné: les bonnes pratiques en élevage ovin, en aviculture
familiale et en élevage laitier, en Genre, leadership et Gestion d’une exploitation agricole.
Le nombre de femmes ayant reçu une formation entre 2014 et 2017 est en hausse, passant de
592 en 2014 à 25 071 en 2017 formées. Cette situation s’explique par le report à 2018 des
activités du programme de formation des femmes en techniques de transformation, qui avait
ciblé en 2016 plus de 6000 actrices.
Source : Contribution MEPA 2019
Pour les laiteries, sur un total de 40 recensées, les 25 sont dirigées par des femmes, soit 63%
en 2018, ce qui montre l’influence et l’attachement des femmes à la filière laitière.
1320
7591
0
1000
2000
3000
4000
5000
6000
7000
8000
Femme Homme
Nombre de propriétaires d’animaux en 2018
5721887
3680
8851
592
3611
113459523
0
5000
10000
15000
2014 2015 2016 2017
Renforcement de capacités des éleveurs
Hommes Femmes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
15
0
1
2
3
4
2014 2015 2016 2017
4 4 4 4
1 1 1 1
Nombre de Directeur national
Homme Femme
0
5
10
15
2014 2015 2016 2017
1110
89
34
65
Nombre de chef de service régional
Homme Femme
0
10
20
30
Homme Femme
14
25
Proportion de femmes Présidente de laiterie
Source : Contribution MEPA 2019
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme National d'autosuffisance en Moutons
(PRONAM), le projet « l’Initiative des maires pour l’Autosuffisance en Moutons » a touché
1079 femmes (64%) et 607 hommes (36%) sur un total de 1686 familles dans les 24 communes.
Dans la même dynamique, Heifer International Sénégal a financé et assuré les formations des
bénéficiaires et les suivis des activités menées dans le cadre du projet. Le tableau ci-après
récapitule les effectifs des formations.
Thèmes Nombre de familles Hommes Femmes
Les 12 valeurs pour un développement juste et
durable
1213 548 665
La dynamique de groupe et le leadership 1261 600 661
Les techniques de rapportage 1000 400 600
La Conduite d'élevage ovin 1756 630 1126
Le Genre 1000 400 600
Les Techniques de fabrication de la pierre à lécher 1225 557 668
L’Épargne et le Crédit Communautaire 625 115 510
Total 8080 3250 4830
Source : Contribution MEPA
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
16
L’analyse du tableau montre que dans les familles, les femmes sont les principales bénéficiaires.
Elles représentent 59 % des bénéficiaires contre 41 % pour les hommes. Cette situation
constitue une mesure d’équité tendant à renforcer la position des femmes dans la filière.
1.1.1.3. Sous-secteur de la Pêche
Au Sénégal, le sous-secteur de la pêche et de l’économie maritime occupe une place importante
dans les politiques et stratégies de développement économique et social. Cela, par sa
contribution significative à l’alimentation de la population, à la création de revenus et d’emplois
ainsi qu’au renforcement de la compétitivité.
Les femmes sont présentes dans toutes les catégories de mareyage ; seulement, elles occupent
le bas de l’échelle du fait de leurs capacités financières très réduites et que la commercialisation
du poisson reste une activité de plus en plus exigeante en moyens financiers. Ce qui explique
qu’elles soient nombreuses à s’activer dans le micro mareyage qui ne nécessite pas de gros
investissements.
Le nombre des femmes mareyeuses détentrices de carte professionnelle est passé de 246 sur
un total de 822, soit 29, 3 % en 2016 à 729 sur 2327, soit 31, 3 % en 2018.
L’effectif des travailleurs évoluant dans la transformation artisanale des produits
halieutiques n’est pas connu. Cependant, la transformation est majoritairement dominée par
les femmes à environ 92% (Source : résultats globaux du recensement des acteurs de la Pêche
par le CRODT en 2005).
Effectif de pêcheurs propriétaires de pirogues immatriculées : Ces pourcentages montrent
que l’activité de pêche est le domaine de prédilection des hommes, mais néanmoins quelques
femmes s’y investissent notamment dans l’armement. Elles sont dans l’achat de pirogue, de
filet, de moteur, de carburant et autres….
De 2016 à 2018, le nombre de femmes propriétaires de pirogues immatriculées est passé de 197
sur 7086 à 412 sur 10 402, soit respectivement 2,7 % et 3,9 %.
La gestion des quais de pêche respecte le principe de la représentativité des acteurs dans
chaque localité de pêche. C’est un système de quota en fonction des effectifs par profession.
Ainsi, il est constitué un GIE inter professionnel qui est régi par un comité directeur d’environ
25 membres mais il est géré quotidiennement par un comité restreint (avec environ 7 à 8
membres nommés sur désignation dont des femmes). Dans tous les cas, les femmes sont
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
17
présentes dans ces instances. Ainsi, sur un effectif de 501 en 2017, 131 sont des femmes, soit
26.15 % contre 22.7 % en 2018 pour un effectif total de 576.
Concernant l’effectif des membres des bureaux des organisations mixtes de pêche artisanale,
les femmes représentent 36,7 % sur un effectif de 79.
Dans le cadre du Programme de subvention de moteurs, toutes les femmes détentrices de
pirogues immatriculées bénéficient automatiquement d’un moteur sur demande.
S’agissant du financement, les femmes ont bénéficié de 1 000 000 000 FCFA soit 50% des
financements de la DER. Elles ont aussi bénéficié de 671 000 000 FCFA dont 171 000 000 de
subventions. Dans la période 2016-2018, les femmes ont reçu un financement global
1 671 000 000 FCFA.
1.1.2. Industrie
Le Ministère de l’Industrie et de la Petite et Moyenne Industrie (MIPMI) a mis en place
différents programmes et projets qui intègrent tous l’aspect genre. Sont présentés ci-dessous,
les résultats enregistrés en 2018 :
Le Parc Industriel International de Diamniadio inauguré officiellement le 22 novembre 2018
est une plateforme de type de structure de promotion du genre. En effet, sur cinq cent quarante-
huit (548) personnes en activités, il y a deux cent quarante-neuf (249) femmes soit 45, 4 %.
Ce nombre de femmes en activité va augmenter au fur et à mesure que les entreprises installées
dans le parc vont atteindre leur vitesse de croisière.
L’Association Sénégalaise de Normalisation (ASN) a procédé au lancement de la « Cellule
Femmes, Jeunes et Normalisation », le 24 juillet 2017 qui est un projet financé par
l’Organisation Internationale pour la Francophonie (OIF) et piloté par le Réseau Normalisation
Francophone (RNF) qui a pour objet de sensibiliser les jeunes et femmes entrepreneurs sur la
normalisation et l’importance de la culture qualité dans l’entreprise. Par ailleurs, suite à un
appel à candidature, huit (8) Petites et Moyennes Entreprises dans différentes régions du
Sénégal (Zigunichor, Kédougou, Thiès, Pout, Dakar), évoluant dans le domaine de
l’agroalimentaire et dirigées par des femmes ont bénéficié d’un diagnostic HACCP (analyse
des dangers et des points critiques pour leur maîtrise) financé par le RNF.
L’Agence Sénégalaise pour la Propriété Industrielle et l’Innovation Technologique (ASPIT) a
intégré dans son plan stratégique, l’implication des femmes et des jeunes dans tous les projets
et programmes à savoir :
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
18
La formation en Propriété Intellectuelle et Innovation ;
La mise à disposition de prototypes contribuant largement à l’allégement des travaux
domestiques, agricoles et transformations agroalimentaires ;
La subvention de femmes porteuses de projet d’invention et d’innovation pour la
réalisation de prototypes ;
Les missions de renforcement de capacités en étroite collaboration avec l’OMPI et/ ou
l’AOPI.
Il faut noter le dépôt de brevets à l’OAPI de quatre (4) inventrices et innovatrices sénégalaises
dans le domaine de la transformation agroalimentaire et des procédés de conditionnement.
En 2018, l’Institut de Technologie Alimentaire (ITA) a formé cent quatre-vingt-cinq, (185)
personnes dont 95% sont des femmes.
1.1.3 Mines et géologie
Le secteur des Mines a été retenu parmi les secteurs prioritaires porteurs de croissance,
d’emplois et d’investissements directs étrangers de cette nouvelle dynamique économique et
six (06) des 27 projets phares du PSE sont du secteur minier.
Le ministère des mines, dans son programme de renforcement de la gouvernance du secteur
minier, a un objectif spécifique qui est de renforcer le respect de l’égalité hommes/femmes dans
le secteur minier.
1.1.6 Energie
Le secteur de l’énergie constitue un levier majeur au développement et à la réduction des
inégalités sociales et territoriales. C’est en ce sens que l’Etat du Sénégal à travers l’axe 1 du
Plan Sénégal Emergent dénommé transformation structurelle de l’économie et croissance a
inscrit parmi les projets prioritaires le plan de relance intégré du sous-secteur de l’électricité et
l’accès universel aux services électriques.
L’électrification rurale est consacrée comme une urgence en faveur de la résorption des
inégalités entre les milieux rural et urbain. Dans ce domaine, le plus important défi, au-delà de
la mise en œuvre des Concessions d’Electrification rurale (CER), demeure le raccordement des
ménages encore très faible.
Concernant le bilan du secteur de l’énergie de 2014 à 2018, des avancés ont été notées. Dans
le sous-secteur des combustibles domestiques, la promotion et l’introduction de système de
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
19
production durable et de consommation efficiente constitue une contribution majeure à l’accès
des populations aux services énergétiques modernes de cuisson.
Trois programmes sont les maîtres d’œuvre. Il s’agit du PROGEDE II, PNB, ENDEV /SN GIZ
qui ont permis la diffusion de plus d’un million de foyers améliorés, ce qui constitue une action
importante pour l’approvisionnement des ménages en énergie de cuisson.
Concernant le PNB, dans sa dynamique de développement des combustibles alternatives a
vulgarisé plus de 1700 bio-digesteurs avec pour mission la diffusion de 10.000 bio-digesteurs
à travers le Sénégal particulièrement en milieu rural et périurbain.
L’objectif du programme est de réduire la pauvreté et améliorer les conditions de vie des
populations des zones rurales et périurbaines à travers l’accès au bio digesteur, ainsi que
l’augmentation des rendements agricoles par l’utilisation de l’engrais organique issu de ces bio-
digesteurs.
Le Sénégal, dans sa politique énergétique, souhaite respecter les accords signés sur la politique
genre et vise l’équité à travers l’accès aux services sociaux de base de qualité, motivant ainsi
l’accélération de l’électrification qui est passée de 29% en 2014 à 42.03% en fin 2018. Cet
accès à l’électricité a des impacts sur l’éducation, la santé et sur l’allègement des activités des
femmes.
En ce qui concerne la promotion de l'électrification par voie solaire, des plateformes
multifonctionnelles solaires ont été installées dans les régions de Kolda et Sédhiou pour la
mouture de graines, la transformation, la conservation de produits alimentaires pour
l’amélioration des conditions de vie des hommes et des femmes, l’éclairage, la recharge de
téléphone, la soudure etc. L’installation de 28 séchoirs solaires pour la conservation ou la
transformation de produits halieutiques au profit de groupements féminins dans les zones de
pêche et de 36 chauffe-eau solaires pour notamment des structures de santé avec maternité.
En guise de recommandations, il s’agira d’intégrer le suivi des indicateurs sensibles au genre
dans le Système d’Information Energétique (SIE).
1.1.7 Emploi / Travail
L’emploi est reconnu dans les politiques comme un facteur essentiel de la croissance et le
premier vecteur de redistribution des richesses du pays.
Les contrats enregistrés en 2018 sont des créations d’emplois, à ce titre, la part des femmes
dans les emplois déclarés à l’Administration du travail est de 17 731 sur un total de 48 946.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
20
Contrats de travail de travailleurs déplacés selon le sexe
Année
Sexe 2018
Hommes 591
Femmes 43
Total 634
Source : Contribution du MTDSOPRI 2019
Répartition des contrats visés par les ITSS1, par sexe et selon le type de contrat
Type de contrat
Année 2018
Homme Femme Total
Effectif % Effectif % Effectif %
CDD 27 210 56,3 7 880 44,5 35 090 53,1
CDI 11 841 24,5 4 777 27,0 16 618 25,2
SAISONNIER 3 566 7,4 981 5,5 4 547 6,9
TEMPORAIRE 3 148 6,5 1 548 8,8 4 696 7,1
STAGE 1 887 3,9 1 472 8,3 3 359 5,1
APPRENTISSAGE 703 1,5 1 030 5,8 1 733 2,6
Total 2018 48 355 100 17 688 100 66 043 100
Source : Contribution du MTDSOPRI 2019
Il ressort des analyses de la répartition des 66 677 contrats enregistrés par les ITSS en 2018 par
sexe et selon le type de contrat que les femmes en ont enregistré 17 688 soit 26,29 %. Parmi
ces contrats, 51 708 peuvent être considérés comme « un Travail décent » soit 78,29 %. Il
ressort aussi de l’analyse que les femmes occupent dans ce lot 12 657 contrats soit 24,48 %.
Les contrats de travailleurs déplacés sont signés par la Direction Générale du Travail et de la
Sécurité Sociale (DGTSS) et concernent les expatriés ou les nationaux qui interviennent dans
une localité hors du ressort de l’Inspection où ces contrats sont enregistrés. Parmi ces 634
contrats, 43 touchent les femmes soit 7,27 %.
1.1.8 Economie numérique
Depuis plus d’une dizaine d’années, le secteur des télécommunications joue un rôle important
dans l’économie sénégalaise avec une contribution en moyenne de près de 8% par an au produit
intérieur brut (PIB).
Dans ce domaine, des actions ont été menées pour prendre en compte le genre. A ce titre, on
peut noter : (i) le développement du leadership féminin dans le secteur des TIC (existence
1 Inspections du Travail et de la Sécurité sociale.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
21
d’associations Femme-TIC) ; (ii) le financement et l’accompagnement des Start up féminines ;
(iii) la capacitation des filles à poursuivre une carrière dans le secteur des TIC, etc.
En effet, pour renforcer la participation et l’accès des femmes aux technologies de l’information
et de la communication, le Gouvernement du Sénégal a adopté en 2016 la stratégie « Sénégal
Numérique 2025 » déclinée en reformes et projets prioritaires dans une perspective genre.
C’est dans ce sens que le Ministère de l’Economie numérique et des Télécommunications, à
travers des actions prioritaires focalisées sur des initiatives visant à renforcer les connaissances
et les capacités des femmes dans le domaine des technologies de l’information et de la
communication, a permis la création de plusieurs startups dirigées par des femmes, (i) le
développement du leadership féminin dans le secteur des TIC (existence d’associations
Femme-TIC) ; (ii) le financement et accompagnement des Start up féminines ; (iii) la
capacitation des filles à poursuivre une carrière dans le secteur des TIC etc.
S’agissant des start-up féminines, en 2018, la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) a
investi 1 milliard pour le financement de 45 startups dont 30% sont dirigés par des femmes. Par
ailleurs, de 2013 à 2019, 150 startups féminines ont bénéficié des formations, des subventions
et du matériel informatique délivrés par le ministère en charge de l’économie numérique.
Dans le cadre des journées des filles dans les TIC (JIFTIC), plus de 5000 filles ont été
sensibilisées sur les opportunités offertes par les TIC dans dix (10) régions de 2014 à 2018.
L’organisation du concours de projets TIC (jiggencitic) de 2013 à 2018 dans les universités et
écoles supérieure du Sénégal a permis la formation de 150 lauréates dans les thèmes suivants :
business model canevas, pitch et création de valeur, développement personnel, Internet des
Objets, développement d’applications mobiles etc.
En outre, d’autres réalisations ont été faites :
L’élaboration du plan d’action national du Sénégal pour la mise en œuvre de la Résolution
70 de l’UIT (PAN SEN/R.70) ;
L’élaboration du cadre d’intégration du genre adossé à un plan d’actions pour les mesures
et/ou réformes susceptibles d’améliorer l’intégration du genre dans le secteur des TIC au
Sénégal ;
L’existence du projet Parc Technologie Numérique (PTN) où des infrastructures sensibles
au genre sont prévues.
L’existence du plan d’institutionnalisation du Genre du ministère
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
22
1.2 Axe 2 : Capital humain, Protection sociale et Développement durable
1.2.1 Secteur Education et Formation professionnelle Au Sénégal, des progrès soutenus sont constatés depuis 2000 à tous les niveaux du système
éducatif: du préscolaire au supérieur, aussi bien dans l’accès au service éducatif que de la qualité
des apprentissages, avec cependant des disparités marquées. Au niveau régional, il existe des
régions phares telles que Dakar, Ziguinchor, St Louis et un peu moins Thiès ; et d’autres qui
commencent à émerger telles que Sédhiou, Kédougou, Matam, Kolda avec un rythme de
progrès plus important. Trois régions (Tambacounda, Kaffrine et Diourbel) sont encore peu
performantes par leurs réponses au droit à l’éducation. Au niveau des filières scientifiques,
l’accès reste globalement insuffisant au regard de la politique et est encore à l’avantage des
garçons et ceci dans toutes les régions.
Globalement, la moitié de la population reste analphabète. Cette situation qui touche davantage
les femmes, est plus prégnante en milieu rural, avec seulement une femme alphabétisée sur
quatre.
Face à ce constat, le PAQUET mis en œuvre depuis 2012, contribue à renforcer la capacité des
femmes à participer à la gouvernance de l’éducation et de la formation en influençant les
décisions, les politiques et les interventions en vue d’une meilleure prise en compte des droits
humains fondamentaux des femmes et de l'égalité des sexes.
Le rapport d’évaluation du PAQUET dans sa phase 1 fait ressortir les résultats suivants :
Pour la Petite Enfance, l’indice de parité est favorable aux filles. Entre 2012 et 2015, cet indice
a évolué de 1.17 à 1.16 laissant apparaitre un gap de 0.05 point en défaveur des garçons. Pour
l’année 2015, on a enregistré un indice de parité de 1.16 pour une prévision de 1.14 soit un gap
de 0.02 point, avec un écart positif de 1.6 point pour les filles (17,8 % de TBPS) et de 1.45 point
pour les garçons (15,3 % de TBPS).
Concernant l’Agence Nationale de la Case des Tout-petits, en 2018, l’effectif des enfants
dans les structures est de 124 471 dont 65 077 filles et 59 394 garçons. Les filles représentent
52,28 % des effectifs avec un indice de parité de 1.11 en faveur des filles.
On note une évolution du nombre de filles préscolarisées entre 2016 et 2018, passant de 55 706
filles en 2016 à 65 077 en 2018. L’indice de parité est en faveur des filles par rapport aux
garçons et ces résultats restent constants.
S’agissant du renforcement de capacités des personnels d’éducation et d’encadrement, 876
agents sont formés à la didactique du préscolaire dont 750 femmes, 133 agents formés aux
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
23
techniques de confection de matériels didactiques dont 122 femmes et 233 agents formés en
santé-nutrition dont 158 femmes.
Relativement à l’équité dans la scolarisation par rapport au sexe (indice de parité) dans
l’élémentaire, l’indice de parité est passé de 1.12 en 2012 à 1.13 en 2015 pour un objectif de
1.1. Il varie de 0.97 à Kédougou à 1.61 à Matam. Avec les taux actuels de promotion, de
redoublement et d’abandon, pour une promotion de 100 élèves inscrits au CI, seuls 86,30 %
atteignent la dernière année d’études. Il montre aussi que les filles (86,7%) sont légèrement plus
performantes que les garçons (85,9%) de seulement 0,8 point de pourcentage. L’évolution du
taux de scolarisation des filles dans l’élémentaire passe de 88,6% en 2008 à 93,86% en
2017 avec un indice de parité de 1.15 en faveur des filles. La part des filles dans les effectifs
nouvellement inscrits au CI est passée de 220 258 en 2016 à 229 179 en 2017, soit un écart
significatif de 8921 élèves. La mise en œuvre du PAEF-Plus et du plan de développement de
l’éducation des filles combinée à l’accompagnement des Organisations de femmes enseignantes
actives en éducation lors des campagnes de sensibilisation pour l’inscription au CI, ont
fortement impacté l’atteinte de cet objectif.
Plus de 67,6% filles achèvent le cycle élémentaire contre 55,7% pour les garçons.
Par contre, au niveau national, le taux de réussite des filles au CFEE est partout inférieur à celui
des garçons (1.12%) sauf dans les académies de Dakar, de Pikine-Guédiawaye, de Rufisque et
de Saint-Louis. Cette situation atteste la nécessité d’adoption de mesures pertinentes pour
corriger ce déséquilibre.
En revanche, le Taux de redoublement est de 3,47% pour les filles contre 3,87% chez les
garçons, cette situation est aussi notée au niveau du Taux d’abandon qui est de 9,60% pour les
filles contre 11,02 % chez les garçons. En 2017, le taux d’achèvement s’établit à 68,78%, contre
le taux de transition 3ème et seconde qui est de 60,76% pour les garçons et 57,77% pour les
filles. Le pourcentage d’élèves ayant accès aux séries scientifiques se décline en 24,07% pour
les filles et 28, 62% pour les garçons. Le Taux d’achèvement au secondaire est de 27,17% chez
les garçons contre 26,34% chez les filles en 2017.
Le taux d'alphabétisation des jeunes femmes (15-24 ans) : pour la période 2014-2015, sur un
effectif total de 30 671 apprenants, les 27 952 sont des femmes soit 91,13%.
Le MEN déroule un programme spécifique de 2 milliards de francs CFA sur 3 ans dédié à
l’éducation des filles (PAEF-Plus).
Pour l’enseignement moyen, l’indice de parité se situe en 2017 à 1.17 en faveur des filles.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
24
Dans l’Enseignement Secondaire Général, la valeur obtenue en termes d’équité relativement
au sexe en 2015 est de 0.92 en 2016. En 2018, l’indice de parité est en faveur des filles avec un
TBS de 33,1% pour les garçons, contre 34,6% pour les filles.
La dimension genre est prise en compte avec la politique de promotion des enseignantes
aux postes de responsabilité. Ainsi, le plan de promotion des enseignantes est validé. Dans
le même sens, des réseaux de femmes enseignantes sont installés dans les 16 IA avec un
appui financier pour la conduite des activités au niveau local. Au titre des résultats, 119
postes de responsabilité ont été gagnés sur les 118 prévus, soit un taux de réalisation
(100,84%).
La politique de promotion de l’Education des Filles, appuyée par le Cadre de Coordination des
Interventions pour l’Education des Filles (CCIEF), a permis de réaliser la parité entre sexes en
termes de taux de scolarisation au niveau de l’Education de Base. Au demeurant, l’indice de
parité est en faveur des filles dans l’Enseignement élémentaire et au Moyen.
Le défi actuel est de poursuivre les efforts pour améliorer le taux de scolarisation des filles dans
l’Enseignement secondaire et d’améliorer les conditions d’apprentissage offertes aux filles.
C’est à cela que s’emploie le Projet d’Appui à l’Education féminine et à l’Empowerment des
Femmes pour un Développement inclusif (PAEF-Plus), phase 2 du Projet d’Appui à
l’Education des Filles (PAEF).
Au total, les réalisations menées dans le cadre du renforcement des capacités d’accueil et de la
diversification de l’offre éducative de 2012 à 2018 ont, non seulement rendu la carte scolaire
plus équitable, mais aussi permis d’augmenter le nombre d’infrastructures d’accueil et
d’améliorer les conditions de travail des élèves et du personnel. Ce qui contribue également à
l’accès et au maintien des filles à l’école.
Grâce aux diverses interventions mises en œuvre dans le cadre d’un partenariat entre le
Gouvernement du Sénégal et la République d’Italie, les indicateurs de performance du système
éducatif sénégalais présentent le profil suivant :
évolution du taux de scolarisation des filles dans l’élémentaire qui passe de 88,6%
en 2008 à 93,86% en 2018 avec un indice de parité de 1.15 en faveur des filles ;
dans l’enseignement moyen, l’indice de parité se situe en 2018 à 1.17 en faveur des
filles ;
le taux de réussite au CFEE est passé de 31, 82% à 53, 13% de 2013 à 2018 ;
au BFEM, le taux est passé de 36, 41% à 49, 29% entre 2013 et 2018.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
25
0
50000
100000
150000
200000
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Nombre d'élèves inscrits au CFEE
Garçons Filles
0
50000
100000
150000
2013 2014 2015 2016 2017 2018
Nombre d'élèves présents au CFEE
Garçons Filles
Ces actions du Gouvernement combinées aux interventions des partenaires de la société civile
ont permis d’atteindre les résultats sus cités en matière d’éducation des filles. A cela s’ajoutent
les efforts fournis en faveur de la promotion de la femme enseignante.
Source : DEXCO Source : DEXCO
Source : DEXCO
Graphique 12 : évolution des résultats au baccalauréat, 2013 – 2018
Source : DPRE
0
20000
40000
60000
80000
100000
1 2 3 4 5 6
Le nombre total d'élèves admis au CFEE
Garçons Filles
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
26
Une initiative dénommée Concours « Miss Maths, Miss Science » pour encourager les filles à
s’intéresser davantage aux séries scientifiques est lancée depuis 2015. Elle vise à inverser cette
tendance en défaveur des filles. Elle constitue une saine émulation visant à promouvoir les filles
surtout dans les disciplines scientifiques. Elle encourage les jeunes filles à embrasser les filières
scientifiques et à y réussir. Ainsi, le programme des bourses d’excellence de la CEDEAO destiné
aux filles brillantes dans les séries scientifiques et issues de familles défavorisées a permis de
toucher 81 bénéficiaires pour un montant de 23 800 000 F CFA distribué en 2016.
En conclusion, le PAQUET prend en compte les besoins et intérêts stratégiques des femmes et des
filles dans le secteur de l’éducation et de la formation et veille à consolider les acquis, à travailler
à la mise à l’échelle des bonnes pratiques initiées dans le cadre des projets tels que l’appui aux
Associations de Mères d’Elèves.
Concernant l’enseignement supérieur, les innovations et la recherche constituent des enjeux
fondamentaux du développement et de l’avenir de notre nation. Devenus aujourd’hui, une
composante essentielle de la compétitivité des nations, ils jouent, par ailleurs un rôle primordial
dans la réduction des écarts de développement et la transformation des connaissances en
innovations devant impacter positivement la société. L’Etat du Sénégal a longtemps compris
que l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation jouent un rôle clé dans le
développement économique et social de toute Nation.
Parmi les acquis enregistrés dans le sous-secteur, on note une évolution de l’effectif des filles
en classe de terminale de 2014 à 2018, passant de 58 766 à 79 388. Cependant, le taux de
réussite des filles au baccalauréat évolue en dents de scie passant de 31,8% en 2014 à 35% en
2018 avec un pic de 36,5% en 2016.
Par ailleurs, dans les filières techniques et scientifiques, les filles sont sous représentées passant de
16% en 2014 à 14% en 2018 malgré l’évolution du nombre de filles inscrites en classe de terminale.
A cet égard, des mesures incitatives devraient être renforcées pour encourager la présence des filles
dans les filières scientifiques et techniques.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
27
Evolution des effectifs et performances de filles au baccalauréat de 2014 à 2018
Période Total inscrits Filles
inscrites
Taux global
de réussite
2014 127540 58766 31,8
2015 147067 68698 31
2016 153462 73283 36,5
2017 151991 74583 31,7
2018 158334 79388 35
Source Rapport d’activités, MESRI 2012-2019
Le Projet d’Appui à la Promotion des Enseignantes-Chercheures au Sénégal (PAPES) vise
à corriger la discrimination dans l’octroi des allocations d’études et dans la formation en faveur
des femmes. Il soutient la carrière des enseignantes-chercheures et des chercheures à travers la
poursuite de la thèse, le concours d’agrégation et l’inscription sur les listes d’aptitude du
Conseil Africain et Malgache pour l’Enseignement Supérieur et en particulier stimuler
l’insertion, le maintien et la promotion de femmes dans l’univers de la recherche. Le soutien
accordé dans le cadre du PAPES peut être constitué par une subvention, des frais de transport,
un titre de séjour, l’achat de documents ou d’ouvrages et d’articles de recherches.
S’agissant de la recherche et l’innovation, le pourcentage de femmes dans le personnel
enseignant de recherche (PER) du supérieur est de 14,6%, bien que faible est en amélioration
grâce, entre autres, à la mise en place de mesures incitatives pour la recherche en faveur des
enseignantes et des doctorantes. En effet, il y a une mobilisation des ressources financières pour
le développement de la Recherche à travers le Projet d’Appui à la Promotion des Enseignantes-
chercheures du Sénégal (PAPES) et le FIRST.
Le PAPES a permis de financer 107 activités de recherches (72 enseignantes-chercheures et 35
doctorantes) pour un montant de 257 642 773 FCFA.
S’agissant de la discrimination positive dans l’octroi des allocations d’études et dans la
formation, il a été noté la mise en place de critères pour avoir 51% de boursières parmi les
nouveaux bacheliers, l’octroi de bourses sociales accordées aux étudiants vivant avec un
handicap et/ou chronique ou avec une maladie handicapante et la prise en charge régulière des
dossiers de demande individuelle d’appui socio-médical ou financier des étudiants en situation
de vulnérabilité.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
28
Une subvention a été également accordée aux associations des étudiants vivant avec un
handicap ou une maladie handicapante. En 2015, un montant de 2 895 000 F CFA a été remis
à l’Union Universitaire de lutte contre la Drépanocytose.
Au niveau du secteur, le pourcentage des filles a connu une évolution progressive passant de
37,03% en 2014 à 41,33% en 2018, soit une hausse de 4,3%.
Source : Rapport d’activités 2012-2019 MESRI, Annuaire statistique, 2015
Dans le cadre de la formation, un Centre d’excellence Africain pour la Santé de la Mère, de
l’Enfant et de la Famille est créé. Ce dernier vise à promouvoir une spécialisation régionale à
travers un partenariat solide avec des experts des secteurs publics et privés tant au niveau
national, qu’international.
En ce qui concerne la télémédecine, plus de 800 femmes enceintes ont été consultées à
Guédiawaye : le numérique au service de la santé pour un accès à des soins de qualité.
Cela a permis aux populations de pouvoir bénéficier d’un prototype de soins de santé interactifs
et de consultation à distance sur tout le territoire national, grâce à l’utilisation d’équipements et
d’application disponibles au sein des espaces numériques ouverts (ENO) de l’UVS.
Le secteur a enregistré les réalisations ci-dessous:
1 station mobile de télécommunication (acquise par la Mairie de Guédiawaye) installée
à la maternité de Ndiarème dans la salle de télémédecine guidée ;
Formation de 25 utilisateurs des unités mobiles de téléconsultation de la région médicale
de Dakar dont 04 sages-femmes.
37,03
3535,68
40,21
41,33
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
2014 2015 2016 2017 2018
Pourcentage de filles dans l'enseignement
supérieur
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
29
En plus, des centres de recherche et d’essais (CRE) sont mis en place et offrent aux populations
un accès gratuit aux formations suivantes : informatique, multimédias, sérigraphie, micro-
jardinage, transformation agroalimentaire, énergie renouvelable, fabrication d’eau de javel et
de vinaigre.
De 2012 à 2018, le nombre de CRE est passé de 9 à 25 sur toute l’étendue du territoire. Chaque
année, 22 000 usagers bénéficient de son encadrement avec 51 % de femmes.
Au- delà des CRE, le Ministère a formé 435 femmes sur les techniques de transformation en
tout genre.
Concernant la formation professionnelle et technique, une formation professionnelle de
qualité équitablement accessible constitue une réponse pertinente aux barrières sociales et aux
discriminations. Le Sénégal a pris des mesures spécifiques pour l’application effective de ses
dispositions pertinentes qui garantissent un égal accès des hommes et des femmes dans les
instances et processus de décision.
Dans le cadre spécifique de la formation professionnelle et technique, d’importantes initiatives
ont été prises pour l’intégration du genre à tous les niveaux du système.
La réalisation de l’audit genre a permis d’établir de manière participative, un diagnostic de la
situation de la prise en compte du genre par le département dans son organisation et ses
interventions.
Ce processus a été suivi par la formulation d’un plan d’institutionnalisation du genre (PIG) dont
l’objectif est d’ancrer la culture et la pratique du genre à tous les niveaux d’organisation, de
fonctionnement et d’intervention du ministère.
Dans le cadre de la mise en œuvre de ce plan, il a été enregistré : (i) la mise en place de clubs
de genre dans les établissements de formation professionnelle, (ii) l’organisation de la journée
nationale genre et FPAA et les campagnes de sensibilisation pour l’accès des filles à des métiers
non traditionnels (pourcentage passant de 10 à 13 % entre 2013 et 2017), (iii) la formation des
points focaux des établissements à Thiès et à Ziguinchor, (iv) la formation des secrétaires
généraux des chambres de métiers et des responsable genre des Inspections d’Académie en aout
2017 à Dakar, Thiès, Louga, Saint-Louis, Ziguinchor, Sédhiou, Kolda , Tamba , Kédougou et
Matam, (v) le changement des noms des établissements de Centre d’Enseignement Technique
Féminin (CETF) ou Centre Régional d’Enseignement Technique Féminin (CRETF) en Centre
de Formation Professionnelle (CFP) pour rendre plus équitable l’accès aux structures et des
bourses d’excellence aux meilleures filles inscrites dans les filières techniques et industrielles.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
30
En 2016, on a inscrit 54 501 apprenants dont 55% de filles et 45% d’hommes.
Le nombre d’apprenants sur 100 000 habitants est de 1125.
Source : Annuaire statistique MFPAA, 2016
L’Indice de parité dans l’inscription des apprenants dans la FPT des sortants du cycle
fondamental :
De 2017 à 2018, les annuaires statistiques n’étaient pas disponibles, ce qui justifie l’inexistence
de données à cette époque.
Cependant, en 2016, l’effectif total d’apprenants de la formation professionnelle et technique
était de 54 501 dont 30 126 femmes, soit 55% de l’effectif global (Source : Annuaire statistique
MFPAA, 2016).
Ces résultats cachent des disparités au niveau des régions de Sédhiou avec 235 filles sur un
effectif total de 295, Fatick 829 filles sur 921 et Louga 398 sur 519. L’indice de parité est
également en faveur des filles et se situe à 1.2. Il convient de souligner la nécessité de
développer des stratégies pour renforcer la présence des garçons dans la formation
professionnelle et technique.
En 2016, le personnel administratif des établissements de la FPT était composé de 1 767 agents.
Les femmes représentent 40 % de l’effectif du personnel administratif soit 710 agents contre
1057 hommes, soit 60 %. Quant au personnel enseignant, les femmes représentent 39% (1858
agents) contre 64 % d’hommes (2873).
52,72%
35,80%29,50%
41,88%47,28%
64,20%70,50%
58,22%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
CAP BEP BT BTS
résultats par sexe et par filière
Filles garçons
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
31
Concernant les examens professionnels, le taux de réussite global est de 48,77% en 2018.
Diplôme Référence 2017 Réalisé 2018 Ecart référence
Total G F Total G F Total G F
CAP 58,80% 54,17% 71,66% 54,13% 47,35% 60,22% - 4,67 -
6,82
-
11,44
BEP 43,92% 44,56% 41,46% 45,96% 45,51% 47,67% 2,04 0,95 6,21
BP 72,36% 69,33% 75% 72,34% 73,27% 71,64% - 0,02 3,94 - 3,36
BT 44,06% 43,90% 44,38% 40,12% 40,18% 40,02% - 3,94 -
3,72 - 4,36
BTS 44,71% 49,37% 40,33% 42,64% 45,33% 39,41% - 2,07 -
4,04 - 0,92
Source : rapport annuelle de performance MFPAA 2018
Au regard du tableau précédent, on constate que seul le résultat global obtenu aux examens du
BEP a connu une performance de 2,04 points de pourcentage entre 2017 et 2018.
En ce qui concerne les tendances désagrégées en genre, on note un meilleur taux de réussite
chez les femmes pour les examens du CAP et du BEP et un meilleur taux de réussite du côté
des hommes pour les examens du BT et du BTS.
L’évolution des taux de réussites des filles aux examens du BEP et du BP a connu de légères
performances avec respectivement de 0,95 et 3,94 points de pourcentage entre 2017 et 2018.
En 2016, l’effectif total des inscrits dans les filières techniques est dominé par les filles. Sur un
total de 7 550 apprenants 3 932 sont des filles, soit 52% avec un indice de parité de 1.08
(Source : Annuaire statistique MFPAA, 2016).
Le graphique ci-après fait état d’une prédominance de garçons dans les séries T1/T2, S3 et
S4/S5 soit respectivement 85%, 78% et 76% des apprenants. Par contre, les filles sont
majoritaires au niveau de la série G et représentent 59% des apprenants.
Graphique : Répartition des effectifs de l’ET par série et selon le genre (2016)
Source : Annuaire statistique MFPAA, 2016
59%
15%22% 24%
41%
85%78%
76%
0%
50%
100%
G T1 / T2 S3 S4 / S5
Apprenants Filles Apprenants Garçons
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
32
1.2.2 Santé / Nutrition
L’Etat du Sénégal a toujours affirmé son engagement à faire de la santé un secteur prioritaire, où
tous les ménages bénéficient d’un accès universel à des services de qualité, sans aucune forme
d’exclusion.
L’institutionnalisation du genre au sein du Ministère de la Santé et de l’Action Sociale intervient
dans un contexte marqué par la volonté du Gouvernement du Sénégal de concrétiser les
engagements pris aux niveaux national et international en faveur de la prise en charge du genre
dans l’action publique.
Conscient des enjeux importants qui existent en matière de genre dans l’accessibilité aux services
de santé, enjeux ayant un impact sur le progrès vers l’atteinte de l’égalité entre les femmes et les
hommes et le développement, le MSAS a décidé de s’engager résolument à promouvoir au sein
de ses services centraux et déconcentrés une véritable culture du genre afin que cette approche soit
à terme spontanément et systématiquement prise en considération dans l’élaboration des politiques
et des interventions du ministère.
La mise en œuvre du Plan d’Institutionnalisation du Genre du MSAS a permis d’enregistrer les
résultats ci-après :
Le taux de prévalence des méthodes modernes de contraception a connu une progression
de 3,2 points de pourcentage sur la période sous-revue (26,3% en 2017), en retrait par
rapport à la cible de 31%.
Le taux d’achèvement en CPN est de 52%2 en 2018. Cela montre d’une part que la cible
de 2018 (62%) n’a pas été atteinte et d’autre part qu’une baisse de 6 points est
enregistrée par comparaison à l’année 2017. Cette contreperformance s’explique par :
(i) des problèmes d’accessibilité financière et/ou géographique, (ii) des facteurs socio-
culturelles (statut de la femme entrainant un retard à la première consultation prénatale),
(iii) l’insuffisante capture des données du secteur privé de la santé et des EPS.
Cependant, des efforts importants ont été faits dans l’assistance des accouchements pour
l’amélioration de la santé maternelle. En effet, le taux des accouchements assistés par du
personnel qualifié a connu une hausse de 9 points de pourcentage pour s’afficher à 68,4% en
2017 (59% en 2016 et 53% en 2015). En outre, les naissances ont lieu essentiellement dans
un établissement de santé (78,2% en 2017). A ce jour, le taux de mortalité maternelle est
estimé à 236 décès pour 100 000 naissances vivantes au cours de la période 0-6 ans avant
l’EDS Continue 2017.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
33
Avec l'initiative de gratuité, dans le cadre de la CMU, le nombre de femmes ayant bénéficié
de la gratuité de la césarienne a connu une progression de 21,34%, passant de 16 324 femmes
en 2016 à 19 809 en 2017.
Le taux de pénétration des mutuelles de santé est de 37%, soit 2 537 879 personnes enrôlées dont
1 482 924 membres des ménages bénéficiaires du Programme national de bourse de sécurité
familiale (PNBSF).
L’État a mis en place la carte d'égalité des chances pour les personnes vivant avec un
handicap. De 2014 à 2018, sur les 50 000 cartes dont la distribution était prévue, 21 047 ont
été distribuées à des femmes handicapées.
Les individus de sexe féminin sont les plus concernés avec un rapport de masculinité de 88
hommes pour 100 femmes.
Source : Contribution MSAS Beijing + 25
Dans le cadre de la lutte contre le Sida, le Plan stratégique National couvrant la période 2018-
2022 a permis d’obtenir les résultats suivants : la prévalence chez les personnes âgées de 15 à
49 ans est de 0.7 %. Ce taux de prévalence est de 0,5% chez les femmes contre 0,4% chez les
hommes (2017, EDS).
Le ratio d'accès des femmes aux thérapies antirétroviraux représente 70%des personnes vivant
avec le VIH et qui ont accès au traitement.
Au niveau communautaire, des actions de solidarité ont été initiées par les populations, il s’agit
des associations villageoises d’épargne et de crédit (AVEC). Grace à ces AVEC, les femmes
sont de plus en plus autonomes financièrement et peuvent plus facilement accéder aux
structures de santé et adhérer et faire adhérer leurs familles aux mutuelles de santé.
41,13% 41,02% 41,06%
58,87% 58,98% 58,94%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
2014 2015 2016
répartition des bénéficaires de CEC par sexe
femmes hommes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
34
On peut, aussi, citer le Projet de filet social « Volet demande du financement basé sur les
résultats » de la Cellule de Lutte contre la Malnutrition (CLM) pour accroitre la demande de
soins maternels dans les régions. On y remet des allocations aux femmes enceintes vivant dans
les ménages vulnérables pour garantir le respect des 4 consultations prénatales et de
l’accouchement dans les structures sanitaires.
Utilisation des services SRMNIA
Dans le cadre du projet RSS+ à travers les activités de l’engagement communautaire, de 2017
à 2018, les résultats suivants ont été enregistrés :
219 942 personnes touchées (124 823 femmes et 95 119 hommes) à travers les activités
de communication, 7153 femmes enceintes orientées, 7477 femmes allaitantes orientées
et 2 768 enfants orientés pour vaccination ;
141 355 femmes enceintes protégées contre le paludisme par le TPI ;
2 430 stratégies avancées intégrées organisées pour améliorer l’accès aux services de
SRMNIA (données 2018).
1.2.3 Habitat et Cadre de Vie
Le Nouveau Programme pour les Villes issu de la Conférence Habitat III réaffirme
l’engagement mondial à promouvoir un développement urbain durable. Cet engagement est
corroboré par une vision commune qui intègre bien évidemment l’égalité des sexes et
l’autonomisation des femmes et des filles.
La mise en œuvre de ces engagements nécessite aux plans national et sectoriel une pleine
conscience des efforts à fournir. Pour ce faire, il importe avant tout de se référer aux diverses
actions mises en œuvre au niveau national et sectoriel pour une meilleure prise en compte de la
dimension genre dans les actions de développement.
Les villes sont des plaques tournantes du développement économique, social, culturel et bien
plus encore au service des populations qui y vivent. Elles sont également le théâtre des
nombreux problèmes auxquels une grande partie de ces populations est confrontée dont le
surpeuplement, l’insuffisance des services sociaux de base, la carence de logements adéquats
dans des zones dûment planifiées, l’existence de taudis et autres bidonvilles sans compter la
dégradation de leur cadre de vie.
Dans cette optique, une attention particulière est accordée aux besoins des populations en
situation de vulnérabilité telles que les femmes, les enfants, les personnes handicapées et les
personnes âgées.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
35
C’est pourquoi, le département à travers sa cellule genre, a entamé un processus d’auto-
évaluation en genre de ses projets et programmes. L’étude vise à améliorer la performance du
secteur de l’urbanisme, du logement et de l’hygiène publique en matière d’équité et d’égalité
de genre. Ainsi, le renseignement d’indicateurs sexo-spécifiques issus de ladite étude devrait
permettre de corriger au besoin, les disparités et dysfonctionnement constatés. Il s’agit
notamment du pourcentage de femmes propriétaires de logement social ou attributaires de
terrains viabilisés et du niveau de participation des femmes dans les ateliers de planification
urbaine dans le cadre des opérations de restructuration et de régularisation foncière.
1.2.4 Eau et Assainissement
L’accès à l’eau et à l’assainissement constitue une priorité majeure pour le Gouvernement.
L’objectif principal du sous-secteur est la promotion d’une manière durable et équitable, de la
gestion intégrée des ressources en eau ainsi que l’accès universel à l’eau potable et à des
services d’assainissement adéquats, conformément aux engagements de l’ODD 6 de l’agenda
2030 et de la stratégie africaine sur l’eau.
Le secteur de l’Eau et de l’Assainissement est traditionnellement subdivisé en deux sous-
secteurs :
Le sous-secteur de l’Hydraulique dont les principales composantes sont : l’Hydraulique
rurale ayant pour vocation l’approvisionnement en eau potable des populations rurales
aujourd’hui estimées à plus de sept (07) millions de personnes ; l’Hydraulique urbaine
dont le champ d’intervention communément appelé « Périmètre affermé » couvre près
de six (06) millions de personnes.
Quant au sous-secteur de l’Assainissement, il s’organise en deux volets :
- L’assainissement rural qui vise à promouvoir l’accès des ménages ruraux à un
assainissement durable, la fin de la défécation à l’air libre (FDAL) et le changement
de comportements des populations ;
- L’assainissement urbain qui cible le développement de stratégies et d’actions pour
la prise en charge de la gestion des eaux usées (EU) et des eaux pluviales (EP).
Toutefois, ledit secteur intègre dans sa mission les questions d’équité et d’égalité de genre dans
le processus de définition de ses politiques, programmes et projets afin de corriger certaines
inégalités notées à l’égard des femmes aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Ce qui a
permis d’enregistrer les résultats suivants :
Concernant l’accès à l’eau potable, les ménages dirigés par les femmes, ont un accés plus élévé
à l’eau potable que les ménages dirigés par les hommes avec 86,6% et 79,5%. Le même constat
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
36
est observé au niveau de l’assaininissement avec 56,7% pour les femmes contre 48% pour les
hommes. Cette tendance se confirme pour les ménages ne disposant pas de toilettes, ceux
dirigés par les femmes sont moins touchés que ceux dirigés par les hommes avec 8,3% contre
19,4% (Source : enquête Wash).
La mise en œuvre du Programme genre Hygiène et Assainissement avec l’appui
d’ONUFEMMES a eu un impact réel sur l’intégration de la gestion de l’hygiène menstruelle
dans les documents de politiques stratégiques sectoriels et dans les projets et programmes
(LPSD 2016-2025, manuel de procédure des projets d’assainissement en milieu rural, etc).
Sous le financement du Conseil de Concertation pour l’Eau et pour l’Assainissement (WSSCC),
à travers le projet test Genre, Hygiène et Assainissement, des édicules publics, sensibles au
Genre sont en construction dans deux collèges d’enseignement moyen, à Nguene Sarr et à
Gawane respectivement dans la région de Louga et de Diourbel sur un total de 29 prévus.
Ces blocs sanitaires, munis d’une rampe, sont compartimentés, équipés et aménagés pour les
besoins d’une bonne hygiène et particulièrement la prise en charge correcte et en toute sécurité
de l’hygiène menstruelle. Elle prend également en charge les besoins des couches vulnérables
en particulier les personnes en situation de handicap. (Source Rapport Final d’évaluation du
PGH /2018).
1.2.5 Environnement et Développement durable
Le secteur a articulé sa vision et ses différents programmes sur des valeurs fondamentales que
sont l’équité et l’égalité de genre et des stratégies renforçant l’autonomisation des femmes. A
cet effet, beaucoup de réalisations ont été enregistrées pour la période sous-revue.
Concernant le renforcement des cadres normatif, juridique et stratégique pour encourager les
femmes à participer à la prise de décisions et aux activités dans la filière bois énergie, des
réformes ont été initiées afin de réorganiser les structures locales de gestion des forets en faveur
de la prise en compte du genre. Ainsi, les comités inter-villageois de gestion et de
développement des forets de terroir comptent 15,6% de femmes. Elles sont représentées à
hauteur de 50% dans les Comités de Gestion villageois (CGV), 50% dans les Assemblées
générales (AG), 40 à 45% dans les Comités directeurs (CD) et 33 à 50% dans les Bureaux
exécutifs (BE). Les femmes occupent 17% des postes de Président, 43% des postes de
Secrétaire Général et 70% des postes de Trésorier dans ces instances.
La redéfinition des conditions d’accès à la ressource a permis d’impliquer activement les
acteurs locaux et notamment les femmes dans la production durable du charbon de bois. Le
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
37
profil du producteur local a ainsi été revu pour permettre aux femmes et aux personnes vivant
avec un handicap de pouvoir disposer d’un substituant (une personne qui accomplirait la tâche
à la place du titulaire). Dans ce cadre, une discrimination positive a été faite au profit des
femmes et personnes vivant avec un handicap en les autorisant à prendre des « substituants »
au sein de leurs familles.
Le nouveau schéma organisationnel décentralisé de la production de bois énergie a permis une
meilleure représentativité des femmes dans les 132 Groupements d’Intérêt économique (GIE)
avec 41% pour les zones Est (Tambacounda-Kédougou) et Sud (Kolda, Sédhiou) et de 48 %
pour la Zone Centre (Kaolack, Kaffrine, Matam).
Dans la zone centre, dix (10) des quinze (15) postes de Président de GIE sont occupés par
des femmes. La majeure partie des postes de Trésorier sont aussi occupés par des femmes avec
une représentativité de 76% en zone Est, 80 % en zone Centre et 89% en zone Sud.
La représentativité des femmes dans les Unions de GIE varie de 33% en zone Est, 43 % en
zone Centre et à 47% en zone Sud. 100% des postes de Trésorier sont occupés par des
femmes en zone Sud contre 69% en zone Est et 80% en zone Centre. Quatre (4) des vingt-
huit (28) Unions sont présidées par des femmes.
Les Bureaux Exécutifs des Fédérations régionales de Kolda et Kaffrine sont paritaires (3
femmes et 3 hommes).
Concernant le renforcement des capacités des femmes, un dispositif ciblé a été mis en place
pour mieux répondre à leurs besoins et leur permettre de jouer pleinement leurs rôles dans
l’exploitation forestière. Ainsi, 3 368 femmes sont formées en techniques de coupe et
carbonisation, 85 en techniques de maraichage, 08 en culture hydroponique, 18 en techniques
de greffage et 29 en techniques de prophylaxie aviaire. Parallèlement, 3 384 femmes sont
formées en techniques de construction de foyers « Banex ».
Ces actions ont contribué au renforcement du leadership féminin dans la gouvernance des
aménagements participatifs des forêts (la présidence du Réseau national des producteurs de
charbon assurée par une femme) et à l’amélioration des revenus des femmes et leur contribution
dans la gestion des ménages.
Le nombre de femmes productrices de charbon est actuellement estimé à 3 900 sur 11 089
producteurs alors qu’il était rare de voir une femme s’adonner à l’exploitation commerciale
du bois-énergie. En effet, elles n’étaient responsables que de l’exploitation du bois mort pour
l’énergie de cuisson.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
38
Source : Contribution MEDD 2019
Dans le cadre de la promotion de l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes et des
filles dans le secteur de l’environnement, un montant 732 544 570 FCFA sur un financement
de 2 045 219 617 FCFA a été octroyé aux femmes pour financer leurs projets parmi lesquels la
gestion durable des écosystèmes favorisant la résilience aux changements climatiques. La mise
en œuvre des projets a permis de créer 2 729 emplois dont 57% (1555) pour les femmes contre
43% pour les hommes (1174).
1.2.6 Protection sociale
Depuis 2013, le Gouvernement du Sénégal a mis en œuvre une politique pour corriger les
inégalités sociales. L’une des innovations majeures a été le Programme National de Bourses
de Sécurité Familiale (PNBSF) et la mise en place d’une base de données de ménages
vulnérables dénommée Registre National Unique (RNU) qui ont enregistré des résultats
probants.
Dans ce cadre, la dimension genre constitue un principe directeur de la mise en œuvre desdits
programmes. Le nombre de femmes bénéficiaires de BSF passe de 21 001 en 2013 à 45 436 en
2016 contre 32 509 hommes en 2013 et 27 321 en 2016. Pour la période sous revue, on note
une progression de 116% du nombre de femmes bénéficiaires de bourses au moment où celui
des hommes connait une baisse de l’ordre de 15%, estimée à 5 188 hommes.
Concernant le Registre national unique, le nombre de femmes inscrites reste significatif, il passe
de 24 670 en 2013 à 107 456 en 2016, soit un fort taux de progression 335% alors que celui des
hommes connait une tendance haussière, passant de 36 331 en 2013 à 60 246 en 2016, soit 66%.
35,16%
64,84%
Répartition des producteurs de charbon par sexe
femmes hommes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
39
Source : Contribution DGPSN 2019
Dans le cadre de la Couverture Maladie universelle (CMU), le nombre de femmes ayant
bénéficié de la césarienne entre 2015 et 2018 est de 71 544. Pour la même période, environ 53%
des bénéficiaires des mutuelles de santé sont des femmes soit 2 999 896 unités et le nombre de
bénéficiaires du Programme de Bourse de Sécurité familiale enrôlé dans les mutuelles de santé
est estimé à 5 761 497 femmes. En termes de nombre de détenteurs de la carte d’égalité des
chances enrôlés dans les mutuelles de santé, le nombre est fixé à 53 452 entre 2016 et 2018.
1.2.7. Jeunesse
Le secteur de la jeunesse constitue un levier de promotion de l’équité et de l’égalité de genre
dans le processus de construction nationale. Ainsi, des efforts sont consentis dans ce secteur
pour prendre en compte les besoins différenciés des femmes et hommes.
A cet effet, il a été noté l’intégration du genre dans la planification stratégique du secteur avec
la formulation d’une Lettre de Politique Sectorielle de Développement sensible au genre et le
renforcement de capacités sur le genre et la Gestion Axée sur les Résultats (GAR) à l’intention
des trente-cinq (35) points focaux dont vingt et un (21) au niveau central et quatorze (14) au
niveau régional.
S’agissant des collectivités éducatives, les filles monitrices formées représentent 675 contre
452 garçons, en 2018 et pour l’encadrement, 1657 filles ont bénéficié contre 1046 garçons, soit
61,3%.
Au niveau des Centres Conseil Ado (CCA), les activités de dépistage ont montré que sur 47 097
dépistés au VIH dont 147 cas positifs parmi elles, 745 garçons et 516 filles de moins de 15 ans
et 21 243 sont âgés de 15 à 24 ans dont 9 993 garçons et 11 250.
2100127062
64924
4543632509 30226
4274327321
0
50000
100000
2013 2014 2015 2016
Répartition des chefs de ménages bénéficiaires des BSF par sexe
Femmes Hommes
0
50000
100000
150000
2013 2014 2015 2016
Evolution du RNU par sexe
Femmes Hommes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
40
1.3 Axe 3 : Gouvernance, Institutions, Paix et Sécurité
1.3.1 Représentation des femmes dans les instances de décision
L’accès à la représentation nationale et locale est un aspect fondamental de la vie politique et
un paramètre significatif dans une démocratie qui se veut inclusive. L’amélioration de la
présence des femmes dans les instances de décision a franchi des étapes importantes au cours
de ces dernières années grâce à la mise en œuvre de la loi sur la Parité.
1.3.1.1. Au niveau du Gouvernement
En 2014, sur trente-trois (33) ministres et ministres délégués, on comptait sept (7) femmes, soit 21,
21 %, en 2018, ce taux est de 25 %, soit 8 femmes sur un total de 32.
Il convient de souligner que d’autres mesures ont été prises pour améliorer la présence des femmes
au niveau décisionnel : Premier Ministre, Directrice générale de la Police nationale, Directrice
générale des Impôts et domaines, Recteur d’université.
Dans le commandement territorial, les femmes représentent 6,5 % de l’effectif. On note 01
femme gouverneur de régions sur 14 ; 02 femmes préfets sur 45 et 24 femmes sous-préfets et
adjointes sur un total de 372. Toutefois, il convient de signaler que le Sénégal a connu dans la
période sous revue 03 femmes gouverneurs.
1.3.1.2. Assemblée nationale
Au niveau de l’Assemblée nationale, la participation des femmes est passée de 18,7% contre
81,3% pour les hommes pour la législature de 2007-2012 à 41,8% pour les femmes contre
58.2% pour les hommes pour celle de 2017- 2022. Ainsi, la proportion d’homme a très
sensiblement baissé passant de 81,3% en 2007 à 58,2% en 2017. Ce bond remarquable est le
fruit de l’application, de la loi sur la parité favorisée par une volonté politique effectivement
entrain en vigueur pour la première fois en 2012.
Il importe de signaler également que pour la première fois dans l’histoire parlementaire du
Sénégal une femme a été élue au poste de première vice-présidente avec l’actuelle législature.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
41
Source : Contribution ONP 2019
1.3.1.3 Conseil Economique Social et Environnemental
En 2013, le Conseil Economique, Social et Environnemental comptait 121 membres dont la
Présidente. On y compte 25 femmes et 96 hommes, soit 20,7% de femmes contre 53
femmes dans l’effectif du Conseil économique et social, soit 43,8% en 2011. Ce qui constitue
un recul de la participation des femmes de 23,1 points de pourcentage.
En 2018, le CESE comptait 120 membres répartis comme suit : 23 femmes (19%) et 97 hommes
(81%).
Source : Contribution rapport ONP 2016
Cependant des efforts sont notés au niveau du Bureau où la parité a été respectée avec 6 femmes
et 6 hommes comme membres. A cela, il faut ajouter la Présidente, ce qui ramène les taux sur
les effectifs du bureau à 54% de femmes et 46% d’hommes. Dans le même sens, il faut signaler
l’existence, au sein du CESE, d’une commission dédiée à la prise en compte des questions de
genre dans les activités dudit conseil.
18,70%
42,70% 41,80%
81,30%
57,30% 58,20%
0,00%
20,00%
40,00%
60,00%
80,00%
100,00%
2007-2012 2012-2017 2017-2019
Répartition par sexe des députés
Femmes hommes
56,20%
79,30% 81%
43,80%
20,70% 19%
0,00%
20,00%
40,00%
60,00%
80,00%
100,00%
2011 2013 2018
Répartition des conseillers par sexe
Hommes Femmes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
42
Depuis sa création le CESE dont la présidence est assurée par une femme, compte en 2018, 120
membres dont 26 femmes, soit un taux de présence de 21.66 %.
1.3.1.5. Haut Conseil des Collectivités territoriales
La présence des femmes au niveau du HCCT demeure faible (50 femmes sur un total de 150
soit 33,33%). Elles représentent 38,80% des élus et 27,10% des nommés. Ainsi, l’application
du principe paritaire sur la liste des élus nommés permettrait de renforcer la participation des
femmes dans cette instance de la gouvernance territoriale.
La répartition par sexe des membres du HCCT selon le mode d’accès donne la situation
suivante :
Source : Contribution ONP 2019
1.3.2 Gouvernance territoriale
La prise en compte de la dimension genre dans les politiques de décentralisation et
d’aménagement du territoire est concrétisée par la création de l’Unité Genre, par arrêté
n°12466/MGLDAT/SG du 16 juin 2015 portant création, organisation et fonctionnement de
l’unité et la mise en place d’un comité technique, chargé de la conduite du processus
d’institutionnalisation du genre au sein du Ministère de la Gouvernance Territoriale, du
Développement et de l’Aménagement du Territoire
A cet effet, plusieurs activités ont été réalisées :
la mise en œuvre du Plan d’Institutionnalisation du Genre (PIG) a permis l’élaboration
du manuel d’intégration du genre et le guide d’animation sur le genre pour une
meilleure prise en charge de la question dans les politiques publiques locales ;
38,80%
27,10%
61,30%
72,90%
0,00%
10,00%
20,00%
30,00%
40,00%
50,00%
60,00%
70,00%
80,00%
ELUS NOMMES
Répartition des Elus et Nommés par sexe
FEMMES HOMMES
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
43
L’identification et l’intégration de quatre outils genre simplifiés dans le guide de
planification locale qui sont en train de faire l’objet de test dans 4 collectivités
territoriales ;
L’élaboration d’un document de plaidoyer pour la prise en compte réelle du genre dans
le Code Général des collectivités locales.
Dans le cadre du renforcement des capacités, 190 acteurs territoriaux (conseillers municipaux,
OSC…) ont été formés sur le processus d’intégration du genre dans le processus de planification
et de budgétisation sensible au genre et sur l’Acte III de la décentralisation et l’inclusion sociale.
Ces actions ont contribué à une meilleure compréhension du concept genre et des enjeux de son
intégration dans les politiques publiques. En plus, la disponibilité des outils d’intégration du
genre ont permis aux agents et aux autres acteurs territoriaux d’être mieux outillés pour mener
des actions de sensibilisation sur le genre et d’intégrer le genre dans le processus de
planification.
Les dernières élections locales de 2014 ont permis une entrée massive des femmes dans la
gouvernance territoriale avec un taux global de 47 % soit 13 103 femmes sur 27 760 conseillers,
ce qui a triplé l’ancienne mandature dont le taux n’était que de 16 % en 2009.
Il importe de signaler que notre pays compte 13 femmes maires sur 557 et 02 présidentes de
conseil départemental sur 45.
Source : Contribution MCTAT 2019
1.3.3 Promotion de l’Etat de Droit, Droits humains et de la Justice
La reconnaissance pour chaque citoyen de ses droits et liberté ainsi que l’égal accès de tous au
service public de la justice, constituent des conditions importantes pour l’effectivité de la bonne
gouvernance judiciaire et de l’Etat de droit. A cet égard, la question de l’équité et de l’égalité
de genre demeure une question de droit humain fondamental pour les pouvoirs publics. Ainsi,
des efforts importants sont consentis en matière d’intégration du genre dans le secteur de la
justice.
16%
47%
84%
53%
0%
50%
100%
2009-2014 2014-2019
Répartition des élus territoriaux par sexe
Femmes hommes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
44
Dans le cadre de l’harmonisation des textes législatifs et réglementaires avec les conventions
internationales et régionales en matière de promotion des droits fondamentaux des femmes, un
projet de révision des normes discriminatoires à l’égard des femmes a été élaboré en rapport
avec l’ensemble des acteurs concernés (Etat, société civile et PTF). Dans la dynamique du
renforcement des droits fondamentaux des femmes et des filles, le Sénégal a ratifié en 2015
l’Acte additionnel relatif à l’égalité de droits entre les Hommes et les Femmes pour le
développement durable dans l’espace CEDEAO.
La loi 2015-15 du 16 juillet 2015 autorise le Président de la République à ratifier la Convention
n° 183 de l’OIT sur la protection de la maternité qui pose le principe de non-discrimination en
matière d’emploi ou d’accès à l’emploi pour la femme enceinte ou allaitante entre autres.
La loi n° 2016-32 du 08 Novembre 2016 portant Code Minier qui, dans son article 09, précise
que les titulaires de titres miniers et leurs sous-traitants sont tenus de promouvoir l’égalité des
chances à l’emploi entre les Femmes et les Hommes en milieu professionnel. Il garantit l’équité
salariale entre Homme et Femme à qualification égale (3e rapport du Sénégal sur le Pacte
International relatif aux Droits Economiques, Sociaux et Culturels, Septembre 2018).
Dans le secteur judiciaire, en ce qui concerne la magistrature, on note 844 hommes et 180
femmes. S’agissant des greffiers, 345 hommes et 70 femmes ont été repertoriés en 2018.
Cela montre la nécessité d’encourager la candidature féminine dans ces corps.
Source : Contribution Ministère de la justice 2019
Dans le cadre de la mise en œuvre du « Plan d’actions national multisectoriel pour l’éradication
des Violences Basées sur le Genre (VBG) et la promotion des droits humains 2017-2021
11857
226
21
422
16 263
990
0
100
200
300
400
500
Magistratshors
hiérarchie
Magistrats1er grade
Magistrats2e grade
Jugessuppléants
Effectiftotal
Répartition des Magistrats par sexe
Hommes Femmes
20 2
323
3 0
67
0
100
200
300
400
Admin desgreffes
Greffiers enChef
Greffiers
Répartition des Greffiers par sexe
Hommes Femmes
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
45
(PAN/VBG/DH) », un comité technique national sur les VBG a été installé et structuré autour
de quatre commissions pour assurer le bon déroulement de la politique d’éradication des VBG
et de promotion des droits humains. Ce dispositif a été renforcé par la mise en place des 13
plateformes régionales sur la mise en œuvre des Procédures Opérationnelles Standard de
prévention et de prise en charge des violences basées sur le genre et les plans d’actions
régionaux pour l’accélération de la lutte contre les VBG et la promotion des droits humains.
En outre, la politique de mise en place de centres de promotion de droit de la femme, s’est
poursuivie, ainsi, le nombre de boutiques de droit passe de deux (02) en 2014 à cinq (05) en
2018. De même, un bureau d’accueil, de référencement et de réinsertion socio-économique des
survivantes de violences basées sur le genre a été installé au Centre Départemental d’Assistance
et de Formation pour la Femme (CEDAF) de Koussanar.
Des services juridiques gratuits ont été offerts à 1 252 personnes, dans la boutique de Droit de
Pikine dont 85% de femmes. 240 para-juristes et 150 relais (Bajenu Gox, personnel maison de
justice, femmes de groupements, etc.) 48 animateurs de radios communautaires et télévisions,
41 communicateurs traditionnels ont été initiés aux Droits humains (PAN/VBG/DH).
La plateforme citoyenne contre l’exclusion avec en son sein un comité de veille et d’alerte
chargé de prévenir les violences faites aux femmes et aux filles a été mise en place.
Ces résultats traduisent les efforts conjugués par les différentes parties prenantes. De même, un
plan de communication spécifique aux Violences basées sur le Genre a été conçu en vue de
promouvoir des comportements des citoyens-nes favorables à l’équité et l’égalité de genre.
Relativement à la lutte contre les discriminations à l’égard des femmes, la Convention sur
l’Elimination de toutes les formes de Discriminations à l’Egard des Femmes (CEDEF) a été
traduite dans six langues nationales codifiées, et vulgarisée pour une meilleure appropriation
des droits des femmes et des filles par les communautés.
1.3.4 Paix et Sécurité
La question de l’équité et de l’égalité de genre constitue une réelle préoccupation des pouvoirs
publics pour asseoir une paix et une sécurité durables, pour lesquelles les femmes jouent un
rôle déterminant. Ainsi, la Stratégie Sectorielle Genre des Forces armées, 2012-2022 (SSG/FA)
a été élaborée en vue d’instaurer un environnement socioculturel, juridique et institutionnel
favorable à l’équité et l’égalité de genre et d’assurer l’intégration effective et harmonieuse du
Genre dans les forces de défense. Sa mise en œuvre a permis d’enregistrer des résultats
importants pour la période sous revue.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
46
S’agissant de l’intégration des femmes dans les Forces armées, il a été noté la révision du cadre
juridique pour encourager leur enrôlement. Egalement, un Manuel du Formateur en Genre pour
les spécialistes et un code de conduite pour régir les relations de travail Hommes-Femmes ont
été élaborés.
Des séances de sensibilisation sur les abus et exploitations sexuels sont dispensées au profit des
personnels des Armées et de la Gendarmerie en pré-déploiement dans les opérations de
maintien de la paix.
La présence des femmes dans les forces armées a fortement augmenté, leur effectif se situe à
1444 en 2018 et représente 5 % du personnel des forces de défense et sécurité. La répartition
de l’effectif par catégorie est donnée par les graphiques ci-après :
Source : Contribution MFA 2019
Il ressort de ces graphiques que les femmes sont sous représentées dans la hiérarchie militaire
78,2% d’entre elles sont constituées de militaires du rang et de gendarmes. Seules 21,8% sont
dans la catégorie des officiers et sous-officiers avec respectivement 9,3% et 12,5%. Cependant,
des efforts devraient être faits pour renforcer la présence des femmes dans le personnel cadre
des armées.
Par ailleurs, la participation des femmes dans les missions devient de plus en plus une réalité
même si leur effectif reste encore faible. Leur nombre est estimé à 106, composé de
41 militaires et 65 gendarmes.
La représentativité des femmes dans la police nationale est de 9,35% en 2019. Le nombre de
femmes dans la police en 2019 est 883 femmes, 27 femmes commissaires et 9 femmes officiers.
Quarante ans après l’intégration des femmes au sein de la police nationale, ce pourcentage reste
encore assez faible.
30
408
0
200
400
600
officiers gendarmes de rang
Répartition des femmes par catégorie dans la
gendarmerie
104 181
721
0
500
1000
officiers sousofficiers
militairesde rang
Répartition des femmes par
catégorie dans l'armée
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
47
En outre, le Gouvernement a amorcé le processus de réactualisation du Plan d’actions de mise
en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations sur Femmes, Paix et
Sécurité. Ce document de référence vise à valoriser le rôle stratégique des femmes dans tout
processus de prévention de conflits/crises, de gestion et de maintien de la paix, de reconstruction
post-conflit tout en tenant compte des nouvelles menaces telles que l’extrémisme violent et le
terrorisme.
1.3.5 Genre dans les Politiques publiques
L’institutionnalisation du genre dans les administrations publiques est appréhendée à travers
son intégration dans les politiques publiques de développement entreprises par le
Gouvernement. En effet, elle est considérée comme un outil efficace de correction des inégalités
de genre, constatées dans les différentes sphères de la vie socio-économique, à plusieurs égards.
De même, elle permet une meilleure prise en compte des besoins spécifiques des femmes et des
hommes. Dans ce cadre, plusieurs initiatives ont été développées pour faciliter
l’implémentation de la culture genre dans la formulation, la planification, la programmation
budgétaire, l’exécution, le suivi et l’évaluation des politiques sectorielles.
la révision de la SNEEG arrimée au PSE en vue de faciliter l’intégration du genre dans
les politiques publiques ;
le décret n° 2017-313 du 15 février 2017 instituant un Secrétariat général au sein des
départements ministériels comprenant les organes de support chargés entre autres du
genre et de l’équité, illustre parfaitement la volonté de la plus haute autorité ;
l’élaboration annuelle depuis 2016 d’un document budgétaire genre accompagnant la
loi de finances afin de permettre aux parlementaires d’apprécier les efforts consentis par
le Gouvernement pour la réduction des inégalités de genre. Ainsi, de 2016 à 2018, 18
ministères ont été enrôlés dans ce processus. A la même période, une dotation
budgétaire de 330 000 000 FCFA a été octroyée aux cellules genre, soit 10 000 000
FCFA par cellule et par an ;
le renforcement de capacités en techniques d’intégration effective du genre dans les
politiques publiques avec la formation de 932 cadres des ministères techniques ;
la mise en place de 25 cellules genre dans les ministères, leur capacitation, la réalisation
des audits genre, l’élaboration et la mise en œuvre de plans d’institutionnalisation ;
la systématisation de la Revue Annuelle thématique genre depuis 2016 comme outil de
suivi de la prise en compte du genre dans les politiques sectorielles ;
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
48
la relecture du rapport du PSE phase 2 pour une meilleure intégration de la sensibilité
genre dans le document ;
l’adoption du critère genre comme l’une des conditions d’éligibilité des projets et
programmes soumis aux financements.
En ce qui concerne l’autonomisation des femmes, l’accès des femmes au crédit reste le principal
soubassement de la politique dans ce domaine par lequel se réalise la participation dynamique
de celles-ci à l’effort de construction nationale. Leur apport dans l’économie n’étant plus à
démontrer, les femmes embrassent de plus en plus tous les secteurs d’activités. A cet égard, le
Gouvernement a mis en place des instruments d’appui au financement des projets de femmes
afin de renforcer leur positionnement des chaines de valeurs à fort impact économique et social.
Dans ce cadre, l’Etat du Sénégal considère la promotion de l’entreprenariat féminin comme un
levier efficace pour l’autonomisation économique des femmes. En effet, d’importantes lignes
de crédits ont été octroyées aux femmes, grâce aux actions combinées des mécanismes de
financement (Fonds national de Crédit pour les Femmes (FNCF), Fonds national de
l’Entreprenariat féminin (FNEF), la Délégation à l’Entreprenariat Rapide (DER) et des
projets/programmes.
Pour la période 2014-2018, un montant global de Treize milliards Sept Cent quatre-vingt-
huit millions cent quatre-vingt-dix mille trois cent treize (13 788 190 313) Francs CFA a
été décaissé.
2 CONTRAINTES
L’analyse des contraintes des secteurs laisse apparaître au niveau macro l’insuffisance de prise
en compte du genre dans les politiques et programmes, mais au plan opérationnel, beaucoup de
disparités dans l’accès des femmes aux opportunités économiques :
rareté des données structurelles sur le secteur (par exemple l’inexistence du recensement
de l’élevage) ;
insuffisance des données désagrégées par sexe ;
insuffisance des moyens financiers, matériels, logistiques et humains alloués à la
question de l’intégration de la dimension genre dans les politiques du secteur ;
accès très limité au foncier pour les femmes, ce qui freine naturellement leurs capacités
productives.
REVUE THEMATIQUE GENRE 2018
49
3 PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS En termes de perspectives et de recommandations, il convient de souligner la prise en charge
au niveau sectoriel des actions suivantes :
poursuivre le processus d’institutionnalisation du genre dans les politiques publiques ;
mobiliser des ressources pour la mise en œuvre de la SNEEG ;
mettre en place et rendre opérationnels les mécanismes de coordination proposés par la
SNEEG ;
initier une plateforme d’échanges et de partage d’information des résultats et bonne
pratique en matière de genre.
CONCLUSION
En définitive, la politique d’institutionnalisation du Gouvernement a connu des avancées
majeures dans la promotion des droits fondamentaux des femmes et des jeunes. Les années
2014-2018 ont été marquées par la généralisation progressive des cellules genre et leur dotation
budgétaire pour un montant global 330 millions.
Aussi, importe-t-il de souligner, dans certains domaines, des acquis importants de la mise en
œuvre des initiatives en matière d’égalité des sexes et d’autonomisation des femmes. L’exercice
de la revue a mis à jour, entres autres résultats phares (i) une plus forte implication des femmes
dans l’économie grâce à un accès accru aux terres aménagées, aux facteurs et ressources
productives et aux financements dans tous les secteurs productifs, (ii) un accès amélioré aux
infrastructures sociaux de base allégeant ainsi la pénibilité des travaux domestiques, (iii) une
plus forte adhésion des autorités à la dimension genre avec la validation de la Stratégie
Nationale pour l’Equité et l’Egalité de Genre (SNEEG 2016-2026) etc. ;
Cependant, il est bien de rappeler la volonté manifeste des partenaires techniques et financiers
à accompagner le processus d’institutionnalisation du genre dans tous les secteurs.