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Au service des personnes les plus vulnérables du monde Rapport annuel 2008

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Rapport Annuel 2008 in French

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Au service des personnes les plus vulnérables du monde

Rapport annuel 2008

« Depuis que la guerre est finie, on entend tous les jours dire à la radio que le monde entier s’occupe des problèmes de l’Afghanistan. Le gouvernement reçoit de l’aide, et le peuple aussi, mais nous, personne n’est venu nous aider !

Maintenant Medair est auprès de nous, vous êtes la première ONG qui vient aider nos communautés. Nous vous en sommes très reconnaissants. Merci beaucoup d’être là. »Hagi Hussein Dad, un ancien du village de Boz Morda dans la province de Wardak, Afghanistan.

MEDAIR Rapport annuel 20082 Photo : Medair distribuant de l’aide alimentaire et des médicaments en Afghanistan.

Table des matières

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Medair en 2008

Lettre du directeur

Qui sont les personnes les plus vulnérables ?

Compétence principale—aide d’urgence

Compétence principale—réhabilitation

Secteur d’expertise—services de santé

Secteur d’expertise—eau et assainissement

Secteur d’expertise—abri et infrastructure

Programmes par pays

Survol de l’année 2008

Programmes par pays

Les visages de l’engagement

Ce que disent nos partenaires

Partenaires financiers en 2008

Accréditations et affiliations

Impressum

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• Un total de 2 794 250 bénéficiaires• 8 programmes• 7 pays où Medair est opérationnel• 1 siège international en Suisse, avec 66 postes• 5 bureaux affiliés en Allemagne, aux Etats-Unis, en France, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni • 118 postes d’expatriés travaillant sur le terrain• 1093 employés locaux

Pays Crises Défis

Sud-Soudan Conflit • Reprises sporadiques des combats• Reconstruction post-conflit• Grand nombre de personnes

déplacées ou rapatriéesCatastrophes naturelles

• Inondations• Sécheresse

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Epidémies• Crises alimentaires

Soudan (Etats du Nord)

Conflit • Combats en cours• Reconstruction post-conflit• Grand nombre de personnes

déplacées Catastrophes naturelles

• Inondations• Sécheresse

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Epidémies• Crises alimentaires

Ouganda Conflit • Reprises sporadiques des combats• Reconstruction post-conflit • Grand nombre de personnes

déplacées Catastrophes naturelles

• Sécheresse

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Epidémies• Crises alimentaires

Pays Crises Défis

Afghanistan Conflit • Reconstruction post-conflit (dans les zones d’activités de Medair)

Catastrophes naturelles

• Séismes• Sécheresse

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Epidémies• Crises alimentaires

R.D. Congo Conflit • Reprises sporadiques des combats• Reconstruction post-conflit• Grand nombre de personnes déplacées

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Epidémies

Indonésie Catastrophes naturelles

• Tsunami• Séismes• Eruptions volcaniques

Madagascar Catastrophes naturelles

• Cyclones• Inondations

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Crises alimentaires

Somalie Conflit • Insécurité• Personnes expulsées de leur maison

Catastrophes naturelles

• Sécheresse

Autres crises • Grande vulnérabilité de la population• Crises alimentaires• Epidémies

IndonéSIE • R.d. ConGo •

Sud-Soudan •

• ouGanda

• SomalIE

• madaGaSCaR

• Soudan (Etats du nord)

afGhanISTan •

Medair en 2008

MEDAIR Rapport annuel 20084

Il n’est pas de pays, ni au Nord ni au Sud, qui soit à l’abri de l’une de ces crises qui bouleversent l’existence. Elle vous frappe sans prévenir, et voilà que l’on perd son travail et ses moyens de subsistance, l’on constate qu’il n’y a personne sur qui compter véritablement, et c’est alors, brutalement, que frappe et s’acharne la maladie. Nous sommes tous vulnérables face à de telles crises, et, le moment venu, nous avons tous besoin d’un soutien.

Chez Medair, nous nous engageons à venir en aide aux plus vulnérables. Ce sont des personnes qui ont vu leur vie basculer lors de conflits, de catastrophes naturelles, ou dans d’autres circonstances ; elles vivent dans des communautés reculées, difficiles d’accès, qui n’ont pas à disposition les services les plus élémentaires, tels que les soins de santé ou l’eau potable ; c’est souvent un faisceau de circonstances qui les oblige à dépendre, plus que quiconque au monde, d’une entraide compatissante.

Lorsque l’on travaille aux côtés de personnes qui traversent de telles crises, on ne peut que songer à notre propre vulnérabilité, et au besoin de soutien qui est le nôtre quand nous rencontrons des difficultés, même si nos crises sont souvent bien peu de chose en comparaison. Dans son sermon sur la montagne, Jésus nous encourage à faire pour les autres ce que nous souhaiterions qu’ils fassent pour nous. De même nous n’allons pas dans des contrées lointaines pour imposer à nos bénéficiaires l’aide que nous jugeons la meilleure ; bien au contraire, nous travaillons aux côtés de véritables partenaires, les écoutant et leur apportant un soutien et une expertise qui leur permettent de surmonter les difficultés avec dignité.

En 2008, Medair a pu atteindre et apporter aide d’urgence et services de réhabilitation à plus de personnes que jamais depuis ses débuts. Ce succès témoigne de l’engagement de tous nos collaborateurs. Notons à cet égard qu’il a fallu parfois travailler dans des conditions particulièrement exigeantes ; de mémoire d’agences humanitaires, on n’avait jamais connu une année aussi dure que 2008. Nos succès sont aussi ceux de nos donateurs, puisqu’ils ont répondu présents en ces temps de difficultés économiques.

Nous allons tâcher d’expliquer ici ce qu’est notre engagement de par le monde au service des personnes les plus vulnérables. Ce Rapport Annuel 2008 de Medair nous fournit l’occasion de passer en revue, dans nos pays d’intervention, cette question de l’engagement au travers de photos, de statistiques et de récits de nos missions. On remarquera ainsi que même les plus grandes difficultés d’accès ne nous arrêtent pas dans notre engagement au service des plus vulnérables. En 2008, au Sud-Soudan et à Madagascar, nos équipes on dû se frayer un chemin au

milieu des inondations pour apporter une aide d’urgence. En R.D.Congo, nos collaborateurs ont tellement sillonné ces vastes étendues du pays, par endroits dépourvues de routes, pour atteindre les centres de santé de villages reculés, qu’ils ont parcouru plus de kilomètres qu’une mission à la lune.

Nous parlerons aussi des efforts que nous déployons pour obtenir des résultats tangibles aux côtés de nos bénéficiaires, notamment au Darfour occidental, où nous avons soutenu 20 structures de soins de santé primaires et soutenu plus de 300 000 patients ambulatoires. Et lorsque surgit un différend, assumant toutes nos responsabilités à l’égard de nos bénéficiaires, nous réagissons avec vivacité et probité. En situation de crise, les plus vulnérables d’entre tous sont souvent les enfants et les femmes enceintes. Medair apporte donc un soutien actif aux enfants touchés par les conflits et s’évertue à réduire le taux de mortalité maternelle. Puis loin dans la lecture, vous ferez la connaissance de Gul Bibi, l’une des premières femmes à avoir accouché par césarienne dans l’une de nos nouvelles structures obstétriques du fin fond de l’Afghanistan. Puis, en Ouganda, vous suivrez l’histoire d’Alex, qui fut enfant-soldat de l’Armée de Résistance du Seigneur, et qui aujourd’hui se reconstruit une vraie vie et un avenir prometteur.

En 2009, Medair fête ses vingt ans. C’est l’occasion pour nous de célébrer le travail vital, au sens propre, effectué auprès de dizaines de millions de personnes et de revenir sur les leçons à tirer après toutes ces années d’efforts. La leçon que nous avons déjà bien retenue, c’est qu’il n’est jamais aisé de s’engager au loin auprès des personnes les plus vulnérables. Le véritable engagement se fait sur la durée, avec de l’énergie et de l’argent. Il faut parvenir à transmettre de hauts standards de qualité, à les expliquer à ceux qui en ont le plus grand besoin pour qu’ils les intègrent. Et au-delà, tout véritable engagement s’appuie sur l’abnégation d’individus – collaborateurs, donateurs et bénéficiaires – qui font le choix de travailler à nos côtés, sans faillir, au service des êtres les plus vulnérables.

Randall Zindler

Lettre du directeur Randall Zindler

Photo : Randall et Tsotso, employé localà Madagascar.

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Qui sont les personnes les plus vulnérables ? Année après année, Medair apporte aide d’urgence et réhabilitation un grand nombre de personnes en situation d’extrême vulnérabilité. Mais demandons-nous d’abord pourquoi nos bénéficiaires en arrivent à devenir si vulnérables…

Il y a la guerre, la famine, l’insécurité, la destruction des maisons, autant de crises majeures d’une liste qui n’en finirait pas. Nombreux sont les pays où une crise de départ déclenche une succession épouvantable de difficultés, dont l’accumulation produit des effets dévastateurs sur des populations entières, qui en viennent à dépendre d’un soutien extérieur pour survivre.

Chez Medair, tous nos efforts se tournent vers ces personnes dont l’existence est bouleversée par un conflit armé, une catastrophe naturelle ou toute autrecrise majeure.

Photo : Famille déplacée en R.D. Congo, pays ravagé par les conflits, où, depuis 1998, plus de 5,4 millions de personnes ont trouvé la mort, la plupart d’entre elles dans la maladie et la famine liées à la guerre.

6 MEDAIR Rapport annuel 2008

Survient la crise et voilà qu’apparaissent toutes sortes de menaces pour la santé.

Quand les maisons sont endommagées ou détruites, il faut vite retrouver un toit, faute de quoi on s’expose aux éléments et à la mort. Nombreuses sont les situations de crise où toutes les victimes se voient délogées en même temps ; forcées de vivre dans des camps bondés, elles ont souvent tout perdu, à l’exception de ce qu’elles arrivent à porter sur le dos.

Souvent les déplacés internes vivent plusieurs années dans les mêmes abris de fortune. Il est difficile dans de telles conditions de garder sa dignité. N’ayant aucun droit ni moyen de gagner leur vie, il leur faut bien s’en remettre à ceux qui leur apportent de l’aide, ce qui à la fois crée des tensions au sein des communautés environnantes. Notons enfin qu’un camp de déplacés internes est un véritable bouillon de culture de maladies infectieuses.

Les personnes les plus vulnérables vivent souvent dans des conditions particulièrement insalubres, sans eau potable ni latrines. C’est la configuration parfaite pour que se déclarent les diarrhées infectieuses, qui chaque année tuent quelque deux millions de personnes et qui sont la deuxième cause de mortalité chez les enfants de moins de cinq ans.

Photos, de haut en bas : La sécheresse qui sévit en Somalie vide les réservoirs d’eau. Femme devant ce qu’il reste de sa maison après le passage du cyclone Ivan à Madagascar. Femme vivant dans un camp pour déplacés internes du Sud-Soudan.

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Chaque année, cinq cent millions de personnes sont atteintes de malaria et un million en meurt, dont un enfant toutes les trente secondes. Les survivants font de fortes poussées de fièvre tous les ans, ce qui entrave leur capacité à s’instruire ou à gagner leur vie.

La santé des femmes enceintes est sérieusement menacée dans les pays vulnérables ; le risque de décès pendant la grossesse ou en couches est cent fois plus élevé que la moyenne européenne. Les centres de santé sont rares et distants les uns des autres, le personnel est souvent peu formé, les soins prénataux sont minimalistes et, souvent, les soins obstétriques d’urgence n’existent pas.

La malnutrition est à l’origine dans le monde d’un tiers des décès d’enfants. Les enfants sous-alimentés sont souvent chétifs, leur cerveau ne s’est pas développé normalement, ils connaissent de sérieuses difficultés d’apprentissage.

Les personnes les plus vulnérables souffrent aussi d’un manque cruel d’opportunités d’améliorer leurs conditions de vie et leur situation s’aggrave encore en période de crise. Les possibilités de s’instruire sont plus que limitées, notamment pour les filles, parce que le système éducatif est réduit, et parce qu’on manque d’argent pour les écolages et les fournitures scolaires.

Photos, de haut en bas :Une famille indonésienne vient recevoir de Medair une moustiquaire pour se prémunir contre la malaria. Un enfant soudanais sous-alimenté, accompagné de sa grand-mère, entame un traitement dans le cadre du programme de nutrition de Medair.Des fillettes somaliennes apportent de l’eau à leur famille. Cette activité si physique peut prendre plusieurs heures par jour, ce qui rend d’autant plus difficile la scolarisation.

MEDAIR Rapport annuel 20088

Les personnes les plus vulnérables sont bien souvent les plus difficiles à atteindre.Les conflits armés font régner une insécurité qui nous empêche d’accéder facilement aux personnes qui ont le plus besoin de nous. Il en va de même des phénomènes climatiques, tels que les chutes de neige en hiver ou les inondations de la saison des pluies. Même le relief d’un pays nous oblige parfois à relever de terribles défis. Franchir certaines montagnes ou traverser des immensités rend l’accès aux populations bien difficile.

A tout cela s’ajoute des réseaux routiers très insuffisants ; il nous faut alors emprunter des moyens de locomotion divers et nous déplacer en avion, en bateau, en 4x4, à cheval, à pied, en moto, à bicyclette ou sur une charrette tirée par un âne.

Photos, en haut : Atteindre les régions reculées d’un projet Medair est un processus lent et laborieux en Afghanistan.

en bas, de gauche à droite : Une équipe de Medair traverse une passerelle, unique accès à un village de l’île de Madagascar.

Peu de routes sillonnent les étendues de la R.D. Congo : le personnel de Medair doit surmonter de sérieuses difficultés logistiques.

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Aide d’urgence Lorsqu’il y a urgence, Medair se mobilise très vite pour protéger la vie et la santé de personnes en situation désespérée, soit après une catastrophe naturelle ou, en plein conflit civil, lorsque les populations sont prises entre deux feux.

En septembre, en R.D. Congo, l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA en anglais) a lancé d’abominables attaques sur d’innocents ressortissants du territoire de Dungu. Des dizaines de milliers de personnes ont dû quitter leur maison, et nombreuses étaient celles qui avaient le plus urgent besoin de soins médicaux.

Nos équipes se sont empressées de fournir une assistance médicale et des soins d’urgence gratuits aux personnes les plus vulnérables, acheminant en 4x4 depuis notre base de Isiro des cargaisons entières de médicaments.

Forts de leurs dix années d’expérience dans la contrée, les responsables de Medair connaissaient bien la région attaquée. Nous avons soutenu quelques 500 structures de santé et avons tenu un décompte mensuel des personnes et des maladies. Aussi avons-nous pu assurer au mieux l’approvisionnement en médicaments des centres de soins, de manière à éviter que des maladies ne se déclarent, ce qui arrive si fréquemment là où il y a déplacement de population.

Pendant plus d’un mois, Medair aura bel et bien été la seule ONG à fournir de l’aide humanitaire dans la ville de Dungu, tandis que la LRA ne cessait de pratiquer la terreur sur les populations de toute la région.

« Nous sommes si reconnaissants envers les responsables médicaux de Medair qui n’hésitent pas à prendre tous les risques pour rejoindre les zones sanitaires de Doruma, Dungu et Niangara, qui sont si peu sûres en ce moment », écrivaient dans un message conjoint les trois infirmières chefs de trois structures de santé situées en pleine zone de conflit. « Sans votre aide, personne ici ne recevrait de soins pendant cette période si difficile. Voilà un beau témoignage de votre grande compassion ! »

Photos, en haut : Une famille de Dungu trouve un abri provisoire après avoir fui les attaques de la LRA. en bas : Un homme reçoit des soins au centre de santé de Dungu.

10 MEDAIR Rapport annuel 2008

RéhabilitationQuand prend fin la phase de crise aiguë d’une situation d’urgence, les personnes vulnérables requièrent un autre type de soutien de la part de Medair ; leur besoins vitaux sont couverts, il faut à présent restaurer les infrastructures, les systèmes et les services qui leur permettront de surmonter les crises à venir.

Compétences principales

Photos, de haut en bas :Nouveau canal d’irrigation à Marak, Afghanistan, construit par des participants au projet Nourriture-contre-Travail.Des participants reçoivent aliments et argent en paiement de leur travail sur les routes et les canaux. Un Afghan emprunte la nouvelle route de Marak construite grâce au projet Nourriture-contre-Travail.

Sécurité alimentaire

Dans un Afghanistan meurtri par la sécheresse, Medair a lancé en 2008 un projet Nourriture-contre-Travail (Food-for-Work) afin de couvrir les besoins alimentaires les plus immédiats des populations locales. Quelques 5000 personnes ont ainsi travaillé à la réparation de canaux d’irrigation et à la construction de routes et de ponts. Ils étaient rémunérés en argent et en nourriture pour leur famille.

Afin de garantir une sécurité alimentaire à plus long terme, Medair leur a fourni des semences de première qualité de blé, de légumes ou d’arbres fruitiers,ainsi que la formation nécessaire pour les faire pousser, ces activités agricoles étant peu courantes dans ces régions.

L’éducation était un élément clef du projet. Les familles ont appris à mieux équilibrer leur régime alimentaire. « Nous observons depuis six mois d’encourageants changements dans les comportements alimentaires », nous dit le Dr. Habib, responsable de projet chez Medair. « Les gens comprennent l’importance des fruits et des légumes et leur utilité dans la prévention des maladies. »

Le projet Nourriture-contre-Travail a eu bien des effets positifs sur la sécurité alimentaire dans la région. Ces routes, ces ponts et ces canaux d’irrigation auront un impact durable sur la qualité de vie des populations. « Je suis très reconnaissant à Medair », nous dit Nawroz Ali. « Autrefois nous mettions deux heures à amener les bêtes jusqu’au champ ; avec la nouvelle route, cela nous prend juste une demi-heure ! »

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Services de santéGrâce à nos équipes de santé, un grand nombre de personnes parmi les plus vulnérables d’Afrique, du Moyen Orient et d’Asie a accès à des services de santé de haute qualité.

Chaque année, des crises telles que les conflits armés ou les catastrophes naturelles tuent ou blessent des innocents. Medair apporte en situation de crise un soutien médical d’urgence dans des régions parmi les plus reculées et les plus dangereuses du monde. On oublie trop souvent que les guerres et les catastrophes naturelles engendrent la maladie, avec son lot de nouvelles souffrances. Relevons à ce propos que les risques pour la santé sont d’autant plus graves quand ils menacent des populations reculées qui n’ont pas accès à des services de soins primaires.

Medair s’efforce de dispenser des soins élémentaires de grande qualité, en prêtant une attention toute particulière au traitement et à la prévention des maladies infectieuses. Nous pensons que la formation des travailleurs de santé locaux et la construction, restauration et dotation en équipements des centres de soins jouent

un rôle primordial dans l’état de santé présent et futur d’une population. L’approche qui est la nôtre se veut flexible, afin de nous assurer que les soins dispensés correspondent aux besoins réels des populations.

Secteur services de santé Medair (exemples)

• Centre de soins de santé primaires• Réponses d’urgence quand une maladie se déclare• Campagnes de vaccination• Promotion de la santé et de l’hygiène• Santé reproductive et activités pour une maternité sans risques ;

structures de soins prénataux et postnataux• Soutien psychosocial pour les victimes de conflits• Soins dispensés aux victimes de violences sexuelles• Distribution de moustiquaires (prévention de la malaria)• Soutien nutritionnel et distribution d’aide alimentaire d’urgence• Sécurité alimentaire : distribution de semences, conseils

et formation en agriculture• Renforcement des compétences et soutien du système

de santé de base• Formation et supervision des centres de santé et de leur personnel• Enquêtes, évaluations, études de terrain et recherche opérationnelle

MEDAIR Rapport annuel 200812

« S’il vous plaît, pouvez-vous venir voir mon fils ? » supplie cet homme, à bout de souffle, qui se rue sur le personnel de santé de Medair.

L’équipe de soins est en train de défaire les bagages après une longue et chaude journée passée du côté de Paloich. On demande à l’homme s’il ne peut pas amener son fils. Il part en courant et revient bien vite avec Ahmed, son garçon de deux ans. Il a le ventre gonflé, il est fiévreux et haletant. « Au Sud-Soudan, un enfant sur cinq meurt avant l’âge de cinq ans », nous apprend Rhonda Eikelboom, coordinatrice médicale chez Medair. « Je voulais tant qu’Ahmed ne soit pas un de ceux-là. Mais nous étions sous les arbres, et je n’avais avec moi qu’un stéthoscope pour poser un diagnostic ! »

Les structures mobiles de santé sont précieuses…Dans le comté de Melut, les équipes de santé de Medair se rendent d’un village à l’autre, évaluant le niveau de malnutrition des enfants. Aujourd’hui il s’agit pour l’équipe de Medair d’emprunter la route pierreuse et poussiéreuse qui relie Melut à Paloich.

A peine l’équipe est-elle arrivée que surgissent des mamans et leurs enfants des quatre coins du village. Il n’y a là aucun centre de soins : à l’ombre d’un arbre, Medair installe une clinique de fortune. Alice Wyatt, nutritionniste chez Medair, procède à la pesée des enfants au moyen d’une balance qu’elle a suspendue à une grosse branche.

« Est-ce que vos enfants mangent correctement ? » demande-t-elle à chacune des mères. « Quel est leur problème ? »

Alice écoute leurs réponses attentivement et prodigue au mamans de précieux conseils en matière d’allaitement et de pratiques alimentaires complémentaires, puis elle répond à toutes les questions sur l’alimentation qui lui sont posées.

Pendant ce temps-là, Rhonda vérifie que les enfants n’ont ni diarrhée, ni fièvre, ni autre problème de santé. Ceux qui ont de la fièvre se font piquer le doigt pour établir avec certitude s’il s’agit de malaria, tandis que les enfants admis à la « Clinique à l’ombre d’un arbre » reçoivent des comprimés vermifuges et des gouttelettes de vitamine A.

…mais les centres de santé permanents sont plus que nécessairesA la tombée du jour, les collaborateurs de Medair voient venir à eux le père d’Ahmed, il est inquiet. Rhonda a bien ausculté le petit Ahmed, et malgré le manque de temps et d’équipement, elle a pu prodiguer à l’enfant quelques premiers soins. « J’ai enjoint sa maman à suivre notre structure mobile de santé jusqu’au prochain village si Ahmed ne se sent pas vite mieux », explique Rhonda.

La clinique temporaire de Medair est bien utile pour évaluer la situation nutritionnelle et traiter les petits problèmes de santé, mais un cas comme celui d’Ahmed montre bien qu’il est nécessaire dans tout le Sud-Soudan de pouvoir accéder à des structures de soins plus permanentes.

Voilà pourquoi, au mois de mai 2008, Medair a ouvert une unité de soins de santé primaires (USSP) à Paloich, remplaçant ainsi la clinique de fortune installée à l’ombre d’un arbre par un établissement qui ouvre cinq jours sur sept et reçoit quelques 40 à 50 patients par jour.

« Quand j’ai commencé à travailler pour Medair, c’était parfois très difficile, particulièrement dans cette unité de soins de Paloich ; il y avait tant à faire », dit Liselotte Eberhard, responsable pour Medair de cette USSP. « Mais chaque minute valait la peine d’être vécue : c’est une telle joie de voir repartir chez elles des personnes qui ont reçu le traitement dont elles avaient besoin. »

Photos, à gauche : Une infirmière de Medair dispense des soins à une femme dans le centre de santé de Melut, Sud-Soudan. à droite : Un collaborateur de Medair mesure la masse musculaire d’enfants soudanais pour établir leur statut nutritionnel.

A l’ombre d’un arbre, un centre de santéLes équipes de santé de Medair réalisent des évaluations nutritionnelles et dispensent des soins aux enfants sous-alimentés du Sud-Soudan.

Secteurs d’expertise

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Eau et assainissementL’eau et l’assainissement (WatSan en anglais) sont des éléments clefs du travail vital effectué par Medair pour améliorer les conditions de vie de personnes plongées dans des situations désespérées, sans accès quotidien à l’eau potable ni aux systèmes sanitaires.

Voilà des années que le monde se penche sur cette question de l’eau ; pourtant, aujourd’hui encore, plus d’un milliard d’êtres humains n’ont toujours pas accès à l’eau potable et ils sont plus de deux milliards à ne pas disposer de systèmes d’assainissement appropriés. Les climatologues nous apprennent de surcroît que le problème ne fera qu’empirer avec le réchauffement climatique annoncé.

Le risque de propagation des maladies les plus meurtrières est démultiplié en l’absence d’eau potable et de systèmes d’assainissement. Chaque année, quelques deux millions de personnes meurent d’infections diarrhéiques telles que le choléra. Et chaque jour, plus de 5000 enfants de moins de cinq ans meurent de même par manque de sanitaires et d’hygiène ; l’infection diarrhéique est la deuxième cause de mortalité infantile dans le monde. (1)

Medair oeuvre auprès des personnes les plus vulnérables pour limiter leur exposition aux maladies mortelles, en améliorant leur accès à des points d’eau potable et à un système d’assainissement. De même, nous centrons nos efforts sur la promotion de l’hygiène, en aidant les populations à saisir toute l’importance d’une bonne hygiène pour prévenir l’apparition des maladies et en les encourageant à éviter les comportements à risque et à adopter de bonnes habitudes.

Etablir des sources d’eau potable près des maisons et des villages prévient les maladies liées à la qualité de l’eau et, parallèlement, prémunit les femmes et les enfants contre la violence. En effet, ces femmes et ces enfants forcés de marcher des heures à travers des zones périlleuses pour aller chercher de l’eau sont une proie facile pour les maraudeurs et les bandits de grand chemin. C’est donc de bien des manières que les efforts de Medair pour améliorer l’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement aident ses bénéficiaires à préserver leur santé et à retrouver leur dignité.

(1) UNICEF : Année internationale de l’assainissement, 2008.

Secteur eau et assainissement de Medair (exemples)

• Promotion de l’hygiène, axée sur l’eau potable, sur le lavage des mains et l’élimination sans risque des selles• Nouveaux points d’eau : forage de puits, puits creusés à la main,

protection des sources• Réhabilitation et entretien des points d’eau existants • Installation de systèmes de récupération de l’eau de pluie et de

systèmes d’approvisionnement en eau par gravitation• Installation et fonctionnement de systèmes fixes et ambulatoires

d’approvisionnement en eau en situations d’urgence• Fourniture pour les maisons de filtres en céramique• Construction de latrines • Construction d’installations pour se laver les mains et se baigner• Campagne de ramassage des déchets dans les camps auprès des

déplacés internes• Formation des comités villageois de l’eau, formation sur l’utilisation

des pompes

MEDAIR Rapport annuel 200814

Madagascar est sur la route de cyclones saisonniers qui perpétuent sur l’île un cycle infernal de pauvreté. L’une des priorités de Medair est de rétablir l’accès à l’eau propre après le passage d’un cyclone, de désinfecter et parfaire les points d’eau existants et de réduire la vulnérabilité des populations face aux futurs cyclones. Un élément clef de ce type de programme est la responsabilisation – la nôtre et celle de nos bénéficiaires.

Notre principal projet pour l’eau s’appelle Rano Tsara, ce qui veut dire « Bonne Eau ». Nous avons appliqué avec nos bénéficiaires, dès le début, une approche consultative et participative. Nous voulions qu’ils se sentent concernés à tous les niveaux, en particulier dans le processus de prise de décisions.

Nous avons donc mis sur pied des ateliers à tous les niveaux de représentation de la communauté, des groupes thématiques et les traditionnels Loa Bary an Dasy malgaches, réunions communautaires de toutes les personnes concernées où l’on discute des choix en cours d’adoption.

Les sites des points d’eau sont choisis par les villageois eux-mêmes et lorsqu’on en démarre la construction et le pompage, nous comptons sur la participation, le travail, ainsi que le soutien matériel et financier de nos bénéficiaires.

Les équipes de forage sont fournies par des entreprises locales formées par Medair.

Nos bénéficiaires se responsabilisent« Nous visitons régulièrement les sites de construction pour nous assurer de la bonne marche des opérations, mais aussi pour apporter notre soutien aux foreurs locaux », nous dit Matthias Lampert, responsable WatSan chez Medair. « Nous ne nous imposons pas comme ceux qui savent tout et qui prennent forcément les meilleures décisions. Ils n’attendent pas de nous que nous répondions à toutes leurs questions et que nous réglions tous leurs problèmes, mais nous les écoutons et tâchons de comprendre les difficultés qu’ils rencontrent dans leur forage ; c’est ainsi que nous les encourageons et les accompagnons dans leur labeur quotidien. »

La plupart des habitants de Madagascar n’ont toujours pas accès à l’eau potable et à des systèmes d’assainissement. Dans les efforts que déploie Medair pour pallier cette situation, nous sommes conscients qu’il faut impliquer les populations dans le processus d’acquisition de ces précieux services. En travaillant aux côtés des bénéficiaires, et en tâchant de connaître leur sentiment et leurs réclamations, nous assumons à notre tour nos responsabilités à leur égard.

Photos, à gauche : Premiers essais d’une nouvelle installation destinée à se laver les mains à Madagascar. à droite : Ils travaillent dur pour faire jaillir de l’eau potable de cette nouvelle source à Madagascar.

Nous avons des responsabilités envers nos bénéficiairesMedair travaille aux côtés des habitants de Madagascar pour rendre plus facile l’accès à l’eau potable et aux systèmes d’assainissement.

Secteurs d’expertise

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Abri et infrastructureLe secteur abri et infrastructure de Medair fournit en situation de crise des abris qui sauvent des vies ainsi que d’autres infrastructures vitales qui, tout au long du processus de réhabilitation, s’avèrent si importantes pour une communauté qui aspire à un meilleur avenir pour ses enfants.

Lors d’une catastrophe naturelle ou d’un conflit armé, il arrive bien souvent que les gens soient arrachés à la douceur et à la sécurité de leur foyer. La fourniture sans tarder d’un abri d’urgence et de biens ménagers (couvertures, habits, ustensiles, etc.) peut véritablement sauver des vies.

Quand la situation se stabilise, Medair porte ses efforts sur la reconstruction ; il s’agit de récupérer tout ce qui a été perdu et, idéalement, de disposer en fin de compte d’infrastructures de base supérieures à celles d’avant la crise.

Nous n’intervenons pas en situation de crise pour faire tout le travail nécessaire pour les bénéficiaires. Nous arrivons avec du matériel, du conseil technique et un soutien à la formation, de telle sorte que les bénéficiaires eux-mêmes acquièrent une solide expérience et une expertise qui leur seront bien utiles, et pendant longtemps, bien après que Medair ait quitté les lieux.

Beaucoup de nos bénéficiaires reçoivent aussi de l’aide pour développer de nouveaux moyens de subsistance ; ils gagnent ainsi de l’argent qui leur permet de subvenir aux besoins de la famille. Nous apportons également notre soutien aux enfants pour qu’ils reçoivent l’éducation de qualité qui leur ouvrira les portes d’un avenir plus prometteur.

Secteur abri et infrastructure de Medair (exemples)

• Distribution d’abris temporaires et semi-permanents• Distribution de bien ménagers non alimentaires• Construction ou réhabilitation d’abris permanents• Construction ou réhabilitation d’écoles, d’unités de soins,

de routes, de ponts• Mise en place de stratégies d’atténuation des effets d’une

catastrophe naturelle• Formation aux techniques de construction résistante aux séismes• Aide à la subsistance• Soutien éducatif

Photo : Des briques et des gens pour s’en servir – deux aspects indispensables des projets de reconstruction d’un centre de santé en R.D. Congo.

MEDAIR Rapport annuel 200816

Longtemps la vie a été rude dans ce village reculé de Natorokokito, dans la région de Karamoja. Des sécheresses successives anéantissaient les cultures, provoquant des disettes à répétition. La région manquant d’accès routiers, les populations les plus vulnérables ne recevaient aucune aide alimentaire, seul moyen de survie en cas de sécheresse. Elles en venaient à s’approvisionner en végétaux dans la brousse et se contentaient d’un repas par jour.

« Nos dirigeants régionaux nous ont dit que le camion qui transporte la nourriture ne peut pas accéder par la route à notre village ; nous voilà donc abandonnés depuis six ans », raconte Dedeng Locham, 42 ans, mère de huit enfants à Natorokokito.

En l’absence de route, les ambulances elles-mêmes n’ont pas pu atteindre cette communauté. Le seul moyen de transporter quelqu’un à l’hôpital, c’était sur le porte-bagages d’un vélo ou à dos d’âne.

Une route pour la reconstructionEn 2008, Medair, l’une des rares ONG internationales à travailler dans la zone reculée et périlleuse du district Kaabong de Karamoja, a lancé un projet d’infrastructure Argent-contre-Travail (Cash-for-Work), afin de construire une route d’accès reliant des villages les uns aux autres, proposant ainsi une embauche bien nécessaire aux plus vulnérables.

« Donner de l’argent en échange de travail préserve la dignité de l’individu, lui permettant de faire de son argent ce que bon lui semble », nous dit Michelle Wilson,

directrice adjointe du comté. « On obtient de surcroît un bien très précieux, puisque l’on y gagne une route. »

« J’ai travaillé pendant deux semaines et j’ai gagné 30 000 shillings », ajoute Dedeng, l’un des participants du projet Argent-contre-Travail. « J’ai employé une partie de cet argent à me faire soigner quand je suis tombée malade, une autre partie en nourriture pour ma famille, puis, au marché, j’ai acheté une poule qui pond déjà des oeufs. »

Une route de neuf kilomètres a ainsi été construite, principalement par les bénéficiaires des communes environnantes, Medair fournissant les plans et les matériaux et supervisant les travaux. Pas moins de 4000 personnes de la région tirent profit de cette route, puisqu’elles accèdent enfin plus facilement aux villages, aux marchés et aux services de santé.

A présent une ambulance se rend une fois par semaine au centre de santé de Natorokokito, les personnes malades ne sont plus transportées à dos d’âne. De plus l’insécurité recule dans la région, car la route est de plus en plus fréquentée. Autre résultat probant, les ONG sont plus nombreuses à apporter leur soutien dans cette région sous-développée et jusque là oubliée. « C’est grâce à la route que nous avons reçu hier de l’aide alimentaire distribuée par World Vision », conclut Dedeng. « Longue vie à Medair pour tous les bienfaits que nous lui devons ! »

Photo : Des bénéficiaires construisent la route du district Kaabong dans le

cadre du projet Argent-contre-Travail de Medair.

Une ouverture sur le mondeDans le Karamoja, région la plus vulnérable et la plus dangereuse d’Ouganda, Medair conduit un projet d’infrastructures qui profitera aux habitants de plusieurs manières.

Secteurs d’expertise

17

En 2008, les collaborateurs de Medair se sont rendus dans le petit village de Gombe et y ont trouvé un centre de soins vétuste et délabré. « Les personnes malades doivent traverser la rivière et marcher sur plus de dix kilomètres pour atteindre le centre de santé le plus proche », nous a raconté Basanopee-Bakjabe, un ancien du village.

Medair envisageait de réhabiliter le vieux bâtiment, mais les villageois ne manifestaient aucun enthousiasme. « Le vieux centre nous rappelle des années très difficiles », nous expliquait le vieil homme. « Avec un nouveau bâtiment, nous pourrions tourner la page et prendre un nouveau départ. » Aussi avions-nous une décision délicate à prendre… Fallait-il remettre en état une structure qui faisait remonter un passé traumatisant ou se lancer dans la construction, plus coûteuse, d’un nouveau centre de soins ?

Plus que la distance de la terre a la luneEn 2008, la priorité pour Medair était de réhabiliter les structures de santé ; 29 bâtiments étaient en phase de restauration et 20 autres étaient reconstruits, avec latrines et systèmes de récupération des eaux de pluies. Nous avons aussi soutenu toute une gamme de services de santé dans quelque 500 structures de soins disséminées sur toute l’immensité du nord-ouest de la R.D. Congo. Grâce à ces efforts, plus de trois millions de personnes ont pu accéder à des soins de qualité, dont 1,2 million a reçu un traitement médical.

Au mois d’avril, Medair a réagi à l’apparition soudaine d’une méningite meurtrière à Goria, où il n’y avait pour

tout centre de soins qu’une hutte en terre, dépourvue des médicaments les plus élémentaires. « Je remercie Dieu de nous avoir envoyé Medair », s’exclame Biyoni, qui habite Goria et qui tient son enfant à ses côtés. « Aucune autre ONG ne s’est aventurée jusque chez nous. Sans Medair, mon fils serait mort. » Atteindre nos bénéficiaires relevait de l’exploit : il y avait tant de villages isolés, éparpillés sur un territoire si vaste. En 2008, notre équipe a parcouru 449 110 kilomètres par voie de terre ; c’est plus que la distance de la Terre à la Lune !

« C’est une bénédiction du Seigneur que Medair soit venue jusque dans notre village et qu’ils aient construit une maternité pour notre centre de santé », dit Masumauko Goba du village de Likopi. « A cause de l’état des routes, notre village était devenu presque inaccessible. Cela faisait si longtemps qu’aucune organisation ne venait

nous porter secours. »

Construire un avenir meilleur A Gombe, l’équipe de Medair s’est mise à l’écoute des villageois et elle est parvenue à la conclusion que les voeux formulés par la communauté prévalaient sur les considérations économiques. La construction d’un nouveau centre aiderait cette population, qui avait beaucoup trop souffert, à retrouver la dignité. « Nous sommes si heureux de construire un nouveau bâtiment avec l’aide de Medair »,

nous dit l’ancien. « Ce centre de santé sera un centre d’espoir pour toute la région. »

Rép. Dém.du Congo

SOUDANR.C.A.

CAMER.

REP.DU CONGO

GABON

ANGOLA

ZAMBIE

TANZ.

BURU.

RWA

OUG.

C o n g o

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Lu a l a b aKinshasa

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0

0 200 400 mi

200 400 km

Isiro

Kisangani

Dans la région depuis plus longtemps que toute autre ONG, Medair a soutenu les efforts de reconstruction d’après guerre en servant plus d’un million de personnes en 2008, tout en intervenant lorsque se présentait une situation d’urgence.

R.D. Congo• Le pays se remet de plusieurs années de conflits qui ont laissé un bilan de 5,4 millions de morts,

dues pour la plupart à la faim et aux maladies liées à la guerre• Presque 1,4 million de déplacés internes• De nouveaux conflits meurtriers éclatent en 2008• Vastes étendues et villages isolés par manque d’infrastructures routières

Un centre pour l’espoir

« Le projet de Medair a profondément modifié nos connaissances et notre compréhension de la gestion de la santé, tout en améliorant les compétences de nos collaborateurs. »Dr. Didace Tolima, Responsable médical de la Zone sanitaire de Bili

MEDAIR Rapport annuel 200818

Pour plus d’informations sur la R.D. Congo, veuillez consulter www.medair.org/programme-congo

Photo : Les bénéficiaires et le personnel de Medair collaborent pour construire un nouveau centre de santé.

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 1 238 243

Personnel Medair 10 expatriés 104 employés locaux

Services de santéAide d’urgence• 31 structures médicales soutenues, offrant des soins de santé à

des déplacés internes• 13 interventions pour aider à contrôler des épidémies (choléra,

dysenterie, méningite)Réhabilitation• 497 structures médicales soutenues• 890 822 consultations de nouveaux patients dont 114 023 admissions • 244 008 consultations prénatales, 63 998 accouchements • 373 721 vaccins administrés• 112 sages-femmes et infirmières formées• 1690 victimes de violence sexuelle soignées

Eau et assainissementRéhabilitation• 15 latrines de 2 cabines construites pour des centres de santé en Ituri• 13 latrines de 4 cabines construites pour des centres de santé en Ituri

et dans le Haut Uélé• 28 centres de santé ont reçu un système de récupération de l’eau de

pluie, des fosses à ordures, des fosses à placenta et 56 kits pour se laver les mains

Abri et infrastructure Réhabilitation• 29 centres de santé et salles d’hôpital et 2 bâtiments administratifs

ont commencé à être construits ou réhabilités (20 en Ituri, 11 dans le Haut Uélé), dont 20 projets achevés• 31 kits d’outils distribués pour la participation de la communauté • 31 structures de santé dotées d’équipements

Crise à Dungu !

En septembre, le territoire de Dungu a été attaqué par l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA). Des milliers de personnes ont fui leur foyer, la plupart pour rejoindre la ville de Dungu. Les déplacés ont rapidement débordé les capacités d’accueil et les ressources de la population locale. Les attaques étaient particulièrement cruelles pour une population déjà traumatisée par une décennie de conflit.

Medair a dû s’adapter immédiatement, arrêtant momentanément son travail de réhabilitation pour apporter une réponse d’urgence. Heureusement, notre expérience dans la région nous a permis de réagir rapidement et de fournir soins et médicaments aux personnes les plus vulnérables.

« Medair a été la première ONG à répondre à notre appel à l’aide », affirme le Commissionnaire de District Kyoni Ngoie. « Elle nous a apporté une importante assistance humanitaire et offert des soins médicaux à nos frères et sœurs souffrants. »

Pendant un mois, Medair était la seule ONG présente dans la ville de Dungu, tandis que la LRA continuait de terroriser la région. En novembre, une attaque sur Dungu a obligé le personnel de Medair à évacuer, mais il était de retour moins d’une semaine après.

« Nous sommes très reconnaissants envers Medair d’être revenu aussi vite », déclare Félicien Balani, membre de la société civile de Dungu. « Beaucoup de nos infirmières avaient dû fuir la région, c’est donc Medair qui – une fois de plus – a prouvé qu’elle restait à nos côtés même dans les moments les plus difficiles. »

19

Au mois d’octobre, Gul Bibi commence le travail de délivrance de son sixième enfant, mais cela se présente mal, le bébé est dans la mauvaise position. Si l’on n’intervient pas, il va mourir, sa mère se videra de son sang et connaîtra le même sort. Le seul espoir de survie est l’accouchement par césarienne, pratique que l’on ne connaît pas dans le petit village de Ghojan, dans la lointaine province du Badakhshan.

Voilà des années que Medair améliore les soins pour les mères au Badakhshan, région qui connaît le taux de mortalité maternelle le plus élevé du monde. En 2008, nous avons travaillé dans quatre des districts les plus inaccessibles, fournissant toute une série de services de soins de santé primaires aux personnes les plus vulnérables. Nous avons réagi face à des débuts d’épidémies et avons formé quelques 200 travailleurs de la santé. Quatre centres, nouveaux ou réhabilités, ont été ouverts, notamment une structure de santé reproductive à Yawan, en nous assurant les services tellement nécessaires d’une obstétricienne. Cette structure a sans doute sauvé la vie de Gul Bibi.

Au deuxième jour de travail, il apparaît clairement que Gul Bibi doit être examinée au centre de soins de Zeriaki, à une heure de marche. Mais à Zeriaki, la sage-femme est certes capable de diagnostiquer le problème, mais non de pratiquer une césarienne. Gul Bibi est de nouveau admise d’urgence, cette fois dans la nouvelle structure de Yawan. Il est vrai que Medair a grandement amélioré au cours de l’année le système de transfert des malades entre villages éloignés, de telle sorte qu’un transfert de ce type est devenu possible.

Après un voyage long et tendu en ambulance, Gul Bibi arrive à la clinique de soins d’urgence, où le Dr. Gulsara procède sans tarder à son admission. La maman accouche d’un garçon en bonne santé. La famille de Gul Bibi et tout le personnel de la clinique sont remplis de joie. « Je sais que vous m’avez sauvé la vie et aussi la vie de mon petit garçon », leur dit Gul Bibi reconnaissante. « Je me sens très

bien et très heureuse… Merci ! »

Réponse face à la sécheresseLa sécheresse et la flambée des prix alimentaires ont provoqué une terrible crise alimentaire en 2008. Medair a cherché à assurer la sécurité alimentaire à long terme en distribuant des semences de qualité et en dispensant une formation agricole et nutritionnelle. Dans le cadre du programme Nourriture-contre-Travail, nous avons engagé 4913 travailleurs pour des courtes durées, afin de construire routes et canaux d’irrigation, en les rémunérant en

argent comptant et aussi moyennant 189 tonnes de nourriture pour leur famille. L’une des routes ainsi construites permet aujourd’hui à quelques 10 000 personnes d’avoir accès à une structure de santé. « Cela marche vraiment bien », confirme

OUZBEKISTAN

TADJIKISTAN

TURKMENISTAN

IRAN

PAKISTAN

INDE

CHINE

I nd u

sKandahâr

GhazniAfghanistan

Jalâlâbâd

Yawan

Kabul

0

0 100 200 mi

100 200 km

Faizabad

Bamian

Behsud

En 2008, Medair a dû surmonter de grandes difficultés d’accès pour améliorer les soins apportés aux populations, réagir face à la sécheresse, étendre l’approvisionnement en eau et fournir des systèmes d’assainissement dans certaines des communautés les plus isolées du monde.

Afghanistan• Presque 30 années de conflits continus • Des communautés isolées par de terribles intempéries, l’insécurité, le mauvais état des routes et

la dangerosité du terrain • Abandon et sous-développement sur tout le territoire - Accès très limité aux centres de soins de santé primaires - Un des taux de mortalité maternelle les plus élevés du monde • Des années de sécheresse dévastatrice

L’impossible rendu possible

« Vous êtes la seule organisation qui cherche vraiment à aider les communautés isolées qui sont coupées de tout service de santé. Vous vous efforcez d’atteindre et de servir les communautés dans le besoin. »Déclaration de leaders communautaires d’Houz-e-Shah, District de Khwahan

MEDAIR Rapport annuel 200820

le Dr. Habib, responsable de projet chez Medair. « La route ouvre des perspectives d’avenir et leur permis de gagner les aliments dont leur famille a besoin dans l’immédiat. »

Succès malgré toutLes conditions de travail sont souvent extrêmes en Afghanistan et l’année 2008 n’a pas fait exception. L’insécurité, les difficultés du terrain et la longueur de l’hiver ont rendu l’accès aux régions où se développent nos projets encore plus difficile. Tantôt à pied tantôt à cheval, notre personnel a mis des jours et des jours à atteindre les villages les plus isolés.

L’une des principales difficultés était de trouver des collaborateurs qualifiés disposés à travailler dans des conditions aussi pénibles. Nous tenons à les remercier ici d’avoir su se surpasser, faisant preuve d’un courage et d’un esprit d’équipe qui ne sont pas passé inaperçus.

« Medair a des collaborateurs très engagés, qui se respectent les uns les autres et travaillent en parfaite collaboration » a expliqué Sarah Adams du Comité central mennonite. « Ils travaillent dur pendant la journée, se réunissent avec plaisir le soir et se mettent au service de leurs bénéficiaires en respectant leur dignité ».

L’équipe WatSan de Medair a aussi fait d’énormes progrès cette année, notamment dans la région isolée des montagnes du centre. Elle a creusé plus de 50 puits dans les vallées, des centaines de nouvelles latrines ont été installées et les communautés ont été sensibilisées aux questions d’hygiène.

Au Badakhshan, il a été possible de fournir de l’eau à la communauté montagnarde de Zulazma. Les villageois croyaient savoir qu’il était impossible de creuser des puits dans le sol sec et rocailleux ; pourtant, les ingénieurs de Medair avaient à peine creusé 5 mètres que l’eau jaillissait ! Rapidement, quatre puits ont été creusés à la grande surprise des habitants. « Vive Medair ! » s’est exclamé Ali Ahmad. « Medair est l’ONG qui rend possible l’impossible. »

Pour plus d’informations sur l’Afghanistan, veuillez consulter www.medair.org/programme-afghanistan

Photos, à gauche : Gul Bibi avec nouveau-né et sa belle-mère. à droite : Construction d’une route dans le cadre du programme « Nourriture-contre-Travail ».

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 140 289

Collaborateurs Medair 10 expatriés145 employés locaux

Services de santéAide d’urgence• 8 interventions pour aider à endiguer des épidémies (anthrax,

coqueluche, ARI) au profit de 1555 bénéficiaires• 189 tonnes de nourriture distribuées à 4913 familles (34 391

personnes) dans le cadre des activités « Nourriture-contre-Travail »

Réhabilitation• Soutien à 7 structures de santé et à 55 dispensaires, où se sont rendues

79 531 personnes • 295 accouchements, 63 patientes présentant de graves complications

Obst/Gyn traitées avec succès dans le centre médical de Yawan• 50 fois plus de transferts vers d’autres services de santé qu’en 2007• 4 centres de santé créés ou améliorés à Sheldan, Shingan,

Patir et Yawan• 80 collaborateurs de santé et 178 collaborateurs de santé

communautaires ont reçu une formation• 2349 patients acceptés dans le cadre du programme de soutien

alimentaire• 27 802 personnes ont reçu une formation en santé/nutrition/hygiène

Eau et assainissementRéhabilitation• 57 puits creusés, 2 systèmes d’approvisionnement en eau par

gravitation installés, et 87 sources protégées• 389 latrines communautaires et 161 cabines pour se laver ont été

installées

Abri et infrastructureRéhabilitation• 49 km de routes et 30 km de canaux d’irrigation ont été remis en état• 4913 travailleurs ont été engagés pour construire routes et canaux• 964 familles (6748 personnes) ont reçu des semences de légumes ou

de céréales, des bœufs ou des arbres fruitiers

21

Dans le village de Hiliotula, Norima Bu’uolo, une veuve de presque 60 ans, ne pouvait avant cette année puiser de l’eau des sources tout proches de sa maison, car l’eau n’était pas potable. « On avait depuis longtemps l’idée de réparer ces sources, mais personne au village ne savait comment s’y prendre », raconte Norima.

Le fait est que, depuis des années, le sud de l’île de Nias n’a reçu que très peu d’assistance internationale ou gouvernementale, et ce malgré les catastrophes naturelles à répétition, sans doute parce que le village est si isolé. En 2008, Medair a achevé les travaux d’amélioration de de l’accès à l’eau et à des systèmes d’assainissement dans plusieurs villages, notamment à Hiliotula, où l’on a rétabli la viabilité des sources d’eau potable pour Norima et d’autres habitants. « Notre village en avait besoin, parce que l’eau est la source de la vie », dit Fatima Ndruru, une bénéficiaire. « Les collaborateurs de Medair sont très gentils et amicaux. On dirait qu’ils nous comprennent. Nous allons prier pour vous, que Dieu vous bénisse, et encore merci, de nous avoir aidés, nous et notre village. »

Medair a aussi monté dans l’île des latrines et des installations pour se laver les mains, tout en s’évertuant à sensibiliser la population sur l’importance de l’hygiène.

« Une délégation envoyée par le Seigneur »En 2008, Medair a aussi amélioré les soins de santé sur l’île de Nias. Au total, treize nouvelles accoucheuses traditionnelles auront été formées pour pouvoir travailler dans des zones reculées. De l’équipement et des fournitures médicales ont été acheminées vers des centres de santé isolés ; dans deux cas il a fallu traverser des rivières à gué, et dans deux autres cas, en l’absence de route, il a bien fallu que l’équipe et les villageois transportent les équipements à pied sur un trajet de six heures de marche. Relevons par ailleurs que plus de 9000 moustiquaires ont été distribuées afin de protéger la population contre la malaria.

« Depuis que j’ai la moustiquaire, je rajeunis », dit Norima. « A présent je dors tranquille, sans me faire piquer par les moustiques, et en sachant que je ne vais pas attraper la malaria. »

Medair a construit cinq nouveaux centres de santé pour remplacer d’anciennes installations durement frappées par le séisme. Ces projets de construction se sont avérés particulièrement exigeants, à cause surtout d’incessants conflits qu’engageaient des sous-traitants dénués de tout scrupule. Mais Medair a persévéré dans l’adversité et achevé tous les projets de construction prévus. L’équipe a aussi conçu, fabriqué et installé deux incinérateurs pour l’élimination des déchets médicaux, vitaux pour la santé publique.

« J’ai le sentiment que Medair est une délégation qui nous est envoyée par le Seigneur, » conclut Norima. « Dans ma famille et dans tout le village, l’hygiène s’est beaucoup améliorée, c’est même de mieux en mieux. Les familles profitent du centre de santé, des latrines et de l’eau que Medair nous a fournie. »

Indonésie

0 500 1000 km620 mi310

Jakarta

MALAISIE

Banda Aceh

Gunung Sitoli

Teluk DalamNIAS ISLAND

En 2008, Medair a travaillé activement aux côtés des Indonésiens les plus vulnérables, en apportant diverses formes de soutien dans cette région oubliée qu’est le sud de l’île de Nias et en réparant et améliorant les systèmes d’assainissement sur la côte ouest de la province d’Aceh.

Indonésie• Vulnérabilité face aux fréquentes catastrophes naturelles• Le pays n’est pas totalement remis du tsunami de 2004• L’île de Nias se remet encore du tremblement de terre de 2005, l’un des plus forts de l’histoire• Accès limité aux soins ou à l’eau potable dans les zones reculées

Persévérer dans l’adversité

MEDAIR Rapport annuel 200822

Intégrité oblige

En 2008, Medair a demandé à une organisation externe d’évaluer les installations sanitaires familiales que nous avions construites dans onze villages d’Aceh Jaya. Cette évaluation a confirmé que l’action de Medair avait bel et bien amélioré l’accès à l’eau potable, mais qu’il y avait parfois des problèmes de qualité : 583 installations avaient besoin d’être réparées.

Medair s’est immédiatement mise à l’œuvre, non seulement pour les réparer, mais aussi pour résoudre les ennuis qui causaient ces dégâts. Ces installations étant situées dans des zones marécageuses, il a fallu installer de nouveaux bassins septiques, en béton pour qu’ils résistent mieux aux séismes. Une poubelle de compost a aussi été ajoutée sur chaque site.

Ces modifications ont été entreprises par des sous-traitants qualifiés, sous l’œil attentif de Medair. Notre équipe s’est aussi engagée dans la formation afin de garantir que les usagers soient sensibilisés aux questions d’hygiène et sachent comment entretenir leurs installations. Fin 2008, 210 installations avaient été réparées ou aménagées, le reste a suivi début 2009.

« Je suis très reconnaissant à Medair d’être revenue pour réparer ce qui n’allait pas », nous dit H.T. Imran, leader de sous-district à Aceh Jaya. « C’est une très bonne chose pour nos villageois, car ils ne connaissent rien aux systèmes sanitaires, mais ils en ont vraiment besoin. » Pour plus d’informations sur l’Indonésie, veuillez

consulter www.medair.org/programme-indonesie

Photos, à gauche : L’un des cinq nouveaux centres de santé construits en 2008 par Medair. à droite : Une femme entourée d’enfants réjouis profite d’une nouvelle source d’eau protégée.

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 36 022

Personnel Medair 10 expatriés 72 employés locaux

Services de santéRéhabilitation• 1500 kits d’hygiène distribués • 13 accoucheuses traditionnelles formées• 9144 moustiquaires distribuées• 11 cas urgents traités• 122 centres de santé soutenus• 18 « posyandus » - structures villageoises de soins de santé primaires -

redynamisées par la formation et le suivi

Eau et assainissementRéhabilitation• 4 sources d’eaux protégées dans des villages• 5 systèmes d’approvisionnement en eau par gravitation ont été créés

ou réparés• 210 installations sanitaires réparées ou améliorées• 15 latrines et 5 bassins septiques construits• 144 bénéficiaires ont reçu une formation sur l’hygiène en général et

l’entretien de leurs systèmes sanitaires en particulier• 7 systèmes de récupération de l’eau de pluie ont été achevés• 4 moniteurs, 1 ingénieur et plusieurs sous-traitants ont reçu une

formation WatSan avant de commencer les travaux de réparation

Abri et infrastructureRéhabilitation• 1 « puskesmas » (grand centre de santé), 4 « pustus » (petits centres de

santé) et 1 bâtiment pour le personnel ont été construits

23

Le 17 février, le cyclone Ivan s’est abattu sur Madagascar avec des vents atteignant 230 km/h et des pluies torrentielles sur cinq jours. Bilan : 80 morts et 147 000 sans abri.

Après six années de travail sur l’île, Medair était bien préparée pour un cyclone de cette ampleur ; une équipe s’est immédiatement rendue dans le Fénérive-Est, une des zones les plus touchées. « Nous sommes arrivés dans une région totalement dévastée », nous dit Catherine Shimmin, chargée de la promotion de l’hygiène. « Les maisons avaient été aplaties, les champs étaient couverts de boue, les arbres couchés et tout était recouvert de décombres. »

Medair, avec le soutien d’une ONG locale, a fournit sans tarder de l’aide d’urgence, distribuant de l’eau potable et des kits d’hygiène à

20 000 foyers, désinfectant 1500 puits et faisant la promotion d’une bonne hygiène auprès de milliers de personnes.

« C’est gratifiant de voir les effets de notre travail sur les statistiques de la diarrhée infectieuse, notamment chez les enfants », dit Catherine. « Après le passage du cyclone, la

diarrhée commençait de se propager, mais au bout de deux semaines de distribution des kits de désinfection et de promotion de l’hygiène, le taux de diarrhée est revenu à la normale. »

Au bout d’un mois, la phase de réponse d’urgence de Medair arrivait presque à son terme, tandis que d’autres organisations étaient encore en phase d’installation dans la zone. « Il est évident que Medair a la chance d’être là toute l’année, » explique Andrew Shimmin, responsable WatSan. « Nous connaissons la zone et comprenons la

population, nous pouvons donc réagir rapidement. » En 2008, Medair a continué de jouer un rôle prééminent dans le domaine de l’eau et l’assainissement ; nos efforts ont été très appréciés et même honorés, notamment le travail abattu par Christophe Roduit, directeur national de Medair Madagascar.

« En langue malgache, tetezana veut dire ‘pont’, mais aussi ‘transition’, le passage d’un état à un autre », nous apprend Jean-Claude Boidin, ambassadeur de l’Union européenne à Madagascar. « Nous apprécions la présence de Medair, parce qu’ils établissent un ‘pont’ entre l’aide d’urgence après le passage du cyclone et la réhabilitation qui doit suivre ; les deux choses doivent être reliées. »

CANAL DEMOZAMBIQUE

OCEANINDIEN

Antananarivo

Toamasina

0

0 100 200 mi

100 200 km

Madagascar

Maroantsetra

Fénérive-Est

Dans ce pays si souvent frappé par des cyclones, Medair travaille toute l’année pour répondre rapidement aux situations d’urgence, en établissant des infrastructures pour l’eau et l’assainissement et en renforçant les capacités dans les communautés.

Madagascar• Les cyclones à répétition causent des ravages et des inondations• Plus de 85 % de la population est appauvrie et vit avec l’équivalent de moins

de deux dollars par jour• Accès très limité à l’eau potable et aux latrines

Tetezana : Un pont pour les plus vulnérables

« C’est au cours des réunions organisées par Medair que nous avons pris conscience de la gravité de la situation. Nous avons compris toute l’importance de l’hygiène pour la santé. »Mme Justine, Présidente, Association des femmes d’Antakotako

MEDAIR Rapport annuel 200824

Bonne eau, bonne protectionEn octobre, Medair a lancé le projet Fiaro Tsara (bonne protection) dans le but de renforcer les compétences de chacun pour limiter les dégâts causés par les cyclones. Nous avons aussi progressé dans notre projet Rano Tsara (bonne eau), construisant plus de 100 nouveaux points d’eau résistants aux inondations et presque 200 nouvelles latrines. Cent mille personnes ont été sensibilisées à l’hygiène, à travers la radio, les films et les séances directes d’information. En août, Medair a créé des clubs d’hygiène pour les enfants et leur a proposé des jeux, des spectacles de marionnettes et des concours pour qu’ils intègrent toutes ces notions.

« Nos activités suscitent des changements positifs chez les bénéficiaires, car nos groupes cibles sont désormais bien informés – par exemple les femmes par le biais de leurs associations et les enfants grâce à l’école », explique Patricia Razafindrafara, responsable adjointe de la promotion de l’hygiène. « La corvée d’eau, qui incombe à la femme, est à présent plus facile grâce aux pompes et aux sources d’eau potable installées dans les villages. Les statistiques sont parlantes : les diarrhées infectieuses sont en baisse ».

Medair a aussi créé un réseau de partenaires et des forums de discussion pour garantir que tous les acteurs participent à ces changements. A Antakotako, les participants des forums étaient enthousiastes : jamais auparavant ils n’avaient été consultés directement.

La plupart des participants à ces réunions ont pris l’initiative d’améliorer l’hygiène dans leurs villages. « Les villageois étaient vraiment motivés quand ils ont vu que ces changements avaient des effets tangibles sur leur état de santé », affirme M. Jocelin, un chef de village. « D’habitude, en mars, nous avons des épidémies après les cyclones et les inondations. Cette année, il y a bien eu des inondations, mais pas d’épidémies ! »

Pour plus d’informations sur Madagascar, veuillez consulter www.medair.org/programme-madagascar

Photos, à gauche : Les bénéficiaires reçoivent des kits d’ablutions. à droite : Activités de promotion de l’hygiène dans un village.

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 245 410

Personnel Medair 9 expatriés 78 employés locaux

Eau et assainissementAide d’urgence• 1540 puits ouverts désinfectés• 23 796 familles (95 000 personnes) ont reçu un kit d’ablutions• 47 500 personnes dans 3 communes ont reçu en urgence une

sensibilisation à l’hygiène

Réhabilitation• 118 nouveaux points d’eau résistants aux inondations creusés et équipés

de pompe manuelle et de système de drainage (14 160 bénéficiaires)• 1 système d’approvisionnement en eau par gravitation construit dans

un village (1000 bénéficiaires) • 197 latrines familiales installées (2410 bénéficiaires)• 53 associations de femmes formées à la promotion de l’hygiène ;

170 bénévoles également formés• 15 000 adultes ont pris part à 219 sessions de promotion de l’hygiène • 25 000 enfants ont participé à 118 sessions de promotion de l’hygiène

à l’école ; 270 maîtres d’école ont été formés• 66 000 personnes ont assisté à 172 spectacles de marionnettes ou

séances de cinéma sur les questions d’hygiène• 41 ateliers ont été menés sur les questions techniques et stratégiques

de WatSan• 7 communes et 51 associations communautaires d’usagers de l’eau

ont reçu une formation • 480 foyers ont été évalués et aménagés pour que diminue leur

vulnérabilité face aux catastrophes

Abri et infrastructureAide d’urgence• 19 000 mètres de canaux d’évacuation remis en état• 323 familles vulnérables ont reçu des bâches en plastiqueRéhabilitation • 3 ponts reconstruits permettant l’accès à 9 villages et 20 000 villageois

25

Survol de l’année 2008

Janvier Février Mars Avril Mai Juin

Janvier marque l’entrée en fonction de la première gynécologue obstétricienne engagée par Medair pour son centre de soins de santé communautaires à Yawan, en Afghanistan. Sa présence est très importante pour les femmes enceintes de ce pays qui préfèrent être suivies par un docteur de sexe féminin.

Au mois de mars, dans de joyeuses cérémonies, Medair a transmis officiellement la responsabilité des soins de santé aux villages d’Abu Safifa, Lagori et Tesi au Sud Kordofan (Soudan, Etats du Nord). Neuf structures de santé en parfait état de marche et soutenues par Medair ont ainsi été transmises dans le Sud Kordofan au cours de l’année 2008.

Février a vu le cyclone Ivan s’abattre sans pitié sur Madagascar. Medair a réagi immédiatement : distribution d’eau potable et de kits d’hygiène à20 000 foyers, désinfection de puits et sensibilisation de la population aux questions d’hygiène.

En juin, une épidémie d’hépatite E dans le district de Pader en Ouganda a galvanisé les équipes médicales et WatSan de Medair, qui ont réagi sans tarder pour empêcher la propagation de cette maladie mortelle. A la fin de l’année, Medair avait travaillé auprès de plus de20 000 foyers pour garantir un accès protégé à l’eau potable et à des latrines, et les sensibiliser aux questions d’hygiène.

En avril, les équipes d’interventions d’urgence (ERT en anglais) de Medair se sont rendues à Maban, au Sud-Soudan, où des personnes de retour d’exil vivaient dans une région sans latrines ni possibilité de se laver les mains.Nous avons aidé les bénéficiaires à creuser des latrines et formé des promoteurs d’hygiène pour qu’ils enseignent à la communauté comment se protéger des maladies. En 2008, nos ERT sont intervenues pour circonscrire sept épidémies, fournir de l’eau potable et construire des latrines, tout en permettant à 125 000 personnes d’acquérir des notions indispensables d’hygiène et de santé.

En mai a eu lieu l’ouverture d’une nouvelle salle d’opérations et d’un nouveau bâtiment au centre de soins communautaires de Yawan, en Afghanistan, qui est l’une des nombreuses structures de santé ouvertes par Medair en 2008.

MEDAIR Rapport annuel 200826

En août, plus de 800 personnes travaillaient en Afghanistan dans le cadre des projets Argent-et-Nourriture-contre-Travail, construisant des routes, des canaux d’irrigation et des ponts.

En septembre, l’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) a lancé ses attaques contre les habitants du Dungu, en R.D. Congo. Des dizaines de milliers de personnes ont fui leur maison pour retrouver un semblant de sécurité dans la jungle ou dans les villages alentour. Notre équipe a réagi immédiatement en fournissant médicaments et soins d’urgence aux plus vulnérables.

Juillet Août Septembre Octobre Novembre Décembre

Des milliers d’orphelins sont rendus vulnérables par la violence ou l’abandon dans l’Ouganda d’après-guerre. Peu de communautés possèdent les structures qui permettraient de leur venir en aide. En décembre, Medair a mené 181 séances communautaires dans cinq comtés pour parler des droits des enfants et de la protection que la communauté peut leur apporter.

En octobre, Medair a lancé le projet Fiaro Tsara (bonne protection) à Madagascar, pour limiter les dégâts que ne manqueront pas de causer les cyclones à venir dans les communautés lesplus vulnérables.

En novembre, l’équipe de Medair lançait un nouveau programme à Burao, au Somaliland, où la situation humanitaire est rendue précaire par la sécheresse locale et les conflits du sud de la région. Ce programme apporte un soutien alimentaire aux enfants souffrant de malnutrition et permet d’intervenir contre l’émergence au sein des populations déplacées d’épidémies telles que la rougeole et le choléra.

En Indonésie, Medair a fourni des équipements et des fournitures médicales à plusieurs centres de santé isolés. Pour atteindre deux d’entre eux, il a fallu traverser une rivière et deux autres ont exigé de l’équipe et des membres de la communauté de transporter les équipements à pied pendant six heures : il n’y avait pas de route. Plus de 9000 moustiquaires ont été distribuées pour protéger la population de la malaria.

27

Dans les Etats du Nord du Soudan, l’objectif que s’est fixé Medair est de transmettre efficacement des services à la communauté et, à cet égard, l’année 2008 a été couronnée de succès. Tout au long de l’année, nous avons dispensé des séances de formation pour le personnel local et avons travaillé auprès du Ministère de la Santé et du Secrétariat de la Santé pour nous assurer qu’ils prendraient le relais de ces services dans les meilleures conditions. Neuf des vingt structures de santé du Sud Kordofan ont pu être transmises et les onze restantes devraient l’être au début de l’année 2009.

Dans l’Etat de Khartoum, Medair a aidé la communauté de Navasha à disposer d’un centre de santé permanent, son personnel étant engagé par le Ministère de la Santé de l’Etat. Nous avons également remis dans les mains d’une ONG nationale, en fin d’année 2008, le centre de soins de santé primaires de l’Etat de Khartoum. La planification conjointe de ce transfert a été particulièrement appréciée par le Ministère de la Santé de l’Etat. « Vous êtes la

première ONG qui comprend nos plans et partage les siens », déclare le Dr. Abdel Hafeez Osman, du district médical de Umbaddah.

L’accès à l’eau et aux systèmes d’assainissement s’est grandement amélioré en 2008 avec le forage de treize nouveaux puits et la formation de la population au fonctionnement des systèmes de pompage et à l’entretien des pompes manuelles, ainsi qu’avec la mise sur pied de systèmes de récupération de l’eau de pluie.

Une année difficileMalgré ces succès, 2008 s’est trouvée être une année très difficile dans les Etats du Nord du Soudan, en particulier au Darfour occidental. Les opérations de Medair se sont vues constamment entravées par l’insécurité et par d’autres problèmes. L’insécurité régnait le long de la frontière avec le Tchad : les communautés étaient attaquées et les installations des ONG ont également été prises pour cible.

Medair a continué de miser sur des allers et retours en hélicoptère pour éviter les zones les plus dangereuses du Darfour occidental mais, trop souvent, nous ne pouvions consacrer que quelques heures à la supervision des centres de santé et à l’entretien des points d’eau. Même les projets de moindre envergure ont mis de nombreuses semaines à être finalisés. Etant donné les circonstances, on ne peut toutefois que se féliciter de l’efficacité de notre contribution, puisque nous avons atteint tous nos objectifs humanitaires et parce que nous avons joué un rôle essentiel dans la ville capitale de Khartoum en tant que porte-parole de l’ensemble des ONG auprès des plus hautes instances gouvernementales.

ETHIOPIE

ERYTHREE

KENYAOUGANDA

R.C.A.

REP. DEM.DU CONGO

TCHAD

LIBYEEGYPTE

AR.SAOU.

GeneinaWest Darfur

KhartoumOmdurman

Kadugli

Etats du Nord

Sud-Soudan

0

0 300 mi

300 km

Soudan

En 2008, Medair a apporté une assistance humanitaire à 420 000 personnes résidant dans les Etats du Nord du Soudan, sous forme de services de santé de qualité et d’amélioration de l’accès à l’eau potable et aux systèmes d’assainissement.

Soudan (Etats du Nord)• En reconstruction après une longue guerre civile qui a pris fin en 2005• Conflit en cours et situation sécuritaire fragile au DarfourDarfour occidental• L’insécurité règne et restreint l’accès du personnel humanitaire • 2,7 millions de déplacés internesSud Kordofan• Abandon et sous-développement d’après guerre avec un accès très limité aux services de santé,

à l’eau et aux systèmes d’assainissementEtat de Khartoum• 1,2 millions de déplacés internes

Concevoir des programmes durableset passer le relais

MEDAIR Rapport annuel 200828

« Les montagnes de Nuba sont longtemps restées plongées dans l’obscurité. Medair a agi comme un phare dans la montagne. Grâce à Medair, nous disposons désormais de bons services de santé. » Bashir Mahdy, chef local à Al Kook

Pour plus d’informations sur le Soudan, veuillez consulterwww.medair.org/programme-soudan-nord

Photos, à gauche : Le personnel de Medair et des aides installent une pompe. à droite : Des villageoises dansent lors de la cérémonie de transmission de leur nouveau centre de santé, que l’on voit en arrière-plan.

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 420 000

Personnel Medair 26 expatriés 225 employés locaux

Services de santé - Aide d’urgenceEtat de Khartoum• 2531 consultations mensuelles dans le centre de soins de santé primaires• 1417 foyers visités chaque mois pour diffuser des messages de

promotion de la santé• 450 femmes enceintes ou allaitant enrôlées chaque mois dans un

programme de 12 semaines d’éducation à la santé

Darfour occidental• 321 872 consultations ambulatoires dans 20 centres de soins de santé

primaires• 10 assistants médicaux, 35 collaborateurs de santé communautaire,

56 sages-femmes et 86 assistants de soins ont reçu une formation annuelle de remise à niveau

Sud Kordofan

• 9 des 20 centres de Santé soutenus par Medair transférés au Ministère de la Santé et au Secrétariat de la Santé

Eau et assainissement - Aide d’urgenceSud Kordofan

• 209 latrines construites sur 5 sites différents• 10 nouveaux puits forésDarfour occidental• 108 000 personnes bénéficient d’un accès à l’eau• 9000 personnes bénéficient d’un accès à l’eau grâce à un système

d’urgence• 1135 latrines familiales RéhabilitationSud Kordofan• 4 systèmes de récupération de l’eau de pluie installés

Etat de Khartoum• 19 ensembles de latrines communautaires dont la responsabilité est transférée à la communauté

Abri et infrastructure - Aide d’urgence Etat de Khartoum• 710 bâches en plastique fournies à 355 foyers après la destruction de

leurs abris par des pluies torrentielles

Cérémonie de transmission de responsabilité au Sud Kordofan

Il y a cinq ans, les soins étaient pratiquement inexistants dans les villages d’Abu Safifa, Lagori et Tesi. Or, en 2008, recevoir des soins de santé de qualité y est désormais possible, et cela pour longtemps encore. Lors d’une joyeuse cérémonie, Medair a transmis la responsabilité du centre de santé aux villageois. Discours, spectacles et danses ont marqué cette réussite spectaculaire.

« C’est encourageant de pouvoir transmettre la responsabilité de ces installations », nous dit Janneke Blok, Coodinatrice de santé Medair à Kadugli. « Leur gratitude envers Medair et l’enthousiasme de la communauté à prendre les rênes de leur centre de santé m’ont convaincue que le travail que nous faisons ici est bien utile – surtout quand la communauté s’engage avec une telle intensité ». Lors de la cérémonie de transmission, l’umda (chef du village) d’Abu Safifa disait : « Le fait que Medair quitte notre village nous émeut comme si un membre de notre famille était mort ». A Lagori, on partageait ce sentiment : « Le prochain bébé de Lagori devrait s’appeler Medair », selon l’umda, « pour exprimer notre gratitude envers le travail que Medair a réalisé pour notre communauté. »

29

Au mois d’avril, les équipes d’interventions d’urgence de Medair (ERT) se sont rendues dans un centre de réception surpeuplé, dans le comté de Maban, pour évaluer les conditions d’hygiène de la zone. Nous avons constaté dans le centre de réception, où vivent tant de déplacés internes qui retournent chez eux, qu’on n’y disposait de latrine d’aucune sorte, ni d’installations pour se laver le mains, et que les basses terres des environs étaient menacées d’inondation, et, partant, de flambées de choléra.

L’équipe a formé des membres de la communauté au creusement de latrines et à la promotion de l’hygiène. Les latrines améliorent grandement la situation, mais il fallait que les villageois acquièrent des notions d’hygiène élémentaires afin de prévenir l’apparition de maladies. « Bien que nous ayons déjà entendu parler de ce genre de choses au cours de nos déplacements, nous ne savions pas tout ce que vous nous avez appris », nous dit John Moses, un bénéficiaire de Medair. « Nous allons nous y mettre tout de suite. »

Dès le deuxième jour, Wendy van Amerongen, qui travaille chez Medair, était impressionnée des effets de la formation. Le camp était nettoyé de toutes ses ordures, les résidents ramassaient tout ce qu’ils rencontraient par terre, les sacs de Wendy y compris, qu’elle retrouvait pendus à un arbre. Elle a vu aussi que certaines personnes se lavaient les mains avant de manger. « Cet endroit m’émeut », ajoute Wendy. « Après ces années de guerre, je vois que tous ces gens ne demandent qu’à reconstruire leur vie. »

Les ERT de Medair ont réagi promptement lors de diverses situations d’urgence au Sud-Soudan en 2008. Nous avons aidé à contrôler sept épidémies, nous avons ravitaillé les populations en eau potable d’urgence, installé des latrines et dispensé une formation vitale pour la promotion de la santé à plus de 125 000 personnes. Faire connaître les pratiques hygiéniques est une part importante de notre travail.

« Pendant l’épidémie de choléra, nous avons beaucoup souffert, il n’y avait pas de systèmes sanitaires et aucune hygiène », nous dit l’une des trois femmes que nous avons formées à Parajok à la promotion de l’hygiène. « Medair nous

a approvisionnés en eau potable et a formé quinze personnes et, à partir de là, c’est nous qui avons commencé à instruire les autres. »

Impact multipleMedair a joué un rôle prééminent au sein de la communauté humanitaire, travaillant en étroite collaboration avec les Nations Unies pour coordonner les services de santé et avec le Ministère

de la Santé pour promouvoir le renforcement des capacités. Medair a distribué plus de biens non alimentaires que nulle autre organisation du même ordre dans le Haut Nil, fournissant à plus de 25 000 personnes vulnérables des biens essentiels, tels que couvertures et moustiquaires.

ETHIOPIE

KENYAOUGANDA

R.C.A.

REP. DEM.DU CONGO

TCHAD

LIBYEEGYPTE

AR.SAOU.

Khartoum

Soudan

ERYTHREE

Renk

Akobo

Aweil

0

0 300 mi

300 km

MelutMalakal

Yei Juba

Sud-Soudan

Etats du Nord

Avec tous ces milliers de déplacés qui s’en retournent au Sud-Soudan, Medair a beaucoup œuvré en 2008 pour améliorer l’accès aux soins, à l’eau et aux systèmes d’assainissement, tout en répondant présent lors de situations d’urgence humanitaire dans la région.

Sud-Soudan• Le pays se redresse après une longue guerre civile• Paix fragile et insécurité croissante• Parmi les taux les plus bas du monde en matière de nutrition, d’éducation, d’accès à l’eau, de

santé des mères et des enfants ; graves épidémies• Taux de vaccination et de soins prénataux les plus bas du monde• Appauvrissement des ressources dû au retour des populations déplacées

L’espoir est de retour

« Nous remercions Medair de nous avoir appris comment nous maintenir en bonne santé et comment éduquer nos enfants pour qu’ils deviennent forts ». David Deng, Directeur de la Police, Pariak

MEDAIR Rapport annuel 200830

Mais au cours de cette année 2008, les opérations ont souvent été interrompues à cause de l’insécurité, des combats dans la région d’Abyei et des attaques menées par les rebelles de l’Armée de Résistance du Seigneur. De plus, la saison des pluies a été particulièrement violente, les rivières ont débordé et le choléra s’est déclaré. Nos collaborateurs ont bravé une chaleur étouffante, des tempêtes, la boue, les serpents et les scorpions, sans jamais renoncer à travailler, même s’il a fallu parfois marcher pendant des heures au milieu de terres inondées.

Nos équipes WatSan ont foré des puits, tout en formant des comités pour les entretenir et gérer l’approvisionnement en eau. Notre travail a eu un impact remarquable sur la santé, notamment dans le comté de Melut, où nous avons soutenu sept structures de soins de santé primaires.

En juillet, nous avons répondu à un besoin vital en ouvrant une structure de santé contre la tuberculose à Melut. « Je remercie Medair pour le traitement que j’ai reçu », nous dit Jalhak Chol Deng, ancien malade de tuberculose. « Vous m’avez guéri sans rien me demander en échange. Je n’aurais jamais pu m’offrir un traitement ! »

Pour combattre une malnutrition meurtrière, Medair a ouvert un centre thérapeutique à Melut, qui vient s’ajouter aux quatre autres répartis sur la région. Un jeune garçon, du nom de John, n’avait plus que de la peau sur les os lorsqu’il nous est arrivé. Alice Wyatt, responsable de la nutrition, craignait pour sa vie, mais après un terrible combat, John a repris des forces. « John a pu sortir du programme lorsqu’il a atteint et dépassé le poids qui lui était prescrit ; il repartait heureux et joufflu. C’est un véritable privilège de voir des enfants qui retournent chez eux alors qu’on les croyait condamnés », témoigne Alice.

Pour plus d’informations sur le Sud-Soudan, veuillez consulter www.medair.org/programme-soudan-sud

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 280 000

Personnel Medair 32 expatriés 239 employés locaux

Services de santé - Aide d’urgence• 7 interventions pour aider à endiguer des épidémies• 125 746 personnes ont bénéficié une éducation à la santé et à l’hygiène• 305 membres de la communauté formés pour des interventions telles

que les vaccinations ou la promotion de la santéRéhabilitation• 1 CSSP, 6 USSP dans le comté de Melut, améliorant l’accès aux soins

de santé pour 100 000 personnes• 1817 visites prénatales ; 1726 accouchements par des infirmières• 648 femmes immunisées par TT2 ; 545 enfants immunisés par DPT3• 124 patients souffrant de malnutrition grave, dont 45 guéris• 353 femmes et enfants souffrant de malnutrition modérée enrôlés

dans un programme ambulatoire, dont 62 guéris et autorisés à quitter le programme

Eau et assainissement - Aide d’urgence• 8 systèmes de traitement des eaux installés, 2 systèmes

supplémentaires restaurés• 98 latrines construites en urgence • 50 promoteurs de l’hygiène formés, qui ont diffusé une éducation à la

santé et à l’hygiène auprès de 6067 personnes

Eau et assainissement - Réhabilitation• 6 puits forés et équipés pour garantir l’approvisionnement en eau potable• 8 comités de gestion de l’eau ont bénéficié d’une formation,

15 comités ont été remis à niveau• 5 puits de surface ont été construits et des comités communautaires

de gestion ont été créés

Abri et infrastructure - Aide d’urgence• 25 475 personnes ont reçu une aide non alimentaire

Photos, à gauche : Le personnel de Medair offre des cours d’hygiène. à droite : On attend patiemment devant le centre de santé à Melut.

31

A l’âge de dix ans, Alex a été enlevé par la LRA. Il a été obligé de vivre dans la brousse pendant deux ans, avant de parvenir à s’enfuir. En rentrant à la maison, il apprend que son père a été tué par les rebelles et que nul ne sait où se trouve sa mère.

Alex retrouve tout de même sa mère assez vite, mais elle s’est remariée à un alcoolique et n’est plus la mère attentive d’autrefois. Alex, traumatisé, quitte sa mère et devient ce que l’on nomme ici « un enfant errant », ballotté de camp en camp.

Medair établit le contact avec Alex et avec un groupe de compagnons d’infortune. Alex s’en fait vite des amis ; ils jouent au foot et se racontent leurs histoires. Tout au long de l’année, Alex reçoit et écoute les

conseils de Medair pour vaincre le stress post-traumatique ; il commence à montrer des signes de guérison.

En 2008, en Ouganda la priorité pour Medair a été de protéger les enfants touchés par la guerre. Nous avons délivré des conseils et des fournitures scolaires à des milliers d’enfants, ainsi qu’une chèvre pour aider à subvenir aux besoins des familles dirigées par un enfant. Nous avons aussi formé 150 conseillers bénévoles et coordonné avec d’autres acteurs la protection des enfants de la région.

« L’énergie de l’équipe de Medair de protection [des enfants], couplée à ses connaissances techniques et à son réalisme, fruits des activités menées sur le terrain, permet de faire du bon travail », confirme Stephanie Schwarz de l’UNICEF.

De retour à la maisonL’un des développements les plus encourageants de l’année 2008 est le retour de populations entières dans leur village d’origine. Malheureusement, nombre de ces villages ne pouvaient compter sur les services les plus élémentaires. Pour pallier cette situation, Medair a formé et soutenu 700 collaborateurs de santé dans les villages, afin qu’ils puissent dispenser des soins de santé primaires dans les endroits les plus reculés.

Dans le district de Pader, Medair a entretenu des systèmes d’approvisionnement en eau pour 60 000 habitants des camps, tout en lançant des projets d’eau et d’assainissement pour s’assurer que les déplacés de retour chez eux ne manqueraient pas d’eau potable.

Kampala

Ouganda

REP. DEM. DU CONGO

SOUDAN

KENYA

TANZANIERWANDA

0

0 50 100 mi

50 100 km

Kaabong

AbimPatongo

En cette année de transition en Ouganda, avec la moitié de la population de déplacés qui s’en retourne chez elle, Medair n’a jamais cessé de déployer de gros efforts pour venir en aide aux plus vulnérables d’entre eux.

Ouganda• En phase de transition après 20 années de guerre civile• Des centaines de milliers de déplacés internes qui sont de retour dans leur village dévasté• 56 % de la population âgée de moins de 18 ans • Capacités locales insuffisantes pour fournir des services essentiels• L’Armée de Résistance du Seigneur (LRA) n’a pas signé l’accord de paix de 2008• Insécurité régnante et sécheresse dans la région de Karamoja

Les errances prennent fin

« Ce qu’a apporté Medair ? Un meilleur approvisionnement en eau, des latrines, des comités de gestion de l’eau responsables de leurs ressources… L’image que je retiendrai ce sont des personnes déplacées, qui, de retour dans leur village, connaissent toute l’importance de l’accès à l’eau et de l’assainissement ».Richard Carter, évaluateur externe, Professeur de développement international de l’eau, Université de Cranfield, Royaume-Uni.

MEDAIR Rapport annuel 200832

L’assainissement a beaucoup progressé. « Je ne saurais dire combien le travail de l’équipe m’a impressionné quand je me suis rendu sur place », dit Ian Moise, technicien WatSan chez USAID. « Ce que j’ai préféré, c’est qu’ils ont parfaitement saisi que la communauté peut prendre des responsabilités, tant financièrement qu’en ce qui concerne le travail et l’entretien.. Leur manière d’aborder ces questions montre bien qu’ils respectent leurs bénéficiaires et qu’ils les traitent en partenaires égaux. »

Un impact probantEn 2008, l’épidémie d’hépatite E a galvanisé les équipes de santé et d’eau et assainissement de Medair, qui ont su réagir avec promptitude et efficacité. Medair a travaillé aux côtés de 20 000 ménages pour leur assurer un approvisionnement en eau potable, l’accès à des latrines et la prise de conscience d’une bonne hygiène.

Medair a continué d’être l’une des rares ONG à travailler dans le périlleux district de Kaabong, dans la région de Karamoja. En 2008, nous avons renforcé les capacités de la région à surmonter la sécheresse, à travers la création et l’entretien de sources. Nous avons aussi conduit avec bonheur un programme Argent-contre-Travail qui a aidé à subvenir aux besoins des familles. Notre projet de route pour la communauté a profité à plus de 4000 personnes, tout en développant la région, puisque cela a permis de relier des populations reculées à d’autres villages, d’autres marchés et centres de santé. La sécurité s’est améliorée, et il y a maintenant davantage d’ONG qui prêtent assistance dans la région de Karamoja.

Pour plus d’informations sur l’Ouganda, veuillez consulter www.medair.org/programme-ouganda

Photos, à gauche : Des enfants reçoivent une aide de Medair. à droite : Un nouveau point d’eau pure à Nyakwae.

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 366 286

Personnel Medair 17 expatriés171 employés locaux

Services de santé – Réhabilitation• 1399 séances de soins prénataux • 590 enfants soutenus et conseillés par les assistants sociaux• 150 conseillers volontaires et 13 collaborateurs de santé, tous membres

de la communauté, ont été formés• 2500 séances de conseil pour les enfants organisées• 952 patients transférés pour recevoir un traitement vital• 700 personnes formées pour créer des équipes villageoises de santé

Eau et assainissement – Aide d’urgence• 20 000 familles ont reçu du savon, des tablettes de chlore et une

éducation à l’hygiène pendant l’épidémie d’hépatite E

Réhabilitation • 8 nouveaux puits forés et 3 puits creusés à la main, fournissant de

l’eau à 10 000 personnes• 5 systèmes de distribution d’eau maintenus en bon état, pour

60 000 personnes • 85 puits creusés par forage remis en état• 1000 latrines construites, 85 cabines où se laver remises en état

Abri et infrastructure – Réhabilitation• 4 routes communautaires achevées• 4158 personnes ont bénéficié de l’initiative « Nourriture-contre-Travail » • 225 ménages tenus par un enfant ont reçu des chèvres• 18 741 enfants dans 56 écoles ont reçu des fournitures scolaires

33

Iftan erre dans les rues de Burao en mendiant pour de l’argent ou un peu de nourriture. La plupart du temps, elle obtient juste assez pour payer son loyer et nourrir ses deux petits garçons. « C’est mon seul revenu », dit-elle. « Parfois, j’arrive à obtenir 15 000 shillings (environ 2 dollars). Quand j’ai de la chance. »

La Somalie et le Somaliland font face à une crise qui s’aggrave chaque jour et menace la vie de millions de personnes. La région a connu des années d’insécurité et de sécheresse, mais en 2008 la situation est pire que jamais. Le nombre de personnes ayant un besoin urgent d’aide en Somalie, au Puntland et au Somaliland est passé de 1,83 à 3,25 millions, soit plus de 40 % de la population.

Un nouveau programmeLa Somalie n’est jamais un lieu de tout repos ; la première année de Medair dans ce pays a été une véritable course d’obstacles. Nous avons commencé notre travail dans le district de Cadale, dans la région appelée Middle

Shabelle, l’une des zones les plus meurtries par la sécheresse, la cherté des denrées alimentaires et la recrudescence de l’insécurité. Malheureusement, le

niveau d’insécurité était tel que le personnel expatrié de Medair a dû évacuer et trouver une solution alternative pour faire parvenir de l’aide à Cadale, notamment par le biais d’un partenaire local.

En novembre, l’équipe de Medair a ouvert un second programme à Burao, au Somaliland, où les conditions de sécurité sont meilleures, bien que la

situation humanitaire soit tout aussi dramatique. Des milliers de personnes fuyant la sécheresse et les conflits sont arrivées à Burao, entamant les maigres ressources de la population locale.

Mères et enfants abandonnés à leur sort Iftan est arrivée dans le Somaliland pour fuir l’insécurité de Mogadiscio, mais elle a constaté qu’à Burao, il fallait aussi se battre pour survivre. Elle paie actuellement un loyer mensuel de 25 dollars US pour un bout de terrain et une cabane de branchages et de haillons. Après la naissance de son deuxième enfant, son mari l’a abandonnée. « Désormais je suis seule avec mes deux garçons. Ce n’est pas facile de gérer une famille avec si peu d’argent. Je me demande si mes enfants et moi-même allons survivre… » Iftan n’est pas la seule à se retrouver dans une situation aussi désespérée. « C’est une histoire que j’ai entendue des milliers de fois, » nous dit Henrieke Hommes, responsable du programme de santé de Medair. « Des femmes avec six ou sept enfants, abandonnées par leur conjoint qui les laisse se débrouiller seules… Cela ne fait aucun doute, ce sont les femmes et les enfants qui sont les victimes les plus vulnérables de la situation en Somalie. »

0

0 100 400 mi

100 200 km

ETHIOPIE

OCEAN INDIEN

GOLFE D’ADEN

KENYA

DJI.

Somalie

Mogadishu

Hargeisa

En 2008, Medair a lancé un nouveau programme en Somalie et au Somaliland dans le but d’apporter une aide d’urgence, notamment aux femmes et aux enfants abandonnés à leur sort.

Somalie• L’une des pires crises humanitaires du monde • 3,2 millions de personnes (42 % de la population) ont besoin d’une aide d’urgence, dont plus

d’un million est déplacé• Terrible crise alimentaire causée par une sécheresse persistante et la cherté

des denrées alimentaires • Conflits persistants et recrudescence de l’insécurité, avec notamment des attaques contre les

agences humanitaires • Accès très limité aux soins de santé, à l’eau potable et aux systèmes d’assainissement• L’un des pires taux de mortalité maternelle du monde

Sur la brèche

« Le programme alimentaire de Medair à Burao est l’un des « centres d’excellence » de la Somalie. »Mathieu Joyeux, responsable de la nutrition, UNICEF Somalie

MEDAIR Rapport annuel 200834

Pour plus d’informations sur la Somalie, veuillez consulter www.medair.org/somalie

Photos, à gauche : Iftan avec Amir, le plus jeune de ses deux garçons. à droite : Un enfant est nourri à Burao dans le cadre du programme de nutrition.

Points forts du programmeNombre de bénéficiaires en 2008 68 000

Personnel Medair 4 expatriés 59 employés locaux

Services de santé - Aide d’urgence• 1 intervention pour endiguer une épidémie de rougeole à Burao,

impliquant la vaccination de 3910 personnes• 2 programmes de nutrition opérationnels (pour un total de 11 sites et

1 centre de stabilisation)• 1045 enfants admis dans les programmes de nutrition• 16 collaborateurs de nutrition, 2 mobilisateurs communautaires et

24 promoteurs bénévoles de nutrition ont reçu une formation• 1188 mères ont reçu une formation à la nutrition pour améliorer la santé

de leurs enfants

Services de santé - Réhabilitation• 5 collaborateurs de santé formés

Eau et assainissement - Aide d’urgence• 1 épidémie de choléra à Jowhar : désinfection de 6 puits et

sensibilisation à l’hygiène atteignant 2300 familles dans 9 villages• 1 épidémie de diarrhée aqueuse aiguë à Cadale : traitement de choc au

chlore de 2 puits et sensibilisation à l’hygiène destinée à 22 familles

Eau et assainissement - Réhabilitation• 2 puits de surface remis en état et équipés de pompes manuelles dans

la ville de Cadale• 4 membres du personnel WatSan formés• 1375 personnes ont bénéficié de campagnes de promotion

de l’hygiène

Abri et infrastructure - Réhabilitation• 1 poste de santé réhabilité à Cadale• 3 structures de santé en voie de réhabilitation

L’effet Medair est immédiatBien que nous ayons consacré la plupart des efforts de l’année à la création de ces deux programmes, nous avons réussi à obtenir des résultats encourageants. Nous avons commencé par réhabiliter des centres de soins et former des collaborateurs de santé. A Burao, nous sommes intervenus pour réagir à un début d’épidémie de rougeole et avons vacciné presque 4000 personnes.

L’équipe WatSan est aussi intervenue contre la propagation du choléra. L’eau est une denrée rare dans cette région désertique ; la population hésite à l’utiliser pour se laver, car elle en a besoin pour boire. Medair a donc remis en état des puits et expliqué aux gens l’importance d’une hygiène correcte pour se maintenir en bonne santé.

Notre principale réussite a pourtant été le lancement de deux programmes de nutrition à Cadale et à Burao. Dans ce dernier, nous avons inscrit en un mois plus de mille enfants sous-alimentés dans une campagne d’alimentation et de vaccination.

« Lorsque les enfants suivent ce programme, ils prennent du poids très rapidement », affirme Henrieke. C’est un soulagement pour des mères telles qu’Iftan, dont la situation reste pourtant désespérée.

Il est certain qu’une aide d’urgence a été apportée en 2008 à des femmes et à des enfants dans le besoin, mais il reste tant à faire. « Notre programme en Somalie et au Somaliland ne fait que débuter » selon Henrieke « mais nous espérons avoir assis notre position, de telle sorte que nous puissions poursuivre notre mission salvatrice et développer nos activités dans d’autres zones qui en ont aussi le plus grand besoin. »

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Avant d’entrer chez Medair, Claire participait au travail social d’une organisation humanitaire au Royaume-Uni. Elle donnait aussi de son temps à l’équipe d’entraide de la Royal Navy britannique, qui apporte un soutien aux familles en deuil et aux soldats traumatisés : « Ma formation et mon expérience dans le travail social m’ont donné l’occasion de faire valoir cet amour que je ressens pour les enfants et les adultes vulnérables, et ce d’une façon concrète qui peut leur redonner un peu d’espoir. »

Chargée désormais du programme psychosocial de Medair à Patongo, Claire fait appel à toute son expérience pour répondre aux besoins émotionnels d’une population profondément traumatisée. « Je dirige une équipe de six travailleurs sociaux. Nous essayons de satisfaire les besoins des orphelins, des enfants à qui incombe la responsabilité d’une famille, des enfants ayant été kidnappés et des autres enfants qui souffrent après des années de violence ou d’abandon. »

Claire mesure le succès de ses collaborateurs à l’aulne de la sincérité et de la profondeur des relations qu’ils nouent : « Medair a non seulement établi une relation faite de confiance et de respect avec la communauté locale et les responsables du district, mais son programme nous a aussi permis de créer des liens avec les enfants vulnérables et désespérés. Parler avec les gens, entendre leur souffrance, leur donner une voix et les outils pour avancer sans crainte dans la vie… cela n’a pas de prix pour moi. »

Son travail en Ouganda a profondément changé Claire, tant sur le plan professionnel que personnel. « Vivre en milieu rural avec peu de biens matériels m’aide à garder les pieds sur terre. Je ne serai plus jamais la même, grâce

Plus de 1200 personnes originaires de 23 pays différents ont travaillé pour Medair en 2008. Voici huit parcours de vie extraordinaires...

Reza était à la tête d’un service de taxis en Iran quand, en 2004, un fort séisme fait trembler la ville de Bam. Medair l’engage alors pour emmener son personnel sur le site. « Après avoir travaillé pendant une semaine pour Medair à Bam, ils m’ont demandé si je voulais être engagé comme chauffeur à plein temps. »

Medair n’a pas tardé à remarquer les prédispositions de Reza pour la logistique. Après quelques mois, il a été chargé du suivi de la qualité et du contrôle du projet de construction de logements, devenant ensuite traducteur et chargé de liaison entre Medair et les agences gouvernementales. L’enthousiasme de Reza et sa capacité d’adaptation lui ont valu le respect non seulement des collaborateurs de Medair, mais aussi du personnel sous-traitant et des autorités.

En 2008, Medair a proposé à Reza de travailler en tant qu’expatrié dans son programme en Indonésie. « Passer d’un poste d’employé local dans mon propre pays à un poste d’expatrié en Asie, c’est beaucoup de changement. J’ai dû apprendre à gérer le personnel et les sous-traitants, ce qui m’a pris un certain temps. J’ai encore tant à apprendre, mais j’aime beaucoup l’idée de relever ce nouveau défi. »

Reza apporte au programme indonésien l’engagement et le professionnalisme dont il a fait preuve à Bam. Malgré ses lourdes responsabilités, il trouve parfois un peu de temps pour jouer au ping-pong, nager ou aider les collaborateurs locaux à pêcher des langoustes.

C’est la première fois que Reza sort de son pays. Sa famille lui manque, bien sûr, mais il apprécie différents aspects de son nouveau travail : « La région où nous travaillons est tellement belle, et si verte ! L’océan, les belles plages… c’est totalement nouveau pour moi, je n’aurais jamais pu admirer cela si j’étais resté en Iran. »

Reza est aussi heureux d’acquérir de nouvelles compétences, en particulier dans la gestion et la direction d’équipe. « Le fait de travailler avec Medair m’a donné confiance en moi. J’ai beaucoup appris ; en plus, je suis devenu une meilleure personne. Sur le plan professionnel, je sais que je pourrai travailler partout ailleurs. »

Les visages de l’engagement

Claire HutchinsonResponsable du programme psychosocialOuganda

Reza TabasiChargé du suivi

des travauxIndonesie

36 MEDAIR Rapport annuel 2008

Dans les coulisses

à tout ce que j’ai appris sur le travail psychosocial dans un contexte de crise. »

« Ce que je préfère dans ce travail, c’est vivre et travailler avec des gens qui m’enseignent le sens véritable du mot ‘résilience’… et de voir Dieu à l’œuvre dans la vie des gens. J’éprouve un espoir sans bornes quand il m’est donné de voir que Dieu est partout, même dans les lieux les plus abandonnés. »

Citoyenne américaine, Jeri a travaillé dans le secteur privé pendant presque vingt ans, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Dans son dernier poste, elle était directrice de l’informatique. Mais elle s’est sentie appelée à changer de carrière pour se lancer dans le travail humanitaire d’urgence. Elle a choisi Medair parce que nos valeurs sont les siennes.

Elle travaille désormais dans les bureaux de Juba et de Nairobi, où elle assume la lourde responsabilité de gérer toutes les opérations qui soutiennent les équipes de terrain au Sud-Soudan. « Ce qui est grand dans mon travail, c’est qu’il est différent chaque jour. »

Bien que nouvelle chez les humanitaires, l’expérience de Jeri dans le secteur privé et sa formation en gestion et direction d’équipe l’ont bien préparée à ses nouvelles fonctions. « J’ai pu transférer directement la plupart de mes compétences. Je n’ai pas vraiment dû apprendre de nouvelles choses – si ce n’est comment utiliser une radio ! »

En fait, Jeri était surtout inquiète de savoir si elle s’intégrerait dans l’équipe et pourrait rapidement apporter sa pierre à l’édifice. A sa grande joie, tout s’est très bien passé : « Tous ici sont si accueillants que je me suis immédiatement sentie à ma place. La vie en équipe me fascine – notamment parce que nous sommes huit femmes à vivre dans une maison qui n’a qu’une seule salle de bain et que nous arrivons à y passer chacune à notre tour avant de partir au travail à 7h30 du matin ! »

Jeri est impressionnée par l’engagement de ses collègues : « Nos équipes doivent se rendre dans des endroits particulièrement isolés et difficiles d’accès – et elles y vont sans hésiter, même si la logistique ne suit pas toujours. »Elle remarque aussi qu’elle a changé : « Chaque jour, cette expérience renforce ma foi. Le travail humanitaire m’a

Jeri WestadResponsable du

programme de soutienSud-Soudan

obligée à établir des priorités aussi dans ma vie privée. J’ai vraiment pris conscience de la souffrance humaine – pas de loin, à travers ce qu’en disent les médias, mais de tout près. »

Jeri a un sage conseil à donner à toute personne qui voudrait travailler pour Medair : « Prends chaque nouvelle expérience comme une bénédiction. Trouve quelque chose de beau ou de drôle à faire chaque jour, et aide tes coéquipiers à faire de même. »

« Quand tu es directeur d’un programme national, tu n’as pas deux jours de travail qui se ressemblent, » nous dit Jamie. « Un jour, tu discutes d’une subvention éventuelle avec le représentant d’un donateur international, puis tu révises le règlement du personnel et quelques minutes après, tu dois réagir à une modification des conditions de sécurité dans un projet lointain. Tu dois constamment jongler avec des demandes pressantes et passer sans accroc d’une tâche à l’autre. »

Jamie a derrière lui une solide expérience professionnelle dans le privé, au Royaume-Uni. Ça l’a bien aidé pour cette mission chez Medair : « J’ai bien sûr dû m’adapter et acquérir de nouvelles compétences, mais mes fonctions antérieures de responsable de projet étaient un bon point de départ. »

Etudiant, Jamie avait travaillé comme stagiaire chez Human Rights Watch, à Washington, où il collaborait avec le directeur de programme pour l’Asie : « J’ai pu voir la politique américaine de près et – même si je ne l’ai pas compris à l’époque – la petite graine était semée : j’allais un jour travailler aux côtés des marginalisés, des personnes déplacées, des moins fortunés. »

C’est dans une église à Londres que Jamie a rencontré plusieurs personnes qui avaient rejoint Medair et qui parlaient avec passion de leur expérience : « J’ai alors compris que le moment était venu de quitter ma petite vie confortable et de me lancer à mon tour. Medair était l’organisation idéale. »

Il est certain que la vie à Kaboul n’est pas toujours facile. Pour des raisons de sécurité, Jamie ne peut pratiquement jamais s’éloigner de l’enceinte, ni s’écarter des membres de l’équipe. L’insécurité a aussi une influence sur le travail en soi : « Pour se rendre en toute sécurité sur les sites où Medair mène ses projets, il faut déployerde tels efforts de préparation et de contrôle... »

Jamie EyreDirecteur nationalAfghanistan

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Pourtant, ces difficultés ne sont rien face au plaisir que lui procurent les résultats obtenus : « Il n’est pas facile de convaincre une communauté de vous faire confiance et de se prendre en mains. Quand c’est gagné, et qu’ils se sentent pousser des ailes, tous ces efforts sont récompensés. Travailler en partenariat avec les bénéficiaires, voir une communauté se mobiliser avec vous pour apporter une solution à leurs besoins pressants, c’est tout simplement merveilleux. »

sous d’innombrables étoiles qui brillent dans un ciel sans trace de pollution ? »

Le succès de nos interventions est sa vraie récompense. Dans des lieux dépourvus de tout soin de santé, Jitske et ses équipes s’efforcent de nourrir les enfants malnutris et de soigner des personnes gravement malades.

Elle apprécie particulièrement son travail auprès des enfants dans les centres de nutrition. Certains arrivent dans un état grave de malnutrition, portés par leur mère, et peuvent repartir quelques temps après : « Ils passent la porte en dansant, avec quelques kilos de plus et un immense sourire… C’est une grande satisfaction que de se coucher épuisée, en sachant que ton travail a vraiment porté ses fruits »

Il faut vraiment être quelqu’un de spécial pour accepter de travailler pour Medair. D’origine hollandaise, Jitske Brouwer a vécu sa première mission en 2000, au Kenya, et elle a été plutôt choquée : « J’avais déjà travaillé à Nairobi et voyagé un peu dans le pays, mais je ne savais pas que je vivrais en plein désert, entourée de chameaux ! »

Pendant plusieurs années, Jitske a travaillé comme nutritionniste dans de nombreuses missions. Entre temps, elle a aussi obtenu son diplôme d’infirmière. Aujourd’hui, avec les années d’expérience acquise dans divers programmes nationaux de Medair, elle est l’un de nos principaux atouts. Basée à Nairobi, Jitske travaille à temps partiel pour pouvoir aussi se consacrer à ses deux jeunes enfants.

« C’est incroyable comme les choses ont changé depuis ma première mission pour Medair, » nous dit-elle. « En 2000, nous ne communiquions que par radio, il fallait une situation vraiment urgente pour envoyer un courriel ou téléphoner en utilisant un service de satellite extrêmement cher. Pour le reste, une fois par mois nous mettions toutes les informations sur un disque et nous l’envoyions à Nairobi. Aujourd’hui, nous avons des téléphones portables, l’accès aux courrier électronique : la vie sur le terrain est beaucoup plus facile ! »

Jitske a relevé de beaux défis en travaillant pour Medair : « Vivre sous la tente, prendre sa douche à l’air libre, craindre serpents et scorpions, manger des boîtes tous les jours et entendre les coups de feux des soldats ivres juste de l’autre côté de l’enceinte… »

Cependant, Jitske est une optimiste invétérée : « Qui ne changerait pas son appartement en ville pour une tente

Jitske BrouwerConseillère de santé

et nutritionSomalie

Hermann Chelo NgadjoleResponsable de la baseIsiro - République démocratique du Congo

Chelo garde un merveilleux souvenir de sa nomination au poste de Responsable de la base d’Isiro : « C’était magnifique parce que j’étais le premier Congolais à assumer cette fonction depuis que Medair a commencé à travailler dans notre pays. »

Chelo, âgé maintenant de 37 ans, marié et père de cinq enfants, a une lourde responsabilité. Il travaille pour Medair depuis 1999 et a gagné son poste actuel par son talent naturel de leader et son aisance à travailler dans une ambiance multiculturelle. Il est surtout respecté pour l’intensité de son travail et de son intégrité. Sa loyauté envers Medair est si forte qu’elle a même créé des tensions entre lui et les groupes armés tribaux présents à Bunia. Pour sa propre sécurité et celle de sa famille, ils ont quitté Bunia pour se rendre à Isiro, où il travaille depuis 2005.

Ce n’était pas la première fois que Chelo faisait preuve de courage. Une fois, après avoir beaucoup prié, il s’était décidé à se joindre à une excursion de deux jours en partance pour un village dans le besoin, mais appartenant à une tribu rivale de la sienne. « Bien qu’il ait entendu des propos menaçants à l’égard de sa propre tribu, » nous raconte sa collègue Marian Wetshay-van der Snoek « Chelo a continué son travail, ne donnant que son prénom pour éviter d’être identifié, et a repris l’avion le lendemain. Mais cette nuit-là, il n’a pas beaucoup dormi… »

MEDAIR Rapport annuel 200838

Dans les coulisses

Dr. Yahia, citoyen soudanais et musulman pratiquant, a commencé à travailler pour Medair en 2002, quand l’organisation était la seule ONG internationale présente au Darfour occidental. Quand la crise du Darfour s’est déclenchée en 2003, les docteurs étaient très demandés par toutes les ONG. Avec son expérience, le Dr. Yahia aurait pu obtenir un poste plus rémunérateur. « Il aurait facilement pu doubler son salaire, mais il a choisi de rester avec Medair, » nous explique Fabienne Laurenzio, sa collègue. « Une fois, il a même reçu une offre pour travailler en Arabie Saoudite. Il avait le contrat entre les mains, et soudain il l’a déchiré. »

Le personnel était sidéré qu’il ait renoncé à la possibilité de gagner tellement plus – et sa famille lui en a voulu. Mais quand on lui demande pourquoi il a décidé de rester chez Medair, le Dr. Yahia répond : « L’atmosphère de travail y est excellente, je ne l’aurais jamais retrouvée ailleurs : on se sent en famille. »

« Le Dr. Yahia aime son peuple et son pays d’une manière que nous ne pouvons pas comprendre » explique Fabienne. « Il en fait partie, il n’est pas juste un individu au sein d’une communauté. Et il adopte cette approche avec tout le monde, pas seulement avec les bénéficiaires de Medair. Il a la vocation pour soigner les gens et plus encore pour former les collaborateurs de santé qu’il supervise, afin qu’ils puissent accomplir au mieux leur mission. »

Le Dr. Yahia considère que son plus grand succès a été de former tout le personnel de santé de Medair à une approche intégrale des soins vitaux à donner aux enfants. Son travail actuel occupe toutes ses

journées, mais il a soif d’apprendre et cherche toujours à s’améliorer. Medair a pu lui offrir récemment un cours du soir de trois mois sur le VIH/SIDA ; il a aussi été décidé de le soutenir financièrement pour suivre des cours du soir qui lui permettront d’obtenir un master en santé publique et santé tropicale. « Je sais que je peux l’appeler à tout moment pour lui demander conseil si quelqu’un tombe malade et que je ne sais pas trop quoi faire » conclut Fabienne, « son soutien est précieux. »

Un autre signe particulier est la manière dont il traite tous les bénéficiaires de Medair dans la région, ne voyant que la personne dans le besoin et jamais le membre de telle ou telle tribu. « Je travaille ici pour soulager la souffrance des victimes de la guerre, parce que j’apprécie la philosophie de Medair. Je porte Medair dans mon cœur et ne l’oublierai jamais. Même si je dois travailler pour une autre ONG afin d’acquérir de l’expérience, j’espère revenir pour me remettre au service de la population, dans une équipe de Medair, que je considère comme ma famille. »

Christophe RoduitDirecteur nationalMadagascar

En août 2008, le gouvernement de Madagascar a honoré le citoyen suisse Christophe Roduit en le faisant Chevalier de l’Ordre national du mérite, en reconnaissance du travail qu’il a accompli avec Medair. « Nous avons organisé une cérémonie très officielle dans la maison d’hôtes de Medair, avec des représentants de l’Etat, une garde d’honneur, des trompettes et des discours, » se souvient Christophe. « Le fait que notre travail à Madagascar soit reconnu représente un grand honneur… c’est beau de recevoir des remerciements officiels pour tout ce que nous avons accompli. »

Christophe et son équipe ont dû faire face à de nombreuses difficultés avant d’en arriver là et tout ce travail les a enrichis : « J’ai beaucoup appris, c’est indéniable. J’avais bien plus de responsabilités qu’en Europe. L’expérience m’a appris que face à une difficulté ou une crise, il faut savoir prendre une décision… et ne pas s’affoler, mais il faut aussi être prêt à assumer ses responsabilités si l’on commet une erreur. »

Le travail de Christophe et de Medair s’est centré sur le respect de la dignité de chaque bénéficiaire. « Nous ne considérons pas les gens comme de pauvres victimes à qui nous allons apprendre à s’en sortir. Nous cherchons plutôt à comprendre qui ils sont et ce qu’ils savent, pour travailler ensemble à l’amélioration de leur condition de vie et de leur avenir. »

Christophe a traversé bien des crises : « En R.D. Congo, je me suis retrouvé en pleine guerre, puis, à Madagascar, en plein cyclone – deux évènements bouleversants. Dans un cyclone, tu vois l’eau qui se déchaîne, les tuiles qui s’envolent… la violence des éléments est terrifiante. Tu t’en remets à Dieu. Traverser de tels évènements aux côtés de la population redouble ta motivation à les servir. »

Dr. Yahia Khames Ahmed Coordinateur

médical adjointSoudan (Etats du Nord)

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« Je suis persuadé que l’exemplaire intégration des expatriés de Medair au sein de la population dont nous avon été témoins n’est pas étrangère à votre réussite, et je ne peux que vous encourager à poursuivre dans cette direction. »Jean-Claude Boidin, Ambassadeur et chef de délégation de l’Union européenne à Madagascar

Ce que disent nos partenaires

Dominique Demaurex est PDG d’Aligro, une entreprise privée suisse ; il est marié et père de cinq garçons. En 1989, Dominique a travaillé pour Medair en Ouganda, participant au travail de distribution de l’aide à apporter jusqu’aux camps de déplacées. En 1991-92, il est reparti en mission en Iraq, où son travail a aidé à la survie des personnes gravement atteintes pendant la guerre du Golfe. Pendant de longues années, Dominique a été président de l’Association Medair. Tout au long de ces 20 ans, Dominique a guidé Medair vers plus de professionnalisme et une meilleure qualité de service ; et Aligro a généreusement financé nos programmes.

Qu’est-ce qui, sur le plan personnel, vous a incité à travailler pour Medair ? Je voulais sauver des vies et soulager un peu les souffrances des gens qui vivent dans des zones dangereuses.

Que vous a apporté votre association avec Medair ? J’ai aidé à créer le système de gestion de la qualité chez Medair, et j’en ai tiré quelques bonnes idées, que j’ai

pu appliquer au système de qualité d’Aligro. J’ai aussi participé à la sélection finale du directeur de Medair et je peux vous garantir que nous l’avons fait de manière très professionnelle. Le fait de devoir trouver un nouveau directeur a demandé de gros efforts, mais c’était une

expérience très riche en enseignements.

Pourquoi Aligro s’est-elle engagée de manière aussi généreuse dans le soutien à Medair ? Qu’a-t-elle à y gagner ? Medair est une ONG qui fait vraiment un excellent travail, mais elle manque de donateurs privés. Nous avons aidé Medair en comblant les trous. Aligro ne gagne rien de concret à soutenir Medair – si ce n’est la

joie de donner.

Avez-vous des espoirs concrets pour l’avenir et le travail de Medair ? J’espère qu’un jour Medair fermera ses portes, quand la souffrance aura disparu de la surface de la Terre. En attendant, j’espère que Medair restera une organisation dynamique et efficace.

Dominique Demaurex

« Je ne trouve pas de mots pour dire à quel point j’ai été impressionné par l’équipe de Medair Ouganda lorsque nous sommes allés sur place. Ses membres sont convaincus que la communauté peut être responsable, aussi bien sur le plan financier que pour l’entretien des installations. Leur manière de s’exprimer à ce sujet prouve qu’ils respectent réellement les bénéficiaires et les considèrent comme leurs partenaires. Je recommanderai le soutien à cette organisation à cause de la qualité de ses collaborateurs. »Ian Moise, Spécialiste technique WatSan, USAID Washington

40 MEDAIR Rapport annuel 2008

Partenaires des Nations Unies• Programme des Nations Unies pour le Développement - PNUD • Fonds des Nations Unies pour l’Enfance - UNICEF• Fonds des Nations Unies pour la Population - UNFPA • Bureau des Nations Unies pour la Coordination des Affaires

Humanitaires – OCHA

Partenaires gouvernementaux• Ministère des Affaires étrangères – BuZa (Pays-Bas)

• Ministère français des Affaires étrangères - DGCID• Office d’Aide humanitaire de la Commission européenne

– ECHO• Europe Aid (Union européenne)

• Département pour le Développement International – DFID (Royaume-Uni)

• Direction pour le Développement et la Coopération – DDC (Suisse)

• Agence des Etats-Unis pour le Développement International - USAID • Bureau Central de Coordination – BCECO (Banque

mondiale) (RDC)

• Agence suédoise de Coopération Internationale pour le Développement - SIDA• Département pour le Développement International – DFID

Partenaires Institutionnels• Organisation catholique pour l’Aide d’urgence et le

Développement – AID (Pays-Bas)

• Chaîne du Bonheur (Suisse) • Alliance mondiale pour la Vaccination

et l’Immunisation (Suisse)

• Comité Central Mennonite (Etats-Unis, Canada) • Demaurex & Cie SA - Marchés ALIGRO (Suisse)

• Diakonia Leiden (Pays-Bas)

• Fondation Pierre Demaurex (Suisse)

• Tearfund (Nouvelle-Zélande)

• Tearfund (Royaume-Uni)

• Care International (Etats-Unis)

• Management Sciences for Health (Etats-Unis)

• EO-Metterdaad (Pays-Bas)

Nous sommes aussi très reconnaissants envers nos donateurs privés, sans qui nous ne pourrions mener à bien notre mission.

Photos, à droite : Une réunion villageoise au Somaliland. tout à gauche : Travail pour l’eau et l’assainissement en Ouganda. à gauche : Collaborateurs de Medair avec des enfants de Madagascar.

Partenaires financiers en 2008Par ordre décroissant, montants supérieurs à 20 000 USD

« Pour Medair, il est relativement facile de mesurer ses résultats en termes de services concrets, comme le nombre de personnes vaccinées ou de puits creusés. Mais elle mesure aussi son travail en termes de modification des comportements… Elle excelle dans la collecte d’impressions et d’opinions de ses bénéficiaires, même longtemps après. Et elle partage ces résultats avec le reste de la communauté non gouvernementale. » Nigel Harris, ancien PDG de New Philanthropy Capital, Royaume-Uni

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Accréditations et affiliations

Solidarité Urgence Développement

Certification ISO 9001 : 2000 InternationaleMedair a obtenu la certification de qualité ISO 9001 :2000 à l’échelle mondiale attestant que nous offrons une aide matérielle et des services qui répondent de manière efficace aux besoins des bénéficiaires.

ZEWO SuisseAccessible aux seules organisations suisses reconnues d’utilité publique, le label ZEWO atteste de l’utilisation ciblée et efficace des dons privés. Il garantit l’intégrité des communications de Medair et, en particulier, de ses appels de fonds. Il exige une transparence comptable et opérationnelle optimale, confirmée par un contrôle indépendant continu.

RfB Pays-BasLa certification RfB assure aux donateurs que les ressources reçues par le bureau néerlandais de Medair sont utilisées conformément à l’usage prévu.

Récompenses

Intelligent Giving, Royaume-UniEn 2008, Intelligent Giving décernait à Medair Royaume-Uni la première place sur les 195 organisations humanitaires britanniques pour la qualité de ses communications. Cette organisation indépendante prospecte et classe les associations caritatives en fonction de la transparence et de la qualité de leurs communications.

Participations à des réseaux

ASAH, France ASAH est un collectif d’associations chrétiennes de solidarité internationale travaillant dans des domaines comme l’aide humanitaire, le développement, la coopération internationale, le commerce équitable et la réinsertion sociale.

CONCORDEn tant que membre d’EU-CORD, Medair fait également partie du réseau CONCORD, la Confédération européenne des ONG d’aide humanitaire d’urgence et de développement.

Coordination SUD, FranceMedair France est membre de cette coordination d’ONG françaises dont l’objectif est de promouvoir les valeurs des ONG auprès des institutions publiques ou privées, en France et à l’étranger.

EU-CORDMedair est membre d’EU-CORD, un réseau européen d’organisations d’aide humanitaire et de développement fondé en 1998 et visant à servir plus efficacement et à améliorer les conditions de vie des plus démunis dans le monde.

HAP-IMedair est membre de HAP International, dont l’objectif est d’atteindre et de promouvoir les principes de redevabilité les plus rigoureux grâce à une autorégulation par ses membres, tous liés par le respect commun des droits et de la dignité des bénéficiaires.

ImpACT Coalition, Royaume-UniMedair Royaume-Uni est membres de la coalition ImpACT, qui travaille à faire mieux comprendre le fonctionnement des associations sans but lucratif et leur utilité dans la société.

People in AidMedair est membre du « Code de bonne pratique dans la gestion et le soutien du personnel humanitaire » de People in Aid. Ce code reflète l’attention croissante que portent les groupes d’entraide aux questions relatives à la santé et à la sécurité, à la diversité et à l’égalité, et s’applique aux agences actives dans le développement, le plaidoyer ou l’aide d’urgence.

The Fundraising Standards Board, Royaume-UniLe Fundraising Standards Board (FRSB) est l’organe britannique chargé de l’autorégulation des activités de collecte de fonds, dont les membres s’engagent à respecter les normes les plus exigeantes de bonne pratique dans le cadre de ces activités.

VOICEMedair est membre de VOICE, un réseau d’ONG à travers l’Europe qui sont actives dans l’aide humanitaire, comprenant l’aide d’urgence, la réhabilitation, la préparation aux catastrophes ou la prévention des conflits.

Le European Interagency Security Forum (EISF) Le EISF est un mécanisme européen de collaboration dans le domaine de la sécurité. Il est composé de référents de sécurité au sein des organisations internationales d’aide humanitaire basées en Europe, qui sont membres de ce forum parce que préoccupées par la sécurité de leurs opérations. Medair est présente dans le comité de pilotage.

Principes

Croix-Rouge InternationaleMedair est signataire du « Code de conduite pour le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et pour les ONG lors des opérations de secours en cas de catastrophe. »

SphereLe Projet Sphere a été lancé en 1997 par un groupe d’ONG humanitaires et par le Mouvement de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge. Il a publié un manuel et développé un large processus de collaboration ainsi qu’une déclaration d’engagement relative à la qualité et à la redevabilité.

MEDAIR Rapport annuel 200842

Directeur de la publication : Randall ZindlerEditeurs responsables : Lynn Denton, Mark WallaceCopywriter : Mark WallaceVérification des textes : Mark ScreetonIconographie : Lynn DentonTraduction : Julliard & Garcia Associés, GenèveRelecteur : Michel BührerCollaborateurs : le personnel de Medair dans le mondeConception graphique : Brain4You, BelgiqueImpression : Brain4YouCrédits photo : Les photos ont été prises par le personnel de Medair, à l’exception des photos des pages 7, 12, 26 (photo d’avril), 30-31, © Medair/Odile Meylan ; de la page 27 (photo de novembre) et de la page de couverture © Medair/Jan-Joseph Stok.Les noms propres et les endroits mentionnés dans les articles ont été changés chaque fois que cela était nécessaire afin de protéger l’identité des bénéficiaires et du personnel. En 2008, le personnel expatrié est décompté en nombre de postes et les employés locaux sont décomptés en nombre de personnes.

© Medair, 2009

L’information contenue dans le présent rapport peut être reproduite sous réserve d’une autorisation écrite de Medair. Medair demande une copie de la publication en question. Une version électronique du Rapport annuel de Medair 2008 – Au service des personnes les plus vulnérables du monde (disponible en anglais, français ou allemand) peut être téléchargée depuis notre site www.medair.org.

La reproduction de cartes géographiques dans le présent rapport n’exprime en aucun cas l’opinion de Medair au sujet du statut légal d’un pays ou d’un territoire, de son gouvernement ou de la délimitation de ses frontières.

Vous trouverez des informations détaillées et récentes des programmes de Medair sur notre site www.medair.org. Le Rapport financier consolidé pour 2008 sera disponible à la même adresse à partir d’octobre 2009. Vous pouvez également demander des informations en écrivant au siège international. Pour de plus amples informations, veuillez contacter Medair par le biais des adresses figurant au dos du présent rapport ou consultez www.medair.org.

D.R. Congo.

Khushkab, Afghanistan. 43

www.medair.org

Photos, couverture : La responsable du programme de nutrition de Medair à Burao, Somaliland, alimente un enfant souffrant de malnutrition. quatrième de couverture : Des enfants de R.D. Congo, poussés par la curiosité, s’assemblent autour du camion de Medair sur le chantier d’un centre de soins.

Medair InternationalChemin du Croset 9CH-1024 EcublensSuisseTel : +41 (0) 21 694 35 [email protected]

Medair France5 avenue Abel26120 ChabeuilFranceTel : +33 (0) 475 59 88 [email protected]

Medair AllemagneKöhlerstr. 382110 GermeringAllemagneTel : +49 (0) 89 82 00 09 [email protected]

Medair Pays-BasAmsterdamseweg 163812 RS AmersfoortPays-BasTel : +31 (0) 87 874 11 [email protected]

Medair SuisseChemin du Croset 9CH-1024 EcublensSuisseTel : +41 (0) 21 695 35 [email protected]

Medair Royaume-UniUnit 3, Taylors Yard67 Alderbrook RoadLondon, SW12 8AD, U.K.Tel : +44 (0) 20 8772 [email protected]

Medair Etats-UnisPO Box 4476Wheaton, IL 60189Etats-Unis d’Amé[email protected]

Organisation humanitaire enregistrée en Angleterre et au Pays de Galles sous le No. 1056731. Entreprise immatriculée en Angleterre et au Pays de Galles sous le No. 3213889

Medair apporte une aide d’urgence et met en place des programmes de réhabilitation lors de catastrophes naturelles, de conflits et de crises, aux côtés des populations les plus vulnérables.

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