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Publiée par le Centre européen pour l'en­seignement supérieur (CEPES) de l'Unesco, cette revue qui paraît trimestriellement en anglais, en français et en russe, traite des problèmes et des tendances majeurs de l'en­seignement supérieur contemporain et pré­sente des informations sur les évolutions et les événements actuels de ce domaine. Tout en ce concentrant principalement sur l'Europe et l'Amérique du Nord, elle présente réguliè­rement des contributions d'autres régions du monde aussi.

Directeur :

Carin Berg

Rédacteur-en-chef :

Dumitru Chitoran

Rédaction :

Lelcmd C. Barrows (Rédacteur principal) Alexander Prokhorov (Rédacteur principal)

Les articles signés expriment l'opinion de leurs auteurs et non pas nécessairement celle de l'Unesco.

Les appelations employées dans cette revue et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part du Secrétariat de l'Unesco aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territories, villes ou zones, ou de leurs autorités, ni quant au tracé de leurs frontières ou limites.

Prière d'adresser votre correspondance au : Centre européen pour l'enseignement supérieur

39, rue Stirbei V o d ã R-70732 Bucarest Roumanie Téléphone: 40-0-13 08 39; 40-0-15 99 56 Télex : 11 658 cèpes r Telefax: 40-0-41.50.25

Les textes publiés peuvent être librement repro­duits et traduits à condition qu'il soit fait mention de l'auteur et de la source, sauf pour les illustrations et lorsque le droit de reproduction ou de traduction est réservé et signalé par la mention © Auteur(s).

I S S N 0379-7732 © Unesco 1989

UNESDOC
Document partiellement illisible

Enseignement supérieur en Europe

Vol. XIV, No. 4, 1989

Editorial 3

Les bibliothèques universitaires à l'ère des ordinateurs

Les bibliothèques universitaires américaines à l'ère des ordinateurs (Larry Osbcnne) . 5

L'Informatisation de la technologie de l'information dans les bibliothèques (Mikhail F. Menyaev) 16

Les bibliothèques universitaires et les études interdisciplinaires à l'époque des ordinateurs (Victor-Emanuel Sahini) 22

L'Automatisation dans les bibliothèques universitaires d'Israël (Judith Levi) 25

L'Automatisation à l'aide du BLCM dans les bibliothèques universitaires du Royaume-Uni (Peter Stubley) 34

Les bibliothèques de l'Université de Lisbonne: situation actuelle (Aires A. Nascimento et Maria Margarida Pino) 44

Renaissance de l'ancienne bibliothèque d'Alexandrie (Abdelaziz Abid) 53

Tribune

L'Université des peuples d'Europe: plan d'un projet international (V. D. Shadrikov) 57

Le système universitaire allemand et les chances professionnelles des jeunes scientifiques (Hans Joas) 63

Informations

Nouvelles du C E P E S 74

République fédérale d'Allemagne, Canada, Danemark, Etats-Unis, France, Italie, Pologne, Portugal, République démocratique allemande, Royaume-Uni, Tchécoslovaquie, Diverses 79

2

Références bibliographiques

Comptes rendus et notes de lecture 101

Calendrier 108

Notes sur les auteurs 111

Publications du C E P E S 113

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 3

EDITORIAL

Avec la publication de ce numéro de L'Enseignement Supérieur en Europe, consacré aux « Bibliothèques universitaires à l'ère des ordinateurs », nous achevons une année au cours de laquelle C E P E S a fait place à une nouvelle direction dans ses activités, en s'engageant dans le développement des nouvelles technologies de l'information et étudiant en particulier l'impact de l'intelli­gence artificielle sur l'enseignement supérieur. N o n seulement le N o . 2 , 1989 de notre revue a été consacré aux différents emplois de l'intelligence artificielle dans l'enseignement supérieur mais encore des exemplaires de ce numéro ont été distribués pour servir c o m m e base de travail à la conférence, portant sur le m ê m e sujet, organisée par le C E P E S en collaboration avec l'Université Technique Tchèque, avec une participation financière de la part du Conseil de l'Europe, et qui s'est tenue à Prague entre le 23 et le 25 octobre 1989. Déjà, au cours de l'année, le C E P E S avait publié une monographie sur l'utilisation des nouvelles technologies de l'information dans l'enseignement supérieur, qui a été distribuée lors du Congrès mondial sur l'éducation et l'informatique, qui a eu lieu à Paris entre le 12 et le 21 avril.

Le numéro met en évidence, en se rapportan différentes nations et expériences institutionnelles, le processus inéluctable au cours duquel les biblio­thèques universitaires sont en train de se métamorphoser en systèmes d'infor­mation exhaustifs par l'évolution interne mais, aussi, par la fusion avec des unités plus nouvelles mais déjà traditionnelles, c o m m e , par exemple, des centres d'informatique et de documentation. Dans son ensemble, le processus est encore soutenu par les capacités non-coûteuses des micro-ordinateurs et par les possi­bilités offertes par les réseaux d'unités, forme d'organisation qui, paradoxale­ment, décentralise aussi bien qu'elle unifie.

Notre premier article, signé par Larry Osborne, des Etats-Unis, offre une vue d'ensemble détaillée sur la question de l'informatisation des bibliothèques dans son pays, placée dans une perspective historique. Les deux articles suivants, signés par Mikhail F . Menyaev de l'Union Soviétique et, respectivement, par Victor-Emanuel Sahini de Roumanie, mettent en évidence certains thèmes évoqués par Osborne. E n se rapportant aux expériences auxquelles ils ont parti­cipé ou qu'ils ont observées, ils portent une réflexion et illustrent le processus d'informatisation, des différentes functions importantes dans l'organisation et le fonctionnement des bibliothèques universitaires. Menyaev, particulière­ment, décrit le développement et l'utilisation d'un système électronique spéci­fique d'information utilisé pour les nouvelles acquisitions et pour la récupéra­tion des informations à la bibliothèque de l'Institut Technique N . G . B a u m a n de Moscou. Sahini va m ê m e au-delà de la récupération des informations et

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traite de la question de la refonte intelligente du stock des données, afin de produire de nouvelles connaissances, processus que les systèmes de récupération des informations, de plus en plus sophistiqués, rendent possible. Ce processus, d'une importance toute' spéciale pour le développement de ce qu'on appelle « sciences binaires », c o m m e un aspect particulier de l'interdisciplinarité, con­firme l'importance de la bibliothèque entièrement informatisée, devenue u n partenaire créatif dans les activités de recherche des savants.

. Suivent deux articles, le premier signé par Judith Levi, d'Israël, le second par Peter Stubley, du R o y a u m e - U n i , les deux décrivant des expériences natio­nales en cours, au sujet de l'informatisation des bibliothèques. Levi montre c o m m e n t les bibliothèques de sept universités, de pays relativement petits, se sont associées grâce au développement et à l'emploi d'un logiciel à l'usage c o m m u n des bibliothèques qui a permis, en particulier, la création d'un système c o m m u n d'indexation et de classification. Peter Stubley décrit comment le Projet coopératif de mécanisation des bibliothèques de Birmingham ( B L C M P ) a/évolué depuis ses débuts, lorsqu'il a été:envisagé c o m m e ; un effort c o m m u n de .classification de trois bibliothèques de Birmingham, verâ un système intégré ..de bases de données et de gestion qui sert maintenant environ-50 bibliothèques au Royaume-Uni . :•'••.

. Le sixième article sélectionné, signé par Aires A . Nascimento et Maria Margarida Pino du Portugal, se penche sur des considérations •générales: c o m m e n t un ensemble très'traditionnel de bibliothèques universitaires, c o m ­binant quelques bibliothèques très anciennes et d'autres, plus récentes, peut subir une métamorphosé rapide et efficace, afin de se présenter ¡comme u n système national d'information-moderne, intégré, capable ;non'seulement de soutenir les activités de recherche des enseignants et des étudiants des universités portugaises, mais encore servir aussi bien d'autres communautés. • ;

Nous proposons enfin la description, rappart'enant à Abdelaziz AbixL de l'Unesco, de l'effort international pour faire renaître la grande bibliothèque d'Alexandrie, dont la création fut l'une des plus hautes réalisations de L'antiquité. A,;l|apogée de la période- hellénistique, eette bihliothèque possédait au moins u n exemplaire1 de toute œuvre écrite, produite par la culture classique. Cette institution doit„;être-recrée afin de devenir un grand centre de documentation pour Jes sciences humaines et.sociales f-t,̂ grâce-à- l'aide des nouvelles technolo­gies de l'information et des multi-media,, dans un contexte nouveau,, il faut espérer,qu'elle égalera la gloire intellectuelle de son illustre prédécesseur.,

Les deux articles intégrés dan» la section* Tribunes de-ce numéro conti­nuent" les débats portant sur .les.'• deux questions qui ont été antérieurement posées dans ces pages. Le premier article, appautenaht à V . D . Shadrikov, Premier Vice-Président du Comité d'Etat pour l'Instruction Publique de l ' U R S S , développe les propositions déjà avancées par les autorités soviétiques, visant la création d'une Université des" peuples d'Europe. Le second, écrit par H a n s Joas de la République fédérale d'Allemagne, envisage le problème du recrute­ment des jeunes universitaires dans le cadred'un systè m e universitaire d'emploi à plein temps qui, habituellement, vu la jeunesse relative de son personnel, offre des possibilités très limitées d'emploi de longue durée.

Notre numéro s'achève par les sections habituelles:' «Informations», « Références bibliographiques » et « Calendrier ». Contrairement à nos pratiques habituelles, nous avons présenté un compte rendu assez détaillé de l'article de Ask Elklit, du Danemark, dans notre section « Références bibliographiques».

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 6

Les bibliothèques universitaires

à Tere des ordinateurs

LES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES AMÉRICAINES X L 'ÈRE DES ORDINATEURS

Larry OSBORNE

L'auteur présente un bref aperçu des emplois des nouvelles technologies de l'informa­tion sous divers aspects de la gestion et l'utilisation des bibliothèques aux États-Unis. Dèii les années 1950, en ce qui concerne les bibliothécaires, ceux-ci avaient compris que les méthodes manuelles ne seront plus capables de faire face aux exigences croissantes dans les bibliothèques, et ils ont vite passé & l'automatisation. Les bibliothèques ont été les innova­trices en ce qui concerne le développement de certaines bases de données et elles ont employé les innovations pour le développement des technologies de communication et de l'information. Les deuxièmes, les nouvelles technologies de communication et de l'information (NTCIJ, jouent des rôles extrêmement importants en égard à l'activité des bibliothèques dans les domaines de l'acquisition, de la classification, de la circulation, de la référence, de l'administration, de la liaison entre les bibliothèques y compris la coopération dans la classification, les ressources et les prêts entre les bibliothèques (considérés maintenant c o m m e un document de livraison). L'introduction de ces technologies a exigé qu'on change la manière dont les bibliothécaires sont formés, que les bibliothécaires praticiens ayant une plus longue ancienneté suivent des cours de formation permanente, et que les clients des bibliothèques soient préparés dans les techniques de l'utilisation des ordinateurs et de l'obtention des informations. A l'avenir, les pratiques élaborées par les N I C T sont destinées à s'élargir, menant à l'acroissement dela publication et de la diffusion électroniques et à une plus grande intégration des index et des catalogues. Les bibliothèques universitaires seront dans une plus grande mesure intégrées dans des réseaux de commnication et d'information qui couvrent les besoins de tout un campus.

1. Historique et introduction

Les bibliothécaires américains ont été profondément intéressés pa les avantages et les exigences de la bibliothèque automatisée, m ê m e avant la période des bandes et des fiches Hollerith bien appréciées. U n tel intérêt n'a pas été tout simplement, c o m m e certains le prétendent1, le résultat d'une fascination sans motivation exercée par une technologie plus ou moins comprise . . . , il a été plutôt une acceptation pas tout à fait souhaitée du fait que les techniques traditionnelles ne pouvaient plus faire face à la multitude des problèmes aux­quels se confrontaient en effet, toutes les bibliothèques universitaires à partir des années 1950 jusqu'à la fin des années 1970.

Les bibliothèques se sont confrontées tout particulièrement à des difficul­tés visant surtout les dimensions des phénomènes. O n a beaucoup écrit à propos de « l'explosion de l'information », mais l'importance du phénomène ne peut pas être évaluée. Et cela ne veut pas dire qu'avant 1950 les bibliothécaires n'avaient pas dû faire face aux problèmes et qu'ils n'aient pas activement discuté la meilleure manière de résoudre leurs tâches. Ce que les bibliothécaires universi­taires américains ont compris ces 40 dernières années c'est le fait que, tandis

6 Les bibliothèques universitaires américaines

que certaines manières d'approche ont donné de meilleurs résultats que d'autres, et que dans une petite bibliothèque on a pu adapter presque toute manière d'approche, tandis que dans une grande bibliothèque presque rien n'a été adéquat. U n catalogue de fiches pour une collection de 100 000 ou m ê m e 250 000 volumes a été difficile à maintenir. U n catalogue de fiches pour un million et demie jusqu'à trois millions de volumes a été impossible à réaliser. Dans ces circonstances, « un catalogue est un lieu où quelque chose entre pour être perdu alphabétiquement » 2 .

Les problèmes spécifiques aux volumes ont été exacerbés par l'inflation des prix du matériel et du travail, et par l'accroissement des exigences des étudiants et des chercheurs. Les méthodes novatrices (depuis l'indication des droits miné­raux jusqu'à la mise en pratique des taxes d'utilisation) de m ê m e que les techni­ques traditionnelles ont été concentrées dans le service de financement des coûts du capital des nouveaux systèmes 3 .

Sans doute, les bibliothèques universitaires n'ont pas fonctionné dans u n vacuum. D'autres organisations se confrontaient aux problèmes similaires et y avaient affaire par des voies parellèles. Dans certains cas (comme dans la créa­tion et le maintien d'une large base de données), les bibliothèques ont été les premières à offrir de solutions: dans d'autres (tel le développement des c o m m u ­nications technologiques), elles ont laissé l'initiative aux autres, mais les cours et l'efficacité traditionnels n'ont pas pu résoudre les problèmes de chaque groupe ; par conséquent toutes se sont orientées vers la technologie.

Ces tentatives semblent être simplistes et vouées à l'échec quand on les regarde du présent. Surtout qu'on voit que les catalogues et les livres produits par l'ordinateur avec des index de mots-clé K W I N (Keyword-in-context) et des systèmes de circulation basés sur des fiches Keypunching Hollerith, pour chaque transaction n'ont pas pu résoudre les problèmes. Ces premières tentati­ves ont toutefois préparé les attitudes mentales des bibliothécaires, des adminis­trateurs des bibliothèques, des bureaucrates académiques en vue des change­ments qui ont eu lieu ces 15 dernières années.

L'application des nouvelles technologies de l'information et de communi­cation n'est plus controversée et expérimentale. Bien sûr, nos propres efforts paraîtront maladroits et contestés lorsque nos successeurs les analyseront, mais nous ne sommes pas pionniers. La frontière est établie dans les bibliothèques américaines, et maintenant nos efforts sont correctement concentrés sur un m o n d e bibliothécaire automatisé et civilisé.

2. L'utilisation courante des NTIC

Dans un bref aperçu, il est impossible de rendre justice à toutes les utilisati­ons des instruments d'information et de communication ou de traiter en détail une seule utilisation. Dans la recherche faite dans ce but, l'auteur a étudié beaucoup de documents dont la plupart n'ont couvert qu'une petite partie de l'utilisation des N T I C dans un seul sous-département d'une seule bibliothèque académique. Chaque ouvrage a été plusieurs fois plus long que l'espace accordé à cette présentation. Par conséquent, ce qui suit est c o m m e le coup d'oeil d 'un oiseau en ce qui concerne les utilisation courantes des technologies de l'informa­tion et de communication dans les bibliothèques académiques américaines, et, tel un coup d'oeil d'oiseau, l'article concentre l'attention sur les aspects qui semblent être intéressants ou importants «pour l'oiseau» (ou, dans ce cas, pour l'auteur).

L. Osborne 7

2.1. L'utilisation des nouvelles technologies dans la maison 2.1.1. Acquisitions

A cause de leur étroits parallèles avec le domaine des affaires, les acquisiti­ons ont formé l'un des premiers domaines où toutes les nouvelles technologies ont été mises en œuvre. Ces premiers systèmes étaient généralement de simples améliorations dans la pratique courante: par exemple, l'emploi de l'ordinateur pour créer et localiser les multiples formulaires dactylographiés antérieurement par le personnel des bureaux, pour faire la comptabilité des fonds et pour solli­citer les articles non reçus . L'interaction avec les vendeurs a été minimale. Tandis que certains systèmes de ce type sont plus employés, tous les grands vendeurs de livres et de feuilletons des Etats-Unis ont produit et commercialisé des systèmes qui éliminent la transmission des formulaires de papier. Dans ces systèmes, les demandes sont introduites et sont transmis par voie électronique, de manière que, de retour, ils sont des factures et des confirmations.

E n plus, des outils, tels les Livres sous presse, sont disponibles dans le for­mulaire C D - R O M et sont largement employés pour la recherche et la mise en ordre.

2.1.2. Catalogage

L à aussi, l'automatisation a été appliquée au début à l'accomplissement de la m ê m e tâche initialement accomplie par les h o m m e s : dactylographier les fiches de catalogue. Cette tâche a été assez facilement mécanisée au format des communications M A R C — Machine Readable Cataloguing (classi­fication faite par la machine) développé par la Bibliothèque du Congrès. Ce m ê m e format, bien que de beaucoup de points de vue il ne soit plus adéquat, est maintenant utilisé pour introduire, distribuer et (souvent enmagasiner électroniquement les entrées des catalogues. Tandis que la classification divisée dans les catalogues est discutée plus local, il convient de noter qu'un pourcen­tage significatif d'enregistrements sont introduits sur le plan local.

Le domaine des feuilletons est souvent également inclus dans le domaine de la classification dans les catalogues. Les feuilletons ont constitué la plus recalcitrante fonction de la bibliothèque, du point de vue de l'emploi des nou­velles technologies. Tandis que plusieurs vendeurs ont récemment introduit des systèmes de feuilletons ou de composantes, la quantité de stockage requise pour maintenir les information gardées couramment sur des fiches Kardex à long terme par les bibliothèques académiques a dépassé le potentiel m ê m e des plus modernes technologies. E n enmagasinant de telles informations (des articles reçus, des articles auxquels on travaille, des données reçues, etc.), on peut demander autant de facilités d'enmagasinage que la collection de livres de la bibliothèque ou m ê m e davantage. E n plus, les problèmes posés par les possibles nouvelles demandes de publications ou réclamations concernant les publications qui manquent et par la présentation suffisament claire pour tous les utilisateurs des listes des fonds n'ont pas encore trouvé une solution.

2.1.3. Circulation

La circulation a été considérée essentiellement équivalente aux systèmes de contrôle utilisés dans certains systèmes d'affaires, tels ceux du marché alimentaire. Malheureusement, ceux qui ont formulé cette idée n'ont pas compris

8 Les bibliothèques universitaires américaines

qu'elle avait quelques orientations dans une épicerie, une boîte de petits poi» est l'équivalente de toute autre. Il n'y a aucune raison d'identification pour toute boîte spécifique. Dans les bibliothèques, il est important de savoir exacte­ment quelle copie d'un livre a été prêtée et à qui. O n sait également que les boîtes de petits pois sont rarement retournées, tandis qu'on espère que les matériaux de bibliothèque soient réellement rendus. D e telles inadvertances ont m e n é à une perturbation de la circulation c o m m e celle expérimentée par la bibliothèque de l'Université Atlantic Florida 6 . Ces expériences, bien que douloureuses à ce temps-là, ont eu le résultat salutaire de rendre conscient le m o n d e académique américain du fait qu'il lui incombe la responsabilité de trouver des réponses à ces questions à l'intérieur de ses propres intérêts ou étroite­ment liés ; il n'y a aura pas des solutions « deus ex machina ».

Les systèmes plus nouveaux ont dépassé ces erreurs; c'est ainsi que les systèmes de circulation ont été parmi les premiers systèmes commerciaux de succès de la bibliothèque. Dans la.système de circulation spécifiquement amé­ricain, un inventaire des matériaux conservés est établi dans un formulaire rendu lisible par la machine (voir aussi plus loin « la tendance vers l'intégration) ». Chaque livre est marqué d'une liaison lisible de manière électronique (normale­ment par un code) qui fait la connexion avec cette base de données, et chaque individu qui fait un prêt est identifié par un dispositif de liaison similaire. Cette liaison est coupée au m o m e n t où le livre est rendu, et pour les intérêts de la privatisation, on n'a pas maintenu un enregistrement permanent de celui qui l'a emprunté.

2.1.4. Référence

L'utilisation des nouvelles technologies dans la référence est divisée en deux composantes importantes: le catalogue «on-line» et les bases de données bibliographiques.

Le catalogue « on-line » est le résultat final du processus de classification décrit plus haut. A peu près toutes les grandes bibliothèques académiques et beaucoup d'autres plus petites possèdent des catalogues « on-line » d'accès public ou O P A C . Ces catalogues permettent normalement la recherche à partir du n o m de l'auteur usuel et du titre, de m ê m e que du standard nord-améri­cain d'accès au sujet principal. Quelques systèmes permettent également l'accès à la classification, en offrant un catalogue qui ressemble davantage au catalogue de sujets. E n plus, la recherche par des mots-clef de recherche et les capacités logiques booléennes rendent ces catalogues très puissants6.

Les bases de données pour la recherche des index (et, à une échelle plus restreinte, des textes entiers) sont maintenant très c o m m u n e s dans 1er biblio­thèques universitaires. U n e grande partie de cet effort est destinée à la recherche des bases de données à distance, et il est décrit au chapitre « Sociétés coopéra­tives», plus loin, mais, c o m m e les unités C D - R O M deviennent le lieu c o m m u n , le volume de recherche s'accroît rapidement à cause de l'économie inversée du C D - R O M et des bases de donnés à distance. Dans le cas de systèmes de recherche à distance, chaque recherche fait augmenter les coûts. D'où la tendance de res­treindre le nombre des recherches faites sous des restrictions officielles et non-officielles; par exemple, il n'y a pas de recherches pour les étudiants 1er cycle d'une faculté, et seulement une heure de recherche pour chaque étudiant travail­lant pour son diplôme universitaire 2e cycle. Avec la recherche C D - R O M ,

L. Osborne 9

assistée par micro-ordinateur, d'autre part, les coûts absolus sont constants: plus les recherches faites sont nombreuses, plus le coût de la recherche est bas.

L a possibilité de combiner les index des livres et des périodiques n'a pas échappé aux vendeurs américains, et au moins un système, C A R L , offre u n catalogue « on-line » qui contient aussi des données concernant les contenus des articles individuels parus dans les journaux.

L'opportunité et la qualité des informations bien améliorées et l'effet psychologique produit par sa source computeriséc peuvent être utilisés pour attirer des lecteurs qui, traditionnellement, n'ont pas été bénéficiaires de la bibliothèque 7.

2.1.5. Administration

L'emploi dans le domaine administratif des nouvelles technologies constitue le domaine où il est le plus difficile de démontrer de grands bénéfices, mais c'est le domaine ayant le plus grand impact potentiel. Les vieilles démarcations dans l'autorité et la responsabilité sont souvent modifiées dans les bibliothèques automatisées, et le but global d'obtenir une plus grande production, avec le m ê m e nombre d'heures ou de personne] réduit est parfois atteint 8.

L a technologie permet, sans doute, une plus rapide et plus précise compi­lation des données traditionnelles (à propos de la dépense, de la circulation ou du catalogage des titres), supposant que le système reste en fonction9. U n e pareille technologie permet également des utilisations qui n'étaient pas possibles auparavant. Par exemple, il est possible (dans la plupart des systèmes pour u n directeur de services techniques de contrôler chaque production de celui qui classifie: de dire non seulement combien de titres ont été classifiées, mais aussi quand on l'a fait. Cette méthode est souvent appelée, par les ouvriers, espionna­ge, et elle préoccupe de plus en plus les unions et les organisations profesionnelles.

2.1.6. Tendance vers l'intégration

Tandis que chacune des fonctions décrites plus haut (à l'exception possible des utilisations administratives) peut fonctionner c o m m e u n système indépen­dant, la tendance est de les combiner dans une système intégré 10. U n e base de données (ou u n nombre de fichiers) possède des données sur certains sujets, patrons, circulation, comptabilité, etc. D e tels systèmes ont la promesse des coûts d'opération plus bas. E n échange, une pareille intégration rend possible le fait qu 'un seul échec m è n e toute la bibliothèque à une paralysie, ce qui en­traîne une attention plus grande accordée à la sécurité et au redressement après les désastres u .

2.2. Sociétés coopératives

2.2.1. Catalogage en coopération

Certes, toute l'activité bibliothécaire académique dépend du formât de communicat ion M A R K élaboré par la Bibliothèque du Congrès. Bien que conçu initialement pour le stockage et le transport des enregistrements bibliographiques sur bande magnétiques, le système a été utilisé beaucoup plus que pour la trans­mission sur bande.

10 Les bibliothèques universitaires américaines

Les efforts de catalogage en coopération faits par l ' O C L C (à l'époque respec­tive: le réseau de la bibliothèque du college d'Ohio) ont été peut-être l'une des premières utilisations des plus nouvelles technologies dans l'activité de la biblio­thèque universitaire. Cet effort de pionniérat a lié des terminais éloignés (quel­ques-uns à une distance de 12 000 k m de l'ordinateur — hôte) à une base de données composée de la Bibliothèque du Congrès qui a produit des enregistre^ ments M A R C et des enregistrements de format M A R C en coopération avec les bibliothèques participantes ; c o m m e effet, il est devenu un catalogue fonctionnel de l'union nationale. Peu de bibliothèques académiques américaines n'ont pas de contact avec l ' O C L C ou avec l'une des autres utilités bibliographiques: le réseau de bibliothèques de recherche ( R L I N ) , le réseau des bibliothèques de l'Ouest ( W L N ) , ou l'unité canadienne équivalente, U T L A S . Il y a récemment un grand intérêt de lier ces bases de données l'une à l'autre à la Bibliothèque du Congrès et aux bibliothèques individuelles en employant des systèmes « turnkey », bien que ceux qui s'occupent des questions de reproduction et de protection de la base de données et de coordination aient en ce sens ralenti leurs efforts 12.

2.2.2. Partage des ressources

O n a reconnu depuis longtemps que l'utilisation en c o m m u n des ressources est une activité où les bibliothèques académiques devraient s'engager, mais la reconnaissance a été le plus souvent au niveau plutôt intellectuel que pratique. Il est probable naturel que les bibliothèques ainsi que les individus préfèrent garder pour eux-mêmes les biens qui enrichissent leurs collections, mais, tandis que la cupidité est en partie la raison pour laquelle les schémas de coopération de la bibliothèque échouent, les nouvelles technologies vont loin, afin de solu­tionner les problèmes plus pratiques avec lesquels se confrontent les schémas d'utilisation en c o m m u n des ressources. Elles le font c o m m e il suit:

2.2.2.1. Catalogues centralisés

Ce qui se situe au centre de plusieurs plans d'utilisation en coopération des ressources est une liste centralisée des fonds. Avant l'apparition des réseaux électroniques, les catalogues devaient être laborieusement dressés et collationnés manuellement. L'une des raisons du développement phénoménal de l ' O C L C aux Etats-Unis a été la centralisation du catalogue « on-line », tenant compte de son rôle. Environ plus de 20 millions d'enregistrements dans la base de données ont des listes de fonds attachées, ce qui rend la localisation des titres beaucoup plus simple que dans le passé.

Bien sur, les catalogues centralisés de publications périodiques sont aussi réalisés rapidement. L ' O C L C et d'autres bibliothèques ont des programmes actifs pour l'acquisition des périodiques, et on a dressé beaucoup de listes centra­lisées contenant des périodiques locales. Cette entreprise a été théoriquement possible dans le passé, mais seulement du point de vue théorique. Dans la révision des tentatives antérieures aux listes nationales centralisées, on est frappé par le nombre réduit des bibliothèques participantes. Les nouvelles technologies l'ont rendu possible pour beaucoup de bibliothèques académiques plus petites (souvent avec de collections merveilleuses et/ou inhabituelles) qui prennent part à l'élaboration de la liste centralisée.

L. Osborne 11

L'une des motivations de cette situation est l'uniformité qui a été imposée aux bibliothèques par le format M A R C . Toutes les bibliothèques emploient virtuellement le « standard » M A R C (ayant en vue que, sauf qu'il est u n format de communications, M A R C n'est standard que grâce à l'intérêt personnel et à la coopération de la part de ceux qui l'utilisent). Certainement, cet emploi est lié à la disposibilité d'une large base d'enregistrements d'accès c o m m u n qui donne la possibilité à beaucoup de petites bibliothèques d'acquérir un standard de classification auquel elles ne pouvaient pas aspirer auparavant, et qui leur permet aussi, on le suppose, de consacrer plus de temps à identifier et à classi­fier leur propres fonds plutôt que de répéter le travail fait ailleurs.

Finalement, le fait m ê m e que leur travail, qui se soumet à une liste natio­nale centralisée et qu'il sera remarqué par plusieurs gens que dans le passe, stimule une amélioration dans la qualité de la rédaction des catalogues, une amélioration qui s'étend jusqu'à l'inventaire et l'identification des titres. C'est une chose que de prétendre détenir un titre rare ou intellectuel si seulement les concitoyens ayant de la sympathie en sont conscients, mais c'est tout autre chose que d'avoir un titre que les universitaires de tout le pays (et de tout le monde) pourraient demander à voir ou à emprunter 13 .

2.2.2.2. Livraison documentaire

Dans l'analyse finale, la liste centralisée reste stérile si les documents ne sont pas rendus disponibles. Tandis que l'écrivain n'a pas l'intention de dénigrer le mécanisme traditionnel de prêt entre les bibliothèques, en prêtant des titres internationaux assez rares, les plus nouvelles technologies sont particulièrement valables dans ce domaine 1 4 .

La première application de la technologie a eu lieu afin d'accélérer des pro­cessus déjà effectués. D e cette manière, les utilités bibliographiques nationales ont été employées à identifier l'inventaire des bibliothèques et, plus tard, à stimuler les demandes et les confirmations des prêts entre les bibliothèques.

Les applications ultérieures de la technologie se sont concentrées sur les moyens destinés à éviter le mouvement du document lui-même. Il est évident que les plus nouvelles technologies peuvent prévenir les dangers de la mutation physique d'un titre de la bibliothèque d'origine, mais la vitesse avec laquelle on peut la faire est encore plus avantageuse. Les taxes postales sont grandes pour les colis envoyés par avion, et m ê m e les retards de quelques jours ou semaines sont habituels pour le système d'emprunts l'ILL international. Les courriers internationaux sont plus rapides, mais aussi beaucoup plus chers. Les télé-fac-similes, d'autre part, sont presque instantanés et disponibles au prix d'une conversation téléphonique. Si les données d'un titre de la biblio­thèque sont incluses en tant que partie d'un ouvrage scientifique, celles-ci peuvent être transmises par un ordinateur sous forme de texte plutôt que de signal analogue transmis par les systèmes telefax; ce texte peut être ainsi incorporé dans le fichier de traitement de texte de celui qui élabore l'ouvrage scientifique sans être rédactylographié ou transformé.

E n effet, les documents peuvent être crées et diffusés par voie électronique beaucoup avant d'être disponibles dans les média imprimés traditionnels. Q u a n d , au début de cette année, Fleishman et Pons ont prétendu observer la fusion

12 Les bibliothèques universitaires américaines

nucléaire aux températures de la chambre, leurs données ont nécessité plus d 'un mois pour arriver dans les bibliothèques sous la forme traditionnelle de journal, mais cet ouvrage et beaucoup d'autres informations ont été disponibles dans u n délai de quelques jours pour les réseaux électroniques internationaux tels l ' U S E N E T et le B I T N E T . Si une telle «diffusion» présente des dangers, elle va sans doute augmenter, c o m m e but et importance, et elle est une autre forme d'accès c o m m u n aux ressources disponibles aux bibliothèques1S.

3. L a formation pour les N T I C

C o m m e éducateur bibliothécaire, cet auteur s'intéresse beaucoup aux défi» lancés par les nouvelles technologies de l'information et de communication, à l'éducation du personnel des bibliothèques et à la manière dont cette éducation répond à ces défis. Les bibliothécaires et les bénéficiaires des bibliothèques sont partenaires, et il faut prêter attention à tous les deux.

3.1. La formation des bibliothécaires

La norme aux Etat-Unis est que la formation pour le service de bibliothèque s'effectue à un niveau de fin d'études secondaires sous la forme d 'un programme de maîtrise d'une durée d 'un an (ou pour quelques écoles) de deux ans. Il n 'a jamais été facile d'enseigner à un étudiant, seulement dans un an, les connais­sances dont il a besoin pour l'activité dans une bibliothèque, et la nécessité que les étudiants soient capables de comprendre et d'utiliser les nouvelles techno­logies a déterminé un grand effort concernant les ressources des écoles de biblio­thécaires. Les écoles de bibliothécaires ont essayé de repartir les problèmes par quelques voies:

3.1.1. L'intégration des NTIC aux cours traditionnels

Cette tâche n'est pas facile, car, c o m m e on l'a montré plus haut, les cours traditionnels ont peu de substance qui peut être éliminée pour faire place à la vraie technologie. Cependant, toutes les écoles ont fait un effort pour présenter lès nouvelles technologies dans le cadre des cours traditionnels. Les cours de spécialité, par exemple, peuvent employer les facilités C D - R O M et l'accès au réseau « on-line » c o m m e partie de leur présentation. Les cours de classification utilisent des formats M A R C supplémentaires ou au lieu des fiches quand on décrit les matériaux. U n e telle approche a toutefois ses limites, à savoir qu'elle oriente nécessairement la discussion sur les technologies vers plusieurs direc­tions: commen t elle est utilisée dans tel ou tel domaine, mais sans jamais présenter une vue d'ensemble nécessaire pour comprendre l'effet total et pour anticiper les emplois ultérieurs.

3.1.2. Cours spéciaux

Pour présenter un aperçu et intégrer la compréhension des technologies et des communications, la plupart des écoles ont des cours spéciaux dans une techno­logie ou une application spécifiques. C o m m e on l'a mentionné plus haut, les cours de technologie ajoutés aux programmes de bibliothéconomie signifie soit

L. Osborne 13

que l'étudiant doit passer une plus longue période dans l'école de spécialité ou qu'il faut que certains cours qui, autrement, devraient être suivis, soient éliminés.

E n ce qui concerne les cours m ê m e s , les écoles de bibliothécaires ont offert tout ce qui semble nécessaire à leurs étudiants. A u debut, on a mis l'accent sur les cours d'utilisation des ordinateurs. Maintenant, puisque les étudiants vien­nent à l'école de bibliothécaires avec des compétences pour l'utilisation de .1 ordinateur acquises au lycée ou dans l'enseignement préuniversitaiçe, Je besoin dp pareils cours est en declin. D'autre part, les cours dans les systèmes expert,? de design de base de données, de création et de télécommunications,

, entre .autres, sont maintenant de plus en plus offerts.

E n effet, certaines écoles de bibliotécaires joignent leurs forces à celles d'autres unités éducationnelles. L'Université de Pittsburgh, par exemple, une école de bibliothécaires, une école de télécommunications et une école de science de l'information sous une ombrelle académique c o m m u n e .

3.1.3. L'éducation permanente

Il est évident'que beaucoup de bibliothécaires qui fonctionnent dans les bibliothèques universitaires américaines ont reçu leur formation avant l'explosi­on des nouvelles technologies de télécommunications et de l'information. "Tandis que la plupart des bibliothécaires lisent,d'une manière extensive et qu'ils sont exposés aux nouvelles technologies au fur et à mesure que leurs attributions professionnelles changent, les écoles de bibliothécaires se trouvent obligées d'aider à récupérer le décalage entre ce que ces personnes ont appris et ce que l'on enseigne a présent. Cette tâche est généralement accomplie par des cours d'éducation permanente, et en délivrant des certificats et des diplômes au-delà des diplômes universitaires (2e cycle).

. D e tels cours d'éducation permanente ont des heures de classe courtes, plus courtes que celles des cours traditionnels ayant la durée d'un semestre. Souvent, ils n'assurent pas un diplôme qui facilite l'accès à un grade supérieur. Ils se concentrent fréquemément sur les domaines technologiques où les bibliothé­caires cri exercice sont ou se sentent eux-mêmes inadéquats. Des cours brefs-relatifs à la classification M A R C et à la base de données C D - R O M , récemment offerts par l'Université de Hawaii, en sont deux exemples.

Tandis que les cours sans diplôme sont utiles aux bibliothécaires en exercice, ils n'assurent pas de diplômes académiques supplémentaires qui sont, tellement nécessaires dans le m o n d e académique..Pour subvenir à ce besoin» les écoles de bibliothécaires assurent une g a m m e de programmes menant à l'obtention de certificats et de diplôrnes. Dans le cadre de ces programmes, les étudiants, étant en m ê m e temps des bibliothécaires en exercice, suivent des cours pour un diplô­m e selon des programmes scolaires structurés. Ensuite, souvent après avoir redige un ouvrage important ou d'un projet de récherche indépendant, ils reçoivent des qualificatifs académiques reconnus.

3.1.4. La formation des bénéficiaires

E n général, aux Etats-Unis, la raison d'exister des bibliothèques est de servir leurs bénéficiaires. Ainsi, c o m m e s les fonctions les bibliothèques changent, les nouvelles technologies et les services doivent être expliqués et interprétés

14 Les bibliothèques universitaires américaines

pour les bénéficiaires. Bien sûr, le fait que les nouvelles technologies permettent que la recherche soit faite plus rapidement, plus facilement et meilleur marché attire beaucoup de bénéficiaires, mais les patrons persuadés doivent être éduqués dans l'esprit de ce qu'ils peuvent on ne peuvent pas s'attendre des nouvelles technologies 16.

Les bibliothèques académiques emploient beaucoup de moyens pour atteindre ces buts, à partir des cours demandés par les étudiants du 1er cycle universitaire jusqu'à la publication de bulletins d'informations pour les univer­sitaires et les scientifiques, et à l'instruction des personnes individuelles nécessaire pour leur travail. Certaines bibliothèques assurent m ê m e des cours de formation de base pour l'utilisation des ordinateurs 1T.

4. Tendances futures de l'emploi des N T I C

A u x Etats-Unis, les bibliothèques emploient la technologie pour résoudre les problèmes et pour assurer un service meilleur, non pas purement et simplement par amour de jouer avec la nouvelle technologie. Aussi la g a m m e des applica­tions futures apparaît-elle c o m m e une liste de problèmes courants.

Les bibliothèques procéderont probablement à une utilisation accrue des bases de données C D - R O M , des bases de données index et des bases de données de texte complets. Cette tendance s'est déjà manifestée et elle atteindra son apogée dans la mesure où les économies de la recherche locale deviennent impor­tantes. D 'une manière similaire, les journaux seront distribués selon le système C D - R O M , et en les rendant disponibles de façon électronique par la voie des réseaux de télécommunications.

E n effet, l'utilisation des réseaux de télécommunications par les biblio­thèques gagnera énormément de terrain dans le futur proche, dans la mesure où les bibliothèques ont l'avantage de la facilité dont les textes peuvent être transmis entre les bibliothèques. Cela entraînera probablement des problèmes du droit de reproduction et la réduction des revenus des maisons d'édition, mais cela aidera à court terme le contrôle des coûts de la bibliothèque.

Dans le mesure où le coût du stockage décroît et la densité de l'emmagasi­nage s'accroît, beaucoup de bibliothèques trouveront que, en combination tous les index employés à présent pour l'accès à leurs collections dans une seule base de données, sera une option attrayante. Les index aux périodiques, aux collections de livres, aux cartes, aux documents, etc. seront disponibles à partir d'une base centrale de données, bien semblable à l ' O P A C d'aujourd'hui. Il reste à voir si une pareille intégration sera utile, mais la tendance s'est mani­festée.

U n e autre orientation est la tendance que les bibliothèques deviennent une partie (et peut-être non pas une partie dominante) des réseaux d'informa­tions et de communication couvrant les besoins de tout un campus M .

Toutefois, de toutes ces orientations, la plus susceptible de continuer, est l'utilisation par les bibliothèques de toute nouvelle technologie capable de répon­dre aux besoins de leur public. C'est une option faite dès que les bibliothèques ont commencé à acquérir des livres imprimés mécaniquement pour augmenter leur collection de manuscrits. Il est peu probable que la tendance d'extraire ce qu'il y a de meilleur dans la nouvelle technologie s'arrête à l'avenir.

L. Osborne 15

RÉFÉRENCES

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18. M O L H O L T , Pat. "On Converging Paths: the Computing Center and the Library", Journal of Academic Librarianship, 11 5 (November 1985): 284—288.

16 Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989

L'INFORMATISATION DE LA TECHNOLOGIE DE L'INFORMATION DANS LES BD3LIOTHÈQUES

Mikhail F, MENYAEV

Cet article fournit une analyse sur « l'informatisation de la technologie de l'information datas les bibliothèques». L'auteur commence par énumérer les tâches essentielles'qui incombent & "l'informatisation des bibliothèques dans les institutions d'enseignement supérieur, à savoir l'examen de la technologie d'information traditionnelle, la définition du domaine étudié, la synthèse des facilités de langage et la définition de la structure et du contenu des documents d'entrée et de sortie. L'article prend pour exeAiple le système d'information à l'usage des bibliothèques qui a été elaboré et mis en place à la bibliothèque de recherche de l'Institut Technique «N. Ê . Baumari» de Moscou, un système qui emploie des ordinateurs personnels. Le système, dans son ensemble, est illustré en faisant référence à l'expérience acquise dans l'utilisation de la technologie de bibliothèque informatisée appliquée à la classification automatique des nouvelles acquisitions des bibliothèques et à la recherche documentaire. L'auteur explore également les ramifications de cette technologie portant sur tous les aspects de l'informatisation des bibliothèques universitaires.

L'informatisation des processus économiques et" sociaux exige l'infor­matisation de la technologie de l'information dans les bibliothèques. E n dépit des solutions apparammeht simples des problèmes de l'informatisation des biÊliothèques, la création' des technologies requises est une activité extrêmement complexe qui,, non seulement incorpore les acquis dans les domaines de l'élec­tronique, de la technologie des ordinateurs, de la photo-multiplication et autres domaines de la science, mais exige dés liens étroits entre les progrès enregistrés dans tous les domaines visant le développement de l'information culturelle de la société,, ainsi que de son potentiel économique.

Bien que les premiers ensembles de programmes appliqués (PAP's), qu'on a essayé d'introduire dans les institutions d'enseignement supérieur, pour faciliter le traitement automatiqne de routine des matériaux écrits de toute sorte, aient été introduits il y a plus de 20 ans, ils n'ont pas abouti, dans la plupart des cas, à un progrès substantiel de la qualité de l'information offerte aux étudiants et aux enseignant. Il est apparu évident que la simple exis­tence de ces P A P ' s ne s'est pas avérée suffisante pour assurer une utilisation rationnelle des ordinateurs dans les bibliothèques, ni pour accroître l'efficacité du travail nécessaire aux employés des bibliothèques pour accomplir leurs tâches. L'une des raisons de cet échec a résidé dans le fait que les logiciels en question ont été élaborés, d'habitude, par des non-spécialistes dans les techno­logies de l'information pour les bibliothèques. L'élaboration de ces logiciels est apparue c o m m e conséquence du « b o o m » des ordinateurs mais, étant très peu au courant des intérêts particuliers des bibliothécaires, ces derniers se vo­yaient obligés d'apprendre d'abord ce que le programme respectif leur demandait

L'informatisation de la technologie de l'information 17

de faire, tâche qui les éloignait de leurs habiletés et compétences professionnelles. La situation qui en a resulté a été semblable à celle des « canuts lyonais » et la plupart de ces programmes ont été joyeusement « mis au rancart » par les bibliothécaires qui ont recommencé à travailler suivant leurs méthodes tradi­tionnelles.

Le besoin urgent et l'accroissement de la fiabilité des ordinateurs personnels a donné un nouvel essor à l'informatisation des activités dans les biblio­thèques universitaires. Ce qui a abouti à un dialogue direct avec l'ordinateur dans un langage profesionnel, à obtenir des copies exactes de documents dans des formes traditionnelles aussi bien que sur disquettes et à créer des unités de travail automatique pour le personnel impliqué dans l'information à l'usage des bibliothèques.

L a recherche active dans le domaine de la technologie informatisée de l'in­formation à l'usage des bibliothèques a commencé à l'Institut Technique « N . E . B a u m a n » de Moscou. Le but de cette recherche a été l'élaboration d'une série de programmes, destinés à servir c o m m e base pour la création d'unités de travail automatique, dans les différents compartiments de la bibliothèque de recherche de l'Institut.

A u cours de l'élaboration des programmes, les membres de l'équipe de recherche sont devenus conscients des grandes étapes de l'informatisation de la technologie dans les bibliothèques dont la sous-estimation aurait réduit à néant tous leurs efforts.

Dès le début, l'informatisation des processus technologiques requiert une délimitation des processus, compte tenu du domaine envisagé. Dans l'activité d'information pour les bibliothèques des institutions d'enseignement supérieur, le nombre de ces domaines peut varier. Par exemple, dans les grandes bibliothèques, les fonctions portant sur le traitement des textes littéraires et sur l'information bibliographique et le service des prêts, etc., peuvent être séparées. Dans les bibliothèques des institutions d'enseignement supérieur moins importantes, beaucoup de ces fonctions se combinent et sont assumées par une seule unité de travail.

Pour élaborer des programmes visant l'automatisation des processus tech­nologiques individuels, il est important de délimiter les opérations séparées qui renferment l'expérience de nombreux spécialistes dans le domaine de l'informa­tion. Tenir compte de cette expérience, c'est garantir un travail efficace du biblio­thécaire pour ce qui est du développement de la technologie informatisée.

Afin d'élaborer des programmes pour la technologie de l'information dans les bibliothèques, les équipes de recherche doivent entreprendre un ensemble de tâches dont les plus importantes sont: l'examen de la technologie de l'informa­tion traditionnelle utilisée dans les institutions d'enseignement supérieur, la définition des domaines thématiques des processus technologiques, la synthèse des facilités de langage et la définition de la structure et du contenu des docu­ments d'entrée et de sortie.

Le processus d'étude de la technologie traditionnelle de l'information dans les bibliothèques a révélé la structure du flux et du processus d'information et a aidé à definir les conditions et les exigences des processus technologiques.

A u cours de l'étape impliquant la synthèse du domaine de « l'unité de travail automatique », on a formulé une liste de tâches que le bibliothécaire doit accom­plir lorsqu'il entreprend l'opération respective. Pour ce qui est des nouvelles acquisitions, par exemple, il s'agit d'obtenir les formulaires de remplir, de préparer

18 M. F. Menyaei

les fiches pour le catalogue de base et des fiches complémentaires, d'organiser la gestion du catalogue d'enregistrements et de considérer aussi les collections non-enregistrées.

L a structure et le contenu des documents d'entrée et de sortie du système définissent l'opération réelle du programme. L'expérience obtenu dans l'utili­sation de la technologie traditionnelle offre la base pour l'élaboration de ces documents. L a création de la nouvelle technologie commence par la multipli­cation des formes documentaires existantes, créées à l'aide des ordinateurs. Grâce aux progrès techniques enregistrés dans la technologie de l'information spécifique aux bibliothèques dans son ensemble, de nombreux documents, aujourd'hui importants, deviendront inutiles et seront éliminés par les biblio­thécaires m ê m e s . Ce qui est important pour cette première étape, c'est de créer des conditions permettant au bibliothécaire d'éliminer les difficultés dans la réception et l'élaboration des documents, et utilisant la technologie à laquelle il est habitué.

Dans une large mesure, les facilités de langage de la technologie déterminent l'efficacité de l'utilisation des ordinateurs dans les bibliothèques. Les facilités de langage d'un système donné fonctionnent à deux niveaux : au niveau interne, qui assure le fonctionnement approprié du système (les facilités d'ordinateur) et un niveau externe qui détermine l'utilisation appropriée des fonctions du système.

Le choix du langage interne est particulièrement important pour ceux qui élaborent les logiciels pour les unités de travail automatique, ayant de la sorte un impact sur les caractéristiques techniques et fonctionnelles du système.

Le langage externe assure le dialogue entre le bibliothécaire-opérateur et l'environnement de l'ordinateur. Sa fonction est de fournir au bibliothécaire une séquence naturelle d'opérations dans l'exécution de tel ou tel programme. Ainsi, le langage externe devra être construit de sorte qu'il puisse éviter des situations de blocage dans l'exécution des c o m m a n d e s prévues dans le pro­g r a m m e , diminuer l'incertitude dans l'adoption des décisions et créer un envi­ronnement propice pour le bibliothécaire. Il est nécessaire de souligner ici que, loin d'être séparé de la structure technologique, Popérateur-bibliothé-caire en est une composante fonctionnelle.

Les facilités de langage posent certaines exigences auxquelles le program­m e u r doit répondre. Il faut considérer ici les exigences d'un m i n i m u m de connaissances, par exemple, que le bibliothécaire doit posséder, au sujet du contenu « électronique » du système, l'exclusion du système des questions et opérations incorrectes, la mise à la disposition de l'utilisateur de moyens d'«issue», etc. Pour ce qui est de l'exigence d'un m i n i m u m de connaissances, l'utilisateur doit posséder ce m i n i m u m de connaissances a priori, au début du dialogue.

L'expérience a prouvé qu'il est naïf de penser que le bibliothécaire saura toujours dans quel ordre se dérouleront ses actions. Pour cette raison, le dialogue devra être conçu de sorte a ne pas laisser le bibliothécaire perplexe, au cas où il rencontrerait des situations imprévues. L'élaboration des facilités de langage devrait prévoir de nombreuses reprises, spécialement dans l'étape initiale, ainsi que de prompts conseils de spécialité.

Le processus d'informatisation pour la technologie d'information dans les bibliothèques se fonde sur des facilités offertes par l'ordinateur. La solution des problèmes impliqués dans la sélection et l'application de telles facilités n'est pas aisée, surtout lorsque l'expérience a prouvé que l'automatisationà tout prix aboutit à des résultats négatifs.

L'informatisation de la technologie de l'information 19

Parmi les indicateurs les plus importants caractéristiques aux équipements électroniques à utiliser, on doit tout d'abord mentionner les suivants: la fiabilité des opérations, la liste de l'équipement périphérique, le volume de la mémoire d'accès immédiat. Pour créer des moyens destinés à faciliter une rapide recherche de l'information et pour élaborer toute sorte de rapports et de documents, on peut utiliser n'importe quel type d'ordinateur; néanmoins, on ne doit pas oublier un aspect important du problème dans son ensemble, à savoir que l'ordinateur n'est qu'une partie d'un processus technologique et n'en constitue pas nécessairement l'anneau principal. La mauvaise qualité de l'opération de l'un des anneaux ou l'incompatibilité de certains d'entre eux peut entraver tous les efforts du système technologique.

La spécificité des bibliothèques réside dans leur dimension humaniste. Pour cette raison, leurs problèmes ne peuvent pas trouver de solutions qui négligent la dignité de l 'homme.

Les principes mentionnés ci-dessus sont à la base du système d'information utilisé dans les bibliothèques de l'Institut Technique B a u m a n , qui utilise une série de programmes n o m m é s «Super Système des Bibliothèques» (SSB).

Le S S B représente un ensemble de programmes destinés aux ordinateurs personnels, sur la base desquels on a créé les unités de travail automatique pour le personnel des bibliothèques, correspondant aux différants processus d'information. Ces programmes sont reliés entre eux par un ensemble unique de représentation des données et par un idéologie des processus d'information. Ils visent une base technique unique.

«Bibliothécaire», «Spécialiste de l'Information », «Catalogue», «Service des Prêts », « Acquisitions », et « Administration », voilà quelques-uns des pro­grammes majeurs de cette série. « Bibliothécaire » est un programme orienté vers l'exécution d'une variété d'opérations incluant le catalogage automatique des nouvelles acquistions dans les bibliothèques. Il enregistre les nouvelles appa­ritions, imprime des formulaires, crée des fiches de catalogue pour différents catalogues et fichiers, édite les entrées préalables, organise la gestion de l'enre­gistrement des livres, crée le fichier des publications non-enregistrées, équipe les index de fiches des périodiques, crée des fichiers d'archivé sur disquettes, structurés selon les acquisitions, les sujets par titres et les lieux de stockage des acquisitions et trie une littérature données elon un ensemble de caractéristiques. Le programme permet à la fois une processus technologique totalement informatisé et la production des documents enregistrés malgré les quelques doutes que la nouvelle technologie employée pourraient soulever.

Les commandes pour le fonctionnement du système sont données en anglais évitant de la sorte les malentendus qui pourraient apparaître c o m m e suite de l'utilisation des différents codes dans les alphabets nationaux sur les tableaux de c o m m a n d e de l'ordinateur. Le langage conversationnel du système est défini par un ensemble réduit de termes habituels de c o m m a n d e , dont le maniement ne requiert pas une formation spéciale. Toutefois, un langage simple ne veut dire que les opérations du programme soient limitées. À present, le programme « Bibliothécaire » assure plus de vingt fonctions différentes concernant la classification automatique des nouvelles acquisitions dans les bibliothèques. Il a été développé pour être appliqué sur des ordinateurs personnels ayant une capacité de stockage d'au moins 500 kbytes et équipés de disques Winchester, de mini-disquettes, d'imprimantes et de systèmes d'opération à disque M S - D O S . L'essence du programme réside dans la création d'entrées operatives

20 M. F. Menyaev

qui préparent et assurent la sortie des documents traditionnels de bibliothèque ainsi que l'inventaire des entrées en cours dans les archives informatisées des bibliothèques. La capacité de l'archive est limitée par la partie matérielle du réseau informatisé.

Le trait distinctif du S S B est que le système peut opérer en m ê m e temps avec u n ordinateur de très large capacité de stockage. Dans une telle situation, l'ordinateur personnel devient le terminal par rapport au réseau de l'ordinateur. A u besoin, le programme « Bibliothécaire » peut devenir la base pour une bibliothèque individuelle sur ordinateurs personnels. Dans ce cas, les possibi­lités du système seront définies uniquement par la capacité de stockage des disques utilisés.

Le développement et le fonctionnement du système dans la bibliothèque de recherche de l'Institut a montré clairement que la technologie utilisée pour de nouvelles acquisitions dans la bibliothèque réduit considérablement le temps que le bibliothécaire doit dépenser aussi bien pour l'organisation de la littérature existante que poui la préparation des bulletins d'information concernant les nouvelles acquisitions. Par exemple, aidé par l'ordinateur, u n bibliothécaire peut enregistrer plus de 20 acquisitions par heure, créant simultanément l'archive des livres de la bibliothèque. E n m ê m e temps, la préparation d'un bulletin d'informations enregistrant les nouvel'es acquistions, reçues pendant la semaine précédente, classifiées selon leur domaine de connaissance et autres caracté­ristiques, ne prend pas plus d'une heure. La préparation d'un tel bulletin d'infor­mations sur disquette est une affaire de quelques minutes.

U n autre problème important, en rapport avec l'informatisation des pro­cessus d'information dans chaque bibliothèque est la formation du personnel susceptible d'utiliser le nouveau système. E n effet, la formation du bibliothé­caire va changer. Dans le processus au cours duquel un bibliothécaire devient opérateur-bibliothécaire, processus étroitement lié à celui par lequel l'infor­matisation m ê m e va traverser plusieurs étapes, il devra commencer par s'adapter à son unité de travail automatisée, remplissant simultanément les fonctions de-« stagiaire » et d'« accordeur », du nouveau système à la technologie duquel il est familier. Ce processus d'* accordage » lui-même a été créé par ceux qui ont conçu le système. Dans cette étape, le bibliothécaire se convainc lui-même des avantages de la nouvelle technologie, dans la mesure où il s'implique acti­vement dans l'élimination des aspects « difficiles » du programme.

A u cours de la deuxième étape d'informatisation, ont été créées diffé­rentes unités de travail reliées ensemble c o m m e parties d'un processus techno­logique unique. D ' o ù la possibilité d'échanger des informations entre des ordina­teurs séparés, ainsi qu'entre les sous-divisions de l'institution et avec le système d'information national.

La troisième étape marqué la connexion entre la technologie informatisée dans les bibliothèques et d'autres réseaux d'ordinateurs au niveau de l'institution d'enseignement supérieur respective afin de former un réseau unique. Le per­fectionnement du système rend également meilleur l'intégration des systèmes similaires et stimule le développement des relations avec d'autres technologies, celles par exemple du domaine editorial.

L'expérience gagnée par la bibliothèque de recherche de l'Institut B a u m a n , pour ce qui est de la technologie d'informatisation, a abouti à certaines con­clusions intéressantes :

L'informatisation de la technologie de l'information 21

— l'informatisation de la technologie de l'information pour la bibliothè­que de l'Institut n'implique pas une rupture avec les méthodes traditionnelles; plus il y a de facilités du système, plus ils tiennent compte de la tradition, en facilitant de la sorte l'acceptation de l'ordinateur;

— l'introduction de la technologie des ordinateurs ne requiert pas de dé­penses considérables pour ce qui est de la nouvelle formation du personnel ; l'accessibil'té du système, qui dépend de l'habilité de ceux qui l'ont conçu, transforme la formation des bibliothécaires en une tâche intéressante qui met <?n question le statut des individus ainsi que leur salaire ;

— on peut remarquer un changement et un progrès considérables dans le contenu et dans les caractéristiques des processus de production ; il y a aussi la possibilité de créer de nouvelles formes de services d'information pour les lecteurs ; les processus des activités spécifiques aux bibliothèques deviennent plus dynamiques, et le stock d'informations plus efficace.

Dans le processus d'élaboration de la technologie, une équipe réunissant des chercheurs dans le domaine de la technologie des ordinateurs, des bibliothé­caires et des spécialistes en information a été instituée. Nous s o m m e s persuadés que la garantie de l'adéquation et de l'efficacité du système en cours d'élaboration, dérive du fait que les chercheurs et les bibliothécaires font un groupe unique de recherche c o m m e suite du processus de développement. Des idées sont nées et ont déjà été incluses dans de nouvelles variantes de programmes; on a aussi entrepris une évaluation des résultats. Dans les cas où les résultats sont positifs, de nouvelles variantes technologiques sont introduites.

U n certain degré de risque caractérise, bien sûr, cette activité mais sort importance diminuera, sans doute, dans la mesure où le nombre des bibliothèques à utiliser la technologie de l'Institut Technique B a u m a n ira croissant.

22 Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989

LES BIBLIOTHÈQUES UNIVERSITAIRES ET LES ÉTUDES INTERDISCIPLINAIRES À L'ÉPOQUE DES ORDINATEURS

Victor-Emanuel SAHINI

L'informatisation toujours plus sophistiquée transformera les bibliothèques; d'entrepôt* inactifs de matériels publiés, celles-ci deviendront des systèmes informationnels dynamiques. L'information stockée pourra être analysée et recombinée de façon originale ; on peut comparer ces processus à ceux qui ont lieu à la frontière entre disciplines, là où naissent de nouvelles disciplines intermédiaires. L'alliance entre les systèmes d'information computerises et la recherche scientifique interdisciplinaire élargira considérablement les horizons de la connais­sance humaine.

A présent, les bibliothèques en général et les bibliothèques universitaires en particulier sont entraînées dans les processus complexes par lesquels la connais­sance scientifique s'accumule, s'étend et s'approfondit grâce à de milliers de types d'activités, à l'application pratique des résultats obtenus, aux innovations introduites et aux technologies acquises.. Dans une période qui se caractérise par l'augmentation rapide du volume de l'information, par une accumulation énorme de données qu'il faut ordonner, évaluer et transmettre de façon critique à l'étudiant, les bibliothèques doivent changer de fonctions et modifier leurs structures.

Les bibliothèques ne sont plus de simples dépôts d'information, des collec­tions d'imprimés organisées selon des règles précises: elles sont devenues au­jourd'hui des organisations ayant pour objectif la correlation rapide des infor­mations, leur transfert et leurs interconnexions. L'introduction de l'ordinateur dans cet ensemble complexe d'activités a eu une importance capitale. L'étude des relations multiples interdisciplinaires et trans-disciplinaires, qui caractérisent le développement rapide et diversifié de la science, dépend de l'usage de l'ordi­nateur. La coopération nationale et internationale entre les bibliothèques a ainsi acquis une nouvelle dimension. O n a obtenu des performances spectacu­laires quant à l'efficacité dans un domaine que l'on pourrait appeler l'assistance informatique, un phénomène dont la c o m m u n a u t é universitaire internationale attend beaucoup et qui autorise de grands espoirs.

Dès le debut du X V I I I e siècle, mais surtout au cours des derniers décen­nies, l'étude de nombreux sujets scientifiques a eu recours à des procédures interdisciplinaires. Cette approche a m e n é au développement de plusieurs sciences de frontière, qui ont le plus souvent un caractère binaire. Citons la chimie physique, la biochimie, la géochimie, la biophysique et la géophysique. Ces disciplines emploient la base matérielle d'une science fondamentale et les méthodes d'une autre, afin de systématiser et de coordonner les connaissances

V. — E. Sakini 23

de l'une au m o y e n des principes et des théories de l'autre. Chacune de ces scien­ces de frontière atteint évidemment l'unité logique interne et la cohérence de ses disciplines composantes au cours des processus d'accumulation et d'appli­cation des connaissances.

Ce processus de interpénétration n'est pas une opération simple, directe et immédiate. II n'agit pas par additions successives, mais plutôt par la création de lieus réciproques entre les objets et les méthodes, au fur et à mesure que la recherche se développe dans le temps. Finalement, des mécanismes plus c o m ­plexes font leur apparition. Cette évolution implique la sélection, l'élaboration et l'enrichissement des connaissances et des principes spécifiques d'un domaine, avec l'objectif d'élaborer un système particulier adapté aux exigences de l'autre domaine.

Les chercheurs ont vite compris que cette activité demande entre autres que les méthodes et les processus de recherche, la création de modèles et de procédures de simulation, la définition des unités du système et l'utilisation complexe de ses résultats doivent ensemble faire l'objet d'efforts créateurs, ayant pour but la production de résultats comparables aux découvertes scienti­fiques, et qui profitent aux domaines eux-mêmes que l'on a mis ainsi en relation.

Les techniques modernes de l'information jouent un rôle important dans les processus d'accumulation et de diversification de la connaissance scientifique et des sciences elles-mêmes, processus qui connaissent une croissance exponen­tielle. L a disposition des imprimés par matières, le transfert des catalogues dans des systèmes informatiques et la création des banques de données ont proba­blement été les points de départ les plus importants des approches interdisci­plinaires actuelles dans certains domaines, parce qu'ils offraient des avantages évidents quant au temps, à la nature du travail, à la précision et à la sélection des matières d'intérêt.

Souvent, les aspects spécifiques des processus de la connaissance'scientifique se développent par étapes. Les thèmes de recherche sont analysés en fragments individuels afin de faciliter la compréhension. O n élabore des modèles destinés à faciliter cette approche. Le pas suivant, la reconstitution de l'ensemble, est u n processus difficile qui exige souvent que les modèles soient corrigés plusieurs fois et que les chiffres pris en compte dans les calculs soient reévalués. Etant donné la difficulté du processus épistémologique par lequel le chercheur évalue les perturbations qui caractérisent les interactions entre les composantes, celui-ci doit adopter une approche interdisciplinaire. Le succès de cette approche dépend en grande partie des bibliothèques universitaires (en général des bibli­othèques à profil encyclopédique), qui constituent le meilleur cadre pour ce genre de recherches, surtout si l'usage des ordinateurs les facilitent avec les multiples possibilités qu'il offre.

L a science actuelle est de plus en plus intéressée par les convergences ; cette tendance confirme l'affirmation d'Aristote, faite à propos des principes de la logique, selon laquelle « les sciences visent une connexion réciproque par le seul intermédiaire des ( . . . ) principes c o m m u n s ». L'interconnexion des scien­ces engendre l'unité du savoir scientifique, par un processus au cours duquel les activités fondées sur l'usage des ordinateurs acquièrent une importance considérable.

24 Les bibliothèques universitaires et les éludes interdisciplinaires

BIBLIOGRAPHIE

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Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 25

L'AUTOMATISATION DANS UNIVERSITAIRES D'ISRAËL

LES BIBLIOTHEQUES

Judith LÉVI

Les bibliothèques de sept universités d'Israël ont conclu u n accord pour mettre en place u n réseau de coopération fondé sur u n software c o m m u n d'information bibliothécaire. C e software est u n système intégré polyglotte on Une, créé à l'Université Hébraïque de Jérusalem et installé sur des ordinateurs Digital V A X . L e réseau permet a u x lecteurs d 'examiner les catalogues des sept bibliothèques, et aux bibliothécaires de faire l'économie des frais d'enre­gistrement et des efforts nécessaires pour copier les fichiers et les c o m m u n i q u e r d 'une biblio­thèque à l'autre.

Les bibliothèques universitaires d'Israël

E n Israël il y a sept universités, une université ouverte et plusieurs collèges communautaires et spéciaux. Le présent article traite exclusivement de l'infor­matisation des bibliothèques des sept universités, conformément au Tableau 1 ci-dessous. Ces établissements sont:

— l'Université Hébraïque de Jérusalem, Jérusalem ; — le Technion —l'Institut istraclien de technologie, Haïfa ; — l'Université de Tel Aviv, R a m a t Aviv ; — l'Université de Bar îlan, R a m a t G a n ; — l'Université de Haïfa, Haïfa; — l'Université Ben Gourion du Neguev, Beer Sheva ; — l'Institut des Sciences Weizman , Rehovoth. L'informatisation des bibliothèques universitaires israéliennes s'est déve­

loppé rapidement au cours de ces six dernières années. Certaines expériences israéliennes dans ce domaine, particulièrement quant à la mise en place de réseaux d'information, pourraient être significatives pour d'autres pays.

Tableau 1 N o m b r e d'ordinateurs V A X employés pour A L E P H

1. Universités

Nombre moyen d'étudi­ants par termi­

nal

Institution

Nom

Equipement existant à l'heure actuelle

Nombre d'étudiants

ordinateur Capacité

des disques

Nombre de ter­minaux

Equipement projet pour avril 1989

Ordinateur

Termi. naux

supplé­men­taires

Total termi­naux

Université H é b r a ­ïque

— Bibliothèques — Recherche

16.870 2 X V 785 V 750 M . V . II V 750 M . V . II V 750

6,5 1 1 0,5 0,7 0,5

124 16 30

12 4 4

190 89

26 L'Automatisation des bibliothèques universitaires d'Israël

• 1

Université de Tel Aviv

Technion

Université Ben Gourion

Université de Haifa

Université de Bar Han

Institut Weizman

Interuniversitaires

TOTAL

2

19.400

9.090

5.200

6.550

9.480

570

67.160

3

V 750 M . V . II V 730

V 750

V 8200

V 750

M . V . 3600

M . V . II

V 750

15

4

1 0,7 0,5

1,5

1

2

1,3

2

19,7

6

36 24

48

38

36

24

8

16

400

6

V 780

V 8250

M . V . 3600

7

4 6

12

12

14

24

4

4

100

8

70

60

50

50

48

12

20

500

9

277

152

104

131

198

48

134

.Voie» 1. Chaque bibliothèque obtiendra 60—75 terminaux chaque année. 2. Lea demandes de recherche dana le cadre d ' A L E P H augmenteront de 12—24 terminaux/an. S. Le premier ordinateur V A X a été installé en septembre 1985.

Historique

L'informatisation des bibliothèques universitaires israéliennes a commencé au début des années 70. La liste collective des périodiques des bibliothèques israé­liennes et le Département des prêts des bibliothèques nationales et universi­taires d'Israël ont employé des systèmes de cartes perforées pour le stockage et le traitement des informations sur ordinateur.

Vers la fin des années 70, l'Université de Haïfa a annoncé plusieurs projets d'informatisation, créant des systèmes de gestion des bibliothèques (enregistre­ment, circulation, etc.) basés sur les logiciels d'enregistrement M A R C utilisés par la Bibliothèque du Congrès des États-Unis. U n système de bases de données bibliographiques, comprenant une structure de thesaurus, a été mis en place afin de permettre la création d'index spéciaux, d'index de périodiques, etc.

À la m ê m e époque, l'Université Hébraïque de Jérusalem a commencé le développement d ' A L E P H (Logiciel extensible d'informatisation des bibliothè­ques — Université Herbraïque de Jérusalem) — un système de gestion intégré on Une en temps réel. Le point de départ pour A L E P H a été le projet conçu par l'Université Hébraïque de réunir 23 bibliothèques individuelles en une seule, avec un seul catalogue et un seul fond. Ce fond total était de 280.000 titres, comprenant 400.000 volumes. Puisque les bibliothèques se servaient de types de catalogues et de classements différents, toutes les collections ont dû être classées à nouveau ; quelques-unes ont été recataloguées, et tous les volumes ont été marqués encore une fois pour la mise en rayon. O n a reconnu tout de suite que la tâche ne pouvait être menée à bien qu'avec l'aide d'un ordinateur.

Le catalogage et le système de mis en rayon ont dû attendre la production d'un nouveau catalogue et des étiquettes pour les livres. Cependant l'université

J. Levi 27

s'est mise à la recherche d'un système informatique à m ê m e de répondre aux besoins de la bibliothèque. Après examen, les systèmes existants ont été rejetés, et l'université a décidé de développer son propre système. Le système A L E P H a été créé à l'Université Hébraïque de Jérusalem par une équipe de bibliothé­caires, de programmeurs et d'analystes.

E n 1987, le système A L E P H est développé et entretenu par Aleph-Yissum Ltd., une compagnie qui est entièrement la propriété de l'Université Hébraïque de Jérusalem. Le logiciel emploie toute la capacité des ordinateurs Digital V A X . Il est adapté pour fonctionner sur des P C I B M ou compatibles, afin d'être utilisé dans la recherche à petite échelle, ou bien dans les bibliothèques.

Compte tenu de la structure du système bibliothécaire à l'Université Hébraïque (bibliothèques séparées pour chaque discipline), et de la nature des bibliothèques universitaires israéliennes (des établissements peu nombreux dans une zone géographique relativement restreinte), on a reconnu dès l'abord la nécessité d'établir un réseau bibliothécaire. De ce point de vue, le système a subi plusieurs changements structuraux à différents niveaux.

E n premier lieu, du point de vue du hardware, les années 80 sont très différentes des années 70. O n a abandonné les larges systèmes centralisés en faveur des réseaux d'ordinateurs plus petits. A L E P H a été développé d'abord sur une base Control Data, qui était disponible à l'époque à l'Université Hébra­ïque. Seules les bibliothèques de cette université employaient alors ce système. Lorsque le système A L E P H a été repris progressivement par d'autres universités, celles-ci employaient le m ê m e ordinateur de base situé a Jérusalem. E n 1984 on a cessé de se servir de cet ordinateur, et à présent toutes le bibliothèques e m ­ploient des ordinateurs Digital Equipment V A X , reliées entre eux pour former un réseau national des bibliothèques universitaires.

E n second lieu, du point de vue de l'architecture du système, la première version d ' A L E P H avait une base de données à structure rigide, et tous les changements à faire devaient être opérés au niveau du logiciel. Le système était alors très dépendant des opérateurs, par exemple pour la production d'im­primés, etc. Le programme a été reécrit pour disposer d'une flexibilité interne; il est actuellement indépendant du programmeur et peut être ajusté pour tous les emplois nécessaires dans une bibliothèque.

E n troisième lieu, du point de vue du réseau bibliothécaire et des catalogues, au début il y avait trois bibliothèques qui partageaient la m ê m e base de données. Si le m ê m e titre se trouvait dans plus d'une bibliothèque, il y avait une seule entrée du catalogue, et chaque bibliothèque ajoutait ses exemplaires supplé­mentaires. Cette procédure exigeait un accord parfait sur les principes de ré­daction du catalogue, et l'arbitrage était dévolu à la Bibliothèque universitaire et nationale juive de l'Université Hébraïque. O n pouvait examiner la base de données dans toute son étendue (comme un catalogue collectif̂ ou bien par « parcelles » correspondant aux fonds des bibliothèques particulières. Après une année d'exploitation de ce système, d'autres bibliothèques y ont adhéré, créant toujours plus de difficultés pour le maintien d'un classement unitaire par matières. O n n'entrevoyait alors aucune solution, puisque les trois premières bibliothèques employaient trois systèmes différents de classement par matières, à savoir: Bibliothèque du Congrès, D e w e y et U D C . Les bibliothécaires qui étaient bénéficiaires d ' A L E P H ont délibéré s'il avait mieux avoir une seule base de données c o m m u n e pour toutes les bibliothèques, avec accord unanime sur les rrgles et les procédures, ou bien des bases de données ou des catalogues

28 L'Automatisation des bibliothèques universitaires d'Israël

séparés pour chaque bibliothèque. Le problème de l'espace nécessaire pour ta stockage des données perdit de son importance avec l'apparition sur le marché des disque de grande capacité. Cette question fut discutée pendant une année, et en juin 1983 on décida de séparer les catalogues. C o m m e le catalogue se trouvait dans un seul ordinateur central, on pouvait passer facilement du fond d'une bibliothèque à celui d'une autre, et copier les fichiers de l'une pour l'usage de l'autre.

L'informatisation des bibliothèques et la création de réseaux de ce type en Israël a dépendu de ces trois courants d'évolution et de la cristalisation de leurs principes.

Le Comité pour la planification et les bourses

Parce que 6 0 % environ du budget des universités vient de l'État, la plupart des questions universitaires sont résolues d'une manière assez cohérente, sans grande diversité. Le cadre bureaucratique se transmet vers les échelons infé­rieurs à partir du Comité pour la planification et les bourses du Conseil de l'en­seignement supérieur en Israël. E n 1984, ce comité a décidé qu'il serait utile de permettre à toutes les bibliothèques universitaires de se servir du m ê m e système informatique. Les économies ainsi obtenues pourraient être réinvesties en développements et coûts d'entretien, et on pourrait ainsi mettre en place plus facilement un réseau de bibliothèques. Le choix du Comité s'est porté sur A L E P H , qui avait été créé à l'Université Hébraïque et qui était déjà employé dans quatre institutions. Le Comité des bourses joue un rôle qui correspond exactement à son n o m . Il ne peut pas obliger une institution d'appliquer un programme ou l'en empêcher. Cependant le Comité m ê m e peut fournir la politique de ,,la carotte et du bâton", par le moyen du financement. Dans le cas de l'infor-de sation des bibliothèques, le Comité a annoncé qu'il était prêt à financer partiellement toute institution qui voudrait employer A L E P H pour ses bibliothèques, et que cet argent était destiné à l'achat du hard autant que du soft. Le Comité a institué alors un Comité de coordination A L E P H pour répondre aux demandes de développement des bibliothèques universitaires.

Le Comité de coordination, dont le président est professeur à l'une des uni­versités, se compose de directeurs de bibliothèques, directeurs de quelques centres de calcul des universités, un représentant du Comité pour la planification et les bourses, et un représentant de la compagnie qui produit les logiciels A L E P H , Adelph-Yissum.

Le Comité pour la planification et les bourses a fourni aussi des fonds pour des projets de coopération. II fournit actuellement le prix d'achat et les frais d'entretien de l'ordinateur qui doit permettre la réalisation de trois projets: la Liste collective des périodiques des bibliothèques israéliennes, le projet de catalogues fondés sur le modèle M A R C de la Bibliothèque du Congrès, et l'Index des périodiques en hebreu.

Le réseau

A L E P H emploie D E C N E T pour l'institution d'un réseau efficace et sophistiqué. Aujourd'hui, le système est installé dans chacun des sept établis-

J. Levi 29

sements d'enseignement supérieur. Des lignes de communication spéciales relient les ordinateurs des bibliothèques, qui font tous partie de la famille Digital V A X . Le réseau des bibliothèques est une composante très importante du réseau supérieur, celui qui réunit toutes les universités israéliennes. Ce réseau est en cours de rééquipement pour assurer une plus grande vitesse de transmission, à un taux de 56 K .

Il y a trois aspects de cette mise en réseau. D'abord, toute base de données peut être examinée à partir de chaque terminal. E n pratique, cela signifie que tout le fonds des bibliothèques universitaires d'Israël est accessible à l'ensemble de la communauté académique nationale. Ensuite, les bibliographies peuvent être copiées d'une base de données dans une autre, permettant l'obten­tion de copies des catalogues et faisant l'économie d'un double ou multiple effort dans ce processus. Enfin, l'accessibilité de l'information sur le fond des diverses bibliothèques facilite le prêt interbibliothécaire. Le module de prêt du système est u n auxiliaire précieux dans cette opération. Puisque les distances, en Israël, ne sont pas grandes, un système actif de prêts entre bibliothèques, sans secours informatique, fonctionne déjà depuis bientôt vingt ans.

Description du système A L E P H

Le système A L E P H couvre toute la g a m m e des activités de bibliothèque, depuis la recherche des données jusqu'à la gestion des fonds et à la statistique. Ce qui suit est une description fonctionnelle de ce système, contenant des détails sur quelques traits particuliers.

Compétences polyglottes

L'Israël est u n pays d'immigrants, et quoique l'hébreu soit la langue officielle, la population parle aussi de nombreuses autres langues, tandis que la connais­sance de l'anglais est obligatoire pour les étudiants. La langue d'enseignement est l'hébreu, mais la communauté universitaire compte nombre d'étudiants étrangers et de professeurs invités qui parlent anglais plutôt qu'hébreu. C'est pourquoi le système A L E P H a été conçu sur une base polyglotte pour un usage interactif. L'usager assis devanfle terminal de l'ordinateur peut choisir la langue dans laquelle il souhaite transmettre et recevoir les instructions, quels que soient alphabet ou la langue du texte. Le passage d'une langue à l'autre peut avoir lieu à chaque instant, pour toute fonction (recherche en ligne, catalogage, circulation, etc.). La flexibilité du système, conçu à l'origine en anglais et hébreu, permet d'employer simultanément, au m ê m e terminal jusqu 'à cinq langues de conver­sation. La bibliothèque peut déterminer quelles seront ces langues, et choisir des langues dont l'écriture est de gauche à droite (anglais, allemand, français, etc.) aussi bien que de droite à gauche (arabe, hébreu).

Adaptation de différentes écritures

Les bibliothèques universitaires d'Israël emploient des terminaux standard adaptés aux caractères d'écriture hébraïques et latins. Le système peut actuelle­ment s'adapter à 10 types d'écritures, chaque type pouvant employer jusqu'à 255 caractères. Ceci exige évidemment un terminal plus sophistiqué pour

80 L'Automatisation des bibliothèques universitaires d'Israil

Vinput et le display — u n P C I B M ou compatible I B M m u n i d'une carte Hercules Plus. L'emploi de l'écriture arabe est déjà possible, et d'autres alphabets seront adaptés au fur et à mesure qu'ils deviendront nécessaires.

Recherche en ligne dans le catalogue public

O n peut entreprendre u n e x a m e n instantané du catalogue de deux manières fondamentalement différentes. L a recherche à l'aventure est semblable à l'emploi d'une atalogue manuel afiches, lorsque l'utilisateur décide quel catalogue consulte (par auteurs, par titres, par matières) et aborde le contenu d 'un sujet. O n offre une liste de sujets sur le display, et sur demande de l'usager une liste des thèmes réunies sous un m ê m e sujet. D a n s la recherche de récupération, l'usager choisit u n domaine de recherche, à l'aide d ' u n formulaire d'orientation affiché sur l'écran, et le système emploie des opérateurs booléens pour chercher des analo­gies, affichant finalement une liste de thèmes. A L E P H est u n système intégré; c'est pourquoi la fonction de recherche implique l'affichage d'informations actuelles sur les volumes disponibles, y compris ceux qui sont prêtés.

L a structure de la base de données dépend des tableaux de paramètres qui définissent les bases de données pour chaque d e m a n d e particulière. Cette carac­téristique permet à chaque type d'utilisateur d ' A L E P H d'avoir accès à plusieurs bases de données et de modifier s'a d e m a n d e en fonction de buts spécifiques.

Catalogage et inventaire

L a fonction d'enregistrement, qui consiste à intégrer dans le système les données bibliographiques, est soit à formulaire libre ( c o m m e lorsqu'on met la carte dans la machine à écrire), soit à formulaire guidé. A u cours du processus d'enregistrement, l'usager peut consulter les dossiers d'auteurs et copier les infor­mations dans la mémoire du catalogue. Les ouvrages sont enregistrés dans le catalogue bibliographique, et chaque exemplaire est marqué avec l'information adéquate pour le système de prêts. Les Listes de chaque catalogue dans le réseau, y compris celles du catalogue M A R C de la Bibliothèque du Congrès, peuvent entre copiées.

Fichiers normalisés

L a structure des fichiers normalisés permet des références croisées de plu­sieurs types: voir (et l'inverse —concerné par), voir aussi (ou bien à employer pour), terme associé, terme à acception plus large, terme plus restreint. L e fichier normalisé peut avoir aussi des notes accessoires (par exemple des notes concernant le domaine, on da» notes sur la source de l'information employée lors de l'enregistrement).

Circulation

Les livres peuvent être identifiés à l'aide des codes à lignes, ou bien à l'aide de nombres d'identification donnés par le système. Le système de circu­lation permet la gestion du fond destiné aux prêts à court délai (liste d'attente pour la lecture), rétentions, amendes et blocages d u livre. Le système comprend des avis aux lecteurs, la production de statistiques, etc.

J. Levi 31

Périodiques

Le module des périodiques identifie les périodiques reçus couramment. L a répartition des titres nouveaux, les instructions pour la reliure et la pour­suite des collections font également partie de ce module.

Acquisitions

Le module acqusitions comprend un fichier vendeurs, u n fichier budget et des tableaux d'équivalence des devises. L a procédure d'acquisition peut être séparée en annonce ou requête d'acquisition, et en achat proprement dit. Le prix projeté, le prix final et les factures sont-aussi intégrés au système. O n a accès des informations actuelles sur l'état du budget, car le système calcule les budgets d'une manière dynamique, tenant compte et des paiements effectués et des acquisitions proposées.

Prêt interbibliothécaire

Le module du prêt interbibliothécaire est conçu pour usage dans le cadre d 'un réseau de bibliothèques ralliées au système A L E P H .

L a coopération et la coordination entre bibliothèques

E n 1970 on a créé un Comité permanent des bibliothèques universitaires et nationales d'Israël, afin de promouvoir la coordination et la coopération. Il comprend dans sa structure des commissions chargées des domaines spéci­fiques de la gestion des bibliothèques — enregistrement, acquisitions, prêts interbibliothécaires, listes unifiées des périodiques, etc. L a création de la C o m ­mission pour l'informatisation des bibliothèques du Comité permanent précède l'acceptation d ' A L E P H c o m m e réseau national. Cette commission joue à présent le rôle d'un office de centralisation des demandes faites par les biblio­thécaires vis-à-vis d ' A L E P H quant à l'échange d'informations, aux propositions de changement et de développement, et à la coordination entre bibliothèques.

D'autres commissions chargées d'autres aspects de la gestion des biblio­thèques coordonnent les échanges d'information sur les détails de l'informati­sation. O n a établi en plus des commissions spéciales pour formuler les points de vue des bibliothèques lors de l'ajout au système d'un nouveau module (achats ou gestion des périodiques, par exemple).

Difficultés engendrées par le système du réseau informatisé

Les bibliothèques universitaires rencontrent plusieurs difficultés lors qu'elles se rallient à un réseau informatique intégré. A L E P H est au service des bibliothécaires, pour l'enregistrement, les prêts, etc., mais en m ê m e temps il est-destiné à l'accès du public large, par l'intermédiaire du catalogue intégré.

E n Israël, le réseau informatique des bibliothèques universitaires se propose deux objectifs principaux d'importance égale: (1) faciliter le processus d'enre­gistrement en rendant possible le copiage facile et efficace des catalogues d'une bibliothèque par une autre ; (2) ouvrir les catalogues de toutes les bibliothèques à l'ensemble du public de celles-ci.

32 L'Automatisation des bibliothèques universitaires d'Israël

O n veut créer entre autres, dans un avenir proche, une liste intégrée de recherche en ligne qui comprenne tous le titres de toutes les bibliothèques dans la m ê m e base de données, avec indication de la bibliothèque qui possède le livre. Cet index général à l'échelle du réseau montre à l'utilisateur à quelle bibliothèque il doit s'adresser pour obtenir plus d'information, une fiche complète, les exem­plaires disponibles. Aujourd'hui, en l'absence de ce catalogue collectif, l'usager peut tout au plus deviner quelle bibliothèque possède vraisemblablement le titre dont il a besoin, et examiner la base de données de celle-ci. E n effet, il existe à present un catalogue sur le système M A R C de la Bibliothèque du Con­grès, et 19 autres catalogues représentant les bibliothèques de quatre établisse­ments universitaires.

Tous les catalogues des bibliothèques réunies dans le système A L E P H sont accessibles à tous les usagers. A L E P H emploie le logiciel D E C N E T pour assurer une communication transparente. O ù qu'il se trouve dans le réseau, l'utilisateur en contact avec A L E P H peut demander le « transfert » du catalogue d'une autre bibliothèque. Lu i -même n'a pas besoin de savoir quel est l'ordina­teur qui abrite le catalogue demandé, car ces informations sont contenues dans des tableaux à l'intérieur d ' A L E P H .

Il faut expliquer quelques idées qui ont été à la base de la conception d ' A L E P H afin de mettre en lumière les difficultés que la communauté biblio­thécaire rencontre dans l'emploi du réseau et dans la coopération par l'intermé­diaire de ce système. A L E P H est un système paramétrique table-driven au moyen duquel chaque « bibliothèque » (en fait, chaque possesseur d'une base de données) identifie les composantes d'un catalogue bibliographique, détermine l'informa­tion qui servira d'entrée pour accéder à ces catalogues, et quelles sortes de codes il emploiera, soit pour la définition du catalogue bibliographique, soit pour examiner le catalogue intégré d'accès public.

Les exemples suivants vont illustrer les affirmations ci-desous. U n e biblio­thèque peut séparer le titre et le sous-titre dans son catalogue bibliographique, tandis qu'une autre ne le fera pas. Une bibliothèque enregistre les titres et les collections dans la m ê m e liste, cependant qu'une autre observera des listes séparées. À un niveau encore plus banal, le code pour « titre » dans une biblio­thèque est T T , et T L dans une autre. Il n'en a pas toujours été ainsi avec A L E P H . La première version de ce système, employant un ordinateur de base de Control Data Corporation à l'Université Hébraïque, était rigide et imposait à toutes le bibliothèques le m ê m e type de codes, de données et de fichiers d'entrée.

O n a vu que le réseau A L E P H peut économiser du temps et de l'argent dans chaque bibliothèque, en permettant de copier l'information cataloguée par une autre bibliothèque, sans nouveau codage de l'information. C o m m e les acquisitions des bibliothèques universitaires coïncident en partie, ces copies facilitent des économies au niveau des achats. Pourtant, cet effet économique est sensible seulement si les systèmes d'enregistrement se ressemblent suffi­samment . Cette « similitude » ou « uniformité » est nécessaire à trois niveaux différents: d'abord, quant aux règles d'enregistrement, au format des titres et aux définitions c o m m u n e s pour l'accès aux thèmes ; ensuite, lorsqu'il f aut partager le catalogue bibliographique en domaines de rang inférieur; enfin au niveau très banal des codes ou étiquettes données à ces domaines dans la m é ­moire de l'ordinateur.

Les bibliothèques universitaires israéliennes ont décidé d'adopter par coopération volontaire des standards c o m m u n s , sans unification formelle

J. Levi 33

ultérieure. Il a été admis que chaque bibliothèque doit en tout premier lieu servir les besoins de sa clientèle immédiate, sans se préoccuper d'un quelconque dénominateur c o m m u n . Le programme A L E P H permet de changer ou d'ajouter efficacement de l'information quand on copie un catalogue, de sorte que le temps perdu à discuter, à uniformiser et à coordonner est probablement plus long que celui qui aurait été nécessaire pour ajuster le système.

L'uniformité devient plus importante et significative dans le cas du second aspect du réseau informatique, à savoir les catalogues intégrés d'accès public, ouverts à tous les clients des bibliothèques. La communauté des bibliothécaires est facile à définir et varie peu, de sorte qu'un bibliothécaire, une fois familiarisé avec les règles et les pratiques des autres bibliothèques, peut travailler sans empêchement. D e plus, en tant que professionnel, un bibliothécaire est capable de comprendre le fonctionnement de plusieurs types de catalogues. Dans une communauté aussi petite que celle d'Israël, un certain bibliothécaire apprendra vite les usages des différentes bibliothèques et les buts particuliers de celles-ci. O n ne peut naturellement pas exiger le m ê m e professionalisme et la m ê m e familiarité de la part des clients.

La question de l'uniformité des catalogues d'accès public concerne non seulement les règles d'enregistrement, mais encore les schémas adoptés par les bibliothèques pour le classement des sujets, les structures de « catalogues », les types de stratégies de recherche et les instructions pour les usagers.

Le m a n q u e d'uniformité dans les catalogues des bibliothèques n'est certai­nement pas un effet de l'informatisation, et ce n'est pas l'information en elle-m ê m e qui nous rend conscients des différences. C'est plutôt un phénomène caractéristique de ce nouveau m o n d e des communications, qui permet à quel­qu'un d'être à plusieurs endroits en m ê m e temps ; d'être assis devant un terminal dans une bibliothèque et d'examiner en m ê m e temps le catalogue d'une autre bibliothèque. La création des réseaux impose que les bibliothécaires coopèrent et communiquent entre eux c o m m e jamais auparavant.

34 Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1986

L'AUTOMATISATION À L'AIDE DU BLCMP DANS LES BD3LIOTHÈQUES UNIVERSITAffiES DU ROYAUME-UNI

Peter STUBLEY

B L C M P est le principal fournisseur de systèmes intégrés pour les bibliothèques (de production anglaise), ayant cinquante installations au Royaume-Uni . Il a été formé en 1969 c o m m e résultat de l'intérêt de trois bibliothèques de Birmingham pour le catalogage partagé par l'utilisation de bandes M A R C . Depuis, il a développé un système intégré pour les biblio­thèques, BLS, où se trouvent incorporés des modules pour le catalogage, les acquisitions, la circulation, les catalogues d'accès public en ligne, le contrôle des publications en séries, et plus récemment, les prêts entre bibliothèques. L'intérêt manifesté pour le B L C M P n'est pas dû seulement au BLS mais aussi à la base centrale de données du B L C M P comprenant 7,5 millions d'enregistrements bibliographiques qui incluent des bar.des M A R C UK et LC, le Whitaker's Books in Print, la base de données du British Library Document Supply Centre et le fichier de l'Union BLCMP. Celle-ci est contenue dans un gros ordinateur IBM qui se trouve au siège du B L C M P à l'Université de Birmingham et qui est relié à ses membres par des lignes de télécommunications. B L C M P est une coopérative ayant une structure bien définie qui comprend un Conseil d'administration, un Conseil des bibliothécaires-en-chef, et une série de Groupes Utilisateurs. Ainsi, la compagnie est en mesure de répondre de manière satisfaisante aux exigences de ses utilisateurs et, donnant suite aux réponses à un ques­tionnaire, elle est à présent en train de réviser ses systèmes de documentation et d'organiser des cours de formation à l'intention de ses membres.

Informations générales

D e nos jours, les bibliothécaires d'université acceptent presque sans discu­ter l'ubiquité de la technologie de l'information (TI) dans leur environnement immédiat. Les questions qui se posent ont trait à des problèmes tel le manage­ment et la sûreté de fonctionnement plutôt qu'à la mise en application de la technologie. Cette tendance est due en large mesure au travail de pionniérat entrepris au début des années 60 pour l'automatisation des enregistrements bibliographiques et la production des bandes MARC (machine readable cataloguing — catalogage qui soit lu par la machine). Vers la fin de cette décen­nie-là, des recherches vastes ont été consacrées au Royaume-Uni aux possiblités d'iformatisation des bibliothèques. L 'un de ces projets, qui étudiait les possibi­lités de catalogage partagé en utilisant MARC, a été établi en 1968 à Bieming-h a m avec la participation de trois des principales bibliothèques qui s'y trouvaient (Birmingham Public Libraries ; University of Aston ; et University of Birming­h a m ) . Le projet est devenu connu sous le n o m de Birmingham Libraries Co­opérative Mechanisation Project — BLCMP et c'est de ces commencements intéressants mais modestes que se développa le fournisseur du plus grand nombre de larges systèmes intégrés pour les bibliothèques de la Grande Bretagne. E n août 1989 il y avait 50 bibliothèques qui bénéficiaient des services du BLCMP dont 12 étaient des universités, 15 des écoles polytechniques et 11 des établis sements d'enseignement plus petits.

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E n cette époque où la disponibilité en matière d'automatisation est proli­fique, on doit se rappeler qu'en 1968 il n 'y avait point d'ordinateurs person­nels bon marché et des logiciels polyvalents. Le seul matériel était le gros ordi­nateur — une machine trop coûteuse pour pouvoir être achetée à forfait par bon nombre d'organisations (le BLCMP compris), ce qui a conduit à la location de temps de grandes sociétés ou bureaux. E n outre, le logiciel devait être élaboré à des fins précises, pour des utilisations spécifiques. Bien qu'il y eût des bandes nationales MARC, il fallait élaborer des méthodes d'intégration de celles-ci dans un système automatisé unique pour la distribution et l'utilisation des enregistrements par une g a m m e large de bibliothèques. U n autre aspect qui contraste avec la façon dont on voit aujourd'hui les choses, lorsque les avantages du point de vue des coûts de l'introduction de la TI dans les bibliothèques sont largement reconnus et ne sont plus mis en doute, était l'insistance de la part de l'organisme de subvention de recevoir une comparaison détaillée entre les coûts des opérations manuelles et automatisées. E n fait, au cours du Projet, qui fut sponsorisé au début par The Office of Scientific and Technical Information et ensuite par le British Library Rresearch and Development Department, on a recueilli une quantité considérable de détails analytiques concernant le fonction­nement d'un système de catalogage partagé.

Jusqu'en mars 1975 le BLCMP a reçu des fonds de l'extérieur. M ê m e au cours de cette période expérimentale de six ans, d'autres bibliothèques avaient commencé à s'intéresser au projet, et le nombre des membres s'était élevé à six. A la fin de 1977 le BLCMP devait s'attaquer aux contradictions bien fami­lières entre un développement couronné de succès et des fonds limités, résultant en partie de son association avec l'Université de Birmingham. E n conséquence, en octobre 1977 a été créée une société enregistrée avec limitation de la respon­sabilité des associés au capital, connue sous le n o m de BLCMP (Library Services) Ltd. A travers de nombreuses modifications, la coopérative a conservé ses liens étroits avec l'Université de Birmingham et son siège s'y trouve encore.

A commencer par la production des premiers catalogues, en février 1973, et jusqu'en été 1980, le BLCMP a utilisé un système de groupement entiè­rement manuel quant à ses bibliothèques membres. C'est-à-dire que toutes les entrées étaient soumises au BLCMP sur des formulaires qui étaient traités sur une unité centrale (avec prêt de temps de firmes locales). Une fois créés, les catalogues étaient envoyés aux bibliothèques sur COM (computer output on microform — sortie d'ordinateur sur microforme). La période de 1980 jusqu'à présent on a vu se développer continuellement le matériel et le logiciel ; progres­sivement, la tendance de s'appuyer sur le catalogage partagé en tant qu'entre­prise a fait place, à une intelligence ouverte du besoin de fournir des systèmes avancés afin de garder un poste clef sur le marché des systèmes intégrés pour les bibliothèques.

B L S , le système intégré pour les bibliothèques

BLS, le BLCMP Library System, comprend des modules enchaînés pour les principales opérations de catalogage, acquisitions, circulation, OPAC (online public access catalogues —catalogues d'accès public en ligne), et contrôle des publications en séries. A u momen t où j'écris cet article, un module pour les prêts entre bibliothèques se trouve dans une phase avancée d'élaboration.

36 L'Automatisation à l'aide du BLCMP

Le tout est intégré en passant chaque fois que possible un seul jeu de données — par exemple, les données bibliographiques utilisées dans le contrôle de la circulation et YOPAC — provenant des miniordinateurs Data General qui se trouvent dans chaque bibliothèque m e m b r e . U n aspect particulier du système qui a rendu le BLS attractif pour une g a m m e large d'institutions, est la manière dont les modules constitutifs peuvent être adaptés pour répondre aux nécessités des bibliothèques individuelles. Par ailleurs, les membres sont intégrés dans un sens plus large en étant reliés à la base centrale de données du BLCMP à Bir­mingham pour un accès facile aux enregistrements bibliographiques de catalo-gage, acquisitions, prêts entre bibliothèques, et la vérification générale des informations.

O n pourrait ajouter l'argument que par le simple fait d'être membres du BLCMP les bibliothécaires se rencontrent pour discuter de l'opération et l'application de leurs systèmes — les intègrent — d'une manière qui ne saurait se produire s'il n'en étaient pas membres . C o m m e il sera expliqué dans la section finale de cette article, le BLCMP offre une série de possibilités pour la contri­bution des utilisateurs à l'élaboration et au fonctionnement du système.

La base de données du BLCMP

La base centrale de données du BLCMP de 7,5 millions d'enregistrements bibliographiques est composée d'enregistrements disponibles ailleurs et de ceux spécifiques à ses membres. Elle est contenue dans un gros ordinateur I B M qui se trouve au siège du BLCMP à l'Université de Birmingham et est reliée aux bibliothèques membres par des lignes de télécommunications. Les compo­santes principales des enregistrements « généralement disponibles » sont les bandes MARC de la BNB (British National Bibliography — bibliographie nationale britannique) à partir de 1950 et les bandes M A R C de la L C (Library of Congress — bibliothèque du Congrès) à partir de 1972, représentant respec­tivement 1.070.000 et 1.800.000 enregistrements. Moins généralement dispo­nibles sont la base de données Whitaker's pour les livres « en vente » et en cours de parution, et la base de données du British Library Document Supply Centre ( B L D S C ) concernant des matériels de recherche. Toutefois, particuliè­rement remarquable est le Fichier de l'Union BLCMP de plus de 3.000.000 d'enregistrements incluant des références à des publications en série, des m o n o ­graphies, des cahiers de musique et des enregistrements du son et une grande variété de matériels audiovisuels. Celles-ci représentent ensemble l'une des plus riches sources d'enregistrements bibliographiques du R o y a u m e - U n i qui ne le cède en rien, du point de vue des dimensions, à la base de données de ' O C L C -(Online Computer Library Centre) qui comprend environ 18.000.000 d'enregis­trements.

La valeur réelle d'une base de données ne devient manifeste que lorsqu'on recherche des enregistrments de documents récemment acquis ou pour con­version rétrospective. Le « taux de rappel » dé la base de données du BLCMP varie évidemment selon les bibliothèques et ,1e format du matériel, mais plusi­eurs bibliothèques universitaires trouvent 90% ou davantage de leur rendement dans la base de données. Pour certaines universités, notamment celles qui ont beaucoup de matériels en langues autres que l'anglais et des publications offici­elles, le taux de rappel peut descendre à presque 60%. Lorsqu'il n'y pas une réponse pertinente, la bibliothèque m e m b r e respective crée un enregistrement

P. Stubley 87

général (voir Catalogage ci-après) qui est ajouté au ficher de l'Union et y reste pour pouvoir être consulté par tout autre m e m b r e . Dans la mesure du possible, la qualité de tous les enregistrements généraux ajoutés par les membres est contrôlée de façon que la base de données de l'Union ne soit pas une bande d'hors-la-loi déguenillés prête à attirer dans un piège tout bibliothécaire confiant qui vient en contact avec elle, mais un jeu de données d'une haute qualité qui servent dans la plupart des situations et à tous les utilisateurs. C'est par ses dimensions et sa qualité que la coopérative est d'un grand intérêt pour de n o m ­breux membres potentiels.

Le lien entre le système local BLS et la base de données du BLCMP est montré dans la Figure 1.

Le matériel

Le BLCMP utilise la g a m m e de superminiordinateurs Data General M V de 32 bits c o m m e centres de systèmes sur lesquels on passe le logiciel BLS. Avec la croissance du système qui implique des modules nouveaux et le dévelop­pement des anciens modules et avec la croissance correspondante des attentes des bibliothèques, les exigences vis-à-vis du matériel se sont accrues. Par consé­quent, les modèles et les configurations du matériel en fonction diffèrent d'une bibliothèque à l'autre. Par exemple, le système de la Bibliothèque de l'Univer­sité de Sheffield alimente à partir d'un M V / 7 8 0 0 X P , ayant une mémoire interne de 14 megabytes et une mémoire externe sur disques allant jusqu'à 530 megaby­tes, quatre utilisateurs avec un total de 80 terminaux. O n peut anticiper que la demande envers le système fera s'accroître d'au moins 24 le nombre des terminaux (y compris un accès supplémentaire à YOPAC pour des utilisateurs de l'extérieur de la bibliothèque). L'expansion résultant d'une utilisation accrue ou de l'incorporation de succursales plus petites de bibliothèques fera augmenter ce nombre toujours davantage. E n ce m o m e n t on aura atteint la limite du M V / 7 8 0 0 et il faudra le remplacer par une machine qui soit au moins un M V / 1 5 0 0 0 . Le fonctionnement de tous les jours du centre de système implique la mise en place de bandes, surtout pour la mise en réserve de données pour des raisons de sécurité, et d'autres opérations de contrôle faites à partir d'un pupitre de c o m m a n d e central, fonctions qui peuvent être pour la plupart effectuées par les membres du personnel de la bibliothèque. E n fait, m ê m e si certaines bibliothèques universitaires ont placé leur machine Data General dans leurs centres d'ordinateurs, de nombreuses autres l'hébergent dans la bibliothèque pour garder un plein contrôle de ses opérations.

Il est évident que les utilisateurs d'ordinateurs ne pourront jamais se bercer de la confortable illusion que leurs systèmes resteront inchangés tout en conti­nuant de satisfaire leurs exigences pour les vingt années à venir. Le matériel continuera à marcher et servir, mais il sera simplement incapable d'assurer la performance requise par les bibliothécaires. C o m m e tous les producteurs d'ordina­teurs, Data General perfectionne sans cesse sa g a m m e de produits ; néanmoins, lorsqu'il y a eu des changements, dans le passé, le BLCMP a réussi dans une mesure plus ou moins grande à s'assurer que ses membres se voient offrir, à des prix raisonnables, une voie de perfectionnement. Il faut espérer que cette pratique se poursuivra à l'avenir aussi. Data General a annoncé récemment une g a m m e nouvelle de matériel et de logiciel à base Unix, stratégie à laquelle le BLCMP a l'intention de réagir positivement.

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Pour ce qui est des équipements périphériques, le BLCMP utilise les télé­communications CASE pour alimenter les succursales de bibliothèques qui se trouvent à quelque distance du centre du système et pour lier le M V à la base centrale de données de Birmingham, et des terminaux adaptés en vue de l'uti­lisation dans les bibliothèques, produits par Cifer. Le terminal universellement utilisé par les membres du personnel des bibliothèques est le modèle Cifer T2/34 qui, ayant une unité d'affichage à double luminosité, un jeu de caractères élargi, sept pages de mémoire operative et un clavier à fonctions personnalisées, est facilement adaptable pour l'utilisation dans n'importe lequel des modules. Bien qu'on puisse l'utiliser c o m m e terminal OPAC, ses caractéristiques sophis­tiquées le rendent peu économique pour une pareille fonction. E n conséquence, lé BLCMP a encouragé Cifer à produire un terminal plus simple —le M K 2 0 — qui a un clavier à fonctions correspondant aux principales options de recherche de YOPAC. Pourtant, de nombreuses bibliothèques continuent à réaliser une configuration de terminaux passifs ou à utiliser des micro-ordinateurs bon marché pour l'accès public à YOPAC, fait reconnu par le BLCMP et auquel il a réagi en offrant des logiciels qui assurent l'incorporation aisée dans le BLS de différents types de terminaux.

Le catalogage

Avec une prévoyance louable il a été décidé assez tôt de garder l'enregis­trement MARC, resté en bonne mesure inchangé, séparé des détails individuels maintenus pour chaque bibliothèque m e m b r e , ce qui a engendré les termes d'enregistrement « général » et d'enregistrement « local ». Cela signifie que tous les membres utilisent une m ê m e version d'un enregistrement contenu dans la base de données du BLCMP et qu'il n'y a pas de différences de qualité pour le m ê m e élément d'information bibliographique. Les variations dont auraient besoin les membres peuvent être incorporées dans l'enregistrement local qui inclut aussi des renseignements sur le numéro d'entrée, la localisation, la séqu­ence et le numéro de classification.

Pour l'avenir prévisible, la base de données centrale sera trop grande pour être installée sur des machines locales, nonobstant les problèmes techni­ques et les questions de souhaitabilité que pose une telle option. Pour une cer­taine période encore on continuera à puiser des enregistrements généraux dans la base centrale de données et à les ajouter au système local. U n e fois la copie existant sur le Data General, on peut créer l'enregistrement local et à la fin des travaux le fichier local aussi bien que le fichier central sont mis à jour. La mise à jour du fichier central est nécessaire pour plusieurs raisons: parce que toutes les bibliothèques, m ê m e celles avec des OPAC, gardent des copies sur microfiche de leurs catalogues pour le personnel et les succursales de bibliothèques qui n'ont pas accès aux terminaux ; et c o m m e copies de secours en cas de panne du système local. A u cas où l'enregistrement général est pris des fichiers BNB ou LC, il est ajouté en supplément au Fichier de l'union 'BLCMP pour avoir une base de données exhaustive contenant tous les enregis­trements des membres .

O n peut s'attendre à ce qu'une version vraiment « indépendante » du BLS soit élaborée dans un proche avenir, ce qui permettra aux bibliothèques qui le souhaitent d'être séparées de la base centrale de données. Puisque le corollaire

40 L'Automatisation à l'aide du BLCMP

d'une pareille action est que les enregistrements « généraux » devront être créés par la bibliothèque elle-même ou alimentés d'une autre source, il n'est pas très clair lesquels des membres vont opter pour cette solution.

Les acquisitions

E n principe, cette fonction opère d'une manière similaire à celle du module de catalogage: on recherche dans la base centrale de données et dès qu'on trouve un enregistrement celui-ci est téléchargé pour former un enregistrement de c o m m a n d e avec lequel on met ensuite à jour le ficher local de commandes . La base de données Whitaker's Books in Print est particulièrement utile dans ce contexte et elle a été chargée sur l'ordinateur central du BLCMP à cet effet. Néanmoins, il n'est pas obligatoire de baser une c o m m a n d e sur un enregistre­ment bibliographique — c o m m e il a été expliqué ailleurs, l'utilisateur a plein contrôle du système — et on peut se servir des détails m i n i m u m s requis par le libraire.

E n plus de la création proprement-dite de commandes , un système d'acqui­sitions doit offrir une comptabilité complète des fonds. Le BLS le fait et il conserve des détails concernant les s o m m e s engagées, réelles et « engagées mais par dépensées », tout en permettant d'établir des relations hiérarchiques entre, disons, des départements dans le cadre des facultés. Une liste de conversion des monnaies courantes permet des calculs automatiques, m ê m e si les chiffres qu'on obtient ne sont pas toujours corrects dans des périodes de modification rapide du taux de change.

La circulation

La plupart des traits caractéristiques de la circulation — prêt, décharge, réservation, renouvellement, prêt à court terme, amendes, investigation des emprunteurs, retards et rappels — sont disponibles sur ce module c o m m e tou­ches de fonction préprogrammées, en majorité sur des terminaux Cifer T2/34. Les demandes bibliographiques faisaient partie de ce module mais à présent elles peuvent être obtenus plus aisément par l'intermédiaire de YOPAC. U n autre exemple de l'intégration dans le cadre du BLS est la manière dont les informations peuvent être dépistées par le personnel de la bibliothèque dans une recherche OPAC et transmises ensuite directement à la circulation — disons, pour faire une réservation — en appuyant simplement sur une touche du m ê m e terminal.

U n système de contrôle des paramètres permet aux bibliothèques de confi­gurer le module de circulation précisément selon leurs besoins et permet aussi aux succursales d'obtenir des périodes de prêt différentes si on le juge souhaitable. Puisque chaque élément clef de la circulation est traité c o m m e une entité séparée, il est possible d'effectuer facilement et vite les modifications qui correspondent à des exigences nouvelles ou changées sans devoir récrire ou modifier le logiciel, ce qui mènerait à des discontinuités dans le service de la bibliothèque. Les listes de paramètres représentent aussi une modalité claire et économique de garder ces informations essentielles dans le centre de système. Ainsi, il y a des listes séparées de paramètres pour, entre autres, le statut de l'emprunteur, les n o m s des conditions de prêt, les périodes de prêt et les messages concernant le livre et l'emprunteur.

P. Stubley 41

Pour la circulation il n'est pas nécessaire d'être connecté à la base centrale de données du BLOMP. E n fait, pour assurer la rapidité des fonctions de prêt et de décharge on utilise deux sous-jeux des données principales MARC. Les autres données vitales ont trait, naturellement, aux emprunteurs, et le BLCMP aide à ajouter ces informations dans une forme qui soit lue par la machine. Plusieurs bibliothèques ont fait des arrangements pour accepter des données sur les nouvelles inscriptions d'emprunteurs directement de leur centre d'ordina­teurs/section d'inscription local. Autrement il faudrait laborieusement intro­duire tous les nouveaux emprunteurs au début de chaque année universitaire.

L'OPAC

h'OPAC permet aux utilisateurs des bibliothèques un accès complet aux fichiers bibliographiques (et aux fichiers connexes des prêts et des emprunteurs) du BLS d'une grande variété de points de départ: auteur; titre; numéro de classification ; mot clé ; et terme d'indexation par sujets. E n plus, un module d'information communautaire et de nouvelles des bibliothèques associées permet d'emmagasiner et de mettre à la disposition des utilisateurs une g a m m e large d'autres détails concernant la bibliothèque et les services qu'elle offre. E n ce qui concerne les utilisateurs des bibliothèques, YOPAC est un module complet et indépendant, mais il est accessible sur tous les terminaux du person­nel par l'intermédiaire d'une touche de fonction.

Toutes les possibilités de recherche sont présentées aux utilisateurs à l'aide d'un m e n u d'overture, les possibilités principales existant c o m m e s touches de fonction sur le terminal Cifer M K 2 0 O P A C . Si on n'a pas un terminal pareil la recherche requise peut être sélectée dans le m e n u c o m m e d'habitude. Outre les points d'accès mentionnés ci-dessus, il existe encore une recherche possible baeée sur le n o m de famille de l'auteur et le premier mot du titre (connue sous le n o m de recherche rapide auteur/titre). Les recherches, celle rapide auteur/ titre aussi bien que celle « titre » utilisent des touches de recherche acronyme, c'est-à-dire qu'elles recherchent une portion limitée des zones auteur et titre. Contrairement, les fonctions mot clé et auteur recherchent sur des mots complets tels qu'ils sont définis par les bibliothèques dans la sélection de leurs paramètres OPAC —les mots clé par exemple peuvent être créés à partir de titres, de la vedette-matière, et toutes autres zones MARC considérées appropriées. Si le terme de recherche correspond à plus d'un seul enregistrement, ou s'il n'y a pas une correspondance directe, sur l'affichage apparaît une liste d'entrées d'une ligne sur laquelle on peut choisir n'importe quelle entrée pour obtenir l'enregis­trement complet. Dans le cas d'une réponse pertinente directe, sur l'écran apparaît l'enregistrement unique dans son entier; à partir de là, on peut regarder l'entrée prêt, et on peut faire une recherche libre, une entrée à la fois, pour voir les enregistrements associés.

Plusieurs institutions on mis YOPAC à la disposition d'utilisateurs en dehors de leurs bibliothèques par l'intermédiaire de réseaux. Ce phénomène deviendra de plus en plus répandu dans les années prochaines à mesure que les bibliothèques commencent à permettre l'accès de tous les utilisateurs approuvés, . qu'ils appartiennent ou pas aux institutions tutélaires. Il faudra seulement avoir accès à un terminal, aux télécommunications et au mot de passe approuvé. E n 1987/88 le University Grants Committee a mis à la disposition des bibliothè­ques, 1,5—2 millions de livjes pour l'amélioration des aspects liés aux c o m m u ­nications dans le cadre de l'automatisation des bibliothèques universitaires.

42 L'Automatisation à l'aide du BLCMP

C o m m e résultat de cette initiative, plusieurs bibliothèques ont formé des réseaux d'ordinateurs et permettent l'accès externe à leurs OPAC. Quelques biblio­thèques du BLCMP ont déjà commencé à assurer ce service, ou sont en cours de le faire.

Le contrôle des publications en séries

Ce module facilite les principales fonctions d'un système de contrôle des publications en séries: l'inscription de l'arrivée de chaque numéro; les récla­mations ; et le contrôle des abonnements. Toutefois, on y a ajouté d'autres caractéristiques, c o m m e par exemple un système flexible de notes pour alerter le personnel du service des périodiques au sujet des numéros qui manquent ou sont en retard, des changements dans la périodicité de la publication, des détails concernant la reliure, l'utilisation dans les services SDI de bibliothèque, etc. La plupart des fonctions peuvent être selectées directement sur le clavier des terminaux Cifer T2/34.

Le contrôle des publications en séries permet l'automatisation d'une opération très laborieuse — l'inscription des journaux reçus — qui est effectuée avec un m i n i m u m d'effort. O n utilise les acronymes de titres pour réduire l'imposition au clavier lorsqu'on appelle un titre et, au cas où c'est le numéro désiré, on peut le recevoir en appuyant sur une seule touche. Si ce n'est pas le cas, le module peut l'expliquer tout de suite. Pour faciliter l'inscription on garde dans un fichier principal des détails relatifs à la fréquence de la publi­cation et la date approximative quand on doit la recevoir.

Les prêts entre bibliothèques

C'est le module le plus récent du BLS. A u m o m e n t où a été écrit cet article, le module n'était pas encore mis entièrement à la dispisition des bibliothèques membres. Toutefois, on a l'intention de relier le module à la base de données du BLCMP d'une façon similaire avec le module Acquisitions, de sorte que lorsque l'information bibliographique existe elle soit rapidement téléchargée pour former la base d'une demande de prêt entre bibliothèques ; ou bien, les détails de la demande peuvent être introduits directement par l'intermédiaire du clavier. U n e fois la demande créée, elle peut être transmise à destination en utilisant YARTTel, le système de transmission automatique des demandes de la British Library, ou imprimée pour envoi postal. D'autres facilités permettent l'édition des enregistrements, la recherche basée sur des détails concernant la demande ou l'emprunteur, et l'envoi de chasseurs.

Evaluation des services du B L C M P

Les services du BLCMP, qui se sont développés graduellement au cours de vingt ans pour arriver à ce qu'ils sont aujourd'hui, renferment beaucoup d'expérience, de changements, de sophistication et de réactions à des erreurs initiales. C o m m e la plupart, sinon tous les systèmes d'ordinateurs utilisés dans les bibliothèques, le BLS a lui aussi son lot de critiques lorsque les personnels des bibliothèques membres se rencontrent sans formalités. Il est peut probable qu'il y ait jamais un système pour les bibliothèques qui soit parfait et n'exige point de développement ou d'améliorations.

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Dans le but d'identifier les arguments pro et contre chacun des modules du BLS, l'auteur a distribué en janvier 1987 un questionnaire à toutes les biblio­thèques qui les utilisaient, et depuis le BLCMP a lui m ê m e utilisé ce question­naire deux fois. Inévitablement, plusieurs réponses aux questionnaire se rappor­taient à l'utilisation spécifique des modules dans des bibliothèques individuelles, mais les réponses s'accordaient sur un certain nombre d'aspects. E n général, les bibliothèques étaient contentes des facilités existantes et proposées et de certains aspects du soutien du système. Naturellement, les modules qui existent depuis le plus long temps et qui ont pu s'affiner ont été les moins critiqués. Les critiques concernaient invariablement, nonobstant le module, la documen­tation et la formation. Par conséquent, le BLCMP a commencé à améliorer ces deux domaines. Plus spécialement, il est en train de remplacer les manuels pour les utilisateurs de tous les modules à l'aide des techniques de publications sur miniordinateur. La première révision est apparue récemment sous la forme d'un nouveau manuel OPAC.

Le fait qu'il soit une coopérative semble aider le BLCMP à répondre aux besoins de ses utilisateurs. Il existe une structure bien définie qui comprend un Conseil d'administration, un Conseil des bibliothécaires-en-chef, et plusieurs Groupes Utilisateurs. Les bibliothèques sont suffisamment bien représentées à tous les niveaux de cette hiérarchie pour faire connaître leurs opinions quant à la direction dans laquelle devraient évoluer les services et le BLCMP lui m ê m e . Une conférence de trois jours des utilisateurs, tenue en avril 1989, a fait plusieurs suggestions ayant trait à la participation des membres. Celles-ci sont à présent mises en application. L ' u n des changements recommandés est de remplacer l'un des groupes qui datent depuis le plus long temps, Produits et Services, par un Groupe pour le développement des systèmes constitué de repré­sentants de chaque groupe utilisateur. Il est espéré que ce changement va ren­forcer la contribution des membres et améliorer son orientation, notamment dans le développement des systèmes.

Dans le passé, le BLCMP'a. reçu des critiques non seulement de la part de ses membres , mais de l'extérieur aussi. C o m m e il a été dit ci-dessus, les c o m m e n ­taires internes étaient basés sur les exigences spécifiques des utilisateurs ; les critiques externes provenaient parfois de sources mal informées, basées sur des renseignements dépassés ou sur le m a n q u e de compréhension de ce que la coopé­rative se proposait de réaliser. Ces dewiières années, le BLCMP est arrivé à maturité en tant qu'organisation, surtout par son appréciation des besoins de ses utilisateurs et la manière dont il y répond. C'est une qualité rare chez une compagnie spécialisée dans les systèmes automatisés. Nous ne voulons pas dire par là qu'on ne saurait faire mieux, mais c'est un bon présage pour le déve­loppement futur des services et pour la coopérative dans son ensemble. Après tout, le BLS est un système élaboré par des bibliothécaires pour des biblio­thécaires.

Addenda

Cet article donne une vue d'ensemble des services offerts par le BLCMP. Une description de l'histoire et de l'organisation de la coopérative, ainsi qu'un examen détaillé de ses systèmes se trouve dans Stubley, Peter. BLCMP: A Guide for Librarians and Systems Managers. Aldershot, Gower, 1988, I S B N 0 566 05512 0.

44 Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989

LES BIBLIOTHÈQUES DE L'UNIVERSITÉ DE LISBONNE: SITUATION ACTUELLE

Aires A. NASCIMENTO et Maria Margarida PINO

Les faibles apporta du budget accordés par le gouvernement à l'enseignement supé­rieur se reflètent dans la gestion des bibliothèques universitaires portugaises. O n se réfère à l'or­ganisation des bibliothèques de l'Université de Lisbonne, tout en soulignant quelques carrences communes aux autres bibliothèques, telles: le m a n q u e de cadres techniques avec une forma­tion professionnelle adéquate. O n décrit l'état actuel de l'informatisation des fonds bibliographi­ques et les problèmes qui découlent du besoin d'une normalisation des procédures en vue de la coopération au sein de la Base Ntionnale des Données Bibliographiques — P O R B A S E . O n met en valeur le rôle de la bibliothèque universitaire par rapport à la communauté où elle est insérée, et l'urgence de la prise de mesures qui aident à surmonter la crise où les bibliothèques universitaires de l'Europe se trouvent.

« La création et la recherche scientifiques sont stimulées et soutenues par l'État ».

— Constitution de la République Portugaise, 1976, Art. 73 —

*

« Si la démocratie considère comme l'une de ses définitions essentielles la réparation du scandale et de l'injustice, alors il suffit de dire qu'à lui seul, et malgré quelques rares exceptions et de notables efforts consentis ces dernières années, l'état des bibliothèques universitaires justifie l'effort de la collectivité ».

André ' Miquel

Introduction

L'enseignement supérieur a un apport décisif au développement économi­que, social et culturel de tout pays ; il forme des spécialistes hautement qualifiés, qui participent et contribuent à la modernisation du pays, qui mettent leurs connaissances au service de la société, fussent-ils engagés dans la recherche ou dans des activités d'administration ou techniques. Dans ce processus apparem­ment linéaire, la définition du rôle des universités n'est pas sans soulever des difficultés ; nous devons prendre en considération les différents obstacles relevant du milieu économique et culturel national. Aussi l'application des modèles étrangers, si adéquats qu'ils puissent sembler, doit-elle être envisagée de façon

A. A. Nascimento et M. M. Pino 45

réaliste, afin, d'éviter les échecs qui, bien qu'étant attribués à des barrières « naturelles » sont en réalité l'effet du retard économique et partant technolo­gique du Portugal, phénomène trop profond pour être facile à éliminer.

1. Les universités et leurs bibliothèques

Les universités sont des institutions d'enseignement, et les bibliothèques universitaires doivent contribuer à la réalisation des tâches de formation du public à différents niveaux.

a) Formation générale versus formation spécialisée

L'assaut de l'enseignement supérieur par le public portugais, qui débuta dans les années '60, est toujours plus intense. La généralisation de l'enseigne­ment supérieur du premier cycle est pratiquement réalisée, ce processus étant accompagné par l'expansion régionale et la multiplication des institutions de niveau universitaire (ou équivalent). Cependant, ni la distribution géographique de ces institutions. dans les différentes régions du pays, ni leur implantation dans les grandes villes ne furent accompagnées d'une rationalisation de la formation dispensée. Plus encore, l'expansion du système universitaire révéla l'incompréhension, voire l'hostilité de maints groupes sociaux envers les carac­téristiques spécifiques des universités.

Les bibliothèques universitaires, qui avaient essayé de répondre à la prolifé­ration des cours, se virent confronter à des étudiants désireux d'acquérir une formation de base c o m m u n e et équivalente dans toutes les universités, ou du moins les éléments fondamentaux d'une formation tendant à être identique dans toutes les régions du pays. Ansi les bibliothèques universitaires du Portugal sont-elles souvent des institutions nouvelles, spécialisées, répondant aux exigen­ces des programmes des cours dispensés.

L'insuffisance des fonds alloués à l'enseignement supérieur par le Ministère de PÉducation du Portugal se reflète dans les budgets relativement réduits que les Conseils Exécutifs des universités allouent aux bibliothèques. S'y ajoute une autre difficulté majeure, à savoir le manque de personnel, l'absence d'une formation adéquate du personnel existant et d'une gestion correcte des ressour­ces bibliographiques, par l'introduction et l'utilisation des nouvelles technologies informatiques. C'est pourquoi les bibliothèques universitaires du Portugal ne contribuent pas à la rationalisation des ressources que la communauté met à la disposition des enseignants.

L a récente hiérarchisation des programmes de cours (aux niveaux Diplôme, Maîtrise, Perfectionnement et Postuniversitaire) a suscité une nouvelle série de problème. La question qui se pose est si, vu l'existence des bibliothèques des Instituts et des centres de recherche, les bibliothèques universitaires, fusssent-elles « centrales » ou « générales », c o m m e on les appelle parfois, ne deviendront pas trop coûteuses pour pouvoir être diversifiées.

b) Modalités de formation

Les universités considèrent de leur devoir de développer chez les étudiants, dès le début de leurs études, des capacités de reflexion autonome. Les facultés

46 Les bibliothèques de l'Université de Lisbonne

de lettres et des sciences humaines surtout, refusent tout recours aux polycopies. Les méthodes utilisées sont celles de l'évaluation permanente pendant les sémi­naires et les travaux pratiques et.les universités exigent des étudiants le recours fréquent aux matériaux bibliographiques. Les bibliothèques universitaires se voient consigner une fonction didactique permanente, participant à la relation didactique enseignant-étudiant. Cette fonction apparaît c o m m e d'autant plus importante si l'on pense que les bibliothèques des écoles secondaires du Portugal fonctionnent mal ou sont inexistantes, et que les diplômés de ces écoles qui accèdent à l'enseignement supérieur n'ont que peu — ou n'ont guère — d'expé­rience en ce qui concerne l'utilisation des bibliothèques.

Malheuresement, ni le nombre ni la formation des bibliothèques ne répon­dent à cet ensemble d'exigences. Il suffit d'examiner la Figure 1, pour se rendre compte du fait que les étudiants tendent à s'arranger autrement. Dans bien des cas, les professeurs sont obligés de contredire leurs propres projets en ce qui concerne le développement du jugement critique, en faisant lire aux étu­diants des textes précis.

Université de Lisbonne: Tableau général 1988

N o . des fonctionnaires de la bibliothèque

No . de K . . . . . livres ^ o . * e perio<l'<Iue»

Service de documentation

Fac. de Sciences l

Fac de Droit

Fac. de Pharmacie

Fac. de Lettres

Fac. de Medicine

Fac. de Psychologie

Inst. des Sciences Sociales

3.030

3.900

954

5.800

949

540

700

120

2.200

900

9.365

2.500

500

100

7

11

25

4

38

8

2

2

9

37

33

17

58

24

4

50.000

82.505

60.000

9.522

162.350

83.000

2.440

15.000

1 abonnement 200 titres

210

220

70

247

80 abonnements 200 titres

120

100 abonnements 350 titres

Source: Université de Lisbonne, Service de Documentation. 1. Information concernant l'ancien bâtiment de la Faculté'.

Figure 1. N o m b r e des étudiants inscrits à l'Université de Lisbonne et d u personnel des

bibliothèques

étudiants N o * d ' u t i * I n c I u B d a n i

inscrits lisateurs le nouveau 1987/1988 p a r m o * s schéma du

Embauchés personnel, en cours

d'approba­tion

A. A. Nascimento et M . M. Pino 47

2. Les bibliothèques de l'Université de Lisbonne

L'Université de Lisbonne, fondée en 1288 par le roi Dinis, comprend actu­ellement les Facultés de Lettres, de Droit, des Sciences, de Medicine, de Phar­macie, de Psychologie et des Sciences de l'Éducation, ainsi que l'Institut des Sciences Sociales. U n service de documentation et des publications fut créé en 1961 dans le but de rassembler les ouvrages des professeurs de l'Université et de servir de Dépôt Légal pour les thèses soutenues.

U n e unité centrale d'information — la Bibliothèque Centrale — est à la disposition de toutes h s facultés, étant, en général, l'endroit où se trouvent les vieilles collections bibliographiques importantes. Certaines facultés, c o m m e celles de Lettres et des Sciences, possèdent aussi des biblio­thèques départementales spécialisées. Celles-ci sont financées à partir des budgets des départements auxquels elles appartiennent, étant complètement autonomes par rapport à la Bibliothèque Centrale. Cette situation a contribué à une mauvaise gestion des ressources informationnelles au niveau des facultés, ayant pour résultat l'absence d'un catalogue général collectif à la Bibliothèque Centrale et partant l'impossibilité d'une rationalisation plus ample et adéquate des acquisitions, qui serait particulièrement nécessaire, vu le fait que les budgets déjà assez réduits, subiront à l'avenir de nouvelles réductions ; d'un autre côté, si les bibliothèques centrales des facultés disposent de personnel spécialisé, il n'en est pas de m ê m e des bibliothèques départementales. E n effet, la direction en fut souvent confiée à des personnes n'ayant qu'une formation littéraire minimale, et aucune formation en bibliothéconomie (ce qui ne les empêche pas d'accomplir leurs tâches c o m m e de vrais professionnels).

U n autre aspect négatif qu'il faut mentionner concerne l'équipement des bibliothèques centrales, presque toujours déficitaire en ce qui concerne le stoc­kage et la conservation des ouvrages autant que les services offerts aux utilisa­teurs : le nombre de places pour le travail individuel et de tables pour le travail de groupe est insuffisant.

2.1. La bibliothèque universitaire, un lieu de lecture et d'étude

L'Université devrait créer un lieu de structuration de la connaissance, afin de préserver la mémoire active de la communauté , de lui offrir les moyens d 'y accéder. Il est du devoir des bibliothèques universitaires de créer les moyens à m ê m e de rendre l'acte de lire/étudier agréable et efficace. Dans cette perspec­tive, nous devons nous demander siles espaces d'étude offerts parles bibliothèques universitaires sont les plus adéquats pour éveiller le sentiment de la perma­nence, pour assurer le silence et pour réduire le temps d'attente des ouvrages sollicités. Nous devons nous demander aussi si les ouvrages disponibles sont les plus adéquats du point de vue pédagogique. Ceci dans la situation où (pour citer un seul exemple) 6.500 étudiants se partagent une salle de lecture de 80 places, où le nombre d'exemplaires des ouvrages de référence est insuffisant, où les étudiants n'ont pas accès aux rayons — ils doivent remplir plusieurs formulaires afin d'obtenir l'ouvrage sollicité, qui est dirigé vers une alcôve située dans la salle de lecture. O n se rend compte aisément que les conditions ne sont pas crées qui favorisent une lecture instructive et stimualante.

L'état actuel des bibliothèques universitaires portugaises est loin de répondre aux exigences des standards des bibliothèques universitaires, élaborés par l ' IFLA.

48 Les bibliothèques ele l'Université de Lisbonne

3. L'Informatisation des bibliothèques de l'Université de Lisbonne t situation actuelle

Le personnel des bibliothèques de l'Université de Lisbonne a accueilli avec un grand enthousiasme la Décision no. 1 2 0 / M E C / 8 7 du 19 avril, par laquelle la Bibliothèque Nationale était n o m m é e responsable de la Base nationale de données bibliographiques — P O R B A S E . Cette décision lui offrait la chance de rejoindre le réseau respectif et soutenait ses efforts de remplacer les procé­dures manuelles d'accès et de traitement de l'information par des moyens électroniques, lui assurant des possibilités accrues de soutenir la recherche et la diffusion culturelle.

Les autres membres importants de P O R B A § E sont: toutes les universités, les Collèges de l'Éducation, d'autres institutions désireuses d'informatiser leurs bibliothèques, à la seule condition d'utiliser des équipements compatibles et le m ê m e logiciel, à savoir le Mini-Micro C D S / I S I S de l'Unesco, qui est distribué gratuitement aux solliciteurs.

La participation et la coopération dans le cadre d'un réseau c o m m e P O R ­B A S E exige la standardisation des moyens et des procédures en ce qui concerne l'équipement, le logiciel et les langages de programmation. La standardisation du logiciel et du matériel est déjà réalisée, mais non celle des langages de pro­grammation ; ceci à cause de la diversité et de la multiplicité des domaines concernés. U n des problèmes les plus importants à résoudre est actuellement l'absence d'une politique concertée en ce qui concerne le classement, car l'Uni­versité ne dispose pas d'un organe central ou de coordination de l'information. Plus encore, les niveaux différents d'organisation des collections bibliographiques des bibliothèques de l'Université de Lisbonne, dont la situation ne diffère pas de celle des bibliothèques départementales, déjà mentionnée, rendent difficile l'uniformisation des critères de classement dans les différentes facultés.

P O R B A S E recommande à cet égard la Classification Décimale Universelle (DC), système possédant une liste propre d'abbréviations, ce qui permet de donner aux titres enregistrés le format U N I M A R C , qui rend possible l'utilisa­tion de trois langages documentaires. Cependant la C D U est un langage de pro­grammation très rigide, adéquat à la conservation d'enregistrements perma­nents, ce qui en rend difficile l'application à des bibliothèques spécialisées, notamment les bibliothèques des sciences. Cette question a été débattue par les bibliothécaires de l'Université, qui font tous les efforts d'y trouver une solution acceptable pour tout le m o n d e .

Ici encore, le problème capital est celui des ressources humaines. Il ne suffit

pas d'une augmentation numérique du personnel travaillant dans les biblio­

thèques universitaires ; encore faut-il lui assurer une formation professionnelle

adéquate.

La participation à ce projet exigera un changement de conduite de la part

du personnel technique des bibliothèques autant que des utilisateurs — ensei­

gnants et étudiants. Les bibliothécaires devront modifier la perspective technique

m ê m e qui domine encore leur lieu de travail, et qui est trop limitée par une

routine paralysante, et adopter une conduite qui les rend capables de gérer

le système informatique intégrant leurs bibliothèques.

A. A. Nascimento et M. M. Pino 49

Avril 1988

Bibliothèques Marque et modèle Système

d'opération RAM Mémoire totale

Serv. de d o c u m . Fac. de Lettres Fac. de Lettres Fac. de Pharmacie Fac. de Sciences Fac. de Medicine Fac. de Droit Inst. des Sciences Sociales

SPERRY PC ult SPERRY PC uIT OLIVETTI M-24 SPERRY PC uIT SPERRY PC uIT SPERRY PC uIT SPERRY PC uIT ERGO SYSTEM XT

MS-DOS MS-DOS.

MS-DOS MS-DOS MS-DOS MS-DOS MS-DOS

512 KB 512 KB

512 KB 512 KB 512 KB 512 KB 512 KB

40 MB 40 MB

40 MB 40 MB 40 MB 40 MB 20 MB

Nate: La Faculté de Psychologie et des Sciences de l'Éducation possède un A M S T R A D PC 640 et un IBM 512 K B .

Figure 2 . L'équipement informatique des bibliothèques de l'Université de Lisbonne

4. Conclusion

L a récente publication du Statut d'Autonomie a donné aux universités portugaises un nouveau cadre institutionnel, en m ê m e temps que des responsa­bilités accrues envers la communauté , quant à leur capacité d'évaluer et de réformer leurs propres activités.

Le m ê m e statut stipule que chaque université est responsable de la concep­tion de ses directions principales d'activité. Naturellement, les universités n'abandonneront jamais leur rôle formatif, décisif, dans les différents domaines de la connaissance, ni leur rôle de catalyseur de la recherche. Bien au contraire, elles s'employeront problement à amplifier ces tâches, par l'usage adéquat des capacités existantes et par la création de nouvelles instances de reflexion critique, par l'identification de nouvelles voies de diffusion de leurs acquis dans les communautés environnantes, qui à leur tour s'ouvriront à d'autres c o m m u n a u ­tés, sur des aires toujours plus vastes et diversifiées.

Les bibliothèques universitaires doivent y avoir uue contribution décisive. Elles doivent refléter la dynamique du système universitaire et lui être effecti­vement utiles, non c o m m e dépositaires des publications mises à la disposition des utilisateurs éventuels (ce qu'elles furent dans le passé), mais surtout c o m m e centre de documentation, de services et de ressources qui favorisent la réalisa­tion des projets spécifiques des milieux universitaires exigeant l'accès rapide aux informations. C'est pourquoi nous croyons que la dichotomie encore existante dans notre terminologie, entre bibliothèques et centres de documentation, tendra à disparaître. Ce fut après tout ce qui favorisa le financement plus généreux de ces derniers, qui furent presque toujours liés au m o n d e des affaires. Les bibliothèques universitaires, c o m m e parties des organisations/facultés, c o m m e n ­ceront à satisfaire à de nouveaux types de demandes, dont les réponses relèvent des deux types d'institutions. Ceci exigera cependant la révision de certains de leurs objectifs actuels, afin de les adapter à des tâches nouvelles et aux objectifs des universités.

Plusieurs questions exigent une réponse urgente:

— L'objectif de l'Université est le progrès de la connaissance.

50 Les bibliothèques de l'Université de Lisbonne

Nous faisons trop peu pour préserver les liens entre enseignants et étudiants et encore moins pour offrir l'information nécessaire à une ouverture vers la communauté scientifique internationale. Bien des fonctions se trouvent en concurrence dans le contexte portugais:

a) L'accès à Vinformation et la diffusion de Vinformation.

Les livres sont chers et d'accès difficile. Les ressources financières sont limitées, de m ê m e que l'espace disponible

dans nos bibliothèques universitaires. O n devrait savoir: — Qui dans l'institution universitaire est responsable de la planification

et de la gestion des acquisitions, conformément aux besoins des utilisateurs? — Quelles instances ont été créées afin de résoudre les difficultés relevant

de l'aequisition directe, et notamment dans quelle mesure on peut avoir recours aux polycopies, en vue de stimuler la collaboration entre les différentes biblio­thèques universitaires nationales et étrangères. C o m m e n t peut-on encourager la circulation/diffusion de l'information existante au niveau national et inter­national?

Nous s o m m e s d'avis que sans un projet comprenant des objectifs bien définis il sera difficile, voire impossible de créer les conditions nécessaires au bon déroulement de toutes les activités propres à une bibliothèque universitaire. Les utilisateurs ont fait à ce propos quelques suggestions utiles. V u le rythme alerte des recherches, ils exigent surtout u n accès immédiat aux informations nécessaires au progrès de leur travail.

b) La formation professionnelle

La formation des bibliothécaires a été confiée aux Facultés de Lettres des trois grandes universités du Portugal: Lisbonne, Coimbra et Porto, qui dispen­sent des cours post-universitaires des Sciences de la Documentation.

Les programmes d'études (nous nous référons surtout aux Cours pour les Spécialistes des Sciences de la Documentation de la Faculté de Lettres de l'Uni­versité de Lisbonne) ont assumé la formation des spécialistes de la gestion de l'information et des nouvelles technologies de l'information, répondant aux exigences accrues de la profession de bibliothécaire par l'effort d'inclure des matières indispensables à l'activité future des bibliothécaires. Ainsi par exemple, le domaine très important des technologies de l'information forme l'objet de cours qui s'étendent sur l'ensemble des quatre semestres du programme, sans être négligé par les autres cours, m ê m e les plus « traditionnels ». Le programme inclut en m ê m e temps des disciplines c o m m e la statistique, la méthodologie de la recherche et l'étude des utilisateurs de l'information. Les étudiants peuvent effectuer des travaux pratiques relevant des différents types de services dans le domaine de l'information.

Les biblioLhèques universitaires pourront ainsi devenir des centres d'expé­rimentation ries ail ¡viles novatrices, résultant de la réflexion critique des biblio­thécaires quant à l'impact que les bibliothèques devraient avoir sur leur milieu, réflexion fondée sur les outils analytiques acquis pendant ce stage de formation.

La récente publication du rapport sur les bibliothèques universitaires fran­çaises, rédigé par une commission dirigée par le Pr. André Miquel, à la demande du gouvernement français (Miquel, 1988), nous permet de faire une comparaison

A. A. Nascimento et M . M . Pino 61

avec la situation de nos bibliothèques. Nous s o m m e s malheureusement obliges de reconnaître que tous les aspects négatifs soulignés dans ce rapport se retrou­vent chez nous ; aussi faudra-t-il y remédier d'urgence.

Les bibliothèques font partie des services sociaux. Elles doivent être ancrées dans la société ou elles fonctionnent, refléter le niveau du développement économique et social national. Les bibliothèques universitaires d'Europe traversent actuellement une crise, et il est urgent de leur offrir les moyens de la dépasser, afin de pouvoir restructurer lesurs fonctions, parallèlement à la res­tructuration des fonctions des universités. C'est ainsi seulement que les biblio­thèques seront capables d'accomplir leur mission d'une façon adéquate.

Les bibliothèques universitaires du Portugal: données générales 1987

Précisions Total Moins

de 2000 volumes

2000—5000 5001 -10000 volumes volumes

10001 — 15000 volumse

15001— 20000 volumes

Plus (1* 20000

volumes

Bibliothèques Des institutions d'en­seignement supérieur 1

D e s universités !

Des déparlemetils et instituts u n h ersit aires 3

No. de lit'its détenus Par !e instituts d'en­seignement supérieur Par les universités Par les départements et instituis iuii\ ei si-taires

Utilisateurs D a n s les instituts d'enseifi'iienien l supérieur D a n s les universités D a n s les départements et instituts uni­versitaires Acquisitions pendant l'année

Par les instituts d'en­seignement supérieur Par les universités Par les départements et instituts universi­taires

Documents consultes dans les bibliothèques D e s instituts d'enseig­n e m e n t supérieur D e s universités D e s départements et instituts universitaires

191 48

41 3

42 3

36 1

17 3

15 9

40 29

110

1840 779 : '¡23 502

31 30 24 12 10

4 1 5 2 8 145 411 2f.7f.28 20'. f,f,5 2f>2 023 2 925 524 2 22G 8 922 8 778 34 101 154 131 2 215 404

1 1 0 9 075 3 1 8 7 8 1 0 1 5 0 0 170 920 145 314 53 742 f.00 315

309 148 2 i 8 032

19 473 37 073 43 TO'. 18 115 15 570 234 413 2 842 2 403 1000 1704 10 340 199 023

129 590 14 848 25 027 36 925 15 406 3 210 34 180

145 458 80 588

5 386 14 846 28 366 9 623 18 763 68 474 730 3 535 1 117 3 813 13 627 57 766

35 312 2 328 9154 7 666 5 432 1 018 9 714

. 052 894 048 936

43 816 101831 106 108 78 905 104 019 618 215 4 021 4 973 11 000 18 905 92 018 518019

338 075 34 427 70 411 76 850 53 770 2 421 100196

Figure 3 .

Source: Portugal, Institut National de Statistique — les Loisirs, 1987.

Statistiques sur la Culture, les Sports et

62 Les bibliothèques de l'Université de Lisbonne

1. Bibliothèques des instituts d'enseignement supérieur — qui sont destinées à desservir en premier lieu les étudiants et les enseignants. Elles puvent être ouvertes au public aussi (Concept utilisé par T I N S dans la collecte des données).

2. Bibliothèques des universités — les bibliothèques centrales ou principales d'une université seront classiflées à l'avenir c o m m e bibliothèques ou groupes de bibliothèques universitaires, et bien que décentralisées, elles auront un seul directeur (id-)-

3. Bibliothèques des instituts et des départements universitaires, qui desservent certaines universités, certains instituts ou départements, sans être orientées vers ou administrées par les bibliothèques centrales ou principales (id.).

BIBLIOGRAPHIE

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da Universidade de Lisboa: Relatório". Abril de 1988. 14 p. (typescript).

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 68

RENAISSANCE DE L'ANCIENNE BIBLIOTHÈQUE D'ALEXANDRIE *

Abdelaziz ABID

La célèbre bibliothèque de l'antiquité, celle d'Alexandrie, sera reconstruite en biblio­thèque de recherche ultra-moderne. Pendant la première phase de cette réalisation, la biblio­thèque se concentrera sur la conservation de l'héritage culturel des pays limitrophes de la partie est du bassin méditerranéen. A u cours d'une deuxième phase, son domaine de spécia­lisation sera élargi afin de comprendre l'héritage scientifique, technique, et économique. Les collections ne se limiteront pas aux livres mais comprendront les formes les plus modernes de média: le microfilm, les cassettes, les vidéo-cassettes, les disquettes électroniques, etc.

Située à la croisée des principales voies de communication de l'Afrique, de l'Europe et de l'Asie, Alexandrie a longtemps constitué, conformément au sou­hait de celui qui lui avait donné son n o m , un foyer scientifique, philosophique et artistique majeur, un carrefour intellectuel où d'éminents représentants des cultures égyptienne, grecque, perse et bien d'autres ont pu se rencontrer, dia­loguer et s'enrichir de leurs rapports réciproques.

C'est dans un tel climat que fut conçue, au début du IVe siècle avant Jésus-Christ, la première Bibliothèque universelle de l'Histoire, qui fut aussi un institut de recherche et un musée, et se proposa, tout à la fois, de rassembler et de conserver « les écrits de toutes les nations », en m ê m e temps que d'accueillir leurs savants, chercheurs et penseurs les plus connus.

L'objectif des fondateurs de la Bibliothèque d'Alexandrie devait être largement atteint. Très tôt, elle s'enrichit d'une copie au moins de chaque ouvrage écrit en grec, puis de traductions des ouvrages les plus importants écrits en d'autre langues. Tous les navires transitant par le port d'Alexandrie étaient tenus de permettre la copie des rouleaux se trouvant à bord et intéres­sant la Bibliothèque.

A u milieu du premier siècle avant Jésus-Christ, celle-ci renfermait déjà 532.800 manuscrits, répertoriés, classés et conservés selon des méthodes très élaborées. Parmi ses réalisations les plus prestigieuses, figure le Pinakes de Callimachus, catalogue de tous les ouvrages existants, qui ne se contentait pas de citer leurs titres, mais donnait une information précise sur les auteurs et leurs ceuvres, ainsi qu'une analyse de chaque texte. Cette gigantesque bibliographie, aujourd'hui disparue, a néanmoins constitué pendant longtemps la référence essentielle en matière de littérature grecque.

* L'auteur de cet article, spécialiste de programme à l'Unesco affecté à la Division du Programme Général de l'Information, a basé son travail sur plusieurs documents émanant de l'Unesco. L'article a subi de légères modifications de la part de la rédaction.

54 Renaissance de la Bibliothèque d'Alexandrie

L a Bibliothèque d'Alexandrie a été, durant des siècles, l'un des hauts lieux de l'esprit humain. Rassemblant une s o m m e unique d'oeuvres scientifiques, philosophiques et littéraires, elle aura a son tour constitué le refuge et la source d'innombrables auteurs venus, au fil des siècles, y puiser leur inspiration. Ainsi la destruction finale, au septième siècle après Jésus-Christ, de la Biblio­thèque d'Alexandrie, allait-elle infliger à l'humanité entière une perte irréparable.

Aujourd'hui, le Gouvernement de la République arabe d'Egypte, pour­suivant une politique de sauvegarde et de protection de l'exceptionnel patri­moine historique du pays, et soucieux de contribuer à l'essor de l'ensemble du Bassin méditeranéen, a décidé de faire renaître la Bibliothèque d'Alexandrie. Mais la volonté ainsi exprimée doit être bien comprise. Ce projet ne cherche pas à copier l'Antiquité. Il ne s'agit pas d'édifier un bâtiment à l'image de ce qu'a pu être la grande Bibliothèque d'Alexandrie, bien que les ruines de la Bibliothèque d'Ephèse puissent servir de modèle, ni de chercher à reconstituer les collections antiques pour en faire une sorte de réplique-musée. Il s'agit plutôt de transposer l'idée antique dans la modernité, de reprendre l'idée de ses créateurs et de l'accommoder par les moyens techniques du 21e siècle, de redon­ner ainsi à l'Alexandrie de demain l'éclat qu elle avait dans l'Antiquité grâce à sa bibliothèque, par la richesse des collections et la qualité des services envisagés pour sa nouvelle Bibliothèque.

Le but est de créer une Bibliothèque Alexandrine ouverte au grand publique et aux chercherus, susceptible de jouer, à l'image de son ancêtre, un rôle de carrefour des idées, d'un centre d'information et d'animation culturelle de haut niveau, susceptible aussi de contribuer au développement économique et social par la mise à disposition des technologie de l'information les plus modernes.

Elle aura aussi pour objectif de contribuer à la sauvegarde d'une part consi­dérable du patrimoine culturel documentaire de l'humanité en jouant le rôle de conservatoire des cultures et des civilisations médiévales de la Méditerranée orientale, de leur croisement et de leur métissage.

Elle sera, enfin, un outil de développement pouvant réduire le fossé existant entre le nord et le sud, réduire la dépendance en matière d'information, et servir ainsi d'outil essentiel pour le développement.

Les collections et les utilisateurs

La Bibliothèque d'Alexandrie sera ouverte à quiconque aura besoin des ressources exceptionnelles qu'elle offrira. Elle se veut régionale, voir m ê m e internationale. Elle accueillera les chercheurs non seulement de l'Egypte, mais également des pays de la Méditerranée et du Moyen-Orient et d'autres parties du m o n d e .

Elle établira une base de données consacrée aux principaux domaines couverts par sesxcollections de base: l'antiquité hellénistique et le M o y e n -Orient, le rencontre des civilisations égyptienne et grecque, la naissance du christianisme copte, l'influence islamique, avec un accent particulier sur l'his­toire des sciences dans l'Antiquité. U n e telle base de données devra être acces­sible aux chercheurs du m o n d e entier par le truchement d 'un serveur régional.

Elle accueillera aussi des collections d'oeuvres représentatives des diffé­rentes cultures du monde . C'est surtout cette dimension du projet de renaissance

A. Abid 65

de l'ancienne bibliothèque d'Alexandrie qui explique l'appel à la solidarité universelle largement répercuté par l'Unesco et l'écho favorable que rencontre cette initiative.

La Bibliothèque sera destinée par-dessus tout au service de la recherche et de la connaissance. Lorsque les sciences humaines évoquées précédemment auront été solidement implantées, elle embrassera progressivement d'autres branches de la connaissance scientifique, médicale et technologique. Elle consti­tuera pour ce faire des collections spécialisées dans divers domaines du savoir et du savoir-faire et devra se connecter aux principaux serveurs d'information scientifique, technique et économique.

Enfin, on n'imagine plus une grande bibliothèque sans l'utilisation de tous les supports d'information: des sections spéciales y sont prévues, disposant des matériels modernes de projection, reproduction, lecture de micro-films, cassettes, vidéo-cassettes, vidéo-disques, compact-disques, etc. Cet aspect n'est pas négli­geable si l'on veut que la nouvelle Bibliothèque joue le m ê m e rôle que l'ancienne. Outil moderne de la communication du savoir et du dialogue des cultures, elle constituera l'un des maillons du réseau qui relie les grandes bibliothèques actuelles dans le monde , un lien avec le passé, une ouverture sur le futur. Elle offrira à ses visiteurs, en plus de ses collections de livres et de manuscrits, des supports audiovisuels et électroniques (près de 200.000 volumes sont prévus pour son ouverture en 1995, avec un objectif plus lointain de 4 à 5 millions), un Musée de l'histoire des sciences, et un Musée de la calligraphie.

Le site et le bâtiment

C'est sur un terrain d'une superficie de 4 hectares, mis à sa disposition par l'Université d'Alexandrie, qu'est prévue la construction de la Bibliothèque, dont le programme actuel représente une surface de l'ordre de 60.000 m 2 . Située à proximité du quartier de l'Université, la partie nord de ce terrain s'ouvre largement sur la mer. E n effet, le bâtiment initial, la construction duquel doit bientôt être entamée, est décrit par ses architectes c o m m e étant un « cercle qui se penche en direction de la mer . . . l'image du soleil de l'Egypte de l'antiquité qui d'après le sens actuel illuminera le monde et la culture humaine ».

Pour renforcer son impact urbain, ce nouvel aménagement devrait se poursuivre dans le futur sur la péninsule qui, de l'autre côté de la Corniche, s'avance dans la mer, en direction de l'ancienne citadelle mamélouke de Gait B a y , construite en 1480 à l'emplacement du phare qui fut l'une des sept mer­veilles du monde .

La renaissance de la Bibliothèque d'Alexandrie constitue l'un des principaux projets conçus dans le cadre de la Décennie Mondiale du Développement Culturel qui a été lancée à l'Unesco le 21 janvier 1988. Après avoir été contacté par l'Egypte en 1986, l'Organisation avait dressé un projet de faisabilité avant de lancer, en octobre, 1987, un appel en faveur de la renaissance de la Biblio­thèque. Quelque temps après, le Programme des Nations Unies pour le Dévelop­pement ( P N U D ) s'est joint à l'Unesco c o m m e co-promoteur du projet. U n e campagne pour un appel de fonds international a été lancée pour assurer le financement de cette œuvre exceptionnelle aussi bien au niveau des collections que du bâtiment.

66 Renaissance de la Bibliothèque d'Alexandrie

L'Unesco est actuellement en train d'organiser, en collaboration avec le P N U D et les autorités égyptiennes, des campagnes de production de fonds ayant c o m m e but l'accumulation des $ 100.000.000 exigés pour le financement du projet. L'année passée, l'Unesco a réuni des experts à Alexandrie où une pre­mière pierre symbolique a été posée par le Président d'Egypte, Monsieur Hosni Mubarak, et le Directeur-Général, Monsieur Federico Mayor.

Les promoteurs du projet ayant pensé qu'un tel thème concernait les archi­tectes du monde entier ont lancé un concours pour désigner un plan spécifique pour la Bibliothèque et l'architecte principal. Ce concovirs qui a été financé par le P N U D et organisé conjointement par l'Unesco et l'Union Internationale des architectes a coûté $ 600.000.

Le jury du concours, qui était composé d'architectes et de bibliothécaires venant d'Egypte, de la France, de la République Fédérale d'Allemagne, de l'Italie, du Japon, de la Pologne, de la Suisse, et des Etats-Unis d'Amérique se sont réunis sous la présidence de John Cari Warnecke (Etats-Unis) du 17 au 24 septembre 1989 pour examiner les 524 projets qui lui avait été soumis. La première place a été prise par Snohetta Àrkitektur-Landscap et Associés de la Norvège qui avait réuni une équipe composée de trois Norvégiens, un Américain, et un Autrichien. Le premier prix comporte un don de $ 60.000. Le deuxième et le troisième prix ($ 35.000 et $ 25.000) ont été remportés par des équipes venant respectivement de l'Italie et du Brésil. Outre les prix, le jury a décerné 13 mentions spéciales et a cité 18 autres projets c o m m e étant digne de louanges.

U n e maquette du modèle choisi sera mise en exposition à Assouan, Egypte, en février 1990, lieu où la Commission internationale pour la Renaissance de la Bibliothèque d'Alexandrie doit se réunir. Les membres de l'équipe sélectionnée par le jury avaient entrepris une recherche très poussée en Egypte sur la Biblio­thèque ancienne d'Alexandrie, sur les monuments égyptiens, sur la ville d'Ale­xandrie, et sur la culture de la Méditérrannée. Ils ont éventuellement loué un bureau spécial à Los Angeles où, au cours de six semaines de travail intensif, ils ont établi les plans du projet créant ce que le jury a qualifié d'événement architectural.

Après la présentation des prix par le Ministre de l'Education de l'Egypte, Monsieur Fathi Sorour, les membres de l'équipe se sont rendus au siège de l'Unesco à Paris où ils se sont fait présenter, par le Directeur-Général, Monsieur Federico Mayor, aux membres du Comité Executif de l'Organisation, qui étaient en train de siéger. Ils ont également reçu un message de félicitations du Ministre des Affaires Culturelles et Scientifiques de la Norvège.

La nouvelle bibliothèque d'Alexandrie devra être l'un des joyaux de la pensée culturelle de demain.

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 67

Tribune

L'UNIVERSITÉ DES PEUPLES D'EUROPE: PLAN D'UN PROJET INTERNATIONAL

V. D. SHADRIKOV

Cet article présente la proposition soviétique concernant la fondation de l'Université des peuples d'Europe. Les conditions et les arrangements nécessaires à une planification sérieuse y sont exposés. L'auteur fait réitérer les buts et les objectifs généraux de l'uni­versité et les propositions relatives à sa structure administrative, à son organisation et à ses méthodes de travail. Si elle constitue un succès, l'Université des peuples d'Europe va contribuer non seulement à résoudre tous les problèmes européens et mondiaux mais de plus, elle représentera un tournant dans la voie de l'intellectualité européenne.

A . Conditions nécessaires pour la création de l'Université des peuples d'Europe

Il est généralement admis que la tendance du développement mondial est le renforcement de l'unité et de l'interdépendance, C'est une direction saine qui permet aux peuples d'Europe, entre autres, d'apprécier, leurs destins historiques c o m m u n s , de résoudre les conflicts et les contradictions et de réaliser la compréhension mutuelle et une paix durable et sûre.

Ayant démontré leur volonté et leur désir de triompher de stéréotypes obsolètes, pour le bien c o m m u n , les Européens apportent des nouvelles règles de coexistence des peuples de notre planète. Les changements positifs de l'opinion publique et des politiques pratiquées par les nations européennes ont atteint un point culminant par l'organisation de la Conférence sur la Sécurité et la Coopération en Europe (CSCE) et par la signature du traité final d'Helsinki. L a Perestroïka en Union Soviétique et la nouvelle pensée politique relative aux problèmes internationaux sont devenues les acteurs les plus importants permettant d'intensifier ce processus. A ce propos, les accords réalisés par la réunion de la C S C E à Vienne ont une importance cruciale.

Ces changements représentent une transformation profonde de la concep­tion universelle des Européens et des objectifs et des valeurs qu'en résultent. Ils constituent de nouveaux phénomènes qualitatifs en matière de culture et d'interaction humaine. A u début du troisième millénaire, l'Europe définit des objectifs et des méthodes c o m m u n s pour résoudre des problèmes c o m m u n s , quelles que soient les frontières séparant ses différentes nations et leurs systèmes

68 L'Université des peuples d'Europe

politiques et économiques. Les objectifs considérés peuvent être atteints uni­quement dans un climat de comprehension mutuelle, de raison et de réalisme.

Ces conditions ont engendré l'idée d'une Université des peuples d'Europe, >4ine institution destinée à servir de structure pour la coopération européenne

en matière d'enseignement et de recherche. U n e telle université contribuerait à ranimer chez les membres de cette génération d'Européens la conscience de leur destin culturel et historique c o m m u n . Sa fondation répondrait au désir de bien des gens de participer à la résolution des problèmes c o m m u n s au conti­nent entier par un mécanisme de coopération européenne. Cette université pourrait devenir un m o y e n efficace pour résoudre en c o m m u n les problèmes européens, parce que ses diplômés seraient stimulés par les m ê m e s idéaux humanistes à adopter des approches scientifiques, savantes et pratiques par des voies communes à ceux qui ont été formés dans les m ê m e s établissements d'enseignement supérieur.

L'idée de la création d'une université des peuples d'Europe est tout à fait réaliste. Le climat socio-politique favorise sa fondation. U n e fois créée, l'Université constituerait une étape nouvelle et logique du development conti­nuel de la coopération interuniversitaire européenne. O n peut supposer qu'elle comptera parmis ses partenaires de nombreuses organisations européennes et internationales, des institutions, des réseaux, des structures et des programmes de coopération.

B . Préparations pour la fondation de l'Université

X présent, l'Unesco est l'organisme le plus approprié pour lancer l'Univer­sité. La Quatrième Conférence des Ministres de l'Éducation des États membres de la région Europe (Paris, 21—27 septembre 1988) a formulé dans sa septième recommandation adressée au Directeur général de l'Unesco les étapes suivantes conduisant à l'implication de son organisation dans la mise en œuvre de cette initiative européenne majeure.

"D'entreprendre une étude de faisabilité en coopération avec les États membres en y associant les mécanismes consultatifs existant au sein de l'Organisation et d'élaborer éventuellement un projet de création d'une « Université des peuples d'Europe » sous le patronage de l'Unesco : institution internationale d'enseignement et de recherche, cette université s'attache­rait à l'étude et à l'enseignement des grands problèmes européens touchant à l'histoire, aux langues, à la culture, à l'écologie et à l'avenir du develop­ment des peuples de la région ; il s'agirait d'une organisation collective des pays intéressés, qui coopérait étroitement avec d'autres institutions régionales et nationales, par le biais notamment d'échanges sur un pied d'égalité et de la constitution de structures et de réseaux c o m m u n s de coopération; et qui, en matière de contacts et de communication, s'inspi­rerait des principes de l'université ouverte, et recourrait largement aux techniques modernes de l'information ; et de faire rapport sur les résultats de l'étude à une prochaine session de la Conférence générale (Doc. E D - 8 8 / M I N E D E U R O P E / 4 , p. 36).

La résolution 76 adoptée lors de la 41-e session de la Conférence inter­nationale sur l'Éducation (Genève, 7—19 Janvier 1989) note également la possibilité de fonder l'Université des peuples d'Europe.

V. D. Shadrikov 69

E n partant de ces prémisses, nous pensons qu'il est opportun de lancer dans le cadre du Programme et du budget Unesco pour 1990—1991, un projet d'étude des problèmes relatifs à la fondation de l'Université. Plus exactement, il faudrait désigner des experts qui représentent les pays membres concernés. A u x côtés des représentants du C A E M , de la C E E et des organisations non gouvernamentales et gouvernamentales internationales, ils examineront la possibilité de créer une université des peuples d'Europe et présenteront un rapport sur leurs délibérations relatives aux perspectives de ce projet, et des recommandations appropriées, notamment pour ce qui concerne la création d 'un Comité constituant. Formé sous les auspices de l'Unesco, ce comité devrait inclure des représentants des États membres et des représentants des organisa­tions internationales.

Les résultats de cette étude seront présentés lors de la prochaine session de la Conférence générale de l'Unesco, la vingt-sixième, qui prendra une décision sur ce sujet. Il serait particulièrement souhaitable que la Conférence générale définisse le statut du comité constituant et lui donne des directives sur son programme de travail, qui consiste notamment à étaborer et à soumettre au Conseil exécutif un statut de l'université, et à trouver les ressources nécessaires à la fondation. Si ces efforts préliminaires aboutissent, l'Université des peuples d'Europe commencera à se développer de façon autonome sous la supervision et moyennant le soutien intellectuel de l'Unesco. Le but et la structure de l'université seront considérablement déterminés par les intentions des États et des organisations participant à sa fondation.

C . Buts et objectifs généraux

L'Université des peuples d'Europe sera la matérialisation et le symbole de la nouvelle conception de l'équilibre des intérêts plutôt que de celle de l'équilibre du pouvoir. Elle deviendrait. une université de la confiance par la compréhension et réunirait les esprits les plus éclairés du continent ; une uni­versité de la coopération intellectuelle et de l'initiative pratique. Elle jouerait plus probablement le rôle d'un institut de formation et de recherche futurolo-gique régionale — sinon mondiale. Elle pourrait être également une forme ouverte, une université destinée au dialogue public et un centre actif de communication pour les groupements les plus divers des peuples européens, y compris ceux fondes sur la profession, l'âge et autres critères.

Dès lors, l'Université pourrait se voir confier les responsabilités suivantes: — participer à l'élaboration et à la réalisation des stratégies du développe­

ment dans les domaines d'importance pour les États de la région ; — s'engager dans un effort permanent visant à libérer la conscience euro­

péenne des stéréotypes obsolètes de l'inimitié et à affirmer le principe de l 'huma­nisation, pour élever la pensée européenne à un niveau approprié aux intérêts vitaux des différents peuples du continent ;

— réaliser des projets dans les domaines de l'histoire, des langues, de l'éco­logie, de la culture ; protéger les droits et les libertés individuels, et le droit international ;

— réaliser des projets de formation et de recherche dans les domaines scien­tifiques jugés d'importance décisive pour la transition de l'étape industrielle à l'étape postindustrielle;

60 L'Université des peuples d'Europe

— réaliser les projets éducationnels et scientifiques visant à créer un ordre social, économique, culturel et informationnel équitable en Europe aussi bien que dans les relations entre les Européens et les autres peuples du m o n d e ;

— développer les prévisions multioptionnelles visant une évaluation critique des objectifs et des ressources du développement en divers domaines, compte ténu des intérêts européens et universels.

Étant expérimentale, la liste ci-dessus se propose uniquement de prouver que la sphère des intérêts éducationnels et scientifiques de l'université ne devrait pas être limitée ; elle devrait plutôt prendre en compte les nécessités réelles de la société européenne en général, non celles de ses parties constitutives, et englober tant les sciences humaines (langues, histoire, culture) et les domaines interdisciplinaires (l'écologie, par exemple), que les disciplines économiques et techniques (par exemple, production d'énergie, technologies information­nelles, etc.).

D . Structure expérimentale de l'Université

1. Organisation

Si elle est fondée, l'Université des peuples d'Europe devrait fonctionner sous les auspices et avec l'appui de l'Unesco, suivant le principe de la partici: pation égale des pays européens concernés. L'idée d'impliquer la C o m m u n a u t é économique européenne (CEE) et le Conseil d'assistance économique mutuelle ( C A E M ) , les deux organisations économiques intergouvernementales europé­ennes les plus représentatives, dans la gestion de l'université, est particulière­ment opportune. D e la sorte on relèvera l'importance des questions relatives aux processus et aux réalités de l'intégration européenne. Dans le m ê m e temps, l'Université se verra accorder la plus grande autonomie, toute la g a m m e des libertés universitaires aussi bien que des ressources pécuniaires et autres ressources de provenance indépendante.

Les fondements m ê m e s de l'existence de l'Université des peuples d'Europe devraient être en rapport avec les buts et les valeurs européens c o m m u n s . La mission culturelle et créatrice devrait être unique, transcendant ce qui peut être réalisé par tout autre institution nationale à but éducatif ou scientifique. Bref, cette université devrait traduire dans les faits le principe de la complé­mentarité touchant les structures universitaires nationales, gouvernamentales et sous-régionales existantes, en obtenant ainsi un effet cumulatif remarquable.

Certes, il faudrait prendre en considération l'emploi des méthodes alterna­tives pour la création et le fonctionnement de l'Université. Il faudrait choisir le modèle le plus approprié, ou une combinaison d'éléments tirés de plusieurs modèles.

Voici quelques suggestions à ce propos: — le modèle du réseau de coopération: Si un tel modèle était choisi, l'Univer­

sité serait en réalité un réseau de coopération, au niveau de l'Europe entière, dans l'enseignement supérieur, et un système de communication intellectuelle. Divers types d'universités ouvertes et d'institutions internationales florissantes, telles que l'Université technologique internationale qui est fondée dans quelques pays intéressés et qui peut être aisément considérée c o m m e une partie constitu-

V. D. Shadrikov 61

tive de l'Université des peuples d'Europe, pourraient servir de prototypes; — le modèle des institutions liées: Il serait possible de créer une Université

des peuples d'Europe en tant qu'institution éducative et scientifique c o m m u n e de la C E E et d u C A E M , en permettant ainsi aux deux organisations de trans­cender la sphère économique et d'offrir des possibilités intellectuelles, culturelles et créatrices. L à il faudrait prendre en compte également l'aide que pourraient offrir la Commission économique des Nations Unies pour l'Europe ainsi que d'autres organisations intergouvernementales européennes, les succursales et les bureaux européens des organisations internationales. D e cette manière l'Université des peuples d'Europe pourrait utiliser des ressources financières et matérielles assez importantes pour participer à la mise en œuvre des projets européens de recherche et de formation de scientifiques et de spécialistes haute­ment qualifiés.

2. Financement

L'Université des peuples d'Europe pourrait être financée moyennant les ressources suivantes: les allocations Unesco qui, surtout au cours de la première étape de son organisation, pourraient être utilisées pour tenir des réunions d'experts et des réunions du Comité constituant ; des contributions bénévoles données par les États membres intéressés, aussi bien que par des organisations non-gouvernementales et gouvernementales, régionales et internationales, incluant des taxes initiales et des taxes établies pour les membres ; des contri­butions indirectes résultant du fonctionnement de l'université en tant que réseau et/ou association (réseau) de coopération par des échanges équivalents d'enseignants, d'étudiants, de livres, etc. ; des contributions destinées à ce projet, données par les États intéressés, par des organisations et des partenaires qui financeraient des programmes et projets spécifiques de formation et/ou de recherche assumés par l'Université des peuples d'Europe.

3. Organisation et structure; méthodes de travail

Le noyau de l'Université des peuples d'Europe est conçu c o m m e une unité compacte de formation et de recherche, avec son propre corps enseignant, ses propres chercheurs et administrateurs qui seront recrutés en premier lieu m o y e n ­nant des contrats offerts pour une durée déterminée à des scientifiques, des savants et des professeurs réputés. Ce noyau doit avoir toutes facilités néces­saires aux études à plein temps, notamment au niveau postuniversitaire, et en matière de recherche.

Les pays ayant contribué à fonder l'Université, l'Unesco et autres organi­sations internationales intergouvemementales et non-gouvernementales peuvent envoyer à cette Université des étudiants et des diplômés aussi bien que des stagiaires et des experts pour se charger des projets précis. Ces bénéficiaires peuvent demander et recevoir des informations sur de" tels projets.

C o m m e il est très important pour l'Université de pouvoir mettre en place des réseaux de coopération effective en association et/ou en collaboration avec n'importe quelles institutions intéressées de par le monde , qui sont consacrées à l'enseignement ou à la recherche il faudra développer une stratégie spécifique pour identifier des domaines d'étude adéquats et des méthodes pour intégrer les ressources intellectuelles et pour subventionner les fonctions culturelles et

62 L'Université des peuples d'Europe

créatrices majeures. L'organisation de forums tels que le Club de R o m e pour­rait assurer une portée universelle aux solutions proposées par l'Université des peuples d'Europe, pour résoudre les problèmes régionaux et mondiaux, compte tenu de l'existence d'une conjonction équitable d'intérêts entre l'Université et les structures régionales existantes, institutions, mécanismes et programmes de coopération.

Avec le temps l'Université pourrait lancer des initiatives intellectuelles majeures qui seraient poursuivies ou adoptées ailleurs. U n programme de recher­che ou de formation pourrait être transféré, moyennant des conférences et des cours internationaux dans le domaine public et réproduit d'une façon raisonnable.

L'Université des peuples d'Europe pourrait devenit finalement un établis­sement d'enseignement réellement populaire, de masse, capable d'offrir tous les services et possibilités d'une université libre, depuis d'élaboration de manuels sur l'enseignement assisté par ordinateur et de matériels audio-visuels d'utilité professionnelle, jusqu'à la publication d'ouvrages didactiques et scientifiques de vulgarisation et à l'actroi de subventions pour des emissions réalisées par des scientifiques et des savants réputés, et transmises par l'Eurovision et l'Inter­vision aussi bien que par d'autre chaînes et réseaux internationaux.

4. Résultats escomptés

Le débat m ê m e sur l'idée de l'Université des peuples d'Europe incite à mieux comprendre le concept d'une c o m m u n a u t é culturelle et historique de l'Europe entière. Grâce à sa nature profondément humaniste, un tel concept ne provoquera probablement pas de critiques; en revanche, il va promouvoir un consensus et améliorer la compréhension mutuelle m ê m e dans les questions les plus épineuses.

Si la création de l'Université des peuples d'Europe en tant que réseau de coopération est décidée, cela entraînera l'augmentation des prossibilités d'effec­tuer un échange libre de scientifiques, savants, diplômés universitaires, idées, connaissances scientifiques et valeurs culturelles au niveau régional et entre tous les États membres . U n e situation essentiellement nouvelle se manifestera dans le domaine de la coopération internationale dans l'enseignement, étant différente des mécanismes de bloc existants qui caractérisent le C A E M et la C E E .

Si le développement de l'Université des peuples d'Europe entraîne l'appa­rition de structures universitaires nouvelles et d'autres structures de coopéra­tion, les peuples d'Europe récolteront dans un proche avenir le fruit de l'union de leurs potentialités intellectuelles, destinées à résoudre les problèmes transcon­tinentaux et globaux.

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 63

LE SYSTÈME UNIVERSITAIRE ALLEMAND ET LES CHANCES PROFESSIONNELLES DES JEUNES SCffiNTIFIQUES *

Hans JOAS

Cet essai a c o m m e point de départ les problèmes du maché du travail pour ce qui est des jeunes universitaires de la République fédérale d'Allemagne. Tous les pays ayant connu une expansion semblable de l'enseignement supérieur sont actuellement confrontés à des problèmes similaires. La première partie identifie quelques traits spécifiques de la structure du personnel dans les universités allemandes grâce à une brève revue historique et soulève la question si ces structures sont tout à fait appropriées aux objectifs de la recherche. La seconde partie présente quelques résultats d'une enquête empirique sur la nouvelle génération d'universitaires, surtout sur les carrières professionnelles et la situation des femmes. La troi­sième partie présente des conclusions normatives tirées des situations décrites.

Depuis plus de dix ans, la situation des jeunes universitaires a été en R é p u ­blique fédérale d'Allemagne source d'inquiétude. Les raisons en sont bien évidentes. E n premier lieu, l'arrêt de l'expansion de l'enseignement en général et de l'enseignement supérieur en spécial vers le milieu des années 1970. L e résultat en fut l'arrêt plus ou moins complet de la croissance des demandes d'universitaires et d'autres m e m b r e s d u personnel universitaire, à l'exception de ceux qui travaillaient dans des domaines nouveaux c o m m e la science des ordinateurs. Deuxièmenent , v u que l'expansion appartient à u n passé récent et qu'il y a donc u n pourcentage élevé d'universitaires relativement jeunes, il est apparu une structure d'âge qui limite significativement les demandes de rempla­cement. Troisièmement, la suppression de bien des postes, surtout dans les sciences, humaines et sociales, a rendu encore plus grave la situation. Ces réductions étaient basées sur les prévisions de baisse imminente d u n o m b r e des étudiants-prévisions que le gouvernement a partagées longtemps — en dépit des avertis­sements venus avec promptitude de la part des chercheurs travaillant dans le domaine de l'éducation. E n dépit des appels en provenance des grandes organi­sations universitaires et scientifiques ou des organisations syndicales qui suivent

*Ce texte a ctj traduit de l'allemand en anglais par Jeremy Gaines et Doris L . Jones. A l'ont'ii c. i! r.Ypissiiii d'vi e ce fércjiec ¡e"i;e devant la Société M a x Planck dû la République fcdérrlc d ' A ' V m Erre ci il e:-t ].">:• eé sur deux eu d >= foi,d; men lales- considérab'cmeiit flus détaillées de Michael Pnchcv- ?i liai •: .lots: . . D C T lehrkorpc der deulsehen Hoc.hsemrcn", in Dietrich Co'dfehmidi r\ ;.l. ¡ed--.'. Foi-schiingPCcç'cTuUinc'. Jiojischulc (Francfort C : m ; m s , 1984). y-, g! —-](){': c; W'iwntchnft un d Karricre. 2Xr h:Tu¡,iche ~\:crlkib des akadanischen MiihU.c.us ÍTITI cforl : C, m : s. 19?'.'. Pour ure approche i'us anpi ofondic du suje!, voir également: Hans .foas. .,1'ie Henarhleilirrunçr der Franeu ia de;1 WisseiischoîL", in lle'rhut Steincr led.i, 1939 — J. D . RerncVs .,The Social Function of Science — 1989" (Berlin, R . D . A . : Akademie-Verlag, 1989), pp. 487—499.

64 Le système universitaire et les chances professionnelles

avec attention la politique en matière d'enseignement, ce n'est que ces dernières années qu'il a été possible de mettre en œuvre des programmes palliatifs, de faible portée. Ce n'est que l'hiver passé (1988—1989), lorsque, à la surprise générale, un nouveau mouvement étudiant à éclaté, qu'on a ressenti la nécessité d'élaborer des programmes plus amples. L'inquiétude apparemment justifiée au sujet des jeunes universitaires se manifeste en deux directions. D'une part^ des plaintes se font entendre, quant à leur situation sociale et psychique, de la part de personnes qui ont été elles-mêmes affectées ou de la part d'avocats de bonne volonté. Il est en effet vrai que cette situation peut avoir des consé­quences désastrueuses sur le plan personnel, lorsque, par exemple, une personne d'environ 40 ans doit renoncer à la perspective d'être enseignant universitaire, perspective qui lui a longtemps servi de guide. Qui plus est, vu qu'il y a peu d'alternatives professionnelles devant une personne de cet âge, le résultat peut être une crise grave dans sa situation matérielle.

Sans vouloir minimiser l'importance de ces problèmes, nous devons toute­fois souligner qu'ils ne sauraient fournir par eux-mêmes les fondements décisifs d'une politique pour la nouvelle génération universitaire et que les intéressés, envisagés du point de vue de la société en tant que tout, ne représentent pas exactement le groupe de problèmes sociaux qui exigent le plus notre sympathie. Les voix.de ceux qui croient que la crise de la nouvelle génération universitaire constitue un risque pour la capacité d'innovation du système universitaire dans sa totalité se font quand m ê m e de plus en plus nombreuses. Les représen­tants de cette tendance ne partent généralement pas de la supposition problé­matique selon laquelle la productivité de la recherche est à trouver surtout parmi les jeunes universitaires. Une structure du personnel empêchant une nouvelle infusion d'oxigène est pensée désastrueuse non parce que seuls les jeunes universitaires sont productifs, mais parce qu'ils viennent avec des thèmes fondamentaux nouveaux sous-tendus par des idées paradigmatiques qui sont souvent le résultat de l'expérience spécifique de leur génération et portent fruit grâce justement à leur croisement avec la pensée des générations antéri­eures. A l'heure actuelle, lorsque l'alternance des phases de construction révolu­tionnaire et d'affirmation des paradigmes avec les phases d'élaboration interne à long terme a remplacé dans la plupart des ouvrages de philosophie de la science le modèle du progrès scientifique c o m m e négation des affirmations scientifiques individuelles, la question de la succession des générations est d'une importance encore plus grande.

M ê m e les associations des instituts scientifiques indépendants du secteur de l'enseignement tertiaire, c o m m e la société M a x Planck, sont influencées de diverses façons par la situation de la nouvelle génération que nous venons de décrire. Les positions visant les postes de direction des Instituts M a x Planck deviennent plus intéressantes en l'absence d'une ouverture pour la carrière universitaire. Bien qu'il soit ainsi plus facile d'accorder ces postes à de jeunes scientifiques méritants, il n'en demeure pas moins que la situation aboutit également à rendre .les structures du personnel inflexibles car bien des collègues à une ancienneté beaucoup plus grande auront des difficultés à obtenir des postes dans l'enseignement.

Outre la question de la capacité d'innovation du système universitaire» les problèmes concernant le rajeunissement des universitaires sont également liés aux questions normatives vitales des sociétés démocratiques. Depuis le Siècle des Lumières et le pragmatisme, jusqu'à la création par Robert Merton

H. Joan 66

d'une sociologie de la science et la théorie de l'action communicationnelle de Jurgen Habermas , les idées concernant la philosophie de la science et les théo­ries de la démocratie ont été accompagnées d'idées concernant la république des scientifiques, le discours dans la c o m m u n a u t é des scientifiques expérimen­taux et les normes spécifiques de la science. Toute investigation de la réalité sociale dans le cadre de l'organisation do la science nous éclaire sur la tension entre l'idéal et la réalité dans un domaine clé de la société.

Les problèmes évoqués ne sont pas exclusivement allemands. A u contraire, toutes les sociétés ayant connu une croissance de renseignement supérieur comparable ont dû faire face à des conséquences similaires. Cette similarité ne doit pourtant pas être diminuée par le fait que la forme prise par les consé­quences de l'expansion est influencée par les différentes structures nationales du personnel. Dans un langage analytique, on doit établir une distinction entre les conséquences de l'expansion et les problèmes résultés de l'impact à l'intérieur d'un pays de la structure spécifique du personnel qui n'est que graduellement recouverte durant une phase de croissance. Si l'on perd de vue cette distinction, ou risque de ne pas comprendre les traits caractéristiques et les institutions des systèmes universitaires nationaux qui pourraient paraître résulter des contraintes factuelles et de nécessités fonctionnelles m ê m e si toute comparaison historique en internationale ferait immédiatement surgir des doutes à cet égard.

J'aimerais par conséquent commencer par citer quelques traits spécifiques des structures du personnel dans les universités allemandes en donnant un bref aperçu historique. E n le faisant, j'effleurerai au moins le problème si, en fait, ces structures sont particulièrement souhaitables. Je présenterai ensuite quel­ques-uns des résultats d'une enquête portant sur la nouvelle génération d'uni­versitaires et je tirerai des conclusions normatives d'un certain nombre d'études historiques et empiriques, conclusions s'appuyant également sur m a propre expérience.

O n rencontre souvent parmi les enseignants allemands une image de l'his­toire des universités allemandes qu'on pourrait caractériser rapidement de cette façon: la structure spécifique de l'université allemande s'est cristallisée vers 1810 dans le contexte des réformes prussiennes postérieures à la défaite de la Prusse par Napoléon, réformes portant le sceau de l'esprit de la philosophie allemande classique. Ses traits spécifiques seraient l'unité de l'enseignement et de la recher­che aussi bien que l'autonomie de l'université c o m m e institution, qui déploie ses principales activités par l'autoadministration des enseignants. Bien que — — c o m m e le faisait remarquer en 1924 le célèbre philosophe, anthropologue et sociologue Helmuth Plessner, par exemple —la carrière universitaire présente « un très haut degré de risque » et exige un haut degré d'ascétisme, c'était là * une juste compensation pour les privilèges acquis lors de l'obtention du poste de professeur titulaire ».

E n dépit de son caractère séduisant, cette image n'est pas corroborée par les faits. Premièrement, le modèle de Humboldt pour l'université berlinoise ne représente pas fidèlement la réalité de l'université berlinoise et on ne saurait nullement parler d'une propagation rapide de ce modèle dans les autres universités prussiennes ou allemandes. Le degré d'autonomie dont les universités ont joui a été lui aussi assez limité. Qui plus est, les décisions prises sur la base d'une telle autonomie n'ont pas été toujours compatibles avec l'image idéalisée de la république des scientifiques.

c<; Le système universitaire et- les chances professionnelles

Si l'on fait confiance à un observateur si incorruptible et réaliste c o m m e M a x Weber , il est rare que le système allemand de recrutement des jeunes universitaires ait jamais rendu justice aux critères de la performance et de la compétence. W e b e r attirait l'attention sur les conditions plutocratiques secrètes de vie du Privatdozent, sur le rôle du préjugé politique et raciste et sur l'extension du népotisme. V u ces circonstances, aggravées par le risque d'un échec en dépit d'une recherche ambitieuse et virtuellement novatrice, une carrière universitaire a c o m m e n c é à ressembler à un jeu de chance.

W e b e r a comparé In réalité allemande avec l'organisation des collèges et des universités américains, bien qu'il considérait ces dernières c o m m e la complète bureaucratisation de la recherche, en comprenant par là la division du travail et la subordination de l'innovation au plan d'enseignement. Il a prévu ailleurs le développement de l'université allemande dans le sens du système américain. Il n'a pourtant pas pensé que ce fût là une alternative satisfaisante.; il a plutôt mésestimé ce développement d'une façon tout à fait typique pour l'attitude adoptée par les universitaires allemands dans les décades qui ont suivi.

Dès qu'on reconnaît son caractère oligarchique, on doit amender l'image qu'on se fait de la république des scientifiques. Bien qu'il soit qu'on a accordé des droits spéciaux au personnel universitaire salarié et aux personnes très qualifiées, les universités allemandes ont refusé aux professeurs associés asser­mentés aussi bien qu'aux « enseignants privés » (Prwatdozenten) le droit de participer aux affaires universitaires et la garantie par l'Etat des traitements. Seule donc une fraction des enseignants bénéficiait des droits, alors que les autres n'avaient que des obligations et presque nul droit. Puisque le rapport des deux secteurs a évolué de plus en plus le long du X I X e siècle en faveur de « l'université non officielle », pour employer le terme d'Eulenburg, la plupart des enseignants se voient dans la situation d'être privés des droits de participa­tion. Les postes d'assistants, qui, à l'origine, étaient conçus c o m m e formant un mécanisme d'appui pour les cours donnés par les professeurs, la recherche et l'administration, se sont de plus en plus transformés en amortisseurs pour l'absorbition des « Prwatdozenten » et des professeurs associés.

A u x alentours de 1900, les conflits relatifs aux droits d'utilisation des res­sources et des bases matérielles institutionnelles se sont multiplié déterminant ce qu'on a appelé la « Nichtordinarienbewegung », mouvement des non titulaires de chaires dont le but essentiel était d'appuyer les activities d'enseignement et de recherche quelles que fussent par ailleurs les concessions particulières des pro­fesseurs, de régler les normes didactiques et d'obtenir le droit de participation à l'autoadministration universitaire. •

Selon moi, c'est dans le contexte de ce conflit qu'on doit penser l'apparition de la Société Kaiser Wilhelm, le précurseur de la Société M a x Planck. L'uni­versité allemande des années 1900 s'est caractérisée non seulement par le conflit entre ces groupes à statut différent, mais aussi par la résistance acharnée des universitaires face à l'orientation, de plus en plus marquée vers les sciences appliquées et à l'introduction des disciplines nouvelles, surtout dans le domaine des sciences naturelles et de la technologie aussi bien que dans le secteur de l'enseignement supérieur. Le professeur Joseph Ben-David a mis en rapport ces phénomènes lorsqu'il a expliqué la fertilité singulière du système universi­taire allemand au X I X c siècle en termes de possibilités de carrière ouvertes d'un secteur universitaire en expansion et d'une structuration organique, décentralisée du système universitaire, c o m m e suite de la fragmentation de

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l'Allemagne. Eclairés ainsi, les résultats novateurs ne sont pas nécessairement la conséquence d'une attitude visant l'innovation. D'autre part, Ben-David pensait que les problèmes critiques de l'université allemande des années 1900 étaient issus du fait que le contrôle des buts et des méthodes de la recherche exercé par les professeurs titulaires en tant que directeurs d'institut a d'une part empêché l'affirmation dans la recherche des nouvelles approches paradig-matiques et, d'autre part, a poussé les jeunes à s'engager dans une forme de «spécialisation dépendante», c'est-à-dire la spécialisation dans des disciplines secondaires ou dans des domaines • intéressant certaines de leurs professeurs et non pas dans des domaines d'avenir.

A l'époque de la création de la Société Kaiser Wilhelm, la perception de ces problèmes était influencée par les intérêts spécifiques des groupes concernées. Pour remédier aux déficiences de l'organieation hiérarchique, on a avancé la recommandation de séparer la recherche et l'enseignement tout en gardant, voire tout en intensifiant la forme hiérarchique de co-opération. Cette stratégie est typique des stratégies de correction adoptées par les membres privilégiés d'une profession.

D e m ê m e , la demande croissante de personnel enseignant, durant les diver­ses vagues de l'expansion universitaire, a conduit à l'introduction de catégories spéciales d'enseignants plutôt qu'à la croissance du personnel enseignant. Toutes ces tendances sont caractéristiques du dernier après-guerre. La seule exception est constituée par une proposition des universitaires britanniques invitant les universités de la zone britannique à rompre avec les traditions universitaires allemandes et à créer des postes « à durée limitée», qui n'empêche toutefois pas, en principe, leurs titulaires à monter dans la hiérarchie jusqu'aux postes supérieurs du système universitaire. L'ancienne structure du personnel s'est pourtant reinstallée et, durant l'expansion, ce sont les postes inférieurs qui sont devenus prépondérants. Dans les années 1960, ce qu'on appelle la nouvelle génération d'universitaires en est venue à former à peu près deux tiers du personnel

L'expansion de l'enseignement supérieur a marqué certains problèmes potentiels de la structure du personnel. Malgré toutes les transformations produites après 1960, les traits fondamentaux de la tradition allemande sont restés intacts, notamment , et surtout, le principe « monte l'échelle ou va-t'en! », principe qui a fait de l'échelle qu'on doit gravir jusqu'au poste de professeur titulaire une chaîne de contrats à court terme convergeant vers le m o m e n t où l'on prend la décision finale — bien tard dans la vie de la personne concernée. L'instrument appelle « Habilitationss'chrift », une espèce de deuxième disserta­tion, n a pas d'équivalent dans tous les pays. Bien que les problèmes de la speci­alisation dépendante et de l'absence de possibilités de participation aient perdu dans les universités leur virulence d'autrefois, ce n'est pas aussi le cas de la Société M a x Planck, qui, en fin de compte, a survécu pendant ces décennies troubles sans avoir connu de réforme majeure.

A u fait qu'un système universitaire c o m m e celui de la R . F . A . fait de la chaîne de contrats à court terme le modèle principal de carrière, les enseignants doivent quitter leurs postes Une fois expiré le contrat, indifféremment du fait qu'ils seront ou non réengagés par de nouveaux contrats. Bien que des recherches empiriques aient été souvent faites au sujet de la formation sociale ou profession­nelle des universitaires, on n'a pas accordé d'attention au problème du destin professionnel des anciens détenteurs des postes universitaires temporaires de

68 Le système universitaire et les chances professionnelles

rang m o y e n . Ce problème réclame pourtant notre intérêt pour plusieurs raisons et son elucidation aiderait à la description de l'envirornement du marché de travail des universitaires et à l'identification, dans la multitude d'idées formu­lées au sujet de la crise de la nouvelle génération, des idées qui pourraient avoir une application pratique. Est-ce qu'un emploi d'enseignant universitaire — exceptée le poste de professeur — est un « échec préprogrammé » menant au chômage ou à un emploi de chauffeur de taxi, ou bien il y a le danger que, vu l'insécurité implicite, la plupart des personnes capables ne puissent plus être convaincues de s'angager dans les activités universitaires? U n e telle analyse du destin professionnel de ces personnes nous permettrait pourtant, nous appuyant sur les informations fournies par ces personnes m ê m e s , de reconstruire les prin­cipaux paramètres de l'activité déployée par la nouvelle génération de scien­tifiques. Ces paramètres comprennent les voies d'accès à de tels emplois, les éléments hiérarchiques de la division du travail, les chemins impliqués dans le choix des sujets de doctorat, de VHabilitationsschrift et des publications aussi, bien que les appréciations subjectives quant à l'importance des postes tels que celui d'assistant c o m m e qualification pour la carrière ultérieure. Enfin, une telle analyse ferait ressortir des données concernant le rôle joué par certains facteurs déterminants pour le succès professionnel tels que les performances, la discipline, l'appartenance de groupe, le sexe, l'origine sociale.

J'ai analysé tous ces problèmes dans une étude plus ample réalisée à l'Institut berlinois M a x Planck de Recherches dans la domaine de l'enseigne­ment, étude dont les résultats sont maintenant publiés sous forme de livre. Cette étude comporte entre autres un questionnaire auquel ont été priés de répondre plus de 2000 jeunes universitaires, de tous les domaines à l'exception de la médecine. La base de données a été constituée par six universités et quatre ans durant lesquels des contrats temporaires venaient à expirer. Les années choisies — 1971, 1975, 1979 et 1983 — ont permis l'analyse de l'évolution du système universitaire allemand durrant les années 1970 et au commencement des années 1980. Sur la base d'un choix de résultats de cette étude, on peut dresser le tableau crédible et à peu près à jour des problèmes actuels.

La conclusion d'ensemble de cette recherche est reconfortante. L a grande majorité des anciens détenteurs de contrats temporaires pour des postes au­tres que les postes de professeur occupent actuellement des postes hautement qualifiés, à plein temps, bien payés. Des problèmes tels que le chômage et des conditions d'emploi non stable sont à trouver exclusivement parmi les membres des deux derniers groupes analysés, ceux de 1979 et de 1983, ce dernier détenant, il est vrai, le record du niveau le plus haut de chômage: 13%. O n peut supposer que depuis lors ce niveau encore plus haut. Ces aspects ne sont pas à attribuer, c o m m e on pourrait croire, au massif lancement de professions impliquées dans le passage de l'enseignement à une autre type d'activité. Puisque l'analyse a suivi, en grandes lignes ou moins, toutes les étapes de la carrière d'une perso­nne, on peut établir des distinctions entre l'impact des divers facteurs. Nous sommons sans aucun doute confrontés à une détérioration des chances de succès de type groupe, vu que nos analyses indiquent que, lorsqu'il a lieu, le succès professionnel est assez rapide. Les chances de succès dans une profession qui se détériore historiquement ne sauraient nullement, d'ordinaire, être exploitées si l'on ne quitte pas la profession originelle. Presque tous ceux qui ont été enquê­tes occupent des emplois nouveaux, exigeant une compétence proportionnée en général au haut niveau de qualification qu'ils ont. La situation ne permet

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pourtant pas d'affirmer que le danger est passé. Bien que la plupart des cas où le nouvel emploi a été un recul sur l'échelle sociale ne forment qu'un secteur des zones analysées, l'accès à la carrière de professeur d'université est malheu­reusement devenu encore plus difficile. Ce sont les sciences humaines et les scien-rces sociales qui ont été particulièrement affectées par la déteiioration géné­rale, mais cela lie veut pas dire que les autres deisciplines n'ont pas été affectées. La biologie et les sciences agricoles doivent être, plus que les autres, citées dans ce contexte. Les jeunes universitaires femmes souffrent d'une telle baisse des possibilités d'embauché que cette baisse ne reflète pas que la représenta­tion tellement disproportionnée des femmes dans les disciplines les plus affec­tées. L'augmentation du nombre de cas où l'on est obligé de changer de disci­pline indique de façon éloquente les pressions qui s'exercent sur les individus afin qu'ils se plient aux exigences courantes du marché du travail. Selon nos résultats, les postes universitaires sont presque exclusivement sollicités par des personnes qui sont déjà des universitaires ou qui travaillent dans des insti­tuts de recherche affiliés à une université. Ces candidats entrent en concurrence, avec un nombre très réduit de postulants ayant une profession, surtout avec des ingénieurs et des scientifiques du domaine des sciences de la nature appartenant à des établissements de recherches industrielles et avec quelques hauts fon­ctionnaires d'administration.

Evaluant rétrospectivement leurs activités antérieures d'enseignement non professoral, une seule personne sur huit a affirmé que la raison l'ayant faite accepter un poste non professoral a été la perspective d'une carrière universi­taire. U n e importance plus grande ont eu les emplois associant un poste à l'obtention d'un doctorat ou présentant la possibilité de faire une carrière uni­versitaire. O n enregistre pourtant le plus souvent ce qu'on peut appeler des « permanents à contrats à court terme », c'est-à-dire des personnes qui occu­pent des positions d'enseignement non professoral temporaires parce qu'elles souhaitent ajourner la prise d'une décision nette quant à la carrière ou veulent tout simplement bénéficier des libertés offertes par l'enseignement universi­taire.

Parmi les activités associées à ces postes, c'est le doctorat qui occupe la première place. Et le nombre de doctorats obtenus est très grand. Le délai m o y e n pour la rédaction était pourtant de quatre ans et l'âge m o y e n des thésards de 31 à 32 ans. Les données concernant la préparation d'unr; Habilitationssck-rift n'indiquent aucune avalanche de candidats pour le proche avenir. A remar­quer que les profils des différentes catégories de postes d'enseignants non pro­fesseurs sont très différents les uns des autres. Autrement dit, ce sont les condi­tions de l'établissement en question qui déterminent si une activité peut ou non être déployée indépendemment ainsi que son orientation, et non pas les réglementations officielles, en dépit de ce que peuvent croire les organes légis­latifs.

La possibilité d'améliorer sa qualification durant la période où l'on occupe un emploi d'enseignement non professoral est, sans exception, considérée c o m m e bien réelle. Nous désirons mettre en évidence le fait que cette appré­ciation positive s'applique non seulement à la recherche entreprise et aux connais-ssances de spécialité acquises dans un certain domaine, mais aussi, implicite­ment, à l'autoadministration et à l'enseignement. Les plaintes de superspé­cialisation apparaissent exclusivement dans le domaine de la physique et des

70 Le système universitaire et les chances professionnelles

mathématiques aussi bien que dans l'ingénierie. La spécialisation non adéquate semble être un problème premièrement pour les sociologues et les spécialistes dans les sciences politiques. .

Il y a eu une grande diversité dans l'évaluation des effets des emplois temporaires sur l'activité universitaire et l'état affectif. Toutes les personnes enquêtées n'ont pas exprimé un point de vue négatif. Avec la détérioration de la situation du marché du travail, il y a, naturellement, un croissance des appré­ciations négatives. D e u x groupes de problèmes sont apparus: d'une part, des personnes n'ayant pas eu de possibilités réelles de développer des activités universitaires à cause de la brièveté du temps pour lequel elles ont été engagées par contrat, d'autre part, des personnes qui, à cause des périodes très longues d'emploi dans des postes non professoraux occupées par des contrats reportés à plusieurs reprises ont acquis le sentiment, brusquement perçu c o m m e leurre, de leur appartenance permanente à l'université.

L'étude a fait ressortir de nombreux et, dans une certaine mesure, de spec­taculaires exemples de discrimination envers les femmes dans le m o n d e univer­sitaire. Si l'on additionne les divers désavantages découverts lors de constata­tions disparates, le résultat en est une chaîne ininterrompue de chances diffé­renciées en fonction du sexe. Le point crucial du point de vue stratégique et quantitatif est l'accès aux emplois d'enseignement non professoral et à ceux qui permettent à leurs détenteurs de s'engager dans une activité de recherche aboutissant au doctorat. Des différences entre les sexes existent également pour ce qui est de la durée accordée pour le doctorat, de la permission de commencer la rédaction de YHabilitationsschrift, de la participation aux activités des organisations scientifiques et des perspectives d'obtention de recommandations d'engagement continu données par les universitaires ayant cette habilitation. O n a constaté que très peu de femmes occupent des postes dans les professions les mieux payées, celui de professeur universitaire compris, et de hautes posi­tions dans l'ingénierie et le management dans le secteur privé.

U n e analyse méthodologiquement plus complexe des facteurs déterminant le succès professionnel montre entre autres que, du point de vue des indicateurs de performance pour la période où elles occupent des emplois non professoraux — pour ce qu'est des publications, par exemple — les femmes ont des résultats bien moins bons que leurs collègues h o m m e s . Le peu de chances qu'elles ont dans leur carrière future ne peut pourtant pas être attribué exclusivement à ce fait. C'est leur sexe qui, plutôt, est u n handicap. Qui plus est, conformément à nos constatations aussi bien qu'aux résultats d'une recherche américaine, les liens dé famille et le fait de devenir père ont un effet positif sur le succès des h o m m e s dans leur carrière, alors qu'il n'en est pas de m ê m e dans le cas des femmes, m ê m e si l'effet n'est est pas tout à fait négatif. Les femmes qui se sont lancées dans une carrière universitaire et qui sont mariées et ont des enfants sont moins nombreuses que les h o m m e s . Mais si elles ont des enfants, cela n'a pas dans leur cas le m ê m e effet positif que chez leurs collègues h o m m e s . E n comparant les groupes choisis pour notre investigation, nous n'avons pas pu discerner de diminution graduelle de ce genre de discrimination.

Les résultats de notre étude aussi bien que notre expérience et nos valeurs nous permettent de tirer les conclusions suivantes en ce qui concerne les points névralgiques de l'université allemande, du système universitaire et des chances de carrière des jeunes universitaires:

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1. Il existe le danger que m ê m e les nouvelles mesures en faveur des jeunes universitaires confrontés à des universités suragglomérées servent surtout, c o m m e ce fut souvent le cas dans l'histoire des universités allemandes, à accroî­tre de façon disproportionnée le nombre des emplois inférieurs et des emplois temporaires. Agir de la sorte ce serait créer systématiquement de futurs prob­lèmes de carrière. U n e solution meilleure serait de réaliser une proportion bien équilibrée entre les emplois temporaires et de niveau bas, d'une part, et les postes de niveau supérieur, d'autre part, toutes les fois où il y a un accroisse­ment de personnel. Dans le m ê m e ordre d'idées, nous suggérons que l'élimination de la catégorie de professeurs C 2 , autrement dit la catégorie inférieure de l'uni­versité allemande, serait bienvenue pour la réduction de la disparité artifi­cielle de statut entre les universitaires. Pourtant, du fait que seulement la moitié de ces postes seront transformés en moyenne en postes de professeurs de catégorie supérieure lorsqu'ils seront vacants, le résultat à m o y e n terme sera la réduction du nombre des postes de titulaires.

Le programme Fiebiger a lancé l'idée de créer des postes de titulaires permanents pour les jeunes, mais en ajoutant les suggestions que ces postes soient financés avec des fonds alloués pour des durées limitées. Ce programme ne semble mis constamment en pratique qu'en Bavière. Dans d'autres lands allemands, cette forme de financement se fait abusivement, dans la mesure où des disciplines c o m m e la science des ordinateurs, qui doit déjà être étendue et qui m a n q u e de postes pour la jeune génération continuent d'être soutenues avec des fonds déclarés appartenir à ce programme. Si l'on n'entrepreYict'Vien contre la disproportion entre les divers postes universitaires, il y a'^úfá une alternance cyclique de périodes à chances exceptionnelles et de périodes à chances désastrueuses pour la nouvelle génération d'universitaires. Autrement dit, dans certaines phases les postes de titulaires seront obtenus par des person­nes qui ne seront pas les mieux préparées, alors que, durant les mauvaises années, m ê m e les meilleurs candidats seront privés de toute chance. O n doit donc mettre en place une politique de recrutement dans les universités qui agisse contre le cycle et qui soit orientée vers la qualité, dans la direction de l'élimination des influences qui ne sont pas liées aux performances, revenant à la position occupée par une certaine génération dans le cycle de l'histoire. O n peut m ê m e prévoir ajourd'hui une nouvelle période de saturation des postes vers le milieu des années 1990 et une détérioration correspondante des perspectives des jeunes scientifiques dix ans plus tard. Bien que, pour de nombreux domaines, l'avertis­sement qui se fait de plus en plus entendre quant au fait que, à cause du m a n q u e d'alternatives professionnelles, l'université perdra ses meilleurs scientifiques et h o m m e s de culture soit exagéré, on a accordé très peu d'attention dans les débats publics au danger que, vu les possibilités réduites de carrière, le niveau intellectuel dans bien des disciplines baisse car les étudiants ne les choisissent plus c o m m e objet d'étude.

2. Puisque seule une partie des problèmes de la nouvelle génération d'aujourd'hui sont à attribuer à l'impact de l'expansion et vu qu'une structure du personnel fondée sur la prolongation des contrats temporaires crée des problèmes de nature endogène, on doit faire quelques considérations de fond au sujet de la réforme des structures de personnel.

Je propose en gros une orientation dans le sens des structures du système universitaire britannique. Dans ce système, celui qui détient un emploi tempo­raire de « assistant lecturer » (maître assistant) peut, après avoir soutenu le

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doctorat, passer « lecturer » (maitre de conférences) sur la base d'un contrat de titularisation. Il a ainsi la possibilité de candider pour des postes d'un niveau plus haut sur la base des recherches fructueuses menées pendant son lectorat L'avantage du modèle réside en ceci que les études en vue du doctorat seront en permanence intégrées à la recherche et à l'enseignement dispensé dans l'uni­versité en question. La plupart des membres du personnel enseignant sont titu­larisés de leur poste. Le m o m e n t où une personne doit se décider quant à sa carrière intervient bien plus tôt qu'en la République fédérale d'Allemagne. L'activité profesionnelle dédiée à la recherche a lieu non pas à l'extérieur mais plutôt à l'intérieur des établissements d'enseignement supérieur. Les stimulents matériels la mobilité et les mécanismes de compétition sont maintenus d'une manière qui stimule la productivité car ils offrent la possibilité de réduire les tâches d'enseignement à long terme. Les distniction entre les postes pourraient se baser non pas sur des différences de salarisation mais plutôt sur la nature des activités déployées.

3. Le m o m e n t est venu d'organiser un débat public sur la rationalité des procédés adoptés pour occuper les emplois d'enseignement dans l'université, procédés adoptés il y a vingt ans et qui comportent l'annonce publique des postes vacants, audiences publiques des comités de nomination établis confor­m é m e n t à des règles précises. Il y a pourtant de l'avis unanime de la c o m m u n a ­uté scientifique une grande différence entre « constitution » et « réalité constitu­tionnelle ». Dans ce contexte bien qu'on puisse être indulgent et considérer c o m m e une faiblesse humaine des phénomènes individuels tels que nous assurer que les nouveaux collègues ne sont pas meilleurs que nous, la lenteur avec laquelle travaillent les comités et leur tendance à identifier les candidats qui représentent leur propre orientation et leur domaine c o m m e des « compléments » idéaux, voilà autant d'indices clairs de vices structurels. Le troisième phéno­m è n e indique également que le système universitaire allemand à l'opposé du système américain, n'inclut aucun mécanisme efficace qui garantisse une diffé­renciation du corps d'enseignants. Le seul mécanisme qui existe en Allemagne est la décision de l'Etat de n o m m e r ou de ne pas n o m m e r un professeur d'uni­versité. Je ne vois rien pourtant qui indiquerait une quelconque orientation vers les différenciations chez les administrations des lands. D'ordinaire la question est plutôt d'influences qui sont par elles-mêmes de nature particulière. Et ce n'est pas un secret que souvent un rôle important sera joué dans les nominations par les réserves politiques faites à l'endroit du candidat par l'Etat aussi bien que par l'université. Plus Pensamble de la situation du marché du travail empire plus les critères de survivance entrent en jeu. L a formalisation plus stricte des critères de qualification acceptés par toutes les parties concernées serait susceptible de conduire à la disparition de l'arbitraire et du m a n q u e de transparence qui se sont enracinés.

4. Il est incontestable que les femmes forment l'objet de discriminations dans le m o n d e universitaire. La situation est au détriment non seulement des femmes concernées, mais aussi de la communauté scientifique, en ceci que l'exclusion des aptitudes et des approches proposées par les femmes laisse inutilisée une source importante de possibilités de progrès scientifique. Les résultats de notre analyse que nous avons déjà cités montrent que le noyau du problème est l'accès des femmes à l'enseignement non professoral et le finance­ment du doctorat. Des fonds supplémentaires et la modification des critères

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appliqués pourraient constituer une étape vers l'amélioration de la situation. Il va sans dire qu'il est nécessaire d'instituer des contrôles et de trouver des aides pour l'amélioration des chances profesionnelles des femmes dans leur carrière ultérieure. Des réglementations sont nécessaires dans tous les cas où on ne peut identifier et éliminer des raisons individuelles importantes de discri­mination, mais c o m m e il y a bien des causes mineures qui s'additionnent confu­sément, des efforts de changer la situation doivent commencer par s'attaquer aux effets. Il n'est pas utile, ni prudent d'accorder vite aux femmes les postes vacants du haut de l'échelle dans un proche avenir et de négliger la mise en place de critères basés sur la compétence. Des cas individuels et spectaculaires de ce genre portent préjudice à m o y e n terme à l'amélioration des chances pro­fessionnelles de femmes.

5. Le personnel des Instituts M a x Planck a pris de l'avance pour ce qui est de la compétition par rapport à ceux qui ont suivi une carrière universitaire normale. Ses membres n'ont pas été submergés par les tâches d'enseignement et ils ont bénéficié de la bonne réputation de ces instituts. C o m m e réaction, les universitaires témoignent parfois de ressentiments lorsque ces personnes passent leur candidature pour un poste de professeur.

A l'intérieur des Instituts M a x Planck, les critères de reconnaissance internes et externes entrent souvent en conflit. Les attentes fondées, d'une part, sur l'ancienneté, d'autre part sur les succès dans telle eu telle discipline ne sont pas aisément compatibles. Je pense que la séparation stricte entre les postes universi­taires et les postes M a x Planck este défavorable. Cette situation m è n e parfois à une prétention obscure, institutionnalisée, des Instituts M a x Planck à la supériorité et au problème structurel visant le fait que ce sont justement les membres des Instituts M a x Planck qui ne sont pas capables d'obtenir des postes de professeur d'université qui continueront de rester dans leurs instituts. Si. on procède à la réforme de la structure du personnel, de personnes ayant dans les universités des postes permanents pourraient faire par exemple des recherches à durée limitée dans des Instituts M a x Planck et retourner ensuite dans leurs universités. O n doit trouver des voies qui réalisent la synthèse d'une part des conditions organisationnelles pour une recherche scientifique novatrice, d'autre part du besoin social bien justifié de sécurité ressenti par les jeunes universitaires.

74 Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989

Informations*

N O U V E L L E S D U CEPES:

1. Le Second Atelier Interrégional du Réseau Européen pour le Perfectionnement du Personnel de l'Enseignement Supérieur (CEPES, 25—27 septembre 1989)

Dans le cadre de son programme pour « La Recherche et la Formation dans le but du développement de l'Enseignement », le C E P E S - U n e s c o a organisé un atelier interrégional pour le perfectionnement du personnel de 'enseigne­ment supérieur. Cet atelier fait partie de l'action qui a démarré par un sympo­sium tenu à Bucarest, au sujet de la formation permanente et du perfectionne­ment du personnel de l'enseignement supérieur en Europe. Cela s'est continué tout d'abord par l'organisation d'un séminaire à Prague (25—29 novembre 1985) sur « La pédagogie universitaire et la formation des enseignants », et ensuite par l'organisation à Aveiro, au Portugal, du 5 au 9 octobre 1987, d'un atelier interrégional (le premier) de ce qui sera connu, suite aux résultats de cette réunion, c o m m e le Réseau Européen pour le Perfectionnement du Personnel de l'Enseignement Supérieur. La présente réunion a été prévue dans l'une des recommandations faites par la réunion d'Aveiro.

Les participants à l'atelier d'Aveiro ont rédigé un programme d'action qui a compris les recommandations prioritaires suivantes: a) l'identification dans chaque pays d'un coordonateur, de participants virtuels (institutions et experts), et de thèmes prioritaires, ainsi que l'établissement de modalités pratiques pour l'incorporation des ressources dans le réseau ; b) la réalisation des actions préalables nécessaires pour la mise-en-place d'un réseau régional informatisé; c) la réalisation d'échanges directs et la préparation d'actions conjointes.

E n ce qui*concerne la première tâche, de nombreuses actions ont été entre­prises en vue de l'identification et la désignation de coordonnateurs n o m m é s par les autorités nationales responsables. Aucun 'progrès n'a été enregistré dans la mise-en-place d'un réseau régional informatisé. Quelques actions conjointes ont été réalisées par 1 organisation d'une table ronde sous-régionale sur le perfectionnement des enseignants universitaires dans le cadre des pro-

* B o n nombre des informations de cette section, puisées aux sources indiquées, ont été en quelque sorte revisées et abrégées par la rédaction.

Informations 75

g r a m m e s de perfectionnement du personnel (Lille, France, avril 1988 en coopé­ration avec A D M E S —l'Association pour le Développement des Méthodes de formation dans l'Enseignement Supérieur), y compris l'échange de personnes de ressource entre le réseau R E D E S L A C (Red cooperativa de instituciones de educación superior para la formación y el perfeccionamiento pedagógico de docentes de educación superior en America Latina y el Caribe) et le Réseau Européen pour le Perfectionnement du personnel de l'Enseignement Supérieur. Pourtant, u n certain n o m b r e de propositions se rapportant à des recherches en c o m m u n ont dû être remises à plus tard en raison des contraintes financières.

L'atelier actuel, auquel ont été présents 33 participants et observateurs ainsi que plusieurs m e m b r e s du personnel Unesco, a mis l'accent sur la discus­sion de deux amples thèmes : 1) les modalités de renforcement du Réseau Régional Européen pour le Perfectionnement du Personnel de l'Enseignement Supérieur, et 2) le recrutement des enseignants universitaires. Les discussions se sont dérou­lées dans des sessions plénières et dans trois groupes de travail.

O n a fait les recommandations suivantes ayant trait au premier t h è m e : a) D a n s tous les États m e m b r e s , u n coordonateur national en charge des

problèmes visant le perfectionnement du personnel doit être désigné, si cela n'a pas été déjà fait; le C E P E S devrait prendre les mesures nécessaires afin de stimuler la nomination et la reconnaissance officielle des coordonnateurs nationaux dans le plus bref délai possible.

b) Les coordonnateurs nationaux doivent être désignés parmi les personnes qui possèdent la compétence et le statut qui leur permettent d'oeuvrer au déve­loppement des mécanismes opérationnels dans le pays respectif. La compétence est ici définie c o m m e la s o m m e des connaissances, de l'expertise et des contacts nécessaires. Le statut est défini c o m m e la reconnaissance de la personne désignée en tant que coordonnateur national par les organismes et les institutions concernés du pays en question. Afin que la continuité soit assurée, les personnes désignées doivent, de préférence, avoir été des participants a u x réunions de Bucarest, d'Aveiro ou de Prague.

c) Étant donné que le C E P E S fonctionne en tant que Secrétariat du Réseau le personnel du C E P E S devrait être chargé de l'accomplissement de ces tâches.

d) Le C E P E S devrait convoquer u n petit groupe de participants aux précédentes réunions Unesco consacrées au perfectionnement du personnel de 1990 afin d'évaluer les actions entreprises et de planifier la réunion suivante, étant donné qu'on n'est pas encore arrivé à u n accord ayant trait à la création d'un comité coordonnateur du réseau.

E n plus des recommandations ci-dessus, les suggestions suivantes ont été faites par deux des groupes de travail, concernant le premier thème :

a) L a préparation d'un glossaire, pour les participants au Réseau et pour tous ceux qui s'occupent du perfectionnement du personnel dans la région Europe, des principaux termes relatifs au perfectionnement du personnel. U n glossaire multilingue dans les langues officielles d u C E P E S (anglais, français, russe) est envisagé c o m m e produit final.

b) L a préparation d'une bibliographie sur le perfectionnement du personnel, ses articles étant présentés par l'ordre alphabétique des auteurs. Elle devrait être divisée en thèmes et sous-thèmes centraux et elle devrait être associée avec les termes fondamentaux du glossaire. O n devrait créer u n groupe de spécialistes en terminologie afin de déterminer les sous-thèmes. L a coordination doit être réalisée conjointement avec d'autres projets d'information en cours.

76 Informations

c) L a création par le C E P E S d ' u n réseau informatisé d a n s le cadre de ses actions en voie de d é v e l o p p e m e n t se rapportant a u x bases de données et a u x réseaux informatisés et en conformité avec les recomandat ions d u rapport d'Aveiro. O n a fait éga lement la suggestion q u e le R é s e a u collabore avec 1) les organisations non-gouvernementales régionales qui s'occupent des p r o b l è m e s connexes, tels q u e T h e Association for T e a c h e r E d u c a t i o n in E u r o p e ( A T E E ) , l'Association européenne p o u r l'étude et la recherche en matière d 'ense ignement supérieur ( E A R D H E ) , la Conférence p e r m a n e n t e des recteurs, présidents et Vice-Chanceliers des Universités E u r o p é e n n e s ( C R E ) ; 2) les projets des organi­sations intergouvernementales régionales sur des t h è m e s d'intérêt particulier, c o m m e par exemple ceux des Communautés Européennes (CE), du Conseil de l'Europe, du Conseil d'Assistance Européenne Mutuelle ( C A E M ) ; 3) les forums internationaux spécialisés, tels que The International Seminar on Staff and Educational Development (ÏSSED), le groupe M A I D S T O N E (Royaume-Uni) et la conférence de l'Université de Maryland ( E U A ) .

d) Profiter de la Conférence E A R D H E (octobre 1990) de Berlin pour organiser dans ce cadre une réunion intérimaire du groupe de travail responsable de la planification de la réunion du groupe du Réseau en 1991.

e) L'organisation d ' u n atelier sur « la formation des enseignants » en a u ­t o m n e 1991 au Centre interuniversitaire de D u b r o v n i k .

f) L a préparation d ' u n e étude comparat ive des p r o g r a m m e s en cours s'occupant des diplômes q u e peuvent obtenir les personnes impliquées-dans le perfectionnement d u personnel ou dans la formation des spécialistes de l'enseig­n e m e n t supérieur.

g) La publication d'-un bulletin informatif non-officiel pour les membres du Réseau (4 fois par an).

h) La préparation d'une liste des projels en voie de déroulement concer­nant le perfectionnement du personnel en U R S S .

Í) La mise en œuvre d'un projet c o m m u n intitulé « Innovation dans le domà'ine des sciences économiques, l'amélioration de l'enseignement universi­taire au niveau des programmes d'études et des cours ».

j) La création par le CEPES/Unesco d'une unité-pilote européenne ayant pour tâche le perfectionnement du personnel de l'enseignement supérieur, y compris la formation pédagogique des professeurs. Cette unité-pilote, qui pour­rait être développée en 1990—1991, pourrait être intégrée dans une future université européenne sous la forme d'un département pour le perfectionnement du personnel.

k) L'encouragement de la recherche éducationnelle concernant l'enseigne­ment supérieur, le perfectionnement du personnel et la didactique.

1) Les échanges bilatéraux du personnel "qui travaille dans le domaine du perfectionnement du personnel.

A propos du second thème, le recrutement des enseignants universitaires, les recommandations suivantes ont été faites:

a) V u q u e l'enseignement joue u n rôle fondamenta l d a n s le progrès et le d é v e l o p p e m e n t des n a t i o n s - m e m b r e s , il doit être u n e priorité p o u r le dévelop­p e m e n t national et, p a r conséquent , p o u r le financement national.

b) E n v u e d ' u n e continuité des systèmes de l 'enseignement supérieur, le recrutement d ' u n personnel de qualité représente u n e priorité. D e s m o y e n s financiers doivent être m i s à la portée afin de maintenir et d'améliorer la qualité des systèmes.

Informations 77

c) L a profession universitaire doit être m i s e e n va leur afin q u e d e n o u v e a u x professeurs universitaires puissent être recrutés.

d) Les tâches nouvelles qui reviennent aux universités exigent u n perfec­tionnement du personnel qui soit u n instrument fondamental en vue de satis­faire ces nécessités. Les tâches nouvelles se rapportent a u x étudiants, qui sont plus n o m b r e u x et plus divers, aux connaissances, toujours plus variées, à la formation professionnelle, à l'éducation permanente et a u x études interdisci­plinaires.

e) L e principe d 'un perfectionnement continu d u personnel de l'enseigne­m e n t supérieur doit gouverner la pratique en ce qui concerne le recrutement, le développement, la définition des tâches, la promotion de la n o r m e de travail.

f) L e s statuts e t /ou les lois universitaires doivent être p r o m u l g u é s d e telle sorte q u e les qualifications p é d a g o g i q u e s et les c o m p é t e n c e s didactiques soient des lignes directrices d a n s la p r o m o t i o n et la titularisation.

g) L a mobilité du personnel doit être encouragée tant à l'intérieur d'un pays qu'au-delà des frontières.

h) Les autorités universitaires, les gouvernements et les organisations inter­nationales doivent prendre en considération le fait que le perfectionnement du personnel :

— est u n instrument en vue de l'amélioration de l'administration et de la qualité de l'enseignement et de la recherche universitaire, en devenant de la sorte u n facteur d'influence dans la compétition institutionnelle ;

— doit être u n e c o m p o s a n t e d u processus d'élaboration d e la politique d a n s les d o m a i n e s d e la mobilité universitaire et d e la recherche d e l'excellence d a n s l ' e n s e i g n e m e n t universitaire.

(Source: Le Projet de Rapport Final de la Réunion Bucarest, septembre 1989)

2. Symposium sur «L'avènement de l'intelligence artificielle dans l'enseignement supérieur» tenu à Prague du 23 au 25 octobre 1989

U n s y m p o s i u m sur « L'avènetfi^iAjde l'intelligence artificielle dans l'enseig­nement supérieur », organisé par le C H ^ R S / U n e s c o et par l'Université technique tchèque de Prague, et aidé financièrement par le Conseil de l'Europe, a réuni, outre 30 scientifiques tchécoslovaques, quelques trente spécialistes en la matière, de 20 pays. Les travaux du s y m p o s i u m se sont déroulés en réunions plénières et dans le cadre de trois groupes de travail ; parallèlement à une exposition de publications et de logiciels. Neuf organisations, dont des entreprises diverses et des établissements universitaires, ont présenté des p r o g r a m m e s visant à illustrer les avantages de l'utilisation de l'IA dans l'enseignement, visant surtout les problèmes d'évaluation, de robotique et de l'utilisation des ordina­teurs. P a r m i les publications exposées il y avait environ 70 livres et revues récents sur l'intelligence artificielle. L e n u m é r o 2/1989 de l'Enseignement supé­rieur en Europe portant sur « L 'avènement de l'intelligence artificielle dans l'enseignement supérieur », qui comprenait une sélection des études rédigée» par les participants, a été distribué lors de la réunion.

78 Informations

L'activité des groupes de travail a porté respectivement sur 1) l'enseigne" ment de l'IA dans l'enseignement supérieur; 2) l'utilisation de l'IA dans l'en" seignement supérieur; 3) les recherches sur l'IA et son développement dans l'enseignement supérieur.

Voici les conclusions générales et les recommandations du Symposium-: 1. L'intelligence artificielle a été reconnue depuis plus de vingt ans c o m m e

discipline bien assise, en interaction stimulante avec la science des ordinateurs, l'ingénierie, les sciences humaines et bien d'autres domaines d'étude. A présent, elle est largement utilisée dans l'enseignement. Étant donné la nature et l'esprit de l'intelligence artificielle, le processifs éducationel tout entier doit être recon­sidéré à la lumière de ce phénomène nouveau.

2. C o m m e la coordination des activités relatives à l'intelligence artificielle est très importante, les diverses organisations concernées, à savoir l'Unesco, le Conseil de l'Europe, le Comité européen de coordination pour l'IA (en anglais E C C A I ) et l'Association Internationale des Universités devraient œuvrer en collaboration. Il serait utile que l'Unesco, et notamment le C E P E S , colla­borent plus étroitement avec l ' E C C A I pour coordonner ces activités.

3. Organiser périodiquement des symposiums sur l'IA dans l'enseignement supérieur. Les thèmes de chaque symposium devraient être arrêtés en étroite coopération avec les organisations sous-mentionnées et les organisateurs locaux. Les symposiums doivent se concentrer sur des sujets d'intérêt actuel.

4. Promouvoir les échanges d'informations sur les plans d'enseignement en matière d'IA. Elaborer la documentation méthodologique nécessaire à l'enseignement de l'intelligence artificielle et des connaissances en matière d'ingénierie, en prêtant une attention particulière à la façon dont différentes disciplines sont étudiées à l'université. Faciliter les échanges de personnel enseignant et scientifique, de logiciels et de documentation entre les universités européennes.

5. Les objectifs de la collaboration internationale seraient renforcés par la mise en place d'un réseau d'universités prestigieuses en la matière, qui aide­raient l'Unesco et le C E P E S à mèttfce eií œuvre des politiques, notamment par des recommandations et des conseils tifones par des experts quant à l'applica­tion de l'IA dans tous les secteurs é^Wrtionnels.

6. L'enseignement de la recherche''èjAnalSère d'IA pourrait être développé par la mise en place d'un réseau de Iijbjfbtoires d'IA, qui devraient coopérer sur une base internationale.

7. Les recherches sur les systèmes tuteurs intelligents doivent être encou­ragées ; les institutions œuvrant dans ce domaine à travers l'Europe doivent se communiquer les résultats de leurs recherches.

8. Pour encourager l'échange d'idées en matière d'IA entre les pays euro­péens, il faudrait organiser régulièrement des cours d'été internationaux à l'intention des étudiants postuniversitaires. Le corps enseignant requis devrait être choisi avec l'aide des organisations internationales, telles l 'ECCAI .

Les documents du symposium seront publiés.

(Source: Le Projet de Rapport final de la Réunion, Prague, le 25 octobre 1989)

Informations 79

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMAGNE:

Nouvelles stipulations relatives à l'admission dans l'enseignement universitaire

Le cabinet vient d'approuver u n important a m e n d e m e n t à la Loi de la structure universitaire en R F A . Cet amendement , avancé par le Ministre fédéral de l'éducation, M . Jiirgen W . Mollemann, comporte des stipulations de perspec­tive relatives à l'admission dans l'enseignement universitaire. M . Mollemann pense que les nouveaux procédés de qualification vont donner aux étudiants une plus large liberté de choisir et en m ê m e temps vont accroître la responsa­bilité des universités.

« Tout d'abord, ce sont les étudiants eux-mêmes qui choisissent leur uni­versité, et ce n'est qu'ensuite que les universités pourront procéder à leur propre sélection », a-t-il affirmé. Les nouveaux règlements vont toucher des domaines tels: l'informatique, la biologie, la gestion des affaires et la psycholo­gie où l'admission est habituellement réglée par l'Agence Centrale pour l'octroi des allocations (ZVS) selon la moyenne des notes obtenues à l'examen de bacca­lauréat (Abitur). Selon le nouveau modèle, les étudiants vont tout d'abord adresser leurs demandes écrites aux universités qu'ils ont eux-mêmes choisies tout en proposant aussi une alternative. A u cas où le nombre des places est suffisant par rapport au nombre des sollicitations, tous ceux qui y avaient sollicité une place, seront reçus. E n échange, si la demande dépasse la capacité de l'université en question, celle-ci est en droit de procéder à sa propre sélection des étudiants de sorte que, ceux qui ne sont pas reçus, seront dirigés vers les Z V S qui les placeront dans les universités d'alternative, pour lesquelles les solliciteurs avaient déjà opté en s'inscrivant, ou ailleurs. O n a considéré que ce modèle permettrait aux universités de sélectionner 70% de leurs futurs étudiants.

Ce modèle porte évidemment la marque de l'influence exercée par l'Asso­ciation des Professeurs Universitaires qui a maintes fois demandé que les uni­versités aient un poids accru dans la prise des décisions relatives à la selection de leurs étudiants.

M . Mollemann a été de nouveau critiqué pour avoir cédé aux pressions des enseignants universitaires et pour avoir de la sorte, sapé le droit constitu­tionnel de ceux qui sont en possession du diplôme de baccalauréat (Abitur) qui veulent <ju'ori leur garantisse une place leur permettant d'étudier. E n outre, ce schéma entraînerait des efforts formidables d'ordre administratif.

Les procédures de l'examen d'admission nécessiteront une base légale

solide et elles devront être comparables sur le territoire de toute la fédération.

L'introduction de tests à l'admission à la faculté de médecine a déjà causé un

coût supplémentaire d( 3C millions de D . M .

(Source: The Times Higher Education Supplement, 110. 883, le 6 octobre 1989)

80 Informations

CANADA:

1. Les échanges canadiens-soviétiques en plein développement

Le programme des échanges universitaires entre le Canada et l ' U R S S a été étendu au niveau des cadres supérieurs des facultés, conformément à un accord conclu récemment pour les années 1989—1990. Ce programme est admi­nistré par l'Association des Universités et Collèges du Canada ( A U C C ) de la part du département pour les affaires extérieures.

Selon le nouvel accord, u n nombre allant jusqu'à 20 cadres universitaires/ scientifiques supérieurs peuvent se rendre dans chacun des deux pays afin d'entreprendre des recherches pour une durée de 1 jusqu'à 6 mois. La plupart des places supplémentaires se trouvent dans le cadre de la catégorie de l'Acadé­mie des Sciences, qui a constitué traditionnellement le point central d'intérêt pour les savants canadiens. Le niveau inférieur du programme (étudiants, diplômés et enseignants ayant le titre de docteur) garde le m ê m e nombre de place (15) c o m m e dans l'accord pour les années 1987—1988.

A u cours de l'année dernière, conformément à ce programme, l ' A U C C a envoyé des scientifiques appartenant à plusieurs disciplines. Les diplômés universitaires et les docteurs du programme inférieur ont été dirigés vers l'étude visant la conservation et la restauration des œuvres d'art, vers les études d'anthro­pologie, de linguistique estonienne, tout ceci outre les disciplines du domaine présentant un intérêt traditionnel: littérature, histoire et sciences politiques.

L a partie soviétique nous a envoyé une nouvelle proposition pour la création d'associations entre un certain nombre d'universités sibériennes et les universités représentées dans l'Association des Universités Canadiennes pour des études nordiques.

U n e proposition similaire a été également avancée par le Conseil des Prési­dents des Universités du Canada d'Ouest demandant d'établir de liaisons avec les universités sibériennes et avec les universités soviétiques de l'Extrême Orient. Entre temps, plusieurs universités canadiennes établissent ou étendent individu­ellement leurs programmes de coopération avec les universités et les établisse­ments de recherches soviétiques. Pour informations supplémentaires relatives à ces programmes, s'adresser à: A U C C , International Division, C a n a d a / U S S R programme, 151, Slater Street, Ottawa, Ont, . K I P 5 N 1 .

(Source: Affaires Universitaires, octobre 1989)

2. La création d'une Commission chargée de l'équivalence et de la reconnaissance des diplômes

Le Canada envisage de mettre en place une commission chargée d'aider les universités et les collèges à établir les critères permettant la reconnaissance des études et des diplômes étrangers et à soutenir la reconnaissance à l'étranger des diplômes canadiens.

Selon Joe Clark, secrétaire d'Etat pour les Affaires extérieures, cette Commission donnera au Canada la possibilité de mettre en œuvre les termes de la Convention de l'Unesco relative a la reconnaissance des études, des diplômes

Informations 81

et des grades universitaires. M . Clark a remarqué que cette Convention, qui devra bientôt être ratifiée par le Canada, avait déjà été signée par plusieurs États de l'Europe de l'Est mais aussi de l'Europe occidentale. L a Commission canadienne sera financée à la fois par les gouvernements fédéraux et par ceux des provinces qui ont déjà donné leur accord à la formation d'une agence de collaboration, le Conseil Canadien de statistique de l'Éducation, chargé de recueillir et d'évaluer les données relatives à l'enseignement canadien.

(Source: Chronicle of Higher Education, le 25 octobre 1989)

DANEMARK:

La première « Université verte »

Le D a n e m a r k espère pouvoir fournir le site pour la première «Université verte» d'Europe, au cas où l'on pourra assurer un support financier de la part de la C o m m u n a u t é Européenne, de l'Association pour le C o m m e r c e Libre Européen ( E F T A ) et de l'industrie privée. L'idée de fonder une université écologique au D a n e m a r k , organisme qui devra assurer la coordination des projets de recherche sur le milieu et de recherche dans la C o m m u n a u t é Euro­péenne et l'« E F T A est soutenue par M . Bertel Haarder, ministre liberal de l'enseignement danois, à condition que la plupart des fonds proviennent de sources particulières. La création de cette Université dont le n o m provisoire est le Laboratoire Central pour le Milieu Environnant en Europe du Nord ( C L E N E ) , nécessitera & 250 millions, et ses coûts annuels sont estimés à £ 2,5 millions. Le ministère danois de l'Environnement va allouer 2 billions de livres sterling dans les cinq ans à venir en vue de préserver le milieu environnant. E n m ê m e temps ce ministère envisage de lier l'idée de la fondation d'une « Université verte » au Danemark , aux projets de la Commission Européenne visant la création d'une agence c o m m u n e de recherches sur le milieu environ­nant dans les 12 États membres . L'idée de fonder une « Université verte » au D a n e m a r k — pays ou le problème de l'environnement est très sérieux, appartient à M . Pehr Gy lenhammer , m e m b r e exécutif aux Usines Volvo, qui l'a soulevé lors d'une réunion sur le milieu environnant.

(Source: The Times Higher Education Supplement, no. 882, le 29 septembre 1989)

E T A T S - U N I S :

1. Les cours de langues étrangères sont encouragés

La Fondation Nationale pour les Humanités encourage les collèges et les universités à faire des propositions concernant les programmes d'enseignement en langues étrangères.

82 Informations

Selon Jerry Martin, vice-président de la fondation, responsable des pro­grammes et des politiques, l'attention accordée aux langues étrangères repré­sente un « nouvel accent » plutôt qu'un « changement dramatique ».

Cela constitue, a-t-il dit, une réponse au « besoin croissant au niveau nati­onal » d'enseignement en langues étrangères.

Les projets concernant l'enseignement des langues étrangères seront appuyés par la fondation, par l'intermédiaire du Programme d'enseignement élémentaire et secondaire des humanités et du Programme d'enseignement supérieur des humanités.

La fondation souligne que les connaissances de langues étrangères devraient être enseignées non isolément, mais «dans le contexte de la culture» associée à une langue particulière.

M . Martin a mentionné, en guise d'exemple, un programme mis en œuvre à St. Olaf College qui combine l'étude de la langue avec des cours non-linguisti­ques, tels l'histoire. Dans une telle combinaison, par exemple, les étudiants apprennent l'allemand et étudient en m ê m e temps l'histoire de l'Allemagne moderne.

(Source: Chronicle of Higher Education, le 11 octobre 1989)

2. L'Académie des Sciences distribue aux jeunes chercheurs des principales universités une brochure consacrée à l'éthique scientifique

L a semaine passée, l'Académie Nationale des Sciences a commencé à distribuer aux jeunes chercheurs de tout le pays des brochures sur les normes professionnelles en science.

L'Académie a fait imprimer en 120.000 exemplaires la brochure « Être un scientifique » et a commencé à l'envoyer à environ 150 universités de recherche, a souligné Frank Press, le président de l'Académie.

M . Press a montré que la brochure était « plutôt un essai qu'un code de conduite ». Mais, a-t-il dit, après l'avoir lu, les étudiants postuniversitaires devraient avoir une meilleure perspective de leur comportement.

La brochure qui a 22 pages discute certaines situations où les scientifiques se sont trompés eux-mêmes ou ont trompé les autres quant à leurs découvertes. Par exemple, on y raconte l'histoire des rayons N , une fausse découverte au début du siècle qui a déterminé nombre de scienti/îques réputés à publier des articles sur une forme de radiation qui n'existait pas. La brochure explique également des procédés courants dans la science contemporaine, tels la communi ­cation des données après la publication de la découverte et la reconnaissance du crédit accordé aux scientifiques dans les articles publiés.

M . Press a montré que la brochure avait été rédigée après la décision des membres du conseil de direction de l'Académie de prendre des mesures visant la familiarisation des étudiants postuniversitaires avec l'évolution des méthodes scientifiques, avec les traditions et les normes en science, ainsi qu'avec certains problèmes éthiques et sociaux spécifiques.

Selon M . Press, la publicité récente faite autour des fraudes en matière de recherche et du crédit accordé aux chercheurs a déterminé aussi l'Académie à élaborer cette brochure.

Informations 83

« Être un scientifique » encourage les jeunes chercheurs à se confronter en particulier avec toute personne suspectée de fraude scientifique et à donner à cette personne la chance de s'expliquer. Si le cas ne peut être élucidé en privé ou s'il s'agit d'accusations graves, la brochure conseille au lecteur de faire appel aux autorités universitaires.

La brochure met en garde contre l'accusation concernant les délits scienti­fiques qui « peut être coûteuse, traumatisante du point de vue émotionnel et nuisible du point de vue professionnel », mais affirme que les scientifiques sont toutefois obligés de dévoiler les cas de mauvaise conduite professionnelle.

M . Press a montré que la science évolue à un rythme accéléré, étant devenue toujours plus compétitive, et que les jeunes chercheurs d'aujourd'hui n'ont plus, c o m m e autrefois, de contacts personnels avec les scientifiques consacrés; par conséquent, ils n'ont plus l'occasion d'assister à des débats sur les normes éthi­ques et professionnelles.

M . Press pense que pour la plupart des étudiants les problèmes soulevés dans la brochure sont tout à fait nouveaux.

Cette brochure a été élaborée par u n Comité pour la conduite scientifique qui a été n o m m é par le conseil de l'Académie. E n tant que président du Comité a été n o m m é Francisco Ayala, président du département d'écologie et de bio­logie de l'évolution de l'University of California d'Irvine.

L'Académie distribuera gratuitement des exemplaires de la brochure, dont une partie ont déjà été alloués aux universités organisant des doctorats es science, par l'intermédiaire des doyens et des chefs des départements.

O n peut également se procurer la brochure « Etre un scientifique » en payant 5 $ l'exemplaire, 4 $ si l'on achète de deux à neuf exemplaires, or 2,50 $ pour 10 exemplaires ou plus. Les brochures peuvent être obtenues en écrivant à: National A c a d e m y Press, 2101 Constitution Avenue, N . W . , Washington 20418.

(Source: Chronicle of Higher Education, le 28 octobre 1989)

3. Diplômes délivrés en 1986—1987 par les institutions d'enseig­nement supérieur aux Etats-Unis

1

Agriculture et ressources naturelles Architecture et design environnemental Etudes ethniques Affaires et management Communications et technologie des

communications Informatique et information Enseignement Ingénierie et technologies d'ingénierie Langues étrangères Sciences médicales Economie ménagère Droit

Hommes

2

10 314 5 590 1 278

128 958

18 155 25 929 20 770 80 347

2 791 9177 1116

370

Licence

Femmes

3

4 677 3 332 2 062

112 198

27 253 13 735 66 345 12 727

7 393 54 029 13 826

808

Total

4

14 991 8 922 3 340

241 156

45 408 39 664 87 115 93 074 10 184 63 206 14 942

1 178

84 Informations

Lettres Etudes libéralles/générales Bibliothèque et archivistique Sciences de la vie Mathématiques Sciences militaires Etudes multi/interdisciplinaires Parcs et récréation Philosophie et religion Physique Services de protection Psychologie Affaires publiques Sciences sociales Théologie Arts visuels et spectacles Tous les domaines

12 684 9 312

120 19 641

8 834 357

7 597 1636 3 840

14 302 7 974

13 332 4 537

53 879 4 331

13 783 480 854

24 449 • 12 053

119 18 473

7 655 26

8 805 2 471 2 136 5 672 4 956

29 536 9 624

42 306 1379

22 440 510 485

37 133 21365

139 38 114 16 489

383 16 402

4 107 5 976

19 974 12 930 42 868 14161 96 185

5 710 36 223

991 339

Titres professionnels

Homme* Femmes Total

Chiropratiques Stomatologie Droit Médecine Optométrie Médecine osteopathique

2 461 2 073

452 45 211 1606 5 995

19 642 19 841

517 3 887

256 1 423 2 140

459 796

2 539 2 024

81 1 764

213 698

42 443 719

2 856

1062 1069

399 22 285

2 331 2 496

55 859 2 852 1 229

14 539 1814

520 3 983

667 3 019 2 415 1 297

2 1277

263 410

1409 300

5 348

1982 3 603

21 643 10 566

697 1 206

673 1 138

14 529 5 054

385 412

2 655 4 741

36 172 15 620 1 082 1618

Hommes

5

Master

Femmes

6

Total

7

Hommes

8

Doctorat

Femmes

9

Total

10

3 523 3 142

851 67 496 3 937 8 491

75 501 22 693

1746 18 426 2 070 1943 6123 1 126 3 815 4 954 3 321

83 3 041

476 1 108 5 652 1019 8 204

871 66 73

839 158 322

3 117 3 557

184 564 65 79

515 15 18

2 226 599

0 174

20 329

3 038 15

1458

178 26 59

259 117 52

3 792 263 257 649 232 41

666 14 39

1197 126

0 102 12 93

634 3

1665

1049 92

132 1098 275 374

6 909 3 820

441 1213

297 1120 1181

29 57

3 423 725

0 276 32

422 3 672

18 3 123

Informations 85

5

6191 6 294 3 225 3 757

141 363

Pharmacie Pédiatrie, médecine

6

10 841 4103 1656 4 749

148 194

pédiatrique Professions théologiques Medicine vétérinaire Tous les domaines

7

17 032 10 397

4 881 8 506

289 557

8

216 2 026 1108

447 22 099

Hommes

351 468

5 794 1 150

47 460

9

182 890 128 345

12 021

Titrei professionnels

Femmes

510 122

1 3 8 7 1 0 8 0

25 290

10

398 2 916 1 236

792 34 120

Total

861 590

7 181 2 230

72 750

(Source: Chronicle of Higher Education, le 23 septembre 1989)

FRANCE:

Croissance du budget civil pour R & D

Le gouvernement français tient sa promesse de faire de la recherche une priorité nationale par l'augmentation de plus de 7% du budget civil R & D pour la deuxième année consécutive. Les organismes de la recherche industrielle et ceux de la recherche fondamentale seront les principaux beneficiares de cette augmentation du budget. Le budget affecté à la recherche en 1990 dépasse de deux points la moyenne de la hausse des défenses gouvernementales et à 2,38% du G . N . P . , il s'approche de la limite finale 4e 3% du G . N . P . destinée aux dépenses pour la recherche scientifique. Commentant l'impulsion donnée à la recherche industrielle au niveau du budget — presque 20% —, M . Hubert Curien, ministre chargé de la recherche, a affirmé: « La tendance de la recherche au niveau des firmes est faible, et c'est-là l'une de nos déficiences principales devant nos concurrents. Aussi faut-il prendre des mesures sérieuses sur un plan large ». E n France, les fonds affectés à la recherche et à la technologie seront augmentés de 30% pour les programmes nationaux dans les domaines suivants: la biotechnologie, le programme de la C o m m u n a u t é Européenne Eureka et les nouveaux développements technologiques, «qui sont à m ê m e d'ouvrir de nou­veaux champs économiques pour les firmes ». Les firmes petites et moyennes se verront également allouer une aide accrue à l'appui de leurs efforts en matière de recherche. Le deuxième c h a m p pour lequel on envisage des dépenses aug­mentées est celui des recherches fondamentales (basic research). Le nombre des postes dans les organismes de recherches publiques augmentera l'an prochain de 750 places pour les chercheurs scientifiques, les techniciens et le personnel d'administration. La majoration du budget permettra aussi de disponibiliser de nouveaux moyens de paiement à la grille inférieure des salaires dans la recher­che, des gratifications augmentées et environ 900 promotions dans le cadre des organismes publics. La recherche universitaire bénéficiera elle aussi d'une

86 Informations

augmentation de 5% tandis que le nombre des bourses complètes de recherche pour les étudiants inscrits au doctorat (Ph. D . students) va doubler en 1990. De m ê m e , on encouragera une mobilité entre les organismes de recherche et les universités par l'offre de 150 postes de chargés de cours pour les chercheurs scientifiques acceptant de se transférer à l'université. Le Conseil National pour la Recherche Scientifique ( C N R S ) se voit accorder une augmentation de 6,9% dans le but d'améliorer les moyens et d'accroître la compétitivité de ses unités. L'Institut National pour les Recherches Agricoles ( I N R A ) s'est vu également octroyer des fonds qui font possible la création d'un nouveau département pour la nutrition et la sécurité de l'alimentation.

» (Source: The Times Higher Education Supplement, no. 885, le 20 octobre 1989)

ITALIE:

Le taux bas des diplômés dans les universités d'Italie

Lors d'une conférence sur « Travail, jeunesse et repos », tenue à Milan le 14 janvier 1989, Giovanni Galloni, ministre de l'enseignement a parlé de la nécessité d'élargir la formation culturelle des jeunes Italiens. Galloni a montré qu'afin d'accomplir cette tâche, l'Italie devrait fixer la limite d'âge de l'ensei­gnement obligatoire au-delà du plafond actuel de 14 ans. Mentionnant le taux bas des diplômés parmi les étudiants des universités — seulement 30% de ceux qui suivent des études supérieures — Galloni a affirmé que la libéralisation de l'accès à l'université est un échec. Il a souligné qu'en Italie, le taux des diplômés est le plus bas de l'Europe, se situant bien derrière celui de l'Angle­terre — 75—80%, de la France — 65%, et m ê m e de l'Allemagne — 4 8 % .

Galloni a nié aussi qui* la libéralisation de l'accès à l'université ait eu un effet social positif. A l'appui de cette thèse, il a cité des statistiques qui démon­trent l'existence d'une corrélation évidente entre le type d'école secondaire supérieure suivie et le succès ou l'échec des études universitaires.

E n particulier, il a montré que 80—85% des diplômés du liceo clássico (lycée classique) achèvent leurs études universitaires en obtenant un diplôme, en comparaison de 50—55% des diplomes du liceo scientifico (lycée scientifique). Seulement 10% des diplômés de Vistituto professionale (institut professionnel) qui commencent leurs études supérieures obtiennent un diplôme universitaire.

Lors de la m ê m e conférence, Galloni a abordé aussi le problème des élèves de l'enseignement obligatoire qui abandonnent leurs études.

Tandis que dans le nord du pays, plus prospère, le taux d'abandons est seulement de 2,5%, dans le zonnes moins développées du sud 15% des élèves n'arrivent pas à achever leurs études obligatoires.

(Source: Il Corriere delia Sera, 15 janvier 1989, in News and Reviews, printemps, 1989)

Informations 87

P O L O G N E :

Légalisation de l'Union des Étudiants

L'Association des Étudiants Indépendants (NZS) de Pologne a été enre­gistrée en tant qu'organisation légalement constituée. La semaine passée, un arrêt de la Cour Suprême décidait que N Z S serait enregistrée sur la base des accords internationaux sur les droits de l ' h o m m e et sur les droits civils.

Cette organisation pro-Solidarité a été interdite en janvier 1982, peu de temps après la proclamation de la loi martiale. Sa remise en place a constitué l'un des points principaux sur lesquels on est tombé d'accord aux négociations menées autour de la table ronde entre le gouvernement et l'opposition le prin­temps passé et qui ont jeté les bases pour le gouvernement actuel conduit par la Solidarité. Pourtant, au mois de mai , lorsque la direction de N Z S a présenté sa requête, la cour régionale de Varsovie a refusé de l'enregistrer sous le prétexte que le statut de N Z S stipule le droit de grève. Dans l'opinion de la cour, cela contrevenait à la Loi de l'enseignement supérieur ainsi qu'à la Loi sur les associations.

A u recours adressé par N Z S à la Cour Suprême, celle-ci a annoncé que quoique le droit à la greve' « ne découle pas directement » des dispositions de la Loi sur les associations, il est pourtant affirmé d'une façon implicite dans le préambule à la loi que se réfère directement à la Déclaration universelle des droits de l ' h o m m e et à l'Accord international sur les droits civils et politiques — les deux actes stipulant le droit à la grève.

Lorsque la cour a annoncé finalement sa décision, l'enregistrement de N Z S était presque devenu une conclusion inévitable. Trois jours avant, la direc­tion de N Z S avait rencontré le nouveau ministre de l'éducation, m e m b r e de la Solidarité, Henryk Samsonowicz, on a discuté le rôle de N Z S à la suite de sa légalisation ainsi que la possibilité d'une participation accrue des étudiants à la conduite des universités.

(Source: The Times Higher Education Supplement, le 29 septembre 1989)

PORTUGAL: *

Une perspective pessimiste concernant le développement psycho­logique des jeunes au Portugal présentée à la conférence organisée par le Conseil de l'Europe

A u Portugal on prête une attention particulière à la socialisation et à l'édu­cation dans l'esprit des valeurs démocratiques et des droits de l ' h o m m e . A partir de la première jusqu'à la douzième année d'études le curriculum y a été élargi afin d'inclure l'éducation personnelle et sociale. L'accent mis sur le déve-

88 Informations

loppement psychologique peut être expliqué par le fait qu'il constitue l'un des aspects auxquels les auteurs portugais attachent la plus grande valeur dans le contexte de l'éducation pour la démocratie.

Les recherches effectuées au niveau national sur la socialisation des jeunes du Portugal en vue de réaliser une vie démocratique ont montré un comporte­ment passif en ce qui concerne la participation à la vie politique ; l'option pour le système démocratique mais aussi la méfiance quant à son fonctionne­m e n t ; la prépondérance des valeurs humaines centrées, d'une part, sur la satisfaction immédiate des désirs plutôt que sur des projets à long terme et, d'autre part, sur le contexte social immédiat plutôt que sur une scène sociale plus vaste. D e m ê m e , si l'on en croit certaines études, le niveau de développe­ment psychologique de la plupart des jeunes n'est pas tellement apte à la coopé­ration et à la participation autonome.

Bien que l'enseignement ne soit pas le seul facteur qui influence le dévelop­pement personnel et social, certaines recherches (pour la plupart des études portant sur des cas concrets) ont souligné le rôle négatif du curriculum caché concernant l'éducation pour la démocratie. Les pratiques didactiques proposées dans les manuels n'encouragent pas la coopération, la participation et la res­ponsabilité ; celles qu'on a observées en classe tendent à conduire à la dépen­dance et à la rivalité et ne permettent aux étudiants ni de prendre une décision, ni d'assumer un m i n i m u m de responsabilité quant à l'organisation des projets, des domaines d'études et du temps. M ê m e les unions des étudiants ne semblent pas jouer un rôle positif dans l'éducation civique de leurs m e m b r e s , à l'exception toutefois de leurs leaders.

Les initiatives visant, après le mois d'avril 1974, à inclure dans le curricu­lum l'éducation pour la démocratie se sont révélées éphémères en 1975 et 1976. Ce n'est qu'après l'introduction de la nouvelle Loi-cadre de l'enseignement en 1986 et de la reforme du curriculum en 1989 qu'il a été possible de créer dans les écoles, en vue de promouvoir l'éducation personnelle et sociale, les possibilités suivantes : la mise en place d'un domaine transdisciplinaire c o m ­prenant toutes les matières d'enseignement du curriculum ; son insertion dans le curriculum sous forme d'un domaine consacré aux activités et aux projets, n'ayant trait à aucune discipline particulière ; et la création d'une nouvelle discipline, « l'éducation personnelle et sociale », offerte c o m m e alternative à « l'éducation morale et (à) la religion catholique ».

Plusieurs expériences au niveau local peuvent servir de point de départ pour le développement futur de toutes ces possibilités dans le cadre du curricu­lum, m ê m e s'il y a encore beaucoup de choses à faire dans cette direction. N o m b r e d'auteurs portugais ont souligné, d'une part, qu'il importe de développer les processus psychologiques personnels et interpersonnels plutôt que d'acquérir des habitudes et des connaissances, et, d'autre part, qu'il faut intervenir dans le système écologique de l'école, allant au-delà des initiatives classiques du curriculum.

(Source: "Psychological Development and Personal and Social Education in Schools" par Bartolo Paiva Campos, communication présentée au Symposium des directeurs des instituts de recherches pédagogi, quês, Ericeira, Portugal, les 17—20 octobre, 1989. Document du Conseil de l'Europe No. DECS/Rech> (89) 40)

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RÉPUBLIQUE D É M O C R A T I Q U E A L L E M A N D E :

1. Recommandations de la Vl-e Conférence des Établissements Associés d'enseignement supérieur de la R D A et de l'URSS

La Vl-e Conférence des établissements associés d'enseignement supérieur de la R D A et de l ' U R S S a eu lieu à l'Université d'État de Tbilisi en U R S S entre le 26 et le 28 septembre 1988. Le point de départ des discussions a permis de faire le point de la collaboration entre les établissements associés en question, de m ê m e que d'examiner les considérations générales relatives au développe­ment de l'enseignement supérieur dans les deux pays. Les débats ultérieurs ont mis en évidence la nécessité de consolider la collaboration dans les domaines de l'enseignement continu et de la recherche. La Conférence a recommandé que la collaboration dans l'enseignement supérieur se déroule dans les directions suivantes :

— l'enseignement de base ; — le soutien de l'indépendance, de la responsabilité individuelle et des

habiletés créatrices des étudiants ; — la sélection efficace des partenaires qui se chargent des projects pratiques ;

— l'utilisation à une large échelle des ordinateurs.

Le mécanisme des échanges d'enseignants et d'étudiants doit être élargi et étendu par des accords dans le cadre des contrats conformément aux analyses sur l'efficacité. L'enseignement politique et idéologique devra occuper une place de premier ordre. D e cette manière, on va élaborer une analyse des pro­blèmes fondamentaux de la théorie marxiste-léniniste, des partis frères et du mouvement international ouvrier et communiste. L'accent sera mis notamment sur les aspects suivants:

— la liaison entre le renforcement continuel du socialisme et sa force d'attrac­tion d'une part, et la lutte pour la libération et le désarmement dans une nou­velle situation historique, d'autre part ;

— l'influence réciproque du développement des forces productives dans les circonstances de la révolution technico-scientifique et l'amélioration des relations socialistes de production ;

— les problèmes relatifs à l'implémentation des technologies de pointe et les effets qui en découlent sur les facteurs subjectifs ;

— la nécessité qu'il y a de perfectionner le socialisme et les tendances actuelles de son développement futur.

Les recommandations relatives à la recherche ont mis en évidence des desseins supérieurs. Le potentiel de la recherche doit être concentré non seule-' ment sur la solution des problèmes ayant une importance sociale et économique, mais en m ê m e temps, il est nécessaire d'organiser des équipes et des labora­toires, ayant pour but de mettre au point des techniques de recherche de pointe. D e m ê m e , on attachera une importance accrue aux problèmes de l'efficacité de la recherche et des règlements de corrélation (binding regulations) dans le but de parvenir à une collaboration de qualrté dans le domaine de la recherche. D'autres recommandations ont été les bases de certaines contributions respon-

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sables de la part des établissements d'enseignement supérieur concernant la mise en œuvre du P r o g r a m m e complexe R . G . W . et la collaboration à long terme après 1990.

(Source: Dos Hochtchultvesen, 37, 1989, 1)

2. Les principales lignes directrices relatives à la poursuite du développement de renseignement supérieur en R D A

L'efficacité et les traits caractéristiques des conseils sociaux dans la struc­turation des relations entre les établissements d'enseignement supérieur et la pratique sociale, ont constitué le sujet des discussions lors d'une réunion des présidents des conseils et des recteurs des établissements d'enseignement supérieur et des universités du 18 novembre 1988. À cette réunion, présidée par M . Gunter Bernhardt, secrétaire d'Etat au Ministère de l'Enseignement Supérieur et Professionnel de la R D A , ont participé également des représen­tants des organismes de l'État et des organisations de la population. Ce sujet a été abordé sur la base d'un point de vue comportant quatre directions:

1. Les tâches relatives aux stratégies générales de travail des partenaires dans le domaine du travail et de l'industrie de m ê m e que de l'élaboration de profils dans les sphères scientifiques.

2. La coordination de la forme et du contenu au niveau de la recherche afin de pouvoir orienter tout le potentiel scientifique, en vue de réaliser une efficacité accrue dans les problèmes majeurs du développement technico-scien-tifique.

3. Des tâches qui se proposent d'établir les profils de contenu et les niveaux d'instruction de l'enseignement et de l'enseignement continu dans le cadre de l'enseignement supérieur et par la coopération avec les établissements d'ensei­gnement supérieur, sur la base de certaines liaisons de collaboration entre ceux-ci et des partenaires extérieurs, et aussi par des échanges de personnes.

4. Problèmes relatifs à l'efficience des établissements d'enseignement supérieur en tant que foyers culturels dans les régions ou ils fonctionnent (la responsabilité des établissements d'enseignement supérieur relative au niveau politique local).

Afin de mieux contribuer à l'accomplissement de ces tâches, les conseils sociaux devront s'engager dans des activités toujours plus complexes, plus analy­tiques, plus conceptuelles qui soient à m ê m e de fournir la base de recommanda­tions et d'informations concrètes, dont puissent bénéficier ceux qui prendront les décisions, surtout les recteurs, les partenaires de l'extérieur, de m ê m e que le Ministère de l'Enseignement Supérieur et Professionnel.

Les membres des conseils sociaux ayant un mandat de trois ans, auront des fonctions de direction dans des usines, dans des organismes centraux de l'État, dans des organisations régionales, ou bien ils enseigneront dans divers établisse­ments d'enseignement supérieur. Les représentants des établissements d'enseigne­ment supérieur sont élus par les conseils, alors que les représentants d'autres insti­tutions sont n o m m é s . Par ailleurs, chaque conseil social doit organiser annuelle­ment une consultation préparée par deux groupes de travail. Cette consultation se tient dans le cadre d'une réunion selon un programme de travail, et un horaire bien précisé. Les sujets et les conclusions de ces consultations seront ensuite

Informations 91

publiés. Les fonctions, les tâches, la composition et les méthodes de travail de ces conseils montrent nettement la mise en pratique de la démocratie socialiste. Elles contribuent toutes à l'instruction et à l'instruction ultérieure, prenant en considération les demandes du personnel, et en m ê m e temps, elles utilisent le potentiel des établissements d'enseignement supérieur en vue de satisfaire le nombre croissant de demandes sociales.

(Source: P. Mucke in Das Hochschulwesen, 37 (1989 2)

ROYAUME-UNI:

1. Le Conseil pour les diplômes nationaux universitaires aidera les étudiants européens à faire leurs études dans différents pays

Le Conseil pour les diplômes nationaux universitaires ( C N A A ) accordera une aide importante aux étudiants européens qui souhaitent étudier dans diffé­rents pays de la C o m m u n a u t é Européenne. A u mois de septembre 1989, le Projet de C N A A pour l'accumulation et le transfert des certificats (CATS) a été sélecte par le Projet d'action de la C o m m u n a u t é Européenne pour la mobilité des étudiants universitaires ( E R A S M U S ) afin de participer à la phase initiale d'un projet-pilote expérimental —le Projet de transfert des certificats pour les cours dans la C o m m u n a u t é Européene (ECTS) . Quatre vingt-un établisse­ments d'enseignement supérieur et trois « consortiums », y compris C N A A , participeront au Projet permettant aux étudiants de recevoir un certificat d'équivalence des études suivies dans un pays, qui sera transféré dans une insti­tution d'enseignement supérieur d'un autre pays de la C o m m u n a u t é Européenne.

Puisque le projet se trouve à présent dans un stade expérimental, il com­prendra un nombre limité d'établissements et d'étudiants qui ne recouvrent que cinq domaine d'études. E n ce qui concerne le Royaume-Uni , seulement deux établissements et un consortium y pourront participer dans le domaine de l'ingénierie mécanique. Le consortium sera dirigé par C N A A et comprendra initialement quatre établissements d'enseignement supérieur: Brighton Poly­technic, Hatfield Polytechnic, Sheffield City Polytechnic et Trend Polytechnic. Des étudiants en ingénierie mécanique qui viennent d'autres pays afin d'étudier au R o y a u m e - U n i pourront solliciter à C N A A , par l'intermédiaire de son office d'enregistrement C A T S , l'équivalence de leurs études faites à l'étranger.

Les étudiants seront enregistrés à C N A A et pourront continuer leurs études dans une des quatre Polytechniques mentionnées plus haut, ou bien à l'univer­sité de Glasgow ou à la Polytechnique de Lancashire qui ont également été choisies par E R A S M U S afin de participer à la section d'ingénierie) mécanique du Projet E C T S . Les étudiants britanniques de tous ces six établissements auront aussi la possibilité d'étudier à l'étranger.

Le Projet E C T S sera mis en place p»ur une période de six ans, de 1989 à 1998.

(Source: CNAA Press Release, 5 avril 1989)

92 Informations

2. L'Université Ouverte dispense un nouveau cours de travail social

L'Université Ouverte introduira l'année prochaine un nouveau cours portant sur « Le travail avec les enfants et les h o m m e s ». Il sera équivalu à un cours d'une année et demie dans l'enseignement supérieur et peut être considéré c o m m e une composante de la qualification ou de la formation en service du personnel des services sociaux.

Des détails ont été donnés à Coventry, lors de la conférence annuelle des services sociaux des autorités locales ; l'ouverture officielle de ce cours aura lieu le printemps prochain. Ce cours a été élaboré dans le cadre du projet Gatsby, amorcé en 1980 afin de développer l'enseignement ouvert dans le domaine de l'éducation des enfants ; cela était dû au fait que les cours à plein temps donnés par les collèges ne pouvaient satisfaire aux nécessités de la formation du n o m ­breux personnel non-qualifié engagé au domicile.

M m e Barbara K a h a n , directeur du projet Gatsby, a affirmé que plus de 20.000 personnes ont deja suivi le cours de courte durée introduit en 1986. U n e analyse des réponses données par 300 personnes qui ont participé à ce cours de brève durée a indiqué que 80% se sentent capables de suivre également d'autres cours.

Parallèlement au cours de brève durée on a introduit un cours plus ample.

D r . Susan Hurley de l'Université Ouverte a montré que les matériels didactiques élaborés par cette institution avaient déjà été largement utilisé̂ dans la formation pour le travail social et que le nouveau cours s'édifierait à partir de cette tradition.

Les matériels didactiques pour le nouveau cours ont été testés sur 60 étu­diants qui désirent obtenir le Certificat des services sociaux dans Greater Manchester, Cleveland et North Yorkshire, dans le sud et l'ouest du pays de Galles et dans l'ouest de l'Ecosse. Les étudiants représentent des emplois diffé­rents, trois groupes travaillant au domicile et une moitié occupant des postes de direction.

Les négociations entamées avec le Conseil central pour l'éducation et la formation des travailleurs dans le domaine social ( C C E R T W ) sont continuées afin d'établir s'il faut introduire le cours dans le nouveau programme d'enseigne­ment concernant le travail social, programme qui conduit à l'obtention d'un diplôme.

Lors d'une conférence, M m e Rachel Pierce, directeur adjoint du C C E T S W , a affirmé qu'il existe encore des incertitudes quant à l'avenir de la formation dans le domaine du travail social, d'abord à cause des «zones grises» de la pre­mière Directive européenne concernant l'enseignement supérieur et, ensuite, à cause de la seconde Directive, se trouvant à présent au stade de projet au Département de l'Emploi, qui ne reconnaîtrait pas nécessairement les études ayant une durée de deux années organisées en Grande-Bretagne.

La formation a constitué la problème essentiel de la conférence à cause des nouvelles responsabilités législatives ainsi que du m a n q u e croissant de personnel. John Rea Price, le nouveau président de l'Association des directeurs dps services sociaux, a declaré à la conférence que Londres m a n q u e déjà de 1.000 travailleurs dans le domaine social et que le nombre annuel des personnes spécialisées est de 600 moindre par rapport aux besoins nationaux.

Informations 93

Il a affirmé également qu'en 1992 les moyens et les investissements pré­caires dans le domaine des services sociaux de Grande-Bretagne deviendront manifestes.

M . David Mellor, ministre de la santé, a assuré les délégués que les fonds destinés à la formation seront augmentés. Il a annoncé pour la période 1990 — 1992 un fonds supplémentaire de 4 millions de livres sterling destinées à la formation du personnel prévu par la Loi concernant les enfants et, pour la période 1990—1991, un fonds supplémentaire de 2 millions de livres sterling destinées aux cours de perfectionnement en management du personnel tra­vaillant avec des gens âgés.

(Source: The Times Higher Education Supplement, le 29 septembre 1989)

3. Le Conseil de recherche scientifique et d'ingénierie

Les départements universitaires ont l'intention de solliciter au Conseil de recherche scientifique et d'ingénierie ( S E R C ) des fonds supplémentaires s'élevant à plusieurs millions de livres sterling afin de mettre en œuvre des programmes de recherche concernant l'ingénierie des satellites.

À présent, S E R C dépense plus de 30 millions de livres sterling par an pour la recherche spatiale mais seulement 200.000 livres sterling par an pour l'ingénierie des satellites. Les ingénierurs de universités affirment qu'ils ont besoin de fonds dix fois plus grands afin de constituer des groupes de recherche dans différents domaines de l'ingénierie des satellites, tels: structures, systèmes d'énergie, logiciel, systèmes de contrôle, capacités utiles et communications.

Ils se proposent d'élaborer un document stratégique cet automne qui sera soumis au S E R C .

Le besoin de fonds s'est fait sentir l'année dernière lorsque S E R C a arrêté le financement d'un projet de développement dans ce domaine, appelé T-Sat, que aidait de petits groupes — parfois il ne s'agissait que d'une seule personne — dans six unniversités britaniques à élaborer des projets techniques concernant les systèmes avancés de satellites. L'année passée, S E R C a préféré se retirer du projet T-Sat que de dépenser des dizaines de millions de livres sterling pour le réaliser.

Le professeur Brian Clarkson de l'Université of Wales College of Swansea afirme qu'en premier lieu il faut financer environ douze groupes de trois ou quatre chercheurs, ce qui revient à 2 ou 3 millions de livres sterling par an. Il soutient qu'en maintenant les dépenses au niveau actuel, S E R C ne fait que « perdre son temps » à financer l'ingénierie spatiale.

Participant aux discussions sur les fonds de S E R C , M . Chris Morton du département spatial du Royal Aerospace Establishment, Farnborough, H a m p ­shire, montre que les universitaires des groupes mentionnés auront à prouver que l'augmentation des dépenses conduiront à la suprématie mondiale du R o y a u m e - U n i dans certains domaines de la technologie des satellites. Il pense que la meilleure stratégie serait de préciser les tâches à accomplir, par exemple de suggérer une série de propositions concernant les sytèmes avancés utilisés dans le vol spatial.

94 Informations

Le professeur Martin Lowson, de l'Université de Bristol, croit que le déve­loppement de l'ingénierie des satellites attirerait aussi plus d'étudiants dans les sections d'ingénierie aérospatiale.

(Source: The Times Higher Education Supplement, le 6 octobre 1989)

4. L a plupart des dirigeants des universités britanniques pensent que les étudiants aisés devraient payer intégralement leurs études

À l'encontre de leurs opinions traditionnelles, la plupart des recteurs bri­tanniques sont arrivés à la conclusion que leurs institutions devraient demander aux étudiants disposant de moyens financiers suffisants de payer intégralement leurs études.

Adoptant cette nouvelle position, Sir Edward Parkes, président du Comité des recteurs et des doyens, a appelé les universités à «jouer à Robin H o o d » avec les fonds des étudiants. Il affirme que si l'on demandait aux étudiants relativement aisés (et à leurs parents) de payer des taxes plus élevées, aux­quelles s'ajouteraient les contributions financières des futurs employeurs, on pourrait utiliser ces fonds supplémentaires pour aider un nombre plus grand d'étudiants provenant des couches sociales à revenus modestes à faire leurs études supérieures.

Dans le passé, les recteurs exigeaient que le gouvernement fasse les frais de l'enseignement supérieur pour tous les étudiants admis à l'université. Le fait que les leaders des universités soient arrivés maintenant à une conclusion différente pourrait soutenir les plans du gouvernement visant à remplacer progressivement les bourses par un programme de crédits accordés aux étudiants.

Lorsque le changement d'attitude des recteurs a été annoncé publiquement après leur conférence annuelle qui s'est tenue à l'Université de Leeds —la nouvelle orientation a été soulignée par John M a c Gregor, n o m m é récemment ministre de l'enseignement dans le gouvernement Thatcher. Il a réitéré la décision prise par son prédécesseur, Kenneth Baker, d'introduire en 1990 un système de crédits accordés aux étudiants par le gouvernement pendant une période de transition, les crédits compléteraient les bourses accordées par le gouvernement et, finalement, les remplaceraient.

Étant donné que le nombre des inscriptions à l'université a augmenté de 6.000 cet automne, s'élevant jusqu'à 83.000, M . M a c Gregor a montré que la nouvelle attitude des uni\ersités, favorable à l'accroissement des fonds privés, permet aux institutions d'enseignement supérieur de recevoir un nombre supplémentaire de 70.000 étudiants jusqu'à la fin du siècle.

Bien qu'on s'attende à ce que le nombre des étudiants qui fréquentent traditionnellement l'université à l'âge de 18—20 ans diminue dans Ues années 1990, le ministre a souligné que ce déclin serait fortement contrebalancé par les étudiants non-traditionnels.

L a réunion des recteurs a eu lieu à Leeds et n'a pas été publique, mais la nouvelle position des participants concernant le financement des étudiants a été révélée et amplifiée ultérieurement par Sir E d w a r d . Le ministère de l'enseig­nement a publié aussi le texte d'un discours prononcé par M . M a c Gregor à cette conférence.

Informations 96

Dans son allocution, le ministre a souligné que M m e Thatcher était décidée d'une part, à maintenir la proportion actuelle des fonds destinés à l'enseigne­ment supérieur dans le cadre des dépenses publiques, et, d'autre part, à aug­menter, jusqu'à la fin du siècle, le pourcentage des étudiants ayant 18—20 ans de 15% à 23%.

M . M a c Gregor a déclaré que les fonds disponibles alloués par le gouverne­ment devraient augmenter afin de faire face à cet accroissement.

Selon Sir Edward, les universités britanniques se trouvent devant trois options: introduire un système de taxes pour couvrir les frais de l'enseignement, avec ou sans crédits accordés aux étudiants, imposer une taxe aux diplômés, ou accepter un déclin des standards universitaires.

Auparavant, les recteurs avaient critiqué les propositions concernant les crédits pour la raison qu'elles décourageraient les étudiants provenant des couches sociales à revenu modeste, mais à présent ils affirment que les s o m m e s supplémentaires résultant du paiement intégral des études leur permettront d'élaborer leurs propres plans en vue d'aider les étudiants désavantagés du point de vue financier.

L'idée d'exiger le paiement intégral des études n'est pas nouvelle, mais la proposition avancée en 1985 par Sir Keith Joseph, ministre de l'enseignement à l'époque, afin d'accroître la contribution des parents aux taxes plus élevées a déchaîné la tempête parmi les politiques conservateurs ; par conséquent il a dû y renoncer.

Et pourtant, dans la déclaration du comité de recteurs, on affirme que: « Si un système de taxes visant le paiement intégral des études est introduit, les recteurs feront appel aux étudiants actuels et futurs, aux parents et aux employeurs, pour déterminer le gouvernement à assurer un fonds de bourses plus généraux ».

Sir Edward a concédé que l'un des résultats du système de paiement inté­gral pourrait être l'accroissement quadruple par rapport au niveau actuel de 2.400 livres sterling, des taxes annuelles pour les étudiants en sciences.

Les autorités universitaires affirment que le coût réel d'un programme d'études de cinq années à la faculté de médecine pourrait s'élever à 80.000 dollars.

À présent, presque tous les étudiants en Médecine suivent gratuitement les cours.

E n égard à ces estimations , certains recteurs — parmi lesquels G r a h a m Kelly de l'Université de Liverpool — sont pessimistes quant à leur chance de déterminer les membres non-universitaires des organismes de direction universi­taire (« les cours ») à approuver l'accroissement des taxes.

(Source: Chronicle of Higher Education, le 12 octobre 1989)

5. A u Royaume-Uni on admet le congédiement pour des raisons financières d'un enseignant universitaire titulaire

U n professeur britannique de philosophie qui a été congédié l'année passée de l'Université de Hull parce que l'établissement était confronté avec des pro­blèmes financiers a perdu le procès intenté pour la violation des droits que lui conférait sa titularisation.

96 Informations

La décision — prise par un m e m b r e de la Maisons de Lords — a été consi­dérée c o m m e une confirmation du fait qu'au R o y a u m e - U n i , ainsi qu'aux États-Unis, les droits des titulaires n'assurent pas aux enseignants l'immunité contre le congédiement quelle que soit la situation financière des institutions respectives.

Auparavant, les professeurs titulaires du R o y a u m e - U n i étaient en général considérés c o m m e ayant des postes sûrs, à l'exception toutefois des situations ou ils se rendraient coupables de « corruption morale », par exemple dans les cas de condamnation pénale.

E n effet, le gouvernement Thatcher a interprété l'année passée les droits conférés par la titularisation de manière à faire adopter une législation qui permette les congédiements lorsque les établissements sont confrontés avec des difficultés financières.

La décision prise par Lord Jauncey dans le cas Hull peut être considérée par d'autres institutions c o m m e un précédent. Théoriquement, il n'est plus nécessaire que le gouvernement procède aux changements de règlement qu'il avait l'intention d'effectuer dans la nouvelle législation.

Le gouvernement a indiqué toutefois qu'il continuerait à introduire ces changements.

Dans sa décision, Lords Jauncey a soutenu que les statuts de l'Université de Hull permettent de congédier les enseignants, à condition qu'un préavis leur soit donné.

Le contrat du professeur en cause, Edgar Page, a été résilié en juillet 1988 par suite des réductions de personnels au département des humanités de l'Uni­versité de Hull. D'autres enseignants ont accepté les conditions de licenciement présentées par l'université et sont partis de leur gré.

Le renvoi de M . Page a été contesté par l'Association des professeurs d'uni­versité qui a demandé à ses membres de ne pas accepter des nominations à Hull. L'Association a également intenté un procès à la Cour Suprême afin d ' e m ­pêcher l'université de mettre en œuvre ses plans de réduction de personnels. La Cour a déclaré qu'elle n'a pas de juridiction dans ce cas et la question, après avoir été débattue dans le Conseil de Couronne, a été présentée à Lord Jauncey.

Selon Monica Hicks, le porte-parole de l'Association des professeurs, le boycottage des nominations à l'Université de Hull continue m ê m e après la décision de Lord Jauncey; elle a souligné toutefois que le conseil de l'organisa­tion pourrait réviser bientôt sa position.

Mlle Hicks a montré également que la décision contre M . Page ne s'applique que dans son cas et ne saurait être interprétée c o m m e une atteinte aux droits conférés par la titularisation.

Le porte-parole de l'Université de Hull, Richard Lister, a déclaré qu'à l'époque du licenciement de M . Page, l'établissement était confronté avec un déficit d'environ 13,5 millions de dollars. Les mesures économiques qu'on a prises depuis ont rétabili l'équilibre financier.

Informations 97

Conformément à la législation adoptée l'année passée, le gouvernement a n o m m é trois magistrats supérieurs qui vont élaborer un projet d'amende­ments à tous les règlements et les statuts des universités afin de dissiper tout doute sur leur droit de renvoyer les enseignants pour des raisons financières.

La m ê m e loi stipule que toutes les nominations et les promotions effectuées à partir de l'automne 1987 comportent de façon implicite le licenciement des professeurs si les établissements respectifs ont des difficultés financières.

(Source: Chronicle of Higher Education, le 25 octobre 1989)

TCHÉCOSLOVAQUIE:

1. Projets en faveur de nouvelles réformes dans renseignement supérieur en Tchécoslovaquie

Conformément à un livre récemment publié en République Socialiste de Slovaquie à l'occasion du quarantième anniversaire depuis la création de l'ensei­gnement socialiste en Tchécoslovaquie, aux professeurs de tous les domaines de l'enseignement et à tous les niveaux, incombent les tâches suivantes: ils doivent contribuer à l'unité de l'enseignement et du processus d'instruction par un travail actif et créateur et qui soit imprégné de la vision scientifique, fournir à leurs élèves les motivations se trouvant à la base de l'acquisition créatrice des connaissances scientifiques et technologiques afin de susciter davantage leur intérêt pour les fondements de l'informatique et de la technologie des ordina­teurs ; exhorter les étudiants à maîtriser les méthodes marxistes-léninistes d'appropriation des connaissances durant toutes les années d'étude en faculté ; stimuler chez leurs élèves et leurs étudiants l'intérêt pour tout ce qui est nou­veau et les déterminer à mettre en pratique toutes les connaissances nouvelles.

Dans le système de l'enseignement tchécoslovaque, une place importante a été récemment donnée à l'enseignement post-lycée et post-universitaire. Ce système, en étroite relation avec d'autres organisations d'enseignement (out-of-school education) s'est graduellement développé et il s'est fixé pour objectif la promotion pour tout le reste de la vie, d'une certaine forme d'enseignement.

L'acquisition de nouvelles connaissances scientifiques et technologiques et des connaissances relatives au développement de la société doit être planifiée scientifiquement sur chaque palier afin d'empêcher le système d'enseignement — conçu d'une manière exhaustive — de surcharger les élèves et les étudiants. A u contraire, ce flux informationnel devrait les aider à acquérir de nouvelles connaissances qui puissent être appliquées de manière créatrice dans le domaine où ils sont engagés.

Dans les lycées et les universités, l'accent doit être mis dans les étapes à venir sur la poursuite du développement et sur la restructuration de contenu de l'enseignement de sorte que le niveau des diplômés puisse correspondre pleinement aux exigences des emplois et aux perspectives d'un développement ininterrompu. Ainsi, est-il nécessaire que l'on établisse d'avance une réponse, dans toutes les disciplines d'étude, aux changements opérés dans la structure de l'économie nationale et dans la vie sociale.

98 Informations

L e développement planifié dans le domaine de la création de nouvelles facilités pour l'enseignement entre 1990—2000, et son équipement de la techno­logie didactique de pointe, aura pour conséquence une diminution considérable du n o m b r e des élèves et des étudiants par classe et par professeur. Ceci réclamera des conditions optimales pour que l'on puisse mettre en pratique le principe de l'approche individualisée par le professeur des étudiants et des élèves doués de talent, de m ê m e que de ceux moins doués, pour telle ou telle raison, et qui, par conséquent, sont marqués d ' u n certain retard.

L'édification, et le développement de l'enseignement supérieur en Tché­coslovaquie ont, dès le début, été axés sur l'expérience fraternelle des autres pays socialistes, n o t a m m e n t de l'Union Soviétique. L a mise en pratique de l'organisation et des méthodes soviétiques d'enseignement, ont figuré parmi les premières mesures prises, en vue de mettre en place u n système scolaire soci­aliste en Tchécoslovaquie.

D e m ê m e , à présent, nous nous inspirons de l'expérience extrê­m e m e n t riche accumulée à la suite de la restructuration par le système scolaire, d'enseignement et d'instruction en Union Soviétique et dans les autres pays socialistes. Puisque les tâches et les objectifs principaux de la restructuration du système scolaire dans les pays socialistes sont identiques, ils constituent donc la base de la coordination de la restructuration et de l'intégration des systèmes scolaires dans tous les pays socialistes.

Les tâches qui reviennent au système d'enseignement tchévoslovaque à la lumière d u X V I I - e Congrès d u Parti Communi s t e de Tchécoslovaquie sont aussi amples qu'importantes, mais elles peuvent être accomplies. L a garantie de leur accomplissement réside dans la maturité idéologique et politique et aussi dans la compétence scientifique, professionnelle et pédagogique des pro­fesseurs et des éducateurs, qui sont tous dévoués à la politique d u Parti C o m m u ­niste de Tchécoslovaquie, aux idées socialistes et a u fait que l'éducation de la jeunne génération est devenue u n problème d'intérêt pour la société tout entière.

(Source: Julius Lihocky et allia: The Forty Years of Slovak Educational System in the Socialist Czechoslovakia, Bratislava, 1989)

2. U n nouvel institut d'information et de planification à long terme de l'éducation, des problèmes de la jeunesse* et des sports à Bratislava

L e 1 juillet 1989, l'Institut d'information et de planification à long terme de l'éducation, r écemment créé, ouvre ses portes. Conformément à une décision du Ministère de l'éducation, de la jeunesse et des sports de la République Soci­aliste Slovaque, cette nouvelle organisation remplace d 'une part l'Institut d'information sur l'éducation, de l'autre l'Institut pour le développement des établissements d'enseignement supérieur, qui ont cessé leur activité, en assu­m a n t leurs fonctions de m ê m e que celles de la Bibliothèque pédagogique slo­v a q u e , du Musée de l'éducation et de pédagogie de Slovaquie et de l'Institut d'informatique pour les institutions d'enseignement supérieur.

Informations 99

La tâche principale de l'Institut d'information et de planification à long terme de l'éducation, des problèmes de la jeunesse et des sports est de fournir au Ministère de l'éducation, de la jeunesse et des sports les informations nécessai­res, afin de l'aider à accomplir ses tâches majeures.

L'Institut est: — le principal centre d'information du Ministère de l'éducation, de la

jeunesse et des sports (connu ici c o m m e « secteur ») et des instituts subordonnés, de m ê m e que l'organe central d'information de secteur en République Socialiste Slovaque ; i —l'institut de recherche sur le développement et la planification à long terme du système éducatif, l'éducation permanente, l'administration et le financement de l'éducation, les problèmes de la jeunesse et des sports ;

— la branche directement responsable des investigations, de la recherche et de la coordination d'un système complexe et unitaire d'information pour le secteur, visant l'automatisation des processus éducatifs et la connexion aux systèmes d'information de la République Socialiste de Tchécoslovaquie et de l'étranger ;

— une bibliothèque d'État spécialisée dans les systèmes d'enseignement et de formation, et les problèmes de la jeunesse et des sports en R S S , étant à la fois organiquement intégrée au système fédéral d'information scientifique, technique et économique de Tchécoslovaquie ;

— l'unité centrale de traitement automatique de l'information scientifique-technique et économique (à l'appui de l'administration et de la coordination du système d'enseignement), de l'information socio-économique, de l'informa­tion nécessaire à l'élaboration des plans budgétaires, de l'information adminis­trative de spécialité propre au secteur, et de l'information provenant des sources, étrangères ;

— le centre de coordination méthodologique pour le plan sectoriel de recher­che sur le système de l'éducation, de la jeunesse et des sports en R S S ;

— l'unité centrale active de diffusion de l'information sur le système d'enseignement, la science, l'éducation et la formation, les préoccupations pour les problèmes de la jeunesse et dSs sports en R S S , et l'unité de coordination responsable de la diffusion de l'information pour l'Unesco et le B I E ;

— l'institut spécialisé en l'éducation permanente du personnel entraîné dans les processus de traitement de l'information, les programmeurs, les analys­tes, ceux qui conçoivent les systèmes d'information automatisés ou non-auto-matisés nécessaires dans le secteur;

— le centre-conseiller du Ministère en matière d'éducation permanente j

— l'exécuteur des actes législatifs garantissant la protection accordée aux activités créatrices et de recherche accomplies par le secteur;

— le musée central de l'éducation et de pédagogie en Slovaquie et l'institut de coordination méthodologique de spécialité.

Étant donné les fonctions énumérées ci-dessus, il s'ensuit que les deux instituts projetés à ouvrir leurs portes prochainement, l'Institut de recherche pédagogique et psychologique et l'Institut central pour le perfectionnement des enseignants logés dans le nouvel Institut auquel ils seront liés par un ordi­nateur.

100 Informations

L'une des tachos principales de l'Institut sera celle de fonctionner c o m m e un institut coordonnateur du système d'information du secteur, résoudre les principaux problèmes ; à ce titre, cet institut mettra en place des centres d'inT formation à tous les niveaux de l'administration du système éducatif.

Afin de mieux remplir ses tâches, l'Institut jouera un rôle actif dans le maintien des liaisons avec les centres similaires de l'étranger.

(Source: J. Lihocky, Directeur de l'Institut d'infor­mation et de planification à long terme de l'éducation, des problèmes de la jeunesse et des sports de la R S S , Bratislava : le 18 septembre 1989)

D I V E R S E S :

La réunion annuelle des bureaux de la Conférence des recteurs d'Autriche, de R F A et de Suisse

Les bureaux des Conférences nationales des recteurs d'Autriche, de la République fédérale d'Allemagne et de Suisse ont tenu leur réunion annuelle à Neuchâtel, en Suisse, au début du mois d'octobre 1989. A cette occasion, les recteurs ont renouvelé leur demande concernant l'ouverture de la recherche et des programmes de mobilité du Marché c o m m u n envers d'autres pays euro­péens dans les m ê m e s conditions que pour les pays membres de la C o m m u n a u t é . Le programme E R A S M U S a été particulièrement mentionné à cet égard-

(Source: Deutsche Universitãts Zeitung ( D U Z ) , le 16 octobre 1989)

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 101

Références bibliographiques

COMPTES RENDUS ET NOTES DE LECTURE

Research in Higher Education

(La recherche dans l'enseignement supérieur)

Michael J. Dunkin in Merlin C . Wittrock (éd.), Handbook of Research on Teaching, 3e éd., N e w York, M e Millan, 1986, 1037 p., I S B N 0-02-900310-5.

La « American Educational Research Association » a fait paraître son troi­sième Handbook of Research on Teaching. C'est en effet un projet considérable qui compte plus de mille pages imprimées sur deux colonnes en petits carac­tère?, contenant des renseignements courants concernant les résultat?, les contex­tes et les problèmes de la recherche sur l'enseignement. L'auteur du compte -r-rendu s'est concentré sur le chapitre écrit par Michael J. Dunkin, sur « L a recherche dans l'enseignement supérieur » pour formuler des critiques et pour commenter certains renseignements utiles.

Dunkin commence par l'ancien paradigme à triple rapport: causes —pro­cessus d'enseignement — effets, l'amplifiant dans le sens de la distinction entre l'anticipation et les variables contextuelles. Le chapitre a trois sections intitulées : 1) Recherche sur les méthodes d'enseignement, 2) Aspects du comportement d'enseignement et 3) Evaluation et méthodes de progrès dans l'enseignement.

Le problème de l'efficacité relative de certaines méthodes particulières d'enseignement est ancien et difficile à résoudre parce que « toutes les choses ne sont pas égales ». Mais des méthodes nouvelles d'analyse d 'un nombre plus grand d'expériments (méta-analyses par des « méthodes box-score ») créent des opportunités pour des comparaisons spécifiques et des analyses grâce auxquelles les variables efficientes dans un programme peuvent être déterminées. Des méthodes nouvelles d'enseignement qui emploient des techni­ques audio-visuelles, la télévision, l'instruction programmée, l'enseignement informatisé, donnent des résultats meilleurs que les méthodes d'enseignement conventionnel, mesurées à partir de critères variés. Mais la nouvelle formule créatrice décisive est le Système d'Instruction personnalisée de Keller (PSI), déclaré c o m m e nettement supérieur à toutes les autres méthodes.

Les méta-analyses mentionnent pour les variables décisives dans le Plan Keller: 1) la Capacité professionnelle, 2) la Vérification intense, 3) le Feed-back immédiat, et 4) les Unités de Révision.

L'efficience du plan Keller n'est pas surprenante, vu qu'il est bâti sur un solide fondement de l'enseignement de la psychologie, comprenant des unités plus petites, des' activités exigeant la participation directe, des schémas feed-

J 02 Références bibliographique»

back et des répétitions. Le travail dans un rythme personnel, les conférences occasionnelles, la direction surveillée (proctor tutoring) et des objectifs expli­cites ne coïncident pas avec les trois premières variables de Keller (1969) ainsi qu'il a été dit ci-dessus. O n a ici l'un des quelques exemples de recherche qui, ces dernières décennies, nous ont rendus plus intelligents (cf. Kallós, 1973, p. 1 7 8 - 1 7 9 ) .

Le comportement d'enseignement est conçu dans ses aspects cognitifs, socio-émotionnels, durables, et communicationnels.

Les processus cognitifs avancés sont rares dans l'enseigement universi­taire. Parmi des divers sujets il se produit de petites différences mais apparem­ment il n'en est pas question entre l'enseignement préuniversitaire et celui universitaire. Les qualités cognitives des questions posées par les professeurs ont une influence claire sur le comportement, les éléments cognitifs, les activités et l'attitude des étudiants. Le domaine est argumenté par des concepts qui ont été développés dans d'autres formes de relation. U n argument qui soit employé en Yue de l'accumulation des connaissances n'existe pas encore.

Les processus socio-émotionnels ont constitué l'objet de einq investigations (Elklit, 1976, p. 37—50). Par rapport à celles-ci, les étudiants sont relativement passifs et ils font rarement des affirmations d'ordre affectif. Pourtant Dunkin a décrit l'expériment de Klein (1971) impliquant des étudiants qui influencent le comportement de leurs professeurs par leurs réactions négatives et/ou positives et l'effet ondulatoire de Kounin (1970), qui se rapporte au fait que si le profes­seur critique l'activité d'un étudiant, ce geste amplifie dramatiquement l'état d'anxiété des autres étudiants.

Les investigations entreprises au sujet de la clarté discursive des profes­seurs ont été initiées parce qu'il semble évident que cette variable influence le résultat des activités des étudiants.

L'évaluation de l'enseignement représente un domaine particulièrement important dans la recherche américaine — les évaluations sur l'enseignement faites par les étudiants représentent des critères de maintien ou de perte de la position. D e nombreux professeurs universitaires ont été préoccupés par le problème de la validité des évaluations de la part des étudiants. Des centaines d'investigations ont été entreprises afin de comparer les évaluations des étu­diants avec les résultats de cert a ines situations d'enseignement, telles qu'elles, sont mesurées par les notes. Pourtant il existe peu de recherches entreprises qui aillent au-delà de ce projet relativement simple et qui pénètrent dans le processus m ê m e d'enseignement. Les études du soi-disant effet Dr . Fox , c'est-à-dire de l'emploi de professeurs invités amusants, qui cherchent à servir leur auditoire de sorte que celui-ci observe que l'enseignement est dépourvu de substance, constituent l'approche la plus étendue dans le domaine. O n a la sensation que de telles études ne sont rien d'autre que des tentatives de jeter le' doute sur la compétence des étudiants- d'évaluer leurs professeurs.

Les investigations récentes qui ont comparé les qualités de comportement des professeurs, observées au cours du processus d'enseignement, avec les résul­tats des évaluations des étudiants, ont prouvé que les conclusions des étudiants sont valides et dignes de confiance. D'autres méta-analyses ont montré que l'expressivité amusante du style d'enseignement Dr. F o x était comprise c o m m e argument de test qui modifiait très peu les résultats finals, m ê m e lorsque des éléments subjectifs avaient une importance vitale.

Références bibliographiques 103

Extrêmement rare9 sont les cas où les évaluations des étudiants soient employées au milieu de l'année universitaire dans le but d'améliorer le processus d'enseignement. Ils sont pourtant une nécessite logique dans le paradigme des quatre éléments de Dunkin.

L'enseignement peut être amélioré par des activités collectives {des ateliers de travail) qui sont centrées sur des habiletés, des attitudes des connaissances dans le domaine de l'enseignement. Il parait qu'un succès est enregistré aussi par le micro-enseignement qui cherche à élargir le répertoire des professeurs et des cours lesquels à leur tour essaient d'élargir l'opinion des professeurs sur l'enseignement et les poussent à investiguer les aspects éducationnels de l'enseignement.

Le chapitre du Dunkin montre que les recherches universitaires dans le domaine de l'enseignement universitaire ont atteint un niveau qualitatif super rieur. L'introduction du paradigme des 4 éléments diminue la valeur des études corrélatives d'autrefois. Les nouvelles méta-analyses statistiques offrent une image plus vraie dans le cadre des nouvelles modalités de présenter les problèmes. Des études d'observation in situ ont conduit à des conclusions de validité accrue, mais elles sont plus complexes et exigent des instruments perfectionnés. Bien que le nombre de ces études ait augmenté, il reste pourtant insuffisant. C'est ainsi que Dunkin a été obligé de citer des n o m s depuis longtemps autorisés, tel celui de Kounin.

E n général, le chapitre démontre l'absence d'une perspective et il est domi­né par un empirisme confus. Le lecteur se voit offrir des études isolées, sans analyses du type verstehende ou approches méta-scientifiques qui auraient pu situer les études individuelles dans une relation cohérente. L'auteur n'essaie pas de montrer qu'il possède une compréhension générale des conditions d'études offertes aux étudiants. Il n'entreprend aucune description des conditions éco­nomiques de travail, de classe, de statut, de vie en général, de carrière, d'iden­tité/option pour une discipline ou des stratégies d'étude qui sont propres à la vie des étudiants. O n peut dire la m ê m e chose à propos de la description des professeurs (cf. Startrup, 1979). Il enlève à ceux-ci, ainsi qu'aux étudiants, toute forme c o m m u n e d'identification, m ê m e le Bestimmung (destinée et but) historique et sociologique, en les considérant simples sujets passifs dans le développement du processus. L'auteur ne les enregistre en aucune façon c o m m e les membres d'organisations qui soutiennent et renouvellent leurs propres institutions au m o m e n t m ê m e ou celles-ci les forment. A sa propre manière, il ne parvient par à discuter la tension entre la théorie et la pratique ainsi que le fait que différentes modalités de connaissance ont des niveaux différents de statut. II ne mentionne point le comportement concret d'enseignement, par exemple l'activité d'étude. Dunkin semble. ne pas avoir entendu parler de l'école de Gõteborg ou d'autres tentatives essentielles de couvrir les aspects les plus importants de l'enseignement supérieur.

D e m ê m e , Dunkin omet de mentionner d'importantes découvertes telle celle de M a n n (1970) qui a étudié l'évolution affective et sociale dans une classe au cours d'une longue période. Il ignore aussi le fait très important que des sujets nécessairement différents comportent des traditions différentes, /des normes et un comportement de rôle différents (cf. Franke-Wikberg and Johansson, 1975). Dunkin isole au fond les méthodes d'enseignement de ses processus, m ê m e si (p. 766) il se rapporte à des méthodes d'enseignement c o m m e à des variables d'explication dés résultats. D'autre part, l'auteur

104 Références bibliographiques

du compte — rendu considère, dans ce cas, que les méthodes d'enseignement ou l'organisation d'enseignement constitue une variable clairement intermé­diare (Elklit, 1985). Le professeur choisit u n certain m o d e d'organisation et son choix devient un facteur qui délimite le processus d'enseignement.

Bref, le chapitre de Dunkin reflète l'étape de la maîtrise aux Etats-Unis et en Australie. L'absence des perspectives générales, intégratrices, illustre les limites des études américaines de l'enseignement. Etant dépourvu du c o m m e n ­taire sur la méta-science, sur les sujets, les activités d'étude, les individualités, l'organisation en tant que facteur, les organisations qui vivent et qui combat­tent à certains m o m e n t s , ce que Dunkin perçoit de l'enseignement universitaire apparaît c o m m e anémique et d'une importance limitée pour les professeurs et les étudiants. Par comparaison, les critiques formulées par Kounin et l'exhibi­tionnisme de F o x sont plus intéressants par le fait qu'il leur m a n q u e la substance régulatrice. ' Dans ces domaines, les recherches Scandinaves et anglaises sur l'enseignement universitaire ont plus à offrir que celles entreprises par les américains et les australiens m ê m e si, à la différence de ces derniers, elles n'ont pu avoir un impact international.

RÉFÉRENCES

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Mezhdunarodnoye aatrudnichestvo vysshej shkoly: napravleniya razvitiya i sovershenstvovaniya

(Coopération internationale dans l'enseignement supérieur: Directions de développement et d'amélioration) Edité par N. A. Cherkasov, Leningrad: Maison d'Edition de l'Université de Leningrad, 1988, 120 p . I S B N 5-288-000964

Ce livre, monographie collective élaborée par la contribution de vingt scientifiques, loin d'être uniquement u n recueil d'ouvrages, est clairement une oeuvre unitaire, qui analyse et offre certaines généralisations concernant lés résultats de la coopération entre les institutions d'enseignement supérieur soviétique et étrangères (particulièrement celles des pays membres C A E M ) dans les domaines de la recherche, de la formation dans l'enseignement pré- et post-universitaire et le managemen t de ces activités.

Le livre décrit l'essence et les bases de la coopération internationale dans l'enseignement supérieur des pays socialistes. L'éditeur a identifié deux périodes

Références bibliographiques 105

distinctes. La première, qui a pris de l'extension vers le milieu des années 1940, a été témoin de la fondation de l'Université communiste des Travailleurs de l'Est et de l'octroi d'assistance pour la Mongolie. E n effet, en 1940, l ' U R S S assuma la moitié du coût de la formation (y compris la subsistance) des citoyens mongoles qui étudiaient dans les institutions d'enseignement soviétiques. La seconde période c o m m e n ç a après la Seconde Guerre Mondiale et fut rattachée au développement du système socialiste mondial. Il faudrait ici mentionner le fait que, jusqu'en 1967, l ' U R S S a accueilli seulement des étudiants étrangers; qu'elle n'a pas envoyé à l'étranger ses propres étudiants. A partir de cette daté, des citoyens soviétiques commencèrent à être envoyés dans d'autres pays socia­listes afin de suivre les cours des institutions d'enseignement supérieur. Vers le milieu des années 1980, plus de 40.000 étudiants étrangers de 13 pays socia­listes étaient inscrits dans les institutions soviétiques d'enseignement supérieur, tandis que plus de 1.000 étudiants et diplômés soviétiques étaient inscrits dans des institutions similaires des pays socialistes. A cette époque, quelque 110 institutions d'enseignement supérieur soviétiques avaient des relations contrac­tuelles avec des institutions similaires de l'étranger.

Les auteurs qui ont contribué à ce livre examinent le rôle de la Conférence conjointe des Ministres de l'Enseignement Supérieur et de la Conférence des Ministres de l'Education des pays socialistes et présentent les principaux résul­tats du travail des deux groupes. La septième Session de la Conférence conjointe qui a eu lieu à Prague en 1972 est importante parce qu'elle a adopté la Conven­tion des Pays socialistes sur la Reconnaissance réciproque des Certificats de fin d'études pour les lycées et les lycées spécialisés et des Diplômes d'Enseignement supérieur accordant des grandes et des titres.

Le deuxième chapitre, qui porte le titre « Formation des cadres pour les pays étrangers — Directions majeures de la coopération internationale dans l'enseignement supérieur » examine l'organisation de la formation des étudiants et des diplômés étrangers dans l ' U R S S et suggère des voies qui pourraient l'améliorer. Les auteurs décrivent un essai d'améliorer la formation des étudi­ants et des diplômés par la participation aux activités de différentes équipes internationales de recherche. Ils mettent aussi en évidence plusieurs inconvé­nients du management actuel des cours de formation et les modalités d'utili­sation des ordinateurs dans les activités technologiques.

Le chapitre consacré à la vie des étudiants met en lumière les résultats de la recherche dans des domaines c o m m e la psychologie nationale, la conscience de soi nationale, l'ethnocentrisme, les stéréotypes ethniques et dans d'autres domaines similaires. Les données comparatives obtenues sont extraites des questionnaires remplis par les étudiants soviétiques concernant leur prompti­tude à établir des contacts réels avec les étudiants étrangers.

Le troisième chapitre du livre est axé sur l'internationalisation de la recherche et du développement dans l'enseignement supérieur. O n considère la coopération internationale scientifique et technique une partie composante des activités de recherche et d'éducation dans les institutions d'enseignement supérieur. O n présente les formes de base de la coopération internationale dans lesquelles les institutions d'enseignement supérieur sont engagées dans les différents domaines de R & D et on montre les directions d'évolution de cette coopération. O n met en évidence le besoin d'évaluer l'efficience de la coopéra-

106 References, bibliographiques

tion internationale scientifique et technique dans l'enseignement supérieur en relation avec la méthodologie élaborée par le Comité d'Etat de la Planification de l ' U R S S .

Le chapitre final du livre décrit l'organisation et le management des rela­tions internationales des institutions d'enseignement supérieur. Les auteurs soulignent le fait que la coopération internationale dans l'enseignement supé­rieur constitue, d'une part, un sous-système de management de l'enseignement supérieur et, d'autre part, une partie composante du management des relations internationales en tant que tout. Ils soulignent le rôle de l'Unesco et de ses centres régionaux et institutions qui sont entièrement consacrés à l'enseigne­ment supérieur (Le Centre européen pour l'enseignement supérieur de Bucarest — C E P E S , l'Institut international de planification de l'éducation de Paris, l'Institut Unesco pour l'éducation de H a m b o u r g et le Bureau International d'éducation de Genève).

Les auteurs ont essayé également de décrire les principales directions et tâches liées à l'amélioration de l'organisation et du management de la coopé­ration internationale dans 'l'enseignement supérieur soviétique. Ils décrivent la formule qu'on a élaborée pour calculer le temps réellement consacré au management de la coopération scientifique et technique internationale et pour déterminer le nombre adéquat des membres du personnel de recherche, néce­ssaires dans les activités des départements de la coopération internationale. O n propose une nouvelle structure de management qui, étant donné les conditions de la « pereistroïka », améliorera la solution des problèmes liés au développement de la coopération dans l'enseignement supérieur.

Considéré dans son ensemble, ce livre est u n instrument utile, tant pour les chercheurs que pour les praticiens qui doivent s'occuper des problèmes de la coopération internationale dans l'enseignement supérieur.

V . A . Vadyushin

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Publications récentes du CEPES

STATISTIQUES CONCERNANT L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR

Editées par Valentin NICOLAE, René H. M. SMULDERS et Mihai KORKA CEPES, Bucarest, 1989, 167 p. ISBN 92-9069-112-3 Prix: 10 dollars U S

Cette étude, la quatrième des études statistiques du

C E P E S , continue l'évaluation statistique de l'ensegneiment

supérieur en Europe pour la période 1980—1985. Elle offre

une vue synoptique sur les stratégies et les politiques

adoptées par les Etats membres dans le développement

de leurs systèmes d'enseignement supérieur. Des ana­

lyses longitudinales et comparatives statistiques et l'indenti-

fication de possibles transitions dans les courants de

développement sont ainsi facilitées.

L'originalité de l'étude consiste dans sa deuxième

partie qui fournit une analyse statistique de la recherche

et du développement dans le cadre ¡de l'enseignement

supérieur.

O n fait des commandes directement par!" Le C E P E S Adresse postale: Valise diplomatique du C E P E S Unesco, 7 Place de Fontenoy, 75700 Paris, F R A N C E

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108 Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4. 1989

Calendrier

RÉUNIONS ORGANISÉES PAR LE CEPES

Pour informai ion supplémentaire concernant ces réunions, s'adresser au: Directeur du Centre européen pour l'enseignement supérieur (CEPES), 39 rue Stirbei Vodã, Bucarest, Roumanie.

1990

26—28 juin

6e Session du Comité régional chargé de l'application de la Convention sur la reconnaissance des études et des diplômes relatifs à l'enseignement supérieur dans les Etats de la région Europe (Varsovie, Pologne)

14—17 novembre

15e Session du Comité consultatif du CEPES

AUTRES RÉUNIONS

1990

10—13 janvier

76e Réunion annuelle de l'Association des Collèges américains sur le thème: Undergraduate Majors and the Claims of Liberal Learning (San Francisco, Etats-Unis)

Pour information supplémentaire, s'adresser à: Annual Meeting Office Association of American Colleges, 1818 R Street, N W , Washington, D C 2000, 202/ 387-3760, U S A

1 — 3 mars

14e Conférence annuelle de National Association for Developmental Education (Association nationale pour l'éducation au service du développement socio-économique) sur: Célébration de notre histoire: création de notre avenir (Boston, Etats-Unis) Pour information supplémentaire, s'adresser à: Dr. Steven Tierney, Conference Chair, 7 Gloucester Street, Boston, M A 02115 U S A

5—9 mars

Conférence mondiale sur l'éducation pour tous, organisée par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), l 'UNESCO, l'UNICEF et la Banque Mondiale (Bangkok, Thaïlande) Pour information supplémentaire, s'adre­sser à: Dr. Wadi D . Haddad, Secrétaire exécutif, Commission de la Conférence sur « L'Education pour tous », Maison UNICEF, Three United Nations Plaza, New York, N Y 10017, U S A

20—22 mars

13e Session de la Conférence Permanente du Conseil de l'Europe

Calendrier 109

flur: Les problèmes de l'Université — une approche régionale (Strasbourg, France)

29 mars — 1 avril

Conférence 1990 de la Comparative and International Education Society (Société pour l'éducation comparée et interna­tionale) sur: 'La réforme de l'éducation •en perspective internationale (Anaheim, Los Angeles, Etats-Unis) Pour information supplémentaire, l'adre­sser à : M . Val D . Rust, School of E d u ­cation, U C L A , Los Angeles, California, 90024

mai

2e Forum Mondial de la Jeunesse et des Etudiants (Helsinki, Finlande) Pour information supplémentaire, s'adresser à: National Committee of Finnish Youth Organizations, Hameentie C A , 00530 Helsinki, Finland

1 — 5 juillet

Table ronde internationale pour la promotion de l'orientation sur: La jeunessse dans les années '90 — Défis et possibilités pour l'orientation en éducation (Helsinki, Espoo, Finlande) Pour information supplémentaire, s'adresser à: X I V I R T A C Congress T e a m , Kaisaniemenkatu 13 A , 00100 Helsinki, P O B o x 277, 00131 Helsinki, Finland

2—7 juillet

14e Conférence de la Société d'éducation comparée en Europe (CESE) et de la Société espagnole de pédagogie comparée (SEPC) sur: Réformes éducatives et inno­vations au seuil du 21e si<-cU: Une approche comparative (Madrid, Espagne) Pour information supplémentaire, •'adresser à:

Dr . Augustin Velloso, Secrétaire Général, Comité d'organisation, Departamento de Teoria e Historia de la Education, U N E D , Senda del R e y , s/n, 28040 Madrid, España.

9—13 juillet

5e Conférence mondiale de la Fédération Internationale pour le traitement infor­matique en collaboration avec la Société Australienne d'Informatique sur: Les ordinateurs dans l'éducation (Sydney, Australie) Pour information supplémentaire, s'adresser à: W C C E / 9 0 , P O B o x 319, Darlinghurst, N S W 2010, Australia

31 juillet — 4 août

Séminaire de la Société internationale pour l'éducation musicale et les mediacult sur: L'éducation musicale et les mediacult en changement (Vienne, Autriche) Pour information supplémentaire, s'adresser à: M m e Irmgard Bontinck, M E D I A C U L T , Metternichgasse 12, A — 1030 Vienna, Austria

6—10 août

L'Assemblée de la Confédération mondiale des organisations de la profession ensei­gnante sur: Le rôle des organisations des enseignants dans la promotion de la justice sociale et des libertés démocratiques (San José, Costa Rica)

6—11 août

9e Assemblée générale de l'Association Internationale des Universités (AIU) sur: Universalité, diversité, interdépendance: les missions de V Université. Pour information supplémentaire, s'adresser à : Finnish Organizing Committee, Arja Jappinen, Secretary General, Uni­versity of Helsinki, Finland

110 Calendrier

SO août — 7 septembre 1—5 octobre

45e Conférence et Congrès de la Fédération Internationale pour l'Information et la Documentation (FID) sur: L'information, ressource du développement (Havana, Cuba) Pour information supplémentaire, s'adresser à: 45e Conférence et Congrès de

'la Fédération Internationale pour l'Infor­mation et la Documentation (FID), Apartado postal 2019, La Habana, 2, Cuba

3—8 septembre

42e Session de la Conférence internationale sur l'éducation. T h è m e : Education — alpha­bétisation (Genève, Suisse) Pour information supplémentaire, s'adresser à: I B E , 15 route des Morillons, 1218, Genève, Suisse

Conférence internationale de l'Association européenne pour l'étude et la recherche en matière d'enseignement supérieur (Euro­pean Association for Research and Deve­lopment in Higher Education — E A R D H E ) sur: Programmes d'études avancées pour des spécialistes des pays en voie de développement et le dialogue inter-culturel Pour information supplémentaire, s'adresser à: Freie Universitât Berlin, Unit for Staff Development and Research into Higher Education, Habelsschwerdter Allée 34 a, 1000 Berlin 33, F R G

9—12 octobre

Conférence du Conseil de l'Europe sur : L'Héritage commun — un défi pour la coopération universitaire Est-Ouest (Hamburg, République fédérale d'Allemagne)

5—7 septembre Décembre

lue Conférence générale de Institutional Management in Higher Education ( IMHE) (Gestion institutionnelle dans l'enseigne­ment supérieur) (Paris, France) Pour information supplémentaire, s'adresser à: O C D E , 2, rue André-Pascal, 75775 Paris Cedex 16, France

Conférence de la Société pour la recherche en matière d'enseignement supérieur (Society for Research into Higher Education — S R H E ) et de l'Université de Surrey sur: Industrie et Enseignement supérieur Pour information supplémentaire, s'adresser à; Society for Research into Higher Education ( S R H E ) at the Uni­versity, Guildford G U 2 5 X H , U K

Enseignement supérieur en Europe, Vol. XIV, No. 4, 1989 111

NOTES SUR LES A U T E U R S

A B I D , Abdelaziz. Spécialiste de programme, Division Programme général d'information, Unesco. Adressé: 7 Place de Fontenoy, 75700 Paris, France.

J O A S , Hans. Dr., Professeur.

Adresse: Institut fur Soziologie, Friedrich-Alexander-Universitât Erlangen-Nürnberg, Kochstrassc 4, 8520 Erlangen, République fédérale d'Allemagne.

L E V I , Judith. Analyste bibliothécaire. Adresse: Aleph-Yissum, l'Université hébraïque de Jérusalem, Givat R a m , Jérusalem, Israël.

M E N Y A E V , Mikhail F. Kandidat en sciences techniques. Maître de confé­rences. Adresse: L'Institut Technique « N . E . Bauman », 2, Baumanskaya 5, Moscou, 107005, U R S S . .

N A S C I M E N T O , Aires. A . Professeur, Directeur du Cours pour la formation des spécialistes en sciences de la documentation, Faculté de Lettres de l'Uni­versité de Lisbonne. Adresse: Curso de Especialização em Ciências Documentais, Faculdade de Letras de Lisboa, 1699 Lisboa Codex, Portugal.

O S B O R N E , Larry. Dr., Maître assistant.

Adresse: School of Library and Information Studies, University of Hawaii at Manoa, 2550 The Mall, Honolulu, HI , 96822, Etats-Unis.

P I N O , Maria Margarida. Bibliothécaire à la Faculté de sciences de l'Université de Lisbonne, Maître assistant invité au Cours pour la formation des spécialistes en sciences de la documentation, dans le cadre de la Faculté de lettres de l'Université de Lisbonne. Adresse: Curso de Especialização em Ciências Documentais, Faculdade de Letras de Lisboa, 1699 Lisboa Codex, Portugal.

SAHINI , Victor-Emanuel. Dr., Professeur, Directeur de la Bibliothèque de l'Académie roumaine. Adresse: c/o L'Institut Polytechnique, Splaiul Independent 196, Bucarest, Roumanie.

112 Nates sur ¡es auteurs

S H A D R I K O V , V. D . Premier Vice-Président du Comité d'Etat pour l'Instruc­tion publique de l'URSS. Adresse: Le Comité d'Etat pour l'Instruction publique de l'URSS, 51, Lyusinovskaya St., 113833, Moscou, U R S S .

S T U B L E Y , Peter. Bibliothécaire — Sciences appliquées. Adresse: University of Sheffield, St. George's Square, Sheffield, SI, 3JD, Royaume-Uni.

PUBLICATIONS DU CEPES

ÉTUDES

Le CEPES publie des études sur des problèmes spécifiques de l'enseignement supérieur et des recherches statistiques périodiques. Leurs sujets traitent des pro­blèmes généraux qui vont de la planifi­cation et de la gestion, aux fonctions spécifiques de l'enseignement supérieur en matière d'apprentissage, de formation, de recherche et de service, ainsi que ses nou­veaux rôles dans le progrès de la société moderne.

O ACCES A L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR E N E U R O P E * (Anglais, français, russe, 1981, 90 p. ISBN 92-3-201942-6)

O L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR ET LE D É V E L O P P E M E N T É C O N O M I Q U E E N E U R O P E 1975—1980 (Étude statistique et économique, 2 volu­mes, anglais et français, 1983, 360 p. ISBN 92-3-002242-X)

D EFFICIENCY IN H I G H E R EDUCATION (Anglais, 1986, 149 p. ISBN 92-3-102350-0)

O PLANNING IN H I G H E R EDUCATION (Anglais, 1986, 120 p. ISBN 92-9069-101-8)

D H I G H E R EDUCATION A N D R E S E A R C H (Anglais, 1986, 120 p. ISBN 92-9069-103-4)

O INTERNATIONAL DHtECTORY O F R E ­SEARCH INSTITUTIONS O N H I G H E R EDUCATION (Anglais, 1987, 134, p. ISBN 92-3-002516-X)

D N E W INFORMATION TECHNOLOGIES IN H I G H E R EDUCATION (Anglais, 1989, 340 p. ISBN 92-9069-111-5)

Pour toute commande, voir

MONOCxRAPHIES

La série de monographies a l'inten­tion de recouvrir les systèmes nationaux d'enseignement supérieur de l'Europe et de l'Amérique du Nord. Les monographies suivent une structure standard destinée à faire identifier les traits principaux, à faire mieux comprendre les fonctions des systèmes nationaux et à permettre une référence croisée et une comparaison aisée de ceux-ci. A quelques exceptions près les monographies paraissent en anglais.

D L'ENSEIGNEMENT SUPÉRD2UR E N SUISSE (Français, 1981, 77 p. ISBN 92-3-201931-0)

D H I G H E R EDUCATION IN T H E UNITED STATES

(1982, 83, p. ISBN 92-3-102045-5)

D H I G H E R EDUCATION IN N O R W A Y

(1983, 72 p. ISBN 92-3-102184-2)

D H I G H E R EDUCATION IN BULGARIA (1983, 114 p. ISBN 92-3-102185-0)

G H I G H E R EDUCATION IN T H E G E R M A N DEMOCRATIC REPUBLIC (1983, 77 p. ISBN 92-3-102186-9)

• H I G H E R EDUCATION IN T H E B Y E L O -RUSSIAN SSR (1983, 72 p. ISBN 92-3-102187-7)

D H I G H E R EDUCATION IN T H E N E T H E R . L A N D S (1985, 72 p. ISBN 92-3-102359-4)

D H I G H E R EDUCATION IN T H E U K R A I ­NIAN SSR (1985, 79 p. ISBN 92-3-102369-1)

D H I G H E R EDUCATION IN H U N G A R Y (1985, 108 p. ISBN 92-9069-102-6)

D H I G H E R EDUCATION IN ALBANIA (1986, 51 p. ISBN 92-9069-104-2)

D H I G H E R EDUCATION IN P O L A N D (1987, 90 p. ISBN 92-9069-107-7)

D H I G H E R EDUCATION IN AUSTRIA (1987, 94 p. ISBN 92-9069-108-5)

D H I G H E R EDUCATION IN FINLAND (1989, 91 p. ISBN 951-47-2071-7)

A paraître t

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE D'ALLEMA­G N E , SUÈDE, TURQUIE, URSS

au verso le formulaire approprié

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II. Autres publications du CEPES:

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Je déclare que j'ai transféré la s o m m e de dollars U S à la B a n q u e roumaine pour le commerce extérieur ( B R C E ) Bucarest, C o m p t e no.47.11.159.300-4

Date: Signature:

Imprimé par ARTEXIM, Bucarest, Roumanie

Les prochains numéros de la revue:

1990

No. 1

L'internationalisation de l'enseignement supérieur

No. 2

Mobilité universitaire et reconnaissance des études et des diplômes

No. 3

Analphabétisme en Europe ?

No. 4

La contribution de l'Université à l'amélioration de l'environnement

Note à nos collaborateurs

Les auteurs qui souhaient contribuer à notre revue doivent adresser leurs manuscrits au : Directeur du C E P E S , 39, rue Stirbei Vodã , R-70732, Bucarest, Roumanie, or par: La valise du C E P E S , Unesco, 7 Place de Fonte-noy, 75700 Paris, F R A N C E .

Les articles doivent être dactylographiés à double interligne, avec de larges marges et ne doivent par dépasser 3000 mots. Le notes et la bibliographie doivent être présentées sépa­rément. La bibliographie doit indiquer le n o m complet de l'auteur, la date de la publication, le titre original complet (avec, le cas échéant, la traduction en anglais, en français ou en russe), l'éditeur et le lieu de la publication, le nombre de pages. Les graphiques, les dessins (faits à l'encre noir) et les tableaux doivent être présentés sur des pages séparées et la place de leur insertion dans le texte, indi­quée. Les références dans le texte doivent mentionner seulement le n o m de l'auteur, l'an­née de la publication et le numéro de la page à laquelle il est fait référence, si nécessaire.

Le C E P E S vous saurait gré de recevoir l'ar­ticle non seulement en anglais, mai aussi en français et en russe, si possible.

L'aiticle doit être précédé d 'un résumé d'environ 250 mots. Les noms et adresses des auteurs et de brèves données biographiques doivent figurei sur une feuille séaiée.

Les manuscrits ne seront pas rendus aux auteurs .

Vol. XIV, N o . 4, 1989

Sommaire

Les bibliothèques universitaires à l'ère des ordinateurs

Contributions de: L. Osborne (Etats-Unis) ; M. F. Menyaev (URSS) ; V. —E. Sahini (Roumanie) ; J. Levi (Israël) ; P. Stubley (Royaume-Uni) ; A. A. Nascimento et M. M. Pino (Portugal) ; A. Abid (Unesco)

Tribune

L'Université des peuples d'Europe: plan d'un projet international

(V. D. Shadrikov)

Le système universitaire allemand et les chances professionnelles des jeunes scientifiques (H. Joas)

Informations

Nouvelles du C E P E S , République fédérale d'Allemagne, Canada, Danemark, Etats-unis, France, Italie, Pologne, Portugal, Répu­blique démocratique allemande, Royaume-Uni, Tchécoslova­quie. Diverses

Références bibliographiques

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Notes sur les auteurs

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