psymag avril2015
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Les mtiers du psychologue en Tunisie
La place du psychologue au service
de Neurologie
lhpital Charles Nicolle, le service de Neurologie
prend en charge l'ensemble des pathologies du systme
nerveux central et priphrique observes dans toutes
les tranches dge. De par sa varit de soins, ce service
offre non seulement une consultation neurologique,
kinsithrapeutique et orthophonique, mais aussi une
consultation neuropsychologique assure par une
quipe de psychologues. Partant de ce fait, notre article
portera sur lactivit de cette quipe de cliniciens.
Lquipe exerant dans ce service est forme de quatre
intervenants : trois neuropsychologues cliniciennes,
Aroua Cherif, Nadya Annane et Nouria Oudia ; et une
psychologue clinicienne, Lamia Ftouhi. Dans un premier
temps, la tche des neuropsychologues consiste
essentiellement laborer un diagnostic
neuropsychologique et surveiller lvolution des
troubles qui leurs sont prsents. Les patients
hospitaliss au sein du service ou adresss par la
consultation neurologique externe pourraient prsenter
des troubles cognitifs : troubles de la mmoire, troubles
du langage, troubles du comportement, troubles
affectifs, ou encore des problmes de lattention, des
problmes scolaires, une dficience intellectuelle, etc.
Dans ce cadre, le droulement du bilan passe
gnralement par quatre temps. Premirement, un
entretien prliminaire semi-directif, ayant pour but de
recueillir les informations anamnestiques et de reprer
quelques indices (plaintes, symptmes), qui font cibler la
dmarche de linvestigation.
Situ quelques pas de lentre de lhpital
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Deuximement, ladministration des tests
neuropsychologiques et psychomtriques. Pour
ce faire, lquipe a recours des tests adapts
la population tunisienne tels que l'A-MMSE et la
batterie defficience globale. En effet, cette
quipe de psychologues a particip
ladaptation de quelques tests en collaboration
avec des acadmiques et des professionnelles.
On cite, titre d'exemple, l'A-ADAS-COG.
Ainsi, les neuropsychologues utilisent, avec
prcaution, les tests de Stroop, de barrages et le
CVLT pour valuer successivement lattention
et la mmoire pisodique, vu labsence des
orthophonique ou autre. Toutefois, aucune
possibilit de rhabilitation cognitive nest
effectue en raison du manque de matriels
ncessaires censs tre procurs par le service
de l'hpital, et de labsence des formations
continues. La psychologue clinicienne, quant
elle, intervient sur deux plans. Dune part, elle
rejoint ses collgues neuropsychologues dans
leurs tches. Dautre part, elle rencontre des
patients ayant comme motif de consultation des
cphales, des crises psychognes, des troubles
du comportement et/ou de lhumeur. De ce
fait, son intervention permet daffiner la
normes locales. Troisimement, la cotation des
preuves psychomtriques et
neuropsychologiques, ainsi que lanalyse
quantitative et qualitative des rsultats. Cette
cotation constitue le cur du bilan, en ce sens
quelle ncessite un travail de synthse et de
diffrents indices, en intgrant, bien
videmment, les donnes anamnestiques. Il est
noter que le bilan permet didentifier les
fonctions dficitaires, ainsi que celles prserves
du fonctionnement cognitif et motionnel du
patient. Quatrimement, la restitution des
rsultats au patient ou ceux qui
laccompagnent,
prise en charge mdicale. Son travail nest donc
pas limit un simple diagnostic, mais elle peut
galement assurer une prise en charge
psychothrapeutique des patients en fonction de
diffrents paramtres (ge, tiologie,
personnalit, demande, ...). Sa dmarche est
ainsi base sur trois types dentretien (directif,
semi-directif et libre) et sur des tests projectifs
(Rorschach, T.A.T, patte noire, ...),
psychomtriques et neuropsychologiques. En
somme, lquipe de psychologues dans le
service de Neurologie de l'hpital Charles
Nicolle, tente, par son travail habilement
laccompagnent, ainsi quau mdecin qui la
adress par le biais dun compte-rendu crit.
Toutes ces tapes quon vient d'numrer se
droulent dans un seul bureau que les
psychologues se partagent entre elles. Bien
entendu, ceci constitue une contrainte, tant
donn que quiconque est susceptible
dinterrompre leur travail pour une raison ou
une autre (prendre un rendez-vous, pour
rcuprer un compte- rendu, ...). Ensuite, la
lumire du diagnostic, le mdecin traitant
oriente la prise en charge mdicamenteuse,
coordonn, dvaluer le fonctionnement
cognitif, affectif et social des personnes
consultantes, afin dtablir un bon diagnostic.
Nanmoins, lobjectif est ralis avec quelques
contraintes, savoir le problme dadaptation
des tests, le manque de matriels et de stages de
formation, ainsi que le problme du cadre.
Ceci serait-il le cas du reste des
neuropsychologues exerant ailleurs en Tunisie
? Que faire, sachant que le problme pourrait
dpasser un simple problme matriel ?
Ahlem Ben Ouezdou
et Lamia Ftouhi
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La musicothrapie
psychoactifs soient ncessaires dans la prise en
charge de quelques maladies psychiatriques graves
(paranoa, schizophrnie, trouble dissociatif de
lidentit, ...). Mais ne serait-il pas plus pertinent
dexplorer de nouvelles alternatives combinant
approches mdicamenteuses et non
mdicamenteuses afin den accrotre lefficacit ?
Il ne s'agit en aucun cas dincriminer ces
substances, ni dencourager leur limination du
march pharmaceutique, ni dailleurs de pousser
les patients interrompre leurs traitements.
troubles psychiatriques demeure un sujet d'actualit
prtant controverse en Tunisie. Bien que les
traitements base de substances psychotropes
stabilisent l'tat de nombreuses personnes, plusieurs
dentre elles sen plaignent, compte tenu du fait que
ces produits-l perdent de leurs efficacits avec le
temps, ou bien quils sont l'origine d'effets dit
indsirables , parfois graves. Aussi, certaines
substances masquent les symptmes sans vraiment
s'attaquer aux causes profondes. Cela n'exclut pas
pour autant le fait que certains mdicaments
psychoactifs soient ncessaires
L La prise en charge des patients souffrant de
Une alternative
lutilisation
des psychotropes
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Lide tant plutt de proposer une nouvelle
perspective thrapeutique visant prioritairement
attnuer les symptmes des maladies, et de
sensibiliser les professionnels aux bienfaits de la
thrapie par la musique et de ce quelle promet
dapporter aux personnes concernes. De par son
caractre naturel, la musicothrapie sinscrit dans
cette perspective de prise en charge des maladies
psychiques ou des problmes dordre
psychologiques, comme complment
lutilisation des produits pharmaceutiques.
Malheureusement, rares sont les institutions
hospitalires tunisiennes qui proposent ce type de
thrapies, et les formations dans ce domaine sont
quasi inexistantes. Quest-ce donc la
musicothrapie ? Do tire-t-elle ses origines ? A
qui sadresse-t-elle ?
Composante de l'art-thrapie, la musicothrapie
associe les termes thrapie (du grec thrapeia
cure ), et musique (du grec mousik art des
muses ).
Se basant sur les traits crits par Hippocrate, les
mdecins grecs cherchaient alors soigner la
manie et la mlancolie laide des frquences
sonores varies. Depuis cette poque-l jusqu
aujourdhui, on a accord la musique une
efficacit thrapeutique. Cependant, ce n'est qu'
partir du XXe sicle que la profession de
musicothrapeute s'est progressivement installe,
notamment au Canada et aux tats-Unis, destine
aux personnes manifestant une souffrance
psychique et/ou physique, quels que soient leurs
ges ou leurs handicaps (autisme, dpression,
dmence, Alzheimer, Parkinson, ...). Dans le cas
de lautisme par exemple, la musique, tant une
forme de communication, constitue un moyen
privilgi de communication qui permettrait
lentre en contact avec ces personnes, chez qui le
langage est problmatique.
Prends un bain de musique une deux fois
par semaine pendant
quelques annes et tu
verras que la musique
est l'me ce que l'eau
du bain est au corps.
Oliver Wendell Holmes
Comme son tymologie l'indique, elle constitue
une pratique de soin qui utilise le son et la musique
comme moyens d'expression, dans le but
de rtablir et damliorer la sant mentale ou
physique d'une personne. Les proprits curatives
de la musique remontent l'aube de l'humanit.
Elle est utilise depuis l'Antiquit des fins
curatives. Mais il a fallu attendre lpoque de la
Grce Antique pour dcouvrir le lien entre la
musique et la mdecine. Cest partir de cette
poque-l que la thrapie par la musique a
commenc fleurir.
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Pour ces motifs, la musique constitue un moyen
d'expression qui tient une place essentielle dans
notre vie sociale, pour linfluence quelle
exerce sur notre corps et sur notre me. Le
style de musique utilis dans cette thrapie
compte toutefois. En effet, un morceau en
mode majeur (ou ionien) connu comme gai et
lumineux avec un tempo rapide (La primavera
de Vivaldi) procure de la joie, tandis quun
mode majeur avec un tempo lent (Symphony
N.9 de Mahler) apaise. Inversement, un
morceau en mode mineur (ou aeolien) qualifi
de sombre et dintrioris avec un tempo rapide
(Symphonie N9, 2 mouvement de Beethoven)
engendre la colre ou la peur, tandis qu'un
mode mineur avec un tempo lent (Moonlight
sonata de Beethoven) rend triste.
Cest en offrant un tel espace de parole,
d'coute et de partage, que la musicothrapie
constitue une vertu thrapeutique efficace
souvent nglige dans la pratique clinique
tunisienne au profit des pratiques
pharmaceutiques pour soulager les
symptmes douloureux (psychologiques ou
physiologiques), en ce sens quelle a cette
caractristique dtre sans stimulation.
Asma El Hni
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Notre image de soi et comment les autres nous peroivent
Alors ok, on se retrouve 13 heures devant le caf, je
vais tre l'heure ! , dit Sarra. Ses copines sourient en
entendant cela, se jettent des regards et retournent les yeux
avec un dsespoir joueur. Qu'est-ce qui se passe ?! ,
s'exclame Sarra indigne, je suis toujours l'heure . Les
sourires dans le groupe s'intensifient et se transforment en
ricanements... Oui, oui, tu es toujours l'heure !
Un groupe de projet de l'entreprise se runit pour un
atelier ; il y a un dbat intense sur une nouvelle ligne de
produits. Ben Salem prend alors son jeune collgue Rejeb de
ct, puis il dit : coute, tu ne devrais peut-tre pas interrompre P. aussi souvent. Tu narrtes pas de lui couper
la parole, les autres te regardent dj trs bizarrement. Rejeb est stupfait : Moiii ?! . Il affirme avoir
interrompu P. rien quune fois, et surtout un moment o cela tait absolument ncessaire.
Aprs avoir assist un conseil pour discuter des notes
donner aux examens, quelques-uns des profs sont
rests assis ensemble autour d'un caf. On en vient
parler de diffrentes classes d'tudiants difficiles et
de problmes de l'enseignement. Radhia S. explique
comment il est dur pour elle dattirer l'attention des
tudiants. Tous les collgues autour de la table
expriment leur tonnement : Toi ? Tu es la Star ! Les
tudiants ne font que tadmirer ! Ils mangent mme
dans ta main ! Tu es un talent naturel ! On est habitu
entendre : Mme S. est super, Mme S. est
formidable... . Radhia S. tente dexpliquer quel
point elle est dprime, puise et triste aprs chaque
cours, mais les collgues prennent cela pour de la
coquetterie ! Ils laissent mme entendre une certaine
jalousie lorsque, leur tour, ils prnent leur faon
naturelle de se comporter face aux tudiants en
comparaison avec Radhia.
Nous croyons tous trs bien nous
connatre. Mais savons-nous vraiment ce
que les autres ont comme images de nous
? Et quest-ce que cela signifie que leur
valuation n'gale tout simplement pas
notre image de nous-mmes ? Serions-
nous mal compris ? Ou y a-t-il des
facettes de notre personnalit qui nous
sont restes caches jusqu' prsent ?
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Cette torsion dans l'autoglorification est appele par
le psychologue social Shelley Taylor lillusion
positive . En effet, nous exploitons ce genre
d'illusion surtout lorsquil s'agit de proprits ou
caractristiques qui apparaissent importantes pour
nous. La thorie de l'auto-amlioration essaie de
dcouvrir les instances de cette distorsion. L'un des
rsultats les plus visibles de recherche se basant sur
cette thorie a t souvent rpandu ces dernires
annes : environ 85 pour cent des automobilistes
allemands pensent qu'ils sont meilleurs conducteurs
que la moyenne (ceci nest pas une exclusivit
allemande). Un deuxime axe de recherche suppose
que l'image de soi correspond en grande partie la
ralit parce qu'elle vient de la ralit socialement
partage (socially shared reality). Limage que
nous avons de nous-mmes reflte essentiellement
l'image que les autres ont de nous, cause du
maison
comportement que nous avons : nous observons,
tout d'abord, comment les autres ragissent face
nous et en concluons comment nous sommes. Mais
aussi, nous nous observons nous-mmes comme un
tranger, surtout lorsque nos signes internes sont faibles,
ambigus ou obscurs , explique le psychologue social
Daryl J. Bem, fondateur de la thorie de la perception
de soi. Cela signifie que nous tirons et lisons de
notre comportement les proprits et
caractristiques que nous avons ( je suis ce que je
fais et je suis comme je le fais ). Si moi, par
exemple, je suis quelquun qui se plat critiquer,
je suis un esprit critique (que je sois considr
comme un casse-pied ou un esprit brillant,
dpend naturellement de la faon dont je critique).
Cependant, ces thories nont pas tout fait tort
mais sont incompltes.
Apparemment, nous ne sommes pas
Narcisse, Le Caravage, 1597-1599.
toujours conscients de la faon dont nous
agissons dans la vie quotidienne, et quelle
impression nous donnons aux autres. Tout le
monde saperoit de temps autre qu'un foss
se creuse entre son auto-valuation et les
jugements que l'autre se fait son sujet. Ceci est
un fait psychologique assur : notre image de soi
n'est jamais complte, car notre auto-perception
est affecte par des tches aveugles. Un courant
de recherche psychologique a suppos que nous
sommes systmatiquement en train dembellir
et de dformer notre image de soi en notre
faveur. Lauto-tromperie serait le cas normal :
nous nous voyons presque toujours mieux que la
description que la ralit fait de nous.
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Il existe pour les deux thories assez de contre-
exemples dans la ralit : beaucoup de gens ont
tendance ne pas se pencher vers l'auto-
agrandissement de soi mais plutt ont tendance
se rapetisser . Ils sous-estiment leurs capacits ou
leur popularit. D'autres encore accordent peu
d'attention la faon dont ils ont lair ou leffet
quils donnent. Ils ignorent mme les feedback
bienveillants et maintiennent, en effet, une
surestimation systmatique. Une chose est
maintenant sre : certains traits de personnalit,
comme le narcissisme ou la dpression, ont un
impact
certaines situations, un bon nombre de personnes.
Nous connaissons tous des personnes envers
lesquelles nous voulons faire bonne figure. Et
mme si cela ne fait pas bonne impression, presque
tout le monde est convaincu que ses caractristiques
propres sont au-dessus de la moyenne, de par au
moins certaines fonctions ou capacits. Ceci
sapplique de mme ceux qui sont gnralement
plus enclins l'autodprciation. L'exprience
quotidienne montre que beaucoup de gens ont
souvent tort lorsqu'ils pensent qu'ils sont l'heure,
soigns, minutieux, amicaux, travailleurs,
serviables
impact significatif sur la faon dont nous nous
voyons et comment nous traitons les donnes de
notre performance. De mme quil existe des zones
plus ou moins grandes de notre image de soi que
nous ne pouvons pas vraiment combler. Rien le fait
que nous pouvons nous observer de l'intrieur ,
mais pas objectivement de l'extrieur , constitue
une riche source d'auto-malentendus. Dans
certaines situations, nous ne savons tout
simplement pas quel effet nous avons sur les autres ;
et si les autres interprtaient correctement ce qu'ils
voyaient en nous ?
serviables, gnreux, tolrants et drles. Un faible
niveau d'estime de soi n'est gnralement pas un
mal. Les grandes diffrences entre l'image de soi et
l'image venant de l'extrieur pourraient affecter
notre vie sociale. Il est donc important que nous
connaissions, dans de nombreuses situations de la
vie, au moins approximativement, notre faon
d'agir et quelles impressions nous laissons auprs
des autres. Sans cette connaissance, la navigation
dans la sphre sociale serait beaucoup plus difficile.
Inversement, le fait de sattribuer une image de soi
approximativement raliste, fait de nous de
meilleurs
Lorsque, par exemple, nous coutons avec calme et
rflexion quelquun, nous ne nous rendons pas
compte que nous sommes en train de froncer les
sourcils et de plisser les yeux : notre vis--vis prend
cela, peut-tre, pour une expression de colre ou
d'ennui, mme si nous sommes entirement
focaliss. Ou bien lorsque nous essayons d'assouplir
une discussion difficile avec quelques remarques
humoristiques, cela pourrait donner aux autres
l'impression d'un air sarcastique voire moqueur. La
thorie du self-enhancement correspond, dans
certaines
meilleurs observateurs des autres. Si nous savons
comment une certaine impression peut avoir lieu,
nous pouvons ce moment-l viter un
dbordement de fausses estimations lorsque nous
jugeons les autres. Nous restons ouverts des
interprtations diffrentes (par exemple : est-elle
en colre ou est-ce sa faon de voir les choses de manire
pensive ? ). La capacit de connatre son propre
effet sur les autres, du moins en partie et dans le cas
chant, de savoir le corriger, fait partie de
l'intelligence sociale.
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l'apparence comportementale. Tout d'abord, il
y a des informations relativement claires et bien
visibles que nous ne pouvons pas ou voulons pas
rellement cacher nous-mmes ni aux autres.
Par exemple, en tant que personnes publiques
, nous sommes visibles et savons gnralement
assez bien ce que nous projetons comme image
sur les opinions, les croyances et les prfrences
gustatives. Ce qui est pour nous difficile
ignorer et pour les autres bien visible, c'est
gnralement la caractristique du
temprament (vif, impulsif, lthargique,
anxieux...). Cest une certaine tendance
l'auto-tromperie, lorsque nous rejetons, par
exemple, les jugements assortis de nombreuses
personnes qui nous connaissent bien, comme
lorsquon dit : Je suis vraiment une personne trs
tolrante et conciliante ! .
Quelques vrits sur nous-mmes sont tout
fait vraies, bien que certaines d'entre-elles nous
mettent mal l'aise. Deuximement, il y a des
vrits sur nous-mmes que nous ne pouvons
pas reconnatre ou ne voulons pas reconnatre,
et ce sont effectivement ces tches aveugles
dans notre perception de soi : nous ne
remarquons pas que nous sommes parfois
inutilement agressifs, peu bavards, facilement
offenss, trs dfensifs ou en rancune durable.
Les autres le savent bien, ils reconnaissent une
partie importante de notre personnalit que
nous ne voyons pas.
Troisimement, il existe une multitude
d'informations sur nous-mmes dont nous
sommes les seuls connatre, comme par
exemple la crainte des grandes foules (que
nous dissimulons habilement), ou bien
l'aversion bien dguise envers certaines
personnes. Seulement, nous savons ce que
nous sentons et pensons chaque instant, et
pour de bonnes raisons, nous protgeons ces
sphres intrieures. Les observateurs doivent,
dans ces cas, fournir un grand effort sils
voudraient en dtecter quelque chose. C'est,
cependant, notre propre choix quoi nous
voulons divulguer volontairement une partie
de cette connaissance prive . Linside et
lintrospection nous offrent un accs privilgi
aux informations qui dcrivent
essentiellement notre personnalit et
constituent notre tre : nous sommes les
mieux placs pour savoir ce qui nous touche
ou nous contrarie, ce que nous aimons et ce
que nous naimons pas, ce que nous croyons,
la raison pour laquelle nous avons telle ou
telle opinion... Seul l'observateur minutieux
pourra remarquer le battement nerveux d'une
paupire, pour dire que nous sommes soumis
un stress norme. Tant de gens sont timides
dans des situations sociales, mais cela n'est pas
toujours reconnaissable. Acteurs, managers et
artistes sont beaucoup plus frquemment
extrmement timides qu'on ne le croit, mais
ils ont ainsi appris dissimuler cette inscurit
persistante dans le contact avec les autres.
Quatrimement, il y a les impulsions et les
motifs qui forment notre personnalit, non
seulement ceux dont on nest pas conscient,
mais aussi ceux qui restent cachs aux autres.
Inconscients des missions parentales ou
projections parentales, nous recherchons ainsi
des objectifs spcifiques professionnels et
sommes influencs dans le choix de notre
partenaire.
Il existe quatre types de donnes qui composent
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renforce face des choses que nous naurions
autrement pas os faire. Nous nous redressons
et nous nous remettons, de ce fait, plus
facilement de nos blessures ou de nos sensations
de rejets, par le fait que nous nous trouvons
tout de mme assez bons. La perception de soi
distordue joue aussi un rle important dans
l'valuation de notre propre attractivit et dans
notre apparence. Cela peut conduire de faux
jugements pour ces deux dernires
caractristiques : certaines personnes pensent
qu'elles sont mannequins et Adonis (cf.
mythologie grecque), et ignorent
soigneusement chaque sourire sardonique ou
sarcastique leur encontre.
Dautres ont ngativement dform leur image
de soi (jusqu'au point de la dysmorphophobie
). Tant lune que lautre nous montre que
nous sommes souvent incapables, surtout
lorsque cest purement physique, davoir un
auto-jugement raisonnablement et objectif. A
fortiori, cela s'applique au langage corporel,
aux mimiques et la gestualit. On a beau, en
effet, souvent se regarder dans le miroir. Mais
en mouvement , les autres nous voient le plus
souvent beaucoup mieux, tout simplement
parce que nous ne nous percevons pas en
action. Les autres sont plus prcis lorsquil
sagit
s'agit de juger l'expression de notre
comportement et le langage de notre corps. Le
philosophe romain Snque a crit propos de
cette ccit partielle du Moi : Les pchs des
autres sont souvent poss devant nous, nous-mmes,
nous tournons le dos aux ntres . D'ailleurs, nous
sommes rarement prsents lorsque les autres
tirent sur nos faiblesses et les mchent. De plus,
nous obtenons rarement un feedback honnte
au sujet de certaines choses sensibles qui
nous correspondent. Nous ne savons pas tout ce
que les autres pensent de nous, et ce n'est pas si
mal que a...
De lointaines blessures sont lorigine, dans certaines
situations, de certaines agressions inappropries de
notre part, ou nous rendent profondment tristes.
Souvent, la cause d'un certain type de comportement ou
de motifs se trouve loin dans notre dveloppement de la
personnalit, et cela ncessite souvent un grand effort
introspectif pour les dpister, grosso modo dans une
psychothrapie. Il nous est difficile d'valuer les traits de
personnalit et les caractristiques propres de manire
raliste et sans motions, dans lesquels nous avons
beaucoup Investi comme par exemple l'ducation et
l'intelligence. Si on demande des gens dvaluer ou
destimer
destimer leur propre iintelligence, cette estimation est
presque toujours suprieure au rsultat officiellement
mesur par le test d'intelligence. D'autre part, une
personne qui nous connat bien est gnralement dans
une certaine exactitude lorsquon lui demande
destimer notre intelligence. Son regard nest pas, ce
moment-l, fauss par l'intrt personnel. Le fait que
nous nous estimons travers des caractristiques
prcises toujours meilleures que ce que lon est
rellement, a une raison tendance positive : la
surestimation renforce notre confiance en soi et nous
autrement
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e manire globale, les rsultats de la
recherche sur la personnalit se
laissent rsumer comme suit : nous
sommes plus rapidement et plus prcisment
dtects ou reconnus lorsquil s'agit de nos
proprits actives. Dans ce sens, on parle de notre
style de comportement qui caractrise notre acte
social. Il semblerait que ce que nous rendons
visible l'autre, soit principalement le
comportement qui sert l'avancement
professionnel ou l'acquisition d'une certaine
reconnaissance de la part dautrui. Mme notre
comportement dans les dynamiques de groupes
et l'affirmation de soi, sont facilement
reconnaissables pour dfinir les aspects de notre
personnalit. Ceci saffirme, avant tout, dans les
situations o d'autres se font une premire
impression de nous. Dans les relations durables
comme dans les amitis, les partenariats, la famille
et les relations de travail long terme, l'image
extrieure est domine par les Big Five dits plus
calmes qui sont empreints par des proprits
telles que la tolrance et l'ouverture. Certaines
personnes sont, pour d'autres, comme un livre
ouvert.
De nombreuses tudes montrent que, pour certains traits de personnalit, nous sommes relativement bien au
courant et sommes relativement bien informs leur propos. Avant tout, les cinq grands traits de personnalit
(Big-Five) sont la fois pour nous et pour les autres facilement reconnaissables :
- Extraversion : nous sommes les mieux placs pour savoir si d'autres pensent que nous sommes plus extravertis
ou introvertis, et cette connaissance samliore avec la dure d'une relation. Plus on connat quelqu'un, mieux
on apprend ce qu'il pense de nous et lexactitude de ses estimations notre encontre.
- Agrabilit : nous pouvons trs bien dterminer si on est considr comme acceptable, compatible, agrable
ou bien chamailleur et/ou difficile.
- Conscience : on nous met aussi plus ou moins clairement lesprit si nous sommes considrs comme
quelqu'un qui est parfois l pour les autres, quelquun qui respecte ses engagements, si on effectue les tches
temps, fiable et digne de confiance.
- Ouverture lexprience : il y a aussi un flux important de notre image dpose chez les autres, pour
dterminer si nous sommes plus ou moins curieux et ouverts de nouvelles expriences, en les cherchant
activement. Ceci nous est souvent signal et nous reste rarement cach.
- Nvrosisme : notre stabilit motionnelle (ou instabilit) est, de mme, relativement facile reconnatre, elle
constitue souvent une partie essentielle dans le jugement qui nous est adress. L'anxit, l'irritabilit,
l'impulsivit, la sensibilit sont des caractristiques que les autres ne peuvent ne pas voir et sont la plupart du
temps mal interprtes. Nous apprenons plutt tt que tard, que nous sommes parfois un peu difficile .
D
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Elles peuvent tre values assez rapidement et trs
prcisment. Et leur tour, elles expriment et
organisent par elles-mmes limpression quelles
ont souhait donner d'elles-mmes. Le psychologue
Randall Colvin de la Northeastern University a
tudi les caractristiques de ces personnes-l et a
constat que les extravertis, motionnellement
stables et chaleureux, sont plus cohrents dans leur
caractre et leur comportement. Ces
caractristiques sont, en psychologie de la
personnalit, dfinis en tant que amplificateurs ,
car ils font que d'autres traits de personnalit soient
plus visibles. Par exemple, il est plus facile de juger
de la crativit d'un extraverti que celle dun
introverti, tout simplement parce que l'extraverti
Sam Gosling, dcrit le cas d'un professeur qui est
particulirement aim et connu pour son
enseignement vivant et magistral : il est drle,
polmique, parfois moqueur et blessant et toujours
veill. Il est dbordant d'ides, saisit aussi la
moindre objection et est largement rput pour
tre une typique personne qui dborde d'nergie et
dextraversion. L'intress insiste, cependant,
montrer tous ces comportements seulement parce
qu'il veut tre un bon enseignant, et non pas parce
qu'ils conviennent son temprament. Peut-on se
tromper autant que cela concernant un tel trait de
personnalit central comme l'extraversion ?
En fait, non. Un examen attentif de ce professeur
d'universit pourrait montrer qu'il est dans d'autres
s'exprime beaucoup plus sur ses ides, points de vue
et expriences. La personne introvertie garde
beaucoup plus de choses pour elle-mme, la seule
chose que nous pouvons faire, cest de deviner et
supposer ce qui se passe dans sa tte, et si ce qui sy
passe a une valeur crative ou pas. Une autre
caractristique qui agit comme amplificateur
est la spontanit avec laquelle quelquun ragit
face une autre personne. Celui qui, avec son
opinion ou son avis, ne se cache pas derrire une
montagne, qui ne se comporte gnralement pas
tactiquement, mais qui, plutt, fait parler son
cur comme sil lavait sur la langue, qui rpond
toujours immdiatement et ne se fait pas tirer les
informations du nez, cette personne a une
personnalit
contextes plutt attentif, quil coute plus
discrtement et de manire tranquille. Il jouit plus
expliquer des choses en ayant des discussions
deux, plutt que davoir faire un show devant
des centaines dtudiants. Cette dernire situation,
rajoute lenseignant, lpuiserait
considrablement. Il explique quavant chaque
spectacle , il doit sauto-gonfler dnergie, pour
quensuite, la fin, il se sente comme essor. Cest
exactement cela qui ne correspond pas aux
extravertis. Ces derniers jouissent de leurs grands
spectacles. De ce fait, limage extrieure, celle que
lautre a de nous, peut trs bien tre errone
lorsquun observateur peroit toujours un autre
tre humain dans une situation donne et prcise.
personnalit qui n'est pas aussi difficile dchiffrer.
Ceci dit, celui qui veut tre vu de manire
authentique et tre mieux compris par les autres,
devra donc en payer le prix pour, ou, autrement
dit, en montrer les preuves. Mme pour les
introvertis, il vaut la peine, souvent, de
communiquer ce qu'ils aiment, ce qui les motive, ce
qu'ils pensent des choses ou des personnes.
Cependant, lorsque les introvertis se couvrent de
traits et de comportements extravertis quils jugent
ncessaires, ceci peut littralement conduire un
dni de soi. Ils projettent, de ce fait, une toute
autre image devant eux qui ne correspond pas leur
monde intrieur. Le chercheur en personnalit,
Sam Gosling
Mme le fait quun grand nombre ou bien une
majorit de personnes soit du mme avis que
lobservateur, ne peut dissimuler ou cacher que
ceci constitue un jugement atypique et incorrect
vis--vis de lobserv. Ceci veut ainsi dire que,
pour notre propre jugement lgard dautres
personnes trangres, nous ne pouvons pas
vraiment juger une personne, mis part lorsque
nous l'avons vue dans plusieurs situations et
plusieurs contextes diffrents. Les vraies
qualits de la personnalit se montrent alors
relativement stables dans toutes les situations. Qui
suis-je ? Cela dpend totalement de la situation...
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Lorsque l'image de soi et l'image extrieure
divergent, nous sommes avant tout convaincus
que les autres nous peroivent mal, nous
sommes mconnus des autres et on nous traite
tort : On nest pas comme cela ! . Les
rsultats sur la recherche de la personnalit sont
proches de ce type de raisonnement que nous
avons : cela vaut vraiment la peine de rflchir
deux fois. Les jugements des autres refltent le
plus souvent des caractristiques et/ou
habitudes que nous avons, mais qui ne nous sont
pas conscientes. Les tudes sur les
comportements qui pourraient indiquer un
risque de crise cardiaque ont remarquablement
confirm que les conjoints sont les plus aptes et
les plus prcis dans l'estimation de l'anxit, la
colre, l'auto-isolation, le retrait, que les
personnes elles-mmes touches. Leurs
observations ont une amplitude de mesure plus
vaste pour prdire un risque de crise cardiaque.
Comment pouvons-nous savoir quels angles
morts pourraient tre dangereux ou
socialement prjudiciables dans notre image de
soi ? Comment pouvons-nous savoir quel
impact avons-nous vraiment sur les autres ? En
principe, de par les commentaires que nous
recevons directement, que nous demandons
directement ou que nous comprenons
indirectement, demander directement ne nous
vient dans un premier temps pas l'esprit,
surtout du moment o nous percevons notre
image de soi comme tant cohrente . Mais
lorsqu'on lit correctement les signaux qui, peu
peu, se multiplient, il vaut mieux essayer
dquilibrer les choses : suis-je vraiment
peru
peru comme un esprit trs cratif, un gentil
garon, un patron qui encourage ? Suis-je le
bienvenu, un dbatteur vif d'esprit ? Sur le lieu
de travail, une personne accompagne de son
sentiment de dception, remarque qu'elle n'a
jamais t prise en considration pour une
tche particulire, pour la participation un
groupe de projet ou d'une candidature un
poste plus grad pour lequel elle avait
tellement bataill et o elle est convaincue de
sa performance dans le domaine. Cette
personne, si elle le voulait, pourrait en dduire
qu'elle n'est probablement pas aussi bonne
qu'elle ne le pensait. Certains de ses
comportements, de ses opinions, ont d tre
pris avec dsapprobation de la part de la
majorit des autres. Dans le cas contraire, elle
aurait appris beaucoup plus rapidement et
directement qu'elle a fait un bon travail et
qu'on souhaiterait la voir nouveau comme un
candidat la vice-prsidence, ou bien pour
diriger le nouveau groupe de projet. Pour
savoir si d'autres nous jugent correctement et,
ventuellement, sil est ncessaire de prendre
des mesures correctives dans ce processus de
jugement, nous devons savoir quels effets nous
avons sur les autres. Nous l'apprenons surtout
le mieux lorsque nous travaillons activement
sur les feedback que nous obtenons, et ceci
de prfrence de la part du plus grand nombre
de personnes et des plus diffrentes. Une
erreur dans la recherche du feedback serait de
demander uniquement auprs des personnes
desquelles nous sommes habitus obtenir des
opinions positives et desquelles on ne s'attend
pas une autre opinion, justement parce
qu'elles sont nos amies et partenaires, et
surtout, qu'elles n'ont pas encore pu solidifier
entirement une image cohrente de la
relativit de notre propre comportement et de
son caractre changeant.
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Parfois, il est de ce fait utile de savoir comment l'on
est peru par les personnes non sympathisantes ou
mme hostiles. Lorsqu'il s'agit de notre manire de
nous exprimer, c'est--dire de notre faon de parler
et de gesticuler, les mimiques que nous exprimons
en raction aux autres ou bien les signes du langage
corporel que nous envoyons inconsciemment, une
autre forme de feedback serait utile : regarder une
vido nous montrant dans une interaction sociale.
Cela peut tre trs dcevant, mais trs instructif.
Une exprience classique des psychologues Richard
Robins et Oliver John montre comment une image
de soi idalise et trop embellie de la ralit, peut
entrer en collision avec l'valuation externe et
pourquoi il est parfois utile d'obtenir un feedback
maison
interlocuteurs ayant de l'humour, nous avons
tendance surestimer nos ralisations et nos
qualits. Nous piochons les aspects ou les
reprsentations partielles qui nous plaisent et dans
lesquelles nous sommes, en effet, bons ( je sais trs
bien garer les voitures ; je suis un esprit vif ;
je suis quelqu'un qui a du rpondant ) et
ignorons d'autres aspects dans lesquels nous ne
sommes pas si bons. Un problme demeure avec
l'quilibre entre la perception de soi et l'image que
les autres ont de nous, de mme que dans la
dfinition de performance : que veut dire
solution crative ? L'opinion moyenne des
observateurs, est-elle vraiment une chelle ou bien
une mesure objective ?
adquat : Robins et John ont laiss leurs personnes
exprimentales discuter dans plusieurs groupes ; il
tait question de donner clairement son point de
vue, dans chacun des groupes, sur le rsultat de ces
derniers, en y contribuant autant que possible. Les
discussions ont t enregistres. Aprs la fin de la
discussion, chaque participant devait d'abord
valuer et juger sa propre contribution, ainsi que sa
propre performance. Ceci dit, il tait question du
nombre d'interventions et de la qualit des
arguments de chacun. Comme prvu, la plupart des
participants se considraient comme de fervents
dbatteurs, l'esprit vif et avec une ardente
argumentation. Aprs cette premire auto-
valuation
Comme nous naimons souvent parler qu'avec des
personnes qui ont des opinions similaires aux
ntres, et avec qui nous entrons dans une relation
de soutien mutuel, nous stabilisons gnralement
nos images de soi mutuellement. Ceci devient
seulement un problme lorsque nous devons nous
prsenter dans d'autres contextes et d'autres
situations. Ensuite, il peut arriver que notre estime
de soi soit compltement branle, parce que
d'autres ont tout simplement des chelles diffrents
et considrent nos qualits comme ntant pas la
hauteur de la leur. Donc, si nous voulons vraiment
savoir comment nous sommes et comment nous
apparaissons face aux autres, il est utile d'obtenir
valuation, tous les participants ont visionn la
vido de leurs discussions, et ils ont t ensuite
invits valuer, nouveau, leurs performances et
leur apport la solution dans la discussion. La
plupart des auto-valuations initiales ont maintenant
t adaptes la ralit et ont t nettement revues
et corriges la baisse. De ce fait, l'excs de
confiance est influenable, et la meilleure faon
serait ici de recourir au feedback objectif. Ainsi, je
le rpte, lorsqu'il s'agit d'aspects concernant notre
performance, notre personnalit ou bien la capacit
de conduire une voiture, que nous soyons des
dbatteurs habiles, de tendres amants ou des
interlocuteurs
des valuations et des perspectives diffrentes selon
les personnes, en particulier dans les zones ou
comportements desquels nous pouvons avoir un
point aveugle . Cela peut, parfois, aider rectifier
l'image que nous avons de nous-mmes en nous
prsentant en dfinitive tels que nous sommes
vraiment , cest--dire de la manire telle que
nous voulons tre perus. Obtenir le feedback est
donc trs conseill, tant chez la personne soi-disant
bien rode en ce qui concerne sa propre personne,
do lon part du principe de bien savoir que celle-
ci vous connat comme sa poche , et en assumant
faussement de le croire.
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Selim Thabti,
Psychologue psychothrapeute,
Praticien dans les hpitaux
en Allemagne.
Obtenir le feedback est donc trs conseill, aussi
bien dans les grandes units sociales, quau travail
ou en groupes d'amis. Notre rputation sociale
est base sur la faon dont les autres nous voient
et nous apprcient gnralement. Et nous
sommes trs intresss par l'effet ou les traces
que nous laissons chez les autres, quelle
rputation nous prcde et si nous pouvons faire
quelque chose pour amliorer cette rputation ou
peut-tre la changer en gnral. D'une certaine
manire, il est difficile de nous dissuader de l'ide
que les autres doivent certainement bien nous
connatre. Sils le voulaient rellement, ils
pourraient nous connatre par cur, parce que
nous
d'une proccupation constante pour les autres. Ils
nous observent rarement avec autant de soin,
contrairement ce que l'on pourrait penser.
Nous oublions que chacun est un acteur
indpendant sur la scne, et quil est beaucoup
trop occup avec sa propre performance et sa
propre mise en scne. L'image de soi et l'image
que les autres ont de nous sont lies l'une
l'autre, et ceci de manire trs diverse : nous
concluons trop htivement notre propre image
partir de l'image que nous pensons que l'autre a
de nous, et nous la modifions partir de cette
supposition. Cela suppose, cependant, que nous
croyons savoir ou connatre l'image que les autres
nous agissons, bien videment , sur une scne
ouverte la vue de tout le monde ! Et nous
sommes toujours tonns et dus que ce ne soit
pas le cas. Nous sommes soumis l'illusion de la
transparence ; c'est justement parce que nous
connaissons si bien notre vie intrieure, que nous
pensons que les autres se doivent
automatiquement davoir une trs bonne ide de
nous, qu'ils connaissent nos sentiments,
intentions ou penses. L'illusion de la
transparence consiste principalement dans le fait
que nous sommes persuads que l'autre est un
bien meilleur observateur qu'il ne l'est en ralit.
Ceci dit, et contrairement toute supposition,
nous ne sommes pas automatiquement l'objet
dun
ont de nous rellement, car nous pensons
connatre l'effet qu'on a sur les autres. Nous
remarquons parfois que nous estimons mal l'effet
que l'on a sur les autres de par nos
comportements. L'interaction entre l'auto-
valuation et l'valuation externe est complexe et
souvent difficile. La recherche dans le domaine le
dmontre bien prcisment, de manire
impressionnante et rconfortante : on peut, en
effet, se surestimer bien des gards, mais le plus
souvent, nous sous-estimons le degr de
sympathie ou d'apprciation que d'autres ont
plac en nous. Donc, en bonne nouvelle, je
dirais. De manire gnrale, nous sommes
beaucoup plus aims que nous le pensons !
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Entretien avec le psychanalyste Grard Haddad
Ingnieur agronome n Tunis en 1940, Grard
Haddad est aussi psychiatre et psychanalyste. Il
devient franais en 1967, la double nationalit
ntant pas alors accepte par la France. En 1969
il rencontre Jacques Lacan et entame avec lui une
psychanalyse de douze ans durant laquelle se ralise
une mtamorphose : il commence 30 ans des
tudes de mdecine. Il dcouvre aussi la force du
sentiment religieux qui lhabite. Son parcours est
aussi influenc par sa rencontre avec le savant et
philosophe Yeshayahou Leibowitz. A part ses
travaux de psychanalyste, Haddad est aussi
crivain, traducteur de l'hbreu et diteur. Parmi ses
uvres: L'enfant illgitime : Sources talmudiques de
la psychanalyse , Manger le livre , Le jour o
Lacan m'a adopt , Les femmes et l'alcool , Lumire des astres teints , Tripalium. Pourquoi le
travail est devenu une souffrance .
Vous avez beaucoup chang avec les tunisiens. N'y a-t-il pas une diffrence
entre la psychanalyse pratique en France et celle pratique en Tunisie ?
Grard Haddad : Dabord je tiens
affirmer que je me sens tunisien. Et puis, je
dirai quil ny a pas de diffrences dans
lcoute dun patient tunisien ou franais.
Bien sr, il y a un lment culturel qui
intervient, mais lespce humaine est une.
En fait, depuis quelques annes, je travaille
en Tunisie. Jai plus de 40 ans de pratique,
et les patients qui me consultent en Tunisie
nont rien de diffrent avec ceux que je
pourrais rencontrer dans ma pratique
clinique franaise. Jai beaucoup de plaisir et
dintrt travailler comme psychanalyste
en Tunisie, cela ma rendu une sorte de
jeunesse professionnelle. Mes patients
sinvestissent beaucoup dans leur cure, et
cest un grand moment de satisfaction de
constater limpact positif dune cure.
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Vous avez manifest le dsir de parler d'un thme prcis, savoir le judasme et la
psychanalyse. Pourquoi ce sujet ?
Grard Haddad : Freud tait un juif athe. Il avait dit que la psychanalyse naurait pas pu tre invente par un non juif, et naurait non plus pu tre invente par un juif
croyant. Il fallait, disait-il dans une lettre Karl Abraham, que ce soit un juif dtach de sa religion pour inventer la psychanalyse.
Analyser le rapport de la psychanalyse et du judasme permet de dnouer ce lien entre les deux, et donc de donner plus duniversalisme
cette discipline. Cest une question que
Lacan a souleve comme pch originel de
la psychanalyse et que moi jai reprise.
Daprs Lacan, la psychanalyse n'est pas une science. Elle n'a pas un statut de
science, elle ne peut que tendre vers ce statut, l'esprer. C'est un dlire, un dlire
dont on attend qu'il devienne une science. Pourquoi donc la psychanalyse ne
peut-elle tre une science ?
Grard Haddad : Cette critique de la
psychanalyse nest pas de Lacan lorigine ; Karl Popper, minent philosophe et pistmologue allemand, la mise en
premier. Pour Popper, la psychanalyse nest
pas une science parce quelle ne rpond pas
aux critres de toute science. Selon lui, une thorie est scientifique si elle est rfutable. Or, la psychanalyse nest pas rfutable. Lacan,
la fin de sa vie, la confirme. Allons plus
loin, aucune des sciences humaines, que lon
dcrivait comme des sciences molles , ne mrite ce nom ; ni la sociologie dailleurs, qui
veut nous impressionner par son talage de chiffres et de statistiques. On ne peut en dduire aucune loi. Prenons une loi de la physique banale : leau bout 100. Chaque fois quon porte de leau, une pression
atmosphrique dfinie, 100 degrs, elle
bout. En sciences humaines, on ne peut tablir ce type de lois. On ne peut prvoir le comportement humain, parce quun tre
humain peut toujours faire des choses qui ne sont pas prvues. Mais, dire quune discipline quelle nest pas scientifique ne veut pas dire
quelle nest pas rigoureuse, quelle doit avoir
une mthodologie prcise. Les neurosciences, qui sont trs importantes en elles-mmes, ont cr autour delles une sorte didologie qui prtend que ces neurosciences vont nous expliquer le psychisme humain. Ce nest pas vrai. Les
neurosciences nous clairent sur leur physiologie, mais ne peuvent nous dire ce quest lamour, ce quest la vrit, ce quest
la haine. Ces phnomnes ne relvent pas des changes dnergie et de matire, seuls
phnomnes que la science peut tudier.
Sur quoi se base linterprtation en psychanalyse ?
Grard Haddad : Linterprtation nest pas la vrit : quand jinterprte le discours dun patient, cela ne veut pas dire que je lui
donne la vrit. Qui suis-je pour connatre la vrit dun autre individu ? En ralit, ce quon attend de linterprtation, cest le
dclenchement de quelque chose qui, auparavant, tait refoule. Une interprtation
russie est donc une interprtation qui surprend le patient. Mais la plupart des analystes confondent interprtation et explication. De plus, la conception de linterprtation des uns, diffre selon les courants psychanalytiques des autres. Lacan, par exemple, souhaitait que linterprtation
garde un caractre un peu nigmatique.
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Quelles sont les dimensions de l'coute psychanalytique ?
Grard Haddad : Lcoute en psychanalyse est diffrente des autres disciplines. Dans le travail du psychanalyste,
le principe de base est de supposer que chaque tre humain a un inconscient. Donc,
en tant quanalystes, nous sommes
lcoute de ce que dit cet inconscient, de ce que le patient veut nous dire au-del de ce
quil croit dire ; Ce quil dit a un impact sur
lui, avant mme quil ny ait une
interprtation. A la fin de la sance, le
patient saperoit souvent quil a parl de
choses sans quil ne sen rende compte. En
revanche, en psychologie, on reste la surface des choses ; le psychologue reste au
niveau imaginaire. Ce niveau est certes trs important et les psychanalystes essayent la
fois de tenir compte de ce niveau-l, mais aussi de ce quon pourrait appeler le niveau du dsir . Ds que la personne sente
quon est capable de lcouter, elle nous
accorde sa confiance, elle prouve pour nous de laffection. Cest ce quon appelle
le transfert.
Pourquoi, selon vous, la psychanalyse est tant hae ? Et quel avenir pour cette
discipline ?
Grard Haddad : De toutes les disciplines de la psychologie, la psychanalyse
est celle qui dure depuis le temps le plus long. La psychanalyse est hae par certains,
elle est adore par dautres. Des penseurs
aussi importants quEinstein, Stefan Zweig, Thomas Mann et Romain Rolland, ont eu
une grande estime pour cette discipline. Si elle gne certains, cest parce quelle a
dsidalis ltre humain. Le fait quelle ait
place la sexualit au centre et quelle lui ait
donne un sens diffrent du sens habituel, quelle ait dvoile que lenfant nest pas ce
petit tre innocent et anglique quon
croyait, mais quil a une sexualit a
beaucoup drang. Aujourdhui, beaucoup de gens croient pouvoir enterrer la psychanalyse, ce sont dailleurs des gens de
qualit intellectuelle mdiocre. Pour moi, si la psychanalyse disparat, cela sera surtout la faute des psychanalystes eux-mmes, qui se
dchirent en chapelles rivales.
Pour finir, auriez-vous des conseils donner aux tudiants de psychologie ?
Grard Haddad : Je leur conseille de ne
pas se contenter des cours polycopis, mais de lire directement les textes des grands
auteurs. Ils sont souvent plus clairs que ceux qui croient les expliquer et les rsumer. Il faut aussi lire les grands crivains,
romanciers, dramaturges, philosophes qui connaissent souvent lme humaine mieux
que les thoriciens et sont souvent lavant-
garde. Ne pas dire : on lira Shakespeare ou
Molire quand jaurais fini mes tudes. Il
sera alors trop tard. Le moment des tudes
est un moment essentiel. Un autre avis : la psychanalyse nest pas obligatoire. On fait
une analyse non pas pour devenir
psychanalyste, mais parce quon se sent
mal. Que lon devienne psychanalyste aprs, a vient en plus.
Propos recueillis par
Asma El Hni
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A TU
P
Lassociation Tunisienne de lUnion
des Psychomotriciens (A.T.U.P.) est
une association but non lucratif qui a
t fonde en octobre 2014, dans le but
de rassembler les professionnels
salaris, libraux et tudiants en
psychomotricit, et ainsi uvrer
ensemble pour enrichir la fois leur
pratique mais aussi leurs rflexions.
Lenseignement de cette nouvelle
discipline, quest la psychomotricit, a
dbut la Facult des Sciences
Humaines et Sociales de Tunis aprs
lobtention de lassentiment du ministre
de tutelle en 2008, et une bataille
acharne pour certifier la primordialit
du rle quelle occupe au sein des
professions de la sant. La discipline a,
sans nul doute, fait ses preuves au cours
des cinq dernires annes depuis son
avnement en Tunisie, et se doit dtre
connue et reconnue davantage. En
crant cette association, lun des objectifs
que nous nous sommes fixs est de
prserver la longvit et la continuit de
la pratique psychomotrice au sein de
notre pays, et cela en prparant un
terrain propice son dveloppement
permettant ainsi de garantir de meilleures
conditions qui favorisent
laccomplissement de nos tudiants et de
nos praticiens.
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La promotion du travail bnvole
chez les membres de lassociation, afin
dlargir la porte de notre action et
atteindre les classes sociales les plus
dfavorises, en leur faisant bnficier des
touts de notre pratique.
Agir dans le sens de faire voluer
les capacits dintervention des membres de
lassociation et des spcialistes dans le
domaine de la psychomotricit, et les
consolider dans le but dassurer un meilleur
acheminement des projets prsents, ainsi
quune laboration plus performante des
approches utilises.
Encadrement des tudiants et des
professionnels pour leur fournir un espace
adquat, o ils pourraient partager leurs ides
dans une atmosphre dinteraction et dchange
constructive, et ce travers lorganisation de
rencontres lchelle nationale et
internationale, permettant aux adhrents cette
spcialit de dbattre diffrents sujets autour
des mthodes dintervention en
psychomotricit.
La prsentation de la psychomotricit
auprs du grand public, afin dclaircir les
confusions faites ce sujet, et liminer toute
ambigit concernant les enjeux de cette
approche.
E-mail : [email protected]
Tel : (+216) 97 505 848
Adresse : Bardo centre, Bloc 2, Appt 20, Tunis 2000, Tunisie.
Wajdi Ben Hassen
Prsident de lATUP
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Lexprience (Das Experiment) est un film
allemand ralis par Oliver Hirschbiegel,
sorti en 2001. Il s'inspire du livre The
Experiment : Black Box de Mario
Giordano paru en 1999, lui-mme s'appuyant
sur l'exprience de Stanford mene par le
professeur Philip Zimbardo en 1971, portant
sur les effets de la situation carcrale.
Lhistoire du film tourne autour d'une
exprience en psychologie sociale mene par
une quipe de scientifiques (le professeur
Klaus Thon et la docteure Jutta Grimm).
Pendant deux semaines, les exprimentateurs
tudieront les comportements des 20 sujets
participants lexprience, l'aide des
camras de scurit. Les rgles sont simples :
le premier groupe de sujets sattribue le rle
de gardiens de prison, tandis que le deuxime
groupe sattribue celui des dtenus. Bien
vite, le contrle de l'exprience se perd,
pour aboutir des tentatives de viol,
dhumiliation et de meurtre...
CIN-PSY LXPERIENCE (2001)
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Note de lecture
Cet ouvrage runit une pliade de chercheurs venant de disciplines diffrentes (psychologie
cognitive, neuroscience cognitive, sciences de lducation, psychologie sociale) autour dun
thme complexe et doublement fdrateur en science cognitive contemporaine. Ce thme
correspond dune part aux liens entre perception, connaissances conceptuelles et dcision, et
dautre part leur intgration lmotion et la motivation. Il
rassemble 13 chapitres consacrs ltude des
modulations/rgulations motionnelles et motivationnelles des
oprations de traitement de linformation, rgissant lensemble
de nos activits, essentiellement perceptives, conceptuelles et
dcisionnelles. Lintgration des motions et des motivations
dans la comprhension des processus cognitifs est un thme qui
intresse de plus en plus la communaut des chercheurs en
science cognitive. Dminents chercheurs venant dhorizons
diffrents, en prface, prologue, pilogue et postface,
respectivement de Bernard Rim, Alan Baddeley, Louise
Lafortune et Johnmarshall Reeve, ont renforc cet aspect
multidisciplinaire de la thmatique de louvrage. Leurs
disciplines respectives sont la psychologie des motions, la psychologie cognitive, les sciences de
lducation (avec ouverture vers le milieu professionnel) et la psychologie de lducation (avec
ouverture vers la psychologie exprimentale et les neurosciences de la motivation). La
participation de ces chercheurs concrtise lambition de louvrage de sancrer la fois dans le
fondamental et dans lappliqu.
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La premire partie de cet ouvrage est consacre la
prsentation dune vision globale de lintgration de la
cognition, lmotion et la motivation au sein dun nouveau
paradigme gnral que les auteurs ont appel PCD
(Percept-Concept-Dcision). Dans le chapitre 1, Slim
Masmoudi de lUniversit de Tunis, offre un survol assez
exhaustif des bases thoriques de ce nouveau paradigme,
en commenant par aborder lvolution des ides et des
recherches en rapport avec chaque dimension isole
(stimulus, percept, concept, dcision, motion,
motivation), et en voluant progressivement vers une
vision plus intgrative. Aprs la discussion de lvolution
des ides par dimension, lauteur aborde les diffrents
liens unissant les processus perceptifs, les reprsentations
conceptuelles et les processus dcisionnels. Ensuite, il
discute les multiples faons dont ces processus et
reprsentations sont intgrs lmotion et la
motivation. Enfin, il termine par la prsentation du
paradigme PCD dans une vision intgrant les deux
fonctions, affective et conative, savoir lmotion et la
motivation.
Dans le chapitre 2, Andy Christen et Didier Grandjean, de
luniversit de Genve, mettent laccent sur les
mcanismes crbraux impliqus dans la construction
dune reprsentation et les processus motionnels en lien
avec les prises de dcisions. Dans cette contribution, les
dynamiques des rseaux neuronaux seront au centre de la
notion dintgration. La deuxime partie de cet ouvrage
est consacre la perception en tant quensemble
dactivits et processus reprsentationnels trs lis aux
mcanismes mnsiques, et ses liens rciproques avec des
processus motionnels et motivationnels. Trois chapitres
sont consacrs ce sujet. Alan Baddeley, de lUniversit
de York, ouvre cette deuxime partie avec un chapitre
(chapitre 3), traduit en franais pour la premire fois,
aprs son livre La mmoire humaine : Thorie et
pratique , paru en 1999 (Baddeley, 1999). Cest pour la
premire fois quAlan Baddeley participe un ouvrage
collectif francophone, permettant ainsi aux lecteurs
francophones de tirer profit de cinquante ans de recherche
sur la mmoire de travail. Le chapitre de Baddeley met
jour toutes les donnes sur la mmoire de travail,
composante centrale de notre systme cognitif, en
intgrant au cur mme de ce sous-systme (lui-mme
composite) une composante affectivo-conative : le
dtecteur hdonique.
La mmoire, qui correspond cette capacit quont les
individus retenir et utiliser un ensemble de connaissances
ou dinformations, est implique dans notre vie
quotidienne et dtermine notre devenir. Dans son
chapitre, Baddeley constate que les chercheurs ont moins
progress sur la question de savoir pourquoi cette
mmoire excute une tche plutt quune autre ou mme
pourquoi elle nexcute rien du tout. Baddeley, qui a
dvelopp un modle qui reprsente actuellement une des
propositions thoriques les plus influentes pour rendre
compte des processus de la mmoire de travail et du
maintien court terme de linformation, tente ici
dutiliser le modle multicomposant de la mmoire de
travail pour expliquer linfluence de lmotion sur la
cognition. Ensuite, Nicolas Silvestrini et Guido H.E.
Gendolla, de lUniversit de Genve, proposent (chapitre
4) un nouveau modle tenant compte explicitement de la
variabilit des effets de lhumeur et de linfluence du
contexte sur ces effets, le mood-behavior-model (MBM).
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Ce modle reprsente un systme intgratif offrant des
prdictions et des explications propos de linfluence des
humeurs sur la direction, lintensit et la persistance des
comportements humains. La perception des stimuli
motionnels chez les personnes ges a retenu lattention
de Sandrine Vieillard et Alexa Pijoff de lUniversit de
Franche-Comt (chapitre 5). Travaillant sur limpact du
vieillissement sur le traitement des motions, les auteurs
ont pu mettre en valeur un vecteur puissant pour les
motions : la musique. Elles ont vrifi laide de tches
4de jugements motionnels, de catgorisation libre et de
reconnaissance incidente, si lavance en ge affecte la
perception, la structure psychologique et la mmorisation
de stimuli musicaux. La prise en compte du dclin des
ressources cognitives dans lanalyse des donnes rvle des
diffrences lies lge. Quatre chapitres regroups dans
la troisime partie ont pour objet la description du rle de
lmotion et la motivation dans la construction et
lorganisation des structures conceptuelles.
Les tudes visant une meilleure comprhension de ltape
post-pisode motionnel savrent essentielles pour
apprhender limpact cognitif des processus motionnels.
partir de lobservation et lanalyse de cette tape chez
diffrents sujets, Bernard Rim, de lUniversit de
Louvain, partage avec nous les ides les plus marquantes et
les plus innovantes en trente annes de recherches sur les
motions, partir dune perspective cognitive. Dans le
chapitre 6, il met en vidence le fait que tout pisode
motionnel suscite une rmanence de plus ou moins
longue dure. Celle-ci se manifeste la fois dans une
proccupation cognitive la recherche de sens et dans
un comportement social le partage social de lmotion.
Partant dune approche intgrative et dynamique, Slim
Masmoudi (Chapitre 7) se propose dans son travail de
montrer que la pense crative ne dpend pas du seul
systme cognitif et quune dimension motivationnelle est
fortement implique.
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Il sappuie dabord sur un ensemble dtudes quil
a effectues avec diffrents apprenants. Son
interprtation repose sur le concept de
modulation motivationnelle , quil drive des
travaux dAmabile (1996), selon laquelle
diffrents types de motivations, intrinsques et
extrinsques, jouent un rle facilitateur entre les
processus cratifs et dautres processus cognitifs.
Ces rflexions ont fait lobjet dune tentative
dlaboration dun modle intgr en couches
dynamique et circulaire de la cognition, intgrant
ces diffrentes correspondances. Larticulation
entre des systmes de motivation et leur apport
lapprentissage, et plus prcisment au
dveloppement de la rfrence interne chez
lapprenant, est lobjet du chapitre 8 propos par
Daniel Favre de lUniversit Montpellier 2.
Lauteur prsente une approche multi-
rfrentielle de lacte dapprendre. En sappuyant
sur les donnes neurobiologiques relatives aux
circuits du renforcement positif et ngatif des
comportements , lauteur propose un modle
qui intgre diffrentes approches psychologiques
(bhavioristes, humanistes et psychanalytiques) en
identifiant et formalisant trois modes de
fonctionnement, trois systmes de mo tivation
de ces circuits nerveux : le systme de motivation
de scurisation, le systme de motivation
dinnovation et le systme de motivation de
scurisation parasite ou daddiction.
Enfin, le travail de Reynaud et al. (Chapitre 9)
prsente les premiers rsultats dune tude
portant sur les relations entre les changements
conceptuels et les attitudes envers
lenvironnement animal (le cas des requins).
Cette tude visait une meilleure exploration des
dimensions cognitives et affectives dans
lacquisition de nouvelles connaissances sur un
Environnement Non Humain (ENH). Les auteurs
ont dgag trois dimensions principales peuvant
sinterprter comme des composantes
significatives de lexprience dun changement
conceptuel par rapport lENH : les sentiments
dapparentement avec lENH qui renvoient la
capacit se sentir form des mmes lments
que lunivers, et les deux attitudes
psychologiques, la fusion et la coupure
avec lENH correspondent respectivement au
stade affectif dans lequel une personne se sent en
symbiose totale et passionne avec des lments
de lenvironnement et la ngligence de lENH
par une personne motionnellement absorbe par
les problmes humains. Ce chapitre constitue une
contribution importante la rflexion sur les liens
entre changement conceptuel et motion, dans le
cadre de leurs rapports lenvironnement. La
dernire partie de cet ouvrage est structure en
quatre chapitres.
Elle porte sur les diffrentes implications des
motions dans la prise de dcision. En un
parcours la fois familier et nouveau, thorique et
empirique, Abdelmajid Naceur (Chapitre 10) de
lUniversit de Tunis, replace dcision et motion
dans leurs cadres respectifs et propose, en
validation de ses postulats thoriques, un
ensemble de recherches fondamentales et
appliques. Lauteur constate dabord que la
majorit des travaux sur la prise de dcision ont
opt pour une approche neurobiologique ou
plutt une approche sintressant aux faits
psychopathologiques. Il souligne la courte porte
des rsultats obtenus en laboratoire. En tenant
les dpasser, il fait progresser la connaissance des
procds et dispositifs dcisionnels. Il propose de
comprendre le fonctionnement de la prise de
dcision grce ltude de lintelligence
motionnelle dans le domaine scolaire et plus
prcisment en contexte dorientation scolaire.
Dans ce contexte, lessentiel de la dmarche du
sujet lve rside dans la conqute progressive de
la capacit sorienter soi-mme et de piloter son
parcours scolaire, en tirant parti des situations et
des expriences concrtes rencontres dans la vie
personnelle et scolaire selon les cas.
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Dans le chapitre 11, les processus
daccompagnement dans la mise en uvre dun
changement dans un systme ducatif qui se
veut innovateur, dynamique et prometteur sont
lobjet de la contribution de Louise Lafortune
de lUniversit du Qubec Trois-Rivires.
Adoptant la mthode de la recherche-
accompagnement, lauteur souligne
limportance de la dimension affective dans
linteraction entre la personne accompagnatrice
et celles qui sont accompagnes. Ses
observations lont mene considrer quil est
ncessaire dexercer un regard cognitif et
professionnel quant la faon de comprendre et
de tenir compte de la dimension affective dans
ses actions. Lutilisation de diffrents types de
traitement de linformation lors dune prise de
dcision chez ladolescent fait actuellement
lobjet dun dbat. Est-ce que ce sont les
processus de traitement des informations
relatives soi ou plutt relatives la tche de
dcision qui prdominent chez les adolescents ?
Peut-on supposer la prsence du mindfulness
(langer, 1994) dans le processus de prise de
dcision chez les adolescents ?
Quelle serait la part de limplication de la
reprsentation de soi, avec ses composantes
cognitives et affectives, dans le processus de
traitement de linformation ? Naceur,
Masmoudi et Becher (Chapitre 12) tentent
dlucider ces diffrents points en apportant des
lments thoriques et empiriques. Enfin, le
but de ltude de Bndicte Gendron de
lUniversit Montpellier (Chapitre 13) est
dapporter des lments lappui dune autre
conception des liens entre le cognitif et le
conatif. Cette conception peut se dessiner
partir de deux problmatiques distinctes a
priori, mais non moins lies. La premire porte
sur les relations entre motion, cognition et
performance. La deuxime est relative aux
travaux sur le capital motionnel . Une
analyse assez originale de lauteur du capital
motionnel a permis de faire une analyse
articulant sujet, situation, environnement ,
et de prendre en compte le sujet, comme acteur
non isol, inscrit dans un environnement et
dans une situation donne.
En conclusion, Du percept a la dcision est
un ouvrage ayant un fort caractre
multidisciplinaire autour dune problmatique
rcente. Ses chapitres sont trs bien structurs
sur le plan pdagogique, offrant une ouverture
trs riche sur dautres disciplines dintrt
applicatif, comme les sciences de lducation,
les sciences affectives et lintelligence
artificielle. Enfin, les thmes de cet ouvrage
rompent avec la taxinomie de la cognition
humaine, ouvrant les portes vers lintgration
des processus motionnels, motivationnels et
cognitifs, ce qui a permis la naissance dune
nouvelle formule de lesprit : Esprit =
C*E*M.
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Encore appele folie du fugueur , fugue
dissociative ou automatisme ambulatoire , la
dromomanie se caractrise par une impulsion irrsistible
de se promener et de voyager. La personne qui en est
atteinte ressentirait une envie incontrlable et irrsistible
de se dplacer.
L'ecmnsie est une forme de paramnsie, c'est--dire un
trouble de la mmoire caractris par une erreur
d'apprciation ou une altration du souvenir, se
caractrisant par la reviviscence de souvenirs anciens qui
semblent trs rels avec les gestes et dtails
correspondants. Ces souvenirs agissent comme
distracteurs et altrent le fonctionnement normal de la
mmoire, en la rendant moins efficace enregistrer de
nouveaux souvenirs.
Invent par le sexologue Friedrich Salomon Krauss en
1903, le terme paraphilie dsigne les attirances ou
pratiques sexuelles diffrentes des comportements
sexuels classiques considrs comme normaux . Dans
certains pays, ces pratiques sont considres comme des
crimes sexuels. Nanmoins, leurs causes et origines
demeurent inconnues. En effet, il n'existe aucune
altration psychologique ou organique. Exemples de
paraphilies : la zoophilie (avoir un animal comme objet
de dsir) ; le ftichisme (excitation sexuelle cause par la
vue dun objet ou d'une partie du corps) ; la pdophilie
(attirance ou prfrence sexuelle d'un adulte envers un
enfant) ; la podophilie (le ftichisme du pied).
Psychonnaire
Ecmnsie
Paraphilie
Dromomanie
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