projet de rapport final de la commission pour mettre fin à ...€¦ · projet de rapport final de...
TRANSCRIPT
Projet de rapport final de la Commission
pour mettre fin à l’obésité de l’enfant
Genève, SUISSE
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 2
WHO/NMH/PND/ECHO/15.2
© Organisation mondiale de la Santé 2015
La présente publication contient le projet de rapport final de la Commission pour mettre fin
à l’obésité de l’enfant et ne représente pas nécessairement les décisions ou politiques de
l’Organisation mondiale de la Santé. Il s’agit d’un avant-projet destiné à être examiné par les
parties prenantes pertinentes aux fins de faire des commentaires et suggestions à la
Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant. Le contenu du présent document n’est
donc pas définitif et le texte peut faire l’objet de révisions avant sa publication. Le
document ne saurait faire l’objet d’examen, de tirage d’extraits, de citation, de
reproduction, de transmission, de distribution, de traduction ou d’adaptation, en partie ou
en totalité, sous quelque forme ou par quelque moyen, sans l’autorisation de l’Organisation
mondiale de la Santé.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 3
Table des matières
Table des matières .................................................................................................................................................. 3
Glossaire et définitions .............................................................................................................................. 4
Préambule .................................................................................................................................................................. 7
Introduction ............................................................................................................................................................... 9
Principes directeurs pour la lutte contre l’obésité de l’enfant ............................................................ 13
Éléments clés pour s’attaquer à l’obésité de l’enfant .............................................................................. 15
Un ensemble complet et intégré d’interventions pour lutter contre l’obésité de l’enfant .....15
Orientations stratégiques proposées ...............................................................................................16
1: S’attaquer à l’environnement et aux normes favorables à l’obésité ..................................16
2: Réduire le risque d’obésité en s’attaquant aux éléments critiques du cycle de vie ........26
3: Traiter les enfants déjà touchés par l’obésité pour améliorer leur santé actuelle et future ..................................................................................................................................................34
Suivi et responsabilisation pour le succès .......................................................................................36
Rôles et responsabilités ...................................................................................................................................... 39
Programme de recherche .................................................................................................................................. 41
Références ............................................................................................................................................................... 43
ANNEXE 1 : Commissaires siégeant à la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant ... 46
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 4
Glossaire et définitions
Adolescents Personnes âgées de 10 à moins de 19 ans
IMC Indice de masse corporelle = poids (kg)/taille (m)2
IMC par
rapport à l’âge
Indice de masse corporelle ajusté en fonction de l’âge, normalisé pour les
enfants
Enfants Personnes âgées de moins de 19 ans
Nourrissons Personnes âgées de moins de 12 mois
MNT Maladies non-transmissibles
Aliments sains Aliments qui répondent aux exigences en matière de micro et de
macronutriments présentant une densité énergétique, une teneur idoine
en sucre libre, en sel et en matières grasses
PRE Pays à revenu élevé
PRFI Pays à revenu faible et intermédiaire
Obésité De la naissance à un âge inférieur à 5 ans : note z pour le rapport
poids/taille supérieure ou égale à 3 écarts types
(http://www.who.int/childgrowth/en/)
De 5 ans à moins 19 ans : indice de masse corporelle par rapport à l’âge
supérieur ou égal à 2 écarts types, au-dessus de la moyenne des normes
de croissance de l’OMS
(http://www.who.int/nutrition/publications/growthref_who_bulletin/en/)
Surpoids De la naissance à un âge inférieur à 5 ans : note z pour le rapport
poids/taille supérieure ou égale à 2 écarts types et inférieure à 3 écarts
types (http://www.who.int/childgrowth/en/)
De 5 ans à moins 19 ans : indice de masse corporelle par rapport à l’âge
supérieur ou égal à 1 écart type et supérieur à 2 écarts types, au-dessus
de la moyenne des normes de croissance de l’OMS
(http://www.who.int/nutrition/publications/growthref_who_bulletin/en/)
WGSE Groupe de travail spécial sur les données scientifiques et factuelles pour
mettre fin à l’obésité de l’enfant
WGIMA Groupe de travail spécial sur la mise en œuvre, le suivi et la redevabilité
pour mettre fin à l’obésité de l’enfant
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 5
Aliments
mauvais pour
la santé
Aliments riches en graisses saturées, en acide gras trans, en sucres libres
ou en sel, autrement dit les aliments caloriques et pauvres en nutriments
Jeunes enfants Personnes âgées de moins de 5 ans
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 6
La prévalence de l’obésité
chez l’enfant s’est accrue
rapidement aussi bien dans
les pays à revenu élevé et les
pays à revenu faible et
intermédiaire et constitue
une préoccupation urgente
de santé publique.
Les enfants obèses
présentent des risques de
morbidité et de mortalité à
long terme. L’obésité chez les
enfants peut affecter leur
santé immédiate, leur
scolarité et leur qualité de
vie.
La société et les
gouvernements doivent
prendre des mesures
urgentes et significatives
pour s’attaquer à ce
problème
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 7
Préambule
1. Au cours de la décennie écoulée, l’Assemblée mondiale de la Santé, l’organe directeur de
l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et l’Assemblée générale des Nations Unies ont adopté une
série de résolutions1 qui reconnaissent les maladies non transmissibles (MNT) comme étant un défi
majeur pour le développement au 21e siècle et ont identifié la prévention et la maîtrise de ces
maladies comme une priorité essentielle. Les Objectifs de développement durable proposés suggèrent
une cible pour la réduction de la mortalité prématurée due aux MNT2.
2. Au nombre des facteurs de risque de MNT, l’obésité est particulièrement préoccupante. Chez les
enfants (âgés de moins de 19 ans), elle est associée à un large éventail de complications sanitaires et à
un risque accru d’apparition précoce de maladies, notamment le diabète et les cardiopathies. La
prévention de l’obésité de l’enfant est une approche clé de prévention primaire des MNT.
3. L’obésité de l’enfant a des origines complexes et les progrès accomplis dans la résolution de ce
problème ont, à ce jour, été lents. Il est clair qu’une combinaison de recherches scientifiques, de
leadership des pouvoirs publics et de partenariats communautaires est nécessaire pour élaborer les
meilleures recommandations et les mettre en œuvre partout dans le monde.
4. Pour élaborer une riposte globale à l’obésité de l’enfant, le Directeur général de l’OMS a mis en place
une Commission de haut niveau pour mettre fin à l’obésité de l’enfant (ECHO), composée de
personnalités accomplies et éminentes issues d’une variété de domaines pertinents. Avec l’appui de
deux groupes de travail spéciaux, dont l’un sur les données scientifiques et factuelles pour mettre fin à
l’obésité de l’enfant (WGSE), et l’autre sur la mise en œuvre, le suivi et la redevabilité pour mettre fin à
l’obésité de l’enfant (WGIMA), la Commission a examiné les lacunes dans les mandats et stratégies
existants, s’y est appuyée et s’y est également attaquée. Un rapport intérimaire a été élaboré en vue
de recueillir des commentaires et rétroactions, à travers une série de consultations et d’auditions
régionales avec les États Membres et les acteurs non-étatiques, et un processus en ligne a été lancé
pour recueillir les commentaires des parties prenantes pertinentes. La Commission a examiné ces
contributions et élaboré le présent projet de rapport final, qui constituera la base d’une dernière série
de consultations régionales et mondiales.
1 La résolution WHA53.17 sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles; la résolution WHA57.17 sur la stratégie mondiale sur l'alimentation, l'activité physique et la santé; la résolution WHA61.14 sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles : mise en œuvre de la stratégie mondiale; la résolution WHA63.14 sur la commercialisation des aliments et des boissons non alcoolisées destinés aux enfants; la résolution WHA65.6 sur le plan intégré de mise en œuvre concernant la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant; et A66/10 et A68/11 sur le suivi de la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles; A68/14 sur la santé dans l'agenda de développement post-2015; A68/15 sur la santé des adolescents; A68/19 sur les résultats de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition. 2 http://unsdsn.org/wp-content/uploads/2014/04/140417-Goals-and-Targets1.pdf
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 8
Objectif de la Commission
Les objectifs primordiaux de la Commission pour mettre fin à l’obésité de
l’enfant sont de faire des recommandations politiques pour :
a) éviter que les nourrissons, les enfants et les adolescents ne développent
l’obésité ; et
b) identifier et traiter l’obésité préexistante chez les enfants et les
adolescents,
afin de réduire le risque de morbidité et de mortalité dues aux maladies non
transmissibles, les effets psychosociaux de l’obésité tant chez l’enfant que
chez l’adulte et le risque trans-générationnel de développer l’obésité.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 9
Introduction
4. L’épidémie de l’obésité peut annihiler bon nombre des avantages sanitaires qui ont contribué à la
longévité accrue observée dans le monde. Environ 42 millions d’enfants ont été affectés par le
surpoids ou l’obésité (définie comme étant la proportion d’enfants présentant des valeurs
supérieures à 2 écarts types et à 3 écarts types, respectivement, par rapport à la moyenne des
normes de croissance de l’OMS (1)) en 2013. La Figure 1 montre la prévalence des enfants âgés de
moins de 5 ans en surpoids dans le monde. En Afrique, le taux de prévalence estimatif du surpoids et
de l’obésité chez l’enfant, qui était de 8,5 % en 2010 (soit 12 millions d’enfants), devrait croître à
12,7 % à l’horizon 2020. En Asie, le taux de prévalence de 4,9 % enregistré en 2010 équivaut
approximativement à 18 millions d’enfants (2-4). Si les tendances actuelles se poursuivent, plus de 70
millions de nourrissons et de jeunes enfants seront en surpoids ou obèses à l’horizon 2025, la vaste
majorité d’entre eux vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire (5). Il est possible que la
prévalence de l’obésité du nourrisson, de l’enfant et de l’adolescent connaisse un plafonnement dans
certains contextes, mais en chiffres absolus, l’on dénombre un plus grand nombre d’enfants en
surpoids et obèses vivant dans les pays à revenu faible et intermédiaire que dans les pays à revenu
élevé (5). La Figure 2 montre la prévalence du surpoids par région de l’OMS et par groupe de revenu
de la Banque mondiale. Les données sur la prévalence disponibles pour les enfants plus âgés et les
données concernant les adolescents font actuellement l’objet de vérification et seront publiées par
l’OMS vers la fin de l’année 2015. À ce jour, les progrès accomplis dans la résolution du problème de
l’obésité de l’enfant ont été lents et inconstants (6).
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 10
Figure 1 : Prévalence normalisée selon l’âge du surpoids chez les enfants de moins de 5 ans,
estimations comparables, 2013
Source : Rapport sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 2014, OMS
Figure 2 : Prévalence du surpoids chez les enfants âgés de moins de 5 ans, par région de l’OMS et
par groupe de revenu de la Banque mondiale, estimations comparables, 2013
Source : Rapport sur la situation mondiale des maladies non transmissibles 2014, OMS
5. Un nombre encore plus important d’enfants est, même avant la naissance, prédisposé à développer
l’obésité. Les enfants qui n’ont pas encore atteint le seuil de l’Indice de masse corporelle par rapport
à l’âge au regard de la définition actuelle de l’obésité de l’enfant peuvent courir un risque accru de
développer l’obésité. De nombreux pays sont à présent confrontés au double fardeau de la
malnutrition, avec des taux croissants d’obésité de l’enfant et des taux élevés de sous-alimentation et
de retard de croissance de l’enfant. La sous-alimentation expose les enfants à un risque
particulièrement élevé de développer l’obésité lorsque les habitudes d’alimentation et d’activité
physique changent. L’obésité de l’enfant est souvent sous-estimée en tant que problème de santé
publi
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 11
que dans les contextes où il est souvent considéré d’un point de vue culturel qu’un enfant en surpoids
est un enfant en bonne santé.
6. Dans les pays à revenu élevé, les risques d’obésité de l’enfant sont plus importants dans les groupes
socioéconomiques défavorisés. Bien que l’inverse soit vrai aujourd’hui dans la plupart des pays à
revenu faible et intermédiaire, un changement de tendance se fait jour. Au sein des pays, certains
sous-groupes de populations, tels que les enfants migrants ou les enfants autochtones, sont
particulièrement exposés à un risque élevé de développer l’obésité (7). À mesure que les pays
connaissent des transitions socioéconomiques et/ou nutritionnelles rapides, ils sont confrontés à un
double fardeau dans lequel coexistent la sous-alimentation et la suralimentation (8).
7. L’obésité découle d’une combinaison d’expositions de l’enfant à un mode de vie malsain
(l’environnement dit favorable à l’obésité) et d’interventions biologiques et comportementales
inadéquates pour lutter contre l’environnement favorable à l’obésité, qui varient selon les individus et
qui sont fortement influencées par des facteurs liés au développement ou au cycle de vie. Le risque
d’obésité peut être transmis d’une génération à une autre – donc «l’obésité engendre l’obésité». Cela
peut être dû aux influences comportementales et/ou biologiques.
8. Les influences comportementales sont transmises d’une génération à une autre, dans la mesure où
les enfants héritent du statut socioéconomique, des normes et comportements culturels, ainsi que
des habitudes d’alimentation et d’exercice d’activité physique de leurs familles. Les valeurs et normes
culturelles influencent la perception du poids corporel sain ou souhaitable, en particulier pour les
nourrissons, les jeunes enfants et les femmes. Dans certains contextes, le surpoids et l’obésité sont en
passe de devenir des normes sociales, contribuant ainsi à la perpétuation de l’environnement
favorable à l’obésité.
9. Avec la mondialisation et l’urbanisation, l’exposition à un environnement favorable à l’obésité
s’accroît tant dans les pays à revenu élevé que dans les pays à revenu faible et intermédiaire et dans
tous les groupes socioéconomiques. De nos jours, beaucoup d’enfants grandissent dans des
environnements qui encouragent la prise de poids et l’obésité. Les changements au niveau de la
disponibilité et des types d’aliments, le déclin de l’activité physique au profit des moyens de transport
ou du jeu, se traduisent par un déséquilibre énergétique. Les enfants sont exposés à des aliments
ultra-transformés, caloriques et pauvres en nutriments, qui sont bon marché et aisément disponibles.
Les possibilités d’activité physique, aussi bien au sein qu’en dehors du milieu scolaire, ont été réduites
et davantage de temps est consacré aux activités de loisir sur écran et sédentaires.
10. Il existe deux voies générales de développement par lesquelles les facteurs biologiques peuvent
accroître le risque d’obésité chez l’enfant. La première, la voie de «l’inadéquation», résulte de la
malnutrition, même subtile, durant la phase de développement fœtal et la petite enfance, due par
exemple à la mauvaise nutrition de la mère ou à l’insuffisance placentaire. Les processus sous-jacents
impliquent les effets environnementaux sur la fonction génique (effets épi-génétiques), qui n’ont pas
nécessairement des effets manifestes sur des mesures telles que le poids à la naissance (9). Les
enfants qui ont souffert de sous-alimentation et sont nés avec une insuffisance pondérale ou sont
petits pour leur âge (présentant un retard de croissance) courent un plus grand risque de développer
le surpoids et l’obésité lorsqu’ils se retrouvent dans une situation de suralimentation et de mode de
vie
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 12
sédentaire plus tard dans la vie. Les tentatives pour enrayer la sous-alimentation et le retard de
croissance durant la naissance peut entraîner des conséquences non-désirées et un risque d’obésité
pour ces enfants.
11. La deuxième voie de développement est caractérisée par le fait que la mère entame la grossesse avec
une obésité ou un diabète préexistant, ou le développement du diabète gestationnel. Cette voie
prédispose l’enfant à des accumulations accrues de graisses associées à une maladie métabolique et à
l’obésité. Cette voie peut également impliquer des processus épi-génétiques. Les recherches récentes
sur les animaux indiquent que l’obésité paternelle peut également contribuer au risque d’obésité
chez l’enfant. L’alimentation inappropriée des nourrissons a également un impact sur le
développement biologique de l’enfant. Les interventions appropriées avant la conception, durant la
grossesse et pendant l’enfance peuvent prévenir certains de ces effets sur la fonction génique, mais
ces effets peuvent ne pas être aisément neutralisés, une fois la période critique de développement
passée. Étant donné que beaucoup de grossesses ne sont pas planifiées et que de nombreuses
femmes ne consultent pas un professionnel de soins de santé jusqu’à la fin du premier trimestre de
leur grossesse, il importe de promouvoir la connaissance de l’importance des comportements sains
chez les adolescents, les jeunes femmes et les jeunes hommes avant la conception et dans les toute
premières phases de la grossesse.
12. Au sein de nombreuses populations, les individus à tous les niveaux de la distribution de l’indice de
masse corporelle ont plus de graisse corporelle qu’auparavant ; en d’autres termes, l’environnement
favorable à l’obésité a des effets néfastes sur les personnes qui ne sont pas, au sens conventionnel,
définies comme étant obèses (10). Le surpoids et l’obésité ne se réduisent pas à des sevrages de type
tout-ou-rien et beaucoup d’enfants sont sur la voie de l’obésité, même lorsqu’ils sont dans les limites
de la fourchette normale du rapport indice de masse corporelle/âge. Les conséquences sanitaires du
surpoids et de l’obésité sont également continues et peuvent affecter la qualité de vie d’un enfant
avant qu’on atteigne les sevrages basés sur le rapport indice de masse corporelle/âge. Le profil
d’accumulation de graisses dans le corps est également important en termes de résultats dans le
domaine de la santé. Bien que l’indice de masse corporelle soit le moyen le plus simple d’identifier les
enfants touchés par le surpoids et l’obésité, il n’identifie pas nécessairement les enfants présentant
des accumulations de graisse au niveau de l’abdomen, qui les exposent au risque de complications
sanitaires. Il existe de nouvelles méthodologies, mais elles peuvent actuellement être au-delà du
champ des enquêtes démographiques.
13. L’enfant n’a de maîtrise sur aucun des facteurs de causalité en amont et l’obésité de l’enfant ne
devrait donc pas être perçue comme résultant des choix de modes de vie par lui opérés. Étant donné
que l’obésité de l’enfant est influencée par des facteurs biologiques et contextuels, les
gouvernements doivent s’attaquer à ces problèmes en fournissant des orientations de santé
publique, en assurant l’éducation et en mettant en place des cadres réglementaires pour s’attaquer
aux risques liés au développement et à l’environnement, afin de soutenir les efforts des familles
visant à changer les comportements. Les parents, les familles, les soignants et les éducateurs ont un
rôle essentiel à jouer pour encourager les comportements sains.
14. L’obésité a des conséquences sanitaires et psychologiques durant l’enfance, l’adolescence et à l’âge
adulte. L’obésité en elle-même est une cause directe de morbidité chez l’enfant, notamment les
complications gastro-intestinales et orthopédiques, l’apnée du sommeil et l’apparition accélérée des
mala
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 13
dies cardiovasculaires et du diabète, ainsi que les co-morbidités de ces deux dernières maladies non
transmissibles (MNT) (11). L’obésité chez l’enfant peut également contribuer à des difficultés
comportementales et émotionnelles, telles que la dépression, entraîner la stigmatisation ainsi qu’à une
mauvaise socialisation et semble entraver l’apprentissage (12, 13).
15. L’obésité de l’enfant est, de façon critique, une bonne variable prédictive d’obésité chez l’adulte, qui a
des conséquences sanitaires et économiques bien connues, tant pour l’individu que pour la société
dans son ensemble (14, 15). Bien que certaines études longitudinales suggèrent que, pour certaines co-
morbidités liées aux MNT, l’obésité de l’enfant laisse une marque permanente sur la santé de l’adulte
(16), d’autres indiquent que l’amélioration de l’indice de masse corporelle à l’âge adulte peut réduire
le risque de morbidité et de mortalité (17).
16. Un faisceau de données factuelles relatives au coût de l’obésité de l’enfant sur la durée de vie est en
train de se constituer, mais est rarement comparé à celui du fardeau économique de l’obésité chez
l’adulte. À ce jour, les études se sont concentrées principalement sur les dépenses de soins de santé,
faisant fi des autres coûts, y compris le coût de l’apparition accélérée des maladies de l’adulte et la
tendance à l’obésité de l’enfance de se poursuivre jusqu’à l’âge adulte, avec les coûts économiques
corollaires (18). L’apparition précoce des MNT entrave la scolarisation au cours de la durée la vie de
l’individu, les résultats sur le marché du travail et exerce un fardeau considérable sur les systèmes de
soins de santé, les familles, les employeurs et la société dans son ensemble (19).
17. La prévention de l’obésité de l’enfant aura d’importants avantages économiques que nous ne sommes
pas actuellement en mesure d’estimer précisément. Les retombées positives découlant de la lutte
efficace contre l’obésité de l’enfant intègrent également l’amélioration de la santé maternelle et
génésique et une réduction de l’exposition aux environnements favorables à l’obésité pour tous les
membres de la population, ce qui plaide davantage en faveur de la prise d’une mesure urgente.
Principes directeurs pour la lutte contre l’obésité de l’enfant
La Commission affirme les principes et stratégies ci-après :
18. Le droit des enfants à la santé : Les gouvernements et la société ont une responsabilité morale d’agir
pour le compte de l’enfant, afin de réduire le risque d’obésité. La lutte contre l’obésité de l’enfant va
de pair avec l’acceptation universelle des droits de l’enfant à une vie saine, ainsi qu’avec les obligations
assumées par les États Parties à la Convention sur les droits de l’enfant3.
19. Leadership des gouvernements : Le problème de l’obésité de l’enfant se situe à un niveau critique
dans de nombreux pays et pose un défi pressant et grave. Les taux croissants d’obésité de l’enfant ne
sauraient être ignorés et les gouvernements doivent accepter la responsabilité de s’attaquer à ce
problème, au nom de l’enfant, qu’ils sont tenus au plan éthique de protéger. Tout manquement d’agir
aura des répercussions médicales, sociales et économiques de grande ampleur.
3 Comité des droits de l’enfant : Observation générale n°15 (2013) sur le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible (art. 24), para 47; CRC/C/GC/15
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 14
20. Une approche impliquant l’ensemble du gouvernement : La prévention et le traitement de l’obésité
requièrent une approche impliquant l’ensemble du gouvernement, dans laquelle toutes les politiques
prennent systématiquement en compte la santé, évitent les impacts préjudiciables sur la santé et
améliorent ainsi la santé pour les populations et l’équité en la matière. Le secteur de l’éducation a un
rôle essentiel à jouer dans la fourniture de services d’éducation sur la nutrition et la santé et dans les
possibilités croissantes en matière d’activité physique, ainsi que la promotion de milieux scolaires
sains. Les politiques agricoles et commerciales et la mondialisation des systèmes alimentaires ont un
impact sur l’accessibilité économique, la disponibilité et la qualité des aliments aux niveaux national et
local. Les États Membres de l’OMS ont adopté une résolution visant à prendre en compte l’interaction
entre le commerce international et la santé à travers un dialogue multipartite4. L’urbanisme et la
conception des villes, ainsi que la planification du transport sont autant de facteurs qui ont un impact
direct sur les possibilités d’activité physique et l’accès à des aliments sains. Les structures
gouvernementales intersectorielles peuvent identifier les intérêts mutuels, faciliter la coordination, la
collaboration et l’échange d’informations par le biais de mécanismes de coordination.
21. Équité : Les gouvernements devraient garantir une couverture équitable des interventions, en
particulier pour les groupes de populations exclus, marginalisés ou autrement vulnérables, qui sont
exposés au risque élevé du double fardeau de la malnutrition et du développement de l’obésité. Ces
groupes de populations ont souvent peu accès aux aliments sains, aux lieux sûrs pour l’activité
physique, ainsi qu’aux services de santé préventive et au soutien. Les co-morbidités associées à
l’obésité érodent les améliorations potentielles du capital social et sanitaire et accroissent l’inégalité.
22. Intégration aux initiatives existantes : Il existe des liens directs avec les Objectifs du millénaire pour le
développement et la Stratégie mondiale du Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies
pour la santé de la femme, de l’enfant et de l’adolescent et l’Initiative «chaque femme, chaque
enfant», par le biais d’un accent mis sur la santé de la mère, du nourrisson et de l’enfant. L’obésité et
les MNT ont également un impact considérable sur l’éducation, la pauvreté et l’inégalité. Les cibles
sanitaires des Objectifs de développement durable proposés soutiendront davantage ces initiatives.
23. Responsabilisation : L’engagement politique et financier est impératif pour s’attaquer à l’ampleur de
l’épidémie de l’obésité. Un cadre de responsabilisation devrait être au cœur de toute stratégie efficace
visant à combattre l’obésité de l’enfant. Un mécanisme robuste est nécessaire pour assurer le suivi de
l’élaboration et de la mise en œuvre des politiques et faciliter ainsi la reddition mutuelle de comptes
entre les gouvernements, la société civile et le secteur privé.
24. Intégration dans une approche axée sur les cycles de vie : L’on peut parvenir à mettre un nouvel
accent sur l’obésité de l’enfant en l’intégrant aux initiatives existantes de l’OMS, ainsi qu’aux autres
initiatives mondiales et régionales et cette intégration aura des avantages additionnels se traduisant
par une santé plus durable. L’on dénombre un certain nombre de stratégies et de plans de mise en
œuvre actuels de l’OMS et d’autres organismes des Nations Unies liés à l’optimisation de la nutrition
de la mère, du nourrisson et de l’enfant et de la santé de l’adolescent qui sont hautement pertinents
par rapport aux éléments clés d’une approche globale à la prévention de l’obésité. Il est possible de
trouver des principes et recommandations pertinents dans un certain nombre de documents
4 Résolution WHA59.26 sur le commerce international et la santé.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 15
fournissant des orientations tout au long du cycle de vie5 et les initiatives visant à combattre l’obésité
de l’enfant devraient faire fond sur ces principes et recommandations, afin d’aider les enfants à
réaliser leur droit fondamental à la santé, tout en réduisant le fardeau sur le système de santé.
25. Couverture sanitaire universelle pour le traitement de l’obésité : Le traitement des enfants déjà
affectés par l’obésité et ceux présentant un surpoids et en voie de développer l’obésité devrait être
considéré comme un élément de la couverture sanitaire universelle. Les services de santé intégrés
permettent aux individus de bénéficier d’un continuum de services de promotion de la santé, de
prévention, de diagnostic, de traitement et de prise en charge de la maladie, à travers les différents
niveaux et sites de soins du système de santé au cours de leur vie6.
Éléments clés pour s’attaquer à l’obésité de l’enfant
Un ensemble complet et intégré d’interventions pour lutter contre l’obésité de l’enfant
26. Aucune intervention ne peut à elle seule mettre un cran d’arrêt à l’aggravation de l’épidémie
croissante d’obésité. La lutte contre l’obésité de l’enfant et de l’adolescent requiert la prise en compte
de l’environnement favorable à l’obésité, de même qu’une approche axée sur le cycle de vie. La
Commission estime qu’il est essentiel de s’attaquer aussi bien au contexte environnemental qu’aux
trois périodes critiques du cycle de vie, à savoir :
a. la période préalable à la conception et la période de grossesse;
b. la première et la petite enfance;
c. la fin de l’enfance et l’adolescence.
27. En se concentrant sur ces périodes sensibles durant le cycle de vie, les interventions peuvent
s’attaquer à des facteurs de risque spécifiques, tandis que le fait de s’attaquer simultanément aux
influences environnementales est important pour permettre le changement de comportement. Une
telle approche s’intègre à d’autres composantes de l’agenda pour la santé de la mère, du nouveau-né
et de l’enfant et à l’effort élargi pour lutter contre les MNT au niveau de la population, prise dans son
ensemble.
5 La résolution WHA53.17 sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles; la résolution
WHA57.17 sur la stratégie mondiale sur l'alimentation, l'activité physique et la santé; la résolution WHA61.14 sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles : mise en œuvre de la stratégie mondiale; la résolution WHA63.14 sur la commercialisation des aliments et des boissons non alcoolisées destinés aux enfants; la résolution WHA65.6 sur le plan intégré de mise en œuvre concernant la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant; et la résolution WHA66.10 sur le suivi de la Déclaration politique de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale sur la prévention et la maîtrise des maladies non transmissibles; la résolution WHA68.19 sur les résultats de la deuxième Conférence internationale sur la nutrition. Réunion pour développer un consensus mondial sur les soins préconceptionnels pour réduire la mortalité et la morbidité maternelles et infantiles, OMS, 2013; La durée optimale de l'allaitement maternel exclusif. Rapport d'une consultation d'experts, OMS, 2001; Alimentation complémentaire. Rapport de consultation mondiale : résumé des principes directeurs, OMS, 2002; Recommandations mondiales sur l'activité physique pour la santé, OMS 2012; Approches basées sur la population relatives à la prévention de l'obésité infantile, OMS, 2010; Plan d’action du PAHO/AMRO pour la prévention de l'obésité chez les enfants et les adolescents, 53e Conseil directeur, 66e Session du Comité régional de l'OMS pour les Amériques, octobre 2014. 6 Résolution A/67/L36 de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la santé mondiale et la politique étrangère.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 16
28. Les pays devraient tenir compte de la prévalence et des tendances de la situation de l’obésité de
l’enfant aux niveaux national, régional et local, en accordant une attention particulière aux groupes
vulnérables et à l’équité. Des données relatives au rapport indice de masse corporelle/âge (en
particulier dans la tranche d’âge des 5 à 13 ans) et les habitudes d’activité physique des enfants et des
adolescents dans différents groupes et contextes socioéconomiques à travers le pays se révèlent
nécessaires. Ces données permettront l’élaboration de priorités politiques appropriées et
constitueront une référence à l’aune de laquelle mesurer le succès des politiques et des programmes.
Orientations stratégiques proposées
29. Les orientations stratégiques proposées ci-dessous devraient être examinées lors de la prochaine
phase de consultation. Elles ont été élaborées après la revue des commentaires et suggestions faisant
suite aux consultations, découlent des données factuelles scientifiques et d’une analyse de l’efficacité,
de la rentabilité, de l’accessibilité économique et de l’applicabilité des politiques et interventions
potentielles. Les données sur la rentabilité des interventions sont de natures diverses, font rapport sur
un certain nombre de mesures différentes de résultats et sont, à ce jour, principalement disponibles
auprès des pays à revenu élevé. Un travail approfondi doit être effectué pour déterminer la rentabilité
des interventions visant à prévenir l’obésité de l’enfant, en s’appuyant sur une définition commune de
la notion de rentabilité et sur des mesures de résultats.
1: S’attaquer à l’environnement et aux normes favorables à l’obésité
30. Pour s’attaquer efficacement à l’obésité de l’enfant, l’on doit s’attaquer à l’environnement favorable à
l’obésité, de même qu’aux éléments critiques durant le cycle de vie. Les objectifs principaux de l’action
sur la composante environnementale sont notamment l’amélioration des habitudes d’alimentation
saine et d’activité physique des enfants. Un certain nombre de facteurs ont une influence sur
l’environnement favorable à l’obésité. Il s’agit notamment de l’environnement politique (accords
commerciaux, politiques fiscales et agricoles), bâti (accès à des aliments sains et à des possibilités
d’activité physique), social (poids corporel et normes d’image, normes culturelles relatives à
l’alimentation des enfants, restrictions sociales de l’activité physique) et familial (connaissances
parentales de la nutrition et comportements, économie familiale, habitudes et comportements
alimentaires des familles). La Commission propose des mesures stratégiques pour promouvoir les
habitudes alimentaires et les activités physiques saines.
Prendre des mesures pour réduire la consommation d’aliments et de boissons sucrées non
alcoolisées mauvais pour la santé et promouvoir la consommation par les enfants et les
adolescents d’aliments sains.
31. Les tendances récentes en matière de production, de transformation, de commerce, de
commercialisation et de vente au détail d’aliments ont contribué à l’augmentation des MNT liées à
l’alimentation. La réforme du commerce et l’investissement direct étranger peuvent avoir une
incidence sur le régime alimentaire et la transition nutritionnelle. Les impacts sur la santé et l’équité
doivent, en conséquence, être pris en compte dans les accords et politiques économiques nationaux et
internationaux (20). Les aliments transformés, caloriques et pauvres en nutriments, ainsi que les
boiss
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 17
ons non-alcoolisées, en taille de portion croissante et à prix abordable, ont remplacé les aliments frais
ayant fait l’objet d’une transformation minimale et l’eau dans de nombreux contextes dans un grand
nombre de repas scolaires et familiaux. La facilité d’accès aux aliments caloriques et aux boissons non-
alcoolisées ainsi que l’encouragement tacite «d’accroître les volumes» par le biais de promotions
commerciales ont contribué à l’augmentation de la consommation de calories au sein de nombreuses
populations.
32. L’information nutritionnelle est à la fois déroutante et mal comprise de nombreuses populations. Étant
donné que ce sont, au bout du compte, les individus et les familles qui choisissent leurs propres
régimes alimentaires, tous les membres de la population doivent être outillés pour opérer des choix
plus sains en ce qui concerne ce qu’il faut consommer et ce qu’il faut fournir à leurs nourrissons et à
leurs enfants. Cela n’est possible que si la formation sur la nutrition est universelle et assurée de sorte
qu’elle soit à la fois utile et compréhensible par tous les membres de la société.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 18
Mesures stratégiques : Justification :
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 19
Les gouvernements devraient
veiller à ce que des informations et
des lignes directrices sur la
nutrition appropriées et
spécifiques aux contextes, visant
aussi bien les adultes que les
enfants, soient élaborées et
diffusées de façon simple et
compréhensible par tous les
groupes dans leurs sociétés.
Mettre en œuvre des politiques
fiscales visant à réduire la
consommation d’aliments mauvais
pour la santé :
i. en appliquant une taxe
efficace sur les boissons
sucrées non alcoolisées.
Il ne suffit pas de compter sur l’étiquetage nutritionnel. En
lieu et place, l’ensemble des gouvernements doit prendre
les devants pour élaborer des lignes directrices en matière
de nutrition appropriées et spécifiques aux contextes, tant
pour les adultes que pour les enfants, et fournir les
informations nécessaires par le biais des organes de presse
et des établissements d’enseignement, ainsi qu’à travers la
formulation de messages de santé publique, de sorte que
toute la société soit outillée pour opérer des choix plus
sains.
L’adoption de mesures fiscales pour la prévention de
l’obésité fait l’objet d’une grande attention (21). Dans
l’ensemble, la justification des mesures d’imposition pour
influencer la consommation est sous-tendue par des
données factuelles, quoique limitées (22), et d’autres
données factuelles supplémentaires seront disponibles à
mesure que les pays qui ont appliqué des taxes sur les
aliments mauvais pour la santé assurent le suivi de leur
progrès7. La Commission est, de façon générale, convaincue
qu’il existe une raison d’être suffisante pour justifier
l’introduction de telles taxes.
Les consommateurs à faible revenu et leurs enfants sont les
plus exposés au risque d’obésité dans de nombreuses
sociétés et sont les plus influencés par les prix et de telles
politiques fiscales pourraient encourager ce groupe de
consommateurs à opérer des choix plus sains. Elles
pourraient également fournir un signal éducatif indirect à
l’ensemble de la population.
Les données factuelles disponibles à ce jour plaident en
faveur de l’application des taxes sur des produits tels que les
boissons sucrées non-alcoolisées comme étant l’approche la
plus réalisable à mettre en œuvre. Elle aurait des retombées
positives additionnelles sur la réduction des caries dentaires
chez les enfants.
Certains pays pourraient envisager des taxes sur d’autres
aliments mauvais pour la santé, tels que ceux à forte teneur
en graisses et en sucre. La taxation des aliments caloriques
et pauvres en nutriments nécessiterait l’élaboration de
7 Voir les données préliminaires sur les mesures fiscales du Mexique sur les boissons sucrées non alcoolisées qui ont été soumises pour publication. http://www.insp.mx/epppo/blog/3666-reduccion-consumo-bebidas.html
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 20
profils nutritionnels (23) et la modélisation laisserait penser
que cela pourrait réduire la consommation. Certains pays
ont introduit des politiques qui requièrent que ces recettes
fiscales soient affectées à la santé (22), bien que cela puisse
être complexe à mettre en place dans différents contextes.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 21
Réduire l’exposition des enfants et
des adolescents à la
commercialisation d’aliments
mauvais pour la santé, tels que les
boissons sucrées non alcoolisées et
les aliments caloriques et pauvres
en nutriments, ainsi qu’à leur
pouvoir :
i. en mettant en œuvre
l’ensemble des
recommandations sur la
vente des aliments et des
boissons non alcoolisées
aux enfants;
ii. en élaborant des
définitions claires de
catégories et de types de
commercialisation selon
l’âge pour faciliter la
mise en œuvre uniforme;
iii. en veillant à ce que les
cadres où se réunissent
les enfants et les
adolescents et les offres
basées sur les supports
audiovisuels qu’ils
regardent ou auxquels ils
participent ne
comportent pas de
commercialisation
d’aliments et de boissons
non alcoolisées mauvais
pour la santé;
iv. en élaborant des profils
nutritionnels pour aider
les États Membres à
identifier les aliments et
Il existe des données factuelles irréfutables indiquant que la
commercialisation d’aliments et de boissons non alcoolisées
mauvais pour la santé a un lien avec l’obésité de l’enfant
(24, 25). En dépit du nombre croissant d’efforts volontaires
déployés par l’industrie, l’exposition à la commercialisation
des aliments mauvais pour la santé demeure un défi majeur
et un changement qui protégera de façon égale tous les
enfants se révèle nécessaire. Toute tentative d’agir contre
l’obésité de l’enfant devrait, en conséquence, intégrer une
réduction de l’exposition des enfants à la commercialisation
et au pouvoir de celle-ci (26), tel qu’approuvé par
l’Assemblée mondiale de la Santé8. En effet, la Commission
note avec préoccupation et déception le manquement des
États Membres à accorder une grande attention à la
résolution WHA 63.14, qui a été adoptée en 2010 et qui
demandait aux États Membres de s’attaquer à ce problème.
Les parents et les soignants sont de plus en plus la cible de
la commercialisation d’aliments et de boissons à haute
teneur en graisses et en sucre, ciblant leurs enfants (27). Les
laits de croissance, qui n’entrent pas dans le champ du Code
actuel de commercialisation des substituts du lait maternel
sont plus commercialisés en ciblant les parents et les
soignants.
Vu la grande diversité des types d’entreprises, d’attitudes et
de comportements dans l’industrie de la vente au détail et
de la commercialisation d’aliments et de boissons non-
alcoolisées, les initiatives volontaires qui ne sont pas
assujetties à une vérification et à un contrôle indépendants
sont probablement insuffisantes. Les gouvernements
doivent définir des paramètres clairs, ainsi que des
mécanismes d’application et de surveillance.
Des approches réglementaires et statutaires peuvent se
révéler nécessaires pour faire en sorte que les changements
atteignent le niveau souhaitable et s’appliquent à toutes les
formes de commercialisation qui ne sont pas actuellement
couvertes par le champ des codes volontaires. La
réglementation assurera également une protection égale à
tous les enfants, quel que soit leur groupe
socioéconomique, et garantira une égalité de responsabilité
aussi bien pour les grands producteurs multinationaux que
pour les petits producteurs locaux.
En ce qui concerne l’éventail des produits sains pouvant être
8 Résolution WHA63.14 sur la commercialisation des aliments et des boissons non alcoolisées destinés aux enfants.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 22
les boissons non
alcoolisées mauvais pour
la santé;
v. en coopérant avec
d’autres États Membres
pour réduire l’impact de
la commercialisation
transfrontalière des
aliments et des boissons
non alcoolisées mauvais
pour la santé; et
vi. en élaborant et en
mettant en œuvre des
mécanismes de suivi et
de conformité, assortis
de sanctions clairement
définies.
commercialisés, il doit être clarifié et l’on doit également
prendre en compte aussi bien les stratégies de
commercialisation directes qu’indirectes, y compris la
fixation des prix, la promotion et le placement.
Ces approches devront identifier les aliments sains et ceux
mauvais pour la santé à l’aide d’une définition des profils
nutritionnels. Ces considérations doivent également prendre
en compte les problèmes de sécurité alimentaire, si cela est
pertinent soit aux niveaux national et infranational, soit au
niveau d’une sous-population.
Le Cadre de l’OMS pour la mise en œuvre de l’ensemble des
recommandations sur la commercialisation d’aliments et de
boissons non alcoolisées destinés aux enfants (28) peut
fournir des orientations pratiques aux États Membres
relativement à l’élaboration et à la mise en œuvre de cadres
politiques et de suivi et évaluation.
La Commission reconnaît que dans certains contextes, les
adolescents consomment de l’alcool, or l’alcool est
particulièrement favorable à l’obésité. Cette considération
va au-delà du champ du travail de la Commission, mais elle
note en particulier qu’il est très difficile de commercialiser
des produits alcoolisés ciblant les jeunes adultes
consommateurs sans exposer des cohortes d’adolescents
en-dessous de l’âge légal à la même commercialisation.
L’exposition des enfants et des jeunes à une
commercialisation attrayante constitue également une
préoccupation particulière. Une approche prudente par
rapport à la protection des jeunes contre la
commercialisation de ce type de produits devrait être
envisagée.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 23
Aider les consommateurs à opérer
des choix plus sains :
i. en mettant en œuvre un
système mondial
standardisé d’étiquetage
nutritionnel; et
ii. en envisageant l’étiquetage
interprétatif sur l’avant de
l’emballage, soutenu par
l’éducation du public
ciblant aussi bien les
adultes que les enfants aux
fins d’assurer une
éducation sur la nutrition.
Un système normalisé d’étiquetage des aliments, tel que
recommandé par la Commission du Codex Alimentarius9
peut soutenir les efforts d’éducation nutritionnelle et
sanitaire, si cela est obligatoire pour tous les aliments et
toutes les boissons conditionnés.
L’on peut cultiver des habitudes alimentaires saines depuis
l’enfance et, en fait, cette pratique comporte des
dimensions à la fois biologiques et comportementales. Cela
requiert que les soignants comprennent la relation entre
l’alimentation et la santé, ainsi que les comportements pour
encourager et soutenir l’acquisition de ces habitudes saines.
Au moment où l’enfant commence à fréquenter l’école,
l’éducation sanitaire et nutritionnelle devrait être intégrée
dans le programme d’enseignement et soutenu par un
environnement scolaire promouvant la santé (voir les
recommandations pour la petite enfance, les enfants en âge
d’aller à l’école et les adolescents).
Améliorer l’accès aux aliments
sains :
i. en créant des
environnements
d’alimentation saine dans
des milieux tels que les
écoles, les garderies
d’enfants, les
infrastructures et les
événements sportifs, les
communautés urbaines et
rurales; et
ii. en accordant une attention
particulière à l’amélioration
de l’accès aux aliments
sains dans les
communautés
défavorisées.
L’on ne peut agir sur l’éducation nutritionnelle et la
connaissance des choix d’aliments sains, si l’accès à ces
aliments est limité du fait des aliments qui sont aisément
disponibles ou dont les coûts sont abordables. L’influence
de l’environnement alimentaire requiert une approche
concertée par rapport à la production, à la transformation et
à l’accessibilité, à la disponibilité, ainsi qu’à l’accessibilité
économique des aliments. Lorsque l’accès aux aliments sains
est limité, les aliments ultra-transformés sont souvent les
seules options disponibles et abordables. Un certain nombre
d’initiatives des secteurs public et privé visant à promouvoir
des habitudes alimentaires plus saines a été élaboré et des
données factuelles limitées attestent du potentiel chez les
consommateurs à promouvoir des choix plus sains.
9 Résolution WHA56.23 sur l’évaluation conjointe FAO/OMS du travail de la Commission du Codex Alimentarius.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 24
Prendre des mesures pour réduire les comportements sédentaires et promouvoir l’activité
physique chez les enfants et les adolescents.
30. Des données factuelles récentes montrent que l’activité physique connaît un déclin à partir de l’âge d’aller
à l’école. Moins de 20 % de la population mondiale est suffisamment actif dès l’âge de 13 à 15 ans (29) et
réalise chaque jour les 60 minutes d’activité physique d’intensité allant de moyenne à vigoureuse, tel que
recommandé par l’OMS (30). Le faible taux d’activité physique est rapidement en passe de devenir la
norme sociale dans la plupart des pays et constitue un facteur important dans l’épidémie de l’obésité.
L’activité physique peut réduire le risque de diabète, de maladies cardiovasculaires et de cancers (31) et
améliorer la santé mentale ainsi que le bien-être.
31. L’urbanisme et la conception des villes peuvent contribuer au problème, mais également faire partie de la
solution. Les espaces de loisir accrus et les pistes pour la marche et le cyclisme pour faciliter le transport
actif permettent d’assurer les fonctions de l’activité physique de tous les jours. Des données factuelles
récentes suggèrent que l’obésité, à son tour, réduit l’activité physique, créant un cercle vicieux
d’augmentation des niveaux de graisse corporelle et de diminution de l’activité physique.
32. Les habitudes d’activité physique tout au long de la vie peuvent être fortement influencées par
l’expérience de l’enfance. La création de communautés sûres et favorables au genre ainsi qu’à l’activité,
qui permet et encourage activement l’utilisation du transport actif (marche, cyclisme, etc.) et la
participation aux modes de vie actifs et aux activités physiques, profitera à toutes les communautés. Une
attention particulière doit être accordée à l’amélioration de l’accès et à la participation à l’activité
physique pour les enfants déjà affectés par le surpoids et l’obésité, les enfants défavorisés, les filles et les
enfants handicapés.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 25
Mesures stratégiques : Justification :
Encourager tous les enfants, les
adolescents et leurs familles à
devenir physiquement plus actifs :
i. en veillant à ce que des
installations adéquates
soient disponibles dans les
enceintes des
établissements scolaires et
dans les espaces publics
pour l’activité physique
durant les périodes de
récréation pour tous les
enfants, y compris fournir
des espaces respectueux du
genre là où ceux-ci sont
appropriés;
ii. en incluant l’éducation
physique de qualité10 dans
les programmes scolaires et
en fournissant du
personnel et des
installations adéquats pour
soutenir cette initiative; et
iii. en fournissant des
orientations sur les
habitudes de déplacement
et de sommeil sains et
l’utilisation appropriée de
divertissements sur écran
pour les enfants et les
adolescents aux enfants et
adolescents, à leurs
parents, aux soignants, aux
enseignants et aux
professionnels de la santé.
L’activité physique procure des avantages sanitaires
fondamentaux aux enfants et aux adolescents, y compris
l’amélioration de la bonne forme cardiorespiratoire et
musculaire accrue, la réduction de l’adiposité et la bonne
santé accrue des os. Une participation régulière à
l’éducation physique de qualité et à d’autres formes
d’activité physique peut accroître la durée de l’attention
d’un enfant, améliorer son contrôle et son traitement
cognitif (32). Il peut mettre en cause la stigmatisation et les
stéréotypes, réduire les symptômes de dépression et
améliorer les résultats psychosociaux. Il importe que
l’éducation physique en milieu scolaire soit inclusive plutôt
qu’axée sur les potentiels sportifs d’élite.
L’augmentation des opportunités d’activité physique
structurées et non-structurées sûres, appropriées et
favorables au genre, tant en milieu scolaire qu’en dehors, y
compris le transport actif (marche et cyclisme), auront des
effets sanitaires positifs et des retombées pour tous les
enfants et les adolescents.
Les orientations spécifiques au contexte quant à la manière
de mettre en œuvre les recommandations relatives à
l’activité physique et le nombre approprié d’heures que les
enfants devraient passer à dormir ou à regarder la
télévision, par exemple, devraient faire partie de toute
éducation à une vie saine assurée aux enfants ou aux
soignants.
10 UNESCO, Éducation physique de qualité (EPQ). Directives à l’intention des décideurs, Paris 2015
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 26
2: Réduire le risque d’obésité en s’attaquant aux éléments critiques du cycle de vie
33. Les facteurs de développement changent aussi bien la biologie que le comportement de l’individu, dès
avant la naissance et, ce, jusqu’à l’enfance, de sorte qu’il est exposé à un risque plus ou moins important
dans un environnement favorable à l’obésité. Il est de la responsabilité des gouvernements de réduire
l’environnement favorable à l’obésité et de fournir des orientations ainsi qu’un appui au changement de
comportements des individus à chaque stade du cycle de vie. En améliorant et en intégrant ces actions, il y
aura d’importantes retombées sur d’autres aspects des agendas de santé maternelle, génésique et
infantile.
Réduire le risque d’obésité de l’enfant en prévenant l’insuffisance pondérale ou le surpoids
à la naissance, la naissance d’enfants prématurés ou d’autres complications lors de la
grossesse. Intégrer et renforcer les orientations actuelles pour les soins préalables à la conception
et prénataux aux orientations pour la prévention des MNT.
34. Les soins que les femmes reçoivent avant, pendant et après leurs grossesses ont de profondes
implications pour la santé et le développement de leurs enfants. Des soins en temps opportun et de
bonne qualité tout au long de ces périodes offrent d’importantes possibilités de prévention de la
transmission intergénérationnelle de la mauvaise santé et ont un impact élevé sur la santé de l’enfant tout
au long de sa vie11. Les données factuelles montrent que la sous-alimentation maternelle (qu’elle soit
générale ou en nutriments spécifiques), le surpoids ou l’obésité de la mère, la prise de poids excessive
pendant la grossesse, l’hyperglycémie maternelle (y compris le diabète gestationnel), le tabagisme ou
l’exposition aux toxines peuvent accroître la probabilité d’obésité durant la petite enfance et l’enfance
(33-38). De nouvelles données factuelles se font jour, attestant que la santé des pères à la conception
peut également influencer le risque d’obésité chez leurs enfants et les conseils sur les modes de vie sains
doivent inclure également les futurs pères.
35. Les orientations actuelles relatives aux soins préalables à la conception et aux soins prénataux mettent
l’accent sur la prévention de la sous-alimentation du fœtus. Vu l’exposition à l’environnement favorable à
l’obésité en pleine mutation et le double fardeau de la malnutrition, des lignes directrices sont clairement
nécessaires pour s’attaquer à la sous-alimentation et au risque ultérieur d’obésité chez les enfants. Les
interventions visant à lutter contre les facteurs de risque d’obésité de l’enfant préviennent également
d’autres issues fâcheuses de grossesse (39) et contribuent ainsi à l’amélioration de la santé de la mère et
du nouveau-né. Le surpoids et l’obésité maternels accroissent le risque de complications pendant la
grossesse, le travail et l’accouchement, y compris la mortinatalité par exemple, et la sous-alimentation
maternelle accroît le risque d’insuffisance pondérale à la naissance, qui expose l’enfant à un risque plus
accru de mortalité infantile, d’obésité de l’enfant et de MNT chez l’adulte.
Mesures stratégiques :
Optimiser la santé maternelle
avant la conception et durant la
grossesse :
Justification :
Il est nécessaire de dépister et d’assurer une prise en charge
appropriée du diabète sucré et de l’hypertension
préexistants chez les femmes enceintes; le diagnostic
précoce et la prise en charge efficace du diabète
11Comité des droits de l’enfant : Observation générale n°15 (2013) sur le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible (art. 24, para 53; CRC/C/GC/15
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 27
i. en diagnostiquant et en
prenant en charge
l’hyperglycémie et
l’hypertension; et
ii. en assurant le suivi et la
prise en charge de la prise
de poids appropriée
pendant la grossesse.
gestationnel et de l’hypertension induite par la grossesse, la
dépression et les problèmes de santé mentale. Il est
également nécessaire de tenir compte de la tendance à la
prise de poids pendant la grossesse, de la qualité de
l’alimentation et des habitudes de déplacement.
Renforcer les orientations et les
conseils pour les mères et les pères
potentiels avant la conception et
pendant la grossesse :
i. en intégrant un accent
additionnel sur le risque
d’obésité de l’enfant; et
ii. en élaborant des
orientations et un appui
clairs à la promotion de la
nutrition, des régimes
alimentaires et de l’activité
physique, ainsi qu’en
évitant la consommation
de tabac, d’alcool, de
drogues et autres toxines,
ainsi que l’exposition à
ceux-ci.
Les interventions qui intègrent des orientations relatives à
toute forme de malnutrition devraient s’attaquer à la sous-
alimentation, à la suralimentation et aux déficiences
nutritionnelles spécifiques. Les données factuelles indiquent
que la compréhension de la nutrition est largement
déficitaire dans la tranche des personnes en âge de
procréer, mettant en exergue la nécessité pour les
gouvernements de prendre les devants pour assurer
l’éducation nutritionnelle.
Les données factuelles attestent des effets bénéfiques des
programmes d’exercice pendant la grossesse sur l’indice de
masse corporelle de la mère, la prise de poids pendant la
grossesse et les issues de grossesse, lesquels effets sont liés
au risque d’obésité de l’enfant, bien que leurs ampleurs
soient variables (40).
Il existe un faisceau limité mais croissant de données
factuelles attestant que la santé du père avant la conception
a également un certain impact sur la santé de la progéniture
et, donc, qu’il existe des raisons directes de cibler également
le comportement et la santé du père, de même que les
problèmes contextuels concernant l’environnement de la
mère, s’il est partagé avec son partenaire.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 28
Veiller à ce que les enfants grandissent correctement et développent des habitudes
d’alimentation et d’activité physique saines. Intégrer les mesures liées aux pratiques
alimentaires et d’alimentation saines, à l’activité physique et au sommeil aux orientations actuelles
relatives aux meilleures pratiques concernant le rôle de parent et la prise en charge des enfants
durant les cinq (5) premières années de leur vie.
36. Les premières années de la vie sont une période critique pour l’instauration de bonnes habitudes
nutritionnelles et d’activité physique qui ont un impact sur le risque de développer l’obésité. L’allaitement
maternel exclusif pendant les six premiers mois de la vie, suivi de l’introduction des aliments de
complément appropriés (conformément aux recommandations actuelles de l’OMS) constituent un facteur
important pour la réduction du risque d’obésité. Ces recommandations sont certes compatibles avec la
prévention de la sous-alimentation, mais permettent de réduire le risque d’accumulation de graisses
corporelles excessives chez les nourrissons. L’encouragement de la consommation d’une variété
d’aliments sains, plutôt que d’aliments et de boissons non alcoolisées mauvais pour la santé, caloriques et
pauvres en nutriments durant cette phase critique favorise une croissance et un développement
optimaux. Les prestataires de soins de santé peuvent saisir les possibilités de suivi de routine de la
croissance pour contrôler le rapport indice de masse corporelle/âge des enfants et prodiguer des conseils
appropriés aux soignants pour aider à prévenir le développement du surpoids et de l’obésité.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 29
Mesures stratégiques : Justification :
Protéger, promouvoir et soutenir
l’allaitement maternel, conformément
aux Lignes directrices de l’OMS :
i. en utilisant les mesures
réglementaires telles que le
Code international de
commercialisation des substituts
du lait maternel12 et les
résolutions ultérieures de
l’Assemblée mondiale de la
Santé13;
ii. en promouvant les avantages de
l’allaitement maternel pour la
mère et l’enfant, grâce à une
éducation à large assise ciblant
les parents et la communauté au
sens large; et
iii. en soutenant les mères pour
allaiter, grâce aux mesures
réglementaires telles que le
congé de maternité, les
commodités et le temps pour
l’allaitement sur le lieu de
travail14.
L’allaitement maternel est essentiel à l’optimisation du
développement, de la croissance et de la nutrition de
l’enfant. Il peut également être bénéfique pour la gestion du
poids postnatal chez les femmes.
Vu les changements dans les modes de vie et les rôles des
femmes, la capacité à allaiter à l’extérieur du domicile et à
poursuivre l’allaitement lorsqu’une mère reprend le travail
est essentielle à la mise en œuvre des recommandations.
Les politiques qui définissent les droits des femmes et les
responsabilités des employeurs sont nécessaires. Certaines
sont en place, mais elles devraient être universelles pour
protéger toutes les mères et tous les nourrissons, quel que
soit leur statut social ou économique.
12
Résolution WHA34.22 sur le Code international de commercialisation des substituts du lait maternel. 13
Les résolutions WHA35.26, WHA37.30, WHA39.28, WHA41.11, WHA43.3, WHA45.34, WHA47.5, WHA49.15, WHA54.2, WHA55.25, WHA58.32, WHA59.21, WHA61.20 et la WHA63.23 sur la nutrition du nourrisson et du jeune enfant; la résolution WHA65.6 sur le plan intégré de mise en œuvre concernant la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant. 14 Organisation internationale du travail, Convention 183 sur la protection de la maternité, 2000.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 30
Renforcer les Lignes directrices existantes
relatives à l’alimentation du nourrisson et
du jeune enfant portant sur l’introduction
en temps opportun d’aliments de
complément appropriés :
i. en prodiguant des conseils clairs
aux soignants pour éviter des
catégories spécifiques d’aliments
(par exemple, les boissons sucrées
non-alcoolisées (notamment les
laits et les jus de fruits sucrés) ou
les aliments caloriques et pauvres
en nutriments) pour la prévention
de la prise de poids excessive; et
ii. en fournissant des orientations et
un soutien clairs aux soignants
pour encourager la consommation
d’une large variété d’aliments
sains, grâce à l’exposition répétée
et à la modélisation par les
soignants des habitudes
alimentaires saines durant la
période de consommation
d’aliments de complément et la
petite enfance.
Les Lignes directrices mondiales établies pour l’alimentation
du nourrisson et du jeune enfant ciblent principalement la
sous-alimentation. Il est à présent important de tenir
compte des risques qu’entraîne la suralimentation, dans la
petite enfance et l’enfance, dans différents contextes.
Les Lignes directrices qui s’attaquent aussi bien à la sous-
alimentation qu’au risque d’obésité sont clairement
nécessaires pour les pays où il existe un double fardeau de la
malnutrition (27).
Les Lignes directrices actuelles relatives aux aliments de
complément (41) fournissent des orientations sur le
moment de l’introduction de l’alimentation adaptée, les
volumes et les types d’aliments nécessaires.
Les attitudes des familles face à l’alimentation et les
perceptions du poids corporel idéal sont des déterminants
importants des comportements relatifs à la consommation
d’aliments de complément et doivent être pris en compte.
Des données factuelles récentes montrent que les
expériences sensorielles commencent dans l’utérus,
continuent pendant l’allaitement et transmettent les
saveurs des aliments que consomment les mères à leurs
enfants et jouent un rôle important dans l’établissement de
préférences alimentaires et le contrôle de l’appétit.
Encourager une variété d’aliments sains dans les familles
aidera les enfants à développer de bonnes habitudes
alimentaires, grâce à l’exposition positive et répétée aux
nouveaux aliments (42) et à la limitation de l’exposition aux
aliments mauvais pour la santé qui peuvent entraîner une
préférence pour des aliments et des boissons très sucrés,
par exemple (43).
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 31
Favoriser des habitudes d’alimentation,
d’activité physique et de sommeil saines
pour les jeunes enfants (2 à 5 ans) :
i. en fournissant des orientations
aux soignants sur la nutrition et la
taille de portions appropriées pour
cette tranche d’âge;
ii. en renforçant l’environnement
d’alimentation (en ne servant que
des aliments et des collations
sains) et les programmes
d’enseignement dans les contextes
et les établissements formels de
garderie d’enfants;
iii. en renforçant les environnements
d’activité physique (en veillant à
ce que l’activité physique soit
intégrée à la routine quotidienne)
et les programmes
d’enseignement dans les contextes
ou établissements formels de
garderie d’enfants;
iv. en fournissant des orientations sur
les habitudes de déplacement
approprié (sommeil, activité
sédentaire ou temps passé devant
les écrans et activité physique ou
jeu actif) pour cette tranche d’âge;
v. en impliquant l’ensemble de la
communauté dans le soutien aux
soignants et aux établissements de
garderie pour promouvoir des
modes de vie sains pour les jeunes
enfants.
Les données factuelles pour sous-tendre les interventions
précoces visant à prévenir l’obésité dans les pays à revenu
élevé continuent de se faire jour, mais semblent très
prometteuses. Ces données factuelles sont en faveur des
interventions en milieu préscolaire et les garderies d’enfants
pour les enfants âgés de 2 à 5 ans axées sur l’alimentation
de la petite enfance, les habitudes d’activité physique,
l’exposition aux médias et le sommeil qui aident à
promouvoir des comportements sains et des trajectoires de
prise de poids dans cette période de la vie (44).
Plusieurs stratégies dans cette tranche d’âge ont également
milité en faveur du fait que les parents et les soignants
veillent à une présence minimale des enfants devant la
télévision/les écrans, encouragent le jeu actif, mettent en
place des habitudes et des régimes alimentaires sains,
promeuvent des routines saines de sommeil et des
exemples de modes de vie modèles et sains pour les
soignants et leurs familles.
Les données factuelles montrent que les interventions visant
à améliorer les habitudes en matière de nutrition et de
déplacement des enfants sont extrêmement efficaces si
elles sont complètes et impliquent les soignants ainsi que la
communauté au sens large (44). Les changements et les
transitions sociétaux requièrent une approche plus
volontariste et concertée d’intervention dans ce domaine, y
compris l’appui aux parents et à d’autres soignants pour leur
permettre de contribuer aux changements de
comportements recommandés.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 32
Promouvoir de bonnes habitudes alimentaires et l’activité physique chez les enfants en âge
d’aller à l’école et les adolescents. Mettre en œuvre des programmes complets qui promeuvent
des milieux scolaires sains et l’éducation sanitaire et nutritionnelle chez les jeunes.
37. Les enfants en âge d’aller à l’école et les adolescents, qu’ils soient dans l’éducation formelle ou
déscolarisés, sont confrontés à des défis particuliers. Ils sont hautement sensibles à la commercialisation
d’aliments et de boissons non alcoolisées mauvais pour la santé, à la pression des pairs et aux perceptions
de l’image du corps idéal. Les adolescents, en particulier, peuvent avoir davantage de liberté lorsqu’il
s’agit des choix d’aliments et de boissons faits en dehors de la maison. L’activité physique baisse
également à cet âge. Bien qu’un nombre considérable d’enfants en âge d’aller à l’école ne soit hélas pas
dans le système d’éducation formelle, les écoles continuent de constituer un point d’entrée facile pour
dialoguer avec cette tranche d’âge et il est essentiel que les milieux scolaires soient obligés par les
gouvernements à être des environnements sains où l’éducation aussi bien nutritionnelle que physique est
promue. Une plus grande attention doit être accordée à l’élaboration de programmes pour atteindre les
enfants et les adolescents en dehors de l’éducation formelle, afin de garantir l’équité.
38. Il existe un faisceau croissant de données factuelles qui sous-tendent les interventions en milieu scolaire
et au sein de la communauté élargie pour les enfants à la préadolescence et les adolescents en guise de
stratégie de prévention de l’obésité (21). Les évaluations qualitatives suggèrent que leur efficacité sur les
comportements et les résultats de prévention de l’obésité est liée : a) à la qualité de la mise en œuvre; b)
à la rigueur pédagogique du programme et à son intégration dans le programme d’enseignement général
(par exemple, la lecture, la science); et c) au positionnement des efforts axés sur l’école dans le cadre des
efforts éducatifs et communautaires généraux.
39. Pour être couronnés de succès, les programmes visant à améliorer les habitudes alimentaires et de
déplacement des enfants et des adolescents doivent impliquer un certain nombre de parties prenantes. La
prévention de l’obésité et la promotion de la santé a traditionnellement été le domaine des ministères de
la Santé. Les interventions qui seront intégrées dans la journée scolaire ou le programme d’enseignement
scolaire requièrent l’implication active du secteur de l’éducation qui doit les percevoir comme partie
intégrante de ses propres domaines de compétence pour parvenir au succès. Le défi le plus fréquemment
mentionné en matière de mise en œuvre tient à la concurrence avec la mission première de l’école (44).
Grâce à un dialogue pédagogique approprié, cette éducation peut être efficacement intégrée dans les
disciplines générales, plutôt que de nécessiter une allocation distincte de temps. La collaboration et
l’échange d’informations, l’utilisation d’approches fondées sur des données factuelles bien adaptées au
contexte et le partage de ressources entre les ministères de l’Education et de la Santé permettront de
promouvoir cet agenda. La clé du succès sera l’intégration des activités dans une initiative scolaire
promouvant la santé, avec l’implication active du secteur de l’éducation.
40. Les enfants plus âgés et les adolescents doivent être impliqués dans l’élaboration et la mise en œuvre
d’interventions visant à réduire l’obésité chez l’enfant (45). Ce n’est qu’à travers leur contribution active
au processus que les interventions seront formulées pour répondre à leurs besoins spécifiques, de sorte
qu’eux-mêmes et leurs pairs puissent pleinement y participer et en tirer parti.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 33
Mesures stratégiques : Justification :
Améliorer l’accès aux aliments
sains et restreindre l’accès aux
aliments mauvais pour la santé au
sein et aux alentours des écoles :
i. en élimant la fourniture ou
la vente d’aliments
mauvais pour la santé, tels
que les boissons sucrées
non alcoolisées et les
aliments caloriques et
pauvres en nutriments
dans les environs des
écoles;
ii. en garantissant l’accès à
l’eau potable dans les
écoles et les installations
sportives; et
iii. en envisageant le «zonage»
autour des établissements
d’enseignement pour
réduire la vente d’aliments
mauvais pour la santé.
Les aliments caloriques et les boissons sucrées non
alcoolisées pauvres en nutriments sont des facteurs
importants de l’épidémie de l’obésité chez les enfants en
âge d’aller à l’école et les adolescents au niveau mondial,
agissant tant pour causer que pour maintenir le surpoids et
l’obésité. Pour mettre en place des normes
comportementales plus saines et rendre l’environnement
moins favorable à l’obésité, il est nécessaire de réduire
l’accès aux aliments et aux boissons non alcoolisées mauvais
pour la santé et la fourniture de ceux-ci dans les lieux où se
rassemblent les enfants. C’est un paradoxe que
d’encourager et d’éduquer les enfants aux comportements
sains, tout en autorisant la vente en milieu scolaire
d’aliments et de boissons inappropriés.
Cette stratégie doit aller de pair avec l’accès croissant aux
aliments à plus faible densité calorique ainsi que leur
promotion et à l’eau comme option de rechange aux
boissons sucrées non-alcoolisées.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 34
Renforcer l’éducation
nutritionnelle des enfants et des
adolescents :
i. en prescrivant l’inclusion
de l’éducation
nutritionnelle et sanitaire
dans le programme
d’enseignement de base en
milieu scolaire;
ii. en améliorant l’éducation
nutritionnelle et les
compétences des parents
et des soignants; et
iii. en mettant à la disposition
des enfants et de leurs
soignants des cours de
préparation d’aliments.
La compréhension du rôle de la nutrition dans la bonne
santé est essentielle au succès des interventions destinées à
améliorer le régime alimentaire. Étant donné que les
adolescents représentent la prochaine génération de
parents, l’on ne saurait surestimer l’importance de
l’éducation sanitaire et nutritionnelle chez les adolescents –
en fait les années de scolarisation et le programme
d’enseignement général offrent d’importantes possibilités
de réaliser des progrès. L’éducation sur le cycle de vie en
milieu scolaire devrait être élaborée conjointement avec les
enseignants, conformément à des critères pédagogiques, et
intégrée aux disciplines d’enseignement de base.
L’éducation nutritionnelle va au-delà des connaissances
pour toucher au changement réel de comportement. Bien
qu’il existe des données factuelles attestant de l’efficacité
des interventions destinées à améliorer les connaissances et
la compréhension de la nutrition, l’impact de ces
interventions sur les habitudes alimentaires est moins clair.
La combinaison des interventions d’éducation nutritionnelle
et de conseils nutritionnels clairs propres aux contextes pour
les enfants et leurs soignants, ainsi que la fourniture de
connaissances additionnelles sur la préparation d’aliments
dans le cadre d’un environnement favorable à l’obésité
amélioré permettraient aux enfants, aux adolescents et à
leurs parents/soignants d’opérer des choix plus sains.
3: Traiter les enfants déjà touchés par l’obésité pour améliorer leur santé actuelle et future
Fournir des services de gestion du mode de vie et du poids basés sur la famille et à multiples
composantes (y compris la nutrition, l’activité physique et les aspects psychosociaux) pour
les enfants et les jeunes affectés par l’obésité.
41. Lorsque les enfants sont déjà en surpoids ou obèses, les objectifs additionnels intègrent la réduction du
taux de surpoids, l’amélioration des co-morbidités liées à l’obésité et l’amélioration des facteurs de risque
pour la prise de poids excessive. Le secteur de la santé dans chaque pays varie considérablement et sera
confronté à différents défis pour répondre aux besoins de services de traitement des personnes affectées
par l’obésité. Toutefois, la prise en charge des enfants affectés par le surpoids et l’obésité devrait être
intégrée dans les services efficaces fournis dans le cadre de la couverture sanitaire universelle.
42. Les services de soins de santé primaire sont importants pour la détection et la prise en charge précoces de
l’obésité et de ses complications associées, telles que le diabète. Le suivi régulier de la croissance dans les
établi
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 35
ssements de soins de santé primaire ou en milieu scolaire offre une possibilité d’identifier les enfants
courant le risque de développer l’obésité. Les régimes alimentaires à faible densité calorique peuvent être
efficaces à court terme pour la prise en charge de l’obésité, mais la réduction de l’inactivité et
l’accroissement de l’activité physique peuvent améliorer l’efficacité des interventions. Il y a peu d’écrits
sur les modèles de prestation de services de santé pour la fourniture de traitement contre l’obésité chez
les enfants et les adolescents, mais il est clair que ces efforts ne peuvent être efficaces qu’avec
l’implication de l’ensemble de la famille ou de l’environnement de soins. Les Lignes directrices 2013 de
l’Institut national d’excellence en santé et services sociaux du Royaume-Uni sur les services de prise en
charge du poids lié au mode de vie pour les enfants et les jeunes font un certain nombre de
recommandations à cet égard (46). Ces recommandations sont certes basées sur le Royaume-Uni, mais
nombre d’entre elles s’appliqueraient à d’autres pays.
43. Les agents de santé et d’autres acteurs peuvent faire de la discrimination à l’égard des enfants affectés
par le surpoids et l’obésité et cette discrimination doit être combattue afin d’offrir aux enfants et à leurs
soignants des soins de soutien (47).
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 36
Mesures stratégiques : Justification :
Développer et soutenir les services
appropriés de gestion du poids
pour les enfants et les adolescents
déjà affectés par le surpoids ou
l’obésité dans le cadre de la
couverture sanitaire universelle.
Ces services devraient :
i. être axés sur la famille;
ii. comporter de multiples
composantes, y compris la
nutrition, l’activité
physique et le soutien
psychosocial; et
iii. être fournis par des
équipes de plusieurs
professionnels disposant de
formation et de ressources
appropriées.
La revue des données probantes sur l’obésité des enfants
montre que les interventions sur les modes de vie
comportementaux axés sur la famille peuvent produire des
résultats positifs en termes de poids, d’indice de masse
corporelle et d’autres mesures de l’adiposité. C’est le cas
aussi bien pour les tranches d’âge des adolescents (12 à 18
ans) que des préadolescents (5 à 12 ans) (48). Cette
approche est le fondement de toutes les interventions de
traitement. Toutefois, très peu d’études ont été menées
dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Pour l’enfant atteint d’une obésité morbide, face à l’échec
d’une modification du mode de vie correctement appliquée,
des options pharmacologiques et/ou chirurgicales peuvent
s’avérer nécessaires (49).
Les professionnels de la santé et l’ensemble des prestataires
de services aux enfants et aux adolescents ont besoin d’une
formation appropriée sur la nutrition, l’activité physique et
les facteurs de risque de développement de l’obésité.
Suivi et responsabilisation pour le succès
44. Le plus grand risque pour la réalisation de progrès en matière d’obésité de l’enfant tient au fait que les
gouvernements et d’autres acteurs manqueront de s’approprier ce problème, d’assumer le leadership en
la matière et de prendre les mesures nécessaires pour le combattre. Une approche fondée sur l’ensemble
de la société offre la meilleure possibilité d’agir contre l’obésité de l’enfant. Les gouvernements ainsi que
d’autres acteurs, notamment la société civile également les entités du secteur privé, peuvent se tenir pour
mutuellement responsables pour s’assurer qu’ils adoptent les politiques et se conforment aux normes.
Des mécanismes solides de reddition de compte sont nécessaires, de sorte que les gouvernements
demeurent comptables de ce qu’ils ont convenu de faire, afin d’encourager la contribution appropriée de
la société civile et du secteur privé et, si nécessaire, pour garantir le respect des exigences juridiques et
réglementaires.
45. Les gouvernements assument la responsabilité première de la fixation du cadre politique et réglementaire
pour la prévention et la prise en charge de l’obésité de l’enfant au niveau des pays. La responsabilisation
doit donc commencer par l’adoption de politiques significatives qui donnent des orientations claires quant
aux actions requises et au cadre pour y parvenir. Bien que la tâche de l’élaboration d’un cadre politique
échoie au gouvernement, dans certains pays la tâche d’élaboration de campagnes d’éducation ou
d’exé
cutio
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 37
n des programmes pourrait être partagée entre le gouvernement et la société civile.
46. Ce qui se mesure se fait. En conséquence, les gouvernements devraient accorder la priorité à
l’investissement dans l’édification de systèmes robustes de suivi et de responsabilisation qui identifient les
indicateurs spécifiques mesurant l’obésité de l’enfant et les déterminants connexes de manière
normalisée. Cela est essentiel pour montrer l’ampleur du problème, fournir des données pour
l’élaboration poussée de politiques, de même que des preuves de l’impact et de l’efficacité des
interventions.
47. La Commission est consciente que les gouvernements n’entendent pas accroître le fardeau
d’établissement de rapports. Il existe actuellement un certain nombre de mécanismes de suivi, dont les
pays pourraient s’inspirer et qu’ils pourraient intégrer dans un cadre national détaillé de suivi de l’obésité
de l’enfant. Il s’agit notamment du Cadre mondial de suivi pour les MNT et du Cadre mondial de suivi
concernant la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant15
.
48. Le suivi du succès des efforts nationaux visant à agir contre l’obésité de l’enfant nécessiterait la
surveillance de trois éléments importants du processus, à savoir : le leadership stratégique national; les
lois et politiques favorables; et les programmes, investissements et activités. Des données tirées
d’enquêtes démographiques sur le poids et la taille des enfants sont nécessaires pour déterminer si, oui
ou non, ces efforts sont parvenus à réduire la prévalence de l’obésité de l’enfant.
49. Le leadership stratégique national intègre la création de structures de gouvernance dans une diversité de
secteurs, lesquelles structures sont nécessaires pour gérer l’élaboration et la mise en œuvre des lois, des
politiques et des programmes. Ces structures de gouvernance devraient s’attaquer à l’environnement
favorable à l’obésité, assurer l’éducation sur la nutrition et le mode de vie, s’intéresser à la santé des
mères et des enfants durant les périodes critiques du cycle de vie et à la prise en charge des enfants
atteints d’obésité. Les systèmes nationaux de suivi peuvent sélectionner certaines de ces lois et politiques
(interventions prioritaires), et en vérifier l’existence et/ou en mesurer l’impact.
50. Le leadership national est également nécessaire pour gérer le dialogue avec la société civile et (le cas
échéant) avec les entités représentant les intérêts du secteur privé. Le leadership gouvernemental se
traduira par la mise en œuvre réussie des programmes, des activités et des investissements par divers
secteurs gouvernementaux (l’éducation, la santé, le transport), les organisations de la société civile et le
secteur privé.
51. Une approche impliquant l’ensemble du gouvernement requiert qu’une chaîne claire de responsabilité
soit établie et que les institutions compétentes chargées de l’élaboration ou de la mise en œuvre des
interventions soient considérées comme responsables dans l’exécution de ces tâches. L’élaboration de
matrices de planification des politiques et des mesures, visant à aider les gouvernements à traduire les
recommandations et les intentions politiques en actions, peut constituer des outils utiles à travers
lesquels l’on peut évaluer le niveau de conformité des gouvernements aux engagements pris, facilitant
ainsi la responsabilisation. Ces matrices préciseront les mesures, les tâches et les programmes de travail
pour lesquels des comptes doivent être demandés aux acteurs spécifiques. Des indicateurs pour vérifier
15 Résolution WHA66.8 sur le Cadre mondial de suivi pour la lutte contre les MNT; résolution WHA68.9 sur les indicateurs du Cadre mondial de suivi concernant la nutrition chez la mère, le nourrisson et le jeune enfant.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 38
l’existence du programme ou de l’activité et/ou en mesurer l’impact permettront aux groupes de parties
prenantes de se tenir mutuellement responsables pour la prise de mesures permettant la mise en œuvre
intégrale des politiques proposées.
52. La société civile peut jouer un rôle essentiel dans l’exercice d’une pression sociale, morale et politique
pour exiger que les gouvernements s’acquittent de leurs engagements (50). Toutefois, la capacité de la
société civile à demander des comptes aux gouvernements est souvent inadéquate ou d’un champ limité.
Les organismes des Nations Unies et les partenaires donateurs ont un rôle à jouer dans le renforcement
des capacités de la société civile à jouer efficacement un rôle de «surveillance» des politiques du
gouvernement et des activités du secteur privé.
53. Les pays devront dialoguer de façon constructive avec le secteur privé, afin d’encourager la mise en œuvre
des politiques et des interventions. La Commission est consciente d’un certain nombre d’initiatives du
secteur privé qui peuvent avoir un impact significatif sur l’obésité de l’enfant. Celles-ci doivent être
encouragées, tout en reconnaissant les complexités des mobiles et des intérêts qui pourraient exister. Des
codes de conduite et des évaluations ayant fait l’objet de vérification indépendante de la conformité, avec
le contrôle du gouvernement, sont, en conséquence, importants pour gérer les risques. Ceux-ci doivent
être identifiés, évités ou atténués de manière transparente et idoine. Dans le cadre du dialogue des
gouvernements avec le secteur privé, il importe de fixer des buts et règles de base clairs et d’avancer en
ayant une compréhension claire de qui est responsable vis-à-vis de qui, de quoi, pourquoi, dans quel délai
et quelles sont les sanctions pour le non-respect ou les mauvais résultats.
54. La garantie d’une implication constructive d’une part et d’une plus grande responsabilité de l’autre de la
part du secteur privé nécessitera un large éventail de stratégies supplémentaires de responsabilisation, y
compris des mécanismes juridiques, politiques, fondés sur les marchés et sur les médias (51). Les
mécanismes de responsabilisation fondés sur les marchés intègrent les campagnes destinées à amoindrir
la demande de consommation d’aliments mauvais pour la santé et, s’agissant du gouvernement, de
stratégies réglementaires ayant une incidence sur le prix relatif des aliments et des boissons sains et ceux
mauvais pour la santé. En ce qui concerne les gouvernements, cela implique des contrôles plus stricts des
conflits d’intérêts.
55. Les gouvernements ont le pouvoir d’assurer une réglementation directe, afin d’améliorer l’environnement
alimentaire, d’appliquer des normes réglementaires, d’améliorer les normes reconnues au plan
international telles que le Code international de l’OMS de commercialisation des substituts du lait
maternel16 et l’ensemble des recommandations de l’OMS sur la commercialisation d’aliments et de
boissons non alcoolisées destinés aux enfants17. Des fiches de notation peuvent servir d’outils utiles pour
demander des comptes aux acteurs du secteur privé et les investisseurs institutionnels sont de plus en
plus conscients des attentes des communautés lorsqu’ils prennent des décisions d’investissement. Certes,
ces exemples ne couvrent pas l’intégralité des mécanismes de responsabilisation que les gouvernements
et les acteurs de la société civile peuvent chercher à utiliser, mais le fait est que l’on réalisera les résultats
optimaux en utilisant une combinaison d’outils et de stratégies de responsabilisation, dans un cadre de
reddition mutuelle de compte.
16 Résolution WHA34.22 sur Code international de commercialisation des substituts du lait maternel 17 Résolution WHA63.14 sur la commercialisation des aliments et des boissons non alcoolisées destinés aux enfants.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 39
56. La Commission a relevé la grande influence que les politiques commerciales ont sur l’environnement
favorable à l’obésité. Cela est particulièrement vrai des États insulaires qui sont très fortement tributaires
d’aliments importants et où cette nature de l’approvisionnement et de la fixation des prix des aliments est
largement déterminée par l’importateur. Par ailleurs, il existe des exemples d’aliments mauvais pour la
santé fabriqués dans une juridiction et qui sont commercialisés dans d’autres juridictions et d’utilisation
par des entreprises transnationales de différentes normes par delà les frontières nationales. La
Commission reconnaît la complexité du commerce international, en particulier de produits alimentaires et
agricoles, mais exhorte les États Membres et ceux impliqués dans les accords commerciaux internationaux
à rechercher des moyens pour s’attaquer aux questions commerciales qui ont un impact sur l’obésité de
l’enfant.
Rôles et responsabilités
57. La Commission reconnaît que le champ des recommandations politiques potentielles visant à agir contre
l’obésité de l’enfant est large et comporte un certain nombre d’éléments nouveaux, y compris un accent
mis sur la dimension liée au cycle de vie et sur le secteur de l’éducation. Une approche multisectorielle
sera essentielle pour garantir des progrès soutenus. La Commission est également consciente des
retombées potentielles et des coûts pour de nombreux autres domaines d’élaboration de politiques. En
effet, la conciliation de ces problèmes pose des défis majeurs pour les parties prenantes et, dans certains
cas, remettra en cause les perceptions et les idées établies.
58. OMS : L’OMS peut organiser et diriger un dialogue de haut niveau au sein du système des Nations Unies et
entre les États Membres pour aborder les mesures détaillées dans le présent rapport, afin de mettre fin à
l’obésité de l’enfant. S’appuyant sur sa fonction normative, tant au niveau mondial qu’à travers son
réseau de bureaux régionaux et de pays, l’OMS peut fournir une assistance technique en élaborant ou en
faisant fond sur les Lignes directrices, les outils et les normes pour soutenir les recommandations de la
Commission et d’autres mandats pertinents de l’OMS au niveau des pays. L’OMS peut diffuser des
orientations pour la mise en œuvre, le suivi et la responsabilisation, assurer le suivi et faire rapport sur les
progrès réalisés pour mettre fin à l’obésité de l’enfant.
59. Organisations internationales : La coopération entre les organisations internationales, y compris les
autres organismes des Nations Unies, peut promouvoir la mise en place de partenariats et de réseaux
mondiaux et régionaux pour le plaidoyer, la mobilisation de ressources, le renforcement des capacités et
la recherche en collaboration. Les organisations internationales peuvent piloter l’élaboration et le suivi de
normes internationales sur les aliments et les boissons, l’étiquetage nutritionnel et la définition des profils
nutritionnels. Le Groupe spécial inter-organisations des Nations Unies pour la prévention et la maîtrise des
maladies non transmissibles peut apporter un appui aux États Membres pour agir contre l’obésité de
l’enfant.
60. États Membres : La responsabilité ultime échoit aux gouvernements de veiller à ce que leurs futurs
citoyens commencent leur vie en bonne santé. Ainsi le fait de prendre une part active à la lutte contre
l’obésité de l’enfant ne devrait-il pas être interprété comme étant ce qu’il est convenu d’appeler «l’État-
providence», mais plutôt comme l’appropriation par l’État du développement de son capital humain. Il est
clair que pour s’attaquer efficacement à l’obésité de l’enfant, le dialogue actif des multiples organismes de
l’État est nécessaire. Il se dégage une tendance compréhensible consistant à percevoir l’obésité comme un
probl
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 40
ème qui concerne le secteur de la santé. Mais, en fait, la prévention de l’obésité de l’enfant requiert des
contributions coordonnées de tous les secteurs gouvernementaux et de l’ensemble des institutions
responsables des politiques, y compris, mais sans s’y limiter, ceux ayant trait à l’éducation, à
l’alimentation, à l’agriculture, au commerce et à l’industrie, au développement, à la finance/aux recettes,
au sport et au loisir, aux médias et à la communication, à la planification de l’environnement et à
l’urbanisme, au transport, aux affaires sociales et au commerce. Les gouvernements doivent mettre en
place des approches appropriées élargies à l’échelle de l’ensemble du gouvernement pour s’attaquer à
l’obésité de l’enfant. Par ailleurs, les collectivités régionales et locales doivent comprendre leurs
obligations et exploiter les ressources et les efforts pour garantir une riposte coordonnée et complète.
61. Les gouvernements devraient veiller à la collecte de données sur le rapport indice de masse
corporelle/âge des enfants, y compris pour les âges ne faisant pas actuellement l’objet de surveillance.
Grâce à l’exploitation de ces données, les gouvernements peuvent fixer des cibles d’obésité et des étapes
importantes et intermédiaires, conformes aux cibles mondiales pour la nutrition et les maladies non
transmissibles établies par l’Assemblée mondiale de la Santé. Elles devraient être intégrées dans leurs
cadres nationaux de suivi des indicateurs internationaux convenus pour les résultats de la lutte contre
l’obésité (pour assurer le suivi des progrès dans l’atteinte des cibles nationales), la mise en œuvre des
programmes axés sur les régimes alimentaires et l’activité physique (y compris la couverture des
interventions) et l’environnement de politique de lutte contre l’obésité (y compris les accords, les
capacités et les investissements institutionnels dans la prévention et la maîtrise de l’obésité). Le suivi
devrait être entrepris, dans toute la mesure du possible, par le biais des mécanismes de suivi existants.
62. Les gouvernements devraient élaborer des directives, des recommandations et des mesures stratégiques
impliquant les secteurs pertinents, y compris le secteur privé, selon qu’il convient, pour mettre en œuvre
les mesures consignées dans le présent rapport et visant à réduire l’obésité chez l’enfant.
63. Acteurs non-étatiques : Il existe de nombreuses façons dont les acteurs non-étatiques peuvent jouer un
rôle important et positif dans la résolution du défi que pose l'obésité de l’enfant. Comme le montre ce
rapport, l'obésité de l’enfant est fortement influencée par les habitudes d’alimentation, d’activité
physique et alimentaires, ainsi que par l'environnement scolaire, les attitudes culturelles vis-à-vis de
l'image corporelle et le comportement des adultes.
a. Les Organisations non-gouvernementales (ONG) peuvent motiver les consommateurs à
exiger que les gouvernements favorisent les modes de vie sains et que l'industrie de
fabrication d’aliments et de boissons non alcoolisées fournisse des produits sains et ne
vende pas aux enfants des aliments et des boissons non alcoolisées mauvais pour la
santé. L’on peut y parvenir grâce aux efforts de sensibilisation ainsi qu’à la diffusion
d'informations pour rehausser le profil de la prévention de l'obésité de l’enfant. Les ONG
ont également un rôle à jouer dans l'élaboration d'un mécanisme de suivi et de
responsabilisation et pour assurer le suivi de la mise en œuvre des politiques par tous les
acteurs. Les mouvements sociaux peuvent impliquer les membres de la communauté et
constituer une plateforme de plaidoyer et d’action.
b. Le secteur privé n’est pas une entité homogène. Il importe, donc, de tenir compte des
entités dont les activités sont directement ou indirectement liées à la résolution du
problème de l’obésité de l’enfant soit dans un sens positif, soit dans un sens négatif.
Celles-ci comprennent le secteur agricole axé sur la production alimentaire, l'industrie
de
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 41
fabrication d’aliments et de boissons non alcoolisées, les détaillants, les entreprises de
restauration, les fabricants d'articles de sport, les entreprises publicitaires et de loisirs et
les médias. Étant donné que de nombreuses entreprises opèrent à l'échelle mondiale, la
collaboration internationale est essentielle. Toutefois, l'attention doit également être
accordée aux entités et aux artisans locaux et régionaux. Les relations de coopération
avec l'industrie ont déjà produit un certain nombre de résultats encourageants en ce qui
concerne l'alimentation et l'activité physique. Les initiatives prises par l'industrie de la
fabrication d’aliments pour réduire la teneur en matières grasses, en sucre et en sel, et
la taille des portions d'aliments transformés, et pour augmenter l’offre de choix
innovants, sains et nutritifs, pourraient accélérer les gains sanitaires partout dans le
monde. La Commission estime que de réels progrès peuvent être accomplis grâce à un
dialogue constructif, transparent et responsable avec le secteur privé. Les
gouvernements peuvent élaborer des politiques qui encouragent le secteur privé à
soutenir la production d’aliments et de boissons non alcoolisées qui contribuent à une
alimentation saine et en faciliter l’accès, ainsi que faciliter l'accès et la participation à
l'activité physique.
c. Les fondations philanthropiques peuvent apporter d’importantes contributions à la
santé publique mondiale, en mobilisant des fonds pour financier la recherche, le
renforcement des capacités et la prestation de services. Ces fondations peuvent aussi
s’impliquer dans les activités de suivi et de responsabilisation.
d. Les institutions universitaires peuvent contribuer à la lutte contre l'obésité de l'enfant à
travers des études sur les facteurs de risque et les déterminants biologiques,
comportementaux et environnementaux, et l'efficacité des interventions dans chacun de
ces domaines. Les institutions universitaires peuvent être bien placées pour soutenir les
activités de suivi et de responsabilisation.
Programme de recherche
64. Nous avons déjà fait allusion à un grand nombre des lacunes existantes en matière de recherche. Elles
comprennent notamment les suivantes :
a. la biologie de l'obésité de l’enfant – les trajectoires de croissance, les tendances en
matière d’adiposité, les facteurs de risque maternels et paternels, les autres facteurs de
risque;
b. les déterminants psychosociaux de l'obésité de l’enfant – les différences ethniques, la
prévalence de l'obésité par rapport au statut socioéconomique, l'impact des normes
sociales et des pairs;
c. Les conséquences économiques de l'obésité de l’enfant – le fardeau économique de
l'obésité de l’enfant tout au long de la vie;
d. l’efficacité des interventions à chaque étape critique du cycle de la vie – les soins
préalables à la conception, les interventions axées sur la nutrition et l’activité physique
dans les crèches et en milieu scolaire, les interventions axées sur l’éducation
nutritionnelle et sanitaire;
e. la rentabilité des interventions visant à prévenir et à traiter l'obésité de l’enfant, en
parti
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 42
culier dans les pays à revenu faible et intermédiaire.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 43
Références
1. WHO Multicentre Growth Reference Study Group. WHO child growth standards based on
length/height, weight and age. Acta paediatrica. 2006;Suppl 450:76-85.
2. Black RE, Victora CG, Walker SP, Bhutta ZA, Christian P, de Onis M, et al. Maternal and child
undernutrition and overweight in low-income and middle-income countries. Lancet. 2013;382(9890):427-51.
3. de Onis M, Blossner M. Prevalence and trends of overweight among preschool children in developing
countries. Am J Clin Nutr. 2000;72(4):1032-9.
4. de Onis M, Blossner M, Borghi E. Global prevalence and trends of overweight and obesity among
preschool children. Am J Clin Nutr. 2010;92(5):1257-64.
5. Ng M, Fleming T, Robinson M, Thomson B, Graetz N, Margono C, et al. Global, regional, and national
prevalence of overweight and obesity in children and adults during 1980-2013: a systematic analysis for the
Global Burden of Disease Study 2013. Lancet. 2014;384(9945):766-81.
6. Roberto CA, Swinburn B, Hawkes C, Huang TTK, Costa SA, Ashe M, et al. Patchy progress on obesity
prevention: emerging examples, entrenched barriers, and new thinking. The Lancet. 2015.
7. Taveras EM, Gillman MW, Kleinman K, Rich-Edwards JW, Rifas-Shiman SL. Racial/ethnic differences in
early-life risk factors for childhood obesity. Pediatrics. 2010;125(4):686-95.
8. Food and Agriculture Organization. The double burden of malnutrition. Case studies from six
developing countries. Food and Nutrition Paper. 2006;84:1-334.
9. Hanson MA, Gluckman PD. Early developmental conditioning of later health and disease: physiology
or pathophysiology? Physiol Rev. 2014;94(4):1027-76.
10. Sun SMS, et al. Secular trends in body composition for children and young adults: The fels longitudinal
study. Am J Hum Biol. 2012;24:506-14.
11. Lobstein TJ-LR. Estimated burden of paediatric obesity and co-morbidities in Europe. Part 2. Numbers
of children with indicators of obesity-related disease. Int J Pediatr Obes. 2006;1(1):33-41.
12. Miller AL, Lee HJ, Lumeng JC. Obesity-Associated Biomarkers and Executive Function in Children.
Pediatr Res. 2014.
13. Pizzi MA, Vroman K. Childhood obesity: effects on children's participation, mental health, and
psychosocial development. Occupational Therapy In Health Care. 2013;27(2):99-112.
14. Litwin SE. Childhood Obesity and Adulthood Cardiovascular Disease: Quantifying the Lifetime
Cumulative Burden of Cardiovascular Risk Factors. Journal of the American College of Cardiology (JACC).
2014;64(15):1588-90.
15. Nader PR, O'Brien M, Houts R, Bradley R, Belsky J, Crosnoe R, et al. Identifying risk for obesity in early
childhood. Pediatrics. 2006;118(3):e594-e601.
16. Kelsey MM, Zaepfel A, Bjornstad P, Nadeau KJ. Age-related consequences of childhood obesity.
Gerontology. 2014;60(3):222-8.
17. Juonala M, Magnussen CG, Berenson GS, Venn A, Burns TL, Sabin MA, et al. Childhood adiposity, adult
adiposity, and cardiovascular risk factors. N Engl J Med. 2011;365(20):1876-85.
18. Finkelstein EA, Graham WC, Malhotra R. Lifetime direct medical costs of childhood obesity. Pediatrics.
2014;133(5):854-62.
19. Muller-Riemenschneider F, Reinhold T, Berghofer A, Willich SN. Health-economic burden of obesity in
Europe. Eur J Epidemiol. 2008;23(8):499-509.
20. Commission on Social Determinants of Health. Closing the gap in a generation: health equity through
action on the social determinsts of health. Final Report of the Commission on Social Determinants of Health.
Geneva: World Health Organization, 2008.
21. Hawkes C, Smith TG, Jewell J, Wardle J, Hammond RA, Friel S, et al. Smart food policies for obesity
prevention. The Lancet. 2015.
22. World Health Organization Regional Office for Europe. Using price policies to promote healthier diets.
Copenhagen, Denmark: WHO Regional Office for Europe, 2014.
23. Powell LM, Chriqui JF, Khan T, Wada R, Chaloupka FJ. Assessing the potential effectiveness of food
and
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 44
beverage taxes and subsidies for improving public health: a systematic review of prices, demand and body
weight outcomes. Obes Rev. 2013;14(2):110-28.
24. Hastings G, Stead M, McDermott L, Forsyth A, MacKintosh AM, Rayner M, et al. Review of research on
the effects of food promotion to children – final report. Report to the Food Standards Agency. Glasgow:
University of Strathclyde, Centre for Social Marketing, 2003.
25. McGinnis JM, Gootman JA, Kraak VI. Food marketing to children and youth. Threat or opportunity? .
Washington, DC: Institute of Medicine, National Academies Press; 2006.
26. Thow AM, Downs S, Jan S. A systematic review of the effectiveness of food taxes and subsidies to
improve diets: Understanding the recent evidence. Nutrition reviews. 2014;72(9):551-65.
27. Lobstein T, Jackson-Leach R, Moodie ML, Hall KD, Gortmaker SL, Swinburn BA, et al. Child and
adolescent obesity: part of a bigger picture. The Lancet. 2015.
28. World Health Organization. A framework for implementing the set of recommendations on the
marketing of foods and non-alcoholic beverages to children. Geneva: World Health Organization, 2012.
29. Tremblay MS, Gray CE, Akinroye K, Harrington DM, Katzmarzyk PT, Lambert EV, et al. Physical activity
of children: a global matrix of grades comparing 15 countries. Journal of physical activity & health. 2014;11(4
Suppl 1):S113-25.
30. World Health Organization. Global recommendations on physical activity for health. Geneva: World
Health Organization, 2010.
31. World Cancer Research Fund., American Institute for Cancer Research. Food, Nutrition, Physical
Activity, and the Prevention of Cancer: a Global Perspective. Washington, D.C.: America Institute of Cancer
Research, 2007.
32. UNESCO. Quality physical education. Guidelines for policy-makers. Paris: UNESCO, 2015.
33. Yu Z, Han S, Zhu J, Sun X, Ji C, Guo X. Pre-pregnancy body mass index in relation to infant birth weight
and offspring overweight/obesity: a systematic review and meta-analysis. PloS one. 2013;8(4):e61627.
34. Eriksson JG, Sandboge S, Salonen MK, Kajantie E, Osmond C. Long-term consequences of maternal
overweight in pregnancy on offspring later health: findings from the Helsinki Birth Cohort Study. Ann Med.
2014;46(6):434-8.
35. Okubo H, Crozier SR, Harvey NC, Godfrey KM, Inskip HM, Cooper C, et al. Maternal dietary glycemic
index and glycemic load in early pregnancy are associated with offspring adiposity in childhood: the
Southampton Women's Survey. Am J Clin Nutr. 2014;100(2):676-83.
36. Poston L. Maternal obesity, gestational weight gain and diet as determinants of offspring long term
health. Best Pract Res Clin Endocrinol Metab. 2012;26(5):627-39.
37. Oken E, Levitan EB, Gillman MW. Maternal smoking during pregnancy and child overweight:
systematic review and meta-analysis. Int J Obes (Lond). 2008;32(2):201-10.
38. Janesick A, Blumberg B. Endocrine disrupting chemicals and the developmental programming of
adipogenesis and obesity. Birth Defects Res C Embryo Today. 2011;93(1):34-50.
39. Temel S, van Voorst SF, Jack BW, Denktas S, Steegers EA. Evidence-based preconceptional lifestyle
interventions. Epidemiol Rev. 2014;36(1):19-30.
40. Choi J, Fukuoka Y, Lee JH. The effects of physical activity and physical activity plus diet interventions
on body weight in overweight or obese women who are pregnant or in postpartum: a systematic review and
meta-analysis of randomized controlled trials. Prev Med. 2013;56(6):351-64.
41. Pan American Health Orgnaization, World Health Organization. Guiding principles for complementary
feeding of the breastfed child. Washington, D.C.: Pan American Health Organization and World Health
Organization, 2002.
42. Mennella JA, Nicklaus S, Jagolino AL, Yourshaw LM. Variety is the spice of life: strategies for
promoting fruit and vegetable acceptance during infancy. Physiol Behav. 2008;94(1):29-38.
43. Liem DG, Mennella JA. Sweet and sour preferences during childhood: role of early experiences. Dev
Psychobiol. 2002;41(4):388-95.
44. Waters E, de Silva-Sanigorski A, Hall BJ, Brown T, Campbell KJ, Gao Y, et al. Interventions for
preventing obesity in children. Cochrane Database Syst Rev. 2011(12):CD001871.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 45
45. World Health Organization. School policy framework. Implementation of the WHO global strategy on
diet, physcial activity and health. Geneva: World Health Organization, 2008.
46. National Institute for Health and Care Excellence. Managing overweight and obesity among children
and young people: lifestyle weight management services. NICE public health guidance 47 2013. Available from:
https://www.nice.org.uk/guidance/ph47.
47. Dietz WH, Baur LA, Hall K, Puhl RM, Taveras EM, Uauy R, et al. Management of obesity: improvement
of health-care training and systems for prevention and care. The Lancet. 2015.
48. Oude Luttikhuis H, Baur L, Jansen H, Shrewsbury VA, O'Malley C, Stolk RP, et al. Interventions for
treating obesity in children. Cochrane Database Syst Rev. 2009(1):CD001872.
49. Spear BA, Barlow SE, Ervin C, Ludwig DS, Saelens BE, Schetzina KE, et al. Recommendations for
Treatment of Child and Adolescent Overweight and Obesity. Pediatrics. 2007;120(Supplement 4):S254-S88.
50. Huang TTK, Cawley JH, Ashe M, Costa SA, Frerichs LM, Zwicker L, et al. Mobilisation of public support
for policy actions to prevent obesity. The Lancet. 2015.
51. Swinburn B, Kraak V, Rutter H, Vandevijvere S, Lobstein T, Sacks G, et al. Strengthening of
accountability systems to create healthy food environments and reduce global obesity. The Lancet. 2015.
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 46
ANNEXE 1 : Commissaires siégeant à la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant
Sir George Alleyne
Directeur émérite
Organisation panaméricaine de la Santé (PAHO)
Dr Sania Nishtar (co-président)
Fondateur, Heartfile
Pakistan
Dr Constance Chan Hon Yee
Directrice de la Santé
Département de la Santé
Région administrative spéciale de Hong Kong
Chine
Mme Paula Radcliffe
Athlète et parent
Mme Helen Clark
Administratrice
Programme des Nations Unies pour le
développement
(PNUD)
Professeur Hoda Rashad
Professeur et Directeur de recherche
Centre de recherche des sciences sociales
Université américaine au Caire
Égypte
Sir Peter Gluckman (co-président)
Conseiller scientifique principal du Premier
ministre de la Nouvelle Zélande
&
Liggins Institute University of Auckland
Nouvelle Zélande
Professeur K. Srinath Reddy
Président
Fondation sur la santé publique de l’Inde
Campus de l’Institut d’études en
développement industriel (ISID)
Inde
Projet de rapport final de la Commission pour mettre fin à l’obésité de l’enfant 47
M. Adrian Gore
Fondateur et Directeur général
Discovery Group
Afrique du Sud
Dr Jacques Rogge
Président honoraire
Comité international olympique (CIO)
Suisse
Mme Betty King
Ancienne Ambassadrice
Mission permanente des États-Unis d'Amérique
auprès de l'Office des Nations Unies et d'autres
organisations internationales à Genève
Mme Sachita Shrestha
Avocat pour les jeunes
Népal
Mme Nana OyeLithur
Ministère de la Femme, de l’Enfant et de la
Protection sociale
Ghana
Dr Colin Tukuitonga
Directeur général
Secrétariat de la Communauté du Pacifique
(SCP)
Nouvelle Calédonie
Dr David Nabarro
Coordinateur, Mouvement de renforcement de
la nutrition (SUN)
Représentant spécial du Secrétaire général des
Nations Unies pour la sécurité alimentaire et la
nutrition et Coordonnateur de l’Équipe spéciale
de haut niveau