présentation ecole de paris du management
TRANSCRIPT
Grandes entreprises et social business : l'invention de nouveaux
modèles d'affaires ?Bernard Saincy
Président FondateurPrésentation à l’Ecole de Paris du Management
5 mars 2014
Bernard Saincy
• Président Fondateur du cabinet Innovation Sociale Conseil quiaccompagne les grandes entreprises, les fondations, les collectivitésterritoriales et les entrepreneurs sociaux dans leurs partenariatscommuns et leur exploration de nouveaux modèles de développementpour les populations vulnérables en France, en Europe et dans lemonde.
• Auparavant- Directeur Responsabilité Sociétale du groupe GDF SUEZ (2008-2013)- Expert entrepreneuriat social ( Vice Président GDF SUEZ Rassembleurs
d’Energies)- Expert auprès de plusieurs institutions : ONU, CESE, Ministère des affaires
Etrangères (Assises du Développement 2013), ministère de l’écologie(Grenelle de l’environnement…)
- Membre fondateur du Comité intersyndical à l’épargne salariale et du Forumcitoyen sur la RSE
• Ouvrages publiés- «Les nouveaux enjeux de la négociation sociale internationale», Paris, La
Découverte, 2006- « Les entreprises seront-elles un jour responsables? », Paris, La Dispute, 2004- « Une nouvelle énergie sociale », Paris, Ed Sociales, 1999
05/03/2014 2
Le sommaire
• Les entreprises, l’innovation sociale et l’inclusive business
• L’exemple sectoriel de l’énergie : Total, Schneider Electric, GDF SUEZ
• Les outils économiques mobilisés et l’évaluation
05/03/2014 3
L’économie verte inclusive ?
• L’économie (la croissance) verte inclusive est une notion récente,évolutive et protéiforme qui se décline dans le secteur privé selondes modalités différentes : le social business, l’inclusive business, leBoP (Base of the pyramid), l’impact investing….
Selon le G20 (2012), l’inclusivebusiness est « une approche privéepour offrir des biens, des services etdes moyens d‘existence sur une basecommerciale viable à despopulations à la base de lapyramide… »
• … qui suscite enthousiasme ou scepticisme
05/03/2014 4
Des défis planétaires
• 900 millions d’habitants vivent avec moins de 1,25$ par jour (prévisions 2015)
• 837 millions souffrent de la faim• 828 millions vivent dans des logements insalubres• 700 millions n’ont pas accès à l’eau potable• 2,6 milliards n’ont pas d’assainissement amélioré• 11% des enfants ne sont pas scolarisés• Une réduction de la biodiversité et une
augmentation des émissions de CO2 rapides
Mais, un essor du Sud…… malgré des inégalités de développement grandissantes et des disparités marquées entre zones rurales et urbaines ainsi qu’entre genres(source rapport OMD 2011, ONU)
Chiffres sectoriels : l’énergie
• 1,2 milliard de personnes n’a pas accès à une énergie moderne
• 2,7 milliards utilisent de la biomasse traditionnelle pour leur cuisson
• La précarité énergétique touche entre 50 et 125 millions de personnes en Europe dont 8,4 millions en France
05/03/2014 5
L’entrepreneuriat social
• Une définition difficile…
– Moins en France : « l’économie sociale et solidaire », la nouvelle Loi B.Hamon, la définition du Mouves
« les entreprises sociales sont des entreprises à finalité sociale, sociétale ou environnementale et à lucrativité limitée. Elles cherchent à associer leurs parties prenantes à leur gouvernance.»
– … qu’en Europe : « initiative pour l’entrepreneuriat social » (M.Barnier, Nov 2011)
– … et que surtout dans le monde : « des entreprises ayant un impact social »
• … mais un secteur en fort développement– En France : 200 000 établissements et 2,5 millions de salariés– En Europe : 10% des entreprises et 11 millions de salariés– Dans le monde : aucun chiffre précis mais un essor visible en Asie et Afrique
05/03/2014 6
Des précurseurs
• Le social business : Muhammad Yunus, Bill Drayton (Ashoka)
« no-loss, no dividend, self-sustaining company that repays itsowners’ investment » M.Yunus
• Le BoP : C.K.Prahalad, S.L.Hart
«Si nous cessons de penser les pauvres comme des victimes oucomme un fardeau et commençons à les identifier commeentrepreneurs souples et créatifs et comme consommateursconscients des valeurs, un nouveau monde d'opportunitéss'ouvrira » (les pauvres, un segment de marché?)
• L’impact investing : dont l’épargne solidaire« intégrer des considérations sociales dans les choix d’investissement »
05/03/20147
L’entreprise et l’inclusive business
Pourquoi les grandes entreprises s’intéressent-elles à l’inclusive business?
• Expérimenter de nouveaux business models fondés sur la création de valeur partagée (retour à l’innovation)
• Elargir l’horizon territorial de l’entreprise (pays du Sud, territoires défavorisés…)
• Affirmer la responsabilité sociétale de l’entreprise en contribuant à la réduction de la pauvreté et renforcer ainsi l’acceptabilité de ses activités et installations
• Favoriser l’engagement des collaborateurs de l’entreprise et leur fierté d’appartenance (donner du sens)
05/03/2014 8
L’entreprise et l’inclusive business
Le pourquoi en détail (1/2)
• Expérimenter de nouveaux business models fondés sur la création de valeur partagée (retour à l’innovation)– Les limites de la standardisation– Méga-projets v/s « small is beautiful »– Procédures v/s Innovation– ROI v/s création de valeur partagée
• Elargir l’horizon territorial de l’entreprise (pays du Sud, territoires défavorisés…)– Nouveaux relais de croissance dans les pays du Sud– Légitimité dans les territoires
05/03/2014 9
L’entreprise et l’inclusive business
Le pourquoi en détail (2/2)
• Affirmer la responsabilité sociétale de l’entreprise en contribuant àla préservation de l’environnement et la réduction de la pauvreté etrenforcer ainsi l’acceptabilité de ses activités et installations– Garantir la licence to operate
– Contribuer au bien commun et à la cohésion sociale– Corriger la poverty penalty
• Favoriser l’engagement des collaborateurs de l’entreprise et leur fierté d’appartenance (donner du sens)– Fédérer les collaborateurs par une culture d’entreprise partagée– Élargir l’horizon des collaborateurs (géographique et de compétences)– Attirer des talents
05/03/2014 10
L’entreprise et l’inclusive business
Comment les grandes entreprises s’investissent-elles dans l’inclusive business?
• En réinventant leur marketing • En combinant les outils d’intervention• En impliquant les collaborateurs• En développant un dialogue sociétal et des partenariats avec des
acteurs de la société civile et du développement• En nouant des partenariats académiques et de recherche• En mettant en place des équipes dédiées• En adaptant la communication
05/03/2014 11
L’entreprise et l’inclusive business
Le comment en détail (1/2)
• En réinventant leur marketing– Partir des besoins (ré-ingeniering): oublier la sédimentation des théories marketing dans
les pays développés et inventer un marketing social– Adapter les produits et services au pouvoir d’achat et aux attentes culturelles– Créer le marché, là où il n’existe pas (assumer les coûts de transaction liés à la création
d’un marché) ; revoir les circuits de distribution ; les modes de paiement– S’appuyer sur l’implication des femmes et des jeunes (pays du Sud et zones sensibles)
• En combinant les outils d’intervention selon les besoins et les stades de développement– Dons/subventions– Assistance technique/recherche– Investissement (prêts, equity…)– Finance carbone
• En impliquant les collaborateurs– Mécénat de compétences– Soutien aux ONG de collaborateurs (et/ou en favoriser la création)– Fonds solidaires (épargne salariale)– Formation à l’inter-culturalité et à la pluri-disciplinarité
05/03/201412
L’entreprise et l’inclusive business
Le comment en détail (2/2)
• En développant un dialogue sociétal et des partenariats avec des acteurs de la société civile et du développement– Connaitre et impliquer les parties prenantes– Partager des compétences– Nouer des partenariats de confiance et de long terme
• En nouant des partenariats académiques et de recherche– Etudier l’inclusive business (think tanks et laboratoires)– Echanger des bonnes pratiques (action tanks)
• En mettant en place des équipes dédiées– Professionnaliser la démarche– Créer au sein des entreprises le métier de Inclusive business operator– Impliquer le management par l’exemple: l’engagement de la gouvernance de l’entreprise
au plus haut niveau
• En adaptant leur communication– Instituer une communication par la preuve (le top risque du greenwashing)– Rendre compte et partager
05/03/2014 13
Des entreprises pionnières (FR)
• Danone communities• Schneider electric Bip Bop• GDF SUEZ Rassembleurs
d’Energies• Lafarge Affordable Housing• Renault Mobiliz• Grameen Crédit Agricole fund• Total access to energy• Sanofi access to healthcare• Essilor 2.5 New vision
Generation
05/03/2014 14
Des freins et des opportunités
Entreprises et inclusive business: un long fleuve tranquille?
05/03/2014 15
Mais des bénéfices réciproques
Société- Empowerment
- Développement- Réponse aux défis
sociaux et environnementaux
Entrepreneur social
- Changement d’échelle
- Pérennité - professionnalisation
Entreprise- Innovation sociale, nouveaux business
- Légitimité sociétale- Sens et cohésion
05/03/2014 16
Les programmes des entreprises
Exemple sectoriel :« l’accès à l’énergie et la lutte contre la précarité énergétique »
Le cabinet Innovation Sociale Conseil tient àremercier les trois entreprises pour lui avoirdonné accès à leurs présentations.
05/03/2014 17
05/03/2014 18
PROJET PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE UN ENJEU POUR L’EUROPE
Chauffage-Habitat et Mobilité
05/03/2014 19
AGGRAVATION DE LA PRÉCARITÉ ÉNERGÉTIQUE EN EUROPE : LE CAS DE LA FRANCE
3,4 M de ménages en précarité énergétique en France soit 13% de la population (Enquête Nationale Logement, INSEE 2006)
15 % des Français sous le seuil de pauvreté : Revenu < 963 €/mois
(60% du revenu moyen de 1400 €/mois)
Non Mobilité Obstacle à l’insertion socioprofessionnelle (jeunes, chômeurs, CDD…)
2,5 smic par an pour les trajets domicile- travail en voiture dont 326 euros pour le carburant (INSEE 2013, ACA 2012)
Les dossiers surendettement : + 23% entre 2008-2011 (Source : Banque de France)
Faiblesse des revenus + Coût de l’ Energie
Accès difficile à l’Energie
Chauffage / Mobilité 1 Smic mensuel net par an : coût annuel du fioul nécessaire pour chauffer une maison individuelle de 100m² (INSEE 2013, ADEME 2011, DGSE 2013)
500 €/mois de Budget Auto 75€ pour le carburant (Source ACA 2012)
2300€/an en moyenne par ménage pour le chauffage et le carburant (INSEE-2012)
2 05/03/2014 20
POURQUOI L
E
GR
O
UPE S’IMPLIQUE ? : MISSION-AMBITION-ENJEUX
Dans le cadre de la mission groupe qui est d’agir de manière responsable pour l’accès à l’énergie du plus grand nombre dans un monde où la demande d’énergie ne cesse de croitre,
L’ambition du projet précarité énergétique est :
1. D’être reconnu par les parties prenantes internes (collaborateurs) et externes (pouvoirs publics, société civile, clients) comme un partenaire décisif de la lutte contre la précarité énergétique :
En permettant l’accès de tous à l’efficacité énergétique pour baisser la facture de chauffage En facilitant la mobilité comme levier d’insertion socio-professionnelle
2. Innover et adapter nos métiers :
En adaptant nos offres en les rendant accessibles aux clients à faible pouvoir d’achat En contribuant à l’émergence et au développement de nouveaux services (efficacité énergétique et mobilité)
3
05/03/2014 21
CHAUFFAGE HABITAT : RÉDUIRE LA FACTURE ÉNERGÉTIQUE VIA LA RÉNOVATION THERMIQUE
Médiation Sociale
(PIMMS/UNIS-CITE population en précarité)
Micro-Crédit Parcours Confiance
(Financement du « reste à payer »)
Offre globale Diagnostic + Financement
+Accompagnement
Médiation Sociale
(FACE – clients filiales
combustibles)
ACCOMPAGNEMENT SOCIAL, FINANCIER, TECHNIQUE
IDENTIFICATION DES MENAGES EN PRECARITE ENERGETIQUE
SOLUTIONS DE FINANCEMENT
REALISATION DES TRAVAUX
Financement du « reste à payer » des rénovations
thermiques
Repérage et accompagnement des personnes en précarité
4
05/03/2014 22
MOBILITÉ : DES SOLUTIONS À IMPACT SOCIO-ÉCONOMIQUE
MISE A DISPOSITION DE MATERIEL (voiture, scooter, vélo)
SOLUTIONS DE FINANCEMENT
DIAGNOSTIC , CONSEIL ET FORMATION
Accès à la mobilité po ur l’emploi En cours :
Développement/création de plateformes régionales de mobilité
Mise à disposition de solutions matérielles : location de véhicule, covoiturage, transport micro-collectif…
Permis, Sécurité Routière et Eco-conduite : autoécoles sociale, … Accès au carburant en zone rurale/périurbaine A l’étude :
Aide aux collectivités publiques pour le maintien d’une distribution locale économiquement viable (concept low-cost clé en main) et partenariats autour de services de proximité
Contribution au développement de la mobilité via des plateformes dématérialisées (téléphone/web)
Partenariat avec Voiture&Co, leader français de la mobilité pour les personnes en précarité
Laboratoire de la mobilité Inclusive
REPERAGE DES PERSONNES EN DIFFICULTE
IDENTIFIER LE « MARCHE », ACTEURS ET SOLUTIONS LOW BUDGET PROPOSEES
Promouvoir des solutions innovantes pour améliorer l’insertion professionnelle des publics fragiles
Co-construire entre acteurs publics, privés, société civile
(Renault, MACIF, Caisses d’Epargne, Pôle Emploi, Ademe, ADIE, Secours Catholique, FACE, Voiture & Co et Total)
www.mobiliteinclusive.com
5
05/03/2014 23
05/03/2014 24
05/03/2014 25
05/03/2014 26
05/03/2014 27
05/03/2014 28
05/03/2014 29
05/03/2014 30
05/03/2014 31
05/03/2014 32
05/03/2014 33
05/03/2014 34
05/03/2014 35
05/03/2014 36
Les outils économiques mobilisés et l’évaluation des programmes d’inclusive business
05/03/2014 37
Les outils économiques
Une combinaison d’outils économiques à mobiliser
• Les externalités positives• L’analyse des chaînes de valeurs hybrides• La création de valeur partagée• Les coûts cachés et coûts marginaux• La poverty penalty
• L’analyse des cycles de vie (ACV)• La finance carbone• …….
05/03/2014 38
NOTAL’inclusive business a des caractéristiques et exigences différentes selon qu’il s’agisse de biens de consommation courante ou de services essentiels. Les outils économiques mobilisés ne seront pas les mêmes…
La modélisation
Le modèle de l’investisseur sociétal proposé par l’association Le Rameau
05/03/2014 39
L’évaluation des programmes
Quelle est la vraie valeur d’un programme
d’inclusive business pour une entreprise?
• son utilité sociétale, au regard de sa performance sociale et environnementale
• ses bénéfices économiques et commerciaux
• son sens au regard des enjeux stratégiques de l’entreprise et de ses engagements sociétaux.
• son impact sur la cohésion sociale interne
05/03/2014 40
Exemples d’indicateurs (1/2)
Une combinaison d’indicateurs quantitatifs et qualitatifs pour accompagner la prise de décisions et évaluer dynamiquement la valeur et la performance d’un programme d’inclusive business
• La performance sociétale– Nombre de bénéficiaires et de création d’emplois– Réduction des risques sanitaires et contribution à l’éducation– Promotion des femmes et empowerment des populations
• La performance environnementale– Réduction des émissions de CO2 et GES– Préservation de la biodiversité (recul de la déforestation…)
• La performance technologique– Nouveaux produits, nouveaux services
05/03/2014 41
Exemples d’indicateurs (2/2)
• La performance financière– Ratios financiers (ROI, TRI…)– Equilibre et viabilité à long terme du projet– Potentiel de changement d’échelle
• La performance sociale interne– Implication des collaborateurs et du management– Montant des investissements des collaborateurs dans le fonds
solidaire (épargne salariale)– Formation des collaborateurs aux nouveaux business models
• La performance stratégique– Conquête de nouveaux marchés– Cohérence du programme avec les objectifs stratégiques de
l’entreprise
05/03/2014 42
Le glossaire de Convergences
05/03/2014 43
La bibliographie de Convergences
05/03/2014 44
Pour une bibliographie sélective sur l’inclusive business et plus largement sur l’entrepreneuriat social, nous recommandons celle réalisée par l’association Convergences disponible à l’adresse suivante:
http://www.convergences2015.org/Content/biblio/Bibliographie%20C2015_2012.pdf
L’inclusive business: facile?
05/03/2014 45
SAS Innovation Sociale Conseil / 10 rue Littré 75006 Paris / [email protected]
Bernard Saincy06 73 32 47 44bernard.saincy@innovationsocialeconseil.frwww.innovationsocialeconseil.fr