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Potentiels d’extension de la consommation collaborative pour réduire les impacts environnementaux | PAGE 1 POTENTIELS D’EXPANSION DE LA CONSOMMATION COLLABORATIVE POUR RÉDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX ÉTUDE Rapport technique n°1 Fiches Initiatives

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Potentiels d’extension de la consommation collaborative pour réduire les impacts environnementaux | PAGE 1

POTENTIELS D’EXPANSION DE LA CONSOMMATION COLLABORATIVE

POUR RÉDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

ÉTUDE Rapport technique n°1 Fiches Initiatives

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 2

CONTRIBUTEURS BIO BY DELOITTE Véronique Monier, Pierre-Alexis Duvernois, Alexis Lemeillet, Catherine Gomy, François Witte, Marion Sarteel, Sarah Ait Said CREDOC Pascale Hébel, Franck Lehuédé, Nicolas Siounandan OUISHARE Benjamin Tincq, Asmaa Guedira

CITATION DE CE RAPPORT ADEME. BIOby Deloitte, CREDOC, OuiShare. 2016/11 Potentiels d’extension de l’économie collaborative pour réduire les impacts environnementaux. 108 pages. Cet ouvrage est disponible en ligne www.ademe.fr, rubrique Médiathèque (URL)

Cedocumentestdiffuséparl’ADEME20, avenue du Grésillé BP 90406 | 49004 Angers Cedex 01

Numérodecontrat:1410C0023

Étuderéaliséepourlecomptedel'ADEMEpar:BIObyDeloitte,CREDOC,OuiShare

Coordinationtechnique-ADEME:MEUNIER Laurent Direction/Service:DirectionRechercheetProspective/Économieetprospective(SEP)–ADEMEParis

Rapportpubliéennovembre2016.

Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite selon le Code de la propriété intellectuelle (Art L 122-4) et constitue une contrefaçon réprimée par le Code pénal. Seules sont autorisées (Art L 122-5) les copies ou reproductions strictement réservées à l’usage privé du copiste et non destinées à une utilisation collective, ainsi que les analyses et courtes citations justifiées par le caractère critique, pédagogique ou d’information de l’œuvre à laquelle elles sont incorporées, sous réserve, toutefois, du respect des dispositions des articles L 122-10 à L 122-12 du même Code, relatives à la reproduction par reprographie.

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TABLE DES MATIERES

Table des matières 3 1. Contenu 7 2. Fiches Biens meubles (objets) 10 2.1. Fiche Initiative n°1 : vente de biens meubles 11 2.1.1. Présentation 11 2.1.2. Acteurs clés 11 2.1.3. Impacts environnementaux 13 2.1.4. Analyse SWOT 13 2.1.5. Sources 14 2.2. Fiche Initiative n°2 : revente de biens meubles (online) 15 2.2.1. Présentation 15 2.2.2. Acteurs clés 15 2.2.3. Impacts environnementaux 17 2.2.4. Analyse SWOT 18 2.2.5. Sources 18 2.3. Fiche Initiative n°3 : revente de biens meubles (offline) 19 2.3.1. Présentation 19 2.3.2. Acteurs clés 19 2.3.3. Impacts environnementaux 22 2.3.4. Analyse SWOT 23 2.3.5. Sources 23 2.4. Fiche Initiative n°4 : location de biens meubles (hors véhicules) 24 2.4.1. Présentation 24 2.4.2. Acteurs clés 24 2.4.3. Impacts environnementaux 26 2.4.4. Analyse SWOT 27 2.4.5. Sources 27 2.5. Fiche Initiative n°5 : prêt et location gratuite de biens meubles 28 2.5.1. Présentation 28 2.5.2. Acteurs clés 28 2.5.3. Impacts environnementaux 30 2.5.4. Analyse SWOT 31 2.5.5. Sources 31 2.6. Fiche Initiative n°5 : prêt et location gratuite de biens meubles 32 2.6.1. Présentation 32 2.6.2. Acteurs clés 32 2.6.3. Impacts environnementaux 34 2.6.4. Analyse SWOT 35 2.6.5. Sources 35

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2.7. Fiche Initiative n°7 : plateformes de don 36 2.7.1. Présentation 36 2.7.2. Acteurs clés 36 2.7.3. Impacts environnementaux 38 2.7.4. Analyse SWOT 39 2.7.5. Sources 39 2.8. Evaluation environnementale transverse aux biens meubles (objets) 40 2.8.1. Vêtements 41 2.8.2. Mobilier 42 2.8.3. Autres biens non consommateurs d’énergie 43 2.8.4. Equipements électriques et électroniques (hors équipements informatiques) 44 2.8.5. Equipements informatiques 45 3. Fiches Biens alimentaires 46 3.1. Fiche Initiative n°8 : communauté d’acheteurs (biens alimentaires) 47 3.1.1. Présentation 47 3.1.2. Acteurs clés 47 3.1.3. Impacts environnementaux 50 3.1.4. Analyse SWOT 52 3.1.5. Sources 53 3.2. Fiche Initiative n°9 : jardins partagés 54 3.2.1. Présentation 54 3.2.2. Acteurs clés 54 3.2.3. Impacts environnementaux 56 3.2.4. Analyse SWOT 58 3.2.5. Sources 58 3.3. Fiche Initiative n°10 : plats cuisinés (sur place) 59 3.3.1. Présentation 59 3.3.2. Acteurs clés 59 3.3.3. Impacts environnementaux 61 3.3.4. Analyse SWOT 62 3.3.5. Sources 63 3.4. Fiche Initiative n°11 : plats cuisinés (à emporter) 64 3.4.1. Présentation 64 3.4.2. Acteurs clés 64 3.4.3. Impacts environnementaux 66 3.4.4. Analyse SWOT 68 3.4.5. Sources 68 4. Fiches Biens immobiliers 69 4.1. Fiche Initiative n°12 : location de parking 70 4.1.1. Présentation 70 4.1.2. Acteurs clés 70 4.1.3. Impacts environnementaux 72 4.1.4. Analyse SWOT 73 4.1.5. Sources 73

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4.2. Fiche Initiative n°13 : location immobilière courte terme 74 4.2.1. Présentation 74 4.2.2. Acteurs clés 74 4.2.3. Impacts environnementaux 76 4.2.4. Analyse SWOT 78 4.2.5. Sources 78 4.3. Fiche Initiative n°14 : échange de logement 79 4.3.1. Présentation 79 4.3.2. Acteurs clés 79 4.3.3. Impacts environnementaux 82 4.3.4. Analyse SWOT 83 4.3.5. Sources 83 4.4. Fiche Initiative n°15 : partage de chambre de court terme 84 4.4.1. Présentation 84 4.4.2. Acteurs clés 84 4.4.3. Impacts environnementaux 86 4.4.4. Analyse SWOT 87 4.4.5. Sources 87 4.5. Fiche Initiative n°16 : partage de logement – habitat participatif 88 4.5.1. Présentation 88 4.5.2. Acteurs clés 88 4.5.3. Impacts environnementaux 90 4.5.4. Analyse SWOT 91 4.5.5. Sources 92 4.6. Fiche Initiative n°17 : partage de logement – colocation 93 4.6.1. Présentation 93 4.6.2. Acteurs clés 93 4.6.3. Impacts environnementaux 95 4.6.4. Analyse SWOT 96 4.6.5. Sources 96 5. Fiches Services de mobilités 97 5.1. Fiche Initiative n°18 : service de VTC (conduit par un chauffeur) 98 5.1.1. Présentation 99 5.1.2. Acteurs clés 99 5.1.3. Impacts environnementaux 100 5.1.4. Analyse SWOT 102 5.1.5. Sources 102 5.2. Fiche Initiative n°19 : autopartage (location de véhicule) entre particuliers 103 5.2.1. Présentation 103 5.2.2. Acteurs clés 103 5.2.3. Impacts environnementaux 105 5.2.4. Analyse SWOT 107 5.2.5. Sources 107

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5.3. Fiche Initiative n°20 : covoiturage longue distance 108 5.3.1. Présentation 108 5.3.2. Acteurs clés 108 5.3.3. Impacts environnementaux 110 5.3.4. Analyse SWOT 111 5.3.5. Sources 112 5.4. Fiche Initiative n°21 : covoiturage domicile-travail 113 5.4.1. Présentation 113 5.4.2. Acteurs clés 113 5.4.3. Impacts environnementaux 115 5.4.4. Analyse SWOT 116 5.4.5. Sources 116 Bibliographie 117

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1. CONTENU

Le présent rapport contient les 21 fiches initiatives réalisées dans le cadre du volet 1 de l’étude, dans leur version détaillée. Chaque fiche initiative est structurée en cinq parties :

• Présentation du type d’initiative. Une ou deux phrases de texte décrivent le type d’initiative ; de plus, l’échange est caractérisé selon les marqueurs suivants :

- Échange monétaire : Oui / Non ;

- Transfert de propriété : Oui / Non ;

- Lieu de rencontre de l’offre et de la demande : Online / Offline ;

• Initiatives clés. Deux à quatre initiatives clés ont été retenus pour chaque type. Les initiatives les plus représentatives ont été mises en avant : il s’agit des initiatives identifiées comme les plus importantes, mais également celles qui illustrent la diversité des modèles au sein de chaque type. Sont présentés :

- Une évaluation des chiffres clés (voir encadré ci-dessous)

- Les entreprises/acteurs et leurs modèles d’affaires. Par « modèle d’affaires », on entend la façon dont les entreprises gagnent de l’argent (ou fonctionnent dans la durée) ;

- Les utilisateurs et leurs profils ;

• Impacts environnementaux. À ce stade, l’évaluation des impacts environnementaux est uniquement qualitative. Elle procède de deux analyses complémentaires :

- Une Évaluation Simplifiée et Qualitative du Cycle de Vie (ESQCV) caractérise les principaux enjeux environnementaux (climat, qualité de l’air, qualité de l’eau, préservation des ressources, santé, déchets, autres enjeux) tout au long du cycle de vie (amont, usage, fin de vie) ;

- Une évaluation comparative préliminaire présente les activités substituées et les conséquences, favorables ou non, de cette substitution sur l’environnement. Il est important de souligner que les activités substituées ne sont pas toujours totalement équivalentes en termes de services rendus (par exemple, consommer un plat préparé par un voisin ne revient pas à aller au restaurant) ;

• Analyse SWOT. (forces, faiblesses, opportunités, menaces) 1 . Le tableau ci-dessous présente schématiquement les caractéristiques de chacune des cases de la matrice – les forces et faiblesses présentent des points positifs et négatifs spécifiques à l’initiative, sur lesquels les porteurs de l’initiative ont levier d’action, tandis que les opportunités et menaces présentent les points positifs et négatifs sur lesquels les porteurs d’initiatives n’ont pas d’influence directe (réglementation, évolution du contexte global, etc.) ;

• Sources. Les différentes sources utilisées pour construire chaque fiche sont présentées dans cette section.

Tableau 1 – Matrice SWOT schématique Positif Négatif Interne Force Faiblesse Externe Opportunité Menace

1 L’équipe projet est consciente du fait que l’analyse SWOT, au sens strict, s’applique davantage à un domaine d’activité stratégique bien défini qu’à un ensemble d’initiatives plus ou moins homogène. Cependant, la matrice SWOT s’avère particulièrement utile et pratique pour présenter à la fin de chaque fiche une synthèse du type d’initiative considéré. En ce sens, « l’abus de langage » que peut constituer l’emploi dans ce cadre du terme « Analyse SWOT » est ici assumé.

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Encadré 1 : Focus sur les évaluations des chiffres clés par type d’initiatives

Les chiffres clés présentés dans chaque fiche doivent être considérés comme une évaluation, comme des ordres de grandeur. Ces chiffres ont été estimés à partir des données collectées lors de la recherche bibliographique concernant généralement les sociétés les plus importantes en termes d’activité pour chaque initiative. Les sources retenues sont variées : données publiques d’entreprises, données issues d’études menées sur certaines initiatives, données issues de dossiers de presse, d’articles de la presse professionnelle et généraliste. Les données utilisées pour les évaluations ont toutes été croisées, vérifiées auprès de différentes sources.

À partir de ces données parcellaires, une évaluation du marché global a été réalisée.

Sauf indications explicitement notées sur les fiches, ces évaluations concernent généralement la France et la situation au début de l’année 2015. Nous mesurons, lorsque cela est possible :

• le nombre d’entreprises exerçant leur activité auprès des résidents de France métropolitaine, le chiffre d’affaire et les effectifs de ces sociétés. Il s’agit de l’emploi salarié directement lié à l’activité des entreprises en France.

• les dépenses ou les volumes liés à l’initiative étudiée réalisés par les résidents de France métropolitaine via les services proposés par les sociétés exerçant dans cette initiative.

• la part de ces dépenses dans l’ensemble des dépenses réalisés par les résidents de France métropolitaine dans cette fonction de consommation ou la part du chiffre d’affaire réalisé par l’ensemble des entreprises dans le cadre de cette activité comparé à l’ensemble du chiffre d’affaire des entreprises exerçant leur activité dans le secteur conventionnel.

• le nombre ou la part des résidents en France métropolitaine ayant utilisé les services de ces sociétés ou ayant pratiqué cette initiative au cours de l’année la plus proche de 2015 pour laquelle il a été possible de trouver des données. Leur profil sociodémographique est également précisé.

Les différentes méthodes d’estimation sont présentées au sein de chaque fiche.

La liste des fiches détaillées présentées ci-après est la suivante :

Numéro de fiche Objet de l’échange Types d’initiatives

1

Biens meubles (objets)

Vente de biens meubles en ligne entre particuliers 2 Revente de biens meubles online 3 Revente de biens meubles offline 4 Location de biens meubles (hors véhicule) 5 Prêt de biens meubles 6 Échange de biens meubles 7 Don de biens meubles 8

Biens alimentaires

Communauté d’acheteurs (biens alimentaires) 9 Jardins partagés

10 Plats cuisinés sur place 11 Plats cuisinés à emporter 12

Biens immobiliers (particuliers)

Location de parking 13 Location de logement 14 Échange de logement 15 Partage de chambre court terme 16 Habitat participatif 17 Colocation 18

Services de mobilité

Location de véhicules avec chauffeur (non professionnel) 19 Location de voiture 20 Co-voiturage ponctuel 21 Co-voiturage domicile-travail

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Les autres livrables de l’étude sont les suivants :

• Rapport final, contenant notamment les éléments de synthèse et d’analyse transversale.

- État des lieux de la consommation collaborative en France : restitue notamment les données collectées au sein de la littérature relative à la consommation collaborative. Ce chapitre présente également une analyse transversale des enjeux environnementaux, économiques et sociologiques majeurs.

- Travail méthodologique effectué pour realiser une analyse approfondie des différentes initiatives, et restitue les facteurs explicatifs et hypothèses relatives aux pratiques actuelles. Sur la base de ces éléments, des scénarios prospectifs de développement ont été élaborés et analysés.

- Évaluation économique, sociale et environnementale des initiatives retenues ainsi que les conclusions et perspectives à l’issue du projet.

• Deux autres rapports présentant les éléments d’analyses techniques détaillées

- Rapport technique détaillé n°2 : Restitution des entretiens réalisés notamment dans le cadre de l’analyse des pratiques et l’établissement des scénarios prospectifs du volet 2 ;

- Rapport technique détaillé n°3 : Fiches détaillées des 13 analyses notamment environnementales approfondies réalisées dans le cadre du volet 3.

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2. FICHES BIENS MEUBLES (OBJETS)

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2.1. Fiche Initiative n°1 : vente de biens meubles 2.1.1. Présentation Ce type d’initiative englobe toutes les ventes de biens neufs artisanaux, réalisés par des particuliers, en ligne uniquement.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Oui Online

2.1.2. Acteurs clés Les chiffres clés2

• Nombre d’entreprises : une dizaine au maximum au niveau mondial en février 2015, 5 exerçant en France • Chiffre d’affaires total3 : 2,5 Mrds€ au niveau mondial en 2014 • Emplois directs3 : 1 000 maximum au niveau mondial en 2014 • Montants dépensés issus des produits faits main par des particuliers : 100 M€ au niveau mondial en 2014 • Part des achats de produits faits main dans l’ensemble des achats de produits d’articles de la personne et d’ameublement, équipement ménager réalisés dans

les pays de l’OCDE suivants (France, Royaume-Uni, Allemagne, États-Unis, Canada, Japon, Australie) [7.] : 0,007 % La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Artisans d’art • Boutiques d’articles artisanaux

2 Ces chiffres comprennent des sites qui mettent en vente des biens quasi-exclusivement réalisés par des professionnels. Toutefois, une part (inconnue) de ces professionnels est constituée de particuliers auto-entrepreneurs pour lesquels il ne s’agit pas nécessairement d’une activité principale. 3 Évaluation CREDOC. Les données des principales sociétés que nous avons repérées comme exerçant leur activité dans la vente de biens neufs fait main ont été compilées. Les données proviennent de données publiques d’entreprise, de données issues des sites des entreprises, de dossiers de presse et d’articles. Les sociétés recensées sont Etsy, Incubart (alittle market), Ezeebe, Dawanda, Primacrea, The Grommet. Pour tenir compte du fait que d’autres sociétés, exerçaient également leur activité dans cette initiative, mais que la concentration de l’activité est forte pour cette initiative, nous avons appliqué un coefficient ne dépassant pas 15 % à ce chiffre. Il ne nous a pas été possible d’extraire l’activité réalisée par les entreprises en France spécifiquement.

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Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Etsy Incubart Dawanda GmbH Plateforme(s) www.etsy.com/fr www.alittlemarket.com fr.dawanda.com

Date de création 2005 aux USA, 2009 en France 2008 2006 en Allemagne, 2012 en France

Structure juridique SAS SAS SASU

Nombre d’employés 685 25 160

Chiffre d’affaires 1,8 Mrds€ 48 M€ 421 M€

Secteur d’activité Programmation informatique (6201Z) Traitement de données, hébergement et activités connexes (6311Z)

Modèle d’affaires

Mise en relation entre créateurs et acheteurs de produits faits main Etsy facture 20 centimes à chaque nouvelle fiche produit, puis 3,5% sur le prix de chaque vente, auxquels peuvent s'ajouter 3% et 25 centimes pour les boutiques admissibles au paiement direct. La plateforme complète son modèle économique en proposant aux marchands d'augmenter leur visibilité

Commissions de 5% à chaque vente et sur la mise en avant des produits, payante

Inscription gratuite - rémunération relative à la présentation des offres sur le site. Commission de 5% sur les ventes. Facturation de services (vitrine DaWanda, location de pages de démarrage…)

Éléments de stratégie identifiés

Développer l’activité vers des ventes en gros destinées aux professionnels Développer la création autour des technologies innovantes comme les imprimantes 3D Développer ses parts de marché en dehors du monde anglo-saxon

Développer l’activité à l’international Développer des lieux physiques où les créateurs pourraient disposer d’équipements à partager avec d’autres pour façonner leurs créations

Continuer son développement en Europe grâce à la levée de fonds

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : moins de 2 millions de vendeurs actifs de par le monde pour 25 millions d’acheteurs actifs en 2014 (selon les sites Internet des entreprises du secteur)4

• Biens les plus couramment proposés : articles d’équipement de la personne et d’équipement de la maison • Profil type des vendeurs : principalement des professionnels, peu de particuliers. Il s’agit soit d’auto-entrepreneurs recherchant un complément de revenus,

« testant le marché » en créant en complément de leur activité salariée, soit de professionnels ou de jeunes créateurs qui en font leur activité professionnelle. [8.] La répartition entre les deux types de vendeurs professionnels n’est pas connue

• Profil des acheteurs : Les femmes représentent une large part de la communauté. Le profil d’acheteuse type est celui des « digital mums ». Ces femmes, très au fait des nouvelles technologies cherchent à consommer plus responsable et de manière plus personnalisée. Elles aiment les beaux objets, sont souvent férus de décoration et de pièces uniques. Elles aiment affirmer leur individualité en achetant des créations inédites et originales. [8.]

4 Évaluation CREDOC. Les données des principales sociétés que nous avons repérées comme exerçant leur activité dans la vente de biens neufs fait main ont été compilées. Pour tenir compte du fait que d’autres sociétés, exerçaient également leur activité dans cette initiative, mais que la concentration de l’activité est forte pour cette initiative, nous avons appliqué un coefficient ne dépassant pas 15 % à ce chiffre.

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2.1.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien fabriqué par un particulier Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée. Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser un bien fait main équivalent acheté dans un point de vente physique

• Les impacts liés au point de vente physiques sont évités

• Les biens étant expédiés par voie postale, on ajoute les impacts liés à la fabrication, transport, et fin de vie des conditionnements.

• La logistique est a priori moins optimisée

-

2.1.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

o Une commission moins importante que celle prise par les boutiques physiques incite les artisans à proposer leur offre sur ces sites

o Ce type d’initiative donne accès à une offre large et profonde provenant du monde entier

o L’existence d’une offre de produits qui n’émanent pas d’artisans ; de produits qui ne sont pas fait main. La promesse faite aux acheteurs est mal tenue

o Les sites n’ont pas atteint l’équilibre o L’extension à d’autres catégories (au-delà des équipements de la personne et des équipements de

maison) est de facto limitée par le fait que les produits sont fait à la main

Opportunités Menaces o Correspondance avec les attentes des Français : Pour 83 % des Français interrogés, acheter du fait main est la garantie d’acheter un produit de qualité ; 79% des consommateurs apprécient l’originalité des produits fait main o Le marché de l’artisanat d’art et des boutiques d’artisanat est atomisé o Mouvement de structuration du marché : rachat des concurrents par les plus gros acteurs, levée de

fonds pour permettre le développement de l’activité

o La course à la baisse des prix entre les vendeurs risque de dénaturer l’offre proposée et de détourner les clients

o Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

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2.1.5. Sources

[1.] ADEME (2014), Panorama de la deuxième vie des produits en France – Inventaire des structures de réemploi et de réutilisation

[2.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique

[3.] CREDOC (2014), Enquête Consommation

[4.] CREDOC (2013), Enquête Consommation

[5.] CREDOC-Arcep-CGE (2014), La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française

[6.] OpinionWay-A little Market (2011), les Français, le made in France et le fait main

[7.] OCDE (2014), Comptes nationaux

[8.] Feminin Bio (2012), Interview de Violette Watine, directrice de Dawanda

[9.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

[10.] Dawanda (2011) Communiqué de Presse

[11.] Articles de presses suite à l’entrée en bourse d’ETSY (2015)

[12.] Articles de presse suite au rachat d’Alittlemarket par ETSY (2014)

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2.2. Fiche Initiative n°2 : revente de biens meubles (oneline) 2.2.1. Présentation Ce type d’initiative englobe toutes les ventes de biens d’occasion, de particulier à particulier, en ligne uniquement, à l’exclusion des ventes d’appartement et d’automobiles.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Oui Online

La plupart des informations ci-dessous sont issues de l’étude « Actualisation 2014 du Panorama de la deuxième vie des produits en France ». [13.] 2.2.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entreprises : 3 principales entreprises et de nombreuses TPE spécialisées en France en février 2015

• Chiffre d’affaires total réalisé entre les particuliers5 : 250 M€ en France en 2013

• Emplois directs5 : moins de 400 en France en 2013

• Montants issus des produits d’occasion échangés entre les particuliers via Internet : 300 M€ en France en 201

5 Évaluation CREDOC. . Les données proviennent de données publiques d’entreprise, de données issues des sites des entreprises, de dossiers de presse et d’articles. Les entreprises recensées sont LBC France (Le bon coin), Price Minister, eBay, Il était une fois, Mamanlou, Monp’titvoisinage, Ouisell…. Le chiffre d’affaires total réalisé entre les particuliers est évalué en appliquant à l’ensemble du marché le poids des ventes réalisé entre particuliers sur eBay (30 %) et le montant moyen d’une transaction réalisé entre particuliers hors automobile et immobilier. Les dépenses réalisées par les particuliers auprès d’autres particuliers sont évaluées en tenant compte du chiffre d’affaires des sociétés et des règles de rémunération des différentes entreprises. Pour tenir compte du fait que de nombreuses petites sociétés exercent également leur activité dans cette initiative, mais que la concentration de l’activité est forte pour cette initiative, nous avons appliqué un coefficient ne dépassant pas 15 % à ce chiffre.

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La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail spécialisé d’équipement de la personne (4771, 4772, 4777), de biens culturels (476), d’équipement du foyer (474, 4751, 4754) et d’appareils et d'articles de soins du corps (4775) 91 755 319 941 76 821

Grands magasins (4719A) 93 4 498 5 497 Entreprises de vente à distance (4791) et de e-commerce (4799B) 47 530 44 343 18 800 Brocanteurs/antiquaires (4779) 15 103 7 817 2 103 TOTAL 150 481 386 999 103 221 Source : INSEE, ESANE 2012. Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité dans la revente de biens meubles on line représente 0,24 % du chiffre d’affaires des principales entreprises concurrentes du secteur conventionnel. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise LBC France Priceminister Ebay Plateforme(s) www.leboncoin.fr www.priceminister.com www.ebay.fr Date de création 2006 2000 2000 (Ebay France) Structure juridique SASU SASU SAS Nombre d’employés 125 ETP (2013) 230 salariés (2015) 20 à 49 salariés (2013) Chiffre d’affaires 124 M€ (2013) 114 M€ (2014) 7,8 M€

Secteur d’activité Portails Internet (6312Z) Vente à distance sur catalogue spécialisé (4791B) Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (7022Z)

Modèle d’affaires

Mise en relation entre le vendeur et l’acheteur, pour une transaction le plus souvent en direct Mise en relation entre le vendeur et l’acheteur, pour une transaction encore intermédiée

Leboncoin se rémunère sur le service de mise en relation en lui-même (options payantes d’insertion d’annonce) et grâce à la publicité

Pour les biens échangés entre particuliers, chaque plateforme a trois sources de revenus : o une commission sur chaque vente o des frais d’insertion d’annonce (sur Ebay mais pas sur Priceminister) o la publicité

Les frais de port sont à la charge de l’acquéreur Éléments de stratégie identifiés Nombre croissant de partenariats avec les autres acteurs du marché de l’occasion

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Les utilisateurs et leurs profils • Chiffres clés de l’usage :

o Leboncoin : plus de 25 millions d’annonces en mars 2015 [14.] ; 15,7 millions d’annonce publiées en 2013 pour 165 000 tonnes de biens mis en vente [13.] o Ebay : 37 000 tonnes de biens mis en vente (2013) o Priceminister : 37 000 tonnes de biens mis en vente (2013)

• Biens les plus couramment échangés : vêtements, décoration et vaisselle, biens culturels, équipements électriques et électroniques, jouets, outils et accessoires de bricolage

• Profil des acheteurs de produits d’occasion sur Internet : 28 % des Français ont acheté un produit d’occasion sur Internet en 2014. [16.] Il s’agit plus souvent de femmes (31 %), de personnes âgées de moins de 44 ans (34 % des 18-24 ans, 39 % des 25-34 ans, 37 % des 35-44 ans), des résidents des communes rurales (32 %), des cadres et professions intellectuelles supérieures (36 %) et des inactifs autres que des retraités (35 %) [16.]

• Profil des revendeurs de produits sur Internet : 36% des Français ont revendu des objets sur Internet en 2014.[16.] Il s’agit plus souvent de femme (41 %), de personnes âgées de moins de 44 ans (39 % des 18-24 ans, 46 % des 25-34 ans, 47 % des 35-44 ans), des résidents des communes rurales (39 %), d’actifs (cadres -40 %, employés -45 %)

2.2.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien d’occasion acheté sur une plateforme en ligne Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée. Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser un bien neuf équivalent acheté online

• L’occasion peut potentiellement limiter la production de biens neufs, à condition qu’elle permette d’augmenter le taux d’utilisation des biens anciens. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie du bien (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• L’étape d’échange des biens peut nécessiter un déplacement du vendeur et/ou acheteur (et donc une utilisation de transports)

• L’achat d’un bien d’occasion plutôt que neuf peut dans certains cas retarder la diffusion de produits plus performants notamment d’un point de vue énergétique : Ce peut être le cas pour les biens dont la consommation électrique en phase d’utilisation est la source principale des impacts, et dont les performances énergétiques sont fortement améliorées d’une génération de produits à l’autre

• Effet rebond potentiel : La revente à un particulier peut motiver le vendeur à remplacer son bien par un bien neuf.

• Le coût réduit du bien revendu peut déclencher une décision d’achat même si l’acheteur n’en a pas nécessairement besoin (accumulation de biens)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 18

2.2.4. Analyse SWOT Forces Faiblesses

o Facilité de mise en relation des particuliers – Accélération des échanges entre personnes appartenant à des communautés de collectionneurs et de passionnés

o Offres compétitives comparée à l’achat de produits neufs o Permet au vendeur de rentabiliser un bien non utilisé et à l’acheteur d’éviter de se procurer un bien neuf. o Présence sur Internet mobile o Une offre accessible à tout moment (contrairement à la périodicité des vide-greniers par exemple)

o Dépendance aux revenus publicitaires o Fixation des prix par enchères rejetées par les consommateurs

Opportunités Menaces o Les surfaces habitables diminuent tendanciellement dans les logements rendant intéressant le fait de ne

pas posséder en permanence tous les biens que l’on utilise o Fort sentiment de restriction des consommateurs : 72 % de la population estiment être obligés de se

restreindre régulièrement sur au moins un poste de consommation. 45% estiment devoir se restreindre sur les achats de biens d’équipements ménagers [18.]

o Généralisation et démocratisation de l’usage d’Internet : 80 % de la population équipée. 64 % de la population utilise quotidiennement Internet à domicile [18.]

o Développement de la présence sur téléphones mobiles ; Poursuite de l’équipement en smartphone dans la population (+7 points en 1 an) [18.]

o Loi Consommation imposant aux fabricants de préciser la durée d’existence des pièces de rechange permettant des produits plus durables qui accroit la part de produits potentiellement revendu d’occasion

o 25% des Français estiment avoir fait des économies en achetant des produits d’occasion. [27.] o Baisse générale des réticences liées au marché d’occasion (déculpabilisation) o Incitations par les acteurs publics pour le réemploi et la réutilisation (dans une logique d’économie

circulaire) (ex : Plan de prévention des déchets 2014-2020)

o Existence d’escroqueries qui peuvent détourner les consommateurs des achats-ventes entre particuliers : 21 % des Français ayant réalisé des achats ou des ventes sur des sites Internet entre particuliers ont été victimes d’escroquerie [16.]

o Manque d’éducation des consommateurs au bon comportement sur Internet o Reprise économique et augmentation significative du pouvoir d’achat, orientant davantage les

ménages vers des biens neufs o Poids des produits d’entrée de gamme dans les achats de biens qui ne se prêtent pas à une revente

d’occasion o Concurrence des acteurs privés off line de la revente de produits, des vides greniers et des sites de

location de biens o Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la

consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

2.2.5. Sources

[13.] ADEME (2014), Panorama de la deuxième vie des produits en France – Inventaire des structures de réemploi et de réutilisation

[14.] Site Internet leboncoin.fr (consulté en mars 2015)

[15.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique

[16.] CREDOC (2014), Enquête Consommation

[17.] CREDOC (2013), Enquête Consommation

[18.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française

[19.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26.

[20.] E Bay (mai et novembre 2014) Chiffres clés

[21.] Price Minister (mars 2015), Dossier de presse

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 19

2.3. Fiche Initiative n°3 : revente de biens meubles (offline) 2.3.1. Présentation Ce type d’initiative englobe toutes les activités de vente de biens d’occasion via des points de vente physiques. Au sens strict, seuls les vide-greniers relèvent de la consommation collaborative, c’est-à-dire d’un échange direct de pair-à-pair. Les magasins de dépôt-vente peuvent néanmoins y être intégrés du fait qu’un particulier qui vend un bien n’est pas rémunéré avant qu’un autre particulier ne l’achète. On peut également inclure dans cette catégorie les revendeurs privés (type Cash converters) et les structures de l’Économie Sociale et Solidaire (ESS), dans la mesure où ils adoptent un modèle en C-to-B-to-C (Consumer to Business to Consumer)6. Ces derniers acteurs sont à la limite de la consommation collaborative telle qu’on la définie dans l’introduction (échange entre particuliers) : ils ne sont inclus ici qu’à la marge, et pour illustrer la diversité des modèles d’échange possibles.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande Oui Oui Offline

La plupart des informations figurant ci-dessous sont issues de l’étude « Actualisation 2014 du Panorama de la deuxième vie des produits en France », réalisée par BIO Intelligence Service pour l’ADEME. [13.] 2.3.2. Acteurs clés Les chiffres clés [25.]

• Nombre total d’entreprises : 15 103 en France en février 2015– code 4779Z commerce détail de biens d’occasion en magasin

• Chiffre d’affaires total : 2,1 Mrds€ (chiffre d’affaire des entreprises du secteur) en France en 2014

• Part de la revente de biens Offline dans l’ensemble des ventes des biens d’équipement de la personne, de biens culturels, d’équipement du foyer en magasins spécialisés : 1,9 %

• Emplois induits : 9 602 salariés (7 817 ETP) en France en 2013

6 Voir aussi le Glossaire pour une présentation des différents modèles d’échange.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 20

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail spécialisé d’équipement de la personne ‘4771, 4772, 4777), de biens culturels (476), d’équipement du foyer (474, 4751, 4754) et d’appareils et d'articles de soins du corps (4775) 91 755 319 941 76 821

Grands magasins (4719A) 93 4 498 5 497

Entreprises de vente à distance (4791) et de e-commerce (4799B) 47 530 44 343 18 800

TOTAL 139 378 379 182 101 118

Source : INSEE, ESANE 2012. Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité dans la revente de biens meubles off line représente 2,1 % du chiffre d’affaires des principales entreprises concurrentes du secteur conventionnel. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Vide-greniers Brocanteurs Magasins de dépôt-vente

(La Trocante, La Caverne des particuliers, etc.)

Acteurs de l’ESS (Emmaüs, Envie, Réseau des

Ressourceries, etc.)

Revendeurs privés (Cash converters, Cash

express, Easy cash, etc.)

Plateforme(s) - - - - -

Date de création Essor dans les années 1980 Essor dans les années 1980 Essor au début des années 1990 Création de la première communauté Emmaüs en octobre 1949

Essor dans les années 1990 et 2000

Structure juridique Manifestations publiques Entrepreneurs individuels Auto-entrepreneurs Sociétés commerciales

Organisation en franchise Environ 85 % d’indépendants

Organismes d’accueil communautaire et d’activités solidaires Associations à but non lucratif

Organisation en franchise Environ 50 % d’indépendants

Nombre d’employés Environ 70 000 vide-greniers par an (soit environ 7 millions de stands) en 2013

entre 1 000 et 1 200 en 2013 (environ 1 550 ETP) Environ 2 100 ETP

+ de 13 500 ETP • Emmaüs : 10 900 ETP • Ressourceries : 1 880 ETP • Envie : 760 ETP

Environ 2 150 ETP

Chiffre d’affaires Environ 1 Mrd€ par an (volume de vente des particuliers) 100 M€ (hors antiquités) Environ 220 M€ pour l’ensemble

du secteur

+ de 220 M€ • Emmaüs : 185 M€ • Ressourceries + Envie = 25 M€

Environ 315 M€ pour l’ensemble du secteur

Secteur d’activité - - - - -

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 21

Entreprise Vide-greniers Brocanteurs Magasins de dépôt-vente

(La Trocante, La Caverne des particuliers, etc.)

Acteurs de l’ESS (Emmaüs, Envie, Réseau des

Ressourceries, etc.)

Revendeurs privés (Cash converters, Cash

express, Easy cash, etc.)

Modèle d’affaires

Vente au déballage de biens d’occasion

Ventes de biens d’occasion dans un point de vente ou

lors de manifestations publiques

Apport de biens des particuliers et revente en

magasin

Récupération de biens des particuliers, réparation éventuelle et revente en

magasin Réinsertion des personnes en

difficulté

Achat de biens aux particuliers et revente en magasin

Chaque particulier vend ce qu’il souhaite et fixe lui-même le prix de ses produits. Le seul coût associé est le droit de place payé à l’organisateur (quelques euros par mètre linéaire)

Le brocanteur se rémunère via une plus-value entre le prix d’achat et le prix de revente

Le magasin se rémunère via une commission sur chaque vente (entre 20 et 50 % selon la valeur de l’objet)

La structure revend (et souvent répare) ce que des particuliers lui donnent

L’entreprise se rémunère via une plus-value entre le prix d’achat et le prix de revente (environ 50%)

Éléments de stratégie identifiés - - - - -

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage :

o Vide-greniers : environ 350 millions d’unités vendues par an, soit environ 175 000 tonnes o Brocanteurs : environ 7 millions d’unités vendues par an, soit environ 7 000 tonnes o Magasins de dépôt-vente : environ 5 millions d’objets vendus par an, soit environ 70 000 tonnes o Structures de l’ESS : plus de 320 000 tonnes de produits collectés (Emmaüs 266 000), dont environ 140 000 tonnes réutilisées ou réemployées

(Emmaüs 125 000) o Revendeurs privés : environ 17 millions d’unités par an, soit environ 240 000 tonnes

• Biens les plus couramment échangés : vêtements, décoration et vaisselle, biens culturels, équipements électriques et électroniques, jouets, outils et accessoires de bricolage. L’échange de meubles connaît un déclin, notamment pour cette raison que les consommateurs s’orientent davantage vers des meubles compacts et fonctionnels, alors que les meubles d’occasion sont plus massifs

• Profil type d’un utilisateur :

o 32 % des Français estiment faire des économies en achetant d’occasion. Il s’agit plus souvent des femmes (36%), de moins de 45 ans (43 % des 18-24 ans, 40 % des 25-34 ans, 39 % des 35-44 ans), de résidents de communes rurales (38 %), d(‘ouvriers (40 %), d’inactifs hors retraités (41 %). [26.]

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 22

o Vide-greniers et brocanteurs : l’intérêt pour ces manifestations est plus important parmi les ménages de cinq personnes et moins important chez les personnes âgées de 65 ans et plus

o Magasins de dépôt-vente : plutôt une clientèle jeune ou à faibles revenus, réalisant des achats basiques d'équipements. Une partie marginale de la clientèle est constituée de clients plus âgés, plutôt aisés et qui se rendaient au magasin très fréquemment pour « chiner »

o Structures de l’ESS : avant tout des personnes précaires, des familles aux revenus modérés, des étudiants, et quelques chineurs o Revendeurs privés : vendeurs et acheteurs sont plutôt jeunes (18-35 ans). Selon Cash Express, il s’agit principalement de sur-consommateurs qui

achètent des biens d’occasion pour pouvoir consommer davantage de biens pour un même budget 2.3.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien d’occasion acheté dans un point de vente physique Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée.

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser un bien neuf équivalent acheté offline

• L’occasion peut potentiellement limiter la production de biens neufs, à condition qu’elle permette d’augmenter le taux d’utilisation des biens anciens. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie du bien (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• La logistique pour l’acheminement des biens est « diffuse » et peu organisée / optimisée

• L’achat d’un bien d’occasion plutôt que neuf peut dans certains cas retarder la diffusion de produits plus performants notamment d’un point de vue énergétique : Ce peut être le cas pour les biens dont la consommation électrique en phase d’utilisation est la source principale des impacts, et dont les performances énergétiques sont fortement améliorées d’une génération de produits à l’autre

• Effet rebond : La revente à un particulier peut motiver le vendeur à remplacer son bien par un bien neuf

• Le coût réduit du bien revendu peut déclencher une décision d’achat même si l’acheteur n’en a pas nécessairement besoin (accumulation de biens)

• La vente physique de biens neufs comme d’occasion génère des impacts a priori comparables (infrastructures, consommations d’énergie), sauf pour les vides greniers qui génèrent moins d’impacts que des

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 23

2.3.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Permet au vendeur de rentabiliser un bien non utilisé et à l’acheteur d’éviter de se procurer un bien neuf

• Certains modes de revente sont vecteurs de convivialité : lien direct entre personnes apprécié par les utilisateurs (vide-greniers, brocanteurs, ESS)

• Occupation d’un espace foncier, qu’il soit privé ou public : coûts importants (pour les magasins de dépôt-vente ou les acteurs de l’ESS par exemple) et potentielles difficultés d’organisation (pour les vide-greniers par exemple)

• Variabilité des flux d’approvisionnement (quantité et qualité)

• Faible présence en ligne des acteurs de l’ESS

Opportunités Menaces

• Évolution vers des ventes de biens peu usagés et récents

• Diversification du public vers les catégories les plus aisées

• Fort sentiment de restriction des consommateurs : 72% de la population estiment être obligés de se restreindre régulièrement sur au moins un poste de consommation. 45% estiment devoir se restreindre sur les achats de biens d’équipements ménagers [26.]

• 25% des Français estiment avoir fait des économies en achetant des produits d’occasion [27.]

• Baisse générale des réticences liées au marché d’occasion (déculpabilisation)

• Bonne perception des vides-greniers

• Incitations par les acteurs publics pour le réemploi et la réutilisation (dans une logique d’économie circulaire) (ex : Plan de prévention des déchets 2014-2020)

• Loi Consommation imposant aux fabricants de préciser la durée d’existence des pièces de rechange permettant des produits plus durables qui accroit la part de produits potentiellement revendu d’occasion

• Concurrence de plus en plus forte des ventes online : 40% des Français ont déjà acheté un produit d’occasion sur Internet [27.]

• Concurrence des formules de location des produits

• Reprise économique et augmentation significative du pouvoir d’achat, orientant davantage les ménages vers des biens neufs

• Réglementation ICPE applicable pour certaines structures (ESS notamment)

• La contrainte fiscale des structures de l’ESS interdit de faire de la publicité en communicant sur les prix

2.3.5. Sources

[22.] ADEME (2014), Panorama de la deuxième vie des produits en France – Inventaire des structures de réemploi et de réutilisation

[23.] CRIOC (2010), Brocantes et marchés aux puces

[24.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique

[25.] INSEE (2012), ESANE-statistiques d’entreprises

[26.] CREDOC (2014), Enquête Consommation

[27.] CREDOC (2013), Enquête Consommation

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 24

2.4. Fiche Initiative n°4 : location de biens meubles (hors véhicules) 2.4.1. Présentation Cette initiative englobe les différentes formes de mises à disposition temporaire par des particuliers de matériel (hors véhicules et immobiliers) contre rétribution monétaire

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Offline et nline

2.4.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entreprises7 : 13 en France en février 2015 • Emplois directs7 : 50 en 2012 en France • Chiffre d’affaires du secteur7 : 10 M €8 en 2012 en France

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail spécialisé d’équipement de la personne (4771, 4772, 4777), de biens culturels (476), d’équipement du foyer (474, 4751, 4754) et d’appareils et d'articles de soins du corps (4775) 91 755 319 941 76 821

Grands magasins (4719A) 93 4 498 5 497 Entreprises de vente à distance (4791) et de e-commerce (4799B) 47 530 44 343 18 800 Brocanteurs/antiquaires (4779) 15 103 7 817 2 103 TOTAL 150 481 386 999 103 221

Source : INSEE, ESANE 2012. Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité dans la location de biens meubles entre particuliers représente 0,008 % du chiffre d’affaires des principales entreprises concurrentes du secteur conventionnel et 0,25 % du chiffre d’affaire des seules entreprises de location de biens personnels et domestiques.

7 Évaluation CREDOC 8 Chiffre d’affaires estimé en tenant compte de la forte concentration du secteur entre deux principaux acteurs : Zilok et e-loue. On fait l’hypothèse que ces leaders ont une dimension économique de même grandeur. Par ailleurs, exploitant des données de 2011, nous nous sommes basés sur une hypothèse de croissance constante que la multiplication des levées de fonds peut corroborer. Les entreprises recensées sont e-loue.com, placedelaloc.com, zilok.com, tipkin,.com, Ilokyou.com, ezilize.fr, location.consoglobe.com, beeliz.fr, radins.com, sharinplace.fr, jelouetout.com, bricolib.net, Rentezvous.com

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 25

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Zilok E-loue 2CED ID5 Plateforme(s) fr.zilok.com www.e-loue.com www.ilokyou.com www.placedelaloc.com

Date de création 2007 2009 2013 2013 Structure juridique Société par Actions Simplifiée Société par Actions Simplifiée Société par Actions Simplifiée Société par Actions Simplifiée Nombre d’employés 10 12 6 9 Chiffre d’affaires Non connu 3 M € en 20119 53 K € en 2011 Non-publié

Secteur d’activité Programmation informatique (6201Z) Vente à distance sur catalogue général (4791A) Vente à distance sur catalogue général (4791A)

Autres commerces de détail spécialisés divers (4778C)

Modèle d’affaires

Mise en relation de particuliers pour la location de biens Prélèvement d’une commission (20%) sur les transactions Les professionnels et les particuliers peuvent mettre des biens à louer Assurance des biens loués comprise dans la commission Revenus issus de la publicité

Prélèvement d’une commission (20%) sur les transactions Les professionnels et les particuliers peuvent mettre des biens à louer Assurance des biens loués comprise dans la commission

Propose de louer et de vendre Concerne les biens et services Prix fixé par le loueur La demande est contactée par les offreurs La société va commencer à prendre une commission

Prélèvement d’une commission sur les transactions (20%) Assurance des biens loués via un partenariat avec la MMA Rencontre nécessaire entre les protagonistes

Éléments de stratégie identifiés Levée de fonds en 2009 (2 M€) Levée de fonds de 500 k€ en 2010 puis de 2 M€

en 2014 pour se développer à l’international

Levée de fonds de 465 k€ en 2014 pour développer la communication (réseaux sociaux et référencement, application)

-

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : o En 2014, 9 % des Français ont déjà loué un bien/équipement à une personne qui possède ce bien [30.] 4 % des e-acheteurs ont loué un bien ou un

équipement par Internet en 2014 et 17 % l’envisagent pour 2015 o En 2014, 5 % des Français ont déjà mis en location un bien/équipement qui leur appartenait à une personne qui en avait besoin [30.] o En 2014, 44 % des Français déclaraient être intéressés par louer un bien dont ils ont besoin auprès d’un particulier contre 34 % en 2013 [30.] o En 2014, 40 % des Français déclaraient être intéressés pour louer un bien à quelqu’un qui en a besoin contre 30 % en 2013 [30.]

• Profil d’un loueur : actif de 35-55 ans, CSP +, vit en couple avec enfants dans des foyers avec plus de 4 personnes [30.] , résidents d’agglomérations de plus de 100 000 h [32.]

9 Estimation : visionmarketing.fr

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 26

2.4.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien loué à un particulier Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée.

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la

substitution Commentaires

Utiliser un bien équivalent acheté

• La location peut potentiellement contribuer à éviter la production de biens neufs : C’est le cas si elle permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un bien qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• L’étape d’échange des biens peut nécessiter un déplacement du vendeur et/ou acheteur (et donc une utilisation de transports)

• Dans le cas où la location se substitue à l’achat d’un bien d’occasion, les conséquences favorables sont plus limitées

Utiliser un bien équivalent loué auprès d’un loueur professionnel

• La location peut potentiellement contribuer à éviter la production de biens neufs : C’est le cas si elle permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un bien qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• La location à un particulier contribue à éviter la production de biens (Les biens loués par les professionnels sont achetés dans le but d’être loués)

• Les loueurs sont potentiellement équipés de biens en général plus récents et plus robustes que les particuliers ce qui, pour les appareils nécessitant de l’énergie, permet de bénéficier des équipements le moins énergivores

• Dans le cas où un particulier possède un bien qu’il destine uniquement à la location, les conséquences environnementales sont a priori très limitées

• On peut souligner le fait que les loueurs professionnels s’équipent en principe de biens plus robustes que les particuliers, car destinés à passer de mains en mains (et qui sont parfois malmenés)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 27

2.4.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Permet à la personne mettant le bien en location de rentabiliser un bien sous-utilisé • Facilité de mise en relation des particuliers • Permet à la personne louant le bien d’éviter de se procurer un bien neuf ou d’utiliser un bien qu’elle ne

pourrait acquérir « consommation d’aspiration » • Le prix de la location est plus faible par rapport à celles d’un acteur conventionnel • Variété des produits proposés • Inclusion quasi-systématique d’une assurance élément contribuant à créer la confiance parmi les

consommateurs • Lien direct entre personnes apprécié

• La présence d’acteurs conventionnels parmi les offreurs de biens et la fixation libre du prix ne garantissent pas un prix inférieur au marché conventionnel

• Risque de ne pas trouver ce que l’on cherche (absence d’offre ou indisponibilité temporaire) • Des utilisateurs récurrents peuvent contacter un loueur sans passer par le site pour éviter la commission • Développement limité aux zones urbaines denses

Opportunités Menaces • Les surfaces habitables diminuent tendanciellement dans les logements rendant intéressant le fait de

ne pas posséder tous les biens que l’on utilise • Développement d’un désir de consommation expérientielle • À la différence de leurs ainés, les nouvelles générations sont plus portées sur l’usage que la propriété, le

renouvellement des générations devrait accentuer le développement des locations entre particulier • L’avantage économique de la location répond au sentiment de restriction des Français : 72 % des

Français déclarent devoir s’imposer des restrictions sur certains postes de consommation. C’est particulièrement le pour l’habillement (45% des Français déclarent s’imposer des restrictions), les articles de chaussures et de maroquinerie (35%), l’équipement du foyer (27 %) ou les dépenses pour les enfants (9 %) [32.]

• Diffusion de l’équipement en TIC dans la population et de son usage : 64 % des Français se connectent quotidiennement à Internet de leur domicile. Développement des équipements et des usages sur téléphone mobile

• Une reprise économique éliminerait les comportements favorables à la location motivés par la contrainte

• Poids des produits d’entrée de gamme qui ne se prêtent pas à de la location compte tenu de leur durée de vie limitée

• Concurrence du marché de l’occasion ou des pratiques de dons entre particuliers • Concurrence de l’offre low cost de magasins traditionnels • Goût pour la possession reste très présent chez les générations âgées • Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la

consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises).

2.4.5. Sources

[28.] INSEE (2012), Esane [29.] la tribune.fr (consulté en mars 2015) [30.] Ipsos-ADEME (2013), Les Français et les pratiques collaboratives : qui fait quoi ? et pourquoi ? [31.] CREDOC-Arcep-CGE (2014), La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française [32.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [33.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26 [34.] CSA-Fevad (2015), Quelles perspectives pour le e-commerce en 2015 ? [35.] IPSOS (2013) Les Français et les pratiques collaboratives : qui fait quoi et comment ? [36.] Les échos (2014), Locations entre particuliers, I loke you veut réveiller le marché [37.] PIPAME (2013), Étude sur la location de biens et services innovants : nouvelles offres, nouveaux opérateurs, nouveaux modèles économiques

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 28

2.5. Fiche Initiative n°5 : prêt et location gratuite de biens meubles 2.5.1. Présentation L’activité principale dans cette initiative consiste à permettre à des particuliers, via une plateforme Internet, d’emprunter des biens autres que des véhicules à des particuliers résidant autour de chez eux.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Online puis de visu

2.5.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entreprises/d’entités: 7 entreprises en France en février 2015 • Volume de produits échangés sur une année10 : moins de 20 000 en France en 2014 • Emplois directs en France10 : aucun en février 2015

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail spécialisé d’équipement de la personne (4771, 4772, 4777) , de biens culturels (476), d’équipement du foyer (474, 4754), de matériel de bricolage (4752) 94 065 372 307 92 605

Grands magasins (4719A) 93 4 498 5 497 Entreprises de vente à distance (4791) et de e-commerce (4799B) 47 530 44 343 18 800 Entreprise de location de matériel de biens personnels et domestiques (matériel de bricolage, articles de sport, produits culturels) (772) 6 924 28 681 3 976

TOTAL 148 612 460 229 120 878

10 Évaluation CREDOC. Les données concernant cette initiative sont extrêmement limitées. Elles proviennent toutes d’articles de presse ou de dossiers de presse. L’évaluation de l’activité est donc difficile à réaliser. Il faut surtout retenir que les échanges de biens via des plateformes Internet sont encore très limités. Les initiatives étudiées sont Sharevoisins.fr, Peerby.com, empruntez-le.fr, pretoo.com, meetup.com/fr/share-paris, lamachineduvoisin.fr, pretik.fr, Mutum.fr.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 29

Source : INSEE, Esane 2012. Compte tenu de la nature de l’activité (prêt et location gratuite) et des informations économiques recueillies sur ce secteur, nous ne sommes pas en mesure de comparer le chiffre d’affaire développé par les entreprises exerçant une activité de prêt de location gratuite d’objets avec l’activité développé par leurs concurrents dans le secteur conventionnel. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise ShareVoisins Peerby Empruntez-le Monsieur Adrien Roussel

Plateforme(s) sharevoisins.fr recupe.net empruntez-le.fr www.pretoo.com

Date de création 2014 2012 2014 2010

Structure juridique Société par actions simplifiée Société néerlandaise Société par Actions Simplifiées Affaire personnelle profession libérale

Secteur d’activité Autres activités de soutien aux entreprises N.C.A. (8299Z) Programmation informatique

(6201Z) Programmation informatique (6201Z)

Nombre d’employés Aucun 16 salariés au niveau mondial Aucun Aucun

Chiffre d’affaires Aucun – 8 000 objets prêtés NC NC

Modèle d’affaires

Intermédiation gratuite Intermédiation gratuite dès lors que la personne dispose du nombre de points nécessaire pour obtenir le produit

Le modèle n’est pas trouvé. Il évoluera dans le temps pour assurer la pérennité de l’entreprise Achat de points auprès de la société Achat de points auprès de la société - revente

des données personnelles à d’autres sociétés

Éléments de stratégie identifiés

Atteindre la taille critique nécessaire à la satisfaction des utilisateurs

Levée de fonds via un appel au financement en contrepartie de paniers ou d’objets sur une plateforme de financement participatif

Développer son activité à l’international tout particulièrement aux USA (souhait d’être présent dans 50 villes américaines), levée de fonds de 2,1 M€ ¤ en 2014

Ambition permettre à chacun de trouver un objet en moins de 30min – désir de réduire à 1min à terme

Non-connu Non-connu

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : 24 % des Français âgés de 18 ans et plus ont emprunté des objets au cours des 6 premiers mois de l’année 2014, que ce soit par l’intermédiaire d’une plateforme, d’une entreprise ou directement auprès d’une connaissance [30.]

• Il s’agit plus souvent de femmes (28 %), de jeunes (35 % des 18-24 ans), 30 % des 25-34 ans), des cadres et professions intellectuelles supérieures (28 %), de professions intermédiaires (29 %), d’inactifs hors retraités (31 %)

• Les objets les plus communément empruntés étaient des livres (16 %), des DVD (8 %), du matériel de bricolage (5 %) ou de jardinage (4 %). Les autres objets empruntés (vélos, articles de sport, ordinateur, vêtements d’enfant) l’ont été par moins de 1% de la population française âgée de 18 ans et plus

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 30

2.5.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien emprunté à un particulier Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée.

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser un bien équivalent acheté

• Le prêt peut potentiellement contribuer à éviter la production de biens neufs : C’est le cas s’il permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un bien qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• L’étape d’échange des biens peut nécessiter un déplacement du vendeur et/ou acheteur (et donc une utilisation de transports)

Utiliser un bien équivalent loué à un loueur professionnel

• Le prêt peut potentiellement contribuer à éviter la production de biens neufs : C’est le cas s’il permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un bien qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• Aucune identifiée Les conséquences environnementales de ce type de substitution sont a priori limitées.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 31

2.5.4. Analyse SWOT Forces Faiblesses

• La gratuité de l’utilisation du bien pour l’emprunteur • La présence online permet l’élargissement du réseau de personnes avec qui cette pratique est

possible • Le côté pratique : pouvoir passer chez ses voisins à une heure où les commerces sont fermés • Lien direct entre personnes apprécié, valeurs d’entre-aide et de partage • Les dispositifs de développement de la confiance sur Internet (réseaux sociaux, systèmes de

notation) sécurise le contact avec des inconnus online avant le contact en direct • La promesse d’une réponse positive dans 85% des cas et en 30min lorsque le réseau de participants

est suffisamment dense • Système de géolocalisation

• La taille critique nécessaire au bon fonctionnement du réseau n’est pas souvent atteinte • Il existe un risque que le produit prêté soit endommagé contre lequel il n’existe pas d’assurance ni de

commentaire des membres sur la façon dont se sont passés les échanges • L’interface des sites n’est pas toujours ergonomique et efficiente • Développement limité aux zones urbaines denses

Opportunités Menaces • Les surfaces habitables diminuent tendanciellement dans les logements rendant intéressant le fait de

ne pas posséder en permanence tous les biens que l’on utilise • L’avantage économique du gratuit répond au sentiment de restriction des Français : 72 % des

Français déclarent devoir s’imposer des restrictions sur certains postes de consommation. C’est particulièrement le cas pour l’habillement (45 % des Français déclarent s’imposer des restrictions), les articles de chaussures et de maroquinerie (35 %), l’équipement du foyer (27 %) ou les dépenses pour les enfants (9 %)[30.]

• À la différence de leurs ainés, les nouvelles générations sont plus portées sur l’usage que la propriété, le renouvellement des générations devrait accentuer le développement des locations entre particulier

• Généralisation de l’usage d’Internet : 64% de la population utilise quotidiennement Internet à domicile

• Poursuite de l’équipement en smartphone dans la population : +7% de personnes équipées en 1 an

• Les tensions sur le pouvoir d’achat peut inciter les prêteurs potentiels à vendre ou à louer le produit plutôt qu’à le prêter

• Une reprise économique incite à posséder plutôt qu’à partager un bien • Poids des produits d’entrée de gamme qui ne se prêtent pas à des emprunts compte tenu de leur durée de

vie limitée • Concurrence des commerces spécialisés • Concurrence avec d’autres formes collaboratives d’échanges, de troc ou de location • Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation

collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

2.5.5. Sources

[38.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique [39.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [40.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française [41.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26 [42.] Rue 89 (mars 2015), J’ai rencontré mon voisin sur Internet [43.] Peerby-Xange (2014) La start-up néerlandaise Peerby lève 2,1 M$ pour apporter le partage devant chez vous

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 32

2.6. Fiche Initiative n°6 : échange de biens meubles 2.6.1. Présentation L’activité principale dans cette initiative consiste à permettre à des particuliers, via une plateforme Internet, d’échanger des biens entre eux.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Online puis de visu

2.6.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entreprises/d’entités : 30 (Faible structuration de l’offre) en France en février 2015

• Chiffre d’affaire des entreprises11 : aux alentours de 1 M€ en France en 2014

• Volume d’échanges réalisés sur une année en France12 : aux alentours de 500 000 en France en 2014

• Emplois directs : moins de 30 en France en 2014

11 Les données existantes sur l’activité des entreprises sur cette initiative sont extrêmement limitées. Elles proviennent de la presse professionnelle et des documents ayant servi à présenter les entreprises lorsqu’elles ont cherché à lever des fonds. Les sociétés proposent souvent des solutions d’échange mais aussi de location et de vente. Le chiffre d’affaire évalué ne prend pas uniquement en compte l’activité d’échange. De même, le chiffre d’affaire intègre également les échanges réalisés entre particuliers sur les secteurs des véhicules et de l’immobilier. Le chiffre d’affaire total des entreprises se base sur les chiffres d’affaires obtenus pour les principales sociétés exerçant leur activité sur cette initiative auquel nous avons appliqué un coefficient. Compte tenu de la faible concentration du secteur, nous avons estimé ce coefficient à 1,45. Les initiatives recensées sont les suivantes : Excambia (pretachanger.fr), gchangetout.com, echange-donne.fr, troc-echange.com, trocdepresse.com, francetroc.com, zenweshare.com, beeliz.fr, simpletroc.com, merci-de-rien.com, facebook.com/BoitesDechange, myrecyclestuff.com, donne.consoglobe.com, bricolib.net, doncova.fr, lebonechange.com, pretatroquer.fr, comptoirduchic.com, too-short.com, larmoiredespetits.com, mutum.fr, Lecoindesreves.fr, monp’titvoisinage.com, pretachanger.fr, pretik.fr, Troccauris.com. 12 Hors échange de véhicules et de biens immobiliers

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 33

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail spécialisé d’équipement de la personne (4771, 4772, 4777) , de biens culturels (476), d’équipement du foyer (474, 4754), de matériel de bricolage (4752) 94 065 372 307 92 605

Grands magasins (4719A) 93 4 498 5 497 Entreprises de vente à distance (4791) et de e-commerce (4799B) 47 530 44 343 18 800 Entreprise de location de matériel de biens personnels et domestiques (matériel de bricolage, articles de sport, produits culturels) (772) 6 924 28 681 3 976

TOTAL 148 612 460 229 120 878

Source : INSEE, Esane 2012. Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité dans le secteur de l’échange de biens meubles entre particuliers représente 0,001 % du chiffre d’affaires des principales entreprises concurrentes du secteur conventionnel. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Allbyweb Loemesol SARL Excambia

Plateforme(s) echange-donne.fr www.gchangetout.com www.pretachanger.fr

Date de création 2008 2003 2011

Structure juridique Société à responsabilité limitée Société néerlandaise Société par Actions Simplifiées

Secteur d’activité Programmation informatique (6201Z) Programmation informatique (6201Z)

Nombre d’employés 1 salarié NC 3 à 5 salariés

Chiffre d’affaires 109 400 € 290 000 € 90 000 € en 2014

Modèle d’affaires

Mise en relation de particuliers souhaitant échanger ou donner des articles

Modèle de petites annonces – solution de base gratuite puis solutions premium payantes 5€ par mois pour 10 annonces et platinium 15€ par mois pour 100 annonces, services payants tête de liste automatique, mise en avant sur le site, publicité externe, solution rien à gérer)

Modèle de petites annonces – solution de base gratuite puis services payants permettant de mieux faire voir l’annonce

Vente d’abonnements premium et de crédits pour le paiement des livraisons et des services à valeur ajoutée

Éléments de stratégie identifiés NC NC Lever des fonds afin de développer la notoriété du site et recruter de

nouveaux membres et faciliter la navigation sur le site

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 34

Les utilisateurs et leurs profils • Chiffres clés de l’usage : 15 % des Français déclarent en 2014 qu’il leur arrive régulièrement ou de temps en temps de faire du troc d’objets que ce soit via

l’usage d’une plateforme ou non [45.]

• Il s’agit plus souvent de femmes (17 %), de jeunes (20 % des 18-34 ans), d’inactifs autres que retraités (20 %)

2.6.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien échangé avec un particulier Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée. Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser un bien équivalent acheté

• L’échange peut potentiellement contribuer à éviter la production de biens neufs : C’est le cas s’il permet d’augmenter le taux d’utilisation de biens qui auraient été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• L’étape d’échange des biens peut nécessiter un déplacement des personnes (et donc une utilisation de transports)

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 35

2.6.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Pour chaque particulier participant à l’échange, cela permet de posséder un bien souhaité gratuitement tout en se débarrassant d’un bien non utilisé.

• La présence online permet l’élargissement du réseau de personnes avec qui cette pratique est possible

• L’échange nécessite souvent la rencontre des deux protagonistes, ce qui assure la création de la confiance, les biens pouvant être évalués de visu

• La taille critique nécessaire au bon fonctionnement du réseau n’est pas toujours assurée

• Il existe un risque que le produit échangé soit endommagé, contre lequel il n’existe pas nécessairement d’assurance ni de commentaire des membres sur la façon dont se sont passés les échanges

• L’interface des sites n’est pas toujours ergonomique et efficiente. C’est particulièrement le cas de sites de type petites annonces qui n’ont pas bénéficié des améliorations dans la création de site Internet

• Il manque une méthode d’évaluation de la valeur du bien partagée par tous

Opportunités Menaces

• Les surfaces habitables diminuent tendanciellement dans les logements rendant intéressant le fait de ne pas posséder en permanence tous les biens que l’on utilise

• L’avantage économique du gratuit répond au sentiment de restriction des Français : 72 % des Français déclarent devoir s’imposer des restrictions sur certains postes de consommation. C’est particulièrement le pour l’habillement (45% des Français déclarent s’imposer des restrictions), les articles de chaussures et de maroquinerie (35%), l’équipement du foyer (27 %) ou les dépenses pour les enfants (9 %) Erreur ! Source du renvoi introuvable. ;

• La réduction structurelle de la surface habitable incite au débarras des produits inutilisés

• À la différence de leurs ainés, les nouvelles générations sont plus portées sur l’usage que la propriété, le renouvellement des générations devrait accentuer le développement des locations entre particulier

• Généralisation et démocratisation de l’usage d’Internet : 80% de la population équipée. 64% de la population utilise quotidiennement Internet à domicile. [5]

• Le renouvellement régulier des collections dans le secteur de l’équipement de la personne incite les clients à échanger entre eux afin de suivre le rythme du renouvellement

• Développement limité aux zones urbaines denses

• Une reprise économique inciterait plus à posséder qu’à partager un bien

• Concurrence des commerces spécialisés

• Concurrence avec d’autres formes collaboratives de prêt ou de location

• Poids des produits d’entrée de gamme qui ne se prêtent pas à des échanges compte tenu de leur durée de vie limitée

Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

2.6.5. Sources

[44.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique [45.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [46.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française [47.] Presse professionnelle et documents de présentation des entreprises lorsqu’elles ont cherché à lever des fonds [48.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 36

2.7. Fiche Initiative n°7 : plateformes de don 2.7.1. Présentation L’activité principale dans ce secteur consiste à mettre en relation gratuitement des personnes voulant se débarrasser d’un produit avec des personnes prêtes à le recueillir gratuitement.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Oui Online puis de visu

2.7.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entreprises/d’entités: 1 association importante et de nombreuses petites associations. Présence anecdotique d’entreprises individuelles positionnées sur le B to C et le B to B en France en février 2015

• Volume de produits échangés sur une année13 : aux alentours de 400 000 en France 2014

• Emplois directs13 : 0 en France en 2014

• Effectif bénévole13 : 100 en France en 2014

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Associations caritatives

• Entreprises donnant leurs invendus

• Collectes municipales

• Ressourceries

• Brocantes et vides greniers

13 Évaluation CREDOC. Les données sur les volumes de produits échangés ont été calculées à partir des informations disponibles pour les 3 plus grands acteurs du secteur. Pour tenir compte des entités plus petites un coefficient a été appliqué au résultat obtenu. . Les données proviennent de données issues des sites des entreprises, de dossiers de presse et d’articles. Les entités recensées sont donnons.org, recupe.net, co-recyclage.com, freecycle.org, gashare.net.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 37

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Donnons.org Recupe.net Co-recyclage.com Freecycle.org Gashare.net

Plateforme(s) donnons.org recupe.net co-recyclage.com www.freecycle.org www.gashare.net

Date de création 2006 (site) 2010 (association) 2001 (site) 2007 (association) 2011 (site) 2004 2014

Structure juridique Association de loi 1901 Association de loi 1901 SAS

Réseau international divisé en groupes (4 775 groupes dans le monde et 128 groupes en France) fonctionnant à partir des groupes Yahoo

SAS

Nombre d’employés 63 bénévoles 10 bénévoles 2 fondateurs 130 bénévoles dans le monde (95 pays) dont 4 en France

Aucun

Chiffre d’affaires Non connu Non connu Non connu Non connu Aucun (site en lancement)

Secteur d’activité Secteur associatif Secteur associatif Programmation informatique (6201Z)

Secteur associatif Traitement de données, hébergement et activités connexes (6311Z)

Modèle d’affaires

Intermédiation gratuite pour le don entre particuliers Plateforme structurée en réseau pour dons locaux

Plateforme de don avec récompense

Le site est entièrement gratuit et fonctionne essentiellement sur le bénévolat. Présence de publicité sur le site.

Le site est entièrement gratuit, mais une des pages propose de « soutenir financièrement RECUPE ». Présence de publicité sur le site.

Le site est entièrement gratuit ; l’équipe de co-recyclage valide les annonces avant leur publication sur le site. Présence de publicité sur le site.

L’entreprise se finance grâce aux dons de particuliers, à la publicité, aux dons d’entreprises. Elle a recours également à des prêts14.

Chaque don est récompensé par des points, à convertir en réductions auprès des partenaires de Gashare, pour l’achat d’objets neufs. Présence de publicité sur le site.

Éléments de stratégie identifiés

Partenariats autour des thèmes du recyclage et de l’écologie [51.]

- Partenariat avec le programme de fidélité Green Points, lancé par MyCO2

Des partenariats existent avec les entreprises (par exemple Nokia)

Partenariats avec les grandes entreprises (par exemple la FNAC)

14 https://www.freecycle.org/about/background (consulté en mars 2015)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 38

Les utilisateurs et leurs profils • Chiffres clés de l’usage : 56 % des Français ont donné au moins l’un des produits suivants en 2011 : vêtements d’enfants, vélo, livre, DVD, objet de décoration,

article de sport, ordinateurs, outils de bricolage ou de jardinage. Site par site : o Donnons.org : 250 000 objets échangés en 2014 o Recupe.net : 420 00 objets échangés en 2014 o Freecycle.org : 16 000 objets échangés en 2014. Plus de 5 000 groupes et 8 millions de membres à travers le monde

• Profil type d’un donneur : surreprésentation des personnes vivant à crédit (74 %), des personnes ayant au moins trois enfants (73 %), des personnes contraintes de puiser dans leur épargne (66 %), cadres (66 %), des 35-44 ans (65 %), des résidents de la région parisienne (61 %), des femmes (61 %), des employés (61 %) et des personnes en couple (59 %).

2.7.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser un bien obtenu auprès d’une plateforme de don Les enjeux environnementaux dépendent de la catégorie de bien considérée. Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser un bien équivalent acheté

• Le don limite la production de biens neufs. Les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis, car la durée d’utilisation des biens augmente.

• L’étape de remise/récupération du bien peut nécessiter un déplacement du vendeur et/ou acheteur (et donc une utilisation de transports).

• La récupération d’un bien de seconde main plutôt que neuf peut dans certains cas retarder la diffusion de produits plus performants notamment d’un point de vue énergétique : Ce peut être le cas pour les biens dont la consommation électrique en phase d’utilisation est la source principale des impacts, et dont les performances énergétiques sont fortement améliorées d’une génération de produits à l’autre.

• Le don à un particulier peut motiver le donateur à remplacer son bien par un bien neuf.

• La gratuité du don peut mener à une accumulation de bien sans usage effectif.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 39

2.7.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

o Le caractère gratuit de la récupération répond à la conjoncture économique morose o Les bienfaits sociaux et environnementaux de la pratique du don sont clairement mis en avant par les

plateformes o Le don a souvent lieu au domicile du donneur. Par conséquent, le développement de la confiance sur

Internet (réseaux sociaux, systèmes de notation) sécurise le contact avec des inconnus

o Le caractère non-lucratif de la plupart des sites les condamne à une interface moins professionnelle : les annonces restent parfois longtemps en ligne sans qu’on sache si un objet est parti ou non, les modérateurs bénévoles sont plus ou moins actifs (sur Freecycle), il y a parfois beaucoup de publicité sur les pages.

o Un problème corollaire est que les annonces peuvent rester plusieurs semaines en lignes, sans que les utilisateurs sachent si l’objet est toujours disponible ou non.

o Le caractère ponctuel du don et l’absence de revue par les pairs ne garantissent pas que les objets donnés aillent systématiquement à ceux qui en ont le plus besoin

Opportunités Menaces

o L’avantage économique du gratuit répond au sentiment de restriction des Français : 72 % des Français déclarent devoir s’imposer des restrictions sur certains postes de consommation. C’est particulièrement le cas pour l’habillement (45% des Français déclarent s’imposer des restrictions), les articles de chaussures et de maroquinerie (35%), l’équipement du foyer (27 %) ou les dépenses pour les enfants (9%) [39]

o Généralisation et démocratisation de l’usage d’Internet : 80 % de la population équipée. 64% de la population utilise quotidiennement Internet à domicile. [5]

o La réduction structurelle de la surface habitable incite au débarras des produits inutilisés o Les jeunes générations semblent de moins en moins attachées à la propriété des objets o Cette pratique se développe en complémentarité au glanage (récupération sur la voie publique sans

rencontre avec l’ancien propriétaire)

o Une relance du pouvoir d’achat peut éliminer une partie des « récupérateurs contraints » o La crise peut inciter à vendre ou louer pour obtenir un gain économique au lieu de donner o Poids des produits d’entrée de gamme qui ne se prêtent pas à du don compte tenu de leur durée de vie

limitée o Des partenariats restent à imaginer avec les structures de réemploi / réutilisation, voire avec le service

public de collecte des encombrants o A la marge, il peut y avoir concurrence avec certains magasins qui proposent de reprendre leurs produits

contre des bons de réduction (exemples d’IKEA15, Séphora16 et Décathlon17) • Concurrence des entreprises dont l’activité tourne autour du prêt, de la location, de la vente d’occasion ou

de l’échange • Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation

collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises).

2.7.5. Sources

[49.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique [50.] CREDOC (2011), Enquête Consommation [51.] Économie solidaire (2007), Donner pour moins jeter [52.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26. [53.] Agence du Don en Nature (2014), Communiqué de presse à l’occasion de la 2ème semaine du don en nature [54.] ADEME (2010), Panorama de la deuxième vie des produits en France [55.] ADEME (2014), Panorama de la deuxième vie des produits en France-actualisation 2014

15 http://www.ikea.com/fr/fr/france/secondevie.html#popin167 (consulté en mars 2015) 16 http://www.sephora.fr/Recyclage/R178500007 (consulté en mars 2015) 17 Via le service Trocathlon : http://www.trocathlon.fr/comment-ca-marche (consulté en Mai 2015)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative pour réduire les impacts environnementaux | PAGE 40

2.8. Evaluation environnementale transverse aux biens meubles (objets) Les biens meubles recouvrent une grande diversité de produits. Parmi les biens meubles les plus importants, on peut notamment citer, par ordre décroissant (en valeur et hors mobilité) [56.] :

• l’habillement ;

• le mobilier ;

• les équipements de téléphonie, TV, chaîne hi-fi, et informatiques ;

• les livres, jeux, jouets et équipement de sports ;

• l’électroménager ;

• les outils de bricolage/jardinage ;

• les appareils photos et caméscope.

Les enjeux environnementaux sont très variables en fonction de la nature des produits considérés. Ainsi, concernant les types d’initiatives recouvrant les biens meubles (fiches 1 à 7), les Évaluations Simplifiées et Qualitatives du Cycle de vie (ESQCV) sont établies pour plusieurs catégories de biens. Les catégories de produits suivantes sont distinguées :

Tableau 2 - Analyse environnementale transverse aux biens meubles - catégories de produits

Catégories Exemples de produits Vêtements Mobilier

Autres biens meubles non consommateurs d’énergie

Livres, DVD, objets de décoration, jeux, jouets et équipement de sports non consommateurs d’énergie, outils de bricolage/jardinage non consommateurs d’énergie

EEE (hors équipements informatiques)

Gros appareils ménagers : Lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle, cuisinière, four, etc. Petits appareils ménagers : aspirateurs, appareils de cuisine, etc. Outils de bricolage/jardinage Jouets, équipements de loisir et de sport Matériel Hi-fi, téléviseurs

Équipements informatiques Ordinateurs, tablettes, smartphones

Les ESQCV ci-dessous ne couvre pas l’ensemble des enjeux associés à ces catégories de produits, mais présente une vision préliminaire des enjeux les plus fréquemment rencontrés pour le type de biens concernés, pour une consommation classique ou collaborative (mutualisation ou réemploi). Sources principales :

[56.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 41

2.8.1. Vêtements Activité évaluée : Porter un vêtement pendant 1 journée Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Production du vêtement Entretien

(Lavage, repassage) Traitement

Climat Changement climatique ** ** *

Qualité de l’air

Acidification ** (consommation d’électricité)

Émissions de particules

Qualité de l’eau

Écotoxicité *** (pesticide – si fibre naturelle)

Eutrophisation **

(engrais – si fibre naturelle) (effluents des procédés)

*** (utilisation de lessive)

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

** (si fibre synthétique)

** (consommation d’électricité)

Épuisement des ressources minérales

** *** (consommation d’électricité)

Consommation énergétique ***

(consommation d’électricité)

Consommation d’eau

*** (si fibre naturelle)

Santé Toxicité *** (utilisation de lessive)

Déchets Production de déchets **

(utilisation de lessive) **

Autres enjeux Bruit

Sources :

[57.] ADEME-BIO (2006), Analyse de Cycle de Vie d’un Pantalon en Jean – Rapport final

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 42

2.8.2. Mobilier Activité évaluée : utiliser un meuble Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Production du meuble Entretien Traitement

Climat Changement climatique

***

(énergie pour la fabrication)

**

(incinération)

Qualité de l’air

Acidification *

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité **

Eutrophisation

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

***

(énergie pour la fabrication)

Épuisement des ressources minérales

***

(matériaux)

Consommation énergétique

***

(énergie pour la fabrication)

Consommation d’eau **

Santé Toxicité ** **

Déchets Production de déchets ** **

Autres enjeux Bruit

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 43

2.8.3. Autres biens non consommateurs d’énergie Exemples: Livres, jeux et jouets non consommateurs d’énergie, équipement de sport, de jardinage ou de bricolage non consommateurs d’énergie. Comprend également les biens consommateurs d’énergie mais largement sous-utilisés (ex : outil de bricolage électrique utilisé quelques minutes par an). Activité évaluée : Utiliser un bien non consommateur d’énergie Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental Catégorie d’impact

Fabrication des biens (matières

premières et procédés)

Mise en relation et récupération du bien Utilisation du bien Traitement du bien

en fin de vie

Climat Changement climatique

***

(énergie pour la fabrication)

*

(transport)

**

(incinération)

Qualité de l’air

Acidification **

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité **

Eutrophisation

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

***

(énergie pour la fabrication)

*

(transport)

Épuisement des ressources minérales

***

(matériaux)

Consommation énergétique

***

(énergie pour la fabrication)

Consommation d’eau

**

Santé Toxicité ** **

Déchets Production de déchets ** **

Autres enjeux Bruit

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 44

2.8.4. Equipements électriques et électroniques (hors équipements informatiques) Exemples: Lave-linge, sèche-linge, lave-vaisselle, four micro-ondes, outils consommateurs d’énergie… Activité évaluée : Utiliser un équipement électrique et électronique Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Production de l’équipement Utilisation et entretien Traitement

Climat Changement climatique

*

(énergie pour la fabrication)

**

(prod. électricité)

*

(incinération)

Qualité de l’air

Acidification *

(énergie pour la fabrication)

**

(prod. électricité)

Émissions de particules

Qualité de l’eau

Écotoxicité **

(composants électroniques)

**

(composants électroniques)

Eutrophisation * **

(prod. électricité)

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

*

(énergie pour la fabrication)

**

(prod. électricité)

Épuisement des ressources minérales

**

(matériaux)

***

(prod. électricité)

Consommation énergétique

***

(prod. électricité)

Consommation d’eau

Santé Toxicité **

(composants électroniques)

**

(composants électroniques)

Déchets Production de déchets ** ***

Autres enjeux Bruit

Sources :

[58.] Commission Européenne (2005), EuP preparatory study - Lot 13 – Domestic Refrigerators & Freezers Final Report

[59.] Commission Européenne (2005), EuP preparatory study - Lot 14 – Domestic Washing Machines and Dishwashers

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 45

2.8.5. Equipements informatiques Activité évaluée : Utiliser un équipement informatique (ordinateur, tablette, smartphone) Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Production du meuble Utilisation Traitement

Climat Changement climatique

**

(énergie pour la fabrication)

*

(prod. électricité)

*

(incinération)

Qualité de l’air

Acidification **

(énergie pour la fabrication)

*

(prod. électricité)

Émissions de particules

Qualité de l’eau

Écotoxicité **

(composants électroniques)

***

(composants électroniques)

Eutrophisation **

(prod. des circuits intégrés (« wafer »))

*

(prod. électricité)

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

*

(énergie pour la fabrication)

*

(prod. électricité)

Épuisement des ressources minérales

***

(composants électroniques)

**

(prod. électricité)

Consommation énergétique

***

(énergie pour la fabrication)

**

(prod. électricité)

Consommation d’eau

Santé Toxicité **

(composants électroniques)

***

(composants électroniques)

Déchets Production de déchets ** ***

Autres enjeux Bruit

Sources :

[60.] ADEME-BIO (2011), Analyse comparée des impacts environnementaux de la communication par voie électronique

[61.] CNRS-Ecoinfo (2010) Synthèse des résultats d’ACV de PC fixes - http://ecoinfo.cnrs.fr/article161.html (consulté en mars 2015)

[62.] Commission Européenne (2005), EuP preparatory study - Lot 3 - Personal Computers (desktops and laptops) and Computer Monitors Final Report

[63.] Apple (2014), iPhone 6 environmental report https://www.apple.com/euro/environment/reports/docs/iPhone6_PER_Sept2014.pdf (consulté en mars 2015)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative pour réduire les impacts environnementaux | PAGE 46

3. FICHES BIENS ALIMENTAIRES

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 47

3.1. Fiche Initiative n°8 : communauté d’acheteurs (biens alimentaires) 3.1.1. Présentation Ce type d’initiative intègre les communautés qui se forment pour l’achat, souvent en circuit court, de biens alimentaires. Les biens alimentaires eux-mêmes sont souvent issus de l’agriculture biologique. En revanche les magasins bios, même à gouvernance participative comme Biocoop, n’entrent pas dans le périmètre de cette initiative.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Oui Offline et Online

3.1.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises/d’entités : 2 500 en France en 2014

• Chiffre d’affaires total18 : 60 M€ en France en 2014

• Emplois directs18 : 4 000 salariés en France en 2014

• Dépenses alimentaires réalisées au sein de communautés d’acheteurs18 : 70 M€ en France en 2014

• Part des achats de produits alimentaires réalisés dans le cadre de communautés d’acheteurs dans l’ensemble des achats alimentaires : 0,03 % des dépenses alimentaires des ménages (produits alimentaires, boissons alcoolisées et non alcoolisées)

18 Évaluation CREDOC. Les données proviennent directement des entreprises exerçant dans ce type d’initiative. Les entreprises et entités étudiées correspondent aux AMAP, aux entreprises, coopératives et associations adhérentes à La ruche qui dit oui et à la société coopérative La Louve, au réseau Cocagne. Le nombre d’emplois directs cache les emplois indirects des agriculteurs que ce type d’initiative peut faire vivre en partie ; il n’a pas été possible cependant de chiffrer le nombre d’exploitations agricoles concernées.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 48

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail en magasin non spécialisé à prédominance alimentaire (Grandes surfaces) (4711) 26 717 537 968 194 193 Commerce de détail alimentaire en magasin spécialisé (472) 41 496 67 613 17 868 Commerce de détail alimentaire sur éventaires et marchés (4781) 28 593 10 687 3 705 TOTAL 96 806 616 268 215 766

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise La Ruche qui dit Oui AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) La Louve

Plateforme(s) www.laruchequiditoui.fr/fr - cooplalouve.fr

Date de création 2010 La première AMAP de France a été créée en avril 2001 à Aubagne Automne 2015 (ouverture prévue à Paris)

Structure juridique

La « Ruche mère », dont la raison sociale est « Equanum » est une SAS. Les structures juridiques des Ruches en octobre 2014 sont :

o 66 % d’entreprises individuelles (EI, EURL)

o 18 % d’associations

o 9 % d’entreprises commerciales (SARL, SAS)

o 7 % rattachées à une entreprise agricole

Associations de loi 1901 Société Coopérative de Consommation (SCC)

Nombre d’employés 40+ salariés en CDI - o 75 % du travail est réalisé par les membres (environ 21 ETP

si chacun travaille 3h par mois)

o 25 % du travail est salarié

Chiffre d’affaires 1,4 M€ (octobre 2014) 48 M€19 Aucun pour le moment

Secteur d’activité Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (7022Z) Associations Commerce et distribution

19 Estimation de 2011, même chiffre pour 2012

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 49

Entreprise La Ruche qui dit Oui AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) La Louve

Modèle d’affaires

Mise en contact de producteurs locaux et de consommateurs au sein d’une « Ruche »

Mise en relation directe d’agriculteurs et de consommateurs (« amapiens »)

Supermarché collaboratif proposant à des prix plus bas des produits de meilleure qualité

Chaque producteur paie des « frais de service » correspondant à 16,7% de son chiffre d’affaires hors taxe :

o 8,35% pour le responsable de la Ruche

o 8,35% pour la Ruche mère

Chaque vente ne se fait que lorsqu’un montant minimum est atteint, et la livraison rentable pour le producteur. Le consommateur doit commander à l’avance. C’est le système le plus souple du point de vue du consommateur

Les amapiens pré-financent une partie de la production agricole et récupèrent leurs paniers à dates fixes (et quantités variables) : c’est au consommateur de s’adapter à ce qui a été produit par l’agriculteur et non le contraire. C’est le système le moins souple du point de vue du consommateur

Le fonctionnement d’une AMAP est assuré par un comité bénévole

Le modèle coopératif permet de réduire les marges et par conséquent le prix de produits. Chaque membre donne de manière bénévole 3h consécutives de son temps toutes les quatre semaines. Ceux qui voudront faire leurs courses à La Louve devront être membres de la coopérative (le modèle « ouvert à tous » existe aux États-Unis mais pas encore en France), mais n’auront pas besoin de faire des commandes

Éléments de stratégie identifiés - Développement sur le territoire et pérennité des associations

existantes Ouverture du magasin à Paris – développer le nombre de coopérateurs

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage :

o 7 % des e-acheteurs ont réalisé des achats groupés de produits alimentaires par internet directement auprès de producteurs en 2014 et 31 % l’envisagent pour 2015 [75.]

o La Ruche qui dit Oui : fin février 2015, il y avait 730 ruches en fonctionnement en France et 80 dans cinq autres pays européens (Belgique, Royaume-Uni, Allemagne, Espagne, Italie) ; il s’ouvre en France entre 20 et 50 Ruches par mois. La Ruche comptait en 2014 un peu plus de 100 000 « clients actifs » [64.] ;

o AMAP : 1 600 AMAP en 2012, soit environ 270 000 consommateurs ;

o La Louve : la coopérative parisienne compte environ 1 000 membres. Elle est calquée sur le modèle de Park Slope Food Coop, à Brooklyn, créé en 1973 et aujourd’hui plus grand supermarché coopératif américain, avec environ 16 000 membres.

• Selon les chiffres communiqués par la Ruche, 31% de l’offre est labellisée Agriculture Biologique ; pour les fruits et légumes, le chiffre monte à 51%. Les producteurs parcourent en moyenne 43 kilomètres pour livrer les Ruches. La charte AMAP ne réclame pas de labellisation bio, parce qu’elle dit aller plus loin (ni engrais, ni pesticides, ni OGM, et dans le respect du bien-être animal)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 50

• Profil type des vendeurs : o Les personnes envisageant de réaliser des achats de produits alimentaires par internet directement auprès de producteurs en 2015 sont plus

souvent âgées de 25 à 34 ans (38 % l’envisagent, contre 31 % en moyenne), des CSP+ (36 %), des femmes (3 5%) [75.] o La Ruche qui dit Oui : profil urbain, plutôt jeune et branché, « bobo ». 80 % des responsables de Ruche sont des femmes [64.] o AMAP : 6 % des Français ont déjà été adhérents d’une AMAP [72.] o Profil plus militant, plus engagé écologiquement que la Ruche. Une moitié des amapiens habite à la campagne ou en milieu péri-urbain, ils ne

sont pas plus âgés que la moyenne et disposent de revenus plutôt élevés – l’obligation de financer à l’avance une partie de la récolte éloigne les personnes aux plus faibles revenus

o Plus souvent des femmes (6,5 %), de résidents du Sud de la France o La Louve : selon les fondateurs, les coopérateurs économisent une centaine d'euros par mois, tout en faisant de nouvelles rencontres.

L’aspect économique semble primer, puisque depuis le début de la crise en 2008 dans le supermarché collaboratif modèle de New York, les demandes d’adhésion ont augmenté significativement

3.1.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Consommer un bien alimentaire brut (animal ou végétal) acheté via une communauté d’acheteurs et de producteurs

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Phase Amont Usage Fin de vie

Enjeu environnemental

Catégorie d’impact Production des biens alimentaires

Distribution des biens

(logistique, lieu de vente)

Consommation du produit alimentaire

(conservation, cuisson) Traitement des déchets

Climat Changement climatique *** **

(transport) ** *

Qualité de l’air Acidification *

Émissions de particules

Qualité de l’eau

Écotoxicité **

(si non bio)

Eutrophisation ***

(si engrais)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 51

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles **

(si engrais) **

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique ** *

(consommations énergétiques) **

Consommation d’eau *** *

Santé Toxicité **

(si non BIO)

Déchets Production de déchets * * *

Autres enjeux Biodiversité

***

(si non BIO)

Occupation des sols ***

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Consommer un bien alimentaire acheté dans le commerce

o La production et la consommation sont géographiquement proches (circuits courts) : les distances de transports des biens alimentaires sont réduites.

o Ces initiatives promeuvent généralement des produits de manière responsable (ex : agriculture biologique). Les conséquences, bien que non liées à l’aspect collaboratif, sont les suivantes :

Le fait de ne pas utiliser de pesticides ni insecticides permet évite les impacts liés à leur production et à leur application.

Les engrais utilisés sont a priori naturels et non de synthèse, limitant les impacts liés à leur production et leur application.

o La logistique est potentiellement moins optimisée (moins de massification des flux) pour l’acheminement vers le lieu de vente

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 52

3.1.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

o Répond au désir de certaines catégories de consommateurs d’être en relation directe avec les producteurs : 17 % des consommateurs déclarent en premier privilégier un produit alimentaire fabriqué à proximité du lieu d’achat, contre 13% en 2009. C’est plus souvent le cas des séniors (23 % des 55-64 ans, 21 % des 65 ans et plus), des agriculteurs, artisans commerçants, chefs d’entreprise (24 %), des diplômés du supérieur (de 20 % à 25 %), des résidents des communes rurales (25 %) ou des communes de moins de 20 000h (20 %) [73.]

o Développement d’une présence en ligne (la Ruche, la Louve, et certaines AMAP) avec possibilité de commander en ligne pour La Ruche et certaines AMAP

o Promotions de produits plus sains et cultivés de manière plus responsable

o Le coût des produits peut être réduit du fait de la participation bénévole des consommateurs (La Louve)

o Manque de variété dans les produits proposés au cours d’une saison

o Nécessite de savoir cuisiner des produits bruts et d’en avoir envie

o Temps d’émergence des projets (construction d’une Ruche, mise en place d’une AMAP, ouverture de la Louve)

o Trop faible flexibilité et/ou présence en ligne (pour les AMAP par exemple)20 : certains modèles sont orientés « producteurs » et requièrent un engagement et une disponibilité des consommateurs

o Les producteurs sont géographiquement éloignés des consommateurs en ville, et les listes d’attente sont parfois longues (pour les AMAP)

o Réglementation du secteur alimentaire contraignante et nécessitant des compétences spécifiques (ex : contrôles sur les lieux de distribution et auprès des producteurs en AMAP21)

Opportunités Menaces

o Sensibilisation progressive des consommateurs : la connaissance de ces types de structures se développe dans la population. En période de crise, croissance d’attitudes favorables vis-à-vis de telles offres

o Soutien des collectivités o La recherche de sens est en croissance dans les motivations de consommation

o La pratique de la cuisine ’est de plus en plus associée à un plaisir que lorsqu’elle est choisie et occasionnelle et non contrainte au quotidien

o Flou sur la réglementation du travail des bénévoles (coopérateurs de la Louve par exemple)

o Développement d’une offre « circuits courts » attractive dans les commerces classiques (ex : Marques de producteurs locaux)

o Urbanisation / Artificialisation du territoire, qui limite les terres disponibles (au moins les plus grandes parcelles) proches des villes

o Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

20 Certaines initiatives comme Potager City sont davantage portées sur le marketing digital, et proposent des paniers de fruits et légumes « thématiques » et « sans engagement », à commander en ligne et livrés près de chez soi. L’entreprise compte aujourd’hui 30 salariés en France, pour 500 000 paniers livrés à 20 000 clients. 21 Les contrôles portent sur les aspects sanitaires, traçabilité des produits, et le respect de la charte de production. Ils sont opérés par les Directions Départementales de la Protection des Populations (DDPP).

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 53

3.1.5. Sources

[64.] La Ruche qui dit Oui (2014), Qui sommes-nous ? Dossier de presse

[65.] Mattieu Combe (2014), La Ruche qui dit Oui et les AMAP, quelles différences ?

[66.] Anne-Sophie Novel (2013), A Paris, un supermarché collaboratif veut rendre les bonnes choses accessibles à tous

[67.] Mes Courses pour la Planète (2013), Les chiffres de la consommation responsable

[68.] Rachel Arnould (2013), Le supermarché collaboratif débarque à Paris

[69.] Mouvement inter-régional des AMAP (2011), AMAP – Évolution en France : http://miramap.org/IMG/pdf/MIRAMAP_evolution_des_AMAP_maj_22_11_11.pdf (consulté en mars 2015)

[70.] Mouvement inter-régional des AMAP, Origine des AMAP : http://miramap.org/Origine-des-AMAP.html (consulté en mars 2015)

[71.] Mickaël Jourdain (2008), Comment les AMAP peuvent-elles se pérenniser et poursuivre leur développement en France ?

[72.] IPSOS (2013), Les Français et les pratiques collaboratives : qui fait quoi et pourquoi ?

[73.] CREDOC (2013), Enquête Consommation

[74.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26.

[75.] CSA-Fevad (2015), Quelles perspectives pour le e-commerce en 2015 ?

[76.] Evaluation nationale des jardins de Cocagne-activité 2012, mars –juillet 2013

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3.2. Fiche Initiative n°9 : jardins partagés 3.2.1. Présentation Cette initiative englobe les différentes formes de partage d’un jardin potager entre particuliers ou d’accès à un jardin grâce à sa mise à disposition par une association, une entreprise ou une collectivité

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Offline et Online

3.2.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entités : 800 associations associées à la fédération nationale des jardins familiaux en France en février 2015

• Emplois directs : non connu

• Nombre de jardins partagés : 170 000 en France en 2013

• Part des jardins partagés dans l’ensemble des jardins potagers existant en France22 : 1,42 % en France en 2013

• Part des quantités de fruits issus de jardins partagés dans l’ensemble des quantités de fruits consommés en France22 : 0,07 % en France en 2010

• Part des quantités de légumes issus de jardins partagés dans l’ensemble des quantités de légumes consommés en France22 : 0,14 % en France en 2010

22 Évaluation CREDOC. La part des jardins partagés dans l’ensemble des jardins potagers a été calculée en rapportant le nombre de jardins partagés au nombre de ménages disposant d’un verger ou d’un potager. La part des fruits et légumes issus de jardins partagés a été calculée à partir des données de l’enquête CREDOC, CCAF 2010 (Comportements et Consommation Alimentaires en France) qui permet de connaitre la part de fruits et légumes issus de jardins dans la consommation de fruits et de légumes des Français âgés de 3 ans et plus. Nous avons appliqué le taux de jardins partagés à cette part pour obtenir le taux de fruits ou de légumes consommés en France qui sont issus de jardins partagés.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 55

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Commerce de détail en magasin non spécialisé à prédominance alimentaire (Grandes surfaces) (4711) 26 717 537 968 194 193 Commerce de détail de fruits et légumes en magasin spécialisé (4721) 6 249 8 925 2 848 Commerce de détail alimentaire sur éventaires et marchés (4781) 28 593 10 687 3 705 TOTAL 61 559 557 580 200 746 Source : INSEE, Esane 2012. Compte tenu de la nature de l’initiative, la comparaison avec l’activité des entreprises du commerce alimentaire du secteur conventionnel ne nous semble pas pertinente. Les produits issus des jardins partagés ne sont pas revendus. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Jardins ouvriers et familiaux Prêter son jardin Cabinet Perdigau Incroyables comestibles

Plateforme(s) - www.pretersonjardin.com www.plantezcheznous.com Une page Facebook répertorie les différentes initiatives en France. La communauté est mondiale.

Date de création Au XIXe siècle, avec la Révolution Industrielle 2010 2011 2012 (en France)

Structure juridique Parcelles gérées par une association ou une entreprise (souvent publique, à l’instar de la SNCF)

Le site propose un modèle de « Contrat de prêt à titre gratuit d’un jardin potager »

Le site propose à ses usagers : • Une convention d’occupation d’un jardin

potager (prêt avec contrepartie) • Un contrat de mise à disposition gratuite

(prêt sans contrepartie)

Aucune structure propre. Culture sur des terrains de l’espace public

Nombre d’employés - Non connu 2 fondateurs et 4 rédacteurs - Chiffre d’affaires Aucun : l’usage commercial est interdit Non connu Non connu Aucun

Secteur d’activité - Edition Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (7022Z) -

Modèle d’affaires

Autoproduction agricole Mise en relation de jardiniers avec des propriétaires de terrains à cultiver Culture de fruits et légumes en « libre-service »

Les critères d’affectation généralement retenus sont l'appartenance à la commune, la mixité sociale, la proximité géographique

Les deux sites sont entièrement gratuits et ne diffusent pas de publicité. Plantez chez nous héberge cependant une boutique en ligne proposant des produits de jardin et d’aide à la culture

Éléments de stratégie identifiés - - -

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 56

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : o Jardins ouvriers et familiaux : en 1993, 2 039 hectares de jardin correspondant à 150 000 parcelles. Probablement davantage de parcelles

aujourd’hui (renouveau des jardins familiaux depuis la fin des années 1970) o Prêter son jardin et plantez chez nous : environ 3 500 annonces en cumulé sur les deux sites. La plateforme britannique Landshare, qui repose sur le

même principe, compte environ 75 000 membres o Incroyables comestibles : plus d’une centaine d’implantations en France, dans toutes les régions o 34 % des Français disposent d’un potager – 7 % des Français cultivant des fruits et légumes dans un jardin ont déjà troqué leur récolte o 4 % ont déjà vendue leur récolte et 78% l’ont déjà donnée

• Profil type des vendeurs :

o Jardins ouvriers et familiaux : les jardiniers qui cultivent ces jardins familiaux ont pour 54% entre 35 et 60 ans ; 13% ont moins de 35 ans et 33% ont plus de 60 ans. Le plus souvent, le jardinier est un homme, un chef de famille qui loge dans un habitat collectif et consacre à sa parcelle une partie de son week-end et parfois ses soirées

o Prêter son jardin et plantez chez nous : non connu o Incroyables comestibles : plus forte mixité sociale

3.2.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Consommer un fruit ou un légume produit dans un jardin partagé Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Phase Amont Usage Fin de vie Enjeu

environnemental Catégorie d’impact Production des biens alimentaires Consommation du produit alimentaire (conservation, cuisson)

Traitement des déchets

Climat Changement climatique * (transport régulier des personnes) ** *

Qualité de l’air Acidification

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité

Eutrophisation ** (si engrais)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 57

Phase Amont Usage Fin de vie Enjeu

environnemental Catégorie d’impact Production des biens alimentaires Consommation du produit alimentaire (conservation, cuisson) Traitement des déchets

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

** (si engrais) **

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique * (transport régulier des personnes) **

Consommation d’eau *** *

Santé Toxicité ** (si potager proche d’un axe routier)

Déchets Production de déchets * *

Autres enjeux Biodiversité

Occupation des sols **

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Consommer un fruit ou légume acheté dans le commerce

• La production et la consommation sont géographiquement proches (circuits courts) : les distances de transports sont réduites

• L’autoproduction évite les impacts liés au lieu de vente

• Ces initiatives promeuvent généralement des modes de culture favorisant une alimentation saine. Les conséquences, bien que non liées à l’aspect collaboratif, sont les suivantes :

§ Le fait de ne pas utiliser de pesticides ni insecticides permet évite les impacts liés à leur production et à leur application

§ Les engrais éventuellement utilisés sont a priori naturels et non de synthèse, limitant les impacts liés à leur production et leur application

• Les légumes ou fruits cultivés à proximité immédiate d’axe routiers fortement fréquentés peuvent présenter des teneurs en métaux lourds plus élevés [81.]

• La logistique est potentiellement moins optimisée (moins de massification des flux, déplacements fréquents au jardin)

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 58

3.2.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Permet une autoproduction de biens alimentaires par les utilisateurs

• Coûts moins élevés que l’aménagement et l’entretien d’un espace vert public

• Lieux de mixité et de lien social

• Qualité des sols endommagée par la proximité des routes ou des voies ferrées [81.]

• Risques de vandalisme et de vol des récoltes

• Nécessité de compétences et de matériels (coût et place pour les ranger)

Opportunités Menaces

• Mouvement « anti-crise » : l’autoproduction est une solution pour les personnes à faibles revenus

• Crainte à l’égard des OGM, intérêt pour le bio (54 % des Français sont inquiets au sujet de l’utilisation de traitements sur les pesticides)

• Mode du fait-maison : S’ils avaient un budget plus important 33 % des Français achèterait plus de produits frais, contre 1 % de produits préparés [84.]

• Encouragement des collectivités : Paris a par exemple mis en place une cellule « Main Verte », qui a vocation à accompagner la création de jardins partagés par des groupes d’habitants [85.]

• Urbanisation / Artificialisation du territoire, qui limite les terres disponibles (au moins les plus grandes parcelles)

• Concurrence de la grande distribution avec des prix attrayants

• Pratiques du jardinage parmi les générations âgées mais moins parmi les jeunes

• Désaffection des jeunes générations pour les légumes non transformés

• Les surfaces concernées risquent d’être de plus en plus mises en concurrence avec d’autres usages (construction, infrastructures, etc.)

3.2.5. Sources

[77.] Wolfgang Borst, Philippe Branchu (2014), Jardins familiaux urbains et axes routiers : quelle proximité et quelle empreinte sur la qualité des sols ? Le cas francilien

[78.] Aline Leclerc (2012), D’ « incroyables comestibles » et des potagers en partage

[79.] SCOT du Boulonnais (2010), Zoom technique n°5 – Cultivons notre jardin !

[80.] Fédération Nationale des Jardins Familiaux (1993), Inventaire national des jardins ouvriers et familiaux

[81.] ASEF (2012), Potager & the city : une étude pointe les risques http://www.asef-asso.fr/mon-jardin/pesticides/1432-potager-the-city-une-etude-pointe-les-risques (consulté en mars 2015)

[82.] CREDOC, Enquête Consommation, 2014

[83.] CREDOC, Enquête Consommation et Comportements Alimentaires des Français, 2010

[84.] CREDOC, Baromètre de l’alimentation, 2011

[85.] La Fabrique écologique (2014), Villes et territoires en partage – L’économie collaborative au service des territoires

[86.] UPJ/CSA (2007), Les Français et leur potager/verger

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 59

3.3. Fiche Initiative n°10 : plats cuisinés (sur place) 3.3.1. Présentation Cette initiative reçoit parfois le nom de « eat-surfing », par analogie avec « couchsurfing ». Il s’agit en tout cas d’un partage de repas sur place entre particuliers23.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Oui Offline et Online

3.3.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises/d’entités : 20 au niveau mondial en février 2015

• Chiffre d’affaires total24 : aux alentours de 20 M€ au niveau mondial en 2013 • Effectifs salariés24 : moins de 100 salariés au niveau mondial en 2013

• Nombre de repas partagés par le biais de eat-surfing24 : aux alentours de 5 millions au niveau mondial

• Part des repas pris par des résidents français dans le cadre du eat-surfing, par rapport à l’ensemble des repas pris en RHF commerciale24 : 0,014 %

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Restauration hors foyer (sur place ou à emporter)

• Livraison de repas à domicile • Services de traiteurs

23 Les démarches suivantes, quoique proches, ne sont pas incluses dans cette fiche :

− Travelling spoon (travelingspoon.com), plateforme de tourisme culinaire (présence en Asie essentiellement) ; − Colunching (colunching.com), plateforme de partage d’une pause déjeuner (mais avant tout au restaurant)

24 Évaluation CREDOC. Les données ayant servies à évaluer les chiffres clés proviennent de dossiers de presse et d’articles de presse. Pour toutes les sociétés que nous avons recensées comme exerçant leur activité sur cette initiative, nous avons calculé le nombre de repas pris en eat-surfing, nous sommes partis du nombre d’inscrits actifs auquel nous avons appliqué le nombre de repas pris en moyenne en eat-surfing. Pour évaluer le chiffre d’affaires global des entreprises exerçant leur activité sur cette initiative, nous sommes partis du nombre de repas pris en eat-surfing auquel nous avons appliqué le montant moyen d’un repas en eat-surfing et le taux de commission appliqué par les sociétés. Conscients que nous ne devions pas avoir recensé toutes les sociétés exerçant cette activité, nous avons ensuite appliqué un coefficient de 1,13 aux chiffres obtenus. Les entreprises recensées sont Vizeat, Eatwith, Voulezvousdiner, Bookalocal, livemyfood, mealsharing, cooknmeet, bubbleglobe, Amonservice, Viensmangeràlamasion.fr, Cookening, withlocals, eatsurfing.org, bienvenue à ma table.org,

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 60

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Vizeat Eatwith Voulezvousdiner Bookalocal

Plateforme(s) www.vizeat.com

www.cookening.com www.eatwith.com www.voulezvousdiner.com www.bookalokal.com

Date de création 2014 2013 2010 2013

Structure juridique SARL Société israélienne SAS Société belge

Nombre d’employés 10 salariés 17 salariés Aucun 7 salariés

Chiffre d’affaires 356 k€25 16,8 M€25 4 200 € en 2012 -

Secteur d’activité Traitement de données, hébergement et activités connexes (6311Z) - Traitement de données, hébergement

et activités connexes (6311Z) -

Modèle d’affaires

Mise en relation d’individus en vue d’une rencontre visant à partager un repas préparé par l’un des hôtes expressément pour les autres

Vizeat est gratuit pour les personnes qui reçoivent : ils fixent librement le montant par personne du repas en fonction des ingrédients utilisés et reçoivent 100 % de ce prix. Vizeat propose un service d’intermédiation pour le paiement entre les hôtes. Le site prend une commission de 15 % sur le montant réglé par les invités

Eatwith est gratuit pour les hôtes. Ils fixent librement le montant par personne du repas en fonction des ingrédients utilisés et reçoivent 100% de ce prix. Eatwith propose un service d’intermédiation pour le paiement entre les hôtes. Le site prend une commission de 15 % sur le montant réglé par les invités

Commission de 23 % sur le montant du repas

Sécurisation du paiement

Commission de 15 % sur le montant du repas

Sécurisation du paiement

Éléments de stratégie identifiés

Levée de fonds pour développement à l’international

Rachat de concurrents

Souhait de devenir leader sur ce marché

Levée de fonds pour un développement à l’international - -

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : 13,5 millions d’inscrits au niveau mondial dont 550 000 membres actifs parmi lesquels 50 000 personnes recevant chez elles

• Profil type d’un utilisateur : jeunes, urbains, diplômés

25 Évaluation CREDOC

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 61

3.3.3. Impacts environnementaux

Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Consommer un plat cuisiné par un particulier et partagé entre plusieurs particuliers

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Phase Amont Usage Fin de vie

Enjeu environnemental

Catégorie d’impact Production des biens alimentaires

Distribution des biens

(logistique, lieu de vente)

Consommation du produit alimentaire

(conservation, cuisson) Traitement des déchets

Climat Changement climatique *** **

(transport) ** *

Qualité de l’air Acidification *

Émissions de particules

Qualité de l’eau

Écotoxicité **

(si non bio)

Eutrophisation ***

(si engrais)

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles **

(si engrais) **

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique ** *

(consommations énergétiques) **

Consommation d’eau *** *

Santé Toxicité **

(si non BIO)

Déchets Production de déchets * * *

Autres enjeux Biodiversité

***

(si non BIO)

Occupation des sols ***

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 62

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Consommer un plat cuisiné à domicile

o Les pertes alimentaires sont a priori diminuées, et donc les impacts liés à l’amont agricole et leur traitement

o Les impacts liés à la conservation du plat et à sa préparation sont répartis sur davantage de personnes

o La spécialisation de la personne préparant le plat peut entraîner des gains de productivité, sources potentiels de gains environnementaux à production constante

o Aucune identifiée

o Le déplacement des personnes pour la récupération du plat génère a priori un impact limité du fait que ce type de consommation d’adresse en premier lieu à des voisins

Consommer un plat en RHF (sur place ou à emporter) o Le déplacement des personnes est réduit

o La préparation non professionnelle de repas peut engendrer une sous-optimisation (ex ; énergie de cuisson, réfrigération, etc.)

-

Consommer un plat livré o Le déplacement des biens alimentaires est réduit o La préparation non professionnelle de repas

peut engendrer une sous-optimisation (ex ; énergie de cuisson, réfrigération, etc.)

-

3.3.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• La préparation de repas apporte aux cuisiniers un complément de revenu.

• Les convives consomment un plat fait maison sans avoir à cuisiner.

• Le partage d’un repas à domicile est vecteur de convivialité et d’un lien social fort. Ces initiatives répondent aux besoins exprimés de donner du sens à ses actes de consommation et de les inscrire dans le cadre d’une expérience unique.

• Les acteurs proposent un modèle permettant de créer la confiance entre les membres en étant intermédiaire dans le paiement des rétributions. Certains sites proposent une labélisation du lieu et du cuisinier en le rencontrant.

• Certains acteurs sont (très) récents et ne disposent pas encore de sites faciles d’utilisation.

• La recherche de la taille critique de la communauté est une des clés du succès de ces sites. Plusieurs sites sont encore très petits.

• La recherche d’une expérience unique limite le recours quotidien à ce type de service.

• Le positionnement généralement haut de gamme peut freiner l’extension de cette initiative

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 63

Opportunités Menaces

• Croissance du désir de vivre des expériences uniques parmi les touristes dans les années à venir

• L’intérêt pour la cuisine comme une dimension culturelle et de loisirs reste fortement ancré parmi les Français

• La consolidation du secteur semble en cours et promet l’atteinte d’une masse critique ainsi qu’une certaine professionnalisation du service

• S’inscrit comme une offre complémentaire dans le prolongement des sites d’hébergement de type AirBnB

• Les acteurs traditionnels du secteur de la restauration réagissent en proposant des initiatives originales et plus personnalisées

• Si une professionnalisation ou une amplification du service est engagée, certaines règles d’hygiène pourraient s’appliquer aux hôtes (contrôle des cuisines par exemple), ou certaines assurances pourraient être nécessaires

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

3.3.5. Sources

[87.] Eatwith (2014), Dossier de presse

[88.] Presse économique et généraliste

[89.] Sites des acteurs

[90.] Pascale Hébel (2008), Le retour du plaisir de cuisiner, Lettre Consommation et modes de vie n°217

[91.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 64

3.4. Fiche Initiative n°11 : plats cuisinés (à emporter) 3.4.1. Présentation Cette initiative rassemble les plateformes où les particuliers proposent des plats qu’ils ont cuisinés et que d’autres particuliers passent chercher chez eux.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Oui Offline et Online

3.4.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises/d’entités : moins de 10 au niveau mondial en février 2015 (pas de données au niveau français)

• Chiffre d’affaires total26 : non communiqué

• Emplois directs : non communiqué

• Nombre de repas vendus26 : 1,5 millions de repas par an au niveau mondial en 2014 (pas de données au niveau français)

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Restauration hors foyer (sur place ou à emporter)

• Livraison de repas à domicile

• Services de traiteurs

26 Évaluation CREDOC. Les données concernant l’activité des entreprises sur cette initiative sont extrêmement limitées. Elles proviennent d’articles de presse professionnelle et généraliste. Pour calculer le nombre de repas servis par des particuliers passant par ces plateformes, nous sommes partis des données disponibles pour chaque société (nombre d’inscrits actifs, nombre de repas servis par jour, par an ou par inscrits). Les entreprises recensées pour cette initiatives sont Super Marmite.com, Monvoisincuisine.fr, Shareyourmeal.net, Traveling spoon.com

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 65

Les entreprises et leurs modèles d’affaires Entreprise Super Marmite MVC Share your meal

Plateforme (s) blog.super-marmite.com www.monvoisincuisine.com www.shareyourmeal.net

Date de création 2011 2014 2012 (lancement à Amsterdam)

Structure juridique Société par action simplifiée Société par action simplifiée Fondation

Nombre d’employés Aucun Aucun -

Chiffre d’affaires NC NC -

Secteur d’activité Autres activités récréatives et de loisirs (9329Z) Activités de santé humaine non classées ailleurs (8690F)

Modèle d’affaires

Mise en relation de personnes souhaitant vendre des plats qu’elles réalisent avec des voisins souhaitant les acheter

Pas de commission pour l’instant en phase de lancement Commission de 10% prise par le site auprès du client Service gratuit – Financement par des dons et des subventions

Éléments de stratégie identifiés - Lever des fonds pour se faire connaitre et ainsi atteindre la

taille critique nécessaire au bon fonctionnement du site -

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage :

o Super Marmite : quasiment pas d’adhérents actifs en 2015

o Mon voisin cuisine : 700 inscrits acheteurs et 100 cuisiniers

o Share your meal : 28 000 inscrits en tant que cuisiniers au niveau mondial

• Profil type d’un utilisateur : plutôt des urbains

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 66

3.4.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Consommer un plat cuisiné par un particulier et récupéré par un autre particulier Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Phase Amont Usage Fin de vie

Enjeu environnemental Catégorie d’impact Production des biens

alimentaires

Distribution et récupération des biens

(logistique, lieu de vente)

Préparation du plat cuisiné

(conservation et cuisson)

Consommation du plat cuisiné

(réchauffage, conservation)

Traitement des déchets

Climat Changement climatique *** *

(transport) ** * *

Qualité de l’air Acidification *

Émissions de particules

Qualité de l’eau

Écotoxicité **

(si non bio)

Eutrophisation ***

(si engrais)

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles **

(si engrais) ** *

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique ** *

(consommations énergétiques du lieu de vente)

** *

Consommation d’eau *** *

Santé Toxicité **

(si non bio)

Déchets Production de déchets * * *

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 67

Phase Amont Usage Fin de vie

Enjeu environnemental Catégorie d’impact Production des biens

alimentaires

Distribution et récupération des biens

(logistique, lieu de vente)

Préparation du plat cuisiné

(conservation et cuisson)

Consommation du plat cuisiné

(réchauffage, conservation)

Traitement des déchets

Autres enjeux Biodiversité

***

(si non bio)

Occupation des sols ***

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Consommer un plat cuisiné à domicile

• pour les modèles « à la demande » : Les pertes alimentaires sont a priori diminuées, et donc les impacts liés à l’amont agricole et leur traitement

• Les impacts liés à la conservation du plat et à sa préparation sont répartis sur plusieurs personnes

• La spécialisation de la personne préparant le plat peut entraîner des gains de productivité, sources potentiels de gains environnementaux à production constante

• pour les modèles qui ne sont pas « à la demande » : Les pertes alimentaires sont a priori augmentées, et donc les impacts liés à l’amont agricole et leur traitement

• Le déplacement des personnes pour la récupération du plat génère a priori un impact limité du fait que ce type de consommation d’adresse en premier lieu à des voisins

Consommer un plat en RHF (sur place ou à emporter) • Le déplacement des personnes est réduit

• La préparation non professionnelle de repas peut engendrer une sous-optimisation (ex ; énergie de cuisson, réfrigération, etc.)

-

Consommer un plat livré • Le déplacement des biens alimentaires est réduit

• La préparation non professionnelle de repas peut engendrer une sous-optimisation (ex ; énergie de cuisson, réfrigération, etc.)

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 68

3.4.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

o Les plats cuisinés apportent à ceux qui les préparent un complément de revenu

o Les utilisateurs consomment un plat fait maison sans avoir à cuisiner o Le moment de l’échange du plat est vecteur de convivialité et de lien social o L’offre de plats est variée

o Une des faiblesses intrinsèques particulièrement fortes, c’est qu’on peut très vite se passer de la plateforme, une fois découvert un voisin qui cuisine bien

o Les sites ne proposent pas de système de paiement en ligne

o Il n’est pas encore possible de rechercher un plat par type (entrée, plat, dessert) ou par nom

o La masse critique d’utilisateurs n’est pas encore atteinte, la présence de cuisiniers est encore faible dans certaines villes voire régions

o La densité nécessaire au bon fonctionnement du service limite le développement de cette offre aux zones urbaines

Opportunités Menaces

o L’intérêt pour la cuisine comme une dimension culturelle et de loisirs reste fortement ancré parmi les Français

o Le segment des plats à emporter est en croissance o Des partenariats seraient possibles avec des réseaux type Allo Resto, qui permettraient d’atteindre la

masse critique et d’étendre la zone de chalandise

o Si une professionnalisation du service est engagée (paiement en ligne, amélioration des sites Internet voire livraison à domicile), la contrainte réglementaire commencera à s’appliquer aux plats cuisinés à emporter (déclaration des revenus, normes d’hygiène, etc.)

o Les entreprises de livraison à domicile pourraient encore diversifier leur propositions pour répondre à cette variété des attentes des clients

o Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

3.4.5. Sources

[92.] Show me the money (2012), Super Marmite : des petits plats à petits prix

[93.] Presse économique et généraliste

[94.] Pascale Hébel (2008), Le retour du plaisir de cuisiner, Lettre Consommation et modes de vie n°217

[95.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 69

4. FICHES BIENS IMMOBILIERS

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 70

4.1. Fiche Initiative n°12 : location de parking 4.1.1. Présentation L’initiative consiste à permettre le partage de places de parking entre particuliers. Ainsi, les détenteurs d’emplacements de parking rentabilisent leur place en la louant, lorsqu’ils sont absents, à des conducteurs qui rencontrent des difficultés à se garer. Les sociétés recensées ici proposent principalement des places de parking appartenant à des particuliers, même si une partie des places proposées peut provenir de parkings d’entreprises ou d’administration. Les sociétés ne proposant que des parkings d’entreprises ou d’administrations ont été exclues du champ de l’initiative.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Offline et Online

4.1.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises: 5 en France en février 2015

• Chiffre d’affaires total27 : moins de 100 k€ en France en 2014

• Emplois directs : moins de 30 en France en 2014

• Montant des échanges réalisés entre particuliers : moins de 60 k€ en France en 2014

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Sociétés de location de parkings, de terrains et autres biens immobiliers hors logements : 125 854 entreprises, 14 838 salariés en ETP pour un Chiffre d’affaires de 26 075 M€.

Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité dans le cadre de l’initiative de location de parking entre particuliers représente 0,000 4% de l’activité des concurrents du secteur conventionnel.

27 Évaluation CREDOC. Pour évaluer ces chiffres clés, nous sommes partis des données présentes dans la presse professionnelle, les documents de présentation des entreprises lorsqu’elles ont cherché à lever des fonds et les données présentes sur leur site Internet. Les 4 sociétés recensées sont Ab2P (parkadom.com), Monsieur parking, Shared Parking, Mobypark, placedelaloc.com.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 71

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise AB2P Mobypark Monsieur Parking Shared Parking Plateforme(s) www.parkadom.com www.mobypark.com/fr www.monsieurparking.com/ www.sharedparking.fr

Date de création 2012 2012 2008 2012 Structure juridique SAS SAS SARL unipersonnelle - Nombre d’employés 10 salariés 12 salariés (mai 2014) Aucun NC Chiffre d’affaires 30 000€ (2014) [97.] 27 000 € (2014) [97.] - Aucun

Secteur d’activité Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (7022Z)

Intermédiaires spécialisés dans le commerce d'autres produits spécifiques Portails Internet (6312Z) -

Modèle d’affaires

Plateforme mettant en relation les possesseurs d’un emplacement et les automobilistes recherchant une place de parking

Site de petites annonces de location de parking entre particuliers (courte ou longue

durée)

Plateforme mettant en relation les possesseurs d’un emplacement et les

automobilistes recherchant une place de parking

La société se finance en prélevant une commission de 20% sur les locations réalisées

La société se finance en vendant un pass premium à 9,9€ par mois permettant d’accéder à l’ensemble des annonces et des informations sur ces annonces. Elle propose également des packs de visibilité (5 à 1€ / semaine)

Le service est proposé gratuitement

Éléments de stratégie identifiés

Levée de fonds de 350 000€ en novembre 2014 afin de multiplier par 10 le nombre de places disponibles et de développer un système permettant de ne plus nécessiter la rencontre entre le conducteur et le loueur. Recherche à obtenir l’accès aux parkings des entreprises

Levée de fonds de 600 000€ Développement du nombre de places proposées en se rapprochant des particuliers, des hôtels, des entreprises, des universités ou encore des bailleurs sociaux, etc. Développement sur les grandes villes françaises (Bordeaux, Lille, Marseille, Toulouse, Lyon et Nice), développement à Amsterdam

Levée de fonds de 300 000€ en 2013 Développement d’un boitier qui ouvre et ferme les parkings des particuliers membres de la communauté

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage :

o AB2P : 2000 places disponibles, 4 500 acheteurs actifs en 2014 – objectif de 20 000 places disponibles fin 2015

o Mobypark : 1 800 places disponibles, 5 000 acheteurs actifs

• Profil type d’un utilisateur : conducteurs périurbains, jeunes

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 72

4.1.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Utiliser une place de parking louée à un particulier

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Construction de la place de parking Usage et entretien de la place de parking Démolition

Climat Changement climatique ** *

Qualité de l’air

Acidification

Création d’ozone photochimique (Smog)

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité

Eutrophisation

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles

Épuisement des ressources minérales **

Consommation énergétique ** * (éclairage) *

Consommation d’eau

Santé Toxicité *

Déchets Production de déchets *** ***

Autres enjeux Utilisation des sols ++

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Utiliser une place de parking louée dans un parc privé

• La location au particulier peut permettre d’optimiser le taux d’utilisation de la place de parking • Aucune identifiée -

Utiliser une place de parking dans la rue

• La location d’une place permet réduire la saturation des places de rue, et ainsi éviter de circuler à la recherche d’une place. Évaluations des véhicules en circulation cherchant une place de parking de 5 à 10 % [99.] à 30 % [98.]

• Facilite l’utilisation de la voiture et le rend plus attractive

• Le bénéfice identifié s’applique également aux places dans les parcs privés et n’est pas propre à la dimension collaborative (C to C)

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 73

4.1.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Côté conducteur

§ La possibilité de trouver une place pour se garer en évitant de perdre du temps, de voir son véhicule verbalisé voire mis en fourrière.

§ Économiser jusqu'à 70% sur ses frais de stationnement (par rapport à un parking classique)

§ Moins dépenser de carburant en ne recherchant pas une place de stationnement

• Côté propriétaire

§ Rentabiliser le coût de la place de parking

§ Bénéficier d’une assurance sur les équipements transmis au conducteur

§ Être certain d’être rémunéré (les échanges monétaires sont sécurisés via un paiement sur la plateforme)

• La taille critique n’est pas encore atteinte pour ces services

• Il existe pour le propriétaire des risques à la mise à disposition de sa place de parking (perte du badge, endommagement de la place de parking ou d’un véhicule adjacent)

• L’offre n’est valable que dans les villes où le stationnement est problématique

• La nécessité de se rencontrer dans certaines solutions limite fortement le côté pratique de la solution

• Le problème lié à l’ouverture des portes de parking est un frein aux développement de certaines solutions.

Opportunités Menaces

• Les difficultés à se garer dans les grandes villes nourrissent l’initiative

• La diminution du nombre de places de stationnements dans les grandes villes conforte cette tendance : par exemple, la ville de Paris a diminué de 15% les places de parking en voirie ces dix dernières années

• L’importance du vivier des places privées : 60% des places disponibles dans la capitale, soit 500 000, seraient privées et donc détenues par des particuliers

• L’existence de systèmes télécommandés d’ouverture de porte de garage limite la possibilité de louer sa place de parking (oblige à une rencontre physique entre conducteur et propriétaire)

• Les revenus obtenus sont soumis à imposition

• La densification du tissu de transport en commun dans les grandes villes, et plus globalement toutes les initiatives cherchant à limiter l’usage de la voiture, réduisent à moyen ou long terme le nombre de places de parking nécessaires

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises).

4.1.5. Sources

[96.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française [97.] Presses généralistes et professionnelles [98.] Conseil régional d’Île-de-France (2013), Les nouveaux véhicules urbains, Rapport de mission de M. Jacques Picard [99.] Sareco (2005), La recherche d’une place de stationnement : stratégies, nuisances associées, enjeux pour la gestion du stationnement en France [100.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 74

4.2. Fiche Initiative n°13 : location immobilière court terme 4.2.1. Présentation Cette initiative englobe les différentes formes de mise à disposition pour quelques jours du logement d’un particulier contre rétribution monétaire.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Offline et Online

4.1.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre d’entreprises28 : entre 10 et 20 en France en février 2015

• Emplois directs28 : entre 150 et 200 en France en 2013

• Chiffre d’affaires du secteur 28 : 35 M€29 en France en 2013

• Activité de location générée par les sites Internet de location immobilière de court terme : 40 M€ en France en 2013

• Part de la location immobilière court terme dans l’ensemble de l’hébergement courte durée 28 : 0,83 %

• Chiffre d’affaires du secteur conventionnel (hébergement touristique et autre hébergement de courte durée) : 4 197 M€ en France en 2013 [85.]

28 Évaluation CREDOC. . Les données proviennent de données publiques d’entreprise, de données issues des sites des entreprises, de dossiers de presse et d’articles. Pour chaque entreprise recensée comme exerçant son activité dans cette initiative, 29 Chiffre d’affaires estimé à partir de l’hypothèse suivante : le marché est en pleine croissance et se structure autour d’un oligopole dont airbnb, abritel et wimdu ne représente qu'un échantillon. Les autres entreprises recensées sont Sejourning.com, bedycas.com, cohebergement.com, alterhouse, Hostelp, campedansmonjardin.com, myeasytrip.fr, owlcamp.com, gamping.fr.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 75

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Hôtels et hébergement similaire (551), Hébergement touristique et autre hébergement de courte durée (552) 39 374 155 743 20 748 Terrains de camping et parcs pour caravanes ou véhicules de loisirs (553), autres hébergements (559) 5 894 17 549 2 924 TOTAL 45 268 173 292 23 672

Source : INSEE, Esane 2012. Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité dans le secteur de la location immobilière de court terme représente 0,15 % du chiffre d’affaires des principales entreprises concurrentes du secteur conventionnel. Les entreprises et leurs modèles d’affaires Entreprise AirBnB Abritel Sejourning Wimdu

Plate-forme www.airbnb.fr www.abritel.fr www.sejourning.com www.wimdu.fr

Date de création 2008 aux États-Unis et 2012 en France 1997 – absorbée par Homeaway en 2007 2011 – rachetée par e-loue en 2014 pour 3,5 M€ 2011 en Allemagne et 2013 en France

Structure juridique SARL unipersonnelle SARL SASU SASU Nombre d’employés 20-49 (France) et 700 dans le monde 50-99 en France 10 10-19 en France et 250 dans le monde

Chiffre d’affaires 3,4 M€ en France (2013) et 275 M€ dans le monde [102.] 7,8 M€ (2009) [103.] 300 000 € (2013) [104.] 3,3 M€ en France (2013)

Modèle d’affaire

Location totale ou partielle du logement

Commission sur le prix de la location (6-12 % payé par le voyageur et 3 % payé par le propriétaire)

Le site s’adresse aux professionnels et aux particuliers. Plusieurs options de rémunération cohabitent : • Abonnement payé par le propriétaire • Commission prélevée sur le loyer (10 %

payé par le propriétaire) • Délégation au site pour la gestion de

l’annonce du propriétaire Une assurance est proposée en option

Commission de 16 % du prix de la nuitée (4 % payé par le propriétaire et 8% à 12 % par le voyageur) sur le montant de la location. L’assurance est incluse

Commission sur le loyer (12 % payé par le voyageur et 3 % payé par le propriétaire). L’assurance est incluse

Stratégie Levée de 340 M€ en 2014 pour se développer sur le voyage d’affaires

Levée de fonds de groupe de 250 M$ en 2008 pour développer sa politique marketing et racheter le groupe Homelidays.com

Levée de fonds de 300 000 € en 2012 puis 400 000 € en 2013 pour l’ouverture d’un autre bureau à Lyon puis le lancement d’une application et d’une campagne de communication à la TV

Levée de fonds de 90 M€ en 2011 pour investir dans le marketing et doubler ses effectifs en France

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 76

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage :

• 19 % des e-acheteurs ont réservé au moins un hébergement auprès de particuliers pour leurs vacances en 2014 et 35 % l’envisagent en 2015 [110.]

o 10 % de l’offre locative à Paris est gérée sur AirBnB [105.]

o En 2014, 14 % des Français ont déjà trouvé un logement chez un particulier via une inscription sur une plateforme Internet [106.]

o 34 % ne l’ont jamais fait mais seraient intéressés pour le faire [106.]

• Profil type d’un utilisateur : parmi ceux qui envisagent de réserver un hébergement auprès de particuliers pour leurs vacances 2015, on note une surreprésentation des CSP+ (41 %, contre 35 % en moyenne) [110.]

4.2.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : effectuer un séjour court dans le logement principal d’un particulier

Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Construction du logement Déplacement jusqu’au logement

(en fonction du mode de transport emprunté et de la distance)

Occupation du logement Fin de vie du logement

Climat Changement climatique * *** (avion, voiture) **

Qualité de l’air

Acidification

Création d’ozone photochimique (Smog)

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité

Eutrophisation

Préservation des Épuisement des * *** ***

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 77

Enjeu environnemental

Phase Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Construction du logement Déplacement jusqu’au logement

(en fonction du mode de transport emprunté et de la distance)

Occupation du logement Fin de vie du logement

ressources ressources fossiles (avion, voiture)

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique * ***

(avion, train, voiture) ***

Consommation d’eau * **

Santé Toxicité

Déchets Production de déchets *** ** ***

Autres enjeux Bruit

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Effectuer un séjour court à l’hôtel ou dans un logement dédié à la location

• Le fait de louer le logement d’un particulier contribue à réduire la construction de bâtiments neufs à long terme. Cependant, les enjeux environnementaux étant principalement liés à la phase d’usage, le gain potentiel parait limité.

• La personne louant son logement doit se loger ailleurs le temps du séjour

• Dans le cas où la location au particulier est significativement moins chère qu’un logement, cela peut inciter à dépenser davantage de budget dans le transport et ainsi choisir des destinations plus lointaines, accessibles par avion, ou à dépenser davantage en restaurant, culture…

La variation de consommation énergétique à l’usage est indéterminée, car il y a 2 effets contradictoires :

• D’une part, les consommations unitaires dans les hôtels sont très élevées

• D’autre part, les ménages sous-optimisent leur consommation d’énergie

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 78

4.2.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Les hébergements proposés sur les plateformes entre particuliers sont tendanciellement d’un coût moins élevés que ceux pratiqués par les hébergements standards. Selon Ipsos-Media Vacances 2013, 70% des Français trouvent que la location immobilière entre particuliers représente le meilleur rapport qualité-prix parmi les modes d’hébergement marchands pour les vacances.

• Pour les propriétaires, la location de court terme est une source de revenu complémentaire, en optimisant l’occupation de son logement.

• Il y a une possibilité de faire des rencontres (lien social) lors de la remise des clés ou la location d’une chambre à l’intérieur d’un logement.

• Un large choix de logements pour les locataires grâce à une offre étoffée

• De fréquents retards sont observés pour le retour des dépôts de garantie.

• Le logement reste un lieu intime dont le partage avec des inconnus est plus difficile pour les générations les plus âgées.

• Les dates de disponibilité des logements ne sont pas toujours mises à jour.

• Des risques de sous-locations illégales existent (fiscalité et normes de sécurité).

Opportunités Menaces

• La contraction du pouvoir d’achat, liée à la crise, justifie d’une recherche de modes alternatifs d’hébergement. Les plateformes de location court terme peuvent permettre de ne pas moins partir en vacances, mais d’économiser pendant ses vacances sur les frais d’hébergement.

• Les entreprises se structurent et ont levé des fonds pour développer leur activité et améliorer les interfaces clients

• L’initiative subit une attaque des acteurs du secteur conventionnel pour concurrence déloyale.

• Une réflexion parlementaire est en cours, sur une taxation future (taxe de séjour).

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises).

4.2.5. Sources

[101.] INSEE (2012), Esane [102.] Wallstreet journal [103.] i-voyage.net (consulté en mars 2015) [104.] challenges.fr (consulté en mars 2015) [105.] Pierre Madec OFCE dans « 20 Minutes » [106.] Ipsos ADEME 2014, L’émergence des pratiques CO en France : vers un nouveau modèle social ? [107.] Accor (2011), Première analyse de cycle de vie multicritères d’un groupe hôtelier international [108.] CSTB (2013), Capitalisation des résultats de l’expérimentation HQE Performance - Analyse statistique - Action 22 - Rapport Final [109.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26 [110.] CSA-Fevad (2015), Quelles perspectives pour le e-commerce en 2015 ? [111.] WIMDU (2011), dossier de presse [112.] Articles de presse professionnelle [113.] IPSOS/Madia vacances.com (2013) La location de vacances de particulier à particulier, un secteur dopé par la crise ! [114.] PENARD Thierry (2014), Stratégie et modèles d’affaires des plateformes : principes et applications

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 79

4.3. Fiche Initiative n°14 : échange de logement 4.3.1. Présentation Cette initiative comprend les différentes formes d’échange de logement entre particuliers.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Offline et Online

4.3.2. Acteurs clés Les chiffres clés30

• Nombre total d’entreprises : 32 au niveau mondial en février 2015

• Chiffre d’affaires total : 25 à 30 M€ au niveau mondial – 6 à 7 M€ au niveau de l’activité générée sur le marché français en 2013

• Effectifs salariés : moins de 200 salariés au niveau mondial en 2013

• Nombre de nuitées réalisées dans le cadre d’échanges de logements par des ménages français : 2,5 à 3 millions en 2013

• Poids dans l’ensemble des nuitées réalisées par des résidents de France en France ou à l’étranger : 0,25 %

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Hébergements touristiques classiques. La concurrence est indirecte : il peut arriver que les voyageurs profitent de la gratuité de leur hébergement de base pour passer une nuit ou un week-end dans un bel hôtel des environs

30 Evaluation Crédoc. de données publiques d’entreprise, de données issues des sites des entreprises, de dossiers de presse et d’articles. Nous avons travaillé à partir des informations disponibles sur les 12 plus importantes sociétés exerçant leur activité au niveau mondial. Disposant d’informations sur leur chiffre d’affaires en France ou au niveau mondial, de leur nombre de salariés et d’abonnées en France ou au niveau mondial, le nombre moyen d’échanges réalisés sur une année et le nombre de nuitées pour chaque échange, nous avons évalué les informations manquantes en adoptant des règles de conversion communes pour toutes les entreprises. Les entreprise recensées pour cette initiatives sont Homexchange, Knock, Guest to guest, Trampolinn, Geenee, Echange de maison, Homelink, Home for exchange, Love Home swap, Intervac, Troc maison, Switch Home, My twin place, Switch around, Adresse à échanger, Green theme international, Home base Holidays, Digsville, Profvac, Home for Home, Roofswap, Aussie House Swap, Planet-swap, Echange immo, Bovilé, Ahago, Exchangeo, Exclusive Exchange, Home Exchange gold, IVHE, Travel to travel.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 80

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Home Exchange Knok Guest to Guest Trampolinn

Plateforme(s) www.homeexchange.com www.knok.com www.guesttoguest.com trampolinn.com

Date de création 1992 2011 2011 2014

Structure juridique - Société espagnole SAS Société par actions simplifiée

Nombre d’employés - 7 ETP en 2013 3 à 5 salariés 8 personnes

Chiffre d’affaires 5,3 M€ 1,6 M€ NC NC

Secteur d’activité Portail Internet Portail Internet Portails Internet (6312Z) Traitement de données, hébergement et activités connexes (6311Z)

Modèle d’affaires

Service de mise en relation de familles souhaitant échanger leur logement pour les vacances

Service offrant à ses membres la possibilité de se loger gratuitement chez des locaux pendant les vacances, sans réciprocité dans les échanges

Home Exchange fait payer à ses membres une cotisation de 130€ chaque année. Le reste du service est intégralement gratuit, l’échange monétaire entre hôtes est proscrit

La société se finance via des frais d’inscription demandés à chaque membre. 29 $ pour inscrire un logement à la location et 99 $ pour s’inscrire pour échanger un logement. Ces frais d’inscription incluent la possibilité d’échanger des jours passés dans des maisons, une assurance logement, une réduction de 10 % sur la location d'appartements, le service de choix des maisons, le service de constitution du guide de voyage en famille réalisés par les membres à partir de ce qu’ils aiment dans leur lieu de résidence

La start-up se rémunère grâce aux commissions sur les éventuelles cautions, sur l'authentification payante, des publicités ciblées, et les services d'assurance et de conciergerie

Les membres gagnent des points en mettant gratuitement à disposition des voyageurs du monde entier un logement ou une partie de celui-ci. Grâce aux nuits récoltées, ils peuvent alors à leur tour dormir chez l'habitant chez un autre membre dans la ville et à la date de leur choix

La société se rémunère sur la vente de services complémentaires aux adhérents (achat de points, système de réservation d’un logement, validation des justificatifs d’identité et de domicile, assurances)

Éléments de stratégie identifiés

Expansion à l’international (15 langues déjà disponibles)

Lancement en 2012 de « Home Exchange Gold », positionné sur le marché du luxe

Développer de véritables communautés de familles -

Recherche d’investisseurs (lancement d’un second tour de levée de fonds) afin de croître rapidement. Développement de partenariat avec d’autres acteurs de l’économie collaborative pour se faire connaitre

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 81

Les utilisateurs et leurs profils

Une étude a été menée en 2013 par l’Université de Bergame sur la communauté Home Exchange. Quoique la part de marché d’Home Exchange au sein de l’initiative « Échange de logement » soit difficile à estimer, on peut sans doute considérer ces chiffres comme représentatifs du secteur31. L’étude a recueilli 7 000 réponses qualifiées, qui permettent de renseigner en détail les rubriques suivantes [121.]

• Chiffres clés de l’usage :

• 2% des e-acheteurs ont échangé par Internet un logement de vacances entre particuliers en 2014. 13 % l’envisagent en 2015 [121.]

o 65 000 maisons ou appartements sont disponibles sur Home Exchange dans 150 pays. L’entreprise espère atteindre 100 000 membres dans un an (février 2016), et il n’est pas déraisonnable d’anticiper 500 000 membres ou plus d’ici à 2020

o Aujourd’hui, environ 22,5 % des logements proposés sur la plateforme sont des résidences secondaires o 1 000 000 d’échanges ont eu lieu depuis 1992, dont environ 130 000 échanges en 2014 o La moitié des offres sont en Europe. En France, 61 % des échanges se font entre français (avec des classiques Paris – Côte d’Azur ou province –

province) o Chaque échange compte en moyenne 2,5 personnes de chaque côté (donc cinq personnes 5 personnes impliquées par échange)

• Profil type d’un utilisateur :

• Sur représentation des CSP+ et des 24-34 ans parmi les personnes qui envisagent d’échanger 1 logement de vacances entre particuliers par Internet en 2015 (respectivement 19 % et 18 %, contre 13 % en moyenne)[121.]

o On retrouve une dominante culturelle : 62 % des usagers du troc de maisons indiquent un haut niveau d’éducation, ils font état d’un diplôme d’études supérieures. Inversement, seuls 6,3 % des répondants n’occupent pas d’emploi – ainsi la gratuité de l’hébergement n’implique pas un voyage des populations les plus défavorisées : il faut une « expérience de voyage » préalable

o La durée du séjour est plus longue qu’avec les hébergements classiques : trois semaines en moyenne (16 nuits) o 50 % de la communauté Home Exchange est composée de familles. Pour les grands logements, les plateformes de location entre particuliers restent

chères, presque aux mêmes prix que les locations classiques : AirBnB attire ainsi davantage de jeunes, célibataires ou couples sans enfants, alors qu’un pourcentage élevé de familles choisit la formule du troc de maison

o Les 45-54 ans sont les plus représentés (28,3 %), les moins de 34 ans sont les moins nombreux (5,9 % des répondants) o Le niveau de confiance entre les membres est très élevé : 75,3 % des personnes interrogées sont d’accord pour dire que « la plupart des gens sont

dignes de confiance ». Beaucoup de membres échangent leurs voitures également, la voiture fait partie du package o Plus de deux tiers des participants interrogés accordent de l’importance à un tourisme respectueux de l’environnement ; la plupart achète de la

nourriture bio (73,5 %), ou issue du commerce équitable (65,3 %)

31 Le calcul de la part de marché est rendu difficile par le fait que les plateformes concurrentes ne font pas toujours payer de cotisation : ainsi il n’est pas possible de connaître facilement la part de membres actifs et celle de membres « dormants ». Sur Home Exchange, seul les personnes à jour de cotisation sont comptées comme membres.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 82

• Impact économique local :

o L’économie globale réalisée grâce à l’échange de logement, au sein du budget vacances d’un ménage, atteindrait jusqu’à 58 %. En cumulé, 2,4 Mrds€ ont été économisés par les membres d’Home Exchange depuis le début, avec une hypothèse du prix de la nuit à trente euros par personne

o La dépense par voyageur par échange est d’environ 500€ o Quand elle implique un échange de résidence secondaire, l’initiative participe de la « lutte contre les volets clos » : les logements vides la plupart du

temps pendant l’année peuvent être occupés grâce au troc de maison o En ligne avec la dominante culturelle du profil des utilisateurs, la plupart des échangeurs de maison fréquentent pendant leurs vacances les musées,

parcs naturels et activités de plein air (84,3 % placent ces items en haut de leur liste) 4.3.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Effectuer un séjour temporaire dans un logement échangé avec un autre particulier Cf 4.2.3. Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Effectuer un séjour temporaire dans un hébergement touristique classique (hôtel, logement dédié à la location)

• Le fait de louer le logement d’un particulier contribue à réduire la construction de bâtiments neufs. Cependant, les enjeux environnementaux étant principalement liés à la phase d’usage [119.], le gain potentiel paraît limité

• Le fait de ne pas payer pour le logement de vacances peut inciter à dépenser davantage de budget dans le transport et ainsi choisir des destinations plus lointaines, accessibles par avion ou inciter à davantage de dépenses en restaurants, culture…

• On ne connaît pas précisément le mode de transport, mais 1/ les distances parcourues ne sont pas forcément très grandes et 2/ la voiture est souvent incluse dans le « pacte » d’échange [115.]

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 83

4.3.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• La gratuité du service est (naturellement) appréciée par les voyageurs, tout en protégeant les hôtes d’éventuelles contraintes réglementaires : à partir du moment où il n’y a pas d’échange d’argent, on ne peut pas assimiler cette initiative à de la sous-location.

• L’échange de logement permet de vivre des expériences culturelles authentiques, rendues possibles par le fait de résider dans une vraie maison. Ces expériences font échos aux motivations croissantes des consommateurs de réalisation de soi.

• L’obstacle principal est le niveau d’acceptation du principe d’échange de maison. Mais cet obstacle est progressivement levé : une statistique américaine de 2005 affirmait que seulement 3% des gens étaient prêts à l’échange ; 10 ans plus tard, ils sont 24%.

Opportunités Menaces

• Le « pouvoir de fidélisation » des plateformes d’échange de logement est fort : quand les voyageurs ont échangé une fois leur logement, ils l’échangent dix fois ! L’expansion est donc organique, via le bouche-à-oreille, et ne repose pas sur la publicité.

• La recherche en ligne n’est pas identifiée comme un frein : le niveau d’éducation élevé des membres joue ici encore, et assure une certaine pratique de l’informatique.

• Les entreprises lèvent des fonds afin de consolider leurs positions et d’améliorer l’interface clients

• L’émergence de plateformes où l’hôte est rémunéré, à l’instar d’AirBnB, fait concurrence aux pratiques non marchandes (côté offre).

• Pas de menace réglementaire sérieuse identifiée, même si certaines gated communities ont banni l’échange de maison aux États-Unis.

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises).

4.3.5. Sources

[115.] Entretien avec Home Exchange (mars 2015) [116.] Université de Bergam (2013), My house is yours [117.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [118.] Accor (2011), Première analyse de cycle de vie multicritères d’un groupe hôtelier international [119.] CSTB (2013), Capitalisation des résultats de l’expérimentation HQE Performance - Analyse statistique - Action 22 - Rapport Final [120.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26. [121.] CSA-Fevad (2015), Quelles perspectives pour le e-commerce en 2015 ? [122.] Tranpolinn (2015), Communiqué de presse [123.] Articles de presse professionnelle

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 84

4.4. Fiche Initiative n°15 : partage de chambre de court terme 4.4.1. Présentation En anglais, cette initiative s’appellerait couchsurfing, qui est aussi le nom de la plus importante plateforme de partage d’un canapé ou d’un lit entre particuliers. Le wwoofing, ou volontariat dans des fermes de l’agriculture biologique, est exclu de cette initiative : même si l’hébergement est compris dans l’expérience de wwoofing, cette dernière est essentiellement plus large qu’un partage de chambre32.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Offline et Online

4.4.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises : une dizaine dont une dominant le marché en France en février 2015

• Nombre de nuitées dans le cadre de partage de chambres de court terme réalisées par des résidents français33 : 13,7 millions en 2013

• Poids dans l’ensemble des nuitées réalisées par des résidents de France en France ou à l’étranger : 1,2 %

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

• Structures d’hébergement bon marché (auberges de jeunesse par exemple)

• Camping

32 WWOOF : World Wide Opportunities on Organic Farms 33 Évaluation CREDOC, Les données proviennent d’études menées sur le sujet (cf bibliographie en fin de fiche) , des entreprises elles-mêmes et d’articles de presse. Les données portent sur le nombre d’abonnés résidant en France et le nombre de nuitées réalisées. les sociétés recensées pour cette initiative sont Couchsurfing, Bevolunteer, The hospitality club, Warm showers, tripping, bewelcome, chambre à louer, Hostelp.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 85

Les entreprises et leurs modèles d’affaires Entreprise Couchsurfing Bevolunteer The Hospitality Club Warm Showers

Plateforme(s) www.couchsurfing.com www.bewelcome.org/ www.hospitalityclub.org fr.warmshowers.org

Date de création 2004 en association (2011 pour la société commerciale) 2007 2000 1993

Structure juridique Société commerciale Association loi 1901 Association allemande Association

Nombre d’employés NC Aucun NC NC

Chiffre d’affaires NC NC NC NC

Secteur d’activité - - - -

Modèle d’affaires

Réseau d'échange d'hospitalité : Mise en relation des voyageurs recherchant à être hébergés par des résidents locaux Communauté pour les cyclo-randonneurs et les hôtes

L’hébergement est proposé gratuitement. La société se finance par la revente des données personnelles des couchsurfers

L’hébergement est proposé gratuitement. L’association se finance par un appel annuel au don ; chacun est libre de donner ou non

L’hébergement est proposé gratuitement. Le financement repose sur la publicité

Warm Showers lance chaque année un appel au don auprès de tous ses membres, pour financer le fonctionnement de la plateforme. Chacun peut donner ce qu’il souhaite (ou ne pas donner)

Éléments de stratégie identifiés

Passage du statut associatif à celui d’entreprise

- - -

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : • 11 millions de membres au niveau mondial – 900 000 en France33

o 3 % des e-acheteurs ont pratiqué le couchsurfing en 2014 et 9 % l’envisagent pour2015 [135.]

o Couchsurfing : communauté de 10 millions de membres dans 200 000 villes

o Bewelcome : 60 000 membres au niveau mondial

o The Hospitality Club : 630 000 membres dans 230 pays en 2013 [130.]

o Warm Showers : plus de 50 000 membres actifs, dont 35 000 hôtes

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 86

• Profil type d’un utilisateur :

• Parmi les e-acheteurs envisageant de pratiquer le couchsurfing en 2015, on note une surreprésentation des 18-24 ans (17 %, contre 9 % en moyenne) et de 25-34 ans (15 %) [135.]

o Couchsurfing : Ceux-ci proviennent plutôt des pays occidentaux : 50 % pour l'Europe, 30 % pour l'Amérique du Nord et 20 % pour le reste du monde (sachant que beaucoup de membres des réseaux résidents dans les pays du Sud sont des expatriés). Les États-Unis comptent le plus grand nombre de Couchsurfers (24 %), devant l'Allemagne (9 %), la France (8,4 %), le Canada ( 5%) et le Royaume Uni (5 %). Paris, Londres, Berlin et Montréal sont les villes qui comprennent le plus de membres. Les adhérents sont plutôt jeunes : la moyenne d'âge est de 27 ans, 69 % des membres ont moins de 30 ans en 2012, 22 % entre 30 et 40 ans et seulement 9 % ont plus de 40 ans [127.]. Ainsi le site attire avant tout des jeunes, dont une part certaine de célibataires. 55 % de membres sont des hommes

o The Hospitality Club : principalement des jeunes de pays occidentaux

4.4.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Effectuer un séjour temporaire dans un logement, en présence de l’occupant permanent Cf 4.2.3. Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Effectuer un séjour temporaire à l’hôtel ou dans un logement dédié à la location

• Le logement étant déjà occupé, on évite ainsi une partie des impacts liés à l’utilisation d’une chambre d’hôtel (notamment les consommations énergétiques de chauffage ou climatisation).

• Le fait de ne pas payer pour le logement de vacances peut inciter à dépenser davantage de budget dans le transport et ainsi choisir des destinations plus lointaines, accessibles par avion ou inciter à davantage de dépenses en restaurants, culture…

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 87

4.4.4. Analyse SWOT

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution

Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Effectuer un séjour temporaire à l’hôtel ou dans un logement dédié à la location

• Le logement étant déjà occupé, on évite ainsi une partie des impacts liés à l’utilisation d’une chambre d’hôtel (notamment les consommations énergétiques de chauffage ou climatisation).

• Le fait de ne pas payer pour le logement de vacances peut inciter à dépenser davantage de budget dans le transport et ainsi choisir des destinations plus lointaines, accessibles par avion ou inciter à davantage de dépenses en restaurants, culture…

-

4.4.5. Sources

[124.] Brian Lange (2014), Couchsurfing: A Place For a Free Couch, and Free Harassment [125.] Les Carnets du Voyageur (2011), Couchsurfing ou comment dormir gratuitement [126.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [127.] Hegron, Pages (2009). Voyager presque gratuit. Limoges, Solilang. [128.] Scheou (2009), Le retour de l'hospitalité, pratiques subversives ou expression d'une conformité postmoderne ?» [129.] Cattelain, Haran, Louatron, Mabire (2010), CouchSurfing : Entre plateforme numérique et pratique concrète [130.] Imagine96 (2013), Quand la mobilité se fait partageuse [131.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française [132.] Accor (2011), Première analyse de cycle de vie multicritères d’un groupe hôtelier international [133.] CSTB (2013), Capitalisation des résultats de l’expérimentation HQE Performance - Analyse statistique - Action 22 - Rapport Final [134.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26 [135.] CSA-Fevad (2015), Quelles perspectives pour le e-commerce en 2015 ?

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 88

4.5. Fiche Initiative n°16 : partage de logement – habitat participatif 4.5.1. Présentation Cette initiative rassemble les entreprises qui permettent à des personnes de se regrouper pour devenir propriétaire d’un même logement. Elle présente également des exemples de projets d’habitat participatif.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Offline et Online

4.5.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total de projets d’habitat participatif : 299 dont 158 en phase de constitution du groupe et 102 en phase de fonctionnement en France en 2011 [142.]

• Nombre de logements concernés : 4 500 en France en 2011[142.]

• Poids dans l’ensemble des logements de résidence principale : 0,02 %

• Montant dépensé par an pour l’ensemble des logements en habitat participatif : 64,4 M€34

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Location de logements (6820A) 20 936 87 658 31 731 Promotion immobilière de logements (4110A) 10 783 13 445 16 529

Agences immobilières (6831) 53 974 51 231 8 926

TOTAL 85 693 152 334 57 186 Source : INSEE, Esane 2012. L’activité émanant des initiatives de logement partagé correspond à 0,11 % du chiffre d’affaires des principales entreprises concurrentes du secteur conventionnel.

34 Evaluation réalisée à partir d’un coût moyen du m2 en France évalué à 1987.5 € -sources Salon Faire Construire et Ministère du Logement), pour une surface moyenne de 80 m2 avec un prêt de la somme totale à 3,5 % sur 20 ans. Taux de réduction du coût par rapport à un projet individuel (10 %).

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 89

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise CoAb Exemple de projet d’habitat participatif : Village vertical

Exemple de projet d’habitat participatif : Making Hof Je rêve d’une maison

Plateforme(s) http://printemps.coab.fr/ www.village-vertical.org lemakinghof.com http://www.jerevedunemaison.com/

Date de création 2010 2005

Concrétisé en juin 2013

2008

Travaux débutés en décembre 2014 2014

Structure juridique SARL Coopérative Association loi 1901 Société par actions simplifiées

Nombre d’employés NC Non applicable Aucun

Chiffre d’affaires NC Non applicable NC

Secteur d’activité Conseil pour les affaires et autres conseils de gestion (7022Z) Non applicable Conseil pour les affaires et autres conseils de

gestion (7022Z)

Modèle d’affaires

Promotion de l’habitat participatif et soutien aux porteurs de projet Propriété collective de l’immeuble Mise en relation de particuliers pour

l’achat d’une résidence secondaire

Mise en relation des groupes d’habitat participatif avec le réseau de professionnels partenaires de Coab, sur le mode assistance à maîtrise d’œuvre

Nombre de logements : 14 dont 10 logements sociaux et 4 très sociaux

Espaces communs mutualisés : Terrasses, buanderie, salle commune avec cuisine, jardin

Nombre de logements : 8 dont 2 réservées à des familles très modestes en location

Service « clés en main » : partenariats avec les agences immobilières et mise à disposition d’un interlocuteur unique pour accompagner les porteurs de projet

Éléments de stratégie identifiés

- Ouverture des logements à des personnes à revenus modestes. 4 logements dédiés à des jeunes en difficulté

Maisons en bandes avec espaces collectifs Développer son champ d’activité

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : 10 000 habitants35

• Profil : Il peut être très différent : familles, personnes âgées, personnes à revenus modestes, jeunes. Le lien se fait par l’adhésion à des valeurs de solidarité, de partage et de respect de l’environnement

• Chaque projet concerne entre 10 et 25 logements

35 Évaluation CREDOC

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 90

4.5.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Habiter de manière permanente dans un logement collectif conçu de manière collaborative (Résidence principale) Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Construction du logement Occupation du logement Fin de vie du logement

Climat Changement climatique * ***

Qualité de l’air

Acidification Création d’ozone photochimique (Smog)

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité Eutrophisation

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles * ***

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique * *** Consommation d’eau * ***

Santé Toxicité Déchets Production de déchets *** ** *** Autres enjeux Bruit

Activité évaluée : Effectuer un séjour court dans un logement possédé par plusieurs copropriétaires (Résidence secondaire) Cf 4.2.3.

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Habiter de manière permanente dans un logement collectif classique

• L’implication des futurs copropriétaires dans la conception peut motiver l’utilisation de matériaux et équipements permettant de réduire les impacts lors de la phase d’usage (consommation énergétiques notamment)

• Aucune identifiée

• Les conséquences favorables dépendent davantage des matériaux utilisés et des modes de construction que de la dimension collaborative de l’initiative

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 91

4.5.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Il est possible de réduire le coût de construction du logement de 5% à 15% en moyenne par :

§ La suppression d’intermédiaires, les coûts de gestion et d’entretien grâce à un syndic bénévole

§ Une approche beaucoup plus globale du coût grâce à une ingénierie collaborative : les utilisateurs finaux participent à la conception, au choix des matériaux… en cherchant donc à optimiser la maintenance du bâtiment

§ Une rationalisation de l’espace, la mutualisation d’espaces communs et de services, des échanges de bons procédés, de compétences, un souci de réduire l’empreinte écologique (mutualisation des déplacements, des achats courants, etc.)

• L’habitat participatif créé du lien social, de l’entraide, grâce :

§ Au partage des espaces, à l’échange des services, à l’apprentissage de la bonne gouvernance d’un groupe, une réflexion collective, l’établissement d’une charte… un exercice de démocratie participative à l’échelle de l’habitat

§ Aux interactions avec le quartier : animer l’espace, diversifier l’offre culturelle et associative, dynamiser et valoriser son lieu de vie par des initiatives citoyennes

• Le temps de réalisation est long (3 à 5 ans), comparé à un projet immobilier classique

• L’habitat participatif nécessité d’une implication forte des habitants à toutes les phases du projet

• Le montage et l’animation des projets sont complexes : statut, recrutement des familles, soutien de l’intérêt dans le temps, compétences en gestion de groupe, gestion de conflit, gestions de fournisseurs, gestion des espaces communs

• Chaque projet peut être fragilisé en cas de départ d’un résident

Opportunités Menaces

• L’habitat participatif contribue à créer des logements alors que le nombre de constructions neuves chaque année est insuffisant

• Côté réglementation, la loi ALUR crée deux statuts encadrant et accompagnant les projets d’habitat participatif :

§ La coopérative d’habitants. Les habitants détiennent des parts sociales de la coopérative : ils sont propriétaires collectivement de la coopérative mais ils sont individuellement locataires

§ La société d’autopromotion. Elle permet à des ménages de construire un bien immobilier selon des aspirations communes (environnementales, sociales, économiques), pour le partager entre différents propriétaires

• Encouragement des grandes villes adhérentes au Réseau national des collectivités pour l’habitat participatif : Rennes, Toulouse, Strasbourg, Lille, Paris, Montreuil, Grenoble, Besançon, Saint-Denis et Bordeaux, les communautés urbaines du Grand Lyon, Grand Toulouse et d’Arras et les régions Ile-de-France et Rhône-Alpes

• Concernant « Je rêve d’une maison », l’opportunité est celle d’un marché de 3 millions de résidences secondaires et 100 000 transactions annuelles [145.]

• Complexes et atypiques, les dossiers de financement de l’habitat participatif sont moins aisément acceptés par les banques que les dossiers de prêt immobilier classique

• Les décrets d’application de la loi ALUR ne sont pas encore publiés au Journal Officiel

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 92

4.5.5. Sources

[136.] Appel à projet : habitat participatif Paris 2014 - http://www.habitatparticipatif-paris.fr/ (consulté en mars 2015)

[137.] Le Monde (2013), habitat participatif la co-pro de demain http://www.lemonde.fr/economie/article/2013/11/16/habitat-participatif-la-copro-de-demain_3514984_3234.html (consulté en mars 2015)

[138.] Libération (2014), les babayagas, la silver solidarité au quotidien http://www.liberation.fr/economie/2014/02/02/les-babayagas-la-silver-solidarite-au-quotidien_977239 (consulté en mars 2015)

[139.] Le village vertical http://www.village-vertical.org/ (consulté en mars 2015)

[140.] Le making Hof http://lemakinghof.com/ (consulté en mars 2015)

[141.] CREDOC (2014), Enquête Consommation

[142.] Groupement d’associations (2012), Livre blanc de l’habitat participatif

[143.] L’habitat participatif (2014), Actes de la journée nationale du 21 juin 2014 à Lille

[144.] CSTB (2013), Capitalisation des résultats de l’expérimentation HQE Performance - Analyse statistique - Action 22 - Rapport Final

[145.] Edwin Mootoosamy (2013), Je rêve d’une maison : Qui n’a pas songé à acheter une maison avec des amis ?

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 93

4.6. Fiche Initiative n°17 : partage de logement – Colocation 4.6.1. Présentation Cette initiative rassemble les entreprises spécialisées dans la mise en relation via Internet de personnes souhaitant partager un logement en colocation.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Non Non Offline et Online

4.6.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises : 16 sites spécialisés sur des annonces de colocation en France en février 2015

• Nombre de salariés: 300 dans le monde, une dizaine en France en 2014

• Chiffre d’affaires : non connu

• Montant total dépensé par les colocataires en loyers 2014 : 435 M€36

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Agences immobilières (6831) 53 974 51 231 8 926

Source : INSEE, Esane 2012. Le chiffre d’affaire des entreprises exerçant leur activité au sein de l’initiative « Partage de logement-colocation » n’est pas connu. Il n’est donc pas possible de le comparer à celui des entreprises exerçant dans le secteur conventionnel.

36 Evaluation réalisée en prenant un loyer moyen de 400€ multiplié par le nombre de colocataires évalués à partir des résultats des enquêtes sur le sujet (voir rubrique « Sources » de la fiche). Les entreprises et entités recensées pour cette initiative sont W3 (appartager.com), Weroom, La carte des colocs, Au troisième, Cotoiturage, alterhome, Leaveasy, Servilink, Chambreàlouer, Iziloc, Illilcoloc, Coloc senior, Zecoloc, Alterhome, Leaveasy, Somhome.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 94

Les entreprises et leurs modèles d’affaires Entreprise W3 Weroom La carte des colocs

Plateforme(s) http://www.appartager.com www.weroom.com/fr http://www.lacartedescolocs.fr

Date de création 1999 2012 2013

Structure juridique - SAS -

Nombre d’employés 150 dans le monde au niveau du groupe 6 à 9 NC

Chiffre d’affaires 30 M€ dans le monde (2013) Aucun Aucun

Secteur d’activité NC Portails Internet (6312Z) NC

Modèle d’affaire

Mise en relation de personnes cherchant à faire de la colocation

Annonces postées gratuitement, avec proposition d’adhésion à des offres premium afin de faciliter l’accès aux autres colocataires (entre 10 jours et un an – de 11,5 à 50€)

Accès gratuit pour les offres et services premium sons des services premium (mise en avant de profils, d’agences, photos professionnelles, services aux colocs, déménagements, etc.)

Accès gratuit

Éléments de stratégie identifiés Rachat du principal concurrent Colocation.fr en 2012 Offrir une solution pour la France et l’international Appel au don pour réussir à faire vivre le site et pour se

développer en Europe et au Brésil

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : 9% des 16-25 ans vivent en colocation [146.], soit 12 % des étudiants [147.] Environ 1,09 Millions de colocataires en France en 2014

§ Appartager.com : 10 millions de visiteurs par an

• Profil : Les 18-25 ans représentent plus de la moitié des demandes et des offres de colocation [148.]. Parmi les étudiants, les colocataires vivent plus souvent en agglomération de plus de 200 000 h (15 % d’entre eux sont colocataires, contre 9 % en moyenne)

Toutefois, les demandes et offres de colocation augmentent chez les actifs. Il s’agit surtout de jeunes actifs. L’âge moyen des colocataires actifs est en effet de 27 ans. La colocation reste une période transitoire relativement courte et encore fortement centrée sur les étudiants. Elle prend le plus souvent fin avec l’accès au monde du travail. Ainsi, 18 % des 16-25 ans déclarent avoir déjà vécu en colocation mais ne plus l’être. C’est plus souvent le cas des 21-25 ans (27 %), des diplômés du supérieur (26 %) et des actifs (24 %).

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 95

4.6.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Habiter de manière permanente dans un logement partagé entre plusieurs particuliers Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Construction du logement Occupation du logement Fin de vie du logement

Climat Changement climatique * ***

Qualité de l’air

Acidification Création d’ozone photochimique (Smog)

Émissions de particules

Qualité de l’eau Écotoxicité Eutrophisation

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles * ***

Épuisement des ressources minérales *

Consommation énergétique * ***

Consommation d’eau * *** Santé Toxicité Déchets Production de déchets *** ** *** Autres enjeux Bruit

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a

priori défavorables de la substitution

Commentaires

Habiter de manière permanente dans un logement sans colocation

• Les impacts liés à l’usage du logement (notamment la consommation énergétique) sont dans l’absolu plus élevés que pour un logement individuel, mais répartis sur davantage de personnes

• Les impacts liés à la construction et la fin de vie du logement sont également répartis sur plus de personnes. Cependant, les enjeux environnementaux étant principalement liés à la phase d’usage [150.], le gain potentiel parait limité

• Aucune identifiée

• Le gain sur la consommation d’eau est a priori plus faible, dans le mesure où l’essentiel des usages correspondent à une consommation individuelle (bains, douches, WC) [151.]

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 96

4.6.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• La colocation permet de se loger à moindre coûts et/ou dans des logements de taille plus importante

• Elle est créatrice de lien social

• Certains sites n’ont pas atteint la taille critique nécessaire

• La mise à jour des données n’est pas toujours assurée (les vieilles annonces restent parfois sur la plateforme alors que l’offre n’est plus valable)

Opportunités Menaces

• Avec 3,8 fois plus de demande que d’offre, le marché est loin d’être saturé

• La persistance de loyers élevés dans les grandes agglomérations encourage la colocation

• Pour cotoiturage, l’opportunité est celle d’une augmentation des divorces et des périodes de chômage chez les 30-60 ans

• Côté réglementation, la loi ALUR encadre les prix des loyers, empêchant ainsi les propriétaires de louer plus cher aux colocations

• Les propriétaires restent frileux à proposer leur logement à la colocation

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

4.6.5. Sources

[146.] TNS (2010) Les jeunes, le logement et la colocation

[147.] Observatoire de la vie étudiante (2014) La vie étudiante, repères

[148.] Appartager (2013), Baromètre de la colocation

[149.] Accor (2011), Première analyse de cycle de vie multicritères d’un groupe hôtelier international

[150.] CSTB (2013), Capitalisation des résultats de l’expérimentation HQE Performance - Analyse statistique - Action 22 - Rapport Final

[151.] Centre d’information sur l’eau - www.cieau.com/les-ressources-en-eau/en-france/les-usages-domestiques

[152.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 97

5. FICHES SERVICES DE MOBILITES

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 98

5.1. Fiche Initiative n°18 : service de VTC (conduit par un chauffeur) 5.1.1. Présentation L’activité principale des entreprises opérant dans ce secteur est la mise en relation en temps réel des conducteurs et des passagers, pour une course dont la destination n’est pas forcément connue initialement. Conducteurs et passagers sont tous deux des particuliers.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Online / Offline

5.1.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises37: 4 en France en février 2015

• Chiffre d’affaires total : NC

• Part de la location de voiture entre particuliers sur le marché de la location courte durée : NC

• Effectifs salariés : NC

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Transports urbains et suburbains de voyageurs (4931) 372 92 140 7 653 Transports de voyageurs par taxis (4932) 39 920 14 783 3 002

TOTAL 40 292 106 923 10 655

Source : INSEE, Esane 2012. Le chiffre d’affaires des entreprises exerçant leur activité au sein de cette initiative n’ayant pu être évalue, nous ne pouvons le comparer à celui des entreprises exerçant dans le secteur conventionnel.

37 Les entreprises recensées pour cette initiative sont Jump, Uber dans son activité Uberpop, Hetch et Lift.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 99

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Djump Heetch Uber POP

Plateforme(s) www.djump.in www.heetch.com www.uber.com/fr/

Date de création 2013 2013 2009

Structure juridique Société belge NC SAS

Nombre d’employés 4 salariés 6 salariés 10 à 19 salariés

Chiffre d’affaires NC NC 1 771 600 € (2013)38

Secteur d’activité Conseil informatique (Nacebel) NC Activités de centres d'appels (8220Z)

Modèle d’affaires

Mise en relation en temps réel de conducteurs et de passagers

L’entreprise se rémunère sur les transactions prises en charge par l'application via une commission de 20% du montant donné

L’entreprise se rémunère sur les transactions prises en charge par l'application via une commission de 20% du montant donné

Éléments de stratégie identifiés

Présent sur Bruxelles, Paris et Lyon Présent sur Paris et Lyon Développement sur le territoire national

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : NC

• Profil type d’un utilisateur : jeunes urbains

38 Uber POP a été créé en 2014

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 100

5.1.3. Impacts environnementaux

Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Effectuer un trajet (courte distance) dans un véhicule conduit par un particulier Légende : *** : enjeu a priori très significatif / ** : enjeu a priori moyennement significatif / * : enjeu identifié mais a priori peu significatif

Enjeu environnemental

Phase

Catégorie d’impact

Amont Usage Fin de vie

Fabrication du véhicule (matières premières et procédés) Mise en relation Utilisation du véhicule Fin de vie du véhicule

Véhicule thermique Véhicule élec. Véhicule thermique Véhicule élec. Véhicule thermique Véhicule élec.

Climat Changement climatique Idem utilisation ***

(combustion carburant)

Qualité de l’air

Acidification * **

(fabrication batterie)

Idem utilisation **

(prod carburant*combustion)

* (prod elec)

Création d’ozone photochimique (Smog) Idem utilisation

** (prod

carburant*combustion)

Émissions de particules Idem utilisation *

(combustion carburant)

Qualité de l’eau

Écotoxicité Idem utilisation * **

Eutrophisation *

(fabrication batterie)

Idem utilisation ***

(prod carburant*combustion)

Préservation des ressources

Épuisement des ressources fossiles Idem utilisation ***

Épuisement des ressources minérales *** *** Idem utilisation *

(prod elec)

Consommation énergétique * * Idem utilisation *** ***

Consommation d’eau Idem utilisation

Santé Toxicité Idem utilisation *** * **

Déchets Production de déchets Idem utilisation * (prod elec) * **

Autres enjeux Bruit Idem utilisation *

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 101

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de

la substitution Commentaires

Effectuer un trajet (courte distance) avec sa propre voiture

• Dans le cas où l’utilisateur ne possède pas de véhicule : o L’utilisation du véhicule d’un autre particulier peut

potentiellement contribuer à éviter la production de véhicules neufs : C’est le cas si elle permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un véhicule qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

o À plus long terme, cela permet d’éviter à l’utilisateur de passer dans une mobilité automobile

• Aucune identifiée • Les véhicules sont davantage

utilisés et potentiellement mis au rebut plus tôt

Effectuer un trajet (courte distance) en Taxi/VTC professionnel

• Le taux d’utilisation du parc de véhicules particuliers augmente : les impacts amont et de fin de vie du véhicule sont davantage amortis

• Aucune identifiée -

Effectuer un trajet (courte distance) en transports en communs urbains • Aucune identifiée

• Si substitution de Metro/RER/Tram par un trajet en véhicule (thermique ou électrique) : la phase d’utilisation des de ces modes de TEC est plus favorable que les celles des véhicules thermiques ou électriques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie)

• Le taux de remplissage du véhicule utilisé est déterminant

Effectuer un trajet (courte distance) avec un service de véhicules partagés de type Autolib • Aucune identifiée

• Si substitution de véhicule électrique par un véhicule thermique : impacts potentiels plus importants sur les émissions de particules, le réchauffement climatique et l’épuisement de ressources fossiles

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 102

5.1.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

• Une réponse à un besoin : se déplacer dans les grandes agglomérations alors que l’offre de taxis est insuffisante à certaines heures et que les transports en commun ne sont pas en activité 24/24

• Un service d’intermédiation simple et en temps réel

• Une offre meilleur marché que les solutions concurrentes (taxis)

• Une activité aujourd’hui limitée aux zones urbaines denses. L’objectif des entreprises est d’atteindre une taille critique avec assez de conducteurs et d’utilisateurs

• De jeunes sociétés peuvent ne pas jouer suffisamment le rôle de tiers de confiance

Opportunités Menaces

• Baisse du nombre de possesseurs d’automobiles dans la population particulièrement chez les jeunes

• Volonté politique des grandes villes et agglomérations de réduire l’usage de la voiture individuelle (baisse du nombre de places de stationnement, renchérissement du coût du stationnement)

• Résistance des taxis professionnels

• Les questions réglementaires, fiscales risquent de limiter le développement de ce marché

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

5.1.5. Sources

[153.] Sites des services de location de véhicules avec chauffeur

[154.] Presse généraliste et professionnelle

[155.] TNS (mai 2014), Baromètre « Les Français et l’automobile » Aramis Auto, rumeur publique

[156.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française

[157.] CREDOC (2014), Enquête Consommation

[158.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 103

5.2. Fiche Initiative n°19 : autopartage (location de véhicule) entre particuliers 5.2.1. Présentation L’activité principale des entreprises opérant dans ce secteur est la mise en relation de conducteurs cherchant à louer un véhicule et de propriétaires cherchant à mettre en location un véhicule.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Online / Offline

5.2.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises: 9 en France en février 2015

• Chiffre d’affaires total39 : 17,5 M€ en 2014 en France

• Dépenses des ménages en services d’autopartage : 55 M€

• Part de la location de voiture entre particuliers sur le marché de la location courte duréeErreur ! Signet non défini. : 0,7 %

• Emplois directsErreur ! Signet non défini. : moins de 100 salariés en 2014

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Transports urbains et suburbains de voyageurs (4931) 372 92 140 7 653 Transports de voyageurs par taxis (4932) 39 920 14 783 3 002 Location de courte durée de voitures et de véhicules automobiles légers (7711A) 2 415 10 402 3 162 TOTAL 42 707 117 325 13 817

39 Évaluation CREDOC. Les données proviennent des données publiques d’entreprise, des données présentes sur les sites des entreprises, des études sur le sujet, d’un entretien auprès d’un acteur exerçant son activité sur l’initiative, d’articles de presse. Le recensement de ces informations s’est effectué sur l’ensemble des 9 sociétés recensées : Voiturelib (Drivy), Zilok Auto (Ouicar), Livop, Mhiri innovation (Traveler car), Carnomise, Buzzcar, Tripndrive, Deways.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 104

Le chiffre d’affaires des sociétés exerçant leur activité dans le cadre de l’autopartage entre particuliers représente 0,13% du chiffre d’affaires des entreprises concurrentes du secteur conventionnel. Outre les entreprises de ces trois secteurs avec qui les entreprises d’autopartage sont en concurrence directe, elles sont également en concurrence avec les concessionnaires et les constructeurs automobiles, En effet, les usagers des services d’autopartage peuvent être amenés à réduire le parc de véhicules en leur possession. Nous n’avons pas jugé pertinent de comparer l’activité de ces sociétés à celles des entreprises d’autopartage. Nous n’avons pas considéré que la concurrence entre ces sociétés était directe. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Drivy (Voiturelib) Ouicar (Zilok auto) Koolicar Livop Traveler car (Mhiri Innovation) Plateforme(s) www.drivy.com www.ouicar.fr www.koolicar.com www.livop.fr www.travelercar.com

Date de création 2010 2007 2011 2010 2012 Structure juridique SAS SAS SASU SAS SAS Nombre d’employés 20 salariés 17 salariés 20 salariés 1 à 2 salariés NC (2012) Chiffre d’affaires 7 M€Erreur ! Signet non défini. (2014)

5,25 M€Erreur ! Signet non défini. (2014) 5,25 M€Erreur ! Signet non défini. (2014) 5 200 euros

5 200 euros NC NC Secteur d’activité Programmation informatique (6201Z) Location de courte durée de voitures et de véhicules automobiles légers (7711A)

Modèle d’affaires

Location de voiture avec échange physique des clés Location de voiture avec boîtier sans rencontre entre conducteur et propriétaire

Location de voiture dans les aéroports / Service voiturier

Les entreprises prennent une commission de 30% sur chaque location effectuée sur leur plateforme. Elles fournissent en contrepartie un service de réservation, une assurance et une intermédiation de paiement

Les entreprises prennent une commission de 30% sur chaque location effectuée sur leur plateforme et fournissent en contrepartie un service de réservation, une assurance, une intermédiation de paiement un boitier installé sur le véhicule

L’entreprise prend une commission de 40 à 50% sur chaque location effectuée et fournit en contrepartie un service de réservation, une assurance, une intermédiation de paiement, un service de parking et de navette

Éléments de stratégie identifiés Développement à l’international Développement sur le territoire

national Développement sur le territoire national

Développement dans tous les aéroports et toutes les gares importantes Développement à l’international

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 105

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage :

o Chiffres génériques : 4,6 % des personnes âgées de 18 ans et plus ont recours à l’auto-partage en 2014 [162.]. 5 % des conducteurs ont déjà loué un véhicule à un particulier en 2012 [164.] – 640 000 locations réalisées en 2014 [162.], soit 3,7 % des locations réalisées en courte durée

o Drivy : environ 20 000 véhicules à disposition sur la plateforme, avec une croissance annuelle de 100 à 200 %. Une voiture correctement située en termes de prix est louée environ 20 % du temps (elle est indisponible sur la plateforme 20 % du temps) ; ce chiffre peut monter jusqu’à 60 %. Environ 400 kilomètres parcourus par location

• Profil type d’un utilisateur (demandeur) : sur représentation des 25-40 ans (55 %), des cadres (36 %), des ménages ne possédant pas de véhicules (66 %) [163.]. Un pourcentage non négligeable des utilisateurs combinent la location entre particuliers et le co-voiturage. De plus, la substitution se fait surtout avec la possession de la voiture : la concurrence est faible avec les modes de transport à plus longue portée come le train ou l’avion. Mais la complémentarité est forte avec ces modes de transport, et notamment le train : environ 2 0% des locations de Drivy se font à proximité des gares ;

• Profil type d’un propriétaire (offreur) : sur représentation des 25-40 ans (60 %), des couples avec enfants (36 %), des ménages possédant 2 véhicules ou plus (53%) [163.].

5.2.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée: Effectuer un trajet (longue distance ou depuis/vers un aéroport) en louant un véhicule auprès d’un particulier Cf 5.1.3. Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la

substitution Commentaires

Effectuer un trajet avec sa propre voiture

• L’utilisation du véhicule d’un autre particulier peut potentiellement contribuer à éviter la production de véhicules neufs : C’est le cas si elle permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un véhicule qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas,

• La phase de déplacement de l’utilisateur pour la remise/récupération du véhicule est à ajouter au trajet.

• Les véhicules loués sont davantage utilisés et potentiellement mis au rebut plus tôt.

-

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 106

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• À plus long terme, cela permet d’éviter à l’utilisateur de passer dans une mobilité automobile.

• Permet de diminuer le nombre de véhicules en circulation, et donc de libérer la voirie (places de parking notamment).

Effectuer un trajet en utilisant un véhicule loué via un loueur classique Ou Effectuer un trajet en Taxi/VTC (pour les locations aux aéroports)

• L’utilisation du véhicule d’un autre particulier peut potentiellement contribuer à éviter la production de véhicules neufs : C’est le cas si elle permet d’augmenter le taux d’utilisation d’un véhicule qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

• Aucune identifiée

Les véhicules loués par les professionnels sont généralement achetés dans le but d’être loués ; et atteignent a priori plus rapidement leur potentiel d’usage maximum.

Effectuer un trajet en transports en communs urbains (pour les locations aux aéroports)

• Aucune identifiée

• Si substitution de Metro/RER/Tram par un trajet en véhicule (thermique ou électrique) : la phase d’utilisation des de ces modes de TEC est plus favorable que les celles des véhicules thermiques ou électriques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie)

Le taux de remplissage du véhicule loué est déterminant

Effectuer un trajet en transports en communs régionaux • Aucune identifiée

• Si substitution de TGV ou train grandes lignes par un trajet en véhicule thermique : la phase d’utilisation du TGV ou train grandes lignes est plus favorable que les celles des véhicules thermiques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie) - Ceci s’applique également aux véhicules électriques, pour le changement climatique uniquement

Si substitution de TGV ou train grandes lignes par un trajet en véhicule électrique : les impacts sur la consommation d’énergie sont du même ordre de grandeur pour les deux types. Le taux de remplissage du véhicule loué est déterminant

Effectuer un trajet en avion • La phase d’utilisation de l’avion est moins favorable que les

celles des véhicules thermiques et électriques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie)

• Aucune identifiée -

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 107

5.2.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses • Un service complet contenant une prestation d’assurance. • Les sociétés proposant un échange physique des clés peuvent se développer rapidement sur tout le

territoire. Leur fonction est avant tout de mettre en relation conducteurs et propriétaires et d’être l’intermédiaire de confiance.

• Les sociétés de location avec boitiers peinent à trouver des propriétaires souhaitant mettre en location leurs véhicules. De plus, elles se développent lentement sur le territoire, compte tenu de l’investissement nécessaire à l’installation des boitiers sur les automobiles.

• La rentabilité de l’activité n’est pas encore trouvée.

Opportunités Menaces • Volonté politique des grandes villes et agglomérations de réduire l’usage de la voiture individuelle

(baisse du nombre de places de stationnement, renchérissement du coût du stationnement) • Baisse du nombre de possesseurs d’automobiles dans la population, particulièrement chez les

jeunes. Le coût de la possession d’une automobile est élevé, pour un temps d’usage très limité (8% du temps de vie) [165.]

• Confiance dans le service, particulièrement parmi les jeunes : 32% des personnes ayant loué un véhicule en 2012 ont confiance pour louer auprès de particuliers mais 55% des moins de 35 ans. [164.]

• 46% des Français déclarent devoir s’imposer régulièrement des restrictions sur leurs dépenses en automobiles [167.].

• Il existe des gisements de véhicules peu utilisés auprès des entreprises : garages (voitures d’occasion, véhicules de courtoisie) ; véhicules de services qui peuvent être utilisés pour accroitre le nombre de véhicules mis à disposition des particuliers.

• Peu de désirs de changer de pratiques parmi les possesseurs d’automobiles : 12% des possesseurs d’automobile envisagent sérieusement de ne plus posséder de voiture. Et la location de véhicule courte durée n’apparait comme une solution de remplacement du véhicule que pour 2% des possesseurs d’automobile, loin derrière l’usage du vélo ou de la marche à pied, des transports en commun ou du co-voiturage [162.]

• Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises).

5.2.5. Sources

[159.] Sites des services de location entre particuliers [160.] Presse généraliste et professionnelle [161.] TNS (mai 2014), Baromètre « Les Français et l’automobile » Aramis Auto, rumeur publique, TNS [162.] GMV Conseil/CNPA branche Loueurs (2013-2014), Le marché de la location de véhicules courte durée [163.] Drivy (2014), Étude sur la clientèle de Drivy [164.] ADEME-6t-Bureau de recherche (2013), Enquête nationale sur l’auto-partage [165.] Certu (2008), L’auto-partage en France et en Europe– Etat des lieux et perspectives [166.] DGAC (2014), Calculateur d’émissions de CO2 de l’aviation http://eco-calculateur.aviation-civile.gouv.fr/ [167.] ADEME-GINGKO21-PE (2014), Élaboration selon les principes des ACV des bilans énergétiques, des émissions de gaz à effet de serre et des autres

impacts environnementaux induits par l’ensemble des filières de véhicules électriques et de véhicules thermiques, VP de segment B (citadine polyvalente) et VUL à l’horizon 2012 et 2020

[168.] ADEME-ATEMA (2010), Caractérisation de services et usages de co-voiturage en France : quels impacts sur l’environnement, quelles perspectives d’amélioration ?

[169.] ADEME-Deloitte (2008), Efficacités énergétique et environnementale des modes de transport [170.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [171.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 108

5.3. Fiche Initiative n°20 : covoiturage longue distance 5.3.1. Présentation L’activité principale des entreprises opérant dans ce secteur est la mise en relation de propriétaires de véhicules et de passagers dans le but d’effectuer un trajet de longue distance dans un même véhicule.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Online / Offline

5.3.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total d’entreprises : 8 en France en février 2015

• Chiffre d’affaires des entreprises de covoiturage : 10,5 M€ en France en 2014

• Effectifs salariés40 : moins de 200 salariés en France en 2014

• Dépenses totales des ménages en covoiturage40 : 124 M€ en France en 2014

• Part des dépenses de covoiturage dans les dépenses destinées aux services de transport de passagers (ferroviaire, routier, maritime, fluvial, combiné) 40 : 0,48 %

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Location de courte durée de voitures et de véhicules automobiles légers (7711A) 2 415 10 402 3 162 Transport ferroviaire interurbain de voyageurs (491) 15 162 953 20 238 TOTAL 2 430 173 355 23 400

40 Évaluation CREDOC, Compte tenu de la concentration de ce marché, les informations ont été recensées pour l’acteur principal du marché, détenant 95% de l’activité du co-voiturage ponctuel en France. Les données de marché global ont été obtenues en appliquant ce taux de 95% aux données obtenues pour la société leader sur le marché. Les sociétés et entités présentes sur cette initiatives sont Blablacar, Carpooling, Vadrouille-co-voiturage, Green monkey et Co-voiturage libre, Dreever, Tawa Co-voiturage, CovoitureArt.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 109

Le chiffre d’affaires des sociétés exerçant leur activité dans le cadre du covoiturage longue distance représente 0,04 % du chiffre d’affaires des entreprises concurrentes du secteur conventionnel. Outre les entreprises de ces deux secteurs avec qui les entreprises de covoiturage sont en concurrence directe, elles sont également en concurrence avec les concessionnaires et les constructeurs automobiles, En effet, les usagers des services de covoiturage peuvent être amenés à réduire le parc de véhicules en leur possession. Nous n’avons pas jugé pertinent de comparer l’activité de ces sociétés à celles des entreprises de covoiturage. Nous n’avons pas considéré que la concurrence entre ces sociétés était directe. Il existe également une concurrence avec les sociétés aériennes. Il aurait alors fallu isoler l’activité de moyens courriers dans ces compagnies. Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Balablacar Co-voiturage-libre

Plateforme(s) www.co-voiturage.fr http://www.co-voiturage-libre.fr/

Date de création 2006 2013

Structure juridique SA Association à but non lucratif

Nombre d’employés 200 salariés au niveau du groupe en mars 2015 – 90 en France 3 personnes

Chiffre d’affaires 10 M€ (2014) Total net des dons perçus depuis la création du site : 1938,31 € (mars 2015)

Secteur d’activité Autres activités de soutien aux entreprises n.c.a. (8299Z) NC

Modèle d’affaires

Mise en relation de personnes effectuant le même trajet longue distance et souhaitant partager le même véhicule

L’entreprise prélève des frais de réservation :

• Un montant fixe (1,07 € TTC)

• Une part variable (11,88 % TTC)

L’association en appelle aux dons (d’argent et dons de temps) pour permettre le bon fonctionnement de la plateforme et conserver un modèle gratuit malgré l’augmentation du trafic

Éléments de stratégie identifiés

Passage en 2011 à un modèle de commission, avec réservation en ligne, qui fait chuter le taux de faux-bond

Développement à l’international

Rachat en 2015 de Carpooling, principal concurrent européen [174.]

Création du site en réponse au nouveau modèle de commission inauguré par BlaBlaCar, selon la devise : « Faire simple et gratuit plutôt que sophistiqué et payant »

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 110

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : 24 % des personnes âgées de 18 ans et plus utilisent le covoiturage au moins de temps en temps – 7,6 millions de trajets réalisées en 2014, soit plus de 5 % des trajets réalisés par SNCF voyage

• Profil type des personnes pratiquant le covoiturage : moyenne d’âge 33 ans, sur représentation des 18-40 ans (79 %, contre 34 % dans l’ensemble de la population), légère surreprésentation des hommes (54 %, contre 48 % dans l’ensemble de la population) [176.]

• Profil des passagers : au global, quel que soit le type de covoiturage, 22 % des Français ont participé à au moins un trajet de covoiturage en tant que passager au cours des 12 derniers mois. Il s’agit plus souvent de femmes (26 %), de jeunes (40 % de 18-24 ans, 32 % de 25-34 ans), de cadres (30 %) et de professions intermédiaires (26 %), de résidents d’unités urbaines de plus de 200 000 habitants (28 %) [178.]

• Profil des conducteurs : au global, quel que soit le type de co-voiturage, 18 % des Français ont participé à au moins un trajet de covoiturage en tant que conducteur au cours des 12 derniers mois. Il s’agit plus souvent de jeunes (22 % de 18-24 ans, 27 % de 25-34 ans), de cadres (31 %) et de professions intermédiaires (26 %), de résidents d’unités urbaines de plus de 200 000 habitants (22 %) [178.]

5.3.3. Impacts environnementaux Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée : Effectuer un trajet longue distance en co-voiturage Cf 5.1.3. Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Effectuer un trajet (longue distance) avec sa propre voiture

• Le co-voiturage permet de diviser l’ensemble des impacts du véhicule sur l’ensemble des covoitureurs (incluant les étapes amont, l’utilisation et la fin de vie).

• Réduction du nombre de véhicules en circulation • À plus long terme, cela permet d’éviter à l’utilisateur de

passer dans une mobilité automobile

• Augmentation potentielle de la distance parcourue pour aller chercher/déposer les covoitureurs

• Dans le cas où c’est la possibilité de partager les frais qui incite le propriétaire à proposer le trajet, cela induit du trafic supplémentaire

• La consommation par kilomètre est augmentée du fait qu’il y ait plus de passagers, néanmoins cette conséquence paraît mineure (25 kilos en plus feraient augmenter la consommation du véhicule d’environ 1 %) [179.]

Effectuer un trajet (longue distance) en utilisant un véhicule loué via un loueur

• L’utilisation du véhicule d’un autre particulier peut potentiellement contribuer à éviter la production de véhicules neufs : C’est le cas si elle permet d’augmenter

• Aucune identifiée • Le niveau d’usage des véhicules loués par

les professionnels augmente fortement dans les premiers mois ou la première

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 111

Activité(s) substituée(s) Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

classique le taux d’utilisation d’un véhicule qui aurait été mis au rebut avant d’avoir atteint son potentiel d’utilisation maximum. Dans ce cas, les impacts de la fabrication et de la fin de vie des biens (consommations de ressources associées et émissions dans l’environnement) sont davantage amortis

année de vie du véhicule ; par la suite, en cas de revente par le loueur, le niveau d’usage du véhicule est a priori similaire celui d’un particulier

Effectuer un trajet (longue distance) en transports en communs régionaux

• Aucune identifiée

• Si substitution de TGV ou train grandes lignes par un trajet en véhicule thermique : la phase d’utilisation du TGV ou train grandes lignes est plus favorable que les celles des véhicules thermiques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie) - Ceci s’applique également aux véhicules électriques, pour le changement climatique uniquement

• Si substitution de TGV ou train grandes lignes par un trajet en véhicule électrique : les impacts sur la consommation d’énergie sont du même ordre de grandeur pour les deux types

• Le taux de remplissage du véhicule utilisé est déterminant

Effectuer un trajet en avion • La phase d’utilisation de l’avion est moins favorable que

les celles des véhicules thermiques et électriques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie)

• Aucune identifiée -

5.3.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

o Bonne notoriété du covoiturage : 95 % des plus de 18 ans disent connaitre le covoiturage en 2014 [174.]

o Importance de la part des Français réalisant du covoiturage : 24 % des personnes âgées de 18 ans et plus utilisent le covoiturage au moins de temps en temps [174.]

o Un service fondé sur la confiance grâce à l’intermédiation des autres utilisateurs

o Un service qui permet de se déplacer pour moins cher : le prix par passager au kilomètre est de 6 ou 7 centimes avec le covoiturage ; le barème fiscal kilométrique est entre 40 et 60 centimes ; les VTC et les taxis sont entre 90 centimes et 4 euros [180.]

o Aucune faiblesse identifiée

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 112

Opportunités Menaces

o Baisse du nombre de possesseurs d’automobiles dans la population particulièrement chez les jeunes

o La politique tarifaire de la SNCF incite les particuliers à trouver des solutions moins onéreuses de déplacement lorsque les billets premiers prix ne sont plus disponibles

o Atteindre une taille critique avec assez de conducteurs et de propriétaires limite le nombre d’acteurs pouvant exister sur le marché. Il existe aujourd‘hui une position de monopole sur le marché français

o Les compagnies aériennes low cost incitent à développer l’usage de l’avion

o Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

5.3.5. Sources

[172.] Sites des services de co-voiturage

[173.] TNS (mai 2014), Baromètre « Les Français et l’automobile » Aramis Auto, rumeur publique

[174.] Le Monde (2015), Blablacar rachète son principal concurrent européen

[175.] Presse généraliste et professionnelle

[176.] Blablacar (2014), Étude sur le profil des membres inscrits sur Blablacar

[177.] ADEME-ATEMA (2010), Caractérisation de services et usages de co-voiturage en France : quels impacts sur l’environnement, quelles perspectives d’amélioration ?

[178.] CREDOC (2014), Enquête Consommation

[179.] Energie-Environnement.ch (2014), 10 conseils pour consommer moins en conduisant

[180.] La consommation collaborative, quelles opportunités pour les organisations de demain ? Petit déjeuner dans les locaux de BlaBlaCar (mars 2015)

[181.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 113

5.4. Fiche Initiative n°21 : covoiturage domicile-travail 5.4.1. Présentation L’activité principale des acteurs opérant dans ce secteur consiste à mettre en relation des propriétaires de véhicules et des passagers, dans le but d’effectuer un trajet commun pour se rendre de leur domicile à leur lieu de travail.

Échange monétaire Transfert de propriété Lieu de rencontre de l’offre et de la demande

Oui Non Online / Offline

5.4.2. Acteurs clés Les chiffres clés

• Nombre total de sites de co-voiturage domicile travail: 210 en France en février 2015

• Nombre de sociétés exerçant sur ce marché : 5 en France en février 2015

• Chiffre d’affaires total des sociétés : 2,5 M€ en France en 2013

• Montant des défraiements engrangés41 : 24,8 M€ en France en 2013

• Emplois directs41 : moins de 100 salariés en France en 2013

La concurrence Principaux acteurs du secteur conventionnel

Secteurs d’activité Nombre d’unités légales

Nombre de salariés en équivalent temps plein

Chiffre d’affaires (M€)

Transports urbains et suburbains de voyageurs (4931) 372 92 140 7 653

Le chiffre d’affaires des sociétés exerçant leur activité dans le cadre du co-voiturage domicile travail représente 0,033 % du chiffre d’affaires des sociétés de transports en commun.

41 Évaluation CREDOC. Les données proviennent des données publiques d’entreprise, d’études citées dans la bibliographie en fin de fiches, de données issues des communications des sociétés, d’articles de presse. Les entreprises recensées sont Covivo, La roue verte, Ecolutis (IDVroom), Coovia, Wayzup, Kiddy drive, Wepill, Green mo,key, Vadrouille co-voiturage, 123 en voiture.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 114

Les entreprises et leurs modèles d’affaires

Entreprise Covivo Sté La roue verte Wayzup SAS Plateformes locales de co-voiturage Ecolutis

Plateforme(s) www.covivo.fr www.laroueverte.com www.wayzup.com Par exemple :

www.co-voiturage49.fr

Plateforme IDVROOM :

www.idvroom.com

Date de création 2009 2007 2012 2007 2006

Structure juridique SAS SARL SAS NC SARL

Nombre d’employés 10 à 19 salariés 10 salariés Aucun NC 10 à 19 salariés

Chiffre d’affaires 1 126 400 € (2013) 540 000 € (2012) 160 000e en 2014 0 € 520 000 € (2013)

Secteur d’actvité Activités de centres d'appels (8220Z)

Traitement de données, hébergement et activités connexes (6311Z)

Programmation informatique (6201Z) - Programmation informatique

(6201Z)

Modèle d’affaires

Services de co-voiturage d’entreprise / collectivités,

autopartage, gestion de flottes de voitures

Services de co-voiturage d’entreprise / collectivités Co-voiturage sur de petits trajets

La société propose des prestations de services à des entreprises ou des collectivités locales

La société propose des prestations de services à des entreprises ou des collectivités locales. 110 clients en 2012, spécialisé dans le covoiturage régulier

La société propose une solution de covoiturage en temps réel par géolocalisation. Elle vend aux entreprises d’au moins 300 salariés un abonnement aux services d’animation et de conseil

Le Conseil départemental du Maine-et-Loire ne prend pas de commission.

La société prend une commission de 7% à 10% des frais de co-voiturage

Éléments de stratégie identifiés

Achat de sociétés ayant la même activité, développement de solutions technologiques innovantes dans tous les domaines du co-voiturage (notamment en temps réel)

NC Développement sur des territoires denses à partir des salariés de grandes entreprises

Développement d’un réseau d’aires de co-voiturage sur le territoire départemental

Développement sur le territoire national

Rachat des concurrents, racheté par la SNCF en 2014

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 115

Les utilisateurs et leurs profils

• Chiffres clés de l’usage : 1,7 millions d’actifs effectuent généralement leurs trajets domicile-travail en voiture à plusieurs. 0,8 % des salariés bénéficiant d’une offre de covoiturage l’utilisent pour en moyenne 5,28 trajets par semaine. Les usagers covoiturent principalement sur des trajets domicile travail (sur des trajets de moins de 60km) ; que ce soit ceux issus des services entreprise (81 % de trajets domicile-travail) ou ceux issus des services tout public locaux (67 %) [185.]

• Dans l’ensemble, les usagers covoiturent pour moitié régulièrement (plusieurs fois par semaine) et pour moitié occasionnellement. Ils sont majoritairement 2 par voiture, conducteurs compris

• Le nombre de trajets réalisés en covoiturage, quel que soit le mode de mise en relation des covoitureurs peut être évalué à 8,8 millions de trajets par semaine, soit 5 % des trajets réalisés en voiture pour se rendre ou revenir de son lieu de travail. Potentiellement, la part de trajets hebdomadaires domicile-travail pouvant être réalisé en covoiturage serait de 16% [185.] [Calculs CREDOC]

• Profil type d’un covoitureur : pour les sites tout public, plus on est jeune plus on est enclin à covoiturer. Ce constat est moins vrai pour les services en entreprise ou la tranche d’âge privilégiée est de 35-45 ans.

5.4.3. Impacts environnementaux

Evaluation simplifiée et qualitative du cycle de vie (ESQCV) Activité évaluée: Effectuer un trajet domicile travail en véhicule particulier en co-voiturage

Cf 5.1.3.

Activité(s) substituée(s) et évaluation comparative préliminaire

Activité(s) substituée(s)

Conséquences a priori favorables de la substitution Conséquences a priori défavorables de la substitution Commentaires

Effectuer un trajet (domicile-travail) avec sa propre voiture

• Le covoiturage permet de diviser l’ensemble des impacts du véhicule sur l’ensemble des covoitureurs (incluant les étapes amont, l’utilisation et la fin de vie).

• Réduction du nombre de véhicules en circulation

• Augmentation potentielle de la distance parcourue pour aller chercher/déposer les covoitureurs

• La consommation par kilomètre est augmentée du fait qu’il y ait plus de passagers, néanmoins cette conséquence paraît mineure

Effectuer un trajet (domicile-travail) en transports en commun (TEC)

• Le taux d’utilisation des TEC est réduit • Si substitution de Metro/RER/Tram par un trajet en véhicule

(thermique ou électrique) : la phase d’utilisation de ces modes de TEC est plus favorable que les celles des véhicules thermiques ou électriques (sur le changement climatique et la consommation d’énergie)

• Si substitution d’autobus/TER/Autocar par un trajet en véhicule thermique : les impacts sur le changement climatique et la consommation d’énergie sont du même ordre de grandeur pour les deux types. Le nombre de covoitureurs est déterminant

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 116

5.4.4. Analyse SWOT

Forces Faiblesses

o Une solution adaptée à des déplacements zones rurales-zones urbaines o Des solutions nettement moins coûteuses que les solutions concurrentes (mise en place

d’un réseau de transport en commun) pour les collectivités o Une activité rentable

o Seuls 0,8 % des salariés des entreprises dans lesquelles une solution de covoiturage est proposée sont actifs. Seuls 0,02% des résidents d’une zone géographique sur lesquels le service est proposé réalisent des trajets de covoiturage via le site [185.]

o L’existence de 200 solutions sur le territoire national empêche d’atteindre une taille critique ; or l’atteinte d’une taille critique permettrait aux conducteurs et passagers de s’assurer que les trajets sont assez fréquents pour que tous arrivent et repartent à l’heure qu’ils souhaitent

o Une offre de covoiturage domicile travail n’est envisageable que s’il existe au moins 1 000 individus sur une zone ou dans une entité donnée [182.]

Opportunités Menaces o Un potentiel de croissance important parmi les actifs : 90 % des déplacements directs

domicile travail sont réalisés par des personnes voyageant seules [185.] o Les Plans de Déplacements Entreprises (PDE) et Plans de Déplacements Inter-Entreprises

(PDIE) sont des incitations réglementaires qui favorisent la pratique du co-voiturage ou des solutions alternatives de transport

o Volonté politique des grandes villes et agglomérations de réduire l’usage de la voiture individuelle (baisse du nombre de places de stationnement, renchérissement du coût du stationnement

o L’importance des trajets indirects dans les trajets domiciles travail (40%) limite l’usage du covoiturage [185.] o Seuls 3 à 6 % des trajets A/R domicile travail pourraient donner lieu à des pratiques de covoiturage car ils sont

effectués sur les mêmes zones et dans la même 1/2h pour l’aller et le retour [185.] o Existence de la « niche fiscale » des frais réels dont bénéficient les automobilistes sur les trajets domicile-travail o La présence d’un réseau de transports en commun important dans les grandes villes o Les réflexions des pouvoirs publics sur un nouveau mode de taxation des activités liées à la consommation

collaborative et aux activités numériques pourraient en compromettre ou en limiter le développement (taxe sur les revenus des entreprises)

5.4.5. Sources

[182.] Sites des services de covoiturage domicile-travail [183.] TNS (mai 2014), Baromètre « Les Français et l’automobile » Aramis Auto, rumeur publique [184.] Presse généraliste et professionnelle [185.] Commissariat général du Plan (2014), Le covoiturage pour les déplacements domicile travail : quel potentiel ?, études et documents n° 107 [186.] CREDOC-Arcep-CGE (2014) La diffusion des technologies de l’information et de la communication dans la société française [187.] ADEME-GINGKO21-PE (2014), Élaboration selon les principes des ACV des bilans énergétiques, des émissions de gaz à effet de serre et des autres

impacts environnementaux induits par l’ensemble des filières de véhicules électriques et de véhicules thermiques, VP de segment B (citadine polyvalente) et VUL à l’horizon 2012 et 2020

[188.] ADEME-ATEMA (2010), Caractérisation de services et usages de covoiturage en France : quels impacts sur l’environnement, quelles perspectives d’amélioration ?

[189.] ADEME-Deloitte (2008), Efficacités énergétique et environnementale des modes de transport [190.] CREDOC (2014), Enquête Consommation [191.] GMV Conseil/CNPA branche Loueurs (2013-2014), Le marché de la location de véhicules courte durée [192.] IPSOS-ADEME (2013), Les Français et les pratiques collaboratives : qui fait quoi ? et pourquoi ? [193.] France Stratégie (2015), Fiscalité du numérique, note d’analyse n°26

Potentiels d’extension de la consommation collaborative pour réduire les impacts environnementaux | PAGE 117

BIBLIOGRAPHIE Éléments bibliographiques utilisés pour l’établissement du contexte et de la méthodologie déployée

[194.] IDDRI (2014), Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique [195.] La Tribune (2015), Automobile : le marché de l'occasion se porte bien. Dernier accès en septembre 2015

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/automobile/20150105tribb99da75fb/automobile-le-marche-de-l-occasion-se-porte-bien.html

[196.] Cetelem (2014) Véhicule d’occasion – Un indicateur clé de la performance économique du marché automobile. Dernier accès en mars 2015 : http://www.challenges.fr/entreprise/20140611.CHA4970/les-francais-achetent-3-fois-moins-de-voitures-neuves-que-d-occasion.html

[197.] Commissariat Général au Développement Durable (2015), Compte du logement 2013. Dernier accès en mars 2015 : http://www.statistiques.developpement-durable.gouv.fr/fileadmin/documents/Produits_editoriaux/Publications/References/2015/compte-logement-2013-references-2015.pdf

[198.] European Commission – Joint Research Centre – Institute for Environment and Sustainability (2012). Characterisation factors of the ILCD Recommanded Life Cycle Impact Assessment methods. Database and Supporting Information. First Edition, February 2012

[199.] ADEME (2014), L’outil Agribalyse. Dernier accès en octobre 2015 : http://www.ademe.fr/expertises/produire-autrement/production-agricole/passer-a-laction/dossier/levaluation-environnementale-agriculture/loutil-agribalyse-agribalyse-program

[200.] ADEME, Contribution de l’ADEME à l’élaboration de visions énergétiques 2030-2050, juin 2013 [201.] DGE, Prospective, enjeux et perspectives de la consommation collaborative, juillet 2015

Éléments bibliographiques transverses

• BARDHI F., ECKHARDT G.M. (2012), « access-based consumption: the case of car sharing », Journal of Consumer Research, vol. 39, issue 4, pp 881-898

• BONNEL P. CABANNE I., MASSOT M.-H. (2003), Evolution de l'usage des transports collectifs et politiques de déplacements urbains : Programme de recherche et d'innovation dans les transports terrestres (PREDIT), La Documentation française

• BOSTMAN R., ROGERS R. (2011), What’s mine is yours. How collaborative consumption is changing the way we live, London, Collins

• BOURG D., BUCLET (2005), « L’économie de fonctionnalité. Changer la consommation dans le sens du développement durable », Futuribles, n° 313, pp. 27-37

• DAUDEY E., HOIBIAN S. (2014), La société collaborative - mythe et réalité, CREDOC, Cahier de recherche n° 313

• DEMAILLY D., NOVEL A.-S. (2014), « Economie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique », Study, n° 3/14, IDDRI

• DEVAUX C. (2013), « L'habitat participatif : de l'émergence d'une initiative habitante à son intégration dans l'action publique », Thèse de Doctorat en urbanisme, Université Paris-Est

• DUPUY Gabriel (2006), La dépendance à l’égard de l’automobile, La Documentation Française • DURY S. (2008), « Les consommateurs de l’Hérault face aux circuits courts de commercialisation et aux

produits locaux », Les Cahiers de l’Observatoire CROC, n°5 • FELSON M., Spaeth J. (1978), Community Structure and Collaborative Consumption: A Routine Activity

Approach, London, SAGE Publications • FLAMM M. (2004), « Comprendre le choix modal. Les déterminants des pratiques modales et des

représentations individuelles des moyens de transports », thèse sous la direction de M. Bassand, Lausanne, EPFL

• LA BRANCHE S. (2011), « La gouvernance climatique face à la mobilité quotidienne. Le cas des Lyonnais », Environnement urbain, vol. 5, 2011, pp. 10-23

• LAMINE C. (2011), AMAP : un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs, Yves Michel

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 118

• MATHE T, HEBEL P., PERROT M., ROBINEAU D. 2012. Comment consomment les seniors ? Cahier de Recherche, CREDOC, N° C296

• MOATI P. (2009), « Cette crise est aussi une crise du modèle de consommation », Les Temps Modernes, pp. 145-169, octobre

• OZANNE L., BALLANTINE P. (2010), « Sharing as a form of anti-consumption? An sustainable of Toy Library Users”, Journal of Consumer Behaviour, 9, (6), pp. 485-498

• RICHINS M. (1994), « Special Possessions and the expression of material values », Journal of Consumer Research, 21, pp. 522-533

• ROBERT I., BINNINGER A.-S., OURAHMOUNE N. (2014), « La consommation collaborative, le versant encore équivoque de l’économie de la fonctionnalité », Développement durable et territoires [En ligne], vol. 5, n°1, février

• ROUX D. (1994), « Les brocantes, réenchantement ou piraterie des systèmes marchands », Revue française du marketing, 201, 1/5, pp. 63-84

• UNION-DCR (2014), Actualités Habitat, n°994 • VAN DE WALLE I., HÉBEL P., SIOUNANDAN N. (2012), Les secondes vies des objets : les pratiques

d’acquisition et de délaissement des produits de consommation, CREDOC, Cahier de recherche, n° 290, janvier

• VINCENT S. (2008), Les altermobilités : analyse sociologique d'usages de déplacements alternatifs à la voiture individuelle. Des pratiques en émergence ?, Université René Descartes - Paris V

Les données bibliographiques relatives à l’étude des initiatives et aux évaluations environnementales et socio-économiques figurent directement au sein de chaque fiche détaillée (cf. rapports techniques).

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 119

L’ADEME EN BREF L’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Elle met ses capacités d’expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publics et du grand public, afin de leur permettre de progresser dans leur démarche environnementale. L’Agence aide en outre au financement de projets, de la recherche à la mise en œuvre et ce, dans les domaines suivants : la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit. L’ADEME est un établissement public sous la tutelle conjointe du ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Potentiels d’extension de la consommation collaborative – Rapport technique n°1 – Fiches Initiatives | PAGE 120

www.ademe.fr

POTENTIELS D’EXTENSION DE LA CONSOMMATION COLLABORATIVE POUR RÉDUIRE LES IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX Résumé

Laconsommationcollaborativeestdéfiniecommeunéchangeentreparticuliersetàdes finsd’usage,d’unbienoud’unservice.Cetéchangepeutêtremarchandounon,en ligneouhors ligne, impliquantounonuntransfertdepropriété.Laconsommationcollaborativepossèdeunelogiquehorizontalequiladifférenciedesmodèles classiques d’échange. Le covoiturage,l’échangedelogementsouencorelareventedebiensd’occasionensontdesexemplesconnus.

Fondée sur l’aspect d’échange de particulier àparticulier,laconsommationcollaborativeconnaîtcesdernièresannéesunessorsignificatif.Cependant, lesacteurs qui la portent et la structurent restentsouventméconnus.Deplus,sicertainesinitiativesdeconsommation collaborative semblent intuitivementgénérerdesbénéficesenvironnementaux, ildemeuredifficile de tirer une conclusion générale sur laperformance environnementale de la consommationcollaborative sans évaluer demanière spécifique sesdifférentesformes.

L’objectifdecetteétudeaétéd’identifierlesfacteursquipeuventpermettreundéveloppementsoutenablede ces nouvelles initiatives de consommation.Pour ce faire, voici les questions auxquelles elles aapporté des réponses :- sous quelles formes la consommation collaborativeexiste-t-elle ?- quel sera la consommation collaborativede2030 ?- quels impacts environnementaux pour laconsommation collaborative ?- quels potentiels de réduction des impactsenvironnementaux résident dans la consommationcollaborative?

L’objectifdel’étudeestd’identifierlesfacteurspermettantundéveloppementsoutenabledecesnouvellesinitiatives.Pourcela,ellerépondauxquestionssuivantes:

-quellessontlesformesdelaconsommationcollaborative?

-queseralaconsommationcollaborativede2030?

-quelssontlesimpactsenvironnementauxdelaconsommationcollaborative?

-quelssontlespotentielsderéductiondesimpactsenvironnementauxdelaconsommationcollaborative?