portrait e t évolutions e n poitou-ch are nte s · outil m is à la dis pos ition du parte nariat,...

Outil m is à la dis pos ition du parte nariat, ce tte publication e s t cons truite afin de facilite r la

réalis ation d’un diagnos tic partagé. C’e s t une am orce du travail q ue le s acte urs locaux

pe uve nt e ngage r e n confrontant le s analys e s s tatis tiq ue s propos ée s aux réalités locale s . Ce

travail com plém e ntaire vie ndra e nrich ir le s analys e s , parfois le s corrige r, e t s urtout le s m e ttre

e n pe rs pe ctive .

Ce docum e nt e s t téléch arge able de puis le s ite de l’ARFTLV (w w w .arftlv.org, e ntrée Etude s

e t s tat OREF). Toute utilis ation de s inform ations doit porte r la m e ntion « Extrait de

Conve rge nce s , la publication de l’ARFTLV » e t cite r le s s ource s de donnée s .

Nos de rnière s publications :

- Conve rge nce s n° 7 : L'e m ploi indus trie l e n Poitou-Ch are nte s , évolutions e t pe rs pe ctive s

- Conve rge nce s n° 6 : Le Nord Ch are nte

- Conve rge nce s n° 5 : Le s s e rvice s à la pe rs onne , évolutions e n Poitou-Ch are nte s

Le Poitou-Ch are nte s e s t une de s principale s régions agricole s français e s . De ce fait, l’indus trie agro-alim e ntaire , dont une grande partie de s activités re nvoie à la pre m ière e t à la s e conde trans form ation de s produits agricole s , e s t très prés e nte e n région. Le s e cte ur e s t ains i le pre m ie r e m ploye ur indus trie l du te rritoire .

De puis plus ie urs année s , le s e cte ur connait d’im portante s m utations . Il doit faire face aux e xige nce s crois s ante s de s cons om m ate urs , à la volatilité de s prix de s m atière s pre m ière s e t doit intégre r dans s e s s tratégie s le s e nje ux du déve loppe m e nt durable (réduction de s flux de trans ports , économ ie s d’éne rgie … ). Dans un m êm e te m ps , il doit re s pe cte r de s régle m e ntations e nvironne m e ntale s e t s anitaire s de plus e n plus contraignante s q ui ém ane nt le plus s ouve nt du nive au e uropée n.

A l’h e ure où ch acun porte un re gard atte ntif s ur l’ave nir de l’indus trie e n France , il apparait néce s s aire de m ie ux connaitre ce s e cte ur e n évolution pe rm ane nte . Pour ce faire , l’ARFTLV publie ce portrait q ui dre s s e une pre m ière im age de ce s activités e n Poitou-Ch are nte s . Le prés e nt docum e nt ras s e m ble ains i de s inform ations re lative s au tis s u productif, à l’évolution de l’e m ploi e t aux pratiq ue s de ge s tion de re s s ource s h um aine s dans le s e cte ur. Il apporte égale m e nt de s éclairage s s ur le s e nje ux s tratégiq ue s e t propos e q ue lq ue s élém e nts de pros pe ctive conce rnant l’évolution de s be s oins e n q ualification e t e n com péte nce s .

Portrait e t évolutions e n Poitou-Ch are nte s

LEFOUR

Zone de texte

Agence Régionale de la Formation Tout au Long de la Vie Poitou-Charentes 15, rue Alsace-Lorraine - 17044 La Rochelle Cedex 1 - 0820 222 572 - [email protected]

Convergences n°8 – Mars 2010

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L’industrie agro-alimentaire

Le tissu productif

Un tissu industriel de petites, moyennes et grosses unités Au 1er janvier 2009, l’industrie agro-alimentaire compte en Poitou-Charentes 2 377 établissements. Le secteur se caractérise par un tissu industriel de petites unités : 78% des établissements comptent moins de 10 salariés. Ces petites unités regroupent plus d’un quart des salariés du secteur.

Répartition des effectifs salariés de l’industrie a gro-alimentaire selon la taille des établissements (2007)

27%

9%

15%22%

27%Moins de 10 salariés

De 10 à 19 salariés



200 salariés et plus

Source : INSEE - DADS 2007 On recense par ailleurs en Poitou-Charentes treize établissements de plus de 200 salariés, dont la moitié est localisée en Deux-Sèvres. Un quart des salariés du secteur travaille dans l’un de ces établissements de taille importante.

Les principaux établissements en janvier 2009

Source: INSEE – SIRENE (1er janvier 2009)

•••• Gastronomie Industrie Sévrienne •••• Loeul-Piriot •••• Marie •••• Société Fromagère de Riblaire •••• Société Jas Hennessy et compagnie •••• Atlantique Alimentaire •••• AVI Charente •••• Cls Remy Cointreau •••• France Champignon •••• Lea Institut Vital •••• Marie •••• Martell & Co •••• Société Exploitation Abattoirs d’Evron


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Des activités présentes dans toute la région qui participent à l’aménagement des territoires ruraux Les industries agro-alimentaires sont présentes dans l’ensemble du territoire régional. Cependant, elles sont plus particulièrement représentées dans les zones d’emploi du Nord Deux-Sèvres et de Cognac. Ces deux zones comptent à elles seules un tiers des effectifs du secteur.

Localisation des 67 établissements des industries a gro-alimentaires de 50 salariés et plus

Source : CLAP (2007)

Extrait de « L’industrie agroalimentaire en Poitou-Charentes, une économie régionale forte de ses traditions et face à de nouveaux défis » publié par le Ministère de l’Alimentation de l’Agriculture et de la Pêche et le Ministère de l’Economie, de

l’Industrie et de l’Emploi - 2010


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Le chiffre d’affaires et les investissements 1

Evolution du montant des investissements des entrep rises régionales (base 100 = 2001)

90

110

130

150

170

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007

Industries agricoles et alimentaires Tous secteurs

Source : INSEE - FICUS

En 2007, les entreprises du secteur ont réalisé 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires, représentant ainsi 10% du chiffre d’affaires total réalisé par les entreprises régionales. Ce montant a augmenté de 9,4% depuis 2001. Avec 173 millions d’euros d’investissements en 2007, le secteur représente 6% du total régional des investissements. Le montant investi par les entreprises du secteur a progressé de 27% depuis 2001, contre +74% tous secteurs confondus.

1 Les données financières fournissent des informations au niveau des entreprises . Les établissements dont le siège social est localisé hors région sont donc exclus de ces données. A l’inverse, sont inclus des établissements qui sont situés hors région mais dont le siège social est localisé en Poitou-Charentes.


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L’emploi Une diversité des activités L’industrie agro-alimentaire regroupe des activités très diverses : les industries des viandes, du lait, des boissons, du tabac, la première transformation des céréales et des olé-protéagineux et l’industrie alimentaire diverse (boulangerie, chocolaterie, plats cuisinés….). Avec 20% des effectifs du secteur, la boulangerie-pâtisserie est l’activité qui compte le plus de salariés. La production d’eau de vie est également une activité importante en Poitou-Charentes. Et pour cause, inclue dans cette activité se trouve la production de Cognac, produit régional de renommée internationale. Les activités de production de viande sont également très développées en région. Notons également que la région dispose de deux appellations : l’AOC « Chabichou du Poitou » pour le fromage de chèvre et l’AOC « Charentes-Poitou » pour le beurre. Ces labels, garants de la qualité des produits, dynamisent les activités de l’industrie laitière.

Effectifs salariés par activité de l’industrie agro -alimentaire en Poitou-Charentes (2007)

3 744

2 0991 747

745540523

451438

346342335329

267257254239234214

138117767171704724221211108

2 704

1 200

0 500 1 000 1 500 2 000 2 500 3 000 3 500 4 000

Boulangerie et boulangerie-pâtisserieProduction d'eaux de vie naturellesProduction de viandes de volailles

Production de viandes de boucherieFabrication de fromages

Préparation de produits à base de viandeFabrication industrielle de pain et de pâtisserie

Fabrication d'aliments pour animaux de fermeCharcuterie

Fabrication de lait liquide et de produits fraisPâtisserie

Chocolaterie, confiserieCuisson de produits de boulangerie

Fabrication d'aliments adaptés à l'enfant etIndustrie du poisson

Fabrication de beurreMeunerie

Biscotterie, biscuiterie, pâtisserie de conservatiIndustries alimentaires nca

Fabrication d'autres produits laitiersFabrication de pâtes alimentaires

Fabrication de glaces et sorbetsTransformation du thé et du café

Fabrication d'aliments pour animaux deFabrication de spiritueux

VinificationAutres activités de travail des grains

Fabrication de condiments etTransformation et conservation de légumes

Fabrication d'huiles et graisses brutesProduction d'alcool éthylique de fermentation

ChampagnisationPréparation de jus de fruits et légumes

Source : INSEE - DADS 2007


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Un secteur dynamique mais dont les effectifs croissent moins rapidement que l’emploi régional Avec 17 709 salariés en 2007, le secteur a enregistré une croissance de ses effectifs de 5% depuis 2001, soit la création de 850 emplois. Cependant l’emploi du secteur augmente à un rythme moins soutenu que l’emploi régional qui progresse de 14% sur la même période. Toutefois, le secteur est plus dynamique en région qu’au niveau national. En Poitou-Charentes, les industries agro-alimentaires enregistrent en moyenne une croissance de leurs effectifs salariés de 0,8% par an contre + 0,2% par an pour le niveau national.

Evolution des effectifs salariés en Poitou-Charente s (base 100 = 2001)

80

90

100

110

120

130

2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007



Des évolutions contrastées selon les territoires Selon les territoires, l’emploi du secteur n’a pas connu les mêmes évolutions. Entre 2003 et 2007, la Haute Charente, la Saintonge-Intérieure et la Saintonge-Maritime enregistrent des taux de croissance de l’emploi salarié de plus de 22%, soit près de 150 emplois créés sur chacune de ces zones. Pour la zone de la Rochelle, le taux de croissance est moins élevé (+13%) mais le nombre d’emplois créés s’élève à 220. A l’inverse, un déclin de l’emploi salarié est observé dans la zone de Poitiers (- 410 empois), dans le Nord Poitou (- 314 emplois), dans le Châtelleraudais (- 270 emplois) et dans le Cognac (- 200 emplois).


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Répartition et évolution des effectifs salariés de l’industrie agro-alimentaire par zone d’emploi

Source : INSEE - DADS


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Les ressources humaines

Un recours important au travail temporaire Dans ce secteur, l’intérim constitue une importante variable d’ajustement face à l’irrégularité de l’activité économique. L’industrie agro-alimentaire est le secteur qui affiche un taux de recours à l’intérim les plus importants de la région. En 2008, le travail temporaire représente dans ce secteur près de 1 500 postes en équivalent temps plein, soit près de 8% des effectifs salariés du secteur. Le recours à l’intérim dans le secteur concerne ainsi 10% des contrats intérimaires en ETP de l’ensemble de l’économie régionale. Par ailleurs, ce recours au travail temporaire est de plus en plus fréquent. Depuis 2001, le nombre de contrats intérimaires en ETP signés par les entreprises du secteur a augmenté de 23%, contre + 4% pour l’ensemble des activités régionales.

Une main d’œuvre peu qualifiée et peu encadrée La structure des emplois dans l’industrie agro-alimentaire laisse apparaître une place importante des ouvriers dans les effectifs salariés. Ainsi, les ouvriers qualifiés sont majoritaires (43%) et les ouvriers non qualifiés très présents (22%). La part de ces deux catégories d’emplois est ainsi nettement plus élevée que dans les autres secteurs de la région (65% contre 34%). Les emplois les plus représentés dans ce secteur sont ainsi les ouvriers de la fonction « production » qui regroupe les opérations de transformation des matières premières en produits finis, la fabrication et le conditionnement. Les métiers les plus représentés sont alors les opérateurs de fabrication, les conducteurs de machine ou de ligne de fabrication, les ouvriers de l’emballage et les manutentionnaires. Avec 19% de cadres et de professions intermédiaires en région comme au niveau national, l’industrie agro-alimentaire est un des secteurs industriels pour lesquels les emplois qualifiés sont les moins présents. Leur part a toutefois augmenté puisqu’elle était de 16,7% en 2002 en Poitou-Charentes. Inclus dans ces emplois qualifiés, on retrouve essentiellement des agents d’encadrement des industries de process et des représentants de commerce. Notons que cette dernière analyse concerne essentiellement les moyennes et grandes entreprises, lesquelles regroupent 63% des effectifs salariés. En effet, dans les plus petites entreprises, et notamment dans les entreprises artisanales, les fonctions d’encadrement sont souvent assurées par les artisans (qui ne sont pas comptés dans les effectifs salariés) ou les salariés les plus anciens.


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Répartition des salariés selon la catégorie sociopr ofessionnelle (2007)

7%

12%

16%

22%

43%

21%

35%

11%

23%

9%

0% 10% 20% 30% 40% 50%

Chefs d'entreprises et Cadres

Professions intermédiaires

Employés

Ouvriers non qualifiés

Ouvriers qualifiés



L’industrie agro-alimentaire se caractérise par une grande ouverture aux personnes disposant d’un premier niveau de qualification. Les personnes sans diplôme représentent ainsi 28% des actifs recensés dans le secteur en 2006, contre 23% pour l’ensemble des secteurs en région. Si posséder un diplôme n’est pas une condition sine qua non pour occuper dans le secteur, une majorité des salariés dispose d’un CAP ou d’un BEP. La part des salariés possédant un diplôme de l’enseignement supérieur est peu élevée dans le secteur : 13% des actifs sont dans ce cas contre 25% dans l’ensemble des secteurs de Poitou-Charentes.

Répartition des actifs selon le niveau de diplômes en Poitou-Charentes (2006)

Source: INSEE – Recensement de la population (2006)

Industrie agro-alimentaire Tous secteurs

5%8%

14%

45%

28%

11%

14%

19%

34%

23%

Niveaux I-II Niveau III Niveau IV Niveau V Niveau Vbis et VI


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Des salaires proches de la moyenne régionale En moyenne, le salaire horaire net moyen d’un salarié de l’industrie agro-alimentaire est en Poitou-Charentes en 2007 de 10,3 €. Alors que l’emploi est moins qualifié que dans le reste de l’économie régionale, le salaire horaire net des salariés du secteur est très proche de la moyenne de l’ensemble des salariés de la région qui s’élève à 10,7 €. De plus, les cadres et professions intermédiaires perçoivent une rémunération supérieure dans l’industrie agro-alimentaire qu’en moyenne dans les autres activités.

Salaire horaire net moyen des salariés de Poitou-Ch arentes (2007)

23,9

14,8

8,1 7,69,0

22,0

12,4

8,9 7,79,3

Chefsd'entreprises et

Cadres

Professionsintermédiaires

Employés Ouvriers nonqualif iés

Ouvriersqualif iés



Le défi du renouvellement de la main d’œuvre Avec 17% des salariés de moins de 26 ans en 2007, l’industrie agro-alimentaire est le secteur industriel qui emploie le plus de jeunes en Poitou-Charentes. Pour autant, alors que le secteur voit ses effectifs augmenter, le nombre de jeunes salariés a diminué de plus de 12% depuis 2002. A l’inverse, la part des salariés âgés de 50 ans et plus a augmenté, passant de 17% en 2002 à 20,2% en 2007. Le secteur des industries agro-alimentaires semble moins exposé au problème du vieillissement de ses actifs puisque la part des salariés « seniors » reste inférieure à celle observée dans l’ensemble des activés régionales où elle s’élève 22,7% en 2007. Cependant, dans l’industrie agro-alimentaire, ces salariés « seniors » occupent plus d’un tiers des emplois de cadres et de chefs d’entreprises, ce qui soulève la question de la reprise d’entreprise et notamment des entreprises artisanales spécialisées dans les activités de boulangerie et de pâtisserie. De plus, et nous l’exposerons un peu plus tard dans ce document, ce contexte démographique s’accompagne de problèmes que rencontrent les entreprises du secteur pour recruter et fidéliser leurs salariés. Ce qui accentue le défi du renouvellement de la main d’œuvre pour les employeurs du secteur.


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Pyramide des âges des salariés de l’industrie agro -alimentaire (2007)

20% 10% 0% 10% 20%

- de 26 ans

26 - 34 ans

35 - 44 ans

45 - 49 ans

50 ans et +

Hommes Femmes


Un secteur qui se féminise En Poitou-Charentes, les femmes sont de plus en plus présentes dans l’industrie agro-alimentaire. Leur part dans les effectifs du secteur a ainsi augmenté, passant de 41% en 2002 à 43% en 2007. Les femmes occupent une place plus importante dans le secteur en région qu’au niveau national où elles représentent 40% des salariés. Toutefois, au regard de l’ensemble des activités régionales où elles représentent 47% des effectifs, l’industrie agro-alimentaire apparait, comme les autres secteurs industriels, peu féminisé.

Un déficit d’image… Le secteur agro-alimentaire pâtit d’un déficit d’image. A l’origine de cette situation, des conditions de travail souvent difficiles : travail dans des températures froides, conditions physiques pénibles, troubles musculo-squelettiques liés à la répétition des mêmes gestes… Les métiers de l’agro-alimentaire ont une mauvaise image et ce particulièrement auprès des publics jeunes. Selon un sondage réalisé par Observia2, 70% des jeunes de 13 à 18 ans ne souhaiteraient pas travailler dans cette industrie et 90% ne connaissent pas ces métiers. De plus, seuls 12% d’entre eux choisiraient le secteur pour y débuter. Après le bâtiment, c’est le plus mauvais score.

…. qui accentuent les difficultés de recrutement… Conséquence de ce déficit d’image, les entreprises du secteur rencontrent des difficultés pour recruter de nouveaux salariés, et ce particulièrement sur les postes peu qualifiés. Ainsi, les entreprises du secteur en Poitou-Charentes qui ont déclaré pour 2009 des projets de recrutement3 affirment que dans 82% des recrutements sur les postes d’ouvriers non qualifiés, le recrutement s’avérerait difficile.

2 Observatoire prospectif des métiers et des qualifications des industries alimentaires 3 Enquête sur les besoins en main d’œuvre en Poitou-Charentes en 2009 (Pôle Emploi – CREDOC)


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Cependant, ces difficultés ne résultent pas uniquement d’une pénurie de main d’œuvre mais également d’un problème d’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi. Des problèmes de mobilité géographique des personnes faiblement qualifiées et des écarts entre les postes dits peu qualifiés et l’élévation des qualifications recherchées par les entreprises sont en effet observés. Symptôme de ces difficultés de recrutement, le rapport offres et demandeurs d’emplois enregistrés à Pôle emploi s’établit en 2009 à deux offres pour une demande. Les difficultés sont les plus fortes sur le métier d’opérateur sur machine, métier qui compte le plus grand nombre d’offres d’emploi déposées par les entreprises du secteur.

Nombre d’offres et de demandes d’emploi enregistrée s à Pôle emploi pour les principaux métiers recherchés par les entreprises des industries agro- alimentaires en 2009

Libellé Rome Offres

d'emploi en 2009

Demandes d'emploi en

2009

Taux de tension *

Opérateur sur machines et appareils de fabrication des industries agroalimentaires 342 134 2,55

Vendeur en produits frais 296 176 1,68

Préparateur en produits de boulangerie-viennoiserie 197 172 1,15

Préparateur en produits de pâtisserie-confiserie 137 121 1,13

Agent main de finition, contrôle et conditionnement 92 337 0,27

Opérateur de transformation des viandes 83 56 1,48

Traiteur-charcutier 35 20 1,75

Agent du stockage et de la répartition de marchandises 28 179 0,16

Assistant de fabrication de l'alimentation 28 12 2,33

Sources : Pôle emploi – DIRECCTE Poitou-Charentes

* Cet indicateur rapporte le nombre d’offres déposées sur un métier au nombre de demandes enregistrées sur ce même métier. Un indicateur supérieur à 0,75 indique une tension sur le métier.

…lesquels s’accompagnent d’un turn over important Du fait des conditions d’emploi souvent difficiles, les entreprises du secteur peinent à conserver leurs salariés. Aussi, le secteur connaît une rotation importante de sa population salariée. L’industrie agro-alimentaire affiche le taux de turn over le plus élevé des secteurs industriels en Poitou-Charentes (9% en 2006). Du fait de cette forte mobilité, les carrières professionnelles dans le secteur dépassent rarement 10 ans. Les travaux d’Observia montrent qu’au niveau national près de 80% des salariés ont moins de 10 ans d’ancienneté et que plus de 42% des effectifs ont une ancienneté inférieure à 2 ans en 2001 alors qu’en 1996, cette part était de 37,5%. Toujours selon les mêmes travaux, l’ancienneté moyenne dans le secteur est de 6 ans.


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Les enjeux stratégiques Répondre aux exigences des consommateurs Depuis quelques années, les consommateurs sont de plus en plus attentifs à la qualité nutritionnelle des produits de leur alimentation. Les produits locaux, basés sur les valeurs du terroir, et les produits issus de l’agriculture biologique connaissent un succès croissant. Cependant, ces préférences pour des produits de qualité ne remettent pas en cause le budget que sont prêts à consacrer les ménages pour leur alimentation. Ces exigences de qualité doivent alors se concilier avec des prix acceptables par le plus grand nombre. Dans un même temps, les consommateurs sont de plus en plus demandeurs de produits leur facilitant le quotidien : produits préparés, pratiques à transporter et à consommer. Pour répondre aux exigences accrues des consommateurs, les industries de l’agro-alimentaire privilégient des matières premières de qualité (produits naturels ou labellisés). Ils mettent également l’accent sur la traçabilité des produits et veillent à rendre transparentes les informations tant sur le produit fini que sur les différentes étapes de la production, du mode de culture ou d’élevage à la distribution. Cette traçabilité est aujourd’hui encadrée par un ensemble de textes législatifs.

Intégrer les enjeux sanitaires et environnementaux Les réglementations environnementales et sanitaires deviennent de plus en plus contraignantes. Les normes et obligations émanent le plus souvent du niveau européen. Elles portent à la fois sur les exigences en matière d’hygiène et sur les impacts de ces industries sur l’environnement, notamment sur les rejets de polluants dans les milieux naturels. Par ailleurs, pour s’adapter aux nouveaux modes de consommation, les industriels doivent intégrer les logiques du développement durable, et ceci tout au long de la chaine de production. La prise en compte des dimensions environnementales passe notamment par la réduction du packaging et par le rapprochement des lieux de production et de consommation.

Innover Pour répondre aux enjeux mentionnés ci dessus, les entreprises agro-alimentaires misent sur l’innovation. Selon l’étude de la DREAL et de la DRAAF, 20% des dossiers d’aides à l’innovation en Poitou-Charentes concernent des projets agro-alimentaires. Le plus souvent, ces innovations visent la transformation et l’amélioration des produits et des emballages, ainsi que l’amélioration des process. Pour innover, les entreprises peuvent s’appuyer sur la présence en région du Centre Régional d’Innovation et de Transfert Agro-Alimentaire (CRITT) et du Système Productif Local « Aliments et Santé ».


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Prospective

Une élévation du niveau des exigences professionnelles… Dans les entreprises industrielles, les innovations, l’automatisation croissante des procédés de production, les évolutions réglementaires portant sur la sécurité alimentaire et l’exigence accrue des consommateurs en termes de qualité incitent les employeurs à rechercher du personnel de plus en plus qualifié. En plus des compétences techniques traditionnelles, les salariés devront posséder des compétences sur les contraintes industrielles (cadences, hygiène et sécurité…). Leur responsabilité sera élargie en matière de contrôle qualité et concernant l’organisation de la production et l’approvisionnement des lignes. De même, les entreprises seront attentives aux connaissances techniques en électrotechnique et en mécanique de leurs salariés. Ces savoirs leur permettront de réaliser des opérations de maintenance de premier niveau sur les machines de fabrication. Toutes ces exigences aboutissent à une élévation du niveau de diplôme recherché afin que les salariés soient à même de suivre l’évolution technique et technologique des installations, des process et des produits, le tout dans un environnement très concurrentiel.

….par opposition à une spécialisation accrue Dans un même temps, une tendance inverse s’installe. Dans certaines entreprises les profils recherchés seront de plus en plus spécialisés pour pouvoir répondre aux exigences de productivité. Dans les métiers de la viande par exemple, les opérateurs seront amenés à se spécialiser en possédant des compétences pointues mais qui porteront sur des domaines souvent très étroits qui ne reprendront pas l’ensemble des compétences des bouchers.

Des prévisions laissant apparaitre des besoins en emplois qualifiés Comme de nombreux secteurs, l’industrie agro-alimentaire connaît une élévation du niveau de qualification des emplois. Cette tendance est soulignée dans les travaux prospectifs réalisés par la DARES et le CAS : des tendances favorables sont estimées sur les postes qualifiés (techniciens, agents de maîtrise et ouvriers qualifiés) et à l’inverse les prévisions sont moins clémentes pour les postes peu qualifiés.


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Prévision d’emploi à l’horizon 2015 pour les princi pales familles professionnelles

de l’industrie agro-alimentaire

Principales Familles Professionnelles (FAP) Poids de la FAP dans le secteur Tendance 2015

Bouchers, charcutiers, boulangers 25% �

Ouvriers non qualifiés des industries de process 18% ��

Vendeurs 10% �

Ouvriers qualifiés des industries de process 7% �

Conducteurs de véhicules 6% �

Techniciens, agents de maîtrise des industries de process 4% �

Ouvriers non qualifiés de la manutention 3% �

Techniciens des services administratifs, comptables et financiers 2% ��

Ouvriers qualifiés de la manutention 2% ��

Attachés commerciaux et représentants 2% �

Ingénieurs et cadres techniques de l'industrie 2% �

Sources : INSEE - Recensement de la population (2006) et Centre d'analyse stratégique et

DARES " Les métiers en 2015 »

Des besoins en compétences qui évoluent D’après les travaux prospectifs réalisés par Observia4, certains métiers de l’industrie agro-alimentaire nécessiteront l’acquisition de compétences nouvelles, d’autres métiers seront appelés à se renouveler ou à disparaître, voire à être externalisés. Voici les principales conclusions de ces travaux prospectifs selon les différentes fonctions : Achats Le besoin en compétences s’affirme avec la multiplication des sources d’approvisionnement et le développement de niches de marché pour la fabrication d’une alimentation sur-mesure.

Expertise nutritionnelle La demande du marché pour une alimentation plus saine rend indispensable une expertise accrue en nutrition. Conditionnement L’acquisition de compétences en matière de conditionnement représente un atout indéniable pour les industriels, surtout pour développer les créneaux des éco-emballages. Logistique Le besoin en compétences ressort fortement en raison de l’évolution vers un métier d’assembleur qui implique moins de transformation, mais davantage d’achats et de reconditionnement et également en raison de l’intégration des logiques de développement durable qui tendent à réduire les transports et à faire émerger de nouveaux canaux de distribution.

4 OBSERVIA, « L’analyse prospective du secteur : Quel avenir pour l’agroalimentaire à l’horizon 2020, édition 2008.


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Qualité/traçabilité Les exigences seront très fortes et concerneront les processus d’échanges internes et externes. Recherche et développement Cette fonction constitue un atout stratégique majeur. Les compétences recherchées seront de plus en plus pluridisciplinaires intégrant biologie, nutrition, robotique, gestion de l’information, processus de transformation ou de conditionnement… Les PME ne pourront se doter de telles fonctions sans coopération entre elles pour mutualiser ces compétences ou sans collaboration avec des laboratoires scientifiques publics ou privés. Technologies de l’information Quel que soit le domaine de compétences, il s’agira d’évoluer vers la gestion d’une plus grande diversité d’informations, d’achats, de références et de canaux de distribution. Vente directe et Marketing Ces compétences seront essentielles dans la plupart des entreprises. Robotique de production Les métiers seront probablement appelés à évoluer. L’automatisation des processus de production requiert davantage de conducteurs de machines ou de lignes. La production devra également être plus flexible pour répondre à une demande plus variée : soit ce sont les machines qui deviennent plus flexibles et les compétences des conducteurs de machine plus pointues en termes de programmation et d’entretien, soit il s’agira de gérer voire d’encadrer différentes lignes de faible volume (micromachines) ou de petites unités de production.


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Bibliographie ARFTLV Poitou-Charentes, Cahier du GFE « Production alimentaire, production culinaire», édition 2005, disponible à l’adresse http://www.arftlv.org/TELECHARGEMENT/348/cahier_GFE9.pdf.aspx ARFTLV Poitou-Charentes, Cahier du GFE « Travail des matériaux - Industrie de process – Laboratoire », édition 2010, disponible à l’adresse http://www.arftlv.org/TELECHARGEMENT/1761/cahier_gfe8.pdf.aspx DREAL et DRAAF Poitou-Charentes, « L’industrie agroalimentaire en Poitou-Charentes, une économie régionale forte de ses traditions et face à de nouveaux défis », 2010, disponible à l’adresse http://www.poitou-charentes.drire.gouv.fr/di/plaquette_agro-alimentaire.pdf OBSERVIA, « L’analyse prospective du secteur : Quel avenir pour l’agroalimentaire à l’horizon 2020, édition 2008, disponible à l’adresse http://www.observia-metiers.fr/doc/1231254174.pdf

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