politique budgÉtaire et croissance Économique
TRANSCRIPT
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO---------------------
Faculté de Droit, d’Economie, de Gestion et de Sociologie----------------------
Département Economie--------------------------
2nd Cycle – Promotion sortante
Option : Macro-économie et Modélisation
GRAND MÉMOIRE DE MAÎTRISE
POLITIQUE BUDGÉTAIRE
ET
CROISSANCE ÉCONOMIQUE
par
RAKOTOARISOA Hanta Nirina Lydia
Réalisé sous l’encadrement de Monsieur Harimisa RAVELOSON
Date de soutenance : 31 Octobre 2007
AU 2006-2007
REMERCIEMENTS
Ce mémoire a été réalisé grâce à la contribution et à la sollicitude de plusieurs
personnes. Ainsi, je tiens à adresser mes remerciements à tous ceux qui ont contribué, de près
ou de loin, à la réalisation de ce travail, et plus particulièrement :
- Monsieur Harimisa RAVELOSON, mon encadreur
- Les enseignants au sein du Département Economie
- Le responsable du centre de documentation chez CREAM
- Mes parents et ma sœur
2
LISTES DES ABREVIATIONS
BCA : Banque centrale américaine
BCC : Banque centrale commune
BT : Bons de trésor
FED : Fond économique du développement
Ki : Capital investi
OCDE : Organisation de coopération et de développement économique
PIB : Produit Inter Brut
PIP : Programme d’investissement public
Pmg : Productivité marginale du capital
RCB : Rationalisation des choix budgétaires
Yi : Hausse de la production suite à une hausse du capital investi
3
LISTE DES GRAPHIQUES
Graphique 01 : Taux de croissance du PIB
Graphique 02 : Croissance du PIB réel des Etats-Unis
Graphique 03 : Perspective de croissance du PIB réel
Graphique 04 : Consommation privée et revenu net disponible
Graphique 05 : Finances publiques (en milliards USD)
Graphique 06 : Balance courante des Etats-Unis
Graphique 07 : Balance du compte capital des Etats-Unis
Graphique 08 : Solde budgétaire fédéral
Graphique 09 : Composition des recettes
Graphique 10 : Répartition des grandes postes de dépenses
Graphique 11 : Chômage et revalorisation des salaires
Graphique 12 : Profit et taxation
4
LISTES DES TABLEAUX
Tableau 01 : Croissance du PIB aux Etats-Unis
Tableau 02 : Contribution de la consommation à la croissance
Tableau 03 : Capacité de financement des administrations publique aux Etats-Unis
Tableau 04 : Déficit publique et dette publique en pourcentage du PIB
Tableau 05 : Recettes fiscales
Tableau 06 : Dépenses publiques en pourcentages
Tableau 07 : Prévision du secteur privé pour la période 2004-2006
Tableau 08 : Taux d’intérêt réel à court terme
Tableau 09 : Croissance économique dans le monde
Tableau 10 : Taux de croissance du PIB
Tableau 11 : Impulsion budgétaire cumulée 2000-2005
Tableau 12 : Variation annuelle du PIB réel en Europe occidentale, en Amérique du Nord et
au Japon au cours de la période 1998-2001
5
TABLE DES MATIERES
INTRODUCTION ...................................................................................................
PARTIE I : ANALYSE THEORIQUE DE LA POLITIQUE BUDGETAIRE ...... I-1.Concept de base .......................................................................................................................
I-1.1 - Qu’est ce qui constitue les dépenses et les ressources de l’Etat ? .............................
I-1.2 - Qu’est ce qu’on entend par politique budgétaire ? ....................................................
I-1.3 - Quels sont les différents types de politique budgétaire que l’Etat pourrait mener ? .
I-1.4 - Politique de déficit ....................................................................................................
I-2. Comparaison de la politique budgétaire et de la politique monétaire ....................................
I-2.1 - Objectifs et instruments de la politique budgétaire et de la politique monétaire ......
I-2.2 - Les enjeux de la politique monétaire et la politique budgétaire ...............................
I-3. Les théories portant sur l’impact de la politique budgétaire sur la croissance .......................
I-3.1 - Théories qui soutiennent que la politique budgétaire contribue à la promotion de
la croissance .........................................................................................................................
I-3.2 - Théorie qui conteste l’impact positif de la politique budgétaire sur la croissance ...
PARTIE II : POLITIQUE BUDGETAIRE ET CROISSANCE
ECONOMIQUE DES ETATS-UNIS ..................................................................... II-1. Diagnostic .............................................................................................................................
II-1.1 - Croissance économique ...........................................................................................
II-1.2 - Les indicateurs américains ........................................................................................
II-1.3 - Déficit budgétaire ....................................................................................................
II-2. Politique budgétaire et croissance économique Américaines ...............................................
II-2.1 - Conjoncture économique .........................................................................................
II-2.2 - La politique budgétaire menée par les Etats-Unis ...................................................
II-3. SOLUTION : Conditions nécessaires pour que la politique budgétaire contribue
favorablement à la croissance économique ..................................................................................
CONCLUSION .......................................................................................................
6
INTRODUCTION
7
L’Etat occupe un rôle majeur dans le développement économique d’un pays. Divers
problèmes macroéconomiques peuvent le préoccuper tels que la nature des dépenses à
effectuer, la structure des recettes à collecter, le lien qui s’établit entre les mouvements
budgétaires et monétaires, les perspectives de croissance à long terme, le problème de
chômage, la question de financement des investissements publiques, etc. En fait, pour faire
face aux perturbations de l’économie, le gouvernement est contraint d’intervenir en vue de
régulariser la conjoncture économique. L’instrument principal de cet interventionnisme est
constitué par la politique économique. Cette dernière désigne l’ensemble des décisions
cohérentes prises par les pouvoirs publics afin d’atteindre certains objectifs grâce à l’emploi
de multiples moyens ou instruments. Les pouvoirs publics disposent de nombreux moyens : la
politique budgétaire, la politique monétaire, la politique des changes, la politique des revenus,
la politique industrielle. Dans la pratique, la politique budgétaire et la politique monétaire
présentent une importance toute particulière, qui font d’elles les moyens d’intervention
traditionnelles de l’Etat. Elles demeurent des instruments mobilisables pour atteindre les
objectifs traditionnels de la politique économique dont la croissance économique, le plein
emploi, la stabilité des prix, l’équilibre extérieur. La politique monétaire se concentre plus sur
la stabilité des prix et l’équilibre extérieur tandis que la politique budgétaire est orientée
davantage pour la croissance économique. Selon EASTERLY et PRITCHETT (1993, p.38) :
« de bonnes politiques macroéconomique et sectorielle à long terme contribuant à des taux
de scolarisation élevé, à l’expansion des marchés financiers, à l’accroissement de
l’investissement productif et au maintien de prix stables et équilibrés et du taux d’intérêt
réalistes sont le plus sûr garant de la croissance future ».
A ce titre, l’intérêt des économistes s’est porté plus nettement sur la question des
contributions de l’Etat sur la croissance économique. Pour cela, il est primordial d’analyser la
politique budgétaire. Celle-ci constitue l’ensemble des actions de l’Etat sur la vie économique
nationale : effectuer des dépenses, percevoir des recettes, emprunter et gérer une dette plus ou
moins considérable. En réalité, les évolutions financières de tous les pays du monde se
caractérisent par une hausse importante des dépenses publiques et des prélèvements et qui se
traduit par une montée du déficit et des dettes publiques. Le budget de l’Etat et son
financement prend une place majeure dans le circuit de production et des revenus et par suite
sur le comportement des agents économiques. L’action de l’Etat pèse tellement lourd sur
l’économie du pays qu’il n’est pas pensable de négliger l’occasion d’établir une stratégie
budgétaire qui sera favorable à la croissance. On perçoit donc l’intérêt de poser la
8
problématique suivante : la politique budgétaire est elle un instrument efficace pour
promouvoir la croissance économique? La question de politique budgétaire a fait l’objet de
nombreuses controverses entre les économistes. Certains estiment que la politique budgétaire
est un instrument efficace pour promouvoir la croissance économique tandis que d’autres le
contestent. L’objet de notre travail est de démontrer que la politique budgétaire peut jouer en
faveur de la croissance économique. Pour ce faire, la première partie du mémoire porte sur
une analyse théorique de la politique budgétaire. La seconde partie est consacrée à une étude
de cas relative à la relation entre politique budgétaire et la croissance des Etats-Unis.
L’analyse théorique de la politique budgétaire consistera à définir en premier lieu les
concepts de base sur la politique budgétaire puis, à procéder à une comparaison de la politique
budgétaire et la politique monétaire et enfin à analyser les différents théories portant sur
l’impact de la politique budgétaire qui tiennent des enseignements les plus sûrs.
Dans l’analyse empirique de la politique budgétaire et de la croissance économique
des Etats-Unis, nous reviendrons, en premier lieu, sur la situation économique du pays en
question. Ensuite, nous analyserons les effets positifs de la politique de déficit de
l’administration américaine et son influence sur la croissance économique. Enfin, nous
déterminerons les conditions nécessaires pour qu’une politique budgétaire contribue
efficacement la croissance économique d’un pays.
I-
II-
9
PARTIE I
ANALYSE THEORIQUE DE LA
POLITIQUE BUDGETAIRE
10
I-1.Concept de base
La politique budgétaire consiste à utiliser le budget de l’Etat en vue d’atteindre
certains objectifs de la politique économique. Le budget de l’Etat est un document retraçant
l’ensemble des ressources attendu et des dépenses envisagées des administrations pour une
année civile. Il se traduit par une loi de finance votée chaque année par le parlement à
l’automne.
I-1.1 - Qu’est ce qui constitue les dépenses et les ressources de l’Etat ?
I-1.1.1-les ressources de l’Etat
Les recettes de l’Etat proviennent principalement des :
Ressources publiques ou prélèvement public
Ressources internes
Ressources externes
1-Les ressources publiques sont constituées par les recettes fiscales et les recettes non
fiscales. Quand on parle de recette fiscale on parle d’ impôt payé par les contribuables, les
droits et taxes impôt sur le revenu, impôt sur le patrimoine, impôt sur les dépenses…Même si
les recettes fiscales représentent près du 9/10 éme des recettes budgétaires, elle n’est pas la
seule moyen de prélèvement publique. Le budget est aussi alimenté par les recettes non
fiscales, constituée par les prélèvements sociaux, les recettes de production marchande de
l’Etat, le revenu de la propriété les ventes de biens et services de l’administration.
2-Les ressources internes : on parle ici de création monétaire et d’emprunt interne. En
fait, quand l’Etat effectue des dépenses supplémentaires, celles- ci doivent être financer. La
création monétaire appelée encore seigneuriage désigne une émission de monnaie de base ou
d’une augmentation de celle-ci qui découle de l’expansion normale de l’activité en cas de
croissance. L’emprunt, quant à elle comprend : les arriérés2 l’épargne émission de titre.
Toutefois les ressources internes peuvent provenir des bénéfices qu’une dépense publique
plus productive permet de dégager.
2 Somme en principal et/ou en intérêt dues mais non payés à la date de déclaration.
11
3-Les ressources externes sont constituées par les emprunts externes3 et les dons.
En fait, les variations de la fiscalité ont des influences sur les comportements des agents
économiques, notamment les ménages et les entreprises. Ces variations correspondent à une
hausse ou une baisse des pressions fiscales globales ou aux variations des taux des différents
impôts.
I-1.1.2-Les dépenses publiques
Les dépenses publiques représentent la principale forme d’intervention de l’Etat dans
la vie économique de la nation. Les dépenses ou charges assurent le fonctionnement de l’Etat
et orientent aussi l’activité économique.
Les dépenses sont réparties à travers les différents ministères par l’importance des
dotations budgétaires respectives. Elle permet ainsi de juger les priorités de l’Etat.
Du point de vue économique, les dépenses sont réparties en dépenses de capital,
dépense de transfert, dépense de fonctionnement, dépense d’investissement, dépense de
règlement de la dette publique.
Les dépenses publiques ont des répercussions sur l’activité de production et de
consommation des agents économiques et ce à travers les effets directs et les effets indirectes.
Effet direct : une augmentation des dépenses publiques élèverait le niveau de consommation
puis celui de la production. Notamment, ce sont les dépenses de fonctionnement des services
publiques et des dépenses d’investissement qui influe le plus la production globale.
Par ailleurs, un effet indirect des dépenses publiques pourrait entraîner une distribution
supplémentaire du revenu, une hausse du pouvoir d’achat… Il s’agit surtout des effets
multiplicateurs4.
Le budget relève donc un maniement des recettes et des dépenses publiques en vue
de :
Maîtriser les dépenses pour dégager des marges de manœuvre budgétaire et financer
les priorités du gouvernement.
3 Engagement contractuel en cours et ayant donné lieu à un versement des résidents d’un pays vis-à-vis d’un non résident, comportant une obligation de remboursement du principal moyennant d’un payement d’intérêt.4 Les effets multiplicateurs sont une augmentation de la production suite à une hausse du capital investi puisque la majorité des revenus crées sont en partie consommée.
12
Soutenir l’activité économique par l’allègement de l’impôt sur le revenu et les
différentes mesures sur l’épargne et la consommation.
Donner à l’Etat les moyens d’assurer ses missions essentielles.
Le budget sert à procurer des ressources à l’Etat afin d’assurer le bon fonctionnement
de l’administration. Les autorités ont considéré le budget, ses dépenses et ses recettes comme
un instrument de la politique économique à partir des années 30. L’Etat a pour mission
d’effectuer des dépenses, percevoir les recettes, emprunter, accumuler et gérer une dette plus
ou moins considérable. Pour autant que l’action de l’Etat affecte la vie de l’économie
nationale, toutes ces actions constituent ce qu’on appelle la politique budgétaire.
I-1.2 - Qu’est ce qu’on entend par politique budgétaire ?
La politique budgétaire peut être défini de plusieurs manières mais retenons seulement
quelques-unes unes plus importantes :
Selon Samuelson, la politique budgétaire est un processus consistant à manipuler les
impôts et les dépenses publiques aux fins de :
Contribuer à amortir les oscillations économiques
Favoriser le maintien d’une économie progressive assurant un niveau élevé de
l’emploi, d’une économie dépourvue de tensions excessives d’inflation ou de déflation.
La politique budgétaire est une politique qui consiste à utiliser le budget de l’Etat pour
atteindre certains objectifs : plein emploi, croissance économique, stabilité des prix,
équilibre extérieur c’est-à-dire toutes les variables économiques à laquelle les pouvoirs
publics assignent une valeur toute particulière.
13
politique économique selon Keynes
« La politique budgétaire est censée compenser la défaillance de l'investissement privé par le
jeu du multiplicateur. Le déficit n'est ni bien ni mal. »5
La politique budgétaire influence la conjoncture économique. Utiliser pour relancer
l’activité économique, la politique budgétaire peut aussi être utilisée pour la freiner. Par
conséquent, pour réguler l’activité économique d’un pays l’Etat peut agir sur tous les
éléments des recettes et des dépenses.
5 www.ac-versaille.fr, multiplicateur croissance et crise, consulté le 10 octobre2007
14
15
I-1.3 - Quels sont les différents types de politique budgétaire que l’Etat pourrait
mener ?
Le budget de l’Etat est utilisé pour accroître ou freiner la demande dans le but d’agir
sur la production et la consommation. Ainsi l’idée que l’Etat peut stimuler ou ralentir
l’activité économique doit jouer sur les recettes et les dépenses. L’ampleur des prélèvements
et des dépenses publiques donne aussi son poids aux interventions conjoncturelles de l’Etat
C’est parce que l’Etat pèse lourd dans la vie économique que ses comportements sur les
recettes et les dépenses sont à même d’influer le mouvement économique conjoncturel ou
prolongé et qu’il est tenant de s’en remettre à une politique budgétaire consciente pour
contrôler ces mouvements. On distingue principalement deux grands politiques dont la
politique fiscale et la politique des dépenses publiques. Mais la gamme de l’instrument de la
politique budgétaire est très large car le budget de l’Etat regroupe une multitude de ressource
et de dépense possible.
I-1.3.1 Les politiques portant sur les recettes :
Depuis les années 80, la politique budgétaire passe aussi par les recettes. L’impôt a des
incidences sur le surplus du consommateur et du producteur.
Une diminution des recettes porte généralement sur :
-une réduction d’impôt : ce qui favorise la demande des agents économiques. En effet, une
réduction de l’impôt sur le revenu stimule la demande des ménages tandis que la baisse du
taux d’impôt sur les sociétés ou certains dégrèvement fiscal6 favorisent l’activité des
entreprises..
-Une baisse des taux d’imposition : TVA, droit d’accise…
Une aide fiscale : exonération, subvention…
6 Remise d’impôt qui réduise le montant de l’impôt versé
16
Par contre, une augmentation des recettes est constituée par :
Une hausse des impôts : cette hausse des impôts réduit le pouvoir d’achat des
ménages, ce qui se répercute négativement sur la demande puis la production de
l’entreprise. Cela peut aussi induire une hausse de prix des producteurs.
hausse des taux d’imposition
Ces politiques portant sur les recettes sont généralement appelés politique fiscale.
I-1.3.2 Les politiques portant sur les dépenses publiques :
Avec les ressources publiques qu’il effectue, l’Etat verse des ressources monétaires
aux différents agents économiques. Une hausse des dépenses publiques accroît le montant de
ces ressources et stimule les dépenses des agents. Les dépenses publiques sont de nature
diverse. Elles peuvent porter sur :
- Les rémunérations des fonctionnaires, où l’Etat embauche de nouveau fonctionnaire à
travers les investissements publics que le secteur public effectue, ce qui favorise l’emploi et la
consommation des ménages lorsque le chômage sévit.
- Les aides aux entreprises : destinée à favoriser l’activité, elles regroupent les subventions7,
les bonifications d’intérêt grâce auxquelles la banque accorde des taux d’intérêt moins élevés
que ceux du marché avec une aide de l’Etat qui comble la différence.
- Les dépenses en infrastructures : elle consiste à soutenir la demande (transport et autoroutes
par exemple afin de soutenir l’industrie du bâtiment et des travaux publics) ainsi que par
l’intermédiaire de sa propre activité productive (investissements publics.
Il y a aussi les dépenses ou aides à la recherche …
En fait, l’Etat peut soit pratiquer une politique de hausse des dépenses soit une politique de
réduction des dépenses, mais en fonction de la situation économique du pays et des objectifs à
atteindre.
7 Aides accordées par l’Etat aux Entreprises quand cette dernière entreprend de gros investissement capable d’influencer positivement sur le PIB
17
I-1.3.3 Politique portant sur le solde budgétaire :
Une politique de réduction du déficit ou de réduction de l’excédent pour réduire la
demande globale : il s’agit ici soit de réduire les dépenses ou hausser les prélèvements.
C’est une politique d’austérité8.
Une politique de déficit : il s’agit de prévoir une dépense largement supérieur au
recette. Cette dépense supplémentaire doit porter sur les dépenses productives afin de
stimuler l’activité économique puisque cela permettrait de créer de nouvelle richesse à
travers les investissements réalisés.
Le gouvernement peut utiliser tous les éléments des recettes et des dépenses pour
relancer ou freiner l’activité économique d’un pays. La politique budgétaire au quel s’engage
l’Etat est soit une politique expansionniste soit une politique d’austérité budgétaire. En effet,
la politique budgétaire est en rapport étroit avec la croissance économique surtout par le biais
des dépenses que l’Etat autorise. Puisque notre mémoire porte justement sur l’incidence de la
politique budgétaire sur la croissance économique, et puisque la situation financière de
presque tous les pays du monde est caractérisée par une hausse des dépenses par rapport aux
recettes, il est préférable d’orienter notre étude sur une politique de déficit budgétaire.
I-1.4 Politique de déficit :
I-1.4.1.Concept du déficit :
La notion de déficit public ou déficit budgétaire désigne un solde budgétaire négatif
c’est-à-dire les dépenses dépassent largement les recettes. En outre, c’est un instrument de la
politique économique indispensable pour les uns, inefficace et responsable de déséquilibre
pour les autres. Le déficit peut être conjoncturel c’est-à-dire provoqué pour tout ou partie par
les variations du niveau de l’activité économique ou structurelle c’est-à-dire provoqué pour
tout ou partie par les choix de politique budgétaire indépendamment du niveau de l’activité
économique. Le déficit est un accroissement supplémentaire des dépenses publiques.
8 Politique d’austérité est une politique de réduction des dépenses publiques pour freiner l’activité économique, une baisse du revenu distribué,puis celui de la consommation et par effet d’entraînement une baisse de la production.
18
La question déficit relève sa question de financement.
I-1.4.2.Financement du déficit budgétaire :
Quand l’Etat accroît ses dépenses publiques sans augmenter ses recettes ou réduit ses
recettes sans diminuer ses dépenses, un déficit apparaît qu’il faut financer. Deux moyens
existent :
La création monétaire et l’emprunt.
Le financement monétaire du déficit ou seigneuriage : il peut se faire selon deux
moyens, direct ou indirect. Direct puisque la banque centrale consent une avance à l’Etat
en créditant le compte trésor public. Indirect où le déficit est couvert par l’émission de
bons de trésor. Le seigneuriage direct est restreint par la loi dans les pays industrialisés. Le
seigneuriage offre l’intérêt d’être un mode de financement particulièrement bon marché
pour l’Etat. Il n’est cependant pas sans coût pour l’économie. La monétisation du déficit
finit en effet par générer l’inflation.
L’emprunt : Le trésor public émet des titres à court terme (BT) et des obligations
pour financer le déficit budgétaire. L’emprunt est puissant dans l’épargne disponible,
l’intervention de l’Etat sur les marchés des capitaux est susceptible d’engendrer un double
effet d’éviction :
Un effet quantitatif où les ressources prélevées par l’Etat sont des ressources en moins pour le
financement des investissements privés et un effet prix où la raréfaction des fonds prêtables
fait monter les taux d’intérêt9. Le problème essentiel lié au financement par emprunt réside
toutefois dans son effet cumulatif sur la dette publique10. D’autre part, l’internationalisation
des marchés financiers a pour effet le financement d’une part d’importante des déficits publics
par des capitaux extérieurs.
Le déficit budgétaire doit être contenu dans certaines limites pour éviter les dérapages.
Toutefois, les diverses dépenses publiques ont des répercussions macroéconomiques
différentes et elles n’ont pas toutes les mêmes incidences sur la croissance future. En effet, les
dépenses d’investissement telles que les infrastructures n’auront des impacts sur la croissance
économique que plus tard. Ainsi la politique budgétaire œuvre pour le long terme. Par
ailleurs, les dépenses en éducation par exemple influent la croissance à moyen terme et à long
9 C’est le loyer du prêt effectué10 Une dette publique est une obligation envers un créancier non résident des administrations nationales, des collectivités locales ou entités publiques autonomes.
19
terme puisque les pays auront à sa disposition des individus compétents capable de participer
pleinement sur les activités économiques.
I-2 Comparaison de la politique budgétaire et de la politique monétaire
Pour combattre les tendances déstabilisatrices de l’économie, l’Etat est contraint
d’intervenir. Plusieurs instruments sont à la disposition du pouvoir public mais la politique
monétaire et la politique budgétaire demeurent les moyens d’intervention traditionnelle de
l’Etat.
Historique :
La politique monétaire, à l’honneur au cours des années vingt, fait brusquement place
aux actions budgétaires. En fait, l’évolution, au cours des années, du policy mix pratiqué dans
les pays de l’OCDE reflète une volonté croissante de circonscrire la politique budgétaire et de
la subordonner à la politique monétaire. Dans les années 50 et 60, âge d’or des politiques
économiques activistes, il revenait à la politique budgétaire d’assurer la stabilisation
conjoncturelle aidée en cela par une politique monétaire accommodante (qui limitait les
tensions sur les taux d’intérêt et les taux de change. L’accélération de l’inflation et le
creusement des déséquilibres des finances publiques à la suite des chocs pétroliers ont amené
un durcissement des politiques budgétaires et monétaires dans les années 80, marquant le
reflux de l’activisme conjoncturel. Depuis le début des années 90, l’Etat s’est encore resserré
autour de la politique budgétaire, mais la politique monétaire s’est assouplie, tendant à
devenir l’instrument privilégié de la stabilisation. Les textes fondateurs de l’union
économique et monétaire incarnent très clairement cette nouvelle conception du policy mix.
On pensait que la politique monétaire avait seulement un impact limité sur l’économie
réelle et l’inflation. La politique budgétaire dont beaucoup pensait qu’elle était déterminante à
la fois pour stabiliser l’économie réelle et pour contrôler l’inflation régnait en maître. Par
conséquent on perçoit l’intérêt de comparer la politique budgétaire et la politique monétaire.
20
I-2.1. Objectifs et instruments de la politique budgétaire et de la politique
monétaire :
La politique budgétaire et la politique monétaire sont les principaux leviers de la
politique économique. Les objectifs de la politique économique sont multiples et hiérarchisés.
Toute politique économique doit attribuer aux variables macroéconomiques des valeurs
précises à atteindre. Les quatre principales variables sont les suivantes : le chômage, la
croissance économique, la stabilité des prix, l’équilibre extérieur. Pour atteindre ces objectifs
de la politique économique, la politique budgétaire et la politique monétaire disposent chacun
leurs propres instruments.
I-2.1 .1. Les instruments et les objectifs de la politique monétaire :
Définir une politique monétaire est une obligation pour un pays puisque la création
monétaire ne peut être laissée à la seule initiative des agents privés. La politique monétaire
consiste à fournir les liquidités nécessaires au bon fonctionnement et à la croissance de
l’économie tout en veillant à la stabilité de la monnaie.
I-2.1.1.1. Les instruments de la politique monétaire :
Pour tenter de mettre à la disposition de l’économie la quantité adéquate de monnaie,
les autorités monétaires disposent d’un ensemble de moyens d’interventions et pour que la
politique demeure efficace, les autorités doivent réviser les choix des instruments utilisés. Ces
moyens d’intervention peuvent être regroupés en deux catégories :
-Les instruments de contrôle direct
-Les instruments de contrôle indirect
I-2.1.1.1.1 Les instruments de contrôle direct :
On distingue principalement l’encadrement de crédit et la sélectivité du crédit.
L’encadrement de crédit : c’est une limitation du crédit distribué par les banques. Ainsi, les
banques sont obligées de respecter un certain pourcentage d’augmentation annuelle des
crédits qu’elles distribuent. En cas de dépassement de crédit distribué, les banques sont
21
soumises à des sanctions. Les crédits consentis l’année t dépendent de la moyenne des crédits
qui ont été distribué en t-1. L’encadrement de crédit est une politique qui fige les parts de
marché du crédit des banques. Ce qui conduit à une distorsion des conditions de concurrence
entre banque.
La sélectivité du crédit : les autorités monétaires autorisent l’ouverture de crédit à des
secteurs d’activité particuliers.
I-2.1.1.1.2 Les instruments de contrôle indirect :
Il est constitué par le réescompte, les réserves obligatoires, politique d’open market.
a-le réescompte : Lorsque les banques ont besoin de monnaie banque centrale pour satisfaire
les besoins de sa clientèle, elles s’adressent à la banque centrale afin de mobiliser des
créances qu’elles détiennent. Cette opération de refinancement ou de réescompte a cependant
un coût pour les banques, coût représenté par le taux d’intérêt exigé par la banque centrale.
b-les réserves obligatoires : Ce sont les dépôts non rémunérés que chaque banque doit
effectuer sur un compte à la banque centrale. Ces dépôts obligatoires sont fondés sur le niveau
d’activité des banques et le montant de ces dépôts correspond à une part du total des dépôts
réalisés dans la banque. Ainsi, quand la banque centrale augmente le montant des réserves
obligatoires, les banques doivent réduire leurs offres de crédit.
c-open market : C’est l’achat et la vente ferme de titre de la banque centrale sur le marché
monétaire. Des banques se retrouvent sur le marché monétaire pour s’échanger leurs besoins
et leurs déficits de monnaie Banque centrale. Le but de l’open market est d’influencer la
liquidité des banques. Ceci a des effets prix et des effets quantités. En fait, quand la banque
centrale achète des titres, leur prix augmentent ainsi que leur taux d’intérêt parce que la
banque centrale hausse le volume de liquidité en circulation. L’open market permet de réagir
au jour le jour à l’évolution de la liquidité bancaire.
Pour influencer certaines variables économiques, les autorités monétaires doivent contrôler
des variables monétaires nommés les objectifs finals.
I-2.1.1.2. Les objectifs de la politique monétaire :
La politique monétaire vient appuyer et conforter les autres choix faits par les pouvoirs
22
publics dans le domaine budgétaire. Les objectifs de la politique monétaire rejoignent ainsi les
objectifs de la politique économique qui est la croissance et la stabilité interne de la monnaie
et des prix. La politique monétaire ne peut pas agir directement sur ces objectifs. Donc,
l’efficacité de cette politique passe par une adaptation permanente des instruments aux cibles
intermédiaires.
Elle se fixe ainsi des objectifs intermédiaires sur lesquels elles exercent une influence directe.
Ce sont les objectifs quantitatifs, les objectifs du taux d’intérêt et les objectifs de change.
les objectifs quantitatifs :
Ils portent sur l’évolution des agrégats monétaires, c’est-à-dire sur les différents indicateurs
de la masse monétaire en circulation dans l’économie. L’objectif consiste, pour les autorités
monétaires à fixer un taux de croissance pour l’augmentation annuelle de la masse monétaire
pour que celle-ci ne dépasse pas le niveau fixé.
les objectifs du taux d’intérêt
Ces objectifs amènent les autorités monétaires à fixer un niveau souhaitable du taux d’intérêt.
Ce sont les mécanismes du marché qui décident, selon le jeu de l’offre et de la demande de
monnaie. Quand les autorités monétaires souhaitent favoriser l’épargne des ménages, elles
cherchent alors à relever les taux d’intérêts. A l’inverse, un objectif de taux d’intérêt faibles
doit conduire à stimuler la croissance et l’investissement.
les objectifs de change :
Il s’agit, pour les autorités monétaires à utiliser les instruments monétaires pour atteindre un
certain niveau du taux de change de la monnaie nationale sur les marchés des changes. En
fait, un pays peut rechercher une dépréciation de sa monnaie pour relancer ses exportations ou
au contraire.
Par conséquent, la politique monétaire pour se donner les moyens d’atteindre les objectifs
finals de la politique économique aura à contrôler les variables monétaires.
23
I-2.1.2 Les instruments et les objectifs de la politique budgétaire :
Autrefois le budget servait uniquement à procurer des ressources à l’Etat afin d’assurer
le bon fonctionnement de l’administration. A partir de la crise des années 30, les autorités
économiques ont commencé à considérer le budget, ses dépenses et ses recettes comme des
instruments de la politique économique.
I-2.1.2.1 Les instruments de la politique budgétaire :
L’utilisation du budget peut influencer les décisions ou comportement des agents
économiques (consommation des ménages, investissement des entreprises). En outre, le
budget peut être utilisé dans le cadre d’une politique de régulation de la conjoncture, mais
cette régulation peut jouer à deux sens :
Sens expansionniste : soutenir ou favoriser les activités économiques.
Sens restrictifs : situation inflationniste, réduction de la demande des agents
économique, déficit extérieur important.
L’Etat peut utiliser le budget par le biais de deux principaux instruments :
I-2.1.2.1.1 Politique fiscale :
On entend par politique fiscale le maniement des taux d’impositions ainsi que
l’importance relative des différents impôts. Elle est de nature selon les circonstances à
relancer la production (baisse impôt sur les sociétés), des augmentations des dépenses
(réduction des impôts sur le revenu, TVA, dégrèvement fiscaux à l’investissement),
augmentation de l’épargne (diminution des impositions sur les plus values) ; et inversement à
freiner les évolutions de ces variables. La fiscalité est l’ensemble des prélèvements
obligatoires effectués par l’administration publique à titre définitif et sans contrepartie
immédiate et directe. Sa finalité est double :
• Réaffecter les ressources nationales en direction des biens et services collectifs.
• Redistribuer des revenus pour promouvoir l’équité sociale.
24
I-2.1.2.1.2 Politique des dépenses publiques :
Dans le souci de dynamiser l’activité économique, l’Etat peut augmenter le traitement
des fonctionnaires (dépenses de fonctionnement11) ou encore procéder à des investissements
publics (dépenses en capital12. En effet, pour stabiliser la conjoncture économique l’Etat doit
opter soit pour une politique de réduction de dépense soit pour une politique de déficit public.
Les dépenses publiques sont un moyen d’amorcer la pompe des investissements en rendant
facile leur financement par les banques.
Ces instruments ont été utilisés en vue de réaliser certains objectifs.
I-2.1.2.2 Les objectifs de la politique budgétaire :
En maniant les masses de recettes et de dépenses budgétaires, le pouvoir public influe
sur le comportement des agents économiques ; ainsi, par son action sur la demande et l’offre
globale, l’Etat peut stabiliser la conjoncture ou encore impulser un mouvement ou de
ralentissement économique.
I-2.1.2.2.1 les objectifs portant sur les ménages :
Ces actions sur les ménages consistent à modifier la demande globale.
-L’Etat assure une redistribution des revenus à travers les paiements des fonctionnaires. En
fait, en réalisant de nouveaux investissements, l’Etat crée de nouveau emploi et augmente le
revenu des ménages. Cette hausse du revenu élève le niveau de la consommation puis de la
production et suscite de nouvelle demande.
-L’Etat contribue également à la répartition des revenus des ménages à travers les impôts
qu’ils prélèvent et les dépenses publiques servant à réallouer les revenus entre agents. Les
impôts prélevés par l’Etat diffèrent selon le revenu de chaque individu. Ces prélèvements sont
fonctions de la situation de chaque individu, de leur revenu.
11 Concerne les frais du personnel, achat de matériel12 Ce sont les investissements effectués directement par l’Etat
25
I-2.1.2.2.2 les objectifs portant sur l’entreprise :
- L’Etat soutient l’activité des entreprises à l’aide des investissements qu’il fait puisque ces
investissements tels que les investissements en infrastructures contribuent au développement
de l’entreprise.
- L’Etat oriente aussi les activités des entreprises par des politiques fiscales incitatives…En
effet, si l’Etat diminue ses prélèvements sur les sociétés, cela permettrait aux entreprises
d’investir plus. D’autre part, cette baisse contribue à la stabilité des prix car une hausse des
impôts suscite une hausse des prix et souvent ce sont les consommateurs qui supportent cette
hausse.
La stimulation de la demande globale contribue à la croissance et favorise la création
d’emploi.
I-2.2 Les enjeux de la politique monétaire et la politique budgétaire :
Entre politique budgétaire et monétaire, les relations étaient traditionnellement
présentées comme évidentes (modèles keynésiens. La rigueur monétaire et budgétaire
préconisée pour éviter une dérive des charges financières n’est que très rarement réalisée.
Pour déterminer les enjeux de la politique budgétaire et de la politique monétaire sur l’activité
économique de la nation, il est important de connaître tout d’abord les fondements théoriques
de ces deux politiques.
I-2.2.1 Les fondements théoriques de la politique budgétaire et de la
politique monétaire :
I-2.2.1.1 la politique monétaire :
Fondements :
Elle est basée sur la théorie quantitative de la monnaie. Irving Fisher explique que la
hausse des prix est due par l’augmentation de stock de monnaie en circulation. Au début du
XXème siècle, il mis en forme cette idée avec une équation : M*V=P*T
26
Où M est la masse monétaire en circulation.
V est la vitesse de circulation de la monnaie
P le niveau général des prix
T le volume des transactions
Selon cette théorie, lorsque le volume des transactions et la vitesse de circulation de la
monnaie ne changent pas, une variation de la quantité de la monnaie entraîne une variation
des prix. En conséquence, la quantité de monnaie doit s’adapter aux échanges de biens dans
une économie afin d’éviter l’inflation. La masse monétaire ne doit pas augmenter plus vite
que l’activité économique (taux de croissance du PIB par exemple.
L’analyse monétariste, en particulier celle de Milton Friedman reprend la même analyse
puisqu’il considère que l’inflation est partout et est toujours un phénomène monétaire. Les
monétaristes proposent d’adopter des normes d’augmentation annuelle de la masse monétaire
afin que celle-ci ne progresse pas plus rapidement que le taux de croissance de l’économie.
Critique :
Keynes conteste cette hypothèse de la théorie quantitative de la monnaie en
remarquant qu’une augmentation de la masse monétaire ne conduit pas nécessairement à une
hausse des prix. Selon lui, dans certaines circonstances, exemple si les capacités de
production ne sont pas toutes employées, l’augmentation de la masse monétaire induit un
accroissement de l’activité économique et non une hausse des prix. Par conséquent, une
politique monétaire active, destinée à lutter contre le chômage, est donc possible.
I-2. 2.1.2 La politique budgétaire :
Fondements :
L’analyste John Maynard Keynes est à l’origine de la politique budgétaire et a donné
une justification théorique sur l’idée que la demande pouvait influencer la demande des agents
économiques (consommation des ménages, investissements des entreprises). Keynes
démontrait surtout les effets bénéfiques d’un politique de déficit budgétaire. La politique
budgétaire traditionnelle est la création de déficit à des fins de régulation conjoncturelle.
Grâce aux dépenses publiques supplémentaires permises par ce déficit, l’activité économique
27
se développait et les nouvelles richesses crées créait des ressources fiscales nouvelles.
Critique :
Milton Friedman critique la théorie keynésienne de la politique budgétaire. Selon lui,
cette dernière est plus fragilisée parce que la mise en œuvre des mesures budgétaires implique
de gros délais de préparation et d’adoption. Ainsi, il marque la limite d’une politique
budgétaire discrétionnaire, du moins lorsque la brièveté des mouvements macroéconomiques
dans l’un ou dans l’autre sens oblige à une action bien située dans le temps.
La politique budgétaire et la politique monétaire ont été le principal moyen d’intervention
du pouvoir public pour influencer l’activité économique et remédier aux déséquilibres. Il est
donc important de déterminer les impacts de ces politiques sur la vie de l’économie nationale.
I-2.2.2 Les effets de la politique budgétaire et de la politique monétaire sur
l’activité économique :
Comme toute politique d’intervention, la politique monétaire et la politique budgétaire
comporte des répercussions positives et négatives sur l’activité économique.
I-2.2.2.1 la politique budgétaire :
I-2.2.2.1.1 les effets positifs de la politique budgétaire :
Comment une augmentation des dépenses ou l’acceptation d’un déficit peuvent-elles
conduire à une plus forte croissance de la production nationale ?
L’effet positif du budget correspond au mécanisme du multiplicateur développé par
Keynes. Les dépenses publiques représentent une composante de la demande globale
(avec la consommation, l’investissement et les exportations). Une augmentation de ces
dépenses produites par un mécanisme en chaîne du multiplicateur, un accroissement pus
important de la production nationale. En d’autres termes, la diminution des impôts des
ménages ou des entreprises ou encore l’accroissement des dépenses publiques crée des
ondes de dépenses qui ont des effets d’entraînement sur l’ensemble de l’économie.
28
• Quand le déficit est lié à la seule conjoncture, le mécanisme du multiplicateur peut
même provoquer un retour automatique à l’équilibre budgétaire. Cet enchaînement
économique a reçu le nom de stabilisateur automatique : en fait, une baisse activité
conduit à une diminution des recettes fiscales, cette baisse soutient et stimule la
demande des ménages et des entreprises, ce qui permet ensuite de rééquilibrer le
budget (hausse impôt.
I-2.2.2.1.2 les effets négatifs de la politique budgétaire
La politique budgétaire est l’objet de trois grandes critiques.
-La première est liée à l’ouverture de l’économie aux échanges internationaux. En fait,
politique de relance économique fondée sur un déficit budgétaire risque de favoriser les
entreprises étrangères, le nouveau revenu distribués enclenchant le mécanisme de
multiplicateur au profit des seuls agents économiques étrangers.
-La seconde est liée au problème de financement du déficit budgétaire. S’il est financé par la
création monétaire, il y a un risque d’inflation. S’il est en revanche, financé grâce à l’emprunt
auprès des agents économiques, il y a le problème d’effet d’éviction c’est-à-dire un
phénomène qui conduit l’activité du secteur public à supplanter celle du secteur privé. Cet
effet provoque un ralentissement de l’activité économique.
-Le financement du déficit concerne aussi le problème de dette. Une dette importante
implique le versement d’intérêts considérables aux épargnants créanciers13 de l’Etat, le poids
de ces intérêts est énorme et une dépense supplémentaire conduit à un nouvel endettement
public et à son tour conduira à un niveau d’intérêts encore plus important.
I-2.2.2.2 La politique monétaire :
I-2.2.2.2.1 les effets positifs de la politique monétaire :
La politique monétaire peut agir positivement sur l’économie.
-En fait, une augmentation de la masse monétaire engendre une baisse du taux d’intérêt. Or,
ce taux s’impose aux investisseurs et favorise ainsi une incitation à investissement et à une
13 Partie fournissant de l’argent ou des ressources et à laquelle un payement est dû en vertu d’un accord spécifique
29
augmentation des crédits à la consommation. L’investissement contribue à la croissance du
pays et stimule l’activité économique. La hausse des crédits à la consommation permet de
relancer la demande puis la production.
-D’autre part une augmentation de la masse monétaire entraîne une hausse de la demande.
Cette hausse de la demande conduit à une augmentation de la consommation et de
l’investissement. Ce dernier à un effet stimulant sur la croissance et l’emploi.
I-2.2.2.2.2 les effets néfastes :
La politique monétaire est contrainte par le taux de change et le mouvement des
capitaux. Si le premier est fixe et le second libre, la politique monétaire n’a aucune marge
de manœuvre et le niveau d’intérêt est dicté par le marché. Or quand le niveau taux
d’intérêt est dicté par le marché, il y a un risque de hausse de celui-ci, ce qui diminue
l’incitation à l’investissement qui est un élément stimulant de l’activité économique.
La politique monétaire est aussi contrainte par l’extérieur. En fait, le déséquilibre des
échanges extérieurs constitue la variation de la position monétaire du pays face au reste du
monde et la variation du taux de change. Le taux de change détermine la valeur de la
monnaie nationale par rapport à la devise étrangère. Un pays qui s’endette verrait son taux
de change peu à peu se déprécier.
Une augmentation de la masse monétaire en circulation pourrait générer une hausse
des prix et par effet d’entraînement un risque d’inflation.
La stabilité des prix est devenue l’objectif final quasi exclusif de la politique
monétaire dans beaucoup de pays. Dans le passé, la politique monétaire n’a pas de résultat
jugée suffisante en matière de croissance et de chômage. Par contre, l’inflation sévissait et la
politique monétaire a la volonté de conférer à la banque centrale la mission principale de
combattre l’inflation. Ainsi, la politique budgétaire soutient la croissance et l’emploi et la
politique monétaire accompagnent le mouvement pour éviter le déséquilibre tel que l’inflation
et le déficit. Par ailleurs, les politiques budgétaires nationales demeurent le principal
instrument pour faire face à des chocs économiques, car les gouvernements nationaux ne
peuvent plus recourir pour influer sur les variations de la conjoncture économique dans le
cadre de l’union économique et monétaire.
Par conséquent, il convient d’analyser les théories portant sur l’impact de la politique
budgétaire sur la croissance.
30
I-3 Les théories portant sur l’impact de la politique budgétaire sur la
croissance:
La croissance économique est au centre des préoccupations des gouvernements de tous
les pays du monde et caractérise l’histoire économique du monde depuis la révolution
industrielle. Plusieurs moyens ont été mise en œuvre pour avoir un taux de croissance élevé et
la politique budgétaire figure justement l’une de ces moyens. Différentes études ont été
menées pour analyser l’incidence de la politique budgétaire sur la croissance économique.
Certains auteurs ont partagé la thèse que la politique budgétaire est un instrument efficace
pour promouvoir la croissance mais d’autres l’ont contestée. Nombreux sont les théoriciens
qui ont fait une étude sur l’incidence de la politique budgétaire sur la croissance mais retenons
seulement quelques unes les plus pertinentes.
I-3.1 Théories qui soutiennent que la politique budgétaire contribue à la
promotion de la croissance
I-3.1.1 Les théories keynésiennes
Il est essentiel d’entamer l’analyse théorique de la politique budgétaire par le courant
keynésien. C’est à John Maynard KEYNES, dans les années 30, que l’on doit l’invention
moderne du concept. En fait, l’activité économique s’emballe à certain moment et stagne à
d’autres. La théorie keynésienne a montré que le gouvernement pouvait endiguer les crues et
les décrues de l’activité économique au moyen des instruments budgétaires. Utiliser surtout
par le gouvernement en cas de forte dégradation de l’économie, elle consiste à accepter la
création d’un déficit. La politique keynésienne consiste à soutenir l’activité économique en
faisant jouer le multiplicateur keynésien.
Le multiplicateur keynésien :
Le multiplicateur keynésien est un mécanisme macroéconomique mis en évidence par
Keynes, qui permet de compenser la faiblesse des dépenses privées par un accroissement des
dépenses publiques.
31
Supposons que l’économie entre dans une phase de récession. Supposons également
que ce ralentissement de la croissance est le résultat d’une insuffisance de la demande,
l’analyse keynésienne préconise de compenser la faiblesse des dépenses privées par un
accroissement des dépenses publiques. Le mécanisme de relance enclenché par cette mesure
fonctionne sur le principe élémentaire sur lequel toute dépense est un revenu. En effet, une
augmentation des dépenses publiques engendre des revenus supplémentaires qui sont pour
partie consommés, pour partie épargnés et pour partie récupérés par les administrations
publiques sous la forme d’impôts et de cotisations sociales. Or, la partie des revenus
supplémentaires qui est consommée vient nourrir la demande intérieure adressée aux
entreprises. Ces derniers peuvent des lors augmenter leurs investissements, leurs emplois, et
distribuer des revenus supplémentaires. Le surcroît de dépenses publiques provoque par
conséquent un effet cumulatif (ou multiplicateur) qui stimule l’activité économique.
Par exemple, passer une commande pour 1 milliard des travaux publics, c’est accroître la
production intérieure de 1 milliard, mais c’est aussi distribuer des revenus pour 1 milliard.
Ces revenus supplémentaires vont nourrir une demande de consommation qui sera satisfaite
par une augmentation de la production pour laquelle de nouveaux revenus seront distribués, et
ainsi de suite. Par conséquent, grâce à l’effet multiplicateur, chaque franc supplémentaire
injecté dans le circuit économique se multiplie. Ainsi, les dépenses publiques contribuent à la
croissance à travers les investissements réalisés qui est un des piliers de la croissance, et
résous aussi le problème de chômage et permet et facilite le développement des entreprises
nationales.
En effet, dans la théorie générale, Keynes souligne que le plein emploi ne peut être
toujours assuré parce que la demande globale est parfois insuffisante. Pour lui, dans la mesure
où les dépenses de l’Etat contribuent à accroître cette demande, il ne faut pas hésiter à
enfreindre les règles de l’équilibre budgétaire du budget, en menant une politique budgétaire
discrétionnaire. Keynes compte sur le déficit pour accroître la production. Seul l’Etat peut
rompre cet équilibre de sous-emploi en créant une demande supplémentaire a un effet puissant
sur la production, grâce au mécanisme du multiplicateur. La politique de relance augmente la
demande de réduire le chômage et par l’effet multiplicateur assure la croissance.
Pour approfondir la pensée Keynésienne la plus rigoureuse, il vaut mieux faire appel aux
travaux des disciples et aux formes renouvelées d’un courant toujours présent dans le débat.
32
I-3.1.2 -Robert EISNER
« Le déficit peut être bon pour nous »14. Il s’appuye sur idéé de déficit en utilisant le modèle
IS-LM.La fonction de consommation fait ressortir l’influence du revenu disponible Yd ainsi
que celle de la richesse privée nets W. Le revenu disponible comprend les intérêts versés aux
détenteurs de la dette gouvernementale. Ce dernier fait partie de la richesse nette réelle des
agents privés à côté de l’encaisse réelle M/P. Ainsi, les actions budgétaires de l’Etat affectent
la consommation des particuliers de plusieurs manières :
par les impôts à travers les taux t0 et t1.
par le montant des intérêts versés pour le service de la dette
par le volume des titres publics détenus B.
par l’effet multiplicateur sur le revenu induit par une variation des dépenses
publiques G.
Les équations :
C (Yd, W) +I (i) +G=Y (relation IS)
L (i, Y, W) = M/P (relation LM)
Yd= Y+ I*B/P –P (revenu disponible)
W= M/P+B/P (richesse nette réelle)
T= t0+t1*Y (impôts)
Quand un déficit supplémentaire survient à la suite d’une nouvelle dépense dG,
financée par l’émission d’une nouvelle dette dB=dG. La courbe IS se déplace vers la droite
entraînant avec elle la position d’équilibre du produit. Supposons que l’économie est sur
liquide ou bien qu’une politique monétaire d’accompagnement empêche le taux d’intérêt de
s’élever, l’effet de la politique budgétaire sur le revenu est maximal et montre trois effet
expansionniste : la demande globale, source de nouveaux revenus d’intérêts sur la dette
publique, accroissement des variations des titres détenus par le publics. Cependant si l’on
renonce à faire une politique monétaire d’accompagnement et sous certaines conditions, les
auteurs keynésiens admettent qu’une montée des taux d’intérêt viendra réduire assez
sensiblement l’impact expansionniste d’une politique de déficit.
Par conséquent, l’analyse keynésienne est surtout valable pour le courte période en
situation normale de sous emploi.
14 Robert EISNER, « sense and nonsesnse about budget défici »t ,harvard business review, mai/JUIN 1993
33
Un autre auteur partage la même théorie que Keynes.
I-3.1.4-Les dépenses publiques dans le modèle de Barro
Dans le modèle de croissance de Barro 15(1990), les dépenses publiques peuvent, car
elles sont productives, agir positivement non seulement sur les niveaux des variables mais
aussi sur le taux de croissance de l’économie. Mais le niveau de financement de ces dépenses
agit lui évidemment négativement sur les niveaux et le taux de croissance. Il en résulte un
niveau optimal de ces dépenses. Pour maximiser la croissance, il est nécessaire de déterminer
la taille de l’Etat. Pour que la croissance soit optimale, la taille de l’Etat doit être égale à
l’élasticité des dépenses publiques à la production : dy*g/dg*y. Pour cela, la productivité
marginale des dépenses publiques Pmg= dy/dg doit être égale à 1. Pour de faibles valeurs du
taux d’imposition, l’effet positif des dépenses sur la productivité marginale du capital domine,
la croissance augmente. En effet, les agents privés calculent qu’en investissant plus, ils
haussent leurs productions, ce qui rend la dépense publique productive. Dans le modèle de
Barro, il existe deux distorsions : l’impôt sur le revenu et l’externalité. L’impôt sur le revenu
cause une désincitations à investir, tandis que l’externalité est fonction de la productivité des
dépenses publiques et peut agir à double sens : si positive à une sous incitation à
l’investissement et si négative à une sur incitation. Selon lui, les individus calculent leur
productivité marginale du capital d’équilibre concurrentiel en considérant comme donné le
niveau des dépenses publiques. Cependant, quand ils investissent d’après cette productivité
marginale du capital d’équilibre concurrentiel, ils augmentent leurs ki et leur yi. Si le
gouvernement maintient l’équilibre budgétaire, les dépenses publiques par leur action
d’investissement, sont productives.
Par exemple, si dépense publique se réalise par une hausse des droits de propriété sur
le fruit du travail et de l’investissement privé (dépense pour le maintien de l’ordre..) ; cette
forme de dépense a des effets positifs sur la production. Du point de vue des investisseurs, le
renforcement des droits de propriété accroît leur appropriation sur les revenus de leurs
investissements. Ainsi, ce qu’ils payent en impôt supplémentaire, ils le retrouvent en
appropriation supplémentaire. Donc, une modification des dépenses publiques vers plus de
droit de propriété assure une croissance économique.
15 BARRO : « Government Apeding in a simple Model of Endogeneous Growth », journal of political economy, october 1990
34
I-3.2 Théorie qui conteste l’impact positif de la politique budgétaire sur la
croissance
I-3.2.1 Théorie ricardienne
Selon lui, les dépenses publiques sont financées par les emprunts publics. Ainsi, la
méthode de financement des dépenses publiques est neutre sur les décisions de consommation
et sur l’accumulation du capital. C’est le principe d’équivalence ricardienne. Ce principe dit
que seul le sentier d’évolution des dépenses publiques a un impact sur l’économie.
L’augmentation des dépenses publiques financée à crédit réagit à la détérioration du bien- être
des générations futures par un effort d’épargne supplémentaire. La contrainte budgétaire de la
dynastie n’est pas affectée, donc le sentier de consommation reste inchangé.
A long terme, les plans de richesse des ménages et d’endettement de l’État doivent
être rendus compatibles, ce qui nécessite qu’une des deux politiques, budgétaire ou monétaire,
assure la cohérence des plans des différents agents et stabilise le niveau de richesse total sur
PIB. Une règle de budget équilibré, la politique monétaire est active (au sens de Leeper, 1991)
et la politique budgétaire passive à long terme ; avec la politique de régulation, c’est le
contraire. Il s’ensuit des variations différentes des actifs, de la production et de l’inflation. À
court terme, si les politiques budgétaires sont coordonnées avec la politique menée par la
banque centrale commune. Pour cette dernière, on trouve des situations dans lesquelles elle
peut avoir intérêt à laisser les politiques budgétaires être contracycliques à court terme. A
moyen et long terme, néanmoins, la BCC préférera toujours que les politiques budgétaires
soient neutralisées. Ainsi est-elle la seule bénéficiaire permanente d’une lecture stricte du
Pacte de stabilité et de croissance.
Puisque la variation des dépenses publiques n’affecte en rien la consommation, selon
RICARDO, le modèle Keynésien n’est valable qu’à court terme. Ainsi, il n’y aura pas de
croissance économique.
I-3.2.2 Les théories Néoclassiques
35
Le modèle néoclassique relève par conséquent, trois questions relatives à
l’introduction de l’Etat : l’influence d’un budget équilibré, budget déséquilibré et la
soutenabilité de la dette publique. Les modèles néoclassiques qui reposent sur des fondements
microéconomiques développés, ont tenté d’expliqué que les dépenses publiques n’affectent ni
l’utilité ni la production, puisque les ménages anticipent que le déficit d’aujourd’hui donnera
lieu à des impôts futurs; mais des modèles de déficit neutre ne peuvent par définition pas aider
à comprendre que la même contraction budgétaire soit tantôt récessive tantôt expansionniste.
La plupart des tests empiriques conduisent en outre à rejeter l’hypothèse d’équivalence
ricardienne. Les auteurs néoclassiques assistent sur le caractère significatif à la fois des
déficits et des effets d’éviction occasionnés par ces déficits : quelque soit la situation relative
du pays concerné, l’accroissement des déficits est une promesse de difficultés économiques
dans le futur (perte de croissance, endettement extérieur) avec à la fin une baisse du bien-être.
Selon, Douglas BERNHEIM, « la politique budgétaire de déficit a un effet temporaire
expansionniste qui passe principalement par les effets richesse et leur influence sur la
consommation des agents privés »16. D’autres effet de consommation, plus marqués sont à
attendre de la part des agents contraints par leur revenus disponible et qui représentent sans
nul doute une certaine proportion des consommateurs. Cette influence expansionniste d’un
politique substituant l’emprunt à l’impôt est encore renforcée lorsque l’Etat augmente ses
propres dépenses et les finances par l’emprunt. Pour qu’un effet réel soit obtenu pour la
production il faut naturellement que l’économie se soit écartée du plein emploi. Les
néoclassiques sont souvent disposés à accepter ces conséquences et à négliger les effets
d’éviction sur l’investissement pour une courte durée. BERNHEIM cite le modèle d’AUER
BACH et KOTLIKOFF comme exemple de position qui refuse cet effet d’expansion de la
demande à court terme. Donc, à court terme la baisse des richesses associées aux nouveaux
impôts et l’existence de contraintes de liquidité pour certains consommateurs a entraîné une
baisse de la demande privée. A plus long terme, on attend à une relance de l’investissement
privé et on espère aussi que les perspectives de réduction des sommes consacrées au service
de la dette publique pourront contribuer à la baisse des prélèvements et améliorer le moral des
contribuables. Par conclusion, puisque la politique budgétaire est sans effet sur la
consommation, son impact sur la croissance est aussi limité.
I-3.2.3 Libéralisme classique aux nouvelles théories libérales
16 Douglas Bernheim : « A Neoclassical Perpective on Budget Deficit » journal of economic perspectives, 1989
36
Le rejet du déséquilibre budgétaire par Adam Smith repose sur l’inefficacité de l’Etat
à accroître le revenu national. D’une part, l’action de l’Etat constitue une entrave à la
concurrence et par conséquent à la croissance. D’autre part, l’Etat par une consommation
publique non contenue, gaspille les ressources au détriment des entreprises puisque les
investissements publics constituent les in-puts des investissements privés dont
l’investissement est ainsi pénalisé. Des capitaux sont soustraits à l’initiative privée pour un
usage improductif, il y a donc un effet d’éviction au détriment de l’investissement privé. On
parlera d’effet d’éviction quand l’augmentation des dépenses publiques et les déficits publics
qui en résultent entraînent une baisse de la demande privée. A.Smith réfute le financement de
l’action de dépenses publiques supplémentaires tant par l’accroissement des impôts que par
me recours à l’emprunt, au nom de l’improductivité de l’Etat.
Pour la nouvelle économie classique, la politique budgétaire est inefficace du fait des
anticipations rationnelles des agents économiques. En fait, si l’Etat décide de financer le
déficit par l’emprunt et non par une hausse immédiate des impôts, les agents économiques
anticipent une hausse future des impôts et n’augmentent pas leurs consommations. Ainsi,
l’effet de relance n’aura pas lieu donc il n’y aura pas non plus de croissance économique.
Par conséquent, l’existence de déficits budgétaires important repose sur l’illusion
budgétaire des agents économiques qui sous-estiment la pression fiscale à venir : cette
imparfaite information leur fait accepter l’augmentation des dépenses publiques financée par
l’endettement. L’endettement constitue donc un frein à la croissance. Ainsi, une hausse des
dépenses financées par l’emprunt met le pays dans une situation de déséquilibre.
L’approche théorique sur l’incidence de la politique budgétaire est essentielle pour mieux
appréhender la relation empirique de la politique de déficit et la croissance économique.
37
PARTIE II
POLITIQUE BUDGETAIRE ET
CROISSANCE ECONOMIQUE
DES ETATS-UNIS
Le débat porte ici prioritairement sur les conditions d’efficacité de la politique
budgétaire, et sur le maintien d’une capacité pour chaque pays de laisser jouer en permanence
les stabilisateurs économiques en effectuant des programmes d’investissement public(PIP),
porteurs de croissance et d’emp1oi.
II-1. Diagnostic
II-1.1 Croissance économique
38
Malgré la hausse sensible des prix du pétrole en 2004, le PIB réel des États-Unis a
augmenté de 4,4 %, soit au même rythme que lors des années de forte expansion de 1997 et
1999. Ce solide croissance témoigne du coup de pouce donné par les importantes réductions
d’impôt de 2003 et par la dépréciation du dollar américain.
La croissance économique aux États-Unis en 2005, est un peu plus modeste qu’en 2004.
La première moitié de l’année 2005 a été une excellente période; en raison de leur force, les
chiffres relatifs à la croissance américaine a été surprenante. Il s’agissait d’un pic au niveau de
la performance de l’économie américaine, et que les taux de croissance iront en se
ralentissant. La cause était le ralentissement des dépenses des consommateurs, un
ralentissement de la demande aux États-Unis et du fait que les prix élevés du pétrole
continuera de peser sur les pays importateurs de pétrole. Toutefois, l’augmentation des
revenus et le niveau élevé des bénéfices des sociétés devraient continuer d’alimenter les
dépenses de consommation et l’investissement des entreprises, en plus d’aider à soutenir la
croissance de la demande intérieure. La dépréciation du dollar américain viendra également
en aide aux secteurs exportateurs des États-Unis. Dans l’ensemble, les prévisionnistes du
secteur privé s’attendent à ce que la croissance atteigne en moyenne 3,6 % l’année 2005, ce
qui est semblable aux prévisions formulées au moment de la mise à jour économique et
financière de novembre 2004, et 3,4 % en 2006. Néanmoins, l’expansion se poursuivra et
devrait s’accélérer en 2006, car l’accroissement du PIB réel dans les pays de l’OCDE devrait
atteindre 3,1 %, comparativement à 2,9 % en 2005.
La croissance du PIB fin 2006, s’est dégradée au premier trimestre 2007 avec un taux
estimé à 1,3% en base annuelle. Il s’agit de la plus mauvaise performance depuis début 2003
due essentiellement à la réduction des investissements résidentiels (-17%), à une nouvelle
dégradation de la balance des paiements et à un recul des dépenses publiques fédérales (-3%),
une réduction de l’inflation mais au prix d’un net ralentissement économique ce qui rend la
politique monétaire pour les mois à venir délicate.
GRAPHIQUE 1 : Taux de croissance du PIB
39
Source : OCDE
A plus long terme, les observateurs attendent que la croissance d’équilibre se stabilise,
pour des raisons démographiques, à 2,6% contre 3%, en moyenne enregistrés ces quinze
dernières années aux Etats-unis. Depuis le second trimestre 2005, la consommation des
ménages est supérieure à leur revenu net, le taux d’épargne devenant négatif. Malgré des
signes de ralentissement cyclique, cette consommation restait bien orientée début 2007.
Les profits des entreprises américaines se sont accrus de 21,4% en 2006 (12,5% en
2005), bénéficiant de la conjoncture favorable mais aussi d’un gain de change sur les profits
rapatriés. Les recettes fiscales progressaient plus modérément de 18,6% (contre 33% en
2005). On notait toutefois au 4° trimestres 2006 un recul de 4,9 milliards USD des profits et
de 14,4 milliards des impôts perçus. Si en 2006 tous les secteurs étaient dynamiques, au
dernier trimestre, la production, le transport et le stockage ralentissaient leur progression
tandis que les gains de productivité de ces dernières années étaient en partie répercutés dans la
masse salariale. L’atonie de l’investissement industriel fin 2006 semblait toutefois céder le
pas à une reprise dans certains secteurs début 2007: informatique, équipements industriels.
L’expansion de l’économie mondiale se poursuit. Ce ralentissement de la croissance
de l’économie américaine posera-t-il problème au reste du monde ? En outre, de nombreux
instruments peuvent permettre de contrer le ralentissement de la croissance. Si nous nous
intéressons à la question des déséquilibres, aux Etats-Unis, à chaque moment où l’économie
mondiale se trouvait dans une situation difficile, le consommateur américain a vu son
endettement croître très largement.
GRAPHIQUE 2 : Croissance du PIB réel des Etats-Unis
40
GRAPHIQUE 3 : Perspectives de croissance du PIB réel
TABLEAU 1 -CROISSANCE DU PIB AUX ÉTATS-UNIS
Prévisions (En %)
Source : OCDE
41
II-1.2 Les indicateurs américains
On distingue trois indicateurs financiers composant l’indicateur économique avancé.
Malgré la hausse des taux d'intérêt effectuée par le FED, le dynamisme financier de
l’économie américaine reste considérable.
1-Un déséquilibre entre épargne et consommation
En ce qui concerne la consommation aux Etats-Unis, il faut rappeler tout d’abord que
si les revenus générés par les entreprises ont été très élevés, et que les bénéfices des
entreprises constituent ainsi le principal moteur de la croissance générale des revenus. Les
entreprises sont donc fortement rentables, alors que les salaires sont restés faibles. Les
dépenses des consommateurs se ralentissent, alors que le taux d’épargne augmente. La
dépense des consommateurs américains représente en 2005, 80 % du PIB. De toute évidence,
l’évolution future des taux d'intérêt à long terme, a une influence sur la part de la dépense des
consommateurs. Dans ce processus, l’économie américaine ne pourra pas croître non plus
rapidement qu’elle n’a pu le faire par le passé. Le taux de croissance est de l’ordre de 3,5 %
en 2006.
En outre, depuis le second trimestre 2005, la consommation des ménages est
supérieure à leur revenu net, le taux d’épargne devenant négatif. Malgré des signes de
ralentissement cyclique, cette consommation restait bien orientée début 2007. La poursuite de
la consommation dépendra des conditions de crédit et de l’évolution du revenu disponible.
2000 2001 2002 2003 2004 2005En volume 3,7 0,8 1,9 3,0 4,4 3,6En valeur 5,9 3,2 3,5 4,9 6,6 6,1
42
GRAPHIQUE 4 : Consommation privée et revenu net disponible
www.census.gov
TABLEAU 2 : CONTRIBUTION DE LA CONSOMMATION A LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
Croissance du PIB (en %)% de la croissance du PIB expliqué par la hausse
par la consommation des ménages
1999
2000
2001
2002
2003
3,2
4,2
2,1
1,1
0,5
56
38
69
90
172Source ocde
2-Les revenus et les dépenses
Dans une perspective de long terme, il apparaît que les recettes publiques ont été en
hausse dans les années 80 aux Etats-Unis, et jusqu’au milieu des années 90. Cela a permis de
générer des excédents significatifs outre-atlantique. En effet, il est peu probable que
l’augmentation des recettes continue de s’accélérer, et il faut maintenant se demander
comment il sera possible de réduire les dépenses. En ce qui concerne l’équilibre budgétaire, le
déficit budgétaire a atteint un point bas en 2004, à 417 milliards de dollars. Il est de l’ordre de
390 milliards de dollars, ou 400 milliards de dollars, en 2005. Si la trajectoire des dépenses
était plus lente, le déficit serait moins important.
43
3-Le déficit commercial
Il convient de s’interroger sur la nature de déficit commercial Américains. Rappelons
que la demande intérieure a diminué au cours des dernières années, alors que le taux
d’importations a augmenté. Plus généralement le déficit commercial des Etats-Unis est le
symptôme des difficultés rencontrées dans le monde entier. Cette situation se traduit par de
fortes sorties de liquidités des Etats-Unis. Par conséquent, dans un tel environnement, les
risques financiers sont logiquement en hausse.
Le déficit commercial américain est le reflet de perturbations fondamentales dans
l’économie mondiale. Cette situation conduit à penser que, dans cet environnement de
croissance mondiale ralentie, les faiblesses du dollar prendront fin.
II-1.3 Déficit budgétaire
Peu de questions économiques ont récemment posé autant de problèmes aux autorités
et aux économistes que le déficit des paiements courants des États-Unis. Certains redoutent
qu’il ne représente une bombe à retardement pour l’économie mondiale. Autrement dit, les
prévisions de croissance économique des instituts retiennent l'hypothèse d'un soutien
budgétaire de l'activité plus accentué que dans la prévision gouvernementale.
Il faut d’abord souligner que ce déficit est immense. Il correspond à la différence entre
les dépenses annuelles du gouvernement et ses recettes.
II-1. 3.1 Evolutions des déficits américains
Dans les années 80, il y avait déjà des signes avant-coureurs, notamment à partir du
moment où la dépense intérieure aux États-Unis a commencé à augmenter plus vite que la
croissance du PIB. Il y a bien eu un déficit qui a atteint 3,4 % du PIB en 1987, mais il s’est
résorbé après qu’une baisse du dollar a stimulé les exportations et freiné les importations.
Dans les années 90, il était pratiquement nul et son quasi-doublement n’est intervenu
que depuis 2000. Pour autant, ce déficit n’est pas une création récente.
Mais depuis 2002, le recul du dollar n’a pas eu le même effet. En outre, il existe un
important problème en ce qui concerne la Sécurité sociale au Etats-Unis, ce régime est dans
une situation de très grande instabilité. Les estimations varient dans ce cadre, l’on parle de 7
000 à 9 000 milliards de dollars de déficit. C’est d’ailleurs pour cela que le Président Bush
44
souhaite privatiser largement le système de Sécurité sociale : l’administration Bush souhaite
ainsi mettre en place des plans d’investissements, qui se feront sur le marché, qui connaîtront
une croissance plus rapide que la dette affectée au financement de la Sécurité sociale.
De réels signes de reprise se sont manifestés aux Etats-Unis dans le courant de
l'année 2003 ; l'orientation très expansionniste de la politique économique américaine depuis
trois ans semble donc porter ses fruits. Le déficit des administrations publiques aux Etats-Unis
de l'ordre de 6 points de PIB en 2003. La Réserve fédérale a fixé ses taux directeurs au
niveau, historiquement bas, de 1 %.
En 2005, il a atteint plus de 800 milliards de dollars US, soit 6,4 % du PIB américain.
Cela représente à peu près 1,5 % du PIB mondial.
Le déficit budgétaire attendu devrait être en nette réduction en 2006 grâce à une
progression des recettes alimentées par la croissance économique de ces dernières années. En
2007, des arbitrages seront sans doute nécessaires pour répondre aux réductions de recettes
que devrait générer le ralentissement économique en vue. Se posera également la question de
la reconduction de l’exemption de « l’Alternative Minimum Tax » qui concerne 23 millions
de contribuables et représente une menace pour la consommation et la croissance déjà à
l’épreuve. En 2006, le déficit était estimé à 250 milliards de dollars, ce qui représente un peu
plus de 2% du PIB. Cela qualifierait les Etats-Unis pour l’entrée dans l’union Européenne
(3% de déficit budgétaire étant un des critères de Maastricht).
GRAPHIQUE 5 : Finances publiques
www.census.gov
Actuellement, l’endettement des particuliers est si élevé aux Etats-Unis qu’il n’est pas
soutenable.
45
II-1. 3.2 Endettement des Etats-Unis
S’il est un indicateur qui a fait beaucoup discuter l’opinion publique, c’est bien celui
de la dette des Etats-Unis. Publiée par le département du trésor, la dette publique des Etats-
Unis s’apparente à la somme totale empruntée par le gouvernement. Elle s’élève en 2006 à un
peu plus de 8600 milliards de dollar. Cette somme correspond à l’accumulation année après
année des déficits budgétaires du gouvernement, qui doit emprunter l’argent manquant pour
réconcilier son budget annuel. Cette dette représente plus de 70% du PIB des Etats-Unis.
Il faudra bien financer le déficit, ce qui est synonyme d’endettement. Heureusement, les États-
Unis bénéficient du privilège de pouvoir emprunter dans leur propre monnaie – le dollar est la
principale monnaie de réserve du monde – mais il est difficile de savoir combien de temps
cette particularité permettra aux États-Unis d’éviter un ajustement perturbateur. Quoi qu’il en
soit, la dette extérieure nette du pays augmente inexorablement : elle représentait près de 2
500 milliards USD en 2004, soit 22 % du PIB. Si les États-Unis sont le plus gros débiteur du
monde en valeur absolue, c’est encore loin d’être le cas en proportion du PIB. La majeure
partie des entrées de capitaux sert à financer la consommation publique et privée ainsi que le
logement, dépenses qui n’aideront en rien au remboursement. C’est l’ordre de grandeur de cet
indicateur, plus que sa variation mensuelle, qui apporte des renseignements sur la santé de
l’économie du pays. Cette politique a largement contribué à la reprise économique des États-
Unis, qui a été plus précoce.
TABLEAU 03 - Capacité de financement des administrations publiques aux États-Unis (en
points de PIB)
2000 2001 2002 2003 2004 200511,6 - 0,4 - 3,8 - 4,6 - 4,3 - 4,1
Source OCDE
Facteurs de risque et d’incertitude
Le déficit élevé et persistant de la balance courante des États-Unis est un important facteur de
risque pour les perspectives de croissance économique.
GRAPHIQUE 6 : Balance courante des Etats-Unis
46
La demande intérieure finale au Canada et, particulièrement, les dépenses de
consommation et les investissements des entreprises ont bien résisté à la baisse des
exportations et à la progression plus lente de l’emploi dans les secteurs exportateurs.
Toutefois, à court terme, il se pourrait que l’appréciation du dollar canadien commence à
peser sur la demande intérieure. Cela risque d’entraîner une faiblesse généralisée du marché
du travail, ce qui pourrait miner la confiance et les dépenses des consommateurs.
Le déficit important et persistant de la balance courante des États-Unis constitue un risque
important pour les perspectives. Ce déficit s’est progressivement creusé, surtout face aux
économies émergentes d’Asie et au Japon. En 2003, le déficit commercial avec la Chine a
atteint 124 milliards de dollars américains, ce qui s’explique par le rôle accru de ce pays à
titre d’exportateur de produits manufacturés vers les pays industrialisés et par l’alignement de
sa monnaie sur le dollar américain. La façon dont le Japon a géré la situation du yen a
également fait augmenter l’excédent de sa balance courante avec les États-Unis.
La croissance relativement faible dans la zone euro a contribué à l’accroissement du déficit de
la balance courante des États-Unis avec l’Europe.
Même si le Canada est le principal partenaire commercial des États-Unis, l’excédent
de sa balance courante avec les États-Unis, qui représente 0,3 % du PIB de ce pays, contribue
peu au déficit total de la balance courante des États-Unis.
GRAPHIQUE 7 : Balance du compte capital des Etats-Unis
47
L’envers du déficit de la balance courante des États-Unis est l’excédent de son
compte capital. L’entrée de capitaux aux États-Unis fait que le dollar américain demeure
élevé face à d’autres monnaies, ce qui contribue à la persistance du déficit de la balance
commerciale et de la balance courante des États-Unis.
Les flux nets de capitaux de l’Europe vers les États-Unis ont fortement chuté après
l’éclatement de la bulle technologique aux États-Unis en 2000 et en 2001. Ils ont toutefois été
remplacés par des flux plus importants provenant du Japon et, particulièrement, de la Chine.
L’alignement de sa monnaie a permis à la Chine d’accumuler d’importantes réserves de
dollars américains. Ces réserves atteignaient 515 milliards de dollars américains en septembre
2004, alors que le total des réserves des pays d’Asie de l’Est se fixait à près de 2 billions de
dollars américains. L’augmentation des flux nets provenant d’Amérique latine depuis 2000
s’explique par une importante baisse des investissements des États-Unis dans cette région. La
forte hausse du déficit budgétaire des États-Unis après 2001 a également miné l’épargne
intérieure et accru la dépendance des États-Unis face aux bailleurs de fonds étrangers.
L’important déficit de la balance courante des États-Unis (et l’excédent de son compte
capital) signifie que l’endettement extérieur net des États-Unis a régulièrement augmenté en
pourcentage du PIB. Le déficit de la balance courante doit diminuer par rapport à son niveau
élevé actuel, afin d’éviter d’autres augmentations substantielles de la dette extérieure nette des
États-Unis en pourcentage du PIB.
Cette diminution pourrait se concrétiser de différentes manières, chacune ayant des
48
répercussions différentes pour le Canada. Une croissance plus forte et soutenue dans la zone
euro et au Japon pourrait réduire l’excédent de la balance courante de ces régions avec les
États-Unis, tout en stimulant la demande mondiale et en réduisant l’ajustement majeur dont le
dollar américain devrait faire l’objet.
Les importants déficits budgétaires des États-Unis présentent également un risque pour
la Croissance au Canada.
GRAPHIQUE 8 : Solde budgétaire fédéral des Etats-Unis
Le déficit budgétaire des États-Unis représente un facteur de risque additionnel à
moyen terme. Si la situation n’est pas corrigée, le déficit pourrait exercer une pression à la
hausse sur les taux d’intérêt, éloigner les investisseurs et freiner la croissance, aux États-Unis
comme au Canada. Inversement, un effort sérieux visant à réduire le déficit budgétaire
ralentirait provisoirement la croissance aux États-Unis, ce qui aurait aussi des répercussions
négatives sur la croissance au Canada.
Tableau 04 – Déficit public et dette publique en pourcentage du PIB
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
49
Déficit public
Dette publique
-4,1
57,1
-3,0
59,3
-2,7
59,5
-1,8
58,5
-1,4
57,2
-1,5
56,8
-3,2
58,6
-4,1
63,7Source ocde
La pression exercée sur les Etats-Unis, ira en s’accroissant, tout particulièrement en ce
qui concerne les équilibres commerciaux. Quoi qu’il en soit, la monnaie américaine
demeurera difficile de vendre, compte tenu du niveau des taux d'intérêt.
En bref, les facteurs d’ordre commercial ne sont pas la seule cause du déficit. Certes, la taille
du déficit reflète le déséquilibre des échanges de biens, puisque les ménages et les entreprises
ont absorbé plus de biens venant de l’étranger que le pays n’en exporte. De fait, nombreux
sont ceux qui affirment que les Américains ont une propension plus marquée que leurs
partenaires commerciaux à dépenser leurs revenus supplémentaires en important des produits.
On sait d’ailleurs que même si l’économie américaine et le reste du monde croissent au même
rythme, le déficit commercial américain tend à se creuser. Résultat de cette tendance
ancienne, les importations dépassent désormais les exportations de 60 % et la valeur du déficit
en dollars va continuer à augmenter, à moins que la situation ne s’inverse et que la croissance
des exportations ne dépasse celle des importations dans les mêmes proportions.
II-2 Politique budgétaire et croissance économique Américaines
II-2.1. conjoncture économique
Dans de nombreux travaux théoriques, l’idée d’une coordination étroite des politiques
monétaires et budgétaires a été largement défendue. L’instauration d’une monnaie unique
entre pays étant dorénavant irrévocable, il faut s’interroger sur les modalités d’un « bon
policy mix17 », c’est-à-dire définir un cadre optimal pour les politiques budgétaires et
monétaires. Pour ce faire, nous utiliserons un modèle théorique dont l’objectif principal est de
permettre d’évaluer les conséquences du choix de telle ou telle règle de politique budgétaire
ou monétaire sur les grandeurs macroéconomiques de deux pays en union monétaire.
Le caractère théorique de cette étude nous amène à relativiser dès à présent sa portée «
pratique ». Par ailleurs, considérant que les caractéristiques que nous attribuons à la mise en
oeuvre de la politique monétaire dans l’union ne correspondent pas aux objectifs et aux
moyens mis en avant par la BCA, nous nommerons par la suite la banque centrale de la zone
17 C’est la combinaison astucieuse de la politique budgétaire et de la politique monétaire
50
monétaire Banque centrale commune (BCC).
Dans la coordination des politiques économiques, les gouvernements poursuivent des
règles strictes de budget équilibré. Celles-ci reviennent à faire supporter par les seuls
gouvernements la contrainte budgétaire inter temporel de l’État. Ainsi, toute baisse des impôts
ou toute augmentation des charges de la dette doit être compensée par une baisse des dépenses
publiques : au final, le niveau de dette publique (en proportion du PIB) est un objectif défini
ex ante sans lien avec l’activité macroéconomique Si l’on admet que le financement
monétaire des dépenses publiques est susceptible d’accroître l’inflation, limiter les marges de
manoeuvre budgétaires met fin à cette menace et il peut s’ensuivre une réduction des
anticipations inflationnistes intégrées dans les taux d’intérêt de long terme. En union
monétaire, une contrainte sur la dette publique est nécessaire — techniquement — pour
atteindre l’équilibre macroéconomique stable de longue période. Sans contrainte sur le déficit
public, la richesse des agents privés pourrait être stabilisée (au niveau désiré par les agents
privés) sans que ni l’actif extérieur ni la dette ne soient stabilisés, l’un et l’autre étant
beaucoup plus substituables puisqu’il n’y a plus de risque de change.
La contrainte sur le déficit public remplace celle sur le déficit extérieur.
Ces arguments posent néanmoins quelques problèmes.
- En premier lieu, l’imposition d’une règle stricte de budget équilibré est préjudiciable à la
régulation conjoncturelle, si la politique monétaire seule n’est pas en mesure de résorber les
chocs survenant dans les différentes économies de la zone monétaire
- En deuxième lieu, le financement monétaire de la dette publique a disparu dans les pays
industrialisés.
- En troisième lieu,i la règle budgétaire d’ajustement à un niveau de dette publique désirée est
bien une condition nécessaire à l’obtention d’un équilibre.
Dans le second cas, à chaque période, les politiques budgétaires sont menées à budget
équilibré : la dette publique sur PIB reste à son niveau initial. En fonction de la configuration
de politique budgétaire adoptée dans l’union monétaire, c’est-à-dire selon que les pays mènent
des politiques budgétaires de régulation conjoncturelle ou poursuivent des règles de budget
équilibré, les autorités subissent un coût d’utilisation de leurs instruments. En effet, les
variations de la dette publique accroissent la perte du gouvernement, empêche d’affirmer a
priori qu’une politique budgétaire de régulation conjoncturelle est supérieure (au sens de
Pareto) à une règle de budget équilibré.
Le Fonds de cohésion avait notamment pour objectif de compenser les réductions des
51
dépenses publiques des États membres défavorisés pour leur permettre de satisfaire aux
critères de Maastricht, évitant ainsi une aggravation des disparités économiques réelles. Ces
critères resteront d'application à l'intérieur de l'Union monétaire, renforcés par le pacte de
stabilité et de croissance. Il s'ensuit que, aussi longtemps que subsisteront les disparités
économiques réelles, la logique du financement de cohésion subsistera.
Selon Leeper (1991), les autorités économiques disposent de deux types de policy mix
pour parvenir à un équilibre macroéconomique stable : dans une première configuration, la
banque centrale est chargée de faire tendre l’économie vers son long terme. La variable
endogène (l’instrument monétaire) rend alors compatibles la richesse des agents privés et les
dettes publique et extérieure : la politique monétaire est dite « passive ». La politique
budgétaire, autonome, est « active » : elle est affectée à la régulation macroéconomique. En
fait, en union monétaire, la politique monétaire est inopérante, ainsi pour atteindre les
objectifs de croissance, recourir à la politique budgétaire devient indispensable. Les déficits
budgétaires sont le reflet de problèmes plus profonds.
II-2.2 La politique budgétaire menée par les Etats-Unis
II-2.2.1 La politique budgétaire peut être franchement contra-cyclique
Keynes : « si les Etats-Unis n’acceptent qu’un déficit de 200 millions par mois, ils
retombent au plus profond de la dépression, avec 300 millions on maintiendra les choses en
état, tandis qu’un déficit net de 400 millions devrait provoquer une reprise économique
complète »18. C’est ce que Keynes disait lors d’une réunion avec les économistes et les
responsables politiques américains concernant les crises en juin 1934. Ainsi il a fait une
évocation consciente d’une politique budgétaire. Ce qui frappe surtout c’est la force et la
précision des recommandations de Keynes. Pour Keynes les dépenses publiques constituent
un moyen de stimuler l’investissement. Ainsi la politique monétaire qui avait l’honneur au
cours des années 20 fait place simultanément aux actions budgétaires. En fait, l’influence
Keynésienne sous tende les recommandations de déficits budgétaires. Mais pour illustrer
l’emprise de cette pensée, il suffit d’évoquer le théorème d’Haavelmo, dit de budget
équilibré19.
18 Tiré de l’article de john williams, « deficit spending », américan économic review, fevrier 1941
19 Haavalmo, « les effets multiplicateurs d’un budget équilibré » in xavier greffe, économie publique, edition économica, 1975. A partir d'un budget équilibré, une hausse égale des dépenses publiques et des recettes
52
Par application du multiplicateur Keynésien il tend à démontrer qu’une progression
conjointe des dépenses et recettes de l’Etat, maintenant à priori le déficit budgétaire constant,
produit des effets favorables sur l’emploi et sur la croissance. L’explication repose sur le fait
qu’une dépense d’un montant DG provoque une expansion de la demande à k*DG avec
k=1/ (1-c) et c étant le multiplicateur keynésien. Ainsi, un déficit peut aider à sortir d’une
récession due à l’insuffisance de la demande. En fait, le théorème d’Haavelmo ou
multiplicateur du budget équilibré conduit à la mise en place des soldes budgétaires pondérés
qui constitue un meilleur base pour apprécier l’impact probable d’un budget équilibré. Le
calcul de ce solde implique une ventilation des dépenses et des recettes publiques en catégorie
homogènes au regard de leur incidence sur la demande globale.
Au total, la politique budgétaire des États-Unis s'est caractérisée par une orientation
délibérément contra-cyclique : le mécanisme des stabilisateurs automatiques a été laissé libre
de fonctionner ; en outre, le solde budgétaire a été manié discrétionnairement pour soutenir
l'activité. Cette théorie de stabilisation est basée sur le multiplicateur keynésien et de
stabilisateur automatique.
En réalité, les déficits ou le surplus du budget de l’Etat ne sont pas des grandeurs
totalement autonomes mais le résultat d’une interaction entre les volontés politiques et la
situation économique du moment. La situation économique pèse lourdement sur les
orientations apparentes de la politique budgétaire. Dans un optique macroéconomique et à
condition de laisser bien croître les déficit en période de récession, si le revenu disponible
détermine la consommation privée, la réduction des prélèvements et l’accroissement des
prestations desserrent les contraintes sur le marché des biens et entretiennent un climat de
relatif optimiste propice à une reprise de l’activité.
L’ampleur actuelle du déficit américain serait plus logique si les États-Unis étaient une
nation jeune, qui avait besoin d’investissements massifs, par exemple pour ses infrastructures.
Mais il s’agit de la plus grande, et sans doute de la plus avancée des économies mondiales
Selon l’analyse keynésienne, le déficit a pour conséquence la hausse de la demande globale.
Cette influence contra-cyclique est dénommée « stabilisation automatique ».
La politique budgétaire est d'autant plus efficace que certaines conditions sont
réunies.
L'efficacité de la politique budgétaire américaine apporte un démenti pratique aux
constructions théoriques selon lesquelles la politique budgétaire discrétionnaire serait privée
budgétaires se traduit par une hausse du même montant du revenu national . Donc l'équilibre budgétaire n'est pas neutre : si le budget augmente, il a un effet expansionniste donc l'effet multiplicateur est égal à 1 (avec k=1/1-c).
53
de toute efficacité. Cette dernière approche est incarnée dans le théorème d'équivalence entre
l'emprunt et l'impôt dit de « Ricardo-Barro » selon lequel les agents économiques
augmenteraient leur épargne face à un creusement du déficit public, contrecarrant aussi les
effets de relance liés à la dégradation de la capacité du financement des administrations
publiques. La très forte diminution du taux d'épargne des ménages américains au cours de ces
trois dernières années apporte la démonstration que cette théorie n'a pas un pouvoir explicatif
sans faille.
Pour autant, elle ne conduit à pas à établir que la politique budgétaire discrétionnaire
est, en soi, dotée d'efficacité.
Quant à la question du déficit budgétaire, qui est essentielle, il faut rappeler que si
l’administration républicaine se dit toujours très attachée à la réduction des déficits, à la baisse
des inégalités, quand les déficits se creusent et les inégalités s’accroissent. Signalons
également que l’administration américaine considère que tous les budgets devant être
consacrés à la guerre, à la lutte contre le terrorisme, ne doivent pas être pris en compte dans
les déficits budgétaires. Il en est de même pour d’autres postes de dépenses majeurs, la
réforme du système de santé par exemple. Ainsi, au final, le déficit budgétaire est
probablement plus proche de 1 000 milliards de dollars que de 350 milliards de dollars, soit 4
% du PIB. Les montants de toutes les allocations ont été réduits, ceci dans une logique de
réduction des déficits. Ainsi, si l’économie américaine peut être qualifiée de « vibrante », il
sera difficile d’atteindre un budget équilibré. Toujours est-il que la situation économique sera
particulièrement difficile.
Tableau 05 – Recettes fiscales
Budget initialement voté Budget modifié ÉcartTVA 111,7 109,8 -1,9Impôt sur le revenu 52,6 63,1 +0,5Impôt sur les sociétés 37,7 34,5 -3,2Autres impôts 46,6 43,8 -3,8Total 248,7 241,3 -7,4
Source OCDE
GRAPHIQUE 9 : Composition des recettes
54
Source : http/ www.census.gov
L’imposition des sociétés ne contribue que marginalement aux recettes.
L’accroissement des recettes fiscales en 2007 devrait passer par l’amélioration de la
perception de l’impôt, l’IRS estimant le manque à gagner du à la fraude à près de 350
milliards d’USD (16% du total).
Tableau 06 : Dépenses publiques en % du PIB
Allemagne Etat-Unis France Japon1995 49,5 32,9 54,4 35,61999 46,7 31,6 53,4 35,5Source OCDE
GRAPHIQUE 10 : Répartitions des grands postes de dépenses (%)
Source : http/ www.census.gov
55
Ces dernières décennies, les frais de santé par personne ont crû à raison de 2 à 3 points
plus vite que le PIB par habitant. D’autre part, à l’exception des indemnités de chômage et des
frais financiers en recul, tous les autres postes de dépenses fédérales sont en hausse. Le défi
qui s’annonce sera donc la progression des dépenses sociales. Si aucune reforme n’était
adoptée, les dépenses de retraites et de santé qui représentent 9% du PIB aujourd’hui
passeraient à 15% d’ici 2030, soit ¾ des dépenses fédérales totales évaluées à 20% du PIB.
Un rééquilibrage sera tôt ou tard nécessaire.
Néanmoins, à l'heure actuelle, l'ordre commercial et financier international fondé sur
le marché sont confronté à deux grands défis qui, à mon avis, doivent être relevés avec un
certain degré d'urgence. En premier lieu, il subsiste de grands déséquilibres de l'épargne et de
l'investissement dans le monde, et nous devons tous nous efforcer de maximiser les chances
qu'ils se résorbent de manière progressive et ordonnée. Il s'agit, essentiellement, de
promouvoir l'adoption de politiques propices aux ajustements de marché.
Le monde dans son ensemble constitue une économie fermée, ce qui signifie que les
fluctuations marquées de la demande qui surviennent dans un coin du globe doit être
contrebalancée ailleurs. Par conséquent, si les États-Unis décidaient d'accroître massivement
leur épargne nette pour effacer d'un coup leurs déficits budgétaire et courant, l'économie
mondiale risquerait de plonger rapidement dans une récession, à moins que d'autres pays
n'entreprennent sur-le-champ de réduire leur épargne nette en stimulant leur demande
intérieure.
II-2.2.2Politique budgétaire et croissance économique
Dans un article de décembre 1993 de la revue finances et développement de William
Easterly et Lant Pritchett insistent sur l’impact positif de politique efficace. « De bonnes
politiques macroéconomiques et sectorielles à long terme, contribuant à des taux de
scolarisation élevés, à l’expansion des marchés financiers, à l’accroissement de
l’investissement productif et au maintien des prix stables et équilibrés et de taux d’intérêt
réalistes sont la plus sûr garant de la croissance future ». Les différents types de dépenses
publiques ont des effets différents sur la croissance. Par exemple, si l’on finance par l’impôt
sur le revenu les dépenses d’investissement public on peut difficilement tirer une conclusion
nette quant à l’influence finale sur le taux de croissance. Des modèles de croissance endogène
comme celui de Barro s’effectue de déterminer le taux optimal d’état équilibrant, l’impact
marginal favorable des dépenses publiques sur la productivité privée et l’impact
56
correspondant des prélèvements. Les théories de la croissance émettent généralement deux
prédictions :
- Des taux élevés d’impôt sur le revenu freinent la croissance.
- Des dépenses publiques élevées dans les infrastructures élèvent le taux de croissance.
L’analyse empirique portant sur l’impact de la politique budgétaire peut être classé :
- Le poids de l’Etat
- Lien entre déficit et la performance de croissance
- Le rôle des infrastructures publiques dans la croissance.
1- le poids de l’Etat et la croissance économique
Il s’agit d’expliquer la différence dans la performance économique de nombreux pays
en terme de croissance et à partir des caractéristiques particulières : Niveau de revenu par tête,
le taux de croissance de cette population, l’investissement privé, la part des dépenses
publiques dans le PNB…Une conclusion qu’on peut dégager c’est que la part de la
consommation publique, excluant les dépenses militaires et l’éducation, réduit nettement la
croissance économique. Le niveau effectif d’éducation exerce une influence plutôt positive
corrélée avec la croissance et celles des dépenses dans ce secteur qui paraissent impuissantes
à hausser le niveau de l’effectif. D’autre part, les investissements publics ont effectivement un
impact positif sur la croissance. L’investissement est surtout important dans les pays
développés car il représente une forte proportion du PNB. Celui-ci implique un fort sacrifice
de consommation. Cet investissement est susceptible d’influencer la productivité du secteur
privé. Selon la loi de Wagner, le développement économique s’accompagne d’une
augmentation de la part des dépenses publiques. Ainsi, l’indicateur du revenu est déjà
représentatif d’une proportion plus grande de la consommation publique.
Le capital humain influe largement et positivement sur la croissance. Le taux de scolarisation
joue un rôle capital pour ce niveau de capital humain. Une progression des dépenses
publiques consacrées à l’éducation, à la santé, à la formation et autres programmes sociaux
entraînerait une amélioration des indicateurs sociaux. Il y aurait un niveau de dépenses
publiques à partir duquel la désutilité sociale liée à la hausse des prélèvements
supplémentaires excède le bénéfice social des actions entreprises par l’Etat. L’action de l’Etat
est soumise à la loi de rendements décroissants en terme d’utilité sociale, ce qui justifie à
partir d’un certain niveau de dépenses publiques une relation négative entre poids de l’Etat, la
croissance économique et le bien être. Mais en général, les dépenses publiques contribuent
57
efficacement à la croissance économique.
2- Le surplus et la croissance
Le surplus du gouvernement central est l’une des variables budgétaires dont la relation
avec la croissance est apparemment la plus robuste. L’association positive entre le surplus
gouvernemental et la croissance peut s’interpréter de trois façons :
- L’existence des stabilisateurs automatiques fait que les périodes de faible croissance
sont celles où les déficits sont plus marqués, à cause du faible rendement des impôts.
- Des séries de déficits élevés signifient aussi un état d’endettement public important.
La dette est une promesse de plus forts prélèvements futurs ou un probable
dégradation du patrimoine d’équipements collectifs, donc d’une moindre rentabilité
privée à terme.
- L’existence de forts déficits comme un indice de mauvaise gestion et de déséquilibres
macroéconomiques.
Des lors, il s’agit de voir comment les variables d’inflation et de surplus budgétaire
affectent la croissance économique à partir des spécifications suivantes :
- Régression directe du taux de croissance sur ces deux variables prises isolément ou
accompagnée d’autres facteurs (variation des termes de l’échange…).
- Régression du taux d’accumulation du capital sur les deux variables
- Régression qui explique la variation de la productivité.
3- Les infrastructures publiques et la croissance
On peut naturellement distinguer parmi les dépenses publiques celles qui sont plus
utiles à la croissance, en relèvent les perspectives de rentabilité du secteur privé notamment.
Selon L’analyse de Stanley Fischer, on avait retenu l’impact de la bonne gestion publique à
travers entre autres l’accumulation du capital physique ou humain ou encore la productivité.
S’agissant des diverses catégories de dépenses publiques, on peut sélectionner celles qui
assurent un environnement propice à l’accroissement de cette productivité. En fait, le capital
public est un argument à part entière dans la fonction de production des entreprises et par
conséquent dans l’ensemble de l’économie.
L’investissement en infrastructures publiques a un effet positif et significatif sur la
58
production et la croissance économique.
Parmi les dépenses publiques on pourrait distinguer les dépenses d’avenir.
-L’appréciation du niveau optimal des dépenses d’avenir est étroitement liée à l’évaluation de
la rentabilité microéconomique des projets. Plus que toutes autres elles se doivent d’être
soumises au calcul coûts avantages.
-si la maîtrise des dépenses doit constituer un objectif prioritaire de la stratégie budgétaire à
moyen terme, les dépenses d’avenir ne devraient pas, si elles sont rentables, constituer le
gisement privilégié des économies budgétaires.
- Les dépenses d’avenir rentables contribuent à accroître la soutenabilité de la politique
budgétaire en élargissant la base fiscale future. En haussant la productivité marginale du
travail public, une amélioration des structures des dépenses publiques allant dans le sens plus
grande des dépenses d’avenir pourrait contribuer à détendre les taux d’intérêt en améliorant la
qualité de la signature de l’Etat auprès des marchés financiers.
La question de dépense d’avenir est en relation avec la politique budgétaire, en l’occurrence la
politique industrielle. L’idée que les infrastructures publiques ou certaines dépenses
particulières de l’Etat dans des domaines précis peuvent influencer la croissance est une idée
que développent les industrialistes aux Etats-Unis.
Comme cela a été évoqué plus haut, le solde du budget de l’État américain est passé d’un
excédent à un déficit ; autrement dit, les autorités américaines ont su utiliser la politique
budgétaire pour soutenir l’activité économique. Par conséquent, la politique budgétaire
contribue à la promotion de la croissance économique.
II-3. SOLUTION : condition nécessaire pour que la politique budgétaire contribue
favorablement à la croissance économique
- la politique budgétaire doit être crédible, ce qui signifie qu'elle était adaptée au contexte
économique, et, par conséquent, systématiquement contra-cyclique, en phase basse de
l'activité, comme lorsque le PIB excède son niveau potentiel.
- Il n’y a pas de solution facile, mais il semble évident que sous l’effet d’une pléthore de
décisions des particuliers et des entreprises, ce déficit restera considérable tant que les
conditions politiques resteront inchangées. Le flottement du dollar et la libre circulation des
capitaux empêchent toute mesure délibérée pour contenir le déficit. Freiner la demande, par
exemple, ralentirait les importations, mais infligerait aussi des dommages considérables à
59
l’économie en général, y compris à des partenaires commerciaux de premier plan.
- Les autorités américaines devraient au moins éviter d’amplifier le déséquilibre par des
décisions budgétaires qui défavorisent l’épargne. Le rôle de la politique budgétaire dans le
solde de la balance commerciale est admis depuis longtemps. Il est de la responsabilité
politique des États-Unis de corriger ce phénomène. Les effets de contraction d’une réduction
du déficit budgétaire peuvent être compensés par un assouplissement de la politique
monétaire.
- Certes, le gouvernement fédéral entend réduire de moitié son déficit d’ici 2009, et accroître
l’épargne privée au moyen de comptes d’épargne éducation ou santé, par exemple. Et comme
le déficit est également dû à la faiblesse de la croissance à l’étranger, les autorités américaines
travaillent également avec leurs partenaires, par exemple dans le cadre du Partenariat
économique États-Unis-Japon pour la croissance.
- Mais le moyen le plus efficace d’accroître l’épargne nationale et de réduire le déficit
extérieur serait peut-être de supprimer les facteurs de distorsion dans le code des impôts
américain. Le traitement fiscal des logements occupés par leur propriétaire, par exemple, est
probablement la plus grosse distorsion dans ce code, car la déductibilité des intérêts
hypothécaires constitue une forte incitation à l’emprunt. En fait, la moitié du montant est
dépensée pour la consommation, ce qui favorise le déficit commercial. L’élimination de cette
déductibilité stimulerait l’épargne. Si l’on pouvait progressivement réduire le déficit fédéral
tout en ramenant le traitement fiscal du logement à la neutralité, le dollar se déprécierait et les
comptes extérieurs reviendraient vers l’équilibre. Une telle politique orienterait la production
générale vers des biens et des services exportables. Ce ne serait pas une mauvaise chose, car
une évolution de ce type est nécessaire pour réduire le déficit américain.
- Des changements d’orientation complémentaires devraient faciliter le passage à ce qui
deviendrait une nouvelle organisation industrielle : on pourrait par exemple réorganiser la
fiscalité des entreprises et leur régime de faillite, et améliorer les compétences des salariés,
domaine dans lequel les États-Unis sont manifestement en retard. Une ouverture plus franche
des marchés à l’étranger, ainsi que des réformes structurelles pour stimuler la croissance dans
d’autres pays de l’OCDE permettraient aussi de réduire le déficit, même de façon modeste.
60
- Le gouvernement doit plutôt rééquilibrer son dispositif. Cela signifie réduire le déficit
budgétaire – ce qui est de toutes façons prudentes – tout en supprimant les éventuelles
désincitations à l’épargne, et renforcer la capacité de l’économie à réaffecter des ressources au
profit de la production de biens et de services exportables. En fin de compte, le marché, si on
le lui permet, peut faire le reste.
- Il est aussi important d’instaurer de la confiance des agents économiques, ménages et
entreprises, dans la dynamique de la croissance économique.
- Les décisions d'investissement des entreprises, ou les décisions de consommation des
ménages comportent une dimension psychologique. De ce point de vue, la récente réforme
des retraites et la volonté du gouvernement d'assainir les finances publiques est de nature à
renforcer la confiance des ménages, en réduisant les incertitudes sur l'avenir.
- La réussite de la stratégie de politique budgétaire du gouvernement est conditionné au
comportement d'épargne des agents privés : la diminution des déficits publics, qui a, par elle-
même, un effet négatif sur la croissance, devrait diminuer les craintes des agents relatives à
l'évolution future de la dette publique, et les inciterait à investir et à consommer davantage.
- L'autre point à souligner, c'est que la résorption progressive et ordonnée des déséquilibres
passe par le libre fonctionnement des mécanismes d'ajustement du marché. Après tout, il se
produit constamment des ruptures d'équilibre entre l'épargne et l'investissement d'une région à
l'autre d'un même pays; c'est le cas, par exemple, au Canada ou aux États-Unis. Or, ces
déséquilibres ne posent généralement pas de problèmes du fait que les forces du marché
peuvent s'exercer librement. Les salaires et les prix relatifs varient, tout comme le rendement
relatif du capital. La mobilité intra nationale de la main-d'oeuvre facilite aussi un ajustement
ordonné.
- L'exercice de la surveillance comporte une difficulté particulière, qu'il importe de garder à
l'esprit. L'objectif doit être de promouvoir les saines politiques, afin de ne pas entraver les
ajustements de marché. Cependant, certains pays à marché émergent ayant une importance
systémique ne disposent pas encore de systèmes financiers suffisamment solides pour mener
certaines des politiques requises, de façon à pouvoir adopter un cadre de politiques cohérent.
61
- La décision d’investir dépend dans une large mesure du niveau des taux d’intérêt réels.
Actuellement les taux d’intérêt réels sont négatifs aux États-Unis. Pour reprendre une
expression des économistes, on dit que les crédits bancaires ont un « effet de levier positif » ;
autrement dit, les entreprises et les ménages ont intérêt à s’endetter car en tenant compte de la
hausse des prix, le remboursement des crédits leur reviendra moins cher.
- Pour faciliter de tels ajustements, il nous faut renforcer les institutions qui soutiennent
l'ordre commercial et financier international et aussi leur idéologie.
- Pour que la mise en œuvre de la politique budgétaire soit un instrument d’orientation et de
promotion de l’économie il faut :
1 - un renforcement des cadres de programmation et de suivi budgétaire pluriannuel et une
rationalisation des choix budgétaires pour bien maîtriser la programmation, l’exécution et le
suivi du budget.
2 - adopter une reforme des finances publiques car cette dernière contribue favorablement à la
croissance économique et à travers un renforcement des capacités techniques, organiser des
conférences budgétaires, déterminer les responsabilités de chaque intervenant dans leurs
évaluations, un renforcement du contrôle budgétaire ainsi que des organes et institutions de
contrôle,
3 - gérer efficacement la dette publique par la définition d’une politique budgétaire y
afférente : règlement des échéances à bonne date, formation des agents sur la gestion et
l’analyse de la dette.
4 - augmenter les recettes pour atteindre les normes internationales en matière de taux de
pression fiscal et maîtrise des dépenses publiques et répartition conforme de ces dépenses aux
objectifs globaux sectoriels (mise en place d’un système informatisé de gestion intégrée des
finances publiques)
5 - renforcement des outils pour la gestion efficace, la programmation et contrôle des
dépenses publiques : Transfert de compétences et décentralisation de la gestion des finances
publiques, assistance technique permanente aux ministères, coordonner l’aide extérieure c'est-
à-dire ramener la charge de la dette à un niveau soutenable, négociation des financements
extérieur, gestion efficace des emprunts et dons par renforcement des capacités des services
du suivi.
6 - améliorer l’efficacité des procédures budgétaires et de prendre en compte le comportement
des agents aux politiques menées par les pouvoirs publics.
62
- Le maniement des instruments budgétaire à des fins de régulation conjoncturelle implique
que les mesures prises soient temporaires. Ces décisions budgétaires favorablement
accueillies par les agents se caractérisent par leur faible réversibilité. Il faut donc, une forte
inertie des dépenses publiques reflétant l’importance des services votés (dépenses
obligatoirement reconduites d’une année à l’autre).
63
CONCLUSION
64
Le secteur public, par ses interventions diverses, en maniant les masses de recette et
des dépenses dont il a à sa disposition influe directement sur l’activité économique du pays.
Face aux différents mouvements économiques conjoncturels, l’Etat doit intervenir et mettre
en place une politique budgétaire capable de contrôler ces mouvements. Les impacts de la
politique budgétaire choisie par le gouvernement ont fait l’objet d’un débat très vif entre les
économistes. Certains économistes considèrent qu’il est préférable de réduire le poids des
dépenses publiques en raison de la faible productivité du secteur public et du coût social d’une
imposition jugée excessive pour rembourser les dettes extérieur-. D’autres pensent au
contraire que le gouvernement peut jouer un rôle central pour stimuler la croissance
économique en procurant des biens publics, en encourageant les investissements productifs et
en orientant la croissance économique dans un sens socialement optimal. En effet destiné à
impulser un mouvement de relance de l’activité économique, une politique de déficit
budgétaire peut aussi freiner cette activité. Il revient généralement au courant keynésien
l’invention de ce concept. Keynes souligne l’importance qu’une politique de déficit
budgétaire peut avoir sur la croissance économique. Une hausse des dépenses publiques
constitue une véritable pompe à l’investissement. Ce dernier correspond à un revenu
supplémentaire distribué sur le marché du travail. Ces revenus sont en partie épargnés, en
partie consommés et en partie récupérés par l’administration sous forme d’impôt. La partie du
revenu consommé va stimuler une nouvelle demande qui sera satisfaite par une hausse de la
production qui à son tour crée de nouveau revenu, de nouvel emploi, suscite de nouveau
investissement et par effet multiplicateur contribue à la croissance économique. Cette
conception des Keynésiens permet par conséquent de dire que les investissements publics sont
favorables à la croissance économique car non seulement ils créent de nouveaux emplois,
créent de nouvelles ressources fiscales pour l’Etat, mais aussi ils facilitent les investissements
privés du fait que les investissements publics constituent des inputs des investissements
privés. La politique de déficit budgétaire est donc un instrument efficace de promotion de la
croissance économique. Puisque certains autres courants contestent encore les effets
favorables d’une politique de déficit, nous avons décidé de faire une appréciation empirique
de la relation entre politique de déficit budgétaire et croissance économique des américains
en vue de démontrer les incidences positives d’une hausse des dépenses publiques. Pour les
Etats-Unis, le profit et la consommation des ménages jouent un rôle crucial dans leur
croissance économique. Les investissements publics ont effectivement un impact positif sur la
croissance en raison que ces investissements représentent une forte proportion du PNB au
Etats-Unis. Par ailleurs, une progression des dépenses publiques consacrées à l’éducation, à la
65
santé à la formation et autres programmes sociaux entraînerait une amélioration des
indicateurs américains et une hausse de la performance économique de ce pays. Le surplus du
gouvernement est une des variables déterminant pour assurer la croissance puisque ce surplus
permet de mesurer la variation des échanges, de l’accumulation des capitaux, et la variation
de la productivité. D’autre part, pour qu’une hausse des dépenses publiques contribue à la
promotion de la croissance, il est nécessaire de procéder aux choix d’une rationalisation
budgétaire et aux choix des programmes d’investissements prioritaires, notamment les
dépenses en infrastructure – qui constitue les inputs des investissements privés en réduisant
les coûts des investissements entrepris-, en éducation- puisqu’elle mettrait à la disposition du
pays des personnes compétent capable de diriger et d’assimiler les nouvelles technologies-,
recherches et formation…les dépenses d’avenir porteur de croissance économique future. Une
hausse du stock de capital public favoriserait une hausse de la productivité des facteurs capital
et travail et relève par conséquent le taux de croissance à long terme. Ainsi, la politique de
déficit budgétaire demeure un instrument efficace pour faire face à des chocs économiques
mais est aussi indéniablement un instrument de promotion de la croissance économique d’un
pays. Par conséquent, dans une perspective de croissance à long terme, renoncer à une
politique de déficit budgétaire serait risquer de renoncer à la croissance économique.
Références bibliographiquesBARRO R.J. (1997) Les facteurs de croissance économiques, Economica, Paris
BARRO R.J. (1990) « Government Spending in a simple Model of Endogeneous Growth », Journal of political economy, University of Chicago Press, vol. 98(5), pp. 103-126.
BERNHEIM D. (1989) « A Neoclassical Perpective on Budget Deficit », in The Journal of economic perspectives, Volume 3, Number 2, Spring 1989 , pp. 55-72
DARREAU, Ph. (2003) Croissance et politique économique, De Boeck Université, Série « ouverture économique balises », 1ère ed., Bruxelles
EASTERLY W., PRITCHETT L. (1993) Les déterminants de la réussite économique : le rôle du hasard et du gouvernement, in Finance et développement, 1993/12, vol. 30, no 4, pp. 38-41
EISNER R. (1993) « Sense and nonsesnse about budget déficit», in Harvard business review, HBS Number: 93303
HAAVELMO T. (1975) « les effets multiplicateurs d’un budget équilibré », in GREFFE X., Economie publique, Economica.
66
LEURION R., SCARAMUZZA M. et DUONG A. (1994) Economie générale et économie d’entreprise, ed.Foucher, Paris
WILLIAMS J. H. (1941) « Deficit spending », in The Américan économic review, fevrier 1941
Les site Internet : www.ocde.org et www.census.gov
ANNEXES
67
Tableau 07 : Prévisions du secteur privé pour la période de 2004 à 2006
2004 2005 2006 Moyenne2007-2009
(%)Croissance de l’emploiBudget de mars 2004 1,6 1,5 1,5 1,3La Mise à jour économique et financière, novembre 2004 1,7 1,6 1,5 1,2Budget de février 2005 1,7 1,4 1,5 1,4Ajout :Croissance du PIB réel des États--UnisBudget de mars 2004 4,7 3,8 n.d. n.d.La Mise à jour économique et financière, novembre 2004 4,4 3,5 n.d. n.d.Budget de février 2005 4,4 3,6 3,4 n.d.
Sources : Enquêtes de mars, septembre et décembre 2004 du ministère des Finances auprès de prévisionnistes du secteur privé; consultations de novembre 2004 auprès de prévisionnistes du
secteur privé; Blue Chip Economic Indicators (mars 2004, octobre 2004 et janvier 2005).
Tableau 08 : Taux d’intérêt réel à court terme
2000 2001 2002 2003 Zone euro 2,21 1,87 1,06 0,30 Royaume-uni 5,31 3,75 2,72 2,29 Etats-Unis 3,11 0,90 0,18
1,19-1,19
68
Source : www.ocde.org
Tableau 09 : Croissance économique dans le monde
2000 2001 2002 2003 2004Parts dans le PIB mondial
(2001, en %)
Production mondiale
Économies développées
États-Unis
Japon
Union européenne
Économie en transition
Économie en développement
Afrique
Asie de l’Est
Chine
Asie du Sud
Asie de l’Ouest
Amérique latine et Caraïbe
3,9
3,4
3,7
2,8
3,4
6,7
5,8
3,3
7,6
8,0
5,0
6,4
3,9
1,3
1,0
0,5
0,4
1,6
4,4
2,1
3,1
3,5
7,3
4,6
-1,1
0,4
1,7
1,2
2,2
-0,4
1,0
3,9
3,2
2,9
5,9
8,0
4,5
2,4
-0,7
2,5
2,0
3,0
2,7
0,9
5,1
3,8
3,2
5,3
9,1
5,9
2,6
1,4
3,5
3,0
4,0
3,4
2,3
4,8
5,0
4,3
6,3
8,5
6,0
4,0
3,5
100
76,5
32,6
13,4
25,5
2,8
20,7
1,8
2,9
3,7
1,8
4,3
6,2
Source : www.onu.org
Tableau 10 : Taux de croissance du produit intérieur brut
2003 2004
69
Etats-UnisUnion européenneZone euroFrance
3,10,80,40,4
3,9 2,0 1,6 1,7
Source : www.ocde.org
Tableau 11 : Impulsion budgétaire cumulé de 2000 à 2005
Source : www.ocde.org
L'impulsion est la variation du déficit structurel primaire.
Tableau 12 : Variation annuelle du PIB réel en Europe occidentale, en Amérique du Nord et au Japon,
au cours de la période 1998-2001(Variation en pourcentage par rapport à l'année précédente).
1998 1999 2000 2001
France 3,3 3,2 3,2 2,7
Impulsion cumulée 2000 2001 2002 2003 2004 2005Zone Euro 0,5 1,0 1,1 0,8 0,7 0,4Royaume Uni 0,1 0,7 2,7 4,2 4,6 4,0USA -0,7 0,7 3,9 4,7 5,0 5,0Japon 0,5 -1,1 0,3 0,2 -0,9 -0,8
70
Allemagne 2,1 1,6 3,0 2,1
Italie 1,8 1,6 2,9 2,5
Autriche 3,3 2,8 3,3 2,6
Belgique 2,4 2,7 3,9 2,5
Finlande 5,3 4,2 5,7 4,0Source : www.ocde.org
GRAPHIQUE 11 : Chômage et revalorisation des salaires
Source : www.ocde.org
GRAPHIQUE 12 : Profits et taxation
Source : www.ocde.org
71
Nom : RAKOTOARISOA
Prénoms : Hanta Nirina Lydia
Intitulé du Mémoire : Politique budgétaire et Croissance économique
Nombre de pages : 67 + Annexes
Nombre de tableaux : 12
Nombre de graphique : 12
Résumé
Avoir une croissance économique à deux chiffres est l’un des principaux objectifs qu’un pays cherche à atteindre. Pour y arriver, l’Etat peut utiliser plusieurs instruments mais la politique monétaire et la politique budgétaire constituent leurs principaux moyens d’intervention. Mobilisée généralement pour contrôler les variations des prix et celui de la masse monétaire, la politique monétaire doit accompagner la politique budgétaire pour soutenir la croissance économique. Le fait d’utiliser la politique de déficit budgétaire comme instrument de promotion de la croissance économique a fait l’objet de nombreuses controverses entre les économistes. Les Keynésiens et ses disciples affirment qu’une politique de relance favorise la croissance. Contrairement à cela, les Néoclassiques et les libéraux adoptent un autre point de vue et considèrent qu’une politique de déficit provoquerait un effet d’éviction, une augmentation de l’encours de la dette si le financement de déficit s’effectue par emprunt externe et un effet inflationniste si le financement se fait par création monétaire.A travers une appréciation empirique du cas des Etats-Unis, nous avons pu concilier rigueur budgétaire et croissance économique. Une hausse des dépenses publiques favoriserait l’emploi, créerait de nouvelles ressources fiscales pour l’Etat et multiplierait les investissements si le revenu est en partie consommé. Au final, nous pensons que la politique de déficit budgétaire est un instrument efficace pour promouvoir la croissance économique.
Mots clés : Politique budgétaire, croissance économique, déficit budgétaire, économie
américaine
Directeur de mémoire : Monsieur Harimisa RAVELOSON
Adresse de l’auteur : Lot II H 2 F Ampasampito – Antananarivo 101
72