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HEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 8 mars 2007 N° 1969 1,22 ASF enquête publique Ronde présidentielle

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HEBDOMADAIREPOLITIQUE BASQUE

8 mars 2007N° 19691,22 €

ASF enquête

publique

Rondeprésidentielle

Page 2: POLITIQUE BASQUE60).pdfHEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 8 mars 2007 N° 1969 1,22 € ASF enquête publique Ronde présidentielle

L A ronde présidentielle atteint le Pays Basque. Domi-nique Voynet est venue confirmer ses engagements an-térieurs en phase avec la revendication basque. Ouiau Statut officiel pour l’euskara, oui à une euro-ré-

gion basque transfrontalière, oui au département Pays Basquebien que les Verts soient partisans de la suppression de cettecollectivité territoriale. Pour Ségolène Royal le verre était, en re-vanche, à moitié plein. Il faut dire que «cornaquée» par HenriEmmanuelli on ne pouvait guère espérer mieux. «La France ra-tifiera la Charte européenne des langues régionales», a-t-elleannoncé comme une bonne nouvelle dès sa prise de parole àAnglet. Rien de nouveau dans cette promesse déjà scellée parl’accord passé le 8 janvier 2007 entre François Hollande et laFédération «Peuples et régions solidaires» et entérinée le 16janvier par les responsables nationaux du Parti Socialiste. Parailleurs, la candidate est très en retrait sur les engagements deFrançois Mitterrand en 1981 et de Lionel Jospin en 1995 sur ledépartement Pays Basque: «je n’y suis pas favorable dans lamesure où le point d’équilibre aujourd’hui est atteint avecl’existence du ”Pays” Pays Basque». Voilà qu’elle ressort des ou-bliettes ce fameux «Pays», qui fit tant couler d’encre en sontemps et que jamais personne ici n’a pu traduire concrètementdans les faits. L’intercommunalité apparue entre-temps, ça oncomprend. On y inscrit de plus en plus une large part de notregestion publique et fiscale. Comme nous bénéficiions antérieu-rement de toute la machinerie de substitution, tels les Conseilsdes élus et de développement, on n’a jamais su ici ce que voulaitdire «Pays». D’ailleurs la question ne lui était pas posée entermes de création de département mais s’inscrivait dans ledroit fil de la démocratie participative dont elle se fait lechantre. Connaît-elle beaucoup de territoires de 275.000 habi-tants où déjà 27.000 électeurs ont signé des bulletins indivi-duels, faisant référence à leur bureau de vote, afin d’obtenirl’organisation d’un référendum de proximité prévu par la loi?N’est-elle pas là devant une forte manifestation collective n’exi-geant rien d’autre que de donner la parole aux citoyens pourmesurer démocratiquement si la revendication d’un départe-ment est majoritaire ou non? Trancher enfin un débat public,que son propre parti a pas mal contribué à compliquer, devraitséduire celle qui prône un ordre juste. Batera doit reprendre cedossier avec les élus socialistes qui s’y reconnaissent et rappeler

à Ségolène Royal, sans esprit polémique, qu’on ne peut pascomprendre sa complaisance pour la cessession du Québec etrefuser la partition d’un département français. D’autant que lesmentalités et les situations évoluent au point de voir le 1er marsun préfet, un président de région et un président de Conseil gé-néral signer à «l’étranger»/St-Sébastien une convention euro-régionale englobant Pays Basque Nord et Sud. Le Présidentsocialiste de la région Aquitaine Alain Rousset, acteur majeurde ce pacte historique et soutien de Ségolène Royal, sait parfai-tement que la création d’un département Pays Basque n’est enrien comparable à la partition du Canada puisque ce nouveaudépartement serait toujours inclus dans sa région. Il ne croit,dit-il, qu’aux régions et estime sans avenir le département.Mais il avoue aussi qu’Iparralde est trop petit pour être une ré-gion, laquelle ne peut exister, dans l’organisation territorialefrançaise, que si elle regroupe au moins deux départements.C’est ainsi que pour ériger la Corse (260.000 habitants) en ré-gion il a non seulement fallu l’extraire de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur mais aussi la diviser en deux départements.

François Bayrou devrait terminer sa ronde présidentielle sursa terre béarnaise. Ses supporters en Pays Basque sont nom-breux et certains d’entre eux partagent les objectifs de Batera.Ils connaissent sa position militante sur la Charte culturelle etson engagement parlementaire pour la modification préalablede l’article 2 de la Constitution. Ne vient-il pas de déclarer surFrance Culture le 19 février, parlant de la langue béarnaise: «ilm’a fallu très longtemps pour mesurer qu’on spoliait des gensde ce qu’ils étaient en refusant de reconnaître cettedimension». Il faudra, en revanche, aux amis de Bayrou beau-coup de persuasion pour lui faire admettre la nécessaire recon-naissance territoriale et institutionnelle d’Iparralde. Lui,l’ancien président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques,lui, qui a fait construire à Pau un somptueux et énorme «Hôteldu département», a curieusement depuis son éloignement remisen question sa «croyance» dans l’institution départementale. Ilest devenu partisan de régions fortes par le transfert de la plu-part des compétences du département. Quelle place peut doncavoir Iparralde dans ce dispositif? Il ne faudrait pas qu’aveclui l’histoire se répète en portant l’élu du Parlement de Navarresur le trône républicain de France. Il y a toujours une manièrede «spolier» les Basques de leur royaume.

IDURI zauku gure irakurleak, adinetarat helduak eta xerta-tuak direlakoan, nortasunik aski badaukatela, datozen hau-teskundeetan boza nori emanen duten jakiteko. Ez duguberaz hemen erranen boza nori eman behar den, ENBATA

irakurtzen dutenetan baita orotarik, alderdi politiko batekoak edobestekoak, eta berdin alderdi baten kide ez direnak, bainan gurekinurrats batzu bederen egiteko ados daudenak. Horrek ez du errannahi gure iritziaren emaiteko beldur girela. Hori ahatik ahoan bilo-rik gabe dugun egin, gure desbardintasunak errespetatuz, hots el-garriztekari atea idekiz.

Huna beraz nahas-mahas, gogoan erabili ditugun gogoeta zonbeit.Has gaiten François Bayrou-rekin. Berrikitan oraino, Jean-PierreChevenement, politikero «azeri zaharrak» hautagai «centriste» dela-ko erdikoi hortaz hauxe erran du: «Bayrou-ren hautagaitzak hainit-zez kalte gehiago eginen diote eskuintiarreri, ezkertiarreri baino».Errex da ulertzea zer gatik: orai arte, François Bayrou-k, hamarre-tarik bederatzietan ez ote du, Parlamentoan, eskuintiarren aldebozkatu? Nori sinetsaraziko dio ezkerreko alde ari dela, hainbertzedenbora eskuin alde johatu ondoan? Jean-Pierre Chevenement-eniritziak badu beraz kanore, nahiz eta, hauteskunde baten emaitzak,maiz ustegabekoak izaten diren …

Joan den ortziralean, Ziburun gaindi ibili da Ségolène Royal. Bes-teak beste erran du ez dela euskal-departamenduaren alde. Mitte-rand-ek aldiz baietz erran zuen eta gero ukatu. Ségolène-k, ezetzerran ondoan, gero egin baleza!… (Amets hutsean gaude!) Ahatik,

presaka erran dituen gauzetarik batek «tilt» egin dauku: «Irabaztenbadut, Europako hizkuntza gutxituen karta (charte) izenpetuko dut».Berehala, gogoratu zauku, duela zonbeit egun telebixta-bigarrenkatean iragan den Laurent Ruquier-en emankizun bat. Hartanmintzatu da Ségolène Royal-en bozeramailetarik bat, ChristianeTobira anderea, Guyane ugartean sortua (bere larru-koloreak salat-zen du nungoa den) radikal-zozialista alderdikoa, Mitterand-en go-bernuan minixtro izana. Andere horrek ezinago ederki esplikatu duzer-nolako zauri sakona senditu zuen, Frantses hizkuntza menpe-ratzaileak bere ama-hizkuntza galtzeko irriskuan ezarri ziolarik.Ageri zen berak bizitua zuen arazo batez mintzo zela. Ageri zen ere,Eric Zemmour kasetalaria untsa futitzen zela Tobira-ren arazoaz,barna sartua baitu bere baitan, «Jacobinisme» delako erdikoikeriezabaezina*: «La langue de la République est le français». Orai ikusibehar zer ondorio-ukanen duen Ségolène Royal-ek Europako hiz-kuntza gutxitueri buruz egin daukun agintzak.

Horiek hola, geroari buruz, Frantziak gero-ta neke handiagoakukanen ditu, bertzeak bertze bere handikeriaren gatik, alde batetikEuropa boteretsuari obeditu behar eta bertzaldetik, bere botereaz«frantses» guziak, hala direnak eta ez direnak menperatu behar, oi!nolako distortsioak bizi dituen! Saltsa horren erdian, nor izanen dalendakari? Guk, Euskaldunek, boza nori eman? Hor konpon, MariAnton!

ezabaezina*: indélébile.

éDITORIAL sAR HITZA

Le temps des engagements

Boza nori eman ?

2 Enbata, 8 mars 2007

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CETTE SEMAINE

TARTAROs’est étonné

… et réjoui que Sean Connery, créateurau cinéma du personnage de JamesBond 007, persiste dans son engagementpour la souveraineté de l’Ecosse, en réa-lisant un spot publicitaire pour le Partinational écossais à l’occasion des légis-latives. Sa Gracieuse Majesté peut-elleavoir confiance en un agent secret deve-nu séparatiste?… qu’ Ignacio Astarloa, Secrétaire d’Etat PPà la sécurité sous Aznar, légalise EHAK, par-ti communiste des terres basques, substitutde Batasuna au Parlement de Gasteiz, en2002, et fasse tout, en 2007, aux Cortèspour faire interdire ce parti. Ce n’est pas lagirouette qui tourne, c’est le vent!… qu’un habitant d’Iparralde, mordu parun chien, soit obligé d’aller à Pau pourrecevoir un vaccin contre la rage. Encoreun qui apprécie vachement le «pointd’équilibre» cher à Ségolène Royal!… que le nouveau président de la Chambred’agriculture, le baigorriar FDSEA Ansolabe-here, crache son venin à longueur de co-lonnes sur ELB et Laborantza Ganbara. Ildevrait au contraire les remercier! Sans leuraction, jamais les agri-managers béarnaisn’auraient abandonné à un éleveur basquela direction de la Chambre paloise!… d’apprendre que les Pyrénées-Atlan-tiques étaient classées second départe-ment de France pour l’installation dejeunes agriculteurs. Ce ne sont pas lesP.A. qui sont second, mais le PaysBasque qui est premier dans ce genre dephénomène socio-économique. Pendantque les paysans basques vont au char-bon, les Béarnais gardent la Chambre…… que, contrairement aux länder allemands,il faille à huit régions françaises l’autorisationdu Conseil d’Etat pour entrer au capitald’AIRBUS. Pour mettre 4.300 salariés à laporte, pas besoin de l’autorisation de la tu-telle jacobine!… pas tant que ça de la mésaventure sur-venue à l’animateur vedette de la TV,Jean-Luc Delarue. Un mélange de médi-caments et d’alcool lui aurait provoquéun état de surexcitation sexuelle dansl’avion le ramenant d’Afrique du Sud. At-taché à son siège, puis retenu 9 heurespar la police de l’aéroport, il sera déféréen justice où il plaidera coupable. Avectout ça, sera-t-il condamné?... Ça se dis-cute!

3Enbata, 8 mars 2007

gOGOETA

«D ANS les pro-chaines années, laTchétchénie sera

la région la plus calme et laplus prospère» du pays décla-rait tout à sa joie le nouveauprésident tchétchène, RamzanKadyrov, après sa nominationle 1er mars par Vladimir Poutine.Pour donner corps à cette affir-mation, il promettait dans la

foulée que 1.000 familles rece-vraient rapidement des apparte-ments meublés et que desécoles, des hôpitaux et descrèches seraient construits.Mais il s’est surtout engagé à«complètement extirper la pra-tique des ”disparitions” et l’utili-sation de méthodes illégalesdans la poursuite des en-quêtes».

Pour les ONG, Kadyrov est l’un des principaux

criminels de guerreD’ailleurs, une conférence inter-nationale sur les droits del’homme, convoquée par Kady-rov, ne vient-elle pas d’appelerà la création d’une commissionpour enquêter sur le sort desmilliers de civils «disparus» de-puis le début de la deuxièmeguerre de Tchétchénie en1999? Et sur place, l’ensembledes observateurs s’accorde àreconnaître que la tension aconsidérablement baissé de-puis deux ans et que les tra-vaux de reconstruction sesuccèdent à un rythme effré-né…On s’en sera douté, la réalitéest un peu moins idyllique queles lignes précédentes ne le

laissent croire et Ramzan Kady-rov est loin d’être un philanthro-pe. Avant même d’être nomméprésident, il était déjà l’hommefort de Tchétchénie grâce à samilice, les Kadyrovtsi, redoutéedans tout le pays —il s’est ré-cemment vanté d’avoir 17.000hommes sous ses ordres— etresponsable selon certaines as-sociations de 70% des récentsmeurtres, viols et kidnappings.Avec une belle unanimité, lesdifférentes ONG (russes et oc-cidentales) font de Kadyrov l’undes principaux criminels deguerre du pays, et elles onttoutes boycotté la récenteconférence internationale surles droits de l’homme qu’ellesestimaient n’être qu’une opéra-tion de com destinée à préparersa nomination à la magistraturesuprême. La seule personne destature internationale présenteà cette conférence était Tho-mas Hammarberg, le représen-tant du Conseil de l’Europepour les droits de l’homme, quin’a pu que constater l’étenduede la pratique de la torture dansla petite république caucasien-ne.

«Je ne tue pasde femmes»

Ramzan Kadyrov a rejeté laresponsabilité de ces exactionssur le pouvoir fédéral et sur sonprédécesseur Alu Alkhanov(«j’étais jusqu’à présent res-ponsable des questions écono-miques […] et c’est le Présidentde la République tchétchènequi aurait dû s’assurer du res-pect des droits de l’homme»),mais il n’a probablement pasconvaincu grand monde. Lajournaliste russe Anna Polit-kovskaia déclarait dans sa der-nière interview qu’elle voyait enKadyrov un «Staline de notretemps». Elle était assassinéepeu après… Pour démentir lesaccusations qui faisaient de luile commanditaire de cet assas-sinat, Ramzan Kadyrov s’estcontenté d’un: «je ne tue pasde femmes» qui en dit long.Au-delà de son lourd passif enmatière de droits de l’homme,ce sont également les modali-tés de son accession au pou-voir qui inquiètent. Lorsque lePrésident Akhmad Kadyrov futassassiné par les rebelles en2004, son fils Ramzan n’avaitpas atteint l’âge de 30 ans re-

quis pour pouvoir être prési-dent. C’est donc Alu Alkhanovqui fut élu en août 2004 mais laplupart des journaux estimèrentà l’époque qu’il laisserait saplace à Ramzan Kadyrov en oc-tobre 2006, pour son 30e anni-versaire. Ce ne fut pourtant pasle cas et les relations entre lesdeux hommes devinrent exé-crables et, à plusieurs reprises,Alkhanov accusa Kadyrovd’entretenir un culte de la per-sonnalité. Mais c’est peut-être«l’affaire Baisarov» qui illustrele mieux la froide déterminationdu nouveau président.

Assassiné en plein Moscou

Cet ancien officier du FSB avaitdéclaré en août 2006 que Ka-dyrov «se comporte comme untyran médiéval. Si quelqu’un ditla vérité sur ce qui se passe, ilsigne son arrêt de mort». Il necroyait pas si bien dire: le 14novembre, un groupe de mili-ciens fidèles à Baisarov étaitdésarmé; le 17 novembre, deuxdes trois puits de pétrole en sapossession explosaient; et le18, il était assassiné en pleinMoscou.Cet épisode a été générale-ment perçu comme une dé-monstration de force deKadyrov. Et c’est peut-être pourcette aptitude à se débarrasserdes gêneurs, et pour son effica-cité à traquer les rebelles, quePoutine s’est finalement résoluà le nommer Président. Peut-être Kadyrov tiendra-t-il sespromesses de reconstruction,ne serait-ce que pour nourrirson culte de la personnalité.C’est tout ce que l’on souhaite ,mais sa puissance aujourd’huiest telle et son caractère si fan-tasque que la situation pourraitdéraper à tout moment. Dansun article de Novaya Gazeta ci-té par The Guardian, un journa-liste russe résume ainsi lesinquiétudes que beaucoup par-tagent: « Aujourd’hui, Kadyrovn’a de compte à rendre qu’àune seule personne: Poutine.Mais que se passera-t-il quandPoutine ne sera plus là?».

David Lannes

Ramzan Kadyrov

■ Enbata, hebdomadaire politique basque, 3 ruedes Cordeliers, 64100 Bayonne. Tél.: 05.59.-46.11.16. Fax: 05.59.46.11.09. Abonnement d’unan: 55€. Responsable de la pub-lication: JakesAbeberry. Dessins: Etxebeltz. Imprimerie duLabourd, 8 quai Chaho à Bayonne. Commissionparitaire n°1010 G 87190.

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4 Enbata, 8 mars 2007

En mars 2002, Gayssot, ministre des Transports dugouvernement Jospin, donne le feu vert à l’élargissement à 2X3 voiesde l’autoroute A63. Par unarrêté préfectoral du 24mai 2002 la société concessionnaire ASF estautorisée à sa mise enœuvre. Après quatre ansd’études le projet est mis àl’enquête publique le 15janvier 2007 durant unmois et demi. Les travauxdureront de cinq à neuf anset commenceront fin 2007par l’élargissement du pontde l’Adour. Par une proposition d’aménagement alternatif,présentée à la presse le 28septembre 2004, Abertzaleen Batasuna a ouvert une réflexion quipeu à peu s’est emparée del’ensemble de la société civile et des collectivitésterritoriales. Les ASF demeureront-elles figéessur le cahier des chargesde l’Etat consistant à fluidifier le flux international sans cessecroissant ou accepteront-elles que l’A63 soit aussi larocade urbaine de la CôteBasque? Accepteront-ellesdirectement un échangeur àMaignon pour recevoir letrafic du Pays Basque inté-rieur? Accepteront-elles desupprimer les barrières depéage de la Négresse et deBiriatou, véritable contre-sens à la fluidité recherchée? L’intérêt général unanime exprimésera-t-il pris en compte parune société autoroutièreaujourd’hui entièrementprivée?Les conclusions prochainesdu Commissaire de l’enquête publique apporteront un début de réponse.

ASF, 2x3 voies : fin de l’enquê

tRANSPORT

OUVERTE le 15 janvier2007, l’enquête pu-blique sur l’élargisse-ment de l’autoroute A63à deux fois trois voiesest close depuis le 28février. Enbata s’estbeaucoup impliqué da-

ns ce projet (1), de loin le plus importantchantier de génie civil d’Iparralde dont lecoût dépasse 5,5 millions d’euro HT, soitplus de deux fois l’agrandissement et lamodernisation de l’Hôpital de Bayonne,entreprise de 2.200 salariés. Une prisede conscience s’est peu à peu manifes-tée pour que cette autoroute élargie, quibalafre la Côte Basque, ne soit pas uni-quement un axe de passage internatio-nal mais contribue à faciliter lesdéplacements propres à la conurbationBayonne-Hendaye. Cette rocadeurbaine devra aussi servir le proche en-vironnement, notamment la zone inter-médiaire et permettre des accès directsaux routes venant de Garazi-Cambo surBayonne et d’Espelette-Ascain sur StJean de Luz. La parole donnée depuisdeux ans par Enbata aux différentscontestataires de ce projet et la prise deposition, fortement argumentée, d’Abert-zaleen Batasuna, ont nourri la réflexionet les propositions de l’atelier «infrastruc-ture et déplacement» de Pays Basque2020. L’ensemble de la société civile etdes collectivités territoriales a ainsi avan-cé le concept de «rocade» pour rendreacceptable l’élargissement de 2X3 voiesde l’A63. Hélas, il n’a pas été instauré undébat public comme pour la traverséedu Pays Basque par le TGV. Cette infra-structure autoroutière élargie auraitpourtant mérité d’être soumise aux habi-tants de ce pays, une fois de plus misdevant les ukases ministériels et lespuissances financières qui sous-tendentle réseau autoroutier aujourd’hui entière-ment détenu par le secteur privé!Alors que vient de se terminer l’enquêtepublique, Enbata a jugé interessant derapporter ici les interpellations inscrites

dans cette procédure légale venant desinstitutions locales et des associationsde riverains.

Le contexte général du projetLe projet de mise en 2X3 voies de l’A63entre Ondres (Landes) et Hendaye (Py-rénées-Atlantiques) s’inscrit dans une lo-gique de fluidification d’un corridorroutier qui a connu une croissance trèsforte (2), notamment depuis l’entrée del’Espagne et du Portugal dans l’Unioneuropéenne en 1986, croissance qui de-vrait —selon les estimations— se pour-suivre dans les vingt prochaines années.D’après les dernières estimations réali-sées par les autorités françaises et es-

pagnoles, le transport de marchandisesdevrait progresser d’environ 75% d’ici à2025 avec, dans les meilleures hypo-thèses (développement important desfrets ferroviaire et maritime), une pro-gression de près de 85% pour la route.A ce contexte de flux de transit important(marchandises et voyageurs) seconjugue la problématique des flux dedéplacements locaux ou régionaux,puisque l’A63 —en lieu et place d’uncontournement de l’agglomération duBAB— assure une fonction de rocade(3), en particulier du nord de Bayonneau sud de Biarritz/Saint-Jean-de-Luznord. Sur ce tronçon, l’autoroute ac-cueille plus de 35.000 véhicules par jour,dont près de 50% du trafic liés aux flux

locaux.La saturation actuelle de l’A63 est doncbien le résultat de la conjonction d’untrafic de transit et d’un trafic plus local,auquel il faut ajouter celui généré parl’attractivité touristique.Les engorgements actuels sont égale-ment liés à la «géométrie»-même del’autoroute, provoquant des saturationsau sein de l’axe routier, mais aussi auxabords de celui-ci:- ralentissements sur l’axe, avec un péa-ge interne au niveau de la Négresse etun péage au niveau de la «frontière» (23km après);- engorgements aux entrées de Saint-Jean-de-Luz, Bayonne-Mousserolle et

surtout Bayonne-sud (avec une conjonc-tion de flux entre les deux giratoires deMaignon, par manque d’accès direct àl’autoroute depuis la RD932).

(1) ● 30 septembre 2004 n°1846 - propositions d’AB.● 21 octobre 2004 n°1849 - dossier «Lurra Zain».● 23 décembre 2004 n°1858 - moratoire «Lurra Zain».● 30 décembre 2004 n°1859 - interview du chargé desroutes, le député gipuzkoan Xabier Zuriarrain.● 8 septembre 2006 n°1943 - contre-expertise «LurraZain».(2) Depuis 1985 le transport de marchandises, via les Py-rénées, a été multiplié par 4, et le transport de voyageurspar 2. Dans le contexte général de croissance de flux, lapart du routier a été bien supérieure, avec 7,5 fois plus detransport de marchandises, et 4 fois plus de transport devoyageurs. Plus de 25.000 véhicules/jour passent par Bi-riatou, contre 5.500 en 1985 (8.500 poids lourds contre1.400 à cette époque).(3) Il est nécessaire de bien souligner les contraintes liéesau relief du littoral basque qu ont amené l’A63 à assurerune fonction de desserte locale et de rocade du «BAB».

B AYONNE, le 6 févrierA Madame Arrieta, Présidente de la Commission

d’enquête préalable à la déclarationd’utilité publique concernant:● Elargissement à 2X3 voies de l’A63entre Biriatou et Ondres.● Réalisation d’un dispositif d’é-changes à St Pierre d’Irube.● Augmentation de capacité et dépla-cement de la gare de péage de StJean de Luz sud.Madame la Présidente, Nous avonsl’honneur de déposer en pièce jointe ledocument intitulé: «L’avenir de l’A63:réflexion et proposition d’AB». Ce do-cument comprend 8 pages reliées et

comprend deux parties dont l’une esten français. Ce document est le résul-tat de la réflexion menée par notremouvement sur la problèmatique dutransport en général et sur celle del’A63 en particulier. Etat des lieux etpropositions sont exposés et nous es-pèrons qu’ils serviront votre proposdans la synthèse que vous effectuerez.Veuillez agréer, Madame la Présiden-te, l’expression de notre haute consi-dération. Les élu(e)s AB signataires dece document, membres des collectivi-tés territoriales traversées par l’A63.Abeberry Jakes (Adjoint au maire deBiarritz); Elizondo Beñat (conseillermun. Urrugne); Espilondo Pierre

(conseiller. mun. Bidart); Etcheverry J.Baptiste (Adjoint au maire Hendaye);Etcheverry Maialen (conseillère. mun.Biarritz); Etcheverry-Ainchart Peio(conseiller. mun. St Jean de Luz);Guillemotonia Pierre (conseiller. mun.Lahonce); Iriart Alain (Maire SaintPierre d’Irube); Ithurbide Mikel (Adjointau maire Anglet); Laffite Pascal(conseiller. mun. St Jean de Luz); La-mothe Monique (conseillère. mun. An-glet); Laxague Lucienne (conseillère.mun. St Pierre d’Irube); Peyrucq Béa-trice (conseillère. mun. Bayonne);Pouets Michel (Adjoint au maire Biar-ritz); Sorraits J. Mikel (conseiller. mun.Biarritz).

Abertzaleen Batasuna

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En janvier 20007, un des temps fortsdes élections syndicales agricoles a été pour le syndicat ELB le soutien de 100 jeunes agriculteurslors du meeting d'Armendarits. Afin de mieux connaître l'initiative de ces jeunes agriculteurs, l'origine de leur mobilisation et leurs projets à l'avenir Alda! a rencontré Beñat Etxetojeune agriculteur de Saint-JJust-IIbarre etun des instigateurs de cette mobilisation.

D'où vient cette envie de se mobilisercomme jeune paysan ?

J'ai eu l'occasion d'assister, dès la fin2005, à différentes réunions de la commis-sion ovine d'ELB. Ces réunions me parais-saient très intéressantes et instructives.Certes, j'avais beaucoup à apprendre maisj'avais aussi envie de m'impliquer et d'ap-porter ma contribution au groupe dont lefonctionnement me paraissait bien huilé.C'est en échangeant avec un autre jeuneagriculteur qui comme moi faisait sesdébuts dans le monde syndical qu'on adécidé de s'impliquer à notre manière.

Comme nous avons vite vu qu’on nenaît pas militant mais qu’on le devient enparticipant aux différentes réunions etmobilisations, on s’est dit qu’il fallaittrouver un moyen de réunir les jeunesagriculteurs comme nous pour que nousnous formions collectivement, nous puis-sions être apte à contribuer avec des pro-positions concrètes aux différentes réu-nions du syndicat ELB.

C'est ainsi que le premier semestre2006 a été consacré à la recherche d'au-tres jeunes pouvant être intéressés à

s'impliquer au-delà des manifestationspubliques dans la réflexion collective pourtrouver des moyens de faciliter l'implan-tation de jeunes agriculteurs.

Comment ces premières démarches ontété perçues ?

Il faut reconnaître que le syndicalismen'était pas notre premier choix. Quand onest jeune on a plutôt tendance à se chargerdu comité des fêtes du village, à s'impliquerdans un gaztetxe... Mais en fait on s’estrendu compte que le fait de réfléchir entrejeunes agriculteurs sur l'avenir de notremétier était un projet qui représentait unintérêt certain pour pas mal de jeunes.

On s'est donc posé les questions suivan-tes : Comment entrer en contact avec lesjeunes agriculteurs ? Comment mobiliserceux qui partagent nos préoccupations?

En Décembre 2006 on a fait une premiè-re réunion avec 25 jeunes agriculteurs qu'ona réunis via le bouche à oreille. Ce groupede jeunes a décidé de donner un coup demain à la campagne des élections syndicalesd'ELB. Comment ? En lançant une campa-gne pour mobiliser les jeunes agriculteurs.

Enbata, 8 mars 2007 5

2007ko martxoaren 8a

Paysan, un métier d’avenirDes jeunes d'Iparralde se mobilisent pour faciliter l'installation dans l'agriculture paysanne

Alda!gogoeta, eztabaida eta formakuntza tresna

“Laborari gazteen eta laborantzaren geroari buruz kolektiboki gogoetatzeak gero eta gehiago laborari gazte animatzen ditu” (Beñat Etxeto)

Laster ohartu girajendea ez dela militante sortzenbaina militante bilakatzen dela!

Horretarako pentsatu dugumobilizazioez gain, bilkuretan

laborari gazteak bildu behar ginituelakolektiboki formatzeko

eta ELB laguntzeko.

Beñat Etxeto (Donaixtiko laborari gaztea)

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6 Enbata, 8 mars 2007

Ainsi, en janvier 2007 le petit groupede 25 a réussi à mobiliser plus de 100 jeu-nes agriculteurs dans le meeting de cam-pagne d'ELB organisé à Armendarits. Ces100 jeunes venaient de tous le Pays Bas-que Nord.

Les plus de 400 personnes présentes aumeeting ont été impressionnées par ledynamisme et l'enthousiasme montréspar ces jeunes agriculteurs. Les partici-pants ont senti que la jeunesse avait unegrande volonté d'apporter son aide, sondynamisme et sa fraîcheur à l'agriculturepaysanne et respectueuse de l'environne-ment défendue par ELB.

Quels sont les thèmes de réflexion quiont mobilisé ces jeunes ?

Passer le message suivant chez les jeunesagriculteurs et dans la société : "C'est avecenvie et enthousiasme qu'on s'installe etqu'on compte s'installer comme paysan !".

Certes, on remarque qu'il y a de réellesdifficultés : l'obtention de terres, les tra-vaux d'aménagement à faire, l'achat dematériel de plus en plus coûteux, lesdémarches administratives liées à l'instal-lation, les lourdeurs bureaucratiques engénéral, etc. Sans parler du fait que lesaides agricoles sont toujours orientéesvers les grandes exploitations et que lesprix des produits issus de l'agriculturesont tirés vers le bas à cause de modes de(sur-)production industrialisés…

Mais en fait nous avons affirmé haut etfort que nous sommes en faveur d'uneagriculture durable dans la lignée de ceque faisaient nos ancêtres, en valorisant

des productions de qualité et en respec-tant la terre et l'environnement.

En effet, nous préférons tous avoir desvoisins plutôt que des terres.

De même, nous souhaitons voir denombreuses fermes au Pays Basque carcela maintient les liens sociaux et la soli-darité, la bonne ambiance de village et defêtes entre amis/voisins.

Quelles étapes vont être suivies par cemouvement ?

Nous allons maintenant essayer de voircomment entrer en contact avec tous lesjeunes agriculteurs du Pays Basque Nord,sans en laisser de côté.

Ainsi nous allons concentrer nos effortspour agrandir et renforcer notre réseauen faisant parvenir un questionnaire à unmaximum de jeunes agriculteurs. Le butest de recueillir leur avis et de les sensi-biliser sur la démarche menée par de jeu-nes militants d’ELB.

Les actions prioritaires vont consister à :

travailler ensemble pour diminuer lesdifficultés ou obstacles liés à l'implanta-tion de jeunes agriculteurs.

réfléchir ensemble pour savoir commentprendre en main l'agriculture de demain.

Enfin, on compte développer la solidari-té entre jeunes agriculteurs, de même quela solidarité entre les paysans d'ici et d'ail-leurs. Ceci est très important car la compé-tition à l'échelle internationale va contrel'intérêt des paysans du monde entier.

En parlant de solidarité, on invite tout lemonde à la mettre en pratique en répondantnombreux à l’appel à la manifestation du 17mars. Une belle occasion de montrer sonsoutien à EHLG qui oeuvre pour le dévelop-pement d’une agriculture paysanne.

“Jendartean eta laborari gazteen artean,ondoko mezu hau zabaldu nahi dugu:

“Gogoz eta ilusioz beterik, gaur eta bihar

laborari izanen gira!”

“2007ko urtarrilean, ELBren Armendaritzeko ekitaldian bildu diren 100 laborari gazteek, ingurumena errespetatzen duen laborantzaren aldeko garra indartu dute.”

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Kutsidazu frantsesa sartzenHergarai

Etxeko ateko tirrintak jo du. Idekitzen duzueta menaio tresna saltzaile bat dela erratendizu gibelean agertu den ttattardunak. Ez duzuaparantziarik ere menaio tresnarik behar, dis-kurtso komertzial gogoz ikasiaren jasaitekogogo are gutiago. Bainan hara, untsa ikasia zira,jendeari zor zaion den mendreneko errespetua-ren betiko litania inguruka buruan, herentziazbildu hezkuntza dela kausa amor ematen diozueta sartzera uzten. Oren bat berantago ateaberriz hestean damutzen zira … bazinakiensartzera utziz geroz hala gertatuko zela… holada beti.

Hizkuntzarekin halatsu ez ote da agitzen.Entzuten dutenak ohartu daitezke menturazEuskal Irratietan, han hemenka frantsesa denmendrena gehiagoxot sartu dela. Alta iparral-deko euskarazko lau irratien hastapeneko irizpi-dea, euskaraz soilik aritzea zen, salbuespenaksalbuespen… haaa, salbuespenak, betiko aitza-kia baliagarriak. Bainan badira ohartzen ezdirenak ere. Menturaz gehienak. Ororen buruleku gutitan sartu denez erdara eta konpreni-tzen den pundutik ez da baitezpada ohartzen.

Eta salatzen delarik frantsesari joanago etaerrexkiago atea idekitzen zaiola arrapostua zoinda. Betiko tematu bera hi, talibana, euskaraz…beti euskaraz! Eta huni datxikola doan argu-mentazio errepikatua. Domaia izanen zelafrantsesezko elkarrizketaren ez pasatzea, inte-resanta zela. Salbuespen bat zela, aldi honeta-ko. Bainan problema da salbuespena errepika-tuko dela.

Bizkitartean erdararen sartzea salatu duenakez du plazerrez egiten, herentziaz ongi ikasiarenhezkuntza bertsua ukan du, bainan bere proble-ma du bi hizkuntzen egoera batere ez dela bera.Egoera diglosiko horretan, nagusigoa duen hiz-kuntzari atea idekitzen zaion aldi orotan menpe-ratuari gaina hartzen diola oharturik delakoandu lanjerra azpimarratzen. Hala gertatu den aldiorotan ikusi baita frantsesa joanago eta gehiagosartzen… beti euskararen kaltetan.

Eta oraino aipatu gabe utzi ditu alferkeriazgertatzen den frantsesera lerratzea, edo fran-tsesaren gainetik euskarazko itzulpenaren jar-tzeari senditu duen herra. Eta bai baita, halapentsatzen duenik. Frantsesa denek konpreni-tzen dugula eta herstura bat erakustea dela eus-karazko itzulpen baten gehitzea dionak alta ezdu problema mikorik ikusiko, "Kutsidazu BideaIxabel" filmari frantsesezko azpitituluak ezar-tzen zaizkiolarik ala frantses irrati publiko urdin-xuri-gorrian, euskaraz dakiena frantsesezkobertsione baten grabatzera behartzen delarik.

Hala doa di(globo)sia

Enbata, 8 mars 2007 7

Occitaniste, j'ai depuis longtemps été inté-ressé par les questions nationales en général.Bien avant de venir vivre ici j'étais sensibiliséà la problématique nationale en Pays Basque.

Dès que je suis rentré à l'Ecole Normale, jeme suis syndiqué au SNI, syndicat de la FEN.Cela pouvait paraître en contradiction avecmes engagements mais majoritaire et per-mettant les tendances, il me semblait que lastructure était la mieux adaptée malgré sespositionnements majoritaires.

D'ailleurs les tensions internes ont fini parfaire éclater la FEN. La scission donna nais-sance à l'UNSA (les ex-majos) et à la FSU.Alors que la majorité de l'ancienne fédérations'appuyait sur le syndicat des instituteurs, laFSU se structurait autour du SNES (2nd degré).

Le nouveau syndicat, le SNUipp, a dû toutreconstruire pour devenir finalement majori-taire au sein de la profession et ce en faisantses preuves dans les luttes.

Départementalement, les élections inter-nes ont toujours élu un bureau Ecole Emanci-pée. Les mandats en rapport avec les ques-tions des minorités nationales ont toujourstourné autour des problèmes linguistiques(ratification de la charte des langues minori-sées, immersion dans le Public) et anti-répressives (rapprochement des prisonniers).De plus le syndicat s'est activement engagécontre la précarité des suppléants éventuelsdans l'enseignement bilingue du 1er degré.

Il n'en reste pas moins que des lignes defracture sont apparues à l'intérieur de la FSUrévélées par le contre-sommet européen deBayonne. Des débats houleux ayant trait à laparticipation de collectifs où participaient LABet Batasuna ont accouché de textes restrictifs.

En contradiction avec ces textes le SNUippa pris l'engagement lors de son dernier con-grès départemental de considérer LABcomme un syndicat comme les autres et dedénoncer l'ostracisme dont il serait victime.

On rencontre tout de même un déficit decompréhension envers la bicéphalité dudépartement et le syndicat reste centralisésur Pau (siège des institutions rétorque-t-on).

Au regard de ces difficultés, nombreux sontceux qui voient une incompatibilité de fondentre les luttes d'émancipation nationale et lemilitantisme au sein de syndicats de l'Etatfrançais. Cette contradiction n'est qu'appa-rente et on a toujours reproché au syndicalis-me pour peu qu'il entérine l'opposition declasse de mettre en danger la cohésion natio-nale.

C'est vrai aussi que les syndicats majoritai-res ne remettent jamais en question le cadreimposé par l'Etat. Par voie de conséquence ilconsidèrent comme naturelle l'appartenanceà la nation française et ignorent, souvent avecmépris, ainsi tout mouvement de peuplesminorisés.

Bien sûr on peut avoir l'impression derépondre à ces questions en adhérant (pourceux que je connais) à LAB ou au SOE (Sindi-cat Occitan de l'Educacion). Mais dans le sigledu premier le A d'abertzale implique un enga-gement comme abertzale autant que commesyndicaliste quant au second, il est typique-ment un syndicat aux revendications corpora-tistes qui a réduit l'analyse de l'oppression àcelle d'une nation sur l'autre.

Il n'empêche que leurs existences estnécessaire pour créer une pression et par làune prise de conscience. De plus LAB peutintervenir dans des champs impénétrablespour les syndicats français et espagnolscomme par exemple dans les entreprisesinter-frontalières (bentta etc.).

Pour finir, je pense que les luttes d'émanci-pation sociale et nationale peuvent se meneren parallèle en portant la contradiction sur lesdeux fronts. De plus, d'un point de vue prati-que les syndicats reconnus sont d'une partmajoritaires et qu'on le veuille ou non leursadhérents appartiennent à la nation (quelleque soit celle que l'on considère) ; il seraitdésastreux de n'y laisser régner qu'une repré-sentation hégémonique.

Cela étant il est évident qu'un cadre PaysBasque manque et pourrait permettre certai-nes évolutions.

LO U I S O U GR A N G É

Abertzalismeet syndicalismeLutte d’émancipation sociale et nationale

K L I X K A I R I T Z I A

Page 8: POLITIQUE BASQUE60).pdfHEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 8 mars 2007 N° 1969 1,22 € ASF enquête publique Ronde présidentielle

8 Enbata, 8 mars 20078

Fondation Manu Robles-Arangiz Institutua20, Cordeliers karrika

64100 BAIONA+ 33 (0)5 59 59 33 23

[email protected]

ZuzendariaFernando Iraeta

Ipar Euskal Herriko arduradunaTxetx Etcheverry

Alda!ren koordinatzaileaXabier Harlouchet

La Fondation Manu Robles-AArangiz met à la disposition du public,dans sa bibliothèque un certain nombrede journaux, revues et livres.Périodiquement nous publierons certaines Fiches Pratiques, commecelle-cci, permettant de mieux connaître et de mieux s’impliquer dans la vie associative.

Tout d’abord rappelons qu’en aucun cas,une association ne doit se sentir dégagéede l’obligation de tenir une comptabilité.En effet, le défaut de comptabilité peut,pour toute personne morale, constituerune infraction pénale à l’occasion d’undépôt de bilan.

Bien entendu, dans les petites associa-tions, la forme et l’organisation de cettecomptabilité restent libres, une comptabili-té manuelle avec un cahier “recettes-dépenses” peut tout à fait convenir etrépondre aux contingences normales d’unecomptabilité probante et sincère.

Cette comptabilité à partir des opéra-tions de trésorerie ne fait cependant pasapparaître les opérations réalisées dansl’année et qui ne se sont pas encore tradui-

tes par des mouvements financiers (délaisde paiement, retards de subventsion...).

Il faut donc, à la clôture de l’exercice,faire un petit travail comptable de ratta-chement des charges et des produits à l’e-xercice clôturé. Il peut être aisément réali-sé par le trésorier.

Mais si la comptabilité ne vous parle pas,vous pouvez faire appel à un comptablebénévole ou à un expert-comptable qui, enquelques heures, à partir d’une comptabili-té courante bien tenue, pourra faire lesretraitements nécessaires à la présentationdes deux tableaux comptables fondamen-taux : le bilan et le compte d’exploitation.

Des contrôles entraînant des obligationscomptables

Toute association, quelles que soient sesactivité ou sa taille est susceptible d’être

contrôlée par l’administration fiscale oul’Urssaf. A ce titre, elle est tenue de con-server et de produire la justification desmouvements financiers des trois annéesprécédentes et donc de tenir une compta-bilité même élémentaire.

Si elle perçoit une aide publique, si mini-me soit-elle, l’organisme qui la lui verse etla chambre régionale des comptes sontsusceptibles d’en contrôler l’utilisation, cequi entraîne ici encore l’obligation d’unecomptabilité minimale. L’obligation de pro-duire un bilan et un compte de résultatsuggère de se conformer au plan compta-ble associatif.

Plus d’informations... à la Fondation

Les cas spécifiques liés aux associationsbénéficiant de financements publics (aidemunicipale supérieure à 50% du budgetassociatif, aide supérieure à 23 000 €,cumul des aides supérieur à 153 000 €) ouaux associations ayant une activité écono-mique sont expliqués dans les revues dis-ponibles au local de la Fondation ManuRobles-Arangiz.

Obligations comptables d’une associationPourquoi et comment les respecter ?

A S T E K O F I T X A

Nouveau cycle de la Fondation MRA

““LL’’ééccoonnoommiiee àà llaa ppoorrttééee ddee ttoouuss””Des sessions accesibles à tous et à toutes, dans

un langage simple et pédagogique permettront demieux cerner tant les différents dossiers de la poli-tique française, notamment ceux au centre du débatdes présidentielles et législatives, que les grandsenjeux mondiaux actuels.

On peut assister à la totalité du cycle ou à unepartie seulement des sessions. Voici les dates, thè-mes et intervenant(e)s des premières d'entre elles :

Jeudi 22 mars : Les retraites, discours etréalités, les différents choix et leurs consé-quences, par Eric Mailharancin

Jeudi 26 avril : J'accuse l'économie triom-

phante, résumé du livre d'Albert Jacquard, parChantal Torre

Jeudi 3 mai : Impôts, politiques fiscales...etles choix de société qui se cachent derrière,par Eric Mailharancin

Jeudi 24 mai : Un autre monde est possiblesi..., résumé du livre de Susan George, parChantal Torre

Horaires : de 19 h00 à 21h00(De 19h00 à 20h00: exposé,

de 20h00 à 21h00: questions et discussions)FFormation gratuite,

au local de la Fondation Manu Robles-Arangiz, 20, rue des Cordeliers, au Petit Bayonne

Inscriptions au 06 14 99 58 79 ou à [email protected]

L ´ A g e n d a d e l a F o n d a t i o n

Elkarte guztiak, beren kontabilitatea

atxikitzea behartuak dira.

Page 9: POLITIQUE BASQUE60).pdfHEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 8 mars 2007 N° 1969 1,22 € ASF enquête publique Ronde présidentielle

9Enbata, 8 mars 2007

uête publique

A L’OCCASION de la mise en2X3 voies de l’A63, il apparaîtnécessaire et souhaitable

que des aménagements soient appor-tés pour que cet axe assure, en plusde sa fonction de transit, sa fonction derocade urbaine telle que décrite précé-demment. Le fonctionnement actuel del’A63 —un système autoroutier «ou-vert» et des échangeurs inadaptés—invite à privilégier:- l’aménagement de l’échangeur deMaignon, afin qu’il permette l’améliora-tion de la circulation sur la RD 932 etremplisse sa fonction d’entrée de l’ag-glomération Bayonne-Anglet-Biarritz;- la résolution de l’accès de la valléede la Nivelle à l’A63 en lien avec l’amé-lioration nécessaire des points de blo-cage importants sur la RN10 dansl’agglomération de St Jean de Luz etCiboure (gratuité des péages nord et

sud de St Jean de Luz...);- l’aménagement du nœud autoroutierA63-RD1-A64, en prenant en comptesa fonction d’entrée-est de l’agglomé-ration, les liaisons avec le CEF deMouguerre et le maintien de la gratuitéde la section Urt-Bayonne;- la résolution des modalités d’une sup-pression du péage de la Négresse, dupéage de Biriatou et du goulot d’étran-glement frontalier pour fluidifier leséchanges;- la mise en valeur du Pays Basque etde ses différents territoires (l’intégra-tion et la visibilité du territoire depuisl’A63).- l’exemplarité des nouveaux aména-gements de l’A63 en termes d’innova-tions environnementale (bruit, eau,écosystème...) et sociale (clauses d’in-sertion sociale dans les marchés pu-blics).

LE Directeur des ASF ayantsollicité l’ouverture d’enquêtespubliques portant sur l’élargis-

sement à 2X3 voies de l’A63 entre Bi-riatou et Ondres, Messieurs lesPréfets des Pyrénées-Atlantiques etdes Landes ont, par arrêté interpréfec-toral du 4 décembre 2006, prescritl’ouverture de ces enquêtes publiques.Monsieur le Préfet des Pyrénées-At-lantiques a sollicité, par lettre du 8 dé-cembre 2006, l’avis des communesconcernées sur la demande d’élargis-sement de l’A63, conformément auCode de l’environnement.La Communauté d’agglomération deBayonne-Anglet-Biarritz donne un avisfavorable à cette demande d’élargisse-ment de 2 à 3 voies afin de répondreau flux croissant des véhicules légerset des poids lourds, dont l’essentiel re-lève du transit international. La CôteBasque, géographiquement placée surl’axe Europe-Péninsule Ibérique, doitadapter ses infrastructures pour ré-pondre à cette vocation de carrefour.Toutefois, la gare de péage de BiarritzLa Négresse constitue un véritable

contresens à l’objectif de fluidité car el-le provoque des ralentissements dutrafic se transformant d’un bout àl’autre de l’année, à certaines heuresde la journée, en bouchon s’étirantparfois sur plusieurs kilomètres dansles deux sens et qui peuvent être lacause de graves accidents.Les ASF justifient ce péage sous leprétexte que les deux entrées nord deBayonne et de Saint Jean de Luz sontdépourvues de gare de péage fautede réserve foncière.Or, cet argument d’insuffisance de fon-cier, qui pouvait s’expliquer avantl’élargissement et la réalisation d’unéchangeur avec l’A64, n’a plus de rai-son d’être puisque le passage de l’au-toroute en 2X3 voies contraint les ASFà étendre ses besoins en réserve fon-cière.En conséquence, le Conseil commu-nautaire demande la suppression de lagare de péage de Biarritz La Négressequi ne présente plus aucune utilité etconstitue un facteur de blocage de lacirculation et d’insécurité grave pourles automobilistes.

Agglomération BABDélibérations du 9 février votées à l’unanimité

L E projet présenté ne corres-pond pas au critère d’utilitépublique car il privilégie le

seul trafic international au détrimentdes fonctions rocade et liaisons régio-nales. Il constituerait une atteinte in-qualifiable au développement durabled’une des plus belles régions deFrance.De plus l’argumentation technique dudossier sur l’environnement noussemble attaquable:Les autorités compétentes ont donnéleur agrément en se fondant sur desvaleurs de mesures acoustiques etde pollution acquises lors des étudesréalisées en 2003 mais nous contes-tons ces valeurs.Pour la pollution de l’air, les modesd’échantillonnages et les modélisa-tions sont entachés d’irrégularités.Les conclusions sur l’état sanitaire àterme ne peuvent donc être quefausses pour l’étude acoustique.Nous émettons des doutes sur les va-leurs de nuissances sonores à termeprobablement en raison de para-mètres minorant utilisés dans le trai-tement des données acoustiques.Les mesures de protection anti-bruit

annoncées sont donc inadaptées.D’autre part, la loi sur le bruit n’estpas appliquée avec rigueur.L’argument majeur développé parASF est que l’élargissement induiraune meilleure fluidité: l’augmentationréelle du trafic, les contraintes pro-bables sur la circulation qu’induirontdemain les normes sanitaires, lemaintien de barrières de péage in-utiles conduisent à penser que cettefluidité annoncée est un leurre.Depuis 8 mois nous diffusons cetteanalyse technique: nous n’avons reçuaucune réponse à nos questions, au-cune contradiction, aucune explica-tion aux anomalies relevées alors quece dossier a été présenté à ASF, àdes spécialistes de l’environnement,à la presse et à la préfecture pourtransmission aux services techniquescompétents. Aurions-nous raison?En conséquence, Lurra Zain considè-re le projet tel qu’il est présenté parASF comme inacceptable.Un bilan environnemental doit être re-fait et un plan d’aménagement territo-rial cohérent intégrant le transfert dufret sur le rail de façon volontaristedoit voir le jour.

«Lurra Zain»Conclusion de l’Association de riverains de l’A63

L’OPPOSITION du conseil mu-nicipal de St-Pierre-d’Irubeporte sur le refus par les ASF

de la création d’une «tranchée couver-te», sous laquelle passeraient les nou-velles voies autoroutières, pour ainsiéviter de couper la ville en deux. Cetteposition a été adoptée par le conseilmunicipal le 30 janvier dernier. Si ladémarche actuelle s’inscrit dans le dia-logue et la discussion, le maire AlainIriart n’hésite pas à brandir la menace«d’une procédure et d’un recours au-près du Tribunal administratif» dans lecas où la demande ne serait pas en-tendue.La commune de Saint-Pierre-d’Irubesera la plus touchée par l’élargisse-ment de l’A63. Ce sont au total 25hectares communaux qui seront né-cessaires à la réalisation des ASF pouraménager le cœur du projet autorou-tier. Saint-Pierre-d’Irube ne verra pasune 2X3 voies traverser son centre,mais une 2X5 voies. Un «super élar-gissement» rendu nécessaire car lazone concernée concentre le trafic leplus chargé de l’A63: 38.000 véhiculespar jour en 2002 et une prévision de52.000 véhicules pour 2020.Afin de permettre aux Hiriburutar dejoindre les deux côtés de la ville, lesASF proposent un simple pont sur-plombant l’autoroute. «Un ouvrage quisera comme une saignée dans la villeet qui en plus entraînera des pro-blèmes de bruit», considère Alain Iriart.Une tranchée couverte pour le passa-ge en centre bourg serait «une réalisa-tion qui permettrait un aménagementurbain cohérent pour l’avenir de la vil-le», explique le maire: «Nous souhai-tons la tranchée couverte comme celaavait été fait à Guéthary lors de la

construction de l’autoroute».

Continuité urbaine«C’est une solution qui assure une vé-ritable continuité urbaine». Sur le sujetde la traversée autoroutière en centre-ville, la municipalité a même engagé, àses frais, un cabinet d’urbanisme dansle but de connaître la meilleure solutionpour que cette coupure en centre-ville,nécessaire à l’intérêt général, ne soitpas un frein à l’amélioration de la viecommunale. Mais les ASF, «sans ja-mais avoir vraiment étudié le projet»,selon Alain Iriart, estiment le coût d’untel ouvrage beaucoup trop élevé. Lamunicipalité inscrit son action dans lecadre de cette enquête publique, enespérant que: «les commissaires en-quêteurs entendront nos revendica-tions». L’association des riverainsinvite tous les habitants de Saint-Pier-re-d’Irube à déposer une requête enmairie dans le dossier d’enquête pu-blique.

Deuxième avis négatif Le conseil municipal de St-Pierre-d’Iru-be a émis un deuxième avis négatifconcernant les incidences environne-mentales. «La collecte et l’évacuationdes eaux pluviales sur la zone d’Amet-zondo et sur les Barthes du Hillansdoivent être particulièrement prises enconsidération», estime Alain Iriart. Cedernier désire que «l’ensemble des ou-vrages qui vont être édités sur Amet-zondo (collège, Ikéa et autoroute)tienne compte de la modification hy-draulique». Le maire souhaite aussique l’ouvrage de l’A63 aux Barthesprévoie un dispositif d’écoulement deseaux, au risque de voir se multiplier lesinondations sur St-Pierre-d’Irube.

St Pierre d’Irube

Conseil des élus9 février 2007 - A l’attention du Commissaire enquêteur

Page 10: POLITIQUE BASQUE60).pdfHEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 8 mars 2007 N° 1969 1,22 € ASF enquête publique Ronde présidentielle

Enbata, 8 mars 200710

hEGOALDETIK

Accusé de fraude fiscale, le candidat PNV jettCandidat à la présidence de la députation forale de Gipuzkoa et accusé de fraude fiscale,

Jon Jauregi se retire au profit de Markel Olano.

A NCIEN maire de Beasain etex-député aux Cortés, Jau-regi, à peine âgé de 43 ans,

est une étoile montante du PNV.C’était sans compter une guerre fra-tricide et une bataille politico-média-tique qui aboutit le 2 mars au retraitde sa candidature. Tout a commencéle 19 février avec l’annonce par lachaîne de radio Ser, de graves omis-sions dans sa déclaration fiscale qui,rappelons-le, dépend de la députa-tion de sa province chargée de col-lecter les impôts directs. Jauregiaurait sciemment caché au fisc qu’ilpossède des biens immobiliers im-portants à Ciboure et à Jaca, dans laprovince d’Aragon. Le candidat à la tête de la députa-tion affirme qu’il s’est toujours ac-qui t té scrupuleusement de sesdevoirs en matière fiscale et présen-te à la presse le détail de son patri-moine immobilier. Il reçoit le soutienofficiel de son parti. Son argumenta-tion pour se disculper porte sur le

fait que certains biens sont quasi-ment vendus et d’autres à l’étrangeroù il paie des impôts. Mais il refused’accorder aux services fiscaux duGipuzkoa le droit de rendre publiquela totalité de sa feuille d’impôts, ce

qui aurait coupé court définitivementà toutes les suspicions.

Luttes intestines au PNVD’autant que des rumeurs persis-tantes évoquent son considérable

enrichissement aussi récent que ra-pide. Depuis qu’il n’est plus député(2004), Jon Jauregi dirige une entre-prise de promotion immobilière quiconstruit des centaines d’apparte-ments dans plusieurs cités du Gipuz-koa, une société de transport defonds qui s’inscrit dans un réseauayant des liens avec la députation.Insistantes sont les voix qui s’élè-vent sur le rôle joué par Jon Jauregien relation avec ses anciennes oufutures responsabilités d’élu. Le pa-radoxe en cette affaire est que, voiciquelques mois, face à de nauséa-bonds bruits de couloir, c’est Jauregilui-même qui a demandé aux ser-vices fiscaux de contrôler sa situa-tion.Toutes ces péripéties sont à mettresur le compte d’une lutte sans merciqui se poursuit au sein du PNV entrepartisans de Joseba Egibar (candi-dat malheureux à la direction du par-ti) et ceux favorables à Josu JonImaz. Gonzalez de Txabarri, actuel

Hier feu rouge, aujourd’hui feu vertProchaines candidatures sous l’étiquette EHAK, déclaration d’Arnaldo Otegi, libération du preso de J

silence d’ETA, autant de signes convergents qui montrent que les négociations évoluent dans le b

E HAK, le Parti communistedes terres basques qui repré-sente Batasuna au Parlement

de Gasteiz a, le 2 mars, voté avec lePSOE, le PNV, EA, EB et Aralar untexte qui demande la fin «de toustypes de violence». La nouveauté estque cette motion approuvée partranches successives, ajoute au termede violence «le chantage et l’extor-sion». A ce jour, chacun restait dansson quant-à-soi et donnait au termegénéral de violence un sens très diffé-rent: violence de l’Etat et institutionnel-le pour les indépendantistes, violencede la «banda terrorista d’ETA» pourles autres. Préciser le terme en faisantclairement référence aux activitésd’ETA, puis le voter tous partis confon-dus, hormis le PP, constituent un tour-nant politique majeur que n’avait pasvraiment franchi Arnaldo Otegi dansl’interview qu’il a accordée le 25 fé-vrier au journal catalan La Vanguardia. Le leader de Batasuna préparait à pe-tits pas ses troupes au grand virage:«Nous sommes indépendantistes.Nous voulons transmettre aux ci-toyens que, dans un cadre démocra-tique qui laisse la place à tous lesprojets, l’indépendance ne peut seconstruire que par des moyens paci-fiques et démocratiques. On ne peutla construire d’une autre façon. Pour-quoi? Parce que le projet indépendan-

tiste a besoin de l’adhésion d’une ma-jorité. (...) L’Etat espagnol n’a aucunprix politique à payer à ETA. Ni ànous-mêmes. Si nous posons commeéquation que la fin de la violence sup-pose un prix politique à payer à ETA, iln’y a plus de solution. Cela suppose ladéfaite de l’Etat. L’Etat espagnol a unproblème structurel avec un pays quimajoritairement se considére commeune nation. Il faut aussi s’interrogersur le prix politique de l’absence depaix». Interrogé sur la derniére propo-sition de Batasuna concernant «l’auto-nomie politique» et la situation de laNavarre, Otegi répond: «Nous propo-sons un espace à quatre territoires.Nous préférons un parlement à quatreoù les Basques choisiront un Lehen-dakari, fût-il socialiste, à un parlementà trois qui soit souverainiste. Parceque notre projet est national, le Lehen-dakari qui émanera d’un parlement àquatre est celui qui sera élu par lesBasques, point à la ligne».

Crédible, digne de foi et convaincante

Le 1er mars, José Luis Rodriguez Za-patero a commenté plutôt favorable-ment les déclarations d’Arnaldo Otegi:«L’essentiel» est que la gauche abert-zale rejette la violence de façon «cré-dible, digne de foi et convaincante».Avec le vote du lendemain au Parle-

ment de Gazteiz, la gauche abertzaleacquiert la possibilité de se présentersous l’étiquette EHAK —et non pasBatasuna— aux prochaines élections

municipales et forales du 28 mai. Ellen’accepte cette concession, certaine-ment difficile, qu’avec une garantie an-noncée par le porte-parole du PSOEau Parlement espagnol. Antonio Her-nando déclare le 21 février: «La loi surles partis à la main et avec les élé-ments d’information dont nous dispo-sons, nous ne devons, nous nepouvons demander l’illégalisation deEHAK». Pour ficeler le tout, le grand

ordonnateur du processus de négocia-tion, le ministre de l’Intérieur AlfredoPerez Rubalcaba, confirme le 28 fé-vrier à une question posée par le se-

crétaire général du PP et l ’UPNnavarrais Jaime del Burgo: EHAK seraprésent aux élections parce que, selonles rapports de la police nationale etde la guardia civil, le Parti communistedes terres basques «n’est pas dirigépar ETA». Hier feu rouge, aujourd’hui feu vert.Visiblement, la ligne officielle du gou-vernement espagnol a donc elle aussiopéré son aggiornamiento. Le refus

Au micro, Jon Jauregi accompagné de Joseba Egibar

Alfredo Perez Rubalcaba, ministre de l’Intérieur d’Espagne

Page 11: POLITIQUE BASQUE60).pdfHEBDOMADAIRE POLITIQUE BASQUE 8 mars 2007 N° 1969 1,22 € ASF enquête publique Ronde présidentielle

Enbata, 8 mars 200711

tte l’épongeale,

rtde Juana Chaos, e bon sens.

■ Fin d’épreuve pour de Juana. Ila fallu 115 jours de grève de la faim

pour qu’Iñaki de Juana obtienne lapromesse d’une libération prochai-ne. Le ministre de l’Intérieur qui, enEspagne, gère l ’appl ication despeines, avait rencontré en fin demois les porte-parole des groupesparlementaires au Congrès pour lesinformer sur la procédure concer-nant le preso. Alfredo Perez Rubal-caba a transmis sa décision le 1er

mars à l’Administration pénitentiai-re. Il accordait au gréviste le 2ème de-gré, correspondant à une libération

pour raison de santé.Le 2 mars, Iñaki de Juana, transféréde Madrid à Donostia, abandonnaitson jeûne de longue durée. Trans-porté en ambulance, il recevait unpremier Ongi Etorri au péage d’Ar-miñon, province d’Alava.Devant l’hôpital Arantzazu de la ca-pitale gipuzkoane, un grand nombrede sympathisants l’attendait depuisle début de l’après-midi. La tensionétait forte, d’autant que l’ertzaintzafaisait brievement usage de ma-traques pour repousser les débor-dements. Sous les cr is d’«IñakiAskatu!», «Presoak kalera!», «Jo take irabazi arte!», le preso était ac-cueilli là vers les 16 heures.Une fois rétabli, Iñaki devrait rega-gner son domicile, sous contrôle ju-diciaire strict. La droite espagnole acrié au scandale et accuse une foisde plus le gouvernement de laxis-me.

■ Loin des siens. Fernando Hier-ro, emprisonné à la prison de Ba-paume (Nord) pour appartenanceau GRAPO, n’aura pas eu l’occa-sion de dire adieu à sa mère. Elle

vient de décéder, le 22 février, à Bil-bao.

■ Extradable plus tard. Le réfugiérésidant à Ciboure, Peio Alvarez, in-terpellé le 7 février sur MAE du jugeGarzón, risque d’être extradé pro-chainement. La Cour d’appel dePau a accordé le 26 février son avisfavorable, mais l’exécution de lamesure ne pourra se faire qu’aprèsrétablissement complet de l’intéres-sé. Celui-ci doit subir à Bordeauxune grave intervention chirurgicale.

■ Arrestation à Senpere. Accusépar la juge Le Vert de «collaborationavec ETA», Maiana Mendiboure aété arrêtée le 27 février au domicilefamilial de Saint Pée sur Nivelle.Ses parents ont été interrogés, tan-dis que la jeune femme se trouvaiten garde à vue à Bayonne. Maianaserait liée au groupe arrêté en 2003à Saimes, en rapport avec la re-cherche d’appartements pour mili-tants c landest ins. Transférée àParis, elle a été incarcérée le 2mars à Fleury-Mérogis, puis libéréelundi soir 5 mars.

75.000 € : la discrimination a un prix

E N février et mars se dérou-le la campagne de collectede fonds d’Integrazio bat-

zordea. L’objectif est connu: réunir 75.000€

pour financer les postes non fournisou non pris en charge par l’Educa-tion nationale pour permettre aux13 élèves handicapés scolariséscette année en ikastola d’apprendreet de vivre en basque et à l’écoleordinaire. Parce que «ce ne sontpas des élèves comme les autresmais, comme les autres, ce sontdes élèves». Pour cela renouvelez votre partena-riat (vous recevrez cette semaine leformulaire de don) ou devenez par-tenaire en envoyant votre chèque

sans tarder à l’adresse suivante:Integrazio Batzordea 16, AvenueLarregi 64500 St Jean de Luz. ● 3 mars, Anglet, parties de peloteorganisées par l’ikastola et le gaz-tetxe.● 24 mars, Biarritz Culture présen-te la pièce de théâtre «Anaiatxo be-rezia» au Colysée. ● 24 mars, «6 heures en faveur dela différence» au fronton de Cibou-re.● 25 mars, l’association Akelarred’Hendaye invite les clowns «Pirritxeta Porrotx». ● 27 mars, à St Palais, pièce dethéâtre «Anaiatxo Berezia» organi-sée par les ikastola d’ Amikuze etd’Oztibarre.

de EHAK de condamner l’attentat d’ETAà Madrid le 30 décembre est déjà oublié,le PP le ressasse à tous vents. Autre signe qui ne trompe pas, un presoemblématique, Iñaki de Juana Chaoscondamné pour 25 meurtres, après vingtans de prison, 115 jours d’une grève dela faim à répétition et un marathon judi-ciaire qui le condamnait à treize puistrois nouvelles années d’incarcération,quitte le 1er mars sa prison d’Aranjuez enEspagne. Il intègre l’hôpital de Saint Sé-bastien. Un juge d’application des peineslui accorde le droit de rester à son domi-cile sous surveillance policière. Hier feurouge, aujourd’hui feu vert. La décision aété prise «personnellement» par le mi-nistre de l’Intérieur pour des «raisons lé-gales et humanitaires». José LuisRodriguez Zapatero lui emboîte le pasdevant le comité fédéral du PSOE: il n’apas agi par «faiblesse» ou par «peur», ila décidé d’adoucir le régime pénitentiai-re du preso avec son sens des «respon-sabilités» habituel, il a un seul but entête: «plus de meurtre du fait du terroris-me».Pour le moment, ETA brille par son silen-ce.Après presque un an de tergiversationsstériles depuis le cessez-le-feu et deuxmorts de plus sur la table, c’est ce quel’on appelle des petis pas réciproquesdans une négociation qui, dans la coulis-se, avance aux forceps.

député général (président) de la dépu-tation de Gipuzkoa et partisan d’Imazaurait également joué un rôle trouble,la question politique majeure, celled’une alliance éventuelle avec les so-cialistes lors de la prochaine législatu-re, agitant tout le landernau politique. Ce n’est pas la première fois qu’un éluPNV se voit écarté de responsabilitéspolitiques pour fraude ou corruption.Mais nous sommes en Pays Basquebien loin de ce que l’on connaît dans lesud-est de l’Espagne où la mafia estomniprésente ou encore en Francedont beaucoup d’élus condamnés pourcorruption... sont brillamment rééluspar leurs électeurs. Dans une Commu-nauté autonome basque peu marquéepar l’alternance, l’Etat-PNV règne enmaître. D’où la nécessité de remettreles pendules à l’heure. Xabier Arzallus,qui a d i r igé la maison durant delongues années, ne se privait pas derappeler à ses troupes qu’ i l fal lai td’abord servir le parti, plutôt que des’en servir.

B IEN qu’un peu éclipsée parl’affaire de son appartementde faveur à Neuilly, la visite

de Nicolas Sarkozy à Madrid a étépour le ministre de l’Intérieur françaisl’occasion de célébrer «la coopéra-tion policière» contre ETA. Ce mêmejour, 27 février, une interpellation op-portune était effectuée à Saint Péepar ses services: celle de MaianaMendiboure, «collaboratrice d’ETA».Le ministre-candidat a tenu à préci-

ser que l’Etat français «n’a pas à semêler des négociations avec la ban-de terroriste, car il s’agit d’un problè-me interne espagnol». A l’issue desa réunion avec son homologue del’Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba,le président de l’UMP a souligné «lagrande solidarité avec le gouverne-ment espagnol, Zapatero aujour-d’hui, Aznar hier». Nicolas Sarkozy arencontré le chef du gouvernement àla Moncloa, mais aussi le leader du

Partido Popular, Mariano Rajoy.Outre «le combat de toutes les dé-mocraties contre tous les terro-rismes», il a exposé son ébauche deplan pour un traité constitutionnelpour l’Europe, et évoqué la questionde l’immigration, insistant pour unrenforcement de l’Agence européen-ne des frontières. Après un dépôt defleurs pour les victimes du 11 mars2004, il a tenu meeting devant lesrésidents français de Madrid.

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Iñaki de Juana

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12 Enbata, 8 mars 2007

L E 27 janvier dernier, Batasuna a rendupublique à Ustaritze une proposition destatut d’autonomie pour les provinces de

Xiberua, Baxe-Nafarroa et Lapurdi. L’objet de cet-te initiative est double. En premier lieu, interpellerle gouvernement français en lui demandant unefois de plus de s’inscrire dans le processus de ré-solution du conflit et de changer son attitude denégation totale d’Euskal Herri. A défaut, la réaffir-mation d’un projet d’autonomie vise, rapport à lanouvelle phase politique qui s’ouvrira au sortir duprochain cycle électoral (législatives en juin 2007+ cantonales et municipales en mars 2008), àmarquer de nouveau clairement l’horizon de notrelutte face à l’Etat français. En second lieu, Bata-suna au travers de cette proposition d’Autonomiebrise un «tabou» par rapport aux évolutions de lagauche abertzale en Iparralde, en signifiant que levieux débat stratégique «front unique versus frontuni» est définitivement dépassé. Cette propositiond’Ustaritze n’a pas été sans susciter quelques dé-bats dans le mouvement abertzale. Des militantsd’AB ont même crié au «hold-up» (cf. Enbata, du15 février 2007). Je ne vais pas trop m’étendre icisur l’argumentaire de ces militants parce que jecrois qu’on a mieux à faire entre abertzale qu’àalimenter des polémiques bien souvent stériles.Je leur rappellerai juste d’abord que, quand AB adécidé unilatéralement d’organiser en son nomune manifestation en faveur du département enjanvier 1999, je n’ai pas alors entendu parexemple les membres de l’AND (Association pourun nouveau département) ou de l’AED (Associa-tion des élus pour un département) hurler au«hold-up»… Pour ce qui est ensuite d’un travailen commun entre abertzale qui aurait été mis àmal par l’initiative de Batasuna, je crois que s’il ya un message que nous avons réitéré à Ustaritzec’est bien celui de la nécessité d’un tel travail encommun. On peut se référer là encore à l’exempleprécédent, puisque la manifestation d’AB pour ledépartement début 1999 n’avait pas empêché dessecteurs larges non-abertzale de s’associerquelques mois plus tard à la grande manifestationde l’appel des 100 d’octobre de la même année.

Ces secteurs «larges» non-abertzale ont su ainsifaire preuve de plus de maturité que n’en mani-festent parfois certains abertzale… Batasunamanque peut-être des fois de pédagogie, mais onme concèdera aussi qu’il était difficile de faire sai-sir la portée réelle de la proposition d’Ustaritze àceux qui n’ont voulu l’analyser que par le «petit

bout de la lorgnette» d’une volonté de protagonis-me de Batasuna face à AB à la veille des élec-t ions. Honnêtement, on peut reprocher àBatasuna beaucoup de choses, mais pas de privi-légier une démarche électoraliste… Le contextede la proposition d’Ustaritze c’est celui de la situa-tion du processus de résolution du conflit. A cetégard, nous avons souligné à Ustaritze le caractè-re national de la proposition formulée. Ce caractè-re national a été dévoilé à travers une séquenced’actes publics qui, en revenant à plusieurs re-prises sur le contenu de notre proposition, vi-saient à en faciliter la meilleure compréhensionpossible. Ainsi, quatre jours après le meetingd’Ustaritze, depuis Donostia, le groupe de négo-ciation de la gauche abertzale rendait publique àl’adresse du gouvernement espagnol la proposi-tion d’un Statut d’autonomie doté du droit de déci-der et qui rassemblerait les provinces deGipuzkoa, Bizkaia, Araba et Nafarroa. Là aussi,en utilisant le terme «autonomie», Batasuna a in-déniablement brisé un «tabou». Par rapport à laréaction de certains militants d’AB, le paradoxec’est que Michel Rocard, à l’occasion du débat or-

ganisé à D. Lohitzune par AB, a lui-même donnéune des clés importantes d’interprétation de cetteproposition. En effet, à un moment de son expo-sé, Michel Rocard explique précisément que ladynamique du processus de paix ne peut se dé-rouler que dans le respect de l’autre; ce qui sup-pose selon lui «de préparer le discours surl’abandon du ”symbole central”. C’est-à-dire la re-nonciation d’un côté à l’indépendance pure,simple, brutale: nous acceptons d’être en situationd’autonomie plus grande qu’aujourd’hui. Et del’autre côté, nous acceptons d’arrêter une poli-tique de répression pure et simple, pour recon-naître qu’il y a un problème basque qui méritetraitement». Le 17 février ensuite, par le biaisd’une conférence de presse à Irunea, Batasunarevenait sur le contenu de sa proposition par rap-port à la problématique spécifique de la Navarre:dans le cadre de l’Autonomie des quatre pro-vinces d’Hegoalde, la Navarre disposera d’un sta-tut différencié. De plus, ce cadre d’Autonomie nepourra être mis en œuvre sans une adhésion ma-joritaire des Navarrais. Deux ans après la proposi-tion d’Anoeta, Batasuna vient de mettre sur latable une formule permettant de résoudre la ques-tion de la territorialité, de recoller les morceaux dupot cassé de la division d’Euskal Herri, le fameux«Jarrón roto» de Telesforo Monzon. Le cycle enta-mé à Ustaritze a été bouclé à Irunea le week-end-dernier, par un meeting rassemblant la propositiond’Autonomie pour Iparralde et celle d’Hegoalde.Alors pourquoi cette proposition de Batasunamaintenant et si vite? En 1990, Herri Batasunaavait présenté une proposition semblable de Sta-tut national d’autonomie pour Hegoalde. Maisl’histoire a montré que cette proposition venaittrop tard, puisque le processus de négociation quis’était déroulé à Alger en 1989 était pour lors en-terré dans les faits. La proposition de Batasunavient cette fois à un moment clé du devenir duprocessus. Il appartient maintenant à chaque ac-teur d’être à la hauteur du moment, de faire preu-ve de responsabilité et de voir comment on peutfaire évoluer ensemble les choses dans le bonsens, tant en Hegoalde qu’en Iparralde.

iRITZIA tRIBUNE LIBRE

Xabi Larralde

Autonomia

«Batasuna vient de mettre sur latable une formule permettant

de résoudre la question de la territorialité»

● ASF, 2x3 voies: fin de l’enquête publique . . . . . . . . . . . . . . . 4 et 9● Les Chroniques d’Alda! . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 à 8● Hier feu rouge, aujourd’hui feu vert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .10 et 11

Sommaire

Sur votre agendaMartxoa:✓ Jeudi 8, 20h30, BAIONA,(MVC centre ville). Paroles,écrits de femmes avec MaramEl Massari et Itxaro Borda.✓ Vendredi 9, 21h, GARAZI,(le Vauban). Représentationde la pièce « Le Bourgeoisgentillomme» de Molière.✓ Vendredi 9, 20h30, BIAR-RITZ, (Casino municipal) .Cirque Ha, Ha, Ha! Clownstout public.✓ Samedi 10, 16h, BIAR-RITZ, (Médiathèque). Confé-

rence-diaporama en euska-raz: «Les Carnavals» avecXavier Itzaina.✓ Samedi 10, de 10h à 13h,BIARRITZ, (Plaza Berr i) .Campagne de signatures Ba-tera.✓ Samedi 10, AINHICE-MONGELOS (LaborantzaGanbara). Forum social PaysBasque.✓ Lundi 12, de 10h à 18h,ISTURITZ, (Grottes Oxocel-haya) . Conférence-repaschampêtre, Art et Sciences.

Enfin le train démarre

D EPUIS quelques jours leConseil général des Pyré-nées-Atlantiques consacre

des pleines pages de publicité afin desolliciter l’adhésion de l’opinion publiqueà la modernisation de la ligne ferroviaireBayonne-Garazi sous l’intitulé: «Oui aumaintien de la voie ferrée Bayonne-Us-taritz-St Jean Pied de Port». Il est vraiqu’elle est en piteux état, au point que laSNCF a dû, par mesure de sécurité, ré-duire la vitesse (déjà peu élevée) de70km/h à 50km/h. D’où un quart d’heuresupplémentaire pour la durée du trajetcomplet. D’où des retards permanentscausant de multiples dysfonctionne-ments pour les lycéens et travailleurs ra-tant leur correspondance avec lesautres trains de la SNCF ou les bus dela STAB.La région, qui assure depuis plusieurs

années alors qu’elle n’y est nullementtenue par ses compétences décentrali-sées, le fonctionnement de ce trainTER, a décidé de prendre le taureau parles cornes. Elle a obtenu l’inscription de18,5 millions d’euro au Projet Etat-ré-gion 2007-2013 pour une premièretranche, sur trois ans, de remise auxnormes de Bayonne à Cambo.Parallèlement une étude socio-écono-mique et des déplacements ainsi qu’unétat des lieux de la ligne seront lancéspour augmenter ses capacités et en fai-re un transport en commun régulière-ment cadencé. Tout ceci s’inscrit dans ledroit fil des réflexions de l’atelier «infra-structures et déplacements» de PaysBasque 2020. Il est en effet grandtemps de péréniser le moyen le plusécologique assurant la complémentaritécôte/intérieur.