pharmacocinetique qualitative
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Pharmacocinetique QualitativeTRANSCRIPT
PHARMACOCINETIQUE
QUALITATIVE
Pr My El Abbes FAOUZI
LABORATROIRE DE PHARMACOLOGIE
ET DE TOXICOLOGIE
FACULTE DE MEDECINE ET DE PHARMACIE
-RABAT-
La pharmacologie
Pharmacodynamie
Action
du médicament sur
l’organisme
Pharmacocinétique
Action
de l’organisme sur
le médicament
Interactions Cibles
pharmacologiques
ABSORPTION
PHARMACODYNAMIE
Les étapes de la genèse d’un effet
ELIMINATION
DISTRIBUTION
Réponse fonctionnelle
PHARMACOCINETIQUE
Concentrations Biophase
Bactéries Parasites
Concentrations Plasma
Action cellulaire
Principe actif administré
DEFINITION
Discipline qui a pour objet l’étude descriptive et quantitative du devenir du médicament dans l’organisme auquel il est administré.
C’est l’itinéraire que va suivre le médicament depuis l’instant où le médicament est ingéré par le malade jusqu’au moment où il est totalement éliminé de l’organisme.
BUT
Concevoir un schéma thérapeutique : doses à administrer et le rythme.
L’objectif est réaliser un schéma pour atteindre et maintenir les concentrations efficaces non toxiques du médicament au niveau du site d’action pharmacologique : BIOPHASE
Pour atteindre son site d’action , le médicament doit passer par la
circulation sanguine générale.
Il doit franchir la barrière gastro-intestinale. Seule une partie de
médicament franchi cette barrière. Ceci exprime le coefficient de
résorption « fraction ou pourcentage de la dose administrée ayant
été résorbée ».
Le médicament résorbé va ensuite passer dans la circulation porte,
et peut subir un effet de premier passage hépatique : « processus
par lequel le médicament résorbé par voie orale subit une
métabolisation et une élimination plus au moins importante à
l’occasion de son premier passage dans le foie précédant son
arrivée dans la circulation générale ».
1ere étape : Résorption
Le médicament peut donc être transformé par les hépatocytes, cet
effet de premier passage détermine donc la quantité du
médicament qui atteint vraiment la circulation générale.
Le coefficient de résorption et cet effet de premier passage
déterminent donc « la fraction du médicament qui atteint la
circulation générale après administration », ce qui est la définition
de la BIODISPONIBILITE.
2ème étape :
Le médicament se trouve dans la circulation générale, il va donc
répartir dans l’organisme : c’est la phase de distribution.
Cette distribution peut se faire :
1-au niveau des différents constituants sanguins.
– érythrocytes
– Protéines plasmatiques (albumine)
La fixation protéique est importante à connaître, seule la forme
libre du médicament étant la forme active pharmacologiquement
2- au niveau des différents tissus et organes.
Le foie et les reins en raison de leur fonction métabolisme et
d’excrétion sont des organes très avides de médicament.
3ème étape :
Le médicament va ensuite subir différentes transformation dans
l’organisme. L’importance du phénomène de métabolisation
s’exprimer par la clairance métabolique « capacité d’épuration
d’une substance par unité de temps au niveau d’un organe »
4ème étape : Le médicament va donc s’éliminer de l’organisme par différents
mécanismes.
Pour étudier toutes ces étapes, on dosera le médicament à
échéances de temps répétées, puis on pourra essayer de
quantifier tous ces phénomènes par le calcul des paramètres
pharmacocinétiques
• Chez l’animal tout sera facilité par le fait que l’on pourra
mesurer la quantité de principe actif dans n’importe quel organe, à n’importe quel instant.
• Au contraire chez l’homme, il faudra se contenter de dosages sanguins et urinaires.
• Ces paramètres pharmacocinétiques serviront :
En pharmacocinétique clinique : (pour ajuster les posologies en fonctions des paramètres obtenus).
- pour ajuster le schéma posologique en fonction de la vitesse d’élimination de la substance (rythme d’administration) (pour les produits à faible marge thérapeutique)
- pour déterminer la posologie en fonction de l’état physiologique de l’individu (age, sexe, patrimoine génétique)
- pour déterminer la posologie en fonction de l’état pathologique : insuffisance rénale, hépatique …
Etapes
1 - Absorption 1 - Biodisponibilité
Paramètres PK
Paramètres pharmacocinétiques
2 -
Distribution
3 - Métabolisme
4 - Excrétion/Elimination
2 - Volume de distribution,
% de liaison aux protéines plasmatiques
3,4 - Clairance
4 – Temps de demi-vie
La pharmacocinétique clinique dans le
dossier d’AMM (ADSP) va donc se situer au cours des 4 phases des essais du
médicament.
Place de pharmacocinétique humaine dans les essais cliniques des
nouveaux médicaments
Essais de Phase I
But général : détecter les effets indésirables ou toxiques qui
apparaissent en fonction de la dose.
A ce moment seul les résultats chez l’animal sont disponibles, les
essais de phase I constitue la première évaluation chez l ‘homme
On va commencer par une posologie très faible (1/100 de la dose
donnant des effets toxiques chez l’espèce animale la plus sensible) et
augmenter très progressivement cette dose, en s’arrêtant à la première
qui donne un effet indésirable.
Ces effets seront fait chez le sujet sain en général (sauf pour les
produits très toxiques : cytostatiques.
A chaque dose une étude pharmacocinétique sera faite et on
recherchera
En dose unique :
déterminer les principaux paramètres pharmacocinétiques (demi-
vie, Vd…) et identifier les métabolites.
de voir si au cours de l’escalade des doses, il n’y a pas de
modification des paramètres pharmacocinétiques : la demi-vie elle est
la même
existe t-il un métabolisme saturable et à quelle dose survient t il.
La pharmacocinétique sera reliée à la survenue des effets indésirables.
Elle conditionne en fonction des résultats cliniques qui suivent :
quelles posologies, quel rythme d’administration, quelles voies
d’administration.
Phase II :
But général : Recherche de l’efficacité thérapeutique, et du meilleurs
mode d’administration chez l’homme.
Elle s’effectue chez un nombre restreint de patient, sur une durée
limitée dans le temps.
La posologie utilisées sera en fonction des résultats de phase I.
On utilise des doses réitérées Recherche de l’efficacité thérapeutique : choix de la posologie
adéquate (dose, rythme), intervalle thérapeutique.
Choix du meilleur mode d’administration, choix de la voie et
surtout de la meilleur forme galénique qui assure la meilleure
biodisponibilité
Essais de phase III
But général : c’est la période des effets comparatifs par rapport à un
traitement de valeur reconnue
Nombres plus important de patients.
La pharmacocinétique ici vient en complément par la mesure des
concentrations plasmatiques du PA pour valider ou non une
inefficacité apparente (et apporter la preuve de la prise régulière du
médicament)
La pharmacocinétique à ce niveau permettra aussi :
d’améliorer la posologie (affiner surtout)
de suivre le métabolisme au cours du traitement chronique
(accumulation du PA)
d’évaluer les interactions pharmacocinétiques.
de suivre les modifications en fonction des états pathologiques (IR,
IH) et de l’âge (enfant- personne âgée)
Phase IV :
Ces essais sont effectués après commercialisation sur une vaste échelle
(essais multicentrique) dans des conditions normales d’utilisation
notamment pour mettre en évidence et élucider les effets indésirables
non reconnus dans les essais cliniques de durée limitée.
La pharmacocinétique permettra de comprendre ces effets indésirables
(exemple : mauvaise élimination d’un PA chez un type de patients).
NATURES DES MEMBRANES BIOLOGIQUES
Après son administration, le médicament doit franchir des barrières.
Les unes séparent le milieu intérieur (muqueuses digestives et
respiratoires, glomérule rénal, placenta…), les autres divisent le milieu
intérieur en compartiments (endothélium vasculaires, membranes
plasmatiques des cellules, barrière hémato-encéphalique…)
I- LES MEMRANES LIPOÏDES
On distingue 3 types de barrières :
Les membranes lipoïdes : Pour franchir ces membranes, les molécules
médicamenteuses doivent d’abord se solubiliser dans les constituants
lipidiques. Le transfert est d’autant plus rapide et complet que la
molécule médicamenteuse a un coefficient de partage élevé et présente
un moindre degré d’ionisation
Le coefficient de partage P mesure l’affinité respective
d’une substance pour les phases organiques et aqueuses.
P = Solubilité en phase organique/Solubilité en phase
aqueuse
Ce type de transfert porte le nom de diffusion passive.
Cette dernière intervient
- dans la résorption digestive (barrière digestive)
- excrétion urinaire
- barrière hémato-encéphalique
- passage materno-fœtal (barrière placentaire)
II- LES MEMRANES POREUSES
Ce sont des ultrafiltres qui laissent diffuser librement l’eau et les
petites molécules dissoutes, mais elles empêchent le passage des
macromolécules et des médicaments liés aux protéines plasmatiques.
III- LES MEMRANES AVEC SYSTEME DE TRANSPORT
Ces systèmes fonctionnent grâce à la présence dans la membrane
cellulaire d’une macromolécule transporteuse à laquelle se lie
réversiblement la molécule transportée. Ces systèmes sont saturables,
sélectifs et son le siège de phénomène de compétition. Ce transport
peut être passif –diffusion facilitée) ou actif contre un gradient de
concentration.
Facteurs qui influencent la vitesse et le taux de l’absorption des
médicaments administrés oralement
I - Facteurs gastro-intestinaux :
1- Site d’absorption :
Intestin grêle > estomac > colon
C’est le lieu privilégié de la résorption des médicaments ceci pour 4
raisons :
l’importance de la surface d’échange
débit sanguin
la bile : les sels biliaires et les phospholipides agissent comme des produits
participant à l’absorption des substances très liposolubles.
Les transporteurs : ils sont localisés essentiellement dans l’intestin .
– Motilité gastro-intestinale :
• Temps de contact : (ex : diarrhée)
• Vitesse de vidange de l’estomac
– La diminution de la vidange entraîne une diminution de
l’absorption des médicaments et vice-versa
La vidange est accélérée par :
La faim
l’exercice physique
le volume : la vidange est proportionnelle au volume intragastrique
d’où prise conseillée d‘un grand verre d’eau : aide à la dissolution mais
accélération du transit vers l’intestin
certains médicaments (Primpéran)
La vidange est diminuée par :
l’émotion
la douleur
les repas chaux en particulier ceux riches en lipides.
Certains médicaments :morphiniques, amphétamine
3- pH de l’estomac ou de l’intestin :
Le rôle de l’estomac est de digérer les protides par l’intermédiaire de la
pepsine qui nécessite un milieu acide,
pH 1.5 à jeun jusqu’à 3.5 au moment des repas.
Ce pH favorise l’absorption des acides faibles puisqu’il favorise la
forme non ionisée, mais il est aussi un facteur qui nuit à la dissolution
des formes galéniques solide.
4-Débit sanguin
Le débit sanguin est de l’ordre de 250 ml/min au niveau de
l’estomac , et aux environs de 1000 ml/min au niveau de l’intestin
chez l’homme au repos.
5- Mucine
Elle donne une consistance visqueuse aux sucs intestinaux.
Elle possède un rôle protecteur pour la muqueuse intestinale.
La sécrétion est faible à jeun et est stimulée lors des repas.
La teneur en mucine est augmentée notamment par la présence de
substances irritantes contenues dans l’alimentation (ou dans les
médicaments). Il peut en résulter une diminution de résorption de
quelques PA..
6- Enzymes intestinales : Inhibition de monoamine oxydase dans la muqueuse digestive permet une augmentation de l’absorption de qq médicaments.
7- Bactéries intestinales :
Peuvent soient activer ou inactiver l’absorption.
8- Sels biliaires :
Au moment des repas , la décharge se fait dans l’intestin toutes les 30 minutes pendant 2 à 3 heures.
Une forte sécrétion biliaire prolonge le transit intestinal et permet de favoriser la dissolution de certains molécules.
La sécrétion biliaire est en mesure de complexer certains médicaments, neutralisant ainsi leurs résorption.
9 – Régime
10- Maladies intestinales.
B- Facteurs médicamenteux :
1-Caractéristiques physico-chimiques :
(libération du principe actif)
la vitesse de libération d’un PA est donc influencée par sa forme
galénique. En théorie, elle décroît selon le schéma suivant :
solution aqueuse suspension poudre capsule comprimé
comprimé enrobée comprimé retard
le délitement est fonction de la forme galénique et des excipients, la
libération du PA est conditionnée par sa solubilité dans le milieu et
par sa vitesse de dissolution.
2-Concentration du médicament :
Plus la concentration du médicament est importante plus
l’absorption augmente si c’est un phénomène de diffusion.
DISTRIBUTION DES MEDICAMENTS DANS L’ORGANISME
Après la distribution le médicament se trouve dans le sang sous forme libre ou liée aux protéines.
Du milieu sanguin on assiste à sa distribution aux différents organes ainsi qu’au récepteur pour produire l’effet pharmacologique recherché.
En effet, le sang circule à travers les tissus et un équilibre s’établit entre la concentration plasmatique du médicament libre et les différentes concentrations tissulaires. La concentration d’une substance dans le plasma est considérée comme proportionnelle à sa concentration au niveau des sites d’action.
I – Volume apparent de distribution (Vd) Le Vd d’une substance est le volume dans lequel la totalité de la substance
serait uniformément distribuée pour donner la concentration plasmatique observée. Il est exprimé en litre.
Certains médicaments ont un volume de distribution voisin d’un espace liquidien tel que le plasma, l’eau extracellulaire ou l’eau totale.
Pour d’autres médicaments, la valeur du Vd est très importante et elle peut illustre le côté virtuel du Vd.
Becher
(de 2 litres)
Dose = 20 mg
Vd = 2 L
Cp = 10 mg/L
Vd = 10 L
n=10
n=10
Becher + charbon actif
(adsorbe les moélcules)
Dose = 20 mg
n=8 n=8
Cp = 2 mg/L
n=2
n=18
«plasma» = 1 L
«tissu» = 1 L
VOLUME DE DISTRIBUTION
II- Distribution dans les tissus
La distribution d’un médicament est définie par sa
liposolubilité, son degré d’ionisation et par son statut de
liaison aux protéines plasmatiques.
L’irrigation vasculaire joue un rôle très important dans la
répartition d’une substance. Les médicaments se
concentrent plus dans les organes richement irrigués
1-Distribution dans les graisses
Les médicaments solubles dans les lipides vont se localiser
au niveau des tissus adipeux en fonction de leur coefficient
de partage huile/eau
Le tissu adipeux peut être un réservoir pour les
médicaments liposolubles qui seront dans un deuxième
temps, redistribué vers le plasma.
2- Distribution des médicaments partiellement ionisés
Au pH physiologique du sang et des cellules, seule la fraction non ionisée du médicament peut pénétrer dans la cellule et un équilibre s’établit en fonction du pKa du médicament et des pH intra et extracellulaires.
Toute variation du pH intracellulaire ou extracellulaire va s’accompagner d’un déplacement des médicaments entre
l’eau intra et extracellulaires
3- Distribution des médicaments partiellement liés aux protéines
Seule la forme libre du médicament est diffusible à travers les membranes, la forme liée est considérée comme une forme de stockage.
La diffusion du médicament du secteur plasmatique au secteur tissulaire est fonction des affinités.
Plus l’affinité aux protéines tissulaires est importantes, meilleure sera la diffusion
4-Distribution particulières Les liaisons entre les médicaments et les tissus peuvent être complexe ,
c’est le cas de la combinaison de certains médicaments avec l’ADN, de la fixation des phénotiazines aux mélanines des yeux (responsables de rétinopathies) et la fixation des tétracyclines au tissu osseux et à l’émail dentaire (responsable chez le jeune enfant d’une coloration jaune définitive des dents).
III – Distribution en fonction du territoire :
1-La barrière hémato-encéphalique
La BHE est une entité qui joue un rôle important dans la protection du SNC contre la toxicité de substances médicamenteuses ou toxiques. Cette barrière comprend 3 membranes (encéphalique, Méningée et Meningo encéphalique) qui vont limiter les échanges entre le sang d’une part et le LCR et l’encéphale d’autre part.
Les substances liposolubles et non ionisées passent facilement. Une drogue peut aussi traverser cette barrière, mais sa vitesse de pénétration peut être tellement faible qu’elle n’atteindra jamais les concentrations thérapeutiques.
2- Le passage transplacentaire :
La nutrition du foetus, ainsi que l’élimination de ses déchets métaboliques s’effectuent par l’intermédiaire du placenta. La présence dans le sang maternel de molécules étrangères à l’organisme, pose le problème de la perméabilité du placenta aux substances thérapeutiques et de ses conséquences cliniques sur le fœtus.
Le placenta est une membrane lipoïde, le passage des médicaments se fait par diffusion passive.
Le placenta ne peut être considéré comme une véritable barrière, tous les médicaments à des degrés divers, peuvent être tératogène pour le fœtus.
Certains sont formellement contre –indiqués, les autres ne doivent être prescrits qu’en cas de nécessité absolue.
3-La barrière mammaire
Le transfert des drogues entre le plasma et le lait se fait pas diffusion passive. Le pH du lait étant légèrement inférieur au pH plasmatique, les médicaments bases faibles vont avoir des concentrations dans le lait égales ou supérieurs à celles du plasma alors que les acides faibles ont des concentrations, dans le lait, égales ou inférieures à celle du plasma.
La signification clinique du passage des médicaments dans le lait maternel dépend de la quantité de drogue qui est passé, de la quantité de lait ingéré par le nourrisson, de la fréquence des tétés et de la résorption de la drogue par le tractus gastro-intestinal du nourrisson.
Métabolisme des médicaments
Principaux tissus responsables du métabolisme des xénobiotiques : surtout le foie
mais aussi rein, tube digestif, poumon, peau, enzymes plasmatiques, etc.
Phase I
Introduction ou exposition
d’un groupe réactif
Phase II
Réactions de conjugaison
hydrosolubilité
Résultat du passage par les deux phases :
- production d’un dérivé conjugué hautement soluble qui rend
l’élimination rénale possible (en particulier par sécrétion tubulaire
active pour certains conjugués anioniques)
Le terme biotransformation désigne les diverses
modifications chimiques que subissent les médicaments dans l’organisme
pour donner naissance à des métabolites.
Les biotransformations des médicaments sont
essentiellement effectuées grâce aux enzymes, mais
certaines d’entres elles se font sans intervention
d’enzymes, par exemple une hydrolyse en milieu acide ou
alcalin.
Certains médicaments ne subissent pas de
biotransformations dans l’organisme et sont éliminés tels
quels, mais la plupart en subissent et ont un ou plusieurs
métabolites, parfois plus que dix.
Chaque métabolite M1, M2, M3, formé à partir du
médicament M peut être plus au moins actif, plus ou moins
toxique que le médicaments M, il peu avoir des propriétés
différentes voire antagonistes de celle du médicament.
Les biotransformations sont des réactions de défense de
l’organisme qui conduisent à des molécules moins toxiques
et moins actives que la molécule initiale.
Lorsque le médicament est administré est inactif et que son
métabolite est actif, il est considéré comme une prodrogue.
La phase I comporte les biostransformations dont le
mécanisme réactionnel implique une oxydation sans que
celle-ci soit toujours apparente dans le produit final.
Elle comporte de réactions d’hydroxylation :
(R ROH, R pouvant être aliphatique ou aromatique)
Un très grand nombre de réactions d’oxydation sont
catalysées par le cytochrome P-450.
Le cytochrome constitue une famille d’isoenzymes à fer,
métabolisant préférentiellement tel ou tel type de
médicament. Les changements du degré
d’oxydoréduction du fer sont à l’origine des
biotransformations catalysées par l’enzyme.
I -PHASE I : OXYDATION
PHASE II, CONJUGAISONS
La phase II comporte des réactions de conjugaisons,
soit par l’acide glucuronique (glucuronoconjugaison),
la glycine (glycoconjugaison) ou par le sultafe
(sulfoconjugaison catalysée par des sulfotransférases)
ou encore l’acétate (acétylation catalysée par des N-
acétyl transférases)
R-OH R-O- acide glucuronique
(glucuronoconjugaison)
R-NH2 R-NH-COCH3 (acétylation)
R-OH R-O-SO3- (sulfatation)
L’activité de certaines enzymes impliquées dans les
biotransformations peut être différente selon les individus et chez
les mêmes individus selon qu’ils prennent ou non certains
médicaments.
Différences liées au malade :
1- D’origine génétique :
Tous les individus n’ont pas le même équipement enzymatique
et la vitesse de métabolisation des médicaments peut s’en
ressentir.
L’administration de certains médicaments et le suivi de leur métabolisme permettent d’apprécier les particularités métaboliques des malades. L’exemple le plus cité est celui l’acétylation de l’isoniazide : cher les acétyleurs rapides sa demi-vie est de une heure et chez les acétyleurs lents de trois heures.
2-D’origine physiologique :
L’activité des enzymes peut varier au cours du
développement. Chez le nouveau-né et plus encore le
prématuré, la métabolisation des médicaments peut être plus
lente que chez l’adulte
3- D’origine pathologique :
Une atteinte hépatique sévère peut ralentir la métabolisation
de certains médicaments.
B- Différences liées à la prise de médicaments :
L’activité des enzymes peut être modifiée par la prise de
certains médicaments. On observe soit une inhibition soit
une induction.
Inhibition enzymatique :
L’inhibition peut être recherchée ou fortuite, et dans ce
cas elle est souvent indésirable.
L’induction enzymatique peut avoir comme conséquences
la perte ou la diminution d’efficacité du médicament
ELIMINATION
Les médicaments s’éliminent essentiellement dans l’urine et la bile.
A- Elimination rénale :
Elle se fait par plusieurs mécanismes :
1-Filtrations glomérulaires :
Le glomérule se comporte comme un filtre non sélectif qui laisse passer toutes les substances dont le PM < 65000.
Le PM des médicaments n’étant pas le facteur limitant, leur filtration glomérulaire est essentiellement liée à leur degré de fixation aux protéines plasmatiques, plus ils sont liés, moins ils sont filtrés.
2-Sécrétion tubulaire :
La sécrétion tubulaire s’effectue au niveau du tube proximal est un processus actif.
En général cette sécrétion est indépendante de la liaison du médicament aux protéines.
3-Réabsorption tubulaire :
La réabsorption tubulaire consiste dans le passage d’une molécule
de la lumière du néphron vers le sang.
L’élimination rénale est réduite au cours de l’insuffisance rénale et
s’altère avec l’âge.
La connaissance de la clairance plasmatique de la créatinine permet
d’évaluer le degré d’insuffisance rénale et de réduire la posologie
des médicaments à élimination rénale prédominante comme les
antibiotiques du groupe des aminosides.
B- Excrétion biliaire :
Le médicament véhiculé par la bile, se retrouvera dans le duodénum et
sera éliminé par les fécès (matière fécale) ou réabsorbé, ce qui
occasionnera un cycle entéro-hépatique.
C- Elimination pulmonaire :
Cette voie ne concerne que très peu de médicaments. Il s’agit de
produits volatils comme certains anesthésiques généraux (l’halothane :
60% est éliminé dans l’air expiré) et les antiseptiques pulmonaires
comme l’eucalyptol.
L’élimination de l’alcool par voie pulmonaire est mise à profit pour en
déduire la concentration plasmatique correspondante (alcootest).
Autres voies d’élimination :
Elimination lactée :
L’excrétion des médicaments dans le lait ne constitue qu’une voie
accessoire d’élimination pour les femmes, mais peut constituer un
danger pour le nouveau-né.
Prescrire les médicaments à la mère : Problème est de savoir s’il faut
interrompre l’allaitement d’une manière transitoire ou définitive.
Elimination sudorale :
La sueur peut contenir des traces de substances telles que : l’iode, le
brome, acide salicylique, des sulfamides, des oligo-éléments mais on
ne dispose pas de données quantitatives, mais elle est nécessaire par
rapport à l’élimination rénale, hépatique et pulmonaire.
Méthodes artificielles d’élimination :
En cas d’intoxication
Elimination digestive provoquée :
a- le lavage gastrique
b- la diarrhée provoquée, ou lavement : quand le toxique est présent
en grande quantité dans l’intestin : bismuth.
Elimination rénale accélérée :
Deux façons :
1-Modification du pH de l’urine : alcalinisation pour favoriser
l’élimination des acides.
2-Diurèse osmotique par la perfusion de solution hypermolaire
(manitol).
Elimination artificielle : (hémodialyse)