paradigme du don
TRANSCRIPT
Le paradigme du don
Introduction (6)
Contextes relationnels d ’échange (4)
Place économique du don (2)
Essai sur le don de Marcel Mauss (6)
Mauss (mouvement anti-utilitariste en sciences sociales) (4)
Qu’est-ce que le don ? (18)
Conclusions (2)
Plan
«Aucune administration ne fonctionnerait sans un minimum de dévouement à l’esprit du service public, aucune association ne survivrait si ses militants n’étaient là que pour se servir, aucune vie de famille, aucune relation amoureuse ou amicale ne serait viable si chacun ne s’y engageait qu’au vu des bénéfices (matériels, sexuels, affectifs) qu’elles pourraient procurer» Chanial
«il est possible de montrer qu’aucune entreprise capitaliste , grande ou petite, ne peut fonctionner sans mobiliser à son profit l’énergie donatrice et la loyauté de ses employés.» Caillé
Donner de son temps
Donner le bonjour
Donner sa chemise, sa vie,
donner la ou sa parole
donner son sang
Renvoyer l’ascenseur
Je te le revaudrai
...
3 objectifs :
redonner sa place au don
démontrer qu’une société viable repose sur la coexistence et l’équilibre entre deux paradigmes : le don et l’intérêt économiquement utile et rentable
rompre avec le pessimisme ambiant
induit par le biais cognitif du «verre à moitié vide»
tout en démontrant la persistance du don
Extrait vidéo Envoyé spécial «Michel On$ay : Vivre en philosophie»
Une participante : «Il transmet toute sa réflexion. C’est d ’une générosité immense. Sinon moi, au stade où j’en suis, je n’aurais pas accès à ça. Je ne suis pas universitaire, donc c’est un don qu’il nous fait»
Une autre participante : «Il nous rend inte%igent».
Michel On$ay : « Mon plaisir a été de rencontrer la philosophie quand j’avais 17 ans et d ’être sauvé par la philosophie. Il y a juste un moment où l’on a envie de rendre ça aux gens, de le partager, de ne pas le garder pour soi.»
On$ay «Rendre la raison populaire»
Dans un monde libéral où la valeur se trouve constituée par la vénalité, il est bon, et de saine résistance politique, d'affirmer la force du bénévolat et la puissance de la gratuité.
Ils (les bénévoles) constituent la vigueur populaire invisible, la dynamique solidaire d'une Nation ontologique, ils incarnent dans l'ombre la dignité d'un monde qui résiste à la veulerie marchande.
Les 4 contextes relationnels d’échange
Marché Travail
Etat Don
Les 4 contextes relationnels d’échange
Marché Travail
Etat Don
Les 4 contextes relationnels d’échange
Marché Travail
Etat Don
Les 4 contextes relationnels d’échange
Marché Travail
Etat Don
EquivalenceRapport essentie%ement monétaire
Mesurable et quantitatifMaximisation des profits et
minimisation des pertes et chargesHomo Oeconomicus
RedistributionSolidarité
Rapport monétaire et non monétaire =Mesurable et qualitatifRéduction des inégalités
Homo aequalis
ContratRapport monétaire +++ et non monétaire +
Mesurable (E/S) et qualitatif (S/S)Homo faber
RéciprocitéGratuité
Rapport non monétaire +++ et monétaire +Difficilement mesurable, essentie%ement qualitatif
Homo donator
Les 4 contextes relationnels d’échange
Marché Travail Etat
Don
= PIB soit 2000 mi%iards d ’€
= ????????
Analyse économique d’Ahmet Insel (1)
Evaluation économique de la part du don dans l’économie $ançaise(2)
Derrida : «Le don n’est un don, il ne donne que dans la mesure où il donne le temps... Là où il y a le don, il y a le temps.»
Dons de temps domestiques + temps des actions bénévoles
48 700 000 000 heures annue%es (30% de plus que le temps travai%é)
base 1560 heures annue%es : 31 210 000 équivalents temps plein
+ dons humanitaires, invitations à dîner, les services rendus et non monétarisés
75% du PIB (1500 mi%iards d ’euros)
« Et les économistes continuent à enseigner, à parler et à faire vivre la fiction d ’une société de marché»
Marcel MaussPère de l’anthropologie $ançaise
Beau-$ère d ’Emile Durkheim, fondateur de la sociologie $ançaise
Compagnon de route de Jaurès et Blum
L’Essai sur le don est à l’origine du paradigme du don
«Ce que Mauss nous a appris et que l'anthropologie contemporaine a amplement confirmé par de nombreuses enquêtes, c'est que le don réciproque est la forme fondamentale d'expression des relations entre groupes dans les sociétés traditionne%es.» Marcel Hénaff La société vue du don p 504
«un universel sociologique et anthropologique d ’une importance capitale» Alain Cai%é L’obligation de donner p25
Rupture avec l’individualisme méthodologique
Marcel Mauss
«Les conclusions de Mauss étaient surprenantes. Tout d’abord, il apparaissait que presque tout ce que la science économique avait à dire sur l’histoire économique était faux. L’hypothèse partagée par tous les fanatiques de la libre concurrence, à l’époque comme aujourd’hui, est que le mobile essentiel des êtres humains est le désir de maximiser leurs plaisirs, leur confort et leurs possessions matérielles (en un mot, leur « utilité ») et qu’en conséquence toute interaction humaine significative peut être analysée en termes de relations marchandes.» Graeber
L’Essai sur le don (1924), est sans doute la plus magnifique réfutation jamais écrite des hypothèses qui sont à la base de la théorie économique. À une époque où l’on nous serine à longueur de temps que le « libre marché » est le résultat à la fois naturel et nécessaire de l’humaine nature, le travail de Mauss — qui démontre que non seulement la plupart des sociétés non occidentales ne s’organisent pas en fonction de quoi que ce soit qui ressemble aux principes du marché, mais que cela est vrai également de la plupart des Occidentaux modernes — apparaît plus pertinent que jamais.» Graeber
«Essai sur le don»«...nous croyons avoir ici trouvé un des rocs humains sur lesquels sont bâties nos sociétés...»
Dans les économies et dans les droits qui ont précédé les nôtres, on ne constate pour ainsi dire jamais de simples échanges de biens, de richesses et de produits au cours d'un marché passé entre les individus.
De plus, ce qu'ils échangent, ce n'est pas exclusivement des biens et des richesses, des meubles et des immeubles, des choses utiles économiquement. Ce sont avant tout des politesses, des festins, des rites, des services militaires, des femmes, des enfants, des danses, des fêtes, des foires dont le marché n'est qu'un des moments et où la circulation des richesses n'est qu'un des termes d'un contrat beaucoup plus général et beaucoup plus permanent.
Ce sont nos sociétés d'Occident qui ont, très récemment, fait de l'homme un « animal économique ». Mais nous ne sommes pas encore tous des êtres de ce genre. Dans nos masses et dans nos élites, la dépense pure et irrationne%e est de pratique courante ; e%e est encore caractéristique des quelques fossiles de notre noblesse. L'homo oeconomicus n'est pas derrière nous, il est devant nous; comme l'homme de la morale et du devoir; comme l'homme de la science et de la raison. L'homme a été très longtemps autre chose ; et il n'y a pas bien longtemps qu'il est une machine, compliquée d'une machine à calculer.
«Essai sur le don»On sent qu'on ne peut plus bien faire travai%er que des hommes sûrs d'être loyalement payés toute leur vie, du travail qu'ils ont loyalement exécuté, en même temps pour autrui que pour eux-mêmes. Le producteur échangiste sent de nouveau - il a toujours senti - mais cette fois, il sent de façon aiguë, qu'il échange plus qu'un produit ou qu'un temps de travail, qu'il donne quelque chose de soi ; son temps, sa vie, Il veut donc être récompensé, même avec modération, de ce don. Et lui refuser cette récompense c'est l'inciter à la paresse et au moindre rendement.
Les sociétés ont progressé dans la mesure où e%es-mêmes, leurs sous-groupes et enfin leurs individus, ont su stabiliser leurs rapports, donner, recevoir, et enfin, rendre. Pour commercer, il fa%ut d'abord savoir poser les lances. C'est alors qu'on a réussi à échanger les biens et les personnes, non plus seulement de clans à clans, mais de tribus à tribus et de nations à nations et - surtout - d'individus à individus. C'est seulement ensuite que les gens ont su se créer, se satisfaire mutue%ement des intérêts, et enfin, les défendre sans avoir à recourir aux armes. C'est ainsi que le clan, la tribu, les peuples ont su - et c'est ainsi que demain, dans notre monde dit civilisé, les classes et les nations et aussi les individus, doivent savoir - s'opposer sans se massacrer et se donner sans se sacrifier les uns aux autres. C'est là un des secrets permanents de leur sagesse et de leur solidarité.
Généalogie philosophique et sociologique
Aristote
Sénèque
Les religions
George Simmel et l’interactionnisme
L’intersubjectivité (Dewey, Mead, Cooley)
Héritage philosophique et sociologique
Groupe du Mauss
L’interactionnisme de Goffman
L’ethnométhodologie de Garfinkel
La sociologie économique de Granovetter et Swedberg
La sociologie de la compétence de Boltanski
L’économie des conventions de Dupuy et Orléan
Le MAUSSOpposition à la vision économiciste de la société
conception généralisée de l’homo oeconomicus (individuel, rationnel, égoïste, monadique)
André Orléan «Pour l’économiste néoclassique, la relation aux objets prime sur la relation aux autres individus ou à la société»
Paul Jorion : tableau clinique d ’un psychopathe
vision exacerbée par Gary Becker qui impose le calcul économétrique dans toutes les sphères de la société
colonisation progressive à toutes les sciences humaines (Boudon, Touraine, Bourdieu, Rawls...) et même aux sciences dites exactes (gène égoïste de Dawkins,
Le MAUSSVision fondée sur l’utilitarisme benthamien
mathématique générale du calcul des peines et des plaisirs
A quoi ça sert? Combien ça coûte? Combien ça rapporte?
Le don : 3ème paradigme d ’analyse du rapport social entre l’individualisme et le holisme méthodologiques
holisme méthodologique : modèle hyper déterministe. Les structures sociétales conditionneraient les individus qui, de fait, ne disposeraient d ’aucune liberté
individualisme méthodologique : Toute société est la somme des comportements individuels. Tout indivdu étant par nature égoïste et intéressé, sa nature altruiste et coopératrice est niée.
3ème alternative avec le paradigme du don fondé sur la liberté
l’individu est à la fois soumis aux règles sociales du don, indispensables pour créer du lien et faire société
tout en gardant sa liberté individue%e de donner, recevoir et rendre
Le MAUSSPourquoi s’intéresser à ce débat ?
Ces différentes conceptions imprègnent les idéologies qui nous gouvernent
Individualisme : libéralisme, le libertarianisme
Holisme : étatisme, voire le totalitarisme
Relationnisme : socialisme associatif de Mauss, convivialisme de Cai%é, le post-anarchisme d ’On$ay
Qu’est-ce que le don?Considérations générales
Tentative de classification
Objectifs du don
Caractéristiques du don
Le cycle vertueux
Les lieux du don
Critiques du don
Qu’est-ce que le don?Un système de relations sociales fondamentales. Il est partout, il forme système. Pour Mauss = un fait social total» (universel sociologique et anthropologique)
«Aujourd’hui encore, rien ne peut s’amorcer ou s’entreprendre, croître et fonctionner qui ne soit nourri par le don» (Godbout et Cai%é in L’esprit du don p 20)
«Le don constitue, aujourd’hui comme hier, le système même des relations sociales en tant que ce%es-ci sont irréductibles aux seules relations d ’intérêt économique ou de pouvoir, aussi prégnantes ces dernières soient-e%es.» (Philippe Chanial La société vue du don p 10)
Un universel sociologique et anthropologique, l’alpha et l’oméga de la construction sociale, le primum movens de nos relations sociales
«Le geste du don et le lien qu’il tisse instituent conjointement le Je, le Tu et le Nous.» (Chanial p31)
un créateur de lien social, de reconnaissance mutue%e dont le substrat est la confiance
le système universel de la socialité primaire
Qu’est-ce que le don?Mauss : la voie du milieu entre l’intérêt et le désintéressement(1)
1 = sacrifice
2 = don plaisir sans aucune attente en retour, don compassionnel
3 = don de reconnaissance, de valorisation, de «capital symbolique»
4= don pour créer un échange social, avec espoir non exprimé d ’un retour matériel ou immatériel
5= don agonistique (pouvoir, prestige,...)
6 = troc, marchandage
7= échange marchand classique (achat de biens et de services monnayés)
8= échange gagnant/gagnant (moral)
9= recherche unique de profit et de retour sur investissement (amoral)
10= échange gagnant/perdant (immoral)
R/IProfit
Echange marchandSacrifice Don
Qu’est-ce que le don?Mauss : la voie du milieu entre l’intérêt et le désintéressement
Le don n’est pas un acte neutre dépouvu d ’effets.
il crée des obligations, au premier rang desque%es ce%e de rendre.
Il fonctionne sur la base de la réciprocité qui crée un contrat moral et de la dette morale (2)
il crée des relations de dépendance,
2 formes : le don non agonistique et le don agonistique(4)
R/IProfit
Echange marchandSacrifice
Don
Objectifs du donNouer des relations pérennes
Rechercher de la reconnaissance, de l’amitié, de l’estime de soi
Rompre la solitude
Se sentir appartenir à la vie, au monde, à l’humanité
Pacifier (transformer un ennemi en ami, un étranger en familier)
...
Caractéristiques du don
Au service du lien (3,4 et 5), la chose ou le service donnés sont accessoires (1)
La liberté (2)
L'inconditionnalité (3).
L’acceptation d ’un non-retour, d ’une perte (4)
Une chaîne initiée pour être sans fin générant de la confiance (5)
La diachronie (6)
Le cycle vertueux
Donner
Recevoir
Rendre
Donner«SE» donner
Désir instinctuel justifié par des formules comme «ça se fait», «c’est humain», «ça fait sens»
«%s signifient par la que donner est un moyen de participer simplement, quotidiennement, à la construction de la société.» Philippe Chanial La société vue du don p 66
On donne pour créer un lien, plus pour «faire quelque chose» avec l’autre qu’obtenir quelque chose
Le bien ou le service est le support au lien, le moyen pas une fin
Le don-potlach (agonistique)
RecevoirAccepter de bonne grâce crée le lien
Le don doit être proportionnel au possibilité du donataire sinon risque de rupture (risque de perception négative)
Maladresse du «y fa%ait pas» qui peut donner l’impression d ’ennuyer le donataire et mettre mal à l’aise le donateur
Refus de recevoir ou dédommagement monétaire = rupture
«Refuser de prendre équivaut à déclarer la guerre; c’est refuser l’a%iance et la communion» (M.Mauss Sociologie et anthropologie)
Rendre
Contre-don
dette morale
le cycle vertueux impose que rendre soit possible sinon risque de rupture par ressentiment
Les lieux du don : La parole
La parole est le 1er des actes de don, la politesse le 1er degré du recevoir et du rendre(1)
«Nous ne sommes hommes et nous ne tenons les uns aux autres que par nos paroles» Montaigne
«avant même de fonctionner au don des biens, la socialité primaire se nourrit du don des mots» (Alain Cai%é La société vue du don p187)
Les lieux du don : la socialité primaireLa famille
Lieu par exce%ence du don de vie (1)
Lieu d ’apprentissage du don par exce%ence (2)
entre deux conjoints
envers les enfants (3)
Un moment privilégié du don : Noël (4)
L’héritage (5)
Critique utilitariste (6)
Les lieux du don : la socialité primaireLes amis, les voisins
Lien amical repose sur le système du don
Le plaisir de donner à ceux ou ce%es pour lesque%es on éprouve un sentiment d ’affection
La pérennité d ’une amitié se construit sur de la réciprocité implicite
Les voisins : don de légumes du potager, prêt de machine etc...
Les lieux du don aux étrangersLa vie associative (52% des $ançais de plus de 18 ans. 13 mi%ions avec une participation active dont 8 mi%ions dans des associations dites ouvertes (intérêt général). Enquête sur les valeurs des Français 2008) (1)
les groupes d ’entraide (2)
la liberté
l’inconditionnalité
le bénévolat (3)
l’acceptation d ’un non retour
l’absence du rapport marchand
Internet avec les logiciels libres, les sites informatifs et gratuits,
La communauté scientifique (4)
Les lieux du don dans la société marchande
Les relations de travail (1)
Cai%é : «aucune entreprise capitaliste , grande ou petite, ne peut fonctionner sans mobiliser à son profit l’énergie donatrice et la loyauté de ses employés.»
Chanial : «le climat de violence et de sou*ance tient au fait que l'économique ne peut sérieusement assurer à lui seul la régulation des rapports sociaux de travail, lesquels supposent, pour être fonctionnels, toujours au moins une part d'échange social. C'est très précisément cela que les psychologues du travail nomment le « travail réel» ; et lorsque ce type d'échange est sanctionné, la question du sens de l'activité professionne%e se pose douloureusement, parce que l'effort consenti perd en efficacité et en capacité créative.»
Les petits plus non monnayés (2)
Les cadeaux d ’affaire (3)
Critiques et conceptions différentes du don
Le don est systématiquement intéressé, tout acte reposant sur une recherche de maximisation du profit ou du plaisir. Conception économiciste et utilitariste qui se base sur l’individualisme méthodologique
argument massue : le mensonge à soi-même (1)
don = hypocrisie (absence de nuance de la notion d ’intérêt) (2)
postulat irrévocable : il y a des égoïstes égoïstes et des égoïstes altruistes, bref que des égoïstes
Quid de l’action bénévole ? des activités des retraités ? des visiteurs de prison ? des donneurs de sang ? Appât du gain? (3)
Conception unicausale qui méconnaît la diversité de nos motivations : l’amitié, l’amour, la solidarité, la créativité, l’intérêt pour autrui, la compassion, le sens du devoir, de l’honneur, etc...
Une te%e conception engendre une méfiance généralisée
Critiques et conceptions différentes du don
La société marchande est préférable car e%e libère (1)
fluidifie les échanges par un prix fixé à l’avance
pas de compte à rendre une fois l’achat fait, pas de nécessité de créer un lien
Simmel : désocialisation des échanges marchands
poussée à son extrême, création d ’un monde de solitude et de solitaires
Le don doit être pur désintéressement, pur amour. Il devient la traduction du sacrifice (conception chrétienne, René Girard)
Critiques et conceptions différentes du don
Le don est avant tout un échange qui crée des obligations (théories structuralistes, Lévi-Strauss)(1)
Théorie évolutionniste de la disparition progressive du don au profit du marché (Finley, Lévi-Stauss, Polanyi, Godelier, Duby) (2) in François Athénée Le don Histoire du concept, évolution des pratiques p 316
Alain Testart. Redéfinition du don qui conduit à en minorer la place et à le considérer comme aristocratique. (3)
La permanence du don (Le Mauss)
Conclusions
Dubitatif ? et pourtant (1)
Nécessité de nous délivrer de nos myopies idéologiques (2)
«Le don, c'est l'état d'une personne qui, résistant à l'entropie, trans- cende l'expérience... de la perte en se reliant à l'expérience de la vie, à l'apparition, à la naissance, à la création.» (3) Godbout Le langage du don p23
Conclusions« Mélanger dans une banque un kilo d'échanges avec trois cents grammes de réciprocité et de socialisation. Ajouter une tasse d'amitié, trois cui%erées de sympathie, deux jaunes d'œuf de confiance et épaissir avec un sachet de joie. Bien mixer le tout avec une pincée de folie, une de magie et une de mystère. Asperger de couleur. Enfourner à la bonne température pendant le temps qui convient. Pour finir, saupoudrer de spontanéité, garnir de culture et d'art, et servir avec douceur la banque du temps (BdT)» Rosi d ’Amico, citoyenne italienne (Le Monde diplomatique Octobre 2012)
BibliographieR
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es L’obligation de donnerLa découverte sociologiquecapitale de Marcel Mauss
La revue du M.A.U.S.S.semestrielleN°8, 2e semestre 1996
LA DÉCOUVERTE/M.A.U.S.S.
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L’obligation de donnerLa découverte sociologique capitale de Marcel Mauss
La revue du M.A.U.S.S. semestrielle (n° 8, 2e semestre 1996)
Dans son Essai sur le don (1923-1924), Marcel Mauss, neveu de Durkheim et son successeur à la tête de l’école sociologique française, établissait que dans nombre de sociétés archaïques les échanges s’opèrent sous la forme de cadeaux obligatoirement donnés, acceptés et rendus. Il est aujourd’hui permis de penser que ce qu’il découvrait ainsi, ce n’est rien de moins qu’un universel sociologique et anthropologique capital. De tous, le plus essentiel peut-être. Mais si l’obligation de donner, mutatis mutandis, est bien universelle, est-il une découverte plus importante jamais effectuée par les sciences sociales que celle de Mauss ? Et qui concerne toutes les disciplines. Ne remet-elle pas en cause la portée méthodologique que les économistes attribuent au schématisme de l’homo œconomicus ? Et si M. Mauss a raison lorsqu’il suppose avoir découvert là le « roc » de la morale éternelle, n’est-ce pas de cette découverte que les philosophes devraient au premier chef s’inspirer lorsqu’ils interrogent le bon, le bien et le juste ?
Or, si Mauss est célèbre, chez les anthropologues notamment, il semble bien que le sens de sa découverte ait été perdu et que sa portée soit très sous-estimée. Les sociologues notamment, qui se réclament de Weber et de Durkheim, ont du mal à mesurer à quel point le neveu est allé au-delà de son oncle et combien l’école sociologique française, si elle s’initie bien avec Durkheim, culmine avec Mauss.
Synthétisant les recherches menées par la Revue du MAUSS ces dernières années, mettant en perspective le mouvement de redécouverte de M. Mauss qui s’opère aujourd’hui (M. Fournier, M. Godelier. etc.), ce numéro redonne tout son éclat à l’Essai sur le don et renoue les fils d’une tradition de pensée qui s’était peu à peu perdue, au grand détriment des sciences sociales et de la philosophie.
Sur ce thème, on trouvera ici des contributions de : L. Babès, J.-L, Boilleau, A. Caillé, M. Chabal, J. Dewitte, D. Fairchild, P. Fustier, J. Godbout, J.-J. Goux, B. Karsenti, J. Larcebeau, B. Ouedraogo, P. Rospabé, I. Silber, C. Tarot, D. Temple, S. Trigano. On lira aussi les rubriques habituelles de la Revue du MAUSS semestrielle.
Maquette de couverture : Daniel Leprince
Éditions La Découverte, 9 bis, rue Abel-Hovelacque, 75013 Paris
ISBN 2-914819-00-5 ISSN 1247-4819 P22622-0 10-96
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(ouvrage reproduit : ISBN 2-7071-2627-6 Éditions La Découverte)195 F29,73 €
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