optimisation d'un cycle au co2 dans le domaine du

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HAL Id: tel-02896345 https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02896345 Submitted on 10 Jul 2020 HAL is a multi-disciplinary open access archive for the deposit and dissemination of sci- entiïŹc research documents, whether they are pub- lished or not. The documents may come from teaching and research institutions in France or abroad, or from public or private research centers. L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est destinĂ©e au dĂ©pĂŽt et Ă  la diïŹ€usion de documents scientiïŹques de niveau recherche, publiĂ©s ou non, Ă©manant des Ă©tablissements d’enseignement et de recherche français ou Ă©trangers, des laboratoires publics ou privĂ©s. Optimisation d’un cycle au CO2 dans le domaine du transport frigoriïŹque Pierre-Henri Nattes To cite this version: Pierre-Henri Nattes. Optimisation d’un cycle au CO2 dans le domaine du transport frigoriïŹque. Chimie organique. Conservatoire national des arts et metiers - CNAM, 2018. Français. NNT : 2018CNAM1190. tel-02896345

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HAL Id: tel-02896345https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-02896345

Submitted on 10 Jul 2020

HAL is a multi-disciplinary open accessarchive for the deposit and dissemination of sci-entific research documents, whether they are pub-lished or not. The documents may come fromteaching and research institutions in France orabroad, or from public or private research centers.

L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, estdestinĂ©e au dĂ©pĂŽt et Ă  la diffusion de documentsscientifiques de niveau recherche, publiĂ©s ou non,Ă©manant des Ă©tablissements d’enseignement et derecherche français ou Ă©trangers, des laboratoirespublics ou privĂ©s.

Optimisation d’un cycle au CO2 dans le domaine dutransport frigorifique

Pierre-Henri Nattes

To cite this version:Pierre-Henri Nattes. Optimisation d’un cycle au CO2 dans le domaine du transport frigorifique.Chimie organique. Conservatoire national des arts et metiers - CNAM, 2018. Français. ïżœNNT :2018CNAM1190ïżœ. ïżœtel-02896345ïżœ

École Doctorale Science des MĂ©tiers de l’IngĂ©nieur

Laboratoire Chimie MolĂ©culaire et GĂ©nie des ProcĂ©dĂ©s Chimiques et ÉnergĂ©tique

THÈSE présentée par :

Pierre-Henri NATTES

Pour obtenir le grade de : Docteur du Conservatoire National des Arts et MĂ©tiers

Discipline : Energétique, génie des procédés / Spécialité : Energétique

Optimisation d’un cycle au CO2 dans le

domaine du transport frigorifique

THÈSE dirigée par : M. TOBALY Pascal Professeur, Université Paris 13

Co-Encadrée par : Mme TERRIER Marie- France Ingénieur de Recherche, CNAM M. TREMEAC Brice Maitre de Conférences, CNAM

RAPPORTEURS :

Mme FOURNAISON Laurence Directrice de Recherche, IRSTEA M. LEMORT Vincent Professeur, Université de LiÚge

JURY :

M. BEDECARRATS Jean-Pierre Président du jury, Professeur, UPPA M. HABERSCHILL Philippe Maitre de conférences émérite, INSA Lyon M. CORONAS Alberto Professeur, Université de Tarragone M. STUMPF André Membre invité, Docteur, CARRIER Transicold

La science n'est jamais qu'une succession de questions conduisant Ă  d'autres questions.

La Longue terre, Terry Pratchett

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

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ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

i

Remerciements

Je souhaite remercier mon directeur de thĂšse, Pascal Tobaly, pour son support et sa patience durant

ces 3 ans. Il a su me guider et m’encadrer au cours de cette aventure et son aide prĂ©cieuse m’a toujours

été utile. Je suis trÚs heureux que tu aies été mon directeur de thÚse.

Je remercie les membres du jury d’avoir acceptĂ© de participer Ă  ma soutenance de thĂšse et de relire

mon manuscrit. Vos critiques ont permis d’amĂ©liorer celui-ci et de suggĂ©rer de nouvelles pistes de

réflexion.

Je remercie Ă©galement Marie-France Terrier qui a Ă©tĂ© d’un soutien indispensable que ce soit pour la

mise en place du banc d’essais ou pour l’analyse des rĂ©sultats. Tu as apportĂ© des solutions techniques

oĂč il n’y en avait pas et donnĂ© du sens Ă  des rĂ©sultats qui en manquaient.

Brice TrĂ©mĂ©ac a aussi Ă©tĂ© d’une aide importante tout au long de ma thĂšse, de par sa rigueur et son

sens de l’organisation. Son soutien au cours de ces longs mois a Ă©tĂ© prĂ©cieux. Ce mĂ©moire n’aurait

certainement pas pu voir le jour sans toi.

Je souhaite Ă©galement remercier l’intĂ©gralitĂ© de l’équipe technique qui a permis de mettre en place

les essais et n’a pas renoncĂ© devant les diffĂ©rentes pĂ©ripĂ©ties. Je remercie Louis Kittirath bien sĂ»r pour

son temps passĂ© sur l’unitĂ© mais aussi, Mehdi, Pierrick, Alexandre, Louis 2, Gabriel, Jonathan et

Innocent.

Des remerciements sont de mise pour Florine et Paul qui m’ont supportĂ© durant mes passages Ă  vide

au laboratoire.

Je n’oublie pas aussi l’équipe Carrier avec CĂ©dric et AndrĂ© qui m’ont encadrĂ© et apportĂ© leur soutien.

Maxime ton soutien a aussi Ă©tĂ© prĂ©cieux. Je suis aussi reconnaissant envers l’équipe amĂ©ricaine pour

leur aide, leurs apports d’informations ainsi que leurs critiques.

Ces remerciements ne seraient pas complets si j’oubliais ma famille qui m’a soutenu tout au long de

mon cursus universitaire et d’autant plus sur ces derniers mois.

Je remercie Ă©galement Nico et Sylvain pour avoir tout fait pour soutenir avant moi et tous ces amis

trop nombreux pour ĂȘtre citĂ©s.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

ii

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

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Résumé

L’objectif de cette Ă©tude est d’optimiser une machine frigorifique au CO2 pour une application dans le

transport frigorifique. Les performances de l’unitĂ© doivent ĂȘtre supĂ©rieures Ă  celles d’une machine

avec une injection de vapeur et un compresseur bi-Ă©tagĂ©, dĂ©jĂ  commercialisĂ©e. Suite Ă  l’étude de

plusieurs solutions, un éjecteur couplé à un échangeur de chaleur interne semble la solution la plus

intéressante.

Un banc expĂ©rimental est crĂ©Ă© Ă  partir de l’unitĂ© possĂ©dant une injection de vapeur. L’éjecteur est

muni d’une aiguille pour pouvoir assurer une recherche de la haute pression optimale. L’échangeur de

chaleur interne est Ă©quipĂ© d’un by-pass pour modifier la puissance Ă©changĂ©e. Un ensemble de points

d’essais est testĂ© avec deux tempĂ©ratures d’évaporation : 0 °C et -20 °C, et trois tempĂ©ratures de

source chaude : 30 °C, 38 °C et 50 °C.

L’éjecteur avec aiguille est capable de s’adapter Ă  diffĂ©rentes tempĂ©ratures extĂ©rieures en modifiant

la haute pression. L’échangeur de chaleur interne permet d’augmenter les performances du cycle mais

présente une limite, la température au compresseur devient élevée et présente un risque de

dĂ©tĂ©rioration de ses performances ou de l’huile.

Avec le cycle présentant un éjecteur, une amélioration du coefficient de performance est observée

pour les points avec une tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C mais celle-ci chute drastiquement pour

les tempĂ©ratures d’évaporation de -20 °C. Une analyse exergĂ©tique du cycle confirme les faibles

performances de celui-ci pour des tempĂ©ratures d’évaporation nĂ©gatives.

À partir des rĂ©sultats expĂ©rimentaux, des modĂšles numĂ©riques sont mis en place. Les Ă©changeurs,

vannes de détente sont modélisés de maniÚre conventionnelle. Pour le compresseur, le modÚle de

Winandy est modifié afin de fonctionner pour un compresseur bi-étagé avec injection de vapeur.

L’éjecteur est modĂ©lisĂ© Ă  travers un modĂšle unidimensionnel basĂ© sur des transformations simplifiĂ©es

décrites à travers des rendements isentropiques. Tous les modÚles sont validés mais ceux des

Ă©changeurs ont un temps de calcul CPU trop important pour pouvoir ĂȘtre utilisĂ©s sur une modĂ©lisation

dynamique.

Mots clĂ©s : CO2 – Éjecteur – Échangeur de chaleur interne – Cycle frigorifique – ExpĂ©rimental –

ModĂ©lisation – Transport

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

iv

Summary

The aim of this study is to optimize a CO2 refrigeration unit for transport application. The efficiency of

the unit needs to be superior that of a cycle with vapor injection and a two stages compressor. The

solution proposed is to install an ejector with an internal heat exchanger.

A test bench is created from a pre-existing unit. Tests are made for two evaporation temperatures:

0 °C and -20 °C and three external temperatures: 30 °C, 38 °C and 50 °C. The ejector is equipped with

a needle to seek the optimal high pressure. The internal exchanger is equipped with a by-pass to

modify the thermal power exchanged.

The ejector with needle can change the high pressure to seek the optimal conditions. The internal heat

exchanger increases the efficiency of the cycle but the rising of temperature at the compressor can

degrade its efficiencies or the oil. The new cycle increases the COP for evaporation temperature of 0 °C

but the COP is lower than without ejector for evaporation temperature of -20 °C. An exergetic analysis

shows that indeed the cycle is less efficient for low evaporation temperature.

From the experimental results, numerical models are created to realize a system simulation and to test

different scenarii to drive the unit. Exchangers and valves modeled with conventional tools. Wynandy’s

model is adapted to be used on a two-stage compressor with vapor injection. The ejector is modeled

with a one-dimensional model, based on simplified transformations described with isentropic

efficiencies. All models seem to work but the CPU time is too high to use the exchanger models for

dynamic simulation.

Keywords: CO2 – Ejector – Internal heat exchanger – Refrigeration cycle – Experimental – Modelling –

Transport

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

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Table des matiĂšres Remerciements ......................................................................................................................................... i

Résumé .................................................................................................................................................... iii

Summary ................................................................................................................................................. iv

Liste des Tableaux ................................................................................................................................... ix

Liste des Figures ....................................................................................................................................... x

Nomenclature ........................................................................................................................................ xiv

Introduction ..............................................................................................................................................1

1. Contexte gĂ©nĂ©ral de l’étude .........................................................................................................4

1.1. Historique .....................................................................................................................................5

1.2. RĂ©glementation ............................................................................................................................6

1.3. Caractéristiques thermodynamiques du CO2 ...............................................................................9

1.4. Analyse d’un cycle thermodynamique au CO2 .......................................................................... 11

1.4.1. Le cycle trans-critique ............................................................................................................... 11

1.4.2. Analyse exergétique et énergétique ......................................................................................... 13

1.4.3. Optimisation du cycle ................................................................................................................ 15

1.4.3.1. Utilisation d’un Ă©changeur de chaleur interne .................................................................. 15

1.4.3.2. Utilisation d’une turbine ................................................................................................... 16

1.4.3.3. Utilisation d’un Ă©jecteur .................................................................................................... 17

1.4.3.4. Utilisation d’une compression bi-Ă©tagĂ©e avec un sĂ©parateur liquide vapeur .................. 18

1.4.3.5. Comparaison des diverses solutions ................................................................................. 19

1.5. Optimisation du cycle ................................................................................................................ 20

1.5.1. L’éjecteur ................................................................................................................................... 20

1.5.2. L’éjecteur au sein d’un cycle trans-critique............................................................................... 23

1.5.3. Dimensionnement de l’éjecteur ................................................................................................ 24

1.5.4. L’implantation d’un Ă©changeur de chaleur interne ................................................................... 26

Conclusions ............................................................................................................................................ 27

2. Mise en place des essais ............................................................................................................ 28

2.1. Cycle thermodynamique ........................................................................................................... 29

2.1.1. Cycle NaturaLINE ....................................................................................................................... 29

2.1.2. Cycle avec Ă©jecteur .................................................................................................................... 31

2.1.3. DonnĂ©es d’entrĂ©e pour le dimensionnement ........................................................................... 32

2.2. Dimensionnement de l’éjecteur et HXI ..................................................................................... 36

2.2.1. Principe de l’analyse CFD........................................................................................................... 36

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

vi

2.2.2. Résultats de la modélisation ..................................................................................................... 37

2.2.3. SĂ©lection de l’échangeur de chaleur interne............................................................................. 40

2.3. RĂ©alisation du banc d’essai ....................................................................................................... 42

2.3.1. CapacitĂ© de la salle d’essai ........................................................................................................ 42

2.3.2. Mise en place des capteurs, Ă©jecteur et HXI ............................................................................. 45

2.3.3. Protocole d’essais et traitement des donnĂ©es .......................................................................... 47

Conclusions ............................................................................................................................................ 48

3. Modélisation .............................................................................................................................. 49

3.1. Revue bibliographique sur les différentes approches de modélisation .................................... 50

3.1.1. Caractéristiques générales retenues pour le modÚle ............................................................... 54

3.2. Échangeurs ................................................................................................................................ 55

3.2.1. ModÚle général ......................................................................................................................... 55

3.2.2. Modélisation des échanges cÎtés air ........................................................................................ 60

3.2.3. Choix des coefficients convectifs ............................................................................................... 62

3.3. Vanne de détente ...................................................................................................................... 63

3.4. ModĂšle du compresseur ........................................................................................................... 64

3.4.1. Choix du modĂšle ........................................................................................................................ 64

3.4.2. ModĂšle de Winandy .................................................................................................................. 65

3.5. SĂ©parateur liquide vapeur ......................................................................................................... 68

3.6. Éjecteur...................................................................................................................................... 69

3.6.1. Choix du modĂšle ........................................................................................................................ 69

3.6.2. Mise en place du modĂšle .......................................................................................................... 74

3.6.2.1. Convergent de la tuyĂšre principale ................................................................................... 75

3.6.2.2. Divergent de la tuyĂšre principale ...................................................................................... 81

3.6.2.3. Aspiration du fluide secondaire ........................................................................................ 81

3.6.2.4. Zone de mélange ............................................................................................................... 83

3.6.3. Diffuseur .................................................................................................................................... 86

3.6.4. ModĂšle de l’éjecteur ................................................................................................................. 87

Conclusions ............................................................................................................................................ 90

4. Résultats expérimentaux ........................................................................................................... 91

4.1. Caractérisation du cycle avec injection de vapeur .................................................................... 91

4.1.1. Mise en place du protocole d’essais ......................................................................................... 91

4.1.2. Validation des résultats obtenus ............................................................................................... 93

4.1.3. Analyse du comportement du cycle .......................................................................................... 98

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

vii

4.2. Caractérisation du cycle avec éjecteur et échangeur de chaleur interne ............................... 100

4.2.1. Mise en place du protocole d’essais ....................................................................................... 100

4.2.2. Identification de la charge optimale ....................................................................................... 105

4.2.3. Impact de l’échangeur de chaleur interne .............................................................................. 108

4.3. Éjecteur dans diffĂ©rentes conditions de travail ...................................................................... 112

4.3.1. Impact de l’huile ...................................................................................................................... 113

4.3.2. Impact de l’éjecteur sur diffĂ©rents points ............................................................................... 115

4.3.3. Comparaison entre le cycle avec Ă©jecteur et sans .................................................................. 118

Conclusions .......................................................................................................................................... 120

5. Validation des modÚles numériques ....................................................................................... 121

5.1. Vannes de détentes ................................................................................................................. 121

5.2. Échangeurs thermiques ........................................................................................................... 122

5.3. Compresseur ........................................................................................................................... 124

5.4. Éjecteur.................................................................................................................................... 130

5.4.1. Convergent principal ............................................................................................................... 130

5.4.2. Divergent principal .................................................................................................................. 131

5.4.3. Aspiration du fluide secondaire .............................................................................................. 132

5.4.4. Diffuseur .................................................................................................................................. 134

5.4.5. Critique du modĂšle .................................................................................................................. 134

Conclusions .......................................................................................................................................... 137

6. Analyse exergétique ................................................................................................................ 138

6.1. Notions d’exergie .................................................................................................................... 139

6.2. Bilan exergétique des composants .......................................................................................... 142

6.2.1. Batteries Ă  ailettes ................................................................................................................... 142

6.2.2. SĂ©parateur liquide vapeur ....................................................................................................... 144

6.2.3. Vannes de détente .................................................................................................................. 145

6.2.4. Compresseur ........................................................................................................................... 145

6.2.5. Échangeur interne ................................................................................................................... 149

6.2.6. Éjecteur.................................................................................................................................... 150

6.3. RĂ©sultats de l’analyse exergĂ©tique .......................................................................................... 151

6.3.1. Résultats généraux .................................................................................................................. 151

6.3.2. Bilan d’exergie 0/30 °C ............................................................................................................ 154

6.3.3. Bilan d’exergie -20/30 °C ......................................................................................................... 157

Conclusion ........................................................................................................................................... 158

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

viii

7. SynthĂšse et perspectives ......................................................................................................... 159

8. Bibliographie ............................................................................................................................ 162

9. Annexes ................................................................................................................................... 167

9.1. Annexe : DĂ©termination des coefficients du modĂšle de Winandy ......................................... 167

Résumé .....................................................................................................................................................1

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

ix

Liste des Tableaux Tableau 1 Caractéristiques environnementales de plusieurs fluides frigorigÚnes, (1) tiré de (Juijpers et

Peixoto 2014)., (2) suivant la norme NF EN 378 et ANSI/ASHRAE Standard 34-201 .............................. 9

Tableau 2 Amélioration de COP avec récupération de l'énergie de détente par rapport à un cycle

conventionnel ........................................................................................................................................ 20

Tableau 3 Capacité du NaturaLINE ........................................................................................................ 30

Tableau 4 Comparaison des augmentations de performance simulées avec IPM avec comme référence

le cycle NaturaLINE ................................................................................................................................ 35

Tableau 5 DonnĂ©es d’entrĂ©es issues de l’analyse IPM pour la modĂ©lisation CFD ................................ 35

Tableau 6 Dimensions de l'Ă©jecteur ...................................................................................................... 39

Tableau 7 Capteurs implantés et leur précision .................................................................................... 46

Tableau 8 Caractéristiques technologiques des échangeurs ................................................................ 55

Tableau 9 CaractĂ©ristiques des ventilateurs Ă  une frĂ©quence d’alimentation de 50 Hz, donnĂ©es du

constructeur .......................................................................................................................................... 61

Tableau 10 Caractéristiques du compresseur bi-étagé à piston ........................................................... 64

Tableau 11 Dimensions du séparateur liquide/vapeur ......................................................................... 68

Tableau 12 Dimensions de l’éjecteur .................................................................................................... 74

Tableau 13 Perte de charge au niveau des Ă©changeurs ........................................................................ 95

Tableau 14 Ecart entre les pertes de charge calculées et mesurées au désurchauffeur ...................... 96

Tableau 15 Comparaison puissances frigorifiques calculées dans un bilan sur l'air et le CO2 .............. 96

Tableau 16 Ecarts relatifs entre les rĂ©sultats expĂ©rimentaux issus du laboratoire et de l’entreprise

(résultats laboratoire-résultats entreprise)........................................................................................... 97

Tableau 17 Débit au premier et deuxiÚme étage et taux de liquide au séparateur ............................. 99

Tableau 18 Pertes de charge sur le cycle lors de la phase 1 des essais avec Ă©jecteur ........................ 104

Tableau 19 Résultats de l'unité pour trois charges différentes .......................................................... 108

Tableau 20 Pertes de charge sur le cycle lors de la phase 1 et 2 des essais avec Ă©jecteur Ă  la pression

optimale, sur le point 0/38 °C ............................................................................................................ 116

Tableau 21 Comparaison entre le COP, la puissance frigorifique, la puissance consommée, la vitesse du

compresseur et la pression optimale du cycle avec Ă©jecteur+Ă©changeur de chaleur interne et avec

injection de vapeur .............................................................................................................................. 119

Tableau 22 Rendements de l'éjecteur sur différents points de fonctionnement ............................... 119

Tableau 23 Comparaison entre la puissance échangée expérimentale et numérique ....................... 123

Tableau 24 Coefficients déterminés pour le modÚle de Winandy ...................................................... 125

Tableau 25 Caractéristiques géométriques du compresseur .............................................................. 125

Tableau 26 Ecart entre le modÚle de Winandy et les résultats avec l'éjecteur et le by-pass fermé .. 126

Tableau 27 Comparaison du rendement exergétique entre l'approche globale et détaillée (point

correspondant au COP maximal pour chaque régime) ....................................................................... 151

Tableau 28 Bilan exergétique du cycle avec injection de vapeur détaillée (point correspondant au COP

maximal pour chaque régime) ............................................................................................................ 153

Tableau 29 Bilan exergétique du cycle avec éjecteur (point correspondant au COP maximal pour

chaque régime) .................................................................................................................................... 154

Tableau 30 Comparaison exergétique entre le cycle avec éjecteur et sans sur le point 0/30 °C (point

correspondant au COP maximal) ......................................................................................................... 155

Tableau 31 Comparaison exergétique entre le cycle avec éjecteur et sans sur le point -20/30 °C .... 157

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

x

Liste des Figures Figure 1 Anomalie de la température moyenne annuelle de l'air, en surface, par rapport à la normale

de référence : température moyenne du globe (données du Climatic Research Unit, University of East

Anglia). ..................................................................................................................................................... 1

Figure 2 Segmentation du transport frigorifique en service, en France, en 2012 (Michineau, Cavalier et

Devin 2014) ............................................................................................................................................. 4

Figure 3 Equateur du CO2 en Europe (Hellmann, Kren et Burvingt 2016) .............................................. 5

Figure 4 Exemple d’un systĂšme de transport routier Ă  tempĂ©rature dirigĂ©e (cas d’un porteur rigide) . 7

Figure 5 Frise chronologique de l'exploitation des fluides frigorigĂšnes ................................................. 8

Figure 6 Diagramme de phases du CO2 ................................................................................................... 9

Figure 7 Diagramme de Mollier du CO2 et températures pseudo-critiques. ........................................ 10

Figure 8 Cycle thermodynamique du R-744, et du R-134a sur un diagramme pression enthalpie ...... 11

Figure 9 Répartition des pertes exergétiques sur des cycles au R-744 [a] : (Yang, et al. 2004); [b] :

(Ahammed, et al. 2014); [c] : (Deng, et al. 2007 (27)); [d] (Manjili et Yavari 2012) .............................. 14

Figure 10 Cycle avec HXI et diagramme pression enthalpie ................................................................. 16

Figure 11 Diagramme température-enthalpie du CO2 avec détente isentrope et isenthalpe .............. 17

Figure 12 Diagramme pression enthalpie et schéma d'un cycle avec éjecteur .................................... 18

Figure 13 Diagramme pression enthalpie et schéma d'un cycle bi-étagé avec injection de vapeur .... 19

Figure 14 Brevet de 1912 sur un Ă©jecteur (O'Leary 1912) .................................................................... 21

Figure 15 Nombre d'articles sur les éjecteurs parus dans le journal international de la réfrigération 21

Figure 16 Schéma d'un éjecteur supersonique ..................................................................................... 22

Figure 17 Taux d’entrainement en fonction de la pression de sortie et zone de fonctionnement d'un

Ă©jecteur d’aprĂšs (Chunnanond and Aphornratana 2004) ..................................................................... 23

Figure 18 Diagramme pression enthalpie du R-744 avec la représentation du gain à la détente de

l'Ă©jecteur ................................................................................................................................................ 25

Figure 19 schéma d'un éjecteur avec aiguille (He, et al. 2016) ............................................................. 25

Figure 20 Face avant d'un NaturaLINE .................................................................................................. 28

Figure 21 Schéma du NaturaLINE .......................................................................................................... 29

Figure 22 Diagramme pression enthalpie du NaturaLINE ..................................................................... 29

Figure 23 Cycle avec Ă©jecteur et Ă©changeur de chaleur interne (HXI)
















..31

Figure 24 Diagramme pression enthalpie d'un cycle avec Ă©jecteur et Ă©changeur de chaleur interne














































 ................................... 31

Figure 25 Capture d’écran du cycle NaturaLINE sous IPM .................................................................... 32

Figure 26 SchĂ©ma de l’éjecteur dans IPM ............................................................................................. 33

Figure 27 Schéma de l'éjecteur modélisé par CFD ................................................................................ 37

Figure 28 Résultat de la modélisation CFD sur un point 0/38°C ........................................................... 38

Figure 29 Photographie et schéma de l'éjecteur implanté dans la machine, dimension entre crochets

en pouces, en rouge le fluide provient du refroidisseur de gaz, en bleu de l’évaporateur et en violet du

mélange ................................................................................................................................................. 39

Figure 30 Dimensions de l'Ă©jecteur ....................................................................................................... 40

Figure 31 Dimensions du HXI................................................................................................................. 41

Figure 32 Implantation du HXI dans le circuit ....................................................................................... 41

Figure 33 Schéma de la salle d'essais .................................................................................................... 42

Figure 34 Caisson isolé dans la salle d'essais ........................................................................................ 43

Figure 35 Photographie de l'unité livrée en sortie d'usine avec son plan de coupe ............................. 44

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

xi

Figure 36 Vue transversale de l'unité avant et aprÚs sa découpe ........................................................ 44

Figure 37 Schéma d'implantation des capteurs .................................................................................... 45

Figure 38 Validation dynamique du modÚle proposé à travers les températures de sortie en fonction

de l'ouverture du détendeur (Siqueira Dantas et al. 2017) .................................................................. 50

Figure 39 Validation dynamique du débit au détendeur, et de la pression en sortie de compresseur

(Pfafferott and Schmitz 2004) ............................................................................................................... 51

Figure 40 Validation du modÚle dynamique à travers la puissance frigorifique, la température de

condensation, la température d'entrée et de sortie du refroidisseur d'évaporateur (SÞrensen et al.

2015) ...................................................................................................................................................... 53

Figure 41 : Logigramme du modĂšle numĂ©rique du NaturaLINE avec en rouge les donnĂ©es d’entrĂ©es et

en bleu les sorties .................................................................................................................................. 54

Figure 42b Circuitage du refroidisseur de gaz et du dĂ©surchauffeur et reprĂ©sentation de l’écoulement

d’air dans le modùle, le CO2 en bleu et l’air en vert .............................................................................. 57

Figure 43 : Bilan thermique sur l’échangeur ......................................................................................... 58

Figure 44 Carte d’écoulement du CO2 .................................................................................................. 62

Figure 45 Représentation de la modélisation de Winandy sur un compresseur mono étagé .............. 65

Figure 46 : Schéma de principe du modÚle de Winandy appliqué à un compresseur bi-étagé ............ 66

Figure 47 : Logigramme de la détermination du point de fonctionnement du compresseur bi-étagé 67

Figure 48 Comparaison des pressions calculées et mesurées, (Qiao, et al. 2015) ............................... 69

Figure 49 Diagramme de l’éjecteur avec le dĂ©tail des Ă©volutions , en pointillĂ© le fluide secondaire, en

bleu la vitesse, en rouge la pression et en vert une paroi fictive (Chunnanond and Aphornratana 2004)

............................................................................................................................................................... 70

Figure 50 SchĂ©ma des diffĂ©rentes parties de la modĂ©lisation d’un Ă©jecteur diphasique (Bouziane, 2014)

............................................................................................................................................................... 71

Figure 51 Comparaison des résultats de Deng et al, 2007 et numériques de Eskandari et al, 2012 .... 72

Figure 52 Erreur entre les débits mesurés et simulés (Zhu and Jiang 2018)......................................... 73

Figure 53 SchĂ©ma de l’éjecteur avec dimensions ................................................................................. 74

Figure 54 DĂ©termination du rendement du convergent principal ........................................................ 76

Figure 55 (Nguyen, Winter, & Greiner, 1981) validation expérimentale des modÚles numériques .... 77

Figure 56 Vitesse du son en fonction de l'enthalpie d'aprĂšs Attou & Seynhaeve, 1999 ...................... 78

Figure 57 Vitesse du son en fonction de l'enthalpie d’aprùs Lund & Flatten, 2010 ............................. 79

Figure 58 Vitesse du son en fonction de l'enthalpie d’aprùs Nguyen et al, 2014 ................................. 79

Figure 59 Logigramme du modÚle de convergent avec la méthode de (Copigneaux, Tobaly et Godin

1984) ...................................................................................................................................................... 80

Figure 60 DĂ©termination de la pression en sortie de divergent ........................................................... 81

Figure 61 Logigramme de la dĂ©termination du rendement de l’aspiration du fluide secondaire, de

divergent et du rapport des sections fictives en sortie de convergent................................................. 85

Figure 62 Logigramme de la résolution de la zone de mélange ............................................................ 86

Figure 63 ModĂšle du convergent .......................................................................................................... 88

Figure 64 Logigramme de la modĂ©lisation de l’éjecteur ....................................................................... 89

Figure 65 Enregistrement d'un point d'essais sur le cycle avec injection de vapeur ............................ 92

Figure 66 Evolution des pressions du cycle à injection de vapeur, variation de la température extérieure

de 30 °C à 38 °C. Les pointillés rouges délimitent la premiÚre zone de stabilité .................................. 93

Figure 67 Schéma du cycle avec injection de vapeur ............................................................................ 94

Figure 68 Diagramme pression enthalpie du cycle avec injection de vapeur sur le point 0/30°C ........ 94

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

xii

Figure 69 SchĂ©ma transversal de l’unitĂ© Ă  gauche sans modification Ă  droite avec le caisson isolĂ© .... 98

Figure 70 Impact de la température extérieure sur la pression optimale du cycle .............................. 99

Figure 71 Cycle avec injection de vapeur pour diffĂ©rentes tempĂ©ratures d’évaporation .................. 100

Figure 72 Enregistrement d'un point d'essais en mode Ă©jecteur ....................................................... 101

Figure 73 Circuit frigorifique avec Ă©jecteur et emplacement des capteurs ........................................ 102

Figure 74 Schéma du circuit avec éjecteur et échangeur de chaleur interne ..................................... 102

Figure 75 Diagramme pression enthalpie du cycle avec Ă©jecteur ....................................................... 104

Figure 76 COP en fonction de la haute pression pour une charge de 4,5kg sur le point 0/38 °C ....... 105

Figure 77 Puissance frigorifique et consommée en fonction de la haute pression ............................ 106

Figure 78 Recouvrement en fonction de la haute pression ................................................................ 106

Figure 79 Puissance consommée en fonction de la haute pression pour deux surchauffes différentes

............................................................................................................................................................. 107

Figure 80 COP en fonction de la haute pression pour deux surchauffes différentes sur le point 0/38 °C

............................................................................................................................................................. 107

Figure 81 Diagramme pression enthalpie des cycles avec éjecteur pour différents débits à l'échangeur

de chaleur interne ............................................................................................................................... 109

Figure 82 Entrainement en fonction de la haute pression pour deux débits à l'échangeur de chaleur

interne ................................................................................................................................................. 110

Figure 83 Puissance consommée en fonction de la haute pression pour deux débits à l'échangeur de

chaleur interne .................................................................................................................................... 110

Figure 84 Puissance frigorifique en fonction de la haute pression pour deux débits différents à

l'Ă©changeur de chaleur interne ........................................................................................................... 111

Figure 85 COP en fonction de la haute pression pour deux débits à l'échangeur de chaleur interne 111

Figure 86 Rendement de l'éjecteur en fonction de la haute pression pour deux débits différents ... 112

Figure 87 Evolution du COP en fonction de la haute pression sur le point 0/50 °C pour une vitesse de

rotation au compresseur de 50% ........................................................................................................ 113

Figure 88 Photographie du regard en sortie d'Ă©vaporateur lors du fonctionnement de l’unitĂ© avec Ă 

gauche le fluide pur et Ă  droite une mousse ....................................................................................... 114

Figure 89 Diagramme prĂ©sentant l'Ă©cart entre les puissances frigorifiques calculĂ©es Ă  l’évaporateur et

au systÚme éjecteur-séparateur en fonction de la perte de charge en entrée évaporateur pour un point

de fonctionnement 0/30 °C ................................................................................................................. 115

Figure 90 Diagramme pression enthalpie pour différentes hautes pressions dans les conditions 0/50 °C

............................................................................................................................................................. 116

Figure 91 Diagramme pression enthalpie de deux cycles pour les conditions -20/38°C et 0/38 °C ... 117

Figure 92 Puissance consommée par le compresseur en fonction du recouvrement sur un point 0/38

°C avec une vitesse au compresseur de 50% ...................................................................................... 118

Figure 93 Evolution du coefficient de perte de charge en fonction de l'ouverture de la vanne de détente

haute pression ..................................................................................................................................... 121

Figure 94 Evolution du coefficient de perte de charge en fonction de l'ouverture de la vanne de détente

basse pression ..................................................................................................................................... 122

Figure 95 Enthalpie du CO2 au niveau de l'évaporateur pour le point 0/38 °C ................................... 124

Figure 96 Coefficients d'échange du second étage en fonction du débit d'entrée ............................ 125

Figure 97 Débit simulé au compresseur comparé au débit mesuré expérimentalement sur le cycle avec

injection de vapeur .............................................................................................................................. 126

Figure 98 Schéma de principe du modÚle de Winandy ....................................................................... 127

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

xiii

Figure 99 Evolution du rendement de compression en fonction de la puissance consommée ......... 127

Figure 100 Diagramme pression enthalpie de l'Ă©volution du fluide lors de la compression au sein du

modĂšle pour une tempĂ©rature d’entrĂ©e de 0 °C ................................................................................ 128

Figure 101 Diagramme pression enthalpie de l'Ă©volution du fluide lors de la compression au sein du

modĂšle pour une tempĂ©rature d’entrĂ©e de -20 °C ............................................................................. 129

Figure 102 Rendement du convergent calculé en fonction du rendement de convergent simulé .... 131

Figure 103 Rendement de divergent calculé en fonction du rendement de divergent simulé .......... 132

Figure 104 Rendement d’aspiration calculĂ© en fonction du rendement d’aspiration simulĂ© ............ 133

Figure 105 Rapport des surfaces calculés en fonction du rapport des surfaces simulées .................. 133

Figure 106 Rendement du diffuseur calculé en fonction du rendement du diffuseur simulé ............ 134

Figure 107 Evolution de la pression au sein de l'Ă©jecteur d'aprĂšs le modĂšle ..................................... 135

Figure 108 Evolution de la vitesse au sein de l'Ă©jecteur d'aprĂšs les modĂšles ..................................... 135

Figure 109 Validation du calcul du débit secondaire .......................................................................... 136

Figure 110 Validation du calcul de la pression en sortie d'Ă©jecteur.................................................... 136

Figure 111 Validation du calcul de la pression en entrée primaire ..................................................... 137

Figure 112 SystÚme exergétique avec frontiÚre et flux exergétique entrant et sortant .................... 141

Figure 113 Circuitage du refroidisseur de gaz et du dĂ©surchauffeur et reprĂ©sentation de l’écoulement

d’air dans le modùle ............................................................................................................................ 143

Figure 114 Photographie thermique du compresseur avec Ă  gauche l’entrĂ©e du compresseur et Ă  droite

les sorties de celui-ci et l’entrĂ©e du deuxiĂšme Ă©tage .......................................................................... 145

Figure 115 FrontiÚre de l'analyse exergétique au niveau du compresseur ........................................ 146

Figure 116 schéma de l'échangeur de chaleur interne ....................................................................... 149

Figure 117 schéma de l'éjecteur ......................................................................................................... 150

Figure 118 Rendement électrique en fonction de la puissance consommée sur le cycle avec injection

de vapeur ............................................................................................................................................. 151

Figure 119 Comparaison des pertes exergétiques entre le cycle avec éjecteur et avec injection de

vapeur sur le point 0/30 °C.................................................................................................................. 156

Figure 120 Comparaison des pertes exergétiques entre le cycle avec éjecteur et avec injection de

vapeur sur le point -20/30 °C ................................................................................................. 158

Figure 121 DĂ©termination des coefficients du modĂšle de Winandy .................................................. 167

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

xiv

Nomenclature

Symbole Définition Unité

h Enthalpie massique J/kg

s Entropie massique J/(kg.K)

T Température K

A Surface mÂČ

λ Conductivité thermique J/(m.K)

m DĂ©bit massique kg/s ec Énergie cinĂ©tique J e𝑝 Énergie potentielle J

Nu Nombre de Nusselt -

Re Nombre de Reynolds -

Pr Prandtl -

η Rendement -

Q Puissance thermique W

W Puissance mécanique W

P Pression bar

V Volume m3

kv Coefficient de perte de charge m−2

ρ Masse volumique kg/m3

UoA Coefficient d’échange global W/K

N Vitesse de rotation Tr/s

f Facteur de Moody -

a, b, c Coefficient de Belman-Flores -

C Coefficient de Cuevas -

Qf Puissance frigorifique W

Ct Coefficient de conversion -

dt Pas temporel m

dx Pas spatial s

u Vitesse m/s

D DiamĂštre m

Ξ Angle °

L Longueur m

Δ DiffĂ©rence -

e Entrainement -

Pr Recouvrement -

x Taux de vapeur -

r Rayon m

ϕ Rapport des sections

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

xv

Abréviation Définition

PRG Pouvoir de réchauffement global

ODP Potentiel de dĂ©gradation de l’ozone stratosphĂ©rique

COP Coefficient de performance

HCFC Fluides frigorigĂšnes hydrochlorofluorocarbures

HFC Fluides frigorigĂšnes hydrofluorocarbures

HFO Fluides frigorigÚnes hydrofluoro-oléfines

CFD Computational Fluid Dynamics

HXI Échangeur de chaleur interne

ASERCOM Association européenne des constructeurs de composants pour la

réfrigération (Association of European Refrigeration Component

Manufacturers)

Indice DĂ©finition

is Isentropique

evap Évaporateur

asp Aspiration

ref Refoulement

e Entrée

s Sortie

in Injecté

tot Total

vol Volumétrique

m Mort

b Balayé

f Frigorifique

comp Compresseur

rg Refroidisseur de gaz

d DĂ©surchauffeur

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

xvi

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

1

Introduction

Des mesures instrumentales de températures climatiques existent depuis 1850. Ces mesures montrent

une augmentation de la température moyenne du globe de 0,6 °C au XXe siÚcle. Depuis 1970,

l’augmentation est de 0,17 °C par dĂ©cennie (Figure 1). L’écart par rapport Ă  la moyenne calculĂ©e sur la

pĂ©riode 1961 Ă  1990 de 14 °C a tendance Ă  s’accĂ©lĂ©rer sur la derniĂšre dĂ©cennie.

Figure 1 Anomalie de la température moyenne annuelle de l'air, en surface, par rapport à la normale de référence : température moyenne du globe (données du Climatic Research Unit, University of East Anglia).

Pour lutter contre cette évolution, un ensemble de réglementations a été mis en place afin de diminuer

la quantitĂ© de gaz Ă  effet de serre dans l’atmosphĂšre. Dans le domaine de la rĂ©frigĂ©ration cela se traduit

entres autres par un changement des fluides frigorigĂšnes par des fluides Ă  faible PRG (Pouvoir de

RĂ©chauffement Global). Pour diminuer leur impact sur le climat, l’objectif est aussi d’augmenter les

performances des unitĂ©s frigorifiques avec ces nouveaux fluides et utiliser les ressources d’énergies

renouvelables.

Cette Ă©tude s’inscrit dans cet objectif : augmenter les performances d’un cycle frigorifique avec un

fluide Ă  faible PRG dans le domaine du transport frigorifique. Ce milieu est Ă  la recherche de nouveaux

fluides pour pallier la future interdiction des HFC (HydroFluoroCarbones) possédant un fort PRG. Une

rĂ©vision de la rĂ©glementation F-Gas applicable depuis janvier 2015 et l’amendement de Kigali au

protocole de Montréal ratifié par 196 pays en octobre 2016 ont entériné leur processus de

bannissement, d’une limitation progressive jusqu’à une interdiction totale en 2050.

Les remplaçants possibles sont soit des fluides naturels (propane, ammoniac, dioxyde de carbone) soit

des fluides de synthĂšse (HFO-(HydroFluoro-OlĂ©fine)). Ces fluides n’ont pas les mĂȘmes propriĂ©tĂ©s

thermodynamiques que les HFC et les machines doivent ĂȘtre adaptĂ©es afin de ne pas dĂ©tĂ©riorer les

performances des unités frigorifiques.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

2

Ce travail consiste en l’étude d’un cycle frigorifique pour le transport routier, optimisĂ© pour un

fonctionnement au dioxyde de carbone (CO2). Il comporte deux approches, l’une expĂ©rimentale avec

la crĂ©ation d’un banc d’essai et l’autre numĂ©rique.

Le manuscrit est composé des chapitres suivants :

1er chapitre : Contexte gĂ©nĂ©ral de l’étude

Ce chapitre présente un rapide historique de la réfrigération des denrées périssables et des fluides

frigorigÚnes amenant au choix du CO2 comme fluide étudié. Les caractéristiques de ce fluide sont

prĂ©sentĂ©es ainsi que les cycles frigorifiques associĂ©s. DiffĂ©rentes solutions sont Ă©tudiĂ©es et l’adjonction

d’un Ă©jecteur pour la dĂ©tente couplĂ© Ă  l’échangeur de chaleur interne est retenue pour l’installation

expérimentale.

2ùme chapitre : Banc d’essais

Ce chapitre dĂ©taille le banc expĂ©rimental au sein duquel sont installĂ©s l’éjecteur et l’échangeur de

chaleur interne. Ce banc est issu de la modification d’une unitĂ© prĂ©existante installĂ©e sur des

containers et fonctionnant au dioxyde de carbone. Cette unité utilise un cycle bi-étagé avec injection

de vapeur et refroidissement intermĂ©diaire. Le dimensionnement de l’éjecteur et de l’échangeur de

chaleur interne ajoutĂ©s Ă  l’unitĂ© sont dĂ©taillĂ©s, ainsi que l’emplacement et le type de capteurs installĂ©s.

3Úme chapitre : ModÚles numériques

Ce chapitre présente les modÚles numériques sélectionnés afin de créer un modÚle dynamique de

l’unitĂ© et de tester plusieurs solutions de pilotage de celle-ci. La reprĂ©sentation des composants utilise

des modĂšles classiques sauf pour le compresseur et l’éjecteur. Le compresseur est basĂ© sur un modĂšle

proposĂ© par Winandy (Winandy, et al 2002) adaptĂ© pour un compresseur bi-Ă©tagĂ©. L’éjecteur est basĂ©

sur le modĂšle de Cardemil et Colle, (2012).

4Úme chapitre : Résultats expérimentaux

Ce chapitre dĂ©taille les protocoles expĂ©rimentaux et les rĂ©sultats issus de l’unitĂ© avec et sans Ă©jecteur.

Les essais sans Ă©jecteur servent de base de comparaison avec les essais avec Ă©jecteur. Ils permettent

une amĂ©lioration du coefficient de performance (COP) de l’unitĂ© pour des tempĂ©ratures d’évaporation

positives, et une diminution pour des tempĂ©ratures nĂ©gatives. L’échangeur de chaleur interne permet

d’amĂ©liorer le COP, mais prĂ©sente un risque de dĂ©tĂ©rioration du compresseur ou de l’huile par suite

d’une augmentation de la tempĂ©rature du compresseur. Cet effet est amplifiĂ© par l’absence d’injection

de vapeur Ă  l’aspiration du second Ă©tage.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

3

5Ăšme chapitre : Validation des modĂšles

Ce chapitre présente la validation des modÚles numériques avec une attention particuliÚre à la

modĂ©lisation du compresseur et de l’éjecteur. Le modĂšle du compresseur fonctionne efficacement Ă 

partir d’un faible nombre de points d’essais mais prĂ©sente une limite pour les points extrĂȘmes de sa

gamme d’étude. Le modĂšle de l’éjecteur prĂ©sente une limite issue de sa gĂ©omĂ©trie.

6Úme chapitre : Analyses exergétiques

Ce chapitre propose une analyse exergétique des deux cycles frigorifiques avec et sans éjecteur. Les

sources d’irrĂ©versibilitĂ©s des deux cycles sont comparĂ©es sur trois points de fonctionnement.

L’éjecteur permet de diminuer la part d’irrĂ©versibilitĂ© du circuit issue de la dĂ©tente mais le rendement

exergĂ©tique de l’unitĂ© n’est pas augmentĂ©.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

4

1. Contexte gĂ©nĂ©ral de l’étude

Cette thĂšse CIFRE est rĂ©alisĂ©e dans le cadre de la crĂ©ation d’un prototype de machine frigorifique pour

le transport routier.

La taille du marchĂ© français peut ĂȘtre estimĂ©e Ă  10% du marchĂ© europĂ©en, d’aprĂšs les donnĂ©es

gouvernementales (gouv 2017), et 32% du transport routier est consacrĂ© Ă  l’agro-alimentaire. En 2012,

45550 camionnettes et 28000 porteurs sont dotĂ©s d’un fourgon en tempĂ©rature dirigĂ©e et 33000 semi-

remorques sont sous température dirigée (Figure 2).

Figure 2 Segmentation du transport frigorifique en service, en France, en 2012 (Michineau, Cavalier et Devin 2014)

Il est difficile d’avancer des chiffres au niveau de la flotte mondiale de vĂ©hicules en tempĂ©rature dirigĂ©e

par suite d’un manque de suivi sur le marchĂ© de la revente et du suivi de vie sur la fin des Ă©quipements.

Cependant l’augmentation de la population mondiale couplĂ©e Ă  la demande de produits frais et

surgelĂ©s de qualitĂ© en toute saison permettent de supposer une augmentation de ce secteur d’activitĂ©.

L’impact environnemental du transport routier est une grande prĂ©occupation des instances

européennes, ce qui se traduit notamment par les rÚglementations qui permettent de lutter contre

l’appauvrissement de la couche d’ozone et le rĂ©chauffement climatique. Depuis le 1er janvier 2015,

comme évoqué précédemment, le rÚglement européen n°517/2014 aussi appelé réglementation

F-Gas est applicable. ConcrĂštement, il s’agit d’accĂ©lĂ©rer plus drastiquement la rĂ©duction des Ă©missions

de gaz à effet de serre en interdisant à terme les HFC (HydroFluoroCarbures) toujours utilisés sur le

marché du froid.

Pour s’adapter Ă  cette nouvelle rĂšglementation, l’entreprise Carrier Transicold, spĂ©cialisĂ©e dans la

crĂ©ation de systĂšmes frigorifiques pour le transport, a dĂ©cidĂ© de crĂ©er un prototype afin d’étudier de

nouveaux fluides de travail. Le fluide frigorigÚne choisi en préalable au projet de thÚse est le CO2.

Les conditions de fonctionnement d’une machine au CO2 dans le transport sont spĂ©cifiques. L’unitĂ©

frigorifique doit travailler dans différentes conditions avec des températures de consignes variant de

-25 °C à +12 °C et des températures extérieures variant de -40 °C à 50 °C.

Le principal inconvénient du CO2 est de présenter généralement une performance énergétique plus

faible que d’autres fluides frigorigĂšnes pour des tempĂ©ratures extĂ©rieures importantes. Pour pallier

cet inconvĂ©nient, l’objectif gĂ©nĂ©ral de cette Ă©tude est d’optimiser le cycle frigorifique au CO2. La Figure

3 prĂ©sente « l’équateur CO2 » en Europe, au sud duquel les performances Ă©nergĂ©tiques d’un cycle au

CO2 sont infĂ©rieures Ă  celles d’un cycle standard.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

5

L’objectif est d’abaisser l’équateur en optimisant le cycle CO2, en particulier Ă  haute tempĂ©rature

extérieure.

Figure 3 Equateur du CO2 en Europe (Hellmann, Kren et Burvingt 2016)

Il ne faut pas oublier une autre contrainte importante du transport routier qui est le dimensionnement

des équipements. Ils doivent rester légers, compacts et robustes pour ne pas augmenter la charge non

marchande tractée, ne pas diminuer le volume de marchandises transportées et fonctionner dans un

véhicule en mouvement.

1.1. Historique

La problĂ©matique de la conservation des aliments s’est posĂ©e tĂŽt dans l’histoire de l’humanitĂ©,

l’objectif Ă©tant de prĂ©server la comestibilitĂ© et les valeurs nutritives des denrĂ©es alimentaires. Plusieurs

techniques existent : le séchage, la salaison, la cuisson, la fermentation, le trempage dans des corps

sucrĂ©s ou gras, ou la rĂ©frigĂ©ration. Ces techniques ont en commun d’éviter le dĂ©veloppement de

bactéries, microorganismes et champignons, soit en les détruisant (procédé de conservation par la

chaleur) soit en limitant ou en arrĂȘtant leur dĂ©veloppement (procĂ©dĂ© de conservation par le froid). Les

premiers procĂ©dĂ©s de rĂ©frigĂ©ration utilisent principalement de la glace d’origine naturelle, Ă  laquelle il

peut ĂȘtre ajoutĂ© du sel pour diminuer sa tempĂ©rature de fusion. Des fosses de glace ont Ă©tĂ© utilisĂ©es

par les mĂ©sopotamiens, l’empire romain et au PĂ©rou.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

6

En 1805 Oliver Evans prĂ©conise l’utilisation de l’éther diĂ©thyle dans une boucle frigorifique. Il s’agit de

la premiÚre description du cycle frigorifique avec compresseur, évaporateur, condenseur et détendeur

(rĂ©gulateur). Les circuits actuels fonctionnent encore sur le mĂȘme principe. Pour le dĂ©placement de

vivres, le transport frigorifique apparait dans le domaine ferroviaire avec des wagons-glaciĂšres

(équipés de réserves de glace) (1873-1874) pour le transport de la biÚre. En 1914 la France compte 360

unitĂ©s consacrĂ©es au transport de denrĂ©es sous froid. Il s’agit de wagons modifiĂ©s avec une isolation

en liÚge, de la glace est utilisée afin de maintenir la température. Des wagons utilisant un cycle

frigorifique mécanique existent mais leur utilisation est anecdotique à cause du prix des installations

(Wagons de Thouars). En 1906 un wagon aérothermique utilisant du chlorure de méthyle est utilisé à

des fins de réfrigération, le compresseur entrainé par la roue du wagon permet de passer de 20 °C à

0 °C en 45 minutes pour une vitesse de 40 km/h.

Il faut attendre 1950 pour que les camions frigorifiques se développent et commencent à supplanter

le transport ferroviaire frigorifique et en 1970 apparait la premiÚre réglementation leur étant dédiée

(Institut international du froid 2016).

1.2. RĂ©glementation

Il existe de nombreuses rĂšglementations s’appliquant au transport routier : les rĂšglementations liĂ©es

Ă  l’usage des vĂ©hicules, les rĂšglementations impactant l’environnement et les rĂšglementations qui

garantissent le respect de la chaĂźne du froid.

En ce qui concerne la chaßne du froid, on peut noter que le transport routier des denrées périssables

et notamment leurs exportations dans d’autres pays a Ă©tĂ© rĂšglementĂ© en 1970 par un accord

international qui est gĂ©rĂ© par l’Organisation des Nations Unies.

L’accord ATP (accord relatif aux transports internationaux de denrĂ©es pĂ©rissables et engins spĂ©ciaux Ă 

utiliser pour ces transports), (Commission économique pour l'Europe 2015) spécifie les

caractéristiques du transport frigorifique, et les rÚgles auxquelles il doit se soumettre.

Pour cette étude il est important de dissocier plusieurs catégories de transports frigorifiques, à savoir :

Les engins calorifugĂ©s dits isothermes, ayant un coefficient d’échange thermique global

infĂ©rieur ou Ă©gal Ă  0,70 W/(mÂČK) ;

Les engins réfrigérants, ayant un systÚme frigorifique non mécanique et sans absorption

capable d’abaisser et de maintenir une tempĂ©rature allant de 7 °C pour la classe A, Ă  -20 °C

pour la classe C en prĂ©sence d’une tempĂ©rature extĂ©rieure de 30 °C ;

Les engins frigorifiques, avec un systĂšme mĂ©canique ou Ă  absorption capable d’abaisser et de

maintenir une température allant de 0 °C pour la classe A, à -20 °C pour la classe F en

prĂ©sence d’une tempĂ©rature extĂ©rieure de 30 °C (Figure 4) ;

Les engins calorifiques, ayant un systĂšme capable d’augmenter la tempĂ©rature.

Cette étude porte sur les engins frigorifiques du troisiÚme point représentant 95% des engins (Carrier,

2018). La rĂ©glementation ATP fixe les protocoles pour mesurer la puissance frigorifique d’une machine

et servira naturellement de base pour les mesures lors de ces essais. Le dimensionnement de la caisse

calorifugée est lié à cette puissance frigorifique et impacte directement le volume de marchandises

transporté.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

7

Figure 4 Exemple d’un systĂšme de transport routier Ă  tempĂ©rature dirigĂ©e (cas d’un porteur rigide)

À cette rĂ©glementation spĂ©cifique au transport des denrĂ©es pĂ©rissables, s’ajoutent celles qui ont pour

but de protĂ©ger l’environnement. En effet on observe, depuis quelques dĂ©cennies, de fortes

améliorations pour la réduction des impacts environnementaux liés aux transports à température

dirigée. Elles sont poussées par des réglementations de plus en plus exigeantes sur les émissions de

GES (Gaz Ă  Effet de Serre) et autres rejets (particules fines, oxydes d’azote, hydrocarbures, etc.) liĂ©s

notamment Ă  la consommation Ă©nergĂ©tique et Ă  l’utilisation de fluides frigorigĂšnes. On retrouve

notamment la réglementation F-Gas, le rÚglement européen n°1005/2009, les protocoles de Montréal

et Kyoto, et les rÚglements européens 2016/1628, REACH et RoHS.

La Figure 5 illustre cette évolution. Les premiÚres réglementations sur les fluides frigorigÚnes sont

apparues en 1987 avec le congrĂšs de MontrĂ©al qui a limitĂ© l’utilisation des chlorofluorocarbures (CFC)

et des hydrochlorofluorocarbures (HCFC) en raison de leurs effets sur la couche d’ozone (ODP). Cela

fait suite à un article de 1974 rédigé par les lauréats du prix Nobel américains Rowland et Molina

(Molina et Rowland 1974) dĂ©montrant leur effet sur la couche d’ozone. Le protocole de MontrĂ©al de

1987 met en place l’interdiction progressive de ceux-ci à travers une premiùre phase de limitation puis

leur interdiction.

La problématique des gaz à effet de serre apparait plus tard et à la suite du protocole de Kyoto en

1998, la rĂ©glementation EuropĂ©enne F-Gas voit le jour en 2006 avec l’interdiction progressive des

fluides à fort PRG au niveau européen puis mondial avec un amendement au protocole de Montréal,

l’amendement de Kigali en 2016. Avec ces 2 derniĂšres rĂ©glementations, les machines frigorifiques sont

limitĂ©es en tonne d’équivalent CO2. Le principe est de multiplier la masse de fluide dans la machine

(sa charge) par le PRG du fluide, permettant d’obtenir son impact sur l’effet de serre du fluide. Cette

limitation dĂ©pend de l’application de la machine, de sa puissance et est Ă©volutive. Les unitĂ©s doivent

soit diminuer leur charge en HFC (Ă  fort PRG) ou basculer sur de nouveaux fluides Ă  PRG plus faibles,

les HFO ou des fluides dits « naturels ».

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

8

Figure 5 Frise chronologique de l'exploitation des fluides frigorigĂšnes

Afin de trouver de nouveaux fluides sans effet sur la couche d’ozone et prĂ©sentant un effet de serre

limité, de nouveaux fluides sont synthétisés comme les hydrofluoro-oléfines (HFO). Ils sont rapidement

utilisĂ©s dans la climatisation automobile telle le HFO-1234yf. Leur effet sur la couche d’ozone est nul

et leur effet de serre est faible, cependant ils sont faiblement inflammables et leur durée de vie dans

l’atmosphĂšre est faible (6 jours pour le HFO-1234yf). Des craintes sont Ă©mises sur leurs produits de

demi-vie. Un article de (Luecken, et al. 2010) met en avant l’impact environnemental du HFO-1234yf

qui libĂšre lors de sa dĂ©composition 4 Ă  5 fois plus d’acide trifluoroacĂ©tique (TFA) que le R-134a.

D’autres alternatives proposent des fluides avec un impact environnemental plus faible.

Le Tableau 1 résume cet impact environnemental pour plusieurs fluides frigorigÚnes. La colonne

groupe de sĂ©curitĂ© prĂ©sente deux informations, l’inflammabilitĂ©, la classe 1 non inflammable (pas de

propagation de flamme dans l’air Ă  60°C, 1 bar), la classe 2L lĂ©gĂšrement inflammable (la vitesse de

combustion est inférieure à 0,10m/s). Deux autres classes existent 2 et 3 pour les fluides inflammables

et trĂšs inflammables (se rĂ©fĂ©rer Ă  l’ISO 817 pour plus d’informations). La classe A correspond au fluide

faiblement toxique (pas d’effet identifiĂ© Ă  une concentration infĂ©rieure Ă  400 ppm) et B hautement

toxique (effet nocif pour une concentration infĂ©rieure Ă  400 ppm). L’effet de serre des HFO est bien

plus faible que celui des HFC, seuls certains fluides naturels présentent un PRG plus faible tels que

l’ammoniac (R-717) et le CO2 (R-744). L’ammoniac est un fluide toxique, cependant le CO2 est non-

inflammable, non toxique et a un effet de serre trÚs faible. Ce fluide a été utilisé durant la premiÚre

moitiĂ© du XXĂšme siĂšcle avant d’ĂȘtre supplantĂ© par les CFC, puis les HCFC (Figure 5). Il est donc

intĂ©ressant d’utiliser celui-ci comme fluide frigorigĂšne pour ce prototype. Un autre aspect Ă  considĂ©rer

est ses caractéristiques thermo-physiques.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

9

1.3. Caractéristiques thermodynamiques du CO2

La Figure 6 représente le diagramme de phases du CO2. Il présente une température critique de 31,1°C,

par comparaison celle du R-134a est de 101,35°C. En raison de sa température critique basse, lors de

son utilisation, le R-744 passe Ă  l’état supercritique pour des tempĂ©ratures extĂ©rieures assez faibles

(de l’ordre de 25 °C suivant les cycles), le cycle est appelĂ© trans-critique. Afin d’apprĂ©hender les

caractéristiques de ce cycle, il faut comprendre les propriétés du fluide dans ces divers états.

Figure 6 Diagramme de phases du CO2

ODP(1) PRG à 100 ans (1) Groupe de sécurité (2)

R-12 (CFC) 0,73 10300 A1

R-22 (HCFC) 0,034 1780 A1

R-404a (HFC) 0 3900 A1

R-134a (HFC) 0 1360 A1

R-1234yf (HFO) 0 <1 A2L

R-744 (fluide naturel) 0 1 A1

R-717 (fluide naturel) 0 0 B2L

Tableau 1 Caractéristiques environnementales de plusieurs fluides frigorigÚnes, (1) tiré de (Juijpers et Peixoto 2014)., (2) suivant la norme NF EN 378 et ANSI/ASHRAE Standard 34-201

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

10

Dans son domaine sous-critique le CO2 prĂ©sente une pression de saturation plus Ă©levĂ©e que d’autres

fluides frigorigùnes. À 20 °C, la pression de saturation de l’eau est de 2,3 kPa, celle du HFO-1234yf

606 kPa, et celle du CO2 5720 kPa.

La tension superficielle du liquide est faible. À 0 °C, celle-ci est de 5 mN/m pour le R-744 comparĂ© Ă 

14 mN/m pour le R-134a. Le CO2 étant plus proche de sa température critique que le R-134a à 0 °C

(31,3 °C contre 101,06 °C), la différence entre les propriétés du liquide et de la vapeur est moindre, en

particulier les masses volumiques. Cela permet d’avoir une Ă©nergie de nuclĂ©ation et une Ă©nergie pour

la croissance des bulles faibles. D’aprĂšs (Kwang-il, et al. 2007) au niveau d’un Ă©changeur, les Ă©changes

thermiques vont donc ĂȘtre optimisĂ©s, la nuclĂ©ation Ă©tant prĂ©pondĂ©rante par rapport Ă  la convection.

Le phĂ©nomĂšne d’assĂšchement de la paroi est prĂ©sent pour un titre massique liquide plus important

que pour les HFC car le rapport de la viscosité du liquide à celle du gaz est faible, ce qui favorise la

rupture du film liquide. En fin d’évaporation les Ă©changes thermiques sont dĂ©tĂ©riorĂ©s. Ces propriĂ©tĂ©s

permettent d’obtenir des coefficients d’échange thermique Ă©levĂ©s, ce qui permet de considĂ©rer le CO2

comme un fluide frigorigÚne intéressant.

Dans la zone supercritique, les propriétés du R-744 évoluent rapidement. Sur la Figure 7, en vert la

courbe représente le prolongement fictif de la courbe vapeur-liquide en zone sur-critique. Les

températures pseudo-critiques sont situées à cette frontiÚre au niveau du maximum de la capacité

calorifique du fluide pour chaque isotherme. Certaines autres propriétés thermo-physiques du fluide

y présentent aussi un extremum. Ce comportement peut créer des instabilités numériques dont il

faudra tenir compte dans la conception du modĂšle.

Figure 7 Diagramme de Mollier du CO2 et températures pseudo-critiques.

Comme mentionné ci-dessus, le CO2 présente des propriétés intéressantes permettant de le

sélectionner comme fluide frigorigÚne pour la création du prototype, cependant sa température

critique basse implique un cycle thermodynamique spécifique.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

11

1.4. Analyse d’un cycle thermodynamique au CO2

1.4.1. Le cycle trans-critique

Sur la Figure 8 un cycle frigorifique soumis aux mĂȘmes contraintes extĂ©rieures avec deux fluides de

travail différents est présenté. Les fluides sont le R-134a, fluide couramment utilisé (4108 tonnes mises

sur le marchĂ© en 2016 (Monier, et al. 2016)) et le R-744. Il s’agit de cycles de base pour une source

chaude de 35 °C et une source froide de -20 °C. Par la suite ce cycle, sera appelé conventionnel. Le

cycle au CO2 est trans-critique, sa température en entrée de refroidisseur de gaz est supérieure à sa

tempĂ©rature critique. L’une des diffĂ©rences entre les cycles rĂ©side dans un domaine de pression plus

large pour le CO2 : le R-134a ne dépasse pas la pression de 15 bar mais pour le R-744 la haute pression

peut atteindre 150 bar.

Figure 8 Cycle thermodynamique du R-744, et du R-134a sur un diagramme pression enthalpie

Dans un cycle trans-critique, le condenseur est remplacĂ© par un refroidisseur de gaz, le CO2 Ă  l’état

supercritique ne changeant pas d’état en se refroidissant Ă  pression constante. Le paramĂštre de

réglage du détendeur a aussi changé dans le domaine supercritique. La température et la pression

n’étant pas liĂ©es, la pression en sortie de compresseur peut ĂȘtre rĂ©glĂ©e afin d’obtenir de meilleurs

rendements ou une puissance frigorifique plus grande. Il s’agit de travailler sur les performances du

compresseur en augmentant la pression en entrĂ©e du refroidisseur de gaz afin de diminuer l’enthalpie

en entrée évaporateur pour augmenter la puissance frigorifique. Cela reste intéressant tant que

l’augmentation de puissance frigorifique est plus grande que l’augmentation de puissance consommĂ©e

par le compresseur. Il existe une haute pression dite optimale, correspondant Ă  la pression pour

laquelle la puissance consommée au compresseur augmente plus rapidement que la puissance

frigorifique.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

12

Les performances du cycle sont définies par la puissance frigorifique (équation 1.1) et le coefficient de

performance (COP, Ă©quation 1.2). La puissance frigorifique est donnĂ©e par l’application du premier

principe de la thermodynamique Ă  l’évaporateur en rĂ©gime permanent en nĂ©gligeant les variations de

vitesse et les effets de gravité.

ïżœïżœđ‘“đ‘Ÿđ‘–đ‘”đ‘œ = ïżœïżœ(ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 − â„Žđ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’) 1.1

Le coefficient de performance (COP) permet de comparer la puissance frigorifique Ă  la puissance

consommée par le compresseur. Le COP global machine est calculé en faisant le rapport de la puissance

frigorifique divisée par la puissance électrique consommée totale de la machine (équation 1.2). Il est

maximal pour la haute pression optimale.

đ¶đ‘‚đ‘ƒ =ïżœïżœđ‘“đ‘Ÿđ‘–đ‘”đ‘œ

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ©đ‘’ 1.2

Des études paramétriques effectuées par (Toublanc 2009) montrent que sur une plage de 75 à 150 bar

le COP peut varier de 1,13 à 3,47 pour des températures de sources chaude et froide respectivement

de 35 °C et 0 °C. La puissance frigorifique augmente de 260% jusqu’à sa valeur maximale pour une

consommation au compresseur augmentée de 18%.

Pour les mĂȘmes conditions extĂ©rieures la pression optimale est propre Ă  chaque machine car

dépendante des performances du compresseur. Un article de (Liao, et al 2000) utilise plusieurs

simulations du systĂšme afin d’en dĂ©duire la pression optimale en fonction des tempĂ©ratures au

refroidisseur de gaz, en entrĂ©e compresseur et Ă  l’évaporateur. Un article de (Subiantoro, Ooi, and

Stimming 2014) utilise une méthode différente en calculant le COP instantané lors du fonctionnement

de la machine. Il modifie les paramùtres de son cycle (vitesse du compresseur, ouverture des vannes
)

pour obtenir la valeur optimale.

Il sera intéressant de créer un modÚle numérique du prototype afin de pouvoir effectuer cette

recherche de haute pression optimale. Ce modĂšle pourra aussi servir Ă  se substituer Ă  certains tests

qui ne pourraient ĂȘtre effectuĂ©s en laboratoire. Le chapitre 3 traite cette question.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

13

1.4.2. Analyse exergétique et énergétique

Afin de rechercher les solutions pour optimiser un systùme au CO2, il est possible d’effectuer une

analyse exergĂ©tique du systĂšme. L’exergie correspond Ă  la quantitĂ© de travail maximale rĂ©cupĂ©rable

compte tenu d’une tempĂ©rature de source To. Elle prend en compte la crĂ©ation d’entropie au sein d’un

systÚme et permet de calculer les pertes exergétiques du systÚme dues aux transformations

irrĂ©versibles. En recherchant les sources d’irrĂ©versibilitĂ© les plus importantes, il sera possible de

hiĂ©rarchiser l’impact des composants sur l’efficacitĂ© du systĂšme.

Dans la thÚse de (Boulawz 2007), le cycle trans-critique mono-étagé au R-744 est comparé à un cycle

conventionnel au R-134a. Dans les mĂȘmes conditions de travail (tempĂ©rature en sortie d’évaporateur

et milieu ambiant), la rĂ©partition des pertes exergĂ©tiques est la mĂȘme, sauf au niveau de la dĂ©tente

qui présente une perte plus importante de 20%.

Plusieurs analyses exergétiques issues de simulations numériques ont été effectuées sur le cycle

conventionnel et sur des possibilitĂ©s d’amĂ©liorations de celui-ci. Celles-ci sont reprĂ©sentĂ©es sur la

Figure 9. Ces calculs sont effectués sur des cycles en régime permanent sans perte charge dans le

circuit, le compresseur est supposé adiabatique. La température de référence varie de 27 °C à 35 °C

suivant les articles. Les valeurs calculĂ©es dans ces publications ne peuvent pas ĂȘtre comparĂ©es mais les

tendances peuvent l’ĂȘtre.

Elles montrent que sur un cycle conventionnel pour diffĂ©rentes tempĂ©ratures d’évaporation 0, +2 °C

et +5 °C, la quantitĂ© d’exergie perdue lors de la dĂ©tente est comprise entre 28% et 40% de l’exergie

perdue totale. Viennent ensuite, la compression, le refroidisseur de gaz et l’évaporateur. Les pertes Ă 

l’évaporateur dĂ©pendant de la surchauffe fixĂ©e, (Yang, et al. 2004) imposent une surchauffe nulle

causant les faibles pertes d’exergie Ă  l’évaporateur. AmĂ©liorer la dĂ©tente du CO2 semble une solution

pertinente.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

14

Figure 9 Répartition des pertes exergétiques sur des cycles au R-744 [a] : (Yang, et al. 2004); [b] : (Ahammed, et al. 2014); [c] : (Deng, et al. 2007 (27)); [d] (Manjili et Yavari 2012)

L’importante production d’entropie lors du passage Ă  travers une vanne de dĂ©tente provient de la

diffĂ©rence de pression (60 bar) entre la pression en sortie de refroidisseur de gaz et d’entrĂ©e

d’évaporateur. Pour optimiser le systĂšme il est donc intĂ©ressant de travailler sur une mĂ©thode pour

rĂ©duire l’irrĂ©versibilitĂ© de la dĂ©tente et rĂ©cupĂ©rer le travail. L’utilisation d’une turbine permet de

transformer l’énergie de dĂ©tente en Ă©nergie mĂ©canique pour le compresseur, ou en Ă©nergie Ă©lectrique

pour alimenter diffĂ©rents systĂšmes. L’utilisation d’un Ă©jecteur permet aussi de rĂ©cupĂ©rer une partie

du travail lors de la dĂ©tente pour prĂ©comprimer la vapeur Ă  la sortie de l’évaporateur.

L’implantation d’une turbine de dĂ©tente permet de diminuer les pertes exergĂ©tiques de 30% et celles

d’un Ă©jecteur de 23% d’aprĂšs les Ă©tudes de (Yang, et al. 2004) et (Ahammed and Bhattacharyya 2014).

Ces rĂ©sultats sont Ă  considĂ©rer avec prĂ©caution car ils n’ont pas Ă©tĂ© validĂ©s par une Ă©tude

expĂ©rimentale. L’étude avec turbine suppose un rendement isentropique de celle-ci de 65%, tandis

que l’étude avec Ă©jecteur ne prend pas en compte le besoin de rajouter un sĂ©parateur liquide/vapeur

qui est une autre source d’irrĂ©versibilitĂ© Ă  travers les pertes de charge qu’il peut engendrer.

Le principe de ces composants est présenté dans la partie suivante.

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%p

erte

s d

'exe

rgie

%

type de cycle

compresseur evaporateur vanne de détente refroidisseur de gaz éjecteur / turbine

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

15

1.4.3. Optimisation du cycle

Afin d’amĂ©liorer les performances du cycle, les composants existants permettant d’augmenter la

puissance frigorifique et de diminuer la puissance mécanique consommée sont étudiés. Dans un

premier temps leur principe de fonctionnement est présenté puis leurs avantages et inconvénients.

1.4.3.1. Utilisation d’un Ă©changeur de chaleur interne

Un échangeur de chaleur interne (HXI) permet de diminuer la température du fluide en amont de la

vanne de dĂ©tente en utilisant le fluide en aval de l’évaporateur. Le cycle correspondant Ă  cet

agencement est prĂ©sentĂ© sur la Figure 10. En conservant la mĂȘme enthalpie de sortie de refroidisseur

de gaz, par rapport Ă  un cycle conventionnel, la tempĂ©rature d’entrĂ©e de la vanne de dĂ©tente est plus

basse (3 vers 4), le fluide sortant du refroidisseur de gaz Ă©changeant avec le fluide sortant de

l’évaporateur. L’enthalpie d’entrĂ©e de l’évaporateur diminue permettant une puissance frigorifique

plus importante à débit constant.

Si la diminution de la puissance consommée au compresseur est recherchée, la puissance frigorifique

est conservĂ©e, Ă  dĂ©bit constant, l’enthalpie en entrĂ©e de refroidisseur de gaz est abaissĂ©e afin de

conserver la mĂȘme enthalpie en entrĂ©e d’évaporateur. Pour une mĂȘme tempĂ©rature de sortie du

refroidisseur de gaz, il est possible de diminuer la haute pression permettant de diminuer le taux de

compression. La puissance consommée est diminuée.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

16

Figure 10 Cycle avec HXI et diagramme pression enthalpie

1.4.3.2. Utilisation d’une turbine

La vanne de dĂ©tente principale peut ĂȘtre remplacĂ©e par une turbine de dĂ©tente. Celle-ci va permettre

de rĂ©cupĂ©rer une partie du travail issu de la dĂ©tente. Cette Ă©nergie peut ĂȘtre convertie en Ă©nergie

Ă©lectrique avec une gĂ©nĂ©ratrice afin d’alimenter d’autres composants du circuit (ventilateurs,

Ă©lectronique de contrĂŽle
) ou ĂȘtre utilisĂ©e pour diminuer le travail au compresseur. La turbine

diminue la puissance consommĂ©e par l’unitĂ©.

La turbine de dĂ©tente peut ĂȘtre associĂ©e Ă  un Ă©changeur de chaleur interne. Dans son Ă©tude

(Shariatzadeh, et al. 2016) effectue une comparaison entre un systĂšme avec un Ă©changeur de chaleur

interne et sans. Il dĂ©montre que l’échangeur de chaleur interne est intĂ©ressant par rapport Ă  un cycle

avec une vanne de dĂ©tente mais diminue le COP d’un cycle avec une turbine. Cela est dĂ» au fait que

les isentropes sur un diagramme température-enthalpie ont une pente plus importante à faible

tempĂ©rature, comme la Figure 11 le prĂ©sente (Δh1 est infĂ©rieure Ă  Δh2). L’énergie rĂ©cupĂ©rable

maximale Ă  la dĂ©tente (diffĂ©rence d’enthalpie entre une dĂ©tente isenthalpe et isentrope) est plus faible

à faible température. Une détente avec récupération de travail sera donc moins efficace avec

Ă©changeur de chaleur interne.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

17

Figure 11 Diagramme température-enthalpie du CO2 avec détente isentrope et isenthalpe

1.4.3.3. Utilisation d’un Ă©jecteur

La Figure 12 illustre un cycle avec Ă©jecteur et l’évolution du systĂšme sur un diagramme pression-

enthalpie. Un éjecteur est un composant mécanique possédant deux entrées et une sortie permettant

de rĂ©cupĂ©rer l’énergie Ă  la dĂ©tente. Une entrĂ©e principale est reliĂ©e au fluide Ă  haute pression, l’entrĂ©e

secondaire au fluide Ă  basse pression provenant de l’évaporateur. Dans un cycle trans-critique, l’entrĂ©e

principale de l’éjecteur est reliĂ©e au refroidisseur de gaz (3), et son entrĂ©e secondaire Ă  l’évaporateur

(7). L’éjecteur va entrainer le fluide secondaire et permettre de rĂ©cupĂ©rer une partie du travail de

dĂ©tente en augmentant la pression en entrĂ©e de compresseur. La sortie de l’éjecteur est reliĂ©e Ă  un

sĂ©parateur liquide-vapeur (4), envoyant la vapeur au compresseur et le liquide Ă  l’évaporateur. Une

vanne de détente (6) est ajoutée afin de pouvoir piloter de maniÚre indépendante la pression à

l’évaporateur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

18

Figure 12 Diagramme pression enthalpie et schéma d'un cycle avec éjecteur

Un des avantages de l’éjecteur par rapport Ă  une dĂ©tente isenthalpique classique est l’augmentation

de la pression d’aspiration au compresseur permettant de diminuer le taux de compression. Il permet

aussi d’alimenter l’évaporateur avec un fluide prĂ©sentant un titre liquide plus important. De plus, la

sortie de l’évaporateur n’étant plus reliĂ©e Ă  l’entrĂ©e du compresseur la surchauffe peut ĂȘtre trĂšs faible,

permettant d’augmenter la puissance frigorifique.

L’inconvĂ©nient de l’éjecteur est de n’utiliser qu’une portion (au maximum 70%) du dĂ©bit traversant le

compresseur. Seul le fluide entrainĂ© par l’éjecteur traverse l’évaporateur. Si le dĂ©bit de celui-ci est trop

faible, la puissance frigorifique sera diminuée. Entre un cycle sans éjecteur et un cycle avec éjecteur,

le dĂ©bit Ă  l’évaporateur va donc baisser mais la diffĂ©rence d’enthalpie entre son entrĂ©e et la sortie sera

augmentée. La puissance frigorifique résultante (produit des deux) peut ne pas augmenter. La

diminution du taux de compression permet de diminuer la puissance consommée à débit constant.

Pour augmenter le dĂ©bit massique Ă  l’évaporateur, Ă  entrainement constant, il faut augmenter le dĂ©bit

massique aspiré, donc la puissance consommée par le compresseur.

1.4.3.4. Utilisation d’une compression bi-Ă©tagĂ©e avec un sĂ©parateur

liquide vapeur

Une solution permettant de diminuer la consommation du compresseur est l’utilisation d’une

compression bi-Ă©tagĂ©e avec refroidissement intermĂ©diaire. Celle-ci permet de diminuer l’enthalpie en

entrée du deuxiÚme étage de compression. La pente des isentropes diminue avec la température sur

un diagramme pression enthalpie. À rendement isentropique, pression d’entrĂ©e et de sortie identique,

le travail de compression massique est plus faible pour une tempĂ©rature d’entrĂ©e plus faible. La

diminution de tempĂ©rature entraĂźne aussi une augmentation de la masse volumique pour la mĂȘme

pression et un débit massique plus important à débit volumique constant.

Le cycle est présenté sur la Figure 13. Il comprend deux étages de compression et de détente

successifs. L’évaporateur est alimentĂ© en liquide pure Ă  partir de la bouteille sĂ©paratrice. Les Ă©changes

sont donc améliorés. La vapeur est directement réaspirée par le compresseur haute pression, ce qui

permet de diminuer la puissance électrique absorbée

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

19

Figure 13 Diagramme pression enthalpie et schéma d'un cycle bi-étagé avec injection de vapeur

Les avantages de l’injection de vapeur sont qu’elle permet d’une part de diminuer la consommation

du compresseur, d’autre part que le titre liquide en entrĂ©e Ă©vaporateur est augmentĂ© ce qui entraine

une augmentation de la puissance frigorifique. Un inconvĂ©nient est que l’intĂ©gralitĂ© du dĂ©bit comprimĂ©

par le second Ă©tage n’est pas valorisĂ©e dans l’évaporateur.

1.4.3.5. Comparaison des diverses solutions

Plusieurs analyses numĂ©riques permettent d’estimer les augmentations de performances des diverses

solutions. L’implantation d’un HXI au sein d’un cycle au CO2 bi-Ă©tagĂ© permet une augmentation du COP

de 7 à 8% d’aprùs (Cavallini, et al. 2005). Lorsqu’ils rajoutent une injection de vapeur entre les deux

Ă©tages de compression, l’augmentation du COP atteint 25% dans les conditions les plus favorables.

(Wang, et al. 2014) analysent plusieurs cycles avec deux Ă©tages d’évaporation et un Ă©jecteur.

L’emplacement de l’éjecteur est modifiĂ© et est couplĂ© Ă  un HXI. Les auteurs obtiennent des

amĂ©liorations du COP allant jusqu’à 10%. En 2015 (Zhang, et al. 2015) prĂ©disent que des turbines ayant

des rendements isentropiques de 40% permettront des augmentations de COP de 20%.

Malheureusement leur turbine ne dépasse pas 10% de rendement isentropique.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

20

Le Tableau 2 prĂ©sente plusieurs Ă©tudes expĂ©rimentales ayant pour objectif d’amĂ©liorer l’efficacitĂ©

d’un cycle au CO2, par rapport Ă  un cycle conventionnel dans les mĂȘmes conditions de travail. Suivant

les conditions expĂ©rimentales, le COP peut ĂȘtre augmentĂ© de 7,5 Ă  15% par l’ajout d’un Ă©jecteur.

L’ajout d’une turbine de dĂ©tente permet d’augmenter le COP jusqu’à 10%. La turbine de dĂ©tente a

cependant plusieurs inconvĂ©nients : tout d’abord, la prĂ©sence de fluide diphasique a tendance Ă 

diminuer sa durée de vie en raison des phénomÚnes de cavitation. Ensuite, en plus du rendement de

la turbine, il faut prendre en compte les rendements des composants permettant de valoriser cette

énergie mécanique récupérée. Si elle est transformée en électricité, le rendement de génératrice

diminue l’intĂ©rĂȘt de l’utilisation d’une turbine. Si elle est directement injectĂ©e au compresseur, le

systĂšme devient complexe, la vitesse de rotation au compresseur imposant celle de la turbine

(Zhenying, et al. 2015).

Cycle Température

extérieure

Température

d’évaporation

Augmentation

du COP

(Koehler, Lucas et

Juergen 2012)

Avec éjecteur 40°C -10°C 9%

(Koehler, Lucas et

Juergen 2012)

Avec éjecteur 40°C -1°C 15%

(Hua, et al. 2010) Avec piston

roulant

35°C 0°C 5 à 10%

(Elbel and Hrnjak

2008)

Avec Ă©jecteur

et Ă©changeur

de chaleur

interne

45°C 27 °C 7,5%

Tableau 2 Amélioration de COP avec récupération de l'énergie de détente par rapport à un cycle conventionnel

Cette Ă©tude bibliographique a montrĂ© l’intĂ©rĂȘt de l’éjecteur et du HXI. Les Ă©tudes sur un Ă©changeur de

chaleur interne couplĂ© Ă  un Ă©jecteur Ă  aiguille sur un cycle biĂ©tagĂ© n’ont pas Ă©tĂ© traitĂ©es

expérimentalement. Si le HXI détériore les rendements de la turbine, son impact sur un éjecteur à

aiguille n’a pas encore Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©. Le principe de l’éjecteur a Ă©tĂ© Ă©voquĂ© mais comprendre en dĂ©tail

son fonctionnement est indispensable. Celui-ci est étudié dans la section suivante.

1.5. Optimisation du cycle

1.5.1. L’éjecteur

Des brevets sur les Ă©jecteurs sont disponibles depuis 1912 (Figure 14), les premiers brevets utilisaient

comme fluide moteur de l’eau ou de l’air.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

21

Figure 14 Brevet de 1912 sur un Ă©jecteur (O'Leary 1912)

L’éjecteur est un ancien composant de nouveau Ă©tudiĂ© depuis plusieurs annĂ©es dans le domaine du

froid (Figure 15), le nombre d’articles lui Ă©tant consacrĂ© est en constante augmentation

Figure 15 Nombre d'articles sur les éjecteurs parus dans le journal international de la réfrigération

Un éjecteur est un composant mécanique comportant une tuyÚre dans laquelle le fluide primaire se

détend. Un schéma décrivant son fonctionnement est présenté sur la Figure 16 avec en pointillé le

fluide secondaire. Un fluide primaire Ă  haute pression traverse un cĂŽne convergent. Dans celui-ci la

pression diminue et la vitesse augmente. L’énergie potentielle est transformĂ©e en Ă©nergie cinĂ©tique.

En sortie de la tuyÚre, une entrée reliée à un fluide à faible pression (fluide secondaire) permet

d’aspirer celui-ci, la pression en sortie de tuyĂšre Ă©tant plus faible que celle du fluide secondaire. Les

deux fluides vont ensuite ĂȘtre mĂ©langĂ©s avant de traverser un diffuseur oĂč la section augmente,

entrainant une augmentation de la pression et une diminution de la vitesse.

0

10

20

30

40

50

2008 2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

22

Figure 16 Schéma d'un éjecteur supersonique

Le principe de fonctionnement de l’éjecteur supersonique reste le mĂȘme que celui d’un Ă©jecteur

subsonique :

Au niveau du premier convergent : diminution de la pression du fluide primaire, augmentation

de la vitesse, une fois le col franchi l’écoulement devient supersonique ;

Au niveau de la chambre de mélange : aspiration du fluide secondaire, entrainant

l’augmentation de la vitesse de celui-ci jusqu’à un Ă©coulement supersonique, puis mĂ©lange des

deux fluides ;

AprĂšs la chambre de mĂ©lange : apparition d’une onde de choc, l’écoulement devient

subsonique et la pression augmente brusquement ;

Au niveau du diffuseur : augmentation de la pression et diminution de la vitesse car

l’écoulement est de nouveau subsonique.

La condition principale pour qu’un Ă©jecteur fonctionne est que la pression en sortie de la tuyĂšre

principale soit infĂ©rieure Ă  la pression Ă  l’entrĂ©e du secondaire. Sans cette condition le dĂ©bit secondaire

est nul.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

23

Les performances d’un Ă©jecteur sont dĂ©crites par deux indicateurs. Le taux d’entrainement, dĂ©fini

comme le rapport du débit secondaire au débit primaire (équation 1.3)

𝑒 =ïżœïżœđ‘ đ‘’đ‘đ‘œđ‘›đ‘‘đ‘Žđ‘–đ‘Ÿđ‘’

ïżœïżœđ‘đ‘Ÿđ‘–đ‘šđ‘Žđ‘–đ‘Ÿđ‘’ 1.3

et le taux de compression (ou recouvrement), défini comme le rapport de pression entre la sortie

d’éjecteur et l’entrĂ©e du secondaire (Ă©quation 1.4).

𝑃𝑅 =𝑃𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒

𝑃𝑠𝑒𝑐𝑜𝑛𝑑𝑎𝑖𝑟𝑒 1.4

L’objectif du dimensionnement est de maximiser ces deux facteurs (Ă  travers la gĂ©omĂ©trie de

l’éjecteur). Le terme Ă  maximiser dĂ©pend du type de circuit. Une augmentation de l’entrainement se

traduit par une augmentation de puissance frigorifique et une augmentation du recouvrement par une

diminution de la puissance consommée par le compresseur.

1.5.2. L’éjecteur au sein d’un cycle trans-critique

L’implantation de l’éjecteur a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e dans la partie 1.4.3.3, mais son comportement au sein du

cycle n’a pas Ă©tĂ© analysĂ©.

Sur la Figure 17, la zone de fonctionnement de l’éjecteur est prĂ©sentĂ©e en fonction de la pression de

sortie de l’éjecteur. Pour une pression infĂ©rieure Ă  une valeur dite critique (dĂ©pendant de la gĂ©omĂ©trie

de l’éjecteur), l’entrainement ne varie pas. Les deux fluides provenant de l’évaporateur et du

refroidisseur de gaz ont atteint leur dĂ©bit maximal. Le choc permettant de basculer d’un Ă©coulement

supersonique à un écoulement subsonique a lieu au niveau de la zone de mélange. Si la pression en

aval augmente, l’écoulement secondaire ne va pas devenir supersonique, et n’atteint pas son dĂ©bit

maximal. Le mĂ©lange est perturbĂ© et l’entrainement diminue rapidement. Si la pression en sortie

dĂ©passe une valeur limite, le fluide ne s’écoule plus et l’entrĂ©e secondaire devient la sortie

(Chunnanond et Aphornratana 2004).

Figure 17 Taux d’entrainement en fonction de la pression de sortie et zone de fonctionnement d'un Ă©jecteur d’aprĂšs (Chunnanond and Aphornratana 2004)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

24

Un cycle avec éjecteur a des performances plus élevées pour des températures extérieures

importantes. Avec l’augmentation de la tempĂ©rature de source chaude, la pression de refoulement

augmente. L’énergie potentielle transformĂ©e en Ă©nergie cinĂ©tique augmente, elle permettra

d’augmenter le dĂ©bit aspirĂ© Ă  l’évaporateur. Cependant plus le dĂ©bit aspirĂ© Ă  l’évaporateur est

important, plus la vitesse diminue au sein de la zone de mĂ©lange : l’énergie cinĂ©tique convertie en

Ă©nergie potentielle au sein du diffuseur diminue, et la pression de recouvrement est moindre. (Deng,

et al.) ont pu dĂ©montrer que dans des conditions de travail identiques (mĂȘmes tempĂ©ratures de source

chaude et froide), cette augmentation de dĂ©bit Ă  l’évaporateur (permettant une augmentation de

puissance frigorifique), couplĂ©e Ă  la diminution de pression Ă  l’entrĂ©e compresseur (entrainant une

augmentation du travail de compression), entraine dans un premier temps une augmentation du COP.

Lorsque l’augmentation de la puissance consommĂ©e (due Ă  l’augmentation du taux de compression)

devient supĂ©rieure Ă  l’augmentation de puissance frigorifique, le COP diminue. Il est intĂ©ressant

d’étudier un systĂšme permettant de diminuer la tempĂ©rature en sortie de refroidisseur de gaz, tout

en gardant la pression Ă©levĂ©e, l’échangeur de chaleur interne le permettrait. La section 1.5.4 le

présentera.

Une solution pour s’adapter Ă  des changements de tempĂ©rature extĂ©rieure serait d’utiliser plusieurs

Ă©jecteurs dimensionnĂ©s pour diffĂ©rentes conditions, ou d’utiliser un Ă©jecteur Ă©quipĂ© d’une aiguille afin

de pouvoir adapter le diamĂštre du col. Le diamĂštre du convergent principal fixant la haute pression, si

plusieurs éjecteurs en parallÚle ont des diamÚtres de convergent différents, il sera possible de modifier

la haute pression en basculant d’un Ă©jecteur Ă  l’autre. Le mĂȘme objectif peut ĂȘtre accompli en utilisant

une aiguille pour diminuer la surface de passage du convergent.

1.5.3. Dimensionnement de l’éjecteur

Différentes expériences ont été menées sur la géométrie des éjecteurs afin de maximiser leur

rendement. La dĂ©finition du rendement d’un Ă©jecteur diffĂšre suivant les articles, ici la dĂ©finition de

(Elbel et Hrnjak, 2008) a été choisie. Elle se base sur le rapport entre la puissance récupérée à la détente

(puissance de prĂ©compression entre la sortie Ă©vaporateur et l’entrĂ©e compresseur) et la puissance

maximale rĂ©cupĂ©rable (dĂ©tente isentropique). Elle permet de faire apparaitre le taux d’entrainement

et le recouvrement de maniÚre indirecte. Les enthalpies sont représentées sur la Figure 18.

𝜂 = ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘(â„Žđ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’ 𝑐𝑜𝑚𝑝−ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 Ă©đ‘Łđ‘Žđ‘)

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘šđ‘(ℎ𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡ℎ𝑎𝑙𝑝𝑒−ℎ𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡𝑟𝑜𝑝𝑒) 1.5

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

25

Figure 18 Diagramme pression enthalpie du R-744 avec la représentation du gain à la détente de l'éjecteur

L’utilisation de plusieurs Ă©jecteurs en parallĂšle permet de basculer d’un Ă©jecteur Ă  l’autre pour

s’adapter Ă  des conditions de travail diffĂ©rentes. La problĂ©matique est de savoir combien d’éjecteurs

il est possible d’implanter, et d’accepter que dans certaines conditions aucun des Ă©jecteurs implantĂ©s

ne soit trÚs efficace (un éjecteur intermédiaire aurait été nécessaire). (Haida, et al. 2016) ont travaillé

expĂ©rimentalement sur un systĂšme avec un bloc composĂ© de 3 Ă©jecteurs, pouvant ĂȘtre enclenchĂ©s de

maniÚre indépendante suivant les besoins du systÚme. Des augmentations de performances allant

jusqu’à 13% sont mesurĂ©es par rapport Ă  un systĂšme avec une dĂ©tente traditionnelle travaillant dans

les mĂȘmes conditions. (Banasiak, et al. 2015) mettent en place un systĂšme Ă  multi-Ă©jecteur prĂ©sentant

diffĂ©rentes dimensions. Le systĂšme d’éjecteurs atteint un rendement de 33% en moyenne.

L’expĂ©rience de Carrier avec les Ă©jecteurs Ă  aiguille laissant supposer des rendements de 45%, la

technologie de l’aiguille semble plus intĂ©ressante.

L’implantation d’une aiguille dans la buse primaire permet de diminuer le dĂ©bit primaire et de modifier

la pression d’entrĂ©e, de maniĂšre analogue Ă  une vanne de dĂ©tente. En insĂ©rant l’aiguille il est possible

de changer la section de passage du convergent, le débit primaire est modifié ainsi que la pression en

sortie de la tuyùre principale, changeant l’entrainement et le recouvrement. L’emplacement est

présenté sur la Figure 19.

Figure 19 schéma d'un éjecteur avec aiguille (He, et al. 2016)

Le dimensionnement de l’éjecteur reste un problĂšme ardu. Le type d’écoulement, diphasique,

supersonique, avec mélange, ne facilite pas la mise en place de corrélations simples. Plusieurs

mĂ©thodes existent, soit s’appuyant sur des mĂ©thodes unidimensionnelles (Banasiak, et al. 2015) avec

validations expérimentales soit avec des analyses CFD (Jingming, et al. 2017).

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

26

Ces auteurs ont pu montrer que si l’angle du diffuseur est faible (5°) le rendement de l’éjecteur est

augmenté de 10% par rapport à des angles de 10 ou 15°. La longueur du diffuseur et son inclinaison

sont sujets à deux phénomÚnes opposés. Pour des angles trop grands et longueurs trop petites, les

couches limites se dĂ©collent des parois entraĂźnant une diminution de rendement. Si l’angle de diffusion

est faible et le diffuseur long, les pertes de charge augmentent. L’angle permettant le meilleur

rendement est 5° suivant ces auteurs.

La longueur de la zone de mélange a aussi une importance : trop courte elle ne permet pas un mélange

adĂ©quat des deux fluides, trop longue elle augmente les pertes de charge. Le rendement de l’éjecteur

peut varier de 7 Ă  15 % pour des longueurs comprises entre 82,5 mm Ă  7,5 mm (Elbel et al, 2011)

Une méthode analytique basée sur les corrélations de (Robert et al, 1971), qui utilisent des analyses

sur les tuyĂšres, permet de dimensionner les diamĂštres d’étranglement en fonction des dĂ©bits

primaires et secondaires. Dans (Seung et Kim 2011), cette méthode permet de trouver les différents

diamĂštres de l’éjecteur sans effectuer d’hypothĂšses sur le rendement. Une autre mĂ©thode, celle de

Kornhauser, permet Ă  (Elbel et Hrnjak, 2008) de modĂ©liser un Ă©jecteur Ă  partir d’une dĂ©composition

de la transformation du fluide dans un éjecteur en plusieurs évolutions simplifiées caractérisées avec

diffĂ©rents rendements. D’autres mĂ©thodes utilisent des solveurs numĂ©riques avec diffĂ©rents modĂšles

à une dimension ou par résolution des équations de conservation. Les simulations CFD utilisent cette

méthode, la difficulté reste le choix du modÚle de turbulence et du modÚle de mélange. Les modÚles

CFD sont plus dĂ©taillĂ©s dans le chapitre 2.3 au moment du dimensionnement de l’éjecteur.

Par exemple (Lucas, et al. 2014) effectuent une analyse CFD d’un Ă©jecteur en comparaison sur des

rĂ©sultats expĂ©rimentaux. Sur le banc d’essai l’éjecteur est Ă©quipĂ© de plusieurs capteurs de pression et

les dĂ©bits, pressions, enthalpie en entrĂ©e et sortie sont connus. Leurs hypothĂšses de travail sont d’avoir

mĂȘme vitesse, tempĂ©rature et pression au sein des deux phases, d’ĂȘtre Ă  l’équilibre thermique, et les

effets de l’huile sont nĂ©gligĂ©s. Leurs donnĂ©es d’entrĂ©e sont l’enthalpie du fluide primaire, ainsi que la

pression de sortie, le dĂ©bit et l’enthalpie du fluide secondaire. Les rĂ©sultats numĂ©riques prĂ©sentent un

Ă©cart de 20% par rapport aux mesures, pour le terme de recouvrement. Ainsi une Ă©tude CFD fine

permet d’avoir une estimation des rĂ©sultats mais pas une prĂ©cision Ă©levĂ©e.

Afin de concevoir l’éjecteur une Ă©tude CFD sera donc menĂ©e afin d’amĂ©liorer ses performances.

L’éjecteur seul prĂ©sente une solution intĂ©ressante mais il serait intĂ©ressant de voir si l’utilisation d’un

autre composant ne permettrait pas d’augmenter les performances. Un Ă©changeur de chaleur interne

peut y ĂȘtre ajoutĂ©.

1.5.4. L’implantation d’un Ă©changeur de chaleur interne

L’idĂ©e est donc de mettre en place un Ă©jecteur avec un Ă©changeur de chaleur interne. L’implantation

d’un HXI dans un cycle Ă  turbine diminue les performances du cycle. Cependant l’effet avec un Ă©jecteur

est moins Ă©vident. (Bai, Yan, and Yu 2017) utilisent un cycle avec plusieurs Ă©vaporateurs et deux

Ă©jecteurs. Leur Ă©tude numĂ©rique leur permet d’observer une augmentation du COP de 5 Ă  10% suivant

les points de fonctionnement, mais n’est pas appuyĂ©e par des expĂ©riences. (Wang et Yu 2016)

effectuent des expériences avec un HXI et un éjecteur avec aiguille sur un cycle avec 2 évaporateurs.

Le fluide utilisé est du R-600a. Ils observent une augmentation des performances du cycle suivant la

position de l’aiguille au sein de l’éjecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

27

L’influence du HXI sur un cycle avec Ă©jecteur Ă  aiguille pour du CO2 n’a pas encore Ă©tĂ© Ă©tudiĂ©e en dĂ©tail.

L’éjecteur Ă©tant dimensionnĂ© pour une condition de travail donnĂ©e, il faut pouvoir faire varier sa

gĂ©omĂ©trie afin d’adapter son comportement Ă  la prĂ©sence d’un HXI. L’étude va permettre de mesurer

les performances de l’éjecteur avec et sans HXI, de mesurer l’impact de celui-ci sur le rendement de

l’éjecteur et sur le COP de l’unitĂ©.

Conclusions

Ce premier chapitre a rappelé le début du transport frigorifique, son évolution ainsi que ses

inconvĂ©nients. À la suite de changements de lĂ©gislation, de nouveaux fluides frigorigĂšnes doivent ĂȘtre

exploitĂ©s. Le CO2 parait ĂȘtre un candidat intĂ©ressant cependant ses cycles prĂ©sentent une performance

inférieure à celle des anciens fluides frigorigÚnes pour cette application.

L’analyse bibliographique couplĂ©e aux contraintes de l’application visĂ©e (transport) amĂšne Ă  proposer

un cycle avec un éjecteur couplé à un échangeur de chaleur interne. Ils optimiseront la détente, en

permettant d’augmenter la pression en entrĂ©e de compresseur et de diminuer l’enthalpie en entrĂ©e

d’évaporateur. De mĂȘme il sera important de mettre en place un modĂšle numĂ©rique afin de rechercher

la pression optimale en fonction des conditions extérieures, essentielle dans le cadre du transport

frigorifique.

L’objectif scientifique sera de comparer les performances du cycle avec Ă©jecteur et HXI par rapport Ă 

un cycle avec Ă©jecteur et sans HXI, mais aussi d’observer l’influence du HXI sur l’éjecteur. Pour ce faire

un banc d’essais va ĂȘtre crĂ©Ă©, permettant de caractĂ©riser le comportement de l’éjecteur dans le circuit

avec et sans HXI ainsi que le coefficient de performance. Celui-ci sera décrit dans le chapitre suivant.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

28

2. Mise en place des essais

Les expĂ©riences effectuĂ©es sur le banc d’essai doivent permettre d’atteindre les objectifs Ă©voquĂ©s dans

la partie précédente, à savoir mesurer :

Les performances de l’éjecteur ;

La puissance frigorifique et le coefficient de performance du cycle avec Ă©jecteur ;

L’influence de l’échangeur de chaleur interne sur le cycle.

Les essais doivent aussi permettre de qualifier l’ensemble des composants afin de pouvoir valider les

modÚles numériques et vérifier le comportement du systÚme dans son ensemble.

Pour répondre à ces divers objectifs, une unité frigorifique au R-744, commercialisée par Carrier, sera

modifiĂ©e. Un Ă©changeur de chaleur interne (HXI), un Ă©jecteur et l’ensemble des capteurs permettant

de qualifier le cycle sont incorporĂ©s. L’unitĂ© d’origine est reprĂ©sentĂ©e sur la Figure 20.

Figure 20 Face avant d'un NaturaLINE

Cette machine servira Ă  mesurer les amĂ©liorations de performances par l’utilisation d’un Ă©jecteur et

d’un Ă©changeur de chaleur interne (HXI). L’unitĂ© est issue d’une phase de recherche poussĂ©e afin de

pouvoir proposer une unitĂ© frigorifique au CO2 capable de s’adapter Ă  diffĂ©rentes tempĂ©ratures de

fonctionnement, intérieure et extérieure. Les ventilateurs sont axiaux avec des stators composites

permettant des Ă©conomies d’énergie de 30 % par rapport Ă  des ventilateurs Ă  pales mĂ©talliques. Le

compresseur comporte deux étages de compression pour améliorer ses performances. Le logiciel de

contrĂŽle de l’unitĂ© permet de maitriser la vitesse de rotation du compresseur et des ventilateurs, pour

contrĂŽler la tempĂ©rature du container Ă  0,5 °C prĂšs. Il permet aussi d’effectuer des procĂ©dures de

dĂ©givrage issues de mesures automatiques sur l’unitĂ©. Le cycle lui-mĂȘme est optimisĂ© et est prĂ©sentĂ©

dans la section suivante.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

29

2.1. Cycle thermodynamique

2.1.1. Cycle NaturaLINE

L’unitĂ© fonctionnant au CO2 a Ă©tĂ© dĂ©veloppĂ©e par Carrier pour le transport maritime par container. Elle

utilise un cycle bi-étagé avec une bouteille séparatrice à la pression intermédiaire et un désurchauffeur

Ă  l’étage intermĂ©diaire. Elle est prĂ©sentĂ©e schĂ©matiquement sur la Figure 22 avec les principaux

éléments du circuit frigorifique et sur la Figure 21 avec son cycle sur le diagramme pression-enthalpie.

Ce cycle utilise un compresseur à pistons bi-étagé couplé à un variateur de vitesse. En sortie du premier

Ă©tage de compression, le fluide Ă©change avec l’air extĂ©rieur Ă  travers un dĂ©surchauffeur (2 vers 3). Il

est ensuite mĂ©langĂ© avec les vapeurs provenant d’une bouteille sĂ©paratrice (3 vers 4 et 10 vers 4). Le

CO2 est rĂ©injectĂ© au second Ă©tage de compression (4 vers 5), puis traverse une batterie Ă  ailettes oĂč sa

tempĂ©rature diminue (5 vers 6), avant d’ĂȘtre dĂ©tendu (6 vers 7) Ă  travers la vanne HPXV (High Pressure

eXpansion Valve). Il repasse alors Ă  l’état sous-critique dans sa zone diphasique. Il traverse un

sĂ©parateur liquide/vapeur (7 vers 8 et 10). La vapeur est envoyĂ©e Ă  l’entrĂ©e du deuxiĂšme Ă©tage de

compression (10 vers 4). Le liquide subit une seconde détente (8 vers 9) grùce à une vanne

électromagnétique (EVXV, Electromagnetic Variable eXpansion Valve). Le CO2 redétendu traverse

ensuite l’évaporateur, oĂč il se vaporise en refroidissant l’air intĂ©rieur du caisson, avant d’ĂȘtre aspirĂ©

par le premier Ă©tage de compression. Sur la Figure 21 , les deux Ă©tages de compression de la machine

sont représentés par deux compresseurs distincts.

Plusieurs améliorations sont apportées par rapport au cycle conventionnel. La compression bi-étagée

et le refroidissement des vapeurs refoulées à la pression intermédiaire permettent de diminuer la

consommation du compresseur et la tempĂ©rature en sortie du deuxiĂšme Ă©tage. L’injection de vapeur

permet de réduire la température en entrée du deuxiÚme étage, tandis que la détente du liquide

donne accĂšs Ă  un titre de vapeur plus Ă©levĂ© en entrĂ©e Ă©vaporateur. Cependant l’intĂ©gralitĂ© du fluide

comprimĂ© par le deuxiĂšme Ă©tage n’est pas utilisĂ©e lors de l’évaporation. Le variateur de vitesse permet

un contrÎle plus précis du débit circulant et donc de la puissance frigorifique. Les ventilateurs de

l’évaporateur peuvent fonctionner sur deux vitesses, permettant de rĂ©guler la puissance frigorifique.

Figure 21 Schéma du NaturaLINE Figure 22 Diagramme pression enthalpie du NaturaLINE

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

30

Le Tableau 3 présente la puissance frigorifique du NaturaLINE annoncée par le constructeur. Les plages

de température représentées sont celles correspondant aux besoins des containers. Les puissances

frigorifique et consommée sont issues de tests effectués par un organisme indépendant.

Tableau 3 Capacité du NaturaLINE

La machine est capable de fonctionner selon deux autres modes. L’un oĂč la bouteille sĂ©paratrice n’est

pas utilisĂ©e : aucune vapeur n’est envoyĂ©e au deuxiĂšme Ă©tage du compresseur. Il s’agit d’une phase

de dĂ©marrage quand la pression au niveau du sĂ©parateur liquide/vapeur n’est pas suffisante pour crĂ©er

une injection de vapeur au deuxiÚme étage. Le deuxiÚme mode, « Unloaded » diminue la puissance

frigorifique en renvoyant Ă  l’aspiration basse pression une partie du dĂ©bit refoulĂ© Ă  la haute pression

(non reprĂ©sentĂ© sur le schĂ©ma). Ce mode de fonctionnement est utilisĂ© lors de la phase d’arrĂȘt de la

machine, afin de diminuer la consommation au compresseur avant son arrĂȘt complet. Ces modes ne

seront pas Ă©tudiĂ©s ici, seul le mode de fonctionnement principal, permettant d’obtenir les meilleures

performances, est étudié.

Le pilotage de la surchauffe est assuré par la vanne EVXV, la pression optimale et la puissance

frigorifique sont pilotĂ©es par la vanne HPXV et par le variateur de vitesse du compresseur. L’ensemble

est géré par un logiciel de contrÎle utilisant des capteurs de température et de pression au niveau du

systĂšme frigorifique. L’unitĂ© comporte deux capteurs de tempĂ©rature sur l’air ambiant, en sortie et en

entrĂ©e d’évaporateur. Un capteur d’humiditĂ© est prĂ©sent en sortie d’évaporateur. Sur le fluide

frigorigĂšne, des capteurs de tempĂ©rature et de pression sont situĂ©s Ă  l’entrĂ©e du premier Ă©tage et Ă  la

sortie du deuxiÚme étage du compresseur. Un capteur de pression est situé au niveau du séparateur

liquide/vapeur.

Il est possible d’enregistrer les donnĂ©es d’entrĂ©e et de sortie du logiciel de pilotage de la machine. Cela

sera fait dans la suite des essais afin d’obtenir les informations sur le degrĂ© d’ouverture du dĂ©tendeur

HPXV et sur la vitesse du compresseur. Il est à noter qu’il est aussi possible de prendre le contrîle sur

la machine, et de piloter l’ensemble des composants (vannes de dĂ©tente, vitesse du compresseur et

des ventilateurs). Cette approche n’est pas utilisĂ©e lors des premiers essais afin de conserver

l’algorithme de calcul de pression optimale du constructeur. En revanche, cette possibilitĂ© sera

indispensable pour les essais avec Ă©jecteur aprĂšs modification de la machine.

La machine a été modifiée pour pouvoir basculer sur un mode avec éjecteur comme indiqué dans la

section suivante.

Puissance frigorifique

(W)

Puissance

consommée (W)

Température

extérieure (°C)

Température intérieure

(°C)

9400 9200 38 2

6000 7200 38 -18

4400 6200 38 -29

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

31

2.1.2. Cycle avec Ă©jecteur

Le cycle prĂ©cĂ©dent va ĂȘtre modifiĂ© afin de pouvoir incorporer un Ă©jecteur et un Ă©changeur de chaleur

interne (HXI). L’implantation de ces 2 composants est prĂ©sentĂ©e sur la Figure 23, la Figure 24

représentant le cycle thermodynamique correspondant.

Figure 23 Cycle avec Ă©jecteur et Ă©changeur de chaleur interne (HXI) Figure 24 Diagramme pression enthalpie d'un cycle avec Ă©jecteur et Ă©changeur de chaleur interne

L’échangeur de chaleur interne permet de refroidir le fluide sortant du refroidisseur de gaz avec la

vapeur provenant du séparateur.

Le R-744 est comprimé à travers le premier étage du compresseur (1 vers 2), puis est refroidi à travers

le dĂ©surchauffeur (2 vers 3) avec l’air ambiant. Il traverse le second Ă©tage (3 vers 4) avant de traverser

le refroidisseur de gaz (4 vers 5). Le CO2 est ensuite refroidi Ă  travers le HXI (5 vers 6) puis arrive Ă 

l’entrĂ©e principale de l’éjecteur. À son entrĂ©e secondaire, le CO2 traversant l’évaporateur est aspirĂ©

(11), les 2 dĂ©bits sont mĂ©langĂ©s (7). Le sĂ©parateur liquide/vapeur permet d’envoyer la vapeur Ă 

l’échangeur de chaleur interne (8) et le liquide Ă  la vanne EVXV (9). La vapeur se rĂ©chauffe dans

l’échangeur de chaleur interne (8 vers 1). Le liquide est dĂ©tendu Ă  travers la vanne EVXV (9 vers 10)

puis dĂ©bouche dans l’évaporateur (10 vers 11).

La vanne EVXV reste utilisĂ©e afin de contrĂŽler l’alimentation en CO2 de l’évaporateur. La vanne HPXV

de la Figure 21 rĂ©glant la dĂ©tente principale n’est plus utilisĂ©e, et aucune vapeur n’est rĂ©injectĂ©e au

second Ă©tage de compression. L’éjecteur Ă©tant Ă©quipĂ© d’une aiguille, celle-ci sera pilotĂ©e

indĂ©pendamment par l’utilisateur de la machine afin de rĂ©gler la pression optimale, tandis que la

vitesse du compresseur sera fixée à la valeur obtenue en mode avec injection de vapeur. Cela

permettra de comparer les performances de l’éjecteur avec les mĂȘmes paramĂštres d’entrĂ©e au

compresseur. Une carte de développement de type Arduino, commandée par un programme

indépendant développé au laboratoire, est utilisée pour piloter le moteur pas à pas, positionnant

l’aiguille au sein de l’éjecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

32

L’éjecteur permet d’augmenter le titre de liquide Ă  l’entrĂ©e de l’évaporateur et d’abaisser le taux de

compression global du compresseur, le fluide Ă  l’aspiration de l’étage basse pression ne provenant pas

directement de l’évaporateur. L’avantage du HXI est de pouvoir diminuer la tempĂ©rature en entrĂ©e

d’éjecteur et donc d’avoir une enthalpie en sortie plus faible. Son inconvĂ©nient est d’avoir une

surchauffe Ă©levĂ©e Ă  l’aspiration du compresseur.

Sur la Figure 23, le systĂšme est composĂ© de deux boucles reliĂ©es par l’éjecteur et le sĂ©parateur

liquide/vapeur. L’huile Ă©tant fortement miscible dans le CO2, elle est entrainĂ©e au niveau du

compresseur et se retrouve présente dans la phase liquide au niveau du séparateur à basses pression

et tempĂ©rature. La fraction d’huile prĂ©sente dans la boucle Ă©vaporateur va augmenter sans possibilitĂ©

de la renvoyer au compresseur. L’huile peut donc se retrouver piĂ©gĂ©e dans la boucle Ă©vaporateur,

pouvant entrainer une diminution de la puissance frigorifique mais aussi un risque mécanique au

compresseur. Pour l’éviter, un sĂ©parateur d’huile sera installĂ© en sortie du deuxiĂšme Ă©tage de

compression.

Une Ă©tude avec l’outil de dimensionnement numĂ©rique interne de Carrier a permis de vĂ©rifier l’intĂ©rĂȘt

de l’éjecteur avec HXI. Cette Ă©tude est l’objet du paragraphe suivant.

2.1.3. DonnĂ©es d’entrĂ©e pour le dimensionnement

Carrier possĂšde un outil informatique permettant de dimensionner ses produits, nommĂ© IPM. Il s’agit

d’un simulateur numĂ©rique ayant en bibliothĂšque les performances de l’ensemble des produits Carrier

calibrĂ©s sur leur plage d’utilisation (rĂ©sultats expĂ©rimentaux). Cet outil permet des simulations Ă  l’état

stationnaire. Une capture d’écran est reprĂ©sentĂ©e sur la Figure 25.

Figure 25 Capture d’écran du cycle NaturaLINE sous IPM

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

33

Un modĂšle IPM simule un point de fonctionnement d’un systĂšme en rĂ©gime stationnaire et permet

d’en dimensionner les composants. Chacun de ces composants est dĂ©crit par un modĂšle indĂ©pendant,

reliĂ© aux autres par des nƓuds. Dans ces nƓuds les caractĂ©ristiques du fluide sont dĂ©finies soit par

l’utilisateur, soit par les composants adjacents. Les Ă©quations rĂ©solues au niveau des nƓuds sont les

lois de conservation. Les caractĂ©ristiques physiques des composants sont des donnĂ©es d’entrĂ©es,

permettant de calculer leurs comportements thermodynamiques. Le logiciel aboutira Ă  une solution

seulement si les variables et donnĂ©es d’entrĂ©es permettent une convergence du systĂšme. Le modĂšle

calcule la puissance frigorifique et la puissance consommée.

Le logiciel contient les modÚles de différents fluides, celui du CO2 utilise la base de données de

REFPROP.

Les diffĂ©rentes dimensions de l’éjecteur sont reprĂ©sentĂ©es sur la Figure 26, avec en rouge celles

caractĂ©risĂ©es de maniĂšre prĂ©cise par l’analyse IPM. Les autres dimensions sont indicatives.

Figure 26 SchĂ©ma de l’éjecteur dans IPM

Le modĂšle de l’éjecteur est construit sur les hypothĂšses suivantes :

Écoulement unidimensionnel ;

Éjecteur adiabatique ;

Gravité négligée.

Le logiciel est capable de dimensionner le diamĂštre du col de la tuyĂšre primaire (Dthroat). La longueur

de la zone divergente (Len_div) de la tuyÚre primaire, le diamÚtre de sortie de la zone de mélange ou

le diamĂštre de sortie (Dnoz_out) peuvent ĂȘtre optimisĂ©s mais doivent ĂȘtre confirmĂ©s par des calculs

CFD ou des tests.

Le logiciel a été qualifié par rapport à des essais avec éjecteur en termes de performances de

prédiction :

Le dĂ©bit massique pour des pressions d’entrĂ©e supĂ©rieures Ă  73 bar est prĂ©cis Ă  +/-5% ;

pour les pressions plus basses l’incertitude augmente à 10% au mieux ;

Le calcul de la pression est précis à +/-30% ou plus dans certains cas.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

34

Ces rĂ©sultats ont Ă©tĂ© obtenus pour des Ă©jecteurs sans aiguille, montĂ© sur une machine d’une puissance

frigorifique de 30 kW. Cette Ă©tude s’applique Ă  crĂ©er un nouvel Ă©jecteur pour des puissances

frigorifiques de 12 kW. Le modĂšle d’éjecteur a donc Ă©tĂ© simplifiĂ© afin de ne prendre en compte que les

termes de rendement, de recouvrement et d’entrainement. La dĂ©finition du rendement est dĂ©crite

plus bas. Ces termes ont Ă©tĂ© fixĂ©s d’aprĂšs diffĂ©rentes Ă©tudes (Hassanain, Elgendy et Fatouh 2015),(Elbel

2011), (S. Elbel, 2011), (Groll et Li 2004) qui permettent de supposer qu’un rendement de 45% avec un

recouvrement de 1,3 et un entrainement de 0,6 est atteignable si l’éjecteur est bien dimensionnĂ©. Ces

caractĂ©ristiques ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© atteintes sur d’autres Ă©jecteurs de Carrier.

Le rendement de l’éjecteur au sein d’IPM est dĂ©fini comme le travail rĂ©cupĂ©rĂ© sur le travail maximum

récupérable avec une détente sans éjecteur :

𝜂𝑒𝑗𝑒𝑐 =ïżœïżœ 𝑒𝑣𝑎𝑝(ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝−ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑒𝑗𝑒𝑐𝑡𝑒𝑱𝑟)+ïżœïżœđ‘Ÿđ‘’đ‘“đ‘Ÿđ‘œđ‘–đ‘‘đ‘–đ‘ đ‘ đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑑𝑒 𝑔𝑎𝑧(ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝−ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑒𝑗𝑒𝑐𝑡𝑒𝑱𝑟)

ïżœïżœđ‘Ÿđ‘’đ‘“đ‘Ÿđ‘œđ‘–đ‘‘đ‘–đ‘ đ‘ đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑑𝑒 𝑔𝑎𝑧Δℎ𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡𝑟𝑜𝑝𝑖𝑞𝑱𝑒 2.1

DiffĂ©rents taux d’entrainement, pressions de recouvrement et coefficients d’échange globaux

d’échangeur thermique interne sont testĂ©s sur le point 0/38 °C. Le jeu de donnĂ©es permettant

d’obtenir les meilleures performances est ensuite testĂ© sur d’autres points de fonctionnement pour

vĂ©rifier qu’il n’y a pas de dĂ©tĂ©rioration.

L’éjecteur Ă©tant dimensionnĂ©, IPM permet de vĂ©rifier que le COP augmente par rapport Ă  celui du cycle

NaturaLINE, mais surtout que l’ajout d’un HXI permet aussi de l’amĂ©liorer. Plusieurs Ă©changeurs de

différentes puissances sont testés, leur modÚle ne prend pas en compte les pertes de charge.

Le Tableau 4 rĂ©sume les rĂ©sultats de l’analyse IPM. Il s’agit de la comparaison avec le cycle avec

injection de vapeur sur les termes de coefficient de performance et de puissance frigorifique. Les

rĂ©sultats permettent de montrer l’intĂ©rĂȘt de la solution (Ă©jecteur + HXI) dans cinq cas sur six. Les points

correspondent aux tempĂ©ratures dĂ©finies par l’ATP (voir chapitre 1) et aux conditions extĂ©rieures

rencontrĂ©es par les transporteurs. La mĂ©thode de calcul est dĂ©crite en annexe. Elle n’est pas

dĂ©veloppĂ©e ici puisque IPM a Ă©tĂ© utilisĂ© comme une boite noire afin de crĂ©er des donnĂ©es d’entrĂ©e

pour l’analyse CFD.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

35

Tableau 4 Comparaison des augmentations de performance simulées avec IPM avec comme référence le cycle NaturaLINE

Le Tableau 5 prĂ©sente l’état du fluide aux entrĂ©es et sortie de l’éjecteur calculĂ©e par IPM.

Température source

froide/source

chaude

(°C)

Pression

entrée

principale

(bar)

Pression

entrée

secondaire

(bar)

Pression

sortie

Ă©jecteur

(bar)

Température

entrée principale

Ă©jecteur

(°C)

Température

entrée secondaire

Ă©jecteur

(°C)

0/30 96,8 24,1 28,6 27,8 -12,3

-20/30 89,4 13,3 17,1 26,1 -31,1

0/38 120 25,1 30,3 34,4 -10,9

Tableau 5 DonnĂ©es d’entrĂ©es issues de l’analyse IPM pour la modĂ©lisation CFD

Température

source chaude

(°C) 30 30 30 37,5 37,5 37,5

Température

source froide

(°C) -20 -10 0 -20 -10 0

Éjecteur

Puissance

frigorifique 9,0% 12,9% 9,1% 10,0% 23,6% 12,8%

COP -0,5% 11,9% 1,1% -3,7% -4,1% 0,9%

Éjecteur+

HXI

Puissance

frigorifique -3,4% 7,1% 0,5% 4,6% 2,3% -0,5%

COP -0,7% 18,7% 8,1% 8,8% 7,0% 7,6%

HXI

Puissance

frigorifique -16,0% -0,5% -3,9% -11,6% -8,4% -2,0%

COP -7,4% 12,6% 1,7% -4,9% 0,5% 3,9%

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

36

2.2. Dimensionnement de l’éjecteur et HXI

2.2.1. Principe de l’analyse CFD

L’analyse CFD est un outil permettant de simuler l’écoulement de fluides. Une analyse CFD permet de

résoudre les équations de conservation discrétisées selon un maillage, correspondant à un ensemble

de volumes. Lors de cette simulation, il est important de bien choisir la géométrie à travers le maillage,

le modĂšle de turbulence et le modĂšle de fluide.

Pour des Ă©jecteurs supersoniques, une modĂ©lisation tridimensionnelle permet d’augmenter

faiblement la prĂ©cision des rĂ©sultats issus du modĂšle. L’approche bidimensionnelle (axisymĂ©trique) est

privilégiée, elle permet de diminuer les temps de calcul.

Les modĂšles de turbulence doivent permettre de dĂ©crire l’écoulement dans la tuyĂšre de maniĂšre

précise.

(Bartosiewicz et al. 2005) ont effectué une comparaison de plusieurs modÚles de turbulence sur un

Ă©jecteur Ă  air en supersonique. Ils ont testĂ© les mĂ©thodes k-Δ, k-Δ rĂ©alisable, RNG k- Δ, RSM et SST k-ω.

Leurs modélisations sont comparées avec les résultats de (Bartosiewicz et al. 2005). Leur étude

dĂ©montre que la mĂ©thode k- ω SST permet de simuler les ondes de choc avec prĂ©cision. Ce modĂšle est

utilisé dans le cadre du dimensionnement.

(Mazzelli, et al. 2015) confirment les résultats de (Bartosiewicz et al. 2005). Ils étudient différents

modĂšles de turbulence 2D et 3D sur des Ă©jecteurs Ă  air rectangulaires. Le modĂšle SST k-ω donne les

meilleurs résultats. Dans les conditions pour lesquelles les éjecteurs ont été dimensionnés, les

modĂ©lisations 3D et 2D donnent des rĂ©sultats proches de l’expĂ©rimental, mais pour des conditions

pour lesquelles l’éjecteur n’a pas Ă©tĂ© dimensionnĂ©, la modĂ©lisation 3D est plus prĂ©cise.

Les propriĂ©tĂ©s du R-744 sont issues de REFPROP, le modĂšle d’écoulement utilisĂ© dans l’analyse CFD est

adapté du modÚle de Brennen (Brennen, 2005) qui est une adaptation du modÚle homogÚne. Ces

modÚles, utilisés avec des fluides réels, supposent un équilibre thermodynamique. Avec le CO2, cela

permet de négliger les transferts thermiques entre phases, ainsi que la différence de vitesse entre

celles-ci.

Pour la présente étude CFD effectuée avec le logiciel Ansys Fluent, les conditions aux bornes sont

fixĂ©es par les rĂ©sultats d’IPM : le dĂ©bit de l’évaporateur, les tempĂ©ratures et pression entrantes et la

pression en sortie (Tableau 5).

La Figure 27 prĂ©sente le schĂ©ma utilisĂ© en CFD. En rouge, les dimensions sont celles qui vont ĂȘtre

optimisées par différentes simulations du systÚme.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

37

Figure 27 Schéma de l'éjecteur modélisé par CFD

2.2.2. Résultats de la modélisation

Les donnĂ©es issues de l’analyse IPM prĂ©cĂ©dente (2.1.3) sont utilisĂ©es comme donnĂ©es d’entrĂ©es de

l’analyse CFD. Celle-ci fut effectuĂ©e par un ingĂ©nieur ayant dĂ©jĂ  travaillĂ© sur la modĂ©lisation d’éjecteurs

au sein de Carrier. Cette approche a été privilégiée pour éviter de passer trop de temps à prendre en

main un logiciel de CFD ou Ă  sĂ©lectionner le meilleur modĂšle/maillage. L’analyse va permettre de

choisir les meilleures dimensions pour optimiser le recouvrement et l’entrainement de l’éjecteur. Ce

dimensionnement se fait sans aiguille. Son absence permet de réduire la complexité de la géométrie,

mais les turbulences au niveau de celle-ci ne seront pas prises en compte.

Sur la Figure 28, les résultats de la simulation CFD sont présentés pour une température extérieure de

38 °C et intĂ©rieure de 0 °C. L’écoulement sortant de la tuyĂšre principale est supersonique ; il est

subsonique au niveau des parois de la zone de mĂ©lange. Sur l’échelle nombre de Mach, cela correspond

Ă  la zone oĂč le fluide devient transparent. En sortie de zone de mĂ©lange le fluide repasse Ă  l’état

subsonique en traversant une onde de choc. La pression augmente brusquement au passage de cette

onde de choc et elle continue à augmenter dans le divergent. La représentation des vitesses permet

de vĂ©rifier que toute la zone de mĂ©lange est nĂ©cessaire afin d’effectuer le mĂ©lange. En effet, l’onde de

choc est située à la fin de celle-ci.

La dĂ©finition d’un Ă©coulement supersonique sur un modĂšle homogĂšne est floue. La diffĂ©renciation

entre les gouttes de liquide et la vapeur n’est pas effectuĂ©e. Or leurs vitesses du son respectives n’ont

pas la mĂȘme valeur. Dans cette analyse CFD, un Ă©coulement supersonique correspond Ă  une zone oĂč

la vitesse du son d’un fluide, calculĂ©e Ă  une tempĂ©rature et une masse volumique Ă©gale Ă  la moyenne

de la masse volumique de la phase liquide et vapeur, est inférieure à la vitesse du fluide.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

38

Figure 28 Résultat de la modélisation CFD sur un point 0/38°C

L’analyse CFD a pour objectif d’augmenter le taux d’entrainement et la pression de recouvrement.

L’éjecteur avec ses dimensions optimisĂ©es permet d’obtenir un recouvrement de 1,160 et un

entrainement de 0,670 pour le point de fonctionnement 0/30 °C, et un recouvrement de 1,221 et un

entrainement de 0,670 à 38 °C. Les valeurs de recouvrement sont plus basses que celles supposées

avec IPM (2.1.3).

À l’issue de l’analyse CFD, l’éjecteur prĂ©sentĂ© sur la Figure 29 a pu ĂȘtre commandĂ©. Celui-ci mesure

30 cm et est Ă©quipĂ© d’un moteur pas Ă  pas. En rouge est reprĂ©sentĂ© le fluide Ă  haute pression

provenant du refroidisseur de gaz, en bleu le fluide provenant de l’évaporateur. La zone de mĂ©lange

des deux dĂ©bits est en violet. L’éjecteur achetĂ© suit les critĂšres issus de la CFD sauf pour le diffuseur.

Afin d’ĂȘtre raccordĂ©, le diamĂštre de sortie du diffuseur est plus important (Figure 30 et Tableau 6).

Vitesse m/s

Pression Pa

Pression Pa

Nombre de Mach 0-1

Onde de choc

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

39

CNAM CFD

Dnoz_in (mm) 9,53 9,53

Dthroat (mm) 1,06 1,06

D noz out (mm) 1,50

L_conv (mm) 18,67

L_div (mm) 12,47 12,47

D_mix_in (mm) 14,99 15,2

Dmix_out (mm) 4,2 4,2

L mix (mm) 48,01 48

Dout diffuser (mm) 9,40 9,53

L diffuser (mm) 34,80 38,08

Diffuser angle (°) 4 4 Tableau 6 Dimensions de l'éjecteur

Figure 29 Photographie et schĂ©ma de l'Ă©jecteur implantĂ© dans la machine, dimension entre crochets en pouces, en rouge le fluide provient du refroidisseur de gaz, en bleu de l’évaporateur et en violet du mĂ©lange

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

40

Figure 30 Dimensions de l'Ă©jecteur

2.2.3. SĂ©lection de l’échangeur de chaleur interne

L’échangeur entre la sortie du refroidisseur de gaz et l’entrĂ©e du compresseur a deux rĂŽles : diminuer

la tempĂ©rature du CO2 Ă  haute pression en entrĂ©e d’éjecteur et protĂ©ger le compresseur contre les

coups de liquide en augmentant la surchauffe du CO2 aspiré. Cependant un échangeur surdimensionné

entrainerait une surchauffe trop importante et dégraderait les performances du compresseur. De

mĂȘme si l’échangeur prĂ©sente des pertes de charge trop importantes, le gain de pression apportĂ© par

l’éjecteur sera perdu. L’analyse IPM a permis d’identifier la puissance thermique de cet Ă©changeur

permettant d’obtenir le meilleur COP.

L’échangeur choisi est un Ă©changeur Ă  24 plaques (Figure 31), la surface d’échange totale est de

0,131 mÂČ. Pour un dĂ©bit de 0,0680 kg/s de R-744, les pertes de charge sont Ă©valuĂ©es par le constructeur

à 3,52 kPa pour le fluide chaud et à 33,1 kPa pour le fluide froid. Les essais permettront de vérifier ces

valeurs. Sur la Figure 32, l’échangeur est placĂ© dans une protection mĂ©tallique pour Ă©viter toute

rupture mécanique due aux fortes différences de pression. Le HXI commandé est un compromis entre

le modÚle dimensionné par IPM et les modÚles existants. Il est surdimensionné par rapport aux besoins

mais sur cette gamme de dĂ©bit, un modĂšle plus petit aurait entrainĂ© des pertes de charge de l’ordre

du bar.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

41

Figure 31 Dimensions du HXI

Figure 32 Implantation du HXI dans le circuit

Les composants du banc d’essais Ă©tant choisis, il faut ĂȘtre capable de maitriser les tempĂ©ratures de

source chaude et froide lors des essais. Pour ce faire le banc expérimental a été placé dans une salle à

température contrÎlée.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

42

2.3. RĂ©alisation du banc d’essai

2.3.1. CapacitĂ© de la salle d’essai

Afin de tester la machine frigorifique il est important de mesurer sa capacité frigorifique, sa

consommation Ă©nergĂ©tique et d’ĂȘtre capable de maitriser la tempĂ©rature en entrĂ©e du refroidisseur

de gaz et la tempĂ©rature d’évaporation. La machine est donc placĂ©e dans une salle d’essais (Figure 33)

dans laquelle la température est contrÎlée au moyen de groupes frigorifiques. Pour maitriser la

puissance frigorifique sur l’air, l’évaporateur est placĂ© dans un caisson isolĂ© (Figure 34) qui reprĂ©sente

la remorque d’un camion. L’air va s’écouler en circuit fermĂ© traversant des rĂ©sistances Ă©lectriques.

Celles-ci permettront de rĂ©chauffer l’air en sortie d’évaporateur avant qu’il ne revienne Ă 

l’évaporateur. Elles ont une puissance maximale de 14 kW. Afin de forcer la machine Ă  fonctionner Ă 

pleine puissance, on régule la résistance de maniÚre à obtenir une température en entrée

d’évaporateur suffisamment Ă©levĂ©e pour ne pas atteindre la tempĂ©rature de consigne de la machine,

mesurĂ©e en sortie Ă©vaporateur. Ainsi la consigne machine n’est jamais atteinte et l’algorithme de

régulation ne limitera pas la puissance.

Figure 33 Schéma de la salle d'essais

Pour mener les essais, l’algorithme de calcul de la haute pression optimale de la machine sera

conservĂ©. L’objectif Ă©tant de comparer un cycle avec Ă©jecteur par rapport Ă  un autre cycle optimisĂ©,

cela permettra de garder les performances optimales pour le cycle NaturaLINE. L’influence de la mise

en place des capteurs et de la modification sur le circuit est négligée. Cela revient à supposer que le

calcul de haute pression optimale est toujours le mĂȘme, et que la charge optimale est la mĂȘme.

L’augmentation du volume interne due Ă  l’ajout de composants est supposĂ© ĂȘtre compensĂ©e par la

bouteille séparatrice.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

43

La Figure 34 (Ă  gauche) prĂ©sente le caisson isolĂ©, qui permet la recirculation de l’air au niveau de

l’évaporateur. Sur la droite, le bloc Ă©vaporateur est prĂ©sentĂ© sans isolation thermique, les perçages

sur la paroi verticale correspondent aux emplacements des hygromùtres qui font partie de l’ensemble

des capteurs installĂ©s. Une isolation thermique a Ă©tĂ© appliquĂ©e sur le caisson isolĂ© afin d’atteindre des

tempĂ©ratures de -30°C sous des tempĂ©ratures extĂ©rieures de 50°C. L’isolant sĂ©lectionnĂ© est la mousse

de polyuréthane.

Figure 34 Caisson isolé dans la salle d'essais

La machine en sortie d’usine a dĂ» ĂȘtre modifiĂ©e afin de pouvoir rentrer dans la salle d’essais. Pour

pouvoir entrer dans le laboratoire, la partie supĂ©rieure de l’unitĂ© fut coupĂ©e et installĂ©e derriĂšre la

machine en partie supérieure (voir Figure 35 et Figure 36). La ligne en rouge représente son plan de

coupe.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

44

Figure 35 Photographie de l'unité livrée en sortie d'usine avec son plan de coupe

Figure 36 Vue transversale de l'unité avant et aprÚs sa découpe

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

45

2.3.2. Mise en place des capteurs, Ă©jecteur et HXI

L’implantation des capteurs reprĂ©sentĂ©s sur la Figure 37 doit permettre de calculer les performances

du systùme et d’enregistrer le comportement de chaque composant au cours du temps. Deux

dĂ©bitmĂštres sont installĂ©s sur le circuit, l’un en sortie de dĂ©surchauffeur et le second en entrĂ©e basse

pression de l’éjecteur. Ils permettent de connaĂźtre le dĂ©bit au premier Ă©tage de compression et le dĂ©bit

Ă  l’évaporateur. Des capteurs de pression et tempĂ©rature sont placĂ©s en entrĂ©e et en sortie de chaque

composant, ce qui permettra d’analyser leur comportement. Des grilles de thermocouples ont Ă©tĂ©

installées sur les échangeurs, en entrée et sortie afin de pouvoir effectuer des bilans énergétiques sur

l’air. Une grille est constituĂ©e d’un ensemble de thermocouples rĂ©guliĂšrement espacĂ©s situĂ© sur une

section dans la veine d’air. Le dĂ©surchauffeur et le refroidisseur de gaz sont enchevĂȘtrĂ©s, il n’est donc

pas possible d’intercaler de thermocouples sur l’air entre les deux. La tempĂ©rature de l’air en sortie de

refroidisseur à gaz ou en entrée du désurchauffeur ne sera pas mesurée. Quatre hygromÚtres sont

installĂ©s en entrĂ©e et quatre autres en sortie de l’évaporateur. Le calcul de la puissance frigorifique sur

l’air s’en trouvera plus prĂ©cis. La puissance Ă©lectrique consommĂ©e est mesurĂ©e aux bornes de la

machine afin de prendre en compte l’ensemble des composants. La puissance des ventilateurs de

l’évaporateur est aussi mesurĂ©e sĂ©parĂ©ment. Cinq soupapes de sĂ©curitĂ© sont installĂ©es (une dans

chaque portion de circuit isolable entre deux vannes). Le détail des capteurs est donné dans le Tableau

7.

Figure 37 Schéma d'implantation des capteurs

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

46

Tableau 7 Capteurs implantés et leur précision

La puissance frigorifique sera Ă©valuĂ©e sur l’air et le CO2 (Ă©quation 2.2). Le dĂ©bit d’air est fixĂ© d’aprĂšs

les données du constructeur du ventilateur :

ïżœïżœđ‘“đ‘Ÿđ‘–đ‘”đ‘œ = ïżœïżœ(â„Žđ¶đ‘‚2,𝑒𝑣𝑎𝑝 đ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’ − â„Žđ¶đ‘‚2,𝑒𝑣𝑎𝑝 𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 ) = đœŒđ‘Žđ‘–đ‘Ÿïżœïżœ(ℎ𝑎𝑖𝑟,𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 − ℎ𝑎𝑖𝑟,đ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’ ) 2.2

La masse volumique de l’air est calculĂ©e Ă  partir des mesures de tempĂ©rature et d’hygromĂ©trie en

entrĂ©e d’évaporateur, en considĂ©rant que l’air est Ă  la pression atmosphĂ©rique.

Le coefficient de performance de la machine pourra ensuite ĂȘtre Ă©valuĂ© en connaissant la puissance

consommée (équation 2.3).

đ¶đ‘‚đ‘ƒ =ïżœïżœđ¶đ‘‚2đ›„â„Žđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ© 2.3

L’incertitude relative est donnĂ©e par l’équation 2.4.

đ›„đ¶đ‘‚đ‘ƒ

đ¶đ‘‚đ‘ƒ=

đ›„ïżœïżœđ¶đ‘‚2

ïżœïżœđ¶đ‘‚2+đ›„đ›„â„Ž

đ›„â„Ž+đ›„ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ©

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ© 2.4

La précision des capteurs de pression et température (Tableau 7) entraßne une erreur relative sur le

calcul de l’enthalpie. Avec le logiciel Refprop, ces incertitudes entrainent une erreur au maximum de

0,4% pour le calcul de la diffĂ©rence des enthalpies Ă  l’évaporateur pour des pressions de 10 Ă  50 bar.

L’incertitude relative est donc de 1,15% sur la puissance frigorifique et de 1,65% sur le COP.

Capteurs Nombre Type / Fournisseur Précision

Pression 17 Cerabar T / Endress

Hauser

0,5% sur la plage de mesure 0-

160 bar

0,5% sur la plage de mesure 0-

100 bar

DĂ©bitmĂštre

massique Coriolis

2 Promass 83 E08 /

Endress Hauser

0,75% sur la plage 54-540 kg/h

0,75% sur la plage 40-400 kg/h

Thermocouple 17 Chemisés T /TC direct +/- 0,1°C

HygromĂštre 8 HMD60/ Vaisala +/- 2 % d’humiditĂ© relative

WattmÚtre 2 ”Tac400N/Sfere Classe 0,5-précision de 0,5%

sur la plage de puissance 0-

12kW pour le compresseur 0-

2 kW pour l’évaporateur

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

47

2.3.3. Protocole d’essais et traitement des donnĂ©es

Afin d’obtenir des mesures rendant compte du comportement de la machine, un protocole d’essais

inspiré des essais ATP est mis en place.

Les essais sans éjecteur sont effectués de la maniÚre suivante :

Mise en marche du systĂšme d’acquisition et enregistrement des donnĂ©es ;

Mise en marche des groupes frigorifiques de la salle d’essai afin de fixer la tempĂ©rature de

l’air en entrĂ©e de refroidisseur Ă  gaz ;

Mise en marche des résistances électriques du caisson isolé ;

La température de consigne de la machine est diminuée progressivement pour atteindre la

vitesse maximale du compresseur ;

Attente de la stabilisation du systĂšme.

Les essais avec Ă©jecteur reprennent les 3 premiers points, ensuite :

Ouverture de l’éjecteur de 50% ;

DĂ©marrage progressif du compresseur ;

RĂ©glage de la position de l’aiguille de l’éjecteur afin de pouvoir assurer une haute pression

stable ;

RĂ©glage de la vanne EVXV afin de rĂ©gler la tempĂ©rature d’évaporation ;

Attente de la stabilisation du systĂšme.

Une recherche de pression optimale et de charge optimale doit aussi ĂȘtre effectuĂ©e avec l’éjecteur.

Le logiciel LabVIEW© est utilisĂ© afin d’acquĂ©rir des donnĂ©es en continu sur la journĂ©e. Ces donnĂ©es

sont ensuite post-traitĂ©es Ă  l’aide d’un programme dĂ©veloppĂ© en langage python pour ces essais. Une

fois le rĂ©gime de fonctionnement stabilisĂ© identifiĂ©, l’ensemble des donnĂ©es des capteurs est

enregistré pendant au moins 20 minutes, et moyenné sur cette période. Le logiciel REFPROP est utilisé

pour calculer les enthalpies et entropies.

L’identification d’un point stable est effectuĂ©e en observant la tempĂ©rature de refoulement sur une

durée de 30 minutes au minimum. Deux moyennes de température sont calculées sur les 5 premiÚres

et 5 derniÚres minutes. Si celle-ci sont égales, le point est considéré comme stable. La méthode sera

détaillée dans le chapitre sur le résultat des essais.

Afin de connaitre le débit de vapeur sortant du séparateur liquide/vapeur et le débit traversant le

second Ă©tage de compression, on Ă©tablit un bilan d’énergie et de masse sur le sĂ©parateur lorsque celui-

ci est Ă  l’équilibre thermique sur un point de fonctionnement stable.

En appliquant le premier principe de la thermodynamique, en supposant le séparateur adiabatique

sans travail de forces de pression et en nĂ©gligeant les variations d’énergie cinĂ©tique et de pesanteur,

l’équation 2.5 est obtenue.

ïżœïżœđ‘Ąđ‘œđ‘Ą â„Žđ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’ = ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘â„Žđ‘™đ‘–đ‘ž + m𝑐𝑜𝑚𝑝 ℎ𝑣𝑎𝑝 2.5

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

48

En couplant avec la conservation de la masse (Ă©quation 2.6), le dĂ©bit total est calculĂ© avec l’équation

2.7.

ïżœïżœđ‘Ąđ‘œđ‘Ą = ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘ + ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘šđ‘ 2.6

ïżœïżœđ‘Ąđ‘œđ‘Ą = ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘ ℎ𝑙𝑖𝑞−ℎ𝑣𝑎𝑝

ℎ𝑖𝑛−ℎ𝑣𝑎𝑝 2.7

Le débit total traversant le second étage de compression, le refroidisseur de gaz et la vanne de détente

est ainsi connu. Cette donnée sera utile afin de valider le modÚle du compresseur.

Avec l’éjecteur, le dĂ©bit Ă  l’évaporateur et au compresseur est directement connu par l’utilisation des

deux dĂ©bitmĂštres, l’entrainement de l’éjecteur (Ă©quation 2.8) pourra ĂȘtre donc calculĂ© sans effectuer

d’hypothĂšses sur les transformations. L’erreur relative au recouvrement (Ă©quation 2.10) est de 1,5%

(Ă©quation 2.11), et l’entrainement pourra ĂȘtre calculĂ© avec une prĂ©cision de 1,5% (Ă©quation 2.9). Le

détail du calcul est présenté ci-dessous.

𝑒 = ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘

ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘âˆ’ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘šđ‘ 2.8

đ›„đ‘’

𝑒 =

đ›„ ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘

ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘+đ›„ (ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘šđ‘+ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘)

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘šđ‘+ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘ 2.9

𝑃𝑅 = đ‘ƒđ‘ Ă©đ‘đ‘Žđ‘Ÿđ‘Žđ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ

𝑃𝑒𝑣𝑎𝑝 2.10

đ›„đ‘ƒđ‘…

𝑃𝑅=

đ›„đ‘ƒđ‘ đ‘’đ‘đ‘Žđ‘Ÿđ‘Žđ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ

𝑃𝑠𝑒𝑝𝑎𝑟𝑎𝑡𝑒𝑱𝑟+

đ›„đ‘ƒđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘

𝑃𝑒𝑣𝑎𝑝 2.11

Conclusions

Dans ce chapitre le principe des cycles mis en Ɠuvre avec la machine a Ă©tĂ© expliquĂ© ainsi que les outils

ayant permis de dimensionner l’éjecteur et l’échangeur de chaleur interne (HXI).

Le dimensionnement de l’éjecteur et du HXI rĂ©pond Ă  l’impĂ©ratif ‘optimiser le systĂšme’. BasĂ© sur des

rĂ©sultats issus de modĂšles numĂ©riques mis en place par Carrier, leur dimensionnement doit ĂȘtre validĂ©

par une phase expĂ©rimentale. Cette validation pourra avoir lieu grĂące Ă  l’instrumentation de l’unitĂ©.

L’ensemble des capteurs mis en place sur la machine permettra d’une part de calculer les

performances du systĂšme et d’autre part de connaitre les caractĂ©ristiques des fluides aux

entrĂ©es/sorties de tous les composants. La salle d’essai, elle, permettra de travailler dans toutes les

conditions définies dans le chapitre 1.

À partir de ces donnĂ©es, il sera possible de calibrer les modĂšles numĂ©riques prĂ©sentĂ©s dans la section

suivante.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

49

3. Modélisation

Le chapitre 1 a pu souligner l’importance de la dĂ©termination de la pression optimale d’une machine

au CO2 transcritique afin d’obtenir les meilleures performances du systĂšme. Un modĂšle numĂ©rique

permettrait de tester différentes méthodes de calcul de la haute pression optimale. Un autre avantage

serait, à condition de sélectionner des modÚles numériques le permettant, de tester des conditions de

fonctionnement non réalisables au laboratoire (température extérieure supérieure à 50 °C).

Pour calculer la haute pression optimale, il faut connaitre précisément les puissances frigorifique et

consommĂ©e de l’unitĂ© : les modĂšles numĂ©riques du compresseur et de l’évaporateur doivent ĂȘtre

suffisamment performants pour le permettre. Les résultats expérimentaux permettant de calibrer le

modÚle correspondent à deux cycles différents. Ces cycles ont en commun un ensemble de

composants, mis Ă  part pour l’organe de dĂ©tente (vanne de dĂ©tente ou Ă©jecteur). L’utilisation d’un

modÚle modulaire permettant de réutiliser une partie des composants semble donc plus intéressante.

Pour tester une méthode de contrÎle de la haute pression optimale, un modÚle dynamique est

nĂ©cessaire. Pour qu’il soit pratique, il faut que le temps de calcul soit suffisamment faible. Le modĂšle

recherchĂ© devra ĂȘtre capable de reprĂ©senter les Ă©volutions temporelles du systĂšme. Cependant, dĂšs

que certains phénomÚnes physiques sembleront avoir une influence négligeable sur sa dynamique, les

modÚles dynamiques seront remplacés par des modÚles stationnaires afin de diminuer le temps de

calcul.

Le chapitre suivant va chercher à identifier les modÚles les plus pertinents afin de répondre à ces

objectifs.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

50

3.1. Revue bibliographique sur les différentes approches de modélisation

Une mĂ©thode expĂ©rimentale nĂ©cessitant beaucoup d’essais peut ĂȘtre mise en place pour cartographier

la plage de fonctionnement de la machine, et déduire une relation empirique entre la haute pression

optimale et les conditions de fonctionnement.

(Bejarano et al. 2016) mettent en place une modĂ©lisation stationnaire d’une installation expĂ©rimentale

frigorifique au R-404A, avec une attention particuliĂšre pour les Ă©changeurs. Ils utilisent un nombre

restreint de données expérimentales afin de calibrer leurs essais. Chaque composant est décrit par son

modĂšle permettant de dĂ©terminer l’état du fluide en sortie. Ces modĂšles sont simplifiĂ©s Ă  l’exception

des échangeurs. Les compresseurs et vannes de détente sont calibrés directement à partir des essais.

Le débit au compresseur, la puissance consommée et la température de sortie dépendent de trois

coefficients issus des essais, et prenants en compte le rapport de compression, la vitesse de rotation

du compresseur et la température extérieure. Pour les échangeurs, un modÚle est mis en place par

Ă©tat du fluide (liquide, diphasique ou gaz) Ă  partir du Nombre d’UnitĂ© de Transfert (NUT). Sur un cycle

Ă  deux Ă©tages d’évaporation, ils arrivent Ă  prĂ©dire le dĂ©bit au compresseur avec une erreur allant de

3% Ă  17% et le COP Ă  de 1% Ă  9%. Une attention toute particuliĂšre aux Ă©changeurs devra donc ĂȘtre

apportée pour calculer précisément le COP.

(Siqueira Dantas et al. 2017) travaillent sur la modĂ©lisation d’un cycle frigorifique au R-404A. Ils

effectuent une modĂ©lisation dynamique du systĂšme sous la forme d’une boite noire. Ils cherchent des

relations entre les donnĂ©es de sortie et d’entrĂ©es du systĂšme sans rechercher Ă  les relier Ă  un

phénomÚne physique. En utilisant trois SISO modÚles (Single Input, Single Output) ils cherchent à

calculer la surchauffe en entrĂ©e de compresseur, la tempĂ©rature d’évaporation et la tempĂ©rature de

condensation. La sĂ©lection des donnĂ©es d’entrĂ©es est effectuĂ©e Ă  l’aide de modĂšles numĂ©riques de

type ARMA (AutoRegressive Moving Average Model). Ils arrivent à effectuer une modélisation

dynamique du modĂšle fine (Figure 38).

Figure 38 Validation dynamique du modÚle proposé à travers les températures de sortie en fonction de l'ouverture du détendeur (Siqueira Dantas et al. 2017)

Ce type d’analyse n’est pas compatible avec l’objectif d’effectuer une analyse systùme.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

51

Pour modĂ©liser un systĂšme dynamique, l’utilisation de bibliothĂšques permettrait d’éviter de dĂ©veloper

tous les composants du circuit. Modelica, Ă  travers sa bibliothĂšque de composants sous Dymola,

comporte déjà un ensemble de modÚles créés pour une modélisation systÚme. (Pfafferott and Schmitz

2004) mettent en place un ensemble de composants pour des cycles au CO2 Ă  partir de la bibliothĂšque

ThermoFluid. Chaque composant rĂ©soud les Ă©quations de conservation de la masse et d’énergie. Les

équations utilisées se basent sur des corrélations empiriques simplifiées. Les modÚles sont le plus

simplifié possible. Sur un cycle frigorifique avec un désurchauffeur, ils arrivent à prédire la puissance

frigorique avec une erreur de 12%. Lors de la modĂšlisation dynamique du systĂšme, ils arrivent Ă 

calculer prĂ©cisĂ©ment la pression mais le dĂ©bit a tendance Ă  ĂȘtre sous-estimĂ© (Figure 39).

Figure 39 Validation dynamique du débit au détendeur, et de la pression en sortie de compresseur (Pfafferott and Schmitz 2004)

Ce type de modélisation est cependant limité pour effectuer des modélisations précises du systÚme.

(Ruz et al. 2017) mettent en place une étude numérique différente (dite hybride) sur une machine au

R-134a. Les Ă©quations du systĂšme sont dĂ©terminĂ©es Ă  partir des bilans d’énergie et des Ă©quations de

transfert thermique. Les sorties et entrées du systÚme sont caractérisées par des variables mesurables

(pression, tempĂ©rature, dĂ©bit). Pour les variables non mesurables (coefficients d’échange) des

équations sont définies comme des fonctions des variables mesurables. Ceci permet de définir une

Ă©quation pour tout le systĂšme reliant donnĂ©es d’entrĂ©e et de sortie. Des essais sont ensuite menĂ©s

afin d’identifier les paramĂštres des Ă©quations par des mĂ©thodes de type moindre carrĂ©.

Par exemple au niveau de l’évaporateur, la puissance frigorifique est dĂ©finie comme la puissance

perdue par le fluide caloporteur et comme la puissance échangée entre les deux fluides. La puissance

frigorifique perdue est mesurable (à travers un relevé du débit, des températures et pressions),

cependant les coefficients d’échange thermique entre les deux fluides ne sont pas mesurables. Elles

seront donc dĂ©duites d’un calcul itĂ©ratif issu d’une phase d’essais pour une machine au R-134a. La

méthode de Levenberg-Marquardt est utilisée pour déterminer ces coefficients en minimisant les

rĂ©sidus quadratiques pondĂ©rĂ©s. Dans le cas de l’évaporateur la puissance frigorifique est le paramĂštre

Ă  minimiser.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

52

Lors de cette Ă©tude, les donnĂ©es de 54 expĂ©riences sont utilisĂ©es afin d’identifier les diffĂ©rents

paramÚtres et 28 sont utilisés afin de vérifier les résultats issus de la méthode. Lors de cette validation,

la moyenne de l’écart relatif est de +/-1,5% sur la puissance frigorifique, et de +/-2,09% sur la puissance

consommĂ©e. Il est cependant notĂ© qu’aux extrĂ©mitĂ©s de la plage d’essais, la prĂ©cision peut diminuer

(+/-10% sur la puissance consommĂ©e par le compresseur). Ce modĂšle a pour avantage d’ĂȘtre prĂ©cis en

revanche il demande un nombre d’essais assez important et sa prĂ©cision en dehors de sa plage de

mesure reste faible.

Une autre approche est prĂ©sentĂ©e par (Zsembinszki et al. 2017), sur un modĂšle stationnaire d’un

systÚme frigorifique avec du R-404A. Leur modÚle se base sur des modÚles physiques décrivant les

échanges énergétiques dans les composants. Lorsque ces modÚles physiques deviennent trop

complexes, ils utilisent des corrĂ©lations empiriques issues d’essais sur une chambre frigorifique. Par

exemple, l’évaporateur est dĂ©crit Ă  travers un modĂšle Ă  zones (cf section 3.2.1) ; la zone diphasique et

la zone surchauffĂ©e sont dĂ©crites suivant l’application du premier principe. Les coefficients d’échange

entre le R-404A et le fluide secondaire sont déduits des essais à travers un polynÎme dépendant de la

tempĂ©rature d’entrĂ©e et du dĂ©bit. Ce modĂšle ne permet pas non plus d’extrapolation.

Au total, ces auteurs utilisent 15 points expérimentaux pour identifier les coefficients de leurs

polynÎmes, et 9 points pour vérifier la précision. Ils obtiennent des résultats avec une erreur moyenne

relative de +/-2,7% sur les pressions calculées, de +/-1,3% sur la puissance consommée au compresseur

et de +/-2% sur les températures. Cependant le modÚle du compresseur a été écrit à partir des données

du constructeur (sous la forme d’un polynĂŽme asercom), et donc a finalement utilisĂ© plus de 15 points

expĂ©rimentaux pour sa mise au point. Leur approche, bien qu’appliquĂ©e Ă  des rĂ©gimes stationnaires,

reste intéressante.

Une mĂ©thode similaire est mise en place par (SĂžrensen et al. 2015). Ils Ă©tudient la modĂ©lisation d’un

circuit frigorifique spĂ©cifique Ă  un container maritime (puissance frigorifique de l’ordre de 10 kW,

température de source froide allant de -30 °C à 12 °C) et mettent en place un modÚle modulaire,

chaque composant Ă©tant reliĂ© Ă  un composant adjacent par le dĂ©bit, la pression et l’enthalpie. Les

composants sont décrits par des modÚles physiques. Le compresseur est modélisé à travers deux

Ă©quations se basant sur une compression adiabatique pour un gaz parfait. Les modĂšles de vannes de

détente considÚrent un coefficient de perte de charge fonction de leur ouverture. Les échangeurs sont

considĂ©rĂ©s comme ayant des coefficients d’échange constants. Ce modĂšle a permis de simuler trois

heures de fonctionnement de la machine frigorifique (Figure 40). Les résultats obtenus sont trÚs

satisfaisants, les températures des fluides étant obtenues avec une précision de +/- 0,8 K.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

53

Figure 40 Validation du modÚle dynamique à travers la puissance frigorifique, la température de condensation, la température d'entrée et de sortie du refroidisseur d'évaporateur (SÞrensen et al. 2015)

Un des principes du modÚle de SÞrensen est de différencier les composants selon leur influence sur la

dynamique du systĂšme. (Rasmussen and Alleyne 2004) dans leur modĂ©lisation dynamique d’un

systÚme transcritique au CO2, appuient le fait que les éléments contenant une masse importante de

fluide frigorigÚne ou en contact avec une quantité importante de métal auront un impact important

sur la dynamique du systÚme. Les échangeurs sont identifiés comme tels tandis que le compresseur et

les vannes sont qualifiĂ©s comme ayant peu d’influence sur la dynamique du systĂšme.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

54

3.1.1. Caractéristiques générales retenues pour le modÚle

Compte tenu de l’analyse bibliographique et des objectifs de modĂ©lisation rappelĂ©s ci-dessus, le

modĂšle numĂ©rique doit ĂȘtre :

Semi-empirique, pour pouvoir ĂȘtre rapide et prĂ©cis ;

Modulaire, pour pouvoir facilement incorporer de nouveaux composants.

Les donnĂ©es d’entrĂ©e du modĂšle sont celles fixĂ©es par les conditions extĂ©rieures ou par l’utilisateur

(en rouge sur la Figure 41) :

Les conditions extĂ©rieures (pression de l’air, hygromĂ©trie, tempĂ©rature et dĂ©bit d’air au niveau

des Ă©changeurs) ;

Coefficient d’ouverture des vannes ;

Vitesse de rotation du compresseur ;

Charge de fluide frigorigĂšne.

Les donnĂ©es de sortie du modĂšle sont les enthalpies de sortie de l’air et la puissance Ă©lectrique

consommée. Elles permettront de calculer la puissance frigorifique et le coefficient de performance.

Le contenu des modĂšles doit s’appuyer sur les caractĂ©ristiques physiques des composants avec des

équations physiques appuyées par des corrélations empiriques. Il devra permettre de prédire le

comportement de la machine sur des points non atteignables lors des essais. Ces modĂšles seront

détaillés au cas par cas par la suite.

Figure 41 : Logigramme du modĂšle numĂ©rique du NaturaLINE avec en rouge les donnĂ©es d’entrĂ©es et en bleu les sorties

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

55

3.2. Échangeurs

3.2.1. ModÚle général

Comme présenté dans la section 2, les échangeurs à air sont des batteries de tubes ailetés. AprÚs le

sĂ©parateur liquide-vapeur, il s’agit des composants contenant la quantitĂ© la plus importante de fluide

frigorigÚne. Le Tableau 8 résume leurs caractéristiques.

Tableau 8 Caractéristiques technologiques des échangeurs

Il existe trois principales possibilitĂ©s de modĂ©lisation : Ă  un seul nƓud, multi-nodal et Ă  frontiĂšres

mobiles. Ces mĂ©thodes proposent trois discrĂ©tisations spatiales du modĂšle. La mĂ©thode Ă  un nƓud

calcule un coefficient d’échange global pour l’échangeur, sans prendre en compte les variations locales

de tempĂ©rature ou de changements d’états. Ce modĂšle est peu prĂ©cis et ne fonctionne pas avec des

changements de phase, mais est rapide en termes de temps de calcul.

Un modĂšle multi-nodal discrĂ©tise l’échangeur en un ensemble de sous volumes, dans lesquels

l’évolution des propriĂ©tĂ©s du fluide est prise en compte, afin de calculer les coefficients d’échange

thermique locaux. Ce modĂšle est d’autant plus prĂ©cis que la discrĂ©tisation est fine, mais au dĂ©triment

du temps de calcul.

Composant Évaporateur Refroidisseur de gaz DĂ©surchauffeur

Nombre de rangs 12 3 4

Nombre de passes 12 10 2

DiamĂštre externe (mm) 7,39 7,39 7,39

Epaisseur de tube (mm) 0,254 0,7112 0,7112

Longueur de tube (mm) 1574,8 2057,39 1981,19

Distance entre deux tubes

(mm)

24,998 20,98 20,98

Distance entre deux rangs

(mm)

21,69 12,7 12,7

DensitĂ© d’ailettes (nombre

par pouce)

8 16 16

Composition des tubes Cuivre Cuivre Cuivre

Composition des ailettes Aluminium Cuivre Cuivre

Géométrie des ailettes Plane à bord droit Plane à bord droit Plane à bord droit

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

56

Le modĂšle Ă  frontiĂšres mobiles est un modĂšle intermĂ©diaire oĂč l’échangeur est divisĂ© en plusieurs

volumes, de maniĂšre plus grossiĂšre que dans le cas du modĂšle multi-nodal. Chaque zone correspond

à un régime de transfert ou à un phénomÚne physique différent (évaporation, surchauffe
) Un

coefficient d’échange thermique est dĂ©terminĂ© pour chaque zone, la frontiĂšre entre les zones pouvant

Ă©voluer. Pour un Ă©vaporateur, le systĂšme est Ă  deux zones, une pour le diphasique et une pour la

vapeur surchauffée.

Ce modùle permet un compromis entre un modùle multi-nodal et à un seul nƓud. Il est plus rapide

que le premier grùce à une discrétisation moins fine, mais plus précis que le second par la prise en

compte de l’évolution du coefficient d’échange convectif (Ding 2007).

Dans le cadre de cette étude, un modÚle multi-nodal a été sélectionné en raison du circuitage des

Ă©changeurs. En effet comme le montrent les Figure 42 et 42b, l’air traverse en premier et en partie le

désurchauffeur (en jaune) avant de traverser le refroidisseur de gaz. Utiliser un modÚle multi-nodal

permettra de prendre en compte l’impact du refroidisseur de gaz, en prenant pour tempĂ©rature

d’entrĂ©e la tempĂ©rature de sortie d’air du dĂ©surchauffeur.

Un modÚle multi-modal a été mis en place sur tous les échangeurs. Il sera intéressant lors de la

validation des modĂšles, de vĂ©rifier si ce choix n’induit pas des temps de calcul trop longs pour une

amélioration de précision négligeable (voir chapitre 5).

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

57

Figure 42b Circuitage du refroidisseur de gaz et du dĂ©surchauffeur et reprĂ©sentation de l’écoulement d’air dans le modĂšle, le CO2 en bleu et l’air en vert

Figure 42 Circuitage de l’évaporateur et reprĂ©sentation de l’écoulement d’air dans le modĂšle, le CO2 en bleu et l’air en vert

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

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L’échangeur est discrĂ©tisĂ© en un ensemble de volumes. Cependant, dans le cadre d’une modĂ©lisation

systÚme il est courant de diminuer la complexité du systÚme en considérant une discrétisation

axisymĂ©trique. Des effets 3D de redistribution existent mais ils seront nĂ©gligĂ©s. Au niveau de l’air,

plusieurs études CFD préfÚrent prendre en compte des phénomÚnes 3D ((Davies, Campbell, and

Thangamani 2014), (Singh et al. 2011), (Lee et al. 2018)). Lors de leurs Ă©tudes sur des batteries Ă  air, ils

cherchaient Ă  mettre en Ă©vidence une mauvaise distribution de l’air. Leurs rĂ©sultats Ă©taient plus prĂ©cis

avec des modĂšles tridimensionnels mais les temps de calculs sont longs.

Pour diminuer le temps de calcul, les effets 3D seront nĂ©gligĂ©s et l’écoulement d’air sera supposĂ©

unidimensionnel et suivre le chemin des flÚches vertes sur la Figure 42. Les phénomÚnes de

recirculation seront donc nĂ©gligĂ©s. Dans le cas d’un aplatissement des ailettes ou d’un givrage, cette

hypothĂšse est fausse (Byung-chae et al. 2014). Cependant dans les autres cas, des Ă©tudes CFD n’ont

pas mis en évidence de phénomÚnes prépondérants de recirculation (Nagaosa 2017). Au niveau du

fluide frigorigÚne, sa température et donc ses propriétés thermodynamiques changent sur une section

de tube. Pour obtenir un modĂšle simplifiĂ©, une discrĂ©tisation bidimensionnelle n’est pas adĂ©quate. La

discrétisation spatiale choisie est unidimensionnelle (Figure 43). Une maille comprend donc un volume

de tube avec l’air et les ailettes l’environnant. Les ailettes sont dĂ©crites Ă  partir d’une densitĂ© par

longueur de tubes, une maille peut donc contenir plusieurs ailettes voire un nombre non entier.

Figure 43 : Bilan thermique sur l’échangeur

Pour modĂ©liser les Ă©changes thermiques au sein de l’échangeur, le premier principe de la

thermodynamique est appliquĂ© une maille traversĂ©e par l’air et le fluide, Ă©quation (3.1) (avec U

l’énergie interne, m le dĂ©bit massique, ep l’énergie potentielle, ec l’énergie cinĂ©tique, W la puissance

mécanique échangée et Q la puissance thermique échangée).

𝑑(𝑈)

𝑑𝑡 = âˆ‘ïżœïżœ(𝑒𝑐 + 𝑒𝑝 + ℎ) + âˆ‘ïżœïżœ + âˆ‘ïżœïżœ 3.1

La variation d’énergie cinĂ©tique et potentielle est nĂ©gligĂ©e, en faisant apparaitre le terme d’enthalpie

l’équation se met sous la forme de l’équation 3.2.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

59

𝑑(đ»âˆ’đ‘ƒđ‘‰)

𝑑𝑡 = âˆ‘ïżœïżœ(ℎ) + âˆ‘ïżœïżœ + âˆ‘ïżœïżœ 3.2

Avec 𝑣 le volume massique et V le volume de la maille. La maille conserve le mĂȘme volume, V est donc

constant. Les mailles n’ont qu’une entrĂ©e et sortie, et en dĂ©composant les dĂ©rivĂ©es, l’équation peut se

mettre sous la forme de l’équation 3.3.

𝑑(𝑚ℎ)

𝑑𝑡= ïżœïżœđ‘’â„Žđ‘’ − ïżœïżœđ‘ â„Žđ‘  + âˆ‘đ‘Šïżœïżœ +âˆ‘ïżœïżœ 3.3

Le travail utile, âˆ‘đ‘Šïżœïżœ, est nul au niveau des Ă©changeurs et les pertes de charge sont nĂ©gligĂ©es. Ces

hypothÚses sont courantes au sein de modÚles simplifiés ((SÞrensen et al. 2015), (Nunes et al. 2015)).

Pour les pertes de charge au niveau du refroidisseur de gaz, les observations de (Son and Park 2006)

sur du CO2 vont dans ce sens. Les pertes de charge mesurées sont de 1 kPa/m, pour des diamÚtres de

tube de 7,5 mm pour un dĂ©bit 0,0086 kg/s (du mĂȘme ordre de grandeur que dans ce cas). Sur le

refroidisseur de gaz cela reviendrait à une perte de charge de 0,061 bar au total. Les propriétés du

fluide seront supposées constantes malgré cette perte de charge. Les essais devront une nouvelle fois

permettre de vérifier cette hypothÚse

En dĂ©composant la premiĂšre dĂ©rivĂ©e temporelle, l’expression 3.3 peut se mettre sous la forme de

l’équation 3.4.

𝑑 𝑚

𝑑𝑡ℎ +𝑚

𝑑 ℎ

𝑑𝑡−𝑉𝑑𝑃

𝑑𝑡= ïżœïżœđ‘’â„Žđ‘’ − ïżœïżœđ‘ â„Žđ‘  + âˆ‘ïżœïżœ 3.4

En utilisant la conservation de la masse, la variation de masse dans une maille peut ĂȘtre identifiĂ©e via

l’équation 3.5.

𝑑 𝑚

𝑑𝑡= ïżœïżœđ‘’ − ïżœïżœđ‘  3.5

Pour le CO2 et l’air, la puissance thermique Ă©changĂ©e correspond Ă  l’échange convectif avec la paroi

du tube et des ailettes (Ă©quation 3.6).

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘Ł = ℎ𝑐𝑜𝑛𝑣𝑆𝑒𝑐ℎ(𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖 − 𝑇𝑓𝑙𝑱𝑖𝑑𝑒) 3.6

Avec ℎ𝑐𝑜𝑛𝑣 le coefficient d’échange convectif et 𝑆𝑒𝑐ℎla surface d’échange.

Pour le tube, la puissance thermique échangée est composée de la puissance échangée par conduction

avec la section de tube voisine en contact et de la puissance échangée par convection avec les deux

fluides voisins (Ă©quation 3.7).

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘‘ = −𝜆𝑆𝑒𝑐ℎ 𝑐𝑜𝑛𝑑(𝑇𝑡𝑱𝑏𝑒−𝑇𝑡𝑱𝑏𝑒 𝑣𝑜𝑖𝑠𝑖𝑛)

𝑒 3.7

Avec 𝜆 la conductivitĂ© de la paroi, 𝑆𝑒𝑐ℎ 𝑐𝑜𝑛𝑑 la surface de contact avec le tube voisin, 𝑒 la distance entre

les deux portions de tube.

Pour l’air, la pression est supposĂ©e constante au cours du temps, l’expression se met sous la forme de

l’équation 3.8.

𝑑 𝑚𝑎𝑖𝑟

𝑑𝑡ℎ𝑎𝑖𝑟 +𝑚𝑎𝑖𝑟

𝑑 ℎ𝑎𝑖𝑟

𝑑𝑡= ïżœïżœđ‘’ 𝑎𝑖𝑟ℎ𝑒 𝑎𝑖𝑟 − ïżœïżœđ‘  𝑎𝑖𝑟ℎ𝑠 𝑎𝑖𝑟 + âˆ‘ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ 3.8

Pour le tube, la variation de pression et de masse est nulle, l’équation devient 3.9

𝑚𝑡𝑱𝑏𝑒𝑑 ℎ𝑡𝑱𝑏𝑒

𝑑𝑡= âˆ‘ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘‘ 3.9

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

60

Pour le CO2, la validation du modÚle (présentée dans le chapitre 5) sera effectuée sur un cas

stationnaire, les termes dĂ©rivĂ©es s’annulent (𝑉𝑑𝑃

𝑑𝑡). Dans le cadre d’une modĂ©lisation dynamique future,

ce terme devra ĂȘtre calculĂ© avec l’équation de la conservation de la quantitĂ© de mouvement. Ces

équations sont discrétisées avec un schéma explicite.

Pour diminuer le temps de calcul, seule une rangée de tubes sera modélisée (un seul tube du

distributeur d’entrĂ©e Ă  la sortie avec ses allers-retours cf Figure 42 et 42b) en supposant que les autres

tubes auront les mĂȘmes Ă©changes thermiques. L’enthalpie d’entrĂ©e et de sortie de ce tube correspond

donc aux enthalpies d’entrĂ©e et de sortie de l’évaporateur. Au niveau de l’évaporateur, cela ne crĂ©e

pas d’incohĂ©rence mais au niveau des refroidisseurs, les rangĂ©es ne sont pas identiques.

Pour l’échangeur de chaleur interne, le modĂšle mis en place est semblable aux modĂšles des

Ă©changeurs Ă  ailettes. La seule diffĂ©rence Ă©tant que l’échange n’a pas lieu entre de l’air et du CO2 mais

entre du CO2 vapeur et du CO2 supercritique. Il est discrétisé avec une maille par paroi.

Les équations principales des échangeurs étant trouvées, il reste à définir les corrélations permettant

de décrire les échanges thermiques au sein des fluides.

3.2.2. Modélisation des échanges cÎtés air

L’air Ă©change avec les ailettes et le tube. La discrĂ©tisation du modĂšle empĂȘche d’utiliser des modĂšles

prenant en compte l’échangeur de maniĂšre globale comme (Grimison, 1937). Les corrĂ©lations doivent

ĂȘtre dĂ©finies de maniĂšre locale. Plusieurs existent, pour des valeurs du nombre de Prandtl supĂ©rieures

à 0,7 la corrélation de Hilbert (Incropera, et al, 2005) est souvent utilisée. (Gupta and Dasgupta 2013)

l’utilisent pour travailler sur un refroidisseur de gaz au CO2. Leur diamĂštre de tube, dĂ©bit d’air et leur

nombre de tubes est proche de notre cas. Ils obtiennent un écart maximal sur les températures de

sortie d’air de 4°C. La corrĂ©lation de Zukauskas est valable pour des valeurs plus importantes du

nombre de Prandtl mais effectue des calculs au niveau de la paroi du tube, ce qui n’était pas prĂ©vu

dans le cadre de cette application. La corrélation de Hilbert est utilisée pour un nombre de Reynolds

compris entre 40 et 4000 (Ă©quation 3.10). Elle sera mise en place au sein du modĂšle, les conditions

d’écoulement permettant de l’utiliser.

Nu = 0,683 Re0,466Pr0,33 3.10

Les caractĂ©ristiques gĂ©omĂ©triques des Ă©changeurs sont utilisĂ©es afin d’alimenter le modĂšle. Pour

connaitre l’échange thermique entre le tube et l’air, les ailettes doivent ĂȘtre prises en compte. Leur

rendement est donnĂ© par (Schmidt, 1949) Ă  travers l’équation 3.11. Le rendement des ailettes est

défini comme le rapport de la puissance thermique échangée (Q) par rapport à la puissance thermique

qui serait Ă©changĂ©e sans ailette (hoSoΔT, respectivement le coefficient d’échange de l’air, la surface

d’échange et la diffĂ©rence de tempĂ©rature entre l’air et la paroi). Ce rendement global des ailettes (ηo)

est reliĂ© au rendement d’une ailette (𝜂 ) Ă  travers l’équation 3.12. Soest dĂ©fini comme la surface

dâ€˜Ă©change entre l’air et le tube avec ailettes, S la surface d’échange des ailettes. Les ailettes Ă©tant

planes, sur un tube, des corrĂ©lations existent afin de dĂ©finir le rendement d’une ailette par rapport Ă 

ses caractĂ©ristiques thermiques et sa conductivitĂ©. Celle utilisĂ©e dans ce modĂšle est issu de l’article de

Schmidt.

𝜂𝑜 =ïżœïżœ

â„Žđ‘œđ‘†đ‘œđ›„đ‘‡ 3.11

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

61

𝜂𝑜 = 1 −𝑆𝑓

𝑆𝑜(1 − 𝜂) 3.12

Ce qui permet d’obtenir la puissance thermique Ă©changĂ©e avec l’air (Ă©quation 3.13).

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘Ł = â„Žđ‘œđœ‚đ‘œđ‘†đ‘œđ›„đ‘‡ 3.13

L’air est considĂ©rĂ© comme sec afin de simplifier le modĂšle, en Ă©vitant de prendre en compte la crĂ©ation

de givre au niveau l’évaporateur. Lors des essais la diffĂ©rence entre la puissance frigorifique calculĂ©e

avec de l’air sec et de l’air humide est au maximum de 5% pour la tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C.

Cette hypothÚse simplificatrice aura une influence négligeable sur les résultats.

Les propriĂ©tĂ©s thermodynamiques de l’air seront calculĂ©es Ă  partir de la base de donnĂ©es CoolProp,

en prenant un air à pression atmosphérique avec une hygrométrie égale à celle mesurée lors des

essais. L’avantage d’extraire les valeurs issues de CoolProp est de diminuer le temps de calcul en

Ă©vitant l’appel de fonctions en dehors du logiciel de simulation.

Les dĂ©bits d’air sont fixĂ©s par les ventilateurs du systĂšme. Deux d’entre eux assurent la circulation de

l’air Ă  l’évaporateur, et un au niveau du refroidisseur de gaz et intermĂ©diaire. Ces dĂ©bits seront pris

tels quels, aucun coefficient de correction ou coefficient de Rateau n’ayant Ă©tĂ© fourni. Une sĂ©rie de

mesures a été menée pour déterminer expérimentalement le débit volumique, mais les conditions

d’essais ne permettent pas d’obtenir de rĂ©sultats suffisamment fiables. Les longueurs des gaines de

mesures utilisées ne sont pas suffisantes pour avoir un écoulement homogÚne, des méthodes de

mesures avec sonde de vitesse (fil chaud et anémomÚtre) ne sont donc pas applicables. Les zones

d’aspiration et de refoulement ayant des formes spĂ©cifiques, l’utilisation de cĂŽnes de concentration

d’air n’était pas efficace. Ainsi les dĂ©bits d’air utilisĂ©s dans les modĂšles numĂ©riques sont ceux donnĂ©s

par les constructeurs (Tableau 8).

Ventilateur au

niveau

Vitesse Vitesse de

rotation (tr/s)

DĂ©bit (m3/s)

Du refroidisseur

de gaz

/intermédiaire

Haute 1450 1,42

Basse 725 0,7

De l’évaporateur Haute 1850 1,77

Basse 1425 0,88

Tableau 9 CaractĂ©ristiques des ventilateurs Ă  une frĂ©quence d’alimentation de 50 Hz, donnĂ©es du constructeur

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

62

3.2.3. Choix des coefficients convectifs

L’évaporateur est un Ă©lĂ©ment capital du systĂšme qui sera soumis Ă  des changements de conditions

importantes. En effet d’aprĂšs la section 1, l’ajout d’un Ă©jecteur va diminuer le titre en vapeur en entrĂ©e

d’évaporateur (avec des conditions proches de la saturation) ainsi que le dĂ©bit. Le modĂšle

d’évaporateur doit ĂȘtre assez prĂ©cis pour fonctionner avec cette Ă©volution des paramĂštres d’entrĂ©e.

Pour la zone diphasique, l’article de (Cheng et al. 2008) propose une carte d’écoulement du CO2 (Figure

44). Dans chaque zone, un coefficient d’échange convectif diffĂ©rent est dĂ©fini, capable de prendre en

compte le titre en vapeur, le taux de surface mouillĂ©e de la paroi et le type d’écoulement reprĂ©sentĂ©

sur la Figure 44.

Cette carte d’écoulement est applicable pour des diamĂštres de tubes allant de 0,8 Ă  10 mm avec des

vitesses massiques allant de 50 à 1500 kg.m-2s-1 et des densités de flux de chaleur allant de 1,8 à

46 kWm-2 et des températures allant de -28 °C à 25 °C. Pour des points à trÚs faible température

(-30 °C), la plage de validité sera dépassée. Dans un premier temps les corrélations seront supposées

valables pour des températures plus faibles, puis en cas de détérioration importante de la précision

une nouvelle corrĂ©lation pour les points extrĂȘmes sera recherchĂ©e.

Figure 44 Carte d’écoulement du CO2

I : Ecoulement intermittent, M : Ecoulement brouillard, S : Ecoulement stratifié, SW : Ecoulement stratifié à bouchon, D : écoulement sec, A : Ecoulement annulaire, SLUG : écoulement visqueux

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

63

Sur 1124 points rĂ©partis sur la carte d’écoulement, 71,4% avaient Ă©tĂ© prĂ©dits avec des Ă©carts de +/-

30%. Pour comparaison les jeux de corrélation mis en place par (Cheng, et al. 2006) obtenaient des

écarts plus faibles (24,5%) mais sur un nombre de points plus limité (434 points).

Pour les zones vapeur et liquide, la corrélation de Gnielinski (Gnielinski 2013) propose des résultats

intĂ©ressants pour un Ă©coulement au sein d’un tube. (Dang and Hihara 2004) Ă©tudient plusieurs

corrĂ©lations permettant de calculer le coefficient d’échange convectif sur le cas d’un refroidisseur de

gaz au R-744 ((Pitla, Groll, and Ramadhyani 2002; Liao, Zhao, and Jakobsen 2000; Cheng et al. 2008)).

Bien que les diamÚtres étudiés soient plus petits que ceux de cette étude (6 mm pour 7,5 mm),

l’analyse de leurs rĂ©sultats permet de choisir la corrĂ©lation la plus adaptĂ©e. Leur conclusion est que la

corrélation de Gnielinski est la plus précise. Celle-ci sera modifiée pour pouvoir augmenter sa précision

Ă  +/-20%. Malheureusement leur nouvelle corrĂ©lation ne pourra pas ĂȘtre utilisĂ©e ici car celle-ci fait

appel à une discrétisation bidimensionnelle.

Gnielinski calcule le nombre de Nusselt (Ă©quation 3.14) Ă  l’aide du facteur de Moody, f, dont

l’expression est dĂ©terminĂ©e par la formule de Petukhov (Petukhov et al 1970) (Ă©quation 3.15).

𝑁𝑱 =(𝑓 8⁄ )(𝑅𝑒𝑏−1000)𝑃𝑟

1,07+12,7 √𝑓 8⁄ (𝑃𝑟23−1)

3.14

𝑓 = (0,79 𝑙𝑜𝑔(𝑅𝑒) − 1,64) −2 3.15

Ces corrélations sont valables pour des écoulements possédant un nombre de Reynolds situé entre

3.103 et 5.106 et un nombre de Prandtl allant de 0,5 Ă  2000.

3.3. Vanne de détente

Les vannes de détente sont modélisées à travers un coefficient de perte de charge en supposant une

dĂ©tente isenthalpique (Ă©quation 3.16). Le coefficient de perte de charge est identifiĂ© d’aprĂšs des essais

en fonction de l’ouverture de la vanne de dĂ©tente.

ïżœïżœ = 𝑘𝑣(2đœŒđ›„đ‘ƒ)1/2 3.16

La variation de ce coefficient en fonction de l’ouverture sera dĂ©crite Ă  travers une fonction polynomiale.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

64

3.4. ModĂšle du compresseur

3.4.1. Choix du modĂšle

Le compresseur de l’unitĂ© est un compresseur semi-hermĂ©tique, bi-Ă©tagĂ© Ă  pistons, pilotĂ© par un

variateur de vitesse. Ses caractéristiques sont données dans le Tableau 10. Comme annoncé en

introduction, le modùle du compresseur est statique. L’impact du variateur de vitesse ne sera pas pris

en compte, sa consommation énergétique et son temps de réponse seront négligés.

DiamÚtre entrée

premier Ă©tage

(mm)

DiamĂštre

sortie premier

Ă©tage (mm)

DiamÚtre entrée

deuxiĂšme Ă©tage

(mm)

DiamĂštre sortie

deuxiĂšme Ă©tage

(mm)

Cylindrée

premier

Ă©tage (cm3)

Cylindrée

deuxiĂšme

Ă©tage (cm3)

12,7 7,747 7,747 7,747 56 27,2

Tableau 10 Caractéristiques du compresseur bi-étagé à piston

La mĂ©thode la plus courante pour simuler le comportement d’un compresseur est d’utiliser une

fonction polynomiale permettant de calculer dĂ©bit et puissance consommĂ©e. Il s’agit d’une fonction

empirique définie pour chaque compresseur par le constructeur. Cette approche demande un nombre

important d’essais, et le modĂšle n’est valable que sur la plage testĂ©e.

(Ruz et al. 2017) utilisent ce type de modÚle et obtiennent une précision de 10% sur la puissance

consommée par le compresseur et de 8% sur le débit, mais le nombre de points pour calculer les

paramùtres des fonctions polynomiales est important (28 points). D’aprùs la section 1 l’ajout d’un

Ă©jecteur va modifier la pression et l’enthalpie d’entrĂ©e du compresseur, et les entrĂ©es : dĂ©bit, enthalpie

et pression du second Ă©tage seront modifiĂ©s par l’absence d’injection de vapeur. Cette mĂ©thode

obligerait Ă  requalifier le compresseur dans ce second mode de fonctionnement.

Une autre approche d’un modĂšle de compresseur est utilisĂ©e par (Yang, Bradshaw, and Groll 2013). Ils

mettent en place un modĂšle dĂ©taillĂ© d’un compresseur semi-hermĂ©tique au CO2 Ă  pistons. Les

évolutions thermodynamiques du fluide sont déduites de principes physiques. Les pertes par

frottement, les vannes, les fuites et la lubrification sont prises en compte. Seule la vitesse de rotation

du compresseur et le rendement mécanique sont déduits des essais sur la machine. Ces auteurs

réussissent à prédire le débit massique et la pression en sortie avec une moyenne des valeurs absolues

des écarts relatifs de 3,69% et 2,13%. Ce modÚle est intéressant mais semble compliqué à mettre en

place pour une application au niveau systĂšme.

(SÞrensen, et al, 2015) utilisent un modÚle simplifié basé sur une compression adiabatique, un volume

mort et des pertes de charge aux clapets. Les auteurs n’ont pas validĂ© leur modĂšle de compresseur,

mais le résultat du modÚle global donne des résultats considérés comme satisfaisants.

Les modÚles les plus intéressants combinent une approche physique et une approche empirique. Dans

le cadre de cette Ă©tude, un modĂšle semi-empirique est utilisĂ©, se basant sur peu d’essais pour la

calibration. Ce modÚle avait déjà été utilisé au laboratoire et avait donné de bons résultats. Un autre

avantage du modĂšle de Winandy est qu’il est adaptable pour diffĂ©rents fluides et compresseurs.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

65

3.4.2. ModĂšle de Winandy

Cette méthode est présentée par (Winandy, Saavedra, and Lebrun 2002). Le modÚle permet de simuler

un compresseur Ă  partir de peu d’essais en considĂ©rant une compression isentropique, les

irréversibilités (chutes de pression, échanges thermiques) étant réparties à travers les tubulures

internes d’aspiration et de refoulement (Figure 45). Entre la vanne d’aspiration et l’entrĂ©e dans le

cylindre, les vapeurs sont surchauffées et subissent une perte de charge. Ces deux phénomÚnes sont

pris en compte par deux transformations successives : une détente isenthalpe (asp à asp1) et un

Ă©chauffement isobare (asp1 Ă  asp2). La compression isentropique (asp2 Ă  ref2) a lieu puis la vapeur

subit des pertes de charge et est refroidie. Comme Ă  l’aspiration, ces deux phĂ©nomĂšnes sont pris en

compte par deux transformations successives : une détente isenthalpe (ref1 à ref) et un

refroidissement isobare (ref2 à ref1). Les dissipations de chaleur liées aux pertes mécaniques sont

incluses dans les Ă©changes thermiques des vapeurs avec les parois internes des tubulures, dont la

température est fortement hétérogÚne. On considÚre alors une paroi fictive, de température

uniforme, qui réponde au premier principe. Cette paroi échange avec le milieu ambiant. Le premier

principe en régime permanent sur cette paroi est écrit, seuls les échanges thermiques sont à prendre

en compte (Ă©quation 3.17).

Qïżœïżœ pertes correspond Ă  la dissipation thermique associĂ©e aux pertes mĂ©caniques ;

Qref correspond Ă  l’échange thermique entre le fluide chaud en sortie de compresseur et les

tubulures ;

Qasp correspond Ă  l’échange thermique entre la paroi chaude du compresseur et le fluide en

entrée de compresseur ;

Qamb correspond Ă  l’échange thermique entre la paroi du compresseur et le milieu externe ;

Win correspond à la puissance utile à la compression isentropique, elle n’apparait pas dans

l’équation 3.17.

ïżœïżœđ‘Ÿđ‘’đ‘“ + ïżœïżœđ‘Žđ‘šđ‘ + ïżœïżœïżœïżœđ‘đ‘’đ‘Ÿđ‘Ąđ‘’đ‘  + ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘ = 0 3.17

Figure 45 Représentation de la modélisation de Winandy sur un compresseur mono étagé

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

66

Pour les besoins de cette étude, ce modÚle a été adapté pour un compresseur bi-étagé, le principe est

présenté sur la Figure 46. Les étages de compression sont considérés comme deux compresseurs

sĂ©parĂ©s possĂ©dant deux parois fictives distinctes. Le bilan sur chacune de celles-ci permet d’écrire

l’équation 3.18. Les deux parois Ă©changent avec une troisiĂšme paroi fictive sur laquelle sera effectuĂ©

le bilan global (Ă©quation 3.19) permettant de relier les deux compresseurs. CouplĂ©e Ă  l’équation 3.20

pour chaque compresseur, elle permet d’écrire un bilan global sur le systĂšme.

ïżœïżœđ‘Ÿđ‘’đ‘“ + ïżœïżœđ‘Žđ‘šđ‘ + ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘ = 0 3.18

ïżœïżœđ‘Ąđ‘œđ‘Ą 𝑎𝑚𝑏 + ïżœïżœïżœïżœ 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 + ïżœïżœđ‘Žđ‘šđ‘ + ïżœïżœđ‘Žđ‘šđ‘â€Č = 0 3.19

ïżœïżœđ‘Ÿđ‘’đ‘“ + ïżœïżœâ€Č𝑟𝑒𝑓 + ïżœïżœđ‘Ąđ‘œđ‘Ą 𝑎𝑚𝑏 + ïżœïżœïżœïżœ 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒𝑠 + ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘ + ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘â€Č = 0 3.20

Figure 46 : Schéma de principe du modÚle de Winandy appliqué à un compresseur bi-étagé

La Figure 47 résume les étapes du calcul avec les différentes équations. Les pertes de charge à

l’aspiration sont traitĂ©es comme des pertes de charge Ă  travers une vanne de dĂ©tente (3.16). Cette

approche est valide tant que les pertes de charge Ă  l’entrĂ©e sont bien plus faibles que la pression

d’entrĂ©e selon Winandy. Les pertes de charge au refoulement sont traitĂ©es avec le modĂšle de (Belman-

Flores, et al, 2015) (Ă©quation 3.21). Les coefficients a, b et c pour les refoulements et le coefficient kv

pour l’aspiration sont issus des essais. Les Ă©changes thermiques sont rĂ©solus Ă  travers des bilans

thermiques entre la paroi et le fluide (équation 3.22), la paroi à considérer étant celle intermédiaire

Paroi ou Paroi’.

𝑃𝑟𝑒𝑓1 = 𝑃𝑟𝑒𝑓 + 𝑎 + 𝑏 ïżœïżœđ‘ 3.21

ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘ = ïżœïżœ(ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑎𝑠𝑝1) = 𝑈𝑜𝐮𝑎𝑠𝑝𝑇𝑎𝑠𝑝2−𝑇𝑎𝑠𝑝1

𝑙𝑛 (𝑇𝑎𝑠𝑝1−𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖

𝑇𝑎𝑠𝑝2−𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖)

3.22

Afin d’identifier le dĂ©bit Ă  l’entrĂ©e du compresseur, un calcul itĂ©ratif est mis en place avec comme

variable d’itĂ©ration, la masse volumique en entrĂ©e de compresseur. La convergence est identifiĂ©e

lorsque l’équation 3.22 est vĂ©rifiĂ©e. Le dĂ©bit est calculĂ© en utilisant le rendement volumĂ©trique du

compresseur (Ă©quation 3.23 et 3.24) Dans ce cas, pour un cylindre Ă  fonctionnement isentropique

l’équation 3.25 est exacte.

ïżœïżœ = đœ‚đ‘Łđ‘œđ‘™ïżœïżœ 𝑉𝑏𝜌𝑎𝑠𝑝2 3.23

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

67

𝜂𝑣𝑜𝑙 = 1 −𝑉𝑚

𝑉𝑏(𝜌𝑟𝑒𝑓2

𝜌𝑎𝑠𝑝2− 1) 3.24

Avec ηvol le rendement volumĂ©trique, ïżœïżœ le nombre de tours par minute, 𝑉𝑏, le volume balayĂ©, 𝑉𝑚, le

volume mort, 𝜌 la masse volumique (à l’aspiration asp, ou au refoulement ref).

Les pertes thermiques sont dĂ©crites comme la somme de deux termes dont l’un dĂ©pend de la puissance

mĂ©canique utile et l’autre dĂ©pend de la vitesse de rotation du compresseur (Ă©quation 3.25). La

puissance utile totale est la somme de Win et Wâ€Čin.

ïżœïżœïżœïżœđ‘đ‘’đ‘Ÿđ‘Ąđ‘’đ‘  = đ›Œïżœïżœđ‘–đ‘› 𝑡𝑜𝑡 + ïżœïżœïżœïżœđ‘đ‘’đ‘Ÿđ‘Ąđ‘’đ‘ ,0 (ïżœïżœ

ïżœïżœđ‘œ)2

3.25

Enfin, les coefficients d’échange thermique sont exprimĂ©s en fonction du dĂ©bit (Ă©quation 3.26) selon

le modÚle utilisé par Cuevas (Cuevas, Lebrun, Lemort, & Winandy, 2010).

𝑈𝑜𝐮 = đ¶ ïżœïżœ0,8 3.26

Figure 47 : Logigramme de la détermination du point de fonctionnement du compresseur bi-étagé

Les essais permettent d’identifier le volume mort, le coefficient de perte de puissance, les coefficients

d’échange thermique et les coefficients de pertes de charge.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

68

3.5. SĂ©parateur liquide vapeur

Le séparateur liquide vapeur est un élément contenant une masse importante de fluide frigorigÚne

(Tableau 11) et donc aura une influence importante sur la dynamique. Une discrétisation fine

permettrait d’estimer les diffĂ©rents Ă©changes au sein du fluide, de prendre en compte les phĂ©nomĂšnes

de mélange entre les phases liquide et vapeur à travers une discrétisation 3D du volume interne.

Cependant dans le cadre d’une modĂ©lisation systĂšme l’augmentation de prĂ©cision ne sera pas

suffisante pour justifier l’augmentation du temps de calcul.

DiamÚtre extérieur

(mm)

Epaisseur de paroi

(mm)

Hauteur extérieur

(mm)

Volume intérieur

(dm3)

180 18,3 350 4,9

Tableau 11 Dimensions du séparateur liquide/vapeur

(Qiao, et al. 2015) mettent en place une modĂ©lisation dynamique d’un sĂ©parateur liquide vapeur sur

une machine frigorifique au CO2. Leur modÚle propose de traiter son volume sans discrétisation. Il

suppose que le fluide est toujours Ă  l’équilibre thermodynamique avec un mĂ©lange liquide vapeur. Le

premier principe est appliqué au volume, en prenant en compte une entrée et deux sorties, en

supposant le sĂ©parateur adiabatique, en nĂ©gligeant les termes de gravitĂ© et d’énergie cinĂ©tique.

L’équation rĂ©sultante (3.27) peut se dĂ©composer en l’équation 3.28. Si la hauteur de liquide atteint la

sortie vapeur ou chute sous la sortie liquide, le fluide sortant peut basculer d’un Ă©tat saturĂ© Ă  un

mélange liquide-vapeur. Pour connaitre cette hauteur de fluide, un bilan massique est effectué sur le

séparateur (équation 3.29), il permet de déduire la masse volumique et donc le titre en vapeur du

fluide dans le volume.

𝑑(𝑚ℎ−𝑝𝑉)

𝑑𝑡 = ïżœïżœđ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’â„Žđ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’ − ïżœïżœđ‘™â„Žđ‘™ − ïżœïżœđ‘Łâ„Žđ‘Ł 3.27

md(h)

dt = mentrĂ©ehentrĂ©e − mlhl − mvhv − (mentrĂ©e − msortiel − msortie,v )h +

d(p)

dtV 3.28

d(m)

dt= mentrĂ©e − msortie,l − msortie,v 3.29

Pour obtenir les dĂ©bits sortants, ils utilisent la mĂȘme Ă©quation que celle utilisĂ©e pour les vannes de

dĂ©tente. Ils supposent que le dĂ©bit peut ĂȘtre dĂ©duit des pertes de charge entre le sĂ©parateur et les

éléments suivants. Les résultats numériques sont proches de ceux expérimentaux (Figure 48) et ils sont

capables de simuler des phases de dĂ©marrage et d’arrĂȘt.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

69

Figure 48 Comparaison des pressions calculées et mesurées, (Qiao, et al. 2015)

Dans le modĂšle du cycle, le dĂ©bit est calculĂ© au compresseur ou Ă  l’éjecteur, les Ă©quations 3.28 et 3.29

suffisent Ă  connaitre l’état du fluide au sĂ©parateur. Le calcul du dĂ©bit Ă  partir des pertes de charge ne

sera donc pas utilisé.

3.6. Éjecteur

3.6.1. Choix du modĂšle

Plusieurs méthodes ont été exposées dans le chapitre précédent pour modéliser le comportement

d’un Ă©jecteur. Cependant ces mĂ©thodes ne peuvent ĂȘtre appliquĂ©es qu’au niveau du

dimensionnement de celui-ci, que ce soit à cause de leur complexité dans le cadre de la CFD

(Computation Fluid Dynamics) ou du manque de prĂ©cision dans le cadre d’IPM. La nature complexe de

l’écoulement incite Ă  mettre en place deux options diffĂ©rentes :

Utiliser des corrĂ©lations empiriques qui ne seront adĂ©quates que dans cette gamme d’étude ;

Utiliser un modÚle physique complexe capable de représenter les évolutions physiques du

fluide.

Comme mentionnĂ© dans la section 1, l’écoulement du CO2 au sein d’un Ă©jecteur en fonctionnement

nominal subit plusieurs transformations illustrĂ©es sur la Figure 49. À travers le convergent (de p Ă  c),

le fluide provenant du refroidisseur de gaz accélÚre. Il devient supersonique aprÚs le col du convergent

(en c). De c Ă  1 l’écoulement est supersonique, la vitesse continue Ă  augmenter, la pression du fluide

diminue Ă  une valeur infĂ©rieure Ă  la pression en sortie d’évaporateur. Certaines publications, comme

(Cardemil et al, 2012) considĂšrent que cet effet continue au-delĂ  de la limite physique du convergent

(de 1 à 1’). Dans les deux cas cette diminution de pression permet d’aspirer le fluide secondaire (s à 1

ou 1’) et les deux fluides se mĂ©langent (de 1/1’ Ă  2). Le second fluide atteint la vitesse du son en 1’.

Une onde de choc a lieu dans la zone de mĂ©lange (3) avant la sortie (4). L’écoulement est subsonique,

de 4 Ă  5 la pression augmente, la vitesse diminue Ă  travers le diffuseur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

70

Figure 49 Diagramme de l’éjecteur avec le dĂ©tail des Ă©volutions , en pointillĂ© le fluide secondaire, en bleu la vitesse, en rouge la pression et en vert une paroi fictive (Chunnanond and Aphornratana 2004)

(Bouziane, 2014) met en place un modÚle unidimensionnel complexe basé sur une discrétisation fine

de l’éjecteur. Il travaille avec du CO2 et dĂ©compose l’éjecteur en diffĂ©rents Ă©lĂ©ments associĂ©s Ă 

diffĂ©rents modĂšles d’écoulement. La Figure 50 prĂ©sente la dĂ©composition de l’éjecteur. Les zones (1)

et (2) modĂ©lisent l’écoulement du fluide Ă  travers la tuyĂšre principale en prenant en compte la nature

diphasique et les interactions résultantes aprÚs la détente du fluide supercritique. Une discrétisation

unidimensionnelle y est appliquée. La zone (3) est modélisée à partir des équations de conservation

de la masse et de l’énergie, avec un rendement isentropique appliquĂ© Ă  la dĂ©tente entre la sortie de

l’évaporateur et l’entrĂ©e de la zone de mĂ©lange. Les zones (4) et (5) considĂšrent un mĂ©lange des deux

fluides Ă  travers un Ă©change de masse, d’énergie et de quantitĂ© de mouvement.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

71

Figure 50 SchĂ©ma des diffĂ©rentes parties de la modĂ©lisation d’un Ă©jecteur diphasique (Bouziane, 2014)

L’auteur rĂ©ussit Ă  prĂ©dire le taux de recouvrement avec une prĂ©cision de 6% et de 9% pour

l’entrainement. Cette prĂ©cision est grande pour ce type de modĂšle, cependant dans le cadre de cette

Ă©tude, la complexitĂ© risque d’augmenter le temps de calcul et ne permettrait son utilisation.

Une autre approche est de modĂ©liser l’éjecteur en associant un rendement Ă  chaque. Eskandari et al,

2012 définissent un rendement pour le convergent, la zone de mélange et le diffuseur. Ces rendements

leur permettent de résoudre le premier principe ainsi que la conservation de la quantité de

mouvement au sein de l’éjecteur.

Les auteurs obtiennent des rĂ©sultats proches de ceux obtenus par l’étude thĂ©orique de (Deng et al,

2007) (Figure 51). Cette approche est utilisée pour plusieurs modélisations simplifiées, (Fangtian &

Yitai, 2011) comparent plusieurs cycles et utilisent une méthode similaire en décrivant chaque

Ă©volution par un rendement isentropique.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

72

Figure 51 Comparaison des résultats de Deng et al, 2007 et numériques de Eskandari et al, 2012

(Liu & Groll, 2013) travaillent sur la détermination de ces rendements, et sur la mise en place de

fonctions polynomiales prenant en compte les pressions et les diamĂštres d’entrĂ©e et de sortie de

l’éjecteur. Leur mĂ©thode itĂ©rative permet de dĂ©terminer ces coefficients Ă  partir de vingt-quatre points

d’essais comprenant deux positions d’aiguilles au sein de l’éjecteur. Ce modĂšle diffĂ©rencie les trois

modes énoncés en section 1 partie 2, double choc, simple choc et éjecteur non fonctionnel. Les deux

positions de l’aiguille sont dĂ©crites par une diminution du diamĂštre du convergent. Leurs polynĂŽmes

sont capables de calculer les rendements avec une erreur de +/-5% sur leurs points de mesure. Ils

considÚrent que leurs corrélations sont valables dans les conditions suivantes :

Haute pression comprise entre 80 et 140 bar ;

Basse pression comprise entre 25 et 50 bar ;

TempĂ©rature d’entrĂ©e primaire comprise entre 40 et 60 °C ;

Température froide comprise entre 15 et 26 °C ;

DĂ©bit massique compris entre 0,1 et 0,25 g/s ;

DĂ©bit secondaire compris entre 0,05 et 0,07 g/s ;

DiamĂštre de convergent compris entre 1,8 et 2,7 mm.

(Zheng et al, 2015) reprennent cette méthode pour une modélisation systÚme dynamique. Ils utilisent

un modÚle diphasique axisymétrique pour augmenter la précision par rapport à un modÚle

monophasique. Le fluide est toujours considéré à l'équilibre thermodynamique et homogÚne. Ce

modÚle est compatible avec une modélisation systÚme.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

73

(Banasiak, et al., 2015) se basent aussi sur la mise en place de rendements afin de caractériser leurs

systĂšmes au CO2 avec plusieurs Ă©jecteurs. Leurs coefficients sont identifiĂ©s sur 400 points d’essais, ils

permettent d’obtenir un calcul des rendements avec une erreur absolue de +/-0,04% sur leur plage de

validation. Leurs corrĂ©lations n’ont pas de variables dĂ©pendant des caractĂ©ristiques gĂ©omĂ©triques de

l’éjecteur, ceux-ci sont sans aiguille.

(Wang & Yu, 2016) reprennent la méthode de Liu & Groll sur un éjecteur utilisant du R-600a. Ils testent

quatre différents diamÚtres de convergent et quatre différents diamÚtres de diffuseur. Soixante points

expérimentaux sont utilisés pour déterminer les coefficients, permettant une erreur relative moyenne

de 7% sur le recouvrement et de 12% sur l’entrainement, lors de la simulation du systùme.

La méthode de Liu & Groll est intéressante mais leur éjecteur ne comprend pas de zone divergente en

sortie du convergent principal. (Cardemil et Colle, 2012) proposent un modĂšle analogue sur un

éjecteur semblable de dimension semblable que celui utilisé dans cette étude, mais sans aiguille. Ils

appliquent leur méthode sur plusieurs fluides dont le CO2. En comparant aux résultats de (Xu et al,

2011), ils sont capables d’évaluer l’entrainement avec une erreur maximale de 2,48% et de -5,5% sur

le recouvrement. Leur gamme d’étude est de 80 Ă  100 bar pour la haute pression, pour une

tempĂ©rature en entrĂ©e d’éjecteur comprise entre 29 °C et 38 °C et une tempĂ©rature d’évaporation

située entre -4,5 et 0,2 °C. Leur méthode sera reprise par (Lixing et al, 2015.) pour la modélisation

dynamique d’un cycle complet au CO2 : la compatibilitĂ© du modĂšle avec une simulation dynamique est

donc confirmĂ©e. Cette approche est utilisĂ©e aussi par (Zhu and Jiang 2018), l’éjecteur Ă©tant toujours

dĂ©composĂ© en diffĂ©rentes sections. Au lieu d’utiliser des rendements isentropiques pour qualifier

l’écoulement, ils prĂ©fĂšrent utiliser des facteurs de correction dĂ©pendant des conditions en amont de

l’écoulement. L’influence du taux de vapeur au col du convergent dans le calcul des dĂ©bits entrant

dans l’éjecteur est particuliĂšrement mise en avant. Ils Ă©tudient trois Ă©jecteurs au CO2 et sont capables

de déterminer le débit primaire avec une erreur de 5% et le débit secondaire avec une précision de 15

% (Figure 52). Ils travaillent sur une plage de pression allant de 82,5 bar Ă  90 bar pour l’entrĂ©e primaire

et de 4,15 Ă  4,36 bar pour l’entrĂ©e secondaire, avec des tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  20 °C. Un enjeu

de ce nouveau modÚle sera de travailler sur une plage de pression primaire plus élevée et pour des

températures secondaires plus faibles.

Figure 52 Erreur entre les débits mesurés et simulés (Zhu and Jiang 2018)

La mĂ©thode de Banasiak permet d’obtenir une prĂ©cision Ă©levĂ©e, cependant le grand nombre d’essais

ne correspond pas aux objectifs initiaux de la présente étude. La méthode mise en place par Cardemil

sera utilisée, en la comparant avec celle de Groll.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

74

3.6.2. Mise en place du modĂšle

L’éjecteur a pu ĂȘtre dimensionnĂ© dans la section 2, ses caractĂ©ristiques gĂ©omĂ©triques sont rappelĂ©es

sur la Figure 53 et le Tableau 12. La caractérisation des rendements intervenant dans le modÚle de

l’éjecteur se fera sur une machine en fonctionnement. Dans ces conditions, la plage pour valider ces

rendements de l’éjecteur est moindre par rapport Ă  une caractĂ©risation d’un Ă©jecteur sur un banc

d’essais dĂ©diĂ©.

Figure 53 SchĂ©ma de l’éjecteur avec dimensions

Dentrée

primaire

Dentrée

secondaire

Dconvergent Ddivergent Dmélange Ddiffuseur

9,53 mm 12,70

mm

1,06 mm 1,50 mm 4,20 mm 9,40 mm

Tableau 12 Dimensions de l’éjecteur

Le modĂšle de (Cardemil & Colle, 2012) dĂ©compose l’éjecteur en plusieurs Ă©lĂ©ments. En reprenant la

notation de la Figure 49, les sections suivantes détaillent les équations utilisées pour chaque zone et

la dĂ©termination des coefficients utilisĂ©s. L’écoulement au sein de l’éjecteur est considĂ©rĂ© comme

adiabatique, permanent et l’effet de la gravitĂ© est nĂ©gligĂ©.

Ldivergent Lentrée Lmélange Ξentrée Ξdiffuseur

12,47mm 18,67mm 48,01mm 43,00° 4,00°

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

75

3.6.2.1. Convergent de la tuyĂšre principale

Dans les méthodes de Cardemil et de Liu la tuyÚre principale est décrite à travers un rendement

isentropique (Ă©quation 3.30), et on suppose que le fluide devient supersonique aprĂšs le col du

convergent. Afin de calculer la pression et l’enthalpie en c, un calcul itĂ©ratif sur la pression en c est mis

en place avec pour condition de bouclage la vitesse au col atteignant la vitesse du son. La vitesse est

calculée grùce au premier principe en négligeant la vitesse en entrée du col (équation 3.31). Le débit

est calculé avec la conservation de la masse (équation 3.32).

𝜂𝑐𝑣 = ℎ𝑝−ℎ𝑐

ℎ𝑝−ℎ𝑐𝑠 3.30

ℎ𝑝 − ℎ𝑐 =𝑱𝑐2

2 3.31

ïżœïżœđ‘ = 𝜌𝑡𝑱𝑡𝐮𝑡 3.32

Cette mĂ©thode permet de calculer le dĂ©bit, la pression et l’enthalpie au niveau du col du convergent.

Dans ce modÚle le débit est déjà connu, la méthode sera adaptée afin de calculer la pression en entrée

à partir du débit.

À partir des rĂ©sultats expĂ©rimentaux, le rendement du convergent principal est dĂ©terminĂ© par deux

calculs itératifs. Le premier permet de calculer la pression au col de la tuyÚre et le deuxiÚme le

rendement de celle-ci (Figure 54).

Ce rendement est initialisé à une valeur proche de celles généralement admises dans la littérature

(Elbel et al, 2016) c’est-Ă -dire entre 0,75 et 0,9 ; la pression au col est aussi initialisĂ©e en-dessous de la

haute pression. À partir de ces hypothùses, il est possible de calculer la vitesse au col de la tuyùre à

partir du premier principe appliquĂ© entre le point p et c, sur le fluide, en supposant la vitesse d’entrĂ©e

nĂ©gligeable (Ă©quation 3.31). Si cette vitesse au col n’est pas Ă©gale Ă  celle du son, la pression au col est

modifiée.

Dans le cas contraire, l’équation de conservation de la masse est testĂ©e (Ă©quation 3.34), la vitesse Ă©tant

celle calculĂ©e Ă  partir de l’équation 3.31. Si celle-ci n’est pas vĂ©rifiĂ©e, le rendement est modifiĂ©, sinon

la boucle s’arrĂȘte.

Pour prendre en compte l’influence de l’aiguille, le diamĂštre At pourra ĂȘtre modifiĂ©. Liu & Groll utilisent

la mĂȘme approche.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

76

Figure 54 DĂ©termination du rendement du convergent principal

Tant que le fluide est monophasique, les fonctions d’état (Fonctions d’Helmholtz) permettent de

déterminer la vitesse du son au col.

En zone diphasique, diffĂ©rentes corrĂ©lations existent. Elles reposent toutes sur l’hypothĂšse d’un

Ă©coulement homogĂšne avec une vitesse du son commune entre la phase liquide et vapeur,

correspondant à une vitesse du son calculée à partir de la masse volumique moyenne sur ce point.

(Nguyen, Winter, and Greiner 1981) créent une corrélation (équation 3.33) dépendant de la nature

diphasique de l’écoulement (stratifiĂ©, homogĂšne, visqueux 
.) et la valident sur un Ă©coulement

diphasique eau/vapeur ou eau/air (Figure 55). Cl et Cv correspondent aux vitesses du son liquide et

vapeur à saturation et α au taux de vide.

đ¶2 = 1

(1−α)(1−α

Cl2 +

αρlρvCv

2)

0,5

+α(α

Cv2+

(1−α)ρv

ρlCl2 )

0,5 3.33

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

77

Figure 55 (Nguyen, Winter, & Greiner, 1981) validation expérimentale des modÚles numériques

(Cardemil & Colle, 2012) utilisent la corrélation de (Lund & Flatten, 2010) (équation 3.34) qui a pour

caractĂ©ristique d’utiliser des facteurs de dilatation B.

đ¶2 =

(

𝜌 (

𝜖𝑣

𝜌𝑣𝑎𝑣2 +

𝜖𝑙

𝜌𝑙𝑎𝑙2) +

𝜌

𝑇(đ¶đ‘,đ‘Łđ¶đ‘,𝑙(

𝑇 𝛣𝑙𝜌𝑙𝑐𝑝,𝑙

−𝑇 𝛣𝑣𝜌𝑣𝑐𝑝,𝑣

)

2

đ¶đ‘,𝑣 +đ¶đ‘,𝑙)

)

−1

3.34

(Lund and Flatten 2010) mettent en place trois Ă©quations pour calculer la vitesse supersonique du CO2

avec diffĂ©rentes hypothĂšses. Elles permettent d’éviter une discontinuitĂ© de la vitesse du son lors du

passage de la courbe de rosée. Ils valident ces résultats pour une température de 273 K sur des

Ă©coulements en tubes, mais pas une configuration d’éjecteur.

(Attou and Seynhaeve 1999) proposent une autre corrélation (équation 3.35, 3.36, 3.37) pour des

fluides purs, basĂ©e sur le modĂšle homogĂšne Ă  l’équilibre (HEM) pour une problĂ©matique d’éjecteur

đ¶2 =𝜈𝑚2 (ℎ𝑉,𝑠𝑎𝑡−ℎ𝐿,𝑠𝑎𝑡)

(𝜈𝑉,𝑠𝑎𝑡 −𝜈𝐿,𝑠𝑎𝑡)(𝜕ℎ𝑚−𝜈𝑚)−𝜕𝜈𝑚(ℎ𝑉,𝑠𝑎𝑡−ℎ𝐿,𝑠𝑎𝑡) 3.35

𝜕𝜈𝑚 = đ‘„ (𝜕𝜈𝑉

𝜕𝑝)𝑠𝑎𝑡+ (1 − đ‘„) (

𝜕𝜈𝐿

𝜕𝑝)𝑠𝑎𝑡

3.36

𝜕ℎ𝑚 = đ‘„ (𝜕ℎ𝑉

𝜕𝑝)𝑠𝑎𝑡+ (1 − đ‘„) (

𝜕ℎ𝐿

𝜕𝑝)𝑠𝑎𝑡

3.37

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

78

Le point commun de toutes ces corrélations est de comporter une discontinuité à la traversée de la

courbe de bulle, comme les graphiques suivants le présentent (Figure 56, 57 et 58). La corrélation de

Nguyen présente le moins de discontinuités et est utilisée par la suite pour le calcul de la vitesse du

son en zone diphasique.

Figure 56 Vitesse du son en fonction de l'enthalpie d'aprĂšs Attou & Seynhaeve, 1999

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

79

Figure 58 Vitesse du son en fonction de l'enthalpie d’aprùs Nguyen et al, 2014

Ces trois méthodes de calculs de la vitesse du son présentent toutes une caractéristique, une

discontinutĂ© au niveau de la courbe de bulle. Lors d’une application dans ce cas d’étude cela

reviendrait Ă  considĂ©rer que le fluide devient supersonique dĂ©s qu’il devient diphasique. On peut

comprendre ce phĂ©nomĂšne en remarquant que le fluide passe brusquement d’un Ă©tat incompressible

Ă  un Ă©tat compressible.

Figure 57 Vitesse du son en fonction de l'enthalpie d’aprùs Lund & Flatten, 2010

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

80

Une autre méthode pour connaitre la vitesse au niveau du col du convergent dans le cadre de la

traversĂ©e d’un convergent avant un divergent consiste Ă  rechercher le dĂ©bit surfacique maximal en ce

point. En effet au niveau du col du convergent le fluide atteint son dĂ©bit surfacique maximal. Il ne s’agit

plus calculer la vitesse du son au col mais de rechercher une condition propre au col du convergent.

Cette méthode a été mise en évidence par (Copigneaux, Tobaly et Godin 1984) à la suite de (Thompson

et Buxton 1979) dans un contexte différent (débit critique des soupapes de sûreté).

Cette méthode consiste en un calcul itératif qui est mis en place sur la pression au col et le rendement

du convergent (Figure 59). À partir de la pression au col, il est possible de connaitre le dĂ©bit au col, en

rĂ©solvant le premier principe pour la vitesse, et en utilisant le rendement pour connaitre l’enthalpie.

La pression permettant d’obtenir le dĂ©bit maximal met fin Ă  l’itĂ©ration sur celle-ci. Si l’équation de

conservation de la masse est vérifiée, la boucle itérative sur le rendement de convergent est aussi

arrété.

Figure 59 Logigramme du modÚle de convergent avec la méthode de (Copigneaux, Tobaly et Godin 1984)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

81

3.6.2.2. Divergent de la tuyĂšre principale

De c à 1, le fluide continue sa détente à travers un divergent, cependant pour des angles trÚs faibles,

Cardemil suppose l’évolution isentropique. L’angle Ă©tant de 1,13° pour l’éjecteur utilisĂ©, cette

hypothÚse est conservée pour le modÚle et un calcul itératif sur la pression de sortie est mis en place

avec pour condition d’arrĂȘt, la conservation de la masse (Figure 60).

Cette section n’existe pas dans la mĂ©thode de Liu et Groll.

Figure 60 DĂ©termination de la pression en sortie de divergent

3.6.2.3. Aspiration du fluide secondaire

Se basant sur les observations de (Munday et al, 1977), le modÚle de Cardemil suppose que le mélange

commence quand l’écoulement secondaire est devenu supersonique. Le fluide secondaire atteint cette

vitesse en 1’, au niveau de sa section de passage la plus faible. Pour l’évolution du fluide primaire de 1

Ă  1’, Cardemil propose de prendre en compte un prolongement de la dĂ©tente jusqu’à une section

fictive en 1’.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

82

Cardemil considùre l’impact des chocs obliques sur l’aspiration du fluide secondaire que subit le fluide

primaire entre 1’ et 2. Ces chocs entrainent une augmentation de la pression, qui, d’aprùs plusieurs

études CFD, reste inférieure à la pression en entrée secondaire (cf section 2 et ((Croquer et al, 2016))).

Un rendement isentropique (équation 3.38) est défini pour prendre en compte son effet.

𝜂1â€Č = ℎ𝑝1â€Č−ℎ𝑝2

ℎ𝑝1â€Č−ℎ𝑝2𝑖𝑠 3.38

Un facteur ϕ dĂ©terminĂ© expĂ©rimentalement (Ă©quation 3.39), permet de lier les sections de passage

fictive et réelle en sortie de divergent. Les essais permettent de déterminer la loi polynomiale calculant

ce coefficient.

𝜙2 =𝐮𝑝1

𝐮𝑝1â€Č 3.39

La section fictive (A𝑝1â€Č)est dĂ©duite de la conservation de la masse (Ă©quation (3.40).

ïżœïżœ1â€Č = 𝐮p1â€Č𝑱𝑝1â€Č𝜌𝑝1â€Č 3.40

Le premier principe de la thermodynamique est utilisĂ© mais la diffĂ©rence de vitesse entre 1 et 1’ n’est

plus nĂ©gligĂ©e, puisque l’écoulement devient supersonique (Ă©quation 3.41).

ℎp1 +𝑱p12

2= ℎ𝑝1â€Č +

𝑱𝑝1â€Č2

2 3.41

Pour le fluide secondaire, l’aspiration est supposĂ©e isentropique. La section Ap2 (Ă©quation 3.42)

permet de dĂ©duire le dĂ©bit entrainĂ© du fluide (Ă©quation 3.43), en considĂ©rant qu’il atteint la vitesse du

son en 1’.

Si le systÚme ne converge pas, le fluide secondaire ne devient pas supersonique et la vitesse (et débit)

sont déduits avec une application du premier principe. Une fois les enthalpies et vitesse des deux

fluides au point 1’ dĂ©terminĂ©es, le premier principe appliquĂ© entre 1 et 1’ donne la condition de

convergence (équation 3.44), la vitesse en entrée secondaire est négligée. Si celle-ci est vérifiée la

boucle s’arrĂȘte sinon une nouvelle pression de mĂ©lange (P1â€Č) est mise en place.

𝐮2 = 𝐮𝑝1â€Č + 𝐮𝑠1â€Č 3.42

ïżœïżœđ‘  = 𝜌𝑠1â€Č𝑱𝑠1â€Č𝐮𝑠1â€Č 3.43

ïżœïżœđ‘ (ℎ𝑝1 +𝑱𝑝12

2) + ïżœïżœđ‘ (ℎ𝑠) = (ïżœïżœđ‘  (ℎ𝑠1â€Č +

𝑱𝑠1â€Č2

2) + ïżœïżœđ‘ (ℎ𝑝1â€Č +

𝑱𝑝1â€Č2

2)) 3.44

Liu & Groll utilisent une mĂ©thode diffĂ©rente, le fluide primaire est supposĂ© n’occuper que sa section

de passage en 1. En utilisant un rendement isentropique d’aspiration, il est capable de calculer

l’enthalpie et la vitesse du fluide secondaire au point 1. L’égalisation des pressions des deux fluides ne

se produit que dans la zone de mĂ©lange, et en mĂȘme temps que l’homogĂ©nĂ©isation des vitesses.

Cardemil, au contraire, suppose que l’égalisation des pressions se produit avant celle des vitesses.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

83

La prĂ©sence d’un divergent et les observations CFD incitent Ă  utiliser un modĂšle proche de celui de

Cardemil. La diffĂ©rence entre le modĂšle d’aspiration utilisĂ© ici, et celui de Cardemil est la mise en place

d’un rendement de divergent au niveau de l’aspiration du fluide secondaire entre 1 et 1’. La prise en

compte d’irrĂ©versibilitĂ©s lors de l’aspiration parait plus cohĂ©rente que de supposer que celles-ci n’ont

pas lieu. Cependant l’ajout d’un rendement Ă  dĂ©terminer implique qu’il manque une donnĂ©e d’entrĂ©e

pour assurer la détermination des coefficients. Cette donnée va provenir de la connaissance du fluide

en sortie d’éjecteur. La mĂ©thode prĂ©sentĂ©e sur la Figure 61 donne la mĂ©thodologie pour calculer le

rendement du convergent principal Î·đ‘ et secondaire Î·đ‘  , ainsi que le rapport des sections ϕ.

3.6.2.4. Zone de mélange

Cardemil suppose que le mélange se fait à pression constante sur la longueur de la zone de mélange

(de 1’ Ă  2). Il Ă©crit les Ă©quations de conservation de masse, Ă©nergie et de quantitĂ© de mouvement afin

de dĂ©terminer la vitesse et enthalpie en 2 (Ă©quation 3.45 3.46, 3.47). Un facteur (ϕm) est introduit au

sein de l’équation de la conservation de la quantitĂ© de mouvement (Ă©quation 3.48), pour prendre en

compte les effets de frottement aux parois. De 2 à 3, le fluide a fini de se mélanger et les frottements

sont négligés. Les caractéristiques du point 2 sont égales à celles du point 3. Le débit au point 4 est

calculĂ© avec la conservation de la masse (Ă©quation 3.47). L’onde de choc (de 3 Ă  4) est ensuite

modĂ©lisĂ©e Ă  travers l’équation de Hugoniot (Ă©quation 3.48), couplĂ©e Ă  la conservation de l’énergie

(équation 3.49) et à la conservation de la quantité de mouvement (équation 3.50) (couplée à la

conservation de la masse). Le principal défaut de la méthode de Cardemil est de supposer une

Ă©volution Ă  pression constante, ce qui contredit les observations faites Ă  partir de la CFD et de la

bibliographie.

𝜙𝑚(ïżœïżœđ‘đ‘ąđ‘2 + ïżœïżœđ‘ đ‘ąđ‘ 2) = (ïżœïżœđ‘ + ïżœïżœđ‘ )𝑱3 3.45

ïżœïżœđ‘ (ℎ𝑝2 +𝑱𝑝22

2) + ïżœïżœđ‘  (ℎ𝑠2 +

𝑱𝑠22

2) = ïżœïżœ (ℎ3 +

𝑱32

2) 3.46

ïżœïżœ = ïżœïżœđ‘ + ïżœïżœđ‘  3.47

𝑃4−𝑃3

𝜌4−𝜌3(𝜌4

𝜌3) = 𝑱3

2 3.48

ℎ3 +𝑱32

2= ℎ4 +

𝑱42

2 3.49

ℎ4 − ℎ3 =𝑃4−𝑃3

2

(𝜌3+𝜌4)

𝜌3𝜌4 3.50

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

84

Liu et Groll prennent en compte une Ă©volution de la pression en Ă©tablissant les Ă©quations de

conservation entre le point 1’ et 2, et avec une Ă©quation de conservation de la quantitĂ© de mouvement

(Ă©quation 3.51) prenant en compte une Ă©volution des vitesses et des pressions. Un facteur de

conversion y est dĂ©fini (đ¶đ‘Ą dans l’équation 3.52). L’équation de conservation de l’énergie reste

identique (Ă©quation 3.53). L’avantage de cette mĂ©thode est de poser moins d’hypothĂšses sur

l’écoulement, notamment l’égalitĂ© de la pression et la vitesse supersonique de l’écoulement

secondaire. Cependant dans son modĂšle, l’onde de choc dans la zone de mĂ©lange n’est pas modĂ©lisĂ©e.

𝜌𝑝1𝐮𝑝1𝑱𝑝1 + 𝜌𝑠1𝐮𝑠1𝑱𝑠1 = 𝜌3𝐮3𝑱3 3.51

𝑃𝑝1𝐮𝑝1 + đ¶đ‘ĄđœŒđ‘1𝐮𝑝1𝑱𝑝12 + 𝑃𝑠1𝐮𝑠1 + 𝜂3 𝜌𝑠1𝐮𝑠1𝑱𝑠1

2 = 𝜌3𝐮3𝑱32 + 𝑃3𝐮3 3.52

La mĂ©thode retenue s’inspire des deux. Le mĂ©lange commence quand le fluide secondaire devient

supersonique et s’arrĂȘte quand les vitesses des deux fluides deviennent Ă©gales. La mĂ©thode de

résolution retenue ne prend pas en compte de facteur de conversion Ct ou de rendement de

mĂ©lange 𝜂3.

La mĂ©thode pour dĂ©terminer l’état du fluide au point 3 est dĂ©taillĂ©e sur la Figure 61. Il s’agit d’une

mĂ©thode itĂ©rative avec un critĂšre de convergence sur l’équation d’Hugoniot.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

85

Figure 61 Logigramme de la dĂ©termination du rendement de l’aspiration du fluide secondaire, de divergent et du rapport des sections fictives en sortie de convergent

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

86

Figure 62 Logigramme de la résolution de la zone de mélange

3.6.3. Diffuseur

Cardemil définit un rendement isentropique de tuyÚre (équation 3.53) couplé à la conservation de

l’énergie afin de calculer l’enthalpie en sortie de diffuseur (Ă©quation 3.54). Une mĂ©thode itĂ©rative sur

la pression au point 4 permet de résoudre le systÚme.

𝜂𝑑 =ℎ5−ℎ4

ℎ5𝑖𝑠−ℎ4 3.53

ℎ4 +𝑱42

2= ℎ5 3.54

Liu et Groll préfÚrent utiliser la corrélation de Owen (Owen, et al) (équation 3.55 et 3.56) pour calculer

la pression en sortie. Couplant cette corrĂ©lation Ă  la conservation de l’énergie entre les entrĂ©es et

sorties de l’éjecteur (3.57), ils sont capables de recalculer la pression et l’enthalpie en sortie du

systĂšme.

đ¶đ‘Ą =𝑃5−𝑃41

2𝜌4𝑱4

2 3.55

đ¶đ‘Ą = (0,85 𝜌4 (1 − (𝐮4

𝐮5)2) (

đ‘„42

𝜌4𝑔+(1âˆ’đ‘„4)

2

𝜌4𝑙 ) 3.56

ïżœïżœđ‘šâ„Žđ‘š + ïżœïżœđ‘ â„Žđ‘  = (ïżœïżœđ‘š + ïżœïżœđ‘ )ℎ5 3.57

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

87

La premiÚre expression avec le rendement est privilégiée, car elle permet de se soustraire à une

contrainte supplĂ©mentaire et de complĂ©ter notre systĂšme d’équations. Pour identifier les rendements,

plusieurs valeurs sont testĂ©es Ă  partir du point 5 pour retrouver le point 4. La traversĂ©e de l’onde de

choc permet d’identifier un point 3 pour chaque point 4. Ensuite le point 3 permettant de rĂ©soudre le

logigramme de la Figure 61 avec la tolĂ©rance la plus faible est sĂ©lectionnĂ©. Puisqu’il correspond Ă  un

point 4 et à un rendement, celui-ci est identifié.

3.6.4. ModĂšle de l’éjecteur

Lors de la mise en place du modĂšle de l’éjecteur au sein du cycle, le dĂ©bit Ă  son entrĂ©e est calculĂ© au

niveau du compresseur, la pression en sortie du compresseur et en entrĂ©e de l’éjecteur est une

inconnue. Le modĂšle du convergent (3.6.1) est modifiĂ© afin de pouvoir calculer la pression d’entrĂ©e de

l’éjecteur. Une boucle itĂ©rative est mise en place en entrĂ©e de l’éjecteur afin d’identifier la pression

d’entrĂ©e Ă  travers l’équation de conservation de la masse (Figure 61). La Figure 62 prĂ©sente la mĂ©thode

de rĂ©solution complĂšte de l’éjecteur avec en donnĂ©es d’entrĂ©es le dĂ©bit, tempĂ©rature primaire, la

pression et enthalpie au secondaire. La pression primaire, débit secondaire et la pression de sortie sont

les sorties du systĂšme. L’entrainement et le recouvrement sont calculĂ©s par le modĂšle.

Une part importante du travail, lors de la mise en place des rendements, sera de minimiser les

tolérances admises pour les conditions de bouclage dans les calculs des sections précédentes. Chaque

tolĂ©rance sur la conservation de l’énergie ou de la masse d’un Ă©lĂ©ment du modĂšle va se traduire par

une incertitude qui va s’ajouter aux autres, pouvant entrainer un Ă©cart important entre les valeurs

expérimentales et simulées.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

88

Figure 63 ModĂšle du convergent

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

89

Figure 64 Logigramme de la modĂ©lisation de l’éjecteur

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

90

Conclusions

L’ensemble des modĂšles numĂ©riques pour les diffĂ©rents organes de la machine a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ© dans

cette section. La calibration s’appuiera sur un faible nombre de points expĂ©rimentaux. Des modĂšles

dynamiques ont été retenus pour les composants présentant une capacité calorifique importante : les

échangeurs et le séparateur. Les autres composants sont décrits avec des modÚles stationnaires. Une

attention particuliĂšre a Ă©tĂ© apportĂ©e au niveau du compresseur et de l’éjecteur.

Le compresseur est modĂ©lisĂ© Ă  partir d’une modification du modĂšle de Winandy. Il s’agit d’une

description de la compression à travers une succession de transformations simplifiées. Le modÚle

originel est modifiĂ© pour ĂȘtre utilisĂ© sur une compression bi-Ă©tagĂ©e.

L’éjecteur est aussi dĂ©composĂ© en une succession de transformations simplifiĂ©es. Le modĂšle s’appuie

sur la modĂ©lisation de Cardemil mais est modifiĂ© notamment par l’ajout de l’équation d’onde de choc.

Ces modĂšles doivent maintenant ĂȘtre validĂ©s Ă  partir de rĂ©sultats expĂ©rimentaux ceux-ci sont l’objet

du prochain chapitre.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

91

4. Résultats expérimentaux

4.1. Caractérisation du cycle avec injection de vapeur

Le chapitre 2 a prĂ©sentĂ© les modifications apportĂ©es Ă  l’unitĂ© pour l’instrumenter et la positionner

dans la salle d’essais. Pour vĂ©rifier que ces modifications n’ont pas changĂ© de maniĂšre significative son

fonctionnement, un état des lieux est présenté dans cette section. Cet état des lieux servira de base

de comparaison pour montrer l’impact de l’éjecteur.

4.1.1. Mise en place du protocole d’essais

Le protocole d’essais doit permettre de fixer les tempĂ©ratures extĂ©rieure et d’évaporation afin

d’obtenir les conditions de fonctionnement Ă©noncĂ©es dans la partie 1. Il s’agit des points issus de l’ATP

0/30 °C, -20/30 °C, 0/38 °C, -20/38 °C et des points à une température extérieure élevée 0/50 °C, -

20/50 °C, -30/50 °C. Lors des essais la tempĂ©rature d’entrĂ©e de l’air Ă  l’évaporateur est calculĂ©e avec

la moyenne des températures mesurées par les thermocouples. Elle est réglée par les résistances

chauffantes. La tempĂ©rature de l’air en entrĂ©e du refroidisseur de gaz est calculĂ©e avec la moyenne

des températures mesurées en entrée de celui-ci. Elle est contrÎlée avec les groupes frigorifiques

installĂ©s dans la salle d’essais.

Pour les essais sans Ă©jecteur, l’ensemble des contrĂŽles de la machine est fixĂ© par son programme

interne. Le logiciel de contrîle fixe l’ouverture de vannes et la vitesse des ventilateurs et du

compresseur afin d’atteindre la pression optimale (calculĂ©e avec l’équation empirique 4.1) et d’assurer

une surchauffe de 8 K, permettant de ne pas avoir de liquide en entrée de compresseur. Les

coefficients de l’équation sont issus d’une sĂ©rie d’essais oĂč la pression optimale est recherchĂ©e. Les

variables correspondent à des données physiques du fluide simple à obtenir.

Le protocole d’essais est prĂ©sentĂ© sur la Figure 65 : il s’agit d’attendre que le cycle se stabilise sur un

point (variation des pressions inférieure à 1% et des températures inférieures à 0,5 °C sur 30 minutes)

ainsi que d’effectuer les bilans Ă©nergĂ©tiques Ă  l’évaporateur. Durant les essais sans Ă©jecteur, l’unitĂ© est

Ă  charge nominale (4,5 kg, valeur fournie par le constructeur).

𝑃𝑜𝑝𝑡 = 𝑎0 + 𝑎1𝑇𝑠𝑟𝑔 + 𝑎2𝑇𝑠𝑟𝑔2 + 𝑎3𝑇𝑠𝑟𝑔

3 + 𝑎4𝑇𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝 + 𝑎5𝑇𝑒 evap2 + 𝑎6𝑇𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝

3 4.1

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

92

Figure 65 Enregistrement d'un point d'essais sur le cycle avec injection de vapeur

La Figure 66 reprĂ©sente l’évolution des pressions au cours du temps lors d’un essai. La numĂ©rotation

correspond Ă  celle de la Figure 67. À l’origine (t=0 s) l’unitĂ© est mise en marche, les pressions au niveau

de l’évaporateur (1, 10 et 11) diminuent rapidement avant de se stabiliser Ă  la pression de saturation

correspondant Ă  la tempĂ©rature d’évaporation de -7 °C. Les rĂ©sistances chauffantes permettent

d’assurer une tempĂ©rature en entrĂ©e d’air Ă  l’évaporateur de 0 °C. Jusqu’à 11000 s (env. 3 h), la

température extérieure est de 30 °C avant que la température de consigne de la salle bascule à 38 °C

pour un nouvel essai. La haute pression est augmentée de 20 bar (104 bar à 124 bar). La pression

intermĂ©diaire s’accroit de 4 bar. La variation de la haute pression correspond Ă  la modification de la

tempĂ©rature de consigne de la salle d’essai pour se rapprocher au plus prĂšs de 38 °C. L’augmentation

de la température extérieure va entrainer une modification de la température en sortie de

refroidisseur de gaz, le logiciel de contrĂŽle calcule une nouvelle pression optimale, le degrĂ© d’ouverture

de la vanne en 7 est modifié pour atteindre cette nouvelle pression.

Les oscillations observĂ©es sur le cycle correspondent Ă  un effet d’oscillation entre le rĂ©glage de la

surchauffe et la mise en marche des résistances thermiques. Les résistances électriques dans le caisson

isolĂ© fonctionnent en tout ou rien. Lorsqu’elles se mettent en marche la surchauffe augmente, ce qui

provoque l’ouverture de la vanne en entrĂ©e d’évaporateur, donc l’augmentation de la pression

d’évaporation. Lorsque les rĂ©sistances s’éteignent, la surchauffe diminue, la vanne se ferme. Un point

de fonctionnement stable est identifié entre les pointillés rouges sur la Figure 66. Les enthalpies et

entropies sont calculées à partir de la moyenne des grandeurs enregistrées sur cette zone.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

93

4.1.2. Validation des résultats obtenus

La Figure 68 prĂ©sente le diagramme pression enthalpie d’un cycle expĂ©rimental. La Figure 67 rappelle

l’emplacement des diffĂ©rents points. Le refroidissement dĂ» Ă  l’injection de vapeur (3 Ă  4) Ă  l’entrĂ©e du

deuxiÚme étage représente une diminution de température trÚs importante (10 °C, pour une

diminution de tempĂ©rature de 56 °C au dĂ©surchauffeur (2 Ă  3)). Lors des essais avec Ă©jecteur, l’injection

de vapeur n’a pas lieu ce qui risque d’entrainer des tempĂ©ratures en sortie de deuxiĂšme Ă©tage trĂšs

importantes. Il faudra surveiller ces valeurs afin d’éviter une dĂ©tĂ©rioration mĂ©canique du compresseur

ou une dĂ©tĂ©rioration de l’huile due Ă  des tempĂ©ratures de fonctionnement trop importantes.

Figure 66 Evolution des pressions du cycle à injection de vapeur, variation de la température extérieure de 30 °C à 38 °C. Les pointillés rouges délimitent la premiÚre zone de stabilité

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

94

Figure 67 Schéma du cycle avec injection de vapeur

Figure 68 Diagramme pression enthalpie du cycle avec injection de vapeur sur le point 0/30°C

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

95

Les pertes de charge au niveau des Ă©changeurs restent faibles (infĂ©rieures Ă  8% de la pression d’entrĂ©e)

sauf pour le dĂ©surchauffeur (de 2 Ă  3) oĂč la valeur est trĂšs importante. Le dĂ©surchauffeur prĂ©sente

quatre circuits en parallĂšle contre trois circuits pour le refroidisseur de gaz et est plus court (deux

passes contre dix). Les pertes de charge devraient y ĂȘtre plus faibles. DiffĂ©rents essais ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s

à la fois en modifiant l’instrumentation (changement de capteur de pression, d’emplacement de

capteur) ou en faisant varier les conditions d’essais. Ce comportement se retrouve dans d’autres

conditions (Tableau 13) ce qui permet d’affirmer que les pertes de charge sont rĂ©ellement importantes

dans ce composant et ne sont pas dues Ă  une erreur de mesure.

Point de

fonctionnement

°C

-20/30 0/30 -20/38 0/38 -20/50 0/50 -30/50

Perte de charge

(bar)

(pourcentage

de la perte de

charge par

rapport Ă  la

pression

d'entrée) du

composant

DĂ©surchauffeur 8,97

(18%)

20,23

(26%)

8,55

(17%)

19,41

(24%)

8,01

(14%)

8,34

(20%)

8,21

(17%)

Refroidisseur de

gaz

0,57

(1%)

1,37

(1%)

0,52

(1%)

1,17

(1%)

0,51

(<1%)

0,44

(<1%)

0,43

(<1%)

Evaporateur 0,92

(6%)

1,65

(6%)

0,96

(6%)

1,94

(7%)

0,86

(5%)

1,2

(8%)

0,79

(7%)

Tableau 13 Perte de charge au niveau des Ă©changeurs

En Ă©valuant un coefficient de perte de charge kv (en considĂ©rant que celle-ci peut ĂȘtre traitĂ©e comme

une perte de charge singuliÚre) avec la formule 4.2) et les données expérimentales issues des essais, il

est possible de calculer celle-ci.

ïżœïżœ = 𝑘𝑣(2đœŒđ›„đ‘ƒ)1/2 4.2

Le Tableau 14 liste les pertes de charge calculĂ©es sur les diffĂ©rents points d’essais pour le

désurchauffeur. La différence avec les pertes de charge mesurées est au maximum de 11,2%. Elles

suivent le comportement d’une perte de charge singuliĂšre, leur origine peut ĂȘtre due Ă  un pincement

d’un tube de l’échangeur de chaleur interne. Si elles ne causent pas un changement important du

comportement de la machine, elles seront considérées comme une caractéristique du désurchauffeur

pour la suite des essais.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

96

Condition

DĂ©bit

(kg/h)

Perte de charge

expérimentale (bar)

Perte de charge

calculée (bar)

Ecart

(%)

-20/30 110,4 9,0 9,0 0,4

-30/38 92,2 8,3 7,8 -6,7

0/30 217,0 20,2 20,8 3,0

-20/38 110,6 8,6 8,4 -1,5

0/38 218,7 19,4 20,6 6,1

-30/50 96,1 8,2 7,3 -11,2

-20/50 110,4 8,0 7,4 -7,3

Tableau 14 Ecart entre les pertes de charge calculées et mesurées au désurchauffeur

Lors des essais sans Ă©jecteur, la puissance frigorifique est calculĂ©e sur l’air et le CO2, d’aprĂšs les

formules évoquées dans la partie 2. Mis à part dans les conditions -30/50 °C, la différence entre les

calculs de puissance frigorifique des bilans enthalpiques sur l’air et le CO2 est infĂ©rieure Ă  5%. Ceux-ci

sont prĂ©sentĂ©s sur le Tableau 15. La diffĂ©rence parait assez faible, d’autant plus que la vitesse des

ventilateurs n’est pas mesurĂ©e mais issue des donnĂ©es provenant du constructeur, ajoutant une

imprĂ©cision sur le calcul de la puissance frigorifique Ă  l’évaporateur du cĂŽtĂ© de l’air.

Température de

source froide (°C)

/Température de

source chaude (°C)

-20/30

0/30 -20/38 0/38 -20/50 -30/38 0/50 -30/50

12/50

Ecart Puissance

frigorifique CO2/air

(ïżœïżœđ’‚đ’Šđ’“âˆ’ïżœïżœđ‘Șđ‘¶đŸïżœïżœđ’‚đ’Šđ’“+ïżœïżœđ‘Șđ‘¶đŸ

𝟐 )

-2,9% -2,3% -2,0% -4,6% 0,5% 5,6% 0,2% -9,1% 10,2%

Tableau 15 Comparaison puissances frigorifiques calculées dans un bilan sur l'air et le CO2

Pour vĂ©rifier que l’implantation des capteurs et la modification de l’unitĂ© n’ont pas changĂ©

significativement les caractĂ©ristiques de l’unitĂ©, une comparaison avec les donnĂ©es du fabricant/de

l’usine est prĂ©sentĂ©e dans le Tableau 16. Pour rappel les modifications sont :

DĂ©placement de l’évaporateur (modification du circuitage, et de son Ă©coulement) ;

Mise en place des capteurs (modification du circuitage) ;

Alimentation en 50 Hz au lieu de 60 Hz (Différence Europe/Etats-Unis).

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

97

La puissance consommée par la machine diffÚre peu tandis que la puissance frigorifique (calculée sur

le fluide) est plus importante lors des essais en laboratoire. La diffĂ©rence peut provenir de l’écoulement

d’air au niveau des ventilateurs, comme il est possible de le voir sur la Figure 69 avec à gauche le circuit

d’air (en bleu) dans un container et Ă  droite l’écoulement d’air dans le caisson isolĂ©. L’écoulement d’air

en sortie d’évaporateur est moins obstruĂ© dans la configuration laboratoire. La pression optimale reste

proche dans les différentes configurations, les pressions au niveau du séparateur et en entrée de

compresseur sont plus importantes mais ne semblent pas avoir d’impact sur les performances de la

machine. MĂȘme si les diffĂ©rences entre les pressions et la puissance frigorifique sont assez

importantes, notamment au niveau des points Ă  trĂšs basse tempĂ©rature, la machine peut ĂȘtre

considérée comme fonctionnant dans des conditions de travail normales. Les points de

fonctionnement expĂ©rimentaux serviront de base Ă  l’évaluation de l’impact d’un Ă©jecteur.

Tableau 16 Ecarts relatifs entre les rĂ©sultats expĂ©rimentaux issus du laboratoire et de l’entreprise (rĂ©sultats laboratoire-rĂ©sultats entreprise)

Point d’essai

Ecart relatif pour : 0/38 -20/38 -30/38 -30/50

Puissance frigorifique (%) 3,4 2,1 10,8 15,8

Puissance Ă©lectrique consommĂ©e par l’unitĂ© (%) 4,1 -4,6 -1,0 -1,1

Pression en sortie de compresseur (%) 5,3 -1,0 2,3 1,1

Pression en entrée du séparateur liquide/vapeur (%) -5,0 -11,0 3,1 -6,9

Pression en entrée de compresseur (%) 0,4 -10,3 -1,0 1,4

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

98

Figure 69 SchĂ©ma transversal de l’unitĂ© Ă  gauche sans modification Ă  droite avec le caisson isolĂ©

Les sections suivantes présentent plusieurs caractéristiques du cycle sans éjecteur.

4.1.3. Analyse du comportement du cycle

La Figure 70 reprĂ©sente plusieurs cycles avec injection de vapeur 1 pour une mĂȘme tempĂ©rature d’évaporation, de 0 °C et des tempĂ©ratures extĂ©rieures de 27 °C, 30 °C, 38 °C et 48 °C. La tempĂ©rature extĂ©rieure augmentant, la haute pression augmente. Sur le point Ă  48 °C la pression au refroidisseur de gaz reste proche de celle Ă  38 °C en raison de la limite en tempĂ©rature et en pression imposĂ©es par l’algorithme de contrĂŽle. Pour des raisons de sĂ©curitĂ© la tempĂ©rature en sortie de compresseur est limitĂ©e Ă  130 °C et la pression Ă  130 bar. L’injection de vapeur Ă  l’étage intermĂ©diaire refroidit le fluide en entrĂ©e du deuxiĂšme Ă©tage d’autant plus que la tempĂ©rature extĂ©rieure augmente. Le refroidissement par l’échangeur intermĂ©diaire est plus faible. Ceci est compensĂ© par le fait que le titre de vapeur aprĂšs la premiĂšre dĂ©tente est plus important, ce qui entraĂźne un dĂ©bit de vapeur plus important, et se traduit par une plus forte baisse de la tempĂ©rature entre la sortie de l’échangeur intermĂ©diaire (point 3) et l’entrĂ©e du compresseur (point 4).

1 Pour rappel, la terminologie « avec injection de vapeur » fait rĂ©fĂ©rence au compresseur et Ă  la machine standard sans l’utilisation d’un Ă©jecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

99

Figure 70 Impact de la température extérieure sur la pression optimale du cycle

Dans le Tableau 17, le dĂ©bit du premier Ă©tage reste constant pour les mĂȘmes tempĂ©ratures

d’évaporation tandis que le dĂ©bit au deuxiĂšme Ă©tage augmente avec la tempĂ©rature extĂ©rieure. Cette

augmentation du dĂ©bit injectĂ© Ă  l’étage intermĂ©diaire est due Ă  une augmentation du taux de vapeur

dans le sĂ©parateur vapeur-liquide. En sortie de refroidisseur de gaz, la tempĂ©rature de l’air

augmentant, la température du fluide en sortie est plus élevée, ce qui se traduit par une augmentation

d’enthalpie en sortie de refroidisseur de gaz, malgrĂ© une augmentation de la pression. À la suite de

cette évolution aprÚs la détente isenthalpique, le taux de vapeur est plus élevé au séparateur liquide-

vapeur.

Point de fonctionnement (°C) -20/30 -20/38 -20/50 0/30 0/38 0/50

DĂ©bit premier Ă©tage (kg/s) 0,031 0,031 0,031 0,060 0,061 0,063

DĂ©bit deuxiĂšme Ă©tage (kg/s) 0,050 0,054 0,068 0,084 0,085 0,107

Taux de liquide au séparateur 0,62 0,55 0,43 0,76 0,74 0,59

Tableau 17 Débit au premier et deuxiÚme étage et taux de liquide au séparateur

La Figure 71 reprĂ©sente des cycles avec plusieurs tempĂ©ratures d’évaporation, 0 °C, -20 °C et -30 °C

pour une tempĂ©rature extĂ©rieure de 38 °C. Le taux de liquide en entrĂ©e d’évaporateur varie de 0,66 Ă 

0,70. La dĂ©tente Ă  travers la vanne rĂ©gulant la surchauffe conserve le mĂȘme ordre de grandeur

(33,8 bar pour 0/38 °C, 31,5 bar pour -20/38 °C et 28,6 bar pour -30/38°C).

24

200 300 400 500 600

Pre

ssio

n (

bar

)

Enthalpie (kJ/kg)

0-27 °C

0-30 °C

0-38 °C

0-48 °C

123

60

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

100

Figure 71 Cycle avec injection de vapeur pour diffĂ©rentes tempĂ©ratures d’évaporation

Les principales caractéristiques du cycle avec injection de vapeur ont été présentées. Au niveau du

cycle avec éjecteur il faudra vérifier que la température en sortie de compresseur ne dépasse pas

130 °C afin de ne pas dĂ©tĂ©riorer ni l’huile ni les performances du compresseur.

4.2. Caractérisation du cycle avec éjecteur et échangeur de chaleur interne

Le fonctionnement de l’unitĂ© avec la configuration injection de vapeur Ă©tant validĂ©, ce chapitre

s’intĂ©resse Ă  la mise en place des essais en mode Ă©jecteur. Ces essais ont eu lieu en deux phases. Lors

de la premiĂšre, les essais se sont concentrĂ©s sur la prise en main de l’éjecteur et la recherche de la

charge optimale de la machine. Pour chaque charge une recherche de la haute pression optimale fut

mise en place avec une variation de la position de l’aiguille pour une vitesse au compresseur de 72%

(valeur issue des essais sans Ă©jecteur). La vanne ESV Ă©tait rĂ©glĂ©e afin d’obtenir une surchauffe

constante en sortie d’évaporateur lors de ces essais. La section suivante prĂ©sente ces rĂ©sultats.

4.2.1. Mise en place du protocole d’essais

En mode Ă©jecteur, le logiciel de contrĂŽle n’est pas utilisable. La vitesse du compresseur, la position de

l’aiguille et l’ouverture des vannes sont rĂ©glables manuellement. La Figure 72 prĂ©sente le protocole

d’essais mis en place pour la premiĂšre phase de travail avec l’éjecteur. Ce protocole permet de

travailler dans des conditions proches du mode avec injection de vapeur. Dans la deuxiĂšme phase, le

protocole d’essais permet de faire varier la vitesse du compresseur pour modifier les conditions de

travail de l’éjecteur. Ces essais ont Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ©s au minimum deux fois pour s’assurer de la

reproductibilité des résultats.

8

80

150 250 350 450 550

Pre

ssio

n (

bar

)

Enthalpie (kJ/kg)

0-38 °C

-20-38 °C

-30-38 °C

123

60

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

101

Figure 72 Enregistrement d'un point d'essais en mode Ă©jecteur

Une des premiĂšres constatations lors de ces essais est que la mesure du dĂ©bit en sortie d’évaporateur

(Figure 73) n’est plus fiable : on observe des variations de plus de 50% de sa valeur moyenne. Sans

connaitre ce dĂ©bit il n’est pas possible de calculer l’enthalpie en sortie d’éjecteur ou la puissance

frigorifique sur le fluide frigorigĂšne. Ce problĂšme peut ĂȘtre dĂ» Ă  une prĂ©sence de fluide diphasique en

sortie d’évaporateur, la masse volumique mesurĂ©e par le dĂ©bitmĂštre varie fortement entre des valeurs

correspondant Ă  de la vapeur et du liquide. Une autre explication serait la prĂ©sence d’huile en quantitĂ©

non négligeable qui fausserait elle aussi la valeur mesurée. Afin de répondre à ces questions, lors de

la deuxiĂšme phase d’essais plusieurs modifications ont Ă©tĂ© mises en place et seront prĂ©sentĂ©es dans

la section suivante. Les résultats de cette section sont évalués avec les puissances frigorifiques

calculĂ©es sur l’air.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

102

Figure 73 Circuit frigorifique avec Ă©jecteur et emplacement des capteurs

Il est aussi possible d’effectuer un bilan sur le fluide frigorigĂšne entre les entrĂ©es de l’éjecteur et les

sorties du séparateur. En reprenant la notation de la Figure 74, le premier principe appliqué au systÚme

constituĂ© de l’éjecteur et du sĂ©parateur dans le cas d’un rĂ©gime permanent stable se met sous la

forme,

ïżœïżœ6ℎ6 + ïżœïżœ11ℎ11 − ïżœïżœ8ℎ8 − ïżœïżœ9ℎ9 + ïżœïżœđ‘ Ă©đ‘đ‘Žđ‘Ÿđ‘Žđ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑙𝑖𝑞𝑱𝑖𝑑𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟 + ïżœïżœđ‘’đ‘—đ‘’đ‘đ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ = 0 4.3

Figure 74 Schéma du circuit avec éjecteur et échangeur de chaleur interne

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

103

Les Ă©changes thermiques Ă  l’éjecteur et au sĂ©parateur sont nĂ©gligĂ©s, ceux-ci Ă©tant thermiquement

isolĂ©s. Le bilan Ă©tant effectuĂ© lors d’un fonctionnement stabilisĂ©, le dĂ©bit en sortie d’échangeur de

chaleur interne haute pression est Ă©gal Ă  celui en sortie vapeur du sĂ©parateur et de mĂȘme pour les

dĂ©bits en entrĂ©e secondaire d’éjecteur et en sortie liquide (Ă©quation 4.4).

ïżœïżœ6(ℎ6 − ℎ8) + ïżœïżœ9(ℎ11 − ℎ9) = 0 4.4

La dĂ©tente de 9 Ă  10 est supposĂ©e isenthalpique, l’enthalpie en entrĂ©e d’évaporateur est Ă©gale Ă 

l’enthalpie en sortie liquide du sĂ©parateur.

La puissance frigorifique est donc connue et calculable Ă  l’évaporateur et au couple Ă©jecteur et

séparateur (équations 4.5, 4.6)

𝑃𝑓1 = ïżœïżœ9(ℎ11 − ℎ10) 4.5

𝑃𝑓2 = ïżœïżœ6(ℎ8 − ℎ6) 4.6

La vapeur en sortie de sĂ©parateur est Ă  saturation et son enthalpie peut ĂȘtre calculĂ©e avec la pression

du mesurée au point 8.

En utilisant les Ă©quations 4.5 et 4.6, il est possible de vĂ©rifier quand le dĂ©bit et l’enthalpie en sortie

d’évaporateur sont corrects. Si les trois puissances frigorifiques calculĂ©es (sur l’air et avec les Ă©quations

4.5, 4.6) sont Ă©gales, le dĂ©bit est correct et l’enthalpie calculĂ©e en sortie d’évaporateur est juste. Dans

ce cas il sera possible de connaitre l’enthalpie du point 7 et de tracer des diagrammes pression

enthalpie. Dans le cas contraire, il est possible de connaitre la puissance frigorifique et de rechercher

le COP (coefficient de performance) optimal mais pas de connaitre les caractéristiques de

fonctionnement de l’éjecteur, et les autres paramĂštres sur la boucle Ă©vaporateur (de 7 Ă  11).

La Figure 75 reprĂ©sente le cycle d’un point d’essai 0/38 °C avec le dĂ©bit maximal Ă  l’échangeur de

chaleur interne. Par rapport au cycle sans Ă©jecteur, les pertes de charge Ă  l’échangeur de chaleur

interne (2 Ă  3) sont aussi importantes. L’absence d’injection de vapeur, couplĂ©e Ă  une surchauffe en

entrée de compresseur élevée (41 °C), contribue à atteindre des températures élevées en sortie de

compresseur au premier (point 2, 134 °C) et au deuxiÚme étage (point 4, 104 °C). La vanne située à la

basse pression permet de rĂ©gler le dĂ©bit dans l’évaporateur (et donc la surchauffe en sortie) Ă  travers

la détente de 9 à 10. Cette détente devrait correspondre à la différence entre la pression de sortie de

l’évaporateur et de l’entrĂ©e du compresseur (pression en 11 et 1) s’il n’y avait pas de pertes de charge

entre 8 et 1.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

104

Figure 75 Diagramme pression enthalpie du cycle avec Ă©jecteur

L’échangeur de chaleur interne permet un Ă©change de 3000 W entre le fluide sortant du refroidisseur

de gaz et la vapeur sortant du séparateur. Les pertes de charge sont tellement importantes en sortie

du sĂ©parateur liquide vapeur que la pression en entrĂ©e du compresseur n’est guĂšre plus Ă©levĂ©e qu’en

sortie d’évaporateur. Dans un tel cas les pertes de charge diminuent, voire annulent l’amĂ©lioration

apportĂ©e par l’éjecteur. Sur le Tableau 18, il est possible de vĂ©rifier que les pertes de charge sont

négligeables sur la haute pression (5 à 6). Les pertes de charge au niveau des autres composants

restent importantes.

Tableau 18 Pertes de charge sur le cycle lors de la phase 1 des essais avec Ă©jecteur

Perte de charge (bar)

Pourcentage de la perte de charge par

rapport à la pression en entrée

DĂ©surchauffeur 21,20 28,31

Refroidisseur de gaz 2,66 2,61

Refroidisseur interne haute

pression 0,03 0,03

Refroidisseur interne basse

pression 1,51 4,95

Evaporateur 1,02 3,36

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

105

4.2.2. Identification de la charge optimale

Les charges testées sur la machine sont de 4, 4,4 kg et 5 kg, la charge optimale sans éjecteur est de

4,5 kg. Comme expliquĂ© dans le chapitre prĂ©cĂ©dent, il n’est pas indispensable de connaitre le dĂ©bit Ă 

l’évaporateur pour calculer la puissance frigorifique de la machine. Cette section va prĂ©senter la

recherche de la haute pression optimale pour une charge de 4,5 kg, et la section suivante l’influence

de l’échangeur de chaleur interne sur le cycle.

Figure 76 COP en fonction de la haute pression pour une charge de 4,5kg sur le point 0/38 °C

La Figure 76 présente une recherche de la haute pression optimale avec variation de la position de

l’aiguille. L’introduction de l’aiguille dans le convergent de l’éjecteur augmente la pression en sortie de

compresseur. La pression optimale est identifiée pour 105 bar.

Ce point optimal apparait lorsque la puissance frigorifique se met Ă  augmenter moins vite que la

puissance consommée en fonction de la pression au refroidisseur. Cet effet est visible sur la Figure 77.

La puissance consommée augmente de maniÚre linéaire avec la haute pression tandis que la puissance

frigorifique s’accroit rapidement de 90 bar à 105 bar et avec une pente plus faible de 105 bar à 125

bar.

Pour augmenter le COP du cycle il est possible d’accroitre la pression en entrĂ©e compresseur afin de

diminuer le taux de compression du compresseur et sa consommation, en conservant la mĂȘme

pression d’évaporation. Cela revient Ă  augmenter le recouvrement (rapport entre la pression

d’évaporation et la pression de sortie de l’éjecteur).

0,82

0,84

0,86

0,88

0,9

0,92

0,94

0,96

80 90 100 110 120 130

CO

P

Pression (bar)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

106

Figure 77 Puissance frigorifique et consommée en fonction de la haute pression

La surchauffe en sortie évaporateur et le recouvrement sont liés. La surchauffe est pilotée par la

fermeture de vanne en entrĂ©e d’évaporateur. Si celle-ci se ferme la pression au sĂ©parateur augmente,

le débit diminue, la surchauffe et le recouvrement augmentent. La Figure 78 représente cette

Ă©volution.

Figure 78 Recouvrement en fonction de la haute pression

Une augmentation de la surchauffe se traduit par une diminution de la puissance frigorifique pour

deux raisons : d’une part, la zone de l’évaporateur Ă©changeant avec la vapeur augmente et cet Ă©change

est moins efficace qu’avec le liquide, et d’autre part le dĂ©bit Ă  l’évaporateur diminue. Si la diminution

de puissance frigorifique Ă  l’évaporateur est plus faible que la diminution de la consommation au

compresseur cela peut se traduire par une augmentation du COP.

7000

7500

8000

8500

9000

9500

10000

80 90 100 110 120 130

Pu

issa

nce

(W

)

Pression (bar)

Puissance consommée (W)

Puissance frigorifique (W)

1,05

1,07

1,09

1,11

1,13

1,15

1,17

90 95 100 105 110 115

Re

cou

vre

me

nt

Pression (bar)

Surchauffe de 5 K

Surchauffe de 7 K

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

107

Pour avoir une diminution de la puissance consommée au compresseur, il faut que le taux de

compression baisse suffisamment pour obtenir un travail plus faible. Les pertes de charges présentées

dans la section précédente ne permettent pas de bénéficier de cette amélioration. Sur la Figure 79 la

puissance consommée ne diminue pas avec une surchauffe plus élevée (correspondant à un taux de

recouvrement plus élevé et donc à un taux de compression plus faible). Le COP diminue avec une

surchauffe plus importante, comme il est possible de le voir sur la Figure 80.

Figure 79 Puissance consommée en fonction de la haute pression pour deux surchauffes différentes

Figure 80 COP en fonction de la haute pression pour deux surchauffes différentes sur le point 0/38 °C

8800

8900

9000

9100

9200

9300

9400

90 95 100 105 110 115

Pu

issa

nce

co

nso

mm

Ă©e

(W

)

Pression (bar)

Surchauffe de 5 K

Surchauffe de 7 K

0,85

0,86

0,87

0,88

0,89

0,9

0,91

0,92

0,93

0,94

0,95

90 95 100 105 110 115

CO

P

Pression (bar)

Surchauffe de 5 K

Surchauffe de 7 K

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

108

Le Tableau 19 présente les performances du cycle avec différentes charges pour la haute pression

optimale. Le COP le plus élevé est obtenu pour une charge de 4,5 kg. La puissance frigorifique est plus

importante Ă  4 kg mais le COP est plus faible et le contrĂŽle de la surchauffe est difficile. Les essais

suivants seront Ă  la charge optimale de 4,5 kg.

Charge (kg) 4 4,5 5

Haute pression optimale (bar) 123 106 116

Puissance consommé (W) 9940 9250 10200

Puissance frigorifique (W) 8790 8720 8020

COP 0,88 0,94 0,79

Tableau 19 Résultats de l'unité pour trois charges différentes

Cette section a pu prĂ©senter le fonctionnement de l’éjecteur sur ce cycle. La section suivante prĂ©sente

des points expĂ©rimentaux avec les dĂ©bits connus illustrant l’impact de l’échangeur de chaleur interne

sur le cycle.

4.2.3. Impact de l’échangeur de chaleur interne

La Figure 81 prĂ©sente deux cycles dans les mĂȘmes conditions de fonctionnement (vitesse des

ventilateurs, vitesse du compresseur, surchauffe) Ă  leur pression optimale. Les deux cycles

correspondent Ă  deux dĂ©bits diffĂ©rents Ă  travers le by-pass de l’échangeur de chaleur interne. En bleu,

il est fermĂ© et l’intĂ©gralitĂ© de la vapeur traverse l’échangeur de chaleur interne ; en gris il est

partiellement ouvert. Sur ce point de fonctionnement, la puissance thermique échangée entre le fluide

chaud et le fluide froid Ă  l’échangeur de chaleur interne est de 3000 W pour le cycle avec le by-pass

fermé, et de 900 W pour le by-pass partiellement ouvert. Dans le premier cas, la température en entrée

du premier étage du compresseur est plus importante, ainsi que la température en sortie mais le

dĂ©surchauffeur permet d’obtenir une tempĂ©rature voisine en entrĂ©e du deuxiĂšme Ă©tage (130 °C et

130,5 °C). La pression optimale est plus faible avec le by-pass fermé.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

109

Figure 81 Diagramme pression enthalpie des cycles avec éjecteur pour différents débits à l'échangeur de chaleur interne

Les tempĂ©ratures de sortie du refroidisseur de gaz sont voisines (41,9 °C, 41,7 °C) ; l’échangeur de

chaleur interne permet de diminuer celle-ci à 29,7 °C avec le by-pass fermé et 38,5 °C avec le by-pass

ouvert. La diffĂ©rence d’enthalpie entre les deux cycles Ă  l’entrĂ©e primaire de l’éjecteur est de

45,7 kJ/kg. Cette diffĂ©rence d’enthalpie entraine un dĂ©placement du point d’équilibre au niveau du

séparateur vers un titre liquide plus important.

La Figure 82 prĂ©sente l’évolution de l’entrainement en fonction de la haute pression, pour les deux

cycles précédents. Seuls trois points sont représentés pour le cycle avec le by-pass partiellement

ouvert, car la limite en pression de 130 bar est rapidement atteinte. Avec l’aiguille en retrait, la pression

est déjà de 122 bar.

Sur les deux cycles, l’entrainement augmente avec la haute pression. Le dĂ©bit au compresseur reste

constant (variation infĂ©rieure Ă  4%), le dĂ©bit Ă  l’évaporateur s’est accru. Pour que le dĂ©bit Ă 

l’évaporateur (soit le dĂ©bit aspirĂ© par l’éjecteur) augmente, il faut que la diffĂ©rence de pression entre

l’évaporateur et la sortie du divergent de l’éjecteur augmente. La fermeture de l’aiguille a donc permis

d’augmenter la diffĂ©rence de pression entre la sortie de la tuyĂšre de l’éjecteur et la pression Ă 

l’évaporateur.

En comparant les cycles, l’entrainement est plus important avec le by-pass fermĂ©. Pour la mĂȘme

pression d’entrĂ©e de l’éjecteur, 123 bar, l’entrainement est de 0,55 avec le by-pass ouvert et de 0,75

avec le by-pass fermĂ©. L’augmentation est due Ă  une diminution du dĂ©bit au compresseur (247 kg/h Ă 

197 kg/h) et une augmentation du dĂ©bit Ă  l’évaporateur (136 kg/h Ă  148 kg/h). La diminution du dĂ©bit

au compresseur est due Ă  une tempĂ©rature d’aspiration au compresseur plus Ă©levĂ©e avec le by-pass

fermé, la masse volumique est plus faible et donc le débit au compresseur est plus faible pour une

vitesse de rotation identique. L’augmentation de dĂ©bit Ă  l’évaporateur est due Ă  une enthalpie en

entrĂ©e d’éjecteur plus faible, entrainant un taux de liquide lĂ©gĂšrement plus important en sortie

d’éjecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

110

Figure 82 Entrainement en fonction de la haute pression pour deux débits à l'échangeur de chaleur interne

Comme attendu, la puissance consommée par le compresseur augmente avec la haute pression (Figure

83). L’échangeur de chaleur interne abaisse la haute pression optimale, et donc la puissance

consommée est plus faible avec le by-pass fermé. De plus le débit est plus faible (209 kg/h contre 247

kg/h). Le recouvrement (et la pression en entrée de compresseur) reste semblable sur ces différents

points et n’a donc pas d’influence sur l’évolution de la puissance consommĂ©e.

Figure 83 Puissance consommée en fonction de la haute pression pour deux débits à l'échangeur de chaleur interne

Au niveau de l’évaporateur, les enthalpies de sortie et d’entrĂ©e sont pratiquement constantes vis-Ă -

vis de la variation de la haute pression, seul le débit change. Le débit au compresseur étant presque

fixe, le dĂ©bit Ă  l’évaporateur et par extension la puissance frigorifique suivent l’évolution de

l’entrainement : ils augmentent avec la haute pression (dans la plage de fonctionnement Ă©tudiĂ©e). Cela

est vérifiable sur la Figure 84.

0,5

0,55

0,6

0,65

0,7

0,75

0,8

100 105 110 115 120 125 130

Tau

x d

'en

trai

ne

me

nt

Pression (bar)

Puissance Ă  l'Ă©changeur interne 3 kW

Puissance Ă  l'Ă©changeur interne 900 W

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

111

Figure 84 Puissance frigorifique en fonction de la haute pression pour deux débits différents à l'échangeur de chaleur interne

La fusion des deux derniers graphiques (Figure 85) permet de tracer l’évolution du coefficient de

performance avec la haute pression. Tant que l’augmentation de la puissance frigorifique est

supĂ©rieure Ă  l’augmentation de la puissance consommĂ©e le COP augmente, ensuite il diminue. Pour le

cycle avec le by-pass ouvert la haute pression optimale pourrait se situer au-delà des points indiqués

mais les limites de l’unitĂ© empĂȘchent de les tester (Pression de sĂ©curitĂ© Ă  130 bar).

Figure 85 COP en fonction de la haute pression pour deux débits à l'échangeur de chaleur interne

On peut enfin calculer le rendement de l’éjecteur (Elbel & Hrnjak, 2008), prĂ©sentĂ© dans le premier

chapitre (Ă©quation 4.8).

8500

9000

9500

10000

10500

11000

90 100 110 120 130

Pu

issa

nce

fri

gori

qu

e (

W)

Pression (bar)

Puissance Ă  l'Ă©changeur interne 3 kW

Puissance Ă  l'Ă©changeur interne 900 W

0,8

0,85

0,9

0,95

1

1,05

1,1

1,15

80 90 100 110 120 130

CO

P

Pression (bar)

Puissance Ă  l'Ă©changeur interne de3 kW

Puissance Ă  l'Ă©changeur interne900 W

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

112

𝜂 = ïżœïżœđ‘’đ‘Łđ‘Žđ‘(ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟−ℎ𝑠𝑜𝑟𝑡𝑖𝑒 Ă©đ‘Łđ‘Žđ‘)

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘šđ‘(ℎ𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡ℎ𝑎𝑙𝑝𝑒−ℎ𝑖𝑠𝑒𝑛𝑡𝑟𝑜𝑝𝑒) 4.8

Figure 86 Rendement de l'éjecteur en fonction de la haute pression pour deux débits différents

Sur la Figure 86 montrant l’évolution du rendement de l’éjecteur en fonction de la haute pression, le

rendement de l’éjecteur avec le by-pass ouvert est lĂ©gĂšrement supĂ©rieur au rendement avec le by-

pass fermĂ© pour les mĂȘmes pressions.

Les températures élevées en sortie de premier étage de compression indiquent une limite physique

de l’unitĂ©. Afin d’éviter une dĂ©tĂ©rioration du compresseur ou de l’huile, les essais suivants auront lieu

avec une puissance Ă©changĂ©e Ă  l’échangeur de chaleur interne plus faible.

Cette section a pu présenter les résultats sur un point de fonctionnement avec plusieurs variables :

charge en fluide frigorigĂšne et puissance Ă©changĂ©e Ă  l’échangeur de chaleur interne. Par la suite de ces

observations une nouvelle phase d’essais a Ă©tĂ© mise en place avec des modifications de l’unitĂ©. Pour

diminuer les pertes de charge entre l’éjecteur et le compresseur, un nouvel Ă©changeur a Ă©tĂ© installĂ©,

et l’éjecteur a Ă©tĂ© positionnĂ© au plus prĂšs du sĂ©parateur. La longueur de tuyauterie entre l’éjecteur et

le sĂ©parateur a diminuĂ© de 1200 mm Ă  35 mm. Pour connaitre l’état du fluide en sortie d’évaporateur,

un voyant y a été installé.

La section suivante présente ces nouveaux résultats sur différents points de fonctionnement.

4.3. Éjecteur dans diffĂ©rentes conditions de travail

La deuxiÚme phase des essais est présentée dans cette section. La charge de la machine est fixée à

4,5 kg, et les paramùtres variables lors des conditions d’essais sont la vitesse du compresseur, la

position de l’aiguille, l’ouverture de la vanne rĂ©glant la surchauffe en sortie Ă©vaporateur et l’ouverture

du by-pass. Afin de limiter la température en sortie de compresseur les essais sont effectués avec le

by-pass ouvert ou partiellement ouvert. Cette limitation permet d’obtenir des rĂ©sultats pour des essais

avec une température ambiante de 50 °C. Dans le cas contraire la température en sortie de

compresseur peut atteindre 130 °C.

0

0,05

0,1

0,15

0,2

0,25

0,3

90 100 110 120 130

Re

nd

em

en

t d

e l'

Ă©je

cte

ur

Pression (bar)

Puissance échangée à l'échangeurinterne 3 kW

Puissance échangée à l'échangeurinterne 900 W

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

113

Pour les différents points expérimentaux suivants, la vitesse du compresseur était diminuée par

rapport Ă  la vitesse du mode sans Ă©jecteur. La vitesse plus faible permet d’avoir une tempĂ©rature et

une pression en sortie de compresseur plus faibles. Avec ces valeurs plus faibles, il est possible de

changer les paramÚtres de contrÎle de maniÚre plus importante sans risque de dépasser la pression

ou la tempĂ©rature de sĂ©curitĂ©. Pour Ă©tudier l’influence des diffĂ©rents paramĂštres (position de l’aiguille,

ouverture de la vanne régulant la surchauffe) cela est indispensable.

Tous les points de fonctionnement représentés sont été réalisés aprÚs recherche de la haute pression

optimale, et sous cette valeur. Cette recherche est effectuée pour chaque vitesse du compresseur.

Dans le cadre du point -20/50 °C une nuance est à apporter sur la pression annoncée comme optimale.

Celle-ci correspond bien au COP le plus important obtenu lors de ses essais mais comme il est possible

de le vĂ©rifier sur la Figure 87, s’il avait Ă©tĂ© possible de continuer d’augmenter la pression, un COP

supĂ©rieur aurait pu ĂȘtre mis en Ă©vidence.

Figure 87 Evolution du COP en fonction de la haute pression sur le point 0/50 °C pour une vitesse de rotation au compresseur de 50%

4.3.1. Impact de l’huile

Lors de la phase d’essais prĂ©cĂ©dente, plusieurs hypothĂšses avaient Ă©tĂ© Ă©mises afin d’expliquer les

importantes variations de la masse volumique mesurĂ©e en sortie d’évaporateur. L’installation d’un

regard permet de voir l’aspect du fluide. Un fluide diphasique est visible (pour une vanne

complĂ©tement ouverte en entrĂ©e d’évaporateur) et une mousse blanche peut ĂȘtre remarquĂ©e (Figure

88). Cette mousse pourrait provenir de l’huile circulant dans le circuit. Elle apparait avec une variation

importante de la masse volumique indiquĂ©e par le dĂ©bitmĂštre en sortie d’évaporateur. Elle est aussi

caractĂ©risĂ©e par une intermittence, le fluide va ĂȘtre transparent durant plusieurs secondes (Figure 88

gauche) puis de la mousse va apparaitre (Figure 88 droite). Le sĂ©parateur d’huile fonctionne puisque

son niveau d’huile augmente, mais il semblerait qu’une partie non nĂ©gligeable de l’huile se retrouve

dans la boucle Ă©vaporateur. Cette analyse est confortĂ©e par le fait de retrouver de l’huile dans des

proportions non négligeables (plusieurs centilitres pour une charge au compresseur de 2 L) au sein du

circuit lors d’un dĂ©montage de celui-ci.

0,40

0,45

0,50

0,55

0,60

0,65

0,70

0,75

112 114 116 118 120 122 124 126 128 130 132

CO

P

Pression (bar)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

114

Figure 88 Photographie du regard en sortie d'Ă©vaporateur lors du fonctionnement de l’unitĂ© avec Ă  gauche le fluide pur et Ă  droite une mousse

En analysant les conditions d’apparition de cette mousse, il est possible de les corrĂ©ler Ă  la fermeture

de la vanne pilotant la surchauffe. Avec sa fermeture l’écart entre la puissance frigorifique calculĂ©e Ă 

l’évaporateur et celle calculĂ©e au systĂšme Ă©jecteur- sĂ©parateur augmente comme le montre la Figure

89 issue de plusieurs essais dans les conditions 0/30 °C.

La puissance frigorifique dĂ©duite de l’équation 4.7 est calculĂ©e sur le systĂšme Ă©jecteur et Ă©vaporateur,

elle est proche du bilan frigorifique sur l’air. Quand la valeur calculĂ©e Ă  l’évaporateur (4.6) diverge de

celle-ci soit le dĂ©bit, soit l’enthalpie, soit les deux sont faux. Plus l’écart est important plus les valeurs

lues sont Ă©loignĂ©es de la rĂ©alitĂ©. Cette Ă©volution permet d’écarter la possibilitĂ© de fluide diphasique en

sortie d’évaporateur, l’augmentation de la dĂ©tente augmentant la surchauffe en sortie d’évaporateur.

Une explication possible serait un stockage d’huile au sein de l’évaporateur pour des vitesses trop

faibles. Lorsque la vanne régulant la surchauffe est fermée, le débit diminue et donc la vitesse au sein

de l’éjecteur diminue. Si cette vitesse diminue fortement et que l’huile se sĂ©pare du CO2, elle peut

arrĂȘter d’ĂȘtre entrainĂ©e. Cependant un lien entre l’apparition de la mousse et la vitesse du fluide en

sortie Ă©vaporateur n’a pas Ă©tĂ© mis en Ă©vidence, cela peut provenir du fait qu’il n’est pas possible de

connaitre cette vitesse avec prĂ©cision lorsque la mesure du dĂ©bit n’est ni stable, ni fiable.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

115

Figure 89 Diagramme prĂ©sentant l'Ă©cart entre les puissances frigorifiques calculĂ©es Ă  l’évaporateur et au systĂšme Ă©jecteur-sĂ©parateur en fonction de la perte de charge en entrĂ©e Ă©vaporateur pour un point de fonctionnement 0/30 °C

Pour Ă©viter une accumulation d’huile trop importante au sein du l’évaporateur, le cycle est basculĂ© en

mode sans Ă©jecteur tous les jours au minimum 45 minutes afin de renvoyer au compresseur l’huile

éventuellement stockée dans la boucle évaporateur. Ce phénomÚne est plus présent pour les points

avec une tempĂ©rature d’évaporation nĂ©gative et donc des dĂ©bits plus faibles mais une corrĂ©lation avec

la vitesse au compresseur n’est toujours pas Ă©vidente.

D’autres essais ont Ă©tĂ© effectuĂ©s mais pour une analyse complĂšte, la connaissance du dĂ©bit Ă 

l’évaporateur est indispensable. Pour les cycles prĂ©sentĂ©s dans la suite, ce dĂ©bit a pu ĂȘtre dĂ©terminĂ©.

4.3.2. Impact de l’éjecteur sur diffĂ©rents points

La Figure 90 prĂ©sente le diagramme pression enthalpie d’un cycle avec l’éjecteur et le by-pass

partiellement ouvert, pour une vitesse au compresseur de 45%, avec trois différentes hautes pressions,

une tempĂ©rature extĂ©rieure de 50 °C et d’évaporation de 0 °C. Cette vitesse rĂ©duite permet de

diminuer la tempĂ©rature en sortie de compresseur, des valeurs plus Ă©levĂ©es entrainent un arrĂȘt de la

machine pour une tempĂ©rature en sortie de deuxiĂšme Ă©tage trop Ă©levĂ©e. L’augmentation de pression

en sortie de compresseur est assurĂ©e par la fermeture de l’aiguille. La pression au sĂ©parateur est

semblable pour les hautes pressions de 117 bar et 121 bar. L’augmentation de la haute pression

permet d’atteindre une enthalpie en entrĂ©e d’éjecteur plus faible. La tempĂ©rature et la pression en

entrée de deuxiÚme étage restent proches sur les différents tracés, le désurchauffeur permet de

masquer l’augmentation de tempĂ©rature en sortie du premier Ă©tage.

-20

-10

0

10

20

30

40

50

60

1 1,5 2 2,5 3 3,5

|Qe

ject

–Q

eva

p|/

Qe

vap

*10

0

Différence de pression à la vanne réglant la surchauffe (bar)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

116

Figure 90 Diagramme pression enthalpie pour différentes hautes pressions dans les conditions 0/50 °C

Les mĂȘmes comportements que durant la premiĂšre phase d’essais sont observĂ©s. Les pertes de charges

semblent plus faibles (Tableau 20) mais la vitesse du compresseur l’est aussi. Il n’est donc pas possible

de conclure sur une diminution celles-ci.

Tableau 20 Pertes de charge sur le cycle lors de la phase 1 et 2 des essais avec éjecteur à la pression optimale, sur le point 0/38 °C

25

180 230 280 330 380 430 480 530

Pre

ssio

n (

bar

)

Enthalpie (kJ/kg)

Courbe de saturation Haute pression 110 bar

Haute pression 117 bar Haute pression 121 bar

120

60

Perte de charge (bar)

de la premiĂšre phase

Perte de charge (bar) de la deuxiĂšme

phase

DĂ©surchauffeur 21,20 23,22

Refroidisseur de gaz 2,66 2,01

Refroidisseur interne haute

pression 0,03 0,13

Refroidisseur interne basse

pression 1,51 0,74

Evaporateur 1,02 1,18

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

117

La Figure 91 représente le cycle pression enthalpie pour une température extérieure de 38 °C et deux

tempĂ©ratures d’évaporation 0 °C et -20 °C Ă  leur pression optimale. La pression optimale du cycle Ă  -

20 °C est plus Ă©levĂ©e que celle du cycle Ă  0 °C, avec une pression d’entrĂ©e au compresseur plus faible.

Avec le circuit sans Ă©jecteur le phĂ©nomĂšne inverse Ă©tait remarquĂ©. Une explication serait que l’éjecteur

a besoin d’une pression plus importante en entrĂ©e principale pour aspirer des fluides Ă  plus basse

pression. La vanne réglant la surchauffe en sortie évaporateur a un degré de fermeture plus important

Ă  -20 °C (et donc une perte de charge plus importante). Si cette vanne n’est pas partiellement fermĂ©e

l’éjecteur seul n’est pas capable d’atteindre une tempĂ©rature jusqu’à -20 °C.

Figure 91 Diagramme pression enthalpie de deux cycles pour les conditions -20/38°C et 0/38 °C

Sur la Figure 92, il est possible de voir l’impact du recouvrement sur la puissance consommĂ©e par le

compresseur. L’augmentation du recouvrement, et donc la diminution du taux de compression,

permet une diminution de la puissance consommĂ©e. Celle-ci reste modeste puisqu’elle se limite Ă  une

diminution de 100 W pour un recouvrement Ă©voluant de 1,17 Ă  1,24. Les pertes de charge entre la

sortie vapeur du sĂ©parateur et l’entrĂ©e du compresseur restent constantes sur ces points (de l’ordre

de 1,3 bar), elles n’influencent pas l’évolution de la puissance consommĂ©e.

15

150

140 190 240 290 340 390 440 490 540 590

Pre

ssio

n (

bar

)

Enthalpie (kJ/kg)

Courbe de saturation -20/38 °C 0/38 °C

120

30

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

118

Figure 92 Puissance consommée par le compresseur en fonction du recouvrement sur un point 0/38 °C avec une vitesse au compresseur de 50%

4.3.3. Comparaison entre le cycle avec Ă©jecteur et sans

Le Tableau 21 résume les résultats sur les différents points expérimentaux avec et sans éjecteur. Les

rĂ©sultats avec Ă©jecteur prĂ©sentĂ©s ici correspondent Ă  des points pour lesquels le dĂ©bit Ă  l’évaporateur

est fiable, avec la puissance frigorifique la plus proche du cycle sans Ă©jecteur, et Ă  leur haute pression

optimale. Cette pression a été obtenue expérimentalement, avec différents essais à différentes

pressions. Les points présentés sur le cycle avec injection de vapeur correspondent aux points obtenus

avec l’algorithme du constructeur pour le calcul de la pression optimale.

Le by-pass de l’échangeur de chaleur interne est ouvert. La puissance frigorifique du cycle avec Ă©jecteur

est inférieure à la puissance frigorifique du cycle sans éjecteur. Une augmentation de la vitesse du

compresseur ne permet pas une augmentation de la puissance frigorifique mais seulement de la

puissance consommĂ©e. Une explication serait un sous dimensionnement de l’éjecteur limitant

l’entrainement du fluide secondaire et donc la puissance frigorifique.

Les cycles avec des tempĂ©ratures d’évaporation de 0 °C ont des COP supĂ©rieurs tandis que les cycles

avec des tempĂ©ratures d’évaporation de -20 °C ont des COP infĂ©rieurs au cycle sans Ă©jecteur. Une

explication serait que la haute pression est plus Ă©levĂ©e avec Ă©jecteur en raison du besoin d’aspirer un

fluide Ă  plus basse pression au niveau de l’éjecteur. Cela ne permet pas d’obtenir des puissances

frigorifiques aussi élevées que dans le cycle sans éjecteur. Cette tendance (pression optimale plus

Ă©levĂ©e Ă  tempĂ©rature d’évaporation nĂ©gative) n’a pas pu ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e pour le point -20/50 °C Ă  cause

de la limite de la machine au niveau de la température de sortie du deuxiÚme étage. Cependant cette

explication est difficile Ă  prouver.

6420

6440

6460

6480

6500

6520

6540

1,16 1,17 1,18 1,19 1,2 1,21 1,22 1,23 1,24

Pu

issa

nce

co

nso

mm

Ă©e

(W

)

Recouvrement

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

119

Tableau 21 Comparaison entre le COP, la puissance frigorifique, la puissance consommée, la vitesse du compresseur et la pression optimale du cycle avec éjecteur+échangeur de chaleur interne et avec injection de vapeur

Le Tableau 22 prĂ©sente les rendements de l’éjecteur sur les diffĂ©rents points de fonctionnement

prĂ©cĂ©dents. Les valeurs sont de l’ordre de celles obtenues par Elbel & Hrnjak, 2008. Les rendements

au niveau de l’éjecteur ne sont pas plus faibles pour les tempĂ©ratures nĂ©gatives. Il semblerait donc que

l’éjecteur fonctionne correctement sur ces points mais que le cycle ne soit pas efficace.

Tableau 22 Rendements de l'éjecteur sur différents points de fonctionnement

Température de source froide (°C)

/Température de source chaude

(°C)

0/30 0/38 0/50

Injection

de vapeur

Éjecteur Injection

de vapeur

Éjecteur Injection

de vapeur

Éjecteur

COP 1,25 1,29 1,09 1,24 0,89 1,18

Puissance frigorifique (W) 11497 9510 10849 8939 9256 5953

Puissance consommée (W) 9226 7399 9991 7180 10377 5039

Vitesse du compresseur (%) 96 65 96 60 72 45

Haute pression optimale (bar) 104,3 95,4 123,5 107,0 127,9 109,4

Température de source froide (°C)

/Température de source chaude

(°C)

-20/30

-20/38 -20/50

Injection

de vapeur

Éjecteur Injection

de vapeur

Éjecteur Injection

de vapeur

Éjecteur

COP 1,08 0,87 0,94 0,59 0,73 0,52

Puissance frigorifique (W) 7077 6790 6699 3226 5849 2716

Puissance consommée (W) 6582 7839 7111 5504 7959 5184

Vitesse du compresseur (%) 72 50 72 50 72 50

Haute pression optimale (bar) 88,3 90,0 103,6 120,5 125,6 116,6

Température de

source froide (°C)

/Température de

source chaude (°C)

-20/30 0/30 -20/38 0/38 0/50

Rendement de

l’éjecteur

0,19 0,21 0,15 0,17 0,12

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

120

Conclusions

Le banc d’essai fonctionne et permet de tester l’intĂ©gralitĂ© des conditions de l’étude. Une premiĂšre

phase de tests a permis de mettre en place les protocoles d’essais voulus et de crĂ©er la base de donnĂ©es

permettant de comparer le cycle avec et sans Ă©jecteur.

Deux phases d’essais avec Ă©jecteur ont Ă©tĂ© menĂ©es. L’éjecteur avec aiguille permet de piloter la haute

pression tandis que la vanne Ă  la basse pression modifie la surchauffe en sortie d’évaporateur et fixe

le recouvrement. L’échangeur de chaleur interne permet d’augmenter les performances du systĂšme,

cependant l’élĂ©vation de tempĂ©rature au niveau du compresseur peut engendrer une dĂ©tĂ©rioration de

ses performances ou de l’huile. Le sĂ©parateur d’huile installĂ© sur l’unitĂ© fonctionne partiellement, de

l’huile en quantitĂ© non nĂ©gligeable a Ă©tĂ© retrouvĂ©e au sein du circuit et a Ă©tĂ© observĂ©e en sortie

d’évaporateur. Cette huile diminue le nombre de points pour lesquels une analyse complĂšte du cycle

peut ĂȘtre effectuĂ©e.

Le cycle avec Ă©jecteur permet d’augmenter le COP pour une tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C,

l’amĂ©lioration des performances s’accroit avec la tempĂ©rature de 2,4% Ă  32%. Cependant la puissance

frigorifique est plus faible que pour le cycle sans Ă©jecteur. Une augmentation de la vitesse du

compresseur ne permet pas d’accroitre la puissance frigorifique, seulement la puissance consommĂ©e.

Pour des tempĂ©ratures d’évaporation de -20 °C, le COP du cycle chute de l’ordre de 30%. L’éjecteur

semble moins bien fonctionner pour des tempĂ©ratures d’évaporation nĂ©gatives.

Une analyse exergétique pourrait aider à comprendre la raison de ces comportements et sera

présentée dans le chapitre 6. Le chapitre 5 présente la validation des modÚles expérimentaux avec les

résultats présentés dans ce chapitre.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

121

5. Validation des modÚles numériques

Les modĂšles numĂ©riques peuvent ĂȘtre validĂ©s par rapport aux rĂ©sultats expĂ©rimentaux prĂ©sentĂ©s dans

le chapitre 4. Cette section va présenter la comparaison entre les valeurs expérimentales et

numériques. Ces validations auront lieu sur des points issus de régimes stables. La validation des

modĂšles sur un changement de rĂ©gime dynamique n’a pas Ă©tĂ© mise en place. Lors de l’utilisation de

donnĂ©es issues des essais avec Ă©jecteur, seuls ceux pour lesquels on connait le dĂ©bit et l’enthalpie en

sortie d’évaporateur seront retenus.

5.1. Vannes de détentes

Les modÚles des vannes de détente ont été validés en mode « avec injection de vapeur ». Cela

correspond à un domaine de fonctionnement compris entre 80 à 320 kg/h pour le débit massique, et

40 Ă  60 bar pour les pertes de charge. Leur domaine d’ouverture est diffĂ©rent, la vanne basse pression

a tendance Ă  ĂȘtre plus fermĂ©e que la vanne haute pression (5-40% contre 40-80% de taux d’ouverture).

Les Figure 93 et Figure 94 représentent le coefficient de perte de charge kv des vannes de détente en

fonction du degrĂ© d’ouverture de celles-ci. Le coefficient de perte de charge suit une loi linĂ©aire en

fonction de l’ouverture de la vanne de dĂ©tente. À partir de celle-ci et du degrĂ© d’ouverture donnĂ© par

le logiciel constructeur, il est possible de calculer la perte de charge à travers une vanne de détente en

connaissant le dĂ©bit, la pression et l’enthalpie Ă  l’entrĂ©e de la vanne (Ă©quation 5.1). La pression et

l’enthalpie permettent de calculer la masse volumique en entrĂ©e grĂące au logiciel REFPROP.

ïżœïżœ = 𝑘𝑣(2đœŒđ›„đ‘ƒ)1/2 5.1

Figure 93 Evolution du coefficient de perte de charge en fonction de l'ouverture de la vanne de détente haute pression

0,0001000

0,0002000

0,0003000

0,0004000

0,0005000

30,00 35,00 40,00 45,00 50,00 55,00 60,00 65,00 70,00 75,00

kv (

m-2

)

Ouverture de la vanne de détente (%)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

122

Figure 94 Evolution du coefficient de perte de charge en fonction de l'ouverture de la vanne de détente basse pression

Les pertes de charge sont calculĂ©es avec un Ă©cart maximal de 7%. En se rappelant de l’incertitude des

mesures, les pertes de charge sont connues avec une incertitude de 1%, le débit de 0,75%, et la

précision du capteur de pression et de température entraine une incertitude dans le calcul de la masse

volumique de 0,8%. L’erreur relative issue des capteurs sur le calcul de la perte de charge est de 2,6%.

L’erreur de calcul des pertes de charge est donc supĂ©rieure Ă  l’erreur relative issue des mesures mais

reste assez faible. Les coefficients vont ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme validĂ©s sur le domaine de dĂ©bit de 80

Ă  320 kg/h pour une pression comprise entre 75 et 130 bar.

Le sĂ©parateur liquide vapeur n’a pas subi de validation. Celui-ci ne peut ĂȘtre validĂ© que par rapport Ă 

son modĂšle dynamique. La modĂ©lisation dynamique n’a pas encore Ă©tĂ© testĂ©e faute de temps, elle

sera effectuée ultérieurement.

5.2. Échangeurs thermiques

La validation du modÚle des échangeurs est effectuée sur les essais sans éjecteur. Une validation sur

le cycle avec Ă©jecteur serait partiellement redondante, le domaine de travail des Ă©changeurs sur le

cycle avec Ă©jecteur Ă©tant en partie compris dans le domaine de travail du cycle sans Ă©jecteur. Les zones

non comprises dans le domaine de validation sont pour les pressions et températures les plus élevées

(proche de 130 °C) que peut atteindre le cycle avec Ă©jecteur quand le by-pass de l’échangeur de chaleur

interne est fermé et pour les points avec une enthalpie proche de la saturation en entrée évaporateur.

Pour l’évaporateur, des points Ă  faibles enthalpies ont Ă©tĂ© testĂ©s et aucune anomalie n’a Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©e.

Le Tableau 23 présente les écarts sur la puissance frigorifique entres les mesures et le modÚle obtenus

Ă  l’évaporateur, refroidisseur de gaz et dĂ©surchauffeur. Lors de ces simulations le dĂ©bit, l’enthalpie et

la pression en entrĂ©e de l’échangeur sont fixĂ©s. Le nombre de mailles par passe de tube est fixĂ© Ă  dix.

Le tube en lui-mĂȘme a une discrĂ©tisation spatiale plus importante, dĂ©pendant du nombre de passes

de celui-ci.

0

0,0001

0,0002

0,0003

0,0004

0,0005

0,0006

0 5 10 15 20 25 30 35 40

kv (

m-2

)

ouverture de la vanne de détente (%)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

123

Point (°C) -20/30 0/30 -20/38 -20/50 -30/38

Écart sur la

puissance

frigorifique (%) -1,88 -2,75 -2,12 -2,70 -1,79

Écart sur la

puissance au

désurchauffeur (%) 9,24 6,70 10,74 0,35 -5,02

Écart sur la

puissance au

refroidisseur de gaz

(%) 2,00 3,26 -0,80 11,83 -3,35

Tableau 23 Comparaison entre la puissance échangée expérimentale et numérique

À l’évaporateur cet Ă©cart reste infĂ©rieur Ă  l’incertitude de calcul de la puissance frigorifique. La

puissance frigorifique est calculée par le modÚle avec une précision satisfaisante. Pour le refroidisseur

de gaz et le désurchauffeur, les résultats numériques sont moins précis, notamment au niveau du

désurchauffeur. Plusieurs hypothÚses sont possibles pour expliquer la diminution de précision du

modÚle, malgré des modÚles numériques semblables. Les pertes de charge aux refroidisseurs sont plus

importantes que celles Ă  l’évaporateur, et ne sont pas prises en compte dans le modĂšle.

L’environnement des refroidisseurs (physiquement proche du compresseur, avec une possible

obstruction de l’écoulement d’air) peut ĂȘtre une autre possibilitĂ©. Le modĂšle considĂšre que

l’écoulement d’air en entrĂ©e des Ă©changeurs est homogĂšne. Une autre explication est qu’on ne peut

pas mesurer aussi prĂ©cisĂ©ment les tempĂ©ratures qu’à l’évaporateur.

La prĂ©cision du modĂšle de l’évaporateur permet d’observer l’évolution de l’enthalpie du CO2 le long

de celui-ci. La Figure 95 représente cette évolution sur le point 0/38 °C pour le cycle sans éjecteur

suivant les mailles. L’évaporateur comprend douze passes de tube donnant lieu avec la discrĂ©tisation

spatiale Ă  cent-vingt mailles.

L’évolution de l’enthalpie du fluide est presque linĂ©aire jusqu’aux dix derniĂšres mailles pour lesquelles

l’enthalpie augmente plus lentement. Ce changement de pente correspond au fluide Ă  l’état vapeur.

La prĂ©cision du modĂšle de d’évaporateur a un coĂ»t en termes de temps de calcul. Pour simuler 1 s de

temps physique l’évaporateur il faut 60 s de temps CPU avec un processeur i3-4130 3,40 GHz. Le

nombre de mailles de la discrĂ©tisation spatiale peut ĂȘtre diminuĂ© avec peu d’effets sur les rĂ©sultats du

modÚle mais le ratio temps CPU par rapport au temps physique reste élevé.

L’échangeur de chaleur interne est en cours de validation. Les problĂšmes de fonctionnement de l’unitĂ©

en mode Ă©jecteur laissaient supposer un problĂšme de fuites Ă  son niveau lors des premiĂšres phases

d’essais. Une validation de celui-ci n’était pas possible Ă  ce moment.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

124

Figure 95 Enthalpie du CO2 au niveau de l'évaporateur pour le point 0/38 °C

Le modĂšle d’évaporateur est validĂ©, l’hypothĂšse de travail avec de l’air sec n’a pas jouĂ© de rĂŽle

significatif sur les performances du modĂšle. Pour les refroidisseurs, il faut prendre en compte les

pertes de charge afin de vérifier si une augmentation de la précision est possible. Une limitation de

l’utilisation de ces modĂšles reste leur temps de rĂ©solution. Pour une modĂ©lisation dynamique celui-ci

est trop important.

5.3. Compresseur

Le modĂšle de Winandy s’appuie sur la dĂ©termination d’un ensemble de coefficients caractĂ©risant les

différentes évolutions lors du processus de compression (pertes de charge et échange thermique en

entrĂ©e et sortie). Pour dĂ©terminer ceux-ci et en conservant l’idĂ©e que le modĂšle doit ĂȘtre calibrĂ© avec

un nombre restreint d’essais, 6 points de travail ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s : -20/30 °C, -20/38 °C, -20/50 °C,

0/30 °C, 0/38 °C, 0/50 °C. Sur ces points le compresseur fonctionne avec une vitesse de rotation de

72% ou 96% par rapport Ă  sa vitesse de rotation maximale. Ces points sont issus d’essais effectuĂ©s en

utilisant un cycle avec injection de vapeur, sans Ă©jecteur.

La méthode mise en place pour déterminer ces coefficients consiste à effectuer une hypothÚse sur un

ensemble de paramĂštres du systĂšme, (volumes morts, dĂ©bits de rĂ©fĂ©rence, diamĂštres d’entrĂ©e) pour

calculer les coefficients d’échanges du systĂšme. Une fois ceux-ci identifiĂ©s, une loi exponentielle est

mise en place pour les calculer en fonction du débit. Si la loi exponentielle ne permet pas de calculer

les coefficients d’échange, un nouveau jeu de paramĂštres du systĂšme est identifiĂ©. La Figure 96

reprĂ©sente l’évolution des coefficients d’échange, en fonction du dĂ©bit pour le second Ă©tage. Les

coefficients suivent la loi exponentielle décrite dans le chapitre 3 : UoA = UoAref m0,8 .

200

250

300

350

400

450

0 20 40 60 80 100 120 140

Enth

alp

ie (

kJ/k

g)

Pas spatial

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

125

Figure 96 Coefficients d'échange du second étage en fonction du débit d'entrée

Les données géométriques du systÚme sont déterminées par les équations suivantes,

đ‘‘đ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’ = 0,14 đ‘‰đ‘đ‘Žđ‘™đ‘Žđ‘ŠĂ©0,33 5.2

đ‘‘đ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘ŸĂ©đ‘’â€Č = 0,15 𝑉â€Čđ‘đ‘Žđ‘™đ‘Žđ‘ŠĂ©

0,33 5.3

𝑉𝑚𝑜𝑟𝑡 = 0,082 đ‘‰đ‘đ‘Žđ‘™đ‘Žđ‘ŠĂ© 5.4

𝑉𝑚𝑜𝑟𝑡â€Č = 0,14 đ‘‰đ‘đ‘Žđ‘™đ‘Žđ‘ŠĂ© 5.5

Le Tableau 24 prĂ©sente les coefficients dĂ©terminĂ©s avec la phase d’essais et le Tableau 25 les donnĂ©es

issues du constructeur.

Tableau 24 Coefficients déterminés pour le modÚle de Winandy

Tableau 25 Caractéristiques géométriques du compresseur

0

20

40

60

80

100

120

140

0,08 0,09 0,1 0,11 0,12 0,13 0,14 0,15

Co

eff

icie

nt

d'Ă©

chan

ge (

W/K

)

DĂ©bit (kg/s) UoA aspiration

UoA refoulement

ïżœïżœđ§đšđŠđąđ§đšđ„

(W)

𝛂 đ”đšđ€đšđŹđ©đąđ«đšđ­đąđšđ§

(W/K)

đ”đšđ€đšđŹđ©đąđ«đšđ­đąđšđ§â€Č

(W/K)

đ”đšđ€đ«đžđŸđšđźđ„đžđŠđžđ§đ­

(W/K)

đ”đšđ€đ«đžđŸđšđźđ„đžđŠđžđ§đ­â€Č

(W/K)

𝐔𝐹𝐀𝐚𝐩𝐛

(W/K)

ïżœïżœđ«đžđŸ

(kg/s)

𝐩â€Čđ«đžđŸ

(kg/s)

901 0,1119 529 123 578 819 36 0,0486 0,0697

đ•đ›đšđ„đšđČĂ©

(cm3)

đ•đ›đšđ„đšđČĂ©â€Č

(cm3)

đđžđ§đ­đ«Ă©đž (mm)

đđžđ§đ­đ«Ă©đžâ€Č

(mm) Volume mort premier

Ă©tage (cm3)

Volume mort deuxiĂšme

Ă©tage (cm3)

56 27,2 5,28 4,46 4,59 3,81

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

126

Avec ces coefficients, sur les points issus des essais sans éjecteur, le débit est calculé par le modÚle

avec un écart maximal de 6% (Figure 97), la température est calculée avec un écart maximal de -7,4 °C

en sortie du premier étage et de 6,5 °C au deuxiÚme étage sur le point 0/50 °C. La puissance

consommée est calculée avec un écart maximal de 2%.

Figure 97 Débit simulé au compresseur comparé au débit mesuré expérimentalement sur le cycle avec injection de vapeur

Une seconde Ă©tape de validation est mise en place avec les essais comprenant l’éjecteur, les rĂ©sultats

sont rĂ©sumĂ©s dans le Tableau 26. Les donnĂ©es d’entrĂ©es sont la pression et enthalpie en entrĂ©e des

deux étages, la température extérieure et la vitesse du compresseur. La modification du point de

fonctionnement entraine une modification des conditions d’entrĂ©e comme cela a Ă©tĂ© traitĂ© dans le

chapitre précédent.

Tableau 26 Ecart entre le modÚle de Winandy et les résultats avec l'éjecteur et le by-pass fermé

Les écarts sont plus importants par rapport à ceux des points sans éjecteur. La température en sortie

du premier étage est calculée de maniÚre précise sauf pour le point -20/38 °C correspondant au débit

le plus faible. Les températures en sortie de premier étage comportent un écart assez important,

surtout pour le point -20/45 °C. Au niveau des dĂ©bits l’erreur relative est infĂ©rieure Ă  +/-13%. Ces

écarts sont élevés mais la température en entrée de compresseur varie de 50 °C sur le point -20/38 °C

entre les deux modes avec et sans éjecteur. Ce point sera considéré par la suite comme la limite de

validitĂ© du modĂšle. Pour amĂ©liorer la prĂ©cision du modĂšle de nouveaux coefficients auraient pu ĂȘtre

définies avec les données expérimentales correspondant au fonctionnement avec éjecteur.

Température évaporateur/extérieure (°C) -20/38 0/38 0/50 -20/45

Ecart de température à la sortie deuxiÚme étage (°C) 13 4 5 5

Ecart de température à la sortie du premier étage (°C) 25 12 9 27

Ecart de débit au deuxiÚme étage (%) -7 -3 -4 3

Ecart de débit au premier étage (%) -13 -7 -9 -7

Ecart de la puissance consommée (%) -3 -4 -7 10

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

127

En observant les résultats donnés par celui-ci pour les points sans éjecteur, il est possible de calculer

le rendement de la compression en comparant le travail utile de compression (travail isentropique des

deux étages) et la puissance consommée (calculée par le modÚle). Les notations se réfÚrent à la Figure

98.

𝜂𝑐𝑜𝑚𝑝 =ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘(ℎ𝑟𝑒𝑓2−ℎ𝑎𝑠𝑝2)+ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘â€Č(ℎ𝑟𝑒𝑓2â€Č−ℎ𝑎𝑠𝑝2â€Č)

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ©đ‘’ 5.6

Figure 98 Schéma de principe du modÚle de Winandy

La Figure 99 reprĂ©sente l’évolution du rendement en fonction de la puissance consommĂ©e.

Figure 99 Evolution du rendement de compression en fonction de la puissance consommée

Le rendement augmente avec la puissance consommée au compresseur, il atteint son maximum pour

la puissance correspondant au régime nominal. Ce comportement semble correct par rapport au

fonctionnement d’un compresseur.

0,75

0,76

0,77

0,78

0,79

0,80

0,81

0,82

0,83

4000 5000 6000 7000 8000 9000 10000 11000

Re

nd

em

en

t d

u c

om

pre

sse

ur

Puissance consommée (W)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

128

Ces différentes analyses indiquent que le modÚle de compresseur est adéquat avec une limite pour les

dĂ©bits les plus faibles, et les conditions les plus Ă©loignĂ©s de sa plage d’étude. Celle-ci est comprise entre

-30 °C et 30 °C et entre 10 bar et 45 bar en entrĂ©e du premier Ă©tage. Le modĂšle s’appuyant sur une

succession de transformations physiques, il est possible d’analyser le comportement du fluide au sein

du modĂšle.

Les Figure 100 et Figure 101 reprĂ©sentent l’évolution du fluide au sein des deux Ă©tages pour une

tempĂ©rature d’entrĂ©e de 0 °C et de -20 °C sur des cycles sans Ă©jecteur. Les notations reprĂ©sentĂ©es

concernent le premier Ă©tage, la mĂȘme notation peut ĂȘtre appliquĂ©e de maniĂšre analogue au deuxiĂšme

Ă©tage.

Les pertes de charge Ă  l’aspiration (asp-asp1) et au refoulement (ref1-ref) sont non nĂ©gligeables,

surtout au refoulement puisqu’elles sont de l’ordre de plusieurs bar (4 bar en sortie du deuxiĂšme Ă©tage

pour une température extérieure de 50 °C). Les échanges thermiques sont importants (asp1-asp2,

ref2-ref1), ceux-ci correspondent Ă  une diffĂ©rence d’enthalpie plus importante que la compression

isentropique. Les Ă©changes thermiques sont plus faibles au deuxiĂšme Ă©tage, cela est dĂ» au fluide

entrant avec une température plus proche de la température des parois internes au deuxiÚme étage

qu’au premier. Les diffĂ©rences d’enthalpies entre asp1 et asp2 restent les mĂȘmes pour les trois

tempĂ©ratures extĂ©rieures, l’échauffement du fluide au premier Ă©tage semble indĂ©pendant de la

température extérieure.

Figure 100 Diagramme pression enthalpie de l'Ă©volution du fluide lors de la compression au sein du modĂšle pour une tempĂ©rature d’entrĂ©e de 0 °C

20

420 440 460 480 500 520 540 560 580 600

Pre

ssio

n (

bar

)

Enthalpie (kJ/kg)

0/30 °C

0/38 °C

0/50 °C

90

130

60

asp

asp1 asp2

ref2ref1

ref

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

129

Figure 101 Diagramme pression enthalpie de l'Ă©volution du fluide lors de la compression au sein du modĂšle pour une tempĂ©rature d’entrĂ©e de -20 °C

Le modĂšle de compresseur est validĂ© sur la plage d’étude suivante :

Pour les températures extérieures de 30 à 50 °C ;

Pour les températures en entrée de premier étage de -25 à 5°C ;

Pour une pression d’entrĂ©e au premier Ă©tage de 10 Ă  35 bar ;

Pour une vitesse de rotation supérieure ou égale à 50% de sa vitesse maximale.

Pour augmenter la prĂ©cision du modĂšle de nouveaux points pourraient ĂȘtre ajoutĂ©s Ă  la calibration des

coefficients, notamment pour des tempĂ©ratures d’entrĂ©e du compresseur plus Ă©levĂ©es.

10

100

420 440 460 480 500 520 540 560 580 600

Pre

ssio

n (

bar

)

Enthalpie (kJ/kg)

-20/30 °C

-20/38 °C

-20/50 °C

125

40

asp

asp1asp2

ref2ref1

ref

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

130

5.4. Éjecteur

Pour identifier les rendements de l’éjecteur, seuls les points prĂ©sentant un dĂ©bit et une enthalpie

d’entrĂ©e Ă  l’évaporateur connus sont utilisĂ©s. Dans un premier temps la calibration des rendements

s’est faite avec l’aiguille non insĂ©rĂ©e.

Ces restrictions Ă©tant mises en place, la plage d’étude de l’éjecteur est :

Une pression primaire comprise entre 97 et 124 bar ;

Une pression secondaire comprise entre 27 et 31 bar ;

Un débit primaire compris entre 0,054 et 0,068 kg/s ;

Un débit secondaire compris entre 0,035 et 0,046 kg/s ;

Une tempĂ©rature d’entrĂ©e primaire comprise entre 31 °C et 45 °C ;

Une tempĂ©rature d’entrĂ©e secondaire comprise entre -1 et 1 °C.

Sur cette plage l’entrainement varie de 0,51 à 0,77 le recouvrement de 1,09 à 1,21. Les modùles ne

sont validĂ©s en fin de section. On cherche d’abord Ă  dĂ©crire les transformations au sein de l’éjecteur,

puis à décrire les rendements de ces différentes opérations avec des fonctions polynomiales. Les

coefficients des polynĂŽmes sont dĂ©terminĂ©s par minimisation de l’erreur quadratique.

Les sections suivantes vont prĂ©senter l’identification du modĂšle zone par zone.

5.4.1. Convergent principal

Le fluide Ă  haute pression entrant dans le convergent principal voit sa pression diminuer et sa vitesse

augmenter, jusqu’à atteindre la vitesse massique maximale au col. Cette transformation est qualifiĂ©e

par un rendement (chapitre 3.6).

La méthode itérative présentée dans la section 4 permet de calculer le rendement isentropique de la

détente à travers le convergent. La condition de bouclage sur la conservation de la masse est respectée

avec une tolérance de 0,3%.

Les rendements obtenus sont décrits par une loi polynomiale du septiÚme degré à deux variables

(pression et enthalpie rĂ©duites Ă  l’entrĂ©e primaire de l’éjecteur). Cette loi est calibrĂ©e sur douze points,

(Ă©quation 5.9). La pression et l’enthalpie sont adimensionnĂ©s avec les conditions du point critique

(Ă©quation 5.7 et 5.8).

𝑃𝑟𝑒𝑑 =𝑃

𝑃𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑱𝑒 5.7

ℎ𝑟𝑒𝑑 =ℎ

ℎ𝑐𝑟𝑖𝑡𝑖𝑞𝑱𝑒 5.8

𝜂𝑐𝑜𝑛𝑣 = 𝑎𝑐𝑜𝑛𝑣 + 𝑏𝑐𝑜𝑛𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑 + 𝑐𝑐𝑜𝑛𝑣 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑑𝑐𝑜𝑛𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑2 + 𝑒𝑐𝑜𝑛𝑣 ℎ𝑟𝑒𝑑

2 + 𝑓𝑐𝑜𝑛𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑 ℎ𝑟𝑒𝑑 +

𝑔𝑐𝑜𝑛𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑2 ℎ𝑟𝑒𝑑 + ℎ𝑐𝑜𝑛𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑 ℎ𝑟𝑒𝑑

2 5.9

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

131

Cette Ă©quation permet de calculer le rendement avec une erreur maximale de 1%. La Figure 102

présente cette erreur, le rendement « calculé » étant issu de la formule 5.9 et le rendement « simulé »,

du processus itératif. Le rendement du convergent reste compris entre 0,55 et 1. La valeur la plus faible

correspond Ă  l’enthalpie d’entrĂ©e la plus faible. Ces rendements sont de l’ordre de ceux avancĂ©s par

(Cardemil & Colle, 2012) ou (Liu & Groll, 2013).

Figure 102 Rendement du convergent calculé en fonction du rendement de convergent simulé

La vitesse au col varie de 80 Ă  120 m/s, pour une pression comprise entre 59 et 70 bar. L’écoulement

devient supersonique aprĂšs le col. Les valeurs les plus faibles correspondent Ă  l’enthalpie d’entrĂ©e la

plus faible mais l’enthalpie la plus Ă©levĂ©e ne correspond pas Ă  la vitesse ou la pression au col la plus

élevée.

Le modÚle du convergent semble validé.

5.4.2. Divergent principal

AprĂšs avoir traversĂ© le col et atteint une vitesse supersonique, le fluide traverse un divergent, oĂč sa

pression diminue et sa vitesse augmente. En sortie de divergent le fluide continue son expansion

jusqu’à atteindre la pression du fluide secondaire. Cette transformation est aussi dĂ©crite avec un

rendement isentropique. La condition de convergence est la conservation de la masse. Celle-ci est

vérifiée avec une tolérance de 1%.

Le rendement est de nouveau décrit avec une fonction polynomiale mais en plus de la pression et de

l’enthalpie au col, la vitesse est aussi un paramĂštre pris en compte et est adimensionnĂ©e avec une

valeur de référence Uref (équation 5.10), définie comme la vitesse du son pour une pression de 75 bar

et une température de 303,15 K.

𝑈𝑟𝑒𝑑 =𝑈

𝑈𝑟𝑒𝑓 5.10

𝜂𝑑𝑖𝑣 = 𝑎𝑑𝑖𝑣 + 𝑏𝑑𝑖𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑 + 𝑐𝑑𝑖𝑣 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑑𝑑𝑖𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑2 + 𝑒𝑑𝑖𝑣 ℎ𝑟𝑒𝑑

2 + 𝑓𝑑𝑖𝑣 𝑃𝑟𝑒𝑑 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑔𝑑𝑖𝑣𝑃𝑟𝑒𝑑𝑈𝑟𝑒𝑑 +

ℎ𝑑𝑖𝑣𝑈𝑟𝑒𝑑 + 𝑖𝑑𝑖𝑣𝑈𝑟𝑒𝑑2 5.11

0,5

0,6

0,7

0,8

0,9

1

0,50 0,55 0,60 0,65 0,70 0,75 0,80 0,85 0,90 0,95 1,00

Ren

dem

ent

calc

ulé

Rendement simulé

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

132

La Figure 103 prĂ©sente l’écart entre le rendement « simulĂ© » dĂ©duit des essais et le rendement

« calculé » avec la formule 5.11. Cet écart est au maximum de 1,14%. Le rendement est compris entre

0,35 et 0,60. Le rendement minimal ne correspond pas à l’enthalpie, vitesse ou pression minimale au

col.

Figure 103 Rendement de divergent calculé en fonction du rendement de divergent simulé

5.4.3. Aspiration du fluide secondaire

Le fluide secondaire est aspiré par le fluide primaire, il atteint sa vitesse supersonique à la traversée

de sa section de passage la plus faible : au niveau de la fin du divergent fictif du fluide primaire. Cette

aspiration est qualifiĂ©e avec un rendement isentropique, tandis que sa section de passage en 1’ est

calculĂ©e avec l’équation 5.12. Ap1â€Č (section de passage du primaire) est donnĂ© par le rapport 𝜙 (dĂ©fini

avec la formule 3.47). La zone divergente réelle est limitée physiquement par une paroi métallique, et

la zone fictive ne l’étant pas. Ces deux expressions sont calculĂ©es Ă  l’aide d’une fonction polynomiale

dont les coefficients sont déduits des essais (équations 5.13 et 5.14). La condition de convergence de

la simulation est située sur la conservation de la masse pour les deux fluides, la tolérance est de 4%.

Cette tolérance est assez élevée, mais la méthode se base sur le calcul de la vitesse sonique du fluide

secondaire et celle-ci n’est pas connue prĂ©cisĂ©ment, comme prĂ©sentĂ© dans le chapitre 4.

𝐮𝑝1â€Č + 𝐮𝑠1â€Č = 𝐮2 5.12

𝜙 = 𝑎𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 + 𝑏𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑃𝑟𝑒𝑑 + 𝑐𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑑𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 hs red + 𝑒𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 ℎ𝑟𝑒𝑑2 +

𝑓𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑃𝑟𝑒𝑑 ℎ𝑠 𝑟𝑒𝑑 + 𝑔𝑠𝑒𝑐𝑡𝑖𝑜𝑛ℎ𝑠 𝑟𝑒𝑑2 5.13

𝜂𝑎𝑠𝑝 = 𝑎𝑎𝑠𝑝 + 𝑏𝑎𝑠𝑝 𝑃𝑟𝑒𝑑 + 𝑐𝑎𝑠𝑝 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑑𝑎𝑠𝑝 𝑃𝑟𝑒𝑑2 + 𝑒𝑎𝑠𝑝 ℎ𝑟𝑒𝑑

2 + 𝑓𝑎𝑠𝑝 𝑃𝑟𝑒𝑑 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑔𝑎𝑠𝑝𝑃𝑟𝑒𝑑𝑈𝑟𝑒𝑑 +

ℎ𝑎𝑠𝑝𝑈𝑟𝑒𝑑 + 𝑖𝑎𝑠𝑝𝑈𝑟𝑒𝑑2 5.14

La Figure 104 prĂ©sente l’écart entre le rendement isentropique d’aspiration « calculĂ© » par la formule

5.14 et celui « simulé» par la mĂ©thode itĂ©rative. L’écart maximal est de 2% pour un point mais les

autres points ont des écarts inférieurs au pourcent. Les rendements sont faibles comparés aux

rendements du convergent principal. Une explication possible serait une génération de gouttes au

niveau de l’aspiration avec la diminution de la pression, et une perturbation de l’écoulement Ă  cause

de la transformation.

0,30

0,35

0,40

0,45

0,50

0,55

0,60

0,3 0,35 0,4 0,45 0,5 0,55 0,6

Re

nd

eme

nt

calc

ulé

Rendement simulé

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

133

Figure 104 Rendement d’aspiration calculĂ© en fonction du rendement d’aspiration simulĂ©

La Figure 105 reprĂ©sente l’écart de la mĂȘme maniĂšre que prĂ©cĂ©demment mais pour le rapport des

sections. L’écart maximal est de 0,5%, le rapport est compris entre 0,43 et 0,50. Au point 2 la pression

commune des deux fluides varie entre 8 et 10 bar. Il s’agit de sa valeur minimale. Le fluide secondaire

a atteint sa vitesse maximale située entre 200 et 215 m/s sur les différents points étudiés.

Figure 105 Rapport des surfaces calculés en fonction du rapport des surfaces simulées

0,41

0,46

0,51

0,56

0,61

0,66

0,41 0,46 0,51 0,56 0,61 0,66

Re

nd

em

en

t ca

lcu

lé

Rendement simulé

0,447

0,457

0,467

0,477

0,487

0,497

0,507

0,45 0,46 0,47 0,48 0,49 0,50 0,51

Rap

po

rt c

alcu

lé

Rapport simulé

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

134

5.4.4. Diffuseur

Au niveau du diffuseur, l’augmentation de pression du fluide est dĂ©crite par un rendement

isentropique. La méthode itérative pour le mettre en place converge avec une tolérance de 4% sur la

conservation de la masse.

Ce rendement suit lui aussi une loi polynomiale dont les coefficients sont déduits des essais (équation

5.16)

𝜂𝑑𝑖𝑓𝑓 = 𝑎𝑑𝑖𝑓𝑓 + 𝑏𝑑𝑖𝑓𝑓 𝑃𝑟𝑒𝑑 + 𝑐𝑑𝑖𝑓𝑓 ℎ𝑟𝑒𝑑 + 𝑑𝑑𝑖𝑓𝑓 𝑃𝑟𝑒𝑑2 + 𝑒𝑑𝑖𝑓𝑓 ℎ𝑟𝑒𝑑

2 + 𝑓𝑑𝑖𝑓𝑓 𝑃𝑟𝑒𝑑 ℎ𝑟𝑒𝑑 5.16

La Figure 106 permet de vĂ©rifier l’adĂ©quation du polynĂŽme. L’écart est au maximum de 1%. Ces

rendements sont faibles, inférieurs à 0,50 et la littérature a tendance à mettre en avant des

rendements plus importants. Une possibilitĂ© est que le changement d’état diminue les performances

du diffuseur.

sss

Figure 106 Rendement du diffuseur calculé en fonction du rendement du diffuseur simulé

5.4.5. Critique du modĂšle

Des polynĂŽmes ont pu ĂȘtre mis en place afin d’identifier les rendements au sein de l’éjecteur mais une

validation des modĂšles est difficile sans avoir de mesures au sein de l’éjecteur. L’observation des

pressions et vitesses calculées par le modÚle permettra de vérifier si le comportement attendu est

observĂ©. La Figure 107 prĂ©sente l’évolution de la pression au sein de l’éjecteur sur un point 0/38 °C. La

Figure 108 reprĂ©sente l’évolution de la vitesse sur le mĂȘme point. Les abscisses correspondent Ă  la

notation des modĂšles. Pour le fluide secondaire la pression et vitesse en c correspond au fluide en

sortie d’évaporateur.

0,38

0,39

0,40

0,41

0,42

0,43

0,44

0,45

0,46

0,47

0,48

0,38 0,40 0,42 0,44 0,46 0,48

Re

nd

em

en

t ca

lcu

lé

Rendement simulé

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

135

Figure 107 Evolution de la pression au sein de l'Ă©jecteur d'aprĂšs le modĂšle

Pour la pression, le fluide primaire subit bien une dĂ©tente jusqu’à une valeur infĂ©rieure Ă  la pression

de l’évaporateur en 1. La diffĂ©rence de pression est assez faible. La dĂ©tente du fluide primaire aprĂšs le

divergent est faible. Lors du mélange (entre 2 et 3) la pression reste constante. La différence de

pression à l’onde de choc est plus faible que l’augmentation de pression au diffuseur. Par comparaison

avec l’analyse CFD du chapitre 2, la pression modĂ©lisĂ©e ne descend pas Ă  une valeur si basse.

Pour la vitesse, celle du fluide secondaire est proche de la vitesse du son en 1, avant de l’atteindre en

1’. La diminution de vitesse au cours du mĂ©lange (2 Ă  3) est faible, au contraire de la diminution au sein

du diffuseur.

Le modĂšle semble prĂ©dire des vitesses et pressions plus extrĂȘmes que l’analyse CFD. Les faibles

rendements isentropiques au niveau du diffuseur, et les différences avec la CFD semblent indiquer que

le modĂšle prĂ©sente des rĂ©sultats Ă©loignĂ©s de la rĂ©alitĂ© au sein de l’éjecteur.

Figure 108 Evolution de la vitesse au sein de l'Ă©jecteur d'aprĂšs les modĂšles

0

20

40

60

80

100

120P

ress

ion

(b

ar)

Fluide primaire

Fluide secondaire

Fluide mélangé

cp 1 1' 2 34 5

0

50

100

150

200

250

Vit

ess

e (

m/s

)

Fluide primaire

Fluide secondaire

Fluide mélangé

cp 1 1' 2 34 5

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

136

Le modĂšle complet a Ă©tĂ© validĂ© sur treize points oĂč l’aiguille est retirĂ©e. La pression d’entrĂ©e primaire

est comprise entre 95 et 122 bar, la pression d’entrĂ©e secondaire est comprise entre 23,16 et 30,62 bar

pour des taux d’entrainement entre 0,44 et 0,57 et des pressions de recouvrement entre 1,01 et 1,10.

Ces conditions correspondent à des températures extérieures de 30 °C à 50 °C et à différentes positions

du by-pass, pour une tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C. Le problĂšme de gestion d’huile ne permet

pas de valider le modÚle sur des points à -20 °C.

Le dĂ©bit secondaire et l’entrainement sont calculĂ©s avec une prĂ©cision de 10%, ainsi que la pression

d’entrĂ©e (Figure 109 et Figure 110). La pression de sortie et le recouvrement peuvent ĂȘtre calculĂ©s

avec une précision de 12% (Figure 112). Ses valeurs sont supérieures à celles obtenues par les études

de (Cardemil and Colle 2012; Liu and Groll 2013) mais la pression d’entrĂ©e primaire est plus Ă©levĂ©e, et

la plage de pression plus grande de 81 Ă  100,2 bar pour 90,8 Ă  126 bar.

Figure 109 Validation du calcul du débit secondaire

Figure 110 Validation du calcul de la pression en sortie d'Ă©jecteur

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

137

Figure 111 Validation du calcul de la pression en entrée primaire

Conclusions

Dans ce chapitre, la calibration des modĂšles et/ou leur validation a pu ĂȘtre mise en place. Le

compresseur, évaporateur et vannes de détente sont validés. Les refroidisseurs de gaz et intermédiaire

donnent des résultats intéressants, mais il manque un modÚle de perte de charge pour prendre en

compte celle-ci. Le compresseur donne des rĂ©sultats corrects, jusqu’à la limite de son domaine de

calibration. La validitĂ© de ce dernier permettra de l’utiliser lors des bilans exergĂ©tiques de la section

suivante

Les rendements de l’éjecteur ont Ă©tĂ© identifiĂ©s, ils suivent des lois polynomiales. Cependant les

Ă©volutions physiques dĂ©crites sont diffĂ©rentes de celle de la CFD. Il semble que, mĂȘme prĂ©cis, le

modĂšle, ne permet pas de modĂ©liser le comportement interne de l’éjecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

138

6. Analyse exergétique

L’installation de l’éjecteur et de l’échangeur de chaleur interne, a pour but d’augmenter les

performances du systÚme au CO2. Une analyse énergétique de celui-ci a permis de comparer les

puissances consommées et puissances frigorifiques. Cependant les modifications de conditions de

travail ne permettent pas de comparer l’influence de l’éjecteur sur les diffĂ©rents composants du circuit.

À l’évaporateur, l’augmentation de taux de liquide en entrĂ©e doit augmenter la puissance frigorifique,

mais la diminution de débit, couplée à une augmentation de la pression en entrée entraine sa

diminution. De mĂȘme la variation du dĂ©bit et de l’enthalpie au compresseur, (due Ă  l’absence

d’injection de vapeur), modifie son point de fonctionnement. Les rĂ©sultats prĂ©sentĂ©s dans le chapitre

4 ont permis de comprendre les effets globaux sur le COP, mais pas de conclure si les composants

travaillaient dans leurs conditions de fonctionnement optimales. Une analyse exergétique du cycle

peut aider Ă  comprendre l’impact de l’éjecteur sur celui-ci, et vĂ©rifier que les composants restent

adaptés au nouveau circuit.

D’aprĂšs le dictionnaire de l’institut international du froid (IIF), l’exergie est : « la notion qui permet de

dĂ©terminer la quantitĂ© maximale (thĂ©orique) de travail qui peut ĂȘtre obtenue Ă  partir de n’importe

quelle forme d’énergie se trouvant dans un rĂ©servoir, dans un Ă©tat donnĂ© d’équilibre

thermodynamique, en utilisant une transformation (cycle) réversible qui fonctionne entre ce réservoir

et le rĂ©servoir d’énergie disponible dans l’environnement (n’importe oĂč et n’importe quand) Ă  la

pression et Ă  la tempĂ©rature ambiante. Autrement dit, c’est la part maximale de chaque forme

d’énergie qui peut ĂȘtre transformĂ©e sans restriction en n’importe quelle autre forme d’énergie. »

La notion de comparaison avec un rĂ©servoir d’énergie disponible ambiant est importante. Le milieu

extérieur est pris comme réservoir. Les essais ayant lieu pour différentes températures extérieures, il

ne sera possible de comparer que les points dans les mĂȘmes conditions ambiantes. Cette dĂ©finition ne

prend pas en compte la température de source froide, mais il ne serait pas judicieux de comparer un

cycle refroidissant de l’air Ă  0 °C et Ă  -20 °C, puisque cette tempĂ©rature est fixĂ©e par les besoins de

l’utilisateur. Il faudra donc comparer les cycles pour les mĂȘmes tempĂ©ratures de source chaude et

froide. L’analyse exergĂ©tique pourrait permettre de conclure sur les comparaisons entre les

performances des cycles avec et sans Ă©jecteur sur un mĂȘme point de fonctionnement (tempĂ©rature

d’évaporateur et extĂ©rieure identique).

L’analyse prĂ©sentĂ©e dans cette Ă©tude correspond Ă  une vision simplifiĂ©e, pour une application sur des

systÚmes ouverts, sans réactions chimiques, en régime permanent.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

139

6.1. Notions d’exergie

Lallemand (Lallemand 2015) dĂ©finit le travail maximal rĂ©cupĂ©rable techniquement Ă  partir d’un

systĂšme ∑, comme le travail rĂ©cupĂ©rable lors d’une Ă©volution rĂ©versible du systĂšme ∑ vers un Ă©tat

d’équilibre avec le milieu ambiant (Ă©quation 6.1) :

đ‘€đ‘šđ‘Žđ‘„ = ℎ𝑡𝑜 − ℎ𝑡 − 𝑇𝑜(𝑠𝑜 − 𝑠) 6.1

Avec :

wmax, le travail massique maximal récupérable, (travail moteur considéré comme négatif) ;

ht, l’enthalpie massique totale (somme de l’enthalpie, de l’énergie cinĂ©tique et de l’énergie

potentielle) ;

s, l’entropie massique ;

To, la température du milieu ambiant ;

hto et so, l’enthalpie et l’entropie massiques du systĂšme ∑ Ă  l’équilibre avec le milieu ambiant.

Dans cette étude, les termes de pesanteur et la variation de vitesse en entrée et sortie de chaque

composant sont nĂ©gligĂ©s, l’enthalpie totale est Ă©gale Ă  l’enthalpie.

L’exergie massique du systĂšme est dĂ©finie comme une valeur positive, et d’aprĂšs la dĂ©finition de l’IIF

se met sous la forme de l’équation 6.2.

đ‘’đ‘„ = âˆ’đ‘€đ‘šđ‘Žđ‘„ = ℎ − ℎ𝑜 − 𝑇𝑜(𝑠 − 𝑠𝑜) 6.2

À partir de cette expression, une nouvelle grandeur est introduite, permettant de prendre en compte

les irrĂ©versibilitĂ©s d’une Ă©volution, l’anergie massique (Ă©quation 6.3).

𝑎𝑛 = 𝑇𝑜(𝑠 − 𝑠𝑜) 6.3

L’anergie reprĂ©sente la part de l’énergie d’un systĂšme qui ne pourra ĂȘtre convertie en Ă©nergie

mĂ©canique, lors d’une Ă©volution vers un Ă©tat d’équilibre avec le milieu ambiant.

Ces deux notions dĂ©finies, il est possible d’appliquer un bilan exergĂ©tique Ă  une Ă©volution (1 Ă  2) en

régime permanent, afin de connaitre le travail maximal récupérable théorique de cette évolution

(Ă©quation 6.4).

ïżœïżœđ‘„ = 0 = ïżœïżœ + ∫ đ›żïżœïżœ (1 −𝑇𝑜

𝑇) + âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– − ∫ 𝑇𝑜

đ›żïżœïżœđ‘–đ‘›đ‘Ą

𝑇 6.4

Avec

Ex, la variation d’exergie au cours du temps du contenu du volume de contrĂŽle, nulle en rĂ©gime

permanent ;

W + ∫ ÎŽQ (1 −To

T), les échanges exergétiques accompagnant les échanges énergétiques à

travers les parois, hors entrées sorties de matiÚre ;

∑eximi, les Ă©changes exergĂ©tiques accompagnant les flux de matiĂšres ;

∫ ToΎQint

T, les flux d’exergie dues aux irrĂ©versibilitĂ©s internes du systĂšme. Certains auteurs

Ă©crivent ce terme ToSgen correspondant Ă  l’entropie crĂ©Ă©e par dissipations internes.

Ainsi qu’un bilan anergĂ©tique, Ă©quation 6.5.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

140

ïżœïżœđ‘› = 0 = âˆ‘đ‘Žđ‘›đ‘–ïżœïżœđ‘– + ∫ đ›żïżœïżœđ‘‡đ‘œ

𝑇+ ∫ đ›żïżœïżœđ‘–đ‘›đ‘Ą

𝑇𝑜

𝑇 6.5

Avec

An, la variation d’anergie au cours du temps, nulle en rĂ©gime permanent ;

∑animi, les flux d’anergie accompagnant les flux de matiùres ;

∫ ΎQTo

T, les flux d’anergie accompagnant les flux de chaleur ;

∫ ΎQintTo

T, la transformation d’exergie en anergie due aux irrĂ©versibilitĂ©s internes du systĂšme.

Le flux d’anergie accompagnant un Ă©change de travail est nul. On peut dire que le travail mĂ©canique

(et les autres Ă©nergies dites « nobles ») sont de l’exergie pure.

À partir de la notion d’anergie il est possible de dĂ©finir la production anergĂ©tique, Anp , liĂ©e Ă 

l’évolution (rĂ©elle) du systĂšme, par opposition Ă  une hypothĂ©tique Ă©volution idĂ©ale du mĂȘme systĂšme,

pour laquelle la production anergĂ©tique devrait ĂȘtre nulle. Elle peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme une

destruction d’exergie (Ă©quation 6.6).

ïżœïżœđ‘›đ‘ = ∫ đ›żïżœïżœđ‘–đ‘›đ‘Ąđ‘‡đ‘œ

𝑇= ïżœïżœ + ∫ đ›żïżœïżœ (1 −

𝑇𝑜

𝑇) + âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– = −(âˆ‘đ‘Žđ‘›đ‘–ïżœïżœđ‘– + ∫ đ›żïżœïżœ

𝑇𝑜

𝑇) 6.6

Dans le cas oĂč les puissances thermiques sont Ă©changĂ©es avec le milieu ambiant, (de maniĂšre directe

ou indirecte), il est possible de considĂ©rer le terme de flux d’exergie dĂ» Ă  des Ă©changes thermiques en

production d’anergie par transfert thermique irrĂ©versible avec le milieu extĂ©rieur. Cette notion permet

de qualifier la production anergĂ©tique comme globale avec l’équation 6.7.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 = ∫ đ›żïżœïżœđ‘–đ‘›đ‘Ąđ‘‡đ‘œ

𝑇− ∫ đ›żïżœïżœ (1 −

𝑇𝑜

𝑇) = ïżœïżœ + âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– = −(âˆ‘đ‘Žđ‘›đ‘–ïżœïżœđ‘– + ïżœïżœ) 6.7

Si l’évolution est adiabatique, la production anergĂ©tique globale est Ă©gale Ă  la production anergĂ©tique,

mais dans le cas inverse, il faut les différencier.

La comparaison entre la production anergĂ©tique d’un systĂšme et la puissance utile dans ce systĂšme

(dans le cas d’un systùme frigorifique, la puissance frigorifique), permet de qualifier la puissance

perdue à la suite des irréversibilités du systÚme.

Une notion complĂ©mentaire, le rendement exergĂ©tique permet de qualifier le fonctionnement d’une

machine par rapport Ă  une machine idĂ©ale (rĂ©versible). Pour une unitĂ© frigorifique, il va s’agir du

rapport entre la puissance minimale rapportée à la puissance réelle (équation 6.8). La puissance

minimale correspond à la puissance que consommerait une machine réversible (idéale) pour fournir la

mĂȘme puissance frigorifique.

đœ‚đ‘’đ‘„ =âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘–

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘› 6.8

Le flux d’exergie massique du systĂšme global ne va contenir que les termes d’échanges avec l’air

comme cela est visible sur la Figure 112. En effet seul l’air entre et sort du systùme au niveau des

Ă©changeurs. L’expression devient l’équation 6.9 (en notant evap pour l’évaporateur, d pour le

désurchauffeur et rg pour le refroidisseur de gaz).

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„ = ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ,𝑟𝑔 (ℎ𝑒 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟 + 𝑇𝑜 (𝑠𝑠 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ,𝑟𝑖 (ℎ𝑒 𝑑𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑑𝑎𝑖𝑟 +

𝑇𝑜 (𝑠𝑠 𝑑𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒 𝑑𝑎𝑖𝑟)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ,𝑒𝑣𝑎𝑝 (ℎ𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟 + 𝑇𝑜 (𝑠𝑠 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟

)) 6.9

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

141

Figure 112 SystÚme exergétique avec frontiÚre et flux exergétique entrant et sortant

La destruction d’exergie globale va reprendre l’expression prĂ©cĂ©dente, en rajoutant la puissance

électrique échangée avec le milieu extérieur (consommée au compresseur (équation 6.10).

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒 = ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ,𝑟𝑔 (ℎ𝑒 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟 + 𝑇𝑜 (𝑠𝑠 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒 𝑟𝑔𝑎𝑖𝑟)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ,𝑟𝑖 (ℎ𝑒 𝑟𝑖𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑟𝑖𝑎𝑖𝑟 +

𝑇𝑜 (𝑠𝑠 𝑟𝑖𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒 𝑟𝑖𝑎𝑖𝑟)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ,𝑒𝑣𝑎𝑝 (ℎ𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟 + 𝑇𝑜 (𝑠𝑠 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒 𝑒𝑣𝑎𝑝𝑎𝑖𝑟

)) +

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ©đ‘’ 6.10

Les pertes thermiques avec le milieu extĂ©rieur au niveau du compresseur n’apparaissent pas dans le

bilan global. L’échange se faisant avec le milieu extĂ©rieur, le terme 1 −𝑇𝑜

𝑇 s’annule et la crĂ©ation

d’exergie due Ă  un Ă©change avec le milieu extĂ©rieur disparait.

Pour connaitre la rĂ©partition des destructions d’exergie lors de l’évolution du systĂšme, la section

suivante présentera le bilan exergétique au niveau de chaque composant.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

142

6.2. Bilan exergétique des composants

6.2.1. Batteries Ă  ailettes

Les échangeurs à ailettes sont adiabatiques avec le milieu extérieur, ils comportent deux entrées (e)

et deux sorties (s), pour l’air et le CO2.

Le transfert d’exergie par transfert de masse au niveau des Ă©changeurs se met sous la forme de

l’équation 6.11.

âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– = ïżœïżœđ‘’đ¶đ‘‚2 (â„Žđ‘’đ¶đ‘‚2 − đ‘‡đ‘œđ‘ đ‘’đ¶đ‘‚2)âˆ’ïżœïżœđ‘ đ¶đ‘‚2 (â„Žđ‘ đ¶đ‘‚2 − đ‘‡đ‘œđ‘ đ‘ đ¶đ‘‚2) + ïżœïżœđ‘’(ℎ𝑒𝑎𝑖𝑟 − 𝑇𝑜𝑠𝑒𝑎𝑖𝑟) −

ïżœïżœđ‘ đ‘Žđ‘–đ‘Ÿ(ℎ𝑠𝑎𝑖𝑟 − 𝑇𝑜𝑠𝑠𝑎𝑖𝑟) 6.11

Pour un rĂ©gime de fonctionnement stable, les dĂ©bits entrants et sortants sont Ă©gaux. L’expression 6.11

devient l’équation 6.12.

âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– = ïżœïżœđ¶đ‘‚2 (â„Žđ‘’đ¶đ‘‚2 − â„Žđ‘ đ¶đ‘‚2 + 𝑇𝑜 (đ‘ đ‘ đ¶đ‘‚2 − đ‘ đ‘’đ¶đ‘‚2)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ (ℎ𝑒𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠𝑎𝑖𝑟 + 𝑇𝑜 (𝑠𝑠𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒𝑎𝑖𝑟))

6.12

Le premier principe (en négligeant les termes de pesanteur et de vitesse, sur un régime stable en

considĂ©rant l’échangeur adiabatique) appliquĂ© aux Ă©changeurs permet d’écrire l’expression 6.13.

ïżœïżœđ¶đ‘‚2 (â„Žđ‘’đ¶đ‘‚2− â„Žđ‘ đ¶đ‘‚2

) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ(ℎ𝑒𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠𝑎𝑖𝑟) = 0 6.13

L’équation 6.13 devient l’équation 6.14.

âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– = ïżœïżœđ¶đ‘‚2 (𝑇𝑜 (đ‘ đ‘ đ¶đ‘‚2− đ‘ đ‘’đ¶đ‘‚2

)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ (𝑇𝑜 (𝑠𝑠𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒𝑎𝑖𝑟)) 6.14

Pour utiliser l’équation 6.13 et en rĂšgle gĂ©nĂ©rale la conservation de l’énergie lors de l’analyse

exergĂ©tique, il est supposĂ© que le bilan sur l’air et le fluide frigorigĂšne est exact. Or comme le chapitre

sur les rĂ©sultats expĂ©rimentaux l’a montrĂ©, la puissance frigorifique calculĂ©e sur l’air et sur le fluide

comporte une légÚre différence. Cet écart existe aussi pour le refroidisseur de gaz et intermédiaire.

L’équation 6.14 n’est donc pas vĂ©rifiĂ©e sur tous les points, et implique une part d’incertitude sur les

bilans exergétiques aux échangeurs.

Pour l’évaporateur, le rĂ©seau d’hygromĂštres et de thermocouples sur l’air permet de calculer son

enthalpie et son entropie, en considĂ©rant que la pression de l’air est Ă©gale Ă  la pression atmosphĂ©rique.

Le mĂȘme raisonnement peut ĂȘtre appliquĂ© au refroidisseur de gaz et au dĂ©surchauffeur, cependant la

tempĂ©rature intermĂ©diaire (d’entrĂ©e d’air du dĂ©surchauffeur et de sortie d’air du refroidisseur de gaz)

n’est pas connue, les deux Ă©changeurs Ă©tant imbriquĂ©s (voir Figure 113).

Pour le refroidisseur de gaz, la tempĂ©rature et l’humiditĂ© relative d’entrĂ©e de la machine sont connues.

Les calculs seront effectuĂ©s en posant l’hypothĂšse que l’air conserve la mĂȘme humiditĂ© absolue. L’air

n’échange que de la chaleur sensible en s’échauffant. La tempĂ©rature d’air mesurĂ©e en sortie des deux

Ă©changeurs sera considĂ©rĂ©e comme la tempĂ©rature de l’air sortant du dĂ©surchauffeur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

143

Figure 113 Circuitage du refroidisseur de gaz et du dĂ©surchauffeur et reprĂ©sentation de l’écoulement d’air dans le modĂšle

Pour le désurchauffeur, en appliquant le premier principe de la thermodynamique sur le systÚme air

et fluide en négligeant les effets de gravité, de variation de vitesse, pour un régime stable, il est possible

d’écrire l’équation 6.15.

ïżœïżœđ‘‘đ¶đ‘‚2(â„Žđ‘’đ‘‘đ¶đ‘‚2 − â„Žđ‘ đ‘‘đ¶đ‘‚2) + ïżœïżœđ‘‘đ‘Žđ‘–đ‘Ÿ(ℎ𝑒𝑑𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠𝑑𝑎𝑖𝑟) = 0 6.15

L’enthalpie de l’air en sortie du dĂ©surchauffeur est connue, et l’enthalpie en entrĂ©e peut ĂȘtre calculĂ©e

Ă  travers l’équation 6.16.

ℎ𝑒 𝑑 𝑎𝑖𝑟 = âˆ’ïżœïżœđ‘‘đ¶đ‘‚2𝑚𝑑 𝑎𝑖𝑟

(â„Žđ‘’đ‘‘đ¶đ‘‚2 − ℎ𝑠 đ‘‘đ¶đ‘‚2) + ℎ𝑠 𝑑𝑎𝑖𝑟 6.16

À partir de l’enthalpie et de la pression de l’air en entrĂ©e du dĂ©surchauffeur, l’entropie est calculĂ©e

avec le logiciel CoolProp.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

144

En appliquant le mĂȘme raisonnement au refroidisseur de gaz (gc), on obtient l’équation 6.17 qui se

met sous la forme de l’équation 6.18.

ïżœïżœđ‘”đ‘đ¶đ‘‚2(ℎ𝑒 đ‘”đ‘đ¶đ‘‚2

− ℎ𝑠 đ‘”đ‘đ¶đ‘‚2) + ïżœïżœđ‘”đ‘đ‘Žđ‘–đ‘Ÿ(

ℎ𝑒 𝑔𝑐𝑎𝑖𝑟 − ℎ𝑠 𝑔𝑐𝑎𝑖𝑟) = 0 6.17

ℎ𝑠 𝑔𝑐 𝑎𝑖𝑟 =ïżœïżœđ‘”đ‘đ¶đ‘‚2ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ

(ℎ𝑒 đ‘”đ‘đ¶đ‘‚2 − ℎ𝑠 đ‘”đ‘đ¶đ‘‚2) + ℎ𝑒 𝑔𝑐𝑎𝑖𝑟 6.18

L’enthalpie de l’air en sortie de refroidisseur de gaz ainsi connue, l’entropie est calculĂ©e Ă  partir de

cette valeur.

La puissance mécanique aux échangeurs est nulle, ceux-ci sont supposés adiabatiques avec le milieu

extĂ©rieur, la destruction d’exergie se met sous la forme de l’équation 6.19

ïżœïżœđ‘›đ‘ Ă©đ‘â„Žđ‘Žđ‘›đ‘”đ‘’đ‘ąđ‘Ÿđ‘  = âˆ‘đ‘’đ‘„đ‘–ïżœïżœđ‘– = ïżœïżœđ¶đ‘‚2 (𝑇𝑜 (đ‘ đ‘ đ¶đ‘‚2− đ‘ đ‘’đ¶đ‘‚2

)) + ïżœïżœđ‘Žđ‘–đ‘Ÿ (𝑇𝑜 (𝑠𝑠𝑎𝑖𝑟 − 𝑠𝑒𝑎𝑖𝑟)) 6.19

On peut remarquer que si l’échangeur n’est pas supposĂ© adiabatique, l’expression du bilan exergĂ©tique

ne sera pas modifiĂ©e. Le terme ∫ ÎŽQ (1 −To

T) n’étant pas pris en compte si l’échange a lieu avec le

milieu de référence.

6.2.2. SĂ©parateur liquide vapeur

Le flux d’exergie massique s’écrit sous la forme de l’expression 6.20.

âˆ‘ïżœïżœđ‘–đ‘’đ‘„đ‘– = ïżœïżœđ‘’(ℎ𝑒 − 𝑇𝑜𝑠𝑒) − ïżœïżœđ‘™đ‘–đ‘žđ‘ąđ‘–đ‘‘đ‘’(ℎ𝑙𝑖𝑞𝑱𝑖𝑑𝑒 − 𝑇𝑜𝑠𝑙𝑖𝑞𝑱𝑖𝑑𝑒) − ïżœïżœđ‘Łđ‘Žđ‘đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ(ℎ𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟 − 𝑇𝑜𝑠𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟)

6.20

L’échange thermique avec l’extĂ©rieur du sĂ©parateur sera nĂ©gligĂ© : dans le cycle avec injection de

vapeur, sa température est voisine de la température extérieure (au maximum de 5 °C sur le point

0/38 °C), les échanges thermiques avec celui-ci sont donc faibles ; par ailleurs, il est isolé pour les essais

avec éjecteur. Le travail utile au niveau de la séparation est nul. Le régime étant permanent, le débit

massique en entrée est égal aux débits sortants, mentrée = mliquide + mvapeur. Le bilan exergétique

(Ă©quation 6.20) devient l’expression 6.21.

0 = ïżœïżœđ‘™đ‘–đ‘žđ‘ąđ‘–đ‘‘đ‘’(ℎ𝑒 − ℎ𝑙𝑖𝑞𝑱𝑖𝑑𝑒 + 𝑇𝑜(𝑠𝑙𝑖𝑞𝑱𝑖𝑑𝑒 − 𝑠𝑒)) + ïżœïżœđ‘Łđ‘Žđ‘đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ (ℎ𝑒 − ℎ𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟 + 𝑇𝑜(𝑠𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟 − 𝑠𝑒)) −

∫ đ‘‡đ‘œđ›żïżœïżœđ‘–đ‘›đ‘Ą

𝑇 6.21

En appliquant le premier principe pour le sĂ©parateur liquide vapeur avec les mĂȘmes hypothĂšses, il est

possible d’écrire l’égalitĂ© 6.22.

0 = (ïżœïżœđ‘™đ‘–đ‘žđ‘ąđ‘–đ‘‘đ‘’ + ïżœïżœđ‘Łđ‘Žđ‘đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ)ℎ𝑒 − ïżœïżœđ‘™đ‘–đ‘žđ‘ąđ‘–đ‘‘đ‘’â„Žđ‘™đ‘–đ‘žđ‘ąđ‘–đ‘‘đ‘’ − ïżœïżœđ‘Łđ‘Žđ‘đ‘’đ‘ąđ‘Ÿâ„Žđ‘Łđ‘Žđ‘đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 6.22

Ce qui permet de simplifier le terme de destruction d’exergie.

La destruction d’exergie pour le sĂ©parateur liquide vapeur est donnĂ©e par l’expression 6.23.

ïżœïżœđ‘›đ‘ đ‘ Ă©đ‘đ‘Žđ‘Ÿđ‘Žđ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ = ïżœïżœđ‘™đ‘–đ‘žđ‘ąđ‘–đ‘‘đ‘’(𝑇𝑜(𝑠𝑙𝑖𝑞𝑱𝑖𝑑𝑒 − 𝑠𝑒)) + ïżœïżœđ‘Łđ‘Žđ‘đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ (𝑇𝑜(𝑠𝑣𝑎𝑝𝑒𝑱𝑟 − 𝑠𝑒)) 6.23

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

145

6.2.3. Vannes de détente

Le flux d’exergie massique se met sous la forme de l’équation 6.24

âˆ‘ïżœïżœđ‘–đ‘’đ‘„đ‘– = ïżœïżœ(ℎ𝑒 − ℎ𝑠 + 𝑇𝑜(𝑠𝑠 − 𝑠𝑒)) 6.24

La dĂ©tente Ă©tant supposĂ©e isenthalpique, l’expression 6.24 devient 6.25.

âˆ‘ïżœïżœđ‘–đ‘’đ‘„đ‘– = ïżœïżœ(𝑇𝑜(𝑠𝑠 − 𝑠𝑒)) 6.25

Le travail Ă©changĂ© avec l’extĂ©rieur est nul. L’échange thermique avec l’extĂ©rieur est nĂ©gligĂ©. La

destruction d’exergie devient l’expression 6.26.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑣𝑎𝑛𝑛𝑒 𝑑𝑒 đ‘‘Ă©đ‘Ąđ‘’đ‘›đ‘Ąđ‘’ = ïżœïżœ(𝑇𝑜(𝑠𝑠 − 𝑠𝑒)) 6.26

6.2.4. Compresseur

Le bilan exergétique au compresseur doit prendre en compte les irréversibilités internes, et les

échanges thermiques avec le milieu extérieur. En effet la température de paroi du compresseur lors

des essais peut dépasser 100 °C. La Figure 114 représente des photographies thermiques du

compresseur (pour un point 0/38 °C avec Ă©jecteur). À gauche la tempĂ©rature de surface en entrĂ©e du

compresseur est inférieure à 25 °C, et à droite la température de surface à proximité des deux sorties

de l’éjecteur est supĂ©rieure Ă  75 °C. La tempĂ©rature de surface du compresseur n’est donc pas

uniforme, et le dĂ©bit d’air Ă  sa surface pas connu. Il est donc difficile d’évaluer l’échange thermique

avec l’air.

Figure 114 Photographie thermique du compresseur avec Ă  gauche l’entrĂ©e du compresseur et Ă  droite les sorties de celui-ci et l’entrĂ©e du deuxiĂšme Ă©tage

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

146

Deux approches sont possibles, détaillée, ou globale.

Approche détaillée pour le compresseur :

Pour Ă©tudier la compression de maniĂšre dĂ©taillĂ©e, on s’intĂ©resse uniquement au systĂšme « fluide

frigorigĂšne » au sein du compresseur. En l’absence d’information supplĂ©mentaire, on s’en remet au

modĂšle numĂ©rique pour calculer les Ă©changes exergĂ©tiques avec le milieu extĂ©rieur, puisqu’il a Ă©tĂ©

validé avec les mesures expérimentales. En considérant que celui-ci est suffisamment fin, il permet de

décomposer le bilan exergétique entre ses différentes transformations :

DĂ©tente isenthalpe adiabatique (asp Ă  asp1) ;

Échauffement isobare (asp1 à asp2) ;

Compression isentropique (asp2 Ă  ref2) ;

DĂ©tente isenthalpe adiabatique (ref1 Ă  ref) ;

Échauffement isobare (ref2 à ref1).

Figure 115 FrontiÚre de l'analyse exergétique au niveau du compresseur

En reprenant la notation de la Figure 115, les transformations de asp à asp 1, de ref 1 à ref, de asp’ à

asp’ et de ref’1 Ă  ref’ s’écrivent de la mĂȘme maniĂšre que pour une vanne de dĂ©tente. Le dĂ©bit au

premier Ă©tage est notĂ© m et au deuxiĂšme Ă©tage mâ€Č . Les flux d’exergie se mettent sous la forme des

Ă©quations (6.27 Ă  6.30).

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„đ‘Žđ‘ đ‘âˆ’đ‘Žđ‘ đ‘1 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝1 − 𝑠𝑎𝑠𝑝)) 6.27

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„đ‘Ÿđ‘’đ‘“1−𝑟𝑒𝑓 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑟𝑒𝑓1)) 6.28

âˆ‘ïżœïżœâ€Čđ‘’đ‘„đ‘Žđ‘ đ‘â€Č−𝑎𝑠𝑝â€Č1 = ïżœïżœâ€Č (𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝â€Č1 − 𝑠𝑎𝑠𝑝â€Č)) 6.29

âˆ‘ïżœïżœâ€Čđ‘’đ‘„đ‘Ÿđ‘’đ‘“â€Č1−𝑟𝑒𝑓â€Č = ïżœïżœâ€Č (𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓â€Č − 𝑠𝑟𝑒𝑓â€Č1)) 6.30

Les flux d’exergie massique lors des transformations de asp1 à asp2, de ref2 à ref1, de asp’1 à asp’2 et

de ref’2 Ă  ref’1 s’écrivent sous la forme des Ă©quations de 6.31 Ă  6.34.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

147

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„đ‘Žđ‘ đ‘1−𝑎𝑠𝑝2 = ïżœïżœ (ℎ𝑎𝑠𝑝1 − ℎ𝑎𝑠𝑝2 + 𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝2 − 𝑠𝑎𝑠𝑝1)) 6.31

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„đ‘Ÿđ‘’đ‘“2−𝑟𝑒𝑓1 = ïżœïżœ (ℎ𝑟𝑒𝑓2 − ℎ𝑟𝑒𝑓1 + 𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓1 − 𝑠𝑟𝑒𝑓2)) 6.32

∑𝑚â€Č đ‘’đ‘„đ‘Žđ‘ đ‘â€Č1−𝑎𝑠𝑝â€Č2 = 𝑚â€Č (ℎ𝑎𝑠𝑝â€Č1 − ℎ𝑎𝑠𝑝â€Č2 + 𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝â€Č2 − 𝑠𝑎𝑠𝑝â€Č1)) 6.33

âˆ‘ïżœïżœâ€Čđ‘’đ‘„đ‘Ÿđ‘’đ‘“â€Č2−𝑟𝑒𝑓â€Č1 = 𝑚â€Č (ℎ𝑟𝑒𝑓â€Č2 − ℎ𝑟𝑒𝑓â€Č1 + 𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓â€Č1 − 𝑠𝑟𝑒𝑓â€Č2)) 6.34

Les flux d’exergie massique lors des compressions isentropiques s’écrivent avec les Ă©quations 6.35 et

6.36.

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„đ‘Žđ‘ đ‘2−𝑟𝑒𝑓2 = ïżœïżœ(ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑟𝑒𝑓2) 6.35

âˆ‘ïżœïżœâ€Čđ‘’đ‘„đ‘Žđ‘ đ‘â€Č2−𝑟𝑒𝑓â€Č2 = ïżœïżœâ€Č(ℎ𝑎𝑠𝑝â€Č2 − ℎ𝑟𝑒𝑓â€Č2) 6.36

Les flux exergétiques dus aux échanges de chaleur sont à prendre en compte au sein du systÚme. Ses

échanges ont lieu lors du refroidissement et du réchauffement isobare avec la paroi fictive. La

température de celle-ci étant calculée, il est possible de prendre en compte cette source de production

d’anergie. L’échange thermique peut s’exprimer en fonction de la variation d’enthalpie du CO2

(Ă©quation 6.37).

ïżœïżœđ‘Žđ‘ đ‘ (1 −𝑇𝑜

𝑇) = ïżœïżœ(ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑎𝑠𝑝1) ∗ (1 −

𝑇𝑜

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖) 6.37

La production d’anergie globale Ă  l’aspiration se met sous la forme des Ă©quations 6.38 et 6.39.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝−𝑎𝑠𝑝1 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝1 − 𝑠𝑎𝑠𝑝)) 6.38

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝1−𝑎𝑠𝑝2 = ïżœïżœ (ℎ𝑎𝑠𝑝1 − ℎ𝑎𝑠𝑝2 + 𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝2 − 𝑠𝑎𝑠𝑝1)) + ïżœïżœ(ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑎𝑠𝑝1) ∗ (1 −𝑇𝑜

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖)

6.39

L’équation 6.39 peut se mettre sous la forme de l’équation 6.40.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝1−𝑎𝑠𝑝2 = ïżœïżœđ‘‡đ‘œ (𝑠𝑎𝑠𝑝2 − 𝑠𝑎𝑠𝑝1 − (ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑎𝑠𝑝1) ∗ (1

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖)) 6.40

Le travail lors de la compression (asp2 Ă  ref2) correspond Ă  une Ă©volution isentropique, la production

d’anergie est nulle (Ă©quation 6.41), les deux premiĂšres Ă©volutions ayant lieu sans Ă©change de travail.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝2−𝑟𝑒𝑓2 = ïżœïżœđ‘–đ‘› + ïżœïżœ(ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑟𝑒𝑓2) = 0 6.41

La production d’anergie globale au refoulement se met sous la forme des Ă©quations 6.42 et 6.43.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑟𝑒𝑓2−𝑟𝑒𝑓1 = ïżœïżœ (ℎ𝑟𝑒𝑓2 − ℎ𝑟𝑒𝑓1 + 𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓1 − 𝑠𝑟𝑒𝑓2)) + ïżœïżœ(ℎ𝑟𝑒𝑓1 − ℎ𝑟𝑒𝑓2) ∗ (1 −𝑇𝑜

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖)

6.42

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑟𝑒𝑓1−𝑟𝑒𝑓 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑟𝑒𝑓1)) 6.43

La production d’anergie pour le premier Ă©tage est Ă©gale Ă  la somme des productions prĂ©cĂ©dentes

(Ă©quation 6.44).

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

148

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝−𝑟𝑒𝑓 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑎𝑠𝑝1 − 𝑠𝑎𝑠𝑝 + 𝑠𝑎𝑠𝑝2 − 𝑠𝑎𝑠𝑝1 + 𝑠𝑟𝑒𝑓1 − 𝑠𝑟𝑒𝑓2 + 𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑟𝑒𝑓1) −

𝑇𝑜

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖(ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑎𝑠𝑝1) − (ℎ𝑟𝑒𝑓1 − ℎ𝑟𝑒𝑓2) ∗ (

𝑇𝑜

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖)) 6.44

Cette expression se simplifie en se rappelant que sref2 = sasp2l’évolution Ă©tant isentropique et les

dĂ©tentes Ă©tant isenthalpiques, href = href1, hasp = hasp1. Elle se met sous la forme de l’équation 6.45

et se simplifie sous l’expression 6.46 puis 6.47.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝−𝑟𝑒𝑓 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑎𝑠𝑝) − (𝑇𝑜

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖) (ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑎𝑠𝑝 + ℎ𝑟𝑒𝑓 − ℎ𝑟𝑒𝑓2)) 6.45

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝−𝑟𝑒𝑓 = ïżœïżœđ‘‡đ‘œ (𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑎𝑠𝑝 −1

Tparoi(ℎ𝑟𝑒𝑓 − ℎ𝑎𝑠𝑝 + ℎ𝑎𝑠𝑝2 − ℎ𝑟𝑒𝑓2)) 6.46

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑎𝑠𝑝−𝑟𝑒𝑓 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑎𝑠𝑝) +ℎ𝑎𝑠𝑝 −ℎ𝑟𝑒𝑓+đ›„â„Žđ‘–đ‘ 

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖) 6.47

La production globale d’anergie au compresseur devient l’équation 6.48.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑐𝑜𝑚𝑝 = ïżœïżœ (𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑎𝑠𝑝) +ℎ𝑎𝑠𝑝 −ℎ𝑟𝑒𝑓+đ›„â„Žđ‘–đ‘ 

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖) + ïżœïżœâ€Č (𝑇𝑜(𝑠â€Č𝑟𝑒𝑓 − 𝑠â€Č𝑎𝑠𝑝) +

ℎ𝑎𝑠𝑝â€Č −ℎ𝑟𝑒𝑓

â€Č +đ›„â„Žđ‘–đ‘ â€Č

𝑇𝑝𝑎𝑟𝑜𝑖â€Č ) 6.48

Avec mΔhis = Win et mâ€ČΔhâ€Čis = Wâ€Čin

Approche globale pour le compresseur

Si le compresseur est Ă©tudiĂ© globalement, le modĂšle n’est plus utilisĂ©. Les seules donnĂ©es disponibles

sont la puissance électrique consommée et les caractéristiques du fluide mesurées en entrée et sortie

du compresseur, et le dĂ©bit massique. La destruction d’exergie crĂ©Ă© par l’échange thermique avec le

milieu extĂ©rieur s’annule, car la tempĂ©rature de rĂ©fĂ©rence est la tempĂ©rature extĂ©rieure. Dans

l’équation 6.49, la puissance mĂ©canique correspond Ă  celle injectĂ©e au compresseur, le moteur et les

éléments mécaniques (pistons
) font partie du systÚme, toutes les pertes exergétiques entre la source

Ă©lectrique et le fluide sont prises en compte dans l’analyse. Dans ce cas, en plus de la production

d’exergie au compresseur proprement dit, les irrĂ©versibilitĂ©s entre la source de courant et le fluide

sont prises en comptes (destructions d’exergie issues du variateur de vitesse et de la transformation

énergie électrique en énergie mécanique).

L’équation 6.49 se met sous la forme :

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒,𝑐𝑜𝑚𝑝â€Č = ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘ đ‘œđ‘šđ‘šĂ©đ‘’ + ïżœïżœ(𝑇𝑜(𝑠𝑟𝑒𝑓 − 𝑠𝑎𝑠𝑝) + ℎ𝑎𝑠𝑝 − ℎ𝑟𝑒𝑓) + ïżœïżœâ€Č(𝑇𝑜(𝑠

â€Č𝑟𝑒𝑓 − 𝑠

â€Č𝑎𝑠𝑝) +

ℎâ€Č𝑎𝑠𝑝 − ℎâ€Č𝑟𝑒𝑓)

6.49

Cette formulation donnera lieu Ă  une perte exergĂ©tique plus importante au compresseur puis qu’on a

pris en compte des irrĂ©versibilitĂ©s supplĂ©mentaires au niveau de la transformation de l’énergie

électrique en énergie mécanique.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

149

6.2.5. Échangeur interne

En négligeant les pertes thermiques vers le milieu extérieur, le travail maximal récupérable se met sous

la forme de l’équation 6.50 en reprenant les notations de la Figure 116,

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„Ă©đ‘â„Žđ‘Žđ‘›đ‘”đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 = ïżœïżœđ‘’đ‘“đ‘“(ℎ𝑒𝑓𝑓 − 𝑇𝑜𝑠𝑒𝑓𝑓) + ïżœïżœđ‘’đ‘“đ‘(ℎ𝑒𝑓𝑐 − 𝑇𝑜𝑠𝑒𝑓𝑐) − ïżœïżœđ‘ đ‘“đ‘“(ℎ𝑠𝑓𝑓 − 𝑇𝑜𝑠𝑠𝑓𝑓) −

ïżœïżœđ‘ đ‘“đ‘(ℎ𝑠𝑓𝑐 − 𝑇𝑜𝑆𝑠𝑓𝑐) 6.50

Figure 116 schéma de l'échangeur de chaleur interne

En considĂ©rant que les dĂ©bits sur le fluide chaud et froid en rĂ©gime permanent sont Ă©gaux, l’expression

se met sous la forme 6.51.

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„Ă©đ‘â„Žđ‘Žđ‘›đ‘”đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 = ïżœïżœ(ℎ𝑒𝑓𝑐 + ℎ𝑒𝑓𝑓 − (ℎ𝑠𝑓𝑐 + ℎ𝑠𝑓𝑓)+𝑇𝑜(𝑠𝑠𝑓𝑐 + 𝑠𝑠𝑓𝑐 − 𝑠𝑒𝑓𝑐 − 𝑠𝑒𝑓𝑓)) 6.51

En appliquant le premier principe sur l’échangeur de chaleur interne, en nĂ©gligeant les termes de

gravitĂ©, de variation de vitesse, en supposant l’échangeur adiabatique et en rĂ©gime stable l’expression

6.52 apparait. L’expression 6.51 se transforme sous l’expression 6.53.

ïżœïżœ(ℎ𝑒𝑓𝑐 − ℎ𝑠𝑓𝑐) + ïżœïżœ(ℎ𝑒𝑓𝑓 − ℎ𝑠𝑓𝑓) = 0 6.52

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„Ă©đ‘â„Žđ‘Žđ‘›đ‘”đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 = ïżœïżœ(𝑇𝑜(𝑠𝑠𝑓𝑐 + 𝑠𝑠𝑓𝑐 − 𝑠𝑒𝑓𝑐 − 𝑠𝑒𝑓𝑓)) 6.53

Le travail Ă©changĂ© avec le milieu extĂ©rieur est toujours nul, la destruction d’exergie est Ă©gale Ă 

l’équation 6.54.

ïżœïżœđ‘›đ‘ Ă©đ‘â„Žđ‘Žđ‘›đ‘”đ‘’đ‘ąđ‘Ÿ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑛𝑒 = âˆ’ïżœïżœ(𝑇𝑜(𝑠𝑠𝑓𝑐 + 𝑠𝑠𝑓𝑓 − 𝑠𝑒𝑓𝑐 − 𝑠𝑒𝑓𝑓)) 6.54

De la mĂȘme maniĂšre sur certaines longueurs de tubes et sur les coudes, une analyse exergĂ©tique

pourra ĂȘtre menĂ©e pour prendre en compte des pertes de charge supposĂ©es adiabatique. L’expression

se met sous la forme de l’équation 6.55.

ïżœïżœđ‘›đ‘ 𝑝𝑒𝑟𝑡𝑒 𝑡𝑱𝑏𝑒 = ïżœïżœ(ℎ𝑠 − ℎ𝑒 − 𝑇𝑜(𝑠𝑠 − 𝑠𝑒)) 6.55

Dans le cycle sans éjecteur ces pertes de charge sont principalement situées entre la sortie de

l’évaporateur et l’entrĂ©e du compresseur. Ces pertes sont issues des modifications mises en place sur

l’unitĂ©.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

150

Dans le cycle avec Ă©jecteur, ces pertes de charge ne peuvent ĂȘtre dissociĂ©es des pertes dans le circuit

basse pression de l’échangeur de chaleur interne. L’emplacement des capteurs de pression ne permet

pas de dissocier les pertes Ă  l’échangeur de chaleur interne, et celles au by-pass. Dans le bilan

exergĂ©tique du cycle avec Ă©jecteur, les destructions d’exergie de l’échangeur de chaleur interne

comprendront les destructions d’exergie de la tuyauterie.

6.2.6. Éjecteur

Une analyse exergĂ©tique globale de l’éjecteur est effectuĂ©e, l’éjecteur Ă©tant isolĂ© thermiquement lors

des essais, les échanges thermiques avec le milieu extérieur sont négligés. En reprenant les notations

de la Figure 117, le travail maximal rĂ©cupĂ©rable est Ă©gal Ă  l’équation 6.56.

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„ Ă©đ‘—đ‘’đ‘đ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ = ïżœïżœđŒ(â„ŽđŒ − đ‘‡đ‘œđ‘ đŒ) + ïżœïżœđŒđŒ(â„ŽđŒđŒ − 𝑇𝑜 đ‘ đŒđŒ) − ïżœïżœđŒđŒđŒ(â„ŽđŒđŒđŒ − đ‘‡đ‘œđ‘ đŒđŒđŒ) 6.56

Le dĂ©bit en sortie Ă©tant Ă©gal Ă  la somme des dĂ©bits en entrĂ©e en rĂ©gime permanent, l’expression

devient l’équation 6.57.

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„ Ă©đ‘—đ‘’đ‘đ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ = ïżœïżœđŒ(â„ŽđŒ − â„ŽđŒđŒđŒ + 𝑇𝑜(đ‘ đŒđŒđŒ − đ‘ đŒ)) + ïżœïżœđŒđŒ(â„ŽđŒđŒ − â„ŽđŒđŒđŒ − 𝑇𝑜 (đ‘ đŒđŒđŒ − đ‘ đŒđŒ)) 6.57

En appliquant le premier principe, comme au séparateur, les enthalpies disparaissent (équation 6.58).

âˆ‘ïżœïżœđ‘’đ‘„ Ă©đ‘—đ‘’đ‘đ‘Ąđ‘’đ‘ąđ‘Ÿ = ïżœïżœđŒ(𝑇𝑜(đ‘ đŒđŒđŒ − đ‘ đŒ)) + ïżœïżœđŒđŒ(𝑇𝑜 (đ‘ đŒđŒđŒ − đ‘ đŒđŒ)) 6.58

Le travail Ă©changĂ© avec le milieu extĂ©rieur est toujours nul, la destruction d’exergie est Ă©gale Ă 

l’équation 6.59.

ïżœïżœđ‘›đ‘ = ïżœïżœđŒ(𝑇𝑜(đ‘ đŒ − đ‘ đŒđŒđŒ)) + ïżœïżœđŒđŒ(𝑇𝑜 (đ‘ đŒ − đ‘ đŒđŒ)) 6.59

Une analyse exergĂ©tique dĂ©taillĂ©e de l’éjecteur pourrait ĂȘtre envisagĂ©e, Ă  travers le modĂšle numĂ©rique

de maniĂšre analogue au compresseur. Cela n’a pas Ă©tĂ© mis en place car la prĂ©cision du modĂšle de

l’éjecteur n’est pas suffisamment Ă©levĂ©e Ă  l’heure actuelle.

Les différents bilans anergétiques et exergétiques ayant été posés, la section suivante va présenter ses

rĂ©sultats et les observations qui en dĂ©coulent. Dans un premier temps le principe de l’analyse sera

présenté sur le cycle avec injection de vapeur, puis ses résultats seront comparés avec le cycle éjecteur.

Figure 117 schéma de l'éjecteur

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

151

6.3. RĂ©sultats de l’analyse exergĂ©tique

6.3.1. Résultats généraux

Le Tableau 27 présente les résultats numériques des bilans exergétiques, appliqués au cycle avec

injection de vapeur et sous haute pression optimale.

Point de fonctionnement (°C) -20/30 0/30 -20-38 0/38 -20/50 0/50

Rendement exergétique global 0,20 0,16 0,20 0,17 0,17 0,15

Pertes exergétiques avec le modÚle de compresseur détaillée (kW) 0,71 1,41 0,87 1,43 1,03 1,84

Pertes exergétiques avec le modÚle de Compresseur global (kW) 2,21 2,76 2,29 2,86 2,43 3,35

Tableau 27 Comparaison du rendement exergétique entre l'approche globale et détaillée (point correspondant au COP maximal pour chaque régime)

Les deux mĂ©thodes de calcul de la destruction d’exergie au compresseur donnent des rĂ©sultats

diffĂ©rents avec un Ă©cart pour la production d’anergie allant de 1,35 Ă  1,51 kW. En supposant que la

différence entre les deux valeurs correspond aux pertes électriques, il est possible de calculer un

rendement Ă©lectrique par rapport Ă  la consommation de l’unitĂ© (Ă©quation 6.60).

𝜂𝑒𝑙𝑒𝑐 =ïżœïżœđ‘–đ‘›+ïżœïżœ

â€Č𝑖𝑛

ïżœïżœđ‘đ‘œđ‘›đ‘  6.60

Sur la Figure 118, il est possible de voir l’évolution du rendement Ă©lectrique en fonction de la puissance

consommĂ©e. Ce rendement augmente avec celle-ci, jusqu’à une stagnation pour les puissances les plus

importantes correspondant au cycle 0/30 °C. La destruction d’exergie est plus grande avec le modùle

global et sera conservĂ©e par la suite de l’étude. Celle-ci s’appuie directement sur les rĂ©sultats d’essais,

et permet donc des erreurs dues à un écart des valeurs calculées par le modÚle.

Figure 118 Rendement électrique en fonction de la puissance consommée sur le cycle avec injection de vapeur

0,74

0,76

0,78

0,80

0,82

0,84

0,86

5,00 6,00 7,00 8,00 9,00 10,00

Re

nd

em

en

t Ă©

lect

riq

ue

Puissance consommée (kW)

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

152

Le rendement exergĂ©tique (dĂ©taillĂ© ou global) de l’unitĂ© est faible, infĂ©rieur Ă  27%. Ce calcul Ă©tant liĂ©

aux transferts exergĂ©tiques par transfert de masse sur l’air, il n’est pas surprenant de trouver des

rendements plus faibles pour des dĂ©bits d’air importants Ă  l’évaporateur (tempĂ©ratures d’évaporation

de 0 °C).

Dans les sections suivantes le bilan exergétique du compresseur correspond au modÚle global. Cette

mĂ©thode permet de s’affranchir des erreurs de calcul au niveau du modĂšle du compresseur.

Ses résultats sont résumés dans le Tableau 28.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

153

Point de fonctionnement (°C)

Pertes exergétiques -20/30 0/30 -20-38 0/38 -20/50 0/50

Refroidisseur de gaz (kW) 0,73 1,06 0,82 1,21 0,86 0,62

DĂ©surchauffeur (kW) 0,83 1,75 0,87 1,82 0,86 1,74

Compresseur (kW) 2,21 2,76 2,29 2,86 2,43 3,35

Evaporateur (kW) 0,59 0,60 1,20 1,40 1,25 1,59

MĂ©lange (kW) 0,00 0,02 0,04 0,01 0 0

SĂ©parateur liquide vapeur (kW) 0 0 0 0 0 0

DĂ©tente (kW) 0,74 1,17 1,02 1,44 1,68 1,93

Bilan sur l’unitĂ©

Production d'anergie totale de l’unitĂ© (kW) 5,29 7,34 6,24 8,74 7,08 9,23

Rendement exergétique 0,22 0,19 0,20 0,18 0,17 0,18

Puissance consommée au compresseur (kW) 5,83 8,03 6,39 8,79 7,29 9,32

Puissance frigorifique (kW) 6,96 11,21 6,60 10,56 5,85 9,68

Tableau 28 Bilan exergétique du cycle avec injection de vapeur détaillée (point correspondant au COP maximal pour chaque régime)

Le Tableau 28 synthĂ©tise les rĂ©sultats de l’analyse exergĂ©tique pour le cycle sans Ă©jecteur. Les

principales sources d’irrĂ©versibilitĂ©s du systĂšme restent les mĂȘmes sur les diffĂ©rents points de

fonctionnement :

Compresseur ;

Evaporateur ;

Refroidisseur de gaz ;

DĂ©surchauffeur;

Vannes de détente.

Les résultats pour le cycle avec éjecteur sont synthétisés dans le Tableau 29. Les sources

d’irrĂ©versibilitĂ© restent les mĂȘmes mais l’échangeur de chaleur interne est ajoutĂ©. L’éjecteur remplace

la premiÚre vanne de détente. La ligne échangeur de chaleur interne du tableau cumule les

irrĂ©versibilitĂ©s de l’échangeur de chaleur interne, et du rĂ©seau de tubes et de coudes entre le

sĂ©parateur et le compresseur. L’implantation des capteurs ne permettent pas de dissocier les pertes Ă 

l’échangeur et dans le rĂ©seau de tube.

La vanne à la basse pression a une production d’anergie trùs faible car elle est entiùrement ouverte

sur ces points. Elle n’est donc pas reprĂ©sentĂ©e sur le Tableau 28. Peu de points sont reprĂ©sentĂ©s avec

l’éjecteur car l’écart entre le calcul de la puissance frigorifique sur l’air et le fluide doit ĂȘtre faible

(infĂ©rieur Ă  5%) pour que le bilan soit juste. L’apparition d’une mousse en sortie Ă©vaporateur empĂȘche

d’avoir cette condition sur une partie des essais (voir chapitre 4). Cela revient Ă  considĂ©rer les points

pour lesquels le dĂ©bit Ă  l’évaporateur est connu. Comme vu dans le chapitre prĂ©cĂ©dent la vitesse du

compresseur n’est pas la mĂȘme pour les essais avec Ă©jecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

154

Point de fonctionnement (°C)

Pertes exergétiques -20/30 0/30

Refroidisseur de gaz (kW) 0,50 0,88

DĂ©surchauffeur (kW) 0,59 1,07

Compresseur (kW) 2,99 1,47

Evaporateur (kW) 0,56 0,56

Échangeur de chaleur interne (kW) 0,17 0,12

Éjecteur (kW) 1,13 0,69

Globale (kW) 5,94 4,77

Rendement exergétique 0,11 0,12

Caractéristiques du cycle

Vitesse de rotation 50% 50%

Surchauffe sortie Ă©vaporateur (K) 3,25 13,00

Position aiguille (pourcentage d’insertion) 40 0

Puissance frigorifique (kW) 3,91 9,10

Puissance consommée au compresseur (kW) 5,85 6,01

Tableau 29 Bilan exergétique du cycle avec éjecteur (point correspondant au COP maximal pour chaque régime)

Les deux conditions de fonctionnement du Tableau 29 vont pouvoir ĂȘtre comparĂ©es avec les rĂ©sultats

du Tableau 28.

6.3.2. Bilan d’exergie 0/30 °C

Avec les rĂ©sultats prĂ©cĂ©dents il est possible de comparer les sources d’irrĂ©versibilitĂ©s du systĂšme entre

les deux cycles. La ligne dĂ©tente regroupe les deux vannes d’expansion pour le cycle avec injection de

vapeur, et l’éjecteur et une vanne d’expansion pour le cycle avec Ă©jecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

155

Cycle

Pertes exergétiques

Injection

de vapeur

Éjecteur

Refroidisseur de gaz (kW) 1,06 0,88

DĂ©surchauffeur (kW) 1,75 1,07

Compresseur (kW) 2,76 1,47

Evaporateur (kW) 0,60 0,56

Échangeur interne (kW) NA 0,12

DĂ©tente (kW) 1,17 0,69

Production d'anergie totale de l’unitĂ©

(kW) 7,34 4,79

Rendement exergétique 0,19 0,19

Puissance consommée au compresseur

(kW) 8,03 6,01

Puissance frigorifique (kW) 11,21 9,10

Tableau 30 Comparaison exergétique entre le cycle avec éjecteur et sans sur le point 0/30 °C (point correspondant au COP maximal)

Le Tableau 30 résume le bilan exergétique sur point 0/30 °C pour les deux cycles. La production

d’anergie est plus faible dans le cycle avec Ă©jecteur, avec une diminution de la destruction d’exergie

aux refroidisseurs et à la détente. La diminution est assez importante au niveau du désurchauffeur,

cela est dĂ» au dĂ©bit qui est plus faible limitant les pertes de charge. L’éjecteur permet, pour ce point,

une diminution importante de la production d’anergie par rapport Ă  la dĂ©tente classique. La diminution

de la destruction d’exergie est trĂšs importante au niveau de la dĂ©tente, l’éjecteur permet de diminuer

l’irrĂ©versibilitĂ© de cette dĂ©tente.

La production d’anergie est Ă©quivalente au niveau de l’évaporateur. Le dĂ©bit est plus faible en cycle

avec Ă©jecteur avec un titre en entrĂ©e plus important, une diminution de l’exergie serait attendue.

Cependant la pression dans le cycle avec Ă©jecteur est plus basse de 1 bar, entrainant une surchauffe

en sortie plus importante de 7 K. Ces deux phĂ©nomĂšnes pourraient expliquer une destruction d’exergie

Ă©quivalente entre les deux cycles.

La destruction d’exergie au compresseur est plus faible dans le cycle avec Ă©jecteur. Le compresseur

fonctionnant Ă  une vitesse de rotation plus faible dans le cycle avec Ă©jecteur, cela pourrait expliquer

cette diminution d’irrĂ©versibilitĂ©.

Le rendement exergĂ©tique est Ă©gal dans les deux cycles, la diminution de la production d’anergie Ă©tant

compensé par la diminution de la puissance frigorifique et consommée.

Du point de vue de la répartition des pertes exergétiques, la Figure 119 présente ces évolutions en

tenant compte de la puissance frigorifique différente entre les deux unités. Les évolutions précédentes

sont retrouvées, avec une diminution des pertes au niveau du désurchauffeur plus faible.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

156

Figure 119 Comparaison des pertes exergétiques entre le cycle avec éjecteur et avec injection de vapeur sur le point 0/30 °C

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

157

6.3.3. Bilan d’exergie -20/30 °C

Sur le Tableau 31, les rĂ©sultats de l’analyse exergĂ©tique sont regroupĂ©s pour les deux cycles sur le point

de fonctionnement -20/30 °C.

Cycle

Pertes exergétiques

Injection

de vapeur

Éjecteur

Refroidisseur de gaz (kW) 0,73 0,50

DĂ©surchauffeur (kW) 0,83 0,59

Compresseur (kW) 2,21 2,99

Evaporateur (kW) 0,59 0,56

Échangeur interne (kW) NA 0,17

DĂ©tente (kW) 0,74 1,13

Production d'anergie totale de l’unitĂ©

(kW) 5,29 5,94

Rendement exergétique 0,22 0,12

Puissance consommée au compresseur

(kW) 5,83 6,01

Puissance frigorifique (kW) 6,96 3,9

Tableau 31 Comparaison exergétique entre le cycle avec éjecteur et sans sur le point -20/30 °C

Le rendement exergĂ©tique est supĂ©rieur sans Ă©jecteur, en effet la destruction d’exergie est plus

importante dans le cycle avec éjecteur pour une puissance consommée et frigorifique plus faible. Les

pertes sont plus faibles au refroidisseur de gaz et au désurchauffeur. Cela provient du débit plus faible

au sein des Ă©changeurs avec des pertes de charge plus faibles et donc moins d’irrĂ©versibilitĂ©s. Le dĂ©bit

est plus faible car la vitesse de rotation du compresseur est plus faible.

Les augmentations de production d’exergie sont au compresseur, aux pertes en tube et Ă  la dĂ©tente.

Au niveau du compresseur, l’utilisation de l’échangeur de chaleur interne augmente la tempĂ©rature

d’entrĂ©e et de sortie du premier Ă©tage. L’absence d’injection de vapeur augmente aussi la tempĂ©rature

en entrée et sortie du deuxiÚme étage. Son point de fonctionnement est modifié et ses performances

sont diminuées. Cet effet est plus notable que sur le point 0/30 °C, la différence de température en

entrée de compresseur étant plus importante. La différence de débit entre les deux étage de

compression est aussi plus importante sur le point -20/30 °C. Pour 0/30 °C le débit est augmenté de

40% entre les deux étages et de 62% pour -20/30 °C. Si le compresseur fonctionne moins bien à cause

de l’absence d’augmentation de dĂ©bit entre les deux Ă©tages, cet effet sera plus marquĂ© au point -

20/30 °C.

L’éjecteur a une production d’anergie plus importante que les vannes. Dans la section prĂ©cĂ©dente le

rendement de l’éjecteur sur ce point d’essai Ă©tait faible, l’analyse exergĂ©tique semble confirmer cette

tendance. L’éjecteur ne fonctionne pas correctement sur ce point de mesure.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

158

Les répartitions des pertes exergétiques sont représentées sur la Figure 120. Celles-ci ne changent pas

de maniĂšre significative entre les deux, mis Ă  part pour les Ă©changeurs en sortie du premier et

deuxiĂšme Ă©tage de compression. Au refroidisseur de gaz et intermĂ©diaire la production d’anergie

diminue Ă  l’inverse de la production des autres composants. Leur part de crĂ©ation d’irrĂ©versibilitĂ©s

dans le cycle diminue fortement. Dans les deux cas, l’évaporateur prĂ©sente la destruction d’exergie la

plus importante, suivi par le compresseur.

Figure 120 Comparaison des pertes exergétiques entre le cycle avec éjecteur et avec injection de vapeur sur le point -20/30 °C

Conclusions

Ces diffĂ©rentes analyses exergĂ©tiques ont montrĂ© que l’éjecteur permettait de diminuer la production

d’exergie du systĂšme pour des tempĂ©ratures de source froide positives. Pour une tempĂ©rature de

source froide de -20 °C, cet Ă©jecteur ne prĂ©sente pas d’avantages par rapport Ă  une dĂ©tente classique.

Le compresseur reste le composant le plus irréversible en raison des modifications des points de

fonctionnements, l’échangeur de chaleur interne modifie sa tempĂ©rature d’entrĂ©e. MĂȘme si l’éjecteur

diminue la part d’irrĂ©versibilitĂ© Ă  la dĂ©tente, cette diminution est compensĂ©e par les pertes au

compresseur et Ă  l’échangeur de chaleur interne.

L’analyse exergĂ©tique a pu apporter un regard nouveau sur les rĂ©sultats de l’analyse Ă©nergĂ©tiques

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

159

7. SynthĂšse et perspectives

L’objectif de cette thĂšse Ă©tait d’amĂ©liorer les performances d’un cycle frigorifique au CO2 pour une

application dans le transport routier, avec comme double enjeu la mise au point d’un cycle avec des

performances Ă©levĂ©es, en utilisant un fluide naturel ayant peu d’impact environnemental.

Ces augmentations de performances sont recherchées en priorité pour des températures extérieures

élevées. En outre le transport frigorifique impose des contraintes de compacité et de robustesse du

systĂšme.

AprĂšs avoir vĂ©rifiĂ© la pertinence de l’utilisation de R-744 dans un cycle frigorifique, sa faible toxicitĂ©,

son faible pouvoir de rĂ©chauffement global et sa non-inflammabilitĂ© sont autant d’arguments pour le

sĂ©lectionner. L’inconvĂ©nient principal qui limite son utilisation est la faible performance de ses cycles,

notamment pour des températures extérieures élevées, le cycle devenant transcritique.

Un ensemble de solutions possibles permettant d’augmenter les performances du systĂšme a Ă©tĂ©

Ă©tudiĂ© : l’utilisation d’une turbine, d’un Ă©changeur de chaleur interne, d’une injection de vapeur et

d’un Ă©jecteur. Le choix s’est dirigĂ© vers l’éjecteur qui permet d’assurer une augmentation des

performances de l’unitĂ©. L’utilisation d’un Ă©jecteur Ă  aiguille permet d’optimiser la rĂ©cupĂ©ration

d’énergie. On a choisi de le coupler Ă  un Ă©changeur de chaleur interne pour augmenter ces

performances.

Pour vĂ©rifier les rĂ©sultats issus de l’analyse bibliographique, un banc d’essais fut construit. Une unitĂ©

optimisée pour une utilisation du CO2 dans le domaine du transport frigorifique maritime fut modifiée

pour incorporer un Ă©jecteur et un Ă©changeur de chaleur interne. La machine frigorifique de base Ă©tait

déjà optimisée avec un compresseur bi-étagé, un variateur de vitesse, une injection de vapeur et un

refroidissement intermédiaire. Cette unité permet ainsi de servir de base de comparaison pour les

essais avec Ă©jecteur.

Les dimensionnements de l’éjecteur et de l’échangeur de chaleur interne sont basĂ©s sur les rĂ©sultats

issus du logiciel de dimensionnement des composants et du systĂšme qui est propre au constructeur

Carrier. Afin d’adapter le dĂ©bit et donc la puissance Ă©changĂ©e Ă  l’échangeur de chaleur interne, un by-

pass est installĂ© en parallĂšle de celui-ci. En outre une analyse CFD a permis d’optimiser les

caractĂ©ristiques gĂ©omĂ©triques de l’éjecteur pour une tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C et une

tempĂ©rature extĂ©rieure de 30 °C. Une particularitĂ© de ce circuit est que le retour d’huile au

compresseur n’était pas toujours assurĂ©. Pour pallier cet Ă©ventuel dysfonctionnement un sĂ©parateur

d’huile a Ă©tĂ© installĂ© en sortie du compresseur.

Les premiers rĂ©sultats de l’unitĂ© ont montrĂ© que malgrĂ© la prĂ©sence du sĂ©parateur, un mĂ©lange d’huile

et de fluide en sortie d’évaporateur Ă©tait remarquĂ©, ce qui empĂȘche de mesurer le dĂ©bit et l’état du

fluide de maniĂšre fiable. En consĂ©quence n’ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©es pour prĂ©sentation et Ă©tude, que les

observations pour lesquelles l’état du fluide en sortie d’évaporateur Ă©tait bien connu.

La charge optimale de l’unitĂ© fut identifiĂ©e Ă  partir des essais sur le point de fonctionnement 0/38 °C.

Il s’agit d’un point de contrĂŽle utilisĂ© par les normes europĂ©ennes. Une recherche de haute pression

optimale est mise en place sur l’ensemble des points, l’aiguille au sein de l’éjecteur permettant de la

modifier.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

160

L’échangeur de chaleur interne permet d’augmenter le coefficient de performance du cycle de 22 %

sur le point 0/38 °C. Par contre il faut gérer la température de refoulement au compresseur qui

augmente afin de ne pas dĂ©tĂ©riorer la viscositĂ© de l’huile. Le recouvrement semble avoir peu d’impact

sur les performances du cycle. Les pertes de charge Ă  l’échangeur de chaleur interne limitent son

impact sur la puissance consommée.

Une augmentation du COP est observĂ©e pour la tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C mais elle diminue

pour celle Ă  -20 °C. L’éjecteur semble moins bien fonctionner pour de basses pressions d’évaporation.

Une analyse exergĂ©tique est menĂ©e afin d’apporter un point de vue diffĂ©rent sur ces rĂ©sultats.

L’éjecteur permet de diminuer les irrĂ©versibilitĂ©s du systĂšme pour des tempĂ©ratures d’évaporation

positives, malgrĂ© une augmentation de la destruction d’exergie au compresseur et Ă  l’évaporateur.

Une diminution des performances du compresseur est possible Ă  cause de la modification de son point

de fonctionnement. Pour les tempĂ©ratures d’évaporation nĂ©gatives, la destruction d’exergie est plus

importante. L’éjecteur semble ne fonctionner convenablement que pour une tempĂ©rature

d’évaporation prĂ©cise.

Une modélisation numérique du systÚme a aussi été menée avec pour objectif de tester des solutions

de pilotage de l’unitĂ©. Une approche modulaire a Ă©tĂ© utilisĂ©e pour reprĂ©senter les diffĂ©rentes

transformations du cycle. Les diffĂ©rents composants du systĂšme ont ainsi fait l’objet d’une

modélisation. Des modÚles dynamiques pour les composants à forte capacité calorifique, et donc avec

une influence plus importante sur la dynamique du systÚme ont été mis en place

Une attention particuliĂšre fut apportĂ©e au compresseur et Ă  l’éjecteur. Une adaptation du modĂšle de

Winandy fut mise en place pour modéliser le compresseur. Le changement réside dans le basculement

d’un modĂšle mono-Ă©tagĂ© Ă  un bi-Ă©tagĂ©. Le modĂšle d’éjecteur fut basĂ© sur ceux de Cardemil et Liu et

Groll.

L’ensemble des composants est validĂ© pour un fonctionnement statique Ă  l’exception de l’échangeur

de chaleur interne. La puissance frigorifique est calculée avec une erreur inférieure à 3% et la puissance

consommée est calculée avec une erreur inférieure à 7%. Une limite du modÚle de compresseur est

mise en Ă©vidence pour des conditions Ă©loignĂ©es de sa zone de calibration. Le modĂšle de l’éjecteur

permet de suivre l’évolution du fluide en son sein et semble efficace pour qualifier l’ensemble des

Ă©volutions de celui-ci.

Pour pouvoir utiliser ces modĂšles pour une modĂ©lisation systĂšme, les modĂšles d’échangeurs

nécessiteraient une simplification afin de diminuer le temps de calcul. AprÚs ce changement, une

validation dynamique du systĂšme pourra ĂȘtre mise en place. Si celle-ci est concluante, diffĂ©rents

scenarios pourraient ĂȘtre mis en place pour optimiser le fonctionnement dynamique du cycle.

Un problùme technologique est apparu au cours de cette thùse : la gestion de l’huile. Dans le cadre

d’une application fixe des sĂ©parateurs d’huile peuvent ĂȘtre installĂ©s. Pour du transport, des systĂšmes

de piÚge à huile semblent plus appropriés mais pour des pressions de fonctionnement atteignant les

130 bar, les choix technologiques sont limités.

Une autre limitation est le fonctionnement de l’éjecteur sur une plage de basse pression Ă©tendue.

L’éjecteur Ă  aiguille est capable de s’adapter Ă  un changement de tempĂ©rature de source chaude mais

il semblerait que ce ne soit pas le cas pour la tempĂ©rature de source froide. L’étude d’un nouveau

design pour des températures froides permettrait de répondre à cette question.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

161

Le CO2 reste une solution trÚs intéressante pour de nouveaux systÚmes frigorifiques. Sa capacité à

remplacer les HFC n’est limitĂ©e que par les performances de ces cycles. Cette thĂšse a pu dĂ©montrer

que l’éjecteur permet d’augmenter les performances du cycle pour une gamme de fonctionnement

précise. Ces améliorations étaient entre autres limitées par les composants du circuit optimisés pour

un autre point de fonctionnement. Une suite possible Ă  cette thĂšse serait la modification du

compresseur pour qu’il soit optimisĂ© sur les points avec Ă©jecteur.

ThĂšse / Pierre-Henri Nattes / 2018

162

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9. Annexes

9.1. Annexe : DĂ©termination des coefficients du modĂšle de Winandy

Figure 121 DĂ©termination des coefficients du modĂšle de Winandy

ThĂšse confidentielle Pierre-Henri Nattes / 2018

Pierre-Henri Nattes

Optimisation d’un cycle au CO2 dans le domaine du transport

frigorifique

RĂ©sumĂ© L’objectif de cette Ă©tude est d’optimiser une machine frigorifique au CO2 pour une application dans le transport frigorifique.

Les performances de l’unitĂ© doivent ĂȘtre supĂ©rieures Ă  celles d’une machine avec une injection de vapeur et un compresseur

bi-Ă©tagĂ©, dĂ©jĂ  commercialisĂ©e. Suite Ă  l’étude de plusieurs solutions, un Ă©jecteur couplĂ© Ă  un Ă©changeur de chaleur interne

semble la solution la plus intéressante.

Un banc expĂ©rimental est crĂ©Ă© Ă  partir de l’unitĂ© possĂ©dant une injection de vapeur. L’éjecteur est muni d’une aiguille pour

pouvoir assurer une recherche de la haute pression optimale. L’échangeur de chaleur interne est Ă©quipĂ© d’un by-pass pour

modifier la puissance Ă©changĂ©e. Un ensemble de points d’essais est testĂ© avec deux tempĂ©ratures d’évaporation : 0 °C et -20

°C, et trois températures de source chaude : 30 °C, 38 °C et 50 °C.

L’éjecteur avec aiguille est capable de s’adapter Ă  diffĂ©rentes tempĂ©ratures extĂ©rieures en modifiant la haute pression.

L’échangeur de chaleur interne permet d’augmenter les performances du cycle mais prĂ©sente une limite, la tempĂ©rature au

compresseur devient Ă©levĂ©e et prĂ©sente un risque de dĂ©tĂ©rioration de ses performances ou de l’huile.

Avec le cycle présentant un éjecteur, une amélioration du coefficient de performance est observée pour les points avec une

tempĂ©rature d’évaporation de 0 °C mais celle-ci chute drastiquement pour les tempĂ©ratures d’évaporation de -20 °C. Une

analyse exergĂ©tique du cycle confirme les faibles performances de celui-ci pour des tempĂ©ratures d’évaporation nĂ©gatives.

À partir des rĂ©sultats expĂ©rimentaux, des modĂšles numĂ©riques sont mis en place. Les Ă©changeurs, vannes de dĂ©tente sont

modélisés de maniÚre conventionnelle. Pour le compresseur, le modÚle de Winandy est modifié afin de fonctionner pour un

compresseur bi-Ă©tagĂ© avec injection de vapeur. L’éjecteur est modĂ©lisĂ© Ă  travers un modĂšle unidimensionnel basĂ© sur des

transformations simplifiées décrites à travers des rendements isentropiques. Tous les modÚles sont validés mais ceux des

Ă©changeurs ont un temps de calcul CPU trop important pour pouvoir ĂȘtre utilisĂ©s sur une modĂ©lisation dynamique.

Mots clĂ©s : CO2 – Éjecteur – Échangeur interne – Cycle frigorifique – ExpĂ©rimental – NumĂ©rique – Transport

Summary

The aim of this study is to optimize a CO2 refrigeration unit for transport application. The efficiency of the unit needs to be

superior that of a cycle with vapor injection and a two stages compressor. The solution proposed is to install an ejector with

an internal heat exchanger.

A test bench is created from a pre-existing unit. Tests are made for two evaporation temperatures: 0 °C and -20 °C and three

external temperatures: 30 °C, 38 °C and 50 °C. The ejector is equipped with a needle to seek the optimal high pressure. The

internal exchanger is equipped with a by-pass to modify the thermal power exchanged.

The ejector with needle can change the high pressure to seek the optimal conditions. The internal heat exchanger increases

the efficiency of the cycle but the rising of temperature at the compressor can degrade its efficiencies or the oil. The new

cycle increases the COP for evaporation temperature of 0 °C but the COP is lower than without ejector for evaporation

temperature of -20 °C. An exergetic analysis shows that indeed the cycle is less efficient for low evaporation temperature.

From the experimental results, numerical models are created to realize a system simulation and to test different scenarii to

drive the unit. Exchangers and valves modeled with conventional tools. Wynandy’s model is adapted to be used on a two-

stage compressor with vapor injection. The ejector is modeled with a one-dimensional model, based on simplified

transformations described with isentropic efficiencies. All models seem to work but the CPU time is too high to use the

exchanger models for dynamic simulation.

Keywords: CO2 – Ejector – Internal exchanger – Refrigeration cycle – Experimental – Numerical – Transport