oc ps automne 2014

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C’EST ELLE LE PATRON! ENTRETIEN AVEC KELSEY RAMSDEN PAGE 6 ENTREPRENEURE NO. 1 AU CANADA OC POUR LES ÉTUDIANTS DES CÉGEPS, COLLÈGES ET UNIVERSITÉS OPTIONS CARRIÈRES MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM AUTOMNE 2014 / VOLUME 28 NO 2 13 COMMENT FAVORISER LA DIVERSITÉ EN MILIEU DE TRAVAIL 20 LES « 10 C » POUR RÉUSSIR 22 DÉCOUVREZ LE MONDE EN ÉTUDIANT OU TRAVAILLANT À L’ÉTRANGER

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Page 1: OC PS Automne 2014

C’ESTELLE

LE PATRON!ENTRETIEN AVEC

KELSEY RAMSDENPAGE 6

ENTREPRENEURE NO.1AU CANADA

OCPOUR LES ÉTUDIANTS DES CÉGEPS, COLLÈGES ET UNIVERSITÉS

OPTIONS CARRIÈRES

MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COMAUTOMNE 2014 / VOLUME 28 NO 2

13 COMMENT FAVORISER LA DIVERSITÉ EN MILIEU DE TRAVAIL

20 LES « 10 C » POUR RÉUSSIR

22 DÉCOUVREZ LE MONDE EN ÉTUDIANT OU TRAVAILLANT À L’ÉTRANGER

Page 3: OC PS Automne 2014

17 OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 3

AUTOMNE 2014

OPTIONS CARRIÈRES

5MOT DU RÉDACTEUR

6C’EST ELLE LE PATRON Entretien avec Kelsey Ramsden Par Ana Gajic

10HANDICAPS INVISIBLES Un entretien avec Nancy Moulday, recrutrice, Groupe financier de la Banque TD Par Sharon Cheung

13 PENSER À L’ÉCHELLE MONDIALE, AGIR LOCALEMENT Le bien-fondé de la diversité en milieu de travailPar Jordan Adams

17TROIS CONSEILS POUR S’ÉPANOUIR DANS LA DIVERSITÉ Par David Lindskoog

19VOTRE IMAGE PERSONNELLE :Un atout de taille Par Sara Sethna

20LA RÉUSSITE AU-DELÀ DE LA DIVERSITÉ Par Mylène Grégoire

INTERNATIONALE

22 DÉCOUVREZ LE MONDE (et votre nouveau visage) Par Mitch Vandenborn

13

6 Selon Kelsey

Ramsden, la diversité n’est pas un problème – c’est une occasion à saisir au vol

Page 4: OC PS Automne 2014

4 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

OPTIONS CARRIÈRES

RÉDACTEUR EN CHEFPaul D. Smith

DIRECTEUR DE LA RÉDACTION | GORDONGROUPSimon Osborne

RÉDACTEUR ADJOINT | GORDONGROUPRobert Nettleton

GESTION DE PROJET | GORDONGROUPOmer Abdallah

DIRECTION ARTISTIQUE | GESTION DE L’IMPRESSION GORDONGROUP

Leslie Miles

CONCEPTION ET MONTAGE | GORDONGROUPKelly Read-Lyon, Alina Oliveira, Emily Barclay

DIRECTEUR DES VENTES PUBLICITAIRES | GORDONGROUPKirill Kornilov

VENTES PUBLICITAIRES | GORDONGROUPColleen Hayes

REPRÉSENTANTE DE DISTRIBUTION | GORDONGROUPRocio Valencia

COORDINATEUR DE LA DISTRIBUTION | GORDONGROUPIan Mackichan

COLLABORATEURS Jordan Adams Sharon Cheung Ana Gajic Mylène Grégoire David Lindskoog Sara Sethna Mitch Vandenborn

La revue Options Carrières est publiée deux fois l’an, en janvier et en septembre, par l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE),

720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9

POUR TOUTE INFORMATION SUR L’ABONNEMENT, VEUILLEZ CONTACTER PAUL D. SMITH :

Téléphone : 613-634-2359 Télécopieur : 416-929-5256 Courriel : [email protected]

Site Web : magazineoptionscarrieres.com

POUR TOUTE INFORMATION SUR LA PUBLICITÉ, VEUILLEZ CONTACTER KIRILL KORNILOV,

Directeur des ventes publicitaires chez gordongroup :Téléphone : 613-288-5363 Télécopieur : 613-722-6496

Courriel : [email protected] Site Web : gordongroup.com

ISSN : 1712-1183

L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE) est une association à but non lucratif

réunissant deux groupes partenaires, les employeurs-recruteurs et les experts des centres de carrières. Notre mission est de fournir aux employeurs, aux spécialistes en emploi et aux étudiants de

l’information et des conseils qui font autorité ainsi que des occasions de perfectionnement professionnel et de nombreux autres services.

La revue Options Carrières est distribuée gratuitement aux étudiants dans les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada

par l’intermédiaire des centres de carrières.

NOTE : Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de

l’ACSEE. Toute reproduction, en totalité ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite du rédacteur en chef.

the publisher.

Ressource nationale pour les étudiants présentée par : L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs

720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9 acsee.com

NOUS AIMERIONS REMERCIER NOS ANNONCEURS...

25 Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI)

2, 26 Conseil sur l’articulation et le transfert de l’Ontario

24,26 Enterprise location d’autos – Amérique du nord

26 Fédération des cégeps12 HULT International Business School15 Institut québécois de planification financière

28 Jobillico18 L’Événement Carrières9 Ministère de la Santé et des Services

sociaux3 Salon bilingue Canada5 Salon carrière formation de Québec27 Salon national de l’éducation de Montréal16 Service canadien du renseignement de

sécurité (SCRS)

Le dernier numéro d’Options Carrières est toujours disponible en ligne à magazineoptionscarrieres.com. Pendant que vous y êtes, naviguez sur le reste de notre site Web. Vous y découvrirez d’autres excellents articles vedettes de numéros antérieurs de la revue.

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différents sujets : les études postsecondaires, l’intégration au marché du travail, la quête du

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Page 5: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 5

MOT DU RÉDACTEUR

PAUL D. SMITH est le directeur exécutif de l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs et rédacteur en chef du magazine Options Carrières. Vous pouvez adresser un courriel à Paul à [email protected]

POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS, VEUILLEZ CONSULTER : acsee.com, magazineoptionscarrieres.com

Le recrutement « prête à porter » ne promouvoir pas la diversité

On entend beaucoup parler de « diversité » quand il est question

de pratiques d’embauche, et pour cause : le Canada est un pays

de diversité. Comme en témoignent les diplômés qui sortent

chaque année de nos collèges et universités, les employeurs

peuvent recruter à partir d’un vaste bassin composé de femmes et d’hommes

aux aptitudes diverses, issus de différentes cultures. Les campus canadiens

comptent parmi les communautés canadiennes les plus diverses.

Si cette diversité est une force pour notre pays, elle représente aussi un

défi. Notre réservoir national de talents (dont vous faites partie!) profite aux

recruteurs faisant preuve de souplesse et s’adaptant aux priorités des uns

et des autres. Par contre, les employeurs qui adoptent la même formule de

recrutement pour tous arriveront difficilement à leurs fins, car leur message

ne répondra pas aux attentes et aux besoins des divers candidats. Les cam-

pagnes de recrutement qui adressent le même message à tous les diplômés

aggravent sûrement cette fameuse « pénurie de compétences » dont nous

entendons tant parler dans les médias.

Nos talents multiples sont surtout en quête d’authenticité et, comme vous

le diront bien des recruteurs, c’est quelque chose que l’on ne peut feindre.

Mais quelles sont les caractéristiques d’une campagne de recrutement

authentique? Elle est transparente dans la mesure où elle énonce claire-

ment ce que chacune des parties, le candidat et l’employeur, ont à gagner.

L’employeur doit aussi montrer qu’il comprend les besoins et les difficultés

propres aux membres issus de groupes minoritaires. Il doit également se

montrer ouvert à la formation continue. Ce genre de campagne exige que

l’on y consacre du temps et des efforts. L’authenticité passe par la crédibilité,

et cette dernière ne s’acquiert qu’avec le temps.

À la veille d’une nouvelle année scolaire et d’un autre cycle de recrutement,

je vous invite à observer les nombreuses campagnes d’embauche qui seront

lancées sur votre campus. Essayez alors de déterminer celles qui vous sem-

blent les plus authentiques. Comment le savoir? Parlez avec le représentant

de l’employeur ou allez sur leurs sites de recrutement. Je parie que vous

arriverez à repérer les organismes sincèrement tournés vers la diversité et

ceux qui lancent une campagne « prête à porter » en prétendant qu’elle est

faite sur mesure. Après, vous déciderez laquelle vous intéresse le plus.

Page 6: OC PS Automne 2014

6 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

En 2005, alors qu’elle avait 28 ans, Kelsey

Ramsden a lancé Belvedere Place Developments,

une entreprise de construction. Les gens ont été

attirés par le fait qu’une femme soit à la tête d’une

entreprise dans un secteur normalement réservé

aux hommes, explique-t-elle.

« Il y avait quelque chose d’un peu surréaliste

n’est-ce pas? Du genre “voulez-vous rencontrer une

fille de 28 ans qui vient de lancer une entreprise

de construction valant plusieurs millions de

dollars?” Oui, ça m’a l’air intéressant », raconte

Mme Ramsden en riant.

Sa société a pris de l’ampleur. Les petits projets

de voirie se sont transformés en d’importants

projets d’infrastructures, par exemple les ponts.

La réputation d’entrepreneure de Mme Ramsden

est également montée en flèche. Cette mère de

trois enfants est maintenant à la tête de plusieurs

entreprises et, deux années de suite, le magazine

Châtelaine l’a désignée « entrepreneure numéro un

au Canada ».

Madame Ramsden fait partie d’un nombre

croissant de femmes à la tête d’une entreprise

au Canada et la clé de son succès réside dans

sa capacité à sortir des sentiers battus. Qu’il

s’agisse de créer une société de construction

ou de simplement s’imposer comme patronne,

Mme Ramsden ne laisse pas les autres lui dicter

sa conduite.

« Souvent, explique-t-elle, quand les gens veulent

faire quelque chose, il leur suffit de penser à la

résistance qu’ils vont rencontrer pour s’en abstenir.

Moi, je n’ai jamais pensé à la résistance. »

COMPRENDRE LES DIRIGEANTESSelon Affaires étrangères, Commerce et

Développement Canada, le nombre de femmes à la

tête d’une entreprise a augmenté de cinq pour cent

entre 1990 et 2012.

Pourtant, les femmes sont à la tête de

seulement quatre pour cent des moyennes

entreprises au Canada, et 13 pour cent des petites

entreprises. Belvedere Place Developments, qui

compte 160 employés, appartient à la catégorie des

moyennes entreprises.

« Il y a donc un écart. Mais c’est aussi une

occasion unique d’éduquer les femmes, de

les inspirer et de leur donner un réel pouvoir

d’action », signale Lisa Niemetscheck, directrice

générale du Forum for Women Entrepreneurs

(FWE). Cet organisme sans but lucratif de

Colombie-Britannique vise à aider les femmes

propriétaires d’entreprises à prospérer grâce au

réseautage et à l’éducation.

Les défis que doivent relever les femmes à la tête

d’une entreprise ne sont pas exceptionnels, précise

Mme Niemetscheck. Beaucoup d’entrepreneurs,

hommes ou femmes, doivent surmonter des

difficultés liées au manque d’expérience en

gestion, au manque d’encadrement et au manque

de temps.

Selon Mme Ramsden, si les femmes rencontrent

des difficultés dans le monde des affaires, c’est

parce que les choses sont en train de changer.

Elles ont brisé le plafond de verre et elles peuvent

maintenant exercer le métier d’entrepreneur et

confronter les stéréotypes sexistes qui lui sont

rattachés. Il est arrivé à Mme Ramsden que des

hommes lui demandent à voir le patron en

prenant pour acquis que « le patron » serait un

autre homme.

« Des choses comme celles-là font partie de

l’évolution d’un secteur. On peut le voir de façon

négative ou positive. Mais s’il se produit quelque

chose de cet ordre-là, cela veut dire que des

changements constructifs sont en train de se

produire », explique Mme Ramsden.

Pour l’entrepreneure numéro un au Canada, la diversité des genres n’est pas un problème – c’est une occasion à saisir au vol.

Page 7: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 7

C’EST

ELLE LE PATRON

ENTRETIEN AVEC KELSEY RAMSDEN

Par Ana Gajic

Page 8: OC PS Automne 2014

8 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

D’une part, se faire étiqueter de « femme

entrepreneure » peut être frustrant, car ce n’est

pas le sexe qui décide du niveau de prospérité

dans le monde des affaires. D’autre part, précise

Mme Ramsden, les femmes entrepreneures

jouissent d’avantages que les hommes n’ont pas.

« Est-ce que c’est positif ou négatif d’être une

femme dans le milieu des affaires en ce moment?

Si la question est celle-là, c’est nettement POSITIF

– en lettres majuscules », précise-t-elle. Le fait

d’être une femme lui a valu de faire la première

page de Châtelaine deux années de suite. « Y a-t-il

un prix équivalent qui fait la une des magazines

pour les hommes? Non! »

Autre avantage pour les femmes entrepreneures :

les groupes de réseautage, par exemple FWE.

Il est très rare de voir un groupe de réseautage

réservé aux hommes, explique Mme Ramsden.

L’important est de veiller à ce que tout le monde

soit conscient de son potentiel. « Les femmes

ont autant de capacités et d’habiletés que

les hommes. Certaines femmes détiennent

énormément de pouvoir – il faut viser haut! »,

s’exclame Mme Ramsden.

VISER LE SOMMETMaintenant âgée de 37 ans, Mme Ramsden est

également à la tête de SparkPlay, un service

d’abonnement à des jouets. Sur son site Web,

kelseyramsden.ca, elle offre aussi des services

d’encadrement aux entrepreneurs.

Outre son rôle de mère et d’épouse, Mme Ramsden

jongle avec plusieurs sociétés, y compris

Belvedere Place Developments, située en

Colombie-Britannique, qu’elle dirige à distance,

depuis London, en Ontario.

Mais pour cette femme, le succès ne dépend pas

de l’argent, du pouvoir ou du nombre de sociétés

dont on est propriétaire.

« Je ne suis pas plus fière d’une chose que d’une

autre. Je pense être surtout fière du chemin

parcouru, raconte-t-elle. Je suis surtout fière de

ma capacité à changer, à m’adapter et à faire

preuve de créativité. »

Si l’influence et l’argent l’ont motivé au début,

avec le temps, elle s’est rendu compte que cela

ne suffit pas.

En 2012, seulement deux mois après la naissance

de son troisième enfant, elle apprenait qu’elle

avait le cancer du col de l’utérus.

« Vous vous rendez vite compte que, dans

l’absolu, vous ne valez pas grand-chose, mais

qu’à petite échelle – pour vos enfants, votre

conjoint, vos parents et vos frères, vous êtes

indispensable », explique-t-elle.

Sa bataille contre le cancer a été relativement

courte – un an après le diagnostic, elle était en

rémission, mais l’expérience a profondément

marqué la manière dont elle mène sa vie. « Je n’ai

plus le temps de prendre une approche timide

dans la vie. Je me préoccupe seulement des

choses que je peux changer », souligne-t-elle.

Maintenant, Mme Ramsden se fait un devoir de ne

plus regarder les appareils électroniques quand

elle est avec ses enfants. Chaque soir, elle prend

aussi le temps d’échanger avec son mari et elle

fait régulièrement de l’exercice. Son rapport aux

affaires est également différent.

« En fin de compte, la définition du succès

que j’avais plus jeune, c’est-à-dire le pouvoir et

l’argent, m’a permis d’acheter ma liberté et de

faire ce que je fais maintenant. »

APPRENDRE EN PERMANENCEMalgré les prix et le succès, Mme Ramsden estime

qu’il lui reste beaucoup à apprendre. Elle voit la

vie comme un éternel apprentissage et elle tente

chaque jour d’apprendre quelque chose

de nouveau.

« On a tendance à rester trop centré sur soi-

même. On ne cherche pas à voir ou à comprendre

ce qui se passe autour de nous. On ne se

demande pas quelles sont les leçons que l’on

n’a pas encore apprises, ou comment on peut

mettre ses connaissances au service des autres,

raconte-t-elle. Pourtant, tout cela nous permet

d’apprendre. Quand vous donnez, vous recevez. »

Grâce à ses services de mentorat et à ses

conférences TEDx partout dans le monde,

Mme Ramsden est en contact avec des gens qui

portent un regard différent sur les choses, et

cela l’enrichit.

En septembre, elle lancera un cours en ligne à

l’intention de ceux qui démarrent une entreprise

et publiera deux livres donnant des trucs et

astuces pour réussir. En outre, dans l’espoir de

créer une communauté virtuelle et de transmettre

ce qu’elle a appris jusqu’à présent, elle signe

un bulletin de nouvelles gratuit auquel on peut

s’abonner en ligne.

Elle signale aussi que l’erreur fait également partie

de l’apprentissage sur le chemin de la découverte.

« Je crois que si vous n’avez jamais fait d’erreur,

c’est que vous ne vous donnez pas à fond,

explique-t-elle. Pour ma part, mon parcours est

rempli d’erreurs. »

« Est-ce que c’est positif ou négatif d’être une femme dans le milieu des affaires en ce moment? Si la question est celle-là, c’est nettement POSITIF – en lettres majuscules. »

Pour en savoir plus sur Kelsey, rendez-vous à kelseyramsden.ca

Page 9: OC PS Automne 2014

Madame Ramsden est titulaire d’un baccalauréat

en arts de l’Université de Victoria et d’une maîtrise

en gestion des affaires de l’Université Western,

mais les études universitaires n’ont jamais été son

point fort, déclare-t-elle.

« Je ne me contentais pas d’avoir une excellente

moyenne, déclare-t-elle. J’ai très vite compris qu’il

y avait des choses plus importantes que d’être

évaluée par les autres. »

Cette prise de conscience lui a permis de

dépasser les préjugés voulant, par exemple,

qu’une femme ne dirige pas une entreprise, ou

qu’une femme soit obligée de choisir entre sa

carrière et sa famille. Elle a ainsi pu créer des

entreprises à l’image de ses propres valeurs :

l’aventure, la créativité et la famille.

CONSEILS AUX FEMMES DIRIGEANT UNE ENTREPRISEMadame Ramsden aurait deux conseils à donner

aux femmes dirigeant une entreprise : créez des

réseaux avec des femmes et des hommes et

bâtissez des relations de confiance.

« Une transaction repose d’abord sur la confiance.

Et il faut du temps pour créer un climat de

confiance », explique-t-elle.

À titre de directrice générale du FWE, Mme

Niemetscheck connaît l’importance du réseautage.

Selon elle, il est également essentiel de trouver un

mentor pour s’initier à la gestion des affaires.

« Les dirigeantes d’entreprise ont avantage à parler

de leurs difficultés avec quelqu’un d’autre, signale-

t-elle. Si c’est le cas, elles vont souvent sortir d’une

conversation en se disant que la situation n’est

pas si terrible que ça et qu’elles sont capables de

surmonter les difficultés en question. »

Pour Mme Ramsden, la confiance en soi

est également une qualité essentielle de

l’entrepreneur. « On n’est jamais vraiment prêts,

lance-t-elle en riant. On attend toujours de l’être

avant d’agir, pourtant, je crois que l’on devrait

s’autoriser à se jeter à l’eau même quand on n’est

pas tout à fait prêts. C’est à ce moment-là que les

meilleures choses se produisent. » OC

ANA GAJIC a écrit son premier article à l’âge de neuf ans. Il a été publié

dans son propre bulletin de nouvelles, destiné à ses parents, ce qui a

marqué le début du parcours professionnel d’Ana dans le domaine des

communications. Ana vient de décrocher un diplôme en journalisme de

l’Université Carleton. Elle vit dans sa ville natale, à Toronto, où elle s’occupe

de relations publiques dans le domaine de la santé, au centre de cardiologie

Peter Munk. Elle adore raconter l’histoire des gens qu’elle rencontre.

Page 10: OC PS Automne 2014

10 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

UN ENTRETIEN AVEC NANCY MOULDAY, RECRUTRICE, GROUPE FINANCIER DE LA BANQUE TD

Par Sharon Cheung

[INVISIBLES]HANDICAPS

Vous voulez témoigner? Écrivez-nous et nous publierons votre

histoire dans notre blogue

[email protected]

Page 11: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 11

Nancy Moulday, directrice du recrutement,

Groupe financier banque TD, Services bancaires

aux entreprises, et deux fois présidente de

l’Association canadienne des spécialistes en

emploi et des employeurs (en 2004 et 2014), peut attester du

pouvoir du témoignage.

Depuis 10 ans, Nancy fait la tournée des campus pour

sensibiliser les gens à la santé mentale. Lors de ses visites dans

les collèges et universités, intitulées « Nancy’s in the House »

(« Nancy est là »), Nancy s’adresse aux étudiants aux prises

avec un handicap invisible – autrement dit, un handicap qui ne

se manifeste pas physiquement, par exemple, un problème de

santé mentale.

Son programme lui permet aussi de rencontrer et d’inspirer des

étudiants autochtones. Elle leur parle de son vécu pour leur dire

qu’avec une bonne dose de travail, d’honnêteté et de franchise,

il est possible de surmonter l’adversité.

OC a eu la chance de m’entretenir avec Nancy pour savoir ce qui

l’avait poussée à s’intéresser aux problèmes de santé mentale et

pourquoi elle tient à ce que les autres n’hésitent pas à raconter

leur vécu.

QUAND COMMENCE VOTRE HISTOIRE?En 2004, j’étais présidente de l’Association canadienne des

spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE), ma sœur

venait de mourir, j’avais un nouvel emploi et je connaissais

des difficultés conjugales. J’étais dépassée par ces difficultés

personnelles, et j’avais besoin d’aide.

J’ai rencontré mon psychiatre et le Conseil canadien de la

réadaptation et du travail (CCRT). Mon psychiatre a diagnostiqué

une dépression clinique et le CCRT a procédé à une évaluation

de mes besoins en milieu de travail. Il a recommandé à mon

employeur de me donner un nouveau bureau, avec de la lumière

natureIle, de me permettre de travailler à la maison et de me

confier de nouvelles fonctions.

QU’EST-CE QUI VOUS A MOTIVÉ À PARLER DE VOTRE HANDICAP AVEC VOS COLLÈGUES?

Je trouvais important de dire à mes collègues ce qui se passait,

pour qu’il sachent que j’avais besoin de mesures d’adaptation.

Je voulais qu’ils comprennent des choses très simples, par

exemple, que je ne m’absentais pas deux heures par manque

d’esprit d’équipe, mais tout simplement parce que j’avais un

rendez-vous avec mon psychothérapeute. Je voulais aussi qu’ils

sachent que si j’étais sur la défensive, ce n’était pas de leur

faute, mais parce que je traversais un épisode de dépression.

J’ai invité des représentants du CCRT à participer à un déjeuner-

conférence et je me suis adressée à mes collègues pour leur

parler des handicaps invisibles – de leur signification, des

symptômes de la dépression et de la manière dont nous pouvons

tous continuer à travailler ensemble.

La première chose a été de comprendre ce qui m’empêchait

de fonctionner. La seconde a été d’ouvrir un dialogue avec mes

collègues et de parler de maladie mentale.

QUE PEUVENT FAIRE LES GENS QUI VEULENT AIDER LES PERSONNES AUX PRISES AVEC CE GENRE DE PROBLÈME?Il faut nous écouter, poser des questions et chercher à

comprendre la nature d’un handicap invisible. Un problème de

santé mentale peut susciter un sentiment profond d’isolation. Il

est donc important de pouvoir compter sur un réseau de soutien.

LE GROUPE TD SEMBLE ÊTRE PROGRESSISTE. QUELS AUTRES PROGRAMMES A-T-IL MIS EN PLACE POUR AIDER LES EMPLOYÉS?

L’initiative a pris naissance au sommet de la pyramide, lorsque

TD a mis en place le Conseil de la diversité de la direction, il

y a 10 ans, dans le but d’améliorer le bien-être des employés.

À ce moment-là, la diversité et l’inclusion sont devenues des

impératifs commerciaux. Le comité exécutif a été chargé de

prendre la tête des différents axes prioritaires : les membres des

Premières Nations, des minorités visibles et de la communauté

LGBT, ainsi que les personnes handicapées, et les femmes en

position de leadership. Au nombre des autres programmes, il y a

la demi-journée de sensibilisation à la santé mentale, qui a lieu

quatre à cinq fois par année, ainsi que des sondages sur l’équité

en matière d’emploi.

LORSQUE VOUS N’ÊTES PAS EN FORME, COMMENT ARRIVEZ-VOUS À VOUS MOTIVER?Je trouve ma motivation en parlant de mon vécu avec d’autres

personnes et en les aidant à surmonter leurs problèmes

personnels. Je me dit qu’une mauvaise journée a toujours une

fin et je compte sur mes mécanismes d’adaptation. Même si

ce n’est pas évident dans l’immédiat, ces périodes finissent par

passer, il suffit de continuer à avancer. TD a également mis en

place des groupes d’entraide qui soutiennent des personnes aux

prises avec différentes formes de dépression ou de problèmes de

santé mentale. OC

Nancy travaille depuis 27 ans à TD, et elle n’aurait pu devenir cadre supérieur dans le secteur bancaire si elle n’avait pas eu d’aide. Outre les programmes de diversité offerts par la TD, on trouve aussi une vaste gamme de ressources auprès d’organismes communautaires, d’établissements d’enseignement et des médecins.

Vous pouvez suivre Nancy sur twitter @NancyMoulday_TD.

SHARON CHEUNG est une jeune

professionnelle en troisième année

d’études en relations publiques, à

l’Université d’Ottawa. Sharon est très

active dans le milieu des relations

publiques. Elle est également

étudiante leader à la SCRP et à l’AIPC.

Page 13: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 13

LE BIEN-FONDÉ DE LA DIVERSITÉ EN

MILIEU DE TRAVAIL

Par Jordan Adams

Le Canada est fier de sa diversité. Après tout, notre nation a été fondée par des immigrants, et nous sommes l’un des pays les plus multiculturels au monde. Nous reconnaissons l’histoire de nos Autochtones, nous exigeons l’égalité entre

les sexes, et nous nous adaptons aux besoins des autres.

Les nouveaux Canadiens, les personnes

handicapées, les Premières Nations et les femmes

composent une partie de plus en plus importante

de notre main-d’œuvre, et rien ne laisse présager

un ralentissement. Selon Statistique Canada,

d’ici 2013, un Canadien sur trois appartiendra à

une minorité visible, et un sur quatre sera né à

l’étranger. La population autochtone est de plus

en plus importante, tout comme la main-d’œuvre

féminine. Tandis que la population vieillit, le

nombre de personnes handicapées va grandissant

parmi nos effectifs.

Que l’on appartienne ou pas à l’un de ces

groupes, la diversité en milieu de travail est un

enrichissement pour tous.

QU’EST-CE QUE LA DIVERSITÉ EN MILIEU DE TRAVAIL? « De mon point de vue, la diversité en milieu de

travail signifie que les effectifs sont représentatifs

de la collectivité », explique Lisa A. Kuiper, qui

travaille aux services d’orientation professionnelle

de l’Université Brock.

Pour le Canada, cela signifie que le milieu de

travail est représentatif de notre multiculturalisme.

Nous vivons dans un pays ayant les caractéris-

tiques suivantes :

• Plus de 20 pour cent de la population est né à

l’étranger – un taux supérieur à tous les autres

pays du G8 selon Statistique Canada. • La diversité est importante dans les grandes

villes, par exemple à Toronto, où près de la

moitié de la population est immigrante.• Les Autochtones représentent quatre pour cent

de la population.• Les femmes représentent la moitié de la popula-

tion et de la main-d’œuvre. • 3,8 millions d’adultes ont un handicap – soit

plus de 13 pour cent de la population.

Il y a de nombreux avantages à bâtir un effectif

représentatif de tous ces groupes de la popula-

tion, le principal étant que la diversité aide les

entreprises à envisager leur produit ou leur service

sous un nouvel angle, affirme Paulina Nozka,

consultante en orientation de carrière, à

l’Université Ryerson.

PENSER À L’ÉCHELLE MONDIALE

AGIR LOCALEMENT

Page 14: OC PS Automne 2014

14 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

« Pour que la diversité fonctionne en milieu de

travail, il faut être conscient du fait que nous ne

partageons pas tous le même point de vue et il

faut être à l’écoute de ces différences, explique

Mme Nozka. Si vous tenez compte des différents

points de vue, vous pouvez perfectionner votre

produit ou votre service pour qu’il réponde mieux

aux besoins de l’ensemble de la population. »

Les principaux employeurs canadiens, par exem-

ple la RBC, sont du même avis. La RBC consacre

toute une section de son site Web à la diversité.

On y trouve notamment l’énoncé suivant : « RBC

est persuadée que la diversité et l’intégration

représentent un énorme potentiel commercial et

économique. Nous savons qu’une diversité de

points de vue stimule l’innovation et la créativité.

Compte tenu des changements démographiques,

des déplacements des populations, de la mon-

dialisation, des progrès de la technologie et des

communications, la diversité des points de vue

mise au service d’un objectif commun offre un

énorme potentiel pour stimuler l’innovation et la

croissance dans les entreprises et les économies

du monde entier. »

Des politiques sur la diversité comme celle-ci ont

l’avantage d’englober des effectifs représentant

non seulement l’ensemble de la population cana-

dienne, mais également celle du monde entier.

On peut également lire ceci sur le site Web de la

RBC : « Nous croyons que pour assurer le succès

du Canada sur le marché mondial, il est essentiel

d’attirer, de recruter et d’intégrer pleinement les

immigrants à notre milieu de travail. »

Madame Kuiper signale que les employeurs ont

avantage à recruter des personnes handicapées.

« C’est une question de bon sens : les affaires

se portent bien mieux si l’on recrute un bassin

d’employés diversifiés », explique-t-elle.

Elle cite une étude réalisée par le gouvernement

fédéral, « Repenser l’inCapacité dans le secteur

privé », qui est le produit de consultations avec

des chefs d’entreprises. Ces derniers sont du

même avis qu’elle. L’étude souligne notamment

ceci : « Le rendement des chefs de file en

matière de diversité sur les marchés financiers

et les données sur le maintien en poste des

employés et sur la productivité confirment

d’ailleurs [la] conviction principalement intuitive

[des dirigeants d’entreprise] ».

Au Canada, environ la moitié des personnes

handicapées sont sur le marché du travail – une

proportion plus élevée qu’auparavant, et ce,

malgré les obstacles auxquels se heurtent les

personnes handicapées.

LA DIVERSITÉ : UN ENJEU IMPORTANT POUR LES ENTREPRISES

Les employeurs se rendent compte que la diver-

sité des effectifs enrichit la culture de leur entre-

prise, de même que leurs produits et services.

C’est pourquoi bon nombre de grandes entre-

prises ont mis en place de solides programmes de

diversification, et en ont fait une priorité.

RBC affirme que les efforts de diversification

doivent être dirigés avec fermeté. « Les leaders

proactifs, visibles et engagés sont des agents de

changement. Nous sommes convaincus qu’un

groupe actif de leaders peut accélérer la réalisa-

tion de nos objectifs en matière de diversité en

prenant des mesures concrètes, en assurant le

perfectionnement de leurs propres compétences

et en étant une source d’inspiration pour les

autres. »

Google a récemment déployé des efforts pour

renforcer la diversité dans ses rangs et dans

l’industrie des hautes technologies dans son

ensemble. Ce géant mondial a fait des vagues

quand il a révélé que ses effectifs comptaient

61 pour cent de Caucasiens, 70 pour cent

d’hommes et 30 pour cent de femmes.

Pour corriger ce déséquilibre, Google a mis en

place un programme de promotion de la diversité :

« Google s’est engagé à rassembler des gens de

tous horizons – parmi nos effectifs, dans notre

secteur et sur le Web – ayant des qualités, un

vécu et des opinions variés. Nous en sommes

convaincus : nos différences sont une force qui

nous pousse à produire mieux et de façon plus

novatrice. »

Pour changer les choses, Google mise sur

l’éducation.

Dans un billet de son blogue, Laszlo Bock, vice-

président principal des ressources humaines chez

Google, donne les explications suivantes : « Plus-

ieurs choses expliquent le fait que des entreprises

de technologie comme Google aient du mal à

recruter des femmes et des membres de groupes

minoritaires, et à les retenir. Par exemple, les femmes

ne décrochent qu’environ 18 pour cent des diplômes

en informatique aux États-Unis. Les personnes

de race noire et les Hispaniques représentent

moins de 10 pour cent des diplômés de collèges

aux États-Unis et, parmi chacun de ces groupes,

moins de 10 pour cent sont titulaires d’un

diplôme spécialisé en informatique. Nous avons

donc investi beaucoup de temps et d’énergie

dans l’éducation. »

LA DIVERSITÉ ET SES DÉFIS EN MILIEU DE TRAVAIL

Même si la plupart des gens semblent d’accord

pour dire que la diversité en milieu de travail prof-

ite à tous, ce n’est pas quelque chose de facile.

Certains obstacles doivent être surmontés, tant de

la part de l’employeur que de l’employé plongé

dans un nouvel environnement.

Madame Kuiper et Mme Nozka estiment toutes

les deux que, pour retenir les employés issus

de groupes divers, la formation est essentielle.

L’employeur doit prendre le temps nécessaire pour

mobiliser ces travailleurs et les aider à s’adapter à

l’entreprise et à sa culture. De plus, ajoute

Mme Kuiper, l’employé doit renseigner son employeur

sur ses antécédents et ses habiletés, et tenter de

dissiper les mythes.

Madame Nozka insiste sur le fait que l’employeur,

l’employé et ses collègues doivent se montrer

ouverts : « l’ouverture d’esprit est plus importante

que tout », dit-elle.

Les employeurs doivent également reconnaître

que les employés d’origines différentes

peuvent avoir de la difficulté à s’intégrer au milieu

de travail.

DES ENTREPRISES DE TECHNOLOGIE COMME GOOGLE AIENT DU MAL À RECRUTER DES

FEMMES ET DES MEMBRES DE GROUPES MINORITAIRES.

Page 15: OC PS Automne 2014

« Ici, le milieu professionnel fonctionne de

façon très informelle. Les patrons tutoient leurs

employés, et on s’appelle par le prénom. Pas de

“Madame” ni de “Monsieur”, ce qui peut être

déroutant pour des employés issus de sociétés

où le milieu de travail est plus formel et plus

hiérarchisé, explique Mme Nozka. De plus, ici, on

ne doute pas qu’un employé va bien faire son

travail, on lui fait confiance et on l’encourage

souvent à travailler de façon autonome. Les

employés sont beaucoup moins surveillés qu’ils

pourraient l’être ailleurs. »

Autre exemple d’un choc culturel en milieu de

travail au Canada : le travail d’équipe. « Ceux qui

viennent de sociétés plus axées sur la commu-

nauté ou le groupe peuvent avoir de la difficulté

à s’adapter à la mentalité canadienne, qui est

plus individualiste, ajoute Mme Nozka. Ici, les

gens défendent leurs propres droits beaucoup

plus qu’ailleurs, et cela peut mettre certaines

personnes mal à l’aise. »

Pour régler ces difficultés, il faut prendre le temps

de former les employés pour qu’ils comprennent

la culture et les pratiques canadiennes, dit-elle.

Les employés peuvent aussi apprendre en étant

attentifs aux indices et au langage du corps, et en

écoutant attentivement les gens pour comprendre

ce qu’ils ont à dire.

Les personnes handicapées doivent également

composer avec certains obstacles lorsqu’elles

entrent sur le marché du travail, par exemple

un environnement qui n’est pas adapté à leurs

besoins, ou des collègues qui ne comprennent

pas leur handicap. Là encore, l’employeur peut

faciliter les choses en formant le nouvel employé,

mais aussi ses collègues, pour qu’ils comprennent

comment bien travailler ensemble.

Il est également important d’avoir des rapports

personnels dans notre milieu de travail, poursuit

Mme Nozka. « Nous avons tous besoin de sentir

que nous avons des affinités avec les autres,

cela rend la tâche plus facile et on la réussit

mieux », dit-elle.

Outre nos origines culturelles, notre sexe et nos

habiletés, qui sont apparents, chacun d’entre

nous se distingue également par la singularité de

son point de vue sur le monde.

« Je crois qu’au bout du compte, tous les milieux

professionnels sont diversifiés, car la diversité ne

dépend pas seulement de la culture ou du pays

d’origine. Chacun d’entre nous importe dans son

milieu de travail un point de vue singulier, qui

lui est propre, conclut Mme Nozka. On dit que

même deux enfants élevés par les mêmes parents

peuvent avoir des points de vue diamétralement

opposés sur le monde. Chacun voit les choses à

travers son propre filtre. Cela dépend du vécu de

chacun et de son interprétation du monde. » OC

JORDAN ADAMS

est rédacteur. Elle est

titulaire d’un diplôme en

journalisme de l’Université

Carleton et elle vit à

Toronto. Suivez Jordan sur

Twitter @byJordanAdams

Page 17: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 17

A vez-vous l’impression que plus la

diversité est importante, plus le milieu

de travail est compliqué, exigeant,

voire écrasant? Vous n’êtes pas le seul

à être intimidé par les nombreuses différences

de vos collègues (actuels ou à venir). Mon but ici

est de vous encourager : vous avez déjà tout ce

qu’il faut pour non seulement survivre, mais vous

épanouir dans un milieu professionnel marqué par

la diversité! Voici mes trois principaux conseils.

1 / CÉLÉBREZ LES SIMILITUDESParfois, on confond diversité et différence, mais

en réalité, il faut penser aux similitudes. Vous

travaillerez avec des personnes de différentes

générations, origines ethniques, cultures, qui

auront chacune leurs compétences, leur sexe et

leur orientation sexuelle (entre autres)!

Mais on oublie souvent que nous sommes tous

humains et, qu’à la base, nous avons tous les

mêmes besoins et les mêmes émotions. Lorsque

vous rencontrez quelqu’un dont le vécu est dif-

férent du vôtre, demandez-vous toujours ce que

vous avez en commun avec cette personne.

2 / SOYEZ CONSCIENT DE VOS FORCES, ET SACHEZ LES COMMUNIQUESans l’ombre d’un doute, la diversité parmi les

gens entraîne une diversité de valeurs, ce qui peut

engendrer des conflits. En revanche, la diversité au

sein d’une équipe permet aussi de tirer parti des

forces uniques de chacun.

Dans ce contexte, il est crucial de savoir recon-

naître vos forces et de savoir les communiquer

aux autres. Qu’est-ce que vous faites bien?

Qu’apportez-vous de particulier à une équipe?

Quelle approche adopter pour faire connaître

vos forces aux autres, qu’ils les comprennent

et les apprécient?

3 / PASSEZ MAÎTRE DANS L’ART L’ADAPTATIONComme le dit l’adage, la seule chose qui ne

change jamais, c’est le changement. La faculté de

s’adapter est précieuse, quel que soit le contexte,

mais c’est de l’or lorsqu’il s’agit de diversité en

milieu de travail. Cela signifie se montrer ouvert

aux idées nouvelles, être prêt à changer d’avis

et ne pas faire trop de suppositions au sujet

du travail.

Rien n’inspire davantage le respect ou ne bâtit une

bonne réputation que d’accepter avec élégance un

défi imprévu ou un nouveau milieu de travail. Ça

vous fait peur? C’est normal! Il est normal de réagir

par la peur à l’incertitude. Mais votre témérité vous

vaudra d’évoluer.

C’est vraiment excitant d’entrer sur un marché du

travail marqué plus que jamais par la diversité.

Cette tendance va s’accuser. J’espère que mes

trois conseils vous permettront d’embrasser la

diversité et de vous y épanouir! OC

DAVID LINDSKOOG

est conseiller clinique

à Vancouver, en

Colombie-Britannique.

Il a des antécédents en

orientation de carrière

dans des établissements

postsecondaires. Il publie

régulièrement des textes sur

son site Web, thedayjob.ca.

3 CONSEILS POUR S’EPANOUIR

DIVERSITE

Par David Lindskoog

DANS LA

Page 19: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 19

Nike, Disney, Apple… comme bien

d’autres, ces sociétés se sont impo-

sées sur la scène mondiale parce

qu’elles ont réussi à créer une

image de marque unique et attrayante.

Pour se vendre sur le marché du travail, il n’est

pas nécessaire d’aller jusqu’à créer un logo et

un slogan à son image (selon votre secteur, ce

pourrait pourtant bien être l’étincelle qui attire

l’intérêt d’un possible employeur!). Dans la

majorité des cas, le style et la couleur de la police

suffiront à vous distinguer et à créer votre « image

de marque ».

À l’ère du numérique, un curriculum vitae ne se

limite plus à dresser en noir et blanc l’historique

de vos fonctions. Il doit également refléter votre

personnalité et mettre en relief ce que vous pouvez

apporter à l’entreprise. Pour vous distinguer des

autres chercheurs d’emploi, il est donc crucial

d’incorporer le concept d’image de marque à

votre stratégie de recherche d’emploi.

Dans l’univers 2.0, poser sa candidature en ligne

ne suffit pas. Cela dépend bien sûr du secteur

dans lequel vous travaillez, mais si l’employeur

reçoit une centaine de candidatures, vous

devrez retenir son attention en vous distinguant

visuellement. Si, en épluchant les candida-

tures, l’employeur s’arrête assez longtemps à

l’apparence de votre curriculum vitae pour en

lire le contenu, vous aurez déjà gagné une

importante bataille.

Lorsqu’on cherche un emploi, il est utile de

mettre au point un thème visuel qui donne le

ton à tous vos produits et qui vous différencie du

reste des candidats. Votre curriculum vitae étant

votre principal outil de marketing, vous devrez y

apposer votre sceau. Où? Dans l’en-tête.

Réfléchissez à la manière dont cet en-tête peut,

en deux dimensions, donner une image de

vous-même. Choisissez soigneusement la police,

le format, l’ombre, les marges et les couleurs.

L’en-tête de votre curriculum vitae devrait être la

matrice de votre image de marque, et elle devra

apparaître sur tous vos documents de market-

ing personnel. Qu’y a-t-il en haut de vos lettres

de présentation? Votre en-tête! Quelles sont les

couleurs et la police apparaissant sur vos cartes

de visite? Vous l’avez deviné, ce devrait être les

mêmes que sur votre en-tête.

Selon votre personnalité, votre métier et votre

secteur, vous devez décider de la forme que

prendra votre image de marque personnelle.

Il peut s’agir d’un blogue où vous étalez votre

savoir-faire dans votre domaine d’expertise, ou

d’un portefeuille en ligne contenant des échantil-

lons de votre travail.

Que vous soyez en possession d’un

simple curriculum vitae ou de la batte-

rie de documents promotionnels (carte

de visite, portefeuille en ligne, site Web

ou blogue), vous devriez tirer parti de la

création d’une image de marque pour

laisser votre empreinte personnelle

partout où vous passez.

Cependant, aussi beaux soient-ils, votre cur-

riculum vitae et votre lettre de présentation ne

retiendront l’attention de personne s’ils sont

truffés de fautes de grammaire ou d’orthographe.

N’oubliez pas de vous relire!

Tout comme une tenue impeccable donne une

bonne première impression quant aux capacités

d’un candidat, les documents de marketing

personnel sont un prolongement du candidat.

Présentez-vous toujours sous votre plus beau

jour et faites connaître votre image de marque

personnelle! OC

SARA SETHNA est spécialiste du développement de carrière à

l’association étudiante du British Columbia Institute of Technology.

Sa devise? « Donnons vie à nos passions ». C’est ce qui la

passionne : aider les autres à faire ça! Suivez Sara

sur Twitter @careerbyte

By Sara Sethna

UN ATOUT

DE TAILLE

VOTRE IMAGE PERSONNELLE :

Une question au sujet de votre curriculum vitae? Faites-la nous parvenir sur @career_options

By Sara Sethna

Page 20: OC PS Automne 2014

20 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

Emploi Québec estime que le marché de l’emploi devra accueillir

près de 1,4 millions de travailleurs au cours des dix prochaines

années. Pour y arriver, le Québec aura besoin de toute sa force de

travail dans la diversité des ressources qui aura certainement de

multiples visages.

Bien que l’époque soit à l’affirmation des personnalités et à la

reconnaissance de la diversité individuelle, les gens oublient parfois leurs

ressemblances et leur unicité. Et pourtant… c’est plutôt l’unicité qui attire

l’attention des employeurs. On a juste à penser à la facilité de gérer l’unicité

plutôt que la diversité.

Les employeurs qui mettent au cœur de leur gestion la diversité, à l’intérieur

d’un modèle référentiel d’unicité, reconnaissent les dénominateurs communs

qu’ils recherchent (Les « 10 C »). Alors, peu importe ce qui habille ou habite

la personne, la réussite professionnelle touche ces éléments.

LES « 10 C »

1 / CŒUR Un employé qui est au bon endroit et qui œuvre dans un domaine qui le

passionne a une propension à être motivé et à se donner cœur et âme. Il

propagera son engouement à travailler comme s’il s’agissait de sa propre

entreprise. Il mettra les efforts et le temps nécessaires pour mener à terme

ses tâches.

D’ailleurs, il n’y a pas que les employés qui peuvent avoir un grand cœur.

Ils saluent l’engagement des employeurs à cet égard. En effet, ceux qui

mettront de l’avant des programmes de développement durable, de

philanthropie ou d’aide à la communauté, faciliteront leur recrutement. Les

employés veulent avoir le sentiment de faire une différence dans la société

en plus de « tripper » dans leur travail! L’époque du calcul des années avant

la retraite est remplacée par « vivre le moment présent ».

2 / COLLABORATION

Outre la capacité à se soucier des autres et à se responsabiliser face à

autrui, la clé de la collaboration est l’adaptation. Pour s’adapter, il faut

connaître la réalité de l’autre, ses besoins et positionner l’écoute au

premier plan. Les employeurs recherchent des employés complices, qui

s’apprécient mutuellement, s’aident, propagent l’enthousiasme et ont du

plaisir à travailler ensemble. Il y a suffisamment de boulot pour éviter de

gaspiller de l’énergie à gérer des situations de manque de stimulation, de

motivation ou encore de difficultés à gérer des relations interpersonnelles.

3 / CONFIANCESelon les psychologues Jean Garneau et Michelle Larivey, la confiance

est le résultat d’une accumulation d’expériences positives reliées à un

domaine précis, à des événements, des situations ainsi que des relations,

sans oublier la fidélité que l’on porte envers soi-même. Fidélité envers

qui on est, ses valeurs, ses besoins et son vécu. Avant toute chose, il faut

donc apprendre à bien se connaître et reconnaître où l’on est rendu. Par la

suite, la volonté d’être authentique, de se donner de la considération et de

LA RÉUSSITE AU-DELÀ DE LA DIVERSITÉ

Par Mylène Grégoire

Page 21: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 21

porter à bout de bras ses convictions, à poursuivre ses aspirations et ses

ambitions, traceront le chemin de la confiance.

4 / COMPÉTENCES

L’expérience n’est pas plus importante que l’effet de compétences bien

mises en action. Faites confiance à ce que vous avez acquis dans le passé

même si cela ne semble pas être directement lié à vos nouvelles fonctions.

Pour un employeur, ce qui importe n’est pas le bagage, mais ce que nous

en faisons. Les employés les plus appréciés sont ceux qui sont curieux, qui

sont ouverts, qui demeurent à l’affût des nouvelles tendances dans leur

milieu et qui se développent pour ainsi mieux évoluer. Faites le parallèle

avec les entreprises qui se réinventent constamment pour assurer leur

succès. À titre d’exemple, Google force les entreprises traditionnelles à

réfléchir à l’offre qu’elles proposent sur le marché du travail.

5 / CONCRÉTISATIONLa majorité des employeurs reconnaîtra vos acquis sur les bancs d’école

ainsi que les méthodes de travail que vous avez déployées au cours des

dernières années. Cependant, les personnes qui réussissent le mieux sur le

marché du travail sont celles qui restent axées vers les résultats. Bien au-

delà de la théorie, il s’agit d’une exigence (explicite ou non) dans la plupart

des offres d’emplois et recherchée lors des entrevues d’embauche.

6 / CRÉATIVITÉLa créativité n’est pas associée typiquement à un trait culturel. En effet, les

employeurs les plus novateurs font un lien direct entre diversité et succès. Ils

constatent que la diversité, outre l’efficacité, est le moyen le plus percutant

pour activer la créativité. La créativité combinée au travail d’équipe accentue

l’esprit d’équipe et la mobilisation. Avec la créativité, une entreprise sort des

limites établies et bonifie ses solutions. Mesurabilité, planification et logique

ne sont plus les gages uniques du succès. La diversité des idées et des

opinions ainsi que la rapidité de progression par rapport à la concurrence

sont devenues des facteurs déterminants de la réussite.

7 / CARBURANTLes employeurs apprécient les gens qui savent où et comment aller

chercher le niveau d’énergie afin de se concentrer et d’accomplir leur

travail avec ardeur. Les plus persévérants iront jusqu’au bout de leurs

tâches et sauront faire le kilomètre de plus. Aujourd’hui, ceux qui

s’en tiennent uniquement à leur description de tâches verront leur CV

parsemé d’expériences de courte durée. Un marché compétitif requiert

de la solidarité; tout le monde met la main à la pâte afin de faire croître

l’entreprise qu’ils ont et qui les a choisis.

8 / COURAGELes employeurs stratégiques reconnaissent que le courage est intimement

lié au désir de réussir. Sans être explicites sur la question, les employeurs

sont attirés par ceux qui ont le courage de prendre action, de prendre des

risques (avec modération), de s’exprimer pour changer les choses et la

force d’outrepasser les obstacles. Winston Churchill est toujours d’actualité

et l’a si bien dit : « Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal : c’est le

courage de continuer qui compte. » À bien y penser, quelques secondes de

courage peuvent suffire pour se démarquer considérablement.

9 / CONSTANCEDerrière la constance, il y la fiabilité. Il est préférable de donner son 100

pour cent tout le temps que de donner un 200 pour cent jumelé à des

60 pour cent de façon intermittente. Les employeurs désirent obtenir la

conviction que lorsqu’une tâche sera confiée à un employé, elle sera bien

faite, dans les délais prescrits et que s’il y a un pépin, la personne en

autorité en sera avisée dans un délai raisonnable.

10 / CONTENTEMENTIl y a des travailleurs qui font leur travail par amour, loyauté et qui éprouvent

du plaisir à faire partie de l’équipe. Ils arrivent le sourire aux lèvres et

le cœur rempli de bonnes intentions. Et il y a ceux qui se plaignent

continuellement, qui ne font que ressasser le négatif sans apporter de

solutions, qui croient que tout leur est dû. Lesquels choisiriez-vous pour

bâtir votre entreprise?

En conclusion, au-delà de la diversité, les jeunes d’aujourd’hui, dotés de ces

10 éléments, ont tout le potentiel de réussite. Chacun apporte sa prestance,

sa couleur, son bagage et ses talents qui lui sont uniques.

Célébrons cette belle unicité, dans la diversité… et soyons heureux! OC

MYLÈNE GRÉGOIRE, M SC., CRHA

Présidente et spécialiste en épanouissement

professionnel, Groupe Mylou inc.

(mylouinc.com)

Mylène (Groupe Mylou inc.) organise des missions de partage

avec sa sœur jumelle Mélanie (Brisson Legris). Elles ont initié

la tournée « La destination de l’emploi », laquelle consiste à se

rendre disponibles dans diverses régions du Québec pour offrir

des conseils gratuits en matière de recherche d’emploi ainsi que

leur dernière publication « La destination de l’emploi » (Best

Seller) afin de favoriser le plein emploi au Québec.

Page 22: OC PS Automne 2014

22 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

DÉCOUVREZ LE MONDE (ET VOTRE NOUVEAU VISAGE)

Par Mitch Vandenborn

LES PAYS-BAS : Un ville qui compte plus de 800 000 habitants et environ 881 000 bicyclettes,

Amsterdam est une destination de choix pour oyage international chez les jeunes en Amérique du Nord.

Page 23: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 23

Étudier ou travailler à l’étranger

comprend son lot de stress, de

dépenses, et de solitude. Certains

jours, on peut se lever et patauger

toute la journée dans la confusion jusqu’à

l’heure du coucher, où l’on s’endort épuisé

mentalement. On a le mal du pays, de la

famille, des amis et d’un certain confort

dont on ne pensait jamais s’ennuyer un jour.

Malgré tout, je pense que c’est l’une des

expériences les plus enrichissantes qu’un

jeune puisse s’offrir avant d’entrer sur le

marché du travail. J’en ai appris bien plus

sur moi-même, sur le monde et sur ce que

je voulais faire de ma vie pendant mes

six mois passés à l’étranger que pendant

toutes mes études de premier cycle.

Plus jeune, je n’avais pas du tout le profil

type d’un aventurier. J’étais un gamin timide

né dans une région rurale du sud-ouest de

l’Ontario. Mes seuls voyages à l’étranger se

résumaient à des expéditions à Détroit, où

j’assistait à des matchs de baseball, et à un

ou deux voyages en voiture jusqu’en Floride.

Mon seul contact avec une culture

étrangère s’était fait par l’entremise de

mes grands-parents paternels, immigrés

des Pays-Bas en 1960. Depuis leur arrivée

au Canada, ils habitaient l’Ontario. Je leur

posais parfois des questions sur leur pays

d’origine et sur d’autres membres de la

famille restés là-bas, mais me rendre moi-

même en Hollande était plutôt de l’ordre de

la rêverie.

Ce n’est qu’en troisième année à

l’Université Carleton, à Ottawa, que

l’occasion d’y aller s’est présentée.

J’étudiais en journalisme et me posais les

questions existentielles que se posent bien

des jeunes dans la vingtaine :

• Ai-je choisi le bon programme?

• Comment est-ce que vais m’y prendre

pour trouver un emploi après mes études?

• Quel tournant ma carrière va-t-elle

prendre?

Ces questions tournaient dans ma tête et

j’ai pensé que je pourrais peut-être mieux

répondre à certaines d’entre elles si je

poursuivais mes études à l’étranger. Je me

suis renseigné sur les différentes écoles et

les pays dans lesquels je pourrais me rendre,

et je n’en ai trouvé que deux dont le pro-

gramme pourrait être crédité par l’Université

Carleton : le Danemark et les Pays-Bas.

INTERNATIONALE

DÉCOUVREZ LE MONDE (ET VOTRE NOUVEAU VISAGE)

M E R D U N O R D

A L L E M A G N E

PAYS-BAS

B E LG I Q U E

Page 24: OC PS Automne 2014

24 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM

J’en ai conclu qu’il était temps de me rendre au

pays de mes ancêtres et j’ai planifié sans relâche

mon aventure. J’ai épargné pendant un an et

rempli des tonnes de paperasse, puis une nuit, je

me suis retrouvé en plein vol au-dessus de l’océan

Atlantique, excité et heureux de ma décision.

LES PAYS-BAS J’ai vite compris que j’avais fait le bon choix.

Presque aussitôt débarqué de l’avion, ma s’est

transformée en un tourbillon d’expériences

dans une langue et une culture que je ne

connaissais pas.

Presque toute ma vie d’étudiant là-bas avait une

saveur internationale. Ma résidence héber-

geait des étudiants des Pays-Bas, mais aussi

du monde entier. Nous avons passé des nuits

entières à parler de nos pays respectifs et à rire

de nos différences culturelles.

Mes cours portaient sur les villes européennes,

l’histoire de l’art et l’état de la religion dans

l’Europe moderne. Mon programme était presque

Page 25: OC PS Automne 2014

OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 25

exclusivement composé d’étudiants étrangers,

ce qui enrichissait les débats en classe.

Dans nos temps libres, mes amis et moi partions

sur les routes avec nos sacs à dos. On dormait

dans des auberges de jeunesse et on allait de pays

en pays à la vitesse des fugitifs. Nous n’avions pas

vraiment le temps de « connaître chaque pays »,

mais nous en avions un avant-goût.

Outre les études et les voyages, j’ai passé beau-

coup de temps avec les membres de ma famille

hollandaise, qui était accueillante à souhait. Ils

m’ont raconté beaucoup d’histoires au sujet des

miens. J’ai découvert où habitaient mes grands-

parents avant d’immigrer et je me suis recueilli

sur la tombe de mes illustres ancêtres.

Ces six mois ont passé trop vite et je me suis

rapidement retrouvé dans un autre avion à des-

tination d’Ottawa. Ce n’est qu’en revenant que

j’ai pu intégrer tout ce que j’avais vu et fait. En

y repensant maintenant, j’ai encore l’impression

que j’ai rêvé.

QU’AI-JE APPRIS?Mes études à l’étranger m’ont permis de répon-

dre à plusieurs des questions que je me posais

avant de partir.

Bon nombre des articles que j’ai lus en matière

de développement personnel disent qu’il faut

sortir de sa zone de confort jusqu’au point où

l’on peut se dépasser, sans toutefois éprouver de

la frustration.

Je crois que les études à l’étranger permettent

de trouver cet endroit idéal. Si on y rencontre les

mêmes difficultés que tous les voyageurs, par

exemple, les barrières linguistiques et les prob-

lèmes de visa, on se heurte aussi aux problèmes du

quotidien – tomber malade ou être à court d’argent

– le tout amplifié par le fait d’être en sol étranger.

Régler ces problèmes tout seul fait des

miracles du point de vue de l’indépendance.

Cela m’a également permis d’être plus à l’aise

avec mes propres malaises.

Ainsi, quand je suis rentré au pays, bon nombre

de mes angoisses au sujet du futur avaient

disparu. Je ne me demandais plus « comment

vais-je arriver à faire ceci? », mais plutôt : « ça

va être difficile, mais tu as surmonté des choses

bien plus difficiles ».

Le fait de voyager vous force également à faire la

paix avec l’immensité du monde. J’ai senti que

je trouverai toujours un endroit où gagner ma vie

(pourvu que j’y travaille d’arrache-pied), et ce,

quel que soit l’état de l’économie ou le diplôme

que j’aurais en poche.

Les études à l’étranger ne sont peut-être pas

une panacée contre tous les problèmes d’un

jeune adulte, mais c’est un moyen intéressant

de mieux se connaître – comme faire voler en

éclats toutes vos représentations du monde et

de vous-même. OC

MITCH VANDENBORN est un spécialiste des communications

numériques. Il est titulaire d’un baccalauréat en journalisme de

l’Université Carleton. Il est généralement obnubilé par le design, la

politique municipale et les bouledogues. Suivez-le sur Twitter

@mitchvandy