oc ps automne 2014
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C’ESTELLE
LE PATRON!ENTRETIEN AVEC
KELSEY RAMSDENPAGE 6
ENTREPRENEURE NO.1AU CANADA
OCPOUR LES ÉTUDIANTS DES CÉGEPS, COLLÈGES ET UNIVERSITÉS
OPTIONS CARRIÈRES
MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COMAUTOMNE 2014 / VOLUME 28 NO 2
13 COMMENT FAVORISER LA DIVERSITÉ EN MILIEU DE TRAVAIL
20 LES « 10 C » POUR RÉUSSIR
22 DÉCOUVREZ LE MONDE EN ÉTUDIANT OU TRAVAILLANT À L’ÉTRANGER
17 OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 3
AUTOMNE 2014
OPTIONS CARRIÈRES
5MOT DU RÉDACTEUR
6C’EST ELLE LE PATRON Entretien avec Kelsey Ramsden Par Ana Gajic
10HANDICAPS INVISIBLES Un entretien avec Nancy Moulday, recrutrice, Groupe financier de la Banque TD Par Sharon Cheung
13 PENSER À L’ÉCHELLE MONDIALE, AGIR LOCALEMENT Le bien-fondé de la diversité en milieu de travailPar Jordan Adams
17TROIS CONSEILS POUR S’ÉPANOUIR DANS LA DIVERSITÉ Par David Lindskoog
19VOTRE IMAGE PERSONNELLE :Un atout de taille Par Sara Sethna
20LA RÉUSSITE AU-DELÀ DE LA DIVERSITÉ Par Mylène Grégoire
INTERNATIONALE
22 DÉCOUVREZ LE MONDE (et votre nouveau visage) Par Mitch Vandenborn
13
6 Selon Kelsey
Ramsden, la diversité n’est pas un problème – c’est une occasion à saisir au vol
4 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
OPTIONS CARRIÈRES
RÉDACTEUR EN CHEFPaul D. Smith
DIRECTEUR DE LA RÉDACTION | GORDONGROUPSimon Osborne
RÉDACTEUR ADJOINT | GORDONGROUPRobert Nettleton
GESTION DE PROJET | GORDONGROUPOmer Abdallah
DIRECTION ARTISTIQUE | GESTION DE L’IMPRESSION GORDONGROUP
Leslie Miles
CONCEPTION ET MONTAGE | GORDONGROUPKelly Read-Lyon, Alina Oliveira, Emily Barclay
DIRECTEUR DES VENTES PUBLICITAIRES | GORDONGROUPKirill Kornilov
VENTES PUBLICITAIRES | GORDONGROUPColleen Hayes
REPRÉSENTANTE DE DISTRIBUTION | GORDONGROUPRocio Valencia
COORDINATEUR DE LA DISTRIBUTION | GORDONGROUPIan Mackichan
COLLABORATEURS Jordan Adams Sharon Cheung Ana Gajic Mylène Grégoire David Lindskoog Sara Sethna Mitch Vandenborn
La revue Options Carrières est publiée deux fois l’an, en janvier et en septembre, par l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE),
720, av. Spadina, bureau 202, Toronto (Ontario) M5S 2T9
POUR TOUTE INFORMATION SUR L’ABONNEMENT, VEUILLEZ CONTACTER PAUL D. SMITH :
Téléphone : 613-634-2359 Télécopieur : 416-929-5256 Courriel : [email protected]
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Directeur des ventes publicitaires chez gordongroup :Téléphone : 613-288-5363 Télécopieur : 613-722-6496
Courriel : [email protected] Site Web : gordongroup.com
ISSN : 1712-1183
L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE) est une association à but non lucratif
réunissant deux groupes partenaires, les employeurs-recruteurs et les experts des centres de carrières. Notre mission est de fournir aux employeurs, aux spécialistes en emploi et aux étudiants de
l’information et des conseils qui font autorité ainsi que des occasions de perfectionnement professionnel et de nombreux autres services.
La revue Options Carrières est distribuée gratuitement aux étudiants dans les établissements d’enseignement postsecondaire du Canada
par l’intermédiaire des centres de carrières.
NOTE : Les opinions exprimées dans cette publication sont celles des auteurs et ne représentent pas nécessairement celles de
l’ACSEE. Toute reproduction, en totalité ou en partie, est interdite sans l’autorisation écrite du rédacteur en chef.
the publisher.
Ressource nationale pour les étudiants présentée par : L’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs
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NOUS AIMERIONS REMERCIER NOS ANNONCEURS...
25 Bureau canadien de l’éducation internationale (BCEI)
2, 26 Conseil sur l’articulation et le transfert de l’Ontario
24,26 Enterprise location d’autos – Amérique du nord
26 Fédération des cégeps12 HULT International Business School15 Institut québécois de planification financière
28 Jobillico18 L’Événement Carrières9 Ministère de la Santé et des Services
sociaux3 Salon bilingue Canada5 Salon carrière formation de Québec27 Salon national de l’éducation de Montréal16 Service canadien du renseignement de
sécurité (SCRS)
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OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 5
MOT DU RÉDACTEUR
PAUL D. SMITH est le directeur exécutif de l’Association canadienne des spécialistes en emploi et des employeurs et rédacteur en chef du magazine Options Carrières. Vous pouvez adresser un courriel à Paul à [email protected]
POUR PLUS DE RENSEIGNEMENTS, VEUILLEZ CONSULTER : acsee.com, magazineoptionscarrieres.com
Le recrutement « prête à porter » ne promouvoir pas la diversité
On entend beaucoup parler de « diversité » quand il est question
de pratiques d’embauche, et pour cause : le Canada est un pays
de diversité. Comme en témoignent les diplômés qui sortent
chaque année de nos collèges et universités, les employeurs
peuvent recruter à partir d’un vaste bassin composé de femmes et d’hommes
aux aptitudes diverses, issus de différentes cultures. Les campus canadiens
comptent parmi les communautés canadiennes les plus diverses.
Si cette diversité est une force pour notre pays, elle représente aussi un
défi. Notre réservoir national de talents (dont vous faites partie!) profite aux
recruteurs faisant preuve de souplesse et s’adaptant aux priorités des uns
et des autres. Par contre, les employeurs qui adoptent la même formule de
recrutement pour tous arriveront difficilement à leurs fins, car leur message
ne répondra pas aux attentes et aux besoins des divers candidats. Les cam-
pagnes de recrutement qui adressent le même message à tous les diplômés
aggravent sûrement cette fameuse « pénurie de compétences » dont nous
entendons tant parler dans les médias.
Nos talents multiples sont surtout en quête d’authenticité et, comme vous
le diront bien des recruteurs, c’est quelque chose que l’on ne peut feindre.
Mais quelles sont les caractéristiques d’une campagne de recrutement
authentique? Elle est transparente dans la mesure où elle énonce claire-
ment ce que chacune des parties, le candidat et l’employeur, ont à gagner.
L’employeur doit aussi montrer qu’il comprend les besoins et les difficultés
propres aux membres issus de groupes minoritaires. Il doit également se
montrer ouvert à la formation continue. Ce genre de campagne exige que
l’on y consacre du temps et des efforts. L’authenticité passe par la crédibilité,
et cette dernière ne s’acquiert qu’avec le temps.
À la veille d’une nouvelle année scolaire et d’un autre cycle de recrutement,
je vous invite à observer les nombreuses campagnes d’embauche qui seront
lancées sur votre campus. Essayez alors de déterminer celles qui vous sem-
blent les plus authentiques. Comment le savoir? Parlez avec le représentant
de l’employeur ou allez sur leurs sites de recrutement. Je parie que vous
arriverez à repérer les organismes sincèrement tournés vers la diversité et
ceux qui lancent une campagne « prête à porter » en prétendant qu’elle est
faite sur mesure. Après, vous déciderez laquelle vous intéresse le plus.
6 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
En 2005, alors qu’elle avait 28 ans, Kelsey
Ramsden a lancé Belvedere Place Developments,
une entreprise de construction. Les gens ont été
attirés par le fait qu’une femme soit à la tête d’une
entreprise dans un secteur normalement réservé
aux hommes, explique-t-elle.
« Il y avait quelque chose d’un peu surréaliste
n’est-ce pas? Du genre “voulez-vous rencontrer une
fille de 28 ans qui vient de lancer une entreprise
de construction valant plusieurs millions de
dollars?” Oui, ça m’a l’air intéressant », raconte
Mme Ramsden en riant.
Sa société a pris de l’ampleur. Les petits projets
de voirie se sont transformés en d’importants
projets d’infrastructures, par exemple les ponts.
La réputation d’entrepreneure de Mme Ramsden
est également montée en flèche. Cette mère de
trois enfants est maintenant à la tête de plusieurs
entreprises et, deux années de suite, le magazine
Châtelaine l’a désignée « entrepreneure numéro un
au Canada ».
Madame Ramsden fait partie d’un nombre
croissant de femmes à la tête d’une entreprise
au Canada et la clé de son succès réside dans
sa capacité à sortir des sentiers battus. Qu’il
s’agisse de créer une société de construction
ou de simplement s’imposer comme patronne,
Mme Ramsden ne laisse pas les autres lui dicter
sa conduite.
« Souvent, explique-t-elle, quand les gens veulent
faire quelque chose, il leur suffit de penser à la
résistance qu’ils vont rencontrer pour s’en abstenir.
Moi, je n’ai jamais pensé à la résistance. »
COMPRENDRE LES DIRIGEANTESSelon Affaires étrangères, Commerce et
Développement Canada, le nombre de femmes à la
tête d’une entreprise a augmenté de cinq pour cent
entre 1990 et 2012.
Pourtant, les femmes sont à la tête de
seulement quatre pour cent des moyennes
entreprises au Canada, et 13 pour cent des petites
entreprises. Belvedere Place Developments, qui
compte 160 employés, appartient à la catégorie des
moyennes entreprises.
« Il y a donc un écart. Mais c’est aussi une
occasion unique d’éduquer les femmes, de
les inspirer et de leur donner un réel pouvoir
d’action », signale Lisa Niemetscheck, directrice
générale du Forum for Women Entrepreneurs
(FWE). Cet organisme sans but lucratif de
Colombie-Britannique vise à aider les femmes
propriétaires d’entreprises à prospérer grâce au
réseautage et à l’éducation.
Les défis que doivent relever les femmes à la tête
d’une entreprise ne sont pas exceptionnels, précise
Mme Niemetscheck. Beaucoup d’entrepreneurs,
hommes ou femmes, doivent surmonter des
difficultés liées au manque d’expérience en
gestion, au manque d’encadrement et au manque
de temps.
Selon Mme Ramsden, si les femmes rencontrent
des difficultés dans le monde des affaires, c’est
parce que les choses sont en train de changer.
Elles ont brisé le plafond de verre et elles peuvent
maintenant exercer le métier d’entrepreneur et
confronter les stéréotypes sexistes qui lui sont
rattachés. Il est arrivé à Mme Ramsden que des
hommes lui demandent à voir le patron en
prenant pour acquis que « le patron » serait un
autre homme.
« Des choses comme celles-là font partie de
l’évolution d’un secteur. On peut le voir de façon
négative ou positive. Mais s’il se produit quelque
chose de cet ordre-là, cela veut dire que des
changements constructifs sont en train de se
produire », explique Mme Ramsden.
Pour l’entrepreneure numéro un au Canada, la diversité des genres n’est pas un problème – c’est une occasion à saisir au vol.
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 7
C’EST
ELLE LE PATRON
ENTRETIEN AVEC KELSEY RAMSDEN
Par Ana Gajic
8 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
D’une part, se faire étiqueter de « femme
entrepreneure » peut être frustrant, car ce n’est
pas le sexe qui décide du niveau de prospérité
dans le monde des affaires. D’autre part, précise
Mme Ramsden, les femmes entrepreneures
jouissent d’avantages que les hommes n’ont pas.
« Est-ce que c’est positif ou négatif d’être une
femme dans le milieu des affaires en ce moment?
Si la question est celle-là, c’est nettement POSITIF
– en lettres majuscules », précise-t-elle. Le fait
d’être une femme lui a valu de faire la première
page de Châtelaine deux années de suite. « Y a-t-il
un prix équivalent qui fait la une des magazines
pour les hommes? Non! »
Autre avantage pour les femmes entrepreneures :
les groupes de réseautage, par exemple FWE.
Il est très rare de voir un groupe de réseautage
réservé aux hommes, explique Mme Ramsden.
L’important est de veiller à ce que tout le monde
soit conscient de son potentiel. « Les femmes
ont autant de capacités et d’habiletés que
les hommes. Certaines femmes détiennent
énormément de pouvoir – il faut viser haut! »,
s’exclame Mme Ramsden.
VISER LE SOMMETMaintenant âgée de 37 ans, Mme Ramsden est
également à la tête de SparkPlay, un service
d’abonnement à des jouets. Sur son site Web,
kelseyramsden.ca, elle offre aussi des services
d’encadrement aux entrepreneurs.
Outre son rôle de mère et d’épouse, Mme Ramsden
jongle avec plusieurs sociétés, y compris
Belvedere Place Developments, située en
Colombie-Britannique, qu’elle dirige à distance,
depuis London, en Ontario.
Mais pour cette femme, le succès ne dépend pas
de l’argent, du pouvoir ou du nombre de sociétés
dont on est propriétaire.
« Je ne suis pas plus fière d’une chose que d’une
autre. Je pense être surtout fière du chemin
parcouru, raconte-t-elle. Je suis surtout fière de
ma capacité à changer, à m’adapter et à faire
preuve de créativité. »
Si l’influence et l’argent l’ont motivé au début,
avec le temps, elle s’est rendu compte que cela
ne suffit pas.
En 2012, seulement deux mois après la naissance
de son troisième enfant, elle apprenait qu’elle
avait le cancer du col de l’utérus.
« Vous vous rendez vite compte que, dans
l’absolu, vous ne valez pas grand-chose, mais
qu’à petite échelle – pour vos enfants, votre
conjoint, vos parents et vos frères, vous êtes
indispensable », explique-t-elle.
Sa bataille contre le cancer a été relativement
courte – un an après le diagnostic, elle était en
rémission, mais l’expérience a profondément
marqué la manière dont elle mène sa vie. « Je n’ai
plus le temps de prendre une approche timide
dans la vie. Je me préoccupe seulement des
choses que je peux changer », souligne-t-elle.
Maintenant, Mme Ramsden se fait un devoir de ne
plus regarder les appareils électroniques quand
elle est avec ses enfants. Chaque soir, elle prend
aussi le temps d’échanger avec son mari et elle
fait régulièrement de l’exercice. Son rapport aux
affaires est également différent.
« En fin de compte, la définition du succès
que j’avais plus jeune, c’est-à-dire le pouvoir et
l’argent, m’a permis d’acheter ma liberté et de
faire ce que je fais maintenant. »
APPRENDRE EN PERMANENCEMalgré les prix et le succès, Mme Ramsden estime
qu’il lui reste beaucoup à apprendre. Elle voit la
vie comme un éternel apprentissage et elle tente
chaque jour d’apprendre quelque chose
de nouveau.
« On a tendance à rester trop centré sur soi-
même. On ne cherche pas à voir ou à comprendre
ce qui se passe autour de nous. On ne se
demande pas quelles sont les leçons que l’on
n’a pas encore apprises, ou comment on peut
mettre ses connaissances au service des autres,
raconte-t-elle. Pourtant, tout cela nous permet
d’apprendre. Quand vous donnez, vous recevez. »
Grâce à ses services de mentorat et à ses
conférences TEDx partout dans le monde,
Mme Ramsden est en contact avec des gens qui
portent un regard différent sur les choses, et
cela l’enrichit.
En septembre, elle lancera un cours en ligne à
l’intention de ceux qui démarrent une entreprise
et publiera deux livres donnant des trucs et
astuces pour réussir. En outre, dans l’espoir de
créer une communauté virtuelle et de transmettre
ce qu’elle a appris jusqu’à présent, elle signe
un bulletin de nouvelles gratuit auquel on peut
s’abonner en ligne.
Elle signale aussi que l’erreur fait également partie
de l’apprentissage sur le chemin de la découverte.
« Je crois que si vous n’avez jamais fait d’erreur,
c’est que vous ne vous donnez pas à fond,
explique-t-elle. Pour ma part, mon parcours est
rempli d’erreurs. »
« Est-ce que c’est positif ou négatif d’être une femme dans le milieu des affaires en ce moment? Si la question est celle-là, c’est nettement POSITIF – en lettres majuscules. »
Pour en savoir plus sur Kelsey, rendez-vous à kelseyramsden.ca
Madame Ramsden est titulaire d’un baccalauréat
en arts de l’Université de Victoria et d’une maîtrise
en gestion des affaires de l’Université Western,
mais les études universitaires n’ont jamais été son
point fort, déclare-t-elle.
« Je ne me contentais pas d’avoir une excellente
moyenne, déclare-t-elle. J’ai très vite compris qu’il
y avait des choses plus importantes que d’être
évaluée par les autres. »
Cette prise de conscience lui a permis de
dépasser les préjugés voulant, par exemple,
qu’une femme ne dirige pas une entreprise, ou
qu’une femme soit obligée de choisir entre sa
carrière et sa famille. Elle a ainsi pu créer des
entreprises à l’image de ses propres valeurs :
l’aventure, la créativité et la famille.
CONSEILS AUX FEMMES DIRIGEANT UNE ENTREPRISEMadame Ramsden aurait deux conseils à donner
aux femmes dirigeant une entreprise : créez des
réseaux avec des femmes et des hommes et
bâtissez des relations de confiance.
« Une transaction repose d’abord sur la confiance.
Et il faut du temps pour créer un climat de
confiance », explique-t-elle.
À titre de directrice générale du FWE, Mme
Niemetscheck connaît l’importance du réseautage.
Selon elle, il est également essentiel de trouver un
mentor pour s’initier à la gestion des affaires.
« Les dirigeantes d’entreprise ont avantage à parler
de leurs difficultés avec quelqu’un d’autre, signale-
t-elle. Si c’est le cas, elles vont souvent sortir d’une
conversation en se disant que la situation n’est
pas si terrible que ça et qu’elles sont capables de
surmonter les difficultés en question. »
Pour Mme Ramsden, la confiance en soi
est également une qualité essentielle de
l’entrepreneur. « On n’est jamais vraiment prêts,
lance-t-elle en riant. On attend toujours de l’être
avant d’agir, pourtant, je crois que l’on devrait
s’autoriser à se jeter à l’eau même quand on n’est
pas tout à fait prêts. C’est à ce moment-là que les
meilleures choses se produisent. » OC
ANA GAJIC a écrit son premier article à l’âge de neuf ans. Il a été publié
dans son propre bulletin de nouvelles, destiné à ses parents, ce qui a
marqué le début du parcours professionnel d’Ana dans le domaine des
communications. Ana vient de décrocher un diplôme en journalisme de
l’Université Carleton. Elle vit dans sa ville natale, à Toronto, où elle s’occupe
de relations publiques dans le domaine de la santé, au centre de cardiologie
Peter Munk. Elle adore raconter l’histoire des gens qu’elle rencontre.
10 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
UN ENTRETIEN AVEC NANCY MOULDAY, RECRUTRICE, GROUPE FINANCIER DE LA BANQUE TD
Par Sharon Cheung
[INVISIBLES]HANDICAPS
Vous voulez témoigner? Écrivez-nous et nous publierons votre
histoire dans notre blogue
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 11
Nancy Moulday, directrice du recrutement,
Groupe financier banque TD, Services bancaires
aux entreprises, et deux fois présidente de
l’Association canadienne des spécialistes en
emploi et des employeurs (en 2004 et 2014), peut attester du
pouvoir du témoignage.
Depuis 10 ans, Nancy fait la tournée des campus pour
sensibiliser les gens à la santé mentale. Lors de ses visites dans
les collèges et universités, intitulées « Nancy’s in the House »
(« Nancy est là »), Nancy s’adresse aux étudiants aux prises
avec un handicap invisible – autrement dit, un handicap qui ne
se manifeste pas physiquement, par exemple, un problème de
santé mentale.
Son programme lui permet aussi de rencontrer et d’inspirer des
étudiants autochtones. Elle leur parle de son vécu pour leur dire
qu’avec une bonne dose de travail, d’honnêteté et de franchise,
il est possible de surmonter l’adversité.
OC a eu la chance de m’entretenir avec Nancy pour savoir ce qui
l’avait poussée à s’intéresser aux problèmes de santé mentale et
pourquoi elle tient à ce que les autres n’hésitent pas à raconter
leur vécu.
QUAND COMMENCE VOTRE HISTOIRE?En 2004, j’étais présidente de l’Association canadienne des
spécialistes en emploi et des employeurs (ACSEE), ma sœur
venait de mourir, j’avais un nouvel emploi et je connaissais
des difficultés conjugales. J’étais dépassée par ces difficultés
personnelles, et j’avais besoin d’aide.
J’ai rencontré mon psychiatre et le Conseil canadien de la
réadaptation et du travail (CCRT). Mon psychiatre a diagnostiqué
une dépression clinique et le CCRT a procédé à une évaluation
de mes besoins en milieu de travail. Il a recommandé à mon
employeur de me donner un nouveau bureau, avec de la lumière
natureIle, de me permettre de travailler à la maison et de me
confier de nouvelles fonctions.
QU’EST-CE QUI VOUS A MOTIVÉ À PARLER DE VOTRE HANDICAP AVEC VOS COLLÈGUES?
Je trouvais important de dire à mes collègues ce qui se passait,
pour qu’il sachent que j’avais besoin de mesures d’adaptation.
Je voulais qu’ils comprennent des choses très simples, par
exemple, que je ne m’absentais pas deux heures par manque
d’esprit d’équipe, mais tout simplement parce que j’avais un
rendez-vous avec mon psychothérapeute. Je voulais aussi qu’ils
sachent que si j’étais sur la défensive, ce n’était pas de leur
faute, mais parce que je traversais un épisode de dépression.
J’ai invité des représentants du CCRT à participer à un déjeuner-
conférence et je me suis adressée à mes collègues pour leur
parler des handicaps invisibles – de leur signification, des
symptômes de la dépression et de la manière dont nous pouvons
tous continuer à travailler ensemble.
La première chose a été de comprendre ce qui m’empêchait
de fonctionner. La seconde a été d’ouvrir un dialogue avec mes
collègues et de parler de maladie mentale.
QUE PEUVENT FAIRE LES GENS QUI VEULENT AIDER LES PERSONNES AUX PRISES AVEC CE GENRE DE PROBLÈME?Il faut nous écouter, poser des questions et chercher à
comprendre la nature d’un handicap invisible. Un problème de
santé mentale peut susciter un sentiment profond d’isolation. Il
est donc important de pouvoir compter sur un réseau de soutien.
LE GROUPE TD SEMBLE ÊTRE PROGRESSISTE. QUELS AUTRES PROGRAMMES A-T-IL MIS EN PLACE POUR AIDER LES EMPLOYÉS?
L’initiative a pris naissance au sommet de la pyramide, lorsque
TD a mis en place le Conseil de la diversité de la direction, il
y a 10 ans, dans le but d’améliorer le bien-être des employés.
À ce moment-là, la diversité et l’inclusion sont devenues des
impératifs commerciaux. Le comité exécutif a été chargé de
prendre la tête des différents axes prioritaires : les membres des
Premières Nations, des minorités visibles et de la communauté
LGBT, ainsi que les personnes handicapées, et les femmes en
position de leadership. Au nombre des autres programmes, il y a
la demi-journée de sensibilisation à la santé mentale, qui a lieu
quatre à cinq fois par année, ainsi que des sondages sur l’équité
en matière d’emploi.
LORSQUE VOUS N’ÊTES PAS EN FORME, COMMENT ARRIVEZ-VOUS À VOUS MOTIVER?Je trouve ma motivation en parlant de mon vécu avec d’autres
personnes et en les aidant à surmonter leurs problèmes
personnels. Je me dit qu’une mauvaise journée a toujours une
fin et je compte sur mes mécanismes d’adaptation. Même si
ce n’est pas évident dans l’immédiat, ces périodes finissent par
passer, il suffit de continuer à avancer. TD a également mis en
place des groupes d’entraide qui soutiennent des personnes aux
prises avec différentes formes de dépression ou de problèmes de
santé mentale. OC
Nancy travaille depuis 27 ans à TD, et elle n’aurait pu devenir cadre supérieur dans le secteur bancaire si elle n’avait pas eu d’aide. Outre les programmes de diversité offerts par la TD, on trouve aussi une vaste gamme de ressources auprès d’organismes communautaires, d’établissements d’enseignement et des médecins.
Vous pouvez suivre Nancy sur twitter @NancyMoulday_TD.
SHARON CHEUNG est une jeune
professionnelle en troisième année
d’études en relations publiques, à
l’Université d’Ottawa. Sharon est très
active dans le milieu des relations
publiques. Elle est également
étudiante leader à la SCRP et à l’AIPC.
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 13
LE BIEN-FONDÉ DE LA DIVERSITÉ EN
MILIEU DE TRAVAIL
Par Jordan Adams
Le Canada est fier de sa diversité. Après tout, notre nation a été fondée par des immigrants, et nous sommes l’un des pays les plus multiculturels au monde. Nous reconnaissons l’histoire de nos Autochtones, nous exigeons l’égalité entre
les sexes, et nous nous adaptons aux besoins des autres.
Les nouveaux Canadiens, les personnes
handicapées, les Premières Nations et les femmes
composent une partie de plus en plus importante
de notre main-d’œuvre, et rien ne laisse présager
un ralentissement. Selon Statistique Canada,
d’ici 2013, un Canadien sur trois appartiendra à
une minorité visible, et un sur quatre sera né à
l’étranger. La population autochtone est de plus
en plus importante, tout comme la main-d’œuvre
féminine. Tandis que la population vieillit, le
nombre de personnes handicapées va grandissant
parmi nos effectifs.
Que l’on appartienne ou pas à l’un de ces
groupes, la diversité en milieu de travail est un
enrichissement pour tous.
QU’EST-CE QUE LA DIVERSITÉ EN MILIEU DE TRAVAIL? « De mon point de vue, la diversité en milieu de
travail signifie que les effectifs sont représentatifs
de la collectivité », explique Lisa A. Kuiper, qui
travaille aux services d’orientation professionnelle
de l’Université Brock.
Pour le Canada, cela signifie que le milieu de
travail est représentatif de notre multiculturalisme.
Nous vivons dans un pays ayant les caractéris-
tiques suivantes :
• Plus de 20 pour cent de la population est né à
l’étranger – un taux supérieur à tous les autres
pays du G8 selon Statistique Canada. • La diversité est importante dans les grandes
villes, par exemple à Toronto, où près de la
moitié de la population est immigrante.• Les Autochtones représentent quatre pour cent
de la population.• Les femmes représentent la moitié de la popula-
tion et de la main-d’œuvre. • 3,8 millions d’adultes ont un handicap – soit
plus de 13 pour cent de la population.
Il y a de nombreux avantages à bâtir un effectif
représentatif de tous ces groupes de la popula-
tion, le principal étant que la diversité aide les
entreprises à envisager leur produit ou leur service
sous un nouvel angle, affirme Paulina Nozka,
consultante en orientation de carrière, à
l’Université Ryerson.
PENSER À L’ÉCHELLE MONDIALE
AGIR LOCALEMENT
14 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
« Pour que la diversité fonctionne en milieu de
travail, il faut être conscient du fait que nous ne
partageons pas tous le même point de vue et il
faut être à l’écoute de ces différences, explique
Mme Nozka. Si vous tenez compte des différents
points de vue, vous pouvez perfectionner votre
produit ou votre service pour qu’il réponde mieux
aux besoins de l’ensemble de la population. »
Les principaux employeurs canadiens, par exem-
ple la RBC, sont du même avis. La RBC consacre
toute une section de son site Web à la diversité.
On y trouve notamment l’énoncé suivant : « RBC
est persuadée que la diversité et l’intégration
représentent un énorme potentiel commercial et
économique. Nous savons qu’une diversité de
points de vue stimule l’innovation et la créativité.
Compte tenu des changements démographiques,
des déplacements des populations, de la mon-
dialisation, des progrès de la technologie et des
communications, la diversité des points de vue
mise au service d’un objectif commun offre un
énorme potentiel pour stimuler l’innovation et la
croissance dans les entreprises et les économies
du monde entier. »
Des politiques sur la diversité comme celle-ci ont
l’avantage d’englober des effectifs représentant
non seulement l’ensemble de la population cana-
dienne, mais également celle du monde entier.
On peut également lire ceci sur le site Web de la
RBC : « Nous croyons que pour assurer le succès
du Canada sur le marché mondial, il est essentiel
d’attirer, de recruter et d’intégrer pleinement les
immigrants à notre milieu de travail. »
Madame Kuiper signale que les employeurs ont
avantage à recruter des personnes handicapées.
« C’est une question de bon sens : les affaires
se portent bien mieux si l’on recrute un bassin
d’employés diversifiés », explique-t-elle.
Elle cite une étude réalisée par le gouvernement
fédéral, « Repenser l’inCapacité dans le secteur
privé », qui est le produit de consultations avec
des chefs d’entreprises. Ces derniers sont du
même avis qu’elle. L’étude souligne notamment
ceci : « Le rendement des chefs de file en
matière de diversité sur les marchés financiers
et les données sur le maintien en poste des
employés et sur la productivité confirment
d’ailleurs [la] conviction principalement intuitive
[des dirigeants d’entreprise] ».
Au Canada, environ la moitié des personnes
handicapées sont sur le marché du travail – une
proportion plus élevée qu’auparavant, et ce,
malgré les obstacles auxquels se heurtent les
personnes handicapées.
LA DIVERSITÉ : UN ENJEU IMPORTANT POUR LES ENTREPRISES
Les employeurs se rendent compte que la diver-
sité des effectifs enrichit la culture de leur entre-
prise, de même que leurs produits et services.
C’est pourquoi bon nombre de grandes entre-
prises ont mis en place de solides programmes de
diversification, et en ont fait une priorité.
RBC affirme que les efforts de diversification
doivent être dirigés avec fermeté. « Les leaders
proactifs, visibles et engagés sont des agents de
changement. Nous sommes convaincus qu’un
groupe actif de leaders peut accélérer la réalisa-
tion de nos objectifs en matière de diversité en
prenant des mesures concrètes, en assurant le
perfectionnement de leurs propres compétences
et en étant une source d’inspiration pour les
autres. »
Google a récemment déployé des efforts pour
renforcer la diversité dans ses rangs et dans
l’industrie des hautes technologies dans son
ensemble. Ce géant mondial a fait des vagues
quand il a révélé que ses effectifs comptaient
61 pour cent de Caucasiens, 70 pour cent
d’hommes et 30 pour cent de femmes.
Pour corriger ce déséquilibre, Google a mis en
place un programme de promotion de la diversité :
« Google s’est engagé à rassembler des gens de
tous horizons – parmi nos effectifs, dans notre
secteur et sur le Web – ayant des qualités, un
vécu et des opinions variés. Nous en sommes
convaincus : nos différences sont une force qui
nous pousse à produire mieux et de façon plus
novatrice. »
Pour changer les choses, Google mise sur
l’éducation.
Dans un billet de son blogue, Laszlo Bock, vice-
président principal des ressources humaines chez
Google, donne les explications suivantes : « Plus-
ieurs choses expliquent le fait que des entreprises
de technologie comme Google aient du mal à
recruter des femmes et des membres de groupes
minoritaires, et à les retenir. Par exemple, les femmes
ne décrochent qu’environ 18 pour cent des diplômes
en informatique aux États-Unis. Les personnes
de race noire et les Hispaniques représentent
moins de 10 pour cent des diplômés de collèges
aux États-Unis et, parmi chacun de ces groupes,
moins de 10 pour cent sont titulaires d’un
diplôme spécialisé en informatique. Nous avons
donc investi beaucoup de temps et d’énergie
dans l’éducation. »
LA DIVERSITÉ ET SES DÉFIS EN MILIEU DE TRAVAIL
Même si la plupart des gens semblent d’accord
pour dire que la diversité en milieu de travail prof-
ite à tous, ce n’est pas quelque chose de facile.
Certains obstacles doivent être surmontés, tant de
la part de l’employeur que de l’employé plongé
dans un nouvel environnement.
Madame Kuiper et Mme Nozka estiment toutes
les deux que, pour retenir les employés issus
de groupes divers, la formation est essentielle.
L’employeur doit prendre le temps nécessaire pour
mobiliser ces travailleurs et les aider à s’adapter à
l’entreprise et à sa culture. De plus, ajoute
Mme Kuiper, l’employé doit renseigner son employeur
sur ses antécédents et ses habiletés, et tenter de
dissiper les mythes.
Madame Nozka insiste sur le fait que l’employeur,
l’employé et ses collègues doivent se montrer
ouverts : « l’ouverture d’esprit est plus importante
que tout », dit-elle.
Les employeurs doivent également reconnaître
que les employés d’origines différentes
peuvent avoir de la difficulté à s’intégrer au milieu
de travail.
DES ENTREPRISES DE TECHNOLOGIE COMME GOOGLE AIENT DU MAL À RECRUTER DES
FEMMES ET DES MEMBRES DE GROUPES MINORITAIRES.
« Ici, le milieu professionnel fonctionne de
façon très informelle. Les patrons tutoient leurs
employés, et on s’appelle par le prénom. Pas de
“Madame” ni de “Monsieur”, ce qui peut être
déroutant pour des employés issus de sociétés
où le milieu de travail est plus formel et plus
hiérarchisé, explique Mme Nozka. De plus, ici, on
ne doute pas qu’un employé va bien faire son
travail, on lui fait confiance et on l’encourage
souvent à travailler de façon autonome. Les
employés sont beaucoup moins surveillés qu’ils
pourraient l’être ailleurs. »
Autre exemple d’un choc culturel en milieu de
travail au Canada : le travail d’équipe. « Ceux qui
viennent de sociétés plus axées sur la commu-
nauté ou le groupe peuvent avoir de la difficulté
à s’adapter à la mentalité canadienne, qui est
plus individualiste, ajoute Mme Nozka. Ici, les
gens défendent leurs propres droits beaucoup
plus qu’ailleurs, et cela peut mettre certaines
personnes mal à l’aise. »
Pour régler ces difficultés, il faut prendre le temps
de former les employés pour qu’ils comprennent
la culture et les pratiques canadiennes, dit-elle.
Les employés peuvent aussi apprendre en étant
attentifs aux indices et au langage du corps, et en
écoutant attentivement les gens pour comprendre
ce qu’ils ont à dire.
Les personnes handicapées doivent également
composer avec certains obstacles lorsqu’elles
entrent sur le marché du travail, par exemple
un environnement qui n’est pas adapté à leurs
besoins, ou des collègues qui ne comprennent
pas leur handicap. Là encore, l’employeur peut
faciliter les choses en formant le nouvel employé,
mais aussi ses collègues, pour qu’ils comprennent
comment bien travailler ensemble.
Il est également important d’avoir des rapports
personnels dans notre milieu de travail, poursuit
Mme Nozka. « Nous avons tous besoin de sentir
que nous avons des affinités avec les autres,
cela rend la tâche plus facile et on la réussit
mieux », dit-elle.
Outre nos origines culturelles, notre sexe et nos
habiletés, qui sont apparents, chacun d’entre
nous se distingue également par la singularité de
son point de vue sur le monde.
« Je crois qu’au bout du compte, tous les milieux
professionnels sont diversifiés, car la diversité ne
dépend pas seulement de la culture ou du pays
d’origine. Chacun d’entre nous importe dans son
milieu de travail un point de vue singulier, qui
lui est propre, conclut Mme Nozka. On dit que
même deux enfants élevés par les mêmes parents
peuvent avoir des points de vue diamétralement
opposés sur le monde. Chacun voit les choses à
travers son propre filtre. Cela dépend du vécu de
chacun et de son interprétation du monde. » OC
JORDAN ADAMS
est rédacteur. Elle est
titulaire d’un diplôme en
journalisme de l’Université
Carleton et elle vit à
Toronto. Suivez Jordan sur
Twitter @byJordanAdams
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 17
A vez-vous l’impression que plus la
diversité est importante, plus le milieu
de travail est compliqué, exigeant,
voire écrasant? Vous n’êtes pas le seul
à être intimidé par les nombreuses différences
de vos collègues (actuels ou à venir). Mon but ici
est de vous encourager : vous avez déjà tout ce
qu’il faut pour non seulement survivre, mais vous
épanouir dans un milieu professionnel marqué par
la diversité! Voici mes trois principaux conseils.
1 / CÉLÉBREZ LES SIMILITUDESParfois, on confond diversité et différence, mais
en réalité, il faut penser aux similitudes. Vous
travaillerez avec des personnes de différentes
générations, origines ethniques, cultures, qui
auront chacune leurs compétences, leur sexe et
leur orientation sexuelle (entre autres)!
Mais on oublie souvent que nous sommes tous
humains et, qu’à la base, nous avons tous les
mêmes besoins et les mêmes émotions. Lorsque
vous rencontrez quelqu’un dont le vécu est dif-
férent du vôtre, demandez-vous toujours ce que
vous avez en commun avec cette personne.
2 / SOYEZ CONSCIENT DE VOS FORCES, ET SACHEZ LES COMMUNIQUESans l’ombre d’un doute, la diversité parmi les
gens entraîne une diversité de valeurs, ce qui peut
engendrer des conflits. En revanche, la diversité au
sein d’une équipe permet aussi de tirer parti des
forces uniques de chacun.
Dans ce contexte, il est crucial de savoir recon-
naître vos forces et de savoir les communiquer
aux autres. Qu’est-ce que vous faites bien?
Qu’apportez-vous de particulier à une équipe?
Quelle approche adopter pour faire connaître
vos forces aux autres, qu’ils les comprennent
et les apprécient?
3 / PASSEZ MAÎTRE DANS L’ART L’ADAPTATIONComme le dit l’adage, la seule chose qui ne
change jamais, c’est le changement. La faculté de
s’adapter est précieuse, quel que soit le contexte,
mais c’est de l’or lorsqu’il s’agit de diversité en
milieu de travail. Cela signifie se montrer ouvert
aux idées nouvelles, être prêt à changer d’avis
et ne pas faire trop de suppositions au sujet
du travail.
Rien n’inspire davantage le respect ou ne bâtit une
bonne réputation que d’accepter avec élégance un
défi imprévu ou un nouveau milieu de travail. Ça
vous fait peur? C’est normal! Il est normal de réagir
par la peur à l’incertitude. Mais votre témérité vous
vaudra d’évoluer.
C’est vraiment excitant d’entrer sur un marché du
travail marqué plus que jamais par la diversité.
Cette tendance va s’accuser. J’espère que mes
trois conseils vous permettront d’embrasser la
diversité et de vous y épanouir! OC
DAVID LINDSKOOG
est conseiller clinique
à Vancouver, en
Colombie-Britannique.
Il a des antécédents en
orientation de carrière
dans des établissements
postsecondaires. Il publie
régulièrement des textes sur
son site Web, thedayjob.ca.
3 CONSEILS POUR S’EPANOUIR
DIVERSITE
Par David Lindskoog
DANS LA
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 19
Nike, Disney, Apple… comme bien
d’autres, ces sociétés se sont impo-
sées sur la scène mondiale parce
qu’elles ont réussi à créer une
image de marque unique et attrayante.
Pour se vendre sur le marché du travail, il n’est
pas nécessaire d’aller jusqu’à créer un logo et
un slogan à son image (selon votre secteur, ce
pourrait pourtant bien être l’étincelle qui attire
l’intérêt d’un possible employeur!). Dans la
majorité des cas, le style et la couleur de la police
suffiront à vous distinguer et à créer votre « image
de marque ».
À l’ère du numérique, un curriculum vitae ne se
limite plus à dresser en noir et blanc l’historique
de vos fonctions. Il doit également refléter votre
personnalité et mettre en relief ce que vous pouvez
apporter à l’entreprise. Pour vous distinguer des
autres chercheurs d’emploi, il est donc crucial
d’incorporer le concept d’image de marque à
votre stratégie de recherche d’emploi.
Dans l’univers 2.0, poser sa candidature en ligne
ne suffit pas. Cela dépend bien sûr du secteur
dans lequel vous travaillez, mais si l’employeur
reçoit une centaine de candidatures, vous
devrez retenir son attention en vous distinguant
visuellement. Si, en épluchant les candida-
tures, l’employeur s’arrête assez longtemps à
l’apparence de votre curriculum vitae pour en
lire le contenu, vous aurez déjà gagné une
importante bataille.
Lorsqu’on cherche un emploi, il est utile de
mettre au point un thème visuel qui donne le
ton à tous vos produits et qui vous différencie du
reste des candidats. Votre curriculum vitae étant
votre principal outil de marketing, vous devrez y
apposer votre sceau. Où? Dans l’en-tête.
Réfléchissez à la manière dont cet en-tête peut,
en deux dimensions, donner une image de
vous-même. Choisissez soigneusement la police,
le format, l’ombre, les marges et les couleurs.
L’en-tête de votre curriculum vitae devrait être la
matrice de votre image de marque, et elle devra
apparaître sur tous vos documents de market-
ing personnel. Qu’y a-t-il en haut de vos lettres
de présentation? Votre en-tête! Quelles sont les
couleurs et la police apparaissant sur vos cartes
de visite? Vous l’avez deviné, ce devrait être les
mêmes que sur votre en-tête.
Selon votre personnalité, votre métier et votre
secteur, vous devez décider de la forme que
prendra votre image de marque personnelle.
Il peut s’agir d’un blogue où vous étalez votre
savoir-faire dans votre domaine d’expertise, ou
d’un portefeuille en ligne contenant des échantil-
lons de votre travail.
Que vous soyez en possession d’un
simple curriculum vitae ou de la batte-
rie de documents promotionnels (carte
de visite, portefeuille en ligne, site Web
ou blogue), vous devriez tirer parti de la
création d’une image de marque pour
laisser votre empreinte personnelle
partout où vous passez.
Cependant, aussi beaux soient-ils, votre cur-
riculum vitae et votre lettre de présentation ne
retiendront l’attention de personne s’ils sont
truffés de fautes de grammaire ou d’orthographe.
N’oubliez pas de vous relire!
Tout comme une tenue impeccable donne une
bonne première impression quant aux capacités
d’un candidat, les documents de marketing
personnel sont un prolongement du candidat.
Présentez-vous toujours sous votre plus beau
jour et faites connaître votre image de marque
personnelle! OC
SARA SETHNA est spécialiste du développement de carrière à
l’association étudiante du British Columbia Institute of Technology.
Sa devise? « Donnons vie à nos passions ». C’est ce qui la
passionne : aider les autres à faire ça! Suivez Sara
sur Twitter @careerbyte
By Sara Sethna
UN ATOUT
DE TAILLE
VOTRE IMAGE PERSONNELLE :
Une question au sujet de votre curriculum vitae? Faites-la nous parvenir sur @career_options
By Sara Sethna
20 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
Emploi Québec estime que le marché de l’emploi devra accueillir
près de 1,4 millions de travailleurs au cours des dix prochaines
années. Pour y arriver, le Québec aura besoin de toute sa force de
travail dans la diversité des ressources qui aura certainement de
multiples visages.
Bien que l’époque soit à l’affirmation des personnalités et à la
reconnaissance de la diversité individuelle, les gens oublient parfois leurs
ressemblances et leur unicité. Et pourtant… c’est plutôt l’unicité qui attire
l’attention des employeurs. On a juste à penser à la facilité de gérer l’unicité
plutôt que la diversité.
Les employeurs qui mettent au cœur de leur gestion la diversité, à l’intérieur
d’un modèle référentiel d’unicité, reconnaissent les dénominateurs communs
qu’ils recherchent (Les « 10 C »). Alors, peu importe ce qui habille ou habite
la personne, la réussite professionnelle touche ces éléments.
LES « 10 C »
1 / CŒUR Un employé qui est au bon endroit et qui œuvre dans un domaine qui le
passionne a une propension à être motivé et à se donner cœur et âme. Il
propagera son engouement à travailler comme s’il s’agissait de sa propre
entreprise. Il mettra les efforts et le temps nécessaires pour mener à terme
ses tâches.
D’ailleurs, il n’y a pas que les employés qui peuvent avoir un grand cœur.
Ils saluent l’engagement des employeurs à cet égard. En effet, ceux qui
mettront de l’avant des programmes de développement durable, de
philanthropie ou d’aide à la communauté, faciliteront leur recrutement. Les
employés veulent avoir le sentiment de faire une différence dans la société
en plus de « tripper » dans leur travail! L’époque du calcul des années avant
la retraite est remplacée par « vivre le moment présent ».
2 / COLLABORATION
Outre la capacité à se soucier des autres et à se responsabiliser face à
autrui, la clé de la collaboration est l’adaptation. Pour s’adapter, il faut
connaître la réalité de l’autre, ses besoins et positionner l’écoute au
premier plan. Les employeurs recherchent des employés complices, qui
s’apprécient mutuellement, s’aident, propagent l’enthousiasme et ont du
plaisir à travailler ensemble. Il y a suffisamment de boulot pour éviter de
gaspiller de l’énergie à gérer des situations de manque de stimulation, de
motivation ou encore de difficultés à gérer des relations interpersonnelles.
3 / CONFIANCESelon les psychologues Jean Garneau et Michelle Larivey, la confiance
est le résultat d’une accumulation d’expériences positives reliées à un
domaine précis, à des événements, des situations ainsi que des relations,
sans oublier la fidélité que l’on porte envers soi-même. Fidélité envers
qui on est, ses valeurs, ses besoins et son vécu. Avant toute chose, il faut
donc apprendre à bien se connaître et reconnaître où l’on est rendu. Par la
suite, la volonté d’être authentique, de se donner de la considération et de
LA RÉUSSITE AU-DELÀ DE LA DIVERSITÉ
Par Mylène Grégoire
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 21
porter à bout de bras ses convictions, à poursuivre ses aspirations et ses
ambitions, traceront le chemin de la confiance.
4 / COMPÉTENCES
L’expérience n’est pas plus importante que l’effet de compétences bien
mises en action. Faites confiance à ce que vous avez acquis dans le passé
même si cela ne semble pas être directement lié à vos nouvelles fonctions.
Pour un employeur, ce qui importe n’est pas le bagage, mais ce que nous
en faisons. Les employés les plus appréciés sont ceux qui sont curieux, qui
sont ouverts, qui demeurent à l’affût des nouvelles tendances dans leur
milieu et qui se développent pour ainsi mieux évoluer. Faites le parallèle
avec les entreprises qui se réinventent constamment pour assurer leur
succès. À titre d’exemple, Google force les entreprises traditionnelles à
réfléchir à l’offre qu’elles proposent sur le marché du travail.
5 / CONCRÉTISATIONLa majorité des employeurs reconnaîtra vos acquis sur les bancs d’école
ainsi que les méthodes de travail que vous avez déployées au cours des
dernières années. Cependant, les personnes qui réussissent le mieux sur le
marché du travail sont celles qui restent axées vers les résultats. Bien au-
delà de la théorie, il s’agit d’une exigence (explicite ou non) dans la plupart
des offres d’emplois et recherchée lors des entrevues d’embauche.
6 / CRÉATIVITÉLa créativité n’est pas associée typiquement à un trait culturel. En effet, les
employeurs les plus novateurs font un lien direct entre diversité et succès. Ils
constatent que la diversité, outre l’efficacité, est le moyen le plus percutant
pour activer la créativité. La créativité combinée au travail d’équipe accentue
l’esprit d’équipe et la mobilisation. Avec la créativité, une entreprise sort des
limites établies et bonifie ses solutions. Mesurabilité, planification et logique
ne sont plus les gages uniques du succès. La diversité des idées et des
opinions ainsi que la rapidité de progression par rapport à la concurrence
sont devenues des facteurs déterminants de la réussite.
7 / CARBURANTLes employeurs apprécient les gens qui savent où et comment aller
chercher le niveau d’énergie afin de se concentrer et d’accomplir leur
travail avec ardeur. Les plus persévérants iront jusqu’au bout de leurs
tâches et sauront faire le kilomètre de plus. Aujourd’hui, ceux qui
s’en tiennent uniquement à leur description de tâches verront leur CV
parsemé d’expériences de courte durée. Un marché compétitif requiert
de la solidarité; tout le monde met la main à la pâte afin de faire croître
l’entreprise qu’ils ont et qui les a choisis.
8 / COURAGELes employeurs stratégiques reconnaissent que le courage est intimement
lié au désir de réussir. Sans être explicites sur la question, les employeurs
sont attirés par ceux qui ont le courage de prendre action, de prendre des
risques (avec modération), de s’exprimer pour changer les choses et la
force d’outrepasser les obstacles. Winston Churchill est toujours d’actualité
et l’a si bien dit : « Le succès n’est pas final, l’échec n’est pas fatal : c’est le
courage de continuer qui compte. » À bien y penser, quelques secondes de
courage peuvent suffire pour se démarquer considérablement.
9 / CONSTANCEDerrière la constance, il y la fiabilité. Il est préférable de donner son 100
pour cent tout le temps que de donner un 200 pour cent jumelé à des
60 pour cent de façon intermittente. Les employeurs désirent obtenir la
conviction que lorsqu’une tâche sera confiée à un employé, elle sera bien
faite, dans les délais prescrits et que s’il y a un pépin, la personne en
autorité en sera avisée dans un délai raisonnable.
10 / CONTENTEMENTIl y a des travailleurs qui font leur travail par amour, loyauté et qui éprouvent
du plaisir à faire partie de l’équipe. Ils arrivent le sourire aux lèvres et
le cœur rempli de bonnes intentions. Et il y a ceux qui se plaignent
continuellement, qui ne font que ressasser le négatif sans apporter de
solutions, qui croient que tout leur est dû. Lesquels choisiriez-vous pour
bâtir votre entreprise?
En conclusion, au-delà de la diversité, les jeunes d’aujourd’hui, dotés de ces
10 éléments, ont tout le potentiel de réussite. Chacun apporte sa prestance,
sa couleur, son bagage et ses talents qui lui sont uniques.
Célébrons cette belle unicité, dans la diversité… et soyons heureux! OC
MYLÈNE GRÉGOIRE, M SC., CRHA
Présidente et spécialiste en épanouissement
professionnel, Groupe Mylou inc.
(mylouinc.com)
Mylène (Groupe Mylou inc.) organise des missions de partage
avec sa sœur jumelle Mélanie (Brisson Legris). Elles ont initié
la tournée « La destination de l’emploi », laquelle consiste à se
rendre disponibles dans diverses régions du Québec pour offrir
des conseils gratuits en matière de recherche d’emploi ainsi que
leur dernière publication « La destination de l’emploi » (Best
Seller) afin de favoriser le plein emploi au Québec.
22 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
DÉCOUVREZ LE MONDE (ET VOTRE NOUVEAU VISAGE)
Par Mitch Vandenborn
LES PAYS-BAS : Un ville qui compte plus de 800 000 habitants et environ 881 000 bicyclettes,
Amsterdam est une destination de choix pour oyage international chez les jeunes en Amérique du Nord.
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 23
Étudier ou travailler à l’étranger
comprend son lot de stress, de
dépenses, et de solitude. Certains
jours, on peut se lever et patauger
toute la journée dans la confusion jusqu’à
l’heure du coucher, où l’on s’endort épuisé
mentalement. On a le mal du pays, de la
famille, des amis et d’un certain confort
dont on ne pensait jamais s’ennuyer un jour.
Malgré tout, je pense que c’est l’une des
expériences les plus enrichissantes qu’un
jeune puisse s’offrir avant d’entrer sur le
marché du travail. J’en ai appris bien plus
sur moi-même, sur le monde et sur ce que
je voulais faire de ma vie pendant mes
six mois passés à l’étranger que pendant
toutes mes études de premier cycle.
Plus jeune, je n’avais pas du tout le profil
type d’un aventurier. J’étais un gamin timide
né dans une région rurale du sud-ouest de
l’Ontario. Mes seuls voyages à l’étranger se
résumaient à des expéditions à Détroit, où
j’assistait à des matchs de baseball, et à un
ou deux voyages en voiture jusqu’en Floride.
Mon seul contact avec une culture
étrangère s’était fait par l’entremise de
mes grands-parents paternels, immigrés
des Pays-Bas en 1960. Depuis leur arrivée
au Canada, ils habitaient l’Ontario. Je leur
posais parfois des questions sur leur pays
d’origine et sur d’autres membres de la
famille restés là-bas, mais me rendre moi-
même en Hollande était plutôt de l’ordre de
la rêverie.
Ce n’est qu’en troisième année à
l’Université Carleton, à Ottawa, que
l’occasion d’y aller s’est présentée.
J’étudiais en journalisme et me posais les
questions existentielles que se posent bien
des jeunes dans la vingtaine :
• Ai-je choisi le bon programme?
• Comment est-ce que vais m’y prendre
pour trouver un emploi après mes études?
• Quel tournant ma carrière va-t-elle
prendre?
Ces questions tournaient dans ma tête et
j’ai pensé que je pourrais peut-être mieux
répondre à certaines d’entre elles si je
poursuivais mes études à l’étranger. Je me
suis renseigné sur les différentes écoles et
les pays dans lesquels je pourrais me rendre,
et je n’en ai trouvé que deux dont le pro-
gramme pourrait être crédité par l’Université
Carleton : le Danemark et les Pays-Bas.
INTERNATIONALE
DÉCOUVREZ LE MONDE (ET VOTRE NOUVEAU VISAGE)
M E R D U N O R D
A L L E M A G N E
PAYS-BAS
B E LG I Q U E
24 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM
J’en ai conclu qu’il était temps de me rendre au
pays de mes ancêtres et j’ai planifié sans relâche
mon aventure. J’ai épargné pendant un an et
rempli des tonnes de paperasse, puis une nuit, je
me suis retrouvé en plein vol au-dessus de l’océan
Atlantique, excité et heureux de ma décision.
LES PAYS-BAS J’ai vite compris que j’avais fait le bon choix.
Presque aussitôt débarqué de l’avion, ma s’est
transformée en un tourbillon d’expériences
dans une langue et une culture que je ne
connaissais pas.
Presque toute ma vie d’étudiant là-bas avait une
saveur internationale. Ma résidence héber-
geait des étudiants des Pays-Bas, mais aussi
du monde entier. Nous avons passé des nuits
entières à parler de nos pays respectifs et à rire
de nos différences culturelles.
Mes cours portaient sur les villes européennes,
l’histoire de l’art et l’état de la religion dans
l’Europe moderne. Mon programme était presque
OPTIONS CARRIÈRES AUTOMNE 2014 25
exclusivement composé d’étudiants étrangers,
ce qui enrichissait les débats en classe.
Dans nos temps libres, mes amis et moi partions
sur les routes avec nos sacs à dos. On dormait
dans des auberges de jeunesse et on allait de pays
en pays à la vitesse des fugitifs. Nous n’avions pas
vraiment le temps de « connaître chaque pays »,
mais nous en avions un avant-goût.
Outre les études et les voyages, j’ai passé beau-
coup de temps avec les membres de ma famille
hollandaise, qui était accueillante à souhait. Ils
m’ont raconté beaucoup d’histoires au sujet des
miens. J’ai découvert où habitaient mes grands-
parents avant d’immigrer et je me suis recueilli
sur la tombe de mes illustres ancêtres.
Ces six mois ont passé trop vite et je me suis
rapidement retrouvé dans un autre avion à des-
tination d’Ottawa. Ce n’est qu’en revenant que
j’ai pu intégrer tout ce que j’avais vu et fait. En
y repensant maintenant, j’ai encore l’impression
que j’ai rêvé.
QU’AI-JE APPRIS?Mes études à l’étranger m’ont permis de répon-
dre à plusieurs des questions que je me posais
avant de partir.
Bon nombre des articles que j’ai lus en matière
de développement personnel disent qu’il faut
sortir de sa zone de confort jusqu’au point où
l’on peut se dépasser, sans toutefois éprouver de
la frustration.
Je crois que les études à l’étranger permettent
de trouver cet endroit idéal. Si on y rencontre les
mêmes difficultés que tous les voyageurs, par
exemple, les barrières linguistiques et les prob-
lèmes de visa, on se heurte aussi aux problèmes du
quotidien – tomber malade ou être à court d’argent
– le tout amplifié par le fait d’être en sol étranger.
Régler ces problèmes tout seul fait des
miracles du point de vue de l’indépendance.
Cela m’a également permis d’être plus à l’aise
avec mes propres malaises.
Ainsi, quand je suis rentré au pays, bon nombre
de mes angoisses au sujet du futur avaient
disparu. Je ne me demandais plus « comment
vais-je arriver à faire ceci? », mais plutôt : « ça
va être difficile, mais tu as surmonté des choses
bien plus difficiles ».
Le fait de voyager vous force également à faire la
paix avec l’immensité du monde. J’ai senti que
je trouverai toujours un endroit où gagner ma vie
(pourvu que j’y travaille d’arrache-pied), et ce,
quel que soit l’état de l’économie ou le diplôme
que j’aurais en poche.
Les études à l’étranger ne sont peut-être pas
une panacée contre tous les problèmes d’un
jeune adulte, mais c’est un moyen intéressant
de mieux se connaître – comme faire voler en
éclats toutes vos représentations du monde et
de vous-même. OC
MITCH VANDENBORN est un spécialiste des communications
numériques. Il est titulaire d’un baccalauréat en journalisme de
l’Université Carleton. Il est généralement obnubilé par le design, la
politique municipale et les bouledogues. Suivez-le sur Twitter
@mitchvandy
26 AUTOMNE 2014 MAGAZINEOPTIONSCARRIERES.COM