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et discipline ou spécialité
Jury :
le
Université Toulouse 3 Paul Sabatier (UT3 Paul Sabatier)
Cotutelle internationale avec l'UNIVERSITE D'ANTANANARIVO
RAKOTOARIVELO Nambinina Vololomiarana
23 Septembre 2015
Activités antipaludiques de séries chimiques à noyau indole et d'extraits naturels
ED SDM : Chimie, Biologie, Santé - CO 042
Laboratoire de Pharmacochimie et Pharmacologie pour le Développement, UMR 152 IRD-UPS
Pr Marcelle RAKOTOVAO, Université d'Antananarivo, Président
Pr Renée Grillot, Université de Grenoble, Rapporteur
Pr Luc Hervé SAMISON, Université d'Antananarivo, Rapporteur
Pr Alain MILON, Université Toulouse 3, Examinateur
Pr Pierre PACAUD, Université de Nantes, Examinateur
Pr Adolphe RANDRIANTSOA, Université d'Antananarivo, Examinateur
Pr Françoise NEPVEU, Université Toulouse 3, Directrice de thèse
Pr Voahangy RAMANANDRAIBE VESTALYS, Université d'Antananarivo, Directrice de thèse
Pr Françoise NEPVEU
Pr Voahangy RAMANANDRAIBE VESTALYS
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REMERCIEMENTS
Le travail présenté dans ce manuscrit a été réalisé dans trois équipes : l’équipe RedStress de la
Professeure Françoise NEPVEU du Laboratoire « Pharmacochimie et Pharmacologie pour le
Développement », PHARMA-DEV, UMR 152 IRD-Université (Dir. N. Fabre), l’équipe du
Docteur David RAMANITRAHASIMBOLA du « Laboratoire de Pharmacognosie
Appliquée » (LPA), IMRA et l’équipe du Professeur Herintsoa RAFATRO du « Laboratoire
d’Evaluation Pharmaco-Clinique » (LEPC), IMRA Antananarivo (Dir. C. Andrianjara).
Ce travail a été financé par la Fondation Pierre Fabre et la Fondation Mérieux (programme
Allocations de Recherche pour une Thèse au Sud, ARTS, de l’Institut de Recherche pour le
Développement, IRD). Je tiens à remercier ces deux fondations qui ont œuvré ensemble pour
le renouveau des études en sciences pharmaceutiques de l’Université d’Antananarivo et qui
m’ont soutenue lors des différentes étapes de ma formation universitaire.
A Monsieur le Professeur Jean CROS qui m’a soutenue tout au long de ma formation et a
œuvré de façon constante à son bon déroulement. Je vous remercie également pour votre
souci permanent de mon devenir professionnel à Madagascar.
A Monsieur le Docteur Thierry IMBERT qui m’a formée aux sciences pharmaceutiques,
notamment en pharmacochimie. Vous n’avez pas hésité à me faire bénéficier de vos conseils,
de vos compétences et surtout de votre aide et de votre générosité lors de mes séjours en
France.
A ma directrice de thèse Madame la Professeure Françoise NEPVEU qui m’a
chaleureusement accueillie dans son équipe et a dirigé mes travaux de thèse. Vous m’avez fait
bénéficier de vos compétences, de vos encouragements et surtout de vos précieuses aides pour
le bon déroulement de l’étude doctorale notamment lors de la recherche de ma bourse de
thèse.
A ma co-directrice de thèse Madame la Professeure Voahangy RAMANANDRAIBE
VESTALYS qui a dirigé mes travaux de thèse. Vous m’avez fait bénéficier de vos
compétences, de vos expériences et de vos précieuses aides administratives et techniques.
A Madame la Professeure Renée GRILLOT et Monsieur le Professeur Luc Hervé SAMISON
en témoignage de ma plus vive reconnaissance. Malgré vos nombreuses responsabilités, vous
m’avez fait l’honneur d’accepter de juger ce travail en tant que rapporteurs et membres du
jury.
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A Madame la Professeure Marcelle RAKOTOVAO en témoignage de ma profonde gratitude
et mes sincères remerciements. Vous m’avez fait l’honneur de présider le jury de cette thèse.
A Monsieur le Professeur Alain MILON, Monsieur le Professeur Pierre PACAUD et
Monsieur le Professeur Adolphe RANDRIANTSOA en témoignage de ma profonde
gratitude. Vous m’avez fait l’honneur d’accepter de juger ce travail en tant qu’examinateur
dans ce jury.
A Monsieur le Docteur Ennaji NAJAHI qui a encadré mes travaux de chimie organique. Vous
avez accepté de partager vos connaissances et vos compétences pour que je puisse synthétiser
et caractériser les composés liés à ce travail. Grâce à vous, j’ai appris les différentes méthodes
d’analyse et d’identification moléculaire.
A Monsieur Nantenaina RANDRIAMIHANTA qui a encadré les travaux phytochimiques.
Vous avez accepté de partager vos connaissances et vos compétences en extraction de plantes,
fractionnement d’extraits et isolement de molécules et de me faire bénéficier de vos
précieuses aides.
A Monsieur le Professeur Alexis VALENTIN qui a encadré les essais antiplasmodiales et les
tests de cytotoxicité in vitro ainsi que les essais antipaludiques in vivo. Vous m’avez enseigné
à cultiver le Plasmodium dans les globules rouges, à faire les essais antiplasmodiaux, à faire
les tests de cytotoxicité sur les cellules Vero, à lire les frottis et à interpréter les résultats.
A Monsieur le Docteur Hajatiana RAKOTOARIMANANA qui a encadré les essais in vivo.
Vous m’avez aidée à faire les essais antipaludiques sur les souris en m’apprenant à impaluder
les souris en iv et en ip, à faire le traitement par gavage, à lire les frottis sanguins et à
interpréter les résultats.
A Monsieur Pierre PERIO qui m’a montré l’utilisation des appareils analytiques tels que
HPLC-MS, RPE, spectromètres UV-visible et de fluorescence et appareil de voltammétrie
cyclique, à Madame Nehal IBRAHIM qui m’a formée à l’utilisation de l’homogénéisateur, à
Mademoiselle Laure-Estelle CASSAGNES qui a élaboré le protocole d’étude de la
production de superoxyde par HPLC-MS et avec qui j’ai eu des discussions scientifiques,
techniques et amicales, à Mademoiselle Stéphanie CAZE-SUBRA qui m’a formée à
l’électrophorèse SDS PAGE.
A Monsieur le Docteur Charles ANDRIANJARA, directeur de l’IMRA. Vous avez permis la
réalisation de la thèse en cotutelle en m’acceptant dans votre institut et en donnant vos
nombreux conseils.
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A Monsieur le Professeur Herintsoa RAFATRO, responsable du laboratoire LEPC et
Monsieur le Docteur David RAMANITRAHASIMBOLA, responsable du laboratoire LPA.
Vous m’avez chaleureusement accueillie dans votre équipe.
Je tiens à remercier tous les membres des équipes RedStress, LPA et LEPC, les membres
passés et présents du laboratoire PHARMA-DEV pour leur bon accueil et la bonne ambiance
qui a rendu agréable le séjour dans chaque laboratoire.
Je désire remercier également le Pr Etienne HOLLANDE pour ses précieux conseils et son
aide.
Bien entendu, je remercie mes parents, mon copain, mon frère, toute ma famille et mes amis à
Madagascar pour leur soutien. Je remercie également mes amis à Toulouse avec qui j’ai
partagé des moments inoubliables.
Merci à tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’élaboration de ce travail de thèse.
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SOMMAIRE
LISTE DES ABBREVIATIONS .................................................................................................... i
I. INTRODUCTION ........................................................................................................................ 1
II. REVUE BIBLIOGRAPHIQUE ................................................................................................ 3
A. Paludisme, la situation en 2013 ........................................................................................... 4
B. Paludisme, la pathologie ..................................................................................................... 6
C. Paludisme, les médicaments ................................................................................................ 7
D. Composés antipaludiques en développement ...................................................................... 13
E. Nouvelles approches et structures dans la recherche de molécules antipaludiques ............ 20
F. Résumé des cibles des antipaludiques ................................................................................. 25
III. INDOLONE-N-OXYDES, SERIES DERIVES ET ACTIVITES ANTIPALUDIQUES ... 27
A. Introduction ......................................................................................................................... 28
B. Pharmacomodulation des indolone-N-oxydes ..................................................................... 32
1. Synthèse ........................................................................................................................ 33
2. Activités biologiques in vitro ........................................................................................ 34
3. Fonctionnalisation du noyau indolone-N-oxyde par un fluorophore ............................ 36
4. Conclusion ..................................................................................................................... 39
C. Dérivés 2-aryl-3H-indol-3-ones .......................................................................................... 40
1. Interactions des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine ............................................. 41
2. Activités biologiques in vivo ......................................................................................... 54
D. Conclusion ........................................................................................................................... 58
IV. PRODUITS NATURELS ANTIPALUDIQUES .................................................................... 59
A. Introduction ......................................................................................................................... 60
B. Clitocybines et dérivés ........................................................................................................ 60
C. Extraits issus de plantes malgaches ..................................................................................... 67
D. Conclusion ........................................................................................................................... 73
V. CONCLUSION GENERALE .................................................................................................... 74
VI. PARTIE EXPERIMENTALE ................................................................................................. 76
VII. REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES .............................................................................. 96
VIII. LISTE DES ILLUSTRATIONS (figures, schémas, tableaux) ........................................... 122
IX. ANNEXES .................................................................................................................................. 128
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i
LISTE DES ABBREVIATIONS
A
ACT : traitements combinés à base
d’artémisinine
ADN : acide désoxyribonucléique
AhR : récepteur aux hydrocarbures
aromatiques
AMP : adénosine monophosphate
APCI : ionisation chimique à pression
atmosphérique
ARNt : acide ribonucléique de transfert
ARNr : acide ribonucléique ribosomique
ATP : adénosine triphosphate
ATPase : pompe ionique ATP dépendante
av. J.-C. : avant Jésus-Christ
B
BSA : albumine du sérum bovin
C
°C : degré Celsius
C. : chromatographie
C.C. : chromatographie sur colonne
calc. : calculé
CCM : chromatographie sur couche mince
CC50 : concentration cytotoxique à 50%
CD : dichroisme circulaire
CI50 : concentration inhibant 50% des
parasites
CIN : extraits d’alcaloïdes totaux de
Cinchona
CQ : chloroquine
CT50 : concentration toxique à 50%
Cyt : cytochrome
D
DCI : désorption-ionisation chimique
DHF : dihydrofolate
DHFR : dihydrofolate réductase
DHODH : dihydroorotate déshydrogénase
DHP : dihydroptéroate
DHPS : dihydroptéroate synthase
DL50 : dose létale médiane
DMF : diméthylformamide
DMSO : diméthylsulfoxyde
DOXPR : 1-désoxy-D-xylulose 5-
phosphate réductoisomérase
E
E1/2 : potentiel de demi-vague
EDTA : acide éthylènediaminetétraacétique
eEF2 : facteur d’élongation eucaryote 2
eq : équivalent
ESI : ionisation par électronébuliseur
ETC : chaine de transport d’électrons
F
FP : ferroprotoporphyrin IX ou hème
G
G3P : glycéraldehyde 3-phosphate
G3PD : glycérol-3-phosphate
déshydrogénase
G6PD : glucose-6-phosphate
déshydrogénase
GNF: The Genomics Institute of the
Novartis Research Foundation
GR: glutathione réductase
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ii
GSH: glutathione
GSK : Glaxo Smith Kline
GSSG: glutathione disulfide
GST: glutathione transférase
GTP: guanosine triphosphate
H
Hb: hémoglobine
HEPES : acide 4-(2-hydroxyéthyl)-1-
pipérazine éthane sulfonique
HMP-PP : amino-hydroxy-
méthyldihydroptéridine
pyrophosphate
HPLC : chromatographie liquide haute
performance
HSA : albumine du sérum humain
HTS : criblage à haut débit
I
IPP: isopentényl pyrophosphate
INDs : 2-aryl-3H-indol-3-ones
INODs : indolone-N-oxydes
ip : intrapéritonéale
IP : indice de polydispersité
IR : Infrarouge
IS : indice de sélectivité
iv : intraveineux
L
LC-MS : chromatographie liquide couplée
à une spectrométrie de masse
Leu : leucine
LeuRS : leucyl ARNt synthétase
M
m: masse
MAO B : monoamine oxydase B
metHb : méthémoglobine
MIC : concentration minimale inhibitrice
MQO : malate quinone déshydrogénase
MM : masse moléculaire
MMV : Medicines for Malaria Venture
MRE : ellipticité résiduelle moyenne
MS : spectrométrie de masse
N
NAD : nicotinamide adénine dinucléotide
NADP : nicotinamide adénine dinucléotide
phosphate
NADPH : nicotinamide adénine
dinucléotide phosphate réduite
nd : non déterminé
NPs : nanoparticules
NQ : 1,4-naphthoquinones
O
OMS : Organisation Mondiale de la Santé
P
P : valeur-p (probabilité d’obtenir la même
valeur)
P. : Plasmodium
pABA : acide para-aminobenzoique
PBS : tampon phosphate salin
PC : phosphatidylcholine
Pf : Plasmodium falciparum
PfATP4: Plasmodium falciparum sodium-
ATPase
PfATP6: Plasmodium falciparum calcium-
ATPase
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iii
Pfcarl : Plasmodium falciparum Cyclic
Amine Resistance Locus
PfCRT : Plasmodium falciparum
Chloroquine Resistance Transporter
Pfmdr 1 : Plasmodium falciparum Multi-
Drug Resistance 1
PfNDH2 : NADH : ubiquinone
oxydoréductase
Pgh1: P-glyco-protein homologue 1
PI : phosphatidylinositol
PI4P : phosphatidylinositol 4-phosphate
PNP : purine nucléoside phosphorylase
Q
QH2 : coenzyme Q réduite
R
r : coefficient de corrélation
Rdt : rendement
RMN 1H: Résonance Magnétique Nucléaire du
proton
RMN 13
C : Résonance Magnétique Nucléaire
du carbone
ROS : espèces réactives de l’oxygène
RPE : Résonance Paramagnétique
Electronique
RPMI : Roswell Park Memorial Institute
Medium
S
SAR: relation structure-activité
SCE : électrode au calomel saturée
SDH : succinate : ubiquinone
oxydoréductase
T
TA : température ambiante
TDR : Test de Diagnostic Rapide
THF : tétrahydrofolate
Trx : thiorédoxine
TrxR : thiorédoxine réductase
U
USA : Etats-Unis
UV : Ultraviolet
V
vs. : versus
X
XTT : 2,3-bis-(2-methoxy-4-nitro-5-
sulfophenyl)-2H-tetrazolium-5-
carboxanilide
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1
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2
Le paludisme est l’infection parasitaire la plus répandue dans le monde. Elle est redoutable
en zone tropicale où le parasite Plasmodium falciparum est très abondant. Elle est aussi
difficile à éradiquer totalement à cause des formes hépatiques dormantes de Plasmodium
vivax très répandu responsables des accès de reviviscence palustre. D’un côté, le seul
médicament efficace contre la forme hépatique de P. vivax actuellement est la primaquine qui
présente des effets secondaires. De l’autre côté, P. falciparum est devenu résistant à
l’artémisinine, menacant l’efficacité des combinaisons thérapeutiques à base d’artémisinine,
traitement de première intention recommandé. Il est donc urgent de trouver de nouvelles
molécules possédant de nouveaux mécanismes d’action pour répondre à ces besoins.
L’objectif de ce travail de thèse est, d’une part, de poursuivre l’optimisation pharmaco-
chimique d’une série de molécules antipaludiques, d’autre part, de rechercher de nouveaux
archétypes structuraux à partir de la biodiversité. Ainsi, cette thèse s’organise en trois
chapitres.
Le premier chapitre présente une étude bibliographique sur le paludisme, les médicaments
d’usage actuels et les molécules en recherche et développement.
Le deuxième chapitre est consacré à l’optimisation pharmacochimique de la série de synthèse
des indolone-N-oxydes et dérivés.
Le troisième chapitre concerne la recherche de composés antipaludiques d’origine naturelle.
Ce chapitre se divise en deux parties. La première partie présente l’étude des clitocybines
isolées de champignons et de ses dérivés isoindolinones de synthèse et la deuxième partie
présente la recherche de nouvelles molécules à partir de plantes malgaches.
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3
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4
A. Paludisme, la situation en 2013
Le paludisme est une maladie infectieuse dévastatrice. En 2013, il a été recensé 198 millions
de cas et 584 000 décès. Les femmes enceintes et les enfants sont les plus vulnérables. Les
pays de l’Afrique sont les plus menacés avec 450 000 décès d’enfants de moins de cinq ans en
2013 parmi les 525 600 décès recensés. Dans le cas de Madagascar, 30% des 23 000 000
habitants présentent un risque élevé de transmission ; environ 400 000 cas et 641 décès ont été
recensés en 2013 (WHO, 2014). Cette maladie y représente la huitième cause de morbidité.
Sa répartition est hétérogène, définissant quatre faciès épidémiologiques :
- le faciès équatorial sur la côte caractérisé par une forte et pérenne transmission ;
- le faciès tropical sur la côte ouest avec une transmission longue de plus de 6 mois ;
- le faciès subdésertique dans le sud où la transmission est épisodique et courte ;
- le faciès des Hautes Terres Centrales où le paludisme est épidémique.
Le rapport de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en 2014 note un progrès dans la
réduction des cas de paludisme et des décès. Cinquante cinq pays sont en bonne voie pour
réduire de 75% leur taux d’incidence de la maladie d’ici 2015, par rapport à 227 000 000 de
cas estimés en 2000. Douze pays avec transmission du paludisme en 2000 rapportent zéro cas
en 2013. De 2000 à 2013, le taux de mortalité a diminué de 47% à l’échelle mondiale par
rapport à 882 000 décès en 2000. Ces progrès ont été obtenus grâce à la prévention
(moustiquaires, pulvérisation intra-domiciliaire d’insecticides, traitements préventifs
intermittents pour les femmes enceintes) et à la prise en charge des tests de diagnostic et des
traitements antipaludiques. Ceci a été possible grâce à une augmentation importante des
soutiens financiers. En 2013, le financement atteint 2,7 milliards de dollars dont plus de la
moitié est destiné aux pays d’Afrique. Cependant, ce montant est loin d’atteindre les 5,1
milliards de dollars nécessaires (WHO, 2014).
La prévention est le premier niveau de lutte contre le paludisme. Malheureusement, une partie
de la population n’y a pas accès à cause de manques de moyens et d’éducation. Les
moustiquaires imprégnées d’insecticides sont utilisées dans 97 pays dont 45 pays africains. La
moitié de la population africaine subsaharienne a eu accès aux moustiquaires en 2013. La
pulvérisation intra-domiciliaire est pratiquée par 7% des populations à risque. Cependant dans
plus de deux tiers des pays et depuis 2010, on observe une résistance aux insecticides parmi
lesquels les pyréthrinoïdes qui sont les plus utilisés. Les traitements préventifs intermittents
pendant la grossesse ont augmenté bien que ce soit encore insuffisant. En 2013, seulement six
pays parmi 16 ont adopté la chimioprévention du paludisme saisonnier chez les enfants âgés
de moins de 5 ans recommandé par l’OMS. Les tests de diagnostic s’intensifient. Dans le cas
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5
de l’Afrique, 40% des patients suspectés de paludisme ont reçu un test de diagnostic en 2010,
et ce chiffre atteint les 62% en 2013. Un meilleur accès au traitement est rapporté. Plus de
70% de patients avaient bénéficié de traitements combinés à base d’artémisinine (ACT) en
2013. Cependant, on note une moindre efficacité et une résistance à l’artémisinine dans la
région du Grand Mékong (WHO, 2014).
A Madagascar, le programme de contrôle du paludisme a été basé sur la généralisation de la
prise en charge des cas avec les ACT associées à l’utilisation de Test de Diagnostic Rapide
(TDR) dans presque la totalité des formations sanitaires publiques. Afin d’éliminer cette
maladie, un plan stratégique de lutte a été mis en place en 2013 dans le but de réduire le taux
de mortalité à zéro d’ici fin 2017.
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6
B. Paludisme, la pathologie
Le parasite responsable du paludisme est le Plasmodium. Il se transmet par des piqûres de
moustique du genre Anopheles. Cinq espèces sont actuellement connues pour infecter
l’homme : Plasmodium falciparum (P. falciparum), Plasmodium vivax (P. vivax),
Plasmodium ovale (P. ovale), Plasmodium malariae (P. malariae) et Plasmodium knowlesi
(P. knowlesi) (White, 2008). Seule l’espèce P. falciparum est mortelle chez l’homme. Les
symptômes (fièvre, maux de tête et vomissements) apparaissent 10 à 15 jours après
l’infection. Dans le cas du neuropaludisme, les complications neurologiques peuvent aboutir
au coma.
Le cycle de vie du parasite comprend deux étapes : un cycle sexué chez le moustique et un
cycle asexué chez l’homme qui comprend la phase hépatique et la phase érythrocytaire
(Figure 1).
Figure 1. Cycle de Plasmodium chez l’homme (Hill, 2011 ; Delves, 2012) (illustrations
issues de Servier Medical Art http://www.servier.fr/smart/banque-dimages-powerpoint)
La phase hépatique démarre avec la pénétration des formes sporozoïtes dans la cellule
hépatique provenant de la piqûre de l’anophèle et ayant migré via la circulation sanguine vers
le foie. Le sporozoïte dans l’hépatocyte se développe sous forme schizonte sphérique
multinucléée contenant des milliers de nouveaux parasites appelés mérozoïtes. Ce processus
de maturation des schizontes peut prendre plusieurs années dans le cas d’infection par P.
vivax et P. ovale donnant des formes quiescentes de parasites appelées hypnozoïtes. Les
mérozoïtes sont libérées après éclatement des hépatocytes et migrent dans le sang.
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7
La phase érythrocytaire commence par la pénétration des mérozoïtes dans les globules rouges
où ils se développent. Un mérozoïte évolue, d’une part, en forme anneau, en trophozoïte puis
en schizonte. Ce dernier contient 8 à 36 mérozoïtes qui seront libérés après éclatement de
l’érythrocyte pour infecter d’autres érythrocytes. Un mérozoïte se transforme, d’autre part, en
gamétocyte uninucléé capable de produire, une fois ingéré par un moustique, des gamètes
mâles et femelles. Le stade asexué érythrocytaire chez l’homme est le plus étudié et ciblé par
la majorité des médicaments.
C. Paludisme, les médicaments
L’histoire de la pharmacie antipaludique (Figure 2) démarre en 1820 avec la découverte de la
quinine par Pierre-Joseph Pelletier et Joseph Bienaime Caventou (Pelletier, 1820). La
découverte du bleu de méthylène, un composé redox, marque une nouvelle étape en 1891
(Guttman, 1891). Le papyrus Ebers d’Egypte datant de 1600 av. J.-C. a recommandé
l’utilisation de l’Artemisia annua (ou wormwood ou qinghao) contre les symptômes du
paludisme (Baker, 2001), mais ce n’est qu’en 1971 que l’artémisinine est isolée par des
scientifiques chinois (Qinghaosu Antimalaria Coordinating Research Group, 1979 ; Tu,
2011). Depuis de nombreux nouveaux composés ont été synthétisés de novo ou isolés de
plantes.
Figure 2. Chronologie de la découverte des médicaments antipaludiques majeurs (Hudson,
1993 ; Wells, 2011 ; Krafts, 2012 ; Patil, 2014)
1. Quinine et dérivés
La quinine 1 est un alcaloïde isolé de Cinchona en 1820 (Pelletier, 1820). Cet arylamino-
alcool est le premier médicament efficace contre le paludisme, actif sur les formes intra-
érythrocytaires du parasite mais présentant une toxicité. Ses dérivés synthétiques, la
méfloquine 7 et la luméfantrine 8, sont utilisés en combinaison avec les dérivés de
l’artémisinine 4. La méfloquine 7 est également utilisée comme traitement de prévention.
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8
Quinine, 1
N
O
HON
N
CF3
CF3
HO
HN
Méfloquine, 7
Cl
HON
Cl
Cl
Luméfantrine, 8
N
HN
OH
N
Cl
Amodiaquine, 9
Des études montrent que cette classe moléculaire inhibe l’accumulation de l’hémozoïne
(forme polymérisée de l’hématine toxique pour le Plasmodium) dans les cellules infectées
(Sullivan, 1998 ; Zhang, 1999). La résistance du parasite à ces médicaments, apparue pour la
quinine en 1910, est due à l’expression du gène Pfmdr 1 (P. falciparum Multi-Drug
Resistance 1) qui code la glycoprotéine Pgh1 (Sanchez, 2010), une pompe extractive
localisée dans la membrane de la vacuole digestive parasitaire.
2. 4-aminoquinolines
La chloroquine 2, une 4-aminoquinoline, a été longtemps utilisée comme médicament
antipaludique car ce composé est efficace et peu onéreux. Ses dérivés sont l’amodiaquine 9, la
pyronaridine 10 et la pipéraquine 11 (bisquinoline de synthèse). L’amodiaquine 9 est peu
utilisée à cause de ses effets secondaires. Sa métabolisation dans le foie par le cytochrome
P450 donne un métabolite toxique de forme quinone-imine. La pyronaridine 10 et la
pipéraquine 11 sont actuellement utilisées en combinaison avec des dérivés de l’artémisinine
4.
N
HN
OH
N
Cl
Amodiaquine, 9
N
N O
HNN
N
OH
Cl
Pyronaridine, 10
N
N
N N
N
N
ClCl
Pipéraquine, 11
N
HNN
Cl
Chloroquine, 2
Comme les arylamino-alcools, cette classe agit en interférant avec la polymérisation de
l’hème. Selon Sanchez CP (2010), la résistance apparue pour la chloroquine vers les années
1950 est due à :
- la mutation K76T de la protéine PfCRT (P. falciparum Chloroquine Resistance Transporter)
codée par le gène pfcrt. La forme mutée réduit l’accumulation de la chloroquine dans la
vacuole digestive du parasite où se passe la polymérisation de l’hème.
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9
- la surexpression de Pfmdr 1. Les médicaments vont être emprisonnés dans un compartiment
de la vacuole où ils seront moins délétères pour les parasites.
3. Antifolates
La compréhension du rôle de l’acide folique et ses dérivés chez l’homme a permis d’identifier
et de développer des antifolates. Les agents antifolates utilisés pour le traitement du
paludisme se divisent en deux groupes.
- Les inhibiteurs de la dihydrofolate réductase (DHFR)
La proguanil 12 est le premier antifolate à visée antipaludique. Sa combinaison avec un
naphtoquinone est utilisée comme médicament de prévention. La pyriméthamine 13 est un
dérivé 2,4-diaminopyrimidine inhibant également DHFR. La résistance du parasite à ces
antifolates est due à quatre mutations de DHFR (N51I/C59R/S108N/I164L). Une seule
mutation de S108N n’est pas suffisante pour créer la résistance à la pyriméthamine 13
(Sirawaraporn, 1997).
- Les inhibiteurs de la dihydropteroate synthase (DHPS)
La sulfadoxine 14 appartient à cette classe d’inhibiteurs. Sa combinaison avec la
pyriméthamine 13 est très efficace comme traitement prophylactique et curatif. Deux
mutations de DHPS (A437G et K540E) chez des parasites sont responsables de la résistance à
la sulfadoxine 14 (Sirawaraporn, 1997).
HN
HN
HN
NHNHCl
Sulfadoxine, 14
N
N
NH2H2N
Cl
N N
O
OHNS
O
O
H2N
Proguanil, 12 Pyriméthamine, 13
4. 8-aminoquinolines
La primaquine 15 faisant partie de cette classe est le seul médicament pour traiter P. vivax ou
P. ovale. Elle tue les hypnozoites évitant les phénomènes de reviviscences. Son inconvénient
est sa toxicité pour les personnes déficientes en glucose-6-phosphate déshydrogénase*
* Le déficit en G6PD est une affection génétique prédisposant la personne à une hémolyse
dans les états de stress oxydant. Ce déficit confère une relative résistance au paludisme en
favorisant la phagocytose précoce des hématies parasitées. La primaquine est un déclencheur
causant l’anémie hémolytique sévère.
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10
(G6PD) provoquant chez ces patients une anémie hémolytique (Ganesan, 2012). Son
mécanisme d’action est très peu connu mais une étude montre que son activité dépend de sa
métabolisation dans le foie par le cytochrome P450 CYP 2D6 en métabolites phénoliques
(Pybus, 2013). Ces métabolites sont oxydoréductibles et vont générer des espèces réactives
de l’oxygène (ROS) (Vásquez-Vivar, 1992) (Vásquez-Vivar, 1994). Il n’existe pas de cibles
validées pour prévenir la rechute. Aussi, aucune résistance évidente n’a été reportée. Le
manque d’études approfondies sur la résistance à la primaquine pose un problème pour la
conception de nouvelles molécules antihypnozoïtes. Un autre inconvénient est le
polymorphisme génétique provoquant une non-réponse au médicament pour certains patients
(Pybus, 2012). Néanmoins, des analogues de ce médicament sont actuellement en phase
clinique de développement tel que la tafénoquine 16 et le NPC-1161-B 17.
N
O
HNNH2
Primaquine, 15
NO
HN
NH2
O
O
CF3
Tafénoquine, 16
N
O
Cl
Cl
HNNH2
O
NPC-1161-B, 17
La tafénoquine 16 est un dérivé 5-phénoxyle de la primaquine plus efficace et moins toxique
que celle-ci (Brueckner, 1998). Elle est en phase de développement menée par l’Armée des
USA et Glaxo Smith Kline (GSK) pour le traitement prophylactique du paludisme. La phase
clinique III a démarré en 2014. Avec la chloroquine, elle permet de traiter et prévenir la
rechute avec P. vivax (Llanos-Cuentas, 2014). NPC-1161-B 17 est un autre dérivé, candidat
prometteur mais ses effets indésirables ne sont pas encore connus. Comme la primaquine 15,
ses dérivés requièrent également les enzymes CYP2D pour leur activité antipaludique
(Marcsisin, 2014). Il est donc proposé que leurs métabolites soient également
oxydoréductibles.
5. Naphtoquinones
L’atovaquone 5 (Figure 2) est un hydroxy-1,4-naphthoquinone, récemment utilisé en
combinaison avec la proguanil 12 sous le nom commercial de MalaroneTM
. Le médicament
est utilisé pour traiter et prévenir la maladie car il agit sur les formes érythrocytaires et
hépatocytaires du paludisme. L’atovaquone 5 est le seul médicament antipaludique inhibant le
cytochrome b (Cytb : partie du complexe cytochrome bc1) de la mitochondrie du parasite. La
résistance à ce médicament est rare et est due à des mutations au codon 268 du Cytb (Y268S
ou Y268C) (Fisher, 2012).
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11
6. Antibiotiques
Deux antibiotiques ayant deux mécanismes d’action différents sont utilisés contre le
paludisme :
- la fosmidomycine 18. Sa combinaison avec la pipéraquine 11 est actuellement étudiée en
phase clinique. Elle agit en inhibant la 1-désoxy-D-xylulose 5-phosphate réductoisomérase
(DOXPR), une enzyme clé dans la voie non mévalonique de la biosynthèse des isoprénoides
dans l’apicoplaste, absente chez l’homme (Kuzuyama, 1998).
- la doxycycline 19. Elle est partiellement efficace en prophylaxie mais est utilisée dans les
régions où le paludisme est résistant à la chloroquine et à de multiples médicaments (Tan,
2011). Elle inhibe les mécanismes de synthèse des protéines dans l’apicoplaste et la
mitochondrie provoquant une dérégulation du taux de protéines (Briolant, 2010). Lors de la
multiplication parasitaire, ce phénomène va bloquer le développement des parasites filles
(Dahl, 2006). La doxycycline inhibe également la synthèse des nucléotides et
désoxynucléotides (Yeo, 1998).
P N O
OHHO
OH
O
O
H2N
O
HO
O OH OH
OHHH
N
OH
Fosmidomycine, 18 Doxycycline, 19
7. Artémisinine, dérivés et traitements combinés à base d’artémisinine (ACT)
L’artémisinine 4 est un produit isolé de l’Artemisia annua. Bien qu’utilisée depuis des
millénaires, cette molécule a été isolée et sa structure identifiée en 1971 par Youyou Tu (Tu,
2011). Elle représente le développement le plus important dans le traitement du paludisme.
L’artémisinine 4 et ses dérivés, les 1,2,4-trioxanes, agissent rapidement et sont très actifs
contre les parasites érythrocytaires mais ils ont une faible demi-vie (entre 45 min et 3 h), d’où
l’intérêt de les combiner avec d’autres médicaments antipaludiques ayant une activité plus
prolongée pour former les ACT (Eastman, 2009). Les ACT sont efficaces contre les souches
multirésistantes et sont, depuis 2006, le traitement de première intention recommandé par
l’OMS.
L’artémether 20 combiné à la luméfantrine 8 nommé Coartem® est le premier ACT de haute
qualité pour les enfants. L’artésunate 21 est le meilleur médicament pour traiter les formes
compliquées et sévères du paludisme (Li, 2010a). Il est formulé pour une injection sous le
nom d’Artesun® (plus actif que la quinine) et est également combinée à la méfloquine 7
![Page 20: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/20.jpg)
12
(Artequin®
), à la pyronaridine (10) (Pyramax®) ou encore à l’amodiaquine 9 (Coarsucam
®, en
phase clinique IV depuis 2013). La combinaison de la dihydroartémisinine 22 avec la
pipéraquine 11 est vendue sous le nom d’Eurartesim® (Zani, 2014).
Le premier dérivé synthétique de l’artémisinine 4 est l’artérolane 23 (ou OZ277), de structure
1,2,4-trioxolane (Vennerstrom, 2004). Ce produit est combiné à la pipéraquine 11 (Valecha,
2012) sous le nom de SynryamTM
. La phase clinique III étant achevée, le médicament est
approuvé en Inde depuis 2012 et dans sept pays africains en 2014.
O
O
H
H
O
H
Artémisinine, 4
OO
O
O
H
H
O
H
Artémether, 20
OO
O
O
H
H
O
H
OO
OOH
O
Artésunate, 21
O
O
H
H
OH
H
Dihydroartémisinine, 22
OO
O
O
O
NH
O
NH2
Artérolane, 23
Les dérivés de l’artémisinine agissent dans la vacuole digestive parasitaire. La digestion de
l’hémoglobine dans la vacuole digestive du parasite est nécessaire pour l’activité de
l’artémisinine 4 et ses dérivés (Klonis, 2011). Des hypothèses proposent que l’artémisinine
interagit avec le fer(II) de l’hème en s’alkylant (Robert, 2002) formant ainsi des radicaux
libres centrés sur le carbone. Ces derniers vont créer des dommages en interférant avec des
protéines fonctionnelles comme le calcium-ATPase (PfATP6) et en détruisant les fonctions
normales de la mitochondrie (Li, 2010b).
Les premiers signes de résistance ont été remarqués après une étude conduite en 2008 par
Dondorp AM et al montrant que la sensibilité à l’artésunate 21 est réduite in vivo au
Cambodge comparée à la Thailande (Dondorp, 2009). Cette résistance s’est propagée dans
toute la région du Grand Mékong (Cui, 2012). Elle serait due à l’implication de régions des
chromosomes 10 et 13 (Takala-Harrison, 2013). Il est aussi proposé qu’elle est due à
l’expression d’une allèle régulant le métabolisme, faible chez les parasites en début de phase
érythrocytaire mais élevée en phase avancée érythrocytaire, contournant ainsi l’action du
médicament et assurant une survie étant donné la courte demi-vie de l’artémisinine (Mok,
2011). En 2013, la découverte d’un marqueur moléculaire de la résistance à l’artémisinine,
K13 – hélice, permettra de surveiller la propagation de la résistance (Ariey, 2014). Le gène
K13 situé sur le chromosome 13 du parasite code une protéine en hélices et sa mutation joue
un rôle majeur dans la résistance à l’artémisinine. Comme l’ACT est le traitement de première
intention, il est vraiment urgent et essentiel d’éliminer la menace d’émergence de résistance à
l’artémisinine (Dondorp, 2013).
![Page 21: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/21.jpg)
13
D. Composés antipaludiques en développement
Les cibles des antipaludiques utilisés actuellement comme médicaments sont le globule rouge
parasité, la formation de l’hémozoïne dans la vacuole digestive, la voie de biosynthèse du
tétrahydrofolate (THF), le cytochrome bc1 de la mitochondrie, la protéine PfATP6 et
l’apicoplaste. La plupart des médicaments actuellement en développement en phase III et IV
proviennent de l’amélioration des structures déjà existantes et auront donc les mêmes
mécanismes d’action. La recherche de nouveaux antipaludiques a évolué récemment.
L’identification de la séquence du génome de P. falciparum en 2002 a permis de mieux
comprendre les métabolismes du parasite et d’identifier de nouvelles cibles potentielles
(Gardner, 2002). Depuis 2008, de nouvelles séries de molécules ont été découvertes par
criblages à haut débit sur la base de leurs activités antiplasmodiales principalement effectués
par trois groupes pharmaceutiques : Novartis (GNF), GlaxoSmithKline (GSK) et St Jude
Children’s Research Hospital.
En 2008, GNF a criblé 1,7 millions de composés. Environ 6000 molécules représentant plus
de 530 structures différentes montrent une activité antiplasmodiale (< 1,25 µM) (Plouffe,
2008). En 2010, GSK a criblé près de 2 millions de composés. Environ 14 000 composés sont
actifs à une concentration de 2 µM et plus de 8000 sont actifs sur une souche multirésistante
(Gamo, 2010). La même année, St Jude Children’s Research Hospital a criblé 309 474
composés. Des molécules candidates qui sont au nombre de 172 ont été révélées parmi
lesquelles ont été identifiés 13 nouveaux inhibiteurs de 4 cibles et 15 molécules se liant à des
protéines impliquées dans le paludisme (Guiguemde, 2010).
Les molécules actuellement en développement sous l’égide de Medicines for Malaria Venture
(MMV) sont consultables sur le site de MMV (Figure 3). Au cours des paragraphes suivants,
les candidats présentés dans cette figure seront analysés.
1. Composés agissant sur d’anciennes cibles
1.1. Endoperoxydes
Comme l’artémisinine, ils alkylent des protéines cibles comme PfATP6 et l’hème inhibant la
formation de l’hémozoïne dans la vacuole digestive.
La plupart des produits en phases cliniques avancées sont des dérivés de l’artémisinine, des
ACT et de nouveaux endoperoxydes synthétiques.
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14
Figure 3. Portefeuille des antipaludiques gérés par MMV en 2015 montrant les composés en développement (de la phase préclinique à
ceux approuvés par l’OMS) (http://www.mmv.org/fr/recherche-developpement/portefeuille-science)
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15
- Dérivés de l’artémisinine 4 et ACT
De nouvelles formes galéniques des dérivés de l’artémisinine et des ACT sont proposées en
développement. L’artésunate 21 formulée en administration rectale est soumis au Programme
de Préqualificaton de l’OMS. Les produits en phase clinique III sont les combinaisons
artésunate 21 – pyronaridine 10 et dihydroartémisinine 22 – pipéraquine 11 en forme
pédiatrique, l’artémether 20 en pulvérisation sublinguale sous le nom d’ArTiMistTM
et
l’artémisinine 4 combinée à la naphthoquine 24, un 4-aminoquinoline (Arco®).
L’artémisone 25, actuellement en phase clinique II, est un nouveau dérivé de l’artémisinine,
dix fois plus actif que l’artésunate 21 sur le modèle in vitro. Il est aussi efficace sur le modèle
murin contre le neuropaludisme (Vivas, 2007).
- Nouveaux endoperoxydes
La production d’artémisinine 4 à partir de plantes est très variable et l’artémisinine 4 obtenue
par biosynthèse (Paddon, 2013) donne un faible rendement (40 - 45 %). Ainsi, il était
intéressant d’identifier de nouveaux endoperoxydes que l’on peut synthétiser à faible coût,
tels que les trioxolanes (Vennerstrom, 2004).
L’artérolane 23 qui est la première génération d’ozonides synthétiques a une courte demi-vie
(2 – 4 h). L’OZ439 26, un autre trioxolane, a une plus longue demi-vie (25 – 30 h). Cette
deuxième génération d’ozonide synthétique a une action puissante et rapide (concentration
plasmatique maximale après 3 h) et une meilleure biodisponibilité par rapport à l’artérolane
(Charman, 2011). OZ439 26 est efficace in vivo et bloque la transmission du parasite au
vecteur (Delves, 2012). En phase clinique de développement, les ozonides sont actifs
uniquement sur le stade érythrocytaire comme les dérivés de l’artémisinine. Leur activité étant
basée sur le pont endoperoxyde, ils peuvent être moins actifs contre les parasites résistants à
l’artémisinine. La combinaison d’OZ439 avec des 4-aminoquinolines est actuellement en
phase clinique IIb (Moehrle, 2013) et est comparée avec l’artésunate 21 dans les pays qui
présentent des résistances aux dérivés de l’artémisinine.
Des endoperoxydes étudiés par les équipes de O’Neill PM, de structure 1,2,4,5-tétraoxane,
sont plus stables que les 1,2,4-trioxolane (O’Neill, 2010). La tête de série de cette nouvelle
classe d’ozonide, RKA182 27, est en phase préclinique. Elle a l’avantage d’être soluble dans
l’eau, très active chez la souris, plus stable que l’artérolane 23 mais son activité
antiplasmodiale et son profil pharmacocinétique sont inférieurs à ceux de l’OZ439 26 (Wang,
2013).
![Page 24: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/24.jpg)
16
O
O
H
H
N
H
OO
S
Artémisone, 25
O
O
OO N
O
OZ439, 26
OO
O O
N
O
NN
RKA182, 27
NCl
HN
OH
NH
Naphthoquine, 24
1.2. Nouveaux dérivés de la chloroquine
La chloroquine 2 se lie de façon non covalente à l’hème empêchant la poursuite de la
croissance de la formation du cristal d’hémozoine (Sullivan, 1996). Des analogues de la
chloroquine ont été synthétisés (Figure 12). Un produit organométallique, la ferroquine 28,
est composé d’un groupe ferrocényle oxydo-réductible (Chavain, 2008) se liant au 4-
aminoquinoline et à un alkylamine. Cette molécule inhibe la formation d’hémozoine (Dubar,
2008), cible les lipides provoquant la destruction des membranes (Dubar, 2011), et génère
des espèces réactives de l’oxygène (ROS) (Dubar, 2013). AQ13 29 est un 4-aminoquinoline
à chaine courte, actif contre la souche chloroquino-résistante de Pf. Son mode d’action est
similaire à la chloroquine mais la présence de la courte chaine de liaison est supposée
permettre à la molécule de contourner le mécanisme de résistance du parasite (PfCRT)
(O’Neill, 2012). Ce produit est actuellement en phase clinique II. La N-tert butylisoquine 30
est un autre 4-aminoquinoline, métaboliquement stable par rapport à l’amodiaquine 7. C’est
un bon candidat pour le développement (O’Neill, 2009) et est en phase clinique I. D’autres
nouveaux analogues 31 sont étudiés, contenant à la chaine latérale de nouveaux groupes
comme la méthylpipérazine, liés à la 4-aminoquinoline par un acide aminé (Sinha, 2014).
NCl
HN
OH
NH
Naphthoquine, 24
NCl
HN
Fe
N
Ferroquine, 28
NCl
HN
AQ13, 29
N
NCl
HN
N-tertbutylisoquine, 30
OH
NH
NCl
HN
Dérivés
4-aminoquinolines, 31
O
N
N
n
1.3. Nouveaux antifolates antipaludiques
La cotrimoxazole est un antibiotique actuellement en phase clinique III pour le traitement du
paludisme (Manyando, 2013). Ce médicament associe deux antifolates, la triméthoprime 32
qui inhibe la dihydrofolate réductase (DHFR) et la sulfaméthoxazole 33 qui inhibe la
dihydroptéroate synthase (DHPS).
![Page 25: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/25.jpg)
17
La diaminopyridine est une nouvelle génération d’inhibiteur de la DHFR. Elle se lie
spécifiquement sur la DHFR de P. falciparum à la place du substrat naturel qui est l’acide
dihydrofolique. Son site de liaison est différent de la pyriméthamine 13 lui permettant de
surmonter la résistance du parasite via la mutation de l’enzyme DHFR. La molécule tête de
série P218 34 est actuellement en phase préclinique selon le portefeuille de MMV.
N
N
NH2
O
O O
H2N
Triméthoprime, 32
H2N
SNH
O OON
Sulfaméthoxazole, 33
N
N
NH2
H2N
O O O
OH
P218, 34
1.4. Nouveaux inhibiteurs du complexe cytochrome bc1
Dans la mitochondrie parasitaire, ce complexe réoxyde le coenzyme Q mitochondrial qui va
être réduit par différentes enzymes déshydrogénases comme la dihydroorotate
déshydrogénase (DHODH). Il contient deux sites de liaison à la quinone, le site quinol
oxydation Qo et le site de liaison quinone Qi.
L’atovaquone 5 est un inhibiteur compétitif du site Qo (Kessl, 2007). Il existe un autre
inhibiteur de ce site : le ELQ-300 35 (Nilsen, 2013). ELQ-300 35, un quinolone-3-diaryléther,
est un candidat efficace sur les formes érythrocytaires et hépatocytaires du parasite et dans les
moustiques. Ce produit a été développé par MMV et a été recensé pour les essais cliniques en
2013. Cependant, il n’est plus inscrit dans le portefeuille de MMV de 2014, indiquant que les
études ont été interrompues. Un inhibiteur du site Qi du complexe bc1 est la classe des
pyridones (Capper, 2015). Cette classe est connue depuis 1960 pour ses activités
antipaludiques avec la clopidol (Latter, 1991). En 2006, GSK a identifié les 4(1H)-pyridones
dont le produit candidat GSK932121 36 (Bueno, 2012) est testé en phase I en 2008 mais
suspendu après un problème de sécurité. MK4815 37 est une autre molécule inhibitrice du
complexe cytochrome bc1, de structure 2-aminométhyl-3,5-di-tert-butylphénol. Elle est en
phase préclinique actuellement.
NH
O
Cl
O
O
O
CF3
ELQ300, 35
NH
O
Cl
O
O
CF3
GSK932121, 36
NH2OH
MK 4815, 37
![Page 26: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/26.jpg)
18
2. Les composés agissant sur de nouvelles cibles
2.1. Inhibiteurs de la pompe Plasmodium falciparum Na2+
-ATPase PfATP4
Le P. falciparum Na2+
-ATPase PfATP4 est une pompe transporteuse de cation ATP
dépendant PfATP4 qui régule l’homéostasie sodique du parasite. Son inhibition entraine une
concentration intracellulaire élevée en sodium provoquant un changement physique des
cellules infectées comprenant l’augmentation de la rigidité de la membrane et l’externalisation
de la phosphatidylsérine conduisant au suicide érythrocytaire. Trois classes de molécules
inhibant cette protéine sont en phase de développement : les spiroindolones, les
dihydroisoquinolones et les pyrazoleamides.
Les spiroindolones sont une classe découverte après un criblage effectué par Novartis
(Plouffe, 2008). La molécule tête de série KAE609 38, aussi appelée NITD609 (Rottmann,
2010), est une molécule de synthèse, active sur les souris à une dose unique et bloque la
transmission au vecteur (van Pelt-Koops, 2012). En 20 ans, c’est le premier candidat ayant
un nouveau mécanisme d’action et qui entre en phase clinique, actuellement en phase II
(White, 2014). SJ733 39 est la tête de série de la classe des dihydroisoquinolones. Cette
molécule tue rapidement les parasites in vivo et a un bon profil pharmacocinétique et
toxicologique (Jiménez-Díaz, 2014). Elle est actuellement en phase préclinique. C’est aussi
le cas de PA92 40, un pyrazoleamide, qui a une activité potentielle contre les gamétocytes
matures et est efficace in vivo sur les souris humanisées infectées par P. falciparum. Son
mécanisme d’action est similaire à celui du KAE609 38 en détruisant l’homéostasie sodique
du parasite (Vaidya, 2014).
2.2. Inhibiteur de la protéine Pfcarl (P. falciparum Cyclic Amine Resistance
Locus)
Une molécule de la classe des imidazolopipérazines, actuellement en phase IIa (Kuhen, 2014)
(Leong, 2014) est très prometteuse. C’est la KAF156 41 aussi nommée GNF156. Cette classe
a été identifiée comme active sur les stades érythrocytaires et hépatocytaires du parasite par
criblage à haut débit, fondé sur l’imagerie effectué par Novartis avec plus de 4000 produits.
L’imidazolopipérazine la plus active pour la prophylaxie sur rongeurs (Meister, 2011) a été
optimisée (Nagle, 2012) donnant le candidat clinique KAF156 41. Cette molécule pourrait
cibler la protéine Cyclic Amine Resistance Locus (Pfcarl) (Meister, 2011) mais le mécanisme
d’action reste inconnu (Flannery, 2013). Des études (Winzeler, 1999) suggèrent que Pfcarl
jouerait un rôle dans le repliement des protéines du réticulum endoplasmique et serait
nécessaire pour les stades hépatiques et érythrocytaires du parasite (Jonikas, 2009).
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19
NH
NH
NH
F
Cl O
Cl
KAE609, 38
N
O
CF3
N
O
HN
CN
F
SJ733, 39
N NNH
N
N
F Cl
O
PA92, 40
N
N
NF
NH
F
O
H2N
KAF156, 41
2.3. Inhibiteurs de la synthèse de la phosphatidylcholine
La phosphatidylcholine est un constituant majeur des membranes. Des analogues de la
choline vont empêcher sa synthèse. En phase clinique II, SAR97276 42, un bromure
d’albitiazolium (Caldarelli, 2012) inhibe le transport de la choline dans le parasite. Cet
albitiazolium va s’accumuler irréversiblement dans le Plasmodium. En phase clinique I,
CDRI 97-78 43 est une molécule hybride constituée d’un 1,2,4-trioxane contenant une
structure analogue à la choline. Elle pourrait donc agir en inhibant la formation de
l’hémozoine et en même temps bloquer la biosynthèse de la phosphatidylcholine parasitaire
(Shafiq, 2014).
S
N+HO
N+
S OH
12
SAR97276, 42
OO
O
O O OO
HO
CDRI-97-78, 43
2.4. Inhibiteurs de la dihydroorotate déshydrogénase (DHODH)
Cette enzyme mitochondriale flavine dépendante, reconnue comme cible potentielle, catalyse
la conversion de dihydroorotate en orotate. Sa fonction est importante pour la voie de la
biosynthèse de novo des pyrimidines, essentielle pour la formation des acides nucléiques, des
glycoprotéines et des phospholopides (Ittarat, 1994). Les inhibiteurs de cette enzyme sont
sélectifs car DHODH est une molécule différente de son homologue chez l’homme.
Un premier criblage à haut débit (Baldwin, 2005) a permis d’identifier les inhibiteurs
potentiels de cette enzyme. Une nouvelle classe chimique a été identifiée, les
triazolopyrimidines, active in vitro sur P. falciparum mais inactive in vivo sur modèle de
souris infectées par P. berghei. Des modifications chimiques de la série (Gujjar, 2011) pour
avoir une meilleure liaison avec l’enzyme mènent à la molécule tête de série DSM265 44
active in vitro et in vivo. Elle est testée en phase clinique IIa actuellement au Pérou.
![Page 28: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/28.jpg)
20
Encore en phase de recherche, les benzimidazolyl thiophène-2-carboxamides sont aussi des
inhibiteurs potentiels de PfDHODH. Ils sont actifs in vivo et présentent des bons profils
pharmacologique et toxicologique sur les rongeurs. Le 5-(4-cyano-2-méthyl-1H-
benzo[d]imidazol-1-yl)-N-cyclopropylthiophène-2-carboxamide 45 est un candidat potentiel
pour le développement (Skerlj, 2011).
2.5. Inhibiteur de la phosphatidylinositol 4 kinase (PI4K)
La phosphatidylinositol 4 kinase (PI4K) est un lipide kinase qui régule les signalisations et le
trafic intraparasitaires. C’est la cible de deux nouvelles classes d’antipaludiques. Les 3,5-
diaryl-2-aminopyridines (Ghidelli-Disse, 2014) ont été identifiées après un criblage de la
chimiothèque de BioFocus SoftFocus (Paquet, 2012). MMV390048 46 est la molécule
candidate active in vitro et in vivo (Younis, 2012). La phase I est actuellement effectuée en
Afrique du Sud (Nordling, 2013). Les imidazopyridines ont été identifiées à partir du criblage
effectué par Novartis (Plouffe, 2008). L’optimisation de cette série a conduit aux
imidazopyrazines (McNamara, 2013) actifs in vivo. KDU691 47 est le meilleur composé
testé en prophylaxie à une dose unique chez les souris (Zou, 2014).
N
N
N
N
HN
SF5
F F
DSM265, 44
NN
SNH
O
NC
5-(4-cyano-2-methyl-1H-
benzo[d]imidazol-1-yl)-N-
cyclopropylthiophene-2-carboxamide, 45
N
NH2
N
CF3
S
O
O
MMV048, 46
N
NN N
OHN
Cl
KDU691, 47
E. Nouvelles approches et structures dans la recherche d’antipaludiques
Dans la recherche et l’optimisation des molécules candidates, plusieurs approches sont
étudiées en se basant sur les nouvelles cibles protéiques, la compréhension de l’équilibre
redox de l’érythrocyte parasité et la médecine traditionnelle.
1. Les inhibiteurs de protéines
1.1. Inhibiteurs des protéines de la mitochondrie de Plasmodium falciparum
La chaine de transport des électrons de la mitochondrie contient plusieurs protéines. Les
études sont surtout focalisées sur les inhibiteurs du complexe cytochrome bc1 (Complex III)
et de DHODH (Nixon, 2013) mais les autres constituants comme NADH : ubiquinone
![Page 29: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/29.jpg)
21
oxydoréductase (PfNDH2), malate quinone déshydrogénase (MQO) et glycérol-3-phosphate
déshydrogénase (G3PD) sont également des cibles potentielles.
PfNDH2 et MQO n’existent pas dans la mitochondrie humaine donc ce sont des cibles
intéressantes. PfNDH2 est inhibée par des quinolones qui ont de bonnes activités
antiplasmodiales, de l’ordre de nanomolaire. C’est le cas de CK-2-68 48 et SL-2-25 49
(Leung, 2012).
Le G3PD est une enzyme clé dans la glycolyse (dégradation du glucose pour avoir de
l’énergie sous forme d’ATP et de NADH+H+). Il catalyse la conversion de glycéraldéhyde 3-
phosphate en 1,3-diphosphoglycérate en utilisant le nicotinamide adénine dinucléotide
(NAD+) comme accepteur d’électrons. Des dérivés 3-bromo-isoxazolines 50 sont criblés sur
cette cible valide. Ces dérivés inactivent l’enzyme par liaison covalente et sélective de la
cystéine catalytique (Bruno, 2014).
NH
O
N
OCF3
SL-2-25, 49
NH
O
ClOCF3
CK-2-68, 48
N O
Br
R
Dérivés 3-bromo-
isoxazolines, 50
1.2. Inhibiteurs des protéines de la vacuole digestive et du cytosol
Cinq types d’enzymes sont des cibles potentiels : les cystéines protéases, la purine nucléoside
phosphorylase (PNP), la leucyl ARNt synthétase (LeuRS), la glutathione réductase (GR) et le
facteur d’élongation du parasite PfeEF2 (Eukaryote elongation factor 2).
Les cystéines protéases sont des enzymes impliquées dans la digestion de l’hémoglobine en
acides aminés nécessaires aux parasites pour la synthèse de ses protéines. Ces enzymes sont
une cible des chalcones 51 (Tadigoppula, 2012).
La PNP est une enzyme impliquée dans la synthèse des purines, éléments de base des acides
nucléiques et joue un rôle central dans le métabolisme. Le Bcx4945 52 est un analogue de
l’état de transition de hPNP (PNP chez l’hôte) et PfPNP (PNP chez le parasite). Son
mécanisme d’action unique, sa faible toxicité et son efficacité font de lui un bon produit pour
des thérapies combinés (Cassera, 2011). Ce produit était en phase préclinique en 2011;
depuis, aucune publication n’a été indiquée dans la littérature.
Une autre enzyme cible est la LeuRS. C’est une enzyme cytosolique de la famille des
aminoacyl-ARNt synthétase catalysant la liaison de la leucine avec l’ARNt en présence
![Page 30: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/30.jpg)
22
d’ATP. La molécule ainsi obtenue va participer à la synthèse des protéines dans les
ribosomes. AN9271 53 fait partie de la famille des oxaboroles. Il inhibe le leucyl ARNt
synthétase plasmodial (LeuRS).
La GR est une enzyme cible inhibée par certaines molécules antipaludiques tels que les
composés nitroaromatiques 54 (Çakmak, 2011) et les nitrates organiques 55 (Sentürk, 2009).
O
Chalcones, 51
N
NH
HN
O
NH2
HO
HO
Bcx4945, 52
OB
OHCl
O
HO
AN9271, 53
NO2R
Composés
nitroaromatiques, 54
NO2
Nitrates
organiques, 55
OH
Récemment, le facteur d’élongation du parasite PfeEF2, une enzyme intervenant dans la
biosynthèse de protéines, a été identifié comme cible d’une nouvelle molécule antipaludique
qui est le DDD107498 (Baragaña, 2015). Outre son action sur le stade asexué érythrocytaire
du parasite, cette molécule prometteuse inhibe les formes schizontes hépatocytaires et les
formes gamétocytes érythrocytaires. Elle présente de bonnes propriétés pharmacocinétiques.
N
NHON
F
N
O
DDD107498
2. Molécules modifiant l’équilibre redox du globule rouge parasité
La surcharge de stress oxydant due à une surproduction de ROS est toxique au parasite. Ainsi,
cibler le métabolisme redox du parasite et/ou de sa cellule hôte est une stratégie pour
découvrir de nouveaux médicaments antipaludiques (Vennerstrom, 1988 ; Ginsburg, 1998 ;
Krauth-Siegel, 1999 ; Loria, 1999 ; Müller, 2004 ; Kehr, 2010 ; Jortzik, 2012 ; Nepveu,
2013). Plusieurs séries de molécules possédant ce mécanisme d’action ont été étudiées ou sont
en cours d’étude. On peut citer le bleu de méthylène et ses dérivés (Layne, 1969), les
naphtoquinones (Morin, 2008) et les séries des indolone-N-oxydes développées dans notre
laboratoire d’accueil depuis une quinzaine d’années. Nous présenterons ici les données sur le
bleu de méthylène, les naphtoquinones et leurs dérivés. Par contre, le bilan des connaissances
sur les indolone-N-oxydes et sur les séries dérivées sera donné en introduction de la partie III
consacrée à ces dérivés (pages 28 - 31).
![Page 31: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/31.jpg)
23
2.1. Bleu de méthylène et dérivés
Le bleu de méthylène 3, synthétisé pour la première fois en 1876 par Caro H, a été utilisé en
1891 pour traiter le paludisme (Guttman, 1891), mais abandonné pour ses effets indésirables
sur les patients (urine verte, sclère bleue). Il a été repris dernièrement pour être combiné avec
un 4-aminoquinoline, l’amodiaquine 9. Cette association est actuellement étudiée en phase
clinique II. Cette combinaison ne présente pas de risques pour les patients avec et sans
déficience en glucose 6-phosphate déshydrogénase (G6PD). Des dérivés de cette molécule
sont biologiquement actifs et ont été également synthétisés (Brown, 2012). L’activité
antipaludique du bleu de méthylène 3 est liée à ses propriétés oxydo-réductrices. En effet, il
est réduit par NADPH (coenzyme nécessaire pour la formation de l’antioxydant glutathione
(GSH)) et oxydé par la méthémoglobine (metHb) générant des espèces Fe(II) toxiques pour le
parasite (Layne, 1969).
2.2. Les naphtoquinones
Les naphtoquinones sont des molécules oxydo-réductibles potentiellement antipaludiques
(Morin, 2008) interférant dans les cycles redox des globules rouges parasités. Les 1,4-
naphtoquinones (NQ) 56 sont des composés actifs à des concentrations nanomolaires in vitro
et in vivo. Ils provoquent des cascades de réactions catalysées par la glutathione réductase de
l’hôte (hGR) et la glutathione réductase du parasite (PfGR) (Müller, 2011). Réduits par hGR
dans le cytosol érythrocytaire, ils sont transportés dans la vacuole digestive parasitaire pour
être oxydés en présence des produits ferriques. Les formes oxydées seront réduites à nouveau
par PfGR dans le cytosol parasitaire. Puis les formes réduites vont de nouveau être oxydées
dans la vacuole digestive, et le cycle redox des naphthoquinones impliquant PfGR du cytosol
et les produits ferriques de la vacuole digestive continue (Johann, 2012) (Figure 4). Seul
l’atovaquone n’a pas d’effet sur les réductases. Son potentiel d’oxydoréduction est très faible
(- 0,51 V). Même en conditions intracellulaires fortement réductrices, estimée à -0,34 V pour
NADPH (Deponte, 2012), l’atovaquone n’est pas réduite. Par contre, le bleu de méthylène, à
pH 7, a un potentiel de réduction de + 0,01 V (Impert, 2003). Ainsi, il est réduit facilement.
Ses réactions de transfert d’électrons sont cinétiquement réversibles (Morin, 2008), lui
permettant de faire des cycles redox.
![Page 32: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/32.jpg)
24
Figure 4. Mécanisme d’action des 1,4-naphtoquinones (Müller, 2011)
3. Les produits naturels
Comme nous l’avons exposé précédemment, les plantes ont été la source des premiers extraits
ou des premières molécules reconnues comme ayant des activités antipaludiques : Cinchona
et quinine, Artemisia annua et arémisinine. La biodiversité végétale reste la source la plus
étudiée. Actuellement, dans le développement de nouveaux antipaludéens, deux extraits de
plantes sont testés en phase clinique II. Il s’agit de :
- l’extrait éthanolique nommé PR 259 CT1 et provenant de l’écorce de Nauclea pobeguinii
(Rubiacée), une plante médicinale de Congo. Cet extrait est actif in vivo sur des rongeurs
infectés (Mesia, 2010) et est efficace chez l’homme (Mesia, 2012). La plante contient
plusieurs alcaloïdes dont la strictosamide 57 qui est le principal constituant (5,6 %), et des
glycosides (Xu, 2012). Les composés isolés ne sont pas actifs in vitro.
- la décoction de la plante Argemone mexicana (Papaveracée) qui est active in vitro (Diallo,
2006) et est également efficace chez l’homme (Graz, 2010). Cette plante est utilisée
traditionnellement dans les pays africains comme le Bénin, le Mali et le Soudan pour traiter
le paludisme. Les trois alcaloïdes actifs in vitro de la décoction sont l’allocryptopine 58, la
protopine 59 et la bérbérine 60 (Simoes-Pires, 2014).
La recherche de nouvelles molécules s’oriente également vers les algues rouges marines.
L’algue Callophycus serratus contient la molécule active bromophycolide A 61 qui agit en
ciblant la cristallisation de l’hème (Kubanek, 2005 ; Lane, 2009 ; Lin, 2010 ; Stout, 2011 ;
Teasdale, 2013). Les algues renferment également d’autres produits comme les monoterpènes
halogénés (Afolayann 2009).
![Page 33: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/33.jpg)
25
Bromophycolide A, 61Strictosamide, 57
O
O
HO
Br
OH
Br
Br
NH
N O
O
O
OH
OH
HO
OHO
N+
OO
O
O
Berbérine, 60Allocryptopine, 58 Protopine, 59
OO
N
OO
O
N
OO
O
O
O
Les produits naturels représentent une source importante dans la recherche de nouveaux
archétypes structuraux (Nogueira, 2011). Voici quelques exemples de composés
antipaludiques issus de sources autres que les plantes. Dans les éponges marines sont
retrouvés des terpènes (Wattanapiromsakul, 2009 ; Rao, 2010), des alcaloïdes (Scala, 2010)
ou encore des endoperoxydes (Fattorusso, 2010). Les coraux renferment des diterpènes actifs
(Wei, 2010). Les bactéries sont sources de peptides (Linington, 2009) et d’alcaloïdes (Lopes,
2009). Nous verrons dans l’introduction de la partie intitulée « Clitocybines et dérivés »
(pages 60 – 62) des produits antipaludiques recherchés dans les champignons.
Dans mon travail de thèse, les nouveaux archétypes à activités antipaludiques sont recherchés
à partir de deux sources naturelles, les champignons et les plantes. Pour des raisons de clarté,
l’état de l’art sur ces deux sources sera donné en introduction de chacune des parties
correspondantes du chapitre « Produits naturels antipaludiques ».
F. Résumé des cibles des antipaludiques
Nous pouvons clore ce chapitre en faisant un bilan synthétique des cibles actuellement
identifiées et mises en jeu dans les mécanismes d’action des médicaments antipaludiques et
des molécules en cours de développement ou d’étude (Figure 5). Les cibles des
antipaludiques sont majoritairement localisées dans le parasite. Il s’agit :
- des voies de dégradation de l’hémoglobine pour la formation de l’hémozoïne ou des acides
aminés,
- des voies de biosynthèse de constituants du parasite comme les protéines, les acides
nucléiques, les folates, les lipides,
- des protéines de régulation des ions, du stress oxydant et de la chaine respiratoire
mitochondriale.
Dans le globule rouge, les cibles connues sont les protéines glutathione réductase et hPNP.
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26
Figure 5. Cibles des médicaments antipaludiques, des molécules en développement et en recherche et quelques cibles potentielles (Gardner,
2002 ; Bozdech, 2004 ; Nduati, 2005 ; Tekwani, 2005 ; Kehr, 2010 ; Lev, 2010 ; Cassera, 2011 ; Pidathala, 2012 ; Nepveu, 2014)
![Page 35: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/35.jpg)
27
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28
A. Introduction
Connues depuis la fin du 19ème
siècle (Bayer, 1881), les indolone-N-oxydes (ou 3-oxo-3H-
indole 1-oxyde, INODs) ont été étudiées pour différentes activités biologiques telles que les
propriétés neuroprotectrices ou antiinfectieuses (Hooper, 1965 ; Foster, 1978 ; Spedding,
1978 ; Sahasrabudhe, 1980 ; Hagen, 1982 ; Foster, 1983 ; Menton, 2002 ; Wihlborg, 2003)
et comme piégeurs de radicaux (Nepveu, 1998 ; Ramana, 2010).
C’est en 2003 que le Pr F. Nepveu avec son équipe découvre l’activité antipaludique de ces
composés, avec des activités antiplasmodiales remarquables (CI50 = 1 à 100 nM) pour de
nombreux représentants de la série (Nepveu, 2010).
N+
O
O-
R4
R1
R2
R3
1
2
34
5
6
7
Figure 6. Structure des indolone-N-oxydes
L’étude de la relation structure-activité des indolone-N-oxydes (INODs) (Figure 6) montre
que le groupement phényl du noyau indolone-N-oxyde est essentiel pour l’activité, le
groupement phényl lié en position 2 du noyau indolone-N-oxyde permet d’avoir une bonne
activité et les substitutions en positions 5 et 6 (R
1 et R
2) n’ont pas d’effet aussi important sur
l’activité in vitro, les meilleures activités étant obtenues avec un groupement méthoxy
(Nepveu, 2010).
La molécule tête de série qui présente une bonne activité antiplasmodiale et la meilleure
activité antipaludique in vivo est actuellement le 6-(4-chlorophényl)-7H-[1,3]dioxolo[4,5-
f]indol-7-one-5-oxyde, 62. Ses principales propriétés sont résumées dans le tableau 1.
In vivo, l’activité antipaludique est très faible quand la molécule 62 est administrée po du fait
d’une métabolisation rapide dans les microsomes hépatiques et d’une faible biodisponibilité
(Ibrahim N, 2012). Afin d’éviter ce passage hépatique et obtenir une meilleure
biodisponibilité, des essais ont été menés avec une administration par voie ip, cependant
l’activité demeure faible. Afin de vaincre les limitations de cette série, faibles solubilité
aqueuse (< 10 µg/mL) et biodisponibilité, métabolisation hépatique rapide, il a été décidé de
procéder à une formulation de la tête de série, 62, afin de mener de nouveaux essais in vivo
pour estimer l’intérêt ou non à poursuivre les étapes de pharmacomodulation sur cette série.
Différents efforts de formulation ont été menés : microémulsions, liposomes et
cyclodextrines.
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29
Tableau 1. Propriétés physicochimiques et biologiques de 6-(4-chlorophényl)-7H-[1,3]dioxolo[4,5-f]indol-7-one-5-oxyde 62, tête de série
Composé Log
Pcalca
In vitro In vivo
t1/2
(min)
d
CI50 en nM CC50 en µMb IS
b % inhibition de
parasitémie P. berghei c Temps
de
survie
des
sourisc
FcB1b 3D7
b K1b
Isolats
humains e
MCF7 KB
MCF7/
FcB1
KB/3
D7
po (30
mg/kg/
4j)
ip (30
mg/kg/
4j)
iv (25
mg/k
g/4j)
N+Cl
O-
O
O
O
62
2,07 75 ± 63 58 ± 17 88 ± 37 48,6 15,9 27 212 450 14,5 62,1 99,1f > 34 j
f < 1
Chloroquine 2 4,63 151 ± 6 35 ± 27 850 ± 57 45,6 19,4 44 167 1257 - 100 - 26 j -
Artésunate de sodium 2,41 6 ± 3 4 ± 3 4 ± 3 3,43g 9,8
36,18 ±
8,09 1633 9045 99,1
h - - 8,2 jh -
aLog P calculé avec le logiciel VCCLAB (http://www.vcclab.org/lab/alogps/start.html);
b(Nepveu, 2010);
c(Ibrahim, 2014);
dtemps de demi-vie dans les microsomes
hépatiques de souris; e(Tahar, 2011);
fvaleurs pour le produit formulé en nanoparticules à base d’albumine;
gvaleur pour la dihydroartémisinine (Tahar, 2011) ;
h10 mg/kg/3j
(Chadwick, 2011)
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30
Aucun de ces essais n’ayant été concluant, il a été choisi de procéder à une préparation du
composé 62 sous forme de nanoparticules à base d’albumine (Ibrahim, 2014). Ce choix a été
fait car l’albumine est un biopolymère endogène, non toxique et non immunogène (Desai,
1999) qui est sélectivement capté et dégradé par les globules rouges infectées par Pf où il sert
de source supplémentaire d’acides aminés en plus de l’hémoglobine (cette consommation
n’est pas observée chez les globules rouges sains) (El Tahir, 2003 ; Duranton, 2008). Elle se
lie au composé 62 avec une affinité modérée de l’ordre de 104
M-1
, favorable pour un candidat
médicament (Ibrahim, 2010) et est également la seule thérapie adjuvante qui diminue le taux
de mortalité dans le cas du paludisme sévère et cérébral (John, 2010). Les nanoparticules
biodégradables ainsi formées sont bien tolérées, assurent un transport des molécules dans tout
le corps et une distribution à la surface des cellules (Elzoghby, 2012), préservent l’action
rapide du composé et permettent d’augmenter le temps de circulation du composé suivant la
dégradation du polymère (Ishihara, 2008). Leur taille permet une moindre pénétration des
tissues et ainsi une moindre toxicité. Cette formulation a permis d’obtenir une meilleure
solubilité (10 mg/mL), ainsi augmentée d’un facteur mille.
La propriété de bioréductibilité des INODs dans les globules rouges sains et parasités a été
démontrée pour le composé 62 par la formation d’un métabolite réduit actif 62-HH (dihydro-
INOD) (Schéma 1) (Ibrahim, 2011). Elle a été également étudiée par voltammétrie cyclique
et électrochimie couplée avec la spectroscopie RPE, montrant que la 1ère
réduction est celle de
la fonction N-oxyde en radical nitroxyde anion (-0,88 V < E1/2 < -0,50 V vs. SCE) et la 2ème
réduction est celle de la fonction cétone (-1,65 V < E1/2 < -1,14 V vs. SCE) comme l’indique
le schéma 2 (Reybier, 2012). Ces études montrent que le pharmacophore redox des INODs
constitué du noyau nitrone conjugué à la fonction cétone leur confère des propriétés pro-
oxydantes à l’origine de leur activité antipaludique (Yen, 2013).
N+Cl
O-
O
O
O NCl
H
O
O
O
OH2 e- + 2 H+
62 62-HH
CI50 : 87 nM CI50 : 1027 nM
Schéma 1. Biotransformation du composé 62 en métabolite réduit dans le globule rouge
N+Cl
O-
O
O
O NCl
O
O
O
O
+ 1 e-
62
NCl
O
O
O
O
+ 1 e-
Schéma 2. Réduction du composé 62
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31
L’étude du mécanisme d’action des INODs montre actuellement que les INODs provoquent
des cascades de réactions qui vont perturber l’homéostasie redox des globules rouges
infectées. Un stress oxydant créé entraine une cascade d’évènements qui vont aboutir à la
déstabilisation de la membrane, en passant par l’activation de la Syk kinase (Pantaleo, 2009)
et l’augmentation de la phosphorylation de la bande 3 (protéine majoritaire de la membrane
des globules rouges parasités). Des agrégats membranaires contenant les protéines bande 3
hyperphosphorylées, Syk kinase et hémoglobines dénaturées se forment et se libèrent par
microvésiculation entrainant la rupture de la membrane avant maturation du parasite causant
ainsi sa mort (Pantaleo, 2012). La cible première de ces molécules, à l’origine de la cascade
de réaction n’est pas connue.
Les principales propriétés biologiques de la série sont résumées dans le tableau 2.
Etant donné les connaissances actuelles sur les indolone-N-oxydes et les limites des propriétés
notamment pharmacocinétiques de la tête de série actuelle : quasi insolubilité dans l’eau et
métabolisation très rapide dans les microsomes hépatiques entrainant une faible
biodisponibilité citées dans le tableau 2, plusieurs efforts de pharmacomodulation sont
nécessaires afin d’améliorer les propriétés biologiques de ces composés à visée antipaludique
et préciser leurs mécanismes d’action, dans les phases initiales de la pénétration
érythrocytaire. Ces travaux ont été entrepris depuis plusieurs années par l’équipe du Pr
Nepveu, en collaboration avec des équipes de biologistes.
Tableau 2. Bilan des qualités et des défauts de la série des indolone-N-oxydes
Qualités Défauts
- activités antipaludiques de l’orde du nM in vitroa
- indices de sélectivité élevésa
- activité sur les formes anneaux du stade érythrocytaire du parasitéb
- pas de résistance croisée avec les souches mutli-résistantes de Pfb
- pas de risque de génotoxicité prouvé par le Test d’Ames
- risques signalés pour seulement 2 (MAO B et AhR) sur 55 essais
sur récepteurs (tests de toxicité effectués par GSK)
- inhibition de parasitémie élevée pour la tête de série (Tableau 1)
- prolongation du temps de survie (34 j contre 8,2 et 26 pour
l’artésunate et la chloroquine, respectivement)c
- insolubilité dans
l’eau
- faible stabilité sur
les microsomes
hépatiques
- faible
biodisponibilité
a(Nepveu, 2010) ;
b(Tahar, 2011) ;
c(Ibrahim, 2014)
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32
Les questions clés de ces étapes de pharmacomodulation sont :
- le choix de la position (R1 – R
4) et de la fonction à utiliser pour améliorer significativement
la solubilité aqueuse des produits ;
- l’impact de substituants à fort encombrement stérique sur l’activité antiplasmodiale en
position R1, R
2 voire R
3. La position R
4 ne peut pas être utilisée car elle est décisive pour
l’activité antipaludique. Ces substituants encombrants doivent permettre de mimer ce
qu’induirait un fluorophore lié en position R1 et R
2 de la molécule. De tels dérivés
fluorescents sont nécessaires pour compléter l’étude des mécanismes d’action, notamment
pour localiser la molécule dans les globules rouges sain et parasité par imagerie de
fluorescence ;
- l’identification de la cible à l’origine de la réduction extrêmement rapide des indolone-N-
oxydes dans le globule rouge sain et parasité. Cette identification permettrait de mener des
étapes de pharmacomodulation in silico et d’ajuster au mieux la structure de la molécule à
sa cible ;
- l’impact de la réduction de la fonction nitrone (ON=C → N=C) sur l’activité
antipaludique.
Le travail de pharmacomodulation nécessite ainsi des allers et retours entre la conception des
molécules et leur synthèse, et l’étude des activités biologiques ce qui explique que la
découverte d’un candidat médicament prenne plusieurs années et engage plusieurs équipes de
recherche.
Ma contribution à ce travail de pharmacomodulation, décrit dans cette thèse, a consisté à :
- introduire des groupements aminés en position R4 et R
2 afin d’obtenir une meilleure
solubilité tout en conservant une activité antiplasmodiale. Ces dérivés aminés sont nommés
« aminoindolone-N-oxydes » et ont donné lieu à une publication (Najahi, 2014b) ;
- fixer sur un groupement aminé positionné en R2 un fluorophore et étudier par imagerie la
pénétration de la molécule dans le globule rouge sain et parasité ;
- analyser les activités biologiques de la série des 2-aryl-3H-indol-3-ones, dérivée des
indolone-N-oxydes par réduction de la fonction nitrone.
B. Pharmacomodulation des indolone-N-oxydes
Ce paragraphe décrit les modifications effectuées autour du noyau indolone-N-oxyde,
l’impact des substituants sur l’activité antiplasmodiale et le marquage avec des fluorophores.
![Page 41: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/41.jpg)
33
Des modifications en R1, R
2 et R
4 (Figure 6) ont été effectuées. En R
4 et R
2, des groupements
aminés ont été positionnés pour améliorer la solubilité dans l’eau. En position 5 et 6 de
l’INOD, des groupements à fort encombrement stérique ont été testés pour examiner leur
impact sur l’activité antiplasmodiale et la possibilité de marquer ces dérivés sur ces positions
par un fluorophore, groupement très volumineux. Ce marquage pourrait permettre de localiser
le site d’action des INODs dans le globule rouge parasité.
1. Synthèse
Le protocole de synthèse utilisé dans cette thèse est celui élaboré et amélioré dans l’équipe
(Nepveu F, 2010 ; Najahi, 2013). La synthèse des aminoindolone-N-oxydes se divise en deux
étapes (Schéma 3) :
- le couplage de Sonogoshira entre un 2-halonitroaryl, 63 et un alcyne, 64 pour donner
l’intermédiaire o-nitrophénylacétylène (65 - 73)
- la cycloisomérisation de l’intermédiaire pour former l’indolone-N-oxyde (74 - 82).
La réaction est très générale et facile à exécuter. Elle a permis d’obtenir neufs nouveaux
dérivés porteurs de groupements amino dont deux sont des sels d’INODs (76 - 84) regroupés
dans le tableau 3.
NO2
R5
N+
O
R5
O-
R1
R2
R1
R2NO2
XR1
R2
R5i ii
74-8265-736463
iii
N+
O
R5
O-
R1
R2
83-84
Cl-H+
X : I ; Br
R1 : H ; OCH3
R2 : H ; NH2
R5:
(i) Pd(PPh3)2Cl2 (5 mol %), CuI (10 mol %), Et3N, N2, TA ; (ii) Pd(CH3CN)2Cl2, CH3CN, N2, reflux 86 °C ; (iii)
HCl, TA
Schéma 3. Schéma de synthèse des indolone-N-oxydes
La pureté des molécules a été analysée par chromatographie et leur structure identifiée par
différentes méthodes spectrales (spectrométrie de masse (MS), spectroscopie infrarouge (IR)
et résonance magnétique nucléaire du proton et du carbone (RMN 1H et
13C)) (voir la partie
expérimentale, pages 79 - 83). La pureté des produits se situe entre 96 et 99%. L’analyse LC-
MS a permis d’observer le pic quasi-moléculaire [M+H]+. Les spectres IR présentent des
NH2O
ON Cl
NO
O
; ;NH ; ; ; ;
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34
bandes dans l’intervalle 1690 – 1720 cm-1
confirmant la présence de la fonction C=O. Les
spectres RMN 13
C confirment l’obtention des composés par la disparition des signaux à δ
équivalents à 89 et 95 ppm relatifs au groupement acétylène de l’intermédiaire et l’apparition
de signal à 184 – 188 ppm relatif au carbone de la fonction C=O du dérivé INOD. La
structure des composés synthétisés est donnée dans le tableau 3.
Les valeurs de Log Pcalc des composés ont été déterminées à partir du logiciel VCCLAB
(http:/www.vcclab.org/lab/alogps/start.html) et sont comprises entre 1,23 et 3,36. Le composé
77 est le plus lipophile et 82 le moins lipophile. Les composés sont insolubles dans l’eau. Les
produits sous forme de sel 83 et 84 dont les Log Pcalc sont respectivement -0,36 et -0,60 ont
une meilleure solublité aqueuse bien que celle-ci reste encore faible.
Les deux composés 85 et 86 contenant des groupements volumineux, éthoxycarbonyl en R2
pour 85 et chlorophénylalcényl en R1 pour 86 ont été obtenus de MDPI (Postfach 4005 Basel,
Suisse). Le composé 87 possédant un groupement méthyl protecteur de la fonction N-oxyde a
été synthétisé par E. Najahi et G. Tchani dans le laboratoire Pharma-Dev.
2. Activités biologiques in vitro
Les dérivés synthétisés ont été testés sur une souche de P. falciparum chloroquino-résistante
FcB1 et sur des cellules mammaires tumorales humaines MCF7 afin d’évaluer leurs activités
antiplasmodiales et leur toxicité en déterminant l’indice de sélectivité (IS) MCF7/FcB1. Les
résultats sont rapportés dans le tableau 3. Les molécules de référence ont été la chloroquine et
l’artésunate de sodium.
La moitié de la série des dérivés aminés présentent une activité contre la souche chloroquino-
résistante FcB1 avec une CI50 inférieure à 150 nM. Les molécules synthétisées présentent un
indice de sélectivité élevé sauf pour les composés 78 et 82. En remplaçant le groupement N-
diméthyl en R4 du composé 74 (meilleur hit in vitro, Nepveu, 2010) en groupement NH2 (75),
la lipophilicité diminue (Log P allant de 2,24 à 1,63) et l’activité antiplasmodiale est
conservée. Le remplacement du groupement méthoxy en R1 de 75 par un H (76) diminue
l’activité antiplasmodiale (168 ± 84 contre 24 ± 19 pour 75) et l’indice de sélectivité (77
contre 528 pour 75). Les formes salines des composés 75 et 74 (chlorhydrates 83 et 84,
respectivement) sont très actives avec des CI50 inférieures à 3 et 0,3 nM, respectivement. Le
composé 77 contenant le groupement butylamino en R4 qui lui confère une propriété plus
lipophile a une bonne activité. En positionnant NH2 en R2
(78, 80, 81 et 82), on a une
diminution considérable de l’activité (CI50 > 1000 nM) et de l’indice de sélectivité.
![Page 43: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/43.jpg)
35
Tableau 3. Activités antiplasmodiales et cytotoxicité des indolone-N-oxydes
Composé Structure Log Pcalc b
CI50 (nM)
FcB1
CC50 (µM)
MCF7
IS
MCF7/FcB1
62a
N+Cl
O-
O
O
O
2,09
75 ± 63 15,9 212
74a
N+
O
O-
NO
2,24 < 3 43,9 > 14 623
75a N+
O
O-
NH2
O
1,63 24 ± 19 12,7 528
76 N+
O
O-
NH2
1,61 168 ± 84 13 77
83 N+
O
O-
NH3+
O
Cl-
-0,36
< 3
9,7 > 3 233
84 N+
O
O-
NH+O
Cl-
-0,60 < 0,3 33,7 > 112 333
77 N+
O
O-
O
NH
3,36 21 ± 23 43,2 2 057
78 N+
O
O-
N
H2N
1,88 12 264 ± 178 21,3 1,8
79 N+
O
O-
Cl
H2N
2,20 183 11 60
80 N+
O
O-
O
H2N
1,65 1565 ± 447 > 37,3 >33
81 N+
O
O-
O
H2N
2,72 1319 7,8 6
82 N+
O
O-H2N
NO
O
1,23 8301 6,6 0,8
85 N+
O
O-
EtO
O
2,25 284 ± 54 26,4 91,9
86 N+
O
O-NO2
Ph
Cl
4,35 840 59 70
87 N+
O
N
CH3O-
2,48 - - -
Chloroquine 5,28 151 ± 6 19,4 167
Artésunate de sodium 2,29 6 ± 3 9,8 1 633 a(Nepveu, 2010) ;
bLog P calculé avec le logiciel VCCLAB (http://www.vcclab.org/lab/alogps/start.html)
![Page 44: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/44.jpg)
36
L’étude de relation structure activité effectuée sur les INODs (Nepveu, 2010 ; Nepveu, 2014)
montre que des substitutions en position 5 et 6 du noyau indolone n’a pas d’effet majeur sur la
CI50. On remarque effectivement que l’activité antipaludique in vitro diminue modéremment,
restant dans le domaine du nanomolaire (CI50 = 284 nM et 840 nM pour 85 et 86
respectivement) après avoir introduit des groupements volumineux en R1 et R
2.†
Aucune amélioration significative de la solubilité aqueuse n’a été constatée. Celle des
aminoindolone-N-oxydes reste inférieure à 10 µg/mL. Les formes chlorhydrates 83 et 84 de
Log P négatifs (- 0,36 et - 0,60 respectivement) sont les plus hydrosolubles (12,5 µg/mL pour
84 et 14 µg/mL pour 83).
Le composé 79, un analogue de la molécule tête de série 62 avec un chlore en position R4, est
le seul composé substitué en R2
par NH2 qui conserve l’activité antiplasmodiale, avec une CI50
égale à 183 nM et un IS MCF7/FcB1 égal à 60. Ceci indique qu’il est impératif de conserver
le chlore en position R4. La diminution modérée de l’activité antiplasmodiale observée après
substitution du noyau indolone-N-oxyde avec des groupements volumineux indique que le
greffage avec les fluorophores peut être effectué en position 6.
3. Fonctionnalisation du noyau indolone-N-oxyde par un fluorophore
Un fluorophore est une substance chimique appliquée en biologie moléculaire capable
d’émettre de la lumière de fluorescence après excitation. Il est utilisé pour marquer
spécifiquement un compartiment subcellulaire (exemples : marquage nucléaire par DAPI,
marquage des mitochondries par Mito Tracker…) (Cruz, 2011), marquer une protéine
spécifique par un anticorps fluorescent (immunofluorescence) (Bloemberg, 2012), fusionner
une protéine d’intérêt avec une protéine naturellement fluorescente comme la protéine GFP
(green fluorescent protein) pour former des protéines recombinantes (Chalfie, 1994) et
marquer une molécule d’intérêt par couplage covalent (en général pour suivre la pénétration et
déterminer les cibles de peptides (Weber, 1998 ; Fischer, 2002 ; Unciti-Broceta, 2009)).
Grâce à ces fluorophores, la microscopie confocale est une technique permettant d’observer à
haute résolution des cellules fixées, des cellules vivantes et des tissus marqués par un ou
plusieurs fluorophores. Elle permet d’obtenir des images en 3 dimensions, d’étudier la
localisation des molécules d’intérêt et d’étudier leur dynamique. Dans notre cas, la liaison
d’un fluorophore à une indolone-N-oxyde pourrait permettre de la localiser dans les globules
† Les essais sur les activités biologiques du composé 87 ne sont pas encore effectués, ne
permettant pas de connaitre l’impact d’un groupement encombrant en R3.
![Page 45: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/45.jpg)
37
rouges par microscopie confocale afin d’élucider dans quel compartiment de la cellule hôte ou
du parasite elle aboutit.
En examinant les globules rouges sains en suspension dans du PBS ou du milieu RPMI par
microscopie de fluorescence (Plateforme du réseau d’imagerie T.R.I. Genotoul, Auzeville,
France), aucune autofluorescence n’a été observée. Ainsi, on peut travailler dans un large
intervalle de longueur d’onde d’émission et choisir sans contrainte le fluorophore à utiliser
pour le marquage de molécules. Nous avons choisi d’utiliser deux dérivés de la fluorescéine,
a) la 6-carboxyfluoresceine 88 et b) l’isothiocyanate de fluoresceine (FITC) 89 pouvant se lier
aux indolone-N-oxydes aminés par liaison amide (-C(=O)-NH-) et liaison thiourée (-NH-
C(=S)-NH-), respectivement.
a) La 6-carboxyfluoresceine 88 absorbe à la longueur d’onde d’excitation 492 nm et
émet une couleur verte à 517 nm. La première étape de son utilisation est son activation pour
former la 6-carboxyfluoresceine succinimidylester 90 en présence du chlorhydrate de N-
éthylcarbodiimide (EDC) et de N-hydroxysuccinimide (NHS) dans le DMF (Adamczyk,
1997). La formation de cet intermédiaire a été confirmée par spectrométrie de masse. La
deuxième étape a consisté à faire réagir le succinimidylester obtenu 90 avec une amine
(Bondarev, 2013), soit l’INOD 79 directement, soit le réactif 4-iodo-3-nitrophénylamine
d’abord pour obtenir l’intermédiaire 91, puis former le noyau indolone-N-oxyde 92 après
(Schéma 4). Cependant, il n’a pas été possible d’établir la liaison amide de 91 et 92 entre le
fluorophore et les molécules aminées. Ces réactions ont été suivies par CCM et spectrométrie
de masse. L’origine de l’échec de cette synthèse pourrait être due au fluorophore très
encombrant ne permettant pas le rapprochement des sites de réaction des deux molécules.
b) Le FITC est un fluorophore très utlisé, ayant une absorbance maximale à 495 nm et
émettant une couleur jaune-vert à la longueur d’onde d’émission 525 nm. La réaction entre ce
fluorophore et le composé 79 a été effectuée dans le dioxane à température ambiante à l’abri
de la lumière mais cette fonctionnalisation était impossible car le fluorophore est trop
volumineux et ne permet pas un rapprochement suffisant des deux fonctions, amine de
l’indolone-N-oxyde 79 et isothiocyanate de FITC 89.
Face à ces problèmes stériques, il a été nécessaire d’introduire un bras espaceur. Un
groupement propoxylamine a été choisi pour aboutir au composé 96. Avant de procéder au
marquage, il a été nécessaire de synthétiser l’indolone-N-oxyde substitué par le bras espaceur,
94 et vérifier son activité antiplasmodiale.
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38
O
O
OH
HO
OO
OH
O
O
OH
HO
O
O
O N
O
O
I
NO2H2N
O
O
OH
HO
O
O
HN
NO2
I
O
O
OH
HO
O O
NH
N+
O-
O
Cl
Cl
N+Cl
O-
O
H2N
v vi
vi
i + ii
88
79
90 91
92
(i) Pd(PPh3)2Cl2 (5 mol %), CuI (10 mol %), Et3N, N2, TA ; (ii) Pd(CH3CN)2Cl2, CH3CN, N2, reflux 86 °C ; (v)
EDC, NHS, DMF, N2, TA, abri de la lumière ; (vi) Et3N, DMF, 0 °C – TA
Schéma 4. Fonctionnalisation de l’aminoindolone-N-oxyde 79 avec la 6-carboxyfluoresceine
Le schéma de synthèse (schéma 5) décrit une première étape qui est la réaction entre le 4-
iodo-3-nitrophénol et le 3-chloropropylamine pour former le premier intermédiaire 93, suivie
du couplage de Sonogashira avec le 1-chloro-4-éthynylbenzène et d’une cycloisomérisation
du deuxième intermédiaire.
Cl
HO
I
NO2Cl NH2 OH2N
I
NO2
HCl
OH2N N+
O-
O
Cl
vii i + ii
9493
(i) Pd(PPh3)2Cl2 (5 mol %), CuI (10 mol %), Et3N, N2, TA ; (ii) Pd(CH3CN)2Cl2, CH3CN, N2, reflux 86 °C ; (vii)
K2CO3, ACN, reflux
Schéma 5. Schéma de synthèse du composé 94
Le composé 94 possédant une longue chaine aminopropoxyle placée en position 6 conserve
l’activité antiplasmodiale ; sa CI50 est égale à 87,7 nM ce qui est un excellent résultat. Ce
composé est donc approprié pour le marquage avec le fluorophore. Pour cela, le schéma de
synthèse (Schéma 6) a été de fonctionnaliser l’intermédiaire 93 avec le FITC avant de former
le composé final 96. La fonctionnalisation n’a pas été possible car au lieu d’avoir
l’intermédiaire voulu 95, on obtient des produits non identifiés après vérification en
spectrométrie de masse. La synthèse n’a donc pas abouti à la formation de l’INOD marqué
96.
![Page 47: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/47.jpg)
39
O
O
HOOH
ON
OH2N
I
NO2
CS
O
O
HO OH
ONHN
H
S
O
O2N
Iviii
89 9593
O
O
HO OH
ONHN
H
S
ON+
-O
OCl96
i + ii
(i) Pd(PPh3)2Cl2 (5 mol %), CuI (10 mol %), Et3N, N2, TA ; (ii) Pd(CH3CN)2Cl2, CH3CN, N2, reflux 86 °C ;
(viii) THF, TA, abri de la lumière
Schéma 6. Fonctionnalisation de l’aminoindolone-N-oxyde 94 avec l’isothiocyanate de
fluoresceine
4. Conclusion
Les efforts de marquage des INODs avec un fluorophore n’ont pas abouti, ne donnant pas la
possibilité d’étudier par imagerie la pénétration de la molécule dans les globules rouges sain
et parasité. Parmi les dix aminoindolone-N-oxydes synthétisées dans cette thèse, quatre ont
une CI50 inférieure à 150 nM sur P. falciparum (FcB1). Les chlorhydrates 83 et 84 sont les
plus actifs. Possédant le groupement chloro en R4, les composés 79 et 94 substitués en R
2 par
un groupement amino et une longue chaîne aminopropoxyle, respectivement, conservent
l’activité antiplasmodiale et sont de bons candidats pour de futurs essais de fonctionnalisation.
Etant donné la difficulté à améliorer la solubilité aqueuse des INODs par l’introduction de
groupements amino, nous avons choisi de poursuivre les études sur la série des 2-aryl-3H-
indol-3-ones où la fonction ON=C est réduite. Cette série a été préparée par synthèse dans le
laboratoire.
![Page 48: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/48.jpg)
Ce travail a donné lieu à une publication (voir Annexe 6, page 134):
Najahi E, Rakotoarivelo NV, Valentin A, Nepveu F. Amino derivatives of indolone-N-oxide:
preparation and antiplasmodial properties. Eur J Med Chem 2014, 76, 369-375
![Page 49: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/49.jpg)
40
C. Dérivés 2-aryl-3H-indol-3-ones
La série des 2-aryl-3H-indol-3-ones (INDs) a été conçue par l’équipe afin d’étudier sa
stabilité et sa biodisponibilité, comparativement à la série des indolone-N-oxydes. Elle est
obtenue par réduction de la fonction N-oxyde, une réaction effectuée dans l’acétonitrile en
présence de trichlorure d’indium anhydre (Najahi, 2014a). Najahi et al démontrent qu’il
existe une similitude de résultats entre les deux séries ayant les mêmes substituants, comme
illustrée dans le Tableau 4. Les composés non substitués sont les moins actifs (99 et son
homologue INOD) et les composés ayant les groupements diméthylamino en position R4 et
méthoxy en R1 sont les plus actifs in vitro dans les deux séries (98 et son homogue INOD 74).
En comparant les INDs avec leur homologue INODs, une légère diminution de l’activité
antiplasmodiale et de l’indice de sélectivité est observée pour les INDs en général. Afin de
poursuivre les études sur cette série IND prometteuse, mon travail de thèse a consisté à
étudier les interactions entre l’albumine et quatre représentants de la série des 2-aryl-3H-
indol-3-ones (les composés les plus actifs 97, 98 et 100 et le composé le moins actif 99) pour
choisir le meilleur candidat pour des essais in vivo et à analyser les résultats d’essais in vivo,
dirigés par le Pr A. Valentin, sur cette série IND réduite. Dans ces essais in vivo, il s’agissait
de comparer l’activité de la substance libre et de la substance formulée sous forme de
nanoparticules dans l’albumine.
Tableau 4. Activités antiplasmodiales et cytotoxicité de quatre dérivés 2-aryl-3H-indol-3-
ones
Comp
osé
Structure
Log Pcalcb
CI50 (nM)
FcB1
CC50 (µM)
MCF7 IS MCF7/FcB1
97c
N
O
OO
2,64 (2,07)a 80 ± 21 (40 ± 39) 30,7 (> 35,3) 381,4 (> 882)
98c
N
O
NO
3,01 (2,24) 49 ± 37 (< 3) 20,7 (43,9) 423,4 (> 14 623)
99c
N
O
2,94 (2,06) 1327 ± 24 (889 ± 88) 164 (19,5) 135 (22)
100c
N
O
OHO
2,70 (2,00) 99 ± 36 16 164
Chloroquine 5,28 151 ± 6 19,4 167
Artésunate de sodium 2,29 6 ± 3 9,8 1 633 ales données entre parenthèses correspondent aux homologues indolone-N-oxydes (Nepveu, 2010) ;
bLog P
calculé avec le logiciel VCCLAB (http://www.vcclab.org/lab/alogps/start.html); c(Najahi, 2014a)
![Page 50: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/50.jpg)
41
1. Interactions des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine
L’albumine du sérum humain (HSA) est la protéine la plus abondante dans le sang avec une
concentration de 42 mg/mL (Ding, 2010 ; Barbosa, 2010). Elle joue un rôle important dans la
distribution et le transport des petites molécules dans le sang. Ainsi, l’interaction avec cette
protéine détermine les effets pharmacocinétiques et pharmacologiques des médicaments. Les
deux principaux sites de liaison de HSA sont Sudlow I et Sudlow II (Sudlow, 1975 ; Sudlow,
1976) localisés dans les sous-domaines hydrophobes IIA et IIIA respectivement, permettant
aux médicaments hydrophobes d’être plus solubles dans le plasma (Olson, 1996). Le Sudlow
I contient le seul tryptophane de la protéine (Trp-214).
Parmi les INDs synthétisés, les quatres composés 97, 98, 99, 100 ont été étudiés pour
comparer leur interaction avec l’albumine dans les conditions physiologiques. Ces études
permettent de choisir la ou les molécules les plus adéquates pour les essais in vivo. En
utilisant les techniques de spectroscopies UV-visible, fluorescence et dichroisme circulaire
(CD), ont été étudiés (i) l’effet des composés sur la conformation de la protéine (ii) le site de
liaison des composés avec la protéine (iii) le mécanisme d’interaction entre les deux
molécules (quenching et forces de liaison) et (iv) l’effet des ions métalliques.
1.1. Effet des composés INDs sur la conformation de la protéine
L’étude du changement de conformation de HSA a été effectuée à l’aide du dichroisme
circulaire (CD). Le dichroisme circulaire (CD) est la différence d’absorption des deux
composantes lumineuses circulaires (gauche, L et droite, R) d’une lumière polarisée. Son
signal est obtenu pour les substances chirales possédant des chromophores (substance
optiquement active, qui absorbe différemment la lumière selon sa polarisation droite ou
gauche). Cette méthode fournit des informations globales sur les structures secondaires de la
protéine étudiée. Le spectre CD de HSA montre deux bandes d’absorption négatives
maximales à 222 et 208 nm (Figure 7) caractéristiques de l’hélice α (Gore, 2000 ; Zhang,
2006).
La teneur en hélice α de HSA est calculée selon les équations 1 et 2 suivantes :
Hélice α (%) = [( - MRE208 – 4000) / (33000 - 4000)] ×100 (1)
MRE208 = CDobs 208 x 106 / Cp × n × l × 10 (2)
où MRE208 est l’ellipticité résiduelle moyenne (MRE) (en deg·cm2·dmol
-1ou θ) à 208 nm
(Barbosa, 2010 ; Gao, 2004) ; 4 000 est la MRE de la forme β et conformation aléatoire de la
bobine à 208 nm, 33 000 est la MRE de la forme α pure à 208 nm ; CDobs 208 est la valeur de
![Page 51: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/51.jpg)
42
CD observée à 208 nm (en mdeg) ; Cp est la concentration molaire de la protéine (en µM) ; n
est le nombre d’acides aminés de HSA (585) et l est la longueur du trajet optique (en cm).
Figure 7. Spectres de dichroisme circulaire de l’albumine du sérum humain (0,5 µM) en
présence du composé 98 à différentes concentrations (0, 0,5, 1, 2, 4 µM) correspondant aux
courbes 1 à 5 ; T = 25 °C ; pH = 7,4 (le même profil de courbes est obtenu pour les trois
autres composés étudiés, voir annexe 1, page 129)
Le tableau 5 montre une perte d’environ 4 % de la teneur en hélice α de HSA en présence des
composés INDs dû à un changement au voisinage du tryptophane provoquant une légère
modification de la structure secondaire de la protéine.
Tableau 5. Teneur en hélice α (en %)
Composés
[HSA]:[composé]
97 98 99 100
1:0 60.5 ± 1.4 60.3 ± 0.3 60.1 ± 0.5 59.3 ± 0.5
1:1 59.6 ± 2 59.3 ± 0.3 58.8 ± 0.5 57.8 ± 0.4
1:2 58.5 ± 2.2 58.4 ± 0.5 57.7 ± 0.7 56.8 ± 1.2
1:4 57.8 ± 2.2 57.3 ± 0.4 56.5 ± 0.9 56.4 ± 1.6
1:8 56.9 ± 1.6 56.9 ± 0.8 56.4 ± 0.5 55.3 ± 1.9
1.2. Le site de liaison des composés sur la protéine
Trois approches sont utilisées pour connaitre le site de liaison des composés sur l’albumine,
l’étude du changement de fluorescence de HSA (10 µM) en fonction de la concentration du
composé, la fluorescence synchrone et l’utilisation de marqueurs de sites.
1.2.1. Etude du changement de fluorescence
Le tryptophane Trp-214 seul est responsable de la fluorescence de HSA après une excitation à
293 nm et l’ensemble Trp-214 et les 18 tyrosines sont responsables de l’émission de
![Page 52: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/52.jpg)
43
fluorescence à 280 nm. Les valeurs maximales d’émission de HSA sont 332 et 337 nm pour
une excitation à λ = 280 et 293 nm, respectivement. La figure 8 montre les courbes F/F0 en
fonction de [IND]/[HSA] pour les deux longueurs d’onde 280 et 293 nm où F0 et F sont les
intensités de fluorescence de HSA sans et avec l’IND, respectivement. Aucune différence
significative n’est observée entre les deux courbes obtenues pour les quatre INDs (Trynda-
Lemiesz, 2010) laissant penser que seul Trp-214 est responsable du quenching de
fluorescence et que les INDs se lient dans le domaine hydrophobe II où se situe cet acide
aminé (Martínez-Tomé, 2010).
Figure 8. Changement de fluorescence de l’albumine du sérum humain (10 µM) en fonction
de la concentration du composé 98 après excitation aux longueurs d’onde 280 et 293 nm ; T =
25 °C (même profil pour les autres composés, voir annexe 2, page 130)
1.2.2. Fluorescence synchrone
Cette étude permet de voir, à partir de la variation de l’émission, le changement de
l’environnement moléculaire autour des tyrosines et du tryptophane en traçant les spectres de
fluorescence synchrone aux intervalles Δλ fixes de 15 et 60 nm, respectivement (Figure 9)
(Miller, 1979 ; Dockal, 2000 ; Sahoo, 2009). Les intensités maximales d’émission ne se sont
pas décalées avec Δλ = 15 nm pour tous les composés sauf 98 qui montre un décalage vers le
bleu (300 à 296 nm) ; ainsi l’environnement autour des tyrosines ne change pas sauf pour 98.
Par contre, avec Δλ = 60 nm, des décalages sont observés, vers le rouge pour 97 (342 à 348
nm), 99 et 100 (341 à 343 nm) et vers le bleu pour 98 (341 à 338 nm), indiquant que la
polarité autour de Trp-214 change légèrement (Kragh-Hansen, 1981). L’hydrophobicité
diminue pour 97, 99 et 100 et augmente légèrement pour 98 qui a la plus grande valeur de
Log P (3,01). Ces résultats indiquent bien que les INDs se lient dans le domaine hydrophobe
II de HSA.
![Page 53: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/53.jpg)
44
Figure 9. Spectres de fluorescence synchrone de l’albumine du sérum humain (10 µM) en
présence de différentes concentrations des 2-aryl-3H-indol-3-ones (0, 2,5, 5, 10, 15, 20, 25,
30, 35, 40, 45, 50, 60, 70 µM) ; T = 25 °C ; pH = 7,4 ; λ = 280 nm ; (A) 97 (B) 98 (C) 99 (D)
100
1.2.3. Etude du site de liaison à l’aide de marqueurs de sites
Les sites Sudlow I, II et III sont les principales sites de liaison hydrophobe des composés,
identifiables à l’aide des marqueurs warfarine (Sudlow, 1975 ; Petitpas, 2001), ibuprofène
(Liu, 2009) et digitoxine (Ganjali, 2010), respectivement. Nous avons utilisé la méthode de
Sudlow et al (Sudlow, 1976) : F2/F1 × 100% où F1 and F2 sont les intensités de fluorescence
du mélange HSA-IND, sans et avec le marqueur, respectivement (Figure 10).
La nette diminution de la courbe retrouvée seulement avec la warfarine indique qu’il y a
compétition entre ce marqueur de site et les composés. Ainsi, le site I localisé dans le sous-
domaine hydrophobe IIA de HSA est le site de liaison des composés INDs (Katrahalli,
2010).
1.3. Le mécanisme d’interaction entre les deux molécules : quenching et forces de
liaison
Le phénomène de quenching est la diminution de l’intensité de fluorescence provoquée par
les interactions moléculaires. Ces interactions peuvent être dues à des transferts d’énergie
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45
entre molécules, des réarrangements moléculaires, un quenching statique ou encore un
quenching dynamique (Hu, 2006), les deux derniers mécanismes d’interaction étant les plus
importants. Le quenching statique est la formation d’un complexe fluorophore-composé non
fluorescent à l’état fondamental. Le quenching dynamique est la collision intermoléculaire à
l’état excité.
Figure 10. Effet des marqueurs de site sur la fluorescence de la solution albumine du sérum
humain/2-aryl-3H-indol-3-ones (2,5/10 µM) pour 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); T = 25
°C; pH = 7.4; λex = 280 nm (pour λ = 293 nm, voir annexe 3, page 131)
1.3.1. Etude par spectrométrie UV-visible
Cette méthode permet de voir le mécanisme d’interaction entre la molécule et la protéine et le
changement de conformation de la protéine (Chi, 2011). L’absorbance maximale de
l’albumine est à 280 nm. Sur la figure 11, on observe un effet hyperchromique. Cet effet est
faible avec les composés 98 et 100 qui n’absorbent pas à 280 nM. Leur interaction avec
l’albumine est donc faible. Par contre pour les composés 97 et 99, il est élevé. Comme ces
composés montrent une faible bande d’absorption à 280 nM, l’augmentation de l’intensité
retrouvée est peut-être due à l’interaction des deux produits et à la superposition de leur
spectre d’absorption. L’interaction entre les molécules et l’albumine pourrait être un
phénomène de quenching statique (Hu, 2005). Il est nécessaire de procéder à des études
d’interaction par des techniques de fluorescence pour confirmer cette théorie.
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46
Figure 11. Spectre d’absorption des 2-aryl-3H-indol-3-ones (15 µM) avec l’albumine du
sérum humain (15 µM): (A) 97 (B) 98 (C) 99 (D) 100
1.3.2. Etude par spectroscopie de fluorescence
La figure 12 montre l’effet de quenching de la fluorescence de HSA (10 µM) provoqué par
l’ajout croissant des quenchers (de 0 à 70 µM), après une excitation à 280 et 293 nm. Un
même profil est obtenu pour les composés 97, 98 et 100 où l’intensité maximale d’émission
de HSA λmax= 333 nm diminue en fonction de la concentration de quencher et ne présente pas
de déplacement bathochrome (N’soukpoe-Kossi, 2007), indiquant que le tryptophane dans la
poche hydrophobe est de plus en plus caché (Holt, 2004). Pour l’IND 99, l’intensité de
fluorescence de HSA diminue fortement après addition de 10 µM laissant penser que le
tryptophane ne fluoresce plus, démasquant la fluorescence des tyrosines à 306 nm (Mathew,
1980).
Afin de connaitre le phénomène de quenching et les forces de liaison qui se produisent, les
méthodes d’analyse utilisés sont les analyses de Stern-Volmer, de Lineweaver-Burk, de Van’t
Hoff et de l’équilibre de liaison.
Analyse de Stern-Volmer. Cette méthode décrit le phénomène de quenching dynamique.
Afin d’éviter les effets de filtre interne dus, d’une part, à la compétition fluorophore/quencher
dans l’absorption de la lumière d’excitation et, d’autre part, à la réabsorption de l’émission de
HSA par le quencher, les constantes de liaison ont été calculées avec les faibles
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47
concentrations du quencher et les données des courbes de Stern-Volmer (Figure 13) ont été
corrigées en utilisant l’équation 3 (Holt, 2004) :
Icor = Iobs∙10[(A1+A2)∙l/2]
(3)
où Icor et Iobs sont les intensités de fluorescence corrigées et observées, respectivement, A1 et
A2 sont les sommes d’absorbance du mélange HSA - IND aux longueurs d’onde d’excitation
(280 ou 293 nm) et d’émission (333 ou 337 nm), respectivement, l est la longueur de la cuve
traversée.
Figure 12. Spectre d’émission de l’albumine du sérum humain (10 µM) après une excitation à
280 nm en présence de différentes concentrations des 2-aryl-3H-indol-3-ones (0 à 70 µM
correspondant aux courbes de 1 à 13) ; T = 25 °C ; pH = 7,4 ; (A) 97 (B) 98 (C) 99 (D) 100
(pour λex = 293 nm, voir annexe 4, page 132)
La courbe de Stern-Volmer n’est plus linéaire (Figure 13) aux concentrations élevées des
composés, avec notamment une descente progressive pour l’interaction HSA-99, montrant un
processus de quenching combiné (à la fois statique et dynamique) (Lakowicz, 1999 ;
Lakowicz, 2006).
La constante de Stern-Volmer KSV (en M-1
) a été déterminée à partir de l’équation de Stern-
Volmer 4 (Eftink, 1981 ; Ganjali, 2010):
F0/F = 1 + KSV[Q] = 1 + Kqτ0[Q] (4)
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48
où Kq est la constante de vitesse d’extinction bimoléculaire (M-1
s-1
), τ0 est la durée de vie de
fluorescence du fluorophore en l’absence du quencher (6,4 × 10-9
s pour HSA) (Abou-Zied,
2008), et [Q] est la concentration du quencher. Les résultats sont fournis dans le tableau 6.
Quand la température augmente, KSV diminue avec 99 et 100 indiquant un quenching statique
et augmente avec 97 et 98 indiquant un quenching dynamique (Vaughan, 1970). La valeur
maximale de Kq avec un biopolymère est autour de 2 × 1010
M-1
s-1
(Vaughan, 1970 ;
Lakowicz, 1999 ; Chen, 2008). Les INDs ont des valeurs de Kq élevés, de l’ordre de 1012
-
1013
M-1
s-1
indiquant un quenching statique (Singh, 2009). Toutefois, KSV et KLB (constante
de quenching statique) peuvent augmenter avec la température. Ce cas est retrouvé avec la
série des indolone-N-oxydes (Ibrahim, 2010). Le calcul de Kq est la méthode définitive pour
classifier le mécanisme de quenching (Lakowicz, 1999), ainsi nous pouvons conclure que
l’interaction HSA-IND est un quenching statique.
Figure 13. Courbe de Stern-Volmer du quenching de l’albumine du sérum humain (10 µM)
par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); T = 25 °C; pH = 7.4; λex = 280 nm (pour λex = 293 nm,
voir annexe 4, page 132).
Analyse de Lineweaver-Burk. Cette méthode décrit le phénomène de quenching statique. Les
constantes de quenching statique KLB (en M-1
) retrouvés dans le tableau 6 sont calculées à
partir de l’équation de Lineweaver-burk 5 (Cui, 2004) :
(F0 – F)-1
= F0-1
+ KLB-1
F0-1
[Q]-1
(5)
où KLB-1
F0-1
est la pente et F0-1
est l’interception des courbes de la figure 14.
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49
Les constantes KSV et KLB de l’IND 99 sont les plus élevées par rapport à celles des autres
composés. Ceci s’explique par sa structure non-substituée qui lui permet d’entrer facilement
dans la poche hydrophobe de HSA et d’avoir une forte affinité de liaison (tableau 6). Le
tableau 4 montre que KLB augmente pour les composés 97, 98 et 100 indiquant que leur
réaction de liaison avec HSA est endothermique. Ce résultat est confirmé par la valeur
positive de la variation d’enthalpie calculée dans le prochain paragraphe. KLB diminue pour 99
indiquant une réaction exothermique (Zhang, 2008). Etant donné que le mécanisme de
quenching des composés sur HSA est statique, ces valeurs de KLB seront utilisées pour le
calcul des paramètres thermodynamiques (Zhang, 2008).
Figure 14. Courbes de Lineweaver-Burk du quenching de l’albumine du sérum humain (10
µM) par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); λex = 280 nm (pour λex = 293 nm, voir annexe 4,
page 133).
Thermodynamique. La liaison hydrogène, la force de Van der Waals, les liaisons
électrostatique et hydrophobe sont les quatre types d’interactions non-covalentes (Li, 2007).
L’équation de Van’t Hoff 6 permet de déterminer les variations d’entropie ΔS et d’enthalpie
ΔH à partir des courbes de la figure 15.
lnKLB = -ΔH/RT + ΔS/R (6)
où R est la constante des gaz parfaits (8,314 J.K-1
.mol-1
).
La variation d’énergie libre ΔG est calculée à partir de l’équation 7 et les valeurs sont données
dans le tableau 6.
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50
ΔG = ΔH – TΔS (7)
Les valeurs de ΔG négatives et ΔS positives montrent que la liaison des composés avec
l’albumine est un processus spontané. Les valeurs positives de ΔH pour 97, 98 et 100
indiquent que la réaction est endothermique, ce qui n’est pas le cas pour 99. Pour 97, 98 et
100, les valeurs de ΔH et ΔS sont positives donc l’interaction est hydrophobe (Ross, 1981).
Pour 99, seul ΔS est positif indiquant des interactions hydrophobes et électrostatiques. La
valeur TΔS est plus grande que ΔH, ainsi la réaction est contrôlée par l’entropie.
Figure 15. Courbes de Van’t Hoff de l’interaction de 10 µM de l’albumine du sérum humain
avec les quatre composés étudiés; pH = 7.4; λex = 280 nm (pour λex = 293 nm, voir annexe 4,
page 133).
Analyse de l’équilibre de liaison. L’équation 8 aboutit aux courbes de la figure 16
permettant de déterminer la constante d’équilibre observé au site K entre les composés libres
et liés à HSA et le nombre de sites de liaison par HSA n (Barbosa, 2010).
Log (F0-F)/F = Log K + nLog[Q] (8)
Figure 16. Courbes de log(F0-F)/F en fonction de log[Q] de la liaison entre l’albumine du
sérum humain et les composés étudiés ; T = 25 °C ; pH = 7.4; λex = 280 nm (pour λex = 293
nm, voir annexe 4, page 133).
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51
Les valeurs de n sont proches de 1, les composés se lient dans un seul site de liaison de
l’albumine, près du tryptophane Trp-214 (Hao, 2009). En se référant à la pamaquine (Naik,
1975) qui a une constante K de l’ordre de 105
- 107, les INDs se lient modéremment à
l’albumine. Le composé 99 a la constante la plus élevée avec 4,53 ×104 M
-1 à λex = 280 nm.
Les résultats obtenus avec λex égale à 293 nm sont similaires à ceux obtenus avec λex égale à
280 nm.
Tableau 6. Constantes de quenching, paramètres thermodynamiques de l’interaction entre les
quatre 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine du sérum humain à différentes températures,
constante de liaison K et nombre de site de liaison n à 25 °C ; λex = 280 nm
Com
posé
T
(K)
KSV
(×104 M
-1)
Kq
(×1012
M-
1 s
-1)
KLB
(×104 M
-
1)
ΔH (J.mol-1
) ΔG
(J.mol-1
)
ΔS
(J.mol-1
K-1
)
K
(×104
M-1
)
n
97 288 1,49
(0,91)a
2,33
(1,42)
4,31
(4,77)
29375,86
(21159,96)
-25731,99
(-25881,05)
191,35
(163,34)
298 1,61
(1,53)
2,52
(2,39)
8,10
(7,11)
-27645,46
(-27514,42)
1,14
(0,49)
0,86
(0,79)
310 2,57
(2,55)
4,02
(3,98)
10,38
(8,96)
-29941,62
(-29474,46)
98 288 1,22
(1,44)
1,91
(2,25)
6,41
(7,36)
2116,49
(2301,07)
-26508,94
(-27833,64)
99,39
(101,12)
298 2,26
(3,06)
3,53
(4,78)
6,66
(7,50)
-27502,88
(-27054,82)
0,89
(1,49)
0,84
(0,87)
310 2,39
(3,24)
3,73
(5,06)
6,83
(7,88)
-28695,60
(-29407,95)
99 288 13,59
(20,24)
21,23
(31,62)
23,05
(34,05)
-7769,18
(-15797,43)
-29637,53
(-30534,20)
75,93
(51,17)
298 10,59
(16,00)
16,55
(25,00)
22,54
(28,43)
-30396,85
(-31045,90)
4,53
(4,75)
0,94
(0,93)
310 8,00
(10,80)
12,50
(16,87)
18,36
(21,35)
-31308,03
(-31659,93)
100 288 2,40
(2,27)
3,75
(3,55)
2,19
(3,01)
22604,93
(11788,42)
-23969,16
(-24733,85)
161,72
(126,81)
298 1,60
(1,65)
2,50
(2,58)
3,15
(3,73)
-25586,32
(-26001,98)
1,97
(1,17)
0,91
(0,85)
310 0,70
(1,31)
1,09
(2,05)
4,29
(4,28)
-27526,90
(-27523,75)
avaleurs entre parenthèses pour les donnés à λex = 293 nm
1.4. Effet des ions
Les ions métalliques sont présents en grande quantité (Ca2+
et K+) ou sous forme de traces
(Cu2+
, Zn2+
, Ni2+
, Co2+
et Fe3+
) dans l’organisme. Ils jouent des rôles importants dans la
structure 3D et le fonctionnement des protéines. Ils sont transportés dans le plasma en formant
des complexes avec l’albumine (Giroux, 1972 ; Liu, 2005), ce qui peut altérer la liaison des
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52
médicaments avec l’albumine (Xiao, 2007). Nous avons ainsi regardé l’impact de ces ions sur
les valeurs des constantes K et le nombre de liaison n de l’interaction entre HSA et les
composés (Tableau 7).
Tableau 7. Constantes K et nombre de liaison n de l’interaction entre l’albumine du sérum
humain et les 2-aryl-3H-indol-3-ones en présence d’ions métalliques à T = 25 °C ; λ = 280 nm
(pour λ = 293 nm, voir annexe 5, page 134).
Ions
HSA - 97 HSA - 98 HSA - 99 HSA - 100
K (×104 M
-1) n K (×10
4 M
-1) n K (×10
4 M
-1) n K (×10
4 M
-1) n
1.1421
± 0.19
0.8639
± 0.01
0.8886
± 0.23
0.8378
± 0.02
4.5300
± 2.18
0.9419
± 0.29
1.9692
± 2.66
0.9100
± 0.10
Ca2+
0.4130 0.7860
0.3076 0.7371
0.0296 0.4591
54.7898 1.1757
Co2+
0.3929 0.7852
0.6816 0.8106
0.0300 0.4570
6.7952 0.9774
Cu2+
0.7684 0.8604
0.3623 0.7659
0.0685 0.5286
17.2108 1.0807
Fe3+
0.3483 0.7775
0.2050 0.7027
0.0228 0.4350
180.3433 1.2423
K+ 0.5230 0.8003
0.5018 0.7887
0.0235 0.4367
95.3016 1.2218
Ni2+
0.5414 0.8236
0.5868 0.8158
0.0175 0.4023
4.0420 1.0065
Zn2+
0.8095 0.8666 1.4302 0.8822 0.0327 0.4641 69.9198 1.1937
En présence d’ions métalliques, les constantes de liaison K augmentent pour l’IND 100 et
diminuent pour les trois autres composés 97, 98 et 99. Seul l’IND 98 présente une
augmentation de la valeur de K en présence de l’ion Zn2+
. Un faible changement de la
constante de liaison est observé pour trois composés (entre 0,2 et 0,8 pour 97 et 98 et 4 pour
99). Le composé 100 présente un changement élevé de la constante de liaison K, plus de six
fois en présence de la plupart des ions métalliques. Ceci indique un changement de
conformation de la structure de HSA après sa liaison avec les ions rendant facile
l’accessibilité du composé à son site de liaison de HSA et augmentant son affinité (Barbosa,
2010). Les deux sites de liaison ne sont pas les mêmes pour les ions et les quatre molécules
étudiées (Liu, 2009). Pour le composé 100 qui a sa constante K augmentée, la demi-vie dans
le sang se prolonge et la concentration de composés libres diminue provoquant une activité
minimale du composé, contrairement aux trois autres composés. En comparant les deux séries
indolone-N-oxydes et 2-aryl-3H-indol-3-ones, et en prenant l’exemple du composé 98 et de
son homologue 74 qui est le hit in vitro, une grande différence est observée. En présence des
ions, les constantes de liaison avec HSA diminue pour 98 et augmente pour le composé 74
(Ibrahim, 2010).
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53
1.5. Conclusion
Nous pouvons conclure que le site de liaison des composés INDs est le site I du sous-domaine
IIA de l’albumine qui contient le tryptophane. Les composés se lient à l’albumine par
interaction hydrophobe en provoquant un quenching statique de la fluorescence de la protéine.
Les composés 97, 98 et 100 interagissent avec l’albumine de la même façon. Le composé 99
qui est le moins actif (CI50 = 1327 nM) se lie fortement à l’albumine (K = 4,53 × 104 M
-1 avec
λex = 280 nm) et provoque une perte de la fluorescence tryptophanyle de HSA par quenching
à la concentration HSA/99 1/1.
De ces travaux, il ressort que les composés 97 et 98 pourraient être sélectionnés pour des
essais in vivo étant donné leur bonne activité in vitro (Tableau 4), leur interaction modérée
avec l’albumine et le faible effet de différents ions métalliques sur cette interaction (Tableau
7).
![Page 63: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/63.jpg)
Ce travail a donné lieu à une publication (voir Annexe 6, page 141):
Rakotoarivelo NV, Perio P, Najahi E, Nepveu F. Interaction between antimalarial 2-aryl-3H-
indol-3-one derivatives and human serum albumin. J Phys Chem B. 2014;118(47):13477-85
![Page 64: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/64.jpg)
54
2. Activités biologiques in vivo
Les composés 97 et 98 possèdent une bonne activité antiplasmodiale. Les études de
l’interaction des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine, menées précédemment, montrent
que ces deux composés se lient à l’albumine avec des constantes de liaison modérées et peu
variables en fonction de la présence ou non d’ions métalliques. Ces propriétés indiquent que
ce sont de bons candidats pour des essais in vivo. L’IND 97 a été choisi pour l’évaluation de
l’activité antipaludique in vivo. Ce composé a été testé à l’état pur (97) et formulé en
nanoparticules à base d’albumine (97-NPs).
- Stabilité des 2-aryl-3H-indol-3-ones
Des essais de stabilité métabolique des INDs ont été effectués sur des microsomes hépatiques
humains, de souris et de rats. Les résultats montrent que leur temps de demi-vie est supérieur
à 30 min‡. Ils sont ainsi plus stables que les INODs qui ont des temps de demi-vie d’environ 6
min sur microsomes hépatiques humains. L’IND 97 se métabolise rapidement dans les
globules rouges (15 et 40 % sont biotransformés après 30 et 120 min, respectivement).
- Formulation du composé 97 en nanoparticules à base d’albumine 97-NPs
Nous avons comparé les activités de l’IND, à l’état libre 97 et à l’état formulé en
nanoparticules à base d’albumine, 97-NPs avec l’INOD, tête de série, à l’état libre 62, et à
l’état formulé en nanoparticules, 62-NPs.
N+Cl
O-
O
O
O
Indolone-N-oxyde, 62
N
O
OO
2-aryl-3H-indol-3-one, 97
Les activités antipaludiques du composé 62 ont été rappelées en introduction de ce chapitre
(page 29). La formulation a permis d’améliorer la solubilité aqueuse, d’effectuer des essais in
vivo par voie iv (Ibrahim, 2014) et d’obtenir 99,1 % d’inhibition de parasitémie à la dose de
25 mg/kg/jour.
Pour la formulation en nanoparticules de l’IND 97, l’albumine a également été utilisée pour
obtenir une melleure solubilité aqueuse. La figure 17 montre qu’avant homogénéisation, trois
populations de particules existent : 56,6 ± 2,4, 432,5 ± 92,4 et 3376,5 ± 381,8. Après
homogénéisation, le diamètre moyen des nanoparticules est de 226 nm et l’indice de
‡ Valeur déterminée par l’Entreprise IDEALP’ PHARMA
![Page 65: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/65.jpg)
55
polydispersité est de 0,231. Les nanoparticules obtenues après lyophilisation ont un diamètre
moyen de 350 nm et un indice de polydispersité de 0,223 montrant une bonne homogénéité (<
0,25), paramètres indispensables pour l’injection en iv. L’albumine jouant un rôle de
cryoprotecteur, aucun autre produit n’a été utilisé pour éviter l’agrégation des particules lors
de la lyophilisation.
Figure 17. Histogrammes de distribution de la taille du composé 97 formulé en
nanoparticules à base d’albumine
- Activités antipaludiques du composé pur 97 et des nanoparticules 97-NPs
Les essais ont été effectués sur des souris infectées par P. berghei. Les résultats sont
comparés avec ceux de la tête de la série INOD, 62, et sont résumés dans le tableau 8. Les
courbes dose-réponse ont été utilisées pour la détermination des doses effectives DE50 et DE90
de 97 (déterminées par L. Vivas et E. Thompson (LSHTM, Royaume-Uni)) et de 97-NPs
(figure 18). Le temps de survie des souris est indiqué sur la figure 19.
Le composé 97 à l’état libre est moins actif qu’à l’état formulé (97-NPs). En effet, les doses
efficaces DE50 et DE90 après administration en ip sont de 49,51 et 119,77 pour 97 et 7,3 et
51,4 pour 97-NPs. Le tableau 8 montre également que l’IND 97 est moins actif que l’INOD
62. Administré en ip à la même dose de 30 mg/kg/j, l’inhibition de parasitémie est de 19,1 %
seulement pour l’IND 97 contre 62,1 % pour l’INOD 62. Administré à la dose de 25 mg/kg en
iv, 97-NPs est moins actif (51,8 % d’inhibition de parasitémie) que 62-NPs (99,1 %).
![Page 66: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/66.jpg)
56
Tableau 8. Activités antipaludiques in vivo du composé 97 à l’état pur et sous forme de
nanoparticules à base d’albumine (NPs) comparées à l’INOD 62
Composé Dose (mg/kg/j) Inhibition de
parasitémie (%)
DE50a
(mg/kg/j)
DE90b
(mg/kg/j) po ip iv
97 30 15,4 82,62 701,29
97 30 19,1 49,51 119,77
62c 30 62,1 - -
97-NPs 25 82,4 7,3 51,4
97-NPs 25 51,8 25,1 45
62-NPs c 25 99,1 - -
Artésunate 30 100 1,81 4,57
Artésunate 30 100 5,64 13,74
Chloroquine
1
10
99,9
100
-
-
-
-
adose efficace médiane ou dose requise pour avoir 50% de réponse ;
bdose requise pour avoir 90% de réponse ;
c(Ibrahim, 2014)
La figure 18 montre que l’inhibition maximale de la parasitémie (100%) est atteinte après
administration en ip de 97-NPs à la dose de 100 mg/kg/jour, une dose efficace 10 fois plus
élevée que la chloroquine administrée à la même voie (Tableau 8). 97-NPs est plus actif
administré en iv, 100 % d’inhibition de parasitémie à la dose de 50 mg/kg. Aux faibles doses
(5 et 25 mg/kg/jour), l’administration en ip est plus efficace qu’en iv. Cette différence peut
être due à la perte de produit lors de la filtration (5 µm) effectuée avant injection en iv, une
étape non indispensable en ip. Elle peut également être due à l’élimination rénale plus rapide
du composé après administration en iv et à sa libération prolongée grâce à sa liaison avec les
cellules de la cavité péritonéale liée à sa lipophilicité.
Figure 18. Courbes dose-réponse du composé 97 formulé en nanoparticules à base
d’albumine après administration en iv et en ip
![Page 67: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/67.jpg)
57
Selon la figure 19, bien que l’inhibition de parasitémie soit plus élevée après administration
en ip aux faibles doses de 5 et 25 mg/kg/j, le temps de survie des souris est plus élevé après
administration en iv aux doses 5, 25 et 50 mg/kg. On observe qu’au bout de deux jours, les
groupes de souris traitées à la dose de 100 mg/kg/j en iv meurent. Des signes de
tremblements, confusion et agitation sont notés.
* chloroquine administrée en intrapéritonéale étant la référence et les souris non traités le contrôle
Figure 19. Temps de survie des souris infectées par P. berghei après un traitement avec le
composé 97 formulé en nanoparticules à base d’albumine en iv (A) et en ip (B)
- Résultat de l’étude de toxicité aiguë
La toxicité aiguë du composé 97 a été évaluée sur des groupes de souris en administrant par
voie orale les doses de 100 et 500 mg/kg et par voie intrapéritonéale la dose de 500 mg/kg.
Au bout de trois jours, aucun changement de comportement ni de mort n’a été noté dans
chaque groupe de souris. La DL50 (dose nécessaire pour tuer 50% d’un groupe) est donc
supérieure à 500 mg/kg, c’est-à dire 5 – 10 fois plus élevé que les doses de traitement.
![Page 68: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/68.jpg)
Ce travail a donné lieu à une publication :
Rakotoarivelo NV, Ibrahim H, Ibrahim N, Cabour C, Vivas L, Thompson E, Nallet JP,
Nepveu F, Valentin A. Antimalarial activity of 2-Aryl-3H-indol-3-one formulated in albumin-
based nanosuspensions. (soumis)
N
OH3CO
OCH3N+
OH3CO
OCH3
O-
t1/2 (microsomes) < 1 min
Parasitemia inhibition (INOD/HSA NPs, 25
mg/kg/day, iv) = 99.1 %
t1/2 (microsomes) > 30 min
ED90 (IND/BSA NPs, iv) = 44.7 mg/kg/day
![Page 69: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/69.jpg)
58
D. Conclusion
A l’issue de nouvelles étapes de pharmacomodulation sur la série indolone-N-oxyde, décrites
dans cette thèse, il ressort plusieurs observations et résultats. Il est possible de placer des
groupements volumineux en position 5 et 6 du noyau indolone-N-oxyde tout en conservant
l’activité antipaludique.
OH2N N+
O-
O
Cl
94
CI50 (FcB1) = 87,7 nM
H2N N+
O-
O
Cl
79
CI50 (FcB1) = 183 nM
Il a également été possible de positionner un bras espaceur en position 6. Bien que la synthèse
de dérivés fluorescents par fixation d’un fluorophore en position 6 n’ait pas aboutie, le
composé 94 demeure un outil moléculaire très intéressant pour de futures fonctionnalisations.
Une amélioration de la solubilité n’a pas pu être obtenue malgré l’introduction de
groupements amino à différentes positions et de différents types.
Afin de disposer de molécules présentant de meilleures biodisponibilité et stabilité in vivo, les
2-aryl-3H-indol-3-ones, forme réduite des indolone-N-oxydes, ont été étudiées, d’une part,
pour leur interaction avec l’albumine et, d’autre part, pour leurs activités antipaludiques in
vivo.
N+Cl
O-
O
O
O
Indolone-N-oxyde, 62
N
O
OO
2-aryl-3H-indol-3-one, 97
Inhibition de parasitémie (25 mg/k/j, iv) = 51,8 % Inhibition de parasitémie (25 mg/k/j, iv) = 99,1 %
Bien que présentant de bonnes activités in vivo, la série INDs demeure moins performante que
la série INODs.
Les perspectives de ce travail se placent ainsi sur la série INODs et de nouveaux composés
qui pourraient être générés à partir du composé 94.
![Page 70: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/70.jpg)
59
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60
A. Introduction
La médecine traditionnelle basée sur la guérison par les plantes et les animaux a été
longtemps utilisée pour les traitements primaires dans plusieurs pays. La médecine moderne
s’intéresse à ces ressources dans l’espoir de découvrir de nouveaux médicaments. Les
principes actifs non synthétiques ou semi-synthétiques actuels sont issus principalement des
plantes, suivis par les produits d’origine microbienne, animale et minérale (Alves, 2007). Les
médicaments antipaludiques d’origine naturelle connus sont la quinine et l’artémisinine,
produits issus des plantes. Dans ce travail, nous avons choisi deux sources de biodiversité, les
champignons et les plantes. Les études des activités antipaludiques ont été menées, d’une part,
sur les clitocybines issues de champignons du genre Clitocybe et, d’autre part, sur des extraits
issus de plantes malgaches.
B. Clitocybines et dérivés
1. Introduction
Les champignons sont utilisés dans le traitement de nombreuses maladies par la médecine
traditionnelle en Chine (Paterson, 2008), au Japon (Wu, 2013), en Europe de l’Est et en
Russie (Lemieszek, 2011). Ils sont également source de médicaments comme la pénicilline
qui est un antibiotique issu du champignon Penicillium. Bien qu’il n’y ait pas encore de
médicaments antipaludiques extraits de champignons, les recherches sont nombreuses, avec la
découverte de nouvelles molécules présentant des propriétés antiplasmodiales : sesquiterpènes
(Isaka, 2009), alcaloïdes (Kumarihamy, 2010), phénylalcaloïdes (Haritakun, 2010), acide
lactonique (Xu, 2010), strobilurines (Kornsakulkarn, 2010), naphthopyrones (Isaka, 2010),
lanostanes (Ma, 2015).
En 1945, A-Ch. Hollande a constaté qu’un champignon basidiomycète de la famille des
Agaricacées, le Clitocybe gigantea (Schéma 7), a été à l’origine de larges cercles appelées
« ronds de sourcières » dans les prairies alpines, tuant les herbes sans étape de putréfaction.
Cette conservation des herbes mortes démontraient que la terre a été pauvre en microbes
responsables de la putréfaction. Suite à des étapes d’extraction, il a ainsi découvert dans le
champignon, la présence d’un antibiotique puissant qu’il a nommé clitocybine (Hollande,
1945) qu’il a également retrouvé dans le Clitocybe candida (Schéma 7). Cet extrait agit sur
les bactéries Gram positif et Gram négatif (Hollande, 1945), sur les mycobactéries
(Hollande, 1947) et sur les virus (Rivière, 1947). Quelques années après, des études pour
extraire et identifier la molécule active ont été entreprises (Hollande, 1949 ; Rebert, 1949 ;
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61
Rebert, 1956 ; Ringenbach, 1962). Des propriétés antimitotiques (Ringenbach, 1962) et des
activités antibiotiques de la clitocybine (Müller-Stoll, 1990) ont été rapportées.
Schéma 7. Photos des champignons à clitocybine
Récemment, les extraits obtenus à partir de la Clitocybe aurantiaca (Schéma 7) ont permis
l’isolement de deux molécules actives : l’isoindolinone clitocybine A qui possède des
propriétés antioxydantes (Kim, 2008) et antiprolifératives (Yoo, 2012) et l’isoindole
clitocybine D qui inhibe l’élastase neutrophile humaine (Kim, 2009). La clitocybine A et ses
dérivés synthétiques (clitocybine B et clitocybine C) sont des isoindolinones piégeurs de
radicaux libres inhibant la mort cellulaire par apoptose et le vieillissement (Moon, 2009).
Pour ces raisons, nous nous sommes intéressés à la famille des isoindolinones pour vérifier si
Clitocybe candida ou Aspropaxillus
candidus ou Leucopaxillus candidus Source : base de données mycologiques MycoDB
(http://www.mycodb.fr/photos/Leucopaxillus_ca
ndidus_2013_jd_1.jpg)
Clitocybe aurantiaca ou Hygrophoropsis
aurantiaca Source : base de données mycologiques MycoDB
(http://www.mycodb.fr/photos/Hygrophoropsis_aurant
iaca_2010_rp_1.jpg)
Clitocybe gigantea ou Leucopaxillus
giganteus Source : base de données mycologiques MycoDB
(http://www.mycodb.fr/photos/Leucopaxillus_gi
ganteus_2007_jd_1.jpg)
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62
elle possèdait des activités antimicrobiennes, notamment antimycobactériennes et également
antipaludiques. Dans ce travail, nous avons choisi de synthétiser des isoindolinones dérivées
de la clitocybine pour tester leur activité sur P. falciparum. Parallèlement, les activités
antimycobactériennes ont été testées par l’équipe du Dr M.R. Pasca de l’Université de Pavie
(Italie), et les activités antibactériennes et antifongiques par l’équipe du Pr M. Treilhou du
Centre Universitaire Jean-François Champollion à Albi (France).
N
O
OH
O
O
N
O
OH
O
HO
N
O
OH
OH
HO
N
OH
HO
O
OOH
Clitocybine A, 101 Clitocybine B, 102 Clitocybine C, 103 Clitocybine D, 104
2. Synthèse
La méthode développée par Yoo et al (Yoo, 2009) a été utilisée pour la synthèse des dérivés
isoindolinones (Schéma 8). Le méthyl 2-formyl-3,5-diméthoxybenzoate 105 réagit avec les
amines appropriées dans le méthanol à température ambiante. Après 1 h, le tétrahydruroborate
de sodium est ajoutée à la solution à 0 °C puis le mélange est agité à température ambiante
pendant la nuit pour obtenir l’isoindolinone correspondant.
Deux dérivés isoindolinotriazoles 116 et 117 ont été synthétisés à partir de la cycloaddition (3
+2) d’un 2-(méta- ou para-éthynylphényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-ones (113 et 114) avec
l’azide 115 en présence de l’ascorbate de sodium et du sulfate de cuivre pentahydraté dans le
mélange de solvant THF/t-BuOH/H2O à température ambiante (Schéma 8).
La déméthylation des produits a également été effectuée suivant le protocole de Yoo et al
(Yoo, 2009) (Schéma 8). Les deux groupements méthoxy de la clitocybine C 103 sont
convertis en groupements hydroxyl par une réaction sous reflux en présence d’acide acétique
et d’acide bromhydrique. Les composés, clitocybine A 101, clitocybine B 102 et
isoindolinone 118 ont été obtenus. Ce troisième produit 118 est un nouveau isoindolinone
isolé qui est l’isomère de la clitocybine B 102. Ce composé 118 n’a pas été reporté
précédemment (Yoo, 2009) et a été découvert grâce aux spectres LC-MS qui montrent deux
pics à différents temps de rétention (9 et 9,5 min) et une masse de l’ion moléculaire [M + H]+
identique (Figure 20).
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63
CHO
CO2Me
O
O
H2N R1N
O
OO
R1
N
O
OO
-N N+
NN
O
OO
NN
N
N
O
OO
OH N
OH
OO
OHN
O
HOO
OHN
OH
HOO
OH
105 103, 106 - 114
ix
113 - 114 116 - 117
x
Clitocybine A, 101 Clitocybine B, 102 118Clitocybine C, 103
xi
S
S
115
R1 :
(ix) NaBH4, MeOH, 0 °C – TA; (x) Na-ascorbate (0,45 eq), CuSO4.5H2O (0,1 eq), THF/t-BuOH/H2O (3 :1 :1,
v/v/v), TA ; (xi) 48 % HBr, AcOH, reflux
Schéma 8. Schéma de synthèse des dérivés isoindolinones
Les quinze isoindolinones synthétisées ont été caractérisées par leurs données
spectroscopiques (voir partie expérimentale, pages 83 - 87). Les spectres IR présentent des
bandes vers 1700 – 1680 cm-1
confirmant la présence de la fonction C=O. Les spectres RMN
du carbone 13 présentent deux signaux à δ égal à 166 – 168 ppm et 47,90 – 48,26 ppm
correspondant respectivement à la fonction C=O et au carbone secondaire confirmant la
formation du noyau isoindolinone. La formation du noyau triazole des isoindolinotriazoles a
été confirmée par la présence d’une bande d’absorption dans la région 3188 – 3105 cm-1
du
spectre IR correspondant à l’élongation de =C-H du noyau triazole. Le spectre RMN du
proton a présenté un singulet caractéristique du proton triazolyl vers δ = 7,64 – 8,71 ppm. Le
spectre RMN du carbone 13 a présenté un signal à δ égal à 119,1 – 121,3 ppm relatif au
carbone C-5 du noyau triazole. Les pics respectifs [M + H]+ des composés sont observés sur
le spectre de masse.
3. Activités antipaludiques
Les activités antiplasmodiales in vitro des isoindolinones synthétisés ont été évaluées sur les
formes érythrocytaires de la souche chloroquinorésistante P. falciparum FcB1 (Toulouse) et
sur les formes hépatocytaires de P. yoelii (effectués par l’équipe du Pr D. Mazier, Hopital de
Cl OH OMe OPh N N
F
O; ; ; ; ; ; ; ; ;
![Page 75: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/75.jpg)
64
Pitié-Salpêtrière, Paris). Les essais de cytotoxicité sont effectués sur des cellules épithéliales
de singe Vero (Tableau 9).
Figure 20. Profil chromatographique et spectre de masse du mélange de la clitocybine B 102
et de son isomère 118. A: profils chromatographiques au détecteur à barrette de diode par
scan total (haut) et au détecteur de masse (bas); B: spectre de masse du pic au temps de
retention 8,80 – 8,95 correspondant au produit 118 ; C: spectre de masse du pic au temps de
retention 9,42 – 9,63 correspondant à la clitocybine B 102
Les clitocybines présentent une CI50 de l’ordre du µM sur la souche de Plasmodium FcB1. La
clitocybine A 101 a la meilleure activité avec une CI50 de 2 140 nM et un indice de sélectivité
Vero/FcB1 de 14. Les autres dérivés synthétisés 106 – 114 y compris les molécules hybrides
isoindolinotriazoles 116 et 117 ne sont pas actifs. Le composé 106 dont le phényl lié à l’azote
n’est pas substitué n’a pas d’activité. En le substituant en méta par un groupement indolone-
N-oxyde (119), une activité apparait (CI50 de 1 014,5 nM). Cette activité est probablement due
à ce deuxième noyau connu pour ses propriétés antipaludiques (Nepveu, 2010). Seuls deux
isoindolinones ont été testées sur le stade hépatocytaire du parasite, la clitocybine A 101 et la
clitocybine B 102. Aucune des deux n’est active. Les tests ont ainsi montré que les
isoindolinones n’ont pas d’activités antiplasmodiales. Les essais de pharmacomodulation
montrent que cette série ne présente pas d’intérêt car les produits les plus actifs (et très peu
actifs en fait) sont les moins fonctionnalisés.
A
B C
![Page 76: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/76.jpg)
65
Tableau 9. Activités antiplasmodiales érythrocytaires et hépatocytaires et cytotoxicité des
isoindolinones
Composé Structure Log P
calca
CI50 (nM)
Souche FcB1
CC50
(µM)
Vero
IS CC50
Vero/ CI50
FcB1
Hépatocytes humains
infectés par P. yoelii
TC50b (µM) CI50 (µM)
101
�
1,20 2140 30 14 > 19,46 > 19,46
118 N
O
OH
OH
O�
1,65 10701 29 2,7 nd nd
102 N
O
OH
O
HO�
1,67 5535 18 3,25 > 18,45 > 18,45
103 N
O
OH
O
O�
2,47 > 35088 17,5 > 0,5 nd nd
106 N
O
OO �
2,34 inactif > 37 - nd nd
107 N
O
OO �
4,24 inactif > 30 - nd nd
108 N
O
OO
Cl
�
3,05 inactif > 33 - nd nd
109 N
O
OO
O
�
2,51 inactif 33 - nd nd
110 N
O
OO
O
�
4,00 inactif > 28 - nd nd
111 N
O
OO
N
�
2,54 inactif 26 - nd nd
112 N
O
OO
N O
F �
2,54 nd nd - nd nd
113 N
O
OO �
2,35 inactif 14 - nd nd
114 N
O
OO �
2,36 inactif > 34 - nd nd
119c
N
O
OO
N+
O-
O
�
2,33 1014,5 16,91 16,7 nd nd
116 N
O
OO
N N
N S
�
3,80 inactif > 22 - nd nd
117 N
O
OO
NN
N S
�
4,55 inactif 1 - nd nd
aLog P calculé avec VCCLAB (http://www.vcclab.org/lab/alogps/start.html); bconcentration induisant 50% de mort cellulaire ; csynthétisé
par Dr E. Najahi
![Page 77: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/77.jpg)
66
4. Activités antimicrobiennes
La litératture a rapporté les activités antimicrobiennes des extraits de clitocybines (voir
l’introduction de cette partie, pages 59 - 60). Nous avons ainsi voulu tester les molécules
pures sur différentes microbes. Les activités antibactériennes des isoindolinones ont été
évaluées sur cinq souches bactériennes, bactéries Gram positif (Staphylococcus aureus,
Enterococcus hirae), bactéries Gram négatif (Pseudomonas aeruginosa, Escherichia coli) par
l’équipe du M. Treilhou du Centre Universitaire Jean-François Champollion d’Albi, et
mycobactéries (Mycobacterium tuberculosis) par l’équipe du Dr M.R. Pasca de l’Université
de Pavie. Les essais ont montré que cette série de molécules ne possède pas d’activités
antibactériennes. Seule la souche M. tuberculosis présente une sensibilité aux
hydroxyisoindolinones (Tableau 10). Les isoindolinones ayant une valeur de Log P faible
(entre 1,20 et 1,67) sont plus actifs (Concentration Minimale Inhibitrice, MIC, entre 18,45 et
36,9 µM). Cependant, ces produits sont également cytotoxiques. Leur indice de sélectivité
Vero/H37Rv est faible (< 2) et dans le cas de la clitocybine B 102 et de la clitocybine C 103,
l’indice de sélectivité est inférieure à 1 indiquant que le produit est toxique avant d’être actif.
Les activités fongiques ont été estimées par l’équipe du Pr M. Treilhou du Centre
Universitaire Jean-François Champollion d’Albi (France) sur deux souches de champignons
(Aspergillus niger et Candida albicans) qui n’ont pas été sensibles aux isoindolinones.
Tableau 10. Activité antituberculeuse des isoindolinones
Composé Structure Log P calcb
MIC (µM) M.
tuberculosis H37Rv
CC50 (µM)
Vero
IS
Vero/H37Rv
101
�
1,20 19,45 30 1,54
118 N
O
OH
OH
O�
1,65 18,45 29 1,57
102 N
O
OH
O
HO�
1,67 18,45- 36,9b 18 0,97 - 0,49
103 N
O
OH
O
O�
2,47 70,17 17.5 0,25
Autres dérivés - inactifs - -
Ciprofloxacine -0,57 2,5 c nd -
aLog P est calculé avec VCCLAB (http://www.vcclab.org/lab/alogps/start.html); bplusieurs essais effectués ; c(Ibrahim H, 2012)
![Page 78: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/78.jpg)
Ce travail a donné lieu à 2 publications :
- Rakotoarivelo NV, Najahi E, Perio P, Hollande E, Pasca MR, Nepveu F. Clitocybins and
2-substituted-isoindolin-1-ones: synthesis and in vitro antimycobacterial activities.
(soumis)
OH
H3CO
N
O
OH
OH
HO
N
O
OH
MIC = 18.45 µMCC50 = 29 µM
MIC = 19.45 µMCC50 = 30 µM
- Rakotoarivelo NV, Najahi E, Perio P, Hollande E, Nepveu F. Isoindolinotriazole
derivatives: synthesis by the azide-alkyne cycloaddition click chemistry. JAC 2014, 10,
2937-2943 (Voir Annexe 6, page 150)
OCH3
H3CO
N
O
OCH3
H3CO
N
O
NN
N
R2
N3 R2+
click chemistry
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67
5. Conclusion
Lors de la synthèse des trois clitocybines 101, 102 et 103, l’isomère 118 a été découvert.
Onze nouveaux dérivés ont également été synthétisés. Ces isoindolinones ne possèdent pas
d’activités antiplasmodiales ni au stade hépatocytaire ni au stade érythrocytaire. La meilleure
activité in vitro sur la souche FcB1 est de l’ordre du µM (CI50 de 2,14 µM pour la clitocybine
A 101). Les hydroxyisoindolinones présentent une bonne MIC sur M. tuberculosis mais sont
très cytotoxiques. Les tests sur d’autres souches bactériennes et fongiques ont donné un
résultat négatif. Les molécules isolées ne sont pas actives à l’inverse des extraits issus des
champignons à clitocybines. Des cas similaires ne sont pas rares lors des études d’extraction
et d’isolement moléculaire.
C. Extraits issus de plantes malgaches
1. Introduction
Madagascar est un des pays où la médecine traditionnelle basée sur les plantes occupe une
place importante. Cette île possède une grande diversité d’espèces végétales endémiques. Les
populations locales en font usage pour se soigner, surtout dans les régions rurales n’ayant pas
accès aux médicaments. Plusieurs plantes médicinales antipaludiques ont été recensées à
l’aide des tradipraticiens, des gardiens de forêts, de la population locale (Rasoanaivo, 1992 ;
Randrianarivelojosia, 2003) et de criblage (Rasoanaivo, 1999 ; Rasoanaivo, 2004). Au sein
de l’Institut Malgache de Recherches Appliquées (IMRA), deux plantes ont fait l’objet
d’études plus poussées ces 20 dernières années, Strychnos sp et Strychnopsis thouarsii.
Après un criblage d’extraits de 50 plantes malgaches pour l’activité antiplasmodiale in vitro et
l’activité modulatrice de la chloroquine, 12 plantes ont montré une activité antiplasmodiale
significative et seul l’extrait alcaloïdique de Strychnos sp et ses constituants isolés agissent en
synergie lorsqu’ils sont combinés à la chloroquine (Rasoanaivo, 1999). Les alcaloïdes issus
de l’écorce de la tige de Strychnos sp étudiés (Loganiacée) qui sont la strychnobrasiline 120 et
la malagashanine 121 sont dépourvus d’activité antipaludique mais potentialisent l’action de
la chloroquine in vitro et in vivo (Rasoanaivo, 1994 ; Rasoanaivo, 1996). Des dérivés
indolines de la strychnobrasiline 120 plus potentiateurs de la chloroquine ont été synthétisés
(Trigalo, 1999 ; Razafimahefa, 2005). La malagashanine 121 seule ou associée à la
chloroquine ne présente pas de toxicité (Ramanitrahasimbola, 1999). La malagashanine 121
agit sur la forme trophozoite agée de Pf (Rafatro, 2000) en stimulant l’accumulation de la
![Page 80: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/80.jpg)
68
chloroquine et en empêchant sa sortie (Ramanitrahasimbola, 2006). Elle réduit l’activité de
la glutathione transférase (PfGST) (Mangoyi, 2010). Des analogues de ce produit ont été
synthétisés à partir de la strychnobrasiline (Trigalo, 2004). Sa synthèse totale sera effectuée
par Simon Blackey (Blakey, 2014). Des essais cliniques ont été conduits pour les extraits de
Strychnos myrtoides sur des populations présentant une résistance à la chloroquine, des essais
similaires doivent encore être entrepris (Willcox, 2008).
H
HH
HO
OH
OH
HNH
O
HOH
HH
HO
OH
OH
HN
O
HO
Tazopsine, 122 NPC-tazopsine, 123Malagashine, 121Strychnobrasiline, 120
N O
O
CO2Me
HH
N HH
N O
O
HH
HO N
Parmi les plantes médicinales recensées par Rasoanaivo et al (Rasoanaivo, 1992), la
décoction de l’écorce de la tige de Strychnopsis thouarsii (Menispermacée) est un remède
largement réputé à Madagascar pour protéger contre le paludisme et a fait l’objet d’une étude
en 2006. Un alcaloïde dérivé de la morphine, la tazopsine 122, est extrait de cette plante. Elle
est active contre les formes hépatocytaires et érythrocytaires de Plasmodium. Son dérivé
semi-synthétique, la N-cyclopentyl-tazopsine (NCP-tazopsine) 123, est moins toxique mais
seulement actif contre les formes hépatocytaires (Carraz, 2006). C’est un excellent candidat
pour le développement de traitement prophylactique du paludisme (Flemming, 2007).
D’autres dérivés de la tazopsine ont été étudiés (Carraz, 2012).
Outre les alcaloïdes, d’autres composés issus des plantes ont également des activités
antiplasmodiales. C’est le cas des sesquiterpènes lactoniques (Ramanandraibe, 2005), des
composés phénoliques (Ramanandraibe, 2008) ou encore des triterpénoïdes pentacycliques
(Ruphin, 2013). Il reste encore plusieurs plantes à étudier pour rechercher de nouveaux
archétypes structuraux actifs. Dans ce travail de thèse, trois plantes utilisées par la population
locale malgache pour traiter le paludisme et possédant une activité antiplasmodiale in vitro
ont été sélectionnées pour l’étude. Etant donné que les études sur ces plantes ne sont pas
complètement terminées, elles sont codées 28 PE (Myrsinacée, plante entière), 255 FT
(Astéracée, feuilles et tiges étudiées) et 15 FT (Ménispermacée, feuilles et tiges étudiées) afin
de permettre leur valorisation potentielle. Cette partie des travaux a été effectuée pendant les
six mois de séjour de recherche à l’Institut Malgache de Recherches Appliquées.
![Page 81: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/81.jpg)
69
2. Extraits et substances naturelles isolés
2.1. Criblage et extraction des trois plantes
Les manipulations ont été effectuées avec l’encadrement de la Professeure Voahangy
RAMANANDRAIBE VESTALYS, dans le Laboratoire de Pharmacognosie Appliquée (LPA)
dirigé par le Dr D. Ramanitrahasimbola.
Les échantillons utilisés pour les études sont trois extraits de la plante 28 PE (extrait aqueux,
extrait acétate d’éthyle et extrait dichlorométhane), un extrait éthanolique de la plante 255 FT
et un broyat de feuilles et de tiges de la plante 15 FT. Les extraits sont criblés pour leurs
activités antiplasmodiales in vivo.
Sur l’extrait éthanolique de la plante 255 FT, un partage eau – acétate d’éthyle a été effectué
après dégraissage à l’hexane. Les extraits hexanique et acétate d’éthyle ont été testés. Après
évaporation de la phase aqueuse, aucun extrait n’a été obtenu. Ceci indique l’absence de
produits hydrosolubles dans l’extrait éthanolique.
Le broyat des feuilles et des tiges de la plante 15 FT a été macéré pour extraire des alcaloïdes
totaux qui seront criblés. Les alcaloïdes ont été recherchés car ce sont des composés
organiques d’origine naturelle, azotés, possédant des propriétés pharmacologiques,
intéressants par leur grande diversité structurale et par leurs activités thérapeutiques
répandues. De plus, d’après la chimiotaxonomie, la plante 15 FT est une plante à alcaloïdes.
La présence de cette famille de composé dans la plante a été vérifiée par la formation d’un
précipité après ajout de quelques gouttes de réactif de Valser-Mayer, le tétraiodomercurate de
potassium, dans la poudre humectée d’une solution d’acide chlorhydrique.
Une extraction alcaloïdique en milieu acide a été effectuée en épuisant les feuilles et les tiges
broyées par une solution d’acide acétique 1,8 %. Le filtrat de la macération a été ensuite
alcalinisé avant d’extraire les alcaloïdes avec le dichlorométhane. L’extrait d’alcaloïdes totaux
qui en résulte est ensuite testé. Le rendement obtenu par rapport à la quantité des feuilles et
des tiges utilisés est faible (< 1%).
2.2. Fractionnement et isolement
La plante choisie pour l’étude chimique plus approfondie est 15 FT. Le fractionnement et
l’isolement de produits actifs ont été effectués suivant l’organigramme ci-dessous (Schéma
9).
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70
Protocole de fractionnement et d’isolement des produits actifs de 15 FT
Schéma 9. Protocole de fractionnement et d’isolement des produits actifs de la plante 15 FT
Huit fractions ont été obtenues après une séparation grossière par colonne chromatographique
des alcaloïdes totaux. Les quatre premières fractions F1, F2, F3 et F4 n’ont pas réagi au
réactif de Dragendorff, réactif spécifique des alcaloïdes contenant de l’iodobismuthate de
potassium après analyse chromatographique sur couche mince (CCM). Ceci indique l’absence
d’alcaloïdes dans ces fractions. Quant aux quatre fractions F5, F6, F7 et F8, elles ont montré
des résultats positifs et contiennent par conséquent des alcaloïdes, majoritairement retrouvés
dans la fraction F5 (Figure 21). Trois produits sont isolés de cette fraction après une
séparation par chromatographie sur colonne suivie d’une chromatographie préparative sur
plaques, mais les quantités obtenues sont très faibles pour permettre de continuer l’étude : de
confirmer leurs activités antipaludiques par les essais in vivo et d’identifier leur structure par
les méthodes spectroscopiques. Ainsi, il est nécessaire de procéder à de nouvelles extractions
sur la plante 15 FT.
La figure 22 montre les résultats de l’analyse LC-MS du produit isolé F5 P2. Le
chromatogramme obtenu par détection à barrette de diodes montre deux pics aux temps de
rétention 5,40 et 5,53 min. L’absorbance obtenu est très faible même après augmentation de la
concentration de l’échantillon analysé. Le spectre de masse montre un seul pic correspondant
à une masse [M+H]+ de 563. En tenant compte du premier chromatogramme, il est évident
que le produit isolé F5 P2 n’est pas pur.
Alcaloïdes totaux 15 FT
(1 g)
15 FT F5
(453 mg)
15 FT F6
(122 mg)
15 FT F7
(228 mg)
15 FT F8
(164 mg)
C.C de gel de silice : CH2Cl2/MeOH en gradient
95/5 à 75/25
15 FT F1
(128 mg)
15 FT F2
(52 mg)
15 FT F3
(77 mg)
15 FT F4
(46 mg)
F5 P1
(<1 mg)
F5 P2
(9 mg)
F5 P3
(<1 mg)
C.C. de gel de silice : CH2Cl2/MeOH 93/7
C. préparative sur plaques : AcOEt/MeOH 70/30
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71
*extrait d’alcaloïdes totaux (noté 15 FT) étant la référence ; taches d’alcaloïdes révélées au réactif de
Dragendorff
Figure 21. Chromatographie sur couche mince des quatre fractions F5, F6, F7 et F8 : l’éluant
étant un mélange dichlorométhane/méthanol 90/10 (plaque de gauche) et 80/20 (plaque de
droite)
Figure 22. Profils chromatographiques au détecteur à barrette de diodes par scan total (en
haut) et au détecteur de masse (en bas) du produit F5 P2
![Page 84: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/84.jpg)
72
3. Activité antipaludique in vivo
Les activités antiplasmodiales des extraits ont été évaluées sur des souris impaludées par P.
yoelii dans le Laboratoire d’Evaluation Pharmaco-Clinique (LEPC) dirigé par le Pr Rafatro.
Les résultats sont donnés dans le tableau 11. Un extrait d’alcaloïdes totaux de Cinchona
dissous dans de l’acide acétique/eau est utilisé comme produit de référence lors des essais in
vivo. Les extraits sont solubilisés dans le mélange DMSO/eau.
Tableau 11. Activités antiplasmodiales in vivo des extraits et fractions naturels issus des trois
plantes
Extraits Dose (mg/kg/j/s) % d’inhibition de
parasitémie
28 PE
Phase AcOEt 500 Non actifs
Phase H2O 500 Non actifs
Phase CH2Cl2 500 Toxiques
200 Toxiques
255 FT
Phase EtOH 500 44 %
Phase hexane 400 0 %
Phase AcOEt 400 6 %
15 FT Alcaloïdes totaux
100 Non actifs
200 7 %
500 94 %
Cinchona Alcaloïdes totaux 100 61 %
Les extraits acétate d’éthyle et eau de la plante 28 PE sont inactifs. La phase dichlorométhane
a été toxique provoquant la mort des souris après le premier traitement à la dose de 500
mg/kg/j/s. En diminuant la dose à 200 mg/kg/j/s, la mort des souris était survenue après le
deuxième traitement. Leur autopsie révèle des lésions au niveau du foie. La plante 28 PE n’a
donc pas été exploitée.
L’extrait éthanolique de la plante 255 FT possède une bonne activité avec 44% d’inhibition de
parasitémie. Après son dégraissage avec l’hexane et son partage avec l’eau et l’acétate
d’éthyle, les phases obtenues ne sont pas actives. Cette perte d’activité nous a poussés à ne
pas sélectionner cette plante pour des études plus approfondies. Des cas similaires ne sont pas
rares lors des études phytochimiques. Il peut arriver également que les produits isolés sont
moins actifs que l’extrait de la plante entière à cause des effets synergiques (Rasoanaivo,
2011).
![Page 85: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/85.jpg)
73
Les études de fractionnement et d’isolement de molécules ont été effectués avec la plante 15
FT car l’extrait d’alcaloïdes totaux issu de cette plante a montré une très bonne activité à la
dose de 500 mg/kg/j avec un pourcentage d’inhibtion de parasitémie de 94%. Nous avons été
confrontés à un problème de solubilité de l’extrait dans le DMSO durant les tests. Ce qui
pourrait expliquer la forte dose active enregistrée (500 mg/kg/j/s). Les alcaloïdes devraient
être dissous dans de l’eau acidifiée par de l’acide acétique. Les fractions non alcaloïdiques F1,
F2, F3 et F4 obtenus après fractionnement des alcaloïdes totaux de 15 FT par colonne de
silice n’ont pas été testés, ainsi que la fraction F5 contenant les alcaloïdes majoritaires. Les
résultats des tests antipaludiques in vivo des fractions F6, F7, F8 sont très variables que l’on
ne peut pas tirer de conclusions significatives. Ces tests devront être refaits.
4. Conclusion
Trois plantes appartenant à trois familles différentes ont été étudiées. La plante 28 PE de la
famille des Myrsinacées contenait des extraits toxiques ou inactifs. Concernant la plante 255
FT de la famille des Astéracées, l’activité antiplasmodiale de son extrait éthanolique est
perdue après partage. La plante 15 FT de la famille des Ménispermacées contient des
alcaloïdes dont l’extrait total est très actif avec un pourcentage d’inhibiton de parasitémie de
94%. Parmi les trois espèces de plantes étudiées, la plante 15 FT a donc été retenue pour
l’isolement et l’identification de composés actifs. Le fractionnement et l’isolement de 15 FT a
permis d’obtenir trois produits alcaloïdiques encore non identifiés et leur activité
antipaludique n’est pas encore confirmée.
D. Conclusion du chapitre des produits naturels antipaludiques
La recherche de nouveaux archétypes structuraux à partir de la biodiversité est complexe. La
série des isoindolinones découverte à partir des champignons basidiomycètes du genre
Clitocybe dont les extraits étaient connus pour leur forte activité antimycobactérienne a
suscitée des études plus approfondies sur leur pharmacomodulation et leurs activités
antimicrobiennes. Cependant, les résultats obtenus se sont révélés négatifs impliquant l’arrêt
des études sur cette série. Le criblage d’extraits issus de trois plantes médicinales pour leur
activité antiplasmodiale in vivo a montré que l’extrait d’alcaloïdes totaux de la plante 15 FT
est actif. Son fractionnement n’a pas permis d’obtenir des produits isolés purs pour le moment
et le rendement est très faible. Les travaux doivent être poursuivis pour pouvoir accumuler les
produits isolés.
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74
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75
Bien que d’énormes progrès aient été effectués ces dernières années pour lutter contre le
paludisme, cette maladie reste une cause de mortalité et de morbidité importante notamment
en Afrique chez les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Pour lutter contre
l’émergence de résistances aux médicaments d’usage actuels, de nouvelles molécules
antipaludiques présentant de nouveaux mécanismes d’action font l’objet de recherches pour
un éventuel développement.
Les indolone-N-oxydes (INODs), série antipaludique prometteuse, a subi plusieurs étapes de
pharmacomodulation afin d’améliorer ses propriétés biologiques, notamment sa solubilité et
sa stabilité. L’amélioration de la solubilité a été obtenue pour les aminoindolone-N-oxydes
synthétisées sous forme chlorhydrate. Un résultat majeur est la conservation de l’activité
antiplasmodiale lorsque des modifications sont effectuées en position 5 et 6 du noyau
indolone-N-oxyde y compris la substitution en position 6 par un groupement NH2 (CI50 égale
à 183 nM pour le composé 79, 6-Amino-2-(4-chloro-phenyl)-1-oxy-indol-3-one) ou un
groupement à longue chaine aminopropoxyle (CI50 égale à 87,7 nM pour le composé 94, 6-(3-
amino-propoxy)-2-(4-chloro-phényl)-1-oxy-indol-3-one). Deux directions de modulation
chimique ont été choisies afin de rendre la fonction nitrone (ON=C) moins facilement
réductible pour améliorer la stabilité et la biodisponibilité des composés in vivo: i) en plaçant
un groupement encombrant en position 7 du noyau phénylindolone ; ii) en synthétisant une
nouvelle série à fonction nitrone partiellement réduite (N=C). La deuxième voie a permis
l’obtention d’une nouvelle série, 2-aryl-3H-indol-3-ones, et de mener des études d’interaction
avec l’albumine et des essais in vivo. L’IND 97, 5-méthoxy-2-(4-méthoxyphényl)-3H-indol-
3-one, a une bonne stabilité (t1/2 = 30 min sur microsomes hépatiques) et formulé en
nanoparticules à base d’albumine, il présente une bonne activité antipaludique avec une
inhibition de parasitémie de 100 % à la dose de 50 mg/kg administré en iv.
Les clitocybines, identifiées originellement dans les champignons Clitocybes, et leurs dérivés
isoindolinones de synthèse ont été étudiés et n’ont présenté aucune activité antipaludique.
Contrairement aux extraits, les molécules pures de clitocybines possèdent une faible activité
antituberculeuse, une forte cytotoxicité et aucune autre activité antimicrobienne. Des
composés naturels ont été recherchés dans trois plantes malgaches en procédant à des
extractions. Un extrait d’alcaloides totaux d’une plante malgache codé 15 FT présente 94 %
d’inhibition de parasitémie, administré à 500 mg/kg/jour chez des souris infectés par P. yoelii.
Des alcaloïdes ont été isolés mais leur faible quantité n’a pas permis d’aller plus en avant dans
les études. Ainsi les perspectives de ce travail se placent sur de nouvelles étapes de
pharmacomodulation de la série INOD à partir du composé 94, et sur l’identificaion des
substances actives de l’extrait de la plante « 15 FT ».
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76
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77
A. Matériel
1. Appareillages
- La pureté des produits a été déterminée en utilisant un système LC-PDA-MS (Thermo
Electron Corporation) couplé au détecteur photodiode (Spectra Système UV6000LP), cette
pureté étant toujours dans l’intervalle 96 - 99%. Les spectres de masse ont été enregistrés sur
un spectromètre Finnigan LCQ Deca XP Max. La méthode d’ionisation utilisée est
l’électrospray (ESI).
- Les températures de fusion des échantillons ont été mesurées sur un appareil Electrothermal
9300 en utilisant des capillaires et ne sont pas corrigées.
- Les spectres RMN 1H et
13C ont été réalisés sur un spectromètre AC Bruker fonctionnant à
des fréquences de 300 et 75 MHz respectivement pour des composés dissous dans le DMSO
ou le chloroforme deutéré. Les déplacements chimiques (δ) sont indiqués en parties par
million (ppm), calculés par rapport au tétraméthylsilane (TMS), composé pris comme
référence. Les constantes de couplage J sont exprimées en Hertz (Hz). Pour les données de
RMN 1H, les caractérisations sont écrites de la manière suivante : δ : déplacement chimique
en ppm (multiplicité, nombre de protons, attribution). La multiplicité des signaux est donnée
par les abréviations suivantes : s (singulet), sl (singulet large), d (doublet), dd (doublé
dédoublé), t (triplet) ou m (multiplet). Les carbones quaternaires sont précisés par
l’abréviation Cq.
- Les mesures infrarouges (IR) ont été effectuées sur des composés purs en dispersion dans
des pastilles de KBr en utilisant un spectromètre de type Perkin-Elmer PARAGON 1000
FT-IR. Les positions des bandes d’absorption sont données en cm-1
.
- Les spectres de masse haute résolution (HRMS) ont été enregistrés sur un spectromètre
Bruker Maxis (Service Commun Toulouse, France).
- Les radiations émises par les rayonnements β de [3H]-hypoxanthine incorporé dans les
cellules sont mesurées par un compteur 1450-Microbeta Trilux de Wallac-PerkinElmer.
- L’homogénéisation afin d’avoir des nanoparticules est effectuée sur un homogénéisateur
haute pression Emulsiflex-C3(SODEXIM S.A.S., France). La lyophilisation est effectuée
avec un lyophilisateur Labconco. La mesure de la taille de particules est faite sur un
analyseur de particules DelsaNano C (Beckman Coulter, France).
- Le système de purification Milli Q® (Millipore, St. Quentin, France) est utilisé pour avoir de
l’eau distillée de très haute pureté. Le bain à ultrason (Elma, Allemagne) est utilisé pour
mieux solubiliser les solutions de produits.
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78
2. Chromatographies
Un gel de silice Merck de 60 Å de taille de pores (70-230 mesh) a été utilisé pour les
chromatographies sur colonne pour purifier les produits de synthèse. L’évolution des
réactions a été suivie en effectuant des chromatographies sur couche mince (CCM) sur des
plaques de gel de silice de type 60 F254 (Merck Kieselgel 60 F-254) avec détection par une
lampe UV (254 nm). Deux gels de silice Merck de 60 Å de taille de pores (0,063 – 0,200 mm
et 0,015 – 0,040 mm) ont été utilisés pour les chromatographies sur colonne afin de
fractionner les extraits de produits naturels.
3. Réactifs
L’origine des produits et des réactifs utilisés dans ce travail sont indiqués ci-dessous.
- Quatre 2-aryl-3H-indol-3-ones étaient disponibles au laboratoire et ont été synthétisés selon
le protocole décrit par Najahi E et al (Najahi, 2014a) : 5-méthoxy-2-(4-méthoxyphényl)-
3H-indol-3-one 97 (MM = 267,3 g/mol; ε298 K, λ = 281 nm, ACN = 31 100 ± 436 L/mol/cm; log P
= 2,64, calculé avec VCCLAB (http://www.virtuallaboratory.org/lab/alogps/start.html) ; 2-
(4-(diméthylamino)phényl)-5-méthoxy-3H-indol-3-one 98 (MM = 280,3 g/mol ; ε298 K, λ = 302
nm, ACN = 18 700 ± 173 L/mol/cm ; log Pcalc = 3,01) ; 2-phényl-3H-indol-3-one 99 (MM =
207,2 g/mol ; ε298 K, λ = 263 nm, ACN = 25 267 ± 153 L/mol/cm ; log Pcalc = 2,94) ; et 2-(4-
hydroxyphényl)-5-méthoxy-3H-indol-3-one 100 (MM = 253,3 g/mol ;ε298 K, λ = 292 nm, ACN =
17 200 ± 173 L/mol/cm ; log Pcalc =2,70)
- MDPI (Postfach 4005 Basel, Suisse) : indolone-N-oxydes 6-éthoxycarbonyl-1-oxy-2-
phénylindol-3-one et 5-(2-chloro-2-phénylvinyl)-6-nitro-1-oxy-2-phénylindol-3-one
- Sigma-Aldrich (Saint Quentin Fallavier, France) : alcynes 64, 2-halonitroaryles 63, 6-
carboxyfluoresceine 88, FITC 89, sel de chloroquine diphosphate (MM = 515,86 g/mol),
albumine du sérum humain (HSA) (MM = 66 478 g/mol), albumine du sérum bovin (MM =
~66 000 g/mol), tablettes de tampon phosphate salin (PBS), ibuprofène (MM = 206,29
g/mol), digitoxine (MM = 764,94 g/mol), warfarine (MM = 308,33 g/mol),
diméthylsulfoxyde (DMSO, grade spectroscopie UV), acétone (grade HPLC)
- Fischer Scientific (Illkirch, France) : acétonitrile (ACN, grade HPLC)
- Cambrex (Belgique) : milieu RPMI 1640 contenant L-glutamine et 25 mM de tampon
HEPES, artésunate de sodium
- Perkin-Elmer (Courtaboeuf, France) : [3H]-hypoxanthine
- TPP (Suisse) : flacon de culture de 25 cm2.
![Page 91: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/91.jpg)
79
B. Méthodes
1. Synthèse organique
Ces paragraphes décrivent les protocoles de synthèse des dérivés indolone-N-oxydes et de
leurs intermédiaires de synthèse, et des dérivés isoindolinones.
1.1. Synthèse des aminoindolone-N-oxydes
1.1.1. Couplage de Sonogashira : synthèse des intermédiaires o-
alcynylnitrobenzènes
Un alcyne 64 (1 mmol) et un 2-halonitroaryle 63 (1,2 mmol) sont dissous ensemble dans un
mélange de 20 mL de triéthylamine distillée et de 10 mL de DMF. Le catalyseur Pd(PPh3)2Cl2
(0,1 mmol) est ajouté et le mélange est agité sous atmosphère d’argon pendant 30 minutes. Le
catalyseur CuI (0,2 mmol) est ensuite ajouté. Après 6 heures d’agitation à température
ambiante et sous atmosphère d’argon, le mélange réactionnel est partitionné entre l’acétate
d’éthyle et l’eau. La phase organique obtenue est lavée avec de l’eau saturée en NaCl, séchée
avec Na2SO4, filtrée puis évaporée sous vide donnant un résidu. L’intermédiaire o-
alcynylnitrobenzène 65 - 73 est obtenu après purification du résidu par chromatographie sur
colonne de silice, élué par un mélange acétate d’éthyle et éther de pétrole.
(2-nitro-phényléthynyl)-phénylamine (65).
Solide jaune, Rdt: 78%, p.f 108-110 °C; RMN 1H (300 MHz, DMSO-d6)
δ: 4.12 (s, 2H, NH2), 7.59-7.67 (m, 2H, Ar-H), 7.71-7.76 (m, 3H, Ar-H),
8.17-8.30 (m, 3H, Ar-H); RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 89.4 (C≡C),
95.1 (C≡C), 117 (C), 122.8 (2 CH), 125 (CH), 128.4 (C), 129.7 (C),
130.9 (CH), 133 (2 CH), 134.3 (CH), 135.5 (CH), 149.7 (C); IR (KBr, cm-1
): 3473, 3377,
3019, 2412, 1605, 1579, 1523, 1465, 1345.
Butyl-(4-(5-méthoxy-2-nitro-phényléthynyl)-phényl)-amine (66).
Le composé 4-(5-méthoxy-2-nitro-phényléthynyl)-phénylamine 73 (Nepveu, 2010) (0,54 g, 2
mmol), 1-bromobutane (0,4 g, 3 mmol), K2CO3 (1,1 g, 8
mmol), et KI (100 mg) dans le DMF (10 mL) donne 66 (0,11 g,
17%) (Lu, 2011). Solide pourpre, Rdt 17%, p.f 123-125 °C;
RMN 1H (300 MHz, DMSO-d6) δ: 0.97 (t, J = 7.2 Hz, 3H,
CH3), 1.40-1.48 (m, 2H, CH2), 1.57-1.65 (m, 2H, CH2), 3.15-3.22 (m, 2H, CH2), 3.90 (s, 3H,
OCH3), 4.23 (s, 1H, NH), 6.55 (d, J = 9 Hz, 2H, Ar-H), 6.85 (dd, J = 3, J = 9.3 Hz, 1H, Ar-
H), 7.08 (d, J = 3 Hz, 1H, Ar-H), 7.44 (d, J = 8.4 Hz, 2H, Ar-H), 8.11 (d, J = 9 Hz, 1H, Ar-
NO2
NH2
NO2
HN
O
![Page 92: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/92.jpg)
80
H); IR (KBr) cm-1
: 3360, 3054, 2936, 1653, 1610, 1578, 1520, 1477, 1447, 1385, 1357, 1220,
895, 780, 756.
4-(4-diméthylamino-phényléthynyl)-3-nitro-phénylamine (67).
Solide rouge, Rdt 93%, p.f 148-150 °C; RMN 1H (300 MHz, DMSO-
d6) δ: 3.11 (s, 6H, 2CH3), 5.57 (s, 2H, NH2), 6.38-7.01 (m, 3H, Ar-
H), 7.72-7.78 (m, 1H, Ar-H), 7.95-8.00 (m, 2H, Ar-H); IR (KBr) cm-
1: 3440, 3332, 3019, 2936, 2400, 1720, 1609, 1600, 1564, 1520,
1467, 1346, 1295, 1220, 1110, 1022, 833, 756.
4-(4-chloro-phényléthynyl)-3-nitro-phénylamine (68).
Solide rouge, Rdt 74%, p.f 113-115 °C; RMN 1H (300 MHz, DMSO-
d6) δ: 6,01 (s, 2H, NH2), 6.62-6.93 (m, 2H, Ar-H), 7.41-7.57 (m, 3H,
Ar-H), 8.31-8.39 (m, 2H, Ar-H); IR (KBr) cm-1
: 3420, 3342, 3054,
2938, 1654, 1612, 1580, 1520, 1479, 1447, 1385, 1357, 1268, 895,
780, 756.
4-(4-méthoxy-phényléthynyl)-3-nitro-phénylamine (69).
Solide orange, Rdt 83%, p.f 134-136 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.87 (s, 3H, CH3), 5.84 (s, 2H, NH2), 6.27-6.87 (m,
4H, Ar-H), 7.79-7.81 (m, 1H, Ar-H), 7.96-8.00 (m, 2H, Ar-H); IR
(KBr) cm-1
: 3414, 3361, 3020, 2960, 2402, 1605, 1570, 1528, 1478,
1348, 1395, 1217, 1105, 1022, 835, 755.
4-(6-méthoxy-naphthalèn-2-yléthynyl)-3-nitro-phénylamine (70).
Solide orange, Rdt 74%, p.f 147-149 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.90 (s, 3H, OCH3), 6.10 (s, 2H, NH2), 6.85-7.61
(m, 5H, Ar-H), 7.98-8.57 (m, 3H, Ar-H), 8.97 (m, 1H, Ar-H); IR
(KBr) cm-1
: 3435, 3380, 2987, 2400, 1608, 1596, 1447, 1373,
1278, 1217, 1001, 759.
2-[5-(4-amino-2-nitro-phényl)-pent-4-ynyl]-isoindole-1,3-dione (71).
Solide jaune, Rdt 61%, p.f 101-103 °C, RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 1.36-184 (m, 4H, 2 CH2), 3.51 (m, 2H, CH2),
6.17-6.50 (m, 3H, Ar-H + NH2), 7.36-7.77 (m, 3H, Ar-H), 9.39
(s, 1H, Ar-H); IR (KBr) cm-1
: 3430, 3368, 2936, 2400, 1720, 1705, 1611, 1600, 1567, 1523,
1468, 1425, 1347, 1287, 1252, 1082, 1029, 756.
NO2
N
H2N
NO2
Cl
H2N
NO2
O
H2N
NO2H2N
O
NO2H2N
O
O
![Page 93: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/93.jpg)
81
1.1.2. Cycloisomérisation: Synthèse des aminoindolone-N-oxydes
L’o-alcynylnitrobenzène 65 - 73 (0,5 mmol) est dissous dans 15 mL d’acétonitrile dans lequel
le catalyseur Pd(CH3CN)2Cl2 (0,025 mmol, 6,5 mg, 5 mol-%) est ensuite ajouté. Le mélange
est porté sous reflux et sous atmosphère d’argon pendant 1 heure. Le milieu réactionnel subit
ensuite une évaporation sous vide, donnant un résidu qui sera purifié par chromatographie sur
colonne de silice, avec le mélange acétate d’éthyle et éther de pétrole comme éluant. On
obtient ainsi l’indolone-N-oxyde pure.
2-(4-amino-phényl)-1-oxy-indol-3-one (76).
Solide violet, Rdt: 55%, p.f 161-163 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6): δ: 6.09 (sl, 2H, NH2), 6.68 (d, J = 9Hz, 2H), 7.50-7.60
(m, 3H), 7.71-7.77 (m, 1H), 8.47 (d, J = 9Hz, 2H); RMN 13
C (75
MHz, DMSO-d6) δ: 113.1 (x2), 113.2, 121.2, 122.6, 129.0 (x2),
129.3, 130.2, 131.6, 135.2, 147.7, 151.5, 187.6 (C=O); IR (KBr, cm-1
): 3473, 3377, 1703,
1621, 1598, 1534, 1492, 1459, 1379, 1301, 1281, 1178, 1139, 1073, 875, 835, 785. HRMS
(DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C14H11N2O2: 239.0821, trouvé: 239.0826.
2-(4-butylamino-phényl)-5-méthoxy-1-oxy-indol-3-one (77).
Solide pourpre, Rdt 53%, p.f 187-189 °C; RMN 1H (300 MHz, CDCl3) δ: 1.00 (t, J = 7.2 Hz,
3H, CH3), 1.26-1.32 (m, 2H, CH2), 1.37-1.50 (m, 2H,
CH2), 3.19 (t, 2H, CH2), 3.87 (s, 3H, OCH3), 4.15 (sl,
1H, NH), 6.65 (d, J = 9 Hz, 2H), 7.01-7.09 (m, 2H), 7.49
(d, J = 8.1 Hz, 1H), 8.61 (d, J = 9 Hz, 2H); RMN 13
C (75
MHz, CDCl3) δ: 13.1 (CH3), 19.8 (CH2), 32.4 (CH2), 43.1 (CH2), 56 (CH3), 107.8, 110.3 (x2),
114,7, 115,1, 117.9, 124.7, 128.6 (x2), 131.9, 141.5, 151.1, 162.1, 187.8 (C=O); IR (KBr) cm-
1: 3360, 3052, 2986, 1711, 1608, 1532, 1467, 1420, 1374, 1265, 1178, 1046, 1030, 757.
HRMS (DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C19H21N2O3: 325.1552, trouvé: 325.1541.
6-amino-2-(4-diméthyaminophényl)-1-oxy-indol-3-one (78).
Solide jaune, Rdt 85%, p.f 197-199 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.09 (s, 6H, 2 CH3), 6.12 (sl, 2H, NH2), 6.32 (d,
J = 3 Hz, 1H), 6.82-6.88 (m, 3H), 7.72 (dd, J = 9 Hz, J = 1 Hz,
1H), 8.07 (d, J = 9 Hz, 2H); RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ:
40.1 (2 CH3), 85.6, 111.5 (x2), 116.8, 122.0, 123.3, 125.4, 132.6 (x2), 150.8, 154.3, 159.0,
160.0, 187.6 (C=O); IR (KBr) cm-1
: 3434, 3343, 1702, 1644, 1583, 1378, 1287, 1195, 1141,
N+
O
O-
NH2
N+
O
O-
O
NH
N+
O
O-
N
H2N
![Page 94: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/94.jpg)
82
1064, 820, 740. HRMS (DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C16H16N3O2: 282.1243, trouvé:
282.1242.
6-amino-2-(4-chloro-phényl)-1-oxy-indol-3-one (79).
Solide marron, Rdt 81%, p.f 169-171 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 6.56 (dd, J = 9 Hz, J = 3 Hz, 1H, Ar-H), 6.92 (sl,
2H, NH2), 7.35 (d, J = 9 Hz, 1H), 7.58-7.74 (m, 3H), 8.60 (d, J
= 9 Hz, 2H); RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 100.1, 108.7,
112.9, 124.9, 125.7, 129.1 (x2), 129.4 (x2), 135.1, 151.4, 154.5, 156.8, 184.3 (C=O); IR
(KBr) cm-1
: 3423, 3349, 1706, 1649, 1584, 1521, 1474, 1375, 1300, 1268, 1011, 818, 729.
HRMS (DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C14H10ClN2O2: 273.0431, trouvé: 273.0443.
6-amino-2-(4-méthoxy-phenyl)-1-oxy-indol-3-one (80).
Solide rouge, Rdt 65%, p.f 228-230 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.86 (s, 3H, CH3), 6.12 (sl, 2H, NH2), 6.35 (s,
1H), 6.82-6.89 (m, 3H), 7.46-7.51 (m, 1H), 8.05-8.08 (m, 2H);
RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 55.3 (CH3), 108.6, 114.2 (x2), 118.8, 122.0, 122.8, 124.8,
129.7 (x2), 134.8, 154.0, 159.1, 161.3, 187.4 (C=O); IR (KBr) cm-1
: 3414, 3350, 1698, 1644,
1583, 1530, 1487, 1382, 1253, 1181, 1017, 835. HRMS (DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour
C15H13N2O3: 269.0926, trouvé: 269.0922.
6-amino-2-(6-méthoxy-naphthalèn-2-yl)-1-oxy-indol-3-one (81).
Solide rouge, Rdt 92%, p.f 165-167 °C, RMN 1H (300
MHz, DMSO-d6) δ: 3.91 (s, 3H, CH3), 6.56 (d, J = 9 Hz,
1H), 6.90 (sl, 2H, NH2), 7.21 (dd, J = 9 Hz, J = 3 Hz, 1H),
7.36 (m, 2H), 7.90 (d, J = 9 Hz, 1H), 7.94 (d, J = 9 Hz, 1H),
8.32 (s, 1H), 8.60 (d, J = 9 Hz, 1H), 9.21 (s, 1H); RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 55.8
(CH3), 99.2, 106.5, 108.8, 112.6, 119.8, 122.2, 124.76, 124.82, 127.1, 128.1, 128.2, 131.2,
132.4, 135.4, 151.6, 156.8, 159.3, 187.9 (C=O); IR (KBr) cm-1
: 3437, 3352, 1699, 1650,
1625, 1587, 1521, 1495, 1469, 1370, 1330, 1264, 1228, 1124, 1017, 851. HRMS (DCI, CH4)
m/z [M+H]+ calc. pour C19H15N2O3: 319.1083, trouvé: 319.1091.
2-(3-(6-amino-3-oxo-1-oxy-3H-indol-2-yl)-propyl)-isoindole-1,3-dione (82).
Solide rouge, Rdt 82 %, p.f 166-168 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 1.18 (t, J = 6 Hz, 2H, CH2), 1.91 (m, 2H, CH2),
3.60 (t, J = 6 Hz, 2H, CH2), 6.47 (dd, J = 9 Hz, J = 3 Hz, 1H),
6.72 (d, J = 3Hz, 1H), 6.79 (sl, 2H, NH2), 7.18 (d, J = 9 Hz,
N+
O
O-
Cl
H2N
N+
O
O-
O
H2N
N+
O
O-
O
H2N
N+
O
O-H2N
NO
O
![Page 95: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/95.jpg)
83
1H), 7.81-7.83 (m, 4H); RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 19.3 (CH2), 23.9 (CH2), 37.7
(CH2), 99.2, 108.9, 112.0, 123.4, 124.4, 132.0, 134.8, 138.7, 151.0, 156.3, 168.3, 184,4
(C=O); IR (KBr) cm-1
: 3449, 3355, 2929, 1706, 1643, 1583, 1541, 1501, 1398, 1367, 1260,
1109, 1016, 721. HRMS (DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C19H16N3O4: 350.1141, trouvé:
350.1152.
6-(3-amino-propoxy)-2-(4-chloro-phényl)-1-oxy-indol-3-one (94).
Solide rouge, Rdt 23%, p.f 235-236 °C; RMN 1H (300
MHz, DMSO) δ: 0,84 – 1,39 (m, 4H, CH2), 2.56 (s,
2H, NH2), 3.02-3.09 (m, 2H, CH2), 6.91 (dd, J = 9 Hz,
J = 3 Hz, 1H), 7.04 (d, J = 3 Hz, 1H), 7.65 (m, 3H, Ar-
H), 8.58 (m, 2H, Ar-H).
1.1.3. Préparation des hydrochlorures d’indolone-N-oxyde
L’indolone-N-oxyde (72 ou 73) (1 mmol) est solubilisé dans 20 mL de 1,4-dioxane. Une
solution de chlorure d’hydrogène (4 M dans le dioxane) (6 mmol) est ajoutée à cette solution.
La réaction est agitée pendant 1 heure à temperature ambiante et vérifiée par CCM. Le
mélange réactionnel est filtré. Les hydrochlorures d’indolone-N-oxyde (84 ou 83)
respectivement sont ensuite obtenus après lavage avec 1,4-dioxane du solide obtenu après
filtration.
Hydrochlorure de 2-(4-Aminophényl)-5-méthoxy-1-oxy-indol-3-one (83).
Solide rouge, Rdt 93%, p.f 216-218 °C; RMN 1H (300
MHz, DMSO-d6) δ: 3.87 (s, 3H, CH3), 6.24 (sl, 3H,
NH3), 6.76 (d, J = 8.1 Hz, 2H,), 7.16-7.21 (m, 2H), 7.49
(d, J = 8.4 Hz, 1H, Ar-H), 8.41 (d, J = 9 Hz, 2H). HRMS
(DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C15H13N2O2: 269.0926, trouvé: 269.0915.
Hydrochlorure de 2-(4-diméthylamino-phényl)-5-méthoxy-1-oxy-indol-3-one (84).
Solide rouge brique, Rdt 74%, p.f 183-185 °C; RMN 1H
(300 MHz, DMSO-d6) δ: 3.03 (s, 6H, 2 CH3), 3.87 (s, 3H,
CH3), 4.02 (sl, 1H, NH), 6.92 (dd, J = 9 Hz, J = 3 Hz,
2H), 7.16 (d, J = 3 Hz, 1H), 7.20 (dd, J = 9 Hz, J = 3 Hz,
1H), 7.49 (d, J = 9 Hz, 1H), 8.51 (dd, J = 9 Hz, J = 3 Hz, 2H); RMN
13C (75 MHz, DMSO-d6)
δ: 40.3 (2 CH3), 56.7 (CH3), 108.4, 112.4 (x2), 114.6, 115.0, 118.8, 122.4, 124.9, 128.8 (x2),
141.0, 151.0, 161.7, 187.5 (C=O). HRMS (DCI, CH4) m/z [M+H]+ calc. pour C17H17N2O3:
297.1239, trouvé: 297.1256.
OH2N N+
O-
O
Cl
N+
O
O-
NH3+
O
Cl-
N+
O
O-
NH+O
Cl-
![Page 96: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/96.jpg)
84
1.2. Synthèse des isoindolinones
Ces paragraphes décrivent les protocoles de synthèse des dérivés diméthoxyisoindolinones, de
leur déméthylation et de leur hybridation avec un noyau triazole pour former les
isoindolinotriazoles.
1.2.1. Synthèse des dérivés diméthoxyisoindolinones
A la solution de méthyl 2-formyl-3,5-diméthoxybenzoate 105 (2,5 mmol) dans 20 mL de
méthanol est ajoutée 2,5 mmol de l’amine appropriée. Le mélange est agité à température
ambiante jusqu’à l’apparition d’une suspension puis refroidi à 0 °C pour y ajouter 4 mmol de
NaBH4. La réaction se poursuit sous agitation à température ambiante pendant 20 h. Le
précipité qui se forme est filtré pour obtenir les diméthoxyisoindolinones 103, 106 – 114.
4,6-diméthoxy-2-phénylisoindolin-1-one (106).
Solide blanc, Rdt 62%, p.f 181-183 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.86 (s, 3H, CH3), 3,90 (s, 3H, CH3), 4.86 (s, 2H,
CH2), 6.83 (d, J = 3 Hz, 1H), 6.87 (d, J = 3 Hz, 1H), 7.15-7.20 (m,
1H), 7.40-7.46 (m, 2H), 7.90-7.93 (m, 2H); RMN 13
C (75 MHz,
DMSO-d6) δ: 48.4 (CH2), 56.19 (CH3), 56.23 (CH3), 98.4 (CH), 103.5 (CH), 119.8 (2 CH),
121.8 (C), 124.5 (CH), 129.4 (2 CH), 135.0 (C), 139.9 (C), 155.5 (C), 162.0 (C), 167.0
(C=O); IR (KBr) cm-1
: 3067, 2910, 2836, 1692 (C=O), 1617, 1596, 1501, 1451, 1383, 1328,
1211, 1141, 1115, 1056, 948, 816, 758, 693, 632, 520, 505. HRMS-ESI m/z [M+H]+ calc.
pour C16H16NO3: 270.1130, trouvé: 270.1133
2-(4-tert-butylphényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-one (107).
Solide blanc, Rdt 61%, p.f 194-196 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 1.30 (s, 9H, 3 CH3), 3.85 (s, 3H, CH3), 3.90 (s,
3H, CH3), 4.82 (s, 2H, CH2), 6.82 (d, J = 3 Hz, 1H), 6.86 (d, J
= 3 Hz, 1H), 7.43 (d, J = 9 Hz, 2H), 7.81 (d, J = 9 Hz, 2H) ;
RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 31.6 (3 CH3), 34.5 (C), 48.4 (CH2), 56.16 (CH3), 56.22
(CH3), 98.4 (CH), 103.3 (CH), 119.6 (2 CH), 121.8 (C), 126.0 (2 CH), 135.1 (C), 137.4 (C),
147.0 (C), 155.4 (C), 162.0 (C), 166.8 (C); IR (KBr) cm-1
: 2965, 2945, 2904, 2866, 1695
(C=O), 1627, 1615, 1522, 1503, 1452, 1384, 1336, 1263, 1238, 1208, 1147, 1108, 1051, 949,
842, 819, 764, 558, 518. HRMS-ESI m/z [M+H]+ calc. pour C20H24NO3: 326.1756, trouvé:
326.1760
N
O
OO
N
O
OO
![Page 97: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/97.jpg)
85
2-(4-chlorophényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-one (108).
Solide blanc, Rdt 65%, p.f 186-188 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.85 (s, 3H, CH3), 3.90 (s, 3H, CH3), 4.84 (s, 2H,
CH2), 6.83 (d, J = 3 Hz, 1H), 6.87 (d, J = 3 Hz, 1H), 7.46-7.49
(m, 2H), 7.94-7.96 (m, 2H) ; RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ:
47.9 (CH2), 55.71 (CH3), 55.74 (CH3), 97.9 (CH), 103.2 (CH),
120.7 (2 CH), 121.3 (C), 127.8 (C), 128.7 (2 CH), 134.2 (C), 138.4 (C), 154.9 (C), 161.5 (C),
166.6 (C); IR (KBr) cm-1
: 2975, 2911, 2840, 1698 (C=O), 1632 1610, 1505, 1494, 1456,
1381, 1364, 1320, 1211, 1144, 1114, 1049, 935, 821, 798, 762, 626, 505. MS-(+)ESI m/z: 304
([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z [M+H]
+ calc. pour C16H15ClNO3: 304.0740, trouvé:
304.0735
4,6-diméthoxy-2-(4-méthoxyphényl)isoindolin-1-one (109).
Solide blanc, Rdt 51%, p.f 141-143 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.77 (s, 3H, CH3), 3.85 (s, 3H, CH3), 3.89 (s, 3H,
CH3), 4.80 (s, 2H, CH2), 6.80 (d, J = 3 Hz, 1H), 6.85 (d, J = 3
Hz, 1H), 6.98-7.01 (m, 2H), 7.77-7.80 (m, 2H) ; RMN 13
C (75
MHz, DMSO-d6) δ: 48.7 (CH2), 55.7 (CH3), 56.15 (CH3), 56.21
(CH3), 98.4 (CH), 103.2 (CH), 114.5 (2 CH), 121.67 (C), 121.70 (2 CH), 133.1 (C), 135.1
(C), 155.4 (C), 156.4 (C), 162.0 (C), 166.5 (C) ; IR (KBr) cm-1
: 3076, 3001, 2918, 2836, 1679
(C=O), 1615, 1513, 1505, 1451, 1385, 1327, 1211, 1144, 1110, 1055, 949, 814, 767, 586,
511. MS-(+)ESI m/z: 300 ([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z [M+H]
+ calc. pour C17H18NO4:
300.1236, trouvé: 300.1231
4,6-diméthoxy-2-(4-phénoxyphényl)isoindolin-1-one (110).
Solide blanc, Rdt 51%, p.f 149-151 °C; RMN 1H (300
MHz, DMSO-d6) δ: 3.86 (s, 3H, CH3), 3.90 (s, 3H, CH3),
4.84 (s, 2H, CH2), 6.82 (d, J = 3 Hz, 1H), 6.87 (d, J = 3 Hz,
1H), 7.00-7.04 (m, 2H), 7.08-7.11(m, 2H), 7.13-7.16 (m,
1H), 7.37-7.42 (m, 2H), 7.91-7.94 (m, 2H) ; RMN 13
C (75
MHz, DMSO-d6) δ: 48.6 (CH2), 56.18 (CH3), 56.23 (CH3), 98.4 (CH), 103.4 (CH), 118.6 (2
CH), 119.8 (2 CH), 121.6 (2 CH), 121.8 (C), 123.7 (CH), 130.5 (2 CH), 134.9 (C), 135.8 (C),
153.1 (C), 155.4 (C), 157.6 (C), 162.0 (C), 166.8 (C) ; IR (KBr) cm-1
: 3005, 2963, 2932,
2840, 1685 (C=O), 1627, 1506, 1488, 1451, 1385, 1363, 1336, 1237, 1207, 1146, 1118, 1051,
1043, 934, 835, 781, 696, 560, 518 . MS-(+)ESI m/z: 362 ([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z
[M+H]+ calc. pour C22H20NO4: 362.1392, trouvé: 362.1385
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![Page 98: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/98.jpg)
86
2-(4-(diméthylamino)phényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-one (111).
Solide blanc, Rdt 64%, p.f 152-153 °C; RMN 1H (300 MHz, DMSO-d6) δ: 2.89 (s, 6H, CH3),
3.84 (s, 3H, CH3), 3.88 (s, 3H, CH3), 4.74 (s, 2H, CH2), 6.76-
6.79 (m, 3H), 6.83 (d, J = 3 Hz, 1H), 7.64-7.67 (m, 2H) ; RMN
13C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 40.8 (2 CH3), 48.8 (CH2), 56.1
(CH3), 56.2 (CH3), 98.3 (CH), 102.9 (CH), 113.1 (2 CH), 121.5
(C), 121.6 (2 CH), 129.6 (C), 135.4 (C), 148.1 (C), 155.4 (C), 161.9 (C), 166.3 (C) ; IR (KBr)
cm-1
: 1692, 1683 (C=O), 1614, 1522, 1326, 1270, 1207, 1146, 1110, 1050, 944, 808. MS-
(+)ESI m/z: 313 ([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z [M+H]
+ calc. pour C18H21N2O3: 313.1552,
trouvé: 313.1551
2-(3-fluoro-4-morpholinophényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-one (112).
Solide blanc, Rdt 79%, p.f 204-205 °C; RMN 1H (300
MHz, CDCl3) δ: 3.10 (t, J = 3 Hz, 4H, CH2), 3.88 (t, J = 3
Hz, 4H, CH2), 3.89 (s, 3H, CH3), 3.90 (s, 3H, CH3), 4.67
(s, 2H, CH2), 6.64 (d, J = 3 Hz, 1H), 6.95-7.01 (m, 2H),
7.48 (dd, J = 3, 9 Hz,1H), 7.79 (dd, J = 3, 9 Hz, 1H) ; RMN 13
C (75 MHz, CDCl3) δ: 48.4
(CH2), 51.03 ( CH2), 51.07 ( CH2), 55.6 (CH3), 55.9 (CH3), 67.0 (2 CH2), 97.9 (CH), 103.0
(CH), 108.4 (CH), 114.7 (CH), 118.8 (CH), 121.1 (C), 135.1 (C), 136.4 (C), 153.9 (C), 155.1
(C), 157.1 (C), 162.0 (C), 167.3 (C) ; IR (KBr) cm-1
: 2949, 2840, 1688 (C=O), 1627, 1512,
1363, 1328, 1270, 1204, 1146, 1129, 1118, 1054, 1042, 935, 824. MS-(+)ESI m/z: 373
([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z [M+H]
+ calc. pour C20H22FN2O4: 373.1564, trouvé:
373.1555
2-(4-éthynylphényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-one (113).
Solide blanc, Rdt 51%, p.f 186-188 °C; RMN 1H (300 MHz,
DMSO-d6) δ: 3.85 (s, 3H, CH3), 3,89 (s, 3H, CH3), 4.15 (s,
1H, CH), 4.84 (s, 2H, CH2), 6.82-6.83 (d, J= 3 Hz, 1H), 6.86-
6.87 (d, J= 3 Hz, 1H), 7.51-7.54 (m, 2H), 7.93-7.96 (m, 2H) ;
RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 48.3 (CH2), 56.2 (CH3), 56.2 (CH3), 80.8 (CH), 83.8 (C),
98.4 (CH), 103.7 (CH), 117.3 (C), 119.3 (2 CH), 121.88 (C), 132.9 (2 CH), 134.7 (C), 140.4
(C), 155.4 (C), 162.0 (C); 167.2 (C); IR (KBr) cm-1
: 3271 (C≡H), 2915, 2834, 1697 (C=O),
1627, 1607, 1504, 1448, 1384, 1362, 1320, 1294, 1201, 1141, 1118, 1048, 934, 830, 762, 635,
518. MS-(+)ESI m/z: 294 ([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z [M+H]
+ calc. pour C18H16NO3 :
294.1130, trouvé: 294.1137
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![Page 99: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/99.jpg)
87
2-(3-éthynylphényl)-4,6-diméthoxyisoindolin-1-one (114).
Solide blanc, Rdt 59%, p.f 191-193 °C; RMN 1H (300 MHz, DMSO-d6) δ: 3.85 (s, 3H, CH3),
3,90 (s, 3H, CH3), 4.24 (s, 1H, CH), 4.87 (s, 2H, CH2), 6.83-6.84
(d, J= 3 Hz, 1H), 6.87-6.88 (d, J= 3 Hz, 1H), 7.26-7.29 (m, 1H),
7.41-7.47 (t, J= 9 Hz, 1H), 7.90-7.94 (m, 1H), 8.08-8.09 (t, J= 3
Hz, 1H) ; RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 48.3 (CH2), 56.2
(CH3), 56.2 (CH3), 81.4 (CH), 83.8 (C), 98.4 (CH), 103.7 (CH), 120.2 (CH), 121.9 (C), 122.5
(CH), 122.7 (C), 127.6 (CH), 129.8 (CH), 134.7 (C), 140.2 (C), 155.5 (C), 162.0 (C); 167.2
(C) ; IR (KBr) cm-1
: 3240 (C≡H), 2960, 2833, 1686 (C=O), 1615, 1577, 1504, 1429, 1384,
1329, 1239, 1208, 1140, 1120, 1061, 945, 815, 788, 682. MS-(+)ESI m/z: 294 ([M+H]+,
100%). HRMS-ESI m/z [M+H]+ calc. pour C18H16NO3 : 294.1130, trouvé: 294.1139
1.2.2. Synthèse des isoindolinotriazoles
Dans le mélange de solvants THF/t-BuOH/H2O (3:1:1, v/v/v, 6/2/2 mL) sont introduits
l’alcyne 113 ou 114 (1 mmol) et l’azide 115 (1 mmol). Sont ensuite ajoutés l’ascorbate de
sodium (89 mg, 0,45 eq) et CuSO4.5H2O (16 mg, 0,1 eq). Le mélange est agité pendant deux
jours jusqu’à ce que la réaction soit complète. Il est évaporé sous vide pour donner un résidu
qui va être traîté avec 50 mL d’eau. Les composés organiques sont extraits avec 3 x 15 mL de
dichlorométhane, séchés avec Na2SO4 anhydre, filtrés puis évaporés sous vide pour donner un
produit brut. Ce dernier est purifié par colonne chromatographique avec, comme éluant, le
système acétate d’éthyl/dichlorométhane (Najahi, 2011).
4,6-diméthoxy-2-(4-(1-(phénylthiométhyl)-1H-1,2,3-triazol-4-yl)phényl)isoindolin-1-one
(116). Solide blanc, Rdt 70%, p.f 194-196 °C; RMN 1H
(300 MHz, DMSO-d6) δ: 3.86 (s, 3H, CH3), 3,90 (s, 3H,
CH3), 4.87 (s, 2H, CH2), 6.00 (s, 2H, CH2), 6.82-6.83 (d,
J= 3 Hz, 1H), 6.87-6.88 (d, J= 3 Hz, 1H), 7.30-7.39 (m,
2H), 7.44-7.47 (m, 3H), 7.86-7.89 (m, 2H) 7.98-8.01 (m,
2H), 8.55 (s, 1H, CHtriazole) ; RMN 13
C (75 MHz, DMSO-d6) δ: 48.4 (CH2), 52.41 (CH2), 56.2
(CH3), 56.2 (CH3), 98.4 (CH), 103.6 (CH), 119.8 (2 CH), 121.1 (CHtriazole), 121.8 (C), 126.2
(2 CH), 126.5 (C), 128.2 (CH), 129.8 (2 CH), 131.1 (2 CH), 132.9 (C), 134.9 (C), 139.7 (C),
146.8 (Cq triazole), 155.5 (C), 162.0 (C); 167.0 (C) ; IR (KBr) cm-1
: 3140, 3055, 2942, 2841,
1688 (C=O), 1629, 1612, 1502, 1453, 1384, 1361, 1322, 1267, 1202, 1145, 1120, 1074, 1041,
972, 929, 832, 802, 764, 738, 689, 515, 472. MS-(+)ESI m/z: 459 ([M+H]+, 100%). HRMS-
ESI m/z [M+H]+ calc. pour C25H23N4O3S : 459.1491, trouvé: 459.1490
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![Page 100: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/100.jpg)
88
4,6-diméthoxy-2-(3-(1-(phénylthiométhyl)-1H-1,2,3-triazol-4-yl)phényl)isoindolin-1-one
(117). Solide blanc, Rdt 80%, p.f 179-181 °C; RMN 1H (300
MHz, DMSO-d6) δ: 3.86 (s, 3H, CH3), 3.91 (s, 3H, CH3),
4.91 (s, 2H, CH2), 6.01 (s, 2H, CH2), 6.83-6.84 (d, J= 3 Hz,
1H), 6.88-6.89 (d, J= 3 Hz, 1H), 7.33-7.37 (m, 3H), 7.44-
7.48 (m, 3H), 7.62-7.65 (m, 1H), 7.97-8.01 (m, 1H), 8.26-
8.28 (t, J = 3 Hz, 1H), 8.67 (s, 1H, CHtriazole) ; RMN 13
C (75
MHz, DMSO-d6) δ: 48.5 (CH2), 52.5 (CH2), 56.2 (CH3), 56.2
(CH3), 98.4 (CH), 103.6 (CH), 116.3 (CH), 119.3 (CH), 121.3 (CHtriazole), 121.8 (CH), 121.9
(C), 128.3 (CH), 129.8 (2 CH), 130.0 (CH), 131.1 (2 CH), 131.6 (C), 132.8 (C), 134.9 (C),
140.6 (C), 147.0 (Cq triazole), 155.5 (C), 162.0 (C), 167.1 (C) ; IR (KBr) cm-1
: 3145, 2965,
2945, 2843, 1713 (C=O), 1624, 1611, 1578, 1506, 1491, 1436, 1371, 1359, 1345, 1301, 1210,
1148, 1111, 1073, 1046, 1006, 932, 844, 815, 789, 753, 690, 634, 490. MS-(+)ESI m/z: 459
([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z [M+H]
+ calc. pour C25H23N4O3S : 459.1491, trouvé:
459.1483
1.2.3. Déméthylation de la diméthoxyisoindolinone, clitocybine C
Dans un ballon contenant 2 g de la clitocybine C 103 (7 mmol) sont ajoutés 10 mL d’acide
bromhydrique à 48 % et 20 mL d’acide acétique. Le milieu réactionnel est agité sous reflux.
Après 18 h, de l’eau glacée puis de l’acétate d’éthyl sont ajoutés. La phase organique formée
est lavée avec de l’eau, séchée avec Na2SO4 anhydre, filtrée, évaporée sous vide puis purifiée
à l’aide d’une colonne chromatographique. L’éluant est le système dichlorométhane/méthanol
10/1). La clitocybine A 101 et le mélange de la clitocybine B 102 et de son isomère 118 ont
été récupérés. Ces deux derniers produits ont été séparés par HPLC préparative.
4-hydroxy-2-(4-hydroxyphényl)-6-méthoxy-isoindol-1-one (118)
Solide blanc, Rdt 2%, p.f 147-149 °C; RMN 1H (300 MHz,
CDCl3) δ: 3.90 (s, 3H), 4.64 (s, 2H, CH2), 6.65-6.74 (m, 4H),
7.61 (d, J = 9 Hz, 2H), 9.38 (s, 1H) ; RMN 13
C (75 MHz,
CDCl3) δ: 48.6 (CH2), 55.7 (CH3), 100.6 (CH), 103.1 (2 CH),
115.0 (CH), 120.4 (C), 121.7 (2 CH), 133.1 (C), 135.0 (C), 154.5 (C), 158.8 (C), 161.5 (C),
166.3 (C) ; IR (KBr) cm-1
: 3398, 2928, 2840, 1685 (C=O), 1616, 1512, 1431, 1374, 1319,
1268, 1228, 1146, 1069, 1042. MS-(+)ESI m/z: 272 ([M+H]+, 100%). HRMS-ESI m/z
[M+H]+ calc. pour C15H14NO4 : 272.0923, trouvé: 272.0952.
2. Activités biologiques
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89
Les paragraphes suivants décrivent les protocoles utilisés pour évaluer l’activité biologique
des différents composés (antiplasmodiales, antipaludiques, cytotoxicité et toxicité aigue).
2.1. Essais in vitro
2.1.1. Culture in vitro de Plasmodium falciparum et évaluation de l’activité
antiplasmodiale
Culture des parasites : La souche FcB1 de Plasmodium falciparum, souche chloroquino-
résistante, est cultivée in vitro dans 10 mL de milieu de RPMI contenant 10 % de sérum
humain. Ce dernier est fourni par l’Etablissement Français du Sang de Toulouse,
décomplémenté avant usage en le chauffant à 56 °C. La culture est entretenue
quotidiennement à 2 % d’hématocrite et 2 % de parasitémie. Pour cela, des érythrocytes
humains appartenant au groupe O± sont utilisés après les avoir lavés trois fois avec du milieu
RPMI pour enlever les globules blancs et le plasma. La culture se fait dans une atmosphère
contrôlée à 37 °C contenant 5 % de CO2 et 100 % d’humidité relative. La taille des parasites
est contrôlée par synchronisation tous les 48 heures pour éliminer les formes âgées de Pf en
faisant agir pendant environ 7 minutes 5 % de D-sorbitol correspondant à 10 fois le volume
du culot de milieu biologique.
Test de l’activité antiplasmodiale : Les molécules de référence utilisées pour les essais sont la
chloroquine et l’artésunate de sodium. Ces produits sont stockés à une concentration de 10
mg/mL dans le milieu RPMI. Une solution stock de 0,5 mg/mL de produit testé est préparée
en ajoutant dans une solution de 1 mg/mL de BSA dans du RPMI une solution de 1 mg/mL du
produit dissous dans du DMSO. Pour faire le test, une série de dilutions de produits, pour
avoir des concentrations finales allant de 10 µg/mL à 1 pg/mL, est appliquée dans les milieux
biologiques de culture qui sont distribués dans une plaque à 96 puits. Les cultures sont
laissées à incuber pendant 24 heures. 25 µL d’une solution de 1 µL de [3H]-hypoxanthine
dans 100 µL de RPMI contenant 10 % de sérum humain est ensuite ajoutée. A la fin de
l’incubation, soit 48 heures, les plaques sont congelées. Le jour de la lecture de
l’incorporation de [3H]-Hypoxanthine, elles sont décongelées. Les puits sont ensuite récoltés
sur un papier filtre en fibre de verre qui sera imbibé de liquide de scintillation pour la mesure
sur compteur béta. Le pourcentage d’inhibition de la croissance des parasites est ensuite tracé
comme une fonction semilogarythmique en fonction de la concentration des produits. La
valeur de la CI50 est ensuite déterminée par analyse de régression linéaire sur les segments
linéaires de la courbe. Dans chaque essai, les produits sont testés trois fois et les tests sont
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90
répétés trois fois. Les contrôles négatifs (globules rouges non parasités) et positifs (croissance
des parasites sans traitement) sont effectués.
2.1.2. Test de cytotoxicité
Des cellules tumorales mammaires MCF7 sont cultivées dans du milieu RPMI avec 10 % de
sérum de veau fœtal provenant de Cambrex. Après trypsinisation en laissant agir 5 minutes du
trypsine-EDTA à 37 °C, 5 % CO2, les cellules sont distribuées dans des plaques 96 puits à 2 x
104 cellules par puits dans 100 µL de milieu de culture. Après 24 heures d’incubation, 100 µL
de milieur de culture contenant des concentrations différentes de produits testés sont ajoutés.
Les concentrations finales dans les puits sont 1, 10 et 100 µg/mL. 48 heures après, 50 µL de
milieu est remplacé par une solution de XTT dans l’eau de concentration 0,5 mg/mL. Les
tests sont répétés trois fois et les doses de produits sont effectuées trois fois dans un test.
2.1.3. Indice de sélectivité (IS)
L’indice de sélectivité correspond au ratio entre la toxicité sur les cellules MCF7 et l’activité
antipaludique suivant la formule: IS FcB1 = CC50 (MCF7)/CI50 (FcB1).
2.2. Essais in vivo
2.2.1. Préparation des nanoparticules du composé 97 et caractérisation
Les nanoparticules contiennent un ratio composé/BSA 1/10 (m/m). Les nanosuspensions sont
d’une concentration de 1 mg/mL. BSA est dissous dans 0,01 M de PBS à la concentration de
10 mg/mL. Dans cette solution agitée est additionnée goutte à goutte le composé dissous dans
l’acétone à la concentration de 3,5 mg/mL (1 mL/min). L’acétone est enlevée par évaporation
sous pression réduite, à la température de 35 °C pendant 15 min. La suspension est
homogénéisée en 13 cycles à 25 000 psi. Les nanosuspensions sont congelées à -80 °C avant
la lyophilisation (72 h à -55 °C, 6 µm Hg). Les poudres de nanoparticules obtenus sont
stockées à 4 °C jusqu’à utilisation. Elles sont remises en suspensions dans 10 mL d’eau
distillée pure.
La taille des particules est vérifiée à 25 °C trois fois à partir de l’homogénéisation. Lors des
mesures, la concentration de la nanosuspension doit être convenable (faire une dilution dans
l’eau Milli Q 1:100). L’angle de diffusion est 165 °. La taille des particules est caractérisée
par le diamètre moyen, exprimé en nanomètres et par l’indice de polydispersité (IP).
2.2.2. Tests antipaludiques sur souris
Les tests ont été effectués au Laboratoire LEPC, IMRA, Madagascar pour les produits
d’origine naturelle, au London School of Hygiene and Tropical Medicine (LSHTM),
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91
Royaume-Uni pour l’IND non formulé et à l’Université de Toulouse, France pour l’IND
formulé.
Les souches de parasites utilisées sont Plasmodium yoelii sbsp nigeriensis pour le test des
produits d’origine naturelle et Plasmodium berghei ANKA pour les 2-aryl-3H-indol-3-ones.
Produits à tester : Les extraits alcaloïdiques de plante sont solubilisés dans une faible quantité
d’acide acétique puis la solution est diluée avec de l’eau distillée. Les traitements d’extraits se
font par gavage. L’IND 97 non formulé est suspendu dans une solution standard contenant 0,5
% de carboxyméthylcellulose de sodium, 0,5 % de benzyl alcool, 0,4 % de Tween 80 et 0,9 %
de NaCl pour l’administration po et est dissous dans 0,05 % Tween 80 pour l’administration
en iv. Les nanoparticules lyophilisées sont dissous dans une solution saline physiologique
stérile. Les nanosuspensions sont ensuite filtrées avec un filtre de 5 µm de pores. Les souris
sont traitées par voie intraveineuse et par voie intrpéritonéale pour le test des nanoparticules.
Animaux utilisés et conditions : Des souris OF1 mâles et femelles pesant entre 18 et 22 g sont
utilisées pour les essais antipaludiques des produits d’origine naturelle. Des souris Swiss
mâles CD-1 pesant en moyenne 20 g et des souris femelles BALB/c pesant en moyenne 30 g
sont utilisées pour les tests des INDs 97 non formulés et formulés, respectivement. Les souris
BALB/c subissent 4 jours au moins avant les tests une chirurgie qui consiste à anesthésier les
souris avec de l’isoflurane-oxygène, à introduire un cathéter dans la veine fémorale gauche, le
faire passer sous la peau et le sortir à l’arrière du cou (Cabou, 2008). Les souris sont
partagées en groupes de 5. Les animaux sont mis dans des conditions sans agents pathogènes
et nourris ad libitum.
Test de suppression de parasitémie en 4 jours de Peters :
- Essai sur l’IND 97, non formulé
Les souris sont infectées par la veine de la queue avec 106 de globules rouges infectés par P.
berghei ANKA à J-0. Pour la détermination des doses efficaces, le composé est administré
aux doses de 100, 30, 10 et 3 mg/kg/j. L’artésunate est utilisé comme référence aux doses de
30, 10, 3 et 1 mg/kg/j. La moitié des doses est administrée à 8h du matin et 6h du soir. Le
traitement oral par gavage est effectué 3h après infection puis à J + 1, J + 2 et J + 3.
- Essais sur l’IND 97 formulé et les produits naturels
A J-0, les globules rouges parasités sont extraits à partir de souris donneuses et dilués à une
concentration de 5 x 107 globules rouges parasités/mL dans une solution physiologique saline.
Une suspension de 0,2 mL est inoculée par souris par voie intraveineuse et par voie
![Page 104: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/104.jpg)
92
intrapéritonéale pour l’infestation de P. yoelii et P. berghei respectivement. Après 2 heures
d’infection, les groupes de souris sont traités.
Pour le test des extraits naturels, les souris sont traitées par voie orale avec 0,5 mL de
produits. Deux groupes de contrôles sont utilisés, un groupe traité avec des extraits
alcaloïdiques bruts de Cinchona à 100 mg/kg et un autre non traité.
Pour l’essai du composé 97 formulé en nanoparticules à base d’albumine, les groupes de
souris sont traités par voie iv et par voie ip avec 0,1 mL de nanosuspensions à différentes
doses : 5, 25, 50 et 100 mg/kg de souris. Le groupe contrôle négatif reçoit en iv 0,1 mL de
solution NaCl 0,9% et les groupes contrôles positifs sont traités par ip avec 0,2 mL de
chloroquine à la dose de 1 ou 10 mg/kg.
A J + 1, J + 2 et J + 3, les souris sont retraitées avec les mêmes doses et par la même voie
d’administration qu’à J-0. A J + 4, des frottis sanguins sont préparés à partir de la veine de la
queue pour toutes les souris, fixés au méthanol et colorés à l’éosine et au bleu de méthylène,
puis examinés au microscope.
Comptage :
Pour le test des extraits, la parasitémie est déterminée en comptant le nombre de globules
rouges parasités par 2000 à 6000 érythrocytes si la parasitémie est faible (≤ 1 %) et plus de
1000 érythrocytes dans le cas d’une parasitémie élevée.
Pour le test des composés formulés en nanoparticules, elle est déterminée en comptant par
10000 et 3000 érythrocytes pour une parasitémie inférieure et supérieure à 1 %,
respectivement. Les frottis sont effectués quotidiennement après les 4 jours de test de Peters
et les souris sont surveillées pour distinguer des signes cliniques et des pertes de poids.
Le pourcentage d’inhibition de la parasitémie est calculé par rapport à la parasitémie des
témoins non traités suivant la formule suivante : [(parasitémie contrôle – parasitémie des
souris traités avec le produit)/parasitémie contrôle] x 100
Pour l’essai du composé 97 non formulé, la parasitémie est déterminée par examination au
microscope de frottis sanguins effectués à J + 4. Le comptage pour chaque souris est exporté
sur Microsoft Excel spreadsheet (Microsoft Corp.). Les courbes dose-réponse sont obtenus
après calcul du pourcentage d’inhibition de parasitémie et les doses efficaces DE50 et DE90
sont calculés en utilisant le logiciel XLFit version 4 (ID Business Solutions Ltd., UK).
2.2.3. Evaluation de la toxicité aigüe du composé 97 formulé et de BSA
Les souris femelles BALB/c sont classées en groupe de 6. Le traitement est effectué pour un
seul jour. 2 doses différentes du composé sous forme de nanoparticules (100 et 500 mg/kg)
sont administrées per os chez 2 groupes de souris. Un troisième groupe est traité avec 100
![Page 105: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/105.jpg)
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mg/kg par voie intrapéritonéale. Un quatrième groupe est traité per os avec 5000 mg/kg de
BSA (étant donné que le ratio IND/BSA des nanoparticules du composé 97 est 1/10). Les
souris sont surveillées pendant les 2 premières heures, puis pendant 7 jours en notant la
mortalité des animaux, le poids corporel et les changements de comportement.
3. Etudes des interactions 2-aryl-3H-indol-3-ones / albumine sérique
3.1. Préparation des solutions
L’eau distillée utilisée est l’eau Milli Q. Pour les mesures en UV-visible et en dichroïsme
circulaire (CD), les produits sont solubilisés dans l’ACN pour avoir des solutions stocks à 9
mM et pour les mesures de fluorescence, le solvant utilisé est le DMSO pour des solutions
stocks de 6 mM. Des solutions de HSA (albumine du sérum humain) sont préparées avec du
PBS (0,01 M PBS, 0,1 M NaCl, pH = 7,4) et stockées à l’abri de la lumière à 4 °C. Les
solutions stocks de marqueurs de site sont préparées avec du DMSO et celles des ions avec de
l’eau milliQ.
3.2. UV-Visible
Les spectres d’absorption en UV-visible sont enregistrés à température ambiante (25 °C) et à
des longueurs d’onde allant de 250 à 400 nm. Le volume de solution dans la cuve est de 3
mL. Les mesures sont effectuées pour une solution de HSA à 15 µM seule, une solution de 2-
aryl-3H-indol-3-one à 15 µM seule et le mélange des deux solutions.
3.3. Fluorescence
Les échantillons sont excités à 280 et 293 nm, et l’émission est suivie dans l’intervalle de
longueurs d’onde de 300 à 400 nm. Les INDs ne sont pas fluorescentes aux longueurs d’onde
d’étude. Les mesures sont effectuées en triplicat à des températures différentes (15, 25 et 37
°C). En s’inspirant du protocole d’Ibrahim N et al (Ibrahim, 2010), un titrage de 3 mL d’une
solution de 10 µM de HSA par ajout de 2,5 µL d’une solution de 6 mM des dérivés INDs a
donné les échantillons mesurés de concentrations finales allant de 5 à 70 µM. Les volumes
d’INDs ajoutés sont négligés. Après excitation à 280 et 293 nm, les émissions maximales sont
à 333 et 337 nm, respectivement.
Les mesures de fluorescence synchrone sont effectuées aux solutions préparées ci-dessus à 25
°C et entre l’intervalle 250 – 320 nm pour ∆λ = 15 et 60 nm.
3.4. Dichroisme circulaire
Les mesures sont faites en 3 scans à 25 °C entre les longueurs d’onde 205 et 250 nm, avec une
vitesse de balayage de 50 nm/min à 0,2 nm d’intervalles. Les échantillons constituent 3 mL
![Page 106: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/106.jpg)
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d’HSA de concentration 0,5 µM avec une solution d’IND de concentration finale 0, 0,5, 1, 2
et 4 µM obtenu par titrage.
3.5. Equilibre de liaison et effet des ions
10 µL des solutions stocks d’ions K+, Cu
2+, Ca
2+, Zn
2+, Ni
2+, Co
2+ et Fe
3+ de concentration 50
mM dans l’eau milliQ sont mélangées avec 10 mL de solution de HSA à 5 µM pour obtenir le
ratio ion/HSA 10/1. 3 mL de ce mélange est ensuite titré avec des concentrations successives
de 2,5 µL de composés pour avoir les concentrations finales allant de 5 à 30 µM. Les spectres
de fluorescence sont enregistrées à 25 °C après excitation des échantillons à 280 et 293 nm.
3.6. Identification des sites d’interaction à l’aide de marqueurs
Afin de déterminer les sites de liaison des INDs sur HSA, l’IND du mélange composé/HSA
4/1 est mis en compétition avec différentes concentrations des marqueurs spécifiques de
liaison. Les spectres de fluorescence sont enregistrés avec les longueurs d’onde d’excitation
280 et 293 nm pour le mélange INOD/HSA 4/1 avec une concentration de 2,5 µM de HSA.
Les marqueurs de concentration initiale de 3 mM sont ajoutés en petite quantité dans le
mélange INOD/HSA pour avoir des concentrations finales de 2,5, 5, 10, 15, 20 et 25 µM.
4. Extraction phytochimique
Les travaux d’extraction phytochimique (IMRA, Pr. V. RAMANDRAIBE VESTALYS) ont
inclus les étapes suivantes.
4.1. Partage de l’extrait éthanolique 255 FT
Un dégraissage a été effectué en lavant 5 fois l’extrait de 4 g suspendu dans 100 mL d’eau
avec de l’hexane. On remarque que le produit est insoluble dans l’eau, le dégraissage a pu être
fait en appliquant fortement sur l’extrait pateux suspendu dans l’eau. L’ensemble des phases
hexane subit une évaporation sous vide pour obtenir 790 mg d’extraits. Dans le reste est
ajouté de l’acétate d’éthyle. Les phases aqueuses et organiques sont séparées dans une
ampoule à décanter. Après évaporation, on remarque que la phase aqueuse ne contient pas de
produits. La phase organique est séchée avec du chlorure de calcium anhydre, filtrée puis
évaporée sous vide pour obtenir 3,5 g d’extraits.
4.2. Protocole d’extraction alcaloïdique
L’extraction des alcaloïdes a été effectuée en milieu acide. Un échantillon broyé de 375 g de
feuilles et de tiges de la plante 15 FT est macéré dans 3 L d’une solution d’acide acétique 1,8
% pendant une nuit puis filtré pour récupérer une solution orange. Deux autres macérations
sont effectuées dans 2,5 L puis 2 L d’acide acétique à 1,8 %. L’ensemble des filtrats obtenus
![Page 107: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/107.jpg)
95
est évaporé sous vide puis alcalinisé jusqu’à pH 9. Les alcaloïdes totaux sont ensuite extraits
avec 3 x 250 mL de dichlorométhane. La phase organique est séchée avec le chlorure de
calcium anhydre, filtrée puis évaporée sous vide pour obtenir 1,8 g d’alcaloïdes totaux.
4.3. Fractionnement des alcaloïdes totaux
1 g d’alcaloïdes totaux est fractionné grossièrement sur une colonne chromatographique
ouverte en utilisant de la silice de taille de partidules 0,063 – 0,200 mm. Le système de
solvant utilisé est dichlorométhane/méthanol en gradient 95/5 à 75/25. 8 fractions sont
récupérées. Les 4 fractions F5, F6, F7 et F8 contiennent des alcaloïdes révélés au Dragendorff
sur une plaque CCM.
La totalité de la fraction F5 obtenue (453 mg) contient visuellement sur plaque CCM plus de
2 alcaloïdes. Ces alcaloïdes vont être isolés par chromatographie sur colonne de gel de silice
de taille 0,015 – 0,040 mm. Le système de solvant utilisé est le dichlorométhane/méthanol en
gradient 93/7. Les fractions majoritaires obtenues sont purifiées par chromatographie
préparative sur plaques en utilisant comme éluent acétate d’éthyle/méthanol 70/30 pour
obtenir trois produits F5 P1 et F5 P3 de masse inférieur à 1 mg et F5 P2 de 9 mg.
![Page 108: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/108.jpg)
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123
LISTE DES FIGURES
Figure 1. Cycle de Plasmodium chez l’homme ....................................................................... 6
Figure 2. Chronologie de la découverte des médicaments antipaludiques majeurs ................ 7
Figure 3. Portefeuille des antipaludiques gérés par MMV en 2015 montrant les
composés en développement ................................................................................ 14
Figure 4. Mécanisme d’action des 1,4-naphthoquinones ........................................................ 24
Figure 5. Cibles des médicaments antipaludiques, des molécules en développement et
en recherche et quelques cibles potentielles .......................................................... 26
Figure 6. Structure des indolone-N-oxydes ............................................................................. 28
Figure 7. Spectres de dichroisme circulaire de l’albumine du sérum humain (0,5 µM) en
présence du composé 98 à différentes concentrations (0, 0,5, 1, 2, 4 µM)
correspondant aux courbes 1 à 5 ; T = 25 °C ; pH = 7,4 ....................................... 42
Figure 8. Changement de fluorescence de l’albumine du sérum humain (10 µM) en
fonction de la concentration du composé 98 après excitation aux longueurs
d’onde 280 et 293 nm ; T = 25 °C ......................................................................... 43
Figure 9. Spectres de fluorescence synchrone de l’albumine du sérum humain (10 µM)
en présence de différentes concentrations des 2-aryl-3H-indol-3-ones (A) 97
(B) 98 (C) 99 (D) 100 ; T = 25 °C ; pH = 7,4 ; λ = 280 nm .................................. 44
Figure 10. Effet des marqueurs de site sur la fluorescence de la solution albumine du
sérum humain/2-aryl-3H-indol-3-one (2,5/10 µM) pour 97 (A), 98 (B), 99
(C) et 100 (D) ; T = 25 °C; pH = 7.4; λex = 280 nm .............................................. 45
Figure 11. Spectre d’absorption des 2-aryl-3H-indol-3-ones (15 µM) avec l’albumine
du sérum humain (15 µM): (A) 97 (B) 98 (C) 99 (D) 100 .................................... 46
Figure 12. Spectre d’émission de l’albumine du sérum humain (10 µM) après une
excitation à 280 nm en présence de différentes concentrations d’INDs (0 à
70 µM correspondant aux courbes de 1 à 13) ; T = 25 °C ; pH = 7,4 ; (A) 97
(B) 98 (C) 99 (D) 100 ............................................................................................ 47
Figure 13. Courbe de Stern-Volmer du quenching de l’albumine du sérum humain (10
µM) par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); T = 25 °C; pH = 7.4; λex = 280
nm .......................................................................................................................... 48
![Page 136: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/136.jpg)
124
Figure 14. Courbes de Lineweaver-Burk du quenching de l’albumine du sérum humain
(10 µM) par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); λex = 280 nm ............................... 49
Figure 15. Courbes de Van’t Hoff de l’interaction de 10 µM de l’albumine du sérum
humain avec les quatre composés étudiés; pH = 7.4; λex = 280 nm ...................... 50
Figure 16. Courbes de log(F0-F)/F en function de log[Q] de la liaison entre l’albumine
du sérum humain et les composés étudiés ; T = 25 °C ; pH = 7.4; λex = 280
nm .......................................................................................................................... 50
Figure 17. Histogrammes de distribution de la taille du composé 97 formulé en
nanoparticules à base d’albumine .......................................................................... 55
Figure 18. Courbes dose-réponse du composé 97 formulé en nanoparticules à base
d’albumine après administration en iv et en ip ...................................................... 56
Figure 19. Temps de survie des souris infectées par P. berghei après un traitement avec
le composé 97 formulé en nanoparticules à base d’albumine en iv (A) et en
ip (B) ...................................................................................................................... 57
Figure 20. Profil chromatographique et spectre de masse du mélange de la clitocybine
B 102 et de son isomère 118 ................................................................................. 64
Figure 21. Chromatographie sur couche mince des quatre fractions F5, F6, F7 et F8 ........... 71
Figure 22. Profils chromatographiques au détecteur à barrette de diode par scan total
(en haut) et au détecteur de masse (en bas) du produit F5 P2 ............................... 71
Figure 23. Spectres de dichroisme circulaire de l’albumine du sérum humain (0,5 µM)
en présence de différentes concentrations des composés 97 (A), 98 (B), 99
(C) et 100 (D) (0, 0,5, 1, 2, 4 µM) correspondant aux courbes 1 à 5 ; T = 25
°C ; pH = 7,4 ......................................................................................................... 129
Figure 24. Changement de fluorescence de l’albumine du sérum humain (10 µM) en
fonction de la concentration des composés 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D)
après excitation aux longueurs d’onde 280 et 293 nm ; T = 25 °C; pH = 7,4 ....... 130
Figure 25. Effet des marqueurs de site sur la fluorescence de la solution albumine du
sérum humain/2-aryl-3H-indol-3-one (2,5/10 µM) pour 97 (A), 98 (B), 99
(C) et 100 (D); T = 25 °C; pH = 7.4; λex = 293 nm .............................................. 131
![Page 137: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/137.jpg)
125
Figure 26. Spectre d’émission de l’albumine du sérum humain (10 µM) après une
excitation à 293 nm en présence de différentes concentrations des 2-aryl-
3H-indol-3-ones (0 à 70 µM correspondant aux courbes de 1 à 13) ; T = 25
°C ; pH = 7,4 ; (A) 97 (B) 98 (C) 99 (D) 100 ........................................................ 132
Figure 27. Courbe de Stern-Volmer du quenching de l’albumine du sérum humain (10
µM) par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); T = 25 °C; pH = 7.4; λex = 293
nm .......................................................................................................................... 132
Figure 28. Courbes de Lineweaver-Burk du quenching de l’albumine du sérum humain
(10 µM) par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D) ; λex = 293 nm .............................. 133
Figure 29. Courbes de Van’t Hoff de l’interaction de 10 µM de l’albumine du sérum
humain avec les quatre composés étudiés; pH = 7.4; λex = 293 nm ...................... 133
Figure 30. Courbes de log(F0-F)/F en function de log[Q] de la liaison entre l’albumine
du sérum humain et les composés étudiés ; T = 25 °C ; pH = 7.4; λex = 293
nm .......................................................................................................................... 133
![Page 138: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/138.jpg)
126
LISTE DES SCHEMAS
Schéma 1. Biotransformation du composé 62 en métabolite réduit dans le globule rouge ..... 30
Schéma 2. Réduction du composé 62 ...................................................................................... 30
Schéma 3. Schéma de synthèse des indolone-N-oxydes ......................................................... 33
Schéma 4. Fonctionnalisation de l’aminoindolone-N-oxyde 79 avec la 6-
carboxyfluoresceine ............................................................................................... 38
Schéma 5. Schéma de synthèse du composé 94 ...................................................................... 38
Schéma 6. Fonctionnalisation de l’aminoindolone-N-oxyde 94 avec l’isothiocyanate de
fluorescéine ........................................................................................................... 39
Schéma 7. Photos des champignons à clitocybine .................................................................. 61
Schéma 8. Schéma de synthèse des dérivés isoindolinones .................................................... 63
Schéma 9. Protocole de fractionnement et d’isolement des produits actifs de la plante
15 FT ..................................................................................................................... 70
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127
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1. Propriétés physicochimiques et biologiques du composé 62, tête de série ........... 29
Tableau 2. Bilan des qualités et des défauts de la série des indolone-N-oxydes .................... 31
Tableau 3. Activités antiplasmodiales et cytotoxicité des indolone-N-oxydes ....................... 35
Tableau 4. Activités antiplasmodiales et cytotoxicité de quatre dérivés 2-aryl-3H-indol-
3-ones .................................................................................................................... 40
Tableau 5. Teneur en hélice α (en %) ..................................................................................... 42
Tableau 6. Constantes de quenching, paramètres thermodynamiques de l’interaction
entre les quatre 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine du sérum humain à
différentes températures, constante de liaison K et nombre de site de liaison
n à 25 °C ; λex = 280 nm ........................................................................................ 51
Tableau 7. Constantes K et nombre de liaison n de l’interaction entre l’albumine du
sérum humain et les 2-aryl-3H-indol-3-ones en présence des ions
métalliques à T = 25 °C ; λ = 280 nm ................................................................... 52
Tableau 8. Activité antipaludique in vivo des nanoparticules du composé 97 comparé à
la chloroquine ........................................................................................................ 56
Tableau 9. Activités antiplasmodiales érythrocytaires et hépatocytaires et cytotoxicité
des isoindolinones ................................................................................................. 65
Tableau 10. Activité antituberculeuse des isoindolinones ...................................................... 66
Tableau 11. Activités antiplasmodiales in vivo des extraits et fractions naturels issus
des trois plantes ..................................................................................................... 72
Tableau 12. Constantes K et nombre de liaison n de l’interaction entre l’albumine du
sérum humain et les composés en présence des ions métalliques à T = 25
°C ; λ = 293 nm ............................................................................................................... 134
![Page 140: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/140.jpg)
128
![Page 141: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/141.jpg)
129
Annexe 1. Dichroisme circulaire (Chapitre « Indolone-N-oxydes, séries dérivés et activités
antipaludiques », Partie « Interactions des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine »)
Les spectres de dichroisme circulaire de l’albumine obtenus en présence des quatre composés
sont décrits dans la figure ci-dessous en complément de la figure 7, page 42.
Figure 23. Spectres de dichroisme circulaire de l’albumine du sérum humain (0,5 µM) en
présence de différentes concentrations des composés 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D) (0, 0,5,
1, 2, 4 µM) correspondant aux courbes 1 à 5 ; T = 25 °C ; pH = 7,4.
![Page 142: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/142.jpg)
130
Annexe 2. Etude du changement de fluorescence (Chapitre « Indolone-N-oxydes, séries
dérivés et activités antipaludiques », Partie « Interactions des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec
l’albumine »)
Les courbes F/F0 en fonction de [IND/[HSA] aux deux longueurs d’onde 280 et 293 nm sont
présentées sur la figure suivante pour les quatre composés en complément de la figure 8, page
43.
Figure 24. Changement de fluorescence de l’albumine du sérum humain (10 µM) en fonction
de la concentration des composés 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D) après excitation aux
longueurs d’onde 280 et 293 nm ; T = 25 °C; pH = 7,4
![Page 143: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/143.jpg)
131
Annexe 3. Etude du site de liaison à l’aide des marqueurs de sites (Chapitre « Indolone-N-
oxydes, séries dérivés et activités antipaludiques », Partie « Interactions des 2-aryl-3H-indol-
3-ones avec l’albumine »)
Les courbes F2/F1 x 100 en fonction de [marqueur]/[HSA] sont données sur la figure suivante
pour une longueur d’onde d’excitation de 293 nm (λex = 280 nm donné à la figure 10, page
45).
Figure 25. Effet des marqueurs de site sur la fluorescence de la solution albumine du sérum
humain/2-aryl-3H-indol-3-ones (2,5/10 µM) pour 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); T = 25
°C; pH = 7.4; λex = 293 nm
![Page 144: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/144.jpg)
132
Annexe 4. Etude par spectroscopie de fluorescence (Chapitre « Indolone-N-oxydes, séries
dérivés et activités antipaludiques », Partie « Interactions des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec
l’albumine »)
Les cinq figures suivantes montrent les courbes après une stimulation à la longueur d’onde
293 nm.
Figure 26. Spectre d’émission de l’albumine du sérum humain (10 µM) après une excitation à
293 nm en présence de différentes concentrations des 2-aryl-3H-indol-3-ones (0 à 70 µM
correspondant aux courbes de 1 à 13) ; T = 25 °C ; pH = 7,4 ; (A) 97 (B) 98 (C) 99 (D) 100
(Figure 12 pour 280 nm, page 47)
Figure 27. Courbe de Stern-Volmer du quenching de l’albumine du sérum humain (10 µM)
par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D); T = 25 °C; pH = 7.4; λex = 293 nm (Figure 13 pour 280
nm, page 48).
![Page 145: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/145.jpg)
133
Figure 28. Courbes de Lineweaver-Burk du quenching de l’albumine du sérum humain (10
µM) par 97 (A), 98 (B), 99 (C) et 100 (D) ; λex = 293 nm (Figure 14 pour 280 nm, 48).
Figure 29. Courbes de Van’t Hoff de l’interaction de 10 µM de l’albumine du sérum humain
avec les quatre composés étudiés; pH = 7.4; λex = 293 nm (Figure 15 pour 280 nm, page 50).
Figure 30. Courbes de log(F0-F)/F en function de log[Q] de la liaison entre l’albumine du
sérum humain et les composés étudiés ; T = 25 °C ; pH = 7.4; λex = 293 nm (Figure 16 pour
280 nm, page 50).
![Page 146: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/146.jpg)
134
Annexe 5. Effet des ions (Chapitre « Indolone-N-oxydes, séries dérivés et activités
antipaludiques », Partie « Interactions des 2-aryl-3H-indol-3-ones avec l’albumine »)
L’impact des ions sur les constantes K et le nombre de liaison n de l’interaction entre HSA et
les composés avec la longueur d’excitation de 293 nm est décrit dans le tableau ci-dessous, les
valeurs à λex = 280 nm étant données dans le tableau 7, page 52.
Tableau 12. Constantes K et nombre de liaison n de l’interaction entre l’albumine du sérum
humain et les composés en présence des ions métalliques à T = 25 °C ; λ = 293 nm.
Metal
ions
HSA - 97 HSA - 98 HSA - 99 HSA - 100
K (×104 M
-1) n K (×10
4 M
-1) n K (×10
4 M
-1) n K (×10
4 M
-1) n
0,4857 0,7940
1,4914 0,8745
4,7490 0,9275
1,1735 0,8534
Ca2+
0,2104 0,7399
0,3841 0,7469
0,0219 0,4181
28,0931 1,1230
Co2+
0,2127 0,7452
0,8640 0,8251
0,0195 0,4054
2,4429 0,8950
Cu2+
0,2067 0,7495
0,8196 0,8304
0,0491 0,4817
7,9799 1,0255
Fe3+
0,2139 0,7515
0,4176 0,7580
0,0174 0,3971
145,3115 1,2352
K+ 0,2968 0,7637
0,6533 0,8051
0,0225 0,4187
31,9595 1,1285
Ni2+
0,3795 0,8041
0,8945 0,8435
0,0125 0,3585
3,2479 0,9317
Zn2+
0,4508 0,8283 1,8967 0,9023 0,0212 0,4110 70,8595 1,2031
Annexe 6. Publications
![Page 147: &O WVF EF M PCUFOUJPO EV&O WVF EF M PCUFOUJPO EV %0$503"5 %& - 6/*7&34*5² %& 506-064& %ÏMJWSÏ QBS 1SÏTFOUÏF FU TPVUFOVF QBS 5JUSF ²DPMFEPDUPSBMF et discipline ou spécialité](https://reader033.vdocuments.site/reader033/viewer/2022053004/5f0823b87e708231d42088da/html5/thumbnails/147.jpg)
Auteur : Nambinina Vololomiarana RAKOTOARIVELO
Titre : Activités antipaludiques de séries chimiques à noyau indole et d’extraits naturels
Directrices de Thèse : Pr Françoise NEPVEU et Pr Voahangy RAMANANDRAIBE
VESTALYS
Lieu et date de soutenance : Université d’Antananarivo, le 23 septembre 2015
Résumé
Le phénomène de résistance de Plasmodium falciparum aux antipaludiques actuels mis sur le
marché oblige à une recherche continue de nouvelles molécules. Dans cette thèse, des travaux
de pharmacomodulation ont été menés sur des séries d’indolones et des recherches de
nouvelles structures actives ont été conduites à partir d’extraits naturels actifs. Les variations
structurales entreprises sur la série des indolone-N-oxydes (INOD) ont permis une faible
amélioration de la solubilité par introduction de groupement aminochlorhydrate, une activité
antiplasmodiale maintenue par introduction de groupements encombrants en position 6 et une
conservation de l’activité antipaludique lorsque la fonction nitrone (O-N=C) est réduite
(N=C) conduisant à la nouvelle série des 2-aryl-3H-indol-3-ones (IND). Les essais in vivo
menés sur cette nouvelle série aboutissent à des activités comparables à ceux de la série
INOD. Le composé 6-(4-chlorophényl)-7H-[1,3]dioxolo[4,5-f]indol-7-one-5-oxyde demeure
le meilleur candidat actuellement. Les perspectives d’amélioration de la stabilité et de la
biodisponibilité nécessitent désormais d’introduire un groupement encombrant en position 7
afin de ralentir la bioréductibilité des INOD in vivo. Les isoindolinones (clitocybines) ne
présentent pas d’activités antipaludiques (ni antituberculeuses) et sont fortement cytotoxiques.
Des extraits d’une plante malgache présentent des activités antipaludiques in vivo et
encouragent l’isolement des alcaloïdes actifs.
Mots clés : paludisme, activités biologiques, indolone-N-oxydes, interaction avec l’albumine,
isoindolinones (clitocybines), extraits, alcaloïdes.
Disciplines : Chimie – Biologie – Santé,
Chimie appliquée – Pharmacologie - Physiologie
Intitulé et adresse des laboratoires :
- Laboratoire de Pharmacochimie et Pharmacologie pour le Développement PHARMA-DEV,
UMR 152 IRD-UPS, Faculté de Pharmacie, 118 route de Narbonne, 31062 Toulouse, France
- Institut Malgache de Recherches Appliquées IMRA, Lot AVB 76 Avarabohitra Itaosy,
Antananarivo 102, Madagascar