Newton, Stahl, Boerhaave et la Doctrine Chimique by Hélène MetzgerReview by: J. PelseneerIsis, Vol. 15, No. 2 (Apr., 1931), pp. 351-353Published by: The University of Chicago Press on behalf of The History of Science SocietyStable URL: http://www.jstor.org/stable/224448 .

Accessed: 08/05/2014 23:15

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REVIEWS 35I

He1ene Metzger.-Newton, Stahl, Boerhaave et la Doctrine Chimiqye 332 p. Paris, ALCAN, I930 (40 francs).

C'est le propre du genie franSais de produire des ouvrages dans le genre de celui-ci. Le plaisir d'une qualite unique que l'on eprouve a

lire les livres ecrits en France vient de notre certitude d'y decouvrir presque toujours des syntheses originales et personnelles. Cependant, l'intellectualite est superficielle dans son essence, car elle procede du general au particulier. Elle sche6ratise et simplifie en approfondissant. De la, l'inf6riorite apparente des Grecs et des FranSais en science experi- mentale (et dans toutes les branches du savoir humain qui relevent direc- tement de 1'experience) et leur manque de goiit pour ce qui ne se rattache pas a pure speculation. On peut affirmer en outre que la science ne joue pas le role le plus important dans les epoques de grande civilisation, qu'elle ne caracterise pas. La science moderne est nee, non pas seulement de l'application deliberee d'un systeme harmonieux de principes logiques 'a l'etude de la nature, mais du fait que des conditions historiques ont ete remplies, par exemple, l'etablissement permanent de l'atmosphere chre- tienne en Europe occidentale. En d'autres termes, la science experi- mentale et la haute intellectualite ne font pas aisement bon menage. C'est ce que le chimiste suedois BERGMAN suggerait dans le passage suivant que reproduit Mme. METZGER (p. 86): (( Je dis qu'il regne encore

une sorte de cartesianisme deguise, et, en y reflechissant, on n'est pas peu surpris qu'il ait tant d'attraits pour 1'esprit humain: d'un co'te la route de l'experience est dispendieuse, elle est longue et penible; des lors elle n'est pas a la portee de tout le monde; ceux-ci sont arretes faute d'instruments, ceux-la faute d'une certaine adresse 'a les manier; la plupart manquent de patience et de constance; ils abandonnent tout si le succes ne repond pas d'abord a leur attente... d'autre part, la methode contemplative s'accomode davantage avec notre ambition de savoir; elle nous ouvre promptement et avec facilite le sanctuaire de la nature; elle flatte notre insatiable curiosite en rendant compte de tout; elle nourrit un certain orgueil en supposant tout accessible a notre intelligence. ))

Tout ceci, pour montrer qu'il est extremement difficile de rendre compte de ((Newton, Stahl, Boerhaave et la Doctrine Chimique )), ouvrage qui fait suite 'a (( Les Doctrines chimiques en France du debut du << XVIIe siecle a la fin du XVIIIe siecle ?) (premiere partie, I923). La chaine des raisonnements est implacable, l'interpretation se mue souvent en ((stylisation )). Indiquons par 1'enonce' des titres et sous-titres de la table des matieres le contenu du livre si penetrant de Mine METZGER,

bien que rien ne puisse malheureusement donner une idee de la richesse de documentation qu'il suppose:

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352 IsIs, xv, 2

Introduction. I. L'influence de la philosophie newvtonienne sur le developpement

de la science chimique. Introduction. Definition de la quantite de matiere. L'attraction

universelle et la reaction chimique. L'emission de la lumiere et la reaction chimique. Les chimistes et la methode newtonienne.

II. La doctrine chimique de STAHL et de ses disciples. Introduction. Le respect de la tradition. La critique de la tradition.

Le mixte et l'agrege. Statique de la mixtion. Statique de l'agregation. Les elements et leurs qualites absolues. L'explication de la reaction chimique. Theorie des sels. Theorie du phlogistique. Des difficultes de la theorie du phlogistique.

III. La doctrine chimique de BOERHAAVE.

Introduction. Les elements de chimie. Le feu-chaleur. Le feu- combustion. L'air. L'eau. La terre. Les menstrues: les dissolvants en general. Les menstrues: les dissolvants particuliers.

Des parties importantes des deux premiers chapitres avaient paru de'ja dans Isis et Archeion. Seule l'etude concernant BOERHAAVE est entiere- ment inedite. Dans le long compte-rendu (Isis, 6, 57-64) qu'ii consacra aux (( Doctrines chimiques en France... )) Mr. SARTON avait ete amene a remarquer que (( la pensee scientifique est essentiellement internationale v. Mime. METGZER reconnait au debut de l'Introduction de son nouveau livre (p. 3) qu'elle a (( du rendre internationale une curiosite qui n'etait primitivement que nationale )) bien que ce soit, ajoute-t-elle, ((le mouve- ment scientifique frangais qui reste au centre de nos investigations. )) Et, en fait, en ce qui concerne le dix-huitieme siecle par exemple, elle a l'occasion de mentionner ou d'etudier presque autant d'auteurs etrangers que de savants fran9ais ; l'importance accordee notamment a 1'(( Allemagne, terre classique de la chimie )) (p. 192) merite d'etre notee. Mme. METZGER a cru faire droit 'a une revendication legitime de Mr. SARTON en inserant a la fin du volume, dans l'index des noms cites, une note extremement concise sur les principaux personnages mentionnes. Neanmoins4 nous aurions prefere un peu plus de renseignements biographiques dans le texte meme, ce qui n'eut d'ailleurs diminue en rien la place preponde- rante de 1'histoire abstraite de 1'e6volution des doctrines chimiques qui constitue le sujet du present volume; ainsi, n'eut-il pas ete inte'ressant de rappeler que (( si l'ocuvre de NEWTON, il est vrai, ne touche qu'acciden- tellement ia la science chimique )) (p. i8), l'auteur des Principes consacra toutefois de i666 'a i686 une tres grande partie de son temps 'a des travaux de laboratoire ?

Je me permettrai de reprocher 'a I'auteur l'orthographe de certains noms, fdcheusement soumise 'a des variations susceptibles souvent de

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devenir deroutantes (LE CLERC P. 26 devient Leclerc p. 29, note; Masquer p. 52 pour MACQUER; Junker p. io6 pour JUNCKER etc..). Le nom du P. BERAUD (et non Beraut p. 184) est omis de l'index. 11 est regrettable aussi que les indications bibliographiques soient parfois insuffisantes: c'est ainsi que les deux notes de la p. i86 pourraient eventuellement faire perdre beaucoup de temps aux eru- dits. On est un peu surpris de ne trouver aucune allusion aux travaux de DANIEL et JEAN BERNOULLI et de JACQUES HERMANN; il est pos-

sible que l'importance du role attribue jusqu'a present aux trois balois dans l'6elaboration de la theorie me6canique de la chaleur ait ete quelque peu exageree, mais dans ce cas nous aurions aime en etre informe's.

Si je me suis risque a e'mettre ces legeres critiques, c'est que j'avais la conviction que leurs objets en etaient fort secondaires. Le public ne pardonnera pas a Mme. METGZER s'il lui faut attendre trop longtemps les ouvrages qu'elle consentira, esperons-le, a ecrire encore, pour le regal des gens d'esprit et le plus grand bien de 1'histoire des sciences.

J. PELSENEER.

Bernard Bolzanos Schriften, herausgegeben von der K6niglichen Boihmischen Gesellschaft der Wissenschaften in Prag. Band I. Funktionenlehre. Herausgegeben und mit Anmerkungen versehen von Dr. KAREL RYCHLIK, Professor an der Cechischen Technischen Hochschule in Prag. Prag, 1930. xv-I+83+-24+Iv p. (title also in Czech: Spisy Bernarda Bolzana, etc.)

Es ist sicher eine dankenswerte Aufgabe, die sich die Konigliche Bdhmische Gesellschaft der Wissenschaften gestellt hat, um BERNARD

BOLZANOS Schriften, wenn auch leider nicht vollstfindig, so doch wenig- stens in ihren wesentlich interessanten Teilen, dem an der Geschichte der Mathematik Interessierten zugiinglich zu machen, ein Unternehmen, das sicher der Unterstiitzung, die es unter anderem von Seiten der cechischen Regierung und des Prasidenten MASARYK erfihrt, wiirdig ist. Der Prager Gelehrte BERNARD BOLZANO (1781-i848) war viterlicher- seits (worauf sein Name auch hinweist) italienischer Abkunft. Er wurde 1805 an der Prager Universitat zum Lehrer der Religionswissenschaft ernannt, im Jahre 18i9 aber seines Amtes enthoben, da die osterreichische Regierung die in seinen Schriften geilusserten Ansichten aufriihrerisch fand. Seine philosophischen und die wenigen von ihm publizierten mathematischen Schriften sichern ihm einen hervorragenden Platz in der Geschichlte der Wissenschaften. Da aber bisher seine zum Teil druckreif vorliegenden mathematischen Manuskripte aus der Wiener Hof- bezw. Nationalbibliothek niemals publiziert waren, ist es erst

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