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Niveau 2 À partir de la 8 e année B â t i r d e s p o n t s e n d é v e l o p p a n t l a c o m p r é h e n s i o n p a r l e b i a i s d e l a c t u a li t é Au service des enseignants depuis 1990 e n d é v e v l o o p p p a n t t l a a c c o o m p p r r é é n p a r l e b i a i s d d e l a a c c t t u u a a l l i i t é 2 0 1 8 / 2 0 1 9 : N u m é r o 5 L a c h a s s e a u p h o q u e i n u i t e p a g e 9 U n a p p é t i t p o u r l a n o u r ri t u r e a u t o c h t o n e p a g e 2 3

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Page 1: NEW-Final BDP Niv.2 No.5 2018-19 - Lesplan · 2020-01-03 · sur un des murs de votre salle de classe afin de donner le ton à l’apprentissage dans tous les volets du programme

Niveau 2À partir de la

8e année

Bâtir des pontsen

développant la compréhension par le biais de l’actualité

Au service des enseignants depuis 1990

endévev

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Énoncé de mission LesPlan Educational Services Ltd. vise à aider les enseignants à renforcer

la capacité des élèves à comprendre et évaluer l’actualité de façon critique

en leur fournissant des ressources à jour, abordables et prêtes à utiliser.

Bâtir des ponts :• facilite l’apprentissage différencié. Bâtir des ponts est offert en deux

niveaux, en français et en anglais, dans le but de répondre aux besoins en

apprentissage variés de vos élèves.

• est compatible avec la technologie actuelle. Projetez le document

PDF du mois sur votre écran Promethean ou Smart Board afin de lire les

articles avec vos élèves. Nos fichiers PDF sont également parfaitement

compatibles avec la technologie de lecture assistée et la version Word

des reportages peut être téléversée dans Google Classroom.

• est facile à utiliser. Accédez aisément aux liens mentionnés dans

Bâtir des ponts en visitant lesplan.com/fr/liens.

Information sur l’abonnement : Bâtir des ponts paraît cinq fois au cours de l’année scolaire, tous les

deux mois à partir de la mi-septembre. Un abonnement complet d’un

an (5 numéros) coûte 120 $. Abonnez-vous à https://www.lesplan.com

ou contactez nos bureaux.

LesPlan Educational Services Ltd.

#1 - 4144 Wilkinson Road

Victoria C.-B. V8Z 5A7

www.lesplan.com/fr

[email protected]

Tél. : (sans frais) 888 240-2212

Téléc. : (sans frais) 888 240-2246

Twitter : @LesPlan

Copyright LesPlan Educational

Services Ltd.

Tous droits réservés.

Les abonnés ont la permission de

photocopier cette ressource pour

l’usage de l’ensemble des élèves et

des enseignants d’une même école.

Vos commentaires sont les

bienvenus et vos suggestions sont

fort appréciées.

Remerciements :Nous sommes reconnaissants envers les contributions de Uumati

Kisoun-Inuarak ( ᐆᒪᑎ), et de Makayla Silvey (Iñupiaq de Nome,

en Alaska), élèves du secondaire qui vivent dans les territoires

traditionnels lkwungens où elles étudient, écrivent et font de l’art.

Leur travail acharné, leur créativité et leur étonnante intégrité a

alimenté ce numéro et nous a inspirés à développer un curriculum

accessible sur un sujet complexe. Nous sommes aussi incroyablement

reconnaissants pour le mentorat et les enseignements des leaders

communautaires formidables que sont Stephanie Panigavluk Papik

(Inuite, Irlandaise et Espagnole) et Alethea Arnaquq-Baril (Inuite), qui

continuent à lutter pour les droits des Inuits, des Premières Nations et

des peuples autochtones à travers de multiples modalités et à travers

des appels d’alerte à la justice et à la réparation. Avec beaucoup de

respect et une gratitude infinie, merci.

Bâtir des ponts Niveau 2

ÉDITEUREric Wieczorek

RÉDACTRICE EN CHEFJanet Radschun Wieczorek

AUTEURESVivien Bowers

Makayla Silvey

CONCEPTRICES DU CURRICULUMTasha Henry

Catriona Misfeldt

Sarah Rhude

ARTISTSE/ILLUSTRATRICESBrianna Marie Dick

Uumati Kisoun-Inuarak

CONCEPTION ET DESIGNJigsaw Design

Au sujet du design de la couverture :

« [Ce design montre] deux mains – l’une autochtone, l’autre

canadienne – qui œuvrent ensemble par le biais de la réconciliation,

encerclées par une couronne de branches de cèdre afin de représenter

la médecine traditionnelle qui facilite ce processus. » – Brianna Marie

Dick, artiste salish de la côte, août 2018

2 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

Page 3: NEW-Final BDP Niv.2 No.5 2018-19 - Lesplan · 2020-01-03 · sur un des murs de votre salle de classe afin de donner le ton à l’apprentissage dans tous les volets du programme

Aperçu

De nombreux éducateurs d’un bout à l’autre du

Canada ont répondu aux appels à l’action de la

Commission de vérité et réconciliation dans le cadre

de leur planification et de leurs pratiques. En tant

qu’enseignante non autochtone, je sais que ce travail

signifie que je ferai des erreurs. Je sais également

que je ne peux pas tout savoir. Et heureusement! La

raison d’être de ce travail n’est pas d’en savoir plus,

mais plutôt d’apprendre et de poser des questions

avec nos élèves. D’apprendre à poser les bonnes

questions de façon humble et d’imaginer des ponts

nous reliant à notre passé colonial. Mais comment

accomplir ce travail de réconciliation de façon

authentique et significative dans un programme

scolaire axé sur les résultats d’apprentissage?

Cette série de plans de leçons est conçue pour

vous inviter, vous et vos élèves, à participer au

dialogue complexe qui est essentiel à tout travail de

réconciliation. En enseignant aux élèves les outils

nécessaires pour poser des questions intelligentes et

réfléchir de façon attentive et critique aux questions

qu’ils posent, nous amorçons le travail ardu qui

s’impose si nous souhaitons bâtir de meilleures

relations avec les Premiers Peuples, les Premières

Nations et les communautés autochtones urbaines.

Dans cette publication, les nouvelles et les enjeux

de l’actualité seront présentés en tant qu’occasions

de discussions éclairées et d’enquêtes en classe qui,

en dernière analyse, encouragent les élèves à poser

les grandes questions afférentes aux sociétés dans

lesquelles nous vivons : Sommes-nous sur la bonne

voie? Ceci est-il juste pour tous? Peut-on

faire mieux?

3 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

Page 4: NEW-Final BDP Niv.2 No.5 2018-19 - Lesplan · 2020-01-03 · sur un des murs de votre salle de classe afin de donner le ton à l’apprentissage dans tous les volets du programme

Créer des milieux d’apprentissage qui reflètent les Principes d’apprentissage des Premiers Peuples

Faites tout votre possible pour créer un

environnement d’apprentissage qui incarne les

Principes d’apprentissage des Premières Nations.

Comme l’a exprimé le First Nations Education

Steering Committee [Comité directeur de l’éducation

des Premières Nations], ces principes ne sont pas des

règles rigides ou des leçons isolées, mais constituent

plutôt une façon d’être avec vos apprenants ainsi

qu’une façon de concevoir l’apprentissage en

général. Il se peut que chaque nation ait sa propre

vision de l’apprentissage et de l’enseignement,

mais ces principes peuvent être perçus comme

des points de départ généralement acceptés qui

invitent tous les enseignants et les apprenants à voir

l’apprentissage sous un angle autochtone. J’ai affiché

ces principes dans ma salle de classe, et j’y fais

souvent référence.

L’apprentissage appuie le bien-être de la personne,

de la famille, de la communauté, de la terre, des

esprits et des ancêtres.

L’apprentissage est holistique, réflexif, réfléchissant,

expérientiel et relationnel (axé sur les liens, sur

les relations réciproques et sur un sentiment

d’appartenance à un lieu).

L’apprentissage signifie la reconnaissance des

conséquences de nos actes. L’apprentissage signifie

des rôles et responsabilités générationnels.

L’apprentissage reconnaît le rôle des connaissances

autochtones. L’apprentissage est ancré dans la

mémoire, dans l’histoire et dans la narration.

L’apprentissage signifie patience et temps.

L’apprentissage requiert l’exploration de son identité.

L’apprentissage signifie le fait de reconnaître que

certaines connaissances sont sacrées et partagées

uniquement avec permission ou dans certaines

situations particulières.

Vous trouverez plus de détails sur ces principes aux

sites suivants :

https://bctf.ca/uploadedFiles/Public/Francais/

FirstPeopleLearningFrench.pdf

https://www.edu.gov.mb.ca/m12/edu-auto/

perspectives/concepts.html

Donner le tonIl est essentiel de donner un ton positif et

empathique à vos explorations des enjeux liés aux

Autochtones avec vos élèves. Par exemple, une

compréhension approfondie de l’investissement du

Canada dans la Loi sur les Indiens et dans le système

de pensionnats passe nécessairement par une

discussion sur les éléments constitutifs du racisme

et de la discrimination. Il s’agit d’enjeux délicats

pour tous, y compris pour vos élèves. Un milieu

d’enseignement qui invite une pluralité de points de

vue et qui examine d’un œil critique les systèmes de

croyances conventionnels doit tout d’abord établir un

ensemble de règles à respecter.

Action : Demandez à vos élèves de décrire,

en leurs propres mots, leurs impressions des

Principes dans la salle de classe, sur le plan

idéologique, affectif et auditif. Demandez-leur

d’écrire leurs pensées, leurs paroles et leurs

émotions sur des papillons adhésifs qu’ils

afficheront sous chaque principe. Laissez le tout

sur un des murs de votre salle de classe afin de

donner le ton à l’apprentissage dans tous les

volets du programme d’étude.

Action : Demandez à vos élèves de produire

une liste de gestes corporels, de paroles,

d’attitudes et de comportements qui

constituent un environnement positif dans la

salle de classe. Affichez la liste dans votre salle

de classe et adoptez-la en tant que référence

pour votre travail sur le sujet du traitement

des peuples autochtones par le Canada.

Faites souvent référence aux critères établis

dans cette liste, et félicitez les élèves qui, en

adoptant des attitudes, des paroles et des

actions positives, font preuve de leadership

de façon spontanée auprès de leurs pairs.

4 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

Page 5: NEW-Final BDP Niv.2 No.5 2018-19 - Lesplan · 2020-01-03 · sur un des murs de votre salle de classe afin de donner le ton à l’apprentissage dans tous les volets du programme

Quelques remarques sur l’évaluation : au-delà de l’empathieEn tant qu’enseignants, nous sommes formés pour

mesurer l’apprentissage de nos élèves. Selon moi,

il est important de ne pas réduire l’apprentissage

des élèves à une note ou un pourcentage. Je vous

suggère de mesurer la profondeur de la réflexion

critique de vos élèves sur un sujet donné et leur

capacité de communiquer leur pensée par le biais de

l’écoute, de la parole et de l’écriture. Vous pourriez

utiliser des outils d’auto-évaluation ou un portfolio

sur l’actualité avec entretien oral comme stratégies

d’évaluation. Mettez l’accent sur la parole et l’écoute,

deux aspects fondamentaux des aptitudes de

réflexion et de communication de vos élèves. Utilisez

le dialogue, la discussion et la réflexion pour évaluer

la capacité de chaque élève d’exprimer son point

de vue et son degré d’analyse critique de l’actualité.

Concentrez-vous sur la qualité des questions plutôt

que sur la production de solutions ou de réponses.

Suivez chacun de vos élèves dans son évolution, à son

propre rythme, en ses propres mots, et encouragez

différentes façons de favoriser l’apprentissage

individuel.

Tasha Henry, Victoria, C.-B.

Action : Demandez à vos élèves de tenir un

journal afin d’écrire leurs réflexions après

chaque leçon. Assurez-vous qu’ils comprennent

que vous serez la seule personne à lire leur

journal! Encouragez-les à établir des rapports

avec leurs propres vie, histoires et expériences.

Veillez à ne pas utiliser de langage évaluatif

dans vos commentaires concernant leurs

journaux. Un simple « merci » de vous

permettre de suivre leur évolution est suffisant.

5 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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À propos de ce numéro

Introduction : Dans l’esprit de ce numéro, nous nous référons à la définition de la durabilité proposée par Anna Tsing comme

étant « le rêve de transmettre une Terre habitable à des générations futures, humaines et non humaines »

(2017). Une part importante de ce rêve est de comprendre la nécessité culturelle et économique des pratiques

de chasse pour les Inuits et les peuples autochtones. La chasse au phoque inuite a été la cible de gens célèbres

et affluents, de groupes pour la défense des droits des animaux et des médias, qui présentent d’une façon

négative cette pratique nécessaire au plan culturel et écologiquement durable. Pour comprendre ce concept,

les élèves doivent être capables d’analyser de façon critique en quoi le concept même d’ « éthique » est guidé

par des programmes dominants sur le plan culturel et concentrés sur l’élite. En analysant comment la culture

dominante peut anthropomorphiser les animaux et à son tour affecter ceux qui comptent sur des sources

d’aliments instables, les élèves peuvent commencer à s’engager dans le travail éthique qui fera d’eux des

citoyens mondiaux informés.

Tsing, Anna Lowenhaupt. 2017. « A threat to Holocene Resurgence is a threat to livability. » The anthropology of

sustainability, eds. Brightman and Lewis. 51-65.

Résultats d’apprentissage :• Je peux porter des jugements éthiques raisonnés sur des actions du passé et du présent, et déterminer les

façons appropriées de se les rappeler et d’y réagir.

(Compétences disciplinaires en sciences humaines et sociales de la 8e-10e année du nouveau programme

d’études de la C.-B.)

• Je peux expliquer et inférer différents points de vue au sujet des personnes, des lieux, des enjeux ou des

événements du passé ou du présent, en tenant compte des normes, des valeurs, de la vision du monde et des

croyances qui dominent.

(Compétences disciplinaires en sciences humaines et sociales de la 9e année du nouveau programme

d’études de la C.-B.)

• Je peux penser de manière critique, créative et réfléchie pour explorer les idées contenues dans les textes.

(Compétences disciplinaires en English Language Arts de la 9e année du nouveau programme d’études de

la C.-B.)

Compétences :Je suis capable de...

• Tirer des conclusions au sujet d’un problème, d’un enjeu ou d’un sujet.

• Identifier et clarifier un problème ou un enjeu.

• Interpréter et présenter des données dans une variété de formes (p. ex. oral, écrit, graphiques, cartes).

• Construire des cartes pour communiquer de l’information et une perspective, en démontrant une utilisation

appropriée des légendes et des contours.

6 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Questions essentielles : • Quels sont les effets durables de l’impérialisme et du colonialisme sur les peuples autochtones du Canada et

du monde?

• Quelle est l’influence de l’impérialisme et du colonialisme de cette époque sur les événements qui se

déroulent dans le Canada et le monde d’aujourd’hui?

(Sciences humaines et sociales de la 9e année du nouveau programme d’études de la C.-B.)

Idées principales :• L’exploration, l’expansion, et la colonisation ont eu des conséquences différentes pour différents groupes.

• Les contacts et les conflits entre les peuples ont entraîné de profonds changements culturels, sociaux

et politiques.

(Sciences humaines et sociales de la 8e année du nouveau programme d’études de la C.-B.)

• Le fait de questionner ce que nous entendons, lisons et voyons nous aide à devenir des citoyens instruits

et engagés.

(English Language Arts de la 9e année du nouveau programme d’études de la C.-B.)

Remarque importante au sujet de la terminologie : Les Premiers Peuples et les peuples autochtones à travers le monde ne peuvent pas tous être groupés sous

le terme unique d’ « Autochtones ». Nous utilisons ce terme en étant conscient que les Autochtones et les

peuples autochtones ne partagent pas tous les mêmes points de vue.

7 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Ouvrir le cercle d’apprentissage

Sarah Rhude (enseignante l’nu de descendance mi’kmaq/algonquine et européenne) est la

facilitatrice en art et culture autochtone pour le district scolaire du Grand Victoria. Elle ouvre le cercle

d’apprentissage avec ses élèves en s’inspirant des traditions orales où l’apprentissage a un sens

collectif et laisse de la place pour que tous situent leur origine en établissant des rapports les uns avec

les autres. Elle explique qu’en se positionnant en relation avec d’autres, nous donnons un contexte

aux mots que nous partageons. Elle invite chaque élève à honorer ses ancêtres de cette façon :

1. Asseyez-vous en cercle, en vous faisant face. Expliquez aux élèves que, de cette façon, vous êtes tous égaux.

Vos yeux et vos cœurs se font tous face et vous êtes dans un endroit où vous pouvez tous communiquer.

2. Reconnaissez les Premières Nations sur le territoire desquelles se tient votre cercle et qui ont une

connexion ancestrale et générationnelle au territoire depuis des temps immémoriaux (qui date d’avant la

mémoire ou d’avant les récits).

3. Après avoir reconnu les peuples et les ancêtres du territoire, dites aux élèves qu’ils se présenteront, un par

un. Ceci consiste à :

• dire son nom au complet.

• dire d’où viennent ses ancêtres. Nous voulons reconnaître et inclure dans le cercle les ancêtres de ceux

qui font partie du cercle. Qui sont les ancêtres des élèves et où se trouve leur terre d’origine? (Nota : si

les élèves ne savent pas d’où ils viennent, ce n’est pas grave. Le cercle a sa façon de déclencher cette

recherche afin de s’identifier avec les racines de ses ancêtres à travers le temps.)

• offrir une évaluation rapide et contenue de la façon dont se sent l’élève sur une échelle de 1 à 10, 10 étant

très bien. Ceci montre du respect pour ceux qui auraient peut-être besoin d’un petit peu plus de place ou

d’énergie un peu plus positive.

• inviter les élèves à reconnaître un animal ou une plante dans le cercle. Ceci montre du respect pour les

autres êtres vivants. Souvent, les éléments spéciaux que vous apporterez dans un cercle auront une histoire

et ceci aidera vos élèves à se sentir à l’aise dans le cercle, avec le temps.

• Voici un exemple de présentation : « Je m’appelle Mary Thomas et je suis Mi’kmaq par ma mère et

Irlandaise par mon père. Je me sens comme un 7 aujourd’hui et je voudrais apporter le geai bleu dans le

cercle parce qu’il me rappelle l’endroit d’où je viens. »

• Nota : Encouragez les élèves à se présenter dans leur langue traditionnelle s’ils peuvent le faire.

8 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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9 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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La chasse au phoque inuite

Le restaurant de Toronto du chef

autochtone Joseph Shawana,

Kū-kŭm Kitchen, met en vedette

des ingrédients autochtones

traditionnels. Il introduit les

dîneurs à une gamme de plats

autochtones, en combinant des

éléments de plusieurs cultures et

de plusieurs traditions. Les gens

viennent y manger du pemmican,

du chevreuil, du bison, de l’élan et

du sorbet aux aiguilles de pin.

« J’utilise le restaurant comme

plateforme pour présenter la

cuisine autochtone au Canada

dans son ensemble », dit-il.

C’est pourquoi les dîneurs

trouveront aussi de la viande de

phoque au menu.

« C’est notre façon de rendre hommage à nos frères et sœurs

du nord », dit le chef Shawana.

La viande de phoque provient de

SeaDNA, une compagnie qui a

des pratiques « très durables »,

qui s’assure que les chasseurs ont

une « formation rigoureuse » et

qu’ils suivent la réglementation

fédérale stricte.

Mais en octobre 2017, une

pétition en ligne a été créée pour

demander à ce que les plats de

phoque de Kū-kŭm soient retirés

du menu. L’auteure de la pétition

a qualifié la chasse au phoque de

« violente, horrible, traumatisante

et superflue. » Elle a dit qu’elle

s’élevait contre le menu parce que

la viande du phoque « provenait

de la chasse commerciale et non

de la chasse autochtone. »

Une des 6300 personnes qui a

signé la pétition a écrit : « Ceci est

un acte barbare qui appartient

aux domaines [sic] honteux de

nos livres d’histoire. »

Cette critique, ont dit les

défenseurs de la chasse au

phoque inuite, souligne le manque

de connaissances des Canadiens

relatives à la façon dont les Inuits

chassent les phoques et aux

raisons pour lesquelles ils le font.

Ceci démontre également un

manque de respect profond pour

la culture autochtone.

La chasse au phoque comme mode de vieLes Inuits de l’Arctique canadien,

de l’Alaska, du Groenland et de

la Russie chassent le phoque

depuis des millénaires. La chasse

au phoque est une activité et

une tradition sociale, mais ce qui

est encore plus important, c’est

qu’elle est une source majeure

de nourriture, de vêtements, de

lumière et de chaleur pour les

familles inuites.

Les phoques sont présents dans

beaucoup de traditions, de

croyances et de récits culturels

inuits, et les chasseurs inuits

respectent véritablement l’esprit

des animaux. Ils chassent les

phoques du Groenland et les

phoques annelés adultes, et ils

utilisent toutes les parties de

l’animal. Ceci démontre le souci

du chasseur pour la durabilité et

communique du respect et de la

bonté de cœur pour l’animal.

Ce sont souvent les hommes

inuits qui vont à la chasse pour

leur famille. Cependant, les

femmes y vont aussi si elles le

veulent, ou si cela est nécessaire.

Selon la situation et le temps

qu’il fait, les enfants peuvent

accompagner leur famille à

la chasse.

Les méthodes de chasse inuites

dépendent de la saison. Certaines

méthodes traditionnelles

sont remplacées par la chasse

moderne, avec des armes à feu,

mais une chasse efficace dépend

Définitionsarme à feu : un arme portable

barbare : extrêmement violent et cruel

gamme : une variété complète d’idées, de qualités, de situations, etc. possibles

millénaire : une période de 1000 ans

réglementation : règlements ou ordres émis par le gouvernement ou un organisme de réglementation

rendre hommage : honorer

10 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

Page 11: NEW-Final BDP Niv.2 No.5 2018-19 - Lesplan · 2020-01-03 · sur un des murs de votre salle de classe afin de donner le ton à l’apprentissage dans tous les volets du programme

encore du savoir traditionnel

au sujet du comportement

du phoque.

Au printemps et au début de

l’été, les phoques utilisent leurs

trous de respiration dans la

banquise pour monter et sortir.

Quand il est couché sur la glace,

le phoque reste près de son trou

de respiration et l’utilise pour

s’échapper s’il ressent du danger.

Alors, le chasseur traque le

phoque en rampant sur la glace

quand il dort. Une fois par

minute, le phoque lève la tête

pour s’assurer qu’il est encore

en sécurité. Une contraction

musculaire dans le cou du phoque

informe le chasseur que le phoque

va lever la tête pour balayer les

alentours. Quand le chasseur

voit cette contraction, il arrête

de bouger afin que le phoque le

prenne pour un phoque qui dort.

De cette façon, le chasseur peut

se rapprocher assez près pour tuer

l’animal. Cette méthode de chasse

printanière est moins courante

maintenant que les chasseurs ont

accès aux armes à feu.

À la fin de l’été, quand la glace

fond, on chasse les phoques

à partir d’un bateau avec une

arme à feu. Puis, au début de

l’hiver, c’est encore la tradition

de chasser avec un(e) partenaire.

Un chasseur avec une arme à feu

attend au bord de la glace qu’un

phoque nage en eau libre. Après

que le phoque a été touché, sa

couche épaisse de graisse le

laisse flotter. Le second chasseur

s’approche du phoque en bateau,

le harponne par la tête et le tire

jusqu’à la rive.

Au milieu de l’hiver, les Inuits

chassent les phoques en se

servant des trous de respiration

dans la glace. Chaque phoque

monte chercher de l’air à toutes

les vingt minutes environ et a de

multiples trous de respiration. Le

chasseur étudiera la forme d’un

trou de respiration et déterminera

à quelle fréquence ce trou est

utilisé et dans quelle direction le

phoque vient chercher de l’air. Les

chasseurs s’accroupissent à côté

du trou de respiration sur un sac

fait de peau de caribou pendant

plusieurs heures à la fois, en

attendant d’entendre le phoque

remonter. Le sac fournit de

l’isolation et empêche le phoque

d’entendre tout bruit qui pourrait

le faire fuir.

Quand un chasseur entend le

phoque, il frappe vers le bas dans

la direction qu’il a déterminée

auparavant. Il laisse son harpon

dans le corps du phoque pendant

qu’il casse la glace avec un

couteau. Puis, le chasseur tire sur

le harpon pour traîner l’animal

hors de l’eau.

Lors d’une chasse au phoque

en hiver, les Inuits retirent

généralement le foie du phoque

pour le manger pendant qu’il

est chaud.

Utiliser l’animal au complet Le dépeçage de la carcasse

du phoque est effectué par

les femmes, les hommes et

les enfants.

Quand les chasseurs rapportent

le phoque chez eux, ils le posent,

ventre en l’air, sur un morceau

de carton ou sur une bâche sur

le plancher de la cuisine, comme

s’ils étaient dans un igloo, et

utilisent un ulu pour ouvrir

le ventre.

D’abord, on recueille le sang pour

faire un ragoût ou pour nourrir les

chiens. Puis, la graisse est raclée

et coupée. La peau est lavée dans

un bac d’eau et de savon, puis

pendue pour sécher.

La fourrure et la peau de phoque

sont imperméables, les Inuits

utilisent donc ces parties de

l’animal pour faire des parkas,

des bottes et des mitaines qui

permettent de se protéger

contre l’environnement rude.

Si la peau est utilisée pour

faire des vêtements, les Inuits

l’assouplissent en la mâchant ou

l’étirent en utilisant des racloirs

faits d’os ou de métal. Cela peut

prendre de cinq à six jours pour

mâcher une peau pour en faire

un parka mais assouplir la peau

permet de la coudre.

Quand le phoque a été dépecé,

la famille étendue se réunit pour

festoyer autour de l’animal.

Dans la culture inuite, il est

très important de partager la

nourriture. Les chasseurs donnent

souvent les animaux qu’ils

chassent à d’autres familles qui en

ont plus besoin que la leur.

Définitionulu : un couteau inuit

11 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

Page 12: NEW-Final BDP Niv.2 No.5 2018-19 - Lesplan · 2020-01-03 · sur un des murs de votre salle de classe afin de donner le ton à l’apprentissage dans tous les volets du programme

« Nous mangeons le foie, nous

mangeons la viande crue ou

cuite et nous prenons un repas

ensemble en famille », dit

Solomon Awa, un chasseur de

phoque inuit d’Iqaluit. « Il y a des

parties de la chair que seuls les

adultes mangent, les intestins

sont appréciés davantage par les

enfants, on les donne donc plutôt

aux enfants. »

La viande de phoque est riche

en fer, en zinc et en vitamines A,

B, C et D. Manger la viande et les

organes crus maximise la quantité

de nutriments absorbés par le

corps humain.

Les Inuits utilisent aussi l’huile

de phoque. L’Arctique canadien

a principalement une végétation

de toundra, il n’y a donc pas

beaucoup d’arbres. Sans bois à

brûler, les Inuits doivent acheter

un combustible pour les lampes

et pour les feux de cuisson, ou

utiliser de l’huile de phoque. Ils

utilisent aussi l’huile comme

trempette pour leur nourriture.

L’huile de phoque est une source

d’acides gras de type omega-3

qui aident à maintenir une

bonne santé. Ces acides aident à

l’entretien du cerveau, ainsi qu’au

développement des yeux et des

nerfs chez les enfants de moins de

12 ans.

Insécurité alimentaire et opportunité économiqueL’Arctique canadien est appelé

Nunangat par les Inuits, qui

composent 83 pour cent de la

population de la région.

Les communautés inuites au

Nunangat ont le coût de vie le

plus élevé, ainsi que les taux de

pauvreté et de chômage les plus

élevés de l’Amérique du Nord.

Parce que la nourriture ne peut

pas pousser dans l’Arctique,

toute nourriture qui ne provient

pas de la chasse doit y être

expédiée, ce qui rend les produits

alimentaires très dispendieux.

Pour la population locale en

Arctique, ce n’est pas inhabituel

d’aller au magasin d’alimentation

et de payer 28 $ pour un chou, 82

$ pour une douzaine de canettes

de boissons gazeuses et 17 $ pour

deux litres d’eau!

Résultat : les Inuits sont les

Autochtones qui ont la pire

sécurité alimentaire de tous

les pays développés, ce qui

rend la chasse au phoque

aussi importante pour la survie

d’une famille inuite aujourd’hui

qu’elle l’était par le passé. Un

Inuit, avec 50 dollars peut aller

au magasin d’alimentation et

acheter une petite quantité de

malbouffe, ou il peut acheter du

matériel de chasse et rapporter

assez de nourriture pour une

famille entière.

Dans une région où il y a peu

d’opportunités économiques, la

chasse au phoque commerciale

est aussi extrêmement

importante pour les Inuits. Depuis

plus d’un siècle, ils vendent

des peaux de phoque à des

fonctionnaires du gouvernement

qui apportent ces peaux dans des

marchés internationaux.

Cependant, depuis 1983,

la quantité d’argent que les

chasseurs gagnent en vendant

des peaux de phoque a chuté

considérablement. Pourquoi?

Parce que cette année-là, l’Union

européenne a interdit les produits

de peau de phoque faits à partir

de blanchons. Cette interdiction a

été influencée par des défenseurs

des droits des animaux qui étaient

contre la chasse commerciale

des phoques sur la côte est

du Canada.

Ce type de chasse avait peu

en commun avec la chasse au

phoque inuite. Elle était effectuée

par des chasseurs non inuits qui

massacraient, sur une période

de trois semaines au printemps,

des dizaines ou des centaines de

milliers de blanchons de moins

de trois mois. Ces chasseurs ne

voulaient que la fourrure des

phoques; 90 pour cent de la

viande était jetée dans l’eau ou

abandonnée sur la glace avant

de pourrir.

L’interdiction de l’U.E. ne

s’appliquait pas aux Inuits mais le

marché pour la peau de phoque

a diminué parce que les gens ne

comprenaient pas la différence

entre les deux types de chasse.

Définitionscommercial : qui produit des biens ou services pour les vendre

marché : commerce de biens d’une sorte particulière; le nombre total de personnes qui veulent acheter un

produit en particulier

12 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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L’impact sur les communautés

inuites a été dévastateur. Presque

du jour au lendemain, les Inuits

du Nunangat ont perdu une

source importante de revenus

et ont vu leur mode de vie

traditionnel condamné à tort sur

la scène internationale.

Une année après que l’interdiction

a pris effet, le revenu moyen d’un

chasseur de phoque inuit à la baie

Resolute est tombé de 54 000 $

à 1000 $. Selon le gouvernement

des Territoires du Nord-Ouest,

presque 18 des 20 villages inuits

ont perdu 60 pour cent du revenu

de leur communauté – et la

situation ne s’est pas beaucoup

améliorée depuis.

« Nous essayons de nourrir

nos communautés. Quand nos

chasseurs attrapent un phoque, ils

le partagent – c’est la nourriture

la plus nutritive que nos enfants

et nos communautés puissent

manger. Mais parce que le

chasseur ne peut plus se payer

du carburant et des munitions

à cause de l’effondrement du

marché du phoque, cela devient

vraiment difficile », dit Aaju Peter,

un avocat inuit du Nunavut.

« Nous avons le droit de survivre »En 2015, le gouvernement

canadien a annoncé un

financement de 5,7 millions

de dollars pour créer une

certification et un système

de suivi pour que les produits

autochtones du phoque puissent

être mis sur le marché en Europe.

Bien qu’il y ait de l’espoir que

ces mesures aideront à faire

augmenter les ventes, les leaders

inuits disent que la meilleure

solution serait que l’interdiction

des produits du phoque en Europe

et aux États-Unis soit révoquée

ou remplacée par une législation

plus sensible afin que les produits

provenant de la peau de phoque

puissent devenir une industrie

prospère et puissent subvenir

aux besoins des communautés

de l’Arctique.

Pour ce qui est du chef

Shawana, il se demande

pourquoi son restaurant est

devenu une cible alors que

de nombreux restaurants et

de nombreuses compagnies

servent de la viande provenant de

sources inhumaines.

« Pourquoi cibler un petit

restaurant autochtone qui n’a

que 27 places alors qu’il y a ces

grandes compagnies? », a-t-il

demandé.

Tanya Tagaq, une chanteuse de

gorge du nord du Canada, dit

que la plupart des défenseurs

des droits des animaux ne sont

pas conscients de la réalité qui

entoure la chasse au phoque et

d’autres pratiques autochtones.

« Ils doivent savoir que nous

avons le droit de vivre de nos

ressources naturelles, sans qu’on

vienne nous dire ce qu’on a le

droit de vendre. Les phoques sont

nos vaches, ils sont notre bœuf et

notre cuir, pourtant, les marchés

de bovins ne se sont pas effondrés

à cause de l’opinion publique

et de l’opposition venant des

défenseurs des animaux. »

Elle ajoute : « Nous avons le

droit de chasser. Nous avons le

droit d’utiliser des ressources

renouvelables pour nourrir nos

familles. Nous avons le droit

de survivre. »

Auteure : Makayla Silvey

Makayla est Iñupiaq, elle vient

de Nome, en Alaska, et c’est une

élève de 12e année à Victoria,

en C.-B.

Définitionscertification : confirmation qu’un fait ou un énoncé particulier est vrai

inhumain : traiter les animaux ou les personnes d’une façon très cruelle

révoquer : annoncer officiellement qu’une loi n’a plus d’autorité légale et qu’elle est annulée

Chaque année, environ

deux millions de vaches,

20 millions de cochons

et 1,5 milliard de

kilogrammes de poulets

(ou environ 550 millions

de bêtes) sont tués au

Canada. Environ 70 000

phoques ont été tués

dans le cadre de la chasse

commerciale au phoque

au Canada en 2016.

Le savais-

tu?

13 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Avant la lectureApportez en classe un animal en peluche qui caricature un animal mignon, comme un chiot ou un

chaton. Présentez cette peluche aux élèves et demandez-leur de penser aux façons dont les cultures

anthropomorphisent les animaux pour différentes raisons. Utilisez les questions suivantes pour guider

votre discussion :

• T’es-tu déjà demandé pourquoi beaucoup de gens aiment regarder sur Internet ou dans les médias sociaux

des vidéos de chatons qui font des choses semblables à ce que font les humains?

• Quand on attache des traits humains aux animaux, cela nous aide à nous rapprocher d’eux. On appelle ceci

l’anthropomorphisme. Mais quand l’anthropomorphisme cause-t-il des dommages? Quand est-il dangereux

ou contraire à l’éthique? En quoi l’anthropomorphisme est-il basé sur la culture?

• Peux-tu trouver des images dans les médias qui ont élevé l’anthropomorphisme à un autre niveau? Pense

aux personnages des films de Disney, comme Doris de « Trouver Doris » ou Bambi. Pourquoi aimons-nous

imaginer les animaux comme s’ils étaient des humains?

• Comment l’anthropomorphisme complique-t-il notre relation avec la chasse que l’on fait pour se nourrir?

• Là où tu vis, as-tu le choix de la nourriture que tu manges? Es-tu végétarien(ne)? Est-ce que manger des plats

végétariens est une nécessité ou un choix? Quelle est la différence? Est-ce que le végétarisme est un choix

pour certains mais pas pour d’autres?

• Comment la culture dominante influence-t-elle notre façon de percevoir les animaux? Les sources de

nourriture? Et le respect pour l’environnement?

• Les relations que l’on a avec les animaux en tant que nourriture ou en tant qu’animaux familiers sont-elles

basées sur la culture?

• Quel rôle le statut économique joue-t-il dans la domestication et l’anthropomorphisme des animaux?

Après la lecture A. Discussion

1. Pourquoi la chasse au phoque est-elle si importante pour les Inuits?

2. Malgré une abondance de phoques, pourquoi les Inuits ont-ils le niveau de sécurité alimentaire le plus bas

parmi les peuples autochtones de tous les pays développés?

3. Explique les différences entre la chasse au phoque inuite et la chasse au phoque commerciale sur la côte

est du Canada.

4. Comment les techniques et les traditions liées à la chasse au phoque sont-elles transmises et préservées

dans les communautés inuites?

B. Exploration

• Complète le tableau d’organisation (p. 16) pour t’aider à visualiser comment on chasse les phoques.

14 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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C. Réflexion

Les cartes conceptuelles peuvent vous aider à montrer des liens entre des idées. Crée une carte conceptuelle

montrant toutes les façons dont la chasse au phoque influence à la fois un mode de vie traditionnel et

contemporain. Suis ces étapes :

• écris le sujet principal au centre d’une feuille de papier (p. ex. chasse au phoque inuite);

• fais un remue-méninges et dresse une liste de sous-sujets relatifs au sujet principal (p. ex. nourriture,

vêtements, éclairage, chaleur, culture, opportunité économique, durabilité, communauté);

• choisis les trois ou quatre sous-sujets les plus importants;

• note ces termes dans des cercles autour du sujet principal et connecte-les à l’aide de lignes au sujet

principal; espace-les de façon uniforme autour du sujet;

• ajoute des détails pour appuyer chaque sous-sujet (p. ex. nourriture sang, viande de phoque, organes,

huile);

• enrichis la carte en ajoutant des exemples spécifiques afin d’appuyer les détails quand c’est possible (p.

ex. organes foie, intestins);

• cherche des liens entre les idées et ajoute des lignes pointillées pour les relier (p. ex. huile -- > chaleur);

• explique la relation entre les termes en un mot ou deux (huile — utilisée pour — chaleur);

• utilise de la couleur et des images simples pour rehausser la carte conceptuelle.

Voici un exemple :

Chasse au phoque

inuite

Vêtements

Vie quotidienne

Nourriture

Huile

Viande

CuisinerChaleur

Organes

Utilisée pour

15 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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La chasse au phoqueLa description que fait le reportage de la chasse au phoque est riche en images. Utilise l’information afin de

visualiser comment on chasse les phoques.

Instructions :

1. Souligne les détails sensoriels dans le reportage qui décrivent comment les Inuits chassent les phoques aux

différentes saisons.

2. Puis, dessine comment les chasseurs utilisent leurs connaissances de l’environnement et du

comportement des phoques pour attraper des phoques avec succès. Ajoute des légendes, des indications,

des bulles de réflexion/parole ou d’autres techniques de dessin pour rehausser la signification de

chaque dessin.

Chasser au printemps/été :

Chasser au début de l’hiver/au milieu de l’hiver :

16 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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1. L’histoire de Sedna : L’ancienne déesse inuite, Sedna, préside sur tous les animaux marins. Les phoques, par

exemple, dit-on, venaient de ses doigts; ses cheveux sont des algues. Lorsque les Inuits chantent pour Sedna

et traitent ses animaux avec respect, elle décide de donner ses animaux aux humains comme nourriture et

pour leur subsistance, y compris pour leurs vêtements, leurs outils, leurs abris et leur source de chaleur.

• Visionne ce court métrage sur l’histoire de Sedna : https://www.youtube.com/watch?v=8SMqn89ZSg0

• En visionnant la vidéo, observe les différentes illustrations de Sedna. Quelles caractéristiques sont toujours

présentes?

• Qu’as-tu trouvé d’intéressant dans ce récit? Peux-tu penser à des versions modernes, non inuites, de cette

histoire?

• Lisez une version de l’histoire de Sedna racontée par la célèbre artiste, chanteuse et écrivaine inuite, Tanya

Tagaq, dans son livre « Split Tooth » (2018) [disponible seulement en anglais]. Si vous avez l’occasion

de l’entendre lire la version audio, vous entendrez aussi ses chants de gorge traditionnels. (Assurez-vous

d’écouter les pistes à l’avance, car plusieurs d’entre elles ne sont pas appropriées pour un jeune public.) À la

page 85, elle commence ainsi : « Sedna the Sea Goddess came before Christianity. She came from a time when the land was our Lord, and we were her servants. » [Sedna, la déesse de la mer, est venue avant la

chrétienté. Elle venait d’un temps où le territoire était notre seigneur et où nous étions ses servants.]

• À la lumière de cet extrait et du court métrage, pourquoi crois-tu que la déesse Sedna serait une partie

intégrale à la survivance des Inuits? Que dit le mythe au sujet de la relation des Inuits avec la terre, la mer et

ses créatures? Que dit la citation de Tanya Tagaq sur la façon qu’ont les Inuits de percevoir leurs paysages

terrestre et marin?

• Utilise le polycopié « cartographier les perspectives » (p. 22) pour dessiner une représentation de Sedna,

incluant les autres animaux marins et les autres images du récit (telles que le kayak, le harpon, le ulu,

etc.). Utilise la légende pour identifier les images (éléments,

personnes, objets) sur ton dessin. Qu’as-tu appris au sujet de la

perspective inuite grâce à cette activité?

2. Les illustrations racontent des histoires : analyse

l’illustration ci-contre intitulée « Sedna 2 » de Uumati

Kisoun-Inuarak ( ᐆᒪᑎ), élève et artiste inuite de 17 ans.

Que remarques-tu au sujet de la peinture? En quoi se

compare-t-elle aux autres illustrations de Sedna que tu as

vues? Selon toi, que symbolisent les algues dans l’histoire de

Sedna? En quoi l’histoire de Sedna rapproche-t-elle les gens

de l’esprit du territoire, de ses plantes et de sa faune?

Prolongements

17 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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• Explore le site web d’Uumati à http://www.uumati.com et trouve la peinture intitulée « Sedna 1 ». Que

trouves-tu de particulièrement émouvant au sujet de la représentation que fait Uumati de l’esprit de Sedna?

• Uumati dit de ses peintures : « la dépendance des Inuits envers la mer et envers la chasse implique de comprendre l’écologie et l’esprit dont chaque aspect est d’importance égale. Je pense aux trois dimensions des enseignements inuits : le monde des morts, le monde des vivants (où tout – les humains, la terre – est d’importance égale), et puis le monde des esprits. Ces enseignements sont transmis à travers les générations. L’image d’une vie traditionnelle est souvent mal interprétée. Depuis quelques décennies, les Inuits sont de plus en plus fiers de qui ils sont et ils sont fiers de rétablir une identité inuite moderne. »

• Peux-tu penser à des exemples où les images de la vie traditionnelle inuite est mal interprétée? Ou pire, jugée?

• Réagis à l’explication que donne Uumati du concept de l’esprit et de son lien avec la chasse. Qu’as-tu trouvé

d’intéressant dans son explication? Qu’est-ce qui a eu un impact sur toi?

3. Réflexion écrite : la réalisatrice inuite primée Alethea Arnaquq-Baril, dans son film « Inuk en colère »

(2016), retrace les effets néfastes sur les Inuits des représentations négatives de la chasse au phoque

qui ont circulé dans les médias et qui étaient alimentées par des célébrités. Alethea Arnaquq-Baril veut

mettre au défi nos lecteurs de penser de façon plus critique aux mouvements auxquels ils réagissent dans

les médias sociaux : « [Un chose à laquelle j’aimerais que les jeunes pensent est] que la majorité des chasseurs de phoques commerciaux sont des Inuits, que nous les chassons un à fois et que nous en mangeons la viande. Et que la chose la plus importante que [les jeunes] puissent faire pour nous aider est ceci : quand vous voyez des célébrités appuyer les campagnes contre la chasse au phoque, demandez-leur “Qu’en est-il des Inuits?” Publier ceci sur leurs fils de messages les fera réfléchir. »

• Selon toi, est-il correct que des individus ou des groupes condamnent les pratiques culturelles des autres?

Qui décide de ce qui est bien ou mal? Le privilège dicte-t-il les valeurs culturelles dominantes?

• En quoi le concept d’ « humain » (ou son contraire, le concept de cruauté) est-il chargé culturellement?

Peux-tu donner des exemples?

• Y a-t-il une différence entre chasser pour le sport et les droits des premiers peuples à chasser? Fais une

recherche attentive sur les deux notions et donne des raisons pour appuyer ta réponse.

4. Prenez un « seal-fie » : la réalisatrice inuite Alethea Arnaquq-Baril, dans son film « Inuk en colère »

(2016), appuie la chasse au phoque commerciale inuite à travers sa page Facebook qui encourage les Inuits

à prendre des photos d’eux-mêmes vêtus de fourrure de phoque. Regardez le film. (Vous pouvez le trouver

sur iTunes ou vous pouvez regarder la bande-annonce sur Youtube.) Puis, discutez des questions suivantes :

• Comment les médias ont-ils joué un rôle de désinformation à propos du but de la chasse au phoque

commerciale inuite?

• Comment l’influence des célébrités a-t-elle façonné l’anthropomorphisme des phoques pour les non Inuits?

• Est-il correct que l’élite urbaine des régions affluentes du monde comme les États-Unis fassent une

campagne contre les pratiques de chasse au phoque inuites?

• Comment le mouvement « seal-fie » change-t-il la perspective du public sur l’histoire inuite et sur la chasse,

la récolte et la vente de viande de phoque?

• Comment l’anthropomorphisme des blanchons (bébés phoques blancs) dans les médias a-t-il affecté la

chasse éthique du phoque par les peuples inuits?

Prolongements

18 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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5. Décoloniser par les tatouages culturels : es-tu curieux/se d’en savoir davantage sur les tatouages

traditionnels qu’ont les Inuites sur le visage et sur le corps? Voici quelques ressources pour en

apprendre davantage :

• Ancient Ink Reborn: Revitalizing Traditional Inuit Tattooing [Renaissance de l’encre ancestrale : Revitalisation

du tatouage traditionnel inuit] https://www.youtube.com/watch?v=pUZKgAmhsRU [en anglais]

• https://video.vice.com/fr_ca/video/ces-femmes-inuites-redonnent-vie-aux-tatouages-traditionnels-dans-la-region-de-larctique/5a1dbc32177dd421e66c9f2f?latest=1 [sous-titres en français]

• https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1075227/inuit-tatouage-retour-livre-hovak-johnston

• https://tatouageinuit.wordpress.com/

• https://www.cbc.ca/news/canada/north/inuit-tattoos-holly-nordlum-1.4915457 [en anglais]

6. À quel degré mes pratiques de récolte sont-elles durables? : Tiens un journal pendant une semaine

pour parler de ton alimentation. Pour chaque aliment que tu manges, essaie de déterminer et de noter son

origine. Ces raisins viennent-ils du Chili? Tes oranges sont-elles de la Californie? Ou de la Chine?

• Pour chaque aliment, calcule la distance en kilomètres que cet aliment a parcourue pour arriver sur ta table.

• Fais des calculs! Quel est le nombre total de kilomètres que ta nourriture a parcourus pour arriver à toi en une

semaine?

• Réfléchis : Ceci est-il une pratique durable pour la planète? À quelles initiatives d’actions pour le climat

peux-tu t’engager afin de réduire ton empreinte de carbone?

• Que peuvent apprendre de la chasse au phoque inuite les gens qui entretiennent une empreinte

environnementale plus importante, plus privilégiée?

7. Apprenez-en davantage sur les Inuits : en classe, explorez l’Encyclopédie canadienne et l’Atlas des

peuples autochtones du Canada afin d’en apprendre davantage sur les Inuits — sur leur culture, leur

société, leur histoire, leur mode de vie et sur l’importance des territoires arctiques, des animaux et de

l’environnement pour l’identité inuite. Invitez les élèves à sélectionner un sujet d’intérêt pour fins de

recherche. D’abord, demandez-leur de décorer l’avant d’un sac de papier avec une image ou une scène

représentant leur sujet (le dessin peut être fait à la main et colorié ou inclure des découpures ou d’autres

fioritures pour le décorer). Ensuite, demandez-leur d’écrire un bref aperçu de leur sujet au dos du sac (ceci

peut être un paragraphe, une toile ou des notes). Puis, dites-leur de trouver ou de fabriquer 4-5 artefacts

qui représentent un aspect du sujet qu’ils ont choisi (p. ex. objets, images, maquettes, symboles) et de

placer leurs artefacts dans leur sac. Invitez les élèves à partager leurs sacs en petits groupes, en expliquant

pourquoi ou en quoi les artefacts représentent leur sujet.

• L’Encyclopédie canadienne : https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr

• L’Atlas des peuples autochtones du Canada : https://atlasdespeuplesautochtonesducanada.ca/

Prolongements

19 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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8. Découvre l’impact que l’interdiction de la chasse au phoque a eu sur les Inuits : les articles suivants

décrivent comment les Inuits ont été affectés de façon négative par les groupes qui défendent les droits

des animaux et qui ont protesté contre la chasse au phoque de la côte est canadienne. [Tous ont des liens

avec le documentaire « Inuk en colère » mentionné dans le reportage.]

• https://www.ledevoir.com/culture/cinema/491361/inuk-en-colere-ca-fera

• https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/plus-on-est-de-fous-plus-on-lit/segments/chronique/15672/inuk-en-colere-chasse-phoque-inuits-alethea-arnaquq-baril

• https://www.lesoleil.com/arts/cinema/inuk-en-colere-une-verite-qui-derange-1-2-716ca997c82ebba2fba97f03fc32029a

• http://www.rcinet.ca/regard-sur-arctique/2013/02/26/seal-ban-the-inuit-impact/

• Puis, invitez les élèves à utiliser les renseignements contenus dans ces articles pour réagir à une ou à

plusieurs des questions suivantes :

• Les défenseurs des animaux qui vivent dans les villes, en particulier ceux qui mangent de la viande ou du

poisson, ont-ils le droit d’imposer leurs valeurs aux autres, en particulier aux cultures qui sont là depuis des

temps immémoriaux?

• Est-ce que manger de la viande de phoque sauvage est plus ou moins éthique que de manger des

hamburgers produits dans des fermes industrielles?

• Qu’est-ce qui est le plus cruel, frapper un animal à mort sur la banquise ou élever des animaux en captivité et

les tuer dans un abattoir industriel?

9. Découvrez les bienfaits nutritifs de la viande de phoque : en utilisant les renseignements contenus

dans le reportage et dans les liens ci-dessous, demandez aux élèves de créer un « plan » pour composer

un message destiné à un blogue sur l’alimentation qui expliquerait les bienfaits de manger de la viande de

phoque. Projetez, en utilisant la technologie appropriée, plusieurs blogues sur l’alimentation pour aider

les élèves à déterminer les éléments communs (p. ex. photos, recettes, vidéos, commentaires de l’auteur).

Consultez ces 12 blogues québécois sur l’alimentation pour vous inspirer : http://www.tonpetitlook.com/fr/2016/03/21/des-blogues-culinaires-quebecois-decouvrir-absolument

• Viande de phoque : le super aliment canadien : https://www.youtube.com/watch?time_continue=28&v=GA6AfOW03_E

• Site web de SeaDNA : https://www.seadna.ca/fr/

• Utilisez l’art inuit pour apprendre comment chasser le phoque : invitez les élèves à faire des inférences

au sujet de la chasse au phoque à partir des estampes ci-dessous. Le Critical Thinking Consortium

(TC2) offre un plan de leçon intitulé « Décoder les images » qui montre aux élèves comment utiliser

des indices visuels pour développer des explications informatives au sujet d’images, en utilisant les

5 questions fondamentales comme structure pour organiser leurs observations. La leçon peut être

téléchargée gratuitement à : https://tc2.ca/fr/ressources-pedagogiques/plans-de-cours-faits-par-des-enseignants/outils-de-la-pensee/collection-des-outils-de-la-pensee.php [dans la colonne

« Enquêter », cliquez sur « Décoder les images » pour télécharger le document]

Prolongements

20 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Prolongements

[Les descriptions des images suivantes sont en anglais]

• https://nativecanadianarts.com/gallery/seal-hunting/

• https://nativecanadianarts.com/gallery/ringed-seal-freshly-killed/

• https://nativecanadianarts.com/gallery/hunting-through-the-ice/

• https://nativecanadianarts.com/gallery/seals-important-source-food/

• https://nativecanadianarts.com/gallery/pulling-kamituk/

• https://nativecanadianarts.com/gallery/woman-scraping-sealskin/

• https://nativecanadianarts.com/gallery/harpoons-and-seals/

Avant ou après avoir examiné les estampes, les élèves seront aussi peut-être intéressés à regarder cette

vidéo sur la chasse au phoque inuite traditionnelle :

• http://archives.radio-canada.ca/sports/provincial_territorial/clips/859/

10. Renseignez-vous au sujet des phoques et de la chasse au phoque : Pêches et Océans Canada propose

plusieurs liens sur leur site web qui présentent des faits, des statistiques et des règlements qui touchent à la

chasse au phoque au Canada et aux six espèces de phoques qui sont concernées : http://dfo-mpo.gc.ca/fisheries-peches/seals-phoques/index-fra.html

11. Écoutez un groupe de musique folk inuit chanter « Mamaqtuq! » (une chanson sur des amis qui vont à

la chasse au phoque) : Mamaqtuq! par The Jerry Cans (2018) est un livre pour enfants au sujet d’un groupe

d’amis qui va à la chasse au phoque. Ce récit donne vie à une chanson populaire du groupe folk nordique

The Jerry Cans. (Un des membres du groupe est un joueur d’accordéon et chanteur de gorge inuit).

Regardez leur vidéo clip à : https://www.youtube.com/watch?v=DueVqYKWQxE

12. Examinez une citation : « C’est hypocrite de dire que la chasse commerciale n’affecte pas ou n’a pas d’impact sur la chasse autochtone. C’est le cas et, si l’on observe bien, moins de 100 000 phoques sont tués au Canada chaque année – alors qu’en même temps, on élève et on tue deux millions de visons au Canada chaque année : 20 fois plus, mais nous ne voyons pas beaucoup de matériel de promotion qui mentionne les visons chez ces organismes. » (Irena Knezevic, professeure à l’université

Carleton )

Réagis à cette citation. Que dit Mme Knezevic? Pour quelles raisons es-tu d’accord avec elle? Pour quelles

raisons n’es-tu pas d’accord? Donne des explications.

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Cartographier les perspectives

Nom ____________________________________________________

Perspective de la carte _______________________________________________

Légende

Ce que j’ai appris à propos de la cartographie des perspectives :

22 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Un appétit pour la nourriture autochtone

Shantel Tallow sert de la bannique dorée, fraîchement

sortie du four. Elle moud de la viande séchée et

des amélanches pour faire du pemmican. Les plats

qu’elle prépare dans son entreprise de traiteur basée

à Calgary, Ashksoyo’p Indigenous Comfort Food,

sont basés sur la nourriture qu’elle mangeait quand

elle était enfant dans la réserve Blood à Stand Off,

en Alberta.

« Chez moi, le rire était toujours une médecine, et la

nourriture est une grande partie de notre famille »,

dit-elle. « J’ai appris de mes grands-parents

comment faire sécher la viande et de mon

arrière-grand-mère, comment faire du pemmican et

du popcorn indien [les petits morceaux croustillants

qui restent après avoir fait fondre le gras de bœuf ou

de bison] et ma tante m’a montré comment faire du

pain frit et des tartes. »

La nourriture autochtone voit une résurgence, et

des établissements de restauration autochtone

apparaissent dans les grandes villes à travers le

Canada. Une nouvelle série télévisée en production,

Red Chef Revival, prend trois chefs autochtones d’un

peu partout au pays et les envoie à différents endroits

pour apprendre des méthodes traditionnelles locales

pour préparer la nourriture.

Certains chefs cuisiniers autochtones s’en tiennent

aux mets et aux techniques traditionnels, alors que

d’autres combinent des ingrédients traditionnels

avec des nouvelles tendances en alimentation.

Mme Tallow dit que la pizza bannique et les tacos

indiens sont populaires auprès de ses jeunes dîneurs.

En plus de servir des bons plats, les traditions

et l’histoire qui entourent cette nourriture sont

souvent partagées.

« La nourriture est un dénominateur commun », dit

Art Napoleon, un ancien chef de la Première Nation

des Saulteaux, en C.-B., et co-animateur d’une autre

série télé, « Moosemeat & Marmalade ».

« Quand on s’assoit autour d’une table, les

conversations prennent place. Cela brise les

barrières. C’est toujours un acte potentiel de

réconciliation, seulement en étant assis autour d’une

table et en mangeant ensemble. »

Traditions alimentaires autochtonesAvant le contact avec les colons européens, les

Autochtones à travers le Canada vivaient des

produits de la terre. Par exemple, dans les plaines,

ils chassaient le chevreuil et l’élan, et rassemblaient

les bisons pour les pousser du haut de « précipices

à bisons »; les nations de la côte creusaient pour

trouver des palourdes, pêchaient des saumons en

migration, et prenaient au filet des eulakanes (une

source de graisse); les nations des bois s’emparaient

de canards sauvages, cueillaient des baies et des

plantes telles que les têtes de violon, ramassaient des

algues comestibles, creusaient et faisaient sécher des

tubercules et des légumes-racines, faisaient pousser

du maïs, des haricots et des courges et récoltaient du

riz sauvage; les nations inuites récoltaient des plantes

de la toundra, chassaient des mammifères marins et

pêchaient du poisson.

Ce mode de vie était bénéfique de plusieurs façons.

Les aliments sauvages étaient nutritifs, remplis de

protéines, de fibres, de vitamines et de minéraux. Le

travail de la chasse et de la cueillette contribuait à la

forme physique et à la santé. Préparer de la nourriture

et participer à des festins lors de cérémonies

Définitionscueillette : l’acte de chercher de la nourriture et des provisions

eulakane : petit poisson de la famille des éperlans qui contient beaucoup de graisse; aussi connu sous le nom

de poisson-chandelle

résurgence : le début de quelque chose dont l’influence, l’effet, etc., augmente rapidement à nouveau

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24 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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et d’événements culturels

rassemblait les communautés.

En tant qu’élément clé de

la fabrique sociale de la vie

communautaire, les aliments

traditionnels aidaient aussi

à renforcer des identités et

des valeurs culturelles fortes.

Les gardiens du savoir et

les générations plus âgées

transmettaient aux générations

plus jeunes les techniques

de chasse et de cueillette qui

reflétaient la croyance que tout

dans la nature – que ce soit le sol,

l’eau, les plantes ou les animaux –

avait un esprit et une conscience

et devait être traité avec respect.

Tout ce que l’on prenait à la nature

devait être utilisé d’une façon ou

d’une autre.

Impact de la colonisationLa colonisation, cependant,

a grandement perturbé les

traditions alimentaires.

Les essais du gouvernement

d’assimiler les Autochtones et

de leur faire adopter des modes

de vie européens impliquaient

de les couper de leurs territoires,

de leurs cultures, de leurs

langues, de leur spiritualité,

de leurs économies et de leurs

systèmes de gouvernance

traditionnels. Les systèmes

d’alimentation traditionnels qui

les avaient nourris depuis des

temps immémoriaux ont été

gravement affectés.

Comme les gouvernements

coloniaux dépossédaient les

terres pour la colonie, l’industrie,

l’agriculture et les parcs,

l’assise territoriale disponible

pour la chasse et la cueillette

traditionnelles autochtones

a rapetissé.

Craignant la famine, certains

groupes autochtones dépossédés

ont signé des traités qui

échangeaient leurs territoires de

chasse pour des terres cultivables,

du bétail et des montants

d’argent inadéquats. Certains

groupes ont été relocalisés

dans des réserves, qui étaient

souvent situées dans des lieux

marginaux avec des opportunités

économiques limitées.

Pendant ce temps, certaines

communautés inuites ont

été « relocalisées » par les

gouvernements quand des

ressources naturelles précieuses

étaient découvertes sur leurs

territoires traditionnels. Les gens

qui étaient relocalisés n’avaient

souvent aucune connexion avec

la nouvelle assise territoriale sur

laquelle ils étaient placés.

Le résultat? Des communautés

autochtones qui avaient

jadis été autosuffisantes et

qui connaissaient la sécurité

alimentaire ont été forcées

par ces politiques coloniales à

devenir dépendantes des agences

gouvernementales pour leur

nourriture et leur survie. Cette

dépendance a causé beaucoup

de mal aux régimes alimentaires

traditionnels à travers le pays.

La relation entre le gouvernement

colonial et les peuples

autochtones a été gouvernée par

la loi sur les Indiens qui était

paternaliste. Certains ont qualifié

ses politiques de « génocide culturel ». Parmi d’autres choses,

cette loi interdisait les cérémonies

traditionnelles de beaucoup de

premières nations, comme les

fêtes de potlatch des nations du

nord-ouest du Pacifique.

Les pensionnats indiens ont aussi

eu un impact dévastateur sur les

peuples et la culture autochtones,

y compris sur la nourriture. Les

enfants autochtones qui étaient

Définitionsassimiler : rendre similaire à la culture dominante

déposséder : prendre à quelqu’un une chose qui a de la valeur, un territoire par exemple

génocide culturel : la destruction délibérée de la culture des peuples autochtones

loi sur les Indiens : la loi fédérale qui touche aux Indiens inscrits, à leurs bandes et au système des réserves

indiennes. D’abord passé en 1876 et encore en vigueur avec des amendements, c’est le document principal qui

définit comment le gouvernement fédéral interagit avec les 614 bandes des Premières Nations au Canada et

avec leurs membres.

marginal : pas bon mais pas complètement mauvais

paternaliste : gentil mais aussi envahissant

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retirés de leurs familles et forcés

d’aller dans des pensionnats

indiens ont été écartés de la vie

de leurs communautés. Ils ont été

dépourvus de la connaissance

écologique qui était transmise

à la génération plus jeune par le

biais des enseignements oraux,

des récits et de l’expérience

de la terre. Ils n’ont pas

appris comment préparer les

mets traditionnels de leurs

grands-parents ou de leurs tantes.

Ils n’ont appris ni à chasser ni à se

nourrir des fruits de la cueillette.

La Commission de vérité et de

réconciliation a documenté les

dommages intergénérationnels

qui ont résulté du système

des pensionnats indiens, et

les impacts qui résonnent

encore aujourd’hui.

Changer de régime alimentaireAlors que le Canada se

développait en nation industrielle,

les peuples autochtones faisaient

face à un autre dilemme : peser

les bénéfices des aliments

traditionnels contre le risque

d’exposition à des contaminants.

L’extraction des ressources et

le développement industriel

non seulement séparaient les

Autochtones de leurs terres et

dégradaient les écosystèmes

qui avaient été sains jusque

là, mais introduisaient aussi

des contaminants dans

l’environnement qui se

retrouvaient ensuite dans la terre,

l’eau, l’air, les animaux et les

poissons.

Les sources de contamination

incluaient les centrales

hydroélectriques, les systèmes

d’égouts, la pisciculture,

l’exploitation minière et

forestière, le développement du

pétrole exploité en mer et son

transport, et le lessivage des

terres cultivées. Les polluants qui

inquiétaient le plus incluaient le

mercure, l’arsenic, le plomb, les

dioxines, les Polychlorobiphényles

(PCB) et le DDT.

Par exemple, on trouve des

niveaux élevés de mercure dans

le poisson à Grassy Narrows dans

le nord-ouest de l’Ontario à cause

de l’effluent d’une usine de pâte à

papier à proximité. Les chercheurs

disent que quelque 90 pour

cent des citoyens des Premières

Nations de Grassy Narrows et de

Wabaseemoong ont été affectés

par une intoxication au mercure

méthylé. Dans un autre cas, les

résidents de la communauté des

premières nations d’Akwasasene

ont été avisés de ne pas manger

plus d’un repas par mois fait

à partir de chair ou d’œufs

d’esturgeon de lac provenant du

fleuve Saint-Laurent. La raison?

Des PCB et du mercure.

La peur et l’incertitude qui

entourent la contamination

des aliments traditionnels

a contribué à un glissement

vers l’augmentation de la

Définitionscontaminant : une substance qui rend quelque chose sale, pollué ou poison

dégrader : réduire le degré de quelque chose; réduire sa valeur

écarter : mettre quelqu’un à l’écart, le retirer d’un endroit ou d’une situation

effluent : déchets liquides tels que les égouts

Bison et pemmicanL’arrivée de colons et

l’introduction de fusils ont eu

pour résultat la décimation

d’immenses troupeaux de

bisons qui peuplaient jadis

les prairies. Le bison a fourni

l’essentiel nécessaire à la vie

aux peuples autochtones des

plaines pendant des millénaires,

ceci a donc mis fin à leur mode

de vie traditionnel.

Ceci a aussi mis fin au

commerce plus récent du

pemmican (une mixture riche en

protéines de viande en poudre,

de graisse et, à l’occasion, de

baies séchées). Les Premières

Nations vendaient le pemmican

aux commerçants de fourrure.

La perte de cette opportunité

économique a rendu beaucoup

d’Autochtones dépendants du

gouvernement pour ce qui est

du secours alimentaire.

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consommation de nourriture

achetée en magasin. Beaucoup

d’Autochtones ont adopté un

« régime alimentaire occidental »

qui inclut des aliments

transformés qui ont un taux plus

élevé de sucre, de gras saturés et

de farines raffinées. Ceci combiné

à un mode de vie moins actif,

cette transition a contribué à

des maladies chroniques comme

le diabète, la haute pression

sanguine et l’obésité. De nos

jours, beaucoup d’Autochtones

ont un état de santé moins bon

que le reste du Canada et font

face à une espérance de vie

plus courte.

Une autre conséquence du

changement de régime?

La nourriture achetée en

magasin peut être coûteuse, en

particulier pour les résidents

des communautés nordiques

ou éloignées. Les communautés

isolées qui ne s’alimentent

plus par le biais d’activités

traditionnelles telles que la

chasse et la pêche font face à une

« insécurité alimentaire » – un

manque d’accès à de la nourriture

abordable, saine et nutritive.

D’une perspective autochtone, le

concept de santé et de bien-être

est vu de façon holistique. Pour

y arriver, il faut qu’il y ait une

harmonie et un équilibre dans

tous les aspects de la vie – au

niveau physique, social, culturel,

émotionnel et spirituel. Tous ces

aspects sont liés. Et tous peuvent

être rehaussés par le maintien

d’un régime composé d’aliments

traditionnels.

Aller de l’avant

Est-il trop tard pour remonter

le temps et sauver ce qui a

été perdu? Pas selon certains

militants pour la sécurité

alimentaire comme Joseph

LeBlanc, un Odawa du territoire

non cédé de Wiikwemkoong dans

l’île Manitoulin, au lac Huron.

« C’est un beau petit ruban pour

emballer 100 ans de colonisation

que de dire : “notre travail est

bien fait – tout ce qu’il reste à

faire est que vous laissiez tomber

vos idéaux romantiques et que

nous puissions continuer à

vous civiliser.” »

Il croit que se reconnecter avec

ses racines peut non seulement

apporter aux Autochtones et

aux communautés autochtones

un régime alimentaire plus

sain et plus nutritif, mais aussi

apporter des bienfaits en termes

d’estime de soi, de revitalisation

de la culture, ainsi que de fierté

vis-à-vis du patrimoine.

Malgré les dommages causés

aux connaissances et à la culture

autochtones par des années

de politiques coloniales, cette

culture n’a jamais été détruite.

Beaucoup d’aînés et d’éducateurs

contemporains des Premières

Nations, qu’ils vivent dans des

villes ou dans des réserves,

ont continué à raconter des

récits traditionnels, à tenir

des cérémonies sacrées et à

transmettre des enseignements

ancestraux. Il y a encore des

individus vivant dans des zones

rurales qui se nourrissent de

la chasse et de la cueillette. Il

y a beaucoup d’Autochtones

urbains qui retournent dans

leurs communautés d’origine

pour chasser et cueillir leurs

aliments, et pour les protéger.

Ils rapportent leurs médecines

DDPALa Déclaration des Nations

Unies sur les droits des

peuples autochtones

(DDPA) a été adoptée par

l’Assemblée générale de

l’ONU le 13 septembre 2007.

Le gouvernement canadien

était initialement opposé à la

déclaration mais est devenu un

supporter à part entière en mai

2016. Cette déclaration doit

cependant encore être mise en

œuvre et attend l’approbation

du Sénat.

Une des clauses de la DDPA

affirme que les peuples

autochtones « ont le droit de

conserver et de développer

leurs systèmes ou institutions

politiques, économiques et

sociaux, de disposer en toute

sécurité de leurs propres

moyens de subsistance et de

développement et de se livrer

librement à toutes leurs activités

économiques, traditionnelles

et autres. »

Définitioncontemporain : moderne, ou relatif au temps présent

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Qui a le droit au territoire?Pour chasser, pêcher et faire de la

cueillette, les peuples autochtones

doivent avoir accès à leurs territoires

traditionnels de chasse et de pêche.

Ont-ils donc cet accès?

En 1973, dans une décision qui a fait

date, la Cour suprême du Canada a

confirmé que les peuples autochtones

ont des droits et des titres ancestraux

touchant à leurs ressources et à leurs

territoires traditionnels. Ces droits

de propriété commune proviennent

du fait que les peuples autochtones

vivaient sur le territoire bien avant

que les colons arrivent.

La décision de la cour a été un point

déterminant. Avant, le gouvernement

du Canada avait refusé l’idée même

que les groupes autochtones avaient

de tels droits au territoire.

Traités historiques et réserves

Jetons un regard dans le passé pour

voir en quoi ceci changeait les choses.

Entre 1701 et 1923, le gouvernement

colonial a signé avec les nations

autochtones 56 traités en lien avec le

territoire. En échange d’une grande

partie de leurs territoires et d’une

relocalisation dans des réserves,

les chefs et les communautés

ont reçu la promesse d’une aide

gouvernementale. Certaines

Premières Nations ont signé ces

traités dans l’espoir d’assurer

leur survivance dans un monde

changeant. D’autres ne savaient pas

qu’en signant ils renonçaient à leur

territoire. Parce qu’ils avaient des

cultures orales, ils ne savaient pas lire,

et ont donc fait confiance à ce qu’on

leur disait.

Les Premières Nations ont vécu dans

ces réserves sous des règles et des

restrictions oppressives. Jusqu’à ce

que la loi sur les Indiens soit révisée

en 1951, les Premières Nations

n’avaient pas le droit de quitter la

réserve sans permission. Ils n’avaient

pas le droit de demander l’aide

d’avocats, de faire des revendications

territoriales, ni de prendre part à des

activités politiques.

Les historiens disent maintenant

que les réserves et le système de

traités étaient une façon pour le

gouvernement de soustraire les

peuples autochtones à leur territoire,

de gagner l’accès aux ressources

naturelles, d’ouvrir le pays aux colons

et de construire un chemin de fer

à travers le pays jusqu’à l’océan

Pacifique.

Les Premières Nations n’ont pas

toutes signé des traités. Par exemple,

sur les 200 bandes en C.-B., 160 n’ont

pas de traités.

Depuis 1975 : traités modernes et l’ « obligation de consulter »

Depuis la décision légale de 1973,

d’autres cas de poursuite ont réitéré

le concept de titre ancestral au

territoire autochtone traditionnel. Ces

droits sont de nos jours ancrés dans la

Constitution canadienne. Ce qui n’est

pas encore clair, dans beaucoup de

cas, c’est la façon et l’endroit où les

peuples autochtones peuvent exercer

ces droits territoriaux.

Certaines nations autochtones ont

négocié des « traités modernes »

avec le gouvernement fédéral.

Chacun est différent mais ils incluent

souvent des droits continus au

territoire et aux ressources naturelles

(tels que les droits à la chasse et à la

pêche), la participation à la gestion

du territoire, ainsi que l’autonomie

gouvernementale autochtone.

Le gouvernement reconnaît

maintenant qu’il a une « obligation de

consulter » les peuples autochtones

au sujet de développements qui

pourraient affecter de façon négative

les territoires sur lesquels ils ont des

droits ancestraux ou des droits issus

de traités. Dans certains cas, ceci

peut impliquer une discussion et

parfois une certaine accommodation.

Dans d’autres cas, ceci peut exiger

le consentement concret des

nations autochtones avant que

le développement puisse aller

de l’avant.

La réconciliation et une nouvelle relation

Le gouvernement actuel du Canada

a promis d’explorer de nouvelles

avenues pour travailler avec les

peuples autochtones. Il espère

résoudre les différents enjeux en

suspens relatifs au territoire par

des « négociations et un dialogue

respectueux. » Il dit que cette

nouvelle relation sera basée sur

la reconnaissance des droits des

Autochtones.

Des discussions et des négociations

ont lieu sur plusieurs fronts. Les

traités modernes sont rédigés de

façon à adresser des revendications

territoriales dans des régions où des

traités n’ont jamais été signés. Là

où des traités historiques existent,

il peut y avoir des négociations

pour adresser des contestations

territoriales ou pour aider à redresser

des torts du passé.

Il reste encore beaucoup de travail à

faire pour les peuples autochtones et

le gouvernement du Canada afin de

résoudre les nombreux problèmes

touchant aux droits territoriaux

ancestraux et à l’accès aux sources

d’aliments traditionnels. C’est un

travail en cours d’élaboration. Restez

à l’écoute.

28 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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et leurs aliments culturels

dans les villes où ils habitent.

Les aliments traditionnels

continuent d’apporter des

bienfaits à beaucoup de

communautés autochtones.

M. LeBlanc dit que beaucoup

plus d’Autochtones aimeraient

participer à des activités

en rapport à l’alimentation

traditionnelle mais qu’il leur

manque des connaissances ou

qu’ils trouvent cela trop cher. Il

a aidé à organiser un camp de

chasse familial à Sudbury où

les familles étaient jumelées

avec des aînés et des chasseurs

expérimentés qui ont partagé leur

savoir et qui ont guidé les gens au

cours de leur première chasse.

Ces temps-ci, les connaissances

traditionnelles autochtones

peuvent être présentées de

façons plus contemporaines.

Par exemple, il y a des émissions

culinaires, des restaurants, des

livres de recette, des blogues

en ligne au sujet de la cuisine

traditionnelle autochtone qui

complémentent la connaissance

et les récits oraux traditionnels.

Même le Guide alimentaire

canadien, une publication du

gouvernement fédéral, reconnaît

les bénéfices pour la santé de

la « nourriture traditionnelle »

autochtone. Au lieu de s’attendre

à ce que son guide pour une

alimentation saine, récemment

révisé, fonctionne pour tout le

monde, Santé Canada prévoit

créer des ressources spécifiques

aux Autochtones pour les

Premières Nations, les Inuits et les

Métis. Ces ressources refléteront

les préférences alimentaires des

Autochtones et les barrières que

plusieurs d’entre eux doivent

franchir afin d’accéder aux

types d’aliments sains qu’on

obtient facilement dans les

centres urbains.

Teri Morrow, une diététicienne

des Six nations de la rivière Grand

dans le sud-ouest de l’Ontario,

convient que beaucoup de

Canadiens autochtones ont des

besoins diététiques différents.

« Les chasseurs du nord n’ont pas

besoin de laitue », dit-elle. « Il y

a des racines et des tubercules,

il y a du lichen – une tonne de

choses. »

Pourtant, ceux qui veulent adopter

un régime traditionnel font face à

des obstacles. Un des problèmes

principaux est la souveraineté

alimentaire autochtone – le droit

des Autochtones de poursuivre

leurs activités traditionnelles

de chasse, de pêche et de

cueillette sur le territoire. L’assise

territoriale est le fondement de la

culture alimentaire autochtone.

La nourriture comme outil de réconciliationPendant ce temps, l’intérêt pour

les plats autochtones grandit,

à la fois parmi les mangeurs

autochtones et les mangeurs

non autochtones.

En Alberta, Shane Chartrand est

un chef au River Cree Resort, à

Enoch. Né dans la Nation crie

d’Enoch et adopté à l’âge de

sept ans par une famille métisse,

c’est un grand défenseur de la

cuisine autochtone.

« Je crois qu’au cours des cinq

aux dix prochaines années, il y

aura de jeunes chefs, autochtones

et non autochtones, qui prendront

position pour la spiritualité

de l’alimentation », a dit

M. Chartrand.

Il croit que partager la tradition

et l’histoire liées aux aliments

qu’il sert peut mener à des

conversations plus profondes au

sujet de l’expérience autochtone.

« Dans le monde des Premières

Nations, nous avons une

responsabilité immense envers

ces traditions et leur transmission.

Plus nous en parlons, plus cela

devient passionnant. »

« Pourquoi est-ce important? La

nourriture est culture. C’est nous,

c’est qui nous sommes. »

Par Vivien Bowers

Vivien est auteure et vit à Nelson,

en C.-B.

29 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Avant la lectureApportez dans votre classe de la pâte de fruit séchée provenant du magasin d’alimentation. Coupez-la en

morceaux et partagez-la lors de l’ouverture de votre cercle d’apprentissage. Réfléchissez aux points de

discussion suivants pendant que vous savourez ce goûter ensemble :

• Sais-tu que la pâte de fruit a été inventée comme conserve de fruits par les Premiers Peuples dans ce pays?

• Pense à ce qu’il y a dans la pâte de fruit. Comment en aurait-on préparé un jour d’été au mois d’août alors que

les mûres et les baies des ronces remarquables étaient mûres?

• Pense aux raisons pour lesquelles beaucoup de parents incluent de la pâte de fruit dans les repas du midi

de nos jours. Pourquoi incluent-ils ceci dans les repas de leurs enfants? (Parce que ça ne se gâte pas et que

ça contient les nutriments des baies mûries au soleil – et parce que c’est délicieux!) Que peut-on apprendre

de l’approche des peuples autochtones en ce qui a trait aux pratiques saisonnières et durables liées à la

nourriture?

• En lisant le reportage, pense à l’idée que toute nourriture est culturelle et que toute culture est liée au

territoire et à nos relations avec la terre, la mer, la flore et la faune.

• Qui décide de ce qui est un mets fin? Une gâterie? Ou un aliment de base? Est-il éthique de juger l’aliment de

base d’un autre? Pourquoi ou pourquoi pas?

Après la lecture A. Discussion

1. Explique comment l’environnement naturel alimentait les peuples autochtones avant la colonisation.

2. Comment la colonisation a-t-elle affecté les régimes alimentaires et les systèmes d’alimentation

traditionnels des peuples autochtones à travers le Canada?

3. Quels autres impacts l’industrialisation a-t-elle eus sur les régimes alimentaires des peuples autochtones?

4. Que se passe-t-il et que doit-il se passer pour apporter des changements positifs dans les régimes

alimentaires des peuples autochtones?

5. Comment les restaurants peuvent-ils faire augmenter l’intérêt pour les plats autochtones et l’appréciation

des plats autochtones?

B. Exploration

Le reportage décrit les impacts à court terme et à long terme sur les peuples autochtones et leurs régimes

alimentaires depuis la colonisation et décrit la façon dont la nourriture est utilisée comme outil de réconciliation.

1. Utilise le reportage pour trouver des preuves de la façon dont les régimes alimentaires des peuples

autochtones ont changé depuis la colonisation et pour trouver ce qui se passe/devrait se passer de nos

jours qui permettra aux peuples autochtones de se reconnecter au territoire et de restaurer leur savoir

traditionnel en lien avec la nourriture.

2. Sélectionne un ou deux sujets parmi les suivants et complète le tableau d’organisation Changer les régimes

alimentaires autochtones (p. 32) afin de documenter ces changements : Accès aux territoires ancestraux;

Régime sain et nutritif; Habilité à effectuer des méthodes traditionnelles de collecte de nourriture, de

chasse/cueillette, de préservation et de préparation; Transmission des connaissances et de la culture

traditionnelles touchant à l’alimentation; Autre.

30 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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3. Les faits liés à la situation d’avant et d’après la colonisation sont soulignés dans le reportage. Les

suggestions pour aller de l’avant viendront peut-être du reportage mais peuvent aussi inclure des

inférences que tu pourrais générer en te basant sur tes connaissances de base concernant les peuples

autochtones du Canada.

Voici un exemple :

Sujet Avant la colonisation

Après la colonisation Aller de l’avant

Accès aux

territoires

ancestraux/à

la nourriture

traditionnelle

• accès illimité

à tous les

territoires,

au sol, à

l’eau, aux

animaux, aux

plantes et aux

champignons

• l’accès aux territoires

ancestraux a été révoqué ou

restreint par la délocalisation

dans des réserves qui ont eu un

impact sur plusieurs aspects

de la culture autochtone et sur

la souveraineté alimentaire

d’une façon profonde à cette

époque et a eu pour résultat

des changements importants

dans le régime alimentaire

et les façons traditionnelles

de cueillir, de chasser et de

préparer la nourriture

• restaurer les droits des Autochtones d’avoir un

accès illimité à des réserves abondantes d’eau

propre (un droit), de pouvoir chasser des animaux/

pêcher des poissons et cueillir des plantes et des

champignons qui sont des aliments de base de leur

régime alimentaire traditionnel.

• protéger et préserver les territoires ancestraux en

créant des parcs nationaux, provinciaux ou locaux

afin de s’assurer que les espèces de plantes et

d’animaux et leurs écosystèmes sont protégés

• introduire des politiques pour prévenir la

contamination et s’assurer que les espèces de

plantes et d’animaux et leurs écosystèmes sont

protégés

C. Réflexion

Dessine ou écris quelque chose au sujet d’un aliment traditionnel ou d’une tradition familiale provenant de

ta culture qui touche à la nourriture. Partage ton illustration ou ton récit avec un petit groupe. En quoi les

expériences partagées par les autres personnes de ton groupe t’aident-elles à comprendre davantage les

cultures, valeurs ou traditions de tes camarades de classes et/ou de leurs familles?

Réfléchis à la citation suivante de Shane Chartrand : « La nourriture est culture. C’est nous, c’est qui nous sommes. » Explique comment nos aliments ou nos rituels traditionnels qui touchent à la nourriture rejoignent

la citation. Écris ta réponse sous ton illustration ou ton récit.

31 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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32 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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1. Le marché d’aliments entiers original de la nature : les Premiers Peuples du Canada ont un respect

profond pour la terre et pour les sources d’aliments mis à leur disposition et provenant de la terre et de la mer.

• Après avoir lu le reportage, complète le tableau d’organisation La nourriture est culture (p. 38) afin de

t’aider à comprendre en quoi nos sources d’aliments sont basées sur les ressources du territoire. Dessine et

indique les différentes sources de nourriture pour les quatre types de nations mentionnées dans le reportage.

Puis, fais une recherche sur la flore et la faune que l’on retrouve dans chacune de ces régions géographiques

et ajoute ceci à ton tableau d’organisation.

2. Réconcilier les relations au moyen de la nourriture : en lisant le reportage, dessine une carte

conceptuelle en notant les éléments du texte qui t’aideront à répondre à cette question : Quelle est la

relation entre la nourriture et le colonialisme pour les peuples autochtones? Écris la question au centre

d’une page blanche et ajoute autant d’éléments tirés du reportage que possible. Surligne tout mot qui a

une grande portée. Partage ta carte conceptuelle avec ta table ou ton petit groupe.

• Pourquoi chasser et cueillir sont-ils des droits pour les peuples autochtones, selon la Commission de vérité

et de réconciliation du Canada? Pourquoi, selon toi, la CVR identifierait-elle la revitalisation des pratiques de

chasse autochtones comme étant un appel à l’action important en ce qui a trait à la réconciliation?

• Le manque de nourriture de qualité n’a été qu’un des effets dévastateurs de l’expérience des pensionnats

indiens. La trousse pédagogique du FNESC, « Indian Residential Schools and Reconciliation, Teacher

Resource Guide, Grade 5 » [Pensionnats indiens et réconciliation, Trousse de l’enseignant, 5e année](Activité

3.4 « School Food » [Nourriture de l’école]), propose des activités autour de documents primaires relatifs à

ce sujet. Dans la fiche 3.4.1, il y a une lettre provenant d’un enfant de l’école de Sechelt en 1933 :

http://www.fnesc.ca/wp/wp-content/uploads/2015/07/IRSR5-BM10.pdf [en anglais] Demandez aux

élèves d’analyser ce document primaire en relation avec le but de la loi sur les Indiens.

• De façon alternative, vous pourriez lire avec vos élèves l’article suivant afin de peser les effets de la

malnutrition dans les pensionnats indiens sur la population actuelle : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1049917/etude-malnutrition-pensionnats-autochtones-sante-premieres-nations-obesite-diabete-tracey-galloway-ian-mosby

• Comment la notion d’ « insécurité alimentaire » est-elle en lien avec la colonisation en ce qui concerne la

délocalisation des communautés autochtones?

3. Écris une recette : écris une recette de pâte de fruits faite de fruits indigènes au territoire où tu te trouves.

Fais une recherche sur les outils et les papiers parchemin naturels dont on se servait pour préparer de la

pâte de fruit qui durait tout l’hiver.

4. Survivre et s’épanouir : remarque que le mot « esprit » est mentionné plusieurs fois dans ce reportage.

En utilisant un surligneur ou un crayon feutre, souligne tout mot ou expression qui relie le concept de

nourriture avec les questions du cœur ou de l’esprit. Que remarques-tu au sujet des mots que tu as

surlignés ou soulignés?

Prolongements

33 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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5. Dans la culture inuite, chasser n’est pas seulement une affaire de nourriture, c’est un acte de service,

un rite de passage, une responsabilité envers la communauté et une façon de se rapprocher de l’esprit

de la Toundra, de ses océans et de ses êtres. Stephanie Panigavluk Papik, entrepreneure et bâtisseuse

communautaire de descendance inuite, a écrit ce qui suit quand on lui a demandé de partager avec les

jeunes l’importance des pratiques de chasse inuites : « Ce dont je peux parler est ce que j’ai vécu et ce qui a été partagé avec moi. Je peux partager ce que Shelia Watt Cloutier a partagé au Rassemblement autochtone circumpolaire des femmes, sur ce que nous perdons en ne pouvant pas pratiquer notre culture de chasse. La chasse au phoque requiert de la patience, de l’autodiscipline, une conscience de soi et beaucoup de pratique. Ceci se traduit par des comportements impulsifs dans nos communautés et par le suicide. En tant qu’Inuite urbaine, et en écoutant les paroles sages de mon aînée, j’entretiens intentionnellement des activités quotidiennes qui créent des opportunités pour pratiquer la patience, l’autodiscipline et pour prendre soin de moi-même. Concrètement, je me lève tôt et je prends le temps de faire du yoga, de la méditation et d’apprendre des choses à partir du livre Uqalurait, un livre fait par des aînés inuits pour les Inuits. Ceci est ce que je peux humblement partager avec vous, étant donné ma propre expérience personnelle d’avoir été délocalisée de ma nation pour la plus grande partie de ma vie. Avec gratitude et respect, Stephanie. »

• Après avoir lu le message de Stephanie qui t’est adressé, qu’est-ce qui suscite ton intérêt? Dans ta vie

actuelle, où cultives-tu l’autodiscipline? Comment prends-tu soin de toi-même? Comment le maintien de

pratiques culturelles telles que la chasse au phoque est-il intégral à l’autodiscipline et aux soins personnels?

• Es-tu surpris(e) que les jeunes Inuits aient un taux de suicide élevé? En quoi l’histoire du colonialisme est-elle

un facteur qui contribue à cette statistique?

6. Cartographier les perspectives : distribuez une copie recto-verso du tableau d’organisation Cartographier les perspectives (p. 39) à chaque élève.

• Demandez aux élèves de colorier et d’indiquer certains éléments sur une carte du cercle polaire, en mettant

le pôle Nord au centre. Dites-leur de tracer les lignes de latitude et de longitude à partir de cette perspective

et de noter toute donnée pertinente dans la légende. Demandez-leur de dessiner et d’identifier sur la carte

les aliments naturels disponibles pour les Inuits d’aujourd’hui. (Par exemple : des phoques, des morses, des

ours polaires, des lièvres arctiques, des bœufs musqués, des oiseaux tels que le lagopède et des poissons tels

que l’omble chevalier, le saumon et le corégone.)

• Au dos, demandez aux élèves de dessiner une carte de la Terre à partir d’une autre perspective. Ils peuvent

penser à l’endroit d’où ils sont originaires ou d’où leurs ancêtres sont originaires et placer ce continent

au centre de leur perspective. Demandez aux élèves de dessiner et d’identifier les lignes appropriées de

longitude et de latitude incluant : le méridien origine, l’équateur, le tropique du cancer, le tropique du

capricorne, le cercle polaire, le cercle antarctique. Dites-leur d’identifier tout océan, mer, continent et pays.

Demandez-leur de faire ceci de mémoire, si possible.

• Affichez les deux cartes, puis engagez les élèves dans une discussion de classe.

• Que trouves-tu intéressant dans la cartographie des perspectives? Les cartes sont-elles toutes générées à

partir d’une perspective culturelle? Pourquoi ou pourquoi pas?

Prolongements

34 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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• Comment ta perspective a-t-elle changé à travers cette activité de cartographie? À quel point, selon toi, ceux

qui vivent au cercle polaire se sentent-ils concernés par le concept de l’équateur?

• Comment ta perspective de la terre, de la mer et du monde serait-elle construite si tu vivais dans la toundra

de l’Arctique?

• En te basant sur cette activité, quelles pratiques durables de culture/récolte pourrais-tu adopter si tu étais

limité(e) aux aliments indigènes disponibles dans ta région? Penses-tu que des bienfaits socio-émotionnels

émergeraient de ces pratiques écologiquement durables?

7. Apprends-en davantage sur l’eulakane : Visionne cette vidéo créée à partir du livre d’Eden Robinson,

« Monkey Beach », au sujet de la graisse d’eulakane : https://www.youtube.com/watch?v=HK3dmls9gdY [en anglais] Qu’est-ce qui t’a surpris dans le processus de préparation de l’eulakane et de ses usages?

• De façon alternative, lis cet article sur l’eulakane (poisson-chandelle) maintenant en voie de disparition :

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/515878/eulakane-poisson-chandelle-extinction

8. Fais une recherche sur le « précipice à bisons » : fais un diagramme représentant cette pratique de

chasse culturelle et identifie-en les divers éléments. Pourquoi crois-tu que le bison est un animal sacré pour

les Lakotas?

9. Visionne le film « The Grizzlies » (2019) ou regarde la bande-annonce à : https://www.youtube.com/watch?v=Irf44_yM_0U [en anglais] Ce film raconte l’histoire vraie de résilience et de force d’une équipe

de lacrosse dans une petite ville de l’Arctique. Le film parle de la fréquence alarmante du suicide chez les

jeunes en Arctique et dans les communautés inuites. Il parle aussi des valeurs traditionnelles de la chasse

et de la nécessité culturelle de chasser le phoque pour assurer la survie dans ces communautés.

• Quel est le prix pour les communautés inuites de ne pas pouvoir chasser le phoque?

• Crois-tu que les gens qui ne vivent pas dans cette toundra devraient avoir une opinion sur le droit d’un autre

groupe à survivre? Pourquoi ou pourquoi pas?

10. Le Guide alimentaire canadien : reconnaît-il la clause de la Déclaration des Nations Unies sur les droits

des peuples autochtones? Fais une recherche pour le découvrir, puis écris un éditorial pour partager ta

découverte et donner ton opinion au sujet de ce que tu as découvert.

11. Visionne le premier épisode de Red Chef Revival : ce documentaire suit 3 chefs autochtones alors qu’ils

explorent les méthodes culinaires et la cuisine traditionnelle de différentes communautés autochtones

à travers le Canada. Queues de castor, phoque et couguar ne sont que quelques uns des ingrédients

échantillonnés. Le premier épisode, diffusé le 16 avril 2019 peut être vu à https://www.youtube.com/watch?v=-N67Ff0FpaM [20 :55] [en anglais]. Avant le visionnement, vous voudrez peut-être lire cet

article à voix haute en classe, qui explique le focus et le but de cette nouvelle série web : https://www.cbc.ca/news/indigenous/new-web-series-explores-path-to-reconciliation-through-indigenous-cuisine-1.5100597 [en anglais] ou https://www.chga.fm/une-chef-cuisiniere-dici-sera-une-des-tetes-daffiche-dune-serie-web/ [en français mais moins étoffé]

Demandez aux élèves de réagir aux questions suivantes après le visionnement : Qu’est-il important de

savoir et de comprendre au sujet de la nourriture et de la culture autochtones? Pourquoi?

Prolongements

35 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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12. Apprends-en davantage sur les chefs autochtones mis en vedette dans le reportage (et sur d’autres) :

• Moosemeat & Marmalade : http://moosemeatandmarmalade.com/ [en anglais]

• Moosemeat & Marmalade : https://www.vuesurlecanada.ca/television/details/moosemeat-marmalade-season-iii

• Ashksoyo’p Indigenous Comfort Food : https://www.aahksoyopcatering.com/ [en anglais]

• Kū-kum Kitchen : http://www.kukum-kitchen.com/ [site officiel en anglais]

• Kū-kum Kitchen : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1128627/un-an-phoque-menu-ku-kum-kitchen-cedric-lizotte

• Shane Chartrand : https://www.facebook.com/chefshanechartrand [en anglais]

• Shane Chartrand : https://indigenoustourism.ca/fr/rencontrez-le-chef-shane-chartrand-dedmonton-le-premier-chef-autochtone-medaille-dor-du-canada/

• Des chefs autochtones réhabilitent leur héritage culinaire : https://www.youtube.com/watch?v=3QVHviI3x1E [3 :30] [en anglais]

• Cuisine autochtone au-delà du pain bannique : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1048877/cuisine-autochtone-banique-festival-chef-maluh-george-lenser-bannique

• Chef autochtone qui veut décoloniser la cuisine (Rich Francis) : https://ici.radio-canada.ca/espaces-autochtones/1151416/rich-francis-chef-autochtone-decoloniser-cuisine

13. Apprends-en davantage au sujet de la nourriture traditionnelle : en classe, explorez les ressources

suivantes sur la nourriture autochtone traditionnelle. Encouragez les élèves à se concentrer sur les

ingrédients et sur les façons de préparer et de partager la nourriture.

• Les principes de l’alimentation traditionnelle :

http://ecx.images-amazon.com/images/I/811OOuB3L%2BL.jpg [en anglais]

• Alimentation traditionnelle pour les Autochtones : http://www.unlockfood.ca/fr/ViewPDF.aspx?docid=8601&respgid=2021&lang=fr&datemod=2018-04-26%2009:33:52

• Cuisiner autochtone : le défi des ingrédients : https://www.youtube.com/watch?v=_VzINFB5DXY[3 :28]

• Ragoût d’orignal et de chevreuil style ojibwé : http://www.rcinet.ca/fr/2018/12/08/cuisine-je-me-souviens-ragout-orignal-chevreuil-style-ojibwe-harrington-festival-nomade/

• Comment ce chef sioux rétablit la nourriture autochtone :

https://www.youtube.com/watch?v=NzfG_25NP08 [2 :54] [en anglais]

• Une année avec des aliments autochtones traditionnels :

https://www.youtube.com/watch?v=460hwY1Mc2I [2 :59] [en anglais]

Prolongements

36 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Qu’avons-nous appris? Qu’est-ce qui est important?

En quoi cela est-il lié à la

souveraineté alimentaire

autochtone?

Les systèmes alimentaires

autochtones incluent tout le

territoire, le sol, l’eau, l’air, les

plantes, les champignons & les

espèces animales.

C’est une façon holistique de

concevoir l’alimentation et cela

nous aide à voir comment les

systèmes alimentaires sont

connectés.

Les peuples autochtones ont

besoin d’avoir accès à chacun de

ces systèmes alimentaires afin

d’avoir un régime alimentaire

nutritif, de rester en santé et de

s’alimenter.

Prolongements

14. Dites aux élèves qu’un nouveau Guide alimentaire canadien a été publié en 2019. Alors qu’il se veut être

pertinent pour tous les Canadiens, Santé Canada et Services aux Autochtones Canada travaillent avec les

peuples autochtones pour appuyer le développement d’outils concernant une alimentation saine pour les

Premières Nations, les Inuits et les Métis. Ces outils n’ont pas encore été publiés.

En classe, examinez le nouveau Guide alimentaire canadien, en vous concentrant sur l’aperçu (l’assiette

santé), les choix d’aliments et les habitudes d’alimentation, que vous trouverez à :

https://guide-alimentaire.canada.ca/fr/. Mettez les élèves au défi de redessiner le guide alimentaire afin

d’incorporer des mets et des principes traditionnels autochtones.

15. Explorez l’impact du manque d’accès aux aliments traditionnels : demandez aux élèves d’utiliser

l’information du reportage pour créer un diagramme (en utilisant des mots, des images ou une

combinaison des deux) montrant l’effet domino (les effets négatifs qui se cumulent) de la colonisation

et de l’industrialisation sur les peuples autochtones, leurs territoires ancestraux, leur mode de vie et leur

culture. Par exemple :

Comme résultat de la colonisation, les territoires autochtones ont été dépossédés moins

de territoire disponible pour la chasse traditionnelle & les activités de cueillette moins

d’accès aux aliments traditionnels changement de régime alimentaire perte du savoir

autochtone en ce qui a trait aux aliments culturels & aux traditions

Vous voudrez peut-être introduire le concept d’effet domino en utilisant de vrais dominos ou une image

(p. ex. http://alt-market.com/images/stories/domino%20theory.jpg). Il y a des tableaux séquentiels variés

téléchargeables pour appuyer votre réflexion, si nécessaire.

16. Comprendre davantage la souveraineté alimentaire autochtone : le Réseau pour une alimentation

durable a publié un document de consultation qui décrit les systèmes d’alimentation autochtones, souligne

l’impact des relations coloniales sur les peuples autochtones du Canada et suggère des politiques et

des pratiques à adopter pour restaurer la souveraineté alimentaire autochtone. Ce document est dense

mais vaut la peine d’être lu. Il renforce et développe plusieurs des questions dont il est question dans le

reportage.

Vous pourriez diviser ce document en paragraphes et demandez à des groupes de deux de lire, de discuter

et de déconstruire la partie qui leur est assignée. Fournir aux élèves un tableau, comme celui qui figure

ci-dessous, pourrait les aider à établir des rapports avec les peuples autochtones — leurs territoires, leur

nourriture, culture et pratiques traditionnelles — et la souveraineté alimentaire. L’exemple ci-dessous est

tiré de l’introduction du document de consultation, que vous trouverez à : https://foodsecurecanada.org/fr/ressources-et-nouvelles/bulletins-de-nouvelles-actuels/1-souverainete-alimentaire-autochtone

Souveraineté alimentaire autochtone

37 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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La nourriture est culture

Renseigne-toi :

Quels aliments indigènes au territoire où tu vis manges-tu?

38 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

Inuits

Plaines

Rég

ions b

oisées

Côte

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Cartographier les perspectives

Nom ____________________________________________________

Perspective de la carte _______________________________________________

Légende

Ce que j’ai appris à propos de la cartographie des perspectives :

39 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Boucler le cercle d’apprentissage

La gratitude est aussi une médecine. Quand nous disons que nous sommes reconnaissants pour quelque chose

ou que nous entendons d’autres personnes dire qu’elles sont reconnaissantes, nous nous sentons mieux. Pour

boucler le cercle d’apprentissage, Sarah Rhude suggère de faire un tour de gratitude et un tour d’observation.

1. Asseyez-vous ou tenez-vous debout tout en vous faisant face.

2. Tour de gratitude : demandez aux élèves de nommer une chose pour laquelle ils sont reconnaissants.

3. Tour d’observation : demandez aux élèves de nommer une chose dans la leçon qui les a particulièrement

marqués ou la chose dont ils se souviennent le mieux. Ceci donne à tous un point de vue holistique

de la leçon. En tant qu’enseignants et élèves, nous voyons la leçon de différentes perspectives et

nous comprenons que nous n’absorbons pas tous les enseignements de la même façon. Ceci est un

apprentissage véritablement collectif – l’idée est que si on enlevait la moitié de la classe et que quatre

personnes seulement faisaient un rapport, nous n’aurions pas de vue d’ensemble du sujet. Ceci donne

aussi la chance à l’enseignant(e) et/ou à l’invité(e) d’entendre ce qui a touché le cœur des élèves.

4. Conclure par un tour final en demandant aux élèves d’exprimer leurs espoirs pour les générations à venir.

40 Bâtir des ponts 2018/2019 : Niveau 2, No 5

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Les élèves veulent savoir ce qui se passe dans leur monde – mais l’enseignement de l’actualité peut s’avérer difficile et vorace en temps.

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une langue claire et adaptée

au niveau des élèves

Plans de leçon axés sur

la lecture/l’écriture

Illustrations originales engageantes

Bandes dessinées

Travaux sur des cartes

Description du produit: 8 numéros. 36 pages.

Offert en français et en anglais; à partir de la 3e année.

Le Monde en Marche What in the World?

Ressource PDF/Word Reportages sur l’actualité

nationale et internationale

Vocabulaire clé

Information complémentaire

Tâches variées qui développent

les connaissances liées aux

domaines d’intérêts et rehaussent la pensée critique

Cartes et illustrations

Description du produit: 8 numéros. 36 pages.

Offert en français et en anglais; à partir de la 5e année.

Bâtir des ponts Building Bridges

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l’actualité qui affecte les Peuples

autochtones et tous les Canadiens

Deux reportages et des plans

de leçon thématiques

Information complémentaire

Conforme aux principes d’apprentissage des

peuples autochtones

Encourage un état d’esprit respectueux, réfléchi,

empathique et curieux

Description du produit: 5 numéros. Nombre de

pages variable. Offert en français et en anglais et à

deux niveaux de lecture, à partir de la 5e année.

Infos-Jeunes.com Currents4Kids.com

Ressource interactive en ligne

Reportages hebdomadaires

Interrogations à

autocorrection

Page de commentaire

où les élèves expriment leurs réactions

Liens vers des articles, ressources, cartes,

photos et vidéos pertinents

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arti

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5e

ann

ée

À p

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Unité mensuelle d’actualités pour les classes canadiennes

Fiche d’acheminement : (veuillez faire circuler)

LE

EN MARCHE

page 25

page 17

page 3

page 10

Des millions

Le

sauvages du Pacifi que

fuient le

Florence et

et ensuite?Trans Mountain :

Venezuela

Mangkhut

pipeline

Saumons 2018/2019 : numéro 2

Niveau 1 (à partir de la 5E année)

À p

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5e

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e année

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What in the World? - Level 1 English Grades 5 and up ☐ $99 ☐ $198

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Bâtir des ponts - Niveau 1 Français À partir de la 5e année ☐ 120 $

Building Bridges - Level 1 English Grades 5 and up ☐ $120

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