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énergies Le Mag Octobre 2017 - Janvier 2018 — N°8 Le reportage Dalkia au Centre Pompidou L’interview Le futur LYON MéTROPOLE INAUGURE LES SMART GRIDS THERMIQUES Le dossier 80 ans au service de la performance énergétique Jean Jouzel : « La lutte contre le réchauffement implique une solidarité internationale sans faille »

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Octobre 2017 - Janvier 2018 — N°8

Le reportage

dalkia auCentre Pompidou

L’interview

Le futurLyon MétropoLe inaugure Les sMart grids therMiques

Le dossier

80 ans au service de la performance énergétique

Jean Jouzel : « La lutte contre le réchauffement implique une solidarité internationale sans faille »

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n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018 énergies le MagOctobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8énergies le Mag

8— édito —

Alimenter un réseau de chaleur avec plus de 50 % d’énergies renouvelables

Optimiser l’alimentation électrique d’une nouvelle usine

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36 13,3 milliards60 %C’est le nombre de sites de production de biométhane en service en France. Un nombre en progression, mais le pays reste en retard sur ses voisins européens, selon le think tank France Biométhane.

de tonnes d’équivalent pétrole d’énergies primaires ont été consommées dans le monde en 2016, soit 1 % de plus qu’en 2015. 85,5 % de cette énergie étaient d’origine fossile, selon la BP Statistical Review of World Energy 2017.

de l’énergie consommée par l’industrie seraient d’origine fossile, selon l’Ademe.

Dalkia vient de fêter ses 80 ans. Quatre-vingts ans d’engagement, de passion, d’innovations, pour répondre toujours mieux aux attentes de nos clients, qui s’inscrivent dans la dynamique de la transition écologique et de la révolution numérique. Pour continuer à les accompagner dans des domaines aussi différents que les réseaux de chaleur, les établissements de santé, les bâtiments publics, les sites industriels ou les immeubles tertiaires, nous venons d’arrêter la stratégie qui nous permettra de rester des pionniers dans l’univers à dimension multiple des services énergétiques. Ce projet, nous l’avons baptisé « Cap Dalkia ». Il est résumé dans cette phrase : « Dalkia, à vos côtés pour accélérer votre performance énergétique durable. » nous réaffirmons ainsi notre proximité avec nos clients, notre agilité pour les accompagner dans leur transformation, notre engagement sur les économies d’énergie et l’efficacité énergétique et, enfin, nos actions en faveur du développement durable. Quatre-vingts ans, finalement, ce n’est que le début de notre aventure commune !

Sylvie JéhannoDirectrice générale de Dalkia—

— Sommaire —

Repères

économies d’énergie au CHU de Rennes Toyota vise l’usine à zéro CO2 en 2050 Aux services du Premier ministre Partenariat avec AvtoVAZ

Dalkia au Centre PompidouLe reportage

Lyon Métropoleinaugure les smart grids thermiques

Demain, j’ai piscine !

Le futur

L’interview

Mieux recycler pour consommer moins

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80 ans au service de la performance énergétique

Le dossier

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25Précieux déchets

Votre transition énergétique

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L’actu

Jean Jouzel« La lutte contre le réchauffement implique une solidarité internationale sans faille »

dalkia, durablement à vos côtés

énergies le Mag n° 8 – Octobre 2017 - Janvier 2018 est une publication de Dalkia - Quartier Valmy - 33, place Ronde - 92981 Paris-La Défense Cedex 81. Directeur de la communication et de la publication : Renaud Czarnes – Rédactrice en chef : Anne Mosoni – Comité éditorial : Pascale Ceccaldi-Grelier, Jérôme Ladrière, Jean-Philippe Laurent, Laure Saman, François Vasse – Ont notamment collaboré à ce numéro : Fernanda Batista, Charlotte Bonneau, Jean Dhaussy, Laurent Garbay, Bertrand Guillemot, Philippe Lazzerini, Renaud Lefebvre, Lucie Seynave, Emmanuel Tami, Sonia Teullé – Correction : Jeanne François – Conception / réalisation : Addict design – Impression : Stipa, labellisé Imprim’Vert. Imprimé avec des encres et vernis végétaux sur un papier 100 % recyclé. Imprimé en France.

L’énergie est notre avenir, économisons-la !100 %

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n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018 énergies le MagOctobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8énergies le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

Béthune se chauffera bientôt… au gaz de mine. Mi-juillet 2017, la ville a choisi de confier à Dalkia pour vingt-deux ans sa délégation de service de distribution de chauffage et eau chaude sanitaire. Innovant, le projet mis au point par Dalkia prévoit de récupérer le gaz des anciennes galeries minières – composé essentiellement de méthane, le fameux « grisou » est un gaz à effet de serre très puissant – pour l’utiliser dans une nouvelle chaufferie mixte (gaz naturel / gaz de mine) de 18 MW. Par ailleurs, les deux réseaux existants seront reliés et étendus de 7 km, une autre chaufferie sera rénovée et, à terme, 5,5 MW de chaleur seront récupérés sur un centre d’incinération de déchets. Au final, les énergies renouvelables et de récupération représenteront 84 % du mix et devraient permettre de réduire de 35 % les émissions annuelles de carbone. •

Béthune va réduire ses émissions de CO2 grâce au gaz de mine

Aux services du Premier ministre

Le centre hospitalier universitaire Pontchaillou à Rennes fait confiance à Dalkia pour le chauffage, l’eau chaude sanitaire, la ventilation, le traitement de l’air et les convoyeurs pneumatiques. Entre 2013 et 2016, Dalkia a déjà baissé de 17 % les consommations énergétiques liées au chauffage. Dans le cadre d’un nouveau marché, Dalkia va poursuivre ce qui a été initié sur les économies d’énergie électrique, notamment grâce au pilotage des installations de production de froid. Des actions de sensibilisation aux écogestes seront également menées auprès du personnel du CHU. Enfin, Dalkia accompagnera le centre hospitalier dans son nouveau projet d’établissement à cinq ans : réparti sur cinq sites, ce dernier verra l’ensemble de ses services regroupés en un lieu unique. •

Économies d’énergie au CHU de Rennes

Toyota vise l’usine à zéro CO2 en 2050

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Depuis 2000, Toyota a produit à Onnaing, près de Valenciennes, plus de 3 millions de Yaris destinées au marché européen. En dix-sept ans, le volume de CO2 émis par véhicule produit a été réduit de 55 %. Mais ce n’est pas fini : site pilote du groupe nippon en matière environnementale, Onnaing vise désormais la production à zéro CO2 d’ici à 2050 ! Un objectif très ambitieux et actuellement sans équivalent sur la planète. Pour y parvenir, Toyota a conclu en septembre dernier un partenariat de cinq ans avec EDF et Dalkia. Première étape du projet : la conception, la construction et l’exploitation par Dalkia d’une cogénération au gaz de 4,4 MW électriques et 4,4 MW thermiques. Un réseau d’eau chaude sera créé dans l’usine pour valoriser la chaleur récupérée du refroidissement du moteur et des fumées d’échappement, puis chauffer les ateliers. à terme, ce réseau sera utilisé pour la valorisation d’énergies décarbonnées. Un pas vers la réalisation de la première usine 100 % propre au monde. •

Nord

La CnIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), le Défenseur des droits, trois autres autorités administratives indépendantes, dix services gouvernementaux, deux cabinets ministériels : tous disposent depuis l’été 2017 de locaux flambant neufs dans le 7e arrondissement de Paris. Les bâtiments Fontenoy (ex-ministère de la Marine marchande) et Ségur (ex-ministère des PTT), deux immeubles Art déco des années 1930, dont certaines parties classées aux monuments historiques, ont été entièrement rénovés et modernisés pour accueillir 2 300 personnes travaillant pour des services rattachés au Premier ministre. Le chantier de 49 000 m2, comprenant un auditorium de 450 places, une salle de documentation, un restaurant administratif et une crèche, a été mené en dix-huit mois par un groupement constitué par Sogelym Dixence (promoteur), l’agence B. architecture, CBC (VInCI Construction) et Dalkia, qui assurera la maintenance et le pilotage des installations techniques de cet ensemble visant la certification HQE (haute qualité environnementale) et le label BBC (bâtiment basse consommation). •

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n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018 énergies le MagOctobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8énergies le Mag

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

— L’actualité de la transition énergétique —par Dalkia

Dalkia, au travers de sa filiale Fenice Rus, est le partenaire du constructeur automobile AvtoVAZ, leader du marché russe avec sa marque Lada (groupe Renault-nissan). Le partenariat est entré en vigueur en 2009, avec une mise en service des premiers compresseurs modernes en 2011 sur le site industriel de Togliatti. Il s’agit de l’une des plus grandes usines automobiles du monde, dotée d’une capacité de production de un million de véhicules par an. Grâce aux performances énergétiques obtenues, AvtoVAZ a déjà bénéficié d’économies significatives, notamment une baisse de 40 % sur sa facture énergétique liée à la production d’air comprimé. Afin d’optimiser davantage ses installations, d’autres projets sont à l’étude. •

Alpes-Maritimes

Le groupe Aéroports de la Côte d’Azur a choisi Dalkia pour la maintenance des installations de chauffage, climatisation et ventilation de ses terminaux de nice et de Cannes. Il a également confié à Dalkia la maintenance des installations haute tension du site. L’aéroport souhaitant poursuivre son développement, Dalkia a proposé une organisation opérationnelle adaptée aux contraintes de réactivité et de qualité de maintenance pour le confort des usagers. L’aéroport a été accompagné dans sa démarche ACA (Airport Carbon Accreditation) afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. Dalkia a également mis en place des véhicules électriques et s’appuiera sur le Desc, son centre de pilotage pour plus de performance énergétique. •

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Performance environnementale pour Aéroports de la Côte d’Azur

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alkia - Rodolphe Escher

Russie

Partenariat avec le constructeur automobile russe AvtoVAZ

Nouveau système de séchage pour le CNPE de DampierreLe centre nucléaire de production d’électricité (CnPE) de Dampierre a acquis un système de séchage de poste d’eau auprès de Techsim, filiale de Dalkia. Il s’agit d’un dispositif mobile en container qui peut être aisément déplacé sur site. Grâce à cette solution, les opérations d’ouverture et de séchage manuelles sont supprimées, ce qui représente un gain de 150 000 euros par an en moyenne pour un CnPE de quatre tranches. La connexion directe aux capacités de la salle des machines permet un séchage optimisé et un temps de maintenance raccourci. Autres avantages : une plus grande fiabilité, une durée de vie accrue du matériel et la maîtrise des durées d’arrêt de tranche. Les premières opérations de séchage réalisées en 2017 sont un succès. •

Loiret

Le groupe Arénadour opte pour plus d’efficacité énergétique

Landes

Leader du thermalisme landais, le groupe Arénadour (Thermes Adour et Thermes des Arènes) accueille plus de 26 000 curistes par an. La société possède six établissements thermaux, cinq hôtels-résidences, un centre thermoludique, un spa et un camping, pour un total de 800 chambres et appartements et un peu plus de 40 000 m2 à gérer. Elle a signé avec Dalkia un contrat multitechnique de deux ans renouvelables. Au programme : un engagement de performance énergétique sur l’électricité et le gaz dès 2018, avec l’installation d’un plan de comptage afin de modéliser les usages et les consommations d’énergie. Une équipe dédiée de huit personnes a été mise en place au démarrage du contrat ; ils seront sept en rythme de croisière. •

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— Le reportage — — Le reportage —

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photos : phiLippe quaisse

Les réseaux aérauliques de couleur bleue parcourent tous les plafonds pour chauffer et climatiser les espaces. La couleur est l’une des caractéristiques de l’architecture du Centre pompidou : le bleu est dédié aux circulations d’air, le jaune aux circulations électriques, le vert pour l’eau et le rouge pour la circulation des personnes (escalators et ascenseurs).

Conçu par les architectes Renzo Piano et Richard Rogers, le bâtiment classé s’étend sur dix niveaux de 7 500 m2 et accueille 3 millions de visiteurs par an. outre les espaces d’exposition, il abrite des salles de spectacle et de cinéma, et la Bpi, première bibliothèque publique d’information en europe.

dalkia au Centre Pompidou

ouvert au public le 31 juillet 1977, le Centre national d’art et de culture georges-pompidou a fêté cette année ses quarante ans. partenaire de la première heure, dalkia assure encore aujourd’hui la climatisation et la serrurerie de ce lieu emblématique de l’architecture de la fin du XXe siècle.

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— Le reportage — — Le reportage —

Une climatisation air/air écologique. Les nouvelles pompes à chaleur ont permis de sécuriser les installations de climatisation et d’améliorer les rendements énergétiques du bâtiment. Les consommations électriques ont été nettement réduites, avec au global une baisse de la facture énergétique du Centre pompidou de 20 % et 500 tonnes de Co2 émises en moins par an.

Une première technologique. Les centrales de traitement de l’air sont situées sur le toit de l’édifice. dalkia a réalisé des travaux, achevés en 2015, pour l’installation de treize pompes à chaleur air/air, spécialement dimensionnées pour répondre aux exigences du bâtiment.

Maîtrise de l’humidité de l’air. Le musée abrite l’une des trois plus importantes collections d’art moderne et contemporain au monde, avec plus de 100 000 œuvres. pour leur conservation, la température est contrôlée et l’hygrométrie doit toujours afficher un taux de 50 %, ce qui implique de produire en permanence du chaud et du froid simultanément.

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Octobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8énergies le Mag

80— Le reportage — — Le dossier —

énergies le Mag

L’équipe de Samex, filiale de Dalkia, est composée de huit techniciens pour piloter les installations, maintenir les températures et l’hygrométrie, conduire une centrale frigorifique et réaliser certains travaux. un pôle d’astreinte est dédié au site 24h/24. sur la photo : Luc Brasini, responsable d’exploitation.

au service de la performance énergétique

dalkia fête cette année ses 80 ans. au départ, il s’agissait d’exploiter des chaudières. puis de gérer des réseaux urbains, de sécuriser les approvisionnements, réduire les consommations et les rejets, développer de nouvelles énergies... et améliorer sans cesse la performance énergétique des installations.

n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018

le premier contrat de résultatHiver 1937 : la chaudière du sanatorium de Villiers-Saint-Denis, une petite ville de

l’Aisne, tombe en panne. Ses équipes ne parvenant pas à la relancer, le directeur cherche désespérément un dépanneur à deux jours de noël. Léon Dewailly a fondé la société Chauffage Service quelques années plus tôt. En une journée, son équipe relance l’installation. Impressionné par les moyens déployés, le directeur de l’établissement confie l’exploitation et la maintenance de sa chaufferie à la société, qui s’engage à assurer son fonctionnement en toutes circonstances et garantit même un niveau de température.C’est le premier contrat de résultat avec engagement sur la durée signé par le groupe. Quatre-vingts ans plus tard, l’hôpital de Villiers-Saint-Denis est toujours client de Dalkia.Après guerre, Chauffage Service se développe en bénéficiant de l’essor de l’habitat collectif lors de la reconstruction. En 1960, elle fusionne avec la Compagnie générale de chauffe (CGC), fondée en 1944, dont elle prend le nom. Elle gère alors d’importants contrats multitechniques et assure notamment l’entretien des bases militaires de l’Otan installées en France. En 1967, elle rejoint la Compagnie générale des eaux (CGE), future Veolia.

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énergies le Magénergies le Mag

— Le dossier — — Le dossier —

la diversification du mix énergétiqueEn 1973, la guerre du Kippour a entraîné le premier choc pétrolier : en six mois, le prix du

baril a quadruplé, passant de 2,59 à 11,65 dollars. Faute de pétrole, la France cherche des idées ! à l’époque, tout marche au fioul. La production électrique, le chauffage, les équipements industriels, tout. Il va falloir changer.Pour approvisionner ses clients en tentant de maîtriser les coûts, la Compagnie générale de chauffe (CGC) diversifie ses sources d’approvisionnement et fait appel à de nouveaux combustibles. Le gaz, jusqu’alors très marginal, se développe au côté du fioul et du charbon. Des solutions alternatives sont explorées : à Melun, la CGC fore son premier puits géothermique. Le concept de mix énergétique fait son apparition : on sécurise les approvisionnements en diversifiant les énergies auxquelles on peut faire appel en fonction des cours, des opportunités, des besoins spécifiques des clients…La diversification du mix énergétique est aujourd’hui l’un des atouts majeurs de Dalkia : le gaz représente 63 % de ses approvisionnements, les énergies renouvelables 29 % et le fioul… moins de 1 %.

les réseaux de chaleurAu cœur des Trente Glorieuses, le paysage français se transforme : l’exode rural

s’accompagne d’une urbanisation accélérée. nouveaux quartiers et villes nouvelles sont équipés des premiers réseaux de chaleur. Montenay, société fondée en 1860, se lance sur ce marché naissant. Spécialisée à l’origine dans le négoce de combustibles (bois, charbon…), elle se diversifie dans les services techniques. Dans les années 1950, elle signe son premier contrat de gestion de chaufferie, pour les bâtiments publics de la ville de Tours. Elle exploite ses premiers réseaux urbains à évry, Lille puis Cergy. Aujourd’hui, Dalkia exploite 353 des quelque 600 réseaux français, ce qui représente un tiers de son activité.

La diversification du mix énergétique est l’un des atouts majeurs de dalkia.

Grâce au pilotage à distance par le desc, on obtient jusqu’à 40 % de baisse des consommations énergétiques et davantage avec des travaux.

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CO2 : des émissions divisées par deuxtonnes de Co2 par gWh produit

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l’ère de la performance énergétiqueEn 2014, les activités françaises de Dalkia passent sous le contrôle d’EDF (qui détenait

déjà 33 % de la société). La société renforce ses activités grâce à une série d’acquisitions dans le froid (Cesbron), le biogaz (Verdesis, devenue Dalkia Biogaz), l’efficacité énergétique (Optimal Solutions), la valorisation des déchets (TIRU)… Elle commence également son déploiement à l’international avec une première acquisition en Pologne : ZEC Katowice, l’une des trois principales sociétés minières nationales. Entre 2013 et 2015, Dalkia déploie partout en France le Desc (Dalkia Energy Savings Center) avec désormais sept antennes régionales au plus près des clients. En lien étroit avec des techniciens de maintenance sur le terrain, les analystes-auditeurs du Desc pilotent à distance le réglage des équipements et initient des actions correctives. Ils permettent ainsi de proposer des contrats de performance énergétique avec des objectifs de réduction des consommations pouvant aller jusqu’à 40 % sur certains sites, voire davantage avec des travaux.—

2015 :

1991 : enjeux environnementaux et essor des cogénérationsEn 1986, le groupe Montenay, désormais spécialisé dans les

réseaux urbains, rejoint la Compagnie générale de chauffe au sein de la CGE (Veolia). Ce pôle, baptisé énergies Services, deviendra Dalkia en 1998.Les années 1990 sont celles de la prise de conscience des enjeux environnementaux par les institutions. Lors des premières COP (Conférence des nations unies sur le climat) à Berlin (1995), puis à Kyoto (1997), des états s’engagent pour la première fois à réduire leurs émissions de CO2.Spécialiste de l’efficacité énergétique depuis ses origines, Dalkia développe des solutions innovantes pour consommer mieux. à partir de 1991, grâce à l’évolution réglementaire permettant aux tiers producteurs de revendre leur électricité à EDF, la cogénération au gaz se développe massivement. Atteignant des rendements de 90 % (chaleur et électricité), elle permet d’améliorer spectaculairement l’efficacité des installations de production d’énergie.

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Un mix énergétique de plus en plus vert% d’enr&r dans le mix de dalkia

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énergies le Mag énergies le Mag

— Le dossier — — L’interview —

Le climatologue Jean Jouzel a été l’un des premiers lanceurs d’alerte sur le réchauffement climatique. Il en évoque ici les effets déjà palpables.

Vous avez récemment tiré la sonnette d’alarme sur les risques du réchauffement climatique si les émissions de gaz à effet de serre (GES) n’étaient pas stabilisées en 2020. Trois ans, c’est court, y a-t-il une chance d’y parvenir ?

Jean Jouzel : Le groupe intergouvernemental d’experts sur le climat (gieC) l’a dit déjà en 2007 : pour limiter le réchauffement à 2 °C en 2050, il faut que les émissions de ges se stabilisent en 2020, puis décroissent de 5 à 6 % par an. si on laisse les émissions croître au-delà, les objectifs de réduction seront impossibles à tenir. Va- t-on y arriver ? il y a des signaux positifs : depuis 2014, les émissions de Co2 de la Chine, le premier émetteur mondial, semblent stabilisées. aux états-unis et en europe, elles diminuent légèrement. Mais elles continuent de croître assez rapidement en inde, quatrième émetteur mondial. si la stabilisation en Chine se confirme, c’est une bonne nouvelle, même si l’on ne sait pas si c’est le résultat de ses efforts, qui sont réels, ou la conséquence du ralentissement de sa croissance économique. en revanche, les émissions mondiales de méthane (Ch4), deuxième gaz à effet de serre, qui s’étaient stabilisées jusqu’en 2006, sont reparties à la hausse sans que l’on comprenne précisément pourquoi. C’est inquiétant : si nous stabilisons le Co2 mais que le méthane et les autres gaz continuent à augmenter, nous ne parviendrons pas à stabiliser les émissions globales de ges en 2020.

Vous avez considéré que les engagements de l’Accord de Paris n’étaient pas à la hauteur de l’enjeu. Avec le retrait des états-Unis, peut-on rester optimistes sur sa mise en œuvre ?

J. J. : La force de l’accord de paris est son caractère universel : pratiquement tous les pays l’ont signé. Cependant, même si tous les pays remplissent leurs engagements, cela ne suffira pas à contenir le réchauffement à 2 °C. dans le meilleur des cas, nous irons plutôt vers 3 à 3,5 °C supplémentaires à la fin du siècle.

Jean Jouzel

Dalkia s’est constituée en agrégeant des entreprises performantes dans les services techniques : chaufferies, réseaux urbains, froid, gestion de déchets, efficacité énergétique…

Dès ses origines, le groupe s’est spécialisé dans l’amélioration de la performance énergétique : niveau de température garanti, diminution des consommations et des émissions de polluants, diversification du mix énergétique, sécurisation des approvisionnements, pilotage de la performance à distance…

Avec 65 % de gaz et 29 % d’énergies renouvelables (biomasse, énergie récupérée, géothermie…), son mix énergétique est l’un des plus diversifiés et des plus bas carbone du marché. En 2016, il a permis d’éviter le rejet de 3,2 millions de tonnes de CO2.

à retenir

photos - phiLippe quaisse

« La lutte contre le réchauffement implique une solidarité internationale sans faille »

Demain :

n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018Octobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8 1716

sobriété et énergies renouvelables et de récupérationLes enjeux climatiques et la raréfaction des

ressources fossiles ont modifié notre rapport aux énergies. Le futur sera à la sobriété et à l’efficacité sans cesse accrues. Dans l’industrie, les énergies perdues dans les process, dites « fatales », sont déjà de plus en plus valorisées. Les déchets, et toute forme de gaspillage, sont eux aussi traqués, méthanisés, valorisés. Parallèlement, les énergies convergent. La production de chaleur est de plus en plus souvent associée à celle d’électricité, et les solutions d’autoconsommation se développent. Cette production d’électricité locale représente une opportunité supplémentaire pour optimiser le pilotage des énergies. Pour répondre aux nouveaux enjeux des territoires et les rendre « smart », Dalkia innove pour valoriser leurs énergies locales et relier ces énergies grâce aux nouvelles technologies et au numérique. Les mécanismes de stockage et la production locale d’énergie, solaire photovoltaïque notamment, sont des enjeux majeurs, sur lesquels le groupe Dalkia est déjà engagé. Pour Dalkia, être smart signifie agir à la croisée du territoire, de la technologie et de l’humain : conjuguer les technologies pour décarboner les territoires, rapprocher les hommes et la technologie en mettant le numérique au service de l’humain, réconcilier les enjeux de l’individuel et du collectif pour allier économies d’énergie et confort.

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Octobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8énergies le Mag

smartgrids

— L’interview —

1974 : thèse de doctorat au Cea sur les mécanismes de formation des gros grêlons. il devient ingénieur puis directeur de recherche au Cea.

1994 : intègre le gieC dont il est vice-président du groupe scientifique de 2002 à 2015.

2002 : médaille d’or du Cnrs avec le glaciologue Claude Lorius, la plus haute distinction de la recherche scientifique en France.

2012 : prix Vetlesen, l’équivalent du prix nobel dans le domaine des sciences de la terre et de l’univers, pour ses travaux sur les glaces polaires et le climat.

Jean Jouzel en 4 dates

— Le futur —Dès aujourd’hui

Lyon Métropole inaugure les smart grids thermiques

pas de smart city sans smart grid. qu’ils transportent de l’électricité, du gaz, de la chaleur ou du froid, les réseaux urbains deviennent de plus en plus intelligents. À Lyon, dalkia va investir pour moderniser le réseau thermique qui deviendra le premier réseau vert de France.

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Le retrait des états-Unis est inquiétant, mais l’on peut imaginer que de nombreuses entreprises américaines déjà engagées pour réduire leurs émissions ne feront pas marche arrière. En revanche, l’accord prévoit de rediscuter dans deux ans les objectifs de réduction de chaque pays pour tenter d’aller vers l’objectif de 2 °C. Si les états-Unis ne prennent pas part à ces discussions, elles seront très difficiles. L’un des enseignements de la Conférence de Paris, c’est que tous les pays doivent agir de façon solidaire, c’est la condition de la réussite.

Peut-on déjà constater des effets du réchauffement en France ?

J. J. : Depuis les années 1960, les températures ont progressé de près de 1,5 °C, avec des vagues de chaleur plus fréquentes : l’été 2017 a été le plus chaud depuis que nous enregistrons des données. Les conséquences perceptibles sont nombreuses : élévation du niveau de la mer d’une vingtaine de centimètres, diminution de l’enneigement, recul des glaciers, avancement de la floraison des arbres fruitiers… Les dates de vendanges ont, par exemple, avancé de trois semaines depuis les années 1950. Le rendement du blé, qui progressait régulièrement depuis l’après-guerre, stagne depuis une dizaine d’années. D’autres phénomènes sont plus dramatiques : la multiplication des incendies de forêts dans le sud de l’Europe est clairement due aux sécheresses. Les inondations sont elles aussi plus fréquentes…

L’ouragan Irma, qui a frappé Saint-Martin et Saint-Barthélemy, est-il une conséquence du réchauffement ?

J. J. : La série de cyclones dans les Caraïbes a été exceptionnelle et c’est effectivement l’un des risques soulevés par la communauté scientifique : avec le réchauffement, les cyclones ne seront pas forcément plus fréquents, mais ils seront plus violents. C’est ce que l’on observe dans le Pacifique, où ces phénomènes atteignent des niveaux records de vent et de précipitations. Ces régions sont aussi touchées par l’élévation du niveau de la mer et par l’acidification des océans, qui menace les récifs coralliens.

« L’efficacité énergétique : premier levier dans la lutte contre le réchauffement. »

n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018 1918

L a métropole lyonnaise va devenir la vitrine des réseaux thermiques de nouvelle génération pour Dalkia, qui y teste plusieurs solutions innovantes. Remporté l’an dernier pour une durée de vingt-cinq ans, le contrat de délégation de service public du Grand Lyon prévoit de tripler

l’énergie distribuée (931 GWh de chaleur, soit l’équivalent de 130 000 logements) en doublant la taille du réseau (162 km de chaleur, 13 km de froid). L’énergie proviendra principalement de l’usine d’incinération de Gerland, dont 85 % de l’énergie produite sera valorisée, grâce notamment à la construction de cinq cuves de stockage de 350 m3 d’eau à 120 °C. « Contrairement à l’électricité, dont la production doit en permanence être adaptée à la consommation, la chaleur peut se stocker plus facilement, résume Gerald Campbell-Robertson, directeur d’ELM, la société qui exploite le réseau lyonnais. Ces cuves vont permettre d’optimiser la production de l’usine d’incinération dont nous stockerons la chaleur en heures creuses pour l’utiliser lors des pics de consommation. »

Quel rôle les entreprises peuvent-elles jouer dans le combat contre le réchauffement, en particulier dans le secteur énergétique ?

J.J. : Chacun a un rôle à jouer. Aux états et aux gouvernements de passer des accords ambitieux et de les traduire dans des lois, comme la loi de transition énergétique. Mais en réalité, la lutte contre le réchauffement se passe ailleurs : dans les collectivités, les communes, les entreprises. Toutes les décisions locales sur les transports, l’énergie, l’habitat, ont un impact important. Les entreprises sont impliquées au premier chef, d’abord dans la R&D. Beaucoup d’innovations restent à faire pour développer les renouvelables, diminuer leur coût, imaginer des solutions de stockage. Les entreprises ont également un rôle important à jouer dans l’efficacité énergétique, qui demeure le premier levier dans la lutte contre le réchauffement. Une entreprise comme Dalkia est au cœur du système, et les réseaux de chaleur sont un espoir de développement des renouvelables.

Vous étiez vice-président du GIEC lorsqu’il a obtenu le prix Nobel de la paix en 2007. Cela a-t-il aidé à la lutte contre le réchauffement ?

J. J. : Ce prix, attribué à un organisme et pas à des individus, a permis d’affirmer que la lutte contre le réchauffement climatique est un symbole de paix et qu’elle devait s’appuyer sur une solidarité internationale sans faille. C’est peut-être un rêve, mais c’est la seule solution.—

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— Le futur —C’est demain

énergies le Mag

Demain, j’ai piscine ! éliminer l’odeur de chlore, améliorer l’efficacité

énergétique, anticiper la fréquentation… grâce à une série d’innovations, dalkia va proposer de nouveaux services pour les piscines.

n compte environ 2 000 piscines en France, dont un quart sont exploitées par Dalkia. Le

marché est à la rénovation : si la plupart des municipalités sont équipées, la construction date souvent des années 1970-1980 et les besoins de modernisation se font sentir. Au-delà du chauffage et de la climatisation, Dalkia prépare une série de services innovants qui vont permettre d’augmenter l’efficacité énergétique mais aussi d’améliorer la gestion de ces équipements coûteux.

TrichloraminesVous connaissez cette désagréable « odeur de chlore » qui pique parfois le nez et la gorge dans les piscines ? Elle est due aux trichloramines (nCl3), un composé chimique issu de la recomposition du chlore, utilisé pour désinfecter l’eau, et de l’azote présent dans la salive ou la sueur des baigneurs. Pouvant provoquer irritations oculaires ou respiratoires, elles sont aussi la première cause de maladies professionnelles (rhinites, asthme…) chez le personnel des piscines.

NemoPoolEn partenariat avec Ethera, une start-up issue du CnRS et du CEA, Dalkia développe actuellement nemoPool, le premier instrument capable d’analyser en permanence l’atmosphère pour mesurer le taux de trichloramines, mais aussi de CO

2, la température, etc. En phase de tests dans cinq piscines, nemoPool collecte et transmet par le web les données au centre d’analyse d’Ethera

énergies le Mag

Dès 2019, une chaufferie biomasse viendra renforcer encore la part des énergies renouvelables, qui atteindra alors 65 % de l’énergie consommée par le réseau, le reste de la production étant assuré par trois unités au gaz. Au total, la nouvelle configuration permettra d’éviter le rejet de 126 000 tonnes de carbone par an, l’équivalent du retrait de la circulation de 70 000 voitures.

Le pilotage du système devra être très précis, notamment pour arbitrer entre les stockages et les cinq moyens de production. Il fera massivement appel aux technologies numériques. Toutes les sous-stations, dont le nombre passera de 500 à 1 000, seront connectées au système de commande. Le réseau lui-même disposera de nombreux capteurs qui remonteront des informations sur les températures, les pressions, etc. Dalkia développe actuellement à Lyon un nouveau type de capteurs intelligents, ce qui permettra d’en installer des milliers. Entièrement autonomes, ils fonctionnent sans piles ni batterie, grâce à la chaleur du réseau. Deux cents seront bientôt opérationnels, en phase de test.

Pour développer le réseau et atteindre son objectif de triplement de l’énergie délivrée, Dalkia a sollicité ForCity, une start-up lyonnaise spécialisée dans le big data, qui développe une plate-forme d’aide à la décision fondée sur une technologie de modélisation en 3D de la métropole lyonnaise. Grâce à ce modèle, utilisé par exemple pour la régulation du trafic routier ou la gestion des travaux de voirie, Dalkia a accès à une connaissance très fine des consommations de chaque quartier, de chaque rue, de chaque immeuble même. « Cela nous offre une connaissance exceptionnelle des besoins de la métropole, poursuit Gerald Campbell-Robertson. En fonction des extensions possibles du réseau, nous avons pu recenser 1 600 points, potentiellement intéressés par un raccordement ; 350 de ces points ont été validés commercialement, et le développement du tracé peut donc se faire de manière parfaitement optimisée en fonction des besoins réels. C’est une aide considérable. »—

qui peut déclencher des actions correctrices (renouvellement de l’air…). Il peut même être couplé avec la ventilation, pour la déclencher automatiquement.

Augmenter l’efficacité énergétiquePlutôt que d’être rejetée à l’extérieur, l’énergie thermique de l’air « vicié » pourrait être récupérée pour réchauffer l’eau grâce à l’échangeur air / eau Terrao, une autre technologie développée par Dalkia. Mieux encore, plutôt que d’éliminer les trichloramines, on pourrait lutter contre leur formation en dégazant l’air dans le « bac tampon », ce bassin annexe qui équipe toutes les piscines pour stocker l’eau à température…

Big dataPlus futuriste encore, Dalkia travaille à un outil de « computer vision », capable, comme une caméra compte les véhicules à un carrefour, de dénombrer en permanence les usagers présents dans les bassins et autour des bassins. Une information essentielle pour ajuster le délicat équilibre entre la température air / eau d’une piscine. Grâce à la constitution d’un historique, ces données permettraient en outre d’anticiper la fréquentation, de prévoir les heures de pointe de tel ou tel bassin. Pour ajuster les niveaux d’énergie mais aussi pour améliorer le service, l’accueil et informer les clients.

dalkia travaille à un outil de « computer vision », capable de dénombrer en permanence les nageurs dans les bassins.

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n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018

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« Nous stockerons la chaleur en heures creuses pour l’utiliser lors des pics de consommation. »

— Le futur —Dès aujourd’hui

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n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018 énergies le Mag

« Avec cette option extrêmement innovante, nous avions deux objectifs : développer le réseau tout en donnant accès de manière très large à une énergie verte et stable en matière de prix. Cela a été rendu possible grâce à l’usine PSA.» Boris Ravignon, maire de Charleville-Mézières

Le témoignage du client

La ville de Charleville-Mézières (Ardennes)

le besoin du client

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Mi-2017, lors de l’appel d’offres de renouvellement de la délégation de service public du réseau de chaleur du quartier de la Citadelle, Charleville-Mézières souhaite passer d’un mix 100 % gaz à plus de 50 % d’énergies renouvelables et de récupération (seuil de la tVa réduite).

Alimenter un réseau de chaleur avec plus de 50 % d’énergies renouvelables

écologique : Le mix énergétique atteindra plus de 60 % d’énergies renouvelables et de récupération (EnR&R). L’émission de 7 000 tonnes de CO2 sera évitée chaque année.

économique : Le réseau passe d’un mix 100 % gaz, soumis aux variationsde cours, à un mix diversifié où l’énergie de récupération, non soumise aux variations de prix, tient une part importante. Le seuil de 50 % d’EnR&R étantdépassé, le taux de TVA sur la facture énergétique des usagers tombe à 5,5 %. Le groupe PSA bénéficie d’une compensation financière pour la chaleur récupérée.

Les béNéFICes

Aux portes de la ville, sur un site de 55 ha, PSA, premier employeur local, exploite la plus grande fonderie d’Europe pour alimenter ses usines automobiles. Dalkia propose de récupérer la chaleur issue des fours de l’usine pour la réinjecter dans le réseau. Le projet intéresse l’industriel, soucieux de diminuer son empreinte carbone.Comment ça marche ? Des échangeurs seront ins-tallés sur neuf fours de la fonderie pour récupérer et exporter la chaleur vers le réseau (28 GWh valorisés par an). L’énergie de récupération de la fonderie ali-mentera le réseau toute l’année. Une chaufferie bio-masse, soutenue par une cogénération, fonctionnera en période hivernale. La mise en service de l’installa-tion est prévue le 1er janvier 2019.

LA sOLUtION dALkIA

— Comprendre —

Mieux recycler pour consommer moins

— Le client —

énergies le Mag

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L’industrie présente un potentiel de chaleur valorisable de 109,5 tWh, soit 36 % de sa consommation de combustibles, selon l’ademe.

pour récupérer cette énergie, dalkia s’associe aux industriels. exemple à Charleville-Mézières avec l’usine automobile psa.

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L’usine psa fond de l’aluminium pour en faire des blocs moteurs. La chaleur dégagée par les fours est récupérée par dalkia grâce à des échangeurs.

Cette énergie de récupération est livrée dans la chaufferie dalkia puis distribuée par un réseau pour couvrir les besoins en chauffage et en eau chaude sanitaire d’une partie de la ville de Charleville-Mézières.

Les habitants bénéficient d’une énergie bas carbone locale (plus de 50 % d’enr&r) et d’une réduction de leur facture énergétique.

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« La réalisation du poste HTB/HTA, élément critique du projet, a été pilotée de façon exemplaire. Par ailleurs, l’expertise d’Optimal Solutions a permis de sécuriser nos installations en automatisant le basculement vers l’alimentation de secours HTA. » Kamel Ben Jerad, ingénieur électrique et contrôles chez Hexcel.

Les béNéFICes Priorité à la sécurité : l’ouvrage respecte les conditions de

protection spécifiques à ce type d’installation, et notamment les normes références en matière de poste électrique privé pour ces niveaux de tension. Aucun accident n’est survenu grâce à la gestion permanente de la sécurité depuis sa mise en service en février 2017.

LA sOLUtION dALkIA Optimal Solutions, filiale spécialisée

dans les installations électriques com-plexes, propose une solution clés en main, comprenant la conception et la réalisation d’un poste d’alimentation électrique sécurisée.Comment ça marche ? Un an de chantier a permis de réali-ser le projet qui comprend notamment : • un poste électrique de type aérien HTB/HTA 225/20 kV

avec une puissance installée de 40 MVA, • le système de contrôle de commande numérique, • le génie civil, les voiries et réseaux divers (VRD) et le

plan architectural du poste (6 300 m2 de surface au sol).

L’exploitation et la maintenance de l’installation seront assu-rées par Dalkia pour quatre ans.

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énergies le Mag

— Le client — — Votre transition énergétique —

Précieux déchets

a France produit chaque année 345 millions de tonnes de déchets ! Les principaux contributeurs sont les acteurs économiques, au premier rang desquels le BTP, avec 247 millions de tonnes de gravats et autres tuyauteries.Les ménages arrivent loin derrière, avec 30 millions

de tonnes, soit un peu moins de 9 % du total. Mais, selon l’Ademe, chaque Français jette 590 kg de déchets par an, deux fois plus qu’en 1975. Sur ce volume, 365 kg se retrouvent dans les poubelles (conteneurs de tri) et 225 kg dans les déchetteries (encombrants, etc.).

nous produisons toujours plus de déchets. Mais ils sont désormais valorisés pour fabriquer de nouveaux matériaux, de nouveaux produits, de l’énergie… après les conteneurs de tri dédiés aux emballages, au verre, au papier, voici venir les bacs à « biodéchets ».

Chez VOUs

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Le groupe hexcel à Roussillon (Isère)

Le groupe américain hexcel, leader mondial des matériaux composites haute performance pour l’aéronautique, a choisi optimal solutions pour sécuriser l’alimentation électrique de l’usine de fibres de carbone qu’il a construite sur la plate-forme chimique de roussillon, dans l’isère.

Optimiser l’alimentation électrique d’une nouvelle usine

le besoin du client

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Recycler 65 % des déchets non dangereuxPour tenter d’endiguer cette inflation, la réglementation agit principalement dans deux directions : • la réduction des déchets à la source (moins d’emballages,

moins de jetable, meilleure « réparabilité » des produits…), • le développement du tri sélectif, du recyclage et de la

valorisation des déchets.La loi de transition énergétique vise entre autres à diminuer de 10 % la production de déchets ménagers par habitant entre 2010 et 2020, à recycler 65 % des déchets non dangereux, et à diviser par deux les volumes finissant en décharge d’ici à 2025.

La fin des sacs plastiqueCent milliards de sacs plastique à usage unique sont encore utilisés chaque année en Europe. Ils menacent gravement l’environnement, et particulièrement les océans : plus de 700 espèces aquatiques souffrent de leur impact. Après un retrait progressif aux caisses des magasins, leur usage est totalement interdit en France depuis le 1er janvier 2017 (sauf s’ils sont compostables). Au début des années 2000, nous en utilisions 10 milliards par an.

Une matière première valorisableDepuis la généralisation du tri sélectif, à partir des années 1990, les déchets ont changé de statut et sont devenus une matière première valorisable. En 2014, le tri a permis de recycler 17 millions de tonnes de matériaux (papier, verre, métaux, etc.) et de valoriser 14,4 millions de tonnes de déchets non dangereux pour produire de l’énergie (chaleur, électricité).

Le témoignage du client

n° 8 — Octobre 2017 - Janvier 2018Octobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8 2524

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Octobre 2017 - Janvier 2018 — n° 8énergies le Mag

— Votre transition énergétique —

UN LIVRe, UN sIte

Le climat en questionsun site de référence sur le réchauffement climatique, fondé et animé par de nombreux chercheurs et universitaires avec le soutien du Cnrs, pour répondre de façon rigoureuse et accessible à des questions complexes : fonctionnement du climat, évolution, mécanismes de cette évolution, tendances futures…www.climat-en-questions.fr

DR

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Toutel’actualité

Dalkia

Tri sélectif, mode d’emploiUn tri sélectif réellement efficace supposerait… une quinzaine de conteneurs différents correspondant à chaque type de déchet. Les réglementations (comme les codes couleurs) varient d’une agglomération à l’autre, mais l’on se contente généralement de trois ou quatre bacs : • les déchets recyclables (bacs jaunes) :

emballages, carton, acier et aluminium (canettes, conserves, aérosols…), briques alimentaires, récipients en plastique (bouteilles d’eau, flacons de shampoing… mais pas les sacs ni les films plastique). Les imprimés (journaux, prospectus…) vont aussi dans ce bac, sauf s’il existe des conteneurs dédiés (peu répandus et généralement bleus). Selon éco-Emballages, 67 % des emballages sont aujourd’hui recyclés.

• le verre (conteneurs verts) : tous les récipients (bouteilles, pots…) sans bouchon ni couvercle. La porcelaine, la faïence (vaisselle), les ampoules électriques ne vont pas dans ces bacs.

• les « déchets » (bacs gris ou noirs) : tout le reste (déchets alimentaires, films et sacs plastique, barquettes, emballages gras ou souillés…).

• les « produits dangereux » : piles et batteries, ampoules électriques, médicaments, huiles de moteur, appareils électroniques (téléviseurs, ordinateurs, téléphones…) ne vont pas à la poubelle mais doivent être déposés en déchetterie ou retournés chez certains commerçants (pharmacies, garagistes, électroménager…).

L’avenir des biodéchetsCertaines municipalités proposent des conteneurs dédiés aux déchets végétaux (branchages, tontes de pelouse…) qui sont ensuite généralement compostés. TIRU, filiale de Dalkia, a développé une expertise spécifique dans le traitement de ces biodéchets. à Calais, elle exploite en groupement depuis 2007 une usine pilote spécialisée dans le traitement des « biodéchets ».

28 000 tonnes de déchets « fermentescibles » provenant des ménages (épluchures, restes des repas…) ou des industries agroalimentaires (huiles…) sont collectées séparément puis transformées en biogaz pour produire de l’électricité et de la chaleur. Une expérience appelée à se développer : depuis le mois de mai dernier, les 2e et 12e arrondissements de Paris ont été équipés de nouveaux bacs, à couvercle marron, pour récolter les déchets alimentaires de 120 000 Parisiens afin de les méthaniser et de produire de l’énergie. Si tout se passe bien, l’opération devrait être étendue à toute la capitale en 2020.

sur le magazine en ligne

emag.dalkia.fr

et aussi sur

de de déchets ménagers ont été envoyés vers les installations de traitement pour être triés, recyclés, transformés…—

de matériaux ont été recyclés (sans compter le bois et les granulats). —

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source : ademeChiffres 2014

de déchets non dangereux ont été valorisés pour produire de l’énergie.—

17 millions de tonnes

48 millions de tonnes

345 millions de tonnes

14,4 millions de tonnes

de déchets ont été produits en France en un an, dont 247 millions par le Btp et 30 millions de déchets ménagers. 19,5 millions de tonnes ont fini en décharge.—

Chaque Français jette 590 kg de déchets par an, deux fois plus qu’en 1975.

Octobre 2017 - Janvier 2018 — n° 826

Atlas des énergies mondiales - Un monde en transition, de bertrand barré et bernadette Mérenne-schoumaker150 cartes et infographies pour comprendre les enjeux énergétiques du XXie siècle.Charbon, nucléaire, pétrole, hydraulique, éolien, photovoltaïque : toutes les énergies, traditionnelles ou renouvelables sont présentées. qui détient les ressources, qui maîtrise la production, qui approvisionne le monde ? La quatrième édition de cet atlas fait le point sur les techniques, l’économie, la géopolitique de l’énergie. Éditions Autrement, septembre 2017, 96 pages, 24 €.—

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