national de diagnostic et de soins polychondrite chronique
TRANSCRIPT
Polychondrite
Chronique
Atrophiante
2021
Sous l’égide du
Centre de référence des maladies systémiques rares de l’Est et du Sud-Ouest
Centre de référence des maladies auto-immunes systémiques rares d’Ile de France
Centre de référence du lupus, SAPL et autres maladies auto-immunes rares
Centre de compétence des maladies auto-immunes systémiques rares de Toulouse
Et de la Filière des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares
Pr Laurent ARNAUD
Pr Nathalie COSTEDOAT-
CHALUMEAU
Dr Alexis MATHIAN
Pr Laurent SAILLER
Ce PNDS a été rédigé sous
la coordination des :
Protocole National de Diagnostic et de Soins
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Mai 2021
Liste des personnes ayant collabore a la redaction du PNDS « Polychondrite Chronique Atrophiante »
Laurent ARNAUD1, Nathalie COSTEDOAT-CHALUMEAU2, Alexis MATHIAN3, Laurent
SAILLER4, Alexandre BELOT5, Jérémie DION2, Nathalie MOREL2, Guillaume MOULIS4 et
collaborateurs*
1 Service de Rhumatologie, Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et Centre National de
Références des Maladies Auto-immunes et Systémiques Est Sud-Ouest (RESO), Strasbourg,
France
2 Service de Médecine Interne, Centre de référence maladies auto-immunes et systémiques
rares d'île de France, Hôpital Cochin, Paris, France; Université de Paris, Paris, France; INSERM
U1153, Centre de Recherche en Épidémiologie et Statistiques Sorbonne Paris Cité (CRESS),
Paris, France
3 Assistance Publique–Hôpitaux de Paris, Groupement Hospitalier Pitié–Salpêtrière, Centre de
référence du lupus, syndrome des anticorps antiphospholipides et autres maladies auto-
immunes rares, Service de Médecine Interne 2, Institut E3M, Inserm UMRS, Centre
d’Immunologie et des Maladies Infectieuses (CIMI-Paris), Paris, France
4 Service de Médecine interne Pavillon URM C.I.C. 1436 - Module Plurithématique adulte
Hôpital Purpan CHU TOULOUSE
5 Service de pédiatrie, Lyon, France
*Collaborateurs : BADER-MEUNIER Brigitte, Service d’Immunologie et Rhumatologie
pédiatrique Hôpital Necker, APHP, Centre de référence RAISE, Institut Imagine; BODAGHI
Bahram, Chair and Professor of Ophthalmology Sorbonne University IHU FOReSIGHT Pitié-
Salpêtrière Hospital UMR 7211 UPMC/CNRS, U972 INSERM Transimmunom Laboratory of
Excellence Sorbonne University ; BURA RIVIERE Alessandra, médecine vasculaire, Toulouse ;
CASADEVALL Marion, médecine générale, Paris ; FAIN Olivier, Sorbonne Université, service de
médecine interne, AP-HP, Hôpital Saint Antoine, F-75012 Paris , France ; FRANCES Camille,
dermatologie, Sorbonne université, AP-HP, service de Dermatologie et Allergologie, Hôpital
Tenon 75020 Paris, France ; HACHULLA Eric, médecine interne, Centre de Référence des
Maladies Auto-Immunes Systémiques Rares du Nord et Nord-Ouest de France, Hôpital Claude
Huriez, Université Lille Nord-de-France, Lille, France.; HAMIDOU Mohamed, Service de
Médecine Interne, CHU NANTES ; KARAKOGLOU Christiane, association AFPCA ; LAMBERT
Marc, Unité Médicochirurgicale Vasculaire, hôpital HURIEZ CHU de Lille, France ; LEREBOURS
Fleur, Département de neurologie, CHU Pierre Paul Riquet, Toulouse, France ; LEROUX Gaelle,
Service de médecine interne, Hôpital Pitié–Salpêtrière, APHP, Paris ; MARIETTE Xavier,
Université Paris-Saclay, AP-HP, Hôpital Bicêtre, INSERM UMR1184, Le Kremlin Bicêtre,
France; MARQUETTE Charles Hugo Pneumologie, Oncologie Thoracique, Allergologie et Soins
Intensifs Respiratoires Hôpital Pasteur, CHU de Nice ; MARTIN Thierry, Service d’Immunologie
Clinique, Centre de Référence des Maladies Autoimmunes Systémiques Rares Est Sud-Ouest
(RESO) Hôpitaux Universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France ; MEKINIAN Arsène,
Sorbonne Université, Service de Médecine Interne, Hôpital Saint Antoine, APHP, DMU i3D,
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Mai 2021
75012, Paris, France ; PAPO Thomas, Médecine Interne, Hôpital Bichat, Université de Paris ;
PIETTE Jean-Charles, GH Pitie-Salpêtriere, Departement de Medecine Interne et
d’Immunologie Clinique, Centre de Reference maladies auto-immunes systemiques rares de l’Ile
de France, Universite Paris 6, Paris ; PUECHAL Xavier, Centre de Reference d’Ile de France,
Maladies Systémiques Auto-Immunes rares, Département de Médecine Interne, Hôpital
Cochin ; RICHEZ Christophe, Centre de référence des maladies auto-immunes systémiques
rares RESO, CHU de Bordeaux, Hôpital Pellegrin et UMR-CNRS 5164, ImmunoConcept,
Université de Bordeaux, France ; SARAUX Alain, Service de rhumatologie, CHU Brest, INSERM
1227, Université de Bretagne Occidentale, LabEx IGO, Brest, France ; SEVE Pascal, Service de
Médecine Interne, Hôpital de la Croix-Rousse, Lyon, France et Université de Lyon ; TANKERE
Frédéric, Service d’ORL et de CCF –GH Sorbonne Université, APHP, ICM (UMR 7225/ U 1127,
SU / CNRS / INSERM) ; TERRIOU Louis, hématologie, Lille ; VARIN Patricia, association AFPCA.
Declarations d’interêt Tous les participants à l’elaboration du PNDS ont rempli une declaration d’interêt. Les
declarations d’intérêt sont en ligne et consultables sur le site internet de la filière FAI²R.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Mai 2021
Préambule
Merci pour l'honneur qui m'est fait de présenter ce PNDS élaboré sous l'égide de la filière FAI²R
par nombre de mes élèves.
Décrite en 1923 par Jaksch-WARTENHORST, la PCA a longtemps été considérée comme
rarissime. Il y a 40 ans quand mon Maître Pierre GODEAU m'a suggéré d'y consacrer ma Thèse
moins de 250 cas étaient rapportés dans toute la littérature. 40 ans plus tard j'ai rencontré plus
de 500 malades.
Le diagnostic de cette affection polymorphe est surtout clinique. On ne répétera jamais assez
le rôle clé du Généraliste et l'importance de l'interrogatoire demandant au malade de rechercher
dans sa memoire le souvenir d’une chondrite oubliee. C'est pourquoi nous avons inséré dans ce
PNDS un peu d’iconographie.
Le pronostic de la PCA, autrefois très sévère, s'est beaucoup amélioré.
En absence d'études randomisées son traitement demeure empirique, ce qui souligne
l’importance de l’experience du Specialiste en charge - et donc des Centres de Référence. Une
corticothérapie est nécessaire chez la grande majorité des patients. La gravité et/ou une forte
cortico-dépendance peuvent conduire à l'emploi des immunosuppresseurs ou des biothérapies.
Très récemment un remarquable article a eclaire d’un jour nouveau la physiopathologie de
certaines PCA et donc son hétérogénéité : le VEXAS, acronyme des termes Vacuoles, E1 enzyme,
X linked, Auto-inflammatory, Somatic.
Je veux enfin - et surtout - rendre un hommage appuyé à Gilbert FUZILLIER qui a fondé en
2008 l’AFPCA (Association Francophone contre la Polychondrite Chronique Atrophiante), que
j'ai suivi tout au long de son affection.
Merci à toi Gilbert, bravo pour ton dynamisme, ton Association et bon vent à ce PNDS.
Professeur Jean-Charles PIETTE
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Liste des liens utiles pour les professionnels de santé et pour les patients
Informations destinées aux professionnels de santé
FAI²R – Filiere de sante des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares,
www.fai2r.org
Orphanet www.orpha.net
Informations destinées aux patients
AFVD - Association Francophone pour vaincre les douleurs, www.association-afvd.com
Alliance maladies rares, www.alliance-maladies-rares.org
Annuaire ETP (Éducation Thérapeutique du Patient), https://etpmaladiesrares.com/
Association Francophone contre la Polychondrite Chronique Atrophiante, AFPCA,
http://www.afpca.fr/.
Centre de Référence des maladies auto-immunes Est Sud-Ouest (RESO), https://maladie-
autoimmune.fr
Cortisone Infos, http://www.cortisone-info.fr/
EURORDIS - Federation d’associations de malades et d’individus actifs dans le domaine des
maladies rares, www.eurordis.org
FAI²R – Filiere de sante des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares,
www.fai2r.org
FMO – Federation des maladies orphelines, www.maladies-orphelines.fr
Ligne Santé Infos Droits 01 53 62 40 30
Maladies Rares Info Services, www.maladiesraresinfo.org
Maladies Rares Infos Service, http://www.maladiesraresinfo.org/
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Mai 2021
Sommaire Liste des personnes ayant collaboré a la rédaction du PNDS « Polychondrite Chronique Atrophiante »
Préambule
Liste des liens utiles pour les professionnels de santé et pour les patients
Sommaire
Liste des abréviations .................................................................................................................... 1
Synthèse à destination du médecin traitant ............................................................................... 2
1. Introduction ............................................................................................................................ 4
2. Objectifs du protocole national de diagnostic et de soins .............................................. 5
3. Diagnostic et évaluation initiale ........................................................................................... 6 3.1 Objectifs de l’évaluation initiale ................................................................................................ 6 3.2 Professionnels impliqués ........................................................................................................... 6 3.3 Circonstances de découverte ................................................................................................... 6 3.4 Suspicion du diagnostic/Confirmation du diagnostic/diagnostic différentiel .................... 7
3.4.1 Chondrites au cours de la PCA ............................................................................................... 7 3.4.2 Manifestations extra-chondritiques de la PCA ................................................................ 10 3.4.2.1 Atteinte articulaire .............................................................................................................. 10 3.4.2.2 Atteinte audio-vestibulaire ............................................................................................... 10 3.4.2.3 Atteinte dermatologique ................................................................................................... 11 3.4.2.4 Atteinte oculaire .................................................................................................................. 11 3.4.2.5 Atteinte cardio-vasculaire ................................................................................................. 11 3.4.2.6 Manifestations neurologiques ......................................................................................... 12 3.4.2.7 Autres manifestations ........................................................................................................ 12 3.4.3 Syndrome VEXAS .................................................................................................................... 12 3.4.4 Confirmation diagnostique .................................................................................................... 13
3.5 Evaluation de la sévérité et du pronostic ............................................................................. 15 3.6 Annonce du diagnostic et information du patient .............................................................. 16 3.7 Spécificités pédiatriques ......................................................................................................... 16
4. Prise en charge thérapeutique ........................................................................................... 17 4.1 Principes généraux .................................................................................................................. 17 4.2 Les médicaments ..................................................................................................................... 17 4.3 Les indications .......................................................................................................................... 18
4.3.1 Manifestations articulaires .................................................................................................... 18 4.3.2 Chondrites du nez et du pavillon de l’oreille .................................................................... 18 4.3.3 Chondrites laryngées et trachéo-bronchiques ................................................................. 19 4.3.4 Autres atteintes ........................................................................................................................ 20 4.3.5 Traitement des formes pédiatriques ................................................................................... 21 4.3.6 En présence d’un syndrome myélodysplasique ............................................................... 21 4.3.7 Les mesures d’accompagnement ......................................................................................... 21
4.4 Education thérapeutique et modification du mode de vie ................................................ 22 4.4.1 L’ETP pour les patients souffrant de polychondrite chronique atrophiante ............ 22 4.4.2 Une ETP pour les proches « aidants familiaux ou proches aidants » qui accompagnent les patients atteints de polychondrite chronique atrophiante particulièrement sévère ........................................................................................................................ 23
4.5 Recours aux associations de patients ................................................................................... 24
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Mai 2021
5. Suivi ....................................................................................................................................... 25 5.1 Objectifs .................................................................................................................................... 25 5.2 Professionnels impliqués ........................................................................................................ 25 5.3 Rythme et contenu des consultations .................................................................................. 25
5.3.1 Entretien et examen clinique ................................................................................................ 26 5.3.2 Examens paracliniques ........................................................................................................... 26
6. Grossesse .............................................................................................................................. 27
ANNEXE 1 – LISTE DES CENTRES DE REFERENCE ET DE COMPETENCE DE LA FILIERE FAI²R POUR LES MALADIES AUTO-IMMUNES SYSTEMIQUES ET POUR LES MALADIES AUTO-INFLAMMATOIRES ................................................................................... 28
ANNEXE 2 – Fiche Urgence ...................................................................................................... 36
ANNEXE 3 – Modalités d’utilisation du cyclophosphamide (issu du PNDS Vascularites nécrosantes systémiques – Juin 2019) ..................................................................................... 37
Remerciements ............................................................................................................................. 38
BIBLIOGRAPHIE .......................................................................................................................... 39
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 1
Liste des abréviations AC Anticorps
AFPCA Association Francophone contre la Polychondrite Chronique Atrophiante
AINS Anti-inflammatoire non stéroïdien
ALD Affection de longue durée
AMM Autorisation de mise sur le marché
ANCA Anticorps anti-cytoplasme des polynucléaires neutrophiles
BPCO Bronchopathie chronique obstructive
CCP Peptides cycliques citrullinés
CRP Protéine C réactive
CRI Club rhumatismes et inflammations
EFR Explorations fonctionnelles respiratoires
ENA Antigènes nucléaires solubles
ETP Education thérapeutique du patient
ETT Echographie cardiaque trans-thoracique
GH Hormone de croissance
GPA Granulomatose avec polyangéite
GRIO Groupe de recherche et d'information sur les ostéoporoses
IPSS-R Revised International Prognostic Scoring System
MAGIC Mouth And Genital ulcers with Inflamed Cartilages
MICI Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin
MMF Mycophénolate mofétil
MPO Myéloperoxydase
NFS Numération formule sanguine
NGS Next - generation sequencing
OMS Organisation mondiale de la santé
ORL Oto-rhino-laryngologie
PCA Polychondrite chronique atrophiante
PET-scanner Tomographie par émission de positons
PNDS Protocole national de diagnostic et de soins
PR3 Protéinase 3
RCP Réunion de concertation pluridisciplinaire
SAVI Sting associated vasculopathy with onset in infancy
SMD Syndrome myélodysplasique
TDM Tomodensitométrie
VEXAS Vacuoles, E1 enzyme, X linked, Auto-inflammatory, Somatic
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 2
Synthèse à destination du médecin traitant
La polychondrite chronique atrophiante (PCA) est une maladie systémique rare, touchant
principalement les cartilages des oreilles, du nez et de l’arbre respiratoire. Elle peut également
atteindre d’autres organes ou tissus, en particulier les articulations, les yeux, le système
cochléo-vestibulaire, la peau et le système cardio-vasculaire. Elle peut parfois s’associer à un
syndrome myélodysplasique. La PCA débute habituellement chez des individus d’âge moyen
(typiquement 40-55 ans), mais peut survenir à tout âge. Les formes pédiatriques sont cependant
exceptionnelles. Il existe une discrete predominance feminine, moins marquee qu’au cours des
autres maladies auto-immunes. Compte tenu de la rareté de cette pathologie et de son
pronostic potentiellement péjoratif, justifiant un suivi médical adapté à la sévérité, la prise en
charge des patients atteints de PCA est préférentiellement realisee dans le cadre d’un centre
national de référence ou de compétence des maladies systémiques auto-immunes rares, en
relation avec le médecin traitant et les spécialistes d'organes (selon les atteintes présentées par
le patient).
Le diagnostic de PCA est principalement évoqué devant la survenue de chondrites, c’est-à-dire
d’atteintes inflammatoires du cartilage, en particulier des oreilles, du nez ou de l'arbre
respiratoire, et plus rarement devant d’autres manifestations (alteration de l’etat general, fievre
prolongee inexpliquee, atteinte d’autres organes). Sans être pathognomoniques, les chondrites
des oreilles sont l’une des principales manifestations de la maladie et consistent en une atteinte
inflammatoire du cartilage des oreilles (le plus souvent l’helix) ; l’inflammation respecte donc le
lobule, dépourvu de cartilage. Le diagnostic formel de PCA est impossible à établir avec
certitude avant l’apparition des chondrites, qui peuvent parfois survenir plusieurs annees après
les premiers signes. Aucun examen de laboratoire (notamment auto-anticorps) ne permet de
porter le diagnostic de PCA, qui repose generalement sur un faisceau d’arguments cliniques et
l’elimination des diagnostics differentiels (principalement la granulomatose avec polyangéite -
GPA). Le bilan initial comporte généralement des examens biologiques qui visent à documenter
un syndrome inflammatoire (absent dans 40 % des poussées), éliminer les principaux
diagnostics différentiels, rechercher une maladie associée (présente dans 20 à 30 % des cas),
rechercher une atteinte d’organes et identifier d’eventuelles contre-indications aux traitements.
Ce bilan initial comporte habituellement des examens biologiques courants, avec une analyse
attentive de la NFS (à la recherche d’anomalies qui pourraient suggerer une myelodysplasie),
une recherche de syndrome inflammatoire, un bilan immunologique (anticorps anti-nucléaires
et facteurs rhumatoïdes qui peuvent être faiblement présents, ANCA qui sont absents), des
examens d’imagerie avec scanner des sinus, scanner cervico-thoracique avec des séquences en
inspiration et expiration, une exploration fonctionnelle respiratoire, une échographie cardiaque.
Ce bilan pourra être complete en fonction des atteintes d’organe suspectees. La biopsie de
cartilage n’est habituellement pas recommandée.
La PCA est une maladie durable et souvent imprévisible, évoluant sous la forme de poussées
entrecoupées de périodes de rémission qui peuvent être très prolongées. Une majorité de
patients presente des rechutes, justifiant l’utilisation du terme « chronique » dans le nom de la
maladie. Les principaux objectifs de la prise en charge de la PCA sont le contrôle de l’activite et
des poussées inflammatoires de la maladie, la prévention des rechutes et des séquelles, le
maintien de la qualité de vie, et dans certains cas la prise en charge des maladies associées telles
que les myélodysplasies.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
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La prise en charge thérapeutique de la PCA n’est pas codifiee et dépend de la nature des
manifestations présentées par le patient. Certaines formes mineures pourront être traitées
ponctuellement par des anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), ou une corticothérapie
brève avec éventuellement un traitement de fond par de la colchicine voire de la dapsone.
Cependant, la stratégie thérapeutique repose souvent sur une corticothérapie à la posologie la
plus faible possible associée à un traitement de fond par immunosuppresseurs conventionnels
(par exemple le méthotrexate, l’azathioprine, le mycophénolate mofétil, rarement le
cyclophosphamide) ou par thérapies ciblées. Compte tenu de la rareté de la maladie, aucun essai
randomise ne permet d’identifier la strategie de prise en charge optimale, reposant
actuellement sur de rares series d’observations.
Le pronostic de la maladie est lie à la nature des atteintes d’organe. Les formes limitées à
l’atteinte inflammatoire du cartilage du nez ou des oreilles sont de bon pronostic. Les atteintes
du cartilage de l’arbre respiratoire, les atteintes cardio-vasculaires et l'association avec une
myélodysplasie (plus particulièrement fréquentes chez les hommes développant la maladie
après 50 ans) grèvent le pronostic de la maladie.
Le médecin traitant joue un rôle important dans la prise en charge des patients atteints de PCA,
en facilitant l’interaction entre les differents specialistes d’organe, et en assurant le suivi de
proximité, indispensable à la détection précoce des poussées, des complications, et à la prise
en charge des séquelles liées à la maladie.
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1. Introduction
La polychondrite chronique atrophiante (PCA) est une maladie rare caractérisée par la survenue
d’episodes repetes d’inflammation de certaines structures cartilagineuses associes à des
manifestations systémiques variées. La prévalence de la PCA diagnostiquée est estimée entre
4,5 et 20 par million d’habitants chez l’adulte. La PCA est exceptionnelle chez l’enfant.
Les données sur la physiopathologie sont peu nombreuses et évoquent un mécanisme auto-
immun.
L’existence de plusieurs phenotypes cliniques a ete rapportee : la forme hématologique
associée à une myélodysplasie (moins de 10 % des patients, principalement des hommes de
plus de 60 ans) de mauvais pronostic, la forme respiratoire (environ 25 % des patients) avec une
atteinte trachéo-bronchique prédominante, et la forme bénigne ne touchant que les oreilles ou
le nez (la plus fréquente, touchant 65 % des malades) de bon pronostic.
Comparativement aux series historiques, le pronostic s’est nettement ameliore. Les facteurs de
mauvais pronostic sont principalement le sexe masculin, la presence d’une hemopathie
associée, l’atteinte tracheo-bronchique et l’atteinte cardiovasculaire.
Le traitement repose généralement sur la corticothérapie parfois associée aux
immunosuppresseurs de façon empirique car il n’existe aucun essai therapeutique randomise
dans la PCA. L’utilisation des therapies ciblées a récemment été rapportée sous la forme de cas
cliniques et de courtes séries avec des résultats variables. Certaines formes mineures peuvent
justifier d’une abstention therapeutique, avec un bref traitement anti-inflammatoire en cas de
chondrite périphérique occasionnelle.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
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2. Objectifs du protocole national de diagnostic et de soins
L’objectif de ce protocole national de diagnostic et de soins (PNDS) est d’expliciter aux
professionnels concernés la prise en charge diagnostique et thérapeutique optimale actuelle et
le parcours de soins d’un patient atteint de PCA. Il a pour but d’optimiser et d’harmoniser la
prise en charge et le suivi de la maladie rare sur l’ensemble du territoire. Il permet également
d’identifier les specialites pharmaceutiques utilisees dans une indication non prevue dans
l’autorisation de mise sur le marché (AMM) ainsi que les spécialités nécessaires à la prise en
charge des patients non remboursées habituellement.
Ce PNDS peut servir de référence au médecin traitant (médecin désigné par le patient auprès
de la Caisse d’assurance maladie) en concertation avec le medecin specialiste notamment au
moment d’etablir le protocole de soins conjointement avec le medecin conseil et le patient, dans
le cas d'une demande d'exonération du ticket modérateur au titre d'une affection hors liste.
Le PNDS ne peut cependant pas envisager tous les cas spécifiques, toutes les comorbidités ou
complications, toutes les particularités thérapeutiques, tous les protocoles de soins hospitaliers,
etc. Il ne peut pas revendiquer l’exhaustivite des conduites de prise en charge possibles, ni se
substituer à la responsabilité individuelle du médecin vis-à-vis de son patient. Le protocole
décrit cependant la prise en charge de reference d’un patient atteint de polychondrite
chronique atrophiante. Il doit être mis à jour en fonction des données nouvelles validées.
Le present PNDS a ete elabore selon la « Methode d’elaboration d’un protocole national de
diagnostic et de soins pour les maladies rares » publiée par la Haute Autorité de Santé en 2012
(guide méthodologique disponible sur le site de la HAS : www.has-sante.fr).
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
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3. Diagnostic et évaluation initiale
3.1 Objectifs de l’evaluation initiale
Elle fait reference à l’evaluation d’un malade se presentant avec, ou rapportant, des
manifestations pouvant faire évoquer le diagnostic de PCA.
Les objectifs principaux sont :
éliminer les diagnostics différentiels ;
établir le diagnostic de PCA ;
évaluer la sévérité de la maladie ;
rechercher une maladie associée (notamment un syndrome myélodysplasique qui grève
le pronostic).
3.2 Professionnels impliqués
Les professionnels impliqués sont : le médecin généraliste ;
le médecin spécialiste ayant une expertise dans la prise en charge des patients atteints
de PCA, en général rhumatologue ou interniste (parfois ophtalmologistes, ORL,
dermatologues, pneumologues, cardiologues, hématologues, rhumato-pédiatres) ;
les infirmiers(eres) qui assurent des fonctions de soins, d’education therapeutique et
potentiellement de coordination des soins entre l’hôpital et la ville ;
les kinésithérapeutes et ergothérapeutes qui ont un rôle central dans la prise en charge
de l'atteinte articulaire chronique et la rééducation vestibulaire ;
l'audioprothésiste (en cas de besoin d'appareillage pour surdité) ;
le psychologue dans les formes chroniques de la maladie ;
les travailleurs sociaux qui ont un rôle important dans la prise en charge des
conséquences sociales de la maladie dans ses formes chroniques.
3.3 Circonstances de découverte
Dans 60 % des cas, la PCA se présente de façon « classique » avec des chondrites typiques du
pavillon de l’oreille et de la racine du nez, avec un diagnostic alors généralement relativement
aisé.
Néanmoins la présentation est atypique dans 40 % des cas et peut débuter par des symptômes
articulaires isolés (polyarthrite non érosive, atteinte sterno-costale), respiratoires (pseudo-
asthme, sténoses bronchiques, bronchectasies, insuffisance respiratoire), ORL (dysphonie avec
voix rauque, dyspnée laryngée, surdité brusque ou vertiges), oculaires (essentiellement
épisclérite ou sclérite), cutanés (éruption nodulaire, dermatose neutrophilique, purpura) voire
une fièvre au long cours, une alteration de l’etat general ou un syndrome inflammatoire
inexpliqué.
Dans ces situations cliniques, le diagnostic doit être évoqué et des antécédents de chondrites
passées inaperçues doivent être recherchés soigneusement à l’interrogatoire rétrospectif du
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 7
patient et de son entourage. Les chondrites peuvent néanmoins ne survenir que dans un second
temps, apres plusieurs mois ou annees d’evolution.
3.4 Suspicion du diagnostic/Confirmation du diagnostic/diagnostic différentiel
3.4.1 Chondrites au cours de la PCA
Le diagnostic de PCA est essentiellement clinique et doit être evoque en presence d’un épisode
de chondrite. Les chondrites du pavillon peuvent régresser spontanément en quelques jours.
Dans la majorité des cas, les patients ne présentent pas de chondrite active au moment où le
diagnostic de PCA est évoqué. Le diagnostic de PCA s’appuie donc sur les donnees de
l’interrogatoire, parfois sur des données photographiques mettant un évidence un aspect
typique de chondrite de l’oreille (inflammation de la partie cartilagineuse de l’oreille, respectant
le lobule) ou des signes cliniques de séquelles de poussées cartilagineuses à type de
deformations (epaississement de l’helix, modification de consistance du cartilage [aspect ramolli
ou au contraire calcifié], déformation nasale en selle ou des cartilages chondro-sternaux). La
chondrite nasale se traduit en général par des douleurs parfois intenses situées à la racine du
nez (jonction entre l’os nasal et le cartilage nasal). Les signes inflammatoires locaux (œdeme
inflammatoire de la racine du nez) sont inconstants. Une atteinte des cartilages sterno-costaux
est fréquente et se manifeste principalement par des douleurs thoraciques augmentées à la
palpation.
Figure 1. Chondrite de l’oreille, en phase aiguë
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 8
Figure 2. Séquelles de chondrite de l’oreille
Figure 3. Déformation nasale, de face et de profil
L’atteinte de l’arbre respiratoire peut se manifester de maniere polymorphe : douleurs
cervicales antérieures pouvant faire initialement évoquer le diagnostic de thyroïdite de De
Quervain, dysphonie, stridor ou dyspnée inspiratoire en cas d’atteinte laryngee, toux seche et
douleurs rétrosternales, wheezing ou dyspnee en cas d’atteinte tracheale.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
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La survenue d'une chondrite est bien sûr évocatrice du diagnostic de PCA mais il convient
d'éliminer des états physiologiques ou pathologiques pouvant mimer une chondrite (tableau 1).
Tableau 1. Pathologies pouvant être confondues avec une chondrite ou entrainant une
déformation du nez et des oreilles
Atteinte de l'oreille Affections dermatologiques localisées des oreilles
dont érysipèle de l'oreille, zona, engelures
Lupus chronique, sarcoïdose
Syndrome de Sweet
Leishmaniose
Hématodermies
Séquelle d'oto-hématomes (sports de contact)
Piqûre d’insecte
Rougeur vasomotrice
Érythermalgie des oreilles
Coup de soleil
Otite externe nécrosante
Nodules douloureux de l'oreille
(Chondrodermatitis nodularis chronica helicis)
Syndrome catastrophique des antiphospholipides
Tumeur maligne (lymphome) du pavillon de l’oreille
Douleurs des oreilles sine materia
Pathomimie/auto-manipulation
Atteinte du nez Post-traumatique (fracture des os propres du nez
et surtout sports de contact type rugby, boxe)
Sarcoïdose
Granulomatose avec polyangéite
Cocaïne (perforation de la cloison nasale)
Infections chroniques (syphilis, lèpre,
rhinosclérome)
Déformation ou perforation post-septoplastie
Syndrome des antiphospholipides (perforation de
la cloison nasale)
Déformation constitutionnelle
Syphilis congénitale
Maladies monogéniques chez l’enfant (notamment
SAVI)
Lymphome T/NK de type nasal
Atteinte de la trachée et/ou des
bronches
Sténose trachéale post-intubation ou post-
traumatique
Granulomatose avec polyangéite
Déformation en lame de sabre (BPCO)
Infections chroniques ou à germes intracellulaires
Maladie de Crohn
Sarcoïdose
Amylose
Maladie associée aux IgG4
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
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Trachéo-bronchopathie ostéochondroplastique
Syndrome de Mounier-Kuhn (trachéo-
bronchomégalie)
Syndrome de Keutel
Sténoses constitutionnelles
Autres calcifications de l’arbre tracheo-bronchique
Intrication avec un asthme authentique
L'examen clinique permet de distinguer ces atteintes d'une chondrite typique. Le contexte
clinique (absence de piqûre, piercing, porte d’entree infectieuse), le respect du lobule de l’oreille,
le fait que l’atteinte soit douloureuse et dure plus d’une journée sont évocateurs de chondrite.
Un autre élément est la récidive controlatérale (les chondrites auriculaires étant typiquement à
bascule).
Manifestations emblématiques de la maladie, les chondrites ne sont néanmoins pas
pathognomoniques de la PCA et peuvent occasionnellement se rencontrer au cours de diverses
pathologies inflammatoires. Compte tenu de la rareté de ces situations, il est donc parfois
difficile d'établir formellement si une chondrite constitue une manifestation non spécifique
d'une autre maladie inflammatoire ou s'intègre dans le cadre d'un syndrome de chevauchement
avec la PCA.
Parmi les maladies immuno-inflammatoires, le principal diagnostic différentiel est la GPA. A
l’inverse de la GPA, on note au cours de la PCA : la négativité des ANCA anti-PR3 et MPO,
l’absence de nodules pulmonaires à la TDM thoracique, l’absence d’atteinte renale. Une
perforation de la cloison nasale, une rhinite crouteuse, une sinusite à fortiori destructrice, des
épistaxis, doivent faire évoquer en priorité une GPA.
Une authentique chondrite peut être observee à l’occasion d’une infection localisee (en general,
un seul épisode). Les autres étiologies sont listées dans le tableau 1.
3.4.2 Manifestations extra-chondritiques de la PCA
3.4.2.1 Atteinte articulaire
L’atteinte articulaire est tres frequente (52 à 85 %). Souvent inaugurale, elle amene à discuter
de nombreux diagnostics différentiels quand elle est isolée. Elle se présente le plus souvent
sous la forme d’une poly- ou oligoarthrite ou d’arthralgies aiguës ou subaiguës qui peuvent être
migratrices. Elle est généralement asymétrique, touchant les petites et les grosses articulations.
L’atteinte n’est typiquement ni érosive ni déformante. La présence de symptômes axiaux doit
faire evoquer la presence d’une spondyloarthrite associée.
3.4.2.2 Atteinte audio-vestibulaire
Une hypoacousie est observée dans 19 à 46 % des cas. La surdité de perception, la plus
fréquente, qui se présente habituellement sous la forme d’une surdite brusque uni- ou
bilatérale, constitue une urgence thérapeutique. Elle est en rapport avec une atteinte cochléaire
et predomine generalement sur les frequences aiguës. Un syndrome vestibulaire peut s’associer
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à l’atteinte cochleaire ou survenir de façon isolee. Une surdite de transmission est egalement
possible avec des mécanismes divers : sténose du conduit auditif externe secondaire à des
chondrites du pavillon, otite séreuse éventuellement secondaire à une atteinte de la trompe
d’Eustache.
3.4.2.3 Atteinte dermatologique
La fréquence rapportée des manifestations dermatologiques varie entre 17 et 46 %. Les lésions
les plus fréquentes sont les nodules des membres inférieurs et le purpura vasculaire. D’autres
lesions elementaires variees sont possibles. L’histologie cutanee montre généralement une
vascularite leucocytoclasique, plus rarement un infiltrat neutrophilique ou une panniculite
septale. L’aphtose buccale recidivante est possible et les formes plus rares comportant une
aphtose bipolaire sont parfois rapportées dans la littérature comme « MAGIC syndrome »
(Mouth And Genital ulcers with Inflamed Cartilages). Chez les patients ayant une PCA associée à
un syndrome myelodysplasique, l’atteinte cutanee est extrêmement frequente (90 % des
patients) avec une forte proportion de dermatoses neutrophiliques. Cette association doit faire
envisager un syndrome VEXAS (cf paragraphe 3.4.3).
3.4.2.4 Atteinte oculaire
La survenue d’une inflammation oculaire est frequente (44 à 65 %). Les atteintes les plus
communes sont les épisclérites et les sclérites. Des conjonctivites récidivantes, uvéites et
kératites sont également observées. Les sclérites sont le plus souvent antérieures et peuvent
se compliquer de scléromalacie, voire de perforation dans les rares formes nécrosantes.
3.4.2.5 Atteinte cardio-vasculaire
Les anomalies cardiaques sont dominées par les valvulopathies. Celles-ci sont rapportées chez
6 à 27 % des patients selon les series. L’atteinte valvulaire apparaît classiquement apres
plusieurs annees d’evolution, y compris chez des patients asymptomatiques. L’anomalie la plus
frequente est l’insuffisance aortique, generalement liee à une dilatation de l’anneau
accompagnant une ectasie de la portion initiale de l’aorte ascendante. Les autres atteintes,
moins frequentes, sont l’insuffisance mitrale ou une double localisation mitro-aortique. Des
anomalies électriques sont également décrites, principalement des troubles de la conduction
auriculo-ventriculaire. Les péricardites sont retrouvées avec une fréquence allant de 3 à 6 %. Il
est parfois difficile de distinguer une atteinte cardiaque de la PCA d’une anomalie non
spécifique découverte fortuitement notamment chez un sujet âgé.
Bien que rare, l’atteinte des gros vaisseaux est classique dans la PCA et dominee par les
anévrysmes aortiques dont la fréquence rapportée est de 4 à 6 %. Ils sont fréquemment
localises au niveau de l’aorte thoracique ascendante et sont responsables d’une insuffisance
aortique. Ils ont aussi été décrits sur les segments thoraciques descendants et abdominaux de
l’aorte ainsi que sur d’autres gros troncs arteriels. Des lesions stenosantes et/ou ectasiantes
peuvent s’associer au niveau des gros vaisseaux, réalisant alors un tableau proche de la maladie
de Takayasu.
Des thromboses veineuses profondes (4 à 10 % des cas) compliquent parfois la maladie,
notamment au cours du VEXAS.
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3.4.2.6 Manifestations neurologiques
Des manifestations neurologiques centrales rares, très diverses et exceptionnellement
révélatrices ont été décrites. Les principales atteintes sont une méningite et une méningo-
encéphalite le plus souvent lymphocytaires, une névrite optique, des atteintes des autres nerfs
crâniens ainsi qu’une encephalite limbique. La recherche d’un diagnostic differentiel en
particulier infectieux est fondamentale.
Du fait de leur caractère exceptionnel, les manifestations neurologiques périphériques doivent
toujours évoquer un diagnostic différentiel.
3.4.2.7 Autres manifestations
En cas de glomérulonéphrite proliférative, on évoque en première intention un diagnostic
différentiel tel que la GPA, l’atteinte renale n’etant pas classique dans la PCA.
Tableau 2. Fréquence des principales manifestations cliniques de la PCA
Manifestations cliniques Fréquence cumulée au cours du suivi
Chondrite de l’oreille 70 à 95%
Chondrite du nez 35 à 63%
Chondrites sterno-costales 44 à 65%
Chondrites laryngo-trachéo-bronchiques 21 à 56%
Atteinte articulaire inflammatoire 52 à 85%
Atteinte oculaire 44 à 65%
Atteinte audio-vestibulaire 19 à 46%
Atteinte cutanée 17 à 46%
Valvulopathies 6 à 27%
Manifestations neurologiques centrales 5 à 9%
Myélodysplasie 6 à 9%
3.4.3 Syndrome VEXAS
Fin 2020 a été décrite une nouvelle entité : le syndrome VEXAS (Vacuoles, E1 enzyme, X linked,
Auto-inflammatory, Somatic). Il s’agit d’un syndrome auto-inflammatoire associé à une mutation
somatique (donc acquise) du gène UBA1 qui se situe sur le chromosome X, affectant donc
exclusivement les hommes. Ce syndrome doit être principalement évoqué chez les hommes de
plus de 50 ans présentant une polychondrite atypique, résistante aux traitements, de la fièvre,
une atteinte cutanée (principalement une dermatose neutrophilique), des infiltrats pulmonaires
(très évocateurs), une anémie macrocytaire, un syndrome myélodysplasique, une leucémie
myélomonocytaire chronique ou une gammapathie monoclonale. Le diagnostic se fait par la
recherche de vacuoles dans les précurseurs médullaires, complétée par la recherche de la
mutation UBA1 dans la moelle osseuse ou à défaut dans le sang.
La description de ce syndrome ouvrira probablement des perspectives thérapeutiques
nouvelles.
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3.4.4 Confirmation diagnostique
La PCA étant une maladie systémique, elle doit être évoquée de principe devant diverses
manifestations extra-cartilagineuses mais évidemment, le diagnostic de PCA ne peut être porté
avec certitude qu’en presence d’une chondrite.
Le bilan initial doit comporter un arbre généalogique, un bilan biologique standard, une
recherche de syndrome inflammatoire (absent dans 40 % des poussées), et un bilan
immunologique (anticorps anti-nucléaires et anti-ENA, facteurs rhumatoïdes et anti-CCP,
ANCA anti-MPO et anti-PR3, voire si nécessaire un typage HLA B27) qui vise à éliminer les
principaux diagnostics différentiels (en particulier une vascularite associée aux ANCA,
notamment GPA) et rechercher une autre maladie inflammatoire associée. La recherche d’AC
anti-cartilage, d’AC anti-collagène de type 2 et/ou d’AC anti-matrilline 1 est inutile.
Il convient de porter une attention particulière à la numération formule sanguine, en raison de
la possibilité de myélodysplasie associée, et d'envisager la réalisation d'un myélogramme avec
études cytogénétiques en cas d'anomalie persistante des lignées sanguines, y compris une
macrocytose isolée.
Tableau 3. Liste des examens complémentaires à réaliser, à discuter et à éviter en cas de
suspicion de PCA
Examens systématiques
Electrocardiogramme de référence Recherche de troubles rythmiques ou de la
conduction
EFR Avec courbes débit - volumes (inspiratoires
et expiratoires) et un test de réversibilité en
cas de syndrome obstructif +/- test de
marche de 6 minutes
TDM cervico-thoracique dynamique en
inspiration et expiration, avec
éventuellement une reconstruction bi ou tri-
dimensionnelle
A la recherche :
d’un épaississement et/ou de
calcifications des anneaux trachéo-
bronchiques respectant initialement
la portion postérieure (membraneuse,
non cartilagineuse) de la trachée
d’une trachéo-bronchomalacie
(collapsus expiratoire)
de sténoses trachéo-bronchiques
permanentes fixées
d’un piégeage
d’infiltrats pulmonaires (infection
mais aussi VEXAS)
d’une dilatation de l’aorte ascendante
et de signes d’aortite (TDM injectée)
d’arguments en faveur de certains
diagnostics différentiels (par
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exemple, nodules pulmonaires au
cours de la GPA)
ETT Dépister ou confirmer une dilatation de
l’aorte ascendante, une valvulopathie
Examens à réaliser en fonction du contexte
Consultation ORL avec réalisation d’un
audiogramme
Recherche d’une surdite de transmission
et/ou de perception, évaluation de la
fonction vestibulaire
IRM cérébrale explorant le nerf auditif et
l’oreille interne
En cas de manifestations cochléo-
vestibulaires
TDM des sinus de la face Recherche notamment d’arguments en
faveur d’une GPA
Biopsie de la muqueuse ORL Recherche de diagnostics différentiels (GPA,
sarcoïdose, amylose…)
Consultation d’ophtalmologie En cas d’atteinte oculaire inflammatoire
Radiographie des articulations douloureuses
et échographie articulaire
En cas de manifestation articulaire
périphérique inflammatoire
IRM rachis et sacro-iliaque En cas de suspicion de spondyloarthrite
PET-scanner La place du PET-TDM est mal définie au
cours de la PCA, mais elle peut parfois révéler
une atteinte infra-clinique (indication à
discuter avec une équipe spécialisée)
Examens non recommandés
Biopsie du cartilage du pavillon Inutile pour poser le diagnostic
Biopsie du cartilage trachéo-bronchique Dangereuse et fortement déconseillée
Enfin on réalisera tout autre examen approprié en fonction du contexte clinique et des
eventuelles atteintes d’organe suspectees.
Le diagnostic de PCA peut être facilité par l'utilisation des différents jeux de critères publiés.
Les critères de Michet sont les plus adaptés à la pratique clinique (Tableau 4).
Tableau 4 : critères de la polychondrite selon Michet
Critères MAJEURS Critères MINEURS
Chondrite auriculaire
Chondrite nasale
Chondrite laryngotrachéale
Inflammation oculaire (conjonctivite,
épisclérite, uvéite, kératite)
Hypoacousie
Dysfonction vestibulaire
Polyarthrite séronégative
Pour remplir ces critères, il faut 2 critères majeurs ou un critère majeur et 2 critères mineurs.
En pratique, ces critères ne sont ni nécessaires, ni suffisants pour porter le diagnostic de PCA.
Ils permettent de lister les principales atteintes pouvant faire evoquer une PCA. Ils n’ont pas de
valeur diagnostique individuelle.
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3.5 Evaluation de la sévérité et du pronostic
L'évaluation de la sévérité repose sur la mise en évidence d'atteintes associées à un pronostic
péjoratif. Les formes purement chondritiques, auriculaires ou nasales ont un pronostic favorable
mais peuvent entraîner une gêne fonctionnelle et/ou un préjudice esthétique liés à la
déformation progressive des cartilages. Les atteintes de l'arbre respiratoire peuvent conduire à
des infections, une insuffisance respiratoire aiguë et engager le pronostic vital, ou entrainer
d'importantes séquelles fonctionnelles respiratoires. En l'absence de prise en charge adaptée,
les épisodes de sclérite peuvent conduire à une scléromalacie, perforante dans de rares cas. Les
atteintes de l'appareil cochléo-vestibulaire peuvent conduire à une surdité ou rarement à une
instabilité posturale définitive. Si une atteinte hématologique (myélodysplasie) est associée, le
pronostic vital est défavorable, entrainant fréquemment une dépendance transfusionnelle
importante. La qualité de vie est souvent altérée de façon majeure.
L'évaluation de l'extension de la maladie repose avant tout sur les données de l'examen clinique,
complétées par les examens paracliniques et les consultations spécialisées lorsque cela est
nécessaire.
La PCA est associée à une autre pathologie dans 20 à 30 % des cas, qu'il conviendra de
rechercher au moins cliniquement (voir tableau 5). Dans la majorité des cas il s'agit d'une
maladie auto-immune ou inflammatoire, ou d'une myélodysplasie.
Tableau 5. Principales comorbidités associées à la PCA
Syndrome de Gougerot-Sjögren Thyroïdite de Hashimoto Hémopathies : myélodysplasies et lymphomes Diabète de type 1 Lupus systémique Syndrome des anticorps antiphospholipides Connectivite mixte Polyarthrite rhumatoïde Spondyloarthrites Maladie de Behçet, MAGIC syndrome MICI : maladie de Crohn et rectocolite hémorragique Cirrhose biliaire primitive Myasthénie
PCA et maladies hématologiques
L’association la plus frequemment rapportee est celle d’un syndrome myelodysplasique (SMD).
Cette pathologie est retrouvée chez 6 à 11 % des patients. Elle touche essentiellement les
hommes, principalement de plus de 660 ans avec très fréquemment une atteinte cutanée. La
maladie est difficile à traiter, son cours est émaillé de nombreuses complications infectieuses
et la survie est diminuée.
A noter qu’il existe des patients avec PCA associée à un SMD sans mutation UBA1.
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3.6 Annonce du diagnostic et information du patient
L'annonce diagnostique doit, si possible, faire l'objet d'une consultation dédiée au cours de
laquelle seront expliqués le diagnostic, ses conséquences et les grandes lignes de la prise en
charge thérapeutique ainsi que les éventuels effets indésirables majeurs. Ces informations
doivent être présentées de manière adaptée au niveau de compréhension du patient. Il est
essentiel de souligner que la PCA n'est pas une maladie contagieuse ou héréditaire, et n'est
donc pas transmissible à l'entourage ou à la descendance. Les principaux signes des poussées
et la conduite à tenir en cas de poussée doivent être exposés aux patients. La mise à disposition
des coordonnées des associations de patients (une seule association actuellement), et la
possibilité de prise en charge en ALD doit être expliquée au patient (s'agissant d'une affection
non inscrite sur la liste d'ALD 30 mais répondant aux critères des affections hors liste (ALD 31)
: forme évolutive ou invalidante d'une affection grave caractérisée pour des soins d'une durée
prévisible de plus de six mois). Un accompagnement psychologique peut être proposé, si
nécessaire.
3.7 Spécificités pédiatriques
La PCA est encore plus rare chez l’enfant et quelques rares observations ou séries
d'observations ont été rapportées. L’âge moyen au debut des PCA à debut pediatrique est de 9
ans avec un sexe ratio equilibre (proche de 1). La PCA n’atteint pas les cartilages de croissance.
Le début précoce peut témoigner de facteurs génétiques sous-jacents vraisemblables bien
qu’aucune cause Mendelienne de PCA ne soit connue à ce jour. A ce titre, deux maladies
monogéniques ont clairement été associées à des tableaux de chondrites inflammatoires, il
s’agit des cryopyrinopathies (mutation du gene NLRP3, forme dominante avec fievre
récurrente) et des déficits en protéine Kinase C delta (associée à des lupus, forme récessive liée
à des mutation du gène PRKCD). D’autres maladies génétiques qui affectent le cartilage
représentent des diagnostics différentiels comme le syndrome de Keutel avec calcifications
diffuses des cartilages, de transmission autosomique récessive par mutation du gène MGP. Le
syndrome de Williams-Campbell, quant à lui correspond à une malformation respiratoire avec
defaut complet du cartilage bronchique et l’eventuel gene implique n’est pas connu. Les autres
diagnostics différentiels plus spécifiques à la pédiatrie sont l’automanipulation, la maltraitance
(syndrome de Silverman avec lésions chondrales induites), la syphilis congénitale et les causes
immunitaires : déficit en molécule HLA de classe I et destruction de la cloison nasale, les
interferonopathies (SAVI, TREX 1…), les deficits hypomorphes en RAG1 et RAG2.
La corticothérapie est proposée dans la majorité des cas et près de la moitié des patients sont
sous immunosuppresseurs. Notons que la corticothérapie peut être associée à des mesures
specifiques dans ce contexte pediatrique avec notamment l’administration de GH en cas de
retentissement important sur la croissance.
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4. Prise en charge thérapeutique
4.1 Principes généraux
La PCA évolue dans la majorité des cas par poussées, plus ou moins rapprochées dans le temps,
de sévérité et de durée très variables et imprévisibles. Environ 15 % des patients ont une forme
évoluant de façon continue. La prise en charge de la maladie comprend donc :
le traitement des poussees : il est fonction du type d’atteinte et de son pronostic. Il peut
donc être selon les cas purement symptomatique (AINS et antalgiques) ou faire appel à
une corticothérapie éventuellement associée aux immunosuppresseurs ;
un traitement de fond est indiqué chez certains patients de façon à réduire la fréquence
et la sévérité des poussées, à prévenir les séquelles, et/ou à réduire le besoin en
corticoïdes (épargne cortisonique). Il se discute au cas par cas en fonction du phénotype
clinique, de l’evolution, des comorbidités, des séquelles et du pronostic de la maladie.
Les principaux objectifs du traitement sont le contrôle des symptômes, la prévention des
destructions cartilagineuses (en particulier de l’arbre tracheo-bronchique) et des complications
respiratoires et cardiovasculaires, la preservation de l’audition et de la vue, le maintien de la
qualité de vie, et la prévention des effets indésirables des médicaments.
L’evaluation de l’efficacite de ces medicaments est difficile car l’histoire naturelle de la PCA est
tres variable d’un patient à l’autre. Ainsi, faute d’essais thérapeutiques randomisés et de
cohortes prospectives de taille suffisante, les recommandations de traitement reposent avant
tout sur l’experience cumulee des experts, des séries de cas rétrospectives de taille souvent
limitée et des observations isolées.
4.2 Les médicaments
Les médicaments utilisés sont :
les anti-inflammatoires non stéroïdiens et la colchicine ;
les corticoïdes (prednisone, methylprednisolone intraveineuse, infiltrations locales…):
ils sont très souvent nécessaires. La corticothérapie dans ses différentes modalités
d’administration et posologies reste un médicament majeur de cette maladie de par son
efficacité rapide et sa maniabilité. La cortico-dépendance est toutefois fréquente,
justifiant le recours aux autres médicaments ;
la dapsone est un médicament de fond historique de cette affection et dispose d’une
AMM pour le traitement de la PCA. Les rédacteurs ne recommandent pas son
introduction. Elle est contre-indiquée en cas de déficit en glucose-6-phosphate
déshydrogénase (G6-PD) qu’il convient de rechercher avant de debuter le traitement
(risque majeur d’hemolyse) ;
les immunosuppresseurs classiques : méthotrexate (en prise hebdomadaire),
azathioprine, mycophénolate mofétil (ou acide mycophénolique), cyclophosphamide
intraveineux, léflunomide, plus rarement ciclosporine ;
les thérapies ciblées : plusieurs thérapies ciblées ayant une AMM pour les rhumatismes
inflammatoires ont été essayées avec une efficacité inconstante et parfois transitoire :
en particulier anti-TNF-α ou anti-IL-6 (notamment tocilizumab), voire anakinra ou
abatacept ; une courte étude ouverte sur le rituximab s’est averee decevante ;
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le potentiel des inhibiteurs de Janus kinase et des autres thérapies ciblées (anti-IL-17,
anti-IL-12/23) reste à évaluer.
4.3 Les indications
Les indications des différents médicaments sont empiriques. Elles tiennent compte du bon sens
clinique, de considerations physiopathologiques et pharmacologiques, de l’experience acquise
et de l’avis d’experts.
4.3.1 Manifestations articulaires
L’objectif du traitement de l’atteinte articulaire est le contrôle de la douleur, la restauration de
la fonction articulaire et le maintien de la déambulation.
Les poussées sont traitées par les AINS et les antalgiques, ou plus fréquemment par la
corticothérapie systémique. Celle-ci peut être initiée ou majorée à la dose efficace la plus faible
possible, par exemple 15 à 20 mg/jour de prednisone chez l’adulte sans depasser 0,5
mg/kg/jour de prednisone sur quelques jours suivie d’une decroissance progressive jusqu’à la
dose minimale efficace.
Des infiltrations locales (genou, epaule, cheville…) peuvent être utiles.
La colchicine (1 mg/j, voire 2 mg/j initialement sur 2 ou 3 jours en l’absence d’insuffisance
renale, d’âge avance ou de polymédication à risque) peut être essayée, en la stoppant en cas
d’inefficacite au bout d’un mois de traitement ou d’effet indesirable. Ce traitement contre-
indique l’utilisation des macrolides et de la pristinamycine du fait du risque de toxicité sévère
par surdosage.
La corticothérapie prolongée, souvent nécessaire, ne doit pas être prescrite au long cours à plus
de 5 à 7,5 mg/j de prednisone sans envisager un traitement d’epargne cortisonique. La
prevention de l’osteoporose cortisonique doit être effectuée, conformément aux
recommandations du GRIO.
Un traitement de fond par immunosuppresseur (préférentiellement méthotrexate) se justifie en
cas de recours fréquent à la corticothérapie, de cortico-dependance ou d’effets indesirables
significatifs des AINS et/ou de la corticothérapie. En cas d’echec du méthotrexate, on peut
recourir à un immunosuppresseur de deuxième intention (parmi lesquels, l’azathioprine, le
mycophénolate mofétil et le léflunomide) et/ou une thérapie ciblée (préférentiellement anti-
TNF ou inhibiteur du récepteur de l’IL-6). Le recours au cyclophosphamide, immunosuppresseur
puissant, n’est pas indique dans les atteintes articulaires en raison d’un mauvais rapport
bénéfice/risque.
4.3.2 Chondrites du nez et du pavillon de l’oreille
L’objectif du traitement est avant tout le contrôle de l’activite de la maladie et la prévention de
la déformation.
Les poussées sont traitées par les AINS et les antalgiques, ou plus fréquemment par la
corticothérapie systémique en cure courte. Celle-ci sera par exemple initiée à 0,5 à 1 mg/kg/j
de prednisone chez l’adulte sans dépasser 60 à 70 mg/j pendant quelques jours jusqu’à
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l’amelioration, suivie d’une decroissance progressive sur une dizaine de jours. En cas de cortico-
résistance ou cortico-dependance, l’introduction d’un traitement de fond sera discutee (par
exemple colchicine ou méthotrexate).
En cas de fort préjudice esthétique, un geste de plastie nasale peut être pratiqué dans les
centres de référence/compétence, après concertation médico-chirurgicale. Ce geste doit se
faire à distance de toute poussée inflammatoire et autant que possible sous faible dose de
corticoïdes.
4.3.3 Chondrites laryngées et trachéo-bronchiques
La prise en charge des patients présentant une PCA avec atteinte laryngée ou trachéo-
bronchique doit se faire en étroite collaboration avec le pneumologue et/ou le médecin ORL.
L’objectif du traitement est d’obtenir rapidement un contrôle aussi complet et durable que
possible de l’inflammation cartilagineuse, dans l’espoir d’eviter l’evolution vers la tracheo-
broncho-malacie et l’insuffisance respiratoire, ceci en évitant un risque iatrogène trop
important, particulièrement infectieux.
La corticotherapie d’attaque est de 0,5 à 1 mg/kg/j d’equivalent prednisone sans dépasser 60
à 70 mg/j durant au moins 3 semaines selon la gravité et l’evolution clinique, puis à dose
dégressive avec pour objectif d’atteindre une posologie inferieure ou egale à 15 mg par jour à
3 mois et inférieure ou égale à 10 mg par jour à 6 mois. Les bolus de méthylprednisolone (250
à 1000 mg/j pendant 1 à 3 jours) peuvent être utilisés selon la gravité. Une corticothérapie
inhalée peut être associée.
En cas de poussee grave responsable d’insuffisance respiratoire aiguë, le traitement d’induction
associe la corticothérapie à forte dose initiée par des bolus de méthylprednisolone et le
cyclophosphamide en bolus intraveineux (0,5 à 0,7 g/m², en prenant en compte l’âge et la
fonction rénale par analogie avec le traitement des vascularites nécrosantes – cf Annexe 3). On
recommande la prise d’un avis aupres d’un centre expert. Une fois la rémission obtenue, le
traitement d’entretien repose sur un immunosuppresseur conventionnel (MMF ou azathioprine)
administré pendant plusieurs années, en association à une corticothérapie à posologie minimale
efficace.
Un traitement antibiotique doit être institué au moindre doute, car les infections accompagnent
volontiers les poussées de la maladie.
La prévention du risque infectieux pulmonaire doit être optimisée parallelement à l’initiation de
ces médicaments (prévention de la pneumocystose, vaccinations, kinésithérapie notamment).
Gestes locaux :
En cas d’urgence, une tracheotomie, souvent transitoire, peut être nécessaire en cas de sténose
glottique ou sous-glottique symptomatique.
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Hors urgence, en cas de stenose bronchique, l’endoscopie interventionnelle permet de
pratiquer une dilatation au ballonnet, une dilatation au bronchoscope et la mise en place de
prothèses endo-bronchiques ou endo-trachéales en fonction des situations.
Lorsqu’elle est envisagee, la fibroscopie doit être soigneusement discutée en raison des risques
spécifiquement associés à cet examen chez les patients ayant une PCA avec atteinte trachéo-
bronchique : risque de bronchospasme, de poussee inflammatoire aigue, d’œdeme larynge, de
perforation, potentiellement fatals. Le rapport bénéfice-risque de ce geste doit être discuté en
concertation avec une équipe hautement spécialisée. Lorsqu’elle est nécessaire, la fibroscopie
doit être effectuée par un opérateur prudent et entrainé avec des moyens de trachéotomie et
de réanimation et de chirurgie thoracique à proximité, éventuellement précédée par un bolus
de méthylprednisolone.
4.3.4 Autres atteintes
Le traitement des autres atteintes (oreille interne, œil, systeme nerveux central, appareil
cardiovasculaire) n’est pas codifie.
Dans les formes graves, le traitement repose sur des bolus de méthylprednisolone (250 à 1000
mg/j pendant 1 à 3 jours) associés à un immunosuppresseur et/ou une thérapie ciblée suivis
d’un relai par une corticothérapie fortement dosée (prednisone 1 mg/kg/j sans dépasser 60 à
70 mg/j).
En cas d’atteinte oculaire, la prise en charge therapeutique doit faire l’objet d’une concertation
avec un ophtalmologiste ayant l’experience des pathologies systemiques.
La prise en charge de la phase active des manifestations inflammatoires repose sur un
traitement local, associé à un traitement systémique au cours des manifestations suivantes :
sclérite, kératite ulcérée, uvéite postérieure avec ou sans vascularite rétinienne. Pour le cas
particulier des sclérites sans signe de gravité et épisclérites, un traitement systémique par AINS
peut s’averer efficace. Les sclérites sévères nécessitent un traitement par corticothérapie
systémique à forte dose et immunosuppresseurs. En cas d’atteinte ophtalmologique grave ou
récidivante, il convient de réévaluer le traitement de fond en concertation avec un centre de
référence/compétence.
Une surinfection locale herpétique ou bactérienne doit être recherchée et traitée au moindre
doute.
La constitution d’un anevrysme de l’aorte ascendante ou d’une valvulopathie aortique ou
mitrale peut nécessiter une intervention chirurgicale. En cas de décision chirurgicale, on
s’efforcera d’intervenir de façon planifiee, chez un patient contrôle au plan inflammatoire
systémique (pour limiter le risque de lâchage de suture), avec une corticothérapie à la dose
minimale efficace. Dans cette hypothèse, une exploration complète des gros vaisseaux
efférents de l’aorte doit être realisee ainsi qu’un bilan anesthesique soigneux. En cas d’ectasie
aortique, un traitement bêtabloqueur préventif pourra être discuté, par analogie avec la maladie
de Marfan.
Une endocardite infectieuse doit systematiquement être recherchee en cas d’atteinte de l’aorte
ascendante ou d’apparition ou de majoration d’une insuffisance aortique ou mitrale.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 21
Certains malades peuvent beneficier d’implants ORL qui sont maintenant compatibles avec la
realisation d’IRM.
4.3.5 Traitement des formes pédiatriques
Ces situations étant très rares, elles nécessitent la prise de contact avec un centre expert.
4.3.6 En presence d’un syndrome myelodysplasique
La stratégie thérapeutique des patients avec PCA associée à un SMD ainsi que celle du
syndrome VEXAS relèvent d’une prise en charge spécialisée en collaboration avec une équipe
référente pour les SMD.
La corticothérapie systémique est utilisée en première intention pour traiter les manifestations
de la PCA dans ce contexte. La cortico-dépendance étant fréquente et les immunosuppresseurs
mal tolérés, les thérapies ciblées sont souvent utilisées avec une efficacité très inconstante. Un
traitement précoce spécifique de la myélodysplasie par agent hypométhylant (azacitidine) est
donc une option à envisager afin de contrôler la PCA dans les cas difficiles. Un soutien
transfusionnel regulier et la prevention de l’hemochromatose peuvent être necessaires.
L’allogreffe de cellules souches est à discuter en RCP en prenant en compte l’âge et l’IPSS-R.
4.3.7 Les mesures d’accompagnement
Les mesures d’accompagnement sont celles de toute corticotherapie systemique.
Les patients doivent être vaccinés dès que possible contre le pneumocoque, la grippe et les
maladies émergentes selon recommandations en cours (Covid-19). Certains traitements
diminuent la réponse anticorps aux vaccinations, notamment anti-Covid. On recommande
également la mise à jour des vaccinations conformément au calendrier vaccinal dont
l’administration d’un rappel de vaccination anti-coqueluche.
La kinésithérapie respiratoire est importante pour lutter contre l’encombrement bronchique.
Il convient de s’assurer de l’absence de reflux gastro-œsophagien ou de syndrome d’apnees du
sommeil pouvant être des facteurs aggravants.
Les complications de la corticothérapie, des immunosuppresseurs et des thérapies ciblées
doivent être systématiquement prévenues et le patient éduqué dans ce but (cf paragraphe 4.4
et se référer aux fiches rédigées par le CRI : http://www.cri-net.com/fiches-pratiques-et-
eSessions/dernieres-mises-a-jour).
Il convient d'être particulièrement vigilant vis-à-vis du contrôle du risque cardiovasculaire.
Le patient et son médecin généraliste doivent être informés des risques évolutifs de la maladie,
du risque eventuel lie à l’intubation trachéo-bronchique en cas de chirurgie programmée, et des
situations qui doivent amener à consulter en urgence. Nous renvoyons le lecteur au document
« Fiche urgence » elabore sous l’egide de la filiere FAI²R (Annexe 2).
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 22
Le patient peut se procurer une carte d’urgence personnelle aupres de son medecin specialiste
dans les centres de référence et de compétence de la filière de santé FAI²R.
4.4 Éducation thérapeutique et modification du mode de vie L’education therapeutique du patient (ETP) est un soin indissociable de la prise en charge d’une
maladie chronique. L’ETP est un element-clé de la prise en charge globale du patient. Cette
demarche qui se doit d’être pluridisciplinaire a ete definie par l’OMS :
« L’ETP vise à aider les patients à acquerir ou maintenir les competences dont ils ont besoin
pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique.
Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient ; elle
comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les
patients conscients et informes de leur maladie, des soins, de l’organisation et des procedures
hospitalières et des comportements liés à la santé et à la maladie. Ceci a pour but de les aider
(ainsi que leurs familles) à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et
assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge dans le but de les aider à
maintenir et améliorer leur qualité de vie.
Une information orale ou écrite, un conseil de prévention peuvent être délivrés par un
professionnel de sante à diverses occasions, mais ils n’equivalent pas à une education
thérapeutique du patient.
La démarche éducative est participative et centrée sur la personne et non sur la simple
transmission de savoirs ou de compétences.
Il s’agit d’une relation de partenariat entre le patient, son entourage et l’equipe soignante qui a
pour objectif d’aider la personne malade à prendre soin d’elle-même. »
Ainsi, l’ETP donne aux patients l’opportunite de s’inscrire au centre d’un parcours de sante
individualise et maîtrise entre une norme therapeutique proposee par l’equipe soignante et celle
du patient issu de ses représentations et de ses projets.
4.4.1 L’ETP pour les patients souffrant de polychondrite chronique atrophiante
Pour les patients ayant une PCA, l’education therapeutique portera en particulier sur les points
suivants :
Thèmes à aborder Objectifs pédagogiques (liste non limitative)
Qu’est-ce que la
polychondrite
chronique
atrophiante ?
Être en mesure de définir ses manifestations cliniques ;
Comprendre le sens du suivi biologique, savoir tirer de son
bilan biologique de routine les informations nécessaires à son
suivi ;
Pouvoir expliquer avec ses mots le mécanisme de la maladie
(maladie chronique, auto-immunité, inflammation des
cartilages) ;
Introduction à l’importance du suivi regulier.
Les traitements Comprendre son traitement, pouvoir définir la cinétique
d’action de ses traitements, appréhender les effets
indésirables ;
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 23
Savoir se servir de son traitement au quotidien, comprendre
la necessite d’une prise reguliere de son traitement ;
Adaptation des règles hygiéno-diététiques en rapport avec la
prise d’une corticotherapie et/ou d’un traitement
immunosuppresseur.
Rechute de la maladie Reconnaitre l’apparition de signes d’activite cliniques et
biologiques de la maladie et mettre en place une action
adaptée ;
Identifier les facteurs déclenchants et apprendre à les
prevenir (notamment importance d’une bonne adhesion au
traitement).
Mesures hygiéno-
diététiques
Connaitre et adapter son régime sous corticothérapie
(apports individualisés en sel et sucres lents et rapides),
adopter une alimentation équilibrée ;
Sensibiliser au risque infectieux (rappel sur les vaccinations,
regles d’hygiene pour reduire le risque d’infection…) ;
Connaitre l’importance de l’arrêt du tabac.
Vivre avec Exprimer ses représentations et son ressenti de la maladie ;
Normaliser l’experience de la fatigue et mieux utiliser son
énergie ;
Adopter des mesures centrées sur son bien-être ;
Developper l’estime de soi mise à mal par la maladie (amour
de soi, image de soi, confiance en soi) ;
Découvrir et mobiliser des ressources utilisables contre les
difficultés rencontrées au quotidien (psychologue, assistants
sociaux, instruction d’un dossier MDPH…) ;
Exprimer l’impact de la maladie sur la vie quotidienne et
mettre en place des strategies d’adaptation.
Les patients ayant dejà effectue les seances d’ETP peuvent participer à des seances de
renforcement, forme d’ETP continue, qui consolide et actualise les competences du patient, ou
à des seances de reprises, lorsque le patient a besoin d’un suivi approfondi en cas de difficultés
dans l’apprentissage, de non-atteinte des competences choisies, de modifications de l’etat de
santé du patient, du contexte et de ses conditions de vie.
4.4.2 Une ETP pour les proches « aidants familiaux ou proches aidants » qui
accompagnent les patients atteints de polychondrite chronique atrophiante
particulièrement sévère
Le rôle des aidants est essentiel pour soutenir les patients souffrant de polychondrite chronique
atrophiante particulièrement sévère (situation rare). Il est alors nécessaire de prévenir, repérer,
orienter et prendre en charge les besoins et les difficultés liés à cet accompagnement. Une ETP
individuelle et/ou collective dédiée aux aidants familiaux peut être proposée pour prévenir leur
epuisement. Les seances d’ETP pour les patients souffrant de polychondrite chronique
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 24
atrophiante sévère peuvent être ouvertes aux aidants, lesquels vont pouvoir accompagner le
patient et participer avec lui.
4.5 Recours aux associations de patients
Les associations de patients ont un rôle primordial dans l’accompagnement des patients avec
maladies rares. Les associations de patients permettent un accompagnement des malades et de
leurs proches dans l’education therapeutique, en collaboration avec les professionnels de sante,
et pour faire aboutir un certain nombre de demandes visant à améliorer la vie quotidienne du
patient. Les associations de patients offrent aussi un lieu d’ecoute et d’echange où des patients
et des proches aidants peuvent se rencontrer.
Dans le cadre de la PCA, une seule association est spécifique à cette pathologie en France :
l’Association Francophone contre la Polychondrite Chronique Atrophiante, AFPCA :
http://www.afpca.fr/.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 25
5. Suivi
5.1 Objectifs
Preciser l’activite et la severite de la maladie ;
Depister d’eventuelles atteintes viscerales infra-cliniques liées à la PCA ;
Évaluer l’acceptabilite, l’efficacite et la tolerance des traitements ;
Rechercher d’eventuelles comorbidites, evaluer le risque vasculaire et infectieux.
5.2 Professionnels impliqués La PCA nécessite une prise en charge spécialisée en collaboration avec le médecin traitant.
La surveillance implique en fonction du bilan initial et de l’evolution :
L’implication des centres de reference ou de compétence ;
Des consultations spécialisées (internistes, ORL, rhumatologues, ophtalmologues,
dermatologues, hématologues, pneumologues, rhumato-pédiatres, cardiologues) ;
Des consultations avec le médecin traitant ;
Une éventuelle prise en charge par des kinésithérapeutes, diététiciennes, psychologues
et assistantes sociales.
D’autres medecins specialistes peuvent intervenir, generalement à la demande des medecins
sus-cités.
5.3 Rythme et contenu des consultations Une prise en charge exclusivement ambulatoire n’est pas toujours possible, et une
hospitalisation doit pouvoir être organisée à tout moment en cas de nécessité. Dans les autres
situations, la fréquence des consultations et des examens doit être adaptée :
À l’etat clinique du patient ;
À la severite et au profil evolutif de la maladie, au type d’atteinte viscerale et/ou à la
survenue d’evenements intercurrents ;
Aux traitements utilisés (surveillance, tolérance, effets indésirables) ;
À d’eventuelles situations particulieres (grossesse, difficultes d’adhesion au traitement
par exemple).
On peut ainsi proposer de faire un examen clinique :
Tous les mois initialement, en cas de PCA grave et évolutive ;
Tous les 3 mois dans les situations intermédiaires ;
Tous les 6 mois en période de quiescence ou pour des PCA peu sévères ;
Voire 1 fois par an après plusieurs années de quiescence.
Le suivi de la maladie peut être aidé des scores d’activite RPDAI (Relapsing polychondritis Disease
Activity Index) et de séquelles RPDAM (Relapsing polychondritis Damage Index).
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 26
5.3.1 Entretien et examen clinique
L’entretien medical et l’examen clinique de suivi sont identiques à ceux realises lors de
l’evaluation initiale. Une attention toute particuliere devra être portee à la vérification de la
compréhension par le patient de sa maladie et de son traitement, ainsi que de son adhésion à
la prise en charge. L’evaluation des effets indesirables, particulierement de la corticotherapie
doit être réalisée.
Chez l’enfant, on prendra un soin particulier à l’evaluation reguliere du poids, de la taille, du
stade pubertaire et du développement psychosocial.
5.3.2 Examens paracliniques
De même, la fréquence des examens complémentaires est adaptée :
à l’etat clinique du patient ;
à l’activite et à la severite de la maladie ;
aux comorbidités ;
aux traitements.
Ces examens visent à :
surveiller la PCA et dépister des atteintes spécifiques parfois asymptomatiques (surtout
cardiaque, aortique, trachéale et hématologique) ;
dépister les complications des traitements.
Ceci doit être fait cliniquement lors des consultations et par des examens morphologiques tels
que, selon les cas, radiographie du thorax, échographie cardiaque, tomodensitométrie
thoracique et explorations fonctionnelles respiratoires. La fréquence avec laquelle ces examens
sont répétés depend de la gravite et de l’evolutivite de la maladie. Les formes de PCA moins
graves et moins évolutives ne nécessitent pas de surveillance morphologique systématique
annuelle.
La surveillance biologique comporte notamment :
suivi du syndrome inflammatoire eventuel, l’absence de syndrome inflammatoire
n’excluant pas toutefois une évolutivité de la PCA ;
hémogramme à la recherche d’une myélodysplasie ;
en fonction des traitements prescrits : hémogramme, créatininémie, transaminases,
gamma-GT et phosphatases alcalines ;
suivi du bilan glucidique et lipidique : 1 fois/an si corticothérapie et/ou tocilizumab.
Une ostéodensitométrie sera réalisée à l’instauration puis tous les 2 ans en cas de
corticothérapie prolongée, conformément aux recommandations du GRIO.
En cas d’atteinte ophtalmologique ou audio-vestibulaire, le suivi conjoint avec un médecin
ophtalmologue et ORL sera appliqué.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
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6. Grossesse Il n’y a habituellement pas d’interaction particuliere de la grossesse sur la PCA ni de la PCA sur
la grossesse. La grossesse doit être planifiée et anticipée, notamment pour les traitements et
les vaccinations à réaliser au préalable.
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 28
ANNEXE 1 – LISTE DES CENTRES DE REFERENCE ET DE COMPETENCE DE LA FILIERE FAI²R POUR LES MALADIES AUTO-IMMUNES SYSTEMIQUES ET POUR LES MALADIES AUTO-INFLAMMATOIRES
Centres de référence - sites coordonnateurs et sites constitutifs ADULTES
Centre de référence des maladies auto-immunes systémiques rares du Nord et
Nord-Ouest (site coordonnateur) Lille, CHU HACHULLA Éric
Centre de référence des maladies auto-immunes systémiques rares du Nord et
Nord-Ouest (site constitutif) Brest, CHU
DEVAUCHELLE-PENSEC
Valérie
Centre de référence du lupus, syndrome des anticorps antiphospholipides et autres
maladies auto-immunes rares (site coordonnateur)
Paris, AP-HP AMOURA Zahir
Centre de référence du lupus, syndrome des anticorps antipholipides et autres
maladies auto-immunes rares (site constitutif)
Martinique, CHU
DELIGNY Christophe
Centre de référence des maladies auto-immunes systemiques rares d’Ile-de-
France (site coordonnateur) Paris, AP-HP MOUTHON Luc
Centre de référence des maladies auto-immunes systemiques rares d’Ile-de-
France (site constitutif)
Le Kremlin-Bicêtre, AP-HP
MARIETTE Xavier
Centre de référence des maladies auto-immunes systemiques rares d’Ile-de-
France (site constitutif) Paris, AP-HP CACOUB Patrice
Centre de référence des maladies auto-immunes systemiques rares d’Ile-de-
France (site constitutif) Paris, AP-HP FARGE-BANCEL Dominique
Centre de référence des maladies auto-immunes systémiques rares de l'Est et du
Sud-Ouest (site coordonnateur)
Strasbourg, CHRU
MARTIN SIBILIA
Thierry Jean
Centre de référence des maladies auto-immunes systémiques rares de l'Est et du
Sud-Ouest (site constitutif) Bordeaux, CHU RICHEZ Christophe
Centre de référence des maladies auto-inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA (site
constitutif)
Paris, AP-HP GRATEAU Gilles
Centre de référence des maladies auto-inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA (site
constitutif)
Paris, AP-HP SAADOUN David
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 29
Centres de référence - sites coordonnateurs et sites constitutifs PEDIATRIQUES
Centre de référence des maladies auto-inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA (site
coordonnateur)
Le Kremlin Bicêtre
KONÉ-PAUT Isabelle
Centre de référence des maladies auto-inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA (site
constitutif)
Montpellier, CHU
TOUITOU Isabelle
Centre de référence des maladies auto-inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA (site
constitutif)
Versailles, CH HENTGEN Véronique
Centre de référence des rhumatismes inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE (site
coordonnateur)
Paris, AP-HP QUARTIER-DIT-
MAIRE Pierre
Centre de référence des rhumatismes inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE (site
constitutif)
Lyon, CHU BELOT Alexandre
Centre de référence des rhumatismes inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE (site
constitutif)
Paris, AP-HP MEINZER Ulrich
Centres de compétence pour les maladies auto-immunes et systémiques rares ADULTES
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Angers, CHU LAVIGNE Christian
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Amiens, CHU DUHAUT Pierre
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Annecy-Genevois, CH
BEREZNE Alice
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Besançon, CHRU
MAGY-BERTRAND
Nadine
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Boulogne-sur-Mer, CHU
BATAILLE Pierre
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Caen, CHU AOUBA Achille
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Clermont-Ferrand, CHU
AUMAITRE Olivier
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 30
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Colmar, CH KIEFFER Pierre
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Créteil, AP-HP GODEAU Bertrand
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Dijon, CHU BONNOTTE Bernard
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Tours, CHU DIOT Élisabeth
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Grenoble, CHU BOUILLET Laurence
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Guadeloupe, CHU
CORDEL Nadège
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Ile de la Réunion, CHU
RAFFRAY Loïc
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Limoges, CHU FAUCHAIS Anne-Laure
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Lyon, CHU HOT Arnaud
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Marseille, AP-HM
HARLE Jean-Robert
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Montpellier, CHU
MOREL Jacques
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Nancy, CHRU WAHL Denis
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Nantes, CHU HAMIDOU Mohamed
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Nice, CHU QUEYREL Viviane
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Paris, AP-HP UZUNHAN Yurdagul
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Paris, AP-HP PAPO Thomas
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 31
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Paris, GHDCSS ZIZA Jean-Marc
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Paris, AP-HP KARRAS
Georges-Alexandre
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Paris, AP-HP FAIN Olivier
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Paris, AP-HP HERVIER Baptiste
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Saint-Denis, CH
LHOTE François
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Poitiers, CHU ROBLOT Pascal
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Reims, CHU PENNAFORTE Jean-Loup
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Rennes, CHU JEGO Patrick
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares Rouen, CHU LEVESQUE Herve
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Saint-Étienne, CHU
CATHEBRAS Pascal
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Toulouse, CHU CHAUVEAU Dominique
Experts polychondrite : services de médecine interne, Pr SAILLER, Dr DION et Dr MOULIS
Centre de compétence adulte pour les maladies auto-immunes et systémiques
rares
Valenciennes, CH
QUEMENEUR Thomas
Centres de compétence PEDIATRIQUES
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Amiens DJEDDI Djamal
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Angers PELLIER Isabelle
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 32
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Belfort LOHSE Anne
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Besançon BALLOT-SCHMIT
Claire
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Brest DEVAUCHELLE Valérie
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Grenoble BARBIER Catherine
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Marne-la-Vallée
AGBO-KPATI Placide
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Marseille JURQUET Anne-Laure
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Montpellier JEZIORSKI Éric
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Nantes LACROIX Sylvie
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Orléans TALMUD Déborah
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Poitiers GERVAIS Élisabeth
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systémiques rares de l’enfant RAISE
Rouen GRALL-
LEROSEY Martine
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Toulouse PAJOT Christine
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 33
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Villefranche-sur-Saône
REMY-PICCOLO Vanessa
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systémiques rares de l’enfant RAISE
Martinique HATCHUEL Yves
Centre de compétence du Centre de référence des rhumatismes
inflammatoires et maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant RAISE
Paris, AP-HP WIPFF Julien
Centre de compétence pédiatrique du Centre de référence des maladies auto-
inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA
Grenoble PAGNIER Anne
Centre de compétence pédiatrique du Centre de référence des maladies auto-
inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA
Lyon, CHU BELOT Alexandre
Centre de compétence pédiatrique du Centre de référence des maladies auto-
inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA
Marseille RETORNAZ Karine
Centre de compétence pédiatrique du Centre de référence des maladies auto-
inflammatoires et de l’amylose inflammatoire CEREMAIA
Toulouse DECRAMER Stéphane
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Bordeaux PILLET Pascal
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Caen DESDOITS Alexandra
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Clermont-Ferrand
MERLIN Étienne
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 34
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Dijon BOTTOLLIER Élodie
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Lille REUMAUX Héloïse
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Nancy LEMELLE Irène
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Nîmes TRAN Tu-Anh
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Reims PIETREMENT Christine
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Rennes DESPERT Véronique
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Saint-Étienne STEPHAN Jean-Louis
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Strasbourg TERZIC Joëlle
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 35
Centre de compétence pédiatrique des centres de référence CEREMAIA et RAISE
pour les maladies auto-inflammatoires, l’amylose inflammatoire, les rhumatismes
inflammatoires et les maladies auto-immunes systemiques rares de l’enfant
Tours HOARAU Cyrille
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 36
ANNEXE 2 – Fiche Urgence A retrouver sur le site Orphanet: lien vers fiche urgence PCA
PNDS Polychondrite Chronique Atrophiante
Juin 2021 37
ANNEXE 3 – Modalites d’utilisation du cyclophosphamide (issu du PNDS Vascularites nécrosantes systémiques – Juin 2019) Precautions prealables a l’administration
Une préservation de la fertilité devra être assurée, ou du moins proposée aux patients, aussi
bien chez la femme en âge de procreer que chez l’homme.
Une hydratation préalable et durant la perfusion est indispensable. Elle est complétée par
l’administration de Mesna (hors AMM et sans certitude de son interêt pour des doses de
cyclophosphamide <600 mg/m2 par bolus), administré durant et après la perfusion de
cyclophosphamide :
1/3 de la dose équivalente de cyclophosphamide (en mg) par voie IV à H0
Puis 2/3 de la dose par voie IV à la fin de la perfusion (90ème minute)
Et 2/3 de la dose à H4, par voie orale.
Lorsque le cyclophosphamide est délivré par voie orale, le Mesna peut aussi être administré par
voie orale (dose équivalente quotidienne en mg – possible hors AMM pour la voie orale).
La surveillance du traitement par cyclophosphamide repose sur la NFS et la numération
plaquettaire, la creatininemie et la recherche d’une hematurie au minimum :
avant chaque perfusion ;
toutes les 2 semaines pendant les 3 premiers mois ;
puis de façon mensuelle en cas de poursuite du traitement par voie orale.
Si les polynucléaires neutrophiles sont <1.5x109/L à la date programmée du bolus, la dose sera
réduite de 25 %, voire reportée (en essayant de ne pas repousser de plus de 2 semaines le
traitement, auquel cas une autre thérapeutique devra être discutée).
Schema d’administration du cyclophoshamide
Chez les patients avec une fonction rénale normale et âgés de moins de 65 ans, le
schema recommande est le suivant : cyclophosphamide en bolus par voie IV prescrit à
la dose de 0,6 g/m2 à J1, J15 et J29, puis 0,7 g/m2 tous les 21 jours (totaliser 6 bolus).
Chez les patients dont le DFG est <30 ml/min et âgés de moins de 65 ans, le schema
recommande est le suivant : cyclophosphamide en bolus par voie IV prescrit à la dose
de 0,5 g/m2 à J1, J15 et J29, puis tous les 21 jours (totaliser 6 bolus).
Chez les patients âgés de plus de 65 ans, quelle que soit la fonction rénale, le schéma
recommandé est le suivant : cyclophosphamide en bolus par voie IV prescrit à la dose
de 0,5 g à dose fixe à J1, J15 et J29, puis tous les 21 jours (totaliser 6 bolus).
En cas de rémission incomplète, 3 bolus supplémentaires peuvent être réalisées.
La dose maximale de chaque bolus est limitée à 1200 mg.
Au decours du traitement d’induction par cyclophosphamide, un traitement d’entretien doit
être debute entre 2 et 4 semaines apres le dernier bolus de cyclophosphamide, quel que soit le
traitement d’entretien choisi.
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Remerciements Nous remercions la filière des maladies auto-immunes et auto-inflammatoires rares (FAI²R) pour
son assistance technique et l’aide à l’edition (Alexandra WILLEMS et Helene MAILLARD).
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