n°6 - construction, rénovation : du neuf pour les lycées
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L E J O U R N A L D U C O N S E I L R É G I O N A L
MACALOU (PAGE 2) MONIQUE (PAGE 2) PASCAL (PAGE 3) M.-CHRISTINE (PAGE 3) SONIA (PAGE 6) FRÉDÉRIC (PAGE 6) MARIE-LINE (PAGE 6) ALINE (PAGE 20) MIWA (PAGE 20)
Mai-Juin 2008 – N° 16
www.iledefrance.fr
LogementDes RER plus silencieuxLes nuisances sonores ferroviaires diminuent grâce à des freins d'avant-garde. P. 4
Rendez-vous loisirsExpositions, festivals, concerts... Notre sélection de spectacles. P. 14-15
Stagiaire au Meurice L'ancien magasinier Issam Ayari s'initie à la grande cuisine dans le palace parisien. P. 2
Comment la Région aide les Franciliens
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SOMMAIRE |
La magasinier Issam Ayari avait un rêve : deve-nir cuisinier. Le Plaza Athénée et le Meurice l’ont exaucé. Ils forment 20 jeunes sans qua-lification de Seine-Saint-Denis et de Paris aux métiers de l’hôtellerie.
MÉTAMORPHOSE h Le décor est très Grand Siècle – du marbre, d’aériens lustres de cristal – avec une touche de modernité instillée par le designer Philippe Starck. « Quand j’ai passé la porte du palace pour la première fois, je me suis mis à marcher tout doucement, comme sur des œufs », se souvient Issam Ayari. Depuis le début de l’année, il suit une formation dans les cuisines du Meurice, le plus ancien
palace parisien, situé en face du jardin des Tuileries. Un changement de vie radical car, il y a peu, Issam était encore magasinier chez Darty, à Paris. « Depuis que je suis lycéen, je rêve d’apprendre la cuisine. Il était temps que je fasse enfin ce qui me plaît. »
Une lueur dans les yeux
L’an dernier, il s’adresse à sa mission locale, qui l’oriente vers un dispositif inédit : une formation passerelle vers des emplois dans deux grands hôtels parisiens, le Plaza Athénée et le Meurice. L’initiative est entièrement financée par la Région. Les deux palaces, confrontés à des difficultés de recrutement, s’enga-
gent à former les jeunes sur le tas. Issam, avec son élégance naturelle et ses quali-tés d’expression orale, a passé sans dif-ficultés tous les tests de sélection. Et il a surtout su convaincre de sa motivation : « Quand il nous a parlé de sa passion pour la cuisine, il n’a pas fait de blabla. Mais on a vu une lueur dans ses yeux », se souvient Philippe Mille, chef adjoint du restaurant du Meurice, gratifié de trois étoiles au guide Michelin.Depuis début janvier, Issam apprend la cuisine dans l’un des temples de la gastronomie française. À sa maman marocaine, grande spécialiste du tajine, il a promis de ne pas laisser passer sa chance. � CAROLINE COQ-CHODORGE
PORTRAIT Issam Ayari, 25 ans, a bénéficié d'un dispositif Passerelle
Stagiaire au Meurice
BALISES | À L’AFFICHE |
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
Mai-juin 2008
EN VUE“ J’ai un bon travail et un bon salaire. Mais, avec 1 700 euros par mois, je n’arrive pas à trouver de logement. Est-ce normal ? ’’ MACALOU DIAKITÉ, SAINT-DENIS (93)
“ J’adore ma région, si variée : je marche beaucoup dans Paris, en forêt de Fontainebleau ou le long de l’Orge, ma rivière. ’’ MONIQUE POUILLE, ÉPINAY-SUR-ORGE (91)
LIBRESPAROLES DE FRANCILIENS
Parallèlement à son stage, Issam enrichit ses compétences théoriques à l’agence de formation et de conseil en insertion, à Paris.
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281 lycées
franciliens
sur 469 sont équipés
de caméras de
sécurité, selon l’Institut
d’aménagement et
d’urbanisme de la
région (Iaurif).
200 000 euros par an pendant
cinq ans seront versés par
l’Agence de l’eau Seine-
Normandie pour former
les agriculteurs bio à la
protection de l’eau.
11,6 millions de
personnes
vivaient en Île-de-
France au 1er janvier
2007, soit 624 000 de
plus qu’en 1999, selon la
dernière estimation de
l’Insee.
Les investissements étrangers donnent du travail aux
Franciliens. En 2007, ce sont près de 10 400 emplois qui ont
ainsi été créés grâce aux capitaux étrangers, soit 15 % de
plus qu’en 2006. Ces emplois concernent principalement
le secteur tertiaire, les nouvelles technologies, la création,
les écofilières, l’automobile et les télécoms. Les États-
Unis, l’Allemagne et le Royaume-Uni sont les pays qui
investissent le plus dans la région.
02 | EN VUEIssam Ayari apprendla cuisine dansun palace parisien.Marie Garnier, designer. P. 3
04 | FAITS ET GESTESFace-à-face : Jean-Paul Huchon dialogue avec deux Franciliens.Baromètre des Franciliens, sondage OpinionWay. P. 5
07 | À LA UNELOGEMENTAider les Franciliens à se loger.
REPORTAGE Dans une cité rénovée
d’Orly (94). P. 9
TROIS QUESTIONS À Jean-Luc Laurent, vice-
président chargé du logement
et de l’action foncière. P. 10
11 | BIEN VIVRELa chèvre francilienne a fort tempérament. Chronique de François Taillandier. P. 13
14 | RENDEZ-VOUSLes bons plans loisirs en Île-de-France.
16 | HISTOIRESaint-Denis, dernièredemeure des rois.
17 | TENDANCESLe vélo fait son tour d’Île-de-France.Un nouveau pôle pour l’aéronautique. P. 18
19 | PLANÈTELe savoir-faire francilien aide l’Afrique du Sud.
21 | ENTRETIENAvec Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.
22 | TRIBUNEExpression des groupes politiques.
Directeur de la publication : Jean-Paul Huchon. Directeur de la publication délégué : Hervé Marchal. Comité édito-rial : Catherine Barbaroux, Jean-Michel Thornary, Patricia Blanchard-Bouvelot, Hervé Marchal. Secrétaire générale de rédaction : Isabelle Chouffet. Rédac-trice-reporter : Julie Védie. Ont colla-boré à ce numéro : Jean-Luc Ancey, Caroline Coq-Chodorge, Pascale Eliabel, Dorothée Le Vot, Stephan Muller, Claude-Marie Vadrot. Photo de couverture : Franck Ferville/Agence Vu. Conception : Rampazzo et Asso-ciés. Réalisation : /Franck Widling. Impression : Île-de-France est édité à 4 880 000 exemplai-res sur papier recyclé 57 g par Lenglet Imprimeurs. ISSN en cours. Dépôt légal à parution.
Île-de-France, journal bimestriel du
conseil régional, 35, bd des Invalides,
75007 Paris. Tél. : 01 53 85 53 85.
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SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS
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EPINAY-SUR-ORGE77
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95 BRUYÈRES-SUR-OISE
Créatrice de sens
PORTRAIT Marie Garnier, 39 ans, est designer
HPARIS 11E
Les jeunes travailleurs prennent la Bastille ! Un foyer pour 91 d’entre eux est en construction rue Sedaine. Fin des travaux : avril 2009.
CHENOISE (77)À table ! Le bar-restaurant du village a été entièrement rénové, avec une partie réservée au commerce et une autre à quatre appartements sociaux.
SAINTE-GENEVIÈVE-DES-BOIS (91)Les Génovéfains nagent dans le bonheur, avec le nouveau centre nautique de 3 300 m2 ! De plus, il respecte l’environnement grâce à des panneaux solaires, à un toit végétalisé...
BRUYÈRES-SUR-OISE (95)La Croix dorée va retrouver son éclat ! Cette résidence de 118 logements sera réhabilitée : rénovation des parties communes, réfection de l’électricité, ravalement des façades...
TEMPS FORTS | |
7 millions
de personnes
ont visité la tour
Eiffel au cours de
l’année 2007,
soit 80 000 visiteurs
de plus qu’en 2006.
4 108 boulangeries
artisanales
sont en activité
en Île-de-France,
selon le Cervia.
81 % des Franciliens
ont voté aux deux
tours des élections
présidentielles de
2007, selon l’Insee.
EN CHIFFRES | FOCUS |
EN VUE 3
ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
“ Je n’utilise ma voiture que si j’y suis contraint. Pourquoi polluer quand on peut se déplacer plus vite à vélo ou en métro ? ’’ PASCAL CANZA, NANTERRE (92)
“ Je vis à Paris depuis peu. Ici, il y a toujours quelque chose à découvrir, du monde dans les rues, du bruit. C’est excitant mais fatigant. ’’ MARIE-CHRISTINE VASLIN, PARIS (75)
Une salière, une robe de mariée, une urne funéraire : Marie Garnier repense la forme, la matière et la signification des objets. L’une de ses ambitions : inscrire ses créations dans le temps.
MATIÈRES h En apparence, c’est une simple boîte qui pourrait contenir, par exemple, une crème de beauté. Elle est faite d’un carton blanc et soyeux, mais, sur le revers, de belles frises révèlent, au toucher, des reliefs insoupçonnés. Car là où le carton est coloré pour flatter l’œil, il est aussi gaufré pour surprendre et ravir celui qui le touche.Sa designer, Marie Garnier, a été pri-mée par la Région au titre de l’Obser-veur du design, un prix international. Elle a baptisé son œuvre « Transver-sal », car elle s’adresse aussi bien au voyant qu’au non-voyant. Sa démar-che : « J’ai décidé de percevoir le handi-cap comme une ouverture et de penser des objets esthétiques à la vue comme au toucher. »
Marie Garnier, 39 ans, est née à Ver-sailles (78). Diplômée des arts appli-qués, elle a été architecte avant de se tourner vers le design il y a seulement quatre ans. « J’ai voulu créer des objets du quotidien, qui sont à mes yeux des marqueurs du temps et des évolutions sociales », explique-t-elle.
Une robe de mariée à planter
Sa première création commerciali-sée est un ensemble très sobre com-posé d’une salière, d’un poivrier et d’un sucrier coulés dans de la fonte d’aluminium polie. La plus récente est une robe de mariée un peu spé-ciale. Une robe très simple en tissu est recouverte d’un voile de tulle et d’un autre en papier biodégradable, incrusté de graines de lin blanc, de romarin et de thym. Si on la plante dans son jardin, la robe de mariée renaît sous la forme de petits végé-taux odorants. « Je cherche à donner du sens à mes créations, conclut-elle. Car un objet qui n’a pas de sens devient très vite obsolète. » � C.C.-C.
Je veux créer des objets du quotidien car ce sont des marqueurs du temps. »
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En 2007, 2 161 accidents
sont survenus sur le
périphérique. Avec
1,2 million de véhicules
chaque jour, le périph’
est la rocade la plus
fréquentée d’Europe.
La Région aide les éditeurs indépendantsLe conseil régional a,
pour la seconde année,
accueilli 150 éditeurs
indépendants sur son
stand du Salon du livre
(du 14 au 19 mars à la
porte de Versailles), leur
offrant ainsi un espace
pour faciliter les rencon-
tres avec leurs lecteurs.
Cette aide s’inscrit dans
une démarche générale
de soutien à l’édition et
à la librairie indépen-
dantes, auxquelles la
Région consacre plus
de 4 millions d’euros en
2008. �©
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L’école du spectacle déménage
Des espaces plus fonc-
tionnels et mieux amé-
nagés, et surtout plus de
place ! En déménageant
rue Lauriston, à Paris,
le CFA danse-chant-
comédie a désormais
des locaux adaptés à
ses ambitions. En pas-
sant de 800 à 1 500 m2,
cet établissement, uni-
que en son genre en
France, pourra accueillir
davantage d’élèves, de
46 apprentis actuelle-
ment à 60 d’ici à fin 2008.
La Région a apporté près
de 2 millions d’euros de
subventions pour l’amé-
nagement de ces nou-
veaux locaux. �
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Huit ruches dans les jardins de la RégionLa Région se mobilise
pour lutter contre la
disparition des abeilles.
Huit ruches ont ainsi
été installées dans les
jardins du conseil régio-
nal à Paris (7e arrondis-
sement). La Région
signera prochainement
la charte nationale
« L’abeille sentinelle de
l’environnement », par
laquelle elle s’engage à
alerter et à sensibiliser
aux périls qui menacent
les abeilles, notamment
les insecticides. �
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FOCUS |
Jean-Jacques Dray, ingénieur commercial dans le BTP, domicilié à Paris, choisi par l’Institut CSA, et Georges Savi de Tové, gérant d’une TPE, domicilié à Issy-les-Moulineaux (92), ont rencontré Jean-Paul Huchon, président du conseil régional. Extrait.
JEAN-JACQUES DRAY : Que peut faire la Région pour qu’il y ait plus de constructions nouvelles ?JEAN-PAUL HUCHON : Le logement n’est pas une com-pétence de la Région, mais, face à l’urgence du pro-blème, elle a décidé d’agir. Nous disposons de trois leviers pour cela. D’abord, nous avons créé fin 2006 l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPF) qui regroupe cinq et bientôt, j’espère, six départe-ments. Cet EPF achète des friches industrielles, des terrains à l’abandon... et les met à la disposition des constructeurs à des prix bloqués pour éviter la spéculation. Ainsi, près de 10 000 logements vont pouvoir sortir de terre dans les deux ans. Deuxième levier : nous modulons nos aides aux communes en fonction du type de logement. Objectif : aider les maires à devenir bâtisseurs et favoriser la mixité sociale. Troisième levier : la Région finance la réno-vation et la réhabilitation de logements. Nous avons ainsi réhabilité 165 000 logements locatifs sociaux entre 2004 et 2007 ! Enfin, entre 1998 et 2004, nous avons construit 7 000 chambres d’étudiant. D’ici à 2010 15 000 places seront ainsi disponibles.GEORGES SAVI DE TOVÉ : Que sera l’état du logement en Île-de-France dans dix ou quinze ans ?JEAN-PAUL HUCHON : Nous vivons une crise aussi grave que celle combattue par l’abbé Pierre dans les années 1950 : il faudrait construire 1 500 000 logements d’ici à vingt ans. Nous visons 60 000 logements par an, mais reste à savoir où construire. Dans le cadre du Sdrif, le schéma d’aménagement de la région, les élus ont voté un programme qui localise au plus près les loge-ments à réaliser. L’idée est de construire dans des zones denses plutôt que d’envoyer les Franciliens habiter de plus en plus loin.GEORGES SAVI DE TOVÉ : Pourquoi y a-t-il tant d’im-meubles vides et de bureaux inoccupés ?JEAN-PAUL HUCHON : La loi autorise la réquisition de ces immeubles par les préfets, qui l’utilisent rarement. Cela changera peut-être avec la loi Dalo, qui garantit le droit à un logement à toute personne ne disposant pas d’un hébergement décent, mais la Région n’a pas de pouvoir là-dessus. Elle ne peut pas non plus se substituer au maire pour délivrer les permis de construire. C’est pourquoi certaines communes francilien-nes possèdent 60 % de logements sociaux et d’autres 3 % ! Les maires qui ne respectent pas la loi SRU préfèrent payer l’amende plutôt que de construire. Aujourd’hui, les responsabilités sont trop éparpillées : il faudrait que tout le monde s’y mette, communes, État et Région. �
« Construire dans des zones denses »
“ Nous modulons nos aides pour favoriser la mixité sociale. ”
h Jean-Jacques Dray, ingénieur commercial dans le BTP
FACE-À-FACE | JEAN-PAUL HUCHON | |
h Georges Savi de Tové, gérant d’une TPE
Lutte contre le sida ici et ailleurs
La Région dédie chaque année plus de 900 000 euros à la lutte contre le sida. Engagée avec Solidarité sida et Solidays, elle soutient en outre le Fonds solidarité sida Afrique qui œuvre dans 15 pays de ce conti-nent. Infos et dons : www.fonds-afrique.org �
EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
FAITS ET GESTES
L’Île-de-France se place au 6e rang des
régions les plus riches des 27 pays de
l’Union européenne, avec 38 666 euros
par Francilien, selon un classement
Eurostat établi en fonction du produit
intérieur brut (PIB). C’est le centre-
ville de Londres qui arrive en tête, avec
67 798 euros par habitant. Suivent
le Grand-Duché du Luxembourg,
Bruxelles, Hambourg, Vienne...
puis notre région. Quant à la queue
du peloton, elle est occupée par
la région du nord-est de la Roumanie,
avec 5 430 euros par habitant.
HLES MUREAUX (78)Il va y avoir du sport près du lycée François-Villon ! Un terrain multisports et une piste d’athlétisme vont être construits d’ici à août 2008.
LE RAINCY (93)Une nouvelle vie pour la patinoire désaffectée : un gymnase et des équipements sportifs et associatifs seront édifiés pour les élèves de la ville d’ici au premier trimestre 2009.
ALFORTVILLE (94)Elle est née ! La onzième crèche de la ville ouvre ses portes à 60 enfants, qui disposeront de 570 m2 et de deux jardins pour s’éveiller.
SAINT-GRATIEN (95)« Hadjime ! » (« Combattez ! ») Le dojo des Cressonnières, victime de son succès, va être reconstruit pour accueillir davantage d’amateurs de judo. Début des travaux : octobre 2008.
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Une avancée de taille pour lutter contre les nuisances sonores ferro-viaires : dès le mois de juin, tous les RER et 85 % des Transiliens seront équipés de freins en matériau composite.
QUIÉTUDE h Le réveil du petit matin au son du roulis mécanique des RER ne sera-t-il bientôt qu’un souvenir ? Les 130 000 rive-rains du RER C ont d’ores et déjà pu constater une nette dimi-nution du bruit ferroviaire. La seule modification est pourtant presque invisible : les semelles de frein du train, en fonte jus-que-là, sont dorénavant en matériau composite. Et cela change tout. Car le bruit produit par un RER provient essentiellement du roulement, ainsi que du crissement des freins métalliques. Or les freins en matériau composite amortissent bien les vibrations. En outre, ils lissent la surface des roues.Depuis plusieurs années, les rames de RER à un seul niveau sont pourvues de ces semelles de frein de nouvelle génération. Mais, longtemps, les trains à deux niveaux, trop lourds, n’ont pu en être équipés. Depuis 2003, grâce aux avancées technologiques, c’est chose faite : les RER C à deux étages freinent désormais plus silencieusement. Et, en juin prochain, les RER D ainsi que les Transiliens P, H, R et L (est, nord-ouest, sud-est et rive gauche) seront tous équipés de freins en matériau composite.Ce programme d’un coût de 1 115 000 euros, financé à 50 % par la Région, à 34 % par la SNCF et à 16 % par l’État, aura permis de modifier 220 rames de RER. Selon une étude réalisée par le laboratoire AVLS, Bruitparif et la SNCF, le taux de réduction des nuisances sonores aux abords d’une ligne de RER peut atteindre 50 %. Près d’un demi-million de Franciliens auront ainsi profité d’une amélioration sensible de leur cadre de vie. �
LUTTE CONTRE LE BRUIT
Les RER chaussentde nouveaux patins
Mesure du bruit au passage d’une rame de RER à deux étages.
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AGENDA | |
Les vieilles bobines vivent leurs derniers instants, et les cinémas ne projetteront bientôt plus que des fichiers informati-sés. Une aide régionale de 750 000 euros permettra aux salles indépendantes de s’adapter à cette révolution.
DU CLAP AU CLIC h Qu’ont en commun Azur et Aznar, le film français d’ani-mation de Michel Ocelot, et le dernier Star Wars de George Lucas ? Tous deux ont été proposés à la diffusion dans les salles de cinéma françaises sous la forme d’un simple fichier informati-que. La révolution numérique du sep-tième art est en route. À l’instar de la photographie, qui voit disparaître pro-gressivement la pellicule, la bobine de 35 millimètres pourrait bientôt laisser la place à de petits disques durs, des disques optiques, voire à une projec-tion totalement dématérialisée par satellite. Aux États-Unis, près de 20 % des cinémas ont déjà opté pour la pro-jection numérique. En Île-de-France, quelques salles indépendantes ont franchi le pas, comme le Max Linder, à Paris. Projecteurs classiques et numé-riques y cohabitent encore, mais le
projectionniste du Max Linder appré-cie « les couleurs et la stabilité de l’image numérique, mais surtout la qualité de conservation des films : ils ne se rayent pas, ne prennent pas la poussière. » L’équipement d’une salle de projec-tion numérique coûte entre 100 000 et 150 000 euros. Sans aide publique, les salles indépendantes risquent de ne pouvoir s’adapter assez rapidement à ce nouveau mode de diffusion des œuvres. Au nom de la défense de la diversité culturelle, la Région a décidé de prendre les devants pour aider 15 à 25 cinémas indépendants dans leur passage à l’ère numérique. �
ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
DU 14 AU 25 MAIFESTIVAL DE CANNES.
LE 22 MAIJOURNÉE MONDIALE DE LA BIODIVERSITÉ.
LES 24 ET 25 MAIFÊTE DE LA NATURE. Île-Saint-Germain, à Issy-les-Moulineaux.
DU 3 AU 5 JUINSALON DE LA NOUVELLE VILLE. Parc floral de Paris,Paris 12e.RER A station Vincennes ou métro Château-de-Vincennes, ligne 1.
DU 6 AU 8 JUINSALON DES SOLIDARITÉS. Parc floral de Paris,Paris 12e.
DU 10 AU 12 JUINSALON DES TRANSPORTS PUBLICS. Parc des expositions, porte de Versailles, Paris 15e. Métro Porte-de-Versailles, ligne 12.
DU 11 AU 13 JUINAUTONOMIC. Le Salon de la vie autonome (handicap, dépendance, soutien à domicile).Parc des expositions, hall n° 4,porte de Versailles, Paris 15e.
LA RÉGION FINANCE LA NUMÉRISATION DES ÉQUIPEMENTS
Une aide aux cinémas indépendants
FAITS ET GESTES 5
TRANSPORT FERROVIAIRE
Le Francilien à l’usine
Huit habitants de la région ont découvert le train,
en cours de montage sur les chaînes de Bombardier.
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Le nouveau matériel de projection
au cinéma Max Linder (Paris 9e).
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AVANT-PREMIÈRE h Huit Franciliens ont pu décou-vrir en exclusivité la chaîne de montage de leur futur train de banlieue... le Francilien ! En visite à Crespin (Nord-Pas-de-Calais) sur le site du constructeur Bombardier avec des élus régionaux et Jean-Paul Huchon, les futurs usagers ont visité les aménagements spéciaux nécessaires à cette fabrication sur mesure : un hangar qu’il a fallu transformer, une ligne de production spéciale pour construire les wagons… Les premiers Fran-ciliens devraient rouler sur les réseaux Paris-Nord et Paris-Est dès fin 2009. �
Actuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en Île-de-France ?
Diriez-vous qu’en ce moment, l’activité économique en Île-de-France est…
Là où vous vivez en Île-de-France, est-ce que les relations entre les gens sont…
Actuellement, là où vous vivez en Ile-de-France, diriez-vous que les inégalités sociales sont…
En Ile-de-France, pensez-vous qu’un jeune puisse trouver un premier emploi…
Les Franciliens aiment leur région. Mais le climat économique et la dif-ficulté à trouver un logement les préocuppent.
Les Franciliens n’ont jamais été aussi nombreux à se déclarer atta-chés à l’ Île-de-France et heureux d’y vivre (87 %). Les aficionados de la région sont particulièrement nombreux parmi les habitants de la capitale (42 %) ou les personnes les plus âgées. Pourtant, c’est une répercussion du contexte national et international, la perception du climat économique dans la région se dégrade. Mais 2 Franciliens sur 3 jugent encore dynamique l’activité économique dans la région. Cette baisse de confiance ne reflète pas les bons chiffres du chômage : 6,9 % pour l’Île-de-France, dont 5,2 % en Essonne. Parallèlement, la principale inquiétude concerne
sans aucun doute la capacité à trouver un logement : 85 % des Franciliens considèrent que l’on trouve difficilement un logement dans la région. Les Parisiens (90 %) et les ouvriers (92 %) se déclarent particulièrement inquiets dans ce domaine.
Un peu de morosité à Paris
La qualité de l’environnement reste notée positivement (59 %, en recul toutefois de 4 points par rapport à décembre 2006), mais les perceptions varient selon le lieu d’habitation : si les Parisiens ne sont que 55 % à juger cette qua-lité satisfaisante et les habitants de la petite couronne que 57 %, les Franciliens de la grande cou-ronne affichent sur cette question un large sourire (62 %). �BRUNO JEANBART,
DIRECTEUR DES ÉTUDES POLITIQUES, OPINIONWAY
Le bonheur de vivre
L’activité économique
La qualité de l’environnement
Le logement
Les transports en commun
L’inquiétude économique n’entame
pas le bonheur de vivre des habitantsActuellement, êtes-vous heureux ou pas de vivre en Île-de-France ?
Diriez-vous qu’en ce moment l’activité économique en Île-de-France est…
Dans votre vie quotidienne, que pensez-vous de la qualité de l’environnement en Île-de-France ?
À votre avis, trouve-t-on un logement en Île-de-France…
Dans votre vie quotidienne, êtes-vous satisfait ou non des transports en commun en Île-de-France ?
SONDAGE RÉALISÉ PAR TÉLÉPHONE POUR « ÎLE-DE-FRANCE » DU 11 AU 13 MARS 2008 PAR L’INSTITUT OPINIONWAY SUR UN ÉCHANTILLON DE 906 PERSONNES, REPRÉSENTATIF DE LA POPULATION FRANCILIENNE ÂGÉE DE 18 ANS ET PLUS, SELON LA MÉTHODE DES QUOTAS.
BAROMÈTRE CE QUE PENSENT LES FRANCILIENS
Très heureux
Assez heureux
Pas vraiment heureux
Pas du tout heureux
(Ne se prononce pas)
Très dynamique
Assez dynamique
Pas vraiment dynamique
Pas du tout dynamique
(Ne se prononce pas)
Très satisfait
Assez satisfait
Pas vraiment satisfait
Pas du tout satisfait
(Ne se prononce pas)
Très facilement
Assez facilement
Plutôt difficilement
Très difficilement
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4 %
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Très satisfait
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C’EST LANCÉ | |
8 % c’est la
hausse
de la pollution aux
particules en Île-de-
France entre 2006
et 2007, une
augmentation due
notamment aux
conditions météo.
Ces particules
fines, nocives
pour l’appareil
respiratoire,
sont émises
principalement par
les moteurs Diesel.
5 écoles de la
deuxième chance
(E2c) seront en
activité en Île-de-
France à la rentrée
2008 : après la
Seine-Saint-Denis,
l’Essonne, Paris et
les Yvelines, le Val-
d’Oise va aussi
proposer cette
formation en
alternance école-
entreprise pour
les 18-30 ans sans
qualification.
BALISES |
Réussite pour tous
La Région intensifie sa lutte contre le décrochage scolaire. Cette année, 95 lycées sont financés pour proposer aux élèves en difficulté des solutions d’ensei-gnement innovantes. Le programme « Réussite pour tous » compte 130 projets et concerne 4 000 élèves. �
EN DIRECT DU CONSEIL RÉGIONAL
Une première en France : la Région, l’État et les partenaires sociaux compétents ont collaboré pour la requalification d’un millier de salariés licenciés après la liquidation de deux entrepri-ses franciliennes. La Région n’exclut pas de réé-diter cette initiative qu’elle juge exemplaire.
REBOND h En mars 2007, deux liquida-tions judiciaires de taille ont frappé l’Île-de-France. JDC Imprimerie, installée à Torcy (77), a fermé ses portes à ses 140 sala-riés ; LSG Gate Gourmet, spécialisée dans la confection de plateaux-repas pour les compagnies aériennes et qui employait, à Roissy (95), 820 salariés, les a envoyés pointer au chômage du jour au lendemain. Face à ce drame social, pouvoirs publics et partenaires sociaux ont opposé une même réponse combative, et inédite en France : requalifier au plus vite les salariés licenciés pour « sécuriser leurs parcours professionnels et faire d’un moment de rupture une opportu-nité pour rebondir », explique Daniel Brunel, vice-président du conseil régional en charge de l’emploi. Car la Région a su mobiliser les compétences de tous, et notamment de deux OPCA, ces organismes paritaires chargés de collecter les fonds pour la formation pro-fessionnelle. Ces fonds sont généralement destinés aux salariés, mais l’OPCA CGM et OPCALIA Île-de-France ont accepté d’in-tervenir auprès des demandeurs d’emploi licenciés par JDC Imprimerie et LSG Gate Gourmet. À l’heure actuelle, 30 licenciés de l’imprimerie bénéficient de formations cofinancées par la Région et l’OPCA CGM à hauteur de 378 000 euros. Et près de 320 per-sonnes ex-salariées chez LSG Gate Gourmet se requalifient dans leur secteur d’origine, ou dans celui de leur choix, pour un montant de 1,97 million d’euros payé par le liquidateur, l’État, OPCALIA IDF et la Région. � C. C.-C.
EMPLOI Des formations sont cofinancées
La Région aide des salariés licenciés à se requalifier
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
FAITS ET GESTES
HTRILPORT (77)Une nouvelle vie pour la friche industrielle ! Un écoquartier va y être construit avec des logements HQE, un centre médical, un foyer résidence pour personnes âgées...
GRIGNY (91)Ah ces jeunes... Ils ont maintenant leur espace rue Rol-Tanguy : 500 m2 avec un cybercafé, un théâtre, une salle de musique informatisée, un lieu d’information...
BAGNOLET (93)L’Échangeur s’agrandit ! Le théâtre de Bagnolet vient d’ouvrir une nouvelle salle de 600 m2, qui permettra d’accueillir plus de spectacles et d’ateliers artistiques.
VITRY-SUR-SEINE (94)Le ballet des engins de chantier commencera début 2009 pour transformer l’ancienne briqueterie de Gournay en Centre de développement chorégraphique d’Île-de-France.
PUTEAUX (92)Toujours plus haut... La Tour Axa sera la plus haute de la Défense après sa restructuration dont la fin est prévue pour 2010 : 218 m pour 87 000 m2.
Signature du protocole pour l’avenir de Seine AvalAugmentation de 20 % du taux d’emploi, construction
de 2 500 logements neufs d’ici à 2010, amélioration
du réseau de transports et mise en valeur de
l’environnement. En lançant une opération d’intérêt
national, l’État, la Région, le département
des Yvelines et 51 communes s’engagent sur des
objectifs précis pour l’avenir de Seine Aval.
Les 370 000 habitants de ce territoire de 398
kilomètres carrés sont concernés. �Pour en savoir plus : www.epamsa.fr
Recherche : neuf nouveaux PicriEn 2007, neuf projets de Picri (partenariats
institutions-citoyens pour la recherche et l’innovation)
ont été retenus pour un financement régional de
1,2 million d’euros. Ces dispositifs, créés par la Région
en 2005, visent à promouvoir des recherches
collectives entre associations et chercheurs sur des
thèmes très divers : environnement, santé, société,
politique de la ville... L’appel à projets pour 2008
est ouvert jusqu’au 16 mai 2008 : www.iledefrance.fr,
rubrique Appels à projets. �
Tramway Saint-Denis-Sarcelles : les travaux commencentLe chantier du tramway reliant Saint-Denis (93) au
pôle gare (photo) de Garges-Sarcelles (95) vient
de démarrer. Il s’agit pour l’instant des travaux
préparatoires liés aux déplacements des réseaux
(électricité, gaz, éclairage…). Les aménagements
du système de transport suivront en 2009, pour une
mise en service vers 2011. Le futur tramway traverse
la Seine-Saint-Denis et le Val-d’Oise, et dessert
cinq communes : Saint-Denis, Pierrefitte-sur-Seine,
Montmagny, Sarcelles et Garges-lès-Gonesse. �
Sonia Saidi, 42 ans, Nogent-sur-Marne (94)« Je rêvais de suivre une formation en architecture d’intérieur. Mais aurais-je abandonné mon emploi à LSG ? La liquidation m’a poussée à franchir le pas. »
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Contre l’homophobie et le sexisme
Pour lutter contre l’homophobie en milieu scolaire, le Mouvement d’affirmation des jeunes gays et lesbiennes (MAG) organise des débats sur ces questions dans les lycées franciliens, avec le soutien de la Région. Plus d’infos : www.mag-paris.fr �©
DR
Marie-Line Bonnardel, 37 ans, Bailly-Romainvilliers (77)« Esthéticienne de formation, je rêvais de créer mon institut. Après la fermeture de LSG, j’ai été accompagnée dans mes démarches et j’ai pu ouvrir ma boutique. »
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h Frédéric Gaboyard, 39 ans, Thorigny-sur-Marne (77)« Après la fermeture de l’imprimerie JDC, où j’étais bobinier, j’ai suivi une formation de conducteur offset. J’ai élargi mes compétences, et j’ai bien l’intention de continuer à me perfectionner. »
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AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE h « Mon premier dos-sier de demande de logement social, je l’ai déposé en 1990 ! », raconte Amina, garde d’enfants et mère divorcée. Sa famille, logée à quatre dans 43 mètres carrés, est expulsée en 2006, car le pro-priétaire veut récupérer son logement. Après de nombreuses démarches, Amina obtient un trois-
pièces à Paris. Des milliers de Franciliens subis-sent ainsi, de façon plus ou moins dramatique, la crise du logement. La Fondation Abbé-Pierre a publié cette année un rapport alarmant sur l’état du logement en France, pointant ce chiffre de 3,3 millions de personnes mal logées. En Île-de-France, on recense 374 000 demandeurs d’un loge-
ment social, dont 104 800 à Paris, selon l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Île-de-France (IAU Île-de-France). Et seulement 25 % d’entre eux en sont bénéficiaires chaque année. C’est le cas de Caroline et Raphaël et de leurs trois enfants. Ils vivaient dans 50 mètres carrés, à Paris. « Nous avons déposé une demande en 2004 et, en août 2006, on nous a proposé 85 mètres carrés dans le 10e. On tombait des nues ! Avec 1 000 euros de loyer mensuel, nous n’avons pas l’impression de prendre la place de quelqu’un qui serait plus en diffi-culté que nous. » Plus des trois quarts des ménages d’Île-de-France sont ainsi éligibles au logement social. La flambée des prix de l’immobilier et la
374 000 demandes de logement social en attente
Trouver une habitation demeure la principale préoccupation de 85 % des Franciliens (lire notre sondage en page 5). Les listes d’attente pour un logement social s’allongent, la construction est en panne. Face à l’ampleur de la crise, le conseil régional a décidé d’intervenir.
Pour lutter
contre la crise
du logement,
le conseil régional
privilégie l’habitat
social. Ci-contre :
quartier réhabilité
à Orly (94).
À LA UNE
Aider les Franciliensà se loger
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baisse du pouvoir d’achat ont fait grimper à une vitesse impressionnante la part du budget consa-crée au logement dans les charges des ménages, laquelle atteint près de 50 % en Île-de-France, et même 75 % chez les plus modestes.Comment en est-on arrivé là ? « Nous payons très cher la pénurie du logement des années 1980 et 1990, durant lesquelles on n’a construit que 30 000 à 35 000 logements par an alors qu’il en fallait 60 000 », analyse Patrick Doutreligne, le délégué général de la Fondation Abbé-Pierre (lire entretien p. 21). Depuis 2003, une timide reprise s’amorce, avec 36 800 logements mis en chantier en 2006, note Christine Corbillé, directrice du départe-ment démographie-habitat à l’IAU Île-de-France. Mais la réponse des pouvoirs publics n’a pas été à la hauteur des attentes : depuis 2000, la réalisa-tion de logements sociaux locatifs ne représente que 0,26 % du PIB. De plus, l’État a privilégié la construction de logements intermédiaires de type prêt locatif social (PLS), dont les loyers dépassent de 50 % ceux des HLM ordinaires (PLUS ; lire encadré). Le gouvernement veut une France de propriétaires, mais l’accession à la propriété reste difficile, malgré les dispositifs d’aides, comme le prêt à taux zéro pour le logement ancien : les accédants doivent s’endetter sur une période qui s’allonge, avec des taux d’intérêt de plus en plus
élevés. Le conseil régional, lui, préfère le principe « un logement pour chacun ». Marquant une rup-ture avec l’État, il a lancé en décembre 2005 un plan en faveur d’une politique sociale du loge-ment. Avec des objectifs précis : créer ou réha-biliter 240 000 logements sociaux d’ici à 2010, en construire 5 000 pour les jeunes travailleurs, apprentis et lycéens, et 15 000 chambres pour les étudiants. Déjà 165 000 logements sociaux ont été réhabilités entre 2004 et 2007.Outre l’égalité entre citoyens, le conseil régional vise aussi l’égalité territoriale en conditionnant ses aides à une juste répartition des logements
LOGEMENT SOCIAL | Critères d’attribution |
8 À LA UNE LOGEMENT
sociaux : la moitié du parc social étant localisée dans 8,5 % des villes, les financements sont modu-lés en fonction du type de logement construit. Pour favoriser la mixité sociale dans les munici-palités qui ont construit moins que les 20 % de logements sociaux imposés par la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU), la Région finance la construction d’un logement PLS si la commune réalise trois logements sociaux (PLUS et PLAI).Enfin, le conseil régional souhaite améliorer la qualité des logements, en s’engageant contre l’ha-bitat indigne et le saturnisme, et dans l’aide aux copropriétés en difficulté. Par ailleurs, depuis le 1er janvier 2008, les nouvelles constructions doi-vent répondre à des normes de qualité certifiées Habitat et environnement. Le développement des énergies renouvelables (solaire, géothermie...), l’utilisation du bois, le recyclage des eaux de pluie... tous ces facteurs qui font baisser les char-ges des locataires sont encouragés par des aides spécifiques. Enfin, les appartements doivent être adaptés aux personnes handicapées.
Relancer la constructionDernier levier : pour bloquer la spéculation immo-bilière, le conseil régional a obtenu la création, en 2006, d’un établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF). Cet établissement, présidé par Jean-Luc Laurent, également vice-président du conseil régional, rachète des terrains inoccupés pour les revendre à prix coûtant aux collectivités. À une condition toutefois : il faut les consacrer pour 65 % à la construction de logements et pour les 35 % restants au développement économique (lire en p. 10). Car la problématique du logement ne se réduit pas à quatre murs et à un toit. Elle est étroitement liée à celles de l’emploi et du réseau de transport. Le schéma directeur d’aménagement du territoire d’Île-de-France (Sdrif) préconise de densifier les zones d’habitation, plutôt que d’en-voyer les Franciliens vivre toujours plus loin de leur travail et des transports. Le Sdrif fixe ainsi l’objectif de 60 000 logements construits par an, dont 20 000 logements sociaux. Le plan régional en faveur du logement implique une relance globale de la construction. Tous les acteurs, y compris l’État, ont pris conscience que le logement reste l’un des principaux défis que doit relever la métropole francilienne, pour répondre aux attentes des habitants, mais aussi pour assu-rer son développement économique. La clé du bien vivre en Île-de-France. � ISABELLE CHOUFFET
À Chelles (77), sept maisons de ville
ont été construites par leurs futurs locataires.
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En réhabilitant 165 000 logements sociaux en quatre ans,
le conseil régional a dépassé ses objectifs.
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La Région cible ses aides de façon à favoriser la mixité sociale, mais les déséquilibres en la matière restent particulièrement criants.
Vers un abaissement des plafonds de ressourcesPour accéder au
logement social, les
ressources imposables
du demandeur ne
doivent pas dépasser
certains plafonds,
en fonction de la
composition de la
famille. Ces plafonds
sont indexés sur le
Smic. Le gouvernement
a annoncé que ces
plafonds allaient être
abaissés de 10 %.
Objectif : ramener de
70 à 60 % la proportion
des ménages éligibles
au logement social d’ici
à 2011.
On distingue trois
principaux types de
logements sociaux :
le PLAI (prêt locatif
aidé d’intégration) est
destiné aux personnes
à faibles revenus, le
PLUS (prêt locatif à
usage social) est plus
abordable pour ceux
qui ne perçoivent pas
d’aide au logement, le
PLS (prêt locatif social)
concerne un logement
plus haut de gamme.
Exemples pour un foyer
de deux personnes :
PLAI = 21 120 euros
PLUS = 35 200 euros
PLS = 45 760 euros �www.logement.gouv.fr
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h Dès septembre, par la publication
d’un livre blanc, l’Union sociale pour
l’habitat d’Île-de-France (Aorif) a
interpellé les pouvoirs publics sur la
nécessité d’instituer en Île-de-France
un dispositif de gouvernance des
politiques d’urbanisme et du logement
à l’échelle de l’agglomération
francilienne pour répondre à la grave
crise du logement que connaît notre
région. Cette pénurie concerne
d’abord l’offre, conséquence d’une
insuffisance chronique de la
construction de logements ces vingt
dernières années. Il est indispensable
de créer un dispositif de pilotage qui
devra veiller à la réalisation des
objectifs de construction de
logements définis par le schéma
directeur d’aménagement du territoire
de la région. La marche à franchir est
considérable : il faut passer de
40 000 logements par an à 60 000. Cela
nécessitera un effort de chaque
commune, et une mise en cohérence
des documents d’urbanisme et de
planification des communes avec les
objectifs du schéma directeur.
h Comme en témoignent les
excellents résultats en matière de
construction du logement locatif
social ces trois dernières années, les
organismes HLM sont prêts à
poursuivre leur effort de construction
de logements sociaux afin de produire
plus et mieux. Pour ce faire, ils
souhaitent une plus grande cohérence
des interventions financières des
collectivités publiques, et notamment
de l’État et de la région Île-de-France,
qui apportent à eux deux plus de la
moitié des aides à la pierre. Notre
mouvement sera très attentif aux
solutions qui résulteront des travaux
des États généraux du logement
auxquels il a contribué.
EXPERTISE | Urbanisme | VAL-DE-MARNE | Orly |
La réhabilitation de logements sociaux consti-tue l'une des priorités du conseil régional qui a ainsi rénové 165 000 logements en quatre ans. Reportage à la résidence des Tilleuls à Orly (94).
RÉFECTION h « Ici, c’était une cité d’urgence en 1960… Puis ils ont construit les bâti-ments, mais ça s’est vite dégradé ! C’était minable, il y avait vraiment besoin de tra-vaux... Aujourd’hui, on revit ! » Lucienne Emée a toujours habité aux Tilleuls, à Orly. Comme elle, la majorité des locataires de cette petite résidence de huit immeubles voit avec plaisir les travaux de réhabilita-tion s’achever.« Ça fait plaisir d’habiter enfin dans une cité propre ! », estime Zina Aggar, penchée à sa fenêtre du 1er étage. Pour cette habitante qui vit aux Tilleuls depuis quarante ans, cette rénovation change tout : « Je reçois beaucoup d’amis étrangers, avant j’avais honte de les faire venir ici », raconte cette maman de cinq enfants, dont trois habi-tent encore dans son F4. « On m’a proposé d’autres logements, mais je n’ai jamais voulu partir : j’ai été à l’école dans le quartier et mes enfants sont nés ici. »Des sanitaires et l’électricité refaits à neuf, une cuisine recarrelée, une nouvelle porte palière, des volets roulants, mais « un lavabo un peu trop petit »… Zina est glo-balement ravie des travaux effectués chez elle, « même s’il reste quelques problèmes à régler », explique-t-elle avant de conclure :
« Il faut espérer maintenant que les gens soient un peu plus soigneux. »À l’extérieur, les ouvriers finissent de recou-vrir l’ancienne peinture gris marronnasse par un matériau qui lisse les imperfections des murs. Les halls, les cages d’escalier, les espaces verts et les parkings sont également refaits. Le résultat : un ensemble coquet de bâtiments de quatre étages, dans les tons beige et marron clair, traversé de ruelles sur lesquelles donnent quelques jardinets privatifs. Les 209 appartements, construits en 1975 et en 1980, ont été réhabilités en dix-huit mois.
Des locataires contents
Certains locataires regrettent le désordre occasionné par ces travaux, ou un man-que de concertation avec les locataires, qui ont pourtant approuvé les aménagements à plus de 87 %. « Ils ont posé ma porte de travers, je leur ai dit mais ils ne font rien ! », raconte Éliane Price. Annie Bourgeois, la chef de chantier, tente de la rassurer, en affirmant que tous les problèmes seront réglés au cas par cas avant la fin du chan-tier. « C’est beau, mais il est temps que cela finisse », commente Angelina Garcia, résu-mant le sentiment général.Plus loin, la cité des Aviateurs est elle aussi en pleine renaissance avec ses 823 appar-tements à refaire. En tout, ce sont plus de 2 000 logements que l’Opac du Val-de-Marne, l’État, la Région et le département auront réhabilités à Orly en 2008. � JULIE VÉDIE
REPORTAGE 209 logements sont concernés
Rénovée, la cité des Tilleuls refleurit au printemps
LOGEMENT À LA UNE 9
ÎLE-DE-FRANCE | M A I -J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
Dix-huit mois de travaux ont permis la réhabilitation intérieure et extérieure de la cité des Tilleuls,
pour la plus grande satisfaction des habitants... contents aussi que ce soit enfin terminé !
HABITAT
Une gouvernance du logement
REPÈRES | |
5,166 millions de
logements
sont recensés en Île-de-
France. On compte 46 %
de propriétaires, près
de 23 % de locataires
HLM, 25 % de locataires
hors HLM et près de 5 %
de personnes logées
gratuitement.
1,178 million de
logements
sociaux en Île-de-France
hébergent 3 millions
de personnes, soit un
quart de la population.
La moitié des HLM se
trouvent sur 8,5 % des
communes franciliennes.
374 000 demandeurs de
logements sociaux.
104 000 demandeurs de
logements sociaux
à Paris, dont 40 %
de personnes seules
et 21 % de familles
monoparentales.
181 communes
d’Île-de-
France sont soumises à
l’article 55 de la loi SRU.
21 % de ces communes
ont atteint 0 % de leur
objectif. 102 communes
ont commencé à
construire (un tiers
d’entre elles ont atteint
plus de la moitié de leur
objectif).
70 000 places
d’hébergement
temporaire, dont 49 %
sont situées à Paris.
5 ans, c’est le nombre
d’années de revenu
mobilisées pour acquérir
un bien, contre 3,6 en
1996.
48 % des
logements
ont été achetés par les
cadres en 2005, contre
43 % en 2001. Acheteurs
ouvriers et employés
sont passés de 25 % en
2001 à 24 % en 2005.
165 millions d’euros
sont consacrés
au logement par le
conseil régional (parc
social, construction,
réhabilitation, aide au
parc privé, etc.).
NOM | STÉPHANE DAMBRINE |PROFESSION | PRÉSIDENT DE L’UNION
SOCIALE POUR L’HABITAT D’ ÎLE-DE-FR ANCE,
DIRECTEUR GÉNÉR AL DE L’OPAC 94 |
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CHERCHER UN LOGEMENTh Pour accroître ses chances de trouver un logement social, il est recommandé de déposer sa candidature à la fois auprès des organismes HLM du département où l’on souhaite résider, à la mairie de la commune où l’on souhaite résider et à la mairie de sa commune.
h Pour une plus grande efficacité des demandes de logement social auprès d’un organisme HLM, l’Union sociale pour l’habitat les recense par département : www.union-hlm.org
h Pour aider à se loger quand on est étudiant, le site national des Crous donne toutes les solutions logement, les aides, les adresses des cités universitaires : www.cnous.fr, rubrique La vie étudiante puis Logement.
h Pour les jeunes travailleurs, l’Association pour le logement des jeunes travailleurs propose des petits meublés en logement temporaire : www.aljt.com. L’Union des foyers des jeunes travailleurs recense tous les foyers région par région : www.ufjt.org ou 01 41 74 81 00.
h Pour les personnes en grande difficulté et mal logées, la Fondation Abbé-Pierre tient une permanence : Espace Solidarité Habitat, 78/80, rue de la Réunion, 75020 Paris. Renseignements au 01 44 64 04 40 et sur www.fondation-abbe-pierre.fr
S’INFORMERh Pour en savoir plus sur l’action de la Région en matière de logement : www.iledefrance.fr/logement-ville-sante-social
h Pour connaître les conditions d’accès au logement social, les démarches à suivre... : - à Paris : www.paris.fr, thème Solidarités- dans les départements : les agences départementales pour l’information sur le logement (Adil) : www.adil75.org ou 01 42 79 50 50, et hors de Paris 0820 16 suivi de deux fois le numéro du département : 77 77, 78 78, etc. (0,12 euro/min depuis un téléphone fixe).
h Le site de l’Union sociale pour l’habitat d’Île-de-France : www.aorif.org
SAVOIR + | |
INTERVIEW | |
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I -J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
À LA UNE LOGEMENT
IDF : 87 % des Franciliens se déclarent pré-occupés par le logement...J.-L. LAURENT : Ce chiffre témoigne de la difficulté à se loger pour les familles modestes. Désormais pre-mier poste du budget des ménages, le logement pèse lourd sur le pou-voir d’achat des familles en diffi-culté. Le constat est cruel. Le conseil régional d’Île-de-France a pris à bras-le-corps cette question pour apporter des réponses alors même que la loi ne nous donne aucune compétence dans ce domaine. En 2005, nous avons mis en œuvre un plan d’action pour la période 2005-2011 qui fixe l’objectif de 240 000 logements nouveaux ou réhabilités. À mi-parcours, nous sommes en avance sur la réhabilitation et en retard dans l’effort de construction de nouveaux logements locatifs sociaux. Car, dans ce domaine, l’aide de la Région est complémentaire à celle de l’État. Or celui-ci ne remplit pas son rôle d’impulsion.
TROIS QUESTIONS À Jean-Luc Laurent
« Bâtir une Île-de-France des locataires »
Toute activité avait disparu sur ce site d'Athis-Mons
avec la fermeture de l'usine LU en 2003.
L’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) a signé 34 conventions depuis sa création en 2006. Zoom sur Athis-Mons (91).
RENAISSANCE h C’est une friche industrielle de 2,8 hectares, un grand vide dans la ville : nichée dans la vallée, près de la voie ferrée et de la Seine, on l’aperçoit du centre-ville situé sur les coteaux.Le groupe Danone cherchait à vendre cette usine LU, désertée en 2003. La commune d’Athis-Mons ne voulait pas voir s'installer là n'importe quelle activité et souhaitait garder la maîtrise de ce site. En 2007, elle fait appel à l’Établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) qui rachète le site à Danone pour 2,7 millions d’euros. Dans cette zone résidentielle, plus de 150 logements ver-ront le jour à l’horizon 2012, ainsi que des locaux municipaux et techniques pour la communauté de communes des Portes de l’Essonne. Pour cer-tains immeubles de bureaux, les estimations sont en cours afin de déterminer s’il vaut mieux détruire et reconstruire, ou réhabiliter l’existant. D’ici à 2011, le projet doit être défini par la com-mune, puis le terrain sera revendu à un groupe-ment promoteur-bailleur social, qui réalisera un projet de haute qualité environnementale (HQE) et construira des logements à des prix compati-bles avec les revenus des ménages. Le projet sera présenté aux habitants avant sa réalisation.
Associer logement et activité économique
Athis-Mons a été la première des 34 conven-tions signées par l’EPFIF depuis sa création en 2006. L’établissement regroupe cinq départe-ments – Paris, l’Essonne, la Seine-et-Marne, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne – et bientôt six avec le Val-d’Oise. À terme, ce sont près de 10 000 logements, dont 30 % d’habitat social, qui seront construits sur les terrains rachetés, ainsi que quelque 350 000 mètres carrés consacrés à des activités économiques. Un bilan positif donc pour l’EPFIF, avec plus de 270 millions d’euros engagés sur plusieurs années. Toutes les collecti-vités, communes ou intercommunalités peuvent solliciter l’établissement public, en particulier cel-les où il manque du logement social. � JULIE VÉDIE
ACHATS DE TERRAINS
La Région lutte contre la spéculation foncière
IDF : Quelles solutions proposez-vous ?J.-L. LAURENT : D’abord que l’État réinvestisse le logement locatif, et prioritairement le logement locatif social, car l’objectif pour la Région, c’est de soutenir l'Île-de-France des locataires. Bien sûr, il est souhaita-ble que des Franciliens accèdent à la propriété. Mais en construisant plus de logements locatifs sociaux, non seulement nous apporterons une réponse adaptée aux 370 000 deman-deurs de logements sociaux en attente, mais nous contribuerons à favoriser la détente des prix sur le marché du logement locatif privé. Car la crise que nous connaissons est une crise de l’offre. Ensuite, il faut que l’État exerce les pou-voirs que lui confère la loi face aux communes qui n’appliquent par la loi solidarité et renouvellement urbain (SRU), fixant à 20 % le taux de loge-ments sociaux par commune. Enfin, la Région propose de créer un syn-dicat du logement en Île-de-France, qu’elle pourrait présider comme le Syndicat des transports d’Île-de-France (Stif) dans une instance qui comprendrait les conseils généraux, les représentants des intercommu-nalités et des communes, la Région devant être minoritaire. Ce syndicat du logement aurait la charge d’assu-rer leur juste répartition territoriale pour la construction de logements locatifs sociaux.IDF : L’État est responsable du logement, que pensez-vous des récentes annonces du gouvernement ?J.-L. LAURENT : Le président de la République a été élu sur un slogan idéologique : « la France des proprié-taires ». Depuis, les mauvais coups pleuvent sur le logement social. La baisse des plafonds, la vente du parc social et la réforme du livret A qui finance le logement social sont autant de mesures de sabotage. En même temps, le gouvernement refuse d’investir dans la relance du logement locatif social et préfère financer des programmes d’ac-cession à la propriété pleins d’in-certitudes pour les familles qui en bénéficient. �
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PFIFNOM | JE AN-LUC L AURENT |
FONCTION | V I C E - P R É S I D E N T C H A R G É
D U L O G E M E N T E T D E L’A C T I O N F O N C I È R E ,
M A I R E D U K R E M L I N - B I C Ê T R E ( 9 4 ) |
« La Région propose de créer un syndicat du logement qui aurait la charge d'assurer une juste répartition territoriale des logements sociaux. »
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AGRICULTURE | Élevage |
La chèvre se plaît en Île-de-France. Dans la région, on en dénombre 1 424, qui pro-duisent jusqu’à 1 million de litres de lait par an, dans une vingtaine d’élevages. Du lait à boire, frais, caillé, ou à manger affiné sous forme de fromages. Reportage chez Marc Lesty à Auffargis (78).
BIQUETTES h La chèvre apprécie la compagnie de l’homme. Elle s’en approche avec curiosité, remercie ses caresses de quelques petits coups de cornes amicaux. « La chèvre est blagueuse, explique l’éleveur Marc Lesty, 52 ans. Lâchée dans un jardin, elle dévaste tout sur son passage. » Lui les tient en respect dans un grand pré fermé, en pleine forêt de Ram-bouillet, à Auffargis. Son élevage
EN CHIFFRESChaque année, l’Île-de-France produit 1 million de litres de lait de chèvre et quelque 150 tonnes de fromage.
CONTACTLa Ferme des trois ponts, chez Marc et Thileke Lesty.Renseignements au 01 30 59 85 80 ou sur www.3ponts.com.
Marc Lesty élève ses bêtes à Auffargis depuis vingt-cinq ans, et affine un fromage doté d'autant de caractère que ses chèvres.
La blanche d’Argenteuil
Blanches et tendres :
c’est ainsi que les
Franciliens apprécient
l’asperge. Et c’est une
longue histoire : en 1830,
un certain Louis Lhérault,
maraîcher à Argenteuil,
a mis au point la culture
de l’asperge blanche.
Sa technique : recouvrir
de terre les pousses,
afin de les protéger du
soleil, qui fait verdir
l’asperge. Louis Lhérault
a ainsi créé une nouvelle
variété, l’asperge
d’Argenteuil, qui
supplante l’asperge verte
à la fin du XIXe siècle.
Aujourd’hui, elle a
disparu d’Argenteuil.
Mais il en reste quelques
producteurs en Île-
de-France, comme
Christophe Brard, 41 ans,
maraîcher à Auvers-sur-
Oise. Il la cultive sur un
demi-hectare seulement,
« car c’est une culture
très pénible, qui se fait
à la main, raconte-t-il.
Les asperges blanches
doivent être ramassées
tous les jours, dès
qu’elles sortent de terre,
en avril et en mai. C’est
un légume assez cher et
élitiste. Mais il a de vrais
amateurs. » �h Contact : Ferme des
tournelles, rue des Tournelles,
95430 Auvers-sur-Oise.
Tél. : 01 30 36 10 61.
fermedestournelles.com
compte 95 bêtes, de couleur blanche ou fauve. Toutes portent au cou un petit collier où est inscrit leur pré-nom : Versailles, Utopie, Caphar-naüm ou Casbah...
Dix-sept hectares de prairies
Marc Lesty est un éleveur sensible, qui n’aime pas voir ses vieilles chè-vres partir à l’abattoir. Mais à l’at-tention du naïf citadin, il précise : « Elles ne sont pas là pour brouter les pâquerettes ! » Ses bêtes produisent jusqu’à 100 000 litres de lait par an. Il faut traire leurs pis gonflés de lait matin et soir. Il faut aussi cultiver leur fourrage : sur 17 hectares de prairie poussent luzerne, trèfle ou ray-grass. Il faut enfin transformer le lait en fromages, affinés de mille
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
BIEN VIVRE
TERROIR L’Île-de-France compte une vingtaine d’élevages caprins
La chèvre franciliennea fort tempérament
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manières. « C’est là qu’intervient le terroir : bactéries ou levures donnent leur typicité à nos fromages », souligne Marc Lesty.Les producteurs de chèvres fran-ciliens sont à peine une vingtaine. Mais ils s’organisent : à cinq, dont Marc Lesty, ils ont lancé il y a deux ans le petit chèvre d’Île-de-France. La peau du fromage est tendre, sa chair crémeuse, moelleuse à cœur. Marc Lesty le vend à de bons res-taurants, en grandes surfaces et surtout chez lui, à la ferme. Et il aimerait voir les Franciliens y venir plus nombreux. « Ils pensent bien trop souvent que leur région est terne, triste. Ils oublient qu’ici aussi il y a des paysans, des paysages et des produits fameux. » � CAROLINE COQ-CHODORGE
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Le kilo d’asperges coûte
de 8 à 10 euros.
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BIEN VIVRE
ENVIRONNEMENT | Biodiversité |
ACTION | - |
Observer les oiseaux
des étangs du domaine
régional de Flicourt (78)
le 18 mai, découvrir les
plantes comestibles et
leurs vertus au domaine
du Grand Voyeux
(77) ou admirer les
orchidées dans la forêt
régionale d’Étréchy (91)
le 25 mai, s’initier au
monde fascinant des
insectes en forêt de
Bondy (93) le 8 juin…
Ce sont quelques-unes
des animations nature
proposées par l’Agence
des espaces verts (AEV)
pour ce printemps.
Programme complet
et contacts :
www.aev-iledefrance.fr
ou au 01 72 69 51 00.
Faut-il agrandir le
parc naturel régional
(PNR) du Gâtinais ?
Un an avant de fêter
son 10e anniversaire,
le PNR du Gâtinais
révise sa charte, le
projet de territoire qui
engage l’ensemble des
collectivités concernées
par la gestion du parc.
La Région a notamment
préconisé d’élargir le
périmètre du PNR de 57
à 84 communes. Cette
extension permettrait au
Gâtinais de retrouver ses
contours géographiques
naturels tout en
préservant son identité.
Après des réunions
publiques début 2008,
les habitants du secteur
seront consultés sur la
nouvelle charte, et les
communes choisiront
de la ratifier ou non
courant 2010. �
Découvrir la nature francilienne
L’extension du PNR du Gâtinais à l’étude
Les promeneurs qui partent à sa recherche au plus profond des bois ont un amour de la nature bien mal inspiré : le sympathique muguet de mai est de plus en plus rare.
SYLVESTRE h Il n’y a plus, il n’y a peut-être jamais eu de muguet dans le bois de Chaville (92) chanté dans les années 1950 par Pierre Destaille (« Ce jour-là au bois d’Chaville y avait du muguet, si ma mémoire est docile c’était au mois d’mai [...] »). Si par hasard il en restait quelques brins dans les endroits les plus frais et les plus ombragés, laissez-les en paix, à Chaville comme ailleurs. Les peti-tes fleurs blanches du Convallaria majalis, largement plus parfumées que celles du muguet de serre, et qui se transformeront quelques semaines plus tard en fruits rouges très toxi-ques, ne devraient jamais se trouver dans un vase ni sur une boutonnière. Hélas, sauf dans quelques régions du sud de la France, le muguet n’est pas encore protégé. Impitoyablement cueilli, le muguet sauvage ne repré-sente plus qu’à peine 10 % de ce qui se vend en Île-de-France – par tolérance spéciale –, ce qui montre à quel point ce commerce lui a nui au cours des quinze dernières années.
Le muguet du 1er Mai, le sauvage, le seul qui embaume vraiment, est victime d’une tradition qui remonte dans notre région à 1907, quand les manifestants-travailleurs ont décidé pour la première fois de le glisser à leur boutonnière, souvent avec une fleur rouge, pour célébrer la fête du Travail. Cela dit, quelques historiens font remonter l’usage à Charles IX qui, dit-on, en offrit en mai à toutes les dames de sa cour.
Surtout ne pas le déraciner
La vente du muguet sylvestre est certes réglementée, mais c'est surtout dans le but de protéger... les fleuristes pro-fessionnels. La fleur sauvage doit être vendue sans présentation, sans pot et surtout sans racine. Car ce qui cause sa perte, ce sont les revendeurs et les promeneurs qui, au lieu de couper délicatement le muguet, le déracinent pour qu’il dure plus longtemps. Cela a souvent pour effet de l’empêcher de repousser l’année suivante, car la plante se propage surtout au moyen de son très fin rhizome (une tige sou-terraine et horizontale).Alors, en attendant que le muguet soit protégé, contentons-nous de le regarder et de le humer tout au long du joli mois de mai. � CLAUDE-MARIE VADROT
FLORE Le muguet sauvage ne doit pas disparaître
Respirez-le,ne le cueillez pas
L’éléphant de pierre, point de départ de la promenade.
Pas encore protégée, la jolie plante de mai est très menacée en Île-de-France.
Au XIXe siècle, alors que les artistes s’émeuvent des beautés de la nature, la profonde forêt de Fontainebleau (77), aux arbres centenaires et aux rochers fabuleux, séduit les pein-tres. Une promenade balisée invite à suivre leurs pas.
Le petit train qui, au xixe siècle, reliait Melun à Bar-bizon n’existant plus, il faut aujourd’hui prendre sa voiture pour rejoindre cette localité mythique. Si les peintres ont accouru à Barbizon, c’est en partie pour les charmes de cette petite bourgade, mais surtout pour la grande forêt de Fontainebleau tout autour. Dès le début du xixe siècle, sous l’influence du romantisme, les artistes sont allés y puiser leur inspiration. Une promenade balisée au départ de Barbizon invite à suivre leurs traces.
À PIED h Il faut d’abord rejoindre un sentier forestier indiqué au départ de la rue Jean-Baptiste-Gassies, qui mène jusqu’à l’éléphant de Barbizon. Un élé-phant de pierre, car, ici, la géologie fait des pro-diges : la forêt est assise sur une plaque de grès disloquée et travaillée par l’érosion. En laissant l’éléphant derrière soi, prendre le sentier sur sa gau-che jusqu’à une stèle frappée d’un sceau à l’image des peintres Théodore Rousseau et Jean-Fran-çois Millet, membres de l’école dite de Barbizon. Camille Corot est aussi l’un d’eux. En suivant l’allée des Vaches sur la droite, on découvre le paysage original de son tableau Vue de la forêt de Fontaine-bleau. On pénètre ensuite dans une zone jonchée d’un magnifique chaos gréseux. Après avoir viré au nord, continuez sur la route de Marie-Thérèse jusqu'à la route des Mazettes qu’il faut suivre à gauche, jusqu'à une futaie de chênes centenaires, peints par Millet du temps de leur jeunesse.Il est temps de rentrer à Barbizon, en passant par la Grande-Rue. Au 27 se trouvent la maison-atelier de Jean-François Millet ; au 55, celle de Théodore Rousseau. Arrêtez-vous au 92, au musée Ganne, qui possède une belle collection de peintures.Durée : 2 heures, 6,5 km �h Renseignements auprès de l’office du tourisme de Barbizon
au 01 60 66 41 87 ou sur www.barbizon-tourisme.com
BALADE
Sur les traces des impressionnistes
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Le parc pourrait être
élargi à 84 communes.
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BIEN VIVRE 13
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CHRONIQUE
Une région mondeFRANÇOIS TAILLANDIER
Au Tibet, les récents affronte-ments mêlent de façon complexe les questions ethniques à une appar tenance religieuse per-sécutée depuis des décennies. En Irak, des chrétiens sont enlevés ou tués ; des milliers d’entre eux ont déjà choisi l’exil. Partout, le moindre mot de trop, ou le mot manquant, d’un responsable politi-que ou religieux – quand ce n’est pas un simple dessin dans un journal – suscite d’infinies polémiques. L’inégalité éco-nomique, les blessures historiques, la revendication d’identité rendent les enjeux brûlants. Rien ne semble plus sensible, chez l’être humain, que ce qui relève de la foi, de son absence ou
de son refus.On trouvera que ces consi-dérations nous emmènent loin de notre Île-de-France. C’est vrai géographique-ment, mais pas plus. La mondia-lisation n’est pas
qu’un fait économique. Nous sommes devenus une région-monde où toutes les cultures, toutes les langues se rencon-trent. À la vitesse de l’information et des réseaux, ce qui se passe à l’autre bout du monde se passe potentiellement au coin de notre rue. La solidarité de l’espèce humaine, dans la civilisation urbaine connectée au planétaire, n’est pas seulement un idéal : elle est d’abord un fait. Que surgisse un conflit, il nous concerne. Que se noue un dialogue, il nous sauve. Nous vivons dans un de ces espaces hyperpeuplés et irréver-siblement multiples où se joue l’avenir de l’humanité et de la civilisation. Nous pouvons être le laboratoire de la future coexistence des convictions et des croyances de toute nature.C’est un défi. C’est peut-être une chance. C’est assurément un devoir. Et pas seu-lement celui des associations, des élus ou du législateur, mais celui de chacun. Il faut de la concertation, des décisions, des lois. Mais cela ne suffira pas s’il n’y a pas d’abord, de la part de tous, le respect et la main tendue. Oserai-je ajouter : un peu d’humour (celui qui permet de sou-rire de soi-même) ? �
« La solidarité de l’espèce humaine n’est pas seulement un idéal : elle est d’abord un fait. »
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
14 RENDEZ-VOUS
Val-d’Oise
Essonne
PARIS
Yvelines
Hauts-de-Seine
Seine-St-Denis
Val-de-Marne
Seine-et-Marne
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04 | CONCERT
Jazz à Maisons-Laffitte
Pour sa 2e édition, Jazz à
Maisons-Laffitte reçoit
notamment Tania Maria et
le Rosenberg Trio, pour
offrir un jazz de qualité,
classique ou innovant.
h Du 24 au 29 juin 2008
Salle Malesherbes et parc du
Château, 78600 Maisons-Laffitte
Renseignements : 09 50 55 07 37 ou
sur www.jazzamaisonslaffitte.com
03 | FESTIVAL
Festival des pratiques artistiques -Éclats d’artsSpectacles, expositions,
conférences, festival du
court métrage, rencontres
avec les artistes rythment
ce long mois dédié aux
arts plastiques, au théâtre,
à la danse et à la musique.
Les activités, gratuites, se
déroulent dans différents
lieux de la ville de Meaux.
h Du 6 mai au 15 juin 2008
Office du tourisme, 1, place Paul-
Doumer, 77100 Meaux
Renseignements : 01 64 33 02 26
ou sur www.ville-meaux.fr
02 | JAZZ
Festival Django Reinhardt
Le jazz décliné sous toutes
ses formes en hommage
au célèbre musicien de
jazz manouche, avec de
grands noms, mais aussi
de jeunes talents, le tout
dans le cadre idéal des
bords de Seine.
h Du 26 au 29 juin 2008
Île du Berceau,
77920 Samois-sur-Seine
Renseignements : 01 60 74 48 41 ou
sur http://django.samois.free.fr
venus de France et
d’Europe.
h Du 16 au 18 mai 2008
Domaine de Courson,
91680 Courson-Monteloup
Renseignements : 01 64 58 90 12 ou
sur www.domaine-de-courson.fr
07 | SPECTACLES
Ah ! les beaux jours
Du théâtre, du cirque...
En tout une vingtaine de
spectacles préparés par
de jeunes compagnies.
Tous publics et gratuit.
h Du 31 mai au 29 juin 2008
Dans plusieurs villes de la
communauté de communes du
plateau de Saclay
Renseignements : 01 69 40 65 08 ou
sur http://la-constellation.com
08 | CIRQUE
Festival Solstice
Des créations
clownesques,
acrobatiques, burlesques
et poétiques, des numéros
drôles, imaginatifs et
brillants pour la 8e édition
de ce festival des arts du
cirque en Île-de-France,
avec à l’honneur l’Afrique,
le Brésil et la Catalogne.
h Du 20 au 29 juin 2008
Dans différents lieux d’Antony
et de Châtenay-Malabry
Renseignements : 01 46 66 02 74
ou sur www.theatrefirmingemier-
lapiscine.fr
09 | DANSE
Seine de danse
Ce festival consacré
à la danse sous toutes
ses formes fait la part belle
aux compagnies
reconnues comme
aux artistes en devenir.
Il s’ouvre à l’international
avec des danseurs suisses
et israéliens.
h Du 20 au 24 mai 2008
Parvis et esplanade de la Défense
Renseignements : 01 41 91 29 31
ou sur www.hauts-de-seine.net
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Fêtez la nature !
Rallye pédestre autour de la carrière de Vigny (95), observation ornithologique à Saint-Quentin-en-Yvelines (78), escapade printanière en vallée Javot (77)... La fête de la Nature est l’occasion pour les Franciliens de partir à la découverte des sites naturels de la région. Les 24 et 25 mai, dans toute la région. Renseignements sur www.fetedelanature.com �
01 | CLASSIQUE
9es Rencontres musicales de ProQuartet
Devenu le grand rendez-
vous des amateurs de
quatuor à cordes, des
professionnels et des
jeunes musiciens,
ProQuartet permet
également de découvrir
les églises des petits
villages du sud de la
Seine-et-Marne.
h Du 16 mai au 14 juin 2008
Dans différents lieux et communes
autour de Fontainebleau
Renseignements : 01 44 61 83 50 ou
sur www.proquartet.fr
Festival de Saint-Denis
Ce festival réunit musiques classique et métisse autour de grands chefs d’orchestre et de jeunes artistes. Au programme : requiems, symphonies, et, en invités, l’Inde et la Chine. Du 29 mai au 27 juin, à la basilique, 1, rue de la Légion-d’Honneur, 93200 Saint-Denis. Rens. : 01 48 13 06 07 ou sur www.festival-saint-denis.fr �
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05 | CLASSIQUE
Musique à BougivalC’est à Bougival que Bizet
écrivit Carmen. En
hommage, l’Association
des amis de Georges Bizet
organise ce festival de
musique classique.
h Du 18 au 31 mai 2008
Dans plusieurs lieux de Bougival
Renseignements : 01 39 69 55 12,
01 30 82 79 29 ou sur
www.lesamisdebizet.com
06 | JARDIN
Journées des plantesVenir à Courson, c’est
« parler jardin » avec les
meilleurs spécialistes,
s’informer au cours des
conférences, trouver des
livres anciens et récents...
avec les 250 exposants
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À VOIR ET À FAIRE EN PLUS
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
NICOLAS ALQUIN |Sculpteur, 49 ans. Il travaille le bois, l’acier et la cire d’abeille. Quatre de ses sculptures sont installées à Paris, une autre à Bagneux (92), où il travaille depuis dix ans.
� LIEU PRÉFÉRÉ ? « Mon bonheur :
aller à vélo de mon domicile, à
Paris, jusqu’à mon atelier. Dans
la côte de Châtillon, je croise
des buissons à moineaux,
en arrivant sur Bagneux, un
arbre aux pommes rouges.
Ces points de nature me sont
indispensables. »
� COUP DE CŒUR ? « Pour ma mairie de Bagneux, qui
m’a commandé une sculpture consacrée, non
pas à l’abolition de l’esclavage, mais aux esclaves
résistants, à tous ceux qui se sont battus pour leurs
droits. Et c’est la seule de ce type au monde ! »
JULIE DEPARDIEU |Comédienne, 31 ans. Elle a reçu en 2008 son troisième César pour son rôle dans Un secret de Claude Miller. Cet été, elle met en scène les Contes d’Hoffmann d’Offenbach, avec Stéphan Druet, au domaine de Sceaux et au château de Vaux-le-Vicomte.
� LIEU PRÉFÉRÉ ? « Le château de
Versailles me fait rêver ! J’y vais
très souvent, surtout dans le
parc ainsi qu’au hameau de la
Reine. Je marche, je regarde...
Cette démesure m’impressionne,
Louis XIV était vraiment dingue ! »
� COUP DE CŒUR ? « J’en ai beaucoup car je vais au
concert ou écouter de l’opéra presque tous les soirs !
Récemment, j’ai trouvé extraordinaire la mise en
scène de The Rake’s Progress d’Igor Stravinsky par
Olivier Py à l’Opéra Garnier. »
OMAR ET FRED |Comédiens et humoristes. La saison 2 du Service après-vente des émissions, leurs sketchs quotidiens sur Canal+, vient de sortir en DVD.
� LIEU PRÉFÉRÉ ? Fred : « Le
Luxembourg, la tour Eiffel, le
bateau-mouche : à Paris, je reste
un touriste, un immigré. »
Omar : « J’ai découvert le
quartier des studios à la Plaine-
Saint-Denis. C’est Hollywood en
Île-de-France !
� COUP DE CŒUR ? « Pour Cékedubonheur, une
association qui aide les enfants malades. Elle nous
a invités à l’hôpital Robert-Debré, à Paris, pour
divertir les enfants. Mais c’est eux qui nous ont
beaucoup apporté. »
JARDINS SECRETS
Trois personnalités révèlent leur lieu de prédi-lection en Île-de-France, et leur coup de cœur ou l’événement récent qui les a le plus marquées.
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RENDEZ-VOUS 15Provins à l’époque médiévale
Un spectacle de nuit, présenté par 250 Provinois bénévoles, évoque Provins à l’époque médiévale : la vie du comte de Champagne Thibaud IV, les Croisades, des scènes de la vie quotidienne chez les paysans et les seigneurs, la chasse au faucon, le jeu de soule... Les 6, 7, 13 et 14 juin 2008, de 22 h 30 à minuit. Cité médiévale de Provins, jardin du couvent des Cordelières, route de Nanteuil (centre-ville), 77160 Provins. Renseignements : 01 64 00 57 00 ou sur http://mjc.provins.free.fr �
10 | CINÉMA
Festival Côté court
Au programme de cette
17e édition du festival
du film court : une
rétrospective sur André
S. Labarthe, le travail de la
vidéaste et plasticienne
Véronique Hubert, l’écran
des enfants, des lectures
de scénarios, des débats...
h Du 10 au 21 juin 2008
Ciné 104, 104, avenue Jean-Lolive,
93500 Pantin
Renseignements : 01 48 91 24 91
ou sur www.cotecourt.org
11 | SLAM
Grand Slam de poésie
Les slams de poésie
prennent la forme
d’une compétition amicale
et bon enfant, avec une
participation du public,
un jury populaire étant
désigné dans l’audience.
Cette année, 15 équipes
françaises et 16 équipes
internationales
s’affronteront
dans la bonne humeur.
h Du 27 au 31 mai 2008
Dans différents lieux de Bobigny
Renseignements : 01 42 06 92 08
ou sur www.ffdsp.com
12 | MUSIQUE
FestivalJazz musette des pucesCe festival connaît depuis
quatre ans un succès
foudroyant : reprenant la
tradition des musiciens
manouches, les vedettes
invitées font la « tournée
des bars » du marché aux
puces. Cette année :
Sanseverino, Tété, Thomas
Dutronc, Didier Lockwood...
h Les 14 et 15 juin 2008
Puces de Saint-Ouen,
93400 Saint-Ouen
Renseignements
sur www.festivaldespuces.com
de maternelle et de
primaire assistent à
des spectacles,
et y puisent l’inspiration
pour créer ensuite
leurs projets en théâtre
et en danse.
h Du 19 mai au 7 juin 2008
Centres Gérard-Philipe, Olivier-
Messiaen et Jean-Vilar de
Champigny-sur-Marne
Renseignements : 01 41 77 10 30
ou sur www.champigny94.fr
16 | CONCERTS
Furia Sound Festival
C’est la 12e édition
de ce festival devenu
incontournable ! Deux jours
de concerts en plein air,
trois scènes dont
un chapiteau, et
une programmation
qui mêle têtes d’affiche
et découvertes dans tous
les styles musicaux :
Aaron, Cali, Kaolin,
Le Peuple de l’herbe...
h Les 28 et 29 juin 2008
Base de loisirs de Cergy-Pontoise,
rue des Étangs, 95000 Cergy
Renseignements : 01 34 20 02 02
ou sur www.furia.tm.fr
17 | MUSIQUE
Auvers Opus 28
Classique, romantique,
lyrique ou contemporaine,
la musique envahit
différents sites d’Auvers-
sur-Oise. Son festival,
l’un des plus prestigieux
d’Europe, accueille cette
année en invités d’honneur
le compositeur polonais
Karol Beffa et le peintre
belge Guillaume Corneille.
h Du 16 mai au 28 juin 2008
Dans différents lieux
d’Auvers-sur-Oise
Renseignements : 01 30 36 77 77
ou sur www.festival-auvers.com
13 | DANSE
Rencontres chorégraphiques internationales de Seine-Saint-Denis
Ce festival propose chaque
année de découvrir une
scène artistique, originale
et engagée, et de partager
des expériences
multiculturelles. Pour cette
édition, des compagnies
viennent du Maghreb,
d’Argentine, d’Italie,
de Russie...
h Du 15 mai au 8 juin 2008
Dans de nombreux lieux
de Seine-Saint-Denis
Renseignements : 01 55 82 08 01
ou sur www.rencontres-
choregraphiques.com
14 | SPECTACLES
8e Festival de l’Oh !Danse, concerts, débats,
balades en bateau... Une
trentaine d’escales
accueillent cette
manifestation atypique
devenue culte qui célèbre
l’eau, la Marne et la Seine.
Invité d’honneur cette
année : l’Èbre, puissant
fleuve espagnol.
h Les 24 et 25 mai 2008
Sur l’ensemble du Val-de-Marne
Renseignements : 01 49 56 86 24
ou sur www.festival-oh.org
15 | JEUNE PUBLIC
Festival de l’enfant créateur
Ce festival est le résultat
d’un partenariat entre
enseignants et artistes :
durant l’année, des élèves
18 | DESIGN
18es Puces du design
Plus de 70 professionnels
de la mode et du design
des années cinquante à
quatre-vingt se retrouvent
le long du bassin de la
Villette pour proposer de
bonnes affaires : chaises
Panton, fauteuil Eames...
h Du 30 mai au 1er juin 2008
Quai de Loire, 75019 Paris
Renseignements : 01 53 40 78 77
ou sur www.pucesdudesign.info
19 | JAZZ
Festival Jazz à Saint-Germain-des-Prés
Au cœur du quartier
mythique de Saint-
Germain-des-Prés,
ce festival accueille les
meilleurs artistes du
moment : Patricia Barber,
Bojan Z, Manu Katché...
h Du 6 au 23 mai 2008
Dans différents lieux de Paris 6e
Renseignements : 01 56 24 35 50
ou sur www.
festivaljazzsaintgermainparis.com
20 | ART MODERNE
Monumenta 2008
Monumenta invite chaque
année un artiste
contemporain à
s'approprier les 13 500 m2
de la nef du Grand Palais
avec des œuvres conçues
pour l’occasion. Cette
année, c'est le sculpteur
américain Richard Serra
qui relève le défi.
h Du 7 mai au 15 juin 2008
Nef du Grand Palais, avenue
Winston-Churchill, 75008 Paris
Renseignements : 01 45 26 18 12
ou sur www.monumenta.com
Plus d’informations sur le site
www.pidf.com
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HISTOIRE16
ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
SEINE-SAINT-DENIS | Patrimoine architectural |
Le destin de la basilique de Saint-Denis, fondée en 475, est étroitement lié à celui de la royauté : 42 rois, 32 reines, 63 princes et princesses y furent enterrés.
DYNASTIES h Vers 280, le chrétien Denis est déca-pité sur la butte Montmartre. Selon la légende, il aurait lui-même porté sa tête jusqu’à l’emplacement actuel de la basilique, où on l’enterra. Au Moyen Âge, saint Denis est l’objet d’une grande vénéra-tion. Une église lui est consacrée dès 475. Très vite, des liens étroits se tissent entre les rois francs et la basilique. Dagobert est le premier souverain à s’y faire enterrer en 639. Pépin le Bref y est sacré par le pape. Mais c’est la dynastie des Capétiens qui fait de Saint-Denis sa nécropole officielle. Aux xiie et xiiie siècles, son abbé est gardien de l’oriflamme levée sur les champs de bataille par le roi de France, dont le cri de guerre est « Montjoie Saint-Denis. »À partir de 1122, l’abbé Suger prend la tête de l’ab-baye, qu’il rénove entièrement. Il y pose les bases
de l’architecture gothique. Cinq superbes vitraux de Suger sont encore visibles de nos jours.Un autre saint marque durablement l’histoire de la basilique : saint Louis (1214-1270). Ce roi à la foi ardente a commandé 16 gisants à la mémoire de ses prédécesseurs. Ce sont les premières sculptures représentant le mort allongé. À la Renaissance, les gisants royaux se transforment en monuments, comme celui de Catherine de Médicis et d’Henri II, construit sur deux niveaux.
Les souverains jetés à la fosse commune
Tous les monarques de France seront enterrés à Saint-Denis jusqu’à la Révolution. La basilique est alors durement touchée. En 1793, les dépouilles royales sont exhumées et jetées dans des fosses communes. En 1814, Louis XVIII les fait recueillir dans un ossuaire placé dans la crypte. L’épopée des restes royaux s’achève avec l’authentification du cœur de Louis XVII, fils de Louis XVI mort à l’âge de 10 ans, qui rejoint la basilique en 2004. � C. C.-C.
MONARCHIE La basilique fut sépulture royale 12 siècles durant
Saint-Denis, dernière demeure des rois
Fondée en hommage à saint Denis (1), la basilique est le lieu où les rois prennent l'oriflamme (2) avant de partir en guerre et où
tous se font enterrer (3) jusqu'à la profanation de 1793 (4). L'édifice actuel (5) doit beaucoup aux restaurations de Viollet-le-Duc.
Sa silhouette haute de 38 mètres
et longue de près d’un kilomètre
ne peut échapper aux Franciliens
du nord du Val-de-Marne : le pont-
aqueduc d’Arcueil-Cachan (94)
domine en effet toute la vallée.
Ce qu’on ne sait pas toujours, c’est
qu’il n’y a pas là un, mais trois
aqueducs superposés, témoins de
l’histoire de Lutèce puis de Paris.
Le premier ouvrage remonte
vraisemblablement au IIe siècle.
Construit par les Romains, il capte
l’eau du plateau de Rungis pour
alimenter Lutèce, principalement pour
les thermes de Cluny. Au passage le
plus étroit de la vallée de la Bièvre, au
bout d’un éperon, un pont-aqueduc
est édifié pour canaliser l’eau qui
alimentera les bains publics. Arcueil,
appelée autrefois Arcaleï, « lieu des
arches », doit son nom à cet ouvrage.
Au début du XVIIe siècle, Henri IV lance
le projet d’un nouvel aqueduc pour
Paris et son palais du Luxembourg,
mais c’est sa femme Marie de Médicis
qui le concrétisera après sa mort,
durant sa régence. L’idée de restaurer
l’ancien aqueduc romain est vite
abandonnée, et un deuxième édifice
est construit entre 1613 et 1623,
en partie sur les vestiges de l’ancien.
Son parcours est jalonné de regards
en élévation, dont on voit encore la
trace à Rungis, à Fresnes, à L’Haÿ-
les-Roses, à Arcueil-Cachan et
à Gentilly (94).
Au XIXe siècle, face à l’accroissement
urbain du Second Empire, de grands
travaux sont entrepris autour de Paris.
L’ingénieur Eugène Belgrand capte
l’eau de la Vanne et bâtit un
pont-aqueduc qui surmonte
le Médicis, donnant à l’ouvrage
la hauteur qu’il a aujourd’hui. �
ARCUEIL-CACHAN
La très longue vie des arches de l’aqueduc
LE QUARTD’HEUREHISTORIQUE
VERS 280Saint Denis est enterré à l’emplacement de la basilique après sa décapitation.
639Dagobert est le premier roi enseveli à Saint-Denis.
775Charlemagne fait édifier une nouvelle basilique.
987À l’avènement des Capétiens, Saint-Denis devient la nécropole royale officielle.
1122-1144Sous l’autorité de Suger, la basilique est entièrement rénovée dans le style gothique.
1793La profanation de la basilique est décidée par la Convention.
1814Louis XVIII fait exhumer les restes royaux et les place dans un ossuaire.
1815Les cendres de Louis XVI et celles de Marie-Antoinette
rejoignent elles aussi Saint-Denis.
2004Le cœur authentifié de Louis XVII, fils de Louis XVI, rejoint la chapelle des Bourbons de la basilique.
EN SAVOIR PLUSPhilippe Plagnieux, La Basilique cathédrale de Saint-Denis, Éditions du patrimoine, collection Itinéraires du patrimoine, Paris, 2004.
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Au château de Provigny, à Cachan,
les trois aqueducs se superposent.
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RUEIL-MALMAISON
LES ALLUETS-LE-ROI
94ARCUEIL-CACHAN9278
PLEIN AIR | Activités sportives |
Après avoir reconquis la capitale, le vélo continue de séduire des Franciliens déci-dés à concilier aspect sportif et plaisir de la balade.
AMATEURS h « Le cyclotourisme me permet de retrouver une liberté et un contact avec la nature. J’aime redécou-vrir le vent et la pluie, des sensations agréables que les environnements urbains nous font oublier. » À 52 ans, Michel fait partie de ces nouveaux convertis au cyclotourisme. Beau-coup possèdent un passé de sportif amateur, comme Didier, qui a rejoint voici trois ans le club de l’Abeille, l’association sportive de Rueil-Malmaison (92) : « Après 20 années passées à faire du VTT avec mes enfants, j’avais besoin d’un sport plus doux, et ma femme et moi avons ainsi découvert les balades en tandem. » Pour Henri Courmont, le président du club, « le cyclotourisme permet à de nombreuses personnes de revenir au vélo. Il s’agit de créer une ambiance sportive, sans pour autant se retrouver le nez dans le guidon. Le plus impor-tant, ce sont l’esprit de groupe, la soli-darité et l’entraide. » Tous s’accordent à dire que le club parvient à créer une alchimie entre des cyclistes venant d’horizons très différents.
Un peloton sans dopage
Pour démarrer la saison, les cyclo-touristes de l’Abeille se sont retrouvés début mars à l’occasion du trophée Truffy, démontrant goût de l’ef-fort... et sens de la formule. Diman-che matin, à l’heure où les derniers Vélib’ titubent jusqu’à leur station, les défenseurs du véritable vélo en liberté sillonnent déjà les pistes arro-sées de pluie de la forêt des Alluets, dans les Yvelines. Le peloton pourrait
organisons plusieurs opérations, comme les Franciliennes en septembre prochain » (voir ci-contre). Le Vélo-Découverte doit également permet-tre aux cyclistes de se familiariser à nouveau avec la petite reine, grâce à de courtes balades de deux heures seulement, organisées par les clubs.La Ligue Île-de-France travaille, enfin, sur la sécurité, notamment avec les écoles cyclo et le concours européen de la sécurité routière. Des-tiné aux 10-12 ans, celui-ci entend sensibiliser les jeunes aux dangers du vélo, entre tests d’aisance, de réflexes et de reconnaissance des panneaux du Code de la route. Une réponse à l’engouement nouveau des citadins pour le deux-roues. � STEPHAN MULLER
CALENDRIER• 7 et 8 juin, fête du Vélo, www.feteduvelo.fr• 21 septembre, Les Franci-liennes, fête du Cyclotourisme en Île-de-France.
INFOS PRATIQUESClub de l’Abeille Rueil-Malmaison, tél. 01 47 24 56 28.http://abeille-cyclotourisme.chez-alice.fr
Ligue Île-de-France de cyclotourisme, 12, rue Louis-Bertrand, 94200 Ivry-sur-Seine. Tél. : 01 46 58 90 12.http://www.lif-ffct.net/
PARIS-PÉKIN À VÉLOPartis le 16 mars, 104 cyclistes avaleront 12 000 km à travers 12 pays en 120 jours. Arrivée prévue pour le coup d’envoi des jeux Olympiques. www.parispekinavelo.com
H
Alain Vignot, moniteur du club Saint-Denis Union Sports, entraîne quelques
passionnés pour une balade vers les portes de la Plaine de France.
ressembler à celui d’une course sans dopage : une succession irrégulière de visages rougis par le froid, facilement repérables au jaune fluorescent de leurs combinaisons imperméables. Les clubs se répartissent en groupes de niveau, entre ceux qui parcourent une petite quarantaine de kilomè-tres et ceux qui enfourchent leur vélo dès 7 heures du matin pour avaler 200 kilomètres.Avec 360 clubs et 13 500 membres, la Ligue Île-de-France de cyclotourisme est la plus importante du monde. Pour le président Jean-Louis Faucher, « l’objectif est d’augmenter le nombre d’adhérents en séduisant une partie des 400 000 Franciliens qui déclarent pratiquer le vélo. Pour ce faire, nous
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
TENDANCES
CYCLOTOURISME La Ligue régionale compte 13 500 membres
Le vélo fait son tourd’Île-de-France
L’esprit de groupe, la solidarité et l’entraide comptent plus que la performance.
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LIBRES PAROLES
« Nature et dépassement de soi »
“ Le cyclotourisme
m’évoque la nature et
le dépassement de soi,
mais aussi le bonheur
de rouler avec mes fils.
Je l’ai découvert après
une blessure au genou
qui m’avait contraint
à délaisser les sports
de balle. Il m’a offert de
sublimes randonnées,
notamment une que
j’ai réalisée en souvenir
de mes parents.
J’ai parcouru le chemin
que nous empruntions
lors des vacances.
Mon père me posait
sur son porte-bagages
et pédalait de Paris
à Villerville, près
de Deauville,
pour camper. ”GÉRARD HOLTZ PRÉSENTE STADE 2
LE DIMANCHE SUR FRANCE 2.
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IDÉES | |
FINANCEMENT DE PROJETS DU PÔLE SYSTEM@TICTreize nouveaux projets de recherche et développement proposés par le pôle de compétitivité mondial System@tic vont être financés, dont quatre pour le nouveau groupe thématique Logiciel libre. Une preuve du dynamisme de ce secteur qui concentre de nombreuses PME en Île-de-France. Pour en savoir plus : www.systematic-paris-region.org
UNE NOUVELLE AIDE POUR LES THÉSARDS COSMOPOLITESLa Région subventionne désormais les professeurs et chercheurs qui supervisent des thèses réalisées à la fois en Île-de-France et dans une université étrangère. Le Setci (soutien à l’encadrement des thèses en cotutelle internationale) concerne 120 thèses pour l’année 2007-2008, impliquant en tout 40 pays, dans des domaines très divers, notamment les sciences humaines, les sciences de la société, la biologie, la médecine et la santé.
H
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
TENDANCES
INDUSTRIE | Initiative |
POUR LES 3-12 ANS
Filapi, une deuxième
maison pour les enfants
Aller chercher les enfants à la sortie de
l’école, les occuper jusqu’à 20 heures
et les aider à faire leurs devoirs, leur
proposer des activités le mercredi et
pendant les vacances, leur organiser
des anniversaires... Voici quelques-
unes des missions de Filapi, une jeune
entreprise francilienne qui a ouvert
deux centres ludo-éducatifs privés à
Courbevoie et à Boulogne (92). Ces
derniers accueillent une quarantaine
d’enfants âgés de 3 à 12 ans autour
d’activités artistiques et ludiques.
Conçues pour toute la famille, ces
« deuxièmes maisons » proposent
également des préparations à la
naissance pour les femmes enceintes,
des activités parents-enfants
comme l’éveil musical des bébés ou
la Baby gym. Un service unique et
particulièrement innovant qui a reçu
une aide du conseil régional. �www.filapi.com
TRAVAIL COLLABORATIF
Une « cantine » pour
les start-up franciliennes
La Cantine numérique, nouvel espace
de travail et d’échanges pour les
start-up, a ouvert ses portes à Paris (2e)
en début d’année. L’association
Silicon Sentier, qui regroupe une
centaine d’entreprises high-tech en
Île-de-France, est à l’origine de ce
lieu de 200 m2. Dans un milieu où
les échanges ont tendance à être
dématérialisés, la Cantine veut faciliter
les rencontres entre entrepreneurs,
développeurs, chercheurs, étudiants ou
usagers, afin de favoriser la réflexion
et l’innovation numériques. Bureaux,
salles de réunion et connexion en wi-
fi en sont les équipements de base.
Il s’agit du premier espace de travail
collaboratif de ce type en Île-de-
France. �http://lacantine.org
L’Île-de-France, berceau de l’aérospatiale française, est le siège de plusieurs acteurs majeurs de l’industrie aéronau-tique et spatiale. Ils ont donné naissance en juillet 2007 au nouveau pôle ASTech, soutenu par la Région.
AMBITIONS h Le producteur de pales d’hélicop-tère Eurocopter à La Courneuve (93) ; la Snecma, le fabricant des lanceurs de la fusée Ariane aux Mureaux (78) ; Dassault ou Safran à Saint-Cloud ou Colombes (92)... Tous ces industriels lancés à l’assaut du ciel sont installés en Île-de-France. Pour faire jouer à plein les synergies, aussi bien entre eux qu’avec des centres de recherche et de formation, le pôle de compétitivité ASTech, soutenu par la Région, a été créé en juillet 2007. Il compte déjà 159 membres, qui pourront profiter d’une enve-loppe de 200 millions d’euros pour financer durant les six prochaines années 34 projets technologi-ques. Objectifs : rendre cette industrie plus compé-titive et plus respectueuse de l’environnement.
Détenteur d’une technologie unique
Les PME franciliennes sont parties prenantes d’ASTech : « Nous voulons nous rapprocher des grands groupes, pour leur faire connaître nos compétences, et mieux répondre à leurs atten-tes », explique Pierre Munch, directeur général
de l’entreprise Cefival et représentant des PME au sein du bureau d’ASTech. Cefival est une société métallurgique de 80 salariés. Depuis l’arrivée de Pierre Munch à sa tête, l’entreprise s’est recentrée sur l’aéronautique : elle produit des anneaux et des mâts de réacteur, des rails de sièges ou de battants d’aile pour Boeing, Airbus...Cefival est détenteur d’une technologie unique : le profilage par filage des métaux. Pierre Munch fait visiter son usine. Dans des fours sont chauffés à 1 200 °C des sortes de rondins d’acier, qui sont ensuite introduits incandescents dans une presse. L’acier y est étiré en longues barres aux formes variées. Redressées, ces barres sont ensuite tra-vaillées par des forgerons et deviennent, par exem-ple, des cercles d’acier pour les réacteurs d’avion. « Ce procédé évite toute perte de matière, explique Pierre Munch. Ce n’est pas anodin quand on tra-vaille par exemple le titane, qui coûte très cher. » Cefival est en permanence en recherche d’inno-vations technologiques : « Nous avons conçu nous-mêmes une nouvelle presse, la plus compétitive du monde. Nous travaillons aussi sur de nouvelles nuances de titane. Et nous comptons être partie prenante d’un projet technologique d’ASTech visant à améliorer la qualité et le poids des aciers. C’est la seule manière pour nous de rester compétitifs au niveau mondial. » � CAROLINE COQ-CHODORGE
SYNERGIES 200 millions d’euros seront investis en six ans
Nouveau pôle de compétitivitépour l’aéronautique et le spatial
Cefival a mis au point une technologie unique de profilage par filage des métaux, utilisée pour les réacteurs d’avion.
VU ET APPROUVÉPAR VOUS
“ Cela se sait peu, mais l’Île-de-France est la première région française pour l’aéronautique et le spatial, avec 100 000 emplois et 43 % des dépenses de recherche. ASTech, le nouveau pôle de compétitivité francilien, va soutenir ces activités et combler ce déficit d’image. ” GÉRARD LARUELLE, DIRECTEUR GÉNÉRAL DU PÔLE ASTECH.
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COULOMMIERS
LA COURNEUVECOLOMBES 9392
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LES MUREAUX
AFRIQUE DU SUD | Province du Gauteng |
Pour faire face à la pénurie d’enseignants et à la vétusté des lycées professionnels des townships, l’Île-de-France engage un par-tenariat financier et pédagogique avec la province du Gauteng, en Afrique du Sud.
ÉCHANGES h La pédagogie française s’exporte en Afrique du Sud. C’est ce que prouve l’accord passé en 2006 par la Région avec l’Ekurhuleni West Col-lege (EWC), en Afrique du Sud, dont l’objectif est de partager son savoir-faire concernant l’enseignement des métiers de l’automobile. L’EWC, fédération de six lycées profession-nels de la province du Gauteng, ras-semble 14 000 élèves, aussi bien dans les townships (bidonvilles) que dans des banlieues blanches.Les lycées de la province, dont les équipements sont souvent vétustes, font face à une pénurie d’enseignants. Pour David Mabusela, le proviseur de l’EWC, « les précédents gouvernements
ADRESSESEkurhuleni West Collegehttp://www.ewc.edu.za/
Lycée des métiers de l’automobile et des engins motorisés Georges-Cormier, à Coulommiers. Téléphone : 01 64 75 30 00http://www.lycee-cormier.com/
n’ont pas montré beaucoup d’enthou-siasme à former des professeurs noirs dans les métiers techniques et n’ont pas su allouer les ressources nécessai-res dans les townships. » Ce problème est d’autant plus grave que le secteur de l’automobile est en expansion dans le Gauteng, cette province indus-trialisée et urbanisée où se trouvent Pretoria, la capitale administrative, et Johannesburg, la capitale écono-mique.
Centre de ressources
Symbole de cette coopération et de ces échanges éducatifs, une déléga-tion de dix enseignants, proviseurs et conseillers sud-africains a visité en février dernier le lycée Georges-Cormier de Coulommiers (77), afin de découvrir les ateliers et de s’im-prégner de l’enseignement dispensé. « La délégation s’est intéressée à notre capacité à nous adresser aussi bien aux apprentis qu’aux adultes en for-
Hmation continue », précise la provi-seure du lycée. La Région a décidé de concentrer ses efforts sur le site pilote de Tembisa, situé dans un township. Ainsi, 18 000 euros ont été alloués en 2007 pour créer un centre de ressources afin de familiariser les élèves avec le monde profession-nel, qu’il s’agisse d’informatique, de gestion ou de comptabilité. Le lycée de Tembisa accueille de nouveaux bureaux permettant de renforcer les liens entre l’école et le tissu éco-nomique du township dans l’idée de permettre aux jeunes de déve-lopper, à terme, leur fibre entrepre-neuriale. Les Franciliens ont également des leçons à tirer de l’expérience sud-africaine. David Mabusela souligne ainsi : « L’une des caractéristiques les plus frappantes des Sud-Africains est leur capacité à travailler main dans la main, malgré leurs différences culturelles. » � STEPHAN MULLER
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
PLANÈTE
COOPÉRATION Autour de Pretoria et de Johannesburg
Le savoir-faire francilienau profit des townships EURO START
Former des apprentis à l’étrangerLes apprentis franciliens
pourront bientôt,
comme les étudiants
avec le programme
Erasmus, partir un an
en formation dans un
pays étranger. Cette
expérimentation, unique
en Europe, concernera
100 apprentis de niveau
bac professionnel et
BTS dès la rentrée
2008. Baptisé Euro
Start, le dispositif est
financé par la Région
et l’Union européenne,
pour former, loger et
rémunérer ces jeunes
qui alterneront dans le
pays d’accueil formation
et travail en entreprise.
Cette expérience devrait
permettre aux apprentis
d’acquérir de nouvelles
techniques, d’améliorer
leurs connaissances
linguistiques et,
tout simplement,
d’enrichir leur parcours
professionnel d’une
expérience à l’étranger.
L’Île-de-France va
s’appuyer sur ses liens
privilégiés avec la
Rhénanie (Allemagne),
le Grand Londres
(Royaume-Uni),
Bruxelles (Belgique) et la
Catalogne (Espagne). �
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Un atelier du lycée professionnel de Tembisa. En 2007, la Région a engagé 100 000 euros pour réhabiliter les équipements de l’établissement.
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Une centaine de jeunes
sont concernés.
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ISSY-LES-MOULINEAUX IVRY-SUR-SEINELES ULIS
UNE ÉTRANGÈRE EN ÎLE-DE-FRANCE | |
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ÎLE-DE-FRANCE | M A I - J U I N 2 0 0 8 | Nº 16
PLANÈTE
DÉVELOPPEMENT RURAL | Projets |
Pour la première fois, l’Île-
de-France va bénéficier du
Fonds européen agricole de
développement rural (Feader),
doté de 13 millions d’euros.
Une partie de ce fonds sera
affectée au programme Leader
(Liaisons entre actions de
développement de l’économie
rurale). Objectif : soutenir les
zones rurales qui élaborent
des projets de développement
associant partenaires publics
et privés. Un appel à projets
a donc été lancé auprès
des territoires organisés,
comme les parcs naturels
régionaux ou les communautés
d’agglomérations comprenant
entre 10 000 et 15 000 habitants.
Les projets doivent notamment
prendre en compte la
protection des espèces
naturelles, des milieux et des
paysages, surtout
au niveau de la ressource en
eau et de la biodiversité.
On saura début 2009 lesquels
ont été retenus. �h www.europeidf.fr
La Région bénéficiaire du fonds européen Feader
UNE FRANCILIENNE À L'ÉTRANGER | |
TRANSMISSION DE LA MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE AU SÉNÉGALTout comme en 2007, la Région apporte une aide au Festival international du conte et de la parole, qui se déroule du 10 au 12 mai 2008 à Gorée (Sénégal), et dont le thème est cette année « Esclavages et liberté ». Cet événement sera suivi d’un festival « jumeau » à Bobigny (93) du 23 au 25 mai 2008, pour que se poursuive ici et là-bas le travail de mémoire et de transmission.
UN INSTITUT DES MÉTIERS DE LA VILLE POUR MADAGASCARAntananarivo (Madagascar) a lancé en 2005 son Plan vert, un programme de développement durable et solidaire de la ville à travers l’aménagement du territoire, l’aide à l’économie locale et à la santé publique. Pour coopérer à l’application de ce programme, un Institut des métiers de la ville va être créé avec le soutien de l’Île-de-France. Objectif : former les personnels des collectivités territoriales dans les secteurs des transports, de l’aménagement du territoire, de la fiscalité...
Aline Luna Less, 33 ans, a quitté Les Ulis (91) après ses études pour s’installer dans cette île des Caraï-bes en 1999. Elle y a créé sa propre école de langues.
IDF : Comment passe-t-on des Ulis à la Jamaïque ?A. LUNA LESS : En 1999, dans le cadre de mon master de fran-çais langue étrangère, j’ai postulé pour un stage dans les pays dont je rêvais. C’est l’Alliance française de Kings-ton qui m’a répondu. Après le stage, ils m’ont proposé un contrat. En 2003, j’ai créé ma propre école : le Center for Language and Culture, où l’on donne des cours de français, d’espagnol et d’anglais pour enfants et adultes.
IDF : Un choc ?A. LUNA LESS : Énorme ! Mais positif : un environnement superbe, la musique omni-présente, des gens très accueillants... Évidemment, il y a aussi des aspects diffici-les, le pire étant de s’adapter à la ponctualité très relative des Jamaïcains. Je ne pen-
sais pas pouvoir m’y faire, et, finalement, j’ai adopté aussi le rythme jamaïcain !
IDF : Pensez-vous à revenir ?A. LUNA LESS : De France, beau-coup me manque : mes amis, ma famille, la nourriture... Mais monter mon école aurait été beaucoup plus complexe à Paris. Ici, les démarches ont été plus simples, même si nous cherchons toujours des fonds ou du matériel. Aujourd’hui, j’ai une superbe famille et une foule de projets. Ma vie a un sens ici : j’aime encore plus ma culture en la transmettant aux Jamaïcains. �h http://clc.blogspirit.com
JAMAÏQUE
« J’ai adopté le rythme ! »
H
Miwa Nishimura, 44 ans, artiste-peintre japonaise, travaille depuis dix ans en Île-de-France. Elle a troqué sa palette et ses pinceaux contre un écran et une souris d’ordinateur, avec lesquels elle se met elle-même en scène dans des composi-tions fantaisistes ou oniriques.
IDF : Pourquoi avoir quitté votre pays, le Japon, et votre ville natale, Tokyo ?M. NISHIMURA : Dans ma démarche artistique, j’étais un peu enfermée dans une discipline très codifiée : la peinture traditionnelle japonaise. J’avais besoin d’un choc. Et quel choc quand j’ai débarqué en Europe, en 1988 ! Je ne pouvais pas imaginer à quel point ce serait différent du Japon. Chez moi, il ne faut pas se faire remar-quer, tandis qu’ici il faut savoir affir-mer ce que l’on est et ce que l’on veut. J’étais complètement dépaysée. J’ai eu besoin de me fondre dans une grande ville, pour retrouver un certain ano-
« Ici, le public a des yeux pour l’art »
nymat. J’ai choisi Paris, qui était pour moi la capitale de la culture.
IDF : Vivre en Île-de-France a-t-il modifié votre approche artistique ?M. NISHIMURA : Je suis revenue m’ins-taller définitivement en région pari-sienne en 1997. Quand on sort de ses frontières, on comprend mieux son pays, et on se comprend mieux soi-même. À mon avis, un artiste a besoin d’avoir ce regard distancié, plus objectif, sur le monde qui l’en-toure. Dans ce sens, vivre en région parisienne m’a beaucoup apporté. J’y ai trouvé une effervescence qui m’aide aussi à me concentrer sur moi-même. Aujourd’hui, je suis une artiste installée en Île-de-France, et c’est ici que je veux continuer à créer.
IDF : Votre travail est-il bien reçu en Île-de-France ?M. NISHIMURA : J’ai senti qu’ici il y avait de la place pour des artistes étrangers qui produisent un travail de qualité. J’ai reçu plusieurs prix, et cela m’en-courage à continuer. En France, il y a beaucoup de manifestations artisti-ques. Le public a des yeux pour l’art, une compréhension naturelle.
IDF : Comment vivez-vous en Île-de-France ?M. NISHIMURA : Pour mon travail, qui m’occupe à plein temps, je sillonne l’Île-de-France dans tous les sens. Je vis à Paris, mon atelier est à Issy-les-Moulineaux et je me rends souvent à Ivry-sur-Seine. Pour mes photos, je prends souvent la voiture à la recher-che de nature. Et il suffit de rouler quelques minutes pour trouver un champ de coquelicots dans les bou-cles de la Seine. Ici, il ne me manque que la mer, si présente au Japon. �
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Un bureau d’accueil pour artistes étrangers
La Cité internationale universitaire ouvre un bureau d’informa-tion pour les artistes et professionnels de la culture : le BAAPE. Il propose aux créateurs qui s’installent en Île-de-France une aide à la recherche d’un logement, des conseils pour effectuer des démarches, des contacts avec des professionnels... Rens. : 01 43 13 65 42 ou sur www.ciup.fr/baape.htm �
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« J’ai senti qu’il y avait de la place pour des artistes étrangers qui produisent un travail de qualité. »Pas facile pour une artiste
japonaise de devoir s’affirmer...
Alice Luna Less est restée à
Kingston au terme d’un stage.
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La Fondation, dédiée au logement des défa-vorisés, vient de publier un rapport très critique sur la situation actuelle dans notre pays. Son délégué général s’en explique.
IDF : Comment décririez-vous la situation ?P. DOUTRELIGNE : En France, environ 3,3 millions de personnes sont mal logées : 1 million vivent sans domicile permanent, dont 100 000 sans-abri. Plus de 2 millions de personnes vivent dans des appartements très incon-fortables ou surpeuplés. En outre, 6 millions de personnes se trouvent dans des logements dégradés ou sont menacées d’expulsion. La situation se dégrade depuis sept ans. Le nombre de sans-abri devient inacceptable au xxie siècle dans le cinquième pays le plus riche du monde.
IDF : Pourquoi cette dégradation ?P. DOUTRELIGNE : Depuis sept ans, l’évo-lution des prix est déraisonnable. La hausse des coûts a dépassé 100 % pour les logements anciens et 88 % pour le neuf. Il faut tenir compte de l’infla-tion, mais, dans le même temps, les ressources des gens n’ont augmenté que de 24 %. Nous payons aussi très cher l’insuffisance de la construction pendant un quart de siècle. On avait besoin de 800 000 logements par an et on n’en a construit que 300 000 environ. L’Île-de-France est la région où l’on a construit le moins ces cinq dernières années. En Bretagne, qui est quatre fois moins peuplée, on construit pourtant autant de loge-ments sociaux. C’est aberrant !
IDF : Comment font les gens pour se loger ?P. DOUTRELIGNE : Environ 1 million de personnes vivent dans leur famille ou chez des amis. Et 30 % de la popu-lation vit en hébergement d’urgence, en principe réservé aux sans-abri ou aux personnes en grande difficulté. Ce sont des travailleurs pauvres. Une caissière qui touche 750 euros par mois, quel logement peut-elle trouver ? Beaucoup de jeunes se sont aussi rabattus sur des solutions d’hébergement collectif. Fait nou-veau, la crise touche également les classes moyennes, surtout à Paris et en région parisienne. Plus inquiétant, des filières parallèles s’installent. Certains vont occuper des squats, puis les sous-louent avec des faux
DATES
1953Naissance à Mérignac (33).
1972Éducateur spécialisé.
1979Directeur adjoint d’un foyer de jeunes travailleurs, à Arras (62).
1997Conseiller technique au cabinet du secrétaire d’État au logement Louis Besson.
1999Secrétaire général du Haut Comité pour le logement des personnes défavorisées.
DEPUIS 2003Délégué général de la Fondation Abbé-Pierre.
baux à des personnes en difficulté. Des marchands de sommeil achètent des bâtiments pourris pour les louer à des gens sans ressources.
IDF : Existe-t-il une spécificité francilienne du mal-logement ?P. DOUTRELIGNE : Oui. La région pari-sienne est une caricature du mauvais modèle de mixité sociale. Ainsi, 8,5 % des communes accueillent 50 % du logement social en Île-de-France et seulement 40 % respectent la loi sur la solidarité et le renouvellement urbain (SRU). Dans un même département, Neuilly compte 2 % de logements sociaux et Bagneux 51 % !
IDF : Et à Paris ?P. DOUTRELIGNE : Paris a pris des ini-tiatives pour ne plus exclure les plus modestes, réhabiliter son parc insa-lubre ou construire des logements sociaux, c’est bien mais insuffisant. On ne peut pas déconnecter la problé-matique du logement d’une concep-tion intégrée avec des connexions rapides à des bassins d’emploi et des commerces. Le vrai développement durable consiste à instaurer de la mixité, à faire cohabiter les différen-tes générations et classes sociales.
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ENTRETIENLOGEMENT Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre
« Faire cohabiter les classes sociales et les générations »
IDF : Quelles solutions la Fondation Abbé-Pierre préconise-t-elle ?P. DOUTRELIGNE : La première consiste à faire respecter les lois et à prendre des mesures plus coercitives. Il faut tout d’abord augmenter les taxes, mais aussi aller plus loin : l’État devrait reprendre la main sur les permis de construire des maires qui ne bâtis-sent pas de logements sociaux. Il faut particulièrement se soucier de la mise sur le marché de logements avec des loyers accessibles. Ensuite, avec une forte mobilisation de l’État, les critères que se fixe le conseil régio-nal dans la modulation de ses aides, un partenariat public-privé avec les promoteurs pour les mettre à contri-bution, on pourrait sortir d’une partie de la crise.Enfin, nous sommes un des rares pays d’Europe à ne pas avoir de politique foncière publique. Le conseil régional vient juste de créer un établissement public foncier, mais les Hauts-de-Seine et les Yvelines veulent le leur par protectionnisme, sans doute.Est-ce que cela sera favorable au loge-ment social ? C’est comme cela que des ghettos de riches et de pauvres se constituent en Île-de-France. �
ENTRETIEN RÉALISÉ PAR ISABELLE CHOUFFET
« Fait nouveau,
la crise touche
également
les classes
moyennes,
surtout à Paris
et en région
parisienne. »
CHIFFRESCLÉS
� 57 % des Français
sont propriétaires, mais
63 % des Parisiens sont
locataires.
� 1 230 000 demandeurs
de logement social (hors
dossiers de mutation)
pour 433 000 attributions
en 2006.
� 43 % des Français sont
locataires ou hébergés,
dont 17 % dans l’habitat
social, 21 % dans le privé, le
reste correspondant à des
situations d’hébergement
ou de location liées à
l’emploi (comme les
concierges).
� 4 millions de logements
sociaux.
� 5 millions de logements
locatifs privés.
� 14 000 demandes ont été
enregistrées au titre de la
loi sur le droit au logement
opposable (Dalo) dont
les deux tiers en Île-de-
France.
� 13 000 logements ont été
construits grâce à l’aide de
la Fondation Abbé-Pierre
au cours de ses quinze ans
d’existence.
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Les réflexions sur l’aménagement ins-titutionnel du cœur de l’aggloméra-tion francilienne ne datent pas d’aujourd’hui. Ainsi peut-on remonter au siècle dernier durant l’entre-deux-guer-res. Puis la question a été relancée lors
des grands débats décentralisateurs, au début des années quatre-vingt. Enfin, le débat contemporain initié par les élus de Paris et de la première couronne a été fortement médiatisé depuis l’intervention du président Nicolas Sarkozy à Roissy en juin 2007. Dans une Europe élargie au sein de laquelle s’est affirmé le poids des métro-poles capitales et à l’aune d’une compétition mon-diale toujours plus rude, la crainte grandit que Paris ne serait plus à même de riva-liser avec ses homologues, à l’avenir. Londres, Berlin et même Madrid, chacune avec ses difficultés et ses spécificités de développement, pour-raient être en mesure de mieux tirer leur épingle du jeu.Il ne s’agit pas, dans cette perspec-tive, de s’inscrire dans un processus incontrôlé de compétition exacerbée, mais bien d’assurer dans le centre de l’agglomération un développement certes technologiquement fort, tout autant durable, une attractivité plus rayonnante encore, mais s’inscrivant de façon équilibrée en solidarité avec l’ensemble du territoire régional. Cette nouvelle dynamique coopérative de
la métropole centrale pourrait alors nécessiter un étayage institutionnel.Il était, dans ce cadre, évident que le conseil régional devait prendre toute sa part dans le débat engagé. Une com-mission reflétant la diversité des sen-sibilités politiques a été mise en place le 15 novembre 2007 : de nombreuses auditions d’élus, d’acteurs économi-ques et sociaux, d’experts, ont été effec-tuées, avec cette question de bon sens en toile de fond des travaux : « Un réa-ménagement institutionnel du cadre de l’agglomération, pour quoi faire ? »Cette démarche, sans a priori, ouverte, sera, à n’en pas douter, utile au débat
qui va s’amplifier durant l’année 2008. Elle a, notam-ment, mis en lumière qu’en regard des problèmes posés – transports, logement, etc. – le périmètre de la métropole variait géogra-phiquement et que ces problèmes ne trouvaient, en fait, de réelle solution que dans le cadre régional, seul à même par ailleurs d’assurer une péréquation efficace.Les scenarii, tels qu’ils ont été présentés au conseil
régional au mois d’avril, doivent donc à la fois permettre ce nouvel élan de la métropole et conforter le cadre soli-daire de la Région. Les propositions, en conséquence, sont fonctionnelles, souples et respectueuses des institu-tions en place.Dans ce débat difficile, la Région joue pleinement son rôle en vue d’une défi-nition inédite et efficiente de son terri-toire central. �Groupe socialiste Île-de-FranceTél. : 01 53 85 68 95.www.ps-idf.com
22 TRIBUNE
SOCIALISTES ET APPARENTÉS | JEAN-PAUL PLANCHOU
La Région, partie prenante au débat sur la Métropole francilienne
VERTS | JEAN-VINCENT PLACÉ
La France, pilote de l’Europe
MRC | GUILLAUME VUILLETET
Logement : urgencePour des millions de Franciliens, le logement est une pré-occupation quotidienne en raison de la flambée des prix dans le privé et de l’insuffisance de l’offre dans le parc HLM. La Région mène une action volonta-riste pour financer la construction et la rénovation de logements sociaux de qua-lité. Beaucoup d’institutions interviennent et le système est complexe, mais un fait mérite d’être retenu : sans les finance-ments régionaux (1 milliard de francs) la plupart des projets de
construction ne verraient pas le jour.Rappeler ces vérités élémentaires n’est pas inutile à l’heure où M. Sarkozy méprise le travail des collec-tivités et croit résoudre les problèmes sans mettre un euro et en nommant un « super préfet ». Aujourd’hui, il faut construire plus, la Région est prête à le faire, mais toute tutelle de l’État serait inacceptable. �
Jean-Paul Planchou
PS | 65 MEMBRES
Une question
de bon sens
en toile
de fond
des discussions :
« Un réaménagement
institutionnel
du cadre de
l’agglomération,
pour quoi faire ? »
« Sans les
financements
régionaux, la
plupart des
projets de
construction
ne verraient pas
le jour. »
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Le moment ne devrait plus se présenter avant 2020 : en prenant la présidence de l’Union euro-péenne, la France tient une opportu-nité historique de pousser un
certain nombre de dossiers, de donner des inflexions qui s’inscri-ront dans le temps. Pour les Verts, dont l’engagement européen n’est plus à démontrer, la présidence française doit être le moment de porter leur idée de l’Eu-rope, car celle des Verts n’est pas celle de l’UMP. D’un point de vue ins-titutionnel, d’abord. Les Verts parient sur le triptyque Europe-Régions-inter-communalités, échelons modernes et plus opérationnels que le tradi-tionnel tiercé État-départements-communes. L’Europe des Régions n’est pas un mythe ; elle existe, mais aspire à prendre davantage de réa-lité administrative dans certains pays – à commencer par la France –
encore trop jacobins. Nos voisins allemands, par exemple, présentent un modèle fédéral avec de véritables Parlements régionaux, gouvernant des territoires dynamiques. Suivons l’exemple ! D’autre part, le gouver-nement a défini des priorités, qui nous tiennent également à cœur... mais pour ce qui est des proposi-tions, c’est le jour et la nuit. Quand le gouvernement évoque la baisse des émissions de gaz à effet de serre, ce n’est que pour mieux vendre du nucléaire, tandis que nous faisons la promotion du renouvelable. Lors-qu’il défend le dossier agricole, c’est
pour mieux nourrir l’agriculture produc-tiviste, quand nous prenons le parti des petits exploitants. Ou lorsqu’il parle immi-gration, c’est pour priver le continent de cette richesse tant
vantée par le rapport Attali ! Dans les mois à venir, deux visions vont s’affronter. Et si les Verts ne gagnent pas toujours la guerre de la commu-nication, ils emportent souvent celle des idées ! �Pour vous abonner gratuitement à l’Écorégion : [email protected]
Jean-Vincent Placé
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Guillaume Vuilletet
MRC | 7 MEMBRES
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« L’Europe des
Régions aspire à
prendre davantage
de réalité dans
certains pays
– à commencer
par la France. »
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L’Île-de-France n’a jamais été trai-tée par l’État sur un pied d’égalité avec les autres régions françai-ses. Il aura fallu plus de trente années de combat politique pour que la gouvernance de l’Île-de-France entre progressivement dans le droit commun des lois de décentralisa-tion, le dernier épisode
étant la prise de contrôle de l’autorité orga-nisatrice des transports, le Stif, par la Région. Au-delà des vicissitudes de la vie électorale, il n’est pas admis-sible de tenter de remettre en question ce renforce-ment des pouvoirs des élus locaux. L’organisation d’un niveau d’intercommunalité associant Paris et les collectivités de la proche couronne est une idée que
nous soutenons. Mais la création d’un secrétariat d’État en charge de la région capitale, autrement dit du « Grand Paris », constitue une tentative
de mise sous tutelle politique de la première région de France.Elle s’analyse surtout comme un désaveu des élus du suffrage universel et illustre une suspicion regrettable à leur égard.Au moment où la France s’apprête à prendre la présidence de l’Union européenne, cet encadrement de la gouvernance de la première région
française va à l’encontre du mouvement domi-nant en Europe pour le renforcement des pou-voirs locaux, ce qu’on appelle la subsidiarité. Nous y sommes philosophiquement particu-lièrement attachés. � [email protected] - Tél. : 01 53 85 68 84.
Sans logement, mal logés, loge-ments insalubres : 1,3 million de personnes inscrites sur les listes d’attente des HLM. Sur Paris, il faut en moyenne dix ans pour obtenir un loge-ment social. Les expulsions locatives sont en constante augmentation et les jeunes Franciliens ont le plus grand mal à accéder aux logements sociaux.
Depuis plusieurs années, la Région mobilise des crédits de plus en plus importants pour la construction et la rénovation de logements sociaux : près de 150 millions d'euros en 2008. En 2007, en partenariat avec cinq départements de gauche, la Région s’est engagée dans la créa-tion d’un établissement public foncier. Elle a racheté en un an des centaines d’hectares pour
construire massivement de nouveaux logements, dont plus de 30 % d’habitat social. Malheureusement, l’État ne s’inscrit pas dans la même logique, ainsi que nombre de collectivités de droite qui se refusent toujours à appliquer la règle des 20 % de logements sociaux. Madame Boutin, ministre du Logement, affirme vouloir mettre en œuvre rapidement le droit au logement opposable. Pour cela, l’État doit s’engager dans la création de logements sociaux, la mobilisation des terrains lui appartenant, le déblocage des financements nécessaires et la contrainte des nombreuses communes qui ne respectent pas la loi SRU. � www.eluscacridf.org
TRIBUNE 23
DÉMOCRATE ET CENTRISTE | BERNARD LEHIDEUX
Grand Paris : non au secrétariat d’État
COMMUNISTE, ALTERNATIVE CITOYENNE ET RÉPUBLICAIN | GABRIEL MASSOU
Droit au logement : toujours un combatMAJORITÉ PRÉSIDENTIELLE | ROGER KAROUTCHI
Pour une autre politique régionale du logement
Le logement fait partie des principaux sujets de préoccupation des Franci-liens, avec l’emploi et les transports. C’est aujourd’hui le premier poste de dépenses des ménages en Île-de-France. En effet, peut-on encore se loger aujourd’hui ? Pour 110 000 euros, vous pouvez acquérir un appartement de 105 mètres carrés à Roanne (Loire), de 63 mètres carrés à Rouen (Seine-Maritime) et de seulement 12 mètres carrés à Paris.
Nous sommes face à un paradoxe. Depuis 2002, la mobili-sation du gouvernement a permis de financer 120 000 loge-ments sociaux chaque année contre 40 000 sous le gouvernement Jospin. Pourtant, la situation du logement dans notre région demeure problématique, il manque clairement 350 000 logements. L’évolution de l’immobilier conduit à exclure les classes les moins aisées du cœur de l’agglomération. Le logement social est saturé. La rotation du parc social demeure particulièrement faible (5 %), alors que, dans le secteur libre, elle avoisine les 30 %. Le locatif social ne devrait être qu’une étape dans le parcours résidentiel menant à la propriété, et non un mode figé de l’habitat. La région capitale a besoin d’une politique du logement beaucoup plus dynamique. Parallèlement, les crédits d’État dégagés pour Paris et l’Île-de-France en matière de loge-ment n’ont jamais été aussi importants grâce à la mise en application de la loi sur la cohésion sociale et à l’Engagement national pour le logement. Nous proposons de mettre en application une autre poli-tique reposant sur cinq propositions : • Relancer la construction de logements en mobilisant tou-tes les surfaces constructibles, et notamment en bâtissant deux Ecopolis et des écoquartiers à proximité des grands axes de transport existants.• Reconstruire la chaîne du logement pour éviter le blocage du parcours résidentiel à l’échelon social. On doit pouvoir passer du logement locatif (social ou intermédiaire) à l’ac-cession (sociale ou libre) à la propriété. • Favoriser l’accession sociale à la propriété en aidant les communes à créer des programmes de logements en accession sociale, en simplifiant le crédit hypothécaire, en instaurant le prêt foncier à taux zéro...• Accélérer les mesures de lutte contre l’habitat indigne et insalubre avec l’utilisation d’une nouvelle méthode d’ac-quisition : la déclaration d’urgence publique. • Faire un effort massif et immédiat en faveur du logement étudiant en créant des incitations fortes pour les propriétai-res qui louent aux étudiants ; en rénovant les cités universi-taires, en créant de nouvelles résidences pour les étudiants et des campus dignes de la première région française. �Groupe Majorité présidentielle Île-de-FranceTél. : 01 53 85 68 05 ; fax : 01 53 85 68 09.www.ile2france.info, www.jump-idf.org
FN | MARINE LE PEN
Le mensonge des chiffres officiels
« Une inter-
communalité
associant Paris
et les collectivités
de proche
couronne est une
idée que nous
soutenons. »
« Le locatif social
ne devrait être
qu’une étape
dans le parcours
résidentiel
menant à
la propriété, et
non un mode figé
de l’habitat. »
« 1,3 million
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des HLM. »
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Bernard Lehideux
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Marine Le Pen
FN | 15 MEMBRES
Gabriel Massou
CACR | 25 MEMBRES
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Roger Karoutchi
MP | 43 MEMBRES
En faisant ses courses, chacun peut constater que l’indice des prix de l’Insee sous-estime amplement leur augmentation effective. Mais il n’y a pas que l’inflation dont la réa-lité est masquée par les chiffres « officiels » : c’est aussi le cas pour le chômage, l’insécurité ou les flux d’immigration. Dans la vie quoti-dienne, chacun constate l’accroissement de ces maux ; mais le gouvernement annonce pério-diquement leur recul ou leur maîtrise, et ce avec l’assentiment tacite de l’opposition. Les chiffres officiels devraient alimenter le débat démocratique, au lieu de cela ils sont manipulés par le pouvoir en place. Face à cela, une réplique : faites confiance à votre bon sens ! � www.fnidf.com
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