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B i A Sommaire Mensuel•37 e année•n°406-Septembre2016 Bulletin publié par le Service de presse adventiste (Service de communication adventiste francophone) n BP 100 30, avenue Émile-Zola 77193 Dammarie-lès-Lys Cedex, France. n 11-13, rue Ernest Allard, 1000 Bruxelles, Belgique. n 19, chemin des Pépinières 1020 Renens, Suisse. Rédaction Tél. 01 64 79 87 00 [email protected] Site web : www.adventiste.org Les communiqués peuvent être repro- duits avec mention de la source : BIA Directeur de la Publication Jean-Paul Barquon Rédaction Jean-Paul Barquon Correspondants Emanuel Lopes Jeroen Tuinstra Jéthro Camille Rickson Nobre Corrado Cozzi Secrétaire de rédaction Dina Lambert Abonnements - Expéditions Benjamin Senty Bulletin d’Information Adventiste AdventistNewsNetworks© 2 2 2 3 3 4 4 5 5 6 6 7 8 Nouvelles des Églises adventistes Séville, Espagne - Grandirensembleauservicedel’Église européenne Paris, France - Tunetueraspoint Floride, États-Unis - Unhôpitaladventisteprendencharge lesfraisdesvictimesdelatuerieduPulse Fédération protestante de France Saint-Malo, France - AugrandKiff,lesjeunesprotestants entrefêteetsolidarité Protestantisme international Lausanne, Suisse - LesÉglisessedisentsceptiquesface àlaburqa Paris, France - LesÉglisesbritanniquess’engagentenfa- veurdesénergiesrenouvelables Liberté religieuse Genève, Suisse - La question de la laïcité à l’école en Suisse Paris, France - LeConseild’Étatsuspendl’arrêté«anti-bur- kini» Paris, France - Consultationauministèredel’Intérieursur l’IslamdeFrance Œcuménisme Paris, France - Des mosquées font un don pour l’orgue d’uneÉglise Société - Analyses Washington, États-Unis - Donald Trump a un problème aveclescatholiques Paris, France - Lesjeunessetournentdeplusenplusvers lareligion Genève, Suisse - Lesintellectuelschrétiensontchoiside s’effacer

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B i ASommaire

Mensuel�•�37e année�•�n°�406�-�Septembre�2016

Bulletin publié par le Service de presse adventiste(Service de communication adventiste francophone)n BP 100

30, avenue Émile-Zola77193 Dammarie-lès-LysCedex, France.

n 11-13, rue Ernest Allard,1000 Bruxelles, Belgique.

n 19, chemin des Pépinières1020 Renens, Suisse.

RédactionTél. 01 64 79 87 [email protected] web : www.adventiste.orgLes communiqués peuvent être repro-duits avec mention de la source : BIA

Directeur de la PublicationJean-Paul Barquon

RédactionJean-Paul Barquon

CorrespondantsEmanuel LopesJeroen TuinstraJéthro CamilleRickson NobreCorrado Cozzi

Secrétaire de rédactionDina Lambert

Abonnements - ExpéditionsBenjamin Senty

Bulletind’InformationAdventisteAdventist�News�Networks©

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Nouvelles des Églises adventistesSéville, Espagne - Grandir�ensemble�au�service�de�l’ÉgliseeuropéenneParis, France - Tu�ne�tueras�pointFloride, États-Unis - Un�hôpital�adventiste�prend�en�chargeles�frais�des�victimes�de�la�tuerie�du�Pulse

Fédération protestante de FranceSaint-Malo, France -Au�grand�Kiff,�les�jeunes�protestantsentre�fête�et�solidaritéProtestantisme internationalLausanne, Suisse - Les�Églises�se�disent�sceptiques�faceà�la�burqaParis, France - Les�Églises�britanniques�s’engagent�en�fa-veur�des�énergies�renouvelables

Liberté religieuseGenève, Suisse - La� question� de� la� laïcité� à� l’école� enSuisseParis, France - Le�Conseil�d’État�suspend�l’arrêté�«�anti-bur-kini�»Paris, France - Consultation�au�ministère�de�l’Intérieur�surl’Islam�de�France�

ŒcuménismeParis, France - Des�mosquées� font�un�don�pour� l’orgued’une�Église

Société - Analyses Washington, États-Unis - Donald� Trump� a� un� problèmeavec�les�catholiquesParis, France - Les�jeunes�se�tournent�de�plus�en�plus�versla�religionGenève, Suisse - Les�intellectuels�chrétiens�ont�choisi�des’effacer

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Nouvelles des Églises adventistes

(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSéville, Espagne - Grandir ensemble au service de l’Église européenneL’administration�de�l’Église�adventiste�pour�le�terri-

toire�du�Sud�de�l’Europe,�la�Division�Inter-européenne(EUD)�dont�le�siège�est�situé�à�Berne�en�Suisse,�a�in-vité�les�dirigeants�de�leurs�institutions�et�des�Unionsà�une�consultation�sur�le�thème�« Grandir ensemble ».Ce�séminaire�de�quatre�jours,�du�5�au�8�septembre,s’est�tenu�à�Séville�en�Espagne�en�rassemblant�300personnes.L’administration�de�l’Église�adventiste�en�France,

l’Union�franco-belge�avait�rassemblé�de�son�côté,�sesadministrateurs�et�les�équipes�représentant�ses�troisFédérations�de�France�et�de�Belgique.La�rencontre�d’Espagne�comprenait�des�séances

plénières�le�matin,�et�les�après-midis,�différents�sémi-naires�permettaient�aux�participants�de�suivre�diffé-rentes� formations�selon� leurs� fonctions�au�sein�del’administration�adventiste.Les�responsables�de�la�Division�Inter-européenne

(EUD)�avaient�préparé�une�brochure�de�leur�plan�stra-tégique�pour�les�cinq�années�du�mandat.Les�présidents�des�différentes�Unions�ont�présenté

chaque� jour,� en� séance� plénière,� un� rapport� pourmontrer�la�situation,�le�potentiel,�les�défis�et�les�pers-pectives�de�leurs�territoires.Au�cours�des�séances�plénières�les�départements

de�la�Division�Inter-européenne�ont�transmis�des�in-formations�en�montrant�les�implications�bénéfiques�detravail�en�équipe.Plusieurs�spécialistes�du�siège�de�l’Église�adven-

tiste,�la�Conférence�générale�des�Églises�adventistesétaient�présents�et�chacun�a�pu�apporter�ses�compé-tences�tant�au�niveau�des�ateliers�que�des�séancesplénières.Les�300�participants�sont�ressortis�encouragés�et

déterminés�à�placer�ensemble�leurs�compétences�aubénéfice�de�la�mission�et�de�la�vie�de�l’Église.�

(BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France - Tu ne tueras point

L'événement� était� attendu� depuis� longtemps.Près� d'une� décennie� après� Apocalypto,� Mel Gibson est�de�retour�derrière�la�caméra.�Le�film�aété�présenté�en�première�mondiale�à�la�Mostra�deVenise.�Il�sera�sur�les�écrans�parisiens�à�partir�du�9novembre.

Inspiré�d’une�histoire�vraie�comme�le�précise�legénérique�hollywoodien,�le�film�s’attarde�sur�le�des-tin� de Desmond T. Doss,� membre� de� l’Église�adventiste�du�septième�jour�et�le�premier�objecteurde�conscience�à�avoir�été�décoré�par�l’armée�amé-ricaine�de�la�médaille�d’honneur.�Il�était�un�soldatde�première�classe�affecté�au�détachement�médi-cal,�d’infanterie�307�à�la�77e division�d’infanterie.Sa�foi�chrétienne�lui�a�permis�de�ne�pas�combattre

mais�de�sauver�des�vies�humaines�sur�les�champs�debataille,�au�milieu�des�combats�et�au�péril�de�sa�vie.�

Mel Gibson précise� son� choix� :� « Prendre unhomme ordinaire, qui fait des choses extraordi-naires dans des circonstances difficiles... Il va aucombat avec rien d’autre que sa foi et ses convic-tions. Cela a quelque chose de surnaturel... La foiest indéniablement ce qui était à l’essence de Des-mond. Pour aller dans un champ de bataille commecelui-là, où le combat fait rage en étant armé seu-lement de votre foi, vos convictions doivent être par-ticulièrement fortes ».Si�Dieu�prône�l’amour�du�prochain,�Mel Gibson,

lui,�n’a�pas�peur�de�montrer�la�violence�à�l’écran.C’est�en�réalité�ce�que�l’on�peut�reprocher�au�réali-sateur.�« Dans Hacksax Bridge, la scène d’ouver-ture donne le ton au film : dans un champ de batailledes corps en feu jaillisent et tombent les uns aprèsles autres, déchiquetés au son des balles et au mi-lieu des assauts ».Pour�la�jeune�génération�adventiste�des�années

1945�à�1955,�le�soldat�Desmond Doss a�été�unpuissant� exemple� de� choisir� l’objection� deconscience�lors�de�leur�incorporation�dans�les�ar-mées�européennes.

(ANN/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceFloride, États-Unis - Un hôpital adventisteprend en charge les frais des victimes de latuerie du Pulse

Les�groupes�Florida�Hospital�et�Orlando�Healthne�demanderont�pas�un�centime�aux�victimes�de�latuerie�du�Pulse.�Le�12�juin�2016,�plus�de�50�per-sonnes�avaient�été�blessées�et�49�tuées�dans�uneattaque�terroriste�apparentée�à�un�crime�haineuxdans�une�boîte�de�nuit�homosexuelle�d’Orlando,�enFloride.Orlando�Health,�la�maison-mère�d’Orlando�Regio-

nal,�ne�facturera�que�les�patients�ayant�une�couver-ture,� mais� ne� demandera� aucune� participationforfaitaire�ni�franchise�aux�patients.�Elle�se�tourneravers�les�fonds�publics�et�privés�pour�couvrir�la�totalitédes�frais,�estimés�à�environ�5�millions�de�dollars.De�son�côté,�Florida�Hospital�a�décidé�d’aller�en-

core�plus�loin�et�de�ne�rien�facturer�aux�patients,pas�même�ceux�qui�sont�couverts.�Florida�Hospitalayant�accueilli�moins�de�patients�qu’Orlando�Regio-nal,�on�estime�que� l’hôpital�prendra�à�sa�charge�53�5000�dollars�de�frais�hospitaliers.« C’était incroyable de voir l’unité parmi la popu-

lation après cette tuerie insensée du Pulse, »�a�dé-claré�Daryl Tol,� respectivement�PDG�de�FloridaHospital�et�responsable�des�centres�médicaux�ad-ventistes�pour�la�région�centre�de�la�Floride.�« Nousespérons que ce geste participera à ce mouvementde solidarité et de bonne volonté si emblématiqued’Orlando ».Le�journal�The Orlando Sentinel rapporte�le�cas

d’un�patient�non�assuré,�Mario Lopez.�Ce�dernieravait�déjà�atteint�près�de�20�000�dollars�en� fraisd’hospitalisation,�et�ce,�en�l’espace�de�seulementsept�heures.�Ses�frais,�ainsi�que�les�soins�médicauxdes�autres�victimes,�sont�désormais�pris�en�charge,y�compris�pour� les�victimes�décédées�après� leurtransfert�à�l’hôpital.

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« J’étais tellement inquiet, parce que je n’ai pas lesmoyens de payer tout ça »�a�déclaré�Mario Lopez,faisant�écho�aux�sentiments�de�nombreux�autressurvivants.�«�C’est un énorme soulagement ».

Fédération protestante de France

(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceSaint-Malo, France - Au Grand Kiff, lesjeunes protestants entre fête et solidaritéL’Église� protestante� unie� de� France� (EPUdF)� a�

organisé,�du�24�au�28�juillet,�son�troisième�rassem-blement�national�des�jeunes�protestants�à�Saint-Malo.

L’attentat�de�Saint-Étienne-du-Rouvray�a�bouleverséle�programme�du�26�juillet�et�poussé�les�jeunes�à�consa-crer�un�temps�de�communion�avec�les�catholiques.Les�jeunes�protestants�avaient�mis�le�cap�à�l’Ouest,

sur�la�côte�malouine.�Près�de�800�jeunes�de�15�à�20ans�se�sont�rassemblés�pour�la�troisième�édition�del’événement.Venus�pour�célébrer�leur�foi�dans�la�joie,�les�jeunes

et�leurs�responsables�ont�chamboulé�leur�programmedu�26�juillet,�à�mesure�que�les�nouvelles�de�l’attentatde�Saint-Etienne-du-Rouvray�leur�parvenaient.�Bou-leversés,�les�larmes�aux�yeux�pour�certains,�ils�ont�dé-cidé�d’annuler�la�flash-mob�qui�devait�avoir�lieu�surl’une�des�plages�de�Saint-Malo.�Ils�se�sont�rassem-blés�dans�l’enceinte�qui�accueille�leur�rassemblement,le�parc�de�Kériadenn,�pour�protester�«�contre le mal-heur, la peur, et toute forme de violence, en solidaritéavec leurs frères et sœurs catholiques »,�a�précisé�lepasteur�Marc Schaefer,�coordinateur�du�Grand�Kiff.Actualité tragiqueLa�communion�avec�les�catholiques�était�d’autant

plus�naturelle�que�le�parc�de�Kériadenn�est� la�pro-priété�du�diocèse�de�Rennes.�L’évêque,�Mgr�Pierred’Ornellas,�l’avait�volontiers�mis�à�la�disposition�desprotestants.Le�26�juillet,�les�protestants�ont�invité�à�leur�rassem-

blement� le� curé� doyen� de� plusieurs� paroisses� deSaint-Malo,�le�Père�Olivier Roy.�Étaient�égalementprésentes�des�sœurs�catholiques�de�la�congrégationdes�Saints�Cœurs�de�Jésus�et�de�Marie,�qui�habitentdans�l’enceinte.

Après�Lyon�(2009)�et�Grenoble�(2013),�c’est�doncen�Bretagne,�un�bastion�catholique,�que�l’EPUdF�s’estarrêté�pour�sa�nouvelle�édition�du�Grand�Kiff.�Sanssavoir,�bien�évidemment,�que�l’actualité tragique éclai-rerait d’une autre lumière ce choix. « Nous avionschoisi d’abord l’Ouest pour ne pas toujours privilégierles mêmes endroits »,� expliquait� le� 25� juillet�MarcSchaefer.Très proche de l’Église catholiqueSelon�le�décompte�de�Hervé Stucker,�président�du

consistoire� de� Bretagne,� sa� région,� ainsi� que� laMayenne,� comptent� mille� familles� protestantes.« Certes, nous sommes très minoritaires, reconnais-sait le pasteur. Mais nous sommes très proches del’Église catholique en Bretagne grâce, notamment, àl’importance du catholicisme social dans la région.Elle nous prête par exemple, régulièrement leurs

églises lorsque nous célébrons des obsèques et quenous manquons d’un temple ».Pour�ce�rassemblement,�les�jeunes�sont�venus�de

la� France� entière,� du� Limousin� en� passant� parMayotte�ou�La�Nouvelle-Calédonie.�Peu�après�l’atten-tat,� les�responsables�du�rassemblement�ont�pris� letemps�de�discuter� spécifiquement� avec� les� jeunesvenus�de�Normandie.�Malgré�leur�tristesse,�aucun�n’asouhaité�quitter�le�Grand�Kiff.Ambiance de fêteLa�veille,�le�25�juillet,�l’ambiance�était�tout�entière�à

la�fête.�Le�culte�s’était�déroulé�sous�un�grand�chapi-teau,�devant�une�scène�digne�d’un�concert�de�rock.Aux�morceaux�chrétiens�joués�avec�guitare�électriqueet�batterie�répondaient�les�ovations�de�la�foule.�Pourautant,�la�gravité�n’était�pas�entièrement�absente.La�rappeuse�Lady Laistee,�de�son�vrai�nom�Aline

Farran, avait�ainsi�livré,�lors�du�culte,�un�témoignagetrès�fort�devant�des�jeunes�qui�l’écoutaient�attentive-ment.�Elle�a�raconté,�la�voix�tremblante,�son�enfanceauprès�d’un�père�alcoolique.�Les�violences�de�ce�der-nier�contre�sa�mère,�et�surtout,�les�attouchements�deson�père�à�son�égard,�qui�l’ont�«�brisée�»�intérieure-ment.�Sa�rencontre�avec�Dieu,�par�l’intermédiaire�desa�tante,�lui�a�finalement�donné�la�force�de�pardonnerà�son�père,�aujourd’hui�sans-abri.À�quelques�dizaines�de�mètres�de�là,�le�silence�ré-

gnait�aussi�dans�une�vaste�tente�beige.�Elle�abritaitun� parcours� de� spiritualité� original,� propice� au� re-cueillement.�Les�jeunes�y�étaient�invités,�entre�autres,à�tirer�au�sort�un�verset�de�la�Bible�inscrit�sur�un�pa-pier.�Ils�devaient�ensuite�le�rechercher�dans�la�Bibleet�y�réfléchir.Se recentrer dans la prièreIls�devaient�aussi,�en�sortant,�inscrire�sur�des�post-

it�les�obstacles�qui�les�empêchent�d’être�proches�desautres�et�de�Dieu.�Sur�ces�papiers,�on�retrouve�«�l’or-gueil »,� la�«�peur »,�et� surtout� la�«� timidité »�et� le�«�manque de confiance en soi »,�craintes�naturellesde�l’adolescence.« J’adore danser et chanter avec les autres au culte

car les gens ont des sourires très larges, témoignaitHippolyte, Grenoblois de 16 ans, en sortant de latente. Mais j’aime aussi prendre le temps de me re-centrer sur moi-même en priant ».�La�prière� l’avaitdéjà�beaucoup�aidé,�trois�ans�auparavant,�lorsqu’il�aconnu�de�graves�problèmes�médicaux�à�un�œil�quil’empêche�toujours�aujourd’hui�de�voir�avec�clarté.

Protestantisme international

(TribunedeGenève/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceLausanne, Suisse – Les églises se disentsceptiques face à la burqaDes�personnalités�protestantes�et�catholiques�esti-

ment�que�la�burqa�n'a�pas�sa�place�en�Suisse.�C'est,selon�certains,�plus�un�problème�idéologique�que�re-ligieux.L’interdiction�de�la�burqa�en�Suisse�a�ses�partisans

parmi�les�protestants.�«�Je suis opposé à ce que quel-qu'un se cache le visage dans l'espace public »,�a�dé-

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claré�Gottfried Locher dans� une� interview� paruedans�le�Tages-Anzeiger.Le�président�de�la�Fédération�des�Églises�protes-

tantes�de�Suisse�est�très�clair.�« Nous devons nousassurer que quiconque évolue dans l'espace public aune identité, et donc que l'on puisse voir son visage.Cela montre qu'on est humain ».Sauf pour le carnavalAu�lieu�d'une�loi�spécifiquement�anti-burqa,�il�pré-

conise�une�interdiction�générale�de�toute�dissimula-tion� du� visage� « à l'exception du carnaval bienentendu ».�«Mais je ne m'exprime qu'à titre person-nel »,�a�ajouté�le�pasteur�qui�est�également�le�prési-dent�du�Conseil�Suisse�des�religions.Les�migrants�et�les�musulmans�doivent�comprendre

qu'ils�arrivent�dans�un�État�séculier�« avec un canonde valeurs qui n'est pas négociable et qui régit levivre-ensemble. Tout le monde peut s'habiller commeil l'entend mais dans les limites des mœurs admiseset de la possibilité d'une identification ».Il�précise�qu'une�interdiction�ne�doit�entrer�en�vi-

gueur�que�si�elle�peut�être�appliquée.�« Au Tessin, l'in-terdiction de la burqa est un succès mais jepréférerais parler d'une interdiction de se cagouler ».Il�se�montre�plus�réservé�quant�à�une�inscription�dansla�Constitution,�comme�le�réclame�Gerhard Pfister,le�président�du�PDC.Des catholiques « sceptiques »À�ses�yeux,�le�port�de�la�burqa�est�« plus un pro-

blème idéologique que religieux ».� Une� positionproche�de�la�Conférence�des�Évêques�Suisses.�Sonsecrétaire� général� Erwin Tanner se� dit� en� effet« sceptique »�face�au�port�du�voile�intégral.Ceci�ne�correspond�pas�à�la�dignité�des�femmes,

rend�leur�identité�invisible�et�impossible�à�reconnaître,a-t-il�ajouté.�La�Conférence�n'a�cependant�pas�encoremené�de�discussion�à�ce�sujet�mais�elle�sera�au�pro-gramme�de�leur�assemblée�générale�prochainement.Le�groupe�de�travail�des�évêques�sur�l'islam�devaits'exprimer�à�ce�sujet�au�cours�du�mois�de�septembre.Selon�un�sondage�mené�pour�Le Matin Dimanche

et� la�SonntagsZeitung,� 71%�des�Suisses�accepte-raient� l’initiative�prônant� l’interdiction�du�port�de� laburqa.�Les�hommes�seraient�encore�plus�opposés�auvoile�intégral�que�les�femmes.�Parmi�les�partis�poli-tiques,�l'interdiction�est�largement�soutenue�par�lesmilieux�bourgeois�tandis�qu'elle�divise�les�formationsde�gauche.(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France – Les Églises britanniquess’engagent en faveur des énergies renou-velables

Plus�de�3�500�Églises�britanniques�ont�décidé�dechanger�leur�consommation�en�électricité,�en�optantpour�les�énergies�renouvelables,�ont�affirmé�plusieursONG�le�1er septembre.Des�milliers�d’Églises�britanniques�ont�montré�leur

attachement�aux�énergies�renouvelables�en�s’inscri-vant�auprès�du�projet�Big Church Switch,�qui�réunitl’organisation�non�gouvernementale�(ONG)�évangé-lique�de�développement�Tearfund�et� l’ONG�protes-tante� Christian� Aid.� Cette� initiative� a� pour� but� de

négocier,�au�nom�des�Églises,�des�contrats�auprèsdes�fournisseurs�d’énergies�renouvelables.�Plus�de�1�922�paroisses�de�16�diocèses�différents�ont�déjàopté�pour�une�consommation�électrique�respectueusede�l’environnement.�«�Il y a différentes manières derépondre à la menace et la réalité du changement cli-matique et l’adoption d’énergies renouvelables pourles structures de l’Église doit être une priorité »�estimeJohn Arnold,� évêque� de� Salford� et� président� del’ONG�catholique�CAFOD�(Agence�catholique�pour�ledéveloppement�étranger).Une réponse à l’appel du papeTrès�concerné�par�la�protection�de�l’environnement,

Paul Cook,�directeur�du�plaidoyer�de�Tearfund,�s’estfélicité�de�l’engouement�autour�de�cette�initiative :�«�lacommunauté chrétienne s’est rassemblée pour être lefer de lance du passage à l’énergie propre. Nous mon-trons que nous nous soucions de nos voisins, que nousprenons soin de la création, et que nous souhaitonsque les autorités agissent de toute urgence ».�Pourl’instant,�la�majorité�des�postes�de�l’Armée�du�salut�etun�tiers�des�Églises�Quaker�font�partie�du�projet,�ainsique�700�églises�inscrites�à�titre�individuel.Une initiative à succèsLancée�en�février�–�initialement�pour�coïncider�avec

le�Carême�–�l’opération�va�être�prolongée�jusqu’en2017.�De�plus,�près�de�340�congrégations�participentà�un�régime�plus�large�nommé�«�Eco church »�quis’engage�à�une�série�d’améliorations�environnemen-tales.�L’Église�britannique�appelle,�à�travers�cette�ac-tion,� l’ensemble�des�gouvernements�et�ménages�àréfléchir�à�l’utilisation�des�énergies�renouvelables�auquotidien.

Liberté religieuse(ProtestInfo/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse – La question de la laïcité àl’école en Suisse

Le�département�de�l’instruction�publique,�de�la�cul-ture�et�du�sport�du�canton�de�Genève�distribuera�unebrochure�sur�la�laïcité�à�tous�ses�collaborateurs,�lorsde�la�rentrée�scolaire.�Le�but�consiste�à�rappeler�lesrègles,�tout�en�promouvant�le�dialogue.

«�Face aux interrogations et aux hésitations desenseignants qui sont de plus en plus fréquemmentconfrontés à des questions en lien avec la laïcité etles religions, nous avons senti qu’il était nécessairede rappeler les règles »,�explique�la�conseillère�d’Étatsocialiste,� Anne Emery-Torracinta,� devant� lapresse,�vendredi�19�août,�à�Genève.�« En particulier,c’est la polémique de juin 2015 autour de l’Arche�deNoé�de Benjamin Britten, pour savoir si on pouvaitvraiment chanter cette œuvre dans une école laïquequi nous a amenés à réaliser ce travail ».�Ainsi,�dèsla�rentrée�scolaire,�le�département�de�l’instruction�pu-blique,�de� la�culture�et�du�sport�distribuera�à�ses�9�400�collaborateurs�une�brochure�sur�la�laïcité�àl’école.Ce�document,�illustré�par�l’auteur�de�bandes�des-

sinées�Zep,�a�pour�but�d’exposer�les�règles�légales,de�souligner�qu’elles�s’appliquent�à�tous�et�de�pro-poser�des�pistes�en�cas�de�problèmes.�Concrète-ment,�le�corps�enseignant�a�l’interdiction�de�porterdes�signes�ostensibles�religieux.�Du�côté�des�élèves,

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la�politique�est�plus�souple.�Les�signes�religieux�vi-sibles�sont�tolérés�à�condition�qu’ils�ne�recouvrentpas�entièrement�le�visage,�ne�perturbent�pas�l’inté-gration�et�ne�mettent�pas�l’élève�en�danger�notam-ment�lors�des�cours�d’éducation�physique.�Quant�ausuivi�des�enseignements,�«�tous les cours qui fontpartie du plan d’études doivent être suivis et le jeûnen’est pas un motif de dispense »,� relève� AnneEmery-Torracinta,�en�charge�du�département�del’instruction�publique,�de�la�culture�et�du�sport.Aucune discrimination de genreLe�document�rappelle�également�qu’aucune�dis-

crimination�de�genre�envers�les�enseignants�ou�entreles�élèves�eux-mêmes�n’est�tolérée.�«�Les parentsne peuvent en aucun cas invoquer le genre pour re-fuser de communiquer avec un enseignant ».Si�des�congés�spéciaux�pour�des�fêtes�religieuses

peuvent�occasionnellement�être�accordés,�les�sallesde�prière�ne�sont�pas�autorisées�dans�les�établisse-ments�scolaires.« Les règles sur la laïcité à Genève sont en vi-

gueur depuis près de 20 ans »,� souligne� laconseillère�d’État.�«�Il n’y a rien de nouveau, il s’agitsimplement de les rappeler. Et en cas de problème,il faut privilégier le dialogue, comprendre quelle estl’origine du problème. Se demander si c’est le choixpersonnel de l’élève ou celui de ses parents »,�ajouteAnne Emery-Torracinta.�Si�une�situation�conflic-tuelle�perdure,�des�sanctions�peuvent�être�prises.«� Jusqu’à maintenant, toutes les situations se sontréglées par la discussion. Notre but est de faire évo-luer l’élève ».Quant�à� l’enseignement�du� fait� religieux,� le�plan

d’études�genevois�ne�comporte�pas�de�discipline�spé-cifique�où�il�est�abordé�comme�c’est�le�cas�dans�lesautres�cantons�romands,�sauf�Neuchâtel.�«�Le fait re-ligieux est inscrit à l’intérieur des cours d’histoire, dansce cadre il fait partie du programme »,�ajoute�AnneEmery-Torracinta qui�précise�qu’une�évaluation�dessupports�d’enseignement�est�en�cours.

(La Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France – Le Conseil d’État suspendl’arrêté « anti-burkini »

La�plus�haute�juridiction�administrative,�le�Conseild’État�a�suspendu,�le�26�août�dernier,�l’arrêté�de�Vil-leneuve-Loubet�interdisant�le�port�de�tenues�« regar-dées comme manifestant de manière ostensible uneappartenance religieuse lors de la baignade et surles plages »,�et�visant�directement�le�burkini.

Les�trois�juges�se�sont�fondés�sur�l’argument�del’ordre�public�pour�prononcer�la�suspension�de�l’ar-rêté.�Le�port�du�burkini�risquait-il�d’attiser� les�ten-sions ?�Non,�ont-ils�tranché.�« À Villeneuve-Loubet,aucun élément ne permet de retenir que des risquesde trouble à l’ordre public aient résulté de la tenueadoptée en vue de la baignade par certaines per-sonnes. En l’absence de tels risques, le maire nepouvait prendre une mesure interdisant l’accès à laplage et la baignade »,�font-ils�valoir.Un arrêté pas « adapté, nécessaire, et proportionné »Si�le�maire�peut�prendre�des�mesures�de�polices

pour�faire�respecter�l’ordre�public,�celles-ci�doivent

en�effet�être�« adaptées, nécessaires, et proportion-nées »,�et�ne�doivent�pas�se�fonder�sur�«�d’autresconsidérations »�que�l’ordre�public,�«�le bon accèsau rivage, la sécurité de la baignade ainsi que l’hy-giène et la décence ».

Ce�n’est�ici�pas�le�cas,�estime�le�Conseil�d’État.�Lecontexte�résultant�des�derniers�attentats�terroristesne�suffisant�pas�à�justifier�légalement�la�mesure�d’in-terdiction.

Par� conséquent,� l’arrêté� a� porté� une� «�atteintegrave et manifestement illégale aux libertés fonda-mentales que sont la liberté d’aller et venir, la libertéde conscience et la liberté personnelle »�estiment�lesjuges�qui�ont�annulé�l’ordonnance�du�tribunal�admi-nistratif�de�Nice�et�ordonné�la�suspension�de�l’arrêté,qui�courait�initialement�jusqu’au�15�septembre.Une décision saluéeLa�plus�haute�juridiction�administrative�donne�ainsi

raison�à�la�Ligue�des�droits�de�l’homme�(LDH)�et�auCollectif�contre�l’islamophobie�en�France�(CCIF),�quiavaient� formé�un� référé-liberté� pour� demander� lasuspension�de�cette�interdiction.�Le�tribunal�adminis-tratif�de�Nice�avait� rejeté� les�deux�requêtes� le�22août.�Les�requérants�ont�alors�fait�appel�devant�lejuge�des�référés�du�Conseil�d’État.Abdallah Zekri,�le�secrétaire�général�du�Conseil

français�du�culte�musulman�(CFCM),�a�salué�l’ordon-nance.�«�Cette décision de bon sens va permettre dedécrisper la situation, qui était marquée par une ten-sion très forte parmi nos compatriotes musulmans,notamment chez les femmes. C’est une victoire dudroit, de la sagesse, de nature à favoriser le vivre en-semble dans notre pays ».Jean-Louis Bianco,�président�de�l’Observatoire

de�la�laïcité,�a�lui�aussi�applaudi�la�décision,�et�a�rap-pelé� que� la� verbalisation� des� femmes� portant� unsimple�foulard�sur�les�plages�« est illégale ».�«�Ceuxqui pratiquent une police du vêtement provoquerontdes replis communautaires contraires à l’objectif dela laïcité »�a-t-il�indiqué�dans�un�communiqué.

Un arrêt de principeCette�décision�du�Conseil�d’État�fera�jurisprudence

pour�les�trente�autres�communes�françaises�ayantpris�des�arrêtés�similaires.�Les�arrêtés�municipauxrestent�toutefois�en�vigueur�dans�celles-ci,�tant�qu’ilsn’ont�pas�été�contestés�en�justice.�Mais�l’ordonnanceconstitue�un�arrêt�de�principe,�qui�laisse�entendreque� les�autres�arrêtés�seront�aussi�cassés�par� lahaute�juridiction�en�cas�de�recours.

(Le Figaro/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France – Consultations au ministèrede l'Intérieur sur l'islam de France

Le�ministère�de�l'Intérieur,�chargé�des�cultes,�veuthuiler�les�rouages�plutôt�grippés�de�l'islam�de�France.Bernard�Cazeneuve�organise,�ce�lundi�29�août,�unejournée�de�travail�au�plus�haut�niveau�pour�désen-sabler�un�vieux�serpent�de�mer�:�le�financement�desmosquées�et�la�formation�des�imams.

Voilà�donc�réunis,�place�Beauvau,�dans�les�aus-tères�locaux�du�ministère�de�l'intérieur,�une�cinquan-taine�de�personnalités�pour�une�opération�à�hautrisque�politique�et�technique.�

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En�2005,�Dominique de Villepin,�qui�succédait�àNicolas Sarkozy au�ministère�de� l'intérieur,�avaitcréé�une�« Fondation pour les œuvres de l'islam ».�Elle�devait�réguler,�en�les�contrôlant,�les�flux�finan-ciers�venus�de�l'étranger�qui�entrent�dans�le�finance-ment�des�grandes�mosquées�françaises.�L'annoncefut�une�réussite.Mais�les�attentats�à�répétition�perpétrés�en�France

et�la�lutte�contre�la�radicalisation�de�jeunes�musul-mans�ont�poussé�tant�le�ministère�de�l'intérieur�queles�responsables�du�Conseil�français�du�Culte�Mu-sulman�(CFCM)�à�rouvrir�ce�dossier�d'une�délicatecomplexité�juridique.�Ils�estiment�notamment�que�lecontrôle�potentiel�des�finances�de�l'islam�de�Franceest�l'un�des�leviers�de�lutte�contre�les�terroristes�isla-miques.�

Deuxième religion de FranceDevraient�donc�être�annoncées,�la�dissolution�de

la�«�Fondation pour les œuvres de l'islam »�et� lacréation�d'une�nouvelle�«�Fondation pour l'islam deFrance ».�Son�objet�ne�sera�plus�le�financement�duculte.�Elle�devient�une�institution�d'accompagnementet� de� soutien� de� l'État� à� la� deuxième� religion� deFrance,�soit�une�sorte�de�cogestion�qui�ne�dirait�passon�nom.�Un�«�pont entre la République et les mu-sulmans de France »�assure�Bernard Cazeneuvedans�une�interview�à�La Croix.La�fondation�devra�œuvrer�sur�le�plan�culturel�et

non�pas�cultuel�à�la�promotion�d'un�islam�modéré,made�in�France�en�quelque�sorte.�En�diffusant,�no-tamment�à� l'université,�dans� l'enseignement�maisaussi�au�sein�du�monde�musulman,�une�connais-sance�approfondie�de�cette�religion.�L'idée�maitresseest�de�ne�plus�laisser�aux�seuls�salafistes,�le�mono-pole�de�l'initiation�grand�public�à�la�religion�ou�la�dé-finition�de�la�«�bonne »�façon�de�le�pratiquer.�Jean-Pierre Chevènement,� 71� ans,� qui� a� été

pressenti�pour�présider�la�nouvelle�Fondation�et�quisera�au�ministère�de�l'intérieur�aujourd'hui�(dont�il�eutautrefois�la�charge)�observe�:�«�Le défi, c'est de faireen sorte qu'il y ait un islam républicain. Ce n'est pasévident. Je crois que c'est possible ».�En� revanche,� le� contrôle� du� financement� de� la

construction�des�mosquées,�mais�aussi�celui�de�laformation�des�imams�-�dont�l'objectif�est�qu'ils�soienttous� formés� en� France� -� seront� spécifiquementconfié�à�une�« association cultuelle »�nationale,�nou-vellement�créée,�elle�aussi.�Jean-Pierre Chevènement explique�à�l'AFP�l'ar-

ticulation�entre�la�Fondation�et�l'Association�:�«�Cettefondation, qu'il faudra reconnaître d'utilité publique,doit respecter le principe de la laïcité. Son objet estdonc profane : elle sera en charge de questions so-ciales, culturelles et éducatives. Dans la formationdes imams, elle ne traitera que des aspects civiques,juridiques. Tout ce qui est religieux est hors de sonchamp. C'est pourquoi on va lui adosser une asso-ciation cultuelle - loi de 1905 - qui aura pour missionce qui a trait à la formation religieuse ou au finance-ment de la construction de lieux de culte ».�Il�préciseà�ce�propos�:�«�J'ai fait connaître ma position vis-à-vis des financements étrangers : j'y suis opposé. Il ya des ressources en France ».�

Avant�de�procéder�à�ces�annonces,�et�de�lancer�lanouvelle�structure�de�façon�officielle,�le�ministère�del'Intérieur� va� donc� croiser,� au� cours� de� plusieursséances�ce�lundi,�une�large�palette�de�personnalitésmusulmanes� qualifiées� -� pas� forcément� choisiespour�leurs�engagements�religieux�-�des�élus�concer-nés�et�des�experts.�Anouar Kibech,�président�duConseil� Français� du�Culte�Musulman� (CFCM),� lastructure�pivot�de�ce�nouvel�ensemble,�se�montretrès�optimiste�:�«On va repartir sur une dynamiquepositive, cet épisode va mettre fin à la séquence nau-séabonde du burkini ».

Œcuménisme(SaphirNews/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceNormandie, France – Des mosquées font undon pour l’orgue d'une église

La� section� normande� de� l’Union� des� mosquées� deFrance�(UMF)�a�organisé,�vendredi�24�juin,�un iftar un�peuspécial�dans�ses�locaux�à�Vimoutiers,�dans�l’Orne.�HakimMiftah,�président�régional�de�l’UMF,�a�remis�un�chèque�de300�€�à�l’Association�de�sauvegarde�de�l’orgue�de�l’ÉgliseNotre-Dame.�Depuis�huit�ans,�cette�association�milite�pourrécolter�les�fonds�nécessaires�à�la�restauration�du�CavailléColl,�âgé�de�120�ans.

«�Ce grand orgue fait partie du patrimoine des Vimonas-tériens que nous sommes »,�affirme�Hakim Miftah,�natif�decette�commune�normande�de�3�600�habitants.�«�Certes, ilrevêt un caractère religieux, marque de la culture et des lienshistoriques de la France avec le catholicisme. Mais noussommes convaincus que tolérance, respect, partage rimentaussi avec solidarité »,�a-t-il�déclaré,�cité�par�Ouest France.Hakim Miftah a�adressé�un�message�de�remerciement

au�père�Roland Guérin,�qui�prend�sa�retraite�après�48�ansde�service�au�sein�de�la�paroisse�:�«�Nous vous remercionsde l’ouverture que vous avez toujours démontrée enversla communauté musulmane. Cette contribution est impor-tante pour le bien vivre ensemble qui règne ici. »�

Société(La Vie/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceWashington, États-Unis – Donald Trump a unproblème avec les catholiques

Les�catholiques�seraient�un�des�groupes�les�plus�réfrac-taires�au�vote�Trump,�selon�plusieurs�sondages.�Un�phé-nomène�nouveau�et�inattendu.En�cas�d'élection�présidentielle,�une�majorité�des�catho-

liques�voterait�pour�Hillary Clinton.�La�différence�avec�levote�catholique�pro-Donald�Trump�est�saisissant.�Si� lesélecteurs�américains,�en�général,�se�disent�prêts�à�voterpour�Clinton à�48%�et�pour�Trump à�35%,�la�démocrateatteint�55%�chez�les�catholiques�alors�que�le�républicainséduit� seulement� 32%�d'entre� eux,� en� l'état� actuel� deschoses.�C'est�le�résultat�surprenant�d'un�sondage�réaliséau�mois�d'août�par�le�Public Religion Research Institut.�Unautre� sondage,� effectué� pour� le�Washington Post et� lachaîne�ABC News,�met�en�évidence�la�même�différence�:pas�moins�de�61%�des�catholiques�voteraient�Clinton etseulement�34%�pour�Trump.En�tant�que�groupe�électoral,�les�catholiques�seraient�dé-

sormais�parmi�les�électeurs�les�moins�favorables�à�Trump.On�peut�comparer�leur�préférences�à�celles�de�certainsgroupes�ethniques,�comme�les�hispaniques,�qui�sont�mas-sivement�pro-Clinton.�Et�même�si�on�ne�prend�en�compte

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que�les�catholiques�blancs�(les�noirs�étant�toujours�très�ma-joritairement�anti-Trump),�c'est�toujours�le�vote�pro-Clintonqui�l'emporte.�À�titre�de�comparaison,�les�protestants�blancs«�mainstream�»�(libéraux,�réformés�et�luthériens)�penchentnettement�en�faveur�de�Trump (47%�contre�37%�pour�Clin-ton).�Les�évangéliques�blancs,�eux,�sont�massivement�pro-Trump�(62%�contre�23%).Et�alors�?�Alors,�les�catholiques�représentent�environ�25%

des�électeurs�américains,�soit�un�poids�comparable�à�celuides�évangéliques�blancs�(25-30%).�Il�s'agit�donc�d'un�groupequ'aucun�candidat�ne�peut�se�permettre�de�négliger.�Et�ja-mais�depuis�que�l'on�effectue�ce�type�de�sondages,�on�n'apu�identifier�un�vote�de�rejet�aussi�important�chez�les�catho-liques�à�l'encontre�de�l'un�des�candidats.�Traditionnellement,on�les�considère�plutôt�pro-démocrates,�sans�que�l'on�puisseparler�d'un�électorat�typiquement�démocrate.�Sur�les�onzedernières�élections�présidentielles,�ils�ont�voté�démocrate�6fois�et�républicain�5�fois.�La�dernière�fois,�c'était�pour�GeorgeBush en�2004.�Ces�dernières�années,�les�catholiques�sontdevenus�un�véritable�groupe�pivot.�Barack Obama a�obtenuleur�vote�avec�extrême�justesse�en�2012.�50%�ont�alors�votépour�l'actuel�président,�alors�que�48%�des�catholiques�lui�ontpréféré�le�républicain�Mitt Romney.�Mais�cette�fois-ci,�leschoses�pourront�donc�être�très�différentes.Comment�expliquer�cette�tendance�?�À�vrai�dire,�peu�de

spécialistes�se�sont�penchés�sur�la�question,�comme�le�sug-gère�le�journaliste�politique�Aaron Blake dans�son�articlepour�le�Washington Post.�La�plupart�des�experts�en�sociolo-gie�électorale�pensent�surtout�que�le�vote�religieux�sera�unfacteur�moins�important�que�d'habitude.�Ils�étudient�doncmoins�le�comportement�des�différents�groupes�confession-nels�cette�année.�Du�coup,�à�défaut�de�recherche,�il�faut�secontenter�d'hypothèses.�La�première�est�évidemment�la�cri-tique�du�pape�à�l'égard�du�projet�de�Trump de�construire�unmur�tout�au�long�de�la�frontière�avec�le�Mexique.�«Une per-sonne qui ne pense qu'à construire des murs, où qu'ilssoient, et non pas de ponts, n'est pas chrétien »,�a�déclaréle�pape�François en�février�dernier.�Des�propos�qualifiés�de«�honteux »�par�Donald Trump.�De�même,�les�attaques�sys-tématiques�de�Donald Trump contre�les�migrants,�n'hésitantpas�à�les�qualifier�de�« violeurs »,�peuvent�susciter�une�ré-action�de�rejet�de�beaucoup�de�catholiques,�même�blancs,par�solidarité.�De�fait,�une�grande�partie�des�migrants�venantde� l'Amérique� latine� sont� catholiques.� Par� ailleurs,� lesévêques�américains�ont�pris�fait�et�cause�pour�les�sans-pa-piers,�contrairement�à�Trump qui�voudrait�les�expulser.Un�autre�facteur�qui�pourrait�éventuellement�jouer�est�le

profil�religieux�des�candidats.�Alors�que�Hillary Clinton,méthodiste�(protestante)�très�consensuelle�et�cultivant�l'œ-cuménisme,� se� rend� régulièrement� au� culte,� DonaldTrump,�qui�se�qualifie�de�presbytérien�(protestant),�n'estpas�pratiquant.�Quant�aux�colistiers,�celui�de�Trump,�MikePence,�est�certes�catholique,�mais�il�fréquente�une�égliseévangélique.�Alors�que�le�colistier�de�Clinton,�Tim Kaine,est,�lui,�100�%�catholique,�très�attaché�au�pape�François,à�l'instar�de�l'actuel�vice-président�Joe Biden.�Par�rapportà Hillary Clinton,�Tim Kaine a�également�un�côté�conser-vateur,�en�se�prononçant�par�exemple�«�à titre personnel »contre�l'avortement,�tout�en�étant�relativement�libéral�surd'autres� sujets� (il� est� favorable� au� mariage� gay,� parexemple).�Il�peut�ainsi�rassurer�une�large�partie�des�catho-liques�dont�la�tendance�générale�est�de�se�plier,�progressi-vement,�à�l'évolution�des�mœurs,�sans�toutefois�s'alignercomplètement�sur�celle-ci.�En�tout�cas,�quelle�que�soit�laraison�du�caractère�anti-Trump�du�vote�catholique,�on�diraitque�la�religion�explique�encore�des�choses�aux�États-Unis.

(La�Croix/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceParis, France – Les jeunes se tournent deplus en plus vers la religion

Un�sondage�OpinionWay�réalisé�en�exclusivité�pour�lejournal�La�Croix�révèle�un�regain�d’intérêt�des�jeunes�de18-30�ans�pour�la�religion�...�malgré�une�vision�plus�scep-tique�et�plus�pessimiste.�

Que�ce�soit�vers�la�religion�catholique,�protestante,�mu-sulmane,�bouddhiste�ou�juive,�les�jeunes�de�18-30�se�tour-nent�aujourd’hui�davantage�vers�la�spiritualité�que�leursaînés.�En�seulement�8�ans,�le�nombre�de�jeunes�se�ratta-chant�à�une�religion�est�passé�de�34�à�53%,�selon�un�son-dage�OpinionWay réalisé�pour�le�journal�La Croix.�Si�lareligion�catholique�reste�dominante�chez� les�18-30�ans(42%�contre�4%�de�musulmans�et�3%�de�protestants),�unpoint�commun�entre�toutes�ces�croyances�:�le�bouleverse-ment�des�pratiques.« Désormais, c’est bien plus que la pratique domini-

cale »�explique�Sœur�Nathalie Becquart,�responsable�dela�pastorale�des�jeunes�à�la�Conférence�des�évêques�deFrance,�dans�un�entretien�accordé�au�journal�La Croix.« 40% prient, 30% disent que la dimension spirituelle estimportante dans leur vie et un jeune sur cinq a déjà parti-cipé à un pèlerinage ».�Chose�étonnante,�même�parmi�lesagnostiques,� la�prière�a� trouvé�sa�place.�Un� jeune�noncroyant�sur�quatre�a�déjà�prié�dans�sa�vie.�La présence de la religion

Comment�expliquer�ce�changement�de�paradigme�?�Enplus�d’un�bouleversement�des�pratiques,�le�privé�et�l’intimedes�années�80�a�laissé�place�aujourd’hui�à�une�religion�as-sumée�et�revendiquée�publiquement.�Port�du�voile,�sweatsavec�messages�évangéliques�explicites,�posts�sur�les�ré-seaux�sociaux�:�en�2016,�on�affirme�sa�religion.�«�On est làface à une identité reconstruite par des jeunes qui n’ont paseu de réelle transmission de la foi »�justifie�Jean-FrançoisBruneaud,�sociologue�à�l’université�de�Bordeaux,�toujoursdans�La Croix.�Et�Sœur�Nathalie Becquart de�rajouter :« Une vraie rupture a eu lieu avec la génération 1968 où lapratique religieuse s’est brutalement affaissée ».Se�réapproprier�un�espace�jusqu’alors�boudé�par�une

génération�post-68�apparaît�comme�un�moyen�d’émanci-pation�pour�cette�jeune�génération.�Pour�43%�des�chré-tiens�de�fait,�la�dimension�religieuse�est�importante�pourréussir�sa�vie�personnelle.�Du�côté�des�autres�religionstoutes�confondues,�le�chiffre�monte�à�71%�!�« Les chosesne vont pas si mal »�conclue�ainsi�Jean-François Bru-neaud.�Et�pourtant�deux�éléments�viennent�noircir�le�ta-bleau�de�cette�idyllique�recrudescence�d’amour�du�divin.La�religion�est�aujourd’hui�perçue�comme�un�«�facteur dedivision »�chez�ces�mêmes�jeunes�tandis�que�dans�les�mi-lieux�ruraux�on�délaisse�de�plus�en�plus�la�religion.L’effet de la religion

50%�des�jeunes�estiment�aujourd’hui�que�la�religion�estun� facteur� de� division...� contre� 20%� qui� la� perçoiventcomme�un�facteur�de�paix.�Tout�aussi�inquiétant�:�ils�sont50%�à�penser�qu’il�est�difficile�d’être�croyant�désormais�enFrance.�Guerres�de�religions,�attentats�islamistes�et�laïci-sation�au�XIXe siècle,� l’histoire�a�eu�raison�d’une�visionidéale�de�la�religion.

Tous�les�stéréotypes�ancrés�depuis�des�générations�nesont�cependant�plus�d’actualité�aujourd’hui.�En�effet,� lesondage�révèle�deux�glissements�sociaux�étonnant�dansle�domaine�religieux.�D’une�part,�les�filles�(51%)�sont�moinsnombreuses� que� les� garçons� (55%)� à� se� déclarer

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croyantes.�D’autre�part,�on�assiste�à�l’établissement�« d’undésert spirituel rural ».� La� religion� a� délaissé� les� cam-pagnes�pour�se�diriger�vers�les�grandes�villes.�Et�c’est�l’Île-de-France�qui�détient�la�palme�avec�plus�de�55%�de�sapopulation�qui�se�déclare�croyante.(Protestinter/BIA) - Dammarie-les-Lys, FranceGenève, Suisse - Les intellectuels chrétiensont choisi de s’effacer

Bien�que�les�intellectuels�chrétiens�ne�sont�plus�des�per-sonnages�publics,�la�tradition�de�réflexion�chrétienne�estencore�bien�vivante.En�1947�et�1948,�les�intellectuels�chrétiens�C. S. Lewis

et�Karl Paul Reinhold Niebuhr ont�fait�la�couverture�del’hebdomadaire�américain, le Time.�Depuis,�les�commen-tateurs�ont�déploré�la�disparition�de�ce�genre�de�figures.D’importants�changements�sociaux�sous-tendent�cet�ap-parent�déclin�:�l’accroissement�du�pluralisme,�la�séculari-sation,� l’affaiblissement� mondial� de� l’hégémonieprotestante�et�le�prétendu�triomphe�de�la�science�sur�la�foicomme�meilleur�moyen� de� comprendre� le�monde�mo-derne.Dans�le�numéro�de�septembre�du�magazine�Harper’s,

le�professeur�de�l’Université�Baylor,Alan Jacobs,�expliquepourquoi�les�penseurs�chrétiens�ne�sont�pas�considéréscomme�des�voix�qui�font�autorité�dans�les�débats�publics.Les�évangéliques�conservateurs�accusent�une�élite�hostilequi�les�exclurait�d’avoir�une�influence�culturelle.�Les�pro-testants�historiques�parlent�d’une�transition�qui�a�lieu�de-puis�plusieurs�décennies�passant�du�visage�public�de�lareligion�américaine�à�juste�un�visage�dans�la�foule.Dans�son�essai�très�fin,�Alan Jacobs argumente�que�la

disparition�des�intellectuels�chrétiens�«�n’est pas une his-toire de marginalisation de force ou de rejet public. Les in-tellectuels chrétiens ont choisi de disparaître ».�Mais�lavérité�est�que�la�tradition�intellectuelle�chrétienne�est�bienen�vie.�Ceux�qui� veulent�se�pencher�sur� les�éternellesquestions�de�sens�et�de�valeurs�dans�une�perspective�ra-tionnelle�et�de�foi�chrétienne�ont�des�possibilités�infinies.Dans� tous� les�courants�du�christianisme�américain,� lescroyants�nourrissent�leur�foi�grâce�à�la�lecture,�l’écriture,�ladévotion�et�le�service.Penser plus largement à la religionLe�théologien�d’Harvard,�Ronald Thiemann,�qui�est�dé-

cédé�en�2012,�a�défié� les�chrétiens�de�ne�plus�pensercomme�Karl Paul Reinhold Niebuhr,�mais�plutôt�de�pen-ser�plus�largement�à�la�religion�et�aux�questions�de�société.Les�hommes�et�les�femmes�modernes�continuent�de�per-cevoir�des�valeurs�sacrées,�même�en�dehors�des�frontièresdes�institutions�historiques�chrétiennes.�

Que�ce�soit�à�l’intérieur�ou�à�l’extérieur�des�communau-tés�religieuses,�la�vigueur�des�éditions�chrétiennes�et�ladémocratisation�de�l’information�grâce�à�internet�offrent�unlarge�accès�aux�penseurs�chrétiens�qui�sont�des�intellec-tuels,�sinon�des�savants.�C’est�vrai�que�les�plus�célèbres

chrétiens�–�les�pasteurs�des�«�mégaéglises�»,�les�évangé-listes�et�les�auteurs�de�best-sellers�comme�Rick Warren,Billy Graham et�Max Lucado –�n’écrivent�pas�des�ou-vrages�intellectuels�ou�académiques.�Mais�des�croyantsde�tout�genre�peuvent�trouver�des�exemplaires�d’intellec-tuels�chrétiens�dans�toutes�les�traditions.

On�dit�que�la�religion�américaine�s’étend�sur�3000�miles,mais�n’a�qu’un�pouce�de�profondeur.�Il�y�a�un�solide�cou-rant�anti-intellectuel�qui�traverse�le�christianisme�dans�cepays�et�l’idée�que�le�public�a�réclamé�des�déclarations�d’in-tellectuels�comme�C. S. Lewis et�Reinhold Niebuhr estcertainement�une�exception�historique,�si�encore�elle�estvraie.Les�chrétiens�américains,�en�particulier�dans�les�tradi-

tions�les�plus�populaires,�ont�regardé�avec�suspicion�lescoreligionnaires�très�instruits�ayant�des�liens�avec�les�ins-titutions�d’élite.�De�l’éviction�des�unitariens�et�des�libérauxdu� XIXe siècle� qui� ont� réconcilié� le� christianisme� et� lascience�à�l’étreinte�actuelle�entre�les�anti-intellectuels�etles�figures�religieuses,�les�chrétiens�pourraient�bénéficierd’un�engagement�plus�rigoureux�avec�la�foi,�même�s’ils�yrésistent.

Bien�sûr,�les�chrétiens�vénèrent�des�intellectuels�commeSaint-Augustin,� Thomas d’Aquin, Luther,�Calvin etWesley.�Mais,�rappelez-vous�que�Jésus,�par�lequel�Dieua�réconcilié�le�monde�avec�lui-même,�était�fondamentale-ment�un�profane.�La�figure�centrale�de�l’histoire�humainene�détenait�aucun�diplôme�d’études�supérieures.�Le�chris-tianisme,�ensuite,�offre�une�alternative�à�la�foi�mal�placéedans�la�science,�les�progrès�techniques�qui�ont�marqué�leXXe siècle�et�l’ont�rendu�mortifère�–�raison�pour�laquelle�onattend�des�chrétiens�qu’ils�placent�les�intellectuels�au�pre-mier�rang.Pas d’intellectuels chrétiens publicsAu�lieu�de�cela,�les�conservateurs�se�sont�rassemblés

dans�des�institutions�où�ils�ne�seraient�pas�en�concurrenceavec�des�idées�laïques,�pendant�que�les�libéraux�ont�es-sayé�de�se�fondre�parmi�les�élites�académiques�et�cultu-relles,�à�la�mode.�Nous�n’avons�pas�d’intellectuels�publicschrétiens,�mais�nous�n’en�avons�pas�besoin.�Avec�l’érosionde�l’autorité�religieuse�et�l’augmentation�inévitable�du�plu-ralisme,�ni�les�présidents�ni�le�public�ne�vont�chercher�lesconseils�des�théologiens�de�sitôt.

[...]Il�peut�être�réconfortant�de�rappeler�une�époque�où�des

publications�sans�grandes�prétentions�comme�le Time etle�Reader Digest pouvaient�assumer�un�certain�niveau�d’in-térêt�religieux�et�littéraire.�Mais�un�mouvement�qui�mesurele�temps�depuis�des�millénaires�ne�devrait�pas�être�troublépar�le�fait�que�ses�principaux�penseurs�ne�sont�plus�sur�lescouvertures�de�magazine�depuis�plusieurs�décennies.�Leschrétiens�avec� leurs�dons� intellectuels� vont�aider� leursfrères�et�sœurs�à�réfléchir�aux�grandes�questions�et�auxdéfis,�peut-être�jusqu’à�la�fin�des�temps.�