mieux vivre à l'école 2012 afpss

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1 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit Apprendre et tre heureux lcole Laffaire de tous Une Ecolesoucieusedapprendre vivre et agir ensembledans un climat apais Paris 2012 Journe scientifiqueAFPSSU INPES SIUMPPS 27 janvier 2012 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 2 Ce volume regroupe l'ensemble des textes remis pour la Journe du 27 janvier 2012 lUniversit Paris Descartes45 rue des Saints PresParis Mdecine Scolaire et Universitaire Collection de livres thmatiques DirectionetRdactiondelapublication:DrMarieClaudeROMANO Dr Claude BRAVARD Secrtariat et Administration :A.F.P.S.S.U.242 boulevard Voltaire 75011 Paris [email protected] Site : http://www.afpssu.com/ Imprimeur : XL PrintImpression nV009260 Dpt lgal : janvier 2012 ISBN 978-2-9513364-4-5EAN : 9782951336445 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 3 MIEUXVIVRELECOLEDELAMATERNELLEA LUNIVERSITE Apprendre et tre heureux lcole Apprendre et tre heureux lEcolelaffaire de tous -UneEcolerespectueusedesdiffrencesetdessingularitsdeslvesetdes tudiants-UneEcoleaucarrefourdetouslesmilieuxdeviedeslvesetdestudiants soucieuse de contribuer leur bien tre et des parcours de russite-UneEcolesoucieusedapprendrevivreetagirensembledansunclimat apais-Une Ecole organise autour de programmeset de dispositif dinterventionde promotion de la santen lien avec un rseau europen DEFI ? ENJEUX ? Au del de lchec scolaire et de la violencecomment agirensemble pour APPRENDRE ET ETRE HEUREUX A LECOLE Pour certains cela va de soi mais pour dautres cela peut passer pour une provocation ; Detouttemps,apprendreavislinitiation,ledveloppementdelautonomie,laralisationde soi et la concrtisation possible des projets personnels. Lesenfants,dsleurplusjeunegeentrententhousiasteslcoleavecdesbagages,plusou moinschargsdexpriencesetdesavoirfaire.Lerythmequileurestimposnestpastoujours adapt leur physiologie. Certains sont peu disponibles pour apprendre faute de srnit sur le plan affectif.Ils dcouvrent lEcole les joies et les inconvnients du mtier dcolier et de la vie sociale, Ils en sortent renforcs positivement sur le plan de limage personnelle quand ils sont en russite mais sils sont mis en difficult,leur estime de soi est atteinte. Leur dsir dapprendre smousse pour peu quon les value trop vite et trop tt en interprtantmal leurs rponses ou leurs difficults et ce qui aurait d les stimuler devient vite un frein leur dveloppement.De nombreuses tudes de Sant Publique ont montr que le temps ncessaire au dveloppement dunenfantesttrsvariableselonlestresetilfaudraitprendreencomptelaparticularitde chaque lve. Nousavonsfaitlechoixduneouverturelinternational.Lesdifficultsdesquipesetdes familles seront au cur deschanges et des rflexions de ce colloque. Parents et professionnels nousferonspartdeleursexpriencessurleterrain.Ilsvontainsiessayerdeconfirmerqueles jeunes peuvent tre des apprenants heureux Cest donc bien laffaire de tous ! Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 4 Luniversit de mes rves Julien, tudiant Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 5 Sommaire Introduction______________________________________________________________ 9 Caroline Genet,Mdecin de lducation nationale enGironde, charge d'enseignement l'universit Bordeaux II Claire Brisset Grand tmoin de la journe Les Confrences Le mal tre des tudiants. Ralits et prises en charge__________________ 15 Roland Havas, Psychiatre, psychanalyste, directeurMdical du BAPU Luxembourg, prsident du rseau RESPPET Je suis luni, mais je me soigne ! La sant des tudiants : une question dactualit. _____________________________________________________________ 17 Franoise Narring, mdecin en charge de lUnit Sant Jeunes, Programme Adolescents et Jeunes adultes "I have a dream..."_______________________________________________________ 21 Patrice Huerre Pdo psychiatre, spcialiste des adolescents Lyce de ville, lyce de vie _______________________________________________ 23 Jean Luc CousquerIA - IPR Vie Scolaire Rectorat de Montpellier Crer les conditions de possibilit de la russite de tous les lves______ 35 Didier Jourdan,IUFM d'Auvergne, Universit Blaise Pascal - Laboratoire PAEDI EA4281 Ce qui pourrait se faire. _______________________________________________ 39 Caroline Genet,Mdecin de lducation nationale enGironde, charge d'enseignement l'universit Bordeaux II Bien vivre ensemble lcole : le climat scolaire au cur dune cole en sant ____________________________________________________________________ 59 Gal-Anne Pannatier Coordonnatrice du rseauRomand dEcoles en Sant. Fondation RADIX Projet Ecole 21 associant les objectifs de promotion de la sant et de dveloppement durable, dans une dynamique partenariale ______________ 65 Annick Moreauresponsable dquipe de la cellule dobservation de la sant implique dans le programme europen Interreg IV Gnrations en sant .Apprendre mieux vivre ensemble : prsentation du dispositif __________ 71 Jeannine Pommier,EHESP Dpartement SHSC / UMR 6051, Universit de Rennes 1 Bibliographie ____________________________________________________________ 75 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 6 Les actions sur le terrain Promouvoir le mieux-tre de lcole l'Universit _______________________ 81 Les Laurats____________________________________________________________ 87 Capital motionnel et qualit de vie au travail scolaire et professionnel _ 89 Pr. Bndicte Gendron, UniversitMontpellier- Hrault Promotion de la sant mentale chez des tudiants rhnalpins ___________ 95 Association aPSYtudeLyon- Rhone Mange du sport la rcr (MDS)_______________________________________ 109 Collge Robert Goupil Beaugency -Loiret Si on rvait Image, Rve, Rcit, Ecriture, Partage ____________________ 119 Association si on rvaitParis Lart lcole, un souffle essentiel pour notre socit ___________________ 127 Association courant dART Strasbourg- Bas Rhin Peur lcole/peur de lcole ____________________________________________ 135 La Maison des Adolescents Yvelines Sud Lamlioration de la qualit relationnelle en collge : un outil de prvention de la violence et de promotion de la bientraitance __________ 143 Collge Jean Jaurs,Vieux-Cond, Nord En matire de prvention, les jeunes passent l'action _________________ 155 Centre social rural CIAS : Centre Intercommunal d'Animation SocialeAllaire-Morbihan La prvention danse, sur le thme de la discrimination_______________ 163 Association Just Kiff Dancing. Saint Etienne du Rouvray- Seine Maritime Gestion du stress et bien tre avant les examens________________________ 169 Espace Sant Jeunes de Gennevilliers- Haut de seine Lcole de mes rves vue par des lves et des tudiants Quel message retenir des tmoignages des lves ? _____________________ 179 Au Collge A lcole lmentaire Le collge Hastignan Saint Mdard en Jalles, Acadmie de Bordeaux _ 180 SEGPA Classe de 3me__________________________________________180 SEGPA Classe de 5me A________________________________________184 SEGPA Classe de 5me B________________________________________190 EREA Chteau dOlonne.Acadmie de Nantes _________________________ 197 EREA Classe de 6me__________________________________________197 EREA Classe de 5me ____________________________________________199 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 7 Collge Libert Chevilly La Rue Acadmie de Crteil _________________ 201 Classe de 5me __________________________________________________201 Ecole lmentaire Ettendorf Acadmie de Strasbourg_________________ 205 Classe de CP ___________________________________________________208 Classe de CE1_________________________________________________213 Productions individuelles ______________________________________________ 218 Lorganisation Le Haut patronage des ministres _______________________________________ 222 Le Conseil Scientifique _________________________________________________ 226 Le Conseil dAdministration ____________________________________________ 225 Le Comit dorganisation _______________________________________________ 227 Ils nous soutiennent et participent nos journes Pfizer__________________________________________________________________ 229 INPES __________________________________________________________________ 230 Sanofi Pasteur MSD ____________________________________________________ 231 MAIF ___________________________________________________________________ 232 CFOA ___________________________________________________________________ 234 ASNAV_________________________________________________________________ 235 ANAE ___________________________________________________________________ 236 SHIRE France __________________________________________________________ 236 Les autres partenaires qui participent cette journe __________________ 237 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 8 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 9 Introduction Caroline Genet,Mdecin de lducation nationale enGironde, charge d'enseignement l'universit Bordeaux II Tantdeparamtrespersonnelsconditionnentlafaondontunlvepeut apprhenderlcolequilpeutsemblerillusoiredevouloirallgersensiblementle fardeau de certains. Bien vivre lcole ncessiterait, en premier lieu, de ne pas se voir rajouter par linstitutionscolaire,desourcesdestressetsouffrancesupplmentairesaulot souvent gnreux que la vie se charge doctroyer de nombreux enfants. Enplusdefacteurssocio-familiaux,ducatifsetenvironnementaux,unlve compose avec des ressources propres, dont sa capacit de rsilience, lui permettant de sadapter plus ou moins bien aux changes avec les adultes, les autres enfants et les conditions denseignement qui lui sont proposes C'estbienagrablepourunenfantquandilestcontentdelui,quelagrande personneaussisoitcontentedelui;c'estunepreuve pourluiquandils'aperoit qu'elle ne l'est pas. (F.Dolto) Silestjudicieuxderepenserpourtousleslveslaquestionduramnagement desrythmesscolairesetdurenforcementdelestimedesoi,ilconvientdese pencherplusparticulirementsurceuxquiontdesbesoinsparticuliers ou spcifiques .Entremaladieschroniquescontraignantes,situationsdehandicap (souventlourdes,parfoismalapprhendesparlinstitutionparmanque dinformation),conditionsculturelles etsociales prcaires, troublesspcifiques des apprentissages,psychopathologie,histoirespersonnellesdouloureusesou difficultsscolairesglobales,lesoccasionspourdesenfantsfragilissdemalvivre lcolesansnombreuses.Certainspeuventserebeller,dautreschoisirontdese faire oublier. Confrontsunejournedeclassebeaucoupplusfatiganteetstressantequun lve lambda, certains vont devoir enchainer, lissue de leur journe de cours, sur desdevoirsprolongs(souventdansuneambianceconflictuelleenraisonde lpuisementnerveuxdesdeuxpartenairesparent-enfant),dessancesde rducation ou soins divers, voire du soutien scolaire. Lesloisirs,quiauraientpuleurpermettrededcompresserpeinentsouvent trouverleurplacedanscetemploidutempssurcharg.Langoisseparentale,prfrera mme parfois les supprimer sous prtexte de na pas perdre de temps de travail personnel devant des rsultats jugs insuffisants. Dernier cas de figure, ceux quinontpaspluslesmoyensdeprofiterdeloisirsquedaidefamilialepourles devoirs,choisissentdenepasouvrirleurcartableettententdoublier,jusquau lendemain,laralitdelaclassedevantjeuxvidos,tlvisionouviresavecdes pairs plus gs et souvent dsuvrs. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 10 Limage quun lve a de lui-mme est si importante que ce ne sont pas tant les capacits relles de llve qui comptent pour quil apprenne mais bien celles quil pense avoir. (B.Weiner) Permettrecesenfants,commeauxautres,denrichirleursconnaissances, deffectuer des activits sportives et artistiques passionnantes, voir leur estime de soi et la confiance en leurs capacits progresser doivent rester lesprit de chacun comme des objectifs possibles. Sanstomberdanslintrusionnilasurprotectionafindenepasrendrellve dpendant,ilestpossibledeveillercequilnesedvalorisepasetnesebloque pas en retour dans le domaine de ses comptences scolaires. Celajustifielapriseencomptedesdifficultsdapprentissageetlamiseenplace dadaptationspdagogiques,simplesadopterpourpeuquelenseignantsoit convaincudeleurbienfond.Cesconditionsneles favorisent pascommeon lentendtropsouventdireetleurpermettentdaccderauxmmessavoirsque leurs camarades sans puisement ni dcouragement. Elles ne desserviront pas non pluslesbonslves,puisquonsaitquefaireprogresserleniveaudeslvesen difficults amliore celui des meilleurs. (OCDE, PISA 2000-09. Technical report) Pourquoijapprciecetteprof.parcequequandonsetrompe,ellenenous grondepas,ellechercheavecnouspourquoionarpondu ct M.13 ans, 5, mars 2011 Un allgement du rythme scolaire peut galement se concevoir dans lorganisation sesoutienindividualisetciblmisenplacesurlescrneauxlibresdelemploidu tempsscolairedellve.Eneffet,laideauxdevoirsdelafindejourne,sielle convientbeaucouplaisseleslvesbesoinsparticuliers(BEP)submergspar leurs difficults, incapables de fournir un effort de concentration supplmentaire. Il ne faut pas voir la ralit telle que je suis. (Paul Eluard) Enfin, devant le caractre insupportable des troubles du comportement de certains lves, il est important de ne pas oublier quils expriment souvent dans lexplosion bruyante de leur colre, la souffrance supplmentaire rajoute par linstitution. Ne pasrajouterunemaltraitanceinstitutionnelle,enlesrduisantunetiquettede cas lourd qui na pas sa place dans cet tablissement tout en cherchant pour eux la meilleure prise en charge moyen et long terme est essentielle. Desamnagements,penssenquipe,familleetpartenairesextrieurscompris offrentsouventlopportunitdechangerleregardportsurleslveset amliorent en rponse celui que les enfants et adolescents ont sur eux-mmes Nous commencerons par un tonnement : labsence du mot bientraitance dans notrevocabulaire.Cet oubli rvlequenotreculturenapaspensla bientraitance. (B.Cyrulnik). Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 11 Claire Brisset Grand tmoin de la journe ClaireBrisset,Rendrejusticeauxenfants, ditions Anne Carrire - Claire Brisset, 15 millions denfants dfendre, Ed Albin Michel, 2005 Aprsunecarriredejournaliste,MmeBrissetanotammentoccupplusieurs postes de responsabilit au sein de lUNICEF, Genve et Paris. De 2000 2006, elleaexerclamissiondeDfenseuredesenfants,premiretitulairede cettefonctioninstitueparlaloidu6mars2000.De20062008,elleest InspectricegnraledelEducationnationale,puisestnommeen2008 Mdiatrice de la Ville de Paris, fonction quelle exerce actuellement. Diplme de lInstitut dtudes politiques de Paris, Claire Brisset a commenc sa carrireauserviceconomiqueetsocialduFigaro(1970-1977).Entreau Monde en 1977 au sein du service socit , elle y traite de nombreux sujets lis aux thmes de la sant et des questions sociales, en France et ltranger. EllerejointensuitelUnicef(FondsdesNationsuniespourlenfance)oelle exercenotammentlepostededirectricedelinformationpourlEurope Genve,puis Paris. A cetitre,elle participe llaboration dela Convention internationale sur les droits de lenfant,aujourdhui ratifie par la quasi-totalit despaysdumonde.CestenfonctiondecetteexprienceacquiselUNICEFquelleatnommeau postedeDfenseuredesenfants,aujourdhuifondu au sein du Dfenseur des droits. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 12 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 13 Les Confrences Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 14 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 15 Le mal tre des tudiants. Ralits et prises en charge Roland Havas, Psychiatre, psychanalyste, directeurMdical du BAPU Luxembourg, prsident du rseau RESPPET Le mal tre des tudiants n'est pas une nouveaut: le premier BAPU de France a t fond Paris en 1953. C'est le BAPU "historique", connu l'poque sous le nom de "BAPU Montparnasse" et qui est actuellement gr par la Fondation de Sant des Etudiants de France.Iln'yapas,proprementparler,depathologiespcifiqueauxtudiants:on retrouve, chez eux, les mmes catgories de la souffrance psychique que dans la population gnrale: nvrose, tats limite, psychose, tats dpressifs et anxieux, etc.Cequi,parcontre,estspcifique,c'estlatranched'geconcerne,un momentdelavieol'efficacitdenotreinterventiontient,notamment,ce quelessujetsnesontpasencoreinstallsdansleurschoixdevie. Beaucoupd'tudiantsnousarriventenpremireanne,lorsquelecadre protecteur et contenant de la famille et du lyce vient leur manquer. D'autres consultent alors qu'ils sont prs de la fin des tudes et envisagent avec angoisse leur passage la "vie active". L'offre desoins est multiple, bien quequantitativement insuffisante, commele dmontrent les listes d'attente qui existent dans toutes les institutions. - Les BAPU ont gard de leur histoire la rfrence la psychanalyse, ce qui nesignifiepasquelesquipesthrapeutiquesquiytravaillentproposent obligatoirementauxtudiantsunepsychanalyseouunepsychothrapie analytique.AParisetdanslaRgionParisienneilyadeuxBAPUetsixCMPP avec extension BAPU. Des BAPU existent dans d'autres villes universitaires: Lille, Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 16 Rennes,Grenoble,Marseille,Strasbourg,maisleurmanquesefaitfortement ressentir Lyon et Bordeaux. -LesservicesdeMdecinePrventiveUniversitaireproposentdes entretiensavecdespsychologuesetoffrent,pourcertainsd'entreeux,des prises en charge de plus longue dure. Certaines grandes coles, comme l'Ecole Polytechniqueontleurpropreservicemdicalolespsychologuesontleur place. -Deuxtablissements,laCliniqueGeorgesHeuyerParisetlaClinique DuprSceaux,proposentunepriseenchargequel'ondsignepar"soins-tudes": les tudiants rsident la Clinique, o ils bnficient de l'attention des quipessoignantesmaisaussidel'aided'enseignantsetcontinuentenmme tempsleurstudes.LacliniqueGeorgesHeuyerpossdegalementunRelai lycens-tudiants.LacliniqueDuprcomportegalementunservice d'hospitalisation pour des soins aigus. Cetterelativeatomisationdel'offredesoinsaincitlesintervenants s'associerauseind'unrseaudesoins,leRseaudeSoinsPsychiatriqueset PsychologiquesauxEtudiants(RESPPET).Ilassocie,outrelesinstitutionscites plushaut,leservicedepsychiatriedel'HpitalCochinetleSecteur3de psychiatrieadultedeParis.Ilavocations'ouvrird'autresinstitutionsainsi qu'auxpraticienslibraux.RESPPETaorganissonpremiercolloquele21 octobre 2011 sur le thme des "Paradoxes de la russite". Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 17 Je suis luni, mais je me soigne ! La sant des tudiants : une question dactualit. Franoise Narring, mdecin en charge de lUnit Sant Jeunes, Programme Adolescents et Jeunes adultes Dpartement de lEnfant et de ladolescent et Dpartement de mdecine communautaire, de premier recours et des urgences Hpital Universitaire de Genve Tl : 022372.33.87 Fax : 0223723388 [email protected] Jeune adulte : lge de tous les dangers ? Onpensesouventquelesjeunesadultessontsortisdecettepriodeparfois tumultueusequestladolescence,quilsnontplusdeproblmeseten particulier plus de problmes de sant. Il semble quil nen est rien ! Les tudes montrent que les indicateurs de sant sont plus mauvais pour les 20-24 ans que pourles10-19ans.Lesmaladieschroniquescommelobsitoulesmaladies psychiatriquessontplusfrquentschezlesjeunesadultesqueparmiles10-19 ans.Lestauxdemortalitenparticulierparaccidentsdelarouteoupar maladiesnontransmissiblessontpluslevschezlesjeunesadultes.Enlien avecceschiffresontrouveunplusgrandnombredecomportements dommageables pour la sant dans ce groupe dge. Cecisuggrequelesjeunesadultesontdesbesoinsdesantpourlesquelsils devraient utiliser le systmedesoin. Cenest apparemment pas le cas puisque laconsommationdesoinsestplusbassecetgequavant20ans.Seulesles filles semblent augmenter leur frquentation des cabinets gyncologiques aprs 20 ans, le plus souvent pour des soins de prvention (contraception, dpistage, etc.). Les tudiants et tudiantes nchappent pas ces difficults daccs aux soins. Des strotypes qui ont la vie dure Pedro consulte aux urgences de lhpital pour une entorse de la cheville 22h. Il fait rgulirement du tennis au club universitaire et a fait une chute ce matin. Il na pas de mdecin traitant et ne savait o sadresser. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 18 Contrairementauxidesreues,lestudiantsnesontpassinombreuxavoir unemauvaisehyginede vie. Ils mangent assez rgulirement etpresquetrois quartdcriventunealimentationpluttquilibre.Ilsemblequelesraisons dunemauvaisealimentationsontsouventfinancires.Ilssontaussiplus nombreux que les moins de 20 ans faire du sport rgulirement.Onconstatedailleursuneprvalencetrsfaibledelobsitparmiles tudiants.Cequipourraittreuneconsquencedecescomportements,mais serait aussi corrle avec le niveau socio-conomique de leurs familles.Lestudiants,cependant,sontdesjeunesadultescommelesautres,soumis depuis ladolescence la pression mdiatique autour du corps parfait. Une fille sur deux se sent mal dans son corps, et souhaite maigrir : certaines dentre elles font des rgimes, voire se font vomir pour perdre du poids. Chez les garons et surtout les plus gs, on trouve plutt le dsir de se muscler.Lesabusdesubstancesparaissentplusfrquentscetge.Letabagisme concerne un quart des tudiants. Il reste important chez les filles et les garons cet ge, mme si la tendance semble la baisse. Moins de 20% des tudiants ne consomment jamais dalcool et plus de 20% en consomment 2 fois par semaine. Les garons sont plus nombreux que les filles boire rgulirement. Ceci est, entre autres,li leurs conditions de vie et leur budget mensuel, les boursiers par exemple sont moins souvent consommateurs dalcool que les autres. La souffrance psychique mconnue Si trois quart des tudiants disent se sentir en forme, 17% dcrivent un mal-tre aucoursdesdouzederniersmois,cestdireunesouffrancepsychologique diffuse ou ractionnelle une situation difficile, dune dure infrieure 3 mois. Et 8% parlent de troubles svres, anxit et troubles de lhumeur en particulier symptmes dpressifs depuis plus de 3 mois avec un retentissement important surlaviequotidienneetlestudes.Pourlensembledecestroubles,lesfilles sont deux fois plus touches que les garons.Lesidessuicidairessontmentionnespar15%destudiants,cequiparait alarmantquandonsaitquepeudejeunesontloccasiondeparlerdece dsespoir et quela moiti environ des jeunesqui fontunetentativede suicide ne le disent personne. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 19 Au secours, on veut maider ! En tant que jeunes adultes, les tudiants sont dans une situation dambivalence parfois difficile vivre : vouloir tre autonome et se sentir encore dpendant. Danslesoutienetlentraidequanddesproblmesdesantseposent,les parentsjouentencoreungrandrle,mmechezlesplusgspourlasant physiquecommepourlasantmentale.Encequiconcernelasouffrance psychique,lesrelationsamoureusesetlasexualit,cesontlesamisqui deviennentlesaidesprincipales.Lasolidaritduquotidienestalorsunatout pourlaprventionetlapromotiondelasant.Laplupartdesparentssont encore concerns par lavenir professionnel et les tudes. En apportant une aide financire, ils reprsentent un point dappui important. Mais noublions pas que deplusenplusdtudiantsontamenstravaillerpourfinancerleurstudes. La solitude peut alors tre lourde porter et laccumulation des difficults peut gnrerdesproblmespsychosomatiquesoudesdifficultspsychologiques importantes.Desconsultationsetuneaideprcocesdanscessituationsde souffrancesontcapitalespourrtablirunquilibreprcaireetprvenirles passages lacte. Dans les pistes pour amliorer la prvention individuelle et la qualit des soins, laccs aux soins joue un rle important. Des principes comme ceux dvelopps parlOMS(Youthfriendlyhealthservicesouservicesdesantaccueillantaux jeunes)peuventnous aider.Laproximitetlaccueil danslesservices,chezles mdecinsdepremiersrecoursoudansdesstructuresdorientationest primordiale. A luniversit de Genve, une cellule daide a t mise en place sur leslieuxdeluniversit : lAntenneSant .Onpeutsyrendresansrendez-vous, pour un entretien ou des informations pour sorienter dans le systme de sant.Unpsychologueetuneinfirmirereoiventlesjeunesetpeuventse rfrer un mdecin qui travaille avec eux. Beaucoup de jeunes ont un mdecin traitant, parfois plutt au domicile de leur parent.Cestsouventungnraliste,maisungyncologuepeutaussitreun mdecinderfrencepourlesfilles.Lesjeunesporteursduneaffection chroniqueontsouventunspcialistequijouecerledemdecinpersonnel. Cependant on sait que les problmes lis au tabac, lalcool, au cannabis ou au suicide, sont des questions difficiles aborder avec un adulte. Sans linitiative du mdecin pour parler de ce sujet, sans un cadre de confidentialit et une relation deconfiance,le contact avecdespersonnels desantnepermet pas deparler des vrais problmes,c'est--diredesproblmesquiseposentetquiles proccupent. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 20 Encesens,lesconsultationsmdicalesoupsychologiquesreprsententtrop souventdesoccasionsmanquespourlestudiantsetlesjeunesengnral. Des occasions manques pour aborder les problmes, pour informer et motiver desjeunesquisemettentendanger,etfinalementleurpermettredeprendre en charge leur sant et de devenir autonomes. CV Franoise Narring Consultation Sant Jeunes Hpitaux Universitaires de Genve Bd de la Cluse 87 CH-1211GENEVE 14 Tel022.372.33.87 Fax022.372.33.88 Courriel [email protected] Mdecin diplm de la Facult de mdecine de Nancy, France. Spcialiste en Mdecine gnrale et en Sant publique. Master en Sant Communautaire, universit Laval, Qubec Canada. Formation en Mdecine des Adolescents au Qubec. AtravaillcommemdecindefamilleenFranceetavecMdecinssans FrontireetMdecinsduMonde.Puiscommemdecindesantpublique lobservatoire rgional de la sant de Lorraine. Travailcliniquedanslunitmultidisciplinairedesantdesadolescents Lausanne. Travaux de recherche pidmiologique : a dirig plusieurs tudes sur la sant des adolescents en Suisse entre 1990 et 2002.Mdecinadjointeagrge,responsabledelunitSantJeunesdepuisle1er janvier 2003,DpartementdelEnfantetdelAdolescent&DpartementdeMdecine GnraldelhpitaluniversitairedeGenve.Pr.Agrgelafacultde mdecine de luniversit de Genve Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 21 "I have a dream..." Patrice Huerre Pdo psychiatre, spcialiste des adolescents Rsum Dans cette communication, je partirai de quelques constats que lon peut tablir dansnotresystmeducatif,autantenfamillequedanslemilieuscolaireet universitaire. La pratique clinique regorge d'exemples parlants. Notre poque,sature de bonnesintentions apparentes, est si souvent contre-productivequ'ilesttempsd'interrogerdefaoncritique-entreautres-son rapportau tempsetl'avenir,aurisque,aujeu etauxnouvelles technologies, tout autant que son ambiance excitante. Jeferaipartdequelquesrvesdenatureeninflchirlestendancesnuisibles aubondveloppementdel'enfantetdel'adolescentetprincipalementcelles quiinterviennentngativementdanslesapprentissagesetdanslaprparation de la vie d'adulte. Ancienchefdeservicedepsychiatriedelenfantetdeladolescentetvice-prsidentdelamaisondesadolescentsduSuddesHautsdeSeine.Adirig pendant 14 ans deux cliniques spcialises ( Sceaux et Paris) dans les soins avec tudespourleslycensettudiantsenrgionparisienne.Ilestspcialisdepuis prsde30ansdanslesactionsdeprventionetdesoinspourlesenfants,les adolescents et les jeunes adultes. Il prside lInstitut du virtuel Seine Ouest (IVSO) et dirige le centre de formation du Collge International de lAdolescence (CILA) dont il est vice-prsident. Ilintervientparailleurscommeconsultantauprsdesdirigeantsdegrands groupesinternationaux(danslessecteursdelasant,delabanque,delindustrie Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 22 dujouet,delindustrieduluxe,delinformatique,desnouvellestechnologies numriques, des fournisseurs de jeux en ligne). Ilacritdenombreuxouvragesetarticlesdestinstantauxparentsqu'aux professionnels.Ilintervientdansdenombreuxgroupesdetravail(notamment auprsdelaMissionInterministrielledeLuttecontrelesDroguesetles Toxicomanies(MILDT),duConseilsuprieurdelAudiovisuel(CSA),desministres destransports,delasant,delafamilleetdelducationnationale.Ila particulirementtudilesquestionsdesfonctionnementsdegroupe,daddiction, de violence, des enjeux scolaires, du stress et du jeu. Principaux ouvrages publis : -Drogues,toxicomanesettoxicomanies,encollaborationavecA.BIRONetJ.M. REYMOND. d. HERMANN, 1979. -Perocco le Perroquet avec O. DEBR Editions de lcole des Loisirs - Paris, 1990. -L'adolescenceenhritage :degnrationengnrationCalmann-Lvyditeur, Paris, 1996. -Voyageaupaysdesadolescents :310motsclspourmieuxsereprerCalmann-Lvy Editeur, Paris, 1999. -Ladolescencenexistepas:histoiredestribulationsdunartificeencollaboration avecM.PAGAN-REYMONDetJ.M.REYMOND.PrfaceduPrJeanBERNARD- Nouvelle dition actualise : aux ditions Odile Jacob, Paris, 2002 -Ni anges, ni sauvages : les jeunes et la violence Janvier 2002, ditions Anne Carrire, Paris.NouvelleditionenLivredepoche,septembre2004,prixdelInstitutdes Hautes Etudes de Scurit Intrieure -Arrte de me parler sur ce ton avec Laurence Delpierre, Albin Michel, janvier 2004 -Faut-ilplaindrelesbonslves ?Leprixdelexcellence,avecFabienneAzire, Hachette littratures, Paris, 2005 -Jemenfiche,jiraiquandmme!Quelleautoritavecladolescent?AvecAnne Lamy, Albin Michel, 2006 -Place aujeu!Jouer pour apprendre vivreNathan, septembre 2007. -La prpa sans stress, avec Thomas Huerre Hachette littratures, Paris, fvrier 2009 -Pres solos, pres singuliers, avec Christilla Pell-Doul, Albin Michel, 2010. Il a aussi dirig la publication des ouvrages collectifs suivants : -Parents et adolescents: des interactions au fil du temps, avec Laurent Renard, Ers, 2001 -Les professionnels face la sexualit des adolescents, avec Didier Lauru, Ers, 2001 -Cannabisetadolescence:desliaisonsdangereusesavecFranoisMarty,Albin Michel, 2004 -Labsentisme scolaire : du normal au pathologique, Hachette littratures, 2006 -Questions dautorit, avec Danile Guilbert, Ers, 2006 -Alcooletadolescence :jeunesenqutedivresse,avecFranoisMarty,Albin Michel, 2007 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 23 Lyce de ville, lyce de vie Jean Luc CousquerIA - IPR Vie Scolaire Rectorat de Montpellier Jaitinvitrflchirlaquestion lycedeville,lycedevie eten exposer la problmatique, au regard de ce que je pouvais en connaitre ! Quelle(s) vie (s) dans le lyce est une question plurielle: Y aller, les trajets et les transports, le mouvement quotidien de respiration de la villequidraine,engloutit,traite,vacue,rgurgite.Lescirculations,les regroupements,institutionnels,informels,lespotesetlesennemis,les profsLesenseignements,lespreuves,lesnotations,lesexamens,les classements,lesconseils.Manger,sortir,rentrer,retrouver,viter,attendre, esprer, aimer, rprouver, patienter.Toute une vie! Lyce de ville, lyce de vie Cettepropositionmatfaitecertainementpourlejeudemots,lejeude consonances qui sy trouvait et je lai considre longtemps du regard que peut porter un coq sur une boite dallumettes. Un lyce pour la vie, la vie de mon lyce, le lyce cest la vie, la ville et son lyce et,allonsytantquilyadelavie,ilyadulyceBon,surquellequestion marrter?LeLyceprcismentestuntablissementdenatureurbaine,par rapport lcole qui, elle, est rurale; elle les rudiments du savoir vivre, se tenir etsavoirreconnaitreunpeudumonde,uneculturecommune,communale ; lui,aulyce,lducationpourlesfilsdesbourgeoisiescitadinesafindeles civilisercompltement ;loign,rassembleurdeslitesruniesparcequiles distingue,lelyceestdecefait,dailleurs,uninternatleplussouvent,pour accueillir des jeunes provenant de rsidences trop loignes pour tre rejointes quotidiennement, pied ou cheval. Le Lyce du 3 millnaire?-Quelle mission, quoi ( qui) sert-il, quelle organisation? -Lavie,lavraie,luiest-elleinterneouexterne,avantdyrentrer,aprs en sortir, en y demeurant ? Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 24 Marquerlafrontireentrelescolaireetlehorsscolaire,cest,aufond,faire apparaitrecequeveutla socitcommeducation institutionnelle:quelssont lesobjectifsquelleassigneauxpersonnelsquiagissentensonnomdurantle tempsdulyceetquellessontlesattentesquellenourritlgarddeslves quiysontaccueillis.Jessaieraidetmoignerdelhorizondcouvertdansles visites,rflexions,documentscumulscesderniresannes;tmoignagelibre, arm par lanalyse et lexprience.Le Lyce : un temps et un lieu de vie, dans la vie de la ville Le temps pass pour aller de ladolescence vers lge adulte, de lducation vers la vie active. Lespace organis de la vie ensemble, les entres et les sorties, les salles de cours, ce premier chez nous qui nest plus chez les parents, mais ou les adultes gouvernent encore, ou du moins le croient-ils. Plus de 4200 lyces gnraux et professionnels en France aujourd'hui qui tirent leurnomgnriqueduLycedAristote;marquantainsiquilsagitbiende lducation de jeunes appels diriger voire gouverner. Le Lyce tait alors un espace prs dun gymnase d'Athnes dans lequel Aristote enseigne. Lendroit taitsitu proximitdutemple d'Apollon lycien, d'o son nom.Unelatitudeetunegrandesouplesseentrelededansetledehors; lespace du lyce nest pas encore cern, il sagit dune promenade intellectuelle entre les performances physiques et les devoirs rendus aux Dieux. LeLycenapolonien,lieusanctuarisetpolicousontformesleslites nationalesdontlenouveaurgimeabesoin,resteradanscettelogiquemme silnapluslecaractredetempsprisentrelesdisciplinesducorpsetcellede lme.Linstitution des Lyces en France est conscutive lorganisation administrative miseenplaceparNapolonBonaparte-loidu11floraldel'anX(1ermai 1802)-pourremplacerlescolesdelancienrgimeetformer l'litedela nation ; le lyce,selon l'expression deNapolon, fait partie avecleCodecivil ouencorelaLgiond'honneur,des massesdegranit grceauxquellesl ancien rgime ne pourra plus contester le nouvel ordre issu de la Rvolution.Cest un espace et un temps ou les jeunes sont vigoureusement soustraits leur milieudorigine,pourtreduqusdanslespritdessciencesetdelidologie impriale, afin dtre des fonctionnaires clairs et efficaces. Le lyce assure un enseignementlong,litisteprocdantdunmodlereligieuxmilitaris ;mixte du couvent et de la caserne, aussi bien dans larchitecture que dans la discipline. L'article 5 du dcret du 17 mars 1808 en fixe ainsi le programme : Les langues anciennes,l'histoire,larhtorique,lalogique,etleslmentsdessciences mathmatiquesetphysiques ,toutfaitdanslespritdecequeBonaparte avaitreucommeformationlorsquiltaitBrienneetdeschoixquitaient ceux dun jeune intellectuel activiste de la fin du XVIII sicle. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 25 LeslycesdejeunesfillesvoientlejouraveclaloiproposeparCamilleSe, voteen1880.Ilsdeviendrontgratuitspartirde1926.Cestpartirdecette priode que se stabilise le modle franais. Le modle franaisUneorganisationetunegestioncentralises,tatiques;unemissiondontles enjeuxsontautantidologiquesetpolitiquesquducatifs;uneformation anime par llitisme rpublicain (promotion de tous et slection des meilleurs); lenvironnementlocalnyestpassollicit,sauflescollectivitsappeles contribuerlobligationscolaire,parlamisedispositiondelocauxetleur entretien.Cemodlevoluerapeudanssalogiquedensemble,lecollge uniqueaccompagnantle dveloppement dmographiqueet la dmocratisation de la socit au sortir de la seconde guerre mondiale, se prolongeant ensuite au niveau des lyces, de manire quasi mcanique dans les annes quatre-vingt. Cemodleestactuellementencrisecarmonsensayantatteintsespropres limites,etnonpastantparlaprgnancedumodleanglo-saxon.Jeprendrai deuxexemplespourexpliquercetteposition;deuxproblmatiquestraversent les multiples rformes du lyce amorces depuis vingt ans et ne trouvent pas de solutionsatisfaisante:pourleslves,ladiversificationdeleursparcoursetla diffrenciationdeleuraccompagnement,pourlesenseignements,louverture descomplmentaritsinterdisciplinairespardesapprochestransversales.Le systmefranaisbuttesurcesdeuxcueilsquinesontpasanodins,puisquil sagitpourlepremier,delapoursuitedepuislecollgejusquaulycede laccueildetousleslvesetdelamiseenplacedeparcoursderussiteet pourlesecond,desajustements,voiredesredcoupagesncessairesdes domaines des disciplinaires, au regard des avances scientifiques et techniques. Onretrouvecesdeuxenjeuxactuellementreprsdanslarformedeslyces, souslappellationdelAccompagnementPersonnalisetdesEnseignements dExplorationquinesontquelexpressionactuelledesdeuxproblmatiques mentionnes plus haut,poses et connues depuis les annes 80. Outredesdifficultsinternes,dautresraisonsdecettecrise,tiennentla centralisationdelorganisationetdeladministrationscolairesetaussila rcentedisjonctionentredescotsdeplusenpluslourdsetdesrsultats apparemment en baisse.Delprocdelarecherchedesolutionsdansdautresmodleset particulirementlemodleanglo-saxon,recherchealimenteaussipar lintgration progressive dans le cadre europen ou ce modle est dj prsent. Trouver une adquation entre des cots stabiliss, si on ne peut les diminuer, et des rsultats maintenus, au moins, amliors au mieux. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 26 F.Dubet(LeMonde11fvrier2011)note faut-ilpourautantparlerdune logiquedentreprise?Jepensesimplementquelinstitutionesttenuede changer . Le modle anglo-saxonLe modle anglo-saxon connait des organisations variables mais certains traits y sontpartags :Lacommandepolitiquedducationappartientbiensrau niveau central, mais elle porte sur un domaineresserr, dans des tats souvent fdrauxoudcentraliss(provinces);lesdlgationsdecomptencesversla gestion locale et de proximitsont larges et diverses; les diffrents oprateurs, ycomprisceuxayantlachargedelenseignement,sontleplussouventmisen concurrenceetpossdentdesidentitsprofessionnellespropres;lvaluation estrgulire,aussibiencelledesrsultatsdeslvesquecelledescots ducatifsglobauxmobilisspouryparvenir ;cersvaluationsconditionnent frquemment les attributions de budgets, publics ou privs. Larecherchedanscemodledesolutionstransposablesdanslesystme franaisdevienttrssystmatique,parcequeparaissantplusadaptes,plus souples,pluslibrales,plusconomiques.B.Obama lducationestun problmeconomique,cestleproblmefondamental ;rentabilitde linvestissement,volumedeladpensesontenpriodedecrisedesquestions dautantplusfortesquellesportentlafoissurlapartdirecteetbrutedela dpense ducative immdiate dans le budget des Etats et en mme temps sur le caractrealatoiredecetypedinvestissementdontlarentabilitesttoujours diffre et jamais certaine! Acetteinquitudeexistentielleausenssartrien,jaitendancerpondreen considrantcommetrssatisfaisanteetraisonnable,laremarqueattribue AbrahamLincoln: voustrouvezquelducationcotecher,essayez lignorance! Cesdtoursparaissentloindelaviedeslycens,icietmaintenant,cependant jai besoin de bien souligner d o je porte mon regard car lorganisation actuelle destablissementsquisontlesleursdterminebeaucoupdeleurs comportements et la crise de lconomie et de la finance impacte beaucouples reprsentations quils ont de leur propre avenir. Je trouve trs parlante la polysmie du mot intrt. Lemotintrt-dulatininterest, cequiimporte,estinter,setrouveau milieu -aunevaritdesignificationstroublante :sentimentdecuriosit, dattractionveillepourquelquunouquelquechose ;cequiconvient,est avantageux,favorable, digned'attention; cequi donneenvie par sa valeur, son importance ;l'intrtgnral,quiconcernelebienpublic ;lintrtparticulier Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 27 qui procure des bnfices ; en matirefinancire, l intrt est la rmunration offerte en retour d'un prt.Lintrt du LycePour les lycens, pour les pdagogues,pour lescitoyens ou citadins ?En quoi cetemps et celieu importent ils ? On aperoitbien queposantdecettefaon, aveccevocabulaire,laquestiondelintrtdulyce,onestplongdansla confusion du rapport entre le prsent et lavenir et du pari que reprsente toute anticipation,surtoutducative,paritouchanttantlimaginairecollectif,qu lestimepersonnelle,quauvolumedelamiseinitiale;toutcelarelevantbien dune problmatique de crdit et de confiance. Il nest pas anormal que lenjeu soit constitu par des lments individuels et collectifs, culturels et budgtaires, sociauxetfinanciersnitonnantquebeaucoupdelycensperdentconfiance, surtoutsiindividuellementoucollectivementilssonthsitantsencoreetpeu surs de disposer des comptences, des savoirs, des usages attendus.Quelestlintrtdulyce,lintrtdulycen;onretrouvelunesmantique conomiqueetpersonnelle:valeur,valuationsansparlerdenotation.Jele souligne parce que je vais me servir de lexpression de pari ducatif: quel en/jeu mettredansunecontrainteprsentepourunelibrationfuture;quevais-je gagner plus tard mobliger aujourdhui perdre partie de ma libert? Les lves ont intrt accder au Lyce, car le plus haut niveau dtude assure lesmeilleuresconditionsdemploi,sansquilyaitaucuneautomaticitdans cette quation. Ils y ont intrt car le lyce offre une multitude de situations de rencontresavecdespairs,individusdemilieuxdiversparachevantlinsertion socialedanslarrivelgeadulte.Maiscesobservationsseconfrontent dautresralits ;ladiversitdesmilieuxproduit,re/produit,desdiffrences doriginesocialedontlharmonienestpasprtablie,lycesdevilleoui,mais aussi lyces de quartiers ; les contenus denseignement trop articuls aux seules preuvesdubaccalauratsontdconnectsdintrtimmdiat ;alleraulyce cotecherenmatriels,dplacements,restaurations.Cetintrtestsouvent d/jou,d/mentipardessituations,desinterprtationsrendantlepari ducatif, drisoire, trompeur . LaurenceCornu acoordonnlenumrodelarevueduCIEPdeSvresintitul Le plaisir et lennui lcole doctobre 2011; elle crit dans lintroduction de cet ensemble relier ltude et la vie, cest rencontrer le dsir de sujets vivants. Lcoleinstrumentalisepeutbieninstrumentaliserleplaisir.Asecouperdu dsirdessujets,deleurcapacit-celledeslvescommedesprofesseurs- prouverdesjoiesesthtiquesouintellectuelles,sacontrainteaccompagne dinjonctionspressantes ne peut quengendrer de la souffrance, du rejet, contre tout sens commun. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 28 Etude IFOP automne 2011Question :quelestselonvousleprincipalfreinpouraccderauxtudes suprieures longues et tout particulirement aux grandes coles ? Lycens en population gnrale : Le manquedeconfiance en soi : 42% Le manquede moyens financiers :39% La longueur et la difficult supposes du cursus :36% Lycens en ZUS Lemanquedeconfianceensoi :47%Lalongueuretladifficultsupposesdu cursus :41% Le manque de moyens financiers :29% Rien de plus vague mais prgnant que le sentiment de confiance en soi: tre la hauteur,sesentir,avoirintrt,gout,enviede,sestimerenmesure.toutes chosesquiprocdentdelareprsentationdurle,attendusocialement,que lon joue et des gains personnels que lon peut y trouver. Cest ce point je crois que le modle franais est gravement en crise, dans le doute de plus en plus fort qui envahit les lves (et les professeurs) modifier la dtermination sociale des parcoursscolairesousymtriquementdanslacceptation,rsignecertes,que les jeux sont dj faits, que le pari ducatif est vain. Difficultsscolariser(entermesdacculturation)certainsjeunesenfantstrs loignsdesnormesscolairesdsleniveauprimaire;Difficultsassurer laccueil diffrenci de tous les lves au sein du collge; Difficults organiser lelycepourrpondrelafoisaudoubledfideladmocratisationetde lexigence de niveau F. Dubet Or si notre avenir dpend deslites, il dpend plusencoredu niveau de la trs grande majorit des lves qui seront ouvriers, employs, chargs des serviceslapersonneonpeutcraindrequelespolitiquesactuellesne renversentletropismeenproposantauxplusmritantsdeslvesdfavorises de rejoindre demain llite. Le problme majeur cest les autres . Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 29 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 30 Que dire! On est lorigine Lcole fait rver et dessine des destins(pour a, il faut dabordquelle ait endormi...) Lalecturelepluspuissantinstrumentdducation,traduire aujourdhui linternet ? Rvesdavenir:tuseras!Futur,mmepasconditionnel,donctoi maintenant de te prparer Toutyest:citoyen,soldatagriculteur,chefdefamille,commerant, marin, colon : Leshommes, les femmes sont leur place, les noirs aussi, Laxedelinstaurationdelinstructionpubliqueestencohrenceparfaiteavec la dynamique de la socit franaise du moment, tourne dans le temps et dans lespaceverslaccomplissementdesamissioncivilisatricedducationmorale, civique,progressiste.Ilyauraitbeaucoupanalyser,interprter,jenenferai rien, ce nest pas lobjet. Aujourdhuilesrvesdavenirsontcertainement moinsassurs,la commande politiqueadresselcoleestglobale,fluctuante,paradoxale,sytrouver, lveouenseignant,estangoissantcarlescartsentrelesymboliquede linstitution,limaginairedesprotagonistesetlerel delasocitcreusentdes dsquilibres prilleux.Lenjeu des annes lyce de ce sicle : Entretenir le gout durel,luiconfrerdelintrt,apprendremaitrisersonarticulationau virtuel, en jouer. Pourcelabeaucoupchanger,maispeudecotbudgtairemesemble-t-il ; unegigantesquemisejourduneinstitutiondontlhistoireestsiancienne, dontlaplaceetlareprsentationsontsilourdes,sirichesquilnefautniles briser, ni les laisserbriser la vie. Les mesures auxquelles jepense,parcequeje les vois possibles et ncessaires sont dordres diffrents : Dissocier et singulariser dans le temps scolaire, temps denseignement et temps detravail :rduirefortementletempsdenseignement(cours)etintgrerle tempsdapprentissage(travailcollectifouindividuelencadroupas)dansle temps scolaire. Actualiserlesrecompositionsdisciplinairesetdfinirlesprogrammesdes domainestransversaux :laculturenumrique,levivreensemble,laculture gnrale,lenvironnement,laprventionetlasant,ledveloppement personnel, la mobilit.sont des thmatiques qui recouvrent des savoirs et des activits sociales actuelles, renvoyant au rel des jeunes, tel quils sy frottent et selereprsentent.Ilconviendraitdedfinir(avectouteslesprcautions pistmologiquesncessaires)desdomainesdenseignementpertinents ; comme en leur temps lont t, lhistoire-gographie, le franais Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 31 Faire des tablissements, des espaces de travail, denseignement, dchanges et derecherchesculturels :aujourdhui,lelycecomportedesespacesetdes fonctionsdenseignement,derestauration,dadministration,decirculation,de documentation, dattente. Il nest pas conu, bti pour recevoir des activits de travail personnel, ni pour lesenseignants qui ny ont pas de bureau, ni pour les lves qui nont pas de vraies salles de travail, ni pour des rencontres et projets ouverts diffrents publics. Inscrire dans la loi les articulations entre linstitution scolaire et les collectivits publiques,lesmilieuxprofessionnels.Lescollectivitsdoiventtreassocies commecomposantesdesinstitutionspubliquesenchargedelducation nationale : outre les btiments, les personnels techniques, la loi doit dfinir leur contribution aux besoins actuels des lves particulirement en tant associes lducationlamobilit :mobilitsocialeavecdesprojetsinter tablissementsobligatoires,mobilitgographiqueaveccontributionaux sjoursltrangeretauxvoyagesscolaires,mobilitculturelle, professionnelle :dplacements,sjours,stagesobligatoiresquechaquelve devrait avoir pratiqu un nombre suffisant de fois au cours de sa scolarit. Lamobilitdoittrereconnuecommepartieprenanteetobligatoiredela scolarit. Les tablissements sont tenus de fournir tout lve des stages de dcouverte desmilieuxprofessionnels;lessitessontchoisisparlquipeducativeet proposesllveetsafamille.Danscetespritlesentreprisesdeplusde quelquesdizainesdesalarisdoiventproposerunecapacitdaccueilde2 lves durant 4 semaines par an (par tranches de 20 salaris) les tablissements disposentdunrseaudentreprisesetdinstitutionspartenairesassociesau service dducation. Ainsilebricolagebeaucouptropalatoireetmanifestementingalitairedes conditionsactuellesdevoyagesscolairesetdestagesdedcouverte professionnelleseraremplacparuneobligationassume,partagede partenariat mutuellement avantageux entre tablissements et entreprises. Lesinstitutionspubliquesouprivesdontlaraisonsocialeestconformecet objectifetagresparlEtatceteffet,doiventaccueillirdeslvesayantun besoin ponctuel dencadrement ducatif individuel et rigoureux. Sortir lcole delle mme Lducationestdevenueuneaffairetropcomplexeetduneimportancetrop dcisive aux points de vue politique, social, culturel, conomique pour en laisser laconceptionetlamiseenuvreauxservicesdenseignementseuls ;onsait maintenant combien lenvironnement ducatif dtermine les parcours scolaires Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 32 pourdevoirspcifieretinstitutionnalisercequiestlaportedelapuissance publique. Lducation doit tre lobjet dune action publique de grande ampleur associantsouslautoritdelEtatlescollectivitsterritoriales,lesinstitutions publiques et prives dans le cadre dune loi gnrale portant les responsabilits, obligationsquisimposerontdanslintrtgnral.Lcoledoittreinstalle lgitimement au cur dun rseau dinstitutions dans lesquelles elle trouve ses prolongements,sesillustrations ;enretourcesinstitutionstrouventdans lappareilscolairedesressourcespourleurpropreactionculturelleoude formation. Alors,dequila" culturegnrale "est-elleenfindecomptelaculture ?De personne,c'estcequirendl'expressionaussivaguequecommode.Sansdoute parce que les gens d'cole ne veulent pas tablir une liaison forte entre la culture etdespratiquessocialesidentifies.Parfoispournepassortird'uneapparente neutralit. Parfois pour prserver des savoirs qui n'ont de valeur dcisive qu'aux yeuxdeceuxquilesenseignentetytrouventunepartdeleuridentit.Et souventparcequel'colesesatisfaitdeprparerelle-mmepluttqu'au monde. P. Perrenoud Dernier point, pour achever : les valeurs Lamachineinformatiqueainstaurunrapportautemps,doncaurel,oula dureserduitauclicetlexcution,oulespacesereprsentedanslimage delcran.Cestainsi.Lesvaleursdelibert,dgalit,defraternit,delacit, descuritsontlesprincipessurlesquelsnosloisetrglesdecivilitsont globalement fondes. La confiance et lintrt de chacun en tous, reposent aussi sur ces valeurs qui sont une sorte de continuum fiable qui ,de clic en clic, assure que la ralit sociale est bien encore l, que les rgles du jeu nont pas chang, que les attentes des uns et des autres, via internet ou pas, sont respectes. Plus levirtuelprendplace,pluslescranssinterposent,etdavantagedeviennent indispensablesetintransigeantslesretoursaurel ;ralitnaturelleou humaine ordonne par les lois que nousavons nonces, lois quigarantissentque le rel est commun et partag. Et que l sont lespace et le temps dexercice de la libert. Le temps- qui dure et fait attendre-, lespace- qui na de limite que lhorizon et la porte de regard-, le sujet- qui nest pas quun profil ditems-, ne sontpasabolisparletraitementautomatiquedesimagesetdesdonnes.Au contraire, quoique tenus distance, numriss, le gout des autres, le relief de la vie,ledbat pourduvrai nensontqueplusforts,beaux,sauvageset surprenantsIlfautunemoraleviveetdesvaleursflagrantespourlirecerel surtrait, et nepas, merci dun clic, livrer son cerveau limpression du web mondial. En cela la construction partage, converse de l inter/dit est un patrimoine toujours actuel et irremplaable du Lyce. Depuis Aristote. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 33 Homme libre toujours tu chriras la mer La mer est ton miroir ; tu contemples ton me Dans le droulement infini de sa lame, Et ton esprit n'est pas un gouffre moins amer. Tu te plais plonger au sein de ton image ; Tu l'embrasses des yeux et des bras, et ton curSe distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage. Vous tes tous les deux tnbreux et discrets : Homme, nul n'a sond le fond de tes abmes ; mer, nul ne connat tes richesses intimes, Tant vous tes jaloux de garder vos secrets ! Et cependant voil des sicles innombrables Que vous vous combattez sans piti ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, lutteurs ternels, frres implacables ! Donnes 2010 23% des jeunes de 15 24 ans sont au chmage contre 10% dans la population gnrale. 18% dune classe dge sort du systme scolaire sans qualification. 23%deslycensissusdesZUSsontaccueillisenPremireScontre32%des lycens issus de la population gnrale. 42%desenfantsdouvriersetdinactifsarriventensecondegnraleet technologique contre 90% des enfants des cadres Je recommande: ltudetoutercenteraliseparlifop regards croissdes lycens etdestudiantssurlarussitesocialeoctobre2011pour:Russir Aujourdhui,EcolePolytechniqueParisTech,ESSEC,EcoleNationale Suprieure des Mines, lENA, LAssociation des anciens lves de lENA, novembre2011,surunchantillonde628lycens,reprsentatifdes lycensinscritsdansdestablissementpublicsenfiliregnraleet technologiquedontlamoitiinscritsenZoneUrbaineSensibleet515 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 34 tudiantsreprsentatifsdelapopulationgnraledont215 bnficiaires de tutorats. lerapport lesdfisdelintgrationlcole remisauPremier ministre par le Haut Conseil lintgration, janvier 2011,dontles trs nombreusespropositionssonttayesparungrandnombrede donnes et indicateurs absolument intressants. CV de Jean Luc Cousquer Dabord Professeur de philosophie, psychologie, anthropologie, en Ecole Normalependant14ans,chargdecoursenIUFM,intervenant luniversitpuisInspecteurdelducationnationale,Inspecteur dAcadmie, Jean Luc COUSQUER est un Professionnel de lducation et de lenseignement depuis 1972.Ilsestimpliqudansdiffrentsniveauxscolaires,delamaternelleau Lyceetdansdiffrentsdomaines:sciencesdulangage,publics besoinsspcifiques,dispositifdeprventiondelaviolenceet actuellement lutte contre le Harclement lcole ;Dtachdurantcinqansencollectivitilaconduitaussidiverses missions linternational en Hongrie, Qubec notamment. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 35 Crer les conditions de possibilit de la russite de tous les lves Didier Jourdan,IUFM d'Auvergne, Universit Blaise Pascal - Laboratoire PAEDI EA4281 Notreinterventionseproposedaborddidentifier,partirdestravauxde rechercheetdelexpriencedesprofessionnels,lafaondontunecolepeut crerlesconditionsdepossibilitdelarussitedechacun.Noustudierons ensuite ce quil est possible de faire ici et maintenant pour accompagner les quipesdcoleprimaireetdtablissementduseconddegrdansleurtravail sur le climat scolaire et la russite ducative des lves. Aucoursdeces25derniresannes,detrsnombreuxtravauxderecherche onttconduitssurlemilieuscolaire.Unnombreconsidrabledarticles, ouvragesetrapportsd'valuationsontparusdanslesquelsleseffets d'initiativesvisantpromouvoirlasantetlebien-tredeslves,prvenirla violence ou permettre la russite de tous les lves ont t identifis.Lesdonnesdmontrentdetrsfortesconvergencesentrelesrsultatsissus des travaux publis dans trois domaines de recherche :-lvaluationdesdispositifs deprvention,dducationetdepromotion de la sant en milieu scolaire ; -lesfacteursquidterminentunenseignementetunapprentissage efficace l'Ecole ; -lesfacteursquiconditionnentlefficacitdelEcoleenmatirede rduction des ingalits. Marie-Rene Guvel,EHESP Dpartement SHSC / IUFM d'Auvergne, Universit Blaise Pascal - Laboratoire PAEDI EA4281 Julie Pironom,IUFM d'Auvergne, Universit Blaise Pascal - Laboratoire PAEDI EA4281 Jeanine Pommier,EHESP Dpartement SHSC / UMR 6051, Universit de Rennes 1 - CNRS - IEP / IUFM d'Auvergne, Universit Blaise Pascal - Laboratoire PAEDI EA4281 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 36 Apartirdecespointsdevuediffrents(bien-trelcole,promotiondela russitescolaireoudelasant,luttecontrelaviolenceetlesconduites risque),ilsagissaitdtudierlafaondontunecolepouvaitcrerles conditions de possibilit de la russite de chacun. Il y a un large consensus sur la ncessitdetravaillerlafoissurlesapprentissages,leclimatscolaireetla relationcole-famille.Lestudesbasessurlvaluationdesimpactsdes programmesdepromotiondelasantetlarussitescolairemontrentqueles interventions multifactorielles et globales sont les plus pertinentes. La synthse delOMSen2006souligne,quepourtreefficace,uneactiondoitinclure plusieurs stratgies et tendre vers une prise en compte de toutes les dimensions de la vie de llve dans ltablissement. Lenvironnement scolaire, les relations, laqualitdevieetleclimatdcolesontaussiidentifiscommedes dterminantsmajeurs.Dautrestudesvontdanslemmesensetsoulignent queleslmentsclssontladuredelaction,lesoutieninstitutionnel,la formationetl'accompagnementdesacteursainsiqueledveloppementdune approcheglobalecentresurledveloppementdescomptencessocialeset civiques(confianceensoi,capacitexprimersesmotions,capacit communiquer,gestiondurisque,capacitrsoudrepacifiquementles conflits). En dautres termes, les approches qui semblent les plus efficaces sont cellesquiassocientplusieursstratgies,commelevoletpdagogique(les activits de classe), une dmarche plus large prenant en compte tous les aspects delaviedansltablissement(ilsagitdetravaillerlacrationdun environnementphysique,socialetdapprentissagefavorable)etleslienscrs avec la communaut dans laquelle sinsre ltablissement (parents, collectivits locales). Cesdonnes,larfrenceausocle communde connaissancesetde comptences(notammentsespiliers6et7)etlestextesinstitutionnelsdu ministredelEducationnationaleoffrentuncadrepourletravaildesquipes dcole et dtablissement en matire de climat scolaire et de russite ducative deslves.Nousnousproposonsdenousappuyersurlexpriencetirede lapproche apprendremieuxvivreensemble (voirlinterventiondeMme Pommier)pourdcrireuneapprocheadapteauxcolesprimaires.Cette approche est enracine dans le courant dela promotion de la sant. Elle dfinit levivreensemblecommelebientresocialcestdirela mesuredans laquelleun groupeouunindividupeutd'unepart, ralisersesambitionsetsatisfairesesbesoinset,d'autre part,volueraveclemilieuou s'adapter celui-ci1 . Les activits mises en place lchelle des classes et des coles nont riendespcifique,ellesrelventdufonctionnementnormaldunecole (conseilsd'coled'enfants, dveloppementdescomptencespersonnelles, sociales etciviquesviales diversesactivits declasse,cadre de vie, travail sur 1 Charte dOttawa, OMS, 1986 2 2Enrfrenceaudcretn2006-830du11juillet2006relatifausoclecommundeconnaissancesetde Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 37 lesconduitesrisque,gestionpacifiquedesconflits,lien cole-famille). Figure 1. Uneapprochepourlcoleprimairepourraittredcritedelafaon suivante : Elle relve du champ de lducation la sant et la citoyennet : -Centrsurlmancipation delindividuetlarussitedetousleslves (Loin2005-380du23avril2005d'orientationetdeprogrammepour l'avenir de l'Ecole) -Danslestrictcadredesprogrammesscolairesetdusoclecommunde connaissancesetdecomptences(Circulairen2006-830du11/07/06 relative au socle commun de connaissances et de comptences) -Enrfrenceautexteencadrantlducationlasantetla citoyennetlcoleprimaireetaucollge(Circulairen98-237du 24/11/98relativeauxorientationspourl'ducationlasantl'cole et au collge) Elle concerne la fois : -Les activits de classe -La relation cole-famille -Le climat dcole Elle vise la cration dun environnement scolaire adapt au bien-tre et la russite des lves dans ses dimensions : -Physique -Relationnelle Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 38 Elle vise le dveloppement des comptences des enfants, notamment : -Permettrelacquisitiondesavoirsetsavoir-faire,enparticulierceux relatifsaucorpsetlasant,aborderetpermettrelexpressiondes lvessurdesproblmesdesocitquifontappellafoisdes valeurs, des lois, des savoirs scientifiques -Contribuer,encours,lapprentissagedesavoir-tre(comptences personnelles, sociales et civiques) -Dvelopper chez les lves la rsistance lemprise de lenvironnement (strotypes, mdias, pairs) et leur permettre didentifier les soutiens dans cet environnement Elle propose des pistes de travail pour : -dvelopper,chezleslves,lescomptencesetlesconnaissancesdes piliers6et7dusoclecommundeconnaissancesetdecomptences2, en leur permettant de : -connatreleurcorps,leursant,lescomportementsetleurs effets : -le corps, son fonctionnement et ses besoins ; -savoir prendre soin de soi et des autres -dvelopper leurs comptences personnelles, sociales et civiques : -les rgles de la vie collective ; -la confiance en soi, s'affirmer de manire constructive ; -la gestion des conflits, changer et cooprer ; -le respect de soi et des autres -acqurirlesmoyensdunregardcritiquevis--visdeson environnement : -soumettre critique l'information ; -savoir rsister la pression des pairs ; savoir construire son opinion personnelleaider les quipes dcole dvelopperdesenvironnementsfavorableslasantetla citoyennet : -promouvoir la sant et le bien-tre des lves ; -fournirunenvironnementsainetfavorablepourlarussitedes lves ; -impliquer les lves dans la vie de lcole ; -collaborer avec les parents et la communaut locale autour de projets dducation la sant et la citoyennet... En conclusion de cette intervention, nous proposerons des pistes en matire de formation et daccompagnement des quipes dtablissement. 2 2Enrfrenceaudcretn2006-830du11juillet2006relatifausoclecommundeconnaissancesetde comptences Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 39 Ce qui pourrait se faire. Caroline Genet,Mdecin de lducation nationale enGironde, charge d'enseignement l'universit Bordeaux II Nous commencerons par un tonnement : labsence du mot bientraitance dans notre vocabulaire. Cet oubli rvle que notre culture na pas pens la bientraitance. (B. Cyrulnik). Introduction Mieux vivre lcole ? Lesdernires enqutes, menessur le harclement danslescoleslmentairesetlescollgesetparuesen2011,fontleconstat que89%descolierset92.5%descollgienssesententbiendansleur tablissement.Peut-onendduirequelonpeutdoncnepasmalvivre lcole mme si lon est en difficult dapprentissage, ds lors que lon nest pas victime de harclement par les autres lves. ? Quelle que soit la cause de leur mal-tre,cesontceuxquiviventmallcolequelemdecinetlinfirmire connaitrontplusintimement.Ilsnaurontdecesse,commeleurspartenaires intraetextrainstitutionnels,delesvoirrejoindrelacohortedeceuxquinont pas la boule au ventre en franchissant les portes de leur tablissementEst-ilpossibledamliorercetterencontreentrelcoleetleslves daujourdhui ? Lcole daujourdhui, coince entre massification et dmocratisation, dit vouloir nelaisserpersonneau bord du chemin mais sen donne-t-elle les moyens ? Commentfairepourquelafonctiondeslectionneprennelepassurles autres ? Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 40 Leslvesdhier,quandlebbntaitpasencoreunepersonneetqueles enfantssetaisaienttableonttremplacsparceuxdaujourdhuiveills, toniques,hyperstimulsdsleurnaissancevoireavant.Ilsontlaplupartdu temps des parents merveills qui surinvestissent leurs capacits langagires et motricesetcomptentsurlesbonsrsultatsscolairesdeleurprogniturepour validerleurrussiteetsignerlharmonieduclimatfamilial.Cesenfants daujourdhuiconnaissentleurarrivelcoleunchocthermiquefaceau: taisezvousetnebougezpas nousditN.Catheline.Quellesrencontres possiblesentrecesdeuxprotagonistes ?Quelssontlesdiffrentsfacteurs intercurrents dans cette alchimie ? La place du mdecin scolaire Un article paru en 2006 dans le quotidien du mdecin ma interpelle. O.Revol y crivait : quand un enfant va mal lcole, cest vers le mdecin de famille que doivent se tourner, en premire intention, ses parents . Trouvant certes lide intressanteetlogique,javaisattendulasuitepuisreluattentivementla totalitdu papier .Mmefurtivement,lemdecindelducationnationale (MEN) ntait pas mme cit. Forceestdeconstaterquesinoussommeschaquejour,lorsdelexercicede notre profession, de grands communicants, nous oublions de communiquer sur notrerle,plusspcifiquementendirectiondeslvesbesoinsparticuliers. Dissimuls derrireunesurchargedemissions, deseffectifs dvorantset notre coursedsesprecontrelamontre,lepublicignoreencoretropsouventen quoinotremtier,rejoignantlarichessedesprofilsprofessionnels,dontceux des infirmiers de lEN gravitant autour de lenfant scolaris, est utile ce dernier mais galement lquipe ducative.Interpells par certains, les mdecins scolaires ne se laissent pas enfermer dans une prtendue vision diagnostique trique et univoque de llve au travers du seulprismescientifique.Rgulirement,leurcollaborationenpremireligne avec infirmires, enseignants, familles et psychologues scolaires autour dlves ensouffranceet/ouendifficultsdapprentissage,leurpermetdenavoirune analyseouverteetfructueuse.Leurexercicemontrequilsontsuselibrerde cetteoppositioncaricaturaleentrelenon mdicalquiouvriraitdeshorizonset repreraitavecbienveillancelasouffrancedelenfant,pointantsesatouts tandis que le mdical se contenterait de dcouper lenfant en symptmes pour ne pointer que ses dficiences. Situlinterfaceentrelamdecine,lducationnationaleetlespartenaires ducatifs,sanitairesetsociaux,lemdecinscolairematriselesdiffrents systmes dont il peut aider les familles dcrypter le fonctionnement. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 41 Avantdtreunconseillertechniquesoutenuparunesecrtairedvoue efficaceettrsadaptable,commetouslesgrandsvoyageurs,ilestun observateurattentif,souventadmiratif,parfoisperplexe,dautresfoisagac. Tmoindenombreusesscnesdeviedanssesdiffrentstablissements,mais galementdesinteractionsentreparentsetenfants,ilesttiraillentreson enthousiasmepourcertainesinitiativesrichesetpanouissantesetatterrpar dautres,sourcesvidentesdemaltrevoiredesouffranceenraisondece quelles vont gnrer chez certains lves (souvent les plus fragiles).Cet crit, traversle passageen revuedu contexte socio-conomico-politique, dellveetdesafamille,desenseignantsetdestablissementsnaaucune prtention.Ilestuntmoignagepersonnel,danslequelsereconnaitrontje lespre, nombre de mes confrres et consurs. Ce qui dpend du contexte socio-conomique et politique Nous sommes le monde que nous voulons changer Gandhi Lgalitdesdroitsetdeschancesde2005.Depuislapromulgationdecette loi,lesmissionsdesenseignantssontaccrues,aveclascolarisationdeplusen plusdlvesporteursdemaladieschroniquesouensituationdehandicap. Paralllement, mme si les moyens ddis au handicap ne cessent daugmenter, ilsnenrestentpasmoinsinsuffisantsetlesbesoinsenpersonnelseten tablissements spcialiss ne sont pas assurs. Lesrestrictionsbudgtairesdanslafonctionpublique.Leurmiseenplace, semble avoir oblig simultanment rduire les moyens par dautres biais. Il ne faudraitpasquelacohortedesenfantsendifficultsscolairesquinerentrent pasdanslechampduhandicapseretrouvedlaisse.Onrduiteneffet fortement dans certaines rgions les effectifs des Rseaux dAide et de Soutien aux lves en difficults (RASED) et les maitres G ou rducateurs du RASED, qui sontparticulirementprcieuxpourlesenfantspeinantrentrerdansles apprentissages,deviennentdesexceptions.Onlaissestoufferleservicede Santscolaire(suppressiondespostesdesecrtaires,revalorisationattendue maistoujoursnoneffectivedelaprofessiondesmdecinsdelducation nationaleamenantunediminutiondrastiquedeleurnombre),ondistilleau compte goutte les assistants pdagogiques tellement indispensables aux lves endifficults.Onrptequeleredoublementdunenfantestinutile.Certesil lestdanslaplupartdescasmaisonnereconnaitplusquelquesunsdentre eux,ledroitdvoluerpluslentementquelesautres,detrouverplustardque lesautresunsensauxapprentissages.Lemaintiendunenfantenmaternelle doitdornavant,danscertainsdpartements,passerparlobligationdune reconnaissancedehandicapparlaMaisonDpartementaleduHandicap Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 42 (MDPH). Sans doute le cot que reprsente une anne de scolarisation nentre-t-il pas en jeu, cest en tout cas ce que lon nous dit. Lesprogrammes.Ilssontrgulirementrepenssetassurmentintressants maistoujoursplthoriques.Nombreuxsontlesenseignantsquiseplaignent dtrejugssurleuraptitudebouclerdesprogrammestropchargs, culpabiliserdedevoirpasserauchapitresuivantquanduntiersdeleurclasse na pas assimil le prcdent, au lieu de se voir valoriss sur leur capacit faire progresserlensembledeleurslves.Onseplaitrveraveceux denseignantsquiauraientenfinledroitdesedonnerletempsdasseoirdes bases solides leurs disciples et de pouvoir les valuer positivement. Le monde du travail et les diplmes. Ces derniers deviennent valeur refuge en casdecrise.Lesparents,frquemmentmalmensdansleurmilieu professionnelrenvoientlimagedunrapportangoissantaveclemondedu travailetprojettentunevisionngativedelavenirleurenfant. Aquoi bon!Peuttretentdepensercederniertandisquesesparentsstresss prvoientlesfuturesdifficultsobtenirunBACavecmentiondeleurrejeton bloquenlecture .Lesenfantsdaujourdhuivoluentdansunesocit presseetstressequileurrenvoielespectreduchmageenlignedemire mmepourceuxquiontdesdiplmes .Quepenseralorsdufutursortde ceuxquinetravaillentpasbien,carilssontnombreuxnepastravaillerbien. Les parents ne demandent qu tre rassurs. Au lieu de cela, ne ltant pas, ils seront agresseurs potentiels de cette cole qui ne sait reconnatre leur enfant sajustevaleur.Leursenfants,souventenfants-roisdansleurviematriellese voient en contrepartie soumis des enjeux les ttanisant parfois en raison de la forte pression et des projections ngatives de leurs parents. Lesingalitsgographiques.Lesinfrastructuresextrieuresaux tablissements(aidesauxdevoirs,associationssportives,artistiqueset culturelles)souventtrsprolixesdanslesgrandscentresurbainsetleur priphrie dshabitent souvent les zones semi rurales et rurales. Commentfairepourquecesmmesendroitsnesoientpasnonplusdlaisss detoutepossibilitdesoinspcialis,admissionentablissement thrapeutiqueoumdicoducatifvoiremmedepriseencharge pdopsychiatriquepriveouparamdicaleorthophonique,psychomotrice, ergothrapiqueetpsychologique,obligeantlesfamillesrallongerencorela liste dattente de plus dun an du seul mi temps de CSMI local (Centre de sant mentale et infantile) ? Les plus disponibles et motivs, nhsiteront pas faire 2 3 h de route aller-retour pour un soin hebdomadaire de leur enfant. Ceux qui nontnilesmoyensfinanciersnilesressourcespsychiquesnelenvisageront mme pas et le soin se fera parcellaire, ou ne se fera pas. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 43 Il est bon de ne pas oublier que psychologue et mdecin scolaires sont souvent, pourlepremierdegr,lesseulsprofessionnelsspcialissaccessiblesaux familles(quellesquesoientleursconditionsderevenus).Ilsaccompagneront lenfant en attendant quil soit pris en bilan puis intgr dans une filire de soin etpourrontconseillerlesenseignants.Quandllvesemblesetrouveren situationdehandicap,lenseignantrfrent,lesrejointafindaccompagnerles familles dans leur demande de reconnaissance de handicap. Lesrythmesscolaires.Unerflexionestactuellementmene.Ceuxgnrs parlesemploisdutempsquimposelasocitmconnaissentlesrythmesde lenfantetladolescent ;Journedmarrantsurleschapeauxderoue, intervallestroplongsentre2priodesdevacances,lycenslevsauxaurores pour ne pas louper le car scolaire alors que linfluence hormonale les dcale en retardantleursheuresdendormissementetquelescransdeleursordis, tablettesoujeuxvidoslessurstimulent.Deslvesfatigusprsententdes difficultsmaintenirleurlattention,des sautesdhumeur inhabituelles, une agitation motrice visant lutter contre lassoupissement. Sils prsentent des difficults scolaires, celles-ci seront aggraves pour les raisons prcdentes, lanxitsyassocieradanslacraintedesmauvaisrsultats,desapprciations pjorativesetdespunitionsquiendcouleront.Asontour,cetteanxitles rendantmoinsdisponiblesetvigilants,engendreradesdifficults dapprentissage et une chute des rsultats scolaires Ce qui dpend de llve et de sa famille Llve On ne peut pas juger ce qui, constamment est en pleine volution, et que tout nouvelle chose apprise, comprise, transforme dans linstant.Dfinir lintelligence, autant dfinir le mouvement, le temps, linsaisissable prsent, limmdiat avenir, le pass prsent. (Stella Baruk) Lescomptencesdelenfant.Ilseraitbondesavoirselibrerducontexte rducteuretfixde lintelligence delenfantendifficultpouraborderen souplesse celle de lvolutivit. Il semble tellement sduisant denvisager, plutt quecetteintelligencevalueautraversdesseulescomptenceslogico mathmatiqueetlinguistiquetestesparlvaluationduclassiquequotient intellectuel,lathoriedubouquetdesintelligencesmultiples.Danstousles cas,ilestfondamentaldereleverlespointsfortssurlesquelsllvepeut sappuyerpourcompenserlesdomainesolescomptencessontplusfragiles mais aussi pour lui donner une meilleure image de lui-mme. Cettedmarchepeutrassurertoutlemondeetremporteladhsiondes famillesetdellve.Ilestimportantgalementderappelerlanotionde Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 44 plasticitcrbrale,permettantdansunecertainemesureleremodelagedes rseaux neuronaux selon lenvironnement et les sollicitations de la rducation. Sansdoutelerenforcementpositifinitiparlaprogressiondelenfantjoue-t-il lui aussi alors un rle dans cette volution Laquestiondusensdonnauxapprentissagesestparfoismisemal,les famillessouvententirementdvoluesauxtroublesspcifiquesdes apprentissages imaginent alors difficilement que la force du lien qui les lie leur enfant,neluipermetpastoujoursdesemettreenpositiondautonomieet dapprenant pour obtenir lui aussi la puissance que possde ladulte [.]pour combler un manque dans le sentiment continu de lexistence . LaSouffrancedelespritetducorps.Toutlvepeut,unmomentdonn, ncessiterquelonsepenchesursonparcours,jusqualorssanssoucis apparents.Ltatdunenfantquiallaitbienpourrasedgrader.Ilangoissera alors beaucoup plus les adultes si son trouble est bruyant, mme si cet tat est parfois moins inquitant que lenfermement silencieux de certains de ses pairs. Dautresfois,lesenseignantsseronttrsvitealarms,dslarrivedunlve ensouffrancedansleurclasse.Certainsserontplusrceptifsaumaltrede leurslvesettenterontdinterpellerlespartenairessusceptiblesdelesaider. Difficile en effet de dterminer la cause de cette souffrance, sans une dmarche danalyseorchestreparlesdiffrentsprofessionnelsdelducationnationale encadrantlesenfants(quipepdagogique,mdecinetpsychologuescolaire danslepremierdegr ;quipepdagogique,mdecinscolaire,infirmier scolaire, conseiller dorientation-psychologue et assistante sociale scolaire dans le second degr). Impossible sinon de dterminer si sa souffrance psychologique estconsquencedetroublesduneurodveloppement,detroubles psychoaffectifset/oudelexpositionunenvironnementfamilialousocial dfavorableetsisestroublesducomportementsontsecondairesuntrouble dficitairedelattentionTDA/H,untroubleoppositionnel,anxio-dpressif, obsessionnel compulsif ou des difficults dapprentissage.Ilestprimordialgalementquelesadultessesouviennentquedenombreux enfantssontvictimesdeharclementauseindeleurtablissementquandils sontinterpellsparunemodificationducomportementoudutravailscolaire dun lve.Enfin,ilsepeutaussiqueladgradationplusoumoinsbrutaleduparcours scolaire dun enfant soit provoque par une cause mdicale organique. Mme si ces situations sont rares, seul le regard spcialis pourra y penser. Leslves besoins ducatifsspcifiques . Notion toutfaitrcente, elle recouvreunepopulationd'lvestrsdiversifie:handicapsphysiques, sensoriels,mentaux;grandesdifficultsd'apprentissageoud'adaptation; Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 45 enfantsintellectuellementprcoces;enfantsmalades;enfantsensituation familialeousocialedifficile;mineursenmilieucarcral;lvesnouvellement arrivs en France (ENAF) ; enfants du voyageEllesertsurtoutmettreenlumirelamultiplicitdessituationsauxquelsles enseignants sont susceptibles de faire face et pour lesquelles ils devront oprer des ajustements importants dans leur pdagogie, les obligeant une souplesse etuneadaptabilitquintaientpasforcmentncessaireschezleurs prdcesseurs.Lenseignantrfrent,danslecadredelascolarisationdeslveshandicaps, est un prcieux interlocuteur pour eux, leur permettant, grce son exprience dunemultiplicitdesituations,douvrirleregardsurladiffrenceetdeleur faireprendreconsciencedesressourcesquilsonteneuxpourcrerdefaon optimaleamnagementsetenvironnementpropiceauxapprentissagesdeces enfants. Lestroublesspcifiquesdesapprentissages(TSA).Ilestencoredifficilepour certainsde SedgagerdeDescarteschezquimeetcerveausont2entits distinctes,pouraccepterquelasparationentrelaraisonetlesmotions navait pas lieu dtre .Reconnaitreaujourdhuiquaffectsetapprentissagessonttroitementliset arrterdevoirsciencesneurodveloppementalesetspcialistesdupsychisme etdesestroublessexcluremutuellementestungrandpas.Lapsychologie cognitivebnficieenfindudroitdecit.Onparledelimportancedela mmoiredetravailetduprocessusattentionnelsansprjuger,quonsoit psychologue ou mdecin de la cause de leur altration. Des changes fructueux sontheureusementpossibles.Ildevientalorsenvisageable,quandcesdeux corpsdemtierstravaillentensembledemieuxrepreruncertainnombre denfantssouffrantdudysfonctionnementdunefonctioncrbrale,lorigine dun trouble spcifique des apprentissages (dyslexie, dyspraxie, TDA/H etc...).Quilssoientisolsetalorsappelsspcifiquesoudfiniscommesymptmes intriqusavecunepsychopathologie,ilsdoiventdetoutefaonfairelobjet damnagementspdagogiquesafindenepasaggraverladifficultscolaireet lasouffrancedelenfant.Ilseraimportantdedterminerenparalllela meilleuredmarchedesoin,entrerducation,psychopdagogie,traitement mdicamenteux, psychothrapie. Accepter damnager la pdagogie pour ces enfants et soulager provisoirement cequonconsidrecommeunsymptmepourraitsecompareraufaitde soulager unedouleur en attendantqueletraitement dela causedela maladie fasse effet. Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 46 La famille C'est bien agrable pour un enfant quand il est content de lui, que la grande personne aussi soit contente de lui ; c'est une preuve pour lui quand il s'aperoit qu'elle ne l'est pas. (F. Dolto) LtudePISAamontrquecentaitpaslexpertiseparentaledansles apprentissagesquitaitlefacteurdterminantdanslinvestissementdansles apprentissages mais par contre, lintrt bienveillant que la famille y portait. Lerapportdesfamillesaveclcoleetaveclarussitedeleurenfantest complexe.Lenvironnementestfondamentalpourlenfant,commeditN. CathelineparaphrasantWinnicott,ildoittre : Nitropexigeant,nitrop carenc Le dsinvestissement scolaire. Certaines familles, aux prises avec des difficults professionnelles,familiales,socialeset/oufinanciresnerussissentpasse rendredisponiblespoursuivrelefildesapprentissagesdeleur enfantlcole etfinissentmmeparfois,surtoutsilenfantprsentedesdifficultsprcoces par sen dsintresser. Il est important dinsister pour les rencontrer et les faire se poser un moment mais aussi de leur proposer des solutions daide pour les devoirs par exemple. Lesurinvestissementscolaire.Ilfautgalementpouvoirfaireremarquer certainesfamilleslapressioninsupportablequellesassnentleurenfant. Certainesnhsiterontpaslepriverdeloisirspourmettretoutesleschances desoncttandisquedautresreproduirontdanslexercicedeceloisir(plus souvent ces loisirs) la mme exigence de performance. Elles se montrent parfois plus rceptives quand cest le mdecin qui le met en vidence, condition quil naitpasoublidelesavoiraupralablerassurssurlescomptencesdeleur enfant. Les maltraitances physiques ou mentales. Le mdecin scolaire constate souvent quelunecommelautredes2tendancesprcdemmentdcritesaboutissent parfois de relles situations dramatiques pour lenfant. Le parent ne supporte pas cequil estimetreun mauvais retour sur investissementdela part decet enfantingratetparesseuxquideplusluimentsouvent,cachantlesnotesen esprantnejamaistredmasqu.Ilestalorsprimordialdtrevigilantpour savoirreprercesenfantsenpriseunevritabletorturementale,enferms dans leurs secrets et incapables de se rendre disponibles pour un apprentissage, tant le stress sature leurs capacits de mmoire et dattention. La sant au sein de la famille. Rencontrer les familles permet aussi parfois de se rendrecomptequunparentestatteintdunepathologiementalelourdequi Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 47 retentit fortement sur la disponibilit de lenfant. Il est impratif dinstaurer un suividucatifetpsychologiquedelenfant,enparticulierquandlautreparent estabsentouluiaussidfaillant.Ilfauttoutprixpermettrelenfantde sextirperdecettebullenfasteoudesondsirdeprotgersonparent, renversantalorslesrlesauseindelacellulefamiliale.Lessituationslesplus extrmes vont parfois vers un placement de lenfant. Lenfantpeutconnatredautressituationstoutaussidouloureusesencasde pathologiemdicalelourde,conduisantparfoisaudcsdunmembredesa cellulefamiliale.Alinversedelasituationprcdente,engnral,la communautducativeenestavertieetsaitsemontrerempathiqueet comprhensive. Larestructurationdelafamille.Ledivorceaaussidesincidencessurles facteursducatifsetpsychoaffectifsdelenfant.Nombreusessontlesfamilles recomposes qui non seulement offrent (en dehors de tout conflit) lalternance dulieudevie.Lesenseignantsconstatentsouventdesmodificationsde comportementdesenfantsaprsleweek-endoulasemainechezundes2 parents,ayantdumalleremobilisersurlesapprentissages.Enfin,ilapparat vident que les conflits familiaux que vivent certains enfants ne leur permettent absolument pas dtre disponibles. Lcole nest pas forcment au courant, dans dautres cas, linverse, les parents tenteront de la prendre tmoin. Certainesfamillesontgalementparfoisdumalinstaureruneautorit naturelle(lebeauparentcarilnesesentpaslgitimedanscerle,mais galement le parent qui ne se sent pas de frustrer lenfant le peu de temps o il est avec lui) et sonten recherche daideducative. Il fautparfois, enlabsence dassistante sociale dans ltablissement, les accompagner vers ces dmarches. Mauvaisvcuparentaldelcole.Certainsparentsnepeuventsedfairedun vcudlvedouloureux,quilesamnenepouvoirfaireconfiance linstitution. On constate souvent une fuite ou un vitement de toute rencontre au sein delcole. Dautres fois, les seuls changesseferontdans le champ de lagressivitetseronttoutaussicontre-productifs.Ilestparfoisdifficiledeles rconcilieraveclcole,delesencourageryrevenirpourquelenfantnese sentepasprisdansunconflitdintrt.Lencore,lemdecinquipeutles recevoirdansunlieuneutre,quandilrussitlesrencontrer,sertde mdiateur.Ilsagiraiciaussidevhiculerunregardvalorisantsurcertaines comptencesdeleurenfantetdeleurproposerdespistespourtenter damliorerlesdifficults.Unerassuranceestessentielleafindeleur permettre dereposerle pied dans linstitution tant redoute,et desedgager decequilsressentent,parfoisjustetitre,commeunregarddvalorisantde lcole sur leur rle de parent Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 48 Ce qui dpend de lenseignant Pdagogie Limage quun lve a de lui-mme est si importante que ce ne sont pas tant les capacits relles de llve qui comptent pour quil apprenne mais bien celles quil pense avoir. (B. Weiner) Lemdecinscolairenepeutfaireautrementquedemodestementtenterde dcrypterlemondecomplexeetfoisonnantdelapdagogiesilveut comprendrelapositiondesenseignants.Ilesteneffetindispensablede cheminerunminimumleursctsafindepouvoiraussicomprendreet aborder lestime de soi, les concepts de valorisation, motivation, comprendre ce quesontlesthoriesdelaneuro-psychopdagogie:intelligencesmultiples, gestion mentale, programmation neuro linguistique.Ilestrconfortantdeconstaterquelaplupartdesinstituteursetprofesseurs sintressentauxressourcesdechaquelve.Ilseraitimportantdelesfaire connatrelenfantlui-mmepourpermettrecedernierdapprendreplus efficacement.Individualiserleurenseignementnesemblepas poserproblmecertains. Ilsacceptent,selonlaproblmatiquedeleurslvesbesoinsspcifiques:de leur donner du temps supplmentaire, de leur dcomposer et/ou reformuler les consignes, de ne pas les pnaliser sur lorthographe, de recentrer leur attention, desquencerlestches,dedonnerdespolycopis,destextestrous,etc. Nombreuxsontlesenseignantsquiadaptentletravaillamaisonenfonction desprofilsdeslves.Dautresontplusdemal,sesententdloyauxvis--vis des autres lves et vivent ces amnagements comme un privilge au lieu de la compensationdundficit pourleursdisciplesenperdition.Leur expliquerque soccuper des lves en difficult et donc rduire lcart entre les moins bons et lesmeilleursaurapourconsquencedamliorerlesrsultatsdecesderniers galement, nest hlas pas toujours compris. Ilapparattoutaussiimportant,enleurrexpliquantladifficultdutrouble spcifique(TSA)quilscomprennentpourquoiundyslexiquenelirapasmieux parce quon le fait lire plus, pourquoi un dysgraphique ncrira pas mieux parce quilcritplus.Ilfautgalementclaircirlesconnaissancesdecertainssurle TDA/H(Troubledficitaireattentionnelavecousanshyperactivit)afinquils saisissentque,fairefinirsontravailcetenfant,durantlarcration,naura srementpaslavertuducativecontrairementauxchangementsrguliers dactivit, aux ruptures de rythme, llimination des sources de distractibilit.LaprsencedunAVSauprsdunenfantensituationdehandicaptrompe parfoislesenseignants,croyantquecelasignifierapourluilapertedeson Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit. AFPSSU- 27 janvier 2012 49 autonomie.Ilsdoiventaucontraireveillercequececouplesaccordepour quellveapprennegrerleplusrapidementetlepluslibrementpossible laidedontilabesoinengardantlinitiativedestchesetlagestiondesa fatigabilit. Lanotiondeplaisir.Lacourseauxprogrammesnepermetpastoujoursaux enseignants de soffrir le luxe des initiatives varies mais prises des lves. Si la plupartdesprofesseurssaurontleurproposerdeserfrerdesimages mentales, beaucoup, presss par le temps ne leur offriront pas suffisamment de temps de pauses pour que sopre la mise en mmoire. Toutaussi rares seront les sances de dtente, relaxation, manipulations, mise en mouvement et jeux.Desenseignantsavisssaurontnanmoinsvarierlesapproches,cultivantla notiondeplaisirpourtousleurslves,favorisantleurprisedeparole,mille lieuxdecertainscollguesvoluant,voletsfermspartoustemps,sousla lumirefroideetimpersonnelledesnons,afinqueleurslvesnesoientpas distraits par les lments extrieurs. Valoriser llve et favoriser lestime de soi.Lenseignement actuellement, valueencoretropsouventsapropreefficacitautraversdelasanctionde lerreur chez llve. Dans certains cas, le faitdedemander auxenseignantsde nefaireressortirdansunevaluationquecequiestjusteetdoncacquispar llve permet de renverser chez ce dernier la tendance qui tait de se sentir nul (etplussiaffinit)puisquilnevoyaitplusquelerougedelahontesurcette copie, le rouge qui le renvoyait ses seules incomptences. Savoirdonnerplussouventlerreursaraisondexisterparatfondamental. Tu sais maman, la matresse a dit qu lcole on avait le droit de se tromper ditC.samamanunesemaineaprstrerentreauCP.C.estunepetite fille qui ne parlait jamais ladulte en GS de maternelle et bloquait sur le travail quonluidemandaitdeffectuer.Inutiledeprciserquesonrapportaux apprentissages a radicalement chang. Savoirexpliquerlasourcedesonerreurunlvequivientdesexprimeret sest tromp, dcomplexe tous ceux qui nosent pas prendre la parole en public. Enfinilsemblegalementpossiblecertainspdagoguesdereconnatreles points forts de tel lve moyen en math mais boute en train maniant lhumour auseconddegravecvirtuositsanslelaisserdraperpourautantdansla familiarit,outelautredsesprmentdysorthographiquemaisexcellent dlgu philanthrope et artiste jusquau bout des doigts. Pourquoi japprcie cette prof?Parce que quand on se trompe, elle ne nous gronde pas, elle cherche avec nous pourquoi on a rpondu ct M. 13 ans, classe de 5, mars 2011 Mieux vivre lcole de la maternelle luniversit-.AFPSSU- 27 janvier 2012 50 Ressources personnelles Prfrant la clart dductive aux singulires obscurits et la nettet de la rgle au pittoresque de l'exception, nous identifions les lves difficiles par des termes qui nous les mettent distance et nous pargnent leur rencontre (J.M Wavelet) Lemdecinscolaire,commelensembledesesconfrres,estncessairement influencparlesermentdHippocrate.Ilestdoncattachlobligationde moyensconcernantlensembledeslves.Lepostulatluisemblelogiquement sappliquertoutpersonnelsoccupantdesenfantsetsous-entendpourles enseignants un certain nombre de pr requis. La disponibilit. Elle peut tre mise mal par un certain nombre de paramtres personnelsouextrieurs,secondairesaufonctionnementdelinstitution.Si lenseignantindisponiblecroiseunlvedontlabordestcomplexe,ilestfort probable que la rencontre ne se fasse pas ou ait lieu dans les pires conditions.Lesenseignantsontdessouhaitsdechangements.Ilsdisentsouffrirdes bavardagesincessants,desinjuresenverseuxmaisaussientrelves,dela multiplicit desdemandes qui leur sontfaites, delabsencedereconnaissance, delabsencedchangesconstructifsetlabondancederunionsquilsjugent nonfructueuses.Ilsvoquentenfinlemanquedeformationsurlapriseen charge des lves handicaps, malades, prsentant une psychopathologie ou un troublespcifiquedesapprentissagesetlinsuffisancedesolutionsderecours quand ils rencontrent une difficult.Labienveillance.Elleauradautantplusdechancesdtreprsenteque lenseignant sera disponible. Accepter que le dveloppement de lenfant ne soit paslinairemaispuissetrehachvoirebloquetcomprendrequelestress ressenti par ce dernier face labsence de comprhension de son enseignant ne feraquaggraverlesconsquencesestessentiel.Positiver,encouragerllve, reprer sespointsforts et sappuyer sur eux aulieu denele voir quau travers duprismengatifdesesmanquesservlerontfructueux.Labienveillance permettraplusdesouplessedanslaborddeladiversitdesprofilsetdela multiplicit des demandes de linstitution. Sachant carter la ngligence passive quipourraittenterlenseignantderefuserlesamnagementsproposspour certains lves, cette qualit favorisera au contraire leur mise en uvre. Cette vision plus indulgente du pdagogue pourrait encore samliorer, sil tait plusclairementdit,commelanalysela sociologueS.Cadolle,quelanormedes rsultats attendus de la part des enfants, ds la maternelle, continue de stablir en se calant sur les bons lves.